• Nouvelle action à Toulouse de Génération Identitaire : « Leur objectif c’est de s’imposer dans l’agenda médiatique »
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/nouvelle-action-toulouse-du-groupe-extreme-droite-gener
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/FWZrV2ZqZV0gALQ3XjSWfonfCVw/930x620/regions/2020/07/05/5f019988e3cfa_whatsapp_image_2020-07-05_at_11.06.23-491

    « On aperçoit désormais des stickers de l’Action Française que l’on ne voyait pas auparavant, précise Paul Conge. Ils se sentent en position de force avec l’arrivée de Trump et les bons scores du Rassemblement National. Ils ont l’impression que l’opinion est de leur côté et d’avoir le pays derrière eux. » Conséquence : de plus en plus de face à face ont lieu avec les mouvements anti-fascistes toulousains. Ces derniers en « guerre contre ces groupuscules d’extrême-droite » s’y opposent de plus en plus régulièrement comme en février dernier lors d’une conférence où devait intervenir le maire de Béziers, Robert Ménard.

    Pour le spécialiste de l’extrême-droite « il ne faut pas les survaloriser. Il suffit de peu de personnes pour faire vivre un mouvement tel que Génération Identitaire. Ils cherchent avant tout à être reconnus par les médias grand public afin que leurs visions du monde, leurs positions soient aussi relayées lors des débats sur les chaines tout-info par des dirigeants, des éditorialistes. Cela leur permet d’exister. »

    Pour Samuel Bouron, Génération Identitaire est dans la roue du RN « Il y a une division du travail, détaille-t-il. Génération Identitaire occupe l’espace social et l’espace publique afin de faire parler d’eux. Ce qui représente une véritable aubaine pour le Rassemblement National qui peut faire valoir ses idées politiques. »

    #extrême_droite #identitaires

  • #Janice_Turner : Maintenant que la réforme de la Loi sur la reconnaissance du genre est morte au feuilleton, il est temps que prenne fin ce débat toxique
    https://tradfem.wordpress.com/2020/06/18/maintenant-que-la-reforme-de-la-loi-sur-la-reconnaissance-du-genr

    Les lobbies trans financés par des fonds publics comme Stonewall s’attendaient à ce que transformer la Loi britannique de 2004 sur la reconnaissance du genre (LRG) pour en faire un système d’« auto-identification » sexuelle passe comme une lettre à la poste.

    Ils avaient persuadé la députée conservatrice Maria Miller, alors présidente de la Commission des femmes et de l’égalité des chances de la Chambre des Communes, que le fait de permettre aux hommes biologiques de changer leur certificat de naissance pour faire d’eux des femmes sur la simple foi de leur parole, abolissant ainsi toute expertise médicale, était une simple « formalité administrative » ne concernant que les personnes se disant trans et personne d’autre.

    (Comme au Canada à la même époque), la consultation publique menée par Madame Miller en 2016 au sujet d ce projet de réforme de la LRG a ignoré les arguments des groupes de femmes qui se disaient inquiètes des graves conséquences de l’auto-identification pour les centres d’aide aux victimes de viol, les prisons et les refuges pour femmes.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.thetimes.co.uk/article/now-gra-reform-is-dead-let-this-toxic-debate-end-p05mkbjxk
    #identité_de_genre #transactivisme #féminisme

  • La notion d’"identité" a été accréditée comme naturelle et non confrontante dans la mesure où tout un chacun est censé - dans notre univers libéral - être en droit de se l’accorder, même quand il s’agit de l’identité d’un groupe opprimé qui résiste à cette appropriation. (Rappel de l’affaire Rachel Dolezal)
    Je suggère qu’une approche plus politique, pour dépasser les soliloques actuels, serait de se référer à la liberté d’association, qui a l’avantage de posséder une définition, une histoire et une reconnaissance dans les instruments juridiques nationaux et internationaux.
    Et je propose que, faute de « comprendre » (un problème apparemment au café du commerce que constitue seenthis), l’on se documente sur ce que font des agresseurs sexistes reconnus avec le principe de l’autodéclaration de sexe (blog Madam Nomad : https://wp.me/p2xXH6-14v) On sera peut-être moins arrogant à départager les droits auxquels les femmes devraient avoir droit... #transgenrisme #meurtres #viols #libertéd'association #identité #Droitsdel'homme

    • Et je propose que, faute de « comprendre » (un problème apparemment au café du commerce que constitue seenthis)

      Nan, mais sérieux ? Mais casse-toi si ça te va pas que des personnes doutent et se posent des questions de manière accueillante et soient pas en adoration devant tes positions, mec !

      On sera peut-être moins arrogant à départager les droits auxquels les femmes devraient avoir droit...

      Elle est chez qui la violence là ? Elle est chez qui l’arrogance ? C’est trop facile de balancer des trucs comme ça.
      (Ca me fait trop chier d’intervenir comme ça, mais quand je vois ce que ce refus de la discussion sereine et ces mots peuvent produire, avec l’autoexclusion de féministes, ça me saoule grave.)

    • Elle est chez certains d’entre vous, la violence.
      « questions accueillantes, discussion sereine »... L’autocongratulation façon Macron fait école, dites donc... Poses-toi donc la question, Gata, de comment tu ressentirais l’expression comme « des réunions vulvaires » si tu en avais une... Si je te parlais d’expression « scrotale » plutôt que « masculine », est-ce que ce serait plus clair ? Basta !

    • Et moi, je te parle d’une femme à qui tu balances qu’elle serait une « courroie de transmission » de trucs que tu trouves naze, mais que si elle vous lisait, elle comprendrait enfin ; et tu lui balances ensuite une phrase de Leonard Cohen complètement hors de propos, avant de l’ignorer totalement depuis une semaine.
      C’est ça ton féminisme, et ton empathie ? De qui tu prends soin en faisant ça ici ?
      (https://seenthis.net/messages/859349#message859389)

    • (Mais fais ce que tu veux de ça, en fait. Moi, je suis pas une personne importante ici, tu peux bien rester et ne pas faire attention à mon cercle underground de l’amicale des SAM, Seenthis avec Macron.)

      On ne sait toujours pas ce que tu trouves violent, et comme on n’est pas dans une cour d’école, je vais arrêter là.

      Si je me permets de te répondre comme ça, c’est surtout que tu n’as pas l’air de prendre des femmes au sérieux.
      J’ai trouvé ça affiché chez une copine féministe (enfin, je sais pas si tu la trouverais assez féministe pour toi) et ça m’a fait penser à toi :

      Un de mes principes féministes : ne jugez jamais un homme selon sa manière de traiter les femmes qui le chouchoutent et l’admirent. Regardez plutôt comment un homme réagit quand une femme le contrarie, lui fait face, ou lui pose une limite. Là vous saurez qui il est.

      https://twitter.com/RaphaelleRL/status/1225507170290216962
      Traduit de :

      Here’s one feminist life rule of mine: I never judge a man based on how he treats women when they are coddling or praising him. Look closely at how a man reacts when a woman displeases him, stands up to him, or draws a boundary with him, and you will find out who he really is.

      https://twitter.com/Iconawrites/status/1223022451690561536

  • Réflexions sur la #question_noire

    Le Triangle et l’Hexagone de #Maboula_Soumahoro et Le Dérangeur, écrit par le #collectif_Piment, veulent imposer leur regard sur une condition noire moins différente d’un bord à l’autre de l’Atlantique que la République française aime à le penser.

    « Ami noir », « Aya Nakamura », « Babtou compatible », « Black love », « Nègre de maison », « Retour en Afrique », « Vertières »… C’est la forme du lexique que le collectif Piment, réuni initialement autour d’une émission de radio et composé de Célia Potiron, Christiano Soglo, Binetou Sylla et Rhoda Tchokokam, a choisi pour écrire un ouvrage percutant à la fois formellement et politiquement, intitulé Le Dérangeur, publié aux éditions Hors d’Atteinte.

    Dédié « aux personnes noires, celles qui aiment l’être, qui le sont par défaut ou par choix politique » et à « celles qui ne le sont pas encore et le deviendront, peut-être », ce livre veut non seulement dynamiter les poncifs qui entourent la condition des Noirs et la manière dont sont posées les questions raciales, mais aussi « imposer » un regard, tout en contribuant à la « discussion bien entamée sur la question noire en France ».

    Ce lexique, parfois étonnant, parfois dérangeant, constitue ainsi pour les auteurs « un outil pour réfléchir et penser notre place dans la société, notre relation avec elle et avec nous-mêmes ». Le livre « adopte des formes multiples adaptées aux messages qu’il porte, longues, courtes ou expérimentales, à l’opposé d’une expérience noire monolithique en France », avec l’idée de « briser le mythe d’une unique communauté noire pour le remplacer par l’idée que des communautés noires se rejoignent sous une même condition ».

    Un ouvrage qui prévient d’emblée son lecteur : « Si vous n’êtes pas d’accord, c’est normal : rappelez-vous le titre. »

    Certaines entrées de ce lexique résonnent particulièrement avec le nouvel embrasement racial que vivent les États-Unis, telles « Émeute » ou « Colère » mais aussi « Rosa Parks », les auteurs se demandant pourquoi l’espace public français est parsemé de références à cette femme afro-américaine, activiste et antiraciste qui a donné son nom à des collèges, des stations de RER, des parcs…

    Ce même espace public ne fait pourtant guère de place à « des femmes noires francophones, françaises, qui ont joué un rôle important dans les mouvements antiracistes et anticolonialistes. Quid des sœurs Nardal ? De Suzanne Césaire ? De Maryse Condé ? »

    Pour le collectif, « saluer des personnalités noires américaines pour des actions qui sont ignorées quand elles viennent de ressortissants d’anciennes colonies françaises est un grand classique républicain. On célèbre maladroitement Toni Morrison, James Baldwin, Martin Luther King ou Rosa Parks en les vidant de tout leur radicalisme, mais on refuse de nommer une rue “Frantz Fanon” à Bordeaux et encore plus de faire étudier ses écrits à l’école ».

    L’idée répandue que le passé colonial et esclavagiste de la France et des États-Unis ne serait pas comparable et que, de ce fait, la violence raciale serait moins prégnante de ce côté de l’Atlantique, passe notamment par l’utilisation « à toutes les sauces » de Rosa Parks, qui doit fonctionner comme un rappel : « Celui d’une rivalité culturelle malsaine que la France entretient avec les États-Unis, face à qui elle se positionne en terre d’accueil d’exilés noirs américains que leur terre d’origine ne voulait pas retenir. »

    D’autres entrées de ce « lexique en voie de décolonisation » percutent aussi l’actualité récente, à l’instar de la première du livre, « Abolitions », qui permet de mieux comprendre pourquoi des manifestants ont récemment abattu deux statues de l’abolitionniste Victor Schœlcher en Martinique, où « des statues, des rues, une commune, un lycée à son nom célèbrent partout dans l’espace public son rôle de sauveur ».

    Édouard Glissant critiquait déjà le « schœlcherisme » comme « arme idéologique pour renforcer l’idée de la République libératrice ». Les auteurs du Dérangeur jugent également nécessaire de ne plus réserver « le récit des abolitions et leurs succès à l’ancien empire colonial », alors que le décret d’abolition a en réalité confirmé « dans la loi une libération acquise de fait par les anciens esclaves ».

    Comme son titre l’indique, cet ouvrage n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat, y compris en interne. Les auteurs critiquent ainsi la notion de « Black Love », considérée comme une « façon de défier les injonctions des sociétés occidentales assimilationnistes, qui attendent des personnes issues de l’immigration qu’elles se fondent dans leur culture d’adoption », mais dont ils doutent qu’il puisse s’agir d’une solution puisqu’ils y voient surtout un « fantasme moderne, en particulier pour les femmes noires qui pensent y trouver un réconfort ».

    Dans l’entrée « 4C », consacrée aux cheveux, qui a constitué une part importante d’un combat culturel pour la reconnaissance des corps noirs, les auteurs jugent que les « engagements politiques ne peuvent se limiter à des choix culturels, voire esthétiques », et que le Natural Hair Movement doit « faire son propre bilan en considérant la manière dont il a pu perpétuer le rejet particulier du type de cheveu le plus crépu ».

    À l’entrée « Diversité », le collectif rappelle que la notion a largement constitué un faux-semblant, mais s’en prend aussi à toutes celles et ceux qui ne jurent que par les quotas ou la représentation. Celle-ci compte, mais, écrivent-ils, « elle répond au besoin individuel de se voir dans la société dans laquelle on évolue pour pouvoir s’y projeter, pas au besoin de la changer profondément ».

    Surtout, les auteurs s’en prennent à la notion de « racisé » qui structure pourtant le champ de l’antiracisme politique. Contestant l’idée qu’il « n’y aurait pas de racisme anti-Noirs » ailleurs qu’en Occident, notamment dans un monde arabe où l’histoire de la traite arabe pèse encore sur les réalités contemporaines comme les images de marchés d’esclaves noirs en Libye l’ont récemment montré, les auteurs écrivent : « Nos situations communes en contexte français, où Noirs et Arabes subissent ensemble le racisme structurel, ne rendent pas pour autant nos conditions interchangeables ». En conséquence : « Tant que le racisme anti-Noirs ne sera pas combattu dans sa globalité par les racisés non noirs, la convergence des luttes n’aura pas lieu. »

    La notion de « racisé » se rapproche de l’expression américaine « People of Color » et s’avère également, selon le collectif, marquée par son « inaptitude à saisir les spécificités des expériences des groupes ethno-raciaux qu’elle entend décrire et, pire encore, son échec dans la mise en lumière d’un racisme anti-Noir rampant dans les communautés non blanches, non noires ».

    Pour le collectif, « le mot “racisé” devrait rester ce qu’il était : un outil pour décrire les mécanismes du racisme dans un contexte bien défini. Alors, ne nous définissons pas comme “racisé” : la société le fait déjà si bien pour nous. Il est possible d’être conscient de ce qu’on vit sans choisir de le vivre ».

    Inscrivant le succès de la chanteuse Aya Nakamura dans une histoire de la présence et de l’occultation des femmes noires dans la musique populaire en France, imaginant la « création de lignes aériennes directes entre la Caraïbe et le continent africain où les voyages seront gratuits » parmi d’autres mesures de réparations de la traite négrière ou proposant des « reparties », en version courte ou longue, pour répondre aux poncifs du discours sur la race, ce petit lexique propose un regard éclaté mais vif sur la situation des Noirs de France, inscrite dans un moment pour partie générationnel.

    Pour Piment, en effet, « nous sortons d’une décennie riche en mouvements politiques, culturels et littéraires portés par des diasporas noires, en France et ailleurs. De la réémergence de l’afroféminisme à celles d’un cinéma noir français et d’écrivains encore plus affirmés, cette émulation n’est pas étrangère à la prise de conscience d’une nouvelle génération de Noirs nés en France et dans ses anciennes colonies, qui ne cesse de chercher des moyens pour se définir ».

    « Trajectoire africana »

    Parmi les figures de cette génération se situe la chercheuse Maboula Soumahoro, qui a publié en début d’année aux éditions La Découverte Le Triangle et l’Hexagone. Réflexions sur une identité noire. Dans ce livre en forme de « trajectoire africana », Maboula Soumahoro raconte comment elle s’est définie comme Noire et comme issue de la diaspora africaine, en ayant eu besoin, pour cela, de réfléchir à partir de ce triangle composé de la France, des États-Unis et de l’Afrique.

    Le rap avait déjà constitué pour elle une première forme de prise de conscience, parce que « jusqu’aux années 1990, et la consolidation de la scène indépendante de rap français, il n’avait existé aucun mot, aucune parole, aucun discours ni aucun espace entre mes parents et la France pour décrire cette expérience qui pourtant était mienne : Noire et Française ».

    À partir de 2005, année des émeutes, de la loi sur le « rôle positif » de la colonisation, de l’Appel des Indigènes de la République et de la création du Conseil représentatif des associations noires, elle comprend aussi qu’elle ne peut plus éluder la question de son expérience française.

    Mais il lui avait fallu traverser l’Atlantique pour affiner sa définition de son identité noire : « Lorsque je déclare que, de mon plein gré, je suis enfin devenue noire aux États-Unis, je veux dire que c’est là-bas que m’a été inculquée une certaine fierté raciale », écrit-elle. En effet, précise-t-elle, « aux États-Unis comme en France hexagonale, il y a tant à gagner à ne pas être le Noir indigène : ce statut soulage la conscience nationale et individuelle et assure un meilleur traitement social ».

    Le Triangle et l’Hexagone prend le parti d’un récit autobiographique observé depuis une position analytique, en voulant montrer comment certains débats, « qu’ils soient intellectuels ou politiques, peuvent parfois résonner en moi, dans ma chair, dans mon corps, dans ma psyché et mon vécu personnel et ainsi finir dans ma recherche ».

    Cette articulation entre les sciences sociales et le ressenti personnel fait à la fois la singularité du livre et sa limite, car il constitue parfois une cote mal taillée entre l’essai ou la recherche, dont il n’a pas toujours la puissance analytique, et l’autobiographie, dont il n’a pas toujours la densité et le recul.

    Mais si on ne s’embarrasse pas d’une écriture qui peut ainsi doublement laisser le lecteur sur sa faim, on peut aussi lire l’ouvrage de Maboula Soumahoro comme une forme d’autobiographie collective et politique d’une génération de Noirs nés en France, tant ce qu’elle évoque fait écho à d’autres situations.

    Le parcours de la chercheuse s’apparente en effet à un miroir tendu à la société française : les moqueries qui font consonner son prénom avec « Bamboula » ; le fait que venant d’une famille dioula extrêmement traditionnelle « qui considérait que la France n’était qu’un lieu de résidence temporaire », elle a été élevée dans un « mythe du retour » entretenu non seulement par ses parents mais aussi par la République qui « après le choc pétrolier espérait voir repartir ceux qui étaient perçus comme des travailleurs immigrés » ; la façon dont elle n’a, dans sa jeunesse, « jamais été considérée comme musulmane dans l’espace public français » ; ou encore les moments où tout le monde la comparait à Rama Yade avant « une dizaine d’années plus tard » de la voir « devenir Sibeth Ndiaye »…

    Un aspect particulièrement frappant est la manière dont cette étudiante brillante, véritable « transclasse » dont l’enfance a été marquée par le recours à la banque alimentaire, les coupures d’électricité ou les saisies d’huissier mais aussi une « croyance chevillée au corps en l’ascension sociale grâce aux études », a été traitée par l’université française.

    Après avoir commencé, aux États-Unis, un mémoire consacré à la pensée nationaliste noire états-unienne du XIXe siècle, elle se voit expliquer, à son retour en France, que cette notion n’existe pas et se voit inviter à changer de sujet. Le nationalisme noir est pourtant aussi ancien qu’identifiable. Il « prône le séparatisme racial », mais aussi « l’émigrationnisme », en postulant que « l’avènement de la démocratie raciale au sein des sociétés américaines née de l’ère moderne est impossible ».

    La solution envisagée serait donc, pour le nationalisme noir, de « quitter les sociétés hostiles aux Noirs de la diaspora » pour se diriger vers des nations noires, que celles-ci se trouvent aux Amériques (Haïti) ou dans la partie subsaharienne du continent africain (Liberia ou Éthiopie).

    Ce refus initial de son université, comme sa difficulté à trouver un poste et des financements en travaillant sur de tels sujets, même si Maboula Soumahoro est désormais maîtresse de conférences à l’université de Tours, ne sont que le début d’une série de rejets, où sa personne et ses recherches suscitent une animosité sourde ou explicite, comme dans un courriel anonyme qu’elle reproduit dans le livre, probablement envoyé par un collègue et destiné à disqualifier toute sa légitimité d’intellectuelle et son engagement dans l’antiracisme politique.

    Ses sujets de recherche – sur lesquels on aimerait parfois en savoir davantage – s’annoncent pourtant passionnants. Qu’il s’agisse des différences existant, aux États-Unis, « entre les populations africaines déplacées vers ce territoire et qui étaient issues de zones géographiques déjà sous influence musulmane au moment de la traite négrière transatlantique et, d’autre part, les communautés africaines-américaines musulmanes qui ont émergé au début du XXe siècle dans le but précis de contrer et faire front à l’identité chrétienne, blanche et dominante des États-Unis », dont la plus connue est la Nation d’Islam, mais aussi le Moorish Science Temple of America. Ces derniers ont fait « de l’identité noire une religion et, ce faisant, ont élaboré l’idée d’un dieu noir » qui confère sa divinité et sa légitimité à des populations noires défavorisées.

    Ou bien encore de savoir pourquoi et comment le continent africain en général et le Liberia en particulier ont-ils pu, chez certains Afro-Américains, « encore fonctionner comme terre d’origine, terre ancestrale, lieu de retour désiré et idéalisé chez des populations dont les ancêtres avaient quitté cet espace géographique des siècles auparavant ». Et ce d’autant que le territoire qui allait devenir les États-Unis n’a reçu qu’entre 5 et 7 % du nombre total d’Africains déplacés de l’Afrique vers l’Amérique dans le cadre de la traite, sachant que les États-Unis ont très tôt fait le choix d’encourager et d’organiser l’accroissement naturel de leurs esclaves plutôt que d’importer de manière constante de nouveaux esclaves africains, à la manière de la colonie française de Saint-Domingue.

    Maboula Soumahoro choisit plutôt dans ce livre de se concentrer sur la manière dont elle s’est inscrite dans une trajectoire afro-descendante, en restituant les débats qui existent sur le manière de nommer cette diaspora (noire ou africaine ?) et d’utiliser le terme au singulier ou au pluriel.

    « Ceux qui se sont opposés à l’utilisation du terme pour désigner les expériences des populations d’ascendance africaine disséminées à travers le monde ont argué que ces dernières ne présentaient pas d’unité culturelle et historique cohérente, contrairement aux Juifs, aux Chinois ou aux Arméniens », note la chercheuse. Ce « à quoi les spécialistes de la diaspora noire/africaine ont répondu d’une seule voix : la diversité des espaces, des langues, des cultures, est précisément ce qui constitue l’unité des populations concernées », ajoute-t-elle aussitôt.

    Quoi qu’il en soit, cette histoire profonde a des effets contemporains qui peuvent se mesurer : taux d’incarcération, de mort précoce, de risques d’être assassiné, de contracter le sida, d’être tué par la police… Notamment parce que, écrit Maboula Soumahoro, l’héritage de l’esclavage colonial n’est pas le seul à exister, mais le seul à avoir « inscrit dans les corps un nouvel ordre sociopolitique ».

    Il est dommage, à cet égard, que la chercheuse écrive cette réflexion sur une « identité noire » sans la situer par rapport aux travaux de l’historien Pap NDiaye qui parle plutôt de « condition noire » ou de ceux de l’activiste et chercheur Norman Ajari qui évoque, lui, une « essence noire », distincte d’une nature noire : des termes qui n’engagent pas la même manière de lutter contre les discriminations et violences raciales.

    Ce qui n’empêche toutefois pas Maboula Soumahoro de conclure sur l’idée forte qu’elle est « noire de la manière dont les corps qui ressemblent au mien ont réagi, combattu, contesté, résisté et se sont soustraits à ces tentatives anciennes, répétées et organisées d’infériorisation ». Et dont ils continuent de lutter aujourd’hui, en France comme aux États-Unis.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/060620/reflexions-sur-la-question-noire
    #France #Noirs #livre

    via @karine4
    ping @isskein @cede

  • Le Saint Sauveur, bar antifa à Paris, a été attaqué hier soir par des militants d’extrême droite, la veille des 7 ans de la mort de Clément Méric.

    L’équipe du Saint Sauveur raconte
    https://www.facebook.com/1564357753854669/photos/a.1795412917415817/2430394113917691/?type=3&theater

    Hier soir, le saint sauveur a été attaqué par les fascistes.

    Il faisait beau, nous avions installé une grande terrasse exceptionnelle. Les gens étaient là, paisibles comme toujours, heureux de se retrouver, enfin, après la fermeture liée au confinement. Il y avait sur la place beaucoup de monde, des habitués du bar, des habitants du quartier, des passants, des enfants...

    Quand, peu après 21 heure, un groupe d’une vingtaine d’individus a surgit du haut de la rue, armé de manche de pioche et s’est rué sur les gens attablés. Panique, évidement...
    On pense, l’espace d’un instant, à une charge de police. Mais non, cette fois, c’est l’extrême-droite radicale, les fachos, qui attaquent. Ils saccagent la terrasse, agressent les gens sur la place sans distinction et inondent de gaz lacrymogène le bar où se sont réfugiés un grand nombre de personnes. Cassent quelques vitres...
    Très vite, ils doivent fuir, car la réaction spontanée du quartier se traduit par une contre attaque massive.
    Que dire ...
    D’abord que nous allons tous bien. Très peu de dégâts au final et peu ou pas de blessés. Le bar sera, évidemment, ouvert aujourd’hui. Ce type de tentative d’intimidation ne fait que nous renforcer dans nos convictions. Nous continuerons à défendre l’esprit antifasciste de ce quartier. La tolérance, la solidarité, le plaisir du « vivre ensemble », le respect et la paix.
    Contre la bêtise, la violence et la haine, aujourd’hui comme hier, no passaran !

    L’équipe du Saint-Sau.

    La version du Parisien Libéré
    https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-le-bar-des-antifas-attaque-par-des-militants-d-extreme-droite-05-06

    « L’enquête diligentée par la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (Dspap) doit permettre de déterminer les circonstances de cette rixe », a-t-on affirmé à la préfecture de police.

    Mieux documenté (selfie des fafs, vidéos, archive) : Les Zouaves Paris revendiquent l’attaque du bar antifasciste « Le Saint-Sauveur » hier soir à Ménilmontant (Paris XX). Sébastien Bourdon, @primeralinea

    https://twitter.com/primeralinea/status/1268818529224179713

    Les Zouaves figurent parmi les fafs qui ont été virés à la main de la mobilisation Gilets jaunes à Paris en 2018.

    #extrême_droite #identitaires #fascistes #antifas

  • Cartographie de l’extrême-droite : fachos, ni à la fac ni ailleurs !

    Depuis environ deux ans, les syndicats membres de notre fédération ont pu attester de la #résurgence de groupuscules d’extrême-droite au sein de nos universités.

    En effet, depuis la mobilisation nationale contre le plan étudiant en 2018, et avec l’essor de nouvelles formes de mobilisations sociales notamment par le mouvement contestataire des Gilets Jaunes, ce qu’on appelle la “#droite_dure” a commencé à s’organiser et à devenir de plus en plus active sur nos campus.

    Au niveau étudiant, cette résurgence s’est traduite à la fois par la formation ou reformation de la #Cocarde_étudiante, par l’implantation de nombreuses sections de l’#Action_Française mais aussi par la montée des « #identitaires ».

    L’idéologie d’extrême droite, qu’elle soit royaliste, identitaire ou racialiste rentre de fait en contradiction avec la vision de l’université et plus largement de la société, que nous défendons. Nous luttons fermement chaque jour contre tout ce qui crée le terreau favorable au fascisme : aliénation au travail, oppression raciste, sexiste, xénophobe, homophobe, transphobe … Ces groupes fascistes s’appuient sur une vision réactionnaire et conservatrice de la société pour donner du sens à leurs actions, et entrent ainsi en totale opposition avec ce que nous défendons et construisons chaque jour.

    Ces idéologies sont en corrélation directe et constante avec la bourgeoisie, et sont ainsi l’ennemi des travailleur-euses ! Elles sont par ailleurs intrinsèquement liées aux modes d’action violents. Ces groupes emploient le #harcèlement_moral comme à Lyon ou Montpellier pour tenter de casser les luttes sociales et sont responsables d’#agressions_racistes, comme à Lille par exemple.

    Face à cela, nous avons décidé de dresser un #état_des_lieux de l’extrême droite dans nos universités, qui se matérialise par une cartographie.

    Sur celle-ci, que vous pourrez consulter bientôt sur notre site, vous trouverez les groupes actifs sur les campus, leurs modes d’action et degrés de #violence. Nous pensons qu’il est nécessaire que les étudiant-e-s défendant l’idée d’une université libre et ouverte à tou-te-s aient accès à ces informations et puissent s’en saisir pour lutter contre la montée de l’extrême-droite sur nos campus. C’est pourquoi sur la carte vous trouverez également la liste des collectifs antifascistes présents au niveau local et national, des liens vers les médias locaux indépendants et antifascistes, mais aussi des lieux où vous pourrez pratiquer de l’autodéfense, en mixité ou en non-mixité.

    Quel bilan faisons-nous de cet état des lieux ?

    Les groupes les plus actifs sont l’#UNI, la Cocarde Étudiante ainsi que l’Action Française. On retrouve également dans une moindre mesure la présence de #Génération_Identitaire de certains groupes locaux identitaires et régionalistes.

    L’UNI se revendique comme étant un “syndicat étudiant”, qui existe depuis 1969, se revendiquant gaulliste et pour l’”union de la Droite”. La particularité de cette organisation est de présenter régulièrement des listes aux élections des conseils au niveau local (CROUS, conseils centraux) mais aussi au niveau national (CNOUS, CNESER). Si l’UNI joue sur une vitrine légale relativement présentable, nombreux de ses membres sont souvent en réalité affilié-es à des groupes violents, comme la Cocarde ou l’ancien Bastion Social. Elle s’oppose régulièrement à toute forme de mobilisation sociale.

    La Cocarde Étudiante, créée en 2015, est une organisation étudiante se revendiquant comme indépendante de tout parti politique, de droite conservatrice, gaulliste et souverainiste. Elle rassemble dans 22 universités de France toutes les tendances de droite, allant du Front National à Génération identitaire ou encore Debout la France. Cette organisation s’oppose elle aussi à toute forme de mobilisation étudiante à l’Université, présente sur les blocages et en Assemblées Générales, elle n’hésite pas à user de méthodes particulièrement violentes.

    L’Action Française, pour sa part créée en 1899, est l’une des organisations les plus anciennes encore active de nos jours. Construite à l’époque de l’Affaire Dreyfus sur des bases antisémites (nourrie par la pensée de Charles Maurras), elle est royaliste et nationaliste. De nos jours, elle organise régulièrement des conférences trempées de xénophobie, et ses membres sont auteurs de nombreuses agressions.

    Face à la montée de l’extrême droite dans les universités, nous appelons les étudiant-e-s à s’organiser collectivement dans les syndicats et les collectifs antifascistes pour constituer un front unitaire de lutte !

    https://solidaires-etudiant-e-s.org/blog/2020/05/27/cartographie-de-lextreme-droite-fachos-ni-a-la-fac-ni-aille

    #cartographie #extrême_droite #université #facs #France #visualisation
    #racisme #xénophobie

  • Le Moyen Âge et ses migrants
    http://www.laviedesidees.fr/Miri-Rubin-Cities-Strangers-Making-Lives-Medieval-Europe.html

    À propos de : Miri Rubin, Cities of Strangers. Making Lives in Medieval Europe, Cambridge. Forestiere, foreign ou stranger, forain ou étranger : les mots désignent celui qui n’est pas d’« ici ». En étudiant la figure de l’étranger de l’an mil à 1500, Miri Rubin analyse les régimes d’hospitalité et d’exclusion et, au-delà, la définition même de ce qu’est une ville.

    #Histoire #identité #Moyen_Âge #exclusion #migration #Etat
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20200528_migrantsmoyenage.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20200528_migrantsmoyenage.pdf

  • Peripheral borders, soft and hard re-bordering in Europe

    Joan Vicente Rufí, Yann Richard, Jaume Feliu et Matteo Berzi
    Editorial: Peripheral borders, soft and hard re-bordering in Europe [Texte intégral]

    Marta Zorko et Nikola Novak
    Deconstructing the discourse of divisions: mental boundaries in the divided city of #Vukovar

    Mykola Dobysh et Boris Yatsenko
    Borders, Constituency Politics, and “Our Man” Voting in Electoral Geography of Ukraine

    Martin Barthel
    Capricious pathways – a comparative analysis of local identity building in border regions. A case study of Polands Western and Eastern border

    Imre Nagy
    Cross-border cooperation on the external borders of the EU and the impact of the received EU CBC funds on AP #Vojvodina/Serbia

    Vladimir Kolosov
    Phantom borders: the role in territorial identity and the impact on society

    Christian Vandermotten
    Compte rendu : Trois ouvrages récents en langue française sur la thématique des frontières

    https://journals.openedition.org/belgeo/35120

    #frontières #frontières_extérieures #revue #Europe #EU #UE #frontières_européennes #frontières_mentales #frontières_urbaines #séparation #villes #urban_matter #géographie_urbaine #géographie_politique #Croatie #Ukraine #géographie_électorale #identité #Pologne #identité_territoriale #frontières_fantômes #Belgeo #coopération_transfrontalière

    ping @mobileborders @reka

  • Montpellier : nouvelles violences de la Ligue du Midi lors d’une manifestation interdite
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/montpellier-nouvelles-violences-ligue-du-midi-lors-mani

    Ce dimanche à #Montpellier, une journaliste a été la cible de la trentaine de militants de la #Ligue-du-Midi, venus manifester malgré l’interdiction préfectorale. Le mouvement #identitaire est coutumier des actions violentes, mais reste peu poursuivi à ce jour. Des politiques réclament un sursaut.

  • Migrants sue German state over mobile phone searches

    In Germany, three migrants from Syria, Afghanistan and Cameroon are suing the state for accessing personal data on their mobile phones. A civil rights group taking part in the action says the phone searches are a serious invasion of privacy.

    29-year-old Syrian Mohammad A. was recognized as a refugee in Germany in 2015. Four years later, the German Office for Migration and Refugees (BAMF), reviewed his case – without giving a specific reason. During the review, they carried out an evaluation of his smartphone.

    “Suddenly the #BAMF employee told me to hand over my mobile phone and unlock it,” said Mohammad A. in a statement published by the Berlin-based Society for Civil Rights (GFF). “I didn’t know what was happening. Nothing was explained to me. But I was afraid of being deported. So I gave him the mobile phone. It felt like I was handing over my whole life.”

    Under a law passed in 2017, German authorities can examine the mobile phones of asylum seekers who are unable to present a valid passport on arrival, in order to verify information provided regarding identity. But the GFF, which filed the lawsuits together with the three refugees, says this represents “a particularly serious and extensive encroachment on the privacy of those affected.”

    Law fails to uncover false information

    The law permitting phone searches was meant to prevent “asylum abuse”. As many of those who arrive in Germany after fleeing their home countries cannot present a valid passport, it was seen as an effective way to detect fraudulent claims. However, the GFF says that despite thousands of such mobile phone searches, hardly any have uncovered false information.

    The GFF also argues that asylum authorities do not ensure that core areas of the asylum seekers’ rights are protected. “The BAMF is disregarding the strict constitutional rules by which the state must abide when accessing personal data,” Lea Beckmann from the GFF told Reuters.

    According to the news agency, a spokesman for BAMF said it was aware that checking mobile data was an intrusion and every case was determined by strict rules. “A mobile phone is often the only, or a very important, source to establish the identity and nationality of people entering Germany without a passport or identification documents,” he said.

    Privacy, transparency concerns

    The GFF argues that BAMF should be using mobile phone reading as a last resort, and that there are other, less drastic, means of clarifying doubts about identity. Mobile phone readouts are also extremely error-prone, the organization claims.

    The BAMF has also been criticized over a lack of transparency. For example, according to the GFF, little is known about how the software used to read and analyze the information obtained from phones actually works.
    Similarly, Reuters reports, the World Refugee Council has warned that consent for data collection is rarely sought and refugees often do not know how their data is used.

    Mohammad A.’s case is pending before a local court in the northwestern German city of Hanover. The case of an Afghan woman aged about 37 was lodged in Berlin and that of a 25-year-old woman from Cameroon, in the southwestern city of Stuttgart. The GFF hopes that the cases will lead to a constitutional review of the legal basis for mobile phone data evaluation.

    https://www.infomigrants.net/en/post/24574/migrants-sue-german-state-over-mobile-phone-searches

    #smartphone #données #Allemagne #justice #asile #migrations #réfugiés #surveillance #données_personnelles #téléphone_portable #identité #identification #procédure_d'asile #nationalité

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  • #France : #Castaner redoute une montée du #communautarisme

    Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a déclaré jeudi qu’il redoutait une montée du communautarisme en France à la faveur de l’épidémie de #coronavirus et des mesures de #confinement, susceptibles selon lui de provoquer un #repli_communautaire.

    “Je crains le risque de communautarisme et que le communautarisme puisse se développer”, a-t-il déclaré lors d’une audition en visioconférence devant la mission parlementaire portant sur l’impact, la gestion et les conséquences de l’épidémie de coronavirus.

    “L’organisation du renforcement communautaire dans une période où une société doute est quelque chose à laquelle tous les pays ont pu faire face”, a-t-il ajouté. “C’est un sujet qui peut provoquer du repli sur soi et peut provoquer du repli communautaire, c’est un sujet de #préoccupation que nous suivons et que nous analysons pour nous préparer à la sortie du confinement, le moment venu”.

    Christophe Castaner a également évoqué, sans donner plus de précisions, des “réseaux d’ultra droite et d’ultra gauche”, très actifs “sur les réseaux sociaux” et appelant “à préparer un certain nombre d’actes qu’ils voudraient commettre à la sortie de la période de confinement”.

    https://fr.reuters.com/article/idFRKCN21R1EB


    https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Reprise_deconfinement_Mai2020/69/5/Fiche-Replis-communautaires_1280695.pdf
    –-> attention à ne pas critiquer devant vos enfants les « mesures gouvernementales », car ielles peuvent après en parler à l’école et... tac :

    certaines questions et réactions d’élèves peuvent être abruptes et empreintes d’#hostilité et de #défiance : remise en question radicale de notre société et des valeurs républicaines, méfiance envers les discours scientifiques, fronde contre les mesures gouvernementales, etc.

    #risque #repli_communautariste #communautarisme #déconfinement #ultra_droite #ultra_gauche #extrême_droite #extrême_gauche #mesures_gouvernementales #fake-news #école #valeurs_républicaines #idéaux_républicains #France #radicalisation #complotisme #idées_radicales #mots #vocabulaire #terminologie #communauté #universalisme #intégration #cohésion_sociale #lien_social #identité #lien_positif #vigilance #peur #religion #vengeance #apocalypse #antagonismes #confusion #autorité_scientifique #science #signalement #indivisibilité_de_la_République #unicité_du_peuple_français #égalité_hommes_femmes #laïcité #esprit_critique #complotisme #socialisation_positive
    #géographie_culturelle

    ping @cede @karine4

    via @isskein

  • Le gouvernement veut créer un #fichier pour les malades du coronavirus

    Le projet de loi du gouvernement prévoit la création d’un fichier spécifique rassemblant les noms des #malades du #Covid-19 ainsi que de leurs contacts. Et ce « sans le consentement » des personnes concernées.

    Comment assurer le #suivi des malades du Covid-19 et des personnes qu’ils ont croisées ? C’est pour répondre à cette question que le gouvernement entend créer un nouveau fichier, prévu par le projet de loi prorogeant l’#état_d’urgence_sanitaire, qui devrait être examiné par les parlementaires les 4 et 5 mai.

    L’article 6 du texte prévoit en effet que soient rassemblées dans un même fichier toutes les informations susceptibles d’aider à la reconstitution, par des « #brigades » d’#enquêteurs_épidémiologiques, des #relations de chacun. Le fichier, non anonyme, devrait ainsi contenir l’#identité des malades et les résultats de leurs #examens_biologiques, mais aussi plus largement la liste des personnes croisées au cours des derniers jours – car « présentant un #risque_d’infection » -, leur #adresse et leurs #déplacements. Et ce afin d’opérer, peut-on lire dans le texte du gouvernement une « #surveillance_épidémiologique aux niveaux national et local ».

    Plusieurs administrations auront accès aux données

    Le nouveau fichier, qui n’a aucun lien avec l’application de #traçage #StopCovid, dont Olivier #Véran a annoncé qu’elle ne serait pas prête le 11 mai, abritera ces #informations, d’abord collectées par le #médecin_traitant puis par les « brigades » de l’#Assurance_maladie. Des #données_personnelles extrêmement sensibles qui seront ensuite mises à la disposition non seulement des professionnels de santé en charge du suivi des personnes malades, mais aussi de plusieurs administrations comme le #ministère_de_la_santé, le service de santé des #armées, l’Assurance maladie et les #Agences_régionales_de_santé.

    Le dossier est d’autant plus sensible que les données dont il est question sont en partie couvertes par le #secret_médical. « Comme lorsque nous consultons un confrère à propos d’un patient ou lorsque nous envoyons à l’Assurance maladie les motifs médicaux d’arrêt de travail, nous serons dans le cadre d’un #secret_médical_partagé », assure le docteur Jacques Battistoni, président du premier syndicat de médecins généralistes, #MGFrance. Les #généralistes seront chargés de collecter les premières informations sur le « #premier_cercle » fréquenté par un malade dans le fichier. Ils ont d’ailleurs reçu un courrier en ce sens, jeudi 30 avril, signé par Nicolas Revel, le patron de l’Assurance maladie.

    « Je comprends que ce système puisse impressionner, car il contient des #informations_sensibles et personnelles, mais c’est un moindre mal. Il me semble vraiment indispensable si l’on ne veut pas que l’#épidémie reparte », souligne le docteur Battistoni.

    Une transmission de données « sans le #consentement des personnes »

    Autre question sensible, au cœur de ce nouveau fichier : la #transmission_des_informations qu’il contient sera opérée « sans le consentement des personnes intéressées », peut-on lire dans le projet de loi gouvernemental. Une précision qui inquiète plusieurs observateurs, comme le président de l’#Union_française_pour_une_médecine_libre (#UFML), le docteur Jérôme Marty. « Le consentement est l’un des socles de la médecine. Le fait de ne pas demander le consentement de son patient pour constituer un fichier est sans précédent. La situation d’#urgence ne peut pas tout justifier », alerte-t-il.

    « Imaginez le scandale si nous avions fait ce genre de fichiers pour le sida, poursuit-il. Cela pose un problème #éthique et déontologique important. » Ce praticien réclame l’avis Conseil de l’Ordre sur le sujet, mais aussi celui du Comité national d’éthique, de l’Académie de médecine, de la Cnil et du Conseil constitutionnel.

    « Garde-fous »

    « Que signifie cette absence de consentement ? », interroge quant à lui l’avocat Thierry Vallat. Ce spécialiste des données personnelles estime que des « #garde-fous » devront ainsi être nécessaires. « Il faut définir très précisément qui collectera les informations, la liste des informations précises, qui pourra y avoir accès et surtout pour combien de temps », insiste l’avocat. Sur ce dernier point, le gouvernement prévoit la disparition du fichier « au plus tard » un an après la promulgation de la loi.

    Mais surtout, l’avocat s’inquiète d’éventuelles #fuites de données. « Nous sommes dans un contexte exceptionnel où les services de l’État agissent très rapidement, et risquent de ne pas avoir le temps de sécuriser ce nouveau fichier. Or les données de santé font régulièrement l’objet de fuites, et elles sont extrêmement convoitées », estime-t-il.

    Dans l’ensemble, l’architecture de ce nouveau dispositif demeure assez floue. Et pour cause : il devrait ainsi être précisé, après coup, par un #décret d’application. Ce qui permettra de consulter la Cnil sur ce nouveau fichier. Jusqu’à maintenant, la Commission indépendante n’a en effet pas été sollicitée sur ce dossier sensible.

    https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sante/Le-gouvernement-veut-creer-fichier-malades-coronavirus-2020-05-03-12010923
    #coronavirus #France #loi #déontologie
    ping @etraces @isskein

  • L’impensé colonial de la #politique_migratoire italienne

    Les sorties du Mouvement Cinq Étoiles, au pouvoir en Italie, contre le #franc_CFA, ont tendu les relations entre Paris et Rome en début d’année. Mais cette polémique, en partie fondée, illustre aussi l’impensé colonial présent dans la politique italienne aujourd’hui – en particulier lors des débats sur l’accueil des migrants.

    Au moment de déchirer un billet de 10 000 francs CFA en direct sur un plateau télé, en janvier dernier (vidéo ci-dessous, à partir de 19 min 16 s), #Alessandro_Di_Battista savait sans doute que son geste franchirait les frontières de l’Italie. Revenu d’un long périple en Amérique latine, ce député, figure du Mouvement Cinq Étoiles (M5S), mettait en scène son retour dans l’arène politique, sur le plateau de l’émission « Quel temps fait-il ? ». Di Battista venait, avec ce geste, de lancer la campagne des européennes de mai.
    https://www.youtube.com/watch?v=X14lSpRSMMM&feature=emb_logo


    « La France, qui imprime, près de Lyon, cette monnaie encore utilisée dans 14 pays africains, […] malmène la souveraineté de ces pays et empêche leur légitime indépendance », lance-t-il. Di Battista cherchait à disputer l’espace politique occupé par Matteo Salvini, chef de la Ligue, en matière de fermeté migratoire : « Tant qu’on n’aura pas déchiré ce billet, qui est une menotte pour les peuples africains, on aura beau parler de ports ouverts ou fermés, les gens continueront à fuir et à mourir en mer. »

    Ce discours n’était pas totalement neuf au sein du M5S. Luigi Di Maio, alors ministre du travail, aujourd’hui ministre des affaires étrangères, avait développé à peu près le même argumentaire sur l’immigration, lors d’un meeting dans les Abruzzes, à l’est de Rome : « Il faut parler des causes. Si des gens partent de l’Afrique aujourd’hui, c’est parce que certains pays européens, la #France en tête, n’ont jamais cessé de coloniser l’Afrique. L’UE devrait sanctionner ces pays, comme la France, qui appauvrissent les États africains et poussent les populations au départ. La place des Africains est en Afrique, pas au fond de la Méditerranée. »

    À l’époque, cette rhétorique permettait au M5S de creuser sa différence avec la Ligue sur le dossier, alors que Matteo Salvini fermait les ports italiens aux bateaux de migrants. Mais cette stratégie a fait long feu, pour des raisons diplomatiques. Celle qui était alors ministre des affaires européennes à Paris, Nathalie Loiseau, a convoqué l’ambassadrice italienne en France pour dénoncer des « déclarations inacceptables et inutiles ». L’ambassadeur français à Rome a quant à lui été rappelé à Paris, une semaine plus tard – en réaction à une rencontre de dirigeants du M5S avec des « gilets jaunes » français.

    En Italie, cet épisode a laissé des traces, à l’instar d’un post publié sur Facebook, le 5 juillet dernier, par le sous-secrétaire aux affaires étrangères M5S Manlio Di Stefano. À l’issue d’une rencontre entre Giuseppe Conte, premier ministre italien, et Vladimir Poutine, il écrit : « L’Italie est capable et doit être le protagoniste d’une nouvelle ère de #multilatéralisme, sincère et concret. Nous le pouvons, car nous n’avons pas de #squelettes_dans_le_placard. Nous n’avons pas de #tradition_coloniale. Nous n’avons largué de bombes sur personne. Nous n’avons mis la corde au cou d’aucune économie. »

    Ces affirmations sont fausses. Non seulement l’Italie a mené plusieurs #guerres_coloniales, jusqu’à employer des #armes_chimiques – en #Éthiopie de 1935 à 1936, dans des circonstances longtemps restées secrètes –, mais elle a aussi été l’un des premiers pays à recourir aux bombardements, dans une guerre coloniale – la guerre italo-turque de 1911, menée en Libye. Dans la première moitié du XXe siècle, l’Italie fut à la tête d’un empire colonial qui englobait des territoires comme la Somalie, la Libye, certaines portions du Kenya ou encore l’Éthiopie.

    Cette sortie erronée du sous-secrétaire d’État italien a au moins un mérite : elle illustre à merveille l’impensé colonial présent dans la politique italienne contemporaine. C’est notamment ce qu’affirment plusieurs intellectuels engagés, à l’instar de l’écrivaine et universitaire romaine de 45 ans #Igiaba_Scego. Issue d’une famille somalienne, elle a placé la #question_coloniale au cœur de son activité littéraire (et notamment de son roman Adua). Dans une tribune publiée par Le Monde le 3 février, elle critique sans ménagement l’#hypocrisie de ceux qui parlent du « #colonialisme_des_autres ».

    À ses yeux, la polémique sur le franc CFA a soulevé la question de l’effacement de l’histoire coloniale en cours en Italie : « Au début, j’étais frappée par le fait de voir que personne n’avait la #mémoire du colonialisme. À l’#école, on n’en parlait pas. C’est ma génération tout entière, et pas seulement les Afro-descendants, qui a commencé à poser des questions », avance-t-elle à Mediapart.

    Elle explique ce phénomène par la manière dont s’est opéré le retour à la démocratie, après la Seconde Guerre mondiale : #fascisme et entreprise coloniale ont été associés, pour mieux être passés sous #silence par la suite. Sauf que tout refoulé finit par remonter à la surface, en particulier quand l’actualité le rappelle : « Aujourd’hui, le corps du migrant a remplacé le corps du sujet colonial dans les #imaginaires. » « Les migrations contemporaines rappellent l’urgence de connaître la période coloniale », estime Scego.

    Alors que le monde politique traditionnel italien évite ce sujet délicat, la question est sur la table depuis une dizaine d’années, du côté de la gauche radicale. Le mérite revient surtout à un groupe d’écrivains qui s’est formé au début des années 2000 sous le nom collectif de Wu Ming (qui signifie tout à la fois « cinq noms » et « sans nom » en mandarin).

    Sous un autre nom, emprunté à un footballeur anglais des années 1980, Luther Blissett, ils avaient déjà publié collectivement un texte, L’Œil de Carafa (Seuil, 2001). Ils animent aujourd’hui le blog d’actualité politico-culturelle Giap. « On parle tous les jours des migrants africains sans que personne se souvienne du rapport historique de l’Italie à des pays comme l’Érythrée, la Somalie, l’Éthiopie ou la Libye », avance Giovanni Cattabriga, 45 ans, alias Wu Ming 2, qui est notamment le co-auteur en 2013 de Timira, roman métisse, une tentative de « créoliser la résistance italienne » à Mussolini.

    Dans le sillage des travaux du grand historien critique du colonialisme italien Angelo Del Boca, les Wu Ming ont ouvert un chantier de contre-narration historique qui cible le racisme inhérent à la culture italienne (dont certains textes sont traduits en français aux éditions Métailié). Leur angle d’attaque : le mythe d’une Italie au visage bienveillant, avec une histoire coloniale qui ne serait que marginale. Tout au contraire, rappelle Cattabriga, « les fondements du colonialisme italien ont été posés très rapidement après l’unification du pays, en 1869, soit huit ans à peine après la création du premier royaume d’Italie, et avant l’annexion de Rome en 1870 ».

    La construction nationale et l’entreprise coloniale se sont développées en parallèle. « Une partie de l’identité italienne s’est définie à travers l’entreprise coloniale, dans le miroir de la propagande et du racisme que celle-ci véhiculait », insiste Cattabriga. Bref, si l’on se souvient de la formule du patriote Massimo D’Azeglio, ancien premier ministre du royaume de Sardaigne et acteur majeur de l’unification italienne qui avait déclaré en 1861 que « l’Italie est faite, il faut faire les Italiens », on pourrait ajouter que les Italiens ont aussi été « faits » grâce au colonialisme, malgré les non-dits de l’histoire officielle.
    « La gauche nous a abandonnés »

    Au terme de refoulé, Cattabriga préfère celui d’oubli : « D’un point de vue psychanalytique, le refoulé se base sur une honte, un sentiment de culpabilité non résolu. Il n’y a aucune trace de ce sentiment dans l’histoire politique italienne. » À en croire cet historien, l’oubli colonial italien deviendrait la pièce fondamentale d’une architecture victimaire qui sert à justifier une politique de clôture face aux étrangers.

    « Jouer les victimes, cela fait partie de la construction nationale. Notre hymne dit : “Noi fummo da sempre calpesti e derisi, perché siam divisi” [“Nous avons toujours été piétinés et bafoués, puisque nous sommes divisés” – ndlr]. Aujourd’hui, le discours dominant présente les Italiens comme des victimes des migrations pour lesquelles ils n’ont aucune responsabilité. Cette victimisation ne pourrait fonctionner si les souvenirs de la violence du colonialisme restaient vifs. »

    Un mécanisme identique serait à l’œuvre dans la polémique sur le franc CFA : « On stigmatise la politique néocoloniale française en soulignant son caractère militaire, à quoi on oppose un prétendu “style italien” basé sur la coopération et l’aide à l’Afrique. Mais on se garde bien de dire que l’Italie détient des intérêts néocoloniaux concurrents de ceux des Français », insiste Cattabriga.

    L’historien Michele Colucci, auteur d’une récente Histoire de l’immigration étrangère en Italie, est sur la même ligne. Pour lui, « l’idée selon laquelle l’Italie serait un pays d’immigration récente est pratique, parce qu’elle évite de reconnaître la réalité des migrations, un phénomène de longue date en Italie ». Prenons le cas des Érythréens qui fuient aujourd’hui un régime autoritaire. Selon les chiffres des Nations unies et du ministère italien de l’intérieur, ils représentaient environ 14 % des 23 000 débarqués en Italie en 2018, soit 3 300 personnes. Ils ne formaient l’année précédente que 6 % des 119 000 arrivés. De 2015 à 2016, ils constituaient la deuxième nationalité, derrière le Nigeria, où l’ENI, le géant italien du gaz et du pétrole, opère depuis 1962.

    « Les migrations de Somalie, d’Éthiopie et d’Érythrée vers l’Italie ont commencé pendant la Seconde Guerre mondiale. Elles se sont intensifiées au moment de la décolonisation des années 1950 [la Somalie est placée sous tutelle italienne par l’ONU de 1950 à 1960, après la fin de l’occupation britannique – ndlr]. Cela suffit à faire de l’Italie une nation postcoloniale. » Même si elle refuse de le reconnaître.

    Les stéréotypes coloniaux ont la peau dure. Selon Giovanni Cattabriga, alias Wu Ming 2, « [ses collègues et lui ont] contribué à sensibiliser une partie de la gauche antiraciste, mais [il n’a] pas l’impression que, globalement, [ils soient] parvenus à freiner les manifestations de racisme » : « Je dirais tout au plus que nous avons donné aux antiracistes un outil d’analyse. »

    Igiaba Scego identifie un obstacle plus profond. « Le problème, affirme-t-elle, est qu’en Italie, les Afro-descendants ne font pas partie du milieu intellectuel. Nous sommes toujours considérés un phénomène bizarre : l’école, l’université, les rédactions des journaux sont des lieux totalement “blancs”. Sans parler de la classe politique, avec ses visages si pâles qu’ils semblent peints. »

    Ce constat sur la « blanchitude » des lieux de pouvoir italiens est une rengaine dans les milieux militants et antiracistes. L’activiste Filippo Miraglia, trait d’union entre les mondes politique et associatif, en est convaincu : « Malgré les plus de cinq millions de résidents étrangers présents depuis désormais 30 ans, nous souffrons de l’absence d’un rôle de premier plan de personnes d’origine étrangère dans la politique italienne, dans la revendication de droits. À mon avis, c’est l’une des raisons des défaites des vingt dernières années. »

    Miraglia, qui fut président du réseau ARCI (l’association de promotion sociale de la gauche antifasciste fondée en 1957, une des plus influentes dans les pays) entre 2014 et 2017 (il en est actuellement le chef du département immigration) et s’était présenté aux législatives de 2018 sur les listes de Libres et égaux (à gauche du Parti démocrate), accepte une part d’autocritique : « Dans les années 1990, les syndicats et les associations ont misé sur des cadres d’origine étrangère. Mais ce n’était que de la cooptation de personnes, sans véritable ancrage sur le terrain. Ces gens sont vite tombés dans l’oubli. Certains d’entre eux ont même connu le chômage, renforçant la frustration des communautés d’origine. »

    L’impasse des organisations antiracistes n’est pas sans rapport avec la crise plus globale des gauches dans le pays. C’est pourquoi, face à cette réalité, les solutions les plus intéressantes s’inventent sans doute en dehors des organisations traditionnelles. C’est le cas du mouvement des Italiens de deuxième génération, ou « G2 », qui réunit les enfants d’immigrés, la plupart nés en Italie, mais pour qui l’accès à la citoyenneté italienne reste compliqué.

    De 2005 à 2017, ces jeunes ont porté un mouvement social. Celui-ci exigeait une réforme de la loi sur la nationalité italienne qui aurait permis d’accorder ce statut à environ 800 000 enfants dans le pays. La loi visait à introduire un droit du sol, sous certaines conditions (entre autres, la présence d’un des parents sur le territoire depuis cinq ans ou encore l’obligation d’avoir accompli un cycle scolaire complet en Italie).

    Ce mouvement était parvenu à imposer le débat à la Chambre basse en 2017, sous le gouvernement de Matteo Renzi, mais il perdit le soutien du même Parti démocrate au Sénat. « La gauche a commis une grave erreur en rejetant cette loi, estime Igiaba Scego, qui s’était investie dans la campagne. Cette réforme était encore insuffisante, mais on se disait que c’était mieux que rien. La gauche nous a abandonnés, y compris celle qui n’est pas représentée au Parlement. Nous étions seuls à manifester : des immigrés et des enfants d’immigrés. Il y avait de rares associations, quelques intellectuels et un grand vide politique. À mon avis, c’est là que l’essor de Matteo Salvini [le chef de la Ligue, extrême droite – ndlr] a commencé. »

    Certains, tout de même, veulent rester optimistes, à l’instar de l’historien Michele Colucci qui signale dans son ouvrage le rôle croissant joué par les étrangers dans les luttes du travail, notamment dans les secteurs de l’agriculture : « Si la réforme de la nationalité a fait l’objet de discussions au sein du Parlement italien, c’est uniquement grâce à l’organisation d’un groupe de personnes de deuxième génération d’immigrés. Ce mouvement a évolué de manière indépendante des partis politiques et a fait émerger un nouvel agenda. C’est une leçon importante à retenir. »

    https://www.mediapart.fr/journal/international/241219/l-impense-colonial-de-la-politique-migratoire-italienne?onglet=full
    #colonialisme #Italie #impensé_colonial #colonisation #histoire #migrations #causes_profondes #push-factors #facteurs_push #Ethiopie #bombardements #guerre_coloniale #Libye #histoire #histoire_coloniale #empire_colonial #Somalie #Kenya #Wu_Ming #Luther_Blissett #littérature #Luther_Blissett #contre-récit #contre-narration #nationalisme #construction_nationale #identité #identité_italienne #racisme #oubli #refoulement #propagande #culpabilité #honte #oubli_colonial #victimes #victimisation #violence #néocolonialisme #stéréotypes_coloniaux #blanchitude #invisibilisation #G2 #naturalisation #nationalité #droit_du_sol #gauche #loi_sur_la_nationalité #livre

    –—
    Mouvement #seconde_generazioni (G2) :

    La Rete G2 - Seconde Generazioni nasce nel 2005. E’ un’organizzazione nazionale apartitica fondata da figli di immigrati e rifugiati nati e/o cresciuti in Italia. Chi fa parte della Rete G2 si autodefinisce come “figlio di immigrato” e non come “immigrato”: i nati in Italia non hanno compiuto alcuna migrazione; chi è nato all’estero, ma cresciuto in Italia, non è emigrato volontariamente, ma è stato portato qui da genitori o altri parenti. Oggi Rete G2 è un network di “cittadini del mondo”, originari di Asia, Africa, Europa e America Latina, che lavorano insieme su due punti fondamentali: i diritti negati alle seconde generazioni senza cittadinanza italiana e l’identità come incontro di più culture.

    https://www.secondegenerazioni.it

    ping @wizo @albertocampiphoto @karine4 @cede

  • Une #enfance à l’#extrême_droite

    « Seuls les lâches abandonnent. » "Mon père entrait en claquant des talons." Élevés dans la peur et la haine de « l’étranger », le culte de la persévérance et de la discipline, petits-enfants de nazis ou issus d’une famille d’extrême droite, ils témoignent dans ce documentaire. Ils ont grandi avec l’injonction permanente d’être forts et de ne montrer aucune faiblesse. Certains, comme #Alexander_Lingner, ont pris de la distance par rapport à l’idéologie de leurs parents et grands-parents. D’autres, comme #Götz_Kubitschek et #Ellen_Kositza (mariés, sept enfants), deux figures de la Nouvelle Droite allemande, idéalisent leur jeunesse, qu’ils définissent comme « encadrée » et « tournée vers la foi chrétienne ». Nourri aussi de reportages sur la droite populiste allemande et d’interventions de chercheurs, ce documentaire comporte de nombreuses séquences d’animation, inspirées des témoignages recueillis, notamment celui d’Elsa, qui, après une jeunesse endoctrinée, a reproduit cette éducation avec ses propres enfants, avant de rompre définitivement avec l’extrême droite.


    https://www.senscritique.com/film/Une_enfance_a_l_extreme_droite/40689154
    #film #film_documentaire
    #Allemagne #Pegida #néo-nazis #religion #islamophobie #xénophobie #endoctrinement #endurcissement_des_enfants #identité #camps_de_vacance #HDJ #disposition_à_l'effort #persévérance #culture_germanique #partage_des_tâches #discrétion #idéologie #identitaires #Autriche #patriotisme #Ring_Nationaler_Frauen (#RNF) #femmes #éducation #darwinisme #Exit_Deutschland #discipline #école #entraînement_militaire #rectitude #travail #discipline #pantalons #jupe #humiliation #peur

  • Libertés en péril - Médor
    https://medor.coop/magazines/medor-14-summer-2019/deswaef-venet-droits-humains

    L’avocat Alexis Deswaef a présidé la Ligue des droits de l’homme pendant six ans. Il était là avant les attentats qui ont frappé Paris et Bruxelles. Il a vu ce qu’était un gouvernement avec ou sans la N-VA. « On est passé à l’austéritaire », dit-il. Serrage de vis budgétaire et sécuritaire. Avocate elle aussi, Olivia Venet a succédé à son collègue il y a un an. Avec le passage de flambeau, la Ligue a remplacé dans son nom les « droits de l’homme » par les « droits humains ». Une manière de rappeler que son (...)

    #carte #CCTV #Mobib #Identité #anti-terrorisme #migration #vidéo-surveillance #BigData #surveillance # (...)

    ##Identité ##_ ##LDH-Belgique

  • La mission parlementaire sur l’#identité_numérique lance une consultation en ligne
    https://www.banquedesterritoires.fr/la-mission-parlementaire-sur-lidentite-numerique-lance-une-cons

    À la suite de la polémique suscitée par l’application #Alicem, l’Assemblée nationale et le Sénat ont créé le 30 octobre 2019 une mission d’information sur l’identité numérique. Cette mission s’intéresse aux enjeux « d’#éthique, de #confiance, de #sécurité, d’inclusion des citoyens et de protection de leurs droits » soulevés par la mise en œuvre d’une identité numérique régalienne. La consultation en ligne lancée le 9 mars 2020 vise à enrichir les recommandations de la mission parlementaire.

  • Nieuwe Belgische eID-document valt internationaal in de prijzen - Nieuws - Data News
    https://datanews.knack.be/ict/nieuws/nieuwe-belgische-eid-document-valt-internationaal-in-de-prijzen/article-news-1574995.html

    De nieuwe versie van het Belgische eID-document heeft op de High Security Printing-conferentie in Lissabon de prijs voor ’beste regionale identiteitsbewijs’ gewonnen. Minister van Binnenlandse Zaken, Veiligheid en Buitenlandse Handel Pieter De Crem toont de nieuwe Belgische eID-kaart © Belga Image De prijs is een erkenning voor het best beveiligde drukwerk, de beste systeeminfrastructuur en de beste implementatie van een officieel paspoort, identiteitsbewijs of ander type beveiligingspas. (...)

    #empreintes #Identité

    ##Identité

  • L’#identité_hongkongaise d’aujourd’hui est née dans les années 1960

    Il est intéressant, pour les nouveaux venus à Hong Kong, de rappeler quelques faits historiques qui permettent de comprendre la société d’aujourd’hui et les sources de cette identité hongkongaise qui s’est créée dans les 1960, période pendant laquelle ont été posés les fondements de la société moderne hongkongaise.

    Une #rébellion contre le gouvernement colonial

    C’est durant le mois de mai 1967 que Hong Kong vit sa période la plus troublée. Une dispute éclate dans une usine de fleurs artificielles, des piquets de grève se forment, la police intervient, la dispute devient violente. L’émeute s’étend à la ville de Kowloon et dure trois jours. Le gouvernement colonial réagit en instaurant le couvre-feu : 800 personnes sont arrêtées. Un mouvement au départ peu politique : les émeutes étaient le résultat accumulé de nombreuses années d’injustice sociale, d’arrogance coloniale, de conditions de travail précaires, de pauvreté et d’un sentiment général de frustration.
    Une époque profondément marquée par la Révolution culturelle qui tenta de s’imposer à Hong Kong : la banque de Chine hérissée de haut-parleurs hurlant des slogans maoïstes

    Mais c’est aussi, aux portes de Hong Kong, la Révolution culturelle en Chine, et très vite l’extrême gauche s’empare du mouvement. La banque de Chine est hérissée de haut-parleurs qui hurlent dans la rue des slogans maoïstes, les gardes rouges se rassemblent devant le palais du gouverneur britannique, brandissant le Petit Livre rouge. Commence alors une série d’attentats à la bombe, qui explosent dans la rue et dans les cinémas, semant la terreur dans la population. Un commentateur radio antigauchiste est brûlé vif dans sa voiture. Un bilan assez lourd, encore contesté, fait état de 51 morts, 100 blessés et 5 000 arrestations…

    La Révolution culturelle, toutefois, n’enthousiasme pas la population, en partie terrorisée, qui verra aussi l’année suivante, en juin 1968, une série de cadavres venus de la Chine dériver au gré des marées et des courants. Des hommes et des femmes de 18 à 35 ans, mais aussi une fillette de 13 ans, les corps ligotés au moyen d’une corde, enserrant les pieds, les poings et le cou, indiquant qu’il s’agissait de suppliciés, victimes d’une même exécution massive.

    Hong Kong rentre alors dans le calme mais sa population chinoise commence à prendre conscience de sa particularité et vit une cassure avec son passé, à la fois britannique et chinois. C’est l’émergence du “Hongkongais”, une population autrefois sans visage qui se dessine soudainement, un style de vie qui s’affirme, différent de celui de la Chine continentale ou de celui de Taïwan.
    Apparition d’un nouvel homme et d’une nouvelle femme hongkongais

    On commence à parler de communauté hongkongaise et de citoyenneté, même si l’idée est instillée par la propagande gouvernementale, qui vise à se prémunir de l’influence du communisme. Hong Kong devient fière d’elle-même. La ville apparaît comme un exportateur majeur, les industries de l’horlogerie et du textile fleurissent. La mode s’occidentalise, le consumérisme s’empare de la population, les valeurs traditionnelles et modernes s’opposent. C’est la rencontre de l’Orient et de l’Occident, qui constituera une culture hybride, contradictoire mais dynamique, même si elle reste floue et désarticulée.

    Les années 1960 sont une période fabuleuse en ce qui concerne le design et la mode hongkongais, avec l’apparition de tout un environnement quotidien redessiné, d’un nouvel homme et d’une nouvelle femme hongkongais, du moins dans la jeunesse aisée, qui se libère, un peu provocatrice, portant minijupe et dansant en discothèque. Une musique se crée, les studios de cinéma se développent, une quantité de nouvelles revues de mode mais aussi de poésie, de cinéma, de bandes dessinées apparaissent. C’est un peu plus tard l’époque où la nouvelle vague française, avec Jean-Luc Godard et François Truffaut, créent un impact sur les intellectuels. C’est à cette époque qu’apparaît l’embryon des mouvements étudiants qui suivront et réclameront le chinois comme deuxième langue officielle.

    C’est là que naît le débat sur l’identité hongkongaise, qui sera exacerbé lors du retour à la Chine en 1997. Une époque encore très méconnue à l’extérieur de Hong Kong. Nombre d’intellectuels hongkongais sont amers lorsqu’ils évoquent ce passé car cette histoire – leur histoire –, personne ne l’a racontée en dehors du territoire, malgré l’hypermédiatisation lors de la rétrocession. La plupart des médias occidentaux ont véhiculé les mêmes clichés éculés sur la “perle de l’Orient”, le “désert culturel”, le “miracle économique”, “Suzie Wong” et les bars à filles de Wanchai, repos du guerrier américain lors de la guerre du Vietnam. Les livres d’histoire ne content qu’une histoire officielle entre Chine et Grande-Bretagne, entre colonialisme et communisme, laissant de côté les luttes, les espoirs, les rêves d’une société de 6 millions de personnes que l’Occident et la Chine continentale ont ignorée. L’espoir n’est cependant pas perdu, car depuis la rétrocession les nouvelles générations d’intellectuels ont entrepris de nombreuses recherches sur l’histoire politique, sociale, éducationnelle et culturelle de leur cité, recherches qui ont déjà donné de nombreux fruits et qui leur permet d’affirmer leur différence face à la Chine.

    Des recherches qui ont également nourri les jeunes générations de Hongkongais qui s’affirment aujourd’hui et qui se sont déjà par deux fois rebellées, cette fois contre leur propre gouvernement et celui de la Chine, pour les plus jeunes c’était en 2014 avec le mouvement des parapluies. Mais la plus grande révolte fut le 1er juillet 2003 jour anniversaire de la Rétrocession, des centaines de milliers de personnes – plus d’un demi-million, selon les organisateurs –, étaient descendus dans la rue, pour protester contre une loi antitrahison, subversion, sécession, contre le gouvernement central de Pékin.

    Les Hongkongais, après un siècle et demi de domination britannique, avaient enfin leur propre gouvernement, leur propre assemblée législative. Seulement, ils avaient aussi un chef de l’exécutif qu’ils n’avaient pas choisi, élu par un collège électoral restreint de notables choisis par la Chine et une assemblée législative dont une minorité seulement est élue au suffrage universel. Mais ils avaient cependant cru que le gouvernement travaillerait pour eux. Et c’était la grande désillusion. La mariée ruait dans les brancards.

    Hong Kong n’avait pas connu de telles manifestations depuis le 4 juin 1989, date de la manifestation de protestation contre le massacre de Tiananmen.

    Cette loi dénommée – article 23 – menaçait la liberté d’expression des Hongkongais. Tout groupe politique ou religieux banni en Chine pourrait l’être également sur le territoire hongkongais.

    Si les Hongkongais montraient leur colère, c’est que leur gouvernement avait décidé de faire voter la loi le 1er juillet, après une consultation express du public, consultation dont il n’a pas tenu compte. Car si la miniconstitution prévoyait cette loi, elle prévoit aussi la possibilité d’un Parlement et d’un chef de l’exécutif élu au suffrage universel, et sur ce point le gouvernement n’était point si pressé d’agir, il avait même politiquement jeté cette provision aux oubliettes.

    Depuis des mois, il se moquait des souhaits profonds des Hongkongais qui désiraient une société sûre, où la liberté d’expression demeure, allant jusqu’à prétendre que ces aspirations et ce mécontentement n’étaient le fait que d’une petite minorité.

    Le gouvernement reçut ce jour-là une véritable gifle, car ce n’étaient pas seulement les partis démocrates, les associations de journalistes, de juristes ou de défense des droits de l’homme qui étaient descendus dans la rue. C »étaient les gens modestes, les familles avec leurs enfants, les vieillards et les jeunes, dans une ambiance chaleureuse de solidarité et d’entraide. C’étaient aussi les protestants, les catholiques, les bouddhistes, toutes les églises qui savent que la liberté d’expression religieuse n’existe toujours pas en Chine, et qui ne tiennent pas à ce que la loi chinoise s’applique à Hong Kong.

    Une leçon que ni le gouvernement de Carrie Lam ni la Chine ne semblent pas avoir entendue. On comprend donc la colère qui habite les Hongkongais.

    https://blog.courrierinternational.com/entre-montagnes-et-mers/2019/11/21/lidentite-hongkongaise-daujourdhui-est-nee-dans-les-anne
    #identité #Hong-Kong #histoire #colonialisme #résistance #colonisation #révolution_culturelle #Chine #maoïsme #citoyenneté #fierté #consumérisme #occidentalisation #culture_hybride #hybridation #mode #design

    #géographie_culturelle

  • Totems et Tabous

    Un imposant palais, le Musée Royal de l’Afrique Centrale à Bruxelles. Rénové, il devient aujourd’hui l’Africa Museum ! Une voix venue d’Afrique hante les lieux... Elle nous raconte les origines coloniales de ce musée. Aujourd’hui, c’est le temps de l’ouverture à la restitution de cet héritage. Une restitution vers des Musées en République démocratique du Congo, au Sénégal,... C’est le temps de la réconciliation avec le passé...

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/55083_1
    #film #film_documentaire
    #Belgique #Musée_Royal_de_l'Afrique_centrale #Congo_Kinshasa #musée #Léopold_II #stéréotypes #colonisation #appropriation #colonialisme #restitution #histoire_coloniale #mémoire #imaginaire #peur #spoliation #objet #décolonisation #sauvagerie #exposition_universelle (1897) #zoo_humain #travail_forcé #Congo_belge #symbole #nationalisme #récit_national #clichés #domination #masque #culture #identité_culturelle #Zaïre #Mobutu

    #géographie_culturelle

    ping @karine4 @cede

  • #Joanna_Williams : La fabrication des « enfants trans »
    https://tradfem.wordpress.com/2020/02/08/la-fabrication-des-%e2%80%89enfants-trans%e2%80%89

    Après avoir contribué à la naissance de l’enfant transgenre, certains membres du corps médical reprennent aujourd’hui sans vergogne le même cantique que les lobbyistes. Ils et elles recommandent plus que tout autre un seul traitement des enfants transgenres : l’affirmation positive. Ou, en d’autres termes, une acceptation sans réserve du fait que les enfants sont du genre qu’ils et elles disent être. Cette approche est promue comme « pratique d’excellence » par les écoles et les travailleurs sociaux. Les parents qui n’adhèrent pas à cette approche en validant sans réserve la nouvelle « identité de genre » de leur enfant déclarent se sentir « marginalisés et, en fin de compte, exclus de toute participation à la planification des interventions et aux soins » dévolus à leur propre enfant.

    L’acceptation sans réserve de l’idée qu’un enfant est du sexe qu’il prétend être peut, à première vue, sembler bienveillante. Les enfants s’égaient à toutes sortes de fantaisies et, en tant qu’adultes, nous nous y prêtons souvent. Mais, différence cruciale, même au moment où nous leur parlons de la fée des dents, nous savons que cette créature n’existe pas. Quelques années plus tard, à l’instigation d’un enfant moins jeune et plus sceptique, nous avouons avoir été le fournisseur de ces pièces de monnaie. Mais, lorsqu’il s’agit d’identité de genre, les adultes reçoivent pour consigne de perdre tout sent de la réalité. On leur dit non seulement d’encourager les fantasmes de l’enfant, mais aussi de faire tout ce qu’ils peuvent pour confirmer que cette idée nouvellement inventée est plus réelle que la réalité physique du corps de l’enfant.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.spiked-online.com/2020/02/07/the-making-of-trans-children
    #transactiviste #identité_sexuée #question_sociale

  • Guerre de tranchées dans le mouvement féministe
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Guerre-de-tranchees-feministe

    Nous ne sommes pas obligées de faire vivre le seul mouvement politique unanime, qui n’est pas traversé d’interrogations, de lignes de fracture, de vifs débats ou d’un brin de mauvaise foi. Mais, contrairement à d’autres, nous avons le devoir de nous ménager les unes les autres, de mener nos débats avec autant de rigueur que de respect, d’assumer nos divergences sans violence. Ce n’est pas le cas.

    #féminisme #genre #trans #trans-activisme #identité_de_genre #politique_de_l'identité #lutte #débat #vindicte #Aude_Vidal

    • Chez les zapatistes :
      https://seenthis.net/messages/822985

      Peut-être que soudain cela t’aidera dans ta lutte d’écouter et de connaître d’autres luttes menées en tant que femmes que nous sommes.

      Que nous soyons en accord ou pas avec d’autres luttes et leurs manières et leurs géographies, à toutes, cela nous sert d’écouter et d’apprendre.

      C’est pour cela qu’il ne s’agit pas d’entrer en compétition pour voir quelle est la meilleure lutte ; l’idée, c’est de partager et de partager avec nous.

      C’est pour cette raison que nous te demandons de toujours respecter les différentes pensées et les différentes manières.

      Toutes celles qui sont ici, et bien d’autres qui ne sont pas présentes, nous sommes des femmes qui luttons.

      Nous avons des façons de faire différentes, c’est certain.

      Mais tu sais que notre pensée en tant que zapatistes que nous sommes est que ça ne sert à rien que toutes nous ayons les mêmes pensées et les mêmes manières.

      Nous pensons que la différence n’est pas une faiblesse.

      Nous pensons que la différence est une force puissante s’il y a du respect entre nous et qu’il existe un accord pour lutter ensemble mais sans perdre nos particularités.

      Nous te demandons donc que tu partages ta douleur, ta rage et ta lutte avec dignité et que tu respectes les autres douleurs, les autres rages et les autres dignes luttes.

    • Cela dit, il y a des luttes qui de part leur base philosophique sont alors fondamentalement incompatibles :
      – le fait que des femmes luttent pour avoir des lieux, ne serait-ce que les toilettes au quotidien, sans hommes au sens social (qui est reconnu par les gens comme un homme)
      – et le fait que d’autres luttent pour que des personnes vues par les autres comme ayant une apparence et un comportement d’homme puissent s’auto-définir comme femme, et donc rentrer dans les toilettes pour femmes…
      Bah c’est difficilement combinable avec respect.

      (Là bien sûr on ne parle pas des femmes trans qui sont reconnues par leurs paires comme femmes, et qui donc peuvent parfaitement aller dans les mêmes toilettes.)

    • Il est beau, le texte des zapatistes !

      Sur les toilettes (et en général), il y a trois options :
      –définition de qui peut entrer dans les toilettes des femmes par le biologique (ne correspond pas au vécu des femmes trans et les laisse aller pisser chez les gars aux dépens de leur sécurité) ;
      –définition de qui peut entrer par le genre ou sexe social (conforme avec l’idée que ce sont les rôles dont on investit l’un ou l’autre sexe qui sont à l’origine des comportements, dont la violence dont on essaie ici de protéger les femmes) ;
      –auto-définition qui laisse la porte ouverte à des abus (même si la personne avec un corps d’homme, sapée comme un gars, est peut-être une femme trans en tout début de transition, elle n’est pas en danger dans les chiottes des hommes et elle ne respecte pas les besoins de sécurité des femmes qui peuvent se sentir menacées par sa présence).

      Ou 4e option : fête du slip, toilettes non genrées. L’avantage, c’est que des personnes ne se font jamais reprendre par d’autres (une copine a vécu ça : une petit fille lui demande, les yeux dans les yeux, pourquoi elle est dans les toilettes des filles), ce qui peut gâcher la vie des personnes non conformes. L’inconvénient : « ça vous emmerde, vous êtes prudes, de voir un sexe d’homme non sollicité » (ce qu’en droit on appelle de l’exhibitionnisme et qui est interdit, du grand manteau dans la rue aux dick pics) comme disait l’autre #Agnès_Giard pour parler d’agressions sexuelles, voir #toilettes et http://sexes.blogs.liberation.fr/2019/11/18/pourquoi-faire-des-toilettes-separees-homme-et-femme. On décide de n’accorder aucune protection particulière aux groupes dont on sait qu’ils sont menacés. Et de fait les agressions semblent plus nombreuses dans les espaces mixtes, toilettes ou vestiaires.

      Bref, tout ça se discute et ça n’a pas l’air bien parti, voir @tradfem.

      Et le mot « pairs » est invariable, @rastapopoulos ;-).

    • Le problème, c’est que les hommes restent très mal éduqués. L’entretien des chiottes reste un boulot d’intouchables (les femmes) et donc les hommes continuent à dégueulasser les chiottes, puisque qu’elles seront « magiquement » nettoyées après leur passage.

      Donc, dans les chiottes non genrées, les chiottes ont tendance à être rapidement impraticables pour les femmes… ce qu’il faut pondérer par le fait qu’il y a aussi des femmes dégueulasses.

    • Autre contribution sur la violence de ce débat.

      Commentaires sur le texte : Prendre les problèmes à la racine : à propos des jeunes femmes et du féminisme radical – Le blog de Christine Delphy
      https://christinedelphy.wordpress.com/2020/01/29/commentaires-sur-le-texte-prendre-les-problemes-a-la-raci

      Présenter comme violentes les féministes critiques du genre occulte la réalité que ce sont des hommes qui exercent l’écrasante majorité des exactions infligées aux personnes trans ; ce faisant, on supprime toute possibilité pour les hommes d’être tenus responsables de cette violence. Les hommes ne sont pas blâmés pour leurs actes, quels que soient les dommages qu’ils causent, alors que les femmes sont souvent brutalement ciblées pour nos idées. À cet égard, le discours queer reflète fidèlement les normes établies par le patriarcat.

      Suit un développement pas très convainquant sur le fait que les féministes radicales ne sont pas transphobes :
      –aucune ne hait les trans (ça reste à prouver et si je m’en prenais plein la gueule je commencerais à ressentir de l’agressivité donc bof, ça me semble plus intéressant de revenir à où est la violence transphobe, voir plus haut) ;
      –d’ailleurs elles appellent l’abolition du genre (oui mais elles renforcent l’importance du sexe pour dire le genre et les queer aussi appellent l’abolition de genre en exigeant au final une gender blindness comme on disait color blindness du temps de Reagan).

    • Sur ce sujet de l’inégalité FH devant la propreté des toilettes : « structurellement plus attentives » est une bonne formulation qui ne suppose pas que les femmes sont dans leur ensemble des personnes formidables qui ne laissent jamais une goutte sur l’abattant !

      Mixité choisie : une histoire de chiottes - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
      http://cqfd-journal.org/Mixite-choisie-une-histoire-de

      D’autres inégalités peuvent sembler plus anecdotiques que la vulnérabilité au viol, par exemple le fait que beaucoup de femmes ne s’hydratent pas correctement tout aux long de la journée car hors de chez elles, elles n’ont pas de sanitaires suffisamment propres à leur disposition. Elles souffrent alors de migraines ou d’infections urinaires, des problèmes de santé que m’a décrits un médecin qui a pris le temps de comprendre le comportement de ses patientes. Faire cohabiter dans de mêmes espaces des personnes qui sont structurellement plus attentives à la propreté de l’assise et d’autres qui peuvent rechigner à relever l’abattant avant de pisser debout, voilà autre chose qui porte tort aux premières.

    • récap’ de slate :

      « Qu’est-ce qu’une femme ? », la question qui oppose activistes trans et féministes radicales

      À partir de cette position, une féministe critique du genre comme Holly Lawford-Smith conclut que « les personnes trans méritent d’obtenir tous les droits et protections légales nécessaires. Mais il serait beaucoup plus logique que ces protections légales soient accordées en fonction de leur statut de personne trans, pas en fonction de celui de femme ».

      Le problème est que défendre cette position, théoriquement logique, revient de fait à exclure des personnes trans. De fait, si les femmes trans ne sont pas reconnues comme femmes, elles sont alors exclues des espaces réservés aux femmes, par exemple les refuges pour femmes victimes de violence conjugale, les prisons ou les toilettes séparées.

      http://www.slate.fr/story/185381/feminisme-feministes-critiques-genre-gender-critical-terf-activistes-trans-def

    • De fait, si les femmes trans ne sont pas reconnues comme femmes, elles sont alors exclues des espaces réservés aux femmes, par exemple les refuges pour femmes victimes de violence conjugale, les prisons ou les toilettes séparées.

      Si on accorde le statut de femme sur auto-définition, on inclut des personnes se définissant comme femmes mais ayant des comportements genrés homme (par exemple : se taper la queue devant ou chez des gens qui ne l’ont pas demandé, groomer des filles, violer ses codétenues avec son pénis). Les autorités carcérales britanniques ont fini par juger autoritairement des femmes trans dont la présence était acceptable en prison pour femmes, alors que socialement ils ont une loi qui se tient à l’auto-définition, qui s’avère pas très opérante.

    • Transgender group ATH says it is fine to punch women | Daily Mail Online
      https://www.dailymail.co.uk/news/article-4914582/Radical-transgender-group-says-FINE-punch-women.html

      A transgender campaign group defended an activist who attacked a 60-year-old by comparing the ’radical feminists’ who question their views to ’Nazis’.

      Members of the Action for Trans Health (ATH) clashed with their bitter enemies the Trans-Exclusionary Radical Feminists (or so-called TERFs) in London’s Hyde Park before a scheduled event to discuss gender issues.

      It culminated in an unseemly bust-up that ended with a 60-year-old mother-of-two being bundled to the ground and punched in the face by an ATH campaigner.

      Following that the group have issued a number of statements defending the activist, widely identified on social media as 25-year-old courier Tara Flik Wood.

      Elsewhere on social media ATH supporters say ’TERFS must die’ and ’burn in a fire, TERF’.

      Before the meeting, a trans-woman posted: ’Any idea where this is happening? I want to f*** some TERFs up, they are no better than fash [fascists].’

      In a statement Action for Trans Health said: ’We condemn violence against women in all forms. We’re proud that many self-originating activists, allies and supporters stood against hatred, misogyny and intimidation.’

    • ‘Punch a TERF’ Rhetoric Encourages Violence Against Women | Sister Outrider
      https://sisteroutrider.wordpress.com/2017/09/15/punch-a-terf-rhetoric-encourages-violence-against-women

      If you’re a feminist who has ever used the term TERF to describe a radical feminist, stop and think about the violent misogyny it’s used in conjunction with. Think about how “punch a TERF” led to Maria MacLachlan being assaulted. Think about whether you want to be complicit in violence against women, or play a part in challenging that violence – I suspect it’s the latter.

  • The Secret History of Facial Recognition | WIRED
    https://www.wired.com/story/secret-history-facial-recognition/#intcid=recommendations_wired-bottom-recirc-similar_c8326ac3-9322-4ace-b656-d

    Sixty years ago, a sharecropper’s son invented a technology to identify faces. Then the record of his role all but vanished. Who was Woody Bledsoe, and who was he working for ? Woody Bledsoe was sitting in a wheelchair in his open garage, waiting. To anyone who had seen him even a few months earlier—anyone accustomed to greeting him on Sundays at the local Mormon church, or to spotting him around town on his jogs—the 74-year-old would have been all but unrecognizable. The healthy round cheeks (...)

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