• Au #Yémen, la fin de la guerre paraît enfin en vue
    https://orientxxi.info/magazine/au-yemen-la-fin-de-la-guerre-parait-enfin-en-vue,5536

    À Shabwa [« où se trouvent les infrastructures d’exportation du gaz, la principale ressource économique du pays. »], l’arrivée de forces soutenues par les EAU a permis de repousser les houthistes et de briser leur encerclement de Marib. Il est probable que ce basculement, ainsi que la perte de milliers de soldats, a persuadé les leaders houthistes qu’il leur serait impossible de prendre Marib. Dès lors, ils ne pouvaient plus compter sur une victoire militaire pour arriver en position de force à des négociations. Pour la première fois, le temps jouait contre eux.

    D’autre part, les attaques de plus en plus fréquentes et efficaces contre les installations pétrolières en Arabie saoudite, et les premières contre les EAU en janvier 2022 ont prouvé l’amélioration des capacités balistiques des houthistes, à travers leurs missiles ou leurs drones armés. Cette situation a probablement persuadé les Émiratis qu’il était urgent de mettre fin au conflit. Il semble que les dirigeants tant saoudiens qu’émiratis ont perdu patience, constatant combien, en sept ans, leurs alliés yéménites n’ont fait que se diviser, tout en leur coûtant des fortunes en soutien financier et militaire. Bien que la corruption soit un phénomène inhérent aux relations clientélistes dans la région, leurs contributions aux factions yéménites, notoirement enrichies grâce à la guerre, n’ont en effet pas été décisives sur le terrain militaire.

    • Iran-Arabie saoudite : affrontement et complicité
      (15 mars 2023)
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/15/iran-arabie-saoudite-affrontement-et-complicite_552403.html

      Les dirigeants de l’Iran et de l’Arabie saoudite, deux puissances régionales du Moyen-Orient qui s’opposent depuis des années dans la guerre du Yémen, viennent de signer, sous le parrainage de la Chine, un accord rétablissant leurs relations diplomatiques.

      Pour les commentateurs occidentaux qui ont semblé surpris, cet accord démontrerait le poids grandissant de la Chine au #Moyen-Orient. Dans cette région du monde, les dirigeants américains maintiennent depuis des décennies un équilibre instable entre plusieurs puissances régionales, veillant à ce qu’aucune ne prenne trop d’importance, quitte à les affaiblir en encourageant des guerres meurtrières.

      Dans ce jeu cynique, les États-Unis dénoncent la république islamique d’Iran comme « l’axe du mal » et font subir à sa population un embargo cruel. Pour contourner ce blocus, les dirigeants iraniens se sont logiquement tournés vers la Chine et la #Russie. Cela ne les a pas empêchés de collaborer avec les #États-Unis pour restaurer un appareil d’État en Irak, où ils participent au maintien de l’ordre. La monarchie saoudienne, cette dictature réactionnaire dont les dirigeants sont aussi brutaux et sanguinaires que ceux d’Iran, elle, est une alliée historique des États-Unis. En même temps, les dirigeants saoudiens veulent marquer leur indépendance vis-à-vis de ceux-ci. Après l’embargo américain décidé contre la Russie en février 2022, ils ont refusé de faire baisser les cours du pétrole en augmentant leur production. Le prince #Mohamed ben Salman a reçu Xi Jinping en grande pompe et vend du pétrole à la Chine.

      Sur la forme, en faisant de #Xi_Jinping le parrain de leur réconciliation, les dirigeants iraniens et saoudiens cherchent à desserrer l’étau américain. Ils permettent aussi à la Chine de montrer qu’elle compte sur la scène internationale. Mais sur le fond, l’accord #Iran -Arabie saoudite ne pose pas de problème aux États-Unis, même s’il inquiète les dirigeants israéliens. Il contribuera, peut-être, à interrompre la guerre qui ravage le Yémen depuis huit ans.

      En effet, depuis mars 2015, l’Arabie saoudite, avec la participation des Émirats arabes unis et le soutien militaire et politique sans faille des puissances occidentales, fait la guerre au Yémen, son petit voisin de 28 millions d’habitants. Elle bombarde et occupe des territoires pour empêcher les Houthistes, une minorité chiite soutenue par l’Iran, de prendre le pouvoir. L’#Arabie_saoudite considère le Yémen, riche en pétrole et verrou de la Mer rouge, comme sa chasse gardée. Elle n’a cessé d’y intervenir pour tenter d’imposer au pouvoir ses hommes liges et contrer ceux qu’elle a présentés, selon les époques, comme les agents de l’Égypte, du Qatar ou de l’Iran. La guerre actuelle aurait fait quelque 400 000 morts, victimes des combats ou de la famine, dont plus de 10 000 enfants. Si elle ne fait pas la Une des médias comme celle en Ukraine, elle fait tout autant le bonheur des marchands d’armes occidentaux, dont les français Dassault et Thales.

      La réconciliation publique des dictateurs iraniens et saoudiens sera peut-être l’occasion d’arrêter cette guerre sans vainqueurs, qui entretient l’instabilité de la région. La population yéménite y gagnera peut-être un répit. Mais il n’y aura pas de répit durable pour les peuples du Moyen-Orient tant que s’exercera la domination impérialiste, relayée par les dictatures régionales, avec ou sans l’arbitrage de la Chine.

      #impérialisme #chine

  • Rapid Response : Decolonizing Italian Cities

    Anti-racism is a battle for memory. Enzo Traverso well underlined how statues brought down in the last year show “the contrast between the status of blacks and postcolonial subjects as stigmatised and brutalised minorities and the symbolic place given in the public space to their oppressors”.

    Material traces of colonialism are in almost every city in Italy, but finally streets, squares, monuments are giving us the chance to start a public debate on a silenced colonial history.

    Igiaba Scego, Italian writer and journalist of Somali origins, is well aware of the racist and sexist violence of Italian colonialism and she points out the lack of knowledge on colonial history.

    “No one tells Italian girls and boys about the squad massacres in Addis Ababa, the concentration camps in Somalia, the gases used by Mussolini against defenseless populations. There is no mention of Italian apartheid (…), segregation was applied in the cities under Italian control. In Asmara the inhabitants of the village of Beit Mekae, who occupied the highest hill of the city, were chased away to create the fenced field, or the first nucleus of the colonial city, an area off-limits to Eritreans. An area only for whites. How many know about Italian apartheid?” (Scego 2014, p. 105).

    In her book, Roma negata. Percorsi postcoloniali nella città (2014), she invites us to visually represent the historical connections between Europe and Africa, in creative ways; for instance, she worked with photographer Rino Bianchi to portray Afro-descendants in places marked by fascism such as Cinema Impero, Palazzo della Civiltà Italiana and Dogali’s stele in Rome.

    Inspired by her book, we decided to go further, giving life to ‘Decolonizing the city. Visual Dialogues in Padova’. Our goal was to question ourselves statues and street names in order to challenge the worldviews and social hierarchies that have made it possible to celebrate/forget the racist and sexist violence of colonialism. The colonial streets of Padova have been re-appropriated by the bodies, voices and gazes of six Italian Afro-descendants who took part in a participatory video, taking urban traces of colonialism out of insignificance and re-signifying them in a creative way.

    Wissal Houbabi, artist “daughter of the diaspora and the sea in between“, moves with the soundtrack by Amir Issa Non respiro (2020), leaving her poetry scattered between Via Cirenaica and Via Libia.

    “The past is here, insidious in our minds, and the future may have passed.

    The past is here, even if you forget it, even if you ignore it, even if you do everything to deny the squalor of what it was, the State that preserves the status of frontiers and jus sanguinis.

    If my people wanted to be free one day, even destiny would have to bend”.

    Cadigia Hassan shares the photos of her Italian-Somali family with a friend of hers and then goes to via Somalia, where she meets a resident living there who has never understood the reason behind the name of that street. That’s why Cadigia has returned to via Somalia: she wants to leave traces of herself, of her family history, of historical intertwining and to make visible the important connections that exist between the two countries.

    Ilaria Zorzan questions the colonial past through her Italo-Eritrean family photographic archive. The Italians in Eritrea made space, building roads, cableways, railways, buildings… And her grandfather worked as a driver and transporter, while her Eritrean grandmother, before marrying her grandfather, had been his maid. Ilaria conceals her face behind old photographs to reveal herself in Via Asmara through a mirror.

    Emmanuel M’bayo Mertens is an activist of the Arising Africans association. In the video we see him conducting a tour in the historic center of Padova, in Piazza Antenore, formerly Piazza 9 Maggio. Emmanuel cites the resolution by which the municipality of Padova dedicated the square to the day of the “proclamation of the empire” by Mussolini (1936). According to Emmanuel, fascism has never completely disappeared, as the Italian citizenship law mainly based on jus sanguinis shows in the racist idea of ​​Italianness transmitted ‘by blood’. Instead, Italy is built upon migration processes, as the story of Antenor, Padova’s legendary founder and refugee, clearly shows.

    Mackda Ghebremariam Tesfau’ questions the colonial map in Piazza delle Erbe where Libya, Albania, Ethiopia and Eritrea are marked as part of a white empire. She says that if people ignore this map it is because Italy’s colonial history is ignored. Moreover, today these same countries, marked in white on the map, are part of the Sub-saharan and Mediterranean migrant routes. Referring then to the bilateral agreements between Italy and Libya to prevent “irregular migrants” from reaching Europe, she argues that neocolonialism is alive. Quoting Aimé Césaire, she declares that “Europe is indefensible”.

    The video ends with Viviana Zorzato, a painter of Eritrean origin. Her house, full of paintings inspired by Ethiopian iconography, overlooks Via Amba Aradam. Viviana tells us about the ‘Portrait of a N-word Woman’, which she has repainted numerous times over the years. Doing so meant taking care of herself, an Afro-descendant Italian woman. Reflecting on the colonial streets she crosses daily, she argues that it is important to know the history but also to remember the beauty. Amba Alagi or Amba Aradam cannot be reduced to colonial violence, they are also names of mountains, and Viviana possesses a free gaze that sees beauty. Like Giorgio Marincola, Viviana will continue to “feel her homeland as a culture” and she will have no flags to bow her head to.

    The way in which Italy lost the colonies – that is with the fall of fascism instead of going through a formal decolonization process – prevented Italy from being aware of the role it played during colonialism. Alessandra Ferrini, in her ‘Negotiating amnesia‘,refers to an ideological collective amnesia: the sentiment of an unjust defeat fostered a sense of self-victimisation for Italians, removing the responsibility from them as they portrayed themselves as “brava gente” (good people). This fact, as scholars such as Nicola Labanca have explained, has erased the colonial period from the collective memory and public sphere, leaving colonial and racist culture in school textbooks, as the historian Gianluca Gabrielli (2015) has shown.

    This difficulty in coming to terms with the colonial past was clearly visible in the way several white journalists and politicians reacted to antiracist and feminist movements’ request to remove the statue of journalist Indro Montanelli in Milan throughout the BLM wave. During the African campaign, Montanelli bought the young 12-year-old-girl “Destà” under colonial concubinage (the so‑called madamato), boasting about it even after being accused by feminist Elvira Banotti of being a rapist. The issue of Montanelli’s highlights Italy’s need to think critically over not only colonial but also race and gender violence which are embedded in it.

    Despite this repressed colonial past, in the last decade Italy has witnessed a renewed interest stemming from bottom-up local movements dealing with colonial legacy in the urban space. Two examples are worth mentioning: Resistenze in Cirenaica (Resistances in Cyrenaica) in Bologna and the project “W Menilicchi!” (Long live Menilicchi) in Palermo. These instances, along with other contributions were collected in the Roots§Routes 2020 spring issue, “Even statues die”.

    Resistenze in Cirenaica has been working in the Cyrenaica neighbourhood, named so in the past due to the high presence of colonial roads. In the aftermath of the second world war the city council decided unanimously to rename the roads carrying fascist and colonial street signs (except for via Libya, left as a memorial marker) with partisans’ names, honouring the city at the centre of the resistance movement during the fascist and Nazi occupation. Since 2015, the collective has made this place the centre of an ongoing laboratory including urban walks, readings and storytelling aiming to “deprovincialize resistances”, considering the battles in the ex-colonies as well as in Europe, against the nazi-fascist forces, as antiracist struggles. The publishing of Quaderni di Cirene (Cyrene’s notebooks) brought together local and overseas stories of people who resisted fascist and colonial occupation, with the fourth book addressing the lives of fighter and partisan women through a gender lens.

    In October 2018, thanks to the confluence of Wu Ming 2, writer and storyteller from Resistenze in Cirenaica, and the Sicilian Fare Ala collective, a public urban walk across several parts of the city was organized, with the name “Viva Menilicchi!”. The itinerary (19 kms long) reached several spots carrying names of Italian colonial figures and battles, explaining them through short readings and theatrical sketches, adding road signs including stories of those who have been marginalized and exploited. Significantly, W Menilicchi! refers to Palermitan socialists and communists’ battle cry supporting king Menelik II who defeated the Italian troops in Aduwa in 1896, thus establishing a transnational bond among people subjected to Italian invasion (as Jane Schneider explores in Italy’s ‘Southern Question’: Orientalism in One Country, South Italy underwent a socio-economic occupation driven by imperial/colonial logics by the north-based Kingdom of Italy) . Furthermore, the urban walk drew attention to the linkage of racist violence perpetrated by Italians during colonialism with the killings of African migrants in the streets of Palermo, denouncing the white superiority on which Italy thrived since its birth (which run parallel with the invasion of Africa).

    These experiences of “odonomastic guerrillas” (street-name activists) have found creative ways of decolonising Italian history inscribed in cities, being aware that a structural change requires not only time but also a wide bottom-up involvement of inhabitants willing to deal with the past. New alliances are developing as different groups network and coordinate in view of several upcoming dates, such as February 19th, which marks the anniversary of the massacre of Addis Ababa which occurred in 1937 at the hands of Italian viceroy Rodolfo Graziani.

    References:
    Gabrielli G. (2015), Il curriculo “razziale”: la costruzione dell’alterità di “razza” e coloniale nella scuola italiana (1860-1950), Macerata: Edizioni Università di Macerata.
    Labanca, N. (2002) Oltremare. Storia dell’espansione coloniale italiana, Bologna: Il Mulino.
    Scego, I. (2014) Roma negata. Percorsi postcoloniali nella città, Roma: Ediesse.
    Schneider J (ed.) (1998) Italy’s ‘Southern Question’: Orientalism in One Country, London: Routledge.

    https://archive.discoversociety.org/2021/02/06/rapid-response-decolonizing-italian-cities

    #décolonisation #décolonial #colonialisme #traces_coloniales #Italie #Italie_coloniale #colonialisme_italien #statues #Padova #Padoue #afro-descendants #Cadigia_Hassan #via_Somalia #Ilaria_Zorzan #Emmanuel_M’bayo_Mertens #Mackda_Ghebremariam_Tesfau #Piazza_delle_erbe #Viviana_Zorzato #Via_Amba_Aradam #Giorgio_Marincola #Alessandra_Ferrini

    ping @postcolonial @cede

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    ajouté à la métaliste sur l’Italie coloniale :
    https://seenthis.net/messages/871953

    • #Negotiating_Amnesia

      Negotiating Amnesia is an essay film based on research conducted at the Alinari Archive and the National Library in Florence. It focuses on the Ethiopian War of 1935-36 and the legacy of the fascist, imperial drive in Italy. Through interviews, archival images and the analysis of high-school textbooks employed in Italy since 1946, the film shifts through different historical and personal anecdotes, modes and technologies of representation.

      https://vimeo.com/429591146?embedded=true&source=vimeo_logo&owner=3319920



      https://www.alessandraferrini.info/negotiating-amnesia

      En un coup d’oeil, l’expansion coloniale italienne :

      #amnésie #film #fascisme #impérialisme #Mussolini #Benito_Mussolini #déni #héritage #mémoire #guerre #guerre_d'Ethiopie #violence #Istrie #photographie #askaris #askari #campagna_d'Africa #Tito_Pittana #Mariano_Pittana #mémoire #prostitution #madamato #madamisme #monuments #Romano_Romanelli #commémoration #mémoriel #Siracusa #Syracuse #nostalgie #célébration #Axum #obélisque #Nuovo_Impero_Romano #Affile #Rodolfo_Graziani #Pietro_Badoglio #Uomo_Nuovo #manuels_scolaires #un_posto_al_sole #colonialismo_straccione #italiani_brava_gente #armes_chimiques #armes_bactériologiques #idéologie

    • My Heritage ?

      My Heritage? (2020) is a site-specific intervention within the vestibule of the former Casa d’Italia in Marseille, inaugurated in 1935 and now housing the Italian Cultural Institute. The installation focuses on the historical and ideological context that the building incarnates: the intensification of Fascist imperial aspirations that culminated in the fascistization of the Italian diaspora and the establishment of the Empire in 1936, as a result of the occupation of Ethiopia. As the League of Nations failed to intervene in a war involving two of its members, the so-called Abyssinian Crisis gave rise to a series of conflicts that eventually led to the WW2: a ‘cascade effect’. On the other hand, the attack on the ‘black man’s last citadel’ (Ras Makonnen), together with the brutality of Italian warfare, caused widespread protests and support to the Ethiopian resistance, especially from Pan-African movements.

      Placed by the entrance of the exhibition Rue d’Alger, it includes a prominent and inescapable sound piece featuring collaged extracts from texts by members of the London-based Pan-African association International African Friends of Ethiopia - CLR James, Ras Makonnen, Amy Ashwood Garvey - intertwined with those of British suffragette Sylvia Pankhurst and Italian anarchist Silvio Corio, founders of the newspaper New Times and Ethiopian News in London.

      Through handwritten notes and the use of my own voice, the installation is a personal musing on heritage as historical responsibility, based on a self-reflective process. My voice is used to highlight such personal process, its arbitrary choice of sources (related to my position as Italian migrant in London), almost appropriated here as an act of thinking aloud and thinking with these militant voices. Heritage is therefore intended as a choice, questioning its nationalist uses and the everlasting and catastrophic effects of Fascist foreign politics. With its loudness and placement, it wishes to affect the visitors, confronting them with the systemic violence that this Fascist architecture outside Italy embodies and to inhibit the possibility of being seduced by its aesthetic.



      https://www.alessandraferrini.info/my-heritage

      #héritage

    • "Decolonizziamo le città": il progetto per una riflessione collettiva sulla storia coloniale italiana

      Un video dal basso in cui ogni partecipante produce una riflessione attraverso forme artistiche differenti, come l’arte figurativa, la slam poetry, interrogando questi luoghi e con essi “noi” e la storia italiana

      Via Eritrea, Viale Somalia, Via Amba Aradam, via Tembien, via Adua, via Agordat. Sono nomi di strade presenti in molte città italiane che rimandano al colonialismo italiano nel Corno d’Africa. Ci passiamo davanti molto spesso senza sapere il significato di quei nomi.

      A Padova è nato un progetto che vuole «decolonizzare la città». L’idea è quella di realizzare un video partecipativo in cui ogni partecipante produca una riflessione attraverso forme artistiche differenti, come l’arte figurativa, la slam poetry, interrogando questi luoghi e con essi “noi” e la storia italiana. Saranno coinvolti gli studenti del laboratorio “Visual Research Methods”, nel corso di laurea magistrale “Culture, formazione e società globale” dell’Università di Padova e artisti e attivisti afrodiscendenti, legati alla diaspora delle ex-colonie italiane e non.

      «Stavamo preparando questo laboratorio da marzo», racconta Elisabetta Campagni, che si è laureata in Sociologia a marzo 2020 e sta organizzando il progetto insieme alla sua ex relatrice del corso di Sociologia Visuale Annalisa Frisina, «già molto prima che il movimento Black Lives Matter riportasse l’attenzione su questi temi».

      Riscrivere la storia insieme

      «Il dibattito sul passato coloniale italiano è stato ampiamente ignorato nei dibattiti pubblici e troppo poco trattato nei luoghi di formazione ed educazione civica come le scuole», si legge nella presentazione del laboratorio, che sarà realizzato a partire dall’autunno 2020. «C’è una rimozione grandissima nella nostra storia di quello che ricordano questi nomi, battaglie, persone che hanno partecipato a massacri nelle ex colonie italiane. Pochi lo sanno. Ma per le persone che arrivano da questi paesi questi nomi sono offensivi».

      Da qui l’idea di riscrivere una storia negata, di «rinarrare delle vicende che nascondono deportazioni e uccisioni di massa, luoghi di dolore, per costruire narrazioni dove i protagonisti e le protagoniste sono coloro che tradizionalmente sono stati messi a tacere o sono rimasti inascoltati», affermano le organizzatrici.

      Le strade «rinarrate»

      I luoghi del video a Padova saranno soprattutto nella zona del quartiere Palestro, dove c’è una grande concentrazione di strade con nomi che rimandano al colonialismo. Si andrà in via Amba Aradam, il cui nome riporta all’altipiano etiope dove nel febbraio 1936 venne combattuta una battaglia coloniale dove gli etiopi vennero massacrati e in via Amba Alagi.

      Una tappa sarà nell’ex piazza Pietro Toselli, ora dedicata ai caduti della resistenza, che ci interroga sul legame tra le forme di resistenza al fascismo e al razzismo, che unisce le ex-colonie all’Italia. In Italia il dibattito si è concentrato sulla statua a Indro Montanelli, ma la toponomastica che ricorda il colonialismo è molta e varia. Oltre alle strade, sarà oggetto di discussione la mappa dell’impero coloniale italiano situata proprio nel cuore della città, in Piazza delle Erbe, ma che passa spesso inosservata.

      Da un’idea di Igiaba Scego

      Come ci spiega Elisabetta Campagni, l’idea nasce da un libro di Igiaba Scego che anni fa ha pubblicato alcune foto con afrodiscendenti che posano davanti ai luoghi che celebrano il colonialismo a Roma come la stele di Dogali, vicino alla stazione Termini, in viale Luigi Einaudi.

      Non è il primo progetto di questo tipo: il collettivo Wu Ming ha lanciato la guerriglia odonomastica, con azioni e performance per reintitolare dal basso vie e piazze delle città o aggiungere informazioni ai loro nomi per cambiare senso all’intitolazione. La guerriglia è iniziata a Bologna nel quartiere della Cirenaica e il progetto è stato poi realizzato anche a Palermo. Un esempio per il laboratorio «Decolonizzare la città» è stato anche «Berlin post colonial», l’iniziativa nata da anni per rititolare le strade e creare percorsi di turismo consapevole.

      Il progetto «Decolonizzare la città» sta raccogliendo i voti sulla piattaforma Zaalab (https://cinemavivo.zalab.org/progetti/decolonizzare-la-citta-dialoghi-visuali-a-padova), con l’obiettivo di raccogliere fondi per la realizzazione del laboratorio.

      https://it.mashable.com/cultura/3588/decolonizziamo-le-citta-il-progetto-per-una-riflessione-collettiva-sull

      #histoire_niée #storia_negata #récit #contre-récit

    • Decolonizzare la città. Dialoghi Visuali a Padova

      Descrizione

      Via Amba Alagi, via Tembien, via Adua, via Agordat. Via Eritrea, via Libia, via Bengasi, via Tripoli, Via Somalia, piazza Toselli… via Amba Aradam. Diversi sono i nomi di luoghi, eventi e personaggi storici del colonialismo italiano in città attraversate in modo distratto, senza prestare attenzione alle tracce di un passato che in realtà non è ancora del tutto passato. Che cosa significa la loro presenza oggi, nello spazio postcoloniale urbano? Se la loro origine affonda le radici in un misto di celebrazione coloniale e nazionalismo, per capire il significato della loro permanenza si deve guardare alla società contemporanea e alle metamorfosi del razzismo.

      Il dibattito sul passato coloniale italiano è stato ampiamente ignorato nei dibattiti pubblici e troppo poco trattato nei luoghi di formazione ed educazione civica come le scuole. L’esistenza di scritti, memorie biografiche e racconti, pur presente in Italia, non ha cambiato la narrazione dominante del colonialismo italiano nell’immaginario pubblico, dipinto come una breve parentesi storica che ha portato civiltà e miglioramenti nei territori occupati (“italiani brava gente”). Tale passato, però, è iscritto nella toponomastica delle città italiane e ciò ci spinge a confrontarci con il significato di tali vie e con la loro indiscussa presenza. Per questo vogliamo partire da questi luoghi, e in particolare da alcune strade, per costruire una narrazione dal basso che sia frutto di una ricerca partecipata e condivisa, per decolonizzare la città, per reclamare una lettura diversa e critica dello spazio urbano e resistere alle politiche che riproducono strutture (neo)coloniali di razzializzazione degli “altri”.

      Il progetto allora intende sviluppare una riflessione collettiva sulla storia coloniale italiana, il razzismo, l’antirazzismo, la resistenza di ieri e di oggi attraverso la realizzazione di un video partecipativo.

      Esso è organizzato in forma laboratoriale e vuole coinvolgere studenti/studentesse del laboratorio “Visual Research Methods” (corso di laurea magistrale “Culture, formazione e società globale”) dell’Università di Padova e gli/le artisti/e ed attivisti/e afrodiscendenti, legati alla diaspora delle ex-colonie italiane e non.

      Il progetto si propone di creare una narrazione visuale partecipata, in cui progettazione, riprese e contenuti siano discussi in maniera orizzontale e collaborativa tra i e le partecipanti. Gli/Le attivisti/e e artisti/e afrodiscendenti con i/le quali studenti e studentesse svolgeranno le riprese provengono in parte da diverse città italiane e in parte vivono a Padova, proprio nel quartiere in questione. Ognuno/a di loro produrrà insieme agli studenti e alle studentesse una riflessione attraverso forme artistiche differenti (come l’arte figurativa, la slam poetry…), interrogando tali luoghi e con essi “noi” e la storia italiana. I partecipanti intrecciano così le loro storie personali e familiari, la storia passata dell’Italia e il loro attivismo quotidiano, espresso con l’associazionismo o con diverse espressioni artistiche (Mackda Ghebremariam Tesfaù, Wissal Houbabi, Theophilus Marboah, Cadigia Hassan, Enrico e Viviana Zorzato, Ilaria Zorzan, Ada Ugo Abara ed Emanuel M’bayo Mertens di Arising Africans). I processi di discussione, scrittura, ripresa, selezione e montaggio verranno documentati attraverso l’utilizzo di foto e filmati volti a mostrare la meta-ricerca, il processo attraverso cui viene realizzato il video finale, e le scelte, di contenuto e stilistiche, negoziate tra i diversi attori. Questi materiali verranno condivisi attraverso i canali online, con il fine di portare a tutti coloro che sostengono il progetto una prima piccola restituzione che renda conto dello svolgimento del lavoro.

      Le strade sono un punto focale della narrazione: oggetto dei discorsi propagandistici di Benito Mussolini, fulcro ed emblema del presunto e mitologico progetto di civilizzazione italiana in Africa, sono proprio le strade dedicate a luoghi e alle battaglie dove si sono consumate le atrocità italiane che sono oggi presenze fisiche e allo stesso tempo continuano ad essere invisibilizzate; e i nomi che portano sono oggi largamente dei riferimenti sconosciuti. Ripercorrere questi luoghi fisici dando vita a dialoghi visuali significa riappropriarsi di una storia negata, rinarrare delle vicende che nascondono deportazioni e uccisioni di massa, luoghi di dolore, per costruire narrazioni dove i protagonisti e le protagoniste sono coloro che tradizionalmente sono stati messi a tacere o sono rimasti inascoltati.

      La narrazione visuale partirà da alcuni luoghi – come via Amba Aradam e via lago Ascianghi – della città di Padova intitolati alla storia coloniale italiana, in cui i protagonisti e le protagoniste del progetto daranno vita a racconti e performances artistiche finalizzate a decostruire la storia egemonica coloniale, troppo spesso edulcorata e minimizzata. L’obiettivo è quello di favorire il prodursi di narrazioni dal basso, provenienti dalle soggettività in passato rese marginali e che oggi mettono in scena nuove narrazioni resistenti. La riappropriazione di tali luoghi, fisica e simbolica, è volta ad aprire una riflessione dapprima all’interno del gruppo e successivamente ad un pubblico esterno, al fine di coinvolgere enti, come scuole, associazioni e altre realtà che si occupano di questi temi sul territorio nazionale. Oltre alle strade, saranno oggetto di discussione la mappa dell’impero coloniale italiano situata proprio nel cuore della città, in Piazza delle Erbe, e l’ex piazza Toselli, ora dedicata ai caduti della resistenza, che ci interroga sul legame tra le forme di resistenza al fascismo e al razzismo, che unisce le ex-colonie all’Italia.

      Rinarrare la storia passata è un impegno civile e politico verso la società contemporanea. Se anche oggi il razzismo ha assunto nuove forme, esso affonda le sue radici nella storia nazionale e coloniale italiana. Questa storia va rielaborata criticamente per costruire nuove alleanze antirazziste e anticolonialiste.

      Il video partecipativo, ispirato al progetto “Roma Negata” della scrittrice Igiaba Scego e di Rino Bianchi, ha l’obiettivo di mostrare questi luoghi attraverso narrazioni visuali contro-egemoniche, per mettere in discussione una storia ufficiale, modi di dire e falsi miti, per contribuire a dare vita ad una memoria critica del colonialismo italiano e costruire insieme percorsi riflessivi nuovi. Se, come sostiene Scego, occupare uno spazio è un grido di esistenza, con il nostro progetto vogliamo affermare che lo spazio può essere rinarrato, riletto e riattraversato.

      Il progetto vuole porsi in continuità con quanto avvenuto sabato 20 giugno, quando a Padova, nel quartiere Palestro, si è tenuta una manifestazione organizzata dall’associazione Quadrato Meticcio a cui hanno aderito diverse realtà locali, randunatesi per affermare la necessita’ di decolonizzare il nostro sguardo. Gli interventi che si sono susseguiti hanno voluto riflettere sulla toponomastica coloniale del quartiere Palestro, problematizzandone la presenza e invitando tutti e tutte a proporre alternative possibili.

      https://cinemavivo.zalab.org/progetti/decolonizzare-la-citta-dialoghi-visuali-a-padova

      https://www.youtube.com/watch?v=axEa6By9PIA&t=156s

  • Le mode de vie impérial
    http://carfree.fr/index.php/2022/04/15/le-mode-de-vie-imperial

    Lorsqu’il a été publié pour la première fois en allemand en 2017, le livre d’Ulrich Brand et Markus Wissen intitulé « Le mode de vie impérial – La vie quotidienne et Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Fin_de_l'automobile #Livres #allemagne #capitalisme #consommation #crise #écologie #économie #exploitation #impérialisme #société #SUV

  • J’avais ce texte sous le coude depuis un mois. Je viens de le relire : contre les donneurs de leçons occidentalo-centrés voici l’anti-impérialisme, l’émancipation et l’internationalisme (en dix leçons).

    Guerre en Ukraine : 10 enseignements syriens • La Cantine Syrienne
    https://cantinesyrienne.fr/ressources/les-peuples-veulent/guerre-en-ukraine-10-enseignements-syriens

    Nous savons que cela peut sembler difficile de se positionner dans un moment comme celui-ci. Entre l’unanimité idéologique des médias dominants et les voix qui relaient sans scrupule la propagande du Kremlin, on ne sait plus qui écouter. Entre une OTAN aux mains sales et un régime Russe criminel on ne sait plus qui combattre, qui soutenir.

    Nous participant.e.s et ami.e.s de la révolution syrienne souhaitons défendre une troisième voie et proposer un point de vue basé sur les apprentissages de plus de 10 ans de soulèvement et de guerre en Syrie.

    Clarifions tout de suite : nous défendons aujourd’hui encore la révolte en Syrie dans sa dimension de soulèvement populaire, démocratique et émancipateur, notamment incarnée par l’expérience des comités de coordination et des conseils locaux de la révolution. Si beaucoup l’ont oublié, nous affirmons que ni les crimes et la propagande de Bachar al-Assad ni ceux des djihadistes ne sauraient faire taire cette voix.

    Dans ce qui suit, nous n’entendons pas comparer ce qui se passe dans les deux pays. Si ces deux guerres ont débuté par une révolte et si l’un des agresseurs est le même, les situations restent bien différentes. Nous comptons plutôt, à partir de nos apprentissages de la révolution et puis de la guerre en Syrie, proposer quelques pistes afin d’aider ceux et celles qui défendent sincèrement des principes émancipateurs à prendre position.

    • 1 : Écouter les voix des premier.e.s concerné.e.s par les événements.
      2 : Se méfier de la géopolitique de comptoir.
      3 : N’accepter aucun tri entre bon et mauvais exilé.e.
      4 : Se méfier de la position des médias mainstream.
      5 : Ne pas faire des pays occidentaux l’axe du bien.
      6 : Combattre tous les impérialismes !
      7 : Ne pas renvoyer dos à dos l’Ukraine et la Russie.
      8 : Comprendre que la société Ukrainienne, comme en Syrie, comme en France, est traversée de différents courants.
      9. Soutenir la résistance populaire en Ukraine et en Russie.
      10. Construire un nouvel internationalisme par le bas.

      Pour qui passerai par #Montreuil : Chaque lundi et jeudi entre 12h et 14h, « la cantine syrienne invite à venir manger un délicieux repas » à l’espace A.E.R.I, 57 rue Étienne Marcel

      #guerre #Ukraine #impérialisme #russie

  • Un nouvel article rappelant à quel point pour de nombreux Ukrainiens l’agression russe doit être considérée comme une occupation coloniale et une guerre impérialiste.

    https://www.thenation.com/article/world/ukraine-russia-european-left

    ❝“F*ck Leftist Westsplaining!”
    Listening to voices of the Central and East European left.
    By Linda MannheimTwitter
    April 4, 2022

    Berlin—This was once the fault line between East and West in Europe. Almost 35 years after the momentous change brought about by the fall of the Wall, Germany still feels tied to two regions, two histories. Russia’s invasion of Ukraine is viewed and spoken about in a very different way here than it is in the United States.

    This part of Europe has already changed in a fundamental way. Nearly 2 million refugees from Ukraine reached Poland by March 18. Ten thousand refugees are arriving in Berlin every day. At the Romanian border, children fleeing Ukraine cross a footbridge lined with toys volunteers have left to welcome them.

    To understand how each of these places is connected to the other, you need to know that the distance between Berlin and the Polish border is shorter than distance between New York and New Haven, that there are no hard borders between most countries in the EU, that both university instructors and house cleaners sometimes commute to work from one country to another. And to understand how close the war feels, you need to know that, when rockets struck Volodymyr Ukraine, windows shook in Poland.
    The Smearing of Ketanji Brown Jackson Will Haunt Democrats

    Approximately 80 years after the Second World War and 30 years after the end of the Cold War, in Central and Eastern Europe the memory of both remain very present. Stories of life during invasions, said Zosia Brom, are “passed from generation to generation.” Brom, editor of the anarchist journal Freedom, grew up in Poland.

    “Like most Eastern Europeans, I have spent the past week or so living in some kind of haze, where news cycles really last 24hrs, there is no sleep, and your phone rings constantly,” Brom wrote in a recent essay titled “Fuck leftist westplaining.” Written like an angry letter to a friend, the piece calls out Western leftists for their lack of knowledge about Eastern Europe and their disregard for the perspectives of people who grew up in countries that were colonised by Russia.

    Brom’s missive is one of the “Many vital texts…on the problems with #westsplaining, coloniality and the denial of a voice, agency & self-determination in debates on Ukraine, Central & Eastern Europe,” identified by political philosopher Tereza Hendl, who grew up in Prague. Hendl created a much-referenced Twitter thread linking to work by writers from the East European left.

    When we spoke recently on Zoom, Hendl, like many of those writers, expressed her appreciation for the anti-imperialist and anti-racist work produced by the US left, but noted: “It’s really remarkable that when the Western left discusses Russian imperialism, it so often does not engage and build on the voices of those who have survived those imperial acts of aggression…and the long history of colonial violence in Central and in North Asia and of course Syria as well.”
    (...)
    #Ukraine #Russie #impérialisme #occupation #colonialisme

  • Impérialisme russe, Stefan Bekier, 2014
    https://blogs.mediapart.fr/stefan-bekier/blog/171214/imperialisme-russe

    Sergueï Nikolski, philosophe russe spécialiste de la culture, affirme que peut-être la pensée la plus importante pour les Russes « depuis la chute de Byzance jusqu’à aujourd’hui est l’idée de l’#empire et qu’ils sont une nation impériale. Nous avons toujours su que nous habitons un pays dont l’histoire est une chaîne ininterrompue d’expansions territoriales, de conquêtes, d’annexions, de leur défense, des pertes temporaires et de nouvelles conquêtes. L’idée de l’empire était une des plus précieuses dans notre bagage idéologique et c’est elle que nous proclamions aux autres nations. C’est par elle que nous surprenions, ravissions ou affolions le reste du monde. »

    (...) « L’Empire russe était nommé “la prison des peuples”. Nous savons aujourd’hui que ce n’était pas seulement l’État des Romanov qui méritait ce qualificatif », écrivait Mikhail Pokrovski, le plus remarquable historien bolchévique. Il prouvait que déjà le Grand-Duché de Moscou (1263-1547) et le Tsarat de Russie (1547-1721) étaient des « prisons des peuples » et que ces États ont été construits sur les cadavres des « inorodtsy », des peuples indigènes non russes.

    [...]

    « Impérialisme militaro-féodal »

    Au cours des siècles, jusqu’à l’effondrement de l’URSS en 1991, les peuples conquis et annexés par la Russie ont subi trois formes successives de domination impérialiste russe. « L’impérialisme militaro-féodal » fut la première, nommée ainsi par Lénine. Il n’est pas inutile de discuter quel mode d’exploitation y prédominait : féodal ou tributaire, ou encore, comme le préfère Youri Semenov, « politaire » (4).

    Ce débat est rendu actuel par les recherches les plus récentes d’Alexander Etkind. Il en découle que c’étaient des modes d’exploitation coloniaux qui dominaient alors : « aussi bien dans ses frontières lointaines que dans sa sombre profondeur, l’empire russe était un immense système colonial » ; « un empire colonial comme la Grande-Bretagne ou l’Autriche, mais en même temps un territoire colonisé, comme le Congo ou les Indes occidentales ». Le clou, c’est que « la Russie, en s’élargissant et en absorbant les très grands espaces, colonisait son propre peuple. C’était un processus de colonisation interne, une colonisation secondaire de son propre territoire. »

    C’est pour cette raison, explique Etkind, qu’il « faut concevoir l’impérialisme russe non seulement en tant qu’un processus extérieur, mais également en tant que processus interne » (5). Le servage – généralisé par la loi en 1649 – y avait un caractère tout autant colonial que l’esclavage des Noirs en Amérique du Nord, mais il concernait les paysans grands-russes ainsi que d’autres, considérés par le tsarisme comme « russes » : les paysans « petits-russes » (ukrainiens) et biélorusses. Etkind attire l’attention sur le fait que, même dans la Grande-Russie, les insurrections paysannes avaient un caractère anticolonial et que les guerres, par lesquelles l’empire écrasait ces révoltes, étaient coloniales. De manière paradoxale, le centre impérial de la Russie était en même temps une périphérie coloniale interne, au sein de laquelle l’exploitation et l’oppression des masses populaire étaient plus sévères que dans bien des périphéries conquises et annexées.

    sur la #colonialité comme fondement de l’exploitation du travail non salarié (dont les goulags), par delà la Russie https://seenthis.net/messages/955636

    #Russie #impérialisme

    • "transformer la guerre impérialiste entre les peuples en une guerre civile des classes opprimées contre leurs oppresseurs, en une guerre pour l’expropriation de la classe des capitalistes, pour la conquête du pouvoir politique par le prolétariat, pour la réalisation du socialisme." voilà l’axe constitutif d’une révolution de 17 qui n’avait rien à faire avec la défense de l’État russe, impérialiste et guerrier.

      Les principes du socialisme et la guerre de 1914 1915, Lénine, 1915
      https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1915/08/vil19150800b.htm

      Pourquoi la Russie fait-elle la guerre ?

      En Russie, l’impérialisme capitaliste du type moderne s’est pleinement révélé dans la politique du tsarisme à l’égard de la Perse, de la Mandchourie, de la Mongolie ; mais ce qui, d’une façon générale, prédomine en Russie, c’est l’impérialisme militaire et féodal. Nulle part au monde la majorité de la population du pays n’est aussi opprimée : les Grands Russes ne forment que 43% de la population, c’est à dire moins de la moitié, et tous les autres habitants sont privés de droits, en tant qu’allogènes. Sur les 170 millions d’habitants de la Russie, près de 100 millions sont asservis et privés de droits. Le tsarisme fait la guerre pour s’emparer de la Galicie et étrangler définitivement la liberté des Ukrainiens, pour conquérir l’Arménie, Constantinople, etc. Le tsarisme voit dans la guerre un moyen de détourner l’attention du mécontentement qui s’accroît à l’intérieur du pays et d’écraser le mouvement révolutionnaire grandissant. Aujourd’hui, pour deux Grands-Russes, on compte en Russie deux ou trois “ allogènes ” privés de droits : le tsarisme s’efforce, au moyen de la guerre, d’augmenter le nombre des nations opprimées par Russie, d’accentuer leur oppression et de faire ainsi échec à la lutte pour la liberté que mènent les Grand-Russes eux mêmes. La possibilité d’asservir et de piller les autres peuples aggrave le marasme économique, car il arrive souvent que la source des revenus soit moins le développement des forces productives que l’exploitation semi féodale des “ allogènes ”. Ainsi, du côté de la Russie, la guerre porte un caractère foncièrement réactionnaire et hostile aux mouvements de libération.

      Qu’est-ce que le social chauvinisme ?

      Le social chauvinisme, c’est la “ défense de la patrie ” dans la guerre actuelle. De cette position découlent, par voie de conséquence, la renonciation à la lutte de classe pendant la guerre, le vote des crédits militaires, etc. Les social chauvins pratiquent en fait une politique antiprolétarienne, bourgeoise, car ils préconisent en réalité, non pas la “ défense de la patrie ” au sens de la lutte contre l’oppression étrangère, mais le “ droit ” de telles ou telles “ grandes ” puissances à piller les colonies et à opprimer d’autres peuples. Les social chauvins reprennent à leur compte la mystification du peuple par la bourgeoisie, selon laquelle la guerre serait menée pour la défense de la liberté et de l’existence des nations, et se rangent ainsi aux côtés de la bourgeoisie contre le prolétariat. Sont des social chauvins aussi bien ceux qui justifient et exaltent les gouvernements et la bourgeoisie d’un des groupes des puissances belligérantes que ceux qui, à l’instar de Kautsky, reconnaissent aux socialistes de toutes les puissances belligérantes un droit identique à la “ défense de la patrie ”. Le social chauvinisme, qui prône en fait la défense des privilèges, des avantages, des pillages et violences de “ sa propre ” bourgeoisie impérialiste (ou de toute bourgeoisie, en général), constitue une trahison pleine et entière de toutes les convictions socialistes et de la résolution du Congrès socialiste international de Bâle.

    • un discours de Wallerstein lu au public russe surpris en 1995 :

      Vos prochains présidents porteront des épaulettes. Vous ne pouvez rien avoir d’autre. Vous reprendrez la guerre froide avec l’Amérique parce que vous êtes un pays semi-périphérique spécialisé dans la création de nouveaux conflits

      https://twitter.com/kamilkazani/status/1517564831955660801

      On redécouvre même des textes oubliés, comme celui du philosophe Cornélius Castoriadis (1922-1997), Devant la Guerre. Les réalités (Fayard, 1981), qui expliquait que la Russie tendait à devenir « une société stratocratique », terme forgé à partir du grec « stratos » (armée) et « cratos » (le pouvoir), un pays « où le corps social de l’armée est l’instance ultime de la domination effective (…), le seul à être “idéologiquement” (ou imaginairement) efficace car incarnation organique et “naturelle” de l’idéologie et de l’imaginaire nationaliste, grand-russien, “impérial”, alors que l’idéologie du Parti devient de plus en plus insignifiante ».

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/22/guerre-en-ukraine-covid-19-penser-le-retour-du-tragique-en-europe_6123212_32

  • « Le tragique ne nous a jamais quittés ». Sur la guerre en Ukraine - La Vie des idées

    (...) De même, l’histoire retiendra peut-être l’importance du discours à la nation de Vladimir Poutine, le 21 février 2022 : une intervention radiophonique de près d’une heure, dans laquelle le Président russe s’appuie sur l’histoire conjointe de la Russie et de l’Ukraine et sur la mémoire de la Seconde Guerre mondiale afin de justifier « l’opération militaire spéciale » (le terme de « guerre » étant banni puisque, selon lui, l’Ukraine fait partie intégrante de la Russie) déclenchée le 24 février 2022 pour « dénazifier » le pays. L’intervention en Ukraine est une guerre d’agression (au sens que le droit international donne aux « crimes contre la paix »). C’est une guerre de colonisation, une guerre impériale. Un événement aux dimensions globales, qui fait ressurgir la peur de la menace nucléaire. Mais c’est aussi, et peut-être même surtout, une guerre menée au nom de l’identité russe, dans le déni de la singularité ukrainienne, en se servant du mythe de la « Grande Guerre patriotique ». (...)

    _Un entretien remarquable avec l’historien Bruno Cabanes, spécialiste de la Première Guerre mondiale, du fait guerrier et des cultures de guerre. A lire en ligne sur le site La vie des Idées : https://laviedesidees.fr/Le-tragique-ne-nous-a-jamais-quittes-Sur-la-guerre-en-Ukraine.html_

    #Ukraine #Russie #guerres_coloniales #impérialisme

  • https://aoc.media/analyse/2022/03/20/guerre-en-ukraine-comment-en-est-on-arrive-la



    Trois principaux facteurs expliquent le cheminement vers le conflit. Premièrement, la Russie n’a jamais accepté l’indépendance de l’Ukraine et l’idée que la Russie puisse devenir un État européen « normal ». Deuxièmement, le « dilemme de sécurité » a rendu difficile la résolution des points de vue contradictoires entre Ukraine et Russie. Troisièmement, la diffusion de la démocratie est devenue une question géopolitique.

    Alors que la séparation de l’Ukraine et de la Russie en 1991 fut qualifiée de « divorce civilisé », 30 ans plus tard, la Russie entreprend une invasion majeure de son voisin. Comment en est-on arrivé là ? Et comment ce conflit régional a-t-il provoqué ce que beaucoup qualifient de nouvelle guerre froide ? Il est inévitable d’essayer d’attribuer des responsabilités, mais il est également nécessaire d’examiner aussi objectivement que possible ce qui s’est passé et la raison pour laquelle cela est advenu, même si nous savons impossible une totale objectivité. Dans mon livre Ukraine and Russia : From Civilized Divorce to Uncivil War (Cambridge, 2019), je retrace le chemin parcouru depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991 jusqu’à la guerre qui a commencé en 2014, et qui connaît à présent une escalade dramatique.
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    Une grande partie de la propagande entourant le conflit consiste à tenter d’avancer des interprétations d’événements datant d’il y a des décennies, voire des siècles, pour justifier des revendications politiques en 2022. Au cœur de la discussion se trouve une question d’une simplicité trompeuse : l’Ukraine doit-elle être un État indépendant ou doit-elle faire partie de la Russie ?

    Il importe de comprendre que, dès l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, une grande partie de l’élite russe a rejeté l’idée que l’Ukraine puisse, ou doive être, un État totalement indépendant. Cette insistance, qui fait suite à des siècles de pensée nationaliste russe, est antérieure à l’expansion de l’OTAN, à la guerre en Irak et aux autres mesures américaines ou occidentales qui font l’objet de tant de récriminations. La pertinence et le caractère moral des décisions de l’Occident concernant la Yougoslavie, l’Irak, l’OTAN et bien d’autres sujets méritent largement d’être examinés. Mais ils n’expliquent en rien ni ne justifient l’invasion russe de l’Ukraine.

    L’Ukraine et la Russie sont entrées dans l’ère post-soviétique avec des conceptions très différentes de leur histoire commune. Pour une grande partie de l’élite ukrainienne, l’histoire de l’Ukraine est celle d’une colonie : exploitée, réprimée et brutalisée. Même si beaucoup cherchaient à maintenir des liens économiques étroits avec la Russie, le soutien à l’indépendance était très fort : lors du référendum sur l’indépendance organisé en décembre 1991, 90 % des Ukrainiens ont voté pour l’indépendance. Même à Donetsk et à Louhansk, les régions de l’est de l’Ukraine revendiquées par la Russie, le vote en faveur de l’indépendance était de 78 %. En Crimée, il était de 54 %.

    La Russie, quant à elle, n’envisage pas cette histoire comme celle d’une colonisation, mais comme celle de deux « nations fraternelles », où les « petits Russes » (les Ukrainiens) sont choyés par leurs « grands frères » russes. Pendant des siècles, le mythe fondateur de la Russie a été centré sur l’affirmation selon laquelle l’empire qui s’est développé à partir de Moscou depuis le XIVe siècle était l’héritier de la Rus de Kiev, une entité antérieure, centrée à Kiev, où les Slaves orientaux avaient accepté le christianisme sous la houlette du prince Volodymyr/Vladimir le Grand en 988. En revendiquant le titre d’héritière de Kiev, la Russie légitimait le pouvoir des tsars sur la base de motifs dynastiques et religieux, et étayait leur revendication selon laquelle tout le territoire qui avait fait partie de la Kiev médiévale, ou qui était peuplé de chrétiens orthodoxes orientaux, appartenait à la Russie.❞ (...)

    #Ukraine #Russie #occupation #guerre #colonialisme #colonisation #impérialisme #empire_russe

  • Un texte long, complexe dont certains points mériteraient d’être discutés mais qui propose une intéressante perspective historique et permet d’analyser la guerre en Ukraine de manière comparatiste.

    https://aoc.media/analyse/2022/03/14/la-guerre-dukraine-passage-tragique-de-lempire-a-letat-nation

    En rêvant de la réunification des pays de l’ex-URSS, Vladimir Poutine entérine le passage d’un monde d’empires à une constellation d’États-nations, lesquels sont fondés sur le mythe d’un peuple unifié – peuple qu’il convient de créer en niant sa diversité (...)
    Il nous faut penser ensemble trois ordres de processus que nous avons l’habitude d’opposer, sur le mode d’un jeu à somme nulle : à savoir l’intégration croissante du monde dans ses différentes facettes – financière, marchande, technologique, scientifique, religieuse, artistique, etc. –, l’universalisation de l’État-nation comme forme légitime de domination territoriale, et la généralisation de consciences politiques et culturelles de type identitariste, d’orientation plus ou moins ethno-religieuse, à l’échelle aussi bien globale que nationale ou locale.

    Ces processus, eux-mêmes hétérogènes et nullement linéaires, constituent une synergie, au lieu de s’exclure ou de se contredire les uns et les autres comme nous le postulons généralement. Le lecteur comprend que je m’inscris à rebours de la plupart des interprétations qui ont cours sur la scène publique et même dans les débats universitaires.
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    En outre, je situe cette synergie à la lumière du passage d’un monde d’empires à un monde d’États-nation, au cours des 19e-21e siècles. Non qu’il s’agisse d’une succession en bonne et due forme de deux modèles de domination, au sens où l’entendrait l’évolutionnisme. Bien au contraire, ces derniers peuvent coexister, se superposent souvent et se compénètrent volontiers, ne serait-ce que dans l’imaginaire politique ou culturel. Il s’agit plutôt d’un basculement, d’un moment d’historicité qui donne matière à des configurations politiques complexes et à des recompositions permanentes, indissociables de la mémoire historique, plus ou moins traumatique, des combinatoires impériales des Anciens Régimes : en l’occurrence ceux de la Russie, de l’Autriche-Hongrie et des Reich allemands successifs qui se sont affrontés pendant deux siècles sur leurs confins respectifs, une fois disloqué, au 18e siècle, l’État polono-lituanien qui englobait Kiev.

    La destinée de la Crimée est emblématique de ces combinatoires impériales. Le nouvel Empire russe la ravit à l’Empire ottoman à l’issue des guerres de 1787-1792, tout en admettant l’autorité spirituelle du sultan-calife sur les Tatars musulmans de sa nouvelle possession et en obtenant réciproquement un droit de regard sur les orthodoxes des Balkans. En 1853-1856, la Russie perdit la guerre de Crimée face à la coalition anglo-franco-ottomane, humiliation sans conséquences territoriales qui ouvrit la voie à de grandes transformations politiques et sociales tant du côté russe que du côté ottoman. En 1918 le traité de Brest-Litovsk entre l’URSS et l’Allemagne reconnaissait la souveraineté de celle-ci sur la Crimée, une disposition que la défaite allemande rendit caduque quelques mois plus tard. En 1954 Khrouchtchev attribua la péninsule à la république soviétique d’Ukraine. Vladimir Poutine a donc beau jeu de présenter son annexion, en 2014, comme une simple « réunification », selon sa conception nationaliste de l’histoire.

    L’Ukraine, cas d’école

    De tous ces points de vue l’actuelle guerre d’Ukraine est un cas d’école. Elle nous rappelle d’abord que l’État-nation n’est pas soluble dans le marché. Comme en 1848, lorsque le triomphe du libre-échange était allé de pair avec le « Printemps des peuples », comme en Yougoslavie après la mort de Tito, la conversion de l’espace soviétique au capitalisme et son intégration au marché mondial sont allées de pair avec la naissance d’un système-régional d’États-nations. D’ailleurs le capitalisme dont il est ici question est d’État, par le truchement d’une poignée d’oligarques qui sont les fondés de pouvoir des dirigeants politiques, et n’a rien à voir avec l’économie de marché. Il est inutile de gloser sur l’intensité des sentiments nationalistes qui animent les dirigeants comme les peuples concernés. Ce nationalisme est pétri d’un imaginaire identitariste, en l’occurrence d’orientation religieuse, ce qui ne préjuge en rien, au demeurant, de son orientation politique.

    Moscou instrumentalise son Église orthodoxe au service de sa politique expansionniste en jouant sur la confusion entre Rus’ (l’obédience culturelle et religieuse orthodoxe) et Russie (l’État-nation, territorialisé), voire sur une sensibilité teintée de millénarisme. Kiev s’appuie sur une Église orthodoxe d’Ukraine, autocéphale, fondée en 2018 et reconnue par le patriarcat de Constantinople, schismatique aux yeux de l’Église orthodoxe ukrainienne assujettie au patriarcat de Moscou, afin de mettre en valeur la spécificité nationale dans une perspective démocratique et « européenne » qui laisse place au pluralisme religieux, notamment à l’Église uniate de rite grec catholique, principalement implantée dans l’ouest du pays, l’ancienne Galicie[1]. Mais, dans les deux cas, la puissance de l’imaginaire culturel et religieux est à l’œuvre, au prix de nombreuses simplifications historiques[2].

    Chose fascinante, la nation se forge in vivo sous nos yeux : par exaltation militariste de la grandeur russe à l’initiative de Vladimir Poutine et du patriarcat de Moscou, indifférents aux protestations d’une partie de l’intelligentsia russe ; par dé-russification linguistique et religieuse de l’Ukraine et mobilisation armée de nombre de ses citoyens face à l’envahisseur. Simultanément le système régional d’États-nations se reconfigure : l’Union européenne serre les rangs, l’Allemagne opère une mue diplomatique et stratégique radicale sous la houlette de son nouveau chancelier, la Finlande et la Suède sont tentées de tourner le dos à leur neutralité et caressent l’idée d’adhérer à leur tour à l’OTAN. Vladimir Poutine, meilleur serviteur de la nation ukrainienne et de l’Alliance atlantique – ainsi va l’Histoire, dans sa légendaire ironie (...)

    #Ukraine #Russie #guerre #empire #impérialisme #état-nation

  • La politique criminelle de Poutine, chef de la bureaucratie russe, face à la pression de l’impérialisme | Le Journal Lutte Ouvrière
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2022/03/02/la-politique-criminelle-de-poutine-chef-de-la-bureaucratie-r

    Le ministre français des Affaires étrangères, Le Drian, a qualifié Poutine de « semeur de guerres », l’Élysée a parlé de sa « paranoïa » tandis que Biden évoquait son « désir d’empire ». Mais la réalité est que la Russie a vu sa zone d’influence disputée et de plus en plus réduite depuis les années 1990...


    #ukraine #russie #oligarchie #bureaucratie #guerre #impérialisme #poutine #OTAN

  • Guerre en Ukraine : les armes politiques nécessaires | Le Journal Lutte Ouvrière
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2022/03/09/guerre-en-ukraine-les-armes-politiques-necessaires_231292.ht

    L’horreur des bombardements en Ukraine et le spectacle, transmis par les télévisions, d’une population souvent désarmée qui doit les subir, suscitent l’émotion et la question : que faire pour aider la population ukrainienne à résister ?


    #ukraine #russie #guerre #impérialisme #conscience_de_classe

  • Exterminez toutes ces brutes (1/4). La troublante conviction de l’ignorance

    Dans une puissante méditation en images, Raoul Peck montre comment, du génocide des Indiens d’Amérique à la Shoah, l’impérialisme, le colonialisme et le suprémacisme blanc constituent un impensé toujours agissant dans l’histoire de l’Occident.

    « Civilisation, colonisation, extermination » : trois mots qui, selon Raoul Peck, « résument toute l’histoire de l’humanité ». Celui-ci revient sur l’origine coloniale des États-Unis d’Amérique pour montrer comment la notion inventée de race s’est institutionnalisée, puis incarnée dans la volonté nazie d’exterminer les Juifs d’Europe. Le même esprit prédateur et meurtrier a présidé au pillage de ce que l’on nommera un temps « tiers-monde ».

    Déshumanisation
    Avec ce voyage non chronologique dans le temps, raconté par sa propre voix, à laquelle il mêle celles des trois auteurs amis qui l’ont inspiré (l’Américaine Roxanne Dunbar-Ortiz, le Suédois Sven Lindqvist et Michel-Rolph Trouillot, haïtien comme lui), Raoul Peck revisite de manière radicale l’histoire de l’Occident à l’aune du suprémacisme blanc. Tissant avec une grande liberté de bouleversantes archives photo et vidéo avec ses propres images familiales, des extraits de sa filmographie mais aussi des séquences de fiction (incarnées notamment par l’acteur américain Josh Hartnett) ou encore d’animation, il fait apparaître un fil rouge occulté de prédation, de massacre et de racisme dont il analyse la récurrence, l’opposant aux valeurs humanistes et démocratiques dont l’Europe et les États-Unis se réclament. « Exterminez toutes ces brutes », phrase prononcée par un personnage du récit de Joseph Conrad Au cœur des ténèbres, et que Sven Lindqvist a choisie comme titre d’un essai, résume selon Raoul Peck ce qui relie dans un même mouvement historique l’esclavage, le génocide des Indiens d’Amérique, le colonialisme et la Shoah : déshumaniser l’autre pour le déposséder et l’anéantir. De l’Europe à l’Amérique, de l’Asie à l’Afrique, du XVIe siècle aux tribuns xénophobes de notre présent, il déconstruit ainsi la fabrication et les silences d’une histoire écrite par les vainqueurs pour confronter chacun de nous aux impensés de sa propre vision du passé.

    https://www.arte.tv/fr/videos/095727-001-A/exterminez-toutes-ces-brutes-1-4

    #film #documentaire #film_documentaire #peuples_autochtones #récit #contre-récit #récit_historique #histoire #Séminoles #extrême_droite #suprémacisme_blanc #racisme #Grand_Remplacement #invasion #colonialisme #puissance_coloniale #extermination #Tsenacommacah #confédération_Powhatan #Eglise #inquisition #pureté_du_sang #sang #esclavage #génocide #colonialisme_de_peuplement #violence #terre #caoutchouc #pillage

    –-> déjà signalé plusieurs fois sur seenthis (notamment ici : https://seenthis.net/messages/945988), je remets ici avec des mots-clé en plus

  • « Abou Tow », ce rebelle syrien prêt à se battre en Ukraine contre Moscou - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1292285/-abou-tow-ce-rebelle-syrien-pret-a-se-battre-en-ukraine-contre-moscou

    « Originaire de la province d’Idleb, ce spécialiste en missiles antichars est considéré comme un héros chez une partie de l’opposition syrienne. »

    Les choix politiques des militants de la révolution syrienne (et ceux de médias qui, comme l’Orient-Le Jour, les mettent en scène) donnent toujours plus raison à ceux qui voient en eux de simples exécutants pour les USA...

    #syrie #ukraine #impérialisme

  • L’#Algérie sous #Vichy

    De l’été 1940 à l’été 1943, l’#Algérie_française se donne avec enthousiasme à la révolution nationale voulue par #Pétain. Ce dont de nombreux Européens d’Algérie rêvent depuis longtemps s’accomplit : rétablissement de l’#ordre_colonial, mise au pas des populations et abrogation du #décret_Crémieux qui, en 1870, avait fait des Juifs d’Algérie des citoyens français.

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/64265_0

    #WWII #seconde_guerre_mondiale #histoire #Juifs #antisémitisme #Maréchal_Pétain #collaborationnisme #impérialisme #France #Georges_Hardy #général_Weygand #Maxime_Weygand #Juifs_d'Algérie #déchéance_de_nationalité #licenciement #citoyenneté #exclusion_scolaire #Juifs_indigènes #catégorisation #Italiens_d'Algérie #indigènes #extrême_droite #Edouard_Drumont #Drumont #émeutes_antijuives #musulmans #Gabriel_Lambert #Messali_Hajj #assimilation #Ferhat_Abbas #égalité_par_le_bas #propagande #pauvreté #discriminations #typhus #Georges_Claude #confiscation_des_biens #aryanisation_économique #service_des_questions_juives #terres #camps #internement #camps_de_travail #camps_d'éloignement #indésirables #torture #Bedeau #chasse_aux_Juifs #service_d'ordre_de_la_légion (#SOL) #étoile_jaune #fascisme #oppression #résistance #José_Aboulker #Opération_Torch #général_Juin #Alphonse_Juin #François_Darlan #général_Giraud #unités_de_travail #Henri_Giraud #rafles #Fernand_Bonnier_de_la_Chappelle #Marcel_Peyrouton #débarquement #Etats-Unis #USA #spoliation #Jean_Monnet #Sidney_Chouraqui #armée_d'Afrique #camp_de_Bedeau #de_Gaulle #déshumanisation

    ping @postcolonial @isskein @karine4 @cede

  • https://afriquexxi.info/article4919.html

    Aux origines coloniales de Barkhane (4)
    Maréchal (Lyautey), nous voilà !

    Rémi Carayol, 7 février 2022

    Figure de la conquête coloniale, le maréchal Hubert Lyautey, célèbre notamment pour avoir fait en sorte de « gagner les cœurs et les esprits » en Afrique du Nord, est aujourd’hui cité comme une référence par les officiers français. Ses méthodes, soi-disant humanistes, inspirent les stratèges qui élaborent les doctrines contre-insurrectionnelles et sont recyclées par les commandants de la force Barkhane au Sahel. Un héritage contestable, pourtant totalement assumé par les militaires.

    La franchise n’était pas la moindre des qualités du général François Lecointre lorsqu’il était encore en fonction. À plusieurs reprises au cours des quatre années qu’il a passées à la tête de l’armée française, de juillet 2017 à juillet 2021, ses interlocuteurs ont pu s’en rendre compte – et notamment les parlementaires, qui l’ont régulièrement auditionné. Ainsi, le 6 novembre 2019, c’est en toute simplicité que François Lecointre confie, devant les membres de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, que la doctrine de l’armée française, dans cette région où elle se bat depuis 2013, est en grande partie basée sur un logiciel certes actualisé, mais vieux de plus d’un siècle, et que l’une de ses références, en la matière, a pour nom Hubert Lyautey, une figure de la conquête coloniale, célèbre pour s’être battu en Indochine, à Madagascar et en Algérie, mais aussi pour avoir administré le Maroc et organisé la fameuse exposition coloniale de Paris en 1931.

    Il est un peu moins de 17 heures, ce mercredi, quand le général tire les choses au clair devant les députés : « Je décrirai notre vision de l’“approche globale” comme une stratégie de gestion de crise centrée sur les populations et sur leur perception du développement de la crise. Ce concept est hérité de notre aventure coloniale. Dans la manière dont les militaires français, de [Joseph] Gallieni à Lyautey, ont pensé l’établissement d’un empire colonial, il y avait d’abord une vision humaniste [sic] de la gestion de crise et de la guerre ». Le général marche sur des œufs. Il prend donc soin d’apporter cette précision : « Ne voyez pas dans mon propos un jugement, positif ou négatif, sur l’époque coloniale ». Pas d’ode à la colonisation donc. Pas de condamnation non plus. Mais ce constat : « J’observe simplement que ce qui fait le savoir-faire français dans la gestion de crise, c’est aussi cet héritage : nous entretenons depuis très longtemps la conception d’une approche globale et d’une victoire qui doit essentiellement être remportée dans les cœurs et les esprits
    des populations au secours desquelles nous venons dans les régions que nous cherchons à stabiliser. »

    (...)

    #Maroc #impérialisme #opérations_extérieures #Lyautey #armée_française #héritage_colonial

  • Exterminez toutes ces brutes
    https://www.arte.tv/fr/videos/095727-001-A/exterminez-toutes-ces-brutes-1-4

    Indispensable. Disponible jusqu’au 31/05/2022.

    (1) La troublante conviction de l’ignorance
    https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/095727-001-A/940x530?ts=1638787523&.1jpg
    « Civilisation, colonisation, extermination » : trois mots qui, selon Raoul Peck, « résument toute l’histoire de l’humanité ». Celui-ci revient sur l’origine coloniale des États-Unis d’Amérique pour montrer comment la notion inventée de race s’est institutionnalisée, puis incarnée dans la volonté nazie d’exterminer les Juifs d’Europe. Le même esprit prédateur et meurtrier a présidé au pillage de ce que l’on nommera un temps « tiers-monde ».

    Dans une puissante méditation en images, Raoul Peck montre comment, du génocide des Indiens d’Amérique à la Shoah, l’impérialisme, le colonialisme et le suprémacisme blanc constituent un impensé toujours agissant dans l’histoire de l’Occident.

    (2) P... de Christophe Colomb
    https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/095727-002-A/940x530?ts=1638794960&.1jpg
    Ce deuxième épisode décrypte les dénis du mythe de la « terre vierge » figé par la culture populaire, qui va asseoir la domination de l’Europe et justifier la « traite » de millions d’Africains.

    Raoul Peck montre comment l’impérialisme, le colonialisme et le suprémacisme blanc constituent un impensé toujours agissant dans l’histoire de l’Occident. Ce deuxième épisode réexamine l’histoire du « Nouveau Monde » et du génocide des Nations amérindiennes.

    (3) Tuer à distance
    https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/095727-003-A/940x530?ts=1638797965&.1jpg
    Ce troisième volet montre comment l’industrie de l’acier et la maîtrise de la technologie ont permis aux Occidentaux de mener des guerres de plus en plus lointaines et meurtrières pour créer un cycle sans fin, qui culmine avec le crime de masse impuni que constituent les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, et dont les États-Unis se sont affirmés comme les maîtres.

    (4) Les belles couleurs du fascisme
    https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/095727-004-A/940x530?ts=1638797980&.1jpg
    Dans cet ultime épisode, Raoul Peck médite sur la Shoah, tout en soulignant l’impossibilité pour les États-Unis de concilier leur véritable histoire avec leurs idéaux de liberté et de démocratie. L’annihilation amérindienne ainsi que les héritages esclavagiste et colonialiste forment les fondations du racisme qui revit aujourd’hui dans le rejet des exilés et des déshérités. « Ce n’est pas le savoir qui nous manque », conclut-il.

    Déshumanisation

    Avec ce voyage non chronologique dans le temps, raconté par sa propre voix, à laquelle il mêle celles des trois auteurs amis qui l’ont inspiré (l’Américaine Roxanne Dunbar-Ortiz, le Suédois Sven Lindqvist et Michel-Rolph Trouillot, haïtien comme lui), Raoul Peck revisite de manière radicale l’histoire de l’Occident à l’aune du suprémacisme blanc. Tissant avec une grande liberté de bouleversantes archives photo et vidéo avec ses propres images familiales, des extraits de sa filmographie mais aussi des séquences de fiction (incarnées notamment par l’acteur américain Josh Hartnett) ou encore d’animation, il fait apparaître un fil rouge occulté de prédation, de massacre et de racisme dont il analyse la récurrence, l’opposant aux valeurs humanistes et démocratiques dont l’Europe et les États-Unis se réclament. « Exterminez toutes ces brutes », phrase prononcée par un personnage du récit de Joseph Conrad Au cœur des ténèbres, et que Sven Lindqvist a choisie comme titre d’un essai, résume selon Raoul Peck ce qui relie dans un même mouvement historique l’esclavage, le génocide des Indiens d’Amérique, le colonialisme et la Shoah : déshumaniser l’autre pour le déposséder et l’anéantir. De l’Europe à l’Amérique, de l’Asie à l’Afrique, du XVIe siècle aux tribuns xénophobes de notre présent, il déconstruit ainsi la fabrication et les silences d’une histoire écrite par les vainqueurs pour confronter chacun de nous aux impensés de sa propre vision du passé.

    #film #documentaire #histoire #racisme #génocide #impérialisme #fascisme #Amérique #esclavage #USA #religion #christianisme

  • https://www.theguardian.com/world/2022/jan/23/uks-propaganda-leaflets-inspired-1960s-massacre-of-indonesian-communist

    UK’s propaganda leaflets inspired 1960s massacre of Indonesian communists

    Paul Lashmar, Nicholas Gilby and James Oliver
    Sun 23 Jan 2022 09.15 GMT

    https://i.guim.co.uk/img/media/bf9a28a1aeeb7106122147cb60854ec5c49fc9da/72_268_4379_2628/master/4379.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Shocking new details have emerged of Britain’s role in one of the most brutal massacres of the postwar 20th century.

    Last year the Observer revealed how British officials secretly deployed black propaganda in the 1960s to incite prominent Indonesians to “cut out” the “communist cancer”.

    It is estimated that at least 500,000 people linked to the Indonesia communist party (PKI) were eliminated between 1965 and 1966.

    Documents newly released in the National Archives show how propaganda specialists from the Foreign Office sent hundreds of inflammatory pamphlets to leading anti-communists in Indonesia, inciting them to kill the foreign minister Dr Subandrio and claiming that ethnic Chinese Indonesians deserved the violence meted out to them.❞ (...).

    #Indonésie #massacre #anticommunisme #impérialisme

  • Russia’s Colonial Allergy
    https://eurasianet.org/russias-colonial-allergy

    Russia’s Colonial Allergy
    Alexander Morrison Dec 19, 2016

    “The history of Russia is the history of a country that colonizes itself.” This phrase, first coined by the historian Sergei Solov’ev in the 1840s, gained widespread currency thanks to Vasilii Kliuchevskii’s Course of Russian History, first published in 1911 and still popular today.

    It remains one of the best-known aphorisms about Russian history. And yet, any historian of the Russian empire knows that one surefire way today to drop a brick in a conversation with Russian colleagues is to refer to ‘Russian colonialism.’ With rare exceptions, you will be met with a baffled, if not offended, response: “Colonialism? What Colonialism? Russia has never had colonies.”

    (suite en ligne)

    #empire_russe #situations_coloniales #impérialisme #russie

  • Mur de Berlin : de sa construction à sa chute, les dates clés
    https://www.rfi.fr/fr/connaissances/20211110-mur-de-berlin-de-sa-construction-%C3%A0-sa-chute-les-dates-cl%C3%A9s

    Voili, voilà RFI vous sert ce joli cocktail connu sous l’appellation « Chute Du Mur ». On peut varier sa composition afin de retrouver le goût de la vérité. Là ce n’est qu’un Ersatz fabriqué avec l’intention de compliquer la vente des boissons plus authentiques.

    2.11.2009 par : Heike Schmidt - De l’entrée des chars russes à Berlin... à la réunification des deux Allemagnes. Rappel des grands événements qui ont entouré la construction, la consolidation, puis la destruction du Mur, symbole le plus marquant de la guerre froide.

    8 mai 1945 : les chars russes sont entrés dans Berlin, le drapeau soviétique flotte sur le Reichstag en ruines. L’armée allemande capitule et le pays sera découpé en quatre zones par les « quatre grands » : l’URSS, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne se partagent le territoire, y compris Berlin.

    24 Juin 1948 : la première crise majeure entre l’Union soviétique et les Occidentaux fait souffrir la population berlinoise. Les Soviétiques bloquent tout le trafic terrestre en direction de Berlin-Ouest. Pendant onze mois, Américains, Britanniques et Français effectuent près de 300 000 vols pour approvisionner les Berlinois grâce à un géant pont aérien. Le « blocus » sera partiellement levé le 12 mai 1949 à la suite d’âpres négociations à l’ONU.

    23 mai 1949 : fondation de la République fédérale d’Allemagne (RFA). Le souhait d’une Allemagne unie et libre sera inscrit dans la Constitution.

    7 octobre 1949 : constitution de la République démocratique allemande (RDA). De plus en plus de citoyens de la RDA partent s’installer à l’Ouest. Émigrer ne pose pas encore de problème. Il suffit de prendre le métro ou le chemin de fer berlinois pour passer d’Est en Ouest, comme le font de nombreux Berlinois pour aller travailler. Entre 1947 et 1961, entre 2,6 et 3,6 millions d’Allemands quittent la RDA pour la République fédérale. La plupart des réfugiés sont jeunes et bien instruits, ce qui devient un vrai casse-tête pour le régime communiste qui craint de perdre ses forces vives.

    17 juin 1953 : des milliers d’ouvriers de l’Allemagne de l’Est protestent contre leurs conditions de travail. Ils dénoncent l’augmentation des cadences dans les usines et sur les chantiers. Le soulèvement sera réprimé dans le sang par les chars soviétiques.

    15 juin 1961 : Walter Ulbricht, chef de la SED (parti communiste de la RDA) et chef d’État, déclare : « Personne n’a l’intention de construire un mur. » Il est le premier à employer le mot « mur », deux mois avant qu’il ne soit érigé.
    Séparés par le mur, deux mères ne peuvent que saluer leurs enfants et petits-enfants restés dans le secteur soviétique de Berlin, le 28 août 1961.
    Séparés par le mur, deux mères ne peuvent que saluer leurs enfants et petits-enfants restés dans le secteur soviétique de Berlin, le 28 août 1961. © Keystone/Getty Images

    13 août 1961 : les Berlinois de l’Est se réveillent piégés dans le secteur d’occupation soviétique, séparés en une nuit de leurs familles et des leurs proches. À partir de minuit, plusieurs divisions de soldats de la RDA sont déployées le long de la ligne de démarcation pour mettre un terme à l’émigration massive des Allemands de l’Est vers Berlin-Ouest. Les premières pierres du mur et les barbelés coupent la ville en deux. Les images de la Bernauer Strasse font le tour du monde, montrant des habitants se jetant par les fenêtres dans des bâches tendues par les pompiers de Berlin-Ouest.

    Berlin devient ainsi une île au milieu des pays de l’Est. Le mur aura une longueur de 155 km, dont 43 km coupant en deux Berlin, et 112 km séparant Berlin-Ouest du territoire de la RDA. Trois cent deux miradors, 14 000 gardes et 600 chiens servent à surveiller la « barrière de protection antifasciste ». Mais les tentatives d’évasion continueront malgré le mur.

    26 juin 1963 : le président américain John F. Kennedy, en visite officielle en Europe, marque la solidarité du « monde libre » pour les Berlinois en déclarant : « Ich bin ein Berliner » (« Je suis un Berlinois »). Les Berlinois de l’Ouest lui offrent un accueil triomphal.

    5 octobre 1964 : un tunnel creusé sous le mur par des étudiants permet l’évasion de 57 Berlinois. En tout, 70 tunnels seront creusés entre 1961 et 1989 dans le but de fuir le régime communiste. Près de 5 000 « passe-murailles » parviennent à fuir. Mais au moins 136 personnes seront tuées entre 1961 et 1989 en tentant de franchir le Mur de Berlin. Plus de mille personnes mourront en traversant la frontière interallemande.

    21 décembre 1972 : la RDA et la RFA signent un traité fondamental qui sera le point de départ d’une normalisation des relations entre les deux Allemagnes.

    19 janvier 1989 : Erich Honecker, chef d’État de la RDA, déclare que « le mur sera encore debout dans cent ans ».

    7 mai 1989 : lors des élections communales, les habitants de Leipzig votent pour la première fois contre le parti communiste en barrant les noms des candidats. Mais le lendemain, les électeurs découvrent avec consternation que les autorités ont, une nouvelle fois, truqué le vote : le Parti socialiste unifié d’Allemagne (SED) a obtenu 89,9% des voix.

    18 août 1989 : en Hongrie, à l’occasion d’un « pique-nique paneuropéen » à Sopron, près de la frontière autrichienne, 600 Allemands de l’Est fuient le pays, profitant de l’ouverture temporaire de la frontière.

    30 septembre 1989 : Hans-Dietrich Genscher, ministre des Affaires étrangères de la RFA, annonce à plus de 4 000 Allemands de l’Est réfugiés dans l’ambassade de la République fédérale à Prague : « Chers compatriotes, nous sommes venus à vous pour vous annoncer qu’aujourd’hui, votre passage en Allemagne de l’Ouest est devenu possible. » Les « trains de la liberté » vont les emmener vers une nouvelle vie en RFA.

    6 et 7 octobre 1989 : Mikhaïl Gorbatchev est à Berlin pour célébrer le 40e anniversaire de la RDA. La foule l’acclame en scandant « Gorbi, Gorbi ». Lassé par l’interminable défilé militaire et par son allié farouchement opposé à toute réforme, il déclare à la direction est-allemande : « Ceux qui arrivent trop tard seront punis par la vie. » L’expression sera interprétée comme l’annonce de la fin de la RDA.

    9 octobre 1989 : les Allemands de l’Est « votent avec leurs pieds ». À Leipzig, lors des prières de lundi dans l’église Saint-Nicolas, 70 000 manifestants bravent l’interdiction de se rassembler et descendent dans la rue. « Ni violence, ni jets de pierre, ni insultes », martèle le pasteur Christian Führer pour calmer la foule. Huit mille policiers et soldats sont mobilisés, mais l’ordre d’ouvrir le feu ne vient pas. « La Stasi (la police secrète est-allemande) avait tout prévu, sauf les bougies et les prières », se souvient Christian Führer. C’est le début de la révolution pacifique, le prélude à la chute du mur. Le lundi suivant, ils seront 120 000 manifestants. Deux semaines plus tard, 320 000 citoyens réclament la liberté de voyager et scandent : « Wir sind das Volk » (« Nous sommes le peuple »).

    18 octobre 1989 : sous la pression de la rue, Erich Honecker démissionne. Egon Krenz le remplace.

    4 novembre 1989 : au cœur de Berlin-Est, sur l’Alexanderplatz, plus d’un million de personnes manifestent contre le régime communiste. C’est le plus grand rassemblement de protestation qu’ait connu la RDA.

    9 novembre 1989 : Günter Schabowski, nouveau responsable de la propagande du parti, bafouille dans une conférence de presse et annonce qu’un nouveau règlement permettra à ceux qui le souhaitent de quitter le pays pour l’Ouest : « La police a reçu instruction de délivrer des visas pour des départs définitifs sans délai. » Lorsqu’un journaliste lui demande à partir de quand cette mesure entrera en vigueur, il répond, sur un ton hésitant : « Autant que je sache, dès maintenant. »

    Le journal de 20 h annonce que « la RDA ouvre sa frontière ».

    La ruée vers le mur commence : pour la première fois en vingt-huit ans, les Berlinois passent librement d’Est en Ouest. Le « mur de la honte », symbole de la guerre froide, tombera au fur et à mesure des coups de marteaux dans les jours qui suivent.

    3 octobre 1990 : les deux Allemagnes se réunifient.

    Cet article a été initialement publié le 2/11/2009.

    #Allemagen #Berlin #mur #histoire #impérialisme

  • Xi calls for stronger global actions on climate change - Washington’s attack diverts attention from US failure
    https://www.globaltimes.cn/page/202111/1237871.shtml

    By Shan Jie and Zhao Yusha
    Published: Nov 01, 2021 10:54 PM

    Chinese President Xi Jinping on Monday called on all parties to take stronger actions to jointly tackle the climate challenge in a written statement for the World Leaders Summit at the 26th session of the Conference of the Parties (COP26) to the United Nations Framework Convention on Climate Change, which is being held in Glasgow from Monday to Tuesday.

    To respond to climate change and revive the world economy, Xi made a three-pronged proposal to address climate challenge, including upholding multilateral consensus, focusing on concrete actions, and accelerating the green transition.

    Parties need to honor their commitments, set realistic targets and visions, and do their best according to national conditions to deliver their climate action measures. Developed countries should not only do more themselves, but should also provide support to help developing countries do better, Xi noted.

    He added that China will speed up the green and low-carbon energy transition, vigorously develop renewable energy, and plan and build large wind and photovoltaic power stations.

    Xi said the country will roll out specific implementation plans for key areas such as energy, industry, construction and transport, and for key sectors such as coal, electricity, iron and steel, and cement, as well as supporting measures in terms of science and technology, carbon sink, fiscal and taxation, and financial incentives.

    “These measures will form a ’1+N’ policy framework for delivering carbon peak and carbon neutrality, with clearly-defined timetable, roadmap and blueprint,” he added.

    Just before countries sit down for talks, the US leader, a country that angered the world with its flip-flop on the climate issue, disappointed allies and developing countries for failing to fulfill many of its pledges, and name-calling China and Russia for “not showing up” on climate change commitments.

    When analysts snubbed Washington’s trick of diverting the world’s attention from its own failure by pointing a finger at others, they also warned the US that the climate issue is not for staging a political show. Whoever seeks leadership on this issue must commit action, instead of playing lip service.

    More than 120 leaders will speak Monday in the very same city of the COP26 climate talks, where they will set the tone for two weeks of negotiations, CNN reported.

    The Global Times learned that a Chinese delegation of approximately 50 people, including Xie Zhenhua, China’s Special Envoy for Climate Change, will be participating in COP26 talks, though smaller than previous delegations.

    The Chinese delegation has three items on its agenda: finalize the last remaining piece of the Paris Agreement rulebook; finance poor countries in dealing with global warming; and talk to certain countries to take more action.

    British Prime Minister Boris Johnson (left) and UN Secretary-General Antonio Guterres (right) greet French President Emmanuel Macron as they arrive for day two of COP26 on November 1, 2021 in Glasgow, Scotland. The conference will run for two weeks, ending on November 12. Photo: VCG
    British Prime Minister Boris Johnson (left) and UN Secretary-General Antonio Guterres (right) greet French President Emmanuel Macron as they arrive for day two of COP26 on November 1, 2021 in Glasgow, Scotland. The conference will run for two weeks, ending on November 12. Photo: VCG

    Rebutting Biden

    At the close of the two-day G20 leaders’ summit in Rome, US President Joe Biden singled out China and Russia, saying that “with regard to the disappointment, the disappointment relates to the fact that … not only Russia but China basically didn’t show up in terms of any commitments to deal with climate change.”

    “More has to be done,” Biden rumbled on. “But it’s going to require us to continue to focus on what China’s not doing, what Russia’s not doing and what Saudi Arabia is not doing.”

    In response, Wang Wenbin, spokesperson of China’s Ministry of Foreign Affairs, said that China’s target of achieving peak emissions by 2030 and carbon neutrality by 2060 marks the world’s highest reduction in carbon emissions intensity and the shortest time in achieving the goal of going from carbon peak to carbon neutrality in global history.

    It took the EU 71 years, the US 43 years, and Japan 37 years to move from carbon peak to carbon neutrality, while China leaves itself with merely 30 years, Wang said, pointing out that during the 200 years of industrialization, the developed world has “unshakable” historical responsibility for greenhouse emissions.

    For instance, the US historical emissions per capita is eight times that of China’s, and the US rejection to ratify the Kyoto Protocol and withdrawal from the Paris agreement have “severely impaired the confidence and efficiency of global cooperation on climate change.”

    An anonymous official from the Chinese delegation to COP26 said that climate change should not be a topic for geopolitical rivalry, but a boost for cooperation; and he hopes certain countries won’t link it with geopolitics.

    Yang Fuqiang, a research fellow at Peking University’s Research Institute for Energy, described Biden’s attack on China, Russia and Saudi Arabia as an “attack in the way of defense” approach to divert the world’s attention to US backpedaling.

    Since Biden took office, he has been talking aloud about a US comeback to the global climate issue, and deems COP26 as his chance of shoring up global leadership in tackling global warming. Yet he arrived with his plan of spending $555 billion on cutting greenhouse gas emissions waiting for congressional approval.

    Developing countries criticized the US and other rich countries for falling short of the $100 billion a year to help developing countries fight climate change until at least 2023, a key part of the 2015 Paris climate accord.

    Yang pointed out that the most direct way for Washington to show its commitment to joining the global effort to battle global warming is to fork over the money it promised, and make up the few years’ gap when it suddenly left the Paris agreement.

    Lü Xiang, a research fellow at the Chinese Academy of Social Sciences in Beijing, said that aside from money, technology transfer is also crucial for rich countries to help their developing counterparts. Biden barely mentioned technology transfer in helping poorer countries tackle greenhouse emissions. Judging by Washington’s more and more restrictive technology policy, developing countries cannot count on the US to help them technologically, Lü said.

    He said those big words with little action have exposed US hypocrisy on climate issues.

    Political agenda

    Lü said that the US and some Western countries have clearly let their political agenda override climate issues at COP26. For the US, for instance, since Biden has done very little to push forward domestic legislation, nor has he achieved a major diplomatic victory, he considers backing the Paris agreement and climate issue as the only breakthroughs he can tout, Lü said.

    Hours before world leaders spoke at COP26, the White House on Monday issued an article entitled “President Biden Renews U.S. Leadership on World Stage at U.N. Climate Conference (COP26).”

    “President Biden will outline the bold steps his administration is taking in his whole-of-government approach to combat climate change, underscore how bold action delivers economic prosperity and peace and security, and rally countries from every corner of the world to step up their ambition and confront this existential threat during a decisive decade,” the article said.

    However, US credibility on the climate issue was already undermined by its backpedal on climate accords; and its inability to fulfill its promises stands against the world’s efforts to achieve climate goals, said experts, noting that the climate issue is not for a political show. “The world is tired of hollow promises. Those who really want to take leadership must do more than play lip service,” Yang said.

    #climat #impérialisme #USA #Chine #Russie

  • Tod eines opportunistischen Killers
    https://www.heise.de/tp/features/Tod-eines-opportunistischen-Killers-6222916.html?seite=all

    20.10.2021 von Gerd Roettig - Colin Powell zeigt vor den UN am 5. Februar 2003 eine Ampulle, vermeintlich mit Milzbranderregern. Der Irak, sagte er, verfüge wahrscheinlich über solche Massenvernichtungswaffen. Bild: U.S. Government

    Colin Powell war nicht der größte Lügner der Regierung Bush Juniors. Bei der Durchsetzung des Angriffskriegs auf den Irak vor knapp zwei Jahrzehnten spielte er aber eine Schlüsselrolle.

    Der vor wenigen Jahren verstorbene Schriftsteller #Gore_Vidal beschrieb seine Heimat einst als United States of Amnesia, als Land des Vergessens. Vidal, einer der scharfzüngigsten Kritiker der Regierung Georg W. Bushs – oder, wie er sie selbst nannte, #Cheney-Bush-Junta – befürchtete bereits damals, dass deren völkerrechtliche Verbrechen in Serie nicht nur nicht aufgeklärt zu werden drohten, sondern alsbald historisch verklärt werden würden.

    Diese Befürchtung bestätigte sich einmal mehr vor wenigen Monaten, als auch hiesige Medien den Tod von Ex-Pentagon-Chef Donald Rumsfeld mit ausgesprochen milden Tönen quittierten. Gegen den notorischen Scharfmacher und Hauptarchitekten des neokonservativen Programms einer über Leichen gehenden US-Hegemonie war immerhin auch hierzulande Klage wegen Kriegsverbrechen, gefährlicher Körperverletzung und Verstoßes gegen die UN-Folterkonvention eingereicht worden, woran sich offenbar nur noch die Wenigsten zu erinnern vermochten.

    Mit Colin Powell ist gestern nun ein weiteres führendes Mitglied der ersten Regierung Georg W. Bushs im Alter von 84 Jahren gestorben. Und erneut kommen die meisten Nachrufe einer Geschichtsfälschung gleich, in dem sie Powell beinahe als naives Opfer einer Politik beschreiben, für die er selbst nicht gestanden hätte.

    Anders als Rumsfeld, der sich in seiner politischen Laufbahn schon früh als aktiver Kriegstreiber empfahl, nahm Powell tatsächlich stets die Rolle des befehlsergebenen Soldaten ein, mithilfe derer er sich auch in der US-amerikanischen Öffentlichkeit einen Nimbus von Glaubwürdigkeit und Integrität zu erkaufen wusste:

    Ein soziales Kapital, das der Regierung Bush-Cheney sehr zupasskam, als es darum ging, die Weltöffentlichkeit mit dem Lügenmärchen von Saddam Husseins Massenvernichtungswaffen hinters Licht zu führen und die US-Gesellschaft für den völkerrechtswidrigen Angriffskrieg gegen den Irak zu mobilisieren.

    Powells spätere Behauptung, dass seine 2003 vor den UN abgelegte Falschaussage auf einem „großen Versagen der Geheimdienste“ gründete, ist gelinde gesagt wenig glaubhaft.

    Powell trug mit seiner UN-Rede zum Krieg bei

    Selbst Powells ehemaliger Stabschef Lawrence Wilkerson urteilte später, dass die Rede sowohl wegen ihrer „Unaufrichtigkeit“ als auch wegen Powells „Gravität“ einen entscheidenden „Beitrag der zweijährigen Bemühungen der Bush-Regierung leistete, die Amerikaner für den Krieg zu gewinnen“.

    „Diese Bemühungen“, schrieb Wilkerson 2018, „führten zu einem Krieg, der zu katastrophalen Verlusten für die Region und die von den USA geführte Koalition führte und den gesamten Nahen Osten destabilisierte“.

    Trotz millionenfachen Leids, unzählbarer Toten und einer auf absehbare Zeit hoffnungslosen Lage eines mutwillig zerstörten Staates, der erst durch die US-Invasion zum Exporteur terroristischer Gewalt wurde, blieben die Hauptakteure unbehelligt.

    Während Georg W. als welpenmalender netter Onkel auch in Talkshows des liberalen Mainstreams wieder gern gesehener Gast ist und Dick Cheney immer noch damit beschäftigt sein dürfte, sein in Öl- und Waffenindustrie gemachtes Geld zu zählen, äußerte Powell bereits 2005, seine Rede vor der UN-Vollversammlung zu bereuen, und befreite dabei gleichzeitig Leute wie Ex-CIA-Chef George Tenet von ihrer Verantwortung.

    Dabei hatte der „gute Soldat“ (Powell über Powell) bereits seine frühe Karriere damit begründet, stets das zu liefern, was seine Vorgesetzten von ihm hören wollten.

    1968 war der damals Anfang Dreißigjährige im Dienstgrad eines Majors nach #Vietnam versetzt und zu jener Division abkommandiert worden, aus deren Reihen nur kurze Zeit zuvor das Massaker von Mỹ Lai begangen worden war: Diesem waren mehr als 500 vietnamesischen Zivilisten zum Opfer gefallen, was nach Bekanntwerden wesentlich zum Anwachsen der Antikriegsproteste in den USA führen sollte.

    Eine direkte Mittäterschaft an diesen Kriegsverbrechen ist Powell nicht anzulasten. Sehr wohl war er aber Teil der Vertuschung und des Stillschweigens durch die US-Armee.

    In Berichten an die Armeeführung spielte Powell die Gewaltexzesse als Ausrutscher herunter. Hinweisen auf andere Kriegsverbrechen ging er nur halbherzig nach: „Es mag vereinzelte Fälle von Misshandlung von Zivilisten und Kriegsgefangenen geben, aber dies spiegelt keineswegs die allgemeine Haltung der gesamten Division wider.“

    Die Beziehungen zwischen den US-amerikanischen Soldaten und der vietnamesischen Bevölkerung seien vielmehr ausgezeichnet.

    Powell sagte, was seine Vorgesetzten hören wollten

    Diese Haltung, seinen Vorgesetzten genau das zu sagen, was sie hören wollten, und nicht die Wahrheit zu sagen, wurde zu einem der Markenzeichen der militärischen Karriere Powells, auf deren Höhepunkt er es zum Vier-Sterne-General brachte und als solcher federführend an der US-Invasion in #Panama (1989) und des Zweiten Golfkrieges (1991) beteiligt war.

    Auch seine Auffassung von Recht und Unrecht dürfte Powell bereits aus dem Vietnamkrieg mitgebracht haben, der Vieles der von Bush und Konsorten begonnenen und unter Obama fortgesetzten Kriegsserie im Nahen Osten vorweggenommen hatte. In seinen Vietnam-Memoiren aus den 90er-Jahren erinnerte sich Powell:

    Wenn ein Hubschrauber einen Bauern in einem schwarzen Pyjama entdeckte, der auch nur entfernt verdächtig aussah, umkreiste der Pilot ihn und feuerte auf ihn. Wenn er sich bewegte, wurde dies als Beweis für feindliche Absichten gewertet, und der nächste Schuss fiel nicht vor ihm, sondern auf ihn. Brutal? Das mag sein (….) Aber das Töten oder Getötetwerden im Gefecht führt dazu, dass die Wahrnehmung von Recht und Unrecht getrübt wird.
    Colin Powell

    Wie sehr durch die ewig dauernden Kriege die Wahrnehmung von Recht und Unrecht auch jenseits der Gefechte getrübt ist, zeigt nun die Mystifizierung Powells, die dessen Tod unmittelbar folgt.

    Sie macht vor dem „progressiven“ Lager nicht halt. Jamaal Bowman, afroamerikanischer Kongressabgeordneter und Mitglied der Democratic Socialists twitterte Stunden nach Powells Tod, dass für ihn als schwarzer Mann, „der gerade versuchte, die Welt zu verstehen, Colin Powell eine Inspiration“ gewesen sei. „Er stammte aus New York City, besuchte das City College und stieg in die höchsten Ränge unserer Nation auf.“

    In der Tat gehörte Colin Powell einer Generation Afroamerikaner an, für die das Militär neben dem Hochleistungssport eine der sehr wenigen Möglichkeiten sozialen Aufstiegs in einer zutiefst rassistischen und segregierten Gesellschaft bot.

    Gleichzeitig sollte dies nicht vergessen machen, dass Powell dabei Nutznießer von Kämpfen anderer war, für die er selbst nie bereit zwar, sich einzusetzen.

    Der Bürgerrechtsaktivist Kwame Ture machte bereits in einem Fernsehinterview 1995 darauf aufmerksam, dass Powell seine Position als ranghoher Militär ironischerweise den Errungenschaften der Bürgerrechtskämpfe im Allgemeinen und dem Wirken von #Martin_Luther_King im Besonderen zu verdanken habe.

    Letzterer hatte seinen Einsatz für die Emanzipation der Schwarzen in den USA in dem gleichen Schicksalsjahr #1968 mit dem Leben bezahlen müssen, als Ersterer mit seiner soldatischen Karriere in Vietnam durchstartete.

    Für Kwame Ture gab es bereits damals keinen Zweifel: „Mr. Powell ist ein Lügner. Mr. Powell ist ein Verräter an seinem Volk, und Mr. Powell ist ein Verräter an der Menschheit. Wenn Sie King lieben, können Sie Powell niemals lieben.“

    #USA #impérialisme #guerre #histoire #militaire

  • How imperialism, slavery, and war shaped epidemiology - The Lancet
    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(21)02216-9/abstract

    While Downs’ narrative focuses on the differences between the British and American epidemiological underpinnings, historians may question the divide he presents. Given that race and sanitary environments were intertwined in medical discussions even within British circles at the time, the differences between the two camps are perhaps overstated in his account.

    Nevertheless, Maladies of Empire is a powerful and timely reminder that the advancement of medical knowledge about infectious diseases could not have been possible without the suffering of people of colour.

    Not only does such a narrative shed light on the violent foundations of disease control interventions and public health initiatives, but it also implores us to address their inequities in the present. At a time when low-income and middle-income countries struggle for access to vaccines in the COVID-19 pandemic, such an endeavour could not be more urgent.

    #épidémiologie #impérialisme

    • Maladies of Empire. How Colonialism, Slavery, and War Transformed Medicine

      A sweeping global history that looks beyond European urban centers to show how slavery, colonialism, and war propelled the development of modern medicine.

      Most stories of medical progress come with ready-made heroes. John Snow traced the origins of London’s 1854 cholera outbreak to a water pump, leading to the birth of epidemiology. Florence Nightingale’s contributions to the care of soldiers in the Crimean War revolutionized medical hygiene, transforming hospitals from crucibles of infection to sanctuaries of recuperation. Yet histories of individual innovators ignore many key sources of medical knowledge, especially when it comes to the science of infectious disease.

      Reexamining the foundations of modern medicine, Jim Downs shows that the study of infectious disease depended crucially on the unrecognized contributions of nonconsenting subjects—conscripted soldiers, enslaved people, and subjects of empire. Plantations, slave ships, and battlefields were the laboratories in which physicians came to understand the spread of disease. Military doctors learned about the importance of air quality by monitoring Africans confined to the bottom of slave ships. Statisticians charted cholera outbreaks by surveilling Muslims in British-dominated territories returning from their annual pilgrimage. The field hospitals of the Crimean War and the U.S. Civil War were carefully observed experiments in disease transmission.

      The scientific knowledge derived from discarding and exploiting human life is now the basis of our ability to protect humanity from epidemics. Boldly argued and eye-opening, Maladies of Empire gives a full account of the true price of medical progress.

      https://www.hup.harvard.edu/catalog.php?isbn=9780674971721

      #esclavage #santé_publique #médecine #maladies_infectieuses
      #livre

      ping @cede

  • Enthüllungen eines Insiders - Scharpings Propaganda im Kosovo-Krieg - NDR
    https://daserste.ndr.de/panorama/archiv/2000/Enthuellungen-eines-Insiders-Scharpings-Propaganda-im-Kosovo-Krieg,erst

    Le mensonge qui a justifié le déclenchement de la guerre du Kosovo : Le ministre de la défense allemand, le social-démocrate Rudolf Scharping, présente le plan de nettoyage éthnique serbe « fer de cheval » qui est en réalite une fabrication de son ministère. Le ministre des affaires étrangéres au sein de ce gouvernement fédéral, le vert Joseph Fischer s’en servait comme lui afin de justifier le soutien de fait des fascistes croates.

    Ce mensonge complète la liste des prétextes de guerre fallacieux comme l’incident de Gleiwitz, les incidents du golfe du Tonkin et les « weapons of mass destruction » de Saddam Hussein.

    Il s’agit d’une émanation du phantôme génocidaire serbe évoqué à maintes reprises par les amis de l’OTAN tel que l’ancien journal de gauche L’Ibération.

    Je constate qu’en 2000 les journalistes des radios et télévisions publiques allemandes pouvaient encore critiquer la politique officielle alors que vingt ans plus tard il ne publient que des commentaires à propos des échecs militaires afin de justifier les dépenses militaires en constante hausse

    Das Erste | Panorama | 18.05.2000 | 21:00 Uhr, Bericht von Mathis Feldhoff und Volker Steinhoff

    Anmoderation

    PATRICIA SCHLESINGER:

    Wer eine Wahl gewinnen will, muss Stärke beweisen. Ein amerikanischer Präsident erfindet einen Krieg, einen Angriff auf ein kleines Balkanland. Medienwirksam und rührend emotional wird die fingierte Attacke von seinen Soldaten niedergeschlagen. Dafür rennt in einem Filmstudio eine Schauspielerin als Flüchtling verkleidet durch die Kulisse eines zerstörten Dorfes. Das ist Hollywood, Szenen aus einem Kinofilm, „Wag the Dog“ heißt er. In der Realität, erst recht bei uns, ist das natürlich undenkbar. Wenn sich Deutschland an einem Krieg beteiligt, muss das moralisch gerechtfertigt, die Notwendigkeit politisch begründet werden. Dass der Verteidigungsminister bei der Legitimation für den Kosovo-Krieg übertrieben hat, dass moralischer Eifer und erhöhter Legitimationsdruck der rot-grünen Regierung dabei eine Rolle spielten, das haben wir alle gewusst. Aber nun redet erstmals ein General vor der Kamera und spricht von einer größeren Manipulationskampagne. Demnach hat Rudolf Scharping Fakten bewusst falsch wiedergegeben und Drohkulissen entworfen, die nicht der realen Gefahr entsprachen, nur um die mediale Heimatfront ruhigzustellen. Bis vor kurzem hätte ich das auch noch für Hollywood-Klamauk gehalten.

    Mathis Feldhoff und Volker Steinhoff über den ganz bewussten Umgang mit der Wahrheit.

    KOMMENTAR:

    Früher galt er als langweilig. Im Kosovo-Krieg bewies er Statur: Verteidigungsminister Rudolf Scharping. Sein immer wieder beschworenes Kriegsargument für die pazifistische Basis: die Abwendung einer humanitären Katastrophe.

    Inzwischen hat Scharping sein Tagebuch aus den Kriegstagen veröffentlicht.

    Originaltext Rudolf Scharping:

    „7. April. Es ist abscheulich. Diese Lumpen und Verbrecher bringen wahllos Menschen um, rauben ihre Opfer aus, vertreiben sie oder vergewaltigen die Frauen. Umso unverantwortlicher, dass einige öffentlich immer wieder einen Stopp oder eine Pause der Luftangriffe fordern.“

    KOMMENTAR:

    Für Scharping ist von Anfang an alles klar: im Kosovo droht die humanitäre Katastrophe. Und Scharping hat dafür Beweise, angeblich jedenfalls.

    Seine Behauptung vor Kriegsbeginn: Das „Massaker“ von Rugovo.

    Ende Januar 1999, knapp zwei Monate vor Kriegsbeginn, gehen diese Leichenbilder um die Welt. Allgemeines Entsetzen. 23 Tote Albaner, nebeneinander. Für Scharping ist damit klar: ein Massaker der Serben. Im Tagebuch notiert er:

    Originaltext Rudolf Scharping:

    „Auf dem Flug zum NATO-Gipfel in Washington hatten mir Mitarbeiter die Bilder von getöteten Kosovo-Albanern gezeigt. Beim Anschauen der Fotos Übelkeit. Ist Entsetzen steigerbar? Später bitte ich meine Mitarbeiter, die Bilder für eine der Pressekonferenzen vorzubereiten.“

    KOMMENTAR:

    Dort präsentiert der Minister dann seine Beweise. Und tatsächlich: Viele Leichen nebeneinander, wie nach einem Massaker. Scharping ist sich anhand seiner Bilder ganz sicher, was am 29. Januar in dem kleinen Örtchen Rugovo passiert ist.

    0-Ton

    RUDOLF SCHARPING:

    (Verteidigungsminister)

    „Wir haben sehr gut recherchiert und uns Bildmaterial besorgt, das OSZE-Mitarbeiter am Morgen gemacht haben zwischen sieben und acht Uhr.“

    KOMMENTAR:

    Fernsehbilder von genau diesem Morgen. Tatsächlich: ein OSZE-Mann, mit grüner Jacke, Henning Hensch, ein deutscher Polizeibeamter, erster internationaler Ermittler vor Ort.

    0-Ton

    HENNING HENSCH:

    (OSZE-Ermittler)

    „Es war nicht so. Die Leichen haben da zwar gelegen, aber sie sind dort hingebracht worden von den serbischen Sicherheitsbehörden, nachdem die eigentliche Tatortaufnahme - und das hängt wieder zusammen mit diesem Ermittlungsrichter - abgeschlossen war, nachdem beschlossen war: wir bringen die Leichen jetzt weg.“

    KOMMENTAR:

    Der Beweis durch Fernsehbilder: Zuerst liegen die Leichen verteilt im Ort, wie nach einem Gefecht. Keine Zivilisten, sondern UCK-Kämpfer.

    Nach diesen Aufnahmen dann werden die Leichen zusammengetragen und fotografiert. Und genau diese Fotos hält Minister Scharping für Beweise eines Massakers. Tatsachen, die dem Experten für Sicherheitspolitik, Professor Lutz, genau bekannt sind. Und er kennt die Bedeutung der Massaker für die damalige Diskussion.

    0-Ton

    PROF. DIETER LUTZ:

    (Inst. F. Friedensforschung und Sicherheitspolitik)

    „Die Massaker waren, wenn Sie so wollen, der berühmte Tropfen, die Wende zum Krieg, der berühmte Tropfen, der das Fass zum Überlaufen gebracht hat. In der damals moralisierenden Argumentation sehr verständlich. In der Folgezeit sind dann auch nicht zufälligerweise die Massaker immer gleichgesetzt worden mit Auschwitz.“

    KOMMENTAR:

    Die Behauptung zum Kriegsbeginn: Die humanitäre Katastrophe.

    Am 24. März beginnt die NATO DEN Krieg gegen die Serben. Scharping liefert die Begründung.

    0-Ton

    RUDOLF SCHARPING:

    (25.3.1999)

    „Meine Damen und Herren, ich will zunächst einmal zwei Punkte unterstreichen: 1. Die militärischen Aktivitäten der NATO dienen einem politischen Ziel, nämlich die Abwendung einer humanitären Katastrophe bzw. die Verhinderung ihres weiteren Anwachsens.“

    KOMMENTAR:

    Eine humanitäre Katastrophe? Jetzt kommt heraus, wie die Lage wirklich war kurz vor Kriegsbeginn.

    0-Ton

    PROF. DIETER LUTZ:

    „Also es gibt insbesondere zwei Lageanalysen, die in diesem Zusammenhang erwähnt werden müssen. Das eine ist der Lagebericht des Auswärtigen Amtes vom 19. März, also fünf Tage vor Kriegsbeginn. Und das Zweite ist die Lageanalyse des Bundesverteidigungsministeriums vom 23. März, also unmittelbar ein Tag vor Kriegsbeginn. Und beide Lageanalysen gehen davon aus, dass keine humanitäre Katastrophe unmittelbar bevorsteht.“

    KOMMENTAR:

    PANORAMA liegen diese Dokumente vor. In dem Lagebericht des Verteidigungsministeriums heißt es am Tag vor dem Kriegsbeginn: Die Serben seien zwar in einer großangelegten Operation noch gar nicht fähig. Bisher gebe es nur örtlich und zeitlich begrenzte Operationen gegen die UCK. Und nach dem internen Bericht des Auswärtigen Amtes hätten die Serben die Zivilbevölkerung vor ihren Angriffen gewarnt. Nach Abzug der serbischen Sicherheitskräfte kehre die Bevölkerung dann meist in die Ortschaften zurück. Es gebe keine Massenflucht in die Wälder, auch keine Vorsorgungskatastrophe.

    0-Ton

    PROF. DIETER LUTZ:

    „Äußerst bestürzt ist man sogar, wenn man liest, dass einzelne UCK-Kommandeure sogar die eigene Bevölkerung am Verlassen der Dörfer hindert, damit es Opfer gibt, damit die NATO mit Luftschlägen eingreift. Dieses alles finden Sie in den Lageanalysen.“

    KOMMENTAR:

    Die „humanitäre Katastrophe“, der Grund für die deutsche Beteiligung am Krieg, findet sich also in den internen Berichten der deutschen Regierung nicht wieder. Dennoch: das Bombardement beginnt.

    Nach Kriegsbeginn: Der Hufeisenplan als Rechtfertigung.

    Kurz nach Kriegsbeginn ist sie dann wirklich da, die Katastrophe: Riesige Flüchtlingsströme, Folter und Mord. Und zu allem Überfluss: Milosevic gibt nicht auf. Langsam wächst die öffentliche Kritik: Wären Verhandlungen nicht doch besser als Krieg?

    Scharping steht politisch mit dem Rücken an der Wand. Da scheint die Rettung zu kommen:

    Originaltext Rudolf Scharping:

    „31. März. Mich elektrisiert ein Hinweis, dass offenbar Beweise dafür vorliegen, dass das jugoslawische Vorgehen einem seit langem feststehenden Operationsplan folgt.“

    KOMMENTAR:

    Ein Hinweis, wenn auch aus dubiosen Quellen. Keine zwei Wochen später präsentiert Scharping stolz einen kompletten Plan: den Hufeisenplan. Milosevic wollte demnach die Albaner von Anfang an vertreiben. Das offene Ende des Hufeisens ist links unten, nach Albanien gerichtet: einziger Fluchtweg für die Bevölkerung. Für Scharping der Beweis: Die Serben planten schon immer die ethnische Säuberung, die deutsche Kriegsbeteiligung also gerechtfertigt. Stolz notiert er in seinem Tagebuch:

    Originaltext Rudolf Scharping:

    „7. April. Die Auswertung des Operationsplanes ‚Hufeisen‘ liegt vor. Endlich haben wir den Beweis dafür, dass schon im Dezember 1998 eine systematische Säuberung des Kosovo und die Vertreibung der Kosovo-Albaner geplant worden war, mit allen Einzelheiten und unter Nennung aller dafür einzusetzenden jugoslawischen Einheiten.“

    KOMMENTAR:

    Gab es diesen Hufeisenplan tatsächlich?

    Wien, Sitz der OSZE. Von hier wurde die Beobachtung des Kosovo geleitet. Zuständig für die militärische Beratung damals: General a.D. Heinz Loquai aus Deutschland. Heute sein erstes Fernsehinterview:

    0-Ton

    HEINZ LOQUAI:

    (General a.D.)

    „Man hat mir im Verteidigungsministerium bei einem ausführlichen Gespräch über den Hufeisenplan gesagt, es lag kein Plan vor, sondern was vorlag, war eine Beschreibung der Operationen der serbischen Polizei und des serbischen Militärs in einem Bürgerkrieg.“

    INTERVIEWER:

    „Wo ist diese Grafik entstanden?“

    HEINZ LOQUAI:

    „Diese Grafiken sind entstanden im deutschen Verteidigungsministerium, das hat man mir jedenfalls gesagt.“

    KOMMENTAR:

    Der schlimme Verdacht: Der Hufeisenplan wurde gar nicht in Belgrad, sondern in Bonn geschrieben. Und für diesen Verdacht spricht ein weiteres Dokument, das PANORAMA vorliegt. Es stammt aus dem Verteidigungsministerium: das Ausgangspapier des angeblich genau bekannten Hufeisenplans. Doch dort heißt es ausdrücklich, der Plan sei „in seinen Details nicht bekannt“. Das Fazit des Generals ist vernichtend.

    0-Ton

    HEINZ LOQUAI:

    „Ich kann nur sagen, dass der Verteidigungsminister bei dem, was er über den Hufeisenplan sagt, nicht die Wahrheit sagt.“

    KOMMENTAR:

    Doch Scharping bleibt dabei, behauptet immer wieder, dass es diesen Hufeisenplan tatsächlich gebe.

    0-Ton

    RUDOLF SCHARPING:

    (5.4.2000)

    „Ich habe gesagt, es gibt diesen Plan, und es gibt eine Fülle von Kenntnissen darüber, dass dieser Plan existiert. Und diese Kenntnisse sind alle durch die Realität bewiesen.“

    KOMMENTAR:

    Aber vorlegen kann er ihn bis heute nicht. Dennoch: die Kritiker seien „böswillig und ahnungslos“.

    0-Ton

    HEINZ LOQUAI:

    „Ahnungslos war ich nicht. Ich habe sehr viele Berichte des Verteidigungsministeriums eingesehen. Ich habe alle OSZE-Berichte gehabt, und ich habe dieses sehr, sehr ausführliche und offene Gespräch im Verteidigungsministerium über den Hufeisenplan gehabt. Also ahnungslos war ich nicht.“

    KOMMENTAR:

    Der General hat inzwischen eine Studie verfasst. Gern hätte er aus all diesen internen Berichten zitiert, etwa denen der deutschen Botschaft in Belgrad.

    0-Ton

    HEINZ LOQUAI:

    „Ich hatte gebeten, für meine Studie die Berichte der Botschaft in Belgrad verwenden zu können, sie zitieren zu dürfen. Dieser Bitte wurde nicht entsprochen, weil, wie man sagte, diese Berichte politisch zur Zeit zu sensitiv sind. Wenn man die Berichte der Experten zum Beispiel dem Bundestag präsentiert hätte, hätte der Bundestag ein anderes Bild gehabt, als er es tatsächlich hatte zur Zeit des Kriegsbeginns. Und ich weiß nicht, ob dann die Abstimmungen so eindeutig verlaufen wären.“

    KOMMENTAR:

    Trotz allem: sicher ist eines: Die Serben haben zahllose Verbrechen im Kosovo begangen. Umso drängender die Frage: Warum reichten Scharping die Fakten nicht aus? Die Antwort nicht nur auf diese Frage wollte er PANORAMA nicht geben.

    0-Ton

    PROF. DIETER LUTZ:

    (Inst. f. Friedensforschung und Sicherheitspolitik)

    „Sieht man das Geschehen und auch die Aussagen von Scharping in der Gesamtschau, so muss man festhalten, dass er immer übertrieben hat, immer auch am Rande dessen war, was die Wahrheit ist, bis hin zu Falschaussagen, wenn wir den Hufeisenplan nehmen. Und ich glaube, es lässt sich damit erklären, dass er versucht hat, durch diese Übertreibungen und Überhöhungen sich selber unantastbar zu machen.“

    Abmoderation

    PATRICIA SCHLESINGER:

    Die Pressestelle des Verteidigungsministers war heute schwer beschäftigt. Mit einem Pauschal-Dementi versuchte sie , die Vorwürfe, die in unserem Film erhoben werden, zu entkräften. Sie seien schlichtweg falsch und widersprächen den Tatsachen, hieß es in einer Presseerklärung. Wer so tönt, muss sich die Frage gefallen lassen: Warum wollten Sie unsere Fragen nicht vor der Kamera beantworten, Herr Scharping?

    Hufeisenplan
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Hufeisenplan

    Hufeisenplan, Operationsplan Hufeisen (im angeblichen Original: Potkova-Plan) war die Bezeichnung eines angeblichen militärstrategischen Plans zur systematischen Vertreibung der Kosovo-Albaner aus dem Kosovo, der der jugoslawischen Regierung zugeschrieben wurde. Er diente als zusätzliche nachträgliche Begründung der Militärintervention im Kosovo-Konflikt. Seine tatsächliche Existenz konnte bislang nicht bewiesen werden.

    #histoire #médias #télévision #Allemagne #impérialisme #Serbie #Croatie #Oustachis #guerre

  • Jonathan Swift. A Modest Proposal (1729)
    https://scholarsbank.uoregon.edu/xmlui/bitstream/handle/1794/872/modest.pdf

    Ce texte précède de 69 ans An Essay on the Principle of Population par l’ignoble pasteur Malthus. Il est rare que la parodie d’une oevre précède son soi-disant original. Il fallut le génie de Swift pour réaliser ce prodige. Je ne peux qu’en conclure que déjà à l’époque de Swift le traitement inhumain des peuples par l’empire britannique avait atteint un degré insupportable.


    Les dirigeants de cet empire ne cessent de nous impressionner par leur crueauté qui donne l’impression de sortir sans détour du monde satirique de Jonanthan Swift. Dans une interview soigneusement conservées par l’association qui porte son nom, Margaret Thatcher « The Witch » y prononce l’expression célèbre there is no such thing as society . Par cette phrase elle refute la responsabilité de la société pour pour l’irresponsabilité des pauvres qui osent pondre des enfants.

    https://seenthis.net/messages/884816

    Swift écrit dans son traité Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utiles au public :

    A young healthy child well nursed, is, at a year old, a most delicious nourishing and wholesome food, whether stewed, roasted, baked, or boiled; and I make no doubt that it will equally serve in a fricassee, or a ragout.
    ...
    Supposing that one thousand families in this city, would be constant customers for Infant’s Flesh, besides others who might have it at merry meetings, particularly at weddings and christenings, I compute that Dublin would take off annually about twenty thousand carcasses, and the rest of the Kingdom (where probably they will be sold somewhat cheaper) the remaining eighty thousand.

    I can think of no one objection, that will possibly be raised against this proposal, unless it should be urged, that the number of people will be thereby much lessened in the Kingdom.

    This I freely own, and ’twas indeed one principal design in offering it to the world. I desire the reader will observe, that I calculate my remedy for this one individual kingdom of Ireland, and for no other that ever was, is, or I think, ever can be upon Earth.

    https://en.wikipedia.org/wiki/A_Modest_Proposal
    https://en.wikipedia.org/wiki/Malthus

    An Essay on the Principle of Population (1798)
    https://en.wikipedia.org/wiki/An_Essay_on_the_Principle_of_Population

    Malthus regarded ideals of future improvement in the lot of humanity with scepticism, considering that throughout history a segment of every human population seemed relegated to poverty. He explained this phenomenon by arguing that population growth generally expanded in times and in regions of plenty until a relatively large size of population, relative to a more modest supply of primary resources, caused distress:

    “Yet in all societies, even those that are most vicious, the tendency to a virtuous attachment [i.e., marriage] is so strong, that there is a constant effort towards an increase of population. This constant effort as constantly tends to subject the lower classes of the society to distress and to prevent any great permanent amelioration of their condition”.
    ...
    Proposed solutions

    Malthus argued that two types of checks hold population within resource limits: The first, or preventive check to lower birth rates and The second, or positive check to permit higher mortality rates. This second check “represses an increase which is already begun” but by being “confined chiefly, though not perhaps solely, to the lowest orders of society”. The preventive checks could involve birth control, postponement of marriage, and celibacy while the positive checks could involve hunger, disease and war.

    Enfin les Dead Kennedys ont traté le sujet avec délicatesse :

    Kill The Poor
    https://www.youtube.com/watch?v=L8zhNb8ANe8

    #histoire #impérialisme #euthanasie #démographie