• #christiane_taubira, le naufrage politique
    https://www.mediapart.fr/journal/france/231215/christiane-taubira-le-naufrage-politique

    Après avoir assuré mardi 22 décembre à la radio algérienne que la déchéance de nationalité ne serait pas retenue dans la #Constitution, Christiane Taubira a subi l’humiliation du désaveu public ce mercredi 23 après le Conseil des ministres. La déchéance de nationalité est maintenue. Elle ne démissionnera pas. Mieux, elle portera le texte au parlement.

    #France #déchéance_de_nationalité #Justice

    • En décembre 2013 déjà, sur le plateau de Mediapart, Christiane Taubira s’était comparée à un colibri : « Cela se passe en Amazonie. Il y a un incendie de forêt. Le colibri décide de ramener une goutte d’eau à chaque fois. Les autres animaux se moquent de lui en lui disant : “Tu crois pouvoir éteindre l’incendie avec ça ?” Il répond : “Je fais ma part.” Moi, je fais ma part chaque jour. »

      (…)

      Déjà, « sur la loi renseignement, elle était très mal à l’aise. Elle n’a quasiment pas mis les pieds au Sénat, elle n’est intervenue que sur la partie pénitentiaire. Les deux fois où elle était seule dans l’hémicycle, elle a lu ses notes », nous racontait l’été dernier Claude Malhuret, un des rares sénateurs LR (ex-UMP) opposé à la loi. « Taubira est sortie de son créneau au moment précis où il a été question de son administration. On ne l’avait jamais vue sinon dans les RIM [réunions interministérielles – ndlr] », confirme un ministre.

      Selon plusieurs sources, la garde des Sceaux se désintéresse des questions antiterroristes. Soit parce qu’elle ne les maîtrise pas sur le bout des doigts, elle qui tient à connaître parfaitement le sujet sur lequel elle s’exprime. Soit parce qu’elle sait d’avance la bataille perdue. « Elle n’y comprend pas grand-chose, ce n’est pas sa culture et sa génération, elle n’a pas intégré ce sujet dans sa réflexion », rapportait cet été un député PS qui l’aime bien.

      Cet absentéisme volontaire s’est aussi illustré lors du débat sur le protocole d’entraide judiciaire entre la France et le Maroc, conçu pour dissiper la brouille diplomatique entre les deux pays. De toute façon, le texte n’avait pas été élaboré à la chancellerie, mais au Quai d’Orsay (lire notre enquête ici).

      Et que dire de la mort du jeune manifestant écologiste Rémi Fraisse à Sivens, tué par une grenade offensive lancée par un gendarme ? La ministre s’est contentée d’un tweet, et a subi sans broncher des pressions de Bernard Cazeneuve pour que ce soit le procureur d’Albi qui s’exprime et non le préfet. Cette communication décalée de Christiane Taubira sur les réseaux sociaux (notamment sur son compte Twitter), entre poésie et citations littéraires, vise-t-elle à masquer son #impuissance_politique ? La question se pose.

      Puis ça se corse quand ce sont les syndicats qui sont interrogés ainsi que d’anciens collaborateurs.

      Alors, colibri or not colibri ?