• « Notre travail, c’est du bidouillage » : la #débrouille impossible pour sauver l’#école_publique | #StreetPress

    https://www.streetpress.com/sujet/1712654163-travail-bidouillage-debrouille-impossible-sauver-ecole

    #Profs absents et jamais remplacés
    « On a demandé à des #AESH de repeindre le mur du préau de l’école ! » C’était il y a longtemps, mais Florence s’en souvient très bien. « Ça m’a marquée. » Un exemple qui illustre le #bricolage permanent imposé au #personnel de l’#école. « Dans certains collèges du 93, il n’y a pas assez de #chaises pour les #élèves », lâche Yuna, professeur en école maternelle à Paris. À l’image du collège Travail Langevin à Bagnolet, dont StreetPress racontait récemment les galères. Les #murs des #locaux sont moisis et laissent passer la pluie. Il manque une #infirmière_scolaire et une #assistante_sociale.

    #lucie_inland

  • La Suède prévoit de relever le salaire minimum exigé pour les visas de travail - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55258/la-suede-prevoit-de-relever-le-salaire-minimum-exige-pour-les-visas-de

    La Suède prévoit de relever le salaire minimum exigé pour les visas de travail
    Par La rédaction Publié le : 16/02/2024
    En Suède, les travailleurs non-européens devront désormais démontrer qu’ils gagnent plus de 34 200 couronnes (3 000 euros) pour obtenir un visa de travail et rester dans le pays. Auparavant, le montant demandé était de 27 360 couronnes (2 400 euros). Les secteurs du nettoyage et de la restauration - qui emploient de nombreux étrangers - dénoncent une mesure qui pourrait nuire à l’économie nationale. La Suède « a avant tout besoin d’une main-d’œuvre étrangère qualifiée et hautement qualifiée », a déclaré jeudi 15 février la ministre suédoise des Migrations, Maria Malmer Stenergard, lors d’un point presse. Or, le pays connaît « une forte immigration vers des emplois » peu qualifiés et faiblement rémunérés a-t-elle ajouté. Pour tenter de renverser la tendance, Stockholm prend des mesures drastiques. Le gouvernement, soutenu par le parti d’extrême-droite des Démocrates de Suède, veut augmenter le salaire minimum exigé pour obtenir un visa de travail pour les migrants qui ne viennent pas de l’Union européenne (UE). Une commission d’enquête, nommée par l’exécutif, propose d’établir le plafond demandé aux étrangers à 34 200 couronnes (3 000 euros), soit l’équivalent du salaire médian. Le gouvernement compte sur une entrée en vigueur du texte au 1er juin 2025.
    La restauration et le nettoyage, deux secteurs les plus affectés
    En novembre 2023 déjà, le montant exigé des personnes hors espace Schengen ou UE avait été doublé, passant de 13 000 couronnes (1 150 euros) à 27 360 couronnes (2 400 euros) – soit 80% du salaire médian. Les confédérations syndicales et les organisations d’employeurs avaient alors dénoncé une mesure qui risque non seulement de nuire à l’économie suédoise, mais qui met aussi à mal l’un des principes fondateurs de ce pays.
    Les étrangers se retrouveront-ils écartés du marché du travail parce que son accès est trop cher  ? Les entreprises pourront-elles vraiment s’en passer  ? Les deux secteurs les plus affectés par cette hausse du salaire minimum sont la restauration et le nettoyage. « Dans beaucoup de cas, il s’agit d’emplois qui doivent être occupés par des personnes qui vivent déjà en Suède », a défendu la ministre : c’est-à-dire des citoyens suédois ou des personnes d’origine étrangère ayant obtenu l’asile ou arrivés en Suède grâce au rapprochement familial, entre autres.
    Mais dans ces domaines, qui manquent cruellement de main-d’œuvre, les étrangers sont indispensables pour faire tourner l’activité. Maria Malmer Stenergard veut permettre des exceptions à la règle dans les cas où il existerait une pénurie des compétences, sur la base d’une liste élaborée par l’Agence des migrations.
    Et pour promouvoir l’arrivée de travailleurs qualifiés, la commission d’enquête souhaite que les chercheurs ne soient pas tenus de remplir ce nouveau niveau de salaire. Idem pour les médecins, infirmières ou dentistes étrangers qui occupent un emploi faiblement rémunéré dans l’attente de la reconnaissance de leur diplôme.
    La Suède, longtemps considérée comme une terre d’accueil et d’intégration pour les réfugiés, notamment syriens, affiche depuis 2022, et l’arrivée du nouveau gouvernement allié de l’extrême-droite, sa volonté de réduire drastiquement l’immigration et la criminalité. En octobre, une autre mesure avait donné le ton de la nouvelle politique de Stockholm. Les autorités avaient annoncé leur volonté de restreindre l’accès aux prestations sociales aux migrants non originaires d’un pays de l’UE. Le gouvernement souhaitait également introduire un plafond pour le cumul des aides, et imposer un délai entre l’arrivée de ces migrants en Suède et le moment où ils pourront toucher les allocations.
    « Depuis 2012, plus de 770 000 personnes ont immigré en Suède de pays hors de l’Union européenne et de l’Espace économique européen », rappelaient alors le Premier ministre Ulf Kristersson et les trois autres dirigeants des partis de la coalition. « Avec une politique d’intégration qui n’a pratiquement aucune exigence [envers les migrants] et aucune incitation à s’intégrer à la société, cette forte immigration a créé une Suède divisée », avaient-ils estimé.
    Pour ces responsables politiques, le pays scandinave a « d’importants problèmes » avec les personnes nées à l’étranger qui vivent de prestations sociales, sans pour autant fournir de données officielles étayant leurs propos.

    #Covid-19#migrant#migration#suede#immigration#visas#salaire#economie#integration#competence#personnelmedical#infirmiere#medecin#migrationqualifiee#sante

  • Dans une Hongrie dépourvue d’immigrés, l’arrivée nouvelle de travailleurs étrangers suscite des tensions
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/11/26/dans-une-hongrie-depourvue-d-immigres-l-arrivee-nouvelle-de-travailleurs-etr

    Le Monde - retour à la une

    Dans une Hongrie dépourvue d’immigrés, l’arrivée nouvelle de travailleurs étrangers suscite des tensions
    Par Jean-Baptiste Chastand (Berettyoujfalu, Debrecen [Hongrie], envoyé spécial)
    Dans l’est du pays, l’immense chantier d’une usine BMW a entraîné l’arrivée d’ouvriers venus d’Asie, des « invités », selon la terminologie du gouvernement Orban. Or dans cette région, la population est chauffée à blanc par la rhétorique anti-immigrés du parti au pouvoir.
    Quelques dizaines d’habitants se serrent, mercredi 15 novembre, dans la petite salle surchauffée du conseil municipal de Berettyoujfalu, une ville de 14 000 habitants perdue dans l’est de la Hongrie. L’heure est grave, à en croire le maire, Istvan Muraközi, qui a convoqué en urgence cette réunion publique pour parler « du problème des 150 travailleurs indiens apparus par surprise » en octobre sur le territoire de cette commune typique des campagnes magyares profondes où l’on n’a jamais vu d’immigrés, surtout non européens.

    « Cela fait déjà 1 % de notre population », s’inquiète ce quinquagénaire au look de paisible fonctionnaire, avec sa chemise à carreaux et sa chevelure bien rangée. Elu du Fidesz, le parti nationaliste et anti-immigrés du premier ministre, Viktor Orban, il promet : « Ce n’est pas la mairie qui a fait venir » ces jeunes hommes. Hébergés dans un ancien internat vétuste et un village vacances tristounet planté près d’un étang, ils sont employés sur le chantier de la future usine de voiture électrique BMW, qui doit ouvrir en 2025 à Debrecen, deuxième ville de Hongrie, à quarante-cinq minutes de bus de là.
    Istvan Muraközi, maire de Berettyoujfalu, tient une audience publique sur les travailleurs « invités », le 15 novembre 2023.
    Istvan Muraközi, maire de Berettyoujfalu, tient une audience publique sur les travailleurs « invités », le 15 novembre 2023. ANDRAS ZOLTAI POUR « LE MONDE »

    « Je n’ai pas de problème avec le fait de faire venir des travailleurs invités », précise d’ailleurs l’édile, qui veille soigneusement à ne pas critiquer M. Orban. Après des années de messages anti-immigration, ce dernier a fait volte-face. Depuis 2022, le gouvernement laisse des dizaines de milliers de travailleurs asiatiques venir combler le manque criant de main-d’œuvre de son pays, en plein déclin démographique et où le chômage est au-dessous de 5 %. « Mais je ne suis pas d’accord pour avoir des foyers de travailleurs invités dans nos quartiers résidentiels ou à côté de nos hôpitaux ou de nos écoles », se plaint-il, en reprenant délibérément le vocable du gouvernement, qui évite soigneusement le mot « immigré » pour privilégier celui d’« invité ».
    « Sans compter qu’ils ont des baux de cinq ans et qu’on n’a aucune idée de quel pays, de quelle religion, de quelle culture ils vont venir. Cela pose problème pour la sécurité et notre système de santé. » Dans la salle, un quinquagénaire qui dit vivre chichement des allocations pour personnes handicapées bondit : « Orban a promis à la télé qu’il ne laisserait pas les étrangers prendre le travail des Hongrois et, maintenant, j’ai peur que mes petits-enfants soient forcés d’apprendre le philippin. » « Le Fidesz nous dit depuis treize ans qu’il ne faut pas faire venir des immigrés et, à présent, ce sont eux qui les font venir. C’est complètement hypocrite ! », renchérit un entrepreneur.
    En mars 2023, le dirigeant nationaliste a en effet annoncé aux Hongrois que leur pays allait avoir besoin de faire venir « 500 000 nouveaux travailleurs d’ici un an ou deux ». Ce chiffre, considérable pour un pays d’à peine 9,7 millions d’habitants, doit permettre de satisfaire le développement industriel à tout crin souhaité par le pouvoir, notamment dans le domaine de la voiture électrique. Mais si un peu partout en Hongrie les Magyars se sont habitués à voir apparaître des infirmières thaïlandaises dans les maisons de retraite ou des chauffeurs philippins dans les bus de Budapest, l’ambiance s’est en revanche tendue, ces derniers mois, dans la région de Debrecen.Réputée pour son nationalisme, la ville de 200 000 habitants avait été, dès 2015, témoin de manifestations d’extrême droite qui restent dans les mémoires contre un centre de réfugiés, lequel avait finalement dû fermer. Huit ans plus tard, Indiens, Turcs et Phillippins affluent pourtant par centaines pour travailler sur les chantiers des usines qui poussent comme des champignons dans cette région longtemps déshéritée. En plus de BMW, le chinois CATL construit au sud de la ville un gigantesque site de production de batteries sur plus de 200 hectares. Supérieur à 7 milliards d’euros, l’investissement est le plus important de l’histoire de la Hongrie et devrait employer à terme jusqu’à 9 000 personnes.
    Amenés par avions entiers, les travailleurs étrangers sont hébergés dans des conditions improvisées et parfois spartiates dans tout ce que la région compte de foyers disponibles. Sur les réseaux sociaux, certains Hongrois les accusent, sans preuve, de faire monter la criminalité. Signe du caractère très délicat du sujet, BMW a refusé de répondre aux questions du Monde, en faisant seulement savoir qu’il n’employait pas directement de travailleurs étrangers. Les services de sécurité de son usine ont par ailleurs violemment écarté le photographe du Monde lorsqu’il a essayé, au petit matin, de prendre en photo les grappes de travailleurs étrangers descendant, encore endormis, des bus les amenant de toute la région jusqu’au site de Debrecen.
    A sept mois des élections municipales de juin 2024, les maires de la région, presque tous du Fidesz, s’inquiètent. « Il faut qu’ils soient hébergés là où ils travaillent », réclame ainsi le maire de Berettyoujfalu, en annonçant qu’il va lancer une consultation postale de tous ses concitoyens. A Debrecen, le maire, Laszlo Papp, doit, lui, s’essayer à une pédagogie inédite dans la bouche d’un élu du Fidesz. « On a besoin des travailleurs invités pour participer à la construction de ces usines », défend-il auprès du Monde, en rappelant que sa ville, jusqu’ici un peu morne et endormie, va créer « entre 15 000 et 16 000 emplois » dans les prochaines années. « Les travailleurs invités ne sont pas des immigrés illégaux, ils doivent repartir au bout de deux ans et ils ne prennent pas le travail des Hongrois », précise-t-il. « L’exemple de l’Europe de l’Ouest nous montre qu’il ne faut pas commettre les mêmes erreurs. »
    Pour justifier ce virage politique majeur, M. Orban insiste en effet régulièrement sur le fait que ces « invités » auront l’interdiction de rester plus de deux ans en Hongrie et d’amener leur famille, en dépit du droit fondamental au regroupement familial. Il continue par ailleurs de répéter des messages anti-immigrés en boucle, en affirmant par exemple, depuis début novembre, qu’il ne veut « pas voir de ghetto et de mini-Gaza se constituer à Budapest ». Cela explique pourquoi la nuance n’est pas toujours bien comprise par une population hongroise chauffée à blanc depuis des années par sa propagande.« Pour beaucoup de personnes sensibles aux messages du pouvoir, un étranger reste un étranger », raille ainsi Zoltan Varga, député local du parti de gauche Coalition démocratique. Sa formation a d’ailleurs décidé de faire du sujet l’un de ses principaux axes de campagne pour les municipales en vue d’essayer de déloger le Fidesz de la mairie. « Tous ces immigrés asiatiques sont des esclaves modernes amenés par le gouvernement pour casser les salaires plutôt que d’essayer de faire revenir au pays les centaines de milliers de jeunes Hongrois qui l’ont quitté pour aller travailler en Europe de l’Ouest », fustige-t-il, avec un ton qui provoque des remous au sein de la gauche hongroise, pas toujours d’accord pour s’en prendre ainsi aux immigrés.
    Amener des travailleurs étrangers « est une chose nécessaire », car « les entreprises ont de gros problèmes de recrutement et cela menace les investissements », estime ainsi Balazs Babel, le vice-président du syndicat de la métallurgie Vasas, qui a déjà dû intervenir dans plusieurs usines hongroises ces derniers mois face à l’apparition de tensions entre travailleurs locaux et étrangers.
    Hésitations juridiques« On explique que, jusqu’ici, on n’a pas vu de dumping social parce que cela revient toujours plus cher d’employer quelqu’un d’étranger dans la mesure où il faut lui fournir un logement et lui payer les frais de voyage », défend le syndicaliste, en critiquant toutefois la politique gouvernementale. Celle-ci pousse les entreprises à passer par des agences d’intérim agréées par le pouvoir et dont les « travailleurs invités » sont à sa merci, car immédiatement expulsables s’ils perdent leur emploi.
    La fébrilité du pouvoir se ressent aussi dans ses hésitations juridiques. En octobre, le gouvernement a subitement annulé l’entrée en vigueur d’une loi qui devait faciliter l’embauche de « travailleurs invités », en promettant de la remplacer par un texte plus strict. Examiné depuis le mardi 21 novembre au Parlement, celui-ci impose aux entreprises de vérifier qu’il n’y a aucun Hongrois disponible avant de faire venir un travailleur étranger, interdit que plus d’un quart des travailleurs arrivant en Hongrie soient issus du même pays et prévoit une disposition taillée sur mesure pour répondre aux préoccupations des maires de la région de Debrecen : la possibilité d’héberger les « travailleurs invités » dans les zones industrielles.
    Devant le futur site de BMW, les sous-traitants du constructeur allemand ont déjà commencé à ériger un gigantesque village de conteneurs où les travailleurs étrangers peuvent dormir, loin de tout, à commencer du regard des Hongrois. La mairie de Debrecen s’apprête à autoriser la même chose devant l’usine de CATL. Laszlo Papp a vanté cette politique lors d’une discrète réunion avec les maires du Fidesz de la région, organisée le jeudi 16 novembre, pour les rassurer en vue des élections municipales. « Cela va être mieux coordonné », se félicite à la sortie Gyula Czegledi, maire d’une commune touristique voisine qui avait vu apparaître entre « 200 et 300 travailleurs invités cet été » et a dû plusieurs fois expliquer à sa population que la criminalité n’avait pas bougé, chiffres de la police à l’appui.
    A Berettyoujfalu, tous les habitants ne se montrent pourtant pas hostiles à cette petite révolution dans une Hongrie qui comptait, jusqu’ici, à peine 2 % de résidents étrangers. « Ces immigrés sont là pour travailler et ne dérangent pas beaucoup », a ainsi expliqué un trentenaire lors de la réunion publique, avant d’être immédiatement corrigé par le maire : « On dit “travailleurs invités”. » « Au lieu de faire peur, vous feriez mieux de calmer la population en rappelant qu’on ne les voit nulle part en ville à part au supermarché quand ils viennent faire leurs courses. Ils m’ont même dit bonjour », a rétorqué un homme dans la cinquantaine, après trois heures de débat où les participants se sont montrés finalement plus préoccupés par les problèmes d’eau.
    Au même moment, à 2 kilomètres de là, Rahul, 24 ans, ne se doute de rien des remous qu’il suscite, alors qu’il cherche à regagner son lit le plus rapidement possible après une journée de travail harassante. Venu du Tamil Nadu, un Etat du sud-est de l’Inde, il gagne environ 650 euros par mois en travaillant douze heures par jour, six jours par semaine, pour l’entreprise de construction turque missionnée par BMW pour construire l’usine. (....)Face aux tensions grandissantes, les Indiens de Berettyoujfalu ont reçu pour consigne de ne plus parler aux journalistes.

    #Covid-19#migrant#migration#hongrie#asie#inde#Philippines#turquie#thailande#infirmiere#travailleurmigrant#economie#industrie#nationalisme#sante#immigrationorganisee

  • (3) Vieillir enfermés | ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=fw7mh7QbPp4

    Le quotidien poignant des équipes dévouées et des résidents esseulés d’un Ehpad frappé par la Covid-19. Un documentaire en immersion dans lequel la pandémie crée un effet de loupe sur les conditions de vie indignes de nos aînés.

    Mars 2020, à l’Ehpad Furtado-Heine, dans le 14e arrondissement de Paris. « Madame Benichou, on a eu le résultat de votre test. Vous portez le virus du Covid. Il ne faut pas rester dans le couloir, sinon vous allez contaminer les autres résidents », explique Anita Rossi, la directrice, protégée de la tête aux pieds. Son interlocutrice, une vieille dame postée dans le couloir, le dos courbé mais la parole vive, panique à l’idée de rester cloîtrée dans sa chambre. Sur les 120 résidents, 35 sont malades du virus et 8 en sont déjà décédés. Une partie du personnel est en arrêt maladie et l’autre tente tant bien que mal de faire face.

    Infinie bienveillance

    Pendant trois mois, le réalisateur Éric Guéret et son équipe ont partagé le quotidien de cet Ehpad, de ses employés et de ses résidents. Ce documentaire en immersion raconte l’engagement sans faille de ces héros en blouse blanche, les états que chacun traverse et verbalise tout au long du film, du sentiment de tristesse à celui, plus vertigineux encore, « d’être coupé de ses émotions », sans oublier la peur, le courage, la solidarité et le dévouement. Au milieu de ce chaos infernal, alors que tous les résidents sont enfermés dans leur chambre et privés de visites, les équipes continuent, dans le peu de temps dont elles disposent, de s’occuper des anciens avec une infinie bienveillance. Ce document poignant, où l’épidémie agit comme un révélateur, incite à regarder en face les conditions de vie dans les Ehpad, des lieux où, par manque de moyens, on meurt du virus mais aussi de ce qu’il amplifie : la solitude et l’ennui.

    Documentaire d’Eric Guéret (France, 2020, 1h)

    Disponible jusqu’au 23/05/2023

    #ehpad #infirmières #santé #soin #covid

  • 🛑 ✊ #Retraites #RéformedesRetraites #NonALaReformeDesRetraites #grèves #GrèveGénérale #GreveGeneraleIllimitee #Grève7mars... #8mars #GrèveFéministe > #Anticapitalisme

    🛑 Avec la réforme, #infirmières et aides-soignantes au travail jusqu’à 64 ans : « Ça me rend malade » - Basta !

    L’âge de départ en retraite des infirmières du public est passé de 55 à 62 ans en 2010. Avec la réforme, ce sera 64 ans. Soit neuf ans de travail en plus en 13 ans, sans prise en compte de la pénibilité du métier (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://basta.media/Avec-la-reforme-infirmieres-et-aides-soignantes-au-travail-jusqu-a-64-ans-C

  • Une fédération internationale d’#infirmières alerte sur les recrutements massifs dans les pays #pauvres
    https://www.rfi.fr/fr/monde/20230125-une-f%C3%A9d%C3%A9ration-internationale-d-infirmi%C3%A8res-alerte-sur-l

    Il faut stopper le recrutement massif et à bas prix d’infirmières dans les pays pauvres, déjà démunis en matière de #santé, par les pays #riches, et investir pour réduire leur déficit dans ce secteur.

    C’est en substance le message adressé lundi par le Conseil international des infirmières, une fédération de plus de 130 associations nationales.

    Selon le Conseil international des infirmières (CII, ICN en anglais), sept ou huit pays riches, parmi lesquels la Grande-Bretagne, les États-Unis et le Canada, sont à l’origine d’environ 80% des migrations internationales d’infirmières, pour tenter de combler leurs pénuries nationales.

    « Il y a eu dans le monde une baisse de 20% du nombre d’infirmières travaillant à l’hôpital à cause de la pandémie. Elles ont changé de métier, ont quitté l’hôpital, explique Pamela Cipriano, présidente du Conseil international des infirmières. Pour les remplacer, des pays se sont tournés vers le recrutement à l’étranger.

    • Catastrophe dans l’hôpital du ministre de la santé. Les urgences du site de Thionville confrontées a de multiples arrêts de maladie envoient les malades sur Metz où des tentes ont été montées pour accueillir les malades !


      https://twitter.com/PrudhommeChri10/status/1609153909117026304
      Prudhomme Christophe @PrudhommeChri10

      Des soignants « à bout », les urgences de Thionville sont en crise
      https://www.lessentiel.lu/fr/story/des-soignants-a-bout-les-urgences-de-thionville-sont-en-crise-80075969796

      Les urgences de l’hôpital de Thionville (Moselle) fonctionnent de manière très dégradée samedi, la quasi-totalité des soignants, « épuisés », ont été placés en arrêt maladie.

      Selon des sources syndicales, 55 infirmiers et aide-soignants sur 59 ont été placés en arrêt maladie, souvent sur décision des médecins des urgences eux-mêmes.
      « On en arrive là parce que malgré leur engagement, les équipes sont à bout, épuisées, et incapables d’assurer une prise en charge de qualité, ce qui est insupportable pour eux », indique à l’AFP Clarisse Mattel, infirmière et secrétaire générale du syndicat MICT-CGT. « C’est une problématique qui dépasse la situation d’un hôpital, c’est tout l’hôpital public qui est en crise : on ne peut plus prendre correctement en charge les patients. »
      .... Plusieurs soignants font état d’un patient de 90 ans resté « plus de 90 heures » sur un #brancard, et qui n’a « été changé qu’une seule fois » au cours de cette période. « C’est devenu extrêmement compliqué d’assurer les besoins élémentaires tels que l’hygiène, les repas, en plus dans un contexte de promiscuité », indique Patricia Schneider, représentante du syndicat Sud-Santé au CHR. Le pôle des urgences du CHR était dirigé par #François_Braun jusqu’à sa nomination en juillet comme ministre de la Santé. « Les problématiques, il les connaît depuis longtemps », souligne une infirmière. « J’espère qu’on pourra bientôt échanger avec lui sur l’évolution de la situation ».

      #infirmières #aide_soignantes

    • Crise des urgences : 31 personnes sont mortes de manière « inattendue » au mois de décembre Jeanne Sénéchal - Le Figaro
      https://www.lefigaro.fr/actualite-france/crise-des-urgences-31-personnes-sont-mortes-de-maniere-inattendue-au-mois-d

      Certains patients sont décédés seuls sur un brancard dans les couloirs, d’autres à la suite d’un manque de moyens disponibles... Pour SAMU-Urgence France, le système de santé n’est plus « sécuritaire », il devient même « dangereux ».

      Aujourd’hui en France, « il y a des personnes qui décèdent dans des conditions qui ne devraient pas exister » . Marc Noizet, président de SAMU-Urgence France, a établi ce constat fin décembre après que son syndicat a comptabilisé le nombre des personnes mortes de manière « inattendue » aux urgences. Et le chiffre est alarmant : du 1er au 31 décembre 2022, 31 personnes seraient mortes seules sur des brancards dans les couloirs des urgences, ou parce qu’un SMUR n’a pas pu être engagé assez rapidement, apprend le successeur de François Braun au Figaro. « Si on était exhaustif, on pourrait envisager qu’il y en ait beaucoup plus », assure-t-il.

      Face à la dégradation du service des urgences, ce décompte inédit était nécessaire, explique Marc Noizet : « On avait déjà connu des morts dans les couloirs, mais jamais comme cela. La situation est devenue insécuritaire pour les soignants et les patients » . Le syndicat a donc mis à disposition dès novembre un formulaire en ligne, qui prend la forme d’un questionnaire : le soignant fait part de la situation, raconte ce qu’il s’est passé, laisse son nom et son mail, et peut demander à être rappelé.

      Toutefois, ces morts ne sont pas « inattendues » parce que ces personnes n’allaient pas mourir, mais parce qu’elles n’auraient pas dû mourir dans de telles circonstances, précise le médecin : « L’objectif n’est pas de rechercher la cause de la mort. Nous alertons sur ces morts brutales dans des couloirs d’urgence alors que rien ne laissait présager. Pour nous, c’est un dysfonctionnement grave. C’est une mise en danger ».

      Des profils assez âgés
      Sur les 31 situations rapportées, le profil des personnes décédées est assez âgé : « Il tourne autour de 75 ans ». « On a des personnes de 92 ans, 81 ans, 76 ans, 61 ans, 74 ans.. » , détaille Marc Noizet en consultant son fichier. Il prend alors l’exemple d’une personne âgée, qui est arrivée dans un CHU après une mauvaise chute. « Elle n’avait pas de lésion apparente, il n’y avait pas d’inquiétude à son sujet. » Quatre heures plus tard, elle allait bien. Huit heures plus tard, l’équipe l’a retrouvée morte sur son brancard, dans un couloir.

      Pour qu’un décès puisse être comptabilisé dans cette liste, il faut qu’il corresponde à l’une de ces deux catégories :
      • Le patient est décédé sur un brancard aux urgences alors qu’il était en période d’attente de soins, et son décès n’était pas attendu.
      • Le patient est décédé en pré-hospitalier, les moyens adaptés n’ayant pas pu être engagés assez rapidement : « Par exemple, on n’est pas en capacité de déclencher un SMUR suffisamment vite et la victime décède ».

      La femme décédée à Saint-Cyr d’une crise cardiaque après avoir été refusée aux urgences, n’entre pas forcément dans cette catégorie. « On ne connaît pas encore les circonstances. Beaucoup de questions sont en suspens, une enquête doit y répondre. Pour moi, en l’état, elle ne répond pas à notre définition » , affirme l’urgentiste.

      Deux à trois jours sur un brancard
      Son syndicat a décidé de lancer ce décompte dans l’objectif d’alerter l’opinion publique et les politiques « de la dangerosité actuelle » de la situation et « montrer que le système est à bout de souffle ». Des patients peuvent attendre plusieurs heures, voire plusieurs jours sur un brancard avant d’être hospitalisés. Il a été possible de l’observer récemment dans un reportage de l’AFP au CHU de Strasbourg, le 29 décembre. À cause des conditions de travail, du manque de moyens et de la triple épidémie (Covid-19, bronchiolite et grippe), certains patients n’ont pas d’autre choix que d’attendre deux ou trois jours sur des brancards, fait savoir un des infirmiers sur place.

      Il y a un tabou derrière ces morts.
      Marc Noizet, président de SAMU-Urgence France

      Si quelques morts sont médiatisées dans la presse, la plupart d’entre elles restent dissimulées. Cela peut s’expliquer par deux raisons, selon Marc Noizet. D’abord, parce que les soignants se sentent coupables. « Nous faisons face à la mort tous les jours. Nous sommes soignants. Mais quand un décès inattendu se passe dans un service, nos équipes portent forcément une forme de culpabilité » , explique l’urgentiste. Ensuite, parce qu’ils ne veulent pas endosser « la responsabilité d’un dysfonctionnement global de santé ». La responsabilité est une « responsabilité du système, elle doit être collective et non individuelle , avance le Dr Noizet. Mais il y a un tabou derrière ces morts ».

      Un dernier point est important : « La responsabilité médico-légale du soignant » , poursuit Marc Noizet. Si la famille d’une de ces victimes venait à se retourner contre l’hôpital, « la responsabilité reviendrait au médecin qui était présent ce jour-là » , ce qui pourrait ouvrir une « procédure judiciaire à son encontre ». Et de déplorer : « Personne ne dira que c’est un dysfonctionnement général du système de santé. Il devrait expliquer qu’il a un service avec 100 patients qui ne peut en accueillir que 50. Mais je ne suis pas sûr que cela soit pris en considération. »

      Aujourd’hui, le président du syndicat demande un « système plus sécurisé ». « Les conditions dans lesquelles on travaille actuellement sont exécrables pour les soignants mais surtout pour les patients. » Pour lui, « l’équation est simple : combien vous avez de lits dans un hôpital, combien de personnel pour vos lits, comment vous gérez vos lits. C’est uniquement de la gestion de flux. Il faut recentrer la disponibilité de l’offre de soin qui existe aujourd’hui autour des besoins urgents de la population. » Contacté par Le Figaro , le ministère de la Santé n’a pas donné suite à nos sollicitations.

      #Hôpital #Santé #Sante #décès #morts #EnMarche #réforme #macron de la #santé_publique

  • Le Royaume en grève - Marc Lenormand, le 11 octobre
    https://laviedesidees.fr/Le-Royaume-en-greve.html

    L’été 2022 a été marqué par un mouvement de grève massif en Grande-Bretagne, qui s’impose comme le produit de la crise économique, mais aussi d’un renouveau du mouvement syndical après quatre décennies de répression et de tensions avec le Parti travailliste depuis Tony Blair.

    L’été 2022 a été marqué, au Royaume-Uni, par une vague de grèves portant sur des revendications salariales qui ont traversé de nombreux secteurs de l’économie. Par-delà les grèves les plus visibles dans les chemins de fer, la poste et les docks, qui ont mobilisé plusieurs dizaines de milliers de travailleurs et travailleuses de ces secteurs et eu un effet notable sur l’activité économique, des dizaines de grèves moins visibles, concernant de petites entreprises et présentant un moindre impact économique, ont également mobilisé des milliers de travailleurs et de travailleuses dans des entreprises privées des transports, de l’industrie mécanique ou encore de l’aviation.

    Si le succès de nombreuses grèves est un fait social et politique majeur – des concessions salariales étant même parfois accordées à la suite d’un simple préavis –, cette vague gréviste elle-même a pu surprendre après plusieurs décennies de reflux de la conflictualité sociale au Royaume-Uni, d’affaiblissement des organisations syndicales et de disparition des syndicalistes de l’espace politique et de l’imaginaire culturel. Les organisations syndicales britanniques font par ailleurs face à un cadre institutionnel particulièrement hostile depuis que les Conservateurs au pouvoir entre 1979 et 1997 ont adopté un éventail de lois anti-syndicales qui rendent tout particulièrement difficile le recours à la grève. Comment peut-on expliquer ce regain tout à fait remarquable de l’action gréviste au Royaume-Uni ?

    Nous commencerons par souligner le long reflux de la conflictualité sociale que la vague de grèves en cours vient interrompre, avant d’exposer le cadre juridique extrêmement contraignant qui pèse sur l’action de grève au Royaume-Uni. Celle-ci n’a toutefois pas freiné la combativité des organisations syndicales britanniques après une longue période de subordination aux intérêts du Parti travailliste, ce qui illustre également les faiblesses structurelles du mouvement syndical britannique que la présente séquence révèle.

    Une vague de grèves inédite depuis cinquante ans

    Dans l’histoire de la conflictualité sociale au Royaume-Uni, la décennie 2010 se présente comme la décennie de tous les records : celui du plus faible nombre de journées de grèves perdues en une année en raison des grèves en 2015 (170000), mais aussi celui du plus faible nombre de grèves enregistrées sur une même année en 2017 (79), ou encore du plus faible nombre de travailleurs et de travailleuses en grève sur une même année en 2018 (33000). Le mouvement syndical britannique, qui a connu un apogée numérique à la fin des années 1970 lorsque les 13,2 millions d’adhérent-e-s des syndicats affiliés au Trade Unions Congrès (TUC) représentaient plus de la moitié des salarié-e-s, a ainsi connu un reflux numérique continu pour ne comptabiliser depuis le milieu des années 2010 qu’un peu plus de 6,5 millions d’adhérent-e-s. Avant même que l’épidémie de Covid-19 ne réduise brutalement à la fois l’activité économique, l’emploi et l’action collective des travailleurs et des travailleuses, la situation sociale au Royaume-Uni se caractérisait donc par une atonie dans le domaine de la conflictualité sociale.

    Le dernier cycle de grèves et de contestations au Royaume-Uni remonte en effet au début des années 2010 : entre 2010 et 2012, face aux politiques d’austérité budgétaire et salariale mises en place dans les services publics par le nouveau gouvernement de coalition dirigé par le Conservateur David Cameron, les syndicats des services publics ont initié de nombreuses journées de #grève et des manifestations rejointes par les divers collectifs, groupes et partis mobilisant également contre les politiques d’austérité et pour la justice sociale, à l’instar du mouvement Occupy London. Alors que l’augmentation drastique des droits d’inscription à l’université, de 3000 à 9000 livres sterling par an, a suscité un large mouvement de contestation chez les étudiant-e-s à l’automne 2010, l’hiver 2010-2011 a vu la convergence des contestations étudiantes, syndicales et anticapitalistes dans un mouvement social inédit dans l’histoire du Royaume-Uni.

  • 1 lit sur 6 fermé dans les hôpitaux parisiens, soit deux fois plus qu’en 2019, selon le directeur de l’AP-HP Charles Plantade - Le figaro

    La situation reste critique dans les hôpitaux parisiens, selon Nicolas Revel, le nouveau patron de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui a accordé une interview à nos confrères du Parisien . En pleine période épidémique hivernale, « 16 % de nos lits sont fermés, soit deux fois plus qu’en 2019, alors que nous avons toujours autant de malades, voire plus de très âgés cette année ! » alerte-t-il. « En plus de la bronchiolite et du Covid, nous anticipons l’arrivée de la grippe, qui d’évidence sera plus forte cette année. L’hôpital risque à nouveau d’être en très forte tension dans les prochaines semaines » . Comme si cette situation ne suffisait pas, le manque de personnels hospitalier se fait de plus en plus criant. « En 2022, nous avons embauché 2200 infirmières, mais 2800 sont parties » , précise-t-il.


    Sur les 12.000 lits que compte l’AP-HP, 1973 sont fermés actuellement expose Nicolas Revel. LUDOVIC MARIN / AFP

    Face à cette situation, le directeur de l’AP-HP présente aujourd’hui un plan de 150 millions d’euros de relance pour « casser la spirale négative et repartir de l’avant. » Il mise surtout sur un recrutement massif de soignants, avec un objectif de 2700 infirmières, plus en 2023 pour compenser les départs. Pour rendre l’hôpital public parisien plus attractif, Nicolas Revel prévoit d’« augmenter nos dispositifs de bourses pour les élèves infirmiers, doubler (de 600 à 1 200) le nombre de logements attribués à nos personnels, créer une prime de « tutorat » de 172 euros pour un meilleur accompagnement la première année d’exercice. » À cela s’ajoute la mise en place de titres-restaurants, le remboursement à 100 % des transports, l’adaptation des cycles horaires et le renforcement des outils informatiques. En revanche, la question des salaires étant « du ressort de l’État » , aucune augmentation n’est prévue. . . . . .

    Source et suite payante : https://www.lefigaro.fr/conjoncture/16-des-lits-sont-fermes-dans-les-hopitaux-parisiens-soit-deux-fois-plus-qu-

    #hôpital #lits #soignantes #soignants #travail #santé #santé_publique #infirmières #infirmiers #hôpital_public #déglingue #enMarche #AP-HP

  • « Les personnels soignants quittent l’hôpital parce qu’ils ne veulent pas devenir des monstres », Pascale Molinier

    Le Conseil national de la refondation (CNR), dont l’un des grands sujets de réflexion est la santé, s’ouvre dans un contexte de crise hospitalière profonde. On assiste à une hémorragie de personnel, des services d’urgence ont dû être réduits ou fermés… La pandémie a aggravé une situation déjà très détériorée.

    Dans tout débat sur la santé, ce qu’il s’agit d’abord d’éclairer sont les raisons de cette crise. Ceux et celles qui quittent l’hôpital public ou souhaitent le faire à brève échéance ne veulent pas, pour la plupart, changer de métier. S’ils se réorientent plutôt vers le libéral, le secteur privé, voire l’éducation, c’est parce que la crise hospitalière est avant tout morale. Elle provient d’une souffrance éthique liée à ce que soigner veut dire.

    Le soin ne peut pas se tayloriser et pourtant il tend à le faire. On ne peut pas soigner des gens en se contentant de changer leurs boulons. Bien sûr, la France s’enorgueillit du haut niveau de technicité de ses médecins et chirurgiens et nous ne voudrions pas les voir fuir vers l’étranger ou les secteurs privés. Mais exceller dans les domaines de pointe ne suffit pas. Les patients ont affaire à des secrétaires médicales, des brancardiers, des aides-soignantes, des agents de nettoyage, des infirmières, des manipulatrices en radiologie… Chaque métier a ses compétences propres, qui ne se confondent pas, mais toutes ces personnes soignent.

    Travail discret

    Elles ont pour mission d’humaniser l’hôpital. Accueil, attention, anticipation des besoins (de se reposer, d’être rassuré…), ces dimensions essentielles du soin ne recouvrent pas celles de la médecine scientifique ou de ce qui s’évalue en termes d’actes quantifiés. Il s’agit de la part inestimable du soin, au sens où elle ne se mesure pas avec les outils de la gestion, mais demeure ce qui compte le plus dans le vécu de la maladie ou de l’hospitalisation.

    Ce travail souvent discret, voire invisible, a connu un développement conceptuel sans précédent grâce aux recherches sur le care, un mot anglais qui désigne les dimensions non curatives du soin et prend pour perspective la vulnérabilité et l’interdépendance de tout un chacun. Mais, surtout, ce domaine d’études s’intéresse à celles qui s’occupent des autres, surmontant ainsi la dévalorisation sociale qui affecte des activités féminisées, de faible visibilité, en relation directe avec les tabous du corps et de la mort ; des activités dont beaucoup croient encore qu’elles ne demanderaient pas de compétences particulières et dépendraient avant tout d’un tempérament plus ou moins chaleureux.
    Or, tout au contraire, pour se déployer, ce travail, s’il est inestimable, nécessite des conditions matérielles qui peuvent être analysées. D’un côté, avant, pendant, après la pandémie, les soignants se sont exprimés sur leur sentiment de maltraiter les gens, de se robotiser, ou au contraire de s’épuiser physiquement et moralement à vouloir réaliser, dans des contextes d’intensification du travail, leur tâche d’une façon qui respecte la dignité et la fragilité des personnes. D’un autre côté, la recherche académique a des outils théoriques qui permettent non seulement de rendre visible l’ensemble des compétences requises pour prendre soin d’autrui, en les distinguant de qualités naturelles, mais aussi de mieux comprendre comment le care associe un travail discret avec une éthique qui lui est consubstantielle. Faire une toilette, par exemple, est un acte non technique, pourtant éminemment difficile à bien réaliser, notamment en respectant la pudeur de la personne, en surmontant son propre dégoût ou son appréhension du contact avec le corps de l’autre.

    Ecouter les infirmières

    Mais à quoi nous servent tous ces savoirs, s’il nous manque la volonté politique de faire appel à cette double expertise ? S’il s’agit de démocratiser l’approche de la santé, de prendre de la distance avec la technocratie, pourquoi tirer au sort des quidams – ce qui est l’une des propositions du CNR – et ne pas plutôt transformer les critères de l’expertise en acceptant enfin d’écouter les infirmières, d’apprendre des aides-soignantes ?

    Bien sûr, ce qu’elles ont à dire est angoissant. On peut faire l’hypothèse que le succès des approches gestionnaires repose en grande partie sur le fait qu’elles permettent au contraire de ne pas penser qu’elles sont sur l’indifférence, le défaut d’empathie qu’elles favorisent en éliminant de la réalité tout ce qui révèle la complexité de nos attachements et de nos souffrances. Une telle conception de l’efficacité ne mesure, par ailleurs, que le déjà connu et reste à la surface des soins. L’insondable des relations et de la psyché, ce qui participe d’un environnement favorable au rétablissement, lui échappe pour toujours.

    Crise de civilisation

    Pour changer de modèle, il importe collectivement de rompre avec le déni gestionnaire. Acceptons de ne pas refouler l’angoisse. Les personnels soignants quittent l’hôpital parce qu’ils ne veulent pas devenir des monstres sans affects, ou laisser leur peau au travail. Il conviendrait de s’interroger sur la rationalité économique d’une gestion qui prendrait mieux en compte toutes les dimensions du soin. Cela impliquerait de calculer aussi – pour l’intégrer dans les coûts de santé – le prix des départs d’un personnel médical et paramédical formé à l’hôpital, donc aux frais des contribuables. Et combien coûte l’absentéisme des personnels chroniquement exténués ?

    Tout n’est d’ailleurs pas qu’une question d’argent. Qui va consoler les proches des jeunes internes qui se sont suicidés ? Ceux des vieillards morts seuls en Ehpad durant le confinement ? La crise hospitalière est une crise de civilisation. Le résultat de maintes rebellions – grève des urgences, des services psychiatriques, des Ehpad, d’hôpitaux entiers – dont le message éthique n’a jamais été entendu.

    Il est temps de remettre le soin au cœur de notre système de santé, en tirant la leçon de cette crise qui signe l’échec de plus de vingt ans de gestion hospitalière aveugle au travail et à ses contraintes, et sourde à celles et ceux qui en sont les rouages.

    Pascale Molinier est professeure de psychologie sociale à l’université Sorbonne-Paris Nord. Elle a écrit Le Travail du care (La Dispute, 2020).

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/09/08/les-personnels-soignants-quittent-l-hopital-parce-qu-ils-ne-veulent-pas-deve

    #soin #soignants #infirmières #aides-soignantes #care #gestion #santé #hôpital_public #éthique

  • Soignantes, le grand épuisement
    https://disclose.ngo/fr/article/soignantes-le-grand-epuisement

    A l’hôpital, les infirmières et les aides-soignantes sont les plus touchées par les accidents du travail, et les plus exposées aux risques cancérogènes. Des soignantes doivent encore se battre pour faire reconnaître leurs maladies professionnelles. Lire l’article

  • Révélations sur la souffrance des femmes au travail - Actualités - Disclose.ngo
    https://disclose.ngo/fr/article/revelations-souffrance-femmes-travail

    #Disclose a enquêté sur les #conditions_de_travail des plus de 2 millions de #travailleuses dites « essentielles » : #infirmières, #aides-soignantes, #caissières, #aides_à_domicile. Nous sommes allés à leur rencontre dans le Jura, en Bretagne mais aussi en Auvergne ou encore à Lyon. Elles travaillent pour Lidl, Casino, le groupe Colisée, l’ADMR et dans nos hôpitaux. Certaines témoignent à visage découvert des souffrances physiques et psychologiques subies au cours de leur carrière. D’autres se sont confiées anonymement, de peur d’être sanctionnées par leurs employeurs. Toutes ont un point commun : leurs conditions de travail détruisent leur santé.

  • Révélations sur la souffrance des femmes au travail
    https://disclose.ngo/fr/article/revelations-souffrance-femmes-travail

    En l’espace de vingt ans, la santé des femmes au travail s’est lourdement dégradée. Premières victimes de ce fléau invisibilisé par les pouvoirs publics : les travailleuses essentielles. Lire l’article

  • Des travailleurs de la santé contraints de payer leur quarantaine Jean-Louis Bordeleau
    https://www.ledevoir.com/societe/sante/667371/des-travailleurs-contraints-de-payer-leur-quarantaine

    Les employés du réseau de la santé infectés par la COVID-19 doivent bien souvent payer eux-mêmes leur quarantaine, faute de pouvoir prouver qu’ils ont contracté la maladie sur leur lieu de travail. Cette directive instaurée pour la cinquième vague n’a rien pour aider la rétention de personnel dans un système déjà affaibli de 12 000 travailleurs.


    Photo : Jacques Nadeau archives Le Devoir Cette histoire, le « Devoir » l’a entendue de plusieurs travailleurs de la santé de régions différentes.

    « Chaque personne que je connais qui a eu la COVID-19 dans le dernier mois est dans la même situation », confie au Devoir Benoît, un travailleur social de Longueuil qui souhaite taire son vrai nom pour ne pas attirer l’attention sur lui. Ayant reçu récemment un résultat positif à un test COVID-19, il a dû lui-même s’isoler. Quelques jours plus tard, il a reçu par la poste une mauvaise nouvelle. Il ne recevra aucun salaire pour toute la durée de sa quarantaine. Ou sinon, il doit utiliser sa banque de congés personnels pour compenser — des congés qu’il a déjà dépensés après des mois de travail intense.

    « Ils nous envoient une litanie de papier pour dire qu’il faut rester chez soi pendant dix jours et tout, mais ne nous disent pas que votre paie va être amputée de 4-5 quarts de travail après, se désole ce travailleur. Si on tombe malade, on tombe dans une bureaucratie ridicule. On n’est pas payé. Ce n’est rien pour nous aider. Si je tombe malade, vous me laissez tomber ? Ça fragilise le lien d’emploi. »

    Cette histoire, le Devoir l’a entendue de plusieurs travailleurs de la santé de régions différentes. Ce problème nouveau a émergé des énormes quantités d’infections, conséquences de la cinquième vague. Les CISSS et les CIUSSS remboursaient auparavant les salaires de leurs employés en quarantaine en transférant automatiquement leur dossier à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Un seul test PCR positif équivalait à un diagnostic médical, puis une « présomption » établissait que l’employé avait contracté la maladie au travail.

    Désormais, le nombre de contaminés est tel que l’on demande aux gestionnaires d’analyser au cas par cas la source de l’infection des travailleurs. Si l’on juge que le contact s’est produit en dehors des murs d’un centre de santé, la COVID-19 est traitée comme n’importe quelle autre maladie.

    Ces enquêtes minent la confiance de beaucoup d’employés, avance Benoît, étant donné la difficulté de prouver que la contagion vient du travail. « On nous demande de remplir un papier au début de notre isolement, où on inscrit nos contacts, nos déplacements et tout. On se dit que c’est pour retracer les contacts. Dans le fond, c’est pour se donner des preuves que j’aurais pu contracter la maladie à l’épicerie ou ailleurs. On le remplit honnêtement. Mais si je l’avais su, j’aurais dit que j’étais chez nous, isolé. Tu veux être honnête, mais l’employeur est malhonnête. C’est désolant. »

    « J’ai un loyer à payer »
    Marie, qui préfère aussi taire son vrai nom par crainte de représailles, travaillait comme infirmière à temps partiel dans un hôpital de Montréal avant l’arrêté ministériel 2020-007 décrété il y a quelques semaines. Depuis lors, elle travaille obligatoirement à temps plein sans les congés payés qui viennent avec ce surcroît de tâches. Ce changement a pris un autre poids lorsqu’elle a appris qu’elle était un « cas contact ».

    « Ils nous ont demandé de nous rehausser à temps plein, mais on n’a pas les avantages du temps plein, explique-t-elle. C’est-à-dire qu’on me demande d’être en isolement, mais je ne suis pas payée pendant 7 jours. »

    Elle pourrait se tourner vers la CNESST pour être remboursée, alors que son unité de travail classée « zone froide » a été frappée par une éclosion de COVID-19. « L’employeur disait : “vous travaillez en zone froide, vous n’avez pas pu attraper la COVID-19 sur votre lieu de travail” », s’indigne Marie.

    Asymptomatique, elle a bien tenté de se porter volontaire pour travailler en « zone chaude », mais sans succès. Elle songe à celles qui pourraient être tentées de cacher leur maladie après avoir contracté la COVID-19 hors des murs d’un établissement de santé par crainte de manquer un chèque de paie. « J’ai un loyer à payer, j’ai deux enfants à charge. J’ai besoin d’avoir une rentrée d’argent. Je veux travailler. »

    Prouver la contamination
    « La plupart des CISSS et des CIUSSS fonctionnent comme ça, confirme Judith Huot, vice-présidente de la FSSS-CSN, qui représente des milliers de travailleurs de la santé. Il s’agit d’employeurs voyous. Le ministre [du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale] Boulet devrait intervenir à cet effet-là. On a demandé au ministère. Ça ne suit pas. »

    Elle enjoint les employés à réclamer un dédommagement auprès de la CNESST, bien consciente « des tracas » que cela peut causer. En date de juin dernier, pour 45 000 travailleurs infectés de la COVID-19, seulement 25 000 dossiers avaient été ouverts à la CNESST, selon la FSSS-CSN.

    « Pourtant, les employeurs, ça ne leur coûte rien de plus. En général, plus il y a des accidents de travail, plus ta cotisation coûte cher, mais durant une pandémie, c’est mis sur la glace », argumente Mme Huot.

    Elle note que cet isolement aux frais des employés concerne également le réseau des CPE. « Ils sont tous dans cette situation, voire pire. »

    #confinement #Femmes #Hommes #Soignantes #Soignants #Hôpitaux #Cliniques #infirmières #infirmiers #crise_sanitaire #sante #santé #coronavirus #sars-cov-2 #variant #covid #pandémie #santé #canada

  • Se tenir debout avec les infirmières est un projet féministe, Silvia Federici
    http://www.revue-ouvrage.org/debout-infirmieres

    Les syndicats d’#infirmières de vingt-huit pays s’attaquent aux gouvernements et à Big Pharma avec une demande simple : renoncer aux #brevets sur les #vaccins contre la #Covid-19 et mettre fin à la pandémie dès maintenant. Dans son texte, Silvia Federici appelle les #féministes à se rallier aux luttes des travailleuses de la santé.

    Quelle est l’image marquante de la pandémie de la Covid-19 ? À mon avis, c’est celle de l’infirmière au chevet du malade, en première ligne de cette urgence mondiale, surmontant sa propre peur de la maladie pour soigner les patientes et patients et leur apporter du réconfort face à une mort probable. Pour des millions d’infirmières vivant dans des pays où les vaccins contre la Covid-19 demeurent rares, c’est une image de la vie quotidienne. Même dans les pays où le pire de la maladie s’est dissipé, on commence seulement à comprendre le poids de ce travail — jour après jour — sur les épaules des infirmières.

    Nous leurs sommes redevables, et c’est pourquoi nous devons suivre leur exemple. À l’heure actuelle, les syndicats d’infirmières de vingt-huit pays se lèvent pour défendre les vies de celles-ci et protéger celles de leurs patientes et patients en attaquant en justice certains des gouvernements les plus puissants du monde avec une demande simple : renoncer aux brevets sur les vaccins contre la Covid-19 afin de mettre fin à la pandémie dès maintenant. Je crois qu’il est essentiel pour les mouvements féministes non seulement de soutenir ces syndicats dans leur bataille juridique, mais aussi de faire de cette lutte l’élément central de notre organisation dans les mois à venir.
    En avril 2021, le premier ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson, lors de ses interventions publiques largement diffusées après une semaine passée à l’hôpital pour se remettre de la Covid-19, a rendu hommage aux « deux infirmières qui se sont tenues à son chevet » durant son rétablissement. Environ un mois plus tard, l’une des infirmières, Jenny McGee, démissionnait de son poste, lassée du traitement réservé aux travailleuses de la santé par son gouvernement. « Le National Health Service m’a sauvé la vie, sans aucun doute », a-t-il déclaré. Un an plus tard, les travailleuses du NHS sont confrontées à l’érosion de leurs salaires et de leurs pensions.

    Aux États-Unis, on entend les infirmières raconter des histoires d’épuisement physique, de manque d’équipement adéquat et de douleur émotionnelle liée à la perte de patientes et patients dont elles s’occupaient. Des vies d’infirmières ont également été perdues. Selon l’Organisation mondiale de la santé, au moins 115 000 infirmières dans le monde sont mortes des suites d’une infection de la Covid-19, et beaucoup de ces vies auraient pu être épargnées si les vaccins avaient été produits et distribués de manière équitable.
    Malgré ces difficultés, les infirmières se mobilisent sans relâche. Elles dénoncent l’échec des hôpitaux, des systèmes sanitaires et des autorités locales et nationales. Et elles ont incité un mouvement mondial à les rejoindre : devant les fenêtres et debout sur les balcons, nous avons applaudi les infirmières en tant que « travailleuses essentielles », reconnaissant — pour la première fois, de mémoire — le rôle qu’elles jouent dans nos économies, nos sociétés et nos vies quotidiennes.

    #Silvia_Federici

  • Récit d’#infirmière concernant l’un des patients #covid

    I wrote down this story the day after it happened. It was too horrendous to ever forget, but I wanted to capture it right. To honor his life and death by helping people see what this looks and feels like
    https://www.reddit.com/r/nursing/comments/rw8a8f/i_wrote_down_this_story_the_day_after_it_happened

    Denial. Anger. Negotiation. Depression/sorrow. Acceptance. The five stages of grief. I learned about them briefly in paramedic school. We studied it with more application specifics in nursing school. It was covered a little more in depth in psychology 101. I learned that it’s not necessarily a linear process. People can bounce around through these stages, like a pinball, when severely strained. Regardless of what I know about it intellectually, as a critical care nurse, watching my patients and their family members go through it still can overwhelm me at times. Tonight was one of those nights.

  • Vague de grèves de salariés frustrés et épuisés aux États-Unis Radio Canada -
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1832259/economie-entreprises-travail-syndicats-striketober

    Ouvriers, infirmiers... Des dizaines de milliers de salariés américains, fatigués par de longues heures de travail pendant la pandémie et frustrés face aux profits de leurs employeurs, ont engagé des mouvements de grève cet automne.

    Quelque 31 000 employés du groupe de santé Kaiser Permanente dans l’ouest des États-Unis menacent aussi de cesser, sous peu, le travail.


    Depuis jeudi dernier, 10 000 salariés du constructeur américain de tracteurs John Deere sont en grève. Plusieurs milliers de travailleurs ont engagé des mouvements de grève cet automne aux États-Unis. Photo : Getty Images / Scott Olson

    Depuis jeudi, 10 000 salariés du constructeur de tracteurs John Deere sont, eux, déjà en grève ; 1400 chez le fabricant de céréales Kellogg’s depuis le 5 octobre, et plus de 2000 employés de l’hôpital Mercy à Buffalo depuis le 1er octobre.

    À Hollywood, une grève des équipes de tournage qui menaçait de paralyser à partir de lundi l’industrie du cinéma américain a été évitée de justesse ce week-end, avec la conclusion d’un accord sur les conditions de travail de ces employés techniques.

    Le mot Striketober, contraction de “strike” (grève) et “october” (octobre), est apparu sur les réseaux sociaux. La vedette de l’aile gauche du Parti démocrate, Alexandria Ocasio-Cortez, l’a même mis en avant jeudi sur Twitter.

    Pendant la pandémie, pour compenser les nombreux absents, “on a sacrifié du temps avec nos familles, on a manqué les matchs des enfants, des dîners, pour s’assurer que les boîtes de céréales soient dans les magasins”, raconte Dan Osborn, mécanicien chez Kellogg’s depuis 18 ans.

    Et c’est comme ça qu’on nous récompense ? En nous demandant de faire des concessions, alors même que le PDG et les grands chefs s’accordent des augmentations ?
    Une citation de :Dan Osborn, mécanicien chez Kellogg’s

    Ce président de la section locale du syndicat BCTGM se sent floué. “On ne demande pas d’augmentations de salaire”, remarque-t-il.

    Et les employés ne rechignent pas aux longues heures. Mais ils s’opposent à la généralisation d’une catégorie d’employés n’ayant pas accès aux mêmes avantages et à la suppression de l’ajustement automatique des salaires au coût de la vie, un point important au moment où l’inflation est forte.

    La grève “durera le temps qu’il faudra, il suffit de tenir un jour de plus que l’entreprise”, dit-il.


    Environ 1400 employés du fabricant de céréales Kellogg’s sont en grève depuis le 5 octobre. Photo : Associated Press / Alyssa Keown

    Les grévistes “revendiquent en majorité une amélioration des conditions de travail”, remarque Kate Bronfenbrenner, spécialiste des mouvements syndicaux à l’Université Cornell.

    Les organisations font plus de profits que jamais et demandent aux salariés de travailler plus que jamais, parfois en risquant leur vie avec la COVID-19.
    Une citation de :Kate Bronfenbrenner, spécialiste des mouvements syndicaux à l’Université Cornell _

    Mais face à des employeurs refusant les compromis, les salariés “sont moins enclins à accepter des conventions collectives ne répondant pas à leurs besoins”, remarque-t-elle.

    Un mouvement de grèves en hausse
    Il est difficile de connaître le nombre exact de grèves, le gouvernement américain ne recensant que celles impliquant plus de 1000 salariés. Mais la tendance est clairement à la hausse depuis le mouvement des enseignants en Virginie-Occidentale en 2018, affirme Josh Murray, professeur de sociologie à l’Université Vanderbilt.

    Déçus par la convention négociée par leur syndicat, les enseignants avaient décidé de se mettre en grève, obtenant satisfaction. Il y a eu ensuite un phénomène de contagion.

    Plus il y a de grèves qui parviennent à leurs fins, plus il y en a qui démarrent, car les gens commencent à vraiment croire qu’ils peuvent gagner et sont prêts à risquer leur salaire ou leur emploi.
    Une citation de :Josh Murray, professeur de sociologie à l’Université Vanderbilt

    La grève chez Kellogg’s succède ainsi à celle en juillet de 600 salariés dans le Kansas d’une usine de gâteaux apéritifs Frito-Lay, filiale de PepsiCo. Ils avaient cessé le travail pendant 19 jours pour obtenir, entre autres, la garantie d’un jour de congé par semaine et des augmentations.

    Le millier de grévistes des grignotines Nabisco (filiale du géant Mondelez) ont, eux, obtenu des concessions en septembre après cinq semaines de conflit.

    Autre source de motivation, “pendant la pandémie, ces travailleurs ont pris conscience qu’ils étaient essentiels, que l’économie ne pouvait pas fonctionner sans eux”, remarque M. Murray.

    Les syndicats ont aussi profité ces dernières années de la montée de divers mouvements sociaux avec qui ils ont su s’associer, comme le syndicat des métiers de l’hôtellerie en Arizona, Unite Here, avec les organisations de migrants.
    Il y aura forcément un effet de balancier, les entreprises ne vont pas laisser les coûts salariaux augmenter trop.
    Une citation de :Josh Murray, professeur de sociologie à l’Université Vanderbilt

    Mais, en attendant, “les économistes et les sociologues ont démontré que plus le marché du travail est tendu [comme c’est le cas actuellement aux États-Unis, NDLR], plus les travailleurs ont du pouvoir, plus la probabilité de grèves est élevée”.

    #USA #grèves #salariés #salariées #pandémie #profits #Ouvriers #Ouvrières #infirmières #infirmiers #john_deere #kellogg's #hollywood #strike #pepsico #pepsi #Mondelez

  • Refus de faire des heures supplémentaires : des infirmières devant le tribunal
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1809692/temps-supplementaires-infirmieres-urgence-mont-laurier

    Dans une cause liée aux heures supplémentaires des infirmières, le Tribunal administratif du travail vient d’ordonner à des infirmières de l’urgence de l’Hôpital de Mont-Laurier de cesser de refuser de façon concertée de faire leur prestation normale de travail.


    Le CISSS des Laurentides avait demandé l’intervention du Tribunal administratif du travail, après le sit-in de sept infirmières de l’urgence de l’Hôpital de Mont-Laurier. Photo : getty images/istockphoto

    C’est le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides qui avait demandé l’intervention du Tribunal, après le sit-in de sept infirmières de l’urgence de cet hôpital, qui avaient refusé d’entamer leur quart de travail. Il alléguait aussi qu’elles avaient refusé, de façon concertée, de donner leurs disponibilités pour effectuer du travail en heures supplémentaires.

    Le CISSS n’a eu gain de cause qu’en partie.

    Le Tribunal administratif du travail a jugé que le refus de faire sa prestation normale de travail constituait un “moyen de pression illégal”.

    Il a donc ordonné aux infirmières de l’urgence de l’Hôpital de Mont-Laurier de “cesser immédiatement de refuser de façon concertée de fournir leur prestation usuelle de travail”.

    Le Tribunal n’a toutefois pas donné gain de cause au CISSS concernant le refus de faire des heures supplémentaires.

    Il a estimé qu’à ce sujet la preuve était insuffisante, puisqu’elle reposait sur du ouï-dire. Il s’agissait d’un témoin qui disait avoir entendu une conversation qui lui avait permis de conclure qu’un refus de faire des heures supplémentaires volontaires se préparait le 13 juillet.

    La décision du Tribunal administratif du travail a été déposée devant la Cour supérieure, ce qui lui donne le même poids. Ainsi, “elles sont conséquemment susceptibles d’outrage au tribunal en cas de contravention” à l’ordonnance.

    “Tout le monde est épuisé”
    En entrevue avec La Presse canadienne, Julie Daignault, présidente du Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides, de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), a dénoncé la situation. “Tout le monde est épuisé. Tout le monde a travaillé longuement pendant la pandémie.”

    “On est présentement devant une situation qui est très critique. L’employeur continue de gérer les horaires avec des temps supplémentaires et des temps supplémentaires obligatoires. Il force nos membres à rentrer travailler malgré leur épuisement”, a-t-elle critiqué.

    Mme Daignault concède qu’il y a pénurie d’infirmières, mais elle affirme qu’il y a là aussi un problème de gestion des horaires, d’affichage de postes qui soient intéressants et de recours trop fréquents aux heures supplémentaires.

    “Je sais que je ne le vis pas seulement à Mont-Laurier, qu’on le vit partout dans les Laurentides et au Québec”, ajoute la dirigeante régionale de la FIQ.

    “Si on continue comme ça, à obliger des professionnelles en soins à faire du temps supplémentaire obligatoire, on s’en va vers des gens qui vont tomber en maladie, qui vont démissionner et vouloir faire autre chose”, prévient Mme Daignault.

    La version du CISSS
    Le CISSS des Laurentides, de son côté, a soutenu qu’il n’avait guère le choix d’agir comme il l’a fait, parce qu’il doit veiller à la continuité des soins pour le public.

    “Il est vrai que la situation actuelle peut être difficile pour nos équipes de soins. Cependant, il est essentiel pour nous que les usagers demeurent au coeur des décisions. Nous avons tous la responsabilité de collaborer dans la mise en place de solutions au bénéfice de nos usagers et de notre personnel”, a-t-il fait savoir, par courriel.

    Le CISSS des Laurentides fait valoir que “le sit-in à l’Hôpital de Mont-Laurier survient après celui ayant eu lieu à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme”.

    Il ajoute que “tout arrêt de travail concerté, comme le cas du sit-in à l’Hôpital de Mont-Laurier, est une grève illégale. Le personnel du quart de soir, anticipant qu’une ressource manquerait pour le quart de nuit et que du temps supplémentaire obligatoire pourrait être requis, a tenu un sit-in. Les employés ont donc réagi avant même que l’employeur puisse agir et trouver une solution à cette situation précise qui aurait pu survenir 8 heures plus tard”.

    Le CISSS se dit disposé à chercher des solutions aux problèmes soulevés par le syndicat de la FIQ. “Nous souhaitons envoyer un signal clair : il y a d’autres voies pour améliorer la situation, soit celle de la communication et collaboration.”

    “En aucun temps nous n’avons été passifs face à la situation à l’Hôpital de Mont-Laurier. Depuis le 10 mai dernier, une cellule de crise est active et déjà un grand nombre d’actions ont été déployées. La révision des corridors de services, la modulation des lits disponibles en fonction des ressources, la couverture de quarts de travail par d’autres équipes au CISSS des Laurentides qui libèrent du personnel pour donner un coup demain ne sont que quelques exemples de ce qui est déjà en place”, conclut le CISSS.

    #Quebec #Gréve #Syndicats #Femmes #urgences #travail #capitalisme #exploitation #santé #hôpital #femmes #infirmières #soin #conditions_de_travail #soins #soignantes

  • Le système de santé suisse risque de tomber malade

    La population de la Suisse vieillit, le nombre de cas de maladies complexes augmente. C’est un #défi énorme pour le #système_de_santé du pays, réputé pour sa qualité. Un défi rendu plus sérieux encore par le manque de #professionnels qualifiés : le #personnel_soignant est souvent sous #pression, parfois jusqu’à l’explosion.

    Les coûts augmentent, les plans de réforme échouent et le #personnel_qualifié fait défaut : le système de santé suisse n’est pas au mieux de sa forme. Le personnel soignant avait déjà tiré la sonnette d’alarme avant le coronavirus. Il se plaint de mauvaises conditions de travail et d’un manque de reconnaissance. Après un an et demi de pandémie, il est physiquement et psychiquement à bout de forces (cf. « Revue Suisse » 4/2021). La pression sur les soins continue cependant de croître, car les évolutions démographiques et sociétales ne cessent d’aggraver la situation. D’après les pronostics, le pays manquera d’environ 65 000 infirmières et infirmiers d’ici 2030. Les associations du personnel et les experts mettent en garde contre une pénurie. L’initiative populaire « Pour des soins infirmiers forts » est censée éviter que cela ne se produise. Le peuple votera le 28 novembre 2021.

    Beaucoup jettent l’éponge

    En Suisse, près de 214 200 personnes travaillent dans le secteur des soins, la plupart en hôpitaux (45 %) et en EMS (41 %). 14 % sont employées par des organisations extrahospitalières. Et bon nombre d’entre elles travaillent à temps partiel : un 100 % serait trop lourd, disent-elles. L’état des lieux est le suivant : le travail par équipes se concilie mal avec les intérêts privés et les obligations familiales, le travail est dur physiquement et psychiquement et la pression des économies dans le système de santé fait que les services emploient un minimum de personnel et sont contraints à l’efficacité. Infirmières et infirmiers ont souvent peu de temps pour répondre aux besoins individuels des patients et discuter de choses et d’autres avec eux. Ils souffrent de ne pas pouvoir exercer leur métier comme ils le souhaiteraient. Un grand nombre d’entre eux le quittent avant l’heure. Un tiers de celles et ceux qui jettent l’éponge n’ont même pas 35 ans.
    Les travailleurs étrangers à la rescousse

    Les postes mis au concours sont plus nombreux que jamais dans le secteur des soins en Suisse. Les responsables du personnel ont de la peine à les pourvoir. Ils embauchent donc souvent du personnel étranger. À l’Ostschweizer Kinderspital à Saint-Gall, par exemple, 42 % des médecins sont suisses, 36 % allemands et 8 % autrichiens. Le personnel infirmier diplômé compte quant à lui 86 % de Suisses. Les hôpitaux universitaires de Zurich et de Lausanne emploient en revanche bien davantage de travailleurs étrangers dans le secteur des soins, soit respectivement environ 60 % et 50 %. Les ménages privés engagent eux aussi de plus en plus de soignantes d’Allemagne et d’Europe de l’Est. Ces femmes sont en service presque 24 h/24, ont des salaires inférieurs et rentrent dans leur pays après quelques mois.

    Le fait de compenser les #sous-effectifs par de la #main-d’œuvre_étrangère est problématique pour des raisons éthiques : la Suisse compte sur des personnes qui ont été formées à l’étranger et dont l’étranger a besoin. À l’avenir, il pourrait être plus difficile de recruter hors de nos frontières, car les pays d’origine de ces travailleurs font davantage d’efforts pour les retenir. En même temps, les besoins en personnel continueront d’augmenter fortement en Suisse, notamment en raison du vieillissement de la population.

    Grand savoir-faire, peu d’autonomie

    Si l’on observe le nombre d’#infirmières et d’#infirmiers pour 1000 habitants, la Suisse s’en sort bien par rapport à d’autres pays. Mais il serait faux d’en conclure que la situation du métier est plus confortable qu’ailleurs, souligne Rebecca Spirig, professeure à l’Institut des sciences infirmières de l’université de Bâle : « Il faut considérer toutes les personnes qui sont prises en compte dans ce chiffre et comment elles sont employées. » En Allemagne, par exemple, le traitement des plaies ne fait partie du secteur des soins que depuis quelques années. En Suisse, la pratique des injections et la pose de perfusions sont comprises dans la formation de base. Aux États-Unis, ce sont des nurse practitioners qui prodiguent les premiers soins à la population. Et la Hollande a mis en place le modèle buurtzorg (aide à domicile) avec des équipes de soins à l’organisation très autonome, qui consultent, décident, traitent, coordonnent et font appel, si nécessaire, à d’autres professionnels.

    Les médecins ont un rôle prépondérant

    « La Suisse n’est pas une pionnière », relève Rebecca Spirig. Son #système_de_soins repose largement sur l’#expertise_médicale : « Les infirmières et infirmiers ont un grand savoir-faire, mais prennent peu de décisions. » En effet, même des mesures élémentaires comme le port de bas de contention requièrent une ordonnance médicale. À cela s’ajoute un certain flou : les personnes ayant besoin de soins et vivant chez elles ont souvent affaire à plusieurs prestataires de soins. Le personnel d’aide et soins à domicile fournit de l’aide pour l’hygiène corporelle quotidienne, change les pansements et soigne les plaies ; les médecins posent des diagnostics, traitent et prescrivent des thérapies ; les physiothérapeutes et les ergothérapeutes les conduisent. « Les soins ambulatoires manquent de structures et de processus homogènes », note Ursula Meider, de la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW). La concertation est souvent insuffisante, ce qui peut entraîner des doublons, des lacunes et des traitements inadéquats.

    De grands écarts de #qualité

    Comme de nombreux autres domaines du quotidien, le système de santé suisse possède une organisation fédéraliste. La Confédération fixe les grands axes et les cantons les mettent en œuvre, délégant à leur tour certaine tâches aux communes. Celles-ci sont responsables d’une partie des soins de longue durée et des soins ambulatoires prodigués aux personnes âgées. Ainsi, les services médicaux et sociaux et la manière dont ils collaborent diffèrent fortement d’un endroit à l’autre.

    On note des efforts visant à améliorer le réseau des soins de base et à le rendre plus efficace. Des cabinets communs apparaissent, surtout dans les campagnes, regroupant plusieurs groupes de métiers. Il existe aussi des modèles avec des structures extrahospitalières fortes et des transferts fluides vers les soins stationnaires, qui sont partiellement soutenus par les pouvoirs publics. « Nous avons évalué de bons exemples », souligne l’experte en soins infirmiers Rebecca Spirig. Mais il n’y a pas de volonté politique de les promouvoir et de les mettre en place à l’échelle suisse. La chercheuse de la ZHAW, Ursula Meidert, a la même impression : « De nombreuses autorités n’agissent que quand il n’est plus possible de faire autrement. »

    Certains acteurs défendent leurs propres intérêts

    La complexité du système fait qu’il est difficile d’établir des connexions et d’initier des réformes profondes à long terme. La politique nationale rechigne à prendre des décisions : elle se perd souvent dans des débats de principe et s’avère peu apte à trouver des compromis. Des idées d’amélioration ont déjà échoué plusieurs fois au seuil des Chambres fédérales, où des acteurs de poids – notamment le corps médical, les caisses-maladie et l’industrie pharmaceutique – ont une influence considérable. Mais le peuple aussi est souvent critique vis-à-vis des plans de réforme. En 2012, par exemple, il a rejeté un projet tendant à améliorer la coordination et la qualité des soins de base.

    Les adversaires de l’innovation agitent toujours la menace d’une hausse des coûts et se font ainsi l’écho d’une préoccupation largement répandue. Des études montrent toutefois que des structures homogènes et des processus efficaces aident à couvrir les coûts. Quand la collaboration entre les différents groupes de métiers s’améliore, les employés sont en outre plus satisfaits et restent plus longtemps dans le système de santé. Rebecca Spirig, qui fait partie du comité d’initiative, espère que celle-ci stimulera aussi une coopération accrue : « Un oui permettrait de lancer des réformes non seulement dans les soins, mais aussi dans tout le système de santé ».

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/le-systeme-de-sante-suisse-risque-de-tomber-malade
    #pénurie #santé #travail #Suisse

  • Nurses bear brunt of Philippines Covid shambles - Asia Times
    https://asiatimes.com/2021/09/nurses-bear-brunt-of-philippines-covid-shambles

    Nurses bear brunt of Philippines Covid shambles
    Understaffed, underpaid and overworked to the point of exhaustion, staff battle on to care for virus victims. Exhausted nurses in the Philippines are struggling to care for patients as colleagues contract Covid-19 or quit a profession that was dangerously understaffed even before the pandemic.
    The country is enduring a record rise in infections, fuelled by the Delta variant, with the health department reporting a nursing shortfall of more than 100,000 – forcing those left to work long hours for little pay on often precarious short-term contracts.“They are tired and burned out,” nursing director Lourdes Banaga, at a private hospital south of Manila, said.
    “At the start of the pandemic we had almost 200 nurses. By September that will reduce to 63.”Official figures show 75,000 nurses are working in public and private Philippine hospitals but roughly 109,000 more are needed.
    The pandemic has exacerbated a lack of nurses, said Maristela Abenojar, president of Filipino Nurses United – a situation she describes as “ironic” in one of the world’s biggest exporters of healthcare workers. Chronic understaffing is down to inadequate salaries, she said.An entry-level nurse in a public hospital can earn 33,575 pesos ($670) per month, official data show.But Abenojar said most were on short-term contracts, earning 22,000 pesos with no benefits such as hazard pay. Those in the private sector were making as little as 8,000 pesos.And many have had enough. About 40 percent of private hospital nurses have resigned since the start of the pandemic, according to the Private Hospitals Association of the Philippines.
    More than 5,000 nurses have been given the green light to go abroad this year after a Covid-19 ban was replaced with a cap to ensure enough nurses were available in the Philippines.
    It hasn’t worked.“We can’t get additional nurses, we can’t compel them to apply,” said Jose Rene de Grano of the private hospitals association.
    ‘We feel exhausted’In recent weeks, health workers have protested over unpaid benefits, including a coronavirus special risk allowance. Abenojar said many were still waiting.President Rodrigo Duterte has asked for patience while the government tries to come up with the money.“We don’t feel cared for,” said Melbert Reyes of the Philippine Nurses Association.
    Many hospitals boosted their bed capacity after a virus surge earlier this year threatened to overwhelm them.Official data show coronavirus ward and ICU bed occupancy rates at more than 70 percent nationwide as daily cases often exceed 20,000, fuelled by the hyper-contagious Delta variant.A public hospital in Binan city, near Manila, turned a car park into a ward. “Many of our nurses are sick and in quarantine,” medical director Melbril Alonte said.
    “We feel exhausted… but we always keep in mind that we have to help our people because… no one else will.”But due to the nursing shortfall, some facilities such as the Lipa Medix Medical Center have had to slash their bed capacity and extend nurses’ shifts.Nurse Trixia Bautista said she works up to 15 hours per shift looking after mostly severe Covid-19 patients at a public referral hospital in the capital.At times, she has cared for as many as 30 patients on her own after nurses on her ward quit or got sick.
    But there are plenty of qualified nurses in the Philippines, said Abenojar of Filipino Nurses United.She estimated 200,000 to 250,000 were not working in the sector.Many healthcare workers enter the profession to try to secure better-paid jobs abroad, but the shortage is not due to overseas migration.
    “It’s because nurses have left the profession,” said Yasmin Ortiga, assistant professor of sociology at Singapore Management University, pointing to the dearth of stable jobs and dismal wages. A proliferation of nursing programs led to an oversupply, with many unable to get a permanent position in a local hospital – necessary to work abroad – and subsequently a drop in enrolments. Ortiga said: “People realised that if I am unable to leave the country it’s really not worth being a nurse at home.”

    #Covid-19#migrant#migration#sante#philippines#infirmière#personnelmedical#emigration#migrationqualifiee#care

  • Raoul Cauvin, « stakhanoviste du gag » en bande dessinée, est mort
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/08/20/raoul-cauvin-stakhanoviste-du-gag-en-bande-dessinee-est-mort_6091911_3246.ht


    Raoul Cauvin (à gauche) et Willy Lambil devant « Les Tuniques bleues »
    « CAUVIN LA MONOGRAPHIE », PAR PATRICK GAUMER (DUPUIS)

    Créateur, entre autres, des « Tuniques bleues », de « L’Agent 212 », « Pierre Tombal »…, le scénariste prolifique Raoul Cauvin est mort, jeudi 19 août, à l’âge de 82 ans.

  • De l’obligation vaccinale en désert médical
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/De-l-obligation-vaccinale-en-desert-medical

    Alors mon amie l’a mauvaise quand on lui parle de santé publique, qu’on lui dit que nous sommes « tous responsables » et qu’il faut comprendre que les contraintes imposées à chacun·e par la crise sanitaire servent l’ensemble de la société. Et que si elle ne comprend pas, pas grave, on la forcera. Isabelle est loin d’être une conspirationniste, coincée par les algorithmes de Facebook ou de YouTube dans des contenus à sensation.

    #campagne #désert_médical #santé #vaccin #covid-19

    • A propos de déserts médicaux, nous avons déménagé à 45 km plus au nord avec changement de département.

      Aucun médecin ne veut nous prendre en tant que « médecin traitant ». Même pas le cabinet de radiologie qui n’est qu’à 12 km du bled où nous habitons. Résultats des courses : pour consulter le médecin traitant (parcours de soins quasi incontournable si on veut se faire rembourser par l’assurance maladie), pour passer une radio ou une échographie, pour le dentiste, c’est direct 90 km aller-et-retour ... Pour la vaccination, pareil : obligé·es de redescendre sur notre ancien chef-lieu.

      Alors, effectivement, les services de santé dysfonctionnent grave en Macronie. Et en général, tout ce qui restait des services publics avant sa mandature. Mais, non que je veuille jouer mon gros conspi, ces démantèlements tous azimuths étaient dans les tuyaux depuis la fin des 90’s. Macron n’a fait qu’accélérer le processus en profitant du délitement de toutes les forces de progrès social en France mais aussi à l’échelle mondiale.

    • Aux USA une nurse practitioner , #infirmière avec un niveau master, peut diagnostiquer et traiter un problème de santé simple et doit adresser les cas plus douteux ou complexes à un médecin. En France où seuls les médecins ont le droit de traiter des angines, on a le meilleur soin pour tou·tes… en théorie.

      La fille d’une autre de mes amies a subi de plein fouet la réforme des universités. Déjà rescapée de Parcoursup, elle est tombée sur la première première année de médecine qu’il est impossible de redoubler. C’est à dire que les redoublant·es de l’année précédente ont pris lors des examens de la session 2021 la plupart des places (80 % des médecins actuellement en fonction ont redoublé leur première année) et que les étudiant·es entré·es en 2020 n’ont pas eu le droit de redoubler de même. Une génération sacrifiée dans un contexte de numerus clausus incapable depuis quelques décennies de former assez de médecins pour répondre aux besoins d’une partie de la population. Cuba et la Roumanie, qui nous prêtent leurs soignant·es, ont les moyens de former des médecins mais nous non, on est soit trop bêtes soit trop pauvres.

      Trouver un médecin traitant c’est la voix et la bannière dans des endroits bien plus urbains et peuplés, des villes de sous-préfectures, au banlieues, y compris en centre-ville. on peut ne pas avoir de médecin traitant du tout, même à 80 ans... La #pénurie est également très forte pour diverses spécialités de santé, pédopsychiatres, psychiatres, orthophonistes, ophtalmologues, etc.

      #médecins #médecin-traitant #société_d'abandon

  • Covid-19 : en Provence-Alpes-Côte d’Azur, les infirmiers libéraux en première ligne face aux variants
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/16/covid-19-en-provence-alpes-cote-d-azur-les-infirmiers-liberaux-en-premiere-l


    Lors de sa visite à une patiente, Daniel Darque, infirmier libéral, rencontre son mari et son fils, confinés dans la deuxième pièce de l’appartement, à Marseille, le 11 février 2021.
    FRANCE KEYSER / MYOP POUR « LE MONDE »

    Missionnés par l’Assurance-maladie, les infirmiers de ville mettent en place les mesures d’isolement renforcé chez les patients.
    Par Gilles Rof(Marseille, correspondant)

    C’est par un simple message sur l’application spéciale de l’Union régionale des professions de santé (URPS)-Infirmière PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) que Daniel Darque a été alerté. « En moyenne, je reçois six ou sept propositions de visites domiciliaires de patients Covid comme celle-là par semaine. J’en prends trois environ, en fonction des adresses », explique cet infirmier libéral de 49 ans, qui pratique dans le 8e arrondissement de Marseille.


    Daniel Darque, infirmier libéral, arrive chez une patiente atteinte par le Covid-19, à Marseille, le 11 février 2021.
    FRANCE KEYSER / MYOP POUR « LE MONDE »

    La mission de ce jeudi 11 février se situe hors de sa tournée habituelle, mais Daniel Darque, qui circule en deux-roues dans l’impossible trafic marseillais, a quand même répondu présent. « Ce sont des visites longues, une demi-heure minimum, mais qu’on peut caler à tout moment dans la journée », explique l’infirmier en sonnant à la porte d’un immeuble du 5e arrondissement, à quelques centaines de mètres de l’hôpital de la Timone. Ici habite une famille de trois personnes dont la mère a été testée positive au variant brésilien. Dans la fiche de mission qu’il a reçue, la description n’est pas aussi précise. « Je sais juste qu’il s’agit d’un variant », glisse Daniel Darque.

    Son programme est chargé. Il doit vérifier l’état de santé de la patiente zéro, expliquer les procédures d’isolement, tester, s’il y a lieu, les personnes vivant au domicile, et s’assurer que la cellule territoriale d’appui à l’isolement (CTAI) de la préfecture doit ou pas être alertée pour apporter son soutien logistique. Le tout après s’être caparaçonné derrière son équipement de protection : visière, blouse, chaussons, gants, charlotte, masque…

    Le matériel de protection est aux frais de l’infirmier

    La veille, l’URPS-infirmiers libéraux, qui gère pour l’agence régionale de santé (ARS) et l’Assurance-maladie, les visites domiciliaires dans toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a reçu de nouvelles consignes, spécifiques aux variants. « On a eu beaucoup de doctrines différentes depuis le début de la crise, souffle Lucienne Claustres-Bonnet, présidente de l’URPS-Infirmière PACA. Celles-là, au moins, sont assez cohérentes. »

    Ces « consignes renforcées de surveillance et de freinage des variants », comme les appelle le directeur adjoint de l’ARS, Stéphane Debeaumont, impliquent une collaboration accrue des patients et des infirmiers qui les visitent. Repérage renforcé, avec un test de criblage RT-PCR dans les 36 heures pour tout test positif. Isolement allongé à dix jours si le criblage détecte un variant britannique, sud-africain ou brésilien… Et nécessité de réaliser un nouveau test RT-PCR qui doit être négatif, au bout de cette période, pour en sortir. « Si le test est encore positif, on repart pour sept jours d’isolement », détaille Lucienne Claustres-Bonnet, qui a préparé une fiche mémoire pour tous ses adhérents.

    Daniel Darque s’équipe avant de pénétrer dans le petit appartement de deux chambres et une cuisine. Le nouveau protocole voudrait qu’il porte un masque FFP2. Mais le matériel de protection est à ses frais. « J’essaie de ne payer aucun élément plus de 1 euro, explique-t-il. Les prix se sont envolés. » Si l’acte infirmier de base, comme une injection intramusculaire, est rémunéré 4,50 euros, la visite domiciliaire Covid-19 est fixée, depuis le 20 janvier, à 22,64 euros. Un rattrapage, aux yeux de bon nombre d’infirmiers.

    300 demandes quotidiennes de visites domiciliaires

    Maria, la mère, attend dans la chambre de son fils. Epoux et enfant, eux, sont assis sur le lit parental dans l’autre pièce. Première surprise pour Daniel Darque, la contamination date déjà d’une semaine. La famille assure avoir suivi, depuis, les règles d’isolement. Ruben, 11 ans, n’est pas allé au collège. Son père a arrêté son travail de façadier. Tous deux ont été testés négatifs.

    Le dialogue est difficile. La famille est originaire du Cap-Vert et seul l’adolescent maîtrise le français. L’infirmier prend la saturation et la tension de la patiente, qui se plaint d’une oppression au niveau de la poitrine, et préconise une nouvelle visite chez le médecin traitant. Il répète une dernière fois les règles à suivre et laisse le formulaire édité par le ministère de la santé sur une table. « Aujourd’hui, il est rare de trouver des gens qui ne sont pas informés des mesures à prendre… Il y a un tel matraquage », se rassure-t-il.

    La famille n’a pas voyagé récemment mais Maria pense avoir été contaminée par son beau-frère, à qui le virus a été transmis par des collègues, au travail. A Marseille, les liens avec certaines zones du globe comme l’océan Indien, le Maghreb ou le Portugal sont scrutés avec attention. « Dans le contact tracing, on a renforcé certains faisceaux d’indices : voyages, contacts familiaux avec notion d’extraterritorialité… », insiste Stéphane Debeaumont. A l’aéroport de Marseille, les passagers arrivant sur des vols d’Ethiopie, escale au retour des Comores, et de Tunisie sont désormais testés systématiquement.

    Selon l’ARS, aujourd’hui, seules 54 % des près de 300 demandes quotidiennes de visites domiciliaires sont assurées en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Pour tenter d’améliorer ce chiffre, l’URPS-Infirmière a embauché quatre personnes depuis le 20 janvier. « Pour chaque mission, une vingtaine d’infirmiers libéraux, géolocalisés par rapport à l’adresse du patient, reçoivent le message », détaille Clara Castel, la chef de projet à l’URPS. Si aucun ne réagit dans les cinq heures, des téléopératrices prennent le relais. Avec, depuis cette semaine, priorité donnée aux cas de variants. « On passe au maximum six appels. Si aucun infirmier n’accepte la mission, on passe au patient suivant pour ne pas perdre trop de temps », détaille Carole Lamarre, téléopératrice enrôlée pour l’occasion.

    Principales causes de refus : la peur du Covid-19 ou des agendas trop chargés. « Avec les campagnes de tests, les centres de vaccination, les remplacements dans les Ehpad, le suivi à domicile, on sent les infirmiers libéraux fatigués. C’est normal, ils sont en première ligne depuis le début de l’épidémie. Et tout ça, sans un merci », justifie Lucienne Claustres-Bonnet.

    Première fois que je vois mentionné une "cellule territoriale d’appui à l’#isolement"...

    #covid-19 #infirmières

    • Anniversaire : ces cellules territoriales d’appui à l’isolement ont été créées le 20 janvier 2021

      Covid-19 : la stratégie « tester-tracer-isoler » à l’épreuve des variants
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/16/covid-19-la-strategie-tester-tracer-isoler-a-l-epreuve-des-variants_6070082_

      Pour freiner la propagation des mutants plus contagieux, en particulier sud-africain et brésilien, le dispositif de traçage des contacts et le suivi de l’isolement ont été renforcés.
      Par Elisabeth Pineau

      Depuis le premier déconfinement au printemps 2020, s’était déjà engagée une course contre la montre pour remonter et casser les chaînes de contamination du SARS-CoV-2, et ainsi reprendre le contrôle de l’épidémie de Covid-19. Avec les nouveaux variants du virus circulant sur le territoire national, plus transmissibles, c’est désormais un sprint.

      Pour freiner leur propagation, les autorités ont décidé un renforcement spécifique de la stratégie « tester-alerter-protéger », en particulier sur les mutations ayant émergé en Afrique du Sud (baptisée B.1.351) et au Brésil (B1.1.248). Si ces variants circulent moins sur le territoire métropolitain que le variant britannique (VoC 202012/01) – sur 17 000 tests positifs réalisés la semaine du 8 au 14 février, 4 % à 5 % présenteraient des mutations évocatrices de ces deux souches, a précisé le ministre de la santé, Olivier Véran, jeudi 11 février –, ils inquiètent davantage dans la mesure où ils « présentent un risque d’échappement immunitaire et vaccinal », selon la direction générale de la santé (DGS). Autrement dit, ils peuvent engendrer des réinfections chez des personnes ayant déjà contracté le Covid-19 et seraient moins sensibles à certains vaccins disponibles.

      L’objectif, pour le variant britannique, est de réduire drastiquement sa circulation, alors que sa proportion parmi les cas positifs augmente de 50 % toutes les semaines. « Pour les variants sud-africain et brésilien, il faut profiter du fait qu’ils circulent encore à bas bruit pour les éradiquer, estime Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Cela passe par un séquençage rapide, un renforcement énorme du “contact tracing”, et cela exige de remonter aux sources des contaminations avec des moyens très importants. »

      Cafouillages

      L’enjeu est crucial : en cas de traçage et d’isolement défaillants, le risque est d’entraîner une flambée épidémique. Et potentiellement, de mettre en péril la campagne de vaccination, en particulier celle d’AstraZeneca, proposée à la totalité des soignants depuis le 6 février, alors qu’une étude, réalisée par l’université du Witwatersrand, à Johannesburg, affirme que le vaccin britannique est efficace à seulement 22 % contre les formes modérées du variant sud-africain.

      « Nous n’avons rien à envier à nos voisins en matière de “tester-alerter-protéger”, pilier incontournable de notre stratégie contre l’épidémie. La France est l’un des pays qui réalisent aujourd’hui le plus de tests de dépistage : près de quatre tests sont réalisés chaque seconde », se targuait Olivier Véran le 4 février. Les scientifiques convergent pour dire que le traçage trouverait son efficacité optimale avec un nombre de contaminations modéré, de l’ordre de 5 000 par jour. Avec une moyenne actuelle de 20 000 nouveaux cas par jour et entre 40 000 et 50 000 cas contacts recensés par jour par l’Assurance-maladie, cela relève davantage de la gageure.

      « Le “contact tracing” est évidemment sous pression, mais le nombre de personnes contactées dans les vingt-quatre heures reste aujourd’hui satisfaisant (96 %), et dans le même temps, notre dispositif s’appuie sur des tests rendus plus vite », souligne Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l’assurance-maladie, précisant que 9 000 équivalents temps plein sont actuellement mobilisés pour effectuer ce traçage. Après des cafouillages dans la prise de rendez-vous et des délais parfois très longs jusqu’au début de l’automne, désormais, « dans 92 % des cas », les résultats des tests PCR sont rendus dans les vingt-quatre heures, selon le ministre de la santé.

      Afin d’identifier l’intégralité des patients porteurs d’un variant, toutes les personnes testées positives, qu’elles aient été dépistées par un test RT-PCR ou par un test antigénique, font systématiquement l’objet d’une RT-PCR « de criblage » réalisée jusqu’ici en laboratoire spécialisé dans un délai de trente-six heures maximum. Sans attendre ce verdict, les opérations de traçage et d’isolement sont déclenchées dès la réception du résultat positif du test initial. « Il convient de sensibiliser le patient porteur [d’un variant] au risque de contagiosité accrue et à l’importance d’un respect particulièrement strict de l’isolement et des gestes barrières », écrit la DGS.

      Lire aussi Covid-19 : la France envisage le « traçage rétrospectif », à la recherche des sources de contamination [en date du 20 novembre 2020...]

      Dans le cas des trois variants britannique, sud-africain et brésilien, la recherche de chaînes de transmission est également intensifiée : aussi bien pour identifier celles et ceux que la personne positive aurait pu infecter que ceux qui sont susceptibles de l’avoir contaminée. « Il faudrait que le traçage soit de plus en plus rétrospectif [pour remonter à la source de la transmission], ce qui est difficile lorsqu’il y a 20 000 cas par jour. Or, c’est un enjeu crucial car c’est une des manières de reprendre la main sur l’épidémie », estime Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale (ISG) à l’université de Genève (Suisse).

      « Offre spécifique d’hébergement »

      Les personnes « contacts à risque » d’un porteur du variant sud-africain ou brésilien sont incitées à réaliser un test PCR dès le jour de leur identification afin de démarrer le traçage des contacts complémentaires sans délai. Si le résultat est positif, il donne lieu à une PCR de criblage. En cas de test négatif, la personne se voit rappeler l’importance de respecter un isolement de sept jours depuis le dernier contact à risque et est tenue de réaliser un autre test PCR à J+7, à l’issue de cette période. Parallèlement, tous les cas contacts d’un porteur de variant sont encouragés à prévenir eux-mêmes leurs propres contacts afin que ces derniers puissent renforcer l’application des mesures barrières.

      « Pour les deux variants sud-africain et brésilien, on n’attend pas qu’il y ait une suspicion de cluster, on informe systématiquement les agences régionales de santé. Cela permet de consolider les retours, et de déclencher le cas échéant des tests plus larges autour de potentiels clusters », explique Thomas Fatôme.

      Enfin, le respect de l’isolement des personnes positives est désormais mieux suivi qu’à l’automne. Depuis le 20 janvier, la visite d’un infirmier libéral à domicile leur est proposée pour tester si besoin les personnes partageant leur foyer, et s’assurer que les conditions d’isolement peuvent être respectées. Au 5 février, l’Assurance-maladie dénombrait ainsi entre 15 000 et 20 000 visites effectuées.

      Pour les personnes contaminées par l’un des trois variants, si la visite d’un infirmier n’a pas été programmée lors de la première prise de contact par l’Assurance-maladie, celle-ci le leur repropose à l’occasion d’un deuxième appel. « L’objectif est vraiment que cette visite soit systématique », insiste Thomas Fatôme. En outre, « les personnes concernées dont la situation personnelle laisse présager un fort risque de propagation (personnes vivant en famille, notamment avec des proches à risque, etc.) se voient systématiquement proposer une offre spécifique d’hébergement par les cellules territoriales d’appui à l’isolement », précise la direction générale de la santé.
      Dans le cas des deux variants sud-africain et brésilien, la durée d’isolement a été allongée à dix jours et non plus sept. Sa levée est désormais conditionnée pour les cas confirmés à l’obtention d’un résultat de test (PCR ou antigénique) négatif, et en l’absence de fièvre depuis plus de quarante-huit heures pour les « patients zéro » symptomatiques. En revanche, si le test revient positif, l’isolement est prolongé de sept jours après ce résultat.

  • ‘It’s Starting Again’: Why Filipino Nurses Dread the Second Wave - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2021/01/15/nyregion/filipino-nurses-coronavirus.html

    Belinda Ellis had been a nurse for 40 years, and she thought she’d seen it all. She had worked in hospitals in the Philippines, where she was born and got her degree. She was a nurse in Saudi Arabia and then at a military hospital on the border of Iraq when Saddam Hussein came into power.
    But when the first wave of the pandemic battered New York City last spring, she still wasn’t prepared. Nor could she have foreseen the immense toll the coronavirus would take on her Filipino colleagues. As devastating as Covid-19 was in those early months, a number of studies now reveal just how hard the virus hit Filipino health care workers. Of all the nurses who died from the virus nationwide, one study found, close to a third of them were Filipino. According to an analsis by ProPublica, in the New York City area alone, at least 30 Filipino health care workers had died from the virus by June.Many of them fell sick, including Erwin Lambrento, a tenacious night shift nurse from the outskirts of Manila who died of the virus in early May. Pictures of him still hang throughout Elmhurst Hospital Center, where Ms. Ellis works.
    According to a survey published in September by National Nurses United, the largest nurses’ union in the United States, 67 Filipino nurses have died of Covid-19. That figure, which was pulled from public obituaries, is around a third of the total registered nurses who have died nationwide, though Filipinos make up only 4 percent of those nurses overall.“It’s really heartbreaking,” said Zenei Cortez, president of National Nurses United and a nurse from the Philippines herself. Ms. Cortez fears that the true toll is worse. “The numbers we are producing are all underreported, I’m sure of that.”Now another wave of the virus has arrived. The infection rate in New York City has risen in recent weeks, and hospitalizations are at alarming levels; more than 450 New Yorkers have died of Covid since the beginning of 2021. And many Filipino nurses fear their hospitals could again be crushed under caseloads that recall the harrowing months of March and April.Filipino nurses have a long history of working in New York City hospitals, dating at least to the immigration reforms in the 1960s, which broadened the categories of foreign workers who could apply for a United States visa.In the Philippines, nursing schools have taught an American curriculum since as early as 1907, granting degrees to English-speaking nurses who could slot easily into American hospitals. They quickly became invaluable in the 1980s as a solution to staffing shortages exacerbated by the AIDS epidemic. It was in 1986 that Ms. Ellis was recruited by Bellevue Hospital in Manhattan, where she was quickly deployed to the bedsides of patients with H.I.V.
    San Francisco and New York were especially welcoming to migrant nurses, according to Leo-Felix Jurado, a professor of nursing at William Paterson University in New Jersey who wrote his dissertation on the importation of Filipino nurses into American hospitals.Mr. Jurado, who is now 55, was recruited in 1988 by JFK Medical Center in Edison, N.J. He recalls that visiting the employment fairs held in Manila hotels felt like an afternoon of barhopping. Recruiters jostled to make hires, sweetening work visas to the United States with signing bonuses and promises of free housing, Mr. Jurado said.

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