#im/mobilité

  • A l’horizon des migrations

    Bienvenue dans cette nouvelle édition de "Nos géographies". Dès demain, vendredi 2 octobre, et jusqu’à dimanche, la géographie tient son Festival international à Saint-Dié-des-Vosges. France Culture en parle avec nos deux invités, #François_Gemenne et #Lucie_Bacon, qui discuteront migrations.

    Une édition certes un peu différente des précédentes éditions, sans doute dans sa forme, mais tout aussi riche et variée autour d’un thème fort, les climats. Nous vous avons proposé la semaine dernière, les regards croisés de géographes sur l’épidémie de Covid-19, tels qu’ils ont été rassemblés et seront présentés dans ces journées. Ce soir, nous partons à l’horizon des migrations. Nos deux invités, François Gemenne et Lucie Bacon, par des voies différentes et à bonne distance des discours politiques si souvent réducteurs, explorent la diversité des parcours de migrants en prêtant attention à leur complexité. Pour l’un, à la transformation des frontières sous l’effet de la mondialisation et du changement climatique, pour l’autre, aux stratégies mises en place par les femmes et les hommes engagés sur une route semée d’obstacles, en rappelant aussi des vérités parfaitement vérifiables et pourtant obstinément inaudibles.

    Lucie Bacon, doctorante en géographie Laboratoire Migrinter (CNRS), Poitiers et Laboratoire Telemme, université Aix-Marseille. Elle achève une thèse : « La fabrique du parcours migratoire : la « route des Balkans » au prisme de la parole des migrants », un travail de terrain au plus près des intéressés.

    François Gemenne, spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement, invité à Saint-Dié pour présenter son dernier livre au titre explicite : On a tous un ami noir. Pour en finir avec les polémiques stériles sur les migrations, (Fayard, 2020). Il a été directeur exécutif du programme de recherche interdisciplinaire « Politiques de la Terre » à Sciences Po (Médialab), et est par ailleurs chercheur qualifié du FNRS à l’Université de Liège (CEDEM).

    https://www.franceculture.fr/emissions/nos-geographies/a-lhorizon-des-migrations

    A partir de la minute 44’24 François Gemenne parle de #réfugiés_climatiques / #réfugiés_environnementaux

    #paradigme_de_l'immobilité #asile #migrations #réfugiés #frontières #im/mobilité #mobilité #idées_reçues #préjugés #frontières_ouvertes #fermeture_des_frontières #ouverture_des_frontières

    • On a tous un ami noir ; pour en finir avec les polémiques stériles sur les migrations

      Sans angélisme ni dogmatisme, ce livre apaisera le débat public sur le sujet de l’immigration, en l’éclairant de réflexions inédites : celles issues d’expériences étrangères, celles produites par la recherche et celles de l’auteur enfin, spécialiste de ces questions et lui-même étranger vivant en France depuis plus de douze ans. Pas une semaine ne s’écoule sans qu’éclate une nouvelle polémique sur les migrations : violences policières, voile dans l’espace public, discriminations, quotas, frontières... Les débats sur ces sujets sont devenus tendus, polarisés et passionnels, tandis que la parole raciste s’est libérée, relayée avec force par des activistes identitaires. Collectivement, on a accepté de penser les migrations à partir des questions posées par l’extrême-droite, en utilisant même son vocabulaire. Quant à nous, chercheurs, nous nous sommes souvent retrouvés réduits à devoir débusquer rumeurs et mensonges, qu’il s’agisse de dénoncer le mythe de l’appel d’air ou du grand remplacement. Nos sociétés resteront malades de ces questions tant qu’elles continueront à les envisager sous l’unique prisme des idéologies. C’est toute l’ambition de ce livre : montrer qu’il est possible de penser ces sujets de manière rationnelle et apaisée, en les éclairant de réflexions et de faits qui sont bien trop souvent absents des débats. En montrant, par exemple, que les passeurs sont les premiers bénéficiaires de la fermeture des frontières. Ou que la migration représente un investissement considérable pour ceux qui partent, alors qu’ils se retrouvent souvent décrits comme la « misère du monde ». Les questions d’identité collective doivent être des enjeux qui nous rassemblent, plutôt que des clivages qui nous opposent. À condition de reconnaître et d’affronter les problèmes structurels de racisme dans nos sociétés. Après tout, on a tous un ami noir.

      https://www.librairie-sciencespo.fr/livre/9782213712772-on-a-tous-un-ami-noir-pour-en-finir-avec-les-pole

      #livre #On_a_tous_un_ami_noir

    • Migrants : ouvrir les frontières, quelle idée ! Et pourtant...

      François Gemenne, enseignant et chercheur sur les politiques du climat et des migrations, vient de publier « On a tous un ami noir », chez Fayard. Un ouvrage en forme d’outil pour répondre aux idées trop vite convenues, dans le débat sur les migrations. Une manière depuis longtemps oubliée de penser cette épineuse question de société.

      https://www.lavoixdunord.fr/891788/article/2020-11-11/migrations-ouvrir-les-frontieres-quelle-idee

  • De-confine Borders: Towards a Politics of Freedom of Movement in the Time of the Pandemic

    This paper takes stock of the momentous transformations in bordering practices, migration and global mobility that have been sparked by the new coronavirus pandemic, and seeks to forge a progressive agenda for research and nongovernmental practice in this context. Focusing on Europe, it argues that states have conflated the “war on the virus” with the “war on migrants” and imposed drastic new restrictions on international mobility. What has long been referred to as a “global apartheid” which in effect uses the category of citizenship to police (im)mobility according to global geographies of race and class, is being supplemented by a “sanitary apartheid” through which states aim to keep virus-free “bubbles” apart from populations designated as contagious. Illegalised migrants will however continue to cross borders in search of protection and a better life with or without the approval of states. It is only by recognising migrants’ right to move that one may implement measures to mitigate the risks of contagion so as to protect migrants and sedentary populations alike. At the same time, the excessive mobility of the privileged through air travel that has been a major factor in spreading the virus and contributes to ecological destruction should also be limited. Re-thinking the politics of (im)mobility in the context of the pandemic must be part of the process of transformation towards a more just and sustainable world.

    https://www.compas.ox.ac.uk/2020/de-confine-borders-towards-a-politics-of-freedom-of-movement-in-the-tim
    #Charles_Heller #liberté_de_circulation #liberté_de_mouvement #covid-19 #coronavirus #asile #migrations #réfugiés #frontières #mobilité #pandémie #apartheid_sanitaire #mobilité_internationale #im/mobilité

    Version courte:
    https://www.compas.ox.ac.uk/2020/de-confine-borders-towards-a-politics-of-freedom-of-movement-in-the-tim

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  • COVID-19 E (IN)MOVILIDAD EN LAS AMÉRICAS

    Este es un proyecto (in)acabado, por lo tanto en construcción, que reflexiona colectivamente en torno a la (in)movilidad y el control en las Américas durante la pandemia. Hemos querido mapear las respuestas estatales; las situaciones de alerta que enfrenta la población migrante, particularmente desplazados internos, deportadxs, detenidxs, solicitantes de asilo, refugiados, migrantes irregularizados sean éstos adultos o niñxs o adolescentes; y, las respuestas sociales en cada uno de los espacios nacionales. Al mapear, no hemos pretendido en lo absoluto producir una cartografía fija del continente, ni menos aún información geo-referenciada. En el contexto de este proyecto, mapear ha tenido otras significaciones. Por un lado, ha supuesto levantar información de prensa, sistematizarla y crear un archivo digital donde quede registrada la tensión entre (in)movilidad y control desatada en la gran mayoría de los países del continente durante el momento inicial de la pandemia. Por otro, inspirados en la cartografía crítica, mapear ha implicado “deconstruir el mapa” (Harley, 1989), o la imagen nítida que da la cartografía tradicional del continente, para sacar a la luz los espacios ocultos, los conflictos no vistos ni captados por la prensa, pero latentes; esos conflictos que deliberadamente quedan por fuera de un mapa tradicional y a la vez de la discusión pública.

    https://www.inmovilidadamericas.org
    #migrations #immobilité #im/mobilité #mobilité #Amériques #covid-19 #coronavirus #asile #migrations #Amérique_latine #frontières #peur #violence #droits #droit_d'asile #confinement

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    COVID-19 AND (IM)MOBILITY IN THE AMERICAS

    This is an (un)finished project – therefore under construction– that collectively reflects on (in)mobility and control in the Americas during the pandemic. We wanted to map three main themes: 1- state measures; 2- warning situations the migrant population currently face, particularly internally displaced persons, deportees, detainees, asylum seekers, refugees, irregularized migrants, whether they are adults or children or adolescents; and, 3- the social responses in each of the national spaces. By mapping, we have not at all intended to produce a fixed mapping of the continent, neither geo-referenced information. In the context of this project, mapping has different meanings. On the one hand, it has involved gathering press information, systematizing it, and creating a public digital archive about the tension between (in)mobility and control in the vast majority of countries on the continent during the initial moment of the pandemic. On the other hand, inspired by critical cartography, mapping has implied “deconstructing the map” (Harley, 1989) of the Americas, or “to read between the lines of the map –in the margins of the text – and through its trope to discover the silences and contradictions that challenge the apparent honesty of image” (1989:3). Mapping has signify therefore bringing to the light hidden spaces or conflicts built upon (in)mobility and control during the pandemic that deliberately remain outside of a traditional map and thus often of the public discussion.

    https://www.inmovilidadamericas.org/?lang=en

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  • Les confinés, ce sont les plus mobiles !

    Le confinement spatial est aussi une question de #frontières. Les confinés sont ceux qui, même immobiles, « ont accès ». Pouvoir se confiner relève du même processus que pouvoir traverser une frontière légalement, il faut appartenir au cercle restreint des « acteurs » de la globalisation.

    Depuis que le virus Covid-19 a été identifié, le repli spatial a constitué une préconisation politique essentielle. Ce qui est recommandé sous le terme désormais consacré de distance sociale, c’est le maintien d’une distance minimale entre les personnes, bien géographique celle-là. Et la mettre en œuvre suppose une forme de maîtrise sur nos conditions de vie, sur notre habiter. Confiner, c’est placer entre des limites. Cela implique que le contour que l’on érige à la périphérie de soi-même, entoure un centre, stable lui ! En filigrane de cette politique, on voit s’esquisser une pensée politique de l’espace très classique, tout à fait en décalage avec l’analyse des mobilités contemporaines.

    Ne sont véritablement confiné·es aujourd’hui que celles et ceux qui ont un logement suffisamment grand pour permettre au nombre de personnes qui y vivent de ne pas trop en sortir. En avoir deux, qu’on soit des enfants en résidence alternée ou des couples non-concubins, c’est déjà se trouver hors de ce cadre normatif… Cette logique de sédentarité extrême se présente désormais comme une marginalité spatiale positive, car choisie. Ne sont donc concernés ni les sans-logis, ni les entassés. Notamment celles et ceux qui subissent, en prison ou en centre de rétention administrative, une assignation de mise l’écart de la société qui prend effet dans des lieux enclos où le confinement est paradoxalement impossible : les densités trop fortes s’y traduisent dans les faits par une promiscuité délétère.
    Ceux qui ont « accès »

    Le confinement dont il s’agit n’a rien d’un enfermement ! Et ce, malgré le sentiment croissant de frustration de celles et ceux qui l’appliquent depuis un mois en se privant de l’accès à la multiplicité des lieux habituellement fréquentés. A y regarder de plus près, ne sont finalement concernés que celles et ceux qui peuvent vivre entre quatre murs parce qu’ils le font de manière tout à fait connectée ! Pouvoir, depuis chez soi, conserver des ressources régulières, c’est travailler à distance, être retraité ou encore indemnisé pour un chômage partiel ou permanent, un arrêt maladie. On continue alors d’être relié à un système marchand, lui-même relayé par un complexe bancaire qui nous « donne accès ». Et place les personnes concernées en situation de continuer à consommer à distance (faire ses courses le moins loin possible du domicile, se faire livrer, etc.).

    Certes, certains biens et services, notamment immatériels, sont désormais inaccessibles : soins du corps, pratiques de sociabilité, offre culturelle. Et l’avalanche d’ouverture de contenus en ligne dans ces domaines ne compense pas ce qui fait leur force habituelle, l’intensité des liens que ces secteurs stimulent. Mais ce mode « dégradé » reste un luxe, la carapace électronique qui garantit la faisabilité de notre enfermement apparent. Toute cette insertion économique se produit dans un processus d’invisibilisation des liens, produit par le système capitaliste qui les financiarise. Qu’il est facile de commander sur une grande plateforme en ligne sans penser aux employés qui travaillent dans ses entrepôts, livrent, déploient matériellement les réseaux sur lesquels repose notre approvisionnement !
    Informalisés et autres illégalisés

    Les confiné·es sont donc celles et ceux qui, même immobiles, « ont accès ». A l’extrémité inverse du spectre social, les non-productifs, les « informalisés » et autres « illégalisés », celles et ceux qui ne peuvent plus vendre leur travail manuel et physique (ménage, construction), qui ne sont pas pris en charge par les systèmes de santé, et tous ceux qui ont du mal à se relier au monde libéral. On peut aussi assister à des bascules rapides : l’étudiant·e issu·e d’un milieu modeste, qui n’a pas d’ordinateur ou de bonne connexion internet chez lui, parfois confiné·e dans une chambre minuscule où il·elle est désormais privé de la restauration à bas prix du Crous, peut tout à fait décrocher de la dynamique vertueuse que ses efforts lui avaient permis d’intégrer, éjecté du monde mobile auquel il aspirait.

    Paradoxalement, celles et ceux qui peuvent aujourd’hui se confiner dans de bonnes conditions sont très exactement les personnes qui avaient accès à la liberté de mouvement dans le monde d’avant. Ce sont des personnes qui disposent d’un degré d’autonomie globale leur permettant de choisir les interactions qui les mondialisent : en d’autres termes. Ce sont précisément celles et ceux qui disposaient d’un niveau de « #frontiérité » élevé, pour reprendre une expression que j’ai forgée avec Frédéric Giraut pour qualifier nos capacités inégales à traverser les frontières.

    Pouvoir se confiner relève du même processus que pouvoir traverser une frontière légalement : il s’agit de deux modalités de l’appartenance au cercle restreint des « acteurs » de la globalisation. Ce sont deux faces de l’« inclusion différentielle » (Sandro Mezzadra) qui régit désormais le corps social. Loin de l’égalité démocratique, l’attribution des droits politiques, notamment l’accès à une citoyenneté pleine et entière, semble dépendre de cette aptitude à pouvoir démontrer de l’utilité individuelle dans la mondialisation. Gommer opportunément de nos radars le fait que ceux qui produisent à bas coût des jeans ou des téléphones, du coton ou des minerais, actent tout autant cette économie inter-reliée que les élites mondialisées. Ne pas voir l’écheveau des liens complexes de notre système monde dont le Covid-19 est le symptôme, ne pas considérer pas la matérialité des biens qui sont derrière les liens électroniques sur lesquels repose notre confinement, c’est faire l’autruche.

    Les confinés, c’est-à-dire les plus « frontiérisés », se trouvent être aussi les êtres humains qui ont la plus forte empreinte écologique ! Sortir du confinement ne se fera pas en réouvrant les frontières, mais en re-visibilisant les liens. L’analyse fine des inégalités territoriales du monde mobile qui a produit la crise du Covid-19 constitue une étape essentielle pour poser les bases de la justice sociale nécessaire pour imaginer l’« après ».

    https://www.liberation.fr/debats/2020/04/27/les-confines-ce-sont-les-plus-mobiles_1786544

    #confinement #mobilité #immobilité #globalisation #mondialisation #inclusion_différentielle #Mezzadra #Sandro_Mezzadra #repli_spatial #distance_sociale #distance_spatiale #sédentarité #marginalité #assignation #SDF #détention #détention_administrative #prisons #sans-abrisme #rétention #promiscuité #enfermement #télétravail #connectivité #internet #enfermement_apparent #confinés #non-confinés #espace #liberté_de_mouvement #liberté_de_circulation #autonomie #im/mobilité #hyper-mobilité #immobilité

    Tribune de #Anne-Laure_Amilhat-Szary (@mobileborders)

    ping @isskein @karine4

  • #Dublin on the Move. Transit and Mobility across Europe’s Geographies of Asylum

    Against the background of refugee allocation and of the legal restrictions on refugee ›secondary‹ movements, this paper engages the spatiality of asylum in ›Europe‹ and offers a critical geographic perspective on the developments of the Dublin Regulation. By looking at the intersections of asylum and Schengen regulations and at their lived consequences for the lives of mobile refugees, the article sheds light on how the EU-ropean asylum regime produces new subjects of power in terms of legal identities – recognised refugees, rejected asylum seekers, Dublin cases, among others – while also producing space, in the form of geographies of transit and asylum, and time, through channelling, disrupting, decelerating or speeding up circulation. In showing the fragmented processes of (im)mobility, which are inherent to the spatio-temporal (and legal) process of ›becoming a refugee‹ in today’s Europe, the paper critically engages migration management’s categorisations such as ›transit‹, ›secondary mobility‹, ›asylum seeker‹ and ›recognised refugee‹.

    http://movements-journal.org/issues/04.bewegungen/05.picozza--dublin-on-the-move.html
    #règlement_dublin #asile #migrations #réfugiés #europe #mobilité #immobilité #im/mobilité

    • Tiré de ce même article de Picozza :

      The intersection between Schengen regulations and the effective non-harmonisation of asylum in Europe (e.g. the fact that asylum permits are issued and valid only nationally and not at an EU level) makes for a peculiarly ›European‹ case in which refugees are allowed to move to other member states, but then not permitted to work or reside there, thus ending up joining the ranks of any other ›illegal‹ immigrant employed in the black market.

      Du coup, lien avec cet article, publié en 1998 :
      Why Liberal States Accept Unwanted Immigration
      https://www.eui.eu/Documents/DepartmentsCentres/AcademyofEuropeanLaw/CourseMaterialsUL/UL2010/BoswellReading1.pdf
      #libéralisme #capitalisme #exploitation

    • Voici un article de journal qui soutient, par les faits, les propos théoriques de Picozza :

      ’Chiedevamo protezione, ora siamo schiavi’

      Dalla Toscana alla Sicilia, molti Centri d’accoglienza sono diventati un serbatoio di manodopera a basso costo. Lì vanno a rifornirsi caporali e imprenditori senza scrupoli. Per l’opinione pubblica, però, i migranti sono ancora “parassiti che mangiano e dormono”

      Un ragazzo del Gambia è seduto su una vecchia sedia girevole. Siamo in mezzo a una baraccopoli nei pressi di Mazara del Vallo, tra casette di cartone e lamiera. “Un giorno avrò la mia chance”, dice. Aspetta una risposta alla richiesta d’asilo e qualcuno che lo chiami a giornata per raccogliere olive.
      Come lui, centinaia di migranti ospiti dei centri d’accoglienza lavorano nelle campagne da Nord a Sud. In Toscana per la vendemmia del Chianti, in Calabria per le patate della Sila, in ogni angolo della Sicilia per raccogliere pomodori, arance e olive. Almeno tre inchieste della magistratura raccontano di migranti arrivati in Italia per chiedere protezione e finiti in schiavitù. Decine di testimonianze lasciano intravedere un fenomeno molto ampio. Cresciuto proprio mentre l’opinione pubblica si accaniva sui parassiti che “mangiano e dormono negli hotel a cinque stelle”.

      I “Cas” (Centri di accoglienza straordinari) sono strutture d’emergenza, gestiti da privati ma autorizzati e controllati dalle prefetture, quindi dal governo. Il Cas può essere un piccolo albergo, un centro anziani riadattato o un casolare nel nulla. I tempi di permanenza – decisi dalla burocrazia statale - vanno dai sei mesi ai quattro anni.. Il migrante presenta richiesta d’asilo e aspetta. Ma nel frattempo cosa fa?

      Quelli dei Cas
      “Benvenuti nella città del sale e dell’accoglienza”. All’ingresso di Trapani i cartelli stradali ricordano il business del passato e quello del presente. In provincia ci sono una trentina di Cas. In un territorio prevalentemente agricolo, i migranti in attesa sono una manna dal cielo per l’agricoltura in crisi. Ad Alcamo, durante la vendemmia, molti dormono in una piazza del centro. Accampati con sacchi a pelo, cucinano sull’asfalto mentre accanto i vecchietti del paese giocano a carte. Al mattino si metteranno in fila per essere caricati sui furgoncini.

      In Sicilia si è prodotta una stratificazione. Tunisini coi capelli grigi, da venti anni in Italia, si affiancano a giovani subsahariani sbarcati da pochi mesi. “Sono quelli dei Cas”, li indicano. Quei giovani che non parlano italiano sono concorrenti temibili. “Tanto lo Stato ti dà da mangiare e dormire”, dicono i padroni dei campi. E pagano il meno possibile.
      Cinquanta euro ai tunisini, 25 ai romeni, da 15 a 7 per gli ospiti dei Cas. A Vittoria, provincia di Ragusa, il salario di un bracciante a giornata è precipitato. Nelle campagne, al tramonto, decine di africani in bicicletta tornano dalle serre ai centri di accoglienza. In tasca hanno una manciata di monete, il misero compenso di dieci ore di lavoro.
      Il caporalato da queste parti non c’era. Da poco si sono formate le prime reti. Tre mesi fa la polizia arrestava alcuni imprenditori. L’accusa? Utilizzavano operai gravemente sfruttati: 19 richiedenti asilo, due tunisini e cinque romeni. Questi ultimi vivevano in casolari fatiscenti nei pressi dell’azienda, gli altri tornavano a dormire nei Cas. Si tratta di una delle prime applicazioni dalla legge anti-caporalato, che punisce il grave sfruttamento sul lavoro.

      Come in gabbia
      Le testimonianze su casi analoghi rimbalzano da un angolo all’altro della Sicilia. L’associazione Borderline Sicilia si occupa di monitorare l’accoglienza. Racconta per esempio di un centro anziani a Canicattì che ha aggiunto alla ragione sociale l’ospitalità dei profughi. “Alle 4,30 del mattino si va nel punto di raccolta e si aspetta il contadino che passa con il suo camioncino e sceglie fra adulti italiani, africani e rumeni. Ma anche tanti minori, che non si perdono nella depressione dell’inattività, ritrovandosi a farsi sfruttare per qualche euro in tasca”.
      Nel centro sarebbero presenti persone che stanno lì “posteggiate” da tre anni, neomaggiorenni fuoriusciti dalle comunità per minori, migranti in transito per altri centri.
      Non va meglio nel Cara di Mineo, nei pressi di Catania: una mega-struttura che al momento ospita poco meno di 3mila persone. Il centro è un’isola in un mare di aranceti. La stagione agrumicola sta per iniziare. Tutti hanno bisogno di braccia. I padroni senza scrupoli scelgono quelle a basso costo.
      “Ho comprato una bicicletta per 25 euro. Ogni giorno, aspettiamo le otto. È l’orario di apertura, prima non si può. Stiamo dietro i cancelli, come in gabbia”, si legge nel rapporto FilieraSporca 2016. “Poi le porte si aprono e cerchiamo qualcuno per la giornata”.

      Pecore e patate
      Come si comportano i responsabili dei centri di accoglienza quando vedono strani movimenti intorno ai loro ospiti? Alcuni aiutano a denunciare. La maggior parte fa finta di niente. Qualcuno si trasforma in caporale.
      È il caso di due Cas nella Sila cosentina. Tutto inizia con la denuncia di un migrante, percosso e minacciato solo perché rallenta la raccolta. La magistratura interviene contro quattordici persone accusate di “intermediazione illecita e sfruttamento del lavoro”. Era l’operazione “Accoglienza” dello scorso maggio, prima applicazione assoluta della legge anticaporalato.
      Un episodio svela la certezza di impunità nella zona. Durante la notifica del provvedimento, uno degli agricoltori continuava a impartire ordini agli africani, lamentandosi con i carabinieri per il tempo che perdeva (“le fragole si rovinano”).
      Ma i migranti erano sfruttati due volte: nei campi e come mezzo per ottenere finanziamenti. I famosi “35 euro” finivano tutti in tasca ai gestori, che rendicontavano attività di “integrazione” mai svolte. Invece i rifugiati senegalesi, nigeriani e somali lasciavano i centri alle sei del mattino per lavorare nei campi di patate o per fare i pastori. Il compenso? Poco più di un euro l’ora.

      Il vino del Chianti
      L’inchiesta si chiama “Numbar Dar” (“Capo villaggio”) e risale alla vendemmia di un anno fa. Dimostra che il problema non è solo del Sud o di territori in crisi.
      Tra fattorie storiche nate negli anni ’20, vigneti e colline le aziende del Chianti ricorrevano alla manodopera a basso costo dei centri di accoglienza. Il caporale pachistano, i consulenti di Prato – quelli che falsificavano le buste paga – e i titolari delle aziende vinicole erano i cardini del sistema. Circa 160 migranti sono rimasti incastrati nel sistema. Lavoravano fino a dodici ore al giorno per quattro euro l’ora e venivano spesso picchiati.
      Nelle giornate di picco della raccolta dell’uva, i viaggi da Prato a Tavarnelle Val di Pesa erano due al giorno. I caporali privilegiavano i connazionali pakistani: solo a loro era concesso del cibo e un po’ di acqua. Se occorrevano altre braccia, venivano chiamati a lavorare a giornata anche richiedenti asilo africani, vittime di maggiori soprusi. I “negri” non avevano il diritto di bere né di avere scarpe: lavoravano a piedi nudi nei campi.
      In tutta Italia, ci sono centri di accoglienza gestiti con professionalità e personale che ci crede. Ma negli ultimi anni le lentezze burocratiche hanno creato una situazione drammatica. I documenti in Questura, l’esame alla commissione asilo e il ricorso al Tribunale possono richiedere anni. Nel frattempo le famiglie in Africa pressano per ricevere soldi. Così i migranti trovano in Europa un incubo simile a quello che avevano lasciato.

      http://m.espresso.repubblica.it/inchieste/2017/09/22/news/chiedevamo-protezione-ora-siamo-schiavi-1.310602
      #néo-esclavage #esclavage #Italie #CAS