• COVID-19 et dysrégulation immunitaire : Résumé et ressources | Andrew Ewing
    https://cabrioles.substack.com/p/covid-19-et-dysregulation-immunitaire

    L’infection par le COVID-19 a plusieurs effets très préoccupants sur le système immunitaire qui pourraient facilement conduire à favoriser d’autres agents pathogènes et à aggraver les conséquences des réinfections par le COVID-19. Ce dysfonctionnement ou vieillissement du système immunitaire est au moins l’un des scénarios les plus probables expliquant les récentes vagues de maladies comme le VRS, la grippe, le streptocoque A et d’autres infections.

    Andrew Ewing est professeur de chimie et de biologie moléculaire à l’université de Göteborg, spécialisé dans la compréhension des bases de la communication entre les cellules du cerveau, et membre élu de l’Académie suédoise des sciences. Il est actif au sein du forum Vetenskaps en Suède, a cosigné/écrit des articles dans des périodiques suédois, norvégiens, français et américains, dont TIME, a fait partie de l’équipe qui a rédigé l’article du consensus Delphi sur le COVID-19 dans Nature, ainsi qu’un article dans Humanities and Social Sciences Communications.

    #Covid #système_immunitaire (effondrement du) #immunodéficience

    • La dysrégulation immunitaire est considérée par beaucoup comme une manifestation du COVID Long, mais elle se produit chez les patient·es après un COVID-19 sévère, modéré et léger. Le COVID Long est généralement défini par des symptômes, cependant, la dysrégulation immunitaire est souvent difficile à diagnostiquer en tant que symptôme. Bien que sa prévalence ne soit pas encore connue, l’association de la dysrégulation immunitaire avec le COVID Long indique qu’elle est au moins de l’ordre de 10% et qu’elle pourrait être considérablement plus importante.

      La prévalence des infections aiguës par le COVID-19 a été incroyablement élevée, ce qui a eu des conséquences considérables pour l’humanité. Les réinfections sont de plus en plus fréquentes, endommageant le système immunitaire et l’affaiblissant avant que les infections suivantes ne se produisent. Pendant cette période, et avec la possibilité d’une persistance virale démontrée par de nombreuses études, le système immunitaire n’est pas aussi fort et est plus sensible à d’autres agents pathogènes.

      Le SARS-CoV-2 provoque un dysfonctionnement immunitaire par le biais de plusieurs mécanismes directs et indirects, notamment la destruction d’importantes catégories de cellules immunitaires innées et adaptatives. Le taux de renouvellement des cellules sanguines d’un individu est un facteur qui détermine le caractère transitoire ou grave des dommages.

    • Vous croyez qu’il faudrait les prévenir, les infectiologues en carton pâte, que ce n’est pas le masque qui crée la « dette immunitaire » mais #SARS-CoV2 lui même ?

      L’infection par le COVID-19 a plusieurs effets très préoccupants sur le système immunitaire qui pourraient facilement conduire à favoriser d’autres agents pathogènes et à aggraver les conséquences des réinfections par le COVID-19. Ce dysfonctionnement ou vieillissement du système immunitaire est au moins l’un des scénarios les plus probables expliquant les récentes vagues de maladies comme le VRS, la grippe, le streptocoque A et d’autres infections. En revanche, la dette immunitaire n’est pas considérée comme une explication viable, car l’augmentation de ces maladies se poursuit dans les pays qui ont déjà connu des flambées la saison dernière et voient l’immunité diminuer pour bon nombre de ces maladies. Une autre préoccupation sérieuse à ce stade est que les infections répétées par le COVID-19 pourraient conduire à l’épuisement des cellules T CD8+ cytotoxiques, ce qui pourrait avoir des effets en aval sur d’autres maladies comme les cancers, car les cellules T jouent un rôle essentiel dans la limitation de la prolifération tumorale et il a été démontré qu’elles peuvent se différencier et devenir dysfonctionnelles.

    • Il a été démontré que chaque réinfection augmentait le risque cumulé de décès, d’hospitalisation et de séquelles dans de multiples systèmes d’organes, tant dans la phase aiguë que dans la phase post-aiguë. Cela montre que le système immunitaire n’est pas suffisamment protecteur pour limiter les dommages causés par de nouvelles infections par le COVID-19 ou d’autres infections, même après vaccination. Il s’agit d’un problème grave si nous sommes continuellement réinfecté·es avant que le système immunitaire ne se rétablisse à chaque fois.

      Donc, mis à part que le vaccin protège contre les formes graves et peut éventuellement faire baisser la charge virale, j’en suis à me demander si une nouvelle dose est bien pertinente. Le masque reste la meilleure protection contre les réinfections, non ?

    • Comme la plupart des gens sont totalement dés-incités de se re-vacciner, on va bientôt avoir la réponse : de + en + de gens sont à poil devant les variants.

      Le vaccin ne protège pas contre les réinfections de manière absolue, mais ça doit bien atténuer les chances quand même, surtout au début.
      Et vu la saleté en face, même 25% de protection, je prendrais (mais on ne sait pas).

      En fait, comme je le rabâche depuis 3 ans, faute de politique de santé publique, rien n’est réellement efficace dans une propagation yolo en population générale.

      Donc, la meilleure stratégie reste ceinture et bretelle pour limiter les risques de se retrouver le cul à l’air.

      Autrement dit : vaccin à jour + FFP2 + distanciation sociale au maximum possible selon les configurations perso × pro.

      On va me dire : « c’est pas tenable à long terme, surtout sans perspective d’amélioration ».

      Je te réponds : « ce qui m’a l’air pas du tout tenable, c’est d’avoir gagné un #Covid_Long à la loterie de portnawak généralisé et de se coltiner peut-être bien à vie des handicaps, dégradations et limitations diverses et variées de ta santé, sans l’ombre d’une solution thérapeutique. La seule bonne nouvelle étant que le probable raccourcissement de ton espérance de vie devrait te délivrer plus vite que prévu et te faire rater la fin du monde climatique. »

      Surtout que maintenant que les malades comme prévu commencent à peser dur sur les systèmes de santé, on est en train de finir le bazardement du bousin.

      D’où la nouvelle politique suisse de dire que les gens vont s’immuniser en tombant malades.
      https://www.rts.ch/info/suisse/14523106-lactuelle-vague-de-covid-en-suisse-favorisera-une-immunite-collective-r

    • Je rêve ou tu es en train de demander des avis médicaux sur internet ? :-)

      Pour ma part je conseille #ceinture_et_bretelles ; pas entendu qui que ce soit de sérieux dire le contraire.

      EDIT : tout comme monolecte !

    • L’actuelle vague de Covid en Suisse favorisera une immunité collective renforcée
      💩

      Les cas de Covid-19 sont à nouveau en hausse. Du point de vue de la défense immunitaire collective, selon le président de la Commission fédérale pour les vaccinations Christophe Berger, la vague actuelle est, dans une certaine mesure, bienvenue.

      La recrudescence actuelle est sous contrôle, précise Christophe Berger dans la NZZ am Sonntag ce dimanche. S’il déplore les cas de maladies, il souligne que cette vague fait en quelque sorte partie du concept de la politique d’immunisation actuelle. Le but de celui-ci est d’éviter les cas lourds et mortels en lien avec le coronavirus.

      Cet hiver, la vaccination est donc recommandée uniquement pour les personnes à risques d’infection sévère, c’est-à-dire les personnes âgées de 65 ans ou plus, ou souffrant de certaines maladies chroniques.
      Nouvelle stratégie face au Covid-19

      Pour le reste de la population, aucune vaccination n’est recommandée. Elle n’offre qu’une protection faible et de courte durée contre les formes bénignes, explique l’Office fédéral de la santé publique sur son site internet.

      Selon les experts, cités par la presse alémanique, en raison de contaminations ou de vaccinations antérieures, près de 98 % de la population possède déjà des anticorps.

      Selon Christophe Berger, il est important que cette immunité de base persiste, non plus grâce à la vaccination mais à une contamination.

    • Je rêve ou tu es en train de demander des avis médicaux sur internet ? :-)

      Bah oui, carrément @fil. J’ai des doutes sur l’innocuité de ces vaccins à ARN messager. Je m’en rapporte à mon expérience personnelle (qui ne vaut pas grand chose mais c’est du vécu) ; à chaque injection, je suis quand même bien cogné. A quoi cela est-il dû, je ne sais pas et je n’ai pas non plus vraiment cherché.
      Donc oui, l’attitude la plus « safe » est ceinture et bretelle. Question interaction sociale, pas trop de soucis avec ça vu que nous nous « ensauvageons » un peu plus chaque jour ...

      Ceci dit @monolecte, si même la Suisse baisse la garde et adopte la raclette attitude, oui, il y a de quoi flipper parce que, en principe, iels sont plutôt de nature méfiante voire un tantinet parano les citoyen·nes de la Confédération ...
      [edit] : après, les grands chefs ne représentent qu’une faible proportion de la population et les laquais médiatiques qui les relaient n’ont pour seule préoccupation que d’aller à la gamelle.

    • Donc, un machin prévu pour obtenir une bonne réponse immunitaire donne une bonne réponse immunitaire… 🤷‍♀️

      Perso, j’ai + flippé quand un des vaccins a donné que dalle comme réponse. Vu les zinzins qui trainent jusque dans les officines, j’ai passé 6 mois (non, quand même pas !) à me demander si je n’étais pas tombée sur une antivaxxx qui m’avait filé du liquide phy en ricanant.

      Oui, en santé publique (si on peut encore appeler ça comme ça), ce sont les assurantiels qui ont pris le pouvoir. Autrement dit : à combien tu estimes ta précieuse santé et combien t’es prêt à raquer ?

      Les gueux, ils vont profiter des bienfaits des méthodes « naturelles », comme au bon vieux temps de l’espérance de vie à 35 ans.

  • L’Inexploré - Pierre Legendre
    https://www.youtube.com/watch?v=8zkdFbCeRLU

    Pierre Legendre, à l’écart du brouhaha médiatique et des idéologies à la mode, a tracé patiemment, sur plus de soixante ans, le chemin de l’anthropologie dogmatique. Il est revenu, en la maison qui l’a accueilli dans ses premières années d’étude des manuscrits médiévaux, l’École des chartes, pour livrer « à la jeunesse désireuse des lois » le suc de son labeur.

    Dans le droit fil de « De la Société comme texte » (2001) et en résonance avec ses conférences données au Japon en 2004 « Ce que l’Occident ne voit pas de l’Occident », dans un style dépouillé, Pierre Legendre découvre ce qui fait tenir debout, enlacés, l’humain et la société. Quel meilleur guide que Piero della Francesca pour ouvrir nos yeux à l’invisible ?

    https://arsdogmatica.com

    #chrétienté #anthropologie_dogmatique #langue #institution #civilisation #montage #scène #individu #personne #fiction #Piero_della_Francesca #principe_de_réalité #religion #ritualité #pacte_dogmatique #faille_institutionnelle #modernité #droit_naturel #droit_romain #occident #papauté #activisme_juridique #contrat #protestantisme #universalisme_politique #impératif_libéral #révolution_protestante #révolutions #Europe #narration_totémique #chorégraphie #logiques_contraires #tiers-terme

  • Le dessous des images. Derniers instants avant le naufrage

    Au large de la Grèce, une équipe de garde-côtes survole et capture cette scène depuis un hélicoptère. Des centaines de migrants appellent au secours depuis un chalutier. La plupart ne survivront pas au naufrage. Mais à quoi a servi cette image ? Présenté par Sonia Devillers, le magazine qui analyse les images de notre époque.

    Ce cliché du 13 juin 2023 est repris dans toute la presse internationale. Les autorités grecques ont photographié ce bateau de pêche qu’ils savent bondé et fragile, et dont les passagers sont affamés et déshydratés. Pourtant, ils ne seront pas capables de les secourir. La responsabilité des garde-côtes sera mise en cause par médias et ONG. Arthur Carpentier, journaliste au Monde et coauteur d’une enquête sur ce naufrage, nous explique en quoi les images ont permis de reconstituer le drame. Le chercheur suisse Charles Heller nous aide à comprendre l’impact médiatique, politique et symbolique des images de migrants et de naufrages en Méditerranée.

    https://www.arte.tv/fr/videos/110342-133-A/le-dessous-des-images

    Citation de #Charles_Heller :

    « Ces #images cristallisent toutes les #inégalités et les #conflits du monde dans lequel on vit. Elles nous disent aussi la #normalisation de la #violence des #frontières, sur la large acceptation de dizaines de milliers de #morts aux frontières européennes, et en #Méditerranée en particulier »

    #naufrage #migrations #réfugiés #mer #Méditerranée #mer_Méditerranée #Grèce #reconstruction #Pylos #géolocalisation #architecture_forensique #images #mourir_en_mer #morts_en_mer #garde-côtes #Frontex #reconstitution #SAR #mer_Egée #border_forensics #domination #imaginaire #invasion #3_octobre_2013 #émoi #émotions #normalisation_de_la_violence

    ping @reka

    • Frontex report into Greek shipwreck suggests more deaths could have been prevented

      A Frontex report suggesting that many of the deaths caused by the shipwreck off the Greek coast near Pylos last June could have been prevented was released by the Aegean Boat Report NGO on their X feed yesterday evening (January 31).

      Investigations into what happened to the Adriana, an overcrowded fishing vessel carrying some 750 people from Libya to Italy that sank off the coast of Greece on June 13, are ongoing.

      However, a report produced by the European Border Agency Frontex — marked “sensitive” and dated December 1, 2023 — was posted to X (formerly known as Twitter) late on January 31.

      The report was posted by Aegean Boat Report, an organization working with migrants in the eastern Mediterranean.

      In their post on X, they thank freelance Brussels-based journalist Eleonora Vasques for “making it available to the public.” Frontex told InfoMigrants in an email that they had released the report via their “Transparency Office.” They added that the “release wass part of a Public Access to Documents request, an important process that allows us to share information with the public.”

      Vasques writes regularly for the European news portal Euractiv. One of her latest reports looks into what happened in the Cutro shipwreck off Italy almost a year ago. The story was also sourced back to an internal Frontex report, which concluded that more lives could have potentially been saved if the response from Frontex and the Italian coast guard had been different.

      https://twitter.com/ABoatReport/status/1752800986664448090

      Long and detailed report

      The 17-page Pylos report from Frontex is redacted in parts and goes into great detail about what happened and which authorities and merchant ships were involved. It also compares timelines from various authorities, NGOs and media organizations.

      In the email to InfoMigrants, Frontex continued that they “strive to make such documents available in our Public Register of Documents as promptly as possible.” The Press Spokesperson Krzysztof Borowski wrote that the “Pylos tragedy is a stark reminder of the challenges and dangers faced at sea. We at Frontex share the profound concern and sadness of the public regarding this heartbreaking event.” He finished by saying: “Our thoughts are with all those affected by this tragedy, and we remain dedicated to our mission of safeguarding lives while ensuring border security.”
      Committment to ’assess cases more thoroughly

      Although the report finds that Frontex “followed applicable procedures”, it admitted that “going forward and based on a reviewed assessment methodology ... the team … should assess similar cases more thoroughly against the need to issue a Mayday alert.”

      A Mayday alert is a radio distress signal used at sea.

      The report appears to suggest that more could have been done on the day to prevent such a huge loss of life.

      According to the Frontex report posted on X, “in the hours following the sighting of Adriana, Frontex made three attempts to follow up on the case, by suggesting additional Frontex Surveillance Aircraft (FSA) sorties.”

      Frontex writes that “no reply was received by the Greek authorities to Frontex’ repeated offers until Adriana’s shipwreck.”

      Frontex made an initial statement on June 16 expressing “shock and sadness” at the events off Pylos.
      ’Greek authorities failed to timely declare a search and rescue situation’

      Although the investigating office at Frontex underlines that it is “not in a position to conclude what caused Adriana’s capsizing and shipwreck … it appears that the Greek authorities failed to timely declare a search and rescue and to deploy a sufficient number of appropriate assets in time to rescue the migrants.”

      The report stated that Frontex “regrets the lack of information provided by the Greek authorities to its enquiry but still expects to receive updates from the national investigations in progress.”

      According to Frontex’ timeline of the incident, the agency first learned about the existence of the fishing vessel carrying migrants on June 13 at around 10:12 UTC, or around 13:12 in Greek summer time. They spotted the vessel from their aerial surveillance plane Eagle 1. About four hours later, another update was sent to the fundamental rights monitor, but according to the report, nothing “out of the ordinary” was flagged regarding the vessel at this point.

      The next paragraph jumped to June 14 at 06.19 UTC, when the fundamental rights monitor received “another update … notifying that Adriana sank overnight and a SAR [Search and Rescue] was in progress.”
      ’Serious Incident Report’ launched by Frontex on June 26

      In the following days, the Office for Fundamental Rights at Frontex monitored the aftermath of the incident, states the report.

      They studied “Frontex’ own sightings of Adriana” along with “statements by Greek officials, and initial information reported in the media.”

      Frontex launched a “Serious Incident Report (SIR) on June 26, “to clarify the role of Frontex in the incident as well as the legality and fundamental rights compliance of the assistance to the boat in distress, and the coordination and conduct of rescue operation by national authorities.”

      According to a summary of that work, the first mention of the Adriana came from the Italian control authorities in Rome at 08:01 UTC on June 13.

      At that point, Rome’s search and rescue authorities contacted Greece’s authorities and Frontex about “a fishing vessel with approximately 750 migrants on board, known to be sailing within the Greek Search and Rescue Region at 06:51 UTC.” At that point, Rome had already alerted the authorities to “reports of two dead children on board.”

      After receiving this report, Frontex wrote that it directed its plane Eagle 1, which was already in the air, to fly over the fishing vessel “even though the vessel lay outside the normal patrolling route.”

      The report said the Eagle 1 spotted the “heavily overcrowded” vessel at 09:47 UTC and informed the Greek authorities. Ten minutes later, the plane left the area due to low fuel and returned to base.
      Italian authorities report Adriana ’adrift’ long before Greek authorities do

      By 13:18, Rome’s search and rescue authorities provided an update of the situation to Greek authorities and Frontex. At that point, they said the boat was “reported adrift” and had “seven people dead on board.”

      At 14:54, Frontex reportedly received an email from the NGO Watch The Med – Alarm Phone alerting Frontex, JRCC Piraeus, the Greek Ombudsman’s Office, UNHCR and others to the new location of the fishing boat. In that email, Alarm Phone stated there were “several very sick individuals, including babies” among the approximately 750 people on board and that the boat was “not able to sail.”

      About 30 minutes later, this email was forwarded by Frontex to the Greek National Coordination Center and JRCC Piraeus, and it was sent on to the Fundamental Rights Office.

      About an hour later, Frontex contacted the Greek authorities to request an update on the situation. Frontex also offered to deploy a surveillance aircraft to check on the ship’s current position, but reports it received no reply.

      Just under two and a half hours later, the Greek authorities did request that Frontex support them “in the detection of a migrant boat within the maritime area south of Crete, as part of another SAR operation.” This turned out to be a sailing boat with about 50 people on board.
      ’No reply was received’

      Later that evening, Frontex contacted the Greek authorities twice more and said no reply was received.

      At 23:20 UTC, Frontex redirected the plane that had been helping with the fishing boat off Crete to the last known position of the fishing vessel.

      The timeline moves to June 14. At 02:46 UTC, Frontex informs the Greek authorities that its plane was headed towards the last position of the fishing vessel. It says it received no reply from the Hellenic authorities.

      Over an hour passed before the plane, this time the Heron 2, reached the “operational area” where it spotted “nine maritime assets (eight merchant vessels and one Hellenic Coast Guard patrol vessel) and two helicopters involved in a large-scale SAR operation.” At that point, states Frontex in the report “no signs of the fishing vessel were spotted.”

      At 05:31, Frontex told the Greek authorities that its plane Heron 1 was about to leave the operation, but offered Eagle 1, which was already airborne, to help with the SAR operation. The Greek authorities replied over two hours later that “no further aerial surveillance support was needed for the time being.”
      No mention of dead bodies on board in Greek timeline

      The Frontex report then includes a similar timeline from the Greek authorities. In the Greek version, there is no initial mention of dead bodies on board. They say they established contact with those on board and “no request for assistance was addressed to the Greek authorities.”

      Although the Italians reported that the vessel was already adrift around 13:18 UTC, according to the Frontex report, in the Greek version, the vessel is “still sailing with a steady course and speed” at 15:00 UTC.

      Around that same time, a Maltese flagged commercial vessel approaches the fishing boat to supply them with food and water, as requested by the Greek authorities. According to the Greek report, the people on board were repeatedly asked if they were facing “any kind of danger” or were “in need of additional support.” Their answer, according to Greece, was “they just wanted to continue sailing towards Italy.”

      30 minutes later, again according to JRCC Piraeus, via satellite phone contact, those on board said they wanted to keep sailing.

      At 18:00, the boat was approached again. According to the report, the migrants “accepted water” from the Greek-flagged commercial vessel that approached them, but “threw the rest of the supplies into the sea.” This approach and refusal of assistance carried on into the evening.
      Adriana ’still holding a steady course and speed’

      At 19:40 UTC, according to the Greek report, a Greek coast guard vessel approached the fishing vessel and “remained at a close distance in order to observe it.” It was still holding a “steady course and speed, without any indications of sailing problems.”

      It was only at 22:40 UTC, according to the Greek report, that the fishing vessel “stopped moving and informed the Greek authorities that they had an engine failure.”

      A Greek coast guard vessel then immediately approached the vessel to assess the situation. Less than an hour later — at 23:04 UTC, but 02:04 local time on June 14 — the Greek report notes that the fishing vessel “took an inclination to the right side, then a sudden inclination to the left side and again a great inclination to the right side, and eventually capsized.”

      They said "people on the external deck fell in the sea and the vessel sunk within 10-15 minutes.” At that point, the Hellenic coast guard “initiated a SAR operation.”

      The Frontex report then notes “alleged discrepancies” between the various timelines and survivor statements given to the media.

      They say that many of the survivors reported that the Greek coast guard “tied ropes onto the fishing vessel in an effort to tow it,” which allegedly caused it to destabilize and capsize.

      In the past, the Greek coast guard have tied and towed vessels successfully towards safety.

      However, while the Greek coast guard acknowledged that one rope was attached around three hours before the boat sank to ascertain passengers’ conditions, there was “no attempt to tow it.”

      The rope, say the Greeks, was removed by the migrants on board just a few minutes later and the coast guard vessel moved a distance away to continue observation.
      Was Adriana stationary prior to capsizing or not?

      The BBC and several other media outlets also reported at the time that prior to capsizing and sinking, the fishing vessel had not moved for several hours.

      This is consistent with the Frontex timeline, which mentions the Italian authorities’ warnings that the boat was adrift the day before it eventually capsized.

      Later in the report, Frontex notes that many of the “alternative and complementary timelines” put together by international NGOs and journalists are “credible” as they quote “more than one source for each statement.”

      The Frontex report looks into the question of whether or not the Adriana was drifting for several hours before sinking.

      It concludes that the Faithful Warrior, one of the merchant tankers sent to assist, was tracked between 17:00 and 20:00 and was “likely stationary or moving at extremely slow speed (less than 1 knot),” indicating that the Adriana was probably not sailing normally until shortly before it capsized as the Greek report claimed.

      The report also consulted “maritime experts to gain insight into issues pertaining to stability when a trawler of Adriana’s type is overloaded with human cargo.” Although their consultations were not precise due to a lack technical data, the experts indicated that the amount of people on board could have destabilized the boat or affected its stability.
      Testimony from survivors

      A Frontex team took testimonies from survivors after the shipwreck. They said they were told there were between 125 and 150 Syrians on board, including five women and six children.

      Around 400-425 Pakistanis were on board, the report said, most of whom were placed on the lower decks. The access ladders had been removed, making it impossible for them to exit.

      There were also between 150 and 170 Egyptians and about 10 Palestinians on board. The alleged smugglers were all said to be Egyptians and enforced discipline with pocket knives.

      Numerous fights broke out on board, particularly after food ran out a few days into sailing. At some point, the captain allegedly suffered a heart attack and the boat was “drifting without engine for extended periods of time.” On day four, June 12, six people were reported to have died, and others had resorted to drinking urine or sea water.

      On day five, June 13, some migrants said they received supplies from two vessels and “at night … were approached by a small boat that they were asked to follow.”

      They said they could not do this because of their engine malfunction. Several of the migrants also allege that attempts were made to tow the vessel — presumably by the Hellenic coast guard, they said.

      Survivors also said that at one point, a boat tied a rope to the front of the Adriana and started “making turns”. This, they said, “caused the migrants to run to one side, their vessel started rocking, and eventually capsized within 15 minutes.”

      Only people on the upper decks were able to jump into the water.
      Greek authorities leave ’detailed questions answered’

      In July, Frontex said it approached the Greek authorities with a “detailed set of questions” but most of its questions were left unanswered.

      In conclusion, the Frontex Fundamental Rights Office concluded that although Frontex “upheld” all its “applicable procedures,” in the light of the information that had already been transmitted and similar situations in which Mayday alerts had been issued, the assessment could have been different and the process for issuing Mayday alerts in the future “needs to be reviewed.”

      The report admits that “at the time of the initial sighting [of the Adriana] by Eagle 1, there was reasonable certainty that persons aboard … were threatened by grave and imminent danger and required immediate assistance.”

      They also say the “resources mobilized by the [Greek] authorities during the day … were not sufficient for the objective of rescuing the migrants.”

      Frontex adds that the Greek authorities appear to have “delayed the declaration of SAR operation until the moment of the shipwreck when it was no longer possible to rescue all the people on board.”

      https://www.infomigrants.net/en/post/54928/frontex-report-into-greek-shipwreck-suggests-more-deaths-could-have-be

  • #José_Vieira : « La #mémoire des résistances face à l’accaparement des terres a été peu transmise »

    Dans « #Territórios_ocupados », José Vieira revient sur l’#expropriation en #1941 des paysans portugais de leurs #terres_communales pour y planter des #forêts. Cet épisode explique les #mégafeux qui ravagent le pays et résonne avec les #luttes pour la défense des #biens_communs.

    Né au Portugal en 1957 et arrivé enfant en France à l’âge de 7 ans, José Vieira réalise depuis plus de trente ans des documentaires qui racontent une histoire populaire de l’immigration portugaise.

    Bien loin du mythe des Portugais·es qui se seraient « intégré·es » sans le moindre problème en France a contrario d’autres populations, José Vieira s’est attaché à démontrer comment l’#immigration_portugaise a été un #exode violent – voir notamment La Photo déchirée (2001) ou Souvenirs d’un futur radieux (2014) –, synonyme d’un impossible retour.

    Dans son nouveau documentaire, Territórios ocupados, diffusé sur Mediapart, José Vieira a posé sa caméra dans les #montagnes du #Caramulo, au centre du #Portugal, afin de déterrer une histoire oubliée de la #mémoire_collective rurale du pays. Celle de l’expropriation en 1941, par l’État salazariste, de milliers de paysans et de paysannes de leurs terres communales – #baldios en portugais.

    Cette #violence étatique a été opérée au nom d’un vaste #projet_industriel : planter des forêts pour développer économiquement ces #territoires_ruraux et, par le même geste, « civiliser » les villageois et villageoises des #montagnes, encore rétifs au #salariat et à l’ordre social réactionnaire de #Salazar. Un épisode qui résonne aujourd’hui avec les politiques libérales des États qui aident les intérêts privés à accaparer les biens communs.

    Mediapart : Comment avez-vous découvert cette histoire oubliée de l’expropriation des terres communales ou « baldios » au Portugal ?

    José Vieira : Complètement par hasard. J’étais en train de filmer Le pain que le diable a pétri (2012, Zeugma Films) sur les habitants des montagnes au Portugal qui sont partis après-guerre travailler dans les usines à Lisbonne.

    Je demandais à un vieux qui est resté au village, António, quelle était la définition d’un baldio – on voit cet extrait dans le documentaire, où il parle d’un lieu où tout le monde peut aller pour récolter du bois, faire pâturer ses bêtes, etc. Puis il me sort soudain : « Sauf que l’État a occupé tous les baldios, c’était juste avant que je parte au service militaire. »

    J’étais estomaqué, je voulais en savoir plus mais impossible, car dans la foulée, il m’a envoyé baladé en râlant : « De toute façon, je ne te supporte pas aujourd’hui. »

    Qu’avez-vous fait alors ?

    J’ai commencé à fouiller sur Internet et j’ai eu la chance de tomber sur une étude parue dans la revue de sociologie portugaise Análise Social, qui raconte comment dans les années 1940 l’État salazariste avait pour projet initial de boiser 500 000 hectares de biens communaux en expropriant les usagers de ces terres.

    Je devais ensuite trouver des éléments d’histoire locale, dans la Serra do Caramulo, dont je suis originaire. J’ai passé un temps fou le nez dans les archives du journal local, qui était bien sûr à l’époque entièrement dévoué au régime.

    Après la publication de l’avis à la population que les baldios seront expropriés au profit de la plantation de forêts, plus aucune mention des communaux n’apparaît dans la presse. Mais rapidement, des correspondants locaux et des éditorialistes vont s’apercevoir qu’il existe dans ce territoire un malaise, qu’Untel abandonne sa ferme faute de pâturage ou que d’autres partent en ville. En somme, que sans les baldios, les gens ne s’en sortent plus.

    Comment sont perçus les communaux par les tenants du salazarisme ?

    Les ingénieurs forestiers décrivent les paysans de ces territoires comme des « primitifs » qu’il faut « civiliser ». Ils se voient comme des missionnaires du progrès et dénoncent l’oisiveté de ces montagnards peu enclins au salariat.

    À Lisbonne, j’ai trouvé aussi une archive qui parle des baldios comme étant une source de perversion, de mœurs légères qui conduisent à des enfants illégitimes dans des coins où « les familles vivent presque sans travailler ». Un crime dans un régime où le travail est élevé au rang de valeur suprême.

    On retrouve tous ces différents motifs dans le fameux Portrait du colonisé d’Albert Memmi (1957). Car il y a de la part du régime un vrai discours de colonisateur vis-à-vis de ces régions montagneuses où l’État et la religion ont encore peu de prise sur les habitants.

    En somme, l’État salazariste veut faire entrer ces Portugais reculés dans la modernité.

    Il y a eu des résistances face à ces expropriations ?

    Les villageois vont être embauchés pour boiser les baldios. Sauf qu’après avoir semé les pins, il faut attendre vingt ans pour que la forêt pousse.

    Il y a eu alors quelques histoires d’arrachage clandestin d’arbres. Et je raconte dans le film comment une incartade avec un garde forestier a failli virer au drame à cause d’une balle perdue – je rappelle qu’on est alors sous la chape de plomb du salazarisme. D’autres habitants ont aussi tabassé deux gardes forestiers à la sortie d’un bar et leur ont piqué leurs flingues.

    Mais la mémoire de ces résistances a peu été transmise. Aujourd’hui, avec l’émigration, il ne reste plus rien de cette mémoire collective, la plupart des vieux et vieilles que j’ai filmés dans ce documentaire sont déjà morts.

    Comment justement avez-vous travaillé pour ce documentaire ?

    Quand António me raconte cette histoire d’expropriation des baldios par l’État, c’était en 2010 et je tournais un documentaire, Souvenirs d’un futur radieux. Puis lorsqu’en 2014 un premier incendie a calciné le paysage forestier, je me suis dit qu’il fallait que je m’y mette.

    J’ai travaillé doucement, pendant trois ans, sans savoir où j’allais réellement. J’ai filmé un village situé à 15 kilomètres de là où je suis né. J’ai fait le choix d’y suivre des gens qui subsistent encore en pratiquant une agriculture traditionnelle, avec des outils de travail séculaires, comme la roue celte. Ils ont les mêmes pratiques que dans les années 1940, et qui sont respectueuses de l’écosystème, de la ressource en eau, de la terre.

    Vous vous êtes aussi attaché à retracer tel un historien cet épisode de boisement à marche forcée...

    Cette utopie industrialiste date du XIXe siècle, des ingénieurs forestiers parlant déjà de vouloir récupérer ces « terres de personne ». Puis sous Salazar, dans les années 1930, il y a eu un débat intense au sein du régime entre agrairistes et industrialistes. Pour les premiers, boiser ne va pas être rentable et les baldios sont vitaux aux paysans. Pour les seconds, le pays a besoin de l’industrie du bois pour décoller économiquement, et il manque de bras dans les villes pour travailler dans les usines.

    Le pouvoir central a alors même créé un organisme étatique, la Junte de colonisation interne, qui va recenser les baldios et proposer d’installer des personnes en leur donnant à cultiver des terres communales – des colonies de repeuplement pour résumer.

    Finalement, l’industrie du bois et de la cellulose l’a emporté. La loi de boisement des baldios est votée en 1938 et c’est en novembre 1941 que ça va commencer à se mettre en place sur le terrain.

    Une enquête publique a été réalisée, où tout le monde localement s’est prononcé contre. Et comme pour les enquêtes aujourd’hui en France, ils se sont arrangés pour dire que les habitants étaient d’accord.

    Qu’en est-il aujourd’hui de ces forêts ? Subsiste-t-il encore des « baldios » ?

    Les pinèdes sont exploitées par des boîtes privées qui font travailler des prolos qui galèrent en bossant dur. Mais beaucoup de ces forêts ont brûlé ces dernière décennies, notamment lors de la grande vague d’incendies au Portugal de 2017, où des gens du village où je filmais ont failli périr.

    Les feux ont dévoilé les paysages de pierre qu’on voyait auparavant sur les photos d’archives du territoire, avant que des pins de 30 mètres de haut ne bouchent le paysage.

    Quant aux baldios restants, ils sont loués à des entreprises de cellulose qui y plantent de l’eucalyptus. D’autres servent à faire des parcs d’éoliennes. Toutes les lois promues par les différents gouvernements à travers l’histoire du Portugal vont dans le même sens : privatiser les baldios alors que ces gens ont géré pendant des siècles ces espaces de façon collective et très intelligente.

    J’ai fait ce film avec en tête les forêts au Brésil gérées par les peuples autochtones depuis des siècles, TotalEnergies en Ouganda qui déplace 100 000 personnes de leurs terres pour du pétrole ou encore Sainte-Soline, où l’État aide les intérêts privés à accaparer un autre bien commun : l’eau.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/021223/jose-vieira-la-memoire-des-resistances-face-l-accaparement-des-terres-ete-

    #accaparement_de_terres #terre #terres #dictature #histoire #paysannerie #Serra_do_Caramulo #communaux #salazarisme #progrès #colonisation #colonialisme #rural #modernité #résistance #incendie #boisement #utopie_industrialiste #ingénieurs #ingénieurs_forestiers #propriété #industrie_du_bois #Junte_de_colonisation_interne #colonies_de_repeuplement #cellulose #pinèdes #feux #paysage #privatisation #eucalyptus #éoliennes #loi #foncier

  • Weltmacht gegen Klima : Wie die USA mit Energiesicherheit Geopolitik macht
    https://www.telepolis.de/features/Weltmacht-gegen-Klima-Wie-die-USA-mit-Energiesicherheit-Geopolitik-macht-9

    Cet article décrit la manipulation « manu militari » du prix du pétrole par les États Unis. Cette ruse stratégique constitue la base matérielle de l’impérialisme américain. Ceci explique aussi l’acharnement fanatique anti-iranien des gouvernements de Washington depuis l’abdiction de leur vassal Pahlavi en 1979.

    L’article ne s’intéresse pas au développement du système monétaire international. Cest une lacune car sans l’étudier on ne comprend pas les mécanismes derrière le pouvoir étatsunien. Dans l’ère du capitalisme financier le pouvoir ne repose plus que sur la puissance militaire. Il a besoin de lois et conventions internationales pour envahir les pays victimes et s’assurer la fidélité des compradors modernes.

    L’auteur néglige également le fait que le pétrole a d’abord été une ressource nationale qui a remplacé l’huile de baleine et a provoqué par son abondance un bond en avant pour la mobilité et la production au pays même. L’ascension au statut de superpower impérialiste n’est que l’avant-dernière phase du développement des USA qui a précédé sa dégradation au rang de player parmi d’autres depuis le succès sino-indien.

    Cet article est donc un récit intéressant plutôt qu’une analyse approfondie.

    1.12.2023 von Mohssen Massarrat - Ohne Dumpingpreise für Erdöl wäre die Industrialisierung anders verlaufen. Regenerative Energien hätten früher eine Rolle gespielt. Warum das aktuell wichtig ist.

    Die USA tragen eine Hauptverantwortung für die Klimakrise. Das siegt nicht nur an dem CO2-Ausstoß, sondern vor allem und viel schlimmer, daran, dass sie im letzten Jahrhundert mit billigem Öl dem Rest der Welt ihre Hegemonie aufgezwungen und der Menschheit ein Wohlstandsmodell auf fossiler Basis beschert haben.

    Diese Dimension der Klimakrise wird weitgehend vernachlässigt, verdient aber besondere Aufmerksamkeit.
    Das Zauberwort Energiesicherheit

    Denn die Überproduktion von Öl zu Dumpingpreisen hat den USA als Hauptprofiteur der Süd-Nord-Umverteilung der gigantischen Ölrenten nicht nur unermesslichen Wohlstand und den darauf basierenden American Way of Life beschert, sondern auch einen der wichtigsten machtpolitischen, aber unsichtbaren Hebel ihrer globalen Hegemonie und damit jener unilateralen Weltordnung, die heute zur Hauptgefahr für den Weltfrieden geworden ist.

    Alle US-Regierungen verfolgten die Strategie, alle von Ölimporten stark abhängigen Verbündeten ihrer Hegemonialmacht zu unterwerfen oder gar zu Vasallen zu machen. Dies erforderte die Kontrolle der Ölstaaten wie Saudi-Arabien und anderer Ölstaaten am Persischen Golf.

    Der Schlüsselbegriff für diese Hegemonialstrategie war Energiesicherheit, die spätestens seit der Ölkrise von 1973/74 zu einem der wichtigsten Narrativen der US-Außenpolitik geworden ist.

    In Wikipedia wird Energiesicherheit, die dort mit der Ölkrise in Verbindung gebracht wird, als Sicherheit der Energieversorgung definiert.

    In der Tat ist Öl, seit es im Globalen Süden entdeckt und gefördert wird, nicht mehr ein Rohstoff wie jeder andere, der frei auf dem Weltmarkt gehandelt wird.
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    Öl, dieser als schwarzes Gold mystifizierte Rohstoff, erhielt einen Sonderstatus in der Weltwirtschaft und wurde de facto als strategischer Rohstoff betrachtet, dessen Produktion und weltweiter Transport angeblich eines besonderen Schutzes bedurfte.

    Doch was bedeutet die Sonderstellung des Erdöls im internationalen Handel?

    Normalerweise ist die Voraussetzung für internationalen Handel eine zahlungsfähige Nachfrage und die Bereitschaft der Anbieter, ihre Waren zu einem fairen Preis zu verkaufen.

    Beide Seiten haben also ein materielles Motiv für den Warenaustausch, und deshalb kommt es zum freien Warenaustausch auf dem Weltmarkt.

    Niemand käme deshalb auf die Idee, international gehandelte Waren unter besonderen Schutz zu stellen.

    Es wäre absurd, von der Sicherheit des Weizens zu sprechen, von der Sicherheit des Autos, von der Sicherheit dieses oder jenes Rohstoffs, solange kein Staat die allgemeinen Regeln des Welthandels verletzt und solange kein Staat die Produktion und den Transport der Waren absichtlich behindert.

    Zwar haben die Ölstaaten des Globalen Südens seit den 1970er-Jahren immer wieder in den Ölmarkt eingegriffen.

    Diese Interventionen hatten jedoch die Funktion, den Ölpreis in Richtung fairer Preise zu verändern. Unabhängig vom US-Narrativ der Energiesicherheit unterliegt Öl - wie wohl alle Rohstoffe - aufgrund seiner Erschöpfbarkeit besonderen Marktregeln:

    – Öl ist monopolisierbar. Nach den Regeln des Freihandels wäre daher der Monopolpreis das Preisregulativ für Angebot und Nachfrage.

    – Aufgrund der Erschöpfbarkeit würde der Ölpreis unter Freihandelsbedingungen bei steigender Nachfrage überproportional steigen.

    Die Behauptung, der Erdölsektor (Förderung und Transport) bedürfe eines besonderen Schutzes, entbehrt jeder ökonomischen Grundlage.

    Vielmehr handelt es sich um ein Konstrukt, das offensichtlich dazu dient, die marktwirtschaftliche Preisbildung auszuhebeln und den Ölpreis auf ein politisch hegemoniekonformes Niveau zu drücken.

    Tatsächlich ist es den USA mit der Konstruktion des Begriffs der Energiesicherheit gelungen, den globalen Ölverbrauchern zu suggerieren, dass Öl eine Sonderstellung auf dem Weltmarkt einnehme und seine Produktion und Vermarktung daher eines militärischen Schutzes bedürfe, den nur die USA gewährleisten könnten.
    Energiesicherheit ist Preissicherheit

    Unter Energiesicherheit verstanden die USA die Gewährleistung eines ungestörten Ölflusses zu akzeptablen, d.h. möglichst niedrigen Preisen.

    Beides lässt sich durch die umfassende Kontrolle möglichst vieler Ölstaaten des Globalen Südens erreichen, vor allem von Ländern wie Saudi-Arabien, Iran, Irak, Kuwait im Nahen Osten bis Venezuela in Südamerika.

    Die so verstandene Energiesicherheit wurde für mehrere Jahrzehnte zu einem der wichtigsten sicherheits- und außenpolitischen Mantras der USA und der Nato.

    Die Carter-Doktrin etwa ist ein wichtiger Beleg für den Anspruch der USA, die Energiesicherheit der westlichen Staaten für alle Zeiten gewährleisten zu wollen.

    Der damalige US-Präsident Jimmy Carter erklärte in seiner Rede an die Nation im Januar 1980, wenige Monate nach dem Sturz des von den USA abhängigen Schah-Regimes im Iran:

    <Um unsere Position absolut klarzumachen : Jeder Versuch einer anderen Macht, die Kontrolle über den Persischen Golf zu erlangen, wird von uns als Angriff auf die vitalen Interessen der Vereinigten Staaten betrachtet. Ein solcher Angriff wird mit allen erforderlichen Mitteln, einschließlich militärischer Gewalt, abgewehrt werden.

    Unter den Verbündeten der USA hat es nie einen Zweifel daran gegeben, dass es die Vereinigten Staaten sind, die die angeblich so grundlegende Energiesicherheit für ihre Volkswirtschaften gewährleisten können.

    Alle westlichen Ölverbraucherstaaten wie die Bundesrepublik Deutschland, Großbritannien, Frankreich usw. in Europa, Japan und Südkorea in Asien, selbst ihrem Wesen nach imperialistische Staaten, nahmen fortan freiwillig in Kauf, dass es auch in ihrem Interesse war, dass die USA eine Sonderrolle, eine superimperialistische Position einnahmen, der sie sich freiwillig unterzuordnen hatten.

    Dies ist auch ein wesentlicher Grund für die offensichtliche Abhängigkeit und teilweise bedingungslose Gefolgschaft westlicher Staaten gegenüber den USA in fast allen sicherheitspolitischen Fragen und in allen Kriegen, die die USA in den letzten Jahrzehnten geführt haben.

    Neben der Herstellung von Sicherheit in der Ära des Kalten Krieges wurde so die Herstellung von Energiesicherheit zur wichtigsten Grundlage und zu einem festen, aber unsichtbaren Bestandteil der US-Hegemonie.

    In Wirklichkeit bedurfte weder der freie Handel mit Öl noch mit anderen Gütern eines militärischen Schutzes.

    Die USA hatten jedoch ein fundamentales Interesse daran, unter dem Vorwand der Energiesicherheit einen freien Ölhandel zu fairen, d.h. steigenden Preisen zu verhindern und stattdessen ein System von Öldumpingpreisen zu etablieren.
    Mitverantwortung der US-Hegemonie für die Klimakrise

    Unter den Bedingungen von Freihandel und fairen Preisen für alle Güter in der Weltwirtschaft, also in dieser rein hypothetischen Betrachtung, wäre die Welt nicht per se zum Paradies geworden.

    Aber aller Wahrscheinlichkeit nach wären der Menschheit durch eine freie Weltwirtschaft ohne Kolonialismus und Imperialismus viele Unglücke und Katastrophen wie die beiden Weltkriege, der Faschismus, der Holocaust, die Blockkonfrontation, alle Kriege und Interventionen wie der Vietnamkrieg, die Kriege im Nahen Osten, die Israel-Palästina-Kriege usw. erspart geblieben.

    Denn die Hauptursache der globalen Konflikte ist die tatsächliche oder empfundene Ungerechtigkeit und die erlebte Ohnmacht gegenüber den bestehenden Machtungleichheiten in den zwischenmenschlichen und zwischenstaatlichen Beziehungen. Kolonialismus und Imperialismus bilden letztlich den historischen Rahmen für die gewaltsame Durchsetzung von Ungleichheit in der Nutzung und Verteilung von Ressourcen und Einkommen.

    Kolonialismus und Imperialismus haben, wie oben am Beispiel des Energiesektors begründet, nie einen freien Handel zu fairen Preisen zugelassen.

    Die unfairen Öldumpingpreise im Energiesektor der letzten sieben Jahrzehnte haben aber nicht nur den Ölbesitzern des Globalen Südens geschadet, sondern auch der gesamten Menschheit die Klimakrise beschert, ein Aspekt, der in der Forschung wie in der öffentlichen Debatte bisher fast völlig ausgeblendet wird.

    Denn das unsägliche Interesse der USA an der Kontrolle des Mittleren Ostens beruhte nachweislich kaum auf den Ölimporten aus dieser Region für die eigene Wirtschaft, wie in der Literatur immer wieder behauptet oder stillschweigend unterstellt wurde.

    Tatsächlich deckten die USA ihren Ölbedarf zu einem großen Teil durch Importe aus Mexiko und nur zu einem geringen Teil aus dem Nahen Osten, vor allem aus Kuwait und Saudi-Arabien.

    Das Hauptinteresse der USA an den Ölquellen des Nahen Ostens bestand, wie oben dargestellt, darin, durch die gewaltsame Kontrolle der Ölstaaten des Globalen Südens für eine Überproduktion und Dumpingpreise zu sorgen, die bis zur Ölkrise von 1973/74 tatsächlich über ein halbes Jahrhundert auf dem Niveau von zwei US-Dollar pro Barrel stabil blieben, um den Verbündeten die eigene Hegemonie plausibel zu machen.

    In diesem Zusammenhang spielte die politische Kontrolle Saudi-Arabiens und anderer kleinerer Ölstaaten am Persischen Golf mit ihren riesigen Ölvorkommen und einem Weltmarktanteil von 20 Prozent eine herausragende Rolle.

    Ein Anruf des US-Präsidenten bei König Saud hätte in der Regel genügt, um Saudi-Arabien bei drohender Ölknappheit zu einer Erhöhung der Ölproduktion zu bewegen, was heute nicht mehr selbstverständlich ist.
    Die Carter-Doktrin und Daudi-Arabien

    Damit wurde Saudi-Arabien zu einer De-facto-Kolonie der USA, ohne eine Kolonie im klassischen Sinne zu sein. Im Gegenzug gaben die USA der saudischen Herrscherfamilie eine Schutzgarantie. Dazu diente auch die erwähnte Carter-Doktrin vom Januar 1980.

    Aber gerade, weil die USA aus hegemonialpolitischen Erwägungen dafür sorgten, dass billiges Öl über ein halbes Jahrhundert zum Wachstumsmotor der westlichen Welt werden konnte, wurde das System der Ölüberproduktion und des Öldumpings zum bestimmenden Faktor der hoch energieintensiven und fossil basierten Industrialisierungsmodelle in allen kapitalistischen Staaten, einschließlich der USA selbst.

    Dieses Modell hat zwar in den USA und den anderen westlichen kapitalistischen Staaten teilweise sogar zweistellige Wachstumsraten und einen unglaublich schnellen Wohlstand ermöglicht und damit auch die Entwicklung der Demokratie positiv beflügelt.

    Der Grundstein für die Autoindustrie als Symbol dieses Wohlstandsmodells und des American Way of Life in den USA, in Europa und Japan wurde bekanntlich vor allem in der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts, also in der Ära des Öldumpings gelegt und damit ein Industrialisierungsmuster geschaffen, das dem Individualverkehrssystem, dem Autobahnbau und generell der energieintensiven Konsumindustrie, also einem Wohlstandsmodell auf fossiler Basis, den Weg geebnet hat.

    Durch das unsägliche System der niedrigen Ölpreise haben die westlichen Industriestaaten sicherlich viele Milliarden US-Dollar gespart, die sie den Ölstaaten des Globalen Südens vorenthalten und damit ihr Wohlstandsmodell mitfinanziert haben. Der Schaden, der der gesamten Menschheit durch die Klimakrise entsteht, dürfte jedoch um ein Vielfaches höher liegen.

    Es besteht also kein Zweifel: Die USA tragen die Hauptverantwortung für die seit fast einem Jahrhundert kumulierten Treibhausgase.

    Die Vereinigten Staaten hatten und haben ein besonderes Interesse an der Aufrechterhaltung ihrer fossilen Hegemonie. So hat die neokonservative US-Regierung unter Bush versucht, die nachweislich klimaschädliche Kohleindustrie und die Fracking-Industrie durch Subventionen massiv auszubauen, während gleichzeitig der Ausbau regenerativer Energietechnologien gestoppt und damit eine längst überfällige Energiewende und klimafreundliche Strategie verhindert wurde.

    Auch Joe Biden hält bis heute an dieser klimaschädlichen fossilen Strategie fest, indem er entgegen seinem Wahlversprechen das Ziel verfolgt, in der Arktis zu bohren und dort in den nächsten 30 Jahren 600 Millionen Barrel Öl aus dem Boden zu holen. Damit konnte und kann sichergestellt werden, dass das fossil orientierte Wirtschaftssystem und die darauf basierenden Hegemonialinteressen der USA unangetastet bleiben.

    Denn in einem auf regenerativen Energien basierenden Energieversorgungssystem würden die USA alle fossilen Hebel aus der Hand geben, mit denen sie ihre Hegemonie gegenüber der Welt und vor allem gegenüber ihren eigenen westlichen Verbündeten durchsetzen können.

    In einem auf regenerativen Energien basierenden Wirtschaftssystem wären alle Staaten energieautark, Energiesicherheit und die USA als deren vermeintliche Schutzmacht hätten keine Bedeutung mehr.

    Zusammenfassend kann auf Basis der obigen Analyse festgestellt werden, dass ohne das System der Öldumpingpreise über einen langen Zeitraum von mehreren Jahrzehnten die Industrialisierung im letzten Jahrhundert sicherlich einen anderen Verlauf genommen hätte: Statt des Individualverkehrs wäre mit hoher Wahrscheinlichkeit weltweit der öffentliche Verkehr bevorzugt worden.

    Generell wären auch energiesparende Technologien flächendeckend zum Einsatz gekommen, die eine sukzessive Anreicherung von Treibhausgasen und damit im Klartext die heutige Klimakrise verhindert hätten.

    Das System der Öldumpingpreise war kein Naturgesetz, sondern Ergebnis der US-Hegemonie: Indem sich die USA als Schutzmacht der Energiesicherheit, d.h. Öl zu Dumpingpreisen und in beliebiger Menge, aufspielten, konnten sie ihre Hegemonie gegenüber den westlichen Verbündeten und Nutznießern des Öldumpingsystems durchsetzen und darüber hinaus die Entstehung des heutigen klimaschädlichen Wohlstandsmodells ermöglichen.

    Allein durch Freihandel und Marktgesetze geregelte Energiepreise schon in der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts hätten mindestens ein halbes Jahrhundert früher zum massenhaften Einsatz regenerativer Energietechnologien geführt.

    #USA #impérialisme #économie #histoire

  • A Saint-Denis, les médecins de l’hôpital Delafontaine craignent de perdre leur AME
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/12/02/a-saint-denis-les-medecins-de-l-hopital-delafontaine-craignent-de-perdre-leu

    A Saint-Denis, les médecins de l’hôpital Delafontaine craignent de perdre leur AME
    Par Julia Pascual
    L’article du projet de loi « immigration » prévoyant la fin de l’aide médicale d’Etat pour les personnes en situation irrégulière a été voté par le Sénat, mais supprimé en commission par l’Assemblée. En première ligne dans l’accueil de ces populations fragilisées, les soignants redoutent un désastre à la fois humain et économique si ce dispositif disparaissait.
    A Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), les équipes de l’hôpital Delafontaine sont unanimes. Si l’aide médicale d’Etat (AME) venait à disparaître, ce serait une catastrophe. Le projet de loi relatif à l’immigration voté au Sénat prévoyait sa suppression. Les députés en commission ont cependant rétabli ce dispositif avant le débat prévu à l’Assemblée à partir du 11 décembre.
    L’établissement public est parmi les plus exposés aux conséquences d’une éventuelle réforme de cette couverture maladie destinée à prendre en charge – à la façon d’une ­sécurité sociale basique – les soins des étrangers qui se trouvent en situation irrégulière sur le territoire depuis plus de trois mois. Et pour cause : au cœur du département le plus pauvre de France métropolitaine, 8 % de la patientèle de Delafontaine est couverte par l’AME, contre environ 0,5 % dans les autres structures. Si, demain, ces exilés ne sont plus couverts, qu’adviendra-t-il ? Faute d’AME, les personnes dépourvues de couverture ­maladie recourront davantage aux structures hospitalières là où, aujourd’hui, elles peuvent faire appel aux médecins de ville, comme n’importe quel assuré. Certaines renonceront par ailleurs à se soigner, au risque de voir leur situation s’aggraver et, in fine, solliciteront le ­système des urgences. En fin de compte, les dépenses engendrées pour ces malades resteront à la seule charge de l’hôpital, qui ne sera pas remboursé par l’Asssurance-maladie et verra son déficit se creuser.
    0,5 % de la dépense totale de l’Assurance-maladie
    En Espagne, où un dispositif similaire à l’AME a été supprimé de 2012 à 2018, une étude a démontré que, durant les trois premières années sans cette aide, le taux de mortalité des immigrés sans papiers avait augmenté de 15 %. « Une suppression de l’AME serait de nature à déstabiliser notre modèle économique ou à dégrader le protocole de prise en charge des personnes, prévient Jean Pinson, directeur du centre hospitalier de Saint-Denis, dont dépend l’hôpital Delafontaine. L’AME nous permet d’inscrire les gens dans un parcours de soins standard, moins coûteux pour la collectivité et plus efficient pour eux. »
    A l’opposé de ce constat, le Sénat, dominé par la droite et le centre, a voté la suppression du dispositif, avec pour objectif de « lutter contre la fraude » et de « freiner l’augmentation tendancielle des dépenses d’AME ». En 2022, celles-ci ont représenté 1,186 milliard d’euros, c’est-à-dire 0,5 % de la dépense totale de l’Assurance-maladie, pour quelque 411 364 bénéficiaires.Le Sénat avait prévu le remplacement de l’AME par une aide ­médicale d’urgence (AMU), réduite à la prise en charge des suivis de grossesse, des vaccins obligatoires, des examens de médecine préventive, des maladies graves et des soins urgents « dont l’absence mettrait en jeu le pronostic vital ou pourrait conduire à une altération grave et durable de l’état de santé ». « Dans la tête des gens, si vous n’avez pas besoin de soins urgents et vitaux, alors vous êtes en soin de confort, regrette Jean Pinson. Or, les soins chroniques pour un patient atteint du VIH ou victime d’un AVC, ce n’est pas du confort. » A Delafontaine, les patients couverts par l’AME viennent souvent pour des pathologies multiples. « Il y a beaucoup de diabète, ­d’hypertension, d’insuffisance rénale, de pathologies rhumatologiques », énumère Elisa Pasqualoni, responsable de l’unité d’aval des urgences. « On voit des gens qui en général sont jeunes et en bonne santé, mais qui, au fil du parcours migratoire et à leur arrivée en France, développent des problèmes qui les amènent à consulter », témoigne à son tour Rita Dujon-Mitri, responsable de la PASS hospitalière de Delafontaine, la permanence d’accès aux soins de santé, destinée aux personnes sans couverture maladie ou très précaires, qui voit passer en consultation environ 3 000 personnes chaque année.
    (...)Le médecin de la PASS Louis Crozier lui organise un « gros bilan de santé », qui comprend notamment un électrocardiogramme, une prise de sang, des analyses de selles. Joseph a perdu 5 kg depuis qu’il a quitté son pays, où « on n’accepte pas les couples de même sexe », confie-t-il en pleurs. A Paris, il vit tantôt chez « un ami », tantôt dans la rue, parvient difficilement à faire deux repas par jour, ne mange jamais de fruits ni de légumes.Au gouvernement, on assure qu’une suppression de l’AME ne passerait pas le contrôle de constitutionnalité de la loi relative à l’immigration, car il s’agit d’un cavalier législatif relevant davantage d’une loi budgétaire. Toutefois, pour satisfaire la droite, indispensable pour le vote de ce texte, la première ministre, Elisabeth Borne, a confié une mission d’évaluation à Patrick Stefanini – ancien directeur de campagne de Valérie Pécresse et de François Fillon – et à l’ancien ministre de la santé Claude Evin, qui doit rendre ses conclusions le 4 décembre.
    « La première ministre en tirera les conclusions législatives et réglementaires dans les semaines qui suivent », promet-on au ministère de l’intérieur, où Gérald Darmanin se dit plus favorable à une limitation du ­bénéfice de l’AME dans le temps plutôt qu’à une réduction du panier de soins telle que votée au Sénat. « Soixante-quinze pour cent des personnes à l’AME sont là depuis plus de trois ans », souligne l’entourage du ministre, comme si cela démontrait une forme d’incitation à se maintenir en situation irrégulière en France. A Delafontaine, beaucoup considèrent que réduire le panier de soins ou limiter son bénéfice dans le temps relève de la même « absurdité ». François Lhote est chef du service de médecine interne de l’hôpital : « Les migrants ne viennent pas se faire soigner aux frais de la princesse. On nous parle de tel Moldave venu se faire poser une prothèse de hanche, mais la réalité que l’on voit, nous, médecins, ce sont des gens qui viennent travailler et qui se sacrifient pour leur famille restée au pays. C’est de la lâcheté de s’en prendre à eux. » Depuis son bureau du huitième étage, où il officie depuis trois décennies, le docteur Lhote met en garde : « Ce rejet des précaires ne se limitera pas aux étrangers et on glissera de l’étranger malade au pauvre. »
    Arrivée en France en octobre 2022, Aminata dort elle aussi ici et là, chez des connaissances, mais elle se méfie de ses hébergeurs. Au docteur Louis Crozier, l’Ivoirienne de 32 ans a parlé de ses reviviscences, de son hypervigilance, des « chaleurs » qu’elle ressent dans son corps. Il a remarqué qu’elle l’évitait du regard. Un ensemble de symptômes révélateurs d’un stress post-traumatique.
    La jeune femme s’est ouverte sur les violences infligées par son mari au pays, auxquelles se sont ajoutées des violences sur la route migratoire, en Tunisie notamment. Louis Crozier lui a prescrit des antidépresseurs. Elle va mieux aujourd’hui et a obtenu l’AME. « Si ça vous va, c’est la dernière fois qu’on se voit, lui explique le praticien, au terme de sa quatrième consultation. Vous pourrez aller voir un psychiatre à la Maison des femmes et vous rendre dans un centre médico-social à l’avenir. »Une démarche qui ne sera plus possible si l’AME est supprimée. « Si on doit garder tous ces gens à la PASS, sans les orienter vers la médecine de ville, alors on n’aura plus de place pour les nouveaux patients », s’inquiète le médecin. En attendant, il reçoit dans son cabinet un Algérien de 32 ans. Arrivé il y a une quinzaine de jours en France, il est soigné pour une brûlure au second degré de son mollet droit. La plaie a été causée par le mélange d’huile et d’essence dans lequel sa jambe a trempé, sur le petit bateau qui l’a amené d’Alger à Palma de Majorque. Sophie Ako, l’infirmière, nettoie la chair, y appose quelques bandelettes de tulle gras. La cicatrisation est en bonne voie.

    #Covid-19#migrant#migration#france##AME#sante#loimigration#politiquemigratoire#immigration#seinesaintdenis

  • Jacobin mag à propos de Henry Kissinger - The Good Die Young
    https://jacobin.com/2023/11/henry-kissinger-cold-war-foreign-policy

    Lê Đức Thọ
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/L%C3%AA_%C4%90%E1%BB%A9c_Th%E1%BB%8D
    Son nom résonne dans mes souvenirs d’enfance comme celui du stratège germano-étatsunien.

    ... le comité Nobel a souhaité lui décerner le prix Nobel de la paix, conjointement avec Henry Kissinger, prix qu’il a refusé.

    Dans mes souvenirs Henry Kissinger est comme ce camarade de classe de mon père qu’on est venu chercher au milieu d’un cours qui n’est revenu qu’en 1945 en uniforme « américaine ». A Berlin-Ouest on considérait les juifs allemands devenus citoyens des États Unis comme garants de notre liberté malgré les persécutions qu’ils avaient subi par nos grand parents.

    Comment veux-tu que le commun des gens d’ici sois critique de l’OTAN ou d"Israël.

    puis ...
    Henry Kissinger : To Die at the Right Time
    https://jacobin.com/2023/11/henry-kissinger-to-die-at-the-right-time

    Kissinger and the South American Revolutions
    https://jacobin.com/2023/11/kissinger-and-the-south-american-revolutions

    Kissinger in Angola
    https://jacobin.com/2023/11/kissinger-in-angola

    Kissinger in Central America
    https://jacobin.com/2023/11/kissinger-in-central-america

    Kissinger in the Gulf
    https://jacobin.com/2023/11/kissinger-in-the-gulf

    Kissinger in Cambodia
    https://jacobin.com/2023/11/kissinger-in-cambodia

    Kissinger in Argentina
    https://jacobin.com/2023/11/kissinger-in-argentina

    Cette chanson parle de lui sans le mentionner.

    https://www.youtube.com/watch?v=loFDn94oZJ0&pp=ygUOQm9iIE1hcmxleSBXYXI%3D


    Bob Marley - WAR

    C’est le mérite de Bob Marley d’avoir informé une génération entière d’Allemands de l’Ouest sur la lutte anticoloniale et antiimpérialiste. Sans lui ce sujet n’aurait intéressé que les intellectuels de gauche notoires. Malheureusement l’écoute de sa musique se passait généralement dans les nuages de canbabis, ce qui a sans doute inhibé la prise de conscience politique de son public.

    #guerre #racisme #impérialisme #colinialisme #USA

  • « Déluge d’Al-Aqsa » : bain de sang, sacrifice et invitation au suicide | Passa Palavra
    https://passapalavra.info/2023/11/150718

    Pour l’« anti-impérialisme » d’aujourd’hui, qui est plutôt un alter-impérialisme, les élites russes et arabes sont des alliés objectifs, tout comme les prolétaires israéliens et américains sont des ennemis naturels.

    #anti-impérialisme #Hamas #Palestine #alter_impérialisme #impérialisme

  • Régularisation des sans-papiers dans les métiers en tensions : les députés adoptent un « compromis » en commission
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/11/30/regularisation-des-sans-papiers-dans-les-metiers-en-tensions-les-deputes-ado

    Régularisation des sans-papiers dans les métiers en tensions : les députés adoptent un « compromis » en commission
    La nouvelle mouture ne prévoit ni procédure « discrétionnaire » au bon vouloir du préfet, comme le souhaitait le Sénat, ni régularisation automatique.
    Le Monde avec AFP
    Un « compromis » entre la version du gouvernement et celle du Sénat. La commission des lois de l’Assemblée nationale a approuvé jeudi 30 novembre une version remaniée de l’article du projet de loi sur l’immigration portant sur la régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension.« Nous sommes résolument opposés aux dispositions de l’article », a déclaré la députée Annie Genevard au nom des députés LR, qui ont voté contre.Cette nouvelle mouture ne crée ni une procédure « discrétionnaire » au bon vouloir du préfet, comme le souhaitaient les sénateurs, ni un droit automatique à la régularisation, a défendu le rapporteur général du texte Florent Boudié (Renaissance). Cette nouvelle version n’est pas « idéale » mais il s’agit d’un « compromis » destiné à « faire aboutir ce texte », a souligné le président de la commission des lois, Sacha Houlié, représentant de l’aile gauche de la majorité.La version initiale du gouvernement (article 3) prévoyait une titularisation « de plein droit » pour les sans-papiers sur le territoire depuis au moins trois ans ayant travaillé au moins huit mois au cours des deux dernières années dans les métiers et zones en tension.
    Le Sénat avait largement durci ce dispositif (article 4 bis), prévoyant un titre de séjour accordé par les préfets « à titre exceptionnel », dans une « procédure strictement encadrée » et assortie de multiples conditions. Les sénateurs avaient notamment posé comme conditions le respect des « valeurs de la République », une « vérification » auprès de l’employeur de la « réalité de l’activité alléguée » et une durée minimale de travail de douze mois.
    La version proposée par M. Boudié revient à huit mois, supprime l’intervention de l’employeur et instaure la possibilité pour le préfet de s’opposer à la délivrance du titre de séjour en cas de menace pour l’ordre public, de non-respect des valeurs de la République ou encore de polygamie.Le rapporteur général a insisté devant les députés sur la nécessité de restaurer « l’autonomie de la demande de régularisation par rapport à l’employeur », alors que ce dernier peut avoir intérêt à maintenir son salarié dans une situation précaire.Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a approuvé cette réécriture, et, s’adressant à la droite inquiète d’un « appel d’air », s’est dit ouvert à l’instauration d’un « quota », par exemple de « 8 000, 10 000 ou 5 000 » travailleurs qui pourraient être régularisés par an. Le gouvernement s’est, en revanche, opposé à des amendements visant à rétablir sa version initiale de l’article 3, soutenue par l’aile gauche de la majorité, le groupe indépendant Liot et le PS. La durée de validité de la mesure, à l’origine prévue jusqu’à la fin de 2026, a été prolongée au 31 décembre 2028.

    #Covid-19#migrant#migration#france#loimigration#immigration#metierentension#economie#emigration

  • Who Was Dr. Strangelove ?
    https://slate.com/news-and-politics/1999/03/who-was-dr-strangelove.html


    Nous avons donné nos meilleures têtes à l’Amérique.

    9.3.1999 - Stanley Kubrick died Sunday. Of all the film characters he created, perhaps none is as memorable as Doctor Strangelove.
    ...

    Many incorrectly suspect that Henry Kissinger was Kubrick’s model. While it is true that Kissinger had thick glasses and an even thicker accent, he was still a relatively obscure professor at Harvard in 1964 when the movie was released. (Kissinger didn’t became National Security Advisor until 1969.) Of course, we cannot rule out the possibility that Kissinger subsequently modeled himself, consciously or subconsciously, after Strangelove.

    America’s best-known nuclear strategist in 1964 was American-born Herman Kahn, a physicist, RAND Corporation think-tanker, and author of On Thermonuclear War. (Kahn’s most famous argument was that some people would probably survive a nuclear war.) In the movie, Strangelove mentions an association with the “Bland Corporation” and argues that nuclear war is survivable. Kahn himself allowed that the character was “part Henry Kissinger, part myself, with a touch of Wernher von Braun.”

    Von Braun, the rocket scientist, was probably the source for Strangelove’s poorly repressed Nazism. (Here’s an audio clip of the excited Strangelove mistakenly calling the President “Mein Fuhrer!”) Von Braun developed the V-2 during World War II for Hitler, emigrated to the USA to create rockets for NASA, and became something of national hero in the space agency’s heyday of the 1960s. Mort Sahl once quipped that von Braun’s autobiography I Aimed For the Stars should have been subtitled “but Sometimes I Hit London.”

    #USS #impérialisme #film #wtf

  • Projet de loi « immigration » : les députés rétablissent l’aide médicale d’Etat
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/11/29/projet-de-loi-immigration-les-deputes-retablissent-l-aide-medicale-d-etat_62

    Projet de loi « immigration » : les députés rétablissent l’aide médicale d’Etat
    Gérald Darmanin, qui porte le projet de loi, a qualifié la suppression de l’AME par une majorité de sénateurs de « cavalier législatif évident ».
    Le Monde avec AFP
    Les députés ont supprimé, mercredi 29 novembre, à une très grande majorité, un article introduit par les sénateurs qui entendait transformer l’aide médicale d’Etat (AME) en une simple aide médicale d’urgence (AMU), dans le projet de loi « immigration ».
    « La commission des lois de l’Assemblée nationale vient de rétablir l’aide médicale d’Etat. C’était indispensable. C’est une position juste et forte pour un dispositif indispensable, efficace et évalué de santé publique », a réagi le ministre de la santé, Aurélien Rousseau, sur le réseau social X.
    Le rapporteur général du projet de loi, Florent Boudié (Renaissance), a souligné qu’il s’agissait d’une question relevant de la « santé des individus », mais aussi d’une « question de santé collective ». Il ne s’agit cependant pas de « fermer le débat ». Un rapport sur le sujet, rédigé par Patrick Stefanini et Claude Evin, doit être remis le 4 décembre. Ce rejet n’est pas une surprise, la majorité ayant dès le départ dit qu’elle ne conserverait pas cette disposition qui transformait l’AME en AMU. Il s’agit d’un « cavalier législatif évident », a réaffirmé mercredi le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, c’est-à-dire une disposition n’ayant pas de lien direct avec le texte et susceptible, à ce titre, d’être rejetée par le Conseil constitutionnel.Président du groupe Horizons à l’Assemblée, Laurent Marcangeli a lui aussi estimé que la mesure n’avait pas sa place dans le cadre du texte immigration, et a demandé que, « rapidement, la première ministre fixe les conditions de ce débat, pourquoi pas à l’occasion d’une loi de finances rectificative ».
    La gauche a unanimement dénoncé la mesure. Supprimer l’aide médicale d’Etat serait « dangereux médicalement, absurde économiquement, indigne moralement », a estimé le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud. Le budget de l’AME représente « 0,5 % du budget de la Sécu », une « goutte d’eau dans l’océan », a de son côté affirmé Benjamin Lucas, du groupe écologiste. Seuls Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN) étaient favorables à cette suppression, proposée par Marine Le Pen depuis « de très nombreuses années », comme l’a rappelé le député RN Yoann Gillet. Le Sénat avait approuvé en première lecture, début novembre, le remplacement de l’aide médicale d’Etat par une aide médicale d’urgence, avec un panier de soins réduit et recentré sur la prise en charge des soins urgents, des maladies graves, des douleurs aiguës, des soins liés à la grossesse ou encore des vaccinations.

    #Covid-19#migrant#migration#france#loimigration#AME#debatparlementaire#sante#santepublique#immigration#migrationirreguliere

  • Signa insolvent : Muss Berlin um das KaDeWe bangen ? Das sagt Kaufhauschef Michael Peterseim
    https://www.berliner-zeitung.de/stil-individualitaet/signa-insolvent-muss-berlin-um-das-kadewe-bangen-das-sagt-kaufhausc

    Le propriétaire du bâtiment du grand magasin de luxe KaDeWe vient d’annoncer son insolvabilité. Le patron du KaDeWe réagit dans une interview parfaite. C’est un cas d’école de communication professionnelle en situation de crise.

    29.11.2023 von Manuel Almeida Vergara, Marcus Weingärtner - Was seit Tagen ohnehin schon durch die Medien waberte, wurde nun durch die Signa Holding bestätigt: Das österreichische Unternehmenskonglomerat hat beim Handelsgericht in Wien die Eröffnung eines Sanierungsverfahrens in Eigenverwaltung beantragt. Das teilte die Gruppe des Immobilien- und Handelsunternehmers René Benko am Mittwoch mit.

    Rund 1000 Unterfirmen gehören zur Signa Holding, die, so heißt es, durch gestiegene Bau- und Energiekosten im Zuge des Ukraine-Kriegs in Schieflage geraten war; dem Unternehmen gehören zahlreiche Geschäftsimmobilien in Österreich und Deutschland. Die Meldung der Signa-Pleite sorgt für große Verunsicherung – auch und gerade in Berlin.

    Hier wurden bereits Anfang des Monats sämtliche Bauprojekte der Gruppe auf Eis gelegt, wie es mit geplanten Projekten wie dem Umbau der Karstadt-Filiale am Hermannplatz und des Bremsenwerks am Ostkreuz weitergeht, ist derzeit unklar. Außerdem gehören der österreichischen Gruppe prestigeträchtige Bauten wie das „Upper West“-Hochhaus am Bahnhof Zoo – und das Gebäude des KaDeWe.

    In der Stadt machen sich nun Sorgen breit um die Zukunft des Traditionskaufhauses, das seine rund 60.000 Quadratmeter Verkaufsfläche von der insolventen Holding mietet. Das weiß auch Michael Peterseim: Noch keine vier Wochen ist der neue CEO der KaDeWe Group im Amt – und schon muss er sich mit Unkenrufen auseinandersetzen, die ein Ende des Luxustempels am Tauentzien prophezeien. Was er darauf antwortet? Das haben wir Peterseim am Telefon gefragt.

    Herr Peterseim, muss Berlin um das KaDeWe bangen? Aktuelle Medienberichte legen das nahe.

    Das KaDeWe gibt es seit mehr als 100 Jahren. Und ich würde sagen, das KaDeWe gibt es auch noch in den kommenden 100 Jahren. Es geht uns aktuell sehr gut. Die KaDeWe Group wurde 2014 aus der Karstadt-Gruppe rausgelöst, mit der neuen Strategie „Luxury Up“, die seitdem mit hohen Investitionen erfolgreich umgesetzt wurde. Und aktuelle Zahlen zeigen uns, dass wir auf dem richtigen Weg sind. Insgesamt wird die KaDeWe Group mit ihren drei Department Stores in Berlin, Hamburg und München dieses Kalenderjahr mit 800 Millionen Euro Umsatz abschließen – doppelt so viel, wie 2014 und ein zweistelliger Prozentsatz mehr als in Zeiten vor der Pandemie.

    Die aktuellen Medienberichte beziehen sich allerdings weniger auf die wirtschaftliche Stärke des KaDeWe als auf die Meldung der Signa-Insolvenz. Wie genau sind die Verflechtungen zwischen Ihrer Gruppe und der österreichischen Holding?

    Wir haben einen Mehrheitsgesellschafter, die Central Group aus Thailand, und diese hat aufgrund der Mehrheit in den Gesellschafteranteilen auch die alleinigen Entscheidungsrechte, operativ, strategisch wie finanziell. Die Central Group hat immer bekräftigt, dass sie in jeder Phase zu uns steht, um unser Geschäftsmodell vollumfänglich zu unterstützen. Als börsennotierter, traditionsreicher Händler betreibt sie weltweit führende Luxuseinzelhandelsunternehmen mit den besten Markenpartnern, der besten Sortimentsauswahl und außergewöhnlichen Kundenerlebnissen an allen ihren Standorten. Europa bleibt ein strategischer Schlüsselmarkt für die Central Group. Signa hingegen ist ein Minderheitsgesellschafter ohne strategischen und operativen Einfluss.

    Aber Signa ist eben Eigentümerin aller deutschen Kaufhausgebäude Ihrer Gruppe, vom KaDeWe in Berlin über das Alsterhaus in Hamburg bis zum Oberpollinger in München.

    Auf der Immobilienseite sind wir zunächst Mieter. Und tatsächlich ist es so, dass die Vermietungsgesellschaften, die jeweils eines unserer Gebäude halten, im Signa-Verbund verortet sind. Aber wir haben unsere Standorte über sehr lange laufende Mietverträge abgesichert. Die drei ikonischen Standorte Alsterhaus, Oberpollinger und Kadewe gehören zu unserem Geschäftsmodell, das ohne diese Gebäude nicht möglich ist. Wir haben eine sehr enge Verbindung zu den Gebäuden und diese haben wir mit Mietverträgen, die noch mehr als 30 Jahre laufen, abgesichert.

    Und diese Verträge sind nicht hinfällig, wenn der Vermieter pleitegeht?

    Grundsätzlich gilt, die Signa Holding ist nicht an den Mietverträgen beteiligt. Zudem laufen Mietverträge im Allgemeinen auch während einer eingetretenen Insolvenz weiter und sind von der Insolvenz in der Laufzeit nicht betroffen.

    Bereits im März hatte die Central Group 49,9 Prozent der Anteile am Kaufhausgebäude des KaDeWe von der Signa gekauft. Nun liegt es nahe, dass sie den gesamten Bau übernimmt. Wäre das in Ihrem Sinne?

    Ich spekuliere nicht. Aber auch in diesem Fall hätte dies keine Auswirkungen auf unser Tun. Wir konzentrieren uns auf unser Geschäft, das gerade jetzt in der Vorweihnachtszeit besonders wichtig ist und sehr viel Spaß macht.

    Was bedeutet die Signa-Pleite dann überhaupt konkret für die KaDeWe Group? Im Grunde nur, dass Sie jetzt Schadensbegrenzung betreiben müssen, was das mediale Echo angeht?

    Sie sehen mich sehr entspannt. Bei Signa läuft nun ein strukturierter Prozess, das beobachten wir mit großer Ruhe.

    Trotzdem dürfte das Wort „Insolvenz“ in Verbindung mit dem KaDeWe aktuell nicht nur in den Medien, sondern auch bei Ihrer Kundschaft sowie Ihrer Belegschaft hängenbleiben. Wie ist im Moment die Stimmung im Kaufhaus?

    Wenn ich dieser Tage bei uns durchs Haus gehe, dann nehme ich vor allem eine wunderbare Weihnachtsstimmung wahr. In Gesprächen mit Kundinnen und Kunden, auch mit unseren Mitarbeitenden ist aktuell vor allem die Freude über diese tolle Atmosphäre zu spüren.

    In einem Artikel des Business Insider hieß es kürzlich, für alle drei Kaufhäuser in Deutschland zahle Ihre Gruppe jährlich eine Gesamtmiete von 65 Millionen Euro an Signa, wovon 40 Millionen allein für das Gebäude des KaDeWe entfielen.

    Unsere Mietverträge behandeln wir wie alle anderen unserer Verträge vertraulich. Wir haben langlaufende Mietverträge mit den jeweiligen Objektgesellschaften. Aber natürlich ist es unsere Aufgabe als Geschäftsführung – das liegt in der Natur der Sache –, Verträge permanent auf den Prüfstand zu stellen.

    Sind solche Mieten eigentlich an die Wirtschaftlichkeit eines Hauses gekoppelt? Gibt es also Episoden, in denen Sie als Geschäftsführer sagen könnten und sagen würden: „Dieses Jahr lief es nicht ganz so gut, können wir mal über die Miete reden?“

    Wie bereits gesagt, optimieren wir stets Verträge und somit auch Mietverträge. In meiner Funktion erscheint mir natürlich jede Miete zu hoch und sollte immer verhandelt werden.

    Und wie sieht es mit den Store-in-Store-Konzepten im Erdgeschoss des KaDeWe aus, wo namhafte Marken eigene kleine Geschäfte betreiben? Sind diese wiederum Mieter Ihrer Gruppe oder mieten Labels wie Dior oder Prada ihre Flächen im Erdgeschoss ebenso von Signa?

    An allen drei Standorten sind wir alleinige Mieter des jeweiligen gesamten Gebäudes, und alle bei uns vertretenen Marken, egal in welchem Geschäftsmodell, haben Verträge mit der KaDeWe Group. Wir haben unterschiedliche Geschäftsmodelle, unter anderem „Concession Partner“ wie Prada oder Dior sowie Bereiche, für die unser eigenes 30-köpfiges Einkaufsteam weltweit auf Messen und Fashion Shows einkauft, um unseren Kundinnen und Kunden das beste kuratierte Sortiment aus internationalen und angesagten Nischen-Brands zu bieten.

    Herr Peterseim, Sie bekleiden Ihre neue Position als Hauptgeschäftsführer der KaDeWe Group erst seit dem 1. November und müssen sich keine vier Wochen nach Ihrem Antritt schon mit Themen der Insolvenz auseinandersetzen. Hätten Sie sich Ihren Einstand anders gewünscht?

    Wir bieten wundervolle Erlebniswelten in allen unseren Stores. Schon seit mehr als fünf Jahren bin ich, bislang als zweiter Geschäftsführer, für die Gruppe tätig und auch in der Zeit gab es immer wieder Herausforderungen, die wir erfolgreich gemeinsam gemeistert haben. Ich stehe auf dem Standpunkt: Stillstand bedeutet Rückschritt und ich freue mich auf alles, was kommt. Ich habe den schönsten Job der Welt.
    –---
    Zur Person

    Michael Peterseim wurde 1969 geboren und leitet seit dem 1. November als CEO die Geschäftsführung der KaDeWe Group, zu der neben dem Berliner Stammhaus auch das Oberpollinger in München und das Alsterhaus in Hamburg gehören. Für beide Kaufhäuser war er vor seiner aktuellen Position bereits rund fünf Jahre tätig. Zuvor war er in ähnlichen Positionen für unterschiedliche Unternehmen tätig, etwa für das Modeunternehmen Clinton Großhandels GmbH oder für den Tourismuskonzern Thomas Cook.

    #Berlin #économie #immobilier #crise #communication

  • Tal Bruttmann, historien : « Le Hamas a conçu, en amont, une politique de terreur visuelle destinée à être diffusée dans le monde entier »

    Le spécialiste de la Shoah estime, dans un entretien au « Monde », que l’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre contre Israël n’est ni un pogrom ni un génocide mais un massacre de masse, et il met en garde contre les analogies avec le nazisme.

    L’historien Tal Bruttmann, spécialiste de la Shoah et de l’antisémitisme, est notamment l’auteur de La Logique des bourreaux (Hachette, 2003), et, avec Stefan Hördler et Christoph Kreutzmüller, d’Un album d’Auschwitz. Comment les nazis ont photographié leurs crimes (Le Seuil, 304 pages, 49 euros).

    Pour qualifier les attaques du Hamas, les hommes politiques, les historiens et les éditorialistes ont parlé de massacre, d’attentat, de pogrom, voire de génocide. En tant qu’historien, comment qualifieriez-vous cet événement ?

    Le mot qui est revenu le plus souvent est « pogrom », mais les attaques du Hamas ne relèvent pas, à mon sens, d’une telle qualification. Ce terme russe désigne non pas les crimes de masse contre les juifs, mais la destruction des biens qui sont en leur possession, accompagnée de violences contre les personnes. Ce qui caractérise le #pogrom, c’est le fait qu’une majorité, excitée, voire incitée, par le pouvoir en place, s’attaque violemment à une minorité qui vit en son sein.

    Au XIXe et au début du XXe siècle, il y a eu, en Europe, beaucoup de pogroms antijuifs, notamment en Russie ou en Roumanie, mais ce terme ne convient pas aux attaques du Hamas. D’abord, parce qu’elles visaient non pas à détruire les biens des Israéliens, mais à tuer des juifs ; ensuite, parce que les juifs, en Israël, ne forment pas une minorité, mais une majorité ; enfin, parce que le Hamas n’est pas un peuple, mais une organisation terroriste. Pour moi, ces attaques sont des massacres de masse : le but était de tuer le plus de juifs possible.

    Certains ont utilisé le terme de génocide. Est-il, selon vous, pertinent ?

    Dans l’imaginaire occidental, le #génocide est devenu l’alpha et l’oméga du crime, alors qu’il n’est pas plus grave, en droit international, que le #crime_de_guerre ou le #crime_contre_l’humanité. Personnellement, en tant qu’historien, je n’utilise pas cette qualification juridique dont la définition est d’une immense complexité : je la laisse aux magistrats et aux tribunaux. C’est à eux d’établir, au terme d’une enquête, si les #massacres qui leur sont soumis sont, ou non, des génocides.

    L’écrivaine Elfriede Jelinek, Prix Nobel de littérature, a comparé le Hamas aux nazis. Que pensez-vous de cette analogie ?

    Il faut faire attention aux mots : la haine des #juifs ne suffit pas à caractériser le #nazisme. Le régime de Vichy ou le Parti populaire français [PPF, 1936-1945] de Jacques Doriot étaient profondément antisémites, mais ils n’étaient pas nazis pour autant : être nazi, c’est adhérer à l’idéologie politique élaborée par Adolf Hitler après la première guerre mondiale et mise en œuvre par le IIIe Reich à partir de 1933.

    Le #Hamas est évidemment profondément antisémite : sa charte initiale, qui fait explicitement référence aux #Protocoles des sages de Sion_ [un faux qui date du début du XXe siècle], affirme que les juifs sont à l’origine de la Révolution française, de la révolution bolchevique et de la première guerre mondiale. Il faut cependant prendre le Hamas pour ce qu’il est : un mouvement islamiste nationaliste qui n’est pas plus nazi qu’Al-Qaida, l’Iran ou Marine Le Pen.

    La Shoah est incontestablement le pire épisode de l’#histoire de l’antisémitisme, mais cela n’en fait pas la clé à partir de laquelle on peut comprendre toutes les #violences_antijuives. Parfois, elle nous empêche même de saisir la singularité des événements : à force d’associer l’#antisémitisme à la Shoah, on oublie que cette haine a pris, au cours de l’histoire, des formes très différentes.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/29/tal-bruttmann-historien-le-hamas-a-concu-en-amont-une-politique-de-terreur-v

    avec des extraits de Un album d’Auschwitz :
    https://archive.is/jO7UX

    #histoire #images #photos #films #attentat #attentat_massacre #islamisme #nationalisme #shoah #Extermination_des_juifs_par_les_nazis

    • Il est clair Tal Bruttmann et du coup ça permet de ne pas avoir un sac fourre tout d’où tu tires des mots chargés de sens et inappropriés pour un oui ou un non.

  • Cette #hospitalité_radicale que prône la philosophe #Marie-José_Mondzain

    Dans « Accueillir. Venu(e)s d’un ventre ou d’un pays », Marie-José Mondzain, 81 ans, se livre à un plaidoyer partageur. Elle oppose à la #haine d’autrui, dont nous éprouvons les ravages, l’#amour_sensible et politique de l’Autre, qu’il faudrait savoir adopter.

    En ces temps de crispations identitaires et même de haines communautaires, Marie-José Mondzain nous en conjure : choisissons, contre l’#hostilité, l’hospitalité. Une #hospitalité_créatrice, qui permette de se libérer à la fois de la loi du sang et du #patriarcat.

    Pour ce faire, il faut passer de la filiation biologique à la « #philiation » − du grec philia, « #amitié ». Mais une #amitié_politique et proactive : #abriter, #nourrir, #loger, #soigner l’Autre qui nous arrive ; ce si proche venu de si loin.

    L’hospitalité fut un objet d’étude et de réflexion de Jacques Derrida (1930-2004). Née douze ans après lui, à Alger comme lui, Marie-José Mondzain poursuit la réflexion en rompant avec « toute légitimité fondée sur la réalité ou le fantasme des origines ». Et en prônant l’#adoption comme voie de réception, de prise en charge, de #bienvenue.

    Son essai Accueillir. Venu(e)s d’un ventre ou d’un pays se voudrait programmatique en invitant à « repenser les #liens qui se constituent politiquement et poétiquement dans la #rencontre de tout sujet qu’il nous incombe d’adopter ».

    D’Abraham au film de Tarkovski Andreï Roublev, d’Ulysse à A. I. Intelligence artificielle de Spielberg en passant par Antigone, Shakespeare ou Melville, se déploie un plaidoyer radical et généreux, « phraternel », pour faire advenir l’humanité « en libérant les hommes et les femmes des chaînes qui les ont assignés à des #rapports_de_force et d’#inégalité ».

    En cette fin novembre 2023, alors que s’ajoute, à la phobie des migrants qui laboure le monde industriel, la guerre menée par Israël contre le Hamas, nous avons d’emblée voulu interroger Marie-José Mondzain sur cette violence-là.

    Signataire de la tribune « Vous n’aurez pas le silence des juifs de France » condamnant le pilonnage de Gaza, la philosophe est l’autrice d’un livre pionnier, adapté de sa thèse d’État qui forait dans la doctrine des Pères de l’Église concernant la représentation figurée : Image, icône, économie. Les sources byzantines de l’imaginaire contemporain (Seuil, 1996).

    Mediapart : Comment voyez-vous les images qui nous travaillent depuis le 7 octobre ?

    Marie-José Mondzain : Il y a eu d’emblée un régime d’images relevant de l’événement dans sa violence : le massacre commis par le Hamas tel qu’il fut en partie montré par Israël. À cela s’est ensuite substitué le tableau des visages et des noms des otages, devenu toile de fond iconique.

    Du côté de Gaza apparaît un champ de ruines, des maisons effondrées, des rues impraticables. Le tout depuis un aplomb qui n’est plus un regard humain mais d’oiseau ou d’aviateur, du fait de l’usage des drones. La mort est alors sans visages et sans noms.

    Face au phénomène d’identification du côté israélien s’est donc développée une rhétorique de l’invisibilité palestinienne, avec ces guerriers du Hamas se terrant dans des souterrains et que traque l’armée israélienne sans jamais donner à voir la moindre réalité humaine de cet ennemi.

    Entre le visible et l’invisible ainsi organisés, cette question de l’image apparaît donc extrêmement dissymétrique. Dissymétrie accentuée par la mise en scène des chaînes d’information en continu, qui séparent sur les écrans, avec des bandes lumineuses et colorées, les vues de Gaza en ruine et l’iconostase des otages.

    C’est avec de telles illustrations dans leur dos que les prétendus experts rassemblés en studio s’interrogent : « Comment retrouver la paix ? » Comme si la paix était suspendue à ces images et à la seule question des otages. Or, le contraire de la guerre, ce n’est pas la paix − et encore moins la trêve −, mais la justice.

    Nous assistons plutôt au triomphe de la loi du talion, dont les images deviennent un levier. Au point que visionner les vidéos des massacres horrifiques du Hamas dégénère en obligation…

    Les images deviennent en effet une mise à l’épreuve et une punition. On laisse alors supposer qu’elles font suffisamment souffrir pour que l’on fasse souffrir ceux qui ne prennent pas la souffrance suffisamment au sérieux.

    Si nous continuons à être uniquement dans une réponse émotionnelle à la souffrance, nous n’irons pas au-delà d’une gestion de la trêve. Or la question, qui est celle de la justice, s’avère résolument politique.

    Mais jamais les choses ne sont posées politiquement. On va les poser en termes d’identité, de communauté, de religion − le climat très trouble que nous vivons, avec une indéniable remontée de l’antisémitisme, pousse en ce sens.

    Les chaînes d’information en continu ne nous montrent jamais une carte de la Cisjordanie, devenue trouée de toutes parts telle une tranche d’emmental, au point d’exclure encore et toujours la présence palestinienne. Les drones ne servent jamais à filmer les colonies israéliennes dans les Territoires occupés. Ce serait pourtant une image explicite et politique…

    Vous mettez en garde contre toute « réponse émotionnelle » à propos des images, mais vous en appelez dans votre livre aux affects, dans la mesure où, écrivez-vous, « accueillir, c’est métamorphoser son regard »…

    J’avais écrit, après le 11 septembre 2001, L’#image peut-elle tuer ?, ou comment l’#instrumentalisation du #régime_émotionnel fait appel à des énergies pulsionnelles, qui mettent le sujet en situation de terreur, de crainte, ou de pitié. Il s’agit d’un usage balistique des images, qui deviennent alors des armes parmi d’autres.

    Un tel bombardement d’images qui sème l’effroi, qui nous réduit au silence ou au cri, prive de « logos » : de parole, de pensée, d’adresse aux autres. On s’en remet à la spontanéité d’une émotivité immédiate qui supprime le temps et les moyens de l’analyse, de la mise en rapport, de la mise en relation.

    Or, comme le pensait Édouard Glissant, il n’y a qu’une poétique de la relation qui peut mener à une politique de la relation, donc à une construction mentale et affective de l’accueil.

    Vous prônez un « #tout-accueil » qui semble faire écho au « Tout-monde » de Glissant…

    Oui, le lien est évident, jusqu’en ce #modèle_archipélique pensé par Glissant, c’est-à-dire le rapport entre l’insularité et la circulation en des espaces qui sont à la fois autonomes et séparables, qui forment une unité dans le respect des écarts.

    Ces écarts assument la #conflictualité et organisent le champ des rapports, des mises en relation, naviguant ainsi entre deux écueils : l’#exclusion et la #fusion.

    Comment ressentir comme un apport la vague migratoire, présentée, voire appréhendée tel un trop-plein ?

    Ce qui anime mon livre, c’est de reconnaître que celui qui arrive dans sa nudité, sa fragilité, sa misère et sa demande est l’occasion d’un accroissement de nos #ressources. Oui, le pauvre peut être porteur de quelque chose qui nous manque. Il nous faut dire merci à ceux qui arrivent. Ils deviennent une #richesse qui mérite #abri et #protection, sous le signe d’une #gratitude_partagée.

    Ils arrivent par milliers. Ils vont arriver par millions − je ne serai alors plus là, vu mon âge −, compte tenu des conditions économiques et climatiques à venir. Il nous faut donc nous y préparer culturellement, puisque l’hospitalité est pour moi un autre nom de la #culture.

    Il nous faut préméditer un monde à partager, à construire ensemble ; sur des bases qui ne soient pas la reproduction ou le prolongement de l’état de fait actuel, que déserte la prospérité et où semble s’universaliser la guerre. Cette préparation relève pour moi, plus que jamais, d’une #poétique_des_relations.

    Je travaille avec et auprès d’artistes − plasticiens, poètes, cinéastes, musiciens −, qui s’emparent de toutes les matières traditionnelles ou nouvelles pour créer la scène des rapports possibles. Il faut rompre avec ce qui n’a servi qu’à uniformiser le monde, en faisant appel à toutes les turbulences et à toutes les insoumissions, en inventant et en créant.

    En établissant des #zones_à_créer (#ZAC) ?

    Oui, des zones où seraient rappelées la force des faibles, la richesse des pauvres et toutes les ressources de l’indigence qu’il y a dans des formes de précarité.

    La ZAD (zone à défendre) ne m’intéresse effectivement que dans la mesure où elle se donne pour but d’occuper autrement les lieux, c’est-à-dire en y créant la scène d’une redistribution des places et d’un partage des pouvoirs face aux tyrannies économiques.

    Pas uniquement économiques...

    Il faut bien sûr compter avec ce qui vient les soutenir, anthropologiquement, puisque ces tyrannies s’équipent de tout un appareil symbolique et d’affects touchant à l’imaginaire.

    Aujourd’hui, ce qui me frappe, c’est la place de la haine dans les formes de #despotisme à l’œuvre. Après – ou avant – Trump, nous venons d’avoir droit, en Argentine, à Javier Milei, l’homme qui se pose en meurtrier prenant le pouvoir avec une tronçonneuse.

    Vous y opposez une forme d’amitié, de #fraternité, la « #filia », que vous écrivez « #philia ».

    Le [ph] désigne des #liens_choisis et construits, qui engagent politiquement tous nos affects, la totalité de notre expérience sensible, pour faire échec aux formes d’exclusion inspirées par la #phobie.

    Est-ce une façon d’échapper au piège de l’origine ?

    Oui, ainsi que de la #naturalisation : le #capitalisme se considère comme un système naturel, de même que la rivalité, le désir de #propriété ou de #richesse sont envisagés comme des #lois_de_la_nature.

    D’où l’appellation de « #jungle_de_Calais », qui fait référence à un état de nature et d’ensauvagement, alors que le film de Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval, L’Héroïque lande. La frontière brûle (2018), montre magnifiquement que ce refuge n’était pas une #jungle mais une cité et une sociabilité créées par des gens venus de contrées, de langues et de religions différentes.

    Vous est-il arrivé personnellement d’accueillir, donc d’adopter ?

    J’ai en en effet tissé avec des gens indépendants de mes liens familiaux des relations d’adoption. Des gens dont je me sentais responsable et dont la fragilité que j’accueillais m’apportait bien plus que ce que je pouvais, par mes ressources, leur offrir.

    Il arrive, du reste, à mes enfants de m’en faire le reproche, tant les font parfois douter de leur situation les relations que je constitue et qui tiennent une place si considérable dans ma vie. Sans ces relations d’adoption, aux liens si constituants, je ne me serais pas sentie aussi vivante que je le suis.

    D’où mon refus du seul #héritage_biologique. Ce qui se transmet se construit. C’est toujours dans un geste de fiction turbulente et joyeuse que l’on produit les liens que l’on veut faire advenir, la #vie_commune que l’on désire partager, la cohérence politique d’une #égalité entre parties inégales – voire conflictuelles.

    La lecture de #Castoriadis a pu alimenter ma défense de la #radicalité. Et m’a fait reconnaître que la question du #désordre et du #chaos, il faut l’assumer et en tirer l’énergie qui saura donner une forme. Le compositeur Pascal Dusapin, interrogé sur la création, a eu cette réponse admirable : « C’est donner des bords au chaos. »

    Toutefois, ces bords ne sont pas des blocs mais des frontières toujours poreuses et fluantes, dans une mobilité et un déplacement ininterrompus.

    Accueillir, est-ce « donner des bords » à l’exil ?

    C’est donner son #territoire au corps qui arrive, un territoire où se créent non pas des murs aux allures de fin de non-recevoir, mais des cloisons – entre l’intime et le public, entre toi et moi : ni exclusion ni fusion…

    Mon livre est un plaidoyer en faveur de ce qui circule et contre ce qui est pétrifié. C’est le #mouvement qui aura raison du monde. Et si nous voulons que ce mouvement ne soit pas une déclaration de guerre généralisée, il nous faut créer une #culture_de_l’hospitalité, c’est-à-dire apprendre à recevoir les nouvelles conditions du #partage.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/271123/cette-hospitalite-radicale-que-prone-la-philosophe-marie-jose-mondzain
    #hospitalité #amour_politique

    via @karine4

    • Accueillir - venu(e)s d’un ventre ou d’un pays

      Naître ne suffit pas, encore faut-il être adopté. La filiation biologique, et donc l’arrivée d’un nouveau-né dans une famille, n’est pas le modèle de tout accueil mais un de ses cas particuliers. Il ne faut pas penser la filiation dans son lien plus ou moins fort avec le modèle normatif de la transmission biologique, mais du point de vue d’une attention à ce qui la fonde : l’hospitalité. Elle est un art, celui de l’exercice de la philia, de l’affect et du lien qui dans la rencontre et l’accueil de tout autre exige de substituer au terme de filiation celui de philiation. Il nous faut rompre avec toute légitimité fondée sur la réalité ou le fantasme des origines. Cette rupture est impérative dans un temps de migrations planétaires, de déplacements subjectifs et de mutations identitaires. Ce qu’on appelait jadis « les lois de l’hospitalité » sont bafouées par tous les replis haineux et phobiques qui nous privent des joies et des richesses procurées par l’accueil. Faute d’adopter et d’être adopté, une masse d’orphelins ne peut plus devenir un peuple. La défense des philiations opère un geste théorique qui permet de repenser les liens qui se constituent politiquement et poétiquement dans la rencontre de tout sujet qu’il nous incombe d’adopter, qu’il provienne d’un ventre ou d’un pays. Le nouveau venu comme le premier venu ne serait-il pas celle ou celui qui me manquait ? D’où qu’il vienne ou provienne, sa nouveauté nous offre la possibilité de faire œuvre.

      https://www.quaidesmots.fr/accueillir-venu-e-s-d-un-ventre-ou-d-un-pays.html
      #livre #filiation_biologique #accueil

  • Projet de loi « immigration » : dix-sept députés LR prêts à voter le texte « si prévaut l’esprit du projet voté par le Sénat »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/11/26/dix-sept-deputes-lr-prets-a-voter-la-loi-sur-l-immigration-si-prevaut-l-espr

    Projet de loi « immigration » : dix-sept députés LR prêts à voter le texte « si prévaut l’esprit du projet voté par le Sénat »
    Dans un texte publié par « La Tribune Dimanche », ces élus se démarquent de leur président de groupe, Olivier Marleix, qui a prévenu que Les Républicains ne voteront pas le projet de loi s’il n’est pas accompagné d’une réforme de la Constitution.
    Le Monde avec AFP
    Dix-sept députés Les Républicains (LR) se disent prêts à voter le projet de loi sur l’immigration « si prévaut l’esprit du projet du Sénat » à l’issue de son examen à l’Assemblée, une position plus ouverte que celle de la direction du groupe LR sur ce texte qui représente un défi pour le gouvernement.« Nous entendons préserver les principaux acquis du Sénat et améliorer cette loi autant que possible », assurent ces députés, parmi lesquels Julien Dive, Virginie Duby-Muller ou Philippe Juvin, dans leur tribune publiée dans La Tribune Dimanche. Ils renvoient « la balle (…) dans le camp du gouvernement » et de « la majorité présidentielle, de son aile gauche en particulier ».Le président du groupe LR à l’Assemblée, Olivier Marleix, a prévenu mardi que le camp présidentiel ne « doit pas s’attendre à avoir une majorité » sur ce texte, « en tout cas, pas avec nous », s’il n’était pas accompagné d’une réforme de la Constitution.
    La droite fait depuis plusieurs mois d’une réforme de l’article 11 de la Constitution, qui permettrait d’étendre aux questions migratoires l’organisation de référendums, le cœur de ses revendications concernant l’immigration. Mais un référendum sur l’immigration a été écarté par le président Emmanuel Macron à l’issue des deuxièmes rencontres de Saint-Denis, le 17 novembre.
    Pour les dix-sept signataires qui se démarquent de la position de leur chef, « le détricotage du texte du Sénat est évidemment la principale menace pour l’avenir de cette loi ». « Amender oui. Anéantir non », expliquent-ils, rappelant que « la plupart des sénateurs de la majorité présidentielle ont voté le texte au Sénat ».
    Selon eux, la nouvelle rédaction de l’article 3 (devenu 4 bis), qui prévoyait la régularisation des clandestins travaillant dans des secteurs en tension, préserve « le pouvoir discrétionnaire des préfets » et est « une réponse ferme qui ne crée pas un droit opposable au fond ». Leur avis n’est pas partagé par Olivier Marleix, pour lequel l’article 4 bis « n’est pas une bonne solution ».
    Pour autant, le gouvernement, qui ne dispose que d’une majorité relative, parviendra-t-il à éviter le 49.3 sur ce texte ? Selon les calculs d’un cadre de la majorité, si les vingt et un membres du groupe indépendant Libertés, indépendants, outre-mer et territoires apportent leurs suffrages, « il manque dix-huit voix ».
    Le projet de loi « immigration », très durci par la majorité sénatoriale de droite, arrive en débat en commission à l’Assemblée nationale lundi, mettant le gouvernement au défi d’aller chercher une majorité sans déchirer le camp présidentiel.

    #Covid-19#migrant#migration#france#loimigration#immigration#debatparlementaire#politiquemigratoire

  • Projet de loi sur l’immigration : « Les Français attendent de la représentation parlementaire responsabilité et dignité »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/28/projet-de-loi-sur-l-immigration-les-francais-attendent-de-la-representation-

    Projet de loi sur l’immigration : « Les Français attendent de la représentation parlementaire responsabilité et dignité »
    Tribune Pierre Henry
    président de l’association France Fraternités
    Le débat sur l’immigration et l’asile au Sénat a accouché d’un projet de loi populiste en ce sens que son objet n’est pas d’apporter des solutions à des situations concrètes, mais de permettre à quelques politiciens des droites extrêmes de prendre une posture martiale. Ce projet ne répare rien. En épousant fausses informations, clichés et autres lubies des temps présents, il aggrave en de nombreux cas une situation déjà dramatique. Ce qui fait dire à nombre d’associations et à certaines formations politiques de gauche que ce texte doit dès lors être rejeté en bloc. N’est-ce pas aller vite en besogne ?
    Il y a trois mois, une voie d’espoir transpartisane était apparue avec la publication, le 11 septembre dans le quotidien Libération, d’une tribune de trente-cinq parlementaires appelant à la régularisation par le travail dans les métiers en tension de personnes séjournant sur le sol français depuis plusieurs années. Ce sujet complexe était abordé avec nuance. Pour quelles raisons obscures, éloignées du bien commun, faudrait-il aujourd’hui abandonner cette démarche de bon sens ? Les Français attendent de la représentation parlementaire responsabilité et dignité. Cette double exigence pourrait être satisfaite à cinq conditions, constitutives d’un compromis acceptable par l’ensemble des forces de progrès et de gouvernement de l’arc républicain, laissant les droites extrêmes à leurs démons.
    La première est celle du maintien en l’état du dispositif d’aide médicale réservé aux étrangers en situation irrégulière : mécanisme de prévention, il représente un bouclier de protection pour l’ensemble des citoyens de ce pays. Il protège tout un chacun, son coût est maîtrisé et représente moins de 0,49 % du budget de l’Assurance-maladie. La fraude y est marginale, parfaitement documentée, et l’existence de ce dispositif est un sas utile pour protéger les urgences hospitalières de l’embolie qui les guette s’il venait à disparaître.
    La deuxième est d’inscrire dans la loi un processus de régularisation permettant aux personnes travaillant dans des métiers qui manquent de main-d’œuvre, résidant en France depuis plusieurs années, de s’y engager en toute confiance et transparence. La situation aujourd’hui est ubuesque à de nombreux égards. Elle oblige les personnes à avoir recours à des mécanismes de fraude (travail sous alias ou sans fiches de paie). Elle les maintient souvent dans l’assistanat à charge de la communauté nationale. Ainsi, plusieurs dizaines de milliers de personnes hébergées dans des structures d’urgence se trouvent privées de toutes perspectives raisonnables d’en sortir.
    La troisième est le rétablissement du droit du sol pour les enfants nés sur le sol français. La République est fraternelle parce qu’elle estime qu’un enfant né en France, même de parents étrangers, qui y a séjourné de manière continue et qui y a passé sa scolarité, devient français à sa majorité parce que la nationalité ne repose pas sur l’ethnie, mais sur la socialisation. Inutile, confuse et discriminatoire, la mesure voulue par le Sénat et consistant à restreindre ce droit nous renvoie au XXe siècle et à la période des ministres de l’intérieur Charles Pasqua (1986-1988 et 1993-1995) et Jean-Louis Debré (1995-1997). La compréhension du monde en marche arrière et l’utilisation de grossiers stratagèmes sont détestables pour qui prétend tenter de régler les problèmes de l’heure.
    La quatrième condition préalable à un compromis doit amener la représentation parlementaire à refuser de pénaliser a priori le séjour irrégulier d’un étranger. Il n’y a aucun motif légitime à cette pénalisation qui n’est que de posture et qui entre en contradiction avec les décisions de la Cour de justice de l’Union européenne. Elle n’aide en rien à ce que des étrangers faisant l’objet d’une mesure d’éloignement administrative ou judiciaire quittent le territoire français.
    Enfin, le projet de loi, dont l’asile n’est pas l’objet principal, entend procéder à une réforme radicale de la procédure d’examen des recours. De l’analyse de ce texte, il ressort qu’à l’aune de l’objectif recherché d’efficacité, ni l’urgence d’une telle réforme ni son bien-fondé ne seraient justifiés. L’essentiel de l’augmentation des délais de jugement constatée n’est pas imputable au fonctionnement collégial de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). La cinquième condition est donc le renoncement à l’instauration d’un juge unique et le maintien de cette collégialité qui contribue à la qualité de l’instruction et des décisions rendues. Elle vaut pluralité de compétences, de regards professionnels et de voix, à l’audience comme en délibéré.
    La noblesse de la politique est en toute chose la recherche d’un compromis. Sur un sujet aussi complexe que la question migratoire, certains font métier de simplisme dans une période propice à toutes les manipulations. Aux démocrates, humanistes et républicains de montrer qu’une voie raisonnable est possible sans céder aux bonimenteurs ! Pierre Henry est président de l’association France Fraternités

    #Covid-19#migrant#migration#france#loimigration#immigration#asile#AME#regularisation#debatparlementaire#CNDA#droit#droitdusol#sante

  • Priced out by imports, Ghana’s farmers risk death to work in Italy

    Farmers in Ghana say cheap Italian tomatoes are ruining their businesses. Many have travelled to seek work abroad.

    Adu Poku was a farmer in Ghana. It was all he’d ever known. The maize, okra and tomatoes he grew had brought in enough money to pay for his wedding, and to prepare for the birth of his twins. But then everything changed.

    A mining company came and took over most of his land, and what he grew on the patch he had left was no longer enough to make ends meet. Cheap tomatoes from Italy had flooded the market and driven prices down. Most people in the area were struggling, and few could still afford to eat the more expensive local produce. If Adu kept farming, he was afraid he was going to starve.

    He heard that people were travelling to Italy, and there they were earning enough to keep their families alive back in Ghana. He decided he had no choice but to try his luck as well. What happens after such a decision is made is the focus of this series.

    Adu is one of six Ghanaians who tell the stories of their attempts to get Europe. All risked death in search of a better future, and many of them witnessed their travelling companions die along the way. These six men are still alive to tell us what they saw.
    The economics of survival

    This series sheds light on how, in the age of globalisation, agricultural exports from rich countries impact livelihoods and migration in poorer ones.

    We’re not the first to report on stories like this. The documentary Displaced: Tomatoes and Greed from Deutsche Welle and the results of the Modern Marronage research project both corroborate the series’ main point. But here you will hear it straight from the people experiencing it, in their own words. Their message is simple: people are leaving Ghana’s Bono region, once the country’s bread basket, because canned and frozen foods from abroad are causing their farms to fail.

    For them, the taste of this is made more bitter by what happens next. Farming is what these men know, so in Europe they often end up producing the products that had made their livelihoods unviable in the first place. They become the problem they’re trying to escape. On top of all this, their lack of papers makes them highly vulnerable in Europe. Exploitation, violence, dismal living and working conditions, precarity, and deportation are all commonplace for people in their position. All our contributors who made it were eventually detained and sent back. Getting their security back isn’t part of the bargain, despite the risks they take to get it.

    That is, if they get there. Many never make it all the way. For several of our contributors, the journey ended in Libya, where they were arrested after failing in their attempts to cross the sea. They describe their time in detention as “torture”, but what they had experienced up until that point wasn’t much better. In order to pay for their sea crossing, most had spent weeks, months, sometimes even years labouring on construction sites, trying to save money while running the gauntlet of abusive employers, kidnappers, robbers, and armed actors every single day.

    Giving in to ‘voluntary return’

    Once caught, all our contributors eventually chose to be ‘voluntarily returned’ to Ghana. Usually this is done by the International Organization for Migration – the UN body in charge of coordinating such repatriations. What they say about that experience highlights the ethically ambiguous nature of the idea.

    Voluntary returns are often presented as humanitarian. Proponents say they are good because they help people exit bad situations, even if they take migrants away from their goal rather than toward it. And to make that easier to accept, coordinators often offer migrants various kinds of support if they cooperate. This can include work and skills training, as well as capital to start small businesses or to invest in old ones.

    Researchers have long argued that migrants’ experiences of voluntary return are often very different to what is being advertised. Our contributors confirm this.

    To start with, they take issue with how the whole process is framed. They say that ‘voluntary’ is a strange word to use when their only alternative is continued detention in Italy or abuse by their Libyan jailers. That is a choice in name only, rather than saying ‘yes’ to something they want.

    They also believe they were misled – they claim they were offered substantially more help than they ended up receiving. They got a plane trip to Ghana and a bus ticket back to their home villages, but not the support for a fresh start that they believe they were promised. As a result, most returned worse off to the same situation they had left.

    Except for getting out of jail, nothing had been solved by voluntary return. Instead, it had exacerbated the challenges. Even after they were back for a year, our contributors said they were still facing worse socio-economic economic hardship, marginalisation, and vulnerability than before they first decided to travel. And the only solution they could see for that is more travel.

    Returning people back to an on-going problem isn’t a solution. Our contributors call instead for safe and accessible travel options, equal rights, and dignity for all. They also call for their home government, the international system, and the EU to change practices and policies so that a dignified life at home is possible.

    https://www.opendemocracy.net/en/beyond-trafficking-and-slavery/priced-out-by-imports-ghanas-farmers-risk-death-to-work-in-italy-migr

    #Ghana #Italie #tomates #exploitation #migrations #prix #mines #extractivisme #terres #industrie_agro-alimentaire #exportation #importation #économie_de_survie #Bono #livelihoods #migrerrance #itinéraire_migratoire #retour_volontaire

    –—

    voir aussi le très bon webdoc (que j’avais mis sur seenthis en 2014):
    The dark side of the Italian tomatos

    https://seenthis.net/messages/270740

    ping @_kg_

    • Tomatoes and greed – the exodus of Ghana’s farmers

      What do tomatoes have to do with mass migration? Tomatoes are a poker chip in global trade policies. Subsidized products from the EU, China and elsewhere are sold at dumping prices, destroying markets and livelihoods in Africa in the process.

      Edward still harvests tomatoes. But he is no longer on his own fields in Ghana. He now works on plantations in southern Italy under precarious conditions. The tomatoes he harvests are processed, canned and shipped abroad - including to Ghana, where they compete with local products. The flood of cheap imports from China, the US and the EU has driven Ghana’s tomato industry to ruin. Desperate farmers find themselves having to seek work elsewhere, including in Europe. For many, the only route available is a dangerous journey through the desert and across the Mediterranean. Ghana is a nation at peace, a democracy with free elections and economic growth. Nonetheless, tomato farmer Benedicta is only able to make ends meet because her husband regularly sends her money from his earnings in Italy.

      A former tomato factory in Pwalugu, Ghana, illustrates the predicament. This factory once helped secure the livelihood of tomato farmers across the region. Today it lies empty, guarded by Vincent, a former employee who hopes to keep it from falling into ruin. In the surrounding region, the market for tomatoes has collapsed and most farmers are no longer growing what could easily be Ghana’s ‘red gold’. An agricultural advisor is trying to help local tomato farmers, but has little by way of hope to offer. Conditions like this are what drive local farmers to cut their losses and head for Europe. Once in Italy, migrants from Ghana and other African countries are forced to live in desperate conditions near the plantations. They work as day laborers for extremely low wages, helping to grow the very tomatoes that are costing people back home their work and livelihoods. These days, canned tomatoes from China, Italy and Spain are available for purchase on the market of Accra. Some may call this free trade. But economist Kwabena Otoo says free trade should open doors; not destroy people’s lives.

      Every two seconds, a person is forced to flee their home. Today, more than 70 million people have been displaced worldwide. The DW documentary series ‘Displaced’ sheds light on the causes of this crisis and traces how wealthy industrialized countries are contributing to the exodus from the Global South.

      https://www.youtube.com/watch?v=rlPZ0Bev99s

      #reportage #vidéo

    • I left Ghana to farm in Italy. I was exploited in both places

      Kojo risked his life mining in Ghana. He went to Italy for better opportunities, but was shocked by what he saw.

      Kojo Afreh was a farmer and miner in Ghana before he decided to travel to Italy. He hoped that by finding work abroad, he could support his family and eventually marry the mother of his child. But his journey didn’t go to plan. Kojo is one of six migrant workers who told us about their experiences of migration for this series. An explanation of how we produced this interview can be found at the end.

      Raphel Ahenu (BTS): Hello Kojo, thank you for meeting me today. Can you tell me about yourself?

      Kojo Afreh: I’m 27 years old. I have a child but am no longer with the mother. I come from a family of maize farmers, and that was what I was doing for seven years before I travelled.

      My farm was small – I never had the money to invest in something bigger. I was also working in galamsey (small-scale, illegal mining) in order to supplement my income from the farm.

      Raphel: Why did you decide to leave Ghana?

      Kojo: Hardship! I was really struggling. I never had enough money. Galamsey mining is dangerous as well. Bad accidents happen and sometimes people lose their lives. My parents were always worried about me.

      My lack of finances was having a big impact on me. The mother of my child couldn’t marry me because of it – her parents didn’t think I could take care of her even though we had a child together. This situation was so sad and frustrating to me. I decided I had to change something.

      Down in the mining pits, all people spoke about was going overseas. Lots of people were leaving the area, so I decided to join them. I asked my older siblings and parents to help me with the trip, and they put some money together for me. It wasn’t exactly a loan, but they expected me to return the favour by helping them out once I was settled in my new life. They told me not to forget about them when I got there.

      Raphel: What was the journey like?

      Kojo: I joined a car going through Burkina Faso to Niger. One man in the group had travelled that way before and knew where to go. That was good, since it meant we didn’t have to pay anyone to take us.

      Then we had to get out and trek until we got to the edge of the Sahara Desert, where we were met by a pickup truck. There were about 30 people in that car. We each had to bring enough drinking water and food for the journey. Once we ran out, that was it.

      It’s a dangerous route: the desert is scorching hot and so windy. There are no trees for miles. It’s like walking on the sea: there’s simply nothing there.

      Finally, we made it to Libya. I stayed with a group of Ghanaians for about five months, where I did all sorts of jobs to make some money for the boat crossing. Then the opportunity came to leave Libya and we got on a boat crossing to Sicily.

      A lot of things happened on that journey, but I can’t talk about them. They’re too painful.

      Raphel: What was life like in Italy?

      Kojo: When we arrived, the Italian authorities processed us and sent us to a reception centre. From there I called some people who had told me they would help me when I got there. They collected me and took me to Piacenza in northern Italy, where I started working on farms in the countryside. There were a few of us doing whatever work we could find, mostly harvesting potatoes and tomatoes.

      Honestly, it was not great. The work was hard and I was lonely – I felt very far from my people. Our supervisors also treated us badly. They often cheated us out of our wages. I was told that workers are meant to receive €100 a day, but we never got more than €40. When we complained, they said it was because they had deducted food and tool costs. We didn’t have papers, so we couldn’t report them to anyone.

      Despite this, I was still able to send some money back home to repay my family and to buy a small plot of land. And in some ways, the work in Italy was still better than what I was doing in Ghana. Galamsey mining was so dangerous.

      Raphel: When did you get sent back?

      Kojo: I was in Italy for about two years, moving from place to place for work. I worked in Puglia, Campania, Foggia and several other places. I was always careful because I didn’t have papers. But, one day some labour inspectors showed up at a farm I was working on.

      My Italian was not very good, so a man who had been there for longer spoke for all of us. He explained to us that the inspectors thought we were slaves and were offering to assist us if we cooperated with them.

      The inspectors said they would help us get our papers and protection. We agreed and they took us away. We did all they asked. We told them where we’d worked, the pay we had received, and the names of the people we had worked for. Only then did we realise they’d tricked us and were planning to deport us.

      Raphel: You couldn’t stay like they’d promised?

      Kojo: No, we couldn’t. The police told me that because I left the processing centre without permission, I had broken the rules and therefore couldn’t get protection.

      I was taken to an immigration centre for deportation. I didn’t have anything with me – all my money and possessions were still where we’d been staying when the inspectors took us away. Fortunately, I had been transferring money home regularly, so I didn’t lose everything. But I had to leave behind around €300.

      In the detention centre, we were told that we would receive some money if we agreed to go back voluntarily. I felt I had no option but to take the offer. It was my choice, but at the same time it was not my choice.

      Raphel: What was the offer?

      Kojo: They gave me a ticket to Ghana and €1,600. In exchange, I wouldn’t be able to receive a visa for Italy or Europe for 10 years.

      I came back just before the Covid-19 pandemic. I wasn’t able to earn anything during the lockdown, so all the money I had saved quickly disappeared. Suddenly, I was back where I started.

      Hustling for work in Italy is hard, but it’s better than what I have in front of me right now. I’m working in the galamsey mines again, and am trying to raise enough money to return to Italy. This time I hope I will be more successful.

      Raphel: Can you tell me about the association you’re part of in your area?

      Kojo: There’s a movement for people like me who have been returned from Italy and Libya by the UN and IOM. We are trying to get these organisations to honour the promises they made to us.

      When they sent me back, they said they would help me stay in Ghana if I agreed to voluntary return. That’s why I cooperated. But they’re not helping me. I am on my own, and it’s the same for the others who were sent back.

      Most of us say that if we ever go back to Europe or North Africa, we will not agree to voluntary return. We now know they just tell us what we want to hear so that we agree to come back.

      The association meets every once in a while, but we haven’t achieved much because things are tough for everyone. People are thinking about how to afford food, not about what to do with this group.

      Raphel: In the meantime, do you have any requests for the government or local authorities in Ghana?

      Kojo: Yes, I want the authorities to offer people like me more support. I’ve been back for nearly four years and it’s been so difficult financially. I’m still supporting my child and the mother of my child. But I will never earn enough to actually be with them.

      https://www.opendemocracy.net/en/beyond-trafficking-and-slavery/i-left-ghana-to-farm-in-italy-i-was-exploited-in-both-places-migratio

      #choix

  • Wohnungsnot und üble Zustände in Schmargendorf : „Mir trampeln Tag und Nacht neun Studenten auf dem Kopf herum“
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/melanie-g-mir-trampeln-tag-und-nacht-neun-studenten-auf-dem-kopf-he


    Das Mehrfamilienhaus in Schmargendorf mit 20 indischen Untermietern. Foto : Gerd Engelsmann

    Il y a quelques annêes encore on pensait aux squats et foyers de sans abris quand on parlait du logement précaire à Berlin. Désormais les marchands de sommeil sont arrivés à Berlin. Voici comment fonctionne l’économie politique du métier.

    26.11.2013 von Kerstin Hense - Die 49-Jährige ist eine der letzten Hauptmieter eines Mehrfamilienhauses in Schmargendorf und wehrt sich gegen üble Zustände.

    Melanie G. ist mit ihren Nerven am Ende. Sie ist eine der letzten beiden Mieter eines Mehrfamilienhauses in Schmargendorf, die nach einem Eigentümerwechsel vor drei Jahren noch übrig geblieben sind. Seitdem lebt die alleinerziehende Mutter unter unschönen Umständen. Nachts funktionieren die Heizung und das Warmwasser nicht und sie hat mit Feuchtigkeit zu kämpfen. Außerdem leben über ihr neun Studenten, beengt in einer Dreizimmerwohnung, die Tag und Nacht über ihrem Kopf herumtrampeln würden, sagt sie.

    „Ich werde von dem Lärm sogar nachts aus dem Schlaf gerissen, weil die Wohnung mit neun Personen völlig überbelegt ist. Ich war schon ein paar Mal oben und habe ihnen Bescheid gesagt“, erklärt die 49-jährige. Passiert sei seitdem nichts. Sie halte den Zustand nun nicht mehr aus und hat sich deshalb an die Berliner Zeitung gewandt. Als wir Reporter bei ihr in der Küche sitzen, hören wir ebenfalls permanent schwere dumpfe Schritte über unseren Köpfen.

    In der Wohnung ist es auffallend kalt, sodass man auch tagsüber eine Jacke tragen muss. Sie bekäme die 98 Quadratmeter große Wohnung nicht richtig warm, da sie nachts komplett auskühle, erzählt Melanie G. „Die schalten uns von 23 Uhr abends bis 6 Uhr morgens die Heizung aus und dann haben wir auch kein warmes Wasser mehr.“

    In ihrem Arbeitszimmer ist schon seit ein paar Wochen erneut ein großer feuchter Fleck unter der Decke zu sehen, der durch einen Wasserschaden in der darüberliegenden Wohnung entstanden ist. „Durch die Kälte wird es immer schlimmer“, sagt sie. Ihr Nachbar im Erdgeschoss habe seit ein paar Tagen ebenfalls einen Wasserschaden, da in den Wohnungen über ihnen ohne Vorhang geduscht werde.
    Die Hausverwaltung bleibt untätig

    Mehrmals hat Melanie G. deshalb schon mit ihrer Hausverwaltung Kontakt aufgenommen. Doch bislang erfolglos. „Entweder bekomme ich keine Antwort oder ich werde vertröstet. Das geht schon seit Monaten so“, erklärt sie. In den Google- Bewertungen beklagen sich auch andere Mieter über eine Nicht-Kommunikation.

    Die Mutter einer 13-jährigen Tochter ist eine der letzten beiden Hauptmieter in dem Mehrfamilienhaus, in dem bei ihrem Einzug vor fünf Jahren ursprünglich mal acht Parteien lebten.

    Nachdem der vorherige Eigentümer das Haus 2020 verkaufte, begannen die Probleme. Es werde sich seitdem um nichts mehr gekümmert, so schildert sie. Melanie G. glaubt, dass man gern alle Mieter raushaben wolle. „Uns wurde seitens der Hausverwaltung bei einer Eigentümerversammlung kommuniziert, dass demnächst ein Dachausbau geplant ist und die Mieter aus anderen Stockwerken erhielten bei einem Auszug Abfindungsangebote in Höhe von 30.000 Euro“, erklärt sie.


    Die Studenten aus Indien leben zu neunt in dieser Dreizimmerwohnung. Sie wollen unerkannt bleiben. Foto: Gerd Engelsmann

    Etliche Mieter hätten das Angebot angenommen. Sie selbst habe keines bekommen. „Ich denke, die haben es sich bei mir gar nicht erst getraut“, so betont sie. Denen sei klar gewesen, dass sie es nicht in Anspruch genommen hätte. „Ich habe sehr viel Geld in die Renovierung meiner Wohnung gesteckt und hätte so schnell in Berlin keine bezahlbare andere gefunden“, so Melanie G. Sie zahlt 1175 Euro warm für ihre Dreizimmerwohnung.

    Sie und ein weiterer Mieter, der ebenfalls im Erdgeschoss lebt, sind die letzten Bewohner, die noch von den alten Mietern übrig geblieben sind. „Die anderen vier Wohnungen sind seit ein paar Monaten an ausländische Studenten, die an einer privaten Hochschule in Charlottenburg studieren, untervermietet worden“, erklärt Melanie G.

    An den Briefkästen stehen insgesamt 20 indische Namen, die kaum zu entziffern sind. „Der Postbote hat sich schon ein paar Mal bei mir beklagt, dass er Schwierigkeiten hat, die Briefe zuzustellen, weil er durch den Dschungel der Namen nicht mehr durchsteigt. Außerdem soll es das achte Haus in seinem Zuständigkeitsbereich sein, in dem so viele Studenten aus dem Ausland untergebracht sind“, sagt Melanie G.

    Die alleinerziehende Mutter findet das „unwürdig und kriminell“, Menschen so beengt unterzubringen und dafür auch noch viel Miete zu kassieren. Aus einem Untermietvertrag der Studenten, den die Berliner Zeitung einsehen konnte, geht hervor, dass jeder von ihnen 450 Euro Miete zahlen soll.


    Die Klamotten liegen auf dem Boden, weil es zu wenige Schränke gibt. Foto: Gerd Engelsmann

    Die Reporter der Berliner Zeitung haben sich in einer der Wohnungen, die an die Studenten vermietet werden, umgesehen. Ein junger Mann, der ebenfalls anonym bleiben möchte, führt uns durch die drei Zimmer. In der Küche stehen zwei junge Männer am Herd und bereiten sich gerade eine warme Mahlzeit zu.

    Die etwa 98 Quadratmeter große Wohnung ist spärlich ausgestattet. Im Badezimmer gibt es nur eine Badewanne, ohne Duschvorhang. In drei Zimmern verteilt sind insgesamt drei Holzbetten und sechs Matratzen auf dem Boden. „Wir leben hier zu siebt und mitunter auch zu neunt. Das ist schon sehr beengt und schwierig, unter solchen Umständen zu lernen“, erklärt der junge Mann.

    Die 450 Euro pro Kopf an Miete würden jeden Monat von einem Mann abgeholt werden. Dieser wolle das Geld in bar haben, berichtet der Student. Die Berliner Immobilienfirma, die die Wohnung an die jungen Männer vermietet hat, ist nur unter der Postanschrift der Schwesterfirma zu finden. Es ist weder eine Mailadresse noch eine gültige Telefonnummer im Netz zu finden.

    Die Studenten haben das Zimmer über eine WhatsApp-Gruppe für indische Studenten in Berlin gefunden. „Es ist schwer, ein Zimmer in dieser Stadt zu bekommen, und wir sind froh, dass wir nicht auf der Straße sind“, erklärt einer von ihnen. Außerdem sei die Wohnung zentral gelegen und nur 15 Minuten mit dem Fahrrad von der Universität entfernt.

    Die Berliner Zeitung fragte bei der zuständigen Hausverwaltung an, ob ihnen die Zustände in dem Mehrfamilienhaus bekannt sind. Doch die Antwort blieb bis Redaktionsschluss aus.

    Der Eigentümer des Hauses, die Fortis Real Estate Investment AG, teilte mit: „Insbesondere der geplante Ausbau des Dachgeschosses zur Schaffung von neuem Wohnraum als auch die notwendigen Strangsanierungen und erforderlichen Wohnungsrenovierungen bringen die Erfordernis mit sich, dass Wohnungen temporär nicht bewohnt sein sollten“, so Vorstand Marco Mendler. Dabei werde aber für jeden Mieter eine individuelle Lösung gefunden, und hier im Haus habe es auch einige Mieter gegeben, die nach Ausführung der baulichen Maßnahmen nicht mehr hätten zurückziehen wollen. Sie hätten Mieter dabei unterstützt und Ersatzwohnungen nach deren individuellen Wünschen beschafft.


    Die vielen Paar Schuhe der neuen Untermieter. Foto: Gerd Engelsmann

    Die Heizung im Haus verfüge zur Energieeinsparung über eine übliche Nachtabsenkung. Eine Auskühlung in dem von Ihnen beschriebenen Maße sei hierbei jedoch unüblich und die Warmwasserversorgung von der automatischen Nachtabsenkung ebenfalls nicht betroffen. Die Heizungsanlage sei vor etwa 14 Tagen von einer Fachfirma überprüft und eingestellt worden. „Wir veranlassen jedoch umgehend die Überprüfung der Heizungsfunktion und deren Einstellung“, versprach Mendler.

    Die von Mietern beklagten Wasserschäden, die vermeintlich durch das Duschen ohne Vorhang in den Wohnungen darüber ausgelöst und bislang noch nicht behoben worden sind, seien inzwischen in Bearbeitung und sie stünden dazu bereits mit den betroffenen Mietern in Kontakt. Ein Wasserschaden vom vergangenen Freitag sei inzwischen in Augenschein genommen und der notwendige Reparatur- und Renovierungsumfang sowie der zeitliche Ablauf würden aktuell ermittelt. Ebenfalls sei eine Duschtrennwand bestellt, die noch nicht geliefert worden sei.

    Zum Untermietverhältnis äußerte sich der Vorstand folgendermaßen: „Grundsätzlich haben wir Mietern die Untervermietung erlaubt, aber was hier nun vermeintlich gemacht wurde, entbehrt jeglichem Verständnis und ist von uns weder gewünscht, noch geduldet. In der kommenden Woche wird durch eine Wohnungsbegehung dieser Umstand vor Ort geprüft und umgehend abgestellt“, erklärt Mendler weiter. Er versprach auch, nach Ersatzwohnungen aus seinem Bestand für die Studenten zu suchen.


    Melanie G. möchte unerkannt bleiben. Sie steht mit Jacke und Mütze in ihrer Wohnung, weil sie friert. Foto: Gerd Engelsmann

    Die Berliner Zeitung hat sich auch auf dem Gelände der Immobilienfirma im Osten Berlins umgesehen, die mit den indischen Studierenden die Mietverträge geschlossen hat. Doch nach unserem Klingeln machte niemand auf, an den Fenstern waren die Jalousien heruntergezogen.
    Berliner Mieterverein sieht darin ein „übles System“

    Dem Berliner Mieterverein sind solche Fälle bekannt. „Wir erleben zunehmend, dass insbesondere Migrantinnen und Migranten, aber auch Studierende aus dem EU-Ausland und anderen Kontinenten zimmerweise in überbelegten Wohnungen unterkommen und dieser üblen Masche ausgesetzt sind“, erläutert Geschäftsführer Sebastian Bartels.

    Man habe es hier offenbar mit einem dreisten Versuch zu tun, aus der Wohnungsnot möglichst viel Profit zu ziehen. Solche Untermietverhältnisse mit Briefkastenfirmen seien in der Regel konstruiert, um den starken gesetzlichen Kündigungsschutz zu unterlaufen.

    Der Berliner Mieterverein erkenne ein übles System hinter diesen Fällen: Unter Verstoß gegen die Mietpreisbremse würden einzelne Zimmer einer Wohnung untervermietet, wobei die vermeintlichen Untermieter nur konstruierte Briefkastenfirmen oder vorgeschobene Hausverwalter des Eigentümers seien. Typisch sei, dass Mängel selten beseitigt würden. Sobald Mieterinnen und Mieter sich gegen diese Zustände wehrten, hagele es Kündigungen – mit der Begründung, das Untermietverhältnis sei erloschen, da der Vermieter dem Hauptmieter gekündigt habe.

    Menschen, die mit dem Mietrecht nicht vertraut seien, könnten diesem vorgeschobenen Argument nichts entgegensetzen. „Wir beobachten seit Jahren eine Zunahme solcher Fälle und raten allen Betroffenen, solche Kündigungen nicht zu akzeptieren, also trotz Kündigung in der Wohnung zu bleiben“, so Bartels weiter.

    Daneben sollten die Betroffenen ihre Miethöhe überprüfen lassen und die Beseitigung von Mängeln einfordern. Dabei sei es jedoch wichtig, sich rechtlich vertreten zu lassen, denn die Firmen seien gewieft und schickten oft Anwaltskanzleien vor.

    Melanie G. hofft, dass nun bald Ruhe in ihrem Haus einkehren wird und sie wieder Frieden in ihren eigenen vier Wänden finden kann. Sie sagt: „Der Alltag ist stressig genug. Wenn man sich in seinem Zuhause nicht mehr wohlfühlt, ist das sehr belastend.“

    #Allemagne #Berlin #immobilier #logement #immigration

  • Communiqué commun et publication d’une analyse préliminaire sur la mort de Roger ‘#Nzoy’ Wilhelm

    Depuis plusieurs mois, Border Forensics enquête sur la mort de Roger ‘Nzoy’ Wilhelm, un Suisse d’origine sud-africaine, tué par la #police à la gare de #Morges (Suisse) le 30 août 2021. Plus de deux ans après sa mort, alors que le déroulement exact des événements reste flou, le #Ministère_public du Canton de Vaud a récemment annoncé sa volonté de rendre une #ordonnance_de_classement et une #ordonnance_de_non-entrée_en_matière.

    Alors que notre enquête sur la mort de Roger ‘Nzoy’ Wilhelm est toujours en cours, et en contribution à la demande de vérité et de justice de la Commission d’enquête indépendante sur la mort de Roger Nzoy Wilhelm, aujourd’hui une analyse préliminaire produite par Border Forensics concernant une partie des événements a été soumise au Ministère public du Canton de Vaud. Cette analyse sera rendu public prochainement.

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    Communiqué de presse : La Commission indépendante et Border Forensics critiquent le ministère public dans l’affaire de l’homicide de Roger Nzoy Wilhelm et publient des preuves ignorées

    Le Zurichois Roger Wilhelm, âgé de 38 ans, a été abattu par un policier le 30 août 2021 à la gare de Morges. Wilhelm a été laissé sur le ventre pendant six minutes et demie, sans que les autres policiers impliqués ne lui prodiguent les premiers soins. Malgré cela, le 10 octobre 2023, le Ministère public du canton de Vaud a annoncé qu’il ne poursuivrait ni l’#homicide ni l’#omission_de_prêter_secours.

    La Suisse ne dispose pas d’une institution indépendante pour enquêter sur les incidents de violence policière, c’est pourquoi un examen et une enquête indépendants de la société civile sur ce cas de décès s’avèrent urgents. Une commission indépendante composée de scientifiques issus des domaines de la médecine, de la psychologie, du droit et des sciences sociales ainsi que l’organisation de recherche scientifique Border Forensics examinent désormais le cas eux- mêmes. Les résultats provisoires de ces recherches ont été présentés aujourd’hui [vendredi 10.11.23] à Lausanne en présence d’Evelyn Wilhelm et de l’avocat Me Ludovic Tirelli, chargé de l’affaire. Ces travaux montrent que la décision du Ministère public doit être remise en question de toute urgence.

    Elio Panese, membre de l’équipe de recherche Border Forensics, a reconstitué à la seconde près le déroulement de l’#homicide à Morges au moyen d’un film. Ce film montre que Roger Wilhelm est resté au sol menotté pendant six minutes et demie alors qu’il avait une blessure par balle et qu’il n’a pas fait d’autres mouvements que de respirer. Cela prouve que les policières/policiers impliqué·es ont négligé de prendre les mesures de #sauvetage et de #réanimation vitales. Le Dr Martin Herrmann, qui fait partie des experts médicaux de la commission (spécialiste FMH en chirurgie générale et traumatologie), a confirmé dans son analyse que les mesures de #premiers_secours nécessaires n’avaient pas été prises, bien que Roger Wilhelm, allongé sur le ventre, ne représentait aucune menace pour les policières/policiers et qu’il effectuait encore des mouvements respiratoires. La question à clarifier devant le tribunal est la suivante : la vie de Roger Wilhelm aurait-elle pu être sauvée par des mesures de premiers secours immédiates prises par la police ?

    Udo Rauchfleisch, professeur émérite de psychologie clinique et membre de la commission, a rédigé un rapport basé sur des dossiers psychiatriques, des entretiens avec des proches, des déclarations de témoins et des séquences vidéo de l’homicide de Roger Wilhelm. Selon ce rapport, la police vaudoise a été appelée pour venir en aide à un homme Noir qui présentait des symptômes de psychose. Selon l’expertise du Prof. Rauchfleisch, Roger Wilhelm n’était en aucune manière et à aucun moment agressif, mais il était stressé et aurait eu besoin d’une #aide_psychologique. Au lieu d’apporter leur aide, les quatre policières/policiers ont accru le #stress_psychologique de Roger Wilhelm. Celui-ci a été considéré comme une menace et a finalement été abattu. C’est pourquoi une autre question décisive se pose, qui doit être clarifiée devant le tribunal : le comportement des policières/policiers était-il adéquat et l’utilisation d’#armes_à_feu était-elle nécessaire et conforme à la loi ?

    La mort de Roger Wilhelm doit être replacée dans le contexte d’autres homicides de personnes Noires par la police en Suisse. Dans le cas de #Mike_Ben_Peter, décédé le 28 février 2018 à la suite d’une intervention policière, le procureur chargé de l’enquête, qui gère également le cas de Roger Nzoy Wilhelm, a demandé à la surprise générale l’acquittement des policiers impliqués lors du procès. Me Brigitte Lembwadio Kanyama, membre du groupe juridique de la Commission, a sévèrement critiqué le traitement des décès survenus à la suite d’interventions policières dans le canton de Vaud. Dans tous les cas, les personnes tuées étaient des personnes Noires. L’avocat Me Philipp Stolkin, membre du groupe juridique de la Commission, a souligné que le #ministère_public devrait être en mesure de mener son enquête indépendamment de la #couleur_de_peau de la victime et du fait qu’une personne soupçonnée d’avoir commis une infraction soit employée par une entité de droit public.

    Selon un autre membre du groupe de la commission, le juriste David Mühlemann, du point de vue des #droits_humains, le ministère public est tenu d’enquêter de manière indépendante, efficace et complète sur de tels décès exceptionnels : « Ce qui est en jeu, ce n’est rien de moins que la confiance du public dans le monopole de la violence de l’État. » En voulant classer l’affaire, le ministère public empêche la possibilité d’une enquête conforme aux droits humains. C’est pourquoi la Commission demande instamment au Ministère public vaudois d’ouvrir une enquête sur l’affaire Roger Nzoy Wilhelm et de porter l’affaire devant le tribunal.

    Vous trouverez plus d’informations sur : https://nzoycommission.org

    https://www.borderforensics.org/fr/actualites/20231110-pr-roger-nzoy-wilhelm

    #border_forensics #architecture_forensique #violences_policières #Suisse #Roger_Wilhelm #justice #impunité

    • Commission d’enquête indépendante sur la mort de Roger Nzoy Wilhelm

      Roger Nzoy Wilhelm a été abattu le 30 août 2021 par un policier de la police régionale à la gare de Morges. Une commission indépendante s’est constituée le 31 mai 2023 pour faire la lumière sur les circonstances de sa mort.

      En Suisse, des agressions policières sont régulièrement commises contre des personnes de couleur, des migrants et des personnes socialement défavorisées. Certaines de ces agressions ont une issue fatale, comme dans le cas de Roger Nzoy Wilhelm. La commission estime qu’il est urgent de faire toute la lumière sur ces décès et de mettre en place un contrôle de l’action de la police par la société civile. C’est pourquoi nous avons décidé de commencer à travailler sur les points suivants :

      - l’élucidation complète des circonstances qui ont conduit à la mort de Roger Nzoy Wilhelm à la gare de Morges le 30 août 2021.
      – l’examen complet de la procédure juridique et policière, des dossiers d’enquête et de l’administration des preuves par la justice. Il s’agit d’examiner si l’enquête a satisfait aux exigences de la procédure pénale en matière d’enquête sur les décès ou dans quelle mesure l’enquête a été déficiente : Comment la scène de crime a-t-elle été sécurisée ? Les témoins ont-ils été correctement interrogés ou ont-ils subi des pressions ? Comment s’est déroulé l’examen médico-légal ?
      - Il s’agit d’examiner si les enquêtes menées dans le cas de Roger Nzoy répondent aux exigences des droits de l’homme en matière d’enquête efficace et indépendante en cas de décès exceptionnel et quels sont les obstacles structurels à l’élucidation des violences policières.
      - la mise en perspective des circonstances qui ont conduit à la mort de Roger Nzoy Wilhelm dans le contexte historique et social en Suisse.

      https://www.nzoycommission.org/fr

  • En Suède, l’extrême droite a le vent en poupe, un an après l’arrivée de la droite au pouvoir
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/26/en-suede-l-extreme-droite-a-le-vent-en-poupe-un-an-apres-l-arrivee-de-la-dro

    En Suède, l’extrême droite a le vent en poupe, un an après l’arrivée de la droite au pouvoir
    Membre de la majorité depuis octobre 2022, les Démocrates de Suède, réunis en congrès ce week-end, veulent accélérer le rythme des réformes en prônant « la politique de l’asile la plus restrictive d’Europe ».
    Par Anne-Françoise Hivert(Västeras (Suède), envoyée spéciale)
    Cheveux longs gris et lunettes cerclées de noir, Asa Wittenfelt, 64 ans, a le sourire aux lèvres. Professeure de mathématiques et de sciences dans un lycée professionnel, elle est venue de Lund, dans le sud du pays, pour participer au congrès des Démocrates de Suède (SD), qui se déroulait du jeudi 23 au dimanche 26 novembre, à Västeras, au nord-ouest de Stockholm. « Pour la première fois depuis longtemps, je ressens de l’espoir. On reconnaît enfin qu’on a été naïfs et on ose parler de tout, sans tabou », dit-elle.Asa a adhéré au parti il y a douze ans, « catastrophée » par la situation dans son école, où « les élèves, appartenant à différents clans, se battaient dans les couloirs ». A l’époque, être membre des SD, une formation nationale conservatrice aux origines néonazies, n’était pas bien vu. Elle a essuyé les critiques de ses collègues. « Aujourd’hui, beaucoup me disent qu’ils sont d’accord avec moi et même des élèves me soutiennent », affirme l’enseignante.
    Dans les couloirs du palais des congrès de Västeras, les 300 délégués, venus de tout le pays, arborent le même air de satisfaction. Ils ont de quoi : depuis octobre 2022, les SD font partie de la majorité, avec les conservateurs, les chrétiens-démocrates et les libéraux. Et, même s’ils ne siègent pas formellement au gouvernement – ils n’ont pas de portefeuilles ministériels, mais disposent d’un bureau de coordination au sein de l’administration gouvernementale et participent à presque toutes les conférences de presse des ministres –, les Suédois estiment que ce sont eux qui ont le plus d’influence sur la politique actuellement menée.
    Samedi, sans surprise, les délégués ont réélu Jimmie Akesson, 44 ans, à la tête du parti qu’il dirige depuis 2005. Paraphrasant l’ancien président américain Donald Trump, le leader de l’extrême droite, très en verve, a assuré que « maintenant que [les SD] participaient à la gouvernance » du pays, ils allaient « rendre sa grandeur à la Suède ». Au terme de la mandature, le royaume aura « la politique de l’asile la plus restrictive d’Europe », a-t-il promis, sous les applaudissements, avant de consacrer une bonne partie de son discours à dénoncer l’emprise des « islamistes » sur la société suédoise, qu’il veut combattre en « confisquant et en détruisant les mosquées » accusées de propager un discours « antidémocratique ».
    Un an après l’arrivée de la droite au pouvoir, les SD ont le vent en poupe. Crédité de 22 % des intentions de vote dans les sondages – ils avaient obtenu 20,5 % aux législatives, le 11 septembre 2022 –, ils pèsent désormais plus lourd que les trois partis du gouvernement réunis. Le contexte n’y est pas étranger : en proie à la criminalité organisée, qui a fait cinquante morts depuis le début de l’année, la Suède est aussi menacée par le terrorisme islamiste – deux supporteurs suédois ont été tués à Bruxelles, le 16 octobre, dans un attentat, commis par un Tunisien.
    Sur tous ces sujets, « nous sommes perçus comme les plus crédibles », assure Mattias Bäckström Johansson, secrétaire du parti depuis décembre 2022. A 38 ans, cet ancien opérateur de l’industrie nucléaire ne boude pas son plaisir : « Bien sûr que nous sommes très contents de ce qui a été accompli en un an, mais nous aimerions que cela aille plus vite. » Car, avant de pouvoir être votée au Parlement, toute réforme doit faire l’objet au préalable d’un examen approfondi. Malgré de nombreuses annonces, très peu de lois ont donc été adoptées.
    (...°Même empressement du côté des Ungsvenskarna SDU, les Jeunes Démocrates de Suède, la section jeunesse du parti, qui compte 2 000 adhérents. Robe vichy et vernis orange, Rebecka Rapp, 23 ans, est souvent interpellée sur TikTok : « On me demande pourquoi ça ne va pas plus vite, j’explique que c’est la politique. » Lors des dernières élections, 22 % des Suédois âgés de 18 à 21 ans ont voté pour le parti (et 26 % pour les conservateurs) : « C’est devenu cool, pour les jeunes, d’être à droite », assure la jeune femme. Etudiante en ingénierie civile à l’Institut royal de technologie royal à Stockholm (...) Le parti est dans une position idéale, observe Ann-Cathrine Jungar, professeur de sciences politiques à l’université de Södertörn : « Il a un pied dans le gouvernement et un autre en dehors, ce qui lui permet d’exercer une influence politique, tout en continuant à critiquer le gouvernement. » Jimmie Akesson ne s’en prive pas, pas plus qu’il ne rate une occasion de faire dans la surenchère, allant jusqu’à plaider pour que la police détienne des personnes sans le moindre soupçon. A Västeras, il s’en est pris à l’ensemble de la classe politique, accusée d’avoir « activement » permis à la criminalité de se développer : « Nous n’oublierons pas et nous ne pardonnerons pas », a-t-il déclaré.
    Face à ses excès ou à ceux de responsables de son parti, propageant par exemple la théorie du « grand remplacement » ou défendant les autodafés du Coran, la droite laisse faire : « Les autres partis sont mal à l’aise, mais ils ont décidé de ne pas critiquer les SD, même quand ils tiennent des propos radicaux, ce qui démontre leur influence », note le politologue Tommy Möller. Avec pour conséquence aussi de normaliser un discours qui aurait été jugé inacceptable il y a quelques années, mais qui se répand désormais dans l’espace public, alors que « l’inhibition pour voter SD ne cesse de baisser », remarque M. Möller.L’un des vétérans de la formation, l’idéologue Mattias Karlsson, y voit l’aboutissement d’un long processus mené « de façon très déterminée » par le parti, qui, « malgré les obstacles », a enfin réussi à se débarrasser de « l’image stigmatisante » qui l’a longtemps pénalisé. « Aujourd’hui, nous sommes tellement normalisés au sein de la société que nous pouvons recruter des personnes compétentes et nous professionnaliser. Nous avons atteint la dernière étape, avant d’entrer au gouvernement », assure-t-il. Jimmie Akesson ne s’en cache pas : en 2026, si la droite l’emporte, il exigera des portefeuilles ministériels, ou bien il siégera dans l’opposition. En attendant, les SD ont les yeux tournés vers les élections européennes de juin 2024. Lors du précédent scrutin, en 2019, ils étaient arrivés en troisième position, avec 15,3 % des voix. Depuis, le parti a renoncé à exiger un « Swexit », même s’il continue de considérer Bruxelles et l’UE comme « une des plus grosses menaces contre la souve#raineté » du pays, avec l’immigration. A Västeras, il n’a pas été question de la victoire du leader d’extrême droite Geert Wilders aux élections néerlandaises, pas plus que du grand rassemblement des populistes du groupe Identité et démocratie (ID) qui s’est tenu au Portugal, vendredi. Les SD font partie du groupe Conservateurs et réformistes européens et continuent de juger « problématiques » les liens de certains partis d’ID avec la Russie, comme le Rassemblement national de Marine Le Pen.

    #Covid-19#migrant#migration#suede#extremedroite#immigration#souverainte#islamisme#terrorisme#asile#politiquemigratoire

  • #logement : extensions et restrictions du marché
    https://metropolitiques.eu/Logement-extensions-et-restrictions-du-marche.html

    Qui produit et finance aujourd’hui le logement, suivant quelles stratégies et avec quels effets ? Ce dossier explore les transformations récentes du marché du logement, entre recherche de nouveaux profits, stratégies d’accumulation et expérimentation d’alternatives. ▼ Voir le sommaire du dossier ▼ Ce dossier se propose de contribuer à l’analyse de stratégies émergentes dans la production et dans l’investissement sur les #marchés du logement, à partir des acteurs qui les portent. Trois grands axes #Dossiers

    / logement, #habitat, marché, #promoteurs, #financement, #immobilier, #spéculation, #foncier, À la (...)

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-intro_dossier_logement.pdf

  • Sous l’influence de l’extrême droite, le gouvernement suédois contraint des milliers de travailleurs étrangers à quitter le pays
    https://www.liberation.fr/international/europe/sous-linfluence-de-lextreme-droite-le-gouvernement-suedois-contraint-des-

    Après l’élection générale de septembre 2022, marquée par le succès des Démocrates de #Suède (#extrême_droite) devenus la deuxième force politique du pays, le royaume scandinave a pris un virage droitier sur sa politique migratoire. La feuille de route du gouvernement en témoigne : l’accord de coalition Tidö présente 18 pages sur 62 consacrées à « l’#immigration et l’intégration », de loin le chapitre le plus long.

    La mise en application n’a pas tardé. Depuis le 1er novembre 2023, le salaire minimum requis pour demander un #visa_de_travail a doublé , passant de 13 000 à 27 360 couronnes suédoises (environ 2 390 euros) pour les ressortissants extra-européens. Selon l’agence de l’immigration suédoise, ce sont 14 991 visas qui ne pourront pas être renouvelés « à moins de trouver un emploi payé au nouveau seuil », détaille son porte-parole, Robert Haecks. La plupart sont des travailleurs modestes employés dans la restauration, le nettoyage, le BTP, ou encore l’agroforesterie.

    un autre visage de l’immigration choisie, et peut-être, outre des « départs volontaires » et des expulsions, une fabrique de sans papier, encore plus corvéables.
    #étrangers #Europe #droits_des_étrangers #droit_au_séjour

  • Dans une Hongrie dépourvue d’immigrés, l’arrivée nouvelle de travailleurs étrangers suscite des tensions
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/11/26/dans-une-hongrie-depourvue-d-immigres-l-arrivee-nouvelle-de-travailleurs-etr

    Le Monde - retour à la une

    Dans une Hongrie dépourvue d’immigrés, l’arrivée nouvelle de travailleurs étrangers suscite des tensions
    Par Jean-Baptiste Chastand (Berettyoujfalu, Debrecen [Hongrie], envoyé spécial)
    Dans l’est du pays, l’immense chantier d’une usine BMW a entraîné l’arrivée d’ouvriers venus d’Asie, des « invités », selon la terminologie du gouvernement Orban. Or dans cette région, la population est chauffée à blanc par la rhétorique anti-immigrés du parti au pouvoir.
    Quelques dizaines d’habitants se serrent, mercredi 15 novembre, dans la petite salle surchauffée du conseil municipal de Berettyoujfalu, une ville de 14 000 habitants perdue dans l’est de la Hongrie. L’heure est grave, à en croire le maire, Istvan Muraközi, qui a convoqué en urgence cette réunion publique pour parler « du problème des 150 travailleurs indiens apparus par surprise » en octobre sur le territoire de cette commune typique des campagnes magyares profondes où l’on n’a jamais vu d’immigrés, surtout non européens.

    « Cela fait déjà 1 % de notre population », s’inquiète ce quinquagénaire au look de paisible fonctionnaire, avec sa chemise à carreaux et sa chevelure bien rangée. Elu du Fidesz, le parti nationaliste et anti-immigrés du premier ministre, Viktor Orban, il promet : « Ce n’est pas la mairie qui a fait venir » ces jeunes hommes. Hébergés dans un ancien internat vétuste et un village vacances tristounet planté près d’un étang, ils sont employés sur le chantier de la future usine de voiture électrique BMW, qui doit ouvrir en 2025 à Debrecen, deuxième ville de Hongrie, à quarante-cinq minutes de bus de là.
    Istvan Muraközi, maire de Berettyoujfalu, tient une audience publique sur les travailleurs « invités », le 15 novembre 2023.
    Istvan Muraközi, maire de Berettyoujfalu, tient une audience publique sur les travailleurs « invités », le 15 novembre 2023. ANDRAS ZOLTAI POUR « LE MONDE »

    « Je n’ai pas de problème avec le fait de faire venir des travailleurs invités », précise d’ailleurs l’édile, qui veille soigneusement à ne pas critiquer M. Orban. Après des années de messages anti-immigration, ce dernier a fait volte-face. Depuis 2022, le gouvernement laisse des dizaines de milliers de travailleurs asiatiques venir combler le manque criant de main-d’œuvre de son pays, en plein déclin démographique et où le chômage est au-dessous de 5 %. « Mais je ne suis pas d’accord pour avoir des foyers de travailleurs invités dans nos quartiers résidentiels ou à côté de nos hôpitaux ou de nos écoles », se plaint-il, en reprenant délibérément le vocable du gouvernement, qui évite soigneusement le mot « immigré » pour privilégier celui d’« invité ».
    « Sans compter qu’ils ont des baux de cinq ans et qu’on n’a aucune idée de quel pays, de quelle religion, de quelle culture ils vont venir. Cela pose problème pour la sécurité et notre système de santé. » Dans la salle, un quinquagénaire qui dit vivre chichement des allocations pour personnes handicapées bondit : « Orban a promis à la télé qu’il ne laisserait pas les étrangers prendre le travail des Hongrois et, maintenant, j’ai peur que mes petits-enfants soient forcés d’apprendre le philippin. » « Le Fidesz nous dit depuis treize ans qu’il ne faut pas faire venir des immigrés et, à présent, ce sont eux qui les font venir. C’est complètement hypocrite ! », renchérit un entrepreneur.
    En mars 2023, le dirigeant nationaliste a en effet annoncé aux Hongrois que leur pays allait avoir besoin de faire venir « 500 000 nouveaux travailleurs d’ici un an ou deux ». Ce chiffre, considérable pour un pays d’à peine 9,7 millions d’habitants, doit permettre de satisfaire le développement industriel à tout crin souhaité par le pouvoir, notamment dans le domaine de la voiture électrique. Mais si un peu partout en Hongrie les Magyars se sont habitués à voir apparaître des infirmières thaïlandaises dans les maisons de retraite ou des chauffeurs philippins dans les bus de Budapest, l’ambiance s’est en revanche tendue, ces derniers mois, dans la région de Debrecen.Réputée pour son nationalisme, la ville de 200 000 habitants avait été, dès 2015, témoin de manifestations d’extrême droite qui restent dans les mémoires contre un centre de réfugiés, lequel avait finalement dû fermer. Huit ans plus tard, Indiens, Turcs et Phillippins affluent pourtant par centaines pour travailler sur les chantiers des usines qui poussent comme des champignons dans cette région longtemps déshéritée. En plus de BMW, le chinois CATL construit au sud de la ville un gigantesque site de production de batteries sur plus de 200 hectares. Supérieur à 7 milliards d’euros, l’investissement est le plus important de l’histoire de la Hongrie et devrait employer à terme jusqu’à 9 000 personnes.
    Amenés par avions entiers, les travailleurs étrangers sont hébergés dans des conditions improvisées et parfois spartiates dans tout ce que la région compte de foyers disponibles. Sur les réseaux sociaux, certains Hongrois les accusent, sans preuve, de faire monter la criminalité. Signe du caractère très délicat du sujet, BMW a refusé de répondre aux questions du Monde, en faisant seulement savoir qu’il n’employait pas directement de travailleurs étrangers. Les services de sécurité de son usine ont par ailleurs violemment écarté le photographe du Monde lorsqu’il a essayé, au petit matin, de prendre en photo les grappes de travailleurs étrangers descendant, encore endormis, des bus les amenant de toute la région jusqu’au site de Debrecen.
    A sept mois des élections municipales de juin 2024, les maires de la région, presque tous du Fidesz, s’inquiètent. « Il faut qu’ils soient hébergés là où ils travaillent », réclame ainsi le maire de Berettyoujfalu, en annonçant qu’il va lancer une consultation postale de tous ses concitoyens. A Debrecen, le maire, Laszlo Papp, doit, lui, s’essayer à une pédagogie inédite dans la bouche d’un élu du Fidesz. « On a besoin des travailleurs invités pour participer à la construction de ces usines », défend-il auprès du Monde, en rappelant que sa ville, jusqu’ici un peu morne et endormie, va créer « entre 15 000 et 16 000 emplois » dans les prochaines années. « Les travailleurs invités ne sont pas des immigrés illégaux, ils doivent repartir au bout de deux ans et ils ne prennent pas le travail des Hongrois », précise-t-il. « L’exemple de l’Europe de l’Ouest nous montre qu’il ne faut pas commettre les mêmes erreurs. »
    Pour justifier ce virage politique majeur, M. Orban insiste en effet régulièrement sur le fait que ces « invités » auront l’interdiction de rester plus de deux ans en Hongrie et d’amener leur famille, en dépit du droit fondamental au regroupement familial. Il continue par ailleurs de répéter des messages anti-immigrés en boucle, en affirmant par exemple, depuis début novembre, qu’il ne veut « pas voir de ghetto et de mini-Gaza se constituer à Budapest ». Cela explique pourquoi la nuance n’est pas toujours bien comprise par une population hongroise chauffée à blanc depuis des années par sa propagande.« Pour beaucoup de personnes sensibles aux messages du pouvoir, un étranger reste un étranger », raille ainsi Zoltan Varga, député local du parti de gauche Coalition démocratique. Sa formation a d’ailleurs décidé de faire du sujet l’un de ses principaux axes de campagne pour les municipales en vue d’essayer de déloger le Fidesz de la mairie. « Tous ces immigrés asiatiques sont des esclaves modernes amenés par le gouvernement pour casser les salaires plutôt que d’essayer de faire revenir au pays les centaines de milliers de jeunes Hongrois qui l’ont quitté pour aller travailler en Europe de l’Ouest », fustige-t-il, avec un ton qui provoque des remous au sein de la gauche hongroise, pas toujours d’accord pour s’en prendre ainsi aux immigrés.
    Amener des travailleurs étrangers « est une chose nécessaire », car « les entreprises ont de gros problèmes de recrutement et cela menace les investissements », estime ainsi Balazs Babel, le vice-président du syndicat de la métallurgie Vasas, qui a déjà dû intervenir dans plusieurs usines hongroises ces derniers mois face à l’apparition de tensions entre travailleurs locaux et étrangers.
    Hésitations juridiques« On explique que, jusqu’ici, on n’a pas vu de dumping social parce que cela revient toujours plus cher d’employer quelqu’un d’étranger dans la mesure où il faut lui fournir un logement et lui payer les frais de voyage », défend le syndicaliste, en critiquant toutefois la politique gouvernementale. Celle-ci pousse les entreprises à passer par des agences d’intérim agréées par le pouvoir et dont les « travailleurs invités » sont à sa merci, car immédiatement expulsables s’ils perdent leur emploi.
    La fébrilité du pouvoir se ressent aussi dans ses hésitations juridiques. En octobre, le gouvernement a subitement annulé l’entrée en vigueur d’une loi qui devait faciliter l’embauche de « travailleurs invités », en promettant de la remplacer par un texte plus strict. Examiné depuis le mardi 21 novembre au Parlement, celui-ci impose aux entreprises de vérifier qu’il n’y a aucun Hongrois disponible avant de faire venir un travailleur étranger, interdit que plus d’un quart des travailleurs arrivant en Hongrie soient issus du même pays et prévoit une disposition taillée sur mesure pour répondre aux préoccupations des maires de la région de Debrecen : la possibilité d’héberger les « travailleurs invités » dans les zones industrielles.
    Devant le futur site de BMW, les sous-traitants du constructeur allemand ont déjà commencé à ériger un gigantesque village de conteneurs où les travailleurs étrangers peuvent dormir, loin de tout, à commencer du regard des Hongrois. La mairie de Debrecen s’apprête à autoriser la même chose devant l’usine de CATL. Laszlo Papp a vanté cette politique lors d’une discrète réunion avec les maires du Fidesz de la région, organisée le jeudi 16 novembre, pour les rassurer en vue des élections municipales. « Cela va être mieux coordonné », se félicite à la sortie Gyula Czegledi, maire d’une commune touristique voisine qui avait vu apparaître entre « 200 et 300 travailleurs invités cet été » et a dû plusieurs fois expliquer à sa population que la criminalité n’avait pas bougé, chiffres de la police à l’appui.
    A Berettyoujfalu, tous les habitants ne se montrent pourtant pas hostiles à cette petite révolution dans une Hongrie qui comptait, jusqu’ici, à peine 2 % de résidents étrangers. « Ces immigrés sont là pour travailler et ne dérangent pas beaucoup », a ainsi expliqué un trentenaire lors de la réunion publique, avant d’être immédiatement corrigé par le maire : « On dit “travailleurs invités”. » « Au lieu de faire peur, vous feriez mieux de calmer la population en rappelant qu’on ne les voit nulle part en ville à part au supermarché quand ils viennent faire leurs courses. Ils m’ont même dit bonjour », a rétorqué un homme dans la cinquantaine, après trois heures de débat où les participants se sont montrés finalement plus préoccupés par les problèmes d’eau.
    Au même moment, à 2 kilomètres de là, Rahul, 24 ans, ne se doute de rien des remous qu’il suscite, alors qu’il cherche à regagner son lit le plus rapidement possible après une journée de travail harassante. Venu du Tamil Nadu, un Etat du sud-est de l’Inde, il gagne environ 650 euros par mois en travaillant douze heures par jour, six jours par semaine, pour l’entreprise de construction turque missionnée par BMW pour construire l’usine. (....)Face aux tensions grandissantes, les Indiens de Berettyoujfalu ont reçu pour consigne de ne plus parler aux journalistes.

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  • La ’dette immunitaire’ est un concept trompeur et dangereux | Anjana Ahuja, Publication originale, 23/11/2022 :
    Financial Times
    https://cabrioles.substack.com/p/la-dette-immunitaire-est-un-concept

    La théorie de la dette immunitaire, bien que fausse et réfutée, présente un grand attrait pour ceux qui minimisent les maladies chez les enfants et pour ceux qui prônent l’infection plutôt que la vaccination. Elle permet de justifier a posteriori l’opposition à des mesures telles que le port du masque, même si les faits montrent que ces mesures ont permis d’endiguer le COVID et de pratiquement supprimer la grippe.

    Anjana Ahuja est journaliste scientifique et propose chaque semaine son opinion sur les développements importants dans les domaines de la science, de la santé et de la technologie au niveau mondial. Elle était auparavant rédactrice et chroniqueuse au Times de Londres. Elle est titulaire d’un doctorat en physique spatiale de l’Imperial College de Londres et a étudié le journalisme à la City University de Londres.

    (...) "La dette immunitaire en tant que concept individuel n’est pas reconnue en immunologie", explique Mme Dunn-Walters. Le système immunitaire n’est pas considéré comme un muscle qu’il faut utiliser en permanence pour le maintenir en forme. L’attaque constante d’agents pathogènes courants tels que le cytomégalovirus, ajoute-t-elle, entraîne un dysfonctionnement et un relâchement du système immunitaire avec l’âge. Elle rejette l’idée que les infections soient d’une quelconque manière bénéfiques pour la santé, affirmant que la vaccination est un moyen bien plus sûr de construire de l’immunité collective.

    https://seenthis.net/messages/1017945

    les infections virales sont susceptibles d’occasionner affaiblissement et dérèglement immunitaire. ainsi, la rougeole peut favoriser des années après d’autres pathologies.

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