• Putin suggested to develop a new Russian Atlas of the World

    RTW May 6, 2018 | MEMRI

    « Today we are facing attempts to gradually remove from the world map Russian names given by our explorers and travellers in past centuries and decades. »

    https://www.memri.org/reports/russia-week-%E2%80%93-may-6-2018

    Putin: ’We Do Not Have The Right To Condone Or Ignore The Distortion Of Historical And Geographical Truth’

    Russian President Vladimir Putin chaired the tenth anniversary meeting of the Russian Geographical Society Board of Trustees. During the meeting, Putin complained of the “distortion” of the geographical truth on the world maps, and suggested to develop a new Russian Atlas of the World.

    Putin: "… In general, toponymics – names of geographical and other places – require special attention. Today we are facing attempts to gradually remove from the world map Russian names given by our explorers and travellers in past centuries and decades. Let me emphasize that this erases the memory of Russia’s contribution to the exploration of the planet and developments in science. This s particularly striking in the Antarctic where the names given by the discoverers of the continent Lazarev and Bellinshausen have almost ceased to exist.

    "Today very few people know that Borodino is the primordial, historical name of the island of Smith, that Snow is Maly Yaroslavets, Livingstone is Smolensk and so on. Meanwhile, we will celebrate the anniversary of the discovery of the Antarctic in 2020. This is the achievement of Russian seafarers. Examples of name substitution are not limited to the remote Antarctic, some are closer, but I will not dwell on them now.

    "All this is the result, among other things, of the lack of modern domestically made maps. Only foreign ones are in the public domain, and they generally provide secondary names of geographical sites. As such, it is proposed to develop a new Russian Atlas of the World involving the Russian Geographical Society, so that all such cases will be addressed properly.

    "We do not intend to impose anything on anyone, it is not necessary, but we do not have the right to condone or ignore the distortion of historical and geographical truth and justice in this case.

    “I would ask Rosreestr (Federal Service for State Registration, Cadastre and Cartography) to develop the atlas together with the Russian Geographical Society and the Defense Ministry, which – provided all necessary procedures are followed – should provide access to its cartographic materials for the atlas developers and for travellers, tourists and motorists, including via modern computer technologies. The classification label on many maps is clearly outdated and looks simply archaic.”

    #russie #poutine #géographie #toponymie #identité_nationale

  • Tribalism and the New Racism in Italy

    In the post-racial era in which we are living today, a new lexicon is needed. Scientifically baseless, the concept of race has found new forms of expression, for which we need new names. It is no longer enough that modern sciences dismantled the idea of race, to make ‘racism’ disappear. Because this is where the roots lie: it is racism that produced the idea of race, not the other way around. And nowadays it produces new forms of discrimination and exclusion that are dangerously resurging after half a century of apparent oblivion.

    By betting on values like identity, roots, nativism, and offering the image of a renewed Italian people, historically fake, but ancient and real in the adopted discourse, such movements, like the Lega in Italy, have enriched the political scene with unprecedented categories that elude traditional analysis. The uncertainty and changes brought by globalization, migration and reductions in the welfare state have contributed to the growth of a true and real ‘identity obsession’[2] at the foundation of localism that frequently translate into forms of exclusion, xenophobia. These policies often result in true and real racism, playing on the fertile land of the weak sense of national identity hold by most Italians, and their fear towards the foreigners, mostly generated by misleading media campaigns.

    http://monitoracism.eu/tribalism-and-new-racism-in-italy
    #tribalisme #race #racisme #Italie #extrême_droite #identité #racines #Lega #obsession_identitaire #localisme #exclusion #xénophobie #identité_nationale
    cc @isskein

  • #Michael_Biggs : « Ceci est une expérience. »
    https://tradfem.wordpress.com/2018/05/11/ceci-est-une-experience

    L’ouvrage que viennent de publier Brunskell-Evans et Moore conteste cette nouvelle orthodoxie, comme en témoigne son sous-titre « Nés dans votre propre corps ». Les participant·e·s émargent de disciplines universitaires variées, y compris l’histoire de la médecine, la théorie sociale et la psychologie du développement. On y trouve aussi les récits personnels du père d’une adolescente trans, et d’une femme qui s’est d’abord identifiée comme transhomme puis a inversé son processus de transition. L’ouvrage interroge les origines sociales de l’identification trans. Pour les enfants à qui l’on assigne cette identité avant la puberté, le moment révélateur est le rejet des vêtements ou des jouets sexués, comme lorsqu’un garçon veut s’habiller en rose et jouer avec des poupées. Des enquêtes longitudinales démontrent que les enfants qui adoptent des modes de jeu plus typiques du sexe opposé sont très susceptibles de devenir gais ou lesbiennes vers la fin de leur adolescence (1). La tendance actuelle à « faire transitionner » de jeunes enfants, c’est-à-dire à les traiter comme étant du sexe opposé, ce qui les engage sur la voie de l’intervention médicale, attirera inévitablement des enfants qui, autrement, deviendraient des adultes homosexuel-le-s.

    La tendance actuelle à « faire transitionner » de jeunes enfants, c’est-à-dire à les traiter comme étant du sexe opposé, ce qui les engage sur la voie de l’intervention médicale, attirera inévitablement des enfants qui, autrement, deviendraient des adultes homosexuel-le-s.


    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://users.ox.ac.uk/~sfos0060/TransgenderChildren_review.pdf
    #transexualisme #identité_de_genre #sexe #recension

    • Et du coup, en faisant un peu de recherches sur internet je découvre cet article qui parle de #racisme_alpin...
      La Suisse sous l’influence d’un « racisme alpin » ?

      #Blocher égale #Haider. Telle est l’idée répandue hors des frontières de la Suisse, que vient confirmer un récent rapport de l’Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes, une institution créée par l’Union européenne. Selon son président, Jean Kahn, la Suisse et l’Autriche seraient touchées par « une nouvelle forme de racisme alpin ». Ainsi il existerait dans les deux pays une « espèce de culture, de mentalité commune » qui s’expliquerait notamment par « l’existence des vallées encaissées des Alpes », au fondement de l’attitude de #repli sur soi.

      Vu de l’intérieur, la situation paraît plus complexe. Pour les spécialistes suisses en la matière, s’il existe bien une spécificité du #nationalisme helvétique, il ne faut pas la confondre avec le racisme.

      Les régions alpines auraient-elles donc développé un nationalisme particulier ? C’est ce que pensent certains observateurs. « Au cœur de l’Europe, des régions se sentent exclues du développement. Elles n’ont pas connu le même phénomène d’urbanisation qu’ailleurs, à cause de leur enfermement », estime Claude Torracinta, président de la Licra en Suisse (Ligue contre le racisme et l’antisémitisme). Parallèlement, le #patriotisme que l’on observe aujourd’hui dans le pays est le résultat d’une vieille habitude de refus des alliances avec l’extérieur. Réflexe sécuritaire d’un Etat peu sûr de son #identité ? Tel est le jugement porté par Brigitte Sion, responsable du Centre intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation. A ses yeux, la particularité helvétique est l’anticipation : « En Suisse, on crée un discours sécuritaire avant même que le danger n’existe. »

      Cette crainte de l’étranger marquerait donc depuis longtemps les décisions de politique extérieure des gouvernements successifs. La vice-présidente de la Commission fédérale contre le racisme, Boël Sambuc, juge qu’une partie des décideurs encourage la méfiance envers l’autre, entretenant ainsi une « #xénophobie_institutionnelle » renforcée par le fait que les autorités « omettent de mettre en place des mécanismes de prévention de la xénophobie ». Autre preuve aux yeux des militants, le droit des étrangers, établi par une loi adoptée en 1931 et toujours en vigueur aujourd’hui, qui serait issu d’une idéologie politique xénophobe. L’ouvrage Suisse : un essai sur le racisme d’Etat développe cette thèse. Selon ses auteurs, l’idée d’Überfremdung, l’altération de l’identité nationale par les étrangers, est au centre des décisions en matière d’asile. Enfin, en Suisse comme ailleurs, les discours populistes à tendance xénophobe font toujours recette. Un fonds de commerce qui force la classe politique à réorienter le débat autour de thèmes chargés d’ambiguïté.

      https://www.letemps.ch/suisse/suisse-linfluence-dun-racisme-alpin
      #Autriche

    • #Livre : #Racisme_d’Etat ? ou #xénophobie ordinaire ?

      L’idéologie raciste et nationaliste de l’Etat a survécu à la chute du nazisme. Elle guide aujourd’hui encore la politique suisse à l’égard des étrangers. C’est la thèse défendue par un livre publié par l’Association romande contre le racisme (#CORA). Le terme « #Überfremdung » illustre parfaitement la politique fédérale de l’immigration. Sa traduction française, « #surpopulation_étrangère », est très imparfaite. L’expression allemande signifie « altération excessive de l’#identité_nationale » par la présence des étrangers.

      Le rapport Bergier a longuement analysé la politique fédérale des années noires. Le livre des éditions CORA n’apporte pas de nouveauté sur cette période. Son intérêt est ailleurs. Il analyse avec passion l’évolution de la législation de l’après-guerre pour contenir l’#immigration. La pénurie de main-d’œuvre incite à ouvrir les frontières. Mais la présence des étrangers ne doit être que provisoire et leur statut précaire. Toutes les cautèles sont imaginées pour éviter l’octroi du permis d’#établissement. Ce modèle de #rotation_de_la_main-d’œuvre n’est qu’une impasse. Elle sera progressivement retouchée pour répondre aux besoins de l’#économie.

      La politique d’immigration est limitative. Elle est aussi discriminatoire. Les travailleurs nécessaires à l’économie sont recrutés dans pays du sud de l’Europe. Il faut, selon une circulaire du Département de Justice et Police de 1964, limiter l’admission de ressortissants de pays étrangers en raison des problèmes d’#adaptation aux conditions de vie et de travail en Suisse. La discrimination est systématisée par la #politique_des_trois_cercles décrétée en 1991. Les ressortissants des pays de l’Union européenne et de l’AELE sont prioritaires. Le recrutement de la main-d’œuvre est envisageable dans le deuxième cercle (Canada, Etats-Unis, Australie, Nouvelle Zélande). Les habitants du reste du monde, le troisième cercle, sont en principe exclus. C’est la fin du recrutement des travailleurs turcs et yougoslaves. L’accord sur la libre circulation des personnes permet une retouche, idéologiquement plus présentable, du système. Les ressortissants de l’Union européenne sont quasiment assimilés aux travailleurs suisses. Pour le reste du monde, on acceptera la main-d’œuvre qualifiée dont l’économie a besoin, qu’elle soit blanche, jaune ou noire.

      Les auteurs du livre insistent sur la pérennité de l’attitude raciste de l’Etat qui est parvenu à imposer son idéologie à l’ensemble du pays. Cette affirmation ne convainc pas. Les farouches luttes politiques, d’abord autour des initiatives Schwarzenbach, puis de celles de l’UDC, montrent plutôt que le moteur xénophobe vient de la population. D’abord sensible aux demandes de l’économie, qui veut des bras, l’Etat infléchit sa politique d’immigration sous la pression d’une partie, presque majoritaire, de l’opinion. Les auteurs ont voulu écrire un Essai sur le racisme d’Etat. Suggérons un autre titre : Essai sur une xénophobie bien ordinaire.

      https://www.domainepublic.ch/articles/8641
      #discrimination #politique_migratoire #immigration #migrations

  • Une #blockchain suisse pour redonner une identité aux #Rohingyas

    La plate-forme d’#identité_numérique #Procivis s’est associée à une ONG pour fournir des identités à 3,5 millions de Rohingyas. Le programme a pour but d’améliorer l’accès des Rohingyas à l’éducation, aux services publics - comme les hôpitaux - et aux services bancaires, mais aussi de rétablir la dignité de cette minorité apatride.

    https://www.swissinfo.ch/fre/politique/apatride_une-blockchain-suisse-pour-redonner-une-identit%C3%A9-aux-rohingyas/44023278
    #réfugiés #identité #apatridie #identification

  • "Les métis, forcément suspects"

    Un très intéressant article de Fred Eboko - et qui ne parle pas que de footballeurs !

    #métis #métissage #France #Afrique #identité #altérité
    http://www.jeuneafrique.com/mag/547460/societe/les-metis-forcement-suspects

    "Si les débats autour de ceux que l’on nomme – parfois abusivement – « les binationaux » occupent les médias, le cas spécifique des métis de naissance – et leur place dans nos sociétés – est un sujet peu abordé. Entre racisme, rejet assumé ou inconscient, admiration et fantasmes, les métis suscitent des sentiments contradictoires, les non-dits le disputant aux discours ambigus."

    "Parce que cette « identité métisse » doit s’accommoder du regard particulier des sociétés africaines et occidentales."

    "Mais, ici, on n’hésite pas à gommer la part blanche des métis, ce qui est parfois mal vécu. « Mon père est noir ; j’en suis fier. Mais dire que je suis noir revient à nier l’existence de ma mère », confie Pierre, un cadre franco-gabonais. « Français de souche » par l’un de ses parents, le métis devrait être perçu comme français quel que soit son lieu de naissance."

  • Les #chinatowns - Trajectoires urbaines de l’identité chinoise à l’heure de la mondialisation

    La production de quartiers chinois dans les grandes villes mondiales est un phénomène très ancien, qui a historiquement touché les villes d’Asie du Sud-Est, puis les grandes villes occidentales aux xixe et xxe siècles. Il concerne aujourd’hui tous les continents et va de pair avec la réussite économique de la République populaire, les liens renoués entre Pékin et sa diaspora, et la revalorisation mondiale de la sinité. La majorité des Chinois outre-mer est aujourd’hui de nationalité continentale et vient, outre les foyers historiques de la Chine du Sud, du Nord-Est chinois, de la Chine intérieure et de ses périphéries. Revendiqué sous le terme de chinatowns, ces #quartiers_chinois font souvent l’objet d’une forte promotion de la part des villes qui les accueillent. Ils ne se réduisent plus à des quartiers d’immigration, de travail et d’habitation pour des populations d’origine chinoise, au point même de perdre jusqu’à leurs caractéristiques démographiques premières. Les chinatowns déclinent désormais une identité « ethnique » revendiquée dans leurs décorations et leurs fonctions pour devenir des hauts lieux touristiques, participant pleinement à la construction des #villes_globales. Cet ouvrage collectif explore les trajectoires de différents avatars du chinatown, du foyer originel sud-est asiatique, jusqu’aux villes d’Europe et des États-Unis en passant par l’Asie du Sud et de l’Est.

    http://www.prodig.cnrs.fr/spip.php?article2509
    #livre #chinatown #Chine #mondialisation #globalisation #identité_chinoise #urban_matter #tourisme

  • #Meghan_Murphy : Au Royaume-Uni, des femmes de gauche refusent de taire leurs critiques de la nouvelle notion d’« identité de genre »
    https://tradfem.wordpress.com/2018/03/31/au-royaume-uni-des-femmes-de-gauche-refusent-de-taire-leurs-criti

    Des femmes de la classe ouvrière et des membres du parti travailliste sont furieuses de se voir harcelées et réduites au silence dans leurs tentatives de discuter de cette notion. Et elles ripostent.


    Le ressac opposé aux droits des femmes se poursuit sans relâche sous diverses formes. Vingt ans seulement après que des listes réservées aux femmes aient été adoptées par le Parti travailliste britannique, pour remédier au faible nombre de femmes élues à la Chambre des communes, ces listes sont déjà menacées.

    Traduction : #tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2018/03/23/leftist-women-uk-refuse-accept-labours-attempts-silence-critiques-g

    Meghan Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Elle a obtenu une maîtrise au département d’Études sur les femmes, le genre et la sexualité de l’Université Simon Fraser en 2012. Elle travaille actuellement à un livre qui invite à un retour vers un féminisme plus radical, rappelant la deuxième vague et ancré dans la sororité.

    Meghan blogue sur le féminisme depuis 2010. Elle n’hésite pas à penser à contre-courant et a été la première à publier une critique des défilés Slutwalk, en 2011. C’est l’une des rares blogueuses populaires à développer en public une critique à la fois féministe radicale et socialiste de l’industrie du sexe. Les critiques adressées par Meghan au#twitterfeminism, à la mode du burlesque, à l’auto-objectivation des selfies, et au féminisme du libre choix lui ont valu une foule d’éloges et d’attaques, mais surtout une reconnaissance comme écrivaine qui n’a pas peur de dire quelque chose de différent, en dépit de ce que le féminisme populaire et les grands médias décrètent comme ligne du parti.

    En plus de sur TRADFEM, vous pouvez trouver ses écrits en version originale dans les médias Truthdig, The Globe and Mail, Georgia Straight, Al Jazeera, Ms. Magazine, AlterNet, Herizons, The Tyee, Megaphone Magazine, Good, National Post, Verily Magazine, Ravishly, rabble.ca, xoJane, Vice, The Vancouver Observer et New Statesman. Meghan a également participé à l’anthologie Freedom Fallacy : The Limits of Liberal Feminism.

    Elle a entre autres été interviewée par Radio-Canada, Sun News, The Big Picture avec Thom Hartmann, BBC Radio 5, et Al Jazeera, ainsi que dans de nombreux autres médias. Isabelle Alonso a publié une interview d’elle sur son blog. Vous pouvez également la suivre sur son fil Twitter à @MeghanEMurphy.
    #feminist_current #Royaume-Uni #identité_de_genre

  • Métiers domestiques, #voile et #féminisme

    En #France, le travail des migrantes souffre d’un déficit d’analyse. Si la recherche féministe prend bien pour objet la position des femmes immigrées, elle a tendance à oublier les dynamiques profondes qui déterminent leur histoire. L’insertion de ces femmes dans les #métiers_de_service et l’affirmation de leur #identité_culturelle à travers le port du voile ne sont pas des phénomènes récents. Pour les comprendre, il faut savoir décrypter les mécanismes de #racialisation à l’œuvre au sein de la société française.

    http://journals.openedition.org/hommesmigrations/925
    #travail_domestique #travail_domestique

  • Holidays in the #Highlands. The development of mass tourism in the 18th and 19th centuries

    Long weighed down by historical prejudice, the Highlands slowly started to attract the public’s interest from the mid-18th century onwards. With the development of mass tourism, public perceptions of the Scottish region gradually improved, fostering its integration within Great Britain.

    http://www.booksandideas.net/Scottish-Tourism.html
    #Ecosse #tourisme #tourisme_de_masse #géographie_culturelle

    L’Invention de l’Écosse. Premiers touristes dans les Highlands

    Que serait l’Écosse sans #Walter_Scott ? Sous sa plume, l’histoire tourmentée de la région devint #légende. Et ses lochs insondables, ses montagnes battues par les éléments, ses ruines « gothiques », son peuple aux coutumes archaïques l’incarnation d’un passé grandiose. Au XVIIIe siècle, lettrés, curieux, explorateurs et amateurs du premier #romantisme sont ainsi, peu à peu, partis à la découverte des Highlands. En quelques années, cet attrait pour la nature sauvage en a fait la destination la plus prisée des Britanniques. Sur le terrain, on se confronte avec étonnement aux « indigènes », on s’émerveille, on apprend l’art du loisir et du voyage : de nouvelles routes surgissent, de nouvelles auberges, des circuits balisés ; une économie du loisir se met en place. Pour le plus grand profit des habitants. Et du royaume tout entier, qui voit ainsi la pacification de contrées hostiles à la Couronne.


    http://www.editions-vendemiaire.com/catalogue/collection-chroniques/l-invention-de-l-ecosse-premiers-touistes-dans-les-highlands-m
    #identité_nationale #nationalisme #livre #montagne

  • History’s Creed (2/10). Stereotypes

    Les Français passent leur temps à chanter la marseillaise, les Vikings portaient des casques à cornes, le Moyen Age est une époque sombre et violente... Pourquoi autant de clichés dans les jeux vidéo ? Pour les créateurs de jeux vidéo, l’Histoire est avant tout un univers dans lequel se déroule des aventures. Un décor qu’ils n’hésitent parfois pas à adapter.

    https://www.arte.tv/fr/videos/074699-002-A/history-s-creed-2-10

    #identité_nationale #nationalisme #clichés #stéréotypes #jeux_vidéos #ressources_pédagogiques #drapeau #histoire #vidéo

  • Je n’en dirai pas plus (sinon, je vais trop m’énerver), juste quelques mots-clé :
    #invasion #préjugés #livre #afflux

    La #ruée vers l’#Europe. La jeune #Afrique en route pour le Vieux Continent de #Stephen_Smith

    Recension dans Le Monde, avec un titre tout aussi problématique... :
    Jusqu’où l’Europe peut-elle accueillir des migrants africains sans perdre son #identité ?

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/02/28/jusqu-ou-l-europe-peut-elle-accueillir-des-migrants-africains-sans-perdre-so
    #migrations #asile #réfugiés

    • #le_jeune_continent, c’est dingue !
      Quant au spécialiste des chiffres,…

      Celui qui raconte ces grands préparatifs est un amoureux des chiffres, un fin connaisseur de l’Afrique et un globe-trotter qui a lui-même vécu entre Europe, Afrique et Etats-Unis. Aujourd’hui, il enseigne les Affaires africaines à l’université de Duke (Etats-Unis), après avoir été spécialiste du jeune continent pour Libération, de 1988 à 2000, et Le Monde, de 2000 à 2005, et avoir prêté son expertise à des organisations internationales (ONU, International Crisis Group).

      Très documentée, riche en références littéraires, son analyse se nourrit d’abord d’un suivi longitudinal des statistiques africaines, avec, en arrière-plan, le fait que 10 % des terriens se partagent 50 % des richesses, quand la moitié le plus pauvre de l’humanité ne dispose, elle, que de 10 % des biens.

      D’après le Crédit Suisse, en 2014, les chiffres étaient :
      • 1% de la population mondiale possède 48,2% de la richesse totale (46,1% pour l’Afrique)
      • 10% de la population mondiale se partage 87,4% de la richesse (78,3% en Afrique)
      https://publications.credit-suisse.com/tasks/render/file/?fileID=5521F296-D460-2B88-081889DB12817E02
      (à la fin du chapitre 4, p. 124)

      Chiffres repris par Oxfam, et cités par nos amis Décodeurs de Le Monde (article du 19/01/2015)
      (bon, d’accord, tout ça ce sont des estimations…

      La concentration des richesses dans le monde en graphiques
      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/01/19/la-concentration-des-richesses-dans-le-monde-en-graphiques_4558914_4355770.h

      Deux jours avant l’ouverture du Forum économique mondial, qui se tient traditionnellement dans la station suisse de Davos, l’ONG Oxfam a publié un rapport accablant sur la concentration des richesses dans le monde. Basé notamment sur des données fournies par un rapport de la banque Crédit suisse, il révèle que 1 % des habitants de la planète possède 48 % du patrimoine, contre « seulement » 44 % en 2009. Le seuil des 50 % devrait être dépassé en 2016.

      Quant au précédent succès de librairie de l’auteur (Négrologie : pourquoi l’Afrique meurt, 2003),…

      Négrologie : pourquoi l’Afrique meurt — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9grologie_:_pourquoi_l%27Afrique_meurt

      [Stephen Smith] cherche à expliquer cet état de fait en « réhabilitant » l’Afrique comme actrice de sa propre histoire. Selon lui, en effet, la responsabilité historique des pays occidentaux dans le dénuement de l’Afrique serait exagérée et les caractéristiques sociologiques africaines seraient les premières responsables du sous-développement. Il pense que « l’Afrique meurt d’un suicide assisté » et qu’elle serait accompagnée dans sa chute par une forme d’« autisme identitaire » qui l’empêcherait de s’attaquer à ses maux.

    • #Stephen_Smith ravive le mythe des #invasions_barbares, Macron et l’Académie française applaudissent

      Deux universitaires, Julien Brachet, de l’IRD et Judith Scheele, de l’EHESS pointent la #responsabilité des #médias et des institutions influentes qui font la promotion du dernier essai « xénophobe et raciste » de Stephen Smith, « La ruée vers l’Europe. La jeune Afrique en route pour le Vieux Continent ».

      La mécanique semble bien huilée. À la sortie de chacun de ses livres, l’ex-journaliste Stephen Smith reçoit sous les projecteurs les louanges de personnalités politiques et de la grande majorité de la profession journalistique française, avant de s’attirer, plus discrètement, les foudres des universitaires.

      Son dernier ouvrage, « La ruée vers l’Europe. La jeune Afrique en route pour le Vieux Continent » (Grasset, 2018), ne déroge pas à la règle. En l’espace de quelques mois, l’Académie française lui attribue un prix littéraire, le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lui décerne le prix du livre de géopolitique de l’année, et le président de la république, Emmanuel Macron, salue un homme qui a « formidablement bien décrit » les migrations africaines.

      Pourtant, la thèse de Stephen Smith n’est pas exempte de critiques, loin s’en faut. Cette thèse est simple : selon Smith « 20 à 25 % de la population européenne » sera « d’origine africaine » d’ici trente ans (p. 18) ; « l’Europe va s’africaniser. […] C’est inscrit dans les faits » (S. Smith sur France Culture, 17/03/2018). Une thèse qui joue sur les peurs de populations européennes déjà sensibles aux sirènes xénophobes, tout en assénant des chiffres avec autorité. Or, toutes les études scientifiques montrent que les projections de Smith en matière de flux migratoires sont totalement invraisemblables.

      Il n’y a pas de « ruée » des ressortissants du continent africain vers l’Europe et il n’y en aura pas dans les décennies à venir.

      Les travaux des démographes des universités, de l’INED et de l’ONU sont sans équivoque : le taux d’émigration des populations africaines est comparable à la moyenne mondiale (un peu plus de 3%) ; la grande majorité des migrants africains restent à l’intérieur de leur continent d’origine ; les immigrés originaires d’Afrique représentent 2,3% de la population d’Europe de l’Ouest, et moins de 2% de l’ensemble de la population européenne. Sans même parler de la part des seuls immigrés irréguliers : absolument négligeable d’un point de vue statistique, et sans commune mesure avec l’ampleur des moyens légaux et sécuritaires déployés à l’intérieur du continent africain pour les empêcher de venir en Europe.

      Au regard de la forte croissance démographique de l’Afrique, on peut légitimement supposer que la part des ressortissants d’Afrique subsaharienne dans les pays de l’OCDE va augmenter dans les décennies à venir. Mais dans des proportions nettement plus faibles que celles annoncées par Smith. Les experts du Fond Monétaire International prédisent par exemple qu’en 2050, environ 34 millions de migrants originaires d’Afrique subsaharienne seront installés dans l’ensemble des 36 pays de l’OCDE (dont seulement 26 sont situés en Europe), soit 2,4% de la population totale de l’OCDE. Les démographes des Nations Unies annoncent quant à eux qu’entre 2015 et 2050, le solde migratoire net de l’Europe sera de 32 millions de migrants, toutes nationalités extra-européennes confondues. On est très loin des « 150 millions » d’Africains dont Smith prévoit l’arrivée en Europe « d’ici à 2050 » (p. 178).

      Il ne s’agit pas ici de développer plus avant l’inconsistance scientifique des « prévisions » de Smith, son absence de rigueur méthodologique et la manière fallacieuse dont il utilise les statistiques démographiques, mais bien de souligner ses objectifs politiques.

      À la fin de son essai supposément « guidé par la rationalité des faits » (comme indiqué au dos du livre), l’auteur dévoile clairement sa position. Ainsi, lorsqu’il rappelle une énième fois que selon lui « la migration massive d’Africains vers l’Europe » n’est dans l’intérêt de personne, que les non-Européens noirs et arabes dérangent inévitablement les Européens blancs (p. 182, 212), que dorénavant, les « bons augures » pour l’Afrique seront « de funestes présage pour l’Europe » (p. 225), et après avoir assené pendant 200 pages que la « ruée » de la jeunesse africaine sur l’Europe était « inéluctable », Stephen Smith change de ton. Soudainement, une autre perspective est offerte au lecteur : « l’union forcée entre la jeune Afrique et le Vieux Continent n’est pas encore une fatalité. Il y a de la marge pour des choix politiques » (p. 225).

      De manière à peine voilée, Smith suggère que face à sa prédiction d’une invasion de l’Europe par les « nouveaux barbares », le seul salut possible passe par les bons « choix politiques ». Et Smith de donner un exemple en guise de conclusion : « seule l’entrée très sélective de quelques bras et, surtout, de cerveaux africains apporterait des avantages à l’Europe » (p. 223). Un exemple qui n’est pas sans rappeler le programme de certains partis politiques européens.

      À la lecture de « La Ruée vers l’Europe », il apparaît que Smith compile les souvenirs, les anecdotes de comptoirs et les données chiffrées sans se préoccuper de la plausibilité ni de la cohérence de son argumentation. Tout connaisseur des migrations africaines ne peut que constater que Stephen Smith ne s’embête pas avec une quelconque rigueur scientifique. Il ne cherche ni à étudier ni à comprendre les dynamiques des migrations entre l’Afrique et l’Europe mais vise à asséner un discours principalement idéologique.

      En signant un essai xénophobe et raciste qui ressemble à une vaine tentative de légitimation de la théorie complotiste du « grand remplacement » prêchée par les idéologues d’extrême droite, et en multipliant les références à Maurice Barrès, Jean Raspail, Robert Kaplan ou Samuel Huntington (p. 70, 72, 188, 220), Stephen Smith s’inscrit ouvertement dans une tradition idéologique dont les chantres prédisent depuis des décennies la fin de la « civilisation occidentale » voire du « monde blanc ».

      La question qui se pose alors est de savoir comment un tel ouvrage peut-il être si largement encensé, devenir un succès de librairie, et influencer le débat public ?

      Car Smith n’est pas inquiétant seulement parce qu’il est un fervent promoteur de l’idée selon laquelle les populations africaines seraient un #risque, un #danger ou une #menace pour l’Europe. Il l’est bien plus encore parce que des dizaines de journaux, radios et télévisions, des représentants politiques et des institutions influentes relaient ses idées délétères, et ce faisant les cautionnent. Tout en le présentant sous les traits d’un intellectuel apolitique, ce qu’il n’est pas. En cela, l’ouvrage de Stephen Smith est révélateur de la manière dont les opinions publiques peuvent se forger sur la base d’arguments tronqués, et des difficultés qu’ont les sciences sociales à imposer dans l’arène médiatique et politique des arguments sérieux sur des sujets complexes.

      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/021018/stephen-smith-ravive-le-mythe-des-invasions-barbares-macron-et-l-aca

    • How Oracles Are Forged. The prophecy of an African scramble for Europe

      Alarmist predictions about African migration are all the rage. François Héran shows that they are based less on a demographic approach than on an economic conjecture, and on the fallacy that development in Africa can only be achieved at the expense of Europe.

      On the cover, a satellite image of Africa at night, and a title in yellow letters: “The Scramble for Europe”. A few dim points of light pierce the darkness in Nigeria, South Africa and the Maghreb, while others outline the Nile and its delta. The contrast with the bright splashes of light across the European continent is striking, and the message is clear: how could the populations of dark Africa not be attracted by the radiance of the North?

      Clearly designed to grab our attention, the title “The Scramble for Europe” [1] is not the editor’s choice; the author begins his book with his stark conclusion: “Young Africa will rush to the Old Continent; the writing is on the wall…” (p. 15). He backs his argument with two precedents: the exodus of poor Europeans towards the New World in the late 19th century and the mass migration of Mexicans to the United States since the 1970s. If Africans were to follow the Mexican example between now and 2050, then “in slightly more than 30 years, a fifth to a quarter of the European population would be of African origin (p. 18). In an interview published in the Figaro daily newspaper on 14 September 2018, Stephen Smith expresses surprise that some people—such as myself in a recent analysis— [2]question the validity of such claims. For Smith, challenging his predictions with arguments based on facts and figures is a “castigation” of his book, an attempt to “stifle debate”. My intention, on the contrary, is to reopen it. Given the gravity of the question in hand, it is important to look more closely at the methods, hypotheses and assumptions of a prophecy whose very appeal lies in its desire to shock, but also to convince.

      For the figures announced by Smith have reached their target. In an interview given on 15 April 2018, President Macron justified his immigration policy by evoking the African demographic “timebomb” so “remarkably described” in Smith’s book. In France, a number of intellectuals and politicians, from the centre left to the far right, have raised the spectre of his nightmare scenario to demand that political leaders “assume their responsibilities” in response to migrant inflows.
      An Inevitable Scramble, Provided…

      It is not until pages 139 and 143 of his essay that Stephen Smith makes the sensational announcement that a scramble of sub-Saharan Africans for Europe will only occur on “two key conditions”: that this region of the world escapes from poverty in the space of 30 years, and that its diasporas have already become well-established. We thus discover—and I will return to this point—that the prophecy of an Africanization of Europe is more an economic conjecture than a demographic forecast. Notwithstanding the UN biennial demographic projections that forecast a doubling of the sub-Saharan population before 2050 (from 900 million to 2.2 billion under the median scenario), Smith knows well that this will not be enough to trigger the human tidal wave that he announces. More powerful mechanisms are needed. But to argue his point, Smith presumes the veracity of the result he is seeking to prove. If we imagine that sub-Saharan Africa reaches the same level of development as Mexico within the next 30 years, then its inhabitants will migrate to the same extent as the Mexicans.

      But this overlooks the fact that sub-Saharan Africa is not Mexico—not even the Mexico of 30 years ago—and that Ouagadougou or Niamey have little in common with Mexico City or Guadalajara. If we measure the human development index on a scale of 1 to 10, as I did in the above-mentioned essay, most sub-Saharan countries are at level 1, Mexico at 6, France at 9 and the United States at 10. While from level 6 to level 10 migration is massive (25 million people in the diasporas concerned), from level 1 to level 9 or 10 it is limited (less than 2.3 million). So it is hard to believe that by 2050 development in sub-Saharan Africa will have accelerated to the point where it reaches the current relative position of Mexico.

      One cannot simply apply the hypothesis of a “critical mass” of inhabitants achieving prosperity to give plausibility to the scenario of a general transformation of behaviours in such a short time, especially in a region where the population explosion and the record fertility levels that are of such concern to the author reflect a persistent stagnation of the demographic transition. Pointing up this stagnation does not imply that Africa is doomed to chronic under-development; it simply adds a dose of realism: there is no evidence to suggest that sub-Saharan fertility will decline in spectacular fashion over the next few years, as it did in China, Iran or Algeria.
      Using the Known to Gauge the Unknown

      There is little need to refute the parallel with European migration to the Americas, given the vast differences between the New World pull factors of the 19th century and those of Europe in the 21st. I will examine the parallel with Mexico, however, as it illustrates the author’s method of documentary research and his mode of reasoning. The “Millman 2015” and “Douthat 2015” supporting references that he cites are not scientific studies but, in the first case, a Politico editorial by Noah Millman entitled “Africa will dominate the next century” published in May 2015, and in the second (missing from the bibliography but easily retrievable on the Internet), an opinion piece by Ross Douthat called “Africa’s Scramble for Europe” published in the New York Times in August 2015. If we compare the two texts, we discover that Smith’s long discussion of the Mexican analogy (p. 179) is filled with unacknowledged citations of Millman’s own words. But who is Millman? Head of Politico’s literary pages, he is neither a demographer nor an African specialist, but a former financier who knows how to do everyday arithmetic. His method is simple; it involves convincing the American public with scant knowledge of African realities that the known can be used to gauge the unknown, i.e. that the situation in Africa can be likened to that of Mexico. As for Ross Douthat, a regular author of op-eds on practically all topics, he is cited in turn because he cites none other than… Millman!

      At the end of the book, Smith explains that by continuing the timeworn practices of development aid, European policy “may end up turning the flow of Africans towards Europe into a tidal wave” (p. 225). The reader is puzzled. Does this mean that the demographic determinism proclaimed so loudly at the beginning of the book is not so inescapable after all? But few readers go so far. The message they take away is that of the book cover: there is no escape, Africa is out to conquer Europe.

      At global level it is not the poorest regions that produce the most emigrants, as the author well knows. He also knows that sub-Saharan Africans do not have the resources to emigrate in large numbers. Likewise, he is not unaware that development aid is more likely to stimulate emigration than curb it—to the point where some commentators credit him with this discovery, as if development economists had not already established this fact many years ago. But Smith’s knowledge in this respect is second-hand. He quotes extensively an editorial by Jeremy Harding, a contributing editor of the London Review of Books and author of a book recounting the experiences of migrants at border crossings (pp. 148-149). Smith’s essay thus includes research-based knowledge, but obtained indirectly—mainly from journalists or literary sources. I have no qualms with that; the problem lies in the fact that Smith no longer applies this knowledge when he imagines sub-Saharan Africa’s rapid escape from poverty and the migrant flows that this entails.
      Incomplete Documentation

      For a seasoned specialist of Africa, Smith’s documentation is surprisingly incomplete and obsolete. He claims, for example, that demographers have closed their eyes to the ongoing trends in African fertility. My analysis for “La vie des Idées”, cites numerous demographers (Caldwell, [3] Tabutin, Schoumaker, [4] Leridon, [5] Casterline, [6] and more) who have been signalling the slow pace of demographic transition in Africa and its link with under-development since the 1990s. Are demographers really so blind? It is the author who seems to be wearing blinkers; he cites none of these publications, all of which are easily accessible.

      Smith gives great credence to the findings of surveys of migration intentions compiled by the Gallup Institute in which one-third of sub-Saharans reported wishing to leave their country. He cites the figures from second-hand sources (via an article in a French daily) and without the slightest critical comment. However, we need to look at the actual question that was asked: “ideally, if you had the opportunity, would you like to settle in another country or carry on living here?”. In fact, when asked if they were planning to leave within the next 12 months or, more tellingly, if preparations were under way, the proportion dropped to below 5%. Dreams are one thing; practical realities are another. Italian researchers who retrieved the data from these surveys at the request of the European Commission reach the same conclusion: the Potential Migration Index constructed by Gallup on this basis is of no predictive value. [7]
      The Global Database of Diasporas: Discrediting the Notion of Communicating Vessels

      The most glaring omission in Smith’s essay is the absence of any reference to the Global Bilateral Migration Database, a major source of knowledge on the state of world diasporas developed over the last 15 years by the OECD, the World Bank and the IMF. [8] It served as the basis for my recent analysis in the monthly bulletin Population and Societies, and has been used by countless migration researchers before me. The open access Bilateral Migration Matrix comprises a table of 215 lines and 215 columns giving, for each country, the number of natives living abroad. It counts a total of 266 million migrants out of a world population of 7.7 billion. Information on origin and destination is systematically matched to ensure overall consistency.

      A series of additional indicators can be added to this open-access database to characterize each country, or the differences between countries, such as growth rate by sex and age drawn from the United Nations population projections. While it is more time-consuming to perform such analyses than to read political opinion pieces and literary editorials, they produce conclusions that have long been familiar to economists and demographers alike: the model of communicating vessels is a fallacy. It is wrong to imagine that the most fertile countries migrate to the least fertile ones, the poorest to the richest, the most densely populated to the least densely populated, the tropical to the temperate and, last but not least, the youngest to the oldest, as claimed in the sub-title of Smith’s book. I cannot count the times I have read that “high population pressures” will inevitably escape to fill the areas of “low pressure”! Alas, just because a metaphor is evocative does not mean that it is necessarily true. The image of a bursting pressure cooker is incapable of conveying the complexity of population movements. The largest emigration flows towards rich countries tend to be from middle-sized, middle-income nations such as Mexico and Turkey, or the countries of North Africa, the Balkans or Central Asia. And above all, from countries where fertility is already falling rapidly—which is certainly not the case in sub-Saharan Africa.

      In his interview in the Figaro newspaper, Stephen Smith dismisses the World Migration Database because it does not consider his scenario of rapid African economic growth! He seems to have got his wires crossed. A database which gives the world distribution of migrants at a given moment in time cannot take account of future growth hypotheses. But it forms a vital starting point for those wishing to make such hypotheses. Without this grounding in fact, hypotheses are plucked out of thin air and become unverifiable, at the mercy of all and any analogies, including the most implausible ones.
      An Economic Rather than Demographic Conjecture

      By cross-matching the global migration data and the United Nations projections for 2050 for each birth cohort, we can estimate the weight of the diasporas in receiving countries, on the assumption that current emigration factors remain unchanged. This is what I did in the September 2018 issue of Population and Societies, obtaining a number of sub-Saharan migrants in 2050 around five times lower than the figure advanced by Stephen Smith. What does this difference tell us? Simply that the scenario of a “scramble” of sub-Saharan African migrants to Europe is, for the most part, not built upon demographic determinism, but upon a highly speculative hypothesis about African economic development. The demographic reasoning in the book’s sub-title (“Young Africa on the Way to the Old Continent”) and in the introduction is actually very secondary in the fabrication of Smith’s prophecy. This is hardly surprising, given that he fails to analyse any data. [9]

      My estimates for 2050 are of the same order of magnitude as those obtained by two in-depth analyses based on the same Global Bilateral Migration Database, one by the World Monetary Fund, [10] the other by the Joint Research Centre of the European Commission. [11] Smith cites the first, but without mentioning that since the 2000 censuses, the increase in numbers of sub-Saharans leaving the sub-continent primarily reflects population growth. In proportional terms, the share of migrants who remain in the region has changed little since 1990, at around three-quarters (70% today, versus just 15% who head to Europe). Internal migration within sub-Saharan Africa should benefit greatly from the treaty on the free movement of persons signed in March 2018 by 27 African countries.

      While Stephen Smith knows that extreme poverty is not a factor of migration, he perpetuates the other variants of the “communicating vessels” fallacy, notably when he mentions the inexorable pressure exerted upon ageing societies by surplus masses of young people impatient for emancipation. He even suggests that European societies, incapable of financing their pension systems due to population ageing, will face the dilemma of closing their borders and dying a slow death, or of opening them to keep the system afloat, at the risk of being submerged by a flood of African workers: “to maintain a minimum level of social security coverage, must we accept that a quarter of Europe’s inhabitants in 2050 – more than half of them aged below 30 years – will be ‘Africans’?” (pp. 179-180). The French text (p. 180) even speaks of “more than half of the under-30s” in the European population being “African” by 2050! And Smith inevitably mentions the famous report by the United Nations Population Division on “replacement migration” [12] regularly cited by the proponents of the “great replacement” theory.

      Yet the last scenario of this publication, in which young migrants serve to create a permanent numerical balance between the working-age population (15-64) and older adults (65 and above), was acknowledged to be unrealistic by the United Nations itself, due to the increase in life expectancy which is continuing to age the population. Freezing the ratio of young to old would involve massive inflows of migrants, who would in turn grow older themselves. The United Nations used this absurd fictitious scenario to show that immigration is not a solution to population ageing, including in France, and that measures of a different kind are needed (with respect to employment rates, working hours, retirement age).
      The Social Welfare Pie

      If one is truly convinced by the scenario of a massive and disorderly inflow of migrants from the South, then the only remaining question is whether there is still time to prevent it. With the debate couched in these terms, Smith can allow himself some hesitancy: policy makers still have “room for manoeuvre” but “time is running out”. There is one certainty, however, central to his argument: development prospects are “auspicious” for Africa, but “an ill omen for Europe” (p. 225). As if the two continents can only survive at the expense of each other. According to a Neapolitan custom, one must not wish a Happy New Year to someone without secretly wishing evil upon someone else. This is the linchpin of Smith’s book: not the rigorous analysis of a demographic mechanism, but an economic conjecture whose optimism for Africa (a closing of the development gap within 30 years) is more than counterbalanced by its pessimism for Europe.

      At the end of his essay, Smith reiterates the idea that immigration is fundamentally incompatible with the welfare state, a popular misconception totally disproven by the social history of western Europe since the Second World War. Need we mention the detailed studies on this question by the OECD, [13] extended more recently by d’Albis and his team, [14] which demonstrate that immigration or, more precisely, a sudden influx of migrants or asylum seekers, far from bankrupting the welfare state and raising unemployment, actually increases GDP and employment rates over the long term? D’Albis shows that the positive effect is merely delayed in the case of asylum seekers, and for a simple reason: they are not allowed to work until their asylum request has been granted.

      The error is always the same: forgetting that immigrants are also producers and consumers, tax-payers and pension contributors, imagining that they take from the collective pie rather than adding to it. Of course, they are an expense for society when they are young, an asset in adulthood, and become an expense again in old age but, as clearly shown by the OECD, this life cycle is the same for the rest of the population, with minimal differences linked to age structures. The idea the immigrants “steal” natives’ jobs or take an unfair share of their welfare benefits again harks back to the fallacy of a fixed quantity of resources to be shared, around which the entire final part of Stephen Smith’s essay is constructed. As if realism and respect for political and moral rights were irreconcilable. Until these research findings have been seriously refuted, they are irresistible. But evocative metaphors or implausible analogies are no substitute for scientific argument.

      Likewise, simply pitting the advocates of a fortress Europe against those of an open-door Europe is not enough to claim the title of pragmatist or upholder of the “ethics of responsibility” in opposition to the “ethics of conviction”. While the author regularly contrasts two extreme positions to establish his credentials as a moderate realist, he takes an extremist path himself when he claims that sub-Saharan population projections signal an imminent threat of mass incursion culminating in nothing less than the creation of “Eurafrica” (p. 227)
      Establishing the Facts: Neither Scaremongering nor False Reassurance

      Demography is like music: it attracts many players, but few know how to read the score. In the present case, the very nature of the tune is misunderstood: Smith’s essay is an exercise in economic speculation and sensationalist communication, rather than a demographic demonstration. In response to the fear of mass invasion, a falsely objective variant of the fear of others, it is the duty of demographers to explain the orders of magnitude of population movements. They must also identify the nature of the hypotheses put forward and of the prejudices upon which they are built. Contrary to popular belief, the purpose of demography is not to alarm or reassure but to take stock of the issues by establishing their true proportions. Only in this way can it provide the necessary insights for lucid long-term policy-making. Inflammatory metaphors have a powerful effect on public opinion, yet in these uncertain times, for the press and politicians alike, the true “ethic of responsibility” demands that they turn their back on false prophecies couched in pseudo-scientific language.

      https://booksandideas.net/How-Oracles-Are-Forged.html
      #oracles #prophétie

      #François_Héran

    • L’Europe doit-elle décourager les migrations africaines ?

      Le pacte de Marrakech sur les migrations a été adopté aujourd’hui par plus de 150 pays. En Europe, les arrivées d’exilés, notamment en provenance d’Afrique, devraient se multiplier dans les décennies à venir. Comment s’y préparer ? Quelle politique mettre en place ?

      https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/du-grain-a-moudre-du-lundi-10-decembre-2018


      #François_Gemenne

    • Décryptage | S’ouvrir les yeux sur les migrations africaines

      « L’Europe doit-elle s’inquiéter d’une immigration massive à partir du continent africain ? » [1] ; « Ils déferleront par millions » [2] ; « L’explosion démographique africaine contribue à la migration » [3]. Ces accroches se sont insidieusement imposées dans les médias ces derniers mois, comme pour donner le ton. En arrière-fond, un ouvrage de Stephen Smith au titre tant évocateur qu’alarmiste : « La ruée vers l’Europe. La jeune Afrique en route vers le Vieux Continent » (2018). L’auteur dit vouloir ouvrir les yeux du monde sur une « réalité » qui serait celle d’une explosion non contrôlée de la démographie dans la région subsaharienne, d’une invasion prochaine de l’Europe par de jeunes migrants africains ou d’un système social européen mis à mal par des coûts d’intégration démesurés et improductifs. Paré de statistiques, le discours séduit, induit en erreur et modifie l’imaginaire collectif.

      L’inquiétude du tournant démographique en Afrique subsaharienne

      Encensées par une partie de l’intelligentsia libérale européenne, reprises aveuglément par des journalistes en mal d’informations de terrain, les thèses de cet ancien journaliste et démographe n’amènent en réalité rien de très neuf. Le message-fleuve du livre est univoque : en 2050, un quart de la population en Europe sera d’origine africaine. La thèse du « Grand remplacement », prisée par les milieux populistes anti-migrants, trouve ici une boîte de résonance.

      Au-delà des chiffres, c’est dans la tournure que Smith pose sa patte partisane : « Le prochain rouleau de vagues migratoires qui se répandent à partir des zones les moins développées du monde ». Faisant allusion à l’argent investi par des ONG pour des projets de développement « ciblant la jeunesse », il affirme : « La moitié des 1,3 milliard d’Africains ne constitue pas une cible mais un gouffre à fonds perdus ». Selon Smith, une majorité de ces candidat.e.s à l’exil entrerait dans la catégorie des « migrants économiques ». Ces derniers seraient « à la poursuite d’une vie meilleure », leur condition de vie étant aujourd’hui plus « frustrante que difficile ».

      Et pourquoi c’est faux

      François Héran, professeur au Collège de France à la chaire « Migration et sociétés », s’est attelé à déconstruire les arguments de Smith à l’aide des instruments de la démographie [4]. Il estime que sa « prophétie repose sur un modèle de vases communicants qui méconnaît trois données de base ».

      L’accroissement de la population engendre tout d’abord une augmentation de la pauvreté. Une pauvreté qui explique déjà aujourd’hui que les résidents d’Afrique subsaharienne émigrent moins que ceux d’Amérique centrale, d’Asie centrale ou des Balkans. Car ce sont les personnes qui jouissent d’un certain capital social et économique qui migrent, pas les plus pauvres. Smith le sait, mais prédit un boom économique jugé irréaliste par Héran pour cette région d’Afrique.

      Ensuite, globalement, lorsqu’ils ont lieu, les déplacements migratoires se dirigent vers des pays limitrophes. François Héran rapporte le chiffre actuel de 70% des migrations intra-régionales au sein de l’Afrique subsaharienne, contre 15% vers l’Europe. Si les vases communiquent, c’est avant tout à l’intérieur des régions bien plus que vers l’Europe.

      Troisièmement, citant une étude récente du Fond Monétaire International [5], le chercheur montre que si une augmentation de migrants subsahariens séjournant dans les pays de l’OCDE [6] est à prévoir, leur part dans la population pourrait s’élever à 2,4% en 2050, contre 0,4% actuellement. Ce qui ne peut être qualifié d’« invasion », souligne Héran, qui conclut par un appel au bon sens : les migrations subsahariennes ne constituent qu’« une forme ordinaire de mobilité humaine ».

      Les prédictions de Smith semblent donc davantage relever de la thèse idéologique. D’ailleurs Julien Brachet et Judith Scheele [7] rappellent que l’auteur s’inscrit dans un cadre intellectuel défini. Citant Maurice Barrès, Jean Raspail, Robert Kaplan ou Samuel Huntington, il défend des « thèses populistes, de droite et profondément xénophobes » sous des abords d’objectivité scientifique.

      Changer de regard, comprendre et apprendre

      Or, la science, humaine et démographique se met également au service de celles et ceux qui sont prêts à décentrer le regard, à se débarrasser de certains préjugés et acceptent d’y voir plus clair. Parler de l’Afrique subsaharienne revient à traiter d’un territoire vaste et pluriel. A ce titre, le livre de Smith manque cruellement de différenciation : diversité des pays africains, écart entre les villes et les villages, les femmes et les hommes, les nantis et la masse populaire immobilisée par la pauvreté.

      De même, penser que les personnes migrantes originaires d’un pays d’Afrique subsaharienne n’ont pas besoin d’une protection internationale est scandaleux lorsque l’on sait qu’elle est la partie du monde où les conflits ont été les plus nombreux et les plus meurtriers depuis la Seconde Guerre [8].

      Ces violences déplacent au quotidien des millions de personnes, qui deviennent majoritairement des déplacés internes mais qui se rendent également dans les pays limitrophes pour trouver refuge. Selon le HCR, le Soudan, l’Ouganda, l’Ethiopie font partie des 10 pays accueillant le plus de réfugiés au monde. Ces deux derniers pays sont également salués dans un récent rapport publié par l’UNESCO [9] pour leur succès concernant l’intégration des enfants réfugiés au sein du système éducatif national. De tels exemples devraient nous faire réfléchir sur la réelle signification du mot accueil.

      Et, alors, oui, Monsieur Smith, il nous faut ouvrir les yeux… mais les bons.

      https://asile.ch/2019/01/30/decryptage-souvrir-les-yeux-sur-les-migrations-africaines

    • #Hervé_Le_Bras : « La #ruée migratoire vers l’Europe, c’est un grand #fantasme »

      Hervé Le Bras est démographe, spécialiste des migrations. Chercheur émérite à l’Institut national d’études démographiques (INED) et historien à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), il est l’auteur d’une œuvre abondante, dont récemment L’Âge des migrations et Malaise dans l’identité. Aussi soucieux de la rigueur des chiffres que de l’attention aux réalités du terrain, il n’a pas de peine à démonter les théories en vogue : « appel d’air », « ruée vers l’Europe », « bombe démographique » et autre « grand remplacement ».

      Où en est le niveau d’immigration dans nos pays ? Vous parlez d’un « #roman_migratoire »…

      Nous sommes revenus aux niveaux d’avant la crise syrienne. On observe les mêmes tendances depuis toujours : le taux d’immigration fluctue avec la conjoncture économique des pays de destination. Le problème est que depuis plusieurs années, les politiques migratoires se basent non pas sur les chiffres réels mais sur la #perception que la population se fait du phénomène. C’est comme la météo qui distingue température réelle et ressentie. Mais l’eau ne gèle qu’à une température réelle de zéro degré !

      Les #chiffres ne sont pas pris en compte par les politiques. La peur de « l’#appel_d’air » en est un bel exemple : on n’a jamais rien observé de tel, même après de fortes régularisations. Lors d’un débat qui m’opposait à Marine le Pen, à qui je répondais tranquillement, elle a fini par me lancer : « Monsieur Le Bras, on en a marre de vos #statistiques ! » L’immigration est un domaine où les #fake_news prospèrent depuis longtemps.

      À l’échelle mondiale, quelles sont les tendances des flux migratoires ?
      En Amérique Latine, il y a actuellement des crises au Honduras et au Venezuela, qui génèrent des déplacements. Le Chili est de plus en plus impacté par une migration venant de Haïti mais aussi, entre autres, du Pérou, car le nord du Chili, minier et riche, a besoin de main d’œuvre.

      Mais désormais, entre le Mexique et les États-Unis, l’immigration est mûre, c’est-à-dire qu’il y a équilibre entre les entrées et les sorties, comme d’ailleurs entre la Turquie et l’Allemagne. Les Chinois, eux, n’émigrent pas. Leur tradition est celle des comptoirs commerciaux et ils ont plutôt une diaspora très importante.

      Pour l’#Afrique, on ne dit jamais que près de 90% des migrations se font entre pays africains. Certaines d’entre elles sont tout à fait traditionnelles. Par exemple, entre la Mauritanie et le Sénégal. L’ensemble de l’Afrique est coutumière des migrations internes. Le gros des migrations pour l’Afrique noire, c’est plutôt des réfugiés, sur peu de distance : 500.000 Somaliens au Kenya, 500.000 du Darfour à l’Est du Tchad. La migration économique se dirige vers l’Afrique du Sud, en provenance notamment du Nigeria et beaucoup de République démocratique du Congo. À Johannesburg, il y a des quartiers congolais ! Le gros des migrations africaines, ce n’est donc pas vers l’Europe.

      Contrairement à ce que prédit Stephen Smith, il n’y aura pas de « ruée vers l’Europe » ?
      De nombreux démographes ont démonté les erreurs de Smith, mais sans voir non plus les idées intéressantes du livre. L’une d’elle, que je partage, est que le migrant du présent et du futur, c’est une personne diplômée qui migre pour se réaliser.

      Comme l’Afrique se développe, il faut effectivement s’attendre à la migration de gens compétents, vers l’Europe mais aussi les Etats-Unis ou le golfe persique. Le problème de Smith – qui n’est pas démographe – est qu’il prend l’Afrique en bloc : il note que la population va augmenter d’un milliard et il conclut que tout ce petit monde va monter mécaniquement vers l’Europe. Ce genre de généralisation est assez délirant. Car, et Smith le sait, les pauvres, eux, n’iront pas loin. Ils n’ont pas la représentation de ce qu’ils pourraient faire en Europe. Une chose est d’avoir envie de migrer, une autre est de le faire, ce que confirme un récent sondage Gallup.

      Dans cette affaire, c’est l’#idéologie qui s’installe, avec ses #récupérations_politiques : le livre de Smith est le livre de chevet de l’Élysée. Ma principale critique est qu’on ne peut pas traiter l’Afrique en bloc.

      L’Afrique du nord a une position particulière, et de même le Sahel, l’Afrique équatoriale et l’Afrique du Sud. Ces quatre zones ont des régimes démographiques différents et donc des avenirs extrêmement différents. Les mettre dans un seul sac n’a pas de sens. Ma critique est même plus générale : on fait de l’amalgame politicien en associant immigré avec musulman, donc islamiste, donc terroriste !

      Mais tout de même, la population africaine va doubler…
      Si on prend l’Afrique du nord, le #taux_de_fécondité s’est rapproché du niveau européen – notez qu’en Iran, ce taux est de 1,7 par femme alors qu’il était de 6,5 en 1985. Cela a décliné à toute vitesse et les mollahs sont affolés.

      En Afrique du Sud, ils sont à 2,6 enfants par femme. Là aussi, la transition démographique est faite. La baisse se produit à l’échelle mondiale. Concernant l’Afrique sahélienne, du Sénégal au Tchad, il y a environ 80 millions de personnes. En 2050, selon les projections moyennes de l’ONU, il y en aurait 220 millions. Avec un très haut score pour le Niger, pays pourtant très pauvre. La #bombe_démographique, très limitée, se situe dans cette bande-là. Plus bas, les pays ont beaucoup de ressources et l’Afrique équatoriale, elle, est vide d’hommes !

      Mais traditionnellement, les populations du nord du Sahel descendent vers les pays du golfe de Guinée. Par conséquent, les problèmes démographiques de la bande sahélienne vont surtout déstabiliser les pays qui sont en train de se développer : Côté d’ivoire, Ghana, Sénégal.

      Quand on fait une analyse régionale, on s’aperçoit que la menace pour l’Europe est finalement, très, très faible. D’une part, les flux auront tendance à descendre ; ensuite, ce sont plutôt les pays du nord de l’Afrique qui devraient alors faire face à une montée des « hordes invasives ». Or au Maroc, l’immigration se passe plutôt bien ; ce pays a même fortement régularisé. Quant à l’Algérie, elle a carrément fermé ses frontières et renvoie les migrants dans leurs pays d’origine. Ceux qui devraient avoir peur, donc, ce n’est pas nous. Bref, quand on regarde dans le détail, contrairement à ce que fait Smith, on voit qu’il n’y aura pas de ruée migratoire vers l’Europe, c’est un grand #fantasme.

      Qu’en est-il des futures #migrations_climatiques ?

      L’argument est le même. On se fait peur avec des généralisations purement mathématiques : on compte le nombre de gens qui vivent à moins d’un mètre au-dessus de la mer, et puis quand celle-ci va monter, on déduit le nombre de migrants climatiques. 100 à 150 millions de personnes sont effectivement concernées, mais on fait comme s’il n’y aurait pas de réaction humaine. Or, le phénomène est graduel et ces gens ne vont pas se déplacer, d’un jour à l’autre, sur des milliers de kilomètres.

      L’exemple du #Bangladesh est intéressant : les migrations sont très locales car ce sont des gens pauvres. Les paysans sont attachés à leurs terres. Dans le #Sahel, ça a été bien étudié : les années sèches, les nomades redescendent. Le Sahel est plutôt confronté à une #urbanisation massive, ce qui crée un #prolétariat_urbain. Comme au Bangladesh, les migrations climatiques vont plutôt accroître les problèmes d’urbanisation intense.

      Selon un récent sondage, près de 2 personnes sur 5 croient à la théorie du « #grand_remplacement ». Quelle est votre analyse ?

      Le livre de #Renaud_Camus est l’un des plus nullissimes que j’ai jamais lus. D’après l’INSEE (2012), la population française compte 5,3 millions de personnes nées étrangères dans un pays étranger, soit 8% de la population. Et parmi eux, 3,3 millions sont originaires du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et d’Asie, soit 5%… Difficile de parler de grand remplacement !

      La réalité, ce n’est pas le remplacement mais la #mixité, le #métissage. Les enfants dont les deux parents sont immigrés ne représentent que 10% des naissances. Ceux qui n’ont aucun parent, ni grand-parent immigré, 60%. Dans 30% des naissances, au moins un des parents ou grands-parents est immigré et au moins un des parents ou des grands-parents ne l’est pas. Ce qui représente 30% d’enfants métis.

      Petit calcul à l’horizon 2050 : on arrive à 50% d’enfants métis. Ce métissage est la réalité de ce siècle. Et à ce compte-là, Éric Zemmour est un agent du grand remplacement. D’autre part, on omet les millions d’Occidentaux qui partent s’installer ailleurs et qui contribuent eux aussi au métissage mondial en cours. Quand les États durcissent les conditions du regroupement familial, ils luttent en fait contre les mariages mixtes, par peur du « mélange ». Or le refus du mélange est la définition même du #racisme.

      Vous semblez très fâché avec la notion d’#identité

      J’y suis même très hostile. Sarkozy avait voulu faire un grand débat sur l’identité nationale, ça a été un échec. En fait, ça n’a pas de sens : imaginez qu’on essaye, tous les 100 ans, de définir une telle identité. Quels rapports y aurait-il entre la France de 2019 avec celle de 1819 ou de 1619 ? L’identité est impossible à définir. Je parle plus facilement avec un mathématicien chinois qu’avec un paysan du Berry, quelle que soit l’estime que j’ai pour eux.

      Nous sommes une synthèse dynamique d’appartenances très diverses. Aucune nation n’a jamais existé sur une base ethnique « de souche ». La #nation, c’est depuis toujours un mélange. Alors comme on nous bassine avec ces élucubrations identitaires, je parle d’"#identité_dynamique" : la notion étant évolutive, elle est encore plus insaisissable.

      https://www.lecho.be/opinions/carte-blanche/herve-le-bras-la-ruee-migratoire-vers-l-europe-c-est-un-grand-fantasme/10121241.html

    • #Achille_Mbembe : “Non, les migrants africains ne rêvent pas d’Europe”

      Le philosophe et historien Achille Mbembe répond à son collègue allemand Andreas Eckert. Ils abordent ensemble l’avenir de l’Afrique – et en particulier de l’Afrique du Sud – et critiquent la thèse d’une vague d’immigration africaine prête à déferler sur l’Europe.

      Achille Mbembe est le premier intellectuel africain à remporter le prestigieux prix Gerda Henkel. Lors d’une récente visite à Düsseldorf, il a accordé un entretien à l’historien allemand Andreas Eckert [titulaire de la chaire d’histoire de l’Afrique à l’université Humboldt de Berlin]. Les deux hommes ont discuté de sujets divers et variés, depuis l’état actuel du monde politique sud-africain jusqu’au radicalisme étudiant, en passant par les politiques anti-immigration de l’Europe.

      ANDREAS ECKERT. Vous vivez en Afrique du Sud depuis de nombreuses années. Quand vous y êtes arrivé, en 2000, c’était un pays plein d’espoir. À la fin de l’apartheid [le pouvoir ségrégationniste de la minorité blanche, entre 1948 et 1991], le projet de “nation arc-en-ciel” semblait ouvrir la voie à un avenir lumineux. Et bien sûr, il y avait Nelson Mandela, avec sa sagesse et sa générosité, à côté duquel les leaders politiques du monde entier avaient l’air d’esprits étriqués. À l’époque, vous avez aussi écrit que l’Afrique du Sud était un laboratoire créatif, un espace où une nouvelle forme d’humanisme et de coopération était testée. Or, aujourd’hui, presque toutes les informations qui nous viennent d’Afrique du Sud sont mauvaises. On entend avant tout parler de crises et de corruption. De l’échec de l’ANC [le parti au pouvoir]. Des nombreux déçus. Du programme de réforme agraire qui pourrait faire basculer le pays dans de violents conflits. Défendez-vous toujours cette idée selon laquelle l’Afrique du Sud est un laboratoire à même de montrer à de nombreuses régions d’Afrique et du reste du monde la voie vers un avenir plus humain ?

      ACHILLE MBEMBE. Oui, je continue de croire en l’universalité potentielle de l’expérience sud-africaine. Les discriminations raciales et les structures de la suprématie blanche sont des caractéristiques tellement corrosives, et pourtant déterminantes, du monde moderne que l’Afrique du Sud est sans doute l’endroit sur terre qui a les meilleures chances de réparer les extraordinaires ravages que cette suprématie blanche a infligés à une immense partie de l’humanité.

      En ce moment même où nous parlons, le pays se trouve hélas en grand danger de se fourvoyer dans un cul-de-sac culturel et intellectuel, et d’être dans l’incapacité de créer de nouveaux imaginaires pour lui-même, pour l’Afrique et pour le monde. L’atrophie de l’esprit est ce qui m’inquiète le plus.

      Par exemple, je suis en profond désaccord avec ceux qui confondent une politique radicale tournée vers l’avenir avec les appels au sang et aux flammes. Il ne peut y avoir de véritable projet de liberté sans renonciation volontaire à la loi du sang. Choisir une politique radicale, c’est assumer la dette fondamentale que nous avons les uns envers les autres, la dette de vie, dont la reconnaissance est la première étape et la seule voie vers une restitution et une réparation véritables, et vers la possibilité d’un monde commun. Voilà ce que je crois.

      Ces idées sont plus que jamais importantes non seulement pour l’Afrique du Sud, mais aussi pour notre monde commun et pour le monde futur. J’aimerais que l’Afrique du Sud ait suffisamment confiance en elle pour pleinement embrasser l’étincelle d’universalité inscrite dans sa cahoteuse histoire. C’est cette étincelle qui a attiré certains d’entre nous vers ses côtes et c’est elle qui convainc certains d’entre nous d’y rester. C’est elle qui nous incite à construire à partir d’ici et à réfléchir à partir d’ici à l’Afrique et à notre monde. Je dois une immense reconnaissance à l’Afrique du Sud. J’ai quelquefois été profondément déçu par son esprit de clocher, son étroitesse d’esprit, son hostilité envers les Noirs qui venaient d’ailleurs et la honte qu’ils lui inspirent ; par cette chimère qu’elle continue de nourrir selon laquelle elle ne ferait pas partie de l’Afrique. Mais je ne serais pas qui je suis sans l’Afrique du Sud. Je suis un citoyen de l’Afrique et de la diaspora, ma nationalité est africaine : je ne me considère pas comme “étranger” ici. Je ne vois pas non plus mon destin et celui de l’Afrique du Sud comme deux choses séparées.

      Mais quand vous êtes face à des étudiants, à l’université, des étudiants noirs qui se sentent défavorisés, qui pensent que l’apartheid est encore en grande partie en place, que leur dites-vous ? Ce que vous venez de me dire ?

      Oui, et souvent cela me cause des problèmes. Je suppose que mon discours n’est pas suffisamment véhément en ces temps d’opportunisme. Pourtant, si nous prenions la peine de regarder au-delà des frontières mentales que nous nous posons, vers le reste du continent, certaines choses apparaîtraient plus clairement.

      Par exemple, pour mener à bien des changements profonds après la domination coloniale, nous devons avoir des institutions solides. Or quand les institutions héritées du passé sont affaiblies ou détruites plutôt que réellement transformées, ce sont habituellement les plus pauvres d’entre nous qui en paient le prix le plus fort.

      Pour changer en profondeur les difficultés dans lesquelles nous nous trouvons, nous devons construire de vastes coalitions : d’une manière générale, quand nous n’y parvenons pas, les conflits ethniques prennent le dessus.

      Le reste de l’article sous #paywall

      https://www.courrierinternational.com/article/entretien-achille-mbembe-non-les-migrants-africains-ne-revent

    • Immigration : vers une invasion africaine ?
      https://www.youtube.com/watch?time_continue=11&v=_k7hdwerNW4&feature=emb_logo

      Il y a une certaine peur d’une invasion africaine sous prétexte que le continent africain va voir doubler sa population dans les années à venir, jusqu’en 2050.

      Un livre d’un journaliste, Stephen Smith, a accru la peur des Européens avec son titre « La ruée vers l’Europe ». Je vais vous citer des phrases au début du livre de Stephen Smith : « La jeune Afrique va se ruer sur la vieille Europe, c’est dans l’ordre des choses ». Ce n’est en fait pas du tout dans l’ordre des choses ou il faut savoir ce que signifie « les choses » mais en tous cas, ce n’est pas dans l’ordre des nombres.

      Quand on regarde de près la question de la migration africaine vers l’Europe, et particulièrement vers la France, elle n’a pratiquement pas augmenté depuis une quinzaine d’années. Le chiffre exact en France des arrivées d’Africains en 2003, aussi Afrique du Nord et pas simplement Afrique Subsaharienne, est de 91 000 en 2003 et de 95 000 entrées nouvelles en 2017, 4 000 de plus. C’est très peu pour une population française de plus de 65 millions d’habitants.

      Si on prend un exemple des pays africains, un pays comme le Niger, c’est le pays qui a la plus forte croissance actuellement au monde. C’est un des trois pays les plus pauvres. L’année dernière, 106 Nigériens sont arrivés en France sur une population de 22 millions d’habitants. Entre 2003 et 2017, le Niger s’est accru de 9 millions d’habitants. Au total, 1 800 Nigériens sont arrivés en France (2 pour 10 000). Donc, on ne peut absolument pas dire qu’il y a un risque d’invasion.

      Il faut voir qu’il y a une très grosse diversité en Afrique des directions des migrants, qui sont d’ailleurs presque tous vers des pays africains, et aussi, vers des pays comme le Canada, ou bien comme l’Australie.

      En outre, quand on passe de la France à l’ensemble de l’Europe, là aussi, la croissance du nombre d’Africains, et surtout des arrivées d’Africains, est faible. Elle est de l’ordre d’une croissance de 1,5 % par an alors que le continent africain s’accroît à 2,5 % par an. Donc, on a une vitesse beaucoup plus faible de l’arrivée des Africains, que de leur propre croissance.

      Quand on regarde d’ailleurs dans le détail, on voit que le pays d’Afrique où la proportion de migrants est la plus importante par rapport à la population, c’est la Tunisie. Or, la Tunisie est le pays d’Afrique qui a la plus faible fécondité, la plus faible croissance démographique.

      Pourquoi la Tunisie est-elle tournée vers l’Europe ? Parce que les tunisiens ont un grand système d’éducation. Il y a pratiquement la même proportion de Tunisiens à l’Université que de Français à l’Université.

      La migration, c’est essentiellement le fait de personnes diplômées parce que c’est beaucoup plus facile de migrer avec un diplôme que sans diplôme. 
D’ailleurs, dans les arrivées en France de 2018, dans l’ensemble des cartes de séjour qui ont été distribuées (260 000), si on regarde les Africains, à peu près 90 000, 65 % d’entre eux ont le bac et 50 % d’entre eux ont au moins un diplôme universitaire. C’est plus que les Français du même âge.

      On oublie aussi, avec cette peur de l’invasion, que les Africains migrent surtout en Afrique. Plus de 80 % des migrations africaines entre Etats sont à l’intérieur de l’Afrique. C’est des migrations de personnes qui sont éduquées. Par exemple, des personnes d’Afrique de l’Ouest qui vont vers l’Afrique du Sud ou vers le Congo. Mais, c’est aussi, hélas, des migrations de réfugiés pauvres qui, eux, ne font que passer la frontière avec l’Etat voisin. Par exemple, des Somaliens qui se réfugient au Kenya ou des habitants du Darfour au Tchad.

      On oublie donc que l’essentiel de ces migrations sont des migrations de proximité. Cette peur de l’invasion traduit une méconnaissance profonde des phénomènes migratoires.

      https://www.migrationsenquestions.fr/question_reponse/2526-immigration-vers-une-invasion-africaine

  • National Identity Is Made Up

    National identity is the myth that built the modern world. We explain its origins in a new video series from The Interpreter.


    https://www.nytimes.com/2018/02/28/world/national-identity-myth.html?hp&action=click&pgtype=Homepage&clickSource=sto
    #identité_nationale #identité #langue #race #racisme #guerre #communication_de_masse #urbanisation #religion #église #nationalisme #frontières #Rocky #Rocky_IV #Rocky_4 #génocide #mythe_national #Etat-nation #nation
    #géographie_culturelle #vidéo #ressources_pédagogiques (même si la vidéo est en anglais)

    Question posée:

    Why do we identify with millions of strangers, just based on borders?

    ici un autre lien URL:
    https://www.nytimes.com/video/world/100000005660651/national-identity.html

    • L’identità nazionale è un’invenzione

      “La nazionalità è un concetto molto potente, è uno dei criteri principali che usiamo per definire noi stessi, ma non è sempre stato così”, dice il giornalista Max Fisher del New York Times. “Se ci pensate sentirsi vicini a milioni di estranei sulla base di confini geografici è un’idea molto bizzarra”.

      L’identità nazionale è uno dei miti più diffusi costruiti dal mondo moderno, ma è anche un potente fattore culturale che ha contribuito ad alimentare il razzismo e a costruire le dittatura del novecento. Un video del New York Times spiega com’è nato e come si è sviluppato nel tempo il concetto di nazionalità.

      https://www.internazionale.it/video/2018/03/07/identita-nazionale-invenzione-nazionalismo

  • Pas encore lu, mais on m’a fortement conseillé de le lire, je mets ici et essaie d’ajouter quelques mots-clés à travers une lecture rapide :

    « En #Afrique, l’#héritage esclavagiste est loin d’être soldé »

    Pour l’historien sénégalais #Ibrahima_Thioub, la vente aux enchères de migrants subsahariens en Libye éclaire d’un jour nouveau les traites du passé.

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/02/27/en-afrique-l-heritage-esclavagiste-est-loin-d-etre-solde_5263215_3212.html#1

    #esclavagisme #Libye #histoire #traite_d'êtres_humains #mémoire #négrophobie #Maghreb #extractivisme #identité_chromatique (concept intéressant...) #commerce_triangulaire #racisme #classification_raciste #traite_atlantique #colonialisme #école #éducation #école_publique

    ça peut notamment intéresser @reka sur la continuité de l’esclavagisme dans l’#esclavagisme_moderne

  • Lettre ouverte au NPD de la Colombie-Britannique concernant la conduite de Morgane Oger, qui en occupe la vice-présidence
    http://tradfem.wordpress.com/2018/02/12/lettre-ouverte-au-npd-de-la-colombie-britannique-concernant-la-co

    Quelque 140 Canadiennes et Canadiens ont déjà cosigné la lettre ci-dessous exigeant que le NPD de la Colombie-Britannique condamne le comportement de M. Oger. (...)
    Messieurs, Mesdames,

    Nous, les soussigné·e·s, sommes des Canadien·ne·s profondément préoccupé·e·s par les récentes déclarations publiques et comportements de M. Oger, qui occupe la vice-présidence du NPD de la Colombie-Britannique.

    Le 20 janvier dernier, des Marches des femmes ont eu lieu partout en Amérique du Nord. D’abord mises sur pied par indignation face à l’élection de Donald Trump et à ses vantardises d’inconduite sexuelle, ces marches ont été galvanisées cette année partout au monde par la campagne #MeToo, dans un élan de solidarité et d’action. Nous ne pouvons plus nier que les femmes et les filles du monde entier continuent de subir des agressions et du harcèlement dans tous les domaines de la vie, aux mains des hommes.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2018/02/10/open-letter-bc-ndp-regarding-conduct-bc-ndp-vice-president-morgane-

    #trans #discours_haineux #Canada #identité_de_genre #NPD #Colombie-Britannique

  • Le #Canada va tester l’#identité_numérique pour les voyageurs internationaux

    Le gouvernement du Canada va collaborer avec Davos et le Forum économique mondial pour tester les technologies numériques émergentes et leur utilisation dans le transport aérien. À la base du projet, le développement du système #Known_Traveller_Digital_Identity (système d’identité numérique du voyageur reconnu ou KTDI).

    https://www.deplacementspros.com/Le-Canada-va-tester-l-identite-numerique-pour-les-voyageurs-intern

    #voyageurs_internationaux #mots #migrations #asile #réfugiés #terminologie #vocabulaire #technologie #smart_borders #frontières_intelligentes #frontières #WEF
    cc @sinehebdo @reka

  • L’historienne et essayiste #Suzanne_Citron est morte
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/220118/l-historienne-et-essayiste-suzanne-citron-est-morte

    Suzanne Citron est morte à l’âge 95 ans. Nous republions un entretien réalisé en 2009, lors du débat sur une prétendue « #Identité_nationale », avec celle qui ne s’est jamais arrêtée de questionner et de décaper l’Histoire de France telle qu’elle s’est construite et transmise, notamment dans son ouvrage Le Mythe national, l’Histoire de France revisitée.

    #Culture-Idées #histoire_de_France

  • L’historienne et essayiste #Suzanne_Citron est morte
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/220118/lhistorienne-et-essayiste-suzanne-citron-est-morte

    Suzanne Citron est morte à l’âge 95 ans. Nous republions un entretien réalisé en 2009, lors du débat sur une prétendue « identité nationale », avec celle qui n’a eu de cesse de questionner et de décaper l’histoire de France telle qu’elle s’est construite et transmise, notamment dans son ouvrage Le Mythe national, l’histoire de France revisitée.

    #Culture-Idées #histoire_de_France #Identité_nationale

  • Mort de l’historienne et essayiste #Suzanne_Citron
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/220118/mort-de-lhistorienne-et-essayiste-suzanne-citron

    Auteur du Mythe national (Ed. de l’Atelier), Suzanne Citron est morte à l’âge 95 ans. Nous republions un entretien que nous avions mis en ligne en 2009, lors du débat sur une prétendue « identité nationale ».

    #Culture-Idées #histoire_de_France #Identité_nationale

  • Le problème avec Johnny – L’image sociale
    http://imagesociale.fr/5322

    Le problème avec Johnny
    André Gunthert 9 décembre 2017 - 8 h 51 min

    Phénomène de saturation de l’ensemble des canaux médiatiques, la mort de Johnny présente la rare particularité d’avoir été anticipée par deux chansons (Eric la Blanche, La Mort à Johnny, 2006 ; les Fatals Picards, Le jour de la mort de Johnny, 2009), qui soulignent le caractère prévisible d’une exploitation opportuniste de l’émotion populaire, sous la forme d’un deuil collectif imposé à la nation toute entière.

    Peu après le mouvement de dénonciation des violences faites aux femmes, qui a magistralement incarné la puissance de mobilisation du débat public, imposant à chacun de prendre parti dans un espace fortement polarisé par l’exercice de la controverse, le deuil médiatique, construit lui aussi par la multiplication des témoignages et des signes de la participation, illustre la dynamique opposée d’un consensus qui éteint toute polémique, comparable à la gestion de l’émotion collective après les attentats terroristes de 2015.

    Dans le cas de Johnny, l’imposition d’une communion étendue à toute la nation pose pourtant problème. Car Johnny a été une vedette paradoxale, représentant précoce de l’adaptation française du vaste mouvement anglo-américain visant à incarner une culture alternative de la jeunesse par le biais des musiques populaires, qui culminera dans la contestation de la guerre du Vietnam en 1968-1969. Pays de forte tradition chansonnière, la France n’a jamais réussi à produire que de pâles copies de la légende pop-rock, et la carrière toute entière de Johnny, écartelée entre des références vestimentaires, musicales ou vocales made in USA et son insuccès dans l’univers anglophone, illustre jusqu’à la caricature le destin folklorique d’une imitation impulsée par le commerce.

    Celui qui n’était plus depuis longtemps l’idole des jeunes, et qui n’avait plus qu’un rapport de façade avec le rock, depuis son retour dans le giron de la variété française, a également la particularité d’être nettement marqué à droite. Entre ses déclarations, ses amitiés affichées avec Chirac ou Giscard, ou encore son soutien à Nicolas Sarkozy en 2007, la prise de parti de la star, qui tranche avec l’héritage contre-culturel de la pop, fait de Johnny une personnalité clivante, comme le confirme un sondage récent selon lequel, si le chanteur n’est apprécié que par 25% des sympathisants de gauche, il totalise en revanche 58% d’adhésion des sympathisants de droite.

    Un marquage que l’on retrouve dans l’éventail des hommages, et jusque dans la dénonciation par le journaliste conservateur Jean-Michel Aphatie du défaut de sensibilité du responsable de gauche Jean-Luc Mélenchon : « Sur Johnny Hallyday, Jean-Luc Mélenchon a dit : “Je n’ai rien à dire”. Comment un leader politique peut-il à ce point passer à côté d’une émotion collective, sincère d’un peuple que l’on prétend incarner ? Dans son cas, on peut parler d’une faute professionnelle ».

    La circonstance du décès du chanteur rend évidemment inaudible une réception moins enthousiaste de la caricature vocale, expressive et scénique à quoi se limitait l’art de Johnny Hallyday, réduit à une série de stéréotypes figés du mâle alpha, magnifié par la théâtralité narcissique du spectacle pop. Le deuil impose la communauté de l’hommage. Bien anticipée dans la chanson d’Eric la Blanche (« il n’y a que les mauvais Français qui n’aiment pas Johnny »), l’injonction républicaine en forme de chantage à l’émotion ressemble comme deux gouttes d’eau à la communion forcée de l’après-Charlie. Dans un pays qui penche tellement à droite qu’on a pu lui faire croire que Macron était de gauche, l’imposition médiatique d’un deuil faussement consensuel et la métamorphose de Johnny en symbole national n’est finalement qu’un signe de plus de la longue glissade de la France sur la pente du conservatisme et de la réaction.

    #Johnny_Hallyday

  • #Balancetonporc : Boutin dénonce un « dégueulis d’accusations » et défend la « grivoiserie »
    http://www.huffingtonpost.fr/2017/10/21/balancetonporc-boutin-denonce-un-degueulis-daccusations-et-defend-la-

    Le « climat du moment » est « insupportable » et risque d’"abîmer profondément les relations entre les hommes et les femmes", a jugé l’ex-ministre du Logement. Pour Christine Boutin, il est regrettable que les femmes en viennent à avoir des « a priori » dès qu’elles reçoivent un compliment. « La grivoiserie fait partie de l’identité française et j’aime bien la grivoiserie », a-t-elle fait valoir.

    Oh si les hommes ne peuvent plus violé tranquillement qu’est ce qu’il va advenir des relations hommes-femmes en France. Avec 600000 viols et agressions sexuelles en France par an c’est vrai que ca se passe tellement bien.
    #grivoiserie #culture_du_viol #pasionaria #boutin #manif_pour_tous #sens_commun #identité_francaise #culture_du_viol #sexisme #masculinisme #compliment #misogynie #FN

    Mme Boutin donne quant même une bonne nouvelle, elle prétend quitté la politique. Mais comme cette femme est parfaitement abjecte, je ne croie pas qu’on soit débarrassé d’elle.

  • Le foie gras sous la mitraille
    http://www.laviedesidees.fr/Le-foie-gras-sous-la-mitraille.html

    Si, en France, le foie de canard est au cœur d’un puissant nationalisme gastronomique, c’est aux États-Unis le cheval de Troie des militants de la cause animale. Sociologie comparée des pratiques et des morales alimentaires de part et d’autre de l’Atlantique.

    Livres & études

    / #alimentation, #animaux, #militantisme, #identité_nationale

    #Livres_&_études

  • Lettre ouverte adressée au Parlement grec et aux citoyennes et citoyens de la Grèce à propos d’une proposition de loi sur « l’identité de genre »
    https://tradfem.wordpress.com/2017/09/27/lettre-ouverte-adressee-au-parlement-grec-et-aux-citoyennes-et-ci

    Le gouvernement grec vient de préparer et de soumettre au Parlement un projet de loi concernant le « changement d’identité de genre ». Comme cette terminologie n’est pas encore entièrement traduite ou totalement intégrée à la langue grecque, nous souhaitons expliquer aux femmes et aux hommes de Grèce ce que signifie la notion de genre lorsqu’elle est utilisée pour remplacer le sexe en tant que classe juridique et ce que sont ses conséquences pour les femmes, les enfants, la liberté d’expression et la société en général.
    Nous sommes des femmes, des hommes et des transsexuels de pays où de telles lois misogynes et homophobes constituent déjà une réalité humiliante et menaçante, et nous considérons qu’il est de notre devoir de prévenir nos ami.e.s grec.que.s et les autorités grecques au sujet des changements culturels qu’entraînera une loi sur l’identité de genre.
    Le plus important de ces changements est la destruction de toute législation offrant une protection et une égalité aux femmes par l’effacement médical, juridique et pénal de la réalité biologique de l’identité sexuelle. Les lois d’identité de genre limitent également la liberté d’expression et la recherche scientifique au nom d’une minuscule minorité de personnes souffrant des problèmes de santé mentale que sont la dysphorie sexuelle ou l’autogynéphilie. Ces personnes jouissent déjà de tous les droits de la personne, à l’exception du droit à l’« auto-identification » ; mais « l’auto-identification » n’est pas un droit de la personne et ne peut jamais être considérée comme telle lorsque sa reconnaissance juridique a pour effet d’effacer les droits et les protections des femmes et des enfants et de mettre en danger la liberté d’expression fondamentale de personnes. La société grecque, et en particulier les femmes et les enfants grecs, souffrent déjà des mesures d’austérité imposées et nous sommes justement préoccupées par d’autres séquelles si l’identité de genre devient un article de loi.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.ipetitions.com/petition/dont-erase-women-open-letter-to-the-greek
    #identité_de_genre #trans #Grèce

  • #RAQUEL_ROSARIO_SANCHEZ : S’il existe quelque chose comme le « féminisme blanc », l’idéologie de l’identité de genre en est vraiment l’incarnation parfaite.
    https://tradfem.wordpress.com/2017/08/01/sil-existe-quelque-chose-comme-le-%E2%80%89feminisme-blanc%E2%80%

    Durant mes études de troisième cycle, j’ai eu un débat animé avec un camarade de classe qui affirmait que le « féminisme blanc » était un grave problème dans le mouvement des femmes.

    Pour ce type (qui était blanc et originaire des États-Unis), « le féminisme blanc » signifiait que le mouvement des femmes s’était limité aux vies et aux expériences d’un nombre très restreint de personnes — des femmes blanches des États-Unis, privilégiées, issues principalement de milieux universitaires —, et ce « durant la majorité de son histoire ».

    Je lui ai dit qu’à mes yeux, cette expression fonctionnait comme un outil pour rejeter l’apport des féministes de la deuxième vague, glorifier une troisième vague (très problématique) et encourager les luttes intestines entre féministes, en créant des divisions dans un mouvement où la lutte collective est cruciale. Sa prétention était contredite par le mouvement populaire avec lequel j’avais grandi en République dominicaine, qui n’était évidemment pas dirigé par des Étasuniennes (et certainement pas par des femmes blanches de classe supérieure ou des universitaires). Il existe des problèmes légitimes au sein du féminisme dans mon pays, notamment en ce qui concerne le rapport de classes, mais on y trouve beaucoup plus de solidarité que d’animosité, et le féminisme dominicain a été conséquent dans son traitement des luttes des femmes rurales, ouvrières et immigrantes.

    J’ai particulièrement remarqué, pendant mon séjour en tant qu’immigrante aux États-Unis, que la plupart des gens qui se plaignaient à moi de ce qu’ils et elles appelaient le « féminisme blanc » étaient eux-mêmes de race blanche. Je me suis sentie instrumentalisée en tant que femme de couleur dominicaine, comme si ces personnes tentaient de m’utiliser pour les valider, elle et leur type de féminisme. J’en suis venue à me méfier de toutes les personnes blanches qui utilisaient cette expression. Critiquer le « féminisme blanc » semblait être un moyen pour elles de se présenter comme des Blanc·he·s qui seraient différent·e·s, meilleur·e·s — à titre de personnes féministes « intersectionnelles » branchées, qui se trouvaient simplement être de race blanche.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/07/26/white-feminism-thing-gender-identity-ideology-epitomizes

    RAQUEL ROSARIO SANCHEZ est une autrice de la République dominicaine. Sa priorité dans son travail en tant que féministe est de mettre fin à la violence infligée aux filles et aux femmes. Ses textes ont paru dans plusieurs publications en ligne et imprimés, en espagnol, en français et en anglais, y compris : TRADFEM, FEMINIST CURRENT, EL GRILLO, LA REPLICA, TRIBUNA FEMINISTA, EL CARIBE ET LA MAREA. Vous pouvez vous abonner à son fil Twitter : @ 8ROSARIOSANCHEZ, où elle s’exprime sur le féminisme, la politique et la poésie.
    #identité_de_genre #feminist_current #féminisme_intersectionnel #République_Dominicaine #féminisme_blanc