• Les échos si frappants des révoltes urbaines anglaises de l’été 2011
    https://www.mediapart.fr/journal/international/050723/les-echos-si-frappants-des-revoltes-urbaines-anglaises-de-l-ete-2011

    Ces injustices se greffaient sur un fardeau que ressentaient les séditieux d’août 2011 outre-Manche : l’inégalité sociale absolue qui exclut de tels citoyens traités en sujets. Tel est l’état d’esprit des plus jeunes – se manifeste une fracture générationnelle – issus des communautés immigrées, en particulier pakistanaises : l’impression qu’il est désormais impossible de s’en sortir. N’existe même plus, à leurs yeux, l’exception tirée vers le haut, qui justifierait la règle, c’est-à-dire l’immense majorité galérant ad vitam æternam.
    D’où cette façon de s’en prendre – ce qui contredit les accusations de simple pillage consumériste – aux institutions publiques censées promouvoir l’égalité des chances, comme les écoles ou les bibliothèques, dans un message politique criant, aussi discutable soit-il.
    La réflexion produite sur le tard replace les soulèvements d’août 2011 dans un plus large contexte : l’effondrement de l’accord keynésien d’après-guerre et les conséquences sur l’architecture socio-économique et politique de la Grande-Bretagne à partir de l’ère Thatcher. Avec de surcroît une baisse continuelle des prestations sociales, qui avait déjà précédé les événements au point de faire partie d’un faisceau de causes ayant pu les déclencher.

    Or une nouvelle diminution de ces prestations a donc été décidée par les autorités en guise de réplique punitive. Et ce, dans un renversement permanent de la culpabilité dont font montre les conservateurs britanniques à l’égard de populations précarisées à l’extrême.
    Les recherches universitaires ont étayé deux contradictions niées avec le plus grand cynisme. Primo, le gouvernement et les médias encouragent une culture de la consommation au sein de la population tout en ne lui donnant pas les moyens de l’assouvir. Secundo, l’État répond à la marginalité qu’il crée – du chômage à la toxicomanie en passant par le mal-logement et la sous-éducation – en développant jusqu’à l’étranglement le travail précaire, instable et mal rémunéré, au nom du prétendu « workfare ».
    Accuser de tous les maux des gens maintenus dans tous les maux ; pousser au crime pour ensuite dénoncer des pratiques criminelles ; blâmer des individus prédisposés aux turpitudes selon des critères moraux, voire psychologiques, en niant toute cause d’ordre économique, sociale et politique : telle apparaît l’attitude d’un gouvernement conservateur britannique persuadé que rien ne vaudra jamais une guerre civile tuée dans l’œuf pour conforter son emprise.

    Face à une gauche inexistante ou tétanisée, David Cameron, ses conseillers néolibéraux et leurs supplétifs médiatiques ont réussi à fixer dans l’inconscient collectif, en 2011, un récit et une idéologie hégémoniques recyclant les peurs classiques : classes pauvres, classes dangereuses ; colonisés d’hier, colonisateurs de demain…

    L’heure, au sommet, est au surveiller et punir. Avec cet impératif suggéré au socle national : se prémunir face aux conséquences redoutées – le chaos –, plutôt que de traiter la cause camouflée : une réalité sociale déniant toute justice comme toute égalité.
    Ainsi les classes moyennes inférieures vivent-elles dans la fièvre obsidionale, face à la menace entretenue des troubles à venir. Au point de peut-être céder un jour aux sirènes démagogiques et antidémocratiques, à la condition que celles-ci promettent une force sans doute injuste mais putativement protectrice.

    C’est arrivé en 2016, à l’anglaise, avec le Brexit puis la séquence Boris Johnson. Cela semble se profiler en France, où le pire semble parfois chez lui...
    https://justpaste.it/2bp1q

    #révolte #inégalité_sociale_absolue #populations_précarisées_à_l’extrême

    en complément de https://seenthis.net/messages/1008558

  • [l] (https://blog.fefe.de/?ts=a5805be3) Aktuelle Ergebnisse der Gen...
    https://diasp.eu/p/7614309

    [l] Aktuelle Ergebnisse der Gender-Forschung: “Female Sexualization on social media” kommt nicht von männlicher Unterdrückung sondern von ökonomischer Ungerechtigkeit. Also jetzt in der Gesellschaft, nicht im Individuum.

    Our findings have important implications: Sexualization manifests in response to economic conditions but does not covary with female subordination. These results raise the possibility that sexualization may be a marker of social climbing among women that track the degree of status competition in the local environment.

    • Income inequality not gender inequality positively covaries with female sexualization on social media

      http://www.pnas.org/content/early/2018/08/20/1717959115

      Abstract

      Publicly displayed, sexualized depictions of women have proliferated, enabled by new communication technologies, including the internet and mobile devices. These depictions are often claimed to be outcomes of a culture of gender inequality and female oppression, but, paradoxically, recent rises in sexualization are most notable in societies that have made strong progress toward gender parity. Few empirical tests of the relation between gender inequality and sexualization exist, and there are even fewer tests of alternative hypotheses. We examined aggregate patterns in 68,562 sexualized self-portrait photographs (“sexy selfies”) shared publicly on Twitter and Instagram and their association with city-, county-, and cross-national indicators of gender inequality. We then investigated the association between sexy-selfie prevalence and income inequality, positing that sexualization—a marker of high female competition—is greater in environments in which incomes are unequal and people are preoccupied with relative social standing. Among 5,567 US cities and 1,622 US counties, areas with relatively more sexy selfies were more economically unequal but not more gender oppressive. A complementary pattern emerged cross-nationally (113 nations): Income inequality positively covaried with sexy-selfie prevalence, particularly within more developed nations. To externally validate our findings, we investigated and confirmed that economically unequal (but not gender-oppressive) areas in the United States also had greater aggregate sales in goods and services related to female physical appearance enhancement (beauty salons and women’s clothing). Here, we provide an empirical understanding of what female sexualization reflects in societies and why it proliferates.

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      Data deposition: The data reported in this paper have been deposited in the Open Science Framework database (....).
      https://osf.io/gu6je

      #sexisme #inégalité_sociale #étude (pas accès libre)