• Législatives partielles : un candidat a-t-il le droit de retoucher sa photo sur les tracts et les affiches électorales ? – Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/legislatives-partielles-un-candidat-a-t-il-le-droit-de-retoucher-sa-photo
    https://www.liberation.fr/resizer/ZuRZPNysE7R7IGkhu7EsueN8lH4=/768x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(620x610:630x620)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/74AY65LOXZBS7F7ROAXNKRN3E4.jpg

    Trois candidates d’Egalité Europe Ecologie, un parti soutenant Emmanuel Macron, affichent des visages n’ayant rien à voir avec ceux qui figuraient sur leurs tracts lors des législatives de juin.

    C’est ce vieux projet à toi, ça, @fil : un réseau social avec uniquement des gens qui n’existent pas, créés de toute pièce par tes algorithmes. Tu n’imaginais pas que ça allait devenir un vrai parti politique, non ?

    • Ah tiens, encore un privilège de celleux qui veulent représenter les autres.
      Les autres ce sont les #illégitimes qui sont dans la rue en ce moment, elleux ont une obligation de photo d’identité qui sera refusée par la préfecture si iels sourient, ou quand leurs cheveux couvrent le front, si la lumière est incorrecte, ou la main est devant la bouche, bref, si iels ne sont pas jugé·es reconnaissables quand la police les voit marcher dans la foule et les arrête avec une tonfa pour voir leur photo. Rooo, il y aurait donc deux poids deux mesures ? Ces photographies d’illégitimes estampillées légales sont ensuite numérisées dans le but de les amalgamer dans des bases de données de logiciels de reconnaissance faciale. Cela permet d’enrichir les vendeurs de terroristes par reconnaissance biométrique, un procédé couteux mais qui rassurent les légitimes qui eux, n’ont pas besoin qu’on s’assure de leur identité à coup de tonfa, la loi ne leur demande pas que leur photo leur ressemble. Ah ben non, ce ne serait pas applicable nous dit l’avocat. Les représentants des illégitimes veulent juste qu’on vote pour elleux une fois tous les 5 ans, sans aucun serment d’aucune sorte, seulement sur la base de leur photo photoshopée mensongère, et peu importe leur programme puisque de toute façon ce n’est pas l’enjeu, pas plus que leur gueule ils ne diraient la vérité.

    • Bruno Le Maire avoue retoucher ses photos Instagram « pour avoir l’air plus beau et moins fatigué »

      Interrogé au sujet de la loi pour encadrer les pratiques des influenceurs, le ministre de l’Economie n’a pas désapprouvé les retouches personnelles à des fins non commerciales.

      #tête_de_bouse_retouchée

      ladepeche.fr/2023/03/27/

  • [L’Oeil Carnivore] Les coulisses du cinéma d’animation avec #cédric_nicolas !
    https://www.radiopanik.org/emissions/l-oeil-carnivore/le-coulisses-du-cinema-danimation-avec-cedric-nicolas

    A l’occasion de l’émission 102 de L’oeil carnivore, je reçois Cédric Nicolas illustrateur et directeur technique en animation #3d. Vous pouvez voir son travail en suivant ces liens : https://www.cedriclefox.com https://player.vimeo.com/video/311405835?h=f4bf7d7aee On vous parle aussi des #intelligences_artificielles et comment elles changent le travail des artistes. Cédric a un point de vue interressant sur le sujet. A l’occasion des Oscars, on reviendra enfin sur les films #everything_everywhere_all_at_once et #rrr. Retrouvez la diffusion de cette émission à cette adresse : https://www.twitch.tv/oeilcarnivore

    #art #illustration #oeil_carnivore #unreal_engine #amination #ia #cédric_lefox #oscars. #art,illustration,oeil_carnivore,unreal_engine,cédric_nicolas,intelligences_artificielles,3d,amination,ia,cédric_lefox,oscars.,rrr,everything_everywhere_all_at_once
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/l-oeil-carnivore/le-coulisses-du-cinema-danimation-avec-cedric-nicolas_15516__1.mp3

  • Renvoyer, même de façon illégale ?

    Une enquête (https://www.republik.ch/2023/01/17/abschiebungen-um-jeden-preis) du média en ligne alémanique Republik parue le 17 janvier 2023 révèle qu’en 2022, sous l’égide de l’ancienne cheffe du Département fédéral de justice et police Karin Keller-Sutter, la Confédération a mis en place en toute discrétion un système de #vols d’expulsion « parallèle » de manière à passer sous les radars de la #Commission_nationale_de_prévention_de_la_torture (#CNPT) censée, selon la loi, surveiller tous les renvois sous contrainte (Art. 9 al. 2 de la loi fédérale sur l’usage de la contrainte qui est une reprise de la Directive « retour » de l’Union européenne (art. 8, par.6)).

    Selon Republik, le #SEM a affrété des #jets_privés pour procéder à des expulsions sous la #contrainte de niveau 4 (#vols_spéciaux) tout en les annonçant comme des #vols_de_ligne aux observateurs·trices de la CNPT. Les expulsions par vols de ligne sont soumises à des obligations moins strictes en matière de #droits_humains : la CNPT, qui surveille chaque #vol_spécial, ne les accompagne que très rarement et le SEM le sait. L’un des renvois recensés par Republik partait de Zurich pour Lyon, où la police française a pris le relais pour une expulsion vers Alger. Pour rappel, l’#Algérie n’accepte que les #retours_volontaires. Jointe par le journaliste, une des deux personnes raconte avoir été « complètement ligotée », attachée à une chaise roulante et avoir subi des violences.

    « Discutable du point de vue de l’État de droit »

    Alertée par Republik, la CNPT a annoncé qu’elle surveillera à l’avenir ce type de vols. Le journaliste rappelle que des #renvois_forcés sur jets privés avaient déjà été menés sous l’ère Gattiker-Sommaruga en vue de contourner les dispositions légales exigées par l’Italie dans le cadre de renvois Dublin, que la CNPT les avait dénoncés, et qu’en 2016, le Tribunal administratif fédéral avait décrit cette forme d’expulsion comme une « pratique de renvoi discutable du point de vue de l’État de droit ». (A-683/2016, point 7.1.3) Un jugement contraignant le SEM à rendre publics les documents internes relatifs à cette pratique controversée, que beaucoup pensaient abandonnée.

    C’est dire l’importance d’un regard indépendant lors de ces renvois sous contrainte. Car même dans les cas où la CNPT est présente, les droits humains sont violés. Une lecture publique du dernier rapport de la CNPT (https://www.nkvf.admin.ch/nkvf/fr/home/publikationen/mm.msg-id-90231.html) devrait d’ailleurs être organisée pour que la population mesure ce que les personnes en exil subissent.

    « Pratique inhumaine et dégradante »

    Il fait notamment état du cas d’une femme enceinte qui a dû allaiter l’un de ses enfants en étant menottée. Une « manière de procéder inhumaine et dégradante », selon Daniel Bolomey, membre de la CNPT, qui viendra s’exprimer lors de la prochaine Conférence romande sur l’asile organisée à Lausanne le 11 mars 2023. Elle portera justement sur les renvois (voir ici : https://paires.ch/programme-dactivites/conferenceromande).

    https://asile.ch/2023/03/09/renvoyer-meme-de-facon-illegale

    #Suisse #renvois #expulsions #asile #migrations #réfugiés #déboutés #légalité #illégalité

    • Abschiebungen um jeden Preis

      Der Bund schiebt Ausländer in gecharterten Privat­flugzeugen ab und vertuscht die Flüge. Werden die Menschen­rechte eingehalten? Jetzt schaltet sich die Antifolter­kommission ein.

      Die Beechcraft 1900D ist eine kleine, zweimotorige Propeller­maschine, die häufig auf kurzen Strecken zum Einsatz kommt: als Fracht­flugzeug, für Geschäfts­reisen oder – wie in diesem Fall – für Abschiebungen.

      Am 31. Mai 2022 steht eine solche Propeller­maschine der Airline Twin Jet auf dem Rollfeld des Zürcher Flughafens, Flugnummer T7 1272, der Abflug ist für 12.05 Uhr geplant. Kurz vor dem Start bringt die Flughafen­polizei Zürich zwei Algerier zum Flugzeug. Reason for deportation steht auf einem Dokument, das die Behörden für sie ausgestellt haben und: illegal stay – die Männer sollen abgeschoben werden, weil sie sich illegal in der Schweiz aufhielten.

      Der Flug gilt laut Staats­sekretariat für Migration (SEM) als regulärer Linien­flug. Das ist er dem Anschein nach auch: Er ist im Linienplan eingetragen, und auf der Website der Flug­gesellschaft Twin Jet führt eine kurze geschwungene Linie von Zürich nach Lyon.

      Aber es gibt keine Möglichkeit für gewöhnliche Reisende, den Flug zu buchen: Auf der Website von Twin Jet gibt es keine Flug­daten, Tickets stehen nicht zum Verkauf. Auch auf explizite Nachfrage weigert sich der Betreiber Twin Jet, der Republik ein Ticket zu verkaufen. Es handle sich um Privatflüge – des vols privés.

      Wie ist das möglich?

      Recherchen der Republik zeigen: Der Bund hat letztes Jahr unter der damaligen Justiz­ministerin Karin Keller-Sutter klamm­heimlich ein System für Abschiebe­flüge eingerichtet, mit dem er unerwünschte Ausländer gegen ihren Willen ausschaffen kann, ohne öffentliche Aufmerksamkeit zu erregen und ohne dass Menschenrechts­beobachter an Bord wären. Diese Sonderflüge auf der Strecke von Zürich nach Lyon in Frankreich deklariert der Bund fälschlicher­weise als gewöhnliche Linien­flüge. Bei Abschiebungen auf Linien­flügen gelten weniger strenge menschen­rechtliche Standards: Die Beobachterinnen der Antifolter­kommission, die jeden Sonderflug überwachen, begleiten nur äusserst selten Abschiebungen auf Linien­flügen.

      Von der Republik auf diese Abschiebe­flüge hingewiesen, kündigt die Antifolter­kommission an, diese künftig zu überwachen, um allfällige Menschenrechts­verletzungen zu dokumentieren.

      «Rechts­staatlich fragwürdige Praxis»

      Es ist nicht das erste Mal, dass das Staats­sekretariat für Migration diese umstrittene Praxis anwendet. Doch bis vor kurzem ging man davon aus, dass das SEM diese Flüge längst aufgegeben habe. Schliesslich hatte das Bundes­verwaltungs­gericht diese Form der Abschiebungen 2016 in einem Urteil als «rechts­staatlich fragwürdige Rückführungs­praxis» beschrieben.

      Zwei Jahre zuvor, im Sommer 2014, hatte die Schweizer Antifolter­kommission diese Flüge entdeckt und kritisiert: In einem Prüfbericht zeigte sich die Kommission «beunruhigt», die Flüge seien «problematisch», der Flugzeugtyp «nicht geeignet», es gebe «keine medizinische Begleitung». Bei Notfällen sei zu wenig Platz da, um angemessen zu reagieren. Zudem würden die Passagiere systematisch voll gefesselt, also Hände und Füsse in Hand­schellen gelegt und die Hände an einem speziellen Hüftgurt festgemacht – selbst wenn Kinder mit an Bord seien.

      In der Folge zeigten Medien­recherchen die Hinter­gründe dieser ominösen Abschiebeflüge.

      Das Staats­sekretariat für Migration hatte die kleinen Privat­flugzeuge der französischen Firma Twin Jet zwar gechartert, diese offiziell aber als reguläre Linienflüge eintragen lassen. Die Antifolter­kommission nannte sie ominös «T7-Flüge», angelehnt am Airline-Code von Twin Jet: T7. Alle zwei Wochen flogen diese Flüge von Genf nach Mailand. So schob das SEM zwischen Juni 2012 und März 2015 insgesamt 235 Personen nach Italien ab. Die Falsch­deklaration der Flüge als Linien­flüge diente dazu, die italienischen Behörden zu täuschen und sie über den wahren Zweck der Flüge im Dunkeln zu lassen. Das ging später aus einem geheimen Schreiben des damaligen Staats­sekretärs Mario Gattiker hervor.

      Als die fragwürdigen Manöver des SEM aufzufliegen drohten, wehrte sich die Migrations­behörde bis ans Bundes­verwaltungs­gericht, um die Verträge mit der französischen Flug­gesellschaft vor Journalistinnen geheim zu halten, und verlangte, dass selbst die Begründung für die Geheim­haltung geheim gehalten werde.

      Die Verträge musste das SEM schliesslich doch herausgeben. Sie liegen der Republik vor.

      Twin Jet sicherte damals schriftlich zu, dass auf diesen Flügen sämtliche 19 Plätze exklusiv den Schweizer Behörden zur Verfügung stehen. Das geht aus mehreren Verträgen aus den Jahren 2012 bis 2014 hervor, die der Republik vorliegen. Die heutigen Verträge dürften ähnlich ausgestaltet sein. Sicher ist das nicht. Das SEM erteilt grundsätzlich «keine Auskunft über einzelne Rück­führungen oder über die Flug­gesellschaften, mit denen es dabei zusammen­arbeitet». Es bestätigt noch nicht einmal, dass es mit Twin Jet eine Zusammen­arbeit gibt, und verweigert auch jeden Kommentar zum Flug, der am 31. Mai 2022 von Zürich aus abhob.
      Zwei Passagiere, zwölf Polizisten

      Die Maschine mit den zwei Algeriern an Bord fliegt an diesem Tag nicht direkt nach Nord­afrika, sondern lädt die beiden Männer in Frankreich ab, am Flughafen Lyon Saint-Exupéry. Dort sollen sie mit Unterstützung der französischen Polizei auf ein Flugzeug der ASL Airlines gebracht werden, die sie weiter nach Algier fliegt. Das geht aus behördlichen Dokumenten zum Flug hervor, die der Republik vorliegen.

      Zwar gibt es seit letztem Jahr wieder einen direkten Linien­flug aus der Schweiz nach Algerien (während der Corona-Pandemie war der Direkt­flug gestrichen worden). Aber im Mai 2022 akzeptieren die algerischen Behörden gemäss SEM nur freiwillige Rück­kehrer auf diesen Flügen, keine polizeilich begleiteten Zwangs­rückführungen.

      Das gilt insbesondere für sogenannte Sonder­flüge. So heissen Charter­flüge, die ausschliesslich der Abschiebung unerwünschter Ausländerinnen dienen. Sonder­flüge geraten immer wieder in die Kritik, weil die Menschen auf diesen Flügen nur mit Zwang, also polizeilicher Gewalt und in manchen Fällen sehr viel polizeilicher Gewalt, in ihre Herkunfts­länder gebracht werden. Dabei kommt es immer wieder zu Menschen­rechts­­verletzungen.

      Auch die beiden Algerier auf dem Flug T7 1272 im Mai vergangenen Jahres gehen nicht freiwillig. Sie werden begleitet von insgesamt zwölf Polizisten, je sechs pro Person. Das hatte das SEM bereits zwei Wochen vor Abflug festgelegt.

      «Anzahl der notwendigen Flug­begleiter» heisst es im entsprechenden Dokument: 6 Männer, 0 Frauen; 1 Equipen­leiter, 5 Begleiter.

      Einen der beiden ausgeschafften Männer kann die Republik nach seiner Abschiebung telefonisch in Algerien erreichen. Er beschreibt die Geschehnisse des Tages so:

      Er habe vor dem Abflug in einer Zelle des Flughafen­gefängnisses Zürich gleich neben der Rollbahn gewartet. Dann seien mehrere Polizisten gekommen und hätten ihn «vollständig gefesselt»: an Armen, Händen, Füssen, Hüfte, sagt der Mann. Zudem habe man ihn auf einen Roll­stuhl gebunden, sodass er sich nicht mehr habe bewegen können. Zusammen­geschnürt wie ein Paket habe man ihn zum Flugzeug gebracht. Als er einmal versucht habe, sich an einer Stange festzuhalten, hätten die Polizisten auf ihn eingeschlagen. Er habe am ganzen Körper blaue Flecken davongetragen.

      Die Kantons­polizei Zürich äussert sich nicht zu den Vorwürfen. Ihr lägen keine Informationen dazu vor.

      Das SEM will den Flug grundsätzlich nicht kommentieren. Es hält fest, dass es weder nach Frankreich noch nach Algerien Sonder­flüge durchführe. «Es nutzt aber die Möglichkeit, weggewiesene Personen per Linien­flug zurück­zuführen. Anders als in einem Sonder­flug kommen keine Zwangs­massnahmen wie etwa Vollfesselung zur Anwendung.»

      Was genau auf dem Flug T7 1272 geschah, kann niemand unabhängig bezeugen. Der Mann hat keine Fotos seiner Verletzungen. Und ausser den mutmasslichen Tätern und Opfern war niemand anwesend. Keine Passagiere, keine Ärztin – und auch keine Menschen­rechts­beobachter.
      Übermässige Polizei­gewalt, rechts­widrige Fesselungen

      Leo Näf weiss, wie es auf Abschiebe­flügen zu- und hergehen kann. Er ist seit 2011 Mitglied der Nationalen Kommission zur Verhütung von Folter, besser bekannt als Antifolter­kommission. Er ist so lange dabei wie kein anderes Mitglied. Dieses Jahr wird er die Kommission wegen der Amtszeit­beschränkung verlassen.

      Vierzig oder fünfzig Flüge habe er im letzten Jahrzehnt begleitet und beobachtet, sagt Näf. Vom Abholen im Gefängnis über den Transport ins Flugzeug bis zur Ankunft im Zielland. Immer waren es Sonder­flüge, die aus menschen­rechtlicher Sicht besonders heikel sind.

      Das Mandat, Ausschaffungs­flüge zu überwachen, hat die Antifolter­kommission im Jahr 2012 vom Bund erhalten. Zwei Jahre zuvor war Joseph Ndukaku Chiakwa bei den Vorbereitungen für einen Sonder­flug nach Nigeria gestorben. Eine Uno-Kommission kritisierte, dass die Schweiz bei Zwangs­ausschaffungen keine unabhängigen Beobachterinnen zuliess. Die Schweiz passte darauf ihre Praxis an und liess seither alle Sonder­flüge überwachen, so wie es die entsprechende EU-Rückführungs­richtlinie vorsieht.

      Regelmässig veröffentlicht die Antifolter­kommission seither Prüfberichte «betreffend das ausländer­rechtliche Vollzugs­monitoring». Darin dokumentieren die Beobachter der Antifolter­kommission unverhältnis­mässige Polizei­gewalt, rechtswidrige Fesselungen oder dramatische Einzel­fälle, bei denen grund­legende Menschen­rechte missachtet werden.

      Im jüngsten Bericht etwa ist ein Fall beschrieben, bei dem eine schwangere Frau vor ihren Kindern gefesselt wurde und ihr Kleinkind in Hand­schellen stillen musste. Danach wurde die Frau, die über Schmerzen im Bauch klagte, «auf inadäquate Art» von mehreren Polizistinnen die Treppe hinunter­getragen und in einen Kleinbus gebracht, der sie zum Flughafen fuhr. Die Antifolter­kommission beurteilte das Vorgehen der Polizei als «erniedrigend und unmenschlich».

      Die Wirkung solcher Berichte ist allerdings begrenzt: Die Kommission kann nur Empfehlungen aussprechen, keine Sanktionen verhängen. Ihr fehlt es auch an Ressourcen, um nicht nur Sonder­flüge zu überwachen, sondern auch andere heikle Flüge.

      Im Jahr 2021 – aktuellere Zahlen hat das SEM nicht – fanden insgesamt 43 Sonderflüge statt, auf denen 165 Personen abgeschoben wurden. In der gleichen Zeit wurden auf Linien­flügen 248 Personen zur Rückkehr gezwungen, wobei in der Regel auf Linien­flügen nur einzelne Personen abgeschoben werden. Die Zahl der Linien­flüge will das SEM nicht bekannt geben, sie dürfte aber deutlich höher sein als jene der Sonder­flüge.

      Und so kam es auch, dass die Antifolter­kommission erst durch eine Anfrage der Republik erfahren hat, dass das SEM im vergangenen Jahr die umstrittene Praxis der falsch deklarierten Sonder­flüge mit Twin Jet wieder­aufgenommen hat.

      Einen Tag bevor der Flug T7 1272 von Zürich nach Lyon abhob, ging zwar um 8.33 Uhr eine E-Mail bei der Antifolter­kommission ein, in der das SEM den Flug ankündigte, so wie es der Kommission alle zwangsweisen Rück­führungen vorgängig meldet. Aber der Flug wurde nicht als T7-Flug gemeldet, wie das in den Jahren 2012 bis 2015 der Fall war. Und schon gar nicht als Sonder­flug, denn dann wäre auf jeden Fall ein Kommissions­mitglied mitgeflogen und hätte die Geschehnisse an Bord beobachtet.

      Stattdessen verschickte das SEM «mit freundlichen Grüssen» eine leere Mail mit Anhang, in der es über einen verhältnis­mässig harmlosen «Linienflug» informierte.

      Leo Näf von der Antifolter­kommission kann nichts dazu sagen, ob die Migrations­behörden die Flüge falsch deklarierten, um die Über­wachungen durch die Kommission zu umgehen. «Die Flüge werden uns als Linien­flüge gemeldet. Wir müssen davon ausgehen, dass das stimmt. Aber wir haben das nicht überprüft und verifiziert.»

      Er könne deshalb auch nicht beurteilen, ob auf den aktuellen T7-Flügen alles korrekt ablaufe, denn die Kommission war nicht dabei. «Ich kann mich also nur auf die früheren Flüge beziehen. Und damals kritisierten wir sie, weil sie wegen der engen Platz­verhältnisse grundsätzlich nicht geeignet waren für Rück­führungen. Diese Kritik gilt im Grund­satz auch heute noch.»

      Kritik gab es jüngst auch von der Uno-Subkommission gegen Folter. Ihr gegenüber wurden mehrere Vorwürfe wegen übermässiger Zwangs­anwendungen auf Linien­flügen geäussert. Dabei ging es vor allem um zu enge Fesselungen hinter dem Rücken und eine Technik, «bei der stark auf den Adamsapfel gedrückt wurde, um die rückzuführenden Personen am Schreien zu hindern».

      Von der Republik auf die Wieder­aufnahme der sogenannten T7-Flüge hingewiesen, kündigt die Antifolter­kommission an, diese künftig zu überwachen, um allfällige Menschen­rechts­verletzungen zu dokumentieren.
      Abschiebung über Istanbul, Paris, Barcelona, Rom, Doha

      Als Karin Keller-Sutter 2019 das Justiz­departement übernahm, betonte sie nach knapp 100 Tagen im Amt, wie wichtig eine «glaubwürdige Asyl­politik» sei. Sie meinte damit vor allem: dass man jene, die kein Asyl erhalten, konsequent abschiebt. Das habe für sie höchste Priorität, sagte sie.

      Es ist seit jeher das Credo der Schweizer Asyl­behörden: dass man grosszügig sei beim Anerkennen von Flüchtlingen, aber dafür streng beim Wegschicken der Abgewiesenen.

      Im Fall von Algerien aber liegen die Dinge anders. Da lautet das Motto: rigorose Ablehnung von Asyl­suchenden. Und noch konsequentere Abschiebung.

      Letztes Jahr gingen bis Ende November 1239 Asylgesuche aus Algerien ein, 7 Personen erhielten Schutz. 332 Personen verliessen das Land freiwillig, 101 Algerier wurden unter polizeilichem Zwang ausgeschafft.

      Dabei scheuten die Behörden offenbar keinen Aufwand und schoben die abgewiesenen Algerier auf Linien­flügen mit Zwischen­station in Istanbul, Paris, Barcelona, Rom oder Doha ab.

      Mehrere Algerier, mit denen die Republik gesprochen hat, berichten, dass sie auf diesen Flügen von Polizisten beschimpft und geschlagen worden seien.

      In einem Fall, der von der Antifolter­kommission ebenfalls nicht beobachtet wurde, kam es demnach zu einer Vollkörper­fesselung an Oberarmen, Händen, Hüften und Füssen. Der Mann sagte der Republik, er sei auf einen Rollstuhl geschnürt und ihm sei ein sogenannter Schutz­helm mit Spucknetz aufgesetzt worden. Er hätte aus der Schweiz über Istanbul nach Algier abgeschoben werden sollen. Als die Polizisten ihn im Flugzeug aber auf den Stuhl hätten setzen wollen, habe er sich gewehrt, sei zu Boden gedrückt und geschlagen worden. In diesem Moment hätten reguläre Passagiere das Flugzeug betreten und angefangen zu filmen, worauf die Abschiebung abgebrochen worden sei.

      Beim zweiten Versuch im November 2022 habe ihn die Polizei in einem Minivan nach Mulhouse gebracht, wo sie ihn in eine Maschine der ASL Airline direkt nach Algier gesetzt habe. Wieder voll gefesselt, aber dieses Mal hinter einem Vorhang, der als Sicht­schutz diente, damit die anderen Passagiere nicht gestört würden.

      Diese Praktiken sind nicht verboten. Sie sind fast alltäglich in diesem Land. Ob sie menschen­würdig sind oder sinnvoll, ist eine andere Frage.

      Einer der abgeschobenen Algerier sagte der Republik im Gespräch, er komme bald zurück in die Schweiz. «Ich kenne einen», sagte er, «der macht mir für 1000 Euro einen neuen Pass. Vielleicht 1500. Und dann fahre ich wieder nach Europa.»

      https://www.republik.ch/2023/01/17/abschiebungen-um-jeden-preis

  • PLUS VITE QUE LE COEUR D’UN MORTEL – Editions Grevis
    https://editionsgrevis.com/2021/11/02/plus-vite-que-le-coeur-dun-mortel

    Il vient de sortir, le bel ouvrage de Max Rousseau et Vincent Béal ! Un #livre qui revient sur les effets de la crise économique sur les #villes à travers l’expérience américaine, mais aussi sur le vernis de la ville décroissante qui cache mal parfois les processus de #ségrégation à l’oeuvre. Le tout accompagné d’un travail de #cartographie de David Lagarde et d’#illustrations de Lauren Hamel !

    Ségréguée, paupérisée et vidée, #Cleveland est passée du statut de métropole florissante à celui de cauchemar urbain. Massivement démolis, ses quartiers noirs sont progressivement rendus à la nature. Les conservateurs y extraient les dernières richesses tandis que racisme et austérité avancent masqués derrière des algorithmes.

    De ce paysage dystopique, une vision alternative émerge pourtant : celle d’un futur agricole et coopératif. Dix ans après le crash déclenché par l’effondrement des subprimes, ce livre offre une plongée dans l’épicentre de la dernière crise globale. En donnant la parole à celles et ceux qui sont confrontés au déclin extrême, il cherche à éclairer l’Amérique urbaine abandonnée.

  • Ça fait une petite semaine que je joue avec Stable Diffusion (avec DiffusionBee sur Mac). Quelques idées :

    – il faut vraiment se rendre compte à quel point ça commence déjà à être exploitable dans un cadre professionnel ; je ne suis pas certain que ça puisse déjà remplacer un·e illustrateur·ice dans les situations où, réellement, on paie un·e illustrateur·ice (réaliser la production finale) ; mais pour tous ces moments du boulot où de toute façon on « bidouillait » pour faire des scénarios, des proof of concept, sans passer par un·e pro du dessin (perso je faisais parfois moi-même des petits croquis aquarellés, juste pour donner une idée au client ; cette semaine j’ai monté quelques images réalisées avec Stable Diffusion, ça m’a pris dix fois moins de temps et ça rend vachement mieux)… ;

    – les progrès sont juste fulgurants ; ça faisait très longtemps que je n’avais pas été confronté à une évolution technologique tellement rapide qu’elle semble « magique » (je parle de ces moments, très rares, où je vois réellement quelque chose se produire sur mon ordinateur, que je n’imaginais même pas techniquement possible avant).

    – ce que je veux dire ici, c’est que les productions AI sont déjà souvent exploitables dans les situations où, de toute façon, il n’y avait pas réellement un marché professionnel pour ces productions. Mais qu’à la vitesse où ça va, très bientôt ce sera largement exploitable pour un produit final, en concurrence directe avec la production qui, normalement, demande un travail spécifiquement rémunéré.

    – les illustrateur·ices vont prendre très cher, et très vite : il faut vraiment envisager tout de suite la reconversion, parce que c’est pas en dessinant des personnages et des scénettes qu’il va encore y avoir moyen de vivre : même les gens avec une identité graphique identifiée, je pense que ça va être difficile. Pour les autres (pour qui c’est déjà pas facile), je crains que là c’est mort. Après quelques heures avec Stable Diffusion, j’ai déjà produit en quelques minutes une dizaine de personnages illustrés totalement crédibles et parfaitement utilisables pour un jeu en ligne, par exemple : alors certes de mon côté je n’en ai pas l’utilité (pour l’instant), mais ça veut dire que ça c’est quasiment plus un marché pour les vrais gens qui font des vrais dessins. À quel moment l’édition jeunesse va basculer ? Ben à mon avis ça va arriver très très vite, sans doute en commençant par l’entrée de gamme (mais la disparition du « tout venant » finit par assécher la possibilité de survie du qualitatif).

    – je lis que non, c’est pas la disparition du métier, c’est juste une évolution : il faudra travailler autrement, car maîtriser ces outils avec goût et savoir-faire restera un métier. Certainement, mais ce métier existe déjà, il est déjà largement saturé, c’est le métier de graphiste (les graphistes ne sont pas des illustrateur·ices, il·elles ne dessinent pas), qui désormais pourra se passer des illustrateur·ices et largement réaliser le poduit final en dictant ses ordres à une AI plutôt qu’en payant quelqu’un.

    – c’est pas la peine d’en faire une question morale (« ah oui mais il suffit de refuser ») : c’est un marché déjà difficile, les gens y sont largement des prestataires indépendants, ça va être terrible, on a une technologie qui progresse à une vitesse sidérante, et qui va percuter de plein fouet un milieu de travailleurs indépendants déjà souvent en limite de paupérisation ;

    – ne pas compter sur le droit pour protéger le métier traditionnel. Je vois bien qu’il y a des histoires de propriété intellectuelle en ce moment, ça joue sur les illustrateur·ices déjà établis dont on utilise la production pour entraîner les modèles, mais c’est temporaire, à mon avis ça va se résoudre rapidement, et il n’y aura aucun moyen de poursuivre des productions par AI sur la base du plagiat (il est très difficile de poursuivre quelqu’un qui produit dans « le même style que » s’il n’y a pas plagiat direct). Et comme c’est un milieu de petits producteurs indépendants, il n’y aura même pas d’outils de financements « socialisés » façon racket des ayants-droits de la musique.

    • Oui, c’est pour ça que je parle d’abord de l’« entrée de gamme », le « tout venant ». Mais ces « boulots alimentaires » sont ceux qui font (sur)vivre l’immense majorité des professionnels dans l’illustration.

      Et même les gens reconnus, je ne suis pas certain qu’ils y seraient parvenus sans passer par ces boulots alimentaires avant de devenir des noms, ni même s’ils n’ont pas encore besoin des boulots alimentaires en plus de la création plus créative… Si tu assèches le « tout venant », l’alimentaire, je crains même que ça devienne compliqué de faire émerger des noms reconnus, parce qu’il n’y aura plus vraiment moyen d’« entrer » dans la profession.

      Et pour préciser : je ne vois pas le problème arriver « dans quelques années ». Je le vois arriver maintenant. D’ici un an, les « boulots alimentaires » des illustrateurs, je pense que ça va déjà être compliqué. (En plus je suis déjà pessimiste en jouant avec Stable Diffusion : les progrès d’une version à l’autre de Midjourney sont encore plus invraisemblables.)

    • Alors pour qu’on se comprenne bien, « tout venant » et « entrée de gamme », je parle tout de même pas de « persos à la con » non plus : je parle d’un type de maison d’édition, qui ne tiendrait pas particulièrement à continuer à travailler avec des êtres humains (par conviction, pour son modèle économique, pour son image…) ; mais la qualité des images produites est déjà difficilement qualifiable de « tout venant ». Quelques images Midjourney trouvées sur Prompthero par exemple :
      https://prompthero.com/midjourney-prompts

      Je veux dire : si ta pratique professionnelle reposes sur le fait que tu parviens à produire quelque chose de ce niveau en peinture numérique, voilà : il y a déjà une IA qui produit ça en quelques secondes.

    • Oui mais pour moi ça c’est des « persos à la con », je veux dire par là que une personne qui saurait faire ça à la main, bah oui ya une qualité de réalisation, mais il n’y a à peu près aucune originalité, aucune création, c’est le type de choses qu’on voit depuis 40 ans dans les jeux de rôles etc puis dans des millions de posts de deviantart ya 15 ans. Donc bah oui ya clairement des éditeurs, des domaines qui n’utilisent que ce genre d’illustrations (les jeux de société aussi tiens) et qui peuvent/vont se « contenter » de ça.

    • Parce que ces modèles sont largement entraînés sur les bibliothèques en ligne à la DeviantArt (je suspecte que les « problèmes légaux » évoqués avec la version 2.0 de Stable Diffusion viennent de là), et parce que les gens qui postent sur ces sites d’AI pensent que c’est ça qui plaît (puisque c’est ce qui leur plaît).

      Mais franchement, faire le pari de l’originalité et de l’intention, alors que cela reste des outils eux-mêmes manipulés par des humains, je n’y crois pas. On aura des êtres humains qui vont se mettre à produire des images originales avec ces outils. Mais ce n’est plus des « illustrateurs », ça me semble plus proche du métier de graphiste (avoir des idées, du goût, une culture visuelle, justement une originalité, mais sans forcément savoir dessiner/illustrer).

      Et encore une fois, si tu retires le tout-venant, les boulots alimentaires et les illustrations pas-super-originales, ça devient très difficile d’en vivre pour la plupart des gens dont c’est actuellement le métier. Si tu regardes les images qui t’entourent, dans les journaux, dans le journal de la mairie, les bouquins scolaires, la « communication visuelle » (d’entreprise, publique, humanitaire…), etc., c’est pas super-glorieux (ni honteux, hein), mais surtout c’est énormément de travail en permanence qui fait vivre énormément de monde, dans chaque coin du pays, et franchement, l’essentiel est faisable avec une AI en quelques lignes de texte. Je pense que ça va devenir très difficile pour tous ces types de boulots.

    • Les traducteurs et traductrices ont-elles souffert avec DeepL ? Question honnête car je n’ai pas idée de la réponse.

    • @fil un client m’a dit qu’à priori il prévoyait de traduire en anglais ses articles (qui peuvent être longs) avec deepl à recoller dans des vrais articles SPIP ensuite, car c’était largement exploitable, donc sans traduire lui-même ou par des gens payés pour ça… du coup je suppose que oui une partie des traductions passent par là maintenant… (mais un peu comme pour les illustrations on parle là de trucs « rapidos »)

    • Il y a une caractéristique différente avec les illustrations par AI : il n’est pas nécessaire de savoir faire le job (illustrer) pour juger de la qualité. Je peux sortir 10 illustrations en quelques poignées de secondes, choisir celle qui va bien, celle qui n’a pas trois bras, etc., et je peux juger que c’est exploitable. Je suis en situation de juger de la qualité du résultat.

      Avec une traduction automatique, je suis à poil : je lance la traduction et je n’ai pas de moyen de vérifier que c’est correct. Donc le seul moyen de garantir la qualité du résultat, c’est de passer par une traduction humaine. Ce sont deux situations automatisées totalement différentes : dans un cas je suis parfaitement capable de juger que le résultat est satisfaisant, dans l’autre je n’en ai aucun. Et dans un cadre professionnel, c’est un critère particulièrement important.

      Après, je pense que ça joue tout de même, parce qu’il y a des situations où certes je ne peux pas garantir la qualité fine de la traduction (est-ce que c’est élégant, est-ce que c’est le meilleur choix…), mais où, si je ne peux traduire moi-même, je peux quand même juger que ce n’est pas en train de raconter strictement n’importe quoi. Ça doit être le cas de l’anglais pour pas mal de gens (en gros ce que dit Rasta). (Et sinon, est-ce que j’ai déjà vu des institutions culturelles ajouter un bouton « Google Translate » sur leur site Web au lieu de proposer de véritables versions multilingues de leur site ? Hum je voudrais pas cafter…)

      Mais cette histoire d’enjeu est important à considérer, parce que ça rend la comparaison avec d’autres automatisations très injuste. Je peux beaucoup m’amuser à produire des dizaines d’images avec des gens à trois bras, les yeux qui déconnent, les mains qui ne ressemblent à rien, les épaules au niveau du nombril… Mais je m’en fous des erreurs, parce que dans le lot je vais choisir l’image qui n’a pas de problème, et les image ratées n’ont aucun impact sur ce que je vais sortir au final. Alors qu’une erreur dans une traduction, elle restera dans la version finale publiée. Mais surtout : une voiture qui se conduit toute seul va tuer des gens. Un algorithme qui envoie les gens en prison est très problématique, et les « erreurs » sont (devraient être) des injustices insupportables. Et une AI qui devrait détecter des maladies graves qui se tromperait, ben c’est un peu chiant aussi… Alors que les erreurs et les fautes de goût d’une AI de dessin n’ont aucun impact dans le résultat final, même dans un cadre professionnel.

    • Tant qu’à faire, l’interview de David Holz chez Forbes:

      Midjourney Founder David Holz On The Impact Of AI On Art, Imagination And The Creative Economy

      Did you seek consent from living artists or work still under copyright?

      No. There isn’t really a way to get a hundred million images and know where they’re coming from. It would be cool if images had metadata embedded in them about the copyright owner or something. But that’s not a thing; there’s not a registry. There’s no way to find a picture on the Internet, and then automatically trace it to an owner and then have any way of doing anything to authenticate it.

      Can artists opt out of being including in your data training model?

      We’re looking at that. The challenge now is finding out what the rules are, and how to figure out if a person is really the artist of a particular work or just putting their name on it. We haven’t encountered anyone who wants their name taken out of the data set that we could actually find in the data set.

      Can artists opt out of being named in prompts?

      Not right now. We’re looking at that. Again, we’d have to find a way to authenticate those requests, which can get complicated.

      What do you say to commercial artists concerned this will destroy their livelihood? At a certain point, why would an art director hire an illustrator to produce work like concept art, production design, backgrounds – those sorts of things – when they can just enter prompts and get useful output much more quickly and at much lower cost?

      It’s a lot of work still. It’s not just like “make me a background.” It might be ten times less work, but it is way more work than than a manager is going to do.

      I think there’s kind of two ways this could go. One way is to try to provide the same level of content that people consume at a lower price, right? And the other way to go about it is to build wildly better content at the prices that we’re already willing to spend. I find that most people, if they’re already spending money, and you have the choice between wildly better content or cheaper content, actually choose wildly better content. The market has already established a price that people are willing to pay.

      I think that some people will try to cut artists out. They will try to make something similar at a lower cost, and I think they will fail in the market. I think the market will go towards higher quality, more creativity, and vastly more sophisticated, diverse and deep content. And the people who actually are able to use like the artists and use the tools to do that are the ones who are going to win.

      These technologies actually create a much deeper appreciation and literacy in the visual medium. You might actually have the demand, outstrip the ability to produce at that level, and then maybe you’ll actually be raising the salaries of artists. It could be weird, but that’s what’s going to happen. The pace of that demand increase for both quality and diversity will lead to some wonderful and unexpected projects getting made.

      A generation of students graduated art schools, many of them heavily in debt, counting on relatively well-paid jobs in entertainment production, videogame production, commercial art and so on. How does the emergence of AI text-to-image platforms impact their future?

      I think some people will try to cut costs, and some people will try to expand ambitions. I think the people who expand ambitions will still be paying all those same salaries, and the people who try to cut costs, I think will fail.

      Ai is typically used at scale for stuff like call centers or checking bags at airports and the sort of the jobs that people don’t really care to do. And the value proposition is that it frees people up to do more rewarding, more interesting kinds of jobs. But art jobs are rewarding and interesting. People work their entire lives and develop their skills to get these kind of jobs. Why would you point this technology at that at that level of the economy as a as kind of a business focus and priority for the stuff that you’re doing?

      Personally, I’m not. My stuff is not made for professional artists. If they like to use it, then that is great. My stuff is made for like people who, like, there’s this woman in Hong Kong, and she came to me, and she goes, “The one thing in Hong Kong that your parents never want you to be is an artist, and I’m a banker now. I’m living a good banker life. But with Midjourney now I’m actually starting to get a taste of this experience of being the person I actually wanted to be.” Or a guy at the truck stop who’s making his own baseball cards with wild Japanese styles, just for fun. It’s made for those people, because, like most people, they don’t ever get to do these things.

      It’s important to emphasize that this is not about art. This is about imagination. Imagination is sometimes used for art but it’s often not. Most of the images created on Midjourney aren’t being used professionally. They aren’t even being shared. They’re just being used for these other purposes, these very human needs.

      Nevertheless, the output of your product is imagery, which has commercial value in professional context in addition to all of those other properties. And this is very disruptive of that economy.

      I think it’s like we’re making a boat, and somebody can race with the boat, but it doesn’t mean that the boat’s about racing. If you use the boat to race then maybe like, yeah, sure. In that moment it is. But the human side really matters, and I think that we’re not… We want to make pictures look pretty. Like how flowers try to be beautiful for the bees. It’s the beauty of nature, not the beauty of art. There’s no intention in the machine. And our intention has nothing to do with art. We want the world to be more imaginative and we would rather make beautiful things than ugly things.

      Do you believe that any government body has jurisdiction or authority to regulate this technology? And if so, do you think they should?

      I don’t know. Regulation is interesting. You have to balance the freedom to do something with the freedom to be protected. The technology itself isn’t the problem. It’s like water. Water can be dangerous, you can drown in it. But it’s also essential. We don’t want to ban water just to avoid the dangerous parts.

      Well, we do want to be sure our water is clean.

      Yes, that’s true.

  • #Framasoft.org : un site en cohérence avec qui nous sommes et ce que nous faisons
    https://framablog.org/2022/11/02/framasoft-org-un-site-en-coherence-avec-qui-nous-sommes-et-ce-que-nous-fa

    « Ah oui, Framasoft, je connais, c’est les framatrucs ! ». Alors oui, mais pas que. Ces dernières années, notre association a évolué en affirmant ses positions et en étendant ses actions. Il était temps de rendre notre #Projet associatif clair, fluide et … Lire la suite­­

    #coin-coin #collectivisons_internet_convivialisons_internet #Communaute #Degooglisons #Framaccueil #GAFAM #Illustrations #manifeste #Politique #site_web

  • Quand les algorithmes de la CAF ouvrent la chasse aux pauvres ~ SILO
    https://silogora.org/quand-les-algorithmes-de-la-caf-ouvrent-la-chasse-aux-pauvres


    #chasse_aux_pauvres

    Première observation générale, le « monde merveilleux de la dématérialisation », qui s’accompagne d’une baisse considérable des moyens en termes d’accueil physique et téléphonique, génère des inégalités d’accès aux droits. Les raisons en sont d’une part les fractures numériques (territoriales, économiques pour la détention d’équipements, ergonomiques pour les personnes souffrant d’un handicap), d’autre part l’illectronisme (17% des Français) et la méconnaissance de l’outil numérique. En 2021 selon l’INSEE, 31% des Français ont renoncé à effectuer une démarche administrative.

    Deuxième observation, le traitement informatique des dossiers nécessite évidemment des algorithmes de calculs des droits, mais il entraine aussi le développement de techniques de ciblage via le datamining, c’est-à-dire la récolte et le croisement de données de différents fichiers administratifs. Officiellement, ces techniques visent à rendre la branche famille de la sécurité sociale plus efficiente, à appliquer le « juste droit », à repérer les personnes en situation de non recours et à punir justement les fraudeurs.

    Dans les faits, le ciblage des allocataires s’apparente à un véritable contrôle social. Plus de 1000 données sont collectées sur chacun d’entre eux, et la CNAF (Caisse nationale d’allocation familiale) l’écrivait elle-même dès 2017 dans son rapport « La politique de contrôle et de prévention des CAF » : « Ce traitement informatique permet de calculer la probabilité qu’une erreur se produise, en donnant un score de risque prédictif. Généralisé à tout le réseau des CAF, ce dispositif permet de repérer ainsi plus précisément les dossiers à risques ». Sur quels critères et selon quelles variables (décidés humainement) sont effectuées ces prédictions ? Mystère. Mais on peut aisément en imaginer quelques-uns… Maman solo, revenus irréguliers, lieu de naissance, par exemple.

    Les dossiers aux scores de risques élevés sont plus étroitement surveillés, y compris par les logiciels informatiques. Sur les quelque 37 millions de contrôles réalisés en 2020, touchant la moitié des allocataires, 32,25 millions étaient automatisés. Et 75% des contrôles effectués par des agents en chair et en os ont été déclenchés par le dispositif de ciblage. Pour schématiser, un logiciel repère des incohérences dans un dossier, tire la sonnette d’alarme, effectue les calculs débouchant sur un indu…

  • Comment les Illuminati sont devenus synonymes de complotisme
    https://theconversation.com/comment-les-illuminati-sont-devenus-synonymes-de-complotisme-184684

    Quand j’étais adolescent, il y a bientôt quarante ans, aucun des jeunes de ma génération n’avait entendu parler des Illuminati. Aujourd’hui, dès la fin de l’école primaire et au collège, la plupart des élèves connaissent et tracent de prétendus symboles Illuminati qu’ils identifient sur le billet d’un dollar.

    Les symboles réputés Illuminati un triangle ou une pyramide sont omniprésents, notamment sur Internet et les réseaux sociaux où ils sont très souvent convoqués pour affirmer que les sociétés secrètes contrôlent le monde et ses dirigeants.

    Mais ils sont également présents aussi bien dans la littérature (le premier roman « gothique » américain en 1800 s’intitule Julia and the Illuminated baron) jusqu’au roman Anges et Démons de Dan Brown, au cinéma de Benjamin Gates jusqu’à un improbable film d’animation : Donald Trump vs the Illuminati. L’univers des jeux vidéo n’est pas en reste de Tomb Raider à Assassin’s Creed Unity, tout comme le hip-hop ou le rap.

    #théories_du_complot #illuminati #antisémitisme

  • Présentation par Geneviève Duché de son livre « Illibéralisme et repli identitaire dans les pays d’Europe centrale, un défi pour l’Union européenne »

    On dit, on a dit, en Europe, en essayant de construire un espace de paix : « plus jamais ça » et ça, la guerre, les tueries, les viols de guerre, les exodes, les destructions massives de ce que des générations ont construit, ça a recommencé.
    Il y a des autocrates qui empêchent ou qui détruisent la démocratie chez eux. Il y en a d’autres plus puissants qui la détruisent chez eux et qui veulent la détruire ailleurs, chez d’autres peuples en essayant d’anéantir leur nation.
    Quand j’ai écrit ce livre j’étais préoccupée par la remise en question de la démocratie dans certains pays d’Europe centrale quelques années après une libération de l’emprise soviétique ; j’étais préoccupée par le populisme à volontés réactionnaires qui se répandait ici ou là, par le pouvoir d’Eglises omnipotentes et intégristes, par des replis identitaires et des affirmations d’extrêmes droites qui remettaient en question la construction même de l’Union européenne. Mais je ne pensais pas, même si nous voyions le danger, le risque, que nous aurions à vivre aujourd’hui la destruction par un despote corrompu, d’un pays européen, l’Ukraine, plus grand que la France et peuplé de 40 millions d’habitant·es qui résistent avec un courage inouï.
    J’ai donc été amenée à faire entrer cette violence, cette immense crise, dans ma présentation.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/05/27/presentation-par-genevieve-duche-de-son-livre-

    #international #europe ##politique #illibéralisme

  • Contrôles discriminatoires : « Nous demandons le démantèlement des pratiques illégales des CAF » - Basta !
    https://basta.media/CAF-controles-abusifs-des-allocataires-CNAF-score-de-risque-fraude-tribune-


    Photo : Cheep, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

    Contrôles abusifs des allocataires, suspension des versements, harcèlement des plus précaires… La CAF oublie ses missions initiales de protection et de soutien pour devenir un outil de police numérique. Une tribune du collectif « Changer de cap ».

    La numérisation à marche forcée des services publics contribue à faire des Caisses d’allocations familiales (CAF) un instrument de la mise en place d’une société de surveillance et de pénalisation des plus pauvres. Alors que la protection sociale est un droit universel depuis le Conseil national de la Résistance, les CAF développent une politique de plus en plus dure de contrôle des personnes en situation de précarité.

    Tous fichés...

    Plus de 1 000 données par personne sont collectées pour 13 millions de foyers [1], grâce à l’interconnexion de dizaines de fichiers administratifs (impôts, éducation, police, justice…) Les contrôleurs ont en outre le pouvoir de consulter nos comptes bancaires, nos factures de téléphone et d’énergie… Toutes ces données sont traitées à notre insu.

    Repère  :
    Le collectif « Changer de cap »
    Lire l’encadré
    Chaque allocataire fait l’objet d’un profilage établi par un logiciel, mais selon des variables définies par des décisions humaines. Des algorithmes déterminent des « scores de risque » de fraude, qui débouchent sur un véritable harcèlement des personnes en difficulté. Sont qualifiés de « risque » les variations de revenus, les situations familiales atypiques, la naissance hors de France… Il en résulte un ciblage des contrôles sur les personnes précaires, handicapées ou vulnérables.

    Plus de 32 millions de contrôles automatisés ont été réalisés par les CAF en 2020. Les témoignages collectés confirment la concentration de ces contrôles sur les femmes seules avec enfants, les chômeurs, des personnes handicapées, d’origine étrangère…

    [...]

    Vous pouvez vous joindre à cet #appel. Voici le lien pour le signer : https://changerdecap.net/petition-caf

    Voir les témoignages et le dossier complet https://changerdecap.net/caf-controle-social

    #allocataires #minima_sociaux #APL #RSA #CAF #CNAF #arbitraire #illégalité #contrôles #contrôleurs #visites_domiciliaires #indus #numérisation #reste_à_vivre #protection_sociale #droits_sociaux #précarité #précarisation #données_personnelles #données #pétition #chasse_aux_pauvres

  • Les dessins de Vercors
    http://www.drame.org/blog/index.php?2006/07/08/186-les-dessins-de-vercors

    Avant d’entrer en résistance et de publier clandestinement Le silence de la mer en 42, écrit l’année précédente, Vercors était le caricaturiste Jean Bruller. [...] Symbole de la résistance à l’occupation nazie, pacifiste prônant la résistance civile, compagnon de route du Parti Communiste jusqu’à l’invasion de la Hongrie en 1956 (nationalité de son père), cofondateur des Éditions de Minuit alors clandestines, Vercors avait eu une autre vie, avant. La guerre a tout changé, son mode de vie, sa conscience, son métier. Il est devenu écrivain. Et là encore, il y a deux Vercors, le résistant (Le piège à loup, Armes de la nuit, La puissance du jour, Les yeux et la lumière, La bataille du silence) et l’humaniste (Les animaux dénaturés, Sylva, la traduction de Pourquoi j’ai mangé mon père de Roy Lewis...).

    #Jean_Bruller #Vercors #illustration

  • New Plantations : Migrant Mobility, ‘Illegality’ and Racialisation in European Agricultural Labour

    What are the mechanisms of differential inclusion and segregation of migrant workers in the agro-industrial labour markets?

    This project engages in a comparative enquiry into the triple dynamics of race, space and “illegality” in the reproduction of migrant precarious labour conditions in European agro-industrial labour markets. The complex question how and why “illegality” and “race” may become productive in the segmentation of precarious migrant workers across Europe is currently widely discussed. The project will address this question in a systematic way through five original case studies that are currently almost uncovered by research on migrant labour in Italian, Swiss and Belgian horticulture (specifically the research focuses on Emilia-Romagna, Basilicata; Swiss Midlands and Lake Geneva Region; and Limburg).

    This comparative ethnographic analysis of migrant employment regimes is meant to contribute to a better understanding of mechanisms of differential inclusion and segregation of migrant workers in competitive agri-food chains. The projects aims at developing a framework for more socially sustainable production regimes in the studied contexts and at exploring approaches that might improve difficult working conditions of migrants in agriculture.

    https://snis.ch/projects/new-plantations-migrant-mobility-illegality-and-racialisation-in-european-agric
    #racialisation #agriculture #travail_agricole #migrations #Europe #illégalisation #inclusion_différentielle #ségrégation #horticulture #Suisse #Belgique #Italie

    via @cede

  • Naarea, la start-up qui veut laver le nucléaire plus blanc que blanc

    https://www.nouvelobs.com/economie/20220216.OBS54554/naarea-la-start-up-qui-veut-laver-le-nucleaire-plus-blanc-que-blanc.html

    Cette deep-tech française planche sur un mini-réacteur sans danger ni déchets. Ce rêve peut-il devenir réalité ou sert-il d’autres desseins ?

    #suspense

    #nucléaire #nucléaire_vert #start_up #deep_tech #SMR #AMR #illusion #green_washing #france_2030

    • Construire un mini-réacteur nucléaire contenu dans un cube d’un mètre de côté, qu’on pourrait installer partout sur la planète et qui contribuerait de façon sûre et propre à l’avènement du monde neutre en carbone que nous devons atteindre d’ici 2050 : tel est le grand projet de Jean-Luc Alexandre, ingénieur quinquagénaire passé par Spie Batignolle, Alstom et Suez, et d’Ivan Gavriloff, consultant en innovation industrielle. Ensemble, ils ont fondé la start-up Naarea, qui doit donner naissance à ce nucléaire qui lave plus blanc que blanc.

      En les écoutant, il se peut que vous soyez traversé par l’image de Peter Isherwell, ce personnage emblématique du film « Don’t look up », entrepreneur convaincu que sa technologie sauvera la planète de la comète qui la menace... Naarea peut-elle vraiment contribuer à lutter contre le réchauffement climatique ou fait-elle miroiter des solutions impossibles ?

      Dans le milieu assez conservateur du nucléaire français, on regarde avec une certaine prudence cette jeune pousse disruptive qui veut ouvrir la voie à un atome qui ne soit ni super-étatique, ni super-centralisé. Tout le contraire de la façon dont cette énergie s’est développée jusqu’à présent dans le monde. A la manière américaine, Jean-Luc Alexandre et Ivan Gavriloff veulent faire collaborer des scientifiques et entreprises ultrapointus peu habitués à travailler ensemble, lever des millions auprès de différents investisseurs, candidater aux appels d’offres publics destinés à soutenir l’innovation, et avancer sur leur voie.

      Les réacteurs à sels fondus

      Aux Etats-Unis, cette stratégie a permis à plusieurs start-up de pousser des projets de petits réacteurs nucléaires, les Small Modular Reactors (SMR), dont la puissance ne dépasse pas 300 mégawatts (MW) (contre 1 650 pour un EPR). Parmi elles : Nuscale ou TerraPower, soutenue par Bill Gates, qui planche sur deux technologies de réacteurs dont l’une partage beaucoup avec celle retenue par Naarea. Nos deux aventuriers de l’atome ont d’ailleurs « pitché » le célèbre milliardaire, au même titre que des dizaines d’autres investisseurs, en vue d’attirer leurs deniers. Objectif : lever « plusieurs dizaines de millions d’euros dans les prochaines semaines, en amorçage », avant de recommencer, pour rassembler au total 650 millions d’euros sur cinq ans.

      Que racontent-ils à leurs potentiels investisseurs ? Que le nucléaire sauvera la planète du réchauffement, et qu’ils disposent d’une technologie qui peut résoudre les problèmes aujourd’hui posés par l’atome. Jean-Luc Alexandre explique : « Le nucléaire représente aujourd’hui 4 à 5 % de l’énergie mondiale. Ce n’est pas à ce niveau qu’on peut avoir un rôle sur le climat. Pour qu’il remplace en grande partie les énergies fossiles, il faut faire dix fois plus. Et pour y arriver, il faut le rendre acceptable en s’attaquant à ce qui ne l’est pas aujourd’hui : les déchets et la sûreté. »

      Le réacteur Naarea, plus petit qu’un SMR avec une puissance de 1 à 40 MW, fabriquerait à la fois de l’électricité et de la chaleur. Sur le papier, il fonctionne avec une technologie dite « à sels fondus », contrairement à la quasi-totalité des réacteurs existants qui sont « à eau pressurisée ». Son combustible, liquide, ne remet pas en cause le principe de base de la fission, mais n’a pas besoin d’eau pour se refroidir. Ce qui ouvre des possibles en termes d’implantation : chauffer les villages les plus reculés, aujourd’hui alimentés en fuel, propulser des porte-conteneurs, voire des avions et des fusées, faire tourner des usines, et, pourquoi pas, alimenter les bornes de recharge des véhicules électriques sur les aires d’autoroute.

      Cette technologie est aussi censée réduire très fortement le risque d’accident. Comme le détaille l’ingénieur : « Le sel fondu se dilate quand la température augmente. Si celle-ci s’élève trop, il sort de la zone critique et la température descend d’elle-même. Il n’y a pas de risque de fusion comme à Tchernobyl. » Par ailleurs, contrairement aux réacteurs existants, celui de Naarea ne sera pas sous pression, ce qui simplifie sa conception, réduit les contraintes de sûreté et les coûts associés. Une casserole d’eau bouillante reste plus sûre qu’une Cocotte-Minute sans soupape...

      Après Astrid

      Enfin, parce qu’il s’agit d’un réacteur de 4e génération, il doit produire bien moins de déchets que les réacteurs de 2e génération qui fonctionnent en ce moment en France, ou de 3e génération - celle des EPR de Taishan en Chine, d’Olkiluoto en Finlande ou de Flamanville en France. Il aura en effet la capacité, en fonctionnant avec des neutrons rapides, de valoriser les combustibles usés, y compris les matières hautement radioactives, qui s’accumulent aujourd’hui dans les piscines d’Orano La Hague et d’EDF, et d’éviter qu’ils ne deviennent des déchets. Dans les plans de Naarea, un prototype pourrait être mis en service dès 2026 et construit en série, le réacteur pourrait sortir un mégawattheure à « moins de 40 euros, moins que le charbon » en 2030.

      On serait tenté d’y voir des marchands de rêve, si des pointures de la recherche ne faisaient partie de l’aventure. Comme Daniel Heuer, physicien soixantenaire et cerveau du futur réacteur, qui a déjà son bureau au siège de Naarea. Fraîchement retraité, cet ancien directeur de recherche au CNRS a travaillé pendant plus de vingt ans sur... les réacteurs à sels fondus.

      Car la technologie n’est pas nouvelle : développée dans les années 1950 aux Etats-Unis, elle a été abandonnée au profit des réacteurs à eau pressurisée, pour lesquels « le retraitement du combustible n’était pas envisagé à l’époque », explique Daniel Heuer, et qui se révélaient plus compétitifs. C’est lui qui dirigera la réalisation des études et du design du réacteur, tout en s’appuyant sur les experts du Commissariat à l’Energie atomique (CEA), auquel Naarea ouvre un nouvel horizon après l’abandon par le gouvernement, en 2018, de son projet de construction d’Astrid, un réacteur de 4e génération à neutrons rapides au sodium.
      Jean-Claude Garnier, ancien chef de projet R&D d’Astrid et aujourd’hui responsable du programme Réacteurs de 4e génération au CEA, raconte : « Le cahier des charges d’Astrid avait été défini dans les années 2000. Or, dix ans plus tard, le contexte énergétique et la façon de penser le nucléaire avaient changé. On s’est mis à réfléchir à des réacteurs plus petits, capables de trouver leur place dans un mix contenant beaucoup d’énergies renouvelables... »

      Une équipe d’une vingtaine de personnes (contre 200 à l’époque d’Astrid) s’est remise à l’ouvrage sur les différentes technologies qui permettent un recyclage infini des combustibles nucléaires usés, et particulièrement sur les sels fondus. Parmi ces experts, des figures bien connues dans le milieu, comme Joël Guidez, ex-conseiller scientifique du CEA, qui rejoindra lui aussi Naarea. « Ils parlent d’innovation de rupture mais c’est un petit club de retraités ! », s’amuse un expert du nucléaire auprès de l’Agence internationale de l’Energie.

      L’appel du pied de Macron

      Pourquoi donc ce retour en grâce de la 4e génération, dans un pays qui semblait avoir tourné la page en fermant en 1997 Superphénix, un prototype de réacteur à neutrons rapides au sodium, puis en enterrant le projet Astrid ? Jean-Claude Garnier affirme : « Au début des années 2000, la filière nucléaire s’est demandé comment aller vers plus de sobriété dans la consommation d’uranium, dans l’hypothèse d’un redéveloppement du nucléaire. Un peu comme on a cherché à faire des voitures qui consommaient moins. La 4e génération y contribue. »

      Le besoin s’est aussi fait sentir de fabriquer des réacteurs nucléaires ne produisant pas seulement de l’électricité, mais aussi de l’hydrogène décarboné et de la chaleur - un atout de la 4e génération, qui atteint des températures plus élevées. La Pologne et les Pays-Bas ont d’ailleurs déjà montré leur intérêt pour ce nucléaire pour faire tourner leurs usines.

      Enfin, en France tout particulièrement, face à la saturation inquiétante des capacités d’entreposage du combustible usé, alors que les pistes de retraitement actuelles rencontrent des difficultés et que l’Autorité de Sûreté nucléaire (ASN) appelle le gouvernement à prendre d’urgence une décision sur l’opportunité de poursuivre l’entreposage de matières radioactives pour un hypothétique usage futur qui n’arrive pas, les opérateurs du traitement du combustible réfléchissent à leur avenir.

      Les Etats-Unis, le Canada, la Chine et la Russie n’ont pas tergiversé comme la France. Le gouvernement américain a relancé dès les années 2000 son industrie nucléaire moribonde en lançant des appels à projets, et créé une dynamique de start-up à l’affût de différenciation et d’innovation. Selon Jean-Claude Garnier : « Ce qu’on voit aujourd’hui en France correspond à ce qui s’est lancé il y a dix ans aux Etats-Unis. Et il se passe autant de choses en Chine, qui investit sur toutes les technologies sans exception, mais on en entend moins parler... »

      A ce jour, trois réacteurs à neutron rapide au sodium type Astrid sont en construction en Russie et en Chine, et quelques start-up s’intéressent aux sels fondus outre-Atlantique (TerraPower aux Etats-Unis, Terrestrial au Canada..)

      Comme là-bas, Naarea, le CEA et d’autres partenaires potentiels tentent de monter un consortium qui pourra répondre à l’appel à projet sur « des technologies de transformation et de rupture sur le nucléaire », annoncé par le président Emmanuel Macron dans le cadre du plan d’investissement France 2030, sur lequel il est encore revenu lors de son discours de relance du nucléaire le 10 février. Celui-ci prévoit en effet d’y allouer 1 milliard d’euros, dont la moitié pour le SMR Neward et l’autre moitié pour des projets type Naarea.

      Verrous technologiques

      Le sérieux technique de l’entreprise ne fait pas tellement débat dans la filière. En revanche, les « verrous technologiques » sont encore nombreux et laissent planer le doute sur la faisabilité à court terme du projet. « Un réacteur, c’est de la physique et des matériaux. On doit être sûr qu’on peut maîtriser son fonctionnement même, et que les matériaux résisteront à des températures très élevées, à l’irradiation et à la corrosion », explique Jean-Claude Garnier.

      Dans ces conditions, Valérie Faudon, porte-parole de la Société française de l’Energie nucléaire (Sfen), bras armé de l’atome en France, doute du calendrier : « D’ici 2030, on sera avant tout dans une phase de recherche et développement, et c’est le sens de l’annonce du président sur France 2030. Avant de pouvoir construire un prototype, il faut passer plusieurs jalons avec l’autorité de sûreté. Beaucoup disent que ces réacteurs n’arriveront à l’échelle industrielle qu’à la fin des années 2030. Pour la fusion, on parle de 2100, même si cela fait débat. » Et d’ajouter : « Tout dépend des moyens qu’on y mettra et bien sûr des exigences de l’Autorité de Sûreté nucléaire, qui devra valider la conception de ces réacteurs, sachant qu’on est sur des technologies de rupture. Aujourd’hui, l’ASN est bien occupée par les prolongations décennales des centrales existantes, les EPR2 en projet et le SMR Nuward... »

      Il faudra aussi trouver comment traiter le combustible dont le caractère liquide suppose une opération complexe de retraitement en fonctionnement, et une solution au risque de dissémination. Yves Marignac, expert de l’association NégaWatt, met en garde : « Ils disent que leurs petits réacteurs pourront aller partout. Or, à chaque fois qu’il y a une matière radioactive quelque part, il y a un risque de dispersion, qu’elle soit accidentelle ou malveillante. Plus vous disséminez ces matières, plus vous disséminez le risque. A la différence d’un panneau photovoltaïque, vous ne pouvez pas laisser la gestion d’un réacteur à un chef de village. »

      Un problème que Daniel Heuer ne nie pas, quand Jean-Luc Alexandre promet « des réacteurs surveillés et contrôlables à distance », dont Naarea resterait propriétaire et qui présenteraient un faible intérêt pour une personne mal intentionnée... « Tout cela est extrêmement illusoire, tranche Yves Marignac. La promesse d’apporter à l’humanité une énergie nucléaire propre, accessible à tous et compétitive est fausse. Mais elle entretient l’idée qu’un nucléaire est envisageable sans effet négatif. Naarea réactive cet imaginaire, mais sa seule vraie finalité est de donner de l’assise au nucléaire. »

      Un acteur y a en tout cas vu son intérêt. En novembre dernier, Naarea a annoncé la signature d’un partenariat avec Assystem, ingénieriste réputé dans le secteur nucléaire, qui accompagnera la start-up dans la réalisation d’un jumeau numérique du réacteur, qui simulera son comportement avant d’engager la construction d’un prototype. Un processus qui permet de gagner temps et argent, voire de limiter les mauvaises surprises. « Les bénéfices qu’Assystem dit attendre de son association avec cette entreprise sont révélateurs, observe Nicolas Goldberg, expert chez Colombus Consulting. Le petit réacteur, c’est aussi l’histoire qu’on raconte pour avancer sur d’autres sujets : le développement du numérique, la R&D appliquée, les conditions de certification du nucléaire... »

      Naarea, un outil de financement de toute la filière nucléaire ?

      Morgane Bertrand

    • Voir aussi la communication officielle sur le site du partenaire stratégique, qui vaut son pesant de cacahuètes au thorium :

      ... solution énergétique sûre, décarbonée, circulaire, non intermittente, décentralisée, économique, produite à partir de déchets industriels, qui élargit la voie des renouvelables ... conviction que le climat est notre patrimoine ... réaliser la transition écologique à l’échelle collective et atteindre une abondance juste et partagée ... développement d’une écologie citoyenne et stimulante, pour accroître la résilience des territoires, réformer l’économie, susciter de nouvelles générations d’entrepreneurs, et élargir le champ des possibles ...

      #sans_vergogne

  • Documentaire-conférence : climat, tous biaisés ? Avec Albert Moukheiber

    https://www.youtube.com/watch?v=wfiE1uj7Y6o

    Notre planète va mal, nous le savons. Et vu l’urgence de la situation, agir contre le réchauffement climatique et tous les autres maux de notre planète devrait être notre priorité. Pourtant, nous avons bien du mal à nous y mettre et pour certains même tout simplement à y croire. Comment expliquer cette inertie face à l’urgence environnementale  ? Et si une partie de l’explication se situait à l’intérieur même de notre cerveau  ?

    Face à un réel multiple et complexe, des mécanismes cérébraux se mettent en place et nous piégeraient dans l’inaction. On les appelle les biais cognitifs. Albert Moukheiber, neuroscientifique et psychologue, nous explique pourquoi et comment les déjouer. Albert est l’auteur de Votre Cerveau vous joue des tours (Allary Editions).

    Cette conférence est ponctuée d’extraits du documentaire Climat, mon cerveau fait l’autruche, coproduit par ARTE & Un film à la patte.

    #psychologie #éco_anxiété #solastalgie #diffusion_de_responsabilité #responsabilité_partagée #raisonnement_motivé #impuissance_acquise #illusion_de_connaissance #raisonnement_circulaire

    Avec un petit passage sur les décideurs lorsqu’iels n’ont rien à perdre sur l’impact de leurs décisions :

    « Je donne un exemple un peu cynique [...] : imaginez si je suis ministre de la santé, franchement, je sais que je peux trouver des places à l’hôpital pour mes proches [...]. Du coup, si moi je ferme des lits, ça ne m’impacte pas personnellement plus que ça. S’il y a un bénéfice secondaire à fermer des lits, je vais le faire… »

  • Hypermarchés, la chute de l’empire

    Le modèle de l’hypermarché a-t-il fait son temps ? Ce concept révolutionnaire du « tout sous le même toit », popularisé en 1963 par Carrefour, a conquis le monde entier. Aujourd’hui pourtant, le pionnier français, comme ses concurrents, a un genou à terre. En cause notamment, la crise du gigantisme, associé à une déshumanisation du commerce et à la surconsommation, pointée du doigt à l’heure des grands défis écologiques, mais aussi la concurrence du e-commerce. Désormais, tout le secteur cherche à sauver ce qui peut l’être, quitte à verser dans des pratiques à la limite de la légalité. Pour obtenir des prix toujours plus bas, sans lesquels elles seraient désertées, les grandes enseignes mettent les fournisseurs de plus en plus sous pression.

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/19158_1

    #film #film_documentaire #documentaire
    #consommation #grande_distribution #Amazon #hypermarchés #hypermarché #Marcel_Fournier #Carrefour #consommation_de_masse #prix #crise #guerre_des_prix #fournisseurs #omerta #RCD #rétorsions #justice #distributeurs #coopernic #CWT #AgeCore #Horizon_International #Suisse #accords_internationaux #Genève #Nestlé #pratiques_commerciales_abusives #Carrefour_Franchising #franchising #illégalité #Whole_Foods #secteur_alimentaire #Amazon_Fresh #JD.com #robotisation #Agriculture_Brain #industrie_agro-alimentaire #intelligence_artificielle #AI #IA #Slovaquie #Amazon_Prime #concurrence #e-commerce #automatisation #centre-ville #Carrefour_City #technologie

  • #Ursula_von_der_Leyen, 30.11.2021 :

    I just talked to Prime Minister of Iraq @MAKadhimi

    We are cooperating closely on repatriation flights to ensure the safe return of Iraqi nationals stranded in Belarus.

    https://twitter.com/vonderleyen/status/1465744105657483266

    #même_pas_honte
    #asile #migrations #réfugiés #Pologne #Biélorussie #rapatriement #Irak #réfugiés_irakiens #refoulement #vols #vols_de_rapatriement #illégalité #UE #EU #union_européenne

    ping @isskein @karine4

  • David Cayley, De la vie, 2021 – Et vous n’avez encore rien vu…
    https://sniadecki.wordpress.com/2021/11/22/cayley-vie

    Ou comment légitimer de rien faire ou presque avec érudition, mais érudition philo-littéraire, avec en fait aucune connaissance de comment fonctionne le consensus scientifique (c’est fou tous les philos qui critiquent « La Science » en disant très justement qu’il n’y a pas Une Science… tout en le prétendant en fait eux-mêmes dans le même mouvement ! alors que dans la réalité de tous les jours, c’est beaucoup de débats, de relectures, de tests pour reproduire ou pas les observations des collègues, etc).

    Cela a engendré une censure efficace, d’abord pour ne pas ébruiter des désaccords scientifiques et ensuite pour conférer une apparence d’évidences irréfutables à ce qui n’est en réalité que précaution douteuse sur le plan scientifique. (On peut penser d’une part à la marginalisation d’experts en santé publique tel le médecin hygiéniste en chef de l’Ontario, Richard Schabas et de l’ancien directeur du centre international pour les maladies infectieuses du Manitoba, JoelKettner, en raison de leur désaccord. Et d’autre part, à l’utilisation des masques, déclarés inutiles au début de la pandémie, puis rendus obligatoires et indiscutables sans apporter davantage de preuves de leur utilité.)

    Un grand classique : on critique La Science MAIS attention, si ya UNE OU DEUX brebis galeuses bardées de diplômes « Science » qui elles vont dans mon sens, alors là je n’hésite pas à les citer !

    Sauf qu’il vaut mieux le dire et redire mille fois : le consensus scientifique ça marche pas comme ça : dans l’histoire de la recherche, presque à aucun moment une brebis galeuse n’a eu raison contre l’ensemble de toutes les personnes en capacité de la relire, de la comprendre, et de reproduire ce qu’elle avance. Ce pourquoi dans l’immense majorité des cas, ce qui est prouvé comme fonctionnant sur un problème ("le paracétamol diminue la douleur" … « le masque bien porté fait baisser drastiquement la propagation des virus en aérosol » …) c’est toujours des milliers de cherchereuses qui ont réussi à reproduire le même constat à travers le monde entier, dans plein de situations différentes, ce qui a permis de confirmer une hypothèse de départ.

    Les gens qui mettent en avant les quelques voix dissonantes sont en gros toujours des gens qui 1) n’ont aucune compétence dans le sujet en question et 2) qui ont magiquement déjà une réponse en tête (moi je CROIS que l’hydroxychloroquine ça marche) et qui vont ensuite chercher les quelques personnes et rares articles qui vont aller dans leur sens.

    À en croire Illich, les surprises faisaient le sel de sa vie.

    Surpriiiise tu viens de choper le covid et tu vas avoir des séquelles physiques et neurologiques pendant des mois et peut-être des années…

    Surpriiiise tu viens de refiler le covid à ton père et il est entre la vie et la mort avec des tubes partout…

    J’ai hâte !

    Un risque est une probabilité répartie dans une population, ce n’est pas une personne. Une personne invite au discernement, c’est-à-dire qu’elle nous invite à nous concentrer attentivement sur une histoire unique.

    Et un beau jour on découvrit l’épidémiologie, dont la discipline entière est d’étudier et se demander quoi faire lorsqu’une maladie se propage dans une population entière (et pire encore quand c’est la planète entière), et non pas comment soigner telle personne précise…

    Une personne qui s’est cassée la jambe, avec son histoire personnelle, ça n’a rien à avoir avec gérer la peste bubonique (par exemple). « Oh tiens votre peau devient toute noire et je vais vous soigner vous en particulier avec votre histoire particulière » … => ridicule.

    Cela ne signifie pas que le risque n’a pas de place légitime dans le monde. Un actuaire a besoin de connaître précisément la fréquence de certains évènements contraires ; un chirurgien négligerait son devoir s’il ne pesait pas le pour et le contre d’une intervention. Il s’agit ici, comme dans la pensée d’Illich en général, d’une question de degré ou d’équilibre.

    Comment se contredire deux phrases plus loin. Bah oui, c’est justement le principe de l’épidémiologie gros bêtassou illettré.

    Lorsque trois éminents épidémiologistes, Sunetra Gupta, Jayanta Bhattacharya et Martin Kulldorf publièrent la Déclaration de Great Barrington

    On parle de la déclaration organisée par un énorme think tank libertarien, qui nie le réchauffement climatique et investie des millions dans l’industrie fossile ? Mais ça c’est des supers alliés ! Illich serait ravi !

    (Je ne voudrais pas insister sur ce qui devrait être évident, mais une société donnée ne peut pas être, au même moment, confinée et non confinée, ce qui serait le seul moyen de comparer les deux situations de manière sûre et « scientifique ».)

    T’es au courant que la pandémie a touché la Terre entière ? Et que donc c’est une maladie qui touche de manière relativement similaire tous les êtres humains de toutes les sociétés ? Et que donc il est parfaitement possible de voir les différences entre les pays/régions qui ont confiné, et les autres pas ? Il est aussi possible de voir les différences dans un même pays entre des mois sans confiner puis tout d’un coup ce que ça a fait une fois confiné (genre en Angleterre).

    Ce qui m’inquiète le plus dans tout cela est le renforcement de ce que j’ai appelé ailleurs le « mythe de la science », ce qui signifie essentiellement qu’il existe une institution appelée science, s’exprimant d’une seule voix et de manière indiscutable. Chaque fois que quelqu’un parle de « la science », il convoque le mythe. En raison de leur nature, les sciences sont plurielles, contestables et sujettes à d’interminables révisions compliquées. En parler au singulier et faire de cet amalgame un oracle a deux conséquences profondément pernicieuses.

    La seconde conséquence pernicieuse de ce mythe est de nuire aux sciences elles-mêmes. En dépit de la censure qui s’est exercée pendant la pandémie, les désaccords fondamentaux qui ont, dès le début, divisé les épidémiologistes, les virologues, les spécialistes des maladies infectieuses et les experts en santé publique n’ont pu échapper à ceux qui ont l’esprit un tant soit peu ouvert et disposent de sources variées. Ces désaccords sont normaux, prévisibles et sains. C’est la fiction d’unanimité soutenue par ceux qui prétendent savoir et obéir à la science qui est malsaine. À mon avis, cette fiction perpétue une fausse représentation des sciences, dont sont exclus toute variabilité, toute contingence, et tout préjugé. Pire encore, son fondamentalisme engendre cette antiscience à laquelle elle tente de s’opposer. Les sciences s’épanouiront et rempliront leur rôle lorsqu’on cessera de les confondre avec la voix de la nature ou avec la voix de Dieu.

    Cf l’intro du début : « La Science » en tant que grand tout est essentiellement mis en avance par : 1) les politiques et technocrates, qui veulent faire accepter des choses, et 2) les critiques dans son genre. Là pour le covid, ya quand même des milliers de milliers de pages de preuves (mais faut pas être paresseux et les chercher plutôt que de parler en abstraction) qui montrent parfaitement qu’il y a eu plein de débats, plein de tests, plein d’hypothèses, dans la communauté scientifique. Et qu’après des mois de débats, d’expériences, de reproduction des expériences des autres, etc, il c’est DÉGAGÉ un consensus : le virus se propage essentiellement par aérosol, et du coup mettre des masques sérieusement c’est cool pour tout le monde, aérer sérieusement c’est cool, et ne PAS mettre de masque dans un lieu fermé c’est augmenter immensément les risques de propagation (et donc de morts dans le territoire en question), etc, etc.

    Le contraste a été brutal dans le cas de la pratique religieuse. On a approuvé et encouragé les rituels de santé et de sécurité et interdit les rituels religieux.

    Trop dur !

    #David_Cayley #Ivan_Illich #Illich #Jean-Pierre_Dupuy #débat #philosophie #antiscience #consensus_scientifique #méthode_scientifique #vie #Jésus (il parait que c’est important de savoir ce que faisait Jésus dans ce débat)

    • @rastapopoulos
      Voilà une belle manière de ne pas lire un texte en voulant n’y voir que ce que l’on connait déjà !

      Vers la fin on peut tout de même lire ceci :

      J’ai raconté plus haut l’histoire du jeune homme qui, suite à la conférence d’Illich sur Némesis médicale , se demandait si Illich proposait de « laisser mourir les gens ». Je suis bien sûr qu’on pourrait me poser la même question aujourd’hui. C’est une question étrange car elle implique qu’il dépend de moi, ou d’Illich, ou de quiconque peut être interpelé de cette manière, d’autoriser ou non autrui à mourir.

      Mais le progressiste ne supporte pas que l’on discute "la Science". Dès que l’on questionne ses certitudes, il vous demande si vous préférez « laisser mourir les gens »...

      Les représentations antiques des Parques les montrent en train de filer et de couper le fil de la destinée, distribuant à chacun sa part définitive dès la naissance. La représentation contemporaine montre exactement l’inverse. Rien ne détermine notre destin hormis la vigilance des institutions qui nous protègent. Nous vivrons jusqu’à ce qu’on nous « autorise » à mourir, à la fin du traitement.

      Le progressiste ne voit pas de problème a contraindre les gens, si c’est pour leur bien. Obligation vaccinale, QR Code, confinement des non-vaccinés, et quoi d’autre encore... pourvu qu’il soit "scientifiquement démontré" que c’est "efficace"...

      L’hubris qui caractérise cette représentation est l’image inversée de l’ancienne. Illich était l’homme du « juste milieu », ce qui ne signifiait pas la médiocrité à ses yeux, mais un discernement sur le fil du rasoir constamment renouvelé. Il ne préconisait pas plus de laisser mourir les gens au hasard que de les maintenir en vie à tout prix. Rien ne nous indique le point d’équilibre à l’avance, mais ce n’est certainement pas en interdisant la discussion que nous le trouverons.

      Le progressiste ne supporte pas qu’il n’y ai pas de solution rapide et définitive à un problème. Il lui faut de l’hydroxychloroquine, des vaccins, ou une stratégie "Zéro Covid". Il ne peut pas admettre que le virus continuera à circuler quoi qu’il fasse (et quoi qu’il soit effectivement nécessaire de faire pour limiter les dégâts), parce que c’est quelque chose de trop petit et insaisissable pour être maîtrisé. Un peu comme la radioactivité d’un réacteur nucléaire en fusion...

      Et donc, le progressiste n’admet d’autre solution que technique, le reste - la destruction de la vie sociale, le renforcement de l’arbitraire - il s’en fout. Et puisque cela ne marche pas, il lui faut des bouc émissaires :

      les foutaises sur la liberté et Macron il est méchant, ça tient tant qu’on ne considère pas qu’il y a une conséquence réellement mortelle au « choix » de ne pas se faire vacciner. Et que ce choix a pour conséquence de tuer des gens. Si ça vous fait chier de l’entendre, continuez à vous enterrer la tête dans le cul, mais ne venez pas couiner que ce sont les autres qui sont méchants.

      https://seenthis.net/messages/936603
      C’est dans un post d’ @arno .

      Le progressiste manie avec virtuosité les chiffres et les stats, car il s’est lui-même si bien identifié aux experts et au point de vue du gouvernement - c’est-à-dire à la domination - qu’il se considère lui-même comme une variable d’ajustement. Stade suprême de l’aliénation...

      Un risque est une probabilité répartie dans une population, ce n’est pas une personne. Une personne invite au discernement, c’est-à-dire qu’elle nous invite à nous concentrer attentivement sur une histoire unique.

      Explication : si dans une population une stat établi que les individus ont tant de probabilité de mourir de tel chose, ou de diffuser telle maladie, cela ne veut pas dire que tous les individus ont la même probabilité de le faire, mais seulement que c’est une moyenne. Et donc, on ne peut pas imputer a un individu ou à une fraction de la population la cause ou la responsabilité de quelque chose à partir de stats. On ne peut pas non plus justifier des mesures générales sur la base de ces stats : il faudrait avant tout faire appel au #discernement des personnes.

      Mais c’est pas une solution technique, donc ça ne vaut rien, n’est-ce pas !?

      Mais le progressiste ne s’indigne pas plus que ça que certains qualifient d’ assassins certaines catégories ni des mesures de discrimination à l’égard de ceux qu’il considère comme des déviants.

      Le progressiste oublie facilement l’histoire, et particulièrement celle des sciences. Car à propos de " comment fonctionne le consensus scientifique ", on pourrait parler de l’idéologie scientifique #eugénisme qui avait pignon sur rue au début du XXe siècle.

      Là également à " aucun moment une brebis galeuse n’a eu raison contre l’ensemble de toutes les personnes en capacité de la relire, de la comprendre, et de reproduire ce qu’elle avance " car il s’agissait de rien de moins que d’éviter la dégénérescence de la race humaine.

      Là aussi des solutions techniques ont été mises en œuvre et des populations ont été stigmatisées pour leurs mauvais comportements sociaux et reproductifs, jusque dans des pays tout ce qu’il y a de (socio-)démocratiques...

      Autrement dit, le consensus scientifique d’un jour n’est peut-être pas celui de demain, et l’expérimentation dans le #laboratoire-monde n’a pas encore livrée tous ses résultats...

      Donc, oui, ce texte de David Cayley n’est pas parfait ni irréprochable. C’est vraiment étonnant, n’est-ce pas ?!?

      Il cite des libéraux, en effet. Mais quand les soi-disant progressistes ont renoncé à défendre la liberté et l’autonomie (le discernement) des personnes, vers qui se tourner ?

      https://sniadecki.wordpress.com/tag/mathieu-slama

      Ou pensent-ils qu’Illich lui-même a tort ?

    • Le débat est important, il me semble. Est-ce que vous en savez plus sur Richard Schabas, l’ancien directeur du centre international pour les maladies infectieuses du Manitoba, et Joel Kettner ? à toutes fins utiles j’aurai voulu comprendre les positions qu’ils ont tenu ou tiennent.

  • Près de #Rennes, des #scouts au secours de migrants : « On a répondu à une #urgence_humanitaire »

    Avec la fin de la #trêve_hivernale et de l’#état_d’urgence_sanitaire, 67 exilés se sont retrouvés à la rue et les #Eclaireurs, mouvement laïc, ont accepté de leur ouvrir les portes de leur centre de #Thorigné-Fouillard depuis début octobre. Mais tous craignent une expulsion imminente.

    Les dortoirs pour enfants sont désormais occupés par des familles. Dans le réfectoire, des gamins s’amusent, des ados pianotent dans leur coin téléphone en main, et quelques adultes boivent le café près de la cheminée. Dans la cuisine, le déjeuner se prépare. Au menu : vermicelles, aubergines ou encore mchadi, sorte de galettes de polenta, un plat populaire de Géorgie.

    A la lisière de la forêt de Thorigné-Fouillard, près de Rennes, le #centre_du_Bec-Rond, propriété des Eclaireuses et Eclaireurs de France, héberge ces temps-ci d’inhabituels pensionnaires : depuis le 2 octobre, le mouvement scout laïc accueille dans ses locaux 67 migrants, dont 24 enfants.

    Albanais, Kosovars, Géorgiens… La plupart viennent des marges orientales de l’Union européenne. Déboutés de l’asile ou toujours en quête, ils sont à la rue depuis l’été et ont trouvé là un répit. En sursis : « On ne sait pas si on peut rester ici ou pas. On a peur de devoir retourner dehors. C’est fatigant, physiquement et mentalement, de toujours changer d’endroit », dit Tamar, lycéenne de 19 ans, arrivée de Géorgie il y a trois ans.

    « Faire vivre nos valeurs de fraternité »

    C’est l’une des manifestations de la crise qui couve depuis des mois, dans la région de Rennes, autour de l’#accueil des migrants. Si, depuis le début de la pandémie, la préfecture d’#Ille-et-Vilaine a pris tout le monde en charge, beaucoup se retrouvent maintenant dehors. « Avec la fin de l’état d’urgence sanitaire et de la trêve hivernale, le 1er juin, il y a des sorties massives des dispositifs de mise à l’abri », explique Sami Flodrops, coordinateur d’Utopia 56 Rennes.

    Un #campement s’est formé pendant l’été dans le #parc_des_Gayeulles, rassemblant une centaine de personnes, dont près d’une moitié d’enfants. Mais le 2 octobre, une violente tempête a malmené les fragiles toiles de tente. Face aux refus de l’Etat et de la mairie d’intervenir, les Eclaireurs, sollicités par le collectif local de soutien aux personnes exilées, ont accepté d’ouvrir temporairement les portes du #Bec-Rond. « On a répondu à une urgence humanitaire de mise à l’abri. Notre objectif, c’est de faire vivre nos valeurs de fraternité et de solidarité », dit Stéphane Lamare, le responsable régional, foulard scout vert et blanc autour du cou.

    Mais tous craignent maintenant une expulsion imminente : le centre est sous le coup d’une #fermeture_administrative, décidée le 22 octobre par le maire de #Thorigné. L’édile, appuyé par la préfecture, a diligenté une #commission_de_sécurité inopinée, qui a relevé plusieurs anomalies : une prise électrique hors de son socle, des modes d’emploi absents près des extincteurs… Et surtout une capacité d’accueil dépassée, la structure étant taillée pour 35 personnes.

    Les hôtes ont essayé de se conformer aux exigences : des tentes ont été plantées dans la clairière voisine pour désemplir les locaux et tenir la jauge, des écriteaux ont été posés près des extincteurs, des bénévoles et des migrants ont été formés à la sécurité incendie… Malgré cela, « la fermeture administrative reste d’actualité. On a fait œuvre de #solidarité et voilà ce qu’on récolte. C’est une décision qu’on ne comprend pas, on le prend un peu comme une punition », regrette Stéphane Lamare, qui craint aussi que la fermeture ne perdure et ne pénalise dans la durée les activités scoutes. Paradoxe : le centre du Bec-Rond a déjà hébergé des exilés l’an passé, à la demande de la préfecture. Cet été encore, les autorités ont sondé les Eclaireurs sur la possibilité de loger des familles afghanes, en cas de besoin.

    Tribune de 33 maires

    Sur la prise en charge des migrants, les pouvoirs publics se renvoient la balle : la municipalité rennaise de gauche, qui s’était engagée à ne laisser aucun enfant à la rue, met en avant l’ambitieuse politique d’hébergement des migrants développée ces dernières années et refuse d’en faire davantage sur une compétence qui relève de l’Etat.

    Dans une tribune publiée le 26 octobre, 33 maires de la métropole appellent aussi l’Etat à « assumer ses responsabilités », à « traiter les demandes de régularisation » et à « prendre en charge l’hébergement d’urgence des personnes exilées ». « Nous ne pouvons que constater une situation intolérable, en même temps que les limites de notre capacité à agir en tant qu’élus locaux », écrivent les édiles.

    « L’Etat assume toutes ses responsabilités dans le respect du droit », a rétorqué le lendemain le préfet d’Ille-et-Vilaine, #Emmanuel_Berthier, via un communiqué. Il dit avoir pris en charge les demandeurs d’asile identifiés sur le campement, proposé une aide au retour aux déboutés et mis 37 personnes à l’abri via le 115. « Il y a eu des prises en charge, mais c’est sporadique et temporaire : les gens restent au chaud deux semaines puis ressortent », relève Sami Flodrops.

    A Thorigné, les Eclaireurs espèrent renouer le dialogue pour « sortir par le haut » et pressent les pouvoirs publics d’agir pour assurer « le droit inaliénable à l’hébergement », défend Stéphane Lamare. Qui rappelle ce principe clair, côté scouts : « On ne fermera pas s’il n’y a pas de solution, on ne mettra personne à la rue. »

    https://www.liberation.fr/economie/social/pres-de-rennes-des-scouts-au-secours-de-migrants-on-a-repondu-a-une-urgence-humanitaire-20211030_KQL5EKVSHJEWNMXJZ72UBLWZQQ/?redirected=1

    #solidarité

    ping @isskein @karine4

    • Interdiction de la pratique du scoutisme pour cause humanitaire – Situation au Bec Rond

      Après avoir accepté l’#hébergement et la #mise_à_l’abri d’urgence dans son #Centre_Forestier_du_Bec-Rond à Thorigné-Fouillard, de 99 personnes exilé·e·s résidant initialement sur le campement des #Gayeulles à Rennes, l’association des Éclaireuses Éclaireurs de France s’est vue imposer la fermeture administrative de son site ET DONC L’INTERDICTION DE SES ACTIVITÉS DE SCOUTISME.

      Le 02 octobre dernier, l’association des Éclaireuses et Éclaireurs de France (#EEDF) acceptait l’hébergement et la mise à l’abri d’urgence dans son Centre Forestier du Bec-Rond à Thorigné-Fouillard, de 99 personnes exilé·e·s (dont 43 enfants) résidant initialement sur le campement des Gayeulles à Rennes, du fait de conditions météorologiques extrêmement dégradées et sur sollicitation des collectifs et associations de l’inter-organisation de soutien aux personnes exilées et d’Utopia56. L’association a pris cette responsabilité, qui incombe normalement aux pouvoirs publics et plus particulièrement aux services de la préfecture, par devoir d’humanisme, devant une situation de pluies diluviennes et de vents importants, pour des familles dont les tentes venaient d’être détruites ou complétement détrempées. Cette décision a provoqué la réaction immédiate des pouvoirs publics avec l’intervention de la Commission de Sécurité le 15 octobre, demandée par le Maire de Thorigné-Fouillard.

      Depuis le vendredi 22 octobre 2021, le Centre Forestier des Éclaireuses et Éclaireurs de France du Bec Rond situé sur la commune de Thorigné-Fouillard est administrativement fermé jusqu’à la levée des non-conformités et des prescriptions décelées par la Commission de Sécurité. Ces non-conformités et ces prescriptions, telles qu’exprimées à la fois dans la notification de l’avis défavorable de la Commission de sécurité et dans l’arrêté municipal de fermeture administrative du centre, ont pu toutes être levées sans exception grâce au travail et à l’engagement sans faille des bénévoles et salariés EEDF ainsi que des autres associations de l’inter-organisation de Rennes et Utopia56. L’association les remercie toutes et tous pour leur engagement sincère, leur efficacité et réactivité à protéger et accompagner les populations les plus fragiles.

      Par cet arrêté municipal, la Mairie de Thorigné-Fouillard contrevient à la Liberté d’un acteur associatif d’exercer son droit le plus simple et le plus fondamental de répondre à une urgence humaine. L’arrêté semble disproportionné au regard non seulement de la réactivité des membres associatifs à lever les non-conformités et prescriptions mais aussi et surtout vis-à-vis de sa conséquence : faire expulser et remettre à la rue les personnes actuellement hébergées, en proie à une grande vulnérabilité. Par cet arrêté municipal, la Mairie de Thorigné-Fouillard contrevient à l’affirmation du principe d’Égalité entre les personnes morales et physiques. Morales car il convient d’interroger sur l’équité de traitement que l’association a subi avec cette demande de « visite inopinée » de la commission de sécurité. Physiques car les personnes hébergées voient foulé aux pieds l’égalité de traitement et l’application des droits les plus fondamentaux à leur égard : droit inaliénable et inconditionnel à l’hébergement qui leur est refusé, droit fondamental à la scolarisation de leurs enfants qui n’est plus considéré dans le cadre d’une telle décision de fermeture administrative, … Par cet arrêté municipal, la Mairie de Thorigné-Fouillard contrevient et conteste même l’application du principe de Fraternité, celui-là même qui le 2 octobre dernier a permis aux collectifs et associations qui accompagnent les personnes à la rue et exilées de répondre présents face à la situation en cours au campement de Gayeulle.

      L’association des EEDF demande à la municipalité de Thorigné-Fouillard de reconsidérer les interlocuteurs, les personnes hébergées sur le Centre du Bec-Rond, les actrices et acteurs du scoutisme, les associations de l’éducation populaire, les associations de défenses des droits, leur travail, leur démarche, et d’entrer dans un dialogue sincère et constructif. L’association demande à la municipalité de soutenir ses démarches et de l’accompagner auprès des pouvoirs publics pour trouver des solutions d’accueil pérennes pour ces personnes par devoir d’humanité plutôt que de réprimer les associations qui œuvrent pour un monde plus juste et fraternel.

      https://www.eedf.fr/actualites-adherents/interdiction-de-la-pratique-du-scoutisme-pour-cause-humanitaire-situation-au-be

    • Les éclaireuses laïques sont interdites de scoutisme car elles ont hébergé des migrantes tandis que les curés violent les gosses par paquets de 330.000 mais jamais, oh grand jamais, la république laïque empêcherait les parents catholiques de confié leurs fils à des violeurs multirécidivistes.