Au mois d’avril 2004 a commencé l’assemblage du nouvel avion Airbus A380 dans la nouvelle usine baptisée Jean-Luc Lagardère sur le site de la zone AéroConstellation, qui jouxte l’aéroport international de Toulouse-Blagnac (Jalabert, Zuliani, 2003). Dès juin, ce premier exemplaire, non muni de ses moteurs, a quitté l’immense hall de montage (490 m de longueur, 250 m de largeur, 49 m de hauteur) construit et équipé en deux années pour gagner un atelier voisin où il est soumis à de multiples tests de « torture », de résistance et de déformations. Un des nouveaux gros moteurs qui l’équiperont, produit par Rolls-Royce (GB) et Snecma (France) est à l’essai dans le ciel toulousain, monté sur un quadrimoteur A340 : poussée, tests des circuits hydrauliques, niveau sonore… Un nouvel exemplaire est terminé ; il est utilisé pour les essais en vol qui ont commencé en avril 2005. Or, en 1999, ce projet d’avion civil très gros-porteur, le plus grand jamais réalisé (de 550 à 800 passagers selon les versions et les aménagements intérieurs, avion double pont, 73 m de long, 80 m d’envergure, 24 m de haut, 500 t au décollage) était dans les cartons des bureaux d’études, et la zone AéroConstellation (230 ha équipés et 120 ha en réserve) n’était qu’un ensemble de terrains anciennement agricoles, peu occupés, où avait commencé à se développer une base de loisirs.