IndemnitĂ©s de licenciement : le barĂšme Macron nâa pas eu lâeffet escomptĂ©
â»https://www.bfmtv.com/economie/economie-social/indemnites-de-licenciement-le-bareme-macron-n-a-pas-eu-l-effet-escompte_AN-20
Autre effet nĂ©gatif : aprĂšs la mise en place de la mesure, les avocats de salariĂ©s ont multipliĂ© les demandes dâannulation de licenciement, parfois avec succĂšs et avec Ă la clĂ© des indemnitĂ©s beaucoup plus importantes que celles prĂ©vues par le barĂšme.
Pour rappel, il faut souligner que la mise en place de cette mesure avait suscitĂ© la colĂšre de nombreux juges qui considĂ©raient quâils nâavaient plus la possibilitĂ© de rĂ©parer les prĂ©judices subis par les salariĂ©s licenciĂ©s. Certains du coup nâont pas hĂ©sitĂ© Ă sâengouffrer dans les failles du dispositif. Les deux experts soulignent ainsi que « lâopposition dâune partie des juges et la mobilisation des avocats de salariĂ©s, dans un contexte oĂč les marges dâinterprĂ©tation du droit et dâapprĂ©ciation des faits offrent dâimportantes marges de manĆuvre, ont vraisemblablement fortement limitĂ©, voire sapĂ©, lâimpact du barĂšme sur lâindemnisation de licenciement ».
]]>Chasse aux #arrĂȘts_de_travail : des mĂ©decins dĂ©noncent « une campagne dâ#intimidation gĂ©nĂ©rale »
Lâ#Assurance_maladie contrĂŽle des centaines de #mĂ©decins_gĂ©nĂ©ralistes qui prescriraient, selon elle, trop dâarrĂȘts de travail, et leur impose des #quotas au mĂ©pris de la situation des patients. Des mĂ©decins, « Ă©cĆurĂ©s », contestent la dĂ©marche.
« Ăa mâa fait perdre confiance en ma pratique. Je me suis dit : oĂč est le problĂšme, quâest-ce que je ne fais pas bien ? » Comme dâautres confrĂšres et consĆurs, ValĂ©rie* [1] fait partie des 1000 mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes ciblĂ©s par lâAssurance maladie, parmi 6000 prĂ©alablement identifiĂ©s. En cause : leur trop grande prescription dâarrĂȘts de travail. En juin 2023, le ministre de lâĂconomie, #Bruno_Le_Maire, dĂ©nonçait lâ« explosion » des arrĂȘts de travail et disait vouloir lutter contre les « #dĂ©rives » et « #abus ».
Selon le gouvernement, les arrĂȘts maladie auraient augmentĂ© de 7,9 % en un an, et de 30 % entre 2012 et 2022, passant de 6,4 millions arrĂȘts prescrits en 2012 Ă 8,8 millions dĂ©sormais. Les #indemnitĂ©s_journaliĂšres, versĂ©es par lâAssurance maladie pour compenser le salaire lors dâun arrĂȘte maladie, coĂ»teraient 16 milliards dâeuros par an.
DâoĂč la #chasse_aux_arrĂȘts_de_travail, initiĂ©e par le gouvernement, qui se poursuit avec le projet de loi de financement de la #SĂ©curitĂ©_sociale pour 2024, adoptĂ© le 4 dĂ©cembre dernier. Parmi les mesures que la #loi prĂ©voit : la limitation Ă trois jours des arrĂȘts de travail prescrits lors dâune tĂ©lĂ©consultation, sauf prescription par le mĂ©decin traitant ou incapacitĂ© de se rendre chez le mĂ©decin. « Il y a vĂ©ritablement eu un changement de politique en 2023 », constate ThĂ©o Combes, vice-prĂ©sident du syndicat des mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes MG France. Lâhomme voit dans cette offensive « une campagne dâintimidation gĂ©nĂ©rale contre la profession ».
La particularité des patients oubliée
« Quâon discute de nos pratiques oui, mais on est dans le #soin, pas dans lâabus », rĂ©agit ValĂ©rie. InstallĂ©e en VendĂ©e, elle a eu la surprise de recevoir en juin dernier un courrier recommandĂ© de lâAssurance maladie lâinformant de sa trop grande prescription dâindemnitĂ©s journaliĂšres. « En six ans, il y a une personne de 36 ans qui mâa demandĂ© de lui faire un arrĂȘt pour un rhume, que jâai refusĂ©. LĂ je suis dâaccord quâil ne faut pas abuser, mais ça mâest arrivĂ© une fois ! » met-elle en avant. Surtout, les critĂšres de contrĂŽles ne tiennent selon elle pas du tout compte des particularitĂ©s des patientĂšles.
PartagĂ©e entre son cabinet en libĂ©ral et lâhĂŽpital, ValĂ©rie est spĂ©cialisĂ©e en addictologie. « Pour les patients avec des problĂ©matiques dâaddiction, on sait que les arrĂȘts de travail, pour virus ou autre, sont source de rechute. Donc aprĂšs, la pente est plus longue Ă remonter, et les arrĂȘts aussi par consĂ©quent. Pareil pour des patients qui ont des troubles psychiatriques, pour qui câest vraiment source de dĂ©compensation », explique-t-elle. La professionnelle de santĂ© a en effet constatĂ© que ses prescriptions dâindemnitĂ©s journaliĂšres ne font quâaugmenter : « Mais parce que ma patientĂšle ciblĂ©e augmente », prĂ©cise-t-elle.
MĂ©decin depuis 30 ans dans le troisiĂšme arrondissement de Lyon et membre du Syndicat des mĂ©decins libĂ©raux (SML), Laurent Negrello fait le mĂȘme constat : « Je suis dans un quartier un peu dĂ©favorisĂ©, avec 50 % de logements sociaux et plus de difficultĂ©s, ce qui impacte probablement mes quotas dâarrĂȘts de travail », appuie-t-il. ContrĂŽlĂ© pour la deuxiĂšme fois en cinq ans, il insiste aussi sur le contexte sanitaire global, quâil a vu nettement Ă©voluer ces derniĂšres annĂ©es. « Lâinflation des arrĂȘts est Ă mon avis aussi due Ă des #conditions_de_travail qui sont devenues trĂšs difficiles. Les gens sont en #burn-out, ont des #accidents, une pression de rentabilité⊠». Les conditions de travail (contraintes posturales, exposition Ă des produits toxiques, risque dâaccidents, etc.) ne se sont globalement pas amĂ©liorĂ©es depuis 30 ans selon le ministĂšre du Travail.
Crainte de dépasser le quota
Et il devient de plus en plus compliquĂ© dâobtenir un rendez-vous chez un spĂ©cialiste. « Ă Lyon, il faut trois mois pour voir un orthopĂ©diste ou un rhumatologue, et je ne parle mĂȘme pas des psys, avec qui câest impossible⊠», explique le gĂ©nĂ©raliste. Plus les dĂ©lais de prise en charge sâallongent, plus lâĂ©tat dâun patient peut se dĂ©grader et nĂ©cessiter un arrĂȘt de travail. La #Caisse_nationale_dâAssurance_maladie (#Cnam) assure de son cĂŽtĂ© Ă Basta ! que ses donnĂ©es sont « standardisĂ©es » : « On essaie dâavoir des patientĂšles comparables. » La limite dâarrĂȘts Ă ne pas dĂ©passer, câest plus de deux fois la moyenne du dĂ©partement. « Une approche purement statistique », dĂ©plore ThĂ©o Combes de MG France, qui pointe une « mĂ©thodologie contestable Ă plusieurs niveaux ».
Alors que Michel Chevalier, mĂ©decin depuis 36 ans Ă Ousse, prĂšs de Pau, se remĂ©more dâanciens contrĂŽles par « entretiens confraternels », il dĂ©plore aujourdâhui « une absence de dialogue ». AprĂšs la rĂ©ception dâun courrier recommandĂ© en juin, il a Ă©tĂ© convoquĂ© avec deux jeunes consĆurs : « Lâune exerce dans un quartier trĂšs pauvre de Pau et une autre dans un dĂ©sert mĂ©dical. Elle a 34 ans et nâen dort plus depuis le mois de juin », rapporte ce membre du Syndicat de la mĂ©decine gĂ©nĂ©rale (SMG). ValĂ©rie confie elle aussi sâĂȘtre sentie « stressĂ©e dâĂȘtre pointĂ©e du doigt » Ă la rĂ©ception de ce courrier : « Je trouve la procĂ©dure violente en elle-mĂȘme. Sachant quâon a des dĂ©lĂ©guĂ©s mĂ©dicaux qui viennent rĂ©guliĂšrement nous voir, avec qui ça se passe trĂšs bien. Je pense que ça aurait pu ĂȘtre fait autrement », met-elle en avant.
Ă la rĂ©ception du courrier, chaque mĂ©decin dispose dâun mois pour rĂ©pondre et faire ses observations Ă lâAssurance maladie, qui dĂ©cidera si les Ă©lĂ©ments apportĂ©s sont « suffisamment probants », nous dĂ©taille le service communication de la Cnam. Si ce nâest pas le cas, la procĂ©dure prĂ©voit quâil soit proposĂ© au mĂ©decin ciblĂ© une #mise_sous_objectif (#MSO) : pendant six mois, ce dernier doit rĂ©duire ses prescriptions dâarrĂȘts de travail de 15 Ă 20 %. Ce que ValĂ©rie a refusĂ©, comme de nombreux autres : « Heureusement, car au sein du cabinet mĂ©dical oĂč jâexerce, plus personne ne prend de nouveaux patients sauf moi quand ça touche des problĂ©matiques dâaddiction. »
DĂ©jĂ contrĂŽlĂ© il y a cinq alors, Laurent Negrello avait alors acceptĂ© « la mise sous objectif » : « Pendant six mois, jâai rĂ©duit mon temps de travail, donc les patients allaient voir ailleurs et jâai atteint mes objectifs », relate-t-il avec ironie. Cette annĂ©e, il a refusĂ© ce procĂ©dĂ© quâil juge « trĂšs pesant et stressant » : « On travaille toujours dans la #crainte de dĂ©passer le quota qui nous est imparti. Mais on est un peu dans le #flou parce quâon ne sait pas vraiment quels sont les quotas exacts. On nous dit quâil faut baisser de 20 %, mais câest une zone grise, on ne sait pas comment baisser nos arrĂȘts. Quels sont les critĂšres ? On a face Ă nous des situations concrĂštes, donc baisser de 20 % câest absurde », critique-t-il.
En cas de refus de mise sous objectif, les mĂ©decins peuvent ĂȘtre « mis sous accord prĂ©alable », procĂ©dure pendant laquelle un mĂ©decin conseil de lâAssurance maladie doit valider tous les arrĂȘts de travail prescrits par le mĂ©decin sous 48 heures. ValĂ©rie raconte avoir Ă©tĂ© convoquĂ©e Ă une commission ayant pour but de statuer sur sa soumission Ă ce dispositif en novembre.
ConvoquĂ©s Ă des « #commissions_des_pĂ©nalitĂ©s »
« Ăa mâa occasionnĂ© beaucoup de stress et pris beaucoup de temps. Jâai prĂ©parĂ© un argumentaire, fait des recherches. Sans compter les deux heures de route pour 30 minutes dâentretien prises sur ma journĂ©e de repos », relate-t-elle. La commission a votĂ© Ă lâunanimitĂ© le refus de sa « #mise_sous_accord_prĂ©alable ». Mais la professionnelle de santĂ© a dĂ» attendre la rĂ©ception dâun courrier de la CPAM, mi-dĂ©cembre, pour avoir la confirmation de « lâabandon de la procĂ©dure ».
Le 7 novembre dernier, ThĂ©o Combes a participĂ© Ă lâune de ces « commissions des pĂ©nalitĂ©s », notamment composĂ©es de reprĂ©sentants syndicaux et mĂ©decins dâun cĂŽtĂ©, et de reprĂ©sentants des employeurs et salariĂ©s de lâautre. « Des mĂ©decins sont venus sâexpliquer. Ils Ă©taient proches de la rupture dâun point de vue moral et psychologique, avec des risques suicidaires qui transparaissaient. Jâaurais pensĂ© que leurs rĂ©cits auraient Ă©mu un mort, mĂȘme si câest peut-ĂȘtre un peu fort. Mais aprĂšs quatre heures dâaudition on sâest dit que câĂ©tait vraiment une #mascarade. Câest un systĂšme pour broyer les gens, les humilier », dĂ©crit le vice-prĂ©sident de MG France, Ă©cĆurĂ©.
Ă lâissue des contrĂŽles, des #pĂ©nalitĂ©s_financiĂšres de plusieurs milliers dâeuros peuvent sâappliquer sâil nây a pas dâĂ©volution du nombre de prescriptions dâarrĂȘts de travail. « Câest trĂšs, trĂšs infantilisant. On a lâimpression dâĂȘtre dans la #punition plutĂŽt que dans le dialogue, et de faire ça intelligemment », dĂ©plore ValĂ©rie, qui craint pour ses patients tout autant que pour sa profession. « On peut trĂšs bien imaginer maintenant que les mĂ©decins vont sĂ©lectionner les patients et ne plus sâoccuper de ceux qui leur font faire trop dâarrĂȘts », ajoute Michel Chevalier.
LâAssurance maladie espĂšre de son cĂŽtĂ© avoir un bilan chiffrĂ© de ces mesures « autour du deuxiĂšme trimestre 2024 ». Michel Chevalier, lui, ne sera plus lĂ : « Le cĂŽtĂ© dramatique, câest que jâai dĂ©cidĂ© de prendre ma retraite Ă la suite de ces contrĂŽles, ça a Ă©tĂ© la goutte dâeau. » Comme il nâa pas trouvĂ© de successeur, ses patients nâont plus de mĂ©decin depuis le 1er janvier.
âșhttps://basta.media/chasse-aux-arrets-de-travail-medecins-denoncent-campagne-intimidation
voir aussi :
â»https://seenthis.net/messages/1041346
#santé #France #humiliation #infantilisation #macronisme
Un collectif de plus de 120 mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes dĂ©nonce des pressions de lâassurance maladie pour rĂ©duire les #arrĂȘts_de_travail
â»https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/arrets-de-travail-des-medecins-denoncent-des-pressions-de-lassurance-mala
En cette fin 2023, des milliers de mĂ©decins traitants sont « priĂ©s » par lâAssurance maladie de prescrire moins dâarrĂȘts de travail, sur ordre de Bercy. « PriĂ©s », ou, plus exactement menacĂ©s de sanctions sâils nâappliquent pas les procĂ©dures de mises sous objectif (MSO), et de mises sous accord prĂ©alable (MSAP).
La MSO consiste Ă faire signer au mĂ©decin un contrat avec lâ#Assurance_maladie, lâengageant Ă baisser ses prescriptions dâarrĂȘt de travail dâun certain pourcentage. Si le mĂ©decin nây parvient pas, il est sanctionnĂ© par une #amende de 6 800 euros en moyenne, renouvelable aprĂšs chaque pĂ©riode dâobservation⊠Sâil refuse la MSO, le mĂ©decin se voit imposer la MSAP, qui lâoblige, pour chaque prescription dâarrĂȘt, Ă solliciter lâaccord prĂ©alable du mĂ©decin-conseil de lâAssurance maladie. Il est en quelque sorte mis sous tutelle : Ă la fois infantilisĂ© vis-Ă -vis de ses patients, et culpabilisĂ© puisquâil sera rendu responsable par la SĂ©curitĂ© sociale du retard de paiement des indemnitĂ©s journaliĂšres que cela entraĂźne.
Ces procĂ©dures sont appliquĂ©es tous les ans depuis 2004 Ă de nombreux mĂ©decins dĂ©signĂ©s « forts prescripteurs ». Mais en 2023, le nombre de mĂ©decins dĂ©clarĂ©s en excĂšs statistique et donc inquiĂ©tĂ©s par la SĂ©curitĂ© sociale a explosĂ©, touchant plusieurs milliers dâentre eux, soit environ un quart des mĂ©decins traitants.
Dans le viseur de la SĂ©cu
Chaque mĂ©decin traitant est statistiquement comparĂ© Ă un groupe de mĂ©decins estimĂ© comparable, alors que cette comparaison repose presque exclusivement sur des critĂšres socio-Ă©conomiques de sa commune dâexercice, et non pas sur les pathologies de ses patients. Or, une patientĂšle peut ĂȘtre trĂšs diffĂ©rente dâun mĂ©decin Ă lâautre, et donc gĂ©nĂ©rer dâimportants Ă©carts de prescription.
Par exemple, un mĂ©decin installĂ© dans un quartier « populaire » risque dâavoir beaucoup de patients pratiquant des travaux manuels et pĂ©nibles, prĂ©sentant des pathologies musculo-squelettiques, par exemple des tendinites, nĂ©cessitant souvent des arrĂȘts de #travail.
Dâautres mĂ©decins traitants qui pratiquent la psychothĂ©rapie prennent en charge de nombreux patients fragiles au niveau psychiatrique, dont lâĂ©tat de santĂ© nĂ©cessite parfois des prescriptions dâarrĂȘts longs ou rĂ©pĂ©tĂ©s. Ces mĂ©decins se trouvent de facto dans le viseur de la SĂ©curitĂ© sociale.
En outre, cette comparaison se base sur des indicateurs parfois inexacts : arrĂȘts de travail prescrits par dâautres mĂ©decins imputĂ©s au mĂ©decin traitant, failles quotidiennes dans les logiciels de lâAssurance maladie. Il est frĂ©quent que des mĂ©decins se voient attribuer certains actes techniques quâils ne pratiquent jamais !
LâAssurance maladie ne semble plus sâintĂ©resser Ă la #santĂ© des #patients. Lors de nos convocations Ă la SĂ©curitĂ© sociale, nous devons nous justifier sans donner dâĂ©lĂ©ments mĂ©dicaux. Quelles que soient nos explications, lâentretien se termine presque toujours par une menace de sanctions⊠Seuls les chiffres comptent, aux dĂ©pens de la santĂ© du patient. Câest le #dĂ©lit_statistique. Nous nâexerçons plus sereinement notre mĂ©tier : dans notre esprit se tĂ©lescopent lâintĂ©rĂȘt du patient et le nĂŽtre. Soit nous choisissons de prioriser la santĂ© du patient et prescrivons lâarrĂȘt qui nous met en danger statistique, soit nous priorisons notre sĂ©curitĂ© statistique et mettons de cĂŽtĂ© la santĂ© du patient, en contradiction avec notre Ă©thique.
Des symptĂŽmes de souffrance au travail
Nous apprĂ©hendons Ă prĂ©sent les consultations qui pourraient mener Ă la prescription dâun arrĂȘt, perdant parfois lâempathie nĂ©cessaire pour nos patients et dĂ©veloppons nous-mĂȘmes des symptĂŽmes traduisant notre souffrance au travail. Le « #management » que lâAssurance maladie exerce sur nous a de sĂ©rieuses analogies avec le management funeste qui fut celui de grandes entreprises⊠et avec celui que subissent nombre de nos patients en burn-out.
Par ailleurs, tenir pour seuls responsables les médecins traitants de la hausse du montant des #indemnités_journaliÚres est injuste et contre-productif.
Cette hausse a bien Ă©tĂ© expliquĂ©e par de nombreux Ă©conomistes : hausse du nombre dâactifs, de leurs salaires et donc du montant des indemnitĂ©s journaliĂšres, vieillissement des actifs, hausse des maladies de longue durĂ©e, des maladies mentales, les suites de Covid, etc. Sans oublier lâimpact dĂ©primant et angoissant du monde, entre pandĂ©mie, guerres, perte du pouvoir dâachat et bien sĂ»r la question climatique⊠De plus, le manque global de toutes les spĂ©cialitĂ©s mĂ©dicales, dont les mĂ©decins du travail et de mĂ©decins-conseils de la SĂ©curitĂ© sociale chargĂ©s de favoriser le retour au travail des patients, ne fait que retarder leur prise en charge et leur retour au travail.
Par ailleurs, trop de mĂ©decins dâautres spĂ©cialitĂ©s dĂ©lĂšguent au #mĂ©decin_traitant la prescription de lâarrĂȘt de travail quâils pourraient rĂ©diger eux-mĂȘmes.
La France manque cruellement de mĂ©decins traitants, avec une baisse des effectifs de plus de 10% depuis 2010. Câest une spĂ©cialitĂ© trĂšs exigeante et lâune des moins rĂ©munĂ©rĂ©es.
Laissez-nous soigner !
Les pressions croissantes de lâAssurance maladie ne font quâaggraver ce dĂ©ficit : les jeunes ne veulent plus sâinstaller, et de nombreux mĂ©decins dĂ©jĂ installĂ©s se dĂ©conventionnent ou se dĂ©sinstallent, blessĂ©s et Ă©puisĂ©s.
Nous acceptons bien entendu les contrĂŽles de lâAssurance maladie, car il sâagit dâargent public, mais uniquement sur des critĂšres mĂ©dicaux, dossier par dossier. Nous refusons le contrĂŽle statistique, dĂ©shumanisĂ©, dĂ©connectĂ© des pathologies de nos patients. Ce ne sont ni des individus standards que nous recevons, ni des chiffres, ce sont des ĂȘtres humains, tous diffĂ©rents.
Laissez-nous exercer notre mĂ©tier sereinement, qui nous fait accompagner le patient de la naissance jusquâĂ la mort, nous place en premiĂšre ligne, et parfois en dernier rempart quand tout sâeffondre.
Laissez-nous soigner en toute humanité !
Ni complaisants, ni délinquants. Soignants, tout simplement.
]]>Covid long : en finir avec « lâerrance mĂ©dicale »
â»https://www.estrepublicain.fr/sante/2023/11/11/covid-long-en-finir-avec-l-errance-medicale
Licenciements : le bilan explosif des ordonnances Macron | LâHumanitĂ©
â»https://www.humanite.fr/social-eco/licenciements/licenciements-le-bilan-explosif-des-ordonnances-macron-800240
Les deux Ă©conomistes se concentrent sur les effets du plafonnement des indemnitĂ©s prudâhomales versĂ©es aux salariĂ©s licenciĂ©s sans cause rĂ©elle et sĂ©rieuse (ordonnance de septembre 2017). Elles prennent tout dâabord au sĂ©rieux le principal argument invoquĂ© par lâexĂ©cutif : rĂ©duire les coĂ»ts du licenciement devait inciter les patrons Ă embaucher davantage en CDI.
Las, les chercheuses ne trouvent aucune donnĂ©e corroborant cette fable. On observe bien une hausse des embauches en CDI, mais le retournement de tendance remonte Ă 2014 : « Alors quâelles Ă©taient plutĂŽt en baisse sur la pĂ©riode 2007-2014, (ces embauches) augmentent de façon continue ensuite avec une croissance plus marquĂ©e entre 2016 et 2017, notent-elles. AprĂšs 2017 (câest-Ă -dire aprĂšs lâintroduction des ordonnances), elles poursuivent leur hausse mais de maniĂšre moins prononcĂ©e. »
]]>Un peu de bon sens sur les #indemnitĂ©s touchĂ©s pendant les #arrĂȘts_maladie par Rob Grams pour Frustration :
Lâargument de “rester Ă la maison pour voir la paie tomber” exclut dĂ©jĂ les arrĂȘts courts. Par ailleurs lâindemnitĂ© journaliĂšre est Ă©gale, non pas Ă lâintĂ©gralitĂ© du salaire journalier, mais Ă 50% de ce dernier, et dans une limite de 1,8 le SMIC. Il faut donc que les bourgeois se rassurent, câest bien, dĂ©jĂ , la double peine pour les malades : ils souffrent physiquement (et/ou mentalement) et, en plus, perdent beaucoup dâargent.
âșhttps://www.frustrationmagazine.fr/teleconsultation
Le magazine Frustration qui a publiĂ© cet excellent article est bien nommĂ© : que ressentir dâautre quand mĂȘme les politiques de gauche sont aveugles Ă leur propre #validisme, portant un amendement contre les tĂ©lĂ©consultations pour « Ă©viter les abus » et « rĂ©pondre aux attentes des patients ».
Le premier objectif sâinscrit bien dans un #libĂ©ralisme qui dĂ©ploie le mĂ©pris de #classe et le mĂ©pris des #handicapĂ©s pour discipliner les travailleurs soit-disant « fainĂ©ants ». Son absurditĂ© est bien dĂ©montrĂ©e dans la citation plus haut. On en connaĂźt les rĂ©sultats grĂące Ă lâexemple dĂ©solant du #Royaume-Uni : Crippled de Frances Ryan est essentiel pour comprendre la violence fatale des mesures punitives dĂ©ployĂ©es contre les personnes handicapĂ©es.
â»https://www.theguardian.com/books/2019/jul/13/crippled-by-frances-ryan-review-austerity-demonisation-disabled-people
Quant au deuxiĂšme objectif, celui de « rĂ©pondre aux attentes des patients », il faudrait que ces politiques sortent un peu de leur bulle. Les attentes des patients, je pense que câest dĂ©jĂ de pouvoir voir un mĂ©decin, point barre.
LĂ oĂč je vis, jâai dĂ©jĂ connu des attentes de 2 heures pour parler au 15. On mâa dit que jâavais de la chance, que « normalement » ça sâĂ©lĂšve Ă 4 heures en moyenne. Pour voir un mĂ©decin, jâai dĂ©jĂ dĂ» choisir entre entre 100 km dâaller-retour (impossible quand il faut le faire en taxi, faute de transports publics) et 2 semaines dâattente. Jâai donc attendu, et jâai heureusement guĂ©ri avant que les 15 jours soient passĂ©es. Mais, en attendant, jâai utilisĂ© tous mes jours de congĂ©, puis jâai dĂ» retourner au travail toujours malade. Ce nâĂ©tait pas pour un handicap, donc je nâimagine pas Ă quoi les personnes handicapĂ©es font face.
Rendre plus difficile lâaccĂšs aux mĂ©decins tandis quâexistent toujours des #dĂ©serts_mĂ©dicaux partout en France, ce nâest rien dâautre que fatal. Rob Grams a raison de conclure :
Lâattaque concertĂ©e contre la #tĂ©lĂ©consultation, en voulant dĂ©rembourser une grande partie des arrĂȘts maladie dĂ©livrĂ©s par ce biais comme la #macronie, ou en voulant la rendre de facto quasi-impossible dâaccĂšs comme #LR et #LFI, ne va faire quâempirer notre situation dĂ©jĂ bien pourrie.
]]>Emploi : « La condamnation europĂ©enne du barĂšme dâindemnisation dâun licenciement injustifiĂ© est une gifle cinglante »
â»https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/06/17/emploi-la-condamnation-europeenne-du-bareme-d-indemnisation-d-un-licenciemen
Il aura fallu attendre lâentre-deux-tours des Ă©lections lĂ©gislatives pour ĂȘtre informĂ© de la condamnation europĂ©enne du barĂšme dâindemnisation dâun licenciement injustifiĂ©, dit « barĂšme Macron », lâun des symboles de la politique sociale dâEmmanuel Macron.
]]>Abus sexuels dans lâĂglise : le Nord - Pas-de-Calais particuliĂšrement concernĂ©
â»https://actu.fr/societe/abus-sexuels-dans-l-eglise-le-nord-pas-de-calais-particulierement-concerne_4545
Le nombre de 216 000 victimes de crimes sexuels par des prĂȘtres de 1950 Ă 2020 en France a Ă©tĂ© mis en avant par la CIASE, commission indĂ©pendante sur les abus sexuels dans lâĂglise, qui vient de rendre son rapport (appelĂ© rapport SauvĂ©). Quels sont les chiffres par rĂ©gion, par diocĂšse ? Le rapport prĂ©sente plusieurs cartes. Le Nord et le Pas-de-Calais, terres catholiques, sont particuliĂšrement concernĂ©es.
Les régions les plus touchées sont les plus pratiquantes
« La carte des violences rĂ©pertoriĂ©es recoupe assez bien la carte des diocĂšses de France selon leur degrĂ© de pratique religieuse » dit le rapport SauvĂ© en page 138 (consultable en ligne ici sur 485 pages â»https://www.ciase.fr/medias/Ciase-Rapport-5-octobre-2021-Les-violences-sexuelles-dans-l-Eglise-catholique- ). Câest-Ă -dire que ce sont les diocĂšses avec le plus fort nombre de prĂȘtres et de catholiques qui ont connu le plus dâabus sexuels en nombre.
Le Nord et le Pas-de-Calais font partie des diocĂšses dits « de chrĂ©tientĂ© », ce qui signifie les plus marquĂ©s par la prĂ©sence chrĂ©tienne.
Ainsi, « sur lâensemble de la pĂ©riode, les 12 diocĂšses âde chrĂ©tientĂ©â regroupent le plus grand nombre dâaffaires par diocĂšse (16,3 affaires par diocĂšse, contre 11,9 par diocĂšse de tradition chrĂ©tienne, et 14 affaires par diocĂšse âdĂ©tachĂ©â) ».
Un nombre de prĂȘtres abuseurs plus Ă©levĂ© quâailleursâŠ
Trois périodes sont retenues : de 1950 à 1970 ; de 1970 à 1990 ; de 1990 à 2020.
CÎté chiffres, les départements du Nord et du Pas-de-Calais, référencés comme terres chrétiennes, sont particuliÚrement touchés :
âą 1950-1970 : plus de 20 cas de prĂȘtres abuseurs recensĂ©s dans le Pas-de-Calais, une dizaine pour le Nord ;
âą 1970-1990 : plus de 20 cas dans le Nord ; entre 5 et 10 dans le Pas-de-Calais ;
âą 1990-2020 : plus de 20 cas dans le Pas-de-Calais ; une quinzaine dans le Nord.
Quelques dizaines de cas, cela semble peu, mais en fait, ce sont les chiffres les plus Ă©levĂ©s en France. Ce qui fait des dĂ©partements du Nord et du Pas-de-Calais des dĂ©partements particuliĂšrement concernĂ©s par la pĂ©do-criminalitĂ© au sein de lâĂglise.
Le Nord et le Pas-de-Calais sont trĂšs concernĂ©s par les abus sexuels dans lâEglise, avec les chiffres les plus Ă©levĂ©s par rapport au reste de la France. (©Rapport CIASE)
⊠mais moins de victimes par prĂȘtre
Avec une prĂ©cision : Ă lâinverse, ce sont les diocĂšses moins chrĂ©tiens qui ont un nombre dâabus par prĂȘtre plus Ă©levĂ©. « Sâil y a plus dâaffaires en valeur absolue dans les diocĂšses de chrĂ©tientĂ©, il y a plus dâaffaires par prĂȘtre, en valeur relative, dans les diocĂšses âindiffĂ©rentsâ. »
Cela veut dire quâil y a plus de victimes par prĂȘtre dans les dĂ©partements moins chrĂ©tiens.
PrĂ©cisĂ©ment, « les ratios mesurant la prĂ©valence du phĂ©nomĂšne, quâil sâagisse du rapport entre le nombre dâaffaires et le nombre dâhabitants (ratio de mis en cause), ou du rapport entre le nombre dâaffaires et le nombre de prĂȘtres (ratio de condamnĂ©s) sont respectivement 1,3 (pour les mis en cause) Ă 4 fois (pour les condamnĂ©s) plus forts que dans les terres de chrĂ©tientĂ© ».
Le rapport Ă©met des hypothĂšse quant aux causes de ce moindre nombre de cas par prĂȘtre dans les diocĂšses les plus christianisĂ©s. « Du cĂŽtĂ© des diocĂšses de chrĂ©tientĂ©, on peut se demander si la moindre proportion dâaffaires et de condamnations ne procĂšde pas dâun moins grand nombre de situations de violences sexuelles, procĂ©dant dâun plus grand contrĂŽle social des clercs (par la population et lâinstitution), dâune plus grande capacitĂ© ecclĂ©siastique Ă influencer le cours de la justice, voire dâune plus grande tolĂ©rance des jurys de cours dâassises envers les clercs. Le nombre supĂ©rieur dâacquittements, lors des affaires pĂ©nales, dans les diocĂšses de chrĂ©tientĂ©, pourrait aller dans ce sens. »
Le profil des prĂȘtres condamnĂ©s
Sur lâĂąge des prĂȘtres abuseurs : « Les condamnĂ©s, dans les diocĂšses de chrĂ©tientĂ©, sont nettement plus jeunes, et ils sont jugĂ©s, pour presque la moitiĂ© dâentre eux, dans les 10 annĂ©es suivant leur ordination. Ailleurs, les condamnĂ©s sont majoritairement des hommes mĂ»rs, allant entrer ou dĂ©jĂ entrĂ©s dans la cinquantaine, avec un Ă©talement jusquâĂ la fin de la soixantaine pour les diocĂšses âindiffĂ©rentsâ. »
#Nord #Pas_de_Calais #RĂ©gions #viol #pĂ©docriminalitĂ© #dĂ©ni #pĂ©dophilie #violophilie #Ă©lites #France #culture_du_viol #dĂ©ni #catholicisme #eglise #religion #prĂȘtres #victimes #diocĂšses #ratios #victimes #justice #jurys #cours_dâassises #contrĂŽle_social #CIASE
]]>En France, un systĂšme qui fait perdre lâenvie de #recherche
Alternance de #contrats_courts et de pĂ©riodes de #chĂŽmage, vacations payĂ©es alĂ©atoirement, difficultĂ© Ă ĂȘtre titularisé⊠« LibĂ©ration » a recueilli les tĂ©moignages de nombreux jeunes chercheurs lessivĂ©s par le fonctionnement de lâuniversitĂ©.
La France perd ses jeunes chercheurs, dĂ©goĂ»tĂ©s du systĂšme. En 2018, le nombre de doctorats dĂ©livrĂ©s Ă©tait en baisse de 4 %. Les carriĂšres universitaires nâattirent plus. Ou du moins, elles font fuir une partie de ceux qui sây aventurent quand ils dĂ©couvrent la galĂšre promise. Une journĂ©e de mobilisation a lieu ce jeudi contre la politique de recherche du gouvernement. Les jeunes chercheurs sont Ă la pointe du mouvement.
« Il y avait treize doctorants dans mon laboratoire, seulement deux ont continuĂ© en post-doctorat. Tous les six mois, je me dis que je vais arrĂȘter, et en fait non », tĂ©moigne MĂ©lissa, post-doctorante en Ă©thologie. Elle vit avec son compagnon, Geoffrey, lui aussi chercheur et ĂągĂ© de 29 ans. Ils sont rĂ©unis « pour la premiĂšre fois en six ans » dans le mĂȘme appartement. La faute Ă leur boulot, qui les pousse Ă bouger dans tous les sens quitte Ă sâasseoir sur leur vie personnelle. Cette parenthĂšse Ă deux sâarrĂȘtera dans trois mois. MĂ©lissa sera alors Ă Zurich et Geoffrey Ă Niort. « On ne se plaint pas, on est dĂ©jĂ sur le mĂȘme continent⊠»
Etienne (1), lui, va changer de continent. Ce docteur en intelligence artificielle (IA) a vu de prĂšs les dĂ©gĂąts de la recherche Ă la française. La pression pour publier le plus possible dâarticles scientifiques dans des revues, condition sine qua non pour remplir son CV et espĂ©rer ĂȘtre titularisĂ©, a fini par le dĂ©goĂ»ter : « On dit que câest "publier ou pĂ©rir", mais maintenant câest plutĂŽt "publier et pĂ©rir" puisquâil nây a plus de postes. » Pour ce trentenaire, la dĂ©sillusion grandit depuis plusieurs annĂ©es : quand il Ă©tait doctorant, il a dĂ» finir sa thĂšse grĂące aux indemnitĂ©s chĂŽmage, se contentant de 900 euros mensuels pour vivre. « Mon encadrant principal a fait deux burn-out car il travaillait trop, ça ne donnait pas envie de continuer. » Mais il sâaccroche.
AprĂšs sa thĂšse, Etienne signe un contrat de deux ans de post-doc dans un labo de recherche, malgrĂ© les sirĂšnes du privĂ© qui lui promettent dâau moins doubler son salaire. Le dĂ©clic, pour changer de cap, il lâa eu en 2019. Il participe alors Ă une rĂ©union de prĂ©sentation de la politique française en IA, durant laquelle deux hauts fonctionnaires disent avoir pour projet de propulser la France dans le top 5 mondial. « Ils ne parlaient de recruter que des contrats prĂ©caires, des doctorants. Je suis allĂ© leur poser la question : quâen est-il pour les post-docs qui souhaitent rester en France ? Leur rĂ©ponse a Ă©tĂ© assez surprenante : "Non, pas de crĂ©ation de postes fixes, monsieur, allez aux Etats-Unis." » Message reçu, mais pas de gaietĂ© de cĆur. Etienne entend bien partir travailler sur lâIA outre-Atlantique.
« TrĂšs dĂ©valorisant »
Un grand gĂąchis humain. Quelques mots pour rĂ©sumer ce Ă quoi ressemble la politique française en recherche. LibĂ©ration a reçu plus de 200 tĂ©moignages de jeunes chercheurs déçus du systĂšme. Comme François (1), qui nous Ă©crit : « La loi de programmation de la recherche mâa dĂ©finitivement dĂ©cidĂ©, je ne vais mĂȘme pas essayer de faire de la recherche dans le public. Câest dâautant plus dommage que, comme normalien, lâEtat a essentiellement payĂ© pour que je le fasse. »
La pression exercĂ©e sur le systĂšme conduit Ă de mauvaises pratiques. Xavier (1), ex-doctorant en astronomie, a vu la rĂ©putation du laboratoire passer avant lâĂ©thique scientifique. « Le jour oĂč on mâa demandĂ© de cacher des rĂ©sultats qui nâallaient pas dans le sens des promesses faites Ă lâAgence nationale de la recherche devant un public international, jâai dĂ©cidĂ© de ne pas continuer dans la recherche, explique celui qui prĂ©pare lâagrĂ©gation de physique. Jâadore la recherche, mais obtenir un poste est un parcours du combattant. EnchaĂźner les post-docs pendant six, huit, peut-ĂȘtre dix ans, qui veut ça ? »
Câest exactement la situation que vit Alain (1). Depuis sa thĂšse de biologie soutenue en 2013, il alterne entre les contrats courts et les pĂ©riodes de chĂŽmage. « Pour lâinstant, lâobjectif câest de profiter du chĂŽmage pour Ă©crire mes publications en retard, continuer Ă postuler pour des contrats et prier pour obtenir quelque chose. Ce serait trĂšs dĂ©valorisant de me dire que jâai autant persĂ©vĂ©rĂ© pour au final abandonner. » Le problĂšme du secteur nâest ni lâattractivitĂ© - il y a encore plus de dix candidats par poste ouvert - ni le manque de travail - les recherches et les Ă©tudiants continuent dâaffluer. « Le premier problĂšme, câest le manque de financements », lĂąche Alain. De fait, dans les universitĂ©s notamment, le besoin en enseignants-chercheurs est criant. Selon le Syndicat national de lâenseignement supĂ©rieur, les 150 000 vacataires recensĂ©s assurent, au moins, lâĂ©quivalent des heures dâenseignement de plus de 15 000 titulaires.
A 34 ans, Maxime (1), docteur en sciences politiques, vit tantĂŽt chez sa mĂšre, tantĂŽt chez sa compagne. Il a rĂ©alisĂ© sa thĂšse « grĂące Ă deux postes dâattachĂ© temporaire dâenseignement et de recherche, et du chĂŽmage ». Depuis cinq ans, il jongle entre RSA et vacations Ă lâuniversitĂ©. En thĂ©orie, il ne pourrait pas ĂȘtre employĂ© de maniĂšre prĂ©caire par lâuniversitĂ© sans avoir un travail fixe ailleurs. Alors il sâarrange. « Dans certains cas, un collĂšgue me sert de prĂȘte-nom et je travaille au noir. Parfois, je me fais payer en autoentrepreneur. Câest assez dingue comme situation », explique-t-il. Lâan dernier, Maxime estime avoir effectuĂ© plus de 277 heures dâenseignement, « plus quâun service dâun titulaire ». Tout ça pour toucher Ă peine le smic : « Comme on est payĂ© de maniĂšre alĂ©atoire, certains mois câest le RSA qui me permet de vivre. »
« On mâavait prĂ©venue »
La situation est claire : les dĂ©partements dans lesquels il travaille ne tiendraient pas sans des personnes comme lui. Il a bien essayĂ© de quitter le milieu, mais faute de retours positifs, « la routine de lâuniversitĂ© a repris le dessus. Jâai Ă©tĂ© sollicitĂ© pour des cours et des articles. Je tente encore, mais je ne sais pas pour combien de temps. Jâai Ă©tĂ© classĂ© deuxiĂšme Ă un concours de maĂźtre de confĂ©rences, ça prouve bien que mon dossier nâest pas si nul⊠»
QuadragĂ©naire, Tiphaine se retrouve dans la mĂȘme situation. Si elle a pu trouver un CDD de recherche pour une association nationale, elle a dĂ» prendre une charge dâenseignement pour complĂ©ter son CV. Le systĂšme est si tendu quâelle se retrouve Ă crĂ©er « un enseignement annuel de 80 heures » sans savoir oĂč elle sera lâan prochain. « Je suis atterrĂ©e par lâampleur de la prĂ©caritĂ© et lâexploitation des vacataires. [âŠ] On mâavait prĂ©venue. Mais ça nâa pas suffi, car câest un mĂ©tier de passion, jâai voulu aller jusquâau bout. Maintenant, la dĂ©sillusion se matĂ©rialise. »
â»https://www.liberation.fr/france/2020/12/09/en-france-un-systeme-qui-fait-perdre-l-envie-de-recherche_1808191
#ESR #recherche #France #précarité #université #titularisation #carriÚre_universitaire #travail #conditions_de_travail #mobilité #publish_or_perish #désillusion #indemnités_chÎmage #burn-out #contrats_précaires #gùchis #dévalorisation #LPPR #LPR #éthique #post-doc
#Loi_de_transformation_de_la_fonction_publique
Avec la prĂ©paration de la nouvelle loi sur la recherche, est Ă©galement passĂ©e relativement inaperçue la loi de transformation de la fonction publique, publiĂ©e au Journal officiel du 7 aoĂ»t 2019 et entrĂ©e en vigueur le 1er janvier 2020 (âșhttps://www.fonction-publique.gouv.fr/loi-de-transformation-de-la-fonction-publique).
Cette loi prĂ©voit "la #rupture_conventionnelle_de_contrat" entre les personnels de la fonction publique, et lâEtat employeur, autrement dit prĂ©voit la pratique des #licenciements, câest-Ă -dire, en dâautres termes encore, la fin de la #sĂ©curitĂ©_de_l'emploi et du #statut de #fonctionnaire :
Voici une analyse de ce point crucial de la loi ici (écrite par Sud éducation), à mettre en perspective avec la nouvelle loi en préparation sur la recherche :
La rupture conventionnelle, prĂ©vue par la loi dite de « #transformation_de_la_fonction_publique » est entrĂ©e en vigueur le premier janvier 2020. Cette disposition est une attaque de plus contre le statut des personnels et un pas de plus de franchi vers une #prĂ©carisation massive.
La loi dite de « transformation de la fonction publique » est une attaque frontale contre le statut de fonctionnaire. La loi prĂ©voit ainsi de nouveaux #contrats_Ă _durĂ©e_dĂ©terminĂ©e_non_renouvelables, ne permettant ni lâaccĂšs au #CDI, ni Ă la #titularisation.
Cette loi prĂ©voit Ă©galement Ă un titre expĂ©rimental pour 5 ans la rupture conventionnelle. JusquâĂ prĂ©sent, le droit de la fonction publique interdisait tout accord conclu entre un agent public et son employeur destinĂ© Ă mettre un terme Ă la relation de travail. Il sâagissait dâune protection contre les pressions Ă la dĂ©mission de la hiĂ©rarchie.
Les #indemnités minimales sont faibles :
âą 25 % dâun mois de traitement brut par an jusquâĂ dix ans dâanciennetĂ© ;
âą 40 % dâun mois de traitement brut par an de 10 Ă 15 ans dâanciennetĂ© ;
âą 50 % dâun mois de traitement brut par an de 15 Ă 20 ans dâanciennetĂ© ;
âą 60 % dâun mois de traitement brut par an de 20 Ă 24 ans dâanciennetĂ©.
Leur plafond supĂ©rieur est dâun mois de salaire brut par annĂ©e dâanciennetĂ©. Cette marge, qui devient de plus en plus importante en fonction de lâanciennetĂ© de lâagent-e, est un vecteur dâinĂ©galitĂ©s important entre les agent-e-s qui Ă anciennetĂ© et traitement Ă©gaux pourront se voir proposer par lâadministration une indemnitĂ© qui pourra varier du simple au triple.
La rupture conventionnelle nâest pas autre chose quâun #licenciement dĂ©guisĂ© : lâagent-e dĂ©missionne en Ă©change dâune indemnitĂ©, en ne bĂ©nĂ©ficiant au cours de la procĂ©dure que dâune protection syndicale minimale. Pour lâĂtat-patron et son gouvernement, câest faire dâune pierre deux coups : câest dâune part un instrument de plus au service dâune politique managĂ©riale visant Ă briser les solidaritĂ©s collectives, et dâautre part un moyen de se dĂ©barrasser des #fonctionnaires Ă moindres frais en empĂȘchant les agentâe-s, y compris les contractuel-le-s, de prĂ©tendre Ă un emploi dans la fonction publique de lâĂtat dans les six annĂ©es qui suivent.
Le fonctionnaire qui signe cette rupture conventionnelle prend le risque de devoir rembourser son indemnitĂ© en cas de nouveau recrutement dans un emploi public, car lâobjectif est bien de remplacer les titulaires par des contractuel-le-s.
Reçu par email, le 12.01.2020
]]>« Cela va vraiment ĂȘtre trĂšs violent » : des agents de PĂŽle emploi rĂ©agissent aux sanctions contre les chĂŽmeurs
âșhttps://www.bastamag.net/Cela-va-vraiment-etre-tres-violent-des-agents-de-Pole-emploi-reagissent-au
La loi sur « la libertĂ© du choix de son avenir professionnel » (sic), votĂ©e en septembre dernier, avait prĂ©venu : les contrĂŽles sur les chĂŽmeurs allaient se durcir. Mais personne ne sâattendait Ă ce que les sanctions prĂ©vues contre les demandeurs dâemplois soient si rudes, y compris les agents de PĂŽle emploi. AnnoncĂ©es fin dĂ©cembre par un dĂ©cret publiĂ© au journal officiel, ces sanctions prĂ©voient de rogner, voire de supprimer les indemnitĂ©s chĂŽmage pour des rendez-vous manquĂ©s, des offres dâemploi refusĂ©es, (...)
/ #Transformer_le_travail, #Protections_sociales, #Inégalités, #Ma_vie_au_travail, Quel avenir pour nos protections sociales ?, A la (...)
]]>La Parisienne LibĂ©rĂ©e : « LâEmpereur contre les #chĂŽmeurs »
â»https://www.mediapart.fr/journal/france/130118/la-parisienne-liberee-l-empereur-contre-les-chomeurs
« Non point quâil eĂ»t peur, mais on ne sait jamais : une rĂ©volte est si vite arrivĂ©e » © LPL / Le Mix Dans ce mix de la Parisienne LibĂ©rĂ©e : le sabotage de lâassurance-chĂŽmage, un empereur qui veut « contrĂŽler tout le monde », une chĂŽmeuse prĂ©sumĂ©e fraudeuse et un agent X missionnĂ© par le #PĂŽle_Emploi performance pour vendre des formations dâauto-entrepreneur !
#France #allocations #assurance-chÎmage #auto-entrepreneur #chÎmage #contrÎle #formation #Gattaz #indemnités #Macron #Medef #négociations #réforme #société_de_contrÎle #suspicion #syndicats #Travail #travailleurs
]]>Rendre lâargent, les pieds sur terre
âșhttps://www.franceculture.fr
Les 47 anciens salariĂ©s dâArdennes-Forges (usine de fonte, spĂ©cialisĂ©e dans la production de piĂšces automobiles) se voient obligĂ©s, par dĂ©cision de justice, de rembourser leurs indemnitĂ©s de licenciement, des sommes allant de 12 000 Ă 20 000 euros.
]]>#indemnitĂ©s : lâAssemblĂ©e menace les parlementaires hors-la-loi
â»https://www.mediapart.fr/journal/france/220717/indemnites-lassemblee-menace-les-parlementaires-hors-la-loi
RĂ©vĂ©lĂ© par Mediapart, le scandale des indemnitĂ©s illĂ©gales perçues par certains parlementaires rebondit. La #commission_des_Lois de lâAssemblĂ©e a votĂ© un amendement durcissant le rĂ©gime des sanctions. Les Ă©lus rendront-ils lâargent public ?
#France #Caisse_des_dépÎts_et_consignations #Cnil #François_de_Rugy #Gérard_Larcher #Gilles_Le_Gendre #Marc_Goua #Radio_France #Yaël_Braun-Pivet
]]> Présidentielle française : nouvelles révélations sur des indemnités versées à Penelope Fillon - 45 000 euros de plus RTBF - Belga - 7 Février 2017
â»http://www.rtbf.be/info/monde/detail_presidentielle-francaise-nouvelles-revelations-sur-des-indemnites-versee
LâĂ©pouse du candidat de droite Ă la prĂ©sidentielle française François Fillon, Penelope, soupçonnĂ©e dâavoir bĂ©nĂ©ficiĂ© dâemplois fictifs comme attachĂ©e parlementaire, a par ailleurs touchĂ© 45 000 euros dâindemnitĂ©s de licenciement, payĂ©es par lâAssemblĂ©e nationale, affirme lâhebdomadaire Le Canard enchaĂźnĂ© Ă paraĂźtre mercredi.
Mme Fillon a perçu en 2002 "16 000 euros dâindemnitĂ©s, soit lâĂ©quivalent de cinq mois de salaire" au terme dâune contrat de travail de cinq ans avec son mari, bien que rĂ©embauchĂ©e par le supplĂ©ant de François Fillon Ă lâAssemblĂ©e, Marc Joulaud, selon lâhebdomadaire satirique. "La lĂ©gislation ne prĂ©voit pas un tel niveau dâindemnitĂ©s de licenciement pour un collaborateur parlementaire", affirme Le Canard.
« Aucune trace matĂ©rielle du travail de Penelope Fillon »
DâaprĂšs le journal, elle aurait Ă©galement perçu, en novembre 2013, "29 000 euros de primes" aprĂšs avoir de nouveau travaillĂ© pendant un an et demi pour son mari redevenu dĂ©putĂ©.
La justice française a ouvert une enquĂȘte pour faire la lumiĂšre sur la rĂ©alitĂ© du travail effectuĂ© pendant 15 ans par Penelope Fillon. Or, dâaprĂšs Le Canard, les enquĂȘteurs "nâen ont pas vu un seule trace matĂ©rielle".
Mis en difficultĂ© par des soupçons dâemplois fictifs de sa famille, qui lui ont fait perdre son statut de favori de la course prĂ©sidentielle, François Fillon a dĂ©fendu lundi la "lĂ©galitĂ©" des emplois de son Ă©pouse Penelope et de deux de leurs enfants, lors dâune longue confĂ©rence de presse suivie par plus de 2 millions de tĂ©lĂ©spectateurs et internautes.
Il a maintenu que ses proches avaient été rémunérés pour un travail effectif.
Mais il a aussi reconnu que ces pratiques choquaient aujourdâhui lâopinion publique et a pour la premiĂšre fois prĂ©sentĂ© ses "excuses" pour avoir embauchĂ© des membres de sa famille comme assistants parlementaires.
#François_Fillon #Penelope_Fillon #indemnités_de_licenciement #licenciement #assistant_parlementaire
]]>PĂŽle emploi, ne quittez pas !
â»http://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/pole-emploi-ne-quittez-pas
« La mort programmĂ©e de lâassurance chĂŽmage, câest ce que je suis en train de vivre dans mon mĂ©tier »
â»http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10078-29.08.2016-ITEMA_21060646-0.mp3
]]>Indemnités relatifs aux mandats de Président de Région et de sénateur
indemnités Président Région : > 8.000 euros
indemnités sénateurs : > 10.000 euros
RĂ©sultat pour un Ă©lu qui cumule les deux mandats : > 18.000 euros
Câest le cas de Didier Robert sĂ©nateur et PrĂ©sident de la RĂ©gion RĂ©union
#mandats #élus #cumul #indemnités
]]>Occupation du siĂšge de campagne socialiste Ă Toulouse par des intermittents
â»http://www.ladepeche.fr/article/2015/11/25/2224203-les-intermittents-s-invitent-au-local-de-campagne-de-delga.html
Lui est Ă©clairagiste de cinĂ©ma, son voisin James est musicien, dâautres sont acteurs de troupes de thĂ©Ăątre, mais tous demandent la mĂȘme chose : lâarrĂȘt immĂ©diat des #sanctions prises par #PĂŽle_Emploi (suspension des #indemnitĂ©s, demandes de paiement dâ#indu semblables Ă des rattrapages fiscauxâŠ), la mise en place dâun cahier des charges prĂ©cis sur les mĂ©tiers de lâintermittence du spectacle, enfin le dialogue avec un interlocuteur sur place. Une derniĂšre dolĂ©ance qui nâest pas anodine depuis que les Ă©quipes de PĂŽle Emploi spectacles, qui Ă©taient en charge du paiement des intermittents et jusque-lĂ basĂ©es Ă Montaudran, ont dĂ©mĂ©nagĂ© du cĂŽtĂ© de Seynod, en Haute-Savoie. « Chacun est un cas particulier et on nâen peut plus des contrĂŽles Ă distance, par tĂ©lĂ©phone, courrier ou par mail », grommelle James.
Les #intermittents ne stigmatisent pas le reste des Ă©quipes de PĂŽle Emploi spectacles, qui Ćuvrent en permanence pour eux. Ils ne font que dĂ©noncer la multiplication des #contrĂŽles, « 80 en 3 mois au niveau du paiement », prĂ©cisent-ils. Ce Ă quoi Thierry Suaud, maire de Portet-sur-Garonne, mais aussi 4e sur la liste de Carole Delga, rĂ©pond avec pragmatisme : « Il faut bien distinguer ce qui entre dans le champ de la lĂ©galitĂ© concernant les contrĂŽles sur les intermittents. Mais il faut entendre ce quâils disent. » Aujourdâhui, les indemnitĂ©s des intermittents du spectacle sâĂ©chelonnent de 900 ⏠mensuels Ă 4 500 âŹ. « Mais il ne faut pas rĂȘver, les contrĂŽlĂ©s sont ceux qui touchent le moins », confie Nicolas, qui rappelle que lâĂ©tau se resserre sur eux depuis le renforcement des contrĂŽles instaurĂ© par le ministre socialiste du #Travail, dĂ©missionnaire depuis le mois dâaoĂ»t dernier, François RĂ©cemment.
]]>Plafonnement aux prudâhommes : une « destruction du droit du travail » ? - ArrĂȘt sur images
â»http://www.arretsurimages.net/breves/2015-06-13/Plafonnement-aux-prud-hommes-une-destruction-du-droit-du-travail-id1
« Quand le plancher devient le #plafond, câest quâon marche sur la tĂȘte ! » Sur son blog, lâavocat en droit du travail David Van der Vlist, membre du Syndicat des avocats de France (fondĂ© par des avocats de gauche) et ancien responsable du syndicat Ă©tudiant Unef (proche du PS), dĂ©cortique lâannonce de rĂ©forme du gouvernement sur le plafonnement des dommages et intĂ©rĂȘts quâun #salariĂ© peut toucher aprĂšs un #licenciement abusif devant les #prud'hommes. Une rĂ©forme Ă©clipsĂ©e cette semaine dans les medias par lâaffaire du vol Poiriers-Berlin du Premier ministre.
Jusque lĂ , le code du travail fixait un #plancher de rĂ©paration de 6 mois de salaire pour tout licenciement abusif (sauf dans le cas dâun salariĂ© ayant moins de 2 ans dâanciennetĂ© ou travaillant dans une entreprise de moins de 11 salariĂ©s). Pour Van der Vlist, ce plancher est indispensable : « si lâon veut que lâobligation de fonder le licenciement sur une cause rĂ©elle et sĂ©rieuse soit respectĂ©e, il est indispensable que les consĂ©quences dâun licenciement injustifiĂ© soient vĂ©ritablement dissuasives. [...] Or si un salariĂ© ne peut espĂ©rer obtenir que 3 mois de SMIC (3300 ⏠net environ), il aura peu intĂ©rĂȘt Ă saisir un conseil de prudâhommes, a fortiori sâil doit prendre un avocat quâil devra payer une somme similaire (sans certitude de victoire). A partir de lĂ , lâemployeur a un faible risque contentieux puisque peu de salariĂ©s risquent de lâattaquer [...] Lâemployeur peut alors licencier sans vĂ©ritable motif et le #droit_du_travail est rĂ©duit Ă une dĂ©claration de bonnes intentions. »
« IL NE SERA, LA PLUPART DU TEMPS, PLUS RENTABLE DâATTAQUER LâEMPLOYEUR. »
Or, câest prĂ©cisĂ©ment vers cette situation que la rĂ©forme conduit pour le blogueur. Pour tous les salariĂ©s qui ont moins de deux ans dâanciennetĂ©, le juge ne pourra plus accorder plus de 3 ou 4 mois de #salaire dâ#indemnitĂ©s, en fonction de la taille de lâentreprise. « Il ne sera, la plupart du temps, plus rentable dâattaquer lâemployeur. Dans plusieurs cas, lâancien plancher devient le maximum. »
]]>Des agences dâinterim dâIle-de-France escroquaient les travailleurs prĂ©caires
â»http://www.leparisien.fr/saint-denis-93200/des-agences-d-interim-d-ile-de-france-escroquaient-les-travailleurs-preca
La sociĂ©tĂ© #Crit, numĂ©ro 4 du travail temporaire en France, est poursuivie pour « escroquerie » et « #travail dissimulĂ© ».
Elle aurait privĂ©, entre 2003 et 2005, des milliers de salariĂ©s intĂ©rimaires de leurs #indemnitĂ©s_de_fin_de_mission et dâune partie de leurs #congĂ©s_payĂ©s, soit 10% du #salaire brut global. Comment ? En recourant Ă des codes informatiques « frauduleux », dont le fameux code 80, au moment dâĂ©tablir leur fiche de paie.
Sur les 300 agences Crit Ă lâĂ©poque, 148 se servaient du logiciel AGATT autorisant un tel tour de passe-passe. Quinze agences reprĂ©sentent prĂšs de 90% de lâutilisation dĂ©viante, parmi lesquelles figurent Meaux (Seine-et-Marne), Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) en rĂ©gion parisienne. Selon les enquĂȘteurs, environ 50 000 intĂ©rimaires ont Ă©tĂ© lĂ©sĂ©s en France par cette pratique rĂ©volue. Dans son ordonnance de renvoi, la juge dâinstruction Claire ThĂ©paut chiffre Ă 1,1 M⏠les indemnitĂ©s impayĂ©es et Ă 2,8 M⏠le bĂ©nĂ©fice accru pour Crit IntĂ©rim.
Lâex-DRH qui a tĂ©moignĂ© devant la PJ avait pourtant alertĂ© en 2003 la direction sur le recours anormal au code 80. Deux ans plus tard, Ă Saint-Denis, un dĂ©lĂ©guĂ© syndical dĂ©couvre que plusieurs contrats ont Ă©tĂ© clĂŽturĂ©s avec les codes controversĂ©s. Dix-sept intĂ©rimaires de lâagence nâont pas touchĂ© leurs indemnitĂ©s. En avril 2006, le Syndicat national du travail temporaire (SNTT-CFTC) porte plainte et une instruction est ouverte Ă Paris. En garde Ă vue, la responsable de lâagence de Saint-Denis reconnaĂźt que lâutilisation du code 80 lui a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ©e lors dâune formation au logiciel AGATT, dans le but notamment dâaugmenter les marges de lâagence. Et comme la partie variable de sa rĂ©munĂ©ration est liĂ©e Ă ces marges...
Les policiers entendront de nombreux responsables dâagence. Ils parleront de pratique courante, implicite. Un « sujet tabou », « une astuce pour augmenter les marges ». Selon la juge, Crit Ă©tait « informĂ©e et approuvait cette pratique ».
« Les travailleurs lĂ©sĂ©s Ă©taient souvent ciblĂ©s, des personnes dâorigine Ă©trangĂšre, en situation prĂ©caire, peu instruites »,...
Selon [la patronne de Crit], il ne sâagissait en aucun cas dâune politique de la sociĂ©tĂ© mais de la responsabilitĂ© de quelques responsables dâagence. « Cette affaire est un ballon de baudruche qui, jâespĂšre, va se dĂ©gonfler au procĂšs »
Sucrer des allocs, ça va vite, faire condamner une boite dâintĂ©rim, ça prend une dizaine dâannĂ©e.
]]>[Metaltemple, Fumel] « ⊠Si nous devons disparaĂźtre » | LE JURA LIBERTAIRE
â»https://juralib.noblogs.org/2015/02/21/metaltemple-fumel-si-nous-devons-disparaitre
Les salariés menacent de faire sauter leur usine
Les salariĂ©s de lâusine Metaltemple de Fumel (Lot-et-Garonne), en #grĂšve depuis cinq jours, brandissent la menace de faire exploser des bouteilles de gaz dans lâentreprise sâils nâobtiennent pas des #indemnitĂ©s satisfaisantes dans le cadre dâun futur #plan_social. “Aujourdâhui, nous nâavons plus rien Ă perdre. Câest pour cela que nous avons placĂ© autour du bĂątiment qui abrite une machine de Watt une dizaine de bonbonnes de gaz reliĂ©es entre elles et prĂȘtes Ă exploser. Cette machine Ă vapeur de 1850, classĂ©e Ă lâinventaire des monuments historiques, disparaĂźtra si nous devons disparaĂźtre”, a assurĂ© Ă un correspondant de lâAFP Claude Garimbay, dĂ©lĂ©guĂ© CGT de Metaltemple.
]]>Flashball : condamnation de lâEtat â CommuniquĂ© de presse de ClĂ©ment Alexandre du 18/12/2013 | Face aux armes de la police
âșhttps://faceauxarmesdelapolice.wordpress.com/2013/12/18/flashball-condamnation-de-letat-dans-laffaire-clem
JusquâĂ prĂ©sent toutes les plaintes au pĂ©nal contre les tireurs ont Ă©chouĂ© pour des raisons qui montrent assez que de telles mutilations sont couvertes et par la #police et par la justice.
Nous avons alors tentĂ© une #procĂ©dure au Tribunal administratif qui permet de viser directement la responsabilitĂ© de lâEtat. Pour la premiĂšre fois, celle-ci est reconnue et il est condamnĂ© Ă verser des #indemnitĂ©s mĂȘme si un tour de passe-passe dont les juges ont le secret parle de responsabilitĂ© sans faute pour cause dâattroupement. Pour la premiĂšre fois aussi, une procĂ©dure qui condamne lâEtat reconnait le lien entre la blessure et le #flashball. Nous pensons que sur le terrain juridique il est capital de multiplier ce type de riposte. #Se_dĂ©fendre, faire pression partout oĂč câest possible et ne pas laisser enterrer ces mutilations constitue dans lâimmĂ©diat un bon moyen de parer lâusage dĂ©complexĂ© de ces armes.
Se défendre, Michel Foucault et alii
âșhttp://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6191
LâabsentĂ©isme en hausse de 18% en 2012 en France - France Info
â»http://www.franceinfo.fr/economie/france-l-absenteisme-en-hausse-de-18-sur-2012-1131319-2013-09-05
â»http://www.franceinfo.fr/sites/default/files/imagecache/462_ressource/2013/09/05/1131315/images/ressource/Fotolia_14014843_Subscription_XXL.jpg
Pour la premiĂšre fois depuis trois ans, lâabsentĂ©isme au travail dans le secteur privĂ© a augmentĂ©. En 2012, il a augmentĂ© de 18 %, ce qui reprĂ©sente une facture de prĂšs de 16 milliards dâeuros. PremiĂšres touchĂ©es par le phĂ©nomĂšne : les entreprises de plus de 1.000 salariĂ©s.
Selon une Ă©tude publiĂ©e par lâinstitut de sondages CSA, le taux dâabsentĂ©isme a augmentĂ© de 18 % sur lâannĂ©e 2012 dans le secteur privĂ©. Un phĂ©nomĂšne qui a prĂ©cisĂ©ment coĂ»tĂ© 6,98 milliards dâeuros aux entreprises françaises en 2012 et 8,77 milliards Ă lâEtat en termes dâindemnitĂ©s journaliĂšres.
Le taux dâabsentĂ©isme en 2012 est de 4,53% sur lâensemble des entreprises privĂ©es. Cela reprĂ©sente une moyenne de 16,6 jours dâabsence par salariĂ©, contre 14 jours en 2011. Avec environ 20 jours dâabsence comptabilisĂ©s, les secteurs des services et de la santĂ© sont les plus touchĂ©s par ce phĂ©nomĂšne.
#secteur_privé
#absentéisme
#Etat
#santé
#indemnités_journaliÚres.
#maladie
#accident_de_travail
#accident_de_trajet
#maladie_professionnelle
Ces millionnaires américains qui touchent le chÎmage
â»http://www.lefigaro.fr/emploi/2010/10/07/01010-20101007ARTFIG00749-ces-millionnaires-americains-quitouchent-le-choma
Aux Etats-Unis, les millionnaires qui ont perdu leur travail avec la crise ont touché des indemnités dont le total atteint 18,6 millions de dollars.
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