• La pauvreté et les inégalités au plus haut depuis trente ans
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/07/07/la-pauvrete-et-les-inegalites-au-plus-haut-depuis-trente-ans_6619650_3224.ht


    L’entrée du centre d’accueil de jour et de mise à l’abri du Secours islamique France, à Massy (Essone), le 4 juillet 2025. SAMUEL GRATACAP POUR « LE MONDE »

    L’Insee a publié, lundi 7 juillet, ses données pour l’année 2023 : le taux de pauvreté atteint 15,4 %, son plus haut niveau depuis le début du décompte en 1996. L’écart entre les 20 % plus riches et les 20 % plus pauvres s’est creusé, proche de celui du début des années 1970.

    Six cent cinquante mille personnes ont basculé dans la pauvreté en l’espace d’une année (...)

    Comment expliquer ces constats ? « Le niveau de vie, soutenu par une conjoncture favorable de l’emploi, a augmenté plus vite que l’inflation, sauf pour les plus modestes », résume M. Duée. Le niveau de vie médian a atteint 2 150 euros mensuels pour une personne seule, une hausse plus forte (5,9 %), que l’inflation ( + 4,9 % en moyenne annuelle), soit une augmentation en euros constants de 0,9 %. Mais les évolutions à chaque extrémité du spectre des revenus ont été très différentes : le niveau de vie des 10 % les plus riches a progressé de 2,1 % en euros constants, « porté par les rendements des produits financiers », souligne M. Duée. Tandis que les 30 % d’habitants les plus modestes ont connu une baisse de leur niveau de vie, particulièrement marquée pour les 10 % les plus pauvres (− 0,9 % en euros constants).

    https://archive.ph/AyYnT

    edit Alternatives économiques https://archive.ph/6uMTR

    #pauvreté #taux_de_pauvreté #inflation

  • « Le gouvernement de Trump, même s’il est organisé à la manière d’une cour impériale, est un gouvernement révolutionnaire »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/02/28/le-gouvernement-de-trump-meme-s-il-est-organise-a-la-maniere-d-une-cour-impe

    « Si Mao, père de la terrible Révolution culturelle chinoise, et Trump ont peu de choses en commun sur le plan de l’idéologie, de la géographie ou de la coiffure, écrit Orville Schell, un des plus grands sinologues américains, ils peuvent tous deux être considérés comme des agents de l’insurrection. » La Révolution culturelle de Mao Zedong [lancée en 1966] était un ambitieux projet de rupture avec le passé, mais c’était aussi le règlement de comptes personnel d’un vieil homme parvenu à la fin de ses jours. Une fois le décor planté et la révolution lancée, elle a mené sa propre vie, engendrant des conséquences inattendues, que même les plus brillants stratèges n’auraient pas pu anticiper.

    Il en ira très probablement de même de l’insurrection trumpienne. Mais pour bien comprendre l’Amérique d’aujourd’hui, il faut avant tout comprendre que le gouvernement au pouvoir, même s’il est organisé à la manière d’une cour impériale, est un gouvernement révolutionnaire.

    Il fallait une personne comme l’actuel président des Etats-Unis pour rejeter toute possibilité de politique basée sur des valeurs communes, des intérêts partagés ou une solution gagnant-gagnant. Pour Mao, la politique était une guerre de classes ; pour Trump, c’est un #transactionnalisme à somme nulle. Les Etats naissent inégaux et, comme le formula l’historien grec Thucydide [au Ve siècle avant notre ère], « le fort fait ce qu’il peut faire et le faible subit ce qu’il doit subir ». Trump, note pour sa part Vladimir Poutine, « ne se contente pas de dire ce qu’il pense, il dit ce qu’il veut ». Dans pareil contexte, les Européens perdent un temps précieux à se demander à quoi ressemblera le plan de Trump pour l’Ukraine et à se plaindre de ne pas être assis à la table des négociations.

    Réalignement des civilisations

    Les révolutions n’ont jamais de programme détaillé. On ne sait pas précisément ce que Trump compte obtenir de ses négociations avec Poutine. Un point est en revanche très clair : le président américain entend accomplir de grandes choses, et il entend les accomplir vite, très vite.

    La Conférence de Munich sur la sécurité a mis un terme au débat ouvert au Forum de Davos [qui s’est tenu fin janvier] autour de cette question : faut-il prendre Trump au sérieux (donc pas au pied de la lettre) ou au pied de la lettre (donc pas au sérieux) ? Nous voilà désormais fixés : il faut le prendre à la fois au sérieux et au pied de la lettre. Le président américain pense réellement ce qu’il dit. Lorsqu’il parle d’une prise de contrôle du Groenland ou du canal de Panama, il n’envoie pas des signaux, il dit son intention. Il est convaincu que l’intérêt stratégique des Etats-Unis est de faire du Canada le cinquante et unième Etat américain. Il pense fermement pouvoir nouer un partenariat stratégique avec Moscou et, comme il le dit depuis son premier mandat, en être empêché par « l’Etat profond » américain. Nous ignorons pour l’instant si Trump est réellement prêt à quitter l’OTAN. Nous savons en revanche avec certitude que l’OTAN n’est pour lui qu’une autre facette de cet « Etat profond » qui essaie de lui lier les mains.

    Ce que Trump propose à Poutine, c’est non seulement la perspective de mettre fin à la guerre en Ukraine selon les conditions de Moscou, mais aussi la mise en place de grandes négociations pour réorganiser le monde, à l’instar de celles entre Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev [dans les années 1980] qui ont mis fin à la guerre froide. Tout cela implique très certainement une réduction de la présence américaine en Europe, mais aussi la nécessité d’une coopération russo-américaine au Moyen-Orient et en Arctique. Trump promet à Poutine – promesse à prendre au pied de la lettre – que, demain, les sanctions seront levées, la Russie sera réintégrée à l’économie mondiale et Moscou retrouvera son statut de grande puissance, perdu au cours des humiliantes années 1990. Il espère ainsi convaincre la Russie de rompre son alliance avec la Chine et de se tourner vers les Etats-Unis.

    Les relations des Américains avec Poutine se trouvent au cœur de la grande stratégie trumpienne de réalignement des civilisations. Dans le brillant livre To Run the World [« Diriger le monde », 2024, non traduit], qui retrace l’histoire de la guerre froide, Sergey Radchenko développe la #logique_raciale qui a poussé les Soviétiques à accepter de s’engager, dans les années 1970, dans une diplomatie de la détente avec le monde capitaliste. Pour expliquer sa décision de passer un accord avec les Américains, le chef soviétique Leonid Brejnev a déclaré à ses camarades : « Le président Nixon a dit un jour : “Vous pouvez nous détruire sept fois, et nous pouvons vous détruire sept fois.” Je lui ai répondu qu’après cela, les Blancs auront disparu, et qu’il ne resterait que les Noirs et les Jaunes. » Trump espère ardemment que Poutine sera prêt à adopter la logique de Brejnev.

    La montée du nationalisme européen

    Que signifie la révolution trumpienne pour l’Europe ? Comme l’a judicieusement observé le politologue américain Hal Brands au lendemain du fiasco de Munich, « l’Europe est en train de devenir un acteur mineur aux yeux du monde ». Elle est victime de sa propre prévisibilité et de son manque d’imagination politique. Les deux réunions de dirigeants européens organisées à Paris, censées montrer la force et la détermination du continent, n’ont fait qu’étaler son actuelle faiblesse. Certains dirigeants européens, comme le premier ministre hongrois, Viktor Orban, et le premier ministre slovaque, Robert Fico, ne sont pas venus. D’autres en sont repartis déçus.

    En vérité, à l’heure actuelle, l’Europe ne peut pas donner les garanties sécuritaires nécessaires à l’Ukraine sans le soutien des Américains. Trump a parfaitement conscience de la faiblesse des Européens et il traitera leurs élites de la même façon qu’il a traité l’establishment républicain qui a tenté de se distancier de lui après l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021 : il va les punir et les humilier. Le discours de J. D. Vance à Munich en est une démonstration exemplaire. En déclarant à la veille des élections allemandes son soutien au parti d’extrême droite Alliance pour l’Allemagne (AfD), le vice-président américain a clairement fait entendre que Washington était prêt à semer le chaos en Europe si elle n’emboîtait pas le pas aux Etats-Unis. Dans le monde de Trump, il n’y a pas d’alliés, il n’y a que des amis personnels, des ennemis personnels, et le #déficit_commercial américain. Comme l’a dit un jour Mao : « Qui sont nos amis ? Qui sont nos ennemis ? C’est là la principale question de la révolution. »

    Que peut faire l’#Europe ? L’Europe n’est pas en mesure de garantir, à la place des Etats-Unis, la souveraineté de l’Ukraine. Ses capacités militaires sont médiocres, et il faudra du temps pour redresser la barre. Sur le plan politique, l’Europe est fragmentée. Elle est vulnérable aux trolls de Poutine et aux messages sur X d[’Elon] Musk. Tout ce qu’elle peut faire, c’est donc tenir, et elle est suffisamment résiliente pour cela, en attendant le moment où la révolution trumpienne sera vaincue par les forces mêmes qu’elle a déchaînées.

    La stratégie révolutionnaire de #Trump est audacieuse, mais risquée. Poutine rompra-t-il vraiment ses liens avec la Chine, sachant que Trump n’est à la Maison Blanche que pour un temps ? L’économie mondiale s’accommodera-t-elle des droits de douane de Trump ? Et les électeurs américains avaleront-ils la pilule de l’inflation qui devrait enfler à vitesse grand V ? Le problème avec une révolution, c’est qu’au mieux son chef la dirige, mais il ne la contrôle jamais.

    Paradoxalement, le plus grand espoir de l’#Europe pour résister aux pressions actuelles est à chercher du côté de la montée du #nationalisme européen anti-Trump. Elle est déjà perceptible dans la réaction allemande au discours de Vance et dans la volonté du probable futur chancelier, Friedrich Merz, de mettre en place une défense européenne autonome. Une montée également perceptible dans la réaction des Danois au rêve trumpien d’annexer le Groenland. Et dans les discours furieux du gouvernement canadien.

    L’Union européenne est née de la volonté de se prémunir contre les nationalismes européens. Comble de l’ironie, son meilleur atout pour survivre aujourd’hui à la tempête Trump semble être la mobilisation de ces mêmes nationalismes européens.

    Traduit de l’anglais par Valentine Morizot

    Ivan Krastev est président du Centre pour les stratégies libérales, à Sofia, et membre de l’Institut autrichien des sciences humaines, à Vienne. Il a notamment publié « Le Destin de l’Europe » (Premier Parallèle, 2017) et, avec Stephen Holmes, « Le Moment illibéral » (Fayard, 2019).

    #racisme

    • "La révolution trumpienne sera vaincue par les forces mêmes qu’elle a déchaînées" (?)

      « L’absurdité des obsessions de Trump illustrée par une histoire d’œufs »
      CHRONIQUE Philippe Escande
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/02/28/l-absurdite-des-obsessions-de-trump-illustree-par-une-histoire-d-ufs_6569078

      Ce week-end s’ouvre la période des carnavals. Dans certains, on se lance encore des œufs, symbole du passage vers le jeûne du carême. C’est en direction de leur président, Donald Trump, que beaucoup d’Américains aimeraient en jeter quelques-uns, en signe de mécontentement.

      Mais ils ne le feront pas, ils sont bien trop chers ! Leur prix a été multiplié par plus de 2,5 en un an, jusqu’à 12 dollars (11,50 euros) la douzaine et ils sont devenus, pour l’Américain moyen, le symbole de l’#inflation qui ravage son pouvoir d’achat.
      En cause, une épidémie de #grippe_aviaire qui n’en finit pas de décimer les élevages américains et les a conduits à sacrifier déjà plus de 160 millions de volailles. En catastrophe, le département de l’agriculture a annoncé un nouveau plan d’aide de 1 milliard de dollars, après 2 milliards investis depuis 2022. Cette affaire d’œufs, aliment sacré du brunch, illustre l’absurdité des positions extrémistes du nouveau pouvoir sur ses deux obsessions du moment : la fermeture des frontières et la déréglementation.

      La sécurité alimentaire est aussi celle des importations

      Le département de l’agriculture a indiqué qu’une centaine de millions d’#œufs supplémentaires seraient importés en mars. N’en déplaise aux absolutistes de la souveraineté nationale, la sécurité alimentaire consiste aussi à sécuriser des importations plutôt qu’à les combattre. Surtout quand une contagion ravage tout le territoire. Monde à l’envers, c’est la Turquie qui va imposer des taxes à l’exportation face à la demande américaine.

      Cette affaire démontre aussi magistralement que le rêve d’un Etat sans règles ni fonctionnaires peut tourner au cauchemar. La tronçonneuse du département de l’efficacité gouvernementale, conduit par Elon Musk, a déjà entamé les effectifs de vétérinaires et d’inspecteurs du département de l’agriculture dont on a tant besoin aujourd’hui.

      Selon le New York Times, des milliers d’emplois y ont déjà été supprimés, notamment dans les services d’inspection des plantes et des animaux pour surveiller les infestations. [et blablablo]Les lois et les règles sont parfois étouffantes et liberticides, mais elles ont été créées pour permettre aux hommes de vivre en société. D’où le défoulement bref du carnaval. Celui de Donald Trump durera malheureusement plus que quelques jours.

    • « Le légendaire investisseur américain Warren Buffett renvoie Donald Trump à ses responsabilités économiques de base : garder le dollar stable », Isabelle Chaperon
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/02/24/le-legendaire-investisseur-americain-warren-buffett-renvoie-donald-trump-a-s

      Un homme de 94 ans peut se permettre de donner quelques conseils à un « jeunot » de 78 ans, même si ce dernier est président des Etats-Unis. Le légendaire investisseur américain Warren Buffett a profité de la lettre annuelle à ses actionnaires, publiée samedi 22 février, pour renvoyer Donald Trump à ses responsabilités économiques de base : garder le dollar stable.

      Evidemment, au-delà de son âge canonique, le patron de Berkshire Hathaway a quelques arguments à faire valoir pour être écouté. En 1956, il rachetait une entreprise de textile mal en point qui n’avait pas payé d’impôts depuis dix ans, rappelle-t-il : depuis, sa holding a versé plus de 101 milliards de dollars (96 milliards d’euros) au Trésor américain (dont quasi 27 milliards de dollars en 2024), « bien plus que n’importe quelle entreprise américaine, y compris les titans de la tech ».
      Cet argent – et les futures contributions de Berkshire –, dépense-le « avec sagesse », enjoint-il dès lors à « Oncle Sam », alias « Oncle Donald ». Prends soin des gens qui ont eu la malchance de « tirer la courte paille » dans la vie, ajoute le donateur démocrate, « ils le méritent ». Et surtout, poursuit-il, « n’oublie jamais que nous avons besoin que tu maintiennes une devise stable et que ce résultat requiert à la fois de la sagesse et de la vigilance de ta part ».

      Hypothèse d’une #dévaluation massive du dollar

      Ce message, assorti d’un appel à se méfier de la monnaie papier, dont la valeur peut s’évaporer si la « folie fiscale prévaut », ressemble bien à une mise en garde face au risque d’un retour de flamme inflationniste, nourri notamment par une éventuelle prolongation des baisses d’impôts par la nouvelle administration. Une inquiétude qui se manifeste à la fois chez les chefs d’entreprise et les consommateurs américains, selon les derniers baromètres publiés.
      Mais difficile de ne pas y voir également une allusion à l’hypothèse, qui bruisse à Wall Street, d’une dévaluation massive du #dollar orchestrée par Donald Trump, histoire de faire baisser la valeur de l’énorme #dette_américaine détenue hors des Etats-Unis. Sous le nom de code « accord de Mar a Lago », ce scénario de fiction consiste à faire pression sur le reste du monde, à coups de menaces sur les droits de douane ou la sécurité, afin d’obtenir une appréciation de l’euro ou du yuan. Le vieux sage d’Omaha (Nebraska) est là pour rappeler que les entreprises américaines ont surtout besoin de stabilité. De savoir que, dans le film Fantasia (1940), des Studios Disney, l’apprenti sorcier, c’était Mickey et non Donald, ne rassurera personne.

  • Le tournant historique de Donald Trump à la Maison Blanche : « révolution du bon sens » ou réaction conservatrice ?


    Henry « Enrique » Tarrio, ex-chef de file des Proud Boys, groupe d’extrême droite impliqué dans l’attaque du Capitole en  2021, après sa libération, à Miami, en Floride, le 22  janvier 2025. GIORGIO VIERA / REUTERS

    La grâce accordée par le nouveau président américain aux émeutiers du Capitole, y compris aux plus violents d’entre eux, ainsi que la remise en cause des politiques antidiscrimination illustrent un bouleversement étatique, moral et sociétal.

    Il l’avait annoncé, une majorité d’électeurs l’a voulu : dès les premiers jours de son mandat, Donald Trump conduit un bouleversement étatique, moral et sociétal aux Etats-Unis. Dans son discours inaugural, lundi 20 janvier, il a promis une « révolution du bon sens ». Des termes antinomiques qui dessinent une réaction conservatrice à certaines évolutions récentes de la société américaine, notamment la reconnaissance et la promotion de la diversité sexuelle et raciale. Cette réaction s’accompagne d’une novlangue populiste observée dans d’autres pays, qui remplace les faits par la répétition de slogans.

    Rien ne l’illustre davantage que la grâce présidentielle accordée aux 1 500 émeutiers – « les otages » – du 6 janvier 2021 au Capitole, à quelques exceptions près. L’intention de Donald Trump ne faisait guère de doute. Depuis quatre ans, grâce à des relais médiatiques puissants, il avait promu l’idée que les coupables de cette insurrection étaient des victimes. Mais la décision de gracier aussi les auteurs de violences contre les 140 policiers blessés représente le marqueur le plus fort de ce début de mandat. Selon le site Axios, elle aurait été prise « à la dernière minute », saluée par cette phrase du président, rapportée par un conseiller : « Et puis merde. Relâchez-les tous. »

    Cette décision, critiquée par 58 % des Américains selon un sondage Reuters, a provoqué le trouble chez de nombreux élus républicains au Congrès. Le principal syndicat de policiers – Fraternal Order of Police – s’est ému de cette grâce générale, profitant notamment à 174 personnes condamnées pour avoir agressé les forces de l’ordre avec des objets dangereux voire létaux. Les experts en violences extrémistes s’alarment d’une invitation à la récidive ou au passage à l’acte pour des individus ou des groupes armés se sentant protégés par la bienveillance de la Maison Blanche. « L’Etat de droit est mort », a commenté Michael Fanone, officier de police de Washington ayant défendu le Capitole, sur CNN mercredi.

    [...]

    La ministre de la justice pourra compter sur un nouvel allié à Washington. Donald Trump a choisi Ed Martin, avocat de plusieurs émeutiers du #6_janvier_2021, comme procureur par intérim du district de Columbia (DC). Ed Martin était présent au Capitole le jour de l’assaut. Il avait écrit sur Twitter : « Comme un mardi gras à DC aujourd’hui : amour, foi et joie. »

    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/23/donald-trump-propose-un-renversement-des-valeurs-a-la-societe-americaine_651

    https://justpaste.it/herdp

    #Trump #extreme_droite #policiers #justice #immigration #minorités #affirmative_action #genre #écologie

    • Donald Trump tente de mettre en place une « présidence impériale » aux Etats-Unis
      https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/22/donald-trump-en-quete-d-un-pouvoir-executif-elargi_6509813_3210.html

      Les premières décisions du nouveau président américain à son arrivée à la Maison Blanche témoignent de la volonté de se soustraire au système de contrôles et de contre-pouvoirs.

      Un paradoxe apparaît déjà à l’aube du nouveau mandat de Donald Trump. Le président des Etats-Unis veut, dans le même mouvement, réduire le périmètre de l’Etat fédéral, en sabrant dans ses effectifs et ses agences, et tester les limites du #pouvoir_exécutif, afin de l’étendre. Si la première mission a été confiée à l’entrepreneur Elon Musk, l’autre volet a été pensé, prémédité, préparé par l’entourage de Donald Trump depuis des mois. Il s’agit d’étendre au maximum ce que l’historien américain Arthur Schlesinger (1917-2007) avait appelé, dès 1973, « la présidence impériale  », se soustrayant de plus en plus au système de contrôles et de contre-pouvoirs.

      La première vague de décrets présidentiels l’a illustré. La Maison Blanche veut politiser la haute fonction publique, bien au-delà des milliers de postes changeant à chaque administration. Elle parle sans arrêt du retour de la « méritocratie », là où elle attend une loyauté à toute épreuve. Elle ouvre aussi des débats juridiques explosifs, amenés à être tranchés par la Cour suprême, dominée par les juges conservateurs.

      Mardi 21 janvier, une vingtaine de procureurs d’Etats démocrates ont déposé deux plaintes distinctes pour contester la volonté de Donald Trump, exprimée dans un décret, de remettre en cause le #14e_amendement de la #Constitution sur le #droit_du_sol. Les conseillers du président, en particulier le chef adjoint de l’administration, Stephen Miller, grand ordonnateur de la nouvelle politique migratoire, veulent supprimer ce droit pour les enfants de sans-papiers. « Le président a largement dépassé le cadre de ses fonctions avec ce décret, et nous lui demanderons des comptes », a expliqué le procureur général de Californie, Rob Bonta, qui veut la suspension immédiate de l’application du décret. Ce n’est que le début d’une gigantesque bataille, à l’issue incertaine.

      « Sceller les frontières »

      L’autre point, concernant la #politique_migratoire, où Donald Trump veut aussi repousser les limites de son pouvoir concerne la mobilisation de l’armée. Plusieurs présidents, dont le démocrate Barack Obama (2009-2017) et le républicain George W. Bush (2001-2009), ont déployé la #garde_nationale pour appuyer les services chargés de policer la frontière. Mais Donald Trump veut élargir cette participation. Il a demandé au Pentagone de lui présenter, sous dix jours, un plan de mobilisation du commandement nord des Etats-Unis (USNORTHCOM) afin de « sceller les frontières ». Les termes flous du décret suggèrent une véritable opération militaire, et non une simple assistance logistique. En outre, Donald Trump n’a pas écarté l’emploi de l’armée au Mexique même pour traquer les cartels.

      Ce flou entretenu dans les termes se retrouve dans un autre décret signé lundi, portant sur « la fin de l’instrumentalisation du gouvernement fédéral ». Il s’agit de l’une des promesses constantes de Donald Trump, de la campagne jusqu’à son discours d’investiture, faite sans jamais éclaircir sa mise en œuvre. Le décret appelle le ministre de la justice et le directeur national du renseignement – postes que devraient occuper Pam Bondi et Tulsi Gabbard, en cas de confirmation au Sénat – à passer en revue les activités de tous les services concernés, au cours des quatre années du mandat de Joe Biden.

      Cet examen pourrait concerner aussi bien les enquêtes sur l’assaut du 6 janvier 2021 contre le Capitole – donc, une mise en cause possible de l’ex-procureur spécial Jack Smith, des magistrats, de la police fédérale (FBI) – que celles visant directement Donald Trump, comme son inculpation pour la rétention et la dissimulation illégale de centaines de documents classifiés, à Mar-a-Lago, sa résidence en Floride. Un tel décret ouvre un champ possible pour des rétorsions et une vendetta.

      Autre liberté sécuritaire, prise par la Maison Blanche : celle concernant ses propres rangs. Mettant en cause un « processus bureaucratique » et une « habilitation sécurité défaillante », la nouvelle administration a décidé de court-circuiter les vérifications traditionnelles, préalables à l’obtention de laissez-passer permanents. Selon un décret signé par Donald Trump, le conseiller juridique de la Maison Blanche va communiquer aux services secrets une liste, à effet immédiat, de personnes habilitées à accéder au complexe de la Maison Blanche et aux outils informatiques. Ils bénéficieront d’un accès aux informations classifiées de niveau top-secret.

      #frontières

    • Investiture de Donald Trump : l’onde de choc du second mandat confirmée par une série de décrets sur le #climat et l’#immigration
      https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/21/investiture-de-donald-trump-climat-immigration-6-janvier-le-choc-du-second-m

      A peine investi, le nouveau président américain a mis en scène la signature d’un grand nombre de textes, d’abord devant ses militants, puis dans le bureau Ovale.
      Par Piotr Smolar (Washington, correspondant) et Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)
      Publié le 21 janvier 2025

      Donald Trump descend lentement les marches de la Capital One Arena, devant la foule extatique de ses partisans réunis dans l’arène sportive. Il est le 47ᵉ président des Etats-Unis depuis quelques heures, lundi 20 janvier, et porte à la main un classeur noir. Sur la scène, un bureau a été installé avec le sceau présidentiel. C’est là qu’il signe, sous les applaudissements, une série de #décrets_présidentiels dont le contenu est résumé de façon lapidaire par un conseiller. La #mise_en_scène est inédite, entre spectacle sportif et politique, celle d’un nouveau pouvoir hors norme. Montrant à la foule ses premières signatures, Donald Trump a ensuite quitté la scène en lançant des stylos, comme un champion de tennis sur le court frappant les balles de la victoire vers les tribunes.

      Onde de choc, saturation des antennes : ainsi s’est présentée cette première journée du 47ᵉ président, après la cérémonie d’investiture. Depuis des semaines, ses conseillers préparaient l’opinion publique à une rupture nette, par une rafale de décrets présidentiels. Elle a eu lieu. Sur la scène de l’arène, Donald Trump a commencé par révoquer 78 décrets de son prédécesseur, Joe Biden, concernant aussi bien la baisse du prix de certains médicaments, les programmes de lutte contre les discriminations que les sanctions contre certains colons juifs violents en Cisjordanie. Puis il a annoncé – comme en 2017 – un retrait de l’accord de Paris sur le climat. Washington quitte également l’Organisation mondiale de la santé.

      Cette mise en scène relevait du grand art, en matière de #communication_politique. Le leader et son peuple ne faisaient qu’un, sans intermédiaire ni contre-pouvoir. « La nation entière s’unit rapidement derrière notre agenda », avait prétendu le président, au cours de son discours d’investiture. La mise en scène suivante a eu pour cadre le bureau Ovale, peu avant 20 heures. Pendant une interminable séquence, Donald Trump, assis derrière le Resolute desk, a signé les décrets présidentiels suivants, répondant volontiers aux multiples questions des journalistes. « Oh, en voici un gros ! », s’enthousiasmait-il, à l’annonce de certains documents.

      Marqueurs identitaires forts

      Les décrets sont de différentes sortes. Des marqueurs identitaires forts, spécialement adressés à l’électorat trumpiste, étaient au rendez-vous. Il s’agit d’abord d’une grâce présidentielle quasi complète, corrigeant « une grave injustice nationale », pour les plus de 1 500 personnes condamnées pour l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Parmi les bénéficiaires de ce pardon figurent des auteurs de violences contre les 140 policiers blessés ce jour-là. Seuls 14 membres des milices extrémistes armées des Oath Keepers et des Proud Boys ont bénéficié d’une réduction de peine. Le blanchiment d’une insurrection et d’une tentative de coup d’Etat est ainsi achevé. « Ce qui a été fait à ces gens est scandaleux », a estimé Donald Trump, avançant que, dans de nombreux cas, les violences auraient été commises par des « agitateurs extérieurs ». Les coupables sont des victimes, les victimes sont des suspects.

      La priorité assumée, au cœur de ces décrets présidentiels, concerne la question migratoire. La pression à la frontière a baissé de façon très significative depuis des décrets signés par Joe Biden, en juin 2024. Le nombre d’interpellations de clandestins dans la seconde moitié de l’année a diminué de plus de 70 % par rapport à la même période en 2023. Au cours de l’année fiscale 2024, le département de la sécurité intérieure a organisé près de 700 000 reconduites à la frontière et expulsions, un chiffre sans précédent depuis 2010. Mais toute la campagne de Donald Trump a reposé sur l’idée centrale d’une invasion incontrôlée pendant quatre ans.

      Elle justifie, selon le président, une déclaration d’état d’urgence nationale et la désignation des cartels mexicains comme organisations terroristes. Elle implique des mesures pratiques et opérationnelles, comme la fin du programme d’admissions légales pour deux ans, sous conditions de ressources financières, mis en place avec Cuba, le Venezuela, Haïti et le Nicaragua.
      L’administration annonce son intention de finir la construction du mur à la frontière avec le Mexique, de déployer l’armée – notamment la garde nationale – dans cette zone frontalière. L’armée a déjà été largement sollicitée depuis dix ans par les administrations successives, mais uniquement dans des missions logistiques, en soutien de la police aux frontières. Un élargissement de ses missions – « sceller les frontières et préserver la souveraineté, l’intégrité territoriale et la sécurité » – risque d’être contesté sur-le-champ devant les tribunaux.

      Remise en cause du droit du sol

      D’autres mesures, censées illustrer la rupture en matière migratoire, peuvent aussi se heurter aux limites de cet unilatéralisme de l’exécutif. La réhabilitation annoncée de la politique « remain in Mexico », impliquant que les candidats à l’asile restent au Mexique avant l’examen de leur dossier par la justice américaine, réclame au préalable la pleine coopération des autorités de ce pays. Sans cela, aucune inversion possible des flux. Sans cela, impossible, également, de rétablir le « Title 42 », ces dispositions du code sanitaire, adoptées sous Trump 1, qui permettaient de reconduire à la frontière les migrants sans qu’ils puissent déposer une demande d’asile. Certains membres de l’équipe Trump envisagent des accords d’expulsion vers des pays tiers et non vers celui d’origine des sans-papiers, sur le modèle de celui, très controversé et onéreux, qu’avait conclu, en 2022, le Royaume-Uni avec le Rwanda, sans jamais pouvoir l’appliquer.

      Le dernier point phare des décrets présidentiels concerne la mise en cause du droit du sol. Il s’agit d’une ambition ancienne de la droite nationaliste, obsédée par l’idée raciste d’un « grand remplacement » de la population blanche par les migrants. Lundi soir, Donald Trump a qualifié une nouvelle fois ce droit du sol de « ridicule », prétendant à tort que son pays était le seul à l’appliquer. Un étrange adjectif pour qualifier le 14ᵉ amendement de la Constitution américaine. Ratifié en 1868, il accorde la citoyenneté américaine à toute personne « née ou naturalisée aux Etats-Unis ». L’équipe Trump, qui se prépare à une lutte judiciaire jusqu’à la Cour suprême, veut réinterpréter les termes de cet amendement, pour supprimer l’automaticité dans le cas d’enfants nés de parents en situation irrégulière.

      La vague de décrets présidentiels porte également sur l’#énergie et l’#environnement. Aucun droit de douane n’a été décidé, alors que Donald Trump avait menacé dans sa campagne d’imposer 10 % de prélèvement sur toutes les importations et 60 % sur celles en provenance de Chine. « Au lieu de taxer nos citoyens pour enrichir d’autres pays, nous imposerons des droits de douane et des taxes aux pays étrangers pour enrichir nos citoyens », a déclaré Donald Trump dans son discours d’investiture. Mais aucun décret n’a suivi, si ce n’est une étude sur la politique commerciale américaine et l’annonce de la création d’une agence chargée de collecter des droits de douane (External Revenue Service), par opposition à l’Internal Revenue Service (IRS), qui collecte l’impôt sur le revenu.

      Ce sursis a d’abord soulagé les marchés financiers, qui sont remontés. Toutefois, Donald Trump a douché cet optimisme en semblant envisager l’introduction d’une taxe de 25 %, dès le 1ᵉʳ février sur les produits importés du Mexique et du Canada. Le président met en cause ces pays en raison d’abus supposés dans les échanges commerciaux et du trafic de fentanyl, drogue faisant des ravages aux Etats-Unis. Cette menace avait déjà été formulée en décembre 2024. La Bourse a dès lors baissé, et le dollar s’est raffermi.

      La politique fiscale, grande absente

      M. Trump n’a pas exclu d’imposer, à terme, des droits de douane sur toutes les importations, mais il a précisé qu’il n’était pas prêt. En réalité, deux écoles s’affrontent au sein de ses équipes : les partisans des droits généralisés et ceux qui préfèrent des tarifs ciblés sur certains produits stratégiques (la défense, la pharmacie et les minerais). Surtout, le nouveau président semble vouloir les utiliser dans des négociations globales, tout particulièrement avec la Chine. Il a réitéré son souhait de rencontrer son homologue Xi Jinping.

      Quant à TikTok, il a donné un sursis de soixante-quinze jours à l’application qui devait être bannie des Etats-Unis le 19 janvier. « Si je ne conclus pas l’accord, cela ne vaut rien. Si je conclus l’affaire, cela vaut peut-être 1 milliard de dollars [960 millions d’euros] », a commenté Donald Trump, en proposant un accord léonin. Il suggère de donner gratuitement la moitié de la propriété du réseau social à des intérêts américains en échange de sa signature. Enfin, les Européens ont été invités à réduire leurs déficits ou à acheter plus d’hydrocarbures américains.

      Autre absent de la journée, la politique fiscale, alors que les baisses d’impôts font partie des promesses essentielles de Donald Trump. Mais cette dernière est du ressort du Congrès. Le président a simplement évoqué la non-taxation des pourboires, dans un meeting en fin de soirée. Toutefois, des décrets commencent à mettre en œuvre les préconisations d’Elon Musk, chef du bureau de réduction des dépenses du gouvernement. Plusieurs décrets ont exigé « un gel immédiat des réglementations », le « gel des embauches » et la fin du télétravail pour les fonctionnaires fédéraux.

      En revanche, M. Trump a invoqué l’inflation, un poison pour la présidence Biden. « Je demanderai à tous les membres de mon cabinet de mobiliser les vastes pouvoirs à leur disposition pour vaincre ce qui était une inflation record et faire baisser rapidement les coûts et les prix », a-t-il déclaré. Sauf que l’inflation, qui avait atteint un record annuel de 9,1 % en juin 2022, est retombée à 2,9 %. Les experts estiment que les expulsions de la main-d’œuvre étrangère et les droits de douane pourraient la ranimer.

    • « Si Trump essaie de faire baisser le dollar, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? », Barry Eichengreen, Economiste
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/01/22/si-trump-essaie-de-faire-baisser-le-dollar-que-pourrait-il-se-passer-de-mal_

      L’une des idées politiques les plus étonnantes aux Etats-Unis ces derniers temps est que le nouveau président américain, Donald Trump, et son équipe envisageraient de faire activement baisser le dollar dans le but de stimuler la compétitivité des #exportations_américaines et de réduire le #déficit_commercial. Si Trump essaie, réussira-t-il ? Et que pourrait-il se passer de mal ?

      La méthode la plus brutale consisterait à s’appuyer sur la Réserve fédérale (Fed) pour assouplir la politique monétaire. Trump a certes renoncé à remplacer le président de la Fed, Jerome Powell, mais il pourrait pousser le Congrès à modifier la loi sur la Réserve fédérale pour amoindrir son indépendance. Le taux de change du dollar s’affaiblirait considérablement, le but recherché. Mais une politique monétaire plus souple entraînerait une accélération de l’inflation, ce qui neutraliserait l’impact de la baisse du taux de change du dollar. Il n’y aurait aucune amélioration de la compétitivité américaine.

      Autre voie possible : le département du Trésor pourrait utiliser la loi fédérale International Emergency Economic Powers Act pour taxer les détenteurs officiels étrangers de titres du Trésor, en retenant une partie de leurs paiements d’intérêt. Cela dissuaderait les banques centrales étrangères d’accumuler des réserves en dollars, ce qui ferait baisser la demande de billets verts. Problème : réduire la demande de bons du Trésor américain pour affaiblir le dollar ferait aussi grimper les taux d’intérêt. Par ailleurs, le risque de voir les investisseurs étrangers surréagir et liquider entièrement leurs avoirs en dollars n’est pas à exclure.

      Plus classiquement, le Trésor pourrait aussi utiliser les dollars de son fonds de stabilisation des changes pour acheter des devises. Mais augmenter l’offre de dollars de cette manière serait inflationniste. La Fed réagirait donc en retirant ces mêmes dollars des marchés, et stériliserait ainsi l’opération.

      Le prix à payer

      Enfin, il est question d’un accord, à Mar-a-Lago (Floride), entre les Etats-Unis, la zone euro et la Chine, faisant écho aux accords du Plaza signés dans les murs du célèbre hôtel new-yorkais, en 1985, pour s’engager dans des ajustements politiques coordonnés afin d’affaiblir le #dollar. Complétant les mesures prises par la Fed, la Banque centrale européenne et la Banque populaire de Chine augmenteraient alors leurs taux d’intérêt. Les gouvernements chinois et européens pourraient également intervenir sur le marché des changes, en vendant des dollars. Pour les convaincre, Trump pourrait agiter la menace des droits de douane, tout comme Richard Nixon avait utilisé une surtaxe à l’importation pour contraindre d’autres pays à réévaluer leur monnaie en 1971, ou comme le secrétaire au Trésor James Baker a invoqué la menace du protectionnisme pour sceller les accords du Plaza.

      En 1971, cependant, la croissance en Europe et au Japon était forte, de sorte que la hausse de leurs devises ne posait pas de problème. En 1985, c’est l’inflation, et non la déflation, qui constituait le danger immédiat, prédisposant l’Europe et le Japon à un resserrement monétaire. En revanche, la zone euro et la Chine sont actuellement confrontées au double spectre de la stagnation et de la déflation. Dans ce scénario, elles devront donc mettre en balance le danger d’un resserrement monétaire pour leurs économies et les dommages causés par les droits de douane de Trump.

      Face à ce dilemme, l’#Europe céderait probablement et accepterait une politique monétaire plus stricte comme prix à payer pour faire reculer Trump sur les droits de douane et préserver la coopération avec les Etats-Unis en matière de sécurité. En revanche, la Chine, qui considère les Etats-Unis comme un rival géopolitique, prendrait probablement la direction opposée. Ainsi, un supposé « accord de Mar-a-Lago » dégénérerait en un accord bilatéral américano-européen, qui ferait peu de bien aux Etats-Unis tout en causant un tort considérable à l’Europe.

      Barry Eichengreen est professeur d’économie et de sciences politiques à l’université de Californie à Berkeley. © Project Syndicate, 2025.

    • « Mettre les tarifs douaniers à 20 % est une très mauvaise idée, qui pénalisera les Etats-Unis » : la réponse des deux économistes auxquels la Maison Blanche s’est référée
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/01/23/mettre-les-tarifs-douaniers-a-20-est-une-tres-mauvaise-idee-qui-penalisera-l

      Pour justifier le projet trumpiste d’instaurer des droits de douane élevés, Stephen Miran, chef des conseillers économiques de Donald Trump, s’est appuyé sur les travaux des chercheurs Arnaud Costinot (MIT) et Andres Rodriguez-Clare (Berkeley). A la demande du « Monde », ces deux économistes ont accepté de lui répondre par le biais de cette tribune.

      La future administration Trump se prépare à imposer des tarifs substantiels sur toutes les #importations aux #Etats-Unis. Le nouveau secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a invoqué l’argument du « tarif optimal » pour justifier une telle décision. Le nouveau président du Council of Economic Advisers, l’organisme de conseil économique de la Maison Blanche, Stephen Miran, citant nos propres travaux, propose 20 % comme « référence » pour le tarif optimal américain. Nous pensons que c’est une très mauvaise idée.

      L’argument du tarif optimal n’est pas nouveau. Il est presque aussi ancien que le célèbre plaidoyer de l’économiste britannique David Ricardo [1772-1823] en faveur du libre-échange. Il repose sur l’idée que les pays disposent d’un pouvoir de marché et qu’ils peuvent en tirer profit. Tout comme une grande entreprise peut augmenter ses profits en manipulant la quantité qu’elle vend à ses consommateurs et qu’elle achète à ses fournisseurs, un grand pays peut s’enrichir en manipulant le volume de ses exportations et importations et, in fine, leurs prix. Les taxes à l’importation et à l’exportation sont les outils pour atteindre cet objectif, les tarifs à l’importation étant bien plus courants que les taxes à l’exportation pour diverses raisons économiques et politiques.

      Pour comprendre comment fonctionne l’argument du #tarif_optimal, supposons que le gouvernement américain impose un tarif douanier sur le vin français. Toutes choses étant égales par ailleurs, les consommateurs américains font alors face à des prix plus élevés et réduisent leur demande. Cela pourrait exercer une pression à la baisse sur les prix auxquels les producteurs de vin français seraient disposés à vendre, générant ainsi des gains pour les Etats-Unis, qui pourraient avoir accès à du vin de Bordeaux et à d’autres terroirs français à prix réduit à la frontière, même si les consommateurs américains paieraient toujours un prix plus élevé en magasin en raison du tarif ajouté.

      Outil pédagogique

      Les grands pays, comme les Etats-Unis, disposent d’un certain pouvoir de marché. Ce qui est moins clair, c’est de savoir à quel point. Cela dépend de plusieurs facteurs, difficiles à mesurer. Par exemple, le pouvoir de marché dépend de la facilité avec laquelle les exportateurs étrangers peuvent trouver des marchés alternatifs pour écouler leur production. Si les viticulteurs français ne peuvent plus vendre librement leurs produits aux consommateurs américains, peuvent-ils les vendre aux Allemands ou aux Chinois ? Si oui, le prix des vins français ne changera pas beaucoup et le tarif douanier optimal devrait être plus faible.
      En outre, le succès ou l’échec de l’exercice du pouvoir de marché ne peut être évalué uniquement à partir de l’impact des tarifs sur les prix des importations américaines. L’objectif ultime d’un tarif optimal est d’enrichir les Etats-Unis en abaissant le prix de ce qu’ils achètent (par exemple, du vin français) par rapport à ce qu’ils vendent (par exemple, des Tesla). Cela ne peut être évalué sans prendre en compte l’impact des tarifs sur les prix des exportations américaines. Ces prix pourraient augmenter si les tarifs provoquent une appréciation du dollar américain – dans ce cas, le tarif optimal devrait être plus élevé.

      L’incertitude autour de ces facteurs ouvre la porte à des tarifs différents en fonction du modèle économique choisi. Le chiffre de 20 %, tiré de notre propre étude, n’est qu’une « référence » dans la mesure où il provient du modèle économique le plus simple possible. Cela en fait un excellent outil pédagogique, mais pas un guide utile pour la politique publique.

      De nombreuses questions, en économie, sont difficiles. Celle de savoir quel est le #pouvoir_de_marché des Etats-Unis en fait partie. Nous avons assisté à de nombreux séminaires animés sur les mérites et les limites de divers modèles économiques et estimateurs économétriques conçus pour répondre à cette question. Nous ne pensons pas que ces séminaires deviendront moins animés dans les années à venir.

      Le « dilemme du prisonnier »

      Heureusement, chercher à savoir quel est le pouvoir de marché des Etats-Unis est aussi la mauvaise question à poser. D’un point de vue académique, il est intéressant de comprendre pourquoi, en l’absence de règles et d’institutions internationales, un pays peut avoir intérêt à exploiter son pouvoir de marché en adoptant des politiques protectionnistes. D’un point de vue politique, cependant, ces considérations donnent une image trompeuse et incomplète de l’impact des tarifs américains. La raison en est la riposte étrangère.

      L’argument du tarif optimal suppose que, lorsque les étrangers font face à des barrières commerciales plus élevées aux Etats-Unis, ils restent passifs, s’appauvrissent et n’imposent pas leurs propres #droits_de_douane sur les biens américains. Cela n’arrivera pas.

      Les membres de la nouvelle administration Trump sont conscients de la possibilité d’une riposte étrangère. Mais ils conçoivent les tarifs comme un « jeu de la poule mouillée ». A condition que les Etats-Unis s’engagent à maintenir des tarifs douaniers élevés, ils pensent que les étrangers choisiront de maintenir à leur faible niveau leurs propres tarifs, par crainte d’entrer dans une #guerre_commerciale coûteuse. Cependant, ce jeu est la mauvaise métaphore pour décrire les guerres commerciales.

      Les guerres commerciales s’apparentent davantage à un « dilemme du prisonnier ». Des cambrioleurs sont arrêtés, mais aucune preuve ne les incrimine. Si tous se taisent, ils s’en sortent. Pourtant, au lieu de rester silencieux, les prisonniers sont toujours tentés de témoigner contre leurs partenaires en échange d’une peine plus légère. Mais, ce faisant, ils finissent tous par purger une peine plus longue. De même, les pays ayant un certain pouvoir de marché à exploiter ont intérêt à augmenter leurs barrières commerciales, quelle que soit l’attitude des autres. Le problème est que, lorsqu’ils le font tous, aucun d’entre eux ne parvient à rendre ses importations moins chères : ils finissent tous par s’appauvrir.

      Pulsions protectionnistes

      A maintes reprises, nous avons vu des pays riposter aux tarifs douaniers américains. En 1930, le Canada a répondu au Smoot-Hawley Tariff Act en imposant des tarifs sur les biens américains avant même que la loi n’entre en vigueur. En 2018 et en 2019, la Chine a répondu à chaque vague de tarifs de la première administration Trump en ciblant 100 milliards de dollars [96 milliards d’euros] d’exportations américaines. Cette semaine, le Canada a annoncé qu’il préparait déjà des tarifs de rétorsion sur le whisky du Tennessee et le jus d’orange de la Floride. Le Mexique et l’Union européenne ont fait des annonces similaires.
      Le système commercial mondial qui a émergé après la seconde guerre mondiale a été conçu précisément pour contrôler les pulsions protectionnistes des pays et éviter de répéter les guerres commerciales des années 1930. Il a permis de maintenir une coopération commerciale pendant des décennies.

      L’économie mondiale a changé. La #Chine a émergé comme une nouvelle puissance hégémonique. Il est naturel que la politique économique évolue et s’adapte à ces nouvelles circonstances. Mais les tarifs ne sont pas l’outil puissant capable de résoudre tous les problèmes, contrairement à ce que croit la nouvelle administration Trump. Retenir sa domination dans les secteurs de la haute technologie, regagner une place dans les nouveaux secteurs verts, et restaurer la prospérité dans les régions en difficulté, pour ne citer que quelques objectifs, sont des priorités essentielles pour les années à venir. Une politique économique plus riche et diversifiée est nécessaire, avec les tarifs jouant au mieux un rôle auxiliaire.

      Poursuivre une politique de hausse des tarifs mènerait probablement à une nouvelle guerre commerciale mondiale. Ses conséquences, malheureusement, ne sont pas difficiles à prévoir : moins de commerce et, surtout, moins de coopération internationale sur les grands enjeux de notre époque que sont la guerre, la pauvreté et le changement climatique.

      Arnaud Costinot est professeur d’économie au Massachusetts Institute of Technology (MIT) ;
      Andres Rodriguez-Clare est professeur d’économie à l’université de Californie à Berkeley.

      Arnaud Costinot et Andres Rodriguez-Clare, deux spécialistes du commerce international

      Pendant sa campagne, le candidat Donald Trump a proposé de faire passer les droits de douane de 2 % à 20 % (et trois fois plus pour les produits chinois). La quasi-totalité des économistes de la planète, horrifiés, ont pronostiqué un retour de l’#inflation aux Etats-Unis, voire une spirale de représailles destructrice pour tous les pays. Mais pourquoi 20 % ? Parce qu’un économiste trumpiste, Stephen Miran, l’a présenté comme le « tarif optimal » pour enrichir les Etats-Unis. Ce docteur en économie de Harvard de 41 ans, ayant fait sa carrière sur les marchés financiers, a été nommé depuis président du conseil économique (Council of Economic Advisers) à la Maison Blanche. En novembre 2024, il avait publié un rapport pour Hudson Bay Capital, dans lequel il défendait la thèse des 20 %, qu’il suggérait de coupler à une #dépréciation_du_dollar. Une telle politique permettrait, selon lui, de « remodeler fondamentalement les systèmes commerciaux et financiers mondiaux ».

      Dans son rapport, Miran se référait aux recherches d’Arnaud Costinot, du Massachusetts Institute of Technology, et d’Andres Rodriguez-Clare, de l’université de Californie à Berkeley : « A titre de référence, le chapitre du Handbook of International Economics de Costinot et Rodriguez-Clare (2014) indique que le tarif optimal pour les Etats-Unis (…) est d’environ 20 %. En effet, tant que les tarifs ne dépassent pas 50 %, ils continuent d’améliorer le bien-être par rapport à un commerce totalement ouvert. »

      Le Monde a contacté les auteurs, deux spécialistes du commerce international, qui contestent cette interprétation. Dans leur étude, écrivent-ils dans le texte qu’ils ont adressé au journal, le chiffre de 20 % est purement théorique : il « provient du modèle économique le plus simple possible. Cela en fait un excellent outil pédagogique, mais pas un guide utile pour la politique publique ». Et, à les lire, ce tarif est parfaitement inadapté pour les Etats-Unis d’aujourd’hui.

      L’article de 2014 de Costinot et Rodriguez-Clare (« Trade Theory with Numbers : Quantifying the Consequences of Globalization ») , considéré comme important dans la communauté des spécialistes du commerce, s’employait à mesurer finement les gains du #commerce_international. A noter qu’Arnaud Costinot, 47 ans, est français. Polytechnicien, originaire de Dunkerque, il s’est très tôt intéressé aux problèmes redistributifs que pose le commerce international, qui fait des gagnants, mais aussi des perdants au sein de chaque pays.

  • Verdi fordert über 30 Prozent mehr Lohn: Warum der BVG ein heißer Streikwinter droht
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/verdi-fordert-ueber-30-prozent-mehr-lohn-warum-der-bvg-ein-heisser-

    Die Kollegen vin der BVG kämpfen für uns alle.

    16.12.2024 von Peter Neumann - Stehen Busse und Bahnen bald still? Für das größte Landesunternehmen von Berlin verlangt die Gewerkschaft Lohnerhöhungen, die sich auf mehrere hundert Millionen Euro summieren.

    Knapp vier Wochen vor Beginn der Tarifverhandlungen für die Berliner Verkehrsbetriebe (BVG) wachsen die Erwartungen. „Sie werden sich wundern, was noch fährt oder repariert wird, wenn die Verhandlungen nichts Zählbares bringen“, lautete ein Kommentar bei Facebook. „600 Euro ist mein Tipp, was rauskommt“, das sei das Minimum, so ein anderer Facebook-Post. Die Gewerkschaft Verdi fordert noch größere Lohnerhöhungen – im Schnitt deutlich mehr als 30 Prozent. Eine Berechnung zeigt, dass die BVG mit jährlichen Zusatzkosten in dreistelliger Millionenhöhe rechnen müsse.

    Frieden, Freude, Weihnachtszeit: Im Advent 2024 gerät aus dem Blick, dass Berlin zu Beginn des kommenden Jahres Warnstreiks bei U-Bahn, Bus und Straßenbahn drohen. Die Gewerkschaft Verdi hat den Entgelttarifvertrag, der die Löhne und Gehälter für die mehr als 16.000 Beschäftigten des landeseigenen BVG-Konzerns festlegt, fristgerecht gekündigt. Für den 15. Januar haben Verdi und der Kommunale Arbeitgeberverband (KAV) Berlin die erste Verhandlungsrunde terminiert. Die Fronten sind verhärtet.
    Verdi droht: Es könnte so schlimm werden wie die BVG-Streiks 2008

    Die BVG hält sich vor dem Start bedeckt, offizielle Stellungnahmen gibt es nicht. Dafür zeigte sich die Gewerkschaft bislang offener. „Fahrgäste in Berlin müssen ab Januar 2025 mit Warnstreiks bei der BVG rechnen“, sagte Verdi-Verhandlungsführer Jeremy Arndt der Berliner Zeitung. „Verdi geht davon aus, dass die Tarifauseinandersetzung ähnlich intensiv wird wie 2008. Damals haben wir die BVG in mehreren Wellen insgesamt rund sechs Wochen lang bestreikt. Der Tarifstreit 2025 könnte auf einen Konflikt mit ähnlich schweren Folgen hinauslaufen. Darauf bereiten wir uns jetzt vor.“ Insider halten es für möglich, dass Verdi in der zweiten Januarhälfte 2025 ein erstes Achtungszeichen gibt.

    BVG in Berlin: Warum ab Januar 2025 Warnstreiks drohen

    Wie berichtet würden die Forderungen, die Verdi dem KAV Ende Oktober zugeleitet hat, auf rekordverdächtige Lohnerhöhungen hinauslaufen. So verlangt die Gewerkschaft, dass die Tabellenentgelte um 750 Euro pro Monat steigen. Die Fahrdienstzulage soll von monatlich 100 auf 300 Euro angehoben werden. Für das Fahrpersonal würde dies heißen, dass die Löhne um deutlich mehr als ein Drittel steigen. Derzeit sieht der Tarifvertrag Nahverkehr in der Entgeltgruppe 5, in der es um das Fahrpersonal geht, einen Brutto-Monatslohn ab 2700 Euro vor. Würde sich Verdi durchsetzen, kämen 1050 Euro dazu.

    Ähnlich stark würden BVG-Beschäftigte profitieren, die in Wechselschicht arbeiten. Auch die entsprechende Zulage soll auf 300 Euro im Monat steigen, so die Gewerkschaft. Für die Schichtzulage sieht der Verdi-Forderungskatalog eine Dynamisierung und Erhöhung auf 200 Euro im Monat vor. Die Erhöhung der Tabellenentgelte, die für die gesamte Belegschaft gelten soll, käme bei ihnen ebenfalls hinzu – genauso wie die Weihnachtszuwendung in Höhe eines 13. Monatsgehalts, eine weitere Forderung.
    Prekäre Lage: BVG erwartet für 2024 und 2025 jeweils ein hohes Defizit

    Beobachter schätzen, dass der Personalaufwand des Landesunternehmens auf zwei Jahre gerechnet auf fast eine halbe Milliarde Euro steigen würde, wenn Verdi die Forderungen 1:1 durchsetzt. Zum Vergleich: Die Verbesserungen der Arbeitsbedingungen, die der neue Manteltarifvertrag vorsieht, summieren sich auf 70 Millionen Euro für zwei Jahre. Für 2023 weist der Geschäftsbericht im BVG-Konzern bereits Personalaufwendungen von fast 913 Millionen Euro aus. Für dieses Jahr erwartet das Landesunternehmen ein Defizit von 58 Millionen Euro. Auch für 2025 planen die Finanzer ein negatives Bilanzergebnis.

    750 Euro mehr Lohn: Wofür das BVG-Personal in Berlin streiken will

    Dem Vernehmen nach gehört der Verdi-Katalog für die Entgelttarifverhandlungen für die BVG zu den höchsten Forderungen, die jemals in der Nachkriegsgeschichte der deutschen Gewerkschaftserhöhung erhoben worden sind. Verdi Berlin lässt sogar die Gewerkschaft Deutscher Lokomotivführer (GDL), die in dieser Hinsicht als wenig scheu gilt, hinter sich. Andere aktuelle Forderungen von Verdi wirken vergleichsweise moderat: So verlangt die Gewerkschaft für den neuen bundesweiten Tarifvertrag für den öffentlichen Dienst acht Prozent mehr Lohn, mindestens 350 Euro pro Monat.

    Dass Verdi bei der BVG einen sehr großen Schluck aus der Pulle fordert, hat mehrere Gründe. So liegt der jüngste Abschluss eines Entgelttarifvertrags einige Jahre zurück: Die jüngsten Entgeltrunden fanden 2019 und 2021 statt. Zwar hat die BVG seitdem 2023 und 2024 einen Inflationsausgleich von insgesamt 3000 Euro gezahlt. Auch enthielt der Manteltarifvertrag, auf den sich Verdi und der KAV im April einigten, lohnwirksame Bestandteile. Beispiele: Ein Urlaubsgeld von 500 Euro wurde eingeführt; Zulagen stiegen.
    Bei den Personalratswahlen bekam die Gewerkschaft Verdi Konkurrenz

    Beide Verhandlungspartner sind sich darin einig, dass der neue Tarifvertrag eine spürbar bessere Bezahlung bringen muss. Die Frage ist nur: in welchem Maße? Übernähme der KAV die Forderungen 1:1, müsste das Land der BVG noch mehr zahlen. Es verwundert deshalb nicht, dass die Gewerkschaft den CDU/SPD-Senat stärker in die Pflicht nehmen will. Angebotskürzungen wären laut Verkehrsvertrag mit dem Land nicht statthaft. Allerdings steht für das kommende Jahr eine Revision des Vertrags an.

    Nicht nur die Verdi-Mitglieder, die sich in einer Befragung mehrheitlich für große Lohnerhöhungen ausgesprochen haben, treiben Jeremy Arndt und die anderen Mitglieder der Verhandlungskommission an. Wie berichtet, setzen auch andere Gruppen die Gewerkschaft unter Druck. Das zeigte sich bei den Personalratswahlen im November.

    Zwar errang Verdi im Gesamtpersonalrat 16 von 29 Sitzen. Anders sieht es beim Fahrpersonal aus. So entfielen im Busbereich Süd von 1042 gültigen Stimmen nur noch 337 auf Verdi. Den ersten Platz errang dagegen die offene Liste, die 560 Voten bekam. Im Nordbereich, BO Nord genannt, landeten 1023 gültige Stimmen in den Wahlurnen. Kraft durch Basis bekam 561 Voten, die Liste „Verdi gemeinsam mit Euch“ 323.

    Verdi-Konkurrenten, die nicht dem Deutschen Gewerkschaftsbund angehören, treten ebenfalls mit hohen Forderungen an. So verlangt das Trio Gkl Berlin, dbb Beamtenbund und Tarifunion und die NahVG Nahverkehrsgewerkschaft eine Erhöhung der Tarifentgelte um 600 Euro pro Monat. Ab Januar 2026 sollte eine Anhebung um acht Prozent folgen – um nur zwei Beispiele aus dem Katalog von Ende November zu nennen.

    BVG-Personalratschefin: „Die Forderungen der BVGer sind legitim, und wir werden sie verteidigen“

    Auch wenn es klare Trennstriche zwischen diesen Gewerkschaften und Verdi gibt: In der grundsätzlichen Einschätzung sind sich die Akteure einig: „Das Entgelt passt nicht mehr. Es ist zu niedrig. Im bundesweiten Vergleich ist Berlin weit unten. Kurz gesagt: Es gibt Nachholbedarf“, stellen gkl, dbb und NahVG in einem Flugblatt fest.
    „Zum heutigen Zeitpunkt ist es noch zu früh, um über einen Konflikt zu sprechen“

    „Die Forderungen der BVG-Beschäftigten sind legitim und wir werden sie verteidigen“, sagte Janine Köhler im November der Berliner Zeitung. Sie ist die neue Vorsitzende des Gesamtpersonalrats und Mitglied der Verdi-Tarifkommission. „Um sie durchzusetzen, werden wir die nötigen Mittel, die uns zur Verfügung stehen, in die Hand nehmen.“ Über Arbeitsniederlegungen will die GPR-Vorsitzende derzeit aber nicht reden.

    „Zum heutigen Zeitpunkt ist es noch zu früh, um über einen Konflikt zu sprechen“, sagt sie. „Wir müssen die Verhandlungen abwarten, die Mitte Januar 2025 beginnen. Ich stelle fest, dass aufseiten des Arbeitgebers ein gewisses Verständnis für die Forderungen da ist. Zu welchen Mitteln wir greifen müssen, möchte ich offenlassen. Wir haben noch nicht angefangen zu verhandeln.“

    Doch alle Beobachter sind sich einig: Berlin droht ein heißer Windroht

    #Berlin #BVG #ÖPNV #Arbeit #Lohn #Streik #Verkehr #Inflation #Gewerkschaft

  • „Krankenschwestern gehen doch auch in Clubs“: Interview mit Emiko Gejic von der Clubcommission Berlin
    https://www.berliner-zeitung.de/kultur-vergnuegen/musik/krankenschwestern-gehen-doch-auch-in-clubs-interview-mit-emiko-geji


    Am Tag des Mauerfalls geboren: Emiko Gejic ist seit November die Sprecherin der Clubcommission. Hannes Caspar

    Leider, leider hat die junge Frau von der Clubcommission keine Lösungen anzubieten und auch sonst nix Neues auf der Pfanne. Aber hübsch isse, deshalb hat der Autor wohl besonders viele Fotos von ihr im Artikel untergebracht. Man hätte ja aussagekräftige Bilder der Clubs zeigen können, aber die schicken wohl lieber ihr reizendes Pressepferdchen vor. Monika Döring war eine andere Klasse.

    9.12.2024 von Stefan Hochgesand - Das Berghain wird 20, das Watergate schließt. Die Kultur muss 2025 massiv sparen. Was bedeutet das für die Berliner Clubs? Ein Interview mit der neuen Sprecherin der Clubcommission.

    Das Watergate schließt zum Ende des Jahres – ein weltbekannter Club, bei dem die Leute auf der Oberbaumbrücke Schlange stehen. Wie kann das sein? Jeder zweite Berliner Club denkt derzeit darüber nach, 2025 aufzugeben. Das hat die Clubcommission Berlin im November vermeldet. Die Zahlen klingen alarmierend. Gibt es überhaupt Hoffnung für die Clubs, auf die Berlin so stolz ist und denen es seine Strahlkraft verdankt? Wir haben mit einer Person gesprochen, die es wohl mit am besten weiß: Emiko Gejic, in der Clubwelt bestens vernetzt, ist die neue Sprecherin der Clubcommission, des Sprachrohrs der Berliner Clubs.

    Frau Gejic, Sie arbeiten auch als Tänzerin und Schauspielerin. Wann und wie wurde Ihnen klar: Ich will mich für die Berliner Clubs engagieren?

    Dass ich mich sehr aktiv engagiere, das kam während Corona. In der Corona-Zeit haben sich viele Kulturschaffende stärker vernetzt. Weil wir alle gleichermaßen von den Schließungen betroffen waren. Aber ich habe mich auch schon vorher mit Gentrifizierung und Verdrängung von kulturellen Freiräumen beschäftigt. In meinem Studium und in meiner Arbeit.

    Sie haben Soziologie und Urbanistik studiert. Wie hilft Ihnen die Theorie, in der Praxis Lösungen zu finden?

    Sehr viel. Zudem bin ich in Berlin geboren und in der wiedervereinigten Stadt aufgewachsen. Die akademische Perspektive hilft dabei, größere Zusammenhänge noch mal anders zu verstehen, vor allem auf politischer Ebene. Für uns als Clubcommission ist auch das direkte Gespräch mit der Politik wichtig, um Einblicke zu geben in die Lebensrealität von Clubkulturschaffenden, um Handlungsempfehlungen zu geben und Forderungen zu stellen.

    Kann denn Gentrifizierung auch eine Chance sein? Gentrifizierung ist erst mal ein Prozess, der existiert. Das ist leider recht normal in einer neoliberal geführten Stadt, und das gibt es überall auf der Welt. Ich sehe es als sehr problematisch, wenn das nicht reguliert wird; wenn kleinere, nichtkommerzielle und soziale Kultureinrichtungen nicht vor Verdrängung geschützt werden. So wird der städtische Wandel nur durch Immobilienkonzerne und Wirtschaftsinteressen bestimmt. Das erleben wir gerade besonders in Berlin: Es wird vermehrt verdrängt, wer nicht profitmaximierend arbeitet. Da gehören Clubs und Kulturstandorte dazu.

    „Das Berghain war für Berlin identitätsstiftend – vor allem international“

    Manchen geht es anscheinend aber auch gut: Das Berghain wird demnächst 20 Jahre alt.

    Das Berghain hat Berlin stark geprägt und war identitätsstiftend, vor allem auf internationaler Ebene. Es ist wichtig, dass es diesen Standort gibt, der als Clubstandort gesichert ist. Ich finde es bemerkenswert, wenn Leute ein Projekt oder einen Betrieb so lange führen.

    Kurz nachdem das Berghain 20 wird, muss das Watergate für immer schließen. Das ist sicher ein Downer in der Clubwelt, oder?

    Auf jeden Fall. Das Watergate gab es ja über 20 Jahre lang. Ein sehr wichtiger Standort, an dem viele DJs ihre Karriere begonnen haben; und der diese Ecke von Friedrichshain-Kreuzberg sehr mitgeprägt hat. Dass so ein Laden schließen muss – das war, denke ich, für alle ein Schock. Aber leider ist das bezeichnend für die Zeit, in der wir leben. Sehr lange haben Clubs und Partys in Berlin geboomt. Viele Tourist:innen sind extra deswegen hierhergekommen. Dass das nun wegbröckelt, ist traurig und hat mit unterschiedlichen Faktoren zu tun.

    Mit welchen denn?

    Gestiegene Mieten, Inflation, Personal- und Betriebskosten. Dadurch verringern sich die Einkünfte dramatisch, sogar wenn die Umsätze stabil bleiben. Und das Watergate ist ja einer der großen bekannten Clubs, bei denen es eigentlich gut lief. Das ist schon bemerkenswert, dass sie jetzt schließen müssen.

    Wie ist die Stimmung momentan in der Berliner Clubwelt bei den Betreibern?

    Bei manchen größeren läuft’s gut; manche sind extrem am Struggeln. Das hat auch viel damit zu tun, wo sich ein Club befindet, was für ein Mietverhältnis besteht: Ist das eine private oder eine landeseigene Fläche? Generell war das Jahr natürlich sehr schwierig für viele. Das liegt auch an Nach-Corona-Wehen; daran, wie sich die Schließungen ausgewirkt haben auf die Clubs. Aber auch an der wirtschaftlichen Lage, vor allem an gestiegenen Betriebskosten.


    „Für mich gehört Kultur in den Bereich Soziales“, sagt Emiko Gejic. Johannes Kizler

    Eine Erhebung der Clubcommission hat gerade ergeben, dass die Hälfte der Berliner Clubs mit dem Gedanken spielt, zeitnah aufzugeben.

    Knapp die Hälfte der befragten Berliner Clubs überlegt, im Laufe des nächsten Jahres zu schließen – wenn sie nicht anderweitig Unterstützung bekommen. Für viele wäre es wichtig, dass sich Rahmenbedingungen ändern.

    Woran denken Sie dabei konkret?

    Wir haben geförderte Unterstützung im Bereich Schallschutz. Das ist ein superwichtiges Projekt, das den Clubs hilft, ihren Schallschutz zu verbessern – sodass es weniger Probleme mit den Nachbarn gibt und Clubkultur stadtverträglich existieren kann. Dann haben wir den Tag der Clubkultur. Aber es gäbe auch noch andere Möglichkeiten, die Bedingungen zu verbessern. Indem zum Beispiel das Gewerbemietrecht für Club- und Kulturstandorte in bestimmten Punkten reguliert würde. Oder indem die Clubs langfristige Mietverträge bekämen. Es könnte auch steuerliche Erleichterungen geben, wenn Clubs final als Kulturstätten anerkannt würden. Baurechtlich gelten Clubs immer noch als Vergnügungsstätten.
    Emiko Gejic von der Clubcommission: „Berlin sägt sich sein Standbein ab“

    Gerade wird viel über den Kulturetat des Berliner Senats für 2025 diskutiert. Besonders die Theater- und die Kunstszene sind schockiert ob der drastischen Kürzungen. Trifft diese Sparpolitik auch die Berliner Clubs?

    Wir von der Clubcommission lehnen diese Haushaltskürzung vehement ab. Es ist ein fataler Fehler, die Kultur so krass zu beschneiden. Damit sägt sich Berlin sein eigenes Standbein ab. Die Clubs trifft diese Sparpolitik aber nicht direkt, weil sie bislang keine Förderung bekommen haben. Abgesehen von der Förderung, die wir für einzelne Projekte bekommen und weiterhin bräuchten.

    Die Clubcommission will mehr Förderung für die Clubs. Aber allerorten muss gerade gespart werden. Wie würden Sie zum Beispiel einer Krankenpflegerin, die am Ende des Monats ihr Geld zusammenkratzen muss, erklären, dass ausgerechnet die Clubs mehr Geld brauchen?

    Erst mal will ich gar nicht in so ein Konkurrenzdenken verfallen und schon gar nicht Betroffene gegeneinander ausspielen. Auch wir stehen total dahinter, dass Gesundheit, Bildung und Soziales stark gefördert werden müssen und absolut essenziell sind. Für mich gehört Kultur aber auch in die Bereiche Soziales und Bildung – weil Kulturstandorte, wo sich Menschen treffen und austauschen, gesellschaftlichen Zusammenhalt festigen. Ich denke, wir müssen von dem Stigma wegkommen, dass Clubs Orte sind, an denen „nur“ gefeiert wird. Es sind Orte, an denen Kunst und Musik stattfinden. Es sind auch wichtige Orte für junge und marginalisierte Menschen, die dort ihren Freiraum haben. Es gehen ja auch sicher Krankenschwestern in Clubs. Man trennt die Gesellschaft doch auch nicht in Museumsgänger, Clubgänger und Kinogänger. Es ist uns wichtig, die Vielfalt zu erhalten.

    Und was, wenn die Stadt den Clubs nicht hilft?

    Dann hätte das Auswirkungen auf die Kreativszene, unser Zusammenleben, den gesellschaftlichen Zusammenhalt, die freie Kunstszene und auch auf die Attraktivität Berlins. Viele junge Leute kommen aktuell auch wegen der Clubszene hierher und wählen Berlin als ihre neue Heimat. Berlin profitiert massiv davon, als Kulturstandort so beliebt zu sein, auch dank der Clubs. Wenn sich das ändert, wäre das sozial, kulturell und wirtschaftlich für Berlin fatal.

    Die Clubcommission betont immer wieder, wie attraktiv die Clubs Berlin machen. Allerdings klagen viele Clubs inzwischen, dass zu wenige Gäste kommen. Wie passt das zusammen?

    Durch die schon genannten Kostensteigerungen sind viele Clubs gezwungen, ihre Eintrittsgelder zu erhöhen. Natürlich reduziert sich auch, wie viel ich für Kultur ausgeben kann, wenn schon die Miete und die Lebensmittel teuer sind. Tourismus hat auch tendenziell abgenommen, was anscheinend nicht zuletzt mit dem BER zu tun hat, der aufgrund hoher Gebühren weniger angeflogen wird.
    „Die Kulturbranche hat eine Love-Hate-Relationship mit dem Tourismus“

    Wobei die Techno-Touristen in Berlin auch verschrien waren: Leute, die mit dem Billigflieger fürs Wochenende aus Paris und London kamen, um hier einen draufzumachen.

    Auf jeden Fall, das ist auch nicht nachhaltig. In der Kulturbranche hat man, denke ich, eine Love-Hate-Relationship mit dem Tourismus: Alle leben irgendwie davon, aber man will keinen Massentourismus, der für die Stadt unverträglich ist. Umso wichtiger, dass die Clubs auch für die Anwohnenden hier attraktiv bleiben. Dass sie wieder soziale Treffpunkte werden und nicht nur vom Tourismus abhängig sind.

    So schlimm das im Einzelfall ist für die Clubs, die schließen müssen: Könnte es nicht doch sein, dass das Angebot in Berlin an Clubs größer ist als die Nachfrage? Brutal gesagt: dass es zu viele Clubs gibt?

    Das würde ich nicht so sehen. Die Schließungen, die verkündet wurden, haben sehr viel Schock und sehr viel Trauer ausgelöst. Was ich auch wichtig finde, ist, eine Vielfalt an unterschiedlichen Clubs zu erhalten. Klar ist es auch normal in der Stadtentwicklung, dass bestimmte Betriebe mal schließen und dass es dann was Neues gibt; dass sich auch Bedürfnisse verändern. Das veränderte Ausgehverhalten hat aber in Berlin gerade, wie gesagt, maßgeblich mit gestiegenen Kosten zu tun, nicht mit schwindender Lust am Ausgehen.

    Es ist viel vom Clubsterben die Rede. Andererseits eröffnen auch neue Clubs, gerade außerhalb des S-Bahn-Rings, oder?

    Es gibt immer mal wieder neue Projekte, Formate und auch Übernahmen. Gerade ein bisschen außerhalb des Rings. Neue Flächenbespielungen, auch Kultur-Zwischennutzungen, potenzielle Neuflächen wie etwa geschlossene Kaufhäuser. Aber dass in großem Stil neue Clubs in Berlin entstehen, sehe ich nicht.


    Emiko Gejic fragt: „Wohin soll das gehen mit Berlin?“ Koone

    „Ich sehe einen Ausverkauf der Stadt. Das ist einfach ein Armutszeugnis.“

    An sich hat die Berliner Partyszene um die Jahrtausendwende herum auch davon gelebt, dass sie sehr in Bewegung war. Das Kommen und Gehen von Läden ist auch eine Chance für die Szene, frisch zu bleiben, oder?

    Ja, klar. Subkultur hängt eng mit Stadtwandel zusammen. Es wurden immer neue Räume gefunden und bespielt. Ich sehe aber einen Ausverkauf der Stadt. Das spitzt sich immer mehr zu. Die Mietpreise drohen so teuer zu werden, dass nichts Kreatives oder Soziales mehr entstehen kann. So lässt sich die Stadt nicht mehr mitgestalten. Wohin soll das gehen mit Berlin? Die Wohnungsnot macht Berlin übrigens auch extrem unattraktiv. Das ist einfach ein Armutszeugnis für die Stadt.

    Drogenstadt Berlin – warum Menschen nun ohne Alkohol feiern: „Berlin war schon immer Vorreiter“

    Sie haben auch als Yogalehrerin gearbeitet: Ist denn Feiern eigentlich gesund, mit Alkohol, Drogen und Schlafentzug? Sollten die Leute nicht lieber achtsam Yoga machen?

    Wer feiern gehen möchte, kann und soll das gerne tun. Und viele, die nachts ausgehen, machen auch Yoga. Natürlich ist es auch wichtig, auf die Gesundheit zu achten. Es gibt übrigens immer mehr Sober Raves; und viele, gerade jüngere Leute, die Alkoholkonsum komplett ablehnen. Nüchtern feiern ist absolut möglich. Ich bin aber ein Freund davon, dass die Menschen das selber entscheiden, wie sie mit ihrem Leben umgehen.

    Prognose für 2025: Wie geht es weiter mit den Clubs in Berlin?

    Aktuell sieht es düster aus mit der wirtschaftlichen Lage und den Haushaltskürzungen. Aber ich vertraue stark auf die Club- und Kreativszene. Und ich hoffe sehr auf gesellschaftlichen Zusammenhalt und Solidarität. Auch in Hinblick auf den Rechtsruck in Gesellschaft und Politik ist das absolut notwendig. Es ist eine bedeutende Zeit, um wieder zusammenzurücken und sich zu vernetzen. Aus Krisen kann auch Positives entstehen. Wir sehen eine starke Vernetzung grade in der Kulturlandschaft über #berlinistkultur, die sich stark positioniert. Ich vertraue darauf, dass die Berliner:innen aktivistisch sind – und immer für ihre Stadt, ihre Räume und füreinander kämpfen werden.

    Zur Person


    Hannes Caspar

    Emiko Gejic wurde am 9. November 1989, dem Tag des Mauerfalls, in Berlin geboren. Sie hat sich im Studium mit Soziologie und Stadtforschung beschäftigt und arbeitet als Tänzerin, Schauspielerin, Model und Performerin auf der Bühne und vor der Kamera. Ihre ethnische Herkunft beschreibt sie selbst als „deutsch-kroatisch, japanisch-bengalisch“. Gejic gibt mit ihrer Firma Berlinsidestories themenspezifische Berlin-Touren. Seit dem Sommer 2024 ist Gejic ehrenamtlich im Vorstand der Clubcommission aktiv – und seit dem 19. November ist sie deren Sprecherin .

    #Berlin #Kultur #Clubs #Gentrifikation #Teuerung #Inflation #Tourismus #Mieten

  • #Crise : Mulberry veut réduire les prix de ses sacs à moins de 1.100 livres pour stimuler les ventes fashionnetwork.com
    Mulberry Group vise à vendre la plupart de ses sacs à main de luxe à moins de 1.095 livres (1.309 euros) afin d’élargir l’attrait de la marque en difficulté et de stimuler les ventes, selon le nouveau directeur général.
    Le produit phare de l’entreprise britannique, le sac Bayswater, est vendu à ce prix, et Andrea Baldo essaie de réduire le coût de ses autres produits afin que 60% de la gamme soit vendue à un prix inférieur au Bayswater. 

    "Nous demandions un peu trop au client, a-t-il déclaré lors d’un appel téléphonique avec Bloomberg News.
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    Andrea Baldo, qui a pris la direction de la marque britannique en septembre, tente de redresser la société en ciblant les clients à la recherche de produits de luxe plus abordables dans un contexte de baisse de la demande chez d’autres maisons de mode.
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    La région Asie-Pacifique a enregistré la plus forte baisse des ventes au détail avec un recul de 31%, en raison d’un ralentissement en Chine, un marché clé pour les produits haut de gamme. Au global, ses ventes ont reculé de 19% sur le premier semestre de son exercice à 56,1 millions de livres.
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    La valeur des actions de Mulberry a chuté d’un tiers cette année.

    Source : https://fr.fashionnetwork.com/news/Mulberry-veut-reduire-les-prix-de-ses-sacs-a-moins-de-1-100-livre

    #luxe #inflation #prix

    • C’est terrible : A Pékin, le report de l’inauguration du magasin XXL de Louis Vuitton, signe de l’aggravation de la crise du luxe en Chine

      L’année dernière, le PDG de LVMH Bernard Arnault s’est rendu en Chine et a visité un espace de cinq étages à Pékin. La principale marque de LVMH, Louis Vuitton, prévoyait d’y ouvrir son nouveau flagship au premier semestre 2024.
      Mais aujourd’hui, le rideau ne semble pas près d’être levé. En fait, la boutique pourrait bien ne pas ouvrir avant l’année prochaine, d’après des sources proches du dossier.
      La progression au ralenti d’un projet d’une telle envergure est symptomatique des difficultés que rencontrent actuellement les maisons de luxe européennes en Chine. Et Louis Vuitton Moët Hennessy SE (LVMH) ne fait pas exception. La demande était censée reprendre à la hausse après la levée des restrictions sanitaires liées à la crise du Covid. Mais elle ne fait que stagner, une désillusion qui a déjà coûté aux grandes marques environ 251 milliards de dollars de capitalisation boursière depuis mars dernier.

      Et les signes montrant que ce ralentissement ne sera peut-être pas si temporaire se multiplient. Fait notable : les commerciaux de chez Hermès, dont les sacs Birkin atteignent facilement plusieurs milliers de dollars, auraient réduit le montant de dépense obligatoire permettant d’accéder aux produits iconiques de la marque. D’autres entreprises de luxe, comme Kering et Burberry, ont recours à des promotions allant jusqu’à 50% pour vider les stocks.
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      Les exportations de montres suisses en Chine se sont effondrées, perdant 50% de leur valeur en septembre par rapport à la même période l’année précédente, mettant les finances d’entreprises comme Richemont sous pression. Le groupe exploite notamment les marques Vacheron Constantin et IWC. Pour le propriétaire d’Omega, Swatch Group, le son de cloche est le même.
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      Source : https://fr.fashionnetwork.com/news/A-pekin-le-report-de-l-inauguration-du-magasin-xxl-de-louis-vuitt

    • Porsche a fabriqué des voitures qui perdent leurs roues en roulant !
      Porsche a déclenché un rappel massif de plus d’un millier de véhicules au Royaume-Uni à cause d’un risque de décrochage des roues. Le constructeur de Stuttgart demande aux propriétaires de cesser immédiatement d’utiliser les voitures concernées, soulignant l’importance du problème : « La fixation de la roue peut se desserrer, ce qui peut entraîner une perte de la roue et une perte de contrôle du véhicule.
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      La source du problème est bien identifiée : les roues de ces modèles utilisent un système de blocage central fixé par un seul écrou, contrairement aux roues standards qui comptent cinq boulons. Cette configuration, bien que sophistiquée, présente un risque important en cas de malfaçon. « Les fixations de roue utilisant le verrouillage central peuvent ne pas répondre aux spécifications requises », explique le constructeur. Une détérioration ou une rupture de cet écrou peut avoir des conséquences désastreuses, notamment la perte de la roue en roulant. 
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      Source : https://lautomobiliste.fr/18/11/2024/porsche-rappel-vehicules-de-luxe

  • Poldi-Döner in Berlin überraschend geschlossen: Ist der Podolski-Imbiss gefloppt?
    https://www.berliner-zeitung.de/panorama/poldi-doener-in-berlin-ueberraschend-geschlossen-ist-der-podolski-i

    Dichtgemacht: Ist ein Kölner Döner in der Hauptstadt etwa gar nicht willkommen Enno Kramer

    Da hat einer der Dönerflation viel zu weit vorgegriffen. Zu gierig. Sogar auf der Touristenmeile Kottidamm legt keiner 7,50 fürs Döner und achtfuffzig beis Dürüm.

    Vor 25 Jahren gabs Dömer mit Cola für 5 Mark, heute sind 10 Euronen fürs gleiche Gedeck fällig ? Wer hat sein Taschengeld in der Zeit vervierfacht ? Keiner ? Eben. Hau weg den Scheiß. Brauchst du nicht.

    Verdingst euch nach wo ihr herkommt, ins Fussballaballaland oder sonstwo.
    Hauptsache wech.

    6.11.2024 von Enno Kramer - Plötzlich hat Lukas Podolskis Hauptstadt-Döner geschlossen. Wir haben in der Nachbarschaft gefragt, was der Grund dafür sein könnte. Die ist sich uneins.

    Gerade mal ein halbes Jahr nach Eröffnung des Poldi-Döners in Berlin-Kreuzberg sind die Schotten wieder dicht. Wo man bis vergangene Woche noch einen Blick auf Salate, Soßen und Dönerspieß erhaschen könnte, versperrt einem nun ein Metalltor die Sicht. Es habe sich von Anfang an um einen Pop-up-Store gehandelt, erklärt das Unternehmen. Komisch nur, dass in den sozialen Medien bei Eröffnung davon überhaupt nichts zu lesen war.

    „Danke an jeden einzelnen, der gestern mit uns die Neueröffnung der ersten Mangal-Döner Filiale in unserer Hauptstadt Berlin gefeiert hat (sic)“, schrieb das Unternehmen noch am 4. März auf Instagram. Was dort nicht stand: ein Verweis darauf, dass Poldis Döner nur auf bestimmte Zeit die Hauptstadt sattmachen sollen.

    In einer Stellungnahme des Unternehmens Lukndag, das hinter dem Dönerimbiss steht, versichert man, dass der Imbiss zwar „sehr gut bei den Gästen angekommen“ sei, der Laden allerdings von Anfang an als Pop-up-Store geplant gewesen sei. Im kommenden Jahr wolle man gleich mehrere Standorte eröffnen.

    „Zu hohe Preise für ein zu schlechtes Angebot“

    Die Nachbarschaft indes ist sich uneins, was zur Schließung geführt haben könnte. „Das hat einfach nicht funktioniert. Zu hohe Preise für ein zu schlechtes Angebot“, erklärt ein benachbarter Gastronom, der es für „völligen Unsinn“ hält, dass man das Geschäft von vornherein als Pop-up geplant haben soll. Mit knapp sechs Dönerläden in unmittelbarer Umgebung sei die Konkurrenz schlicht zu groß gewesen, mutmaßt der Nachbar.

    Ein Grund für das Schließen sehen einige Passanten in den zu hohen Preisen, die bei Poldi am Kottbusser Damm auf die Karte gerufen wurden. Mit 7,50 Euro für den klassischen Döner und satten 8,50 Euro für einen Dürüm, ist die Mahlzeit im Vergleich zur Konkurrenz in der Tat alles andere als günstig.

    Ein anderer Ladenbetreiber in der Nähe geht davon aus, dass der Imbiss in den nächsten ein, zwei Wochen wieder aufmachen werde. „Die machen den Laden wieder auf. Ich glaube, die hatten irgendwie Probleme mit ihrem Ofen“, erklärt der Mann, der namentlich nicht erwähnt werden möchte. Nur der Name Lukas Podolski soll ab der Wiedereröffnung nicht mehr an der Fassade zu lesen sein, glaubt er.

    Und tatsächlich: Horcht man am heruntergelassenen Metalltor, kann man Geräusche aus dem Inneren hören. Leider lässt sich daraus nicht schließen, ob man hier umbaut oder möglicherweise abbaut. Auf ein vehementes Klopfen reagierte niemand.

    Es ist zum jetzigen Zeitpunkt wahrscheinlich zu früh, um klar sagen zu können, wieso die Dönerbude nun geschlossen hat. Dass es sich allerdings von Beginn an um eine reine Pop-up-Geschichte handeln soll – wie es das Unternehmen schreibt – lässt sich wohl ausschließen. Hat man in dieser Stadt vielleicht nur ein Herz für den „Berliner Döner“?

    #Berlin #Kreuzberg #Kottbusser_Damm #Gastronomie #Döner_Kebab #Inflation #WTF

  • Mieterhöhungen 2025 in Berlin bei Howoge, Gewobag, Gesobau, Degewo: Alle betroffenen Siedlungen
    https://www.berliner-zeitung.de/news/berlin-in-diesen-siedlungen-erhoehen-degewo-howoge-und-co-2025-die-

    4.11.2024 von Kathrin Merz - Viele Mieter in Berlin müssen 2025 mehr bezahlen. Die landeseigenen Wohnungsunternehmen erhöhen die Mieten. Jetzt steht fest, in welchen Siedlungen genau.

    Im neuen Jahr müssen viele Mieterinnen und Mieter in Berlin mehr für ihre Wohnung bezahlen. Die landeseigenen Wohnungsunternehmen haben für 2025 Mieterhöhungen angekündigt. Nun steht fest, in welchen Wohnquartieren in Berlin die Mieter wie viel mehr bezahlen müssen. Der Senat hat dies in einer Antwort auf die schriftliche Anfrage des Abgeordneten Niklas Schenker (Linke) aufgelistet.

    Schenker wollte wissen, in welchen zusammenhängenden Wohnungsbeständen ab 300 Wohneinheiten die Mieten mit jeweils welcher durchschnittlichen Steigerung 2025 durch Gewobag, Degewo, Howoge und Gesobau erhöht werden. Damit werden in der Antwort des Senats kleinere Siedlungen nicht erfasst. Allerdings kann es auch dort im nächsten Jahr Mieterhöhungen geben.

    Wohnen in Berlin: Wie Sie leichter an eine Wohnung bei Degewo, Howoge und Co. kommen

    Mieten von Marzahn bis Mitte – wohnen Sie im teuersten Bezirk Berlins?

    Am stärksten erhöht sich die Miete prozentual für die Mieter der Gewobag im Quartier Spektegrünzug in Spandau. Hier sollen die Mieten um durchschnittlich 9,83 Prozent im nächsten Jahr steigen. Gewobag-Mieter im Quartier Tegel-Süd in Reinickendorf müssen durchschnittlich 9,74 Prozent mehr Miete zahlen. Die Howoge erhöht die Mieten am stärksten in der Thermometer-Siedlung in Steglitz-Zehlendorf. Hier werden 2025 durchschnittlich 9,80 Prozent mehr Miete fällig.

    Die höchste Miete haben im kommenden Jahr die Degewo-Mieter in Rudow mit durchschnittlich 10,47 Euro pro Quadratmeter netto kalt. Bei der Howoge ist die Kaltmiete mit im Schnitt 8 Euro pro Quadratmeter in Karlshorst am höchsten. Stadt und Land plant Mieterhöhungen auf bis zu 11,24 Euro pro Quadratmeter in Treptow-Köpenick.

    In diesen Siedlungen (ab 300 Wohneinheiten) erhöht die Degewo 2025 die Mieten:

    Ahrensfelder Terrassen in Marzahn-Hellersdorf: 3,02 Prozent
    Allendeviertel in Treptow-Köpenick: 3,81 Prozent
    Altglienicke: 2,33 Prozent
    Britz in Neukölln: 3,12 Prozent
    Brunnenviertel in Mitte: 1,88 Prozent
    Buckow: 3,53 Prozent
    Charlottenburg: 3,04 Prozent
    Dammvorstadt in Treptow-Köpenick: 2,87 Prozent
    Englisches Viertel in Mitte: 4,40 Prozent
    Friedrichsfelde: 2,24 Prozent
    Friedrichshagen: 2,63 Prozent
    Gropiusstadt in Neukölln: 3,89 Prozent
    Grünau: 1,61 Prozent
    Hohenschönhausen: 0,29 Prozent
    Joachim-Ringelnatz-Siedlung in Marzahn-Hellersdorf: 1,02 Prozent
    Kietzer Feld in Treptow-Köpenick: 3,36 Prozent
    Köpenick: 2,58 Prozent
    Köpenick-Nord: 5,65 Prozent
    Kreuzberg: 2,34 Prozent
    Lankwitz: 2,93 Prozent
    Lichtenberg: 3,62 Prozent
    Lichtenrade: 2,65 Prozent
    Mariendorf: 1,17 Prozent
    Marienfelde: 2,56 Prozent
    Mariengrün in Tempelhof-Schöneberg: 3,92 Prozent
    Märkisches Viertel in Reinickendorf: 3,33 Prozent
    Marzahn Mitte: 2,78 Prozent
    Marzahn Nord-West: 2,07 Prozent
    Marzahn Süd: 3,99 Prozent
    Neukölln: 2,66 Prozent
    Oberschöneweide: 3,83 Prozent
    Pankow: 6,03 Prozent
    Prenzlauer Berg: 2,91 Prozent
    Reinickendorf: 2,11 Prozent
    Rudow: 0,55 Prozent
    Schillerhöhe in Mitte: 5,27 Prozent
    Schlangenbader Str. in Charlottenburg-Wilmersdorf: 0,53 Prozent
    Schmargendorf: 2,84 Prozent
    Schöneberg: 3,71 Prozent
    Siedlungsgebiet Marzahn-Hellersdorf: 2,32 Prozent
    Spandau: 2,13 Prozent
    Spindlersfeld: 3,01 Prozent
    Springpfuhl in Marzahn-Hellersdorf: 1,41 Prozent
    Steglitz: 1,55 Prozent
    Tempelhof: 3,75 Prozent
    Tiergarten: 1,34 Prozent
    Treptow: 4,26 Prozent
    Wedding: 2,26 Prozent
    Wedding Soldiner Kiez: 2,37 Prozent
    Wilhelmstadt: 1,35 Prozent
    Wilmersdorf: 3,30 Prozent
    Zehlendorf: 1,79 Prozent

    In diesen Siedlungen (ab 300 Wohneinheiten) erhöht die Gesobau 2025 die Mieten:

    Süd-West in Charlottenburg-Wilmersdorf: 2,2 Prozent
    Hellersdorf: 3,6 Prozent
    Osloer Straße in Mitte: 2,0 Prozent
    Schillerhöhe in Mitte: 1,8 Prozent
    Wedding: 1,0 Prozent
    Blankenburger Süden in Pankow: 2,3 Prozent
    Groß-Pankow: 2,5 Prozent
    Hansa- und Komponistenviertel in Pankow: 0,9 Prozent
    Karow und Buch: 0,6 Prozent
    Kissingen- /Vinetaviertel in Pankow: 2,1 Prozent
    Panke- und Vesaliusviertel in Pankow: 3,4 Prozent
    Pankow Zentrum: 3,2 Prozent
    Stiftsweg in Pankow: 2,7 Prozent
    Weißensee: 1,6 Prozent
    Märkisches Viertel (MV) Dannenwalder Weg in Reinickendorf: 3,5 Prozent
    MV Eichhorster Weg/Finsterwalder Str.: 2,5 Prozent
    MV Zentrum: 1,6 Prozent
    MV Nord-West: 3,2 Prozent
    MV Senftenberger Ring Nord: 2,7 Prozent
    MV Senftenberger Ring Ost: 5,8 Prozent
    MV Senftenberger Ring West: 5,3 Prozent
    MV Wilhelmsruher Damm: 2,4 Prozent

    In diesen Siedlungen (ab 300 Wohneinheiten) erhöht die Gewobag 2025 die Mieten:

    Quartier CHB-Nord/PaulHertz-Siedlung in Charlottenburg-Wilmersdorf: 6,53 Prozent
    Quartier Klausenerplatz in Charlottenburg-Wilmersdorf: 8,70 Prozent
    Quartier Opernviertel in Charlottenburg-Wilmersdorf 7,89 Prozent
    Quartier Chamissoplatz in Friedrichshain-Kreuzberg: 7,93 Prozent
    Quartier Mehringplatz in Friedrichshain-Kreuzberg: 8,33 Prozent
    Quartier Wassertorplatz in Friedrichshain-Kreuzberg 8,41 Prozent
    Quartier Flußpferdhofsiedlung in Lichtenberg: 9,56 Prozent
    Gebiet Neukölln Nord: 9,16 Prozent
    Quartier Buckower Höfe in Neukölln: 5,30 Prozent
    Gebiet Bornholmer Straße/Wisbyer Straße in Pankow: 7,84 Prozent
    Gebiet Falkplatz/ Pappelallee in Pankow: 9,15 Prozent
    Gebiet Greifswalder Straße in Pankow: 7,94 Prozent
    Gebiet Kastanienallee/ Kollwitzplatz in Pankow: 9,43 Prozent
    Gebiet Landsberger Allee/ Blumenviertel in Pankow: 5,72 Prozent
    Gebiet Landsberger Allee/ Danziger Straße in Pankow: 8,03 Prozent
    Gebiet Ostseeplatz/ Grellstr./ Prenzlauer Allee in Pankow: 8,60 Prozent
    Quartier Kniprodestraße/ Danziger Straße in Pankow: 8,53 Prozent
    Quartier Mühlenviertel in Pankow: 8,04 Prozent
    Quartier Thälmannpark in Pankow: 6,81 Prozent
    Quartier Quäkerstraße in Reinickendorf: 7,15 Prozent
    Quartier Rollberge/ZabelKrüger-Damm in Reinickendorf: 7,44 Prozent
    Quartier Tegel-Süd in Reinickendorf: 9,74 Prozent
    Quartier Falkenseer Chaussee in Spandau: 8,58 Prozent
    Quartier Georg-Ramin-Siedlung in Spandau: 8,19 Prozent
    Quartier Graetschelsteig in Spandau: 7,31 Prozent
    Quartier Haselhorst in Spandau: 8,90 Prozent
    Quartier Heerstraße/Maulbeerallee in Spandau: 9,03 Prozent
    Quartier Spektegrünzug in Spandau: 9,83 Prozent
    Quartier Waterkant in Spandau: 5,98 Prozent
    Quartier Am Mühlenberg in Tempelhof-Schöneberg: 9,05 Prozent
    Quartier Bülowstraße in Tempelhof-Schöneberg: 9,14 Prozent
    Quartier Wohnpark Mariendorf in Tempelhof-Schöneberg: 6,57 Prozent

    In diesen Siedlungen (ab 300 Wohneinheiten) erhöht die Howoge 2025 die Mieten:

    Kottbusser Tor in Friedrichshain-Kreuzberg: 6,11 Prozent
    Allee-Center in Lichtenberg: 7,29 Prozent
    Alt-Friedrichsfelde in Lichtenberg: 6,19 Prozent
    Berl Lichtenberg: 7,42 Prozent
    Dolgenseestraße in Lichtenberg: 8,60 Prozent
    Ernst-Barlach-Straße in Lichtenberg: 6,95 Prozent
    Fennpfuhlpark in Lichtenberg: 7,16 Prozent
    Frankfurter Allee Nord in Lichtenberg: 7,96 Prozent
    Frankfurter Allee Süd in Lichtenberg: 7,69 Prozent
    Gehrensee in Lichtenberg: 7,02 Prozent
    Grevesmühlener Straße in Lichtenberg: 5,86 Prozent
    Große-Leege-Straße in Lichtenberg: 8,65 Prozent
    Karlshorst: 8,94 Prozent
    Konrad-Wolf-Straße in Lichtenberg: 6,63 Prozent
    Linden Center in Lichtenberg: 7,07 Prozent
    Möllendorffstraße in Lichtenberg: 7,46 Prozent
    Nöldnerplatz in Lichtenberg: 9,08 Prozent
    Obersee in Lichtenberg: 9,21 Prozent
    Rummelsburger Straße in Lichtenberg: 8,75 Prozent
    Seehausener Straße in Lichtenberg: 6,82 Prozent
    Tierpark in Lichtenberg: 8,16 Prozent
    Wartiner Straße in Lichtenberg: 6,59 Prozent
    Märkische Allee in Marzahn-Hellersdorf: 4,64 Prozent
    Gesundbrunnen: 8,83 Prozent
    Buch: 7,41 Prozent
    Brusebergsiedlung in Reinickendorf: 8,77 Prozent
    Thermometer-Siedlung in Steglitz-Zehlendorf: 9,80 Prozent
    Adlershof: 8,40 Prozent

    #Berlin #wohnen #Miete #Inflation #Städtische_Wohnumgsbaugesellschaften

  • Le nombre d’allocataires des minima sociaux poursuit sa hausse en 2023
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/10/24/le-nombre-d-allocataires-de-minima-sociaux-poursuit-sa-hausse-en-2023_635914

    Après une forte hausse en 2020 du fait de la crise sanitaire suivie d’un repli en 2021, le nombre d’#allocataires de #minima_sociaux a augmenté de 0,4 % en 2022 puis de 0,5 % en 2023 pour atteindre 4,36 millions de personnes , annonce le panorama annuel, publié jeudi 24 octobre, par le service statistique des ministères sociaux.

    Dans le détail, le nombre de bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés a connu sa plus forte croissance annuelle en douze ans (+ 4,5 %) en raison de l’entrée en vigueur en octobre 2023 d’un nouveau mode de calcul, basé sur les seuls revenus du demandeur, excluant ceux de son éventuel conjoint. Cette réforme a permis à 22 300 personnes en couple de commencer à bénéficier de cette aide, sur un total de 1,35 million d’allocataires.

    Un impact significatif sur la population

    Selon ce rapport de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le nombre de personnes touchant le minimum vieillesse a de nouveau augmenté en 2023 (+ 4,6 %) pour atteindre 723 000 bénéficiaires. Les effectifs étaient stables depuis 2013, avant de progresser entre 2018 et 2023 sous l’effet des plans de revalorisation. [mécanisme qui génère des #ASPA différentielles de faible montant]

    A l’inverse, le nombre de bénéficiaires du revenu de solidarité active (#RSA) a diminué de 2 % en 2023, soit à un rythme similaire à celui de l’année précédente, pour atteindre 1,85 million d’allocataires fin 2023.

    Au total, en incluant les conjoints et les enfants à charge, 6,9 millions de personnes étaient couvertes par les minima sociaux fin 2022, soit une personne sur dix en France métropolitaine et trois sur dix dans les départements et régions d’outre-mer, hors Mayotte.

    En 2022, 30,6 milliards d’euros ont été versés au titre des minima sociaux, soit 1,2 % du PIB. Ce montant s’inscrit en hausse de 2 % par rapport à l’année précédente, mais il est toutefois en recul de 3,1 % si on tient compte de l’#inflation.

    Minima sociaux et prestations sociales - Ménages aux revenus modestes et redistribution - Édition 2024
    https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse/panoramas-de-la-drees/241022_Minima_Sociaux_2024

    edit Ce qui coûte cher, c’est les AAH (1000 balles par mois) et la masse misérable des RSAstes (qu’on n’arrive pas à forcer à l’activité).
    Pendant ce temps, les consignes de restriction de la dépense publique ruissèlent en force, comme on peut le constater au guichet.

    #CAF #AAH #ASPA

    • Réforme du RSA : notre évaluation, Secours catholique
      https://www.secours-catholique.org/m-informer/nos-positions/reforme-du-rsa-nos-inquietudes

      La loi pour le plein emploi prévoit de mettre en place au 1er janvier un “accompagnement rénové” des personnes allocataires du revenu de solidarité active (RSA) en conditionnant le versement de leur allocation à un minimum de 15 heures d’activité par semaine. Au risque d’accroître la précarité de ménages déjà vulnérables. Le Secours catholique, Aequitaz et le mouvement ATD Quart-Monde demandent la suspension de la réforme et la prise en compte de 4 alertes formulées dans un bilan des expérimentations RSA publié le 14 octobre.

      (...) un quart des sorties du RSA concernent un basculement vers l’AAH.

  • « La capacité des grands groupes à imposer une hausse des #prix pour maintenir leur taux de marge explique la persistance de l’#inflation »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/16/la-capacite-des-grands-groupes-a-imposer-une-hausse-des-prix-pour-maintenir-

    Les trois économistes Eric Berr, Sylvain Billot et Jonathan Marie démontrent, dans une tribune au « Monde » que l’économie française a connu une désinflation en trompe-l’œil et qu’il n’y aura pas, par conséquent, de retour au « monde d’avant ».

  • 18e #baromètre de la pauvreté et de la #précarité Ipsos

    Le 18e baromètre de la pauvreté et de la précarité réalisé par Ipsos pour le Secours populaire français brosse le tableau d’une précarité qui s’aggrave, s’étend et où l’accès à l’#énergie, à la prévention et aux #soins est fortement dégradé, en particulier pour les populations des #zones_rurales.

    Les #difficultés_financières des Français ne faiblissent pas malgré une légère accalmie sur le front de l’#inflation. C’est ce que montre la 18e édition du baromètre de la pauvreté et de la précarité Ipsos / Secours populaire* : deux Français sur cinq disent désormais avoir traversé « une période de grande #fragilité_financière » au moins à un moment de leur vie. Jamais ce niveau n’a été aussi élevé depuis le pic enregistré en 2013. Le niveau de difficulté est tel qu’au total, 62 % des Français déclarent avoir connu la pauvreté ou avoir été sur le point de la connaître. Un chiffre en hausse de 4 points par rapport à 2023.

    Cette fragilité financière touche en premier lieu les #catégories_populaires. Ainsi, 80 % des #ouvriers déclarent « avoir connu la pauvreté ou avoir été sur le point de la connaître », un niveau en progression de 6 points en un an. Parmi les personnes vivant dans les communes rurales, zones où la population est constituée d’une part importante d’ouvriers et d’employés, le niveau monte à 69 %. Le ressenti dans les zones rurales a été particulièrement interrogé dans cette édition du baromètre 2024, en raison de l’actualité et des témoignages des bénévoles sur le terrain (voir plus bas).

    62% des Français touchés ou menacés par la pauvreté

    Compte tenu d’une situation économique sur le fil du rasoir pour de très nombreuses familles, la crainte d’une transmission de la pauvreté entre générations est massivement partagée : 79 % des Français estiment que les risques sont plus élevés pour les jeunes. C’est chez les parents d’enfants de moins de 18 ans que l’inquiétude est la plus grande (86 %). Cette préoccupation s’est stabilisée à ces niveaux très élevés depuis 2018. Cela traduit un manque de confiance dans le futur au vu de la calcification continue des processus de reproduction des inégalités.

    La grande fragilité de nombreux ménages se reflète dans la hausse, pour la troisième année consécutive, du ‘’seuil de pauvreté subjectif’’ : une personne seule doit désormais disposer de 1 396 euros par mois pour ne pas être considérée comme pauvre, selon les Français. Au terme d’une hausse de 19 euros par rapport à 2023, le ‘’seuil de pauvreté subjectif’’ n’avait jamais été porté aussi haut par les personnes interrogées, le plaçant pour la première fois à 2 euros du #SMIC (1 398 euros nets pour un mois travaillé à temps plein).

    S’il faut disposer au minimum d’un SMIC pour faire face aux dépenses de la vie quotidienne, c’est que les fins de mois restent tendues : 52 % des répondants déclarent ne toujours pas réussir à mettre de l’argent de côté (-1 % seulement en un an). Surtout, 16 % des personnes interrogées sont même à découvert chaque mois. Là encore, la proportion est en recul par rapport à l’an dernier (-2 %), mais les ouvriers, qui constituent la catégorie sociale la plus confrontée à cette précarité, voient leur compte bancaire plonger dans le rouge deux fois plus souvent que le reste de la population (31 %).

    Les fins de mois difficiles résultent d’arbitrages de plus en plus serrés. On observe une nouvelle dégradation en 2024 sur de nombreux postes budgétaires essentiels tels que l’énergie, le logement ou l’accès à une mutuelle santé : jamais les difficultés enregistrées sur ces postes n’ont été aussi élevées. Près d’une personne sur deux peine à payer ses factures d’énergie : 47 %, un nouveau record, au terme d’une hausse de 2 points depuis 2023. Les factures sont si lourdes que 43 % des personnes interrogées ne chauffent pas leur logement lorsqu’il fait froid, « parfois ou régulièrement ».
    38 % peinent à payer loyer et emprunt immobilier

    Particulièrement frappées, plus des deux tiers des répondants disposant de revenus inférieurs à 1 200 euros nets par mois ont du mal à régler leurs dépenses énergétiques : ils sont 69 %, un niveau en hausse de 5 points par rapport au baromètre précédent, montrant ainsi une dégradation très forte de la situation des plus de 8 millions de personnes vivant avec les revenus les plus bas.

    De même, le coût du logement continue de fragiliser les familles, à un niveau jamais mesuré auparavant : 38 % rencontrent des difficultés à payer leur loyer ou leur emprunt immobilier (+4 points). Ce qui corrobore les témoignages recueillis par les bénévoles sur le terrain depuis des mois.

    Enfin, un autre record est à déplorer, dans le domaine de la santé cette fois : 29 % des répondants éprouvent de fortes contraintes pour disposer d’une mutuelle (+3 points). De la même façon, du fait de la baisse de son pouvoir d’achat ces dernières années, un Français sur trois (32 %) est toujours contraint « parfois ou régulièrement » de ne pas faire trois repas par jour.

    De tels contrastes entre les différents niveaux de vie témoignent d’une aggravation des inégalités d’accès aux besoins essentiels. Ces écarts se mesurent aussi entre habitants des grandes villes, globalement plus aisés, et des petites communes rurales, où les catégories populaires sont très représentées.

    Ainsi, 57 % des ruraux peinent à partir en vacances au moins une fois par an. C’est 9 points au-dessus que l’ensemble de la population alors que les vacances participent au bien-être des personnes et à leur dignité. De même, hors des métropoles, 40 % des répondants ont de grandes difficultés à disposer d’équipements numériques en état de fonctionnement. C’est 7 points de plus que l’ensemble des Français. Une privation qui marginalise dans une société où l’accès aux services, et même aux services publics, a massivement migré sur Internet, rendant plus aléatoire la possibilité de faire valoir ses droits.

    Violence à distance, mais aussi dans l’image de soi que les gens peuvent renvoyer à leur entourage : 36 % des habitants des espaces ruraux peinent à prendre soin de leur apparence physique, faute de moyens. C’est un niveau supérieur à la moyenne des personnes interrogées (31 %).

    Les privations touchent tous les secteurs de la vie. En cette année qui aura vu le retour des Jeux olympiques et paralympiques à Paris, un siècle après leur précédente édition dans la ville Lumière, un habitant sur trois vivant dans une commune rurale (31 %) renonce à pratiquer un sport ou une activité de loisirs. Ces privations sont encore plus fortement ressenties dans la population d’ensemble (35 %).
    44% des ruraux jugent difficile l’accès aux services de santé

    Les inégalités s’expriment aussi sur le plan collectif. « Si certains territoires sont moins dotés en services publics, ce n’est pas du fait de leur ruralité mais de la pauvreté de ceux qui les habitent », notent les sociologues Benoît Coquard et Clara Deville (Le Monde diplomatique, juillet 2024). Pour l’accès aux services publics fondamentaux, la situation apparaît préoccupante : un Français sur trois (34 %) juge difficile l’accès aux services de santé autour de chez lui. Cette proportion atteint plus de deux habitants sur cinq en zone rurale (44 %).

    En matière de transports en commun, 59 % des ruraux estiment que leur accès est difficile, soit parce qu’ils sont trop éloignés ou trop irréguliers ; c’est 18 points de plus que pour les réponses de l’ensemble des Français. Enfin, près d’un quart des habitants vivant hors des villes grandes ou moyennes (24 %) jugent les différents services sociaux peu accessibles. Et ce, alors que les besoins y sont souvent élevés.

    https://www.secourspopulaire.fr/18e-barometre-de-la-pauvrete-et-de-la-precarite-ipsos-secours-popul

    #baromètre #statistiques #chiffres #France #rapport #secours_populaire #2024 #rural

  • Neubau in Berlin : In diesen Bezirken gibt es die günstigsten Wohnungen und Häuser
    https://www.berliner-zeitung.de/news/immobilienmarkt-kauf-neubau-in-berlin-in-diesen-bezirken-gibt-es-di

    Berlin : achetez du neuf pour des prix entre € 5947 et € 8481par m². Bref, avec un salaire d’employé moyen il est impossible d’acheter un logement à Berlin.

    27.8.2024 von Sophie Barkey - Eigentum in der Hauptstadt steht hoch im Kurs. Immer stärker nachgefragt werden auch Neubauten. Wie entwickeln sich die Preise in den Berliner Bezirken? Ein Überblick.

    Geringere Energiekosten und weniger Ärger: Immer mehr Menschen in Berlin setzten auf Neubauten. Die Nachfrage nach Neubauwohnungen und Neubau-Einfamilienhäusern hat in der Hauptstadt zuletzt deutlich zugenommen. Das geht aus einer aktuellen Auswertung des Immobilienportals Immoscout24 hervor. Demnach wurden 52 Prozent mehr Wohnungen und 27 Prozent mehr Häuser im Vergleich zum Vorjahr nachgefragt. Die Zahlen zeigen auch, in welchen Bezirken die Preise zuletzt besonders gestiegen sind – und wo noch günstige Neubauten zum Kauf angeboten werden.

    Die Preise wurden auf Basis aller bei ImmoScout24 inserierten Neubauobjekte ermittelt. Dabei beziehen sich die durchschnittlichen Angebotspreise für Wohnungen auf eine Dreizimmerwohnung mit 80 Quadratmetern und die Hauspreise auf ein Einfamilienhaus mit 140 Quadratmetern Wohnfläche samt einem Grundstück von 600 Quadratmetern. Die jeweiligen Immobilien mussten dabei in den letzten zwei Kalenderjahren und mit „gepflegter Ausstattungsqualität“ erbaut worden sein.

    Bei der Auswertung zeigte sich, dass der durchschnittliche Angebotspreis für Neubauwohnungen der Erhebung zufolge innerhalb eines Jahres um 5,1 Prozent zulegte. Der Preis stieg damit von 6155 auf 6471 Euro pro Quadratmeter. In sämtlichen Bezirken mussten Käufer von Neubauwohnungen damit tiefer in die Tasche greifen – dennoch gibt es große Unterschiede.

    Die größten Preissteigerungen erfolgten Immoscout zufolge in Berliner Randbezirken. In Steglitz-Zehlendorf im Südwesten der Stadt stieg der Preis im vergangenen Jahr um 7,1 Prozent von 7250 Euro auf 7762 Euro pro Quadratmeter. Spandau im Westen und Marzahn-Hellersdorf im Osten Berlins folgen mit einem Zuwachs von jeweils 7,0 Prozent. Trotzdem gibt es in Marzahn-Hellersdorf immer noch die günstigsten Neubauwohnungen Berlins. Dort kostete der Quadratmeter Wohnfläche laut Immoscout 5490 Euro.

    Die teuersten Neubauwohnungen sind demnach mit 8481 Euro im Szene-Bezirk Friedrichshain-Kreuzberg zu finden, gefolgt von Charlottenburg-Wilmersdorf (8430 Euro) und Mitte (8172 Euro).
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    Preise für Neubauwohnungen in den Berliner Bezirken im Überblick

    Charlottenburg-Wilmersdorf: 8430 Euro pro Quadratmeter, + 5,3 Prozent zum Vorjahr
    Friedrichshain-Kreuzberg: 8481 Euro, +4,1 Prozent
    Lichtenberg: 6061 Euro, + 5,0 Prozent
    Marzahn-Hellersdorf: 5490 Euro, + 7,0 Prozent
    Mitte: 8172 Euro, + 6,8 Prozent
    Neukölln: 5983 Euro, + 4,8 Prozent
    Pankow: 6187 Euro + 2,6 Prozent
    Reinickendorf: 6192 Euro, + 4,0 Prozent
    Spandau: 5961 Euro, + 7,0 Prozent
    Steglitz-Zehlendorf: 7762 Euro, + 7,1 Prozent
    Tempelhof-Schöneberg: 6658 Euro, + 5,1 Prozent
    Treptow-Köpenick: 5947 Euro, + 5,2 Prozent

    Friedrichshain-Kreuzberg. In diesem Bezirk waren die Neubauwohnungen zuletzt am teuersten.

    Ein Neubau-Wohnhaus an der East Side Gallery in Friedrichshain-Freuzberg. In diesem Bezirk waren die Neubauwohnungen zuletzt am teuersten.Schöning/imago
    Neubau-Einfamilienhäuser in Berliner Bezirken: So entwickeln sie die Preise

    Auch bei Neubau-Einfamilienhäusern in Berlin liegen die Preise mit durchschnittlich 2,4 Prozent über den Preisen des Vorjahres und damit im zweiten Quartal 2024 bei 5970 Euro pro Quadratmeter. Allerdings wurden die Neubauten in einigen Bezirken auch günstiger.

    Die drei benachbarten und besonders bei jungen Menschen beliebten Bezirke Neukölln, Friedrichshain-Kreuzberg und Tempelhof-Schöneberg erlebten demnach leichte Preisrückgänge im Vergleich zum Vorjahr. In Neukölln sanken die Preise um 1,8 Prozent und damit am stärksten. In Friedrichshain-Kreuzberg wurden Neubau-Häuser um 1,3 Prozent günstiger, in Tempelhof-Schöneberg um 0,7 Prozent. In Mitte klettern die Preise derweil am meisten, und zwar um 4,8 Prozent. Treptow-Köpenick verzeichnete einen Anstieg von 4,1 Prozent und in Marzahn-Hellersdorf legten die Preise für neu gebaute Einfamilienhäuser um 4,0 Prozent zu.

    Insgesamt waren – wie auch bei Wohnungen – in Marzahn-Hellersdorf frisch gebaute Häuser einem Quadratmeterpreis von 5259 Euro die erschwinglichsten. Die teuersten Neubau-Einfamilienhäuser standen im Villenbezirk Steglitz-Zehlendorf zum Verkauf.

    Preise für Neubau-Einfamilienhäuser in den Berliner Bezirken im Überblick

    Charlottenburg-Wilmersdorf: 7067 Euro, + 1,7 Prozent
    Friedrichshain-Kreuzberg: 5829 Euro, -1,3 Prozent
    Lichtenberg: 5207 Euro, + 2,8 Prozent
    Marzahn-Hellersdorf: 5259 Euro, + 4,0 Prozent
    Mitte: 5664 Euro + 4,8 Prozent
    Neukölln: 5539 Euro, -1,8 Prozent
    Pankow: 5359 Euro, 2,6 Prozent
    Reinickendorf: 5789 Euro, + 3,6 Prozent
    Spandau: 6517 Euro, + 3,8 Prozent
    Steglitz-Zehlendorf: 8141 Euro, + 1,1 Prozent
    Tempelhof-Schöneberg: 6122 Euro, - 0,7 Prozent
    Treptow-Köpenick: 5830 Euro, + 4,1 Prozent

    Ein Reihenhaus in Lankwitz im Bezirk Steglitz-Zehlendorf. In diesem Bezirk sind die Neubau-Häuser berlinweit am teuersten.

    Ein Reihenhaus in Lankwitz im Bezirk Steglitz-Zehlendorf. In diesem Bezirk sind die Neubau-Häuser berlinweit am teuersten.

    #Berlin #immobilier #logement #inflation #gentrification

  • Berliner über schicke Wohnungen für Flüchtlinge in Pankow: „Wir fühlen uns ungerecht behandelt“
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/berliner-ueber-schicke-wohnungen-fuer-fluechtlinge-in-pankow-wir-fu


    Künftige Bewohner vor der neuen FlüchtlingsunterkunftEmmanuele Contini/Berliner Zeitung

    22.8.2024 Anne-Kattrin Palmer - Am 2. September sollen 320 Flüchtlinge in Pankow einziehen. Die Reaktionen der Nachbarn sind gespalten. Sie fühlen sich übergangen. Ein Ortsbesuch.

    Die Kirchstraße in Pankow-Rosenthal ist eine ländliche, grüne Idylle im Norden von Berlin. Schmucke Einfamilienhäuser reihen sich aneinander. Daneben liegt der 1948 gegründete Kleingartenverein Windige Ecke mit seinen 62 Parzellen. Die Grundstückpreise sind seit Jahren in die Höhe geschnellt. 800.000 Euro sollte jüngst ein kleines Stück Land kosten, erzählen Anwohner.

    Es ist ein warmer Tag. Anwohner Robert R. kühlt sich in seinem Planschbecken ab, seine Ehefrau sitzt auf der schattigen Terrasse. Nachbarn führen ihre Hunde Gassi.

    Ein paar Meter weiter ragen sieben dreigeschossige Neubauten in die Höhe. Monatelang sei auf der Brache, auf der einst eine Gärtnerei lag, gebaut worden, erzählt ein Nachbar. Manchmal hätte sein Geschirr in der Vitrine gescheppert, so heftig sei gebohrt und gehämmert worden. Und ungewohnt war es obendrein in dieser ruhigen Ecke in Pankow. Doch bald schon, so fürchten es nicht nur die Kleingärtner der Windigen Ecke, könnte es damit vorbei sein.

    Am 2. September werden in der unmittelbaren Nachbarschaft 320 Migranten aus Syrien, der Türkei, aber auch der Ukraine einziehen – sie haben einen langen Weg zurückgelegt und sind inzwischen anerkannte Flüchtlinge, haben Sprachkurse hinter sich und nach vielen Stationen endlich ein festes Dach über dem Kopf bekommen. Hat einer der Bewohner einen Job, zahlt er eine Gebühr an das LAF, das Landesamt für Flüchtlingsangelegenheiten.

    Ihre neuen Unterkünfte liegen auf einem umzäunten Gelände, hinter den Häusern befindet sich ein Spielplatz. Alle 61 Apartments haben Balkone, Einbauküchen und Fußbodenheizung, der Boden ist PVC-Laminat in Holzoptik: Standard der landeseigenen Gesobau, die die Gebäude dort errichtet hat. Die Häuser sollen ein „sicheres Zuhause für schutzsuchende Menschen“ sein, wirbt die Firma auf ihrer Homepage. Mieter – erst einmal für fünf Jahre – ist nun das LAF, mit der Option auf zweimalige Verlängerung um jeweils drei weitere Jahre. Danach könnten die Apartments ganz normal verpachtet werden.


    Blick vom Nachbarhaus auf die Flüchtlingsunterkunft in Pankow Emmanuele Contini/Berliner Zeitung

    Für Cansel Kiziltepe, Senatorin für Arbeit, Soziales, Gleichstellung, Integration, Vielfalt und Antidiskriminierung, ist es ein geeigneter Ort. Bei der Schlüsselübergabe teilte die SPD-Politikerin mit: „Integration gelingt dann am besten, wenn aus Geflüchteten Nachbarinnen und Nachbarn werden, die sich kennen und unterstützen.“ Die neue Unterkunft in der Kirchstraße sei zwar immer noch eine Geflüchtetenunterkunft und keine eigene Wohnung, „doch die wohnungsähnlichen Apartments sind für viele Geflüchtete ein neues und angenehmes Zuhause“.

    Und auch LAF-Präsident Mark Seibert ist zuversichtlich: „Ein wichtiger Schritt für eine gelingende Integration besteht darin, ein gutes Wohnumfeld für die Menschen zu schaffen.“ Diese Grundlage werde in Pankow „in vorbildlicher Weise geschaffen“.

    Der Nachbar mit den scheppernden Gläsern während der Bauphase hofft ebenfalls auf eine gute Nachbarschaft. Er sei aber sehr zwiegespalten. Er frage sich, wie sich die Flüchtlinge integrieren sollen, und gibt zu bedenken, dass die Neubauten an der Kirchstraße in Pankow sehr familiär, aber auch abgeschieden liegen. „Ich finde es richtig, dass Unterkünfte geschaffen werden. Doch hier ist nichts, es gibt ein paar Supermärkte ziemlich weit entfernt, kaum öffentliche Verkehrsmittel.“ Er fügt hinzu: „Die werden an den Rand gedrängt und das war es.“

    Und auch die Anwohner hätten ein mulmiges Gefühl, gesteht er. „Viele befürchten, dass es sehr laut werden könnte, wenn Familien einziehen. Andere haben Angst, dass in ihre Schrebergärten eingebrochen wird.“ Hinzu käme, dass viele „sich ungerecht behandelt“ fühlten.


    Gegenüber der Unterkunft liegt die Kleingartenanlage Windige Ecke.Emmanuele Contini/Berliner Zeitung

    „Es fängt schon damit an, dass auf dem neuen Gelände ein größerer Spielplatz ist.“ Im Nachbargebäude, auch ein Haus der Gesobau, „sei der längst nicht so schön“. Viele vermissten in diesen und anderen Fällen eine Gleichbehandlung. Auch dass die Mieten hier sehr hoch seien, keine Wohnung mehr unter 700 Euro zu haben sei – und „die Flüchtlinge alles umsonst zur Verfügung gestellt“ bekämen. „Ich hätte es besser gefunden, wenn 25 Prozent des neuen Wohnraums Obdachlosen oder Bürgergeldempfängern zur Verfügung gestellt worden wären.“ Das größte ungelöste Problem aber seien die fehlenden Parkplätze. „Die neuen Bewohner haben doch auch alle Autos.“ Nur wo sollen sie demnächst ihre Fahrzeuge abstellen? Der Mann wirkt frustriert.

    Wie viele andere in der aktuell aufgeheizten Flüchtlingsdebatte. Sie haben das Gefühl, in Zeiten von Inflation und steigenden Preisen die Verlierer zu sein. „Während andere hier weich fallen“, bringt es eine andere Nachbarin auf den Punkt. Doch wie soll das Problem gelöst werden? Irgendwo müssen die Unterkünfte doch hin. Die Anwohner aus Pankow wissen auch keine Antwort.
    In der Stadt gibt es bereits 117 Unterkünfte für Flüchtlinge

    Vielen, auch in der Kirchstraße in Pankow, ist es inzwischen unerklärbar, wie und wo die vielen Asylanten untergebracht werden können und ob es nicht irgendwann mal ein Stopp geben muss. Täglich kommen Migranten in die Stadt, bis zu 10.000 erwartet Berlins Regierender Bürgermeister Kai Wegner (CDU) in diesem Jahr.

    Die Politik muss handeln und Schlafplätze bereitstellen. Überall in der Stadt verstreut gibt es bereits 117 Unterkünfte für Flüchtlinge – nahe dem Stadtrand, wie in diesem Fall, aber auch auf dicht besiedeltem Raum. Allein in Pankow sind es 16. Der Bezirk ist Spitzenreiter, gefolgt von Treptow-Köpenick (14), Lichtenberg (13) und Marzahn-Hellersdorf (10). Alles sind Ost-Bezirke – und ein Ende ist nicht in Sicht. Gerade erst wurde bekannt: Der Senat plant bis zu 60 weitere Unterkünfte. Allein im Lichtenberger Stadtteil Hohenschönhausen sind drei weitere Unterkünfte geplant, darunter das City East Hotel an der Landsberger Allee mit 1200 Plätzen. Dieses soll im Januar bezogen werden können.

    Inzwischen steht auch Anwohner Robert R. mit seiner Ehefrau am Zaun. Ein paar Meter weiter, vor den Flüchtlingsunterkünften, haben sich gerade mehrere Männer versammelt und begehren Einlass. Sie zeigen ein Papier vom LAF, das sie zur Wohnungsbesichtigung berechtigt. Inzwischen kämen jeden Tag Anwärter, die hier einziehen wollen, sagen die Nachbarn.

    Robert R., der ebenfalls anonym bleiben möchte, erlebt das heute zum ersten Mal. „Ich habe da nie darauf geachtet, wenn wir hier waren, war ich zu beschäftigt.“ Er sagt aber auch, dass es „halt immer mehr wird“. Es ist ein Spagat, den die Politik hinbekommen müsse. Menschen Schutz zu gewähren, aber die eigenen Bürger nicht darunter leiden zu lassen, ist aus seiner Sicht nicht einfach. Doch es müsse was geschehen. „Alles andere ist gefährlich.“
    Anwohnerin über Flüchtlingsunterkunft: „Anderen fehlt es an Wohnraum“

    Seine Ehefrau nickt. „Anderen fehlt es an Wohnraum, und Flüchtlinge bekommen Neubauten zur Verfügung gestellt. Ich möchte den Menschen nichts Unrechtes tun, sie haben es nicht einfach gehabt.“ Trotzdem müsse man das infrage stellen, was die Regierung da so mache. Wo sei das Gleichgewicht?

    Das Ehepaar lebt, wenn es nicht in Pankow im Ferienhaus ist, in Hellersdorf. „Bei uns kostet eine Drei- bis Vierraumwohnung inzwischen zwischen 1400 und 1600 Euro. Das kann doch niemand mehr bezahlen.“ Sie habe eine Tochter, die irgendwann mal ausziehen wolle. „Das wird ein Problem werden.“ Es sei für viele nicht mehr nachvollziehbar, dass auf der einen Seite Not bestehe, aber dabei die eigene Bevölkerung zu kurz käme. „Es wird zwar Wohnraum gebaut, aber nicht für Einheimische. Und wenn, sind es oft Luxusapartments oder unbezahlbare Häuser.“

    #Berlin #Kirchstraße in #Panko #-Rosenthal/#wohnen #Flüchtlunge #immobilien #Inflation

  • Cet outil pour bien vous faire sentir ce que nos économistes appelle #inflation :
    https://www.insee.fr/fr/information/2417794

    Il permet d’exprimer, sur la période 1901-2023, le pouvoir d’achat d’une somme en euros ou en francs d’une année donnée en une somme équivalente en euros ou en francs d’une autre année, corrigée de l’inflation observée entre les deux années.

    Je viens de faire livrer 600 l de fuel domestique. Facture : 720,00 €

    En 1997, le fuel coûtait 1,98 FF/l et pour cet achat, j’aurais dépensé 1188,00 FF.

    En mettant cette donnée dans le convertisseur (monnaie d’origine et année), j’obtiens 273,81 € en 2023. Soit environ le tiers de ce que je pourrais acheter comme fuel aujourd’hui. Étonnant, non ? Ou ça ne marche peut-être pas comme ça ? Bon, c’est vrai que l’exemple avec un produit pétrolier, ce n’est peut-être pas très pertinent.

    • Mieux vaut tester avec un billet de 100€ sous ton matelas.

      Si tu l’y as mis en 1997 et que tu veux l’utiliser en 2023, tu as perdu 51,18 Euros de ’pouvoir d’achat’ en 25 ans (2 euros par an)

      Si tu l’y as mis en 2021 et que tu veux l’utiliser en 2023, tu as perdu 10,35 Euros de ’pouvoir d’achat’ en 2 ans (5 euros par an)

      L’inflation augmente donc comme le crapaud, et poc pschhhh fit le capitalisme.
      Voir la courbe qui grimpe, merci qui ?
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/4268033

    • Un billet de 100 € en 1997, ça n’existait pas encore. Donc il m’aurait fallu mettre 655,95 FF sous le matelas mais avec les pièces de monnaie, ça m’aurait gêné pour bien dormir :-))

      Ceci dit, on raisonne en terme de pouvoir d’achat. Qu’est-ce qu’on pouvait acheter avec cette somme en 1997 et que peut-on acheter aujourd’hui avec cette même somme ? C’est pour ça que j’avais pris l’exemple de la cuve à fuel.

      Mais ton raisonnement est équivalent au mien @touti. Enfin je crois. Ch’sais plus trop. J’ai la tête un peu embrouillée. :-/

    • Le point de départ de ce seen, c’est un tweet d’une enseignante qui dit que :
      Voici à quoi devrait ressembler un salaire d’enseignant certifié échelon 6 aujourd’hui.
      (Insee)
      Il suffit juste d’entrer un vieux bulletin de salaire…
      et l’illustration qui suit :

      (salaire net)

      réponse 1 : Echelon 7 (donc échelon supérieur) je suis à près de 600 euros en dessous

      Réponse de l’enseignante : Si quelqu’un est à l’échelon 6, cf serait bien de comparer, oui.

      Réponse 2 : 2286 net

      Réponse 3 : Échelon 10 ici. Je suis loin d’avoir ça ! Malgré 1h supp et PP. (Après y a le prélèvement des impôts qui perturbe un peu notre vision de notre salaire, mais clairement on n’y est pas !)

      [EDIT] (Je retire le lien par soucis d’"étanchéité")

      [EDIT 2] : je remets le lien avec l’accord de la personne : https://x.com/joelpriejan1/status/1803334528158626055

    • @sombre petite parenthèse le merci qui ? était adressé à la politique du gvt actuel

      Et bien entendu les chiffres du ’pouvoir d’achat’ ou de l’inflation sont subjectifs, puisque alimentaire logement ou énergies ont pris une part démesurée alors que les revenus n’ont pas augmentés en conséquence.

      Voir Indices des prix à la consommation par grands secteurs de consommation
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/4268033#graphique-figure2_radio1

      où il est noté
      Lecture : en janvier 2023, l’indice des prix du tabac valait 156,1, ce qui signifie que le prix du tabac a augmenté en moyenne de 56,1 % depuis 2015.

  • Bürgergeld und Arbeitslosigkeit : Was die Fans der Marktwirtschaft verschweigen
    https://www.berliner-zeitung.de/open-source/buergergeld-und-arbeitslosigkeit-was-die-fans-der-marktwirtschaft-v

    Tout le monde connaît la définition des chômeurs comme armée de réserve du capitalisme. Non, vous n’en avez jamais entendu parler ? Alors cet article est pour vous. Il explique avec des mots simples ce que cache le double speak des news d’économie et la véritable raison d’être du chômage.

    Spoiler alert ! Après lecture de ce texte vous aurez compris pourquoi il y a des capitalistes aussi qui sont contre la guerre : si elle n’est pas préparée par l’instauration d’un régime autoritaire, elle fait augmenter les salaires.

    18.6.2024 von Simon Grothe - Immer wieder ist von Arbeitsanreizen und Sanktionen die Rede. Dabei führt unsere Wirtschaftspolitik die Arbeitslosigkeit aktiv herbei – zur Inflationsbekämpfung.

    Hubertus Heil, Friedrich Merz und Alice Weidel sind sich einig, dass alle Menschen in Deutschland, die arbeiten wollen, eine Stelle finden können. Deshalb sollen Arbeitslose stärker dazu gebracht werden, einen Job anzunehmen. Heil kündigte schärfere Sanktionen beim Bürgergeld zunächst auf Bild TV an und brachte sie dann durch den Bundestag, Merz bestärkte auf dem Parteitag der CDU nochmals, das Bürgergeld „in seiner jetzigen Form“ abschaffen zu wollen.

    Dabei ignorieren die Fans der Marktwirtschaft, dass ein Grundpfeiler ihrer makroökonomischen Steuerung das Vorhandensein von Arbeitslosen ist. Um die Inflation auf zwei Prozent zu begrenzen, muss sich zu jeder Zeit eine bestimmte Menge an Menschen in Arbeitslosigkeit befinden.

    Gäbe es keine Arbeitslosen, hätten die Beschäftigten eine enorme Verhandlungsmacht; sie würden stetig versuchen, Löhne oberhalb des Produktivitätswachstums durchzusetzen und damit den Anteil der Profite am Bruttoinlandsprodukt (BIP) zu verringern. Konfrontiert mit höheren Lohnstückkosten würden Firmen ihrerseits die Preise erhöhen, um ihre Profite zu schützen. Steigende Preise sind in der Regel ein Ausdruck der Auseinandersetzung von Beschäftigten und Arbeitgebern um ein jeweils größeres Stück vom Kuchen.

    Zentralbanken stehen dabei auf der Seite der Arbeitgeber und sind recht transparent in ihrer Forderung, Preissteigerungen mit Arbeitslosigkeit zu bekämpfen. Nichts anderes ist gemeint, wenn Zinserhöhungen „die Nachfrage bremsen“ und damit den heißen Arbeitsmarkt abkühlen sollen.

    Hierfür gibt es vernünftig klingende Konzepte: die „nicht inflationäre Arbeitslosenquote“, die „natürliche Arbeitslosenquote“, „kontrazyklische Nachfragesteuerung“ und so weiter. Was diese Begriffe so fein umschreiben: Wir bekämpfen Inflation mit Arbeitslosigkeit.

    Laut Bundesagentur für Arbeit lag die saisonbereinigte Arbeitslosenquote im Mai 2024 bei 5,8 Prozent und damit leicht unter dem Durchschnitt der letzten 20 Jahre. Durch Prekarisierung und Teilzeit kann die „natürliche Arbeitslosenquote“ etwas sinken, da die Unterbeschäftigung steigt. Addieren wir die Menschen in unfreiwilliger Teilzeit, kommen wir sogar auf 6,9 Prozent: 3,5 Millionen Menschen tragen die Bürde der makroökonomischen Steuerung.

    Der Widerspruch zwischen dem Druck auf Arbeitslose in den Diskussionen um das Bürgergeld und dem Management hoher Preise durch Arbeitslosigkeit ist unübersehbar. Laut Heil, Merz, Weidel und Co soll Arbeitslosigkeit individueller Faulheit geschuldet sein. Es brauche Anreize, um sich vom Sofa in die Lohnarbeit zu begeben. Tatsächlich ist Arbeitslosigkeit strukturell bedingt.

    Firmen schaffen nur neue Jobs, wenn die Nachfrage steigt. Wenn Arbeitslosigkeit bedrohlich sinkt, interveniert die Europäische Zentralbank (EZB), „um die Nachfrage abzukühlen“. In einer Rede im März dieses Jahres sagte die EZB-Präsidentin Christine Lagarde, dass Lohnwachstum noch immer eine Bedrohung für eine Abkühlung der Inflation darstelle, besonders durch geringe [sic!] Arbeitslosigkeit von 6,6 Prozent im Euroraum. Ebenso sagte Jerome Powell, der Präsident der Zentralbank der USA, vergangenes Jahr, dass sich der Arbeitsmarkt abkühlen müsste, um zurück zu zwei Prozent Inflation zu kommen.

    Seit Beginn der Corona-Pandemie 2020 hat sich der Widerspruch zwischen Profiten und Löhnen nur in eine Richtung entladen: Der Anteil der Profite am BIP stieg 2021 im Vergleich zu 2019 um 8,6 Prozent und lag 2023 immer noch 7,3 Prozent höher als vor der Pandemie (AMECO), die Reallöhne sanken durchschnittlich um 4,3 Prozent (Statistisches Bundesamt). Dass keine Lohn-Preis-Spirale in Gang gesetzt wurde, ist das Resultat geschwächter Gewerkschaften, der Agenda-Reformen und der Schuldenbremse, die Vollbeschäftigung verhindert.

    Der Widerspruch zwischen den Rufen nach „Fördern und Fordern“ und der makroökonomischen Steuerung durch Arbeitslosigkeit tut sich jedoch nur auf der Oberfläche auf. Wir leben mit einer Wirtschaftspolitik, die Arbeitslosigkeit aktiv herbeiführt, in der das Elend der Arbeitslosen als Drohmasse für die Lohnforderungen der Beschäftigten dient.
    Arbeitslose gängeln heißt Beschäftigte schwächen

    Haben Beschäftigte Angst, ihre Stelle zu verlieren, zum Beispiel weil die Arbeitslosigkeit hoch ist und sie gegebenenfalls von der Bundesagentur für Arbeit bestraft werden, wenn sie nicht jedes Arbeitsverhältnis annehmen, verringert sich ihre Verhandlungsmacht in Tarifverhandlungen. Je größer das Drohpotenzial, in Arbeitslosigkeit zu landen oder einen „zumutbaren“ Job anzunehmen, wie Hubertus Heil es gerne nennt, desto schwächer die Forderungen nach angemessenen Löhnen und verbesserten Arbeitsbedingungen.

    Wer also die Bedingungen der Arbeitslosen verschlechtern will, schadet eigentlich allen Beschäftigten in Lohnverhandlungen – und erhöht in erster Linie die Verhandlungsmacht der Arbeitgeber. Beim ehemaligen Blackrock-Aufsichtsratschef Friedrich Merz ist das wenig überraschend, bei Hubertus Heil von der SPD dagegen eine Tragödie.

    In der öffentlichen Debatte ist die tatsächliche Funktion der Arbeitslosen natürlich verschleiert. Der Kampf gegen das Bürgergeld ist nur auf der Oberfläche ein Kampf gegen Arbeitslose, tatsächlich handelt es sich um einen Kampf gegen alle Beschäftigten. Um das individuelle Interesse der Arbeitgeber an schwachen Beschäftigten als das allgemeine Interesse der Bevölkerung zu artikulieren, werden Arbeitslose als faule Taugenichtse dargestellt, die den Beschäftigten, also „den Steuerzahlern“, auf der Tasche liegen.

    Dass seit Einführung des Bürgergeldes nicht mehr Menschen aus einem sozialversicherungspflichtigen Job ins Bürgergeld gewechselt sind, der Stand sogar historisch niedrig ist – geschenkt.

    Niedrige Lohnstückkosten sind das Rückgrat des deutschen Exportüberschusses. Das war nicht zuletzt Gerhard Schröder klar, als er in Davos 2005 im Rausch der Agenda-Politik von sich gab: „Wir haben einen der besten Niedriglohnsektoren aufgebaut, den es in Europa gibt (…). Wir haben seit Jahren in Deutschland eine stagnierende Lohnstückkosten-Entwicklung. Gut für Investitionen in diesem Land.“

    Niedriglohn, Importüberschuss, Arbeitslosigkeit

    Ein Niedriglohnsystem, das mehr exportiert als importiert, benötigt selbstverständlich Länder, die mehr importieren, als sie exportieren. Sind diese Ungleichgewichte strukturell, wie in der Eurozone, werden sich Länder mit einem Importüberschuss, wie zum Beispiel Griechenland, verschulden müssen und damit – Hand in Hand mit den Arbeitslosen – die Bürde deutscher Niedriglohnpolitik tragen.

    Nun haben ehrliche Befürworter unserer Marktwirtschaft zwei Möglichkeiten: Entweder akzeptieren sie Inflation, indem wir mit Staatsausgaben Vollbeschäftigung herbeiführen. Dann wäre Arbeitslosigkeit ein individuelles Problem. Oder aber wir bekämpfen die Inflation weiterhin mit Arbeitslosigkeit. Dann sollten soziale Sicherungssysteme die Bürde belohnen, die Arbeitslose für uns alle auf sich nehmen.

    Simon Grothe promoviert an der Universität Genf zu den makroökonomischen Auswirkungen von Ungleichheit.

    #Europe #Allemagne #économie #chômage #inflation #exploitation #lutte_des_classes

  • « Des électeurs ordinaires » : à la découverte de la vision racialisée du monde des partisans du RN

    Le sociologue Félicien Faury décortique la mécanique du vote Rassemblement national, après un travail de terrain réalisé entre 2016 et 2022 dans le sud-est de la France.

    [...]

    Ses conversations avec les électeurs donnent à voir des « logiques communes », un rapport au monde qui oriente vers le vote Le Pen. « Les scènes fiscales, scolaires et résidentielles deviennent les théâtres de compétitions sociales racialisées, dans lesquels les groupes minoritaires, construits et essentialisés en tant que tels, sont perçus et jugés comme des concurrents illégitimes », décrit l’auteur. La prégnance de cette vision du monde dans le quartier ou au travail conduit à légitimer le vote Le Pen, à le priver de son stigmate de l’extrémisme et, in fine, à le renforcer.

    A l’automne 2023, un débat avait opposé deux interprétations du vote populaire pour le RN, que l’on peut ainsi schématiser : d’un côté, les économistes Julia Cagé et Thomas Piketty, auteurs d’une somme de géographie électorale (Une histoire du conflit politique, Seuil, 2023), pour qui les inégalités socio-économiques sont le principal déterminant du vote RN ; de l’autre, le sondeur de l’Institut français d’opinion publique, Jérôme Fourquet, qui, dans La France d’après. Tableau politique (Seuil, 2023), soulignait le primat de la question identitaire.

    Le travail de terrain de Félicien Faury invite à pencher fortement en faveur de la seconde analyse. Il dissèque la manière dont les expériences de classe de l’#électorat RN rejoignent toutes la question raciale. Le chercheur prend toujours soin de situer cette vision raciste dans le contexte d’une société où se perpétuent les processus de racialisation. De la part d’électeurs en risque de déclassement social, écrit-il, « le vote RN doit aussi se concevoir comme un vote produit depuis une position dominante sur le plan racial, dans l’objectif de sa conservation ou de sa fortification ».
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/24/des-electeurs-ordinaires-a-la-decouverte-de-la-vision-racialisee-du-monde-de

    https://justpaste.it/a4997

    #extrême_droite #RN #racisme #livre

    • Dans l’électorat du RN, « le racisme s’articule à des expériences de classes » | entretien avec Félicien Faury
      https://www.mediapart.fr/journal/politique/010524/dans-l-electorat-du-rn-le-racisme-s-articule-des-experiences-de-classes

      Ce que j’essaie de démontrer dans mon livre, c’est que le vote RN est une modalité parmi d’autres de participation aux processus de #racialisation. Il est le fruit d’une vision raciste qui s’articule à une expérience de classe particulière, de sorte qu’elle est politisée de manière spécifique en direction de ce parti.

      https://justpaste.it/51uy6
      #islamophobie

    • Félicien Faury, politiste : « Pour les électeurs du RN, l’immigration n’est pas uniquement un sujet identitaire, c’est aussi une question socio-économique »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/06/14/felicien-faury-politiste-pour-les-electeurs-du-rn-l-immigration-n-est-pas-un

      Le vote #RN, à la fois protestataire et conservateur, exprime un attachement inquiet à un ordre que ses électeurs estiment menacé, explique le chercheur, spécialiste de l’extrême droite.
      Propos recueillis par Anne Chemin

      Rattaché au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, rattaché au CNRS, le sociologue et politiste Félicien Faury travaille sur l’extrême droite. Il est l’auteur de Des électeurs ordinaires. Enquête sur la normalisation de l’extrême droite (Seuil, 240 pages, 21,50 euros), un ouvrage adossé à une enquête de terrain de six ans (2016-2022), qui analyse l’implantation électorale et partisane du Front national, puis du Rassemblement national (RN), dans un territoire du sud-est de la France.

      Comment analysez-vous le geste politique d’Emmanuel Macron qui provoque des élections législatives ?

      Comme beaucoup l’ont souligné avant moi, ce choix repose sur la volonté d’imposer un clivage opposant un parti « central », incarné par Renaissance, et l’extrême droite – avec le présupposé que la gauche sera faible ou divisée. Dans un contexte où le président de la République suscite toujours davantage de défiance, ce clivage a pour effet de faire du RN l’alternative principale au macronisme. Cette situation explique sans doute pourquoi la #dissolution était une demande explicite de Jordan Bardella et de Marine Le Pen – et pourquoi cette annonce a été accueillie par des cris de joie, lors des soirées électorales du RN.

      On dit souvent que les électeurs du RN sont très sensibles aux questions sociales – en particulier au pouvoir d’achat –, mais votre ouvrage montre la place centrale qu’occupe le racisme dans leurs choix électoraux. Comment cette « aversion envers les minorités ethnoraciales », selon votre expression, se manifeste-t-elle ?

      Il faut en fait articuler les deux phénomènes. Les questions sociales comme le pouvoir d’achat sont toujours entremêlées avec des thématiques comme l’immigration et la place des #minorités_ethnoraciales dans la société française. Pour les électeurs du RN, l’immigration n’est pas uniquement un sujet « identitaire » : c’est aussi, et peut-être surtout, une question pleinement socio-économique. Lorsque les immigrés sont spontanément associés au #chômage et aux #aides_sociales, l’immigration se trouve liée, par le biais des impôts et des charges à payer, à la question du pouvoir d’achat. Ce qu’il faut chercher à comprendre, ce n’est donc pas ce qui « compte le plus » – préoccupations de classe ou racisme –, mais selon quels raisonnements ces enjeux sont reliés.

      S’agit-il d’un racisme ouvertement exprimé ou du racisme « subtil » dont on parle parfois pour qualifier, par exemple, le racisme « systémique » ?

      Tout dépend, bien sûr, des profils des personnes interrogées et du contexte de l’interaction, mais il s’agit souvent de propos assez clairs et explicites dans leur hostilité aux minorités ethnoraciales. C’était un enjeu important dans l’écriture de mon livre : il me paraissait nécessaire de rendre compte du racisme qui s’exprime dans beaucoup de discours, mais il fallait aussi prendre garde à ne pas redoubler, dans l’écriture, la violence des propos dans une sorte de voyeurisme malsain. J’ai donc cherché à me limiter à ce qui était nécessaire à l’analyse sociologique.

      Par ailleurs, il existe effectivement des formes plus « subtiles » d’expression du racisme. Le racisme est un fait social multiforme et transversal : on le trouve dans tous les milieux sociaux, mais selon des formes différentes – certaines sont claires, d’autres sont plus policées ou plus discrètes. L’extrême droite et ses électorats n’ont en rien le monopole du racisme : il y a du racisme dans le vote RN, mais ce vote n’est qu’une forme parmi d’autres de participation aux inégalités ethnoraciales qui continuent à exister dans notre pays.

      Vous évoquez, pour expliquer le sentiment d’injustice et de fragilité ressenti par les électeurs du RN, la notion de « conscience sociale triangulaire » forgée par le chercheur Olivier Schwartz. Comment décririez-vous cette représentation du monde social ?

      La #conscience_sociale_triangulaire désigne le sentiment d’être pris en tenaille entre une pression sociale « par le haut » et une autre « par le bas ». Sur mon terrain, cette double pression est particulièrement ressentie dans sa dimension résidentielle. Les électeurs du RN ont l’impression de se faire « rattraper » par les « quartiers », où logent des #classes_populaires_précarisées souvent issues de l’immigration, mais ils regardent aussi avec inquiétude l’appropriation de certains territoires par des groupes très dotés économiquement. Dans le Sud-Est, beaucoup de familles prospères viennent, en effet, s’installer ou acheter des résidences secondaires, ce qui a pour effet d’engendrer une forte pression immobilière.

      Le « haut » et le « bas » ne sont pas politisés de la même façon chez ces électeurs du RN. La pression par le haut suscite de l’amertume, mais aussi beaucoup de fatalisme. Par contraste, la pression par le bas est considérée comme scandaleuse et évitable, notamment lorsqu’elle est racialisée : les électeurs du RN estiment qu’on aurait pu et dû limiter, voire stopper, une immigration qui est jugée responsable de la dégradation des #quartiers environnants. C’est sans doute un effet du racisme que de faire regarder vers le bas de l’espace social lorsqu’il s’agit de politiser ses aversions.

      L’inquiétude vis-à-vis de l’avenir des électeurs du RN concerne finalement moins l’emploi que des domaines que l’on évoque plus rarement dans le débat public, comme le logement ou l’école. Comment ces thèmes se sont-ils imposés ?

      C’est une spécificité des électeurs du Sud-Est que j’ai interrogés : bénéficiant d’un statut socioprofessionnel relativement stable, leurs craintes ne portent pas spécifiquement sur la question de l’emploi et du chômage. Ils ont des préoccupations socio-économiques bien réelles, mais elles concernent la valeur de leur logement, les impôts et les charges, les aides sociales perçues ou non, ou l’accès à des services publics de qualité.

      La question résidentielle est centrale, surtout dans cette région Provence-Alpes-Côte d’Azur caractérisée par une concurrence exacerbée entre les territoires. La question scolaire, elle aussi, revient souvent dans les entretiens : les électeurs du RN ont le sentiment que l’#école publique « se dégrade », ce qui engendre des inquiétudes d’autant plus vives qu’ils sont souvent peu diplômés : ils ont moins de ressources que d’autres pour compenser les défaillances de l’école. Beaucoup se résignent d’ailleurs à scolariser leurs enfants dans le privé.

      Les électeurs du RN qui estiment que leur situation sociale est fragile comptent-ils sur l’aide de l’Etat ?

      Oui. On est, en France, dans une situation assez différente des Etats-Unis, où l’extrême droite est imprégnée par une idéologie libertarienne. Les électeurs RN croient en l’#Etat et ses missions de protection sociale, mais ils sont très critiques vis-à-vis de ses performances et de ses principes de redistribution. S’agissant des enjeux de redistribution, cette déception s’accompagne d’un sentiment d’injustice qui est souvent racialisé : la croyance selon laquelle la puissance publique privilégierait les « immigrés » et les « étrangers » dans l’octroi des aides sociales est particulièrement répandue.

      Diriez-vous que l’attachement des électeurs du RN au monde stable, familier et rassurant qu’ils disent avoir connu dans le passé fait d’eux des conservateurs ?

      Effectivement, le vote RN est à la fois #protestataire et #conservateur. C’est un vote qui s’exprime depuis la norme : les électeurs ont l’impression qu’elle est fragilisée et qu’il faut la défendre. « C’est pas normal » est l’expression que j’ai le plus souvent entendue. Les électeurs ont le sentiment que « leur » normalité est en train de vaciller peu à peu. Le vote RN exprime un attachement inquiet à un ordre encore existant mais menacé.

      Si le vote en faveur du RN est massif, c’est aussi parce que, dans les territoires que vous avez étudiés, il est « banalisé », dicible, voire légitime. Comment fonctionne cette normalisation progressive du vote RN ?

      La normalisation du RN passe beaucoup par son acceptation progressive au sein du champ politique et de l’espace médiatique, mais aussi par les discussions du quotidien et les interactions ordinaires entre amis, voisins, collègues, en famille. Ce vote est validé par les proches, par les gens qui comptent ou, plus simplement, par les gens qui se ressemblent socialement. Cette normalisation est cependant très loin d’être achevée : pour une part encore très importante de la population, le RN reste un vote illégitime, voire un vote repoussoir. Il n’y a donc rien d’irréversible.

      Beaucoup voient dans le succès du RN un vote de colère, protestataire, voire « dégagiste ». Ce n’est pas votre analyse. Pourquoi ?

      Ce n’est pas faux, bien sûr, mais cette explication m’a toujours semblé incomplète. D’une part, _[et Ruffin devrait accepter d’y penser, ce qui le conduirait peut-être à mettre en cause sa propre aversion pour les étrangers...] la colère exprimée n’est pas une colère « aveugle » qui se distribue au hasard : elle vise prioritairement certains groupes sociaux – je pense notamment aux minorités ethnoraciales, aux « assistés » et à certaines fractions des élites culturelles, médiatiques et politiques. D’autre part, les électeurs n’ont pas toujours un comportement « dégagiste » : la majorité des mairies conquises par le FN en 2014 ont été reconduites lors des élections suivantes, souvent dès le premier tour, avec des scores très impressionnants. C’est peut-être une leçon pour les législatives à venir : lorsque l’extrême droite parvient au pouvoir, souvent, elle s’y maintient. Ses victoires lui permettent de solidifier ses soutiens électoraux et de « transformer l’essai » lors des élections suivantes. Beaucoup d’exemples étrangers abondent dans ce sens.

      Pensez-vous que le RN peut remporter une majorité relative, voire absolue, aux élections des 30 et 7 juillet ?

      Il est très important, pour les chercheurs en science politique, de savoir reconnaître leur ignorance faute d’éléments suffisants. Aujourd’hui, on ne dispose pas de suffisamment d’indices sur la manière dont vont se structurer l’opinion publique et l’offre politique au niveau local pour pouvoir en tirer des conclusions sérieuses.

    • Chez les classes moyennes, un vote marqué par la #peur du #déclassement
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/06/23/mais-maman-on-est-pauvres-les-classes-moyennes-a-l-heure-du-declassement_624

      Frappées de plein fouet par l’inflation, exclues des dispositifs d’aide destinés aux plus modestes et sans perspectives d’ascension sociale, les classes moyennes se tournent vers le Rassemblement national, traditionnellement plutôt ancré dans les milieux populaires.
      Par Béatrice Madeline

      « Pour nous, la victoire du Rassemblement national [RN], c’est tout sauf une surprise », confie Yvon Le Flohic, médecin généraliste dans un cabinet médical de Ploufragan, dans l’agglomération de Saint-Brieuc. Un morceau de France ordinaire, où le #revenu annuel moyen était de 23 010 euros en 2021, presque identique à la moyenne nationale (23 160 euros). En 2020, on y comptait un quart de retraités. Parmi les personnes en activité, 20 % d’ouvriers, 30 % d’employés, 30 % de professions intermédiaires et 13 % de cadres ou professions supérieures. Le tout, au cœur d’une Bretagne historiquement imperméable aux extrêmes, affectée ni par la désindustrialisation, ni par le chômage ou l’insécurité.

      Pourtant, le 9 juin au soir, la liste de Jordan Bardella est arrivée en tête aux élections européennes dans les Côtes-d’Armor, avec 28,21 % des suffrages (27,11 % à Ploufragan). En 2019, Renaissance était en tête, et Marine Le Pen obtenait 19 % des voix. « Dans notre cabinet, on voit défiler tout le monde, poursuit le médecin. Nous étions sûrs du résultat. Ici, les gens ont la sensation de ne plus être pris en compte, de ne pas être représentés, ils ne croient plus aux institutions. Et cela ne date pas d’hier. »
      A l’échelle du pays, ces classes moyennes ont exprimé ce ressentiment le 9 juin, lors des élections européennes, certains par l’abstention, et beaucoup d’autres en votant en faveur du RN, traditionnellement plutôt ancré dans les milieux populaires. Selon l’analyse réalisée par OpinionWay, 41 % des ménages gagnant entre 1 000 et 2 000 euros par mois ont voté pour Jordan Bardella, et 33 % de ceux aux revenus compris entre 2 000 et 3 500 euros. Une percée sociologique : parmi les employés, le RN a gagné dix points entre 2019 et 2024, et quinze points parmi les professions intermédiaires.

      De plein fouet

      A ce malaise s’est ajouté un ouragan appelé #inflation, qui a fait vaciller les modes de vie et les certitudes. « On n’avait pas vu une telle hausse des prix depuis quarante ans, et à l’époque, tous les salaires étaient indexés sur les prix, rappelle Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyses et prévisions à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). C’est la première fois qu’on vit une telle crise inflationniste sans cette protection. »

      Prises de plein fouet par la flambée des produits de base – l’alimentaire a connu une hausse de 20 % en deux ans, l’électricité de 70 % en cinq ans –, exclues des dispositifs d’aide destinés aux plus modestes, les classes moyennes ont vu leurs habitudes et leurs modes de consommation bouleversés, comme le raconte Elisabeth (elle a préféré garder l’anonymat), 56 ans, installée sur la côte varoise : « Depuis plusieurs années, j’ai pris l’habitude de compter chaque euro lors de mes courses, et je me suis rendu compte que je n’étais pas la seule. Je vois aussi des hommes parcourir les rayons la calculette en main. Et ce n’est pas tout. Chaque dépense est planifiée, je ne peux plus partir en vacances, ni épargner. »

      Les « périurbains » et les ruraux ont été plus pénalisés que les autres. On comptait, au plus fort de la crise, trois points d’écart dans la hausse moyenne du coût de la vie entre eux et ceux vivant dans les centres-villes, selon l’OFCE. Certes, les loyers sont plus élevés dans les métropoles, mais les périurbains ou les ruraux sont bien plus tributaires de leur voiture au quotidien et dépensent davantage en chauffage pour leur logement, souvent une maison individuelle.

      Sous pression, les ménages ont du mal à boucler leurs fins de mois, une fois payées les charges fixes, l’électricité, le carburant, les assurances, et l’alimentation, et encore, en supprimant souvent les produits les plus coûteux. « Aujourd’hui, je ne vais plus au restaurant, à peine au cinéma, encore moins à l’opéra. Je voyage en rêve, je suis à découvert le 15 du mois, je paie mon garagiste en trois fois, et j’achète mes vêtements en seconde main », résume Anne, 50 ans, professeure certifiée à temps partiel et un enfant à charge.

      Des dettes impossibles à apurer

      Pour certains, la crise inflationniste s’est traduite par des dettes impossibles à apurer. « On voit arriver des gens qui n’auraient jamais passé notre porte avant, confirme Laetitia Vigneron, conseillère financière à l’Union des associations familiales (UDAF) du Cher. Des personnes qui travaillent, qui ont des crédits immobiliers ou des crédits voiture. » Entre janvier et mai, le nombre de dossiers de surendettement déposés auprès de la Banque de France a augmenté de 6 % par rapport à 2023. « Le prix des courses a explosé. Les gens n’arrivent plus à s’en sortir. On voit des dossiers de surendettement constitués uniquement de dettes de charges courantes : loyers, assurances, électricité », renchérit Céline Rascagnères, également conseillère financière pour l’UDAF, dans l’Aude.
      Pour ces personnes ni riches ni pauvres, la dégringolade ne se fait pas ressentir uniquement dans le train de vie. Elle est aussi symbolique. « Dans ma tête, un prof faisait partie des classes moyennes supérieures, il pouvait s’offrir deux-trois restos mensuels, des voyages pour le plaisir, des loisirs pour se cultiver, une petite maison pour la retraite et de l’argent pour les enfants, explique Anne, la professeure. Je suis déclassée. » Un sentiment partagé par bon nombre de ses semblables.

      Audrey, une Parisienne de 44 ans, éducatrice spécialisée, gagne 2 100 euros par mois (salaire, prime et pension alimentaire), pour la faire vivre avec son fils : « Le déclassement social, je le vis de la façon suivante : un salaire insuffisant au regard de mes études et de mes responsabilités professionnelles ; le fait de ne pas avoir les moyens de scolariser mon fils dans le privé ; deux semaines de vacances seulement pour moi et une colonie de vacances, en partie financée par la ville, pour mon fils ; la perte de la valeur travail et l’absence d’ascenseur social. »

      Michel, un retraité de 69 ans, est en colère : déposé en février 2024, le dossier de retraite de son épouse, atteinte d’une maladie neurologique, est toujours à l’étude. « En attendant, nous sommes confrontés à des problèmes financiers et à des problèmes de santé, mais nous n’avons aucune aide, car l’on considère que l’on gagne trop ! A ce jour, nous ne faisons qu’un repas sur deux, en mangeant des pâtes et des œufs, et encore, pas toujours. Quel plaisir d’avoir cotisé cinquante-deux ans pour en arriver là ! »

      Précarité nouvelle

      Le sentiment de déclassement s’exprime aussi au travers du regard d’autrui. Installée à Nantes, Catherine, bac + 5, est chargée de communication indépendante, avec des revenus autour de 2 500 euros par mois, « sans aucune perspective de progression ». Elle travaille chez elle, réfléchit depuis deux ans à changer sa voiture sans pouvoir franchir le pas, et ses dernières vacances se résument à une semaine à l’été 2023 dans un village éloigné du Limousin. Mais c’est face à sa fille que la conscience de sa précarité nouvelle la taraude le plus. « L’autre jour, elle a voulu que je lui achète un pull à 90 euros, à la mode chez ses copines. J’ai dit non. Elle s’est exclamée : “Mais, maman, on est pauvres ?” »

      Anne, Audrey et Catherine incarnent la fragilisation financière des familles monoparentales, essentiellement des mères célibataires. Un tiers des pensions alimentaires reste impayé, et le taux de pauvreté dans leurs rangs atteint 32,3 %, contre 14,5 % pour l’ensemble de la population, selon des données de la Caisse d’allocations familiales ou de l’Institut national de la statistique et des études économiques. Faut-il y voir un lien ? Parallèlement, le vote RN a progressé de manière spectaculaire chez les femmes : dix points entre 2019 et 2024, contre trois seulement chez les hommes, indique Ipsos. « Tenant à distance l’héritage viriliste et sexiste de son père, Marine Le Pen se présente comme une femme moderne, mère de famille, divorcée, travaillant, affichant sa “sensibilité à la cause féminine” », rappelait la philosophe Camille Froidevaux-Metterie dans une tribune du Monde du 13 juin.

      Le sentiment de déclassement se voit parfois dans le regard des enfants, mais se mesure toujours par rapport à la génération précédente. « Moins bien que mes parents », déplore Tim, ingénieur dans la fonction publique, quand il parle de l’appartement de 68 mètres carrés qu’il a « difficilement » pu acquérir à Grenoble avec le fruit de son travail. Et il craint que sa propre descendance ne vive la même mésaventure. « Malgré une vie peu dépensière, je peine à épargner et à financer pour mes enfants des études équivalentes à celles que j’ai pu suivre, enchaîne-t-il. En somme, je vis moins bien que mes parents, et la dynamique est à la dégradation. »

      « L’absence de perspectives, la difficulté de dessiner une trajectoire ascendante » font partie des désillusions des classes moyennes, souligne Nicolas Duvoux, sociologue à l’université Paris-VII, qui évoque l’érosion des « possibilités de vie ». Une érosion qui va en s’accentuant, s’inquiète le chercheur. « La précarité sur le marché du travail est devenue la norme, explique-t-il, particulièrement pour les jeunes. Or, la précarité dans l’emploi se traduit par l’impossibilité de construire sa vie de manière durable. Cela ronge le corps social. »

      En vain

      Confrontés à cette précarisation, les jeunes se sentent en outre comme rejetés des villes où ils ont parfois grandi, et souhaiteraient vivre. A 35 ans, Antoine, Bordelais, salarié dans l’associatif, voudrait acheter un 40 mètres carrés dans sa ville : « Impensable avec un smic seul. » Parisiens, Patrick et son épouse, deux enfants, cherchent à s’agrandir. En vain. « Impossible pour nous, couple d’ingénieurs, d’avoir plus de trois pièces. Même les logements sociaux auxquels nous avons droit sont au-dessus de notre budget. Nous voilà moins bien lotis qu’un ouvrier des années 1960 », tranche l’homme de 35 ans. Le problème est encore aggravé dans les régions très touristiques, où les résidences secondaires et autres meublés assèchent le marché pour les locaux, contraints d’aller habiter loin de leur travail – et d’avoir une voiture, qui plombe définitivement le budget.

      Au fond, les classes moyennes « ont une vision ternaire de la société, décrypte le politologue Jérôme Fourquet : « Pour eux, il y a en bas les plus pauvres, les assistés, et au-dessus les riches qui se gavent. Ils ont le sentiment d’être trop riches pour être aidés, trop pauvres pour s’en sortir, et d’être taxés pour financer un modèle social auquel ils n’ont plus accès. Le pacte social implicite, qui est de payer ses impôts mais, en retour, d’en avoir pour son argent, est rompu. »

      Or la gauche, elle, oppose aujourd’hui une vision « binaire », estime M. Fourquet, qui repose sur l’idée du peuple contre les élites – un schéma dans lequel les catégories intermédiaires ne se retrouvent pas : « Le RN, en faisant par exemple de la #voiture un thème politique, a réussi à créer une proximité avec les classes moyennes, qui se sentent enfin prises en compte. »

  • Pipeline leak exposes carbon capture safety gaps, advocates say
    https://www.theguardian.com/us-news/2024/apr/19/exxon-pipeline-leak-carbon-capture-safety-gaps
    Les pipelines de CO2, ça fuit, et ça peut être dangereux.

    About 5,000 miles [8000 km] of #CO2 #pipelines are currently operating in the US, which are predominantly for transporting the gas to oilfields where it is used to extract hard-to-reach oil – a process known as enhanced oil recovery. The pipeline running through Sulphur is part of a network stretching more than 900 miles [1500 km] through Louisiana, Texas and Mississippi, which #ExxonMobile acquired from Denbury last year.

    In 2020, almost 50 residents required hospital treatment after the Denbury (now Exxon) pipeline ruptured in Satartia, Mississippi, releasing 31,000 barrels of CO2. The incident exposed major flaws in the existing health and safety regulations for CO2 pipelines, which as a result are currently being updated by the Pipeline and Hazardous Materials Safety Administration (PHMSA). The update is already facing delays, and could take years.

    Yet the CO2 pipeline network is forecast to grow as much as tenfold thanks in part to billions of dollars of tax incentives in the 2022 #Inflation_Reduction_Act – as well as hundreds of millions of dollars in direct investment for CO2 transport and storage infrastructure. The Biden administration is counting on #CCS to meet its climate goals – despite compelling evidence that the technology is inefficient and will probably prolong the use of fossil fuels.

  • Ces salariés rémunérés au smic toute leur carrière : « Le temporaire dure depuis vingt-deux ans »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/04/02/ces-salaries-remuneres-au-smic-toute-leur-carriere-le-temporaire-dure-depuis


    Un salarié contrôle une machine dans la verrerie d’Arc, à Arques (Pas-de-Calais), le 9 septembre 2022. SAMEER AL-DOUMY / AFP

    Ce phénomène de stagnation concerne notamment les femmes et les travailleurs âgés de plus de 50 ans.
    Par Jérémie Lamothe - Publié le 02 avril 2024

    En intégrant Phone Régie en 2002 en tant qu’hôtesse d’accueil standardiste en région parisienne, Géraldine (le prénom a été changé), alors âgée de 30 ans, en était persuadée : ce boulot « alimentaire » rémunéré au smic, qui lui permettait d’échapper au chômage, ne serait que « temporaire ». « Mais le temporaire dure depuis vingt-deux ans, et je suis toujours au smic », raconte-t-elle.

    Elle a bien été augmentée « une fois » par sa direction « d’une dizaine d’euros en 2010 », se remémore-t-elle, avant d’être rattrapée par le smic, indexé, lui, sur l’inflation. « A quoi ça sert d’aller batailler auprès de la direction pour avoir une augmentation, si c’est pour être de nouveau au smic quelque temps après ? », s’interroge cette mère de deux enfants, âgés de 10 et 18 ans.

    Plus de 3 millions de salariés, soit près d’une personne sur cinq (17,3 % ) dans le secteur privé non agricole, sont payés actuellement au salaire minimum (1 398,69 euros net par mois). Un niveau inédit – la proportion était de près de 12 % en 2021 – atteint en raison, notamment, de la flambée des prix et de la politique d’#exonération de charges. Les rémunérations jusqu’à 1,6 fois le smic sont exonérées de cotisations patronales, mais pas au-delà, ce qui n’incite pas les entreprises à revaloriser les fiches de paie. « Augmenter de 100 euros le revenu d’un employé au smic » revient aux entreprises à « débourser 238 euros de plus », résumait, le 30 janvier, à l’Assemblée nationale, le premier ministre, Gabriel Attal.

    « Manque de considération »

    Des employés, à l’instar de Géraldine, se retrouvent ainsi cantonnés au #salaire_minimum tout au long de leur vie professionnelle. Dans une étude parue en 2019 sur les trajectoires salariales de salariés au smic entre 1995 et 2015, la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques estimait que 20 % des salariés rémunérés autour du smic l’étaient depuis au moins deux ans.

    Ce « phénomène de stagnation » se « concentre sur une partie des salariés qui restent durablement rémunérés » au smic, notamment les #femmes et les travailleurs de plus de 50 ans. Et plus le temps passé au smic s’accroît, plus le risque de ne pas voir sa fiche de paie évoluer augmente. Derrière cette absence d’évolution salariale, ces travailleurs au smic, qui occupent le plus souvent un #emploi_pénible (hôtellerie-restauration, grande distribution, logistique…), souffrent aussi « d’être bloqués à leur poste et de ne plus pouvoir connaître de mobilité ascendante au sein de leur entreprise », relève Lucas Tranchant, maître de conférences en sociologie à l’université Paris-VIII. Et il y a cette réalité moins visible, mais tout aussi lancinante pour ces salariés, du « manque de considération » et de « reconnaissance » qui accentue leur amertume vis-à-vis de leur employeur, les interrogeant sur le sens même de leur #travail.

    « Le salaire, c’est ce qui donnait une reconnaissance au travail réalisé, notamment dans les emplois pénibles, avance Lucas Tranchant. Mais c’est en train de disparaître avec cette #smicardisation des emplois peu qualifiés. » « On est là au cœur des tensions sociales », ajoute le directeur de l’Observatoire des inégalités, Louis Maurin : « S’il n’y a pas de dynamique [salariale ou professionnelle], c’est l’idée que, quelque part, vous ne comptez pas. Il doit y avoir une forme de responsabilité des entreprises sur ce qu’elles font de la vie des gens. »

    Alors qu’il commence sa « vingt-cinquième année » au smic depuis la signature de son contrat en 1999 chez le géant du verre en difficulté, Arc International, Christophe, 48 ans, se souvient « en [avoir] fait, des demandes d’augmentation ». A chaque fois, il a obtenu la même réponse : « Ils n’ont pas de budget, pas de place pour que j’évolue… Ils ont toujours une excuse pour ne pas m’augmenter. » A tel point que cet opérateur en préparation et conditionnement dans l’usine d’Arques (Pas-de-Calais) envisage de quitter la stabilité de son CDI pour devenir coach sportif, avec l’espoir de gagner davantage : « Je peux viser entre 60 et 80 euros de l’heure, alors que je suis autour de 11 euros chez Arc… »

    Un décompte scrupuleux

    Car avec la poussée inflationniste de ces deux dernières années (plus de 10 % d’#inflation cumulée en deux ans, + 20 % pour les produits alimentaires) les fins de mois sont devenues encore plus difficiles pour ces salariés au smic. « Je survis, souffle Christophe. Je ne fais pas mes comptes, quand faut payer, faut payer… »

    Afin de ne pas se laisser déborder par cette envolée des prix, Chantal (le prénom a été changé), salariée depuis cinq ans au smic par une association dans le Sud-Est, tient, elle, un décompte scrupuleux de chacune des dépenses de la famille sur un tableur Excel. « On est tout le temps dans la réflexion : est-ce qu’on peut acheter ça, ou pas ? », explique cette employée de 41 ans, mère de deux enfants. Il a aussi fallu apporter quelques changements aux habitudes familiales : la viande rouge se fait plus rare à table, le compte Netflix à 150 euros par an a été supprimé et, pour les vacances, « on essaye aussi de rogner, en allant chez les amis, la famille », explique Chantal.

    Opératrice téléphonique au #smic chez Concentrix Webhelp depuis dix-huit ans et mère célibataire de deux enfants, Nadège Chainier voit, elle, son #salaire être « mangé aux trois quarts » chaque mois par son prêt immobilier de 600 euros, et la consommation d’eau et d’électricité. Alors, elle a dû faire une croix sur les vacances, ce qui a provoqué l’incompréhension de la plus jeune de ses filles, âgée de 10 ans. « Elle m’a dit qu’elle n’était jamais partie en vacances pendant une semaine comme on a pu le faire pour sa grande sœur. Ça fait de la peine en tant que parent d’entendre son enfant dire qu’il veut partir en vacances. On se dit : “Merde, on a loupé un truc” », raconte la salariée de 48 ans.
    Jérémie Lamothe

    Les emplois qui, soit au SMIC horaire soit guère mieux payés, sont rémunérés en deçà du SMIC mensuel, qu’il s’agisse de temps partiels ou/et d’emplois discontinus sont zappés. Autant de salarié.e.s à ajouter aux 17% de #smicards proprement dit.

    55 ans après on "pense" le SMIC dans les termes de l’époque de son instauration, en 1967.

    #emploi #précarisation

  • Explodierende Betriebskosten – warum viele Berliner Museen immer öfter geschlossen bleiben
    https://www.berliner-zeitung.de/kultur-vergnuegen/explodierende-betriebskosten-warum-viele-berliner-museen-immer-oeft

    Geld ist reichlich da bei den SMPK für ganz viel Selbstbeschäftigung und Tourismusoptimierung. Nur an der Zugänglichkeit wird ein bischen gespart. Was solls, das merkt doch keiner, ohne Besuchergewerkschaft.

    15.4.2024 von Harry Nutt - Von dieser Woche an bleiben einige Häuser der Stiftung Preußischer Kulturbesitz montags und dienstags geschlossen. Warum das ein dramatisches Warnsignal ist.

    Die Stiftung Preußischer Kulturbesitz (SPK) hat viel vor in diesem Jahr. In einer beinahe gehetzt wirkenden Veranstaltung präsentierten Hermann Parzinger und Co vergangene Woche stolz ihre Pläne. In der Abfolge von Ausstellungen, Konzerten und Einzelevents schien die geplante Eröffnung des Zentraldepots der Staatlichen Museen in Friedrichshagen fast unterzugehen.

    In Köpenick gelangt ein 100-Millionen-Projekt zum baulichen Abschluss, mit dem die Depots und Werkstätten, die sich bislang an verschiedenen Standorten befanden, auf einer Nutzungsfläche von 13.000 Quadratmetern zusammengeführt werden sollen. 2014 waren dort das Speichermagazin für die Staatsbibliothek, das Ibero-Amerikanische Institut und die bpk-Bildagentur für Kunst, Kultur und Geschichte in Betrieb genommen worden. Unmittelbar daneben ist zwischenzeitlich das Zentraldepot entstanden, ein imposanter Funktionsbau des Architekturbüros AV1 aus Kaiserslautern.

    Zahlreiche Häuser bleiben einen weiteren Tag geschlossen

    Die Stimmung ist allerdings gedämpft. Unmittelbar nach der Eröffnung, so hieß es hinter vorgehaltener Hand, müsse man womöglich wieder schließen. An allen Standorten explodieren die Betriebskosten. Vor diesem Hintergrund darf man die nun angekündigte Kürzung der Öffnungszeiten in vielen Museen auch als Warnschuss betrachten. Von diesem Dienstag an bleiben zahlreiche Häuser für einen weiteren Tag pro Woche geschlossen, die täglichen Öffnungszeiten werden verkürzt.

    Betroffen sind auf der Museumsinsel das Alte Museum und das Bode-Museum. Neue Regelungen gelten für Kunstbibliothek, Kupferstichkabinett und Kunstgewerbemuseum am Kulturforum sowie die Friedrichswerdersche Kirche, das Museum Europäischer Kulturen in Dahlem, die Sammlung Scharf-Gerstenberg in Charlottenburg und das Schloss Köpenick. Diese Häuser bleiben nach Angaben der SPK montags und dienstags geschlossen und reduzieren zudem teilweise ihre Öffnungszeiten zu den auch bisher weniger frequentierten Tageszeiten. Zugleich wolle man flexibler auf Besucherströme reagieren, sagte Hermann Parzinger gegenüber der Deutschen Presse-Agentur (dpa). Bei der in dieser Woche in der Alten Nationalgalerie eröffnenden Caspar-David-Friedrich-Ausstellung ist mit einer Ausdehnung der Zeiten bis in die Abendstunden zu rechnen.

    Zum SPK-Verbund gehören einige der bedeutendsten Museen der Welt. Nun jedoch könnte es immer häufiger heißen: vorübergehend geschlossen. Bei der von allen Beteiligten als Meilenstein beschworenen Reform der Preußenstiftung bleibt derweil die Finanzausstattung des Kulturtankers SPK weiterhin ausgespart.

    #Berlin #Museum #Kultur #Inflation

  • Ces géants qui dominent le commerce agricole mondial

    En quelques décennies, une toute petite poignée d’acteurs a pris le contrôle du commerce mondial agricole, des #terres à la #finance. C’est le constat dressé par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Peut-on laisser à quelques groupes le destin de la sécurité alimentaire mondiale ?

    C’est un #oligopole dont on ne sait presque rien, parfois même pas son nom. Une poignée d’acteurs inconnus du grand public dominent le #commerce_mondial agroalimentaire. Mais ils font tout pour se faire oublier et cacher les empires qu’ils ont construits au fil des ans, ainsi que l’emprise qu’ils ont conquise sur le monde.

    La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) a dénombré quatorze grands groupes régnant sur ce secteur. À eux seuls, les quatre premiers – #Cargill, #Archer_Daniels_Midland, #Bunge, #Louis_Dreyfus – contrôlent quelque 70 % du marché agricole mondial, selon ses estimations.

    L’envolée des #prix alimentaires partout dans le monde, nourrissant une #inflation planétaire mais aussi des pénuries et des risques aggravés de #crise_alimentaire dans les pays les plus pauvres, a amené l’institution internationale à se pencher longuement dans son dernier rapport annuel sur le rôle exercé par ces géants de l’#agrobusiness dans cette période. Il paraît écrasant.

    Si les superprofits des pétroliers ont été au cœur de toutes les discussions, ceux des géants de l’agrobusiness sont passés inaperçus. Pourtant, ils ont été les autres grands gagnants de la succession de crises (sortie de la pandémie, guerre en Ukraine, tensions géopolitiques) qui se sont enchaînées à un rythme effréné au cours des quatre dernières années.

    Celles-ci se sont traduites par une volatilité inédite du cours de toutes les matières premières agricoles (#blé, #soja, #maïs, #tournesol, #riz, #sucre, #café, #cacao) dont ces grands groupes ont su tirer parti au mieux de leurs intérêts. En 2022, Cargill, Archer Daniels Midland, Bunge et Louis Dreyfus ont réalisé un bénéfice cumulé de plus de 17 milliards de dollars, soit près du triple de leurs résultats de 2020. « Les #bénéfices totaux des neuf grandes sociétés d’#engrais au cours des cinq dernières années sont passés d’une moyenne d’environ 14 milliards de dollars avant la pandémie, à 28 milliards de dollars en 2021, puis au chiffre incroyable de 49 milliards de dollars en 2022 », ajoute le rapport de la #Cnuced.

    Les tensions sur les matières premières agricoles se sont un peu dissipées en 2023. Mais l’été dernier, comme le rappelle la Cnuced, « le prix du blé restait deux fois supérieur au cours d’avant la pandémie ». Cela est vrai pour pratiquement tous les prix agricoles, sans parler des cas spécifiques comme le cacao ou le café, qui atteignent actuellement des cours stratosphériques. Penser que des prix agricoles élevés profitent aux producteurs, « c’est ignorer le rôle majeur joué par ces groupes internationaux d’agrobusiness qui contrôlent nombre de liens dans la chaîne de valeur mondiale et dans la dynamique de la formation des prix du système mondial alimentaire », insiste l’institution des Nations unies.

    De ces groupes, on ne sait pratiquement rien. Sur les quatorze groupes repérés comme les plus importants par la Cnuced, « huit seulement sont cotés en bourse et publient leurs comptes », souligne le rapport. Tous les autres prospèrent à l’abri des regards. Jouant des frontières et des gouvernements, tous cultivent l’opacité, utilisent les failles et les porosités du système pour évoluer dans une totale impunité.

    Souvent partis du négoce, ils n’ont cessé d’étendre leur emprise, prenant le contrôle d’usines de transformation, de capacités de stockage, de compagnies de transport. Puis ils ont mis la main sur les semences et les engrais, avant de devenir de gigantesques propriétaires fonciers. Ils contrôlent désormais des centaines de milliers d’hectares en Ukraine, au Brésil, en Argentine, en Australie, au Canada. En un mot, dans tous les grands pays agricoles où ils peuvent pratiquer des cultures intensives à échelle industrielle, en pratiquant des déforestations massives, s’il le faut.

    Ils sont en position de dicter leurs conditions aux producteurs locaux et aux gouvernements, d’influencer les modes d’alimentation de toute la planète. Demain, ils n’hésiteront pas à mettre en danger les approvisionnements mondiaux, beaucoup étant prêts à troquer la production alimentaire pour celle d’agrocarburants, estimée beaucoup plus rémunératrice.

    Au cours de décennies de fusions et d’acquisitions, « de tels groupes ont pu étendre leur influence de haut en bas de la chaîne d’approvisionnement, tout en amassant d’énormes quantités de données de marché. Si une poignée de sociétés continue de détenir un pouvoir démesuré sur les systèmes alimentaires mondiaux, toute politique visant à atténuer les effets à court terme de la flambée des prix alimentaires sera vaine à long terme », prévient la Cnuced.
    Dans les pas de la finance de l’ombre

    Car un autre changement majeur est intervenu au cours des quinze dernières années, qui n’a pas été suffisamment analysé, selon le rapport : ces géants de l’agrobusiness ont non seulement changé de dimension, mais aussi de nature. Ils sont devenus des acteurs financiers à part entière – le manque de régulation sur les marchés des matières premières leur permettant d’exercer un pouvoir déterminant sur les cours et dans la formation des prix.

    Parce que les marchés agricoles sont par nature chaotiques, que les lois de l’offre et de la demande ne s’appliquent pas conformément aux théories classiques, ils ont toujours été très liés à la finance et à la spéculation. Ce sont ces marchés qui, les premiers, ont élaboré et mis en œuvre les produits dérivés financiers, négociés de gré à gré (over the counter – OTC) afin de couvrir les risques de fluctuation des prix à court, moyen et long terme.

    Mais à partir des années 1980, de nouveaux acteurs sont entrés dans le jeu : des banques et surtout nombre d’acteurs de la finance de l’ombre (hedge funds, fonds d’investissement, gestionnaires d’actifs, etc.) sont entrés sur ces marchés. Profitant de la déréglementation des marchés agricoles, ils ont investi les lieux, développé des produits dérivés financiers de plus en plus sophistiqués, ne s’appuyant plus du tout sur des contreparties physiques, et alimentant la spéculation.

    Depuis la crise de 2008, la situation a encore évolué. Les grandes sociétés de négoce ont mis leur pas dans ceux de la finance de l’ombre, allant bien au-delà de la couverture de leurs risques. Ayant à leur disposition des informations de marché que les autres n’avaient pas, elles se sont vite imposées comme des acteurs incontournables.

    « Dans ce contexte, les très grands groupes internationaux de négoce en sont arrivés à occuper une position privilégiée, en termes de fixation des prix, accédant aux financements et participant directement aux marchés financiers, affirme encore le rapport de la Cnuced. Cela a permis non seulement des opérations spéculatives sur les plateformes organisées, mais aussi un volume grandissant de transactions entre individus ou de gré à gré sur lesquelles la plupart des gouvernements des pays avancés n’ont aucune autorité ou contrôle. »
    Démultiplications spéculatives

    Les dernières années de tensions et de risques de pénuries sur les marchés agricoles ont décuplé les appétits, poussés par l’appât du gain. Selon les chiffres publiés par la Banque des règlements internationaux, le montant total des dérivés négociés de gré à gré sur les produits agricoles, l’énergie et les métaux, a atteint un pic de 886 milliards de dollars à la mi-2022, contre une moyenne de 200 milliards de dollars avant 2020. La valeur notionnelle de ces contrats représentait alors plus de 2 000 milliards de dollars.

    L’ampleur de ces sommes illustre la puissance déstabilisatrice de la finance sur ces marchés essentiels. Tous ont empoché des milliards de superprofits au détriment des populations mondiales. Une étude récente de la Société générale indique que le groupe des dix principaux fonds « dynamiques » avait réalisé un profit de 1,9 milliard de dollars sur des contrats de blé, de maïs et de soja, au début de la guerre en Ukraine, quand les cours des produits agricoles s’envolaient, après avoir perdu de l’argent sur les mêmes contrats dans les périodes précédentes.

    Dans quelle mesure les grands groupes qui contrôlent les échanges mondiaux agricoles ont-ils utilisé leur énorme pouvoir de marché pour pousser la spéculation et augmenter leurs profits ? La Cnuced est incapable de le dire. L’opacité qui règne sur ces marchés, le manque de données fiables et l’absence de régulation et de contrôle empêchent d’avoir une vision précise sur ce qu’il se passe.

    Pour la Cnuced, cependant, le fait qu’une poignée de grands groupes ait acquis une telle taille et une telle importance sur les marchés agricoles, possédant à la fois les données essentielles et des moyens financiers immenses, des instruments financiers négociés dans l’ombre, hors du regard de tout régulateur, laisse la porte ouverte à toutes les manipulations et à toutes les manœuvres.

    La faillite de la régulation

    « Les failles dans les systèmes de régulation n’ont cessé de s’élargir », note le rapport, et d’être mises à profit par les grands groupes de négoce et les traders de matières premières. Toutes les tentatives pour apporter de la lumière sur ces marchés et renforcer la réglementation ont jusqu’à présent échoué. Les réglementations restent parcellaires, multiples, changeant souvent d’une frontière à l’autre.

    Lors de la crise financière de 2008, les législateurs se sont bien gardés de toucher aux marchés de matières premières et à la finance de l’ombre, estimant qu’ils ne représentaient que des risques subalternes. De même, rien n’a été fait pour rapprocher les activités sur les marchés de matières premières et celles sur les marchés financiers, les régulateurs estimant qu’il s’agissait de deux mondes séparés.

    Les activités des grands groupes de négoce démontrent désormais que ces deux sphères sont devenues intrinsèquement liées, les opérations financières venant en soutien – en vue souvent de maximiser les profits – des échanges agricoles. « Le profit n’est pas limité à un secteur spécifique mais est spécifique à des firmes particulières. Il est possible que des profits excessifs puissent être liés à une concentration, qui ne bénéficie seulement qu’à quelques acteurs mondiaux du secteur », écrit par euphémisme le rapport.

    La Cnuced estime qu’il est plus que temps de prendre acte de la défaillance des régulations actuelles, compte tenu des risques sous-jacents, menaçant aussi bien la sécurité alimentaire mondiale que la stabilité de la planète financière. Elle propose de multiples axes de réformes. Les uns portant sur la transparence et la limitation et le contrôle des instruments financiers, sur l’instauration d’une régulation mondial, les autres sur l’application renforcée des lois antitrusts : le commerce mondial alimentaire ne pouvant être laissé aux mains d’un oligopole qui agit dans son seul intérêt.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/090424/ces-geants-qui-dominent-le-commerce-agricole-mondial
    #agriculture #industrie_agro-alimentaire #business #financiarisation #régulation

  • Steigende Mieten in Berlin : Schlechte Zeit für Wohnungssuche
    https://www.nd-aktuell.de/artikel/1180630.ibb-wohnungsmarktbericht-steigende-mieten-in-berlin-schlechte-zei

    Les loyers berlinois se rapprochent du niveau parisien. Pour de nouveaux contrats
    les propriétaires demandent le double du loyer moyen actuel.

    11.3.2024 von Moritz Lang -;Die Lage für Berliner Mieter*innen verschlechtert sich drastisch: Die Angebotsmieten sind 2023 um gut 21 Prozent gegenüber dem Vorjahr auf durchschnittlich rund 14 Euro pro Quadratmeter Netto-Kaltmiete gestiegen, im Neubau muss man mit fast 20 Euro rechnen. In der Innenstadt werden meist 18 Euro und mehr verlangt. Die Angebotsmieten sind gegenüber 2014 um knapp 70 Prozent gestiegen – damit lässt Berlin selbst Städte wie München hinter sich.

    »Das ist der stärkste Anstieg, seit wir dieses Monitoring machen«, sagt der Volkswirt Arnt von Bodelschwingh von der Regiokontext GmbH bei der Vorstellung des IBB-Wohnungsmarktberichts 2023 am Montag. Für den jährlichen Bericht der Investitionsbank Berlin (IBB) werden die Daten einschlägiger Immobilienportale ausgewertet. Man verzeichne einen deutlichen Rückgang an Wohnungsinseraten, heißt es im Bericht. Angebote seien im Schnitt nur noch eine Woche online, Wohnungen in guter Lage oder zu bezahlbaren Preisen würden teils schon nach wenigen Stunden wieder offline genommen.

    Entspannung ist nicht in Sicht: Es treffen Rekordzahlen beim Bevölkerungswachstum auf eine schlechte Lage in der Bauwirtschaft. 2023 wuchs die Bevölkerung Berlins um knapp 78 000 Personen, einen Großteil machen Geflüchtete aus der Ukraine aus. Auch die Altersstruktur der Zugezogenen hat sich verbreitert: Bis auf die Altersgruppe 65 Jahre und älter verzeichnen alle Altersklassen mehr Zu- als Wegzug – in den vergangenen Jahren war lediglich die Gruppe der 18- bis 29-Jährigen gewachsen. »Das sind andere Wohnbedarfe als nur für zuströmende junge Menschen«, sagt Bodelschwingh.

    Zugleich wurden 2022 erstmals seit 2005 wieder weniger Wohnungen neu genehmigt als fertiggestellt. Vor allem private Bauherr*innen haben nachgelassen. »Die Landeseigenen lassen sich vom schwierigen Umfeld von hohen Baukosten und Fachkräftemangel nicht beeindrucken«, sagt der Volkswirt.

    Trotz leichtem Anstieg wurden weniger als 20 000 Wohnungen fertiggestellt. Dadurch schrumpft langsam der Bauüberhang von gut 60 000 genehmigten und noch nicht fertiggestellten Wohnungen. Für Unsicherheit am Markt sorgt eine immer längere Zeitspanne von Genehmigung bis Fertigstellung. Betrug diese vor zehn Jahren noch durchschnittlich 17 Monate, sind es nun 28.

    »Ein deutscher Mietvertrag ist ein Wertpapier«, sagt Bodelschwingh. Denn besonders krass fällt in Berlin der Unterschied zwischen Angebots- und Bestandsmieten aus: Bei Neuvermietung werden fast doppelt so hohe Mieten verlangt wie die durchschnittliche ortsübliche Vergleichsmiete.

    »Uns fehlen Wohnungen, nicht unbedingt Wohnfläche«, so Bodelschwingh. Durch die viel höheren Angebotsmieten bleiben Mieter*innen teils in unnötig großen Wohnungen, das mache eine effizientere Verteilung schwierig. »Wenn es uns gelingt, der älteren Person ein geeignetes Angebot im gleichen Umfeld zu bieten, wäre das Wohnungsproblem kleiner.«

    Diese Umstände will Bausenator Gaebler (SPD) nicht sehen, für ihn sind hohe Mieten nur ein nebensächliches Problem. Er sieht keine Mittel, um die Mieten in Berlin zu begrenzen. »Selbst wenn wir Begrenzung hätten, sorgt das nicht dafür, dass es mehr Wohnungen gibt«, sagt er am Montag bei der Vorstellung des Berichts.

    Das alte Mantra der SPD will sich der Berliner Mieterverein (BMV) nicht anhören. Es müsse regulierend in den Wohnungsbau eingegriffen werden, um vorzugeben, was gebaut wird – sonst würden fast ausschließlich hochpreisige Wohnungen entstehen, die Rendite abwerfen.

    Aufgrund der gestiegenen Dauer bis zur Fertigstellung müsse Berlin die im Baugesetzbuch verankerte Möglichkeit nutzen, sozialen Wohnungsbau auch außerhalb von Bebauungsplänen planerisch festzusetzen. Außerdem müssten eine stärkere Kontrolle und Durchsetzung der Mietpreisbremse und besserer Schutz vor Zweckentfremdung angegangen werden.

    Ein Umzug könne zurzeit zur Armutsfalle werden. »Wir befürchten, dass diese Geschäftsmodelle mit hohen Gewinnspannen der Stadt die Wohnungen wegnehmen«, warnt Ulrike Hamann-Onnertz, Geschäftsführerin des BMV.

    #Berlin #immobilier #habitation #loyers #inflation

  • Gli utili record dei padroni del cibo a scapito della sicurezza alimentare

    I cinque principali #trader di prodotti agricoli a livello mondiale hanno fatto registrare utili e profitti record tra il 2021 e il 2023. Mentre il numero di persone che soffrono la fame ha toccato i 783 milioni. Il report “Hungry for profits” della Ong SOMO individua le cause principali di questa situazione. E propone una tassa sui loro extra-profitti

    Tra il 2021 e il 2022 -anni in cui il numero di persone che soffrono la fame nel mondo è tornato ad aumentare, così come i prezzi dei beni agricoli spinti verso l’alto da inflazione e speculazione finanziaria- i profitti dei primi cinque trader di materie prime agricole a livello globale sono schizzati verso l’alto.

    Nel 2022 le multinazionali riunite sotto l’acronimo Abccd (Archer-Daniels-Midland company, Cargill, Cofco e Louis Dreyfus Company) hanno comunicato ai propri stakeholder un aumento degli utili per il 2021 compreso tra il 75% e il 260% rispetto al 2016-2020. “Mentre nel 2022 i profitti netti sono raddoppiati o addirittura triplicati rispetto allo stesso periodo. In base ai rapporti finanziari trimestrali disponibili al pubblico, i profitti netti dei commercianti di materie prime agricole sono rimasti eccessivamente alti nei primi nove mesi del 2023”, si legge nel rapporto “Hungry for profits” curato dalla Ong olandese Somo. Dati che fanno comprendere meglio quali sono i fattori che influenzano l’andamento del costo dei prodotti agricoli e -soprattutto- chi sono i reali vincitori dell’attuale sistema agroindustriale.

    La statunitense Cargill è la prima tra i Big five in termini di ricavi (165 miliardi di dollari nel 2022) e utili (6,6 miliardi), seguita dalla cinese Cofco (che nello stesso anno ha superato i 108 miliardi di dollari e i 3,3 miliardi di utili) e da Archer-Daniels-Midland company (Adm, con 101 miliardi di ricavi e 4,3 miliardi di utili). Nello stesso anno il numero di persone che soffrono la fame ha raggiunto i 783 milioni (122 milioni in più rispetto al 2019) e i prezzi dei prodotti alimentari hanno continuato a crescere, spinti dall’inflazione.

    Complessivamente questi cinque colossi detengono una posizione di oligopolio sul mercato globale dei prodotti di base come i cereali (di cui controllano una quota che va dal 70-90%), soia e zucchero. “Questo alto grado di concentrazione e il conseguente controllo sulle più importanti materie prime agricole del mondo, conferisce loro un enorme potere contrattuale per plasmare il panorama alimentare globale”, spiega Vincent Kiezebrink, ricercatore di Somo e autore della ricerca.

    La posizione dominante che di fatto ricoprono sul mercato globale rappresenta uno dei fattori che ha permesso agli Abccd di registrare profitti e utili da record negli ultimi tre anni. “La sola Cargill è responsabile della movimentazione del 25% di tutti i cereali e i semi di soia prodotti dagli agricoltori statunitensi -si legge nel report-. Anche il principale mercato agricolo per l’approvvigionamento di soia, l’America Latina, è dominato dagli Abccd: oltre la metà di tutte le esportazioni di questo prodotto passano da loro”.

    La situazione non cambia se si guarda a quello che succede in Europa: l’olandese Bunge e la statunitense Cargill da sole sono responsabili di oltre il 30% delle esportazioni di soia dal Brasile verso l’Unione europea. Bunge, in particolare, è il principale fornitore di soia per l’industria della carne dell’Ue con una chiara posizione di monopolio in alcuni mercati come il Portogallo, dove controlla il 90-100% delle vendite di olio di soia grezzo.

    Questa concentrazione è stata costruita nel tempo attraverso fusioni e acquisizioni che non sono state limitate dalle autorità per la concorrenza: quelle europee, ad esempio, hanno valutato un totale di 60 fusioni relative alle società Abccd dal 1990 a oggi. “Tutte le operazioni, tranne una, sono state autorizzate incondizionatamente -si legge nel report-. La prossima grande fusione in arrivo è quella tra la canadese Viterra (specializzata nella produzione e nel commercio di cereali, ndr) e Bunge. Un’operazione senza precedenti nel settore agricolo globale e che avvicinerà la nuova società alle dimensioni di Adm e Cargill”.

    Un secondo elemento che ha permesso a queste Big five di accumulare ricavi senza precedenti in questi anni è poi la loro capacità di influenzare la disponibilità dei beni alimentari attraverso un’enorme potenzialità di stoccaggio. “Il rapporto speciale 2022 del Gruppo internazionale di esperti sui sistemi alimentari sostenibili (Ipes) ha evidenziato che i trader conservano notevoli riserve di cereali -si legge nel report-. E sono incentivati ‘a trattenere le scorte fino a quando i prezzi vengono percepiti come massimi’”. Per avere un’idea delle quantità di materie prime in ballo, basti pensare che la capacità di stoccaggio combinata di Adm, Bunge e Cofco, è pari a circa 68 milioni di tonnellate, è simile al consumo annuo di grano di Stati Uniti, Turchia e Regno Unito messi assieme.

    Terzo e ultimo elemento individuato nel report è il fatto che queste società sono integrate verticalmente e hanno il pieno controllo della filiera produttiva dal campo alla tavola: forniscono cioè agli agricoltori prestiti, sementi, fertilizzanti e pesticidi; immagazzinano, trasformano e trasportano i prodotti alimentari.

    A fronte di questa situazione, Somo ha invitato la Commissione europea a intervenire per porre un freno alla crescente monopolizzazione del comparto: “L’indagine dovrebbe concentrarsi sul potere che può essere esercitato nei confronti dei fornitori per comprimere i loro margini di profitto -concludono i ricercatori-. È preoccupante che alle multinazionali sia stato permesso di triplicare i loro profitti facendo salire i prezzi degli alimenti, mentre le persone in tutto il mondo soffrono di una crisi del costo della vita e i più poveri sono alla fame”. Per questo motivo l’organizzazione suggerisce di applicare un’imposta sugli extra-profitti delle società Abccd che, con un’ipotetica aliquota fiscale del 33%. A fronte di utili che hanno toccato i 5,7 miliardi di dollari nel 2021 e i 6,4 miliardi nel 2022, permetterebbe di generare un gettito fiscale pari rispettivamente a 1,8 e 2 miliardi di dollari.

    https://altreconomia.it/gli-utili-record-dei-padroni-del-cibo-a-scapito-della-sicurezza-aliment
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  • Inflation alimentaire : pour une famille de quatre personnes, manger sainement « coûte 539 euros par mois », selon l’association Familles rurales
    https://www.francetvinfo.fr/economie/inflation/inflation-alimentaire-pour-une-famille-de-quatre-personnes-manger-saine

    Qu’est-ce qui va se passer si l’électricité augmente de 9,8% ? La seule variable d’ajustement qu’on a aujourd’hui, quand on est un consommateur, c’est précisément l’alimentation. On ne s’alimente déjà pas correctement. Qu’est-ce que ça va donner demain ?

    […]

    Où chercher l’argent ? Au même moment, l’industrie agroalimentaire enregistre des records qualifiés d’excessifs par l’Autorité de la concurrence. On aurait pu aller taxer ces profits excessifs qui plongent les consommateurs dans une détresse très inquiétante.

    […]

    On pourrait accessoirement mettre en place ce qu’on appelle le bouclier qualité prix, c’est-à-dire sacralisé une cinquantaine de produits dont on sait qu’ils sont sains et compatibles avec l’environnement. On plafonnerait ces prix de 50 produits et ce serait aidant pour les consommateurs.

    #alimentation #précarité #inflation #agro-alimentaire #industrie #profit #économie