• Les garants du grand débat exposent leurs réserves et dénoncent un manque de neutralité (BFMTV)
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15885-les-garants-du-grand-debat-exposent-leurs-reserves-et-denoncent-un-

    C’est bien qu’ils le disent déjà....

    Depuis plusieurs semaines les cinq garants du grand débat émettent des doutes quant à l’omniprésence de l’exécutif dans la consultation.

    Alors qu’était organisée ce lundi, en présence du Premier ministre Edouard Philippe, la présentation du bilan du grand débat national lancé face à la crise des gilets jaunes, des doutes persistent.

    Si le locataire de Matignon a estimé, au terme des trois mois de consultations, que ces débats indiquaient "clairement la direction à prendre : nous devons baisser, et baisser plus vite, les impôts", les garants de ce grand débat, au nombre de cinq, s’interrogent.

    Nommés en février passé afin de veiller au bon déroulement de la consultation, ils avaient, déjà début mars, pointé du doigt les (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Impôt sur les revenus : une année blanche qui peut devenir dorée, Jean-Yves Mercier, Avocat honoraire
    https://www.lemonde.fr/argent/article/2019/03/28/impot-sur-les-revenus-une-annee-blanche-qui-peut-devenir-doree_5442383_16570

    Jean-Yves Mercier, du Cercle des fiscalistes, explique qu’avec ce dispositif, l’option pour l’impôt progressif peut parfois être très avantageuse.

    À la rubrique #paye_ta_TVA : #revenu #impôt_sur_le_revenu #fiscalité #avocat_fiscaliste #optimisation_fiscale_ordinaire

  • La #concentration du #marché menace l’#économie américaine by Joseph E. Stiglitz - Project Syndicate
    https://www.project-syndicate.org/commentary/united-states-economy-rising-market-power-by-joseph-e-stiglitz-20

    [...]

    Mais un problème plus profond et plus fondamental encore réside dans une concentration croissante de la puissance de marché, qui permet aux sociétés dominantes d’exploiter leurs clients et d’exercer une pression sur leurs employés, dont le pouvoir de négociation et les protections juridiques sont affaiblies. [...]

    Les dirigeants d’entreprise aux États-Unis ont ainsi œuvré pour que l’essentiel des gains permis par la baisse d’#impôts prenne la forme de #dividendes et de rachats d’#actions, qui ont atteint un niveau record de 1 100 milliards $ en 2018. Ces rachats ont fait augmenter le prix des actions, ainsi que le bénéfice par action, sur lequel repose la rémunération de nombreux dirigeants. Dans le même temps, représentant 13,7 % du PIB, l’#investissement annuel est resté faible, pendant que de nombreux régimes de retraite d’entreprise devenaient sous-financés.

    Partout s’observent les illustrations d’une puissance de marché croissante. D’importantes marges contribuent à des bénéfices d’entreprise élevés. Secteur après secteur, des activités réduites telles l’alimentaire pour animaux de compagnies aux activités majeures comme les télécommunications, les prestataires de câble, les compagnies aériennes ou les plateformes technologiques, une poignée de sociétés dominent aujourd’hui 75 à 90 % du marché, voire plus, sachant que le problème est encore plus prononcé au niveau des marchés locaux.

    À mesure qu’augmente le #{pouvoir de marché des plus grandes sociétés, il en va de même pour leur capacité à influencer les #politiques américaines dans lesquelles intervient l’#argent. C’est ce qu’illustre parfaitement la multiplication de clauses d’arbitrage qui, dans les contrats de travail et les contrats d’utilisateurs, permettent aux grandes sociétés de régler les litiges avec les employés et les clients via un simple médiateur, plutôt que devant les tribunaux.

    De multiples forces contribuent à l’augmentation de la puissance de marché. L’une d’entre elles réside dans la croissance de secteurs aux importants effets de réseau, qu’une seule et unique société – de type Google ou Facebook – peut facilement dominer. Une autre réside dans l’attitude prévalente parmi les dirigeants d’entreprises consistant à considérer la puissance de marché comme la seule voie pour générer des profits durables. Pour reprendre la célèbre formule de l’investisseur Peter Thiel, « la #concurrence, c’est pour les #perdants ».

  • Allègements décidés par le législateur : les compensations aux collectivités se réduisent comme peau de chagrin
    https://www.banquedesterritoires.fr/allegements-decides-par-le-legislateur-les-compensations-aux-co

    Les #compensations versées par l’État aux #collectivités_territoriales pour les #exonérations d’#impôts_locaux décidées par la loi dépassent, cette année, les 2 milliards d’euros. Cette coquette somme est pourtant loin de couvrir le manque à gagner que le secteur public local a à déplorer. Un rapport de Bercy, auquel Localtis a eu accès, fait le point.

    #finances_locales

  • Les impôts directs ont bondi de 25% en sept ans selon l’Ifrap
    https://www.latribune.fr/vos-finances/impots/fiscalite/les-impots-directs-ont-bondi-de-25-en-sept-ans-selon-l-ifrap-807808.html

    Selon la fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques, les impôts directs ont progressé de plus de 63 milliards d’euros, entre 2010 et 2017, pour atteindre 250 milliards d’euros.

    Depuis 2010, les impôts directs qui pèsent sur les revenus et le patrimoine des ménages ont cru de plus de 25% selon une étude du think tank libéral spécialisé dans les politiques publiques Ifrap, relayée par Le Figaro.

    Commandée dans le cadre du grand débat, cette étude s’appuie sur les données de l’Insee et de la direction générale des Finances publiques. Les impôts directs sont ici constitués de la CSG-CRDS, des prélèvements sociaux, de l’impôt sur le revenu et sur les capitaux mobiliers, des taxes foncières et d’habitation, de l’impôt de solidarité sur la fortune le cas échéant, et des droits de mutation à titre gratuit (droits de successions), rappelle le quotidien. Ils s’opposent à la fiscalité indirecte (TVA et les différentes taxes sur les produits dont le carburant) qui n’a pas été prise en compte dans cette étude.

    Après une légère baisse de 16% à 14,8% du revenu de base entre 2000 et 2010, les impôts directs n’ont cessé d’augmenter jusqu’à atteindre 18% du revenu de base en 2017. En sept ans, les impôts directs ont progressé de plus de 63 milliards d’euros, pour atteindre 250 milliards d’euros en 2017, soit une hausse globale de 25,2%.

    Selon la fondation, les 10% de foyers les plus aisés paient 52% de l’ensemble des impôts directs, soit 130 milliards d’euros sur les 250 milliards collectés en 2017. Les 30% de Français les moins aisés contribuent quant à eux à 2% du total des impôts directs.

  • #Amazon Not Paying Federal Income Taxes on $11.2 Billion Profits | Fortune
    http://fortune.com/2019/02/14/amazon-doesnt-pay-federal-taxes-2019

    But even though Trump previously blasted Amazon for its limited state taxes—a single presidential tweet caused the company’s shares to fall by 9%—ITEP notes that its non-existent federal tax payment is a result of the Trump Administration’s corporation-friendly tax cuts. The think tank writes that the 2017 Tax Cuts and Jobs Act not only decreased corporate tax rates from 35% to 21%, but it also didn’t close “a slew of tax loopholes that allow profitable companies to routinely avoid paying federal and state income taxes on almost half of their #profits.”

    #impôts

  • #Trump et le coup d’État des #multinationales

    Comment Donald Trump a-t-il conquis la Maison-Blanche ? Au travers d’analyses d’observateurs et de paroles d’électeurs, Fred Peabody dessine le saisissant portrait d’une démocratie confisquée.

    Et si le 45e président des États-Unis n’était pas le symbole d’une ère nouvelle, mais au contraire l’aboutissement d’un processus entamé depuis de longues années ? Alors que la journaliste canadienne Naomi Klein a récemment comparé l’administration Trump à un « coup d’État des grandes entreprises », son compatriote philosophe John Saul (Mort de la globalisation, éd. Payot) estime, lui, que la confiscation de la démocratie et des biens publics par les intérêts privés a débuté dès la fin des années 1970, la première élection de Ronald Reagan en 1981 la rendant effective. Sa théorie du « coup d’État au ralenti » a notamment inspiré le journaliste Chris Hedges dans son analyse de l’état de l’Amérique. Pour lui, et certains de ses pairs, également interviewés ici, l’élection de Donald Trump ne constitue que le dernier rebondissement, le plus visible sans doute, d’une dérive à laquelle ses prédécesseurs démocrates, Bill Clinton et Barack Obama, ont activement prêté la main. Des pans entiers de la population américaine, notamment dans les anciennes régions ouvrières, ont ainsi été délibérément sacrifiés par les élites au nom de la libéralisation du marché, et la crise de 2008 a contribué à accélérer cet abandon.

    Outsiders
    En écho à ces réquisitoires très argumentés, le réalisateur Fred Peabody (Tous les gouvernements mentent) explore ainsi les villes dévastées de Camden (New Jersey) et de Youngstown (Ohio), anciens bastions industriels livrés au chômage et à la misère, où des sans-abri, citoyens jadis prospères, campent à deux pas de rangées de maisons murées. Et c’est l’aspect le plus passionnant, et le plus novateur, de son film, que de donner la parole à des électeurs de Trump qui, ni haineux, ni racistes, ni religieux fanatiques, expliquent pourquoi ils n’ont pu se résoudre, une fois de plus, à voter pour un parti qui les a rayés de la carte sans sourciller. Sans illusion sur Trump, ils lui reconnaissent une seule vertu : celle de l’outsider, méprisé comme eux par les politiciens professionnels et les médias. De Washington à la Rust Belt, la « ceinture de rouille », cette balade dans une Amérique oubliée fait puissamment écho à l’actualité française.


    https://www.arte.tv/fr/videos/084760-000-A/trump-et-le-coup-d-etat-des-multinationales
    #coup_d'Etat #USA #Etats-Unis #corporation #coup_d'Etat_permanent #impôts #fiscalité #élite #pouvoir_économique #démocratie #groupes_d'intérêt #intérêt_personnel #Mussolini #fascisme #corporatisme #propagande #médias #presse #lobby #Camden (New Jersey) #pauvreté #SDF #sans-abris #sans-abrisme #villes-fantôme #capitalisme #ghost-city #pillage #Youngstown (Ohio) #sidérurgie #industrie_sidérurgique #acierie #désindustrialisation #Rusting_belt #délocalisation #chômage #drogue #Manifeste_Powell #inégalités #richesse #pauvreté #ALENA #traité_de_libre-échange #accords_de_libre-échange #syndicats #prisons #privatisation_des_prisons #emprisonnement #divisions #diviser_pour_régner #racisme #sexisme #patriarcat #film #documentaire #film_documentaire

  • L’#impôt, le peuple et le truand - #DATAGUEULE 86 - YouTube
    https://www.youtube.com/channel/UCm5wThREh298TkK8hCT9HuA
    https://yt3.ggpht.com/a-/AAuE7mAv3VC2TNY68obD-o9KKMduCyRhxdXn9ahBTg=s200-mo-c-c0xffffffff-rj-k-no

    L’économie s’étouffe, la croissance s’étrangle, la richesse s’enfuit et le peuple gronde ? C’est, paraît-il, encore et toujours la faute de... L’impôt ! Il est l’une des cibles favorites de nos gouvernants, alors que son versement concrétise le #consentement collectif à faire société. Un jeu dangereux puisque c’est grâce à lui que les Etats s’élèvent et se protègent, quand son délitement précipite invariablement leur chute. Surtout que de l’antiquité jusqu’à la France contemporaine, ce n’est pas l’idée de participer au pot commun qui attise vraiment la colère populaire, mais bien le manque de #transparence et de #justice_fiscale...

    #ISF #TVA #inégalités #crédits_d'impôts #cice #emploi #protection_sociale #ric #gilets_jaunes

  • Aux sources de la colère contre l’impôt  La conférence d’Alexis Spire du 1 er février 2019 aux Amis du Monde Diplomatique de Lille

    http://www.amis.monde-diplomatique.fr/IMG/mp3/190201AMD.mp3

    Apparue en marge des organisations politiques et syndicales, particulièrement suivie dans les zones rurales et périurbaines, la mobilisation des « gilets jaunes » contre les taxes sur les carburants frappe par son caractère spontané. Elle a soudainement mis en lumière le sentiment d’injustice fiscale qui couvait depuis de longues années parmi les salariés subalternes et les petits indépendants. Dans un pays où l’impôt demeure un levier pour la redistribution, comment expliquer qu’il soit davantage contesté par celles et ceux qui se trouvent en bas de l’échelle sociale ?

    Remarque : A propos des droits de succession, vers la cinquantième minute, trés intéressant. Moins les revenus sont élevés, plus les contribuables sont opposés aux droits de succession.

    Source : http://www.amis.monde-diplomatique.fr/article6422.html

    #Audio #impôts #économie #Alexis_Spire #droits_de_succession

  • Le nouvel #ISF est-il un #impôt efficace ?

    https://www.franceculture.fr/economie/le-nouvel-isf-est-il-un-impot-efficace

    Les Idées Claires | Est-ce que la nouvelle formule de l’ISF va permettre aux plus riches d’investir dans l’économie ? C’est la question au cœur des Idées Claires, notre programme hebdomadaire produit par France Culture et franceinfo destiné à lutter contre les désordres de l’information, des fake news aux idées reçues.

  • #Briançon, capitale des #escartons (1343-1789)

    Signée en 1343, la « #Grande_Charte_des_Libertés » entérinait l’#autonomie du territoire des Escartons, entre #Piémont et #Briançonnais. 675 ans avant que des militants n’y accueillent des migrants, ces vallées transalpines défendaient déjà une organisation basée sur l’#entraide et la #solidarité.

    https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/une-histoire-des-micro-etats-44-briancon-capitale-des-escartons-1343-1


    #Les_Escartons #histoire #Hautes-Alpes #république_des_Escartons #élevage #commerce #passage #alphabétisme #alpage #biens_communs #communaux #communauté #forêt #propriété_collective #corvées #entretien_du_territoire #solidarité #escarton #répartition_des_impôts #Italie #France #périphérie #Dauphiné #Royaume_de_France #liberté #impôts #monnaie #justice #Traité_d'Utrecht #frontières #ligne_de_partage_des_eaux #frontières_nationales #frontières_nationales #rencontre #nostalgie

    Anne-Marie Granet-Abisset, minute 30’35 :

    « 1713 est une date capitale pour le fonctionnement de l’Escarton, parce que c’est une décision liée à un traité qui est prise très loin, à Utrecht, et qui va décider de ce qui apparaît comme une zone de périphérie, une zone des marges, et donc, dans les négociations, la France ce qui lui paraît important, c’est la #vallée_de_Barcelonnette, et laisse au Duc de Savoie, ce qu’on va appelé les #vallées_cédées, c’est-à-dire l’escarton de Valcluse, Pragelato, l’#escarton_de_Château-Dauphin, et l’#escarton_de_Oulx. C’est le début de ce qui va être une évolution qui démarre au 18ème, mais qui va s’accentuer au 19ème, où la frontière va se marquer. ça va casser ce qui faisait la force d’un territoire qui fonctionnait de façon presque autonome, en tout cas qui fonctionnait dans une organisation, ce qui ne veut pas dire qu’ils s’aimaient tous, mais en tout cas ils s’entendaient tous pour défendre leurs intérêts. C’est aussi le moment où les militaires arrivent et vont redessiner la frontière : on partage, on dessine, on installe des fortifications en un temps où la frontière va se marquer. »

    Colette Colomban :

    "Puisqu’on va pour la première fois, en Europe, penser les frontières à partir de limites géographiques. Donc on va placer la frontière sur la ligne de partage des eaux, ce qui correspond à la volonté du #Pré_Carré_de_Vauban, c’est-à-dire, délimiter le territoire, les frontières de la France, de façon la plus régulière possible afin qu’elle soit plus facile à défendre et éviter ainsi des bouts de territoires qui s’enfoncent trop en territoire ennemi et beaucoup plus difficiles à défendre. On va du coup border des frontières à des cours d’eau, à des limites de partage des eaux. Les cols qui jusqu’alors étaient vraiment des passages, là deviennent des portes, des fermetures, des frontières. Mongenèvre se ferme à ce moment-là. Il faut imaginer que ça a été vraiment vécu comme un traumatisme, ce traité d’Utrecht, avec vraiment une #coupure de #liens familiaux, de liens amicaux, de liens commerciaux.

    Anne-Marie Granet-Abisset, minute 39’35 :

    Il y a une redécouverte des Escartons, parce que la charte est revenue dans la mairie de Briançon en 1985. Et dans ce cadre-là, les Escartons ont servi de légitimité pour refonder à la fois une #mémoire et une histoire qui a commencé d’abord du point de vue patrimonial, on a mis une association sur les anciens escartons, et puis maintenant, d’or en avant, les escartons sont même les noms de la recréation du Grand briançonnais qui reprend le Queyra, le Briançonnais, mais qui adhèrent des territoires qui ne faisaient pas partie de des anciens escartons. On est en train de reconstituer, en utilisant ce qui a été une avance sur l’histoire... on re-fabrique, on re-bricole une histoire en mettant en avant ce qui était la tradition, c’est-à-dire l’habitude d’#autonomie, la façon de s’auto-administrer, la volonté de garder la maîtrise du territoire, en même temps avec véritablement l’idée de fonctionner avec les vallées qui étaient les anciennes Vallées cédées. Donc les Escartons vont devenir un élément qui caractérise et qui redonne une #fierté à ces territoires considérés, pendant longtemps et notamment au 19ème, comme des territoires enclavés, comme des territoires arcaïques. Ces territoires ont souffert de cette vision qu’ils ont d’ailleurs totalement intégrée et qui fait que, les Escartons étaient un moyen de réaffirmer leur avance sur l’histoire. Leur avance sur l’histoire c’est le fait de constituer un territoire transfrontalier, qui fonctionne comme une région des Alpes à l’intérieur d’une Europe qui serait une Europe des régions"

    Gérard Fromm, 46’20 :

    "Ici on a été une zone de passage, beaucoup d’Italiens sont venus, ont passé le col de Mongenèvre et sont venus s’installer en France à une période où la vie était difficile en Italie. Donc il y a beaucoup de familles qui sont d’origine italienne. On est ici une zone de passage depuis longtemps. On est une zone de migration, donc, naturellement, on a retrouvé un certain nombre de choses. Les Italiens de l’autre côté, beaucoup parlent français, et puis il y a une culture qui est identique : regardez les églises, les clochers ont la même forme, les peintures murales dans les églises ont les mêmes origines. On a vraiment une continuité. Ces éléments-là font qu’aujourd’hui on a d’ailleurs une proximité avec nos amis italiens. On ne se rend pas compte, on est un peu au bout du monde pour les Français, sauf que leur bout du monde il est beaucoup plus loin... les Italiens c’est la porte à côté. Des Briançonnais vont à Turin, Turin c’est à une heure et quart d’ici. Aujourd’hui on a d’ailleurs une proximité avec nos amis italiens dans le cadre des programmes européens, mais aujourd’hui aussi par exemple avec les problèmes des migrants, ce sont des problèmes qu’on partage avec les communes de l’autre côté. On travaille en permanence avec les Italiens.

    Elsa Giraud, guide conférencière et historienne, 49’13 :

    « C’est le milieu dans lequel on vit, qui peut être un milieu hostile, qui est un milieu qui nécessite des connaissances, une habitude. Et si les Escartons sont nés et ont perduré pendant des siècles, c’est parce que nous sommes dans un territoire de passage, parce que nous sommes dans un territoire où on a des populations et des ressources différentes d’un côté et de l’autre. Donc il fallait des passages, des migrations saisonnières pour vivre dans ces montagnes qui ne vous nourrissent pas l’hiver, pour aller en plaine, pour échanger les produits d’un versant et de l’autre de la montagne. Et le point commun c’est ce besoin de se déplacer, de migrer. La géographie et le climat font qu’on est obligé de s’entraider et venir au secours de celui qui est en pleine montagne. Ici, si on ne connaît pas la montagne, en plein hiver on ne passe pas, on y reste. »

    #hostile_environment #environnement_hostile #entraide

    #tur_tur

    #ressources_pédagogiques

  • Prélèvement a la souce : Nouvelle maniere de renforcer la domination masculine.
    http://www.lefigaro.fr/argent/2019/01/30/05010-20190130ARTFIG00002-quand-le-prelevement-a-la-source-peut-devenir-une

    Pour près d’un Français (?), l’argent a déjà été un motif de dispute. au sein de leur couple. À l’heure où les contribuables découvrent leur première feuille de paie amputée de l’impôt sur le revenu, le sujet pourrait bien être source de nouvelles tensions au sein des couples mariés ou pacsés. Principalement ceux dont les écarts entre les deux salaires sont importants. Car même si le salaire n’est pas le seul paramètre dans le calcul de l’impôt sur le revenu des ménages - la composition du foyer est aussi prise en compte - il pèse néanmoins dans la balance et peut remettre en question l’équilibre et l’organisation financière du foyer.
    « Traditionnellement, l’impôt est considéré comme une dépense collective au sein du couple marié. C’est généralement le plus gros salaire qui le règle et l’autre, les dépenses de la vie courante. Désormais, l’impôt est ponctionné sur le revenu de chacun des membres du couple. Ce qui peut réduire leur autonomie financière et questionner le rapport d’égalité et de justice » analyse la sociologue Caroline Henchoz, enseignant chercheur à l’université de Fribourg, en Suisse et auteur de l’ouvrage « Le couple, l’amour et l’argent » (L’Harmattan, 2008).

    Le nombre de foyers fiscaux potentiellement concernés par la question est loin d’être anecdotique. Selon un rapport parlementaire d’évaluation de la réforme publié en 2016, sur 7,6 millions de couples imposés, dans 47% (3,6 millions de foyers fiscaux), l’un des deux membres gagne jusqu’à deux fois plus que son conjoint et dans 20% des cas (soit 1,5 million de foyers fiscaux), l’un des deux conjoints gagne plus de trois plus que l’autre. Or, d’après le fisc, seulement 7,6% des déclarants ont choisi un taux individualisé au sein du couple. C’est-à-dire que pour les autres, les deux membres sont prélevés au même taux, quel que soit le revenu de chacun.

    Les femmes grande cause du mandat, suppretion de la pension de réversion, Suppretion des aides sociales, durcissement des contrôles, assèchement budgétaire des assos et voici le renforcement de la domination économique des hommes qui sont déjà en situation de domination économique dans les couples. Le figaro ne parle que des hommes mais je reviens avec la part des revenus dans les couples selon le sexe.
    #impots #domination_masculine #backlash

    • En 2011, la France compte presque 10 millions de couples composés d’un homme et d’une femme âgés de 20 à 59 ans, non étudiants. Dans les trois quarts de ces couples, le revenu de l’homme est supérieur à celui de la femme.

      En moyenne, en 2011, les femmes vivant en couple ont perçu un revenu annuel de 16 700 euros contre 29 000 euros pour leur conjoint, soit 42 % de moins. Par comparaison, cet écart n’est que de 9 % entre les femmes et les hommes sans conjoint (encadré). Au total, sur l’ensemble de la population non étudiante âgée de 20 à 59 ans, l’écart de revenu est de 35 %.

      https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281400#titre-bloc-1

    • Prélèvement à la source : la « catastrophe » n’a pas eu lieu
      https://www.liberation.fr/france/2019/03/31/prelevement-a-la-source-la-catastrophe-n-a-pas-eu-lieu_1718183

      La « catastrophe industrielle » tant prophétisée par Les Républicains n’a pas eu lieu. La « bombe à retardement » annoncée par leur patron, Laurent Wauquiez, il y a encore quelques mois n’a toujours pas explosé : en cette fin mars, 25 millions de salariés et fonctionnaires reçoivent, pour la troisième fois, leur feuille de paie amputée du montant mensuel de leur impôt sur le revenu. Et tout se passe bien. La réforme du prélèvement à la source, lancée par François Hollande et confirmée sous Emmanuel Macron fonctionne. Cette (r)évolution du mode de perception d’un impôt payé par moins de la moitié des Français est un succès. La preuve ? Les médias ne s’y intéressent plus. Un succès tant pour l’administration fiscale française qui prouve qu’elle est capable d’organiser de grands changements sans accrocs. Mais aussi un trophée politique pour le ministre en première ligne, Gérald Darmanin, qui peut se targuer, dans cette bataille, d’avoir convaincu, en septembre, un couple exécutif prêt à tout laisser tomber.
      « Globalement un succès »

      Le « bug » des fiches de paie se fait toujours attendre. Les « conséquences » sur le pouvoir d’achat des Français aussi. Ce vendredi, l’Insee a publié ses chiffres de la consommation de février, soit le premier mois suivant le premier prélèvement à la source : si les dépenses des ménages ont « fléchi » (-0,4%) le mois dernier, c’est à cause… du redoux. « Cette baisse provient principalement de la chute de consommation d’électricité, liée à des températures relativement clémentes pour la saison », explique l’Insee. En revanche, les autres dépenses – celles qui auraient dû être entamées par le prélèvement à la source si ce dernier avait eu un réel impact – ont, elles, progressé : +0,6% pour les « biens durables » comme les ventes de voitures d’occasion, +0,7% pour les dépenses de vêtements ou encore +0,4% pour les « autres biens fabriqués », notamment les médicaments.

      Pour l’instant, exit la crainte, formulée l’automne dernier par Emmanuel Macron et d’autres responsables de la majorité d’un pouvoir d’achat « plombé » par cette réforme. Mieux : selon un sondage Odoxa pour France Info et le Figaro, 63% des Français estiment que cette réforme est « globalement un succès ». De tels résultats d’estime sont rares ces temps-ci pour l’exécutif. Même les sympathisants LR le reconnaissent : ils sont, selon cette même étude, 73% à le penser.

      La "catastrophe" n’a pas concerné les hommes alors tout va bien RAS.

  • Lettre aux Français : Emmanuel Macron a oublié de poser les questions essentielles en matière fiscale…
    http://reformeraujourdhui.blogspot.com/2019/01/lettre-aux-francais-emmanuel-macron.html

    Les inégalités créent un fossé entre les Français les plus riches et les plus pauvres et menacent la cohésion de la société. Loin d’être une fatalité, ces inégalités peuvent être combattues en réformant profondément une fiscalité des #revenus largement injuste.Mais si Emmanuel Macron a dévoilé les thèmes qui nourriront le grand débat national à travers trente-cinq questions, il a purement et simplement oublié de poser les questions fiscales essentielles concernant les revenus des personnes physiques…En s‘intéressant au régime fiscal qui est appliqué aux personnes riches ou pauvres, on peut savoir aisément quelles sont les personnes qui sont privilégiées par le système fiscal français et celles qui le sont beaucoup moins. A qui profite le manque de progressivité de l’impôt sur le revenu ? L’IR souffre d’un manque (...)

    #fiscalité #impôt #IR

  • « #Grand_débat » : ce qu’expriment les cahiers de #doléances - François Bonnet, Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140119/grand-debat-ce-qu-expriment-les-cahiers-de-doleances

    Et puis il y a cette surprise, constatée dans la demi-douzaine de cahiers de doléances ouverts dans plusieurs mairies depuis la fin du mois de décembre et que nous avons consultés à Nancy, à Toul, à Commercy (là, les « revendications » étaient collectées par le groupe de gilets jaunes de la ville), à Bar-le-Duc, soit près de deux cents contributions en tout : c’est l’absence de toute référence à l’islam.

    L’annulation de la hausse de la #CSG fait l’unanimité, tout comme le refus d’une désindexation même partielle du montant des pensions par rapport à l’inflation. « Il est impératif de rétablir cette indexation, les retraités ne doivent pas être sacrifiés », note Jacqueline à Nancy. « Avec la #désindexation partielle, je serai dans dix ans sous le seuil de pauvreté. Est-ce qu’une démocratie républicaine a le droit d’amener ses citoyens à la pauvreté ? », demande un habitant de Toul.

    « Je dois aider mes enfants et maintenant il va falloir aider nos parents qui n’y arrivent plus », note un Nancéien. « Suppression de la CSG, indexation et hausse de 3 % des retraites », demande un autre.

    Moins qu’une baisse des #impôts – très rarement évoquée –, c’est d’abord l’#égalité devant l’impôt qui est exigée. « Il faudrait que tout le monde paie l’impôt sur le revenu, ne serait-ce que 5 ou 10 euros, c’est un acte de citoyenneté », explique Véronique, à Nancy. La contrepartie, c’est imposer plus « les grands patrons, les très hauts revenus, les hauts fonctionnaires et les élus », note un habitant de Toul qui a repris l’idée de Véronique.

  • Belgique : 4 janvier : « Les plus riches du pays ont fini de payer leurs impôts »
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_4-janvier-les-plus-riches-du-pays-ont-fini-de-payer-leurs-impots?id=1011

    Ce matin, ils sont une cinquantaine à réclamer plus de justice fiscale et moins d’inégalités économiques. Ils sont membres du Réseau pour la Justice fiscale (RJF), du Financieel Actie Netwerk (FAN), de la Campagne TAM-TAM et de Hart Boven Hard. Ce rassemblement a lieu au square du bois à Bruxelles, on appelle aussi cet endroit le square des milliardaires.

    Cette journée n’a pas été choisie au hasard par ces manifestants. Selon Daniel Puissant, porte-parole du Réseau pour la Justice Fiscale, le 4 janvier est le jour de l’année où les plus riches du pays ont terminé de payer leurs impôts. « Les plus riches disposent de toute une série de possibilités d’évasion et de fraude fiscale puisque la plus grande partie de leurs revenus est placée à l’étranger » , ajoute-t-il. Toujours selon le Réseau pour la Justice Fiscale, un citoyen lambda mettrait, lui, en moyenne, six mois pour s’acquitter de ses impôts.

    « C’est une manifestation contre les enrichis »
    Ce rassemblement se veut aussi sonnette d’alarme pour les plus riches du pays. « Les gens très pauvres doivent aujourd’hui aller quémander des colis alimentaires, passer aux restos du cœur, ils ne trouvent plus de logement social ou de boulot avec un salaire décent. Les enrichis doivent savoir ça ! », s’indigne Christine Mahy du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté.

    Et d’ajouter : « Ce n’est pas une manifestation anti-riches, c’est une manifestation contre les enrichis qui ont utilisé l’injustice fiscale. Qu’elle soit légale ou illégale, elle est inadmissible » complète Christine Mahy.

    En effet, selon une étude de l’Université d’Anvers, 1% des ménages les plus riches pourrait détenir de 18 à 20 % des patrimoines. 80 % de la valeur des actions cotées en Bourse sont dans les mains des 10% les plus fortunés.

    Que réclament les associations ?
    Le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté demande que tout citoyen puisse accéder à un salaire décent. « Aujourd’hui, les gens sont réduits à consacrer l’entièreté de leur salaire aux nécessités absolues du quotidien, ce n’est pas normal », déplore Christine Mahy.

    Une autre mesure concrète exigée est la globalisation des revenus. « Actuellement, ne sont globalisés que les revenus professionnels et les revenus immobiliers. Les revenus des capitaux et les revenus mobiliers échappent totalement à l’impôt des personnes physiques » , rappelle Daniel Puissant du Réseau pour la Justice Fiscale.

    Le Réseau souhaite également qu’un impôt sur la fortune soit rétabli sur les fortunes supérieures à 1 millions d’euros. « Selon nos calculs, cet impôt pourrait rapporter plus ou moins 7 milliards d’euros dans les caisses de l’État », estime Daniel Puissant.

    #injustice_fiscale #inégalités_économiques #impôts #inégalités #richesse #fortune #Belgique #Bruxelles #évasion_fiscale #fraude_fiscale #GiletsJaunes

    • Une des plus belle rue privée de Bruxelles.

      Depuis la petite ceinture, remonter l’avenue Louise jusqu’au bout, vous y êtes, c’est sur la droite, vous reconnaitrez, des grilles barrent la rue.
      Pour information, l’ancien Bourgmestre de Bruxelles, Freddy Thielemans y habitait.

  • Prélèvement à la source : le grand casse-tête pour les #intermittents, #artistes et #auteurs - Le monde bouge - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/monde/prelevement-a-la-source-le-grand-casse-tete-pour-les-artistes-et-les-auteur

    Avec la nouvelle année arrivent les étrennes, les bonnes résolutions… et le nouveau système de prélèvement fiscal. Depuis ce 1er janvier 2019, tous les contribuables français sont logés à la même enseigne : leur #impôt est désormais prélevé à la source – à savoir directement sur leur revenu. Ce mode de recouvrement supprime le décalage d’un an entre la perception des revenus et leur imposition, s’adaptant aux ressources « réelles » du contribuable. Or c’est là que le bât blesse pour certains, car le dispositif est nettement moins ancré dans la réalité quand les émoluments sont irréguliers, instables et inégaux. Trois caractéristiques qui s’appliquent, justement, à beaucoup des revenus de la culture.

    Pas étonnant, donc, que les professionnels du secteur soient vent debout contre son déploiement. « L’administration fiscale se désolidarise de notre régime social, qui ne ressemble à aucun autre et va se trouver à nouveau fragilisé », déplore Samantha Bailly, présidente de la Ligue des auteurs professionnels. Pour le Syndicat national des auteurs et compositeurs (Snac) et son délégué général Emmanuel de Rengerve, « le système tel qu’il est appliqué à partir de 2019 n’est pas adapté ». Même son de cloche chez les intermittents, qui risquent de « se retrouver pénalisés chaque mois », redoute Denis Gravouil, de la CGT Spectacle. Pourquoi tant de craintes ?

  • Retour sur 2018 et bonne année 2019
    http://reformeraujourdhui.blogspot.com/2019/01/retour-sur-2018-et-bonne-annee-2019.html

    La première année pleine du quinquennat d’Emmanuel Macron aura été marqué notamment par une série d’attaques contre le pouvoir d’achat des salariés et retraités et parallèlement par les démissions de Nicolas Hulot et Gerard Collomb, le feuilleton Alexandre Benalla et bien sûr le mouvement des #gilets_jaunes.Suite à l’action des Gilets jaunes, le grand débat annoncé par le président de la République début 2019 débouchera-t-il rapidement sur de vraies réformes pour redonner du pouvoir d’achat aux classes populaires et moyennes et mettre fin à un système fiscal injuste ? Rien n’est moins sûr de la part d’un ancien banquier à la tête du gouvernement…Après la suppression de I’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) pour les familles les plus riches, la mise en place d’une #taxe allégée sur les revenus financiers, la (...)

    #Emmanuel_Macron #impôt #IR #revenu

  • La France est-elle vraiment le pays d’Europe où les impôts et taxes sont les plus lourds ? - Basta !
    https://www.bastamag.net/La-France-est-elle-vraiment-le-pays-d-Europe-ou-les-impots-et-taxes-sont-l
    https://www.bastamag.net/IMG/arton7099.jpg?1545387340

    C’est une rengaine depuis quelques semaines, lancée par le Mouvement des entreprises de France (le #Medef), reprise par une partie de la presse et par certains #gilets_jaunes : la #France serait le pays le plus imposé d’Europe. « Je comprends les problèmes de pouvoir d’achat mais le problème, c’est d’abord les impôts et les taxes et malheureusement aucun gouvernement depuis trente ans n’a baissé les impôts » , a ainsi affirmé le « patron des patrons », #Geoffroy_Roux_de_Bézieux, sur le ondes de France Inter le 7 décembre. « Le problème, ce n’est pas dans les entreprises qu’il se pose, c’est un problème de révolte fiscale (…) Les Français sont étranglés. Chaque fois que l’on crée un euro, ce sont 47 centimes qui vont à l’État, aux régimes sociaux, aux collectivités locales », poursuivait-il. Le Medef ne veut surtout pas d’augmentation des salaires, l’une des revendications de l’actuel mouvement social. Dans la même interview, le président du Medef trouvait qu’un Smic augmenté de 55 euros était déjà bien assez.

    Les cotisations, plutôt du salaire différé que des impôts
    À y regarder de plus près, toutefois, ces comparaisons ne sont pas aussi évidentes. D’abord, les cotisations sociales, qui entrent dans ce calcul, ne sont pas des impôts aux sens propre. L’Unedic, la caisse qui gère l’assurance chômage, le rappelle : « Les allocations chômage sont financées par des cotisations prélevées sur les salaires bruts. Ce ne sont donc pas les impôts qui financent les allocations chômage. » Les cotisations prélevées sur les salaires, qu’elles soient patronales ou salariales, sont une partie du salaire utilisée pour financer les systèmes de protection sociale. Il s’agit en fait d’un « salaire différé », que l’on perçoit une fois à la retraite ou en cas d’impossibilité de travailler (maladie, accident, chômage, congé maternité).

    30 ans de baisse d’impôts pour les plus riches
    Le Medef continue pourtant de prétendre que les entreprises paient trop d’impôts. En fait, les baisses d’impôts pour les entreprises et les plus riches se succèdent en France depuis plus de dix ans. En 2006, une réforme fiscale réduit la taxe professionnelle et crée un « bouclier fiscal » qui plafonne l’imposition globale d’un contribuable à 60 % de ses revenus. En 2007, Nicolas Sarkozy a fait adopter une loi qui réduit l’impôt de solidarité sur la fortune (#ISF) et la taxation des successions, c’est-à-dire des héritages. Depuis, l’ISF a été supprimé par Emmanuel Macron.

    Le taux le plus élevé de l’impôt sur le revenu, pour les contribuables les plus aisés, baisse aussi depuis 30 ans : il était à plus de 60 % au début des années 1980, plus de 50 % jusqu’en 2000, puis passé à 48 % en 2005. Il est aujourd’hui de 45 % pour les revenus de plus de 153 000 euros annuels. À chaque fois, ces réformes impliquent une baisse des recettes fiscales de l’État. « Entre 100 et 120 milliards d’euros de recettes fiscales ont ainsi été perdues pour le budget général de l’État entre 2000 et 2010 », soulignait en 2016 le député communiste Nicolas Sansu dans un rapport parlementaire.

    https://www.unedic.org/a-propos/comprendre-le-financement-de-lassurance-chomage
    #impôts

  • Les agents des impôts aux premières loges du ras-le-bol fiscal , Benoît Floc’h, Le Monde
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/27/les-agents-des-impots-aux-premieres-loges-du-ras-le-bol-fiscal_5402530_3224.

    Les agents des impôts aux premières loges du ras-le-bol fiscal
    Selon la direction générale des finances publiques, 250 incidents se sont produits dans des #centres_des_impôts depuis le début du mouvement des « #gilets_jaunes ».

    Le ras-le-bol fiscal, ce sont les agents des impôts qui en parlent le mieux. Eux qui sont quotidiennement confrontés à cette colère sourde, qui s’est manifestée de manière spectaculaire avec le mouvement des « gilets jaunes ». « On le ressent constamment, presque tous les jours », constate Laurent Hutin, représentant syndical Solidaires finances publiques. Pour ce contrôleur des impôts, qui travaille à Cambrai (Nord), le ras-le-bol fiscal a pris le visage de « cette petite mémé qui pleurait dans mon bureau, il y a quelques mois, parce qu’elle n’arrivait plus à payer ses impôts ». « Je n’avais jamais vu ça, soupire-t-il. On essaie de se blinder, mais la souffrance des gens, ça désarçonne… »

    Les Français, qui détiennent le record d’Europe de la pression fiscale, ne veulent plus de taxes. Et pour que le message soit bien clair, certains « gilets jaunes » ont joint le geste à la parole en s’en prenant physiquement aux centres des impôts. Selon les chiffres transmis au Monde par Bercy, 250 incidents se sont produits en France depuis le début du mouvement, fin octobre. Cela va « des #dégradations de serrures à la pose de murs devant les entrées, plus quelques cas d’#incendies de poubelles et vitres brisées », détaille Bercy. Solidaires, le premier syndicat du secteur, en a dénombré « 136, dont 55 avec des dégradations matérielles importantes ».

    Cela couvait depuis longtemps

    Le 17 décembre, le centre des impôts de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) a été vandalisé : des vitres ont été brisées et un feu a été allumé. « Dix impacts de jets de pierre ou de coups de masse » ont été relevés sur la devanture, a constaté France Bleu Pays de Savoie. A Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), « une balle de foin pourri » a été placée devant l’entrée du bâtiment, a relaté La Dépêche. Des actions plus violentes avaient eu lieu à Saint-Andiol (Bouches-du-Rhône), Castres (Tarn) ou Falaise (Calvados)…

    Mais, en réalité, cela couvait depuis longtemps. « Le mouvement des “gilets jaunes” met sur la place publique un sentiment que l’on ressentait depuis longtemps », explique Laurent Hutin. Les agents des impôts sont aux premières loges, surtout lorsqu’ils sont à l’accueil, pour observer les affres du « consentement à l’#impôt ».
    « Oui, on le vit, le ras-le-bol fiscal, témoigne Sophie, en poste dans la région parisienne, qui souhaite conserver l’anonymat. Les gens disent qu’ils ne veulent plus d’impôts. Or, c’est notre métier de les recouvrer… » D’où cette colère à laquelle ils sont parfois confrontés.
    Même si certains contribuables font la part des choses : « On est le réceptacle d’une rancœur, mais pas la cible, relativise Sylvain, fonctionnaire en Corse. Le ras-le-bol fiscal, il existe, mais il n’est pas dirigé contre nous. On nous dit “on paie trop d’impôt, mais vous êtes logés à la même enseigne que nous…’’ »

    Subtilités byzantines de la #fiscalité

    Pour Sylvain, la complexité administrative accroît considérablement l’exaspération de citoyens considérant déjà qu’ils sont trop taxés. « J’ai en mémoire le cas d’une personne, raconte-t-il, qui avait obtenu gain de cause [après une réclamation]. Mais elle ne comprenait pas le courrier qu’on lui avait envoyé… Les gens ne comprennent plus le langage de l’administration. C’est frappant chez les jeunes : ils ne comprennent rien à ce qu’on leur dit. »

    Mais, au-delà du langage, c’est surtout la complexité même de la fiscalité qui pollue les relations entre fonctionnaires et contribuables. « Ce sont les #impôts_locaux les plus compliqués à comprendre, déplore Yves Peyras, contrôleur des finances publiques à Toulouse. Selon que vous disposez d’une douche ou d’une baignoire, vous ne payerez pas le même montant de taxe sur votre logement… »
    Sur ce point, la volonté du gouvernement de supprimer progressivement la #taxe_d’habitation devrait satisfaire ceux qui se perdent dans les subtilités byzantines de la #fiscalité_locale… Même si cette annonce a, elle aussi, embrouillé les contribuables. C’est ce qu’Arlette Crouzet, responsable du service des impôts des particuliers Grenoble-Chartreuse, a expliqué à Olivier Dussopt, le 19 novembre, lors d’une visite du secrétaire d’Etat. Elle évoque « beaucoup de réactions épidermiques. Certaines personnes avaient compris qu’elles auraient droit à une exonération à 100 % d’un coup. D’autres avaient bien saisi qu’elles n’auraient droit qu’à un tiers cette année, mais elles ont vu leur taux augmenter à cause des collectivités locales… Bref, les agents ont dû faire face à des entretiens parfois délicats et même houleux. Il y avait un gros décalage entre ce que les gens entendaient dans les médias et ce que nous étions alors en mesure de leur expliquer . »

    Trop d’impôts, trop complexes, et « il y a toujours des gens révoltés contre l’injustice de la fiscalité », note Sandrine, contrôleuse qui travaille dans le Val-d’Oise. L’image du « président des riches » qui réduit l’impôt sur la fortune mais augmente la contribution sociale généralisée (#CSG) des #retraités a visiblement fait des ravages dans les trésoreries…

    « Rendre l’accueil sur place pénible »

    De multiples restrictions administratives nourrissent également ce ras-le-bol qu’un rien suffit à faire déborder. « Les personnes âgées ne comprennent pas qu’elles ne puissent plus payer par chèque », même si ce n’est plus financièrement pénalisé, relate par exemple Yves Peyras, le contrôleur de Toulouse, également représentant syndical Solidaires.

    L’impossibilité de payer en espèces pour des sommes inférieures à 300 euros est visiblement un sujet. Lors de la visite de M. Dussopt en Isère, la question est très vite arrivée dans la discussion qu’il a eue avec les responsables des services : « Avec la baisse de la taxe d’habitation, on a une recrudescence de gens qui viennent payer en liquide. Mais comme ce moyen de paiement est aujourd’hui interdit au-dessus de 300 euros, cela pose problème », a relevé Philippe Vasseur, responsable de la trésorerie de Saint-Martin-d’Hères.
    La crispation a semble-t-il été aiguë : « A cause du paiement en numéraire, a complété Philippe Leray, directeur départemental des finances publiques, on était au bord de la révolution au centre Rhin-et-Danube. Mais c’est un problème général dans le département et ça, on ne l’avait pas vu venir… »

    Il y a plus grave. Selon les agents interrogés, dans le souci de prendre le tournant du numérique et de faire des économies, Bercy voudrait que les usagers perdent l’habitude de venir dans les centres des impôts au profit des démarches en ligne. Concrètement, cela implique de « rendre l’#accueil sur place pénible , explique Sylvain. L’an passé, par exemple, la direction a fait enlever toutes les chaises de la salle d’attente… Mais chez nous, on reçoit beaucoup de personnes âgées, donc on a demandé à ce qu’elles soient réinstallées. »

    En revanche, lorsque son tour est arrivé, il faut se remettre debout, et le rester. « On les reçoit à la chaîne, poursuit l’agent corse, sur des sièges où l’on est mi-assis mi-debout. Mais c’est tellement inconfortable que personne ne s’en sert. Des voltigeurs, une tablette accrochée au bras, comme chez Orange, passent des uns aux autres et essaient de traiter ce qu’ils peuvent. »

    « Temps d’entretien mesuré »

    La direction générale des finances publiques « récuse formellement que des consignes ont été données pour forcer les gens à être debout ou limiter la durée des entretiens », indique-t-on à Bercy. L’administration centrale assure qu’elle ne privilégie aucun « moyen de contact » par rapport à d’autres. Le cabinet de M. Darmanin rappelle que celui-ci veut « augmenter le nombre de points de contacts physiques de 30 % ».

    Reste que le témoigne de Sylvain n’est pas isolé. La situation est comparable à Toulouse. Ou dans le Val-d’Oise : « Il y a quelques années, on recevait encore les gens dans des bureaux, rappelle Sandrine. On prenait le temps de leur expliquer. Aujourd’hui, ce n’est plus possible. On les reçoit debout pour que ça aille plus vite et qu’ils ne reviennent pas. Enfin, nous, on est assis et eux restent debout. On a pour consigne que l’entretien ne dépasse pas cinq minutes. On les incite à faire leurs démarches sur Internet. Mais là, du fait de la fracture numérique, vous perdez un quart des gens. »

    A Cergy, dans le même département, le dispositif est même un peu plus sophistiqué : « Notre temps d’entretien, explique Myriam Lebkiri, secrétaire départemental de la CGT, est mesuré automatiquement par un outil informatique : le gestionnaire de fil d’attente. Quand le temps est écoulé, ça passe au rouge. Quand on reçoit des #étrangers, qui ne maîtrisent pas le français, leur dire au bout de quelques minutes qu’ils doivent aller sur Internet, ça n’a aucun sens. Or, ces gens ont besoin de leur #avis_de_non-imposition : c’est le sésame pour obtenir leurs prestations, leur titre de séjour, la cantine des enfants, etc. »

    Toutes ces tracasseries rendent la communication difficile. « Quand ils viennent aux impôts, poursuit Mme Lebkiri, les gens pleurent, s’énervent… L’accueil du public est de plus en plus compliqué et on est de plus en plus tiraillé entre ce qui nous semble juste et ce que l’on nous demande de faire. » Sophie donne un exemple : « Certains attendent une heure, relate l’agente en région parisienne, et quand on les reçoit, on se rend compte que leur problème est complexe. Alors, on leur dit qu’ils doivent prendre rendez-vous… Les gens ne sont pas contents, mais on ne peut plus faire autrement… »

    Frustration des agents

    « Les gens ne comprennent pas que l’on soit injoignable au téléphone », constate Yves Peyras, qui invoque, comme d’autres le manque de personnels. « Allez sur Google Maps et regardez les commentaires associés à mon centre des impôts. Vous verrez… » Certains, en effet, sont sans ambiguïté : « C’est très dur de les avoir au téléphone, peste l’un. Ah, les impôts ! Ils adorent qu’on leur passe de l’argent, mais n’aiment pas qu’on leur pose des questions ou que l’on aille les voir… » Mais de nombreux autres témoignages évoquent un « service téléphonique efficace et très sympathique ».

    Pas sûr que cela suffise à remonter le moral des troupes, passablement affecté si l’on en croit les agents des impôts contactés. Beaucoup de fonctionnaires expriment de la frustration : « On n’est plus en mesure de remplir nos missions fiscales », déplore M. Peyras. Le contrôleur évoque le retard qui s’accumule dans le traitement des courriels. Un autre prévient : « Les collègues sont très consciencieux et l’administration compte là-dessus. Mais là, le seau est percé de partout et on n’arrive plus à accomplir toutes nos missions correctement. Par exemple, on ne fait presque plus de contrôle fiscal allégé : on prend pour argent comptant ce que nous déclarent les gens… Le régime des #autoentrepreneurs n’est plus du tout contrôlé chez nous. »
    Rien de tel, pourtant, que le sentiment que certains passent entre les gouttes du fisc pour nourrir… le ras-le-bol fiscal. Là encore, l’administration centrale dément en bloc, en mettant notamment en avant la dernière loi sur la lutte contre la #fraude_fiscale. « C’est une priorité qui ne subit aucun fléchissement », assure-t-on à Bercy.

    • Quel que soit le sujet, la presse pousse son agenda de prescription. Et si on doit parler des GJ, il faut que cela aille dans le sens du vent : les impôts sont trop élevés, les taxes sont trop nombreuses, les impôts sont trop élevés et vraiment les GJ, quelque part, l’ISF, ils sont contre eux aussi, et tiens d’ailleurs, on ne va pas parler des salaires, hein, ni de hausse de productivité, on va parler jusqu’à plus soif des impôts trop élevés.

      Ou on va à nouveau parler djihadisme et antisémitisme, puis on va parler sexisme et racisme, et ça va être tellement mignon que tout le monde va oublier combien ceux qui font cela sont habituellement teigneux avec les faibles et respectueux avec les puissants le reste du temps.

      On ne va pas parler des choses qui fâchent et qui sont trop compliquées : le partage de la valeur, l’évasion fiscale, les lobbys, non, on n’en parle pas. Pourtant, là aussi, il y a quelques records d’Europe à citer pour la France...

    • Oui, vous avez raison, on peut tous se fâcher des conneries monumentales et de la ligne politique de L’imMonde (la thèse rebattue de la #révolte_anti-fiscale), on peut aussi passer au tamis les énoncés de l’ennemi et y trouver d’autres perles qui rendent compte d’une situation dont on aurait pas aisément connaissance autrement, dont on voit comment ils émergent (au moins partiellement) dans le #discours_public_autorisé.

      Avoir du mal à obtenir un avis de #non_imposition a des conséquences matérielles dramatiques en matière de droits sociaux (et le Monde, pernicieux ?, de citer ici un « étranger » comme si les « aides sociales » leur étaient réservés. Privilégier l’administration à distance, la #taylorisation des services, c’est bien des soucis, et voilà que ça apparaît, voilé, dans la presse de régime.
      Cette vague de contestation, ces forces collectives qui se matérialisent le font aussi dans un contexte de #dématérialisation de la gestion des populations (ni bureaux, ni accueil).

    • @biggrizzly le mde c’est #la_voix_de_son_maitre mais j’espère bien qu’on va continuer à parler de sexisme ou de racisme et même d’attaques des centres des impots, non mais ! voila encore une excuse bidon qui n’empêche en rien de faire AUSSI des articles sur des lois que l’assemblée ou le sénat font passer actuellement en se foutant éperdument de la population, de parler salaires, licenciements, prison, droit de manifester etc.

      Les choix éditoriaux sont politiques mais tout est lié et le ferment de révolte des GJ est enfin commun aux oublié·es d’un bout à l’autre de la france pour les unir dans une #convergence_des_luttes.
      De quoi se plaignent les politiques de tout bord qui rêvaient pourtant bien de cette fameuse union nationale à récupérer à coup de je_suis_machin ou je_fais_du_foot voire jai_des_couilles … Je commençais à fatiguer de voir les gauchistes/syndicalistes/et même anarchomoncul cramponnés à leurs théories sur ce qu’il faudrait faire ou dire, en pleine réunionite pour compter la monnaie de leur silence. Sais-tu combien de fois les militant·es de telle spécificité ce sont retrouvé·es berné·es ces dernières années par des lois fourre-tout qui les empêchaient de fait de les contrer ?
      Un article comme celui-ci je le prends avec joie, c’est toujours ça, le blocage des centres des impôts a commencé et ce sera aussi le blocage des usines ou des banques si il le faut. Ceux qui n’ont rien et dont on a écrasé la gueule toute leur vie n’ont aussi pas grand chose à perdre et illes tapent là où est le nerf de la guerre et tant mieux.
      Et pour les médias, the most effective way to do it is to do it.

    • @touti : je suis totalement en phase avec ton point de vue, et comme d’autres fois, ma concision a évacué toute complexité. Je faisais cette remarque en lien avec le tag #belles_âmes initié par @aude_v et qui permet de suivre toutes ces instrumentalisations de ce qui nous est cher, instrumentalisations qui permettent de perpétuer le pire, sous couvert de s’apitoyer sur des sujets dont les mêmes #belles_âmes se foutent la plupart du temps.

      Oui, cet article évoque des choses importantes, et je les lis moi aussi avec étonnement et plaisir. Mais malgré tout, la voix de son maître ne peut pas s’empêcher de tirer la couverture là où il souhaite, à créer des causalités qui n’existent pas mais qui arrangent l’agenda des puissants. On va parler de l’antisémitisme, mais ce sera pour discréditer les GJ, on va parler de services publics en déshérence, mais ce sera pour dire qu’il y a trop d’impôts et de taxes et que ça crée du malheur chez les petites gens. Parfois, je trouve que le prix à payer pour entendre parler de choses qu’on désespérait de voir exister dans les médias de prescription est très élevé, parce que la conclusion que tout le monde retient en définitive est qu’il y a trop d’impôts. Et le gvt en toute décontraction va pouvoir agir dans le sens demandé par la majorité, il va baisser les impôts... (des plus riches).

      Ceci dit, je suis comme toi, je suis aux anges de constater cette convergence. Mais, le gouffre entre ceux qui convergent et les autres me semble de plus en plus grand. Si tu ne t’informes que par les médias de prescription, désormais, tu ne vois qu’une seule chose au 20h : les boutiques qui perdent de l’argent, les grandes surfaces qui perdent de l’argent, le chômage technique de telle ou telle petite boite. Tout le reste, la Réunion qui brûle, les rond-points bloqués, tu n’en entends pas parler (ah si, tu entends parler des GJ racistes, des GJ sexistes, des GJ nazis, des GJ antisémites et des GJ voleurs). Tu ne vois que les côtés négatifs. Et tu te dis que « vivement que ça s’arrête ».

    • Le prélèvement à la source, une réforme à hauts risques, Benoît Floc’h et Virginie Malingre
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/27/le-prelevement-a-la-source-une-reforme-a-hauts-risques_5402599_823448.html

      Alors que la crise des « gilets jaunes » a remis en lumière la question du pouvoir d’achat, certains redoutent l’effet psychologique de la réforme.

      C’est la #réforme qui ne peut plus être repoussée. Le 1er janvier 2019, le #prélèvement_à_la_source entrera en vigueur et trente jours plus tard, les contribuables découvriront sur leur fiche de #salaire ce qu’il leur reste pour vivre une fois l’#impôt_sur_le_revenu soustrait. Depuis des mois, Bercy se prépare à cette échéance à hauts risques. Le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, n’a pas le droit à l’erreur, tant le sujet est politiquement inflammable.

      A l’Elysée, on mesure les risques, mais on affirme que « tout a été fait pour que la réforme se réalise dans les meilleures conditions ». « Nous sommes prêts, assure M. Darmanin au Monde. Il y aura sans doute des erreurs, mais certainement moins que dans l’ancien système de l’impôt “à la papa”, qui en a généré 3 millions en 2018 ! Les agents des finances publiques seront là pour les résoudre, ils font un travail formidable. » Quant au sentiment de gagner moins que pourraient avoir les Français en découvrant leur rémunération nette fin janvier, après retenue de l’impôt, l’exécutif veut croire que le travail de pédagogie effectué suffira à l’empêcher.

      La relation avec l’administration et le pouvoir d’achat sont deux écueils potentiellement déflagratoires, comme l’a notamment montré ces dernières semaines la mobilisation des « gilets jaunes ». Emmanuel Macron le sait. Au lendemain de son élection, il avait d’ailleurs décidé de repousser d’un an la mise en place du prélèvement à la source, initialement prévue pour janvier 2018. Fin août, le chef de l’Etat avait envisagé de la reporter une nouvelle fois, jugeant que les garanties apportées par Bercy n’étaient pas suffisantes.

      Au risque politique, s’ajoute un risque économique. Que les Français aient le sentiment de toucher moins d’argent, qu’ils décident en conséquence de moins consommer et cela pourrait se traduire directement dans les chiffres de l’activité, laquelle donne déjà des signes de ralentissement. « Il y aura un impact psychologique, en termes de pouvoir d’achat et de consommation », prévient le sénateur (LR) d’Eure-et-Loir Albéric de Montgolfier, rapporteur général de la commission des finances. Une mise en garde que le gouvernement ne peut négliger, alors qu’il a construit le budget 2019 avec une hypothèse de croissance de 1,7 % et que l’Insee mise désormais sur 1,3 %.

      Gains de trésorerie
      « Darmanin risque sa peau sur cette affaire », juge un macroniste de la première heure. On ne pourra en tout cas pas lui reprocher d’avoir ménagé sa peine. Dès qu’il en a l’occasion, le ministre issu de la droite plaide pour le prélèvement à la source. Il martèle qu’il ne s’agit pas d’une réforme de l’impôt sur le revenu, mais seulement de son mode de collecte. Dorénavant, l’impôt sera prélevé directement par l’employeur sur le salaire ou la caisse de retraite sur la pension. « Le prélèvement à la source est une façon plus simple de payer son impôt, a-t-il tweeté le 20 décembre. Nous sommes l’un des derniers pays à ne pas l’avoir mis en œuvre. »

      Bercy multiplie également les arguments pour convaincre que non seulement la réforme n’entraîne pas de perte de pouvoir d’achat, mais que, en plus, elle génère des gains de trésorerie. Notamment pour les contribuables mensualisés, qui sont aujourd’hui prélevés le 15 du mois et qui, à partir de janvier, le seront mécaniquement à la fin du mois, rappelle souvent Gérald Darmanin. « Elle permettra de nombreux gagnants en trésorerie et améliorera le quotidien de tous ceux qui connaissent des changements de situation familiale ou professionnelle », assure-t-il. Quant à ceux qui bénéficient de #crédits_d’impôt (services à la personne, frais de garde d’enfant, investissement locatif, etc.), ils percevront 60 % de cet avantage dès le 15 janvier, a décidé l’Elysée en septembre. Soit un transfert de 5 milliards d’euros.

      Par ailleurs, note le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, « les contribuables concernés par le prélèvement à la source sont très minoritaires, puisque 57 % des Français ne payent pas d’impôt sur le revenu, et que, parmi ceux qui le payent, 60 % sont déjà mensualisés ». Pour ces derniers, le fait de payer l’impôt sur douze mois, plutôt que sur dix – comme c’est le cas actuellement –, représente le principal atout de la réforme. C’est en tout cas ce que montre la dernière enquête Elabe sur ce thème, réalisée les 18 et 19 décembre. La même étude accrédite d’ailleurs l’image d’une réforme populaire : 68 % des Français y sont favorables.

      « Une affaire de perception »
      Néanmoins, au sein de la majorité parlementaire, son entrée en vigueur inquiète. « Jusqu’aux retraites, on n’a que des réformes impossibles, surtout le prélèvement à la source », juge un député LRM qui a l’oreille du président. Plusieurs élus évoquent l’enchaînement des mesures, qui brouille leur lisibilité. Pour le député LRM du Rhône Bruno Bonnell, « l’impact du prélèvement à la source n’est pas clair, il va masquer plus ou moins les baisses de cotisations de fin octobre ». « Mais en janvier, ajoute-t-il, il y aura la prime de fin d’année que certaines entreprises verseront, et, en février, la prime d’activité… Donc des plus et des moins, rien d’évident en perception ». Or, comme le dit un conseiller à l’Elysée, « la politique, c’est d’abord une affaire de perception » .

      L’administration fiscale a été mise sous pression, pour éviter au maximum les problèmes techniques. Depuis des mois, de nombreux tests ont été effectués, dont certains avaient donné des résultats calamiteux, comme l’avait révélé Le Parisien début septembre, quand Emmanuel Macron doutait de l’opportunité de mener à terme cette réforme.

      Mais, à en croire l’exécutif, tout serait réglé. « La préfiguration n’a pas révélé d’erreurs », indique-t-on dans l’entourage de Gérald Darmanin. Huit millions de fiches de paie tests ont été envoyées depuis octobre, manière de préfigurer le dispositif et d’acclimater les contribuables. Le ministre compare souvent la mise en œuvre du prélèvement à la source au « bug de l’an 2000 », quand le monde entier craignait que la transition d’un millénaire à l’autre ne fasse dérailler les systèmes informatiques. Il n’en fut rien.

      Certains syndicats se montrent moins affirmatifs. Solidaires finances publiques, le premier syndicat du secteur, appréhende l’arrivée des « #tiers_collecteurs » dans le circuit de l’impôt sur le revenu : les entreprises ou les caisses de retraite, notamment. « Quand vous multipliez les intervenants, vous multipliez les risques : les bugs peuvent venir d’ailleurs que de l’administration, estime Anne Guyot-Welke, sa porte-parole, mais ce sont nos services qui seront rendus responsables. » Et le ministre.

    • Effectivement, le passage en force du prélèvement mensuel obligatoire fait que beaucoup de personnes envisagent de fermer leur compte en banque et de rendre leur carte de crédit.
      Sans fric, pas de financiers, pas de banquiers.

      Le #holdup du gouvernement ne passe pas inaperçu, obliger chacun·e à donner un blanc seing mensuel sur son compte bancaire alors que dans le même temps les services publics sont sacrifiés avec les hopitaux en premier, ça risque de faire très mal, il n’y a qu’une dictature qui semble avoir été prévue au programme pour résoudre le conflit qui en résultera. Ces politiques sont complètement tarés.

  • Chroniques françaises , par Toni Negri
    14 Décembre 2018

    Nous proposons ici la traduction d’une contribution rédigée par Antonio Negri au lendemain du discours d’Emmanuel Macron du 10 décembre dernier. Il s’agit d’un texte d’analyse (...) qui avance (...) des pistes de lecture intéressantes, notamment pour ce qui est des clivages classe/peuple, de l’impossibilité de médiation et de l’épuisement de la gouvernance, mais aussi de la question de la socialisation du salaire et de l’enjeu de la prolifération des foyers des luttes.

    http://www.platenqmil.com/blog/2018/12/14/chroniques-francaises

    #giletsjaunes #fédéralisme #municipalisme #macron #salaire #salaire_social #classe #peuple #multitude #médiation #représentativité #néolibéralisme #Macron #giletsjaunes #gilets_jaunes #Negri

    • Commentaire d’une camarade #intermittente : "Si Toni Negri lisait la page de la #CIP IDF, il aurait su le soir même qu’il n’y a pas d’augmentation du #SMIC et que la « prime d’activité », comme son nom l’indique, est idéologiquement très marquée (les pauvres sont des fainéants, etc)."

    • « Pas de coup de pouce, mais un revenu en hausse » dans L’iMmonde est incomplet mais pas que
      https://seenthis.net/messages/743277
      Si d’autres ont vu mieux...

      Negri, il plane grave sur le SMIC (entre autre chose), comme tous ceux qui oublient que le SMIC mensuel n’est plus le salaire minimum effectif, qu’il a été remplacé pour des millions d’actives et actifs par un SMIC horaire un temps de travail annualisé.
      En revanche lorsqu’il intègre la #prime_d'activité -aussi marquée soit-elle par le travaillisme- au #salaire social, il vise juste et à un endroit tout à fait négligé par l’analyse sociale (un aveuglement pallié par la nostalgie du CNR). Il y a pas de lecture possible de l’évolution des #droits_sociaux (au dela de l’emploi) sans partir du fait que cette prime finance en même temps (si si) des emplois et employeurs et la reproduction de la forme de travail, que c’est un rapport politique, pas juste une diversion conjoncturelle ou une anomalie à résorber. Comment fonctionne cette #individualisation du salaire social ? Quel mixte d’intégration (au modèle d’emploi, précaire et mal payé et/ou à la figure du cas’sos ; le rouage ou le déchet, telle est l’alternative offerte), de coercition (aiguillon de la faim, inséreurs, proprio, #dette) et de #punition (désocialisation, culpabilité, contrôle) présente-t-elle ?
      Je ne sais pas si ça se lit sur le site de la cip, mais on y trouve de nombreux papiers sur la nécessité de ne pas en rester à la #cotisation_sociale gagée sur la durée d’emploi et les salaires pour financer un #droit_au_chômage). On peut tout savoir du #salaire_social si on s’en tient à l’imaginaire des idéologues de la gauche formol (tel Friot qui exclue du salaire social le RSA, le minimum vieillesse, les bourses et tout droit financé par l’#impôt...), on peut continuer de se poser des questions comme certains secteurs syndicaux tout en ayant de moins en moins de prise au conflit capital travail, et puis on peut aller chercher des réponses chez les #Gilets_jaunes, dans la #grève_sociale expérimentale en cours... Les réponses de l’État sont à tout le moins un élément à prendre en compte dans un programme d’#enquête. Tout comme la réforme un instant reporté du droit aux chômage où les #chômeurs en activité à temps réduit seront en première ligne : diminuer les #allocations_chômage versée de 1,3 milliard est leur projet.

  • GILETS JAUNES : LE SENS DU FACE A FACE
    https://blogs.mediapart.fr/ebalibar/blog/131218/gilets-jaunes-le-sens-du-face-face

    Après le discours du président Macron – en vérité une dérobade, mais qui n’annonce rien de bon pour la démocratie – et alors que le Mouvement des Gilets Jaunes se poursuit, on tente ici d’en reconstituer la genèse et d’en examiner quelques-unes des implications politiques, afin de contribuer à l’élargissement de la discussion.

    Le Président, donc, a parlé. Mais à qui ? C’est la première question qu’on peut se poser. Sans jamais vouloir, sans oser nommer ceux qui l’y ont contraint – les fameux Gilets Jaunes –, il a prononcé des paroles de contrition mesurées au compte-goutte et, comme l’a aussitôt relevé la presse, « concédé » des mesures d’allègement du fardeau financier pesant sur la partie la plus pauvre de la population mais « sans rien céder » de ce qui aurait marqué un changement de cap, en donnant satisfaction au mouvement de révolte qui, depuis maintenant quatre semaines, ébranle en profondeur le pays. Dans les jours qui viennent, on fera les comptes pour voir qui gagne exactement quoi, tout de suite et à plus long terme, et qui peut s’en satisfaire. Une fois de plus, il a promis que les citoyens auraient leur mot à dire dans une « concertation » d’ampleur nationale qui le verrait aller lui-même au contact des élus locaux. Et il a assorti son discours de deux éléments de nature à inquiéter fortement tous les démocrates. D’abord une longue proclamation de sévérité contre « le désordre et l’anarchie » – « j’ai donné au gouvernement les instructions les plus rigoureuses » – ce qui veut dire en clair que les manifestations sont placées sous le régime d’une sorte d’état d’urgence préventif et que les brutalités policières ne feront l’objet d’aucune restriction. Ensuite le retour en force du thème de l’identité nationale, de nauséabonde mémoire, immédiatement traduit en « question de l’immigration », une « question » qui ne jouait aucun rôle dans le mouvement des Gilets, mais dont on sait les résonances à la droite et à l’extrême droite de l’échiquier politique…

    • Gilets jaunes : le sens du face à face
      #Etienne_Balibar, Médiapart, le 13 décembre 2018

      Un régime capitaliste sans doute n’est jamais égalitaire. Du moins peut-il se maintenir temporairement à l’intérieur de limites d’ #inégalités vivables si la conflictualité sociale – ce qu’on appelait autrefois « les luttes » - complétée par des politiques d’intérêt et de cohésion nationale (qu’il faudrait aujourd’hui repenser à l’échelle continentale et au-delà) freine la paupérisation et impose un certain degré de #redistribution, que ce soit par le biais de l’ #impôt ou par celui des #services_publics.

      Tout s’est passé au contraire comme si Emmanuel Macron avait vu dans son élection un mandat pour accélérer la « #casse » : celle du droit du travail, celle de la fiscalité progressive, celle des instances de négociation et de représentation professionnelle, celle du service public et des aides sociales. L’idée sous-jacente était sans doute qu’on compenserait la dévastation de la société « civile », avec ses conséquences potentiellement démoralisatrices et ses effets de « désaffiliation » ou d’« insécurité sociale » (Robert Castel), par un mélange de propagande « entrepreneuriale » et de moralisme bien-pensant, sans se douter qu’il puisse y avoir un #retour_de_flamme

      #Gilets_Jaunes #France

  • Une situation excellente ? Plate forme d’enquêtes militantes
    http://www.platenqmil.com/blog/2018/12/06/une-situation-excellente

    Vu les événements des derniers jours et ceux qui s’annoncent dans les jours à venir, il est possible que la situation soit excellente (1). Le pouvoir exprimé par les #Gilets_Jaunes a en effet provoqué une crise profonde au sein du gouvernement. Beaucoup de choses restent incertaines, le mouvement est trop récent, trop mouvant et contient trop d’éléments nouveaux pour tirer des conclusions, mais les gilets jaunes sont en train de produire un bouleversement d’ampleur, dans lequel toutes nos forces ont leur mot à dire.
     
    Le samedi 1er décembre a marqué une nouvelle étape de la mobilisation. Alors que l’exécutif faisait le pari d’un affaiblissement, les gilets jaunes ont remonté d’un cran le niveau de la confrontation, déjà bien élevé les semaines précédentes. La manifestation parisienne s’est transformée en une offensive telle qu’on n’en a pas connu depuis bien longtemps. Non seulement les gilets-jaunes étaient plus nombreux, mais ils et elles ont déployé une inventivité particulièrement efficace face à l’encadrement policier. La #révolte débordait de toute part et les techniques répressives habituelles – lacrymogènes, grenades, nasses, matraques ou canons à eaux – ne pouvaient pas y faire grand-chose. Des comités d’action s’improvisaient entre deux boutiques de luxe, on traversait des avenues bordées de sapins de Noël enflammés et des tags recouvraient la Place Vendôme. L’attention a tendance à se focaliser sur Paris, mais les récits qui émergent dans d’autres villes, voire des villages, montrent que le phénomène est bien plus large. Si on peut y voir une continuité avec les formes de réappropriations de la violence dans les cortèges, notamment depuis 2016, il faut reconnaitre qu’un cap a été franchi.
     
    Plus surprenant encore, le début de semaine qui a suivi donne l’impression que le ton est donné et qu’il peut porter plus loin encore. La réaction immédiate et puissante des lycéen.es est de ce point de vue exemplaire. Ils et elles ont repris leur lutte contre la réforme du bac et la sélection en donnant aux blocages l’intensité de l’époque gilet-jauné. Dans les facs, les AG font le plein contre l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant·es étrangers. Et on peut espérer que les #occupations qui se mettent en place s’inspirent elles aussi du climat pour prendre une forme moins autocentrée que ce qu’on a pu connaitre dans la première moitié de l’année. Les ambulancier·es ont carrément envahi la place de la Concorde alors que celle-ci se remettait à peine des émeutes du week-end. Dans le #syndicalisme de combat, des appels à prendre part à la manifestation commencent à voir le jour. En Ile de France, les cheminot·es et les postier·es ont déjà donné le ton, suivis par des secteurs moins attendus comme les cimentiers du Groupe Lafarge, ou par les camarades de Geodis Gennevilliers. Les fédérations trainent un peu, comme à leur habitude, mais certaines appellent à la grève, voire au blocage pour la CGT transport, à partir de lundi.


     
    Au-delà des #luttes les plus visibles, tout un ensemble de micro-évènements échangés de bouche à oreille laissent à penser qu’un parfum de révolution traine dans l’air. Selon les écoles – et sans que ce soit contradictoire – on peut y voir le résultat d’un processus de subjectivisation en pleine émergence ou bien l’ouverture d’une forme de légitimité à passer à l’acte. Dans les deux cas, l’effet produit peut être considérable au-delà d’une temporalité courte. Si le mouvement continue de se renforcer, on voit mal comment des réformes comme celle des #retraites ou de l’#assurance_chômage pourraient être mises sur la table, comme c’était prévu, au début de l’année prochaine. Pour le moment, Macron et son gouvernement continuent dans le cynisme absolu au service des plus riches. Ils se sont contentés de lâcher une ridicule suspension des taxes carburant pour l’année 2019, chiffrée à 4 milliards, ce qui représente une offrande de 6 centimes pour le diesel et de 3 centimes pour l’essence. Super ! Comment peuvent-ils croire qu’un truc aussi insignifiant pourrait faire taire des gilets-jaunes qui depuis vingt jours passent leur semaine sur des ronds-points et leur samedi face aux flics ? Sans compter que la veille, mardi 05 décembre, l’assemblée venait de valider un cadeau dix fois plus gros pour les patrons : une transformation du CICE en baisse des cotisations sociales pour un coût de 40 milliards sur l’année 2018. Un énorme foutage de gueule.
     

     
    On entend souvent que les gilets-jaunes ont bougé, mais on peut aussi penser que c’est nous-mêmes qui avons fait bouger nos #cadres_d’analyse de la situation, après reconnaissance des effets engendrés. Aux premiers jours, on était un peu étonnés que les gilets-jaunes carburent au prix de l’essence. Et pourtant, la taxe carbone, au même titre que la TVA, sont bien des #impôts_non_redistributifs, dont les riches s’acquittent aisément alors que d’autres galèrent. La thématique demeure trop restreinte mais elle a vite été débordée, sur la question des #services_publics ou du retour de l’#ISF (3) par exemple. Et elle peut encore déborder au-delà, jusqu’à rejoindre des enjeux qui nous sont plus familiers. Sur la question des #salaires tout d’abord, qui semble difficilement évitable quand on parle de difficulté à finir le mois. Sur la misère du #travail aussi, qui occupe une place de choix dans le pourrissement de nos quotidiens. Sur les violences policières bien sûr, qui ont viré au défoulement généralisé ces derniers jours. Finalement, depuis le début du mouvement, les #revendications portées partent principalement des #conditions_matérielles_d’existence et c’est leur force. Difficiles à synthétiser, mais englobant tous les aspects, elles pourraient être réunies sous une formule qu’on a beaucoup entendue et qui à le mérite de percuter : « On n’en veut plus de cette vie de merde ».

    Tout ça reste largement imprévisible et des zones d’ombres persistent. Des courants #citoyennistes, #légalistes et #nationalistes traversent bien certains esprits embrumés et nécessitent de poser des #clivages nets. (...)

    #lycéens