• Royaume-Uni : l’immigration à un niveau record, malgré le Brexit
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/05/26/royaume-uni-l-immigration-a-un-niveau-record-malgre-le-brexit_6174901_3210.h

    Royaume-Uni : l’immigration à un niveau record, malgré le Brexit
    Contrairement aux promesses des partisans d’une sortie de l’Union européenne, le nombre d’arrivées nettes a doublé depuis 2016. Un constat qui met en difficulté le gouvernement conservateur de Rishi Sunak.
    Par Cécile Ducourtieux(Londres, correspondante)
    Publié aujourd’hui à 05h30, modifié à 07h31
    Il s’agissait d’une des principales promesses du Brexit : le divorce d’avec l’Union européenne allait permettre de « reprendre le contrôle » sur l’immigration au Royaume-Uni, assuraient les partisans du « Leave », pendant la campagne référendaire de 2016. Et pourtant, sept ans plus tard, le solde migratoire – la différence entre immigration et émigration sur les douze mois de l’année – a pratiquement doublé. Alors qu’il se situait à 335 000 en 2016, il a atteint en 2022 le niveau historique de 606 000, avec 118 000 arrivées nettes de plus qu’en 2021. Des chiffres publiés jeudi 25 mai par l’Office national britannique des statistiques (ONS). Ce record pose un sérieux problème au gouvernement conservateur de Rishi Sunak, incapable de réconcilier son discours anti-migrants avec une réalité économique et sociale complexe.
    L’accueil humanitaire des Ukrainiens fuyant l’agression russe (environ 114 000) et des Hongkongais refusant la reprise en main autoritaire de la Chine (environ 52 000) a tiré les chiffres à la hausse. Tout comme les délivrances de visas étudiants et de travail. L’ONS suggère que cette nette tendance à la hausse pourrait ralentir, le nombre d’arrivées humanitaires ayant diminué ces derniers mois. Les chiffres de la migration nette « sont trop élevés », a reconnu Rishi Sunak jeudi sur la chaîne ITV, ajoutant qu’il voulait « les faire baisser », sans cependant indiquer de combien. Et pour cause : cela fait treize ans que les gouvernements conservateurs successifs manquent leurs objectifs migratoires. En 2011, David Cameron promettait de ramener la migration nette « à quelques dizaines de milliers par an », alors que les arrivées annuelles dépassaient déjà les 200 000. Il avait réitéré cet engagement dans le programme de la campagne tory pour les élections générales de 2015. Idem pour Theresa May lors du scrutin anticipé de 2017, alors que les arrivées nettes dépassaient les 300 000 par an. Boris Johnson s’est montré plus prudent, en amont des élections parlementaires de 2019, abandonnant les objectifs chiffrés, se contentant de promettre « moins de migrants peu qualifiés » et moins d’arrivées nettes qu’en 2018.
    Depuis début 2021, le Brexit « dur » choisi par Londres a pourtant mis fin à la liberté de circulation des Européens et le gouvernement a introduit un système de visas lui permettant de contrôler le nombre d’arrivées. Cette politique de migration choisie, avec une volonté assumée d’attirer des personnes qualifiées disposant de salaires élevés (les visas de travail sont pour la plupart délivrés sous conditions de ressources) s’est traduite par un solde migratoire négatif pour les Européens en 2022 (– 51 000) mais par un rebond de la migration nette non-européenne (662 000 arrivées en 2022). Les visas de travail délivrés aux Non-Européens et à leurs familles ont atteint des niveaux record (235 000), tout comme les visas étudiants (276 000), attribués majoritairement à des Indiens et des Chinois.
    Lire aussi (2021) : Article réservé à nos abonnés Brexit : les Européens confrontés au durcissement des règles migratoires britanniques
    Il faut dire que l’économie britannique est structurellement en manque de main-d’œuvre : plus d’un million d’emplois ne sont pas pourvus. Les Européens ont déserté les postes mal rémunérés de l’hôtellerie-restauration et les Britanniques manquent à l’appel pour les remplacer ou pour aller s’employer comme saisonniers dans les champs et les vergers. Le ministère de l’agriculture a confirmé fin mai la délivrance de 45 000 visas de saisonniers en 2024. Le système de santé public (le NHS), lui non plus, ne peut pas fonctionner sans un recours massif à la main-d’œuvre étrangère (16 % de ses effectifs en 2022), les autorités ayant négligé d’investir dans la formation d’infirmiers et de médecins britanniques et refusant de revaloriser leurs rémunérations (les internes en médecine appellent à nouveau à trois jours d’arrêt de travail mi-juin). « Il n’y a pas de raisons que le Royaume-Uni ne soit pas capable de former des chauffeurs routiers, des bouchers ou des saisonniers ! », s’est emportée Suella Braverman, la très radicale ministre de l’intérieur britannique, mi-mai. Rishi Sunak s’est gardé de tenir le même type de propos simplistes, mais son gouvernement refuse d’assumer des chiffres trahissant un manque de cohérence des politiques conservatrices. « Les autorités sont hypocrites : elles reprochent aux entreprises de ne pas augmenter leurs salaires pour attirer les Britanniques, sans donner l’exemple puisqu’elles continuent d’employer des personnels étrangers peu coûteux dans le secteur public hospitalier et de l’aide à la personne », soulignait jeudi Jonathan Portes, économiste au King’s College de Londres, lors d’une conférence organisée par le centre de recherche UK in a changing Europe. Pris au piège de son soutien au Brexit, Downing Street évite aussi de souligner les aspects positifs de la migration. Il y a pourtant matière, le succès des visas étudiants confirmant l’attractivité des universités britanniques et permettant, grâce aux coûteux frais de scolarité des étudiants étrangers, de subventionner l’enseignement supérieur britannique.
    Les travaillistes, qui disposent d’une confortable avance dans les sondages (environ 15 % d’intentions de vote), ont dénoncé la « perte de contrôle » de l’immigration par les Tories. Il faut dire que le gouvernement n’a pas non plus réussi à stopper les arrivées en « small boat » : environ 40 000 personnes ont traversé la Manche en bateaux pneumatiques, en 2022. Et l’exécutif est toujours incapable de mettre en œuvre son accord de déportation des demandeurs d’asile vers le Rwanda, censé décourager les traversées. Le projet est gelé dans l’attente d’une décision de la Cour suprême britannique, qui doit statuer sur sa légalité. La gauche britannique défend cependant elle aussi une « diminution » de la migration nette, pour éviter de contrarier un électorat populaire et Brexiteur qui lui a fait défaut lors des élections de 2019. Pourtant, suggère Robert Ford, politiste à l’université de Manchester, qui s’appuie sur les études du cabinet Ipsos, « les partis politiques semblent en retard sur l’opinion publique dont l’attitude sur la question migratoire a évolué depuis le Brexit. Elle reconnaît par exemple l’apport positif des étrangers dans les secteurs de la santé et de l’aide aux personnes ».

    #Covid-19#migration#migrant#sante#grandebretagne#immigration#frontiere#politiquemigratoire#travailleurmigrant#maindoeuvre#economie#postcovid#postbrexit

  • Bruz, Besançon… Le transfert de sans-abri de Paris vers plusieurs villes de France avant les JO inquiète
    https://www.nouvelobs.com/societe/20230523.OBS73691/bruz-besancon-le-transfert-de-sans-abri-de-paris-vers-plusieurs-villes-de

    Bruz, Besançon… Le transfert de sans-abri de Paris vers plusieurs villes de France avant les JO inquiète
    Le gouvernement souhaite inciter les sans-abri, principalement des migrants, à quitter la région parisienne avant les Jeux olympiques. Des « sas d’accueil temporaires » ont été créés dans la plupart des régions.
    Par L’Obs avec AFP
    · Publié le 23 mai 2023 à 20h50
    A l’approche des Jeux Olympiques, le gouvernement veut inciter des milliers de sans-abri, principalement des migrants, à quitter la région parisienne pour la province, arguant de la baisse du nombre d’hôtels prêts à les héberger, mais ce dispositif suscite inquiétudes et interrogations.
    De nombreux hôteliers ne souhaitent en effet plus accueillir ces publics précaires car ils attendent un afflux de clientèle lors de la coupe du monde de rugby l’automne prochain, et des JO en 2024, observait début mai à l’Assemblée nationale le ministre du Logement, Olivier Klein. Près de 5 000 chambres ont ainsi été perdues pour l’hébergement d’urgence, précisait de son côté la députée (Modem) Maud Gatel. Depuis la mi-mars, l’exécutif a donc demandé aux préfets de créer des « sas d’accueil temporaires régionaux » dans toutes les régions, à l’exception des Hauts-de-France et de la Corse, afin de « désengorger les centres d’hébergement » d’Ile-de-France.
    Le dispositif concerne surtout des migrants, très nombreux en Ile-de-France à vivre dans la rue ou en hébergement d’urgence. Toutefois il ne les vise pas spécifiquement, en vertu du « principe de l’accueil inconditionnel », a précisé à l’AFP le cabinet du ministre du Logement.
    JO de Paris 2024 : où sont les 10 millions de billets ? Désignée par le gouvernement pour accueillir un tel centre d’accueil, la ville de Bruz, (18 000 habitants, près de Rennes), a fait part ce mardi 23 mai de son mécontentement. « Nous ne sommes pas favorables à l’installation d’un tel sas sur notre commune, dans ces conditions que nous jugeons indignes », a fait savoir le maire Philippe Salmon (DVG), qui s’est dit « désarçonné » par ce choix, dans un entretien à « Ouest-France ».
    La mairie bretonne critique le choix du terrain, jouxtant une voie ferrée et « pollué par des hydrocarbures et des métaux lourds », et affirme que les futurs occupants du centre d’accueil ne viendraient pas « par choix ».
    « Ils ouvrent dix sas qui recevront 50 migrants venant des camps toutes les trois semaines », indique de son côté à « 20 Minutes » Philippe Crémer, conseiller municipal délégué à l’accueil des sans-abri et l’accompagnement des migrants de la ville de Besançon. Depuis 2021, le gouvernement a déjà mis en place un dispositif similaire, mais centré uniquement sur les demandeurs d’asile. Selon un rapport parlementaire rendu public ce mardi, ce système « a fait preuve de son utilité et de son efficacité », mais un quart des personnes concernées a refusé de quitter l’Ile-de-France.Le rapport appelle aussi l’État à mieux coordonner les transferts avec les municipalités, et à mieux protéger les élus locaux. Car ces transferts, rappellent les auteurs, font « l’objet d’une instrumentalisation politique ayant conduit à des menaces et des violences » envers les élus, qui ont culminé avec la récente démission du maire de Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique).
    Pour le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Pascal Brice, « accueillir des gens dans de bonnes conditions un peu partout en France plutôt qu’à la rue en Ile-de-France, sur le principe c’est positif, mais est-ce qu’on s’en donne les moyens ? ».Le problème, souligne ce responsable associatif, est qu’« il manque des places d’hébergement d’urgence » dans les régions d’accueil, ainsi qu’une « impulsion politique du ministère de l’Intérieur pour un vrai travail d’accompagnement ». Car « s’il s’agit de mettre des gens dans les bus » et de ne plus s’en occuper ensuite, « c’est de la dispersion, pas de l’accueil », selon lui.
    Eric Constantin, responsable de la Fondation Abbé Pierre en Ile-de-France, dit douter de son côté qu’on puisse « trouver des solutions dignes et décentes en trois semaines » pour sortir durablement de la précarité les personnes réorientées vers les régions. On peut par ailleurs « s’étonner de la concordance de l’arrivée des Jeux Olympiques et d’un programme qui vise à envoyer les migrants en province », ajoute-t-il, se demandant si le gouvernement a voulu faire en sorte « qu’il n’y ait plus de campement avant que des millions de personnes arrivent en France ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#immigration#asile#accueil#jeuxolympiques#paris#campement#hebergement#urgence

  • Seeking asylum and work, migrants bused out of NYC find hostility | AP News
    https://apnews.com/article/immigration-new-york-asylum-shelters-hotels-3cc5949b12d5c0d155a94230f2eaebab
    https://storage.googleapis.com/afs-prod/media/b9c311b95a644bc8b27557e73d64d124/3000.webp

    Seeking asylum and work, migrants bused out of NYC find hostility
    by JAKE OFFENHARTZan hour ago
    Mohamed, a 19-year-old fleeing political persecution in the northwest African country of Mauritania, poses for a photo that obscures his face to protect his identity, outside the Crossroads Hotel, before heading into town for a work opportunity, Monday, May 22, 2023, in Newburgh, N.Y. Mohamed is one of about 400 international migrants the city has been putting up in a small number of hotels in other parts of the state this month to relieve pressure on its overtaxed homeless shelter system. (AP Photo/John Minchillo)
    NEWBURGH, N.Y. (AP) — Before he left Mauritania, the West African nation of his birth, Mohamed thought of New York as a place of “open arms,” a refuge for immigrants fleeing dire circumstances.Now that he’s here, seeking political asylum from a government he feared would kill him, he doesn’t feel welcome. The 19-year-old has become a pawn in an escalating stand-off between New York City and suburban and upstate communities, which are using lawsuits, emergency orders and political pressure to keep people like him out. Mohamed is one of about 400 international migrants the city has been putting up in a small number of hotels in other parts of the state this month to relieve pressure on its overtaxed homeless shelter system.
    Some of the relocated asylum seekers say they now regret leaving the city, pointing to a lack of job opportunities and resources to pursue their asylum cases, as well as a hostile reception.
    The Associated Press is withholding Mohamed’s full name at his request to protect the safety of his family in Mauritania. In his home country, Mohamed said he had joined a group of young people to decry the government’s corruption and human rights abuses, including allegations of ongoing slavery. Days later, he said a group of men threw him in an unmarked car, took him to a secret room, and beat him viciously for two days.After a journey that took him across the U.S. border with Mexico, he landed in a shelter system in New York City he found frightening and overcrowded. In one Brooklyn shelter, a room with 40 beds, someone stole his few remaining possessions as he slept.So when outreach workers offered him the chance to relocate earlier this month, promising more space and chances to work, Mohamed took it. He joined other asylum seekers at two hotels a few miles outside the small Hudson River Valley city of Newburgh, about two hours north of the city.
    Republican county officials there have accused the city of dumping its problems on its neighbors, while insinuating that the new arrivals pose a danger.
    Last week, Orange County Executive Steven Neuhaus won a temporary restraining order barring the city from sending additional migrants. More than two dozen other counties across New York state have declared emergencies in an attempt to block migrant arrivals, even in places where none are planned.As far as 400 miles (644 kilometers) north of the city, Niagara County officials have warned of an imminent safety threat, vowing criminal penalties for hotels found to be housing asylum seekers.
    New York City Mayor Eric Adams, a Democrat, says he will continue his efforts to disperse some of the more than 40,000 asylum seekers currently in the city’s care.Meanwhile, some who joined the initial wave of relocations have since returned to New York City’s shelter system. Those who don’t have money for transportation, such as Mohamed, say they are stuck.
    “It’s like the desert,” lamented Mohamed, who studied law and taught himself English in Mauritania. “There’s nothing here for us.”
    Some asylum seekers described a sense of being lured upstate on false pretenses, saying outreach workers described local economies in need of off-the-books migrant labor. Instead they have suffered a stream of harassment.“There are people driving by pretty constantly in big pickup trucks telling them to go back to their country,” said Amy Belsher, an attorney for the New York Civil Liberties Union, describing a phenomenon also witnessed by an AP journalist.“It’s a completely predictable outcome of the local county executives jumping on the migrant ban bandwagon,” she added. The NYCLU has brought a lawsuit against Orange and Rockland counties alleging discrimination against migrants. An attorney for Orange County, Richard Golden, said it was “utterly ridiculous” to accuse the county of fostering xenophobia. The county’s lawsuit against the city, he said, rests on a 2006 state administrative directive requiring municipalities to meet certain requirements before transferring homeless individuals.
    Misinformation among local residents has not helped, including a false allegation that migrants displaced homeless veterans inside the hotels — a widely-circulated story that has fallen apart.Peruvian Jhonny Neira offered a more mixed assessment of his time in Newburgh. The 39-year-old asylum seeker described a recent Sunday visit to a church where he felt welcomed by the congregation, even if he couldn’t understand the English sermon.
    “I’m a respectful, hard-working person,” he said in Spanish. “I think after getting to know me, they would trust me.” The number of U.S.-Mexico border crossings has declined since May 11, when the Biden administration put new rules in place intended to encourage migrants to apply for asylum online rather than enter the country illegally. But New York and other migrant destination cities are still dealing with thousands of people who entered the U.S. before the new rules.The Crossroads Hotel in Newburgh is now home to men from South and Central America, Senegal, Egypt, Mauritania, and Russia. They speak in French and English and Spanish, as they kick a soccer ball in the hotel parking lot, beside a diner and a tangle of highways. A few yards away, a man who once worked as a barber in Venezuela offers haircuts for $5, as another sweeps up.In order to gain asylum in the United States, they will have to prove they have a “well-founded fear of persecution” over their race, religion, nationality, political opinion or membership in a particular social group.
    Mohamed’s experience tracks with a report by the U.S. State Department, which found Mauritania has overseen an expanded crackdown on political dissidents since 2021 and cites allegations of torture in unofficial detention centers.If his story passes a credibility check, it would likely constitute a legitimate asylum claim, according to Jaya Ramji-Nogales, an asylum law professor at Temple University. But getting to that stage will require navigating an immigration system under severe strain.“It was always an under-resourced system but now it’s really at a breaking point,” Ramji-Nogales said. “There’s not the political will to put aside the money it needs to function.”Mohamed said his goal is building his asylum case — something he’s come to believe is not possible in Newburgh. A few days ago, he missed a key immigration appointment after a car that was supposed to take him to the city never showed up. “You can’t stay here just sleeping, eating, after that going back to sleeping,” he said. “If you make no progress in your case, they will send you back home. For me, that would be very bad.”

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#mexique#afrique#immigration#asile#politiquemigratoire#frontiere#refoulement#newyork

  • Pourquoi le lien entre #immigration et #délinquance est une illusion
    https://theconversation.com/pourquoi-le-lien-entre-immigration-et-delinquance-est-une-illusion-

    La perception d’un lien entre immigration et délinquance repose principalement sur l’observation d’une surreprésentation des étrangers (immigrés n’ayant pas acquis la nationalité française) dans les statistiques sur la délinquance. En #France, la proportion d’étrangers dans la population totale était, en 2019, de 7,4 %, mais s’élevait à 14 % parmi les auteurs d’affaires traitées par la justice, à 16 % dans ceux ayant fait l’objet d’une réponse pénale et à 23 % des individus en prison.

    De nombreux facteurs, certains quasi mécaniques, peuvent expliquer cette surreprésentation sans que le statut d’immigré ne soit en lui-même lié à une probabilité plus forte de commettre une infraction.

    Tout d’abord, certains délits ne peuvent, par définition, être commis que par des étrangers (soustractions à l’exécution d’une mesure de reconduite à la frontière, travail sans titre de séjour, etc.). De plus, ces infractions sont résolues lorsqu’elles sont constatées puisque l’auteur de l’infraction est identifié sur-le-champ. De ce fait, elles peuvent faire l’objet d’un ciblage particulier lors de pressions politiques à l’amélioration des statistiques, comme lors de la mise en place de la « politique du chiffre » entre 2002 et 2012.

    Ensuite, les immigrés présentent des caractéristiques individuelles qui les rendent plus susceptibles d’être en infraction avec la loi. Les hommes, jeunes, sont ainsi surreprésentés dans la population immigrée, deux caractéristiques systématiquement associées à des niveaux de délinquance plus élevés.

    Surtout, les immigrés sont en moyenne plus pauvres que les natifs. Or, la précarité économique reste un des principaux déterminants de la délinquance. Ce n’est donc pas le fait d’être immigré en soi qui conduit à plus de délinquance, mais des caractéristiques qui, lorsqu’elles se retrouvent chez les natifs, conduisent également à plus de délinquance.

    À caractéristiques similaires, les étrangers sont plus souvent et plus longtemps condamnés que les Français

  • Négocier l’éloignement au quotidien
    https://metropolitiques.eu/Negocier-l-eloignement-au-quotidien.html

    Alors que le gouvernement français a reporté l’examen de son projet de loi controversé sur l’immigration, censé « faciliter les expulsions », Anissa Maâ revient sur les ambivalences du programme d’« aide au retour volontaire » des Nations unies au #Maroc. On aurait tort de réduire l’éloignement des #migrants aux seules expulsions. Une de ses formes, plus discrète, se joue en effet dans le cadre des programmes d’« aide au retour volontaire et à la réintégration » de l’Organisation internationale pour les #Terrains

    / #immigration, Maroc, migrants

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_maa.pdf

  • Etats-Unis : aux frontières du Sud, incertitude sur les nouvelles règles migratoires
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/05/13/etats-unis-aux-frontieres-du-sud-confusion-et-incertitude-sur-les-nouvelles-

    Etats-Unis : aux frontières du Sud, incertitude sur les nouvelles règles migratoires
    Alors que des milliers de migrants tentent de rejoindre le territoire américain, de nouvelles mesures sont entrées en vigueur, vendredi, après la fin d’un dispositif qui permettait d’expulser les sans-papiers dans le cadre de la prévention du Covid-19.
    Le Monde avec AP et AFP
    Publié aujourd’hui à 04h03, modifié à 09h46
    Les Etats-Unis ont mis en place, vendredi 12 mai, des règles migratoires strictes après l’expiration du « Titre 42 », ce dispositif établi par l’administration Trump pendant la pandémie de Covid-19 qui permettait de refouler immédiatement les migrants dépourvus de visa, au nom de l’urgence sanitaire.
    Mais le nouveau système, qui comprend notamment des restrictions au droit d’asile, est entré en vigueur jeudi à 23 h 59, heure de Washington. Le dispositif plonge des milliers de migrants à la frontière dans l’incertitude et suscite de vives critiques d’organisations non gouvernementales. Le changement, entouré de rumeurs et d’incompréhension, faisait craindre aux autorités un afflux « chaotique » depuis le Mexique. La question est politiquement explosive et les républicains avaient demandé au président démocrate, Joe Biden, de laisser le « Titre 42 » en place, dénonçant une potentielle « invasion ». Les autorités martèlent, elles, que la frontière sud n’est « pas ouverte ».
    (...) « Nous n’avons constaté aucune augmentation substantielle de l’immigration ce matin », a déclaré, vendredi, Blas Nunez-Neto, secrétaire adjoint à la politique des frontières et de l’immigration au département de la sécurité intérieure. Le Mexique a, de son côté, rapporté, vendredi, avoir observé une baisse du nombre de personnes cherchant à se rendre aux Etats-Unis. Les migrants déjà entrés craignent le durcissement promis d’autres règles, notamment liées à l’octroi de l’asile. Les personnes « qui n’ont pas de raison de rester, nous les écarterons très rapidement avec ce que nous avons désormais à disposition, nos pouvoirs traditionnels de contrôle de l’immigration », a dit, vendredi sur CNN, le ministre de la sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas. « Je répète depuis des mois que la situation sera compliquée », a-t-il ajouté.Joe Biden, lui-même, avait récemment affirmé que la situation serait « chaotique pendant un moment ». Les autorités se sont préparées en mobilisant des milliers d’agents et de militaires.
    Du côté de l’opposition conservatrice, on dénonce une « ouverture des frontières » de la part de l’administration Biden. En Floride, un juge fédéral s’est saisi de la plainte du gouverneur républicain de l’Etat, Ron DeSantis, et a ordonné à la police aux frontières de cesser d’autoriser les demandeurs d’asile à rester aux Etats-Unis pendant l’examen de leur dossier, une procédure qui prend parfois plusieurs années.
    Au Texas, treize Etats américains menés par des républicains ont conjointement déposé une plainte affirmant que de telles autorisations étaient « illégales ». Ce système « crée des incitations pour encore plus de migrants illégaux à venir à la frontière sud-ouest », arguent-ils.
    Les critiques de plusieurs ONG
    Une fois le « Titre 42 » expiré, de nouvelles restrictions au droit d’asile sont immédiatement entrées en vigueur vendredi. Avant de se présenter à la frontière, les demandeurs d’asile, sauf les mineurs isolés, devront désormais avoir obtenu un rendez-vous sur une application téléphonique centralisant les demandes, ou s’être vu refuser l’asile dans un des pays traversés. Sinon, leur demande sera présumée illégitime et ils pourront faire l’objet d’une procédure d’expulsion accélérée, leur interdisant pendant cinq ans l’entrée sur le sol américain. Des règles vivement critiquées par plusieurs ONG. « Il n’y a pas si longtemps, Biden a promis de [préserver] l’engagement a
    Confrontés aux changements des dispositifs migratoires, aux rumeurs propagées par les passeurs et à une procédure en ligne complexe, les migrants qui s’entassent dans le nord du Mexique sont révélateurs d’un casse-tête amplifié par les dysfonctionnements fréquents de l’application.
    Une certaine confusion semblait régner également chez les gardes-frontières. (...).

    #Covid-19#migrant#migration#frontiere#titre42#politiquemigratoire#immigration#asile#expulsion

  • A la frontière mexicaine, la fin du « Titre 42 » plonge les Etats-Unis dans l’incertitude migratoire – Libération
    https://www.liberation.fr/international/amerique/a-la-frontiere-mexicaine-la-fin-du-titre-42-plonge-les-etats-unis-dans-li
    https://www.liberation.fr/resizer/XwtbP5skmloajZSp5HKsgvrsekk=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/23RJMDPHORAV5EQ2JE2NDZZQZY.jpg

    migration
    A la frontière mexicaine, la fin du « Titre 42 » plonge les Etats-Unis dans l’incertitude migratoire
    Dans la nuit du 11 au 12 mai, le « Titre 42 » sera enfin levé. Pendant trois ans, cette disposition a permis d’expulser des centaines de milliers de personnes venues d’Amérique latine, de manière automatique. L’administration Biden se prépare à une arrivée massive de migrants.
    publié le 11 mai 2023 à 10h52
    « Nos frontières s’effondreront complètement. Nous serons, officiellement, une NATION DU TIERS-MONDE ! », s’est emporté, vendredi, l’ancien président des Etats-Unis Donald Trump sur son réseau Truth Social. Une réaction à peine exagérée du milliardaire à la fin du « Titre 42 » prévue pour ce jeudi 11 mai à 23 h 59 (heure de Washington, D.C.). Ce dispositif, lié à la « déclaration d’urgence sanitaire » décrétée en mars 2020 pour faire face à la pandémie de Covid-19, permettait de refouler immédiatement du territoire américain les migrants dépourvus de visa ainsi que les demandeurs d’asile, sans traiter leurs cas et sans possibilité de recours.

    #Covid-19#migration#migrant#etatsunis#titre42#immigration#asile#politiquemigratoire#refoulement#postcovid

  • New York débordée par l’afflux de migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/05/11/new-york-debordee-par-l-afflux-de-migrants_6172868_3210.html

    New York débordée par l’afflux de migrants
    Le maire démocrate Eric Adams, qui accuse l’administration Biden d’inaction, a dû couper dans certains budgets pour assurer l’hébergement de ces sans-abri, légalement obligatoire dans cette ville des Etats-Unis depuis 1979.
    Par Arnaud Leparmentier(New York, correspondant)
    Des migrants arrivant du Texas en bus attendent d’être pris en charge à la gare routière de Port Authority à New York, le 10 mai 2023. ANDREW KELLY / REUTERS
    Gramercy Park est un havre de paix huppé au sud de Manhattan, si chic que le parc arboré est clos et privé, réservé aux riverains. A seulement un bloc de là, à la sortie d’une école de police désaffectée, quelques personnes se languissent, un badge autour du cou. Javier Fabre Suarez, un migrant âgé de 20 ans, est parti courant avril d’Equateur avec sa mère et sa sœur. Trois semaines à cheminer vers le nord. « Le plus dur, c’était le Guatemala et le Mexique, car on se faisait voler et agresser », confie le jeune homme, en utilisant son smartphone pour traduire l’espagnol en anglais. Puis il a franchi le Rio Grande, entre Piedras Negras et Eagle Pass, au Texas, « les pieds dans l’eau », précise-t-il. Enfin, il a demandé asile à la police des frontières et a été convoyé par avion de Houston à New York, vendredi 5 mai.Le jeune homme loge dans l’immense gymnase reconverti en dortoir de l’ancienne école de police, dont il nous montre une photo. A quelques pas de lui se trouve Irakli Pestvendize. Originaire de Géorgie, cette personne transgenre de 37 ans est arrivée par la Turquie et a aussi demandé l’asile. « Je voudrais être logée dans une chambre, espère Irakli Pestvendize, qui souffre de cette promiscuité. Je vais dans les sanitaires des femmes, mais elles me regardent bizarrement. » Un peu plus loin, au bureau de la Croix-Rouge américaine, on croise un Sénégalais passé par le Mexique et la Californie avant de prendre la route de New York, parce qu’il y a des connaissances. Il est pour l’instant hébergé à Brooklyn.
    Migrants et réfugiés affluent dans la métropole new-yorkaise, et leurs rangs devraient encore grossir avec l’abolition de dispositions provisoires qui permettaient de renvoyer les demandeurs d’asile à la frontière mexicaine sous prétexte de l’épidémie de Covid-19. Ils sont plus de 60 000 à être arrivés depuis le printemps 2022, dont 37 000 sont encore à la charge de la ville, un chiffre qui devrait croître jusqu’à 70 000, selon les projections de la municipalité, d’ici au mois de juin 2024.
    Leur présence n’est pas très visible, car à la différence des villes riches et démocrates de la côte Pacifique, la loi oblige New York, depuis 1979, à offrir un gîte à tous les sans-abri. Les tentes qui ont colonisé les centres-villes de San Francisco, Seattle ou Portland n’existent quasiment pas à New York. Mais le maire démocrate, l’ancien policier afro-américain Eric Adams est débordé et n’a de cesse de trouver des coupables : les autorités républicaines du Texas qui lui envoient par bus des migrants, l’administration Biden qui ne se montre pas à la hauteur, les comtés républicains voisins de New York auxquels il voudrait expédier des demandeurs d’asile. (...)
    La métropole new-yorkaise attire les migrants, qui y sont même parfois envoyés par des démocrates, notamment le maire d’El Paso, au Texas. Mais la prise en charge des nouveaux venus a un coût élevé : « Cela déstabilise notre ville », déplorait en avril le maire de New York, à qui il était reproché d’avoir coupé dans les budgets des écoles, des bibliothèques, des aides psychiatriques et du logement social.
    Selon les calculs d’Eric Adams, l’accueil et l’hébergement des migrants devraient coûter plus de 4,6 milliards de dollars (4,2 milliards d’euros) d’ici à 2024. Moins de 40 % de l’addition sera payée par l’Etat fédéral et l’Etat de New York. « Le sujet, ce ne sont pas les demandeurs d’asile, c’est que le gouvernement national ne fait pas son travail », accuse le maire de New York. Vendredi 5 mai, Eric Adams a décidé d’envoyer 340 migrants dans des hôtels des comtés voisins et républicains d’Orange et de Rockland. Le responsable du comté de Rockland, Ed Day, a immédiatement déclaré l’état d’urgence et interdit le transport des migrants, affirmant que cette décision affecterait les écoles et les services sociaux. Tous ne se plaignent pas de l’arrivée des migrants : la ville de New York a décidé de louer les chambres d’une centaine d’hôtels pour les hébergements d’urgence.
    Arnaud Leparmentier(New York, correspondant)

    #Covid-19#migrant#migration#postcovid#immigration#newyork#etatsunis#accueil#refugie#asile#politiquemigratoire

  • New York débordée par l’afflux de migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/05/11/new-york-debordee-par-l-afflux-de-migrants_6172868_3210.html

    New York débordée par l’afflux de migrants
    Le maire démocrate Eric Adams, qui accuse l’administration Biden d’inaction, a dû couper dans certains budgets pour assurer l’hébergement de ces sans-abri, légalement obligatoire dans cette ville des Etats-Unis depuis 1979.
    Par Arnaud Leparmentier(New York, correspondant)
    Des migrants arrivant du Texas en bus attendent d’être pris en charge à la gare routière de Port Authority à New York, le 10 mai 2023. ANDREW KELLY / REUTERS
    Gramercy Park est un havre de paix huppé au sud de Manhattan, si chic que le parc arboré est clos et privé, réservé aux riverains. A seulement un bloc de là, à la sortie d’une école de police désaffectée, quelques personnes se languissent, un badge autour du cou. Javier Fabre Suarez, un migrant âgé de 20 ans, est parti courant avril d’Equateur avec sa mère et sa sœur. Trois semaines à cheminer vers le nord. « Le plus dur, c’était le Guatemala et le Mexique, car on se faisait voler et agresser », confie le jeune homme, en utilisant son smartphone pour traduire l’espagnol en anglais. Puis il a franchi le Rio Grande, entre Piedras Negras et Eagle Pass, au Texas, « les pieds dans l’eau », précise-t-il. Enfin, il a demandé asile à la police des frontières et a été convoyé par avion de Houston à New York, vendredi 5 mai.Le jeune homme loge dans l’immense gymnase reconverti en dortoir de l’ancienne école de police, dont il nous montre une photo. A quelques pas de lui se trouve Irakli Pestvendize. Originaire de Géorgie, cette personne transgenre de 37 ans est arrivée par la Turquie et a aussi demandé l’asile. « Je voudrais être logée dans une chambre, espère Irakli Pestvendize, qui souffre de cette promiscuité. Je vais dans les sanitaires des femmes, mais elles me regardent bizarrement. » Un peu plus loin, au bureau de la Croix-Rouge américaine, on croise un Sénégalais passé par le Mexique et la Californie avant de prendre la route de New York, parce qu’il y a des connaissances. Il est pour l’instant hébergé à Brooklyn.
    Migrants et réfugiés affluent dans la métropole new-yorkaise, et leurs rangs devraient encore grossir avec l’abolition de dispositions provisoires qui permettaient de renvoyer les demandeurs d’asile à la frontière mexicaine sous prétexte de l’épidémie de Covid-19. Ils sont plus de 60 000 à être arrivés depuis le printemps 2022, dont 37 000 sont encore à la charge de la ville, un chiffre qui devrait croître jusqu’à 70 000, selon les projections de la municipalité, d’ici au mois de juin 2024.
    Leur présence n’est pas très visible, car à la différence des villes riches et démocrates de la côte Pacifique, la loi oblige New York, depuis 1979, à offrir un gîte à tous les sans-abri. Les tentes qui ont colonisé les centres-villes de San Francisco, Seattle ou Portland n’existent quasiment pas à New York. Mais le maire démocrate, l’ancien policier afro-américain Eric Adams est débordé et n’a de cesse de trouver des coupables : les autorités républicaines du Texas qui lui envoient par bus des migrants, l’administration Biden qui ne se montre pas à la hauteur, les comtés républicains voisins de New York auxquels il voudrait expédier des demandeurs d’asile. (...)
    La métropole new-yorkaise attire les migrants, qui y sont même parfois envoyés par des démocrates, notamment le maire d’El Paso, au Texas. Mais la prise en charge des nouveaux venus a un coût élevé : « Cela déstabilise notre ville », déplorait en avril le maire de New York, à qui il était reproché d’avoir coupé dans les budgets des écoles, des bibliothèques, des aides psychiatriques et du logement social.
    Selon les calculs d’Eric Adams, l’accueil et l’hébergement des migrants devraient coûter plus de 4,6 milliards de dollars (4,2 milliards d’euros) d’ici à 2024. Moins de 40 % de l’addition sera payée par l’Etat fédéral et l’Etat de New York. « Le sujet, ce ne sont pas les demandeurs d’asile, c’est que le gouvernement national ne fait pas son travail », accuse le maire de New York. Vendredi 5 mai, Eric Adams a décidé d’envoyer 340 migrants dans des hôtels des comtés voisins et républicains d’Orange et de Rockland. Le responsable du comté de Rockland, Ed Day, a immédiatement déclaré l’état d’urgence et interdit le transport des migrants, affirmant que cette décision affecterait les écoles et les services sociaux. Tous ne se plaignent pas de l’arrivée des migrants : la ville de New York a décidé de louer les chambres d’une centaine d’hôtels pour les hébergements d’urgence.
    Arnaud Leparmentier(New York, correspondant)

    #Covid-19#migrant#migration#postcovid#immigration#newyork#etatsunis#accueil#refugie#asile#politiquemigratoire

  • Washington mobilise 24.000 agents à sa frontière sud en prévision d’un afflux de migrants | TV5MONDE - Informations
    https://information.tv5monde.com/international/washington-mobilise-24000-agents-sa-frontiere-sud-en-prevision

    Washington mobilise 24.000 agents à sa frontière sud en prévision d’un afflux de migrants
    10 mai. 2023 à 21h32 (TU)
    ParAFP ar Moises AVILA
    © 2023 AFP
    Image aérienne de migrants le long de la frontière sud des Etats-Unis à El Paso, au Texas, le 10 mai 2023
    Les Etats-Unis se préparaient mercredi, avec la mobilisation de 24.000 agents, à la levée imminente d’une mesure sanitaire qui verrouillait l’accès à leur territoire depuis le début de la pandémie, tandis que des migrants attendaient aux portes du pays avec un mélange de confusion et d’anxiété.
    Le ministre de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas a reconnu qu’il était possible que « les jours et semaines à venir » soient « très difficiles », indiquant que les autorités observaient déjà « un nombre élevé d’arrivées dans certains secteurs ».La veille, le président démocrate Joe Biden était allé jusqu’à admettre que la situation serait « chaotique » à l’expiration du dispositif dit « Titre 42 », jeudi à 23h59 heure de Washington.Les villes frontalières comme Brownsville, Laredo et El Paso ont vu arriver de nombreux candidats à l’exil, venus principalement d’Amérique latine mais aussi de Chine, de Russie ou de Turquie.De l’autre côté de la frontière, à Ciudad Juarez et Matamoros, des centaines de personnes se dépêchaient d’essayer d’entrer aux Etats-Unis pour demander l’asile, de crainte que le changement de règles ne les empêche de le faire pendant cinq ans. Le « Titre 42 », censé limiter la propagation du Covid-19, conférait la possibilité aux autorités américaines de refouler immédiatement tous les migrants entrés dans le pays, y compris les demandeurs d’asile. En trois ans, il a été utilisé à 2,8 millions de reprises.Pour aider les autorités locales, le gouvernement a annoncé mercredi le déploiement de « plus de 24.000 agents et forces de l’ordre, ainsi que plus de 1.100 coordinateurs » de la police aux frontières. C’est sans compter les 1.500 soldats dépêchés par le ministère de la Défense, en renfort des 2.500 déjà sur place. En parallèle, les ministères de la Justice et de la Sécurité intérieure ont finalisé de nouvelles restrictions au droit d’asile. Annoncées en février, elles ont fait l’objet d’une procédure obligatoire de consultation et entreront en vigueur dès jeudi soir.
    Avant de se présenter à la frontière, les demandeurs d’asile, à l’exception des mineurs isolés, devront désormais avoir obtenu un rendez-vous sur une application téléphonique mise en place par les gardes-frontières, ou s’être vu refuser l’asile dans un des pays traversés lors de leur périple migratoire.
    Dans le cas contraire, leur demande sera présumée illégitime et ils pourront faire l’objet d’une procédure d’expulsion accélérée, leur interdisant pendant cinq ans l’entrée sur le sol américain.Les Etats-Unis prévoient d’augmenter les vols de rapatriement, qui doubleront ou tripleront pour certaines destinations. Quelque 7.000 places supplémentaires seront créées dans les centres de rétention, afin que les migrants ne disparaissent pas dans le pays en attendant l’examen de leur dossier. Pour encourager les voies légales d’immigration, Washington a prévu d’ouvrir à terme une centaine de « centres régionaux de gestion », situés en dehors du pays, et où seront étudiés les dossiers des candidats à l’émigration. Les premiers sont prévus en Colombie et au Guatemala.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#politiquemigratoire#droit#asile#expulsion#retention#frontiere#titre42
    #immigration#postcovid

  • En Allemagne, l’accueil des migrants, un défi pour certaines villes du Nord-Est
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/05/10/en-allemagne-l-accueil-des-migrants-un-defi-pour-certaines-villes-du-nord-es

    Upahl, Germany - 2 May 2023 : Self-made posters of Upahl residents against the construction of a refugee center along the highway in Upahl/Ksenia Ivanova for Le Monde
    Le nombre de demandeurs d’asile a connu une augmentation de près de 28 % en 2022, créant des tensions et des débats sur l’intégration de ces personnes dans un pays en manque de main-d’œuvre.(...) En parvenant à organiser ce référendum, les partisans d’un durcissement de la politique migratoire n’ont-ils pas déjà remporté une victoire ? « Que ces gens soient très bien organisés, c’est l’évidence. En quelques années, ils ont énormément gagné en visibilité, notamment grâce à leur maîtrise des réseaux sociaux », reconnaît Stefan Fassbinder, maire de Greifswald depuis 2015. Cela traduit-il pour autant l’état d’esprit majoritaire de la population ? Non, assure cet élu écologiste. (...)Maire de Wismar et président de l’Association des villes de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, Thomas Beyer est du même avis. Mais il prévient : pour que les migrants soient acceptés, il faut leur donner les moyens de s’intégrer. Or, sur ce point, la situation actuelle est préoccupante, estime-t-il. « Partout les centres d’accueil se remplissent, mais après ? Dans ma ville, par exemple, je n’ai ni assez de places dans les écoles ni assez de logements. Sans un soutien massif de l’Etat fédéral, on ne s’en sortira pas », s’inquiète cet élu social-démocrate. Selon un sondage réalisé auprès de 400 communes allemandes pour l’émission « Report Mainz » de la chaîne ARD, publié mardi 9 mai, 69 % affirment n’avoir pas les moyens de faire face au nombre croissant d’arrivées, 17 % se disant déjà au-delà de leurs capacités d’accueil. Alors que les représentants des Länder devaient être reçus à la chancellerie, mercredi, pour discuter des questions migratoires – le deuxième rendez-vous en trois mois –, de nombreux élus de terrain estiment que, au-delà des besoins financiers, l’enjeu est avant tout politique.Les autorités estiment les besoins du pays en main-d’œuvre étrangère à 400 000 personnes par an. « D’un côté, on parle de l’immigration comme d’un problème ; de l’autre, on ne cesse de dire qu’on manque de main-d’œuvre. Il est temps qu’à Berlin on comprenne que le problème n’est pas l’immigration, mais qu’elle est une solution pour répondre aux besoins du marché du travail », explique le maire de Greifswald. Un discours que partage Anne Shepley, députée écologiste au Parlement régional de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale : « En 2015, quand un million de demandeurs d’asile sont arrivés en Allemagne, Angela Merkel a dit “Wir schaffen das” [« nous y arriverons »]. En 2022, ils étaient trois fois moins nombreux, alors arrêtons de dire que nous sommes submergés et donnons-nous les moyens de les accueillir et de les intégrer vraiment. C’est ça qui manque aujourd’hui : un nouveau “Wir schaffen das”. »

    #Covid-19#migration#migrant#allemagne#immigration#politiquemigratoire#economie#maindoeuvre#integration#marchedutravail#asile#postcovid

  • Le 1er Mai, manifestons pour nos retraites, nos salaires, et l’unité des travailleurs contre le nationalisme et la xénophobie !
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/le-1er-mai-manifestons-pour-nos-retraites-nos-salaires-et-lunite-des | Éditorial de Lutte Ouvrière (24 avril 2023)

    Alors que le combat contre la retraite à 64 ans n’est pas terminé, le gouvernement allume un contre-feu sur l’#immigration, pour diviser le monde du travail. #Mayotte, le 101e département français, située dans l’océan Indien, est au cœur de cette #campagne_anti-immigrés.

    Darmanin vient d’y lancer l’opération de police #Wuambushu, qui se veut spectaculaire. Il a déployé 1800 policiers et gendarmes, des #CRS, des membres du #Raid et du #GIGN, des magistrats et installé un centre de rétention provisoire. L’objectif est de démanteler les #bidonvilles habités par les immigrés en situation irrégulière et d’en expulser 10 000, essentiellement vers #les_Comores.

    Autrement dit, à Mayotte, la #chasse_aux_pauvres est ouverte !

    Darmanin peut raconter ce qu’il veut, parler de délinquants et inventer de potentiels terroristes islamistes, il a ordonné la démolition de ce qui est le seul refuge pour des milliers de familles pauvres, comoriennes comme mahoraises. Ce sont des pauvres, avec ou sans papiers, qu’il va faire arrêter et peut-être expulser. Ce sont des familles pauvres qu’il va séparer et déchirer.

    À Mayotte, les hôpitaux, les écoles et toutes les infrastructures sont sous-dimensionnées pour une population croissante qui vit à plus de 70 % sous le seuil de pauvreté. Une partie de la jeunesse est la proie de bandes armées violentes vivant du racket et du vol. Mais le responsable de cette situation invivable, et d’abord pour les pauvres de Mayotte, toutes origines confondues, est l’État français qui ne met pas les moyens pour juguler cette pauvreté.

    Comme de bien entendu, la droite et l’#extrême_droite accusent l’immigration venue des Comores. Il n’y a rien de plus écœurant ! C’est la France qui a colonisé les Comores. Puis, au moment de leur indépendance, elle a détaché Mayotte de l’archipel avec un #référendum arrangé. Il y a 50 ans, les habitants des autres îles des Comores ont donc été transformés en étrangers, et la France, avec sa métropole à 8000 km, a gardé le pouvoir à Mayotte.

    Cette fois, les défenseurs de la « nation française » ne peuvent pas utiliser des différences de couleur de peau, de religion ou de culture pour dresser les Français de Mayotte contre les immigrés : ils font partie du même peuple ! Alors, cette opération n’est rien d’autre qu’une campagne infecte orchestrée par un gouvernement en mal de démagogie nationaliste et raciste.

    La politique de la France aux Comores est à l’image de la politique impérialiste qu’elle a imposée à toutes ses ex-colonies en Afrique et au Maghreb.

    Sur tous les continents, pour piller des régions entières et exploiter leur main-d’œuvre, les grandes puissances ont découpé les États dans la chair des peuples. Elles ont ainsi concentré les richesses et le progrès humain entre les mains de la bourgeoisie impérialiste et plongé le reste du monde dans un océan de misère et dans des conflits incessants entre les peuples. Ce sont ces fauteurs de misère et de guerres qu’il faut empêcher de nuire !

    Nos dirigeants et nos exploiteurs nous mettent en concurrence entre travailleurs, entre femmes et hommes, entre nationaux et immigrés. Ils voudraient nous voir nous déchirer pour les miettes qu’ils nous laissent. Ne les laissons pas nous diviser pour mieux écraser nos sœurs et nos frères d’exploitation ! Beaucoup de travailleurs ont besoin de circuler pour gagner leur pain, eh bien, cette revendication doit être celle de tous !

    Il faut répondre à la #lutte_de_classe menée par le #grand_patronat avec la conscience que nous faisons partie d’une seule et même classe ouvrière internationale. Le 1er Mai incarne cette perspective car il a été choisi par les travailleurs des différents pays pour être une journée de luttes communes.

    C’est aussi, cette année, la date que les organisations syndicales ont choisie pour continuer d’exprimer notre opposition à la retraite à 64 ans. À nous de faire que le 1er Mai 2023 sorte de l’ordinaire, avec des cortèges plus massifs que d’habitude ! Soyons nombreux, aussi, à affirmer que les travailleurs n’ont pas de patrie et qu’ils constituent par-delà les frontières une même classe sociale.

    Avant nous, dans tous les pays, des générations de travailleurs ont fait grève et ont, bien souvent, été en butte à la répression, le 1er Mai. Ils se sont battus pour les revendications ouvrières mais aussi contre le capitalisme, sa mise en concurrence des peuples, ses ravages sur la planète, son nationalisme, ses guerres.

    Ils affirmaient que les travailleurs ont intérêt à en finir avec l’#exploitation et l’#oppression des pays pauvres par les pays riches et qu’ils en ont la force. Ils affirmaient la nécessité de la révolution sociale à l’échelle internationale. Montrons que cette perspective est toujours vivante !

    #impérialisme #politique_criminelle #internationalisme #conscience_de_classe

    • 1er mai : contester le pouvoir du capital
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/04/26/1er-mai-contester-le-pouvoir-du-capital_634260.html

      L’intersyndicale a appelé les travailleurs à faire du 1er Mai un nouveau temps fort du mouvement contre la réforme des retraites, promulguée le 15 avril et qui, selon Macron, devrait prendre effet le 1er septembre.

      La lutte contre la réforme des retraites doit en effet continuer le 1er Mai et au-delà, non seulement parce que c’est une attaque directe mais parce qu’elle en prépare d’autres. L’inflation réduit chaque jour le pouvoir d’achat des salaires et des pensions, l’État sabre tous les budgets utiles à la population, le patronat fait pression sur l’emploi et les conditions de travail, le gouvernement multiplie les tentatives de division entre travailleurs en calomniant chômeurs, immigrés, sans-papiers, fonctionnaires, etc. Plus sombre encore, la situation internationale, l’augmentation parallèle des budgets militaires et des discours guerriers, la crise économique où s’enfonce le système capitaliste préparent de nouvelles catastrophes.

      C’est précisément parce que tout se résume et se résout par la lutte entre exploiteurs et exploités, capitalistes et prolétaires, que le mouvement ouvrier international a proposé, en 1890, de faire du 1er Mai la journée de lutte internationale des travailleurs. Il s’agissait d’affirmer ce jour-là dans les rues, partout dans le monde, qu’il n’y qu’une seule classe ouvrière et qu’elle représente le seul avenir possible pour l’humanité, sans exploiteurs et donc sans frontières et sans guerre. Cela est plus que jamais d’actualité.

      Au-delà de la question des retraites, c’est aussi cette perspective que Lutte ouvrière affirmera dans les cortèges du 1er Mai avec tous ceux qui voudront la rejoindre.

  • #Immigration et #délinquance : réalités et perceptions

    Le projet de loi sur l’immigration qui devait être débattu au Parlement proposait de « rendre possible l’éloignement d’étrangers constituant une menace grave pour l’ordre public ». Une manière, peut-être, de répondre aux inquiétudes persistantes de ceux qui, dans les enquêtes d’opinion, estiment que l’immigration aggrave la délinquance. Pourtant, les études réalisées dans différents pays concluent sans ambiguïté que les immigrés ne sont pas à l’origine d’une augmentation des taux d’infraction dans les pays d’accueil. Et si les étrangers en situation irrégulière ont une probabilité plus forte de commettre des #vols, un meilleur accès au #marché_du_travail peut résorber cet écart. La surreprésentation des immigrés dans les #statistiques officielles mais aussi le traitement médiatique de la délinquance permettent de comprendre l’écart entre perceptions et #réalité. Lorsque les médias adoptent un traitement plus neutre de l’origine nationale ou étrangère des auteurs présumés d’infractions, les inquiétudes à l’égard de l’immigration se réduisent. C’est en tout cas ce que montre l’expérience allemande en la matière.

    http://www.cepii.fr/CEPII/fr/publications/lettre/abstract.asp?NoDoc=13737
    #criminalité #migrations #perception #médias

    –---

    voir aussi le décryptage de @vivre :
    Comment s’explique la surreprésentation des étrangers dans la criminalité ?
    https://asile.ch/2012/10/06/andre-kuhn-comment-sexplique-la-surrepresentation-des-etrangers-dans-la-crimin
    https://seenthis.net/messages/511003
    #André_Kuhn

  • 🛑 Le gouvernement tente de détourner la colère populaire vers les pauvres et les immigrés... - Rapports de Force

    Totalement décrédibiliser auprès d’une grande majorité de la population, Emmanuel Macron veut tourner la page de la réforme des retraites rapidement. Pour ce faire, son gouvernement n’hésite pas à user de basse politique : réorienter la colère sociale, dont il est responsable, vers des « responsables » de substitution. À savoir : les bénéficiaires des minimas sociaux et les immigrés (...)

    #Macron #macronie #BrunoLeMaire #bonimenteurs #ostracisme #RSA #MinimaSociaux #immigration #xénophobie #MéprisdeClasse...

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/le-gouvernement-tente-de-detourner-la-colere-populaire-vers-les-pauv

  • A Mayotte, une opération de déportation sans précédent | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/claire-rodier/a-mayotte-une-operation-de-deportation-precedent/00106614

    Le lancement à Mayotte d’une triple opération coup de poing contre l’habitat insalubre, les étrangers en situation irrégulière et la délinquance aurait dû coïncider avec l’examen du projet de loi sur l’immigration et l’asile à l’Assemblée nationale, une façon pour le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, d’afficher sa fermeté tous azimuts.

    https://justpaste.it/desei

    #Mayotte #immigrations #déportations

    • c’est annoncé triple confirmé depuis bien 15 jours, même le prez des Comores est allé pleurer [pour rien] qu’on lui renvoye pas la marchandise ; c’est la prochaine super production de Darmanin, une opération essentiellement de communication dixit « des hauts fonctionnaires » - avec dommage collatéraux sur les victimes bien entendu, mais c’est collatéral.

      Le dernier article sur le fond que j’ai vu chez Mediapart date du 12 avril :
      https://seenthis.net/messages/999339

      #Wuambushu #decasage #repression

    • Prévue pour la fin avril, l’opération « Wuambushu » devrait durer deux mois, et il y a mis les moyens.
      [...]
      La préfecture de Mayotte est rodée à l’exercice : en 2021, plus de 20 000 personnes ont été éloignées de Mayotte, le plus souvent vers l’île d’Anjouan – un nombre bien supérieur aux 14 000 étrangers reconduits à la frontière depuis l’ensemble de la France métropolitaine à la même période.
      [...]
      Mais cette fois-ci, c’est bien une véritable déportation qui s’organise, puisqu’on parle de 400 expulsions quotidiennes, soit 24 000 en deux mois. Pour la préparer, deux centres de rétention (où sont détenus les étrangers en instance d’éloignement) ont été spécialement créés, et le renfort d’unités antiémeutes spécialement affectées au centre pénitentiaire de Mayotte est prévu.

    • AFP 20.04.23 - 21h04

      l’opération a été validée par le président français Emmanuel Macron en conseil de défense et devrait débuter la semaine prochaine, selon une source proche du dossier. Elle devrait durer au moins deux mois, selon les informations obtenues par l’AFP de source proche.

  • Maroc : des dizaines de migrants empêchés de rejoindre Ceuta depuis le Maroc — La Libre Afrique
    https://afrique.lalibre.be/76921/maroc-des-dizaines-de-migrants-empeches-de-rejoindre-ceuta-depuis-le

    Cette tentative d’immigration clandestine depuis la ville frontalière de Fnideq au Maroc a été menée aux premières heures du matin par « environ 150 migrants clandestins dont certains étaient munis de bâtons, de pierres et d’armes blanches et qui ont été repoussés par les forces publiques », ont indiqué à l’AFP les autorités locales. Au cours de cette opération, 70 migrants ont été interpellés alors que 14 membres des forces de l’ordre et six migrants ont été blessés, précisent les mêmes sources. Les blessés ont été transférés à l’hôpital de Fnideq. Situées sur la côte nord du Maroc, la minuscule enclave de Ceuta, tout comme celle de Melilla, sont les seules frontières terrestres de l’Union européenne sur le continent africain et font régulièrement l’objet de tentatives d’entrée de la part de migrants cherchant à rejoindre l’Europe. L’immigration clandestine a baissé de plus de 25% en 2022 en Espagne par rapport à l’année précédente, grâce à une coopération favorisée par la fin l’an passé d’une brouille diplomatique entre l’Espagne et le Maroc. Toutefois, les entrées par voie terrestre à Ceuta et Melilla ont grimpé de 24,1%, a indiqué en janvier le ministère de l’Intérieur espagnol. Près de 2.000 migrants, en majorité des Soudanais, avaient tenté le 24 juin de pénétrer par la force à Melilla. Cette tentative avait fait 23 morts parmi les migrants, selon les autorités marocaines, 27 d’après l’Association marocaine des droits humains (AMDH). C’est le bilan le plus meurtrier jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de migrants de pénétrer dans les deux cités autonomes espagnoles.
    Que pensez-vous de cet article ?

    #Maroc #Espagne #Europe #immigration

  • Dominos. Suite aux déclarations d’Emmanuel Macron, La Cimade demande l’abandon pur et simple du projet de loi asile et immigration - La Cimade
    https://www.lacimade.org/presse/suite-aux-declarations-demmanuel-macron-la-cimade-demande-labandon-pur-et-

    Lors de son interview, le président de la République a confirmé que le projet de #loi #asile et #immigration serait retiré de l’ordre du jour de la séance publique du Sénat la semaine prochaine. Pour La Cimade, cette annonce était la seule possible : dans la crise sociale, politique et démocratique que nous traversons, notre société a plus que jamais besoin de solidarité, de cohésion, de justice ; certainement pas de davantage de répression et de stigmatisation des personnes exilées, à travers un projet de loi qui était porteur de graves atteintes aux droits.

    la programmation gouvernementale prends des coups, youpi !

    #xénophobie_d'État

  • Biden administration quietly resumes deportations to Russia
    https://www.theguardian.com/us-news/2023/mar/18/biden-administration-russia-deportations

    #Immigration advocates were taken by surprise when a young Russian man, who came to the US fleeing Vladimir Putin’s efforts to mobilize citizens to fight in #Ukraine, was abruptly deported at the weekend from the US back to #Russia.

    He was among several Russian asylum seekers, many of whom have made their way to the US in the last year, who are now terrified the US government will return them to Russia where they could face prison or be sent rapidly to the frontline, where Russia has seen tens of thousands of casualties.

    [...] News of resumed #deportations to Russia came just over a year after reports that the Biden administration had suspended deportation flights to Russia, Ukraine and seven other countries in Europe during Russia’s attack on Ukraine. It is unclear when deportations to Russia resumed. The White House did not respond to a request for comment.

  • Destruction de bidonvilles et expulsion d’étrangers : l’opération à risques de Gérald Darmanin à Mayotte - L’éMonde
    https://justpaste.it/3rsja

    DécryptagesLe projet du ministre de l’intérieur, doit se déployer à partir de la fin du ramadan le 21 avril, pour deux mois environ. Les conditions de sa préparation, et l’opposition d’associations, montrent qu’elle n’ira pas sans risques.

    Ce pourrait être un des marqueurs de son futur bilan au ministère de l’intérieur : Gérald Darmanin a promis à Mayotte une « action spectaculaire » de destruction des bidonvilles et d’expulsion de leurs habitants en situation irrégulière. L’opération, très attendue par les élus du département, doit se déployer à partir de la fin du ramadan le 21 avril, pour deux mois environ, jusqu’en juin. Les conditions de sa préparation montrent qu’elle n’ira pas sans risques.
    Le préfet, Thierry Suquet, se voit confier une triple mission. D’abord, la lutte contre le séjour irrégulier qui suscite de vives tensions sociales à Mayotte, avec l’idée de passer de 80 interpellations d’étrangers par jour actuellement à 250-280 – les expulsés, en majorité, seront ramenés par voie maritime vers Anjouan, aux Comores voisines.
    Ensuite, le « décasage », démantèlement des habitats informels – 8 maires soutiennent le plan et se disent prêts pour l’opération qui ciblerait 5 000 personnes dans 1 000 « bangas », soit 10 % des cases de tôle couvrant les collines de Mayotte. La moitié des 310 000 résidents recensés sur l’île vivent dans ces habitations illégales.

  • Gary Lineker dénonce un projet de loi #immigration en le comparant à « l’Allemagne nazie » - L’Équipe
    https://www.lequipe.fr/Medias/Actualites/Gary-lineker-denonce-un-projet-de-loi-immigration-en-le-comparant-a-l-allemagne-nazie/1384866

    L’ancien joueur des Three Lions, personnalité phare de la BBC, Gary Lineker n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le projet de loi sur l’immigration illégale de la ministre de l’Intérieur britannique Stella Bravermann. « C’est juste une politique absolument cruelle dirigée contre les personnes les plus vulnérables dans un langage qui n’est pas différent de celui utilisé par l’Allemagne dans les années 30 », a-t-il écrit sur son compte Twitter mardi 7 mars.

    Le projet de loi contre l’immigration illégale présenté par le gouvernement britannique prévoit d’empêcher les migrants arrivant par la Manche de demander l’asile et de les expulser « en quelques semaines ». Pour promouvoir ce projet, la ministre s’est notamment mise en scène dans une vidéo où elle explique : « L’année dernière, plus de 45 000 personnes ont fait un voyage dangereux, inutile et illégal à travers la Manche. Notre système d’asile a été submergé. Nous dépensons désormais 7 millions de livres par jour en hôtel. » Elle assure que l’arrêt des traversés est l’une de ses priorités.

    Les termes employés par l’ancien attaquant ont offusqué Downing Street, qui les juge « inacceptables. » La BBC, qui a des directives strictes en matière d’impartialité a annoncé qu’une « conversation franche » allait être tenue avec le présentateur de la télévision publique. Lineker ne semble pas vouloir se taire et a fait savoir, mercredi 8 mars, qu’il allait « continuer de s’exprimer pour ces pauvres âmes qui n’ont pas de voix. »

    #Grande_Bretagne

  • #curious_about « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde »
    En finir avec une sentence de mort
    , de Pierre Tevanian & Jean-Charles Stevens

    Éditeur :

    « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » : qui n’a jamais entendu cette phrase au statut presque proverbial, énoncée toujours pour justifier le repli, la restriction, la fin de non-recevoir et la #répression ? Dix mots qui tombent comme un couperet, et qui sont devenus l’horizon indépassable de tout débat « raisonnable » sur les migrations. Comment y répondre ? C’est toute la question de cet essai incisif, qui propose une lecture critique, mot à mot, de cette sentence, afin de pointer et réfuter les sophismes et les contre-vérités qui la sous-tendent. Arguments, chiffres et références à l’appui, il s’agit en somme de déconstruire et de défaire une « #xénophobie autorisée », mais aussi de réaffirmer la nécessité de l’#hospitalité.

    L’avis des libraires

    « Indispensable, achetez-le ! »

    Aurélie Garreau, Le Monte-en-l’air, Paris

    « Ça y est LE livre de la rentrée est arrivé. C’est un tout petit livre à 5 euros. « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». En finir avec une sentence de mort est pour toutes celles et ceux que cette phrase, entendue à propos de l’accueil de l’#immigration, a un jour fait bouillir de rage. C’est de l’outillage pour la pensée, c’est affûté, frondeur, indestructible. »

    Andreas Lemaire, Librairie Myriagone, Angers

    « Encore un texte brillant, outil formidable pour comprendre le monde et mettre en lumière ses contradictions qui toujours écrasent les plus faibles. Et toujours les formidables #éditions_Anamosa qui offrent aux auteurices la place pour écrire, pour dire nos sociétés et en disséquer les mécanismes, qui ont cette qualité non négligeable d’une ligne éditoriale cohérente, exigeante, à hauteur de tous, d’une finesse rare, ce qui entre nous soit dit, mérite d’être souligné. »

    Anaïs Ballin, Bruxelles

    « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde… mais quand on veut, on peut ! En déconstruisant cette terrible sentence, #Pierre_Tevanian et #Jean-Charles_Stevens nous proposent une autre vision du monde où la solidarité aurait enfin toute sa place. Un livre à partager, assurément ! »

    Emmanuel Languille, Fnac Nantes

    « Un texte court et efficace qui remet les pendules à l’heure. »

    Morgane Nedelec, Librairie Nordest, Paris

    « Petit essai d’à peine 5 euros (vous pouvez l’offrir à tous ceux qui disent encore « mais cette phrase a été amputée de sa fin ») qui est une forte analyse sémantique de cette phrase prononcée par #Michel_Rocard en 1989 et à plusieurs reprises. Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens interrogent notre humanité, notre capacité » à défaire ces esquives qui nous déconnectent de nos propres affects et de notre propre capacité de penser « .
    C’est brillantissime, comme très souvent avec Pierre Tevanian. »

    Sabrina Buferne, Librairie Les Traversées, Paris

    « Un texte instructif, pédagogique et sourcé, qui dénonce la xénophobie sous-tendue par cette sentence et rappelle la réalité de la question et des #enjeux_migratoires. »

    Mylène Ribereau, Librairie Georges, Talence

    « Une lecture critique, intelligente et implacable d’efficacité pour déconstruire la xénophobie institutionnalisée. PETIT TEXTE, GRANDE IMPORTANCE ! »

    Anne, Librairie de Paris, Paris

    « Envoyer au tapis les stéréotypes sur les demandeur·e·s d’#asile en 80 pages, il fallait le faire. En séquençant cette « sentence de mort » empreinte de la plus grande #violence, ce livre nous soulève et nous relève en collectif. Plus petit qu’un titre d’identité, plus percutant qu’un long discours, diffusons-le pour que s’effritent les murs de #haine, de #peur et de #mépris. »

    Anaïs, Librairie Passages, Lyon

    Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens dissèquent, mot par mot, avec rigueur et en s’appuyant sur les faits et les #chiffres de l’actualité du #mouvement_migratoire, cet aphorisme-piège, montrant comment derrière le « sens commun » dont cette phrase serait l’expression se cachent xénophobie et mépris, comment une telle « sentence de mort » prétend justifier la « stratégie du laisser-mourir en mer » et la multiplication des violences, humiliations et chicaneries administratives, subies par les migrants quand ils arrivent chez nous… Un petit texte à garder en mémoire pour contrer tous les pseudo-arguments, un livre à mettre entre toutes les mains de nos dirigeants et représentants… Ah, j’entends des ricanements… ah bon, vous vous demandez s’ils lisent encore ? Petits insolents ! »

    Vincent Gloeckler, Librairie Lafontaine, Privas

  • #Retraites #immigration #discrimination #inégalité #racisme #colonialisme #patronat #capitalisme #Darmanin #anticapitalisme...

    ★ Réforme des retraites et loi Darmanin : la double peine raciste - UCL

    En France, les personnes racisées sont souvent cantonnées à des emplois salariés moins bien payés, plus pénibles, plus précaires, ainsi qu’à des carrières hachées. Le projet de réforme ne fera qu’aggraver le rapport déjà inégalitaire à la retraite pour les populations immigrées ou issues de l’immigration post-coloniale (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Reforme-des-retraites-et-loi-Darmanin-la-double-peine-ra

  • « Les centres de rétention sont devenus des lieux de violations systématiques des droits et d’atteintes graves à la dignité humaine », Fanélie Carrey-Conte, Cimade

    Depuis 1984, La Cimade est présente dans ces lieux où sont enfermées les personnes étrangères que l’administration cherche à expulser. D’une durée de sept jours initialement, la rétention peut, depuis la loi de 2018, durer jusqu’à trois mois.

    Toute personne sans papiers, y compris des familles avec enfants et des ressortissants européens, peut être enfermée dans ces lieux peu connus du grand public, assimilables à des prisons. En dépit de nos alertes régulières, les centres de rétention administrative (CRA) sont devenus des lieux de violations systématiques des droits et d’atteintes graves à la dignité humaine.
    Témoins quotidiens des pratiques abusives de l’Etat, nous dénonçons ici les conditions dans lesquelles ces personnes sont interpellées, enfermées puis expulsées.
    Contrôles au faciès, procédures administratives irrégulières, absence de prise en compte de la vulnérabilité, expulsions violentes, chaque jour des personnes sont enfermées malgré une violation manifeste de leurs droits fondamentaux, souvent avec l’assentiment des tribunaux.

    Enfermements arbitraires

    Les préfectures enferment à la chaîne sans examiner, même de manière superficielle, la situation individuelle des personnes, ce qui peut conduire à des enfermements arbitraires. Ainsi, pour le seul mois de janvier 2023, plus de la moitié des procédures de placement dans les CRA où La Cimade intervient ont été déclarées irrégulières par un juge.
    L’amalgame systématique entre immigration et délinquance conduit l’administration à enfermer et expulser toute personne étrangère qui représenterait une « menace pour l’ordre public ». La lecture des décisions administratives révèle pourtant l’absurdité de cette notion : ont par exemple été considérés comme une menace pour l’ordre public le fait de cracher au sol dans la rue, de ralentir la circulation des voitures, de regarder « suspicieusement » autour de soi, mais aussi d’appeler la police à la suite d’une agression dont l’intéressé a été la victime.

    Pour alimenter la machine à expulser, les préfectures contactent les autorités consulaires de pays qui ne respectent pas les droits humains au risque de mettre en danger les personnes qu’elles souhaitent expulser. L’Etat a par exemple transmis au gouvernement [syrien] de Bachar Al-Assad les identités de personnes syriennes alors même qu’il a rompu ses relations diplomatiques avec Damas.

    Il a aussi pris attache avec les autorités soudanaises pour des personnes dont les craintes étaient reconnues, ou iraniennes pour une opposante au régime. Des démarches ont aussi été organisées pour des expulsions vers la Somalie, l’Irak, l’Erythrée, le Soudan du Sud et vers Haïti, malgré une situation sécuritaire alarmante.

    Expulsions illégales

    L’exercice de nos missions d’accès aux droits en CRA devient toujours plus difficile. A rebours des déclarations politiques considérant que les personnes en situation irrégulière disposent de trop nombreuses possibilités de recours, nous constatons chaque jour que l’accès à un recours effectif n’est pas garanti.
    Les personnes sont parfois expulsées illégalement avant même d’avoir vu un juge ou alors qu’elles ont demandé l’asile sur le territoire français. L’Etat comme les tribunaux refusent régulièrement d’appliquer la loi et organisent l’expulsion de personnes pourtant protégées par le droit (au titre de leur vie familiale, de leur santé, de leurs craintes de persécutions, etc.).

    En dépit d’un accès aux soins défaillant, et des risques sanitaires encourus en cas d’expulsion, de nombreuses personnes malades sont enfermées dans les #CRA. Certaines, souffrant de pathologies psychiatriques lourdes, ne sont pas en mesure de comprendre où elles se trouvent et leur absence de discernement ne leur permet pas d’engager des démarches juridiques. Des personnes sous curatelle renforcée ont aussi été enfermées. Au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), malgré nos multiples alertes, une femme est enfermée depuis plus d’un mois alors qu’elle ne communique pas et ne peut s’alimenter ni se laver seule.
    Les conditions d’enfermement se dégradent continuellement : locaux insalubres, parfois non chauffés ou sans eau courante, présence de rongeurs, quantités de nourriture insuffisantes… Les violences et les mises à l’isolement répétées se multiplient.

    Un climat de stigmatisation grandissante

    Face à l’aggravation de la situation, à l’indignité et à l’illégalité des pratiques d’enfermement et d’expulsion, nous demandons :
    – le respect du droit : la fin des expulsions illégales des personnes avant leur audience devant le juge administratif ou avant la réponse à leur demande d’asile, la fin des expulsions de personnes légalement protégées contre l’éloignement, et le respect des décisions de justice par les préfectures ;
    – la fin de l’enfermement des personnes vulnérables et leur protection, notamment pour les personnes ayant des troubles psychiatriques manifestes, les victimes de violences conjugales et les mineurs ;
    – la fin des placements à l’isolement massifs et abusifs et du recours à la force systématique : les violences policières et l’impunité des personnes dépositaires de l’autorité publique doivent cesser ;
    – la libération et la délivrance d’un titre de séjour pour les personnes inexpulsables et pour les personnes en danger dans leur pays d’origine.

    Dans un climat de stigmatisation grandissante des personnes étrangères [alors qu’un projet de loi destiné à « contrôler l’immigration et améliorer l’intégration » a été adopté, mercredi 1er février, en conseil des ministres], La Cimade demande un changement de paradigme des politiques migratoires, garantissant le respect des droits et libertés fondamentales.
    Elle réaffirme son positionnement pour la fermeture de tous les centres et locaux de rétention et plus largement la suppression de toutes les formes d’enfermement spécifiques aux personnes étrangères.

    La Cimade (à l’origine acronyme de Comité inter-mouvements auprès des évacués) est une association de défense des droits des personnes réfugiées et migrantes.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/02/les-centres-de-retention-sont-devenus-des-lieux-de-violations-systematiques-

    #étrangers #migrants #réfugiés #immigration #politique_migratoire #rétention #enfermement #expulsions #xénophobie_d'État

  • Expatriés au Portugal, des retraités retrouvent la France d’avant : « Ici, ils ont le respect de l’autorité »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/01/des-retraites-expatries-dans-le-sud-du-portugal-en-quete-de-la-france-d-avan

    Expatriés au Portugal, des retraités retrouvent la France d’avant : « Ici, ils ont le respect de l’autorité »
    Par Elsa Conesa
    Des milliers de Français ont choisi de passer leur retraite dans la région de l’Algarve, profitant d’un régime fiscal avantageux, et fuyant un pays qui serait devenu, selon la plupart, « invivable », « violent » et « déliquescent ».
    Richard Anthony, c’est toute leur jeunesse. Ils sont quelques dizaines de retraités à être venus guincher pour la Saint-Valentin, trottinant entre les tables d’un petit restaurant de Guia, l’une des nombreuses stations balnéaires de cette côte du sud du Portugal baptisée « Algarve » par les Arabes qui l’occupaient au Moyen Age. (...).Avec ou sans Richard Anthony, les retraités installés ici le disent tous avec une étrange nostalgie : l’Algarve, c’est la France d’avant. Celle des années 1950, 1960, 1970, c’est selon. « Celle qu’on aimait bien. » Une France idéalisée, décrite comme prospère, travailleuse, respectueuse de l’autorité, sans problème de sécurité ni incivilités. Blanche aussi. Pas celle des 35 heures, de la fraude sociale, des déserts médicaux ou du regroupement familial. Cette France-là, ils ne la reconnaissent plus et la trouvent « 
    Ici, au contraire, le temps s’est arrêté. Le café coûte 75 centimes d’euro. Les gens se disent bonjour dans la rue et font leurs courses dans de petites épiceries de quartier. Ils bavardent sur les pas de la porte, radio à l’oreille. (...)Les Portugais parlent français, pas besoin de faire un effort. Les repas se prennent aux mêmes heures qu’en France, pas comme en Espagne, où tout est décalé. Bien sûr, difficile d’aller au théâtre ou à l’opéra. (...)« La vie est douce, résume Marie-Catherine Dumoulin, 63 ans, infirmière à la retraite, qui vit au Portugal six mois par an. C’est calme, apaisé, sans agressivité. » Son mari, Pierre-Henri, 66 ans, qui a vendu ses trois pharmacies près de Valence, admet qu’ils « n’auraient jamais pu se payer une maison pareille en France ». (...)
    La France reste, de fait, l’un de leurs sujets de conversation favoris. La plupart des retraités installés ici sont arrivés dans les dix dernières années, souvent attirés par l’avantage fiscal mis en place à leur intention par le Portugal, ravagé par la crise des subprimes. Une ouverture survenue au moment où François Hollande augmentait les impôts. Depuis 2012, aucune taxation n’est prélevée sur les retraites du privé pour les étrangers pendant dix ans – une loi de 2020 a supprimé cette exonération, pour introduire un taux d’imposition de 10 %, sans effets rétroactifs sur ceux qui étaient déjà installés. Tout un écosystème de la délocalisation de seniors a émergé, ciblant particulièrement l’Algarve, cette Côte d’Azur portugaise jusque-là colonisée par les Britanniques. « Il y a eu un changement radical qui se voit dans les statistiques, explique Laurent Goater, président du conseil consulaire au Portugal, une instance qui représente les Français expatriés auprès des ambassades et des consulats. Sur 50 000 Français installés au Portugal, presque la moitié est en Algarve, et, parmi eux, les retraités sont surreprésentés. » Ces derniers sont plutôt issus « d’un milieu travailleur de classe moyenne », mais leur retraite leur confère un vrai pouvoir d’achat dans un pays où le salaire minimal dépasse à peine les 700 euros par mois. Le plus souvent, ils ne parlent pas portugais. « Ils sont venus avec l’avantage fiscal, et en raison d’une accélération perçue de problèmes de sécurité en France », résume-t-il, reconnaissant avoir dû radicaliser son discours lors des élections consulaires de 2021, craignant d’être « dépassé par la droite ». Au bureau de vote de Faro, le seul pour toute l’Algarve, Eric Zemmour et Marine Le Pen sont respectivement arrivés en tête aux premier
    Ceux qui sont installés en Algarve « rejettent la politique migratoire en France », déclare sans détour Jean-Michel Richter, expert-comptable sexagénaire retraité installé à Albufeira. « C’est une région pour les gens qui en avaient assez. Il y a en France une dérive ethnique insupportable », juge-t-il. Dénonçant une « immigration incontrôlée », Dominique Pinaud, 68 ans, ingénieur retraité depuis cinq ans, a lui le sentiment que « la France est devenue aussi violente que le Brésil », où il a vécu comme expatrié. Il a été cambriolé trois fois en banlieue parisienne et dit avoir vu la transformation au fil des ans.
    De l’avis général, les médias français ne parlent pas suffisamment de cette réalité. A part peut-être CNews, « le moins pourri, juge Bernard, cadre retraité d’un grand groupe, teint hâlé et pull Ralph Lauren, qui veut garder l’anonymat. Les journalistes sont à la solde du gouvernement. Tout est orienté ». (...)La majorité de droite et d’extrême droite se fait beaucoup entendre. Certains hésitent d’ailleurs à repartir. L’avantage fiscal touche à sa fin cette année, pour la génération arrivée en 2013, après dix ans d’application. (...)Rester, c’est aussi se poser la question du grand âge. Les Britanniques ont investi dans des maisons de retraite spécialisées, avec un personnel anglophone, mais pas les Français.

    #Covid-19#migration#migrant#france#portugal#immigration#retraite#economie#sante#postcovid#expatrie