#incoming

  • #Richard_Mosse. #Incoming

    Richard Mosse retourne contre elles-mêmes les technologies militaires. Dans le cadre du Voyage à Nantes, le Lieu unique présente la première exposition personnelle en France de ce photographe irlandais né en 1980.

    « Dire ʺshooterʺ pour ʺprendreʺ une photographie, c’est reconnaître la parenté entre photographie et #violence. (1) » Dans cet article daté de février dernier, Teju Cole, critique au New York Times, ne choisit pas ses mots par hasard. Il y est question de « domination visuelle » : effective dans des daguerréotypes du 19e siècle pris en Afrique, empreints de colonialisme européen, renversée dans l’une des dernières séries de Richard Mosse, The Castle (2017).

    Ce photographe est connu pour les rouges et roses d’Infra (2011), série de photographies, et de The Enclave (2013), installation photographique et vidéo (2). Il utilisait alors un film infrarouge Kodak Aerochrome, la même technique que celle employée par l’armée américaine dans les années 1940 pour débusquer un ennemi camouflé dans la forêt. À l’image, la chlorophylle des plantes virait au pourpre. Avec cette pellicule sensible à des longueurs d’ondes que nous ne percevons pas – le spectre infrarouge –, il racontait, à sa manière, la complexité et l’opacité, pour nous, Occidentaux, de la guerre au Congo, peu, ou mal, couverte par la presse. La beauté, acide rosée, rouge sang, de ses paysages et portraits de guerriers disait, indirectement, la violence latente, invisible, de ce conflit. On se souvient de ces couleurs, ambivalentes, vénéneuses, qui retenaient le regard et exprimaient davantage que ce qui était photographié.

    Rendre visible ce qu’on ne veut pas voir, détourner une technologie militaire, exprimer la violence d’une situation et du regard que nous portons sur elle, pour Richard Mosse, les enjeux et les méthodes n’ont pas bougé. Il présente au Lieu unique ses deux derniers projets, entamés en 2014 : des Heat Maps (2016-18) (3), photographies tirées de la série The Castle, et Incoming (2014-17), installation vidéo. Cette fois, nous ne sommes plus au Congo, mais dans des camps de réfugiés (Grèce, Bulgarie, Allemagne, Liban) – Heat Maps –, ou le long de leur périple en mer – Incoming. Cette fois, ni rose, ni rouge, l’image, en noir et blanc, irréelle, est obtenue à l’aide d’une #caméra_thermique, classée équipement de guerre, « capable de détecter un corps humain à 30 km » : « une arme au sens propre » (4). Alors que cette technologie est habituellement utilisée pour surveiller les frontières de l’Europe ou ajuster, de loin, le tir d’un missile, Richard Mosse s’en sert pour nous montrer, concrètement, ce que nos gouvernements tiennent à distance : ces personnes qui, fuyant la violence d’un conflit ou les conséquences du réchauffement climatique, migrent en masse.


    https://www.artpress.com/2019/07/02/richard-mosse-incoming
    #photographie #forensic_architecture #architecture_forensique #retournement #migrations #réfugiés #asile #frontières #art

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  • #Incoming” di #Richard_Mosse: reportage ad infrarossi dei viaggi di chi scappa da persecuzioni, guerre e disastri ambientali tra Medio Oriente, Nord Africa e Europa.

    Saturi delle immagini di barconi in mare e di grandi masse di persone in cammino o nei campi nei Balcani, i media trasmettono spesso e volentieri una rappresentazione disumana di coloro che scappano da guerre, persecuzioni e disastri ambientali in cerca di un nuovo futuro. Amplificando fino allo stremo questo meccanismo, il fotografo irlandese Richard Mosse ha ripreso e fotografato queste persone tra il 2015 e il 2016 in più luoghi in Medio Oriente, Nord Africa e Europa per mezzo di una particolare macchina fotografica ad infrarossi, utilizzata principalmente come tecnologia di sorveglianza, in grado di rilevare un corpo umano a 30,3 chilometri di distanza. Le immagini che ha prodotto non distinguono tra la notte e il giorno o dal colore della pelle e il risultato, come spiega lo stesso artista, “porta con sé una sorta di violenza estetica, deumanizzando il soggetto, dipingendo le persone come mostruosi zombie, spogliando l’individuo del suo corpo e raffigurando un umano come mera traccia biologica“.


    http://viedifuga.org/incoming-un-viaggio-a-infrarossi
    #photographie #migrations #réfugiés #asile #infrarouges #corps
    cc @albertocampiphoto @philippe_de_jonckheere