• Lutte contre l’immigration irrégulière dans la Manche : Keir Starmer annonce la création d’un commandement d’élite - InfoMigrants
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    Lutte contre l’immigration irrégulière dans la Manche : Keir Starmer annonce la création d’un commandement d’élite
    Par La rédaction Publié le : 16/09/2024
    Quelques heures après le terrible naufrage dans la Manche, le gouvernement britannique a annoncé dimanche la mise en place d’un commandement d’élite chargé de la sécurité des frontières du Royaume-Uni. Le but : lutter contre la criminalité organisée et les passeurs. Le gouvernement britannique a annoncé dimanche 15 septembre la mise en place d’un commandement d’élite chargé de la sécurité des frontières. Cette annonce, survenue quelques heures après un nouveau naufrage de migrants dans la Manche, était l’une des promesses de campagne du Premier ministre travailliste Keir Starmer pour lutter contre l’immigration irrégulière.
    Cette nouvelle structure « coordonnera le travail de tous nos services de police et de renseignement afin de mener des enquêtes conjointes avec leurs homologues européens pour lutter contre la criminalité organisée liée à l’immigration », a indiqué Downing Street.
    Martin Hewitt, un haut cadre de la police prendra la tête de ce commandement. Il a « plus de 30 ans d’expérience dans la lutte contre la grande criminalité et la protection de la sécurité nationale », souligne encore Downing Street. Il a « joué un rôle essentiel dans l’élaboration des réponses nationales aux principales menaces pour la sécurité, notamment le terrorisme, la criminalité organisée et l’immigration clandestine ». « Je suis honoré et ravi de diriger ce nouveau commandement. Je ne me fais aucune illusion quant aux défis qui nous attendent, mais je suis déterminé à les relever », a déclaré Martin Hewitt sur X. « Mon message aux trafiquants est le suivant : nous nous attaquerons à votre business avec tous les moyens dont nous disposons ».
    Selon la ministre de l’Intérieur britannique, Yvette Cooper, cette nomination prouve que le gouvernement travailliste prend la problématique de l’immigration à bras le corps et avec sérieux. « Nous devons prendre des mesures concrètes », a-t-elle déclaré à l’émission Breakfast de BBC One. « Nous ne parviendrons pas [à réduire l’immigration irrégulière] grâce aux gros titres. Nous y parviendrons grâce à un travail acharné [...], pas grâce à des gadgets », a-t-elle ajouté.
    Parmi les autres mesures promises par le gouvernement britannique se trouvent aussi une augmentation des contrôles autorisés à la frontière en vertu de la législation antiterroriste, ainsi que de nouveaux pouvoirs en matière d’enquête financière pour traquer les réseaux et la criminalité organisée. Dans le même temps, Keir Starmer s’est rendu lundi 16 septembre à Rome pour discuter avec son homologue italienne de lutte contre l’immigration clandestine. Le Premier ministre britannique se dit « intéressé » par la politique migratoire de Giorgia Meloni, notamment depuis la réduction drastique des arrivées en Italie cette année : 45 000 ont foulé le sol italien entre le 1er janvier et le 16 septembre 2024, contre 128 000 en 2023. Giorgia Meloni a misé sur une politique répressive pour enrayer les arrivées de migrants sur l’île italienne de Lampedusa, en criminalisant les ONG en mer et en misant sur des partenariats avec les pays d’Afrique du Nord comme la Tunisie et la Libye pour retenir les départs de canots des côtes africaines.
    Cet automne, la cheffe de gouvernement devrait également inaugurer l’ouverture d’un centre de rétention à Gadjer, en Albanie, où seront accueillis les demandeurs d’asile récupérés en mer par les navires de sauvetage italiens pendant le traitement de leur demande d’asile.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#manche#immigration#migrationirreguliere#italie#albanie#accordmigratoire#sante

  • Immigration : l’Allemagne assume de se replier sur elle-même

    La ministre de l’intérieur sociale-démocrate a annoncé lundi 9 septembre rétablir les contrôles aux frontières. Un sommet s’est tenu mardi pour discuter d’éventuelles mesures supplémentaires en matière migratoire, en présence des conservateurs de la CDU-CSU.

    En théorie, les contrôles aux frontières intérieures ne devraient pas avoir lieu au sein de l’Union européenne (UE). Mais ils sont exceptionnellement possibles, depuis une récente réforme du #code_Schengen, lorsqu’un pays estime que l’#ordre_public ou sa #sécurité_intérieure sont susceptibles d’être menacés.

    Il n’en fallait pas plus à l’Allemagne pour décider de rétablir les contrôles à ses frontières, et à Nancy Faeser, ministre de l’intérieur, pour l’annoncer publiquement, lundi 9 septembre. Ceux-ci démarreront le 16 septembre. « Nous renforçons la sécurité intérieure et poursuivons notre #ligne_dure contre l’immigration irrégulière », a assumé la ministre, mettant en avant les « #menaces actuelles du #terrorisme_islamiste et de la #criminalité_transfrontalière ».

    Le gouvernement a, selon elle, informé la Commission européenne et ses voisins directs de cette décision, qui semble surtout vouloir satisfaire le parti d’extrême droite AfD (Alternative für Deutschland, Alternative pour l’Allemagne) – arrivé en tête des dernières élections régionales en Thuringe et en Saxe, dans l’est du pays – mais aussi les conservateurs de la CDU-CSU.

    Mardi 10 septembre après-midi, un sommet sur les migrations se tenait pour acter cette mesure et trouver des compromis avec l’opposition, insatisfaite, réclamant toujours davantage de restrictions sur les mouvements migratoires. Si les conservateurs de la CDU-CSU n’étaient pas certains d’y participer jusqu’à la dernière minute, ils ont finalement annoncé leur présence au sommet mardi matin : « Nous verrons si nous avons le même point de vue et si nous pouvons agir ensemble », a glissé Friedrich Merz, chef du groupe, au journal Der Spiegel.

    Enfermer les exilés à la frontière

    Très vite, les Verts ont dénoncé des « tentatives de chantage tout simplement ridicules ». « Friedrich Merz se comporte comme un enfant rebelle », a estimé la cheffe du groupe parlementaire des Verts, Irene Mihalic. Les représentant·es de la CDU-CSU ont d’ailleurs décidé de claquer la porte, en pleine réunion, comme le rapporte Der Spiegel, estimant que les négociations avaient échoué.

    La principale mesure évoquée lors du sommet vise à créer des #centres pour y enfermer les personnes migrantes à la frontière en attendant d’examiner leur situation, et de les expulser si elles n’expriment pas le souhait de demander l’asile, ou de les renvoyer vers le premier pays de l’UE par lequel elles sont passées, responsable de leur demande d’asile en vertu du règlement Dublin. Si les capacités de #détention ne sont pas suffisantes, les intéressées pourraient être placées en #garde_à_vue, « en raison d’un #risque_de_fuite, afin de sécuriser la procédure et les empêcher de se cacher », précise Der Spiegel.

    Pour renforcer l’idée de « #fermeté » sur la question migratoire, le gouvernement a en effet annoncé lundi que des #refoulements seraient organisés aux frontières, pour empêcher les exilé·es d’accéder au territoire allemand de manière dite illégale. Une mesure demandée par le chef du groupe d’opposition, et qui peut être contraire au droit international et à la convention de Genève relative aux réfugié·es si les personnes concernées ne parviennent pas à demander l’asile alors qu’elles le souhaitent.

    La Commission européenne a réclamé des mesures « proportionnées » et « strictement exceptionnelles », estimant que le retour des contrôles aux frontières intérieures de l’UE était une possibilité. Elle a déjà annoncé qu’elle « évaluerait la situation » une fois toutes les mesures annoncées de manière officielle.

    Les pays voisins, de leur côté, voient déjà d’un mauvais œil que des exilé·es passé·es par leur territoire pour rejoindre l’Allemagne leur soient « retourné·es ». Dès lundi et l’annonce de ces mesures, le ministre autrichien de l’intérieur, Gerhard Karner, a prévenu que son pays n’accueillerait aucune personne migrante refoulée par l’Allemagne à la frontière. « Il n’y a pas de marge de manœuvre là-bas », a-t-il déclaré, cité par le journal Bild.

    30 000 personnes refoulées depuis octobre

    Mardi, le premier ministre polonais a qualifié la décision du gouvernement d’Olaf Scholz d’« inacceptable », précisant que dans les prochaines heures, il s’adresserait « aux autres pays affectés afin de se concerter d’urgence sur une réaction au sein de l’UE, avec tous les voisins de l’État allemand ». Donald Tusk a par ailleurs plaidé pour « la surveillance et la sécurisation des frontières extérieures » de l’UE, expliquant que c’était ce dont « la Pologne avait besoin ».

    Le revirement de l’Allemagne en matière migratoire en surprend plus d’un. Avec plus de deux millions de personnes accueillies depuis 2015 (sans parler des Ukrainien·nes, plus d’un million de réfugié·es pour cette seule nationalité), le pays suit aujourd’hui un schéma de #repli, poussé par les extrêmes droites européennes, faisant le lien direct entre #sécurité et #immigration et criminalisant les personnes exilées qui, dans l’écrasante majorité des cas, souhaitent trouver refuge en Allemagne et reconstruire leur vie après avoir connu la guerre ou la misère.

    Nancy Faeser s’est déjà targuée d’avoir permis de refouler près de 30 000 personnes migrantes depuis octobre 2023, notamment grâce à un renforcement des contrôles à ses frontières avec la Pologne, la #République_tchèque, la #Suisse et l’Autriche. Pire, l’Allemagne a également repris les #expulsions de ressortissant·es afghan·es en août dernier – soit trois ans après la prise de pouvoir par les talibans.

    Une première dans un tel contexte, visant à répondre à certains #attentats et crimes impliquant des exilés, comme l’attaque au couteau perpétrée dans la nuit du 23 au 24 août à Solingen par un Syrien faisant l’objet d’une mesure d’éloignement, ou celle de Mannheim, perpétrée par un jeune Afghan, en mai dernier.

    « Il s’agit de ressortissants afghans, tous condamnés par la justice et sans droit de rester en Allemagne et qui ont fait l’objet d’ordres d’expulsion », s’est justifié le porte-parole du gouvernement Steffen Hebestreit dans un communiqué.

    Celui-ci a expliqué avoir demandé à « des partenaires régionaux clés un soutien », sans toutefois préciser lesquels, pour faciliter ces expulsions vers l’Afghanistan, où de nombreux hommes et femmes risquent leur vie. Vingt-huit réfugiés afghans ont alors été éloignés.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/100924/immigration-l-allemagne-assume-de-se-replier-sur-elle-meme

    #contrôles_frontaliers #frontières #migrations #réfugiés #asile #fermeture_des_frontières #Autriche #refoulements #push-backs #Pologne #criminalisation_de_la_migration

  • L’Allemagne rétablit des contrôles à l’ensemble de ses frontières terrestres contre l’immigration irrégulière
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/10/l-allemagne-retablit-des-controles-a-l-ensemble-de-ses-frontieres-terrestres

    L’Allemagne rétablit des contrôles à l’ensemble de ses frontières terrestres contre l’immigration irrégulière
    Par Elsa Conesa (Berlin, correspondante) et Philippe Jacqué
    Pourrait-on encore voir des images comme celles de l’été 2015, montrant des Allemands en liesse à l’arrivée des premiers réfugiés syriens ? Neuf ans plus tard, ce sont les interrogations sur la capacité du pays à intégrer les réfugiés qui accaparent une grande partie du débat public, alors que l’Allemagne a été frappée ces dernières années par plusieurs attentats meurtriers perpétrés par des personnes radicalisées. Dernier en date : l’attaque au couteau, dans la nuit du 23 au 24 août, à Solingen, dans l’ouest de l’Allemagne, par un réfugié syrien de 26 ans sous le coup d’une mesure d’expulsion, qui a fait trois morts et huit blessés. Une tentative d’attentat contre le consulat israélien a également été déjouée à Munich le 5 septembre.
    Alors que des scrutins régionaux ont été dominés par une forte poussée de l’extrême droite, le gouvernement d’Olaf Scholz multiplie les mesures de fermeté. Lundi 9 septembre, la ministre de l’intérieur, Nancy Faeser (SPD), a annoncé son intention de restaurer, à partir du 16 septembre, des contrôles temporaires à l’ensemble des frontières terrestres de l’Allemagne, dans le cadre du renforcement de la lutte contre l’immigration illégale. Les réfugiés entrés illégalement pourront être refoulés, a-t-elle indiqué. Les mesures, présentées comme temporaires, ne dureront dans un premier temps que six mois. Mme Faeser a dit avoir informé la Commission européenne de son initiative.
    Les contrôles aux frontières intérieures sont en principe proscrits au sein de l’Union européenne, mais la révision du code Schengen, début 2024, permet, en cas de menaces prévisibles pour l’ordre public ou la sécurité, de les mettre en place pour une durée de six mois, après l’avoir notifié à la Commission, aux Etats membres et au Parlement européen. Ils peuvent être prolongés par périodes de six mois pour une durée n’excédant pas deux ans.
    Des contrôles temporaires sont déjà en place depuis un an aux frontières allemandes avec la Pologne, la République tchèque, l’Autriche et la Suisse. Ceux-ci seront durcis et complétés par des contrôles aux frontières française, luxembourgeoise, néerlandaise, belge et danoise, a annoncé Mme Faeser. La police fédérale se verra dotée de postes et de moyens supplémentaires. « Ce sont des contrôles intelligents, précise le député Nils Schmid (SPD), on ne va pas arrêter chaque voiture, ni fermer les frontières comme au temps du Covid. La police des frontières va observer plus attentivement les passages. » Des mesures additionnelles visant à accroître le nombre des migrants refoulés aux frontières allemandes sont en cours de discussion avec l’opposition et devaient être annoncées mardi.
    L’Allemagne estime ces dispositions nécessaires pour « la protection de la sécurité intérieure contre les menaces actuelles du terrorisme islamiste et de la criminalité transfrontalière ». Nancy Faeser a rappelé que les contrôles effectués jusqu’à présent avec la Pologne, la République tchèque, la Suisse et l’Autriche avaient déjà permis de refouler plus de trente mille personnes depuis octobre 2023. L’Autriche a toutefois déjà fait savoir qu’elle n’accueillerait pas de migrants refoulés par l’Allemagne.
    Le gouvernement d’Olaf Scholz multiplie les mesures volontaristes en matière d’immigration dans un contexte électoral difficile pour sa coalition. A l’approche d’un nouveau scrutin régional dans le Brandebourg, le 22 septembre, qui devrait, comme en Saxe et en Thuringe le 1er septembre, être dominé par l’extrême droite, la nervosité de l’exécutif allemand, fragilisé, est grande. Celui-ci se trouve non seulement sous la pression des conservateurs de la CDU/CSU, mais aussi de l’extrême droite (AfD) et du nouveau parti de gauche (BSW) mené par la députée Sahra Wagenknecht, très offensive sur l’immigration. Dans un entretien au Taggespiegel paru le 7 septembre, Olaf Scholz vantait son bilan, estimant avoir opéré « grâce à des lois de grande envergure (…) le plus grand tournant de ces vingt dernières années dans la gestion de l’immigration irrégulière ».
    Cinq jours après l’attaque de Solingen, le 29 août, la coalition présentait un dispositif visant à renforcer à la fois le contrôle de l’immigration, en particulier du droit d’asile, avec une restriction des prestations sociales pour certains réfugiés, et celui des armes, sujet remis au cœur des débats par la tuerie. Le lendemain, il annonçait l’expulsion de vingt-huit réfugiés afghans, tous condamnés pour des crimes commis en Allemagne, pour la première fois depuis le retour au pouvoir des talibans, en août 2021. « L’Allemagne avait jusqu’en 2015 une culture d’accueil et d’ouverture en matière d’immigration, rappelle Hans Vorländer, professeur de sciences et d’histoire politiques à l’université de Dresde et président du Conseil d’experts indépendants sur l’intégration et la migration. Il y a eu une bascule après l’attaque du marché de Noël à Berlin en 2016. Depuis, les gens s’opposent à l’immigration non contrôlée, qu’ils sont deux tiers à vouloir restreindre. »
    Depuis 2015, l’Allemagne a accueilli plus de deux millions de personnes, auxquelles s’ajoutent 1,2 million de réfugiés ukrainiens, rappelle le chercheur, soit plus de trois millions de personnes. « Cela a posé des difficultés en matière de logement, d’éducation, d’intégration sur le marché du travail, et a représenté un effort considérable pour l’administration allemande, décrypte-t-il. Les gens en sont conscients et considèrent qu’il faut restreindre l’accès, pour intégrer ceux qui sont déjà là. »

    #Covid-19#migrant#migration#allemagne#frontiere#immigration#schengen#refoulement#sante#pologne#autriche#suisse#tchekoslovaquie#france#luxembourg

  • Dans un contexte de montée de l’extrême droite, l’Allemagne va étendre les contrôles à l’ensemble de ses frontières pour « faire reculer l’immigration irrégulière »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/09/dans-un-contexte-de-montee-de-l-extreme-droite-l-allemagne-va-renforcer-les-

    Dans un contexte de montée de l’extrême droite, l’Allemagne va étendre les contrôles à l’ensemble de ses frontières pour « faire reculer l’immigration irrégulière »
    Le Monde avec AFP
    La mesure vise à « faire reculer l’immigration irrégulière » dans un contexte de forte poussée du parti d’extrême droite AfD. L’Allemagne va étendre à toutes ses frontières les contrôles, a annoncé, lundi 9 septembre, le gouvernement d’Olaf Scholz sous pression pour durcir sa politique d’asile.
    Des contrôles temporaires avec la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark vont être mis en place pendant six mois à partir du 16 septembre, détaille un communiqué du ministère de l’intérieur. Ils s’ajouteront aux contrôles déjà en place aux frontières avec la Pologne, la République tchèque, l’Autriche et la Suisse.La politique d’asile et d’immigration est revenue au centre des débats en Allemagne avec la forte poussée du parti d’extrême droite AfD qui a obtenu des résultats record lors de deux élections régionales début septembre.
    Berlin juge le renforcement des contrôles nécessaire pour « la protection de la sécurité intérieure contre les menaces actuelles du terrorisme islamiste et de la criminalité transfrontalière », deux semaines après l’attentat de Solingen revendiqué par le groupe Etat islamique. Berlin met aussi en avant « les capacités limitées des communes en matière d’hébergement, d’éducation et d’intégration » des réfugiés et demandeurs d’asile accueillis dans le pays.
    Le ministère de l’intérieur a informé avoir notifié ces nouveaux contrôles aux autorités de l’Union européenne (UE), s’agissant de mesures exceptionnelles sur le territoire de l’UE dont Bruxelles doit être avisé.
    Depuis le triple meurtre au couteau de Solingen, dont l’auteur présumé est un Syrien de 26 ans qui aurait dû être expulsé, la coalition d’Olaf Scholz affiche sa volonté de fermeté en matière de contrôle de l’immigration. Le gouvernement a ainsi annoncé la suppression des aides pour les demandeurs d’asile entrés dans un autre pays de l’UE avant de venir en Allemagne. Berlin veut également faciliter l’expulsion de réfugiés ayant fait l’objet d’une condamnation pénale.

    #Covid-19#migration#migrant#allemagne#asile#politiquemigratoire#UE#expulsion#droit#sante#immigration#frontiere

  • « La survie du nouveau gouvernement sera désormais entre les mains du Rassemblement national »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/06/la-survie-du-nouveau-gouvernement-sera-desormais-entre-les-mains-du-rassembl

    Après avoir rejeté sans ménagement, dès le mois de juillet, la candidature de Lucie Castets, proposée par les partis composant le Nouveau Front populaire (#NFP), puis avoir tenté en vain, au cours des deux dernières semaines, de détacher le Parti socialiste (PS) de cette alliance, il ne restait plus à Emmanuel Macron qu’à se tourner sur sa droite pour trouver un locataire à Matignon, mais aussi vers l’#extrême_droite pour s’assurer que celui-ci puisse compter sur une potentielle majorité. Il est trop tôt pour savoir si le choix de Michel Barnier sera de nature à sceller une alliance durable entre la droite républicaine et le camp présidentiel. Il est clair, en revanche, que même en comptant sur les vingt-deux députés du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires, voire sur les sept non-inscrits, la survie du nouveau gouvernement sera désormais entre les mains du Rassemblement national (#RN), puisque, en comptant très large, Michel Barnier ne peut a priori tabler que sur le soutien d’au maximum 242 députés, très loin de la majorité absolue de 289 élus sur les 577 qui composent l’Assemblée nationale.

    La nomination de Michel Barnier ne tourne donc pas seulement le dos à la force politique arrivée en tête des élections législatives, mais elle acte la fin du front républicain que, tant bien que mal, le président de la République a accepté lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet après en avoir déjà largement bénéficié en 2017 et 2022. Elle ouvre de facto la voie à un gouvernement soutenu par l’extrême droite, comme c’est par exemple le cas en Suède depuis 2022.

    En imputer la responsabilité au PS, comme se sont empressés de le faire les macronistes, n’est guère convaincant. Le refus d’Emmanuel Macron de se plier à la logique parlementaire, qui impliquait de nommer un premier ministre issu de la coalition arrivée en tête des élections, s’explique avant tout par son refus d’accepter toute remise en cause de sa politique économique et sociale. Elle a eu pour conséquence de déresponsabiliser les partis et les groupes parlementaires et à les pousser à camper sur leurs positions.

    La stratégie des concessions

    Se mettre sous la coupe du RN plutôt que sous celle du NFP peut bien sûr se comprendre d’un point de vue idéologique : les revendications économiques et sociales portées par le RN apparaissent très en retrait par rapport à celles du NFP ; si certaines mesures de son programme, telles que la baisse de la TVA sur les carburants ou l’indexation des pensions sur l’inflation, sont très onéreuses, Jordan Bardella n’a eu de cesse, durant la campagne des législatives, de rappeler que le RN saurait tenir compte des contraintes budgétaires. Surtout, le RN, qui compte dans ses rangs de nombreux chefs d’entreprise, artisans et commerçants, est bien peu critique à l’égard de la politique de l’offre ; il n’hésite d’ailleurs pas à soutenir de nouvelles déductions de cotisations sociales ou d’impôts pour les entreprises.

    De leur côté, Emmanuel Macron et Gabriel Attal n’ont eu de cesse d’adopter des orientations de plus en plus anti-« immigrationnistes » (selon les mots du chef de l’Etat, qu’il a lui-même empruntés à l’extrême droite, le 18 juin, pour qualifier le programme du NFP). Rappelons que la loi Darmanin de février, partiellement censurée par le Conseil constitutionnel, a été présentée par Marine Le Pen comme une « victoire idéologique » en matière d’immigration et de sécurité. On y ajoutera l’adoption de mesures conservatrices conformes aux attentes du RN, comme l’expérimentation du port de l’uniforme ou l’interdiction de l’abaya à l’école. Faire des concessions sur l’immigration, les valeurs traditionnelles et les politiques répressives pour préserver sa politique économique et sociale, telle est au fond la stratégie politique du président depuis au moins 2022 pour contrecarrer la montée de l’extrême droite.

    La décision du président de la République n’en fragilise pas moins gravement les fondements de notre démocratie représentative. Rien ne garantit, à ce jour, que le président et « son » nouveau premier ministre ne soient pas tombés dans un piège tendu par Marine Le Pen et que les députés RN, jugeant les concessions en leur direction insuffisantes, ne choisiront pas, au bout du compte, de censurer le gouvernement. Si le soutien sans participation du RN devait se confirmer, il se monnayera cher. On peut douter que le RN se contente de l’adoption du mode de scrutin proportionnel.

    Présidence démonétisée

    Si Michel Barnier a pu surmonter le veto du RN, c’est d’ailleurs en raison de ses prises de position en matière d’#immigration. On se souvient qu’il avait pris tout le monde à contrepied lors de la primaire des Républicains de 2021, en affirmant que le droit français devrait primer sur les décisions des juges européens en matière d’immigration et en prônant des mesures fermes pour faciliter les expulsions des personnes en situation irrégulière du territoire national. Sera-t-il prêt à aller plus loin encore ? Sera-t-il suivi par l’ensemble des députés du camp macroniste ? Il est trop tôt pour en juger, mais la porte à une surenchère permanente de la part du RN est bel et bien ouverte.

    On mesure ce faisant l’ampleur du risque démocratique pris par Emmanuel Macron. Alors que deux tiers des électeurs, dans un scrutin législatif au taux de participation record, ont clairement rejeté le programme du RN, celui-ci serait donc en partie appliqué et, dans tous les cas, légitimé. Pire encore, la nomination de Michel Barnier revient à concéder au RN la maîtrise des horloges, le soin de provoquer, à son heure et à sa guise, une crise de régime en en imputant la responsabilité aux autres forces politiques et au chef de l’Etat. En se comportant comme un chef de parti cherchant désespérément à sauver un bilan désavoué par les électeurs, quitte à confier le gouvernement au représentant minoritaire d’un parti minoritaire, le président a démonétisé son rôle d’arbitre. Comment pourra-t-il dans un avenir proche, si le gouvernement Barnier était censuré, conserver une quelconque crédibilité ?

    Frédéric Sawicki est professeur de science politique à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne et chercheur au Centre européen de sociologie et de science politique (Cessp-CNRS). Il a notamment écrit, avec Igor Martinache, « La Fin des partis ? » (PUF, 2020).

  • La #démographie, prochain #défi global à haut risque

    Les dernières #projections des Nations unies promettent un #recul de la population mondiale à la fin du siècle, pour la première fois depuis sept cents ans. Un défi pour les sociétés et les économies contemporaines avec des risques politiques majeurs.

    « Le« Le plus grand défi auquel notre monde fait face. » Comme souvent, l’éditorialiste du Financial Times Martin Wolf résume parfaitement, dans un texte du 28 mai dernier, le sentiment qui domine les salles de marché, les bureaux des grandes organisations internationales et les rédactions des journaux économiques. Depuis quelques mois, la crainte d’un « hiver démographique » généralisé, autrement d’un affaiblissement plus rapide que prévu de la population mondiale, agite politiques, économistes et observateurs.

    Ce sont les dernières tendances statistiques publiées qui ont alimenté cette angoisse. Le 10 juillet dernier, les « Perspectives de la population mondiale » pour 2024 des Nations unies ont fait l’effet d’un choc. Alors que le précédent rapport d’il y a deux ans prévoyait un « plateau » de la population mondiale à partir de 2080 aux alentours de 10,4 milliards d’individus, celui-ci prévoit désormais un déclin à partir de cette date.
    Une nouvelle ère démographique ?

    Selon ces dernières perspectives, la population mondiale progresserait de 8,2 milliards d’individus aujourd’hui à 10,3 milliards en 2084 avant de se réduire de 100 millions de personnes en 2100. La nuance peut paraître mince et ne modifie pas le tableau d’une croissance de près de 25 % de la population mondiale d’ici la fin du siècle.

    Mais l’annonce a fait l’effet d’une bombe car, à l’horizon de la fin de ce siècle, la croissance démographique aura entièrement disparu de la surface du globe. Et cela, ce n’est pas un fait mineur. Ce serait la première fois depuis la grande peste du XIVe siècle que la population mondiale se réduit.

    Ce qui participe aussi de cette ambiance, c’est que, comme le décrit au Financial Times, le sous-secrétaire général de l’organisation pour les affaires sociales et économiques, Li Junhua : « Le paysage démographique a beaucoup évolué. » Voici quelques années, nul n’aurait parié sur cette baisse de la population mondiale. La question de la surpopulation était plutôt sur toutes les lèvres. On assiste indubitablement à un vrai changement de régime et nul ne sait si cette tendance baissière peut encore s’accélérer.

    C’est pourquoi tout le monde a l’œil sur les « indices de fécondité », c’est-à-dire le nombre moyen d’enfants par femme en âge de procréer. Celui-ci recule partout, y compris dans des régions jusqu’ici caractérisées par une forte fécondité et cela avec une grande rapidité. Or ce chiffre est l’indicateur avancé de l’évolution de la population. Plus il est faible, moins les naissances sont nombreuses et moins le « potentiel » de croissance démographique est important.

    Or une étude publiée dans la revue médicale The Lancet en mai dernier dressait là aussi un tableau préoccupant de la situation. L’article estime, à partir de données multiples, incluant notamment des données médicales liées aux maladies, que « le nombre annuel global de naissance a atteint son pic en 2016 à 142 millions pour tomber en 2021 à 129 millions ». Et le taux de fécondité, lui, va basculer au niveau mondial sous la barre des 2,1 enfants par femme, c’est-à-dire sous le seuil dit de « renouvellement des générations » qui permet, théoriquement, de stabiliser la population.

    Ce chiffre était de 4,84 enfants par femme en 1950, il n’est plus que de 2,3 enfants par femme en 2021. En 2050, il ne serait plus que de 1,81 enfant par femme et en 2100 de 1,59… En conséquence, le nombre de naissances annuelles passera à 112 millions en 2050 et 72,3 millions en 2100. À partir de 2064, il pourrait y avoir plus de décès au niveau mondial que de naissances.

    Évidemment, ces projections de trente à soixante-quinze ans à l’avance sont toujours sujettes à caution, mais elles décrivent une tendance de fond. Une tendance à laquelle les zones de fertilité encore solides que sont l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud n’échapperont pas. Selon les projections publiées dans The Lancet, en 2100, seuls six pays auront encore un indice de fécondité supérieur à 2,1 : la Somalie, les Samoa, le Tchad, le Niger et le Tadjikistan. Et aucun ne dépassera le niveau de 2,5, la Somalie affichant alors un taux record de 2,45.
    Une « bonne nouvelle » ?

    Une telle situation est-elle si dramatique pour que chacun s’en émeuve ainsi ? La fin de la croissance effrénée de la population mondiale qui aura donc été multipliée par 6,4 en deux siècles, entre 1900 et 2100, pourrait finalement ne pas être une si mauvaise nouvelle.

    Chacun le sait, une population en forte croissance exige toujours davantage de la planète. Bien sûr, on peut, comme par le passé, espérer améliorer la productivité agricole. Mais outre que cette dernière a des limites intrinsèques, l’agro-industrie épuise les sols, ravage la biodiversité et accélère la crise écologique.

    Bien sûr, la démographie n’est pas le seul critère de la crise écologique. On y reviendra : tout dépend des modes de vie. Mais il faut bien reconnaître, sans cynisme, qu’une vie humaine a un « coût » écologique qu’il faut aujourd’hui prendre en compte. Une stabilisation de la population de la planète, par ailleurs à un niveau élevé, est donc plutôt bienvenue.

    Elle l’est, ici, d’autant plus que ces projections s’appuient sur des évolutions « naturelles » et non, comme au XIVe siècle, sur les effets d’une pandémie dévastatrice ou, dans certains moments de l’histoire, de guerres ou de massacres de grande ampleur.

    Après ce que certains démographes ont appelé la « transition démographique » – c’est-à-dire un taux de mortalité puis un taux de natalité faibles –, on trouverait un nouvel équilibre « humaniste » sans recourir à l’augmentation de la mortalité. Cette vision peut apparaître comme « néo-malthusienne », mais elle est plus humaniste que celle du vieil économiste anglais. Et surtout, pour être tenable, elle suppose de remettre en cause ce que ce dernier cherchait à sauvegarder, l’organisation sociale existante.

    Une population mondiale plus stable serait en effet une chance pour organiser la répartition des ressources mondiales dans le contexte de crise écologique majeure. L’idée serait alors de tenter de satisfaire les besoins de ces dix milliards d’êtres sans mettre en danger leur capacité à habiter la planète. Et pour cela, il faudrait évidemment changer entièrement de conception desdits besoins, autrement dit changer d’organisation sociale. Finalement, tout cela serait logique : la croissance démographique a été le fruit du capitalisme dominant, la stabilisation démographique appellerait un autre mode de production.

    Mais si l’on cherche à faire entrer cette nouvelle situation démographique dans un système économique fondé sur la croissance de la population, alors on va indéniablement au-devant de fortes turbulences. Et comme la plupart de nos observateurs réfléchissent à système social stable, il est logique qu’ils soient parcourus par un frisson d’angoisse.
    Un poids au pied de la croissance

    Dans les manuels d’économie, la première équation de base de la croissance économique est celle-ci : l’addition de la croissance démographique et des gains de productivité. C’est dire si le capitalisme a été, c’est le cas de le dire, « biberonné » à la hausse de la population. Car si l’expansion économique a permis la « transition démographique », l’inverse est tout aussi vrai.

    Pour créer toujours plus de valeur, il faut inévitablement des bras pour produire et des consommateurs pour acheter. Et si l’on veut toujours plus produire et acheter, il faut bien avoir toujours plus de producteurs et de consommateurs.

    En réalité, même les gains de productivité ne permettent pas de se passer de la croissance de la population, ils réduisent simplement cette dépendance. Car c’est ce que nous apprend l’histoire économique : si l’on peut produire avec moins de bras, il faudra, à terme, plus de bras pour produire toujours davantage.

    Mais il y a davantage. Le système productif est aussi sensible aux classes d’âge. Le choc démographique qui s’est engagé est aussi un choc de vieillissement de la population. Les naissances reculent, les décès sont plus tardifs. La part de la population âgée augmente donc mécaniquement. Cela signifie qu’une part « productive » de plus en plus restreinte de la population doit satisfaire les besoins d’une population « non productive » de plus en plus importante. Selon l’ONU en 2079, il y aura dans le monde plus de personnes âgées de plus de 65 ans que de jeunes de moins de 18 ans.

    Il faut le reconnaître : le capitalisme tel qu’on le connaît aujourd’hui n’est pas prêt à faire face à un tel choc. La croissance, déjà en net ralentissement depuis un demi-siècle, ne pourrait encore que ralentir. D’autant que, autres éléments de la croissance économique, les gains de productivité sont de plus en plus réduits. Et que la doxa de la science économique affirme que les travailleurs plus âgés tendent à devenir moins productifs…

    Moins de producteurs, moins de productivité… On comprend donc la panique générale. Les systèmes d’État-providence, et particulièrement d’assurance-vieillesse, conçus autour de l’idée d’une croissance continue du PIB et de la population, vont subir la nouvelle évolution de plein fouet.

    Bien sûr, comme dans le cas de la crise écologique, certains secteurs se réjouissent et annoncent que le vieillissement de la population ouvre de « nouvelles perspectives ». Certains appellent cela la « silver economy » (l’économie « argentée ») : les personnes âgées ont des besoins spécifiques et des entreprises y voient déjà des opportunités de profits.

    Mais c’est là très largement une illusion. Ces « besoins » sont en effet largement des besoins de services à la personne. Or, les services de ce type sont très largement incompatibles avec la production capitaliste et, encore plus, dans un environnement de démographie faible. Ces activités sont en effet intenses en travail, un travail qui sera de plus en plus rare, et peu propices aux gains de productivité qui, souvent sont contraires à la satisfaction du client.

    L’exigence de profit vient alors percuter les besoins réels, laissant peu d’options : soit une dégradation dangereuse du service, comme les récents scandales dans les Ehpad l’ont montré ; soit des subventions publiques massives, alors même que les coûts liés au vieillissement vont exploser et qu’un service public est alors souvent plus efficace. Bref, les coûts de « l’hiver démographique » risquent d’être plus élevés que les bénéfices en termes de PIB et de finances publiques.

    Au niveau global, le ralentissement de la croissance du fait de la démographie sera sans doute plus marqué dans les pays avancés et dans certains pays asiatiques comme la Chine. Mais avec moins de croissance mondiale, les pays les plus pauvres risquent de rester piégés dans une forme de sous-développement, alors que, comme le remarquent les auteurs de l’étude du Lancet, « ces pays porteront une part de plus en plus croissante des naissances à venir » et que les modèles actuels de développement sont déjà en crise. Le monde sera donc plus instable et plus inégalitaire.
    La peur de « l’effacement »

    En avril dernier, le gouvernement sud-coréen a engagé une étude pour tester dans l’opinion la généralisation et l’étatisation d’une mesure déjà pratiquée par certaines entreprises : accorder une prime de 100 millions de wons, soit environ 67 300 euros, par enfant nouveau-né. En Corée du Sud, où un ministère des naissances a été installé en juillet dernier, la question démographique est, désormais, une priorité nationale.

    La fécondité y est la plus basse au monde et elle chute rapidement. Le seuil de renouvellement des générations a été enfoncé dans les années 1980, mais depuis vingt ans, le pays affiche la fécondité la plus basse du monde. En 2023, l’indice de fécondité était de 0,72 et il est attendu à 0,68 en 2024. C’est le seul pays du monde où les femmes en âge de procréer ont moins d’un enfant en moyenne.

    La situation est désormais préoccupante. Dans une tribune parue en décembre 2023 dans le New York Times, un éditorialiste, Ross Douthat, se demandait même si la « Corée du Sud n’était pas en train de disparaître ». En tout cas, les projections prévoient que la population sud-coréenne passerait de 52 millions d’habitants en un an à 38 millions en 2070, soit autant qu’en 1980.

    De ce point de vue, la Corée ne serait, comme le dit Ross Douthat, « qu’un aperçu de ce qui est possible pour nous », entendez en Occident. Aux problèmes économiques vient alors s’ajouter un enjeu « existentiel » qui, inévitablement a des conséquences politiques. La crise démographique ne peut se comprendre au seul niveau mondial, ses rythmes régionaux et nationaux en sont des aspects cruciaux. Pour certains pays, la population progressera plus lentement, pour d’autres, elle reculera franchement.

    La Corée du Sud n’est donc que la pointe avancée d’un iceberg de régions où la population est menacée de déclin : Chine, Japon et Europe. Car sur le Vieux Continent, la vague est déjà arrivée. Selon Eurostat, le pic de population de l’Union européenne devrait être atteint en 2026 à 453 millions d’habitants.

    À partir de ce moment, la population des Vingt-Sept devrait reculer pour atteindre 419 millions de personnes en 2100. Une baisse de 8 % qui prend néanmoins en compte un solde migratoire positif. Le solde naturel, lui, c’est-à-dire la différence entre les naissances et les décès, est déjà négatif. Entre 2022 et 2099, il y aura dans l’UE 125 millions de décès de plus que de naissances.

    Les pays les plus avancés dans ce déclin sont l’Espagne (avec un indice de fécondité de 1,13), l’Italie (1,24) et plusieurs pays d’Europe centrale. Mais la vague emporte tout le monde. Proche du seuil de renouvellement des générations dans les années 2005-2015, l’indicateur de fécondité français a chuté ces dernières années pour atteindre 1,68 en 2023, selon l’Insee.

    Face à cette situation, deux solutions se présentent. La première est celle de l’immigration en provenance de pays à la démographie encore solide qui permet de réduire l’impact économique en fournissant aux pays des travailleurs et des consommateurs. C’est une réponse qui peut être efficace sur le plan économique. Une étude de la Fed de Dallas a montré en avril 2024 que l’immigration avait joué un rôle central dans la bonne performance de la croissance en 2022 et 2023 aux États-Unis. Une situation que l’on pourrait plaquer sur l’Espagne en Europe.

    Certes, ce n’est pas une solution miracle, comme le montre le cas allemand où le solde migratoire positif n’a pas sauvé la croissance. Cette option pose, par ailleurs, la question de l’égalité économique entre travailleurs arrivants et travailleurs « natifs ». C’est, de toute façon, une solution temporaire compte tenu du déclin global à venir des populations. Mais elle permet de tenir la tête hors de l’eau en cas de faibles naissances.

    Mais le choix de compenser les pertes de population par l’immigration est considéré par beaucoup comme une autre forme de « danger existentiel », culturel cette fois. Le déclin démographique devient un symptôme d’un déclin civilisationnel plus large. Ce réflexe nationaliste enclenche alors une autre solution fondée sur la priorisation des politiques natalistes pour les populations « natives » au détriment d’une politique d’immigration.

    Ce combat est mené par l’extrême droite, bien sûr, à commencer par les gouvernements hongrois ou italiens, mais pas seulement. En Corée et au Japon, les gouvernements « libéraux » se refusent à ouvrir les frontières. Et le président français Emmanuel Macron n’a pas hésité à faire du « réarmement démographique » une de ses priorités alors même qu’il durcissait les lois sur l’immigration. Comme dans d’autres domaines, la pression culturelle de l’extrême droite fait son œuvre.
    La réaction comme réponse

    La référence en termes de politique nataliste, c’est bien évidemment la Hongrie de Viktor Orbán. Ce dernier a mis en place des politiques de soutien à la natalité qui s’élèvent à pas moins de 5 % du PIB. Par comparaison, la France dépense 2,1 % de son PIB en politique familiale. Dans un premier temps, l’indice de fécondité hongrois s’est redressé, passant de 1,23 enfant par femme en âge de procréer en 2011 à 1,59 en 2020. Mais depuis, cet indice a stagné avant de retomber à 1,36 au premier semestre 2024.

    En Italie, où Giorgia Meloni a fait de la natalité une de ses priorités, un milliard d’euros a été mis sur la table pour soutenir les « mères italiennes » en plus des primes mises en place en 2021 par le précédent gouvernement de Mario Draghi. Mais, pour l’instant, cela ne fonctionne pas. En 2023, le pays a connu son plus faible nombre de naissance depuis sa création en 1861, soit 393 000.

    Cela confirme les affirmations des auteurs de l’article du Lancet : « l’indice de fécondité va continuer à décliner au niveau mondial et restera faible même avec la mise en place de politiques natalistes à succès ». Le mouvement est donc plus profond que ce que les politiques croient et ne se réglera pas à coups de subventions massives des naissances.

    Mais cette résistance même vient alimenter le discours de l’extrême droite. Car si la faible fécondité résiste à l’attrait de l’argent, ce serait en raison de la corruption des valeurs traditionnelles qui détournent les femmes de leur « naturelle » fonction génitrice. Tout cela est en conformité avec le discours d’un déclin démographique à enjeu civilisationnel. Le discours nataliste s’accompagne alors d’une rhétorique anti-wokiste qui peut aller très loin.

    Les responsables de la menace d’effacement démographique deviennent donc, pour l’extrême droite, les féministes et les « lobbies LGBT », mais, aussi, plus globalement tous les droits acquis par les femmes, y compris le droit à l’avortement. Les politiques natalistes sont donc aussi des politiques idéologiques. En Hongrie, les femmes se plaignent d’une « objectivation » de leur corps, considéré comme une « machine à bébés ». En d’autres termes : l’urgence démographique mène à une volonté de domination de la « production d’êtres humains » qui est la première pierre à un projet totalitaire et réactionnaire.
    Pourquoi la crise ?

    Et comme on l’a dit, les « libéraux » ne sont pas loin derrière… Et pour cause, l’analyse des causes de la situation démographique provenant de ces milieux est souvent assez bas de plafond, pas très éloignée d’une discussion de café du commerce. En tout cas, faute de pouvoir aller plus loin, on se contente souvent d’une explication « morale ».

    Dans le Financial Times, le responsable d’un centre viennois spécialisé avance ainsi ce type d’analyse : « Il est probable que la situation démographique ait à voir avec un changement de valeur dans la nouvelle génération pour qui avoir des enfants est moins important comme élément clé d’une vie réussie que pour les générations précédentes. »

    Autrement dit : la baisse des naissances serait le produit d’un choix souverain de l’individu fondé sur des critères hédonistes. Tout cela ressemble furieusement à une analyse sectorielle lambda. Mais on ne saura pas ce qui peut expliquer ces comportements. In fine, cette vision rejoint celle de l’extrême droite sur les effets délétères du « libéralisme sociétal » sur les naissances. Il s’ensuit que, là aussi, au nom de la rationalité économique, on s’efforcera de prendre le contrôle de la reproduction humaine.

    Dans toute cette affaire, on évite soigneusement de réfléchir aux conditions matérielles concrètes de la production d’êtres humains. Comme le rappelle l’essayiste états-unien Jason Smith dans un remarquable texte paru en juillet dans la revue new-yorkaise The Brooklyn Rail, « il n’y a pas d’indice “naturel” de fécondité ». La reproduction humaine est toujours étroitement liée aux conditions de reproduction sociale et aux besoins sociaux.

    Avant le capitalisme, les sociétés rurales « régulaient strictement les naissances » rappelle Jason Smith. Dès lors, les « transitions démographiques » ne sont pas étrangères au besoin massif de main-d’œuvre du capitalisme naissant et à l’apport du travail des enfants à la sauvegarde des ménages. Progressivement, le capitalisme a mué avec l’augmentation rapide de la productivité et a permis progressivement, et non sans mal, une libération du choix des femmes en matière de reproduction.

    Mais cette libération s’est faite au moment où le capitalisme occidental, avec la crise des années 1970, est entré en mutation. L’épuisement des gains de productivité a pesé sur les salaires réels et a conduit au développement du travail féminin, souvent cantonné à des salaires plus faibles. Alors les inégalités se creusaient, la progression sociale devenait de plus en plus difficile. Enfin, en accélérant son développement pour tenter de sauvegarder la croissance, les conditions écologiques n’ont cessé de se dégrader.

    Tous ces éléments peuvent être corrigés, mais pas réparés durablement par les politiques natalistes. On ne fait pas un enfant, même pour 100 millions de wons, lorsque l’on est incertain de son avenir personnel et de notre avenir collectif. Lorsque la pression sur le statut social, la santé ou le logement ne cesse d’augmenter, la difficulté à élever des enfants, mais aussi à projeter pour eux un avenir meilleur se dégrade. Or voici des certitudes que le capitalisme contemporain ne saurait donner.

    Ce qui est ici essentiel, c’est de bien percevoir que les données de la « production d’êtres humains » sont non seulement complexes, mais relatives à la situation dans laquelle on se situe. Les besoins et les exigences ne sont pas les mêmes dans les différentes sociétés. Comme le note Jason Smith, dans certains pays émergents, comme le Nigeria, le travail des enfants reste essentiel à la survie des ménages, mais, progressivement, le succès du développement capitaliste atteint ses propres limites, ce que même les Nations unies doivent reconnaître. Et de ce fait, il devient incapable de satisfaire les besoins qu’il crée pour son propre intérêt.
    L’avenir du capitalisme face à la crise démographique

    À quoi peut ressembler une économie en crise démographique ? On a vu que la pression du vieillissement d’une population en déclin sera sévère et en partie insoluble. Mais il n’y a pas de situation désespérée pour le capitalisme. Comme le rappelle Jason Smith, un des apports de Marx a été de précisément montrer la capacité du capital à produire de la valeur quelle que soit l’évolution de la population.

    Le capitalisme contemporain va donc s’efforcer de contourner l’obstacle pour continuer à produire de la valeur et, au moins, gagner du temps. Les tentatives de reprise en main sociale de la reproduction par une attaque directe sur les droits des femmes représentent la réponse de long terme possible, celle censée permettre de faire repartir la fécondité. C’est aussi pour cette raison qu’extrême droite et néolibéraux se retrouvent sur ce point. Mais il y a aura aussi des réponses plus directes.

    Le problème central de la nouvelle donne démographique pour le capitalisme est double : c’est, d’une part, une pénurie de travail qui le renchérirait et, d’autre part, un coût croissant des dépenses sociales. Pour continuer à produire de la valeur, il existe des réponses à ces deux défis. Le premier est évidemment d’automatiser le plus d’activités possible. L’intelligence artificielle (IA) ouvre là une possibilité permettant de relancer la productivité et maintenir un « surplus de population ». Mais son développement suppose des politiques classiques de soutien à « l’innovation » : financiarisation, baisses d’impôts sur le capital et subventions au secteur privé. Mais nul ne sait si ce développement est possible, que ce soit en termes techniques ou en termes de soutenabilité économique.

    Pour les emplois non automatisables, de nouvelles dérégulations du marché du travail permettant plus de précarité et offrant moins de droits permettront de contenir, malgré la pression, les salaires vers le bas. C’est d’ailleurs ce que l’on constate déjà dans plusieurs pays avancés comme les États-Unis où la croissance des salaires réels reste faible, malgré le plein-emploi.

    Enfin, il faudra achever d’en finir avec l’État social pour éviter que les dépenses publiques n’explosent et ne pèsent sur les profits. The Economist profitait en mai de la publication de l’étude du Lancet pour proposer ses solutions incontournables et notamment le report de l’âge de la retraite de plus de cinq ans « même si l’espérance de vie recule » et, bien évidemment, la privatisation le plus possible des pensions.

    Globalement, le monde que promet la crise démographique est un monde d’intensification des politiques actuelles. Une intensification qui finira immanquablement par aggraver la crise démographique. C’est bien pour cela que cette crise est aussi une opportunité pour construire une autre organisation sociale fondée sur la solidarité internationale, sur le respect des choix individuels et sur une logique de sortie de l’obsession de croissance.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/010924/la-demographie-prochain-defi-global-haut-risque
    #diminution #monde #scénario #chiffres #statistiques
    #fécondité #hiver_démographique #population_mondiale #vieillissement #vieillissement_de_la_population #capitalisme #croissance #productivité #croissance_économique #silver_economy #Corée_du_Sud #immigration #natalité #déclin_démographique #extrême_droite #crise_démographique

  • Retrouver l’honneur du travail, de Michel Barnier (2021 ; avait fait l’objet d’une reprise dans Valeurs réacs).
    https://web.archive.org/web/20240228223707/https://www.michel-barnier.fr/retrouver-lhonneur-du-travail

    La France doit redevenir elle-même : un pays qui ne se résigne pas à ce que tant de ses territoires deviennent des déserts industriels et d’activité, un pays où chacun doit voir son effort reconnu et peut s’élever grâce au travail bien fait.

    Le travail, pour les Français, a toujours représenté davantage qu’un moyen de subsistance. La France a été longtemps une terre d’excellence : le monde la voyait ainsi et n’en attendait pas moins d’elle. Notre patrimoine architectural, industriel, agroalimentaire, paysager, mais aussi immatériel, porte la marque de cette passion séculaire de l’œuvre achevée. « Un chantier était un lieu où les hommes étaient heureux », a écrit Charles Péguy, qui ajoutait qu’il exista longtemps chez nous un « honneur incroyable de travailler ». De multiples coups de boutoir ont été portés au #travail, de la surtaxation des salaires à l’instauration d’une véritable culture de l’#assistanat. Les trente-cinq heures, mais aussi les chimères d’un monde sans travail » où chacun vivrait d’un revenu universel ne sont pas seulement un boulet pour l’économie : ils sont antinomiques avec la culture française [autant dire qu’ils sont juifs, avec l’esprit de lucre, ou arabes, qui chez nous attendent le versement CAF du 5 du mois]

    Entravés par ces politiques et les pensées qui les ont inspirées, nous nous sommes appauvris, nous avons perdu nos repères. Que chacun se sente et se rende utile, que tous nos concitoyens retrouvent l’honneur du travail : voilà un enjeu de survie ! La France doit redevenir elle-même : un pays qui ne se résigne pas à ce que tant de ses territoires deviennent des déserts industriels et d’activité, un pays où chacun doit voir son effort reconnu et peut s’élever grâce au travail bien fait. Alors que tant de Français travaillent beaucoup et parfois pour de faibles rémunérations, nous avons plus d’inactifs qu’ailleurs en Europe. Notre taux de #chômage est le double de celui de l’Allemagne. Nous partons à la #retraite plus tôt que la plupart des autres. Cette situation bloque notre croissance. Elle met en danger notre protection sociale. Elle menace des politiques essentielles – la sécurité, l’éducation, la santé, la recherche-, qui exigent des investissements que nous pouvons de moins en moins assumer. Elle mine la cohésion de notre société en dressant les Français les uns contre les autres, les « assistés » contre les travailleurs, les actifs contre les inactifs, les protégés contre les exposés.

    Après tant d’années d’inaction, il est urgent de changer de modèle. Notre système social doit afficher la couleur : il doit inciter au travail. Le #RSA et tant d’aides sociales enferment trop souvent au contraire dans une sorte de marginalité sociale. Pour tous ceux que la maladie, le handicap ou l’âge n’empêchent pas de travailler, je veux les remplacer par une #allocation_unique qui rapporte toujours moins que le travail [au SMIC horaire], qui aide et encourage à reprendre un travail. Pour en conserver le bénéfice, il faudra être disponible à temps plein pour effectuer des activités utiles à la collectivité ou en entreprise, pour se former en vue de reprendre rapidement un emploi et accepter un travail là où il y a des emplois vacants.

    Notre assurance chômage doit aussi profondément se transformer. Elle doit vraiment orienter vers les secteurs qui recrutent. Les allocations doivent être systématiquement supprimées après deux refus d’offres d’emploi raisonnables. Je ne veux plus de passager clandestin dans notre système social : il est fait pour protéger les Français, pas pour permettre à certains [qui ne le sont pas ou si ils le sont ont perdu tout honneur] de vivre à ses crochets. Je veux une tolérance 0 pour la fraude sociale, comme pour la fraude fiscale [sauf à Megève, dans le 92 et là où cela peut contribuer à l’indispensable ruissellement qui doit à nouveau irriguer la France] et nous nous en donnerons les moyens. Il n’est pas normal que _nos employeurs s’épuisent à trouver des candidats quand tant de personnes aptes à travailler vivent aux #marges du monde du travail. Il y a plus de fierté à vivre de son travail que d’une #assistance anonyme. Ces aberrations seront corrigées.

    La France doit aussi, d’urgence, augmenter le nombre d’heures travaillées pour créer davantage de richesses et reconquérir son rang. Cela concerne aussi bien le secteur public que le privé. Les jeunes doivent bénéficier d’un vrai coup de main pour bien intégrer la vie active. Le collège unique est un échec : il faut ouvrir l’apprentissage dès 14 ans et tendre ainsi à former 800 000 apprentis par an [ et pas seulement dans l’enseignement supérieur privé !]-. La pandémie a eu des conséquences terribles pour tant de jeunes actifs et d’étudiants qui payaient leurs études en travaillant : la collectivité devra faire l’effort nécessaire pour faciliter leur embauche. Il faudra _travailler plus longtemps : relever l’âge du départ légal à la retraite est inéluctable et ce n’est pas une mauvaise nouvelle. L’emploi des seniors devra être beaucoup plus encouragé qu’aujourd’hui : une société forte sait valoriser l’expérience [ quand on sait promener son chien, on sait distribuer des prospectus !]. Mais cela ne saurait suffire.

    Retrouver l’honneur du travail, c’est aussi le revaloriser. L’expérience du confinement l’aura démontré s’il en était besoin : tant de travailleurs dont l’activité est essentielle ne voient pas leurs efforts justement récompensés. D’une manière générale, il faudra réduire l’écart entre salaire brut et salaire net en diminuant nos cotisations sociales, les plus élevées d’Europe. Gaulliste depuis les débuts de mon engagement, je suis convaincu qu’il faudra donner une ambition nouvelle au projet social de la participation. Et nous réduirons plus encore la part des cotisations dans le financement de la protection sociale [ et ce même si il faut dépouiller la Française des jeux ! même si l’hypothèse demande encore à être testée].

    Le stratège Sun Tzu expliquait il y a vingt-cinq siècles que pour gagner les guerres, il ne fallait pas livrer bataille mais saper le moral des cités en discréditant le travail. Rassemblons-nous autour d’un grand projet : retrouver l’honneur du travail. En quelques années, nous pourrons refaire de la France la première puissance économique, écologique et agricole d’Europe.

    Ce site est développé par Le Droit Chemin, association politique fondée par Michel Barnier, déclarée le 10 février 2021 et publiée au JO le 16 février 2021.
    Michel BARNIER - 238, rue de Vaugirard, 75015 Paris
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    Comme Trotsky de la photo du CC, ce post de 2021 a été supprimé du blog de Barnier dès sa nomination comme 1er sinistre.

    sur
    https://www.facebook.com/michelbarnier/photos/a.10158608869839107/10158738769269107/?type=3&locale=fr_FR&_rdr

    "L’ALLOCATION SOCIALE UNIQUE Nous souhaitons accroitre l’incitation à travailler en créant une allocation sociale unique plafonnée. Que ceux que le handicap ou la maladie n’empêche pas de travailler soit encouragés à reprendre une activité. Le travail rend fier.

    "L’APPRENTISSAGE DÈS 14 ANS Trop d’emplois sont non pourvus en France. Nous souhaitons améliorer l’orientation des plus jeunes en lançant l’apprentissage dès 14ans et l’augmentation de l’aide à l’embauche des apprentis.

    "LE TEMPS DE TRAVAIL RALLONGÉ Il faudra travailler plus longtemps et lever les barrières à l’activité des seniors grâce au relèvement de l’âge légal de départ à la retraite (la suite n’est accessible qu’au cheptel FB)

    On notera que c’est depuis 1995 que M.B. pratique le dialogue courtois avec les fafs
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/09/05/le-rassemblement-national-laisse-sa-chance-michel-barnier-nous-jugerons-sur-

    (...) « Il n’a jamais ostracisé personne, c’est un homme bien élevé et sans a priori », juge Thierry Mariani, député européen du RN et ancien collègue du Savoyard à l’UMP. Au sein du gouvernement Juppé, en 1995, M. Barnier, alors ministre des affaires européennes, avait pris l’habitude de recevoir chaque mois les représentants des partis d’opposition, y compris le Front national, pourtant pas représenté à l’Assemblée nationale. « Il s’est toujours montré d’une grande courtoisie », se souvient, sur X, Jean-Yves Le Gallou, qui représentait le parti de Jean-Marie Le Pen dans ces réunions.
    En ne censurant pas d’office Michel Barnier, le #RN passe outre une tribune publiée dans Le Figaro, en avril 2022, dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, dans laquelle il mettait en garde contre « un grand rétrécissement national » en cas d’application du programme international de Marine Le Pen. « Le programme de Marine Le Pen n’est bon ni pour la France ni pour les Français », écrivait-il. Compliment pour compliment, Marine Le Pen tançait de son côté l’ancien négociateur du Brexit pour avoir voulu « punir » les Britanniques de leur vote.

    Dans les rangs lepénistes, on se demande toutefois quel Michel Barnier croire. Celui qui fut un défenseur zélé de la Commission européenne de José Barroso, eut des accents fédéralistes et intransigeants quant au populisme d’extrême droite ? Ou celui qui, durant la primaire LR pour l’élection présidentielle de 2022, adopta sur l’immigration une bonne partie du programme du RN ? « Avec le Barnier européiste convaincu, il y aura peu de coopération possible, estime Thierry Mariani. Mais si c’est le Barnier candidat à la primaire… »

    Référendum sur l’immigration
    A l’époque, Michel Barnier dit comprendre « la tentation identitaire », cible « l’immigration subie » comme une cause du présumé « mal français » et fait le lien avec un essor de la délinquance. Il propose des mesures administratives immédiates pour interrompre, durant trois à cinq ans, les régularisations automatiques, durcir les règles du regroupement familial, restreindre les visas de long séjour. D’autres obsessions lepénistes apparaissent, comme le retour de la double peine, la réforme de l’aide médicale d’Etat ou « la lutte contre le détournement des cartes Vitale ». Encore mieux, vu du RN : alors que le début de la campagne présidentielle, à l’automne 2021, est marqué par l’émergence d’Eric Zemmour et une radicalisation de la droite, Michel Barnier propose alors – comme Marine Le Pen – un référendum sur l’#immigration. Qui permettrait, en cas d’accord des électeurs, d’inscrire dans la Constitution un « bouclier » afin de passer outre le droit communautaire sur les questions migratoires.

    l’ascenseur pour les fachos reste à désorbiter...

  • Les avantages d’une loi sur l’immigration ( Par Me Mouhamad Nazirou THIAM, avocat au barreau de Luxembourg)
    https://www.dakaractu.com/Les-avantages-d-une-loi-sur-l-immigration-Par-Me-Mouhamad-Nazirou-THIAM-a

    Les avantages d’une loi sur l’immigration ( Par Me Mouhamad Nazirou THIAM, avocat au barreau de Luxembourg)
    Depuis la campagne électorale, Monsieur Tahirou SARR a soulevé une polémique concernant le contrôle de l’immigration au Sénégal. Son idée a été fortement soutenue par la majorité des Sénégalais. On peut ne pas être d’accord avec lui sur la forme, mais sur le fond, il a raison sur toute la ligne. Il se sert de la présence massive d’une certaine communauté dans notre pays pour dénoncer l’immigration irrégulière à laquelle le Sénégal est confronté depuis quelques années et qui semble échapper aux autorités.
    A titre liminaire, il sied de rappeler que nous avons au Sénégal un décret n° 71-860 du 1971 relatif aux conditions d’admission, de séjour et d’établissement des étrangers au Sénégal du 28 août 1971 réglementant l’immigration sauf qu’il est rangé dans les tiroirs. Sans aucun doute, le Sénégal se distingue comme l’un des pays les plus stables de la sous-région. En raison de cette stabilité et de l’hospitalité, notre pays a eu à accorder la protection internationale à des chefs d’Etats africains déchus, des activistes et des politiciens. La tradition du Sénégal consiste à accueillir tout le monde. Néanmoins, il est nécessaire de le faire avec pragmatisme.
    À l’heure actuelle, nous sommes devenus un pays pétrolier et gazier. Les djihadistes sont à nos portes. Les enjeux de sécurité sont d’une telle envergure que tous les pays du monde ne cessent de mettre à jour leur législation pour s’adapter à la menace. Pendant ce temps, nous nous contentons d’un décret obsolète sur l’immigration qui date de 1971. Le contexte actuel impose son abrogation et la mise en place d’une loi sur l’immigration qui prendra en charge les enjeux du XXIe siécle. La majorité de ceux qui sont contre cette idée de Tahirou SARR raisonnent avec le cœur et adoptent la politique de l’autruche. Ils invoquent la libre circulation des personnes et des biens prévue par la charte de la CEDEAO, sans se rendre compte qu’elle ne donne pas droit à un séjour illimité. D’ailleurs, aucune organisation régionale (UE, OIA) ne permet de bénéficier d’un droit de séjour illimité sans condition aux ressortissants des Etats qui la composent.
    Les questions liées à l’ordre public, à la sûreté et à la sécurité nationale relèvent de la COMPETENCE EXCLUSIVE des Etats. La présence de mendiants dans les rues de Dakar et les boutiques (tables) installées dans chaque coin de la capitale qui servent parfois de dortoir, posent un problème de sécurité, perturbent l’ordre public, agacent certains citoyens et interpellent directement l’Etat du Sénégal et non la CEDEAO. D’ailleurs, l’article 3 alinéa 2 a) iii de la charte de la CEDEAO se limite à prévoir que : « la suppression entre les États membres des obstacles à la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux ainsi qu’aux droits de résidence et d’établissement ». Cette disposition est l’équivalent de l’article 3 alinéa 2 du Traité sur l’Union Européenne qui rappelle que « l’union offre à ses citoyens un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontière intérieures, au sein de duquel est assuré la libre circulation des personnes, en liaison avec des mesures appropriées en matière de contrôle des frontières extérieures d’asile d’immigration ainsi que de prévention de la criminalité et de lutte contre ce phénomène ».
    Tous les pays membres de l’Union Européenne se sont tous dotés d’une loi pour mieux maitriser l’immigration. Leurs différentes législations considèrent que des pays membres de l’Union européenne comme des étrangers dans d’autres pays de l’Union. Certes, ils ne sont pas des étrangers comme les ressortissants africains et autres, mais ils doivent quand même remplir certaines conditions pour pouvoir séjourner légalement dans un pays de l’Union Européenne. Alors, pourquoi ce qui est valable au sein de l’UE ne devrait pas l’être à la CEDEAO ? Je rappelle que dans l’organisation interaméricaine, il n’y a pas de libre circulation des personnes et des biens. Il n’est pas permis par exemple aux ressortissants mexicains et autres de rentrer librement aux Etats-Unis. En France, au Luxembourg et en Belgique, ce sont respectivement les article L231-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, l’article 5 de la loi de 2008 et l’article 50 et suivant de l’Arrêté royal du 8.10.1981 sur l’accès au territoire, le séjour, l’établissement et l’éloignement des étrangers qui posent les conditions que doivent remplir les citoyens de l’Union Européenne pour séjourner légalement sur le territoire d’un autre Etat de l’Union. (...) Le but de la CEDEAO n’est pas de soutenir la mendicité, ni de détruire l’économie des pays membres.
    Cependant, la majorité des étrangers sur notre territoire endommagent notre économie, en premier lieu les occidentaux. Nous savons le montant que nos émigrés nous rapportent mais aucun service ne peut nous indiquer comment l’immigration contribue à notre pays. Au moment où certains étrangers qui sont inconnus du système bancaire et de l’Administration, préfèrent emprunter la voie terrestre pour ramener de l’argent chez eux, d’autres se cachent derrière des conventions fiscales que le Sénégal a signées avec leurs pays, ou de la corruption, pour s’échapper. Sur ce, le quartier Haoussa doit être démantelé sans délai avant qu’il ne devienne la 20éme commune de Dakar. Il est tout simplement inhumain de les laisser vivre dans ces conditions, ce qui ternit à la limite l’image du pays. Il est possible de contrôler l’immigration au Sénégal sans être en porte-à-faux avec la charte de la CEDEAO, ni porter atteinte au principe du traitement minimum des étrangers.
    En outre, l’adoption d’une loi sur l’immigration ne serait en aucun cas discriminatoire envers les citoyens de la CEDEAO. Cette loi s’appliquerait à tous les étrangers sur le territoire sénégalais, qu’ils soient européens, américains ou asiatiques, pourvu qu’ils n’appartiennent pas au corps diplomatique.
    En mettant en place une loi régularisant l’immigration, les étrangers pourraient obtenir la nationalité sénégalaise après 5 ou 7 ans de séjour régulier par exemple. Il ne faut pas perdre de vu que dans un passé récent, après vérification près de leur commune de naissance, de nombreux de nos compatriotes ont constaté que leur numéro d’extrait de naissance avait été attribué à des étrangers. Cela sous-entend que certains étrangers ne cracheraient pas sur la nationalité sénégalaise. C’est parce qu’aucune perspective ne leur est donnée pour devenir sénégalais après tant d’années de séjour qu’ils font recours à cette pratique frauduleuse. La plupart de nos compatriotes émigrés qui sont devenus américains, luxembourgeois, français espagnoles, suisses etc… le sont grâce à des lois sur l’immigration parfois très contraignantes. (...) La demande sociale engendrée par une loi sur l’immigration n’aura pas que des répercussions sur les étrangers. Elle sera une pierre deux coups. Il est clair que la plupart des bailleurs sénégalais préfèrent louer leurs biens aux étrangers, dont on dit qu’ils paieraient mieux que les Sénégalais. Néanmoins, ces bailleurs ne font jamais leur déclaration de la CGF à la Direction générale des impôts. Si l’enregistrement à la commune de résidence est requis pour les étrangers, l’agent municipal ne pourra le faire que si l’étranger fournit un contrat de bail attestant qu’il ne dort pas dans la rue ou dans une boutique, mais qu’il dispose une chambre ou un studio.Enfin, une collaboration entre la Direction générale des impôts et les collectivités locales permettra d’identifier et de redresser toutes les personnes au Sénégal qui louent des biens sans faire de déclaration à la DGID.
    Par conséquent, une loi sur l’immigration n’est que bénéfique. Elle permet de contrôler l’immigration et d’améliorer l’intégration, permet à l’Administration fiscale de repérer les bailleurs défaillants mais surtout aux communes et au service qui délivrera les titres de séjour de faire rentrer des fonds respectivement dans les caisses de l’Etat et des collectivités locales.
    Jub Jubbal Jubbanti, Avocat au Barreau de Luxembourg

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#loi#immigration#CEDEAO#etranger#integration#librecirculation#sante

  • En France, des motifs d’immigration de plus en plus divers
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/08/29/en-france-des-motifs-d-immigration-de-plus-en-plus-divers_6298631_3224.html

    En France, des motifs d’immigration de plus en plus divers
    Par Julia Pascual
    Pourquoi migre-t-on en France ? En 2023, dans un pays où vivent 7,3 millions d’immigrés, soit 10,7 % de la population, une majorité déclarent avoir été poussés par des raisons familiales à quitter leur pays. C’est ce qui ressort d’une série de travaux publiés par l’Insee, jeudi 29 août, reposant sur les déclarations d’immigrés âgées de 18 à 59 ans et arrivés en France âgés d’au moins 16 ans. Les raisons de la migration ont néanmoins tendance à se diversifier, au profit de motifs économiques ou étudiants.
    Ainsi, les immigrés originaires du continent africain, qui représentent près d’un immigré sur deux en 2023 (48 %), déclarent, pour près de la moitié d’entre eux (46 %), être venus en France pour accompagner ou rejoindre un membre de leur famille. C’est encore plus vrai pour les immigrés du Maghreb, qui sont 53 % à invoquer des raisons familiales.
    Cette prédominance du motif familial se retrouve chez 43 % des immigrés d’Asie, qui est le troisième continent d’origine des immigrés en France − avec 14 % du total, derrière les immigrés du continent européen (32 % du total).
    Les Européens déclarent à leur tour, et à 34 %, avoir émigré pour des motifs familiaux, mais ils sont plus nombreux (37 %) à avoir quitté leur pays pour trouver un travail ou améliorer leur situation professionnelle. « Cela peut notamment s’expliquer par le fait que les immigrés intracommunautaires peuvent plus facilement travailler en France », avance Pierre Tanneau, responsable de la cellule des statistiques et des études sur l’immigration à l’Insee.
    Si l’on se penche plus en détail sur les immigrés originaires du Portugal, qui sont le groupe le plus important derrière les Algériens (890 000) avec près de 580 000 immigrés, ils sont 65 % à invoquer des motifs économiques, quand c’est le cas de 44 % des Italiens et des Espagnols. « L’immigration d’Europe du Sud a connu un renouveau dans les années 2010 dans un contexte de crise économique », analyse Pierre Tanneau.
    Ainsi, entre 2009 et 2012, le nombre d’entrées d’immigrés originaires d’Espagne ou du Portugal a quasiment doublé, souligne l’Insee. Si l’on s’intéresse aux emplois occupés par les Portugais, qui sont les plus nombreux, il apparaît que ces derniers sont surreprésentés dans certains métiers. Selon une étude de la direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques du ministère du travail datée de 2021, 14 % des employés de maison sont nés au Portugal ; c’est aussi le cas d’environ 8 % des ouvriers du bâtiment ou encore de 4,9 % des agents de gardiennage et de sécurité.
    Le ressort économique de la migration a tendance à fortement augmenter dans le temps. Entre 2007 et 2021, la part de premiers titres de séjour délivrés pour motif économique à des ressortissants de pays tiers est passée de 7 % à 13 %. A contrario, sur la même période, la part des premiers titres délivrés pour motifs familiaux a reculé, passant de 51 % à 32 %.
    Les motifs humanitaires occupent aussi une part croissante, passant de 9 % à 15 % des premiers titres délivrés entre 2007 et 2021. D’après les données de l’Insee, 25 % des immigrés d’Asie déclarent avoir migré pour échapper à l’insécurité ou à des troubles politiques dans leur pays. Parmi eux, c’est encore plus vrai pour les immigrés du Moyen-Orient (52 %) − ce qui traduit notamment la survenue de la guerre en Irak en 2003 et en Syrie en 2011 − et ceux d’Asie du Sud-Est (46 %). « A partir de 1983, la guerre civile au Sri Lanka incite un certain nombre de Tamouls à quitter le pays et à demander l’asile politique en France, souligne l’Insee. Les Sri-Lankais représentent le plus grand groupe d’immigrés sud-asiatiques en France aujourd’hui, avec 55 000 ressortissants. »
    La migration étudiante est, elle aussi, particulièrement dynamique. « C’est le premier motif de délivrance de premier titre de séjour [à des ressortissants de pays tiers de l’Europe] depuis 2021 », relève Pierre Tanneau. C’est ce qui a entraîné le départ de 24 % des immigrés d’Afrique (soit le deuxième motif invoqué). « En 2021, la nationalité marocaine est la première nationalité parmi les étudiants étrangers dans l’enseignement supérieur en France », fait remarquer l’Insee. Les études sont également la raison avancée par 23 % des immigrés d’Asie (et même par près d’un immigré chinois sur deux) ou encore par 16 % des immigrés d’Europe.

    #Covid-19#migration#migrant#france#immigration#etudiant#regroupementfamilial#economie#humanitaire#sante

  • En Allemagne, Olaf Scholz promet d’accélérer les expulsions
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/26/en-allemagne-olaf-scholz-promet-d-accelerer-les-expulsions_6295832_3210.html

    En Allemagne, Olaf Scholz promet d’accélérer les expulsions
    Par Elsa Conesa (Berlin, correspondante)
    Trois jours après l’attaque au couteau survenue dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24 août, qui a coûté la vie à trois personnes lors d’un festival à Solingen, dans l’ouest de l’Allemagne, le chancelier Olaf Scholz a promis un tour de vis en matière d’immigration et un durcissement de la réglementation sur le port d’armes. A moins d’une semaine d’élections régionales très attendues dans l’est du pays, qui s’annoncent marquées par une forte progression de l’extrême droite, il s’est rendu, lundi 26 août, en compagnie d’élus locaux, dans la ville où s’est déroulé le drame, située entre Düsseldorf et Cologne.
    « Il s’agit de terrorisme, de terrorisme contre nous tous », a déclaré M. Scholz à la presse, en évoquant une attaque contre le mode de vie occidental. « Je suis en colère », a-t-il ajouté, tout en gardant, comme à l’accoutumée, un visage impassible. Lors d’un festival célébrant le 650e anniversaire de la ville de Solingen, vendredi soir, trois personnes ont été tuées et huit autres ont été blessées. Le suspect, identifié comme Issa Al-H., est un réfugié syrien arrivé en Allemagne fin 2022, qui faisait l’objet d’une mesure d’expulsion. Soupçonné de liens avec l’organisation Etat islamique, il s’est rendu à la police samedi et a été arrêté.
    « Nous devrons tout faire pour que ceux qui ne peuvent, et ne doivent pas rester en Allemagne, soient expulsés », a promis le chancelier, affirmant que les reconduites à la frontière avaient augmenté de 30 % en 2024, et de deux tiers depuis 2021. « Nous serons très attentifs à la façon dont nous pouvons faire croître davantage ces chiffres », a-t-il poursuivi, expliquant que les contrôles à la frontière orientale de l’Allemagne avaient, en parallèle, permis de réduire le nombre de migrants illégaux. Selon les données de la police fédérales citées par l’Agence France-Presse, le pays a procédé à l’expulsion de 21 206 personnes en 2023, alors qu’il en avait prévu près de 53 000.
    L’attaque remet au premier plan les questions sécuritaires, à quelques jours d’élections régionales qui s’annoncent très défavorables pour les partis de la coalition au pouvoir − en Thuringe et en Saxe le 1er septembre, puis dans le Brandebourg, le 22 septembre. Surtout, elle intervient moins de trois mois après la mort d’un policier poignardé par un réfugié afghan à Mannheim (sud-ouest), fin mai, qui avait suscité une vive émotion, juste avant les élections européennes. Olaf Scholz avait déjà promis des mesures d’expulsion contre les « criminels », y compris originaires de Syrie et d’Afghanistan.
    Toutefois, l’Allemagne ne procède pas aujourd’hui à des expulsions vers ces pays, considérant que les conditions de sécurité sur place ne les permettent pas. Berlin avait indiqué, avant l’été, avoir lancé des discussions afin de les rendre possibles. L’attentat de vendredi vient alimenter les critiques des oppositions, qui reprochent au gouvernement son immobilisme, alors que l’immigration est un enjeu central des élections régionales de septembre.
    « Des annonces seules ne suffiront pas », a averti Hendrik Wüst, le premier ministre (CDU, droite) de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, où est située Solingen, qui accompagnait Olaf Scholz, lundi. « Cela fait trois mois que nous débattons des conséquences de Mannheim, ça suffit. Il faut maintenant travailler ensemble », a renchéri le président de la CDU, Friedrich Merz, dimanche soir, appelant à l’arrêt pur et simple de la politique d’accueil de réfugiés afghans et syriens, ainsi qu’à un contrôle plus strict des entrées aux frontières de l’Allemagne, plutôt qu’à des mesures sur la longueur des couteaux. Depuis plusieurs semaines, la ministre fédérale de l’intérieur, Nancy Faeser, a, en effet, mis en chantier un projet de loi visant à restreindre les armes à feu et à interdire le port de couteaux dont la lame dépasse six centimètres de long, contre douze centimètres actuellement.
    Plusieurs responsables du Parti social-démocrate (SPD, gauche), la formation du chancelier, ont rappelé que la Loi fondamentale et le droit européen rendaient impossible tout refus d’accueillir des demandeurs d’asile en provenance de Syrie ou d’Afghanistan.
    Friedrich Merz doit rencontrer Olaf Scholz mardi, selon la presse allemande, et devrait évoquer avec lui les conséquences de l’attaque de Solingen. Sans surprise, l’extrême droite a demandé, elle aussi, « un moratoire » permettant l’« arrêt de l’immigration, de l’accueil et de la naturalisation pendant au moins cinq ans », selon les déclarations sur X d’Alice Weidel, qui codirige le parti Alternative pour l’Allemagne, tandis que la députée Sahra Wagenknecht, à la tête du nouveau parti populiste de gauche qui porte son nom et qui se distingue par ses positions anti-immigration, a estimé, sur le même réseau social, que « quiconque [permettait] une immigration incontrôlée [récoltait] une violence incontrôlée ».
    Les critiques ont aussi émané de l’intérieur de la coalition. Le parti libéral FDP a appelé à un changement en profondeur de la politique migratoire, ironisant sur la pertinence de mesures encadrant le port de couteaux.

    #Covid-19#migrant#migration#allemagne#immigration#afghanistan#syrie#asile#expulsion#politiquemigratoire#integration#sante

  • Un juge texan suspend une mesure de Joe Biden, qui devait simplifier l’accès à la citoyenneté pour un demi-million d’immigrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/27/un-juge-texan-suspend-une-mesure-de-joe-biden-qui-devait-simplifier-l-acces-

    Un juge texan suspend une mesure de Joe Biden, qui devait simplifier l’accès à la citoyenneté pour un demi-million d’immigrants
    Le Monde avec AFP
    Un juge du Texas a ordonné lundi 26 août la suspension pour quatorze jours d’une mesure annoncée en juin par Joe Biden. Cet arrêt provisoire porte un coup à l’une des plus importantes mesures de réforme en matière d’immigration du président américain.
    Le juge Campbell Barker a suspendu cette mesure dans le cadre d’une procédure engagée par les procureurs généraux républicains de seize Etats, qui contestent cette politique de l’administration Biden destinée à simplifier l’accès à la citoyenneté pour environ un demi-million d’immigrants mariés à des ressortissants américains.
    Les seize Etats qui ont intenté ce recours en justice estiment que cette politique coûte des millions de dollars aux services publics - notamment en matière de santé, d’éducation et de maintien de l’ordre - auxquels les immigrés font appel. « Les demandes sont substantielles et méritent un examen plus approfondi que ce que le tribunal a pu se permettre jusqu’à présent », a écrit le juge Barker dans son ordonnance.
    Alors que le sujet de l’immigration divise de nombreux Américains à l’approche de l’élection présidentielle de novembre, le parti démocrate s’efforce d’avoir une politique plus sévère en matière d’immigration clandestine tout en introduisant des réformes pour une meilleure protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales.De son côté, le candidat républicain, Donald Trump, prétend que les Etats-Unis sont assaillis par une « invasion » de migrants.
    Ces nouvelles mesures visaient à simplifier la procédure pour les personnes remplissant déjà les conditions requises pour obtenir la résidence permanente. Elles concernent les personnes présentes dans le pays depuis au moins dix ans et mariées à un citoyen américain avant le 17 juin 2024, ainsi que quelque 50 000 beaux-enfants de citoyens américains.
    Les personnes dont la demande avait été approuvée se voyaient accorder un permis de travail et le droit de rester aux Etats-Unis pendant une période pouvant aller jusqu’à trois ans, le temps de demander une carte verte. L’arrêt de lundi suspend ces mesures, mais n’empêche pas le gouvernement de continuer à accepter les demandes. Les services américains de citoyenneté et d’immigration (USCIS) ont précisé qu’ils continueraient à recevoir des demandes, mais qu’ils n’en accorderaient aucune tant que la suspension n’aura pas été levée. Le tribunal a annoncé un calendrier d’audience accéléré dans cette affaire, mais M. Barker a fait savoir que la suspension de deux semaines serait probablement prolongée.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#citoyennete#greencard#immigration#sante

  • Grève à EMMAÜS, coups durs et résistances !
    https://labrique.net/index.php/thematiques/immigration/1321-greve-a-emmaus-coups-durs-et-resistances

    Dans le numéro 68 de La Brique1, on vous racontait la grève des compagnon.nes des communautés Emmaüs à Saint-André-Lez-Lille, Grand-Synthe et Nieppe. Même si la répression s’est intensifiée, la grève continue et pourrait commencer à porter ses fruits puisque Des responsables de la communauté Emmaüs Saint-André-Lez-Lille seront jugé·es en Juin. Faisons le point.

    #En_vedette #Immigration

  • PROCÈS EMMAÜS, bientôt le bout du tunnel ?
    https://labrique.net/index.php/thematiques/immigration/1322-proces-emmaus-bientot-le-bout-du-tunnel

    Le 13 juin dernier, trois responsables des communautés Emmaüs de Saint-André-lez-Lille et de Nieppe, Anne Saingier, Pierre Duponchel, et Alexis Kotowski, comparaissaient devant le tribunal de Lille pour « travail dissimulé aggravé ». À ce motif se rajoute, pour Anne Saingier, une accusation de « harcèlement moral ». Un procès attendu pour la trentaine de compagnons sans-papiers de ces 2 communautés, en lutte depuis juillet dernier pour leur régularisation aux côtés des compagnons de la communauté de Grande-Synthe.

    #En_vedette #Immigration

  • FANTA, ON N’OUBLIE PAS !
    https://labrique.net/index.php/thematiques/immigration/1313-fanta-on-n-oublie-pas

    Le 3 février dernier, des centaines de personnes se sont rassemblées place de la République afin de protester tout en rendant hommage à Fanta, une enfant de trois mois, décédée par intoxication au monoxyde de carbone à cause de la Préfecture.

    #En_vedette #Immigration

  • Le chemin de croiX des jeunes eXilé·es de Lille
    https://labrique.net/index.php/thematiques/immigration/1314-le-chemin-de-croix-des-jeunes-exile-es-de-lille

    Des dizaines de jeunes exilé·es en danger sur le sinistre campement de Lille-Sud ont été accueillis cet hiver dans quatorze paroisses de la métropole lilloise, grâce à une convention entre Utopia 56 et le diocèse de Lille. Une belle main tendue... ne masquant pas l’inaction criante des services de l’État. La convention ayant pris fin le 15 avril, les jeunes accueillis ont plié bagage pour un autre campement de fortune aux Bois-Blancs.

    #En_vedette #Immigration

  • Au Royaume-Uni, des migrants pris pour cible sur fond d’émeutes d’extrême droite - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/58908/au-royaumeuni-des-migrants-pris-pour-cible-sur-fond-demeutes-dextreme-

    Au Royaume-Uni, des migrants pris pour cible sur fond d’émeutes d’extrême droite
    Par Julia Dumont Publié le : 05/08/2024
    Des émeutes d’une violence inédite depuis plus de dix ans secouent le Royaume-Uni depuis six jours. Ce week-end, deux hôtels hébergeant des demandeurs d’asile ont été attaqués à Tamworth, près de Birmigham et Rotherham, dans le nord du pays. Ces attaques ont commencé après la mort de trois fillettes tuées dans une attaque au couteau lundi dernier à Southport.
    Depuis plusieurs jours, des violences - inédites depuis une dizaines d’années - éclatent dans toute l’Angleterre et en Irlande du Nord. Des villes comme Southport, Liverpool, Belfast, Hull, Londres, Halifax... sont secouées par des émeutes qui ciblent principalement des lieux musulmans ou des structures liées à l’immigration (centres d’accueil pour migrants, notamment).
    Ce déchaînement de colère mené par des groupuscules d’extrême droite a débuté juste après la terrible attaque au couteau de Southport (nord-ouest de l’Angleterre), lundi 29 juillet, au cours de laquelle trois fillettes ont perdu la vie.Depuis, le pays est sous le choc face aux images de ces derniers jours : hôtels saccagés, mosquées assaillies, pillages de commerces d’étrangers... Et le gouvernement britannique peine à calmer les esprits. Selon les décomptes réalisés par les médias britanniques, plus de 400 personnes ont été arrêtées depuis une semaine.
    Dernier incident en date : dimanche 4 août. Dans la soirée, un hôtel hébergeant des demandeurs d’asile a été la cible de violences, près de Birmingham dans le centre de l’Angleterre, a indiqué la police locale."Un important groupe d’individus (...) a jeté des projectiles, brisé des vitres, allumé des feux et ciblé la police", au niveau d’un hôtel Holiday Inn de Tamworth, a détaillé la police du Stafforshire dans un communiqué. Des médias britanniques ont affirmé que cet hôtel hébergeait des demandeurs d’asile.
    « Enough is enough » ("Trop, c’est trop"), devenu le mot d’ordre des contestataires anti-immigration fait référence à l’arrivée de milliers de migrants au Royaume-Uni après une traversée de la Manche sur des canots pneumatiques.Un peu plus tôt ce dimanche, à Rotherham, dans le nord du pays, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées devant un autre hôtel hébergeant également des demandeurs d’asile. Des affrontements avaient éclaté avec les forces de l’ordre. Des manifestants ont déclenché un feu, jeté des projectiles sur les policiers, quand d’autres ont crié des slogans comme « Mettez les dehors ».
    Au moins dix policiers ont été blessés, mais aucun personnel ou client de l’hôtel, a indiqué la police locale. Certains participants ont brisé des vitres de l’établissement, ont déclenché un feu, jeté des projectiles sur les policiers, quand d’autres ont crié des slogans comme « Mettez les dehors ». Certains sont parvenus à entrer dans l’hôtel, sans qu’il soit clair dans l’immédiat si des demandeurs d’asile étaient à l’intérieur ce jour.
    Ces émeutes ont donc commencé après la mort de trois fillettes tuées dans une attaque au couteau à Southport, lundi dernier, par un jeune homme de 17 ans.De multiples rumeurs ont ensuite circulé sur les réseaux sociaux concernant la religion et l’origine de l’agresseur présumé, nommé Axel Rudakubana. Lors de sa première comparution en justice, à Liverpool, le 1er août, le juge Andrew Menary KC a décidé de révéler son nom, précisant que cette mesure « exceptionnelle » avait pour but de contrer la propagation de fausses informations. Le jeune homme a été inculpé et placé en détention.
    Les premiers heurts ont eu lieu à Southport, mardi soir, soit le lendemain de l’attaque. Une mosquée a notamment été prise pour cible. Puis, les violences se sont propagées dès mercredi à d’autres villes du pays, en particulier à Londres où les forces de l’ordre ont procédé à 111 arrestations.
    À Middlesbrough (nord-est), des débordements ont aussi eu lieu dans le centre-ville. Une équipe de l’AFP a eu sa caméra cassée par des manifestants.Jamie Atkinson, 34 ans, a assuré aux journalistes de l’AFP n’avoir « rien à voir avec l’extrême droite » et être là pour « les petites filles » tuées et pour demander que l’on « empêche des gens dont on ne connaît rien de venir chez nous ».
    Des émeutes et affrontements avec la police ont aussi été recensés à Aldershot (sud-ouest), Bolton (nord) ou Weymouth (sud), Liverpool (nord-ouest), Hull (nord-est), Belfast (Irlande du Nord), Leeds (nord), Sunderland (nord-est).
    Le Premier ministre Keir Starmer a convoqué une réunion de crise, dite « Cobra », ce lundi 5 août, avec ministres et représentants de la police dans sa résidence officielle à Londres.Il a promis que les casseurs anti-migrants et islamophobes regretteraient leurs actes. « Je vous garantis que vous regretterez d’avoir participé à ces désordres », que ce soit directement ou indirectement, « en ayant provoqué ces actions en ligne », a affirmé le chef du gouvernement travailliste arrivé il y a tout juste un mois au pouvoir, lors d’une courte déclaration depuis Downing Street.
    Selon certains députés, les violentes émeutes survenues depuis le meurtre des trois petites filles auraient été motivées en ligne par des organisations d’extrême droite. Le député travailliste Lewis Atkinson a notamment déclaré à l’émission Today de la BBC Radio 4 « que des manifestations avaient été suggérées par des personnes dans un certain nombre de groupes de médias sociaux à la suite des agressions au couteau de Southport », rapporte The Independant.
    Une thèse reprise par la police britannique qui pointe notamment du doigt l’English Defence League (EDL). Cette organisation d’extrême droite créée il y a 15 ans a souvent mené des actions anti-immigration émaillées de débordements. L’organisation s’est dissoute il y a quelques années mais certains de ses membres restent actifs.
    Axel Rudakubana, 17 ans au moment des faits, est « originaire d’un village près de Lancashire, mais est né à Cardiff, au Pays de Galles », précise Sky News. Par ailleurs, l’adolescent devait avoir 18 ans « six jours plus tard », a indiqué le juge pour expliquer sa décision. Sa famille a été relogée pour assurer sa sécurité, a encore détaillé Andrew Menary.
    Depuis lundi, Keir Starmer multiplie les messages de fermeté et de soutien aux forces de l’ordre contre ce qu’il a de nouveau décrit dimanche comme « des violences d’extrême droite ». « Si vous ciblez des gens à cause de la couleur de leur peau ou de leur religion, c’est de l’extrême droite », a-t-il insisté.Le gouvernement a annoncé renforcer la protection policière des mosquées. Certains commentateurs et responsables politiques ont estimé que la montée d’un discours anti-immigration dans la classe politique a légitimé les manifestants. Le pays n’avait pas connu une telle flambée depuis 2011, après la mort d’un jeune homme métis, Mark Duggan, tué par la police au nord de Londres. Selon les décomptes réalisés par les médias britanniques, plus de 400 personnes ont été arrêtées depuis une semaine.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#extremedroite#racisme#violence#politiquemigratoire#immigration#sante

  • Royaume-Uni : nouvelles manifestations anti-immigration, Keir Starmer promet que les auteurs des violences « regretteront » d’y avoir pris part
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/04/nouvelles-emeutes-au-royaume-uni-les-pires-emeutes-depuis-plus-de-dix-ans_62

    Royaume-Uni : nouvelles manifestations anti-immigration, Keir Starmer promet que les auteurs des violences « regretteront » d’y avoir pris part
    Le Monde avec AFP
    Alors que le Royaume-Uni a connu, dimanche 4 août, un quatrième jour de manifestations anti-immigration, le premier ministre britannique Keir Starmer a promis que les auteurs des violences « regretter[aient] d’avoir participé à ces désordres ».
    S’exprimant lors d’une courte conférence de presse à Londres, le travailliste a ajouté que son gouvernement ferait « tout ce qu’il faut pour traduire ces voyous en justice ». La ministre chargée de la police, Diana Johnson, a assuré sur la BBC que les forces de l’ordre « ont toutes les ressources nécessaires », prévenant que les tribunaux pourraient être amenés à siéger la nuit pour s’assurer que la justice agisse rapidement.
    Visant parfois des mosquées ou des lieux d’hébergement de demandeurs d’asile, les manifestations ont commencé en début de semaine après que des rumeurs se sont propagées sur les réseaux sociaux, relayées par des influenceurs d’extrême droite, sur l’origine et la religion de l’agresseur présumé qui a tué trois fillettes lundi dans la ville de Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre.
    De nouveaux rassemblements ont eu lieu dimanche, réunis sous le mot d’ordre « Enough is enough » (« trop c’est trop »), en référence à l’arrivée au Royaume-Uni de migrants qui traversent la Manche sur des canots pneumatiques. A Rotherham, dans le nord de l’Angleterre, des centaines de personnes se sont rassemblées devant un hôtel hébergeant des demandeurs d’asile et des affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre. Certains ont brisé des vitres de l’établissement, jeté des projectiles sur les policiers, quand d’autres criaient des slogans comme « Mettez-les dehors », ont rapporté des médias locaux. Dix policiers ont été blessés, mais aucun personnel ou client de l’hôtel, a fait savoir la police locale.
    Certains sont parvenus à entrer dans l’hôtel, sans qu’il soit clair dans l’immédiat si des demandeurs d’asile étaient à l’intérieur ce jour. La ministre de l’intérieur, Yvette Cooper, a qualifié sur X ces actes de « tout à fait effroyables ». Un autre hôtel a été la cible de violences, dimanche soir, à Tamworth, près de Birmingham, dans le centre de l’Angleterre. « Un important groupe d’individus (…) a jeté des projectiles, brisé des vitres, allumé des feux et ciblé la police », a détaillé la police du Stafforshire dans un communiqué, des médias britanniques affirmant que cet hôtel héberge des demandeurs d’asile.
    A Middlesbrough (nord-est), des débordements ont également eu lieu dans le centre-ville. Jamie Atkinson, 34 ans, assure à l’AFP n’avoir « rien à voir avec l’extrême droite » et être là pour « les petites filles » tuées à Southport et pour demander que l’on « empêche des gens dont on ne connaît rien de venir chez nous », en référence aux migrants qui arrivent au Royaume-Uni. D’autres manifestations ont eu lieu à travers le pays, à Aldershot (sud-ouest), Bolton (nord) ou Weymouth (sud), dans un climat généralement tendu.Dimanche, des responsables religieux de toutes confessions de Liverpool ont publié un communiqué appelant à l’unité et au « calme ».Les forces de l’ordre ont rapporté avoir procédé à près de 150 arrestations depuis samedi. Ce même jour, des manifestations organisées dans plusieurs dizaines de villes ont dégénéré à certains endroits, notamment à Liverpool, Hull, Belfast ou Leeds. Des affrontements ont eu lieu entre manifestants et policiers, mais aussi avec des contre-manifestants mobilisés à l’appel d’associations antiracistes. Plusieurs policiers ont été blessés, ont rapporté les polices locales.
    Cette nouvelle journée de violences faisait suite aux émeutes qui ont éclaté à Sunderland vendredi, et dans plusieurs villes, dont Londres, mercredi, et à Southport mardi contre une mosquée au lendemain de l’attaque au couteau. Le suspect, un adolescent de 17 ans, a été inculpé et placé en détention.Arrivé il y a tout juste un mois au pouvoir, le gouvernement de M. Starmer fait face à sa première crise avec ces émeutes, inédites au Royaume-Uni depuis plus de dix ans. Depuis lundi, le premier ministre multiplie les messages de fermeté et les assurances de soutien aux forces de l’ordre contre ce qu’il a décrit comme une « haine d’extrême droite » et des « voyous ».
    Le pays n’a pas connu une telle flambée de violence depuis 2011, après la mort d’un jeune homme métis, Mark Duggan, tué par la police au nord de Londres. La police a mis en cause des « soutiens » de l’English Defence League (EDL), un groupe islamophobe créé il y a quinze ans, également lié au phénomène des hooligans.
    Lire aussi | Attaque au couteau en Angleterre : les mosquées en alerte face aux menaces de violences, après les heurts à Sunderland
    L’ambassade d’Indonésie à Londres, pays qui compte la plus grande population musulmane au monde, a appelé sur X ses ressortissants au Royaume-Uni à la « vigilance » et à « éviter » les lieux susceptibles d’accueillir des rassemblements. Certains commentateurs et responsables politiques ont affirmé que les manifestants, encouragés en ligne par des personnalités d’extrême droite, ont aussi pu se sentir légitimés par la montée d’un discours anti-immigration dans la classe politique. Lors des dernières élections législatives, le parti anti-immigration Reform UK a ainsi engrangé plus de 14 % des voix, et fait son entrée au Parlement avec cinq députés.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#immigration#extremedroite#vilence#sante

  • Irlande : quinze arrestations après des violences anti-immigration
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/07/16/irlande-quinze-arrestations-apres-des-violences-anti-immigration_6250510_321

    Irlande : quinze arrestations après des violences anti-immigration
    Le Monde avec AFP
    Quinze personnes ont été arrêtées lundi 15 juillet à Dublin (Irlande) lors d’affrontements entre la police et des manifestants anti-immigration sur un chantier de construction d’un centre d’hébergement pour demandeurs d’asile. « Personne n’a le droit de brûler des voitures, d’endommager des biens », a fait valoir le premier ministre, Simon Harris. « Ces actes sont criminels et visent à semer la peur et la division », a-t-il ajouté. « Nous ne devrions pas accepter qu’ils soient légitimés de quelque manière que ce soit en les qualifiant de “manifestations”. »
    « Un certain nombre de véhicules de la Garda ont été endommagés », a souligné la police dans un communiqué, en référence à la police nationale irlandaise. Ces affrontements sont les derniers en date sur des sites destinés à accueillir les demandeurs d’asile, où des incendies criminels se multiplient aussi depuis 2022. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des machines et des matériaux de construction en feu sur le site, une ancienne usine située dans le nord de la capitale.
    Les manifestants ont jeté des briques et lancé des feux d’artifice en direction de la police, qui a de son côté fait usage de gaz poivré pour disperser la foule, composée de plus d’une centaine de personnes, essentiellement des hommes. Une vidéo a montré une personne, probablement un travailleur du site, qui devrait être transformé en centre d’hébergement pour 500 demandeurs d’asile, quittant les lieux sur une civière.Les manifestations à l’entrée du site ont retardé le début des travaux « depuis plusieurs mois », a déclaré le ministère de l’intégration. Les violences ont commencé après qu’un « prestataire a tenté de commencer les travaux » tôt lundi, a déclaré le ministère, responsable de l’hébergement des demandeurs d’asile. Le ministère « condamne tout acte de criminalité et d’intimidation à l’encontre des prestataires et de leurs employés ».
    La violence a également été dénoncée par la ministre irlandaise de la justice, Helen McEntee, qui s’est déclarée « consternée » par ces événements. Les personnes impliquées dans ces troubles devront faire face aux « rigueurs de la loi », a-t-elle déclaré au journal Irish Times. L’hébergement des migrants est devenu en Irlande un sujet particulièrement sensible, le manque de logements abordables et la crise du pouvoir d’achat ayant alimenté un fort ressentiment à l’encontre des nouveaux arrivants. Lors de violentes émeutes à Dublin en novembre, déclenchées par une attaque au couteau devant une école, les émeutiers ont également pris pour cible des sites utilisés pour héberger des demandeurs d’asile.

    #Covid-19#migrant#migration#irlande#asile#integration#immigration#logement#hebergement#sante#violence

  • En Espagne, la répartition des mineurs non accompagnés brise les coalitions de la droite avec Vox
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/07/13/en-espagne-la-repartition-des-mineurs-non-accompagnes-brise-les-coalitions-d

    En Espagne, la répartition des mineurs non accompagnés brise les coalitions de la droite avec Vox
    Par Sandrine Morel (Madrid, correspondante)
    Il y a tout juste un an, quatre régions espagnoles viraient à droite à la faveur d’accords de coalition généralisés entre le Parti populaire (PP) et l’extrême droite Vox. La communauté de Valence, l’Estrémadure, l’Aragon et la Murcie suivaient ainsi le chemin tracé en 2022 par le gouvernement de Castille-et-Léon. S’y ajoutaient les Baléares, gouvernées en solitaire par le PP, mais soutenu au Parlement par un accord de législature avec Vox. Seules trois régions autonomes restaient aux mains du parti socialiste.
    Jeudi 11 juillet dans la soirée, l’expérience a tourné court. Le président du parti d’extrême droite, Santiago Abascal, a mis à exécution la menace qu’il brandissait depuis des jours : « sortir des gouvernements » de coalition avec le PP et leur « retirer leur soutien parlementaire ». « Nous ne serons pas les complices de l’immigration massive », s’est-il justifié, mettant en cause la décision du PP d’accepter la répartition de près de 350 mineurs étrangers non accompagnés (Menas) dans les régions qu’il gouverne. Une initiative destinée à décharger – légèrement – les centres d’accueil spécialisés des Canaries, débordés par l’afflux de migrants.
    Dans la nuit, tous les ministres régionaux de Vox ont démissionné, – ou ont été limogés de manière préventive par le PP –, à l’exception de l’unique représentant de l’extrême droite en Estrémadure, Ignacio Higuero de Juan, qui a préféré abandonner son parti. « Vox ne représente pas en ce moment mes idéaux », a déclaré ce ministre régional chargé de la gestion forestière et du monde rural. Ailleurs, la décision de Vox risque de plonger ces régions dans la paralysie et l’instabilité politique.
    En perte de vitesse depuis plus d’un an, Vox se trouve sous pression du fait de la montée d’un nouveau mouvement antisystème d’ultradroite mené par le youtubeur et commentateur politique Alvise Perez, La fête est terminée. Ce dernier a créé la surprise en obtenant 4,6 % des voix et trois sièges au Parlement européen en juin – deux fois moins que Vox – après avoir renchéri sur les thèmes fétiches de l’extrême droite. M. Perez qualifie Vox d’« extrême droite aisée ».Son irruption sur la scène politique n’est sans doute pas étrangère à la décision de Vox de redevenir un parti tribunitien, misant sur le durcissement d’un discours xénophobe et sécuritaire. « Nous ne serons pas complices des viols, des vols et des coups de machettes [des Menas] », avait déclaré M. Abascal le 8 juillet, n’hésitant pas à stigmatiser les mineurs isolés, l’une des cibles préférées de Vox, pour mieux menacer le PP de rupture. « Je n’accepterai le chantage de personne, avait répondu Alberto Nuñez Feijoo, le président du PP. Nous allons respecter nos obligations et nos engagements, et nous serons cohérents et solidaires avec la situation exceptionnelle que traversent les Canaries. » L’archipel espagnol situé au large des côtes du Sud marocain est la principale porte d’entrée des migrants en Espagne. Or, durant le premier semestre 2024, le nombre d’arrivées de migrants par mer a presque triplé par rapport au premier semestre 2023, passant de quelque 7 000 à plus de 19 000.
    « Nous sommes incapables de préserver les droits des enfants », a déploré Fernando Clavijo Batlle, le président du gouvernement des Canaries, le 10 juillet, lors de la réunion entre le gouvernement et les régions qui a permis de sceller le système de « répartition volontaire » des mineurs isolés. Selon le gouvernement canarien, les îles accueillent actuellement 5 600 enfants et adolescents non accompagnés, alors que leur capacité d’accueil se limite à 2000 places. Il demande donc le transfert sur la péninsule de 3 000 mineurs isolés.
    Cependant, le système espagnol ne permet pas au gouvernement de contraindre les régions autonomes, responsables des politiques sociales, à les accueillir. Le gouvernement indépendantiste de Catalogne a ainsi refusé tout transfert, alléguant que son système d’accueil des Menas est lui aussi débordé, avec plus de 2 300 mineurs isolés et anciens jeunes sous tutelle de moins de 23 ans. Le PP n’a lui accepté que 350 mineurs au total pour les dix régions qu’il gouverne, accusant le gouvernement de manquer de « politique migratoire ».L’exécutif, dirigé par le socialiste Pedro Sanchez, espère néanmoins convaincre le PP de soutenir une réforme des lois d’immigration, afin que la répartition des mineurs au sein des différentes régions du royaume devienne obligatoire dès que les capacités d’accueil sur un territoire dépassent les 150 %. C’est le cas aux Canaries, mais aussi dans les villes autonomes de Ceuta et Melilla, enclavées sur la côte marocaine et confrontées elles aussi à la saturation de leurs structures d’accueil.

    #Covid-19#migration#migrant#espagne#MNA#canaries#maroc#immigration#migrationirreguliere#politiquemigratoire#sante

  • A Strasbourg, l’anxiété décuplée des réfugiés
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/07/13/a-strasbourg-l-anxiete-decuplee-des-refugies_6249400_4500055.html

    A Strasbourg, l’anxiété décuplée des réfugiés
    Par Stéphanie Wenger (Strasbourg, correspondance)
    Ces dernières semaines, le climat politique houleux et la menace de l’arrivée du Rassemblement national (RN) au pouvoir sont entrés dans le cabinet de la psychiatre Myriam Cayemittes. Avec les patients étrangers qui redoutent le refus de leur demande d’asile ou d’hébergement. Avec ceux qui, installés depuis longtemps en France, craignent de perdre leur travail ou de devoir partir. Enfin, « la peur, aussi, d’une désinhibition de la parole et des actes racistes auxquels on est déjà confronté, comme si les résultats du premier tour avaient été une autorisation à dire et à faire. »
    Myriam Cayemittes préside aussi Parole sans frontière. Créée en 1991 à l’initiative de deux psychiatres strasbourgeois, cette association propose des consultations aux personnes migrantes « victimes de torture, de violence politique et de souffrances psychiques dues à l’exil », explique-t-elle. Trop souvent, la santé mentale des réfugiés est négligée et passe après les urgences matérielles et les questions juridiques.
    L’équipe d’une dizaine de personnes accueille aujourd’hui plus de cent patients (soixante-dix sont en liste d’attente). Les séances ont lieu avec des interprètes, les mêmes tout au long du suivi. Loin d’être des traducteurs ou des médiateurs culturels, ils « doivent laisser place à la subjectivité du patient », précise Myriam Cayemittes. Au premier étage d’un immeuble du centre-ville, dans la salle d’accueil de ­l’association, un portant chargé de vêtements et des boissons chaudes sont à disposition.
    Là, Sona Mkrtoumian est la première à être en contact avec les visiteurs. Dès l’annonce des bons scores du RN aux élections européennes, des personnes inquiètes se sont confiées à elle. Le parcours de la travailleuse sociale résonne avec le leur. Arménienne de Russie, elle est arrivée seule en France, à 16 ans. Bien qu’elle soit soulagée par les résultats du second tour, la jeune femme, issue d’une famille qui a fui le génocide en Turquie pour vivre en Russie, a été renvoyée, ces dernières semaines, à son passé douloureux.
    La perspective d’une majorité absolue du RN a secoué toute l’association, financée par des fonds publics (agence régionale de santé, ville, ministère de l’intérieur…). « La forte poussée de l’extrême droite a beaucoup occupé nos discussions, témoigne Myriam Cayemittes, qui décrit une équipe sous le choc. Ça a été difficile de contenir cette angoisse et d’être malgré tout soutenant pour les patients. Même si le RN ne parvient pas tout à fait à ses fins, il y a bien cette idée que la société française les rejette à 40 %. »Depuis quelques années, divers ateliers ont été mis en place : sophrologie – dont l’un est réservé aux femmes victimes de violences sexuelles – et arts plastiques, pour adultes et adolescents. Des activités à la fois récréatives et à visée thérapeutique. « Dans la conception occidentale, la parole est forcément libératrice, mais pour ceux dont le vécu est différent, ce n’est pas toujours le cas, elle peut créer de la souffrance… », explique Myriam Cayemittes. Elle souligne aussi les injonctions incessantes des institutions, qui attendent des récits « crédibles » et répétés pour l’obtention de l’asile ou n’importe quelle demande. « Il faut qu’on utilise d’autres moyens pour accéder à l’inconscient de certains patients, les soulager. »
    Dans la salle réservée aux ateliers, les œuvres des participants sont disposées sur une étagère ou accrochées aux murs. Sculptures en argile, aquarelles, dessins. Le jour de notre visite, les quatre personnes présentes réalisent des gravures. Après impression, la feuille révèle des dessins tracés en blanc sur fond de couleur vive : des montgolfières, des oiseaux, un visage de femme dont les cheveux se prolongent en grande fleur. Très loin des angoisses du quotidien et des débats politiques plombés.En fond sonore, Taylor Swift, à la demande de Hawa (qui n’a pas souhaité, comme les autres réfugiés cités, donner son nom de famille), 18 ans, qui sourit : « J’aime bien venir ici quand j’en ai l’énergie, j’oublie mes soucis. » Cette Tchadienne hébergée en foyer, suivie pour une grave infection de la moelle épinière, se déplace en fauteuil et est souvent hospitalisée. Le fait de peindre ou de dessiner lui offre une bulle de quiétude. Léa Fournier, l’animatrice formée à la HEAR (Haute école des arts du Rhin), confirme : « Penser à autre chose, c’est déjà énorme. Mais l’atelier permet aussi à des personnes très isolées de se retrouver, à des femmes de sortir de chez elles. On vient ou pas, pas besoin de se justifier. C’est un cadre fiable et rassurant. »
    Tout le mois de juin, Hawa a attendu une réponse pour savoir si elle pouvait intégrer une 2de professionnelle en comptabilité. Pour l’instant, c’est non. Cela prendra encore plus de temps pour son titre de séjour. Elle dit préférer ne pas se mêler de politique, mais « [s]on père, depuis le Tchad, a suivi les élections. Il [lui] en a parlé et [lui] a dit de faire attention ».Abdelmalik, réfugié afghan de 52 ans, est un habitué des ateliers artistiques et de sophrologie. « Les régimes totalitaires ont des conséquences très négatives sur l’état mental de la population », juge cet ancien militaire, qui a pu faire venir sa famille à Strasbourg et s’y sent en sécurité. Mais il raconte aussi les peines vécues par ceux qui fuient, les traumatismes causés par la guerre ou la violence, puis par l’exil et, enfin, par le racisme : « Pour ceux qui, après avoir vécu tout ça, arrivent en Europe avec l’espoir d’être accueillis, être rejeté, c’est une blessure. »

    #Covid-19#migrant#migration#france#extremedroite#immigration#sante#santementale#asile

  • Le Canada poursuivi pour avoir placé des migrants dans des prisons
    https://www.seneweb.com/news/International/le-canada-poursuivi-pour-avoir-place-des_n_445110.html

    Le Canada poursuivi pour avoir placé des migrants dans des prisons
    Par : AFP - Seneweb.com | 09 juillet, 2024 à 18:07:16 | Lu 1599 Fois
    « Fouilles à nu », « chaînes et menottes » : le gouvernement canadien est poursuivi en justice pour avoir « violer les droits » de milliers de migrants en les incarcérant aux côtés de « détenus criminels » en attendant que leur situation soit régularisée, ont indiqué mardi leurs avocats.Ces allégations font partie d’un jugement rendu vendredi par la Cour supérieure de la province de l’Ontario, qui autorise un recours collectif représentant 8.360 personnes ayant été détenues par l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) entre 2016 et 2023 dans 87 prisons. Des ressortissants étrangers - dont des demandeurs d’asile - qui n’étaient pas accusés d’un crime « ont connu les mêmes conditions que les détenus criminels, y compris la cohabitation avec des délinquants violents, l’utilisation d’entraves telles que des chaînes et des menottes, des fouilles à nu et des restrictions sévères de contact et de mouvement », écrit le juge Benjamin Glustein.
    L’ASFC peut détenir des migrants s’il y a une crainte qu’ils ne se présentent pas à une future procédure d’immigration, si leur identité est mal établie ou s’ils représentent un danger pour la sécurité publique. Ils peuvent alors être envoyés dans l’un des trois centres de surveillance de l’immigration de l’agence, mais également être incarcérés dans des prisons provinciales, ce qui « viole les droits des détenus en vertu de la Charte des droits », selon le recours.
    « La détention en immigration est une détention administrative et ne doit pas être de nature punitive », soulignent les avocats des plaignants, qui réclament 100 millions de dollars canadiens en dommages. Garcia Paez, qui a été incarcéré 13 jours en 2021, décrit dans une déclaration assermentée son passage en prison comme « très traumatisant », avec une atmosphère « violente », de la « consommation de drogue » et des agressions physiques impliquant d’autres détenus."Porter des vêtements de prison, être confiné dans une cage et être entravé dans mes déplacements m’a fait me sentir extrêmement isolé, comme si j’avais été dépouillé de mon humanité", raconte celui dont la demande d’asile a été acceptée l’année suivante.
    Tyron Richard, qui a été emprisonné 18 mois dans trois prisons différentes, raconte de son côté avoir vécu un « véritable enfer ».
    « Je devais me déshabiller, me retourner, me pencher, écarter mes fesses, subir une inspection de mon anus par un gardien muni d’une lampe de poche, et ensuite subir une inspection visuelle en dessous et autour de mes organes génitaux », explique-t-il, soulignant avoir « ressenti un sentiment d’impuissance ».Le gouvernement canadien, qui peut encore faire appel, « prendra le temps d’examiner la décision du tribunal avant de décider de la marche à suivre », a précisé mardi Jean-Sébastien Comeau, porte-parole du ministre de la Sécurité publique, à l’AFP.

    #Covid-19#migrant#migrant#canada#senegal#droit#asile#immigration#detention#sante

  • Immigration clandestine : « Les politiques prennent des positions martiales tout en sachant que tenir leurs promesses mettrait à mal des pans entiers de l’économie »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/07/06/immigration-clandestine-les-politiques-prennent-des-positions-martiales-tout

    Immigration clandestine : « Les politiques prennent des positions martiales tout en sachant que tenir leurs promesses mettrait à mal des pans entiers de l’économie »
    Alice Mesnard économiste à la City University of London
    La lutte contre l’immigration clandestine est aujourd’hui considérée comme une priorité par plus de la moitié des Français et le Rassemblement national a mis ce combat au cœur de son programme. Mais combien de familles seraient dans le désarroi sans ces « illégaux » qui prennent soin de leurs enfants et de leurs parents âgés ? Combien d’exploitations agricoles, de restaurants, de services de livraison seraient contraints de stopper leur activité ? Combien de chantiers s’arrêteraient ? Ce n’est pas un hasard si la cheffe de l’exécutif italien, Giorgia Meloni, après s’être engagée haut et fort à réduire l’immigration, a ensuite suscité la venue de 450 000 étrangers pour répondre aux besoins de main-d’œuvre de l’Italie. En réalité, les politiques ont intérêt à prendre des positions martiales sur ce thème de l’immigration clandestine, très porteur sur le plan électoral. Mais ils savent aussi que tenir leurs promesses et stopper vraiment ces arrivées mettrait à mal des pans entiers de l’économie et déséquilibrerait la société.
    La multiplication des barrières à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, avec notamment le célèbre mur promu par Donald Trump, est un bon exemple de mesures spectaculaires prises pour impressionner le grand public, malgré une efficience discutable. Les recherches ont montré que le renforcement continu des contrôles à cette frontière avait suscité une hausse des tarifs pratiqués par les passeurs et augmenté les risques pris par les migrants, sans provoquer de diminution sensible du nombre d’entrées irrégulières sur le sol des Etats-Unis.
    De même, prôner en France, comme on le fait aujourd’hui, une multiplication des contrôles policiers aux frontières et dans l’espace public ne garantit pas des résultats probants. En effet, plus les clandestins craignent de se faire arrêter, plus ils se trouvent sous l’emprise des mafias qui leur font franchir les frontières. La peur les amène à céder à tous les rackets, permettant aux mafias de gagner davantage et incite donc celles-ci à développer encore plus leur juteux business.
    Assécher le marché des passeurs nécessite une tout autre stratégie, beaucoup moins facile à « vendre » aux électeurs, et en particulier aux milieux économiques. Une des solutions les plus efficaces pour freiner l’immigration irrégulière serait en effet de multiplier les visas de travail tout en augmentant les effectifs de l’inspection du travail pour pouvoir repérer les employeurs de clandestins et les sanctionner (« Temporary foreign work permits : honing the tools to defeat smuggling », Emmanuelle Auriol, Alice Mesnard et Tiffanie Perrault, European Economic Review, vol. 160, 2023).
    Cette politique-là a un véritable effet dissuasif car les sans-papiers finissent alors par avoir des difficultés à accéder à un emploi − et donc à un revenu. Ceux qui, encore dans leurs pays, voudraient suivre la même voie et venir travailler en France sans permis sont informés de ces difficultés et se découragent. Les mafias ont du mal, de leur côté, à recouvrir leurs fonds. Le business model du trafic d’êtres humains est mis en cause.
    Mais s’attaquer ainsi aux employeurs de clandestins n’a rien d’évident. Sur le plan pratique, cela implique de recruter de nouveaux inspecteurs du travail alors que leur nombre est déjà inférieur de 20 % aux besoins. Cela nécessite surtout de donner une alternative aux dirigeants d’entreprise concernés, car certains fraudent peut-être volontairement, abusant de la vulnérabilité des sans-papiers, mais beaucoup n’ont pas le choix dans un contexte où la pénurie de main-d’œuvre légale, très forte, met parfois en danger la pérennité même de leurs activités.
    Il est donc indispensable, en parallèle à cette politique répressive, d’augmenter largement le nombre de visas de travail accordés. Ce que se garde bien de proposer le Rassemblement national.
    Tous les niveaux de qualification dont l’économie a besoin doivent être concernés, et pas seulement les talents exceptionnels. Les types de visas doivent par ailleurs être aussi diversifiés que possible, plus ou moins coûteux en fonction des besoins de recrutement des différents secteurs économiques, avec potentiellement un soutien de certaines professions en cas d’urgence. Les agriculteurs corses ont ainsi contribué à faire venir des travailleurs du Maroc pour la récolte des clémentines.
    Si l’on souhaite vraiment limiter l’immigration clandestine, comme le réclame une majorité de Français, il est impossible de biaiser : un développement de l’immigration légale sera indispensable.
    Dès lors, les postures politico-électorales doivent cesser. Le débat démocratique doit se centrer sur les vraies questions, c’est-à-dire la manière d’organiser cette immigration économique : avec quels types de visas ? proposés à quels coûts ? pour quelles durées ? avec quelles protections pour les travailleurs ?

    #Covid-19#migrant#migration#politiquemigratoire#economie#election#travailleurmigrant#immigrationeconomique#sante

  • Sarthe. Le policier couche avec une femme sans papiers après avoir arrêté son mari et lui réclame de l’argent
    https://actu.fr/pays-de-la-loire/le-mans_72181/sarthe-le-policier-couche-avec-une-femme-sans-papiers-apres-avoir-arrete-son-ma

    Sur le fond, le ministre de l’Intérieur s’est fondé sur le fait que le policier avait « entretenu des relations sexuelles » avec cette femme vulnérable après avoir « procédé le mois précédent à l’interpellation » de son conjoint « en situation irrégulière sur le territoire ».

    Il s’était ensuite « présenté spontanément » chez elle pour « prendre des nouvelles », relate le tribunal administratif de Nantes. Ils avaient alors eu « une relation sexuelle consentie », puis « au moins une autre » à une « date indéterminée ».

    Une « relation platonique » s’était ensuite nouée « pendant plusieurs années ». Au cours de cette « relation », courant 2015, cette femme avait perçu un héritage et lui avait remis « 4.000 € en espèces » puis « un chèque de 1.000 € » après avoir pris connaissance des « graves difficultés financières » du policier.

  • Législatives en France : la montée du RN inquiète les médecins étrangers - InfoMigrants
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    Législatives en France : la montée du RN inquiète les médecins étrangers
    Par RFI Publié le : 04/07/2024
    Alors que le Rassemblement national (RN) est arrivé largement en tête du premier tour des législatives, la perspective de voir l’extrême-droite remporter la majorité absolue inquiète à l’hôpital. Le parti a inscrit dans son programme le principe de la « préférence nationale », qui vise notamment à réserver certains emplois aux ressortissants français. Or l’hôpital public dépend très fortement des médecins étrangers.
    C’est un fait avéré : de nombreux secteurs de l’économie française ne fonctionneraient pas sans main d’œuvre étrangère. Parmi eux, le cas de l’hôpital est emblématique. D’après les chiffres du Conseil national de l’Ordre des médecins, 27 % des médecins à l’hôpital ont été formés hors de France. Pour la moitié d’entre eux, il s’agit d’un pays extérieur à l’Union européenne (UE), qui constituent les Padhue - pour « praticiens diplômés hors Union européenne ».
    Dans le cadre des Padhue, les docteurs en médecine ou en pharmacie, parfaitement opérationnels, sont recrutés au départ sous un statut étudiant, payés 1 700 euros brut, soit beaucoup moins qu’un médecin formé en France. En échange, il y a la promesse que leur diplôme puisse être un jour reconnu en France.
    En théorie, ils ont deux ans pour passer l’examen qui doit leur permettre de faire reconnaître leur diplôme. Dans les faits, les choses sont plus compliquées. « Il y a deux-tiers d’échec, rappelle Éric Tron de Bouchony, médecin hospitalier à la retraite qui suit le dossier des Padhue pour la CGT. Ce n’est pas dû à leur faible valeur : leurs compétences sont très généralement reconnues par leur chef de service. Ces échecs sont dus à l’insuffisance du nombre de postes mis au concours. » D’après lui, il s’agit d’un quota arbitraire fixé pour ne pas faire concurrence aux médecins formés en France.
    Les médecins étrangers n’ont droit qu’à deux tentatives. « Le retour au pays est illusoire quand on sait que la moitié d’entre eux a acquis la nationalité française », insiste Eric Tron de Bouchony. Au bout de deux échecs, la seule alternative qui leur reste est de se reconvertir dans un métier paramédical.Ainsi, alors que 15 000 postes de médecins sont aujourd’hui vacants à l’hôpital, chaque année plusieurs milliers de médecins en poste se voient donc refuser le droit de continuer à exercer. « Un immense gâchis », commente le médecin.
    En janvier dernier, le président français Emmanuel Macron lui-même avait reconnu l’absurdité de la situation appelant son gouvernement à « assumer » de « régulariser nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins », au nom de la lutte contre les déserts médicaux.Depuis, un nouveau statut facilitant leur recrutement temporaire a bien été imaginé, mais du fait de la dissolution de l’Assemblée nationale, on attend toujours le décret qui devait lui donner vie.Les exemples concrets ne manquent pas. Zaïneb est marocaine, diplômée de la faculté de médecine de Casablanca. Elle est arrivée en France à la faveur d’un échange universitaire en pleine épidémie de Covid-19, avant d’y revenir à l’invitation de son chef de service une fois diplômée.
    Elle est aujourd’hui médecin radiothérapeute oncologue dans un hôpital du nord de la France. Fin 2023, elle rate d’un cheveu le concours d’équivalence et se retrouve soudainement privée d’exercer, alors que le département manque déjà de spécialistes. « Mes patients se sont retrouvés du jour au lendemain sans radiothérapeute, mes collègues ont dû se partager mes consultations », explique-t-elle à RFI.
    Pendant trois mois elle exerce malgré tout. « J’ai travaillé sans titre de séjour, je voyais mes patients comme si de rien n’était, alors que je n’avais pas de papiers », se souvient-elle dans un rire nerveux. Depuis elle a obtenu un titre de séjour temporaire, elle peut continuer à exercer, mais seulement jusqu’en avril prochain. « J’ai un titre de séjour d’un an au lieu d’avoir un titre de séjour de six mois, ça me fait moins d’aller-retour à la préfecture », ironise-t-elle.
    Dans une tribune intitulée : « Sans les médecins étrangers, le système de santé s’effondre », publiée le 17 janvier 2024 par Le Point, plus de 200 professionnels du secteur, dont les docteurs Mathias Wargon et Hocine Saal, avaient déjà appelé à trouver une solution pérenne à la situation des Padhue.
    La possible arrivée du Rassemblement national au pouvoir les inquiète. Dans le programme de Marine Le Pen pour la présidentielle de 2022, il était écrit noir sur blanc le souhait du RN de « réduire drastiquement le recours aux médecins ayant obtenu leur diplôme hors de l’UE ». La cheffe de file de l’extrême-droite a ensuite nuancé son propos, mettant en avant le besoin de « vraies équivalences » entre les diplômes.Un argument balayé par Eric Tron de Bouchony : « Entre 2002 et 2005, on a trouvé des critères d’équivalence entre un diplôme obtenu à Athènes et un diplôme obtenu à Stockholm. Pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas faire la même chose entre un diplôme obtenu à Beyrouth et un diplôme obtenu à Rennes ? Les effets néfastes de la préférence nationale ne passeront pas par l’hôpital ».
    En pleine campagne législative, les déclarations de candidats du Rassemblement national n’ont pas rassuré. En 2022, la candidate de l’extrême-droite dans la 1ère circonscription des Vosges s’était ainsi étonnée que « d’autres médecins d’autres pays, qui n’ont pas notre savoir-faire, viennent nous soigner en apprenant sur le tas, pourquoi on ne ferait pas pareil ? » Ce n’est pas parce qu’on n’est pas très bon à l’école qu’on ne peut pas être performant sur le terrain", assurait-elle lors d’un débat télévisé, sous le regard consterné des journalistes et des autres candidats sur le plateau.
    Quelques jours après notre entretien, Zaïneb a renvoyé un message à RFI : « Dans l’Aisne, où je travaille, il y a eu un record de vote pour le Rassemblement national. Plus de 50 %, que ce soit aux élections européennes ou au premier tour des législatives. Cela veut dire que statistiquement, un patient sur deux, un collègue sur deux a voté pour le RN. J’ai l’impression que même mes collègues ne réalisent pas que je suis étrangère. Je ne suis pas même pas binationale, je suis médecin étranger. Ces mesures discriminatoires, cette montée de xénophobie qu’on observe déjà sur les réseaux sociaux vont me toucher directement », explique-t-elle amère. Pourtant, elle se souvient de la mobilisation unanime de ses collègues et de ses patients lorsqu’elle a été menacée d’expulsion début 2024. Comme si « l’étranger » ne pouvait pas être aussi la personne qui vous soigne.

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    Législatives en France : pour les aides à domicile, le manque de main d’œuvre étrangère inquiète
    Par RFI Publié le : 02/07/2024
    À la veille du second tour des législatives, le Rassemblement national (RN) caracole toujours largement en tête des sondages et pourrait arriver au pouvoir pour la première fois. Plusieurs secteurs d’activité, déjà sous tension quant à la problématique de la main d’oeuvre, résisteraient-ils à une réduction des flux migratoires ? Plusieurs entreprises d’aide à la personne ont fait part de leur inquiétude, rappelant qu’elles souffrent déjà d’un manque de personnel.
    Renée, 95 ans, est très dépendante. Si elle peut encore vivre chez elle dans son appartement du nord-est parisien, c’est parce que des dizaines de personnes, soignants et aides à domicile, comme Olga, se relaient à son chevet. « J’ai beaucoup de personnes qui m’aident le matin pour me lever, puis pour me laver, l’après-midi pour me changer, le soir pour me coucher, énumère Renée. Tu te rappelles, Olga ? Presque toutes sont du Cameroun », dit-elle. Des femmes en majorité, pour la plupart immigrées. « Sur 30, peut-être une Française ou deux », précise-t-elle.
    Olga, 35 ans, est Moldave. Elle est arrivée en France en 2016. « Depuis que je suis venue ici, je travaille tous les jours ». Olga tente de se rassurer, mais le climat politique l’inquiète. « Si j’ai bien compris, les personnes qui sont en règle, qui respectent la loi, qui payent les impôts, elles ne vont pas être touchées. J’espère que ça va être comme ça, comme ils disent, qu’on va pouvoir rester ici, parce qu’on est venus ici pour nos enfants, pour leur donner une plus belle vie », explique-t-elle.
    « Parce que s’ils enlèvent tout, il n’y a plus personne pour soigner », ajoute Renée. D’après l’Insee en Île-de-France, six aides à domicile sur dix sont immigrées.

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