• « Le monde réel est Harkonnen » : Dune 2, blockbuster anticolonial ?
    https://www.revolutionpermanente.fr/Le-monde-reel-est-Harkonnen-Dune-2-blockbuster-anticolonial?var

    Longtemps, Dune a été réputé inadaptable. Avec des choix judicieux, Denis Villeneuve prouve le contraire, dans une adaptation où lire entre les lignes est primordial. (Cet article contient des spoilers )

    Difficile de ne pas penser à ce que vit le peuple palestinien dans la bande de Gaza depuis maintenant 6 mois en sortant de Dune 2, la deuxième partie de l’adaptation par Denis Villeneuve du roman éponyme de Frank Herbert. Le film détonne tellement dans le paysage cinématographique hollywoodien qu’une vaste entreprise de dépolitisation de son contenu semble avoir lieu en France, où toutes les critiques du film en font un blockbuster grandiose mais apolitique.

    Les premières scènes du film mettent en scène l’intégration de Paul Atréides (Timothée Chalamet) et de sa mère Jessica (Rebecca Ferguson) au sein des Fremen, le peuple autochtone de la planète Arrakis. Des scènes particulièrement réussies, tant d’un point de vue visuel que sonore. La volonté de Denis Villeneuve de tourner les scènes de désert en lumière naturelle permet de nous immerger dans un désert rugueux, violent, mortel. Celles-ci plongent directement le spectateur au cœur du groupe qu’il avait quitté à la fin du premier film et, rapidement, le film met en avant les principaux sujets au cœur de l’œuvre original : les luttes de décolonisation, les génocides, l’économie capitaliste, le rôle de la religion comme outil de contrôle des peuples ou encore les jeux de pouvoirs des nobles et leurs effets sur les dominés.

    « Celui qui contrôle l’Épice contrôle l’univers » : un film anticolonial ?

    Ne nous y trompons pas : Dune est un roman d’émancipation anti-colonialiste. L’œuvre originale porte en son sein cette question. Au cœur de l’histoire, on retrouve Arrakis, planète des sables, d’où est extrait l’Épice ou Mélange, substance psychoactive indispensable au voyage spatial, et les Fremen, peuple autochtone luttant pour sa survie. La planète est occupée par une puissance impérialiste, la faction de la famille Harkonnen, qui en extrait l’Épice au service de l’empereur galactique. Le livre, sorti en 1965, en plein contexte de guerre de décolonisation, parle donc des luttes d’émancipation nationale, en mettant au centre de celles-ci le contrôle des richesses, le parallèle entre l’Épice et le pétrole étant évident.

    Si le roman a été écrit au moment de la guerre du Vietnam et de la guerre d’Algérie, le propos est toujours aussi actuel. En mars 2024, impossible de ne pas voir dans les Fremen le peuple palestinien ou d’autres peuples qui ont souffert des guerres impérialistes, dans la lutte pour le contrôle du pétrole depuis un siècle et demi, et lutté pour leur auto-détermination. Les paysages désertiques, les Feydakin (les soldats Fremen d’élite), une lutte de guérilla : toutes les références dirigent le spectateur vers des parallèles avec les guerres du Moyen Orient pour le contrôle de l’or noir, depuis le partage de l’empire Ottoman jusqu’à nos jours, en passant par les guerres de décolonisation. Un propos réussi, mais qui n’a pas été sans contradiction dans la production du film.

    Dans ce cadre, et notamment au Moyen Orient, le film a suscité des critiques autour de la façon dont est traité l’Islam mais aussi pour son casting très occidental. Dans son livre, Frank Herbert ne cesse de mobiliser des références de l’Islam dans son vocabulaire, les concepts fondamentaux de sa religion et son organisation sociale. Un Islam proche du soufisme, mais qui mêle de nombreuses inspirations perses, tchétchènes, arabes ou encore ottomanes. Aussi, on peut s’interroger sur certains choix fait Denis Villeneuve et la production du film pour traduire ces réalités.

    Si l’aspect anticolonial de la lutte est omniprésent, dans un sens, le film a cherché, dans un sens, à « désislamiser » l’œuvre originale. Ce choix n’est pas un choix de narration, mais bien un choix politique. Il se traduit à deux niveaux : d’un côté, de nombreux termes musulmans présents dans le livre, comme le « Jihad » traduit en « Guerre Sainte », ont été en grande partie gommés et remplacés. Dans le même temps, la religion Fremen est en grande partie ridiculisée par le film, notamment au travers du personnage de Stilgar, chef politique des Fremen, présenté comme un dévot un peu idiot. L’œuvre originale insiste sur la façon dont Paul et Jessica radicalisent par la religion les Fremen, là où le film pose le fanatisme comme un fait préétabli.

    Le second niveau se traduit dans le casting des personnages : les deux personnages Fremen principaux, Stilgar et Chani, sont représentés respectivement par Javier Bardem, d’origine espagnole et Zendaya, d’origine américaine. Un choix regretté par de nombreux critiques moyen-orientaux, pour lesquels l’histoire a subi un « whitewashing » et pour lesquels il aurait fallu un casting mettant en avant des acteurs du Moyen-Orient. Choix de Denis Villeneuve ou des studios ? Difficile de le savoir, mais les faits sont là.

    « Le système actuel est Harkonnen » : les Fremen face au capitalisme

    Pour autant, ces éléments de critique ne remettent pas en cause la dimension clairement anticoloniale du film : les parallèles avec l’oppression du Moyen Orient par les occidentaux sont claires, y compris dans les intentions du réalisateur. Dans la préface de la réédition de Dune chez Robert Laffont en 2020, Denis Villeneuve expliquait : « La tendance à objectifier la nature débordant des frontières occidentales, les politiques néolibérales et leur globalisation se transformant en véritables dogmes planétaires, la religion économique règne maintenant sur l’ensemble des sphères d’activité humaines. Tout s’achète maintenant, même les consciences. Ce système est surpuissant, impitoyable, tricheur, aux relents colonialistes, enfante même parfois des entités corporatives psychopathes, bref, ce système est Harkonnen. Et pour le renverser et survivre à ses conséquences, il nous faudra peut-être suivre les pas de Muad-Dib ».

    Aucun parallèle avec les conflits au Moyen-Orient, mais aussi avec les horreurs créées par le système capitaliste n’est donc fortuit. Non seulement le film met en avant une lutte anti-impérialiste, mais aussi une lutte anticapitaliste. La différence entre la société fremen, où la monnaie d’échange est l’eau, matière première limitée sur la planète, et les solaris de l’Imperium est ainsi frappante : face au pouvoir de l’argent, s’imagine une société où la monnaie d’échange dépend des ressources planétaires limitée, qu’il convient de recycler à tout prix. « L’eau est l’argent » explique dans le livre Jessica, la mère de Paul en arrivant dans la communauté Fremen qu’elle ne connaît pas. Dans la description économique d’un tel monde, les deux films de Denis Villeneuve réussissent de loin à surpasser le Dune de David Lynch sorti en 1984, même si cette économie reste à l’état d’esquisse, de toile de fond.

    Entrevues dans le film, les immenses bassins de rétention de l’eau font partie d’un projet de terraformation de la planète pour en rendre une partie cultivable, tout en conservant une grande partie de désert, un projet conçu pour durer plusieurs générations avant de pouvoir se réaliser. Dans un contexte où l’opulence de l’empire contraste avec les ressources planétaires extrêmement limitées dont disposent les Fremen, le film montre la difficulté immense qu’ont les Fremen à construire une société qui sorte de la pénurie systémique face au pillage orchestré par les grandes les Maisons de l’univers de Dune. Malgré ce contexte de pénurie, il présente aussi une société planifiée et peut-être plus égalitaire, où le gaspillage de la moindre ressource n’est pas toléré.

    Une opposition qui justifie les massacres orchestrés par Rabban, le neveu du baron Harkonnen. Si le projet original des Atréides que porte le père de Paul, Leto, dans le premier film, paraît plus humain, il n’en reste pas moins un projet d’économie coloniale. Si Leto veut donner la paix aux Fremen et collaborer, ce n’est que pour contrer les Harkonnen et permettre une meilleure production de l’Épice. Les Atréides et les Harkonnen sont les deux faces d’une même pièce, et le passage de l’un à l’autre ne remet en cause qu’à la marge la domination coloniale. Le parallèle avec les tentatives d’adoucir le joug colonial après la deuxième guerre mondiale est évident. Paul symbolise ces deux faces d’une même pièce, par son père Leto Atréides, et par sa mère, qui n’est autre que la fille cachée du baron Harkonnen. Mais le massacre de sa famille va amener Paul à trouver d’autres moyens pour retrouver son statut social.

    Détournement de la révolte, épreuve de la religion : les dures épreuves de l’émancipation

    Le destin d’Arrakis, comme celui de tout l’univers connu, tourne autour de Paul Atréides. Né fils de Duc, il est aussi le résultat de croisements génétiques préparés par le Bene Gesserit et d’un entraînement et une éducation intensive visant à décupler ses facultés mentales et physiques. Le projet de la secte du Bene Gesserit est de développer des dirigeants dotés de pouvoirs psychiques extraordinaires, mais aussi de contrôler les grandes Maisons de l’Empire en les conseillant et en manipulant les populations. Comme sur toutes les planètes, la religion des Fremen a été créée de toute pièce par le Bene Gesserit : « des légendes protectrices fermement implantées dans ce peuple dans l’attente du jour où une Bene Gesserit en aurait besoin » explique le livre.

    En quête de pouvoir, Paul va donc se tourner vers la religion. Denis Villeneuve a consciemment concentré son adaptation sur le sujet du rapport entre politique et religion. Dans la société Fremen, une grande majorité des individus semblent adhérer aux mythes implantés par le Bene Gesserit : de nombreux croyants attendent un prophétique messie, le « Lisan al’Gaib » venant les délivrer de l’oppression, qu’ils pensent reconnaître en Paul. Dans le film, l’incarnation de cette ferveur est incarnée par Stilgar (Javier Bardem), chef d’une des villes Fremen, dont le rôle politique est effacé pour mettre en avant ses croyances superstitieuses.

    Si Timothée Chalamet peut rendre le personnage de Paul assez sympathique au premier plan, et si le personnage lui-même cherche à résister au début au projet qu’ont son père comme sa mère pour son avenir, il finit par l’embrasser entièrement. Dans ce sens, même si Denis Villeneuve pourrait avoir tendance à grossir le trait sur le niveau de fanatisme originel des Fremen, les faits sont là : la religion n’est en dernière instance qu’un outil de domination des puissants sur les opprimés. Un outil que manient à merveille de nombreux groupes comme le Bene Gesserit, qui ne sont en rien croyantes elles-mêmes, mais qui développent sciemment et cyniquement des religions au service des puissants : « Quand la religion et la politique voyagent dans le même équipage et que cet équipage est conduit par un homme saint, rien ne peut l’arrêter » nous explique-t-on dans les annexes de l’œuvre originale.

    Dès lors, les jolis sourires de Timothée Chalamet ne doivent pas nous tromper : l’objet de Dune est bien une critique de la société de classe et de ses outils de domination. « Cette déconstruction matérialiste de la religion montre comment le colonialisme façonne et déforme les cultures des opprimés, à la fois de manière ouvertement violente et de manière subtile et manipulatrice » expliquaient après la sortie de Dune Première partie Nathaniel Flakin et Lily Cichanowicz dans les colonnes de Left Voice. De surcroît, Paul Atréides, vus par les Fremen comme le Lisan al’Gaib, la « Voix venue d’Ailleurs » selon les croyances implantées par le Bene Gesserit, montre finalement qu’à aucun moment la religion ne peut être un outil d’émancipation jusqu’au bout des Fremens face à leurs ennemis.

    Sous la direction de Paul, et grâce à la religion, ce colon venu d’ailleurs finira par détourner un processus révolutionnaire anticolonial dans un projet impérialiste au service de sa famille et de ses intérêts propres. Si les Fremen ont gagné la liberté et le contrôle de leurs ressources sur Arrakis, ils se sont enchaînés plus durement encore au contrôle du nouvel empereur Paul Muad’Dib Atréides et à son pouvoir religieux. Dans cette critique de la religion, Villeneuve a fait le choix de transformer en grande partie le personnage Chani, une jeune Fremen qui tombe amoureuse de Paul. Si celle-ci suit son amant dans tous ses choix dans l’œuvre originale, elle incarne dans le film le doute envers la radicalité religieuse des Fremen, puis finit par se rebeller, refusant les choix politico-religieux de Paul. La décision de se marier à la princesse Irulan, fille de l’empereur, qui montre à toutes et tous que le dessein de Paul n’est pas d’abord de libérer Arrakis mais de prendre le contrôle de l’univers, est l’ultime déclencheur de ce tournant. Chani apporte ainsi un contrepoint, qui souligne combien Paul est tout sauf un héros, met le doigt sur les ambiguïtés de cette libération par un « sauveur » suprême, tout en ouvrant la voie à un personnage féminin, qui subvertit le cadre relativement patriarcal de l’œuvre originale.

    Chani : l’alternative féministe au fondement patriarcal de l’œuvre originale ?

    Si l’univers de Frank Herbert est d’une profondeur politique remarquable, le rôle des femmes y est malheureusement très traditionnel. On peut même dire que le roman a été l’un des premiers à représenter ce qui deviendra un archétype de la science-fiction : la femme-cyborg. Celui-ci figure des femmes aux pouvoirs extrêmement développés, à la limite de la machine, exerçant un fort pouvoir sur les hommes. Des personnages systématiquement présentés comme négatifs, comme des repoussoirs. Ici, on pense évidemment au Bene Gesserit, et en particulier à Dame Jessica et à la révérende-mère Gaius Helen Mohiam.

    Dans l’ouvrage collectif Dune, exploration scientifique et culturelle d’un monde univers, Carrie Lynn Evans développe les principaux aspects de ces personnages : un self-control mental extraordinaire qui leur confère un pouvoir de neuro-séduction dangereux (Dame Fenring, qui rencontre Feyd-Rautha Harkonnen pour coucher avec lui et sauvegarder son patrimoine génétique), l’utilisation du sexe comme arme contre les hommes pour leurs propres fins, le pouvoir de faire plier les hommes par le pouvoir de La Voix et le contrôle total sur la procréation et la sélection génétique. « Jessica et le Bene Gesserit possèdent tous les attraits habituels des femmes machines diabolisées : elles ont une sexualité et sont obéissantes, mais sont aussi des servantes secrètes et dangereuses, exerçant des disciplines mentales et physiques dangereuses. […] Des femmes qui œuvrent à accroître leur pouvoir pour tenter et terrifier le lectorat masculin » explique Carrie Lynn Evans.

    Face à ce stéréotype qui a irrigué la science-fiction, Denis Villeneuve prend le parti de faire du personnage de Chani un personnage plus indépendant. Contrairement au livre, Chani ne suit pas aveuglément Paul mais rejette la figure messianique qu’il devient. Le personnage gagne aussi en profondeur en portant un projet d’émancipation différent de celui dont Paul devient le leader. En faisant de Chani un personnage qui prend parti pour le fait que les opprimés ne peuvent compter que sur eux pour se libérer, Denis Villeneuve esquisse les divisions politiques qui ont toujours irrigué les mouvements de résistances.

    Alors même que le cinéma d’autres univers de science-fiction tendent à uniformiser politiquement les luttes de résistances. Chani pourrait donc incarner une alternative : une femme qui n’est ni une demoiselle (ou une esclave sexuelle) en détresse à sauver, ni une figure maternelle reléguée à son rôle procréatif, ni une héroïne sur-sexualisée et encore moins une sorcière ou religieuse maléfique. Dune Troisième partie tranchera sur l’évolution du personnage, qui, on l’espère, pourrait permettre à l’adaptation de Denis Villeneuve d’apporter une autre dimension à l’univers de Dune.

    En définitive, malgré la complexité de Dune, Denis Villeneuve réussit à en dessiner les grandes lignes. Une gageure tant l’histoire des adaptations cinématographiques de l’œuvre a été tumultueuse. Le film qui a déjà cumulé –trois semaines après sa sortie– 2,9 millions d’entrées au box-office français, pourrait être l’adaptation qu’attendent depuis 60 ans les nombreux fans de Dune. Denis Villeneuve confirme par ce film qu’il est possible en 2024 de proposer de vraies œuvres de science-fiction, face à la pauvreté du Marvel Cinematic Universe qui domine les super-productions hollywoodiennes. Une science-fiction qui, en dépit de sa dimension de blockbuster, renoue avec son objectif le plus noble : celui d’interroger le présent avec ce qui pourrait advenir.

    • Quand la réalité rejoint la fiction :

      Maroc / Israël : continuité et échange du savoir-faire colonial au Sahara Occidental
      https://contre-attaque.net/2024/03/21/maroc-israel-continuite-et-echange-du-savoir-faire-colonial-au-sahar

      Le colonialisme ne tue pas qu’à Gaza. Le Sahara Occidental, tout à l’Ouest de l’Afrique, est l’une des dernières colonies du continent. Ce territoire, bordé par l’océan Atlantique, est coincé entre la province marocaine de Tarfaya, l’Algérie et la Mauritanie.

      Une histoire d’autodétermination

      En 1973, un mouvement indépendantiste ancré à gauche, qui revendique l’auto-détermination du peuple sahraoui, créait le Front Polisario (FP) pour mettre fin à l’occupation espagnole du Sahara Occidental. Dans l’organisation, les femmes jouent un rôle social et politique important : elles étudient, prennent des responsabilités et supervisent la distribution de l’aide alimentaire dont dépend la majorité de la population, ou rejoignent directement les rangs de la guérilla.

      En février 1976, le Front Polisario proclame la République arabe sahraouie démocratique. Le groupe qui pratique la lutte armée s’oppose à la Mauritanie, mais surtout au royaume du Maroc qui a annexé l’ex-colonie espagnole à partir de 1975. Quand Franco meurt en Espagne, le Sahara occidental rêve enfin d’obtenir son indépendance, l’ONU valide le projet d’un référendum. Mais le roi autoritaire du Maroc, Hassan II, attaque le territoire pour y conserver son emprise.

      Une période de conflit intense débute avec les troupes marocaines, qui commettent de nombreux crimes contre la population. La guerre dure jusqu’en 1991 où un cessez-le-feu est signé entre les différentes parties. Après 30 ans de statu quo les combats ont repris.
      Reprise des hostilités

      Depuis 2021, l’armée marocaine a tué 86 civils, dont deux enfants, par des tirs de drones, notamment israéliens, au Sahara occidental. Le Maroc occupe 80% de la zone et réprime la guérilla des sahraouis avec des arrestations de masse, des bombardements au napalm et au phosphore blanc. Les populations civiles sont contraintes de fuir et vivent dans des camps de réfugiés en territoire Algérien.

      Dans cette guerre asymétrique, la résistance sahraouie fait face à une armée de 100.000 hommes, sur-équipée avec du matériel dernier cri : radars, avions et drones de reconnaissance ou de combat.

      Depuis 2020, le Maroc et le régime colonial israélien ont scellé un accord bilatéral en matière de défense, de renseignement, de cybersurveillance. Cet accord intervient dans la politique de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes. Les militaires utilisent notamment des drones Harfang de l’entreprise publique israélienne IAI – Israël Aerospace Industries – pour effectuer leurs frappes.
      Solidarité coloniale et impérialiste

      Le Maroc a profité de l’expertise de l’État Israélien depuis plusieurs décennies dans sa guerre menée au Front Polisario. Au début des années 1980, Ehud Barak, haut gradé de l’armée israélienne, se trouvait au Sahara-Occidental pour conseiller le royaume marocain dans la construction du “mur de sable” pour prévenir les incursions du groupe indépendantiste armé en zone occupée.

      Le mur fait près de 2700 kilomètres de long, tandis que ses abords sont infestés par plus de 10 millions de mines anti-personnels et anti-chars. Ce mur a été érigé sur une idée de l’État major israélien, avec l’appui des grandes puissances impérialistes, notamment des États-Unis et de la France.

      En février dernier, Stéphane Séjourné, le ministre français des Affaires Étrangères, rencontrait son homologue marocain pour réitérer “un soutien clair et constant” à la politique coloniale du régime marocain au Sahara Occidental.

      Un continuum colonial et un échange de savoir-faire entre les États impérialistes, contre l’autodétermination des peuples opprimés du monde entier.

    • Merci @monolecte ! Elle faisait partie de ma liste de série à voir. https://www.numerama.com/pop-culture/1417986-le-probleme-a-trois-corps-tout-savoir-sur-la-serie-netflix.html

      Le synopsis est le suivant : « Dans la Chine des années 60, une jeune femme prend une décision désastreuse dont les répercussions à travers le temps et l’espace vont affecter un groupe de chercheurs brillants dans le monde d’aujourd’hui. Alors que les lois de la nature se dérèglent sous leurs yeux, cinq anciens collègues se retrouvent pour affronter le pire des dangers ayant jamais menacé l’humanité. »

      Œuvre majeure de la science-fiction, et plus particulièrement de la « hard S-F », Le Problème à trois corps a droit à son adaptation Netflix. La version pour petit écran du roman de Liu Cixin est sortie le 21 mars 2024. Très attendue, la série est aussi une source d’inquiétude, car le récit de l’écrivain chinois repose fortement sur l’état de la science contemporaine.
      Cependant, les retours sur la série sont plutôt favorables. Numerama a en tout cas particulièrement apprécié (lire notre avis sur Le Problème à trois corps : https://www.numerama.com/pop-culture/1643756-on-a-vu-le-probleme-a-3-corps-notre-avis-sur-la-serie-netflix-de-s). Qualité de la distribution, intrigue captivante, enjeux de haute volée, rythme haletant… difficile de lui trouver un défaut majeur. C’est en tout cas de la SF plus convaincante que Rebel Moon…

      Attention : des passages de cet article contiennent des spoilers issus du roman.

      C’est quoi Le Problème à trois corps ?

      Le Problème à trois corps est le nom d’un roman écrit par l’écrivain chinois Liu Cixin. Publié en 2016 en France, huit ans après sa parution en Chine, il est le premier tome d’une trilogie, également composée de La Forêt sombre et La Mort immortelle. C’est un roman extrêmement réputé, lauréat du prix Hugo du meilleur roman en 2015, une prestigieuse récompense littéraire américaine.

      Le roman entre dans la catégorie dite de « hard science-fiction », un genre dans lequel tout doit être vraisemblable. Par exemple, on ne voyage pas plus vite que la lumière dans l’espace. Tout doit reposer sur des fondations scientifiques et techniques valables. En somme, on construit de la S-F autour de ce que l’on connait aujourd’hui du fonctionnement de l’univers.

      De fait, cela oblige le récit à rester dans les clous du savoir contemporain. Pas de choses trop farfelues, donc (même si certains évènements physiques décrits dans le roman apparaissent invraisemblables). On est censé évoluer dans des choses relativement plausibles. Même sans avoir un gros bagage scientifique, tout demeure accessible.

      Attention : des passages de cet article contiennent des spoilers issus du roman.

      Pour qui a déjà lu Le Problème à 3 corps, cela saute aux yeux : la narration fait de nombreux renvois vers la science et la technologie, sans verser dans de la facilité, qui pourrait sinon relever du fantastique ou du magique. L’auteur convoque souvent des notions de mathématique, d’astronomie, de physique, d’informatique, et ainsi de suite.

      Il s’agit d’un roman qui véhicule néanmoins une histoire, des péripéties et du spectaculaire. Si la narration s’attache à être la plus scientifiquement exacte, il y aura parfois des évènements qui donneront l’impression de déborder de ce cadre. Mais Liu Cixin donne toujours des éléments plausibles pour retomber correctement sur ses pattes.

      Le Problème à trois corps fait désormais l’objet d’une adaptation télévisée qui n’est toutefois pas la première (en Chine, il y a eu une série d’animation et une série en prises de vues réelles). Cette adaptation est très attendue, à la hauteur du succès rencontré par le roman — il est considéré comme l’un des récits les plus réussis de la S-F de l’époque récente.

      Quel est le rapport avec la science ?

      Le problème à trois corps est aussi le nom donné à un problème de mécanique céleste, qui occupe une place centrale dans l’œuvre de Liu Cixin. Il s’agit de savoir si on peut déterminer à l’avance les trajectoires d’un certain nombre de corps qui s’attirent mutuellement en raison de leur interaction gravitationnelle. On parle aussi de problème à N corps.

      Le Britannique Isaac Newton, père de la mécanique classique en physique, a réussi à trouver une solution lorsque N vaut 2 (le problème à deux corps).

      À N = 3, le problème à trois corps se complexifie fortement et sa résolution n’est pas pleinement achevée. Il entraîne des comportements chaotiques, pointe le CNRS, en se référant aux travaux du mathématicien français Henri Poincaré. Des difficultés réelles qui sont bien pratiques pour servir de point de départ au roman.

      « La théorie du chaos est née quand Henri Poincaré a découvert que trois corps isolés dans l’espace (typiquement une étoile et deux planètes), soumis à leurs seules attractions mutuelles, peuvent avoir des trajectoires extrêmement complexes », développe le CNRS. « Poincaré a montré que l’on ne peut pas prévoir la position à long terme des planètes . »

      Dans le roman, le problème concerne une planète qui tourne autour de trois étoiles dont les mouvements entraînent une alternance imprévisible entre des ères chaotiques et des ères régulières. Le comportement des soleils est si aléatoire que la durée des ères n’est jamais certaine. Parfois, elles sont brèves, parfois particulièrement longues.

      « Si l’on simule l’évolution du système à partir de plusieurs positions initiales des planètes légèrement différentes les unes des autres, on découvre des mouvements radicalement différents, note le CNRS. Un infime changement dans les positions initiales modifie complètement les trajectoires à long terme. »

      Quelle est l’histoire ?

      Dans le roman, on suit les péripéties de Wang Miao, un physicien spécialiste des nanomatériaux. Il se retrouve embarqué dans une mission top secrète aux enjeux mondiaux. Les autorités chinoises et d’autres gouvernements à travers le monde ont constaté des suicides inexpliqués de scientifiques après avoir côtoyé un groupuscule mystérieux.

      Wang Miao va être missionné pour infiltrer cette étrange « société des frontières de la science », et il va découvrir un curieux jeu vidéo, appelé Trois Corps. Celui-ci le plonge dans une réalité virtuelle dans laquelle il fait face à un monde où le temps et les cycles du jour et de la nuit sont irréguliers. En cause : trois soleils autour de ce monde.

      Le but du jeu est d’aider les habitants de ce monde à bâtir un calendrier qui anticiperait efficacement le mouvement des étoiles et, donc, les cycles de jour et de nuit. Ne pas y arriver entraîne la destruction du monde, et donc la fin de la partie — il y aura ainsi plusieurs game overs. C’est là que la science et le fameux « problème à trois corps » entrent en scène.

      Qui est derrière la « société des frontières de la science » ? À qui doit profiter la résolution du jeu Trois Corps ? Pourquoi des scientifiques se suicident-ils ? Qu’est-ce qui met en émoi les gouvernements du monde entier ? Voici quelques questions qui vont trouver des réponses progressivement au fil du roman ou des épisodes. Car on va très vite découvrir que cela dépasse la Terre…

      Comme toute adaptation, la version proposée par Netflix prend certaines libertés avec le matériau initial. Des personnages du roman sont remplacés par d’autres, avec parfois des changements de sexe, de nationalité ou de fonction. Cependant, la dynamique générale et les interactions demeurent fidèles au livre de Liu Cixin.

      Le synopsis est le suivant :

      « Dans la Chine des années 60, une jeune femme prend une décision désastreuse dont les répercussions à travers le temps et l’espace vont affecter un groupe de chercheurs brillants dans le monde d’aujourd’hui. Alors que les lois de la nature se dérèglent sous leurs yeux, cinq anciens collègues se retrouvent pour affronter le pire des dangers ayant jamais menacé l’humanité. »

    • Extrait du roman "La Rédemption du temps", de Baoshu, une fan fiction tirée de l’univers du "Problème à trois corps" et publiée aux éditions Actes Sud. — Situé dans l’univers de la trilogie du “Problème à trois corps”, “La Rédemption du temps” prolonge la saga multiprimée de Liu Cixin et s’attache à en éclairer les zones d’ombre. En pleine guerre interstellaire, Baoshu met en scène les conséquences du conflit opposant l’humanité et les Trisolariens, et porte un regard nouveau sur la conception de l’univers, depuis sa création jusqu’à son anéantissement. Une fan fiction absolument réussie et approuvée par le maître Liu Cixin en personne.

      https://issuu.com/actes_sud/docs/liseuse_la-redemption-du-temps_babel

      Attention Spoilers
      Le Problème à 3 corps : à quoi ressemblent vraiment les San-Ti ?
      https://www.journaldugeek.com/2024/03/23/le-probleme-a-3-corps-a-quoi-ressemblent-vraiment-les-san-ti

  • Communiqué de presse du Conseil « Justice et affaires intérieures » (#JAI) de l’Union européenne :

    Migration policy : Council reaches agreement on key asylum and migration laws

    The Council today took a decisive step towards a modernisation of the EU’s rulebook for asylum and migration. It agreed on a negotiating position on the asylum procedure regulation and on the asylum and migration management regulation. This position will form the basis of negotiations by the Council presidency with the European Parliament.

    “No member state can deal with the challenges of migration alone. Frontline countries need our solidarity. And all member states must be able to rely on the responsible adherence to the agreed rule. I am very glad that on this basis we agreed on our negotiating position.”
    Maria Malmer Stenergard, Swedish minister for migration
    Streamlining of asylum procedure

    The asylum procedure regulation (APR) establishes a common procedure across the EU that member states need to follow when people seek international protection. It streamlines the procedural arrangements (e.g. the duration of the procedure) and sets standards for the rights of the asylum seeker (e.g. being provided with the service of an interpreter or having the right to legal assistance and representation).

    The regulation also aims to prevent abuse of the system by setting out clear obligations for applicants to cooperate with the authorities throughout the procedure.
    Border procedures

    The APR also introduces mandatory border procedures, with the purpose to quickly assess at the EU’s external borders whether applications are unfounded or inadmissible. Persons subject to the asylum border procedure are not authorised to enter the member state’s territory.

    The border procedure would apply when an asylum seeker makes an application at an external border crossing point, following apprehension in connection with an illegal border crossing and following disembarkation after a search and rescue operation. The procedure is mandatory for member states if the applicant is a danger to national security or public order, he/she has misled the authorities with false information or by withholding information and if the applicant has a nationality with a recognition rate below 20%.

    The total duration of the asylum and return border procedure should be not more than 6 months.
    Adequate capacity

    In order to carry out border procedures, member states need to establish an adequate capacity, in terms of reception and human resources, required to examine at any given moment an identified number of applications and to enforce return decisions.

    At EU level this adequate capacity is 30 000. The adequate capacity of each member state will be established on the basis of a formula which takes account of the number of irregular border crossings and refusals of entry over a three-year period.
    Modification of Dublin rules

    The asylum and migration management regulation (AMMR) should replace, once agreed, the current Dublin regulation. Dublin sets out rules determining which member state is responsible for the examination of an asylum application. The AMMR will streamline these rules and shorten time limits. For example, the current complex take back procedure aimed at transferring an applicant back to the member state responsible for his or her application will be replaced by a simple take back notification
    New solidarity mechanism

    To balance the current system whereby a few member states are responsible for the vast majority of asylum applications, a new solidarity mechanism is being proposed that is simple, predictable and workable. The new rules combine mandatory solidarity with flexibility for member states as regards the choice of the individual contributions. These contributions include relocation, financial contributions or alternative solidarity measures such as deployment of personnel or measures focusing on capacity building. Member states have full discretion as to the type of solidarity they contribute. No member state will ever be obliged to carry out relocations.

    There will be a minimum annual number for relocations from member states where most persons enter the EU to member states less exposed to such arrivals. This number is set at 30 000, while the minimum annual number for financial contributions will be fixed at €20 000 per relocation. These figures can be increased where necessary and situations where no need for solidarity is foreseen in a given year will also be taken into account.

    In order to compensate for a possibly insufficient number of pledged relocations, responsibility offsets will be available as a second-level solidarity measure, in favour of the member states benefitting from solidarity. This will mean that the contributing member state will take responsibility for the examination of an asylum claim by persons who would under normal circumstances be subject to a transfer to the member state responsible (benefitting member state). This scheme will become mandatory if relocation pledges fall short of 60% of total needs identified by the Council for the given year or do not reach the number set in the regulation (30 000).
    Preventing abuse and secondary movements

    The AMMR also contains measures aimed at preventing abuse by the asylum seeker and avoiding secondary movements (when a migrant moves from the country in which they first arrived to seek protection or permanent resettlement elsewhere). The regulation for instance sets obligations for asylum seekers to apply in the member states of first entry or legal stay. It discourages secondary movements by limiting the possibilities for the cessation or shift of responsibility between member states and thus reduces the possibilities for the applicant to chose the member state where they submit their claim.

    While the new regulation should preserve the main rules on determination of responsibility, the agreed measures include modified time limits for its duration:

    - the member state of first entry will be responsible for the asylum application for a duration of two years
    - when a country wants to transfer a person to the member state which is actually responsible for the migrant and this person absconds (e.g. when the migrant goes into hiding to evade a transfer) responsibility will shift to the transferring member state after three years
    - if a member state rejects an applicant in the border procedure, its responsibility for that person will end after 15 months (in case of a renewed application)

    https://nsl.consilium.europa.eu/104100/Newsletter/axgy5g4bs3zixsx3bkhgg2epeiecucjvrcybx7b6shr3lt7za5b4x3vrbmpevnc

    #conseil_de_l'Europe #asile #migrations #réfugiés #Dublin #règlement_Dublin #accord #8_juin_2023 #UE #Union_européenne #EU #asylum_procedure_regulation (#APR) #procédure_d'asile #frontières #procédure_accélérée #inadmissibilité #procédure_de_frontière #frontières_extérieures #capacité_adéquate #asylum_and_migration_management_regulation (#AMMR) #mécanisme_de_solidarité #solidarité #relocalisation #contribution_financière #compensation #responsibility_offsets #mouvements_secondaires #abus

    –—

    ajouté à la métaliste sur le pacte :
    https://seenthis.net/messages/1019088

    • Analyse de #Fulvio_Vassallo_Paleologo:

      Paesi terzi “sicuri”, sicurezza delle persone migranti e propaganda di Stato

      1.Le conclusioni del Consiglio dei ministri dell’interno dell’Unione Europea riuniti a Lussembugo lo scorso 8 giugno sono state propagandate come una vittoria della linea tenuta dal governo Meloni fino alle ultime ore di una convulsa trattativa, che si è conclusa con una spaccatura che avrà certamente ripercussioni sulla prossima fase di codecisione sulle politiche migratorie e sulle procedure di asilo, nella quale analoghe divisioni si potrebbero riprodurre all’interno del Parlamento europeo.

      La materia sulla quale i ministri del’interno dei diversi paesi europei hanno alla fine trovato una soluzione di compromesso, su cui il ministro Piantedosi ha espresso soddisfazione, riguarda buona parte della vigente legislazione europea in materia di imigrazione ed asilo, sia per quanto riguarda la cd. dimensione esterna, con riferimento ai paesi terzi di origine e transito, che per quanto concerne i cd. meccanismi di solidarietà, in materia di rimpatri forzati e al fine di contrastare i cd. movimenti secondari, con una sostanziale rivisitazione del vigente Regolamento Dublino III del 2013. A tale riguardo si prevede espressamente che “Gli Stati membri hanno piena discrezionalità quanto al tipo di solidarietà cui contribuiscono. Nessuno Stato membro sarà mai obbligato a effettuare ricollocazioni”. Una sconfitta che il governo italiano non può nascondere dietro i propositi di espellere o respingere i richiedenti asilo denegati nei paesi di transito.

      I ministri dell’interno dei diversi paesi dell’Unione Europea hanno così trovato a maggioranza una intesa che però appare come una scatola vuota, se si pensa alla mole delle normative (dal Regolamento frontiere Schengen alla Direttiva 2008/115/ CE sui rimpatri) che dovrebbero essere modificate per approvare definitivamente quanto si è deciso a Lussemburgo, ed all’esiguo tempo che manca in vista delle prosime elezioni europee, dopo tre anni di stallo seguiti alla prima versione del Patto sull’immigrazione e l’asilo adottata dalla Commissione nel 2020. Inoltre la spaccatura tra i paesi di Visegrad Ungheria e Polonia, ed i conservatori del gruppo della Meloni, non lasciano presagire risultati definitivi nel breve periodo.

      2. La proposta di regolamento sulla procedura di asilo (Proposal for a Regulation of the European Parliament and of the Council on asylum and migration management and amending Council Directive (EC) 2003/109 and the proposed Regulation (EU) XXX/XXX [Asylum and Migration Fund] tenta di stabilire una procedura comune in tutta l’UE che gli Stati membri devono seguire quando le persone fanno richiesta di protezione internazionale. Si snelliscono le disposizioni procedurali (ad esempio la durata della procedura) e si stabiliscono norme per i diritti del richiedente asilo (ad esempio, la fornitura del servizio di un interprete o il diritto all’assistenza e alla rappresentanza legali). La procedura di frontiera si applicherebbe quando un richiedente asilo presenta domanda a un valico di frontiera esterna, a seguito di arresto in relazione a un attraversamento illegale della frontiera e in seguito allo sbarco dopo un’operazione di ricerca e soccorso. Ma anche quando proviene da un paese terzo ritenuto sicuro. La procedura è obbligatoria per gli Stati membri se il richiedente rappresenta un pericolo per la sicurezza nazionale o l’ordine pubblico, ha ingannato le autorità con informazioni false o nascondendo informazioni e se il richiedente ha una nazionalità di un paese con un tasso di riconoscimento delle richieste di asilo inferiore al 20%.

      Il punto sul quale in Italia il governo Meloni ed il ministro dell’interno Piantedosi hanno insistito di più, a livello di comunicazione, ma anche come base per una intensa attività diplomatica che conducono da mesi senza risultati effettivi, riguardava la possibilità di rinviare nei paesi di transito i richiedenti asilo denegati dopo la procedura in frontiera, già prevista in modo più rigoroso dalla legge 50 del 2023 (ex Decreto Cutro). Una legge approvata senza il parere delle competenti Comissioni Affari costituzionali, che sta già facendo vitime, con espulsioni comminate dai prefetti “in automatico” a persone già inserite in Italia, che chiedono il rinnovo del permesso di soggiorno per protezione speciale, ma che ad oggi appare in contrasto non solo con importanti principi fondamentali del nostro ordinamento (come gli articoli 10, 13,24,32,113 della Costituzione), ma anche con molti dei principi di garanzia ribaditi con grande nettezza dalle proposte legislative adottate a Lussemburgo dal Consiglio dei ministri dell’interno dell’Unione Europea.

      Durante l’iter di conversione del decreto legge in Parlamento, l’Alto Commissariato delle Nazioni Unite per i rifugiati (ACNUR- UNHCR) aveva inviato una “Nota tecnica” al governo, nel tentativo di avviare un confronto su diversi punti “critici” che non rispettavano norme internazionali o Direttive dell’Unione Europea. Come ha dichiarato la rappresentante dell’UNHCR per l’Italia, “Avevamo rappresentato queste criticità, confidando che nel procedimento legislativo alcuni correttivi potessero essere apportati”.

      Nella sua ultima nota tecnica, l’UNHCR evidenzia innanzitutto come la nuova legge 50/2023 “ estende la preesistente procedura accelerata di frontiera ai richiedenti provenienti da Paesi di origine designati come sicuri e dispone il trattenimento per quei richiedenti, tra coloro che siano stati avviati a tale procedura, i quali non abbiano consegnato il “passaporto o altro documento equipollente” o non prestino “idonea garanzia finanziaria”. Il trattenimento avverrà nei punti di crisi (hotspot) esistenti presso i maggiori luoghi di sbarco, nelle strutture analoghe ai punti di crisi che verranno individuate o nei Centri di Permanenza per i Rimpatri (CPR) che si trovino in prossimità della frontiera. I minori e tutte le altre persone con esigenze particolari, come da disposizioni vigenti, sono esonerati da ogni forma di procedura accelerata”.

      L’ACNUR dopo una generale considerazione positiva delle procedure accelerate in frontiera, soprattuto nei casi in cui appare maggiormente probabile l’esito positivo della domanda di protezione, “Raccomanda, tuttavia, di incanalare in procedura di frontiera (con trattenimento) solo le domande di protezione internazionale che, in una fase iniziale di raccolta delle informazioni e registrazione, appaiano manifestamente infondate.
      In particolare, la domanda proposta dal richiedente proveniente da un Paese di origine sicuro non deve essere incanalata in tale iter quando lo stesso abbia invocato gravi motivi per ritenere che, nelle sue specifiche circostanze, il Paese non sia sicuro. Si sottolinea, a tal fine, la centralità di una fase iniziale di screening, volta a far emergere elementi utili alla categorizzazione delle domande (triaging) e alla conseguente individuazione della procedura più appropriata per ciascun caso.

      3. La nozione di Paese terzo sicuro è presente nella legislazione eurounitaria con la direttiva 2005/85/Ce del Consiglio del 1° dicembre 2005. L’art. 29 prevedeva che il Consiglio, deliberando a maggioranza qualificata su proposta della Commissione e previa consultazione del Parlamento europeo, potesse adottare un elenco comune minimo dei paesi terzi considerati dagli Stati membri paesi d’origine sicuri. Tale disposizione fu annullata dalla Corte di giustizia perché introduceva una riserva di competenza in favore del Consiglio, con semplice obbligo di consultazione del Parlamento europeo, che non poteva essere prevista da un atto derivato.

      Con la cd. direttiva procedure (dir. 2013/32/UE del Parlamento europeo e del Consiglio, del 26 giugno 2013) la traccia è stata ripresa e ampliata.
      Gli articoli da 36 a 39 disciplinano infatti in termini molto dettagliati i contorni della nozione di Paese di origine sicuro e le conseguenze di tale nozione sulle procedure di valutazione delle domande.
      L’art. 36 detta le condizioni soggettive alle quali è subordinato il riconoscimento della natura di Paese sicuro di un determinato richiedente: questi deve essere cittadino del Paese di provenienza definito sicuro o apolide che in quel Paese soggiornasse abitualmente; inoltre, non deve avere invocato gravi motivi a lui riferibili, tesi a escludere che il Paese di origine sia sicuro.
      L’art. 37 fa rinvio all’allegato I della stessa direttiva, dove sono dettate le condizioni alle quali è possibile designare un Paese come sicuro. Il testo dell’Allegato I è il seguente: “Un paese è considerato paese di origine sicuro se, sulla base dello status giuridico, dell’applicazione della legge all’interno di un sistema democratico e della situazione politica generale, si può dimostrare che non ci sono generalmente e costantemente persecuzioni quali definite nell’articolo 9 della direttiva 2011/95/UE, né tortura o altre forme di pena o trattamento disumano o degradante, né pericolo a causa di violenza indiscriminata in situazioni di conflitto armato interno o internazionale.
      Per effettuare tale valutazione si tiene conto, tra l’altro, della misura in cui viene offerta
      protezione contro le persecuzioni ed i maltrattamenti mediante:
      a) le pertinenti disposizioni legislative e regolamentari del paese ed il modo in cui sono applicate;
      b) il rispetto dei diritti e delle libertà stabiliti nella Convenzione europea per la salvaguardia dei diritti dell’uomo e delle libertà fondamentali e/o nel Patto internazionale relativo ai diritti civili e sociali

      L’art. 38 della Direttiva atualmente in vigore, fino a quando non verrà espressamente abrogata, fornisce il: “Concetto di paese terzo sicuro”.

      1. Glic Stati membri possono applicare il oncetto di paese terzo sicuro solo se le autorità competenti hanno accertato che nel paese terzo in questione una persona richiedente protezione internazionale riceverà un trattamento conforme ai seguenti criteri:
      a) non sussistono minacce alla sua vita ed alla sua libertà per ragioni di razza, religione,
      nazionalità, opinioni politiche o appartenenza a un determinato gruppo sociale;
      b) non sussiste il rischio di danno grave definito nella direttiva 2011/95/UE;
      c) è rispettato il principio di «non-refoulement» conformemente alla convenzione di Ginevra;
      d) è osservato il divieto di allontanamento in violazione del diritto a non subire torture né
      trattamenti crudeli, disumani o degradanti, sancito dal diritto internazionale; e
      e) esiste la possibilità di chiedere lo status di rifugiato e, per chi è riconosciuto come rifugiato,
      ottenere protezione in conformità della convenzione di Ginevra.
      2. L’applicazione del concetto di paese terzo sicuro è subordinata alle norme stabilite dal diritto nazionale, comprese:
      a) norme che richiedono un legame tra il richiedente e il paese terzo in questione, secondo le quali sarebbe ragionevole per detta persona recarsi in tale paese;
      b) norme sul metodo mediante il quale le autorità̀ competenti accertano che il concetto di paese terzo sicuro può̀ essere applicato a un determinato paese o a un determinato richiedente. Tale metodo comprende l’esame caso per caso della sicurezza del paese per un determinato richiedente e/o la designazione nazionale dei paesi che possono essere considerati generalmente sicuri;
      c) norme conformi al diritto internazionale per accertare, con un esame individuale, se il paese terzo interessato sia sicuro per un determinato richiedente e che consentano almeno al richiedente di impugnare l’applicazione del concetto di paese terzo sicuro a motivo del fatto che quel paese terzo non è sicuro nel suo caso specifico. Al richiedente è altresì data la possibilità di contestare l’esistenza di un legame con il paese terzo ai sensi della lettera a)”

      4. Secondo la nuova proposta legislativa sulle procedure di asilo, approvata dal Consiglio dei ministri del’interno dell’Unione Europea a Lussemburgo, gli Stati membri dovrebbero avere la possibilità di applicare il concetto di terzo sicuro paese […] come motivo di inammissibilità ove esista la possibilità per il richiedente[…] di chiedere e, se ne ricorrono i presupposti, di ricevere effettivo protezione in un paese terzo, dove la sua vita e la sua libertà non sono minacciate conto di razza, religione, nazionalità, appartenenza a un particolare gruppo sociale o opinione politica, dove lui o lei non è soggetto a persecuzione né affronta un rischio reale di danno grave come definito nel regolamento (UE) n. XXX/XXX [Nuovo Regolamento sulle Qualifiche ancora da approvare] ed è tutelato contro il respingimento e contro l’allontanamento, o contro le violazioni del diritto alla protezione dalla tortura e da trattamenti crudeli, inumani o degradanti prevista dal diritto internazionale.
      Si aggiungono poi nuove condizioni per considerare inammissibile una domanda di asilo.
      Si prevede in particolare che Il concetto di un paese terzo sicuro può essere applicato solo se esiste […] un collegamento tra il richiedente e […] il paese terzo in base al quale sarebbe […] ragionevole[…] che il richiedente […] si rechi in quel paese […], compreso il fatto che […] ha transitato […] in quel paese terzo. La connessione in particolare tra il richiedente e il paese terzo sicuro potrebbe essere considerata stabilita dove i membri della famiglia del richiedente siano presenti in quel paese o dove il richiedente si è stabilito o ha soggiornato in quel paese. Nella fase convulsa di ricerca del compromesso finale, nella notte dei ministri del’interno a Lussemburgo, è saltata la previsione sostenuta dall’Italia che anche un transito temporaneo avrebbe potuto comportare l’acertamento di questa “commessione” e dunque comportare l’inammissibilità della domanda di protezione già nella procedura in frontiera e la possibilità di respingimento o espulsione con immediato accompagnamento forzato. La posizione dei cittadini di paesi terzi “in transito” rimane comunque molto a rischio e sarà sicuramente oggetto di trattative in sede di rinegoziazione degli accordi bilaterali già esistenti.

      Al Considerando 37b) si prevede comunque che, “Nel valutare se i criteri per una protezione effettiva come stabilito nel presente Regolamento sono soddisfatte da un paese terzo, l’accesso ai mezzi di sussistenza sufficienti a mantenere un tenore di vita adeguato dovrebbe essere inteso come comprensivo dell’accesso a vitto, vestiario, alloggio o alloggio e il diritto a svolgere un’attività lavorativa remunerata a condizioni non meno favorevoli di quelle previste per gli stranieri del Paese terzo generalmente nelle stesse circostanze”. Anche nella proposta di nuovo Regolamento oltre alla situazione dei transitanti nei paesi terzi ritenuti sicuri si deve aggiungere anche la considerazione della maggiore ampiezza operativa che si sta attribuento, anche a livello interno, alla categoria di paese di origine sicuro.

      Al Considerando (46) si aggiunge che […] Dovrebbe essere possibile designare un paese terzo come paese di origine sicuro con eccezioni per parti specifiche del suo territorio o categorie chiaramente identificabili di persone. Inoltre, il fatto che un paese terzo sia incluso in una lista di paesi di origine sicuri non può stabilire una garanzia assoluta di sicurezza per i cittadini di tale paese paese, anche per coloro che non appartengono a una categoria di persone per le quali tale è fatta eccezione, e quindi non dispensa dalla necessità di condurre un’adeguata esame individuale della domanda di protezione internazionale. Per sua stessa natura, la valutazione sottesa alla designazione non può che tener conto del carattere generale, civile, circostanze legali e politiche in quel paese e se autori di persecuzioni, torture o trattamenti o punizioni inumani o degradanti sono soggetti a sanzione quando ritenuti responsabili in quel paese. Per questo motivo, dove il richiedente può dimostrare elementi che giustificano il motivo per cui il concetto di paese di origine sicuro non è applicabile a lui, la designazione del paese come sicuro non può più essere considerata rilevante per lui o lei.

      5. Il governo italiano si vanta di avere costretto l’Unione europea a spostare l’attenzione dai problemi che interssano maggiormente agli Stati continentali, e dunque dai cd. “movimenti secondari” alla questione dei “movimenti primari”, con particolare riferimento alle frontiere esterne del Mediteraneo. La prospettiva che si persegue, magari in collaborazione con l’UNHCR, che però ha posizioni di garanzia molto precise sul punto, è di favorire la “deportazione” in questi paesi, ritenuti “sicuri”, di immigrati irregolari di diversa nazionalità, dopo il diniego sulla domanda di protezione, alla fine della “procedura in frontiera”. Sfugge evidentemente alla premier Meloni, o si preferisce nascondere, la situazione dei diritti umani nei paesi nordafricani di transito, come l’Egitto, la Libia, la Tunisia, l’Algeria, che pure ministri e sottosegretari italiani hanno intensamente frequentato in questi ultimi mesi. Con i risultati che sono sotto gli occhi di tutti. Adesso ci riproveranno a Tunisi, con la visita in programma per domenica 11 giugno in cui la Meloni sarà accompagnata adirittura da Ursula Von der Layen a nome della Commissione europea e dal premier olandese Rutte.

      Nella propaganda governativa si omette di ricordare che nessun accordo di riammissione stipulato con paesi terzi, anche quello tuttora vigente con la Tunisia, prevede deportazioni di cittadini provenienti da altri Stati e giunti irregolarmente nel nostro territorio, o che hanno ricevuto un diniego sulla richiesta di protezione internazionale. A parte la considerazione che l’ingresso per ragioni di soccorso non può essere equiparato all’ingresso clandestino. E questo lo chiarisce bene la Corte di Cassazione con la sentenza sul caso Rackete n.6626/2020. Si vedrà se la prossima missione della Meloni a Tunisi, in compagnia della Presidente della Commissione europea convincerà l’autocrate Saied che sta espellendo sistematicamente dal suo paese tutti i migranti subsahariani, ad accettare di riprendersi cittadini non tunisini sbarcati in Italia. Ed è pure abbastanza improbabile che aumenti la quota di cittadini tunisini che, in base agli accordi vigenti, vengono espulsi o respinti (respingimento differito) verso Tunisi, sulla base degli accordi bilaterali già vigenti con l’Italia. Due voli alla settimana, o poco più per circa sessanta persone. Difficile immaginare una intensificazione dei rimpatri con accompagnamento di polizia. In questi casi, come osserva il Garante nazionale per le persone private della libertà personale in un recente rapporto, “L’aspetto di maggiore criticità è che “le regole dell’attività di rimpatrio forzato da parte della Polizia di Stato sono in larga parte definite da semplici circolari e disposizioni interne e non da fonti normative di rango primario. Manca cioè un quadro legislativo che specifichi le regole operative e ciò ha inevitabili ricadute”. Per esempio, “la disciplina compiuta del possibile ricorso all’impiego della forza, al di là di principi generali, che definisca i possibili strumenti contenitivi, le modalità e la durata del loro impiego. Così come mancano disposizioni operative sui controlli di sicurezza, la cui attuazione talvolta si avvicina a una perquisizione personale, pratica eccezionale anche in contesti ben più problematici”. Ma anche in Tunisia la discrezionalità di polizia sconfina sempre più spesso nell’arbitrio.

      Come denuncia l’ASGI, “Alla luce dell’attuale trasformazione autoritaria dello Stato tunisino e dell’estrema violenza e persecuzione della popolazione nera, delle persone in movimento, degli oppositori politici e degli attori della società civile, noi, le organizzazioni firmatarie, rilasciamo questa dichiarazione per ricordare che la Tunisia non è né un paese di origine sicuro né un paese terzo sicuro e pertanto non può essere considerato un luogo sicuro di sbarco (Place of Safety, POS) per le persone soccorse in mare”.

      Come riferisce il sito Meltingpot, a margine di un diniego dopo la richiesta di protezione internazionale alla competente Commissione territoriale, il Tribunale di Cagliari ha accolto la richiesta di sospensiva di un cittadino tunisino. La situazione è peculiare e occorrerà attendere il merito per approfondirla ma il decreto è significativo perché, il Tribunale “smentisce” il fatto che la Tunisia sia un Paese Sicuro“. Si tratta naturalmente di decisioni che valgono per casi individuali, e sarà fondamentale provare la situazione di ciascuna persona che in frontiera, ma anche nei CPR, possa risultare destinataria di un provedimento di allontanbamento forzato verso la Tunisia.

      6. La seconda proposta legislativa su nuovi criteri di gestione in materia di immigrazione ed asilo di portata più ampia approvata a Lussemburgo lo scorso 8 giugno (Proposal for a Regulation of the European Parliament and of the Council on asylum and migration management and amending Council Directive (EC) 2003/109 and the proposed Regulation (EU) XXX/XXX [Asylum and Migration Fund] non prevede particolari impegni dell’Unione Europea per sostenere le politiche di rimpatrio forzato di citt che adini di paesi terzi verso gli Stati da cui sono transitati prima di entrare in territorio europeo. Materia che richiederebbe una modifica radicale della Direttiva rimpatri 2008/115/CE.

      Il nuovo regolamento sulla gestione della migrazione e dell’asilo dovrebbe sostituire, una volta concordato, l’attuale regolamento Dublino che stabilisce norme che determinano quale Stato membro è competente per l’esame di una domanda di protezione internazionale. Il nuovo Regolamento dovrebbe semplificare queste regole e ridurre i termini. Ad esempio, l’attuale complessa procedura di ripresa in carico finalizzata al trasferimento di un richiedente nello Stato membro responsabile della sua domanda sarà sostituita da una semplice notifica di ripresa in carico. Rimane comunque confermata la responsabilità primaria dei paesi di primo ingresso, quello che Salvini voleva evitare ricattando i paesi membri con la chiusura dei porti. Lo Stato membro di primo ingresso sarà competente per la domanda di asilo per una durata di due anni. Quando un paese vuole trasferire una persona nello stato membro che è effettivamente responsabile del migrante e questa persona fugge (ad esempio quando il migrante si nasconde per eludere un trasferimento) la responsabilità passerà allo stato membro di trasferimento solo dopo tre anni.

      La nuova proposta legislativa su immigrazione ed asilo, faticosamente elaborata a Lussemburgo, si limita, con l’art. 7 (Cooperazione con i paesi terzi per facilitare il rimpatrio e la riammissione), a prevedere che dove la Commissione e il Consiglio ritengano che un terzo paese non collabora sufficientemente alla riammissione di cittadini di paesi terzi il cui soggiorno è irregolare, la Commissione e il Consiglio, nell’ambito delle rispettive competenze, prendono in considerazione le azioni appropriate tenendo conto delle competenze dell’Unione e delle relazioni generali degli Stati membri con il paese terzo.
      In particolare, in questi casi, 1. […] La Commissione può, sulla base dell’analisi effettuata a norma dell’articolo 25 bis, paragrafi 2 o 4, del regolamento (UE) n. 810/2009 del Parlamento europeo e del Consiglio e di qualsiasi altra informazione disponibile dagli Stati membri, nonché dall’Unione istituzioni, organi e organismi, […] presentare al Consiglio una relazione comprendente, se del caso, l’identificazione di eventuali misure che potrebbero essere adottate per migliorare la cooperazione di tale paese terzo in materia di riammissione, tenendo conto dell’Unione e delle relazioni generali degli Stati membri con il paese terzo.

      7. Al di là delle perplessità sui tempi di attuazione delle proposte varate dal Consiglio dei ministri dell’interno dell’Unione europea e della loro dubbia compatibilità con il vigente diritto eurounitario e con il diritto internazionale umanitario e dei rifugiati, si deve rimarcare come il governo italiano, con un decreto interministeriale approvato lo scorso marzo, abbia ulteriormente ampliato la lista di paesi terzi sicuri che preclude di fatto sia l’esame approfondito delle domande di protezione nelle procedure in frontiera, che il rinnovo della maggior parte dei permessi di soggiorno finora concessi per protezione speciale. Con questo ultimo aggiornamento di marzo 2023 vengono ritenuti paesi terzi sicuri: Albania, Algeria, Bosnia-Erzegovina, Capo Verde, Costa d’Avorio, Gambia, Georgia, Ghana, Kosovo, Macedonia del Nord, Marocco, Montenegro, Nigeria, Senegal, Serbia e Tunisia.

      La categoria di “paese terzo sicuro” esisteva da anni nella legislazione italiana e nella normativa europea, ma è stato con il Decreto sicurezza Salvini n.113 del 2018 che se ne è estesa la portata e assieme ad altre modifiche legislative, ha ridotto di molto la portata effettiva del diritto di asilo riconosciuto dall’art. 10 della Costituzione italiana.

      L’art. 7-bis del dl 4 ottobre 2018, n. 113 (cd. decreto sicurezza), introdotto in sede di conversione dall’art. 1 della l. 1°dicembre 2018, n. 132, ha inserito nel d.lgs 28 gennaio 2008, n. 25 l’art. 2-bis, intitolato «Paesi di origine sicuri». E’ dunque chiaro che nell’ordinamenro italiano non esiste al momento alcuna categoria di paese di transito “sicuro” e dunque questo criterio, ancora allo stato di proposta legislativa da parte del Conisglio dei ministri dell’interno dell’Unione Europea NON potrà avere nell’immediato alcuna portata normativa, almeno fino a quando, al termine della procedura di codecisione, un nuovo Regolamento che lo preveda non venga pubblicato nella Gazzetta Ufficiale europea.

      L’art. 2-bis del d. lgs n. 25 del 2008, modificato dal decreto sicurezza del 2018, era articolato in cinque commi:

      «Art. 2-bis (Paesi di origine sicuri). – 1. Con decreto del Ministro degli affari esteri e della cooperazione internazionale, di concerto con i Ministri dell’interno e della giustizia, è adottato l’elenco dei Paesi di origine sicuri sulla base dei criteri di cui al comma 2. L’elenco dei Paesi di origine sicuri è aggiornato periodicamente ed è notificato alla Commissione europea.

      2. Uno Stato non appartenente all’Unione europea può essere considerato Paese di origine sicuro se, sulla base del suo ordinamento giuridico, dell’applicazione della legge all’interno di un sistema democratico e della situazione politica generale, si può dimostrare che, in via generale e costante, non sussistono atti di persecuzione quali definiti dall’articolo 7 del decreto legislativo 19 novembre 2007, n. 251, né tortura o altre forme di pena o trattamento inumano o degradante, né pericolo a causa di violenza indiscriminata in situazioni di conflitto armato interno o internazionale. La designazione di un Paese di origine sicuro può essere fatta con l’eccezione di parti del territorio o di categorie di persone.

      3. Ai fini della valutazione di cui al comma 2 si tiene conto, tra l’altro, della misura in cui è offerta protezione contro le persecuzioni ed i maltrattamenti mediante: a) le pertinenti disposizioni legislative e regolamentari del Paese ed il modo in cui sono applicate; b) il rispetto dei diritti e delle libertà stabiliti nella Convenzione europea per la salvaguardia dei diritti dell’uomo e delle libertà fondamentali del 4 novembre 1950, ratificata ai sensi della legge 4 agosto 1955, n. 848, nel Patto internazionale relativo ai diritti civili e politici, aperto alla firma il 19 dicembre 1966, ratificato ai sensi della legge 25 ottobre 1977, n. 881, e nella Convenzione delle Nazioni Unite contro la tortura del 10 dicembre 1984, in particolare dei diritti ai quali non si può derogare a norma dell’articolo 15, paragrafo 2, della predetta Convenzione europea; c) il rispetto del principio di cui all’articolo 33 della Convenzione di Ginevra; d) un sistema di ricorsi effettivi contro le violazioni di tali diritti e libertà.

      4. La valutazione volta ad accertare che uno Stato non appartenente all’Unione europea è un Paese di origine sicuro si basa sulle informazioni fornite dalla Commissione nazionale per il diritto di asilo, che si avvale anche delle notizie elaborate dal centro di documentazione di cui all’articolo 5, comma 1, nonché su altre fonti di informazione, comprese in particolare quelle fornite da altri Stati membri dell’Unione europea, dall’EASO, dall’UNHCR, dal Consiglio d’Europa e da altre organizzazioni internazionali competenti.

      5. Un Paese designato di origine sicuro ai sensi del presente articolo può essere considerato Paese di origine sicuro per il richiedente solo se questi ha la cittadinanza di quel Paese o è un apolide che in precedenza soggiornava abitualmente in quel Paese e non ha invocato gravi motivi per ritenere che quel Paese non è sicuro per la situazione particolare in cui lo stesso richiedente si trova».

      8. Adesso si sta tentando di estendere la nozione di paese terzo sicuro non solo ai cittadini di quel paese, ma anche a coloro che provengono da altri paesi e sono transitati nel paese terzo “sicuro”. Anche per queste persone, con la sola eccezione di MSNA (minori non accompagnati) e di altri soggetti vulnerabili, si prevedono procedure accelerate in frontiera e un numero più ampio di casi di trattenimento amministrativo, per facilitare respingimenti ed espulsioni al termine delle procedure in frontiera, in modo forse da dissuadere le partenze verso l’Italia e l’Europa, aspirazione di vari governi, che comunque, nel corso degli anni, è stata sistematicamente smentita dai fatti. Non si vede peraltro con quali mezzi, risorse umane e luoghi di detenzione amministrativa, si potrà attuare il trattenimento dei richiedenti asilo nelle procedure in frontiera, subito dopo gli sbarchi. Le norme al riguardo, tra l’altro, non saranno operative per 90 giorni dall’entrata in vigore della legge n.50/2023, in assenza del decreto interministeriale che dovrebbe fissare l’entità delle risorse economiche che il richiedente asilo dovrebbe dimostrare per evitare il trattenimento nella prima fase di esame della sua richiesta di protezione. Per tutta l’estate, dunque, la situazione nei punti di sbarco, ma anche nei centri di prima accoglienza, resterà caotica, e sarà affidata esclusivamente ai provvedimenti delle autorità amministrative, prefetti e questori, senza una chiara cornice legislativa.

      Su questo sarà battaglia legale, e solidarietà verso chi chiede comunque protezione, soprattutto nei territori più vicini alle frontiere esterne, sempre che sia possibile esercitare i diritti di difesa, e che le misure di accompagnamento forzato non vengano eseguite prima del riesame da parte della giurisdizione, dato l’abbattimento dei casi di effetto sospensivo del ricorso, ed i precedenti purtroppo non sono molti. La sentenza della Cassazione (Sez. 1, 18 novembre 2019, n. 29914) ha cassato una precedente decisione di merito che aveva rigettato la domanda di protezione internazionale, facendo leva sul principio, già più volte enunciato, secondo cui “nei giudizi di protezione internazionale, a fronte del dovere del richiedente di allegare, produrre o dedurre tutti gli elementi e la documentazione necessari a motivare la domanda, la valutazione delle condizioni socio-politiche del Paese d’origine del richiedente deve avvenire, mediante integrazione istruttoria officiosa, tramite l’apprezzamento di tutte le informazioni, generali e specifiche di cui si dispone pertinenti al caso, aggiornate al momento dell’adozione della decisione, sicché il giudice del merito non può limitarsi a valutazioni solo generiche ovvero omettere di individuare le specifiche fonti informative da cui vengono tratte le conclusioni assunte, potendo incorrere in tale ipotesi, la pronuncia, ove impugnata, nel vizio di motivazione apparente”. Rimane quindi alto il rischio che la categoria dei paesi terzi sicuri, o dei paesi di transito sicuri, considerate anche le nuove procedure in frontiera introdotte dalla legge n.50 del 2023, riducano fortemente la portata effettiva del diritto di asilo costituzionale.

      Il Diritto di asilo previsto nelle sue diverse forme dall’art. 10 della Costituzione italiana, e ribadito nelle Direttive europee e nei Regolamenti fin qui vigenti, ha natura individuale e costituisce un dirito fondamentale della persona. La ratio fondante di tutta la disciplina in materia di protezione internazionale consiste proprio nella protezione dei singoli da condotte gravemente lesive dei loro diritti umani. Ciò è confermato con grande apertura e
      chiarezza dalla nostra Costituzione, all’art. 10, co. 3 che ha una portata molto più ampia della formulazione dello stesso diritto nella Convenzione di Ginevra del 1951 e nelle Direttive europee. Al contrario, la nozione di «Paesi di origine sicuri» si fonda su una valutazione di «safety for the majority» che difficilmente si concilia con la dimensione individuale del diritto di asilo, fortemente sminuendo «the role of individual case by case assessment»”previsto dalle Convenzioni internazionali. In Italia la legge vigente prevede soltanto una presunzione relativa di sicurezza rispetto al Paese di origine, ma senza alcun riferimento automatico alla situazione in questo paese o al transito in un altro paese terzo ritenuto sicuro. Il richiedente e la Commissione teritoriale, e poi il giudice in caso di ricorso giurisdizionale, sono tenuti a cooperare per fare emergere i necesari elementi probatori per affermare o escludere un diritto alla protezione. Ma non ci può essere alcun automatismo nel diniego di uno status di protezione nei confronti di chi provenga o sia transitato da un paese terzo sicuro.

      Si deve ricordare a tale proposito la sentenza della Corte Europea dei diritti dell’Uomo del 21 novembre 2019, Ilias and Ahmed c. Ungheria, che ha accertato la violazione dell’art. 3 della CEDU da parte dell’Ungheria, le cui autorità avevano rigettato la domanda di protezione di due cittadini bengalesi espulsi verso la Serbia, sul semplice presupposto che tale Stato era stato incluso in un elenco governativo sui Paesi sicuri, senza compiere una
      valutazione seria e approfondita del caso specifico e senza preoccuparsi degli effetti di
      un respingimento a catena verso altri Stati.

      9. La pressione dei governi europei, e del governo italiano in particolare, sulle procedure in frontiera e sulla possibilità di ricorrere alle categorie di paese terzo di origine o di transito “sicuro” apre scenari inquietanti, soprattutto dopo che con la legge n.50/2023 si sono introdotte norme procedurali che intaccano i diritti di difesa dei richiedenti asilo giunti in frontiera, sia pure a seguito di operazioni di soccorso in mare. Toccherà operare un attento monotoraggio sul riconoscimento effettivo dei diritti fondamentali, a partire dai diritti all’informazione ed alla comprensione linguistica, e dal diritto di accesso effettivo ad una procedura di asilo, in tutti i luoghi di frontiera soprattutto in quelli che sono definiti “punti di fontiera esterna”. Ocorrerà vigilare sulla attuazione degli accordi con i paesi di transito e origine che possano essere ritenuti “sicuri”, ma solo sulla carta, dalle autorità amministrative. Bisogna impedire che attraverso l’esecuzione immediata di misure di allontanamento forzato, adottate magari con modalità sostanzialmente uniformi e collettive, senza riguardo alla situazione individuale delle singole persone, o delle loro condizioni psico-fisiche, possano ripetersi quelle violazioni dei diritti umani che hanno già portato a pesanti condanne dell’Italia da parte dei Tribunali internazionali, come nei tre fondamentali casi Hirsi, Sharifi e Khlaifia.

      https://www.a-dif.org/2023/06/09/paesi-terzi-sicuri-sicurezza-delle-persone-migranti-e-propaganda-di-stato

    • Editorial : Migration Pact Agreement Point by Point

      What was agreed? What are the consequences? Where are we now?

      ECRE will analyse the detailed texts of the General Approach, when they are available. In the meantime, 48 points can already be made on the agreement reached yesterday among the EU Member States on the Pact on Migration and Asylum to reform EU asylum law.

      - The EU Member States have reached an agreement on key pillars of the EU asylum system, responsibility, solidarity and procedural rules. The agreement has been under discussion throughout the Swedish Presidency.
      - This is not the final word – the Council will negotiate with the Parliament on the basis of this agreement and the Parliament’s respective agreement in order to reach a common position which will become law. However, it is to be expected that Parliament will concede – and these are more or less the positions likely to be adopted.
      - The agreement reduces protection standards in Europe, which is kind of the point. Whether it will meet its other objectives of deterring arrivals, rapid returns or reducing so-called secondary movement remains to be seen.
      – Two countries opposed the agreement: Hungary and Poland, primarily on the basis that they don’t believe that Europe should have an asylum system. Four countries abstained: Bulgaria, Malta, Lithuania and Slovakia, for different reasons in each case.

      The headlines

      - Overall, states have agreed on labyrinth of procedural rules, byzantine in their complexity and based on trying to limit the number of people who are granted international protection in Europe.
      - They fail to address the major the dysfunction of the system, the Dublin rules, which escape largely intact.
      - An underlying objective is to transfer responsibility to countries outside Europe, even though 85% of the world’s refugees are hosted outside Europe, mainly in desperately poor countries. The targets are the countries of the Western Balkans and North Africa, through the use of legal tools such as the “safe third country” concept. Nonetheless, the reforms do nothing to increase the likelihood that these countries agree to host people returned from the EU.
      - Within Europe, the reforms increase the focus at the borders.
      - As such, the reforms go in the opposite direction to the successful response to displacement from Ukraine, which demonstrated the value of light procedures, rapid access to a protection status, allowing people to work as soon as possible so they can contribute, and freedom of movement which allows family unity and a fairer distribution of responsibility across Europe.

      Procedural changes

      – Instead, new elements include expanded use of border procedures, inadmissibility procedures, and accelerated procedures, and the Pact deploys legal concepts to deflect responsibility to other countries, such as the safe third country concept. More people will be stuck at the borders in situations akin to the Greek island model.
      - There will be an expanded use of the border procedure with it becoming mandatory for people from countries where the protection rate is 20% or below.
      - Countries in the centre and north insisted on this change before agreeing to solidarity because their primary concern is ending so-called “secondary movement”. Safeguards such as access to legal assistance or to an appeal are reduced. There will be almost no exemptions for vulnerable people, families or children, and more procedures will be managed in detention.

      No new responsibility rules

      - The rules on responsibility remain the same as now under Dublin, with the principle of first entry still in place.
      - The period of responsibility of the country of arrival for an applicant is extended. It will be two years for people who enter at the external border, but reduced to 15 months after a rejection in the border procedure (to give states an incentive to use the border procedure), and reduced to 12 months for those rescued at sea (to give states an incentive to stop watching people drown).
      – The improvements to the rules on responsibility (compared to Dublin) proposed by the Commission have been rejected, including a wider family definition to allow family unification with siblings.

      A new solidarity mechanism

      - To compensate for the effects of the rules, a solidarity mechanism is introduced to compensate the countries at the borders in situations of “migratory pressure”. A separate mechanism for situations of search and rescue has been rejected.
      – Solidarity is mandatory but flexible, meaning that all countries have to contribute but that they can chose what to offer: relocation and assuming responsibility for people; capacity-building and other support; or a financial contribution.

      The numbers

      – The states have agreed on a minimum of 30,000 people to have their applications processed in a border procedure every year. There will also be a “cap”, a maximum set several times this number which increases over the first three years.
      – Member States’ individual adequate capacity (minimum number or target for border procedures) will be set using a formula based on the overall adequate capacity and the number of a “irregular” entries (i.e. people arriving to seek protection).
      – Member States can cease to use the border procedure when they approach their target with a notification to the Commission.
      – At the same time, the target for relocations is also set at 30,000.
      – There is an incentive to provide relocations (rather than other solidarity) in the form of “offsets” (reductions of solidarity contributions for those offering relocation).
      - The financial equivalent of a relocation is set at EUR 20,000. Money will also be provided from EU funding for reception capacity to manage the border procedure.

      The good news

      - This is the beginning of the end of the reforms.
      - There is a solidarity mechanism, to be codified in EU law.

      The bad news

      – Expanded use of the border procedure equals more people in detention centres at the external border, subject to sub-standard asylum procedures.
      – With the increase in responsibility for countries at the border, and given how controversial centres are for local communities, there is a risk that they chose pushbacks instead. If Italy’s share of the 30,000 annual border procedure cases is 5000, for example, are they likely to go ahead with detention centres or to deny entry?
      – Setting a numerical target for the use of the border procedure – which will almost always take place in detention – creates the risk of arbitrariness in its application.
      - The rules on responsibility remain as per Dublin. The Commission’s improvements have been removed so the incentives to avoid compliance, for instance on reception conditions, remain.
      – There is strong encouragement of the use of “safe third concept” as a basis for denying people access to an in-merits asylum procedure or to protection in Europe.
      - The definition of a safe third country has been eroded as Member States will decide which countries meet the definition. A country needs to meet certain protection criteria and there needs to be a connection between the person and the country, as per international law. However, what constitutes a connection is determined by national law. Examples in the text are family links and previous residence, but a MS could decide that pure transit is a sufficient connection.
      - Solidarity is flexible. If Member States can choose, how many will choose relocation? Relocation of people across the EU would lead to a fairer division of responsibility instead of too much being required of the countries at the external border.
      - The procedural rules appear complex to the point of unworkability.

      Uncertain as yet

      – What has been agreed on offsets – solidarity obligation offsets (reductions in a country’s solidarity obligations to others) in the case of offering relocation places and solidarity benefit offsets (reductions in solidarity entitlements of a country under pressure) in the case of failure to accept Dublin transfers.
      - Definition of migratory pressure and whether and how it incorporates “instrumentalisation” and SAR.

      What will change in practice?

      – More of the people arriving to seek protection in Europe will be subject to a border procedure, rather than having their case heard in a regular asylum procedure.
      – People will still arrive seeking protection in Europe but they will face a harsher system.
      - Responsibilities of the countries at the external borders are increased, which continues to provide an incentive to deny access to territory and to keep standards – on reception or inclusion, for example – low.
      - There could now be greater focus on implementation and management of asylum systems. However, the only concrete references to compliance are in relation to achieving the set number of border procedures and in ensuring Dublin transfers happen.
      – Onward (“secondary”) movement is still likely, and smugglers will continue to adapt, offering more to take people to countries away from the external borders.

      The winners

      – The Commission, which has invested everything on getting the Pact passed. “Trust and cooperation is back in the Council,” according to the Commissioner.
      – France, the Netherlands and the other hardliners, who have largely got what they wanted.
      - The Swedish Presidency, which has brokered a deal and one that suits them – as a less than honest broker. The Minister’s presentation at the press conference underlined secondary movement and enforcement of Dublin.
      – Smugglers, who will be able to charge more for the more complex and longer journeys that people will have to take.

      The losers

      - Refugees, for whom access to a fair asylum procedure will be harder. Risk of detention is higher. Risk of pushbacks is increased. Length and complexity of procedures is increased.
      - Non-EU countries at the borders who will deal with more pushed back people and who will be under pressure to build asylum systems to be safe enough to be “safe” third countries.
      - The Med5+ who have conceded on every major point and gained very little. They will have to manage the border procedures and, while solidarity is mandatory, it is flexible, meaning that relocation is not prioritised. It all begs the question: what have they really been offered in return?
      - Germany, which refused to stand firm and defend the even minor improvements that the government coalition agreement required, and on which it had the support of a small progressive alliance, and potential alliances with the south. For example, on exemptions to the border procedure. Given the desperation to reach a deal more could and should have been demanded.

      https://ecre.org/editorial-migration-pact-agreement-point-by-point

    • Décryptage – Pacte UE migration et asile : une approche répressive et sécuritaire au mépris des droits humains

      Le #8_juin_2023, les Etats membres de l’UE réunis en #Conseil_Justice_et_Affaires_Intérieures sont parvenus à un #accord sur deux des #règlements du #pacte_européen_sur_la_migration_et_l’asile. Alors que les négociations entre le Parlement et le Conseil se poursuivent, La Cimade décrypte les principaux enjeux des réformes européennes en cours d’adoption en matière de migration et d’asile et rend publique ses analyses et propositions.

      Le 23 septembre 2020, la Commission européenne dévoilait sa proposition de « pacte euro­péen sur la migration et l’asile » comme une « une nouvelle approche en matière de migration » visant à « instaurer un climat de confiance et un nouvel équilibre entre responsabi­lité et solidarité ».

      Sur la forme, ce pacte se traduit par un éventail de mesures législatives et opérationnelles pour la mise en œuvre de cette « nouvelle » politique migra­toire. À ce jour, la plupart de ces propositions n’ont pas encore été adoptées et font encore l’objet d’intenses négociations entre le Conseil et le Parlement européen.

      Sur le fond, les mesures proposées s’inscrivent dans la continuité des logiques déjà largement éprouvées. Elles sont fondées sur une approche répressive et sécuritaire au service de l’endiguement des migrations et de l’encouragement des expulsions, solutions qui ont prouvé leur inefficacité, et surtout qui coutent des vies humaines.

      La Cimade appelle l’UE et ses Etats membres à engager un véritable changement de paradigme, pour une Europe qui se fonde sur le respect des droits humains et les solidarités internationales, afin d’assurer la protection des personnes et non leur exclusion. La Cimade continuera à se mobiliser avec d’autres pour défendre les droits des personnes en exil tout au long des parcours migratoires.

      A travers ce document de décryptage, La Cimade souhaite contribuer à la compréhension des principaux enjeux des réformes européennes en cours d’adoption en matière de migration et d’asile et rendre publique ses analyses ainsi que ses propositions.

      https://www.lacimade.org/decryptage-pacte-ue-migration-et-asile-une-approche-repressive-et-securita
      #pacte #pacte_migration_et_asile #pacte_migration_asile

    • L’Europe se ferme un peu plus aux réfugiés

      Au moment où le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR) annonce, dans son rapport annuel, que le nombre de réfugiés et de déplacés dans le monde n’a jamais été aussi élevé qu’en 2022, le Conseil de l’Union européenne (UE) se félicite qu’après trois ans de négociation, les Etats membres se sont mis enfin mis d’accord sur un projet de réforme du droit d’asile.

      Ce pourrait être une bonne nouvelle. Car le rapport de l’ONU indique que les pays riches, dont font partie la plupart des Etats européens, sont loin de prendre leur part de cet exode. Ils n’accueillent que 24 % de l’ensemble des réfugiés, la grande majorité de ceux-ci se trouvant dans des Etats à revenu faible ou intermédiaire.

      En témoigne la liste des cinq pays qui accueillent le plus de réfugiés : si l’on excepte l’Allemagne, qui occupe la quatrième place, il s’agit de la Turquie (3,6 millions), de l’Iran (3,4 millions), du Pakistan (1,7 million) et de l’Ouganda (1,5 million).

      Et si l’on rapporte le nombre de personnes accueillies à la population, c’est l’île caribéenne d’Aruba (un réfugié pour six habitants) et le Liban (un réfugié pour sept habitants) qui viennent en tête du classement. A titre de comparaison, on compte en France un réfugié pour 110 habitants.
      Un partage plus équitable

      L’Europe aurait-elle décidé de corriger ce déséquilibre, pour répondre à l’appel de Filippo Gandi, le Haut-Commissaire pour les réfugiés, qui réclame « un partage plus équitable des responsabilités, en particulier avec les pays qui accueillent la majorité des personnes déracinées dans le monde » ?

      S’il s’agissait de cela, quelques moyens simples pourraient être mis en œuvre. En premier lieu, on pourrait ouvrir des voies légales permettant aux personnes en besoin de protection de gagner l’Europe sans être confrontées aux refus de visas qui leur sont quasi systématiquement opposés.

      On pourrait ensuite mettre en place une politique d’accueil adaptée, à l’instar de celle que les pays européens ont su mettre en place pour faire face à l’arrivée de plusieurs millions d’Ukrainiens en 2022.

      A la lecture du communiqué du Conseil de l’UE du 8 juin, on comprend que la réforme ne vise ni à faciliter les arrivées, ni à offrir de bonnes conditions d’accueil. Il y est certes question d’un « besoin de solidarité », mais l’objectif n’est pas de soulager ces pays qui accueillent la majorité des déracinés : il s’agit d’aider les Etats membres « en première ligne » à faire face aux « défis posés par la migration ».

      Autrement dit, de faire baisser la pression qui pèse sur les pays qui forment la frontière méditerranéenne de l’UE (principalement l’Italie, la Grèce et Malte) du fait des arrivées d’exilés par la voie maritime.

      Non que leur nombre soit démesuré – il était de l’ordre de 160 000 personnes en 2022 –, mais parce que la loi européenne prévoit que le pays responsable d’une demande d’asile est celui par lequel le demandeur a pénétré en premier dans l’espace européen.

      En vertu de ce règlement dit « Dublin », ce sont donc les pays où débarquent les boat people qui doivent les prendre en charge, et ces derniers sont censés y demeurer, même si leur projet était de se rendre ailleurs en Europe.

      L’accord conclu le 8 juin, qui doit encore être approuvé par le Parlement européen, ne remet pas en cause ce principe profondément inéquitable, qui n’est réaménagé qu’à la marge. Il porte sur deux propositions de règlements.

      La première réforme la procédure d’asile applicable à la frontière, avec notamment une phase de « screening » impliquant l’obligation de placer en détention la plupart des personnes qui demandent l’asile à la suite d’un débarquement, le temps de procéder au tri entre celles dont les demandes seront jugées irrecevables – pour pouvoir procéder à leur éloignement rapide – et celles dont les demandes seront examinées.

      Un dispositif contraire aux recommandations du Haut-Commissariat aux réfugiés qui rappelle, dans ses lignes directrices sur la détention, que « déposer une demande d’asile n’est pas un acte criminel ».

      La seconde met en place un « mécanisme de solidarité », particulièrement complexe, destiné à organiser la « relocalisation » des exilés admis à déposer une demande d’asile dans un autre Etat membre que celui dans lequel ils ont débarqué.
      Un goût de réchauffé

      Ces deux « innovations », dont le Conseil de l’UE prétend qu’elles marquent « une étape décisive sur la voie d’une modernisation du processus en matière d’asile et d’immigration », ont pourtant un goût de réchauffé.

      En 2015, en réaction aux arrivées en grand nombre de boat people sur les côtes grecques et italiennes, essentiellement dues à l’exil massif de Syriens fuyant la guerre civile – épisode qui fut alors qualifié de « crise migratoire majeure » – , le Conseil de l’UE avait mis en place l’« approche hotspot », destinée à assister les pays dont les frontières extérieures sont soumises à une « pression migratoire démesurée ».

      Ce dispositif, incluant déjà une procédure de filtrage pour distinguer les potentiels réfugiés des migrants présumés « irréguliers », visait à organiser l’expulsion de ces derniers dans des délais rapides et à répartir les autres ailleurs en Europe.

      A cette fin, le Conseil avait adopté un programme de « relocalisation », en vue de transférer 160 000 personnes reconnues éligibles à demander l’asile depuis l’Italie et la Grèce vers d’autres Etats membres de l’UE.

      On le voit, les innovations de 2023 présentent de grandes similitudes avec le plan d’action de 2015. Qu’est-il advenu de celui-ci ? Loin de permettre la prise en charge rapide des exilés ayant surmonté la traversée de la Méditerranée, l’approche hotspot a entraîné la création, dans cinq îles grecques de la mer Egée, de gigantesques prisons à ciel ouvert où des milliers de personnes ont été entassées sans possibilité de rejoindre le continent, parfois pendant plusieurs années, dans un déni généralisé des droits humains (surpopulation, insécurité, manque d’hygiène, violences sexuelles, atteintes aux droits de l’enfant et au droit d’asile). Un désastre régulièrement documenté, à partir de 2016, tant par les ONG que par les agences onusiennes et européennes, et qui perdure.

      La principale raison de cet échec tient à l’absence de solidarité des autres Etats de l’UE à l’égard de la Grèce et, dans une moindre mesure, de l’Italie. Car les promesses de « relocalisation » n’ont pas été tenues : sur les 160 000 demandeurs d’asile qui auraient dû être transférés en 2015, 30 000 seulement ont bénéficié de ce programme.

      La France, qui s’était engagée pour 30 000, en a accueilli moins du tiers. Un signe, s’il en était besoin, que les pays européens répugnent à remplir leurs obligations internationales à l’égard des réfugiés, malgré le nombre dérisoire de ceux qui frappent à leur porte, au regard des désordres du monde.

      On se souvient de l’affaire d’Etat qu’a suscitée l’arrivée à Toulon, au mois de novembre 2022, de l’Ocean Viking, ce bateau humanitaire qui a débarqué quelque 230 boat people sauvés du naufrage, immédiatement placés en détention.

      Emboîtant le pas d’une partie de la classe politique qui s’est empressée de crier à l’invasion, le ministre de l’Intérieur avait annoncé que la plupart seraient expulsés – avant que la justice ordonne leur mise en liberté.
      Quelle efficacité ?

      On peine à croire, dans ce contexte, que les promesses de 2023 seront mieux tenues que celles de 2015. Si le nouveau « mécanisme de solidarité » est présenté comme « obligatoire », le communiqué du Conseil de l’UE ajoute qu’il sera « flexible », et qu’« aucun Etat membre ne sera obligé de procéder à des relocalisations » !

      Une façon de prévenir l’opposition frontale de quelques pays, comme la Pologne ou la Hongrie, dont le Premier ministre a déjà fait savoir que le programme de relocalisation imposé par Bruxelles était « inacceptable ». Sur cette base, le système de compensation financière imaginé pour mettre au pas les récalcitrants n’a guère plus de chances de fonctionner.

      De nombreux commentateurs ont salué l’accord conclu le 8 juin comme l’étape inespérée d’un processus qui paraissait enlisé depuis plusieurs années. Ils voient surtout dans ce texte de compromis un espoir de voir la réforme de l’asile adoptée avant le renouvellement, en 2024, du Parlement européen, pour éviter que ces questions ne phagocytent la campagne électorale.

      C’est une analyse à courte vue. Car il y a tout lieu de craindre que cette réforme, qui s’inscrit dans la continuité d’une politique européenne de rejet des exilés, ne fera qu’intensifier le déséquilibre constaté par les Nations unies dans la répartition mondiale des réfugiés. Et poussera toujours davantage ceux-ci vers les routes migratoires qui font de l’Europe la destination la plus dangereuse du monde.

      https://www.alternatives-economiques.fr/claire-rodier/leurope-se-ferme-un-plus-aux-refugies/00107291

      #Claire_Rodier

    • Pacte européen sur la migration et l’asile : repartir sur d’autres bases

      La présidence belge de l’UE qui aura lieu en 2024 ambitionne de faire adopter le nouveau pacte européen sur la migration et l’asile. L’approche qui domine est essentiellement répressive et contraire aux droits fondamentaux. Elle ne répond pas aux enjeux des migrations internationales. A ce stade, le pacte ne semble plus pouvoir apporter une amélioration à la situation des personnes exilées. Il faut donc y mettre fin et redémarrer les discussions sur base d’une approche radicalement différente.
      Le nouveau pacte UE : le phénix de Moria ?

      En septembre 2020, à la suite de l’incendie meurtrier du hotspot grec surpeuplé et insalubre de Moria (centre d’enregistrement et de tri mis en place lors de la crise de l’accueil de 2015), la Commission européenne a présenté son projet de pacte sur la migration et l’asile. Celui-ci est censé répondre au « plus jamais ça » et offrir « un modèle de gestion prévisible et stable des migrations internationales ». Il est décrit par Margarítis Schinás, vice-président de la Commission, chargé des Migrations et de la promotion du mode de vie européen, comme une maison commune dont les fondations sont l’externalisation, les étages sont les contrôles aux frontières, et le grenier est l’accueil.

      Mais le nouvel « air frais » annoncé n’est en réalité qu’un air vicié. Ce pacte présente en effet les mêmes solutions inefficaces, couteuses et violatrices des droits qui dès lors continueront de produire inévitablement les mêmes crises structurelles de l’accueil et l’aggravation des situations humanitaires et meurtrières le long des routes de l’exil. De nombreuses études documentées, depuis plus d’une vingtaine d’années, analysent l’impact d’une politique migratoire basée sur l’externalisation des frontières ainsi qu’une vision restrictive de l’accueil, et montrent ses dérives et son inefficacité

      .
      Un pacte contre les migrations : détenir, trier, expulser

      Le projet de Pacte repose sur cinq règlements législatifs et quelques recommandations et lignes directrices. Ceux-ci concernent respectivement : les procédures et contrôles aux frontières (APR et Filtrage), le Règlement de Dublin (AMMR), la gestion des crises aux frontières, l’enregistrement, ainsi que le partage des données numériques des personnes exilées (EURODAC)

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      A ce jour, les négociations autour du nouveau pacte européen sur la migration et l’asile sont au stade ultime du trilogue

      . La Présidence belge de l’Union européenne, qui aura lieu au premier semestre 2024, ambitionne d’aboutir à son adoption. Les positions de la Commission (septembre 2020), du Parlement (mars 2023) et du Conseil (juin 2023) sont, malgré des nuances, globalement similaires.

      L’orientation répressive et sélective des personnes exilées tout comme l’externalisation des questions migratoires dominent le contenu du pacte. Il est donc inéluctable, qu’une fois le trilogue terminé et le pacte en voie d’être adopté, la mise en œuvre par les Etats membres de ces cinq règlements occasionnera pour les personnes exilées :

      – une pérennisation des entraves, contrôles et criminalisation de leurs départs avec des risques de refoulements en chaîne, y compris vers des pays aussi dangereux que la Lybie et la Syrie ;
      - une procédure de filtrage ou tri avec une fiction de non entrée, à savoir que les droits et devoirs garantis sur le territoire européen ne leur sont pas applicables, malgré leur présence sur ce territoire ;
      - une mise en détention quasi systématique aux frontières y compris pour les enfants dès douze ans avec la possibilité de prolongation en cas de situation dite de crise ;
      – une procédure express d’analyse des demandes de protection qui est incompatible avec une réelle prise en compte des vulnérabilités notamment chez les mineurs, les femmes et les personnes LGBTQI+ ;
      – des décisions rapides d’expulsions sur base du concept de pays tiers « sûrs » avec un recours non suspensif ;
      – la récolte obligatoire, l’enregistrement et le partage des données personnelles entre agences européennes (Frontex, Europol, EASO etc.) et ce, dès l’âge de 6 ans ;
      - un système d’accueil à la carte est envisagé par le Conseil où les 27 auront le choix entre la relocalisation ou la participation financière à un pot commun européen en vue de financer notamment la dimension externe du pacte. Il s’agit du seul progrès par rapport à la situation actuelle, mais la Hongrie et la Pologne, malgré la position prise à la majorité qualifiée au Conseil de juin 2023, ont déjà annoncé leur refus d’y participer.

      Il est clair qu’avec ce type de mesures, le droit d’asile est en danger, les violences et le nombre de décès sur les routes de l’exil (faute de voies légales accessibles et de refoulements systématiques) vont augmenter et que les crises structurelles de l’accueil ne pourront être résolues.
      Le respect des droits des personnes exilées est résiduel

      La situation actuelle des migrations internationales exige des solutions immédiates et durables vu l’étendue du non-respect des droits fondamentaux des personnes exilées et du droit international.
      Selon l’ONU, près de 300 enfants sont morts depuis le début de l’année 2023

      en essayant de traverser la Méditerranée pour atteindre l’Europe. « Ce chiffre est deux fois plus important que celui des six premiers mois de l’année 2022. Nous estimons qu’au cours des six premiers mois de 2023, 11 600 enfants ont effectué la traversée, soit également le double par rapport à la même période de 2022. Ces décès sont absolument évitables », a souligné la responsable aux migrations et aux déplacés à l’Unicef, Verena Knaus. Les chiffres réels sont probablement plus élevés car de nombreux naufrages ne sont pas enregistrés.

      Le racisme et la répression contre les personnes exilées augmentent en Europe et dans les pays du Maghreb, entrainant à leur tour des refoulements systématiques impunis parfois même sous la surveillance de Frontex. Le récent naufrage de Pylos
      au large des côtes grecques et les refoulements effectués depuis la Tunisie dans le désert aux frontières algériennes et libyennes en sont les dramatiques illustrations.
      Quant au volet de l’accueil, il fait l’objet de profonds désaccords. Premièrement, les pays du « MED5 » (Italie, Espagne, Grèce, Malte et Chypre) se disent toujours seuls à assumer la responsabilité de l’accueil sur le sol européen. D’autres pays comme la Belgique se disent également victimes des mouvements secondaires. Face à eux, les pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, Tchéquie, Slovaquie) bloquent tout mécanisme de répartition solidaire. Au niveau européen, la Commission promeut, comme elle l’a fait en juillet 2023 avec la Tunisie, l’adoption de protocoles d’entente avec des Etats peu respectueux des droits humains comme le Maroc et l’Egypte. Cela en vue de limiter la mobilité vers et en Europe. Ces partenariats ont un objectif essentiellement sécuritaire (matériel et formations des garde-côtes aux services du contrôle des frontières et des retours) et n’abordent pas les questions de protection et intégration des personnes migrantes dans les pays du Sud et du Nord

      .
      La solution : suspendre les négociations en repartant sur d’autres bases

      Ni la vision générale du Pacte, ni le contenu de ses cinq règlements législatifs ne répondent aux nombreux défis et opportunités que représentent les migrations internationales. Comme l’a démontré Alice Chatté dans son analyse Regard juridique sur les cinq volets législatifs du pacte européen sur la migration et l’asile

      , « les cinq instruments législatifs proposés dans le pacte, qu’ils soient nouveaux ou réformés, ne sont en réalité que la transcription en instruments légaux des pratiques actuelles des Etats membres, qui ont hélas montré leurs faiblesses et dysfonctionnements. Cela se traduit par des procédures, dorénavant légales, qui autorisent le tri et le recours à la détention systématique à l’ensemble des frontières européennes ainsi que l’examen accéléré des demandes de protection internationale sur base du concept de pays « sûrs » favorisant de facto les pratiques de refoulement et le non-accueil au bénéfice du retour forcé ». Elle ajoute que « le projet du pacte, ainsi que les cinq règlements qui le traduisent juridiquement, ne respectent pas les droits fondamentaux des personnes exilées. Il est en l’état incompatible avec le respect du droit international et européen, ainsi qu’avec le Pacte mondial sur les migrations des Nations Unies ».

      A ce stade final du trilogue, les positions des trois Institutions (Commission, Parlement, et Conseil) ne divergent pas fondamentalement entre elles. Les quelques améliorations défendues par le Parlement (dont un monitoring des droits fondamentaux aux frontières et une réforme des critères du Règlement Dublin), sont insuffisantes pour constituer une base de négociation et risquent de ne pas survivre aux négociations ardues du trilogue

      . Puisque le Pacte ne peut plus suffisamment être réformé pour apporter une amélioration immédiate et durable à la situation des personnes exilées, il faut donc se résoudre à mettre fin aux négociations en cours pour repartir sur de nouvelles bases, respectueuses des droits humains et des principes des Pactes mondiaux sur les migrations et sur les réfugiés.
      La Présidence belge de l’UE doit promouvoir la justice migratoire

      Face aux dérives constatées dans de nombreux Etats membres, y compris la Belgique, condamnée à de nombreuses reprises par la justice pour son manque de respect des droits fondamentaux des personnes en demande d’asile, une approche européenne s’impose. Celle-ci doit être basée sur une approche multilatérale, cohérente et positive des migrations internationales, guidée par le respect des droits fondamentaux des personnes exilées et par la solidarité. Le Pacte mondial des migrations des Nations unies adopté en 2018 et la gestion de l’accueil en 2022 d’une partie de la population ukrainienne sont des sources d’inspiration pour refonder les politiques migratoires de l’Union européenne. Plutôt que de chercher à faire aboutir un pacte qui institutionnalise des pratiques de violation des droits humains, la future Présidence belge de l’UE devrait promouvoir une telle vision, afin de promouvoir le respect du droit d’asile et, plus largement, la #justice_migratoire.

      https://www.cncd.be/Pacte-europeen-sur-la-migration-et

  • Prisonniers du passage

    Dans les #aéroports existent des espaces insoupçonnés pour les vacanciers que nous sommes.

    Les « #zones_d’attente » sont des lieux de #détention, où les étrangers sont enfermés jusqu’à vingt-six jours avant d’être admis en #France, de devenir demandeurs d’asile ou d’être refoulés.

    Une vraie enquête de terrain sur un enjeu de société adaptée en bande dessinée et accompagnée d’un cahier documentaire riche en chiffres, analyses, cartes et schémas.

    https://steinkis.com/livres/prisonniers-du-passage/prisonniers-du-passage.html

    #migrations #asile #réfugiés #BD #livre #Chowra_Makaremi #bande_dessinée
    #aéroport #frontières #zone_d'attente #ZAPI #limbe #GTM-multiservices #privatisation #procédure_d'asile #audition #abus #mensonge

    Et des mots pour décrire les personnes prisonnières du passage :
    #individus_non-admis (ou aussi #inads)
    #personnes_en_instance
    #zapiens (habitants des #ZAPI)

    –—

    ajouté à la métaliste sur les mots / terminologie de la migration :
    https://seenthis.net/messages/414225

  • UK to deny asylum to refugees passing through ’safe’ third country

    Immigration rule will also prevent migrants from making a claim in UK territorial waters

    Ministers have quietly changed immigration rules to prevent people fleeing war or persecution from claiming asylum in the UK if they have passed through a “safe” third country, prompting accusations of a breach of international law.

    From 1 January, claims of asylum from a person who has travelled through or has a connection to a safe third country, including people coming from EU member states, will be treated as inadmissible.

    The changes will also prevent asylum seekers from being able to make a claim in the territorial waters of the UK.

    The UK government will be able to remove refused asylum seekers not only to the third countries through which they have travelled, but to any safe third country that may agree to receive them, an explanatory memo states.

    A 10-page statement (https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/943127/CCS207_CCS1220673408-001_Statement_of_changes_in_Immig) outlining the changes to the rules was published online without a press or public announcement.

    However, the changes highlight a significant hurdle for the UK government: claims will only be treated as inadmissible if the asylum applicant is accepted for readmission by the third country through which they have travelled or another safe state agrees to take them.

    Immigration law experts have said this could render the new policy “pointless” and would most likely delay asylum applications and leave refugees in limbo in the UK.

    Colin Yeo, a leading immigration barrister with expertise in asylum law, wrote on Twitter: “The policy is pointless because the govt has negotiated no such return agreements, so all it does is delay decisions on all claims, which is cruel to genuine refugees, and delay removal of non genuine cases.”


    https://twitter.com/ColinYeo1/status/1337069616078721025

    The Liberal Democrats’ home affairs spokesperson, Alistair Carmichael, said the changes were “yet another breach of international law”.

    He said: “The UK has a proud history of providing sanctuary to those in need, but now the Conservative government is turning its back on refugees. This latest nasty policy from [the home secretary] Priti Patel goes against our commitments under the refugee convention and against everything the UK stands for. It’s yet another breach of international law by this irresponsible tory government.”

    Beth Gardiner-Smith, the chief executive of Safe Passage International, a charity that help refugees access safe and legal routes to asylum, said: “The government’s changes to the immigration rules are a direct assault on the fundamental human right to asylum. These chilling changes on International Human Rights Day do a disservice to the UK’s proud record of providing safety to those fleeing persecution and violence.”

    The number of small boat arrivals across the Channel has surged to record levels this year, with more than 8,000 migrants and refugees travelling across the Dover Strait, compared with less than 2,000 in 2019. However, total asylum applications are down year on year as the Covid-19 pandemic has cut off other methods of travel and limited migration flows.

    Patel has been accused of responding haphazardly with kneejerk proposals ranging from sending asylum seekers thousands of miles away to islands in the South Atlantic, to using giant water cannons to repel boats. The prime minister has reportedly become frustrated with Patel’s handling of the situation.

    The UK is a party to the UN’s 1951 Convention Relating to the Status of Refugees and to its 1967 protocol, a piece of international law designed to protect refugees.

    The Home Office provided a statement through the immigration compliance minister, Chris Philp. He said: “We are determined to fix the broken asylum system to make it firm on those who come here through illegally facilitated routes and fair on those who play by the rules. There is no reason to leave a safe country like France to make a dangerous crossing. These measures send a clear message and are just one of the steps th​e government is taking to tackle the unacceptable rise in small boat crossings.”

    https://www.theguardian.com/uk-news/2020/dec/10/uk-to-deny-asylum-to-refugees-passing-through-safe-third-country

    #UK #Angleterre #asile #migrations #réfugiés #droit_d'asile #Manche #eaux_territoriales #pays_sûr #transit #pays_tiers_sûr #brexit #EU #Europe #UE #renvois #expulsions #01_janvier_2020 #inadmissibilité #attente #limbe #accords #droit_international #Priti_Patel

    ping @isskein

  • Suisse : Les images de l’arrestation de lycéens en France soulèvent l’indignation Frédéric Boillat - 7 Décembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/monde/10051400-les-images-de-l-arrestation-de-lyceens-en-france-soulevent-l-indignatio

    Les images de l’arrestation de 146 personnes jeudi devant un #lycée de #Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, lors de manifestations estudiantines soulèvent une vague d’indignation, alors que les autorités rappellent le contexte particulièrement violent.

    Une vidéo diffusée par Franceinfo et plusieurs médias français montre des dizaines de jeunes à genoux, les mains dans le dos ou sur la tête. Ils sont entourés par de nombreux policiers. Si on ignore pour l’heure qui a tourné ces images, elles suscitent une indignation générale dans la classe politique française et sur les réseaux sociaux.

    Selon Franceinfo, les jeunes ont été interpellés devant leur lycée pour "participation à un attroupement armé" et les policiers n’avaient pas assez de menottes, ce qui les a forcés à les placer dans cette position. Les lycéens protestaient contre la réforme des études en France mais aussi pour soutenir les gilets jaunes.

    Toujours selon le média français, qui cite la police, plusieurs dizaines de personnes, pour la plupart encagoulées, ont manifesté violemment, forçant la police à intervenir. Ils portaient des bâtons, des battes de baseball et du gaz lacrymogène et ils ont incendié des voitures.

    https://www.youtube.com/watch?v=TnOwLMdYBDs

    "#Intolérable", "#indigne", "#dictature_militaire"
    Si les circonstances de ces arrestations demeurent peu claires, elle ont fortement fait réagir. "Ce qui s’est passé avec les #lycéens de Mantes-la-Jolie (...) est simplement intolérable", a ainsi estimé l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot sur Twitter, en publiant la vidéo en question. https://twitter.com/CanaryFrance/status/1070754858997829633/video/1

    "Glaçant, #inadmissible. Cela n’est pas la #République. La jeunesse française humiliée. Mais que cherche le pouvoir sinon la colère en retour ?", a de son coté tweeté l’ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon, alors que la sénatrice écologiste Esther Benbassa a fait part de sa colère sur le même réseau : "La France, pays des droits de l’homme. Comment certains policiers y traitent les mineurs. Où vivons-nous donc ? Sous quel régime ?"
    https://twitter.com/libe/status/1070788999378169856

    La conseillère de Paris du Parti de gauche Danielle Simonnet a pour sa part évoqué une "dictature militaire", alors que son collègue de parti et député Eric Coquerel a exigé une réaction du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner après ces actes "indignes".

    . . . . .
    Selon les autorités, 300 lycées et collèges en France ont été perturbés jeudi et 80 d’entre eux ont été bloqués par des élèves. Plusieurs incidents ont conduit à 700 interpellations sur tout le territoire.
    . » . . . .

  • L’Etat privatise une partie des expulsions de sans-papiers

    La police délègue certaines reconduites d’étrangers en situation irrégulière à des sociétés privées. Des escortes payées par les compagnies aériennes qui, par ailleurs, si elles refusent d’embarquer un #sans-papiers doivent s’acquitter d’une lourde amende.

    Au sein d’Air France, la demande a fait l’effet d’une petite bombe. « La violence légitime est le monopole de l’Etat. Seul un service de l’Etat peut contraindre un passager à rester dans l’avion », tonne la direction de la sûreté de la compagnie dans ce même mémo de juin 2017. « Air France est une société de transport, ce n’est pas une société de sécurité. La coercition est une mesure régalienne », renchérit le service presse de la compagnie aérienne.

    Pour faire pression sur les compagnies aériennes, la police dispose d’un argument de poids. La loi du 7 mars 2016 prévoit une amende pouvant aller jusqu’à 30.000 euros pour les transporteurs qui refusent d’embarquer un sans-papiers. La plupart du temps, ce sont des raisons de sécurité qui sont invoquées par les commandants de bord. De nombreux expulsés contestent leur renvoi de manière virulente. Et en l’absence de policiers, impossible de faire revenir le calme dans l’appareil. « Avec une telle amende, un vol régulier n’est plus rentable », explique un commandant de bord. Seule solution pour les compagnies aériennes : embaucher des agents de sécurité privés.

    https://www.streetpress.com/sujet/1511865886-etat-privatise-expulsions-sans-papiers
    #privatisation #compagnies_aériennes #asile #migrations #réfugiés #expulsions #France #amendes #rétorsions #Air_France #sociétés_de_sécurité_privées #escortes_privées #police #tous_les_moyens #réacheminement #Turkish_Airlines
    cc @reka

    Et pour @sinehebdo, une spéciale dédicace, voici un nouveau mot, pour sa collection :

    les #INAD [étrangers non-admis sur le territoire français et interpellés à leur descente de l’avion]

    Dans l’article on utilise aussi le mot cool (?) « le #sans-pap’ »

    #mots #vocabulaire #terminologie

    cc @isskein

  • Corne de l’Afrique : Des millions de personnes confrontées à des pénuries alimentaires
    http://www.fao.org/news/story/fr/item/468955/icode

    Actuellement, près de 12 millions de personnes à travers la Somalie, l’Éthiopie et le Kenya ont besoin d’une aide alimentaire. En effet, de nombreuses familles ont un accès limité à l’alimentation et aux revenus tout en faisant face à une hausse de leurs dettes. A cela s’ajoute de faibles stocks de céréales et de semences et une diminution de la production de lait et de viande. Un avis d’alerte correspondant à une situation de pré-famine a été émis pour la Somalie, soulignant le fait qu’ une intervention humanitaire immédiate et de grande échelle est indispensable.

    De graves #pénuries_alimentaires et des souffrances liées à la malnutrition suscitent également de vives inquiétudes dans certaines zones de la région de Karamoja, en Ouganda.

    La FAO avertit que si cette intervention n’est pas immédiatement mise en place et qu’elle se révèle insuffisante, ces régions encourent de grands risques et les frais en seront d’autant plus élevés.

    #faim #famine #malnutrition #inadmissible

  • Syria: US Boots on Ground risks Conflict with Turkey, not Russia
    http://www.juancole.com/2015/10/ground-conflict-turkey.html

    The conflict these US actions generate is with Turkey, a NATO ally of the US which lies just north of Syria. Turkey is deeply afraid of the Syrian Kurds’ YPG militia, which Ankara sees as a branch of the radical PKK (Kurdistan Workers Party) guerrilla group with which the Turkish government has been fighting since the 1970s, considering it a separatist terrorist group.

    The Syrian Kurds’ YPG has been so effective against ISIL that US Secretary of Defense Ash Carter is clearly in love with them and wants to support them with a couple of special ops platoons and better air support.

    But on Friday, Turkish Prime Minister Ahmet Davutoglu said that Turkey had bombed the Kurdish YPG fighters twice. He said that they had tried to move west of Kobane in a quest to unite the three Kurdish enclaves of northern Syria along the Turkish border, which, Davutoglu said, would not be allowed.

    It is possible that the public announcement that US troops would embed with the YPG was in part intended to warn Turkey against further bombing of latter.

    […]

    The US troops will be substantially east of Kobane, but in any case the only external power involved in Syria that might inadvertently bomb US troops is Turkey, not Russia.

  • Mise à jour de :
    http://seenthis.net/messages/410458

    Plusieurs articles abordent la question du vocabulaire. Faut-il les appeler migrants, réfugiés, sans-papiers, demandeurs d’asile, exilés...? Les avis sont partagés

    Réfugiés ? Migrants ? Abrités ? Accueillis ? Apatrides ? Arabes ? Aventuriers ? Binationaux ? Capital humain ? Cerveaux en fuite ? Chercheurs de Paix ? Chercheurs de Refuge ? Circulants ? Clandestins ? Clandestins Non Identifiés ? Coupables ? Coupables de voyage ? Criminels ? Criminels Illégaux ? Crimmigrés ? Cueilleurs de Fraises ? Déboutés ? Demandeurs d’asile ? Demandeurs de refuge ? Déplacés ? Déplacés Internes ? Déplacés Poétiques ? Désespérés ? Diamants Noirs ? Dreamers ? Dublinés ? Égarés ? Éjectés ? Éjectés Volontaires ? Emigrants ? Envahisseurs ? Errants ? Esclaves ? Etrangers ? ESIs ? Exilés ? Exodants ? Exode de cerveau ? Expatriés ? Fugitifs ? Héros ? Illégaux ? Illégaux en Transit ? Illégalisés ? Immigrants ? Immigrés ? Immigrés choisis ? INADs ? Indésirables ? Infiltrés ? Intrus ? Invisibles ? Invités ? Irréguliers ? Marcheurs ? Main d’oeuvre ? Maintenus ? Messagers ? Migrants climatiques ? Migrants éco-climatiques ? Migrants économiques ? Migrants environnementaux ? Migrants Internationaux ? Migrants Rapatriés ? Migrants Revenus ? Migrants Secondaires ? Migrants Volatilisés ? Migrérrants ? Mijeurs ? Musulmans ? Naufragés ? Navetteurs ? Nouveaux Européens ? Persécutés ? Personnes en migration ? Population Migratoire ? Rapatriés ? Rapatriés en Bilan ? Réfugiés présumés ? Réfugiés aigus ? Réfugiés climatiques ? Réfugiés environnementaux ? Réfugiés Illégalisés ? Réfugiés Irréguliers ? Réfugiés Sans Papiers ? Réfugiés Travaillant ? Rejoignants ? Rescapés ? Retenus ? Retournés ? Revenus ? Sans Autorisation ? Sans Papiers ? Sans-Paps ? Sans Permission ? Sans Statut ? Survivants ? Terroristes ? Touristes ? Touristes Clandestins ? Transitants ? Transmigrants ? Travailleurs Itinérants ? Travailleurs Migrants ? Travailleurs Réfugiés ? Turcs ? Vacanciers ? Vent du Désert ? Victimes collatérales ? Vocation à Quitter le Territoire ? Voyageurs ? Êtres Humains ?

    Et faut-il ajouter des guillemets à ces termes ?

    ESI = Etrangers en Situation Irrégulière
    INAD = étrangers non-admis sur le territoire français et interpellés à leur descente de l’avion
    Mijeurs = mineurs déclarés majeurs par les autorités

    Aussi : Mineurs Migrants ? Mineurs Migrants Non Accompagnés ? Mineurs Etrangers Non Accompagnés ? Mijeurs ? Migrants Mineurs Isolés ? Mineurs Isolés ? Mineurs Non Accompagnés ? et même Bébés Passeport ?

    D’autres spécifiquement en anglais comme aspiring migrants, climate-movers, deportees, dreamers, ICE_detainee, illegalized refugees, returnable migrants, returnee migrants, returnees, returning migrants, undocumented refugees...

    En italien : capsunari (cueilleurs de fraises)

    Et d’autres mots encore plus spécifiques, comme Habesha qui désignent au Soudan ceux qui ne parlent pas arabe, donc les Abyssins, les Éthiopiens et les Érythréens, donc en fait les migrants...

    Les Libyens appellent les migrants érythréens Dollars ou Euros selon qu’ils ont de la famille (supposée riche) en Europe ou en Amérique du Nord...

    Et Libia, surnom donné aux nouveaux arrivants d’Erythrée par les Erythréens de la diaspora, installés depuis longtemps en Italie...

    Refuweegee : réfugié bien intégré à Glasgow

    Au Vénézuela, certains peuples autochtones n’ont pas de mot pour désigner un migrant, et ils les appellent donc des caminantes, c’est à dire des marcheurs...

    #migrants #réfugiés #sans-papiers #demandeurs_d_asile #exilés #Syrie #Guerre #Tragédie #terminologie #vocabulaire #mots #asile #migrations #mineurs_non_accompagnés #recension

    « Emigration illégale » : une notion à bannir
    Claire Rodier, Libération, le 13 juin 2006
    http://www.migreurop.org/article922.html

    L’archétype rêvé du réfugié
    Karen Akoka, Plein droit, octobre 2011
    http://www.gisti.org/spip.php?article2441

    Figures de l’Étranger : quelles représentations pour quelles politiques ?
    GISTI, avril 2013
    http://www.gisti.org/publication_pres.php?id_article=3061

    « Le réfugié est une notion fabriquée au gré des priorités politiques »
    Carine Fouteau, Médiapart, le 12 juin 2013
    http://www.mediapart.fr/journal/france/120613/le-refugie-est-une-notion-fabriquee-au-gre-des-priorites-politiques

    Le demandeur d’asile n’existe pas
    Michael Pfeiffer, Vivre Ensemble, le 25 juin 2013
    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2013/06/25/le-demandeur-dasile-nexiste-pas

    Are they illegal or illegalized ?
    Nicholas Keung, The Star, le 17 août 2013
    https://www.thestar.com/news/insight/2013/08/17/are_they_illegal_or_illegalized.html

    La Cimade et les Portugais en France de 1957 à 1974 : une aide sous le signe des guerres coloniales
    Victor Pereira, Presses universitaires de Paris Ouest, 2013
    http://books.openedition.org/pupo/2561

    Immigrants illégaux, détections, murs de barbelés : le vocabulaire lamentable de FRONTEX commence à déteindre…
    J.Caye, Forum Asile, le 22 mai 2014
    http://forumasile.org/2014/05/22/immigrants-illegaux-detections-murs-de-barbeles-le-vocabulaire-lamentabl

    D’ « opposants » à « clandestins » : le parcours médiatique des personnes migrantes
    Raphaël Rey et Sophie Malka, Vivre Ensemble, le 28 mai 2014
    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2014/05/28/d-opposants-a-clandestins-le-parcours-mediatique-des-personnes-migrantes

    « Les messagers », documentaire d’Hélène Crouzillat et Laetitia Tura (2014).
    http://video.mediapart.fr/html5/videos/outputs/20151005_les-messagers/20151005_les-messagers/20151005_les-messagers-854x480.mp4

    Sans-papiers, sans clichés ! (ou comment écrire de manière éthique sur les migrants)
    Café Babel, le 27 mars 2015
    http://www.cafebabel.fr/article/sans-papiers-sans-cliches-ou-comment-ecrire-de-maniere-ethique-sur-les-mig

    Expatriation. Les Blancs sont des expats, les autres sont des immigrés !
    Silicon Africa, le 29 mai 2015
    http://www.courrierinternational.com/article/expatriation-les-blancs-sont-des-expats-les-autres-sont-des-i

    Le danger d’assimiler trafic de migrants et traite humaine
    Natalia Paszkiewicz, Middle East Eye, le 4 juin 2015
    http://www.middleeasteye.net/node/44345

    Réfugiés ou migrants : faut-il inventer un nouveau terme ?
    IRIN, le 17 juin 2015
    http://www.irinnews.org/fr/report/101645/r%C3%A9fugi%C3%A9s-ou-migrants-faut-il-inventer-un-nouveau-terme

    Is "Expat" the New White ?
    Denis Colombi, Une Heure de Peine, le 30 juin 2015
    http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2015/06/is-expat-new-white.html

    Réfugiés, intrusion, hotspots : le nouveau lexique des migrations
    Carine Fouteau, Médiapart, le 10 août 2015
    http://www.mediapart.fr/journal/international/100815/refugies-intrusion-hotspots-le-nouveau-lexique-des-migrations?onglet=full

    Europe. Ne les appelez plus des “migrants” !
    Al-Jazira, le 25 août 2015
    http://www.courrierinternational.com/article/europe-ne-les-appelez-plus-des-migrants

    « Migrant » ou « réfugié » : quelles différences ?
    Alexandre Pouchard, Le Monde, le 25 août 2015
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/08/25/migrant-ou-refugie-quelles-differences_4736541_4355770.html

    Le « migrant », nouveau visage de l’imaginaire français
    Sylvia Zappi, Le Monde, le 26 août 2015
    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/08/26/le-migrant-nouveau-visage-de-l-imaginaire-francais_4737104_1654200.html

    « Migrants », « réfugiés » : sur le sujet sensible des migrations, le choix des mots n’est pas neutre
    AFP, le 27 août 2015
    https://www.45enord.ca/2015/08/migrants-refugies-sur-le-sujet-sensible-des-migrations-le-choix-des-mots-nes

    Quand doit-on parler de migrants, de réfugiés ou de demandeurs d’asile ?
    IRIN, le 28 août 2015
    http://www.irinnews.org/fr/report/101928/quand-doit-on-parler-de-migrants-de-r%C3%A9fugi%C3%A9s-ou-de-demandeurs-d-

    Le débat sur les termes "migrants" et "réfugiés" agite la presse
    RTS, le 28 août 2015
    http://www.rts.ch/info/monde/7034671-le-debat-sur-les-termes-migrants-et-refugies-agite-la-presse.html

    « Réfugiés » au lieu de « migrants » : une terminologie à revoir
    J. Caye, Forum Asile, le 31 août 2015
    http://forumasile.org/2015/08/31/refugies-au-lieu-de-migrants-une-terminologie-a-revoir

    Point de vue du HCR : « Réfugié » ou « migrant » ? Quel est le mot juste ?
    UNHCR, le 31 août 2015
    http://www.unhcr.fr/55e45d87c.html

    Migrants perdus en mer. Ce sont nos enfants
    Aminata D. Traoré, Le Monde Diplomatique, Septembre 2015
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/09/TRAORE/53710

    Débat sémantique : une distraction dangereuse ?
    Melissa Phillips, IRIN, le 1er septembre 2015
    http://www.irinnews.org/fr/report/101940/d%C3%A9bat-s%C3%A9mantique-une-distraction-dangereuse

    Ne dites plus « migrant »
    Jean Quatremer, Libération, le 4 septembre 2015
    http://www.liberation.fr/monde/2015/09/04/ne-dites-plus-migrant_1375999

    La distinction entre réfugiés et migrants économiques ne va pas de soi
    Céline Mouzon, Alter Eco, le 11 septembre 2015
    http://www.alterecoplus.fr/refugies/la-distinction-entre-refugies-et-migrants-economiques-ne-va-pas-de-soi-

    Le discours sur les réfugiés syriens : un analyseur
    Saïd Bouamama, le 11 septembre 2015
    https://bouamamas.wordpress.com/2015/09/14/le-discours-sur-les-refugies-syriens-un-analyseur

    "Migrants" ou "réfugiés" ? L’indignation est mauvaise conseillère
    Michaël Neuman, Médiapart, le 11 septembre 2015
    http://blogs.mediapart.fr/blog/mikael/200915/migrants-ou-refugies-lindignation-est-mauvaise-conseillere

    "La distinction entre ’bons’ réfugiés et ’mauvais’ migrants n’est pas tenable"
    Laura Thouny, L’Obs, le 12 septembre 2015
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20150910.OBS5614/la-distinction-entre-bons-refugies-et-mauvais-migrants-n-est-pa

    Demandeurs d’asile ou sans-papiers ?
    Paris-Luttes Info, le 13 septembre 2015
    https://paris-luttes.info/demandeurs-d-asile-ou-sans-papiers-3761

    Philippe Leclerc : « Le statut de réfugié a été trop difficile à créer pour qu’on risque la confusion »
    Sonya Faure, Libération, le 13 septembre 2015
    http://www.liberation.fr/politiques/2015/09/13/philippe-leclercle-statut-de-refugie-a-ete-trop-difficile-a-creer-pour-qu

    Pourquoi je n’userai pas du terme "réfugié"
    Paris-Luttes Info, le 15 septembre 2015
    https://paris-luttes.info/pourquoi-je-n-userai-pas-du-terme-3770

    En Europe, l’accueil des « réfugiés » se fait au détriment des « migrants économiques »
    Carine Fouteau, Médiapart, le 17 septembre 2015
    http://www.mediapart.fr/journal/international/170915/en-europe-l-accueil-des-refugies-se-fait-au-detriment-des-migrants-economi

    Contre la logique du tri : pour un droit d’asile et au séjour, pour tous et toutes, maintenant !
    Solidaires, le 17 septembre 2015
    http://solidaires.org/article51763.html

    « Le pape appelle à repenser le droit d’asile »
    Michaël Hajdenberg, Médiapart, le 22 septembre 2015
    http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/220915/le-pape-appelle-repenser-le-droit-d-asile?onglet=full

    Migrant, réfugié : quelles différences ?
    Laure Cailloce, Le Journal du CNRS, le 22 septembre 2015
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/migrant-refugie-quelles-differences

    La fin du voyage
    Serge Quadruppani, Les Contrées Magnifiques, le 23 septembre 2015
    http://quadruppani.blogspot.fr/2015/09/la-fin-du-voyage.html

    Vivre Ensemble
    Septembre 2015

    NB : et la version réac :

    Migrant ou réfugié ?
    Christian Rioux, Le Devoir (Montréal), le 15 mai 2015
    http://www.ledevoir.com/international/europe/440216/migrant-ou-refugie

    De l’utilité des frontières
    Christian Rioux, Le Devoir (Montréal), le 8 septembre 2017
    http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/507477/de-l-utilitedes-frontieres

    #recension

  • 3 times U.S. foreign policy helped to create the Islamic State - The Washington Post
    http://www.washingtonpost.com/blogs/worldviews/wp/2015/03/09/3-times-u-s-foreign-policy-helped-to-create-the-islamic-state

    In a new paper for the Brookings Institution, Cole Bunzel, an expert on the Islamic State at Princeton University, (...) finds that three actions of recent United State foreign policy inadvertently helped create the conditions that would allow a self-proclaimed “caliphate” in the Middle East to come into existence. Here’s how the Islamic State’s caliphate went from a dim idea to a grim reality in a little over a decade.

    1. The war in Afghanistan

    Bunzel’s paper, titled “From Paper State to Caliphate: The Ideology of the Islamic State,” shows that as far back as late 2001 or early 2002, members of al-Qaeda were discussing the idea of an Iraq-based “caliphate” with Abu Musab al-Zarqawi, the Jordanian-born militant who founded al-Qaeda in Iraq – a key precursor to the Islamic State.

    Al-Qaeda military strategist Sayf-al’Adl claims to have discussed the idea while both he and Zarqawi were in Iran, where they had fled following the United States-led invasion of Afghanistan. “This [would be] our historic opportunity by the means of which perhaps we would be able to establish the Islamic State, which would have the main role in eradicating oppression and helping establish the Truth in the world, god willing,” Adl wrote of Zarqawi’s plan to relocate to Iraq.

    As the paper notes, at this point Zarqawi had not yet pledged allegiance to al-Qaeda (his notable hatred for Shiite Muslims was a source of disagreement with the group), and it isn’t clear whether the plan for an Iraq-based caliphate came from Zarqawi or al-Qaeda itself. What is important, Bunzel explains in an e-mail, is that the U.S.-led invasion of Afghanistan shaped this plan: Until 2001, al-Qaeda had viewed Afghanistan and Taliban leader Mullah Omar as the future of an Islamic caliphate. “With the loss of Afghanistan in 2001, [Adl] and others were looking for a new host for the caliphate project,” Bunzel says.

    Al-Qaeda members would later admit that the 2001 invasion of Afghanistan would force them to change their plans. "Had this emirate [the Islamic Emirate of Afghanistan] persisted, it would have been the beginning of the desired caliphal Islamic state for all the world’s Muslims," Adl later wrote in a 2005 letter to Zarqawi.

    2. The war in Iraq

    While the Afghanistan war sparked a new search for a potential caliphate, it was another war that made that candidate actually look realistic. “In 2001/2, the Iraq-based caliphate was just an ambition,” Bunzel explains, “but after the U.S. invasion of Iraq, it appeared to al-Qaeda to be a serious possibility now.”

    After the Iraq war in March 2003, Zarqawi began to focus his attention on the country. In 2004, he pledged fealty to Osama bin Laden, renaming his group from Jama’at al-Tawhid wal-Jihad to Tanzim Qaidat al-Jihad fi Bilad al-Rafidayn ("al-Qaeda in Iraq"). In 2005, Bunzel’s paper shows how three separate al-Qaeda leaders wrote to Zarqawi in 2005, urging him to set up an Islamic state in Iraq. Notably, Ayman al-Zawahiri, then the al-Qaeda’s second in command, told Zarqawi that he hoped such a state would “reach the status of the caliphate.”

    Despite the shared aim, from the start the relationship between al-Qaeda’s core and al-Qaeda in Iraq had its problems. In one noteworthy exchange, after a series of beheadings were carried out by Zarqawi’s group and released on videotape, Zawahiri wrote to him to urge him to stop the practice because other Muslims "will never find [the images] palatable."

    However, the rising power of the Shiite majority in post-war Iraq seems to have been a boon for Zarqawi’s extreme sectarian viewpoint, and by 2006 al-Qaeda in Iraq looked close to establishing its own Sunni state.

    Then, on June 7, a U.S. airstrike killed Zarqawi. Al-Qaeda in Iraq soon stopped existing in any official strategy.

    Instead, a group of Sunni jihadist groups rebranded themselves under a new title: “The Islamic State of Iraq.” Here, the idea of a Middle East-based caliphate proposed in 2001/2002 became a core idea. Abu ’Umar al-Baghdadi, a former Iraqi policeman whose real name was Hamid Dawud Khalil al-Zawi, was announced as its “Commander of the Faithful” – the title officially given to leaders of the caliphate in Islamic history and traced him to the lineage of the Islamic prophet Muhammad (this man in turn was killed in 2010, though the U.S. government had tried to cast doubt on whether he actually existed).

    Bunzel’s report notes that while the founding of “The Islamic State of Iraq” was greeted as big news on jihadi online forums, it struggled to unite Sunni Islamist groups in Iraq, and had a fraught relationship with al-Qaeda. For years after its founding in 2006, this "Islamic State" failed to materialize in any practical terms, instead turning into what Bunzel describes as a “paper state.” But the foundations for the next stage of caliphate were being created at this point, often in American-run prisons like Camp Bucca, where extremist Islamists mixed with ex-members of Iraq’s Baath party, combing their religious fervor with military know-how.

    3. The death of Osama bin Laden

    One of the men held at Camp Bucca was Ibrahim Awad Ibrahim al-Badri, who was held there in 2004 but later released as he was not seen as a high level threat. After Abu ’Umar al-Baghdadi was killed in 2010, Badri was named the new leader of the Islamic State of Iraq, given the title of “commander of the faithful” and tied to Muhammad’s bloodline. His new name was Abu Bakr al Baghdadi.

    For a while, this new Baghdadi didn’t really do much. It took him two years to publish an audio address, and official statements didn’t appear from the Islamic State of Iraq’s new leaders until mid-2011. This wasn’t because they were inept (in fact, Bunzel argues that they were clearly far more talented than the previous leaders). Instead, it looks a lot like they were waiting for a perfect opportunity.

    It was only in 2012 the group suddenly announce their return. And the next year, on April 9, 2013, Baghdadi announced the expansion of the Islamic State to Sham — the Arabic word for greater Syria. Baghdadi went so far as to say that Jabhat al-Nusra, the official al-Qaeda branch in Syria’s brutal civil war, was now part of the “Islamic State of Iraq and Sham,” what soon become known as “ISIS.”

    The leader of Jabhat al-Nusra, Abu Muhammad al-Jawlani, issued his own statement denying this and saying that his group remained under the authority of al-Qaeda, while al-Qaeda called on the Islamic State of Iraq to remain in Iraq. Regardless, thousands of Jabhat al-Nusra fighters joined ISIS and the two groups became rivals. Relations between ISIS and al-Qaeda became poor until finally, on Feb. 2, 2014, al-Qaeda issued a statement that officially disavowed any ties with ISIS.

    • #inadvertently !

      Heureusement qu’il y a encore des doctorants (pardon, experts) pour imaginer que, peut-être (attention, hein, je dis bien peut-être) ce n’était pas forcément une bonne idée :
      1. d’envahir l’Afghanistan,
      2. d’envahir l’Irak,
      3. assassiner Ben Laden.

      Cole Bunzel | Foreign Policy Research Institute
      http://www.fpri.org/taxonomy/term/2851/0

      Cole Bunzel is a third-year Ph.D. candidate in Princeton University’s Department of Near Eastern Studies, where his research focuses on the history of Wahhabism, the puritan Islamic reform movement in Saudi Arabia. A former fellow with the Center for Arabic Study Abroad in Damascus, Syria, he has also studied and researched in Egypt and Saudi Arabia. Additionally, his works deals in depth with the jihadi movement identified with such groups as al-Qaeda and the Islamic State (ISIS). He writes for the blog www.jihadica.com and is the author of, most recently, From Paper State to Caliphate: The Ideology of the Islamic State (Brookings Institution, March 2015).