• La santé au cœur des luttes de quartier
    https://metropolitiques.eu/La-sante-au-coeur-des-luttes-de-quartier.html

    Implantée dans un quartier populaire de #Toulouse, la Case de santé promeut avec succès une approche communautaire contre les #inégalités sociales d’accès aux soins. Échange avec Fabien Maguin, son coordinateur. Entretien réalisé par Clément Barbier et Antonio Delfini. À Marseille, Grenoble ou Toulouse, des initiatives associatives fleurissent avec pour ambition de proposer une alternative à la médecine libérale à destination des plus précaires. Se référant à la notion de « santé communautaire », notamment #Entretiens

    / santé, inégalités, #associations, #Covid-19, #accès_aux_droits, #migration, #quartiers_populaires, (...)

    #santé
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_entretien_case_de_sante_delfini-barbier.pdf

  • #Inégalités de #santé : voici la carte d’une France divisée en sept
    https://www.lejdd.fr/Societe/exclusif-inegalites-de-sante-voici-la-carte-dune-france-divisee-en-sept-411147

    L’originalité de l’étude territoriale et populationnelle publiée par l’Institut Montaigne, un think tank libéral de réflexion sur les politiques publiques, réside dans le point de vue qu’elle adopte. Les auteurs ne sont pas partis de l’offre de soin (nombre et répartition des professionnels libéraux et des hôpitaux), outil habituel de pilotage et d’analyse critique du système, mais des besoins de la population à l’échelle départementale (estimés en fonction de données démographiques, socio-économiques et épidémiologiques), rapportés aux dépenses moyennes de santé par habitant (hospitalisation, soins ambulatoires). « Notre but était de souligner des disparités dans l’allocations des ressources de santé », décrivent-ils.

    #paywall

    • 1 - Les enclavés (en rouge)
      Ces départements se caractérisent par une population rurale, âgée et dont les besoins de santé sont forts, et où la consommation d’alcool pèse sur l’état de santé général.

      2 - Les vulnérables (en orange)
      Ces départements se caractérisent par une population socio-économiquement défavorisée, dont les besoins de santé sont importants, en particulier dans le champ des maladies chroniques et du cancer, et où le tabagisme pèse sur l’état de santé général.

      3 - Les désavantagés (en beige)
      Ces départements se caractérisent par une population socio-économiquement défavorisée, âgée, où la prévalence des troubles psychiques est forte et l’exposition à la pollution nuisible.

      4 - Les ultramarins (en marron)
      Ces départements se caractérisent par une population très jeune, socio-économiquement défavorisée, dont les besoins de santé sont hétérogènes : maladies chroniques, natalité forte, absence de prévention autour de l’alcool, notamment.

      5 - Les ruraux (en jaune pâle)
      Ces départements se caractérisent par une population rurale et âgée, dont les besoins de santé sont relativement faibles : faibles taux de prévalence de maladies chroniques et de troubles psychiques, faible consommation d’alcool et du tabac par rapport à la moyenne nationale.

      6 - Les bien-portants (en vert)
      Ces départements se caractérisent par une population plutôt jeune, rurale et favorisée, dont les besoins de santé sont bas (faibles taux de prévalence de maladies chroniques et de troubles psychiques) mais où l’exposition à la pollution nuit.

      7 - Les dynamiques (en bleu)
      Départements caractérisés par une population jeune, urbaine et favorisée, dont les besoins de santé sont faibles mais marqués par certaines maladies chroniques, les cancers et une natalité forte.

    • ça fait un bail qu’il s’intéresse à la santé des français.e.s. Le président de l’institut est aussi un ponte de l’assurance (Axa) mutuelles & Co...
      et sûrement copain comme cochon avec le proprio du JDD.
      Les légendes de la carte reflète un pays de croulant.e.s et je pense que Riton doit avoir des actions dans les boites de pompes funèbres.
      https://seenthis.net/messages/950816#message951279
      c’est un métier national de s’enrichir sur la misère tout en l’entretenant.

    • (suite)

      Si l’on prend encore un peu plus de hauteur, deux grandes catégories apparaissent (les territoires bien dotés compte tenu de l’âge et/ou des caractéristiques de leur population, les sous-dotés de l’autre) ; ou la fracture géographique familière entre une France qui s’en sort et une autre à la peine. « On le savait depuis la crise des Gilets jaunes, qui a mis en évidence des vulnérabilités majeures, mais notre étude l’objective. Alors que les soins sont censés être les mêmes pour tous, la promesse d’égalité n’est pas tenue, parce que les besoins ne sont pas partout identiques », résume Cédric Arcos.

      Renforcer le niveau des départements... sans affaiblir l’échelle régionale

      Les pistes de réformes formulées par le binôme découlent de ce constat. La plus audacieuse invite à « penser la prévention et l’accès aux soins au niveau local », sur la base d’objectifs de santé publique nationaux en faisant « confiance » aux acteurs de terrain (patients, élus), au moyen d’un « service public de santé territorial » et d’un renforcement du rôle des généralistes. « La confiance ne peut passer que par la proximité », juge Cédric Arcos, qui en veut pour preuve l’élan suscité chez les soignants par la liberté de décision et d’initiative retrouvées lors de la première vague du Covid-19 . De son côté, le professeur Friedlander presse le futur gouvernement de « faire des choix nets et non ­politiquement corrects… On ne parviendra pas à réformer le système de santé, un paquebot difficile à manœuvrer, si on continue à l’organiser de manière aussi centralisée et pyramidale ».

      Comme maints analystes l’ont fait observer au sujet de la gestion de l’épidémie, tous deux jugent que la solution aux maux du système de santé passe justement par un pilotage au niveau des départements… sans pour autant prôner un big bang institutionnel ou un retour à l’ordre ancien. Certes, ils proposent de renforcer l’échelon départemental des agences régionales de santé mais sans affaiblir ces structures créées en 2009. Au contraire, ils plaident pour un renforcement de leur poids au moyen d’une régionalisation des budgets de santé.

      Comment cette carte a été réalisée

      L’étude de l’Institut Montaigne, nourrie par l’entreprise KanopyMed, spécialiste de l’analyse des données de santé, a mesuré l’adéquation entre les besoins et les dépenses de soins par département et par habitant à partir de données publiques (Insee, Cnam, Inserm, PMSI). Elle repose sur la création de groupes homogènes de départements selon une méthode dite de clustering (regroupement).

      Les besoins de santé ont été définis en fonction de trois dimensions : démographique (part des plus de 75 ans, part de la population rurale et urbaine) ; socio-économique (revenu médian, taux de chômage, part de la population ayant le bac, part des employés) ; épidémiologique (mortalité liée au tabac et à l’alcool, couverture vaccinale antigrippale, mortalité par suicide, mortalité accidentelle, prévalence des maladies chroniques, psychiatriques, des cancers, taux de natalité, qualité de l’air). Les dépenses de santé totales par habitant, elles, sont la somme des dépenses moyennes dans les hôpitaux et chez les professionnels de ville.

      Les résultats mettent en évidence sept groupes homogènes de départements (correspondant aux sept couleurs de la carte ci-dessus), qui ont été baptisés en fonction des caractéristiques de leur population et des moyens à leur disposition (« les ruraux », « les enclavés », « les vulnérables », etc.).

      On retrouve la carte sur une page de l’IM avec des couleurs différentes mais les catégories sont les mêmes. En plus, lorsqu’on pointe sur un département apparaissent la somme moyenne des dépenses de santé par habitant (moyenne nationale : 2 108 €) :
      https://www.institutmontaigne.org/publications/sante-faire-le-pari-des-territoires#top

      Méthodologie et données mobilisées : https://www.institutmontaigne.org/themes/imv3/templates/publications/im_sante-et-territoire/telechargements/sante-faire-le-pari-des-territoires-annexe.pdf

      Le rapport intégral en .pdf : https://www.institutmontaigne.org/themes/imv3/templates/publications/im_sante-et-territoire/telechargements/sante-faire-le-pari-des-territoires-rapport.pdf

    • Contributeurs du rapport

      a) Groupe de travail :

      Les présidents du groupe de travail

      Cédric Arcos, Maître de conférence en politiques de santé à Sciences Po

      Gérard Friedlander, Délégué général de la Fondation Université Paris Cité

      Les membres du groupe de travail

      François-Emmanuel Blanc, Directeur général de la caisse centrale de la MSA

      Maryne Cotty-Eslous, co-fondatrice et CEO de Lucine
      Claude Évin, avocat et ancien ministre de la santé

      David Gruson, directeur programme santé Jouve et co-fondateur Ethik-IA

      Dr Lamia Kerdjana, anesthésiste-réanimatrice et présidente du Syndicat Jeunes Médecins Île-de-France

      Jacques Léglise, directeur général de l’hôpital Foch

      Filippo Monteleone, président de Careit

      Jérôme Nouzarède, fondateur d’Elsan

      Gérard Vincent, président de la fondation Santé Service, ancien délégué général de la FHF

      Pascale Witz, présidente et fondatrice de PWH Advisors

      L’équipe responsable du projet

      Angèle Malâtre-Lansac, directrice déléguée à la santé, Institut Montaigne

      Laure Millet, responsable du Programme santé, Institut Montaigne

      Emma Ros, chargée d’études au Programme santé, Institut Montaigne

      Deborah Khaghani, directrice conseil stratégie de communication , Bona Fidé (rapporteure)

      Laetitia Tyrel de Poix, directrice conseil influence et relations presse , Bona Fidé (rapporteure)

      Pierre Vincenac, rapporteur

      Les membres du conseil scientifique de la cartographie

      Ludovic Cépré, président de la Société Francophone de Pratique en Géographie de la Santé (SFPGS)

      Dr Grégoire Mercier, directeur scientifique de KanopyMed

      Patrick Olivier, directeur DREETS Hauts de France, ancien directeur de la stratégie de l’ARS Île-de-France

      Dominique Polton

      Ulysse Rodts, directeur de KanopyMed

      b) Personnes auditionnées :

      Jacques Beltran, VP secteur public, Dassault Systèmes

      Jean-Yves Blay, directeur général du Centre Léon Bérard

      Laurent Borella, directeur santé, Malakoff Humanis

      Rodolphe Bourret, directeur général du Centre Hospitalier de Valenciennes

      Éric Chenut, président de la Mutualité Française

      Thierry Chiche, président ELSAN

      Guy Collet, ancien directeur général d’ARH, ancien conseiller en stratégie à la Fédération Hospitalière de France

      Yves Couturier, professeur titulaire, Département de travail social, Université de Sherbrooke et directeur scientifique du Réseau de connaissances sur les soins primaires

      Sonia de La Provôté, sénatrice du Calvados

      Adelphe de Taxis du Poet, expert santé, Direction des politiques sociales, CDC

      Louis de Traverse, directeur du développement des collectivités territoriales

      Catherine Deroche, sénatrice de Maine et Loire, présidente de la Commission des Affaires Sociales

      Dr Mady Denantes, médecin généraliste, MSP Pyrénées Belleville et CPTS du 20e

      Michel Duraffourg, inspecteur général des affaires sociales honoraire

      Julien Eymard, directeur d’hôpital

      Agnès Firmin Le Bodo, députée de Seine-Maritime

      Caroline Germain, directrice adjointe du pôle Innovation et données, DSI, AP-HP

      Corinne Grenier, professeur HDR, directrice scientifique Centre d’Expertise Santé et Innovation, KEDGE Business School

      Dr Richard Handschuh, secrétaire général, MG Paris

      Florence Herry, i nfirmière et fondatrice, Libheros

      Julien Hody, chef de projet e-santé, URPS médecins libéraux Île-de-France

      Christophe Jacquinet, directeur général délégué aux affaires publiques, Care Insight

      Vincent Janin, directeur général, Asten Santé

      Simon Kieffer, directeur des affaires territoriales, Qare

      François Krabansky, médecin de santé publique, conseiller national à la MSA

      Jean Kramarz, Head of Business Line Health, AXA Partners

      Tristan Lataste, IBM Business Development Leader, Public Sector & Healthcare

      Oriane Le Hénaff, directrice de cabinet, *Ramsay Santé* (tiens, tiens ...)

      Chahra Louafi, directrice du Fonds Patient Autonome, BPI France

      Alexandre Maisonneuve, co-fondateur et directeur médical de Qare

      Delphine Mallet, présidente de La Poste Santé

      Antoine Malone, responsable du Pôle Prospective, Europe, International, Fédération Hospitalière de France

      Jean Mieg, responsable des affaires publiques, Medadom

      Patrick Olivier, directeur régional de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS)

      Benoît Péricard, ancien directeur d’ARH, ancien directeur général de CHU, ancien associé KPMG

  • A peine installée dans sa ville natale, la statue de margaret thatcher victime de huée et de jet d’oeufs
    https://www.rtbf.be/article/a-peine-installee-dans-sa-ville-natale-la-statue-de-margaret-thatcher-victime-d

    Il l’avait promis, il a tenu parole : à peine installée dans sa ville natale de Grantham, la statue de l’ancienne première ministre britannique margaret thatcher a été victime d’un jet d’oeufs. Un événement intitulé "concours de lancer d’oeufs" avait en effet été organisé Facebook, auquel se sont abonnés plus de 12.000 personnes, tandis que 2300 ont promis d’y participer.

    Ils n’étaient pas 2300 à lancer des oeufs au final, mais les huées ont été nombreuses aussitôt la statue dévoilée, rapporte The Guardian. https://www.theguardian.com/politics/2022/may/15/margaret-thatcher-statue-grantham-egged-within-hours-of-it-being-instal
    Il n’a pas fallu attendre la diffusion de la saison 4 de "The Crown" pour faire de margaret thatcher un personnage controversé au Royaume-Uni. Malgré des réélections successives de 1979 à 1990, sa politique dure, qualifiée de « thatchérisme", lui a aussi valu de solides inimités.

    Le conseiller Kelham Cooke a cependant déclaré que la statue était un hommage approprié à une personnalité politique unique : « margaret thatcher sera toujours une partie importante de l’héritage de Grantham", a-t-il déclaré. "Elle et sa famille ont des liens étroits avec Grantham. Elle est née, a grandi et est allée à l’école ici.

    Il a ajouté : "Il est donc approprié qu’elle soit commémorée par sa ville natale et que le débat qui entoure son héritage ait lieu ici à Grantham. Nous ne devons jamais cacher notre histoire, et ce mémorial sera un sujet de discussion pour les générations à venir."

    La statue de margaret thatcher, créée par le sculpteur Douglas Jennings, a été précédemment déclinée par Londres par crainte de vandalisme et de perturbations.

    #margaret_thatcher #politique #économie #capitalisme #néo-libéralisme #néolibéralisme #histoire #société #inégalités #finance #néo_libéralisme #Angleterre

  • « La mixité ? Nécessaire. Pas toujours possible »

    Faut-il séparer les élèves par niveaux ou les réunir dans des #classes hétérogènes ? Alors que Genève votera sur CO22, qui privilégie la seconde option, que dit la recherche ?

    Vaut-il mieux des #systèmes_scolaires séparant les élèves en filières ou les regroupant dans des classes hétérogènes ? Alors que Genève décidera le 15 mai s’il veut en finir ou non avec les sections et regroupements au Cycle d’orientation, que dit la recherche ?

    L’association Changeons l’école (CLÉ) a justement voulu donner des clés de compréhension pour éclairer le débat sur CO22 en invitant quatre universitaires autour d’une table ronde. Son président, Stéphane Garcia, doyen dans un collège, précise que, sur CO22, CLÉ, fondée il y a six mois par des gens travaillant ou ayant travaillé au DIP, ne prend pas position, bien qu’on trouve dans son comité le député vert’libéral et référendaire Jean-Michel Bugnion.

    Sociologue à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, Barbara Fouquet-Chauprade affirme que, globalement, les #filières sont « les systèmes les moins efficaces et les plus inégalitaires ». Membre du Groupe genevois d’analyse des politiques éducatives, elle complète : « Plus l’orientation est retardée, mieux c’est pour limiter les inégalités. » Son collègue, Georges Felouzis, insiste sur le fait que la sélection précoce « laisse peu de place à la notion de seconde chance. La séparation a le défaut de pétrifier les statuts scolaires à la fin de l’école primaire. »

    Le pédagogue Olivier Maulini, qui dirige le Laboratoire innovation, formation, éducation (Life), rattaché à la même faculté, complète : « Des effectifs réduits pour mieux prendre en compte les difficultés d’une partie des élèves sont une mauvaise bonne idée, car on isole de plus en plus ces élèves, on individualise de plus en plus leur prise en charge en les privant des ressources du groupe qui peut stimuler les apprentissages. Résultat, on ne fait alors qu’empiler les dispositifs pour toujours plus individualiser, voire médicaliser l’encadrement des élèves en difficulté. » Dans une classe mixte, quand l’enseignant·e s’adresse plus particulièrement à un groupe d’élèves, les autres doivent apprendre à se taire, et donc le respect d’autrui, ajoute-t-il. « En réalité, les enseignants enseignent toujours pour toute la classe. »

    Lui aussi, au vu des comparaisons internationales, affirme que la recherche a prouvé la supériorité des systèmes hétérogènes, par exemple en Scandinavie ou en Asie. Dans une synthèse qu’il nous a fait parvenir, il note que « l’enseignement par niveaux est contesté dans (presque) toutes les sociétés : l’Allemagne tente de réduire le nombre de ses filières depuis que les comparaisons internationales l’ont mal classée ; la Pologne a unifié les siennes et nettement progressé ; la Corée du Sud a voulu à l’inverse avancer l’heure de la sélection, mais les experts l’en ont dissuadée. » Au micro, il explique : « Les effets de la concentration des difficultés sont l’étiquetage et la stigmatisation de ces élèves, un autodénigrement et un effet d’attente du corps enseignant, qui va adapter à la baisse ses exigences. »
    « Et l’excellence ? »

    Et plus les paliers d’orientation sont nombreux, plus les discriminations se durcissent : les parents des classes populaires ont tendance à auto-éliminer leurs enfants des filières les meilleures, explique le spécialiste. « Les enseignants ne font pas cette erreur pour leurs propres enfants et vont plutôt demander des dérogations. »

    Dans sa synthèse, M. Maulini précise encore que les classements et déclassements précoces peuvent susciter des sentiments de révolte, d’injustice, de résignation, et que ces choix ardus reposent essentiellement sur les jeunes les moins bien formé·es, qui vivent une double peine.

    Raison pour laquelle un système hétérogène profite en particulier aux élèves défavorisé·es. Ces gains sont largement supérieurs aux effets négatifs marginaux vécus par leurs camarades les mieux noté·es. Et l’excellence ? demande un enseignant dans le public. « Il est important pour tout pays de former une élite scolaire, mais là où on observe des politiques de mixité, on constate aussi que l’école est performante en termes d’excellence », répond M. Felouzis.

    Puis il prend l’exemple de la France, où le collège unique cache une ségrégation de fait en fonction des emplacements géographiques des établissements. « Les inégalités scolaires y sont très fortes, tandis que l’élite est formée dans les grandes écoles. Abandonner les filières n’aboutit pas à avoir un enseignement moyen, mais à ce que l’obtention des diplômes et la formation des élites ne dépendent pas de l’origine sociale ou migratoire. »

    Olivier Maulini affirme encore que « le passage mécanique des filières à des classes hétérogènes apporte une amélioration. Mais la plus-value augmente si l’on y ajoute une pédagogie différenciée efficace, privilégiant des remédiations intensives, ponctuelles et ciblées. » Tout le contraire d’un redoublement ou, justement, d’une séparation dans une classe à niveau. Les effets-leviers de ces remédiations, poursuit l’universitaire, ont un impact sur le climat de la classe, de l’établissement, du corps enseignant, une « boucle vertueuse » favorisant la cohésion sociale.

    Or, tout dépend de ce que l’on privilégie : la cohésion ou la compétition sociale ? Et c’est là que ça peut coincer, à entendre Olivier Maulini : « Au vu de leurs effets de ségrégation avérés, il est nécessaire de se passer des filières. Mais le nécessaire n’est pas toujours possible, on est bien placés à Genève pour le savoir. » Car « dans les régions où les diplômes décident le plus des destins sociaux, tout le monde attache beaucoup d’importance à la réussite scolaire ».

    Historien de l’éducation, Christian Alain Muller voit dans les Trente Glorieuses le début de la course aux diplômes, faisant qu’aujourd’hui, ne pas en avoir laisse comme seul débouché la livraison de pizzas. « Il fallait former de nombreuses personnes pour des emplois ‘moyens’ dans les services, nécessitant des diplômes. Aujourd’hui, l’école est très importante pour les gens des classes moyennes afin que les générations suivantes puissent conserver leur statut social. C’est pourquoi l’enjeu sur l’école est si fort et pas neutre du tout. »
    Une paix scolaire

    A Genève, ces rapports de force se sont traduits par ce qu’on appelle la « guerre scolaire » au début des années 2000, et, si l’on traduit correctement la pensée de ces universitaires, de la victoire de la compétition sociale : retour des notes à l’école primaire, puis retour des sections avec l’actuel « nouveau Cycle d’orientation ». Celui-ci, qui offre des passerelles pour passer d’un niveau à l’autre, se voulait une réponse politique consensuelle entre deux projets aux antipodes : l’hétérogénéité versus un Cycle multipliant des filières étanches. Genève s’est ainsi acheté la paix scolaire pour près de dix ans. Mais à quel prix ?

    Alors que ce système se voulait plus sélectif, il n’a rien changé pour la grande masse des élèves, selon Mme Fouquet-Chauprade, qui a étudié cette réforme de près. En revanche, celles et ceux à la marge ont été figés dans la voie de garage de la section la plus faible et génératrice de mal-être, alors qu’avec le précédent système, ces jeunes auraient pu prétendre à un destin scolaire plus gratifiant.

    Reste qu’elle aussi prévient : d’une réforme sur le papier comme CO22 à sa mise en pratique, il y a un fossé. Or « quand les acteurs du terrain ne sont pas impliqués dans une réforme éducative, ils ne s’y reconnaissent pas ». En ce sens, juge l’universitaire, en comparaison du système actuel qui a été « imposé par le politique », CO22 se veut « relativement innovant » au vu d’une « réelle volonté de négocier, du partenariat avec les syndicats, les partis ou encore l’apport des chercheurs ». Mais impossible de parler de co-construction puisque, de fait, « le corps enseignant du Cycle est divisé ». Si CO22 passe, une partie du corps enseignant réfractaire pourrait appliquer des stratégies d’évitement, comme on en observe à Neuchâtel, qui a abandonné les filières en 2017.

    Olivier Maulini, lui, observe parfois dans les classes hétérogènes des « effets non désirés » : suradaptation de l’enseignement aux aptitudes supposées, sous-stimulation d’individus ou de groupes marginalisés, hiérarchies implicites d’évaluation, exclusions de l’intérieur, dirigisme, paix sociale plus ou moins négociée…

    Au passage, le chercheur n’est pas étonné que, si le syndicat du Cycle s’abstient à propos de CO22, celui du primaire soutient cette réforme puisque, par un effet de cascade, « c’est au primaire que l’orientation se joue ».
    Des élèves coulent

    Conclusion du spécialiste : pour arbitrer entre hétérogénéité ou filières, il faut tenir compte d’au moins trois facteurs clés : un corps enseignant plus ou moins apte à mettre en œuvre une pédagogie inclusive ; le degré de cohésion social versus l’angoisse endémique d’être bien ou mal sélectionné ; une tradition politique de progrès patiemment négociés ou une autre, faite d’effets d’annonce sur fond de préférences idéalisées.

    Quant à Christian Alain Muller, il attire l’attention sur une bombe sociale qui transcende ce débat : « 10 à 15% d’élèves coulent, qui ne se conforment pas à la forme scolaire, développent une phobie scolaire ou entrent dans un processus de médicalisation, certains ne supportent pas l’énorme pression des évaluations et développent une angoisse. Les parcours se prolongent, on multiplie les dispositifs. » Et la conclusion qui fait mal : en réalité, « on ne sait pas quoi faire avec ces élèves ».

    Alors que la guerre scolaire a repris, le 15 mai, le peuple dira si, après le retrait de l’initiative pour l’hétérogénéité il y a treize ans, suivi de l’échec du retour des sections en termes d’égalité des chances, le canton est mûr pour à nouveau réformer son Cycle.

    https://lecourrier.ch/2022/05/03/la-mixite-necessaire-pas-toujours-possible

    #école #mixité #éducation #classes_sociales #inégalités #politiques_éducatives #sélection #seconde_chance #statuts_scolaires #séparation #isolement #apprentissage #individualisation #médicalisation #enseignement_par_niveaux #stigmatisation #excellence #discriminations #double_peine #remédiations #pédagogie_différenciée #cohésion_sociale #compétition #diplômes #réussite_scolaire #pédagogie_inclusive #Suisse #Genève

  • Menacée de fermeture, la maternité des Lilas a un an pour présenter un projet viable Les Echos
    https://www.lesechos.fr/pme-regions/ile-de-france/menacee-de-fermeture-la-maternite-des-lilas-a-un-an-pour-presenter-un-proje

    Ils ont obtenu un an de sursis. Le Collectif de la Maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis), composé de soignants et d’usagers, manifestait vendredi 29 avril devant le ministère de la Santé pour défendre cette emblématique clinique associative à but non lucratif, menacée de fermeture. Reçus au ministère, des représentants du syndicat ont obtenu une prolongation de son autorisation d’exercer jusqu’à juin 2023, sous condition de présenter un projet viable.

    En effet, l’autorisation d’exercer de cette maternité connue pour ses accouchements physiologiques, dans la position que choisissent les femmes, avec ou sans péridurale, ne courait que jusqu’au 2 juin 2022. « Elle était liée au projet d’adossement à la clinique Floréal, à Bagnolet. Mais le groupe Almaviva https://capitalfinance.lesechos.fr/deals/nos-exclus/almaviva-va-sallier-a-un-investisseur-du-koweit-1332446 , qui a repris cette dernière, a abandonné le projet en février, nous laissant sur le carreau », explique Myriam Budan, directrice de la maternité des Lilas. Aujourd’hui, un projet de fusion avec la clinique Vauban, à Livry-Gargan, est à l’étude.

    femmes #maternité #féminisme #santé #inégalités #sexisme #france #accouchement #enfants #discrimination #grossesse #Almaviv #mortalité_infantile

    • La mortalité infantile augmente en France #EnMarche Reporterre
      https://reporterre.net/La-mortalite-infantile-augmente-en-France

      Une étude montre que, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, la mortalité infantile a augmenté en France depuis 2012. Parmi les causes de ce phénomène, la pauvreté et le manque d’accès aux soins.

      C’est une annonce qui va à l’encontre du sens de l’histoire. Le 1ᵉʳ mars, une étude parue dans la revue scientifique The Lancet https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2666776222000321 alertait sur une « augmentation historique de la mortalité infantile en France », soit la mortalité des nourrissons avant leur premier anniversaire.


      Cet indicateur, qui n’avait cessé de baisser depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, s’est tassé entre 2005 et 2012 avant de commencer à augmenter de 7 % entre 2012 et 2019. En recensant 3,56 décès pour mille naissances en 2017 contre 3,32 en 2012, la France descend à la 27ᵉ place dans le classement de l’OCDE https://data.oecd.org/fr/healthstat/taux-de-mortalite-infantile.htm , ex æquo avec la Pologne. En 1989, elle occupait la 9ᵉ position, juste derrière l’Allemagne.

      « Un point d’alerte sur la santé publique qui a vraiment du sens »
      Autant d’indices qui poussent les auteurs de l’étude à tirer la sonnette d’alarme. « La mortalité infantile est un point d’alerte sur la santé publique qui a vraiment du sens. Une baisse est le symbole d’un système sanitaire qui se porte bien. Au contraire, une hausse dénote d’un dysfonctionnement », dit à Reporterre Grégoire Rey, directeur du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès à l’Inserm et co-auteur de l’étude.

      En 1976, dans son ouvrage La Chute Finale (Robert Laffont), qui prédisait l’effondrement socioéconomique de l’URSS, l’anthropologue Emmanuel Todd, s’était appuyé sur cet indicateur, alors en berne, pour démontrer que le système soviétique était en bien plus grande difficulté que ne le laissaient paraître les autorités. Dans le cas français, les auteurs de l’étude se contentent de poser un constat sans en affirmer les causes — ce travail fait l’objet d’une recherche en ce moment même au sein de l’Inserm.

      Un lien entre lieu de naissance et surmortalité
      D’autres démographes se risquent pourtant à corréler la hausse de la mortalité infantile avec l’augmentation de la précarité. Outre les cas particuliers de la Guyane et de Mayotte, où les chiffres sont gonflés par les nombreuses femmes surinamiennes et comoriennes qui viennent accoucher après un voyage souvent périlleux, c’est dans les Antilles, à la Réunion et en Seine-Saint-Denis que l’on retrouve les taux les plus élevés de mortalité infantile.

      Selon les données les plus récentes de l’Insee https://www.insee.fr/fr/statistiques/2012741 [1], dans ce dernier département, très pauvre, le taux de mortalité infantile est de 5,3, soit près de deux points au-dessus de la moyenne métropolitaine. En Martinique et en Guadeloupe, il est même deux fois plus élevé que dans le reste du pays. « Aujourd’hui, même si on manque de données socioéconomiques [2], on peut affirmer que le lieu de naissance a une influence sur la mortalité infantile », dit à Reporterre Magali Barbieri, démographe à l’Institut national des études démographiques (Ined).
      https://www.francetvinfo.fr/pictures/1OvN-1YpJ-BAfaqNp2K-lfG6A9U/908x510/2017/01/17/phpfbzhdV_1.jpg
      Pauvreté et disparition des maternités
      « Les femmes migrantes sont surexposées aux situations sociales très difficiles comme l’isolement ou les violences domestiques. À cela s’ajoute des problèmes de communication et un manque de familiarité avec les institutions médicales, explique la chercheuse. Pendant leur grossesse, elles n’ont donc pas les capacités de bien s’insérer dans un parcours de soin adéquat. » La hausse de la mortalité infantile semble ainsi traduire un déficit de moyens de l’action sociale et de la prévention médicale.

      Si en France, il reste encore à l’état d’hypothèses parmi d’autres, le lien entre la pauvreté et la recrudescence de la mortalité infantile a clairement été établi en Grande-Bretagne, confronté à une situation similaire. Une étude publiée en 2019 https://bmjopen.bmj.com/content/bmjopen/9/10/e029424.full.pdf dans la revue médicale BMJ Open conclut par exemple que « l’augmentation sans précédent de la mortalité infantile entre 2014 et 2017 a touché de manière disproportionnée les régions les plus pauvres du pays, laissant les régions les plus riches intactes ». En tout, un tiers de l’augmentation de la mortalité infantile pourrait être imputée à l’augmentation de la pauvreté des enfants. Concrètement, cela s’expliquerait par les « réductions durables des prestations sociales accordées aux familles avec enfants depuis 2010 ».

      Si la hausse de la mortalité infantile apparaît comme un symptôme d’une pauvreté plus large, certaines décisions en matière de pure politique de santé ont aussi pu jouer dans le regain de la mortalité néonatale [3]. « Il est encore trop tôt pour avoir un chiffrage précis mais on peut estimer que la fermeture de nombreuses petites maternités explique en partie la stagnation et peut être aujourd’hui, la reprise de la mortalité infantile », assure Gérard-François Dumont, démographe et enseignant chercheur à la Sorbonne.

      40 % de maternités en moins en 20 ans
      Selon une étude du géographe Emmanuel Vigneron https://reporterre.net/La-fermeture-des-maternites-symbole-de-l-abandon-des-petites-villes , la logique de réduction des coûts aurait entraîné la disparition de 338 maternités sur 835 entre 1997 et 2019. Une situation qui, conjuguée au manque croissant de pédiatres, mettrait en danger la vie des enfants à naître, mais aussi des femmes qui accouchent. « Éloigner les maternités du domicile, c’est prendre le risque d’avoir des accouchements en urgence, ce qui peut se traduire malheureusement par la mort de bébés qui n’aurait pas eu lieu dans une situation normale », précise Gérard-François Dumont.

      Si les politiques sociales et de santé et de ces dernières décennies expliquent assurément une partie du problème, la communauté scientifique invite néanmoins à la prudence. Le phénomène étant inédit dans un pays développé, il reste peu étudié et pâtit d’un manque de données. D’autres facteurs sur lesquels nous avons moins de prise peuvent aussi entrer en jeu. Les auteurs de l’étude parue dans The Lancet estiment par exemple que les changements de définition de ce qu’est un « enfant viable à la naissance » qui ont eu lieu sur la période d’étude ont pu gonfler artificiellement les chiffres.

      Magali Barbieri, de son côté, évoque « l’augmentation du nombre de naissances multiples » liée aux stimulations hormonales auxquelles ont recours de plus en plus de femmes ou celle du nombre « d’accouchements de femmes âgées de plus de quarante ans ». En effet, ces deux derniers types de naissance sont plus difficiles pour des raisons strictement médicales. Les risques de mortalité infantile sont donc accrus.

      « On ne peut pas satisfaire de cette situation »
      Quoi qu’il en soit, le message des chercheurs est unanime. « Nous n’étions déjà pas satisfaits du taux de mortalité infantile, plus élevé que chez certains de nos voisins, notamment scandinaves où le taux de mortalité infantile oscille autour de deux enfants pour mille. On ne peut pas satisfaire de cette situation », insiste Grégoire Rey, qui appelle l’État à prendre conscience du problème et à investir dans la recherche pour répondre à ce nouveau défi.

      « L’urgence est d’obtenir des statistiques locales sur les causes, notamment celles relevant d’un problème socioéconomique, afin de pouvoir mener des politiques différenciées selon les territoires », estime de son côté Gérard François Dumont. À ce jour, si elle a fait grand bruit dans le petit monde des démographes, cette étude n’a entraîné aucune réaction des services de l’État.

      #naissance #femmes #mortalité #France #emmanuel_macron #macron #mortalité #Emmanuel_Todd #Todd #néolibéralisme #capitalisme

  • Ville du quart d’heure, ville des GAFA ?
    https://metropolitiques.eu/Ville-du-quart-d-heure-ville-des-GAFA.html

    Que cache le retour en grâce récent du thème de la ville du quart d’heure ? Mettant les discours à l’épreuve des faits, Marco Cremaschi souligne la menace d’un nouveau clivage social rendu possible par l’emprise croissante des GAFA sur les villes. Le mirage de la ville du quart d’heure fait florès en France. L’impulsion est venue du confinement du printemps 2020, qui a replacé au centre des #Débats le rêve de proximité tout en imposant un clivage entre les personnes travaillant à domicile (confinées dans Débats

    / #numérique, proximité, #urbanisme, #temps, #services_urbains

    #proximité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_cremaschi2.pdf

  • #Fiscalité du #capital sous Macron : des réformes qui creusent les #inégalités – Libération
    https://www.liberation.fr/economie/fiscalite-du-capital-sous-macron-des-reformes-qui-creusent-les-inegalites
    https://www.liberation.fr/resizer/0BwNp3vNEzUTOs6GLR2KntztFxs=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(3432x3185:3442x3195)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/U37LPBFTLVD4ZMBOVGDYPMAKSM.jpg

    Le résultat était prévisible, il est désormais connu en détail. Ces trois réformes cumulées accroissent les inégalités de niveau de vie. La variation du niveau de vie annuel moyen est de plus de 980 euros pour les 5% les plus aisés, contre 20 euros ou moins en dessous du huitième décile. « Au total, les 10% les plus aisés obtiennent 80% du gain total de niveau de vie », souligne l’Insee. Au total, l’écart entre le niveau de vie moyen des 20% des ménages les plus aisés et celui des 20% les plus pauvres s’est creusé de 1,9 point. En prenant en compte les effets en fonction des revenus du capital, l’Insee décèle des effets très marqués en haut de la distribution : « +2 240 euros sur le niveau de vie annuel moyen des 5% des personnes ayant les revenus du capital les plus élevés. »
    Sur les finances publiques, le coût de ces trois réformes est estimé à 3,36 milliards d’euros – dont une perte de 3,44 milliards pour le remplacement de l’ISF par l’IFI, une autre de 1,76 milliard pour le PFU au titre de l’impôt sur le revenu, et un gain de 1,83 milliard sur la hausse de la CSG sur les revenus du patrimoine. Cependant ces calculs sont faits à comportements inchangés. Or les « dividendes pourraient continuer à augmenter pour rattraper les cinq années, entre 2013 et 2017 de moindre versement », période qui correspond probablement à une mise en réserve « en attendant une fiscalité plus favorable ». Ce qui soulage les finances publiques, mais accroît encore les inégalités.

  • Autour de la conférence « Écriture inclusive, utile ou futile ? ». Par le professeur #Pascal_Gygax de l’université de Fribourg.

    Auteur de l’ouvrage collectif : « Le cerveaux pense-t-il au masculin ? Cerveau, langage et représentations sexistes » avec Sandrine Zufferey de l’uni de Berne et Ute Gabriel de l’uni norvégienne de sciences et technologies,

    le professeur Gygax qui dirige l’équipe de psycholinguistique et de psychologie sociale appliquée de l’université de Fribourg propose une conférence sur l’écriture inclusive le Me 27 avril, 18h15 à19h45, UniMail salle 1170, Entrée libre. Nous le questionnons à ce propos et pas que.

    Origines et impacts de l’endrocentrisme langagier. D’autres langues contiennent-elles les mêmes biais. De qui est-ce l’effet et quels en sont les objectifs ? Pascal Gygax répond tous azimuts.

    http://libradio.org/?page_id=10598

    #écriture_inclusive #démasculinisation #langage_inclusif #androcentrisme #invisibilisation #inégalités #patriarcat #misogynie #académie_française #démasculinisation #reféminisation #pratiques_langagières #accord_de_proximité

  • Diminuez le salaire des commissaires européens !

    https://www.youtube.com/watch?v=0UQZSUHp03A

    Pour la guerre, l’Union européenne trouve toujours de l’argent.
    Pour les travailleurs, c’est toujours un problème.
    Le député européen du PTB Marc Botenga, qui vit – lui – avec un salaire moyen de travailleur, a donc proposé de diminuer les salaires des commissaires européens pour les reconnecter à la vie réelle.

    Ce qui ne leur a pas plu.

    #privilégiés #privilèges #inégalités #politique #ue #union_européenne #commission_européenne #commissaires_européens #europe bonne #soupe et belle #gamelle #députés #corruption #PTB #guerre #ukraine #Marc_Botenga

    • Un multimillionnaire russe et sa famille retrouvés morts dans leur villa
      https://www.lessentiel.lu/fr/story/un-multimillionnaire-russe-et-sa-famille-retrouves-morts-dans-leur-villa-

      Le corps de Sergey Protosenya, ancien vice-président du géant gazier russe Novatek, a été découvert à son domicile de la Costa Brava. Sa femme et sa fille sont également décédées.

      Que s’est-il passé dans la maison de Sergey Protosenya ? En séjour en France, le fils adolescent de l’oligarque russe s’inquiétait de ne pas pouvoir joindre sa famille. Il a donc alerté la police catalane, qui s’est rendue au domicile que le multimillionnaire partage avec sa femme et leur fille de 18 ans à Lloret de Mar, sur la Costa Brava. Une fois arrivées sur les lieux mardi, les forces de l’ordre ont retrouvé le corps pendu de Sergey Protosenya dans le jardin. Elles ont ensuite découvert les cadavres des deux femmes, qui avaient été poignardées.

      Les premiers éléments de l’enquête indiquent que l’homme d’affaires aurait tué son épouse Natalia et sa fille Maria avant de se donner la mort. Mais pour l’heure, les autorités n’écartent aucune piste. Certains éléments sèment en effet le doute : l’oligarque n’a laissé aucune lettre de suicide et les deux femmes ont été tuées de manière extrêmement violente. Or, aucune trace de sang n’a été retrouvée sur le corps de Sergey Protosenya.

      Pour les enquêteurs, il s’agit désormais d’analyser les derniers échanges téléphoniques et SMS des victimes et d’entendre le témoignage du seul survivant de la famille. Les trois armes potentielles du crime retrouvées dans la chambre de l’épouse de l’homme d’affaires seront, elles, soumises à une analyse d’éventuelles empreintes digitales ou traces d’ADN. Des traces de sang ont été retrouvées sur un couteau et une hache. Les images de vidéosurveillance de la villa devraient également fournir de précieuses informations aux autorités.

      Ex-directeur financier de la compagnie pétrolière russe Tarkosaleneftega, Sergey Protosenya a aussi été le vice-président du conseil d’administration de Novatek, le plus grand producteur indépendant de gaz naturel de Russie. Lui et sa famille avaient un train de vie luxueux, qu’ils affichaient volontiers sur les réseaux sociaux. La fortune de l’ingénieur et économiste était de 440 millions d’euros en 2011, précise abc.es https://www.abc.es/espana/catalunya/abci-doble-crimen-lloret-mar-y-moscu-202204211508_noticia.html . La propriété de Lloret de Mar était la résidence secondaire de la famille Protosenya, qui habitait principalement en France.

      Une affaire similaire à Moscou
      Un jour plus tôt, la police moscovite a découvert les corps sans vie de Vladislav Avayev, de sa femme et de leur fille de 13 ans dans leur luxueux appartement. Les trois personnes avaient été tuées par balles. Pour l’heure, les autorités privilégient la thèse du double meurtre suivi d’un suicide. Avayev, 51 ans, est l’ancien vice-président de Gazprombank.

      #gaz #Novatek #Gazprombank #oligarques #oligarchie #multinationales #corruption #vol

    • Wilk va pouvoir produire du lait humain et animal cultivé sans recours aux animaux Ricky Ben-David - Time of israel
      https://fr.timesofisrael.com/wilk-va-pouvoir-produire-du-lait-humain-et-animal-cultive-sans-rec

      L’entreprise, qui était connue, par le passé, sous le nom de Biomilk, espère dorénavant s’attaquer au marché mondial du lait infantile

      La firme spécialisée dans le lait cultivé Wilk (elle s’appelait Biomilk par le passé) a récemment obtenu un brevet américain pour ses méthodes et technologies de recherche pour la production de lait cultivé et de lait maternel à partir de cellules ce qui positionne fermement la compagnie sur un marché qui a été évalué à plus de 800 milliards de dollars en 2020 et dans une industrie mondiale du lait infantile qui devrait dépasser les 100 milliards de dollars en 2026.

      La firme va pouvoir aussi améliorer de manière importante ses activités de développement grâce à ce brevet.

      Photo d’illustration : Un biberon rempli de lait maternel et des poches remplies de lait maternel congelé. (Crédit : (NegMarDesign via iStock by Getty Images)

      Ce brevet exclusif, octroyé au mois de février par le Patent and Trademark Office américain, protège la propriété intellectuelle de la compagnie. Il couvre aussi les méthodes et les systèmes développés par Wilk pour son mode de culture et ses processus de séparation des composantes des cellules cultivées du lait – au moment où la compagnie tourne son attention vers les procédés qui lui permettront d’augmenter ses volumes de production, a commenté Tomer Aizen, directeur-général de Wilk.

      Pour le lait cultivé d’origine animale, Wilk utilise des cellules mammaires « qui se développent et qui sont cultivées » dans des bioréacteurs en combinaison avec « une sauce secrète », a commenté Aizen auprès du Times of Israel au cours d’un entretien en visioconférence qui a lieu au mois de février, se référant à des processus basés sur une décennie de recherches effectuées par les docteures Nurit Argov-Argaman et Maggie Levy de l’Université hébraïque de Jérusalem.

      Argov-Argaman et Levy avaient cofondé Wilk (qui s’appelait alors Biomilk) en 2018. L’entreprise est entrée à la bourse de Tel Aviv l’année dernière dans le cadre d’un accord de fusion de type SPAC (société d’acquisition à vocation spécifique).

      Les processus de traitement de Wilk s’appliquent également à la production en laboratoire de lait maternel – le gras et les protéines qui constituent une partie importante de sa valeur nutritionnelle sont ensuite ajoutés – en utilisant des cellules obtenues à l’issue d’interventions de chirurgie de réduction mammaire, a expliqué Aizen.

      Le brevet comprend également le processus de sécrétion développé par la firme de manière à ce que les cellules se comportent « comme chez les mammifères », a-t-il ajouté, notant que la compagnie se concentrait dorénavant sur un système qui permettra de créer du volume.


      Le laboratoire de Wilk à Rehovot. (Autorisation)

      Wilk veut « fournir des composants uniques aux industries qui en ont besoin, de manière à ce qu’elles puissent les intégrer dans leurs produits », a continué Aizen.
      Et l’année dernière, Wilk a signé un accord stratégique avec la Central Bottling Company, également connue sous le nom de Coca-Cola israel , qui permettra de développer des produits sur la base de sa technologie de lait cultivé. Coca-Cola Israel est propriétaire de la coopérative laitière Tara, la deuxième structure de production laitière israélienne, forte d’environ 12 % de parts de marché.

      Dans le cadre de l’accord, Coca-Cola Israel a accepté d’investir un total de deux millions de dollars dans Wilk.

      Aizen explique que son entreprise passera rapidement de l’étape de la Recherche & Développement à l’étape pilote, et qu’elle espère pouvoir entrer sur le marché « avec un fromage ou un yoghourt qui contiendra nos composants de lait cultivé » à l’horizon 2024.

      Concernant le travail à faire pour développer du lait humain, cela sera certainement plus long, estime Aizen, les démarches en termes de régulation étant significatives « et les différentes étapes à franchir étant nombreuses ».

      Wilk est l’une des compagnies spécialisées dans les technologies alimentaires qui développent un lait cultivé, sans avoir recours aux animaux – chacune étant à un stade différent de développement. Remilk, une firme de Rehovot, par exemple, a récemment soulevé 120 millions de dollars pour produire du lait, du fromage et du yoghourt sans avoir recours aux vaches, avec des capacités de production qui ont déjà démarré.

      Toutefois, Wilk fait partie des rares entreprises du secteur du lait maternel cultivé sur la scène mondiale.

      Une compagnie américaine, Biomilq, avait déclaré l’année dernière qu’elle avait été « la première dans le monde » à créer un lait à partir de cellules mammaires humaines en-dehors du corps humain. Cette firme de Caroline du Nord, fondée en 2019, prélève des cellules des glandes mammaires, les nourrit de nutriments de manière à ce que ces dernières prolifèrent avant de les transférer dans un bioréacteur où elles continuent à se multiplier de manière à créer un processus de fabrication de lait. Mais les produits développés par Biomilq ne sont pas identiques biologiquement au lait maternel, précise la firme.

      Biomilq a soulevé 21 millions de dollars de fonds lors d’une Série A de financement avec la firme d’investissement de Bill Gates, Breakthrough Energy Ventures, et d’autres soutiens, alors que la firme tente d’offrir une alternative au lait infantile fabriqué à partir de soja ou de lait de vache, espérant pouvoir commercialiser ce type de produit à l’horizon 2025.

      À Singapour, TurtleTree a développé un ingrédient du lait, la lactoferrine, qui est utilisée dans le lait infantile pour réguler l’absorption du fer dans le corps et qui était, jusqu’à présent, fabriqué à partir de cellules de vache. La firme TurtleTree explique être parvenue depuis à produire de la lactoferrine à partir du corps humain et la compagnie a fait savoir qu’elle abordait actuellement la phase commerciale pour créer un lait proche du lait maternel au niveau nutritionnel.

      Aizen remarque que si « rien ne peut remplacer l’allaitement » pour ses bénéfices significatifs et pour sa valeur nutritionnelle complexe – avec notamment des anticorps déterminants qui sont transmis au bébé – Wilk « est la première firme à s’approcher autant du lait maternel dans la mesure où nous ne travaillons que sur le lait humain », sans nutriments ou composants ajoutés.



      Wilk développe du lait animal cultivé et du lait maternel dans ses bureaux de Rehovot. (Autorisation)

      Les produits offerts par Wilk pourraient devenir une alternative bienvenue pour les mères qui préfèrent nourrir un bébé avec du lait maternel mais qui ont des difficultés avec l’allaitement, pour les bébés prématurés et pour les bébés qui ne peuvent pas consommer le lait infantile habituellement vendu dans le commerce.

      Mais Wilk ne cherche pas nécessairement à remplacer le lait infantile, et Aizen suggère que les autres entreprises qui travaillent dans le même secteur peuvent devenir des alliées.

      « C’est une situation gagnant-gagnant pour tout le monde. Nous voulons travailler avec l’industrie et nous cherchons des partenaires qui peuvent nous accompagner. Les opportunités sont innombrables », a-t-il déclaré, ajoutant que l’objectif était d’obtenir un produit plus riche au niveau nutritionnel et concurrentiel en matière de coût.

      Wilk est une firme basée à Rehovot qui compte une vingtaine de salariés dans ses divisions de lait animal et de lait humain. Aizen précise que les équipes échangent leurs connaissances et qu’elles collaborent lors des recherches, précisant que les systèmes sont similaires.

      #coca-cola #lait #technologies_alimentaires #lait_cultivé #bébé #vaches #alimentation #agro-industrie #quelle_agriculture_pour_demain_ #végétalien_vegan_

  • La revanche d’Inès : sortir de la pauvreté et combattre les inégalités
    https://laviedesidees.fr/La-revanche-d-Ines-sortir-de-la-pauvrete-et-combattre-les-inegalites.h

    Inès est cheffe de service d’un centre d’hébergement dédié à l’accueil des femmes sans domicile. Sa propre expérience de la pauvreté a fait naître en elle un sentiment de révolte sur lequel elle s’appuie pour motiver son engagement.

    #Société #inégalités #pauvreté #Les_artisans_de_l'égalité
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220404_ines.docx

  • Vite, ralentissons !
    https://metropolitiques.eu/Vite-ralentissons.html

    Auteur d’un plaidoyer contre le régime de #vitesse auquel notre société moderne s’est convertie, le think tank Forum Vies Mobiles entend peser dans les débats de la campagne des élections présidentielles en mobilisant ses activités de recherche pour faire passer des messages politiques. « Vite, ralentissons ! » Cette injonction antinomique pourrait résumer le livre écrit par Tom Dubois, Christophe Gay, Vincent Kaufmann et Sylvie Landriève du Forum Vies Mobiles, think tank promouvant la décarbonation des #Commentaires

    / mobilité, vitesse, #transition_écologique, #inégalités, #voiture, #aviation

    #mobilité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_hure5.pdf

  • GB : 18 mois de prison pour un homme qui refuse d’accorder le divorce juif à sa femme Times of Israel Staff
    https://fr.timesofisrael.com/gb-18-mois-de-prison-pour-un-homme-qui-refuse-daccorder-le-divorce

    Pour la première fois au Royaume Uni, un tribunal anglais a condamné vendredi un homme d’affaires juif à 18 mois de prison pour avoir refusé d’accorder à sa femme le divorce religieux.

    Alan Moher, 57 ans, et sa femme Caroline se sont séparés en 2016 après 20 ans de mariage. Le couple, qui a trois enfants, a obtenu un divorce civil en 2019.

    Cependant, le propriétaire de la société immobilière de Manchester a refusé d’accorder à sa femme un guet, que la loi juive exige d’accorder librement sans coercition et qui l’empêche de se remarier jusqu’à ce qu’il le fasse.


    Illustration : Un couple juif se marie. (Crédit : Justin Oberman/Creative Commons)
    En réponse, sa femme a intenté ce que ses avocats ont appelé une « affaire historique » contre Moher, qui a plaidé coupable cette semaine devant le tribunal de la Couronne de Southwark pour un comportement de contrôle ou coercitif sur une période de cinq ans à compter de 2016.

    C’était la première fois qu’une personne qui refusait d’accorder un guet – l’acte de divorce religieux juif– était reconnue coupable d’une telle accusation par un tribunal anglais, selon le Jewish Chronicle.

    « Vous avez cherché à la manipuler et à la contrôler tout en sachant que cela aurait un impact considérable sur sa santé mentale et, à certains égards, également sur sa santé physique », a déclaré le juge Martin Beddoe à Moher, selon la BBC.

    Parmi les accusations portées contre Moher, il y avait celle d’avoir utilisé « des violences psychologiques et émotionnelles » et « d’avoir menacé sa femme », qui a salué la décision.

    « À ceux qui ont contraint et contrôlé émotionnellement, blessé physiquement et déshumanisé leurs conjoints – la loi ne vous permettra pas de vous en sortir », a-t-elle déclaré.

    « A toutes les victimes, vous n’êtes pas seules, et la justice et l’humanité sont de votre côté », a-t-elle ajouté. « Je vous exhorte à ne pas rester silencieuses, et à vous battre pour votre liberté. »

    Dans une précédente décision de justice, Moher avait été condamné https://fr.timesofisrael.com/gb-un-homme-contraint-de-payer-une-prestation-compensatoire-jusqua à continuer à verser à sa femme une prestation compensatoire jusqu’à ce qu’il lui accorde le guet.

    #femmes #guet #divorce #divorce_religieux #femme #violence #mariage #couple #religions #judaïsme #divorce_juif #Angleterre

  • Justice and the Pandemic City: How the Pandemic Has Revealed Social, Urban, and Data Injustices, and How a Narrative Approach Can Unlock Them
    https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/frsc.2022.838084

    The global COVID-19 pandemic has exacerbated infrastructural, societal, and resource inequalities along racial and socioeconomic lines. Many countries have struggled to provide adequate COVID testing and healthcare. Denmark has been exceptional in its investment in a hyper-efficient and ever-present infrastructure, with testing tents distributed across the country. In this article we ask: What is the impact of this infrastructure in terms of the (urban) culture that is built around testing? And what does that mean in terms of data management and mass surveillance? As a public good, the COVID-19 testing infrastructure has costs and benefits, but these are not always clear. They concern future urban life and data management, and our ability to draw a boundary around ourselves—that is, (...)

  • Retraites agricoles : des revalorisations bas de gamme, surtout pou... | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/280322/retraites-agricoles-des-revalorisations-bas-de-gamme-surtout-pour-les-femm

    Le gouvernement vante la revalorisation des pensions agricoles. Or, non seulement il n’en est pas à l’origine, mais les amendements portés par sa majorité en ont largement réduit la portée et ont échoué à résorber les inégalités femmes-hommes.

    https://www.dropbox.com/s/2uixdplk6p60ros/article_1020692.pdf?dl=0

  • Des métropoles incapables de redistribuer ?
    https://metropolitiques.eu/Des-metropoles-incapables-de-redistribuer.html

    L’enquête socio-historique menée par Antoine Lévêque décrypte la manière dont les décisions prises par des élus, à distance de leurs administrés, et leur obsession de l’attractivité, font directement obstacle à la desserte des #quartiers_populaires. Championne de la croissance économique en France, lieu de concentration des richesses, la #métropole lyonnaise matérialise parfaitement la façon dont certaines villes s’accommodent des recompositions d’un capitalisme mondialisé. Elle incarne toutefois tout autant #Terrains

    / #transports_publics, intercommunalité, #inégalités, #ségrégation, métropole, #Lyon, quartiers populaires, attractivité, #démocratie_locale, Grand (...)

    #intercommunalité #attractivité #Grand_Lyon
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_leveque.pdf

  • Bulldozer contre têtes de pioches : les jardins familiaux de Tourcoing sèment la tourmente Brianne Cousin
    Malgré une pétition qui a recueilli plus de 36 000 signatures, les jardins familiaux de la rue des Martyrs, à Tourcoing, restent inaccessibles depuis septembre 2021. Dans un rétropédalage en règle, la mairie de la ville vient de renoncer à la vente du terrain. Entre guéguerre associative et histoire de gros sous, le sort des 14 000 mètres carrés de parcelles semble pourtant loin d’être scellé.


    En septembre 2021, les jardiniers de la rue des Martyrs ont vu un bulldozer débarquer sur leur terrain. Ils ont été priés de quitter les lieux. Photo : N.K

    « Ça fait 48 ans que je vis ici », raconte Fatma d’une voix calme, enfoncée dans son fauteuil, un mug à la main. Dans sa petite maison, au nord de Tourcoing, flotte une odeur de café chaud. Sur le canapé, un gros chat sommeille. On aperçoit un petit coin d’herbe par la fenêtre, et quelques arbres. « Ce sont des figuiers, sourit-t-elle, pas peu fière. J’ai aussi un abricotier et un noyer ! »
    Lorsqu’elle a emménagé avec son mari Slimane, il y a 48 ans, « c’était la campagne. Il y avait des champs de pommes de terres, de betteraves, de maïs. On avait deux fermes près de chez nous. Et c’est tout. » Puis, la promenade de Flandres et sa flopée de magasins ont débarqué au coin de sa rue, en 2017. « Ça nous a fait un coup, on ne pouvait rien y faire ! Avant, on avait la nature, aujourd’hui, on a Kiabi et Leroy Merlin ». Seule consolation pour Fatma et Slimane, les jardins familiaux de la rue des Martyrs, situés juste en face de leur maison. « Mon mari a eu un jardin pendant 30 ans, se remémore-t-elle, avec nostalgie. C’est le patrimoine du quartier. » 
     
    Quand nous rencontrons Fatma, en janvier 2022, les 14 000 mètres carrés de jardins familiaux de la rue des Martyrs sont inaccessibles. Un gros cadenas et de larges chaînes enserrent l’entrée.Certains en ont profité pour jeter leurs déchets par-dessus les grilles. Un matelas a pris possession d’une parcelle de terrain et gît, inerte, sous la pluie.

    Quelques mois plus tôt, début septembre 2021, Fatma et la cinquantaine de jardiniers amateurs qui cultivaient des légumes rue des Martyrs ont assisté, impuissants, à l’arrivée d’un bulldozer. Les grilles ont été scellées ; les habitants priés de quitter les lieux. « Ça faisait bientôt neuf ans que j’avais mes jardins. Au début du mois d’août, on a appris qu’on devait partir », se désole Cathy Vandamme, ancienne jardinière. « C’est vraiment dégueulasse !, renchérit son compagnon Guy Lemaire. Ils nous ont vraiment pris de court ! Ils nous ont virés comme des malpropres… » À l’origine de l’expulsion : un conflit vieux de dix ans, où s’entremêlent guéguerre associative et histoires de gros sous.


    Une cinquantaine de jardiniers amateurs cultivaient fruits et légumes dans les jardins familiaux de la rue des Martyrs. Photo : L.K

    La suite en activant le mode lecture de Firefox  : https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2022/03/11/bulldozer-contre-tetes-de-pioches-les-jardins-familiaux-de-tourcoing-seme

    #Tourcoing #jardins_familiaux #associations #jardin #écologie #agriculture #france #jardinage #potager #urbanisme #agriculture_urbaine

    • #Lille Bois-Blancs : 400 familles de la cité des Aviateurs de nouveau poussées au départ Brianne Cousin
      Le documentaire Derrière les arbres donne la parole aux habitants de la cité des Aviateurs, implantée dans le quartier de Bois-Blancs, à Lille. Transportées depuis Saint-Sauveur dans les années 1960, 400 familles sont de nouveau poussées à l’exode par un vaste programme de renouvellement urbain.

      « C’est un quartier vachement vivant, convivial. » Brigitte Sulkowski habite la cité des Aviateurs, à Bois-Blancs, dans l’ouest lillois, depuis 1963. En décembre 2019, quelques jours avant Noël, elle apprend que son logement va être détruit. « On a tous nos souvenirs dans ce quartier. C’est une île dans Lille », confie-t-elle quelques mois plus tard. Ce coup de massue affecte aussi Fatima El Mizmizi, François Coliche ou encore Myriam Tigroudja, tous habitants du même quartier, qui ont accepté de livrer leur témoignage dans le documentaire Derrière les arbres https://auxboisblancs.fr/derriere-les-arbres , co-réalisé par Marc Duport et Christophe Giffard et diffusé mardi 8 mars au cinéma l’Univers, à Lille.


      Portrait d’une résidente de la cité des Aviateurs, dans le quartier Bois-Blancs, à Lille. Photo : Guillaume Cortade

      « Ce qui m’a donné envie de faire ce documentaire, ce sont les mots de Martine Aubry dans “Martine Aubry, la dame de Lille”www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/58548_1 , explique Marc Duport. C’est une réponse du peuple à la maire de la ville. » Dans cet autre documentaire, dont un extrait est d’ailleurs repris dans Derrière les arbres, la maire de Lille s’exprime sur la transformation du quartier de Bois-Blancs après l’implantation de l’incubateur de start-ups EuraTechnologies, en 2009 : « Il reste un micro-quartier qui pose problème, c’est le quartier des Aviateurs, un quartier d’habitat social. Et donc nous avons acquis le bout de cette presqu’île avec un promoteur social, et on va refaire du privé dans ce qui est aujourd’hui uniquement social. »

      « On fait tâche avec EuraTechnologies »
      Les 352 logements de la cité des Aviateurs ont vu le jour en 1960, pour reloger les habitants des anciennes courées de Saint-Sauveur, devenues insalubres. À l’époque, le quartier de Bois-Blancs abrite des ouvriers d’anciennes filatures — fermées depuis. Aujourd’hui, les habitants du quartier vivent la même histoire. « Tous les bâtiments des Aviateurs qui ne seront pas déconstruits feront l’objet d’une rénovation complète. L’ensemble des locataires actuels seront relogés avant le démarrage des travaux », explique la Métropole européenne de Lille (MEL) dans son dossier de concertation https://participation.lillemetropole.fr/uploads/decidim/attachment/file/1320/220308_Dossier_concertation-VERSION_COMPLETE.pdf . Soit 387 familles, selon les réalisateurs du documentaire.
      Demain, . . . . .


      Vue d’une rue entre deux barres HLM de la cité des Aviateurs, à Bois-Blancs (Lille). Photo : Guillaume Cortade

      La suite en activant le mode lecture de Firefox  : https://www.mediacites.fr/mediacites-a-vu-pour-vous/lille/2022/03/09/bois-blancs-400-familles-de-la-cite-des-aviateurs-de-nouveau-poussees-a-l

      #logement #inégalités #gentrification #urbanisme #expulsion #france #racisme #bobos #ps #lille #martine_aubry #MEL

    • Condamnation à l’unanimité pour le nouveau Palais de Justice de Lille Jacques Trentesaux
      Magistrats, avocats, greffiers crient à la catastrophe lorsqu’ils évoquent le futur bâtiment du tribunal judiciaire de Lille. En pointe dans ce combat, la bâtonnière du Barreau de Lille, Marie-Christine Dutat, nous explique les raisons de cette fronde.


      Marie-Christine Dutat, bâtonnière de l’Ordre des avocats de Lille, est vent debout contre le nouveau Palais de Justice. Image : OMA / ArtefactoryLab
      Les protestations prennent une ampleur inédite à propos du nouveau Palais de justice qui doit être construit à la lisière entre Lille et La Madeleine. Celles-ci sont sont très anciennes, mais on a l’impression que rien ne bouge alors que les travaux doivent normalement débuter en mai.
      Ce n’est pas qu’une impression ! En 2017, déjà, une pétition circulait pour critiquer le sous-dimensionnement du bâtiment. On nous avait alors promis une concertation mais rien n’est venu jusqu’en 2021. Et puis, on s’est aperçu qu’en plus du problème de la trop petite taille, le bâtiment prévoyait une séparation entre les magistrats et les justiciables. Ces derniers seraient reçus dans des salles d’audience partagées et anonymes. Ceci déshumanise la justice. Tous les professionnels de justice sont unis pour s’opposer au nouveau Palais de justice tel qu’il a été conçu. 

      Comment expliquer cette inadéquation architecturale ?
      Le souci est qu’on donne aux architectes le soin de concevoir des bâtiments alors qu’ils ne connaissent pas la réalité de nos métiers. Il y a aussi une recherche d’économies : le nouveau bâtiment prévoit par exemple 60 postes de magistrats supplémentaires, alors qu’on sait qu’il en manque beaucoup plus . Pour ce qui est des avocats, on nous a tout d’abord attribué 80 m2, puis 110 m2, alors qu’on dispose de 395 m2 aujourd’hui… C’est nettement insuffisant, ne serait-ce que parce que nous jouons un rôle d’auxiliaires de justice en tenant des permanences gratuites d’accès au droit. 
       


      Vue extérieure du nouveau Palais de justice de Lille. Image : OMA / ArtefactoryLab

      Pourtant, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, est avocat. Il devrait être sensible aux conditions de travail de ses pairs…
      Je l’ai eu au téléphone et il nous a accordé 30 m2 de plus. Cela montre un degré de sensibilité très relat
      . . . . .

      La suite en activant le mode lecture de Firefox : https://www.mediacites.fr/interview/lille/2022/03/10/condamnation-a-lunanimite-pour-le-nouveau-palais-de-justice-de-lille

      #privatisation de la #justice en cours #travaux_inutiles #gaspillages #des_grands_projets..._inutiles_ #france

  • Ville et numérique : vers un renouveau de la ségrégation urbaine au Cap ?
    https://metropolitiques.eu/Ville-et-numerique-vers-un-renouveau-de-la-segregation-urbaine-au-Ca

    À l’heure du capitalisme de plateforme, comment le #numérique reconfigure-t-il les marchés immobiliers et l’accès au logement ? En #Afrique_du_Sud, au Cap, la pratique du credit scoring est devenue la règle. Fondée sur une sélection par les comportements financiers, elle contribue à renouveler la ségrégation héritée de l’apartheid. « We don’t take tenants under 622 » : la réponse de Ganief, agent #immobilier au Cap, est rapide : afin d’obtenir un bail au sein du parc de logements de la société Housing #Terrains

    / #financiarisation, #Afrique du Sud, Afrique, #apartheid, #inégalités, immobilier, numérique

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_migozzi.pdf

  • ¡Yo soy Boricua ! Travail identitaire et stratégies d’élévation collective chez les Portoricains de #New_York
    https://metropolitiques.eu/Yo-soy-Boricua-Travail-identitaire-et-strategies-d-elevation-collect

    Les Portoricains de New York forment un groupe minoritaire en lutte contre les discriminations. Audrey Célestine montre comment ce groupe se réapproprie l’entre-soi imposé par les institutions sur le modèle de l’entraide communautaire afro-américaine et hispanique. Dossier : Espaces non mixtes : l’entre-soi contre les #inégalités ? Citoyens américains d’un territoire colonisé depuis la fin du XIXe siècle, les Portoricains installés à New York subissent la pauvreté et le racisme. Comme l’ensemble des #Terrains

    / #Puerto_Rico, New York, identité, inégalités, #discrimination

    #identité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_celestine.pdf

  • Pourquoi les partis sociaux-démocrates n’exproprient plus les riches
    https://laviedesidees.fr/Pourquoi-les-partis-sociaux-democrates-n-exproprient-plus-les-riches.h

    À propos de : Amory Gethin, Clara Martínez-Toledano, Thomas Piketty, Clivages politiques et #inégalités sociales. Une étude de 50 démocraties (1948-2020), Gallimard-Seuil. Un groupe d’économistes a cartographié les variations des déterminants du #vote afin de mieux comprendre les processus politiques à l’origine de l’augmentation des inégalités de #revenus.

    #Économie
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20211020_pikettyen.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20211020_pikettyen.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220217_cavaille_economiefr.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220217_cavaille_economiefr.docx

  • Henri-IV, Louis-le-Grand et la méritocratie
    https://laviedesidees.fr/Henri-IV-Louis-le-Grand-et-la-meritocratie.html

    Rentreront-ils dans le rang ? La modification annoncée de la procédure de recrutement des deux prestigieux lycées de la capitale est accusée par ses opposants de « briser l’excellence » et de faire le jeu du privé. L’analyse des données de l’académie de Paris va à l’encontre de ces arguments.

    #Société #inégalités #éducation #mérite
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220212_h4.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220212_h4.pdf

    • J’ai toujours rigolé doucement en voyant des bahuts sélectionner drastiquement les meilleurs éléments et plastronner ensuite sur leurs supers taux de réussite  : «  hé, mec  : il est où ton mérite  ? T’as pris que les meilleurs et Ô surprise  ! Ils ont les meilleurs résultats  !  »

      Les profs ont le même biais  : ils adorent les bons élèves. Alors que ce sont surtout les mauvais qui ont besoin d’eux pour reprendre le train en marche.

    • Très intéressant article en défense de la « normalisation » de H-IV et LLG, solidement fondé sur des simulations avant/après Affelnet.

      Avec, en conclusion, une ouverture plus « idéologique » :

      On peut enfin s’interroger sur les raisons pour lesquelles les efforts en faveur de l’ouverture sociale devraient peser exclusivement sur les épaules des établissements d’enseignement public. Dans un pays qui se distingue par des inégalités scolaires parmi les plus élevées au monde, le fait que les établissements privés échappent à toute forme de régulation de leur recrutement, alors qu’ils sont financés à hauteur de 73 % par l’État et les collectivités territoriales, apparaît comme une aberration de plus en plus difficile à justifier.

      disclaimer : je suis passé par LLG, admis atypique puisque j’y suis rentré non pas à la sortie du collège, mais en Terminale. Je peux témoigner de la « procédure » qui s’appliquait à cette lointaine époque (on est dans les années qui suivent 68…). Seule et unique question de la secrétaire du proviseur : est-ce qu’il(†) est premier partout ? À la suite de quoi, elle quittait son bureau pendant quelques instants (grand maximum deux minutes) pour « consulter » le proviseur et revenait annoncer la décision de l’oracle.

      (†) pour les connaisseurs, je suis rentré l’année où LLG a admis la toute première (et seule du lycée) fille, dans la Terminale d’élite de l’époque (reconnue comme telle en interne parmi les 6 Terminales C). L’année d’après, dans ma prépa, il y en avait 4 sur 50 élèves.

  • #sport entre filles
    https://metropolitiques.eu/Sport-entre-filles.html

    Face aux #inégalités de sexe à l’école, une expérience en éducation physique et sportive montre que, pour les élèves, pratiquer en non-mixité dégage des marges de manœuvre par rapport aux normes de genre, sans pour autant les enrayer complètement. Dossier : Espaces non mixtes : l’entre-soi contre les inégalités ? À l’échelle internationale, face au maintien des inégalités entre les sexes à l’école, la mixité dans les établissements scolaires refait débat. Dans différents pays (Canada, Corée du Sud, Australie, #Terrains

    / non-mixité, #école, sport, #jeunes, inégalités, #Suisse

    #non-mixité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-breau.pdf

  • Londres tente de survivre au coût de la vie Marco Fortier à Londres - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/monde/europe/671619/le-devoir-au-royaume-uni-londres-tente-de-survivre-au-cout-de-la-vie

    La banque alimentaire la plus improbable de Londres se trouve à deux pas de la City, le cœur financier de la ville. Il faut chercher longtemps pour repérer l’organisme Food For All (Nourriture pour tous), niché dans le stationnement souterrain d’un immeuble anonyme, dans une petite rue sans issue.

    En descendant la rampe conçue pour les camions de livraison, on arrive dans un entrepôt humide, faiblement éclairé par des guirlandes lumineuses, où semble régner un chaos indescriptible. Une immense sculpture de quatre mètres, figurant un humain à tête de lion, ornée de paillettes et de lumières colorées, accueille les visiteurs.


    Photo : Frank Augstein Associated Press Les pauvres et les gens de la classe moyenne n’ont plus les moyens de vivre à Londres, à moins d’avoir la chance rarissime de mettre la main sur un logement social.

    Les apparences sont toutefois trompeuses. On entre ici dans une véritable machine à distribuer des repas, qui nourrit 2000 personnes par jour dans 40 points de distribution. « La demande augmente sans cesse. L’explosion du coût de la vie est la plus grande urgence en ce moment », dit Peter O’Grady, fondateur de cette œuvre de bienfaisance hors norme.

    Ce « vieux punk » de 58 ans, adepte de Hare Krishna, nous accueille dans son antre où s’active une dizaine de bénévoles en ce samedi midi de février. La chaleur humaine et les odeurs d’épices indiennes compensent l’aspect austère de l’endroit : on a l’impression d’entrer dans un lieu interdit, « souterrain », qui se trouve littéralement dans le sous-sol de Londres. « Pourquoi on est ici ? Parce que ça ne nous coûte pas trop cher de loyer, on a un bon deal », dit en souriant Peter O’Grady.

    Lui et son équipe tiennent à bout de bras cette soupe populaire depuis 1988. Il a commencé par nourrir une poignée de sans-abri en allant recueillir les dons des restaurants en fin de soirée. Au fil des ans, l’organisme de charité s’est affilié aux grandes banques alimentaires de Londres. Des dons d’entreprises et d’illustres mécènes comme Chrissie Hynde, chanteuse des Pretenders, ou Liam Payne, du groupe One Direction, complètent le tableau financier.

    Les « clients » de Food For All ont changé de visage depuis trois décennies. Ce ne sont plus nécessairement des itinérants, mais plutôt des travailleurs à petit salaire, des étudiants, des réfugiés, des mères de famille monoparentale, des retraités qui peinent à payer la facture d’électricité. Des gens de la classe moyenne, parfois.

    « Avant, les étudiants avaient les moyens de manger à leur faim, de payer le loyer et leur carte mensuelle de transport en commun. Plus maintenant. Pour beaucoup de monde, c’est eat or heat [la nourriture ou le chauffage]. J’ai même un ami de 58 ans qui est retourné vivre chez sa mère ! » lance Peter O’Grady.

    L’explosion du coût de la vie est une des plus grandes préoccupations des Britanniques. Davantage que la crise politique qui secoue le gouvernement de Boris Johnson, les risques de guerre en Ukraine, les listes d’attente dans les hôpitaux ou même la pandémie, qui ne fait plus les manchettes au Royaume-Uni.

    Se nourrir et se loger n’a jamais été aussi cher. La facture d’électricité et de gaz naturel risque d’augmenter de 54 % à compter du mois d’avril. Les économistes prévoient une inflation de 7 % dans les mois à venir, du jamais vu depuis des décennies. Les taux d’intérêt ont aussi commencé à augmenter, ce qui laissera encore moins d’argent dans les poches des travailleurs.

    Comme ailleurs dans le monde, les perturbations des chaînes de production et d’approvisionnement dues à la pandémie sont en bonne partie responsables de la crise, selon les économistes.

    « C’est terrible. Au Canada, vous avez des camionneurs qui manifestent contre les mesures sanitaires. Je crois qu’ici, on s’en va plutôt vers des émeutes pour dénoncer le coût de la vie », dit Ralph Urban, un retraité venu faire du bénévolat chez Food For All.

    Il s’apprête à monter à bord de la camionnette qui sillonne la ville pour distribuer les repas à des groupes communautaires. Avant de partir, Ralph Urban fait le plein de carburant : il savoure un cari végétarien cuisiné dans la mythique marmite géante de son ami Peter. Les bénévoles mangent gratuitement chez Food For All. Il ne faut pas le dire trop fort, mais des lits sont aussi offerts de façon informelle à ceux qui en ont besoin. Les entrailles de la caverne d’Ali Baba regorgent de ressources.

    Ce midi-là, une dizaine de jeunes sont venus éplucher des patates, couper des carottes, émincer des oignons, ranger des sacs de farine, faire une tournée de livraison à vélo, passer le balai ou laver la vaisselle en échange d’un bol de cari indien. Des étudiants, des travailleurs, qui composent avec les hauts et les bas de la vie dans une des villes les plus chères du monde.

    Certains clients et bénévoles ont besoin de services sociaux. Êtes-vous aussi travailleur social, Peter ? « Tout ce qu’on peut offrir, ce sont des mots de réconfort et quelques blagues », dit-il entre deux appels sur son vieux téléphone pas du tout intelligent.

    Survie 101
    Après avoir dit au revoir à Peter O’Grady et à ses amis, qui continuent de besogner dans leur repaire souterrain, on est ébloui par la lumière du jour. Les trottoirs de la City sont bondés de promeneurs qui profitent de cette journée de congé.

    Près de là, dans le quartier Clerkenwell en plein embourgeoisement, un jeune couple observe les maisons à vendre affichées dans la vitrine d’un courtier immobilier. Un loft à 1,5 million de livres sterling (2,5 millions de dollars canadiens). Un mini-logement de 750 pieds carrés à 1,4 million de dollars. Une maison en rangée de brique brune à 2,7 millions de dollars. De biens jolies résidences, mais on ne parle quand même pas du château de Windsor, où logent Sa Majesté la reine et sa suite.

    « On regarde ce qu’on n’aura jamais les moyens de se payer. C’est comme si on n’était plus les bienvenus dans notre propre ville », dit l’homme en soupirant.

    Les pauvres et les gens de la classe moyenne n’ont plus les moyens de vivre à Londres, à moins d’avoir la chance rarissime de mettre la main sur un logement social. On dit aussi que des retraités ayant acheté une maison au siècle dernier, avant l’explosion des prix, sont forcés de vendre parce qu’ils n’ont pas les reins assez solides pour payer les taxes municipales.

    Une véritable industrie de la « survie au coût de la vie » est en train de prendre forme. Les experts proposent des conseils aux Londoniens qui veulent s’exiler en région, ou aux étudiants étrangers tentés par les universités britanniques.

    L’entreprise de services financiers Wise a publié dès le mois d’août 2021 un guide soulignant les avantages pour les expatriés de s’établir à Cardiff (pays de Galles), à Édimbourg (Écosse) ou à Belfast (Irlande du Nord) pour en avoir plus pour leur argent.

    Le coût mensuel de location d’un appartement d’une chambre au centre de Londres est estimé à 1662 livres sterling (2860 $). Pour trois chambres, le loyer grimpe à 3188 livres sterling (5490 $). À ces tarifs, il vaut peut-être mieux louer un logement situé près d’une soupe populaire pour pouvoir se nourrir.

    Ce reportage a été en partie financé grâce au soutien du Fonds de journalisme international Transat-Le Devoir.

    #pauvreté #classe_moyenne #inégalités #économie #précarité #richesse #pauvres #politique #logement #capitalisme #discrimination #racisme #guerre_aux_pauvres #gentrification #urbanisme #logement #ville #villes #inégalités

    • La classe moyenne imagine, depuis un demi siècle qu’elle a intérêt à soutenir les intérêts des trés riches. Elle en paye donc la facture. Elle a toujours pas compris. L’exclusion c’est aussi pour elle.

  • The French domestic “sanitary pass” did not solve Covid-19 vaccination inequities in France | medRxiv
    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2022.01.03.22268676v1

    The French sanitary pass led to an increase in vaccination rates in France, but local heterogeneities in vaccination rates remain. To identify potential determinants of these heterogeneities and how the French sanitary pass influenced them, we used a data-driven approach on exhaustive nationwide data, gathering 181 socio-economic and geographic factors. Our analysis reveals that, both before and after the introduction of the French sanitary pass, factors with the largest impact are related to poverty, with the most deprived areas having greater than 10 times the odds of being among the districts with lower vaccination rates.