• Hier les décodeurs du Monde se plantent complètement et publient ce graphique :

    Ce matin on leur fait remarquer la bourde, ils répondent que c’est corrigé depuis hier. En utilisant 2 navigateurs différents et rechargeant les pages, mon cache ne lâche rien. Au bout de 20 minutes de discussion, la page est à jour, ces deux graphes très différents sont publiés :

    On voit clairement que le CDI est stable depuis 1982 à 76,5%. Seul l’emploi non salarié diminue passant de 18% à 11% remplacé par des CDD.

    Le tableau sur le statut des jeunes actifs 15-25 ans doit être pris avec des pincettes car sur cette tranche d’âge les actifs ne représente que 37% de la population. Les autres (mais aussi une partie de ces actifs) sont étudiants : 15-19 ans presque tous au collège-lycée, les 20-25 doivent être à 50-50 en activité et/ou étudiant.

    Contre 70% pour la population 15-64 ans et 90% pour la population 30-54 ans http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2013-073.pdf

    L’article s’intitule toujours « Le CDD, l’exception devenue la règle ».

    • L’article du Monde :
      Le CDD, l’exception devenue la règle | Le Monde.fr
      10.03.2016 à 15h14 • Mis à jour le 11.03.2016 à 10h23

      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/03/10/le-cdd-l-exception-devenue-la-regle_4880526_4355770.html

      Le premier graphique que tu reproduis est clairement le troisième incorrectement légendé…

      Le texte parle de « paradoxe », là où il s’agit d’un effet mécanique…

      Le marché du travail français présente un paradoxe bien connu : l’immense majorité des salariés (environ 87 %) est en CDI. Mais l’immense majorité des embauches, à peu près 85 %, se font en CDD. Ce contrat, prévu pour être exceptionnel, est peu à peu devenu la norme de l’embauche.

      … et d’un truc qui n’a pas de sens. Puisque la comparaison implicite faite par le Mais compare en gros des stocks et des flux. Mais, je l’ai déjà indiqué ce truc ne dérange absolument personne.

      Pour les graphiques, c’est intéressant d’aller voir les graphiques correspondants sur le site de l’Insee (Marché du travail, séries longues, mise à jour 2015, INSEE Résultats, Société, n°175, février 2016)
      http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=irsocmartra15

      J’ai pris les graphiques du site de l’Insee, légèrement différents normalement, puisqu’il s’agit des données de l’Enquête Emploi et non des chiffres BIT.

      • pour l’ensemble

      • pour les jeunes

      Pour ces deux figures, le commentaire de l’Insee est à la limite du scandaleux…

      Dans le même temps, les « formes particulières d’emploi » (contrats à durée déterminée, contrats aidés(1), intérim et apprentissage) progressent depuis le début des années 1980.
      De 1982 à 2014, la part de ces emplois a plus que doublé, passant de 5 % à 12 % de l’emploi total (figure 2). Cette progression est encore plus forte chez les plus jeunes : en 2014, plus de la moitié des emplois occupés par les 15-24 ans relèvent de ces formes d’emplois, contre un emploi sur six en 1982 (figure 3).

      … passant totalement sous silence le fait que cette progression s’est produite essentiellement entre 1982 et 2000 et que depuis 2000 la part des CDD reste parfaitement stable.

      Quant aux jeunes (attention, échelle très différente de la figure précédente), le développement « plus fort » des « formes particulières d’emploi » est, là aussi depuis 2000, essentiellement le résultat du développement de l’apprentissage, axe politique volontariste des gouvernements successifs depuis pas mal de temps. Dernière campagne, pas plus tard que le mois dernier.

      Le plan de relance de l’apprentissage | Gouvernement.fr
      http://www.gouvernement.fr/action/le-plan-de-relance-de-l-apprentissage

      Le plan de relance de l’apprentissage
      Mis à jour le 16 février 2016
      Projet porté par Myriam El Khomri, Clotilde Valter

      Relancer la mobilisation collective en faveur de l’apprentissage pour former 500 000 apprentis d’ici à 2017 est au cœur de l’action du Gouvernement et de la nouvelle campagne d’information lancée par le ministère du Travail. L’enjeu ? Réussir l’insertion professionnelle de toute la jeunesse.

      La mise à jour du 16/02 ayant très vraisemblablement consisté à changer le nom de la ministre (je n’ai pas vérifié la version précédente…)

    • passant totalement sous silence le fait que cette progression s’est produite essentiellement entre 1982 et 2000 et que depuis 2000 la part des CDD reste parfaitement stable.

      Mais surtout que cette progression ne s’est pas fait au détriment des CDI (stable depuis au moins 1982) mais au détriment des non-salariés passant de 18% à 11% (la bande verte en bas du graphique).

      Ce qu’on constate c’est donc bien une salarisation de la société.

    • D’une certaine manière les Décodeurs, malgré eux, apportent de l’eau au moulin puisqu’ils mettent en évidence (enfin surtout l’INSEE) la part totale des statuts des travailleurs .

      Là où d’habitude on est dans une comparaison quasi-unique CDD-CDI et on croit que l’augmentation des CDD se fait au détriment des CDI.

      En général on dit, comme les décodeurs le font dans leur article d’ailleurs, « 87% CDI 13% CDD avec croissance des CDD » alors qu’en fait les CDI sont stable mais ce sont les non-salariés qui diminuent.

    • Ah je m’ennuyai un peu aujourd’hui, voici trois graph sur l’activité des jeunes, moins jeunes et vieux, leurs statuts etc. (c’est un peu bidouillé, notamment pour l’axe des classes d’âge, j’ai essayer de représenter simplement que la classe 25-49 ans est un peu plus de deux fois plus nombreuse)

      On voit notamment qu’il n’y a pas une grosse spécificité jeune en terme de CDD encore moins de chômage. Par contre l’intérim et l’apprentissage le sont beaucoup plus. Manque les stages. Et travailleurs non salarié c’est un truc de vieux.

      J’ai utilisé cette autre tableau de l’INSEE en plus du premier

      http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/irweb/irsocmartra15/dd/excel/irsocmartra15_t207b.xls

    • Et la définition INSEE du taux d’emploi

      Le taux d’emploi d’une classe d’individus est calculé en rapportant le nombre d’individus de la classe ayant un emploi au nombre total d’individus dans la classe. Il peut être calculé sur l’ensemble de la population d’un pays, mais on se limite le plus souvent à la population en âge de travailler (généralement définie, en comparaison internationale, comme les personnes âgées de 15 à 64 ans), ou à une sous-catégorie de la population en âge de travailler (femmes de 25 à 29 ans par exemple).

      http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/taux-emploi.htm

      En gros si les jeunes ne sont pas en emploi, c’est aussi parce qu’ils sont massivement en étude.

    • Ces considérations sur « la règle », statistiques à l’appui, me paraissent vouées à masquer la réalité d’une précarisation du travail qui ne peut en rien se résumer au statut juridique de l’emploi. Le droit et la statistique enregistrent/décrivent avec un retard constitutif à leur élaboration des phénomènes dont l’importance doit être saisi autrement. On se cache derrière les quantités ou on en reste à un formalisme juridique (le #CDD comme seul point de lecture) en loupant ce qui a lieu qualitativement. Dans le fast food, les services à la personne, la grande distribution, nombre d’emploi sont des #CDI à temps partiel, ce qui impose d’accepter des heures « complémentaires » (au même tarif). Qui ne veut pas y voir une forme de précarité est soit stupide soit menteur. Et c’est cette norme d’emploi là qui se trouve réaffirmée par un projet de loi de travail où serait flexibilisée encore davantage un temps de travail annualisé commandée par les besoins des employeurs.

      Pour parler par analogie, on ne dira pas que la « lettre de cachet » était la règle de la royauté française au vu du nombre de cas, mais ce dispositif là, mérite bien, avec d’autres de faire l’objet d’une analyse de ce type de régime.

      En ce qui concerne l’#emploi et le #travail cela demanderait quelques efforts, et du temps de ne pas en rester à ce stupide formalisme juridique (que l’on voit aussi à l’oeuvre sur des thème voisins, comme chez Friot, qui ne connait de salaire social que issu de la cotisation salariale...) afin de saisir la précarisation dans sa constitution matérielle, mais aussi imaginaire (l’insécurité, se faire entreprise de soi, il y a des plis qui informent les comportements).

      Mais pour en rester à des exemples, où une fois de plus, c’est aux marges que peut se lire la tendance, il serait intéressant de voir par exemple combien d’hommes non jeunes occupent des postes en CDI à temps (très) réduit, d’aller voir là où il ne s’agit pas du destin social le plus évident (jeunes et femmes à temps partiel, en CDD ou pas) pour mieux piger à quoi sert un dispositif comme la prime d’activité... Et ce que devient le travail (contrôle), qui ne peut pas être compris sans son volet salarial, sous toutes ses formes (y compris, chiffres d’affaires autoentrepneur, prestations marchandes, mais aussi minima, alloc chômage, etc.).

      Pour causer CDD, on peut se demander combien de salariés n’ont pas occupé au moins un ? combien de salariés n’ont pas connu le chômage, combien de salariés n’ont pas connu le chômage non indemnisé ? le chômage sans minimum social ?

      Qui qu’il en soit, la lecture en termes de flux d’embauche et non de stock est actuellement utilisée pour sacraliser un CDI (de Khomry au NPA) dont on sait qu’il est en grande partie moins protecteur que le CDD (plus dur à casser par l’employeur). Il y a des mythologies, fordistes, travaillistes, qui ont la vie dure. Si il n’y est pas remédié, tout ce fatras va sans doute marquer le refus de la loi travail. On voit déjà des trucs propagande télé ou des stagiaires disent qu’ils ne veulent pas voir leur avenir dans le CDI sont utilisés contre une mobilisation dont la vue parait bornée en partie par les conceptions travaillistes.

      Pour en rester à cet aspect des choses à propos d’une mobilisation qui excède déjà la question du travail (nombreux tracts réclamant la fin de l’état d’urgence par exemple), il s’agirait de chercher à faire payer la précarité plutôt que de prétendre la supprimer. Qui relativise l’importance des CDD se prononce de fait contre un tel axe.

      D’ailleurs ceux qui s’adonnent à ça, ne feront pas non plus le rapport avec ce qu’il en est des réputés #inactifs, par exemple les étudiants (on pourrait penser aussi au « bénévolat » des retraités, qui eux disposent d’un revenu), dont on sait pourtant que dès la 5eme et jusqu’au post doc, ils auront à s’enrôler dans la production sous la forme juridique de #stages qui ne sont pas de l’emploi, pas du CDD, pas du CDI. Eux ne sont comptés comme actifs que durant les périodes où ils occupent un emploi, loin d’être rares. Tous ces machins de comptables sont à prendre avec des pincettes, car fondées sur des catégories qui marchent pas très bien pour effectuer un travail critique.

      #apprentissage

    • « Radio France : une émission pour expliquer la grève »
      http://www.telerama.fr/radio/radio-france-une-emission-pour-expliquer-la-greve,124693.php

      Alors que les salariés de Radio France sont en grève pour le douzième jour consécutif, le principe d’une émission transchaînes a été lancé par la toute jeune SPARF (Société des producteurs et associés de Radio France, qui regroupe les cachetiers des stations du groupe). Préparée et réalisée bénévolement par des personnels grévistes, cette heure devrait être animée par Mathieu Vidard (La tête au carré sur Inter), Marie Richeux (Les nouvelles vagues sur Culture) et Alex Dutilh (Open jazz sur Musique). La direction n’ayant pas autorisé une diffusion à l’antenne, ce lundi 30 mars, l’émission sera proposée à 19h sur Internet, avec un accès via les réseaux sociaux. « Pas question de tirer la couverture à nous », assure la SPARF. Qui proposera, à l’écoute, un édito de Philippe Meyer, des sons et reportages sur les assemblées générales des derniers jours, des extraits des concerts donnés par l’Orchestre National de Radio France dans le hall de la Maison ronde, et des interventions de sociologues et artistes autour de la notion de radio de service public.

    • Le coefficient d’utilisation du triangle

      Auditeurs sachant auditer, la sagesse populaire pense que le mieux est l’ennemi du bien ; nous l’allons montrer tout à l’heure par une parabole sur les excès de zèle à quoi peuvent conduire les chocs de productivité et de simplification. Le président d’une entreprise mécène d’un orchestre symphonique, ayant reçu une paire d’invitations pour un concert de cette formation au programme duquel figuraient la Symphonie inachevée de Schubert et le concerto pour piano de Grieg se trouva empêché de s’y rendre lui-même. Il fit profiter de ses places le directeur des ressources humaines de sa société qui n’avait jamais eu l’occasion d’assister à un concert.

      Le lendemain, ce DRH lui fit parvenir la note suivante :

      L’orchestre que nous soutenons financièrement pourrait être utilement réorganisé. J’ai observé que les quatre joueurs de hautbois demeurent #inactifs pendant de longues périodes. Il conviendrait de réduire leur nombre et de répartir leurs interventions sur l’ensemble de la symphonie, de manière à réduire les pics d’inactivité. Les douze premiers violons jouent à l’unisson. Pour éviter cette duplication, tout en continuant à produire un volume sonore élevé, il conviendrait de procéder à une réduction des effectifs de ce pupitre et de recourir à des moyens d’amplification aujourd’hui très performants.

      Le coefficient d’utilisation du triangle est extrêmement faible. On aurait intérêt à utiliser plus largement cet instrument et même à en prévoir plusieurs. Son prix d’achat étant bas et sa fiabilité excellente, l’investissement serait hautement rentable.

      Dans le concerto pour piano, l’utilisation d’un piano droit permettrait une utilisation plus rationnelle de l’aire de stockage du magasin de rangement. Dans les deux œuvres qui ont été données, l’orchestre consacre une énergie considérable à la production de triples croches. C’est un raffinement que l’on pouvait se permettre à une époque de forte croissance, mais, dans une période d’#austérité comme celle que nous traversons, en arrondissant à la double croche la plus proche, il serait possible d’employer des musiciens moins qualifiés et d’alléger ainsi le budget général des concerts.

      La répétition par les cors de nombreux passages déjà exécutés par les cordes ne présente pas d’#utilité véritable. J’ai calculé que si tous les passages redondants de ce type étaient éliminés, il serait possible de réduire la durée du concert de deux heures à vingt minutes, ce qui réduirait massivement les frais généraux. En appliquant de façon concomitante ces recommandations, il serait possible de réaliser un gain en effectif de 90%, soit sur les 82 personnes participant à cette manifestation de n’en conserver que 8,2. On voit par là que s’il avait eu quelques notions de #gestion, Schubert aurait certainement réussi à achever sa symphonie.

      Un texte déjà cité en par Éve Chiapello en 1997, en exergue d’un article sur l’organisation du travail artistique http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1997_num_15_86_3113
      repris par Podalydes en 2003, puis par Meyer ces temps ci.

  • #Chômage : la #réalité derrière les « bons » chiffres #américains
    | Le Yéti, voyageur à domicile | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/yeti-voyageur/2013/11/12/chomage-la-realite-derriere-les-bons-chiffres-americains-231633

    En septembre, ô miracle, la France inversait sa courbe du chômage avec 64 000 chômeurs de moins déclarés. Avant de revenir sur terre lorsqu’est révélé le nombre des résiliations autoritaires mensuelles de Pôle emploi : 290 200 (selon le blog Vrais chiffres du chômage en France).

    Eh bien, les Etats-Unis viennent de faire plus fort en octobre : « Des chiffres de l’emploi bien meilleurs que prévus... » mais avec près de 1 million de personnes sorties des statistiques le même mois ! 932 000 très précisément (selon le site américain Zero Hedge).

    91,5 millions d’indécrottables « inactifs »

    Malgré une augmentation de la population du pays, le taux d’Américains encore un peu actifs (aux Etats-Unis, avec une petite heure de travail par semaine, vous n’êtes plus considéré comme chômeur) est descendu à 62,8 %. Pire résultat depuis 1978.


    Plus risible encore, le nombre total d’Américains sortis de la population active se monte aujourd’hui à 91,5 millions. Une fois et demie la population française totale. Un chiffre grandissant... à mesure que s’améliore les statistiques du chômage américain !..."

    #Etats-Unis
    #chômage
    #chômeurs-déclassés
    91,5 millions d’indécrottables « #inactifs »

  • Près d’un million d’Américains sortis de la population active en octobre | Olivier Demeulenaere – Regards sur l’économie
    http://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2013/11/09/pres-dun-million-damericains-sortis-de-la-population-

    Près d’un million d’Américains sortis de la population active en octobre

    Pour le seul mois d’octobre, près d’un million d’Américains – 932.000 très exactement – ont été sortis des statistiques, portant le total à 91,5 millions de personnes. Si l’on en croit ZeroHedge, « à ce rythme le nombre d’Américains inactifs dépassera celui des actifs dans 4 ans environ ».

    #économie
    #Etats-Unis
    #statistique
    #inactifs
    #actifs
    #le-rêve-américain