Pour le psychologue clinicien, qui a enquêté dans des call centers, la tromperie généralisée, devenue une pratique managériale, génère non seulement « des formes de souffrances assez graves » pour les employés, mais aussi une rupture de confiance avec les clients.
Comment les salariés réagissent-ils à un environnement de travail basé partiellement sur le mensonge ? Psychologue clinicien, docteur en psychologie du travail au Conservatoire national des arts et métiers, Duarte Rolo a enquêté avec Stéphane Le Lay pendant plusieurs années dans des #centres_d’appels téléphoniques. Il en publie les conclusions dans un livre qui vient de sortir, Mentir au #travail.
Comment en être venu à étudier le #mensonge dans ce centre d’appels ?
J’ai été alerté par une déléguée du personnel inquiète de la multiplication des manifestations de mal-être dans son entreprise : crises de larmes, recrudescence des arrêts maladies, notamment pour dépression, accident cardio-vasculaire. Très vite, les discussions se sont focalisées sur « les chiffres », en fait les #indicateurs_de_performance qui rythment le travail des opérateurs. Pour y répondre, les #salariés avaient l’impression de désobéir aux règles de leur métier, de pratiquer des ventes forcées, de devoir duper le client. Ce que notre enquête a montré, c’est qu’aujourd’hui, dans certaines situations, les salariés sont confrontés à l’#injonction_de_mentir. Au risque de générer des formes de souffrances assez graves.
#clinique #productivité et #relations_sociales (en particulier face aux institutions sociales type Pôle emploi, CAF) comme #théâtre_de_soi, une #performance_obligée. Les vies amputées ont pour prothèse des vies falsifiées.
L’école française, démocratique ou élitiste ?
▻http://www.laviedesidees.fr/L-ecole-francaise-democratique-ou-elitiste.html
Alors que la plupart des pays européens ont entrepris des réformes en profondeur de leurs systèmes éducatifs en vue de les démocratiser, l’école française reste une des plus élitistes. Pierre Merle revient sur la mesure des #inégalités scolaires et les réformes nécessaires.
Essais & débats
/ #école, inégalités, #élites, #démocratisation, #indicateurs
Dis-moi où tu vis, je te dirai si tu es heureux (Carte interactive) - La Libre.be
▻http://www.lalibre.be/actu/belgique/dis-moi-ou-tu-vis-je-te-dirai-si-tu-es-heureux-carte-interactive-55918288357
Les Wallons sont-ils heureux ? Ou du moins sont-ils dans les conditions adéquates pour goûter à ce fameux bien-être qui, pour certains, reste une vue de l’esprit. L’IWEPS (Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique) développe depuis peu, à la demande du gouvernement wallon, des indicateurs complémentaires pour obtenir une image plus diversifiée que celle rendue par les grands indices classiques tels que le produit intérieur brut (PIB).
Voyage au cœur de la Fondation Gates
▻http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/06/22/voyage-au-c-ur-de-la-fondation-gates_4658800_3234.html
En un peu plus d’une décennie, la « Gates Foundation » est devenue un partenaire incontournable pour les ONG, les grandes organisations internationales comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou le Fonds mondial, et même les Etats. A défaut d’intervenir elle-même sur le terrain, elle oriente leur stratégie par les initiatives qu’elle finance. Et n’hésite...
#paywall :(
Le financement de l’OMS est assuré par les contributions des États membres pour moins d’un quart de son budget. Le reste, par des dons volontaires. La Bill and Melinda Gates Foundation doit être le premier donateur et, contrairement à la partie étatique, ces dons sont affectés aux projets décidés par les donateurs.
À titre d’exemple, la Gates Foundation verse annuellement à la GAVI_Alliance, promoteur de la vaccination, un montant supérieur à la plus forte contribution d’un État membre à l’OMS.
Ses calculs s’appuient sur les travaux de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), un institut de recherche lié à l’université de Washington à Seattle, et financé par la Fondation Gates. « Dans les années 1990, les données utilisées pour définir les politiques de santé publique étaient pour le moins approximatives : si vous additionniez tous les chiffres, vous constatiez que les gens mouraient deux ou trois fois ! », se souvient Chris Murray, le directeur de l’IHME. L’adoption, en 2000, des Objectifs du millénaire pour le développement a tout changé. « Pour suivre les progrès sur le terrain, tout le monde s’est doté d’instruments de mesure précis. Même les Etats les moins démocratiques se sont sentis obligés de publier des données. » Résultat : il est aujourd’hui possible de calculer avec une grande précision le « retour sur investissement » de différents outils de santé publique.
#indicateurs #OMD
à relier avec ▻http://seenthis.net/messages/376833
The Ebola endgame, and what comes after - The Lancet Infectious Diseases
▻http://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(15)00032-8/fulltext
It can be argued that the weak health systems that were in place when the #Ebola outbreak started helped spread the epidemic because of their lack of capacity to detect and diagnose the disease or to manage severely ill patients. The strategic plan notes that government health expenditure was low and that “external funding was skewed towards #millennium_development goals with limited investments in core health systems functions”.
Management of endemic diseases such as malaria has suffered because of the focus on Ebola over the past year: a modelling paper by Patrick Walker and colleagues in this journal estimates an additional 10 900 #malaria-attributable deaths during the Ebola outbreak.
Les exclus de l’éducation prioritaire (Blog Médiapart)
▻http://blogs.mediapart.fr/edition/educateurs-prioritaires/article/061014/les-exclus-de-leducation-prioritaire
Une analyse critique des quatre indicateurs retenus par le Ministère pour redéfinir la carte de l’Éducation Prioritaire.
Pour mémoire, à l’origine des ZEP, certaines communes avaient refusé d’intégrer le dispositif jugé stigmatisant pour l’image de leur ville. Les temps ont bien changé, depuis 2004 le nombre de pauvres en France a augmenté de 30% et aujourd’hui ces villes mais aussi les personnels qui y enseignent se battent pour que leur établissement reste ou même entre dans l’éducation prioritaire. Le réveil risque d’être très difficile pour les déclassés et les recalés.
#éducation #éducation_prioritaire #indicateurs #MEN #ZEP #REP #pauvreté #inégalités
Education prioritaire : les raccourcis faciles de Mediapart
▻http://lioneljeanjeau.canalblog.com/archives/2014/10/08/30727001.html
Et une critique de la critique…
Quarante ans de « crise » : manipulation ou paresse intellectuelle ? - Le nouvel Observateur
▻http://rue89.nouvelobs.com/2014/05/04/quarante-ans-crise-manipulation-paresse-intellectuelle-251935
(..............)
1% de croissance de 2013 = 11,5% de 1973
En terme macro-économique, sur le moyen-terme, elle n’existe pas.
Les notions de « 30 glorieuses » et de « 40 piteuses » apparaissent comme des aberrations lorsqu’on examine 10 secondes l’évolution de la production de richesse en France.
La « crise pétrolière » est indétectable sur cette courbe. Il faut croire qu’acheter le pétrole plus cher était supportable pour notre économie, en plein décollage en 1973.
Un léger palier de progression est visible en 1992, vite compensé par la rapide progression du reste de la décennie.
L’infléchissement de 2009 existe, lui, mais il a été compensé en moins de 2 ans : le PIB de 2008 était déjà dépassé en 2010 ; depuis, nous gagnons
30 milliards de PIB en plus par an, c’est-à-dire beaucoup plus qu’entre 1972 et 1973...
Mais il y a un moyen très simple, avec les mêmes chiffres, de présenter ce succès de manière négative, avec une courbe descendante : il suffit de comparer les taux de croissance d’une année sur l’autre. Voici ce que cela donne :
C’est cette courbe qui fait dire aux économistes que l’économie française s’effondre. Ils oublient de dire que :
Pour que cette courbe soit orientée vers le haut, il faudrait que la croissance ait une progression logarithmique, ce qui est bien sûr impossible pour une économie déjà développée.
Un point de croissance de 2013 = 11,5 points de croissance de 1973.
Prenons un exemple simple pour comprendre comment un économiste peut vous convaincre que vous avez tout raté, alors que vous développez constamment votre activité :
Année 1 : vous produisez 100.
Année 2 : vous produisez 110. Bravo : les économistes vous adorent.
Année 3 : vous renouvelez l’exploit et produisez à nouveau 10 de plus, soit 120 au total. Fiers de vous, vous publiez vos résultats. Aïe ! les
économistes détectent immédiatement que votre taux de croissance est passé de 10 % à 9,09 %. La tendance est négative. Vous êtes sous
surveillance.
Année 4 : vous mettez le paquet et produisez pour 130. Vous pensez bêtement avoir progressé de 30% en à peine 3 ans. Las ! Les économistes
se chargent de vous faire prendre conscience qu’en réalité c’est un désastre : vous venez de confirmer que votre taux de croissance s’effondre à 8,33 %. Le déclin est amorcé, La faillite est annoncée.
Renouvelez 40 fois l’opération : vous aurez quintuplé votre activité, mais votre taux de croissance sera tombé à 2,04 %. Tous les économistes annonceront votre irrémédiable décadence. D’ailleurs ils vous l’avaient bien dit dès l’année 3 (et toutes les années suivantes...) ; La plupart ne
comprendront même pas que vous continuiez à exister.
La France a fait beaucoup mieux, puisqu’elle a plus que décuplé son activité. Pour un économiste ça ne change rien : la mort est annoncée.
Et voici comment on peut expliquer à tout une population, durant 40 ans, que tout va mal et que l’économie s’effondre, alors qu’en réalité le pays aconnu une croissance continue de la production de richesse.........
#économie
#PIB
#indicateurs
#crise
#dette
#stagnation
#inflation
#mondialisation
#déflation
#croissance
En lien, sur l’enfumage du discours économiste :
Gaël Giraud, du CNRS : « Le vrai rôle de l’énergie va obliger les économistes à changer de #dogme »
▻http://seenthis.net/messages/250976
Sur le taux de croissance en Grèce et sa "reprise" :
▻http://seenthis.net/messages/154323
Oui belle absurdité : quel humain sensé pourrait affirmer que parce que son véhicule n’a pas réussi l’année n à rouler plus vite que l’année n-1, il est en crise.
C’est dingue comme le discours dominant a réussi à nous faire croire que la récession est une régression, un recul, une marche arrière, alors que c’est en général une stabilisation ou un léger tassement de 1% de notre « vitesse de croisière ».
On continue à avancer beaucoup trop vite, on fait des dégats catastrophiques autour de nous, et le problème, la catastrophe selon eux, c’est qu’on n’a pas réussi à continuer à accélerer...
Les mauvais esprits tels que moi pourraient imaginer que le discours dominant nous fait croire qu’un palier c’est un déclin, pour mieux nous convaincre de se serrer la ceinture, et ainsi créer des excédents artificiels, conditions d’existence des revenus financiers...
David Bollier : « Les communs nous aident à sortir du carcan de l’économie néolibérale, à travers des alternatives concrètes »
▻http://multinationales.org/David-Bollier-Les-communs-nous
La notion de « biens communs » attire de plus en plus l’attention et l’intérêt des militants et d’autres acteurs du changement social. David Bollier, chercheur indépendant et militant américain, se consacre depuis une douzaine d’années à l’enjeu des biens communs (ou ’communs’), dialoguant aussi bien avec les pionniers du logiciel libre ou des licences Creative Commons qu’avec des groupes de paysannes indiennes ou des représentants de peuples indigènes. Dans un livre qui vient de paraître en France, il (...)
/ #Démocratie_économique, #privatisation, #communautés_locales, durabilité, #indicateurs_de_richesse, #propriété_intellectuelle, #utilité_sociale, #éthique, économie sociale et (...)
#durabilité #économie_sociale_et_solidaire
"▻http://onthecommons.org"
"▻http://p2pfoundation.net"
"▻http://www.commonsstrategies.org"
"▻http://www.boell.de/en/node/277225"
"▻http://commonsandeconomics.org"
"▻http://wealthofthecommons.org"
"▻http://wealthofthecommons.org/essay/why-distinguish-common-goods-public-goods"
"▻http://wealthofthecommons.org/essay/common-goods-don%E2%80%99t-simply-exist-%E2%80%93-they-are-creat"
Vision of Humanity | Global Peace Index
▻http://visionofhumanity.org/#page/indexes/mexico-peace-index/2012/COA,SLP,CHH,SON/OVER
▶ Croissance, chômage, précarité... Pourquoi ne pas dire la vérité ? - YouTube
▻https://www.youtube.com/watch?v=tbAR2z-VAk8
45 propositions pour une économie positive - LeMonde.fr
▻http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/09/20/45-propositions-pour-une-economie-positive_3481961_3234.html
Jacques Attali, président de PlaNet Finance et initiateur du LH Forum a remis au président de la République un nouveau rapport pour une économie positive qui propose de nouveaux #indicateurs de la positivité de l’économie où la France se classe au 19e rang mondial. Tags : fing internetactu2net internetactu économie (...)
Pourquoi l’évaluation/rémunération sur #indicateurs ne marche pas - Atoute.org
▻http://www.atoute.org/n/Pourquoi-l-evaluation-remuneration.html
Bien qu’appliqué à la médecine, la réflexion de Dominique Dupagne, l’auteur de « La revanche du rameur », pourrait s’appliquer à bien d’autres choses. Il revient sur les théories de l’économiste américain Robert Lucas qui estimait que les statistiques n’aident pas à prédire les comportements futur des agents économiques. « Une corrélation observée peut devenir trompeuse si elle est utilisée dans un but de prévision ou d’évaluation. » Pour Lucas, les agents ne modifient pas forcément leur comportement face à (...)
Un regard sur l’évolution de l’espérance de vie entre 1980 et 2012. Très très intéressant, on y voit les politiques de développement, la stagnation économique ou l’effet sida... Et beaucoup d’autres évolution nationales parfois surprenantes.
Ce graphique ne donne pas l’espérance de vie en âge, mais l’écart en années entre 1980 et 2012, soit 22 ans dans l’évolution mondiale.
Je présenterai d’autres visions possibles de cette série statistique simple (dans la série « all what you can do with a spreadshit... »)
Le graphique-liste est ici
https://dl.dropbox.com/s/fzbodv8twfoqkzv/esperance%20de%20vie%20small.jpg
et les données sont là
▻http://hdrstats.undp.org/en/indicators/69206.html
#démographie #développement #indicateurs #index #indice #espérance_de_vie
+15 ans pour la #Bolivie, de 52 a 67 ans. Je me demande quelles sont les raisons...
Sinon, une coquille, c’est « 32 ans dans l’évolution mondiale », pas 22.
Indicateurs d’intégration
Liste complète des indicateurs, organisée selon les 10 domaines du système d’indicateurs d’intégration Les indicateurs sont présentés selon la population issue de la migration ou, à défaut, la population selon nationalité combinée, si la variable existe, avec le pays de naissance.
▻http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/01/07/blank/ind43.approach.4301.html
▻http://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/observatoire-des-territoires
Le site de l’Observatoire des #Territoires constitue un véritable portail de l’information territorialisée.
Il vise à faciliter l’accès du plus grand nombre à une sélection d’informations territoriales produites par les organismes publics. Il rassemble des sites constitués dans un cadre interministériel autour de questionnements, de thèmes ou de territoires, caractéristiques des enjeux des #politiques publiques d’#aménagement et de développement des territoires.
Pour faciliter l’accès à l’information :
– un accès par thématiques organisé suivant les sujets d’intérêt pour l’aménagement du territoire qui présentent une information structurée et lisible dans les rubriques Enjeux thématiques et Politiques Publiques
– un moteur de recherche permettant d’accéder rapidement aux #indicateurs, aux cartes et aux documents dans la rubrique Ressources
– des mises à jour régulières annoncées par des Actualités
– des outils de #cartographie interactive où l’utilisateur peut ajuster leur affichage en fonction de ses besoins : zoom, affichage de différents zonages, superposition de deux indicateurs, etc. Ces cartes sont imprimables et téléchargeables. Par ailleurs, les valeurs des indicateurs sont accessibles directement sur la carte, ou sous forme de tableaux pour l’impression et, lorsqu’elles sont libres de droits, peuvent être téléchargées.
déjà signalé plusieurs fois pff, au moins là
▻http://seenthis.net/messages/98803#message98812
En effet, c’est la troisième fois en 2 mois... au temps pour moi ! Mais c’est tellement la classe pour préparer des cours d’analyse de données et de cartographie !
Bhutan rails against world’s ’suicidal path’ | World news | The Guardian
►http://www.guardian.co.uk/world/2012/apr/02/bhutan-world-suicidal-path
“Economic growth is mistakenly seen as synonymous with well-being. The faster we cut down forests and haul in fish stocks to extinction, the more GDP grows. Even crime, war, sickness, and natural disasters make GDP grow, simply because these ills cause money to be spent”, Thinley will say in Bhutan’s submission to the UN ahead of the Rio +20 earth summit in June. [...]
Bhutan’s leaders argue that institutions like the World Bank and IMF, set up in 1944 to govern commercial and financial relations between the world’s major states, are now perilously outdated and must be reformed to avoid catastrophe.
“Instead of progress [the world] has perilously accelerated ecosystem decline. Humanity is now using up natural resources at a 35% faster rate than nature can regenerate. This ecological destruction is not separate from global economic realities that are dividing rich from poor”, Bhutan will say in its submission.
#Bhoutan #indicateurs #développement #inégalité #environnement #économie
Et si on aimait enfin l’école ! (Histoire et politiques scolaires)
►http://blogs.mediapart.fr/blog/claude-lelievre/090112/et-si-aimait-enfin-lecole
Les deux auteurs considèrent que durant ces dix dernières années s’est opéré un déplacement depuis le collège (considéré comme ‘’le’’ lieu des difficultés) jusqu’à la mise en cause - récente et privilégiée - de l’#école primaire. […]
Après avoir mis en avant certaines arrières pensées foncièrement politiciennes (en particulier durant les ministères de Gilles de Robien et de Xavier Darcos) […], il n’en reste pas moins qu’ « il faut admettre que l’école primaire rencontre des difficultés réelles et qui sont plutôt en train de s’aggraver ».
[…] "Les plus grandes lacunes repérées par les #évaluations nationales et internationales se situent dans le domaine de la compréhension de l’écrit et de la production de textes. Nos écoliers s’avèrent plutôt ’’bons déchiffreurs’’, mais mauvais ’’compreneurs’’ et ’’faibles scripteurs’’. On peut échouer à comprendre un texte parce que trop de mots (bien déchiffrés) sont inconnus, parce que la syntaxe n’est pas limpide (sujet inversé, phrases négatives, passives, propositions trop longues), parce que l’effort de déchiffrage mobilise trop l’attention, parce que le contenu même du texte est trop étranger aux savoirs du jeune lecteur...".
[…] il faut aussi reconnaître le rôle fondamental que doit jouer l’école primaire. Cela n’a pas été le cas jusqu’ici si l’on en juge par la part inférieure à la moyenne des pays de l’OCDE dévolue à l’enseignement primaire en France selon quelques #indicateurs significatifs. Ainsi le coût de l’élève de l’enseignement primaire français est de 14% inférieur à celui du coût moyen de l’élève d’école primaire dans les pays de l’OCDE (alors que c’est exactement l’inverse pour ce qui concerne le coût de l’élève de lycée). Et le taux d’encadrement dans l’enseignement primaire français est inférieur de 25% au taux d’encadrement moyen de celui des pays de l’Union européenne.
C’est quoi le « on » dans « et si on aimait enfin l’école » ? Apparemment pas les enfants, car il n’en pas question dans cet article, sauf dans les statistiques de difficulté en lecture/écriture.
Bin "on", c’est le "ça" de la majorité silencieuse, comme dans "on a gagné" ou "on veut pas de ça chez nous"…
Plus sérieusement, Claude Lelièvre est un "expert sur les questions d’éducation auprès du P‘S’", plus "systémique" dans ses analyses que "pédagogique" d’où l’absence des enfants dans ce billet, il a largement inspiré les propositions de M. Aubry pendant les primaires ‘socialistes’ mais, à ma connaissance, n’a pas été repris dans l’équipe de campagne de F. Hollande.
Je précise que je référence des articles qui ne reflètent pas nécessairement mon point de vue. En l’occurrence, en dehors de certains chiffres qui vont à l’encontre de certaines idées reçues, ce qui m’intéresse c’est ce concept d’« école fondamentale », leitmotiv actuel de C. Lelièvre (cf. ►http://seenthis.net/messages/33477 qui t’avait déjà fait réagir).
Le débat est toujours implicite et jamais médiatisé, mais il me semble important. Nous sommes à une fin de cycle : à la suite des trente glorieuses, il y a eu un projet de démocratisation de l’école qui n’a jamais été effectif (l’école ne s’est pas démocratisée), mais qui a vu le collège, le lycée et les universités accueillir des publics qui n’y arrivaient pas avant. Sans doute que cette "démocratisation" était portée par des nécessités économiques : besoin d’une main d’œuvre plus qualifiée. Depuis quelques années déjà, on remet en cause cette "démocratisation", la pierre angulaire étant l’officialisation du décès du "collège unique". L’école primaire est touchée aussi puisqu’elle devient "jardin d’éveil" en maternelle et machine à sélectionner les "bons" collégiens à l’élémentaire… sans doute que ce reflux idéologique s’explique en partie par les nouveaux besoins économiques, après 30 ans de délocalisation, inutile de faire des études longues pour faire les métiers qui restent : torcher les vieux et livrer des pizzas aux cadres burn-outés…
Bref, le concept d’« école fondamentale » est ambigü comme l’était le « socle des compétences » : s’agit-il de refonder une démocratisation réelle du système scolaire ou d’acter la mort de cette ambition (l’école fondamentale sera alors l’ancien certificat d’étude) ? Et puis surtout peut-on s’en saisir pour reposer des exigences fondamentales sur l’éducation, ses finalités, son organisation, ses objectifs, la place des différents acteurs dont les enfants, etc.
J’avais bien compris que ce que tu référençais n’étais pas forcément de ton point de vue. Et je m’excuse pour mes commentaires parfois un peu lapidaires, j’ai tendance à avoir des réactions épidermiques sur le sujet et pas forcément le temps ou les compétences pour développer de manière intéressante... :-)
Je suis tout à fait d’accord avec ton commentaire, qui m’a fait penser à un article dans le dernier Diplo qui parle des États-Unis et d’un discours en vogue qui dit que la solution à la pauvreté et aux inégalités c’est l’éducation, comme si la pyramide des inégalités scolaires ne correspondait pas à celle des inégalités ensuite dans le monde du travail.
En fait ce qui m’énerve dans tous ces articles et discours sur la refondation de l’école et tout le toutim, c’est l’absence quasi totale de prise en compte de la place de l’enfant, de ce qu’il vit à l’école et qui est bien souvent assez terrible : humiliations et perte d’estime de soi pour ceux qui ne « réussissent » pas, soumission à une autorité quasi totale et à une charge de travail très élevée pour tous, etc. Je caricature mais à peine.
Je me sens vraiment proche d’un Bernard Collot, que tu dois connaître j’imagine, sur tout ça :
Concernant la vie des enfants à l’école, il y a cette phrase terrible du beau Raoul « L’école est au centre d’une zone de turbulence où les jeunes années sombrent dans la morosité, où la névrose conjuguée de l’enseignant et de l’enseigné imprime son mouvement au balancier de la résignation et de la révolte, de la frustration et de la rage. » (►http://seenthis.net/messages/45989) : le fonctionnement institutionnel ne sauve personne…
Du côté vie de classe, tu cite Bernard Collot, du côté des réflexions plus institutionnelles, j’aime beaucoup l’approche de Charlotte Nordmann (►http://seenthis.net/tag/charlotte-nordmann) qui tente de concilier dans ses réflexions les deux versants - émancipateur et oppressif - de l’école.
Oui, tu as raison de pointer que l’école est aussi un lieu de souffrance pour ceux qui y travaillent. Néanmoins j’ai tendance à tordre un peu le bâton du côté de la souffrance des enfants, car celle-ci me semble encore plus invisible (en-dehors des cas de harcèlement par d’autres élèves). La souffrance des profs, on en parle un peu plus, ce qui ne veut évidemment pas dire qu’on fait quoi que ce soit pour y remédier...
Merci pour la référence à Charlotte Nordmann, je ne connaissais pas, je vais jeter un coup d’oeil.
Non, je ne voulais ni comparer, ni opposer les souffrances. En dernière analyse, l’enseignant, dépositaire de l’autorité de l’État, reste l’oppresseur :)
Je voulais juste noter que les dysfonctionnements se nourrissent les uns les autres en un bel effet miroir. Sans un « pas de côté », chacun s’enferme dans un dysfonctionnement renforcé par le système. Le « pas de côté » est pédagogique donc du ressort de l’enseignant…
Réclamer des moyens en plus est nécessaire, se demander « qu’est-ce qui se vit dans la classe où j’enseigne » est essentiel…