• La France ne part toutefois pas de zéro. Au sein des hôpitaux, des équipes mènent déjà un travail remarquable pour soulager les symptômes des malades. Mais cet effort doit être amplifié, comme doit être améliorée la formation des médecins généralistes. Un enjeu majeur de santé publique, d’autant plus crucial que personne ne sait ce que cette épidémie apparue il y a quatre ans nous réserve à l’avenir.

    • L’analyse des données de l’Assurance maladie montre en particulier qu’entre 2021 et 2022, le coût des #indemnités_journalières liées à #Covid-19 explique au moins 45 % de la hausse des #arrêts_maladie par rapport à 2019. Vague après vague, le virus continue de toucher les populations, avec un coût des arrêts maladies liés à Covid identifié à 860 millions d’euros en 2021 et 1,7 milliards en 2022.

      Il y a bel et bien un lien inflationniste. Il n’est pas entre téléconsultation et arrêts maladie, mais entre Covid et arrêts maladie, pour la simple raison que le virus continue à frapper la population plusieurs fois par an. On aimerait que l’Assurance maladie joue un rôle constructif et s’implique plus dans la prévention, un de ses points faibles structurels par rapport aux mutualistes et assureurs, au lieu de d’accuser l’innovation de tous les maux.

      http://www.institutmolinari.org/2023/11/10/sante-la-teleconsultation-ne-doit-pas-etre-un-bouc-emissaire-2

      #covid_long #post_covid

  • Massacre de Gaza : l’inaction est un crime | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/041123/massacre-de-gaza-l-inaction-est-un-crime

    Des rivières de sang sont en train d’engloutir la population de Gaza. Et une part de notre humanité avec. L’urgence est à la pitié, la pression et la politique.

    il ne me semble pas avoir lu ce texte sur @seenthis - quelqu’un l’a t il référencé ? Merci d’avance

  • En route pour le milliard

    1734 km sur le fleuve Congo, une incroyable épopée pour réclamer justice.
    Sola, Modogo, Mama Kashinde, Papa Sylvain, Bozi, Président Lemalema… font partie de l’Association des victimes de la #Guerre_des_Six_Jours de #Kisangani. Depuis 20 ans, ils se battent pour la #mémoire de ce #conflit et demandent #réparation pour les préjudices subis. Excédés par l’indifférence des institutions à leur égard, ils décident de se rendre à Kinshasa pour faire entendre leurs voix.


    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/58608_0
    #film #documentaire #film_documentaire
    #marche #République_Démocratique_du_Congo (#RDC) #massacre #indemnisation #mutilations #mutilés #justice

  • Mayotte, vers une dérive génocidaire ? - OCL
    http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3966

    Tout s’est joué en deux mois. Juste après la déclaration d’#indépendance des #Comores, il y a eu une chasse à l’homme à Mayotte contre les Comoriens des autres îles et les #Mahorais_indépendantistes. Des exactions ont été commises par des milices soroda (mot dérivé de soldat), sous le regard des autorités françaises, qui s’opposaient aux « serrez la main », sous-entendu aux autres îles. C’est alors la proclamation unilatérale de la fondation d’un conseil général de Mayotte qui va durer jusqu’en 1977 (où des élections ont lieu). Aucun document n’est resté dans les archives coloniales sur cette période, marquée par le harcèlement, etc. des opposants. Parallèlement, il y a un coup d’état à Moroni avec le célèbre Bob Denard. S’ensuivent 25 années de mercenariat, 2 présidents assassinés...

    .... en 95 (...) c’est l’instauration du visa Balladur. Pour la 1ère fois, les ressortissants #comoriens ont besoin d’un visa d’entrée à Mayotte. La circulation ne s’arrête pas, sauf que maintenant il faut prendre des risques. Il y a eu environ 25 000 morts depuis. Les bateaux partent du sud d’Anjouan, 70 km de trajet. Ce n’est pas parce que les gens fuient des conditions intolérables. C’est que les conditions imposées par la France les obligent à prendre des risques. La notion d’immigration illégale à Mayotte est en effet une absurdité.


    Depuis les années 80, les Comoriens servent de boucs émissaires à toute l’incurie de la gestion coloniale de #Mayotte. Le problème en eau, c’est les Comoriens, les problèmes scolaires c’est les Comoriens, la saturation des infrastructures sanitaires, c’est les Comoriens, les maris qui ne veulent plus de leurs épouses mahoraises et qui trouvent mieux ailleurs, c’est les Comoriennes, etc. En 2003, un hameau de pêcheurs sans papiers en bord de mer et incendié sur ordre du maire du village, 28 cases incendiées, ce monsieur n’a jamais été inquiété en quoi que ce soit. Il y a eu des opérations de #décasage sauvages avec croix rouges tracées sur les portes des baraques et autres habitats de fortune pour faciliter le travail de la #police pour venir chercher les #sans_papiers. La police se promène depuis l’époque avec des camions bleus grillagés et charge femmes, enfants, Comoriens sans papiers, parfois sous les acclamations de la population. Et il ne s’agit pas de s’interposer en disant ça va pas ou quoi, vous êtes des gros fachos là, on se fait démonter la tête vite fait. Il y a une vraie hostilité cultivée à Mayotte vis à vis des trois autres îles.

    Les #femmes sont à l’avant-garde depuis la fin des années 50 début des années 60 du mouvement en faveur de Mayotte française. Ça s’explique pour des raisons anthropologiques. Mayotte comme tout l’archipel des Comores est une #société_matrilinéaire, c’est la lignée mères filles qui structure la généalogie familiale, cette matrilinéarité s’articule à une #matrilocalité, c’est-à-dire que traditionnellement c’est la mère qui est propriétaire de sa maison, et c’est le mari qui vient habiter dans la maison de son épouse, et s’il est polygame il tourne entre les différentes maisons de ses épouses. S’il y a un problème, une séparation, la femme dispose de sa maison, c’est lui qui retournera chez sa mère.

    Et c’est la raison pour laquelle le mouvement populaire mahorais s’est structuré à travers tous ces réseaux de #sociabilité_féminine, matrimoniale, villageoise, etc, qui ont été les fers de lance de Mayotte française. Avant l’indépendance, c’est ce qu’on appelait les chatouilleuses, dès qu’elles voyaient un notable des trois autres îles débarquer à Mayotte, à l’aéroport, elles l’agressaient, elles commençaient à le chatouiller, à lui enlever sa chemise, jusqu’à le laisser exsangue dans la poussière, sans le tuer, mais c’était une opération de harcèlement. Les femmes qui sont aujourd’hui à la pointe du mouvement pro wuambushu à Mayotte se revendiquent comme les descendantes des chatouilleuses.

    #opération_wuambushu

  • International Humanitarian Law Applies to All States | Human Rights Watch
    https://www.hrw.org/news/2023/10/19/international-humanitarian-law-applies-all-states

    […] the reaction from Washington and – with a few exceptions – from European capitals to Israel’s actions in Gaza since October 7 has been muted. Where is the clear condemnation of the cruel tightening of the 16-year closure of Gaza that amounts to collective punishment, a war crime? Where is the outrage at statements by Israeli political leaders that seek to blur the all-important distinction between civilians and combatants in Gaza even as they order ever more intense bombardment of this densely populated territory, reducing city blocks and neighborhoods to rubble? Where are the clear and unequivocal calls for Israel to respect international norms in its attack on Gaza, let alone for accountability?

    #indécence #sans_vergogne #complicité #impunité

  • #Inde : un expert juge que le débordement d’un lac himalayen, qui a fait des dizaines de victimes, était prévisible
    https://www.francetvinfo.fr/monde/inde/inde-un-expert-juge-que-le-debordement-d-un-lac-himalayen-qui-a-fait-de

    Selon Himanshu Thakkar, cet accident, l’un des plus graves de ce genre en Inde, aurait pu être évité, car le lac a été quasiment multiplié par dix en 50 ans à cause de la fonte des glaces qui le surplombent. « Ils auraient dû vider une partie du lac pour éviter la rupture du barrage », ajoute l’expert. Ce lac glaciaire, situé à plus de 5 000 mètres de hauteur s’est rompu et a relâché son eau contre le barrage de Teesta 3, en aval. La structure de béton de 60 mètres de haut a alors été éventrée, ce qui a inondé la vallée sur des dizaines de kilomètres.

    […]

    Selon Himanshu Thakkar, plusieurs dizaines de #barrages de l’#Himalaya sont menacés par la fonte des #glaciers.

    #incurie #climat

  • Stocks insuffisants de masques avant le Covid-19 : l’Etat condamné à indemniser des plaignants
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/06/stocks-insuffisants-de-masques-avant-le-covid-19-l-etat-condamne-a-indemnise

    Le gouvernement avait, à l’époque, privilégié l’idée de réserver les masques aux soignants directement exposés aux malades.

    La justice administrative a confirmé, en appel, la responsabilité de l’Etat dans la constitution d’un stock insuffisant de masques avant l’épidémie de Covid-19. Elle a également accepté une #indemnisation partielle pour certaines personnes plus exposées au risque de contamination, notamment par le biais de leur profession.

    « L’Etat a commis une faute en ne maintenant pas à un niveau suffisant un stock de masques permettant de lutter contre une pandémie liée à un agent respiratoire hautement pathogène », a considéré vendredi la cour administrative d’appel de Paris, dans une décision qui confirme un avis similaire rendu il y a un an en première instance. De même, elle confirme que « l’Etat a commis une faute dans la communication gouvernementale sur l’utilité du port du masque en début d’épidémie ».

    Au commencement de la pandémie, au début de 2020, le flou avait régné sur l’intérêt des masques chirurgicaux pour se protéger du Covid-19. Le gouvernement avait, à l’époque, privilégié l’idée de réserver les masques aux soignants directement exposés aux malades, dans un contexte de stocks insuffisants.

    La France s’était trouvée rapidement démunie, laissant parfois désemparés les professionnels de santé et d’autres métiers exposés, comme les caissières de supermarchés. Une trentaine de plaignants avaient attaqué l’Etat en justice, jugeant que cette attitude avait directement contribué au fait qu’ils avaient contracté le Covid-19.
    En juin 2022, la justice administrative ne leur avait donné raison qu’en partie. Le tribunal administratif de Paris avait jugé qu’on ne pouvait pas établir un lien direct avec les contaminations des plaignants.
    Cette fois, la cour administrative d’appel a jugé possible une indemnisation partielle pour certaines personnes. « Compte tenu de la difficulté à prouver l’origine exacte de la contamination », la cour administrative d’appel a reconnu « un droit à réparation partielle pour les personnes qui, sans qu’un comportement à risque puisse leur être reproché, ont été particulièrement exposées au virus, notamment du fait de leur profession, alors qu’elles ne pouvaient maintenir des distances physiques avec les personnes potentiellement contagieuses ».

    Elle a ainsi statué pour indemniser par exemple la famille d’un médecin généraliste. Il avait reçu à son cabinet en Seine-Saint-Denis, en mars 2020, de nombreux patients, dont certains porteurs du virus, sans avoir pu se procurer de #masques. Il est mort du Covid-19 en avril 2020. Ce médecin a « été privé d’une chance d’échapper à la contamination », a jugé la cour qui a aussi noté que l’origine professionnelle de son #Covid avait été reconnue par l’assurance-maladie.

    En revanche, la cour administrative d’appel de Paris n’a pas retenu de faute de l’Etat sur d’autres accusations liées à la gestion de crise, notamment sur la date du premier confinement ou le dépistage.

  • Action des étudiant·es de Polytechnique lors du Forum des entreprises
    https://academia.hypotheses.org/52521

    Nous documentons ici une action organisée le 3 octobre 2023 par le collectif “DESOBEX” lors du forum des entreprises de l’École polytechnique et publions les discours prononcés à cette occasion. Communiqué du collectif DESOBEX Mardi 3 octobre 2023, l’École polytechnique … Continuer la lecture →

    #Actualités_/_News #Billets #Crise_climatique #École_polytechnique #financement_de_la_recherche #indépendance_universitaire

  • Jihad against colonialism : A mysterious link between global Islam, India and the Russian Revolution
    https://www.rt.com/india/583477-islam-india-russian-revolution-mohammad-barkatullah
    Plusieurs alliances entre communistes et mouvements islamiques de libération ont existé avant la montée de l’islam.politique. Le socialisme était reconnu comme concept en ligne aves les aspiration égalitaires de l’islam révolutionnaire. La lutte anticoloniale en Inde a connu ce phénomène aussi.

    La révolution islamique en Iran et l’élimination des membres du parti Tudeh dans les années 1980 ont marqué la fin de cette politique dans le monde entier.

    1.10.2023 by Lamat R Hasan, independent journalist based in New Delhi - An Indian revolutionary exiled from his homeland urged fellow Muslims not to believe America, France or Britain, but advocated for a unity of socialism and Islam

    Maulana Barkatullah Bhopali, a founder member of the Ghadar Party, an early 20th century group of expatriate Indians fighting British rule, had at least two extraordinary meetings with Comrade Vladimir Lenin in the first years of Soviet power in Russia.

    This changed the ideological outlook of a man who, before the outbreak of the First World War, had set up a provisional Indian government-in-exile in Kabul, of which he was the prime minister.

    The Russian Revolution deeply impressed the Maulana (a term used for respected religious leaders) and he went on to become an important interface of pan-Islamism, communism and India’s freedom struggle.

    He urged Muslims across the globe to unite and embrace socialism, an ideology that he felt was in line with Islamic thought, and was an ideal tool with which to crush imperialism.
    The little-known story of a visionary revolutionary

    The Maulana was either born in 1859 (according to his biography by Mohd Irfan) or 1862 (according to his biography by Qazi Syed Wajdi-ul-Hussaini), in the central Indian town of Bhopal, to Maulvi Shujatullah. He was a bright student and learned Urdu, Arabic and Persian languages, along with Islamic theology. During his travels, he learned English and Japanese, which helped him connect effortlessly with people – both in person and through his writings.

    Bhopali was forced to flee British India in the 1880s. He was last seen in Bhopal in January 1883 and both biographers speculate that he got into trouble because of his association with Sheikh Syed Jamaluddin Afghani, a pan-Islamist in the crosshairs of the British Raj. He had apparently followed Afghani to Bombay, and made his way to England. He spent the rest of his life meeting fellow revolutionaries, cutting across class, race and nationalities.
    ‘I’ve embarked on this special path for a reason’: How the son of a wealthy Indian family decided to become a Pakistani communist

    He lived in Liverpool and London from 1880 to 1903, and then relocated in 1903 to New York, where he could take on the British more freely. Long before Netaji S.C. Bose arrived in Japan, Bhopali had made Tokyo his home from 1909 to 1914.

    While in London, Bhopali launched a flurry of articles and speeches criticizing British policies, and kept in touch with fellow revolutionaries in India. He had a scholarly exchange with the poet and nationalist leader, Maulana Hasrat Mohani, who coined the slogan “Inquilab Zindabad” (Long Live the Revolution). In these letters, he stressed the need for Hindu-Muslim unity in the freedom struggle.

    In Japan, he brought out a journal, The Islamic Fraternity, and later a newspaper, EI Islam, which was banned in British India. Though he had a good relationship with the Emperor of Japan, his appointment at the University of Tokyo was terminated in 1914 as a result of his activities.
    Bhopali in Afghanistan

    On December 1, 1915, India’s provisional government-in-exile was installed in Afghanistan with Raja Mahendra Pratap as president, Barkatullah Bhopali as prime minister, and Maulana Obaidullah Sindhi as home minister.

    Bhopali had arrived in Kabul on October 3, 1915 as part of the Indo-Turkish German mission. The delegation was accommodated in a royal guest house, but the members were not allowed to step out for two months.

    According to Irfan, Bhopali sent a letter to his friend, Sardar Nasrullah Khan, who was the prime minister of Afghanistan. Nasrullah urged his brother, Emir Habibullah Khan, to meet the delegation. The meeting went well. The Emir met Bhopali and Pratap separately and they discussed the formation of the provisional government of India. Once this was formed, it was decided that a letter should be sent to Czar Nicholas II seeking his help to overthrow the British colonialists in India. To show their respect for the Czar, the letter was engraved in gold.

    The Czar created obstacles and leaked their secret plans. The British lodged a protest with the Afghan government. Irfan quotes a letter by Pratap dated March 28, 1966: “Emir Habibullah was upset and he asked Barkatullah Bhopali and Raja Mahendra Pratap to leave Afghanistan [in 1917].”

    After Emir Habibullah Khan’s assassination in February 1919, his son Amanullah Khan declared war on the British rulers. Soviet Russia indirectly supported Afghanistan in this war, and was the first country to establish diplomatic ties with it. Amanullah Khan sent for Bhopali, and appointed him the ambassador of Afghanistan to Russia.
    Indian revolutionary in a revolutionary Russia

    In an essay on “Indian Freedom Fighters in Tashkent (1918–1922),” Dilorom Karomat notes that Pratap and Bhopali were among the first group of Indian nationalists to establish contact with the new Bolshevik government.

    According to Karomat, “Lenin attracted Indian freedom fighters as his ideas greatly influenced the growing movement for independence in India. Lenin corresponded and had discussions with several prominent Indian revolutionaries like Mohammad Barkatullah (1859–1927) … and was well informed about campaigns of non-cooperation. India was seen by Lenin as one of the greatest countries of Asia, which would play a leading role in the fighting against imperialist colonial systems in the East.”

    Maulana first met Lenin on November 23, 1918. On behalf of the Indian people, he presented Lenin with a walking stick made of sandalwood, and sought Lenin’s help in India’s freedom struggle.

    Bhopali called Lenin “The Shining Sun,” and subsequently wrote several articles on him and his philosophy.

    In his speech at the meeting of the RSFSR All-Russian Central Executive Committee, he said, “Comrades and brothers, leaders of the Russian Revolution! India sends its greetings from afar for the victory you have achieved in the name of global progress and the entire proletariat. India bows before the great destiny that has befallen Russia. India prays and implores Providence to send you the strength to carry on the work you have begun to its conclusion, and for your ideas to spread throughout the world. The revolution in Russia has made a profound impression on the psyche of the Indian people. Despite all of England’s efforts, the slogan of self-determination of nations has penetrated into India.”

    In her essay, “India’s First Envoys to Revolutionary Russia” (in “The Russian Revolution and India”), Irina Avchina reveals that the envoys of India met Lenin in November 1918, and used false names “in an attempt to throw the British intelligence service off their track.” They called themselves “Muhammed Hadi and Ahmad Haris.” The former was an alias used by Bhopali, according to Irfan’s biography, ‘Barkatullah Bhopali’.

    On November 26, 1918, Izvestia carried a news report about an Indian delegation meeting the chairman of the All-Russian Central Committee, Yakov Mikhailovich Sverdlov, and presenting him with a memorandum that was scathing in its condemnation of British rule in India. They hoped that the brothers of “Russia will extend their hand to us in the liberation of India.”

    Bhopali reached Tashkent in March 1919. Karomat notes that, according to the local newspaper, Ishtrokiun, Bhopali had met with the Emir of Bukhara first, which was seen as politically important and secret. The same newspaper published his “Address to All Muslims of Asia” (March 22, 1919), as well as “Bolshevik Ideas and Islamic Republic” (April 14, 1919).”
    Vladimir Kornilov: How today’s Russia-Ukraine conflict has its roots in the policies of Lenin’s Bolsheviks 100 years ago

    Karomat emphasizes that Pratap and Bhopali “met Lenin and discussed many issues related to obtaining freedom by India.”

    According to Wajdi-ul-Hussaini, when Bhopali visited Moscow for the second time in 1919, he was given a rousing welcome. He held meetings with Lenin and sought his help in India’s freedom struggle. He quotes a compatriot of the Maulana on the May 7, 1919 meeting with Lenin asking Bhopali, “Which language should I speak in?”

    Bhopali also used his time in 1919 to travel in the Volga region and visit several cities. Bhopal-based history enthusiast Rizwanuddin Ansari says a street in Ufa has been named in Bhopali’s memory: “Few people know of this street in Ufa. Lenin had sent the Maulana to Ufa as his special envoy to speak to the Bashkirs, the Muslim natives of Bashkortostan.” However, this street is today untraceable and no Russian source mentions it. Bhopali spoke at the Red Army Club on November 4, 1919, and the building that housed it now bears a memorial plaque.
    Forgotten hero

    Bhopali’s legacy has not been preserved in the annals of India’s or Russia’s history with the attention it deserves, even though a couple of books and an occasional article have been written about his fiery revolutionism.Forgotten is the fact that Bhopali set up a government-in-exile decades before Indian revolutionary Netaji Subhas Chandra Bose in the Japan-occupied Andaman and Nicobar Islands in 1943.

    The two best-known and oldest books on Bhopali are in Urdu, by Irfan and Wajdi-ul-Hussaini. A Hindi translation of the latter was commissioned by the Madhya Pradesh Urdu Academy in 1989, and Syed Iftikhar Ali undertook a “liberal” translation of Irfan’s book into English.

    While Irfan was the first to put the spotlight on Bhopali, Wajid-ul-Hussaini offers a spectacular account of Maulana’s transformation from a respected intellectual to a fervent revolutionary.
    ‘There is no God here’: How conflict between the Orthodox Christian Church and the Soviet Union helped define modern Russia

    Impressed with Lenin and Russian policies, Bhopali wrote an article in the Turkish language inviting Islamic intellectuals to join him. Wajdi-ul-Hussaini quotes from it: “O Muslims, do not believe in America, England or France. Their treachery and deceit are evident in the division of Iran, Afghanistan and the Ottoman Empire and the capture of Istanbul. Britain and France had made a secret treaty with the Czar … and Comrade Lenin exposed this treaty … and established the rule of the people.”

    Samee Nasim Siddiqui, an academic who wrote a research paper on “The Career of Muhammad Barkatullah (1864-1927): From Intellectual to Anti-Colonial Revolutionary,” offers a detailed account.

    Siddiqui states that Bhopali wrote a booklet titled “Bolshevism and the Islamic Body Politic” to recruit Muslims around the world. “Oh Mohammedans! Listen to this divine cry. Respond to this call of liberty, equality and brotherhood which Brother Lenin and the Soviet Government of Russia and all eastern countries [have given], we are announcing to you that the secret treaties made between the deposed Emperor and other States as regards the occupation of Constantinople, as well as treaties ratified by the dismissed Kerensky, have been annulled and torn up. The Russian Soviet, therefore, considers it essential that Constantinople should remain in the hands of the Muslims,” Bhopali wrote in the booklet.

    He saw no contradiction between socialism and Islam. “While he openly stated he was neither a communist or a socialist, his anti-colonialism and Bolshevik calls for revolution based on equality and liberty were compatible. And, indeed, looking back at his early writings, criticism of capitalist greed, the destruction of industry in India, and the treatment of the lower classes by the British were part of his critique of British rule well before he could have even foreseen an alliance with the Bolsheviks,” adds Siddiqui.
    Maulana’s legacy

    Wajdi-ul-Hussaini and Irfan noted that secret agent Sidney Reilly had invited Bhopali to join and head the Turkistan Ulema delegation to India and the Middle East, and to speak against the Bolsheviks.

    Bhopali rejected the offer. “I have been sincerely struggling all my life for the independence of my country. Today, I regret that my attempts did not succeed. But at the same time I am also satisfied that hundreds and thousands of others who have followed me are brave and truthful. With satisfaction I will place the destiny of my beloved nation in their hands. I have no desire to go down in history as a traitor to my country. You may easily find others who will gladly join you. Leave me alone,” Wajdi-ul-Hussaini recorded in his book.

    The opening of the Tashkent Military School didn’t go down well in British circles. “The Times of London wrote in its issue of 16 January 1920 that the Bolsheviks had opened a large number of propaganda schools at Tashkent from where agents will be sent to India, China and all Muslim countries. This type of propaganda continued even up to February 1921 when the political school at Tashkent and the military training school for Indians had been wound up and Indian revolutionaries moved to Moscow,” Karomat noted.

    With the closure of the Military School in May 1921, Tashkent ceased to be a Soviet-sponsored base for Indian freedom fighters.

    Bhopali left Moscow in the summer of 1922 after he fell seriously ill. In a letter dated March 28, 1966, Mahendra Pratap tells Irfan that Bhopali had left for Berlin, where he stayed for some time on account of his ill health.

    When he died in San Francisco on September 20, 1927, the United States of India, a publication of the Ghadar Party in the US, paid a glowing tribute: “His death is a grave loss to India in that it constitutes a severe blow to the revolutionary movement whose main pillar he had been for more than thirty years. The loss will not easily be forgotten, nor will the gap created soon be filled. Heroes like Barkatullah are not born everyday.”

    Ansari, the history enthusiast, added: “It’s a good thing that Arjun Singh [former chief minister of Madhya Pradesh] decided to rename Bhopal University as Barkatullah University in 1988, or this brilliant orator and erudite scholar who changed the political landscape with his fiery speeches and revolutionary writings, would have been long forgotten in his hometown too.”

    Razia Tanveer, Wajdi-ul-Hussaini’s daughter, who grew up on tales of the Maulana’s incredible mission, says Bhopali’s journey is important as it underlines the role of Muslims in India’s freedom struggle, and how they embraced socialism to overthrow the colonialists. “This is a story that needs to be preserved in all its glory,” she asserts.

    #histoire #URSS #Inde #Bhopal #Afghanistan #colonialisme #impérialisme

  • « La démolition de la démocratie en Inde affectera le monde entier »

    Appel dramatique au monde sur la nazification de l’inde

    Nous publions de larges extraits de l’intervention de l’écrivaine et intellectuelle Arundhati Roy, à l’occasion de la réception du 45e Prix Charles-Veillon 2023, le Prix européen de l’Essai. Il lui a été décerné pour l’ensemble de son œuvre, à l’occasion de la publication de Azadi – Liberté, fascisme, fiction (Paris, Gallimard, 2021, trad. Irène Margit).

    Je remercie la Fondation Charles Veillon de m’avoir honoré du Prix européen de l’essai 2023. (…) Étape par étape, la descente de l’Inde vers un régime majoritariste (même si certains y voient une ascension), fut défini, pour ensuite évolué vers le fascisme à part entière. Oui, nous continuons à organiser des élections et, pour cette raison, afin de garantir une circonscription fiable, le message de suprématisme hindou du parti au pouvoir, le Bhartiya Janata, a été diffusé sans relâche auprès d’une population de 1,4 milliard de personnes.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/01/la-demolition-de-la-democratie-en-inde-affecte

    #international #inde

  • 🛑 En Inde, le fascisme du roi Modi - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales

    Cela fait cinq ans que la militante indienne Shoma Sen est emprisonnée sans avoir eu droit à un procès. Comme des milliers d’autres, elle fait les frais de la montée en puissance d’un gouvernement de plus en plus souvent qualifié de fasciste.

    #Inde #fascisme #ShomaSen #répression #NarendraModi

    https://cqfd-journal.org/En-Inde-le-fascisme-du-roi-Modi

  • Bergkarabach : Darum ist die Reaktion der Bundesregierung ein Skandal
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/bergkarabach-das-ende-der-freiheit-wie-aserbaidschan-die-kleine-dem

    Ces derniers jours deux nouvelles nous montrent comment les idées de liberté et démocratie sont bafoués par le pouvoir allemand tous acteurs cofondus. La deuxième information atterrante parle de l’absence de prise de position de la part du gouvernement fédéral allemand contre la guerre azérienne contre les habitants du Haut-Karabagh.

    Ne comptez pas sur le gouvernement ni sur les administrations et surtout pas sur les groupes de capitalistes. Leur raison d’être et unique point de repère est la survie des alliances et positions présentes.C’est là où ils comptent rafler les futurs profits. La démocratie ? Il n’en survivra que ce nous en saurons défendre.

    21.9.2023 von Dustin Hoffmann - 2018 führte mich meine erste Reise nach Bergkarabach, eine Gebirgsregion im südlichen Kaukasus, die mehrheitlich von Armeniern bewohnt ist und sich im Zuge des Zerfalls der Sowjetunion von Aserbaidschan losgesagt hat. Die Zunahme von Diskriminierungen und eine Siedlungspolitik, die darauf abzielte, die Demografie zugunsten Aserbaidschans zu verändern, waren die Ursache für den Drang nach Unabhängigkeit.

    Schon damals reagierte Aserbaidschan mit blanker Gewalt und ethnischen Säuberungen. Menschenrechtsorganisationen haben gut dokumentiert, wie die Region einer Blockade unterlegt wurde und Aserbaidschan wahllos mit Raketenartillerie auf die Hauptstadt geschossen hat. Damals konnten sich die Armenier selbstständig aus dieser brutalen Blockade befreien und sich ihre Unabhängigkeit erkämpfen.

    Der Erfolg wurde ihnen aber auch zum Verhängnis, weil sie im Zuge ihrer Verteidigung auch aserbeidschanische Gebiete einnahmen, die dort lebenden Menschen vertrieben und einen Sicherheitspuffer einrichteten. Die Bilder der humanitären Folgen für die aserbaidschanischen Zivilisten gingen um die Welt und ließen die Sympathie kippen. Warum dieser Sicherheitspuffer indes notwendig war, konnten wir in den letzten Tagen sehen: Aserbaidschan hat in einer brutalen Blitzoffensive Fakten geschaffen.

    Bergkarabach geht uns alle an: Es droht eine Kettenreaktion des Schreckens

    Während die internationale Gemeinschaft sich jahrelang um Diplomatie bemüht hat, hat Aserbaidschan auf eine militärische Lösung gesetzt und massiv aufgerüstet. Aus einer geleakten US-Depesche geht hervor, dass ein hochrangiger türkischer Diplomat bereits 2006 festgestellt hat, dass der aserbaidschanische Militäretat den gesamten Haushalt Armeniens übersteige.

    Damals sei die aserbaidschanische Armee in schlechter Verfassung gewesen, aber da Aliyev jung sei und Geduld habe, könne er auch 15 Jahre warten. Diese Einschätzung war zutreffend, denn 14 Jahre später hat Aserbaidschan im September 2020 einen Großangriff auf Bergkarabach gestartet und viele Gebiete zurückerobert.

    Ein Soldat bewacht die Straße in der Nähe eines brennenden Gebäudes nach dem Einschlag einer aserbaidschanischen Rakete über der Stadt Stepanakert während des Konflikts zwischen Aserbaidschan und Bergkarabach im Jahr 2020.

    Nach der Unterzeichnung eines Waffenstillstandsabkommens wurden die zuvor als Sicherheitspuffer gehaltenen Gebiete kampflos an Aserbaidschan übergeben. Der Krieg war von großer Brutalität geprägt. Amnesty International hat dokumentiert, dass ältere Menschen, die nicht vor den vorrückenden Truppen Aserbaidschans fliehen konnten, gefoltert, geköpft und ermordet wurden.

    Als ich im November 2020 die Region kurz nach dem Ende der Kampfhandlungen besuchte, ergab sich ein Bild des Schreckens: Aserbaidschan hat Schulen, Krankenhäuser und Feuerwehrstationen bombardiert. Im Zentrum der Hauptstadt waren die Spuren von Streumunition gut sichtbar. Konsequenzen hatten diese Taten für Aserbaidschan damals wie heute nicht.

    Unerträgliche Gräueltaten

    Die Europäische Union hat weiterhin auf vertiefte Wirtschaftsbeziehungen gesetzt, insbesondere nach dem Angriff Russlands auf die Ukraine. Ursula von der Leyen hat Aserbaidschan kurzerhand zum verlässlichen Partner erklärt und ein Abkommen zur Steigerung der Gaslieferungen unterzeichnet. Dass Aserbaidschan kaum Möglichkeiten hat, die Förderkapazitäten zu steigern, wurde dabei gekonnt ignoriert. Aserbaidschan importiert nun mehr Gas aus Russland und leitet dieses nach Europa weiter. Der aserbaidschanische Präsident Aliyev muss sein Glück kaum fassen können. Nach einem brutalen Krieg mit Tausenden Toten wird er von der Europäischen Union belohnt.

    Spätestens in diesem Moment hat Aserbaidschan verstanden, dass es freie Hand hat, wenn es darum geht, geopolitische Interessen mit militärischer Gewalt zu lösen. In der Folge hat Aserbaidschan immer wieder gegen das Waffenstillstandsabkommen verstoßen. Mal ging es dabei um die Einnahme von strategischen Positionen, mal wurde schlicht auf Bauern geschossen, die auf ihren Feldern arbeiteten. Im September 2022 hat Aserbaidschan dann Armenien überfallen.

    Die Aggression wurde von unerträglichen Gräueltaten begleitet. Armenische Kriegsgefangene wurden vor laufender Kamera hingerichtet, Frauen sexuell misshandelt und verstümmelt. Russland, mit dem sich Armenien in einem Militärbündnis befindet, ist nicht eingeschritten. Die Europäische Union hat nach diesem Angriff eine zivile Beobachtermission an die armenische Grenze entsandt – wirkliche Konsequenzen für Aserbaidschan gab es hingegen nicht.

    Die Phase des Aushungerns

    Das nach dem Krieg 2020 unterzeichnete Waffenstillstandsabkommen sieht neben der Stationierung von russischen Friedenstruppen auch vor, dass ein Korridor zwischen Armenien und Bergkarabach eingerichtet wird, in dem freier Verkehr von Personen, Waren und Fahrzeugen ermöglicht werden muss. Im Dezember 2022 hat Aserbaidschan damit begonnen, diesen Korridor zu blockieren. Zuerst orchestrierte das Regime „Öko-Proteste“ auf der Verbindungsstraße – was im Lichte der nicht vorhandenen Versammlungsfreiheit in Aserbaidschan recht durchschaubar war.

    Armenien hat vor dem Internationalen Gerichtshof gar eine verbindliche Anordnung erwirkt, die Aserbaidschan auffordert, den Korridor zu öffnen. Da Aserbaidschan gelernt hat, dass Fehlverhalten keine Konsequenzen hat, hat das Regime diese Anordnung aber ignoriert und die Blockade stattdessen verschärft. Die „Öko-Proteste“ wurden durch einen Grenzkontrollpunkt ersetzt, der seit Juni 2023 sogar für humanitäre Lieferungen des Internationalen Komitees des Roten Kreuzes gesperrt war.

    Damit begann die Phase des Aushungerns. Die Menschen in Bergkarabach hatten immer weniger zu Essen, die Medizin wurde knapp und die Fehl- und Totgeburten nahmen zu. Die öffentliche Infrastruktur wie Nahverkehr und Müllabfuhr mussten aus Mangel an Benzin eingestellt werden. Das wirtschaftliche Leben in der Region kam zum Erliegen. Menschen berichteten von hungerbedingtem Schwindel und davon, dass sie zu schwach seien, um das Haus zu verlassen.

    Unter diesen Bedingungen hat Aserbaidschan zum finalen Schlag ausgeholt. Nach einem höchstwahrscheinlich fingierten Unfall mit einer Mine, der Erinnerungen an den Angriff auf den Sender Gleiwitz weckt, hat Aserbaidschan am 19. September 2023 das verbliebene Territorium Bergkarabachs auf der gesamten Frontlinie angegriffen.

    Erneut wurde wahllos mit Artillerie in zivile Nachbarschaften geschossen. Aus der Hauptstadt erreichten mich Berichte von ausgehungerten Kindern, die kaum Kraft hatten, um in Schutzräume zu fliehen. In Orten wie Martakert, die noch näher an der Kontaktlinie liegen, war der Beschuss so intensiv, dass Zivilisten gar keine Chance hatten, ihre Häuser zu verlassen, um sich in Sicherheit zu bringen. Tausende Menschen sind nun an einer russischen Basis nahe der Hauptstadt gestrandet.

    Innerhalb eines Tages kapitulierten die weit unterlegenen Verteidigungskräfte und einigten sich auf einen neuen Waffenstillstand, der das Ende des freien Bergkarabachs besiegelt. Die russischen Friedenstruppen griffen nicht ein, obwohl inzwischen bekannt ist, dass auch diese Verluste zu verzeichnen haben. Aserbaidschan hat wichtige Straßen blockiert und ganze Ortschaften umzingelt.

    Zivilbevölkerung ist in Panik

    Das Schicksal vieler Menschen ist ungewiss, in sozialen Netzwerken gibt es etliche Beiträge von verzweifelten Menschen, die den Kontakt zu ihren Verwandten verloren haben. Tausende Menschen werden vermisst und dank der Abwesenheit unabhängiger Beobachter ist das Schlimmste zu erwarten. Obwohl Vertreter Bergkarabachs für Verhandlungen nach Aserbaidschan gereist sind, rücken aserbaidschanische Truppen weiter vor. Aus Stepanakert werden Schüsse gemeldet, die schutzlose Zivilbevölkerung ist in Panik.
    Narrative der Diktatur

    Die EU-Führung und die Bundesregierung haben einen merklichen Beitrag zu dieser Eskalation geleistet. Aserbaidschan wurde über lange Zeit deutlich gemacht, dass menschenverachtendes Vorgehen keine Konsequenzen hat. Die Bundesregierung konnte sich nicht einmal dazu durchringen, Aserbaidschans Angriff auf Armenien im September 2022 zu verurteilen, obwohl Aserbaidschan seitdem Territorium besetzt hält.

    Stattdessen legitimierte der deutsche Botschafter in Baku mit einem Besuch der historischen Hauptstadt Bergkarabachs, die Aserbaidschan 2020 mit Gewalt eingenommen hatte, den Einsatz von Gewalt. Die Menschenrechtsbeauftragte der Bundesregierung konnte sich in den vielen Monaten der Blockade und des Aushungerns Bergkarabachs nicht zu einem Kommentar durchringen, obwohl Akteure der Zivilgesellschaft und auch ich selbst über Monate auf sie eingewirkt haben. Ihr halbherziger Kommentar nach der finalen Eskalation kommt zu spät.

    Es scheint wenig Wille vorhanden zu sein, sich mit der Situation auseinanderzusetzen, so liest man in der Presse oder in Statements aus der Politik immer wieder, dass Bergkarabach völkerrechtlich zu Aserbaidschan gehöre, obwohl die Frage nach dem finalen Status der Region fester Bestandteil der diplomatischen Verhandlungen war. Leichtfertig werden Narrative der Diktatur in Baku bedient, die mit dieser Rückendeckung vorgibt, rechtmäßig zu handeln.

    Der Blutdurst Aserbaidschans

    Die Werte und Prinzipien, die wir für Russlands Angriff auf die Ukraine propagieren, gelten für den Südkaukasus scheinbar nicht. Hier wurde eine unter schwierigsten Bedingungen errichtete Demokratie kurzerhand mit brutaler Gewalt zerstört. Nach Jahren der Hasspropaganda gegen Armenier wird es für die Menschen unter aserbaidschanischer Herrschaft keine Zukunft geben. Aserbaidschan ist eine der repressivsten Diktaturen unserer Nachbarschaft, in der ausschließlich die korrupte Elite Freiheiten genießt.

    Wenn die internationale Gemeinschaft nicht unverzüglich handelt, eine Präsenz vor Ort entwickelt und Aserbaidschan für sein Vorgehen isoliert, steht den Zivilisten in Bergkarabach jetzt das Schlimmste bevor: Demütigung, Vertreibung, Folter oder gar Tod. Niemand wird sich darauf berufen können, keine Kenntnis gehabt zu haben. Derweil hat Aserbaidschan bereits große Teile Armeniens zu „historischem aserbaidschanischen Land“ erklärt. Der Blutdurst Aserbaidschans ist noch nicht gestillt, Armenien dürfte das nächste Ziel sein.

    #Arménie #Haut-Karabagh #Nagorny_Karabakh #Azerbaïdjan #guerre #indépendance

  • LVMH à Polytechnique : enjeux et coulisses
    https://academia.hypotheses.org/51901

    Ce texte est le premier d’une série de deux #Billets relatant la mobilisation contre l’implantation de LVMH à l’École polytechnique. Son objectif est d’expliquer les principaux enjeux du projet et les stratégies des différentes parties. Le second billet retrace, quant … Continuer la lecture →

    #Démocratie_universitaire #Financement_de_la_recherche #École_polytechnique #financement_de_la_recherche #indépendance_universitaire

  • LVMH à Polytechnique : huit mois de mobilisation
    https://academia.hypotheses.org/51908

    Ce texte est le second d’une série de deux #Billets relatant la mobilisation contre l’implantation de LVMH à l’École polytechnique. Son objectif est de retracer la chronologie de la mobilisation. Le premier billet documente, quant à lui, les principaux enjeux … Continuer la lecture →

    #Démocratie_universitaire #Financement_de_la_recherche #École_polytechnique #financement_de_la_recherche #indépendance_universitaire

  • Agents publics agressés : « Elargir la protection fonctionnelle » est « une bonne chose, mais il faut s’occuper des causes », souligne la CGT Pôle emploi
    https://www.francetvinfo.fr/societe/agents-publics-agresses-elargir-la-protection-fonctionnelle-est-une-bon

    À Pôle emploi, les incivilités et les agressions ont augmenté de 40% entre 2019 et 2022, selon le rapport annuel de l’administration. Le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guérini, a présenté un ensemble de mesures visant à mieux protéger les agents au contact du public.

    Que pensez-vous de ce plan ?

    Sylvie Espagnolle : Le ministre a fait ses annonces dans la presse sans aucune concertation avec les organisations syndicales. Donc, même sur la question de leur propre sécurité, ce gouvernement est incapable d’écouter les représentants syndicaux. Sur Pôle emploi, les agressions et incivilités ont augmenté. Ce que l’on voit très bien, c’est qu’en 2021, la première réforme de l’assurance-chômage a été mise en place. C’est cela qui a fait exploser le nombre d’agressions et d’incivilités, tout comme l’augmentation de 25% du contrôle de la recherche d’emploi, demandé par le gouvernement. Élargir la protection fonctionnelle, permettre à l’administration de porter plainte à la place des agents est une bonne chose, mais il faut s’occuper des causes. L’examen du projet de loi dit plein emploi qui commence aujourd’hui va amplifier la pression pour les inscrits, notamment les #allocataires du #RSA, et donc augmenter le risque d’agressions.

    La politique du gouvernement ne combat pas le chômage mais les chômeurs. On le voit dans toutes les mesures qu’il prend. L’augmentation des #contrôles et la baisse de l’#indemnisation chômage sont à l’origine de cette montée de l’agressivité, tout comme l’organisation mise en place par la direction de #Pôle_emploi. On est de plus en plus dans le tout à distance. Les usagers doivent contacter Pôle emploi par mail, par téléphone, et ils viennent de moins en moins en agence. 

    Comment cela se passe-t-il si un demandeur d’emploi vient sans rendez-vous ?

    Quand un demandeur d’emploi vient spontanément dans une agence, hors rendez-vous, c’est à plus de 80% pour une question d’indemnisation. La direction de Pôle emploi a baissé, en 2015, le nombre d’agents en charge de l’indemnisation. Aujourd’hui, il y a un tel manque d’agents que ces derniers ne sont plus à l’accueil. Donc, quand une personne vient parce qu’elle n’a pas touché ses allocations, ou autre, personne n’est en capacité de lui répondre. On la renvoie sur le téléphone, ou autre. C’est une véritable problématique. On ne peut pas dire à une personne, qui à la fin du mois ne pourra pas faire manger sa famille, téléphonez ou envoyez un mail. Ce type d’organisation provoque aussi la montée de l’agressivité.

    Faut-il mettre des caméras ou des boutons d’alerte ?

    Comment une caméra peut empêcher des agressions ou des incivilités ? Cela revient à considérer le demandeur d’emploi comme un danger pour les agents. Cela ne règle rien. Il y a nécessité, et c’est la responsabilité de l’administration et de la direction de Pôle emploi, de protéger ses agents, mais il faut aussi et avant tout s’attaquer aux causes et ne pas faire de l’usager un danger. Nous le refusons totalement.

    #chômeurs #dématérialisation

  • Des Thaïlandais dénoncent des abus sexuels commis par des missionnaires français
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/des-thailandais-denoncent-d-abus-sexuels-commis-par-des-missionnaires-fr

    #MEP #Missions_Etrangeres_de_Paris #viols #capitalisme #colonialisme #eglise #france_2023 #pédophiles

    avec derrière un sacré patrimoine …


    7e arrondissement de Paris, au 128 rue du Bac

    Aujourd’hui, cet argent sert, selon les MEP, à financer la formation de prêtres, à la construction d’églises, de centres de santé ou d’éducation à l’étranger. Mais au sein de la congrégation, certains s’interrogent sur une financiarisation trop poussée, qui, selon eux, n’est pas au cœur de leur mission. D’autant plus que le nombre de missionnaires en poste à l’étranger a été divisé par plus de 10 depuis la fin du 19e siècle. Cet argent servira-t-il un jour à indemniser d’éventuelles victimes comme le fait aujourd’hui l’Église de France ? Personne ne peut le dire pour l’instant.

    Le film documentaire Un si lourd silence de Karina Chabour et Julie Dungelhoeff sera diffusé le samedi 16 septembre 2023 sur France 24.

  • L’Inde ingénieuse
    https://laviedesidees.fr/Les-Mondes-de-l-ingenieur-en-Inde

    L’Inde est souvent perçue comme l’une des grandes nations des technologies de l’information et de la communication. Une enquête récente sur les ingénieurs indiens fait apparaître des mondes pluriels d’une profession particulièrement complexe et foisonnante. À propos de : Charles Gadea, Roland Lardinois, dir., Les Mondes de l’ingénieur en #Inde (XIXe-XXIe siècle), Classiques Garnier

    #International #nouvelles_technologies
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20230831_inde_ingenieurs.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230831_indeingenieurs.docx

  • Les manifestants dénoncent la montée du fascisme en Inde et protestent contre la montée des groupes suprémacistes hindous au Canada

    Montréal, QC, Ottawa, ON, Toronto, ON, 20 août 2023. Une centaine de manifestants venus de plusieurs villes, dont Montréal, la région du Grand Toronto et Ottawa, ont convergé à Ottawa pour souligner l’urgence de remédier aux violations des droits humains en Inde et de lutter contre la montée des idéologies extrémistes Hindutva (suprémacistes hindous) au Canada.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/08/25/les-manifestants-denoncent-la-montee-du-fascis

    #international #canada #inde

  • Uber in India – Is It Safe? An Easy Guide on How to Use it!
    https://thirdeyetraveller.com/uber-india-guide-tips

    March 27, 2022 by Sophie Pearce - I love Uber in India and is something I use all the time when it’s available in the city I’m travelling in.

    It’s quickly taking Indian cities by storm, becoming a fashionable way to travel and transforming the way both locals and tourists get around.

    Personally, I love it as I know exactly what car to expect, what price I’m going to pay before my journey, and how long the journey is going to take.

    I’m safe in the knowledge that I won’t get ripped off, taken off somewhere incorrect, or have to negotiate (argue) for an honest price. Well, sometimes. I’ll cover some mishaps below.

    Taking Uber in India is super simple to use and can save you a lot of hassle. Here’s a simple guide on how to use it.

    Disclaimer: some information (licenses, card info, addresses, driver pictures) has been redacted from photos using the app for privacy. This is NOT sponsored by Uber but my referral code means I get some credits

    First things first, download the Uber app and get a Uber India discount code by signing up with my invitation code:

    how to use uber in india
    What cities currently have Uber in India?
    It’s good to note that not every city will have Uber in India, but it’s on the rise and growing all the time.

    You can check on the app when you arrive in a city or google it beforehand to check.

    So far, Uber in India is available in;

    Bangalore – Delhi – Mumbai – Kolkata – Hyderabad – Chennai – Pune – Jaipur – Chandigarh – Ahmedabad – Kochi – Ajmer – Udaipur – Jodhpur – Surat – Vadodara – Bhubaneshwar – Guwahati – Coimbatore – Indore – Mysore – Nagpur – Vishakapatnam – Nashik – Thiruvananthapuram – Mangalore – Bhopal – Ludhiana – Lucknow

    Uber Vs. Tuk Tuks (Auto Rickshaws)
    Getting Tuk Tuks is still something I do all the time, especially if I don’t have data on my phone.

    Although there is a certain novelty to them when you first arrive, It can get exhausting constantly negotiating for an honest price.

    As I’ve lived here for over a year, I have a good idea of the costs of journeys now. I hate it when Tuk-Tuks try to rip tourists off.

    Sure, it could only be £5 for 5 kilometres which is nothing compared to the UK, but it’s the principle. If I pay it, the next tourist will be victim to it too.

    I’m never really completely sure of the cost of trips and if I’m paying way over what a local would pay. That’s where Uber helps out.

    I actually sometimes use an Uber price for the journey as leverage when negotiating with Tuk Tuks.

    It’s quite a sensitive subject for Auto-Rickshaw drivers as Uber is stealing their business which is sad.

    But, then again, if they charged an honest price, it may not be so easy to choose an Uber over an overly expensive Auto. That’s just my opinion.

    uber india guide tips
    The Pro’s of using Uber in India
    There are countless benefits of using Uber for short journeys in a city. Here are a few;

    It’s air-conditioned which is perfect for the heat and doesn’t let in pollution – a lifesaver for places like Delhi where pollution is horrendous.
    You know what the price is before you get in the car, no surprises. You won’t get taken to any shops or commission places. Just where you need to go.
    The driver’s Uber app uses google maps based on the map pin you set as the drop location. This way they know where to head and you don’t have to direct or end up lost. There’s no chance they won’t know the address and it saves time.
    You can schedule an Uber. So, if you have an early or late night pick-up, you can set the time to suit you.
    There is now a ‘chat’ facility kind of like Facebook messenger so you don’t need to call and can discuss pick-up location.
    As you’re getting a taxi through Uber there’s an official complaint route should anything go wrong or if your Uber is not driving properly. I mean I know it’s India but some drivers are plain dangerous.
    uber india guide tips

    Con’s of using Uber in India
    Although it’s great, there can be some downsides to using Uber which frustrate me;

    You do need the app which requires wifi or data. So you can order on wifi but when you’re out of range you can’t keep track. The drivers do not call international numbers. So, it’s a confusing waiting game.
    Sometimes drivers will not wait at the designated pick-up area which means you can’t find them easily as traffic is cray!
    I have found that sometimes Uber drivers aren’t in my area and so I’m stuck. They also can sometimes cancel on you if it takes them too long.
    If you need an Uber really early or late at night they aren’t usually around. Make sure you schedule for the best results.
    You need to call them and if you don’t have an Indian SIM that can get expensive. There is a messenger chat option now to talk via wifi but if they’re driving they don’t always respond.
    If their app isn’t working and the ride won’t ‘start’ some drivers will ask you to cancel on your side. If you cancel you get a 50 rupee cancellation charge. Which can get annoying if you didn’t need to cancel. In these situations, I ask them to cancel or contact Uber.
    If you cancel after 5 minutes time from your booking, you’ll get a cancellation fee. If the driver thinks you’re a ‘no show’ that also applies. A nightmare if you can’t call!
    Sometimes the ‘drop’ pin isn’t in the correct location and so you end up in the wrong place or having to pay more to drive further.
    The language barrier can be a major issue. Especially when the driver won’t use his maps feature or doesn’t know where to go

    Is Uber in India safe?
    In the past, there have been some problems with the safety of Uber, especially in cities like Delhi.

    There was an instance where a lady was raped by her driver and subsequently Uber was banned for a long time. But, the service has improved massively since and it’s by and large very safe.

    The feature on the Uber app I like is having the driver’s name, profile picture, and license number so I know what car I’m getting into and It’s the correct car. It also uses google maps so if it goes off route, it will show on Uber’s records.

    The driver starts the journey, follows google maps to your location and that’s it.

    No one should come into an Uber with you unless you’ve selected the UberPOOL option. If this happens stop the journey immediately and escalate to Uber.

    As a woman alone I’ve used Uber a lot and haven’t (touch wood) had any complications. Sometimes I don’t like a seatbelt not being there but, that’s India!

    Remember you can complain about a driver to Uber if he drives irrationally or does anything to harass you.

    uber india guide tips

    Do I need to download a different Uber app to use Uber in India?
    Uber is in many countries now and continually growing. The great thing is, if you have the app in UK or US, you don’t have to download a separate app for India or any other country.

    You can easily download the app from the App Store anywhere in the world!

    Uber in India takes card and cash payments
    Once you download the app, you can set it up with your card details.

    That way Uber will automatically deduct the fee from the bank account you’ve set up. This was a lifesaver in the dreaded demonetisation phase and can also be useful if you’re stuck somewhere with no cash.

    If you did want to pay cash this is also an option. Just change the option in your settings. Try to have small change as 2000 rupee notes and even 500 notes cannot easily be changed!

    Instructions on how to order an Uber in India

    If you’re not familiar with Uber, it’s really easy to order a cab with them. You simply click the ‘where do you want to go?’ button and put in the location. It has almost exactly the same features as google maps. It will tell you the distance and approximate cost for the journey depending on what service you choose.

    Once you’ve ordered it, you can keep track of where the car is via the map and the little car icon. It’s pretty cool as it will show a real-time location. You can then see how close the car is to reaching you.

    uber india guide tips

    Choosing between UberPOOL, UberMOTO, UBerGO or UberX
    UberMOTO is a scooter service which means a guy will pick you up on a motorbike to take you somewhere. Great for short little journeys, not so good for carrying shopping or luggage!

    UberPOOL is where you share a car with others. I haven’t personally used this but it’s super cheap. Just prepare for going around the houses before getting to your destination. Not ideal for drops for trains, flights, or work.

    UberGO is one I use the most. It’s a private taxi service and gets you from A to B. It’s not luxury all the time, but it’s an air-conditioned cab. You’ll find you’ll be picked up in small cars for up to 3/4 people at a time.

    UberX is the more luxury option. I ordered these a lot when I was in Mumbai. The benefits are a more spacious car, usually leather seats, the driver can speak better English and is more professional I have found. It’s a slight premium from UberGO but sometimes it’s worth it.

    Tripadvisor and Uber for sightseeing
    I’m continually amazed at how many big applications are teaming up with each other nowadays to help customer satisfaction and Uber Is no exception.

    On Tripadvisor, there is now a ‘get there with Uber’ feature which means you can easily press that button on an attraction or restaurant you’re interested in visiting.

    When you press it, Uber’s app will pop up with the pin already located and the journey pieced up. Press order and you’re all set – easy peasy

    uber india guide tips
    Free tips and offers
    Due to competitors like Ola cabs (a similar service), Uber offers discounts to those customers that refer friends to use Uber.

    On the app, Uber gives you an individual code. If your friend uses that code to order an uber you get some Uber credits to use on your next journey.

    There are always offers from Uber in India for big cities such as ‘power hours’ and discounts. So check emails and the app for offers.

    Once you’re all set up, Uber is an easy, convenient, and cheap option for travel in India.
    https://thirdeyetraveller.com/uber-india-guide-tips

    #Uber #Inde

  • #Francesco_Sebregondi : « On ne peut pas dissocier les violences policières de la question du racisme »

    Après avoir travaillé pour #Forensic_Architecture sur les morts d’#Adama_Traoré et de #Zineb_Redouane, l’architecte #Francesco_Sebregondi a créé INDEX, pour enquêter sur les #violences_d’État et en particulier sur les violences policières en #France et depuis la France. Publié plusieurs semaines avant la mort de Nahel M., cet entretien mérite d’être relu attentivement. Rediffusion d’un entretien du 22 avril 2023

    C’est en 2010 que l’architecte, chercheur et activiste Eyal Weizman crée au Goldsmiths College de Londres un groupe de recherche pluridisciplinaire qui fera date : Forensic Architecture. L’Architecture forensique avait déjà fait l’objet d’un entretien dans AOC.

    Cette méthode bien particulière avait été créée à l’origine pour enquêter sur les crimes de guerre et les violations des droits humains en utilisant les outils de l’architecture. Depuis, le groupe a essaimé dans différentes parties du monde, créant #Investigative_Commons, une communauté de pratiques rassemblant des agences d’investigation, des activistes, des journalistes, des institutions culturelles, des scientifiques et artistes (la réalisatrice Laura Poitras en fait partie), etc. Fondé par l’architecte Francesco Sebregondi à Paris en 2020, #INDEX est l’une d’entre elles. Entre agence d’expertise indépendante et média d’investigation, INDEX enquête sur les violences d’État et en particulier sur les violences policières en France et depuis la France. Alors que les violences se multiplient dans le cadre des mouvements sociaux, comment « faire en sorte que l’État même s’équipe de mécanismes qui limitent les excès qui lui sont inhérents » ? Si la vérité est en ruines, comment la rétablir ? OR

    Vous avez monté l’agence d’investigation INDEX après avoir longtemps travaillé avec Forensic Architecture. Racontez-nous…
    Forensic Architecture est né en 2010 à Goldsmiths à Londres. À l’origine, c’était un projet de recherche assez expérimental, pionnier dans son genre, qui cherchait à utiliser les outils de l’architecture pour enquêter sur les violations des #droits_humains et en particulier du droit de la guerre. La période était charnière : avec l’émergence des réseaux sociaux et des smartphones, les images prises par des témoins étaient diffusées très rapidement sur des réseaux souvent anonymes. La quantité d’#images et de #documentation_visuelle disponible commençait à augmenter de manière exponentielle et la démocratisation de l’accès à l’#imagerie_satellitaire permettait de suivre d’un point de vue désincarné l’évolution d’un territoire et les #traces qui s’y inscrivaient. La notion de #trace est importante car c’est ce qui nous relie à la tradition de l’enquête appliquée plus spécifiquement au champ spatial. Les traces que la #guerre laisse dans l’#environnement_urbain sont autant de points de départ pour reconstruire les événements. On applique à ces traces une série de techniques d’analyse architecturale et spatiale qui nous permettent de remonter à l’événement. Les traces sont aussi dans les documents numériques, les images et les vidéos. Une large partie de notre travail est une forme d’archéologie des pixels qui va chercher dans la matérialité même des documents numériques. On peut reconstituer les événements passés, par exemple redéployer une scène en volume, à partir de ses traces numériques en image.

    Quels en ont été les champs d’application ?
    À partir du travail sur les conflits armés, au sein de Forensic Architecture, on a développé une série de techniques et de recherches qui s’appliquent à une variété d’autres domaines. On commençait à travailler sur les violences aux frontières avec le projet de Lorenzo Pezzani et Charles Zeller sur les bateaux de migrants laissés sans assistance aux frontières méditerranéennes de l’Europe, à des cas de #violences_environnementales ou à des cas de violences policières… L’origine de notre approche dans l’enquête sur des crimes de guerre faisait qu’on avait tendance à porter un regard, depuis notre base à Londres, vers les frontières conflictuelles du monde Occidental. On s’est alors rendus compte que les violences d’État qui avaient lieu dans des contextes plus proches de nous, que ce soit en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou en Grèce, pouvaient bénéficier d’un éclairage qui mobiliserait les mêmes techniques et approches qu’on avait à l’origine développées pour des situations de conflits armés. Tout cela est en lien assez direct avec la militarisation de la #police un peu partout dans le Nord global, le contexte occidental, que ce soit au niveau des #armes utilisées qu’au niveau des #stratégies employées pour maintenir l’ordre.

    La France vous a ensuite semblé être un pays depuis lequel enquêter ?
    Je suis revenu vivre en France en 2018 en plein milieu de la crise sociale autour du mouvement des Gilets jaunes et de son intense répression policière. Dès ce moment-là, il m’a semblé important d’essayer d’employer nos techniques d’enquête par l’espace et les images pour éclairer ce qui était en train de se passer. On en parlait aussi beaucoup. En 2020, j’ai dirigé les enquêtes sur la mort d’Adama Traoré et de Zineb Redouane pour le compte de Forensic Architecture depuis la France avec une équipe principalement française. C’était une période d’incubation d’INDEX en quelque sorte. Ces enquêtes ont initié notre travail sur le contexte français en rassemblant des moyens et une équipe locale.
    On est aujourd’hui dans un rapport de filiation assez clair avec Forensic Architecture même si INDEX est structurellement autonome. Les deux organisations sont très étroitement liées et entretiennent des relations d’échange, de partage de ressources, etc. Tout comme Forensic Architecture, INDEX est l’une des organisations du réseau international Investigative Commons qui fédère une douzaine de structures d’investigation indépendantes dans différents pays et qui travaillent à l’emploi des techniques d’enquêtes en sources ouvertes dans des contextes locaux.

    Il existe donc d’autres structures comme INDEX ?
    Elles sont en train d’émerger. On est dans cette phase charnière très intéressante. On passe d’une organisation reconnue comme pionnière dans l’innovation et les nouvelles techniques d’enquête à tout un champ de pratiques qui a encore beaucoup de marge de développement et qui, en se frottant à des contextes locaux ou spécifiques, vient éprouver sa capacité à interpeller l’opinion, à faire changer certaines pratiques, à demander de la transparence et des comptes aux autorités qui se rendent responsables de certaines violences.

    On utilise depuis toujours le terme d’enquête dans les sciences humaines et sociales mais l’on voit aujourd’hui que les architectes, les artistes s’en emparent, dans des contextes tous très différents. Qu’est-ce que l’enquête pour INDEX ?
    On emploie le terme d’#enquête dans un sens peut-être plus littéral que son usage en sciences humaines ou en recherche car il est question de faire la lumière sur les circonstances d’un incident et d’établir des rapports de causalité dans leur déroulement, si ce n’est de responsabilité. Il y a aussi cette idée de suivre une trace. On travaille vraiment essentiellement sur une matière factuelle. L’enquête, c’est une pratique qui permet de faire émerger une relation, un #récit qui unit une série de traces dans un ensemble cohérent et convaincant. Dans notre travail, il y a aussi la notion d’#expertise. Le nom INDEX est une contraction de « independant expertise ». C’est aussi une référence à la racine latine d’indice. Nous cherchons à nous réapproprier la notion d’expertise, trop souvent dévoyée, en particulier dans les affaires de violences d’État sur lesquelles on travaille.

    Vos enquêtes s’appuient beaucoup sur les travaux d’Hannah Arendt et notamment sur Vérité et politique qui date de 1964.
    On s’appuie beaucoup sur la distinction que Hannah Arendt fait entre #vérité_de_fait et #vérité_de_raison, en expliquant que les vérités de fait sont des propositions qui s’appuient sur l’extérieur, vérifiables, et dont la valeur de vérité n’est possible qu’en relation avec d’autres propositions et d’autres éléments, en particuliers matériels. La vérité de raison, elle, fait appel à un système de pensée auquel on doit adhérer. C’est à partir de cette distinction qu’Arendt déploie les raisons pour lesquelles #vérité et #politique sont toujours en tension et comment la pratique du politique doit s’appuyer sur une série de vérités de raison, sur l’adhésion d’un peuple à une série de principes que le pouvoir en place est censé incarner. Ainsi, le pouvoir, dépendant de cette adhésion, doit tenir à distance les éléments factuels qui viendraient remettre en cause ces principes. C’est ce qu’on essaye de déjouer en remettant au centre des discussions, au cœur du débat et de l’espace public des vérités de fait, même quand elles sont en friction avec des « #vérités_officielles ».
    Du temps d’Hannah Arendt, le politique avait encore les moyens d’empêcher la vérité par le régime du secret. C’est beaucoup moins le cas dans les conditions médiatiques contemporaines : le problème du secret tend à céder le pas au problème inverse, celui de l’excès d’informations. Dans cet excès, les faits et la vérité peuvent se noyer et venir à manquer. On entend alors parler de faits alternatifs, on entre dans la post-vérité, qui est en fait une négation pure et simple de la dimension sociale et partagée de la vérité. Si on veut résister à ce processus, si on veut réaffirmer l’exigence de vérité comme un #bien_commun essentiel à toute société, alors, face à ces défis nouveaux, on doit faire évoluer son approche et ses pratiques. Beaucoup des techniques développées d’abord avec Forensic Architecture et maintenant avec INDEX cherchent à développer une culture de l’enquête et de la #vérification. Ce sont des moyens éprouvés pour mettre la mise en relation de cette masse critique de données pour faire émerger du sens, de manière inclusive et participative autant que possible.

    L’#architecture_forensique, même si elle est pluridisciplinaire, s’appuie sur des méthodes d’architecture. En quoi est-ce particulièrement pertinent aujourd’hui ?
    L’une des techniques qui est devenue la plus essentielle dans les enquêtes que l’on produit est l’utilisation d’un modèle 3D pour resituer des images et des vidéos d’un événement afin de les recouper entre elles. Aujourd’hui, il y a souvent une masse d’images disponibles d’un événement. Leur intérêt documentaire réside moins dans l’individualité d’une image que sur la trame de relations entre les différentes images. C’est la #spatialisation et la #modélisation en 3D de ces différentes prises de vue qui nous permet d’établir avec précision la trame des images qui résulte de cet événement. Nous utilisons les outils de l’architecture à des fins de reconstitution et de reconstruction plus que de projection, que ce soit d’un bâtiment, d’un événement, etc.

    Parce qu’il faut bien rappeler que vos enquêtes sont toujours basées sur les lieux.
    L’environnement urbain est le repère clé qui nous permet de resituer l’endroit où des images ont été prises. Des détails de l’environnement urbain aussi courants qu’un passage piéton, un banc public, un kiosque à journaux ou un abribus nous permettent de donner une échelle pour reconstituer en trois dimensions où et comment une certaine scène s’est déroulée. Nous ne considérons pas l’architecture comme la pratique responsable de la production de l’environnement bâti mais comme un champ de connaissance dont la particularité est de mettre en lien une variété de domaines de pensées et de savoirs entre eux. Lorsqu’on mobilise l’architecture à des fins d’enquête, on essaye de faire dialoguer entre elles toute une série de disciplines. Nos équipes mêmes sont très interdisciplinaires. On fait travailler des vidéastes, des ingénieurs des matériaux, des juristes… le tout pour faire émerger une trame narrative qui soit convaincante et qui permette de resituer ce qui s’est passé autour de l’évènement sous enquête.

    L’historienne Samia Henni qui enseigne à Cornell University aux États-Unis, et qui se considère « historienne des environnements bâtis, détruits et imaginés », dit qu’apprendre l’histoire des destructions est aussi important que celles des constructions, en raison notamment du nombre de situations de conflits et de guerres sur la planète. Quand on fait du projet d’architecture, on se projette en général dans l’avenir. En ce qui vous concerne, vous remodélisez et reconstituez des événements passés, souvent disparus. Qu’est-ce que ce rapport au temps inversé change en termes de représentations ?
    Je ne suis pas sûr que le rapport au temps soit inversé. Je pense que dans la pratique de l’enquête, c’est toujours l’avenir qui est en jeu. C’est justement en allant chercher dans des événements passés, en cherchant la manière précise dont ils se sont déroulés et la spécificité d’une reconstitution que l’on essaye de dégager les aspects structurels et systémiques qui ont provoqué cet incident. En ce sens, ça nous rapproche peut-être de l’idée d’#accident de Virilio, qui est tout sauf imprévisible.
    L’enjeu concerne l’avenir. Il s’agit de montrer comment certains incidents ont pu se dérouler afin d’interpeller, de demander des comptes aux responsables de ces incidents et de faire en sorte que les conditions de production de cette #violence soient remises en question pour qu’elle ne se reproduise pas. Il s’agit toujours de changer les conditions futures dans lesquelles nous serons amenés à vivre ensemble, à habiter, etc. En cela je ne pense pas que la flèche du temps soit inversée, j’ai l’impression que c’est très proche d’une pratique du projet architectural assez classique.

    Vous utilisez souvent le terme de « violences d’État ». Dans une tribune de Libération intitulée « Nommer la violence d’État » en 2020, encore d’actualité ces temps-ci, l’anthropologue, sociologue et médecin Didier Fassin revenait sur la rhétorique du gouvernement et son refus de nommer les violences policières. Selon lui, « ne pas nommer les violences policières participe précisément de la violence de l’État. » Il y aurait donc une double violence. Cette semaine, l’avocat Arié Alimi en parlait aussi dans les colonnes d’AOC. Qu’en pensez-vous ?
    Je partage tout à fait l’analyse de Didier Fassin sur le fait que les violences d’État s’opèrent sur deux plans. Il y a d’une part la violence des actes et ensuite la violence du #déni des actes. Cela fait le lien avec l’appareil conceptuel développé par Hannah Arendt dans Vérité et politique. Nier est nécessaire pour garantir une forme de pouvoir qui serait remise en question par des faits qui dérangent. Cela dit, il est important de constamment travailler les conditions qui permettent ou non de nommer et surtout de justifier l’emploi de ces termes.

    Vous utilisez le terme de « violences d’État » mais aussi de « violences policières » de votre côté…
    Avec INDEX, on emploie le terme de « violences d’État » parce qu’on pense qu’il existe une forme de continuum de violence qui s’opère entre violences policières et judiciaires, le déni officiel et l’#impunité de fait étant des conditions qui garantissent la reproduction des violences d’État. Donc même si ce terme a tendance à être perçu comme particulièrement subversif – dès qu’on le prononce, on tend à être étiqueté comme militant, voire anarchiste –, on ne remet pas forcément en question tout le système d’opération du pouvoir qu’on appelle l’État dès lors qu’on dénonce ses violences. On peut évoquer Montesquieu : « Le #pouvoir arrête le pouvoir ». Comment faire en sorte que l’État même s’équipe de mécanismes qui limitent les excès qui lui sont inhérents ? Il s’agit a minima d’interpeller l’#opinion_publique sur les pratiques de l’État qui dépassent le cadre légal ; mais aussi, on l’espère, d’alimenter la réflexion collective sur ce qui est acceptable au sein de nos sociétés, au-delà la question de la légalité.

    Ce que je voulais dire c’est que Forensic Architecture utilise le terme de « violences d’État » ou de « crimes » dans un sens plus large. Sur le site d’INDEX, on trouve le terme de « violences policières » qui donne une information sur le cadre précis de vos enquêtes.
    On essaye d’être le maillon d’une chaîne. Aujourd’hui, on se présente comme une ONG d’investigation qui enquête sur les violences policières en France. Il s’agit d’être très précis sur le cadre de notre travail, local, qui s’occupe d’un champ bien défini, dans un contexte particulier. Cela reflète notre démarche : on est une petite structure, avec peu de moyens. En se spécialisant, on peut faire la lumière sur une série d’incidents, malheureusement récurrents, mais en travaillant au cœur d’un réseau déjà constitué et actif en France qui se confronte depuis plusieurs décennies aux violences d’État et aux violences policières plus particulièrement. En se localisant et étant spécifique, INDEX permet un travail de collaboration et d’échanges beaucoup plus pérenne et durable avec toute une série d’acteurs et d’actrices d’un réseau mobilisé autour d’un problème aussi majeur que l’usage illégitime de la force et de la violence par l’État. Limiter le cadre de notre exercice est une façon d’éprouver la capacité de nos techniques d’enquête et d’intervention publique à véritablement amorcer un changement dans les faits.

    On a parfois l’impression que la production des observateurs étrangers est plus forte, depuis l’extérieur. Quand la presse ou les observateurs étrangers s’emparent du sujet, ils prennent tout de suite une autre ampleur. Qu’en pensez-vous ?
    C’est sûr que la possibilité de projeter une perspective internationale sur un incident est puissante – je pense par exemple à la couverture du désastre du #maintien_de_l’ordre lors de la finale de la Ligue des champions 2022 au Stade de France qui a causé plus d’embarras aux représentants du gouvernement que si le scandale s’était limité à la presse française –, mais en même temps je ne pense pas qu’il y ait véritablement un gain à long terme dans une stratégie qui viserait à créer un scandale à l’échelle internationale. Avec INDEX, avoir une action répétée, constituer une archive d’enquêtes où chacune se renforce et montre le caractère structurel et systématique de l’exercice d’une violence permet aussi de sortir du discours de l’#exception, de la #bavure, du #dérapage. Avec un travail au long cours, on peut montrer comment un #problème_structurel se déploie. Travailler sur un tel sujet localement pose des problèmes, on a des difficultés à se financer comme organisation. Il est toujours plus facile de trouver des financements quand on travaille sur des violations des droits humains ou des libertés fondamentales à l’étranger que lorsqu’on essaye de le faire sur place, « à la maison ». Cela dit, on espère que cette stratégie portera ses fruits à long terme.

    Vous avez travaillé avec plusieurs médias français : Le Monde, Libération, Disclose. Comment s’est passé ce travail en commun ?
    Notre pratique est déjà inter et pluridisciplinaire. Avec Forensic Architecture, on a souvent travaillé avec des journalistes, en tant que chercheurs on est habitués à documenter de façon très précise les éléments sur lesquels on enquête puis à les mettre en commun. Donc tout s’est bien passé. Le travail très spécifique qu’on apporte sur l’analyse des images, la modélisation, la spatialisation, permet parfois de fournir des conclusions et d’apporter des éléments que l’investigation plus classique ne permet pas.

    Ce ne sont pas des compétences dont ces médias disposent en interne ?
    Non mais cela ne m’étonnerait pas que ça se développe. On l’a vu avec le New York Times. Les premières collaborations avec Forensic Architecture autour de 2014 ont contribué à donner naissance à un département qui s’appelle Visual Investigations qui fait maintenant ce travail en interne de façon très riche et très convaincante. Ce sera peut-être aussi l’avenir des rédactions françaises.

    C’est le cas du Monde qui a maintenant une « cellule d’enquête vidéo ».
    Cela concerne peut-être une question plus générale : ce qui constitue la valeur de vérité aujourd’hui. Les institutions qui étaient traditionnellement les garantes de vérité publique sont largement remises en cause, elles n’ont plus le même poids, le même rôle déterminant qu’il y a cinquante ans. Les médias eux-mêmes cherchent de nouvelles façons de convaincre leurs lecteurs et lectrices de la précision, de la rigueur et de la dimension factuelle de l’information qu’ils publient. Aller chercher l’apport documentaire des images et en augmenter la capacité de preuve et de description à travers les techniques qu’on emploie s’inscrit très bien dans cette exigence renouvelée et dans ce nouveau standard de vérification des faits qui commence à s’imposer et à circuler. Pour que les lecteurs leur renouvellent leur confiance, les médias doivent aujourd’hui s’efforcer de convaincre qu’ils constituent une source d’informations fiables et surtout factuelles.

    J’aimerais que l’on parle du contexte très actuel de ces dernières semaines en France. Depuis le mouvement contre la réforme des retraites, que constatez-vous ?
    On est dans une situation où les violences policières sont d’un coup beaucoup plus visibles. C’est toujours un peu pareil : les violences policières reviennent au cœur de l’actualité politique et médiatique au moment où elles ont lieu dans des situations de maintien de l’ordre, dans des manifestations… En fait, quand elles ne touchent plus seulement des populations racisées et qu’elles ne se limitent plus aux quartiers populaires.

    C’est ce que disait Didier Fassin dans le texte dont nous parlions à l’instant…
    Voilà. On ne parle vraiment de violences policières que quand elles touchent un nombre important de personnes blanches. Pendant la séquence des Gilets jaunes, c’était la même dynamique. C’est à ce moment-là qu’une large proportion de la population française a découvert les violences policières et les armes dites « non létales », mais de fait mutilantes, qui sont pourtant quotidiennement utilisées dans les #quartiers_populaires depuis des décennies. Je pense qu’il y a un problème dans cette forme de mobilisation épisodique contre les violences policières parce qu’elle risque aussi, par manque de questionnements des privilèges qui la sous-tendent, de reproduire passivement des dimensions de ces mêmes violences. Je pense qu’au fond, on ne peut pas dissocier les violences policières de la question du racisme en France.
    Il me semble aussi qu’il faut savoir saisir la séquence présente où circulent énormément d’images très parlantes, évidentes, choquantes de violences policières disproportionnées, autour desquelles tout semblant de cadre légal a sauté, afin de justement souligner le continuum de cette violence, à rebours de son interprétation comme « flambée », comme exception liée au mouvement social en cours uniquement. Les enquêtes qu’on a publiées jusqu’ici ont pour la plupart porté sur des formes de violences policières banalisées dans les quartiers populaires : tirs sur des véhicules en mouvement, situations dites de « refus d’obtempérer », usages de LBD par la BAC dans une forme de répression du quotidien et pas d’un mouvement social en particulier. Les séquences que l’on vit actuellement doivent nous interpeller mais aussi nous permettre de faire le lien avec la dimension continue, structurelle et discriminatoire de la violence d’État. On ne peut pas d’un coup faire sauter la dimension discriminatoire des violences policières et des violences d’État au moment où ses modes opératoires, qui sont régulièrement testés et mis au point contre des populations racisées, s’abattent soudainement sur une population plus large.

    Vous parlez des #violences_systémiques qui existent, à une autre échelle…
    Oui. On l’a au départ vu avec les Gilets jaunes lorsque les groupes #BAC ont été mobilisés. Ces groupes sont entraînés quotidiennement à faire de la #répression dans les quartiers populaires. C’est là-bas qu’ils ont développé leurs savoirs et leurs pratiques particulières, très au contact, très agressives. C’est à cause de cet exercice quotidien et normalisé des violences dans les quartiers populaires que ces unités font parler d’elles quand elles sont déployées dans le maintien de l’ordre lors des manifestations. On le voit encore aujourd’hui lors de la mobilisation autour de la réforme des retraites, en particulier le soir. Ces situations évoluent quotidiennement donc je n’ai pas toutes les dernières données mais la mobilisation massive des effectifs de police – en plus de la #BRAV-M [Brigades de répression des actions violentes motorisées] on a ajouté les groupes BAC –, poursuivent dans la logique dite du « contact » qui fait souvent beaucoup de blessés avec les armes utilisées.

    Avez-vous été sollicités ces temps-ci pour des cas en particulier ?
    Il y aura tout un travail à faire à froid, à partir de la quantité d’images qui ont émergé de la répression et en particulier des manifestations spontanées. Aujourd’hui, les enjeux ne me semblent pas concerner la reconstitution précise d’un incident mais plutôt le traitement et la confrontation de ces pratiques dont la documentation montre le caractère systémique et hors du cadre légal de l’emploi de la force. Cela dit, on suit de près les blessures, dont certaines apparemment mutilantes, relatives à l’usage de certaines armes dites « non létales » et en particulier de #grenades qui auraient causé une mutilation ici, un éborgnement là… Les données précises émergent au compte-goutte…
    On a beaucoup entendu parler des #grenades_offensives pendant le mouvement des Gilets jaunes. Le ministère de l’Intérieur et le gouvernement ont beaucoup communiqué sur le fait que des leçons avaient été tirées depuis, que certaines des grenades le plus souvent responsables ou impliquées dans des cas de mutilation avaient été interdites et que l’arsenal avait changé. En fait, elles ont été remplacées par des grenades aux effets quasi-équivalents. Aujourd’hui, avec l’escalade du mouvement social et de contestation, les mêmes stratégies de maintien de l’ordre sont déployées : le recours massif à des armes de l’arsenal policier. Le modèle de grenade explosive ou de #désencerclement employé dans le maintien de l’ordre a changé entre 2018 et 2023 mais il semblerait que les #blessures et les #mutilations qui s’ensuivent perdurent.

    À la suite des événements de Sainte-Soline, beaucoup d’appels à témoins et à documents visuels ont circulé sur les réseaux sociaux. Il semblerait que ce soit de plus en plus fréquent.
    Il y a une prise de conscience collective d’un potentiel – si ce n’est d’un pouvoir – de l’image et de la documentation. Filmer et documenter est vraiment devenu un réflexe partagé dans des situations de tension. J’ai l’impression qu’on est devenus collectivement conscients de l’importance de pouvoir documenter au cas où quelque chose se passerait. Lors de la proposition de loi relative à la sécurité globale, on a observé qu’il y avait un véritable enjeu de pouvoir autour de ces images, de leur circulation et de leur interprétation. Le projet de loi visait à durcir l’encadrement pénal de la capture d’image de la police en action. Aujourd’hui, en voyant le niveau de violence déployée alors que les policiers sont sous les caméras, on peut vraiment se demander ce qu’il se passerait dans la rue, autour des manifestations et du mouvement social en cours si cette loi était passée, s’il était illégal de tourner des images de la police.
    En tant que praticiens de l’enquête en source ouverte, on essaye de s’articuler à ce mouvement spontané et collectif au sein de la société civile, d’utiliser les outils qu’on a dans la poche, à savoir notre smartphone, pour documenter de façon massive et pluri-perspective et voir ce qu’on peut en faire, ensemble. Notre champ de pratique n’existe que grâce à ce mouvement. La #capture_d’images et l’engagement des #témoins qui se mettent souvent en danger à travers la prise d’images est préalable. Notre travail s’inscrit dans une démarche qui cherche à en augmenter la capacité documentaire, descriptive et probatoire – jusqu’à la #preuve_judiciaire –, par rapport à la négociation d’une vérité de fait autour de ces évènements.

    Le mouvement « La Vérité pour Adama », créé par sa sœur suite à la mort d’Adama Traoré en 2016, a pris beaucoup d’ampleur au fil du temps, engageant beaucoup de monde sur l’affaire. Vous-mêmes y avez travaillé…
    La recherche de la justice dans cette appellation qui est devenue courante parmi les différents comités constitués autour de victimes est intéressante car elle met en tension les termes de vérité et de justice et qu’elle appelle, implicitement, à une autre forme de justice que celle de la #justice_institutionnelle.
    Notre enquête sur la mort d’Adama Traoré a été réalisée en partenariat avec Le Monde. À la base, c’était un travail journalistique. Il ne s’agit pas d’une commande du comité et nous n’avons pas été en lien. Ce n’est d’ailleurs jamais le cas au moment de l’enquête. Bien qu’en tant qu’organisation, INDEX soit solidaire du mouvement de contestation des abus du pouvoir policier, des violences d’État illégitimes, etc., on est bien conscients qu’afin de mobiliser efficacement notre savoir et notre expertise, il faut aussi entretenir une certaine distance avec les « parties » – au sens judiciaire –, qui sont les premières concernées dans ces affaires, afin que notre impartialité ne soit pas remise en cause. On se concentre sur la reconstitution des faits et pas à véhiculer un certain récit des faits.

    Le comité « La Vérité pour Adama » avait commencé à enquêter lui-même…
    Bien sûr. Et ce n’est pas le seul. Ce qui est très intéressant autour des #comités_Vérité_et_Justice qui émergent dans les quartiers populaires autour de victimes de violences policières, c’est qu’un véritable savoir se constitue. C’est un #savoir autonome, qu’on peut dans de nombreux cas considérer comme une expertise, et qui émerge en réponse au déni d’information des expertises et des enquêtes officielles. C’est parce que ces familles sont face à un mur qu’elles s’improvisent expertes, mais de manière très développée, en mettant en lien toute une série de personnes et de savoirs pour refuser le statu quo d’une enquête qui n’aboutit à rien et d’un non-lieu prononcé en justice. Pour nous, c’est une source d’inspiration. On vient prolonger cet effort initial fourni par les premiers et premières concernées, d’apporter, d’enquêter et d’expertiser eux-mêmes les données disponibles.

    Y a-t-il encore une différence entre images amateures et images professionnelles ? Tout le monde capte des images avec son téléphone et en même temps ce n’est pas parce que les journalistes portent un brassard estampillé « presse » qu’ils et elles ne sont pas non plus victimes de violences. Certain·es ont par exemple dit que le journaliste embarqué Rémy Buisine avait inventé un format journalistique en immersion, plus proche de son auditoire. Par rapport aux médias, est-ce que quelque chose a changé ?
    Je ne voudrais pas forcément l’isoler. Rémy Buisine a été particulièrement actif pendant le mouvement des Gilets jaunes mais il y avait aussi beaucoup d’autres journalistes en immersion. La condition technique et médiatique contemporaine permet ce genre de reportage embarqué qui s’inspire aussi du modèle des reporters sur les lignes de front. C’est intéressant de voir qu’à travers la militarisation du maintien de l’ordre, des modèles de journalisme embarqués dans un camp ou dans l’autre d’un conflit armé se reproduisent aujourd’hui.

    Avec la dimension du direct en plus…
    Au-delà de ce que ça change du point de vue de la forme du reportage, ce qui pose encore plus question concerne la porosité qui s’est établie entre les consommateurs et les producteurs d’images. On est dans une situation où les mêmes personnes qui reçoivent les flux de données et d’images sont celles qui sont actives dans leur production. Un flou s’opère dans les mécanismes de communication entre les pôles de production et de réception. Cela ouvre une perspective vers de formes nouvelles de circulation de l’information, de formes beaucoup plus inclusives et participatives. C’est déjà le cas. On est encore dans une phase un peu éparse dans laquelle une culture doit encore se construire sur la manière dont on peut interpréter collectivement des images produites collectivement.

    https://aoc.media/entretien/2023/08/11/francesco-sebregondi-on-ne-peut-pas-dissocier-les-violences-policieres-de-la-

    #racisme #violences_policières

    ping @karine4

    • INDEX

      INDEX est une ONG d’investigation indépendante, à but non-lucratif, créée en France en 2020.

      Nous enquêtons et produisons des rapports d’expertise sur des faits allégués de violence, de violations des libertés fondamentales ou des droits humains.

      Nos enquêtes réunissent un réseau indépendant de journalistes, de chercheur·es, de vidéastes, d’ingénieur·es, d’architectes, ou de juristes.

      Nos domaines d’expertise comprennent l’investigation en sources ouvertes, l’analyse audiovisuelle et la reconstitution numérique en 3D.

      https://www.index.ngo

  • La peste noire, Patrick Boucheron
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-peste-noire

    #Patrick_Boucheron propose une grande enquête interdisciplinaire autour de la pandémie de peste au milieu du XIVe siècle.

    « Nous sommes confrontés à un #événement de #longue_durée, et il serait bien naïf de prétendre confiner notre conception de la peste noire à une chronique des années 1347 à 1352 en Europe occidentale » (...) « Les progrès conjoints de l’archéologie funéraire et de l’anthropologie, poursuit l’historien, mais aussi de la microbiologie et des sciences de l’environnement, ont révolutionné l’approche de cette pandémie ».

    j’écoute tardivement cette série de 2020-2021, extraordinaire d’érudition (et pas trouvée ici, à ma grande surprise ; pour ma part, lambin, elle était dans une pile « à écouter » depuis longtemps)

    « L’hypothèse, indique Patrick Boucheron, ne consiste pas seulement à réévaluer le rôle des réseaux vénitiens de Tana dans la propagation de la peste, il est de renverser le catastrophisme apocalyptique de la vision du siège de Caffa pour comprendre que l’épidémie n’est pas fille de la guerre mais de la paix, et qu’elle peut remonter les circuits des échanges et des alliances. »

    [...]

    « C’est donc bien à l’histoire décloisonnée d’un monde interconnecté qu’elle nous convie, nous dit Patrick Boucheron, un monde dont le cœur battant n’est pas en Europe, où se situent seulement les terminaux périphériques des réseaux marchands, mais plus à l’est, en ce centre de gravité de l’Eurasie alors dominée par la Horde d’or. »

    https://www.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2021/09/17721348-2539-43c8-9e8f-f3983ba097ed/860_loiseau-cartepestexivesiecle.webp

    Carte de Julien Loiseau, intitulée, « Les routes de la peste noire », dans « l’Atlas Global » de Gilles Fumey, Christian Grataloup et Patrick Boucheron, en 2014. - Julien Loiseau / Les arènes

    #peste #Marseille #histoire #histoire_des_sensibilités #imagination #historiographie #mort #mort_de_masse #déni #travail_des_femmes #médecine #épidémie #histoire_environnementale #santé_globale #démographie #catastrophe_démographique #littérature #théâtre #peinture #archives #théorie #pensée #narration #rats et #marmottes_alpines #paléogénomique #Horde_d'or #Inde #Mandchourie #l'impossible_sépulture démentie par l’#archéologie_funéraire ... #exotisme_épidémiologique

    • cette série là, tu n’hésiteras pas, @arno, à ne pas la faire écouter aux enfants, sauf dispositions spéciales. c’est une version lettrée, avec une forte dimension historiographique, de Periclès « qui n’est pas un collègue » (Loraux) à la critique du matriciel Ariès (histoire des sensibilités), le tout truffé de références effectivement pluridisciplinaires. non sans légèreté. dans le premier épisode, par exemple, il reprend la lecture de Freud pour mettre en cause les gargarismes contemporains sur le « travail du deuil ». ailleurs il a la coquetterie de citer l’avènement de Trump comme un évènement sans doute lui aussi de longue durée quant au devenir de la véridicité.

      (qu’il ait fait le macronard illustre la force du légitimisme centriste ?)

      Ça tombait bien, trop bien : ça tombait mal. Face au curieux hasard qui plaçait l’épidémie de Covid-19 sur sa route au moment où il devait entamer, au Collège de France, son cours sur la peste noire, l’historien Patrick Boucheron a failli renoncer. Rien de plus trompeur, explique-t-il en effet, que la fausse évidence de la « concordance des temps », rien de plus hasardeux que la recherche d’écho et de similitudes qui rendraient le passé moins lointain, le présent moins opaque. Puisque les rapports existent néanmoins, puisque ça a à voir malgré tout, que peut dire l’historien du coronavirus, et de quoi l’histoire de la peste est-elle faite ? Que nous apprend la #science, et que transporte l’#imaginaire ? C’est à un regard neuf et à une histoire globale que Patrick Boucheron nous invite.

      https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/patrick-boucheron-la-peste-c-est-un-mal-qu-on-ne-peut-pas-dire-31-01-2021-24
      #paywall

    • il est possible d’éviter la rebutante intro de Radio F/ Collège de France en utilisant la version de fr Q disponible parmi les podcasts L’été du Collège de France dont la mise en onde est digne de l’objet et de son traitement je pige pas pourquoi il faut donner sur RF une version dégradée

  • « Notre indifférence à l’égard de l’Ukraine nuit à notre lutte en Inde »

    Vous avez joué un rôle crucial dans la mobilisation du CPI (ML) pour organiser des rassemblements de rue contre l’invasion de l’Ukraine par Poutine. Y a-t-il eu d’autres manifestations politiques en Inde sur cette question, ou le sentiment pro-russe est-il trop répandu ?

    Il n’y a pas tellement de sentiment pro-russe, mais, bien sûr, il est là. L’opinion de droite est entièrement du côté de la Russie. New Delhi possède une sorte de centre culturel où se trouvent diverses académies culturelles. À l’extérieur de l’une d’elles, il y a une statue de Pouchkine. Sur cette statue Pouchkine, des représentants d’organisations d’extrême droite ont affiché des affiches disant « Nous soutenons Poutine : Poutine doit réussir à recréer l’Union soviétique indivise ». Le mot qu’ils ont utilisé était indivis ou ininterrompu, « akhand » en hindi. Et c’est exactement le mot que les suprémacistes hindous utilisent pour dire que l’Inde est maintenant brisée, mais il y avait autrefois une Inde hindoue indivise qui couvrait tout, de l’Afghanistan aux Maldives, en passant par Maurice, le Népal et le Sri Lanka.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/07/26/notre-indifference-a-legard-de-lukraine-nuit-a

    #international #inde #ukraine