#iiie_reich

  • Des comptes nazis en #Suisse : un lourd passé refait surface

    Une vieille affaire refait surface en Suisse. Des comptes bancaires, longtemps inconnus, ayant appartenu à des nazis ou des proches de nazis ont été découverts dans les #archives de #Credit_Suisse. Cette découverte met en lumière les relations économiques ambiguës entre la Suisse et l’#Allemagne_nazie durant la #Seconde_Guerre_mondiale.

    La Suisse a joué un rôle clé durant la Seconde Guerre mondiale en facilitant la conversion de l’#or_nazi en devises. Ce commerce a permis au régime du #IIIe_Reich de poursuivre ses #efforts_de_guerre. Les banques suisses ont ainsi reçu près de 345 tonnes d’or en échange de #francs_suisses, une devise largement acceptée dans le monde entier. Ce #partenariat aurait permis à la Suisse d’éviter l’invasion allemande. Cependant, l’argument économique n’est pas le seul à avoir fait pencher la balance selon l’historien Marc Perrenoud qui précise que la petite Suisse « n’était pas une priorité pour Hitler ».

    A la fin de la guerre, et malgré les nombreux reproches des Alliés, la Suisse parvient à faire oublier ses liens avec l’Allemagne nazie en participant économiquement à la reconstruction de l’Europe. Ce n’est que des décennies plus tard que cette sombre histoire refera surface.

    Le scandale des #comptes_en_déshérence

    Après la guerre, les banques suisses exigent des certificats de décès pour restituer les fonds aux familles juives, une condition souvent impossible à remplir. Cette politique suscite de vives critiques croissantes, notamment de la part du Congrès juif mondial qui accuse les banques suisses d’avoir prolongé la guerre.

    La #Commission_Bergier, créée en 1996 pour enquêter sur l’affaire des comptes en déshérence, a notamment permis la levée temporaire du secret bancaire. Après cinq ans de travail, le rapport Bergier, long de 11’000 pages, est publié. Il révèle à la population une réalité loin du mythe d’une Suisse neutre et résistante.

    Mais de nombreuses archives restent encore inexplorées, comme le souligne Marc Perrenoud, membre de la Commission : « Nous n’avons pas pu faire des recherches exhaustives. Il y avait une masse considérable d’archives que nous n’avons pas eu le temps de consulter et parfois dont on nous a caché l’existence ».

    Un appel à la transparence

    Malgré les enquêtes et les réparations, la découverte de comptes nazis en 2025 souligne la nécessité d’un travail de transparence continu. « L’enjeu actuel est que les historiens aient à nouveau accès aux archives bancaires, mais c’est un travail de longue haleine », précise Marc Perrenoud.

    https://www.rts.ch/info/suisse/2025/article/comptes-nazis-en-suisse-le-passe-trouble-des-banques-refait-surface-28806866.htm
    #histoire #WWII #nazisme #complicité #or #banques

  • Brunhilde Pomsel fut, pendant la seconde guerre mondiale, une des six secrétaires de Joseph #Goebbels, #ministre_nazi de la propagande et l’un des plus puissants dirigeants du #IIIe_Reich. Plus de soixante-dix ans après la guerre, cette dame, âgée de 105 ans, a décidé de raconter son quotidien au cœur de la bureaucratie nazie dans un film, A German Life, diffusé récemment au festival du film de Munich :
    Mais également dans un long entretien au Guardian. Pourquoi maintenant ? Parce qu’il lui reste « peu de temps à vivre » et qu’il était « important pour moi de reconnaître cette image dans le miroir, dans laquelle je peux comprendre ce que j’ai fait de mal ». « Mais il ne s’agit absolument pas de soulager ma conscience », ajoute-t-elle.

    http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2016/08/17/soixante-dix-ans-apres-la-fin-de-la-guerre-l-ex-secretaire-de-goebbels-parle
    http://www.theguardian.com/world/2016/aug/15/brunhilde-pomsel-nazi-joseph-goebbels-propaganda-machine

    « Les gens aujourd’hui qui disent qu’ils auraient tenu tête aux nazis, je pense qu’ils sont sincères en disant cela, mais croyez-moi, la plupart ne l’auraient pas fait. »

    • La nostalgie de l’Occupation
      Peut-on encore se rebeller contre les nouvelles formes d’asservissement ?

      La « nostalgie de l’Occupation », c’est avant tout le sentiment d’une perte, peut-être irrémédiable. Le monde meilleur dont les membres du Conseil national de la Résistance avaient jeté les bases n’a-t-il été qu’une courte parenthèse ? Peut-on encore se dresser efficacement contre ces nouvelles forces qui se sont déchaînées et menacent l’humanité dans son existence même ?
      Ce livre ne traite donc pas de l’Occupation allemande, il dresse le portrait de cette « Occupation » d’un genre inédit sous laquelle nous semblons destinés à vivre. Il cherche à comprendre les raisons pour lesquelles toutes les issues semblent bouchées. Pourquoi les grands moments d’effervescence qui ont scandé la vie des sociétés et permis le renouvellement de leurs structures semblent-ils se raréfier et perdre leur puissance transformatrice ?
      Comme toutes les sociétés, la nôtre cherche à persévérer dans son être. Elle a donc développé des technologies qui tentent de maintenir la température du groupe en dessous du seuil à partir duquel le changement devient possible. Pourra-t-on encore dévier l’histoire d’un cours qui semble inéluctable ?

      http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-La_nostalgie_de_l_Occupation-9782359250534.html

      Table
      1. La nostalgie de l’Occupation
      2. La pente « biocidaire » du monde contemporain
      3. La catastrophe les yeux ouverts
      4. Figures du déni collectif
      5. Puissance des moments d’effervescence collective
      6. Les dispositifs inhibiteurs
      7. Les Big Bang sociaux et le sacré
      8. Si plus rien n’est sacré, pourra-t-on inverser la tendance biocidaire ?
      9. Georges Sorel, la grève générale, la violence et le sacré
      10. Asservissement ou domestication ?
      Épilogue : Les dinosaures et les mammifères
      Remerciements

      Le parallèle pourra en choquer certains, mais il est volontaire et assumé par l’auteur, qui se présente comme « historien de la psychologie ». L’Occupation dont il est en effet question dans le titre de son ouvrage ne renvoie en effet pas à la Seconde Guerre mondiale : c’est celle, plus subtile mais non moins délétère, d’un #consumérisme effréné qui nous mène tout droit à la #catastrophe_écologique. L’auteur de La politique de l’oxymore n’y va pas avec le dos de la cuillère, et certains contesteront sans doute le manque de finesse du trait. Celui-ci exécute en effet par exemple en deux pages l’économie qu’il qualifie de « fausse science ». Et il condamne tout aussi brièvement la « propagande démocratique ». Il n’empêche, ce nouveau plaidoyer pour la #décroissance mérite d’être lu et médité, tant la « pression de confort » qu’il diagnostique semble effectivement nous anesthésier collectivement face à un péril dont nous sommes pourtant bien conscients.
      01/05/2012 - Igor Martinache - Alternatives Economiques