• Undesirables. A Holocaust Journey to North Africa

    In this gripping graphic novel, a Jewish journalist encounters an extension of the horrors of the Holocaust in North Africa.

    In the lead-up to World War II, the rising tide of fascism and antisemitism in Europe foreshadowed Hitler’s genocidal campaign against Jews. But the horrors of the Holocaust were not limited to the concentration camps of Europe: antisemitic terror spread through Vichy French imperial channels to France’s colonies in North Africa, where in the forced labor camps of Algeria and Morocco, Jews and other “undesirables” faced brutal conditions and struggled to survive in an unforgiving landscape quite unlike Europe. In this richly historical graphic novel, historian Aomar Boum and illustrator Nadjib Berber take us inside this lesser-known side of the traumas wrought by the Holocaust by following one man’s journey as a Holocaust refugee.

    Hans Frank is a Jewish journalist covering politics in Berlin, who grows increasingly uneasy as he witnesses the Nazi Party consolidate power and decides to flee Germany. Through connections with a transnational network of activists organizing against fascism and anti-Semitism, Hans ultimately lands in French Algeria, where days after his arrival, the Vichy regime designates all foreign Jews as “undesirables” and calls for their internment. On his way to Morocco, he is detained by Vichy authorities and interned first at Le Vernet, then later transported to different camps in the deserts of Morocco and Algeria. With memories of his former life as a political journalist receding like a dream, Hans spends the next year and a half in forced labor camps, hearing the stories of others whose lives have been upended by violence and war.

    Through bold, historically inflected illustrations that convey the tension of the coming war and the grimness of the Vichy camps, Aomar Boum and Nadjib Berber capture the experiences of thousands of refugees through the fictional Hans, chronicling how the traumas of the Holocaust extended far beyond the borders of Europe.

    https://www.sup.org/books/title/?id=35024

    #BD #holocauste #Afrique_du_Nord #histoire #bande-dessinée #livre #WWII #deuxième_guerre_mondiale #France #colonialisme_français #colonialisme #France #Vichy #colonisation #antisémitisme #Algérie #Maroc #camps_de_travail #travail_forcé #Algérie_française #Juifs #indésirables #internement #Le_Vernet #désert

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  • L’#Algérie sous #Vichy

    De l’été 1940 à l’été 1943, l’#Algérie_française se donne avec enthousiasme à la révolution nationale voulue par #Pétain. Ce dont de nombreux Européens d’Algérie rêvent depuis longtemps s’accomplit : rétablissement de l’#ordre_colonial, mise au pas des populations et abrogation du #décret_Crémieux qui, en 1870, avait fait des Juifs d’Algérie des citoyens français.

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/64265_0

    #WWII #seconde_guerre_mondiale #histoire #Juifs #antisémitisme #Maréchal_Pétain #collaborationnisme #impérialisme #France #Georges_Hardy #général_Weygand #Maxime_Weygand #Juifs_d'Algérie #déchéance_de_nationalité #licenciement #citoyenneté #exclusion_scolaire #Juifs_indigènes #catégorisation #Italiens_d'Algérie #indigènes #extrême_droite #Edouard_Drumont #Drumont #émeutes_antijuives #musulmans #Gabriel_Lambert #Messali_Hajj #assimilation #Ferhat_Abbas #égalité_par_le_bas #propagande #pauvreté #discriminations #typhus #Georges_Claude #confiscation_des_biens #aryanisation_économique #service_des_questions_juives #terres #camps #internement #camps_de_travail #camps_d'éloignement #indésirables #torture #Bedeau #chasse_aux_Juifs #service_d'ordre_de_la_légion (#SOL) #étoile_jaune #fascisme #oppression #résistance #José_Aboulker #Opération_Torch #général_Juin #Alphonse_Juin #François_Darlan #général_Giraud #unités_de_travail #Henri_Giraud #rafles #Fernand_Bonnier_de_la_Chappelle #Marcel_Peyrouton #débarquement #Etats-Unis #USA #spoliation #Jean_Monnet #Sidney_Chouraqui #armée_d'Afrique #camp_de_Bedeau #de_Gaulle #déshumanisation

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  • Les ultra-riches au cœur du problème climatique
    https://www.les-crises.fr/les-ultra-riches-au-coeur-du-probleme-climatique

    Source : BBC, Roger Harrabin, 13-04-2021 Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

    Selon un rapport, les gens riches de la planète doivent changer radicalement leur mode de vie pour lutter contre le changement climatique. Selon ce rapport, les 1 % des personnes les plus riches du monde produisent deux fois plus d’émissions de carbone que les 50 % les plus pauvres, selon l’ONU. À eux seuls, les 5 % les plus riches – ceux qu’on appelle « les élites pollueurs » – ont contribué pour 37 % de la croissance des émissions entre 1990 et 2015. Les auteurs veulent dissuader les conducteurs de SUV et les habitués des transports aériens – et persuader les gens aisés de bien isoler leurs maisons.Lire la (...)

    • Mais pourquoi free bloque t’il l’envoi de la lettre d’information du PARDEM, Le Parti de la Démondialisation ?

      Depuis le 25 Avril 2021, les adresse free ne la reçoivent plus. La #mondialisation c’est donc obligatoire !
      Il est vrai que le programme de ce petit parti politique peut difficilement être accusé d’extrémisme de droite.

      On remarquera que l’option permettant de traiter les mails #indésirables a disparu du webmail de free.

      https://www.pardem.org

      I.- Annuler toutes les « réformes » néolibérales prises ces quarantes dernières années.
      II.- Reconquérir la souveraineté de la France dans les domaines politique, militaire et diplomatique, en sortant de l’Union européenne, de l’OTAN, en démondialisant pour bâtir de nouvelles relations internationales fondées sur le co-développement.
      III.- Reconquérir la souveraineté monétaire et financière en sortant de l’euro, en démantelant les marchés financiers en France, en organisant le dépérissement de la Bourse et en faisant défaut sur la dette publique pour pouvoir la restructurer. 
      IV.- Reconquérir la souveraineté économique et industrielle par le retour à la nation des grands groupes industriels, de services et médiatiques, par des mesures protectionnistes dans le cadre rénové de la Charte de La Havane de 1948, pour une mutation écologique, sociale et démocratique des modes de production, de distribution et de consommation.
      V.- Reconquérir la souveraineté fiscale condition nécessaire pour faire basculer le partage de la valeur ajoutée en faveur du travail et construire des politiques d’égalité. 
      VI.- Instaurer le droit opposable à l’emploi effectif permettant l’emploi pour tous, l’État étant l’employeur en dernier ressort.
      VII.- Restaurer, refonder et élargir la Sécurité sociale et tous les services publics pour garantir la justice sociale.
      VIII.- Bien vivre dans une société qui préserve la biodiversité et les ressources fossiles, tout en assurant son autonomie alimentaire par le développement de l’agriculture paysanne, et son autonomie énergétique par une sortie progressive du nucléaire.
      IX.- Refonder l’instruction publique, développer la recherche, promouvoir la langue et la culture françaises.
      X.- Reconstruire l’État républicain pour garantir l’intérêt général et les libertés publiques, la démocratie, la laïcité, et l’indépendance de la justice.

      #free #censure #internet #fait_divers #surveillance #france #médias #mail #messagerie #liberté_d'expression #démocratie #liberté

  • Coronavirus : des places pour tout le monde | Aurélie Lanctôt
    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/593330/des-places-pour-tout-le-monde

    La réponse actuelle à la pandémie s’appuie de façon béate sur les approches policières — de la surveillance faite par la police elle-même jusqu’à l’incitation à se dénoncer entre voisins. Elle ignore la santé et la sécurité de personnes parmi les plus vulnérables de notre société, et révèle ainsi combien nous sommes à l’aise avec les stratégies qui consistent à nettoyer l’espace public de ses éléments jugés indésirables. Source : Le Devoir

    • #paywall #Québec #coronavirus #confinement #couvre-feu
      #itinérants #personnes_vulnérables #indésirables

      Des places pour tout le monde
      Aurélie Lanctôt, Le Devoir, le 15 janvier 2021

      Il fait déjà noir lorsque j’arrive devant l’église Saint-Zotique, qui trône en face du square Sir George-Étienne-Cartier, dans le quartier Saint-Henri, et les rues sont presque désertes. J’ai à peine le temps d’apprécier ce calme étrange que la porte menant au sous-sol du bâtiment s’ouvre. On m’invite à entrer. À l’intérieur, des employés de la maison Benoît Labre s’activent pour être prêts à accueillir des gens dès 20 h. Il faut installer les lits, dégager et nettoyer l’espace, préparer la cantine…

      La maison Benoît Labre, qui, en temps normal, offre divers services aux personnes en situation d’itinérance le jour, est devenue cet hiver l’une des neuf « haltes chaleur » créées hors du centre-ville de Montréal. On y propose le gîte à celles et ceux qui, pour une raison ou une autre, ne fréquentent pas les grands refuges, mais cherchent tout de même un endroit où dormir et se réchauffer un peu. « On ne refuse personne. On tolère beaucoup l’intolérable », me dit Andréane Desilets, directrice générale de l’organisme. « Notre seul critère, c’est : gère-toi », ajoute Valérie Pelletier, responsable de projet.

      Ici, on tente de répondre aux besoins de tous dans un espace exigu où le niveau de stress est élevé. C’est d’ailleurs ce qui est marquant depuis le début de la pandémie, remarquent Andréane Desilets et Valérie Pelletier : la tension. Les besoins étaient déjà grands, mais les derniers mois ont accentué la détresse et multiplié les crises. Quant au couvre-feu, il ajoute une pression dont tout le monde se serait passé. Tant les personnes en situation d’itinérance que les organismes qui se débrouillent avec un budget extrêmement serré.

      Des places pour tout le monde dans les refuges, disait François Legault ? Andréane Desilets et Valérie Pelletier l’ont trouvé bien bonne — tout comme les autres organismes en itinérance. Bien sûr que non ! Il n’y a assez de places ni dans les grands refuges ni dans les haltes chaleur, où l’on peine à respecter les consignes sanitaires. Chez Benoît Labre, c’est très clair : avec des lits de camp cordés dans un sous-sol d’église, il y a des limites à ce qu’on peut faire pour endiguer les risques d’infection. Mardi soir, la halte était pleine à 20 h 20. Il a fallu refuser des gens redirigés par le SPVM et la Mission Old Brewery.

      Qu’est-ce que cela signifie de refuser des gens, quand cela équivaut à les placer de facto en situation d’infraction ? La ministre Guilbault a promis qu’on pourrait compter sur le bon jugement des policiers. Mais moins d’une semaine après l’entrée en vigueur du couvre-feu, ce « bon jugement » montre ses vraies couleurs.

      Jean-François Mary, directeur général du Cactus, un organisme qui offre notamment des services aux utilisateurs de drogues, se doutait que ça se passerait mal. Au Cactus, les heures d’achalandage s’étendent de 20 h à 2 h du matin, « et nos usagers ont en général de mauvaises relations avec la police », explique-t-il. Parce qu’ils consomment, ou alors qu’ils ont des antécédents judiciaires. Les CIUSSS délivrent des attestations de déplacement pour les usagers, explique M. Mary, mais il y a déjà des accrochages. Une personne cette semaine a vu son attestation déchirée par les policiers, avant d’être expulsée du métro. Elle est arrivée au Cactus à pied, en pleurs, en manque et en catastrophe.

      Du côté du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), on rapporte aussi plusieurs interactions entre des policiers et des personnes itinérantes qui ont des airs de harcèlement. On a été très prompt à affirmer que les contraventions seraient remises avec grande parcimonie aux personnes itinérantes, mais, tout comme l’idée qu’il suffit de diriger tout le monde vers les refuges, il ne s’agit que d’une partie de l’histoire.

      Le couvre-feu place des gens vulnérables dans une situation non seulement inconfortable, mais dangereuse. Les utilisateurs de drogue, par exemple, vont devoir s’isoler pour consommer ou simplement pour éviter la police. Et dans un contexte où les surdoses sont en recrudescence, on risque de voir plusieurs décès. « Le risque que les gens meurent est bien plus grand sous couvre-feu que le statu quo. On n’a pas eu ce problème pendant la première vague. On est en train d’en créer un », tranche M. Mary.

      On a beaucoup entendu que le couvre-feu ne change rien pour la majorité des gens, qu’il s’agit d’une mesure symbolique, justifiée au nom de l’urgence sanitaire (même sans assise scientifique). Mais la santé et la sécurité de personnes parmi les plus vulnérables de notre société sont aussi une question de santé publique.

      La réponse actuelle à la pandémie, qui s’appuie de façon béate sur les approches policières — de la surveillance faite par la police elle-même jusqu’à l’incitation à se dénoncer entre voisins —, ignore cette dimension, révélant combien nous sommes à l’aise avec les stratégies qui consistent à nettoyer l’espace public de ses éléments jugés indésirables. Et de façon plus générale, embrasser des mesures autoritaires pour « envoyer un message », sans faire grand cas des droits et libertés des citoyens, est un réflexe inquiétant qui a trop souvent prévalu depuis le début de la pandémie. Il faudra tôt ou tard poser un regard critique sur les précédents bien laids créés par cette crise.

  • Athènes veut des touristes, mais pas de migrants

    La crise sanitaire a permis à Athènes de réformer discrètement la politique d’asile, plus sévère envers les réfugiés. La société civile, anesthésiée après plusieurs mois de confinement, a peu réagi aux mesures, préoccupée par l’avenir économique du pays.

    Athènes (Grèce).– Mohammed Sherif, sa sœur et ses trois neveux se sont habitués au bruit des voitures qui résonne dans leur chambre exiguë. Mais bientôt ces Syriens devront quitter cet immeuble situé aux abords d’un boulevard athénien où s’alignent hauts édifices sans charme, sièges d’entreprises et tours de verre.

    Lorsque le confinement a paralysé la Grèce mi-mars, la famille, originaire de Deir ez-Zor, s’est en effet vu notifier « soudainement, par courrier », son expulsion d’ici fin juillet du logement social qu’elle occupe. « Nous n’avons pas d’argent. Nous allons probablement acheter une tente à 15 euros et la planter dans le coin », lâche, amer, l’homme de 27 ans.

    Comme eux, ils sont près de 11 000 réfugiés pourvus du droit de séjour en Grèce à devoir libérer les appartements financés par la Commission européenne et gérés par le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR). Les hébergements seront attribués à des demandeurs d’asile bloqués dans la trentaine de camps de migrants du pays.

    Le système d’asile grec est congestionné. Premier pays d’entrée pour ceux qui veulent rejoindre l’Europe, la Grèce doit gérer 120 000 demandes d’asile et les migrants restent coincés dans des camps parfois surpeuplés, le temps que leur requête soit traitée.

    Car les hébergements sociaux qui pourraient désengorger les structures manquent. Le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis pense avoir trouvé la solution : réduire la durée de passage dans ces lieux, à un mois au lieu de six auparavant. Les organisations de défense des migrants dénoncent, elles, une mesure « dangereuse ».

    Une bonne partie de ces réfugiés, souvent vulnérables et atteints de pathologies, y restaient des mois, parfois des années. Comme la famille Sherif, qui y a passé deux ans et demi. La sœur de Mohammed, aveugle, est totalement dépendante de lui. Ils risquent de se retrouver à la rue, alerte Alkima Alushi, travailleuse sociale chez Arsis, qui octroie les hébergements sociaux, en coordination avec le HCR. D’autant plus qu’« aucun particulier grec ne veut louer son logement à des migrants », précise-t-elle.

    Alkima Alushi a essuyé 60 refus de propriétaires lorsqu’elle a tenté de reloger ces familles. « C’est illégal mais personne ne peut rien dire. Les propriétaires disent qu’ils n’ont pas assez d’argent, alors qu’ils ont des aides d’État [souvent des allocations pour des pathologies ou pour vulnérabilité – ndlr] », insiste-t-elle.

    Le gouvernement les renvoie vers le nouveau programme baptisé « Helios » (« soleil » en grec), géré par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Mais il ne compte que 3 500 places disponibles.

    « Nous sommes isolés. On ne nous pousse pas à apprendre le grec, on ne nous aide pas à chercher un emploi, comme c’est le cas en Allemagne », estime le Syrien Mohammed Sherif, qui n’aspire qu’à se rendre dans ce pays, « où il y a du travail dans les usines ». L’ancien étudiant en droit n’a travaillé que quatre mois depuis son arrivée en 2018 comme jardinier.

    Avant la pandémie, les milliers de réfugiés présents en Grèce avaient en effet déjà des difficultés à trouver un emploi, en raison de la crise. Ceux qui ne parlaient pas grec pouvaient essayer d’être embauchés pour les récoltes de fruits et légumes, sans être déclarés et dans des conditions précaires dénoncées par les ONG. Ceux qui le parlaient espéraient un poste de traducteur ou un emploi saisonnier sur les îles.

    Mais, aujourd’hui, la crise post-Covid-19 précipite la Grèce dans une récession profonde – le Fonds monétaire international prévoit un recul de 10 % du produit intérieur brut (PIB) – et 22 % de la population pourrait se retrouver au chômage.

    Et des organisations comme Arsis sont censées mettre à exécution les nouvelles directives. « Nous ne sommes pas la police, s’énerve la travailleuse sociale Alkima Alushi. Depuis le début de son mandat [en juillet 2019], ce gouvernement essaye de changer notre philosophie : nous sommes travailleurs sociaux, nous sommes là pour aider ces personnes. Mais ces autorités ne veulent pas respecter les droits de l’homme, en mettant ainsi les gens dehors. »

    Cette mesure s’inscrit dans une politique d’exclusion bien plus large, conforme à la réforme du droit d’asile adoptée en novembre, qui prévoit notamment la création de camps de migrants fermés, la réduction des possibilités de faire appel à la suite d’un refus d’asile, l’élargissement de la liste des pays tiers jugés « sûrs », etc. Il s’agit d’envoyer « un message clair » : « Ceux qui savent qu’ils ne peuvent pas obtenir l’asile et entreprendront de venir pour rester dans notre pays seront renvoyés dans leur pays et perdront l’argent investi dans leur voyage », déclarait en novembre le premier ministre Kyriakos Mitsotakis.

    À la fin février 2020, les tensions à la frontière gréco-turque – Ankara ayant annoncé vouloir laisser les migrants rejoindre l’Europe – ont permis à Athènes d’assumer davantage cette logique de durcissement. Au nom de la « protection des frontières », l’armée a été envoyée en renfort. Diverses organisations ont dénoncé des « push back », des renvois de migrants et de réfugiés.

    Elles dénoncent un « deux poids, deux mesures » discriminatoire : d’un côté on déconfine en espérant le retour des touristes, de l’autre on réprime les migrants. Par des communiqués discrets, le ministère de l’immigration a prolongé à plusieurs reprises, au nom de la lutte contre le Covid-19, leurs restrictions de mouvement dans plusieurs camps, au moins jusqu’au 2 août. Pourtant, la majorité des camps n’ont officiellement pas eu de cas détectés.

    L’opinion publique est restée plutôt silencieuse. « Les Grecs sont avant tout préoccupés par l’avenir économique du pays, qui ne s’est pas encore relevé de dix ans d’austérité », note Filippa Chatzistavrou, chercheuse à l’université d’Athènes.

    L’Union européenne, qui a fourni depuis 2015 2,7 milliards d’euros d’aides à la Grèce pour gérer la question migratoire, se fait également discrète. « La Grèce est un État souverain et gère elle-même les conséquences de cette pandémie », a répondu Adalbert Jahnz, porte-parole de la Commission européenne sur les questions de migration.

    Dina Varvaramatou, directrice de l’association Praksis, qui vient en aide aux personnes démunies à Athènes, met pourtant en avant la responsabilité européenne, qui remonte, souligne-t-elle, à l’accord controversé de 2016 entre l’UE et la Turquie pour empêcher les arrivées de réfugiés en Europe. « Cette politique dure est visible dans le pays car nous sommes le premier pays d’arrivée [pour les migrants en Europe – ndlr], et ce gouvernement assume totalement ses positions, décrypte la responsable. La logique est celle du “Stay out, get out” [“restez éloignés, partez” en anglais – ndlr] : on empêche les migrants d’entrer dans le pays et on décourage ceux qui souhaitent s’intégrer, on leur rend la vie difficile. »

    À la frontière maritime avec la Turquie, marine et garde-côtes patrouillent en permanence. Le 30 juin, Athènes a annoncé que le projet de construction d’une barrière flottante de 2,7 kilomètres censée dissuader les migrants au large de Lesbos était entré dans sa phase finale. En cet été 2020, les touristes sont invités à se prélasser sur les plages du pays, les migrants priés de ne pas venir les déranger.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/010820/athenes-veut-des-touristes-mais-pas-de-migrants?xtor=CS7-1047
    #tourisme #migrations #Athènes #Grèce #désirables #indésirables #réfugiés

  • Un droit à la ville est peut-être possible - Nos rendez-vous - Librest.com
    https://www.librest.com/nos-rendez-vous/15-janvier-2020/4004-un-droit-a-la-ville-est-peut-etre-possible

    Rencontre - débat avec Mickaël Labbé pour son livre : Reprendre place, contre l’architecture du mépris (Payot)

    Présentation de l’éditeur :

    Caméras de surveillance tous azimuts, aires de jeux grillagées, bancs design segmentés en places individuelles, pics et pierres à l’entrée des immeubles... Autant de signaux de suspicion et de mépris que la ville nous envoie. Autant de symptômes d’un espace urbain malade qui se construit contre ses habitants. Un espace aujourd’hui hostile. Cette violence nous affecte tous : de l’exclusion pure et simple des « indésirables », au sentiment de plus en plus fort que la ville ne nous appartient plus, que nous sommes de passage alors que nous y résidons. La ville nous parle. Il est temps d’apprendre à décrypter son langage pour pouvoir reprendre notre place en son sein. Revendiquer notre droit à la ville et exiger de ceux qui la fabriquent - architectes, urbanistes et politiques en tête - qu’ils prennent en compte sa destination véritable : nous, ses habitants, qui peuplons ce lieu de vie que nous appelons notre ville.

    Liens vers la #librairie et son cycle de « causeries urbaines ».
    https://www.librest.com/cycles-evenements/4/les-causeries-urbaines
    https://youtu.be/aGBovMqJT_8

    Pour poursuivre sur l’#architecture_du_mépris #mépris #exclusion #ville #indésirables #surnuméraires

  • La fabrique des « #indésirables », dans les sociétés européennes hier et aujourd’hui

    Le 80e anniversaire des décrets-lois Daladier a servi de prétexte au comité scientifique des Voix d’exils pour engager une réflexion collective sur la fabrique des « #étrangers_indésirables » hier et aujourd’hui, manière de s’interroger sur le processus de #criminalisation des personnes migrantes par les autorités des différents états européens.

    https://lecpa.hypotheses.org/1103

    Pour télécharger le numéro de la revue en pdf :
    https://lecpa.hypotheses.org/files/2019/11/saufconduit_n1-novembre-2019.pdf

    #catégorisation #asile #migrations #réfugiés

  • For Syrians in #Istanbul, fears rise as deportations begin

    Turkey is deporting Syrians from Istanbul to Syria, including to the volatile northwest province of #Idlib, according to people who have been the target of a campaign launched last week against migrants who lack residency papers.

    The crackdown comes at a time of rising rhetoric and political pressure on the country’s 3.6 million registered Syrian refugees to return home. Estimates place hundreds of thousands of unregistered Syrians in Turkey, many living in urban areas such as Istanbul.

    Refugee rights advocates say deportations to Syria violate customary international law, which prohibits forcing people to return to a country where they are still likely to face persecution or risk to their lives.

    Arrests reportedly began as early as 13 July, with police officers conducting spot-checks in public spaces, factories, and metro stations around Istanbul and raiding apartments by 16 July. As word spread quickly in Istanbul’s Syrian community, many people shut themselves up at home rather than risk being caught outside.

    It is not clear how many people have been deported so far, with reported numbers ranging from hundreds to a thousand.

    “Deportation of Syrians to their country, which is still in the midst of armed conflict, is a clear violation of both Turkish and international law.”

    Turkey’s Ministry of Interior has said the arrests are aimed at people living without legal status in the country’s most populous city. Istanbul authorities said in a Monday statement that only “irregular migrants entering our country illegally [will be] arrested and deported.” It added that Syrians registered outside Istanbul would be obliged to return to the provinces where they were first issued residency.

    Mayser Hadid, a Syrian lawyer who runs a law practice catering to Syrians in Istanbul, said that the “deportation of Syrians to their country, which is still in the midst of armed conflict, is a clear violation of both Turkish and international law,” including the “return of Syrians without temporary protection cards.”

    Istanbul authorities maintain that the recent detentions and deportations are within the law.

    Starting in 2014, Syrian refugees in Turkey have been registered under “temporary protection” status, which grants the equivalency of legal residency and lets holders apply for a work permit. Those with temporary protection need special permission to work or travel outside of the area where they first applied for protection.

    But last year, several cities across the country – including Istanbul – stopped registering newly-arrived Syrians.

    In the Monday statement, Istanbul authorities said that Syrians registered outside of the city must return to their original city of registration by 20 August. They did not specify the penalty for those who do not.

    Barely 24 hours after the beginning of raids last week, Muhammad, a 21-year-old from Eastern Ghouta in Syria, was arrested at home along with his Syrian flatmates in the Istanbul suburb of Esenler.

    Muhammad, who spoke by phone on the condition of anonymity for security reasons – as did all Syrian deportees and their relatives interviewed for this article – said that Turkish police officers had forced their way into the building. “They beat me,” he said. “I wasn’t even allowed to take anything with me.”

    Muhammad said that as a relatively recent arrival, he couldn’t register for temporary protection and had opted to live and work in Istanbul without papers.

    After his arrest, Muhammad said, he was handcuffed and bundled into a police van, and transferred to a detention facility on the eastern outskirts of the city.

    There, he said, he was forced to sign a document written in Turkish that he couldn’t understand and on Friday was deported to Syria’s Idlib province, via the Bab al-Hawa border crossing.
    Deportation to Idlib

    Government supporters say that Syrians have been deported only to the rebel-held areas of northern Aleppo, where the Turkish army maintains a presence alongside groups that it backs.

    A representative from Istanbul’s provincial government office did not respond to a request for comment, but Youssef Kataboglu, a pro-government commentator who is regarded as close to the government, said that “Turkey only deports Syrians to safe areas according to the law.”

    He denied that Syrians had been returned to Idlib, where a Syrian government offensive that began in late April kicked off an upsurge in fighting, killing more than 400 civilians and forcing more than 330,000 people to flee their homes. The UN said on Monday alone, 59 civilians were killed, including 39 when a market was hit by airstrikes.

    Kataboglu said that deportation to Idlib would “be impossible.”

    Mazen Alloush, a representative of the border authorities on the Syrian side of the Bab al-Hawa crossing that links Turkey with Idlib, said that more than 3,800 Syrians had entered the country via Bab al-Hawa in the past fortnight, a number he said was not a significant change from how many people usually cross the border each month.

    The crossing is controlled by rebel authorities affiliated to Tahrir a-Sham, the hardline Islamist faction that controls most of Idlib.

    “A large number of them were Syrians trying to enter Turkish territory illegally,” who were caught and forced back across, Alloush said, but also “those who committed offences in Turkey or requested to return voluntarily.”

    “We later found out that he’d been deported to Idlib.”

    He added that “if the Turkish authorities are deporting [Syrians] through informal crossings or crossings other than Bab al-Hawa, I don’t have information about it.”

    Other Syrians caught up in the crackdown, including those who did have the proper papers to live and work in Istanbul, confirmed that they had been sent to Idlib or elsewhere.

    On July 19, Umm Khaled’s son left the family’s home without taking the documents that confirm his temporary protection status, she said. He was stopped in the street by police officers.

    “They [the police] took him,” Umm Khaled, a refugee in her 50s originally from the southern Damascus suburbs, said by phone. “We later found out that he’d been deported to Idlib.”

    Rami, a 23-year-old originally from eastern Syria’s Deir Ezzor province, said he was deported from Istanbul last week. He was carrying his temporary protection status card at the time of his arrest, he added.

    "I was in the street in Esenler when the police stopped me and asked for my identity card,” he recalled in a phone conversation from inside Syria. “They checked it, and then asked me to get on a bus.”

    Several young Syrian men already on board the bus were also carrying protection documents with them, Rami said.

    “The police tied our hands together with plastic cords,” he added, describing how the men were then driven to a nearby police station and forced to give fingerprints and sign return documents.

    Rami said he was later sent to northern Aleppo province.
    Rising anti-Syrian sentiment

    The country has deported Syrians before, and Human Rights Watch and other organisations have reported that Turkish security forces regularly intercept and return Syrian refugees attempting to enter the country. As conflict rages in and around Idlib, an increasing number of people are still trying to get into Turkey.

    Turkey said late last year that more than 300,000 Syrians have returned to their home country voluntarily.

    A failed coup attempt against President Recep Tayyip Erdoğan in July 2016 led to an emergency decree that human rights groups say was used to arrest individuals whom the government perceived as opponents. Parts of that decree were later passed into law, making it easier for authorities to deport foreigners on the grounds that they are either linked to terrorist groups or pose a threat to public order.

    The newest wave of deportations after months of growing anti-Syrian sentiment in political debate and on the streets has raised more questions about how this law might be used, as well as the future of Syrian refugees in Turkey.

    In two rounds of mayoral elections that ended last month with a defeat for Erdoğan’s ruling Justice and Development Party (AKP), the winning candidate, Ekrem İmamoğlu of the Republican People’s Party (CHP), repeatedly used anti-Syrian rhetoric in his campaign, capitalising on discontent towards the faltering economy and the increasingly contentious presence of millions of Syrian refugees.

    Shortly after the elections, several incidents of mob violence against Syrian-owned businesses took place. Widespread anti-Syrian sentiment has also been evident across social media; after the mayoral election trending hashtags on Twitter reportedly included “Syrians get out”.

    As the deportations continue, the families of those sent back are wondering what they can do.

    “By God, what did he do [wrong]?” asked Umm Khaled, speaking of her son, now in war-torn Idlib.

    “His mother, father, and all his sisters are living here legally in Turkey,” she said. “What are we supposed to do now?”

    https://www.thenewhumanitarian.org/news/2019/07/23/syrians-istanbul-fears-rise-deportations-begin
    #Turquie #asile #migrations #réfugiés_syriens #réfugiés #Syrie #renvois #expulsions #peur

    • Des milliers de migrants arrêtés à Istanbul en deux semaines

      Mardi, le ministre de l’intérieur a indiqué que l’objectif de son gouvernement était d’expulser 80 000 migrants en situation irrégulière en Turquie, contre 56 000 l’an dernier.

      C’est un vaste #coup_de_filet mené sur fond de fort sentiment antimigrants. Les autorités turques ont annoncé, mercredi 24 juillet, avoir arrêté plus de 6 000 migrants en deux semaines, dont des Syriens, vivant de manière « irrégulière » à Istanbul.

      « Nous menons une opération depuis le 12 juillet (…). Nous avons attrapé 6 122 personnes à Istanbul, dont 2 600 Afghans. Une partie de ces personnes sont des Syriens », a déclaré le ministre de l’intérieur, Suleyman Soylu, dans une interview donnée à la chaîne turque NTV. Mardi, ce dernier a indiqué que l’objectif de son gouvernement était d’expulser 80 000 migrants en situation irrégulière en Turquie, contre 56 000 l’an dernier.

      M. Soylu a démenti que des Syriens étaient expulsés vers leur pays, déchiré par une guerre civile meurtrière depuis 2011, après que des ONG ont affirmé avoir recensé des cas de personnes renvoyées en Syrie. « Ces personnes, nous ne pouvons pas les expulser. (…) Lorsque nous attrapons des Syriens qui ne sont pas enregistrés, nous les envoyons dans des camps de réfugiés », a-t-il affirmé, mentionnant un camp dans la province turque de Hatay, frontalière de la Syrie. Il a toutefois assuré que certains Syriens choisissaient de rentrer de leur propre gré en Syrie.

      La Turquie accueille sur son sol plus de 3,5 millions de Syriens ayant fui la guerre, dont 547 000 sont enregistrés à Istanbul. Les autorités affirment n’avoir aucun problème avec les personnes dûment enregistrées auprès des autorités à Istanbul, mais disent lutter contre les migrants vivant dans cette ville alors qu’ils sont enregistrés dans d’autres provinces, voire dans aucune province.

      Le gouvernorat d’Istanbul a lancé lundi un ultimatum, qui expire le 20 août, enjoignant les Syriens y vivant illégalement à quitter la ville. Un groupement d’ONG syriennes a toutefois indiqué, lundi, que « plus de 600 Syriens », pour la plupart titulaires de « cartes de protection temporaires » délivrées par d’autres provinces turques, avaient été arrêtés la semaine dernière à Istanbul et renvoyés en Syrie.

      La Coalition nationale de l’opposition syrienne, basée à Istanbul, a déclaré mardi qu’elle était entrée en contact avec les autorités turques pour discuter des dernières mesures prises contre les Syriens, appelant à stopper les « expulsions ». Son président, Anas al-Abda, a appelé le gouvernement turc à accorder un délai de trois mois aux Syriens concernés pour régulariser leur situation auprès des autorités.

      Ce tour de vis contre les migrants survient après la défaite du parti du président Recep Tayyip Erdogan lors des élections municipales à Istanbul, en juin, lors desquelles l’accueil des Syriens s’était imposé comme un sujet majeur de préoccupation les électeurs.

      Pendant la campagne, le discours hostile aux Syriens s’était déchaîné sur les réseaux sociaux, avec le mot-dièse #LesSyriensDehors. D’après une étude publiée début juillet par l’université Kadir Has, située à Istanbul, la part des Turcs mécontents de la présence des Syriens est passée de 54,5 % en 2017 à 67,7 % en 2019.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/24/des-milliers-de-migrants-arretes-a-istanbul-en-deux-semaines_5492944_3210.ht
      #arrestation #arrestations

    • Turkey Forcibly Returning Syrians to Danger. Authorities Detain, Coerce Syrians to Sign “Voluntary Return” Forms

      Turkish authorities are detaining and coercing Syrians into signing forms saying they want to return to Syria and then forcibly returning them there, Human Rights Watch said today. On July 24, 2019, Interior Minister Süleyman Soylu denied that Turkey had “deported” Syrians but said that Syrians “who voluntarily want to go back to Syria” can benefit from procedures allowing them to return to “safe areas.”

      Almost 10 days after the first reports of increased police spot-checks of Syrians’ registration documents in Istanbul and forced returns of Syrians from the city, the office of the provincial governor released a July 22 statement saying that Syrians registered in one of the country’s other provinces must return there by August 20, and that the Interior Ministry would send unregistered Syrians to provinces other than Istanbul for registration. The statement comes amid rising xenophobic sentiment across the political spectrum against Syrian and other refugees in Turkey.

      “Turkey claims it helps Syrians voluntarily return to their country, but threatening to lock them up until they agree to return, forcing them to sign forms, and dumping them in a war zone is neither voluntary nor legal,” said Gerry Simpson, associate Emergencies director. “Turkey should be commended for hosting record numbers of Syrian refugees, but unlawful deportations are not the way forward.”

      Turkey shelters a little over 3.6 million Syrian Refugees countrywide who have been given temporary protection, half a million of them in Istanbul. This is more refugees than any other country in the world and almost four times as many as the whole European Union (EU).

      The United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) says that “the vast majority of Syrian asylum-seekers continue to … need international refugee protection” and that it “calls on states not to forcibly return Syrian nationals and former habitual residents of Syria.”

      Human Rights Watch spoke by phone with four Syrians who are in Syria after being detained and forcibly returned there.

      One of the men, who was from Ghouta, in the Damascus countryside, was detained on July 17 in Istanbul, where he had been living unregistered for over three years. He said police coerced him and other Syrian detainees into signing a form, transferred them to another detention center, and then put them on one of about 20 buses headed to Syria. They are now in northern Syria.

      Another man, from Aleppo, who had been living in Gaziantep in southeast Turkey since 2013, said he was detained there after he and his brother went to the police to complain about an attack on a shop that they ran in the city. He said the police transferred them from the Gaziantep Karşıyaka police station to the foreigners’ deportation center at Oğuzeli, holding them there for six days and forcing them to sign a deportation form without telling them what it was. On July 9, the authorities forcibly returned the men to Azaz in Syria via the Öncüpınar/Bab al Salama border gate near the Turkish town of Kilis, Human Rights Watch also spoke by phone with two men who said the Turkish coast guard and police intercepted them at checkpoints near the coast as they tried to reach Greece, detained them, and coerced them into signing and fingerprinting voluntary repatriation forms. The authorities then deported them to Idlib and northern Aleppo governorate.

      One of the men, a Syrian from Atmeh in Idlib governorate who registered in the Turkish city of Gaziantep in 2017, said the Turkish coast guard intercepted him on July 9. He said [“Guvenlik”] “security” held him with other Syrians for six days in a detention facility in the town of Aydın, in western Turkey. He said the guards verbally abused him and other detainees, punched him in the chest, and coerced him into signing voluntary repatriation papers. Verbally abusive members of Turkey’s rural gendarmerie police forces [jandarma] deported him on July 15 to Syria with about 35 other Syrians through the Öncüpınar/Bab al-Salameh border crossing.

      He said that there were others in the Aydin detention center who had been there for up to four months because they had refused to sign these forms.

      The second man said he fled Maarat al-Numan in 2014 and registered in the Turkish city of Iskenderun. On July 4, police stopped him at a checkpoint as he tried to reach the coast to take a boat to Greece and took him to the Aydin detention facility, where he said the guards beat some of the other detainees and shouted and cursed at them.

      He said the detention authorities confiscated his belongings, including his Turkish registration card, and told him to sign forms. When he refused, the official said they were not deportation forms but just “routine procedure.” When he refused again, he was told he would be detained indefinitely until he agreed to sign and provided his fingerprints. He said that the guards beat another man who had also refused, so he felt he had no choice but to sign. He was then put on a bus for 27 hours with dozens of other Syrians and deported through the Öncüpınar/Bab al-Salameh border crossing.

      In addition, journalists have spoken with a number of registered and unregistered Syrians who told them by phone from Syria that Turkish authorities detained them in the third week of July, coerced them into signing and providing a fingerprint on return documents. The authorities then deported them with dozens, and in some cases as many as 100, other Syrians to Idlib and northern Aleppo governorate through the Cilvegözü/Bab al-Hawa border crossing.

      More than 400,000 people have died because of the Syrian conflict since 2011, according to the World Bank. While the nature of the fighting in Syria has changed, with the Syrian government retaking areas previously held by anti-government groups and the battle against the Islamic State (ISIS) winding down, profound civilian suffering and loss of life persists.

      In Idlib governorate, the Syrian-Russian military alliance continues to indiscriminately bomb civilians and to use prohibited weapons, resulting in the death of at least 400 people since April, including 90 children, according to Save the Children. In other areas under the control of the Syrian government and anti-government groups, arbitrary arrests, mistreatment, and harassment are still the status quo.

      The forcible returns from Turkey indicate that the government is ready to double down on other policies that deny many Syrian asylum seekers protection. Over the past four years, Turkey has sealed off its border with Syria, while Turkish border guards have carried out mass summary pushbacks and killed and injured Syrians as they try to cross. In late 2017 and early 2018, Istanbul and nine provinces on the border with Syria suspended registration of newly arriving asylum seekers. Turkey’s travel permit system for registered Syrians prohibits unregistered Syrians from traveling from border provinces they enter to register elsewhere in the country.

      Turkey is bound by the international customary law of nonrefoulement, which prohibits the return of anyone to a place where they would face a real risk of persecution, torture or other ill-treatment, or a threat to life. This includes asylum seekers, who are entitled to have their claims fairly adjudicated and not be summarily returned to places where they fear harm. Turkey may not coerce people into returning to places where they face harm by threatening to detain them.

      Turkey should protect the basic rights of all Syrians, regardless of registration status, and register those denied registration since late 2017, in line with the Istanbul governor’s July 22 statement.

      On July 19, the European Commission announced the adoption of 1.41 billion euros in additional assistance to support refugees and local communities in Turkey, including for their protection. The European Commission, EU member states with embassies in Turkey, and the UNHCR should support Turkey in any way needed to register and protect Syrians, and should publicly call on Turkey to end its mass deportations of Syrians at the border and from cities further inland.

      “As Turkey continues to shelter more than half of registered Syrian refugees globally, the EU should be resettling Syrians from Turkey to the EU but also ensuring that its financial support protects all Syrians seeking refuge in Turkey,” Simpson said.

      https://www.hrw.org/news/2019/07/26/turkey-forcibly-returning-syrians-danger
      #retour_volontaire

    • Turquie : à Istanbul, les réfugiés vivent dans la peur du racisme et de la police

      Depuis quelques semaines, le hashtag #StopDeportationsToSyria (#SuriyeyeSınırdışınaSon) circule sur les réseaux sociaux. Il s’accompagne de témoignages de Syriens qui racontent s’être fait arrêter par la police turque à Istanbul et renvoyer en Syrie. Les autorités turques ont décidé de faire la chasse aux réfugiés alors que les agressions se multiplient.

      Le 21 juillet, alors qu’il fait ses courses, le jeune Amjad Tablieh se fait arrêter par la police turque à Istanbul. Il n’a pas sa carte de protection temporaire – kimlik – sur lui et la police turque refuse d’attendre que sa famille la lui apporte : « J’ai été mis dans un bus avec d’autres syriens. On nous a emmenés au poste de police de Tuzla et les policiers on dit que nous serions envoyés à Hatay [province turque à la frontière syrienne] ». La destination finale sera finalement la Syrie.

      Étudiant et disposant d’un kimlik à Istanbul, Amjad ajoute que comme les autres syriens arrêtés ce jour-là, il a été obligé de signer un document reconnaissant qu’il rentrait volontairement en Syrie. Il tient à ajouter qu’il a « vu des personnes se faire frapper pour avoir refusé de signer ce document ». Étudiant en architecture, Hama est arrivé à Istanbul il y a quatre mois pour s’inscrire à l’université. Il a été arrêté et déporté car son kimlik a été délivré à Gaziantep, près de la frontière avec la Syrie. Amr Dabool, également enregistré dans la ville de Gaziantep, a quant à lui été expulsé en Syrie alors qu’il tentait de se rendre en Grèce.
      Pas de statut de réfugié pour les Syriens en Turquie

      Alors que des récits similaires se multiplient sur les réseaux sociaux, le 22 juillet, les autorités d’Istanbul ont annoncé que les Syriens disposant de la protection temporaire mais n’étant pas enregistrés à Istanbul avaient jusqu’au 20 août pour retourner dans les provinces où ils sont enregistrés, faute de quoi ils seront renvoyés de force dans des villes choisies par le ministère de l’Intérieur. Invité quelques jours plus tard à la télévision turque, le ministre de l’intérieur Süleyman Soylu a nié toute expulsion, précisant que certains Syriens choisissaient « de rentrer de leur propre gré en Syrie ».

      Sur les 3,5 millions de Syriens réfugiés en Turquie, ils sont plus de 500 000 à vivre à Istanbul. La grande majorité d’entre eux ont été enregistrés dans les provinces limitrophes avec la Syrie (Gaziantep ou Urfa) où ils sont d’abord passés avant d’arriver à Istanbul pour travailler, étudier ou rejoindre leur famille. Depuis quelques jours, les contrôles se renforcent pour les renvoyer là où ils sont enregistrés.

      Pour Diane al Mehdi, anthropologue et membre du Syrian Refugees Protection Network, ces refoulements existent depuis longtemps, mais ils sont aujourd’hui plus massifs. Le 24 juillet, le ministre de l’intérieur a ainsi affirmé qu’une opération visant les réfugiés et des migrants non enregistrés à Istanbul avait menée à l’arrestation, depuis le 12 juillet, de 1000 Syriens. Chaque jour, environ 200 personnes ont été expulsées vers le nord de la Syrie via le poste frontière de Bab al-Hawa, précise la chercheuse. « Ces chiffres concernent principalement des Syriens vivant à Istanbul », explique-t-elle.

      Le statut d’« invité » dont disposent les Syriens en Turquie est peu clair et extrêmement précarisant, poursuit Diane al Mehdi. « Il n’y a pas d’antécédents légaux pour un tel statut, cela participe à ce flou et permet au gouvernement de faire un peu ce qu’il veut. » Créé en 2013, ce statut s’inscrivait à l’époque dans une logique de faveur et de charité envers les Syriens, le gouvernement ne pensant alors pas que la guerre en Syrie durerait. « À l’époque, les frontières étaient complètement ouvertes, les Syriens avaient le droit d’être enregistrés en Turquie et surtout ce statut comprenait le principe de non-refoulement. Ces trois principes ont depuis longtemps été bafouées par le gouvernement turc. »

      Aujourd’hui, les 3,5 millions de Syriens réfugiés en Turquie ne disposent pas du statut de réfugié en tant que tel. Bien que signataire de la Convention de Genève, Ankara n’octroie le statut de réfugié qu’aux ressortissants des 47 pays membres du Conseil de l’Europe. La Syrie n’en faisant pas partie, les Syriens ont en Turquie un statut moins protecteur encore que la protection subsidiaire : il est temporaire et révocable.
      #LesSyriensDehors : « Ici, c’est la Turquie, c’est Istanbul »

      Si le Président Erdoğan a longtemps prôné une politique d’accueil des Syriens, le vent semble aujourd’hui avoir tourné. En février 2018, il déclarait déjà : « Nous ne sommes pas en mesure de continuer d’accueillir 3,5 millions de réfugiés pour toujours ». Et alors qu’à Istanbul la possibilité d’obtenir le kimlik a toujours été compliquée, depuis le 6 juillet 2019, Istanbul n’en délivre officiellement plus aucun selon Diane al Mehdi.

      Même si le kimlik n’offre pas aux Syriens la possibilité de travailler, depuis quelques années, les commerces aux devantures en arabe sont de plus en plus nombreux dans rues d’Istanbul et beaucoup de Syriens ont trouvé du travail dans l’économie informelle, fournissant une main-d’œuvre bon marché. Or, dans un contexte économique difficile, avec une inflation et un chômage en hausse, les travailleurs syriens entrent en concurrence avec les ressortissants turcs et cela accroît les tensions sociales.

      Au printemps dernier, alors que la campagne pour les élections municipales battait son plein, des propos hostiles accompagnés des hashtags #SuriyelilerDefoluyor (« Les Syriens dehors ») ou #UlkemdeSuriyeliIstemiyorum (« Je ne veux pas de Syriens dans mon pays ») se sont multipliés sur les réseaux sociaux. Le candidat d’opposition et aujourd’hui maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, étonné du nombre d’enseignes en arabe dans certains quartiers, avait lancé : « Ici, c’est la Turquie, c’est Istanbul ».

      Après la banalisation des propos anti-syriens, ce sont les actes de violence qui se sont multipliés dans les rues d’Istanbul. Fin juin, dans le quartier de Küçükçekmece, une foule d’hommes a attaqué des magasins tenus par des Syriens. Quelques jours plus tard, les autorités d’Istanbul sommaient plus de 700 commerçants syriens de turciser leurs enseignes en arabe. Publié dans la foulée, un sondage de l’université Kadir Has à Istanbul a confirmé que la part des Turcs mécontents de la présence des Syriens est passée de 54,5 % en 2017 à 67,7 % en 2019.
      Climat de peur

      Même s’ils ont un kimlik, ceux qui ne disposent pas d’un permis de travail - difficile à obtenir - risquent une amende d’environs 550 euros et leur expulsion vers la Syrie s’ils sont pris en flagrant délit. Or, la police a renforcé les contrôles d’identités dans les stations de métro, les gares routières, les quartiers à forte concentration de Syriens mais aussi sur les lieux de travail. Cette nouvelle vague d’arrestations et d’expulsions suscite un climat de peur permanente chez les Syriens d’Istanbul. Aucune des personne contactée n’a souhaité témoigner, même sous couvert d’anonymat.

      « Pas protégés par les lois internationales, les Syriens titulaires du kimlik deviennent otages de la politique turque », dénonce Syrian Refugees Protection Network. Et l’[accord signé entre l’Union européenne et Ankara au printemps 2016 pour fermer la route des Balkans n’a fait que détériorer leur situation en Turquie. Pour Diane al-Mehdi, il aurait fallu accorder un statut qui permette aux Syriens d’avoir un avenir. « Tant qu’ils n’auront pas un statut fixe qui leur permettra de travailler, d’aller à l’école, à l’université, ils partiront en Europe. » Selon elle, donner de l’argent - dont on ne sait pas clairement comment il bénéficie aux Syriens - à la Turquie pour que le pays garde les Syriens n’était pas la solution. « Évidemment, l’Europe aurait aussi dû accepter d’accueillir plus de Syriens. »

      https://www.courrierdesbalkans.fr/Turquie-a-Istanbul-les-refugies-vivent-dans-la-peur-du-racisme-et

    • En Turquie, les réfugiés syriens sont devenus #indésirables

      Après avoir accueilli les réfugiés syriens à bras ouverts, la Turquie change de ton. Une façon pour le gouvernement Erdogan de réagir aux crispations qu’engendrent leur présence dans un contexte économique morose.

      Les autorités avaient donné jusqu’à mardi soir aux migrants sans statut légal pour régulariser leur situation, sous peine d’être expulsés. Mais selon plusieurs ONG, ces expulsions ont déjà commencé et plus d’un millier de réfugiés ont déjà été arrêtés. Quelque 600 personnes auraient même déjà été reconduites en Syrie.

      « Les policiers font des descentes dans les quartiers, dans les commerces, dans les maisons. Ils font des contrôles d’identité dans les transports en commun et quand ils attrapent des Syriens, ils les emmènent au bureau de l’immigration puis les expulsent », décrit Eyup Ozer, membre du collectif « We want to live together initiative ».

      Le gouvernement turc dément pour sa part ces renvois forcés. Mais cette vague d’arrestations intervient dans un climat hostile envers les 3,6 millions de réfugiés syriens installés en Turquie.

      Solidarité islamique

      Bien accueillis au début de la guerre, au nom de la solidarité islamique défendue par le président turc Recep Tayyip Erdogan dans l’idée de combattre Bachar al-Assad, ces réfugiés syriens sont aujourd’hui devenus un enjeu politique.

      Retenus à leur arrivée dans des camps, parfois dans des conditions difficiles, nombre d’entre eux ont quitté leur point de chute pour tenter leur chance dans le reste du pays et en particulier dans les villes. A Istanbul, le poumon économique de la Turquie, la présence de ces nouveaux-venus est bien visible. La plupart ont ouvert des commerces et des restaurants, et leurs devantures, en arabe, agacent, voire suscitent des jalousies.

      « L’économie turque va mal, c’est pour cette raison qu’on ressent davantage les effets de la crise syrienne », explique Lami Bertan Tokuzlu, professeur de droit à l’Université Bilgi d’Istanbul. « Les Turcs n’approuvent plus les dépenses du gouvernement en faveur des Syriens », relève ce spécialiste des migrations.
      Ressentiment croissant

      Après l’euphorie économique des années 2010, la Turquie est confrontée depuis plus d’un an à la dévaluation de sa monnaie et à un taux de chômage en hausse, à 10,9% en 2018.

      Dans ce contexte peu favorable et alors que les inégalités se creusent, la contestation s’est cristallisée autour de la question des migrants. Celle-ci expliquerait, selon certains experts, la déroute du candidat de Recep Tayyip Erdogan à la mairie d’Istanbul.

      Conscient de ce ressentiment dans la population et des conséquences potentielles pour sa popularité, le président a commencé à adapter son discours dès 2018. L’ultimatum lancé à ceux qui ont quitté une province turque où ils étaient enregistrés pour s’installer à Istanbul illustre une tension croissante.

      https://www.rts.ch/info/monde/10649380-en-turquie-les-refugies-syriens-sont-devenus-indesirables.html

    • Europe’s Complicity in Turkey’s Syrian-Refugee Crackdown

      Ankara is moving against Syrians in the country—and the European Union bears responsibility.

      Under the cover of night, Turkish police officers pushed Ahmed onto a large bus parked in central Istanbul. In the darkness, the Syrian man from Damascus could discern dozens of other handcuffed refugees being crammed into the vehicle. Many of them would not see the Turkish city again.

      Ahmed, who asked that his last name not be used to protect his safety, was arrested after police discovered that he was registered with the authorities not in Istanbul, but in a different district. Turkish law obliges Syrian refugees with a temporary protection status to remain in their locale of initial registration or obtain separate permission to travel, and the officers reassured him he would simply be transferred back to the right district.

      Instead, as dawn broke, the bus arrived at a detention facility in the Istanbul suburb of Pendik, where Ahmed said he was jostled into a crowded cell with 10 others and no beds, and received only one meal a day, which was always rotten. “The guards told us we Syrians are just as rotten inside,” he told me. “They kept shouting that Turkey will no longer accept us, and that we will all go back to Syria.”

      Ahmed would spend more than six weeks in the hidden world of Turkey’s so-called removal centers. His account, as well as those of more than half a dozen other Syrians I spoke to, point to the systemic abuse, the forced deportations, and, in some cases, the death of refugees caught in a recent crackdown here.
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      Yet Turkey is not the only actor implicated. In a deeper sense, the backlash also exposes the long-term consequences of the European Union’s outsourcing of its refugee problem. In March 2016, the EU entered into a controversial deal with Turkey that halted much of the refugee influx to Europe in return for an aid package worth €6 billion ($6.7 billion) and various political sweeteners for Ankara. Preoccupied with its own border security, EU decision makers at the time were quick to reassure their critics that Turkey constituted a “safe third country” that respected refugee rights and was committed to the principle of non-refoulement.

      As Europe closed its doors, Turkey was left with a staggering 3.6 million registered Syrian refugees—the largest number hosted by any country in the world and nearly four times as many as all EU-member states combined. While Turkish society initially responded with impressive resilience, its long-lauded hospitality is rapidly wearing thin, prompting President Recep Tayyip Erdoğan’s government to take measures that violate the very premise of the EU-Turkey deal.

      Last month, Turkish police launched operations targeting undocumented migrants and refugees in Istanbul. Syrian refugees holding temporary protection status registered in other Turkish districts now have until October 30 to leave Istanbul, whereas those without any papers are to be transferred to temporary refugee camps in order to be registered.

      Both international and Turkish advocates of refugee rights say, however, that the operation sparked a wave of random arrests and even forced deportations. The Istanbul Bar Association, too, reported its Legal Aid Bureau dealt with 3.5 times as many deportation cases as in June, just before the operation was launched. UNHCR, the UN’s refugee agency, and the European Commission have not said whether they believe Turkey is deporting Syrians. But one senior EU official, who asked for anonymity to discuss the issue, estimated that about 2,200 people were sent to the Syrian province of Idlib, though he said it was unclear whether they were forcibly deported or chose to return. The official added that, were Turkey forcibly deporting Syrians, this would be in explicit violation of the principle of non-refoulement, on which the EU-Turkey deal is conditioned.

      The Turkish interior ministry’s migration department did not respond to questions about the allegations. In a recent interview on Turkish television, Interior Minister Süleyman Soylu said that “it is not possible for us to deport any unregistered Syrian” and insisted that returns to Syria were entirely voluntary.

      Ahmed and several other Syrian refugees I spoke to, however, experienced firsthand what voluntary can look like in practice.

      After being transferred from the facility in Pendik to a removal center in Binkılıç, northwest of Istanbul, Ahmed said he was pressured into signing a set of forms upon arrival. The female official in charge refused to explain the papers’ contents, he said. As Ahmed was about to sign and fingerprint the last document, he noticed she was deliberately using her fingers to cover the Arabic translation of the words voluntary return. When he retracted his finger, she called in the guards, who took Ahmed to a nearby bathroom with another Syrian who had refused to sign. There, he said, the two were intimidated for several hours, and he was shown images of a man who had been badly beaten and tied to a chair with plastic tape. According to Ahmed, an official told him, “If you don’t sign, you’ll end up like that.”

      The other Syrian present at the time, Hussein, offered a similar account. In a phone interview from Dubai, where he escaped to after negotiating deportation to Malaysia instead of Syria, Hussein, who asked to be identified by only his first name to protect relatives still in Turkey, detailed the abuse in the same terms as Ahmed, and added that he was personally beaten by one of the guards. When the ordeal was over, both men said, the other Syrians who had arrived with them were being taken to a bus, apparently to be deported.

      Ahmed was detained in Binkılıç for a month before being taken to another removal center in nearby Kırklareli, where he said he was made to sleep outside in a courtyard together with more than 100 other detainees. The guards kept the toilets locked throughout the day, he said, so inmates had to either wait for a single 30-minute toilet break at night or relieve themselves where they were sleeping. When Ahmed fell seriously ill, he told me, he was repeatedly denied access to a doctor.

      After nine days in Kırklareli, the nightmare suddenly ended. Ahmed was called in by the facility’s management, asked who he was, and released when it became clear he did in fact hold temporary protection status, albeit for a district other than Istanbul. The Atlantic has seen a photo of Ahmed’s identity card, as well as his release note from the removal center.

      The EU has funded many of the removal centers in which refugees like Ahmed are held. As stated in budgets from 2010 and 2015, the EU financed at least 12 such facilities as part of its pre-accession funding to Turkey. And according to a 2016 report by an EU parliamentary delegation, the removal center in Kırklareli in which Ahmed was held received 85 percent of its funding from the EU. The Binkılıç facility, where Syrians were forced to sign return papers, also received furniture and other equipment funded by Britain and, according to Ahmed, featured signs displaying the EU and Turkish flags.

      It is hard to determine the extent to which the $6.7 billion allocated to Ankara under the 2016 EU-Turkey deal has funded similar projects. While the bulk of it went to education, health care, and direct cash support for refugees, a 2018 annual report also refers to funding for “a removal center for 750 people”—language conspicuously replaced with the more neutral “facility for 750 people” in this year’s report.

      According to Kati Piri, the European Parliament’s former Turkey rapporteur, even lawmakers like her struggle to scrutinize the precise implementation of EU-brokered deals on migration, which include agreements not just with Turkey, but also with Libya, Niger, and Sudan.

      “In this way, the EU becomes co-responsible for human-rights violations,” Piri said in a telephone interview. “Violations against refugees may have decreased on European soil, but that’s because we outsourced them. It’s a sign of Europe’s moral deficit, which deprives us from our credibility in holding Turkey to account.” According to the original agreement, the EU pledged to resettle 72,000 Syrian refugees from Turkey. Three years later, it has taken in less than a third of that number.

      Many within Turkish society feel their country has simply done enough. With an economy only recently out of recession and many Turks struggling to make a living, hostility toward Syrians is on the rise. A recent poll found that those who expressed unhappiness with Syrian refugees rose to 67.7 percent this year, from 54.5 percent in 2017.

      Just as in Europe, opposition parties in Turkey are now cashing in on anti-refugee sentiment. In municipal elections this year, politicians belonging to the secularist CHP ran an explicitly anti-Syrian campaign, and have cut municipal aid for refugees or even banned Syrians’ access to beaches since being elected. In Istanbul, on the very evening the CHP candidate Ekrem İmamoğlu was elected mayor, a jubilantly racist hashtag began trending on Twitter: “Syrians are fucking off” (#SuriyelilerDefoluyor).

      In a statement to The Atlantic, a Turkish foreign-ministry spokesperson said, “Turkey has done its part” when it came to the deal with the EU. “The funds received amount to a fraction of what has been spent by Turkey,” the text noted, adding that Ankara expects “more robust support from the EU” both financially and in the form of increased resettlements of Syrian refugees from Turkey to Europe.

      Though international organizations say that more evidence of Turkey’s actions is needed, Nour al-Deen al-Showaishi argues the proof is all around him. “The bombs are falling not far from here,” he told me in a telephone interview from a village on the outskirts of Idlib, the Syrian region where he said he was sent. Showaishi said he was deported from Turkey in mid-July after being arrested in the Istanbul neighborhood of Esenyurt while having coffee with friends. Fida al-Deen, who was with him at the time, confirmed to me that Showaishi was arrested and called him from Syria two days later.

      Having arrived in Turkey in early 2018, when the governorate of Istanbul had stopped giving out identity cards to Syrians, Showaishi did not have any papers to show the police. Taken to a nearby police station, officers assured him that he would receive an identity card if he signed a couple of forms. When he asked for more detail about the forms, however, they changed tactics and forced him to comply.

      Showaishi was then sent to a removal center in Tuzla and, he said, deported to Syria the same day. He sent me videos to show he was in Idlib, the last major enclave of armed resistance against Syrian President Bashar al-Assad. According to the United Nations, the region contains 3 million people, half of them internally displaced, and faces a humanitarian disaster now that Russia and the Assad regime are stepping up an offensive to retake the territory.

      The only way out leads back into Turkey, and, determined to prevent yet another influx of refugees, Ankara has buttressed its border.

      Still, Hisham al-Steyf al-Mohammed saw no other option. The 21-year-old was deported from Turkey in mid-July despite possessing valid papers from the governorate of Istanbul, a photo of which I have seen. Desperate to return to his wife and two young children, he paid a smuggler to guide him back to Turkey, according to Mohammed Khedr Hammoud, another refugee who joined the perilous journey.

      Shortly before sunset on August 4, Hammoud said, a group of 13 refugees set off from the village of Dirriyah, a mile from the border, pausing in the mountains for the opportune moment to cross into Turkey. While they waited, Mohammed knelt down to pray, but moments later, a cloud of sand jumped up next to him. Realizing it was a bullet, the smuggler called for the group to get moving, but Mohammed lay still. “I crawled up to him and put my ear on his heart,” Hammoud told me, “but it wasn’t beating.” For more than an hour, he said, the group was targeted by bullets from Turkish territory, and only at midnight was it able to carry Mohammed’s body away.

      I obtained a photo of Mohammed’s death certificate issued by the Al-Rahma hospital in the Darkoush village in Idlib. The document, dated August 5, notes, “A bullet went through the patient’s right ear, and came out at the level of the left neck.”

      The Turkish interior ministry sent me a statement that largely reiterated an article published in Foreign Policy last week, in which an Erdoğan spokesman said Mohammed was a terror suspect who voluntarily requested his return to Syria. He offered no details on the case, though.

      Mohammed’s father, Mustafa, dismissed the spokesman’s argument, telling me in an interview in Istanbul, “If he really did something wrong, then why didn’t they send him to court?” Since Mohammed had been the household’s main breadwinner, Mustafa said he now struggled to feed his family, including Mohammed’s 3-month-old baby.

      Yet he is not the only one struck by Mohammed’s death. In an interview in his friend’s apartment in Istanbul, where he has returned but is in hiding from the authorities, Ahmed had just finished detailing his week’s long detention in Turkey’s removal centers when his phone started to buzz—photos of Mohammed’s corpse were being shared on Facebook.

      “I know him!” Ahmed screamed, clasping his friend’s arm. Mohammed, he said, had been with him in the removal center in Binkılıç. “He was so hopeful to be released, because he had a valid ID for Istanbul. But when he told me that he had been made to sign some forms, I knew it was already too late.”

      “If I signed that piece of paper,” Ahmed said, “I could have been dead next to him.”

      It is this thought that pushes Ahmed, and many young Syrians like him, to continue on to Europe. He and his friend showed me videos a smuggler had sent them of successful boat journeys, and told me they planned to leave soon.

      “As long as we are in Turkey, the Europeans can pretend that they don’t see us,” Ahmed concluded. “But once I go there, once I stand in front of them, I am sure that they will care about me.”

      https://www.theatlantic.com/international/archive/2019/08/europe-turkey-syria-refugee-crackdown/597013
      #responsabilité

  • Les bouquetins jouent à saute-frontière alors que les êtres humains (certains êtres humains, les #indésirables...)

    Dans le parc du #Mercantour, les bouquetins jouent à saute-frontières

    Parmi les actions de coopération entre la France et l’Italie soutenues par l’Union européenne, un programme vise depuis 2017 à recenser et protéger la population de bovidés.

    La #montagne n’ayant pas de #frontières, les projets ont très vite pris une envergure européenne.


    https://www.liberation.fr/france/2019/05/09/dans-le-parc-du-mercantour-les-bouquetins-jouent-a-saute-frontieres_17259

    #animaux #frontières_ouvertes #differential_inclusion #humains #êtres_humains

    ping @reka

  • Un pognon de dingue ? Transparence, enfarinage et indécence municipale à #Nantes

    publié le 13 oct. 2018 sur Le blog de Double Absence : https://blogs.mediapart.fr/double-absence/blog/111018/un-pognon-de-dingue-transparence-enfarinage-et-indecence-municipale-
    ou, avec des compléments en commentaires : https://nantes.indymedia.org/articles/43002
    #lecture #audio : https://archive.org/details/Pognon_De_Dingue_Nantes

    (avec un bout de ressenti perso à la fin)

    L’émotion est vive à Nantes depuis que la mairesse [#Johanna_Rolland] a été ensevelie sous quelques grammes de farine bio, le samedi 6 octobre, sur le marché de la petite Hollande à Nantes. Les supposé.e.s enfarineur.e.s, sont aujourd’hui sous contrôle judiciaire. Revenons un instant sur cinquante nuances sou-poudrage municipale à Nantes.

    Deux jours après l’attentat abject, le lundi 8 septembre, Ouest-France publiait un article sur l’action municipale en faveur des personnes en exil à Nantes en arborant un titre sans équivoque : Migrants à Nantes, la facture s’élève à 4 millions d’euros. Après un week-end difficile pour la mairesse, l’heure était à la transparence et à l’argumentation comptable pour défendre la politique d’accueil des étrangers dans la cité des ducs. La tête encore enfarinée, l’édile fait la démonstration d’une politique volontariste de la ville de Nantes en matière d’accueil des personnes en exil. Une démonstration comptable qui intervient après l’expulsion de l’ancien EHPAD et de la fermeture du jardin des Fonderies, dont le but, tout aussi volontariste, est d’éliminer la présence d’« #indésirables » sur l’espace urbain. Cette logique méritait bien quelques grammes de farine. Pourtant, perçu comme un acte de #violence ignoble, de nombreuses personnes ont commentées avec hargne leur rejet d’une telle #action. Voici le #cynisme de notre époque ! Alors qu’un cycle de #répression s’étend partout en Europe contre les mouvements solidaires avec les #exilé.e.s, les sanglots les plus audibles sont ceux qui dénoncent un enfarinage. Voici comment les pouvoirs locaux reconfigurent les mouvements sociaux et arrivent à nous laisser penser que des personnes ayant participé aux mouvements solidaires sont plus violentes que celles qui chassent les "vies nues" de nos espaces urbains, au loin des regards. Cet article souhaite mettre en avant le véritable enfarinage qui est de laisser penser que la politique municipale est à la hauteur des défis des villes face à l’urgence de la question migratoire et que cette politique doit se penser comme une opération #comptable.

    #migration #exils #criminalisation #rétention #solidarité #farine_gate

  • La #police et les #indésirables

    Les #pratiques_policières de contrôles-éviction, visant à évincer certaines populations de l’#espace_public, participent aux processus de #gentrification. M. Boutros met en lumière le rôle central des forces de l’ordre dans les dynamiques de #transformation_urbaine.

    En décembre 2015, dix-huit adolescents et jeunes adultes du 12e arrondissement de Paris déposaient une plainte pénale collective à l’encontre de onze policiers d’une même brigade : le #Groupe_de_Soutien_de_Quartier (#GSQ), surnommé la « #brigade_des_Tigres » du fait de son écusson représentant un tigre fondant sur une proie. Les plaignants reprochaient aux policiers des #violences physiques, des #attouchements sexuels, des #arrestations_arbitraires, des destructions de biens et des #injures_racistes, à l’occasion de #contrôles_d’identité entre 2013 et 2015 [1]. Le 4 avril 2018, trois des policiers mis en cause ont été condamnés en première instance pour violences volontaires aggravées [2].

    La #plainte, parce qu’elle concernait un grand nombre de faits, reprochés aux mêmes policiers sur plusieurs années, a donné lieu à une enquête qui n’a pas seulement porté sur les faits dénoncés mais a également interrogé les pratiques quotidiennes de cette brigade, et les instructions qui lui étaient données. Au delà des preuves des faits de #violence, l’enquête de la police des polices a révélé une pratique policière jusqu’ici peu connue, que les policiers appellent le « #contrôle-éviction ». Il s’agit de #contrôles_d’identité dont l’objectif est de faire quitter les lieux à des personnes considérées comme « indésirables », même en l’absence d’infraction. Bien qu’il n’y ait aucune base légale à cette pratique, l’enquête a montré que la brigade des Tigres était missionnée par sa hiérarchie pour contrôler et « évincer » de l’espace public certaines populations, notamment des « #regroupements_de_jeunes », composés principalement d’adolescents #Noirs et #Maghrébins issus des #classes_populaires.

    Comment expliquer la perpétuation de telles pratiques policières en plein cœur de #Paris ? On le sait, en #France, le contrôle d’identité est un outil central du travail policier, et il cible de manière disproportionnée les jeunes hommes perçus comme Noirs ou Arabes et issus de #quartiers_populaires [3]. D’après des enquêtes ethnographiques, les policiers rationalisent ces pratiques discriminatoires sur trois modes : ces #contrôles_au_faciès permettraient de trouver des infractions, de recueillir des informations, et d’affirmer le #pouvoir_policier envers des jeunes en instaurant un rapport de force physique [4]. Si les enquêtes existantes ont examiné les rationalités policières des contrôles discriminatoires, on en sait peu sur les dynamiques locales qui façonnent ces pratiques. L’affaire de la brigade des Tigres permet d’analyser comment ces pratiques s’inscrivent dans une dynamique urbaine plus large, dans laquelle la police participe à l’instauration et au maintien d’un certain #ordre_social urbain.

    À partir d’une analyse de l’affaire de la brigade des Tigres (examen du dossier de l’enquête judiciaire, observation du procès, entretiens avec plaignants, habitants et avocats), cet article propose d’examiner la pratique du contrôle-éviction telle qu’elle s’inscrit dans une dynamique urbaine de gentrification, processus par lequel un quartier anciennement populaire se transforme progressivement avec l’arrivée de nouveaux habitants de classes moyennes ou supérieures [5].

    Des enquêtes étatsuniennes ont montré que, dans les quartiers en voie de gentrification, on observe une augmentation des contrôles policiers proactifs et agressifs ciblant les populations perçues par les nouveaux arrivants comme source de désordres et d’incivilités, notamment les SDF et les jeunes Noirs et Latinos [6]. Le procès des policiers du 12e arrondissement indique qu’une dynamique similaire existe à Paris. L’analyse montre que les plaignants étaient la cible de contrôles répétés et violents, souvent sans motif légal, parce qu’ils étaient considérés comme « indésirables » dans l’espace public, du fait de leur origine sociale et ethnique. Dans ce quartier où persistent des zones d’habitat social au sein d’un quartier largement gentrifié, des tensions grandissantes ont émergé sur la question de l’occupation de l’espace public. Certains habitants des classes moyennes et supérieures, majoritairement Blancs, ne toléraient pas la présence de jeunes hommes Noirs et Maghrébins des classes populaires dans l’espace public, surtout en groupes, car cette présence était perçue comme source d’incivilités et de désordres. Ces habitants réclamaient régulièrement des autorités des actions pour assurer la « tranquillité publique ». Pour répondre à ces demandes, le GSQ était envoyé pour procéder à des « contrôles-éviction » sur certains secteurs. Mais loin de cibler uniquement ceux les auteurs d’infractions, ces contrôles ciblaient les groupes d’adolescents issus de l’immigration et des classes populaires, quel que soit leur comportement.

    Ainsi, par les contrôles-éviction, la police accompagne le processus de gentrification et se met au service des acteurs qu’elle perçoit comme légitimes dans le quartier en leur garantissant un espace public libéré des « indésirables ».
    Contrôles violents, détentions illégales, injures racistes

    En décembre 2015, 17 garçons et une fille, âgés de 15 à 24 ans, tous issus de l’immigration et de familles populaires, déposaient collectivement plainte pour dénoncer 44 faits de violence commis entre 2013 et 2015 par les policiers du Groupe de Soutien de Quartier (GSQ) du 12e arrondissement de Paris. Les plaignants dénonçaient des agressions physiques lors des contrôles d’identité, tel que des coups de poing, coups de matraque, claques, clés de bras, et usage excessif de gaz lacrymogène. Plusieurs plaignants faisaient également état d’agressions sexuelles, notamment des attouchements des parties génitales lors des palpations de sécurité, accompagnés de coups et railleries si le contrôlé se débattait. Plusieurs plaignants dénonçaient également des injures racistes de la part de certains policiers (« sale noir », « espèces de singes », « je pisse sur le Ramadan »). Enfin, la plainte évoquait de nombreuses conduites au poste sans motif et hors du cadre légal, que les avocats qualifiaient d’« arrestations arbitraires et séquestrations ». L’enquête a en effet révélé que le GSQ emmenait régulièrement des adolescents au commissariat, sans se conformer aux procédures d’interpellation ou de vérifications d’identité. Dans leurs auditions, les plaignants racontent qu’on leur demandait le plus souvent de s’asseoir sur le « banc de vérif’ », et au bout de quelques heures, sans avoir vu d’Officier de Police Judiciaire ou fait l’objet de procédure de vérification d’identité, on appelait leurs parents pour venir les chercher.

    Suite à l’enquête de la police des polices, quatre policiers ont été renvoyés au tribunal correctionnel pour trois faits de violences physiques, pour lesquels il existait des preuves matérielles (certificats médicaux, photos, témoignages concordants). Les autres faits ont été classés sans suite pour insuffisance de preuves. Si les conduites au poste abusives n’ont pas été poursuivies pénalement, elles ont fait l’objet d’un avertissement ferme de la part du Procureur de la République. Dans un courrier au Directeur de la Sécurité de Proximité de l’Agglomération Parisienne, le Procureur s’alarmait d’un « grave dysfonctionnement sur le cadre des conduites au poste et des procédures de vérification d’identité au sein du commissariat du 12e arrondissement », et prévenait que l’absence systématisée de respect des procédures de vérification d’identité pouvait donner lieu à des poursuites pénales pour atteinte arbitraire à la liberté individuelle par dépositaire de l’autorité publique.

    Il ressort du dossier de l’enquête que les humiliations, les violences, et les conduites au poste hors cadre légal, avaient pour objectif de faire partir les personnes contrôlées de l’espace public. En effet, le GSQ était explicitement missionné par la hiérarchie du commissariat pour procéder à des « contrôle-éviction » sur certains secteurs ; et les éléments du dossier montrent que les contrôles se terminaient systématiquement soit par une injonction à quitter les lieux, soit par une conduite au poste. « La phrase qui revenait le plus souvent », raconte un plaignant, « c’était : ‘si on vous revoit ici, c’est commissariat direct !’ » (Entretien avec l’auteure, 24 mai 2018). Au procès, un des policiers confirmera : « On passe notre temps à expliquer aux jeunes qu’ils sont dans un lieu où ils n’ont pas à être ».

    Pour les avocats des plaignants, ces pratiques policières représentent un dévoiement des outils juridiques donnés aux policiers, et ont pour objectif non pas la lutte contre la délinquance mais le « nettoyage » des espaces publics. Comme l’explique Maître Felix de Belloy :

    Les policiers, pendant le procès, ont quasiment fait l’aveu qu’ils utilisent les catégories du code de procédure pénale pour faire un travail de nettoyage ou de gardiennage... Ils ont pris des bouts de code de procédure pénale, par exemple le contrôle, et ils ajoutent « contrôle-éviction ». On fait un contrôle pas pour contrôler leur identité mais pour qu’ils déguerpissent. Ou on les emmène au poste et on utilise la procédure de verif’ uniquement pour les mettre au frais quelques heures. C’est de la séquestration mais on appelle ça de la vérif’. Entretien avec l’auteure, 18 avril 2018

    Le dossier de l’enquête révèle que ces contrôles ciblaient toujours les mêmes personnes, que les policiers désignaient par le terme « indésirables ».
    Les jeunes Noirs et Maghrébins, des « indésirables » à évincer

    Dans le dossier de l’enquête figurent toutes les mains courantes d’intervention des brigades de l’unité d’appui de proximité, dans lesquelles les policiers résument leurs interventions. Sur environ 300 mains courantes d’intervention, aux côtés des interventions pour tapage ou vol, un tiers concernent des interventions pour des « indésirables ». Au procès, les avocats des plaignants ont interrogé les policiers mis en cause sur ce terme :

    Avocat : Dans la main courante que vous avez rédigée, vous avez écrit à « nature de l’affaire », en majuscules, « INDESIRABLES », et pour « type d’événement », « Perturbateurs - Indésirables ». Qu’est-ce que ça veut dire, « indésirables » ? (...) C’est qui les indésirables ?
    Policier : C’est un trouble à la tranquillité publique.
    Avocat : Donc les indésirables c’est les jeunes ?
    Policier : Ça peut être n’importe qui, ça peut être des jeunes, ça peut être des SDF. C’est des indésirables pour les gens qui habitent le quartier.

    En effet, les mains courantes pour « indésirables » indiquaient toutes que l’intervention ciblait soit des jeunes soit des SDF. Au procès, le chef de brigade a affirmé que le terme « indésirables » figure dans le logiciel de main courante, une information qui nous a été confirmée par plusieurs policiers dans d’autres commissariats [7].

    Le terme « indésirables » est apparu en France à la fin du XIXe siècle dans le cadre des débats sur l’immigration [8]. Il a désigné, au fil du temps, diverses populations considérées comme étrangères au corps national (les nomades, les juifs, et les Français Musulmans d’Algérie), et a justifié des politiques d’expulsion et d’internement. Dans les années 1930, le terme a été explicitement mobilisé dans les textes gouvernementaux et les lois sur l’immigration illégale, qui faisaient de « l’élimination des indésirables » une nécessité pour protéger le corps national. L’historien E. Blanchard note la disparition du terme des textes officiels et du langage bureaucratique après la deuxième guerre mondiale. Cependant, des enquêtes récentes montrent que le terme continue d’être employé de manière informelle par des agents publics pour désigner des populations perçues comme problématiques et dont il faut gérer la présence dans les espaces publics. Par exemple, pour les agents des transports publics, le terme indésirables peut désigner les SDF, les pickpockets, ou les vendeurs à la sauvette, et dans les politiques de logement, les indésirables sont les personnes étrangères ou d’origine immigrée dont il faut éviter la concentration dans les mêmes immeubles [9].

    Le procès des policiers du 12e arrondissement a révélé que le terme est également employé par l’administration policière pour désigner des catégories de personnes dont la présence dans les lieux publics est considérée comme problématique. Au procès, les policiers mis en cause ont affirmé que les « indésirables » sont des personnes commettant des incivilités ou causant un trouble à la tranquillité publique. Cependant, les éléments de l’enquête montrent qu’en réalité, ce ne sont pas uniquement les adolescents perpétrant des infractions qui sont ciblés, mais bien tous les jeunes hommes Noirs et Maghrébins issues de familles populaires présents dans l’espace public.

    Dans certaines mains courantes, les policiers justifient ces interventions par le fait que les jeunes « traînent toute la journée » et « causent diverses nuisances (tapage, incivilités en tout genre) ». Cependant, lors des interventions policières, aucune distinction n’est faite entre ceux commettant des infractions et ceux qui sont simplement là pour se retrouver entre amis. Dans une grande partie des résumés des mains courantes, il n’est fait mention d’aucune infraction qui aurait justifié le contrôle et il est noté que le contrôle s’est fait dans le calme et sans incident. Et pourtant, systématiquement, les jeunes « indésirables » sont contrôlés et évincés. Certaines mains courantes mentionnent simplement « Contrôle et éviction d’une dizaine d’indésirables. Pas d’incidents. RAS ». Ou encore : « Sur place nous avons constaté la présence de quatre individus discutant calmement. Nous leur avons demandé de quitter les lieux, ce qu’ils ont fait sans incident » [10].

    Ainsi, pour les policiers du GSQ, la simple présence d’adolescents Noirs et Maghrébins dans l’espace public est considérée comme « indésirable » et justifie un « contrôle-éviction », même si les adolescents sont calmes et ne commettent aucune infraction. Ce n’est donc pas l’infraction ou la suspicion d’une infraction qui justifie le contrôle, mais bien l’identité des personnes contrôlées, leur origine raciale et sociale. Cette stratégie policière assumée s’inscrit dans une dynamique urbaine plus large, dans laquelle la police est mandatée pour garantir à certains habitants un espace public libéré des « regroupements de jeunes ». Si les policiers contrôlent ces adolescents à répétition, les humilient, les frappent, les agressent sexuellement, et les conduisent au poste sans motif, c’est pour les chasser des espaces publics, pour leur signifier qu’ils n’y ont pas leur place.
    Le harcèlement policier et le processus de gentrification

    Au tribunal, les policiers et leur avocat ont expliqué que les contrôles répétés envers les mêmes adolescents répondaient à une demande des habitants du quartier, qui s’en plaignaient régulièrement. L’enquête a en effet montré que certains habitants appelaient la police et envoyaient des courriers de plainte à propos des nuisances causées par des regroupements de jeunes. Sur trois ans, vingt-six courriers ont été envoyés réclamant des autorités davantage de fermeté envers des « bandes » qui occupent certains espaces. La majorité des doléances dénoncent des nuisances sonores tard dans la soirée et réclament des verbalisations systématiques. Certains courriers mentionnent également des rodéos, des trafics, et des vols. En réponse à ces doléances, le commissariat envoyait des effectifs avec l’instruction d’effectuer plus de rondes, plus d’interpellations, et comme le montre le dossier de l’enquête, plus de contrôles-éviction.

    Les courriers de plainte, ainsi que les contrôles répétés, se concentraient sur un petit nombre de rues et places du quartier Reuilly-Montgallet, correspondant aux rues où des bâtiments HLM ont été conservés au sein d’un quartier qui a fait l’objet d’une forte gentrification depuis les années 1980 [11]. Avec l’arrivée d’habitants de classes moyennes ou supérieures dans ce quartier anciennement populaire, des tensions sont apparues entre les habitants, notamment sur la question de l’occupation de l’espace public. Dans mes entretiens avec des habitants du quartier, personne ne nie que les regroupements de jeunes sont parfois bruyants et que certains commettent des délits. Cependant, les tensions ne sont pas uniquement liées au bruit ou à la délinquance. En l’absence de lieux où ils peuvent se rassembler sans consommer, les jeunes des classes populaires se rassemblent en bas de chez eux, sur les places du quartier. Cette présence de « jeunes qui traînent » et qui occupent l’espace public n’est pas tolérée par certains habitants. Comme l’explique un militant du quartier, la transformation du quartier a amené une nouvelle catégorie de personnes « qui sont beaucoup plus dérangés par cette mixité sociale et qui finalement souhaitent faire en sorte que les anciens habitants quittent le quartier parce qu’ils ont l’impression que ça dévalorise, au niveau patrimonial, le quartier » (Entretien avec l’auteure, 31 janvier 2018.). Pour certains habitants, ces groupes de jeunes, majoritairement Noirs et Maghrébins, sont considérés comme potentiellement source d’incivilités et de bruit.

    Les éléments de l’enquête montrent que, pour régler les tensions entre les habitants, les politiques municipales et policières se sont centrées sur la répression et le harcèlement des adolescents en question. La mairie renvoyait systématiquement les courriers de plainte vers le commissariat, considérant que ce « problème » devait être réglé par la police (et non pas, par exemple, par la consultation des jeunes sur leurs besoins en termes d’espaces de socialisation). De plus, la mairie a fait enlever les bancs publics et installer des caméras de surveillance pour dissuader les jeunes de rester dans les rues où les tensions se concentrent.

    De son côté, le commissariat envoyait le GSQ « tenir le terrain » face aux jeunes. Le GSQ est une « police de la tranquillité publique », c’est-à-dire une brigade chargée de gérer les petits désordres urbains et de garantir la coexistence pacifique entre les gens [12]. À la différence des brigades anti-criminalité (les BAC), son objectif premier n’est pas la lutte contre la délinquance ; elle effectue des missions de sécurisation des secteurs sensibles. En particulier, le GSQ est une des brigades crées pour gérer les « jeunes qui traînent en bande » en bas des immeubles avec une approche purement répressive de harcèlement [13]. Bien que les doléances des habitants concernent des délits (tapage nocturne, rodéos), la police considérait que la simple présence de jeunes dans les rues, même en petits groupes calmes, était un problème à régler. Les bilans annuels du commissariat, inclus dans le dossier, mentionnent les « regroupements de jeunes » comme un « problème récurrent » ; les mains courantes d’intervention déplorent régulièrement la présence de jeunes qui « reviennent systématiquement sur ces secteurs malgré nos évictions répétées tout au long de la vacation » ; et les plaignants interrogés confirment que les contrôles se terminaient systématiquement par une injonction à dégager, même lorsque leur présence ne gênait personne et que le contrôle se passait bien. Ainsi, la police se basait sur les plaintes de certains habitants pour des problèmes de tapage et de délits pour justifier des pratiques de harcèlement policier envers les adolescents Noirs et Maghrébins du quartier, sans qu’aucune distinction ne soit faite entre ceux commettant des infractions et ceux simplement présents dans l’espace public.

    Dès 2013, certains adolescents du 12e et leurs éducateurs ont tenté d’alerter la municipalité, le commissariat, et les services de protection de l’enfance, sur les violences, y compris sexuelles, commises par les policiers du GSQ. Plusieurs réunions ont eu lieu, avec le conseil municipal de la sécurité et de la prévention, l’adjoint au maire chargé de la jeunesse et des sports, et avec la cellule de prévention du commissariat du 12e. Aucune autorité n’a réagi pour protéger ces enfants.

    En somme, les éléments de l’enquête laissent apparaître que, si le terme « indésirables » provient de l’administration policière (puisqu’il figure dans le logiciel informatique des mains courantes), la catégorie des « indésirables » est produite localement par une dynamique qui implique la police, certains habitants, et la municipalité. Indépendamment de la commission d’une infraction, les « indésirables » sont les adolescents et jeunes adultes qui se retrouvent en bas des immeubles, majoritairement des Noirs et des Maghrébins issus des classes populaires, et que la police doit « évincer ». Les contrôles-éviction s’inscrivent donc dans la dynamique urbaine locale où la police se met au service du processus de gentrification, en légitimant la présence de certains, et l’éviction d’autres, des espaces publics.
    Conclusion

    Les violences policières racistes sont de plus en plus visibles en France, notamment grâce à de fortes mobilisations autour d’affaires telles que la mort par asphyxie d’Adama Traoré lors d’un contrôle d’identité en 2016, ou le viol de Théo Luhaka lors d’un contrôle d’identité en 2017. Pour comprendre ces violences policières discriminatoires, des chercheurs se sont penchés sur l’héritage colonial de la police française, et sur les politiques policières contemporaines qui mettent l’accent sur l’anti-criminalité et le « chiffre » plutôt que sur la prévention [14]. Cet article met en lumière la contribution d’un facteur supplémentaire, le processus de gentrification. La transformation de quartiers anciennement populaires en quartiers bourgeois crée un terrain propice à des pratiques de #harcèlement_policier envers des jeunes issus des classes populaires et de l’immigration, qui sont catalogués « indésirables », et que la police tente d’ « évincer » des espaces publics, à force de contrôles, de coups, d’humiliations, et de conduites au poste abusives.

    http://www.laviedesidees.fr/La-police-et-les-indesirables.html

    #éviction #discrimination #urban_matter #géographie_urbaine #villes #xénophobie #racisme #éviction

    • VIDEO. « J’ai déjà vu des gamins de 8 ans se faire palper, contrôler, insulter » : un policier dénonce les abus de ses collègues

      Capuche sur la tête, plongé dans le noir, il parle sous couvert d’anonymat. Dans le documentaire réalisé par le journaliste Marc Ball Police, illégitime violence, diffusé sur France 3 Ile-de-France lundi 12 novembre, Frank*, un policier, dénonce les abus de certains de ses collègues dans les quartiers populaires. "La confiance est rompue entre les jeunes et la police. Les contrôles d’identité risquent à tout moment de déraper", explique le documentaire. C’est ce qu’a constaté Frank. D’après ce gardien de la paix, certains policiers "rabaissent" les personnes contrôlées. "J’ai déjà vu des gamins de 8 ans se faire palper, contrôler, mépriser, insulter. Des gamins d’origine africaine qui, à 8 ans, sont traités de ’#petits_négros', de ’#Maltesers”, de ’#Kit_Kat', de ’#Kirikou' quand ils courent dans la rue", raconte-t-il.

      https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/video-jai-deja-vu-des-gamins-de-8-ans-se-faire-palper-controler-insulte

  • EU leaders consider centers outside bloc to process refugees

    Draft conclusions for the European Council summit next week propose the creation of ‘disembarkation platforms.’

    European Council President Donald Tusk has proposed that EU leaders create “regional disembarkation platforms” outside the European Union, where officials could quickly differentiate between refugees in need of protection and economic migrants who would potentially face return to their countries of origin.

    The proposal is an effort to break the acute political crisis over migration and asylum that has bedeviled EU leaders since 2015 — and even threatened in recent days to topple the German government — even as the numbers of arrivals have plummeted since the peak of the crisis.

    The disembarkation platform concept — which officials said would have to be implemented in cooperation with the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) and the International Organization for Migration (IOM) — could create a formal mechanism by which the EU can bridge the divide between hard-line leaders calling for tough border controls and those insisting that EU nations obey international law and welcome refugees in need of protection.

    But the idea could also open EU leaders to criticism that they are outsourcing their political problem by creating centers for people seeking entry in countries on the periphery of the bloc. Among the potential partner nations are Tunisia and Albania, but officials say it is far too soon to speculate.

    The idea to create such facilities was suggested in 2016 by Hungarian Prime Minister Viktor Orbán, the strongest critic of the EU’s policies on migration — especially on the relocation of refugees across Europe.

    More recently, French President Emmanuel Macron has endorsed the idea, and on Sunday Italian Foreign Minister Enzo Moavero said Italy wants to officially put the idea on the table at the European Council summit.

    According to the draft guidelines, the new sites would “establish a more predictable framework for dealing with those who nevertheless set out to sea and are rescued in Search And Rescue Operations.”

    The conclusions state: “Such platforms should provide for rapid processing to distinguish between economic migrants and those in need of international protection, and reduce the incentive to embark on perilous journeys.”
    https://www.politico.eu/article/regional-disembarkation-platforms-eu-leaders-consider-camps-outside-bloc-to

    Nouveau #mots, nouvelle absurdité #disembarkation_platform...!!!
    #tri #migrations #migrants_économiques #réfugiés #catégorisation #hotspots #externalisation #novlangue
    #regional_disembarkation_platforms #Tunisie #Albanie #plateformes_régionales_de_désembarquement

    cc @reka @isskein @i_s_

    • European Council meeting (28 J une 2018) – Draft conclusions

      In order to establish a more predictable framework for dealing with those who nevertheless set out to sea and are rescued in Search And Rescue Operations, the European Council supports the development of the concept of regional disembarkation platforms in close cooperation with UNHCR and IOM. Such platforms should provide for rapid processing to distinguish between economic migrants and those in need of international protection , and reduce the incentive to embark on perilous journeys.

      https://g8fip1kplyr33r3krz5b97d1-wpengine.netdna-ssl.com/wp-content/uploads/2018/06/draftEucoConclusionsJune.pdf
      #HCR #OIM #IOM

    • Une idée qui vient de la Hongrie...

      From protest to proposal : Eastern Europe tries new migration tactic

      “Asylum procedures should be completed outside the EU in closed and protected hotspots before the first entry on the territory of the EU,” states Orbán’s plan. “Third countries should be supported in establishing a system of reception and management of migratory flows … which should foresee careful on-site screening of refugees and economic migrants,” reads Renzi’s.

      https://www.politico.eu/article/viktor-orban-hungary-slovakia-from-protest-to-propose-eastern-europe-tries-

    • La UE estudia instalar centros de clasificación de inmigrantes en el norte de África

      Un borrador de documento para la cumbre afirma que la idea podría facilitar «un procesamiento rápido que distinga entre migrantes económicos y refugiados»

      La Unión Europea estudia la idea de construir centros para el procesamiento de inmigrantes en el norte de África en un intento por disuadir a la gente de emprender viajes a través del Mediterráneo que puedan poner en riesgo su vida, según indica un documento al que ha tenido acceso The Guardian.

      El Consejo Europeo de líderes de la UE «apoya el desarrollo del concepto de plataformas de desembarque regional», según señala un borrador de conclusiones de la cumbre europea que se llevará a cabo la próxima semana.

      La UE quiere estudiar la viabilidad de instalar estos centros en el norte de África, donde comienza la mayoría de los viajes de los inmigrantes que quieren llegar a suelo europeo. «Estas plataformas podrían facilitar un procesamiento rápido que distinga entre migrantes económicos y aquellos que necesitan protección internacional, y así reducir los incentivos a embarcarse en viajes peligrosos», sostiene el documento.

      La inmigración es un tema prioritario en la agenda de la próxima cumbre de dos días que se iniciará el 28 de junio. Los líderes de la UE intentarán llegar a un consenso sobre cómo manejar la crisis de los miles de refugiados e inmigrantes que llegan a Europa cada mes.

      Los líderes de Alemania y Francia, Angela Merkel y Emmanuel Macron, se han reunido este martes cerca de Berlín para fijar una posición común respecto a la inmigración y la eurozona, en medio de los temores sobre el desmoronamiento del proyecto europeo.

      Antes de la reunión, el ministro de Hacienda francés, Bruno Le Maire, afirmó que Europa está «en proceso de desintegración». «Vemos Estados que se están cerrando, intentando encontrar soluciones nacionales a problemas que requieren soluciones europeas», señaló. Así, llamó a construir «un nuevo proyecto europeo sobre inmigración», así como sobre asuntos económicos y financieros «que consoliden a Europa en un mundo en el que Estados Unidos está a un lado, China al otro y nosotros quedamos atrapados en el medio».

      El ministro de Interior alemán, Horst Seehofer, de línea dura, está presionando a la canciller Angela Merkel para que diseñe un plan europeo para finales de mes. Alemania sigue siendo el país europeo que más solicitudes de asilo recibe. Si no hay avance a nivel europeo, Seehofer quiere que la policía de las fronteras alemanas comience a negar la entrada a los inmigrantes.

      No queda claro cómo se llevaría a la práctica la propuesta europea de «plataformas de desembarque regional», o dónde se instalarían.

      En 2016, la UE llegó a un acuerdo con Turquía que redujo drásticamente el flujo migratorio, pero al bloque le ha resultado más difícil trabajar con los gobiernos del norte de África, especialmente con Libia, punto de partida de la mayoría de las embarcaciones que intentan llegar a Europa por el Mediterráneo.

      La Comisión Europea ha rechazado la posibilidad de llegar a un acuerdo con Libia parecido al de Turquía, debido a la inestabilidad del país. Sin embargo, el anterior Gobierno de Italia pactó con las milicias y tribus libias y colaboró para reconstituir la guardia costera libia. Estas acciones han contribuido a reducir drásticamente el número de personas que intenta cruzar el Mediterráneo, pero los críticos han denunciado un aumento en las violaciones de los derechos humanos.

      Según el documento filtrado, la UE prefiere construir los centros en colaboración con ACNUR, la agencia de la ONU para los refugiados, y con la Organización Internacional para la Migración, otro organismo relacionado con la ONU que con anterioridad ha criticado la escasez de rutas legales que tienen los inmigrantes y refugiados africanos para llegar a Europa.

      https://www.eldiario.es/theguardian/UE-instalar-procesamiento-inmigrantes-Africa_0_783922573.html

    • Commentaire d’Emmanuel Blanchard, via la mailing-list Migreurop :

      Au contraire de ce que suggère le titre choisi par ce journaliste (article ci-dessous), la proposition de créer ces plateformes de débarquement n’est pas vraiment « étonnante » tant elle ressemble aux « #processings_centers » et autres « #centres_d'identification » dont les projets ressurgissent régulièrement depuis le début des années 2000. Il y a cependant des évolutions (ces centres étaient pensés pour cantonner les exilés avant qu’ils prennent la mer et pas pour débarquer les boat-people secourus en mer) et le danger se rapproche : maintenant que ces camps existent sous le nom de hotpsots dans les iles grecques, il apparaît possible de les étendre dans des pays extérieurs ayant besoin du soutien financier ou politique de l’UE.

      #camps #cpa_camps

    • Europe Pushes to Outsource Asylum, Again

      With Dublin reform stalled, European leaders began to cast around for new ideas to solve the ongoing political crisis on migration and settled on a recurring proposition: the creation of asylum processing centres beyond the (strengthened) borders of the European Union.

      What exactly is up for discussion remains unclear. The plans championed by various EU leaders are diverse, yet the details remain fuzzy. What they have in common is a near-universal focus on shifting responsibility for dealing with refugees and migrants upstream. The idea of external processing looks good on paper, particularly in demonstrating to skeptical voters that governments have control over migration flows. But leaders also hope that by reducing inflows to the European Union, they will face less pressure to compromise on sharing responsibility for asylum within the bloc.

      The devil is in the detail. Proposals to externalize the processing of asylum claims are not new, but have largely fallen flat. Previous leaders balked at the idea of such elaborate constructions, especially when confronted with their significant practical complications. But public pressure to further slow arrivals of refugee and migrant boats has mounted in many countries, and leaders feel compelled to find an agreement. The result is a debate on migration increasingly divorced from reality.

      But before sitting down to the negotiating table, EU leaders may want to reflect on the exact model they wish to pursue, and the tradeoffs involved. Critically, does the concept of “regional disembarkation platforms” set out in the draft European Council conclusions offer a potential solution?

      Key Design Questions

      From Austria’s so-called Future European Protection System, to the “centres of international protection in transit countries” suggested by Italian Prime Minister Giuseppe Conte, to an outlier idea from the Danish Prime Minister to create centres to host failed asylum seekers in “undesirable” parts of Europe —a variety of models for externalization have been floated in recent weeks.

      Several proposals also envisage the simultaneous creation of joint processing centres within the European Union, coupled with the use of reception centres that restrict residents’ freedom of movement. While it is still unclear how such a plan would unfold, this commentary focuses on the external dimension alone.

      Where Would People Be Stopped and Processed?

      The proposals differ regarding where in the journey they would stop migrants and potential asylum seekers. French President Emmanuel Macron has vaguely referred to centres in key transit countries, such as Niger, Libya, and Chad, as well as closer to regions of origin. Others have focused more squarely on the North African coast.

      Centres operating far away from the European Union would likely function as a form of resettlement, stopping people en route (or even prior to the journey), and offering selected individuals an additional channel of EU entry in hopes that this would discourage the use of smugglers. Indeed, nascent EU efforts to resettle refugees evacuated from Libya to Niger (under the Evacuation Transit Mechanism, or ETM), demonstrate how this might work. At the other extreme, the model championed by Austrian Chancellor Sebastian Kurz would see migrants and refugees returned to “safe zones” in Africa, where they would stay, even after arriving at the external EU border.

      The latter concept is problematic under current EU and international law. By returning arrivals to third countries without giving them the opportunity to submit an asylum claim, governments would be likely to run afoul of the EU Asylum Procedures Directive, as well as the European Convention on Human Rights, which prohibits signatories from the “collective expulsion of aliens.” European Court of Human Rights case law also precludes the pushback of migrants rescued by European boats while crossing the Mediterranean. Conversely, however, if migrants and potential asylum seekers are stopped before entering EU waters, and without the involvement of European-flagged vessels, then no EU Member State has formal legal responsibility.

      A framework for regional cooperation on the disembarkation of migrant boats—being developed by the UN High Commissioner for Refugees (UNHCR) —may offer a middle ground. While details are scarce, it seems likely that the proposal would focus first on the development of a system for determining who would rescue migrants crossing the Mediterranean, and where they would be landed. Absent consensus within the European Union on responsibility sharing for asylum claims, UNHCR would attempt to create a new framework for responsibility sharing with both Northern and Southern Mediterranean states on search and rescue. However, to prove palatable to partners, such a scheme would require strong EU support, not least through the creation of regional disembarkation centres across North Africa where migrants and refugees “pulled back” from their journey would be sent. This approach would sidestep the application of EU law. To be viable, the European Union would likely need to offer North African partner states some assurance of support, including resettling some of those found in need of protection (as with the Niger ETM).

      Who Would Do the Processing?

      Once asylum seekers are pulled back, there is the question of who would make determinations regarding their protection. There are three options.

      First, Member States’ own asylum agencies could adjudicate protection claims, as Macron has occasionally suggested. Aside from the logistical challenges of seconding officials outside Europe, the question quickly arises as to who would adjudicate which applications? Member States have very different asylum systems, which produce markedly different outcomes for applicants, and would need extensive coordination.

      As a result, there is growing interest in developing an EU asylum agency capable of undertaking assessments on behalf of Member States. This appears a neat solution. However, governments would have to agree joint procedures and standards for processing claims and have confidence in the decisions made by through a joint processing arrangement. This is, if anything, an option only in the long term, as it would be years before any such agency is operational.

      Should the regional disembarkation idea gain ground, the European Union would have no legal responsibility to undertake assessment. Most Member States would be likely to consider UNHCR a key partner to manage any external process. But doing so could require UNHCR to redeploy limited staff resources from existing resettlement operations or from pressing humanitarian situations elsewhere. Moreover, outsourcing to UNHCR could still raise the issue of trust and transferability of decisions. Many Member States remain reluctant to rely solely on UNHCR to select refugees for resettlement, preferring to send their own teams to do the final selection.

      What Happens Next?

      The issue of what happens to people after their protection claims are assessed remains at the crux of questions around the feasibility of external processing. Proposals here differ starkly.

      On the one hand, some proposals would allow those recognized as in need of protection to subsequently enter the European Union. This is the option that—even if the European Union has circumvented any legal responsibility—would be deemed necessary to host countries as it would give them assurance that they are not overly burdened with providing protection. But doing so would require Member States to agree on some sort of distribution system or quotas for determining who would be settled where—crashing back into a responsibility-sharing problem that has plagued the European Union.

      By contrast, proposals that would explicitly not allow entry to anyone who had attempted to travel to Europe via the Mediterranean, taking a page from Australia’s playbook, are meant to assuage fears that such centres would become magnets for new travellers. Those with protection needs brought to such centres would be settled in countries outside the bloc. The challenges with this model centre squarely on the difficulty finding a “safe” country that would allow the settlement of potentially unlimited number of protection beneficiaries. Neither is likely to be the case in any arrangements the European Union would seek to make with external countries.

      Finally, there is the troubling question of what to do with those denied status or resettlement in the European Union. While the International Organization for Migration (IOM) or another agency might be able to help facilitate voluntary return, some might not be able to return home or may have been denied resettlement but nonetheless have protection needs. They are at risk of becoming a population in limbo, with long-term implications for their well-being and for the host country.


      https://www.migrationpolicy.org/news/europe-pushes-outsource-asylum-again
      #schéma #visualisation

    • "L’UE devrait demander à la Tunisie ou l’Algérie d’accueillir des migrants"

      Afin d’éviter toute complicité des ONG, #Stephen_Smith propose notamment une participation des pays du sud de la Méditerranée. « L’Europe se bat un peu la coulpe et a l’impression que tout est pour elle. Or, la Libye a beaucoup de pays voisins. Pourquoi n’a-t-on pas songé à demander le soutien de la Tunisie ou de l’Algérie ? Habituellement, en cas de naufrage, la règle veut que les voyageurs soient transportés vers la prochaine terre sûre. Et, à partir de la Libye, cette terre n’est pas l’Italie. »

      http://www.rts.ch/info/monde/9678271--l-ue-devrait-demander-a-la-tunisie-ou-l-algerie-d-accueillir-des-migran
      #Tunisie #Algérie

    • Macron y Pedro Sánchez proponen «centros cerrados de desembarco» para los inmigrantes que lleguen a Europa

      Con el apoyo de Pedro Sánchez, el presidente francés expone su apuesta para la gestión de las llegadas de migrantes a las costas del sur de Europa

      En estos centros se tratarían los expedientes de los demandantes de asilo o se tramitaría su devolución a los países de origen

      https://www.eldiario.es/desalambre/Macron-propone-centros-desembarco-inmigrantes_0_785321746.html
      #Espagne

    • EU admits no African country has agreed to host migration centre

      The European Union’s most senior migration official has admitted that no north African country has yet agreed to host migrant screening centres to process refugee claims.

      Details of an EU plan to prevent migrants drowning at sea emerged on Thursday after Italy criticised the agenda of an emergency summit for not offering enough to help it cope with arrivals.

      Dimitris Avramopoulos, the European commissioner for migration, said the EU wanted to “intensify cooperation” with Algeria, Egypt, Libya, Tunisia, Niger and Morocco, as he announced the intention to create a “regional disembarkation scheme”.
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      So far no African country had agreed to host screening centres, he confirmed. “It has to be discussed with these countries, he said. “An official proposal has not been put on the table.”

      The idea for offshore migrant processing centres remains sketchy, with numerous political, practical and legal questions unanswered. It remains unclear, for example, whether migrants on a rescue ship in European waters could be returned to a north African country.

      Tahar Cherif, the Tunisian ambassador to the EU said: “The proposal was put to the head of our government a few months ago during a visit to Germany, it was also asked by Italy, and the answer is clear: no!

      “We have neither the capacity nor the means to organise these detention centres. We are already suffering a lot from what is happening in Libya, which has been the effect of European action.”

      He said his country was facing enough problems with unemployment, without wishing to add to them while Niger said its existing centres taking migrants out of detention camps in Libya are already full.

      The idea for the centres was thrown into the mix of EU migration policy before a series of crucial summits on migration in the next week.

      About 10 EU leaders will meet in Brussels on Sunday in a hastily convened emergency meeting aimed at preventing the collapse of the German coalition government.

      But the Italian government has been angered by draft conclusions for the summit, which stress the need to counter “secondary movements” – an issue that affects Germany.

      Under EU rules, a member state usually has responsibility for asylum seekers who have arrived in its territory, a regulation that has put frontline states Italy and Greece under huge pressure.

      But claimants often move to a second EU state, seeking a faster decision or to unite with family members.

      So-called “secondary movements” is the issue driving a wedge between Germany’s ruling coalition. The Bavarian CSU party has set the chancellor, Angela Merkel, a deadline of two weeks to find a solution. The interior minister, Horst Seehofer, has threatened to send away migrants at the border – a breach of EU rules that threatens to unravel the common asylum system.

      Tensions are running high after Italy’s prime minister, Giuseppe Conte, said he was not ready to discuss secondary movements “without having first tackled the emergency of ‘primary movements’ that Italy has ended up dealing with alone”.

      Italy’s far-right interior minister, Matteo Salvini, said: “If anyone in the EU thinks Italy should keep being a landing point and refugee camp, they have misunderstood.”

      The election of a populist government in Italy, combined with tensions in Germany’s ruling coalition, has created a political storm over migration despite the sharp fall in arrivals. In the first six months of this year 15,570 people crossed into Italy, a 77% drop on last year.

      The European commission president, Jean-Claude Juncker, reluctantly agreed to host the weekend summit to help Merkel, after her governing coalition came close to breaking point.

      Avramopoulos stressed that the summit would be about “consultations” to prepare the ground for decisions to be taken by all 28 EU leaders at a European council meeting next Thursday.

      Warning that the future of the EU’s border-free travel area was at stake, Avramopoulos said: “The European leadership of today will be held accountable in the eyes of future generations if we allow all these forces of populism to blow up what has been achieved”.

      https://www.theguardian.com/world/2018/jun/21/eu-admits-no-african-country-has-agreed-to-host-migration-centre
      #cpa_camps

    • IOM-UNHCR Proposal to the European Union for a Regional Cooperative Arrangement Ensuring Predictable Disembarkation and Subsequent Processing of Persons Rescued at Sea

      Approximately 40,000 refugees and migrants have arrived in Europe via maritime routes in 2018 to date. This is almost six times less than over the same period in 2016, following a peak in arrivals by sea in 2015. According to EUROSTAT, approximately 30 per cent of those arriving on the European shores were in need of international protection; moreover, some have faced extreme hardship and abuse at the hands of unscrupulous traffickers during the journey.

      Despite the reduced arrival rates, new challenges resulting from divergent EU Member State views have revealed a need to revisit regional arrangements to relieve front line states from having the sole responsibility for the disembarkation and further processing of people rescued at sea.

      IOM and UNHCR stand ready to support a common approach, and call on all countries in the Mediterranean region to come together to implement a predictable and responsible disembarkation mechanism in a manner that prioritizes human rights and safety first, delinked from the subsequent processing of status and related follow-up responsibilities, post-disembarkation, for those rescued in international waters.

      It is increasingly recognized that disembarkation cannot be the sole responsibility of one country or regional grouping. It should be a shared responsibility across the Mediterranean Basin, with due respect for the safety and dignity of all people on the move. A comprehensive approach is required to realize effective and sustainable responses.

      People on the move to and through the Mediterranean have different migratory status, with the majority of them not qualifying for international or subsidiary protection. Addressing the drivers of forced displacement and irregular migration needs to be given renewed attention through effective conflict-prevention and crisis settlement processes, strengthening good governance, rule of law, and respect for human rights efforts, stabilization and recovery, as well as poverty reduction.

      Priority efforts need to focus on strengthening protection capacities in regions of origin, including through developing sustainable asylum systems; providing sufficient needs-based support for humanitarian operations and adopting a development-oriented approach to assistance; as well as expanding opportunities for resettlement, family reunification and safe pathways for refugees which are currently well below existing needs and pledges being made. Efforts toward opening safe and regular pathways for migrants need also to be undertaken (family reunification, labour and education opportunities, humanitarian visas for vulnerable migrants).

      Against this background, with a focus on the immediate disembarkation concerns at hand, the current proposal for a regional disembarkation mechanism aims to ensure that:

      People rescued-at-sea in international waters are quickly disembarked in a predictable manner in line with international maritime law, in conditions that uphold respect for their rights including non-refoulement, and avoid serious harm or other risks;
      Responsible post-disembarkation processing, supported – as appropriate- by IOM and UNHCR, leads to rapid and effective differentiated solutions and reduces onward movement through an effective cooperative arrangement.

      Functioning of the mechanism is premised on a set of principles and common objectives:

      The effective functioning of maritime commerce requires ships’ masters to have full confidence in prompt and predictable disembarkation;
      Efforts to reduce loss of life at sea are maximized, in line with existing international obligations and frameworks, and saving lives remains the international community’s priority;
      Strengthened efforts to build the capacity of Coast Guards in Mediterranean countries (not just in Libya) to perform effective rescue operations in their respective SAR;
      National Maritime Rescue Coordination Centres (MRCC) are able to carry out their work effectively for the purposes of search and rescue operations based on long- standing and effective practices to save lives;
      People rescued at sea in the Mediterranean are quickly disembarked in safe ports in a predictable manner in line with established rescue at sea arrangements and international maritime law, coordinated through the responsible MRCCs;
      Measures for cooperative arrangements to support States providing for disembarkation are well-established;
      The right to seek asylum is safeguarded, and the human rights of all individuals such as non-refoulement are respected, including the right not to be disembarked in or transferred to a place where there is a risk of persecution, torture, or other serious harm;
      Efforts to address human smuggling and trafficking are reinvigorated, including measures to ensure protection and/or referrals for victims of trafficking and ensuring the effective prosecution of those involved in / or facilitating human trafficking or smuggling;
      Rescue at sea capacity coordinated by effective MRCCs that operate in accordance with international law is reinforced.

      As such, the proposal does not affect existing legal norms and responsibilities applicable under international law (Note 1) Rather it seeks to facilitate their application in accordance with a regional collaborative approach and the principle of international cooperation. This proposal relies on functional arrangements for intra-EU solidarity in managing all consequences of rescue, disembarkation and processing. It also relies on operational arrangements which would need to be sought and formalised through a set of understandings among all concerned States.

      https://www.iom.int/news/iom-unhcr-proposal-european-union-regional-cooperative-arrangement-ensuring-pre

      Question : c’est quoi la différence entre la proposition IOM/HCR et la proposition UE ?

    • THE LEGAL AND PRACTICAL FEASIBILITY OF DISEMBARKATION OPTIONS

      This note presents a first assessment of the legal and practical feasibility of the three different scenarios on disembarkation presented at the Informal Working Meeting of 24 June 2018. Under international maritime law, people rescued at sea must be disembarked at a place of safety. International law sets out elements of what a place of safety can be and how it can be designated, without excluding the possibility of having regional arrangements for disembarkation.


      https://ec.europa.eu/commission/sites/beta-political/files/migration-disembarkation-june2018_en.pdf
      #scénario

    • #Palerme :
      ❝La Commission régionale de l’Urbanisme a rejeté le projet de pré-faisabilité du « #hotspot » à Palerme, confirmant l’avis du Conseil municipal de Palerme. L’avis de la Commission régionale reste technique. Le maire de Palerme a rappelé que "la ville de Palerme et toute sa communauté sont opposés à la création de centres dans lesquels la dignité des personnes est violée (...). Palerme reste une ville qui croit dans les valeurs de l’accueil, de la solidarité et des rencontres entre les peuples et les cultures, les mettant en pratique au quotidien. En cela, notre « non » à l’hotspot n’est pas et ne sera pas seulement un choix technique, mais plutôt un choix relatif à des principes et des valeurs".
      > Pour en savoir plus (IT) : http://www.palermotoday.it/politica/hotspot-zen-progetto-bocciato-regione.html

      –-> Reçu via la mailing-list Migreurop

    • Ne dites pas que ce sont des #camps !

      Les camps devraient être la solution. C’est en Afrique, peut-être en Libye ou au Niger, que les migrants seront arrêtés avant qu’ils puissent commencer leur dangereux voyage en mer vers l’Europe. Ainsi l’a décidé l’UE. Des camps attendront également les réfugiés qui réussiraient toutefois à arriver dans un pays de l’UE. Des camps sur le sol européen. Où seront-ils établis ? Cela n’est pas encore défini, mais ce seront des installations fermées et surveillées parce que les détenus devront être « enregistrés » et les personnes non autorisées seront expulsées. Ils ne pourront pas s’enfuir.

      L’intérêt pour les camps concerne également les responsables politiques allemands. Le gouvernement allemand veut élargir le no man’s land à la frontière germano-autrichienne afin que les réfugiés puissent être arrêtés avant d’entrer officiellement en Allemagne et avoir ainsi droit à une procédure d’asile régulière. Une « fiction de non-entrée » est créée, comme le stipule précisément l’accord. Un État qui magouille. Pendant ce temps, la chancelière Angela Merkel a déclaré que personne ne sera détenu plus de quarante-huit heures, même dans le no man’s land. Il reste encore à voir si l’Autriche y accédera. Le plan est pour l’instant plus un fantasme qu’une politique réalisable, ce qui est bien pire. Bien sûr, tous ces centres fermés de rassemblement de migrants ne peuvent pas être appelés camps. Cela évoquerait des images effrayantes : les camps de concentration nazis, le système des goulags soviétiques, les camps de réfugiés palestiniens de plusieurs générations, le camp de détention de Guantánamo.

      Non, en Allemagne, ces « non-prisons » devraient être appelées « centres de transit ». Un terme amical, efficace, pratique, comme la zone de transit d’un aéroport où les voyageurs changent d’avion. Un terme inventé par les mêmes personnes qui désignent le fait d’échapper à la guerre et à la pauvreté comme du « tourisme d’asile ». Les responsables politiques de l’UE sont encore indécis quant à la terminologie de leurs camps. On a pu lire le terme de « centres de protection » mais aussi celui de « plateformes d’atterrissage et de débarquement », ce qui fait penser à une aventure et à un voyage en mer.

      Tout cela est du vernis linguistique. La réalité est que l’Europe en est maintenant à créer des camps fermés et surveillés pour des personnes qui n’ont pas commis de crime. Les camps vont devenir quelque chose qui s’inscrit dans le quotidien, quelque chose de normal. Si possible dans des endroits lointains et horribles, si nécessaire sur place. Enfermer, compter, enregistrer.

      La facilité avec laquelle tout cela est mis en œuvre est déconcertante. Deux ans seulement après que le public européen a condamné l’Australie pour ses camps brutaux de prisonniers gérés par des sociétés privées sur les îles de Nauru et Manus, dans l’océan Pacifique, nous sommes prêts à abandonner nos inhibitions. Pourquoi ne pas payer les Libyens pour intercepter et stocker des personnes ?

      Derrière le terme allemand « Lager » (« camp ») se cache un ancien mot correspondant à « liegen », qui signifie « être allongé ». Les camps sont ainsi faits pour se reposer. Aujourd’hui, le terme de « camp » implique quelque chose de temporaire : un camp n’est que pour une courte période, c’est pourquoi il peut aussi être rustique, comme un camp de vacances pour les enfants ou un dortoir. Des camps d’urgence sont mis en place après des catastrophes, des inondations, des glissements de terrain, des guerres. Ils sont là pour soulager les souffrances, mais ne doivent pas être permanents.

      Si les responsables politiques participent activement à l’internement de personnes dans des camps en l’absence de catastrophe, alors il s’agit d’autre chose. Il s’agit de contrôle, d’#ordre, de #rééducation, de #domination. Les puissances coloniales tenaient des camps, depuis les camps de barbelés des Britanniques au Kenya jusqu’aux camps de Héréros dans le Sud-Ouest africain. C’est dans des camps que les États-Unis ont enfermé des Américains d’origine japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale. Les responsables de ces camps n’avaient pas pour préoccupation le logement, mais bien la garde et la gestion de « personnes problématiques ».

      Dans de tels camps, la #violence extrême et la #déshumanisation des détenus allaient et vont généralement de pair avec une gestion froide. Exploiter un camp nécessite de l’#organisation. La technologie de #contrôle à distance aide le personnel à commettre des atrocités et transforme des gens ordinaires en criminels. Dans son essai controversé « Le siècle des camps », le regretté sociologue #Zygmunt_Bauman qualifie le camp de symptôme de #modernité. Pour lui, l’association d’une #exclusion_brutale et d’une #efficacité dans l’ordre semblable à celle d’un jardinier est une caractéristique de notre époque.

      Que Bauman fasse des camps de concentration nazis un « distillat » d’un problème majeur et moderne pour sa thèse lui a justement valu des critiques. Il ignore la singularité de l’Holocauste. Contrairement aux camps coloniaux, les camps de concentration étaient en effet des camps d’extermination qui n’avaient plus pour fonction d’apprêter des groupes ou de les rééduquer, ni même de les dissuader. Il s’agissait de « violence pour elle-même », comme l’écrit le sociologue #Wolfgang_Sofsky, de folie de la #pureté et d’éradication des personnes #indésirables.

      L’Europe croit être à l’abri de cette folie. Pour les gouvernants allemands, le slogan « Plus jamais de camps en Allemagne » est un slogan ridicule parce qu’il évoque des images qui n’ont rien à voir avec le présent. Dans les différents camps de migrants en Europe et à l’extérieur, il n’est certes pas question d’une extermination mais « seulement » de contrôle de l’accès et de #dissuasion. C’est ce dernier objectif qui est explicitement recherché : répandre dans le monde l’idée de camps de l’horreur au lieu du paradis européen.

      Mais il n’y a pas de raison de maintenir la sérénité. L’analyse de Zygmunt Bauman parlait de la mince couche de #civilisation par-dessus la #barbarie. La leçon tirée de l’expérience des camps du XXe siècle est la suivante : « Il n’y a pas de société ordonnée sans #peur et sans #humiliation ». La #pensée_totalitaire peut à nouveau prospérer, même dans les sociétés apparemment démocratiques.

      https://www.tdg.ch/monde/europe/dites-camps/story/31177430
      #totalitarisme

      Et ce passage pour lequel je suis tentée d’utiliser le tag #frontières_mobiles (#Allemagne et #Autriche) :

      L’intérêt pour les camps concerne également les responsables politiques allemands. Le gouvernement allemand veut élargir le no #man’s_land à la frontière germano-autrichienne afin que les réfugiés puissent être arrêtés avant d’entrer officiellement en Allemagne et avoir ainsi droit à une procédure d’asile régulière. Une « #fiction_de_non-entrée » est créée, comme le stipule précisément l’accord.

      Et sur la question de la #terminologie (#mots #vocabulaire) :

      Bien sûr, tous ces #centres_fermés de rassemblement de migrants ne peuvent pas être appelés camps. Cela évoquerait des images effrayantes : les camps de concentration nazis, le système des goulags soviétiques, les camps de réfugiés palestiniens de plusieurs générations, le camp de détention de Guantánamo.

      Non, en Allemagne, ces « #non-prisons » devraient être appelées « #centres_de_transit ». Un terme amical, efficace, pratique, comme la zone de transit d’un aéroport où les voyageurs changent d’avion. Un terme inventé par les mêmes personnes qui désignent le fait d’échapper à la guerre et à la pauvreté comme du « #tourisme_d’asile ». Les responsables politiques de l’UE sont encore indécis quant à la terminologie de leurs camps. On a pu lire le terme de « #centres_de_protection » mais aussi celui de « #plateformes_d’atterrissage_et_de_débarquement », ce qui fait penser à une aventure et à un voyage en mer.

      Tout cela est du #vernis_linguistique. La réalité est que l’Europe en est maintenant à créer des camps fermés et surveillés pour des personnes qui n’ont pas commis de crime. Les camps vont devenir quelque chose qui s’inscrit dans le quotidien, quelque chose de normal. Si possible dans des endroits lointains et horribles, si nécessaire sur place. Enfermer, compter, enregistrer.

      #shopping_de_l'asile #normalisation
      #cpa_camps

    • L’#Autriche veut proscrire toute demande d’asile sur le territoire de l’Union européenne

      A la veille d’une réunion, jeudi, entre les ministres de l’intérieur de l’UE sur la question migratoire, Vienne déclare vouloir proposer un changement des règles d’asile pour que les demandes soient étudiées hors d’Europe.

      https://mobile.lemonde.fr/europe/article/2018/07/10/l-autriche-veut-proscrire-toute-demande-d-asile-sur-le-territoire-de-

    • Record deaths at sea: will ‘regional disembarkation’ help save lives?
      ❝What is the aim of European policy on Mediterranean migration?

      Europe’s strategic ambition is clear: reduce the number of people who embark on journeys across the Mediterranean by boat. The more European countries struggle to share responsibility for those who are rescued at sea and brought to Europe, the stronger the desire to dissuade migrants from getting on a boat in the first place. Moreover, stemming the departures is said to be the only way of reducing the death toll.

      The challenge, as the European Council put it, is to ‘eliminate the incentive to embark’ on journeys across the Mediterranean. And the new migration agreement proposes a solution: setting up ‘regional disembarkation platforms’ outside the European Union. The logic is that if people rescued at sea are sent back to the coast they left, nobody will take the risk and pay the cost of getting on smugglers’ boats.
      Would this even work?

      Addressing the challenges of irregular migration is truly difficult. Still, it is baffling how the proposal for regional disembarkation platforms is embroiled in contradictions. The agreement itself is scant on specifics, but the challenges will surface as the policy makers have to make key decisions about how these platforms would work.

      First, will they be entry points for seeking asylum in Europe? The agreement suggests that the platforms might play this role. But if the platforms are entry points to the European asylum procedure, they will attract thousands of refugees who currently have no other option to apply for asylum in Europe than paying smugglers to set out to sea.

      This scenario raises a second question: what will be the possible ways of accessing the platforms? If they are reserved for refugees who have paid smugglers and are rescued at sea, access to protection will be just as reliant on smugglers as it is today. But if anyone can come knocking on the gate to the platforms, without having to be rescued first, the asylum caseload would swell. Such an outcome would be unacceptable to EU member states. As a recent EC note remarked, ‘to allow individuals to “apply” for asylum outside the EU […] is currently neither possible nor desirable.

      These two questions lay out the basic scenarios for how the regional disembarkation platforms would operate. Thinking through these scenarios it’s not clear if these platforms can ever be workable. Moreover, putting these platforms in place directly contradicts the European Council’s stated objectives:

      – dissuading smuggling journeys
      – distinguishing individual cases in full respect of international law
      – not creating a pull factor

      How does this relate to broader EU policies on migration?

      In some way, regional disembarkation platforms are a logical next step along the course the EU has been pursuing for years now. To stop refugees and other migrants from reaching its shores, the EU has been using a multi-pronged approach. On the one hand, the bloc has increased the use of aid to tackle the ‘root causes’ of migration – the logic being that if potential migrants are given other opportunities (e.g. skills training), they will be deterred from leaving. Similarly, information campaigns targeting aspiring migrants seek to deter people from setting out on dangerous journeys.

      Another major focus has been that of externalisation of border management – basically shifting border management to countries outside the EU: a key component of the EU-Turkey Deal is Turkey agreeing to take back refugees who crossed into Greece. Externalisation serves two purposes: keeping migrants physically out of Europe, but also as a deterrence measure sending potential migrants the implicit message that it won’t be easy to come to Europe.

      Regional disembarkation platforms are part of this process of externalisation. But there are key differences that make this proposal more extreme than policies pursued so far. Other externalization measures have aimed at preventing potential asylum seekers from reaching the point where they become eligible to launch a claim in Europe. The platforms will apparently serve a different role, by enabling the physical return of asylum seekers who have become Europe’s responsibility after being rescued by European ships in international waters.
      What do we know about efforts to deter irregular migration?

      The dim outlook for regional disembarkation platforms reflects more general limitations of deterrence measures in migration policy. Using decades worth of data, Michael Clemens and colleagues have shown that along the US-Mexico border greater deterrence and enforcement efforts have only reduced irregular migration when accompanied by greater legal migration pathways. Research by ODI has shown that information about deterrence measures and anti-migration messages rarely featured in migrant decision-making process. We will explore this further in our upcoming MIGNEX research project, which includes large-scale analyses of the drivers of migration in ten countries of origin and transit.
      Blocking access to asylum is not a life-saving measure

      The European Council presents regional disembarkation platforms as a strategy for ‘preventing tragic loss of life’. The irony of this argument is that these platforms will only deter sea crossings if they are dead ends where people who are rescued at sea are barred from seeking asylum in Europe. It is difficult to see how such a setup would be legally feasible, or indeed, ‘in line with our principles and values’, as the Council states.

      If the legal obstacles were overcome, there may indeed be fewer deaths at sea. But some of the deaths would simply occur out of sight instead. Refugees flee danger. Blocking access to seeking asylum puts more lives at risk and cannot be justified as a measure to save lives at sea.

      For now, the European Council glosses over the dilemmas that the regional disembarkation platforms will create. Facing the realities of the situation would not make perfect solutions appear, but it would enable an open debate in search of a defensible and effective migration policy.


      $https://blogs.prio.org/2018/07/record-deaths-at-sea-will-regional-disembarkation-help-save-lives

    • Austrian Presidency document: “a new, better protection system under which no applications for asylum are filed on EU territory”

      A crude paper authored by the Austrian Presidency of the Council of the EU and circulated to other Member States’s security officials refers disparagingly to “regions that are characterised by patriarchal, anti-freedom and/or backward-looking religious attitudes” and calls for “a halt to illegal migration to Europe” and the “development of a new, better protection system under which no applications for asylum are filed on EU territory,” with some minor exceptions.

      See: Austrian Presidency: Informal Meeting of COSI, Vienna, Austria, 2-3 July 2018: Strengthening EU External Border Protection and a Crisis-Resistant EU Asylum System (pdf): http://www.statewatch.org/news/2018/jul/EU-austria-Informal-Meeting-%20COSI.pdf

      The document was produced for an ’Informal Meeting of COSI’ (the Council of the EU’s Standing Committee on Operational Cooperation on Internal Security) which took place on 2 and 3 July in Vienna, and the proposals it contains were the subject of numerous subsequent press articles - with the Austrian President one of the many who criticised the government’s ultra-hardline approach.

      See: Austrian president criticises government’s asylum proposals (The Local, link); Austrian proposal requires asylum seekers to apply outside EU: Profil (Reuters, link); Right of asylum: Austria’s unsettling proposals to member states (EurActiv, link)

      Some of the proposals were also discussed at an informal meeting of the EU’s interior ministers on Friday 13 July, where the topic of “return centres” was also raised. The Luxembourg interior minister Jean Asselborn reportedly said that such an idea “shouldn’t be discussed by civilized Europeans.” See: No firm EU agreement on Austrian proposals for reducing migration (The Local, link)

      The Austrian Presidency paper proposes:

      "2.1. By 2020

      By 2020 the following goals could be defined:

      Saving as many human lives as possible;
      Clear strengthening of the legal framework and the operational capabilities of FRONTEX with respect to its two main tasks: support in protecting the Union’s external border and in the field of return;
      Increasing countering and destruction of people smugglers’ and human traffickers‘ business models;
      Significant reduction in illegal migration;
      More sustainable and more effective return measures as well as establishment of instruments that foster third countries’ willingness to cooperate on all relevant aspects, including the fight against people smuggling, providing protection and readmission;
      Development of a holistic concept for a forward-looking migration policy (in the spirit of a “whole of government approach“) and a future European protection system in cooperation with third countries that is supported by all and does not overburden all those involved – neither in terms of resources nor with regard to the fundamental rights and freedoms they uphold.

      2.2. By 2025

      By 2025 the following goals could be realised:

      Full control of the EU’s external borders and their comprehensive protection have been ensured.
      The new, better European protection system has been implemented across the EU in cooperation with third countries; important goals could include:
      no incentives anymore to get into boats, thus putting an end to smuggled persons dying in the Mediterranean;
      smart help and assistance for those in real need of protection, i.e. provided primarily in the respective region;
      asylum in Europe is granted only to those who respect European values and the fundamental rights and freedoms upheld in the EU;
      no overburdening of the EU Member States’ capabilities;
      lower long-term costs;
      prevention of secondary migration.
      Based on these principles, the EU Member States have returned to a consensual European border protection and asylum policy.”

      And includes the following statements, amongst others:

      “...more and more Member States are open to exploring a new approach. Under the working title “Future European Protection System” (FEPS) and based on an Austrian initiative, a complete paradigm shift in EU asylum policy has been under consideration at senior officials’ level for some time now. The findings are considered in the “Vienna Process” in the context of which the topic of external border protection is also dealt with. A number of EU Member States, the EU Commission and external experts contribute towards further reflections and deliberations on these two important topics.”

      “...ultimately, there is no effective EU external border protection in place against illegal migration and the existing EU asylum system does not enable an early distinction between those who are in need of protection and those who are not.”

      “Disembarkment following rescue at sea as a rule only takes place in EU Member States. This means that apprehensions at sea not only remain ineffective (non-refoulement, examination of applications for asylum), but are exploited in people smugglers’ business models.”

      “Due to factors related to their background as well as their poor perspectives, they [smuggled migrants] repeatedly have considerable problems with living in free societies or even reject them. Among them are a large number of barely or poorly educated young men who have travelled to Europe alone. Many of these are particularly susceptible to ideologies that are hostile to freedom and/or are prone to turning to crime.

      As a result of the prevailing weaknesses in the fields of external border protection and asylum, it is to be expected that the negative consequences of past and current policies will continue to be felt for many years to come. As experience with immigration from regions that are characterised by patriarchal, anti-freedom and/or backward-looking religious attitudes has shown, problems related to integration, safety and security may even increase significantly over several generations.”

      See: Austrian Presidency: Informal Meeting of COSI, Vienna, Austria, 2-3 July 2018: Strengthening EU External Border Protection and a Crisis-Resistant EU Asylum System (pdf)

      http://www.statewatch.org/news/2018/jul/eu-austrian-pres-asylum-paper.htm

    • Libya rejects EU plan for refugee and migrant centres

      Blow to Italy as Tripoli snubs proposal to set up processing centres in Africa

      Libya has rejected a EU plan to establish refugee and migrant processing centres in the country, adding that it would not be swayed by any financial inducements to change its decision.

      The formal rejection by the Libyan prime minister, Fayez al-Sarraj, is a blow to Italy, which is regarded as being close to his Tripoli administration.

      In June, Italy proposed reception and identification centres in Africa as a means of resolving divisions among European governments.

      The impasse came as the EU said it was willing to work as a temporary crisis centre to oversee the distribution of refugees and migrants from ships landing in Europe from Libya. Italy has said it is not willing to open its ports and may even reject those rescued by the EU Sophia search and rescue mission, a position that has infuriated other EU states.

      Speaking to the German newspaper Bild, Serraj said: “We are absolutely opposed to Europe officially wanting us to accommodate illegal immigrants the EU does not want to take in.”

      He dismissed accusations that Libya’s coastguard had shot at aid workers in ships trying to rescue people from the Mediterranean.

      “We save hundreds of people off the coast of Libya every day – our ships are constantly on the move,” he said. In practice, Libya is already running detention camps, largely as holding pens, but they are not run as EU processing centres for asylum claims.

      European foreign ministers agreed at a meeting on Monday to do more to train the Libyan coastguard by setting up the EU’s own training team inside Libya.

      The European parliament president, Antonio Tajani, said after a trip to Niger, one of the chief funnels for people into Libya, that the EU needed to plough more money into the Sahel region to reduce the need to leave the area. He said the number of people reaching Libya from Niger was collapsing.

      Tajani said: “Until 2016, 90% of irregular migrants travelled through the Niger to Libya and Europe. In just two years, Niger reduced migration flows by 95%, from over 300,000 to about 10,000 in 2018.”

      He said he would host a European conference in Brussels in October to support democratic elections in Libya scheduled for December.

      At the same time, Italy is to host a further conference in Rome in September seen as a follow-on to a conference held in May by the French president, Emmanuel Macron, that led to a commitment to hold elections this year.

      https://www.theguardian.com/world/2018/jul/20/libya-rejects-eu-plan-for-migrant-centres?CMP=Share_iOSApp_OtherSpeakin

    • UNHCR ed OIM discutono con la Commissione europea sulle piattaforme di sbarco, ma gli stati dicono no.

      Lunedì 30 luglio si svolgerà a Ginevra un incontro di rappresentanti dell’UNHCR e dell’OIM con la Commissione Europea per discutere sulle piattaforme di sbarco che Bruxelles vorrebbe imporre nei paesi di transito, come gli stati nordafricani, e negli stati di sbarco, soprattutto in Italia. Per selezionare rapidamente migranti economici e richiedenti asilo, e dunque procedere al respingimento immediato dei primi, senza alcuna garanzia di difesa, ed all’avvio delle procedure di asilo, per gli altri, senza alcuna garanzia di resettlement o di relocation ( ricollocazione) in un paese diverso da quello di primo ingresso. La Commissione dichiara che, soltanto dopo avere trovato un “approccio comune a livello europeo “, si rivolgeranno proposte ai paesi terzi. Gli stati nordafricani hanno però respinto in blocco questa proposta, e le autorità locali dei paesi di primo ingresso più interessati dagli sbarchi, confernano la loro opposizione a nuovi Hotspot. Le risorse previste per questa esternalizzazione delle frontiere sono ridicole. Per non parlare dei costi in termini di vite e di sfregio dei diritti umani.

      Un progetto che si salda strettamente con l’incremeno degli aiuti alla sedicente Guardia costiera “libica”, alla quale si affida già adesso, nella prassi quotidiana, un numero sempre più elevato di intercettazioni in acque internazionali, di fatto respingimenti collettivi, perchè realizzati con il coordinamento e l’assistenza di unità militari della Marina italiana che ha una base a Tripoli, nell’ambito della missione Nauras. Intanto la accresciuta assistenza italiana alla Marina ed alla Guardia costiera di Tripoli rischia di contribuire all’inasprimento del conflitto tra le diverse milizie ed allontana le probabilità di una reale pacificazione, premessa indispensabile per lo svolgimento delle elezioni. Le stesse milizie che continuano a trattenere in Libia, in condizioni disumane, centinaia di migliaia di persone.

      Dietro la realizzazione delle “piattaforme di sbarco” in Nordafrica, proposte anche dal Consiglio europeo del 28 giugno scorso, il ritiro dalle responsabilità di coordinamento dei soccorsi in acque internazionali da parte degli stati che fin qui ne sono stati responsabili in conformità al diritto internazionale generalmente riconosciuto. Per ragioni diverse, nè la Tunisia, ne la Libia, possono essere riconosciuti come “paesi terzi sicuri” con porti di sbarco che siano qualificabili come place of safety. Come avveniva fino a qualche mese fa, secondo il diritto internazionale, dopo i soccorsi in acque internazionali, i naufraghi vanno sbarcati non nel porto più vicino, na nel porto sicuro più vicino. Ma questa regola, a partire dal caso della nave Aquarius di SOS Mediterraneè, il 10 giugno scorso, è stata continuamente violata dal governo italiano e dalle autorità amministrative e militari che questo governo controlla. Molto grave, ma prevedibile, il comportamento di chiusura da parte di Malta, che continua a trattenere sotto sequstro due navi umanitarie, la Lifeline e la Seawatch. Sempre più spesso le dispute tra stati che negano a naufraghi un porto sicuro di sbarco rischiano di fare altre vittime

      La soluzione che si prospetta adesso con la nave SAROST 5,dopo gli appelli delle ONG tunisine, lo sbarco a Zarzis dei migranti soccorsi il 15 luglio, un caso eccezionale ben diverso da altri soccorsi operati in precedenza in acque internazionali, non costituisce un precedente, perchè la SAROST 5 batte bandiera tunisina. Dunque i naufraghi a bordo della nave si trovavano già in territorio tunisino subito dopo il loro recupero in mare. In futuro, quando i soccorsi in acque internazionali saranno comunque operati da imbarcazioni miitari o private ( incluse le ONG) con diversa bandiera, il problema del porto sicuro di sbarco si proporrà in termini ancora più gravi, con un ulteriore incremento delle vittime e delle sofferenze inflitte ai sopravvissuti, a fronte dei dinieghi degli stati che non rispettano il diritto internazionale ed impediscono la individuazione, nei tempi più rapidi, di un vero “place of safety”.

      Nel 2013 il caso del mercantile turco SALAMIS, che sotto cooordinamento della Centrale operativa (IMRCC) di Roma, aveva soccorso naufraghi a sud di Malta, in acque internazionali, si era concluso con lo sbarco in Italia, in conformità del diritto internazionale. Con lo sbarco dei migranti soccorsi dalla SAROST 5 nel porto di Zarzis,in Tunisia, per ragioni di emergenza sanitaria, si consuma invece una ennesima violazione del diritto internazionale, dopo i rifiuti frapposti dalle autorità italiane e maltesi. Stati che creano sofferenze, come strumento politico e di propaganda, fino al punto da costringere i comandanti delle navi a dichiarare lo stato di emergenza. Alla fine il governo tunisino, nel giorno della fiducia al governo e dell’insediamento del nuovo ministro dell’interno, ha ceduto alle pressioni internazionali, ed ha accettato per ragioni umanitarie lo sbarco di persone che da due settimane erano bloccate a bordo di un rimorchiatore di servizio ad una piattaforma petrolifera, in condizioni psico-fisiche sempre più gravi. Un trattamento inumano e degradante imposto da quelle autorità e di quegli stati che, immediatamente avvertiti dal comandante della SAROST 5 quando ancora si trovava in acque internazionali, hanno respinto la richiesta di garantire in tempi più rapidi ed umani un porto di sbarco sicuro.

      Di fronte al probabile ripetersi di altri casi di abbandono in acque internazionali, con possibili pressioni ancora più forti sulla Tunisia, è importante che l’UNHCR e l’OIM impongano agli stati membri ed all’Unione Europea il rispetto del diritto internazionale e l’obbligo di soccorso in mare, nel modo più immediato. Le prassi amministraive di “chiusura dei porti” non sono sorrette ada alcuna base legale, e neppure sono concretizzate in provvedimenti amministrativi, motivati ed impugnabili davanti ad una qualsiasi autorità giurisdizionale. Non si può continuare a governare tratendo in inganno il corpo elettorale, distorcendo persino le posizioni delle grandi organizzazioni internazionali. Fino ad un mese fa sia l’UNHCR che l’OIM avevano respinto la proposta della Commissione che voleva creare piattaforme di sbarco al di fuori dei confini europei. Una proposta che adesso viene ripresentata con vigore ancora maggiore, sotto la presidenza UE affidata all’Austria di Kurz, con la spinta di Orban e di Salvini verso la “soluzione finale” verso migranti ed ONG.

      Le Nazioni Unite conoscono bene la situazione in Libia. Occorre garantire a tutti i naufraghi soccorsi in acque internazionali un porto sicuro di sbarco, che non deve essere quello più vicino, se non offre la piena garanzia di una tutela effettiva dei diritti fondamentali e del diritto di chiedere asilo delle persone sbarcate. Non basta la presenza fisica di operatori dell’UNHCR e dell’OIM in alcuni punti di sbarco, come si sta verificando da mesi in Tripolitania, per riconoscere l’esistenza di un place of safety in paesi che anche secondo le grandi istituzioni internazionali, come per i tribunali italiani, non sono in grado di garantire place of safety in conformità alle Convenzioni internazionali.

      Se si dovesse decidere di riportare i migranti intercettati in acque internazionali e sbarcati nei paesi nordafricani, ammesso che posa succedere( anche se i migranti considerati “illegali” in Nordafrica saranno costretti a firmare una richiesta di resettlement, se non di rimpatrio volontario), magari per essere riportati indietro in un campo profughi in Niger, sarebbero violati i principi base di protezione delle persone, in quanto eseri umani, ai quali si ispirano le Convenzioni internazionali e la Costituzione italiana. La Convenzione di Ginevra non esclude il diritto dei richeidenti asilo a rivolgersi ad paese piuttosto che ad un altro. L’evacuazione dalle aree di crisi non esclude il diritto di accesso alle frontiere di un paese europeo perchè la richiesta di asilo sua valutata con le garanzie sostanziali e procedurali previste dalla normativa interna e sovranazionale.

      Se l’UNHCR e l’OIM cederanno alle pressioni dei governi, diventeranno complici degli abusi che i migranti continuano a subire nei paesi del nordafrica nei quali vengono respinti e detenuti.

      Le Organizzazioni non governative che, insieme ai naufraghi che soccorrono, continuano ad essere bersaglio di una campagna di odio che non accenna ad attenuarsi, continueranno, nei limiti dei propri mezzi a denunciare quanto accade ed a soccorrere le persone che in acque internazionali potranno raggiungere prima che facciano naufragio. La loro attività di ricerca e salvataggio appare tuttavia fortemente ridotta, anche per la illegittima “chiusura dei porti” decisa dal governo italiano, in assenza di qualsiasi provvedimento che ne fornisca una base legale, tale almeno da potere essere impugnato. Una lesione forse irreversibile dello stato di diritto (rule of law) alle frontiere marittime.Una responsabilità ancora maggiore per le autorità militari alle quali sarebbe affidato il coordinamento delle attività di ricerca e soccorso in mare (SAR). La percentuale delle vittime calcolate sul numero dei migranti che ancora riescono a fuggire dalla Libia non è mai stata tanto alta. Non si deve ridurre il valore del rispetto della vita umana alla riduzione numerica degli arrivi o dei soccorsi in mare.

      Dietro la conclamata esigenza di contrastare i trafficanti si cela una micidiale arma elettorale che sta permettendo il capovolgimento della narrazione dei fatti e la criminalizzazione della solidarietà. Il ruolo delle città dell’accoglienza e dei rappresentanti politici che ancora si oppongono a questa deriva disumana contro i migranti e le ONG, devono passare dalle parole ai fatti e dare concretezza alle dichiarazioni di solidarietà ed all’impegno di aprire i porti, ed aprire le città. Tutti i cittadini solidali sono chiamati ad esporsi in prima persona, saldando il ruolo delle autonomie locali con la capacità di autorganizzazione. Sarà una stagione lunga e dolorosa di conflitto, senza una rappresentanza polkitica capace di praticare una vera opposizione. Ma non ci sono possibilità di mediazione con chi dimostra di valutare una parte dell’umanità come “untermenschen” ( sottouomini), praticando l’abbandono in mare ed il respingimento collettivo verso luoghi di internamento e tortura, in modo da creare le premesse per una discriminazione istituzionale che nei territori si sta già traducendo in una violenza diffusa contro i più deboli. Oggi tocca ai migranti, dai naufraghi a quelli accolti nei centri in Italia, domani saranno nel mirino le componenti minoritarie dell’intera popolazione.

      https://www.a-dif.org/2018/07/29/unhcr-ed-oim-discutono-con-la-commissione-europea-sulle-piattaforme-di-sbarco

    • Libya rejects establishment of reception centres for irregular migrants on its territory

      Foreign Minister of the Presidential Council’s government Mohamed Sayala said Libya refuses the idea of setting up reception centres for irregular migrants on its territory, as did Tunisia, Algeria and Morocco.

      “The country’s immigrant housing centres are sheltering around 30,000 immigrants, and Libya has cooperated with the European Union to return migrants to their countries of origin, but some countries refused to receive them,” Sayala said to the Austrian newspaper Die Presse.

      “Libya has signed agreements with Chad, Niger and Sudan to enhance the security of the crossing borders in order to curb the flow of migrants,” the Foreign Minister added.

      https://www.libyaobserver.ly/inbrief/libya-rejects-establishment-reception-centres-irregular-migrants-its-t

    • Juncker says N.Africa migrant “camps” not on EU agenda

      European Commission President Jean-Claude Juncker said on Friday that a suggestion that the European Union might try to set up migrant camps in North Africa was no longer on the agenda.

      EU member states are in disagreement over how the bloc should deal with tens of thousands of migrants arriving every year in Europe, the bulk of them by sea from Turkey and North Africa.

      In June, a summit of all EU leaders asked the Commission to study ways to set up “regional disembarkation platforms” in North African countries, including Tunisia, for migrants rescued by European vessels in the Mediterranean.

      However, there has been little appetite in Africa and EU officials have long questioned the legality and practicality of such camps — a view underlined in Juncker’s blunt reply.

      “This is no longer on the agenda and never should have been,” Juncker told a news conference in Tunis with Tunisian Prime Minister Youssef Chahed.

      http://news.trust.org/item/20181026131801-1t7he
      #cpa_camps

    • Juncker says North Africa migrant ’camps’ not on EU agenda

      European Commission President Jean-Claude Juncker said on Friday that a suggestion that the European Union might try to set up migrant camps in North Africa was no longer on the agenda.

      EU member states are in disagreement over how the bloc should deal with tens of thousands of migrants arriving every year in Europe, the bulk of them by sea from Turkey and North Africa.

      In June, a summit of all EU leaders asked the Commission to study ways to set up “regional disembarkation platforms” in North African countries, including Tunisia, for migrants rescued by European vessels in the Mediterranean.

      However, there has been little appetite in Africa and EU officials have long questioned the legality and practicality of such camps — a view underlined in Juncker’s blunt reply.

      “This is no longer on the agenda and never should have been,” Juncker told a news conference in Tunis with Tunisian Prime Minister Youssef Chahed.


      https://www.reuters.com/article/us-europe-migrants-africa/juncker-says-north-africa-migrant-camps-not-on-eu-agenda-idUSKCN1N01TU

    • Refugee centers in Tunisia ’out of the question’, president says

      The Tunisian President, Beji Caid Essebsi, has said his country will not host EU refugee reception centers. He also told DW that Tunisia was a safe country, despite a terrorist attack in the capital earlier this week.

      President Essebsi made the statement in Berlin, where he attended Chancellor Angela Merkel’s African business summit. In an interview with DW’s Dima Tarhini, the 91-year-old leader said opening refugee reception centers in countries such as Tunisia was “out of the question.”

      “Tunisia has much more experience with refugees than many European countries. After the Libyan revolution, more than 1.3 million refugees from various countries streamed into Tunisia. Fortunately, most of them returned to their home countries with our help. Europe has never experienced anything comparable. And we, unlike Europe, do not have the capacities to open reception centers. Every country needs to pull its own weight on this issue.”

      The European Union wants greater cooperation on migration with North African nations Algeria, Egypt, Libya, Tunisia, Niger and Morocco. Earlier this year, the EU migration commissioner announced a plan for a “regional disembarkation scheme”. Under the proposed deal, African countries would host migrant screening centers to process refugee claims. The Tunisian government has already expressed opposition to the idea.

      Despite terrorism, a ’safe country’

      During President Essebsi’s visit to Berlin, a 30-year-old woman blew herself up with a homemade bomb in the Tunisian capital, injuring at least eight people.

      “We thought we had eradicated terrorism, but it turns out that it still exists and that it can strike in the heart of the capital,” President Essebsi said in a statement to the press.

      The suicide attack led to renewed questions about whether Tunisia should be considered a safe country of origin for asylum seekers.

      Tarhini: In Germany, in the context of repatriating asylum-seekers, it has been questioned just how safe Tunisia really is. Tunisia is considered a safe North African country. What is your opinion on this?

      Beji Caid Essebsi: "Tunisia is a safe country; that is the truth. It is much safer than many other countries. Regarding refugees and the problem that they pose for Europe and other regions: Tunisia guarantees the freedom of its citizens, no matter what their conduct. If Tunisians abroad do something wrong and are sent back, then we will take them in. But not citizens of other countries.

      http://www.infomigrants.net/en/post/13062/refugee-centers-in-tunisia-out-of-the-question-president-says?ref=tw
      #Tunisie
      ping @_kg_

    • Les plateformes de débarquement pour migrants enterrées ?

      « Les Plateformes de débarquement en Afrique ne sont plus à l’ordre du jour et n’auraient jamais dû l’être », a déclaré le président de la Commission européenne Juncker, ce 26 octobre, lors d’une conférence de presse à Tunis avec le Premier ministre tunisien, Youssef Chahed .

      Etonnant ? Rembobinons la bande-son 4 mois en arrière...

      Les plateformes de débarquement sont une proposition de la Commission européenne faite, à Bruxelles, le 28 juin lors d’un Conseil européen. Son objectif était d’empêcher l’arrivée des personnes migrantes, dites irrégulières, sur le sol européen. Comment ? En les bloquant, en amont, dans des centres fermés, le temps d’examiner leur profil et demande. Et en y débarquant systématiquement les naufragés repêchés en Méditerranée. Ces plates-formes seraient situées sur les côtes africaines notamment en Tunisie et au Maroc. L’Egypte a été également évoquée.

      Cette proposition s’inscrivait dans l’approche dominante de « l’externalisation » de la gestion des frontières prônée de façon croissante par les institutions européennes et ses membres depuis une vingtaine d’années. Depuis 2015, cette approche constitue l’une des orientations majeures des politiques migratoires européennes.

      Pourquoi dès lors, la Commission fait-elle marche arrière quant à ce projet ? Plusieurs raisons peuvent être avancées.

      La première réside dans le fait que cette approche n’atteint pas ses objectifs (endiguer les départs et augmenter les expulsions des personnes en situation irrégulière). Il suffit de voir la situation dans les hotspots d’Italie et de Grèce depuis 2015. A Moria, sur l’île de Lesbos, MSF parle de crise humanitaire due au surpeuplement, aux infrastructures et conditions d’accueil déplorables, ainsi qu’à l’insécurité mettant à mal l’ensemble des droits fondamentaux des personnes, notamment ceux des femmes et des mineurs. Les plus vulnérables se retrouvent dans un cul-de-sac.
      « Moria est devenu pour beaucoup un lieu de transit prolongé le temps que leur demande d’asile soit étudiée », souligne Dimitris Vafeas, le directeur adjoint du camp de Moria. D’autres exemples sont ceux du Niger ou encore de la Libye qui laissent les personnes migrantes dans une situation « d’encampement » permanent ou d’errance circulaire sans fin, faute de voies légales de migrations.

      La seconde explication trouve sa source dans le fait que cette approche ne respecte pas le droit international. En effet, d’une part, selon la Convention de Genève, chacun a le droit de quitter son pays et de demander l’asile dans un pays où sa sécurité sera assurée. Le droit international, s’il autorise un pays à refuser l’immigration, prohibe l’instauration du délit d’émigration : la Déclaration universelle des droits de l’homme stipule ainsi en son article 13 le droit de « quitter tout pays y compris le sien ». De plus, le droit maritime prévoit que tout naufragé sauvé en mer doit être conduit vers le port proche le plus sûr, ce qui implique que les personnes rescapées au large des côtes européennes doivent y être conduite. Enfin, plusieurs pays, à commencer par la Libye, ne représentent en aucun cas des « lieux sûrs », au regard des conditions auxquelles y font face les migrants. Même au Maroc, il y a quelques semaines, le GADEM, association marocaine de défense des droits de l’homme, sortait un rapport dramatique faisant état des violences multiples qu’encourent les personnes migrantes au Maroc.

      La troisième raison est que la majorité des pays en développement ne veulent pas entendre parler de ces plates-formes. Ils accueillent déjà 85 % des personnes réfugiées alors que l’Europe n’en accueille que 6%. Les pays africains tentent donc de faire bloc afin d’installer un rapport de force face aux Européens. Ils savent qu’ils sont désormais des acteurs incontournables du dossier migratoire sur la scène internationale. Cependant, les sommes mises sur la table, tels que les budgets de l’APD, risquent à terme d’effriter ce bloc d’argile, même si ces montants doivent être mis en regard des transferts des diasporas (remittances), nettement plus importants et qui rendent donc les dirigeants des pays d’origine enclins à favoriser les migrations.

      Il est donc temps, vu cet échec, que la Commission européenne change de cap et axe ses politiques non pas sur l’externalisation des questions de l’asile et de la migration, mais sur le renforcement de la solidarité intra-européenne dans l’accueil et sur la mise en œuvre de nouvelles voies sûre et légales de migration. Cela lui permettrait, enfin, de respecter le droit international et de consacrer son APD à la réalisation des Objectifs de développement plutôt qu’à la lutte contre les migrations, fussent-elles irrégulières.

      https://www.cncd.be/Les-plateformes-de-debarquement

    • L’UE bat partiellement en retraite sur les hotspots en Afrique

      Le Conseil voulait débarquer les migrants sauvés en Méditerranée sur les côtes africaines. Face à l’opposition des États africains, le projet a été abandonné, mais l’UE fait toujours pression sur les pays de transit.

      Au sommet du Conseil de juin dernier, les dirigeants européens ont demandé à la Commission d’étudier la possibilité d’instaurer des « plateformes de débarquement régionales » en Afrique, afin d’y envoyer les migrants repêchés par des bateaux européens en Méditerranée.

      L’initiative a tourné court. Dans les jours qui ont suivi le sommet, le Maroc et l’Union africaine se sont mobilisés pour assurer un rejet généralisé des « hotspots » sur les territoires africains.

      Nasser Bourita, le ministre marocain aux Affaires étrangères, a accusé les dirigeants européens de réagir de manière excessive, et souligné que le nombre de migrants tentant d’entrer en Europe a largement chuté. À ce jour, ils sont 80 000 à être arrivés cette année, contre 300 000 en 2016.

      La société civile s’est aussi opposée au projet, estimant que ces camps de migrants seraient contraires aux engagements de l’UE en termes de droits de l’Homme.

      Lors d’une visite en Tunisie le 26 octobre, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a assuré que l’UE ne tentait pas de mettre en place des camps de réfugiés dans le nord de l’Afrique. « Ce n’est plus au programme, et ça n’aurait jamais dû l’être », a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre tunisien, Youssef Chahed.

      Une semaine après, la porte-parole de la Commission, Natasha Bertaud, a expliqué que l’exécutif européen préférait à présent parler d’« arrangements de débarquement régionaux ». L’UE a donc commencé à préparer des accords spécifiques avec chacun des pays concernés, dont un échange de financements contre un meilleur contrôle migratoire. Le but est ainsi d’empêcher les migrants d’arriver en Europe.

      Accords en négociations

      Depuis le mois de septembre, des discussions sont en cours entre Bruxelles et le gouvernement égyptien d’Abdel Fattah al-Sissi. Un accord « cash contre migrants » devrait être finalisé avant le sommet UE-Ligue arabe qui aura lieu en février au Caire.

      S’il parait évident que l’Europe ne répétera pas son offre de 4 milliards à la Turquie, l’Égypte devrait demander une aide considérable et des prêts avantageux en échange d’un durcissement du contrôle migratoire. Des accords similaires devraient être conclus avec le Maroc, la Tunisie et la Libye.

      Le timing n’est pas dû au hasard, puisque Abdel Fattah al-Sissi succédera en janvier au Rwandais Paul Kagame à la présidence de l’Union africaine, et que le sommet de février sera centré sur l’immigration.

      Ce n’est pourtant pas parce que l’idée des « hotspots » a été abandonnée que les pays africains échappent aux pressions européennes.

      Le 1er novembre, Reuters indiquait que le ministère marocain des Affaires étrangères avait mis en place une nouvelle obligation pour les ressortissants du Congo Brazzaville, de Guinée et du Mali, qui devront à présent demander un permis de voyage quatre jours avant leur arrivée au Maroc. La plupart des migrants espérant atteindre l’Europe via le Maroc sont guinéens ou maliens.

      L’Espagne fait en effet pression sur Rabat pour réduire le nombre d’arrivées de migrants, notamment via ses enclaves de Ceuta et Melilla.

      Redéfinitions à venir

      Par ailleurs, les conditions de renvoi des migrants seront redéfinies dans le texte qui remplacera l’accord de Cotonou, mais il est clair que l’Europe ne voudra pas les rendre plus strictes. Les discussions entre l’UE et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, viennent de commencer.

      L’accord, qui expire en 2020, prévoit que les États africains réintègrent les migrants qui n’obtiennent pas l’autorisation de rester en Europe, une mesure qui n’a cependant pas été mise en pratique. « Les dirigeants africains ne respecteront jamais ces articles sur la migration », indique une source proche des négociations.

      L’Union africaine n’est pas parvenue à unir ses membres pour négocier le successeur de l’accord de Cotonou sur la base d’une position commune face à l’UE, mais les avis sont plus convergents sur la question migratoire. Selon une représentante de la société civile, son plan d’action sur l’immigration est « l’un des meilleurs documents sur la migration ».

      Contrairement à l’UE, divisée entre des pays plutôt accueillants et d’autres comme la Hongrie, la Pologne ou l’Italie, qui défendent des règles extrêmement strictes, les membres de l’Union africaine sont sur la même longueur d’onde sur le sujet. « L’UE n’est pas en position de négocier sur l’immigration, mais l’Union africaine l’est », conclut cette même source.

      Pour montrer à ses citoyens qu’elle agit, l’UE pourrait donc finir par mettre en place des arrangements de contrôle migratoire fragmentés et chers.

      https://www.euractiv.fr/section/migrations/news/eu-lowers-its-ambitions-on-african-migration-control

    • EP lawyers back EU plans for migrant centres in Africa

      Lawyers working at the European Parliament on Tuesday (27 November) struggled to provide a detailed analysis of whether stalled EU plans to offload rescued migrants in north Africa were legal - but ultimately backed the controversial concept.

      “It was at least a brave attempt to piece together, sort of like bits of circumstantial evidence from a kind of a crime scene, to see what the hell this is,” British centre-left MEP Claude Moraes said of their efforts.

      Speaking at the parliament’s civil liberties committee, a lawyer from the legal service was only able to provide an oral summary of their report, citing confidentiality issues.

      But EUobserver has obtained a full copy of the 10-page confidential report, which attempted to provide a legal analysis of stalled EU plans to set up so-called ’regional disembarkation platforms’ in north Africa and controlled centres in Europe.

      The report broadly rubber stamps the legality of both concepts, but with conditions.

      It says “controlled centres and/or disembarkation platforms of a similar nature could be, in principle, lawfully established in the European Union territory.”

      It states disembarkation platforms “could lawfully be established outside of the European Union, in order to receive migrants rescued outside the territory of the Union’s member states.”

      It also says EU law does not apply to migrants rescued at high sea, even with a boat flying an EU-member state flag.

      “We can’t consider a vessel flying a flag of a member state to be an extension of a member state,” the lawyer told the MEPs.

      EU law is also not applied if the migrant is rescued in the territorial waters of an African coastal state, states the report.

      It also notes that people rescued in EU territorial waters cannot then be sent to disembarkation platforms in an non-EU state.

      Morocco and other bordering coastal states must apply the 1951 Geneva Convention and must be considered safe before allowing them to host any disembarkation platform.

      Earlier this year, the European Commission tasked the EU’s asylum support office to analyse the safety of both Morocco and Tunisia.

      But neither country has voiced any interest in hosting such platforms.

      The two countries were then presented over the summer by EU heads of state and government as a possible solution to further stem boat migrants from taking to the seas in their efforts to reach Europe.

      The concepts, initially hatched by the International Organisation for Migration (IOM) and the UN refugee agency (UNHCR), were met with disdain by north African states, who viewed them as a veiled attempt by the EU to outsource its problem back onto them.

      Furthermore, not a single EU state has expressed any interest to host a controlled centre.

      Human rights defenders have also raised alarm given the poor treatment of thousands of refugees and migrants stuck in over-crowded camps on the Greek islands.

      Attempting to replicate similar camps or centres elsewhere has only heightened those fears.

      But the EU says it is pressing ahead anyway.

      “The disembarkation arrangement, the discussion, is proceeding in the Council,” said Vincet Piket, a senior official in the EU’s foreign policy branch, the EEAS.

      https://euobserver.com/migration/143513

    • Et il y a des personnes, qui travaillent pour le HCR, ici #Vincent_Cochetel, qui croient en les plateformes de désembarquement évidemment...

      Good statement of search and rescue organisations, but I would like to see the same advocacy efforts with North African countries. A predictable regional disembarkation mechanism must be a shared responsibility on both sides of the Mediterranean.

      https://twitter.com/cochetel/status/1073190725473484801?s=19

    • African Union seeks to kill EU plan to process migrants in Africa

      Exclusive: Leaked paper shows determination to dissuade coastal states from cooperating.

      The African Union is seeking to kill off the EU’s latest blueprint for stemming migration, claiming that it would breach international law by establishing “de facto detention centres” on African soil, trampling over the rights of those being held.

      A “#common_African_position_paper” leaked to the Guardian reveals the determination of the 55-member state body, currently headed by Egypt, to dissuade any of its coastal states from cooperating with Brussels on the plan.

      The EU set plans for “regional disembarkation platforms” in motion last summer to allow migrants found in European waters to have their asylum requests processed on African soil.

      Brussels has a similar arrangement in place with Libya, where there are 800,000 migrants, 20,000 of whom are being held in government detention centres. The Libyan authorities have been accused of multiple and grave human rights abuses. A UN report recently stated that migrants in the country faced “unimaginable horrors”.

      Some northern states, including Morocco, have already rejected the EU’s proposal over the new “platforms”, but there are concerns within the African Union (AU) that other member governments could be persuaded by the offer of development funds.

      Italy’s far-right interior minister Matteo Salvini has called for the centres to be based around the Sahel region, in Niger, Chad, Mali and Sudan. An inaugural summit between the EU and the League of Arab States is being held in Sharm el-Sheikh in Egypt on Sunday and Monday, and migration is expected to be discussed.

      “When the EU wants something, it usually gets it,” said a senior AU official. “African capitals worry that this plan will see the establishment of something like modern-day slave markets, with the ‘best’ Africans being allowed into Europe and the rest tossed back – and it is not far from the truth.”

      They added: “The feelings are very, very raw about this. And it feels that this summit is about the EU trying to work on some countries to cooperate. Bilaterally, some countries will always look at the money.”

      EU officials, in turn, have been coy about the purposes of the summit, insisting that it is merely an attempt to engage on issues of joint importance.

      The leaked draft joint position of the AU notes that Brussels has yet to fully flesh out the concept of the “regional disembarkation platforms”. But it adds: “The establishment of disembarkation platforms on the African Continent for the processing of the asylum claims of Africans seeking international protection in Europe would contravene International Law, EU Law and the Legal instruments of the AU with regard to refugees and displaced persons.

      “The setup of ‘disembarkation platforms’ would be tantamount to de facto ‘detention centres’ where the fundamental rights of African migrants will be violated and the principle of solitary among AU member states greatly undermined. The collection of biometric data of citizens of AU Members by international organisations violates the sovereignty of African Countries over their citizens.”

      The AU also criticises Brussels for bypassing its structures and warns of wider repercussions. “The AU views the decision by the EU to support the concept of ‘regional disembarkation platforms’ in Africa and the ongoing bilateral consultation with AU member states, without the involvement of the AU and its relevant institutions, as undermining the significant progress achieved in the partnership frameworks and dialogues between our two unions,” the paper says.

      Confidential legal advice commissioned by the European parliament also raises concerns about the legality of establishing processing centres on African soil for those found in European waters.

      The paper, seen by the Guardian, warns that “migrants, after they have been rescued (or a fortiori after they have been brought back on to European Union territory), could not be sent to platforms outside of the European Union without being granted access to the EU asylum procedures and without being granted the possibility to wait for the complete examination of their request”.

      https://www.theguardian.com/world/2019/feb/24/african-union-seeks-to-kill-eu-plan-to-process-migrants-in-africa

  • La fabrique des indésirables, par Michel Agier
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/05/AGIER/57491 #st

    #Camps de #réfugiés ou de déplacés, campements de migrants, zones d’attente pour personnes en instance, camps de transit, centres de rétention ou de détention administrative, centres d’identification et d’expulsion, points de passage frontaliers, centres d’accueil de demandeurs d’asile, « ghettos », « jungles », hotspots... Ces mots occupent l’actualité de tous les pays depuis la fin des années 1990. Les camps ne sont pas seulement des lieux de vie quotidienne pour des millions de personnes ; ils deviennent l’une des composantes majeures de la « société mondiale », l’une des formes de gouvernement du monde : une manière de gérer l’indésirable.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/71131 via Le Monde diplomatique

  • #Le_Pérou

    Nos métropoles occidentales débordent de corps en trop, de rebuts humains épars : #expulsés d’ici comme d’ailleurs flanqués à même le bitume ; #réfugiés dans les #délaissés, déprises, et autres innommables zones ; logés dans l’#insalubrité, le surpeuplement ou la #solitude, tout au bord de la rue. Simultanément – conséquence et cause tout à la fois –, nos métropoles se dépeuplent de ce qui fait d’une ville une #ville : des formes et pratiques de l’#accueil et de la #solidarité, des espaces et des gestes qui font l’#hospitalité. Une analyse des processus urbains à l’œuvre – techniques comme imaginaires – convainct de l’inéluctable aggravation de cette situation : un savoir-faire l’accueil disparaît en même temps qu’explose le nombre de réfugiés économiques parmi nous. Loin de promettre la résorption de l’#exclusion urbaine et du péril qu’elle engendre, le développement contemporain de nos métropoles la laisse s’accroître, voire la nourrit.

    Association loi 1901 fondée en septembre 2012, le PEROU est un #laboratoire de #recherche-action sur la #ville_hostile conçu pour faire s’articuler action sociale et action architecturale en réponse au péril alentour, et renouveler ainsi savoirs et savoir- faire sur la question. S’en référant aux #droits_fondamentaux européens de la personne et au « #droit_à_la ville » qui en découle, le PEROU se veut un outil au service de la multitude d’#indésirables, communément comptabilisés comme cas sociaux voire ethniques, mais jamais considérés comme habitants à part entière.
    Avec ceux-ci, le PEROU souhaite expérimenter de nouvelles tactiques urbaines – nécessitant le renouvellement des techniques comme des imaginaires – afin de fabriquer l’hospitalité tout contre la ville hostile. Alors que se généralise une politique aussi violente qu’absurde, action publique aux allures de déroute n’ouvrant que sur des impasses humaines – expulsions, destructions, plans d’urgence sans issues, placements et déplacements aveugles, etc – , le PEROU veut faire se multiplier des ripostes constructives, attentives aux hommes, respectueuses de leurs fragiles mais cruciales relations au territoire, modestes mais durables.

    http://www.perou-paris.org/index.html
    #architecture #urbanisme #Calais #urban_matter
    cc @reka : tu connais ?

  • Aménagement urbain : pour les Marseillais, la fête est finie - The Dissident - The Dissident
    http://the-dissident.eu/8590/amenagement-urbain-pour-les-marseillais-la-fete-est-finie

    Tout comme Manuel Valls, entourés de notables venus s’installer dans la région, on assiste également à l’inauguration d’un nouveau centre de vidéos surveillance. Un dispositif censé faciliter l’arrestation de jeunes délinquants, qui suscite l’admiration de l’assemblée. « Ce à quoi on assiste, c’est une restructuration néo-libérale et sécuritaire du tissu urbain, en cours dans presque toutes les villes européennes, pour expulser et disperser au loin les couches populaires », commente le sociologue et urbaniste Jean-Pierre Garnier à propos du film.

    #ville #métropole #gentrification #indésirables

  • Mise à jour de :
    http://seenthis.net/messages/410458

    Plusieurs articles abordent la question du vocabulaire. Faut-il les appeler migrants, réfugiés, sans-papiers, demandeurs d’asile, exilés...? Les avis sont partagés

    Réfugiés ? Migrants ? Abrités ? Accueillis ? Apatrides ? Arabes ? Aventuriers ? Binationaux ? Capital humain ? Cerveaux en fuite ? Chercheurs de Paix ? Chercheurs de Refuge ? Circulants ? Clandestins ? Clandestins Non Identifiés ? Coupables ? Coupables de voyage ? Criminels ? Criminels Illégaux ? Crimmigrés ? Cueilleurs de Fraises ? Déboutés ? Demandeurs d’asile ? Demandeurs de refuge ? Déplacés ? Déplacés Internes ? Déplacés Poétiques ? Désespérés ? Diamants Noirs ? Dreamers ? Dublinés ? Égarés ? Éjectés ? Éjectés Volontaires ? Emigrants ? Envahisseurs ? Errants ? Esclaves ? Etrangers ? ESIs ? Exilés ? Exodants ? Exode de cerveau ? Expatriés ? Fugitifs ? Héros ? Illégaux ? Illégaux en Transit ? Illégalisés ? Immigrants ? Immigrés ? Immigrés choisis ? INADs ? Indésirables ? Infiltrés ? Intrus ? Invisibles ? Invités ? Irréguliers ? Marcheurs ? Main d’oeuvre ? Maintenus ? Messagers ? Migrants climatiques ? Migrants éco-climatiques ? Migrants économiques ? Migrants environnementaux ? Migrants Internationaux ? Migrants Rapatriés ? Migrants Revenus ? Migrants Secondaires ? Migrants Volatilisés ? Migrérrants ? Mijeurs ? Musulmans ? Naufragés ? Navetteurs ? Nouveaux Européens ? Persécutés ? Personnes en migration ? Population Migratoire ? Rapatriés ? Rapatriés en Bilan ? Réfugiés présumés ? Réfugiés aigus ? Réfugiés climatiques ? Réfugiés environnementaux ? Réfugiés Illégalisés ? Réfugiés Irréguliers ? Réfugiés Sans Papiers ? Réfugiés Travaillant ? Rejoignants ? Rescapés ? Retenus ? Retournés ? Revenus ? Sans Autorisation ? Sans Papiers ? Sans-Paps ? Sans Permission ? Sans Statut ? Survivants ? Terroristes ? Touristes ? Touristes Clandestins ? Transitants ? Transmigrants ? Travailleurs Itinérants ? Travailleurs Migrants ? Travailleurs Réfugiés ? Turcs ? Vacanciers ? Vent du Désert ? Victimes collatérales ? Vocation à Quitter le Territoire ? Voyageurs ? Êtres Humains ?

    Et faut-il ajouter des guillemets à ces termes ?

    ESI = Etrangers en Situation Irrégulière
    INAD = étrangers non-admis sur le territoire français et interpellés à leur descente de l’avion
    Mijeurs = mineurs déclarés majeurs par les autorités

    Aussi : Mineurs Migrants ? Mineurs Migrants Non Accompagnés ? Mineurs Etrangers Non Accompagnés ? Mijeurs ? Migrants Mineurs Isolés ? Mineurs Isolés ? Mineurs Non Accompagnés ? et même Bébés Passeport ?

    D’autres spécifiquement en anglais comme aspiring migrants, climate-movers, deportees, dreamers, ICE_detainee, illegalized refugees, returnable migrants, returnee migrants, returnees, returning migrants, undocumented refugees...

    En italien : capsunari (cueilleurs de fraises)

    Et d’autres mots encore plus spécifiques, comme Habesha qui désignent au Soudan ceux qui ne parlent pas arabe, donc les Abyssins, les Éthiopiens et les Érythréens, donc en fait les migrants...

    Les Libyens appellent les migrants érythréens Dollars ou Euros selon qu’ils ont de la famille (supposée riche) en Europe ou en Amérique du Nord...

    Et Libia, surnom donné aux nouveaux arrivants d’Erythrée par les Erythréens de la diaspora, installés depuis longtemps en Italie...

    Refuweegee : réfugié bien intégré à Glasgow

    Au Vénézuela, certains peuples autochtones n’ont pas de mot pour désigner un migrant, et ils les appellent donc des caminantes, c’est à dire des marcheurs...

    #migrants #réfugiés #sans-papiers #demandeurs_d_asile #exilés #Syrie #Guerre #Tragédie #terminologie #vocabulaire #mots #asile #migrations #mineurs_non_accompagnés #recension

    « Emigration illégale » : une notion à bannir
    Claire Rodier, Libération, le 13 juin 2006
    http://www.migreurop.org/article922.html

    L’archétype rêvé du réfugié
    Karen Akoka, Plein droit, octobre 2011
    http://www.gisti.org/spip.php?article2441

    Figures de l’Étranger : quelles représentations pour quelles politiques ?
    GISTI, avril 2013
    http://www.gisti.org/publication_pres.php?id_article=3061

    « Le réfugié est une notion fabriquée au gré des priorités politiques »
    Carine Fouteau, Médiapart, le 12 juin 2013
    http://www.mediapart.fr/journal/france/120613/le-refugie-est-une-notion-fabriquee-au-gre-des-priorites-politiques

    Le demandeur d’asile n’existe pas
    Michael Pfeiffer, Vivre Ensemble, le 25 juin 2013
    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2013/06/25/le-demandeur-dasile-nexiste-pas

    Are they illegal or illegalized ?
    Nicholas Keung, The Star, le 17 août 2013
    https://www.thestar.com/news/insight/2013/08/17/are_they_illegal_or_illegalized.html

    La Cimade et les Portugais en France de 1957 à 1974 : une aide sous le signe des guerres coloniales
    Victor Pereira, Presses universitaires de Paris Ouest, 2013
    http://books.openedition.org/pupo/2561

    Immigrants illégaux, détections, murs de barbelés : le vocabulaire lamentable de FRONTEX commence à déteindre…
    J.Caye, Forum Asile, le 22 mai 2014
    http://forumasile.org/2014/05/22/immigrants-illegaux-detections-murs-de-barbeles-le-vocabulaire-lamentabl

    D’ « opposants » à « clandestins » : le parcours médiatique des personnes migrantes
    Raphaël Rey et Sophie Malka, Vivre Ensemble, le 28 mai 2014
    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2014/05/28/d-opposants-a-clandestins-le-parcours-mediatique-des-personnes-migrantes

    « Les messagers », documentaire d’Hélène Crouzillat et Laetitia Tura (2014).
    http://video.mediapart.fr/html5/videos/outputs/20151005_les-messagers/20151005_les-messagers/20151005_les-messagers-854x480.mp4

    Sans-papiers, sans clichés ! (ou comment écrire de manière éthique sur les migrants)
    Café Babel, le 27 mars 2015
    http://www.cafebabel.fr/article/sans-papiers-sans-cliches-ou-comment-ecrire-de-maniere-ethique-sur-les-mig

    Expatriation. Les Blancs sont des expats, les autres sont des immigrés !
    Silicon Africa, le 29 mai 2015
    http://www.courrierinternational.com/article/expatriation-les-blancs-sont-des-expats-les-autres-sont-des-i

    Le danger d’assimiler trafic de migrants et traite humaine
    Natalia Paszkiewicz, Middle East Eye, le 4 juin 2015
    http://www.middleeasteye.net/node/44345

    Réfugiés ou migrants : faut-il inventer un nouveau terme ?
    IRIN, le 17 juin 2015
    http://www.irinnews.org/fr/report/101645/r%C3%A9fugi%C3%A9s-ou-migrants-faut-il-inventer-un-nouveau-terme

    Is "Expat" the New White ?
    Denis Colombi, Une Heure de Peine, le 30 juin 2015
    http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2015/06/is-expat-new-white.html

    Réfugiés, intrusion, hotspots : le nouveau lexique des migrations
    Carine Fouteau, Médiapart, le 10 août 2015
    http://www.mediapart.fr/journal/international/100815/refugies-intrusion-hotspots-le-nouveau-lexique-des-migrations?onglet=full

    Europe. Ne les appelez plus des “migrants” !
    Al-Jazira, le 25 août 2015
    http://www.courrierinternational.com/article/europe-ne-les-appelez-plus-des-migrants

    « Migrant » ou « réfugié » : quelles différences ?
    Alexandre Pouchard, Le Monde, le 25 août 2015
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/08/25/migrant-ou-refugie-quelles-differences_4736541_4355770.html

    Le « migrant », nouveau visage de l’imaginaire français
    Sylvia Zappi, Le Monde, le 26 août 2015
    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/08/26/le-migrant-nouveau-visage-de-l-imaginaire-francais_4737104_1654200.html

    « Migrants », « réfugiés » : sur le sujet sensible des migrations, le choix des mots n’est pas neutre
    AFP, le 27 août 2015
    https://www.45enord.ca/2015/08/migrants-refugies-sur-le-sujet-sensible-des-migrations-le-choix-des-mots-nes

    Quand doit-on parler de migrants, de réfugiés ou de demandeurs d’asile ?
    IRIN, le 28 août 2015
    http://www.irinnews.org/fr/report/101928/quand-doit-on-parler-de-migrants-de-r%C3%A9fugi%C3%A9s-ou-de-demandeurs-d-

    Le débat sur les termes "migrants" et "réfugiés" agite la presse
    RTS, le 28 août 2015
    http://www.rts.ch/info/monde/7034671-le-debat-sur-les-termes-migrants-et-refugies-agite-la-presse.html

    « Réfugiés » au lieu de « migrants » : une terminologie à revoir
    J. Caye, Forum Asile, le 31 août 2015
    http://forumasile.org/2015/08/31/refugies-au-lieu-de-migrants-une-terminologie-a-revoir

    Point de vue du HCR : « Réfugié » ou « migrant » ? Quel est le mot juste ?
    UNHCR, le 31 août 2015
    http://www.unhcr.fr/55e45d87c.html

    Migrants perdus en mer. Ce sont nos enfants
    Aminata D. Traoré, Le Monde Diplomatique, Septembre 2015
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/09/TRAORE/53710

    Débat sémantique : une distraction dangereuse ?
    Melissa Phillips, IRIN, le 1er septembre 2015
    http://www.irinnews.org/fr/report/101940/d%C3%A9bat-s%C3%A9mantique-une-distraction-dangereuse

    Ne dites plus « migrant »
    Jean Quatremer, Libération, le 4 septembre 2015
    http://www.liberation.fr/monde/2015/09/04/ne-dites-plus-migrant_1375999

    La distinction entre réfugiés et migrants économiques ne va pas de soi
    Céline Mouzon, Alter Eco, le 11 septembre 2015
    http://www.alterecoplus.fr/refugies/la-distinction-entre-refugies-et-migrants-economiques-ne-va-pas-de-soi-

    Le discours sur les réfugiés syriens : un analyseur
    Saïd Bouamama, le 11 septembre 2015
    https://bouamamas.wordpress.com/2015/09/14/le-discours-sur-les-refugies-syriens-un-analyseur

    "Migrants" ou "réfugiés" ? L’indignation est mauvaise conseillère
    Michaël Neuman, Médiapart, le 11 septembre 2015
    http://blogs.mediapart.fr/blog/mikael/200915/migrants-ou-refugies-lindignation-est-mauvaise-conseillere

    "La distinction entre ’bons’ réfugiés et ’mauvais’ migrants n’est pas tenable"
    Laura Thouny, L’Obs, le 12 septembre 2015
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20150910.OBS5614/la-distinction-entre-bons-refugies-et-mauvais-migrants-n-est-pa

    Demandeurs d’asile ou sans-papiers ?
    Paris-Luttes Info, le 13 septembre 2015
    https://paris-luttes.info/demandeurs-d-asile-ou-sans-papiers-3761

    Philippe Leclerc : « Le statut de réfugié a été trop difficile à créer pour qu’on risque la confusion »
    Sonya Faure, Libération, le 13 septembre 2015
    http://www.liberation.fr/politiques/2015/09/13/philippe-leclercle-statut-de-refugie-a-ete-trop-difficile-a-creer-pour-qu

    Pourquoi je n’userai pas du terme "réfugié"
    Paris-Luttes Info, le 15 septembre 2015
    https://paris-luttes.info/pourquoi-je-n-userai-pas-du-terme-3770

    En Europe, l’accueil des « réfugiés » se fait au détriment des « migrants économiques »
    Carine Fouteau, Médiapart, le 17 septembre 2015
    http://www.mediapart.fr/journal/international/170915/en-europe-l-accueil-des-refugies-se-fait-au-detriment-des-migrants-economi

    Contre la logique du tri : pour un droit d’asile et au séjour, pour tous et toutes, maintenant !
    Solidaires, le 17 septembre 2015
    http://solidaires.org/article51763.html

    « Le pape appelle à repenser le droit d’asile »
    Michaël Hajdenberg, Médiapart, le 22 septembre 2015
    http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/220915/le-pape-appelle-repenser-le-droit-d-asile?onglet=full

    Migrant, réfugié : quelles différences ?
    Laure Cailloce, Le Journal du CNRS, le 22 septembre 2015
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/migrant-refugie-quelles-differences

    La fin du voyage
    Serge Quadruppani, Les Contrées Magnifiques, le 23 septembre 2015
    http://quadruppani.blogspot.fr/2015/09/la-fin-du-voyage.html

    Vivre Ensemble
    Septembre 2015

    NB : et la version réac :

    Migrant ou réfugié ?
    Christian Rioux, Le Devoir (Montréal), le 15 mai 2015
    http://www.ledevoir.com/international/europe/440216/migrant-ou-refugie

    De l’utilité des frontières
    Christian Rioux, Le Devoir (Montréal), le 8 septembre 2017
    http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/507477/de-l-utilitedes-frontieres

    #recension

  • Lille et ses jeunes migrants ou la chronique de la maltraitance publique
    http://blogs.mediapart.fr/blog/damien-boone/100815/lille-et-ses-jeunes-migrants-ou-la-chronique-de-la-maltraitance-publ

    Cependant, l’État n’est bien sûr pas totalement absent. La police nationale fait régulièrement des rondes en voiture. S’arrête parfois pour des contrôles d’identité. Donne des consignes : « ils disent de pas faire de bruit, de pas faire de saletés ». Intimide : « La semaine dernière, la police est venue avec des chiens. On essaie de nous faire partir par la force. La police a pris les réchauds, les matelas, les tentes ». Culpabilise : « un policier m’a dit : “vous bénéficiez de la générosité de la Franceˮ. Peut-être, pour l’instant. Mais on ne veut pas en bénéficier toute notre vie. Et pour cela, on veut aller à l’école ». La police passe au ralenti : « ils ont peur des rafles. Il faut qu’il y ait le plus de blancs possible », glisse la sympathisante. Très curieusement, les services municipaux sont soudainement prompts à réaliser des aménagements que les riverains réclament depuis des mois, et qui étaient sans cesse repoussés. Ainsi, la mairie est intervenue la semaine dernière pour... élaguer des arbres dans lesquels les migrants avaient construit des cabanes, et démonter les pergolas.

    Ces actes révèlent le déploiement, à différents niveaux de l’État, de moyens « exceptionnels » – traque, intimidation, refus de droits fondamentaux – pour organiser l’invisibilisation et la marginalisation de certaines populations considérées comme indésirables (au même titre que les arrêtés anti-mendicité vus ailleurs), comme si la misère devait disparaître des centres-villes, et comme si son invisibilisation devait être assimilée à sa disparition. « On n’est pas des criminels, on n’est pas des malfaiteurs » se sentent-ils sommés de se justifier.« On veut juste avoir la chance d’aller à l’école ».

    #invisibilisation @cdb_77 #journaliste_ki_fait_son_taf


  • Indésirables, Philippe Barassat, 2015
    Comme je l’ai dit : 2 fois 1h30 de route pour aller voir ce film dans la seule salle de Dordogne. Vraiment pas déçu. Ce film est important. Il n’y a pas de doutes.
    Je trouve ce genre de moment que j’adore où on ne peut différencier la forme et le fond.
    Je ne permettrais personne de dire qu’Indésirables « aborde la question de l’accompagnement sexuel pour les handis », ce n’est pas la question. C’est un thème du film, certes, le héro se fait proposer de passer du temps avec des femmes, mais pas que, en échange d’un peu d’argent. Et là, moi, je trouve la différence essentielle entre un film à thèse, que l’on peut aussi appeler film de propagande, et un film de cinéma avec la seule chose que sait faire bien le cinéma c’est à dire des représentations, des récits, des images.
    Et c’est comme ça que ce film pose des questions, bien réelles !
    Bon. Il couche avec la première fille. C’est vachement bien. Il y a du corps, et ça c’est rare. Parce que, j’arrête pas de le dire, le handicap, comme le cinéma, c’est une histoire de corps. Et là, il y en a. Et le héro qui a sa vie, se trouve bien débile quand la fille lui dit qu’elle est amoureuse de lui et qu’elle veut se marier. Bah oui tiens tu t’attendais à quoi ?
    Et finalement, Jeremie, il se met à enchaîner. Ca défile dans son appart’, de toutes les tailles et de toutes les formes. La cour des miracles je vous dis ...
    Et puis il vient des bribes, des doutes, pourquoi il fait ça ? Le plaisir sexuel, on s’en fiche ... mais le reste, la charité, la compassion, le plaisir de sa propre image d’être celui qui accepte de faire ce que les éducs n’ont jamais toléré ... le sauveur. C’est Hervé Chenais, merveilleux dans son zozotement lubrique qui lui dit ça la première fois. Est-ce que ce n’est pas lui Jeremie qui a besoin de ces monstres pour ce sentir utile ?
    Et c’est là qu’on touche les limites, autant pour le débat que pour le cinéma. Le générique crédite les nombreux participants ainsi : non pas un film avec mais un film grâce à. On sent bien que celui-ci est fait avec 2 francs 50. C’est bien pour ça qu’il passe nulle part. Ce n’est pas vraiment à cause de sa qualité.
    Les images et idées données dans ce film dépassent largement son niveau de production. Alors, ça déconne un peu, forcément, trop de choses sont textuelles et pas vraiment mises en film. Il a voulu tout mettre dedans et parfois, il n’y a pas la place.
    Par exemple, la scène de fin ne tient pas debout (eheh c’est rigolo comme tournure... : - )) pas assez. Mais c’est pas grave parce qu’on sent ce qu’il aurait fallu faire.
    Il faut soutenir ce film à mort. Il faut qu’il passe au cinémabrut :
    http://www.cinemabrut.com
    Et à l’étrange festival :
    http://www.etrangefestival.com
    Et dans tous les festivals LGBT de France et de Navarre.

    Bref, vive le cinéma, vive le handicap, vive le corps et vive le cul !
    https://www.youtube.com/watch?v=XZT7YMf9DRc


    #critique_a_2_balles #Indésirables #Philippe_Barassat #Hervé_Chenais #2015 #film_d'handicapé #cinéma #cinémabrut #accompagnement_sexuel #prostitution #handicap #stras

  • Contrôler les #indésirables à la #frontière-réseau, #Andrea_Rea

    La communication entend présenter les principales approches contemporaines de la notion de #frontière. La deuxième partie du document est consacrée à une approche alternative des processus #frontièrisation en se concentrant davantage sur la relation entre la frontière et la #mobilité plutôt qu’entre frontière et #territoire relation rencontrée fréquemment dans la littérature. La frontière est définie comme frontière-réseau composé d’unités d’espace-temps (#aéroport, #port_maritime, l’#espace_public par exemple) où des humains (#bureaucrates dans les consulats, les #gardes-frontières, les agents de liaison, des #voyageurs, etc.) et de non-humains (#bases_de_données, des #lois, des #procédures) interagissent pour objectif de produire des pratiques de #souveraineté_étatique. Une attention particulière est accordée à la relation entre l’#Europe et les pays du sud de la #Méditerranée dans une troisième partie. Basé sur le concept de frontière-réseau, il est possible d’analyser la politique européenne de la mobilité en ce qui concerne les pays du sud de la Méditerranée, en accordant une attention particulière aux dispositifs de #sécurité qui tendent à accélérer la mobilité des voyageurs légitimes, d’une part, et à filtrer et à bloquer les #indésirables, les personnes soupçonnées de contourner les lois de l’#immigration, d’autre part. Toute personne en mobilité est soumise à la #surveillance mais certains sont placés sous #contrôle. La dernière partie de la communication est consacrée à l’analyse qui pourrait être faite du contrôle à l’aéroport à partir du concept de frontière-réseau.

    http://www.antiatlas.net/blog/2014/04/08/colloque-rea

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=KQc96NbnMow