• Les « feux zombies » se multiplient au Canada et pourraient précipiter la saison des incendies 2024 - Geo.fr
    https://www.geo.fr/environnement/canada-feux-zombies-se-multiplient-et-pourraient-precipiter-saison-incendies-202

    Sous les épaisses couches de neige de l’hiver canadien, les braises couvent encore. Parmi ces « feux zombies », ceux qui vont persister jusqu’au printemps pourraient favoriser un déclenchement précoce des #incendies de forêt en 2024, après une saison déjà record l’année passée, relate la BBC.
    NASTASIA MICHAELS Publié le 19/02/2024

    "Je n’ai jamais vu une tempête de neige qui sentait la fumée", s’étonne Sonja Leverkus, qui vit dans le nord de la Colombie-Britannique (sud-ouest du #Canada) depuis plus de 15 ans, auprès de la BBC (17 février 2024).

    Cette femme pompier et scientifique originaire de la ville de Fort Nelson, dans le nord de l’État, affirme avoir traversé en novembre dernier une tempête de neige non pas blanche mais teintée de gris-bleuâtre. Selon elle, les panaches de fumée étaient encore visibles en février, y compris les jours de froid glacial où le thermomètre affichait jusqu’à -40 degrés Celsius.

    Avec de telles températures, difficile de penser qu’il pouvait s’agir là… d’un incendie. Et pourtant. "La fumée de Fort Nelson est le résultat de feux zombies, également appelés feux hivernaux", expliquent nos confrères britanniques.

  • « Tout a brûlé, que vais-je manger demain ? » La #Bolivie dévastée par les #incendies

    En #Amazonie bolivienne, les incendies sévissent depuis des mois. Trop longtemps laissés seuls face au drame, les locaux se sont organisés avec les moyens du bord, dérisoires.

    « L’État a mis beaucoup trop de temps à réagir et maintenant, il se félicite de prendre les mesures adéquates. Sauf que c’est trop tard, les dégâts sont irréversibles », affirme Valéria Kiesekamp, habitante de Rurrenabaque, la plus grosse ville de la zone touchée par les feux. Après plus de quatre mois d’incendies dans le département du Béni et de La Paz, en Amazonie, le gouvernement bolivien a enfin pris la décision de demander l’aide internationale, lundi 20 novembre.

    L’incendie serait parti d’un chaqueo. Une pratique ancestrale de la culture indigène qui consiste à brûler intentionnellement une terre pour la rendre à nouveau fertile. Cependant, avec la sécheresse et l’absence de pluie, le feu n’a pas pu être éteint et à la mi-novembre, les flammes se sont intensifiées dans la zone autour de la rivière Béni, qui couvre le parc national Madidi et la réserve du Pilon Lajas. Ces deux parcs naturels abritent l’une des biodiversités les plus riches du monde. Il aura fallu attendre que des maisons soient détruites pour que le gouvernement réponde aux demandes des locaux.

    Depuis le samedi 11 novembre, six habitations de la communauté de Buena Vista ont brûlé dans la municipalité de San Buenaventura, qui se trouve un peu plus au nord du pays, enfoncée dans la jungle. « Ici, il y avait ma maison », montre Albertina Gomez. Au sol, un tapis de cendres. Difficile même d’imaginer qu’il y avait une habitation. « Il n’y a plus rien », dit-elle avant de repartir en larmes. Il aura suffi d’une seule braise emportée par le vent pour que la propriété de cette Bolivienne âgée de soixante ans s’embrase. Plus loin, des débris de verre jonchent le sol. Un ventilateur n’a pas fini de fondre. Les maisons de ce bourg sont presque toutes désertes depuis bientôt deux semaines. Les habitants ont été évacués dans les communautés voisines. La fumée âcre, elle, persiste.
    3,3 millions d’hectares partis en fumée

    La communauté a aussi perdu ses plantations. Des champs de cacao, de bananes, il ne reste rien. C’est Dario Mamio qui constate les pertes au lendemain du premier sinistre : « Qu’allons-nous manger demain ? Ce que je devais bientôt récolter a disparu. Il n’y a plus rien, tout a brûlé, que vais-je manger demain ? » Il s’essuie les yeux d’un revers du bras. La nuit a été longue. Il a lutté contre les feux jusqu’à l’aube. Sur son visage, des traces de cendres noires commencent à s’effacer avec la sueur. Une semaine plus tard, le village reste très menacé par les flammes, il s’agit même d’une des zones les plus critiques du département. C’est d’ailleurs là-bas que doit se concentrer l’aide internationale coordonnée notamment avec le Venezuela ou encore la France.

    Depuis le début de l’année, la Bolivie a perdu plus de 3,3 millions d’hectares à cause des incendies. L’État a longtemps minimisé la situation de catastrophe dans laquelle se trouve la région et a même accusé les indigènes de répandre des fausses informations. L’aide qui avait été envoyée jusque-là par le gouvernement, c’est-à-dire quelques pompiers en renfort et trois hélicoptères, était loin d’être suffisante. Alors les communautés locales ont été contraintes de se mobiliser, entre elles, jour et nuit pour tenter de contrôler les incendies.

    « Si je ne le fais pas, qui va défendre nos terres ? Sûrement pas l’État ! »

    Rapidement, les habitants ont organisé un système de rondes. « Toutes les activités ont été suspendues. Tous ceux capables de marcher plusieurs heures et de résister à la chaleur sont actuellement occupés par les feux. On ne peut pas se permettre de continuer la vie normalement », nous raconte Teresa, l’une des bénévoles qui ont lutté contre le feu autour de Rurrenabaque. À ses côtés, Nils Rodriguez, étudiant de vingt ans a passé plusieurs nuits à défendre le centre animalier de la Cruz Verde. « Si je ne le fais pas, qui va défendre nos terres ? Sûrement pas l’État ! » s’indigne-t-il, le regard fatigué.

    Non loin du centre de la Cruz Verde, Miguel de la Torre arrosait sa maison comme tous les matins depuis le début de l’incendie avant d’aller prêter main forte. « Voir qu’une infrastructure en ciment a pu brûler, ça fait très peur, imaginez avec nos cabanes traditionnelles. En deux minutes, il n’y aura plus rien. » Perché sur son toit, il explique qu’autour du Béni, les habitations sont construites à partir de matériaux naturels issus de la jungle, bambou, feuilles de palmiers séchées, bois, et donc facilement inflammables.
    « Je ne peux pas aller au front, alors j’aide en seconde ligne »

    Malgré l’aide internationale, qui a commencé à soulager les locaux, la tension n’est pas redescendue. « Tant qu’il y aura du feu, on continuera de lutter », dit Luz de Sure. Sur les rives de la rivière, les citadins de Rurrenabaque se sont aussi organisés. Luz et Valeria achetaient des vivres avec des dons et naviguaient quotidiennement sur le Béni pour semer à plusieurs entrées de la forêt, des bouteilles d’eau et de quoi grignoter pour aider les volontaires à tenir. « C’est une zone de guerre, nous a déclaré Luz. Je ne peux pas aller au front, alors j’aide en seconde ligne. »

    Sur place, les militants environnementaux s’accordent à dire que la région va connaître une crise alimentaire importante à la suite de ces feux. Les locaux s’inquiètent aussi pour la faune et la flore. De nombreux animaux ont été retrouvés calcinés. Et, avec la saison des pluies qui arrive, tout ce qui a brûlé va tomber dans la rivière et intoxiquer ces eaux vitales pour les indigènes.

    https://reporterre.net/Tout-a-brule-que-vais-je-manger-demain-La-Bolivie-devastee-par-les-incen

    #forêt #Rurrenabaque #chaqueo #sécheresse #rivière_Béni #plantations #cacao #bananes #agriculture #crise_alimentaire

  • En six ans, plus de 43 millions d’#enfants ont été déplacés à cause de #catastrophes_météorologiques

    Les catastrophes climatiques ont déraciné et traumatisé des dizaines de millions d’enfants dans le monde, a alerté vendredi le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

    Selon ses estimations, les inondations fluviales pourraient, à elles seules, déplacer presque 96 millions d’enfants au cours des 30 prochaines années.

    Entre 2016 et 2021, quatre types de #catastrophes_climatiques (#inondations, #tempêtes, #sécheresses, #incendies), dont la fréquence et l’intensité augmentent avec le réchauffement de la planète, ont entraîné 43,1 millions de déplacements d’enfants à l’intérieur de 44 pays, dont 95% liés aux inondations et aux tempêtes, détaille le rapport. Et ce n’est là que « la partie émergée de l’iceberg », souligne l’UNICEF, déplorant le manque d’attention portée à ces « victimes invisibles ».

    Sur cette période de six ans, il s’agit d’environ 20.000 déplacements par jour. « Imaginez la terreur d’un enfant qui voit sa communauté ravagée par un feu incontrôlé, une tempête ou une inondation », a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « En plus d’affronter la peur, ceux qui sont contraints de fuir traversent des épreuves aux conséquences particulièrement dévastatrices, sans savoir s’ils pourront rentrer chez eux et retourner à l’école ou s’ils devront se déplacer à nouveau ».

    Inondations, tempêtes, sécheresses

    Les inondations et les tempêtes ont donné lieu à 40,9 millions de déplacements d’enfants entre 2016 et 2021, soit 95% du nombre total recensé. Dans le même temps, les sécheresses ont provoqué plus de 1,3 million de déplacements internes d’enfants, la Somalie comptant une fois encore parmi les pays les plus touchés, tandis que les feux incontrôlés en ont provoqué 810.000, dont plus d’un tiers au cours de la seule année 2020.

    Même si les impacts grandissants du changement climatique frappent partout, le rapport pointe du doigt des zones particulièrement vulnérables. Ainsi, les Philippines, l’Inde et la Chine sont les pays les plus touchés en nombre absolu (près 23 millions de déplacements d’enfants en 6 ans), en raison de leur très large population, de leur situation géographique, mais aussi de plans d’évacuation préventifs.

    Mais en examinant la proportion d’enfants déplacés, on constate que les enfants vivant dans de petits États insulaires, tels que la Dominique et le Vanuatu, ont été les plus affectés par les tempêtes, tandis que ceux de Somalie et du Soudan du Sud sont au premier rang des victimes d’inondations.

    Le risque de déplacement est particulièrement élevé pour les enfants vivant dans des pays déjà aux prises avec des crises simultanées, telles que les conflits et la pauvreté, et dont les capacités locales à faire face à d’éventuels déplacements d’enfants supplémentaires sont mises à rude épreuve. Haïti, par exemple, pays à haut risque de déplacements d’enfants liés à des catastrophes, est également en proie à la violence ainsi qu’à la pauvreté et pâtit d’un manque d’investissements dans des mesures d’atténuation des risques et de préparation.

    96 millions d’enfants déplacés dans les 30 prochaines années

    Par ailleurs, le rapport avance des projections. Par exemple, les inondations uniquement liées au débordement des rivières pourraient provoquer 96 millions de déplacements d’enfants dans les 30 prochaines années, les vents cycloniques 10,3 millions et les submersions marines liées aux tempêtes 7,2 millions. Des chiffres qui n’incluent pas les évacuations préventives.

    « À mesure que les effets des changements climatiques s’accentuent, les mouvements en lien avec le climat s’intensifient eux aussi, et force est de constater que nous n’agissons pas assez vite, alors même que nous disposons des outils et des connaissances nécessaires pour relever ce défi de plus en plus urgent », a ajouté Mme Russell.

    Alors que les dirigeants s’apprêtent à se réunir à Dubaï en novembre à l’occasion de la COP 28 pour aborder la question des changements climatiques, l’UNICEF appelle les décideurs à prendre des mesures pour protéger les enfants et les jeunes exposés à un risque de déplacement et les préparer, ainsi que leurs communautés. Il importe de veiller à ce que les services essentiels pour les enfants, notamment l’éducation, la santé, la nutrition, la protection sociale et la protection infantile, soient résilients aux chocs, mobiles et ouverts à tous, y compris aux enfants déjà déracinés.

    https://news.un.org/fr/story/2023/10/1139392
    #climat #changement_climatique #IDPs #déplacés_internes #réfugiés_climatiques #chiffres #statistiques #UNICEF #rapport #enfance #déplacés

    • Alerte UNICEF : impacts du réchauffement climatique et de la crise environnementale sur les enfants

      La crise climatique et environnementale est l’un des plus grands défis à relever pour nos sociétés, et la jeune génération est déjà la plus touchée. Face à cette vulnérabilité, l’Unicef lance à nouveau l’alerte …

      Avec #Dina_Ionesco Chef de la Division des migrations, de l’environnement et du changement climatique (MECC)

      La situation est critique et ces chiffres devraient malheureusement continuer d’augmenter dans les années à venir. Quels sont les impacts du changement climatique et des dégradations environnementales sur les enfants du monde ? Quelles initiatives et solutions existent et doivent être soutenues au plus haut niveau ?

      Avec Jodie Soret, responsable du service ‘Programmes, plaidoyer et affaires publiques’ chez UNICEF France et Dina Ionesco, spécialiste des questions de migrations climatiques qui a travaillé sur ces questions à l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) jusqu’en 2021 et travaille actuellement pour le Forum des Pays les Plus Vulnérables (Climate Vulnerable Forum, le CVF).

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/alerte-unicef-impacts-du-rechauffement-climatique-et-de-la-crise-environ
      #audio #podcast

  • Macedonia del Nord: poche risorse per gestire gli incendi nei parchi naturali
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Macedonia-del-Nord/Macedonia-del-Nord-poche-risorse-per-gestire-gli-incendi-nei-parchi-

    Le aree protette macedoni hanno una grande importanza ecologica, ma sono sempre più esposte – tra gli altri – al rischio di incendi. La frammentazione politica e la carenza di personale e risorse pongono sfide notevoli, ma si stanno registrando dei progressi incoraggianti. Un reportage dal parco dei Monti Šar

  • Ouragan sec. L’archipel d’Hawaï en proie à de violents incendies, des évacuations sont en cours
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/08/09/l-archipel-d-hawai-en-proie-a-de-violents-incendies-des-evacuations-sont-en-


    Un incendie à Lahaina, sur l’île de Maui, mardi 8 août 2023. ALAN DICKAR / AP

    Le réseau hospitalier à Maui était « dépassé » par les patients souffrant de brûlures ou ayant inhalé de la fumée, selon la vice-gouverneure de l’archipel, et le service d’appel d’urgence 911 ne fonctionne pas dans certaines régions.

    Des habitants sautant dans l’océan pour échapper aux feux, d’autres observant, terrifiés, les flammes entourer le véhicule à bord duquel ils fuyaient : des incendies brûlent mercredi 9 août l’archipel américain d’Hawaï, où l’état d’urgence a été déclaré et des évacuations ont été ordonnées. Alimentés par des vents violents, les incendies sur les îles de Maui et Hawaï ont dévoré des maisons et des commerces, notamment dans la ville touristique de Lahaina (...)

    Les garde-côtes ont déclaré avoir secouru douze personnes dans les eaux au large de Lahaina et qu’ils envoyaient des navires vers Maui. Une témoin interrogée par Hawaii News Now a affirmé que « tous les bateaux dans le port de Lahaina [avaient] brûlé ». « On dirait un film, un film de guerre », a-t-il encore dit.

    Selon la vice-gouverneure, le fait que les #incendies aient été indirectement alimentés par de forts vents exacerbés par l’#ouragan Dora est « sans précédent », car ces phénomènes météorologiques apportent d’ordinaire pluies et inondations à Hawaï, a-t-elle expliqué. Presque 15 000 foyers et commerces étaient sans électricité dans l’archipel, selon le site PowerOutage.

    comme pour Rhodes récemment, on entendra probablement davantage parler des touristes que des habitants, pourtant Américains.

    edit et pendant ce temps des cactus centenaires meurent en Arizona, non pas à cause du manque d’eau, mais de la chaleur nocturne.

    #climat #tourisme
    édit vu ce qui suit sur « l’incendie de forêt le plus meurtrier aux États-Unis depuis plus de 100 ans. »
    #pompiers #eau #alimentation_en_eau #hélicoptères_cloués_au_sol

    • As Inferno Grew, Lahaina’s Water System Collapsed
      https://www.nytimes.com/2023/08/13/us/lahaina-water-failure.html?unlocked_article_code=qmglgT13kDY2zss8WEThu7iDu6

      The collapse of the town’s water system, described to The New York Times by several people on scene, is yet another disastrous factor in a confluence that ended up producing what is now the deadliest U.S. wildfire in more than 100 years. The lack of water forced firefighters into an extraordinary rush to save lives by risking their own, and it has left people searching for answers about how the community can better prepare for a world of fiercer winds and drier lands.

      [...] The water system in Lahaina relies on both surface water from a creek and groundwater pumped from wells. Persistent drought conditions combined with population growth have already led officials at the state and local level to explore ways to shore up water supplies, and they broke ground on a new well two months ago to increase capacity.

      On the day the fire tore through Lahaina, the fight was complicated by winds in excess of 70 miles per hour, stoked by a hurricane offshore. Not only did the wind fuel the blaze, it made it impossible during much of the day to launch helicopters that could have carried in and dropped water from the ocean.

      Early that day, as winds knocked out power to thousands of people, county officials urged people to conserve water, saying that “power outages are impacting the ability to pump water.”

      John Stufflebean, the county’s director of water supply, said backup generators allowed the system to maintain sufficient overall supply throughout the fire. But he said that as the fire began moving down the hillside, turning homes into rubble, many properties were damaged so badly that water was spewing out of their melting pipes, depressurizing the network that also supplies the hydrants.

      “The water was leaking out of the system,” he said.

      [...] Mr. Ho said downed power lines made navigation treacherous. The wind was so intense that firefighters found themselves crawling at times. Thick smoke made it difficult to breathe, but they often had to remove their masks to communicate evacuation orders to people still in the area.

      In the end, the fire stopped only when it ran out of fuel at the ocean. The extent of the damage is still coming into focus, but it is already huge: some 1,500 residential buildings destroyed, thousands of people displaced, nearly 100 found dead so far, and the heart of a community that has long been a gem of Hawaiian history is reduced to ashes.

      The state attorney general has begun a review of how previous decision-making and policies might have affected the fire and the county’s ability to fight it. The problems with water availability were compounded by others, as many residents said they were never given evacuation orders, and sirens set up to warn of such emergencies never sounded an alarm.

    • Lahaina used to be a wetland
      https://heated.world/p/lahaina-used-to-be-wetland

      It was only because of colonization and climate change that it became a tinderbox.

      #Lahaina wasn’t always a dry, fire-prone region. It was very wet and lush, historically. Boats would circle the famous Waiola Church. Lahaina was also the breeding place of aquaculture. It had some of the world’s first and most innovative systems of fish ponds.

      ”But at the dawn of the 18th century, sugar barons arrived and illicitly diverted the water to irrigate the lands they had stolen. (Note: 18th century European sugar and pineapple barons also brought invasive grasses, Wired reports, which now cover 26 percent of Hawaii and become “explosive” fuel for wildfires.)

      “Today, descendants from those same barons amass fast profits from controlling our irrigation, our land use, and political influence. Alexander and Baldwin are two big missionary families of the original oligarchs, and they’re currently the largest landowners on Maui. That’s the name of their corporation and they’re one of the top political donors here today.

      “So on one hand, the climate emergency caused this. On the other, it’s also that history of colonial greed that made Lahaina the dry place that it is."

      #Hawaï #eau #feu #pyrocène #colonialisme

  • Ucraina: la guerra fa aumentare anche gli incendi boschivi
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Ucraina/Ucraina-la-guerra-fa-aumentare-anche-gli-incendi-boschivi-226274

    Gli attacchi russi su larga scala hanno provocato, tra le altre conseguenze, un forte aumento degli incendi di boschi e campi in Ucraina. La guerra rende più complicato contrastarli, tra carenza di risorse e pericoli legati alle mine

  • #Canicules_marines : pendant que l’océan se consume…

    Des « #mégafeux » aquatiques et invisibles sévissent notamment du sud de l’Islande jusqu’en Afrique en ce mois de juin. Ces phénomènes extrêmes, prévus dans tous les modèles qui avaient anticipé une hausse de la #température moyenne de l’océan, constituent une bombe à retardement du #réchauffement.

    L’océan brûle. Littéralement, ou presque. Depuis plusieurs semaines, une #canicule_marine inouïe frappe l’#Atlantique_nord, du sud de l’Islande jusqu’en Afrique. Au large de l’Irlande et de l’Ecosse, elle est catégorisée « au-delà de l’#extrême » (soit 5 sur une échelle de 5) par l’administration océanographique américaine (NOAA). Les cartes mondiales affichent aussi une effrayante couleur rouge sang, tendant vers le noir, dans le #Pacifique, le long de l’Amérique centrale et autour du Japon. Et les courbes s’affolent, atteignant de nouveaux sommets jour après jour et faisant craindre des ravages dus à des tempêtes tropicales précoces, telle Bret, qui a frôlé la Martinique ce vendredi.

    Mercredi, la #température des millions de km² de l’#océan_Atlantique nord s’est envolée à 23,3 °C (soit +1,32 °C d’#anomalie). Du jamais-vu pour un mois de juin, de très loin. L’ensemble de l’océan mondial, lui, a également enregistré un nouveau record ce jour-là, avec 20,9 °C de moyenne. Les #données de ce début d’année défient l’entendement : entre mars et mai, la température à la #surface_de_l’océan a atteint un record absolu en 174 ans de mesures, dépassant de 0,83 °C la moyenne du XXe siècle, d’après la NOAA.

    De quoi donner le tournis aux scientifiques. Cette #surchauffe générale émaillée de canicules localisées (là où la température de surface est plus élevée que 90 % du temps pendant plus de cinq jours) arrive « très tôt dans l’année, est très rapide et de très grande ampleur. Ce qui est surprenant, même si nous savons que la tendance est à la hausse de la température de l’océan », pointe Jean-Pierre Gattuso, chercheur du CNRS au laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes).

    « L’océan encaisse, encaisse, encaisse »

    Selon le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) sur les océans et la cryosphère paru en 2019, l’océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire émise par l’humanité depuis qu’elle embrase l’atmosphère en y envoyant des gaz à effet de serre (GES), essentiellement à cause de la combustion d’énergies fossiles. Car la capacité de l’eau à capter la chaleur est beaucoup plus forte que celle des continents. Et les climatologues estiment que, d’ici à 2100, l’océan absorbera deux à quatre fois plus de chaleur que pendant la période allant de 1970 à l’heure actuelle si le réchauffement planétaire est limité à 2°C (soit l’objectif affiché par l’accord de Paris de 2015), et jusqu’à cinq à sept fois plus si les émissions sont plus élevées.

    Résultat de cette surchauffe, la fréquence des #vagues_de_chaleur_marines a doublé depuis 1982 et leur intensité augmente. Dans le futur, prévient le Giec, elles seront vingt fois plus fréquentes avec un réchauffement de 2°C, et cinquante fois plus fréquentes si les émissions continuent d’augmenter fortement. Glaçant. « L’océan encaisse, encaisse, encaisse, et forcément les canicules marines s’intensifient, soupire Catherine Jeandel, chercheuse du CNRS au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales. Ce qui est déprimant pour un chercheur, c’est de constater que tout ce qui est prévu dans les #modèles_climatiques depuis trente ans ou quarante ans se réalise. »

    Si les causes précises de la canicule marine inédite qui frappe l’Atlantique nord sont difficiles à établir, la raison de fond réside donc dans l’aggravation du #réchauffement_climatique dû aux activités humaines. Par ailleurs, « certaines conditions favorisent le développement de vagues de chaleur marines : une température de l’air élevée et l’absence de vent et de houle, qui empêche les eaux de surface de se mélanger avec les eaux profondes plus froides », indique Jean-Pierre Gattuso.

    La destruction de la faune et de la flore marines

    Le phénomène naturel #El_Niño, lui, qui se produit en moyenne tous les deux à sept ans pendant neuf à douze mois et fait son retour dans le Pacifique depuis ce printemps, « ne peut pas avoir de lien direct avec ce qui se passe dans l’Atlantique nord, mais en a sans doute avec ce qui se passe dans le Pacifique équatorial », estime l’océanographe et climatologue au CNRS Jean-Baptiste Sallée.

    Impossible de prédire pendant combien de temps vont se prolonger les canicules marines de ces derniers jours. Mais certaines « peuvent durer plusieurs mois », prévient le chercheur, pour qui « cette longévité est ce qui les rend particulièrement inquiétantes et dévastatrices pour les écosystèmes ». A ses yeux, la conséquence « la plus importante et alarmante » de ce que l’on pourrait qualifier d’#incendies_sous-marins est la destruction de la faune et de la flore marines. Ces « mégafeux » aquatiques et invisibles à nos yeux provoquent des mortalités de masse de certaines espèces. Surtout parmi celles qui ne peuvent pas se déplacer, comme les coraux, les herbiers marins ou les forêts de grandes algues brunes accrochées à des supports rocheux.

    En Méditerranée, après chaque canicule marine, notamment celles de l’été 2022 qui y ont été spectaculaires, « on constate des mortalités importantes d’une cinquantaine d’espèces (coraux, gorgones, algues, mollusques, oursins, posidonies…) tandis que celles qui le peuvent fuient », observe Jean-Pierre Gattuso. Par exemple, dans l’Atlantique, les poissons et cétacés se déplacent de la zone équatoriale vers le nord dans l’hémisphère nord et vers le sud dans l’hémisphère sud. « Ce qui est très injuste d’un point de vue éthique et géopolitique, car cette zone équatoriale est bordée essentiellement par des pays en voie de développement qui n’ont pas ou peu de responsabilité dans le changement climatique et qui vont être très affectés sur le plan de la sécurité alimentaire, alors que l’Islande et la Norvège voient arriver une abondance de poissons », poursuit le scientifique. Qui souligne aussi l’impact des vagues de chaleur marines sur le déplacement d’#espèces_invasives, telles que le poisson lapin ou le poisson lion arrivés en Méditerranée depuis la mer Rouge.

    Outre les ravages sur la #biodiversité, les canicules marines ont aussi des conséquences sur les #événements_extrêmes. « Une mer très chaude, c’est de l’eau qui s’évapore davantage, donc des tempêtes, ouragans et cyclones plus probables et plus forts », note ainsi Catherine Jeandel, pour qui la surchauffe de l’océan est « la bombe à retardement du réchauffement climatique ». Ainsi, ce vendredi, deux tempêtes tropicales assez imposantes pour avoir reçu des petits noms charmants, Bret et Cindy, étaient actives sur l’Atlantique, faisant trembler les îles antillaises. Soit une première pour un mois de juin depuis le début des observations en 1968.

    La surchauffe favorise la fonte de la glace de mer

    Par ailleurs, la surchauffe de l’océan, « par exemple dans l’Arctique, favorise la fonte de la glace de mer, ajoute Jean-Pierre Gattuso. Idem en Antarctique, où l’eau chaude érode la #calotte_polaire par en-dessous, ce qui peut complètement la déstabiliser. » Elle perturbe aussi les #courants_marins, car « si l’eau est chaude, elle devient moins dense et a donc moins tendance à plonger en profondeur, ce qui limite les échanges entre la surface et les eaux profondes et réduit l’alimentation en oxygène de ces dernières », ajoute Jean-Pierre Gattuso. Au fur et à mesure qu’on réchauffe l’océan, qui capte un quart du CO2 émis par l’homme, « il perd aussi en efficacité comme puits naturel de carbone », avertit Jean-Baptiste Sallée.

    Comment stopper cette machine infernale ? Comment éteindre les flammes sous la marmite d’eau bouillante qu’est devenue la planète ? Les chercheurs interrogés par Libération sont unanimes : la seule solution « est connue, il s’agit de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre ». Donc d’« arrêter de subventionner l’extraction des énergies fossiles, de faire des sports d’hiver dans les Emirats, et au contraire d’enfourcher son vélo au lieu de prendre sa voiture…, énonce Catherine Jeandel. Si vous lisez les rapports du Giec, les solutions, vous les avez. Il faut nous écouter, c’est tout. »

    L’océan a « accumulé la chaleur, elle est là, sa température est déjà déterminée. Même si on n’émet plus de gaz à effet de serre en 2050, on ne reviendra pas aux niveaux de températures océaniques de 1850, c’est impossible, expose Jean-Pierre Gattuso. Mais on peut arrêter son réchauffement : en respectant un scénario d’émissions compatible avec le seuil fixé par l’accord de Paris, l’augmentation de la température est totalement stoppée et reste stable, constante. C’est quand même un message positif. » A condition que les opinions publiques et les responsables politiques sortent enfin du #déni.

    https://www.liberation.fr/environnement/climat/pendant-que-locean-se-consume-20230623_M2PIQOI535BPRCGPITA6THMD44
    #mer #océan #canicule #climat #changement_climatique

    via @isskein

  • Thread by healthyheating on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1666188645227954176.html

    1/n Because public health is so incompetent here are my thoughts if you’re at home surrounded by wildfire smoke.

    A. If you have the wherewithal - prepare your home for vacation & leave until its safe to come back. Arrange to meet your home owners insurance requirements.

    B. If you can’t leave, prevent outdoor air from entering your home; close windows, doors, and shut down any mechanical systems connected to the outdoors.

    C. If there is an outdoor air duct connected to your air systems (furnace, a/c, HRV/ERV, central vac etc) block them...take pictures to remind yourself what you have done...so you can undo when its safe.

    D. Avoid sustained use of exhaust fans including kitchen, baths, dryers and central vac.

    E. Avoid all heat generation...cooking, cleaning, laundry plus computers, TV’s etc...until its safe to open windows and operate a/c and exhaust fans.

    F. In space filtration such as #corsirosenthalbox are your friend...use them.

    G. Relocate to a basement.
    H. Wear N95 respirators for added protection.

    I. In a worsening situation isolate to a smaller room in the basement if possible... bring your in-space filtration & masks.

    J. Stay hydrated!

    K. If you have CO2 monitors - keep an eye on them...don’t panic if they run high <3500 ppm...use lulls in smoke to ventilate your rooms.

    L. If you’re high risk let neighbors, family and friends know and call your family physician and let them know...

    M. If you know someone who is high risk do the right thing and help them out...

    N. If there is a corresponding heat wave get below grade on the north side of the building and elevate the air speed with your air filters...remain calm wear light clothes and stay hydrated...follow guidelines for high risk individuals.

    O. 98% of the fatalities in #BC's recent heatwave died indoors...when emergency response was overwhelmed due to the number of calls...many could have survived had they followed the above including taking cool baths or wearing saturated wet towels in elevated air speeds.

    Feel free to add to this list...

    #incendies #protection

  • Les feux de forêt en juin 2023 au Québec, en cartes et en chiffres | Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/environnement/792384/les-feux-de-forets-au-quebec-en-cartes-et-en-chiffres


    Worldview NASA Les brasiers du Québec génèrent des panaches de fumée visibles depuis l’espace. [au sol, les habitants de Montréal, Toronto et N-Y vivent dans la fumées]

    La saison des feux de forêt débute à toute allure au Québec. La superficie atteinte est trente fois plus grande en date de mercredi que la moyenne annuelle des dix dernières années. La fumée se propage sur l’est de l’Amérique du Nord et dégrade la qualité de l’air. Survol de la situation en cartes et en graphique.

     
    Au Québec, le début de la saison des feux de forêt est véritablement exceptionnel. En date de mercredi, plus de 500 000 hectares avaient été « affectés » par les feux de forêt au sud du 51e parallèle, selon la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU). À pareille date, dans la dernière décennie, on rapportait en moyenne moins de 250 hectares atteints.

    En fait, la saison part sur de tels chapeaux de roue que, déjà, le bilan de la jeune année est trente fois plus élevé que la moyenne de la superficie atteinte pendant les saisons entières de 2013 à 2022 (15 815 hectares). Il faut souligner que la moyenne annuelle des superficies atteintes varie énormément au fil des ans (95 000 hectares par année entre 1999 et 2008 ; 34 000 hectares par année entre 2008 et 2017).

    Environ 150 feux de forêt faisaient rage au sud du 51e parallèle du Québec, mercredi après-midi. Depuis le début de la saison 2023, ce sont plus de 440 incendies qui ont été répertoriés dans la province : deux fois plus que le bilan moyen des dix dernières années à pareille date. Avec les changements climatiques, le nombre de grands feux de forêt va considérablement augmenter au pays. Les conditions plus chaudes et plus sèches vont notamment allonger la saison propice aux feux.

    #forêts #réchauffement_climatique #incendies

  • Caisses de grève

    Non, rien.
    #incendies #ONF #Macron

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1559151366458810368/pu/vid/1280x720/IyAp22gO3o8_NxOc.mp4?tag=12

    https://twitter.com/caissesdegreve/status/1559152132338638849?cxt=HHwWgoCz7dCmnKMrAAAA

    « Pour retrouver des services publics qui fonctionnent, il y a un seul poste à supprimer, celui du factotum des cabinets de conseil.

    La seule politique de Macron : supprimer des postes et ubériser tous les métiers vitaux. »

  • « Incendies massifs d’un côté. Maintien des suspensions de pompiers de l’autre.
    Un entêtement regrettable qui questionne sur notre capacité à faire face, efficacement et de manière éthique, aux enjeux sanitaires ou environnementaux. »
    https://www.europe1.fr/politique/incendies-faut-il-reintegrer-en-urgence-les-5000-pompiers-non-vaccines-41278

    « La politique du Néron de la Somme contre les incendies, c’est ça.
    Et en même temps, on ne peut pas demander à un pyromane de jouer les pompiers, Vulcain ne sait que souffler sur les braises… »
    🎥 caissesdegreve

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1558194724896481280/pu/vid/1280x720/JY7LHe1xsXtXHDyD.mp4?tag=12

    #incendie #MacronDegage
    https://twitter.com/realmarcel1/status/1558553740424142848?cxt=HHwWgICz1dGXjKErAAAA

  • Mégafeux en Californie : le réchauffement climatique a bon dos
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/07/31/megafeux-en-californie-le-rechauffement-climatique-a-bon-dos_6136756_3232.ht

    Le climat est mis au premier rang des responsables des grands incendies des dernières années. Mais il n’est peut-être pas inutile de rappeler que ces catastrophes ont aussi des causes très immédiates qui tiennent aux forces économiques.

    Analyse. Si louables qu’ils soient, les gros titres sur le changement climatique – les « mégatitres », pourrait-on dire –, dégainés dès que s’enflamment quelques arpents, ont l’inconvénient d’occulter un élément important du débat sur les incendies : la dimension économique. A court terme, prévenir et lutter contre les feux est avant tout une affaire de gros sous. Il y aurait moyen de limiter l’impact des incendies à condition d’y mettre le prix.

    A long terme, il est clair que l’élévation des températures est responsable de l’intensification des incendies et de l’apparition des mégafeux, ces brasiers qui dévastent plus de 10 000 hectares et échappent au contrôle des pompiers. Pas besoin d’être climatologue pour comprendre que plus le bois est sec, plus il s’enflamme facilement.

    Même aux Etats-Unis, la plupart des médias ont mis sans ambiguïté le changement climatique au premier rang des responsables du dernier incendie en Californie, l’« Oak Fire », apparu le 22 juillet aux abords du parc de Yosemite. Un foyer relativement modeste (8 000 hectares), comparé à ce qui est devenu la norme dans le Golden State, mais qui, ayant coïncidé avec une canicule exceptionnelle sur la Côte est – où sont situées les principales chaînes de télévision –, a été vu comme la manifestation d’un pays en feu.

    Des causes humaines à 95 %

    Une fois posé le rôle du climat, il n’est peut-être pas inutile de rappeler que les incendies ont aussi des causes très immédiates qui tiennent aux forces économiques. En Californie, par exemple. Selon Cal Fire, l’agence californienne de lutte contre les incendies, les départs de feux sont à 95 % d’origine humaine. A elle seule, la compagnie électrique PG&E a été reconnue coupable de plusieurs incendies depuis 2015 : du plus meurtrier, le « Camp Fire » de 2018, qui a réduit en cendres la commune de Paradise, entraînant la mort de 85 personnes, au gigantesque « Dixie Fire », de 2021, qui a dévasté 405 000 hectares. A chaque fois, des étincelles sous des lignes mal entretenues ont provoqué le départ du feu (dans le cas du « Dixie Fire », un arbre mort est tombé sur un pylône ; l’enquête a montré qu’il aurait dû être déblayé depuis treize ans).

    La justice a condamné PG&E à plusieurs reprises à débroussailler. La compagnie traîne les pieds pour sauver sa marge bénéficiaire. Pourquoi les lignes ne sont-elles pas enterrées comme c’est le cas en Europe ? Cela aurait coûté trop cher aux capitalistes de l’époque de l’électrification…

    PG&E a commencé à enterrer quelques lignes. Depuis deux ans, l’entreprise a aussi déployé une stratégie imparable, et qui ne coûte rien : elle coupe le courant aux abonnés quand les vents sont trop violents. Cela ne l’a pas empêchée en 2021 de facturer un supplément « changement climatique » aux consommateurs pour financer les compensations qu’elle a été obligée de verser aux victimes des incendies qu’elle avait provoqués. Le climat a bon dos…
    En août 2020, nombre de départs de feux simultanés n’ont pu être traités à temps du fait de l’insuffisance de main-d’œuvre. Pourquoi cette pénurie ? Question financière

    Autre exemple : le débroussaillage et les incendies contrôlés. Selon les spécialistes, c’est l’un des moyens de lutte les plus efficaces contre les feux. Pourquoi n’y recourt-on pas davantage ? En Californie, le sujet est délicat. Quarante-sept pour cent des forêts appartiennent à l’Etat fédéral, Washington et Sacramento se renvoient les responsabilités sur le financement de la gestion des sous-bois. Mais, quelle que soit l’autorité de tutelle, les incendies contrôlés nécessitent du personnel, donc des moyens. Faute de quoi la situation risque de dégénérer comme au Nouveau-Mexique, en avril : 138 000 hectares ont été dévastés et des centaines de maisons détruites – l’incendie le plus important de l’histoire de l’Etat – à cause de deux feux mal programmés par le service fédéral des forêts.

    Une fois que le feu a démarré, il faut des avions, des camions-citernes, des bulldozers. La Californie a pris conscience qu’elle était sous-équipée face aux monstres pyrotechniques qui la menacent. En 2021, le gouverneur démocrate Gavin Newsom a proposé un plan anti-incendies d’un montant record de 2 milliards de dollars (1,97 milliard d’euros). L’Etat s’est doté de sept avions-citernes et de douze hélicoptères susceptibles de voler la nuit (les précédents dataient de la guerre du Vietnam). Pour l’une de leurs premières sorties nocturnes, les nouveaux Firehawk ont fait des prouesses contre l’Oak Fire. Preuve que même un feu « explosif » peut être réduit.

    Les pompiers, trop mal payés

    Encore faut-il les ressources humaines suffisantes. En août 2020, nombre de départs de feux simultanés sous l’effet de milliers d’éclairs « secs » n’ont pu être traités à temps du fait de l’insuffisance de main-d’œuvre. Pourquoi cette pénurie (bien que la Californie fasse appel à plusieurs milliers de prisonniers chaque année) ? Question financière là encore. Les pompiers sont très mal payés. « Moins de 13 dollars de l’heure, c’est inacceptable », s’exclamait Joe Biden en 2021. Le président a porté le salaire minimum des pompiers fédéraux à 15 dollars de l’heure, espérant attirer des recrues, tout en admettant que la compensation n’était pas suffisante. La Californie, de son côté, a augmenté ses effectifs de 13 % en 2022, portant à 11 300 le nombre de pompiers, mais, en cas de crise, l’Etat est obligé de faire appel à ses voisins de l’Ouest américain.

    Certains, enfin, reprochent aux habitants de s’installer dans des régions à risque, ces zones d’interface entre forêt et espaces périurbains. Pourquoi aller tenter le diable ? Le plus souvent, ce n’est pas par misanthropie mais par souci d’économies. En Californie, le coût du logement a atteint des proportions qui forcent retraités ou salaires modestes à s’exiler hors des villes. A Paradise, le quartier réduit en cendres abritait un « trailer park » de mobile homes peuplés de personnes âgées.

    Réduire en 2030 les émissions de gaz à effet de serre de 48 % à 52 % par rapport aux niveaux de 2005, comme le propose l’administration Biden, est un objectif louable. Mais l’élimination des énergies fossiles est une entreprise de longue haleine, qui touche, aux Etats-Unis, au cœur du fonctionnement de la démocratie. Ceux qui sont aux premières loges des catastrophes ne peuvent pas attendre que le Congrès adopte le Green New Deal – le plan climat proposé par les progressistes. Ou que la Cour suprême revienne sur la décision « Citizens United » de 2010 qui a levé les limites au financement électoral par les entreprises ou les syndicats. Et donné à l’industrie des carburants fossiles toute latitude pour influencer le débat politique et retarder la transition énergétique.

    #incendies #débroussaillage #logement

  • Incendies : en Californie, « on ne trouve pas d’indice que des feux aussi sévères ont eu lieu dans les mille dernières années »
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/07/27/en-californie-on-ne-trouve-pas-d-indice-que-des-feux-aussi-severes-ont-eu-li

    Nathan Stephenson, biologiste et chercheur émérite à l’Institut d’études géologiques des Etats-Unis, explique, dans un entretien au « Monde », que 13 % à 19 % des séquoias géants de Californie, donc du monde, ont été détruits par le feu depuis 2020.

    • La suite :

      Nathan Stephenson, biologiste, chercheur émérite au Centre de recherches écologiques sur l’Ouest américain de l’Institut d’études géologiques des États-Unis, étudie les séquoias géants (Sequoiadendron giganteum) depuis plus de trente ans. Ces arbres millénaires ne poussent que sur le versant occidental de la Sierra Nevada, en Californie, entre 1 500 et 2 100 mètres d’altitude. Ils sont répartis en 75 futaies, dispersées sur 350 kilomètres.

      Depuis 2014, vous étudiez les répercussions de la sécheresse en Californie sur les séquoias géants. Qu’avez-vous constaté ?

      J’avais été alerté par le fait que les séquoias perdaient des feuilles en hauteur pour la première fois. C’était une manière intelligente de réagir au stress : en se débarrassant de certaines feuilles, ils réduisaient leurs besoins en eau et conservaient leurs jeunes feuilles, plus productives. D’ailleurs, dès l’année suivante, ils sont revenus à la normale.

      Mais, au même moment, 33 séquoias sont morts. Nous avons déterminé qu’ils avaient été tués par les bark beetles [scolytes, des insectes coléoptères]. Jusque-là, jamais ces insectes n’avaient réussi à s’attaquer aux séquoias. En soi, perdre 33 arbres n’est pas un phénomène inquiétant. Si l’hiver est extrêmement rigoureux, cela peut arriver. Mais cet exemple nous a montré que, si l’élévation des températures continue, les scolytes vont réussir à tuer nos séquoias.

      Et puis, les feux ont commencé…

      En 2015, un grand incendie a tué au moins une centaine de séquoias. Le record précédent datait de 1987 : quatorze arbres, et ça nous avait paru énorme ! En 2017, deux autres incendies ont abattu 120 arbres, au moins. Ces dernières années, 2020 et 2021, ont vu une hécatombe : en deux étés, nous avons perdu de 13 % à 19 % de tous les séquoias géants de la Sierra Nevada, c’est-à-dire du monde ! Avant, nous avions 75 000 séquoias de plus de 1 mètre de diamètre. Jusqu’à 14 000 d’entre eux ont été détruits. Quand on étudie les anneaux de croissance des arbres, on ne trouve aucun indice que des feux aussi sévères ont eu lieu dans les mille dernières années et probablement avant cela.

      Nous avons aussi noté un autre phénomène : certains des incendies qui ont décimé les séquoias étaient des « feux de couronne » [crown fire, qui se propagent de cime en cime]. Même les feuilles qui se trouvent à 90 mètres de haut ont été atteintes. Le feu a brûlé les cônes. Ceux-ci sont tombés, détruisant la source des graines qui permettent à de nouveaux arbres de pousser. Il est à craindre que la régénération des futaies soit menacée dans certains endroits.

      On croyait les séquoias immortels… Comment expliquer cette vulnérabilité maintenant ?

      Le changement climatique exacerbe la sécheresse, ce qui a un effet indirect sur les incendies. Neuf des onze dernières années ont vu des précipitations inférieures à la moyenne en Californie. Du fait de l’augmentation des températures, des dizaines de millions d’arbres, pour la plupart des pins et des sapins, ont été tués. Vous avez tout ce bois mort sur le sol, et des étés plus chauds et secs, qui rendent ces troncs morts encore plus secs. Quand ils s’enflamment, vous obtenez ce comportement extrême du feu.

      Il y a aussi les pratiques de gestion de la forêt. Dans les lieux les plus visités, comme la Forêt des Géants (Sequoia National Park), des feux contrôlés avaient été organisés. La majorité des arbres ont survécu. En revanche, aucun feu n’avait pu être programmé dans le canyon de Redwood Mountain Grove, dans le Kings Canyon National Park, trop encaissé. Des arbres de plus de 2 000 ans ont été tués. Il ne reste plus qu’un paysage lunaire.

      La pratique des feux contrôlés pourrait être d’un grand secours, voire apporter une solution, à condition d’être intensifiée. Pour l’instant, le problème est tellement vaste que vous devez être stratégique dans le choix des endroits que vous allez protéger : les populations ? Les zones sauvages à haute valeur [touristique] ? Parfois, c’est une question de moyens. Parfois, de réglementations.

      Dans la vallée de San Joaquin [Californie], la qualité de l’air est tellement mauvaise qu’on ne peut brûler qu’avec l’accord du bureau de contrôle de la pollution, et pour une période très courte. Dans les Etats de l’Ouest, le personnel manque. Les équipes de gestion des feux sont constamment appelées en renfort sur tel ou tel incendie dans un autre Etat – le Montana ou l’Oregon. Cela dit, la situation va peut-être s’améliorer. Le Congrès examine actuellement une loi qui attribuerait 10 millions de dollars [9,85 millions d’euros] au Service des forêts des Etats-Unis et aux parcs nationaux pour protéger sérieusement les séquoias.

      #séquoias #Californie #réchauffement_climatique #sécheresse #incendies

  • France : Sécheresse de 1976 wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9cheresse_de_1976

    Causes de la sécheresse
    Dès décembre 1975, l’anticyclone des Açores, à 1 035 hPa, est remonté vers le Nord, au large de l’Irlande, et se trouve donc très proche de son homologue d’Amérique du Nord, à 1 045 hPa sur le Sud du Groenland. Ces deux anticyclones conjugués font barrage aux précipitations venant de l’Atlantique et empêchent celles-ci d’arroser l’Europe. En janvier, si les hautes pressions polaires refluent vers l’Amérique, celles de l’Atlantique, au contraire, se rapprochent des côtes européennes, s’installent notamment au Nord de l’Espagne et font barrage aux basses pressions islandaises qui pourraient permettre aux nuages de venir sur l’Europe2.


    En février, ce sont encore les anticyclones conjugués des Açores (à 1 025 hPa, des Açores au Portugal) et de Sibérie (à 1 040 hPa sur la Biélorussie, l’Ukraine et la Roumanie) qui font obstacle aux précipitations, phénomène qui se répète en mars et en avril, et qui entraîne de surcroît des coups de froids favorisant le maintien de ces anticyclones tout au long du printemps. Dès le début du mois de mai, le déficit pluviométrique est important, et les températures montent très rapidement en conséquence2, ce qui entraîne « de vives inquiétudes pour les cultures fruitières et légumières, ainsi que pour la production de fourrage » et amène Le Monde à prédire que « S’il ne pleut pas d’ici une quinzaine de jours, la situation deviendra particulièrement grave »3.
    En mai, le front de hautes pressions est quasi constant à 1 020 hPa environ entre la Carélie et Madère, empêchant les précipitations atlantiques d’atteindre l’Europe2.

    Observations météorologiques
    Températures
    Au mois de mai.
    Dès le début du mois de mai, on observe des températures inhabituelles pour l’époque, en particulier en Aquitaine et dans les Charentes :
    • 29 °C à Mont-de-Marsan et Périgueux,
    • 28 °C à Cognac et Dax,
    • 27 °C à Agen, Royan, Biarritz et Pau.
    • Le record de température à cette date est battu notamment à la Rochelle (28 °C, presque 5 °C de plus que le précédent record)2.

    Au mois de juin.
    Les températures observées dans le Sud-Ouest de la France s’élèvent encore, mais des records sont également battus à Paris et surtout en Angleterre :
    • 35,4 °C à North Heath (North Heath (en), dans le Sussex de l’Ouest) et à Dereham (Dereham, dans le comté de Norfolk, ainsi que 35,6 °C à Southampton,
    • 34,8 °C au centre de Londres4,
    • 34 °C à Cognac, Dax ou Paris (dans cette dernière ville, plus de 50 °C pour les chauffeurs d’autobus, ce qui entraîna la création d’une prime de chaleur par la RATP3),
    • 33 °C à Agen, Bordeaux et Périgueux,
    • 30 °C à Royston durant seize jours consécutifs5.
    Au mois de juillet.
    • 40 °C à Arcachon,
    • 38 °C à Bordeaux.

    Pluviométrie
    En France, au printemps, les sols ne sont pas aussi secs qu’ils ont pu l’être lors de certains printemps postérieurs (2003, 2006, 2007, 2010, 2011, 2012, 2014, 2017 et 2018 notamment) grâce à quelques épisodes pluvieux en février et en avril. En revanche, le printemps 1976 se caractérise par un niveau assez bas des nappes phréatiques à cause d’un léger déficit pluviométrique de l’hiver6.

    Avec un déficit en pluie de 46 % sur la France, le printemps 1976 est le deuxième printemps le plus sec du XXe siècle après celui de 19597,8,9. Le déficit de précipitations en 1976 est très marqué notamment au nord d’une ligne Bordeaux-Metz, le littoral méditerranéen restant excédentaire sur l’année1. À Évreux, le total cumulé des précipitations d’avril, mai et juin est de 21 mm d’eau contre 150 mm habituellement10.

    Les précipitations ne sont pas inexistantes, notamment en juin, mais il s’agit souvent d’orages très violents, accompagnés de grêle qui ravage les cultures, et dont l’eau ne s’infiltre pas en raison de la dureté des sols2,11.
    Au Royaume-Uni, la pluviométrie cumulée moyenne pour les deux mois de juin et juillet 1976 est de 49 mm12. Certains comtés, au Sud-Ouest du pays, connurent 45 jours consécutifs sans précipitations13. La pluie revient en Angleterre fin août14 et en France dès le mois de septembre.

    Conséquences sur l’agriculture et les prix alimentaires
    En France.
    Dès le mois de mai, les agriculteurs constatent le déficit pluviométrique et en redoutent l’impact sur les cultures. Dans son édition des 13 et 14 juin, Le Monde indique que « la récolte sera inférieure de 20 millions de quintaux aux prévisions les plus optimistes ». Le même journal fait état le 16 juin de l’augmentation du kilo de tomates de 4,30 francs à 7,20 francs en une semaine3.

    L’eau se réchauffe aussi (la mer est à 22 °C début juillet sur les côtes landaises) et la pisciculture en souffre également, avec la mort de nombreux poissons soit par manque d’oxygène (dans les bassins) soit par concentration trop importante de polluants (dans les rivières)2.

    Le 28 juin, M. Lemaire, un agriculteur de Cuinchy, se suicide3. Au total, la canicule fait 6 000 décès en surnombre, mais le bilan humain est passé inaperçu durant la calamité15,16.

    En Allemagne
    Dans le centre de l’Allemagne de l’Ouest (de l’Eifel jusqu’à la Franconie), la sécheresse compromet les récoltes agricoles : sont compromises notamment les cultures vivrières (betteraves, pommes de terre), mais aussi l’élevage bovin, porcin, volailler17.

    Conséquences hydrologiques
    Dès le mois de juin, la production hydroélectrique baisse de 30 % faute d’eau dans les réservoirs de barrage3,18. La Loire est quasiment à sec à Tours19.

    Incendies de forêt
    Les premiers incendies se déclenchèrent début juin en Charente, mais c’est surtout le grand incendie de la Palmyre, près de Royan, en août qui fut médiatisé : près de 1 000 hectares touchés dans une zone très touristique20,21. Au total, on estime que près de 90 000 hectares ont été brûlés au cours de l’été 197622. Le Journal officiel de la République française mentionne quant à lui un total de « 105 000 hectares de forêts, landes, maquis et garrigues [qui] ont été brûlés en France en 1976, soit 1,33 % de la forêt française. À titre de comparaison, de 1960 à 1975, la moyenne annuelle touchée par les incendies sur l’ensemble du territoire français est de 32 000 hectares. »23.

    Mesures de lutte contre la sécheresse

    Intervention de l’armée française, pour transporter la paille destinée aux éleveurs. Ici, le 57e régiment de transmissions en Bourgogne.
    Une opération de solidarité permet avec l’aide logistique de l’armée française de transporter du fourrage aux zones sinistrées. L’armée délivrera des millions de mètres cubes d’eau potable aux communes qui n’en disposent plus24.


    La taxation de l’exportation de paille et de fourrage est décidée le 17 juin, accompagnée d’une aide de 50 millions de francs français destinée aux départements qui manquent d’eau, et de 146 millions de francs destinés aux éleveurs3,18.

    Alors que la sécheresse est maximale, le 21 août 1976, Valéry Giscard d’Estaing, président de la République, évoque la possibilité de lever un impôt exceptionnel. La mesure se concrétise le 25 août par une aide de 2,2 milliards de francs, financés par une majoration de 4 à 8 % de l’impôt sur le revenu au-dessus d’un seuil défini (payable également sous forme de prêt) C’est notamment cette augmentation des prélèvements qui conduit à la démission de Jacques Chirac de son poste de premier ministre. Les estimations de coût global sont :
    • 0,5 % de croissance économique en moins en France,
    • 4 milliards de francs de perte commerciale pour le pays18.

    Notes et références
    1.
    « Comparaison des sécheresses de 2006 et 1976 » [archive], Météo-France, 2006 (consulté le 17 août 2012)

    « Sécheresse de 1976 » [archive], Reynald Artaud, Météo passion, ? (consulté le 17 août 2012)

    « À quoi ressemblait la sécheresse de 1976 ? » [archive], Le Monde, 2 juin 2011 (consulté le 17 août 2012)

    (en) « June 1976-a prolonged heatwave » [archive], Weather shop, ? (consulté le 17 août 2012)

    (en) « The incredible heat-wave of 23rd June/8th July 1976 » [archive], Royston (Iceni) Weather Station, 14 mai 2012 (consulté le 17 août 2012)

    « Chaleur et sécheresse : mai, juin et juillet devraient ressembler à avril… » [archive], macommune.info, 8 mai 2011 (consulté le 17 août 2012)

    « Printemps 2011 : le plus chaud depuis 1900, le plus sec depuis 50 ans » [archive], L’Express, 31 mai 2011 (consulté le 12 septembre 2012)

    « L’année 2011 a été plus chaude, et le printemps le plus sec » [archive], Enviscope, 27 décembre 2011 (consulté le 12 septembre 2012)

    « La FNSEA redoute une sécheresse plus grave qu’en 1976 » [archive], RMC, 27 mai 2011 (consulté le 12 septembre 2012)

    « Les catastrophes météorologiques en Haute-Normandie » [archive], Agence Régionale de l’Environnement de Haute-Normandie, septembre 2003 (consulté le 17 août 2012)

    « [ARCHIVES] 2011 année de sécheresse. Dans le rétro : 1976 et 2003 » [archive], Sud Ouest, 31 mai 2011 (consulté le 17 août 2012)

    (en) « Endless summer rekindles memories of ’76 » [archive], The Independent, 16 août 1995 (consulté le 17 août 2012)

    (en) « Worst heatwaves in history : timeline » [archive], The Telegraph, 22 juillet 2011 (consulté le 17 août 2012)

    (en) « The great drought » [archive], The Guardian, 17 mai 2006 (consulté le 17 août 2012)

    Benjamin Lysaniuk, « Souffler le froid et le chaud », Communications, no 101,‎ 2017 (DOI 10.3917/commu.101.0159, lire en ligne [archive])

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    (de) « Diffuser Schaden » [archive], Der Spiegel, 12 juillet 1976 (consulté le 17 août 2012)

    CORINNE LAURENT, « En 1976, un « impôt sécheresse » pour payer la note de la canicule » [archive], La Croix, 12 mai 2011 (consulté le 17 août 2012)

    (fr) La Nouvelle République du Centre-Ouest, édition du 28 juin 1976, (en) « Une réalité de la grande sécheresse de 1976 : la pénurie d’eau » [archive], Ludovic Bonneaud, 23 mai 2011 (consulté le 17 août 2012)

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    Basile Lemaire, « Arvert, le spectre de l’incendie » [archive], Sud Ouest, 10 juillet 2010 (consulté le 17 août 2012)

    « Chronique des feux de forêts (1976-2010) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Ministère de l’Agriculture, 12 août 2011 (consulté le 17 août 2012)

    « Bois et forêts - interdiction de l ’emploi des défoliants en France - Intervention 31623 » [archive] [PDF], Journal officiel de la République française, 18 septembre 1976 (consulté le 17 août 2012)

    « Le souvenir amer de l´été 1976 », La Croix,‎ 25 avril 2003 (ISSN 0242-6056, lire en ligne [archive], consulté le 19 mars 2020)

    #canicules #climat #chaleur #sécheresses #France #Incendies

  • Canicules, feux, inondations : comment éviter le pire ?- L’En Dehors
    http://endehors.net/news/canicules-feux-inondations-comment-eviter-le-pire

    Canicules, feux, inondations : comment éviter le pire ? ➡ https://t.co/IMueIIBBsn Comment s organiser pour être moins vulnérables aux #incendies et aux vagues de #chaleur ? Comment créer les conditions pour qu un autre #futur soit possible ? @MagaliReghezza @PalomaMoritz (...) @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

  • Les incendies à la loupe | Robin des Bois
    https://robindesbois.org/les-incendies-a-la-loupe-dossier-national

    Tiens, l’année dernière est publié ce petit atlas des #incendies de sites industriels et autres activités

    Alerté par une recrudescence des incendies liés à des activités industrielles, commerciales et agricoles et susceptibles de porter atteinte à l’intérêt des riverains et à l’intérêt général, Robin des Bois a entrepris de mai 2019 (avant Lubrizol) à décembre 2020 une veille basée sur la presse régionale et les communiqués des préfectures et des mairies. Nos critères de sélection ont été les panaches d’incendies tels qu’ils sont présentés par la presse régionale et les SDIS, les polluants susceptibles d’avoir été émis et les moyens mobilisés par les casernes de pompiers.

    Robin des Bois a ainsi recensé 253 incendies et écrit aux services de l’Etat et aux mairies au sujet de 238. Au total, 511 courriers ont été envoyés en comptant les relances.

    128 des incendies sélectionnés par Robin des Bois se sont produits sur des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) dont 15 sur des sites Seveso.

    Les préfectures et DREAL nous ont envoyé des réponses et documents substantiels pour 209 incendies. 33 des réponses explicites concernent des établissements non soumis à la réglementation ICPE. Pour 56 incendies hors ICPE, les DREAL et les préfectures ont dégagé leur responsabilité et expliqué que ces établissements relèvent de la compétence des maires et des collectivités. Les préfectures de la Seine-Saint-Denis, de l’Essonne et du Nord se sont distinguées par un grand nombre de réponses. La Seine-Maritime et la Somme ont répondu à tous nos courriers. Les préfectures et DREAL de l’Oise, des Bouches-du-Rhône et de l’Hérault se sont distinguées par une absence de réponses ou des réponses dilatoires. Sauf exceptions, comme à Dannemarie dans le département du Haut-Rhin, les maires n’ont pas répondu à nos courriers ; ils méconnaissent les articles L.2212-1 et L.2212-2 du Code général des collectivités territoriales.

    29 incendies sont restés sans réponse.

    Cet exercice d’agilité démocratique et de dialogue a pour objectif d’obtenir des informations détaillées sur les causes et sur le suivi administratif et environnemental des sinistres. En complément des réponses obtenues ou pour combler l’absence de réponse, nous avons fouillé les bases de données officielles et d’autres sources ouvertes comme la visualisation aérienne des sites avant ou après les sinistres.

    Les courriers de Robin des Bois et surtout les réponses agrègent une somme considérable de connaissances.

  • Wildfires will increase in intensity and number and spread to new areas, reported United Nations - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/weather/2022/02/23/wildfire-increase-climate-report-united-nations

    Due to a combination of climate change and land use change, there has been a “dramatic shift” in wildfire patterns worldwide. Some areas, such as the Arctic, will probably experience a significant increase in burning by the year 2100. Tropical forests in Indonesia and the southern Amazon are also expected to experience increased fires if greenhouse gas emissions continue unchecked.

    via Fil #climat #méga-feux #forêt

    • Spreading like Wildfire : The Rising Threat of Extraordinary Landscape Fires

      Wildfires are becoming more intense and more frequent, ravaging communities and ecosystems in their path. Recent years have seen record-breaking wildfire seasons across the world from Australia to the Arctic to North and South America. With global temperatures on the rise, the need to reduce wildfire risk is more critical than ever.

      A new report, Spreading like Wildfire: The Rising Threat of Extraordinary Landscape Fires, by UNEP and GRID-Arendal, finds that climate change and land-use change are making wildfires worse and anticipates a global increase of extreme fires even in areas previously unaffected. Uncontrollable and extreme wildfires can be devastating to people, biodiversity and ecosystems. They also exacerbate climate change, contributing significant greenhouse gasses to the atmosphere.

      UNEP is issuing an urgent call to governments to rethink their approach to extreme wildfires. By calling for a new ‘Fire Ready Formula’ and recognizing the important role of ecosystem restoration, we can minimize the risk of extreme wildfires by being better prepared and building back better in their aftermath.

      https://www.unep.org/resources/report/spreading-wildfire-rising-threat-extraordinary-landscape-fires

      #rapport #UNEP
      #feu #incendies #feu_de_forêt #wildfire #changement_climatique #climat

  • En #Grèce, sur l’île d’Eubée dévastée par le feu, les habitants survivent dans un décor d’apocalypse

    Par Marina Rafenberg (Limni, envoyée spéciale) // photographies d’Enri Canaj
    Publié le 09 janvier 2022 à 01h56 - Mis à jour le 09 janvier 2022 à 15h30

    REPORTAGE

    En août 2021, plus de 50 000 hectares de l’île ont été anéantis par des #incendies. La plupart des aides promises par l’Etat grec se font toujours attendre, fragilisant les espoirs de reconstruction.

    Sur la route sinueuse qui mène à Limni, petite ville balnéaire du nord de l’île grecque d’Eubée, la pluie ruisselle sur les collines décharnées et les carcasses d’arbres brûlées, souvenirs d’un été cauchemardesque où le feu a détruit plus de 50 000 hectares. La terre a toujours la couleur du charbon mais sa consistance est boueuse. Le brouillard enveloppe le paysage de désolation où la nature est loin d’avoir repris ses droits. Des mules qui transportent des troncs entiers apparaissent dans la pénombre d’une soirée froide de novembre.

    La scène semble être sortie d’un film en noir et blanc du réalisateur grec Theo Angelopoulos. Avec le bruit des tronçonneuses, les poils se dressent. « Attention, c’est parti ! », s’exclament Dimitris Stamoulis et son ami Yannis. Perchés sur les hauteurs d’une falaise, les deux acolytes lancent une grume de bois vers le précipice. La terre tremble légè­rement. Plus bas, des collègues récupèrent les rondins pour construire des digues.

    Dans cette région dévastée en août par les flammes, les habitants craignent désormais de subir de fortes inondations et des éboulements de terrain. « Maintenant que les arbres ne sont plus là pour retenir les pluies, il y a un grand risque d’une nouvelle catastrophe, explique le trentenaire Dimitris Stamoulis, ­casquette sur la tête et barbe ébouriffée. On a évité qu’il y ait des morts sur l’île cet été. Mais au­jour­d’hui on craint d’enterrer du monde si les travaux anti-inondations n’avancent pas assez vite. »

    L’Etat a débloqué 24 millions d’euros, et 33 coopératives forestières, soit 600 personnes, s’affairent dans toute la région pour couper les arbres, installer des digues et des barrages. La plupart des ouvriers viennent du nord de la Grèce. Mais certains, comme Dimitris Stamoulis, sont des résiniers, au chômage depuis les flammes de l’été.

    Comme lui, environ 1 500 personnes vivaient de la résine du pin à Eubée. Elle sert à fabriquer des colles industrielles, des cosmétiques, de la peinture, ou le retsina, vin traditionnel grec. Jusqu’en 2020, sur les 6 500 tonnes produites dans toute la Grèce, 5 500 provenaient d’Eubée. L’exploitation de la résine apportait à l’île environ 5,5 millions d’euros de revenus chaque année. Une manne financière aujourd’hui disparue.

    « 35 % de la population est actuellement au chômage, constate, exaspéré, le maire de Limni, Giorgos Tsapourniotis. Nous attendons encore les aides de l’Etat… Malheureusement, nous sommes en Grèce et la bureaucratie ralentit tout le processus. » Le gouvernement s’est pourtant engagé à dépenser 500 millions d’euros, soit 0,3 % du PIB nominal, pour l’indemnisation, la restauration et la reconstruction. Des aides allant jusqu’à 8 000 euros ont été promises aux agriculteurs et aux entreprises ­touchés. Mais ils sont encore nombreux à les attendre.

    Emplois perdus

    Dans cette région de l’île, 300 maisons, une trentaine d’entreprises, plus de 300 bêtes et un millier de ruches ont brûlé, selon les estimations que le maire a dressées auprès des autorités. Station balnéaire un peu désuète de 2 000 âmes, Limni vivait du tourisme, et l’arrière-pays des terres agricoles et de la résine. Les maisons néoclassiques du petit port ont été épargnées mais sur les ­hauteurs quelques pins et bâtiments ont été attaqués par les flammes.

    Certains craignent que les touristes ne reviennent pas de sitôt. Giorgos Tsapourniotis redoute aussi l’exode des plus jeunes vers les villes : « Pour le moment, peu de familles sont ­parties, mais jusqu’à quand ? Tout le monde sait que si la situation ne s’améliore pas, il faudra envisager l’exil. Même si beaucoup d’habitants éprouvent un grand amour pour leurs terres et ne veulent pas s’y résoudre. »

    Dimitris Stamoulis, père d’un fils de 5 ans, a déjà fait l’expérience de la ville. En 2012, il avait quitté son ­village, Myrtias, situé à 5 kilomètres de Limni, pour Athènes, où il s’était reconverti en chauffeur de taxi. La crise sanitaire a eu raison de ses rêves de citadin. Début 2020, il est revenu dans son hameau, où « l’air était pur et la vue reposante ». Mais les flammes ont anéanti ses projets de résinier passionné, et son verger qu’il aimait tant. Il doit de nouveau trouver un autre métier.

    « Il faudra une trentaine d’années pour que les pins puissent repousser et être de nouveau exploitables. Je dois subvenir aux besoins de ma famille. C’est pourquoi j’ai accepté d’intégrer un programme de l’Etat qui, pendant sept ans, me permet de travailler à nettoyer les bois et à replanter des pins. » Un nouveau contrat qui lui rapporte 788 euros net par mois. Avec la collecte de résine, son salaire atteignait environ 1 000 euros net par mois. « Le travail avec les pins, c’est fini. C’est avec regret que je quitte ce métier. Je l’ai aimé, il me ­rapportait bien mais je n’ai plus le choix… Et je ne veux pas retenter une nouvelle aventure en ville », note-t-il avec amertume.

    Le père de Dimitris Stamoulis, Zisimos, travaillait lui aussi dans la résine. Dans les années 1980, 3 500 résiniers habitaient le nord de l’île. Au début des années 2000, une soixantaine d’enfants étaient encore inscrits à l’école du village. Elle n’existe plus. « Nos campagnes se désertifient. Le drame de cet été ne va évidemment pas améliorer cette tendance », soupire Zisimos Stamoulis dans son jardin bien entretenu, à Myrtias.

    Outre les emplois perdus et la nature réduite en cendres, le sexagénaire s’inquiète de la subsistance au quotidien. « L’hiver est rude dans le nord d’Eubée. Il nous faut des tonnes de branchages pour nous chauffer. D’ici trois ans, les bois saccagés ne pourront plus être utilisés. Va-t-on devoir acheter du pétrole ? Et donc dépenser près de 3 000 euros par an ? Personne ici n’en a les moyens. »

    A une dizaine de kilomètres de Myrtias, dans le village de Strofilia, un autre résinier broie du noir. Par des températures glaciales, cloîtré dans son garage près d’un poêle, Kostas Chatzis, 62 ans, se désole : « Notre métier va disparaître. » Blotti à ses pieds, son chihuahua, Rouf, n’avait pas l’habitude de passer autant de temps avec lui. D’ordinaire, dès l’aube, son maître était au travail. « Depuis trente-deux ans, après la fermeture des mines de pierre ponce de Limni, j’arpentais cette pinède qui a disparu en quelques minutes », raconte-t-il, emmitouflé dans son blouson.

    Pendant des années, il a entretenu la forêt, et percevait pour cela une aide de l’Etat. Ses deux fils sont aussi résiniers. Jusqu’à la fin des années 1990, peu de feux survenaient dans cette zone, affirme-t-il. « Le changement climatique est indéniable. Quand on vit si près de la nature, on le voit concrètement. Mais, dans les événements survenus cet été, il y a d’autres responsabilités. Pendant une décennie, les plans d’austérité ont laminé les moyens des pompiers, des gardes forestiers… »

    Kostas Chatzis dénonce aussi le manque de réaction des secours : « Ils ont laissé les forêts partir en fumée… Pendant trois jours, les Canadair étaient déployés dans le nord d’Athènes où un autre incendie s’était déclaré. Dans les alentours, les jeunes luttaient seuls contre les flammes pour protéger en priorité les maisons. » Ce n’est qu’au bout de dix jours, grâce au Mécanisme européen de protection civile, que les pompiers grecs et plus de 1 000 soldats du feu européens arrivés avec 230 véhicules et 9 avions ont réussi à maîtriser les différents incendies du pays, dont ceux d’Eubée.

    Pour autant, le dynamique sexagénaire ne veut pas se laisser abattre : « Il faudra du temps, plusieurs générations vont subir les conséquences de cette tragédie. Mais le vert va refaire partie de nos vies. » Il sait déjà ­comment faire face : « Il y a quelques années, j’avais investi dans 800 figuiers qui n’ont pas tous brûlé. Je vais développer un business de fruits secs et pousser mes fils sur cette voie. »

    Aides au compte-gouttes

    D’après l’Observatoire national d’Athènes (l’institut qui fait le relevé des catastrophes naturelles), le nombre de feux en Grèce en 2021 a augmenté de 26 % par rapport à 2020, et la superficie carbonisée a bondi de 450 %. Sous l’effet d’une vague de chaleur exceptionnelle, avec une canicule qui a duré plus de dix jours, les incendies ont été particulièrement violents et nombreux au mois d’août.

    Les autorités locales ont dénoncé le manque de pompiers, de moyens aériens, et de prévention. Durant la crise économique, le budget alloué aux brigades du feu est passé de 452 millions d’euros, en 2009, à 354 millions, en 2017, et n’a pas été suffisamment revalorisé depuis. En juin, deux mois avant les feux, le gouvernement avait promis d’investir près de 1,7 milliard d’euros pour lutter contre les incendies, grâce à des fonds européens et à la Banque européenne d’investissement.

    Le nombre de gardes forestiers a lui aussi été réduit dans tout le pays, passant de 1 200 à 500 en dix ans, selon l’Union nationale des employés des services forestiers. Des problèmes de gestion des forêts se posent aussi depuis des décennies : le débroussaillage des champs et l’élagage des arbres se font trop rares, les chemins d’accès pour les pompiers et les citernes dans les forêts sont quasi inexistants, et des cartes forestières ­précises manquent.

    A la sortie de la commune de Strofilia, au croisement de plusieurs routes, des agriculteurs sont réunis devant un conteneur blanc. Ce centre de lutte et de solidarité pour les victimes des incendies a été mis en place après les feux pour récolter des vivres, des médicaments et du foin pour les animaux.

    Autour de Babis Tsivikas, représentant du syndicat des agriculteurs d’Eubée, les plaintes fusent lors de cette réunion informelle, mi-novembre. « Pourquoi le premier ministre met-il tant de temps à venir sur place ? », lance un jeune résinier en chemise à carreaux. « Quand allons-nous recevoir l’argent promis ? », enchaîne un apiculteur aux traits tirés et à la barbe de plusieurs jours. « Où sont les représentants du ministère de l’agriculture ? », continue un éleveur quadragénaire à la carrure imposante.

    Le premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, est venu constater les dégâts le 14 décembre 2021. Accueilli à Istiaia par des manifestants énervés, vite écartés par des forces antiémeutes, il a annoncé la construction d’une nouvelle route afin de désenclaver la région, la mise en place d’une plate-forme, « Eubée après », sur laquelle tous les citoyens pourront faire leurs propositions pour aider à la reconstruction, et ­réitéré la promesse de dédommagements aux victimes.

    Devant une assemblée d’habitants d’Istiaia et de l’ensemble de la région, il a fait son mea culpa : « Le mois d’août a été traumatisant pour tout le monde, en premier lieu pour vous, car vous avez été confrontés à une immense catastrophe naturelle et écologique. C’était aussi une période très difficile pour nous. Des efforts immenses ont été déployés pour faire face à cet incendie. Mais nous n’y sommes pas parvenus. Je suis très honnête, je l’ai dit au Parlement, je le répète ici, malheureusement, ce feu nous a dépassés. »

    Un aveu qui n’apaise pas la colère. « Les agriculteurs, les professionnels du tourisme, tous les secteurs ont été touchés et n’ont pour l’instant reçu que des aides infimes, s’agace le syndicaliste Babis Tsivikas, assis sur une chaise en plastique devant la caravane blanche de Strofilia. Même les personnes qui ont perdu leurs maisons n’ont reçu que 2 000 ou 3 000 euros ! »

    Un responsable chargé de la reconstruction pour Eubée a été nommé par le gouvernement conservateur. « Il nous parle de master plan, d’investissements d’avenir, de construction de groupes hôteliers, d’éoliennes et de panneaux solaires, poursuit le trentenaire. Ils veulent qu’on devienne tous des entrepreneurs et, bien sûr, qu’un musée des résiniers soit créé pour que les futures géné­rations se souviennent du métier de leurs ancêtres. Nous sommes dans une situation ­tragicomique, mais nous n’avons pas envie de rire. »

    Installé à sa droite sur un tabouret, sirotant un verre de tsipouro, eau-de-vie traditionnelle, Giorgos Kedris ne mâche pas non plus ses mots. Sur les 1 200 oliviers qu’il possédait, seule la moitié va redevenir productive dans cinq ou six ans. Son champ est désormais rempli d’arbres aux branches dorées ou grisâtres, certains ont été déracinés. « Le ministère de l’agriculture donne 16 euros de dédommagement pour un olivier abîmé, mais rien que pour le planter, l’entretenir, l’arroser, ce n’est pas suffisant, ils se moquent de nous », s’énerve le cultivateur aux cheveux poivre et sel.

    Kostas Papagelis, apiculteur, arrive en pick-up gris au point de réunion. Il revient de Chalkida, à près de deux heures de route, où il a relocalisé les 50 ruches sauvées des flammes sur la centaine qu’il possédait autour de Strofilia. Le nord d’Eubée était parmi les régions grecques les plus prisées des apiculteurs en raison de son microclimat, sa biodiversité et ses forêts de pins préservées qui offraient des ­conditions idéales à la production d’un miel recherché.

    Environ 2 500 apiculteurs y exerçaient, et environ 40 % du miel de pin grec était produit sur l’île. « A Chalkida, au moins, il reste des fleurs à butiner, explique-t-il. La seule aide que ­j’obtiens provient de citoyens qui nous envoient des caisses de nourriture – des sirops et du pain de sucre – pour les abeilles. Je les en remercie mais c’est une goutte d’eau pour mes reines assoiffées ! »

    Recours au privé

    Prairies fertiles, vallées abondantes, Eubée, dont le nom signifie « bon bétail » en grec ancien, était aussi idyllique pour l’élevage. Dans le nord, des milliers d’éleveurs s’étaient installés sur ses terres riches, depuis des générations. Dans le village perché de Kourkouli, Vassilis Christodoulou a réussi à ­sauver 120 chèvres et moutons sur les 600 bêtes de son troupeau. Président de la commune de 200 habitants, il dit ne plus rien attendre du gouvernement. Il souhaiterait mettre en place une coopérative des éleveurs, éviter les intermédiaires et vendre à un meilleur prix la viande et le lait.

    Le quadragénaire a fait appel à la fondation Stavros Niarchos, du nom du célèbre armateur mort en 1996. « Puisque l’Etat n’est pas efficace, nous devons nous tourner vers le privé, estime Vassilis Christodoulou dans un café du village. La fondation est venue nous rendre visite avec un ingénieur agronome, un avocat, un comptable pour nous conseiller et proposer des projets concrets. »

    A une dizaine de kilomètres, au bout d’un chemin cabossé, dans le vallon de Kechries, Aris Tsoupros, 60 ans, serait partant pour la mise en place d’une coopérative. « Nous vendons notre lait 80 centimes alors que dans d’autres régions il est à 1,20 euro : pourquoi ? Il faut trouver une solution ! »

    Cet été, il a perdu 20 chèvres, il lui reste encore une cinquantaine de moutons. « Le ministère de l’agriculture propose 35 euros de dédommagement par bête, mais il faut compter près de 100 euros pour en racheter une. » Son fils, qui a perdu la moitié de son troupeau de 40 moutons, a déménagé à Athènes. « Il est parti mais moi, à mon âge, je ne vais pas refaire ma vie, lance-t-il. Je vais rester ici et me battre pour ma terre. »

    Alors, avec des amis et sous l’œil de Garyfallia, sa mère de 80 ans, Aris Tsoupros rebâtit un hangar, avant la naissance des agneaux qui approche. La retraitée mène à la baguette son fils, qui l’appelle ­ « l’architecte », mais elle prend aussi le temps de caresser le sanglier de 4 ans qu’elle a adopté. « Nous avons perdu des chevreaux, leurs fantômes nous hantent encore mais la vie reprend le dessus, assure la vieille femme. J’ai connu la guerre, la dictature, cette épreuve ne doit pas nous effrayer, nous allons retrouver nos collines verdoyantes. »

    A l’entrée d’un village désert, Thanassis Livadias, un marin qui a navigué sur toutes les mers du monde, avait nommé le restaurant qu’il avait ouvert à sa retraite Paradiso. « C’était pour moi l’endroit sur terre où je me sentais le mieux, mon jardin d’Eden, témoigne-t-il, ému. Les pins, les oliviers, les vergers, la flore et la faune si riches… Il ne reste rien. Désormais, nous nous regardons les uns les autres en nous demandons de quoi notre avenir sera fait… »

    A l’orée des bois, pourtant, il a trouvé il y a quelques jours des cyclamens et des repousses d’arbustes. Le soleil perce les nuages et la luminosité redonne des couleurs chatoyantes à la campagne. « Ça doit être le signe ­qu’Eubée va renaître. Malgré ma tristesse, je veux y croire. »

    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/01/09/en-grece-la-difficile-reconstruction-de-l-ile-d-eubee-apres-les-incendies-de

  • La « Terre des feux » italienne consume la santé des habitants

    L’enfouissement et l’incinération de déchets en toute illégalité empoisonnent la région de Naples depuis plus de vingt ans. Pour la première fois, un rapport établit officiellement un lien entre ces déchets et la forte prévalence de tumeurs et de maladies.

    Cela commence souvent par une fumée épaisse, noire, qui semble éteindre le jour et peine à se fondre dans l’obscurité de la nuit. Les volutes s’épaississent, l’air devient lourd, irrespirable. Les voisins ferment les fenêtres, inquiets. Quels déchets sont cette fois dévorés par les flammes ?

    Au mois de juillet, 147 feux de déchets ont été comptabilisés par les autorités dans la province de Naples, 57 dans la province de Caserta. C’est soixante de plus qu’il y a un an, à la même période. Sur les terres autrefois fertiles qui s’étendent au nord de Naples, la « Terre des feux » brûle depuis plus de vingt ans. Sans trêve.

    « Notre juridiction compte 38 communes et 34 d’entre elles sont touchées par un phénomène de pollution importante », résume en guise de préambule Carmine Renzulli, procureur de la République adjoint du tribunal de Naples Nord. Derrière son grand bureau situé au troisième étage du tribunal, il s’est fait un Post-it pour être sûr de ne rien oublier des chiffres vertigineux qu’il énonce : « On a recensé un total de 2 267 sites qui sont des décharges illégales et 653 touchés par des incendies illégaux de déchets. »

    Ces chiffres se trouvent dans le rapport publié en début d’année par l’Institut supérieur de santé et le bureau du procureur de Naples Nord. Au moment même où il les prononce, le procureur sait qu’ils sont déjà obsolètes : « C’est une bataille continue que l’on mène, il est évident qu’à partir du moment où l’on ferme un site illégal, ceux qui enfouissent les déchets n’en démordent pas pour autant et cherchent juste un autre endroit où le faire. » Le rapport prévoit une mise à jour des chiffres tous les deux ans.
    Surmortalité par cancers du sein

    D’un point de vue symbolique, l’avancée de ce rapport est notable. Pour la première fois, la magistrature et les autorités sanitaires nationales établissent un lien de cause à effet entre la pollution de la Terre des feux et les chiffres alarmants de la santé des habitants de la région. Le rapport met en évidence la surmortalité par cancers du sein dans les communes les plus touchées, la forte prévalence de leucémies chez les 0-19 ans, d’asthme, de malformations congénitales, de naissances prématurées.

    « Nous sommes la région la plus malade d’Italie en matière de maladies chroniques chez les jeunes, celle où les femmes ont le plus fort taux d’endométriose, celle où l’infertilité des jeunes est la plus forte, avec le risque ensuite que cela se transforme en cancer », s’indigne le docteur Antonio Marfella, responsable napolitain de l’association Médecins pour l’environnement.

    Depuis l’été 2004, ce médecin qui travaille au sein de l’Istituto Nazionale dei Tumori de Naples, spécialisé en oncologie, alerte les autorités sanitaires régionales et nationales sur les pathologies de ses patients. Sans succès. Au fil de son combat solitaire, le docteur Marfella est passé dans le camp des victimes de la pollution, atteint lui aussi d’un cancer. Année après année, sur les murs des communes de la Terre des feux, les avis de décès de trentenaires, puis d’adolescents et d’enfants se sont multipliés, inlassablement. Cet été, les dernières victimes de la Terre des feux avaient 19, 15 et 7 ans.

    Le fils de Marzia Caccioppoli, Antonio, n’avait pas encore fêté ses 10 ans quand il est décédé d’un glioblastome multiforme, un cancer du cerveau qui touche normalement des patients à partir de 55 ans. « Aucun médecin ne m’a jamais dit officiellement que c’était une tumeur liée au risque environnemental mais officieusement, si », se souvient-elle.

    Après la naissance de son fils, elle avait préféré quitter Naples, son bruit et sa pollution, pour s’installer à Casalnuovo di Napoli, une petite ville située à une quinzaine de kilomètres au nord-est, au cœur d’une région qui fut longtemps appelée la « Campania Felix » pour ses terres fertiles : « Je ne savais pas que je l’emmenais alors sur la terre qui le tuerait, qu’il deviendrait l’une des victimes de l’écocide de la Terre des feux. »
    Mobilisation citoyenne

    Pour ces victimes et leurs proches, le rapport est une preuve de plus que leurs dénonciations n’étaient pas celles de « folles, d’illuminées », comme Marzia Caccioppoli et les autres mères l’ont entendu répéter lors de leurs mobilisations pour alerter sur la situation. « Mais, comme d’habitude, on essaie de cacher la poussière sous le tapis, déplore-t-elle. Ici, on peut mourir de cancer à 20 ans mais on ne reçoit pas de fonds supplémentaires pour faire du dépistage, de la prévention, proposer des examens médicaux spécifiques aux habitants. »

    En 2013, après le décès de son fils, Marzia Caccioppoli fonde l’association Nous, les parents de tous, avec d’autres mères ayant perdu leur enfant sur la Terre des feux. Ensemble, elles ont créé un réseau de soutien pour les familles d’enfants malades, une vingtaine pour le moment, obligées de multiplier les « voyages de l’espoir vers les hôpitaux du Nord ». Elles organisent leurs propres journées de dépistage du cancer du sein dans les communes de la Terre des feux après avoir récupéré un échographe portable et avec l’aide d’un sénologue.

    Surtout, elles tentent d’obtenir justice pour la perte de leur enfant et pour éviter d’autres victimes. En 2015, après un long combat mené par de nombreuses associations, dont Nous, les parents de tous, une loi sur les écocides est adoptée par le Parlement italien. Une demi-victoire pour les militants : la loi n’est pas rétroactive. Les entreprises clairement identifiées comme ayant exporté leurs déchets toxiques sur la Terre des feux n’ont jamais été condamnées. « Certaines entreprises sont venues empoisonner nos terres et aujourd’hui elles sont encore ouvertes, leurs crimes restent impunis et ça, c’est une réalité que je n’accepte pas », fulmine Marzia Caccioppoli.

    C’est là que le bât blesse : hormis quelques entreprises identifiées au cours de ces vingt dernières années, désigner les coupables relève du casse-tête. « Comment savoir avec exactitude quel déchet a provoqué quelle maladie ?, interroge le procureur adjoint Renzulli, et comment savoir qui a enfoui ce déchet-là en particulier ? On peut avoir d’un côté quelqu’un qui porte plainte mais ensuite, pour qu’il y ait condamnation, il faut que la cause de la mort soit certaine. Identifier les coupables n’est pas l’ambition de ce rapport. »

    Il faudrait commencer par tracer les déchets, or, en Italie, nous avons encore un système papier avec une carte d’accompagnement qui est facilement falsifiable.

    Antonio Marfella, responsable napolitain de l’association Médecins pour l’environnement

    L’accord scellé entre la magistrature et l’Institut supérieur de santé en juin 2016 vise surtout à identifier les sites les plus touchés pour commencer à les dépolluer. La tâche est lourde : près de 37 % des 350 000 habitants de la zone concernée vivent à moins de cent mètres d’un ou plusieurs sites de stockage de déchets. « Commencer la dépollution maintenant comme le demande la magistrature, c’est commencer à reconstruire des immeubles alors qu’on est encore sous les bombes », s’emporte le docteur Marfella.

    Car le ballet des camions venus décharger leurs déchets ne connaît aucun répit. Ni les incendies et leurs fumées toxiques. Lorsque la Terre des feux a commencé à faire parler d’elle, les coupables étaient tout trouvés : les « camorristes », les mafieux locaux, qui ont empoché de coquettes sommes pour « enterrer » à plusieurs mètres de profondeur des déchets spéciaux et toxiques d’entreprises, essentiellement lombardes et vénitiennes.

    Aujourd’hui, le procureur adjoint Renzulli décrit un phénomène bien plus banal et profondément ancré dans les mentalités locales. « Traiter une grosse quantité d’amiante, ça coûte beaucoup d’argent. Donc les gens s’en moquent un peu si, en abandonnant ces déchets, ils peuvent provoquer des dégâts sur la santé des autres. Ils pensent d’abord à leur propre intérêt, à économiser ce qu’ils peuvent, c’est le cas des petites usines du coin », détaille-t-il.

    Parmi les centaines de dossiers que traite chaque année sa juridiction, nombreuses sont les amendes infligées à des particuliers qui font des travaux dans leur maison et se débarrassent des déchets, ou à de petits entrepreneurs locaux qui ne se présentent même pas à l’audience.

    « Il faudrait commencer par tracer les déchets, or, en Italie, nous avons encore un système papier avec une carte d’accompagnement qui est facilement falsifiable, regrette le docteur Marfella. C’est un problème que nous pourrons résoudre lorsque l’État décidera de se comporter en tant que tel en faisant appliquer ses règles sur le territoire, à commencer par la lutte contre l’évasion fiscale. »

    En Italie, l’évasion fiscale des entreprises est estimée à 30 % en moyenne. Si ces chiffres sont souvent associés au manque à gagner pour l’État, le responsable napolitain de Médecins pour l’environnement souligne un autre aspect, fondamental : « Dès lors que cela concerne l’industrie manufacturière, cela signifie aussi que pour 100 millions de tonnes de déchets légaux, j’en ai 30 millions qui sont illégaux. Où vont-ils finir ? »

    Du Nord au Sud, il tente d’alerter les autres régions sur le phénomène de l’enfouissement de déchets toxiques. Le docteur Marfella est catégorique : il n’y a plus une, mais des terres des feux en Italie.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/130921/la-terre-des-feux-italienne-consume-la-sante-des-habitants

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    Pour télécharger le #rapport :

    https://www.procuranapolinord.it/allegatinews/A_42657.pdf