• ArcelorMittal : révélations sur un pollueur hors-la-loi
    https://disclose.ngo/fr/article/arcelormittal-revelations-sur-un-pollueur-hors-la-loi

    Depuis dix ans, le leader européen de l’acier dépasse les limites de pollution autorisées par la loi, en dépit de graves risques sanitaires. Des documents confidentiels obtenus par Disclose révèlent des manquements répétés au sein des deux principales usines d’ArcelorMittal en France, à Dunkerque et Fos-sur-Mer. Lire l’article

  • ArcelorMittal : un champion des émissions de CO2 biberonné aux aides publiques
    https://disclose.ngo/fr/article/arcelormittal-un-champion-des-emissions-de-co2-biberonne-aux-aides-publiqu

    Depuis 2013, le géant de l’acier ArcelorMittal a reçu pas moins de 392 millions d’euros de fonds publics, malgré des infractions répétées à la réglementation environnementale et de multiples condamnations pour pollution en France. Lire l’article

  • Aucune disposition légale ou réglementaire n’incrimine le seul fait de participer à une manifestation non déclarée.
    Maitre Eolas @Maitre_Eolas – Twitter
    https://twitter.com/Maitre_Eolas/status/1547886920079794178

    Aucune disposition légale ou réglementaire n’incrimine le seul fait de participer à une manifestation non déclarée. Crim. 8 juin 2022 pourvoi n° 21-82.453

    Et je lève mon verre au prévenu qui a fait un pourvoi en cassation pour 11 euros d’amende.

    Collect’ hyphe – @CollectHyphe
    https://twitter.com/CollectHyphe/status/1547888796439494659
    En réponse à @Maitre_Eolas

    C’était un groupe de chorale et ils ont fait une cagnotte pour les frais. L’idée était justement de faire trancher la question car bcp d’amendes de ce type (et parfois à 135 euros …) pour : rien puisque pas d’incrimination légale.

    • Pour la Cour de cassation, participer à une manifestation non déclarée n’est pas une infraction
      https://www.radiofrance.fr/franceinter/pour-la-cour-de-cassation-participer-a-une-manifestation-non-declaree-n-


      La Cour de cassation s’est prononcée mi-juin sur le cas de huit manifestants verbalisés
      © AFP - Thomas Samson

      Saisie par huit habitants de la région de Metz, la Cour de cassation a rendu, mi-juin, une décision majeure pour les futurs mouvements sociaux : selon la plus haute juridiction, une personne ne peut se faire verbaliser pour avoir simplement participé à une manifestations non déclarée.

      23 mai 2020, début du déconfinement. Une manifestation se prépare pour la défense du service public, et les membres de la « Chorale révolutionnaire » de Metz décident de répéter en centre-ville. « En petits groupes pour être moins de dix, distants entre chanteurs d’1,50 mètre à deux mètres, et masqués », précise Xavier Phan Dinh, membre de la formation. Mais la quinzaine de chanteurs n’a pas vraiment le temps de donner de la voix : tous sont rapidement verbalisés par la police, au nom d’un arrêté pris la veille par le préfet, interdisant tout regroupement sur la voie publique. « L’un d’eux m’explique qu’il est interdit de ’revendiquer’, avant que l’un de ses collègues le corrige en précisant qu’il est interdit de ’manifester’. Ce quiproquo est révélateur, selon moi », se souvient Xavier Phan Dinh.

      Décidés à défendre « un droit fondamental, celui de s’exprimer, certes en chantant, et surtout le droit de manifester », le choriste et sept de ses camarades décident de contester ces amendes, dans un premier temps devant le tribunal de police, dédié aux affaires donnant lieu à des contraventions. Divisés en trois groupes confrontés à trois juges différents, les choristes voient tous leurs amendes confirmées par le tribunal, mais à des montants allant decrescendo : de 135 euros pour les premiers dont le cas est examiné, à onze euros pour les derniers. « A mon humble avis, c’était pour nous diviser ou pour nous dissuader d’aller en cassation », analyse Xavier Phan Dinh. Dans tous les cas, les juges retiennent la participation à une manifestation non déclarée.

      « Sous prétexte de limiter les regroupements sur la voie public au motif de freiner la propagation du virus, on en était venus à porter une atteinte disproportionnée à la liberté de manifester », détaille Xavier Sauvignet, l’un des avocats qui a accompagné la chorale dans sa démarche. Les choristes refusent d’en rester là. La loi ne permettant pas de faire appel d’une amende inférieur à 150 euros, ils se trouvent dans l’obligation de se pourvoir directement en cassation. La plus haute juridiction française leur donne alors raison.

      "Une infraction qui n’existait pas"
      « La Cour de cassation rend un attendu très clair qui vient dire que le tribunal de police avait condamné pour une infraction qui n’existait pas, c’est-à-dire la participation à une manifestation non déclarée. Et, en l’absence de texte, on ne peut pas condamner quelqu’un sur ce fondement-là », détaille Me Sauvignet. « Ce que l’on peut retenir de cette décision, qui est une règle qui existait déjà mais qui est posée de manières très claire par cette autorité régulatrice qu’est la Cour de cassation, est qu’il est interdit de participer à une manifestation interdite, qu’il est également interdit d’organiser une manifestation non déclarée. En revanche, il n’est pas interdit de participer à une manifestation non déclarée ». En effet, dans son arrêt, la Cour précise que « ni l’article R. 610-5 du code pénal, ni aucune autre disposition légale ou réglementaire n’incrimine le seul fait de participer à une manifestation non déclarée ».

      Comment expliquer que la Cour de cassation intervienne aussi tard, alors que les manifestations se sont multipliées ces dernières années ? « Des gendarmes ou policiers peuvent facilement verbaliser quelqu’un sur un fondement qui n’est pourtant pas prévu par la loi. En revanche, il est très difficile de venir contester cette verbalisation, de savoir par quel biais saisir le tribunal », analyse l’avocat. L’étape de la cassation est encore plus complexe, d’autant que les requérants n’ont que cinq jours pour saisir la juridiction. A cela s’ajoute la difficulté de financer les services d’avocats spécialisés. « Vous êtes, à toutes les étapes, dissuadés financièrement et intellectuellement de contester ce type d’amende », ajoute-t-il.

      "Un autre enjeu que le montant de l’amende"
      En l’occurrence, les choristes ont fait appel à des particuliers, mais aussi des syndicats comme Sud ou la CGT, au Parti communiste, ou encore à la Ligue des Droits de l’Homme, qui les ont aidés à lancer une cagnotte en ligne pour financer les frais de justice. « Les avocats ont également fait un geste, en nous disant que le montant de la cagnotte leur suffisait, mais ça aurait dû coûter cinq à six fois plus cher », souligne Xavier Phan Dinh, qui évalue l’action, habituellement, à environ 3.000 euros par requérant. « Lorsque nous nous sommes pourvus en cassation, la dame derrière le guichet m’a regardé et m’a dit ’mais monsieur, l’amende est à onze euros, la cassation coûte énormément cher !’ Je pense qu’elle ne comprenait pas qu’il y avait là un autre enjeu que le montant de l’amende (…). Plus on avançait dans notre raisonnement, plus nous étions convaincus qu’il s’agissait-là de quelque chose d’absolument crucial à défendre : le droit de manifester est un droit qui l’emporte sur tous les autres. Si, demain, on ne peut plus exprimer son opinion en manifestant, tout peut nous arriver ».

      Le 6 juillet, les choristes ont à nouveau uni leurs voix pour aller célébrer leur victoire en cassation. Ils ont défilé du palais de justice à l’hôtel de police. Une manifestation qu’en tant qu’organisateurs, ils ont dûment déclarée auprès des autorités.

  • #Nucléaire : un cadre de la centrale du Tricastin dénonce une « politique de dissimulation » d’incidents de sûreté
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/12/nucleaire-un-cadre-de-la-centrale-du-tricastin-denonce-une-politique-de-diss
    #criirad

    L’accusation n’émane ni d’une organisation #antinucléaire ni d’une association de défense de l’#environnement. Pour la première fois, c’est un cadre d’EDF, ancien membre de la direction d’une centrale nucléaire française, celle du Tricastin (Drôme), qui a décidé de briser le silence et de saisir la justice pour dénoncer ce qui, selon lui, s’apparente à une « politique de dissimulation » d’incidents et d’écarts en matière de sûreté. Une démarche inédite dans un milieu tenu au secret. Selon les informations du Monde, une plainte a été déposée au début d’octobre devant le #tribunal_judiciaire de Paris. Elle vise #EDF et la direction de la centrale du Tricastin aux chefs de « mise en danger de la vie d’autrui », « #infractions au code pénal, au code de l’environnement, au code du travail et à la #réglementation relative aux installations nucléaires » et « harcèlement ».

    Le plaignant espère que la justice reconnaîtra son statut de #lanceur_d’alerte. En attendant, toujours #salarié d’EDF, il souhaite garder l’anonymat – nous l’appellerons Hugo. Le Monde a pu le rencontrer, à plusieurs reprises. D’emblée, et malgré la gravité des faits qu’il dénonce, Hugo se présente comme « un amoureux du nucléaire ». Mais un amoureux aujourd’hui « tiraillé », « déchiré », qui tente de cacher sa nervosité derrière un large sourire. Cet homme d’une quarantaine d’années apparaît profondément éprouvé par les événements dont il a été témoin, puis #victime : il affirme, en effet, avoir subi un #harcèlement pendant plusieurs années en raison, notamment, de son refus de « couvrir » certaines tentatives de dissimulation.

    Sa plainte fait figure de dernier recours après qu’il a essayé, en vain, de parvenir à une solution en interne, en alertant la direction de la centrale, celle du groupe ainsi que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Contactés par Le Monde, EDF explique ne pas « faire de commentaires s’agissant des propos rapportés par un salarié » et l’ASN conteste toute dissimulation. La direction de la centrale du Tricastin n’a pas souhaité réagir.

    « Cette plainte rappelle que le lanceur d’alerte est une #vigie_démocratique plus que jamais indispensable lorsque l’opacité qui règne dans le nucléaire sert d’alibi pour dissimuler des graves atteintes à l’intérêt général et à l’environnement », expliquent les avocats William Bourdon et Vincent Brengarth, qui accompagnent Hugo dans sa démarche avec l’association franco-américaine de soutien aux lanceurs d’alerte The Signals Network.

    Le parcours d’Hugo est celui d’un pur produit du nucléaire français. Entré chez EDF au début des années 2000, il gravit très vite les échelons jusqu’à prendre, à moins de 35 ans, la tête du service sûreté de l’une des dix-huit centrales du pays. Preuve de la reconnaissance de ses qualités professionnelles, c’est lui qu’on envoie représenter l’entreprise lors de réunions de l’Agence internationale de l’énergie atomique ou de salons internationaux. Fin 2016, bardé d’états de service élogieux, il est nommé au sein de la direction de la centrale du Tricastin.

    Cette centrale, mise en service en 1980, est l’une des plus vieilles de France. Se profile alors la quatrième visite décennale du réacteur numéro un, programmée en 2019. L’enjeu est de taille pour EDF : ce réacteur est le premier des trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW) du parc à passer sa « visite des 40 ans », qui doit permettre de prolonger son activité de dix ans – si la réglementation française ne prévoit pas de durée de vie maximale des réacteurs, une partie des équipements a été conçue, à l’origine, selon une hypothèse de quarante ans de fonctionnement.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés Nucléaire : l’ASN pose ses conditions pour une prolongation de la durée de vie des réacteurs

    Pour EDF, rappelle Hugo, il est « inenvisageable » de rater ce rendez-vous, qui s’accompagne d’une enquête publique. Or, la centrale du Tricastin est dans le collimateur de l’ASN depuis quelques années en raison de la multiplication d’incidents, au point d’avoir été placée sous « surveillance renforcée » en 2017. Chaque centrale est, en effet, classée en fonction de ses résultats en matière de sûreté, d’environnement, de radioprotection, d’accidentologie et de production : celle du Tricastin est dans les dernières places. Au premier trimestre 2017, un nouveau directeur arrive avec pour mission de redresser la barre. « La pression était maximale, dit Hugo. Il a fallu mettre en œuvre tous les moyens pour améliorer les résultats en vue de la validation de la visite du réacteur numéro un. » Quitte à passer sous silence ou à minimiser certains incidents au mépris des règles fondamentales de sûreté.

    Volonté de la direction

    De nombreux documents, que Le Monde a pu consulter, témoignent de la volonté de la direction de dissimuler à l’ASN des événements, ou en tout cas d’atténuer leur ampleur, ou de les déclarer avec retard – comme l’avait révélé en partie Mediapart en 2019. L’exemple le plus spectaculaire date de l’été 2018. Dans la nuit du 29 au 30 août, le chef d’exploitation fait état, dans un e-mail, d’une « inondation interne dans plusieurs locaux et sur trois niveaux » survenue dans l’un des bâtiments électriques de la centrale, et atteignant 10 centimètres d’eau. Il explique que les prélèvements réalisés ne contiennent pas d’activité radioactive, « sauf dans un local », et que « du matériel sensible au niveau sûreté est présent ». Il s’agit notamment de vannes de l’alimentation de secours des générateurs de vapeur, l’un des systèmes de sauvegarde les plus importants en cas d’accident. Selon son compte rendu, l’incident n’est « toujours pas soldé vingt-quatre heures après sa découverte » et « les moyens humains et surtout matériels ne sont pas à la hauteur de l’enjeu », ce qu’il juge « inacceptable ». C’est avec de simples raclettes et un aspirateur emprunté à un prestataire de nettoyage que les agents d’EDF tentent de résorber l’inondation.

    Hugo découvre cet e-mail, ainsi que des photos et vidéos prises pendant la nuit, le lendemain matin. « Mon supérieur vient me voir et me dit : “Mais c’est quoi ce con de chef d’exploitation qui envoie un e-mail à la Terre entière ?” », rapporte-t-il. Le 31 août a lieu une inspection de l’ASN, prévue de longue date. Alors qu’Hugo s’apprête à expliquer ce qui s’est passé, son chef lui demande de quitter la réunion. Il découvrira seulement plus tard ce qui a été dit aux inspecteurs, en lisant le compte rendu de l’Autorité de sûreté nucléaire daté du 16 octobre : celui-ci fait état non pas d’une inondation mais de « quelques écoulements » qui ont été « immédiatement arrêtés ». Pour Hugo, il est clair, à la lecture de cette version, que la durée de l’événement, sa gravité et le manque de moyens pour y faire face ont été largement minimisés.

    « Le compte rendu du chef d’exploitation a été écrit à chaud dans la nuit, explique aujourd’hui Christophe Quintin, inspecteur en chef à l’ASN. Si j’enlève le facteur [de son] “énervement”, les présentations qui sont faites de l’événement sont cohérentes. » En 2019, l’ASN avait toutefois reconnu que le « manque de moyens de nettoyage n’avait pas été évoqué lors de l’inspection ». Depuis 2017, le « gendarme du nucléaire » avait également demandé à deux reprises à EDF de résoudre le problème de l’étanchéité des joints entre les bâtiments, considérant ces derniers comme « importants pour la protection de l’environnement afin d’éviter toute dispersion d’effluents et de produits dangereux ». En vain.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés Le président de l’Autorité de sûreté nucléaire s’inquiète d’un « recul de la rigueur dans l’exploitation des centrales »

    Non-respect des #procédures généralisé

    Deux semaines après la fuite, un autre incident intervient, lié à la non-fermeture d’une vanne. Ce jour-là, comme le veut la procédure, le chef d’exploitation de permanence et l’ingénieur de sûreté, une sorte de « gendarme du nucléaire » local, confrontent leurs analyses : tous deux conviennent qu’il s’agit d’un « événement significatif de sûreté », qui doit donc être déclaré automatiquement. Malgré leur accord, la direction demande une deuxième « confrontation », contrevenant ainsi aux règles. Les deux responsables maintiennent leur position, mais les directeurs persistent et ne déclareront pas l’incident. L’ASN affirme ne pas avoir retrouvé de traces d’échanges avec EDF concernant cet événement. « Si on n’a rien trouvé, c’est qu’on ne l’a pas vu en inspection », commente Christophe Quintin.

    Ce non-respect des procédures semble relever de pratiques généralisées, plutôt que de situations isolées. Un responsable des ingénieurs sûreté s’inquiète auprès d’Hugo des pressions de la direction : « Les ingénieurs sûreté en ont marre que les chefs d’exploitation baissent leur pantalon pour éviter [de déclarer] des événements significatifs de sûreté. » Ainsi, en décembre 2017, le repli d’un réacteur – la pression et la température de son circuit primaire sont abaissées en raison de l’indisponibilité d’une pompe – n’est pas déclaré. L’ASN a toutefois la possibilité, a posteriori, de revenir sur la caractérisation des incidents : en mars 2018, elle affirme ainsi que ce repli aurait dû être déclaré « sans ambiguïté » et demande à l’exploitant de le faire « dans les plus brefs délais ». S’il paraît anodin, ce retard de déclaration de quelques mois ne l’est pas : signalé en 2018, il n’apparaît pas dans le bilan annuel 2017 du #Tricastin. Dans la même note, l’ASN s’interroge officiellement sur « l’écoute de la filière indépendante de sûreté par les représentants de la direction lorsque ceux-ci doivent arbitrer le caractère déclaratif ou non de certains événements ».

    Un autre exemple, encore. Le 15 juin 2017, le réacteur numéro un fonctionne au-delà de la puissance maximale autorisée pendant quarante-cinq minutes. Une situation qui aurait dû être signalée dans les quarante-huit heures – c’est le cas dès que la surpuissance excède six minutes. Elle ne sera déclarée que le 2 août. Pourtant, la direction de la centrale du Tricastin connaît bien le problème : alors que les cas de surpuissance sont rares à l’échelle du parc français, la centrale en a déjà connu deux cette année-là, le précédent ayant même duré six heures. En cas de répétition d’un même événement significatif, l’exploitant peut être amené à déclarer ce dernier en niveau 2 sur l’échelle INES, graduée de 0 à 7 en fonction de la #gravité. Les événements de #niveau_2 sont très rares.

    « Quand il y a un nouvel événement de surpuissance le 15 juin, ce n’est même plus qu’on serre les fesses, se remémore Hugo. La direction nous dit clairement qu’il est hors de question qu’on ait un incident de niveau 2. » Le Monde a pu consulter un SMS envoyé par un supérieur d’Hugo, le 3 juillet. La consigne ne laisse pas de place à interprétation : « Il faut démonter ce qui s’est passé ce jour-là en mesurant sans prendre l’EC [soit la valeur du capteur utilisé dans le calcul de puissance thermique] pour démontrer que moins de six minutes. »
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Dans la centrale nucléaire du Tricastin, un problème électrique a accru le risque d’accident grave
    Recours à l’intimidation

    Pour tenter de minimiser les écarts de #sûreté, la direction de la centrale du Tricastin peut également avoir recours à l’intimidation, rapporte Hugo. En juillet 2018 a lieu une visite de l’inspection nucléaire (IN), une unité spécifique chargée d’évaluer le niveau de sûreté des centrales, tous les trois ans environ, par le biais d’un audit d’envergure appelé « évaluation globale d’excellence » et pouvant durer plusieurs semaines. Ordre aurait alors été donné de mettre toute la pression possible sur l’un des inspecteurs pour le « pousser à bout et le dégager », raconte Hugo. Il reconnaît d’ailleurs avoir « participé au jeu » : un soir, le rendez-vous avec l’inspecteur s’éternise au lieu d’être expédié en une demi-heure.

    Un SMS témoigne du fait que la direction a donné rendez-vous à Hugo pour « traiter son cas au gars de l’IN ». « On te donne un ordre, tu le fais. Le fonctionnement d’une centrale, c’est très militaire, le directeur est le seul maître à bord. J’ai dû me montrer dur avec quelqu’un qui faisait juste son boulot », regrette Hugo.

    Au-delà de la gravité potentielle des différents incidents, ces pratiques remettent en cause le principe même de la sûreté. Le « gendarme » du nucléaire n’étant pas présent en permanence dans les centrales, le système est fondé sur le processus de déclaration par EDF et sur la transparence. « La sûreté, ce n’est pas qu’une question d’événements ou de valeurs qu’on dépasse, insiste Hugo, c’est une culture. On a tellement bien dissimulé certains incidents que l’ASN ne les a pas vus, c’est très grave. »

    L’ASN, de son côté, conteste cette analyse. « Il est normal qu’il y ait, à certaines périodes, des écarts d’appréciation entre l’ASN et l’exploitant, assure Christophe Quintin. Au Tricastin, il y a effectivement eu en 2017 et 2018 pas mal de divergences, mais elles ont été portées à la connaissance de l’ASN et n’ont pas été mises sous le tapis. Pour tous les événements qui n’avaient pas été déclarés, l’exploitant avait des explications rationnelles. » Egalement contacté par Le Monde, EDF se contente de rappeler que la sûreté des centrales est « la priorité » du groupe et que « la transparence et le respect de la réglementation sont scrupuleusement appliqués et respectés sur tous les sites ».

    Concernant plus particulièrement le Tricastin, l’entreprise souligne que le nombre d’événements significatifs déclarés par la centrale est « stable depuis plusieurs années » et que les bilans sûreté réalisés par l’ASN « ne font aucun état de non-respect du principe de transparence ».
    Entretien avec le physicien Bernard Laponche : Article réservé à nos abonnés « L’état du parc nucléaire français est préoccupant »
    Accidents de travail avec arrêt non transmis

    Un autre aspect de ce que Hugo qualifie de stratégie de dissimulation repose sur la non-déclaration des accidents de travail avec arrêt. Le mode opératoire est souvent le même : si un salarié se voit remettre une déclaration d’accident avec arrêt, signifiant que son état de santé ne permet pas une reprise du travail, la direction met la pression sur ses chefs pour que l’arrêt ne soit pas transmis. Il est alors demandé au salarié de rester chez lui le nombre de jours prévus par le médecin. En cas de suspicion par l’inspection du travail, la direction a la parade : elle explique que le salarié a accepté un « aménagement de poste ».

    L’aménagement de poste sous-entend que celui-ci soit prévu en amont de la délivrance d’un accident du travail avec arrêt, que les conditions dudit poste soient validées par un médecin et, bien entendu, que le poste en question ne soit pas fictif. Hugo indique avoir été témoin d’événements fréquents pour lesquels ces conditions n’étaient pas respectées.

    Ces derniers s’intensifient avant la visite décennale. Le samedi 9 juin 2018, un technicien est victime d’un malaise alors qu’il intervient en salle des machines. Sa tenue vapeur est insuffisamment ventilée pour faire face aux très fortes températures. Selon le médecin qui l’examine, le diagnostic vital aurait pu être engagé : la température corporelle du salarié a atteint 41 °C. Il lui remet un certificat d’accident du travail avec arrêt. Pourtant, deux jours plus tard, la direction déclare l’accident auprès de la Caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) sans arrêt de travail et explique que le salarié a été mis au repos le dimanche avant de reprendre son activité le lendemain.

    Le 18 septembre, un autre accident se produit au sein de la même équipe. Un salarié heurte violemment une vis qui dépasse d’une vanne et est amené aux urgences avec une plaie à la jambe. « Peux-tu suivre avec attention le blessé sur cette fin d’après-midi ? Je suis persuadé que dans le pire des cas un maintien dans l’emploi peut répondre à la situation », demande par SMS un membre de la direction, alors que l’agent n’a pas encore été examiné. Nouveau SMS en fin de journée du supérieur hiérarchique d’Hugo : « L’agent est sorti de l’hôpital sans déchirure grave. Huit jours d’arrêt. La balle est dans votre camp pour le poste aménagé, pas de problème pour tout aménagement. » Le lendemain, la direction transmet à la CPAM une déclaration d’accident du travail sans arrêt.

    Parfois, la stratégie échoue. Le 11 janvier 2018, une chute, un séjour à l’hôpital, un arrêt de travail d’une semaine. Mais le salarié a aussitôt transmis l’arrêt au médecin-conseil. La pression est mise sur les équipes pour rattraper le coup. « On a essayé de faire modifier au médecin de l’hôpital la déclaration, mais il refuse pour question de déontologie. J’ai fait tout ce que l’ai pu », commente, contrit, un adjoint du service d’Hugo dans un échange de SMS. « On va se faire allumer ! », répond un autre. « Attention, un jour, cela apparaîtra que la pression pour ne pas déclarer est démesurée. Il faudra assumer », ajoute un chef de service délégué.

    Cette stratégie de non-déclaration répond à un objectif : l’accidentologie, et plus précisément le taux de fréquence des accidents du travail avec au moins un jour d’incapacité de travail, est un paramètre pris en compte, avec une pondération importante, dans le classement des centrales. Un classement à soigner pour réussir la visite décennale. En 2018, le taux de fréquence du Tricastin est particulièrement bas : 2,7. Plus de deux fois moins que celui d’un secteur comme la banque et l’assurance (6,8), pourtant beaucoup moins à risque.
    Mise à l’écart brutale

    Le refus d’Hugo de « collaborer » à l’ensemble de ces dissimulations va entraîner, selon lui, sa mise à l’écart brutale. Le 25 septembre 2018, peu après l’inondation, il est convoqué par son supérieur, qui lui demande de rédiger un e-mail expliquant qu’il quitte ses fonctions pour raisons personnelles. Hugo refuse, mais, le lendemain matin, son départ est annoncé publiquement devant le personnel. Progressivement, Hugo n’est plus invité aux réunions, disparaît de l’organigramme de la direction, est retiré des listes de diffusion des chefs de service… A bout, il est victime d’une crise de spasmophilie dans son bureau, le 4 octobre, et mis en arrêt de travail. Le premier d’une longue série. « Là, j’ai compris qu’ils allaient me faire taire, dit aujourd’hui Hugo, les nerfs toujours à vif. On a voulu me détruire. »

    Le harcèlement que Hugo évoque passe aussi par des « intimidations » (« une connerie et t’es tondu », envoyé par SMS en pleine réunion) et des « insultes » répétées (« petite nature », « triple nul »). Hugo informe sa direction de la situation. « Ne te mets pas une pression démesurée. Tu n’es pas harcelé », tranche celle-ci, dans un SMS. Il informe les syndicats, saisit l’inspection du travail. Dans le nucléaire, les inspecteurs du travail sont les inspecteurs de l’ASN. Une enquête est diligentée. Elle conclura, en mars 2019, à l’issue d’une soixantaine d’entretiens, que « la pratique de harcèlement moral (…) n’a pas été établie », tout en pointant « des dysfonctionnements au niveau collectif ». « Ces situations sont traitées avec attention, car il n’y a jamais de fumée sans feu et les torts sont toujours partagés, assure Christophe Quintin. L’ASN a proposé un certain nombre d’actions de management à la direction de la centrale au terme de son enquête. »

    Trois jours avant sa date de reprise prévue le 10 décembre, Hugo apprend par un SMS que la direction a l’intention de lui proposer une autre « mission » : un poste de « chef de projet senior ». Il conteste, veut retrouver son poste. Las. Les syndicats l’informent que la direction envisage désormais une « mutation d’office ». L’argument ? « Protéger » sa santé. L’état physique et mental d’Hugo se dégrade. Il est de nouveau arrêté, mais toujours déterminé à retrouver son poste. Le 2 avril 2019, le médecin-conseil de l’Assurance-maladie valide sa reprise du travail. Lorsqu’il se présente, le 4 avril, à la centrale, son employeur le redirige vers le médecin du travail. Ce dernier confirme l’aptitude, mais dans un « contexte professionnel » hors de son service. Depuis, Hugo, qui a contesté en vain ledit certificat médical devant les prud’hommes, attend toujours de reprendre le travail.

    Que savait la direction d’EDF de la situation au Tricastin ? En octobre 2018, Hugo obtient un rendez-vous avec la direction du parc nucléaire. Il expose, une nouvelle fois, les « pratiques dangereuses » qu’il avait déjà relatées par e-mail et SMS. « Tout serait tellement plus simple, et probablement moins douloureux, si tu acceptais un autre poste », lui rétorque-t-on par SMS. Le 23 mai 2019, son avocat alerte le président d’EDF, Jean-Bernard Lévy. Le courrier est clair : il mentionne des manquements graves au principe de sûreté nucléaire, de transparence nucléaire ou au regard des normes environnementales, la volonté de la direction de la centrale du Tricastin de cacher certains événements et la situation de harcèlement moral dont est victime son client. La réponse parvient le 8 juillet 2019 : pour la direction du groupe, « aucun début d’éléments » ne permet de « caractériser l’existence » des faits dénoncés.

    En désaccord total, Hugo s’interroge quant à son avenir, qu’il continue malgré tout à imaginer dans le nucléaire. Le futur du #parc français est, lui aussi, en pleine redéfinition. Le président, Emmanuel Macron, a confirmé mardi 9 novembre vouloir lancer la construction de nouveaux réacteurs. En février, l’ASN a également ouvert la voie à la poursuite de l’exploitation des réacteurs les plus anciens au-delà de quarante ans. Cet avis générique doit être complété par des réexamens au cas par cas de chacun des trente-deux réacteurs, qui ont commencé en 2019 et doivent se poursuivre jusqu’en 2031. La quatrième visite décennale du #réacteur numéro un du Tricastin, qui a mobilisé près de 5 000 intervenants pendant six mois, a été jugée « assez satisfaisante » par le « gendarme du nucléaire ». Une nouvelle enquête publique doit avoir lieu au premier trimestre 2022 à propos de sa prolongation, avant que celle-ci ne soit validée officiellement.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés Emmanuel Macron acte son choix en faveur du nucléaire à cinq mois de la présidentielle

    Stéphane Mandard et Perrine Mouterde

  • Une coalition d’ONG s’oppose à la #loi sur les #mesures_policières – votre soutien est essentiel !

    Nous y sommes : le 13 juin, le peuple suisse se prononcera sur la #Loi_sur_les_mesures_policières_de_lutte_contre_le_terrorisme (#MPT).
    Cette nouvelle loi donnerait à la #police_fédérale (#fedpol) la compétence d’ordonner des #mesures_de_contrainte contre des personnes qu’elle juge potentiellement dangereuses en se fondant sur la simple #supposition selon laquelle elles pourraient constituer une #menace à l’avenir, et sans aucun #contrôle_judiciaire. Ces mesures concerneraient les enfants dès 12 ans. Une large coalition d’ONG dénonce cette loi lourde de conséquences et appelle chacun·e à s’y opposer : elle ouvre la porte à l’#arbitraire, qui représente un danger pour tout·e·s !

    https://www.amnesty.ch/fr/pays/europe-asie-centrale/suisse/mesures-policieres-de-lutte-contre-le-terrorisme-mpt/mesures-policieres-de-lutte-contre-le-terrorisme-mpt/@@images/5e0aa59b-5917-44f3-a7cb-df19f46d1043.jpeg

    Par cette loi sur les MPT, la fedpol pourrait à l’avenir ordonner des mesures préventives si des « indices sérieux et actuels laissent présumer qu’une personne potentiellement dangereuse commettra un acte terroriste ». De simples #spéculations sur les #intentions et #actions_futures des personnes formeront la base de cette #appréciation, sans même qu’il y ait de #soupçon d’#infraction_pénale !

    Bracelets électroniques, interdiction de contact, de périmètre et de voyage, assignation à résidence ; ces mesures pourraient être ordonnées à l’encontre des personnes qui n’ont pas commis de crime et qui ne sont même pas soupçonnées de préparer un acte criminel mais qui, poursuivant des buts politiques, « propagent la crainte » – une formulation vague qui peut tout à fait s’appliquer aux activistes climatiques par exemple. La fedpol pourrait prendre des mesures sans contrôle judiciaire, à l’exception de l’#assignation_à_résidence, et des personnes injustement soupçonnées pourraient être arbitrairement livrées à la police.

    Les mesures de contrainte restreignent largement les #droits_fondamentaux tels que la liberté de circulation, d’association et de réunion, le droit au respect de la vie privée et familiale ainsi que le droit au travail et à l’éducation. Les #mesures_préventives à l’encontre des enfants dès 12 ans constituent une violation des obligations helvétiques à l’égard de ses enfants, découlant de la Convention relative aux droits de l’enfant de l’ONU. La Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe met en garde contre le risque « d’ingérences excessives et arbitraires dans les droits de l’homme ».

    https://www.humanrights.ch/fr/qui-sommes-nous/coalition-ong-loi-mesures-policieres

    #Suisse #votation #police #référendum

    ping @davduf @cede

  • Exiting democracy, entering authoritarianism: state control, policing and surveillance in Greek universities

    A bill regarding the “safety” and policing of Greek universities, among other issues, was voted on the 11th of February 2021, by 166 MPs from New Democracy, the right-wing ruling party, and Greek Solution, a far-right party, despite the unanimous opposition of left-wing parties (132 MPs), the Greek academic and student community and police unions. It came in the context of the COVID-19 pandemic which has arguably been an extremely difficult, painful, insecure, traumatic and challenging situation that has affected everyone’s life, including economic, health and cultural systems around the world. That context is accompanied by an extremely uncertain, obscure and blurry future that heightens insecurity globally and locally. The education system has been particularly affected with universities being closed for over a year; teaching is only taking place virtually (with detrimental effects on the mental health of both teaching staff and students); and where it is extremely difficult due to social distancing regulations for the educational community to come together, discuss and exchange views on pressing matters regarding the future of Higher Education.

    What does the bill entail?

    The bill “Admission into Higher Education, Protection of Academic Freedom, Upgrading of the Academic Environment and further provisions”, which became law (4477/2021) on the 17th of February 2021, requires from all Higher Education institutions the implementation of security systems such as: the surveillance and recording of both image and sound (CCTV cameras, microphones etc) on open and closed University spaces; movement censors and alarm systems; restricted access to university spaces only for university staff and students or even biometric controls at the entrances; electronic detection systems for illegal substances and objects; and Control Centers for Signals and Images to be established within University premises.

    The law also dictates the introduction of both Units and Committees for “Safety and Protection”, as well as Disciplinary Councils for Students together with a list of a variety of disciplinary offences. The former will be responsible for the drafting, implementation, assessment and management of security agendas and requirements for each individual university, while the latter will be conducting “disciplinary interrogations” and fulfill duties such as: autopsy, witness cross-examination, interrogation of the “persecuted” and composing experts’ reports. The Disciplinary Council will have the power to impose fines and even expel students who have committed disciplinary offences. The Units and Committees for Safety and Protection as well as the Disciplinary Councils, will be composed by University teaching and research staff, transforming them thus, from teachers and researchers to cops and security managers.

    Importantly, Article 18 of the law also dictates for the first time in a democratic European country the establishment of a police security force for universities under the name: “Squads for the Protection of Universities”. The Squads will be carrying a truncheon, handcuffs and anaesthetic/pepper spray gases; they will be patrolling campuses and police stations are to be established within University premises without the consent of university authorities. Further, these squads are to be staffed initially with 1030 police officers (Special Guards), a number that is set to increase depending on the “security needs” of each institution. While for the Prime Minister, Kyriakos Mitsotakis, the creation of these Squads and the extensive surveillance of public Universities are “a means of closing the door to violence and opening the way to freedom” and “it is not the police who enter universities, but democracy”; for the majority of the academic community as well as opposition parties, this legislation is an alarming move towards authoritarianism as it opens the doors to the permanent policing and surveillance of universities.

    Abolishing the self-rule of universities and academic freedom through permanent policing, surveillance and disciplining of universities

    To assess those worries we need firstly to set the context. Greek universities (in something that is often uncommon in universities in the Anglo-American part of the world, but very common in Southern Europe, France and Latin America) are very much intertwined with Greek politics and wider social struggles. They constitute an energetic social and political space, which is closely connected to and strengthens wider society’s social struggles against forms of oppression and injustice, rather than simply being sterile spaces of providing information. As such they have historically played a crucial role in Greek politics and constitute “a stronghold of democracy”. Students who occupied the National Technical University of Athens in 1973 against the military junta - an occupation which ended when tanks invaded the gates of the University killing dozens of students and people in the surrounding areas - are considered to be one of the key factors for the overthrown of the junta regime and the transition of Greece to democracy. Since then the academic and student community has been engaging in various forms of protest and solidarity to wider social struggles, while the entrance of police to university premises was banned by law in 1982. The police were only eligible to enter after a University Dean’s request or if a serious crime took place. The “asylum” law as it was called, was abolished in August of 2019, almost as soon as the conservative government of New Democracy came to power.

    Within this context, the fact that the education law (4477/2021) was drafted for the first time in Greek history jointly by both the Ministry of Education and the Ministry of Citizen’s Protection (i.e. Ministry of Policing), shapes as will become clear, the character and goals of the legislation; which are nothing less than the targeting and criminalization of the socio-political character of the Greek University and academic freedom.

    Therefore the first thing to consider that substantiates the worries of the academic community is that the 1030 police officers (Special Guards) who will form the “Squads for the Protection of Universities” will not have graduated from the 3-year Police Academy degree, which was the principle requirement so far in police hiring procedures. Rather Special Guards are trained through speedy processes and are staffed through rapid hiring procedures of candidates that have declared an interest in becoming police officers, hold simply a high school degree and have completed their military service (compulsory for men in Greece) – preferably from the special forces, reserve military forces, Presidential Guard or from 5-year forces of military volunteers or from bodies of professional soldiers. In the summer of 2019 when the right-wing government of New Democracy was elected, 1,500 Special Guards were recruited to staff riot police and motorbike police (DIAS squads) and now 1030 more will staff University Police. As the Reader of Criminology at Teesside University, George Papanikolaou, argues, we are witnessing a restructuring of the Greek police, whereby male personnel shaped through military type of training and culture will be incorporated in frontline squads to deal with citizens.

    It is no wonder then, given the historical tensions in Greece between student movements and the police, that the academic and student community fear a regression to an authoritarian state, where they will be dealt with as “internal enemies” and handled accordingly. These fears become more and more real as both before and after the bill was passed, the police have engaged in widespread blind violence and authoritarian practices: driving motorbikes at students peacefully protesting against the bill; breaking the teeth and jaw with a fire extinguisher of a peaceful student protestor; torturing in public sight a student that was member of the student group, which as a form of protesting against the educational law had peacefully occupied the administration building of the Aristotelian University of Thessaloniki; and even kidnapping students from their own houses in the city of Chania, Crete.

    It should also be noted that the lack of training of the Special Guards has also raised serious concerns and objections within police unions, who unilaterally oppose the staffing of the university squads in such a way. Despite the lack however of proper training, these squads will have the authority to patrol, arrest, conduct preliminary interrogations, prevent and address any “deviant” or criminal behaviour within University spaces (Article 18); and are to staff the Control Centers for Signals and Images together with university personnel. The fact that the law (Article 19) clearly states that Special Guards can perform all police duties except for preliminary interrogation, a function that they are set to perform in universities, creates serious questions for the academic and student community. It is also not clarified by the law what is meant by “deviant” behavior or the ways in which these squads are going to “prevent” it (i.e. will they stop and search students and staff and conduct inspections in teaching rooms)? Further, university authorities are to facilitate the new patrolling “Special Forces” in “all possible ways” to implement their duties. Again, it remains unclear by the law what this facilitation will entail and whether Deans and university Senates will have the right to object or even to reject such facilitation.

    This last point leads us to the most important issue about this legislation. The educational law (Article 18 para.5) dictates that these police squads will not answer to university authorities, as required so far by the constitutional autonomous character of universities. Instead, they will directly fall under the mandate of the Ministry of Citizen’s Protection and the Greek police. All these aspects are very distant from the protection of academic freedom that the legislation alleges to support. Academic freedom entails freedom of scientific research and teaching, freedom of circulation of ideas as well as, the constitutional prerequisite of the fully autonomous nature of universities. Therefore, the fact that these squads will act and be managed and supervised by the Greek police renders this law unconstitutional regarding the principle of university self-rule. The legislation hinders academic freedom and arguably transforms Greek Universities into fortresses of control, surveillance, repression and policing. The fact that the undersecretary of education justified the establishment of police squads and stations within universities on the grounds that it was also a practice during the military junta, attests further to the worries of the academic community regarding academic freedom and university’s self-rule.

    Further, while for universities in the Anglo-American world widespread surveillance is a common and more often than not, unchallenged practice; most probably these universities were not blackmailed (although some recent developments regarding freedom of speech in British Universities might prove otherwise) by their country’s government through legislation (in the Greek case Parts C(d) and D (b) of the law) that their funding would be cut if they did not implement the surveillance and disciplinary prerequisites of the law. A factor that again verifies the abolition of University’s self-rule. Regarding the 24/7 surveillance data of the Centers for Signals and Images it is not clear concerning privacy and data protection, how long the data will be stored, what will be the purpose of processing it and, most importantly, what safety valves are there in order to prevent misuse of the data. So far practices in Greece show that the EU General Data Protection Regulation (GDPR) is not being upheld. As the expert on Data Protection and Privacy law, Prof. Mitrou, has argued “The Greek law has not respected the GDPR as standard borderline and has (mis)used ‘opening clauses’ and Member State discretion not to enhance but to reduce the level of data protection”.

    Making the situation worse, the fact that University’s teaching and research personnel, who are to staff these Centres along with the police are largely unfamiliar with security planning and surveillance systems, makes more probable for the University police squads to oversee handling of the data. Creating hence serious concerns over who will supervise these squads against violating EU laws regarding data processing and misuse. Similar questions are being posed for the staffing of Units and Committees for Safety and Protection. Moreover, it is not clarified whether the University police squads will also be equipped with devices allowing for live facial recognition and fingerprint identification that Greek police is to receive by summer 2021. An issue that creates even more intense unease regarding the legitimacy and protection of handling of also biometric data of students and staff.

    In essence, the fact that there have been various cases in the Anglo-American world where privacy and data protection safeguards have been breached: administrators of surveillance systems and university administrators monitor emails and social media of staff and students; their on- and sometimes off-campus movements; and have used this monitoring to let go of academic personnel and suppress any type of protest or diffusion of information that while abiding by university’s code of ethics is not approved by university administration; attests to the worries of the Greek academic and student community regarding academic freedom. This is affirmed by the Foundation for Individual Rights in Education (FIRE)- which has already found that such monitoring practices are open to misuse and hence can turn to not only illiberal but unconstitutional tools. These alarming developments should perhaps make us all reflect on whether we are trading away too much of our liberty in the name of “safety” and whether we want universities to become authoritarian institutions. But how did we come to this?

    Deliberate efforts at defamation of the Greek public university

    During the previous months, the government of New Democracy together with pro-government media engaged in a malicious campaign aiming to defame public universities and represent them to Greek citizens as “sites of lawlessness”, disorder and delinquency. There are definitely problems in Greek universities (mainly caused by the severe underfunding over the past decade), but they are not as depicted by the mass media as centres of crime and havoc. Sofia Vidali, a professor of criminology, eloquently deconstructs such representations in her article “Criminality and Policing in Greek Higher Education: ‘truths’ and ‘lies’”, by showing that instances of delinquency and petty criminality relate to wider socio-economic and spatial characteristics of the area in which each University is placed. Moreover, offences within and in the surrounding areas (both are counted as one in official police statistics) of University premises constitute a very minor subtotal (2,053 offences out of approximately 1,835,792) of the country’s crimes for the periods 2007-2018.

    Arguably, one of the key stereotypes that has been employed by the Minister of Education, Niki Kerameus, and pro-government media propaganda, was that academics are afraid of being hostage to students (particularly students with leftist leanings). They constructed a “moral panic” (see Coehn, S. 1972/2002) around two incidents. The one was the symbolic building in 2006 of the Dean’s office of Democritus University of Thrace by students in protest at the scandalous mismanagement of their alimentation. While the Dean’s office was empty when the building occurred, the stereotype purposefully constructed was that the students had trapped the Dean inside his office, with Mrs. Kerameus stating on 8/02/2021 that “we need to convince young people that it is not normal to build professors within their offices”. The second case was an unfortunate and atypical incident at the Economic University of Athens in October 2020, where young people from the anti-authoritarian political realm forced the Dean to wear a label saying that he supported squatted buildings. While unanimously the academic community had condemned the event and, despite it being an exception rather the rule, the incident has been represented as the common feature of university life. These representations were widely used to justify and legitimize to the wider public the necessity for disciplining, surveillance and establishment of a police force within universities.

    As part of these representations was also an orchestrated defamation of University professors who challenged such depictions. A typical example was that the Greek government has attempted to justify its law through false pretenses of “best practice” stemming from examples in the Western World and particularly Oxford University; saying that there is a police force established for the security of the latter. When a Greek professor at the University of Oxford, Antonios Tzanakopoulos, denied the presence of such police force, Greek pro-government media and Ministers, following largely Trump’s techniques of communication, attempted to distort and slander his statements by saying that he is a liar and a defrauder who spreads fake news. It should be noted that the Oxford UCU has openly taken a stance against the law, while denying the existence of a university police force in its premises. These processes of disinformation, censoring and silencing of any voice that runs counter to the government’s agenda has been a common practice throughout the past year, rendering Greece 4th before last within the EU regarding press freedom and a flawed democracy. It should be emphasised that no police force is established in any European University. Rather, as is the current case in Greece, security personnel and porters (which can be both private and public servants) under a university’s authority are responsible for security issues.

    Importantly, these deliberate practices of defamation of Universities, their academic staff and students come after almost a decade of severe underfunding of the Greek university. During the acute economic crisis (2010-2018), university funding was cut from 75% to even 120% in some Universities, placing Greece in the last positions in Europe in terms of university funding and infrastructures (including the firing of the porters and security personnel). Hence it comes as a great disappointment for university personnel to see that the government is willing to provide 50 million euros (20 million annually for the salaries of the 1030 university police squads and 30 million for the implementation of security systems), when 91 million is the entire budget for universities, who still suffer from underfunding. This money could arguably be used to hire more teaching, research and administrative personnel, porters and the development of infrastructures (i.e. teaching spaces and lab equipment). Arguably the problems that Greek Universities face due to chronic underfunding will not be solved by policing and surveillance.

    It should also be highlighted that the defamatory representations purposefully tend to omit that Greek universities, despite their underfunding and global inequalities in terms of knowledge production, where if you don’t publish in English you literally don’t exist, achieve really good positions in Global University Rankings (ranked among the top 1000 Universities in the world). Crucially these slandering representations come after another legislation (4653/2020) of the Ministry of Education, which equated the degrees of private colleges with those of public universities that significantly “upgraded” the degrees of the former and “downgraded” the degrees of the latter. Private colleges in Greece do not produce research and the knowledge that they provide does not go through the same quality assessments as that of public universities. This “upgrade” of private colleges is combined with another controversial aspect of the law (4477/2021) under discussion, which reduces the numbers of students’ induction to public universities by 20%-30%, channeling arguably the “left-out” students to private colleges. An aspect that not only reduces further the funding of public universities but will also afflict the most vulnerable social strata of Greek society by hindering their educational and social mobility. In other words, the representations of criminality and “lawlessness” and the wider defamation and degrading of the public university, propagated by the mass media and the right-wing government, facilitates the latter in legitimizing the domination of the “law and order” dogma while at the same time fulfilling its neoliberal agenda of privatization of higher education.

    Conclusive remarks: What university do we want?

    As Prof. Costas Douzinas, at Birkbeck University, has argued, what is missing from all contemporary discussions about higher education in Greece and abroad is the core question of what universities do we want? The university at its core aims towards the complete freedom of thinking, critiquing, challenging, researching and circulating of ideas in a constant search for the “truth”. It aims to deepen democracy, including cognitive democracy by providing a pluriversality of knowledges, pedagogies and methodologies to understand the world around us. As such university education has a value in and of itself, which cannot be reduced simply to a tool(vocational) value. Indeed the knowledge provided by universities is about the blossoming of the human soul and mind by constantly shaping an understanding about the human condition, of our individual selves, the world and our societies, which is an “absolute human value” in and of itself (Carr 2009:14). In this way students will later be able to contribute not only to the economy but also to democracy.

    When the University simply becomes a vocational school – a trend that we largely see growing globally and is arguably also the aim of the Greek education law by attempting to downgrade public universities and criminalise socio-political action - then it stops cultivating knowledge and becomes instead simply a depository of information; a commodity that if invested in, will provide the necessary skills for the production of a “disciplined” learner/ consumer/worker to only serve the needs of each nation’s economic growth (Drummond, 2003). As such the University loses its liberatory and democratic essence and its interconnection to social struggles. Professor Boaventura de Sousa Santos powerfully demonstrates what is at stake globally if we continue to follow this trend: “Wherever you are, there are always people struggling against oppression, and you should really try to work with them if you are at the university. Otherwise, the university will be soon a capitalist enterprise like any other, whose market value is defined by rankings, students will be consumers and teachers, workers or, more nicely, collaborators. If we fail our social responsibility, the university as we know it will have no future”. This article is a call against such a dark future that will affect us all globally and locally and may jeopardise the future of democracy and academic freedom as we know it.

    References

    Carr, D. (2009) “Revisiting the Liberal and Vocational Dimensions of University Education”, in British Journal of Educational Studies. 57 (1): pp. 1-17.

    Cohen, Stanley. 2002 [1972]. Folk Devils and Moral Panics. London: Routledge.

    Drummond, J. (2003) “Care of the Self in a Knowledge Economy: Higher Education, Vocation and the Ethics of Michel Foucault”, Educational Philosophy Theory, Vol. 35 (1), pp. 57-69.

    https://www.crimetalk.org.uk/index.php/library/section-list/1012-exiting-democracy-entering-authoritarianism

    #Grèce #université #surveillance #police

    ping @isskein @karine4

    • Traduction :

      Exit la démocratie, bienvenue dans l’autoritarisme : contrôle de l’État, maintien de l’ordre et surveillance dans les universités grecques

      Un projet de loi concernant la « #sécurité » et le #maintien_de_l’ordre dans les universités grecques, entre autres, a été voté le 11 février 2021, par 166 députés de Nouvelle Démocratie, le parti de droite au pouvoir, et de Solution grecque, parti d’extrême droite, malgré l’opposition unanime des partis de gauche (132 députés), de la communauté universitaire et étudiante grecque et des syndicats de police. Cette décision est intervenue dans le contexte de la pandémie de COVID-19, qui a sans doute été une situation extrêmement difficile, douloureuse, insécurisante, traumatisante et éprouvante, qui a affecté la vie de chacun et de chacune, y compris les systèmes économiques, sanitaires et culturels du monde entier. Ce contexte s’accompagne d’un avenir extrêmement incertain, obscur et flou qui accentue l’insécurité au niveau mondial et local. Le système éducatif a été particulièrement touché : les universités sont fermées depuis plus d’un an, l’enseignement ne se tient qu’à distance —avec des effets néfastes sur la santé mentale du personnel enseignant et des étudiant·es — et, en raison des règles de distanciation sociale, il est extrêmement difficile pour la communauté éducative de se réunir, de discuter et d’échanger des points de vue sur des questions urgentes concernant l’avenir de l’enseignement supérieur.
      Quel est le contenu de la loi ?

      Le projet de loi « Admission dans l’enseignement supérieur, protection de la #liberté_académique, amélioration de l’environnement académique et autres dispositions », qui est devenu une loi (4477/2021) le 17 février 2021, exige de tous les établissements d’enseignement supérieur la mise en œuvre de systèmes de sécurité tels que : la surveillance et l’enregistrement d’images et de sons (#vidéosurveillance, #microphones, etc.) dans les espaces ouverts et fermés de l’université ; la contrôle inquisitorial des mouvements et les systèmes d’alarme ; la restriction de l’accès aux espaces universitaires aux seuls personnels et aux étudiants de l’université, voire des contrôles biométriques aux entrées ; des systèmes de #détection_électronique de substances et d’objets illégaux ; et la mise en place de centres de contrôle des signaux et des images dans les locaux universitaires.

      La #loi prévoit également la création d’unités et de comités pour la « sécurité et la protection », ainsi que de #conseils_de_discipline pour les étudiant·es, avec une liste de diverses infractions disciplinaires. Les premiers sont désormais responsables de l’élaboration, de la mise en œuvre, de l’évaluation et de la gestion des programmes et des exigences en matière de sécurité pour chaque université, tandis que les seconds vont mener des « #interrogatoires_disciplinaires » et rempliront des fonctions telles que l’autopsie 1, contre-interrogatoire des témoins, interrogatoire des « persécutés » et rédaction de rapports d’expertise. Le #Conseil_de_discipline aura le pouvoir d’imposer des amendes et même d’expulser les étudiant·es qui ont commis des #infractions_disciplinaires. Les unités et les comités de sécurité et de protection, ainsi que les conseils de discipline, seront composés de membres du personnel d’enseignement et de recherche de l’université, passant ainsi d’enseignants et de chercheurs à des flics et des gestionnaires de sécurité.
      Il est important de noter que l’article 18 de la loi impose également, pour la première fois dans un pays européen démocratique, la création d’une force de #sécurité_policière pour les universités sous le nom de « #Brigades_pour_la_protection_des_universités ». Ces #brigades seront munies d’une #matraque, de #menottes et de gaz anesthésiants et gaz-poivres ; elles doivent patrouiller dans les campus et des postes de police doivent être installés dans les locaux des universités sans nécessiter le consentement des autorités universitaires. En outre, ces brigades doivent être dotées initialement de 1030 policiers (gardes spéciaux), mais leur nombre est appelé à augmenter en fonction des « besoins de sécurité » de chaque institution. Alors que pour le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, la création de ces brigades et la surveillance étendue des universités publiques sont « un moyen de fermer la porte à la violence et d’ouvrir la voie à la liberté » et que « ce n’est pas la police qui entre dans les universités, mais la démocratie« , pour la majorité de la communauté universitaire ainsi que pour les partis d’opposition, cette législation est un pas alarmant vers l’autoritarisme car elle ouvre les portes au contrôle et à la surveillance permanentes des universités.
      La fin de l’autonomie des universités et des libertés académiques par l’exercice d’une surveillance et une discipline permanentes au sein des universités

      Pour analyser les causes de l’inquiétude, commençons par expliquer dans quel contexte elles prennent place. Les universités grecques — ce qui est souvent rare dans les universités de la partie anglo-américaine du monde, mais très courant en Europe du Sud, en France et en Amérique latine — sont très étroitement liées à la politique grecque et aux luttes sociales plus largement. Elles constituent un espace social et politique vigoureux, étroitement impliqué dans les luttes sociales contre les formes d’oppression et d’injustice ; elles contribuent à les amplifier, plutôt que d’être de simples espaces d’information aseptisés. En tant que telles, elles ont historiquement joué un rôle crucial dans la politique grecque et constituent « un bastion de la démocratie ». Les étudiant∙es qui ont occupé l’Université technique nationale d’Athènes en 1973 contre la junte militaire — occupation qui s’est terminée lorsque des chars ont envahi les portes de l’université, tuant des dizaines d’étudiants et de personnes dans les environs — sont considéré∙es comme l’un des facteurs-clés du renversement du régime de la junte et de la transition de la Grèce vers la démocratie. Depuis lors, la communauté universitaire et étudiante s’est engagée dans diverses formes de protestation et de solidarité avec des luttes sociales plus larges, tandis que l’accès de la police dans les locaux universitaires a été interdit par la loi en 1982. La police n’était autorisée à entrer qu’à la demande du doyen de l’université ou en cas de crime grave. La loi « asile », comme on l’appelait, a été abolie en août 2019, presque aussitôt après l’arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur de Nouvelle Démocratie.

      Dans ce contexte, le fait que la loi sur l’éducation (4477/2021) ait été rédigée pour la première fois dans l’histoire de la Grèce conjointement par le ministère de l’Éducation et le ministère de la Protection du citoyen (c’est-à-dire le ministère de la Police), façonne, comme nous allons le voir, le caractère et les objectifs de la législation, soit rien de moins que le ciblage et la criminalisation du caractère sociopolitique de l’université grecque et de ses libertés académiques.

      Ce qui nourrit les inquiétudes de la communauté universitaire, pour commencer, tient à ce que les 1030 officiers de police (gardes spéciaux) qui forment les « brigades de protection des universités » n’auront pas obtenu le diplôme de l’Académie de police à l’issue de trois ans d’études, diplôme qui était jusqu’à présent la principale exigence dans les procédures de recrutement de la police. Les gardes spéciaux auront une formation accélérée et seront recrutés par des procédures d’embauche expéditives parmi les candidats ayant déclaré leur intérêt pour le métier d’officier de police ; ils seront simplement titulaires d’un diplôme d’études secondaires et auront effectué leur service militaire (obligatoire pour les hommes en Grèce) de préférence dans les forces spéciales, les forces militaires de réserve, la garde présidentielle ou les forces de 5 ans des volontaires militaires ou des corps de soldats professionnels. À l’été 2019, lorsque le gouvernement de droite de la Nouvelle Démocratie a été élu, 1 500 gardes spéciaux ont été recrutés pour la police anti-émeute et la police à moto (brigade DIAS) et maintenant 1030 de plus seront employés à la police universitaire. Comme le soutient George Papanikolaou, maître de conférences en criminologie à l’université de Teesside, nous assistons à une restructuration de la police grecque, dans laquelle les agents masculins dotés d’une formation et une culture de type militaire se trouveront incorporés dans des brigades de première ligne pour traiter avec les citoyens.

      Il n’est donc pas étonnant, étant donné les tensions historiques en Grèce entre les mouvements étudiants et la police, que la communauté universitaire et étudiante craigne une régression vers un État autoritaire, où ses membres seront traité·es comme des « ennemis de l’intérieur » et traités en conséquence. Ces craintes deviennent de plus en plus réelles car, avant et après l’adoption de la loi, la police s’est livrée à une violence aveugle généralisée et à des pratiques autoritaires : conduire des motos sur des étudiants qui manifestaient pacifiquement contre la loi ; casser, avec un extincteur, les dents et la mâchoire d’un étudiant manifestant pacifiquement ; torturer en public un étudiant membre d’un groupe d’étudiant∙es qui, pour protester contre la loi sur l’éducation, avait occupé pacifiquement le bâtiment administratif de l’Université Aristote de Thessalonique ; et même enlever des étudiant∙es dans leur propre maison dans la ville de Chania, en Crète2.

      Il convient également de noter que le manque de formation des gardes spéciaux a également soulevé de sérieuses préoccupations et objections au sein des syndicats de police, qui s’opposent unilatéralement à la dotation en personnel des escouades universitaires de cette manière. Malgré l’absence de formation adéquate, ces brigades auront le pouvoir de patrouiller, d’arrêter, de conduire des interrogatoires préliminaires, de prévenir et de traiter tout comportement « déviant » ou criminel dans les espaces universitaires (article 18) ; et elles devront doter les centres de contrôle des signaux et des images d’un personnel universitaire. Le fait que la loi (article 19) stipule clairement que les gardes spéciaux peuvent exercer toutes les fonctions de police, à l’exception des interrogatoires préliminaires, fonction qu’ils sont censés exercer dans les universités, soulève de sérieuses questions pour la communauté universitaire et étudiante. La loi ne précise pas non plus ce que l’on entend par comportement « déviant » ni la manière dont ces brigades vont le « prévenir » — faut-il entendre qu’elles vont arrêter et fouiller les étudiants et le personnel et effectuer des inspections dans les salles de cours ? En outre, les autorités universitaires doivent faciliter les nouvelles patrouilles des « forces spéciales » par « tous les moyens possibles » pour accomplir leurs tâches. Là encore, la loi ne précise pas clairement ce que cette facilitation implique et si les doyens et les sénats des universités auront le droit de s’y opposer ou même de la rejeter.

      Ce dernier point nous amène à la question la plus importante concernant cette législation. La loi sur l’éducation (article 18, paragraphe 5) stipule que ces escadrons de police ne relèvent pas des autorités universitaires, comme l’exigeait jusqu’à présent la dimension constitutionnelle de l’autonomie des universités (franchises universitaires). Au lieu de cela, elles relèvent directement du mandat du ministère de la Protection du citoyen et de la police grecque. Tous ces aspects sont très éloignés de la protection des libertés académiques que la législation prétend assurer. Les libertés académiques impliquent la liberté de la recherche scientifique et de l’enseignement, la liberté de circulation des idées ainsi que le prérequis constitutionnel de la nature totalement autonome des universités. Par conséquent, le fait que ces brigades soient placées sous la gestion et la supervision de la police grecque rend cette loi inconstitutionnelle au regard du principe d’autonomie des universités. La législation porte une entrave manifeste aux libertés académiques et transforme sans doute les universités grecques en forteresses de la police qui les contrôlent, les surveillent et participent à leur répression. Le fait que le sous-secrétaire à l’éducation ait justifié la mise en place de brigades et de postes de police au sein des universités au motif qu’il s’agissait d’une pratique courante sous la junte militaire, renforce les craintes de la communauté universitaire concernant les libertés académiques et l’autonomie des universités.

      Si la surveillance généralisée est une pratique courante et généralement incontestée dans les universités du monde anglo-américain, il y a fort à parier que ces universités n’ont pas fait l’objet d’un chantage — bien que certains développements récents concernant la liberté d’expression dans les universités britanniques puissent laisser penser le contraire — de la part du gouvernement de leur pays par le biais d’une législation — dans le cas de la Grèce, les parties C (d) et D (b) de la loi. La loi précise en effet que leur financement serait réduit si elles n’appliquaient pas les conditions de surveillance et de discipline prévues, ce qui confirme à nouveau l’atteinte à l’autonomie des universités. En ce qui concerne les données de surveillance 24/7 des Centres pour les Signaux et les Images, pour ce qui concerne la protection de la vie privée et des données, beaucoup de doutes subsistent : combien de temps les données seront stockées, quel sera le but de leur traitement et, plus important encore, quelles sont les soupapes de sécurité prévues pour empêcher l’utilisation abusive des données. Jusqu’à présent, les pratiques en Grèce montrent que le règlement général de l’UE sur la protection des données (RGPD) n’est pas respecté. Comme le professeur Mitrou, expert en protection des données et en droit de la vie privée, l’a souligné :

      « La législation grecque n’a pas respecté le RGPD comme limite normale et a (mal) utilisé les « clauses d’ouverture » comme le pouvoir discrétionnaire des États membres, non pas pour améliorer mais pour réduire le niveau de protection des données ».

      Pour ne rien arranger, le fait que le personnel d’enseignement et de recherche de l’université, devant travailler dans ces centres avec la police, ne maîtrise guère les systèmes de planification et de brigades de la sécurité, rend plus vraisemblable que les brigades de police de l’université superviseront le traitement des données. On peut donc se demander qui contrôlera ces brigades pour éviter qu’elles ne violent la législation européenne relative au traitement et à l’utilisation abusive des données. Des questions similaires se posent pour la dotation des unités et des comités de sécurité et de protection en personnel. Il n’existe, qui plus est, aucune précision pour savoir si les brigades de la police universitaire seront également équipées des dispositifs permettant la reconnaissance faciale instantanée et l’identification des empreintes digitales, éléments dont la police grecque doit disposer d’ici l’été 2021. Une question qui crée un malaise encore plus grand concernant la légitimité et la protection du traitement des données biométriques mêmes des étudiants et du personnel.

      En pratique, nous avons connaissance de plusieurs cas dans le monde anglo-américain où les garanties de protection de la vie privée et des données ont été violées : les administrateurs de systèmes de surveillance et les administrateurs d’université surveillent les courriels et les médias sociaux du personnel et des étudiants, leurs mouvements sur le campus et parfois hors du campus, et ont utilisé ces moyens de surveillance pour avoir prise sur le personnel universitaire et étouffer tout type de protestation ou de diffusion d’informations qui, bien que respectant la charte éthique de l’université, ne soient pas approuvées par l’administration de l’université. Cela avive les inquiétudes de la communauté universitaire et étudiante grecque concernant les libertés académiques. C’est ce que confirme la Fondation pour les droits individuels dans l’éducation (FIRE), qui a déjà constaté que de telles pratiques de surveillance sont susceptibles d’être utilisées à mauvais escient et peuvent donc se transformer en outils non seulement contraires aux libertés publiques mais aussi anti-constitutionnels. Ces évolutions alarmantes devraient peut-être nous amener à nous demander si nous n’abandonnons pas une trop grande partie de notre liberté au nom de la « sécurité » et si nous voulons voir les universités devenir des institutions autoritaires. Mais comment en sommes-nous arrivé·es là ?
      Des tentatives délibérées de diffamer l’université publique grecque

      Au cours des mois précédents, le gouvernement de la Nouvelle Démocratie et les médias pro-gouvernementaux se sont engagés dans une campagne malveillante visant à diffamer les universités publiques et à les présenter aux citoyens grecs comme des « sites d’anarchie », de désordre et de délinquance. Les universités grecques connaissent incontestablement des problèmes — principalement dus au grave sous-financement de ces dix dernières années — mais on peut les considérer comme des lieux de criminalité et de désordre. Sofia Vidali, professeur de criminologie, déconstruit avec éloquence ces représentations dans son article intitulé « Criminalité et maintien de l’ordre dans l’enseignement supérieur grec : ‘vérités’ et ‘mensonges’« , en montrant que les cas de délinquance et de petite criminalité sont liés aux caractéristiques socio-économiques et spatiales plus larges de la région dans laquelle se trouve chaque université. En outre, les infractions commises à l’intérieur et à l’extérieur des locaux universitaires — qui sont comptabilisées comme une seule et même zone dans les statistiques officielles de la police— ne représentent qu’une infime partie (2 053 infractions sur environ 1 835 792) des crimes commis dans le pays entre 2007 et 2018.

      Parmi les exemples majeurs utilisés par la ministre de l’Éducation, Niki Kerameus, et par la propagande médiatique pro-gouvernementale, on trouve la peur qu’auraient eu les universitaires de devenir otages de leurs étudiant∙es — en particulier des étudiants de gauche. Les médias ont construit une « panique morale » (voir Coehn, S. 1972/2002) autour de deux incidents. Le premier fut de murer symboliquement, en 2006, le bureau du doyen de l’université Démocrite de Thrace par les étudiants en signe de protestation contre la gestion scandaleuse de la restauration étudiante. Alors que le bureau du doyen était vide au moment de l’installation, les étudiants auraient piégé le doyen dans son bureau : Madame Kerameus déclarant le 8/02/2021 que « nous devons convaincre les jeunes qu’il n’est pas normal de construire des installations dans le bureau des professeurs« . La seconde affaire est un incident malheureux et atypique survenu à l’Université économique d’Athènes en octobre 2020, où des jeunes issus du milieu politique anti-autoritaire ont forcé le doyen à porter un panneau indiquant son soutien à l’occupation des bâtiments. Alors que la communauté universitaire avait unanimement condamné l’événement et, bien qu’il s’agisse d’une exception plutôt que de la règle, l’incident a été représenté comme le quotidien de la vie universitaire. Ces représentations ont été largement utilisées pour justifier et légitimer auprès du grand public la nécessité de discipliner, de surveiller et d’établir une force de police au sein des universités.

      Dans ce contexte médiatique, il y a également eu une diffamation orchestrée des professeurs d’université qui ont contesté les interprétations de la Ministre. Un exemple typique est que le gouvernement grec a tenté de justifier sa loi par de prétextes mensongers de « meilleures pratiques » qui auraient cours dans le monde occidental et en particulier à l’Université d’Oxford ; affirmant qu’il existe une force de police établie pour la sécurité de cette dernière. Lorsqu’un professeur grec de l’Université d’Oxford, Antonios Tzanakopoulos, a nié la présence d’une telle force de police, les médias et ministres pro-gouvernementaux grecs, suivant largement les techniques de communication de Trump, ont tenté de déformer et de calomnier ses déclarations en disant qu’il est un menteur et un falsificateur à l’origine de la diffusion des fake news. Il faut noter que l’UCU d’Oxford a ouvertement pris position contre la loi, tout en niant l’existence d’une police universitaire sur son campus. Ces processus de désinformation, de censure et de réduction au silence de toute intervention qui irait à l’encontre des buts poursuivis par le gouvernement ont eu cours tout au long de l’année dernière, faisant de la Grèce l’avant-dernier pays de l’UE en matière de liberté de la presse et un exemple de démocratie faussée3. De fait, aucune force de police n’est établie dans une université européenne. Au contraire, comme c’est encore le cas actuellement en Grèce, les agent∙es de sécurité et les gardien∙nes — qui peuvent être des fonctionnaires ou des particuliers — placé∙es sous l’autorité de l’université ont la responsabilité des questions de sécurité.

      Ces pratiques délibérées de diffamation des universités, de leur personnel académique et de leurs étudiant∙es surviennent après presque une décennie de grave sous-financement de l’université grecque. Pendant la crise économique aiguë (2010-2018), le financement des universités a été réduit de 75 %, voire de 120 % dans certaines universités4, plaçant la Grèce aux dernières places en Europe en termes de financement et d’infrastructures universitaires — ce qui inclut le licenciement des gardien∙nes et du personnel de sécurité. C’est donc une grande déception pour le personnel universitaire de voir que le gouvernement est prêt à fournir 50 millions d’euros — 20 millions par an pour les salaires des 1030 brigades de police universitaires et 30 millions pour la mise en place de systèmes de sécurité — alors que la totalité du budget [NDLR de sécurité] des universités, qui souffrent toujours de sous-financement, se monte à 91 millions d’euros5. Cet argent pourrait sans doute être utilisé pour embaucher davantage de personnel d’enseignement, de recherche et d’administration, des agents de gardiennage et l’investissement dans les infrastructures — c’est-à-dire des espaces d’enseignement et des équipements de laboratoire. Le maintien de l’ordre et la surveillance ne résoudront aucun des problèmes auxquels les universités grecques se trouvent confrontées en raison de leur sous-financement chronique.

      La diffamation médiatique que subissent les universités grecques fait passer soigneusement sous silence qu’en dépit de leur sous-financement et leur handicap en termes de production de connaissances à l’échelle mondiale — si on ne publie pas en anglais, on n’existe littéralement pas — conservent de très bonnes places dans les classements mondiaux des universités (classées parmi les 1000 premières universités du monde). Il est important de noter que ces représentations calomnieuses font suite à une autre législation (4653/2020) du ministère de l’éducation, qui mettait sur un pied d’égalité les diplômes des collèges privés et ceux des universités publiques, « améliorant » considérablement les diplômes des premiers et « dévalorisant » les diplômes des secondes. En Grèce, les collèges privés ne produisent pas de recherche et les connaissances qu’ils dispensent ne sont pas soumises aux mêmes évaluations de qualité que celles des universités publiques. Cette « revalorisation » des collèges privés est associée à un autre aspect controversé de la loi (4477/2021) en cours de discussion, qui réduit de 20 à 30 % le nombre d’étudiant∙es admis∙es dans les universités publiques, en canalisant les étudiant∙es « exclu∙es » vers les collèges privés. Un aspect qui non seulement réduit davantage le financement des universités publiques, mais qui touche également les couches sociales les plus vulnérables de la société grecque en entravant leur mobilité éducative et sociale. En d’autres termes, les représentations de la criminalité et de l’ »anarchie » et, plus généralement, la diffamation et la dégradation de l’université publique, propagées par les médias et le gouvernement de droite, aident ce dernier à légitimer la domination du dogme de la « loi et de l’ordre » tout en parachevant la réalisation de son programme néolibéral de privatisation de l’enseignement supérieur.
      Remarques conclusives : Quelle université voulons-nous ?

      Comme l’a fait valoir le professeur Costas Douzinas, de Birkbeck University, ce qui fait défaut dans toutes les discussions contemporaines sur l’enseignement supérieur en Grèce et à l’étranger, c’est la question fondamentale de savoir quelles universités nous voulons.

      L’université vise essentiellement à assurer la liberté totale de penser, de critiquer, de contester, de rechercher et de faire circuler les idées dans une recherche constante de la « vérité ». Elle vise à approfondir la démocratie, y compris la démocratie cognitive, en fournissant une pluralité de savoirs, de pédagogies et de méthodologies pour comprendre le monde qui nous entoure. En tant que tel, l’enseignement universitaire a une valeur en soi, qui ne peut être instrumentalisée à une simple finalité professionnelle. En effet, le savoir dispensé par les universités vise à l’épanouissement de l’âme et de l’esprit humains en façonnant constamment une compréhension de la condition humaine, de notre moi individuel, du monde et de nos sociétés, ce qui constitue une « valeur humaine absolue » en soi (Carr 2009:14). De cette façon, les étudiant∙es seront plus tard en mesure de contribuer non seulement à l’économie mais aussi à la démocratie.

      Lorsque l’université devient simplement une institution de formation professionnelle — tendance que nous voyons prospérer dans le monde et qui est sans doute aussi l’objectif de la loi grecque sur l’éducation qui entend dévaloriser les universités publiques et criminaliser l’action sociopolitique — elle cesse alors d’être un lieu de culture de la connaissance, mais une simple banque d’informations ; une marchandise qui, si l’on y investit, fournira les compétences nécessaires à la production d’un apprenant/ consommateur/travailleur « discipliné » pour servir uniquement les besoins de la croissance économique de chaque nation (Drummond, 2003). L’université perd ainsi son essence émancipatrice et démocratique et le lien organique qu’elle noue avec les luttes sociales. Le professeur Boaventura de Sousa Santos démontre avec force ce qui est en jeu au niveau mondial si nous continuons à suivre cette tendance :

      « Où que vous soyez, il y a toujours des gens qui luttent contre l’oppression, et vous devriez vraiment essayer de travailler avec eux si vous êtes à l’université. Sinon, l’université sera bientôt une entreprise capitaliste comme une autre, dont la valeur marchande est définie par les classements, les étudiant∙es seront des consommateur∙trices et les enseignant∙es, des travailleursou des travailleuses ou, pour mieux dire, des collaborateurs ou collaboratrices. Si nous abandonnons notre responsabilité sociale, l’université telle que nous la connaissons n’aura pas d’avenir ».

      Cet article est un appel contre un tel avenir sombre qui nous affectera tous globalement et localement et qui pourrait mettre en péril l’avenir de la démocratie et de la liberté académique telles que nous les connaissons.

      https://academia.hypotheses.org/31734

      ping @etraces

  • #Patrouilles_anti-migrants : trois #identitaires relaxés en appel

    Deux responsables de #Génération_identitaire ainsi qu’un ex-cadre ont été #relaxés en appel mercredi. Ils avaient été condamnés à six mois de #prison ferme en 2019 pour avoir « exercé des activités dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une #fonction_publique ».

    Ils ont finalement été relaxés. #Clément_Gandelin, président de l’association d’ultra-droite Génération identitaire, #Romain_Espino, porte-parole, et #Damien_Lefèvre [connu sous le nom #Rieu – ndlr], ancien cadre du mouvement, ont été relaxés par la cour d’#appel de Grenoble mercredi 16 décembre.

    Ils avaient été condamnés par le tribunal correctionnel de Gap, le 29 août 2019, à six mois de prison ferme, 2 000 euros d’amende et des privations de droits civiques, civils et familiaux pendant cinq ans. Le trio était poursuivi pour avoir « exercé des activités dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique ». Le groupe Génération identitaire, poursuivi en tant que personne morale, avait écopé d’une amende de 75 000 euros.

    « La #cour_d’appel a estimé que les éléments constitutifs de cette #infraction n’étaient pas caractérisés en l’espèce, retenant une action de pure #propagande à visée médiatique et annoncée comme telle », a indiqué le parquet général de la cour d’appel de Grenoble dans un communiqué mercredi.

    « La cour a estimé que la seule infraction qui aurait pu leur être reprochée aurait été l’interpellation de migrants le jour de la chaîne humaine, ce qui n’a pas été le cas », précise Agnès Antoine, membre de l’association Tous Migrants, qui vient en aide aux exilés dans le Briançonnais, à la frontière franco-italienne.

    Les avocats de l’association, Mes Vincent Brengarth et William Bourdon, disent leur « totale incompréhension » face à cette décision. « La cour a considéré que leur action du 21 avril 2018 au #col_de_l’Échelle n’était pas de nature à créer une confusion dans l’esprit du public avec l’exercice d’une fonction publique, expliquent-ils. Cette décision potentialise le risque que des #milices viennent imposer leur loi à la #frontière en violation des #droits_fondamentaux des personnes exilées. »

    De son côté, Damien Lefèvre, dit « Rieu », a annoncé sa « victoire » dans une vidéo publiée sur Twitter (https://twitter.com/DamienRieu/status/1339240515108220934). Il affirme avoir été « persécuté judiciairement » et fait le lien entre migrations et terrorisme, en évoquant l’attentat de Nice. Il s’adresse enfin à « toute la sphère d’en face, l’islamosphère, la gauchosphère, Cédric Herrou, les fan[s] de Karim Benzema, les mangeurs de tacos et tous les islamistes qui [le] rêvaient en prison depuis des mois. Ça ne va pas se passer comme ça, je bois vos larmes », se gargarise-t-il.

    Pour les conseils de Tous Migrants, cette décision crée « un #deux_poids_deux_mesures par rapport à la criminalisation des maraudeurs », « dans un contexte de basculement autoritaire semblant chaque jour un peu plus désinhiber certains comportements qui devraient être condamnables » (lire notre article sur l’aide humanitaire mise à mal à la frontière franco-italienne : https://www.mediapart.fr/journal/france/101220/migrants-la-frontiere-franco-italienne-l-aide-humanitaire-mise-mal-les-ass).

    Depuis la mi-novembre, les effectifs de la police aux frontières de #Montgenèvre ont augmenté afin de « lutter contre le terrorisme » dans les #Hautes-Alpes et les associations d’aide aux migrants dénoncent un harcèlement des policiers à l’égard des exilés et des bénévoles. Deux #maraudeurs sont d’ailleurs poursuivis pour « aide à l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’étrangers en situation irrégulière en leur faisant franchir la frontière pédestrement » et sont renvoyés devant le tribunal de Gap en avril 2021.

    Nous republions ci-dessous l’article d’Elisa Perrigueur paru le 29 août 2019, à l’occasion de la condamnation des trois militants identitaires par le tribunal de Gap.

    *

    Six mois de prison ferme, 2 000 euros d’amende et des privations de droits civiques, civils et familiaux pendant cinq ans. Clément Gandelin, 24 ans, le président de l’association d’ultra-droite Génération identitaire, Romain Espino, 26 ans, porte-parole, et Damien Lefèvre, 29 ans, ex-cadre du mouvement, ont tous les trois été condamnés jeudi 29 août par le tribunal de Gap pour leur opération anti-migrants effectuée dans les Alpes au printemps 2018.

    Les trois militants d’ultradroite étaient plus précisément poursuivis pour « activités exercées dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique » (article 433-13), lors de cette action médiatique qui avait pour but affiché de bloquer un point de passage frontalier emprunté par les exilés passés par l’Italie, à l’époque souvent des mineurs venus d’Afrique de l’Ouest.

    Le groupe Génération identitaire, également poursuivi en tant que personne morale, a, lui, écopé d’une amende de 75 000 euros. Le tribunal a estimé que la prison ferme s’imposait « compte tenu de la nature extrêmement grave des faits, de l’importance du trouble à l’ordre public occasionné non seulement pendant leur période de commission mais de manière durable dans le département, de l’importance des valeurs protégées par les infractions reprochées et du passé pénal des prévenus », d’après la motivation du jugement consultée par l’AFP.

    Les trois prévenus n’ont pas tardé à réagir jeudi soir, sur les réseaux sociaux, notamment Twitter, où deux d’entre eux ont diffusé des vidéos soigneusement mises en scène.

    Alors que Clément Gandelin, dit « Galant » chez les militants du groupe, s’exprime face caméra, des dizaines de personnes sont alignées derrière lui, figées en arrière plan, bras croisés. Le militant évoque une amende « exorbitante » pour son mouvement et parle d’une « justice politique qui frappe aujourd’hui les résistants identitaires ». Il ajoute aussi dans son tweet que « pour [l’]aider à payer [les] frais de justice », il faut se rendre sur le site du groupe extrémiste. Il y publie ses coordonnées bancaires pour le « soutenir » ou propose l’envoi de dons par chèque au mouvement.

    Selon l’article 40 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, il est « interdit d’ouvrir ou d’annoncer publiquement des souscriptions ayant pour objet d’indemniser des amendes, frais et dommages-intérêts prononcés par des condamnations judiciaires, en matière criminelle et correctionnelle, sous peine de six mois d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ».

    Sur une autre vidéo partagée sur Twitter, le militant Damien Lefèvre, dit « Rieu », prend davantage en compte cette interdiction. « Vous le savez depuis l’affaire Leetchi, il est interdit de recevoir des dons », détaille-t-il, une carte du monde en arrière plan, faisant référence à l’arrêt d’une cagnotte sur ce site participatif, lancée en 2017 après la condamnation de plusieurs militants du groupe, qui lui même avait écopé d’une amende, en raison de l’occupation de la mosquée de Poitiers en 2012. L’ancien cadre de Génération identitaire propose donc de « financer » l’un des « projets » d’un autre collectif.

    « Ils se font passer pour des victimes »

    Ladite « Mission Alpes », pour laquelle les militants ont cette fois été condamnés, et dont ils s’étaient autoproclamés investis, s’était tenue entre le 21 avril et le 29 juin 2018 dans les Alpes françaises, à six kilomètres de la frontière italienne.

    Une centaine de membres de Génération identitaire reconnaissables à leur doudoune bleue, avaient d’abord occupé, le temps d’une journée, le col de l’Échelle, qui culmine à 1 760 mètres d’altitude, entre les versants donnant sur le village français de Névache d’un côté et la gare italienne de Bardonecchia de l’autre. Une dizaine de militants identitaires, dont les trois prévenus, étaient ensuite restés pour « patrouiller », se vantaient-ils, pendant plusieurs semaines dans le Briançonnais.

    Doté d’une flotte tape-à-l’œil de pick-up, de deux hélicoptères et d’un avion, le groupe avait alors communiqué de façon boulimique sur son action, à grand renfort de selfies, de vidéos, comme il l’avait fait l’année précédente, pour son opération spectacle anti-migrants à bord du navire C-Star, qui avait croisé dans les eaux internationales entre la Libye et l’Italie.

    Ce mouvement de jeunesse des identitaires (plus connu anciennement sous le nom de Bloc identitaire) créé en 2012, qui compte « au cœur du groupe quelque 500 personnes », « renverse la situation », explique Stéphane François, historien des idées et politologue. « Ils se font passer pour des victimes, des rebelles. Ces condamnations sont des trophées [comme le souligne Damien Rieu dans sa réaction jeudi 29 août, il s’agit d’un « honneur, d’une médaille » – ndlr], ils se font passer pour des personnes persécutées [par le système], rappelait le spécialiste des droites radicales, interrogé en juillet sur la question. Leur stratégie d’action est inspirée par le Bloc identitaire lui-même, inspiré du mouvement écologique Greenpeace : des campagnes chocs qui n’entraînent généralement pas ou peu de poursuites pénales. Cette nouvelle génération veut en découdre, il y a une multiplication des actes… Ils ne sont pas très nombreux mais peuvent être très violents. »

    La peine correspond aux réquisitions du procureur de la République de Gap, Raphaël Balland, prononcées le 11 juillet, lors de la première convocation des trois prévenus. Elles prenaient en compte « le casier judiciaire », avait-il alors justifié, deux d’entre eux n’étant pas « éligibles à du sursis simple », en raison de leurs précédentes condamnations. L’avocat des trois prévenus, Me Pierre-Vincent Lambert, qui réclamait quant à lui la relaxe, a annoncé que ses clients feraient appel de la décision, selon l’AFP.

    Au cœur de son réquisitoire, le procureur a placé la délicate notion de « confusion » dans l’exercice d’une fonction publique, un délit « pas simple à manier », selon lui, en raison du « très peu de jurisprudences ». Raphaël Balland précise que Génération identitaire a voulu créer la « confusion avec l’exercice d’une fonction publique ou d’une activité réservée aux officiers publics ou ministériels » au cours de cette mission.

    Il a parfois été reproché au procureur son « deux poids deux mesures » dans ses poursuites desdits « pro- » et « anti-migrants » dans ce département montagneux devenu le théâtre de fortes tensions autour de l’accueil des exilés.

    Ce même tribunal de Gap avait en effet condamné ceux que l’on connaît dans la vallée sous l’appellation des « 3+4 de Briançon » à 12 mois de prison pour deux d’entre eux et à six mois avec sursis pour les autres, pour avoir « facilité l’entrée » à la frontière d’une vingtaine de migrants lors d’une marche organisée en réponse à l’opération de Génération identitaire, le 22 avril 2018.

    Certains bénévoles ont regretté par ailleurs que le procureur n’ait pas poursuivi les trois militants d’extrême droite au « chef d’immixtion dans une fonction publique », plus sévère, sanctionné de trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende. « Le délit d’immixtion ne tient pas », leur a rétorqué le procureur, lui préférant le délit de confusion.

    Le 11 juillet, seul Clément Gandelin s’était présenté à la barre. Il n’avait pas souhaité s’exprimer, restant silencieux tout au long de cette première audience de quatre heures. Il avait simplement déclaré à la fin que « ce procès n’[était] rien d’autre que politique et que jamais [le groupe Génération identitaire] n’av[ait] dit qu[’il prendrait] la place de la police ».

    Clément Gandelin avait été condamné en 2015 pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique. Son coaccusé, Damien Lefèvre, l’avait également été – entre autres – en 2017. Pour l’occupation de la mosquée de Poitiers en 2012, il avait écopé d’un an de prison avec sursis et d’une mise à l’épreuve de deux ans. Cette action avait mis en lumière ce mouvement de jeunesse – alors nouvellement créé – des identitaires. Un nouveau procès doit avoir lieu en appel.

    L’association locale d’entraide Tous migrants avait demandé à se constituer partie civile au nom de leur collectif. Leur but, expliquaient deux de ses responsables, était de rappeler que « ce procès mascarade est un dérivatif du vrai problème », à savoir « le droit des migrants à cette frontière ».

    Le collectif qui vient en aide aux migrants à Briançon a joint au dossier un recueil de témoignages de quatre exilés anonymes. Portée au dossier, la parole de ces exilés inconnus a rapidement été écartée, jugée non recevable par la présidente du tribunal.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/161220/patrouilles-anti-migrants-trois-identitaires-relaxes-en-appel?onglet=full

    #condamnation #justice #relaxe #frontière_sud-alpine #Alpes #montagne #asile #migrations #réfugiés

    –—

    Ajouté à la chronologie sur le Briançonnais :
    https://seenthis.net/messages/756096

    –-> chronologie signalée dans la métaliste sur la même région :
    https://seenthis.net/messages/733721

  • Les possibilités de #fichage de la #police discrètement élargies par trois #décrets

    Trois décrets publiés vendredi au #Journal_Officiel, et passés quasiment inaperçus, créent la polémique et l’inquiétude des défenseurs des libertés. Ils vont permettre aux #forces_de_l'ordre et aux renseignements de collecter beaucoup plus d’#informations et des données très personnelles.

    Ficher les #opinions_politiques de certains Français, les #orientations_sexuelles, la #pratique_sportive, les #comportements_religieux, les activités sur les #réseaux_sociaux, c’est une nouvelle prérogative des forces de l’ordre, grâce à trois décrets parus vendredi en toute discrétion. Concrètement, avec ces décrets, l’exécutif élargit les possibilités de fichage de certains services de police et de #gendarmerie.

    Il ne s’agit pas, théoriquement, de collecter des données de tous les citoyens, mais, selon le décret, de personnes « susceptibles de porter atteinte aux #intérêts_fondamentaux_de_la_Nation, à l’#intégrité_du_territoire, ou des #institutions de la République. Ou encore de constituer une #menace_terroriste ».

    Données relatives aux #troubles_psychologiques, psychiatriques

    Ces nouvelles données, concernant de nouvelles personnes, viendront grossir trois fichiers : le fichier #Prévention_des_atteintes_à_la_sécurité_publique (#PASP), le fichier #Gestion_de_l’information_et_prévention_des_atteintes_à_la_sécurité_publique (#GIPASP) et le fichier #Enquêtes_administratives_liées_à_la_sécurité_publique (#EASP). Ce dernier fichier est utilisé pour réaliser les #enquêtes_administratives_préalables à certains recrutements dans la #fonction_publique.

    Des voix s’élèvent aujourd’hui pour s’inquiéter du périmètre - notamment - très large accordé au recueil des données, sachant que pour les terroristes potentiels, il existe d’autres fichiers. Il est question aussi de mieux surveiller les personnes morales et les groupements, autrement dit les #associations.

    Quant au contenu des données collectées : ce ne sont plus seulement les activités politiques, religieuses, syndicales, mais dorénavant également les #opinions_politiques, les #convictions_philosophiques, religieuses, ainsi que les comportements et habitudes de vie, les #pratiques_sportives... Autant de notions intrusives, sur lesquelles la CNIL a demandé des précisions. Avis non pris en compte.

    Le #renseignement_territorial pourra également enregistrer des données relatives aux troubles psychologiques ou psychiatriques qui peuvent être considérées comme des atteintes au #secret_médical.

    « Les fichiers de police dont on parle ne sont pas des #fichiers_judiciaires, ce sont des fichiers qui sont gérés par la police, seule, pour la police, explique Arthur Messaud, porte-parole de La Quadrature du Net. Ce ne sont pas non plus des fichiers de #contre-terrorisme. On est dans la lutte contre les sectes, la lutte contre les hooligans et la lutte contre les violences autour des trafics de drogue, mais aussi toutes les luttes, les #violences ou les #manifestations non déclarées autour des #mouvements_idéologiques. Il faut bien comprendre que là, quand je dis #violence, c’est tel qu’interprété par la police. »

    « Ce n’est pas un #juge qui va qualifier des #infractions_pénales. Non, c’est la police toute seule pour ces renseignements à elle, qui va surveiller des gens qu’elle considère comme dangereux pour le pouvoir en place » - Arthur Messaud

    Le décret comporte également un couplet sur les réseaux sociaux

    Surveillance actée des activités sur ces réseaux avec possibilité de recueil des #pseudonymes et #identifiant, pas les mots de passe, uniquement les informations mises en ligne volontairement en source ouverte. Mais il sera possible de capter les commentaires et surtout les #photos, #reconnaissance_faciale non exclue.

    La CNIL souligne que le résultat devra être recoupé et qu’il ne suffira en aucune manière à lui seul à fonder une décision à l’égard de la personne.

    Ces décrets apparaissent comme une nouvelle encoche dans nos #libertés. A minima une bombe à retardement si notre histoire démocratique venait à vaciller.

    Il y a 12 ans, le #fichier_Edwige prévoyait de collecter - déjà - des informations sur les opinions des personnes fichées. Des mobilisations citoyennes avaient permis de modifier la donne et le gouvernement avait autorisé le recueil de fichier uniquement sur les activités politiques des personnes et non plus leurs #opinions.

    https://www.franceinter.fr/societe/les-possibilites-de-fichage-de-la-police-discretement-elargit-par-trois-
    #décret #France #données_personnelles

    ping @etraces

  • Coronavirus : le sommet de l’Etat redoute de devoir « rendre des comptes »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/03/25/coronavirus-le-sommet-de-l-etat-redoute-de-devoir-rendre-des-comptes_6034430

    Par Jean-Baptiste Jacquin, Cédric Pietralunga, Alexandre Lemarié et Olivier Faye

    Accusant l’exécutif d’« impréparation » ou de « manque de réaction » face à la crise, responsables de l’opposition et membres du milieu sanitaire annoncent le lancement d’enquêtes parlementaires ou de procédures pénales.

    C’est un sujet tabou, qui représente pourtant une source d’inquiétude majeure au sommet de l’Etat : la peur d’éventuelles poursuites judiciaires contre des membres du gouvernement suite à la gestion de la crise du coronavirus. Selon nos informations, le premier ministre, Edouard Philippe, a évoqué le sujet pour la première fois, mardi 24 mars, lors du petit déjeuner de la majorité, qui se déroulait en visioconférence.

    Le locataire de Matignon a notamment regretté, selon un participant à la réunion, que les oppositions, Les Républicains (LR) en tête, aient annoncé leur volonté de lancer plusieurs commissions d’enquêtes parlementaires. En parallèle, des médecins et des malades menacent le gouvernement d’éventuelles poursuites pénales. Une véritable épée de Damoclès pour le pouvoir.

    Ces derniers jours, plusieurs responsables de l’opposition et une partie des milieux sanitaires ont ainsi accusé l’exécutif d’« impréparation » face à la crise du coronavirus ou de « manque de réaction », pointant notamment du doigt le déficit de masques, de tests ou de lits dans les services de réanimation. Avec un mot d’ordre : le sommet de l’Etat devra « rendre des comptes ».

    « Pression supplémentaire »
    Le 22 mars, le président des députés LR, Damien Abad, a été le premier à lancer l’offensive, en annonçant au Journal du dimanche (JDD) que son groupe allait créer à l’automne une commission d’enquête parlementaire afin de « tirer toutes les leçons de l’épidémie ». Avec l’objectif « d’identifier les éventuelles défaillances et dysfonctionnements » de la part du gouvernement « pour les corriger et en tirer des leçons ».

    Les sénateurs LR prévoient également une commission d’enquête au Palais du Luxembourg, « quand le moment sera venu », a indiqué le même jour leur chef de file, Bruno Retailleau. Mardi, enfin, le vice-président du groupe socialiste au Sénat, Rachid Temal, a annoncé à son tour « avoir demandé », au nom de son groupe, la création d’une commission d’enquête sur la gestion de la pandémie, « une fois la crise passée ». « La transparence devra être faite car des questions se posent », a-t-il expliqué au JDD.

    Autant de déclarations qui agacent dans les coulisses du pouvoir. « Sous le vernis de l’unité nationale affichée, ces annonces sont ressenties clairement comme des menaces – elles en sont d’ailleurs – et nuisent au bon fonctionnement de l’Etat dans la lutte contre la crise, en mettant aux ministres et aux services une pression supplémentaire en plus de celle, déjà lourde, qu’ils supportent », explique un responsable de la majorité. Avant de souligner : « Les menaces sont évidentes. Une commission d’enquête peut déboucher sur des sanctions pénales. »

    • Coronavirus : le sommet de l’Etat redoute de devoir « rendre des comptes », Jean-Baptiste Jacquin, Cédric Pietralunga, Alexandre Lemarié et Olivier Faye
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/03/25/coronavirus-le-sommet-de-l-etat-redoute-de-devoir-rendre-des-comptes_6034430

      Accusant l’exécutif d’« impréparation » ou de « manque de réaction » face à la crise, responsables de l’opposition et membres du milieu sanitaire annoncent le lancement d’enquêtes parlementaires ou de procédures pénales.

      C’est un sujet tabou, qui représente pourtant une source d’inquiétude majeure au sommet de l’Etat : la peur d’éventuelles poursuites judiciaires contre des membres du gouvernement suite à la gestion de la crise du #coronavirus. Selon nos informations, le premier ministre, Edouard Philippe, a évoqué le sujet pour la première fois, mardi 24 mars, lors du petit déjeuner de la majorité, qui se déroulait en visioconférence.

      Le locataire de Matignon a notamment regretté, selon un participant à la réunion, que les oppositions, Les Républicains (LR) en tête, aient annoncé leur volonté de lancer plusieurs #commissions_d’enquêtes parlementaires. En parallèle, des médecins et des malades menacent le gouvernement d’éventuelles #poursuites_pénales. Une véritable épée de Damoclès pour le pouvoir.
      Ces derniers jours, plusieurs responsables de l’opposition et une partie des milieux sanitaires ont ainsi accusé l’exécutif d’« impréparation » face à la crise du coronavirus ou de « manque de réaction », pointant notamment du doigt le déficit de #masques, de #tests ou de lits dans les services de #réanimation. Avec un mot d’ordre : le sommet de l’Etat devra « rendre des comptes ».

      « Pression supplémentaire »
      Le 22 mars, le président des députés LR, Damien Abad, a été le premier à lancer l’offensive, en annonçant au Journal du dimanche (JDD) que son groupe allait créer à l’automne une commission d’enquête parlementaire afin de « tirer toutes les leçons de l’épidémie ». Avec l’objectif « d’identifier les éventuelles défaillances et dysfonctionnements » de la part du gouvernement « pour les corriger et en tirer des leçons ».
      Les sénateurs LR prévoient également une commission d’enquête au Palais du Luxembourg, « quand le moment sera venu » , a indiqué le même jour leur chef de file, Bruno Retailleau. Mardi, enfin, le vice-président du groupe socialiste au Sénat, Rachid Temal, a annoncé à son tour « avoir demandé », au nom de son groupe, la création d’une commission d’enquête sur la gestion de la pandémie, « une fois la crise passée » . « La transparence devra être faite car des questions se posent », a-t-il expliqué au JDD.

      Autant de déclarations qui agacent dans les coulisses du pouvoir. « Sous le vernis de l’unité nationale affichée, ces annonces sont ressenties clairement comme des menaces – elles en sont d’ailleurs – et nuisent au bon fonctionnement de l’Etat dans la lutte contre la crise, en mettant aux ministres et aux services une pression supplémentaire en plus de celle, déjà lourde, qu’ils supportent », explique un responsable de la majorité. Avant de souligner : « Les menaces sont évidentes. Une commission d’enquête peut déboucher sur des sanctions pénales. »
      Pour cadrer les différentes enquêtes parlementaires annoncées, l’Assemblée nationale a annoncé, mardi 24 mars, la création d’une #mission_d’information sur la gestion de l’épidémie, qui devrait être présidée par le président de l’institution, Richard Ferrand, proche d’Emmanuel Macron. Cette mission, qui va contrôler chaque semaine les mesures prises par le gouvernement, pourrait se doter des prérogatives d’une commission d’enquête. Ce travail ne se fera pas « dans une optique à charge, ni contre cette majorité ni contre la précédente », a prévenu le patron des députés La République en marche (LRM), Gilles Le Gendre. Une manière de couper l’herbe sous le pied à l’offensive des oppositions.

      Plusieurs plaintes envoyées à la CJR
      Déjà, les premières poursuites se profilent. Mardi 24 mars, un patient atteint du Covid-19 a porté plainte contre X pour « entrave aux mesures d’assistance » devant la #Cour_de_justice_de_la_République (CJR), seule instance habilitée à juger des actes commis par des membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions, a révélé BFM-TV. En cause : la supposée « inaction » du gouvernement à mesure que les avertissements de la communauté scientifique se multipliaient.
      En fin de semaine dernière, un collectif de médecins appelé C19 a également annoncé son intention de porter plainte contre l’ex-ministre de la santé, Agnès Buzyn, et le premier ministre, Edouard Philippe, devant la CJR, estimant que ces derniers « avaient conscience du péril et disposaient des moyens d’action, qu’ils ont toutefois choisi de ne pas exercer » . Leur initiative est appuyée par une pétition en ligne, qui a déjà recueilli près de 200 000 signatures en quatre jours.

      Selon une source judiciaire, la CJR a déjà reçu cinq plaintes – quatre contre Edouard Philippe et Agnès Buzyn, et une contre le premier ministre et l’actuel ministre de la santé, Olivier Véran. Les motifs ? Blessures involontaires, homicides involontaires ou mise en danger de la vie d’autrui. La commission des requêtes de la CJR doit désormais se prononcer sur leur recevabilité.
      Ces différents plaignants s’appuient notamment sur les déclarations d’Agnès Buzyn au Monde, qui a affirmé avoir alerté dès janvier le premier ministre sur la gravité de l’épidémie. Au sein de l’appareil d’Etat, certains voient d’ailleurs dans les confidences de l’ex-ministre de la santé une volonté de se couvrir en amont. « L’interview de Buzyn est une bombe atomique car elle prépare l’étape d’après sur les commissions d’enquête à venir et les éventuels procès », analyse un haut fonctionnaire, au fait de ces sujets.

      « Rendez-vous au procès »
      La présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a tenté d’instrumentaliser cette polémique en estimant que « Mme Buzyn sera probablement amenée à donner des explications à la Cour de justice ». « Se rend-elle compte qu’elle engage sa responsabilité pénale et celle des autres personnes qu’elle dit avoir prévenues ? », a commenté pour sa part le chef de file des « insoumis », Jean-Luc Mélenchon.

      D’autres plaignants préfèrent se tourner vers le #Conseil_d’Etat, qui a été saisi à plusieurs reprises par des soignants pour obliger l’exécutif à prendre certaines décisions. Lundi, le juge des référés de l’institution a donné 48 heures au gouvernement pour durcir les conditions de confinement, ce qui a poussé Edouard Philippe à annoncer la fermeture des marchés ouverts ou à limiter les sorties à une heure par jour. Jeudi, le Conseil d’Etat devait de nouveau examiner une demande de syndicats d’infirmiers et de médecins sur l’approvisionnement en masques et en matériel pour les soignants, ainsi que la mise en place d’un dépistage massif.

      Sur les réseaux sociaux, les menaces de poursuites se multiplient également, de la part de particuliers mais pas seulement. « Rendez-vous au procès », a ainsi tweeté le 24 mars Jérôme Marty, président du syndicat de médecins UFML, en exergue d’un article où la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, disait ne pas craindre de rendre des comptes sur l’épidémie. « L’imprévoyance du gouvernement et de l’administration française a été totale » et les autorités « auront des comptes à rendre », avait déclaré deux jours plus tôt Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF).
      « Il faut s’attendre à une déferlante de #plaintes contre l’Etat », reconnaît un membre du Conseil national des barreaux. « Etant donné les polémiques sur l’absence de protection des personnels soignants et l’impréparation de l’Etat et des hôpitaux, les familles de victime voudront demander des comptes », poursuit-il. De fait, un site Internet proposant des modèles de plainte pour les particuliers a déjà vu le jour. Selon que l’on est personnel soignant, personne malade ou non malade, trois types de plaintes contre X à adresser au procureur de la République peuvent être téléchargées. Il s’agit de plainte pour homicide volontaire, violences volontaires, mise en danger de la vie d’autrui, etc.

      « Prêts à répondre »
      Pour l’heure, aucune plainte de ce type n’est arrivée au parquet de Paris, explique Rémy Heitz, le procureur de la République. Au ministère de la justice, la direction des affaires criminelles et des grâces n’a pas non plus fait remonter d’information sur de telles procédures. Elle en serait immédiatement informée car derrière ces plaintes contre X, ce sont des ministres et des responsables d’administrations qui seraient visés.
      Face à ces menaces, la sérénité est officiellement de mise au sein de l’exécutif. Le gouvernement « a pris ses responsabilités » et ne craint pas de « rendre des comptes » sur sa gestion de la crise du coronavirus devant une commission d’enquête parlementaire, a assuré, le 23 mars, sa porte-parole, Sibeth NDiaye. « Cela ne m’inquiète pas parce que je crois que nous avons, avec beaucoup de professionnalisme, de détermination et de gravité regardé cette crise en face (…) et nous avons pris nos responsabilités », a-t-elle estimé sur CNews. Avant d’ajouter : « C’est normal qu’on puisse rendre des comptes et c’est normal qu’une commission parlementaire interroge le processus de cette crise. » « Nous serons évidemment prêts à y répondre, ça fait partie du jeu démocratique », a poursuivi la secrétaire d’Etat.
      A l’Elysée, on réfute également par avance le procès en inaction. « Le président a été le premier à mobiliser nos partenaires étrangers, il a été le premier dirigeant au monde à appeler à la mobilisation internationale, c’est lui qui a provoqué le sursaut européen, énumère l’entourage d’Emmanuel Macron. Dès janvier, on a rapatrié nos compatriotes. Dès janvier, on a mis en place des instances de suivi de l’épidémie. Les faits et la chronologie sont là, il n’y a pas de polémique à avoir. »

      Sur le fond, l’exécutif appelle néanmoins à une forme d’indulgence, pointant les nombreuses inconnues autour du virus. « Le président n’a jamais dit qu’il avait toutes les solutions, au contraire. Cette crise nous met dans une position de grande humilité », reconnaît un proche du chef de l’Etat. Mais, ajoute cette source, « le président met tout en œuvre pour répondre à la crise. Il est transparent, réactif, sur tous les fronts. L’heure des comptes viendra mais plus tard. Le temps est aujourd’hui à l’action. Certains veulent nous punir alors que nous devons agir. Ce n’est pas responsable. »
      En attendant, pas question de se défiler. Le moment venu, l’exécutif assumera ses choix, dit-on au sommet de l’Etat. « Les décisions ne sont pas prises par le conseil scientifique mais par le gouvernement, qui par nature est responsable », estime un proche d’Edouard Philippe. « Le comité scientifique va être responsable des avis qu’il émet. Ceux qui prennent des décisions, c’est le gouvernement, à la lumière des avis du comité scientifique », abonde la députée LRM Marie Guévenoux, rapporteuse du projet de loi sur les mesures d’urgence.

      Au sein de l’exécutif, on assure d’ailleurs que la perspective de devoir rendre des comptes est présente dans les esprits depuis le départ. « Sang contaminé, amiante : le grand public a reproché le manque de transparence à chaque fois. Nous, nous avons ouvert le capot, vantait une ministre, début mars. Nous donnons à voir comment se passe la gestion d’une crise épidémiologique. » Il y a dix jours, une secrétaire d’Etat soupirait, plus sceptique : « C’est sûr qu’on se fera engueuler sur la gestion de la crise, quoiqu’on fasse. Ça finira par arriver. »

      Rémy Heitz, procureur de Paris, explique au « Monde » avoir relevé en une semaine près de 10 000 infractions au confinement et une quinzaine de trafics de masques.

      Rémy Heitz : « Je réfléchis à des peines de travail d’intérêt général en milieu hospitalier après la fin de l’état d’urgence sanitaire »
      https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2020/03/25/remy-heitz-je-reflechis-a-des-peines-de-travail-d-interet-general-en-milieu-

      Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, songe à des alternatives aux amendes pour les personnes, souvent jeunes, qui violent les règles du confinement, notamment des #travaux_d’intérêt_général. Il détaille la politique du parquet pendant l’état d’urgence sanitaire.

      Quelle réponse pénale apportez-vous aux violations des règles du confinement ?
      Mardi 24 mars, nous étions à Paris juste en dessous de 10 000 #infractions constatées depuis le début du confinement. Jusqu’ici, il s’agissait d’une amende forfaitaire de catégorie 4, de 135 euros. Mais depuis la promulgation de la loi d’urgence, les peines sont alourdies en cas de #récidive. Je vais donner des directives pour adapter les mesures pénales, notamment en privilégiant le travail d’intérêt général (#TIG). Ces infractions concernent souvent une population jeune pour qui une amende de 3 750 euros est sans doute trop élevée, et une peine de prison n’est pas vraiment d’actualité [la troisième récidive en trente jours est punissable de six mois de prison et 3 750 euros d’amende]. Une peine de TIG, même si elle ne sera exécutée qu’après la sortie de l’état d’urgence sanitaire, aura plus de sens. Je réfléchis d’ailleurs à la possibilité de les faire exécuter en milieu hospitalier. De même, plutôt qu’une amende de cinquième catégorie [1 500 euros pour la première récidive], je compte privilégier la sanction de travail non rémunéré [qui est aux contraventions ce que le TIG est aux délits].

      Quelle évolution de la délinquance observez-vous dans la capitale en lien avec la crise sanitaire ?
      Nous avons une quinzaine d’affaires de trafics de masques. Souvent, il s’agit de petits trafics, faits par des pharmacies ou parapharmacies qui n’ont pas répondu aux demandes de réquisition de masques par le gouvernement et en vendaient sous le manteau. Il y a quelques trafics plus importants. Au total, nous avons déjà saisi plusieurs dizaines de milliers de masques, que nous faisons porter aux hôpitaux. Par ailleurs, nous commençons à voir des dossiers de violences conjugales ou intrafamiliales. Le fait nouveau est qu’il y a des auteurs primo-itérants, inconnus jusqu’ici. Mais soyons prudents dans l’interprétation de ce phénomène plus visible alors que le reste de la délinquance baisse et que, contrairement à certaines atteintes aux biens dont nous retardons les procédures, les violences conjugales font partie des infractions que nous continuons de traiter en priorité.

      Comment le parquet de Paris est-il organisé pour travailler ?
      Nous sommes en dessous du plan de continuité d’activité, qui prévoit de tourner à près de trente magistrats. Nous sommes à moins de vingt [sur 125 magistrats au parquet de Paris]. L’activité en comparutions immédiates est fortement réduite et tient beaucoup aux conséquences de la grève des avocats du début d’année. Cet après-midi, par exemple, sur les sept dossiers de l’audience des comparutions immédiates où je vais requérir, six sont des renvois qui avaient été demandés lors de la grève, un seul est nouveau. Il s’agit d’une affaire de violences conjugales.
      Jean-Baptiste Jacquin

    • Sous le vernis de l’unité nationale affichée, ces annonces sont ressenties clairement comme des menaces – elles en sont d’ailleurs – et nuisent au bon fonctionnement de l’Etat dans la lutte contre la crise, en mettant aux ministres et aux services une pression supplémentaire en plus de celle, déjà lourde, qu’ils supportent », explique un responsable de la majorité.

      A propos du « vernis de l’unité nationale » que penser de l’attitude d’Édouard Philippe qui est rappelée ici :
      https://seenthis.net/messages/834069

      Le 28 février est publié le rapport crucial de l’OMS sur ce qui a été fait en Chine. Il montre que seule une mobilisation de « tout le gouvernement » (all-of-government) et « toute la société » (all-of-society) permet de vaincre l’épidémie. On se souviendra sans doute longtemps du fait que le lendemain, le samedi 29 février d’une année bissextile, le premier ministre Édouard Philippe a décidé de détourner un conseil des ministres « exceptionnel dédié au Covid-19 » pour annoncer l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution afin d’adopter sans vote la réforme des retraites. Alors que l’OMS démontrait l’urgence de l’action collective et solidaire face à une pandémie bientôt incontrôlable, le gouvernement s’est dit que le plus urgent était de profiter de la dernière fenêtre de tir pour faire passer son projet de loi tant décrié.

      Le « vernis » est abondamment étalé par le gouvernement lui-même.

    • Du vernis sur une belle grosse merde !

      « Je réfléchis à des peines de travail d’intérêt général en milieu hospitalier après la fin de l’état d’urgence sanitaire »

      Il faudrait confiner ce con fini ! J’espère qu’on va pas attendre 150 ans pour les mettre dans nos indulgentes prisons et sans masques (illes ne savent pas s’en servir de toute façon).

    • Pour cacher les défaillance, à l’instar de Mme Buzyn, l’ensemble du gouvernement a préféré la dissimulation à la planification. Selon les prises de paroles officielles, les masques étaient inutiles, difficiles d’utilisation, ou réservés aux seuls soignants. Tout cela à l’encontre des recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique qui recommandait en 2013 des masques pour toutes les professions de contact. Tout a été dit ou presque pour minimiser le virus du Covid-19 et rassurer les Français, pendant que la Chine et la Corée prenaient des mesures drastiques.

      Un guide sur mesure, sans masques, sans confinement

      Le gouvernement a édité dès le 20 janvier 2020 un guide méthodologique Covid-19. Ce plan a été déroulé au mot près par Jérôme Salomon et le gouvernement. Ne figure pas dans ce guide les termes de confinement, de quarantaine et le stade 2 renforcé n’existe pas. Les masques ne sont destinés qu’aux malades et personnels de santé.

      Il a été dit que ce plan était une déclinaison du plan 2011 contre la grippe H1N1

      On peut se demander pourquoi le gouvernement a crée un mini plan COVD 19 plutôt qu’une mise à jour du plan pandémie grippal 2011 est particulièrement complet. Contrairement au guide méthodologique de 2020, le plan pandémie grippale prévoit à chaque phase de l’épidémie l’utilisation des Masque FFP, notamment FFP2, en phase avec la doctrine de 2013 sur la protection des travailleurs.

      D’ailleurs on peut constater la cohérence de tous les acteurs publics concernant la protection de la population en cas de pandémie grippale ainsi par exemple on trouvera nombre d’information sur les port des masques avec les liens suivant :

      https://gouvernement.fr/risques/pandemie-grippale

      https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Que_faire_si_je_pense_avoir_la_grippe_030210.pdf

      https://ansm.sante.fr/Dossiers/Pandemie-grippale/Les-masques-medicaux/(offset)/7

      Les mesures et les explications de port de masques sont donc nombreuses dans la réponse à une pandémie, mais devant la pénurie et l’absence de préparation, le gouvernement a préféré mentir aux populations concernant la réel protection des masques.

      Ceci est d’autant plus grave que le gouvernement a encouragé à la continuité économique du pays, sans organiser ou superviser la protection des salariés, notamment dans les métiers de contacts.

      https://www.lemondemoderne.media/labsence-de-masques-met-en-danger-les-travailleurs

      https://reflets.info/articles/il-faut-une-enquete-penale-sur-la-gestion-de-la-pandemie-covid19

    • Coronavirus : l’impossible communication de crise d’Emmanuel Macron

      « La gestion des masques et des tests , on dirait Coluche qui disait : “dites-moi quel est votre besoin, je vous expliquerai comment vous en passer”_
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/03/29/coronavirus-l-impossible-communication-de-crise-d-emmanuel-macron_6034796_82


      Le président Emmanuel Macron porte un masque lors de sa visite de l’hôpital militaire à Mulhouse (Haut-Rhin), le 25 mars. MATHIEU CUGNOT / AFP

      Pour répondre à la crise sanitaire, le chef de l’Etat doit à la fois rassurer et effrayer. Un paradoxe qu’il tente de résoudre en saturant l’espace et en adoptant un ton martial.

      C’est le cauchemar de tous les conseillers en communication : vivre une crise où chaque événement du jour peut remettre en cause ce que vous aviez décidé la veille.
      C’est pourtant ce qu’affronte Emmanuel Macron depuis l’apparition du SARS-CoV-2, un virus qui oblige l’exécutif à adapter sa #communication tout autant à l’avancée de l’#épidémie qu’à celle des connaissances scientifiques. « Cette crise est inédite, il est normal de tâtonner », estime Gaspard Gantzer, ancien conseiller en communication de François Hollande.

      Pour affronter la #crise_sanitaire, « la plus grave qu’ait connue la France depuis un siècle », comme l’a qualifiée le chef de l’Etat dès le 12 mars, l’exécutif avait au départ fait le pari de placer en première ligne le ministre de la santé, Olivier Véran, fraîchement nommé à ce poste après le départ d’Agnès Buzyn, et le directeur général de la santé, l’infectiologue Jérôme Salomon. « Ils doivent devenir les “François Molins” du coronavirus », entendait-on alors dans les rangs de la majorité, en référence à l’ancien procureur de la République de Paris, qui avait incarné la lutte contre le terrorisme après les attentats de 2015.

      Hyperprésence d’Emmanuel Macron

      Las ! Depuis son premier déplacement lié au Covid-19, le 27 février, à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpétrière, le chef de l’Etat s’impose par son hyperprésence.
      Un jour dans une maison de retraite, un autre dans un centre de régulation du SAMU, le suivant dans un laboratoire de l’Institut Pasteur ou dans un hôtel réquisitionné pour les SDF… En un mois, Emmanuel Macron s’est déplacé ou s’est exprimé une dizaine de fois sur le Covid-19. Sans parler de ses trois allocutions solennelles, les 12 et 16 mars depuis l’Elysée et le 25 mars à Mulhouse (Haut-Rhin). Des interventions suivies massivement : le 16 mars, son annonce du confinement a été regardée par 35 millions de Français, du jamais vu.

      « Emmanuel Macron n’a pas le choix. Dans une période comme celle que nous vivons, le président doit se déplacer, aller sur le terrain, comme les généraux vont sur le front , approuve Gaspard Gantzer. Il faut remettre de l’humain, montrer une forme de courage physique, ça fait du bien aux gens. »
      C’est cette ligne qu’avait choisie François Hollande après l’attaque de Charlie Hebdo en janvier 2015 ou les attentats de novembre 2015. « En période de crise, le pouvoir politique doit parler très souvent à son peuple, il doit s’exprimer », abonde Arnaud Dupui-Castérès, directeur général du cabinet Vae Solis et spécialiste de la communication de crise.

      « Prendre de la hauteur »
      « A partir du moment où le pouvoir fait le choix de la pédagogie et de la transparence, il doit prendre la parole quotidiennement. Dans une crise comme celle que nous vivons, il n’y a jamais assez de communication » , confirme Clément Léonarduzzi, président de Publicis Consultants. Pour l’ex-bras droit de Marie-France Lavarini, ancienne communicante de Lionel Jospin à Matignon, le gouvernement devrait d’ailleurs instaurer un point quotidien sur la situation économique du pays, comme il le fait pour la situation sanitaire avec Jérôme Salomon. « Quand il y a des questionnements, il faut y répondre », estime le consultant.

      A l’Elysée, on assume en tout cas cette posture jupitérienne retrouvée du chef de l’Etat, alors qu’Emmanuel Macron avait tenté de la gommer après la crise des « gilets jaunes ». « Le président est transparent, réactif et sur tous les fronts », résume son entourage.
      Au point d’inquiéter certains soutiens, qui le trouvent exagérément exposé. « Macron est trop seul. A part [Olivier] Véran et [Jérôme] Salomon, qui s’occupent du sanitaire, personne n’imprime. Ce devrait être le rôle du premier ministre [Edouard Philippe] ou du [ministre de l’intérieur Christophe] Castaner de gérer l’opérationnel, mais ils n’y arrivent pas, il manque un échelon », estime un communicant réputé proche de l’Elysée.

      « Dans une crise, on est souvent obsédé par la gestion opérationnelle. C’est une erreur. Un président ou un premier ministre doivent prendre de la hauteur et de la distance, pas s’occuper de la fermeture des marchés », abonde Arnaud Dupui-Castérès.
      Sur la forme, l’exécutif a fait le choix d’une communication au ton très martial. « Nous sommes en guerre », a répété à six reprises Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du 16 mars, évoquant un « ennemi (…) invisible, insaisissable » contre lequel il faut sonner « la mobilisation générale ».

      « Le président s’inspire beaucoup de Clemenceau »
      Le 25 mars, le chef de l’Etat s’est volontairement mis en scène devant l’hôpital de campagne installé par l’armée sur le parking du centre hospitalier de Mulhouse, y annonçant même le lancement d’une opération militaire baptisée « Résilience ». « Le président s’inspire beaucoup de Clemenceau, qui fait partie de son panthéon personnel. Son appel à la mobilisation vient de là » , explique un proche.
      Mais certains s’interrogent sur la durabilité de ce ton martial. S’il a permis de mobiliser les Français et d’obtenir une forme d’union nationale contre le virus, poursuivre sur la même tonalité comporte aussi des risques, estiment les professionnels de la communication.

      « Le vocabulaire guerrier peut s’user très vite , met en garde Gaspard Gantzer. Les gens voient bien qu’il ne s’agit pas d’une guerre au sens classique. » « C’est une sémantique qui met immédiatement dans une position de #chef_de_guerre. Cela provoque un choc utile et nécessaire. Mais comme dans une guerre, il faut ensuite donner une perspective sur les batailles et la victoire à venir », abonde Clément Léonarduzzi.

      D’autres se montrent aussi sceptiques sur le choix de médiatiser les #experts du conseil scientifique ou du comité analyse, recherche et expertise (CARE), deux instances installées ces dernières semaines par l’exécutif pour le conseiller sur la crise sanitaire.

      « Cela donne un sentiment de fébrilité, que le pouvoir cherche à s’abriter derrière les scientifiques. C’est une ligne Maginot illusoire » , tance un conseiller de l’ombre. Des réserves balayées par l’Elysée. « Le président a mis en place ces conseils pour créer un lien de confiance avec les Français, pas pour se défausser », explique un membre du cabinet de M. Macron. « Le président s’entoure beaucoup mais il n’est pas prisonnier. Il ne veut pas d’un gouvernement d’experts. C’est lui qui prend les décisions et il l’assume », ajoute un autre conseiller.

      Trouver un chemin de crête

      N’empêche, l’exécutif a donné le sentiment de ne pas toujours savoir quelle stratégie tenir, notamment en matière de #masques ou de #tests, ce qui a provoqué le trouble.
      « Ce type de crise nécessite des décisions quotidiennes, mais il faut choisir une ligne et éviter de se dédire. On ne peut pas être sur la face nord et sur la face sud en même temps, sinon plus personne n’y comprend rien », met en garde M. Dupui-Castérès. « La gestion des masques et des tests , on dirait Coluche qui disait : “dites-moi quel est votre besoin, je vous expliquerai comment vous en passer”. Cela va revenir comme un boomerang pour l’exécutif » , craint un communicant ayant ses entrées à l’Elysée.
      « Nous n’avons pas d’autre choix que de nous adapter, les scientifiques eux-mêmes changent d’avis ! Il y a encore quinze jours, l’OMS [l’Organisation mondiale de la santé] disait que généraliser les tests ne servait à rien ! », se défend-on à Matignon.

      Reste à savoir combien de temps Emmanuel Macron pourra tenir ce rythme et maintenir ce ton. Depuis le début de la crise, l’exécutif est confronté à deux écueils, entre lesquels il tente de trouver un chemin de crête : celui d’en faire trop et celui de ne pas en faire assez.
      « La plus grosse difficulté est ce paradoxe à gérer : il faut faire #peur pour que les gens se confinent, mais aussi rassurer pour qu’ils gardent le moral. Cela n’a rien d’évident sur le long terme » , reconnaît M. Gantzer.

      « Montrer le bout du tunnel »

      Pour éviter de tomber de ce fil d’équilibriste, tous les communicants s’accordent à dire que le chef de l’Etat n’a qu’une solution : ouvrir rapidement la séquence de #l’après. « Pour garder la confiance de ses troupes, un chef de guerre doit aussi se projeter dans la victoire , estime Mayada Boulos, directrice générale adjointe de Havas Paris et ancienne conseillère de Marisol Touraine au ministère de la santé. Le temps est aujourd’hui comme suspendu, il faut montrer le bout du tunnel. Expliquer qu’il y aura un stade 4 après le stade 3 de l’épidémie. »

      Un changement de discours qui passe aussi par des symboles, estiment d’autres conseillers. « Pour donner le moral aux Français, on pourrait imaginer que la patrouille de France passe au-dessus de l’Arc de triomphe comme la patrouille italienne est passée au-dessus de la Péninsule au son de Pavarotti. Ou annoncer dès maintenant que des soignants de l’AP-HP [Assistance publique-Hôpitaux de Paris] défileront sur les Champs-Elysées le 14 juillet, propose M. Gantzer, qui avait été de ceux à imaginer le grand défilé parisien après l’attaque contre Charlie Hebdo, qui avait réuni 1,5 million de personnes en janvier 2015. Les Français vivent des moments difficiles, ils ont aussi besoin d’être flattés, d’être considérés, de se sentir comme des résistants… »

      #communication_de_crise

    • L’article du Monde est vraiment mauvais. La vérité, c’est que l’ensemble de nos gouvernants est franchement mauvais, mauvais et incompétents et même pas capables d’une bonne communication.

      La seule bonne option, violemment rejetée par Macron, serait de reconnaitre qu’ils (il…) se sont (s’est) trompé(s) au lieu de ramer derrière les pitoyables justifications sur le manque de masques, de tests, d’organisation a minima de l’outil industriel pour le réorganiser en urgence sur ces manques,…

      Dans leur bulle, ils ne perçoivent pas le discrédit profond qui les atteint, sans parler de l’immense colère qu’ils déclenchent. Pour museler toute critique, Monsieur le Premier ministre, il faudrait commencer par reconnaître qu’il y a eu lacune (grave !) et agir avec détermination et non pas le nez fixé sur la (mauvaise) comm’. Annoncer 15 jours de prolongation du confinement pour, le lendemain, laisser entendre que c’est (très) grave et donc, que ça sera certainement nettement plus, un seul mot, c’est minable.

      Ouvrir la séquence de l’après, non mais c’est quoi ces communicants de m… ! On n’y est pas !
      Pour garder la confiance de ses troupes, un chef de guerre doit être à la hauteur de la situation. On n’y est pas !

    • Même Léa Salamé, relayée par Gala, exprime ses doutes. et suggère de reconnaître l’erreur (voilà où on en est, Léa Salamé est meilleure conseillère que la batterie d’experts en comm’ de crise…)

      VIDEO – Olivier Véran “challengé” par Léa Salamé : tension sur le plateau de France 2 - Gala
      https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/video-olivier-veran-challenge-par-lea-salame-tension-sur-le-plateau-de-france-2

      UN ÉCHANGE TENDU
      Olivier Véran fait partie des ministres en première ligne dans la lutte contre le coronavirus. Alors qu’il multiplie les interventions télévisées depuis des semaines et sa nomination au ministère de la Santé, il était une nouvelle fois présent sur France 2, dans l’émission Vous avez la parole, présentée par Thomas Sotto et Léa Salamé. Lors de sa prise de parole, le ministre de la Santé a évoqué plusieurs sujets, notamment les tests, en s’appuyant sur des chiffres. « Nous étions à 4.000 tests, nous sommes ensuite montés à 5.000 tests, nous sommes aujourd’hui à 10.000 tests. Il y a dix plateformes haut-débit qui sont capables chacune de réaliser 2.000 tests par jour qui sont en train d’arriver en France », a-t-il déclaré en préambule. Avant de se faire interrompre par Thomas Sotto : « Mais l’Allemagne est à 500 000 tests par semaine », a noté le journaliste de _France 2. Un brin agacé, Olivier Véran a alors rétorqué : « Vous voyez, j’essaie de vous donner un certain nombre d’informations et vous êtes déjà en train de me challenger par rapport à la situation de l’Allemagne », a-t-il réagi.

      La passe d’armes ne s’est pas arrêtée là. Le ministre de la Santé a tenté de poursuivre son raisonnement et de conclure : « Ces tests, ils peuvent venir de Corée, d’Europe, de France ou des Etats-Unis, à mesure qu’ils arrivent, nous les achetons et nous les mettons en disponibilité pour les Français. Plus de 2 millions de tests le mois prochain, si vous faites le calcul avec l’Allemagne, vous aurez votre réponse », a-t-il déclaré. Léa Salamé a alors pris à son tour la parole afin de faire une mise au point qu’elle jugeait nécessaire : « Monsieur le ministre, on n’essaie pas de vous challenger, on essaie de comprendre et de vous faire passer les questions des Français », a-t-elle précisé. Et d’ajouter : « Au début de la crise, il y a trois semaines encore, les messages du gouvernement, c’était de dire : ’n’achetez pas forcément des masques, c’est inutile » ou ’les tests, ce n’est pas l’alpha et l’oméga’. Vous nous avez dit ça dans un premier temps (...) Est-ce qu’au fond, il ne fallait pas dire la vérité plus simplement ?", s’est-elle interrogée.

    • A mon avis il n’y a pas d’experts en communication à l’Elysée (à moins que Sibeth puisse etre considéré comme telle !), Jupiter n’écoute que lui, et peut être Brigitte à la limite, mais c’est tout. Les autres sont simplement des exécutant·es minables et viles qui se sont rabaisser au service d’un pur dictateur pour se faire du fric. Et c’est pas un problème de communication, choisir le conseil des ministres spécial coronavirus pour imposer le 49.3 c’est pas un problème de conseillés en marketing. Choisir de contracté 45 millliards d’euros de dettes sur notre dos pour les patrons du cac40 et dire aux soignants « la meilleur prime pour les soignants c’est de respecté les gestes sanitaires » c’est pas non plus une erreur c’est de la provocation. Dire que les soignant·es contractent le virus non sur leur lieu de travail mais dans les transports c’est pas une erreur non plus c’est juste pour que les soignant·es sachent qu’illes vont crevé sans que ca soit considéré comme relavant du code du travail.
      Quelle urgence y a-t il à supprimer le code du travail, les droits des prévenu·es à une défense, les droits à une retraite.... En fait Macron utilise la stratégie du choc, et il se venge sur les soignant·es, avocat·es et toutes celles et ceux qui ne sont rien.
      Il promet une prime aux soignant·es pour après mais il donne de suite une prime au cac40. Pourquoi ne pas donné immédiatement cette prime plutot que de parler d’un après qui n’adviendra pas... Il a peur d’avoir à rendre des comptes mais si on est en guerre comme il dit, alors il doit être arrêté pour haute trahison et fraternité avec le virus.

    • « Pour donner le moral aux Français, on pourrait imaginer que la patrouille de France passe au-dessus de l’Arc de triomphe comme la patrouille italienne est passée au-dessus de la Péninsule au son de Pavarotti. Ou annoncer dès maintenant que des soignants de l’AP-HP [Assistance publique-Hôpitaux de Paris] défileront sur les Champs-Elysées le 14 juillet, propose M. #Gantzer, qui avait été de ceux à imaginer le grand défilé parisien après l’attaque contre Charlie Hebdo …

      #sérieux ?
      Ben quand tu vois qu’ils en sont là face à une pandémie prévisible où ils sont au mieux des criminels, au pire des criminels, il faut se dépêcher de mettre nos masques, dès aujourd’hui. Et de les recycler pour les manifs qui viendront. Puisque la loi devrait changer maintenant sur les masques auparavant interdits pour cause d’identification biométrique. (je dis ça, je dis rien)

    • Oui, @simplicissimus l’article est mauvais. L’ai publié pour la formule Coluche utilisé par un conseiller (ils savent qu’on sait), et pour mémoire quant aux circonvolutions empapaoutées de L’imMonde, voix de la France. Non @mad_meg il y a évidemment des conseillers en communication ! Et ils sont géniaux. Voir un autre article du Monde avec le même Gantzer (ex PS-CAC40 et Ville de Paris)

      https://seenthis.net/messages/835629#message835632

      « S’il veut garder le soutien de l’opinion, Emmanuel Macron ne pourra pas se contenter d’appeler à la mobilisation générale. Il faut aussi qu’il donne de l’espoir, qu’il montre le bout du tunnel, qu’il réintroduise de la joie de vivre » , estime Gaspard Gantzer, ancien conseiller en communication de François Hollande, qui suggère par exemple d’ « annoncer dès maintenant que des soignants défileront sur les Champs-Elysées le 14 juillet » . Où ils pourront crier : « On l’a eu ! » (fuckin’ sic, ndc)_

    • Brio et inventivité, probité, libre arbitre, efficacité, faut peut-être pas se faire une trop haute idée de ce que sont les communicants ou les journalistes, ou les avocats ou les professeurs, et tous les professionnels de la profession du monde.
      "Plus le mensonge est gros, plus il passe" était le mot d’un #communicant nommé Goebbels, et il a fait école, y compris banalement dans la pub.
      Sibeth Ndiaye assure : « J’assume parfaitement de mentir pour protéger le président ». De là à inventer des mensonges qui soient beaux, fassent envie, donnent confiance, agrège, des mensonges qui fonctionnent vraiment....
      Parce que ce qui structure tout le champ, le souci actuel des militants de l’économie, c’est qu’ils n’ont rigoureusement aucune #perspective à offrir, à part le transhumanisme, mais c’est une promesse de niche qui largue tout le monde, au lieu d’intégrer. Un capitalisme vert ou moralisé ? On rigole (ou bien on est à EELV, Attac et d’autres). C’est ce qui rend difficile l’exercice, au de-là du déni actif. "Il n’y pas de violences policières" nous dit-on depuis 4 ans. "L’épidémie ne passera pas par la France car nous sommes prêts à la combattre efficacement", façon Buzyn en janvier. Certes, on continue à nous dire "enrichissez-vous" et avec le chômage de masse on y a ajouté "intégrez-vous" à la société ("mieux vaut être Uber que cassos", etc), sans avoir rien à proposer qui soit réellement partageable. D’où "la guerre" : nous partageons au moins une chose, un ennemi. Mais est ce que ces ennemis de notre ennemi - ici la mort en masse et dépit du possible - sont bien nos amis ?

      À cette limite, l’absence totale d’horizon impliquée par leur propre position, ils sont bien adaptés. Le regard braqué sur des "perspectives" et indicateurs de profit, d’une part, l’audimat, les sondages, et ce qui reste d’électeurs d’autre part, il sont devenus incapables d’incarner le capitaliste collectif, l’État. Ce dernier étant d’ailleurs devenu nébuleux en prenant une dimension transnationale et globale, entre multinationales, organisations et instances internationales, tou en étant arrimé à des institutions vues comme infra étatiques (villes, régions, syndicats, institutions diverses).
      Ils communiquent sans cesse, mais ils ont perdu la consistance (Hollande n’aime pas la littérature, un autre dira que la sociologie sert d’excuse sans arriver à rien en tirer pour son compte) et l’intelligence nécessaires pour faire une job devenue infaisable. Ça ne veut pas dire que ça va tomber de soi même (façon Lundi matin).

      Si leur communication est en crise au point qu’une communication de crise soit difficile à mettre au point, c’est aussi sur un fond de montée exponentielle du contrôle dans un contexte de crise de la société de contrôle.
      Là dessous, il y le désir, qui reste n’importe quoi, puissant. L’histoire Raoult me semble en témoigner. Porté par divers appuis et le buzz des réseaux sociaux, il s’est imposé à un gouvernement qui n’a rien pour l’instant rien trouvé d’autre pour répondre à une demande, à des affects de masse qui se sont cristallisés sur cette "solution", dans la peur et la méfiance des institutions (ça manière de jouer l’outsider).

      Voilà, je résiste pas à citer pour finir ce que tu risques je le crains de prendre comme un argument d’autorité, pris dans

      Gilles Deleuze : « L’information, c’est la société de contrôle »
      https://iphilo.fr/2018/01/12/gilles-deleuze-linformation-cest-la-societe-de-controle

      Les déclarations de police sont dites, à juste titre, des communiqués. On nous communique de l’information, c’est-à-dire on nous dit ce que nous sommes tenus de croire, ou même pas de croire mais de faire comme si l’on croyait. On ne nous demande pas de croire, on nous demande de nous comporter comme si l’on croyait. C’est cela l’information, la communication – et indépendamment de ces mots d’ordre et de la transmission de ces mots d’ordre, il n’y a pas de communication, il n’y a pas d’information.

      Indulgence pour le vrac, svp. Ça manque de points d’interrogation et de développement. Rien n’est trop clair dans le changement épocal en cours. Avec ces semaines confinées je trouverais peut-être moyen de scriber autrement et ailleurs.

      #horizon

    • Ne t’inquiète pas @colporteur l’autorité de Deleuze ne vaut pas tripette à mes yeux et le vrac ne me dérange pas. J’ai été un peu vite aussi , car il est vrai que je ne sais pas bien distingué les communiquants des politiques. Heureusement qu’à ce niveau d’incompétence illes (les communiquant·es) ne peuvent pas rattraper le coup. Il serait temps qu’on contemple enfin la grosse dégueulasserie capitaliste en face.

  • #Denis_Salas : « La #justice se trouve confrontée à un phénomène totalement inédit »

    Pour le magistrat et président de l’association française pour l’histoire de la justice, "l’#état_d'urgence_sanitaire" instauré pour deux mois doit nous inciter à réfléchir aux #libertés_individuelles et au maintien du #débat_démocratique.

    La France est officiellement en "état d’urgence sanitaire" pour une durée de deux mois. La loi publiée ce mardi au Journal Officiel encadre notamment le #confinement décidé par le gouvernement mais également un certain nombre de mesures de #restriction_des_libertés. Denis Salas, magistrat, essayiste et président de l’association française pour l’histoire de la justice se penche sur le rôle dévolu à l’institution judiciaire, son rapport au pouvoir politique et s’interroge également sur cette remise en question des libertés individuelles dictée par la nécessité sanitaire.

    Denis Salas, quel rôle particulier incombe à l’institution judiciaire dans ce contexte de pandémie ?

    L’institution judiciaire tourne actuellement au ralenti. Les tribunaux sont pratiquement à l’arrêt, même si subsistent des audiences en urgence, comme les comparutions immédiates ou certaines audiences en matière civile. En matière de politique pénale, on voit apparaître ce que l’on pourrait appeler une #justice_prophylactique qui cherche à prévenir les risques à travers des notions juridiques nouvelles comme la #mise_en_danger_de_la_vie_d’autrui, #infraction utilisée pour tous ceux qui sortent sans autorisation ou encore des sanctions relatives au marché noir, par exemple pour ceux qui revendent des masques ou des caducées. De nouveaux #délits apparaissent pour violation des règles de confinement avec des peines d’#amende aggravées, voire des peines d’#emprisonnement de six mois en cas de réitération des infractions.

    D’un point de vue philosophique, je dirais que c’est un usage de la #fonction_dissuasive_de_la_peine qui consiste à afficher une volonté répressive mais l’application avec des tribunaux à l’arrêt se situe au second plan.

    Autrement dit, des mesures difficiles à mettre en œuvre ?

    Oui. Les tribunaux étant à l’arrêt, même si certaines urgences sont maintenues, je ne vois pas comment obtenir une application réaliste de ces infractions. Je pense donc que la fonction d’annonce de ces nouvelles infractions est en soi un but recherché par le législateur. On espère que cet affichage va dissuader des personnes de se comporter de manière illicite face au confinement : un moyen pénal d’obtenir la docilité de la population. La dissuasion reste une fonction classique de la peine mais en l’occurrence elle est pleinement utilisée pour obtenir la docilité de la population.

    J’ignore ce que diront les historiens plus tard mais je pense que c’est une forme de criminalité nouvelle en période de pandémie qui apparaît sur fond d’urgence sanitaire.

    La justice a-t-elle déjà été confrontée dans le passé à une situation similaire ?

    Concernant une pandémie, il faut remonter au XIXe siècle, à la grippe espagnole durant la Première Guerre mondiale, mais en France, à des périodes beaucoup plus anciennes, voire au Moyen Âge. La justice se trouve confrontée à un phénomène totalement inédit, ce qui explique les hésitations, les types de réponses qui sont apportées et son fonctionnement même qui peut en être affecté.

    Une justice confrontée néanmoins à un certain nombre de situations d’urgence : comparutions immédiates ou encore situations de violences conjugales ou familiales pour lesquelles les associations ont tiré la sonnette d’alarme.

    Nous verrons quel contentieux va nourrir les comparutions immédiates, sans doute un contentieux lié aux infractions au confinement : attroupements, déplacements abusifs, usage du marché noir pour revendre des masques ou d’autres produits de ce type. C’est un contentieux qui rappelle celui de l’Occupation. En travaillant sur la justice des "années sombres", nous y avions trouvé nombre d’affaires issues de la répression de la Résistance mais beaucoup d’autres de la répression du marché noir, une analogie que l’on retrouve aujourd’hui.

    Concernant les violences conjugales et familiales, les procès en cours d’assises, que ce soient viols ou « féminicides », sont reportés. Ce qui constitue une non-réponse à la situation de fait. Mais certains tribunaux maintiennent des permanences au civil où des Juges aux Affaires familiales (JAF) peuvent décider d’éloigner par exemple un mari violent. Il appartient aux magistrats d’apprécier l’urgence des situations.

    Sur la question de la détention, vous avez co-signé une tribune publiée par le journal Le Monde la semaine dernière.

    Il s’agit d’une question très préoccupante. Des révoltes ont eu lieu dans plusieurs prisons françaises, des mutineries en Italie, notamment à Naples. Dans ce texte commun, nous demandons la réduction des courtes peines par le biais de circulaires de politique pénale prises par la Chancellerie, le juge restant libre de prendre la décision, ou encore l’examen de la sortie en libération conditionnelle des détenus malades ou âgés, afin de réduire la surpopulation carcérale. D’autant que nous avons été condamnés récemment par la Cour Européenne des Droits de l’Homme. La situation s’avère surtout préoccupante dans les maisons d’arrêt, avec le problème de la détention provisoire dont l’on pourrait dépasser exceptionnellement les délais légaux vu l’état d’urgence. Mais n’y a-t-il pas une violation des droits constitutionnels liés aux libertés individuelles si l’on prolonge les détentions provisoires au-delà du délai fixé par la loi ? L’état d’urgence autorise-t-il de telles dérogations qui pourraient porter atteinte gravement aux libertés individuelles ?

    Les dispositions prévues dans le texte sur l’état d’urgence sanitaire publié au Journal Officiel peuvent faire l’objet d’un recours devant le juge administratif.

    On se demandait s’il n’y allait pas y avoir des recours « liberté » pour protester contre le confinement. Or, c’est l’inverse qui s’est produit avec ce recours devant le Conseil d’Etat, formulé par un syndicat de jeunes médecins qui réclamait un durcissement des mesures actuelles et un confinement total. Le juge n’est donc pas sollicité comme un défenseur des libertés mais comme un agent de durcissement des atteintes aux libertés. Et en l’occurrence, le Conseil d’Etat décide de ne pas aller jusqu’à un confinement total mais enjoint le gouvernement à durcir certaines dispositions, relatives à la pratique des activités sportives ou les marchés ouverts. Le Conseil d’Etat considère que c’est l’atteinte à la vie qui est en jeu, atteinte grave et manifeste à la sécurité et à la vie des personnes, article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme.

    En fait, le juge ne se positionne pas par rapport aux libertés classiques d’aller et venir, actuellement très restreintes mais par rapport à une autre liberté fondamentale qui est l’atteinte à la vie. En cette période exceptionnelle, il se positionne non pas comme un agent de contrôle d’activités gouvernementales au nom des libertés en général mais comme un agent de défense de la société.

    La justice avait eu à traiter récemment d’un autre état d’urgence, celui lié à la menace terroriste en novembre 2015.

    Oui et on peut se poser cette question : allons-nous vers un état d’exception permanent ? Car les principales mesures de l’état d’urgence promulgué en 2015 sont depuis inscrites dans le droit commun. Questionnement soulevé par le philosophe italien Giorgio Agamben qui théorise l’état d’exception. Pour lui, nous vivons dans des sociétés confrontées au risque en permanence et la tentation des gouvernements peut être de s’installer dans un régime d’exception permanent afin de neutraliser ces risques. Le principe de précaution devient alors déterminant.

    Dans la vision d’un état d’exception permanent, il n’existe plus d’infractions, seulement des menaces, plus de délinquants mais des groupes-cibles, les personnes infectées par exemple et des territoires concernés. Il y a là quelque chose d’extrêmement périlleux pour les libertés.

    Il s’agit donc d’un risque important selon vous ?

    Le risque de pérenniser l’exception dans le droit existe parce que l’état d’exception s’étend considérablement pour des raisons légitimes évidemment. Il est limité par le fait que les institutions de contrôle subsistent et par la notion de proportionnalité. Toutes les mesures doivent être proportionnelles par rapport aux exigences sanitaires et des contre feux, des contre-pouvoirs peuvent être soulevés.

    Je voudrais citer l’exemple de la Corée du Sud qui ne pratique pas le confinement mais le dépistage massif et le traçage de la population dépistée, en repérant les cercles de proximité où la personne a pu contaminer ses proches. Le contrôle sanitaire ne porte que sur cette population à risque avec une géolocalisation, une traçabilité, une visibilité de tous ses déplacements, via une plateforme numérique. Cela a représenté un travail très long car il y a 51 millions d’habitants en Corée du Sud. La population vit dans la sécurité, l’activité économique globale continue. Le suivi des personnes confinées est extrêmement pointu et offre en même temps une visibilité à l’ensemble de la population. Quand on va travailler, on sait qui est contaminé, qui ne l’est pas, à proximité. On a donc un modèle alternatif de gestion de l’épidémie, opposé au confinement mais au prix d’une atteinte grave aux libertés individuelles pour une durée indéterminée.

    La lecture de Michel Foucault vous inspire également une réflexion particulière.

    Je suis en train de relire les Anormaux, un cours au Collège de France de 1975. Dans sa première leçon, il oppose deux grands modèles de leçon à l’épidémie : celui de la lèpre, dès le Moyen Âge, où l’on exclut les personnes infectées aux marches de la cité, et celui de la peste, à la fin du Moyen Âge, qui est à l’inverse un modèle d’inclusion. On n’exclut pas les malades des villes, on les garde avec nous, afin d’accumuler un savoir biomédical sur cette population ciblée afin de lutter contre l’épidémie. Cette fresque de Foucault est lumineuse pour expliquer dans quelle mesure nous sommes aujourd’hui dans le modèle de la peste, un modèle presque mondialisé. "La peste, écrit Foucault, c’est le moment où le quadrillage d’une population se fait jusqu’à son point extrême. Où rien des communications dangereuses, des communautés confuses, des contacts interdits, ne peut se produire. Le moment de la peste est celui du quadrillage exhaustif d’une population par un pouvoir politique dont les ramifications atteignent sans arrêt le grain des individus eux-mêmes, leur temps, leur habitat, leur localisation, leur corps. La peste porte aussi le rêve politique d’un pouvoir exhaustif, d’un pouvoir sans obstacle, d’un pouvoir entièrement transparent à son objet, d’un pouvoir qui s’exerce à plein."

    Cette citation explique ce que Foucault appelle la biopolitique. Actuellement, nous assistons à une médicalisation du pouvoir politique et judiciaire, y compris pour la politique pénale avec des savoirs médicaux, statistiques, juridiques, des mesures qui sont prises au nom d’une logique prophylactique afin d’éliminer le danger. Et ce que craint Foucault, c’est que cette biopolitique, cette gestion massive d’une population, au nom de sa santé, crée un pouvoir exorbitant des politiques où le savoir scientifique et le pouvoir politique s’additionnent. Au nom du bien public, bien sûr, mais c’est un pouvoir énorme qui se crée, un pouvoir disciplinaire qui s’étend à l’ensemble de la population.

    La lecture de Foucault, en cette période de pandémie, nous invite à nous interroger, à rester vigilants du point de vue des libertés car ce pouvoir démesuré accordé aux politiques et aux scientifiques sur notre vie quotidienne peut susciter des inquiétudes, même si sur le moment il est nécessaire. Tenons compte des avertissements de Michel Foucault et de son analyse. Il faut absolument que cet état d’urgence sanitaire soit limité dans le temps, contrôlé par le Parlement et le juge et qu’au lieu d’une seule liberté fondamentale, l’atteinte à la vie, l’ensemble des libertés soit considéré comme devant être protégé, que l’on recherche davantage l’adhésion de la population que sa soumission passive. Dans ce contexte d’atteinte massive aux libertés, au nom de l’état de nécessité sanitaire, il faut que le débat démocratique reste vivant.

    https://www.franceculture.fr/droit-justice/denis-salas-la-justice-se-trouve-confrontee-a-un-phenomene-totalement-
    #coronavirus #état_d'urgence #urgence #répression #dissuasion #docilité #criminalité #pandémie #histoire #comparutions_immédiates #marché_noir #tribunaux #prisons #détention #maisons_d’arrêt #détention_provisoire #confinement_total #atteinte_à_la_vie #état_d’exception_permanent #état_d’exception #Agamben #Giorgio_Agamben #principe_de_précaution #menaces #exception #proportionnalité #Corée_du_Sud #traçage #dépistage_massif #cercles_de_proximité #géolocalisation #contrôle_sanitaire #Michel_Foucault #Foucault #lèpre #peste #quadrillage #biopolitique #médicalisation #santé #savoir_scientifique #pouvoir_politique #bien_public #pouvoir_disciplinaire #débat_démocratique

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    Citation pour @etraces :

    Je voudrais citer l’exemple de la Corée du Sud qui ne pratique pas le confinement mais le dépistage massif et le traçage de la population dépistée, en repérant les cercles de proximité où la personne a pu contaminer ses proches. Le contrôle sanitaire ne porte que sur cette population à risque avec une géolocalisation, une traçabilité, une visibilité de tous ses déplacements, via une plateforme numérique. Cela a représenté un travail très long car il y a 51 millions d’habitants en Corée du Sud. La population vit dans la sécurité, l’activité économique globale continue. Le suivi des personnes confinées est extrêmement pointu et offre en même temps une visibilité à l’ensemble de la population. Quand on va travailler, on sait qui est contaminé, qui ne l’est pas, à proximité. On a donc un modèle alternatif de gestion de l’épidémie, opposé au confinement mais au prix d’une atteinte grave aux libertés individuelles pour une durée indéterminée.

    • Dans le miroir obscur de la pandémie. L’état d’exception de la pandémie semble avoir accompli, au moins en partie, le rêve du capitalisme

      Je parlais avec un ami qui habite à Bergame, ville au Nord de l’Italie où j’ai vécu et étudié et qui est aujourd’hui l’une des plus affectées par l’épidémie du Coronavirus. Celui-là m’a décrit la situation comme « un épisode infini de Black Mirror ». Effectivement, il est difficile d’écarter la sensation que nous vivons une dystopie, comme celles qui sont représentées dans tant de séries du genre. Ce n’est pas un hasard si Black Mirror, peut-être la plus célèbre parmi ces séries, comporte le mot « miroir » dans son titre. Ses épisodes ne représentent pas un monde lointain – une époque distante, des galaxies éloignées, des univers parallèles – mais un futur proche de datation incertaine. À la fois étranges et familières, ses intrigues nous laissent imaginer à quoi mènerait le renforcement de tendances déjà présentes dans notre quotidien. Ce que nous vivons en ce moment peut être appréhendé de la même manière, la modification de nos habitudes semblant annoncer un futur déjà là. Que peut-on comprendre du monde où nous vivons à partir de cet « épisode infini » ? Les moments exceptionnels ou de crise peuvent aider à porter un regard critique sur ce que chacun considère comme « normal ». J’ai proposé ailleurs qu’on se regarde dans le « miroir de la terreur » pour mieux comprendre la société du capitalisme tardif qui avait engendré les formes nouvelles de terrorisme[1]. De façon analogue, je crois pertinent de réfléchir aux temps présents à partir de l’image en train de se former sur le miroir obscur de la pandémie.

      La situation nous invite à penser sur plusieurs plans : l’organisation politique, la reproduction économique, le rapport à la nature ou les usages de la science. Je veux problématiser ici seulement l’idée de « distanciation sociale », rapidement acceptée en tant que norme autour du globe, entraînant la progressive interdiction des rencontres et la normalisation d’une vie quotidienne menée en confinement. La situation pandémique repose sur une contradiction qu’il faut souligner. La rapide expansion de la maladie résulte des flux globaux qui ont unifié les populations à l’échelle planétaire. De la pandémie naît le paradoxe d’une population globale unifiée en un statut égal de confinement. Il y a, en somme, un isolement concret des individus dans un monde entièrement connecté. Ce paradoxe n’est pas un paradoxe exclusif de la pandémie, mais un paradoxe que la pandémie a mené à l’extrême, le rendant par là visible. En réalité, la dialectique entre séparation et unification (de ce qui est séparé) est à la base du développement du capitalisme occidental ayant unifié le globe.

      Guy Debord avait déjà remarqué cette contradiction structurante lorsqu’il a essayé de comprendre la phase « spectaculaire » du capitalisme, qui s’annonçait au siècle dernier. Ce qu’il a appelé la « Société du Spectacle » était une forme sociale basée sur le principe de la séparation. Ce qui a été souvent décrit comme une société de communication des masses pouvait être compris à l’inverse comme une société où la faculté de communiquer était massivement perdue. La communication au sens fort était l’apanage de la vie en communauté, un langage commun engendré par une existence en commun. Ce qui arrivait aux sociétés du capitalisme avancé était précisément le contraire. L’expansion dans l’espace – grandes villes, banlieues écartées, circulation économique globale – et la rationalisation du travail, à partir de l’hyperspécialisation des tâches individuelles, ont signifié l’éloignement concret entre les personnes et la perte de l’entendement commun, facteur amplifié par le monopole de l’Etat sur l’organisation de la vie collective. La disparition progressive de la communauté et de ses formes de communication était la condition préalable au surgissement des médias de masse – lesquels étaient le contraire des moyens de communication, puisqu’ils étaient fondés sur l’isolement réel croissant. Les millions de spectateurs prostrés devant des appareils télé, en consommant les mêmes images sans pouvoir s’en parler, restaient une figuration assez claire du fait que le spectacle, comme l’a écrit Debord, « réunit le séparé, mais il le réunit en tant que séparé » (§29). Certains croient que cette critique serait devenue désuète grâce à l’avènement de l’internet et des technologies qui en découlent. Au lieu de spectateurs prostrés devant les appareils télé d’hier, on aurait aujourd’hui des spectateurs « actifs », qui s’échangent des messages, produisent et diffusent leurs propres contenus. Mais la vérité est que rien dans le dernier demi-siècle n’a mis en question la séparation fondamentale sous-jacente au développement même des technologies de communication. La scène très habituelle d’amis autour d’une table de restaurant, qui au lieu de se parler regardent les écrans de ses propres portables, devrait suffire pour démontrer cette vérité. De nos jours, le séparé est réuni comme séparé là même où il occupe le même espace physique.

      Ce qui nous a été dérobé en ce moment de pandémie a été la possibilité de cohabiter l’espace physique. Dans les conditions présentes, l’interdiction des rencontres et l’obligation du confinement semblent plus aisément acceptables pour la population mondiale que ne l’auraient été l’interdiction ou une panne de l’internet ou des réseaux sociaux. Ironiquement, la « distanciation sociale » est maintenant revendiquée pour le sauvetage d’une société qui a toujours été fondée sur la distanciation. Le seul endroit de rencontre existant dans une société productrice de marchandise est, en vérité, le marché – c’est là que les marchandises entraînent par la main ses producteurs et consommateurs et c’est pour son compte que les hommes se rencontrent. C’est l’absence de ces rencontres, maintenant interdites, qui étonne tout le monde – la fermeture des espaces de travail et de consommation. Mais le capitalisme, qui était un rapport social médiatisé par des choses, s’est dédoublé dans un rapport social médiatisé par des images. Et il est désormais possible d’être dans un lieu sans y être. Il est possible de travailler (jusqu’à un certain degré) et consommer (sans limite) sans qu’on ait besoin de sortir de chez soi. Tout peut être à la portée de la main (ou plutôt du doigt qui touche l’écran), on peut tout avoir sans sortir de chez nous – la promesse du bonheur offert par le marché et réitéré par chaque publicité n’était-elle déjà la promesse d’une vie en confinement ?

      L’état d’exception de la pandémie semble alors avoir réalisé, au moins en partie, le rêve du capitalisme. Dans le cas où l’épisode dystopique que nous vivons en ce moment se révèle un « épisode infini », il serait aisé d’imaginer une population totalement habituée aux rapports virtuels, au confinement nourri par Netflix et les services de livraison. Les voyages seraient interdits, restreints aux flux des marchandises, fruit d’un secteur productif majoritairement automatisé. Le spectacle, qui depuis longtemps s’efforçait de détruire la rue, d’abolir la rencontre et de faire disparaître tous les espaces de dialogue – pour anéantir les alternatives à la pseudo-communication spectaculaire – aurait finalement atteint son but. L’espace réel, délaissé par les êtres humains confinés et obligés de s’enfuir dans la virtualité, n’appartiendrait plus qu’aux marchandises. La circulation humaine, « sous-produit de la circulation des marchandises », serait finalement devenue superflue, et le monde en entier livré aux « marchandises et leurs passions » (Debord, §168 et §66).

      Ceci n’est qu’un exercice d’imagination – un scénario improbable pour l’instant. Il est aisé d’anticiper pourtant que dans l’avenir nous assisterons à une augmentation du contrôle des flux globaux et de la circulation de personnes sous des prétextes sanitaires, avec une progressive normalisation des procédés d’exception actuels (de façon analogue à ce que nous avons connu pour le terrorisme après le 11 septembre 2001). De toute façon, faire des pronostics dans un contexte tellement incertain est toujours hasardeux. Mais le moment demande de la réflexion et penser à ce qu’on connaît est ce qu’on peut faire de mieux. Ce que nous ressentons comme le moins problématique en ce moment est sans doute ce qui exige précisément d’être problématisé. Reste à espérer que la distanciation sociale se convertisse en distanciation ou « effet de distanciation » (Verfremdungseffekt) dans le sens attribué par Brecht – celui de rupture avec la représentation autonomisée de la société du spectacle et ses illusions (dont la plus grande de toutes : celle de l’économie capitaliste, reproduction insensée et incessante de valeur abstraite en dépit de la vie). Une distanciation par rapport à cette forme de société : une occasion nécessaire pour repenser de manière critique les séparations qui la fondent, et les limites imposées par le capitalisme à la vie quotidienne.

      Mars 2020.

      #Gabriel_Zacarias est MCF à l’Université de Campinas au Brésil.

      http://www.palim-psao.fr/2020/04/dans-le-miroir-obscur-de-la-pandemie.l-etat-d-exception-de-la-pandemie-se

  • JE COMMENCE ICI LA SUITE DU FIL DE DISCUSSION SUR LES MIGRATIONS DANS LE BRIANÇONNAIS :
    https://seenthis.net/messages/733720
    –-> qui elle-même est la suite de celle-ci :
    https://seenthis.net/messages/688734

    Opération antimigrants : des membres de Génération identitaire en #garde_à_vue

    Plusieurs membres du groupuscule d’extrême droite Génération Identitaire ont été placés en garde à vue mardi en lien avec leurs patrouilles antimigrants dans les Alpes au printemps dernier, a-t-on appris de sources concordantes.

    « @RomainEspino, porte-parole de Génération Identitaire vient d’être placé en garde à vue pour sa participation à la mission dans les #Alpes », annonce le groupe sur son compte Twitter.

    Contacté par l’AFP, le président de ce mouvement, Clément Galant indiquait peu avant 11H00 entrer en garde à vue avec Romain Espino à Lyon.

    Le parquet de Gap a confirmé à l’AFP que plusieurs membres du groupuscule ont effectivement été placés en garde à vue en lien avec les opérations menées au col de l’Échelle près de Briançon, sans plus de détail.

    Au printemps dernier, des militants identitaires avaient multiplié les démonstration d’hostilité aux migrants, participant au contrôle de la frontière aux côtés des forces de l’ordre, sous la bannière de « Defend Europe », mouvement qui a déjà fait parler de lui en Méditerranée. Ils s’étaient notamment félicités de la remise de quatre « clandestins » à la police et de l’arrestation de sept migrants « repérés et signalés » par leurs soins.

    Aucune poursuite n’avait jusqu’à maintenant été engagée contre eux, au grand dam des militants promigrants dont sept d’entre eux ont été poursuivis et condamnés pour avoir facilité l’entrée de migrants en France au même moment.

    Une première enquête ouverte le 27 avril 2018 avait été classée sans suite faute d’infraction ou de plainte. Puis le procureur de Gap, Raphaël Balland, avait ouvert une enquête préliminaire plus globale au motif d’’immixtion dans une fonction publique (article 433-12), confiée à la gendarmerie de Briançon.

    Les membres de Génération Identitaire ont toujours assuré que leurs actions étaient protégées par l’article 73 du code pénal qui prévoit que « dans les cas de crime ou délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement, toute personne a qualité pour appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche ».

    La préfecture des Hautes-Alpes dénonçait elle « une opération de communication (...) visant à faire croire qu’ils contribuent à la lutte contre l’immigration clandestine ».

    https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2019/01/29/operation-antimigrants-dans-les-alpes-des-membres-de-generation-identita
    #Briançon #génération_identitaire #justice #extrême_droite #Hautes-Alpes #migrations #frontières #Italie #France #réfugiés #asile #frontière_sud-alpine

    • Des clubs #FSGT dans le Briançonnais solidaires des migrant.e.s et des militant.e.s locaux

      Du 02 au 09 février 2019, des adhérent.e.s de la montagne-escalade, issu.e.s de différents clubs affiliés à la FSGT se retrouvent pour organiser un séjour sports de montagne dans le Briançonnais.

      Ce rassemblement, sportif et convivial est essentiellement basé sur des activités telles que le ski de randonnée ou de piste, les raquettes et randonnée en montagne ; en parallèle il propose aux participant.e.s qui le souhaitent un axe sur la solidarité avec les migrant.e.s et les personnes aidantes, notamment regroupées au sein de « Tous migrants ».

      Il s’inscrit également dans la convergence avec le mouvement associatif et coopératif dans la Haute Durance pour construire des partenariats et des initiatives communes, pouvant dépasser la question migratoire actuelle. Cela pourrait se construire dans le temps, comme dans le cadre du rassemblement fédéral omnisports montagne en juillet à Freissinieres, ou encore là où d’autres adhérent.e.s s’en saisiront.

      La FSGT s’est félicitée à l’unanimité de cette initiative originale qui incarne et porte les valeurs de #solidarité dans le #sport associatif défendues depuis sa création.

      Dans cette perspective, les militant.e.s porteurs de cette action peuvent se réclamer de la FSGT et disposeront du soutien, si nécessaire, en terme juridique, logistique et de communication.

      La FSGT milite pour que tous les pratiquant.e.s puissent devenir des premier.e.s de cordées, mais des premier.e.s de cordés associatifs responsables et solidaires.

      La Direction Fédéral Collégiale de la FSGT


      https://www.fsgt.org/federal/communiqu%C3%A9-de-la-fsgt-des-clubs-fsgt-dans-le-brian%C3%A7onnais-solidaires

    • Reportage | Hautes Alpes : une frontière miroir des politiques européennes

      Grâce, entre autres, aux articles de « Vivre Ensemble », j’ai suivi avec effroi ce qui se passait dans la région des Hautes Alpes entre l’Italie et la France pour les réfugiés ainsi que pour les personnes solidaires. Après avoir lu l’article « Chronique d’une mort annoncée » (VE n°168/juin 2018 : https://asile.ch/2018/08/14/temoignage-chronique-dune-mort-annoncee) qui témoigne de la mort d’une jeune femme sur cette frontière, mon sang n’a fait qu’un tour. Je décide de me rendre sur place. En tant que réalisatrice et citoyenne, il est toujours important pour moi de voir de mes propres yeux les conséquences humaines d’une machine institutionnelle, de rencontrer les personnes concernées et d’accumuler des témoignages pour un futur film qui sait… Je veux également me rendre compte du relief ; les deux cols, les villages que je ne connaissais que de nom. Je veux aussi rencontrer des réfugiés et les bénévoles des refuges solidaires en Italie (avant la traversée) et en France (après la traversée).


      https://asile.ch/2019/01/31/reportage-hautes-alpes-une-frontiere-miroir-des-politiques-europeennes-2-cols-

    • I valdesi volontari al confine Italia-Francia: «Sui migranti le violenze della gendarmerie e i muri del #Decreto_Salvini»

      A #Bardonecchia flussi diminuiti, a #Claviere stabili. «Ma ora è gente che scappa dai centri e, non potendo stare negli Sprar, prova a sconfinare»

      Rincorso dai cani sguinzagliati dalla gendarmerie, ha passato la notte, con le temperature che possono scendere fino a meno dodici gradi, nascosto nella neve. I piedi non gli verranno amputati, ma i medici dicono che per tornare a camminare ci vorrà tempo. Ha quindici anni. Cinque in meno del ventenne che ha raccontato di essere stato inseguito dalla polizia francese in motoslitta, portato in caserma e derubato del denaro. Entrambi migranti che di recente avevano provato a raggiungere la Francia dall’Italia, entrambi respinti. Storie oscurate dall’odissea dei quarantanove a bordo di Sea Watch e Sea Eye.

      «La quotidianità di quello che accade sul confine», ha scritto qualche giorno fa su Facebook, rilanciando le due testimonianze raccolte da volontari francesi di Briançon, #Davide_Rostan, pastore valdese, membro della rete di volontari che in Val di Susa offre assistenza e supporto quotidiani ai migranti che provano a passare la frontiera. Dove, oltre a «episodi di ordinaria violenza arbitraria - così li definisce - da parte della gendarmerie, che continua a respingere anche i minori, in certi casi falsificando le date di nascita», si registrano quelli che secondo il pastore valdese sono «gli effetti del decreto Salvini».

      A Bardonecchia e Clavière. Se a Bardonecchia, dopo il caso, anche diplomatico, esploso a marzo scorso in seguito all’irruzione di agenti della dogana francese in un presidio per migranti, i flussi di quanti tentavano di oltrepassare il confine sono diminuiti, a Clavière, sul limite della frontiera, la situazione è rimasta pressoché stabile. Stime ufficiali ancora non ce ne sono, «ma i numeri sono più o meno quelli di sempre, forse c’è stata una flessione anche per la diminuzione degli sbarchi, ma è minima», scandisce Rostan.

      Le differenze rispetto al passato, però, ci sono. «È cambiata la composizione: per la stragrande maggioranza, non si tratta più, come accadeva fino all’anno passato, di persone arrivate in Italia e parcheggiate negli hotspot, non seguite in un percorso concreto di accoglienza e integrazione. Ora in gran parte è gente che scappa dai centri, magari ancora prima di ricevere il responso della Commissione territoriale o perché l’ha ottenuto ed è negativo o che è già stata in un Cas, ha il permesso di soggiorno per motivi umanitari e, sulla base del dispositivo firmato da Salvini, non può rientrare negli Sprar. Probabilmente se non ci fosse stato il decreto sicurezza non sarebbero andati via tutti coloro che rischiano di ritrovarsi in mezzo alla strada».

      A Ventimiglia. Tentativi di passaggio e respingimenti - in media una cinquantina di persone al giorno vengono rimandati in Italia - da parte della polizia francese continuano anche alla frontiera di Ventimiglia, «anche se - puntualizza Chiara Romagno, referente di Oxfam Italia nella cittadina ligure - il numero dei migranti che restano qui si è molto ridotto. Ora molti arrivano da Genova o da Milano, in bus o in treno, provano a passare e se vengono respinti tornano nei luoghi da cui si sono mossi». Anche Romagno ha notato un cambio nella composizione dei gruppi di migranti intenzionati a oltrepassare il confine. «In gran parte - spiega ad HuffPost - si tratta di persone che stanno da più tempo in Italia. I flussi, comunque, un po’ si sono assottigliati, anche per effetto della riduzione degli sbarchi, conseguenza diretta degli accordi con la Libia stretti da Minniti». Il decreto Salvini non c’entra?

      «Ancora non abbiamo evidenze di correlazione tra i flussi di coloro che provano a raggiungere la Francia da Ventimiglia e gli effetti del decreto sicurezza» risponde Romagno ma racconta che, di recente, ha incontrato un ragazzo richiedente asilo che aveva trovato un datore di lavoro pronto a fargli il contratto. Gli aveva chiesto la carta d’identità, che lui, impossibilitato a iscriversi all’anagrafe sulla base di quanto prevede il decreto sicurezza, non può avere. «Dovrebbe essere sufficiente il permesso di soggiorno - fa notare la referente di Oxfam - ma né i datori di lavoro né i sistemi informatici sono ancora aggiornati sulle nuove procedure».

      Intanto, va avanti Romagno, «la polizia continua a prendere i migranti e trasferirli da Ventimiglia a Taranto. Gruppi molto esigui, dieci dodici persone, caricati su bus che costano migliaia di euro, risorse sprecate» e «anche se non si dice, proseguono gli sbarchi spontanei, come dimostra quanto accaduto a Crotone».

      «No» al decreto Salvini. Visto dalle frontiere, alla luce del decreto Salvini, il futuro non sembra incoraggiante. «Porterà più gente per strada - taglia corto Rostagno - Si pensi a tutte le famiglie che hanno protezione umanitaria e non possono più entrare negli Sprar. E, a causa della riduzione delle risorse erogate per il supporto e l’integrazione dei migranti, i centri potranno offrire meno servizi. Resteranno solo i centri grandi e, certo, con fondi esigui, non potranno essere gestiti al meglio».

      «Il rischio è che la gran parte di coloro che arriveranno in Italia in futuro - ragiona Rostan - verrà parcheggiata in centri grandi, dove seguirli in percorsi reali di integrazione sarà più difficile. Strutture che, con ogni probabilità, saranno in prevalenza al Sud, in posti più vicini ai luoghi di sbarco e dove cibo e riscaldamento costano meno che al Nord».

      Contro il decreto Salvini anche in Val di Susa è scattata la mobilitazione. Le amministrazioni di Oulx e Vaie hanno già adottato una delibera per ufficializzare la loro contrarietà al provvedimento firmato dal ministro dell’Interno, un po’ sulla falsariga di quanto ha fatto a Palermo il sindaco Leoluca Orlando, e il 26 gennaio si terrà una manifestazione che coinvolgerà la valle. «Il decreto sicurezza - ha scritto su Facebook Rostan - serve a far lavorare di più mafia e criminalità e a criminalizzare la solidarietà e chi fa l’accoglienza in modo trasparente e onesto, chi crea integrazione e chi vuole che le persone che arrivano in Italia possano stare in Italia».

      https://www.huffingtonpost.it/2019/01/11/i-valdesi-volontari-al-confine-italia-francia-sui-migranti-le-violenz

    • Migrants : le parquet ouvre une enquête préliminaire sur de possibles infractions de la #police_aux_frontières à #Menton

      Lors de son point presse mensuel, le procureur de la République #Jean-Michel_Prêtre a annoncé qu’il lançait cette procédure. Il s’agit de faire la lumière sur des #infractions qui auraient pu être commises par la police au détriment de mineurs étrangers isolés.

      Les agents de la Police aux Frontières, en poste à Menton, ont-ils commis des faux en écriture pour refouler les mineurs isolés en Italie ?
      Jean-Michel Prêtre, procureur de la République à Nice, a annoncé lors de sa rencontre mensuelle avec la presse, qu’il avait été saisi
      en novembre dernier par la Ligue des droits de l’homme, le syndicat des avocats de France (SAF) et trois élus, l’eurodéputée Michèle Rivasi (EELV), le sénateur Guillaume Gontard (DVG) et la conseillère régionale Myriam Laïdouni-Denis (EELV).

      De possibles infractions selon le procureur

      Dans un document de vingt pages, trois cas de faux en écriture de la part des policiers de manière à pouvoir refouler les mineurs vers l’Italie sont notamment répertoriés par les élus, à l’issue d’une visite d’observation à la frontière franco-italienne au printemps 2018.
      Des cas de « retenues arbitraires » de mineurs, « plusieurs heures, parfois jusqu’à dix ou onze heures » dans les locaux de la police aux frontières (PAF) de Menton, y étaient également dénoncés.

      Une #enquête_préliminaire ouverte

      « Ce n’est pas une plainte mais une transmission à titre de révélation de faits auprès du procureur. Pour certains faits, il y a des noms, des dates, des faits » avait analysé le procureur en décembre, avant de déterminer quel service d’enquête saisir. Depuis mars 2017, le préfet des Alpes-Maritimes Georges-François Leclerc et ses services ont été pris en défaut à plusieurs reprises par la justice administrative pour le renvoi expéditif en Italie de migrants au mépris du droit d’asile.
      « Nous mettons un soin particulier à respecter le droit », assurait pourtant ce dernier il y a un an, en réponse à des questions, notamment sur la possibilité que les forces de l’ordre puissent commettre des entorses à la légalité au vu du flot de procédures et du nombre d’interpellations (une centaine par jour en moyenne depuis 2016 même si les chiffres ont diminué en 2018).

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/menton/migrants-parquet-ouvre-enquete-preliminaire-possibles-i
      #PAF #justice

    • Cadavere di un migrante trovato sulla strada del Monginevro: voleva andare in Francia

      Un uomo di 29 anni proveniente dal Togo sepolto dalla neve.

      ll cadavere di un migrante di 29 anni, proveniente dal Togo, è stato ritrovato questa mattina in mezzo alla strada nazionale 94 del colle del Monginevro. Da quanto si apprende da fonti italiane, sul posto è presente la polizia francese. Le abbondanti nevicate degli scorsi giorni e il freddo intenso hanno complicato ulteriormente l’attraversamento della frontiera per i migranti. Si tratta del primo cadavere trovato quest’anno sul confine italo-francese dell’alta Val Susa dopo che l’anno scorso erano stati rinvenuti tre corpi (https://torino.repubblica.it/cronaca/2018/05/25/news/bardonecchia_il_corpo_di_un_migrante_affiora_tra_neve_e_detriti_su).

      https://torino.repubblica.it/cronaca/2019/02/07/news/cadavere_di_un_migrante_trovato_sulla_strada_del_monginevro_voleva
      #décès #mort #mourir_aux_frontières

      –-> il s’agit de #Derman_Tamimou, voir ce fil de discussion:
      https://seenthis.net/messages/1030586

    • Ghiaccioli d’Europa: dove eravamo mentre i migranti alla frontiera della Francia morivano congelati

      Una storia da togliere il respiro. E in effetti di mezzo c’è il cuore e ci sono le vene ghiacciate di Derman Tamimou che, dal Togo, ha attraversato prima il Mediterraneo e poi si è inerpicato sulla strada del Monginevro per riuscire a scavallare in Francia. La polizia l’ha trovato sepolto dalla neve. Ci deve essere scritto da qualche parte che i cadaveri di questo secolo debbano rimanere nascosti, con i polmoni pieni d’acqua o pieni di ghiaccio, il più invisibili possibile per non disturbare nessuno, per non togliere l’appetito all’opinione pubblica e per non disturbare i regnanti. Eppure il cadavere surgelato di Deman se ci pensate è una statua di questo Natale, passato fingendo di non vedere le centinaia di presepi sparsi in Europa che accolgono famiglie in tettoie o ripari di fortuna e che pregano, ognuno nella propria lingua e ognuno il proprio Dio, per chiedergli come sia possibile che esista un inferno più infernale di quello da cui sono scappati.

      Fa sorridere anche che la Procura di Gap abbia aperto un fascicolo per omicidio involontario: viene da chiedersi cosa ci sia di involontario nel militarizzare la zona di Ventimiglia continuando a credere che le armi, i muri, le dogane e i confini possano fermare i disperati, quelli disperati davvero, che scappano dalla fame e dal piombo. “Nessuno può fermare un popolo che scappa dalla fame e dal piombo, voi vi state illudendo” mi disse un giorno un pescatore tunisino. Come hobby seppelliva i corpi dei migranti che gli riportava la risacca. Suona così comico chiamare involontario l’indifferenza e le rumorosa inefficienza e nullafacenza di un’Europa che si è aperta per i flussi finanziari e intanto si chiude a riccio di fronte alle persone. Il ghiacciolo di Deman è la cristallizzazione impermeabile di un’umanità che ormai non tiene nemmeno più le righe sui giornali a disposizione per raccontare i morti.

      Ho pensato che forse sarebbe da andare da quel ghiacciolo, avvicinarsi piano piano, bussargli sulla lastra di vetro che il ghiaccio ha spalmato sulla faccia e chiedergli “sei un migrante economico?”, “sei un migrante climatico?” Oppure “scappi davvero da una guerra?”, “ma siamo davvero sicuri?”, e a che punto è la tua domanda d’asilo?

      Se avvicinate l’orecchio vi parrà di non sentire niente ma basterà che si sciolga un po’ di ghiaccio, poco appena, e Deman vi dirà che è niente. È niente perché non ha niente. È talmente niente che è stato disposto a farsi diventare i polmoni duri come sassi pur di fare capire che militarizzare una via serve solo a costringere i disperati ad aprirne un’altra, che sarà molto probabilmente più fredda, più difficile, più pericolosa. È niente, uno che arriva sulla battigia oppure calpesta un confine che solo gli altri riescono a vedere, come in una Cecità di Saramago ma al contrario, e alza le braccia e dice “sono qui, sono niente, non ho niente da offrire”.

      E sicuramente arriverà il tempo in cui i nostri figli e i figli degli sopravvissuti ci chiederanno dove eravamo noi, cosa abbiamo fatto noi, mentre i migranti alla frontiera della Francia diventavano stalagmiti e noi passavamo i sabati come tutti gli altri sabati, come se Deman, fosse fuori di noi, altra cosa da noi.

      https://www.tpi.it/2019/02/09/migrante-morto-congelato-confine

    • Nevica ancora sulla rotta di montagna

      Nevica ancora, sul passo del Colle della Scala, sulla rotta da Bardonecchia a Briançon, e su quella nuova che si è aperta sulla pista da sci di Claviere. I giovani migranti affrontano il cammino in scarpe da ginnastica tentando di arrivare in Francia. Lorenzo Sassi ed Emanuele Amighetti hanno passato un po’ di tempo con loro - e con gli abitanti del posto che si adoperano per aiutarli in armonia con la legge della montagna.

      Il Colle della Scala, a 1.762 metri di altezza, è il passaggio più basso delle Alpi occidentali. Da lì passa la cosiddetta “nuova rotta dei migranti” che va da Bardonecchia a Briançon. La stampa francese e quella locale italiana avevano già cominciato a parlarne sul finire dell’estate scorsa. Con l’arrivo dell’inverno, e il conseguente aumento dei rischi, l’attenzione si è riaccesa. La tratta di cui si è parlato parte da Melzet, una frazione di Bardonecchia che ospita anche un impianto sciistico, e arriva a Nevache, primo paesino oltre il confine. Tempo di percorrenza stimato: sei ore.

      Finché è rimasto aperto il passaggio di confine a Ventimiglia, che serviva da valvola di sfogo e canale di redistribuzione dei migranti, la tratta di Bardonecchia non ha impensierito nessuno. Il problema è arrivato dopo. Una volta blindata la frontiera a Ventimiglia, i migranti hanno fatto dietrofront fino a Torino. Da lì, una volta saputo di questo passo tra le montagne che conduce in Francia con relativa facilità, sono confluiti in massa verso l’agglomerato urbano che si frappone fra il Colle della Scala, il confine e, ovviamente, la Francia. Le città coinvolte sono cinque: Bardonecchia, che è la città di riferimento per tutti i giovani migranti perché lì si trova il centro di accoglienza gestito da Rainbow4Africa; Oulx, cittadina a circa 15 minuti da Bardonecchia, usata dai migranti come appoggio per evitare i controlli della polizia nelle città cardine; Clavière, cioè l’ultima località italiana prima del confine; Nevache, primo villaggio oltre la dogana; e infine Briançon, l’Eden sognato dai migranti, ovvero la città in cui la paura svanisce. Lì si è già ben lontani dal confine, al sicuro – in teoria.
      Sul versante italiano

      Per via dell’insistente via vai di giornalisti, fotografi e videomaker che ha in parte scombussolato l’ordine urbano di Bardonecchia e dintorni, gli abitanti sono un po’ restii a parlare, almeno all’inizio. A irrigidire gli animi è anche il freddo: le temperature arrivano fino a 10 sottozero e si vive intorno ai 1700 metri di altezza, dove tira un vento che congela anche lo stomaco.

      Colle della Scala è una vecchia mulattiera, quindi un facile passo di montagna che in estate viene battuto da famiglie e amatori, non solo da montanari esperti. A complicare le cose, tuttavia, è il clima. Nei giorni che hanno preceduto il nostro arrivo, una tormenta ha scaricato dai tre ai cinque metri di neve su strade, case e, ovviamente, il sentiero del Colle. L’impresa era già difficile per un migrante che camminasse in scarpe da ginnastica su un sentiero di montagna a gennaio, ma l’arrivo della bufera ha peggiorato le cose.

      A pochi passi dall’inizio del sentiero c’è una baita che offre rifugio a sciatori stanchi, passeggiatori occasionali e abitanti del posto. Il gestore della baita mi racconta che è ormai un anno e mezzo che ogni giorno vede passare davanti alle finestre del locale dieci o venti migranti. Tra di loro anche donne e bambini – “ma finché era estate, sai, non era un problema. La strada è relativamente facile. Il problema si pone ora, con tutta questa neve. È impossibile proseguire oltre i primi 500 metri”. Mi racconta di un ragazzo che, un paio di mesi fa, con delle semplici scarpe da corsa, si è fatto il Colle in solitaria: “è arrivato in Francia, ce l’ha fatta, però una volta arrivato gli hanno amputato i piedi”. L’ispettore capo di Bardonecchia Nigro Fulvio conferma la storia. Il ragazzo oggi vive a Briançon, in una delle case messe a disposizione dall’amministrazione comunale.

      Qui è anche molto difficile tentare un soccorso. Molti migranti tentano comunque il valico senza conoscere la natura volubile della montagna e le sue asperità, e spesso senza un abbigliamento adeguato. I più fortunati arrivano in Francia, altri vengono fermati dalla “gendarmerie” francese; molti, invece, rimangono intrappolati tra i boschi e la neve dopo aver smarrito il sentiero. Per la comunità locale e per il sindaco, Francesco Avato, il timore più grande – che giorno dopo giorno diventa certezza – è che, con l’arrivo della primavera, la neve sciolta riconsegni i corpi dei dispersi.
      Il lavoro dei volontari

      A Bardonecchia vengono accolti tutti i migranti che arrivano da Torino, che provano a passare il Colle e poi vengono rispediti indietro dalla polizia francese. All’inizio incontro soltanto i volontari di Rainbow4Africa che da tempo si occupano insieme alla Croce Rossa di dare aiuto ai migranti: un pasto caldo, assistenza medica (ogni notte un dottore volontario dell’associazione resta a vegliare il dormitorio) e assistenza legale – cioè altri volontari come Maurizio Cossa dell’Associazione Asgi. Il compito di Maurizio – e degli avvocati che, come lui, offrono questo tipo di prestazioni gratuite – non è tanto quello di riuscire a sbloccare procedimenti legali, quanto piuttosto quello di chiarire ai giovani migranti la loro “situazione legale”, perché molti di loro non sanno perché non possono andare in Francia, non sanno perché vogliono andarci e, il più delle volte, non sanno che, andando in Francia di nascosto, rischiano di perdere quei pochi diritti conquistati in Italia. Diritti che, per quanto scarni, restano comunque diritti.

      Il centro di Bardonecchia funziona a pieno regime, ospitando in media una ventina di ragazzi al giorno. Per ordinanza comunale, però, apre soltanto alle 22:30 – così da accogliere i migranti per la notte e rifocillarli – per poi chiudere i battenti all’alba, subito dopo la colazione, intorno alle 7:30. Al centro troviamo Marina Morello, dottoressa in pensione e volontaria di Rainbow4Africa. Mi racconta subito che qui c’è stata una risposta corale da parte di tutta la comunità locale. Tutti vogliono dare una mano e tutti, nei modi più vari, contribuiscono a fare in modo che i migranti si sentano il più possibile a loro agio.

      Al centro i migranti ricevono cibo, acqua e, nel caso in cui comunichino di voler partire per le montagne, viene dato loro l’equipaggiamento appropriato. Tutti i vestiti, gli scarponcini, le sciarpe e i guanti arrivano al centro direttamente dalle case di volontari, per lo più del posto.

      Arriva l’ultimo treno: non scende nessuno. Per stanotte è andata bene, non c’è nessuno da convincere a non fare pazzie.
      Dov’è la Francia?

      Sul versante francese, il contraltare di Bardonecchia e Rainbow4Africa è Briançon, dove si trova il centro d’accoglienza Tous Migrants. Dopo non poca diffidenza davanti all’ennesimo “journaliste italien” che temono sia un poliziotto sotto copertura, mi fanno fare un giro all’interno. La scena è meravigliosa: circa 30 ragazzi che, insieme ai volontari della piccola cittadina francese, cucinano come se fossero in una brigata di un ristorante stellato. Al piano di sopra ci sono i letti, al piano di sotto lo stanzone coi vestiti, la sala da pranzo, una stanza per giocare a dama o Mah Jong, e un ufficio. I volontari di Tous Migrants offrono assistenza, e all’occorrenza spiegano ai ragazzi come raggiungere le città dove sanno di potersi ricongiungere con amici o parenti. Stando a quanto mi dicono i volontari, sembra che da luglio 2017 a fine gennaio 2018 siano arrivati a Briançon più di 2 mila migranti. Il sostegno del sindaco e degli abitanti nei confronti di Tous Migrants è molto forte. Ed è probabilmente per questo che, come mi dice il sindaco di Bardonecchia, “il sindaco di Briançon non è ben visto dal governo centrale”.

      La seconda sera che passo a a Bardonecchia c’è il caos. Si sono riversati alla stazione tutti i migranti che non erano arrivati nei giorni precedenti per via di un grosso blocco della polizia a Torino. Tra questi c’è un gruppetto che soprannominiamo i Big4, che non ha ben chiara in testa la situazione. Per dare un’idea del loro smarrimento, scendono dal treno, si accendono una sigaretta nella stazione e chiosano: dov’è la Francia? Non hanno idea di cosa fare, dove andare, solo un obbiettivo: la Francia. E l’obbiettivo è completamente sfasato rispetto al calcolo dei rischi, delle perdite o delle prospettive.

      Probabilmente dal Colle, qualche tempo fa, passò anche Annibale con i suoi elefanti. Il che rende più facile capire la caparbietà di alcuni dei ragazzi che si trovano al centro di accoglienza di Bardonecchia. Non è soltanto che ormai hanno visto il deserto, l’hanno attraversato e poi si sono fatti traghettare su un gommone nel Mediterraneo da un tizio senza scrupoli che ha pure chiesto loro dei soldi, e quindi pensano, cosa vuoi che sia la neve – che fra l’altro molti di loro vedono per la prima volta. È anche che, alla fine, non hanno più nulla da perdere. Uno dei ragazzi che ho conosciuto ed è riuscito ad arrivare in Francia, stava tentando quella tratta da due anni. Due anni in cui si è consumato spirito e corpo. Qui si finisce con l’impazzire, perché in Italia molti vengono rimpallati tra un ufficio e l’altro della burocrazia e la Francia, d’altra parte, sembra deriderli: per un verso vicinissima, a portata di mano, eppure così distante da sembrare irraggiungibile.
      Le ronde solidali

      Molti giovani vengono dissuasi dall’inerpicarsi sul Colle. Nel frattempo, però, è andata creandosi un’altra tratta. Parte da Claviere, e segue la pista da sci da fondo che attraversa il confine. Qui il problema non è il rischio, visto che la tratta si trova tutta in piano, ma la più alta probabilità di essere avvistati dalla “gendarmerie”.

      Molte persone del luogo, per aiutare i ragazzi, fanno ronde notte e giorno, così da recuperare chi si perde – o chi riesce a passare il confine – prima che lo faccia la polizia. Una di queste ronde si chiama “Briser les Frontières”: un gruppo di volontari italiani e francesi che, oltre a offrire pasti caldi, vestiti e rifugio, hanno creato una fitta rete cooperativa per recuperare i migranti dispersi. La bussola che orienta il loro lavoro è una legge della montagna – così simile a quella del mare – per la quale è necessario aiutare chiunque si trovi in difficoltà. Molto vicini al movimento No Tav, di recente hanno organizzato una marcia che ripercorre la tratta dei migranti, in segno di protesta e rappresentazione. Per loro non esistono confini, e infatti se la prendono con il Ministro dell’Interno Minniti per aver permesso la creazione dei durissimi campi di detenzione in Libia.

      Nel frattempo la “Paf”, la polizia di frontiera – oltre a fermare e poi rimandare indietro chiunque provi a valicare il confine senza i documenti necessari – ha seminato paura pattugliando la zona tra Bardonecchia e Oulx per fermare i migranti ancor prima che raggiungano il confine.

      Dopo vari tentennamenti, anche i Big4 provano a passare. Li incontro il giorno dopo dall’altra parte, al centro Tous Migrants. Sono al settimo cielo. Intanto il sindaco di Bardonecchia ospita una commissione dell’Alto Commissariato Onu per i Rifugiati. La domanda è cosa succederà adesso.

      https://openmigration.org/analisi/nevica-ancora-sulla-rotta-di-montagna

    • Dans les Alpes, les migrants fuient l’Italie de Salvini

      Alors que des petits groupes passent quasi quotidiennement la frontière, un Togolais de 28 ans est mort au début du mois.

      L’odeur de la pâte à pizza s’échappe par endroits d’un restaurant. Derrière les vitres des commerces de la station de sports d’hiver de Montgenèvre (Hautes-Alpes), ce mardi 19 février, les clameurs des vacanciers se devinent. Quelque part, tout près de ces lieux conviviaux, dans la montagne qui s’élève, immergée dans la nuit, un petit groupe de huit personnes est en train de passer le col, frontière physique entre l’Italie et la France.

      Par endroits, leurs corps plongent jusqu’aux hanches dans la neige. A d’autres, leurs semelles glissent sur un bout de piste damé qu’ils essayent de remonter, pour s’éloigner davantage des lumières de la ville. Sans savoir ce qu’ils trouveront au-delà de la ligne de crête que dessine la pleine lune. « On va où, là ? » , chuchote l’un. « C’est par où, là ? » , s’impatiente un autre. Ils suivent une trace. Se séparent. Se retrouvent presque par hasard un peu plus loin. Avant de s’éloigner de nouveau.

      C’est ainsi tous les jours ou presque, des migrants tentent d’atteindre la France par les cols alpins, en échappant aux contrôles policiers. Après plus de cinq heures de marche dans la vallée de la Durance, ceux-là arriveront à Briançon, 12 kilomètres après la frontière, la plus haute ville de France. Pendant plus d’une heure, ils ont dû porter l’un d’entre eux, mortifié par le froid, qui avait entrepris la marche sans bonnet, sans gants, avec de simples tennis aux pieds.

      " Courage, courage « Au Refuge solidaire de Briançon, ils trouveront un premier abri et de la chaleur, comme plus de 5 200 personnes avant eux en 2018. Ils sont guinéens, ivoiriens, maliens, sénégalais... » Dieu est grand « , s’exclame Demba, un Sénégalais de 22 ans, arrivé sain et sauf. Il avait déjà » tenté sa chance trois fois « ces derniers jours. La première fois, la gendarmerie française l’a arrêté à Briançon. La deuxième, un peu plus haut, à La Vachette. La troisième, dès Montgenèvre. Systématiquement, lui et les deux amis qui l’accompagnent ont été renvoyés en Italie.
       » La police et la gendarmerie sont très gentilles , assure Demba. Ils nous disent « courage, courage » et « la prochaine fois, vous y arriverez », mais ils nous disent aussi que les montagnes sont très dangereuses. « Chef de service des urgences à l’hôpital de Briançon, Yann Fillet n’a pas encore eu à mener d’opération de secours en montagne cet hiver pour venir en aide à des migrants, mais » on a largement plus de cas de gelures graves que l’an dernier « , constate-t-il. Collé contre un radiateur, dans une salle commune du Refuge solidaire, Mohammed présente des oedèmes à presque tous les doigts de la main. Une partie de sa peau est totalement dépigmentée. Et ses ongles tombent les uns après les autres. Il portait pourtant des gants lorsque, il y a un mois, il a entrepris de rejoindre Briançon depuis Clavière, la dernière ville italienne avant la frontière. Mais il lui a fallu marcher douze heures et planter ses poings dans la neige lorsque ses jambes enfoncées tout entières ne lui permettaient plus d’avancer.

      Le 7 février, un Togolais de 28 ans est mort d’hypothermie aux abords de la route nationale, non loin du village de La Vachette. L’an dernier, trois personnes sont décédées au cours de ces traversées. » Deux personnes ont aussi disparu « , ajoute Michel Rousseau, de Tous migrants, une association briançonnaise qui organise des maraudes et vient en aide aux migrants qui, depuis 2016, pour échapper aux nombreux refoulements au passage frontalier de loin le plus emprunté, entre Vintimille et Menton (Alpes-Maritimes), se lancent à l’assaut des Alpes.
       » Il faut l’énergie du désespoir pour y arriver « , croit Michel Rousseau. La population qui tente le passage n’est plus tout à fait la même, depuis l’entrée en vigueur du décret-loi anti-immigration Salvini, du nom du ministre de l’intérieur d’extrême droite italien. Le texte a notamment supprimé les permis de séjour humanitaires, jusque-là octroyés à 25 % des demandeurs d’asile pour deux ans. » Le climat a changé. Avant, les gens qui arrivaient avaient passé six mois tout au plus en Italie. Ceux qui viennent désormais sont ceux qui n’ont pas la possibilité d’obtenir un titre de séjour ou qui n’ont aucune chance de le renouveler « , remarque #Davide_Rostan, pasteur dans le val de Suse et militant » solidaire ". « Depuis qu’il y a Salvini, ils ont peur » , assure Silvia Massara, bénévole qui oeuvre dans un refuge mis à disposition par une congrégation religieuse à Oulx, petite commune italienne et presque frontalière.

      Demba a passé pas loin de deux ans et demi dans un centre de la petite commune de Gagliano del Capo, dans les Pouilles. Il conserve fièrement les preuves de ses efforts, deux diplômes attestant des formations qu’il a suivies en apiculture biologique et en nutrition. Mais sa demande d’asile a été rejetée et il a été mis à la porte du centre il y a deux mois. « J’ai loué une petite chambre chez un agriculteur, pour 150 euros par mois, explique-t-il. J’avais trouvé du travail dans un restaurant à Leuca, de 8 heures à 19 heures, sept jours par semaine, pour 750 euros par mois. » L’ex-périence n’est pas concluante : « Dans le sud de l’Italie, ils n’aiment pas les Noirs, c’est du racisme, assure Demba. La majorité des clients ne mangeaient pas si c’était moi qui servais. Le patron ne voulait pas que je continue. »

      " Chaque camp a sa loi « Fils unique, Demba a quitté la Casamance il y a sept ans déjà. Il est passé par la Libye, la Tunisie, l’Algérie, mais aussi le Maroc, où il a tenté » plus de dix fois « de franchir les grillages qui protègent l’enclave espagnole de Ceuta et » peut-être sept fois « de traverser le détroit de Gibraltar en canot pneumatique. Il a fini par retourner en Libye et par gagner l’Italie par la mer.
       » Quelqu’un qui a traversé le désert, la mer, la neige, il va avoir peur de quoi ? « , fait mine de demander, amer, Ousmane, un Guinéen de 28 ans rencontré au Refuge solidaire de Briançon. Lui aussi a vu sa demande d’asile refusée, après deux ans et trois mois dans un centre pour demandeurs d’asile dans les Pouilles. » J’ai pris deux ans de retard dans ma vie, dit-il. Dans mon camp,on était deux cents. Seulement un Malien a obtenu le titre de séjour de cinq ans. « 
      A ses côtés, un autre Guinéen, âgé de 21 ans, et qui s’appelle Ousmane également. Lui a passé un an et huit mois dans le centre de Mineo, perdu au milieu des champs d’orangers siciliens, tristement célèbre pour avoir été un temps le plus grand centre de migrants d’Europe lorsqu’il accueillait jusqu’à 4 000 personnes, dans des bâtiments conçus à l’origine pour héberger les soldats américains d’une base voisine. En début d’année, Matteo Salvini a annoncé sa fermeture prochaine, après des arrestations sur fond de scandales autour de trafics de drogue et de violences sexuelles organisés par une mafia nigériane à l’intérieur du camp.

      Comme d’autres passés par Mineo, Ousmane décrit un autre business, qui prospère sur le dos des migrants, avec l’assentiment des gestionnaires du lieu : » Au lieu de nous donner les 75 euros par mois d’allocation pour demandeur d’asile, on nous donne des cartes de téléphone et des cigarettes qu’on n’arrive à revendre que 3 euros le paquet. « En Italie, » chaque camp a sa loi « , résume ses compatriotes. Ousmane a quitté Mineo, où il ne faisait » rien que manger et dormir « . Il a vécu un mois dans la rue, à Turin, avant de décider de rejoindre la France. » Je voulais faire un recours contre le rejet de ma demande d’asile. Mais j’ai dû me présenter huit fois au service de l’immigration en Italie. J’ai compris qu’on ne pouvait plus m’aider. « 
      A Briançon, ils reprennent des forces, passent des appels, se renseignent. La plupart repartent au bout de quelques jours. » On réfléchit à ce qu’on va faire « , confie l’un d’eux. Camara est à Briançon depuis un mois déjà. Ce Guinéen de 22 ans a passé trois ans en Italie dans divers centres, avant d’être prié de quitter les lieux. Il s’y est repris à deux fois pour entrer en France. » La première fois, la police nous a arrêtés , dit-il. Ils ont déchiré mon extrait de naissance et le plan des montagnes. « Le lendemain, il a réussi à rallier Briançon. » Je suis là parce qu’on m’a dit que je ne pouvais pas rester en Italie et que je parle un peu français . Mais je ne connais personne ici. "


      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/21/dans-les-alpes-les-migrants-fuient-l-italie-de-salvini_5426270_3224.html

    • @sinehebdo, je copie-colle ici le message que tu as signalé, pour ne pas le perdre...
      #merci

      Une politique migratoire aux allures de « chasse à l’homme » à la frontière franco-italienne

      Ce sont 144 pages qui indignent. Elles décrivent la politique migratoire mise en œuvre par la France à la frontière franco-italienne, de Menton à Chamonix : non respect des droits essentiels des personnes, violations de traités signés par la France, indifférence et mépris pour les mineurs isolés et les réfugiés qui ont besoin de soins, militarisation à outrance de la frontière, harcèlement des personnes solidaires... Telles sont les observations réalisées pendant deux ans par l’Anafé, l’association qui publie ce rapport sans concession.

      Des allures de vaste « chasse à l’homme » : c’est ce à quoi ressemble la politique sécuritaire et migratoire mise en œuvre à la frontière franco-italienne. Une « chasse à l’homme » qui cible plusieurs dizaines de milliers de personnes chaque année, dont des enfants, à qui on refuse l’entrée sur le territoire au mépris de leurs droits les plus essentiels. Depuis 2016, l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) collecte des témoignages, mène des enquêtes de terrain, observe, constate, échange et travaille avec des associations locales, de Menton à Chamonix, en passant par la vallée de la Roya, le col de Montgenèvre ou le tunnel de Fréjus. Le résultat est édifiant : un rapport de 144 pages, intitulé Persona non grata publié ce 21 février, qui documente l’ensemble des violations de droits perpétrées par l’État français à l’encontre des personnes migrantes qui tentent de traverser la frontière [1].
      Emmenés au commissariat à 17h13, expulsés à 17h15

      Les personnes interpellées se voient le plus souvent prononcer un « refus d’entrée » : un formulaire administratif rempli à la va-vite par un CRS ou un gendarme, sur un parking ou un quai de gare, sans même un passage par les locaux de la Police aux frontières (PAF), ni d’interprète pour les personnes ne maîtrisant pas le français, encore moins d’examen approfondi de la situation des réfugiés. Rien que dans les Alpes-Maritimes, 44 433 refus d’entrée ont ainsi été prononcés, souvent de manière expéditive, en 2017 (une même personne peut être concernée par plusieurs refus d’entrée quand elle tente de repasser la frontière), et 7000 en Haute Maurienne, en Savoie !

      « Le 17 mars 2018, cinq personnes, dont une avec une jambe cassée, ont été emmenées par les CRS à 17h13 au poste de la PAF de Menton Pont Saint-Louis. Elles ont attendu à l’extérieur du poste. À 17h15, soit trois minutes après leur arrivée, les cinq personnes ont été refoulées en Italie, munies d’un refus d’entrée qui leur a été donné en-dehors du poste », notent des observateurs lors d’une mission conjointe avec Amnesty international et Médecins du monde. Ces témoignages sont légion.
      Pas d’accès à un médecin, encore moins à un avocat

      Pas question pour ces personnes de pouvoir accéder à un médecin, qu’elles soient blessées, malades ou sur le point d’accoucher. Pas question non plus pour elles d’avoir accès à un conseil (assistance juridique, avocat…) ni de respecter le droit au jour franc, qui permet à une personne qui le demande de ne pas être refoulée avant 24 heures afin de pouvoir exercer les droits prévus par la loi. Ces pratiques « mises en œuvre par la France à la frontière franco-italienne depuis 2015 représentent un non-respect ou des violations des conventions internationales ratifiées, de la Convention européenne de sauvegarde des droits humains et des libertés fondamentales, du code frontières Schengen et des accords de coopération avec l’Italie », rappelle l’Anafé. Quand il s’agit de migrants, les textes signés par la France ne semblent plus valoir grand-chose.

      Pour les enfants, c’est pareil. Ce ne sont pas des personnes mineures à protéger, mais des menteurs à refouler d’urgence : « On est allés au poste. On est rentrés dans les bureaux. On a été fouillés », raconte un adolescent, interpellé à Clavière, près du col de Montgenèvre. « Le policier me bousculait. Ils ont pris mon téléphone mais me l’ont rendu ensuite. Ils ont pris mon empreinte. Le policier a pris ma main de force pour la mettre sur la machine. Ils étaient plusieurs autour de moi. Un policier m’a demandé ma nationalité, mon âge. J’ai dit que j’avais 16 ans. Ils ont dit que je ne suis pas mineur. Ils ont changé ma date de naissance. Le policier a signé le document à ma place parce que je ne veux pas retourner en Italie. J’ai dit : “Je veux rester en France, je veux aller à l’école pour pouvoir me prendre en charge”. Mais ils ne voulaient rien comprendre. »
      Militarisation « impressionnante » de la frontière

      Le rapport de l’Anafé décrit également la militarisation « impressionnante » de la frontière. La présence des force de l’ordre – militaires, compagnies républicaines de sécurité (CRS), gendarmes, police nationale, police aux frontières... –, souvent lourdement armées, équipées de lunettes de vision nocturne ou de détecteurs de mouvement, sature l’espace frontalier, gares, routes ou chemins de randonnées. Ce qui créée une ambiance bien particulière : « Quelques minutes avant l’arrivée du train, dix gendarmes et quatre militaires lourdement armés se présentent sur le quai. Le train s’arrête, certains montent de chaque côté et se rejoignent au centre du train. Une personne sort escortée par les gendarmes », décrivent des observateurs en gare de Breil-sur-Roya, au nord de Menton (Alpes-Maritimes).

      « Pendant ce temps, les forces de l’ordre restées sur le quai observent les passagers qui descendent. Une personne qui semble d’origine africaine descend, un gendarme lui dit « bonjour », la personne répond « bonjour », dans un français parfait. Nous nous interrogeons sur le fait que les forces de l’ordre ont dit bonjour uniquement à cette personne alors qu’elles étaient une dizaine à descendre du train. » Une scène digne du film La Grande Evasion.

      Ce déploiement militaire à la frontière, rien que pour la vallée de la Roya, coûterait 1,8 million d’euros par mois, près de 22 millions par an, selon le chercheur Luca Giliberti [2]. La vallée ne représente pourtant qu’une petite partie de la frontière franco-italienne, qui s’étend sur 515 kilomètres en tout. Cette militarisation, ces pratiques de « chasse à l’homme » permanentes, poussent aussi les personnes migrantes à prendre de plus en plus de risques pour traverser la montagne et tenter d’esquiver les patrouille, pour simplement être en mesure de faire valoir leurs droits bafoués.
      Un jeune Guinéen mort d’hypothermie après avoir été refoulé

      Les corps de jeunes Guinéen et Sénégalais ont déjà été retrouvés, tués après avoir chuté dans un ravin. « Le 25 mai 2018, à Bardonecchia (Italie), un corps est retrouvé dans un état de décomposition avancée. Son identité est retrouvée par la police italienne grâce à un reste de peau et une enquête est ouverte : il s’agit d’un jeune Guinéen souffrant de poliomyélite, refoulé le 26 janvier par les autorités françaises, à 10 kilomètres de Bardonecchia. Il est décédé d’hypothermie », illustre l’Anafé. Deux semaines plus tôt, c’est le corps d’une Nigériane, Blessing Matthew, qui est retrouvée par des agents EDF dans la Durance, qui prend sa source à Montgenèvre. Toujours en mai, entre Montgenèvre et Clavière, un jeune sénégalais est retrouvé mort par des randonneurs. Épuisé, il serait tombé d’une falaise.

      Face à cette situation scandaleuse qui dure depuis trois ans, « l’Anafé ne peut que déplorer la difficulté à entrer en dialogue avec plusieurs autorités françaises tant au niveau local qu’au niveau national. Les droits fondamentaux, la fraternité et la solidarité ont été relégués au second plan, en violation des engagements internationaux, européens et nationaux. » Les seuls qui sauvent l’honneur d’une politique en perdition à la frontière franco-italienne sont les milliers de bénévoles, de militants associatifs qui font vivre « les valeurs d’humanité, de solidarité et de fraternité » en venant en aide aux victimes de cette « chasse à l’homme ». Mais elles aussi sont désormais la cible de harcèlements, de violences, et poursuivis pour « délit de solidarité ». Elles sont devenues des « militants politiques qu’il faut museler ».

      https://www.bastamag.net/Une-politique-migratoire-aux-allures-de-chasse-a-l-homme-a-la-frontiere-fr

    • #Persona_non_grata - Conséquences des politiques sécuritaires et migratoires à la frontière franco-italienne, Rapport d’observations 2017-2018

      Faisant écho à l’actualité particulièrement tragique de ces dernières semaines à la frontière franco-italienne, l’Anafé publie aujourd’hui son rapport d’observations 2017-2018 sur les conséquences des politiques sécuritaires et migratoires à la frontière franco-italienne intitulé Persona non grata. Ce rapport décrit les pratiques illégales, les privations de liberté irrégulières et les violations des droits que subissent les personnes exilées. Il aborde également la question de la solidarité qui, bien que menacée par les autorités publiques, se renforce et fédère des milliers de personnes autour d’un idéal commun de fraternité.

      Le durcissement croissant des politiques européenne et française pour lutter contre un soi-disant afflux massif de personnes en situation irrégulière et la multiplication des lois liberticides au profit d’une rhétorique sécuritaire mettent en danger la société démocratique européenne. Si cette situation n’est pas nouvelle, le rétablissement des contrôles frontaliers à l’intérieur de l’espace Schengen a ajouté des entraves supplémentaires. Les premières victimes sont d’abord les personnes étrangères qui sont bien souvent érigées en indésirables à expulser du territoire, puis les personnes solidaires qu’il faut museler.

      C’est la réalité depuis 2015 à la frontière franco-italienne. Les personnes exilées font ainsi quotidiennement l’objet de pratiques illégales de l’administration française qui ne respecte pas la législation en vigueur, met en œuvre des procédures expéditives et viole les droits humains et les conventions internationales pourtant ratifiées par la France. Les personnes exilées sont pourchassées dans les montagnes ou sur les chemins de randonnée, sont traquées dans les bus et les trains par les forces de l’ordre mais aussi par des groupes d’extrême-droite et peuvent faire l’objet de violences. Bien souvent, les personnes en exil sont privées de liberté irrégulièrement dans des conditions inhumaines et refoulées irrégulièrement. Les personnes souhaitant demander l’asile se voient opposer un refus d’enregistrement systématique avant d’être refoulées. Si certains mineurs ont pu être pris en charge suite aux dénonciations courant 2018 de pratiques illégales, nombre d’entre eux continuent d’en être victimes et une enquête a d’ailleurs été ouverte par le parquet de Nice [1].

      Ces politiques et ces pratiques ont eu pour conséquence la perte de vies humaines des deux côtés de la frontière et ce, encore très récemment près de Briançon [2].

      Face à cette situation, des personnes et des associations travaillent des deux côtés de la frontière franco-italienne pour faire vivre la solidarité et la fraternité et ainsi redonner aux personnes exilées un peu d’espoir et de dignité. Certaines de ces personnes militantes – dont plusieurs membres de l’Anafé – font l’objet de pressions quotidiennes, de poursuites judiciaires et de condamnations. Ce qui leur est reproché ? Leur humanité !

      « Ce rapport est accablant pour les autorités françaises. Nous appelons d’urgence le ministère de l’intérieur et les préfectures concernées à faire respecter le droit et les conventions internationales, afin de protéger et non rejeter les personnes exilées à la frontière franco-italienne » affirme Laure Palun, co-directrice de l’Anafé.

      Depuis 2011, l’Anafé suit de manière attentive les évolutions à la frontière franco-italienne et a entrepris dès 2015 un travail de collecte d’informations et de témoignages. Aux côtés des acteurs associatifs locaux et nationaux, français et italiens, l’Anafé ne cesse, depuis, de dénoncer les violations exercées par les autorités françaises à la frontière franco-italienne.

      http://www.anafe.org/spip.php?article520

      Pour télécharger le #rapport :
      https://drive.google.com/file/d/15HEFqA01_aSkKgw05g_vfrcP1SpmDAtV/view

    • Migrants : une association dénonce les pratiques de la police française à la frontière franco-italienne

      Le parquet de Nice a annoncé l’ouverture d’une #enquête_préliminaire visant de possibles infractions commises par la police aux frontières.

      La frontière franco-italienne est l’une des frontières internes à l’Europe les plus contrôlées. Elle s’étend sur quelque 515 kilomètres du nord au sud. Rendu public jeudi 21 février, un rapport de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), intitulé « Persona non grata », dresse le bilan de deux ans d’observation et dénonce des « pratiques illégales de l’administration française » à l’encontre des migrants qui, chaque jour, tentent de franchir la frontière.

      Les procédures de non-admission des migrants en provenance d’Italie par la police française ont déjà été mises à l’index ces dernières années par des associations, des parlementaires ou encore le contrôleur général des lieux de privation de liberté ou la commission consultative des droits de l’homme. « Nous voulons redonner une visibilité à ces violations de droits, car ce sont des mesures expéditives qui rendent invisibles les pratiques de l’administration », défend Emilie Pesselier, de l’Anafé.

      Les contrôles aux frontières ont été rétablis par la France en novembre 2015, et la loi d’octobre 2017, dite « de sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme », a étendu les périmètres de contrôles d’identité dans les zones frontalières. L’ensemble a permis de refuser l’accès au territoire français à plusieurs dizaines de milliers de migrants – 56 000 refus en 2017, selon les derniers chiffres disponibles –, principalement dans le secteur de Menton (Alpes-Maritimes). L’Anafé dénonce dans son rapport des contrôles « au faciès » effectués de façon systématiques dans les trains reliant l’Italie à la France ou lors de contrôles routiers.
      « Sans information sur les droits »

      Surtout, l’association estime que les étrangers en situation irrégulière sont renvoyés de façon illégale. « Les procédures expéditives sont notifiées en quelques minutes seulement », sans qu’il soit procédé à un entretien individuel ou à un examen approfondi de la situation et « sans information sur les droits », comme celui de bénéficier d’un interprète, d’un médecin, de faire avertir un avocat ou de bénéficier d’une assistance consulaire. « Leur irrégularité est donc patente », souligne le rapport, en dépit du fait que « les préfets des Alpes-Maritimes et des Hautes-Alpes ont toujours garanti (…) que les procédures à la frontière se déroulaient dans les règles et le respect du droit ».

      En outre, poursuit l’Anafé, les migrants désireux de déposer une demande d’asile se trouvent dans l’« impossibilité » de le faire. De la même manière, si les migrants se déclarant mineurs non accompagnés sont davantage « pris en charge et mis à l’abri » depuis des condamnations devant les juridictions administratives, des associations continuent d’être alertées de « pratiques de non-prise en compte de la minorité de certains mineurs isolés », qui sont alors victimes de « pratiques de refoulement abusives », alors qu’ils devraient obtenir une protection de la part des autorités.

      Début février, le parquet de Nice a d’ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire visant de possibles infractions commises par la police aux frontières au détriment de mineurs isolés étrangers à Menton (Alpes-Maritimes).

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/21/migrants-une-association-denonce-les-pratiques-de-la-police-francaise-a-la-f
      #justice

    • Non, les migrant・e・s ne déferlent pas sur la France, mais restent bloqué・e・s aux frontières

      De graves manquements au droit d’asile et à la sécurité des personnes en exil. Voilà le constat dressé par l’Anafé (association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers) dans son dernier rapport. Elle assure également que les migrant・e・s ne sont pas plus nombreux・euses qu’avant. Leur nombre paraît plus important, gonflés par leurs passages répétés aux frontières. Radio Parleur a rencontré Emilie Pesselier et Loïc Le Dall, contributeur・trice de l’enquête.

      « Persona non grata » frappe fort. Dans son rapport publié jeudi 21 février, l’Anafé (association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers) dénonce les politiques migratoires menées aux frontières françaises, qui tuent et blessent les migrant・e・s. Il comptabilise une trentaine de morts entre 2017 et 2018, une réalité sûrement incomplète. « La question des chiffres est compliquée. Il faut penser qu’il y a des personnes qui ont disparu et sûrement d’autres qui sont mortes dont on n’a pas connaissance » explique Emilie Pesselier, l’une des contributrices du rapport. Vingt-deux personnes ont été retrouvées mortes à la frontière franco-italienne du sud de la France. Le sentier abrupt du « Pas de la mort » au-dessus de Menton porte malheureusement bien son nom. Du côté de la frontière haute, dans les Alpes au niveau de Modane, l’Anafé recense trois décès et une disparition. « Depuis le début d’année, tout ce qu’on dénonce continue encore », dénonce Emilie. Un nouveau corps vient d’ailleurs d’être retrouvé en février.
      Des pratiques illégales

      L’Anafé dénonce une militarisation accrue de la frontière franco-italienne. Les contrôles à bord des trains, la surveillance des sentiers et les barrages de routes obligent les personnes à emprunter des voies de passage toujours plus dangereuses. Le rapport fait état de contrôles au faciès répétitifs ainsi que des violences verbales et physiques. Lorsque les personnes ne sont pas renvoyées directement dans un train vers l’Italie, elles sont retenues dans des préfabriqués pendant la nuit. « Elles n’ont pas accès à leurs droits ni à de la nourriture. Ce lieu n’a pas d’existence légale claire », explique Loïc Le Dall, également contributeur du rapport. Le discours des policiers interrogés par les militant・e・s est confus sur l’usage de ces « conteneurs ». Les gens y sont immobilisées parfois pendant plus de 12 heures, alors qu’un lieu de privation de liberté ne peut retenir une personne plus de 4 heures.
      Pays des droits de l’Homme non respectés

      La violation du droit d’asile et des droits à la frontière sont monnaie courante. Pour l’Anafé, « c’est une réelle chasse aux potentiels migrants sans document d’identité ». Lors de leur arrivée en France, la procédure d’asile prévoit que les personnes migrantes soient conduites au poste frontière devant la PAF (police aux frontières), française et italienne, accompagnées d’interprètes pour être informées de leurs droits (possibilité de faire une demande d’asile, avoir droit au jour franc, avoir droit à une assistance médicale). Pour Loïc Le Dall, ces droits sont loin d’être respectés : « au-delà du mépris et de la violence verbale ou physique, ces personnes n’entrent pas au poste frontière. Des CRS rédigent sur le quai de la gare des refus d’entrée qu’ils n’ont pourtant pas le droit de rédiger eux-mêmes. Les documents ne sont pas réglementaires, ils sont pré-cochés avec la mention « je veux repartir en Italie ». »

      Ces pratiques alarmantes concernent également des mineur・e・s isolé・e・s, dont la protection est de la responsabilité de l’Etat français dès leur entrée sur le territoire. L’Anafé constate que ces derniers sont régulièrement renvoyés dès leur arrivée, sans jour franc (délai de 24h avant le renvoi), sans même passer par la PAF italienne. Loïc Le Dall décrit des pratiques aberrantes : « on a vu des jeunes à Vintimille qui traînent à la gare et qui ont trois refus d’entrée différents avec à chaque fois des dates différentes, voire barrées. C’est assez absurde ». Particulièrement vulnérables, ils et elles se retrouvent exposé・e・s à des violences et aux trafiquants d’êtres humains.
      Une politique déshumanisante

      L’Anafé est catégorique : les choix politiques appliqués aux frontières violent les droits humains et mettent en danger les personnes migrantes. Une politique qui s’attaque aussi à celles et ceux qui leur viennent en aide. Et les militant・e・s de l’Anafé en font souvent les frais : « les pressions prennent plusieurs formes. Certains sont poursuivis par des voitures de police, il y a des contrôles d’identité répétitifs, des menaces de poursuites en justice. Il y a aussi le fameux délit de solidarité qui, rien que dans son expression, montre toute son absurdité. »

      Faire la lumière sur les pratiques dangereuses exercées aux frontières : voilà le but de ce rapport de l’Anafé, envoyé aux institutions telles que le Ministère de l’Intérieur ou les directions de la police aux frontières. Le document est pensé comme un témoignage, ou comme un outil de plaidoyer. « L’idée [de ces politiques] est de déshumaniser ces gens-là, on ne parle plus d’humains mais de chiffres. Pour ça, les politiques sont bons, ils manipulent les chiffres. Il y a des personnes qui essayent de traverser la frontière vingt fois donc quand on nous parle de 50 000 entrées en telle année, ça ne veut rien dire », poursuit Loïc Le Dall. Après avoir rappelé le rôle de l’immigration dans l’histoire de l’humanité, il ajoute : « il n’y a pas plus de gens qui arrivent en Europe, il y a surtout plus de gens qui sont coincés aux frontières et qui sont mis en lumière ».

      https://radioparleur.net/2019/03/01/anafe-crise-frontieres-migrations

      A propos du rapport #Persona_non_grata de l’anafé :
      https://seenthis.net/messages/756096#message761995

    • Dans les Alpes, là où des Européens skient, des Africains meurent

      Du côté de Briançon dans les Hautes-Alpes, c’est le troisième hiver au cours duquel des migrants se lancent dans une périlleuse traversée de la frontière avec l’Italie en haute montagne. Ils tentent d’échapper aux contrôles et aux violences policières, au risque de perdre la vie. Trois d’entre eux ont été retrouvés morts en mai 2018, et un quatrième est décédé début février 2019.

      Le 7 février, Tamimou Derman est mort à l’hôpital de Briançon. Le jeune homme de 28 ans avait été secouru deux heures plus tôt en pleine nuit, par un camionneur italien. Il se trouvait au bord de la RN 94 à trois kilomètres de la sous-préfecture des Hautes-Alpes en direction du col de Montgenèvre. Le parquet de Gap a conclu à « une probable mort par hypothermie ». Tamimou avait perdu ses chaussures dans la neige abondante et continué sa marche depuis la frontière à 10 km de là, en chaussettes, ont témoigné ses compagnons de route.

      « Persona non grata »
      Pour sept associations qui se préoccupent des droits humains, ce drame est le résultat de la politique de contrôle de la frontière, faite de « renvois systématiques en Italie au mépris du droit, courses-poursuites, refus de prise en charge y compris des plus vulnérables ». Résultat, « ces pratiques poussent les personnes migrantes à prendre toujours plus de risques, comme celui de traverser par des sentiers enneigés, de nuit, en altitude, par des températures négatives, sans matériel adéquat ». Les actions des forces de police et de gendarmerie sont émaillées d’actes illégaux, de violences et d’humiliations. Comme l’a notamment rapportée l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) dans un rapport d’observations publié le 21 février et intitulé « #Persona_non_grata ».


      http://umap.openstreetmap.fr/fr/map/hautes-alpes-frontiere-de-tous-les-dangers-pour-le_260402#11/44.9803/6.8335
      #cartographie #visualisation #dangers

      Parce que la frontière s’est durcie plus au sud, dans les Alpes-Maritimes, voilà le troisième hiver que des migrants tentent la traversée par les Hautes-Alpes pour quitter l’Italie. Ce sont principalement de jeunes hommes originaires d’Afrique francophone. Ils prennent le train à Turin pour descendre dans l’une des deux dernières gares avant la frontière : Oulx ou Bardonnecchia. D’Oulx, ils prennent un bus et s’arrêtent la plupart du temps à Clavière, le dernier village italien avant le poste de la police aux frontières (PAF) de Montgenèvre, à 1850 m d’altitude. De Clavière, ils tentent la traversée sur les chemins de montagne. L’hiver dans la neige, sur les pistes de ski. L’été sur les chemins de randonnées.

      « Dans les années 1950, ce sont les italiens qui faisaient peur »
      De Bardonnecchia, les exilés empruntent à pied le col de l’Échelle (1 762 m) pour tenter de rallier le village de Névache, 13 kilomètres plus loin. Et parfois, parce qu’ils se sont égarés ou parce qu’ils tentent de s’éloigner encore davantage de la police ou de la gendarmerie, ils empruntent des cols dépourvus de route pouvant s’élever à plus de 2 500 mètres d’altitude.

      Les Européens quant à eux, skis aux pieds ou volant en main, peuvent aller librement de l’Italie à la France et de la France à l’Italie. La région est très touristique. Le domaine skiable transfrontalier de la Voie Lactée est l’un des plus vaste d’Europe. Montgenèvre, qui en fait partie, se revendique comme « doyenne des stations de ski françaises ». Depuis l’antiquité, son col du même nom est un important lieu de passage. Les migrations qui y transitent sont anciennes. Au XIXe siècle et jusqu’à la première moitié du XXe siècle, les Italiens ont franchi ces montagnes, fuyant la famine, les mauvaises conditions économiques ou la dictature de leur pays. Ils étaient les indésirables de cette époque.

      « Dans les années 1950, les Italiens faisaient peur dans les villages ici, notamment parce que les femmes étaient vêtues tout de noir et voilées », se souvient Gérard Fromm, le maire et le président de la communauté de communes (DVG) de Briançon qui était enfant à l’époque. Aujourd’hui, il est « fier de la solidarité des Briançonnais » qui sont environ 250 à s’investir pour le secours et l’accueil des exilés. D’autres personnes viennent de loin, sur leurs temps libre ou leurs congés, pour participer à des maraudes en montagne ou s’investir au Refuge Solidaire, le lieu de premier accueil mis à disposition par la communauté de commune.

      Des peines de prison pour les solidaires
      Quasiment toutes les nuits, des maraudeurs se relaient à Montgenèvre pour porter secours aux migrants et les descendre dans leurs voitures au Refuge de Briançon. Pour cette action, ils ont été convoqués plus d’une cinquantaine de fois à la PAF ou à la gendarmerie pour expliquer leurs agissements. Et la mesure dissuasive fait parfois l’objet de poursuites pénales et de condamnations. Ainsi, le 10 janvier, le tribunal de Gap a condamné deux maraudeurs, Pierre et Kevin, respectivement à 3 mois de prison avec sursis et 4 mois de prison avec sursis, pour « aide à l’entrée irrégulière d’un étranger en France ». La peine de Kevin est plus importante car il était poursuivi également pour « refus d’obtempérer ».

      Un autre procès a davantage attiré l’attention. Celui de ceux qui ont été surnommés les « 7 de Briançon ». Le 22 avril, ils avaient participé à une manifestation transfrontalière, de Clavière à Briançon, pour dénoncer la présence des militants d’extrême droite du groupe Génération Identitaire qui avaient commencé une opération anti-migrants la veille au col de l’Échelle. Une vingtaine de migrants étaient entrés en France avec la manifestation des 150 militants solidaires. Les « 7 », deux jeune suisses ; Théo et Bastien, une étudiante italienne ; Eleonora et quatre Briançonnais ; Lisa, Benoît, Mathieu et Juan* ont été condamnés à Gap le 13 décembre pour « aide à l’entrée irrégulière d’étrangers ». Benoit, Lisa, Théo, Bastien et Eleonora ont écopé de 6 mois de prison avec sursis. Mathieu et Juan*, qui étaient également poursuivis respectivement pour « rébellion » et « participation à un attroupement », ont quant à eux été condamnés à 12 mois de prison dont 4 fermes. L’ensemble des personnes condamnées le 13 décembre 2018 et le 10 janvier 2019 ont fait appel des décisions. Leurs condamnations sont suspendues en attendant qu’elles soient jugées par la cour d’appel de Grenoble.

      La fraternité n’embrasse pas tout le Briançonnais. La droite et l’extrême droite critiquent l’action des personnes solidaires et la prise de position municipale, en théorisant sur une « majorité silencieuse des Briançonnais » qui y serait défavorable et inquiète de l’arrivée des migrants. A Névache, ils sont une trentaine d’habitants accueillants, soient 10% de la population. Un engagement dont se félicite le maire Jean-Louis Chevalier qui ne veut « aucun mort sur [sa] commune parce qu’une vie humaine, c’est une vie humaine. Il n’est pas question de laisser mourir dans nos montagnes ». Mais en dépit des alertes récurrentes de l’association locale Tous Migrants « pour que [leurs] montagnes ne deviennent pas un cimetière », trois dépouilles ont été retrouvées au mois de mai 2018.

      Le 9 mai, le corps d’une jeune africaine a été retrouvé découvert au barrage de Prelles. Blessing Matthew, une nigériane de 20 ans serait tombée dans la Durance et se serait noyée après une course poursuite nocturne engagée par les forces de police deux jours plus tôt, au niveau du hameau de La Vachette. Là où est également mort Tamimou Derman. Puis « Alpha », comme l’ont baptisé celles et ceux qui sont venus rendre hommage à ce « migrant inconnu », a été retrouvé sur un chemin de randonnée le 19 mai. Il s’est éteint, vraisemblablement d’épuisement, dans un bois en amont du hameau des Alberts sur la commune de Montgenèvre, après avoir passé plusieurs jours en montagne. Côté italien, le corps de Mohamed Fofana, un Guinéen de 28 ans, a été retrouvé le 25 mai dans un vallon de la commune de Bardonnecchia après avoir passé une partie de l’hiver sous la neige. A la fin de cet hiver, d’autres cadavres apparaîtront-ils à la fonte des neiges ? Cette question hante les montagnards solidaires.

      *Juan est un pseudo

      Pierre Isnard-Dupuy (Collectif Presse-Papiers)

      https://www.1538mediterranee.com/2019/02/28/dans-les-alpes-la-ou-des-europeens-skient-des-africains-meurent

    • Frontière franco-italienne : Grande #maraude solidaire

      Dans le cadre d’une grande mobilisation en soutien aux citoyens solidaires
      des personnes réfugiées et migrantes,
      nos associations vous convient à une maraude solidaire

      Le 15 mars 2019 à partir de 18h au col de Montgenèvre
      (Au départ de la marche près de l’Espace Prarial, Route Italie, 05100 Montgenèvre)

      En présence des représentant·e·s des associations nationales
      et de Tous Migrants disponibles pour répondre à des interviews

      Alors que les politiques migratoires des États européens ne cessent de se durcir et que les contrôles aux frontières sont de plus en plus répressifs, les personnes migrantes sont amenées à prendre davantage de risques en montagne comme celui de traverser la frontière par des sentiers enneigés, de nuit, en altitude, par des températures négatives, sans matériel adéquat. Dans le même temps, les citoyens solidaires qui cherchent à leur venir en aide, les « maraudeurs » des vallées alpines, sont de plus en plus inquiétés, inculpés et même condamnés en justice.

      Malgré les alertes des associations lancées aux autorités, malgré les blessures, les gelures et les morts (le dernier décès d’un jeune exilé près de Briançon date du 6 février), la situation n’a cessé de s’aggraver dans la région de Briançon
      (Hautes-Alpes).

      Face à cette situation qui confine à la mise en danger délibérée, le mouvement citoyen Tous Migrants soutenu par les associations Amnesty International France, La Cimade, Médecins du monde, Médecins sans frontières et le Secours Catholique organise une grande maraude solidaire avec plusieurs acteurs locaux, le vendredi 15 mars 2019 à partir de 18h à la frontière franco-italienne, à Montgenèvre. L’objectif est de mobiliser plusieurs centaines de participants.

      Cette action inédite a pour but d’exprimer la solidarité envers les personnes engagées dans des maraudes et qui portent assistance aux personnes exilées qui franchissent la frontière dans des conditions particulièrement dangereuses. En 2018, plusieurs dizaines de personnes solidaires ont été entendues par la police et pour certaines, poursuivies en justice et jugées.

      Programme de la soirée
      18h00 : Rassemblement, prises de paroles des associations, des maraudeurs et témoignages.
      19h00 : Maraudes en groupe avec des responsables expérimentés.
      20h00 : Dénonciation des violences policières.
      20h30 : Témoignages d’exilés et de maraudeurs
      21h15 : Marche animée dans Montgenèvre et descente solidaire aux flambeaux.

      CONTACTS PRESSE
      Amnesty International France
      Véronique Tardivel
      06 76 94 37 05
      vtardivel@amnesty.fr
      La CimadeI Vincent Brossel
      01 44 18 60 56 - 06 42 15 77 14
      vincent.brossel@lacimade.org
      Médecins du Monde I
      Fanny Mantaux
      06 09 17 35 59
      fanny.mantaux@medecinsdumonde.net
      Médecins Sans Frontières France
      Charlotte Nouette-Delorme
      06 76 61 97 80
      charlotte.nouette-delorme@paris.msf.org
      Secours Catholique Caritas FranceI
      Djamila Aribi
      01 45 49 75 24
      djamila.aribi@secours-catholique.org
      Tous Migrants
      Marie Dorléans 06 64 72 95 60
      tousmigrants@gmail.com

      Informations pratiques

      Pour venir en transport en commun à Montgenèvre depuis Paris, le plus simple est de prendre le TGV direct jusqu’à Oulx (4h30), puis navette immédiate qui dessert Montgenèvre (en 30 min) et Briançon.
      Pensez à vous couvrir, les températures pourront être négatives à Montgenèvre (1 800 m d’altitude).

      La maraude et la descente aux flambeaux pourront faire
      l’objet de photos et vidéos.

    • Montgenèvre : de longues recherches de nuit pour retrouver un groupe de migrants

      Ce dimanche 10 mars, de 4 h 30 à 8 h 30, le PGHM de Briançon a entrepris des recherches pour retrouver trois migrants aux abords de la station de Montgenèvre. Le petit groupe, qui a entrepris le franchissement de la frontière franco-italienne dans la nuit, avait alerté les secours italiens. Ils ont été retrouvés sains et sauf au petit matin.

      Vers 4 h 30, ce dimanche 10 mars, trois migrants qui tentaient la traversée à pied de la frontière franco-italienne par le col de Montgenèvre, ont alerté par téléphone les secours italiens déclarant souffrir du froid.

      Des recherches pour retrouver le petit groupe de migrants ont été entreprises du côté italien, dans le secteur de Clavière, et du côté français par le PGHM aux alentours de la station de Montgenèvre.
      Quatre heures de recherches

      En caravane terrestre, les militaires du peloton de gendarmerie de haute montagne, ont recherché quatre heures durant les trois requérants. Ceux-ci s’étaient, à priori, réfugiés dans un sous-bois non loin du village de Montgenèvre, pour y allumer un feu.

      Vers 8 h 30 ce dimanche matin, les trois migrants commençaient à repartir lorsqu’ils ont été localisés par les gendarmes du #PGHM.


      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2019/03/10/immigration-hautes-alpes-montgenevre-de-longues-recherches-de-nuit-pour-

    • TRIBUNE. Sauver des vies n’est pas un délit, dans les montagnes comme ailleurs

      Six organisations humanitaires dénoncent dans cette tribune la criminalisation par les autorités françaises de l’assistance apportée aux exilés.

      "Aujourd’hui, dans certaines régions françaises, des citoyens qui viennent en aide à des personnes en détresse sont considérés comme des délinquants par les autorités françaises. C’est le cas dans plusieurs vallées alpines où celles-ci surveillent, interpellent et poursuivent en justice des hommes et des femmes qui apportent un soutien humanitaire aux personnes exilées qui, malgré le froid, la neige et le manque d’équipement, traversent la frontière franco-italienne au péril de leur vie.

      Pourtant, ces citoyens solidaires, « maraudeurs » et « maraudeuses », portent comme ailleurs en France assistance par des gestes simples à ceux et celles qui en ont besoin : donner une couverture de survie, des gants, des chaussures de montagne, une boisson chaude ; conduire une personne à l’hôpital ou dans un refuge. Une assistance essentielle qui a le pouvoir de sauver des vies. Ces « maraudes humanitaires » dans les régions alpines ne sont pourtant pas différentes de celles menées dans nos villes où ces dernières sont soutenues par la société civile et les pouvoirs publics. Comment comprendre que ces personnes qui font preuve d’humanité dans la région de Briançon puissent être inquiétées, et leurs actes criminalisés, alors que leurs actions ont pour objectif d’éviter les blessés et les morts dans nos montagnes ?

      Les autorités françaises portent atteinte aux droits fondamentaux des personnes exilées et les mettent en danger

      Le récent décès de Tamimou Derman, un Togolais mort à 28 ans à la descente du col de Montgenèvre, en France, le 7 février dernier, est l’illustration tragique de ce que nos associations dénoncent depuis plus de deux ans. En poursuivant les personnes migrantes et réfugiées dans les montagnes, en les renvoyant systématiquement en Italie au mépris du droit, en refusant de les prendre en charge, y compris les plus vulnérables et les demandeurs d’asile, les autorités françaises portent atteinte aux droits fondamentaux des personnes exilées et les mettent en danger.

      Les habitants des vallées se mobilisent pour venir en aide à ces personnes. Elus locaux, citoyens, personnels hospitaliers s’unissent pour faire du territoire briançonnais une terre d‘accueil. Ce mouvement de solidarité se heurte pourtant à la réaction des pouvoirs publics : refus de dialogue, intimidation, poursuites judiciaires allant jusqu’à des peines de prison, etc.

      Le 15 mars prochain, à Montgenèvre, près de Briançon, ce sont des centaines de citoyens qui se mobiliseront lors d’une « grande maraude solidaire ». Nos organisations prendront part à cette action symbolique en faveur de la protection de ceux et celles qui œuvrent à la défense des droits des personnes exilées dans les montagnes."

      https://www.lejdd.fr/Societe/tribune-sauver-des-vies-nest-pas-un-delit-dans-les-montagnes-comme-ailleurs-38

    • Dans les Alpes, des élus maraudent au secours des migrants et s’invitent à la PAF

      À la veille d’une maraude géante le 15 mars, des élus écologistes se sont invités dans les Hautes-Alpes pour « patrouiller » de nuit au secours des migrants. Et contrôler par surprise les pratiques de la police aux frontières.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/140319/dans-les-alpes-des-elus-maraudent-au-secours-des-migrants-et-sinvitent-la-

    • Hautes-Alpes : une maraude pour soutenir les migrants

      Une maraude géante a été organisée au col du Montgenèvre, entre les Hautes-Alpes et l’Italie. Ce vendredi, 300 personnes environ ont marché sur les pas des migrants pour dénoncer la façon dont ils sont traités.

      Leur action peut s’appeler « une grande maraude solidaire ». 300 militants environ, issues d’associations d’aide aux migrants, se sont retrouvés au col de Montgenèvre, entre la France et l’Italie. Ils témoignaient ainsi de leur solidarité et dénonçaient la répression contre les militants.
      Sur les pas des migrants
      Les sentiers des Hautes-Alpes sont parcourus par les migrants depuis que le passage par la Vallée de la Roya, dans les Alpes-Maritimes, a été freiné. Le Briançonnais est devenu un haut-lieu de la solidarité avec les migrants. Ce vendredi, en début de soirée, les militants, venus de France, Italie et Suisse, ont commencé à gravir dans un froid glacial les sentiers enneigés, encadrés par des pros de la montagne. Ils ont atteint 1.800 mètres d’altitude, à la frontière franco-italienne. Sur leurs banderoles ils avaient inscrit « Nos montagnes ne sont pas des cimetières » ou encore « Solidarité = Délit ».

      Cette maraude symbolique doit se terminer par une soupe chaude suivie d’une descente aux flambeaux. Parmi les marcheurs, on retrouve le mouvement citoyen Tous migrants, soutenu par Amnesty International France, Médecins du Monde, Médecins sans frontières, le Secours catholique et la Cimade.

      Avant leur départ, beaucoup avaient déjà témoigné des conditions particulièrement dangereuses dans lesquelles les migrants franchissent la frontière. La nuit, dans le froid et la neige, sans équipement adéquat. Il en résulte des blessures, des gelures graves et même des morts. Le dernier date du 6 février.
      Une piqûre de rappel de solidarité
      Selon les associations, « la situation n’a cessé de s’aggraver dans la région, avec la répression et les contrôles des forces de l’ordre qui se multiplient ».

      « Nous voulons rappeler, en écho au rapport du Défenseur des droits publié ce mardi, que l’assistance aux migrants n’est pas illégale et que les réfugiés ont le droit de demander l’asile », explique à l’AFP Marie Dorléans, de Tous Migrants.

      En juillet, le Conseil constitutionnel a estimé qu’au nom du « principe de fraternité », une aide désintéressée au « séjour » irrégulier ne saurait être passible de poursuites, l’aide à « l’entrée » sur le territoire restant illégale.


      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/hautes-alpes/hautes-alpes-maraude-soutenir-migrants-1639466.html

    • "C’est de la bienveillance, comme il y en a chez les #marins" : une « grande maraude solidaire » d’aide aux migrants a réuni 300 personnes dans les Hautes-Alpes

      L’événement était organisé par des associations d’aide aux migrants pour soutenir les personnes qui viennent en aide aux centaines d’exilés qui franchissent la frontière entre l’Italie et la France.

      Une « grande marause solidaire » s’est déroulée vendredi 15 mars, à Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes, près de Briançon, en soutien aux migrants. L’événement était organisé par des associations d’aide aux migrants dans le but de soutenir les personnes qui aident les centaines d’exilés qui franchissent la frontière entre l’Italie et la France. Les bénévoles dénoncent notamment la répression dont ils estiment être les victimes après plusieurs condamnations prononcées en justice. Par petits groupes, les maraudeurs - français, suisses et italiens - ont donc gravi dans le froid les sentiers enneigés de la station, à 1 800 mètres d’altitude.

      Sur le front de neige de Montgenèvre, à l’heure des dameuses, le petit groupe de maraudeurs est guidé par Pierre, qui vient en aide aux migrants depuis trois ans : « Il faut essayer d’être un peu vigilant, regarder autour de nous », confie Pierre. « Il faut se rendre compte que tout ce que vous avez autour de vous, le moindre petit recoin, c’est aussi une cachette où les gens se mettent à l’abri parce qu’ils n’ont pas envie de vous voir », explique-t-il.

      On essaie d’être discret parce que les personnes que l’on rencontre sont plutôt apeurées. Elles ne savent pas de quel côté on est.Pierre, bénévoleà franceinfo

      Les migrants se cachent parfois dans des cabanes, sous des abribus, dans des toilettes publiques ou des abris poubelles. La plupart du temps, quand les maraudeurs les retrouvent, ils ne sont vêtus que d’un jean et d’une paire de basket. Corinne Torre, responsable au niveau national de Médecins sans frontières déplore : « Il y a eu des morts. On défie quiconque de pouvoir rester dans des conditions comme ça, à -15 degrés l’hiver. C’est extrêmement dangereux. »

      Ils se font pourchasser par la police et se blessent. Ils peuvent tomber, ils peuvent mourir.Corinne Torre, de Médecins sans frontièresà franceinfo

      Trois migrants ont perdu la vie, deux autres ont disparu l’année dernière, en tentant de franchir la dizaine de kilomètres qui séparent Clavière, en Italie, de Briançon. Côté français, ils sont 200 bénévoles à venir régulièrement secourir les migrants. Même si certains ont été condamnés après des actions parfois houleuses, cela ne dissuade pas Gaspard, guide de haute montagne. « C’est de la bienveillance, comme il y en a chez les marins. Cela me semble être tout à fait logique », estime-t-il. Quand on voit les montagnes ici, illuminées et pleines de touristes... Pour eux, ce n’est pas la magie de Noël, la féerie de la neige."

      C’est parfois aussi dur que de traverser la Méditerranée. Ils l’appréhendent avec la même peur, la même crainte.Gaspard, guide de haute montagneà franceinfo

      Vendredi soir, aucun migrant n’a été secouru sur les pentes glacées de Montgenèvre, mais depuis le début de l’année, plus de 4 000 exilés, en provenance d’Italie, sont parvenus jusqu’à Briançon.

      https://mobile.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/hautes-alpes-une-grande-maraude-solidaire-a-montgenevre-pour-sou
      #pêcheurs

    • Maraude solidaire : ils étaient des dizaines…

      Hier soir (vendredi 15 mars 2019), 18h sonne au clocher de l’église de Montgenèvre, 400 personnes se retrouvent sous une banderole « Solidarité=Délit », devant les caisses des remontées mécaniques, bien couvertes et pleines de motivations.

      A l’appel de l’association Tous Migrants, la grande Maraude solidaire commence ce vendredi 15 mars en début de soirée. Les objectifs, annoncés au micro par Tous Migrants, sont multiples mais convergent tous vers un seul mot, humanité : faire découvrir la maraude et devenir tous maraudeur, être solidaires avec les maraudeurs inquiétés par la justice, faire prendre conscience de ce que vivent les exilés en ces lieux, dénoncer les violences policières, et rappeler les droits des demandeurs d’asile.

      Cinq ONG qui soutiennent ce rassemblement sont présentes et prennent la parole. Le secours catholique apporte un franc soutient aux bénévoles. La CIMADE dénonce les atteintes aux droits des personnes exilés et demandeurs d’asiles rappelant que l’Etat en est responsable, et que ces atteintes ne sont pas isolées mais générales sur tout le territoire. Médecins Sans Frontières compare les pressions policières et juridiques faites aux maraudeurs, aux identiques que l’ONG vit avec l’Aquarius en méditerranée. Amnesty international est présente en tant que défenseuses et défenseurs des droits de l’Homme qui sont bien oubliés sur nos frontières. Enfin Médecin Du Monde qui travaille en collaboration avec les solidaires briançonnais depuis 3 ans, rappelle que le gouvernement est en totale illégalité aux frontières, que d’accéder aux soins est fondamental, et que le combat doit continuer.

      Le refuge solidaire de Briançon annonce des chiffres renversants, 5205 personnes sont passés au refuge en 2018, 410 personnes aux mois, pourtant froid de janvier et février 2019, soit une moyenne de 7 passages par jour, 53000 repas ont été servi au refuge depuis sa création en 2017, 6 maraudeurs parcourent tous les jours dans les montagnes, 3 jours de périple pour les exiles en moyenne entre Clavière et Briançon, 4 décès connus et 3 disparitions, et des blessés… Toutes les remontées mécaniques sont maintenant fermées.

      Il est temps pour les maraudeurs en masse, qui sont venus parfois de loin pour comprendre ce qui se passent ici au fin fond des Hautes-Alpes, de partir en marche dans la nature. Des petits groupes se forment autour de maraudeurs plus habitués, et partent dans toutes les directions dans la neige à la nuit tombante.

      Les manifestants comprendront qu’à l’écoute des réponses, « il n’y a pas de règles il n’y a pas de plans » « juste, on marche, ou on ski et on regarde si on voit une personne en difficulté pour lui porter secours, sans jamais passer la frontière franco-italienne comme seule règle » « juste éviter des drames, aider simplement » « les exilés passent parfois très hauts et se perdent, se retrouvant dans une autre vallée » « on apporte des boissons chaudes, des couvertures de survies »… Cela semble si simple et pourtant tellement compliqué dans ce lieu exigeant par son relief, son climat, devenu une prison à ciel ouvert avec des policiers munis de projecteurs, de caméra infrarouge, de moto-neiges…scrutant les pistes.

      Les dameuses commencent à lisser le front de neige…

      Il est 20h30, rendez-vous, pour les maintenant 500 solidaires, devant la PAF. Sous les airs de musique de la fanfare, à la lumière des lampions, en cette journée du 15 mars internationale de luttes contre les violences policières, les témoignages des exilés lors de leur passage entre les mains de la police, sont écrits sur des pancartes et lus. Les automobilistes bloqués de part et d’autre du poste de frontière ont éteint leur moteur et écoutent. Les pancartes font faces aux cortèges de policiers, crs… ils ne peuvent faire autrement que de lire, d’entendre… Amnesty International leur rappelle qu’ils ont droits de refuser d’obéir si les ordres sont contraires à la loi, si un ose dire beaucoup d’autres suivront… et pourtant rien ne bouge. Ce face à face ravive les souvenirs des solidaires qui sont bien trop nombreux en ce même lieu. Le cortège repart au centre de la station en musique. La dameuse travaille la neige au milieu de la pente…

      Il est 22h la soupe est servie, on se réchauffe, un S.O.S apparaît dans la montagne, et au même moment une chasse à l’homme commence à la frontière… la foule se disperse, des petits groupes partent en maraude, un gros cortège retourne à la PAF vers la frontière. C’est à ce moment que la police déploie ses forces humaines pour traquer les migrants qui tentent de passer devant les yeux, les caméras des manifestants… On a peine à y croire et pourtant cela n’est pas un film, un migrant est attrapé sous les huées de la foule, des rangées de CRS se suivent pour remonter aux postes après avoir contenu la foule, la chasse continue tout autour. La station n’a jamais vu autant de personnes circuler dans tous les sens, partout à pied à cette heure-ci, il est 23h30. La dameuse est tout en haut de la piste…

      La grande maraude continuera bien longtemps dans la nuit. Les voitures des forces de l’ordre diminuent au fur et à mesure. Une dizaine de migrants sont arrivés au refuge cette nuit, quelques-uns sont restés bloqués à la PAF, un migrant a chuté et a été transporté par les pompiers. Les maraudeurs sont rentrés se reposer pour demain soir. La piste est damée, les skieurs vont se régaler….


      https://alpternatives.org/2019/03/17/maraude-solidaire-ils-etaient-des-dizaines

    • Du coup, @sinehebdo : #Voies_libres_Drôme #Drôme #Vercheny

      Voies Libres Drôme a un double objet : organiser, informer et promouvoir l’#accueil ; informer et sensibiliser sur la réalité des la situation des exilé.e.s, sur les politiques migratoires.

      Et cette #chanson :
      #Hermann - Ton visage est sur le mien
      https://www.youtube.com/watch?v=V90-TlrM98o


      #clip #vidéo #musique

    • Un arrêt de La #cjue qui met par terre tout le système mis en place en France depuis trois ans aux #frontières_terrestres.
      La cour estime que l’on peut pas considérer une #frontière_interne comme une #frontière_extérieure et que la #directive_retour avec ses droits (départ volontaire recours urgent contre les mesures et rétention) s’applique.
      En gros la cjue dit que l’on doit appliquer le #droit_commun soit des obligations de quitter soit des réadmissions Schengen même si on contrôle systématiquement. Or en France la paf notifie des refus d’entrée comme à Menton ou à montgenevre.
      Et on doit appliquer Dublin si demande d’asile dans un état membre. Cela veut dire recours suspensif possible.

      https://twitter.com/SadikGerard/status/1110226044538310657

      Arrêt de la cjue :

      « Renvoi préjudiciel – Espace de liberté, de sécurité et de justice – Contrôle aux frontières, asile et immigration – Règlement (UE) 2016/399 – Article 32 – Réintroduction temporaire par un État membre du contrôle à ses frontières intérieures – Entrée irrégulière d’un ressortissant d’un pays tiers – Assimilation des frontières intérieures aux frontières extérieures – Directive 2008/115/CE – Champ d’application – Article 2, paragraphe 2, sous a) »

      http://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf;jsessionid=A3D538BB2F6BB87A3A1145B398F89039?text=&docid=21

    • Remise du #prix suisse des droits humains #Alpes_ouvertes 2019 aux « #7_de_Briançon »

      En présence des personnalités internationales

      Le prix suisse des droits humains "Alpes ouvertes" 2019 du Cercle d’Amis Cornelius Koch (l’abbé suisse des réfugié·es, 1940-2001) est remis aux "7 de Briançon" en signe de reconnaissance et de remerciement pour leur engagement courageux dans le sauvetage de réfugié·es en montagne et dans la dénonciation des actes racistes et xénophobes. Le prix se monte à 12.000 CHF.

      Date : Mardi, 23 avril 2019

      Heures et lieux :

      9.30 h rassemblement à l’Obélisque Napoléon au Col de Montgenèvre, cérémonie de la remise du prix, prises de parole, acte symbolique à la frontière franco-italienne.

      12h - 14.30 h : A Briançon dans la salle communale du Vieux Colombier, Ch. de Ronde, Cité Vauban : buffet, musique et éloges. Ensuite visite des lieux d’accueil pour les réfugié·es.

      Prises de parole de personnalités internationales :

      Pinar Selek, écrivaine et sociologue (F, Turquie)

      Dick Marty, anc. procureur du canton du Tessin, anc. membre de l’Assemblée Parlementaire du Conseil d’Europe, (CH)

      Don Giusto de la Valle, prêtre et lauréat Alpes ouvertes 2017, Progetto Accoglienza Rebbio (I)

      Mussie Zerai, prêtre et co-fondateur du « Watch the Med Alarmphone » (I, Érythrée)

      Communiqué

      Le prix suisse des droits humains "Alpes ouvertes" 2019 est remis aux "7 de Briançon" en signe de reconnaissance et de remerciement pour leur engagement courageux dans le sauvetage de réfugié·es en montagne et dans la dénonciation des actes racistes et xénophobes. Nous avons décidé de décerner ce prix aux citoyens suisses Théo Buckmaster, Bastien Stauffer et à la citoyenne italienne Eleonora Laterza, dénommé·es les "trois de Briançon", et à quatre habitant·es des Alpes françaises – Mathieu Burellier, Benoît Ducos, Jean-Luc Jalmain et Lisa Malapert – dénommé·es les "quatre de Briançon". Nous souhaitons ainsi épauler ces personnes engagées, tout en interpellant l’opinion publique sur le sort intenable des réfugié·es qui traversent les Alpes franco-italiennes. Historiquement, les Alpes ont souvent été un lieu de refuge pour les persécuté·es et les résistant·es. Aujourd’hui elles sont le dernier verrou de l’Europe Forteresse, de Vintimille (Italie) au Montgenèvre (France), au col du Brenner (Autriche), en passant par Chiasso (Suisse). Ouvrons les Alpes pour un accueil humain !

      Delémont, 3 avril 2019

      Claude Braun et Michael Rössler

      Pour l’Association "Cercle d’Amis Cornelius Koch" et le Forum Civique Européen

      L’histoire du Prix Alpes ouvertes

      Le prix suisse des droits humains "Alpes ouvertes", instauré par Cornelius Koch, l’abbé suisse des réfugié·es (1940-2001), est décerné à des personnes et à des groupes engagés activement pour les droits des réfugié·es, des migrant·es, des personnes socialement défavorisées et des minorités menacées en Europe. Le prix se monte à 12.000 CHF. Les précédent·es lauréat·es : Don Renzo Beretta, Ponte Chiasso (I), en 1997 ; le syndicat ACLI, Côme (I), en 1998 ; Edition Drava, Klagenfurt (A), et "Mujeres Progresistas", El Ejido (Espagne), en 2000, en présence de Monseigneur Jacques Gaillot (F) ; Comité d’aide médicale en Transcarpatie (CAMZ), Oujgorod, Ukraine, 2012, en présence de Dick Marty (CH) ; l’Association "Firdaus" de Lisa Bosia Mirra (CH) et le "Progetto Accoglienza Rebbio" de Don Giusto della Valle, Côme (I), en 2017, en présence de Monseigneur Jacques Gaillot (F).

      Claude Braun & Michael Rössler : Un chrétien subversif – Cornelius Koch, l’abbé des réfugiés, Editions d’en bas, Lausanne, 2013.

    • Briançon : ville refuge à l’heure de la criminalisation de la solidarité

      Depuis 2015, la région de Briançon (Hautes-Alpes) est devenue un espace de tension migratoire, ce qui a valu à cette cité Vauban de 12 000 habitants d’être largement médiatisée à l’échelle nationale comme internationale. L’arrivée d’un nombre grandissant d’exilés depuis l’Italie à mesure que la frontière sud était militarisée a engendré un élan de solidarité parmi les citoyens briançonnais, dont certains ont récemment été jugés coupables « d’aide à l’entrée de personnes en situation irrégulière ». Les deux procès qui ont eu lieu à leur encontre au tribunal de Gap le 8 novembre 2018 et le 10 janvier 2019 témoignent de cette tension : les neuf accusés ont écopé de peines de prison avec sursis et de condamnations de plusieurs mois de prison ferme (cf. les communiqués de presse de l’Anafé et de La Cimade).

      ’étude menée par Aude Vinck-Keters en 2018 s’intéresse à l’accueil des exilés dans cette ville frontalière et cherche à identifier l’ensemble des acteurs briançonnais de cette solidarité envers les primo-arrivants ayant traversé la frontière franco-italienne par la montagne, mais également des demandeurs d’asile ayant souhaité s’installer dans la plus haute ville d’Europe. Si « la ville qui grimpe » a vu transiter par sa commune, et a accueilli en une année (juillet 2017 – juillet 2018) plus de 4 361personnes arrivant d’Italie, Briançon peut être considérée comme une ville-refuge au sens du refuge en montagne, c’est-à-dire un abri, un lieu-étape de repos et de transit pour continuer la course – et en l’occurrence ici, le parcours migratoire ; mais aussi un lieu d’accueil plus pérenne, un refuge au sens où des individus s’y installent sur un temps plus long, s’y mettent en sûreté pour échapper à une menace et y recherchent une protection internationale. Ainsi au sein de la région de Briançon, aux côtés des quelques dispositifs d’accueil établis par les autorités, s’est mise en place, avec plus ou moins de difficultés,une formidable mobilisation citoyenne soutenue par le pouvoir public local et notamment une municipalité qui s’est positionnée, sans hésitations, en faveur de l’accueil des exilés.

      Néanmoins, dans un contexte politique national et européen marqué par la volonté d’exclure les exilés de nos territoires et de nos frontières, par des politiques sécuritaires, de gestion de flux et de contrôle, celles et ceux que l’on appelle les « migrants » se voient criminalisés et ont bien souvent leurs droits bafoués, notamment en raison du choix pernicieux des autorités de chercher à distinguer les « bons réfugiés » des « mauvais migrants économiques ». Si les exilés sont criminalisés(car parfois assimilés à des « terroristes », des « profiteurs », des « envahisseurs », des « indésirables »), les personnes leur apportant un soutien le sont également. En effet, en Briançonnais, les personnes solidaires n’échappent pas aux contrôles, aux auditions, aux gardes-à-vue et aux poursuites en justice – l’exemple le plus probant étant le procès desdits « Sept de Briançon », suivi de celui de deux maraudeurs. Aussi s’agit-il ici de questionner l’accueil et la solidarité en Briançonnais à l’heure de la criminalisation des solidarités ; une criminalisation qui prend différentes formes et qui répond à une stratégie d’intimidation et de répression– en dépit de la décision du Conseil constitutionnel du 6 juillet 2018 consacrant le principe de fraternité –, en réponse à la théorie de « l’appel d’air » souvent défendue par certains responsables politiques.

      https://migrinter.hypotheses.org/category/retour-de-mission

    • Alpes du Sud : « #refus_d’entrée » pour les migrants, vers une évolution de la loi

      Le député (LREM) des Hautes-Alpes, Joël Giraud, a déposé deux amendements afin de répondre à des questions de droit difficilement applicables sereinement sur des territoires frontaliers en faveur des migrants mais aussi des forces de l’ordre.

      – Alpes du Sud -

      Actuellement discuté en commission, le texte sur la #loi_asile_et_immigration pourrait évoluer sur un point : le refus d’entrée en France. Dans un contexte du rétablissement des contrôles aux frontières intérieures, les #non-admissions ou #refus_d’entrée_d’étrangers ont fortement augmenté. En 2017, 85.408 personnes se sont vues notifier un refus d’entrer, soit une hausse de 34 %. Une pratique surtout mise en œuvre à la frontière franco-italienne, qu’a fait amender le député (LREM) des Hautes-Alpes Joël Giraud.

      « Les trous dans la raquette du droit sont aussi dangereux pour les personnes en détresse que sont les migrants, que pour les agents en charge de la sécurité publique », J.Giraud.

      Qu’est-ce que le refus d’entrée ?

      Lorsqu’un étranger arrive en France sans visa ou autorisation, il s’expose à un refus d’entrée sur le territoire français et pourra être placé en zone d’attente le temps pour l’administration d’organiser son retour vers son pays d’origine ou le pays d’où il provient. Une décision susceptible de recours du Tribunal administratif pour les étrangers qui ont fui leur pays pour demander l’asile en France. Ce dispositif mis en place en 2015, prévu essentiellement pour les aéroports et plus marginalement les gares internationales, a été entendu aux #frontières_terrestres.

      Mais le bât blesse dans des territoires, qui contrairement aux aéroports, n’ont pas de zones de rétention. « Cette imprécision juridique pouvait conduire à des interpellations très loin de la frontière. Là où considérer qu’une personne n’était entrée sur le territoire était parfois surréaliste », constate Joël Giraud.

      Dans un amendement, l’élu a proposé « une zone limitée aux communes limitrophes ou une bande de 10 kms par rapport à la frontière. » Le gouvernement en a accepté le principe, mais « le délimitera de manière précise par décret pour coller à la réalité du terrain. »

      Une attention particulière pour les personnes vulnérables

      Un deuxième amendement déposé par Joël Giraud fait écho aux situations dramatiques qui ont défrayé la chronique avec des personnes enceintes ou malades, à l’image de la jeune Nigériane ramenée en gare de Bardonecchia, enceinte et atteinte d’un lymphome, décédée peu de temps après à l’hôpital de Turin. Celui-ci prévoit « une attention particulière pour les personnes vulnérables, en insistant sur la situation des mineurs y compris accompagnés. »

      Joël Giraud rappelle que la vulnérabilité est définie par une directive de l’Union Européenne, transposée en 2015 en droit français qui dresse la liste exhaustive des personnes vulnérables (telles que les mineurs non accompagnés, les personnes handicapées, les personnes âgées, les femmes enceintes, les parents isolés accompagnés d’enfants mineurs, les victimes de la traite des êtres humains…) Preuve par l’exemple pour le député haut-alpin : « la précision sur les mineurs y compris accompagnés est utile devant, par exemple, les atermoiements, qui avaient conduit dans un premier temps à séparer à la suite d’un contrôle près de Briançon une femme en train d’accoucher, de son mari et de ses deux enfants mineurs, avant que les autorités nationales ne se ravisent. »

      Pour Joël Giraud, ces amendements seront « à la fois protecteurs de droits humains et des forces de l’ordre car les trous dans la raquette du droit sont aussi dangereux pour les personnes en détresse que sont les migrants, que pour les agents en charge de la sécurité publique, dont les missions doivent être définies non pas oralement, mais par des textes juridiques précis. »

      http://alpesdusud.alpes1.com/news/locales/67705/alpes-du-sud-refus-d-entree-pour-les-migrants-vers-une-evolution-
      #frontière_mobile #frontières_mobiles #10_km #zone_frontalière #bande_frontalière

    • Sulla rotta alpina con i migranti che cercano di entrare in Francia

      “Stiamo lasciando l’Italia, siamo quasi in Francia, ma sulle montagne in mezzo alla neve soffriamo il freddo. Abbiamo già passato la parte più dura delle frontiere, che è la Libia”, dice nel video Ousmane Touré, migrante ivoriano.

      Nel 2018 circa cinquemila persone hanno attraversato la frontiera tra Italia e Francia passando da Bardonecchia e dal Colle della Scala. Almeno tre persone sono morte lungo la traversata per ipotermia o perché si sono perse o sono cadute in un crepaccio. Nei primi mesi del 2019 ogni notte tra i dieci e i quindici migranti sono soccorsi sui sentieri che collegano Claviere, in Italia, al valico del Monginevro, in Francia. Nella maggior parte dei casi la gendarmeria francese li ferma e li riporta indietro sul versante italiano, operando di fatto dei respingimenti illegali di gruppo e non valutando le loro domande di asilo. Ma dopo qualche giorno i ragazzi riprovano ad attraversare la frontiera.

      https://www.internazionale.it/video/2019/04/12/rotta-alpina-migranti-francia-italia
      #vidéo

    • Angeli sotto accusa : quando la solidarietà diventa un crimine

      Chi lavora a contatto con i migranti è esposto a crescenti rischi di criminalizzazione. La denuncia arriva dalle Nazioni Unite, nell’ultimo rapporto sullo stato dei diritti umani l’ONU parla di un fenomeno globale che investe gli operatori della solidarietà in molte regioni del mondo ed è correlato alla chiusura delle frontiere. La preoccupazione è forte in tutta Europa, dove il tema dei migranti è terreno di scontro politico tra opposti estremismi.

      http://www.rainews.it/dl/rainews/media/angeli-sotto-accusa-1b555f32-1679-4b77-8820-13d564896233.html
      #Martine_Landry #solidarité #délit_de_solidarité

      Avec interview d’une représentante de Tous Migrants.

      Riccardo Noury parle de la naissance de la criminalisation des ONG (à partir de la minute 3’20) :

      "La criminalizzazione delle ONG è iniziata, per rimanere in questo decennio e per rimanere in Europa, in Russia con delle leggi contro le associazioni, sempre accusate di essere spie o agenti stranieri per il fatto di ricevere dei finanziamenti dall’estero. Poi questa legge è stata fotocopiata in Ungheria. Poi questa legge è stata promossa in Polonia. E oltre alle leggi che colpiscono tanto la libertà di associazione quanto singoli comportamenti di assistenza, c’è una deligittimazione fatta di titoli di giornale, fatta di dichiarazioni politiche. Io ricordo sempre quel giorno di aprile 2017 in cui gli ’angeli del mare’ diventarono coloro che, da un giorno all’altro, non salvavano più persone ma erano in commutta (?) con i trafficanti. E lì questa narrazioni è esplosa anche in Italia.

    • Les 7 des Briançon recevront le prix suisse « Alpes Ouvertes »

      Le prix suisse des droits humains « Alpes ouvertes » 2019 est remis aux « 7 de Briançon » en signe de reconnaissance et de remerciement pour leur engagement courageux dans le sauvetage de réfugié·es en montagne et dans la dénonciation des actes racistes et xénophobes. Nous avons décidé de décerner ce prix aux citoyens suisses Théo Buckmaster, Bastien Stauffer et à la citoyenne italienne Eleonora Laterza, dénommé·es les « trois de Briançon », et à quatre habitant·es des Alpes françaises – Mathieu Burellier, Benoît Ducos, Jean-Luc Jalmain et Lisa Malapert – dénommé·es les « quatre de Briançon ». Nous souhaitons ainsi épauler ces personnes engagées, tout en interpellant l’opinion publique sur le sort intenable des réfugié·es qui traversent les Alpes franco-italiennes. Historiquement, les Alpes ont souvent été un lieu de refuge pour les persécuté·es et les résistant·es. Aujourd’hui elles sont le dernier verrou de l’Europe Forteresse, de Vintimille (Italie) au Montgenèvre (France), au col du Brenner (Autriche), en passant par Chiasso (Suisse). Ouvrons les Alpes pour un accueil humain !


      https://alpternatives.org/2019/04/03/les-7-des-briancon-recevront-le-prix-suisse-alpes-ouvertes

    • Revue de presse de la #Grande_Maraude_Solidaire du 15 mars 2019

      https://gallery.mailchimp.com/f35dd1350edd04425c785ace6/files/b9a3f7fc-9d26-4124-81e6-b19136ec9331/Revue_de_presse.pdf

      #maraude_solidaire #Briançonnais #Briançon #migrations #solidarité #asile #réfugiés #frontière_sud-alpine #frontières

      Et deux vidéos :

      La Grande Maraude Solidaire - 15 mars 2019
      https://www.youtube.com/watch?v=plsJ1K9NNfc

      Transcription de quelques extraits :

      #Marie_Dorléans, Tous Migrants :

      « Pour nous il y avait 3 raisons professionnelles [d’organiser cette maraude solidaire] :
      – démontrer que notre solidarité est toujours intacte vis-à-vis des exilés quelque soit la forme d’intimidations qui peuvent essayer de décourager la solidarité et la fraternité, qui a été consacrée comme un principe constitutionnel récemment
      – on voulait soutenir pleinement l’action au quotidien, dans l’ombre des maraudeurs solidaires. Vous savez qu’il y a un certain nombre de maraudeurs qui sont intimidé, inquiétés, incriminés et condamnés (il y a eu des condamnations fermes, de la prison ferme, des amendes, du sursit, il y a 9 personnes qui sont dans ce cas-là actuellement, il pourrait y en avoir beaucoup plus). Chaque soir il y a 6 personnes qui partent en maraude. Ce sont des personnes qui, en plus d’aller sauver des vies, doivent se confronter très souvent à des contrôles, à des amendes.
      – qu’on se rappelle bien tous et qu’on martèle que nous sommes, non pas hors la loi, mais que nous sommes exactement dans la loi.

      Il y a certaines personnes qui mettent jusqu’à 3 jours pour traverser les 17 km qui séparent Clavière, du côté italien, à Briançon. 3 jours ça fait pas une grosse moyenne à l’heure en marchant. Il y a la neige, mais il n’y a pas que ça. Il y a le fait d’être terrorisé, de devoir se cacher, de devoir échappé aux traques policières. Et il y en a beaucoup qui sont refoulés 1 fois, 2 fois, 3 fois et qui finissent par passer. Ce qui signifie aussi qu’on pourra mettre toutes les frontières qu’on veut, quand des personnes sont désespérées, ce ne sont pas les frontières ou les dangers qui les arrêtent. Certaines ont évité de justesse la mort et les amputation grâce à l’intervention des secours en montagne ou des pompiers mais beaucoup d’entre elles garderont des séquelles physiques ou psychologiques évidemment.

      Au-delà de ces personnes qui ont survécu et échappé au pire, on voulait absolument rappeler aussi aujourd’hui celles qui n’ont pas eu cette chance et notamment parce qu’il faut pas s’habituer, parce qu’il ne faut pas que ces gens tombent dans l’anonymat. Le 7 février 2019, Tamimou, un jeune togolais de 28 ans, est mort d’épuisement et de froid au bord de la route nationale que la plupart d’entre vous viennent de monter. »

      #Joël_Pruvot, Refuge solidaire :

      "Notre mission c’est de proposer un temps de repos, une pause de quelques jours dans le long et dangereux voyage qui mène les exilés d’Afrique en Europe. Nous offrons le gîte et le couvert en lieu et place de l’Etat dont c’est pourtant la responsabilité pleine et entière. Le premier accueil c’est ce qu’on appelle une compétence régalienne. Nous assurons aussi le suivi médical des arrivants. Et là nous sommes de plus en plus inquiets. En effet, nous constatons une augmentation continue des personnes épuisées, en état de fatigue extrême, d’hypothermie, qui présentent des gelures et des blessures graves, que nous sommes obligés d’amener à l’hôpital.

      #Juliette_Delaplace, secours catholique :

      "Nous ce qu’on souhaiterait c’est que derrière le terme ’management des migrations’, ’gestion des flux’, ’sécurisation des frontières’ on se hisse à la hauteur d’hommes et de femmes qui sont en fait des géants et qu’on s’approche d’eux comme humains de manière fraternelle.

      #Pâquerette_Forest, SOS Alpes solidaires :

      « Ils marchent quelques fois avec google maps sur le portable, si le portable fonctionne, parce que si il fait trop froid ils n’ont plus de batterie, et au bout d’un moment ça marche plus. Après il y a un peu des traces de gens qui se promènent et du passage quand il y a des gens qui passent tous les jours, donc ça peut aussi les aider. Après ils se repèrent aux lumières des villages. #Tamimou qui est décédé, il a perdu ses bottes au-dessus de La Vachette. Ils ont coupé, et on a bien compris qu’au début ils étaient sur une espèce de piste et puis à un moment ils ont coupé la piste et ils avaient de la neige jusque là [elle montre la hauteur de la neige avec ses mains sur les jambes, on ne voit pas sur la vidéo]. Lui il a perdu ses bottes, après ils ont essayé de le porter, et puis il était épuisé et puis il est mort »

      Un maraudeur :

      « On trouve des personnes qui ne sont pas toujours en bonne santé : le froid, l’eau, ils n’ont pas forcément mangé depuis un petit moment. En général on a du thé et de quoi les faire manger un petit peu. Il n’y a pas de règles. C’est-à-dire que si vous savez... En général il y a des décisions qui se prennent vers minuit-une heure du matin, mais si vous savez qu’il y a encore du monde dans la montagne, vous ne rentrez pas forcément facilement »

      Une maraudeuse :


      « Si on ne veut pas se faire repérer, avec les lumières qu’il y a, c’est quand même extrêmement compliqué. »

      Autre maraudeur sur la présence policière et la difficulté à la fois du passage pour les exilés et d’apporter de l’aide par les maraudeurs :

      « Là-bas il y a un phare qui éclaire sur je ne sais pas combien... ils ont les motoneiges... Si nous on le fait à pied, il nous faut un quart d’heure ou 20 minutes... eux... ça veut dire que quand bien même vous pensez avoir potentiellement recueilli des personnes... tac... ça débarque ici et... voilà »

      Une participante à la maraude solidaire qui dit, en s’adressant à un policier :

      « Et on sait qu’il y a des gens qui sont très très bien et qui respectent les migrants aussi. On a de beaux témoignages aussi »

      Mauraudeuse :

      "Il y en a qui se cachent dans la neige pour échapper aux flics et qui restent parfois plus d’une heure. Tu imagines, dans un trou, recouvert de neige ? Et du coup il y a le stress de pouvoir aider les exilés, parce que clairement ils prennent de gros risques. Tu sais qu’il y en a 10 qui sont descendus du bus à Claviere. Tu essaies de trouver les 10. Il faut les trouver. Et tu restes jusqu’au bout tant que tu n’as pas trouvé tout le monde. Un soir il y en a 53 qui sont partis et il fallait être surs que les 53 arrivent à Briançon sains et saufs. Des fois tu passes toute la nuit là-haut. Tu rentres chez toi à 3 heures du matin. Et si il y en a un que tu n’as pas pu aider, tu penses à celui-là et tu ne dors pas.

      –---------
      MARAUDE TOUS MIGRANTS - Mars19
      https://www.youtube.com/watch?v=UF0MfYBTlRI

    • Vidéo sur Facebook :
      AU COL DE MONTGENÈVRE LORS DE LA REMISE DU PRIX ALPES OUVERTES UN DES SEPT DE BRIANÇON INTERPELLE LES FORCES D’UN ORDRE ARBITRAIRE

      Ici la transcription d’une partie du discours, la partie qui a été enregistrée sur cette vidéo :

      Est-ce un jeu de contribuer au gaspillage de dizaines de milliers d’euro chaque jour pour contrôler cette frontière lorsqu’on sait pertinemment que cela ne sert à rien ? Est-ce un jeu de poursuivre cette politique absurde qui perpétue la souffrance et ne peut conduire qu’au pire ? Est-ce un jeu de n’être qu’un pion dans la mise en scène du risque d’invasion, pour s’employer à convaincre que la migration est une menace et qu’on y fait face ? Est-ce un jeu de continuer à rester sourd aux dangers et souffrances que la politique que vous appliquez engendre ? Et de répondre ainsi aux injonctions de quelques nantis dont la préoccupation consiste seulement à préserver la sécurité de leur fortune personnelle, la permanence de leurs privilèges, à nourrir leurs appétits de puissance et de dividendes, à poursuivre le pillage de la planète et l’appropriation de tous les biens communs ? Est-ce un jeu de n’avoir à proposer en guise de réponse que la violence, l’intimidation, la criminalisation, le rejet, le découragement, ou est-ce un aveu de faiblesse ? Non, ce n’est pas un jeu, il ne tient qu’à vous d’avoir le courage de l’arrête. Ce qui se passe est sérieux ici. Ce n’est pas un jeu d’avoir à ce cacher de la police comme on se cacherait d’une milice alors qu’on est juste là pour sauver des vies. Ce n’est pas un jeu de dénoncer ce système dont cette frontière est l’avant-goût parce que c’est la réalité. Un système qui a juste décidé de dégoûter des gens de venir en France en leur rendant la vie invivable. Un système qui vise juste à créer, jusqu’en France, des conditions encore pire que dans les pays d’origine de ces exilés. Un système qui sans cesse détruit le moindre abri, remet les personnes à terre et organise leur découragement. Ce n’est pas un jeu non plus de dénoncer la répartition géographique entre des lieux de misère et des lieux d’abondance, entre des ayants-droit et des sans-droits. Parce que cette misère est le résultat de la construction de systèmes de production inéquitables, de rapports de domination parfaitement intentionnels."

      https://www.facebook.com/alex.robin.7505/videos/10216193363258819

      Le texte complet

      Remise du Prix Alpes Ouvertes : « Ce n’est pas un jeu ! » la déclaration de #Benoit_Ducos

      Un prix décerné à 7 personnes condamnées en France, par le tribunal de Gap, pour leur engagement courageux dans le sauvetage des refugiés et la dénonciation d’actes racistes et xénophobes, remise par une organisation suisse, sur le territoire français. On croit rêver. Dans ce pays qui arbore pourtant si fièrement les mots Liberté, Egalité, Fraternité et République Française, les Autorités ne récompensent pas ce genre d’action, mais la condamne. Par contre, le chef de l’Etat se permet de donner des leçons de droits de l’homme au monde entier :

      « Nous avons des valeurs, chaque fois que nous les avons trahies nous avons créé le pire. C’est le respect des droits de l’homme, de l’individu, des autres Etats et de leur intégrité qui nous lie. »

      « Pour les persécutés et les combattants de la liberté, je serais intraitable. Ils doivent être accueillis sur notre territoire. Les laisser errer de frontière en frontière ce n’est pas la France. »

      Ces mots révèlent la façon dont l’Etat français s’accommode avantageusement de valeurs qu’en réalité il piétine.

      Il en est de même de la foule de textes et de pactes internationaux, de directives européennes que la France se vante d’avoir signé, qui fondent une éthique de la solidarité et de l’humanité, mais qui ne sont plus que des mots vidés de leur sens parce qu’elle les invoque juste pour faire oublier qu’elle ne les respecte pas.

      Nous sommes là parce que la politique migratoire de ce pays, prétendument des plus avancés et respectueux des droits de l’homme, voire mythifié comme terre d’asile, touche en réalité un véritable seuil de barbarie consciente et déterminée.

      « Plus que des mots, des valeurs qui font la France. » nous dit-on encore : et bien, oui, nous sommes parfaitement conscients et fiers de la faire la France, en allant à la rencontre de personnes qui franchissent nos montagnes au péril de leur vie pour venir chercher un peu de paix, en leur donnant à manger et à boire, en leur donnant des vêtements chauds, en leur proposant de retrouver un peu de dignité, en défendant leurs droits, en dénonçant des actes racistes et xénophobes, en nous offusquant de la violence dont elles sont victimes, en les secourant lorsqu’elles sont en difficulté, en leur offrant un abri lorsqu’elles sont mises en danger, en ne les laissant pas au bord de la route, comme nous le ferions ou le faisons pour n’importe qui d’autre.

      Depuis son rétablissement en 2015, cette frontière broie de l’humain, pousse les corps et les esprits à bout, dit non à la vie qui vient.

      Les personnes migrantes y voient leurs droits bafoués, se font dépouiller de leur argent, subissent des pressions psychologiques qui visent à les décourager, sont délaissées sur la voie publique alors que leur état nécessiterait des soins voire une hospitalisation, sont traquées et prises en chasse comme du gibier, sont accueillies, à coup de matraques, à coup de pied, à coup de poings, à coup de menaces, d’insultes, de guets apens, sont mises en danger, voire poussées vers des parcours mortels.

      Répondre à leurs SOS est un devoir, cela s’appelle de l’assistance à personnes en danger.

      Nous l’avons entendu cet hiver de la part de policiers et gendarmes en service en train de nous traquer, sans doute bien briefés par leurs supérieurs :

      « De toute façon, on va finir par tous vous avoir. »

      « Ici c’est grillé, il va falloir trouver un autre endroit. Quand vous l’aurez, nous le trouverons aussi et il faudra de nouveau changer. C’est le jeu. »

      Mais est-ce un jeu que cette répétition systématique d’actes de violence, d’humiliations, de vols, de graves atteintes aux droits, de chasse à l’homme, de menaces envers des personnes qui ont la peau noire ou bien est ce que cela porte un nom ?

      Est-ce un jeu que de contrarier les opérations de secours et de mise à l’abri de personnes vulnérables, de jouer avec des vies au risque de les mettre en danger comme on joue avec des pions ?

      Est-ce un jeu de prendre l’aspect de randonneurs afin que les exilés s’enfuient lorsque des solidaires sont là pour leur porter assistance ?

      Est-ce un jeu lorsque dans le froid de la nuit du 6 au 7 février 2019 Tamimou s’efface ?

      Est-ce un jeu que de réprimer et décourager les solidarités, et les idéaux de fraternité et d’humanité, de nous intimider, de nous harceler, de nourrir l’ambition de nous avoir tous ?

      Est-ce un jeu de croire que se feront avoir ceux qui défendent des valeurs d’égalité et non pas ceux qui décident et se rendent complices de l’hécatombe quotidienne en Méditerrannée et en Libye, ceux qui décident et se rendent complices de la mise en œuvre de politiques inhumaines et de rejets, ceux qui l’auront pour toujours sur la conscience, tandis que l’histoire révélera à leurs enfants ces pratiques criminelles d’élimination ?

      Est-ce un jeu que d’être les instruments d’un laboratoire du recul des droits fondamentaux qui progressivement nous touche toutes et tous, faisant vaciller l’Etat de droits et agoniser la démocratie ?

      Est-ce un jeu que d’être les serviteurs d’un véritable dispositif de guerre disproportionné face à des personnes totalement désarmées à tous les sens du terme ou bien est ce juste inhumain et honteux ?

      Est-ce un jeu de contribuer au gaspillage de dizaines de milliers d’euros chaque jour pour contrôler cette frontière lorsqu’on sait pertinement que cela ne sert à rien ?

      Est-ce un jeu de poursuivre cette politique absurde qui perpétue la souffrance et ne peut conduire qu’au pire ?

      Est-ce un jeu que de n’être qu’un pion dans la mise en scène du risque d’invasion pour s’employer à convaincre que l’immigration est une menace et qu’on y répond ?

      Est-ce un jeu que de continuer à rester sourds aux dangers et souffrances que la politique que vous appliquez engendre et de répondre ainsi aux injonctions de quelques nantis dont la préoccupation consiste seulement à vouloir préserver la sécurité de leurs fortunes personnelles et la permanence de leur bien être, à vouloir nourrir leurs appétits de puissance et de dividendes, à poursuivre leur pillage de la planète et leur appropriation de tous les biens communs.

      Est-ce un jeu que de n’avoir à proposer en guise de réponse que la violence, l’intimidation, la criminalisation, le rejet, le découragement, ou est ce un aveu de faiblesse ?

      Ce qui se passe ici est sérieux.

      Ce n’est pas un jeu d’avoir à se cacher de la Police comme on se cacherait d’une milice alors qu’on est là juste pour sauver des vies.

      Ce n’est pas un jeu de dénoncer le système dont cette frontière est l’avant goût parce que c’est la réalité. Un système qui a juste décidé de dégoûter des gens de rester en France en leur rendant la vie invivable, qui vise juste à créer, jusqu’en France, des conditions encore pire que les pays d’origine des exilés, un système qui sans cesse détruit le moindre abri, remet les personnes à terre, organise le découragement, le fait qu’elles n’arrivent jamais, qu’il leur faudra sans cesse recommencer.

      Ce n’est pas un jeu de dénoncer la partition géographique entre des lieux de misère et des lieux d’abondance, entre des ayant droits et des sans droits.

      Parce que cette misère est le résultat de la construction de système de production inéquitables, de rapports de domination parfaitement intentionnels, institués et entretenus.

      Parce que les exemples sont sans fin de cette construction de la misère du fait de la destruction du tissu économique et social et des écosystèmes par les anciennes puissances coloniales qui deviennent les pays de destination d’éxilés dont elles ont participé à rendre invivable le territoire d’origine et qui mettent en œuvre, chez elles, une politique visant à rendre à ces mêmes exilés la vie invivable sur leurs sols.

      Parce que les situations que fuient ces exilés, ce sont bien les nations riches qui les ont créées et qui continuent à les entretenir en négociant des accords de vente d’armes avec les dictateurs de la plupart des anciennes colonies françaises, en négociant et en imposant des accords de partenariats qui ne visent qu’à créer les conditions économiques les plus favorables possibles aux entreprises françaises, en mettant en place une aide au développement qui a pour but de conquérir des marchés plutôt que d’offrir des perspectives d’avenir aux jeunes de ces pays juste parce que ces pays ont toutes les ressources dont la France peut rêver.

      Parce que jamais la richesse ne s’est autant concentrée aux mains de quelques uns mais hors d’atteinte de presque tous alors qu’elle est faîte par tous.

      Parce que dans un monde où tout le monde voit tout le monde, ne cesse de se comparer à l’autre, nul pourra se voir interdire de penser que sa situation pourait être plus enviable ailleurs et de tenter sa chance.

      Ce n’est pas un jeu que de rappeler qu’une autre politique est possible, une politique qui avance des réponses de justice, de solidarité et d’égalité et non des réactions de rejet et d’indifférence qui font de l’Europe la destination du monde la plus meurtrière pour ceux qui cherchent un peu de liberté et de bonheur.

      Ce n’est pas un jeu de rappeler que nous partageons tous une seule et même planète et de prendre conscience que les migrations ne sont que l’une des manifestations de la vie sur cette planète et des menaces qui peuvent l’assaillir.

      Ce n’est pas un jeu de dénoncer que nombre de ces menaces révèlent l’impasse d’un système industriel et financier ultralibéral qui pille et pollue la planète, affaiblit les peuples et les dispositifs sociaux et accroît les inégalités.

      Ce n’est pas un jeu de penser que tout celà appelle à l’invention d’un devenir radicalement autre dans lequel une politique du soin porté aux individus permettra à chacun de se construire une personne, des personnes qui justement prendront soin à leur tour des biens communs à commencer par cette planète.

      Ce n’est pas un jeu de dire que nous pensons qu’il est possible de faire place, de faire vraiment entrer des vies dans notre espace, d’en faire cas parce qu’elles ont quelque chose à nous dire de ce monde, de qu’elles sont et de ce qu’elles souhaitent. De penser qu’il est possible que le vivre ensemble l’emporte sur la peur de se faire remplacer, que la responsabilité et le partage l’emportent sur l’autorité et l’ordre.

      Ce n’est pas un jeu de dire notre vision d’un monde que nous voudrions plus juste ,moins abîmé, d’ invoquer un principe de commune humanité, de vouloir organiser le défi d’un monde partagé et d’accompagner dans la recherche d’un sol durable des gens qui viennent à nous,

      Non ce n’est pas un jeu que de penser le monde de demain, c’est juste faire preuve de responsabilité.

      Pour toutes ces raisons , nous voilà récompensés, en 2018 du Prix Méditerranée de la Paix puis du Prix Suisse des Droits Humains aujourd’hui, ici au pied du Mont Janus et du massif du Chenaillet qui, du haut de leurs 2600 m, ont comme un message à nous envoyer…

      Le Dieu romain Janus est un dieu assimilé au passage, le Dieu ouvreur des portes, des voies, le Dieu des départs et des retours, de tous les possibles.

      Janus est représenté portant une clé pour ouvrir les portes et un bâton pour indiquer le chemin au voyageur.

      Indiquer le chemin au voyageur ! Voilà qui pourrait être source d’inspiration à la fois dans cete station qui communique pour attirer les vacanciers sur le thème ‘Montgenèvre, lieu de passage depuis l’antiquité’ et pour les forces de Police affectées ici aussi car les refoulements et les délivrances immédiates de refus d’entrée sont illégaux.

      Indiquer le chemin reste donc la seule solution pour ne pas contrevenir à la loi.

      Janus est également représenté sous la forme d’un personnage à deux visages opposés. L’un qui regarde derrière lui, vers le passé, l’autre qui regarde devant lui, vers l’avenir. Car, oui, pour bien savoir où l’on va, il faut se souvenir d’où l’on vient et notamment qu’il y a seulement 6000 ans tous nos ancêtres avaient encore la peau foncée, que nous sommes donc bien tous migrants.

      Le massif du Chenaillet est connu des géologues du monde entier pour être un fossile de l’Océan Alpin. On trouve sur ses pentes des basaltes en coussin, les mêmes que ceux qui se forment encore au fond des océans : ces endroits où le basalte remonte à la surface et se fige au contact de l’eau sont reconnus comme des lieux ayant joué un rôle essentiel dans l’apparition de la vie sur terre.

      Tout ça pour dire que la vie ne tient qu’à un fil, à un peu de roche fondue qui remonte des profondeurs et que cela devrait inciter à en prendre, ici comme ailleurs, le plus grand soin.

      Pour terminer, je ne peux m’empêcher de penser au courage dont font preuve aussi sur ce territoire, les habitants solidaires, solidaires d’autres personnes qui ont du quitter leur pays et qui cherchent un coin de terre où elles pourront enfin vivre en paix..

      Au courage dont font preuve toutes les personnes qui les secourent, les transportent, les accueillent, les aident, leur cuisinent un repas, les hébergent, lavent leur linge, les soignent, les aident à trouver des formations.

      Au courage dont font preuve les associations Tous Migrants, Marcel Sans Frontières, Refuge Solidaire, le Secours Catholique, le Secours Populaire, mais aussi Emmaûs, l’ANAFE, la CIMADE, Médecins du Monde, Amnesty International et toutes les autres qui nous soutiennent.

      Au courage dont font preuve nos amis italiens qui les accueillent à Oulx.

      Au courage de certains élus locaux, trop rares, à celui des secouristes, des professionnels de santé, des commerçants, des artisans qui apportent leur contribution en protégeant, en secourant, en soignant, en apportant de la nourriture, en dépannant un équipement.

      Au courage de ceux qui sont devenus bénévoles dans nos lieux d’accueil et qui s’occupent de leurs frères lorsqu’ils arrivent et ont besoin de prendre un peu de repos.

      Au courage de ceux qui, ayant continué leur chemin, se heurtent à des murs.

      Au courage de tous ceux qui depuis des mois arrivent de toute la France et parfois même de l’étranger pour nous aider. Je pense tout particulièrement à la FSGT, à la Fanfare Invisible, au réseau Semences Paysannes, aux Syndicats, à nos amis de la Montagne Limousine, du Trièves, de la région stéphanoise, marseillaise, bordelaise, de Hollande, d’Espagne…

      Au courage de tous ceux qui sont tout autant méritant que nous 7.

      C’est un prix pour nous tous, pour nous encourager tous sur ce chemin de résistance, continuer à être nous mêmes et ne pas devenir les serviteurs dociles d’un Etat qui bafoue les droits fondamentaux et devient de plus en plus répressif..

      Tant qu’il y aura des frontières policières, administratives, économiques qui tuent, des procureurs, des juges, des préfets et des ministres irresponsables, il y aura toujours des délinquants solidaires en bande organisée pour enrayer la machine à broyer de l’humain, pour incarner des oasis de résistance dans un désert d’humanité.

      Benoit Ducos (l’un des 7 de Briançon)

      https://alpternatives.org/2019/04/24/remise-du-prix-alpes-ouvertes-ce-nest-pas-un-jeu-la-declaration-de-be

    • A Montgenèvre, maraude aux confins de la République pour venir en aide aux migrants

      Ce col des Hautes-Alpes est un des tout derniers points de passage vers la France pour les exilés – majoritairement originaires d’Afrique de l’Ouest – qui quittent l’Italie du populiste Matteo Salvini.

      Au crépuscule, la frontière offre au regard de Mila* un paysage incertain avec ses taches d’ombres, de brume et de neige. Cachée sous un rocher moussu, elle peut voir, derrière un col encore enneigé, percer les lumières de Clavière, premier village italien. C’est de là que doivent arriver dans la nuit trois hommes originaires d’Afrique de l’Ouest qui souhaitent rejoindre la France. Cette nuit, Mila, 37 ans, est de maraude.

      Arrivée récemment dans la région, elle a rejoint un collectif informel et changeant, sans liste de membres ni chef, qui, de nuit en nuit, dans la vallée de la Durée, veille pour indiquer le chemin aux migrants perdus, faire en sorte qu’ils atteignent leur destination, la ville voisine de Briançon. Si ces derniers sont interceptés par les gendarmes armés de fusils d’assaut et de lunettes thermiques, déployés aux alentours, ils seront renvoyés de l’autre côté, sans avoir pu demander l’asile.


      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/05/05/a-montgenevre-maraude-aux-confins-de-la-republique-pour-venir-en-aide-aux-mi
      #paywall

    • #Blessing, migrante noyée dans la Durance : des mois de silence et un dossier en souffrance

      Il y a un an, le corps de #Blessing_Matthew était retrouvé contre un barrage des Hautes-Alpes. La Nigériane, qui venait de franchir la frontière, fuyait une patrouille de gendarmes. Le parquet a écarté lundi leur responsabilité, ce que contestent sa sœur et l’association Tous migrants.

      C’était il y a un an. Le 7 mai 2018, Blessing Matthew s’est noyée dans la Durance à La Vachette (Hautes-Alpes), un lieu-dit de Val-des-Prés situé sur la route de Briançon. Cette Nigériane de 20 ans venait juste de passer la frontière franco-italienne, de nuit, en groupe et par les sentiers, dans le secteur du col de Montgenèvre. Selon ses compagnons de traversée, la dernière fois qu’elle a été vue, peu avant l’aube, elle était poursuivie par les forces de l’ordre, boitillante, épuisée et terrifiée, sur les berges du torrent en crue printanière. Le 9 mai, son corps est retrouvé à dix kilomètres en aval, flottant contre un barrage EDF du village de Prelles. La jeune femme ne porte plus que sa culotte, un anneau d’argent et un collier avec une pierre bleue. C’est le premier cadavre retrouvé depuis le début de l’afflux de migrants à la frontière des Hautes-Alpes, en 2016. Depuis, les corps de trois autres Africains ont été découverts dans la montagne. L’histoire de Blessing est pourtant une tragédie à part. Parce que c’était une femme, alors qu’elles sont ultra-minoritaires sur la frontière, parce que c’était la première victime, et parce que les conditions de sa mort restent troubles.

      Le 25 septembre 2018, sa sœur aînée, Christina, qui vit en Italie, pays dont elle a la nationalité, porte plainte « contre X, pouvant être les représentants de l’autorité publique » pour « homicide involontaire, mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger ». Depuis, le parquet de Gap, à l’exception d’une demande d’identité de témoins cités dans la plainte, ne s’était plus manifesté. Sept longs mois de silence donc. Jusqu’au classement sans suite, lundi soir, par le procureur de la République de Gap, Raphaël Balland, de l’enquête « pour recherche des causes de la mort » ouverte à la découverte du corps.

      Confiée aux gendarmes de Briançon et à ceux de Marseille pour la partie « tentative d’interpellation » de Blessing, l’enquête a conclu « à l’absence d’infraction » de la part des gendarmes mobiles. La plainte de Christina, reçue « en phase de clôture de l’enquête » n’a pas changé sa nature, ni donné lieu à la saisine de l’Inspection générale de la gendarmerie, détaille le procureur : « Les gendarmes n’ont distingué que trois silhouettes dans la nuit, sans déceler qu’il y avait une femme » et « n’ont pas entamé de course-poursuite mais ont mis en œuvre un dispositif de recherche des trois migrants dans la zone de fuite. »

      Trop tard et trop peu pour Christina et l’association briançonnaise Tous migrants : elles se sont constituées partie civile auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal de Gap, comme le permet la loi lorsque le parquet ne donne pas suite à une plainte dans un délai de trois mois. Maeva Binimelis, du barreau de Nice, signe la nouvelle plainte au nom des trois avocats de Christina et de Tous migrants.

      L’ouverture d’une instruction, désormais incontournable, permettra aux parties civiles d’avoir accès à l’enquête : « J’ai des doutes sur sa qualité. Le parquet a-t-il fait tout ce qui était en son pouvoir ? » interroge l’avocate. Christina, « terriblement choquée », veut « éclaircir les zones d’ombre. Que s’est-il passé cette nuit-là ? Est-ce un accident ? Quel rôle ont joué les forces de l’ordre ? »
      Lampes torches

      La nouvelle plainte s’appuie sur une version différente de celle des enquêteurs, établie par le travail des militants de Tous migrants, mobilisés dès la découverte du corps. Ils retrouvent Roland, l’un des compagnons de Blessing, Nigérian lui aussi, au principal lieu d’accueil de Briançon, celui de l’association Refuges solidaires qui a accueilli 8 550 migrants depuis juillet 2017. Roland leur raconte que Blessing, épuisée, Hervé (un troisième Nigérian) et lui-même ont été surpris par cinq « policiers » vers 5 heures du matin après avoir marché toute la nuit. Lampes torches allumées près d’eux, ils crient « police ! » Les trois Nigérians détalent vers La Vachette, en contrebas. Roland se cache à l’entrée du hameau, voit les autres s’enfuir et les forces de l’ordre patrouiller longuement avant de partir. Si Roland n’a pas été arrêté, Hervé a été interpellé ce matin-là puis reconduit à la frontière, selon le monde opératoire classique dans les Hautes-Alpes : 1 899 « non-admissions » en 2017, 3 409 en 2018, et 736 déjà en 2019 selon la préfecture, en application de la règle européenne prévoyant que les demandes d’asile doivent être faites dans le premier pays d’arrivée.

      Tous migrants localise Hervé dans un camp de Turin et son témoignage, recueilli par l’avocat italien de Christina, confirme et précise celui de Roland. Les « policiers » qui « leur courent après » ont leurs armes à la main et menacent de tirer, assure-t-il. Caché en contrebas de l’église, au-dessus de la Durance, il aperçoit Blessing sur l’autre rive, accroupie dans un pré, des lampes torches allumées non loin d’elle. Repéré, il s’enfonce dans des taillis et ne la voit plus, mais il l’entend crier et appeler à l’aide pendant plusieurs minutes. Puis plus rien. Les « policiers » continuent à chercher sur la rive.

      Un troisième témoin rencontré par Tous migrants, J., séjournant dans un gîte à proximité, a été réveillé au petit matin par un « déploiement impressionnant » : des ordres sont criés, trois utilitaires de la gendarmerie sont stationnés dans la rue, une dizaine de gendarmes fouillent les jardins, les abords de la rivière. Michel Rousseau, pilier de Tous migrants, détaille ce recueil de témoignages, mission habituelle de l’association : « Ces témoins, choqués mais clairs dans leurs propos, nous ont parlé en toute connaissance de cause. Nous avons vérifié leurs récits sur les lieux. Tout se tient. » Dès le 14 mai 2018, l’association alerte le procureur, par signalement. Ses militants, puis Roland, sont ensuite entendus par les gendarmes. L’association, en parallèle, dénonce publiquement « les pratiques policières révoltantes reposant sur des guets-apens et des courses poursuites ». Ce signalement auprès du procureur avait été le premier. Depuis, Tous migrants, sous l’égide de Me Binimelis, en a déposé huit autres, reprochant aux forces de l’ordre violences, délaissements de personnes vulnérables, faux en écriture publique, destructions de documents, vols, injures à caractère racial… Deux victimes ont même porté plainte pour « violences aggravées » et « vol aggravé ».

      L’avocate explique que le parquet ne lui a fait part d’aucune prise en compte de ces signalements et plaintes. « Il y a pour moi deux poids et deux mesures : pour les militants solidaires, la machine pénale va jusqu’au bout, mais lorsqu’on suspecte des représentants de la force publique, aucune suite ne semble être donnée. » Depuis un an, 10 militants solidaires ou maraudeurs ont été condamnés à Gap pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire », dont deux, à de la prison ferme.
      « Mise en danger »

      Contacté par Libé , le procureur de Gap assure que « la totalité des signalements et plaintes a été traitée », donnant lieu soit « à des vérifications auprès des services potentiellement concernés », soit « à l’ouverture d’enquêtes préliminaires », dont il ne précise pas la nature, soit à leur ajout« à d’autres procédures en cours ». Il déplore la « posture » de Tous migrants qui consiste à lui fournir des « éléments quasi inexploitables : des témoignages anonymes, ne permettant pas d’identifier les forces de l’ordre visées ».

      Hervé, le témoin clé concernant Blessing, n’a ainsi pas été entendu, explique le procureur qui regrette que Tous migrants ne lui ait pas communiqué « les éléments du témoignage » de cet homme et son identité complète. Les enquêteurs l’avaient joint par téléphone au début de l’enquête mais il avait « refusé de revenir en France pour témoigner », dit le procureur…

      Sur la même période, les témoignages d’infractions commises par les forces de l’ordre, en particulier de par la police aux frontières, se sont multipliés. Les chasses à l’homme - ou « chasses au Noir », comme le lâche Maeva Binimelis - n’ont par ailleurs jamais cessé. « C’est tous les jours, à pied, en quad ou à motoneige, avec des jumelles infrarouges et même des chiens parfois », détaille un maraudeur briançonnais. La Commission nationale consultative des droits de l’homme, institution officielle venue en inspection à Briançon, a invité l’Etat, en juillet, à « prendre immédiatement les mesures qui s’imposent à la frontière franco-italienne pour mettre fin aux violations des droits fondamentaux et aux pratiques inhumaines », à « sortir du déni » et à « modifier radicalement sa politique responsable de la mise en danger d’êtres humains ». La préfecture des Hautes-Alpes indique que « ce rapport à portée nationale n’appelait pas de réponse locale, même si certains faits, appréciations et interprétations pourraient être discutés ».

      Treize ONG, menées par Amnesty et l’Anafé, ont lors d’une mission en octobre récolté « de nombreux témoignages de violation des droits […] et de menaces proférées par les policiers » et déposé 11 référés-liberté, dont 8 pour des mineurs isolés refoulés. La préfecture fustige ce rapport « outrancier et erroné », assurant que les forces de l’ordre « exercent leurs missions dans le strict respect de la loi » et ont « pour consigne constante de considérer en toutes circonstances l’état de vulnérabilité des personnes ». Elle ajoute que signalements et plaintes sont du ressort de la justice et qu’elle n’en a « pas été destinataire ». Michel Rousseau gronde : « Ce qui se passe ici révèle la violence directe, brutale et barbare de notre système. »

      Dans un recoin du cimetière de Prelles, à l’écart, Blessing repose sous un tumulus de terre. Il y a toujours des fleurs fraîches sur sa tombe.

      https://www.liberation.fr/france/2019/05/07/blessing-migrante-noyee-dans-la-durance-des-mois-de-silence-et-un-dossier

    • Cet article qui date de juin 2018 (signalé par @reka), bizarrement pas recensé sur seenthis (car le petit triangle ne devient pas plein quand je mets l’URL) :

      Dans les Alpes, la fonte des neiges révèle les corps de migrants morts en tentant de passer en France

      Des riverains et l’association Tous migrants se battent pour comprendre le parcours des victimes, retrouver leur identité et pouvoir leur offrir une sépulture.


      https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/06/07/dans-les-alpes-la-fonte-des-neiges-revele-les-corps-de-migrants-morts-en-ten

      #paywall

    • Austrian far-right leader searched on suspicion of forming terrorist group with #Christchurch shooter

      Investigation widens to include #Martin_Sellner ’s fiancee #Brittany_Pettibone following her contact with Australian far-right figure #Blair_Cottrell

      https://www.theguardian.com/world/2019/jun/26/austrian-far-right-leader-searched-on-suspicion-of-forming-terrorist-gr

      Pourquoi j’ajoute cette nouvelle à ce fil de discussion ?

      Car...

      Ils étaient ts les 2 presents pour bloquer le Col de l’échelle en avril 2018,a l’époque le procureur avait classé l’affaire en 2h


      https://twitter.com/nos_pas/status/1144210049331552259?s=19

    • Nos associations saisissent des instances au niveau national et international pour que cessent les atteintes aux droits à la frontière franco-italienne

      Malgré les nombreuses alertes de nos associations, les violations des droits fondamentaux des personnes en migration se poursuivent à la frontière franco-italienne, de Menton à Briançon. Afin que cessent ces atteintes inacceptables, nos associations font aujourd’hui appel au procureur de la République de Nice ainsi qu’au rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme des migrants.

      Privation illégale de liberté

      Fin juin 2019, treize signalements ont été déposés auprès du procureur de Nice par l’Anafé, Oxfam, WeWorld et Iris. Ces signalements concernent la privation illégale de liberté dont font l’objet des personnes avant leur refoulement en Italie. En effet, chaque soir, des personnes sont enfermées toute la nuit, dans des Algeco attenant au poste de la police aux frontières de Menton. Ces Algeco sont des containers de 15 m2 dépourvus de mobilier pour s’allonger, où des dizaines de personnes peuvent être maintenues en même temps, privées de nourriture, pendant des durées dépassant largement les quatre heures « raisonnables » de privation de liberté admises par le Conseil d’État.

      C’est le cas d’Alpha*, ressortissant nigérian âgé de 17 ans, qui a témoigné auprès des associations avoir été enfermé dans la nuit du 27 au 28 mai 2019 dans un Algeco, pendant plus de dix heures avec une dizaine d’adultes, dans des conditions exécrables avec des toilettes inutilisables. Il aurait pourtant déclaré sa minorité et exprimé son souhait de demander l’asile en France, sans que cela ne soit pris en compte par les forces de l’ordre.

      Les mineurs sont ainsi régulièrement enfermés avec des adultes, et les femmes ne sont pas toujours séparées des hommes. Marie*, ressortissante ivoirienne, a expliqué avoir été enfermée dans la nuit du 6 au 7 juin 2019 pendant près de onze heures et demie, avec une autre femme et deux hommes qu’elle ne connaissait pas, sans savoir pourquoi elle était détenue et jusqu’à quand elle le serait.

      Adama*, ressortissant sénégalais, a témoigné avoir été enfermé dans ces mêmes Algeco pendant plus de neuf heures, dans la nuit du 16 au 17 juin 2019. Il aurait demandé plusieurs fois à voir un médecin en raison de la blessure qu’il avait aux doigts suite à son interpellation, mais il n’a pas pu avoir accès à des soins avant d’être refoulé en Italie.

      Ces témoignages ont été portés à la connaissance du procureur de la République de Nice qui avait annoncé, fin 2018, l’ouverture d’une enquête suite à un signalement déposé le 20 novembre 2018 par des associations et des élus, à propos des pratiques de la police française à l’encontre des personnes en migration, en particulier des mineur.e.s isolé.e.s, lors des refoulements en Italie.

      Ces treize nouveaux signalements doivent être pris en compte dans le cadre de cette enquête, qui n’a pour le moment débouché sur aucun changement des procédures administratives et policières.

      La détention arbitraire est l’une des atteintes aux droits fondamentaux des personnes pour laquelle nos associations, Amnesty International France, l’Anafé, La Cimade, Médecins du Monde, Médecins sans Frontières, le Secours Catholique Caritas France, ainsi que de nombreuses organisations intervenant à la frontière franco-italienne saisissent aujourd’hui le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme.

      À cette privation de liberté s’ajoutent de multiples violations des droits, telles que l’impossibilité de demander l’asile, que ce soit au poste de la police aux frontières de Montgenèvre ou à celui de Menton. Nos associations dénoncent également la non-protection des mineur.e.s isolé.e.s et le non-respect des garanties légales lors des refoulements vers l’Italie.

      Nos organisations ont invité le rapporteur spécial des Nations unies, Felipe Gonzalez Morales, à venir sur le terrain constater ces graves atteintes aux droits des personnes exilées commises par les autorités françaises et ainsi formuler les recommandations adéquates qui, nous l’espérons, feront enfin respecter les droits à la frontière franco-italienne.

      Cette saisine a également été transmise au défenseur des droits, au contrôleur général des lieux de privation de liberté et à la Commission nationale consultative des droits de l’homme.

      https://www.amnesty.fr/presse/nos-associations-saisissent-des-instances-au-niveau

    • « Patrouilles » anti-migrants : six mois ferme requis à l’encontre de trois militants identitaires

      #Clément_Gandelin, #Romain_Espino et #Damien_Lefèvre ont comparu jeudi 11 juillet pour « confusion avec l’exercice d’une fonction publique » au cours de leur opération anti-migrants du printemps 2018 dans les Alpes françaises. 75 000 euros d’#amende ont été requis à l’encontre de leur association d’#ultra-droite. Le jugement a été mis en délibéré jusqu’au 29 août.

      Il n’a prononcé que quelques mots au début de l’audience, ne souhaitant pas prendre la parole « étant donné que ce procès n’est rien d’autre que politique et que jamais nous [Génération identitaire – ndlr] n’avons dit que nous prenions la place de la police », a-t-il estimé. « Tant pis pour vous, quand les gens parlent c’est pour exprimer leur défense », lui a rétorqué ferme la présidente du tribunal de Gap (Hautes-Alpes), Isabelle Defarge. Mais Clément Gandelin, 24 ans, s’est muré dans son silence le reste de l’audience.

      Impassible, le président de l’association d’ultra-droite Génération identitaire, raide dans sa chemise blanche, était le seul à la barre ce 11 juillet. Les deux autres prévenus, absents, Romain Espino, 26 ans, porte-parole et Damien Lefèvre 29 ans, ex-cadre du mouvement et aujourd’hui attaché parlementaire du député Gilbert Collard (RN), étaient représentés par leur avocat Me Pierre-Vincent Lambert.

      Les trois militants extrémistes étaient poursuivis pour « activités exercées dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique » (article 433-13), lors de leur opération médiatique anti-migrants « #Mission_Alpes » dont ils se sont autoproclamés investis entre le 21 avril et le 29 juin 2018 dans les Alpes françaises, à six kilomètres de la frontière italienne.

      Une centaine de membres de Génération identitaire reconnaissables à leurs doudounes bleu flashy avaient alors investi le temps d’une journée le col de l’Échelle, qui culmine à 1 760 mètres d’altitude, entre les versants donnant sur le village français de Névache d’un côté et la gare italienne de Bardonecchia de l’autre. Une dizaine de militants identitaires, dont les prévenus, étaient ensuite restés pour « patrouiller », se targuaient-ils, plusieurs semaines dans le Briançonnais. Leur but : bloquer ce chemin périlleux emprunté par les exilés, alors souvent des mineurs venus d’Afrique de l’Ouest.

      Pour leur opération, le procureur de la République de Gap, Raphaël Balland, a requis six mois d’emprisonnement ferme à l’encontre des trois hommes, ainsi que 75 000 euros d’amende à l’encontre du groupe Génération identitaire, également poursuivi en tant que personne morale. Des réquisitions prenant en compte « le casier judiciaire », a-t-il justifié, deux d’entre eux n’étant pas « éligibles à du sursis simple », en raison de leurs précédentes condamnations.

      La délicate notion de « confusion » dans l’exercice d’une fonction publique, un délit « pas simple à manier » en raison du « très peu de jurisprudences », a insisté Raphaël Balland, figurait au cœur de son réquisitoire. Génération identitaire a voulu créer la « confusion avec l’exercice d’une fonction publique ou d’une activité réservée aux officiers publics ou ministériels », a t-il détaillé lors de son accusation. Un développement oral qui lui semblait cher. Lui si souvent accusé de « deux poids deux mesures », dans ses poursuites desdits « pro » et « anti-migrants » dans ce département montagneux devenu le théâtre d’une tension autour de l’accueil des exilés.

      Dans la salle, une poignée de militants identitaires sont restés discrets à l’écoute des réquisitions fermes. À la sortie du tribunal, peu de soutiens visibles, juste deux représentants du mouvement, chemise ou polo proprets, coiffure soignée, incarnation voulue des universitaires bourgeois ou de la classe moyenne qui composent majoritairement ce mouvement de jeunesse des identitaires, selon les politologues experts de l’extrême droite.

      Face à la presse, Clément Gandelin a lâché quelques déclarations qui se voulaient très mesurées, ignorant les huées d’une dizaine d’antifascistes présents devant le palais de justice. « Ce sont des réquisitions assez fortes pour des faits grandement tirés par les cheveux. Si nous sommes condamnés, nous ferons appel (...). Ce n’est pas une condamnation qui nous arrêtera. »

      Une stratégie de communication sobre, peu habituelle pour le groupe identitaire qui mise d’ordinaire sur les sorties spectaculaires pour faire entendre son idéologie anti-islamiste et nationaliste. Sur Twitter, les réactions étaient moins réservées. « Que ce soit clair : je ne regrette rien et si c’était à refaire, je le referais ! » a exprimé l’un des absents Romain Espino, pendant que le militant Clément Martin, parlait de « peine délirante ».

      Plusieurs fois au cours de l’audience, le slogan des antifascistes, « Clément, Clément, on t’attend », a résonné entre les murs de la haute salle d’audience. Remontés dehors sur le parvis, ils voulaient dénoncer ces « racistes » et leur expédition « abjecte ». Elle remonte au 21 avril 2018, comme l’a rappelé la présidente Isabelle Defarge, tout aussi souriante qu’elle a pu être piquante, à l’énoncé des faits.

      Celle-ci les résume comme l’expédition d’« un groupe important de soi-disant randonneurs habillés comme des Schtroumpfs qui ont chaussé les raquettes et sont montés au col » pour barrer la route aux migrants à l’aide d’un filet orange. Certains des policiers auditionnés dans le dossier « confirment la similitude des doudounes bleues et des vestes de dotation de la police aux frontières », rappelle la présidente.

      Doté d’un arsenal volontairement tape-à-l’œil de pick-up, de deux hélicoptères, d’un avion, le groupe communique de façon boulimique sur son action à grand renfort de selfies, vidéos, comme il l’avait fait l’année précédente, pour son opération spectacle anti-migrants à bord du navire C-Star, qui avait croisé dans les eaux internationales entre la Libye et l’Italie.

      Tant de photos, de tweets diffusés sur la Toile, précise Isabelle Defarge, qui ont été portés au dossier. L’opération médiatique du 21 avril fut éphémère, souligne pour sa part le procureur Balland, puisque l’hélicoptère, loué sur un mensonge – au nom d’une prétendue mission écologique –, ne le fut que « le temps d’un aller-retour pour quelques clichés », moque-t-il.

      « Le vrai problème, c’est le droit des migrants à cette frontière »

      Mais leur prétendue « mission » se poursuit avec une dizaine de membres, ils se targuent de « patrouiller », « d’enquêter sur les réseaux de passeurs », de « ramener des clandestins au poste (de police) », égrène la présidente utilisant les propres termes des militants, diffusés sur la Toile entre le 21 avril et le 28 juin 2018.

      Parmi la poignée d’identitaires qui restent actifs entre ces dates, selon l’accusation : Romain Espino, Damien Lefèvre, surnommé dans le milieu « #Damien_Rieu », Clément Gaudelin, alias « #Galant », qui « semblent avoir des problèmes avec leurs identités », ironise la présidente face au prévenu au regard vide.

      Lui est déjà connu de la justice pour sa condamnation en 2015 pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique. Son co-accusé, l’actuel attaché parlementaire du Rassemblement national Damien Lefèvre, l’a également été – entre autres – en 2017. Pour l’occupation de la mosquée de Poitiers en 2012, il a écopé d’un an de prison avec sursis et d’une mise à l’épreuve de deux ans. Cette action avait mis en lumière ce mouvement – alors nouvellement créé – de jeunesse des identitaires. Un nouveau procès devrait avoir lieu en appel.

      Face à l’ampleur de leur « mission » de com’ identitaire, qui a cristallisé les tensions dans les Alpes, une première enquête est ouverte le 25 avril 2018 par Raphaël Balland pour des faits « qui pourraient s’apparenter à des violences » commises par ces militants sur des exilés. Elle est classée sans suite, sous la sidération des bénévoles qui viennent en aide aux migrants.

      Le procureur attend le 11 mai et la publication d’une circulaire du ministère de la justice – révélée par Mediapart – pour déclarer avoir « confié au groupement de gendarmerie des Hautes-Alpes, une enquête préliminaire plus globale ouverte du chef d’immixtion dans une fonction publique ».

      Au terme d’un an d’enquête, il décide finalement de poursuivre les trois militants et leur association pour « activités » exercées « de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique ». Cette dite « confusion » est sanctionnée jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende, une peine plus légère que les trois ans de prison et 45 000 euros d’amende encourus pour immixtion.

      « Le délit d’immixtion ne tenait pas », justifie le procureur optant pour le délit de confusion « dont la défense fera son miel, prévient-il, car très peu usité et il y a très peu de jurisprudences ». Raphaël Balland tente à plusieurs reprises d’interpeller le prévenu mutique.

      « De quel droit ? » lance-t-il, regard braqué sur le militant identitaire à l’allure passive. Son avocat maître Pierre-Vincent Lambert répond à sa place : « Tout cela est totalement artificiel. » Et de plaider la relaxe : « Le délit [de confusion] n’est pas constitué. »

      Assis au premier rang, Agnès Antoine et Michel Rousseau sont restés concentrés, prenant des notes au premier rang. Ces membres de l’association humanitaire Tous migrants s’indignent d’un « deux poids, deux mesures au regard des chefs d’accusation des sept de Briançon », résume Michel Rousseau à l’issue de l’audience de plus de quatre heures.

      Dans ce même tribunal, ceux que l’on connaît dans la vallée sous l’appellation des « 3+4 de Briançon » avaient été condamnés à douze mois de prison pour deux d’entre eux, et six mois avec sursis pour les autres, pour avoir « facilité l’entrée » à la frontière d’une vingtaine de migrants lors d’une marche organisée en réponse à l’opération de Génération identitaire, le 22 avril 2018.

      Agnès Antoine et Michel Rousseau avaient assisté, depuis le public, à ce premier procès. De retour pour suivre cette fois le procès des identitaires, Agnès Antoine et Michel Rousseau ont voulu s’y impliquer ce 11 juillet en demandant à se constituer partie civile au nom de leur association. Leur but, disent-ils, est de rappeler que « ce procès mascarade est un dérivatif du vrai problème », à savoir « le droit des migrants à cette frontière », s’indigne Michel à la sortie de l’audience.

      Ils avaient remis au dossier un recueil de témoignages de quatre exilés anonymes. Les premiers concernés et grands absents de ces affaires judiciaires, tant il leur est « difficile de témoigner contre l’action d’un État auprès duquel ils demandent la protection », résument les bénévoles.

      Les paroles ont été portées au dossier, a rappelé leur avocate Maéva Binimelis dans sa plaidoirie, mais rapidement écartées comme non recevables par la présidente. « Nous n’avons pas de noms des témoins », a t-elle tranché. Malgré les réquisitions « mesurées », admet leur avocate, les bénévoles n’y croient pas. « Ils ne prendront jamais autant », prédit Michel Rousseau.

      Le jugement a été mis en délibéré au 29 août. Durant ce long temps judiciaire, estime Agnès Antoine, les drames « sont quotidiens à la frontière, nous sommes comme des urgentistes, peu nombreux et sans moyens ». Et de rappeler, touchée, la mort récente d’un jeune Togolais dans les reliefs frontaliers. Son corps inanimé avait été découvert en février entre Briançon et Montgenèvre.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/120719/patrouilles-anti-migrants-six-mois-ferme-requis-l-encontre-de-trois-milita

    • A Far-Right Group’s Leaders Face Jail For A Stunt That Blocked A Border

      It’s the first case against the French branch of Generation Identity since reports emerged that it had accepted a donation from the suspected #Christchurch shooter.

      A French prosecutor called for prison sentences on Thursday for three leaders of a far-right group that took money from the Christchurch shooter.

      The defendants, Clément Gandelin, Romain Espino, and Damien Lefèvre, are leaders of the French branch of Generation Identity, or Génération Identitaire, an anti-immigrant group best known outside Europe for a stunt in summer 2017 to disrupt rescues of immigrants in the Mediterranean. Later that year, it accepted a 2,200-euro donation from the Christchurch shooting suspect.

      The French prosecutor’s proposed sentence — 6 month’s jail time for the three leaders as well as the maximum possible fine of 75,000 for the organization as a whole — is the first time Generation Identity has had charges against it brought before a judge since its connection to the Christchurch shooter was first reported. A judgment is expected on Aug. 29.

      When the link between the Christchurch suspect and the Generation Identity chapter in Austria emerged in March, Austrian officials immediately ordered raids on the branch’s leader, popular white nationalist YouTuber Martin Sellner. Germany has followed suit, stepping up its domestic surveillance on Generation Identity. France has, until now, taken no direct action against the group, despite repeated calls by anti-racism NGOs for its dissolution.

      “It’s a first step in dealing with this group,” Justine Bourasseau, a legal expert working with French NGO SOS Racisme, which has sought four times since 2017 to have the group banned under a French law that prohibits “incitement to racial hatred.”

      “They needed to be condemned to show them that, in fact, they do not have the right to do whatever they want,” Bourasseau continued.

      The men were tried in Gap, a small city near France’s Italian border. The charges relate to an incident in 2018, when more than 100 members blocked the road to people trying to enter France from Italy.

      They used an expensive array of means to do so — drones, a fleet of 4x4s, and even two helicopters and a light aircraft rented for the occasion — funded by donations that got a boost from the Twitter network of ex–Ku Klux Klan leader David Duke in the United States. Generation Identity declined to provide a comment to BuzzFeed News.

      The French arm of Generation Identity was founded in 2012 by former members of Unité Radicale, a far-right group that was banned following a plot to assassinate then-president Jacques Chirac. Its ties to the alleged Christchurch shooter should have been a major wake-up call to security officials, said Dominique Sopo, the president of SOS Racisme, in an interview with BuzzFeed News in March. The group also has close ties to France’s second-largest party, Marine Le Pen’s National Rally. An Al Jazeera documentary released last year showed that figures high up in the party, such as Nicolas Crochet and Frédéric Chatillon, who are known to be Le Pen’s “men in the shadows,” have supported the French group. And one of the three convicted activists, Damien Lefèvre, is a parliamentary assistant for National Rally MP Gilbert Collard.

      Despite this, French officials advise caution before completely banning the French branch of Generation Identity: “When we engage this procedure of dissolution, we have to be sure that everything is well done, and go right to the end of the procedure,” Frédéric Potier, director of the French antidiscrimination agency known as DILCRAH, said in a phone interview with BuzzFeed News. “There is nothing worse than [a request for dissolution] being refused by the justice system: It reinforces and legitimates [the French extension of the organization].”

      Up until this instance, the French government had not taken any legal action against Generation Identity as a movement, relying instead on its new anti–hate speech law to trigger suspensions of members’ Facebook accounts on a case-by-case basis.

      “We think it’s totally inadmissible. ... The government is not doing enough,” Bourasseau said.

      https://www.buzzfeednews.com/amphtml/zorromaplestone/generation-identity-six-months-jail-stunt-france?__twitter_impression=

    • #Témoignage d’une nuit à la frontière franco-italienne : la #solidarité face à la #déshumanisation des exilé.e.s

      Ce 15 mars 2019, nous rejoignons #Montgenèvre (Hautes-Alpes) à l’appel de l’association briançonnaise Tous Migrants, soutenu par cinq associations nationales, afin de participer à une grande maraude solidaire [1]. Suite au rétablissement des contrôles aux frontières intérieures en 2015, cette station de ski perchée à 1860 mètres d’altitude s’est progressivement transformée en théâtre du rejet et des violences institutionnelles envers les exilé.e.s. Certain.e.s y perdent la vie. Face à l’ignominie de cette réalité est né un monde de solidarité, que les maraudes organisées par des citoyens de la vallée symbolisent au mieux. C’est animé.e.s du désir de montrer notre soutien à ces solidaires que nous avons pris la route, mais aussi l’idée qu’il devient nécessaire de témoigner de ce qui se passe au quotidien dans nos montagnes. Cependant, nous ne pensions pas être confronté.e.s à une réalité si brutale. Nous ne pensions pas qu’il serait difficile de verbaliser ce que nous avons vu cette nuit-là, d’exprimer ce que nous avons ressenti ; pourtant il faut nous efforcer de tenter d’en rendre compte.

      Dès notre arrivée à Montgenèvre, le paradoxe de cette frontière nous saute aux yeux. Une frontière à la fois invisible et floue ; étendue et poreuse. Invisible et floue car on ne sait jamais exactement où l’on se trouve par rapport à elle. Là, sommes-nous en France ? Et ici, en Italie ? Les glisseurs de la station slaloment avec la frontière, évoluant entre les arbres sans se soucier de savoir si celui-ci est un sapin italien et celui-là un pin français, s’ils foulent la poudreuse de Clavière, premier village italien après la frontière, ou de Montgenèvre, dernier village français avant la frontière. Etendue et poreuse car les contrôles dits « frontières » peuvent s’étendre sur des dizaines de kilomètres et prennent différentes formes. Ces contrôles se matérialisent par le local de la police aux frontières (PAF), une présence massive des forces de l’ordre et des vrombissements de motoneiges. Ils donnent lieu à des violations quotidiennes des droits, à des humiliations, des violences verbales et physiques. Et cela, depuis près de trois ans.

      - En décembre 2017, un jeune homme refoulé évoquait déjà les violences, les humiliations et les privations de liberté subies à la frontière lors de son refoulement. Interpellé au niveau du col de l’Echelle dans la nuit, il témoigne de coups de pieds que la police lui aurait donné lors de l’interpellation. Amené au poste de la PAF de Montgenèvre, il n’a reçu aucune information, seul un document qu’il n’a pas compris lui a été remis et il a été enfermé dans une petite salle, au fond du poste, seul, sans bagages, sans nourriture, pendant plusieurs heures. A 6h du matin, période de la journée la plus froide, il a été déposé par la PAF à l’entrée du village de Clavière, dans la neige. Il souhaitait faire une demande d’asile en France. [3]

      Cherchant à échapper à ces contrôles, les personnes prennent des risques de plus en plus importants, au péril de leur vie. Elles sont souvent retrouvées exténuées, en hypothermie, déshydratées et effrayées, parfois blessées. Les militants et maraudeurs évoquent avec nous la dureté de cet hiver, où les températures tombent très bas et les nombreux cas de gelures graves qu’ils constatent chez les personnes qui arrivent à Briançon.

      Cette situation a déjà conduit à des évènements dramatiques à plusieurs reprises. Depuis 2017, au moins quatre personnes ont ainsi perdu la vie à cette frontière.

      L’une d’elles est Tamimou : un mois avant cette grande maraude à laquelle nous venons participer, le 6 février 2018, ce jeune Togolais de 28 ans a été retrouvé en état d’hypothermie sur la route entre Montgenèvre et Briançon. Il est décédé avant d’être arrivé à l’hôpital. Il avait perdu ses chaussures en marchant dans les sentiers enneigés, de nuit. [4]

      Une frontière paradoxale donc, aux bords de laquelle l’insouciance des loisirs se mêle à une réalité innommable qui demeure impunie.

      La soirée du 15 mars nous l’a faite entrevoir. Guidé.e.s par des habitant.e.s de la vallée, nous partons d’abord en petits groupes pour comprendre ce qu’est une « maraude solidaire ». Nous suivons alors Dimitri*, qui nous explique qu’il « maraude » presque tous les soirs dans la montagne afin de porter assistance aux personnes en détresse en montagne. Mais c’est surtout la solidarité qu’il incarne que nous retenons des échanges avec lui, quand il évoque l’intensité des moments de partage et la participation croissante des gens de tous horizons à ces maraudes nocturnes.

      Nous rejoignons les autres. Personne ne sait combien nous sommes exactement, mais il semble que nous soyons « 400 ou 500 ». Tou.te.s ensemble, au rythme de la fanfare joyeuse qui joue Bella Ciao, nous partons en direction du poste de la PAF, dernier chalet avant la frontière, situé à dix minutes à pied du centre de Montgenèvre. Nous nous y arrêtons, dans un face-à-face avec les forces de l’ordre qui nous y attendent, lourdement armées. Des témoignages d’exilé.e.s qui ont été interpellées par les forces de l’ordre sont lus par différent.e.s maraudeu.r.se.s et solidaires. Des témoignages de violences, de vols, de menaces, de traques, de douleurs, résonnent dans le micro. La police reste impassible. L’intensité du moment nous monte à la tête.

      Nous retournons ensuite au lieu de rendez-vous initial, au pied des remontées mécaniques. Les associations et citoyen.ne.s prennent tour à tour la parole pour sensibiliser les passants. Une soupe est partagée. Des expériences et idées sont échangées, la soirée de maraude solidaire touche à sa fin.

      Puis, d’un coup, l’alerte.

      Une vingtaine de personnes seraient pourchassées par la police juste en contrebas, devant le poste de la PAF, et « ça se passe mal ». Besoin de renfort, de témoins. Par petits groupes, nous repartons vers la PAF. Les forces de l’ordre se font menaçantes. Vêtues de leurs uniformes « blindés », elles partent en masse, au pas de course, vers la montagne. Dans les paysages devenus d’immenses étendues de nuances d’ombres, des projecteurs balaient les reliefs de leurs larges faisceaux. Quelque chose d’anxiogène se glisse sur les pistes. Des motoneiges. Au loin, des lampes torches s’agitent entre les arbres. La chasse à l’Humain est ouverte.

      Divers sentiments nous traversent : la peur, mais aussi l’urgence et le devoir de solidarité qui nous poussent à continuer d’avancer. Le silence et l’obscurité deviennent pesants. D’un coup se détachent des ombres sur le côté droit. Elles courent et certaines crient « Help ! », « Help ! », des fonctionnaires armés à leurs trousses. La course poursuite dans la neige commence. Traques, chutes, cris, affolement, épuisement, interceptions, blocages. Nous assistons à des scènes d’une violence inouïe avec, sous nos yeux, des personnes qui sont trainées dans la neige par les forces de l’ordre. De nouveau, un face à face pétrifiant s’instaure entre ces forces de l’ordre et les solidaires qui sont là pour témoigner que des personnes sont en train d’être refoulées au mépris de leurs droits et sans considération pour leur vie. Les témoignages lus quelques minutes auparavant devant le poste de la PAF deviennent réalité. Aux aguets, nous perdons la notion du temps. Sous nos yeux embués, défilent ainsi des images qui nous évoquent des scènes de guerre.

      L’allégresse de la journée, celle des vacanciers aux terrasses des restaurants et sur les pistes, tout cela a disparu. La nuit a laissé entrevoir une autre réalité : celle de la frontière qui blesse, de sa militarisation et de la théâtralisation du pouvoir policier. Nous observons les forces de l’ordre remonter vers le poste de la PAF. D’elles émane le visage du travail accompli, de la force et du pouvoir. Les voir évoluer dans la neige, empêtrés dans leurs équipements massifs, rend la situation d’autant plus insoutenable. C’est aussi l’absurdité d’une réalité qui ne devrait pas être qui nous atteint de plein fouet et nous secoue. La déshumanisation est à l’œuvre, sinon comment comprendre que des êtres humains se comportent ainsi vis-à-vis d’autres êtres humains ?

      Le lendemain matin, quelques heures plus tard à peine, le soleil irradie de nouveau la station de ski de Montgenèvre. Les skieurs, sans conscience des événements de la nuit, slaloment de nouveau entre les arbres, balayant ainsi les dernières traces des scènes nocturnes laissées dans la neige. Tout cela a-t-il vraiment eu lieu ? Ces scènes étaient-elles réelles ? Oui. Elles sont même quotidiennes. Pourtant, elles sont insoutenables, presque impossible à raconter et ne peuvent être rationnalisées. Aucun mot, aucune métaphore n’a le pouvoir de retranscrire ce que nous avons vu et ressenti, mais il nous faut tout de même témoigner, même si les mots nous semblent pauvres face à l’horreur des scènes auxquelles nous avons assistées. Il nous faut laisser une trace qui ne sera pas effacée dans la neige. Il nous faut contribuer à dénoncer cette réalité invisibilise qui met à l’écart, déshumanise, criminalise. Il nous faut exprimer notre sentiment de responsabilité face à de tels faits. Il nous paraît aussi essentiel de rendre hommage à la beauté, à la force, à la détermination et au courage de ces citoyen.ne.s, qui, chaque nuit, luttent contre cette inhumanité de la frontière et lui redonnent des visages de solidarité, d’accueil, de partage et de rencontres.

      Ebranlé.e.s par ce à quoi nous avons assisté cette nuit du 15 au 16 mars 2019, nos questionnements se succèdent. Dans cette réalité indigne qui se joue quotidiennement à nos frontières, notre responsabilité à tout.e.s est clairement engagée. Alors, ensemble, que faisons-nous ?

      https://www.humanite.fr/temoignage-dune-nuit-la-frontiere-franco-italienne-la-solidarite-face-la-de

      #humiliations #violence #frontière #motoneiges #PAF #refoulement #push-back #coups_de_pieds #maraude_solidaire #vols #menaces

    • Génération identitaire : condamnés à six mois ferme pour avoir tenté de bloquer la frontière

      Ce jeudi 29 août, le tribunal correctionnel de Gap a prononcé des peines de prison ferme, après l’opération menée au col de l’Échelle (Névache) en avril 2018. Le groupuscule d’ultra-droite et trois de ses membres étaient poursuivis.

      Le tribunal a rendu sa décision : ce sera six mois de prison ferme pour trois prévenus du groupuscule d’ultra-droite Génération identitaire. Ils étaient poursuivis pour avoir « exercé des activités dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique ». Ils écopent également de 2000 € d’amende et de privation des droits civils, civiques et familiaux pendant cinq ans. Enfin, l’association Génération identitaire est condamnée à 75 000 € d’amende.

      Dans le viseur de la justice, ce procès était celui de l’opération menée le 21 avril 2018, lorsque les membre du groupuscule d’ultra-droite Génération identitaire – une centaine – avaient surveillé la frontière pour empêcher des migrants de passer. A grands coups de tweets, vidéos et le recours à un hélicoptère pour une opération baptisée “Defend Europe”.
      Six mois d’emprisonnement ferme avaient été requis

      Lors de l’audience au tribunal correctionnel haut-alpin, le 11 juillet dernier, le procureur de la République de Gap, Raphaël Balland, avait requis six mois d’emprisonnement ferme et l’interdiction d’exercer les droits civiques pendant un an pour les trois prévenus (Clément Gandelin, Romain Espino et Damien Lefèvre) ainsi que 75 000 € contre l’association Génération identitaire.

      Le seul prévenu présent au procès, le président du mouvement Clément Gandelin, avait gardé le silence. L’avocat de la défense avait plaidé pour la relaxe. Le tribunal a finalement suivi les réquisitions du procureur.

      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2019/08/29/generation-identitaire-les-trois-prevenus-condamnes-a-six-mois-de-prison

      #condamnation #justice

    • Trois identitaires condamnés à six mois ferme pour des patrouilles anti-migrants

      Deux responsables de Génération identitaire ainsi qu’un ex-cadre ont été condamné jeudi à six mois de prison ferme pour avoir « exercé des activités dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique ». Le groupe Génération identitaire a écopé d’une #amende de 75 000 euros.

      Six mois de #prison_ferme, 2 000 euros d’amende et des privations de droits civiques, civils et familiaux pendant cinq ans. #Clément_Gandelin, 24 ans, le président de l’association d’ultra-droite Génération identitaire, #Romain_Espino, 26 ans, porte-parole, et #Damien_Lefèvre, 29 ans, ex-cadre du mouvement, ont tous les trois été condamnés ce jeudi 29 août par le tribunal de Gap pour leur opération anti-migrants effectuée dans les Alpes au printemps 2018.

      Les trois militants extrémistes étaient plus précisément poursuivis pour « activités exercées dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique » (article 433-13), lors de cette action médiatique qui avait pour but affiché de bloquer un point de passage frontalier emprunté par les exilés passés par l’Italie, à l’époque souvent des mineurs venus d’Afrique de l’Ouest.

      Le groupe Génération identitaire, également poursuivi en tant que personne morale, a, lui, écopé d’une amende de 75 000 euros.

      Le tribunal a estimé jeudi que la prison ferme s’imposait à l’encontre des accusés, « compte tenu de la nature extrêmement grave des faits, de l’importance du trouble à l’ordre public occasionné non seulement pendant leur période de commission mais de manière durable dans le département, de l’importance des valeurs protégées par les infractions reprochées et du passé pénal des prévenus », d’après la motivation du jugement consultée par l’AFP.

      Ladite « Mission Alpes » dont ils s’étaient proclamés investis s’était tenue entre le 21 avril et le 29 juin 2018 dans les Alpes françaises, à six kilomètres de la frontière italienne.

      Une centaine de membres de Génération identitaire reconnaissables à leur doudoune bleue avaient d’abord investi le temps d’une journée le col de l’Échelle, qui culmine à 1 760 mètres d’altitude, entre les versants donnant sur le village français de Névache d’un côté et la gare italienne de Bardonecchia de l’autre. Une dizaine de militants identitaires, dont les trois prévenus, étaient ensuite restés pour « patrouiller », se vantaient-ils, pendant plusieurs semaines dans le Briançonnais.

      Doté d’une flotte tape-à-l’œil de pick-up, de deux hélicoptères et d’un avion, le groupe avait alors communiqué de façon boulimique sur son action, à grand renfort de selfies, de vidéos, comme il l’avait fait l’année précédente, pour son opération spectacle anti-migrants à bord du navire C-Star, qui avait croisé dans les eaux internationales entre la Libye et l’Italie.

      La peine correspond aux réquisitions du procureur de la République de Gap, Raphaël Balland, prononcées le 11 juillet, lors de la première convocation des trois prévenus. Elles prenaient en compte « le casier judiciaire », avait-il alors justifié, deux d’entre eux n’étant pas « éligibles à du sursis simple », en raison de leurs précédentes condamnations. L’avocat des trois prévenus, Me Pierre-Vincent Lambert, qui réclamait quant à lui la relaxe, a annoncé que ses clients feraient appel de la décision, selon l’AFP.

      Au cœur de son réquisitoire, le procureur a placé la délicate notion de « confusion » dans l’exercice d’une fonction publique, un délit « pas simple à manier », selon lui, en raison du « très peu de jurisprudences ». Raphaël Balland précise que Génération identitaire a voulu créer la « confusion avec l’exercice d’une fonction publique ou d’une activité réservée aux officiers publics ou ministériels » au cours de cette mission.

      Il a parfois été reproché au procureur son « deux poids deux mesures » dans ses poursuites desdits « pro- » et « anti-migrants » dans ce département montagneux devenu le théâtre de fortes tensions autour de l’accueil des exilés.

      Ce même tribunal de Gap avait en effet condamné ceux que l’on connaît dans la vallée sous l’appellation des « 3+4 de Briançon » à 12 mois de prison pour deux d’entre eux et à six mois avec sursis pour les autres, pour avoir « facilité l’entrée » à la frontière d’une vingtaine de migrants lors d’une marche organisée en réponse à l’opération de Génération identitaire, le 22 avril 2018.

      Certains bénévoles ont regretté par ailleurs que le procureur n’ait pas poursuivi les trois militants d’extrême droite au « chef d’immixtion dans une fonction publique », plus sévère, sanctionné de trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende. « Le délit d’immixtion ne tient pas », leur a rétorqué le procureur, lui préférant le délit de confusion.

      Le 11 juillet, seul Clément Gandelin, alias Clément « Galant », s’était présenté à la barre. Il n’avait pas souhaité s’exprimer, restant silencieux tout au long de l’audience de quatre heures. Il avait simplement déclaré à la fin que « ce procès n’[était] rien d’autre que politique et que jamais [le groupe Génération identitaire] n’av[ait] dit qu[’il prendrait] la place de la police ».

      Clément Gandelin avait été condamné en 2015 pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique. Son coaccusé, Damien Lefèvre, l’avait également été – entre autres – en 2017. Pour l’occupation de la mosquée de Poitiers en 2012, il avait écopé d’un an de prison avec sursis et d’une mise à l’épreuve de deux ans. Cette action avait mis en lumière ce mouvement de jeunesse – alors nouvellement créé – des identitaires. Un nouveau procès doit avoir lieu en appel.

      L’association locale d’entraide Tous migrants avait demandé à se constituer partie civile au nom de leur collectif. Leur but, expliquaient deux de ses responsables, était de rappeler que « ce procès mascarade est un dérivatif du vrai problème », à savoir « le droit des migrants à cette frontière ».

      Le collectif qui vient en aide aux migrants à Briançon a joint au dossier un recueil de témoignages de quatre exilés anonymes. Les premiers concernés sont aussi les grands absents de ces affaires judiciaires, tant il leur est « difficile de témoigner contre l’action d’un État auprès duquel ils demandent la protection », ont insisté les bénévoles. Portée au dossier, la parole de ces exilés inconnus a rapidement été écartée, jugée non recevable par la présidente du tribunal.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/290819/trois-identitaires-condamnes-six-mois-ferme-pour-des-patrouilles-anti-migr

    • Communiqué de presse, Mercredi 2 octobre à 14h

      Procès d’un citoyen solidaire du Briançonnais. Mobilisation à Grenoble

      Le mercredi 2 octobre à 14h, un solidaire briançonnais (#Kévin) comparaîtra devant la cour d’appel de Grenoble (38) pour délit de solidarité. Il est accusé d’aide à l’entrée de personnes en situation irrégulière sur le territoire français et de délit de fuite, alors qu’il portait secours à des personnes en danger en montagne, en hiver dans les Hautes-Alpes. Le tribunal de grande instance de Gap (05) l’a condamné le 10 janvier 2019 à une peine de 4 mois de prison avec sursis. Ce jugement faisait suite à celui des « 3+4 de Briançon » en décembre 2018, condamnés pour des faits similaires. Une mobilisation citoyenne aura lieu à Grenoble devant la cour d’appel.

      Au-delà d’un soutien face à la répression, au harcèlement et aux intimidations, tous les solidaires veulent - à l’occasion de ce procès en appel d’un citoyen épris de solidarité - dénoncer le durcissement des politiques migratoires françaises et européennes.

      En particulier :

      – Les pratiques illégales et les violences commises contre les personnes exilées aux frontières : traques mortelles et arrestations violentes dans la montagne, refoulements de personnes vers l’Italie sans examen individuel de leur situation ni possibilité d’exercer leur droit à déposer une demande d’asile, non-prise en compte de la minorité de jeunes qui se sont déclarés tels auprès des forces de l’ordre.

      – La situation scandaleuse dans les Centres de Rétention Administrative (CRA), qui procède d’une volonté d’expulser encore plus de personnes réfugiées et migrantes. Notamment les 892 Afghans qu’un projet d’accord européen envisage de renvoyer plus facilement dans de pays dit « sûr ».

      – L’hébergement insuffisant qui laisse à la rue des milliers de personnes sans logements.

      – La volonté française de durcir le règlement Dublin.

      – La diminution et les restrictions de l’Allocation pour Demandeur d’Asile (ADA) et le durcissement de l’accès à l’Aide Médicale d’État (AME).

      – La coopération entre le 115 (hébergement d’urgence) et l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) visant à ficher les étrangers, refusée par les travailleurs sociaux.

      – Le manque de moyens consacrés par l’État et les Conseils départementaux pour la prise en charge des Mineurs non Accompagnés (MNA), les logiques arbitraires et les obstacles à la reconnaissance de minorité des jeunes étrangers.

      – La poursuite mortifère du scandale des frontières de l’Europe : en Méditerranée (seulement 80% de rescapés !), en Libye et au Niger, aux abords de Melilla..., scandale lié au refoulement des migrants tentant la traversée par l’opération navale européenne "Sophia", et à la délégation de la gestion des flux migratoires à des États comme la Turquie et la Libye.

      Pour toutes ces raisons ce procès en appel est le symbole d’un délit d’inhumanité commis par des responsables politiques de notre pays. Nous donnons rendez-vous aux citoyen.ne.s le mercredi 2 octobre à 13h30 devant le palais de justice de Grenoble, pour soutenir les solidaires et lutter contre l’aggravation des politiques migratoires.

      Le comité de soutien des 3+4+2+…. de Briançon.

      Autour de ces procès v. aussi :
      https://seenthis.net/messages/734863

    • Samedi 5 octobre 2019 à la Halle de Dieulefit : Les murs ne servent à rien 3
      https://www.facebook.com/events/2556499527734427

      PROGRAMME détaillé :

      Dès 14h De l’autre côté, parcours sonore et photo de T. Fortunato et S. Chatton, 2019.
      De l’autre côté est une invitation à observer et écouter les fruits d’une rencontre : entre de jeunes européens qui voyagent en quête d’autres manières de vivre ou de militer et ceux qui, dans le chemin inverse, tentent leur chance en Europe... Un parcours qui mêle objets, photos, articles, paysages sonores et interviews réalisés sur des lieux d’accueil et de soutien aux migrants, de Briançon à Athènes en passant par l’Italie et les Balkans. Un voyage à découvrir à plusieurs pour se rencontrer, se questionner et réfléchir à notre rapport au monde et à ses frontières. (avant-première)

      16h Passer la porte, reportage radiophonique au refuge solidaire de Briançon, réalisé par Chloé Peytermann et Pauline Lemaire-Démaret, pour RadioLà, 2019.
      Nous avons passé du temps, avec ou sans micro, au refuge solidaire de Briançon. Migrant ou bénévole, comment passe-t-on la porte de ce lieu d’accueil juste en bas de la montagne ? Comment la désorganisation du monde rend-elle possible et indispensable un accueil d’urgence qui vit chaque jour l’obligation de se pérenniser ? D’un côté les chants et musiques des migrants de passage qui ne souhaitent plus raconter leurs histoires aux médias, ne voyant pas de changement dans leurs conditions d’accueil. De l’autre une équipe bénévole à l’écoute, qui se demande toujours, deux ans après l’urgence, comment et pourquoi ils sont encore là. (écoute publique en avant-première)

      16h45 Au pied du mur, film documentaire de P. Bruguière et J. Keogh, 2018
      À plus de 1700 mètres d’altitude, les cols de l’Échelle et de Montgenèvre dans les Hautes-Alpes sont les nouveaux points de passage pour les migrants arrivés en Europe par la mer Méditerranée. Des personnes risquent leur vie dans cette périlleuse traversée de la montagne. Un réseau de citoyens bénévoles s’est créé, organisant des maraudes, où les citoyens apportent des vêtements et repas chauds à ceux qui s’apprêtent à grimper la montagne ; ils soignent et réchauffent ceux qui en descendent. Le film « Au pied du mur » croise ces destins d’exilés et d’habitants engagés. (Lauréat du Prix « Autrement Vu » FIGRA 2019)

      17h45 Lecture d’extraits - Le prince à la petite tasse de E. de Turckheim, par Virginie Komaniecki
      Pendant neuf mois, Émilie, Fabrice et leurs deux enfants ont accueilli dans leur appartement parisien Reza, un jeune Afghan qui a fui son pays en guerre à l’âge de douze ans. Ce journal lumineux retrace la formidable aventure de ces mois passés à se découvrir et à retrouver ce qu’on avait égaré en chemin : l’espoir et la fraternité.

      18h Coeur de pierre, film documentaire de C. Billet et O. Jobard, 2018
      Ghorban a voyagé seul, en clandestin, pendant deux ans pour rejoindre la France depuis son Afghanistan natal. Enfant migrant, il entame en 2010 un long parcours d’intégration. Ses éducateurs le confient à un psychologue pour l’aider à apprivoiser les cauchemars d’un passé fait d’abandons et de pauvreté, auxquels se mêlent ses questionnements d’adolescent. Petit à petit, l’enfant au vécu d’adulte va définir son identité, entre l’Afghanistan et la France... Les réalisateurs l’ont filmé sur 8 ans, jusqu’à son entrée dans l’âge adulte lorsqu’il décide de retrouver sa famille restée en Afghanistan. (Prix du Meilleur Film 2019, Festival One World, Prague. Compétition internationale 2019, Festival Millenium, Bruxelles. Les Découvertes du Saint-André des Arts, Paris.)

      21h Lecture d’extraits – Sidérer, considérer de M. Macé, par Nadine Despert
      Que faire du mélange de colère et de mélancolie que suscite en nous le traitement réservé aux personnes migrantes, cette humanité précarisée, avec tout ce qu’il peut y avoir de paralysant, de sidérant ? S’appuyant sur diverses expériences et sur une analyse nourrie de ses lectures, Marielle Macé tente d’opérer un retournement. Elle oppose à la sidération la considération, qui n’exclut pas la compassion, ni la lutte.

      21h10 Paris Stalingrad, film documentaire de H. Meddeb et T. Naccache, 2019
      Ce film est un portrait de Paris vu par Souleymane, 18 ans, venu du Darfour. Arrivé en France après un périple traumatisant, la « ville lumière » dont il avait rêvé, lui inflige de nouvelles épreuves. A la dureté des situations, répond sa poésie douce-amère. En suivant Souleymane, le film retrace le parcours des exilés dans Paris : les campements de rue, les interminables files d’attente devant les administrations, les descentes de police et la mobilisation des habitants du quartier pour venir en aide aux réfugiés. La caméra témoigne d’une métamorphose d’une ville et nous montre l’émergence de nouvelles frontières intérieures. (Sélection officielle TIFF Docs, Festival international du film de Toronto 2019, sélection officielle Compétition française, Cinéma du réel 2019.)

      22h40 Lecture d’extraits - La loi de la mer de D. Enia, par Chloé Peytermann
      Un père et un fils regardent l’Histoire se dérouler sous leurs yeux, dans l’immensité de la Méditerranée, à Lampedusa. La loi de la mer est le récit de la fragilité de la vie et des choses, où l’expérience de la douleur collective rencontre celle, intime, du rapprochement entre deux êtres. Pendant plus de trois ans, sur cette île entre Afrique et Europe, l’écrivain Davide Enia a rencontré habitants, secouristes, exilés, survivants. En se mesurant à l’urgence de la réalité, il donne aux témoignages recueillis la forme d’un récit inédit, littéraire et poétique.

      22H50 Un jour ça ira, film documentaire de E. et D. Zambeaux, 2017
      Djibi et Ange, deux adolescents à la rue, arrivent à l’Archipel, un centre d’hébergement d’urgence au cœur de Paris. Ils y affrontent des vents mauvais, des vents contraires, mais ils cherchent sans relâche le souffle d’air qui les emmènera ailleurs. Et c’est avec l’écriture et le chant qu’ils le trouvent… et nous emportent. Une plongée au coeur de l’Archipel, un centre qui propose une façon innovante d’accueillir les familles à la rue.

    • Hautes-Alpes : devenez adjoint de sécurité au sein de la PAF à Montgenèvre

      Devenez adjoint de sécurité au sein de la Police aux Frontières à Montgenèvre. Ils assureront les missions de patrouilles, contrôles et interpellations en assistant le personnel de la PAF. Les candidatures sont à renvoyer avant le 12 novembre inclus. Il n’y a pas de condition de diplôme, les candidats doivent être âgés entre 18 et 30 ans et ne pas avoir été adjoints de sécurité pendant plus de trois ans. Des tests de résistance musculaire et d’endurance cardio-respiratoire seront à réaliser lors des épreuves de sélection. Le contrat est d’une durée de trois ans, renouvelable une seule fois, avec des mesures d’insertion professionnelle pendant toute la durée du contrat et l’accès à un concours spécifique pour devenir gardien de la paix. La rémunération est fixée à 1.289 € net par mois. Le dossier de candidature, ainsi que la liste des pièces à fournir, est à retrouver sur le portail Internet des services de l’État : www.hautes-alpes.gouv.fr, rubrique « recrutements et concours ». L’ensemble du dossier est à transmettre au Secrétariat général pour l’administration du Ministère de l’Intérieur (SGAMI SUD) dont l’adresse figure dans le dossier de candidature.

      http://alpesdusud.alpes1.com/news/hautes-alpes/79728/hautes-alpes-devenez-adjoint-de-securite-au-sein-de-la-paf-a-mont

    • Hautes-Alpes : migrants, « il n’y a pas eu d’harcèlement de la police aux frontières »

      Septembre : un rapport de l’ONG Human Rights Watch mettait en cause la gestion des Hautes-Alpes quant au drame migratoire, avec des renvois sommaires de migrants se présentant comme mineurs à la frontière, des intimidations des bénévoles ou des militants pro-migrants de la part des autorités. Face à ces accusations, la préfète est claire : « les autorités italiennes n’ont jamais accepté de reprendre en charge des personnes se déclarant MNA. Il n’y a pas eu d’harcèlement de la part des services de la Police Aux Frontières ».

      http://alpesdusud.alpes1.com/news/hautes-alpes/79866/hautes-alpes-migrants-il-n-y-a-pas-eu-d-harcelement-de-la-police-

    • Une cinquantaine de gendarmes déployés pour rechercher d’éventuels migrants en difficulté

      C’est un gros dispositif de recherches qui a été déployé ce mardi 29 octobre, au matin, du côté de Montgenèvre.

      Le tout après qu’un jeune Ivoirien a été découvert en légère hypothermie sur un des ronds-points de Montgenèvre vers 6 h 30. Le migrant de 28 ans indique alors aux forces de l’ordre que des compagnons de fortune se trouveraient encore dans la montagne et l’un d’eux serait en souffrance.

      Une cinquantaine de gendarmes de la compagnie de Briançon, des agents de la Police aux frontières et des secouristes du Peloton de gendarmerie de haute montagne de Briançon, appuyés par l’hélicoptère du détachement aérien de la gendarmerie, sont alors déployés.

      Ils ratissent la montagne, en vain. Les minutieuses recherches ont fini par être abandonnées en fin de matinée avec la supposition que le groupe a pu rebrousser chemin ou atteindre le Briançonnais.

      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2019/10/29/une-cinquantaine-de-gendarmes-deployes-pour-rechercher-d-eventuels-migra

    • Migranti in fuga sulla rotta alpina: un racconto senza distacco

      Tra Claviere e Briançon in due anni sono transitate tra le 7 e le 10mila persone. Considerando i valichi nel cuneese e a Nord di Ventimiglia, 30-40mila. Un’“espulsione oscura” seguita e restituita dal giornalista #Maurizio_Pagliassotti.

      “Frequento da giornalista e da volontario gli ultimi 12 chilometri della rotta alpina, quelli tra Claviere (TO), in Alta Val Susa, e Briançon, in Francia. Entrando nel ‘rifugio’ che accoglie coloro che hanno attraversato la frontiera, mi sono reso conto che lì i migranti parlano tra loro diffusamente in italiano. Non usano l’inglese, né il francese, e nemmeno lingue locali: quella a cui stiamo assistendo è una fuga dal nostro Paese. Oggi dall’Italia un africano scappa, perché ha paura, perché è perseguitato, perché viene aggredito. Questo è un aspetto ancora taciuto, che rimanda a tempi oscuri del nostro passato, e ho sentito l’esigenza di raccontarlo”.

      Maurizio Pagliassotti spiega così la genesi di “Ancora dodici chilometri” (https://www.bollatiboringhieri.it/libri/maurizio-pagliassotti-ancora-dodici-chilometri-9788833933030), uscito per Bollati Boringhieri: il libro non è (solo) un reportage, ma è capace di offrire al lettore le immagini vive di un contesto alpino remoto e ai più sconosciuto, di un esodo che l’autore -giornalista, collaboratore del quotidiano il manifesto– definisce “espulsione oscura”. L’obiettivo del racconto, scrive Pagliassotti, è “creare un sentimento che porti alla resa incondizionata rispetto alla speranza che questa armata possa essere fermata”.

      Perché?
      MP Stiamo parlando di un esercito in rotta, di uomini che si muovono verso Ovest, sempre avanti, e per questo richiamo l’epica dell’esercito italiano nella campagna di Russia durante la Seconda guerra mondiale, le tragedie descritte da Mario Rigoni Stern (“Il sergente nella neve”), Nuto Revelli (“La strada del Davai”) ma soprattutto Giulio Bedeschi (“Centomila gavette di ghiaccio”). Sono numeri importanti quelli della rotta alpina: tra Claviere e Briançon in due anni sono passate 7-10mila persone. Se prendiamo anche i valichi a Sud, nel cuneese e a Nord di Ventimiglia, stiamo parlando di 30-40mila esseri umani: sono migrazioni di massa che avvengono in contesti alpini, gelidi, oscuri. Di persone che camminano affondando nella neve per due metri, che si devono muovere nel buio assoluto, perché altrimenti vengono fermati dalla Gendarmerie nationale, in aree dove sono presenti animali selvatici come i lupi. È dato questo contesto che mi sono permesso di chiamare in causa dei giganti della letteratura epica della nostra storia nazionale, per dare una forza narrativa a una vicenda così invisibile. Credo che queste storie debbano essere raccontate con un forte impatto retorico, abbandonando lo status della comunicazione razionale, sobria, ed entrando in un campo più militante, che si rivolge a un pubblico che ha bisogno di un forte impatto emotivo. Penso che la comunicazione necessiti di una forte spinta emotiva: ho avuto modo di sperimentare, nelle lunghe soste nei bar di questa nostra Italia ai margini, veri e propri spazi che svolgono un ruolo di servizio sociale, dove le classi più povere sono soggiogate dalla retorica salviniana. Con queste persone oggi non c’è dialogo, numeri e dati non ne modificano il pensiero. Necessitiamo così di nostre forme di retorica, di un arte di narrare, di creare emozioni, di far sentire le persone partecipi di questo mondo.

      Due temi che attraversano il libro sono decoro (con l’esempio di Ventimiglia) e guerra tra poveri. Che legame c’è?
      MP Il decoro è una delle tante forze che agisce per spingere i migranti, i poveri verso l’esterno. Accade a Ventimiglia, con la parrocchia accogliente, e a Torino, dove vivo e in nome del decoro è stato chiuso e sgomberato un mercatino secolare, al Balon, per allontanare i poveri. Il bar degli ultimi, invece, è quel luogo dove la rabbia dilaga, insieme alla noia, dove ci sono dei sacerdoti, che sono presentatori televisivi di talk show politici, e che in particolare nelle ore mattutine martellano e infondono odio in queste classi totalmente smarrite, prive di appartenenza, prive anche di strumenti per capire la manipolazione. I due mondi intersecano nel momento in cui i penultimi attaccano gli ultimi. Sempre a Torino, il quartiere Aurora -che racconto nel libro- crea conflitti sociali che si riproducono su loro stessi, lasciando tranquilli i responsabili della situazione, che non sono solo i politici.

      La costruzione di una narrazione in cui sfuma anche il confine tra buoni e cattivi.
      MP Considero i militari che presidiano il confine tra Italia e Francia delle vittime. Uomini che sono stati esposti per un inverno a temperature di meno 25 gradi per fare il gioco del ministro dell’Interno. Caduto Matteo Salvini, la pattuglia è stata tolta. Era solo propaganda, perché in quel momento si doveva far la guerra alla Francia. Ho anche incontrato un esponente delle forze armate che, spontaneamente, senza sapere che io fossi un giornalista, all’interno del camper di un’associazione che fa sostegno ai migranti, Rainbow for Africa, ci ha raccontato dei suoi incredibili dopocena, quando esce con gli scarponi alla ricerca dei migranti persi nelle Alpi, muovendosi alla cieca in posti dove io da alpinista non andrei. La sua figura rende molto complessa la realtà, perché fa saltare la divisione tra buoni e cattivi: coloro che in linea teorica dovrebbero perseguitare, sono gli stessi che aiutano, che fingono di non vedere passaggi o i rifugi, di non sapere che dentro gli ospedali (in Francia) ci sono degenti abusivi, illegali che sono passati a piedi e hanno gli arti congelati.

      Sono così sfumati, i contorni, che a volte uno si chiede che senso abbia tutta questa storia: perché la realtà è molto diversa della retorica politica, e alla fine passano tutti, il 100 per cento di chi ci prova. A chi serve tutto questo? Credo esista una grande responsabilità politica della destra italiana, che racconta come emergenza un flusso migratorio che potrebbe essere gestito in altro modo.

      Le vicende descritte nel tuo libro si svolgono in Val di Susa. C’è un legame tra il movimento No Tav e la solidarietà alla frontiera.
      MP Credo che chiusa la vicenda dell’opposizione al treno ad alta velocità, il mondo No Tav abbia mosso verso l’aiuto dei migranti e degli ultimi. Ciò crea una sorta di paradosso: coloro che sono considerati degli eroi in questa storia, la maggior parte di quelli che vanno a “cavare” gli assiderati dalla neve, che salvano di fatto la vita degli esseri umani che cercano di attraversare le Alpi in inverno, sono le stesse persone che lo Stato porta sotto processo e accusa di reati gravissimi (tra loro anche la settantenne Nicoletta Dosio, ndr). Coloro che portavano i bidoni di tè ai presidi No Tav, oggi portano lo stesso tè nei rifugi alpini dei migranti.
      C’è bisogno di una riflessione su questa comunità: come li valutiamo? Penso che le due vicende siano legate, che siano parte di un unicum, legato alla giustizia sociale, al rispetto dell’uomo, dell’ambiente e dei diritti umani. Bloccare il Tav e permettere ai migranti di attraversare i confini sono due forme di resistenza all’ultracapitalismo.

      https://altreconomia.it/migranti-in-fuga-sulla-rotta-alpina

    • #The_Milky_Way

      Le Alpi occidentali tra Italia e Francia sono state nel corso dei secoli una frontiera naturale, così come un luogo di passaggio e incontro. I suoi colli costituiscono terra di connessione, mediazione tra popoli e culture differenti. La storia più recente ci racconta come negli ultimi 200 anni siano stati gli italiani ad attraversare clandestinamente il confine per andare a cercare lavoro in Francia, mentre oggi è diventata una rotta utilizzata anche dai migranti di origine africana.

      Le recenti politiche di chiusura dei confini interni europei hanno spinto le persone migranti alla ricerca di strade meno battute per lasciare l’Italia e proseguire il viaggio oltre il confine con la Francia, spingendoli a passare tra i sentieri di alta montagna come quelli che costeggiano gli impianti del comprensorio sciistico “La via lattea”, proprio sul confine tra Claviere (IT) e Monginevro (FR). Durante il giorno le piste da sci sono luogo di divertimento, sport e svago; di notte, si trasformano in un teatro di paura, pericolo e violazione dei diritti umani: i migranti, poco preparati e mal equipaggiati, imboccano i sentieri sfidando il buio, il freddo e i controlli delle autorità francesi, rischiando la vita.

      The #Milky_Way è un film corale che, attraverso il racconto di attivisti, degli abitanti delle montagne, la ricostruzione storica in graphic novel animata dell’emigrazione italiana degli anni ’50, le storie dei migranti messi al sicuro dai solidali sui due lati del confine, getta luce sull’umanità che riaffiora quando il pericolo imminente riattiva la solidarietà, con la convinzione che nessuno si possa lasciare indietro, nessuno si salva da solo.

      https://www.milkywaydoc.com
      #film #film_documentaire #Luigi_D’Alife

      Trailer :
      https://www.youtube.com/watch?v=NlZE8Yl77A8&feature=emb_logo

    • #The_Milky_Way. Nessuno si salva da solo

      Le Alpi occidentali tra Italia e Francia sono state nel corso dei secoli una frontiera naturale, così come un luogo di passaggio e incontro. I suoi colli costituiscono terra di connessione, mediazione tra popoli e culture differenti. La storia più recente ci racconta come negli ultimi 200 anni siano stati gli italiani ad attraversare clandestinamente il confine per andare a cercare lavoro in Francia, mentre oggi è diventata una rotta utilizzata anche dai migranti di origine africana.

      Le recenti politiche di chiusura dei confini interni europei hanno spinto le persone migranti alla ricerca di strade meno battute per lasciare l’Italia e proseguire il viaggio oltre il confine con la Francia, spingendoli a passare tra i sentieri di alta montagna come quelli che costeggiano gli impianti del comprensorio sciistico “La via lattea”, proprio sul confine tra Claviere (IT) e Monginevro (FR). Durante il giorno le piste da sci sono luogo di divertimento, sport e svago; di notte, si trasformano in un teatro di paura, pericolo e violazione dei diritti umani: i migranti, poco preparati e mal equipaggiati, imboccano i sentieri sfidando il buio, il freddo e i controlli delle autorità francesi, rischiando la vita.

      The #Milky_Way è un film corale che, attraverso il racconto di attivisti, degli abitanti delle montagne, la ricostruzione storica in graphic novel animata dell’emigrazione italiana degli anni ’50, le storie dei migranti messi al sicuro dai solidali sui due lati del confine, getta luce sull’umanità che riaffiora quando il pericolo imminente riattiva la solidarietà, con la convinzione che nessuno si possa lasciare indietro, nessuno si salva da solo.

      https://www.milkywaydoc.com
      #film #film_documentaire #Luigi_D’Alife

      Trailer:
      https://www.youtube.com/watch?v=NlZE8Yl77A8&feature=emb_logo

    • Dans les Alpes, maraude aux confins du pays des droits de l’Homme

      Depuis quatre ans, les maraudeurs et maraudeuses de l’association Tous migrants parcourent les Alpes à la recherche des migrant·es qui viennent de passer la frontière franco-italienne. Dissimulé·es dans les bois ou dans les recoins des stations, ils et elles tentent d’échapper à la police. Nous les avons suivi·es pendant la Grande maraude organisée à Montgenèvre le 7 mars dernier.

      « J’ai commencé à faire des maraudes parce que j’aime la montagne et j’ai pas envie qu’il y ait des gens qui meurent en montagne. » Didier a les yeux fixés sur la piste de ski, chaudement habillé avec son bonnet enfoncé sur la tête. Maître d’école de cinquante ans, il fait partie de ces bénévoles qui, de nuit, guettent les ombres fragiles des migrant·es dans les sommets enneigés des Alpes pour leur venir en aide.

      Samedi 7 mars au soir, Didier guide les personnes venues participer à la grande maraude organisée par Tous migrants et Amnesty International sur les pistes de la station de Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes. Tout en marchant, il raconte les longues soirées passées à scruter les recoins et les pistes, et l’angoisse d’apprendre la mort d’une personne. « Il y en a plein qui passent sans que personne ne les aide, et on est trop contents qu’ils n’aient pas de pépin. » Son regard se perd dans la montagne. « Mais on ne sait jamais combien ont des pépins, quand ils peuvent passer, à quelle heure … C’est trop grand. Et quand on rentre chez nous, on se demande toujours si on n’a pas laissé quelqu’un dans la panade. »
      Dans les Alpes, protéger les migrants

      « Ralentissez ! » Des voix pressantes se font entendre à l’arrière. Didier s’interrompt brutalement, tourne la tête. Au centre du groupe, une dizaine de nouveaux venus ont fait leur apparition. Recouverts de combinaisons de ski, on les confondrait presque avec le reste des maraudeurs s’ils n’étaient devenus le centre de l’attention. Ce sont des migrant·es qui viennent de passer la frontière. Trouvé·es par des bénévoles, ils et elles rejoignent la masse des maraudeurs et maraudeuses. Les bénévoles se rassemblent autour du groupe pour les accompagner jusqu’aux voitures de Médecins du monde, qui les attendent à la sortie des pistes. Dans le silence tendu, on n’entend que les pas pressés du cortège dans la neige. Au milieu, un homme porte une silhouette enfantine sur ses épaules. Les bénévoles aguerris jettent des coups d’œil anxieux vers la route, où patrouillent des policiers.

      Soudain, un signal. Sur la route, les voitures s’arrêtent une à une. « J’en prends trois ! », crie une voix d’homme. Une portière s’ouvre, une femme et deux enfants s’engouffrent rapidement à l’intérieur. La portière claque. « Ils sont tous rentrés ? », entendons-nous quelques instants plus tard. Tous les bénévoles sont incités à accompagner la voiture en convoi, explique Yves, un bénévole d’Emmaüs Chambéry. Sur le bord de la route, sans mot dire, des policiers regardent défiler les voitures.
      Dans les Alpes, « on assiste à une nouvelle errance », pour le porte-parole de Tous migrants

      Le lendemain matin, assis sur un muret ensoleillé devant le refuge de Briançon, Michel Rousseau, porte-parole de l’association Tous Migrants, enchaîne les coups de fil. Avec les médecins, il tente de savoir si une des accueillies, qui a de la fièvre, est atteinte du coronavirus. Par mesure de précaution, la famille secourue la veille est confinée dans une des chambres du refuge. Ce lieu tenu par des bénévoles, a accueilli 9 553 personnes depuis 2017. « Au début, on voyait arriver des jeunes hommes venus d’Afrique francophone qui voulaient demander l’asile en France », se souvient Michel Rousseau.

      Les arrivées se poursuivent depuis 2018. « Cette année-là, le refuge a accueilli 5 202 personnes, et on a vu arriver les exilés de l’Italie de Salvini, poursuit-il. Ils avaient été rejetés d’Italie et cherchaient un nouveau pays d’accueil. » L’association a reçu 1 968 personnes en 2019, soit deux fois moins que l’année précédente. Il analyse : « Aujourd’hui, on assiste à une nouvelle errance : on accueille beaucoup de personnes qui viennent d’Afghanistan et qui ont été chassées d’autres pays européens. » Il désigne du doigt la porte du refuge. « Regardez cette famille qui vient d’arriver. Quatre ans d’exil sur les routes… » Il soupire. « Quelle vie on inflige à ces gens-là ? »

      https://radioparleur.net/2020/03/26/alpes-maraude-migrants

    • 19 juin 2020 à 20h Amnesty International sur internet, diffusion suivie d’un débat, du #documentaire :
      https://seenthis.net/messages/860536

      Demain est si loin
      Muriel Cravatte (2019, France, 88 min, Couleur)
      https://www.amnesty.fr/cine-debat-demain-est-si-loin
      https://www.facebook.com/events/1165149137184372

      2018, frontière franco-italienne. Chaque jour, des exilés tentent de rejoindre la France à pied, en empruntant des itinéraires de montagne dangereux, pour échapper aux traques policières.

      Le film sera suivi par un temps d’échange en direct depuis Paris et Briançon avec Muriel Cravatte elle-même et des personnes engagées dans l’accueil des réfugiés et migrants à Briançon.

      Dans les Alpes, la fraternité prise pour cible
      Amnesty International, le 3 mars 2020
      https://www.amnesty.fr/refugies-et-migrants/actualites/dans-les-alpes-la-fraternite-prise-pour-cible

      Et une pétition à signer :

      Protégeons les défenseurs des droits des migrants
      https://www.amnesty.fr/refugies-et-migrants/petitions/protegeons-les-defenseurs-des-droits-des-migrants

    • Cet été, Tous Migrants vous propose des rencontres en montagne, à la frontière, en fraternité avec les exilés : grands bivouacs festifs, randonnées commentées, veillées bavardes au coin du feu.
      Soyons présents et nombreux tout l’été à la frontière pour que la montagne ne devienne pas une zone militarisée ni un cimetière. Pour que la montagne reste synonyme de beauté, sérénité et de solidarité.

      Un été solidaire dans nos montagnes
      Tous Migrants, le 23 juin 2020
      https://tousmigrants.weebly.com/sinformer/un-ete-solidaire-dans-nos-montagnes
      https://tousmigrants.weebly.com/uploads/7/3/4/6/73468541/de%CC%81pliant_exil.pdf

    • Dans les Alpes, #maraude aux confins du pays des droits de l’Homme

      Depuis quatre ans, les #maraudeurs et maraudeuses de l’association Tous migrants parcourent les Alpes pour porter secours aux migrant·es qui viennent de passer la frontière franco-italienne. Dissimulé·es dans les bois ou dans les recoins des stations, ils et elles tentent d’échapper à la police. Nous les avons suivi·es pendant la Grande maraude organisée à Montgenèvre le 7 mars dernier.

      « J’ai commencé à faire des maraudes parce que j’aime la montagne et j’ai pas envie qu’il y ait des gens qui meurent en montagne. » Didier a les yeux fixés sur la piste de ski, chaudement habillé avec son bonnet enfoncé sur la tête. Maître d’école de cinquante ans, il fait partie de ces bénévoles qui, de nuit, guettent les ombres fragiles des migrant·es dans les sommets enneigés des Alpes pour leur venir en aide.

      Samedi 7 mars au soir, Didier guide les personnes venues participer à la grande maraude organisée par Tous migrants et Amnesty International sur les pistes de la station de Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes. Tout en marchant, il raconte les longues soirées passées à scruter les recoins et les pistes, et l’angoisse d’apprendre la mort d’une personne. « Il y en a plein qui passent sans que personne ne les aide, et on est trop contents qu’ils n’aient pas de pépin. » Son regard se perd dans la montagne. « Mais on ne sait jamais combien ont des pépins, quand ils peuvent passer, à quelle heure … C’est trop grand. Et quand on rentre chez nous, on se demande toujours si on n’a pas laissé quelqu’un dans la panade. »
      Dans les Alpes, protéger les migrants

      « Ralentissez ! » Des voix pressantes se font entendre à l’arrière. Didier s’interrompt brutalement, tourne la tête. Au centre du groupe, une dizaine de nouveaux venus ont fait leur apparition. Recouverts de combinaisons de ski, on les confondrait presque avec le reste des maraudeurs s’ils n’étaient devenus le centre de l’attention. Ce sont des migrant·es qui viennent de passer la frontière. Trouvé·es par des bénévoles, ils et elles rejoignent la masse des maraudeurs et maraudeuses. Les bénévoles se rassemblent autour du groupe pour les accompagner jusqu’aux voitures de Médecins du monde, qui les attendent à la sortie des pistes. Dans le silence tendu, on n’entend que les pas pressés du cortège dans la neige. Au milieu, un homme porte une silhouette enfantine sur ses épaules. Les bénévoles aguerris jettent des coups d’œil anxieux vers la route, où patrouillent des policiers.

      Soudain, un signal. Sur la route, les voitures s’arrêtent une à une. « J’en prends trois ! », crie une voix d’homme. Une portière s’ouvre, une femme et deux enfants s’engouffrent rapidement à l’intérieur. La portière claque. « Ils sont tous rentrés ? », entendons-nous quelques instants plus tard. Tous les bénévoles sont incités à accompagner la voiture en convoi, explique Yves, un bénévole d’Emmaüs Chambéry. Sur le bord de la route, sans mot dire, des policiers regardent défiler les voitures.
      Dans les Alpes, « on assiste à une nouvelle errance », pour le porte-parole de Tous migrants

      Le lendemain matin, assis sur un muret ensoleillé devant le refuge de Briançon, Michel Rousseau, porte-parole de l’association Tous Migrants, enchaîne les coups de fil. Avec les médecins, il tente de savoir si une des accueillies, qui a de la fièvre, est atteinte du coronavirus. Par mesure de précaution, la famille secourue la veille est confinée dans une des chambres du refuge. Ce lieu tenu par des bénévoles, a accueilli 9 553 personnes depuis 2017. « Au début, on voyait arriver des jeunes hommes venus d’Afrique francophone qui voulaient demander l’asile en France », se souvient Michel Rousseau.

      Sur le même thème : « Je ne savais pas que la neige pouvait brûler »

      Les arrivées se poursuivent en 2018. « Cette année-là, le refuge a accueilli 5 202 personnes, et on a vu arriver les exilés de l’Italie de Salvini, poursuit-il. Ils avaient été rejetés d’Italie et cherchaient un nouveau pays d’accueil. » L’association a reçu 1 968 personnes en 2019, soit deux fois moins que l’année précédente. Il analyse : « Aujourd’hui, on assiste à une nouvelle errance : on accueille beaucoup de personnes qui viennent d’Afghanistan et qui ont été chassées d’autres pays européens. » Il désigne du doigt la porte du refuge. « Regardez cette famille qui vient d’arriver. Quatre ans d’exil sur les routes… » Il soupire. « Quelle vie on inflige à ces gens-là ? »

      https://radioparleur.net/2020/03/26/alpes-maraude-migrants

  • Lyon : comment le diocèse se prépare aux retombées médiatiques du procès Barbarin Ph. Bette avec Sylvie Cozzolino - 2 Janvier 2019 - France 3 Régions
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/lyon/lyon-comment-diocese-se-prepare-aux-retombees-mediatiqu

    Le diocèse de Lyon a convoqué le 20 décembre 2018 une réunion pour préparer le procès du cardinal Barbarin, cité à comparaître pour « non dénonciation d’actes pédophiles ». Inquiet des retombées médiatiques, l’Eglise recommande « la réserve » aux paroissiens approchés par les journalistes. 

    Le diocèse de Lyon se prépare aux retombées médiatiques du procès du cardinal Barbarin, cité à comparaître devant le tribunal correctionnel les 7, 8 et 9 janvier prochains pour « non dénonciation d’actes pédophiles » et « mise en péril » . Mgr Emmanuel Gobillard, évêque auxiliaire de Lyon, a présidé une réunion le 20 décembre 2018 à la paroisse Ste Blandine en présence de l’un des prêtres mis en cause en même temps que l’archevêque .Les questions de procédure ont été évoquées à cette occasion ainsi que la façon d’aborder le procès en présence des journalistes. 

    Nous sommes la veille de Noël. Devant les paroissiens de Ste Blandine, l’évêque auxiliaire de Lyon évoque le contexte d’un procès qui s’annonce très médiatique. Il livre sa propre approche  : « Nous sommes tous un diocèse, une famille. On a une attention particulière pour ceux qui en ont le plus besoin, les victimes qui sont des chrétiens, des catholiques qui font partie du diocèse. Dans la famille, il y a aussi le père Preynat, dont nous croyons qu’il a besoin de changer son coeur (...) Son bien, c’est qu’il passe par la justice. La miséricorde ne peut passer indépendamment de la justice ».
      

    Des carnets intimes livrés à la justice 
    Mgr Gobillard rappelle la plainte contre le cardinal Barbarin déposée en 2016 par quelques-unes des victimes du père Preynat. Tout en précisant que si l’on dénombre ici 60 à 70 victimes de pédophilie, il y en a beaucoup, parmi elles, qui ne veulent pas apparaître au procès contre l’Eglise, ni dans les associations, ni dans les media.

    Il y a eu, dit-il aussi, "une enquête assez fouillée". Soulignant le souci de transparence de Mgr Barbarin : « Le cardinal a livré de lui-même à la police ses carnets intimes écrits au jour le jour, dont aucune page ne manque ». Une plainte classée sans suite par la justice « parce qu’il n’y avait pas d’#infraction ». 
     

    Méfiance vis à vis des journalistes
    Le diocèse semble néanmoins redouter les questions « de journalistes qui peuvent parfois se montrer pour certains agressifs, parfois insistants ». Laure Robin, chargée de communication, vient donc à la rescousse de paroissiens qui pourraient se laisser piéger par des questions « anodines » en marge du procès : « Pendant ces trois jours, ne pas commenter, garder mesure, ou en tout cas avoir une certaine réserve quant au développement de ces questions ». Parmi les recommandations, « fermer la conversation » face à un questionnement qui pourrait mettre mal à l’aise : « Faites en sorte d’être relativement fermes tout en restant polis » conseille-t-elle à tous ceux qui pourraient être approchés par une caméra.   

    Des réponses aux questions courantes sur l’affaire Preynat sont aussi disponibles sur le site internet du diocèse. Autant d’éléments de langage disponibles en kit et qui pourront délivrer la version officielle du diocèse de Lyon sur toutes « ces questions un peu délicates ». 

    Interviewés à la sortie de la messe du nouvel an, les fidèles de la Basilique de Fourvière affichent des positions contrastées sur ce qui est maintenant devenue l’affaire Barbarin. 
          
     Le reportage de Sylvie Cozzolino et Daniel Pajonk : 
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=3&v=uaohjiNG-Ec

    #pédophilie institutionnalisée #barbarin #pétition #pédophilie_dans_l'eglise #culture_du_viol #cardinal_barbarin #catholicisme #violences_sexuelles #viols#Lyon, la ville dont #gérard_collomb était le #maire #catholicisme #viol #violophilie #pedocriminalité

  • Loin de la terre promise

    Venus d’#Amérique_latine, des milliers de travailleurs et travailleuses récoltent les #fruits et #légumes de #Provence. Parfois confrontés à des employeurs malhonnêtes, certains ouvriers s’organisent.

    « En France, plus personne veut bosser dans l’#agriculture ! » Appuyé contre son tracteur sous le soleil écrasant de la fin d’été, L., maraîcher bio entre #Arles et #Avignon, se désole de la #pénurie de #main-d’œuvre française. Dans cette plaine fertile des #Bouches_du_Rhône, c’est le constat amer que font la plupart des agriculteurs. « Les Français, ils ne tiennent pas le coup ! » renchérit un de ses collègues. La solution : des #ouvriers_étrangers, bosseurs et pas exigeants.

    Après les Espagnols, les Portugais et les Marocains, ce sont des milliers de #travailleurs_sud-américains qui viennent dans le Sud de la France via des entreprises d’#intérim espagnoles comme #Terra_Fecundis, #Laboral_Terra ou #Eurofirm. Créées par des notables de la région de Murcia, Alicante ou Valence, dans le sillage de la crise du BTP de 2008 en Espagne qui a mis des milliers d’ouvriers sur le carreau, elles envoient dans toute l’Europe des travailleurs « en provenance de pays à faible coût », comme elles le mettent en avant auprès des agriculteurs.

    Des nouveaux travailleurs pas chers

    Côté agriculteurs, tout est facilité : même si le salaire horaire doit être désormais le même que celui des Français (lire ci-dessous), les boîtes d’intérim payent les cotisations sociales espagnoles, moins chères d’environ 10%. Entre l’exploitant et les travailleurs, aucun contrat individuel, mais une « commande » collective est passée auprès des entreprises espagnoles qui leur « livrent » les travailleurs en bus. L’agriculteur n’a plus qu’à régler la facture. Leur période d’embauche est calquée sur les besoins et les aléas de la production : ils sont donc révocables à tout moment.

    « Ce système arrange tout le monde ! constate Béatrice Mesini, sociologue. A la fois les agriculteurs qui ont tout à y gagner mais aussi les travailleurs eux-mêmes, qui sont très contents de pouvoir toucher 7,50 euros de l’heure pour vivre et rembourser leurs dettes au lieu de 3,50 à 5,50 euros en Espagne et encore moins chez eux en Amérique du Sud. »

    Des #abus et de la #surexploitation

    « Ils ne nous déclaraient que huit jours par mois alors qu’on travaillait tous les jours. » Sifrid

    Mais à quel prix ? Sous-déclaration des heures de travail, conditions de #logement déplorables, retenues démesurées sur le #salaire (la nourriture, les frais de santé, etc.)… Les accusations sont nombreuses. Rencontré à Beaucaire, Sifrid, Equatorien, raconte son arrivée en France en 2006, via Terra Fecundis (TF) : « Ils ne nous déclaraient que huit jours par mois alors qu’on travaillait tous les jours et parfois on n’était payés que plusieurs mois plus tard, dénonce le quadragénaire, le visage tanné par le soleil. En plus, ils prélèvent une somme pour les transports, pour le logement, pour tout ! Ils ne payent pas ­légalement ! »

    André Fadda, du syndicat CGT intérim 13, le confirme : « Dans le #travail_détaché, la première infraction qu’on note, tous secteurs confondus, c’est les amplitudes #horaires qui ne sont jamais respectées, dénonce-t-il. Ils peuvent parfois travailler jusqu’à 200, voire 250 heures par mois. »

    Des pratiques épinglées par la #justice

    La justice française s’est penchée sur le cas de ces entreprises espagnoles. En 2011, une information judiciaire pour #homicide involontaire est ouverte au Tribunal de Tarascon, à la suite de la #mort par #déshydratation d’#Iban_Elio_Granda_Maldonado, un travailleur TF. Aucune mesure n’a été prise à ce jour et la procédure s’éternise.

    A l’été 2017, la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille ouvre une #enquête pour « #dissimulation_d’activité » et « #fraude_au_détachement ». Rien n’en est encore ressorti. D’ailleurs, sur les 3000 contrôles effectués en 2016 dans des #exploitations_agricoles, seules 329 entreprises ont été déclarées en #infraction. TF brouille les pistes : elle reste injoignable à son siège espagnol de Murcia et son adresse française à Châteaurenard nous mène vers l’appartement d’un de ses salariés, qui confirme qu’il n’y a plus de bureaux ici depuis trois ans.

    Les pratiques douteuses de ces entreprises ont attiré l’œil de la Mutuelle sociale agricole (MSA) et de l’Inspection du travail dont les contrôles sont de plus en plus fréquents. Sont ciblés ceux faisant appel aux prestations de TF, Laboral Terra, etc. Ennuyés par ces contrôles, les agriculteurs commencent à se montrer réticents aux services de ces sociétés. Un exploitant ayant souhaité rester anonyme témoigne : « Parfois, j’embauche quelques Equatoriens. Avant, je le faisais via Terra Fecundis mais maintenant, je passe par un groupement d’employeurs de droit français : au moins, on ne risque plus une descente de gendarmes. »

    Lassés d’être considérés comme des « négriers » et des « esclavagistes », des exploitants visités en viennent à mettre dehors les journalistes de manière musclée : « Vous voyez la porte là ? Eh ben, vous la prenez. Basta, on en a marre de lire des conneries sur notre dos. » D’autres, un peu plus enclins à la discussion, finissent par confier leur désarroi : « On sait qu’il y a des pratiques anormales, mais nous on est réglo et ça se passe très bien. Et puis ils sont là pour bosser ! » Ceux-ci ont cessé de « se faire livrer » par Terra Fecundis et recrutent désormais leurs #saisonniers en direct.

    S’organiser pour se faire respecter

    Petit à petit, les Sud-Américains qui ont acquis la nationalité espagnole contournent le détachement et passent par #Réagir, un groupement d’employeurs agricoles départemental. Sous la serre, Manuel, Johana, Maula, Rolando et Gloria, en pleine plantation du fenouil, ne regrettent pas d’avoir quitté TF : « Ici au moins, nos heures supplémentaires sont payées et les jours fériés et les dimanches majorés. » Un cadre qui plaît aussi à leur employeur qui souligne que « le paiement des charges en France ouvre le droit à une couverture sociale et à une #mutuelle ».

    Pourtant, même là, la situation est loin d’être idéale et ne garantit pas toujours de meilleurs traitements au quotidien… Blanca (le prénom a été changé à la demande de la personne ndlr ) travaille dans une entreprise française de conditionnement de fruits et légumes dans la région d’Avignon : « Je travaille trois jours et demi par semaine mais entre 5h du matin et 19h, avec des pauses. Dans l’entreprise, on nous a dit qu’on ne pouvait pas travailler plus de 48h par semaine ! lance cette mère de famille en riant un peu jaune. Mais bon, moi ça m’arrange pour les enfants. »

    Même si très peu d’entre eux parlent le français, ces travailleurs commencent à connaître leurs droits et des formes d’organisation collective émergent. La #solidarité est forte : des #cagnottes sont montées pour aider certains à payer des frais médicaux, des tournois de volley sont organisés pour souffler, se retrouver… Et en profiter pour s’échanger des contacts de boulot. Lassé de se « faire voler par les entreprises espagnoles », Peters, ancien saisonnier de TF, a monté sa propre entreprise pour mettre directement les travailleurs et les agriculteurs en lien : « Comme je parle bien français, à force je connaissais les employeurs et ils faisaient directement appel à moi. Je me suis lancé. »

    De leur côté, Santiago et Nelly sont cofondateurs d’une toute récente association, #Latinos_Sin_Fronteras, à Beaucaire : « On ne veut pas être vus que comme des machines à travailler. On est aussi des musiciens, des peintres, et on veut promouvoir notre culture, explique Santiago. « On voudrait aussi proposer des cours de français », rajoute Nelly. Julien Sanchez, le maire (FN) de #Beaucaire, n’a pas l’air très disposé à les aider dans leurs démarches. Mais la dynamique est lancée et entre deux matches de volley, certains soufflent que malgré les pressions, ils aimeraient monter un syndicat…

    Le #détachement : une politique européenne

    Pensé à l’origine pour favoriser la circulation des travailleurs au sein de l’Union européenne, le détachement est mis en place en 1996 à travers une directive qui précise qu’un travailleur détaché est « tout travailleur qui, pendant une période limitée, exécute son travail sur le territoire d’un Etat membre autre que l’Etat sur le territoire duquel il travaille habituellement ». Accusé de favoriser le « #dumping_social », le texte est amendé en 2017 en proposant d’établir l’égalité de rémunération et de règles salariales entre travailleurs détachés et locaux, tout en maintenant le règlement des #cotisations_sociales dans le pays d’origine. Il limite aussi la durée du détachement à douze mois et compte « protéger les travailleurs de la fraude et de l’exploitation ».

    Ces règles ont été entérinées en juillet 2018 par une nouvelle directive. « Pour l’Europe, c’est un système de win win win ! explique la sociologue Béatrice Mesini. A la fois pour le pays d’origine, pour le pays récepteur et pour le pays de mise à disposition. Tout le monde est gagnant et c’est pour ça que ça marche. »

    En Europe, le nombre de #travailleurs_détachés a augmenté de 45% entre 2010 et 2014, passant de 1,3 à 1,9 million, contre 600 000 en 2007. Le Ministère du travail français en recensait 516 101 en 2017, soit deux fois plus qu’en 2016, alors qu’en PACA, dans le secteur agricole, ils étaient 67 357 à venir ramasser des fruits et légumes, soit 7,4% de l’emploi salarié régional


    https://lecourrier.ch/2018/10/07/loindelaterrepromise-france
    #travailleurs_étrangers #travail #exploitation #maraîchage
    cc @isskein

  • #Microsoft enfreint la #loi aux #Pays-Bas concernant les #données_personnelles – Association des juristes europeens
    http://www.association-des-juristes-europeens.eu/microsoft-enfreint-la-loi-aux-pays-bas-concernant

    La CNIL néerlandaise [...] affirme que Microsoft collecte des données de performance technique et utilisateurs de manière continue. Cela concerne la manière dont les applications sont utilisées ainsi que les habitudes de surf web depuis les terminaux Windows 10 Home et Pro. La stratégie d’approche choisie par Microsoft fut d’une telle subtilité que les utilisateurs perdaient aisément le contrôle de leurs données.

    [...] une toute nouvelle version du système d’exploitation Windows 10 sera à l’ordre du jour. De son nom Fall Creators Update, cette nouvelle version permettra de pallier aux soucis relatifs à la protection des données personnelles.

    #infraction #RGPD

    J’avais pas vu ça fin juin.

  • Bonjour à tout·es.

    Craignant qu’un jour, peut-être, qui sait, on ne sait jamais dans la vie, mes commentaires au post de @ninachani vont disparaître car elle décide d’effacer son message... J’ai décidé, aujourd’hui, de copier-coller ici tous les message (yes, je suis folle !) et d’alimenter donc un post qui est le mien et que je peux donc mieux « contrôler ».
    Cela ouvre évidemment le débat (qui probablement est déjà en cours) sur l’archivage et le stockage, les sauvegardes possibles des informations qui circulent sur @seenthis.

    Il s’agit de la longue compilation sur #Briançon et les #réfugiés, que pas mal de seenthisiens suivent.

    J’alimenterais désormais cet argument à partir de ce post.
    A bon entendeur... pour celles et ceux qui aimerait continuer à suivre la situation de cette portion de la #frontière_sud-alpine.

    • « Peut-être qu’au printemps, on retrouvera des corps sous la neige » - Libération

      De 1 500 à 2 000 migrants arrivés d’Italie ont tenté une dangereuse traversée des Alpes depuis trois mois. Traqués par les autorités, ils voient les villageois s’organiser pour leur venir en aide.
      Col de Montgenèvre, à 1 850 mètres d’altitude sur la frontière franco-italienne, samedi soir. Le thermomètre affiche -8 degrés sous abri, il y a près de 80 centimètres de neige fraîche. Joël (1), accompagnateur en montagne, court aux quatre coins de la station de ski située sur le côté français du col. Il croise deux migrants, des jeunes Africains égarés dans une rue, les met au chaud dans son minibus, puis repart. Dans la nuit, un hélicoptère tourne sans discontinuer au-dessus du col : la police de l’air et des frontières ? Depuis des mois, les forces de l’ordre sont à cran sur les cols des Hautes-Alpes. Elles tentent d’intercepter les migrants afin de les reconduire à la frontière où, majeurs ou non, ils sont déposés sur le bord de la route quelles que soient les conditions climatiques.
      Joël trouve trois autres migrants planqués dans la neige, apeurés, grelottant, baskets légères et jeans trempés raidis par le gel, puis sept autres encore, dont plusieurs frigorifiés. La « maraude » du montagnard lui aura permis ce soir de récupérer onze jeunes Africains. Peu loquaces, hébétés, ils disent avoir marché plusieurs heures depuis l’Italie pour contourner le poste frontière de Montgenèvre. Ils arrivent du Sénégal, du Cameroun ou du Mali, tous sont passés par la Libye et ont traversé la Méditerranée.

      Miraculé.
      Joël les descend dans la vallée, à Briançon, sous-préfecture située à 10 kilomètres de là. Ils sont pris en charge par les bénévoles du centre d’hébergement d’urgence géré par l’association Collectif refuge solidarité : bains d’eau chaude pour les pieds, vêtements secs, soupe fumante… Autour de ce refuge, où se succèdent jour après jour des dizaines de migrants, gravitent une centaine de bénévoles, citoyens de la vallée, qui se relaient auprès de ces jeunes hommes, africains dans leur immense majorité. Ces trois derniers mois, ils sont sans doute de 1 500 à 2 000 à avoir transité par Briançon, tous arrivés par la montagne, estime Marie Dorléans, du collectif local Tous migrants.

      Si ce samedi soir tout s’est passé sans drame au col de Montgenèvre (qui reste ouvert tout l’hiver), ce n’est pas le cas dimanche matin du côté du col frontalier de l’Echelle, à quelques kilomètres de là (fermé tout l’hiver en raison de la neige). D’autres maraudeurs, membres comme Joël, du même réseau informel d’une quarantaine de montagnards professionnels et amateurs, découvrent sous le col un jeune Africain originaire de Guinée-Conakry, Moussa. Il est à bout de forces, affalé dans la neige à près de 1 700 mètres d’altitude. Il a perdu ses chaussures : ses pieds sont insensibles, gelés. Il a quitté l’Italie avant l’aube. C’est un miraculé. Les maraudeurs appellent le secours en montagne qui l’héliporte très vite vers l’hôpital de Briançon. Anne Moutte, l’une des accompagnatrices du réseau, multiplie les maraudes depuis un an : « Les soirs où nous ne sortons pas, nous ne dormons pas bien. Peut-être qu’au printemps, on retrouvera des corps sous la neige. Ces jeunes n’ont aucune idée des risques de la montagne, des effets du froid. Ils ne font pas demi-tour. »

      Cache-cache.
      A Névache, le premier village au pied du col de l’Echelle, il y a des mois que l’on vit au rythme de l’arrivée des migrants. Lucie (1) fait partie d’un groupe d’une trentaine de villageois qui se sont organisés spontanément pour les accueillir, en toute discrétion et avec une efficacité remarquable. D’une voix décidée, elle explique : « Ils arrivent en pleine nuit au village, affamés, frigorifiés, épuisés, blessés parfois. On ne va pas les laisser repartir dans la nuit et le froid à travers la montagne ! On les nourrit, on les réchauffe, on leur donne un lit. C’est du simple bon sens, ça coule de source. Notre seul but, c’est qu’il n’y ait pas de morts ni de gelés près de chez nous. »

      Les migrants redoutent les gendarmes qui les reconduisent en Italie. Alors, Lucie et le réseau névachais les gardent le temps qu’ils se retapent et les aident ensuite à gagner la vallée. A pied, en voiture, un cache-cache stressant avec les gendarmes, avec lesquels les rapports sont très tendus. A Névache comme à Briançon, les fouilles de véhicules sont devenues ces derniers mois la règle et les bénévoles surpris avec des migrants à bord de leur voiture sont convoqués pour des auditions, sous la charge « d’aide à la circulation de personnes en situation irrégulière ». Anne Moutte, l’accompagnatrice maraudeuse, s’emporte : « C’est l’Etat, le préfet et les forces de l’ordre qui se rendent coupables de non-assistance à personne en danger ! »

      A lire aussi Migrants : de plus en plus dur

      « Cimetière ».
      Ce week-end, le collectif Tous migrants organisait à Briancon des « états généraux des migrants ». Des débats, des échanges avec le journaliste Edwy Plenel, l’agriculteur activiste de la Roya Cédric Herrou, des chercheurs, des élus, des militants. Marie Dorléans, présidente de Tous migrants, résume : « Nous voulons nourrir le débat sur notre devoir d’hospitalité, sur une autre politique migratoire, mais nous avons aussi un devoir face à une urgence humanitaire. Nous avons tous peur d’un drame sur nos cols. La militarisation massive de la frontière conduit les migrants à des prises de risques inconsidérées. » Ce sont les professionnels de la montagne, accompagnateurs, guides, pisteurs, moniteurs qui ont porté ce dernier message.

      Constitués en un collectif « SOS Alpes solidaires », ils ont regroupé 300 personnes symboliquement encordées sur les pentes du col de l’Echelle dimanche pour lancer un appel solennel : « La Méditerranée ne stoppe pas des personnes qui fuient leur pays. La montagne ne les stoppera pas non plus, surtout qu’ils en ignorent les dangers. Nous refusons que les Alpes deviennent leur cimetière. » Stéphanie Besson, l’un des piliers de l’appel, enfonce le clou : « Nous demandons à l’Etat de nous laisser faire notre devoir de citoyens. Qu’il cesse de nous empêcher de venir au secours de personnes en danger. Que nos cols soient démilitarisés si l’on ne veut pas y laisser mourir ou geler les migrants. » Quelques minutes plus tard, l’hélicoptère du secours en montagne survole la manifestation avec à son bord le jeune Moussa miraculé du jour. Sauvé par des montagnards solidaires et déterminés.

      (1) Les prénoms ont été changés.

      https://www.liberation.fr/france/2017/12/17/peut-etre-qu-au-printemps-on-retrouvera-des-corps-sous-la-neige_1617327/?redirected=1

    • Dans les Alpes, auprès des migrants, «  on va redescendre des cadavres, un de ces jours  »

      Au #col_de_l'Echelle, des habitants viennent en aide aux migrants qui traversent la frontière enneigée au péril de leur vie. Maryline Baumard

      A Névache, la lumière reste allumée longtemps dans les chalets. Les nuits sans lune, elle guide le voyageur vers la maison des veilleurs qui, pour être sûrs de ne pas rater le bruit des coups sur la porte, ne dorment que d’un oeil. Nichée au pied du col de l’Echelle, dans les Hautes-Alpes, à 1 700 mètres d’altitude, cette bourgade de quelque 360 âmes est comme un phare pour le voyageur qui débarque de Bardonnèche, la petite ville italienne de l’autre côté du massif. Ceux que Bernard Leger, 82 ans, appelle « les visiteurs inattendus » .

      Tout au fond, la vallée de la Clarée, aux confins de la France, on est un peu comme sur une île. Autour, l’océan n’est pas bleu mais blanc ; pas liquide, mais neigeux. Mais pour « Jean Gab » (Jean-Gabriel Ravary) ou les autres, « tout ça c’est pareil » , la vague de neige est la soeur de celle qui engloutit les canots de la Méditerranée ; le montagnard, le frère du marin. « On a le même devoir de sauvetage chevillé au corps » , affirme ce guide de haute montagne. Alors, avec une vingtaine d’hommes et de femmes, il recueille les naufragés de la frontière. Gelés, choqués.

      « On leur donne des vêtements, de l’eau, de la nourriture et un lit au chaud, ajoute Bernard Leger. Le lendemain, ils sont encore en état de choc, muets de fatigue. » Avec son « commando humanitaire », cet ancien commandant d’un régiment de chasseurs alpins prépare ensuite la descente vers Briançon, pour rallier la base arrière et « faire de la place aux suivants » . Avec plus de 2 000 migrants accueillis dans la ville depuis juillet, le col de l’Echelle a retrouvé sa vocation séculaire de point de passage entre l’Italie et la France.

      « La mort a tourné autour de nous »

      De plus en plus souvent, ça se gâte avant d’atteindre Névache pour ces jeunes Africains ignorants de la montagne. Chef des urgences de l’hôpital de Briançon, un service qui en a déjà soigné 300 depuis l’été, Yann Fillet est monté deux fois au col le 10 décembre avec le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM). La seconde fois, en pleine nuit, le médecin a cru halluciner quand il a aperçu « un des gamins pieds nus dehors alors que le thermomètre affichait - 10° » .

      Désormais, cela ne fait plus de doute pour lui, « on va redescendre des cadavres un de ces jours » . D’autres estiment qu’il y en a déjà sous la neige. Des morts de froid et d’épuisement. En ce lundi matin 11 décembre, la salle de surveillance des urgences sur laquelle M. Fillet veille compte six rescapés. Choqués mais saufs. « La mort a tourné autour de nous. Ça ne se raconte même pas, mais j’en ai encore froid dans le dos », susurre Madou, le regard vide. « Sans le villageois venu à notre secours, on ne serait plus là » , complète celui qui dit avoir prié pour cette venue, « et comme dans le canot sur la Méditerranée, Dieu nous a entendus » .

      Pour ceux que les dieux n’entendraient pas, des « virées » secondent la veille des Névachais. C’est Alain Mouchet, accompagnateur en montagne, qui en gère le planning.

      « J’ai trente-cinq bénévoles, explique-t-il. On monte le soir et on attend en silence, cachés, en faisant tout pour que les exilés ne nous prennent pas pour des gendarmes. »

      Le 19 août, Moussa et Ibrahim, deux jeunes Guinéens, sont tombés dans le ravin pour fuir les forces de l’ordre. Une chute de quarante mètres pour Ibrahim, évacué alors à l’hôpital de Grenoble, et désormais en rééducation à Briançon. Lundi, sur son lit de rééducation, l’exilé était triste. Sa voix est tellement affectée par son traumatisme crânien que sa mère venait de pleurer au téléphone, inquiète de ce que l’Europe avait fait de son fils.

      Le jeu du chat et de la souris

      En vertu des accords bilatéraux signés avec l’Italie, les majeurs se voient notifié un refus d’admission sur le territoire. En dépit de la Convention internationale des droits de l’enfant, de nombreux mineurs sont aussi remis de l’autre côté. Avant de recommencer le passage, au risque de se perdre, parce qu’en haut le panneau France a été enlevé, ce qui conduit un certain nombre de migrants vers d’autres passages plus élevés que le col de l’Echelle. Plus dangereux.

      « L’un d’eux a passé cinq jours dans la montagne. Aujourd’hui encore, il est traumatisé de ce qu’il y a vécu, mais ne raconte toujours pas », résume Léna Carlier, bénévole de 18 ans en parallèle de son service civique à la maison des jeunes et de la culture (MJC).

      A-t-il subi des violences policières ? Tout le monde se le demande, car « ici, il y a deux catégories de forces de l’ordre. Ceux qui secourent en montagne et qui sont avant tout montagnards, et ceux qui font du zèle », disent les bénévoles.

      Ici, les citoyens solidaires sont nombreux à avoir été entendus par la gendarmerie pour avoir descendu un migrant de la montagne, l’avoir aidé à continuer sa route. Pourtant, tous s’estiment dans la légalité puisqu’ « ils transportent des demandeurs d’asile qui en plus sont très souvent mineurs » .

      Entre ces centaines de bénévoles et les forces de l’ordre, c’est pourtant le jeu du chat et de la souris, « alors qu’on devrait travailler la main dans la main » , regrette Alain Mouchet. Un sujet dont Bernard Leger et Jean-Gabriel Ravary aimeraient bien parler avec la nouvelle préfète, tout juste nommée.

      « Pas question de laisser qui que ce soit à la rue »

      Cette pression n’empêche pas 150 foyers de s’être portés volontaires pour héberger les plus fragiles. Moussa, le copain d’Ibrahim, vit depuis l’été chez un « couple solidaire » en attendant que son ami remarche. C’était sa seule solution puisque le conseil départemental l’a, comme bien d’autres, décrété majeur - un recours a été déposé. Les moins affectés, ceux pour qui quelques jours de répit suffisent, sont installés à la maison commune du Collectif réfugiés solidaires, la CRS, avant d’acheter un billet de train ou de profiter d’un covoiturage solidaire pour continuer leur route. A la CRS, on est nourri, soigné, vêtu et écouté.

      C’est la municipalité qui a ouvert ce lieu, estimant qu’il n’était « pas question de laisser qui que ce soit à la rue » , comme le rappelle l’ex-PS Gérard Fromm, maire de Briançon, qui a su convaincre la communauté de commune et son conseil municipal. Désormais, sur la toile cirée de la pièce commune, on se réhydrate à coups de thé brûlant, en jouant ou en devisant.

      Francine Daerden, la soixantaine, ne fait que passer mardi soir 12 décembre pour déposer des gâteaux et mélanger la marmite du dîner du soir, qui réchauffe doucement, préparée par une autre citoyenne. « Ici, chacun participe selon ses envies et ses compétences », indique Michel Rousseau, membre de l’association Tous migrants. Il dispose d’une liste de 450 bénévoles impliqués dans cet accueil qui prolonge en bas ce qui est fait au nom de l’urgence sur les cimes. Car à Briançon aussi règne l’« esprit veilleur » et Michel, Béatrice ou Alain accompagnent les exilés dans leurs premiers pas en France.

      Mercredi 13 décembre, à la CRS, Fofana cherchait un pull au vestiaire des dons, avant de rejoindre Chez Marcel, le squat communautaire installé par des jeunes du coin pour permettre un hébergement de plus longue durée. C’est là que Justin va attendre d’être autorisé à déposer sa demande d’asile en France. Un lieu à l’esprit un peu différent, aux relents plus anarchistes, sans doute, mais qui complète bien la Briançon solidaire.

      Un énorme mouvement citoyen

      Dans cette ville de 12 000 habitants, la MJC, qui jouxte la CRS, est pour quelque chose dans le pullulement des solidarités. C’est sans doute la seule de France à avoir géré un centre pour les exilés venus de la « jungle » de Calais. Luc Marchello, son directeur, a compris dès la première heure la nécessité d’un accueil citoyen. Dès l’automne 2015, il lançait un appel qui, plusieurs mois après, a éclos en un énorme mouvement citoyen.

      Parce qu’à Briançon, où se côtoient 35 nationalités, on s’occupe de l’étranger depuis des décennies. En montagnard peut-être, en humain tout simplement puisque la Mission d’accueil des personnes étrangères (MAPEmonde) de la MJC existe depuis quinze ans. Et pour certainement longtemps encore.

      De l’autre côté de la frontière, en effet, dans la petite gare de Bardonnèche, ils étaient quatre, mardi matin, à se réchauffer, avec la France pour horizon. Ibrahim a poussé sa valise jaune dans un recoin et rajuste sa chemise blanche sous sa petite veste noire d’été. Alfa somnole, avachi sur le radiateur, pieds nus dans ses chaussures. En Italie depuis quatre mois, mis dehors de son centre pour migrants près de Rome pour n’avoir pas pointé, il a pris le bus pour Paris, et en a été descendu tôt le matin à la frontière par la police française. Une grande fatigue règne sur la petite gare. Une rage aussi. Celle d’être si près de la France.

      http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2017/12/16/dans-les-alpes-on-va-redescendre-des-cadavres-un-de-ces-jours_5230716_165420

    • Migrants : « On ne peut pas accepter qu’il y ait des gens qui meurent dans nos montagnes »

      Parce qu’ils ne veulent pas laisser des personnes mourir de froid en traversant la frontière franco-italienne, collectifs et associations, dont « Tous Migrants », ont organisé ce week-end une cordée solidaire. Lors de cette cordée symbolique, ils ont secouru un jeune homme transi de froid, bloqué dans un couloir d’avalanche. #Etienne_Trautmann, qui a appelé les secours et filmé l’hélitreuillage raconte à « l’Obs » comment il a réussi porter secours à Moussa, 22 ans. Tout en insistant : « Je ne me sens pas le héros de ce secours, pour moi le vrai héros c’est Moussa, qui a bravé tous les dangers pour trouver une terre d’accueil plus hospitalière ». Voici son témoignage.

      http://tempsreel.nouvelobs.com/videos/vlz5k3.DGT/migrants-on-ne-peut-pas-accepter-qu-il-y-ait-des-gens-qui-meure

      Transcription d’une partie de l’interview de Etienne Trautmann :

      Etienne Trautmann (dans la vidéo son affiliation est la suivante "Collectif citoyens solidaires professionnels de la montagne) :
      « Nous on ne peut pas accepter qu’il y ait des gens qui meurent dans nos montagnes. Actuellement l’Etat, et je pèse mes mots, essaie de faire en sorte que la solidarité soit un délit. Nous, professionnels de la montagne on dit qu’on ne peut pas accepter cela. On essaie de nous mettre hors-la-loi en arrêtant des gens qui vont faire preuve de solidarité en prenant par exemple en stop des jeunes qui sont frigorifiés, qui ont besoin d’aide, et ça, nous, on ne peut pas l’accepter. Il y a des gendarmes qui interviennent, notamment dans la Vallée de la Clarée, et qui sont clairement là pour attraper les migrants. Il y a 2-3 semaines quand je suis passé, ils étaient dans une petite piste à la sortie d’un pont, et ils essaient d’attraper les jeunes à ce moment-là. Les informations tournent vite. D’une part ils passent par des cols extrêmement dangereux et par exemple ils traversent les rivières, non pas par les ponts, ils traversent avec leurs chaussures… Les pieds mouillés comme cela, je leur donne un quart d’heure avant que les gelures apparaissent et qu’on arrive après à l’amputation. C’est pas possible. »
      Sur le secours de Moussa : "J’ai essayé de lui dire qu’il était en sécurité là où il était, qu’il était pris en charge, qu’il allait pouvoir manger, qu’on allait pouvoir s’occuper de lui. Quand je vous en parle, c’est pas évident, parce qu’en disant cela je sais que je mentais, parce que clairement, car aujourd’hui pour un réfugié, et notamment de 22 ans, majeur, pour lui le parcours de l’enfer, il continue. Il vient de Guinée-Conakry, j’imagine qu’il a dû être confronté à toutes les horreurs qu’on peut trouver en Libye, certainement emprisonné, travailleur de force, la traversée de la Méditerranée certainement dans de mauvaises conditions… Et son parcours de l’enfer il continue ici en France, aujourd’hui. Et il va continuer. On est confronté à une valeur d’humanité, de fraternité, c’est des valeurs qu’en allant à l’école… c’est ces valeurs républicaines qu’on m’a transmises. Et aujourd’hui on me dit « non », mais mes enfants sont à l’école et devant le fronton de la mairie juste à côté c’est ces valeurs qui sont marquées : liberté, égalité, fraternité."

    • Sulle Alpi, da Bardonecchia alla Francia: la marcia drammatica dei migranti per superare il confine

      –-> avec vidéo:

      Per impervi sentieri di montagna, con abiti poco adatti. La pericolosa impresa tentata da tanti ragazzi africani.

      L’accesso alla Francia passa sempre di più da Bardonecchia: con i riflettori puntati su Ventimiglia, e sul Brennero, il viaggio della disperazione dei migranti passa anche tra i monti del Piemonte dove, anche col il gelo, tentano una drammatica marcia verso lo stato transalpino giungendo in valle da Torino e avventurandosi per impervi sentieri che li portino al di là delle Alpi.

      Minute 2’43, témoignage d’un migrant:

      «Quando vai alla frontiera, è impossibile. Non puoi passare. Né a Chiasso né a Ventimiglia. Tutto è impossibile.»


      http://www.corriere.it/video-articoli/2017/12/23/nel-gelo-alpi-la-francia-marcia-drammatica-migranti-superare-confine/afd9df66-e7ff-11e7-ac5e-f4b084532223.shtml

    • Posté par Valerio Cataldi sur FB :

      Bubbaka ha 17 anni e corre come un fulmine.
      Corre nella neve che gli arriva alla vita e gli strappa le scarpe da ginnastica dai piedi. Quando cade chiede aiuto a sua madre, poi si rialza e riparte.
      Bubbaka viene dal Mali. Vuole andare in Francia e nessuno lo potrà fermare. Non lo hanno fermato il deserto, i miliziani libici, il mediterraneo. Neanche la Gendarmerie che lo riporta indietro a Bardonecchia, in Italia.
      Non lo ferma neanche la neve.

      https://www.facebook.com/valerio.cataldi.35/posts/10214953897031357?comment_id=10214954554047782&notif_id=1514213178803818&n

      Lien vers le reportage sur le site de la télé italienne :
      http://www.tg2.rai.it/dl/RaiTV/programmi/media/ContentItem-d37b0006-8998-4c51-8222-bf1e31179170-tg2.html

    • Dall’Italia alla Francia. Oltre il muro di neve, in fuga dalla Gendarmerie

      Profughi e attivisti superano a piedi i passi di montagna sfidando le autorità francesi. Almeno 1.500 persone sono già transitate da Bardonecchia.

      Laurent ha un nome francese, un passaporto in lingua francese, si è formato alla scuola statale con libri francesi, ha la erre moscia dei francesi, per anni è stato sfruttato da un datore di lavoro francese, è cristiano, anzi «catholique», ma non può mettere piede in Francia. Perché non è francese. «E perché sono nero», dice mentre dall’alto del suo metro e novanta lancia la sfida agli ultimi ostacoli: le gallerie scavate a picconate cento anni fa e che preannunciano l’abitato di Nevache, 349 abitanti, due metri di neve, e una certa allergia tutta transalpina per i gendarmi che vanno a caccia di migranti da rispedire in Italia.

      La solidarietà dei montanari

      I montanari hanno costruito una rete informale di solidarietà che coinvolge più di 1.300 persone in tutta la regione di Briançon. Cattolici, protestanti, attivisti sociali, militanti No Tav di Italia e Francia. Da queste parti la gente guarda con rispetto a chi se la cava tra i monti, con la stessa ammirazione con cui si osserverebbe un Ulisse sopravvissuto a mille trappole. Scampato ai negrieri del deserto, ai torturatori libici, al gommone che si sgonfiava mentre il Mediterraneo si prendeva i suoi compagni di viaggio, Laurent è in fondo un Ulisse nero. Uno dei molti. Ma il gigante africano adesso trema perché le carezze della neve gli stanno facendo più male delle tempeste di sabbia. È ivoriano Laurent, di quell’Africa dove quella di Parigi è l’unica lingua ufficiale, ma che Parigi vuole tenere alla larga risarcendo anni di colonialismo importando caffé a buon mercato.

      Già passati in più di 1.500

      Dall’inizio dell’anno, secondo diverse associazioni di volontariato francesi, sono passate più di 1.500 persone, soprattutto uomini originari del Mali, della Guinea e della Costa d’Avorio. Molti i minorenni. Da Bardonecchia i ragazzi del Soccorso alpino hanno battuto una parte del tracciato dopo la grande nevicata di due settimane fa. La carrozzabile che d’inverno viene chiusa, è praticabile per i primi chilometri. Poi, in territorio francese, cominciano i perigli.

      Qualche giorno fa ne hanno tratti in salvo sei. Si erano smarriti nei boschi. «Quando hanno capito che li stavamo riportando in Italia – spiegano i soccorritori – non ne hanno voluto sapere, allora li abbiamo seguiti fino alla galleria, in territorio francese, dove ad attenderli c’era già la gendarmeria nazionale». Una scorta che farebbe andare fuori dai gangheri la polizia d’Oltralpe.

      Alla media di una decina al giorno, Natale compreso, arrivano tutti a Bardonecchia. Ogni sera alle 23,20 la campanellina della stazione ferroviaria più occidentale d’Italia annuncia l’ultimo convoglio regionale da Torino. I volontari lo aspettano come sempre sul primo binario. Ci sono gli operatori di «Rainbow4Africa» e i volontari del soccorso alpino, che hanno messo a disposizione una stanza, coperte, un bagno, cibo e soprattutto tutte le avvertenze per convincerli a desistere.

      Tutti in marcia alle 2 del mattino

      Come seguissero una tabella di marcia non scritta, quasi tutti, dalle due del mattino provano a inoltrarsi lungo il sentiero per il Col de l’Échelle, quel Colle della Scala che già dal nome dovrebbe invitare a girare i tacchi in giorni di neve. Altri preferiscono rischiare di più salendo l’impervia via del Monginevro, scarsamente presidiata dai gendarmi di montagna.

      Con scarponi e gambe buone si potrebbe leggere il primo cartello di «Bienvenue en France» dopo due ore al massimo di cammino. I dieci chilometri di salita sono difficili, ma non da arrampicata, poi altri quattro di discesa in Francia. Il termometro di notte a meno 8 e l’equipaggiamento più da traversata verso Lampedusa in estate che da sci di fondo, sono il nemico più insidioso.

      La prima ora di ascesa passa di solito tra denti che battono e caviglie che si piegano scivolando sulla salita ghiacciata. Poi, dove neanche le motoslitte arrivano, ogni passo è un calvario. Centottanta centimetri di neve vuol dire affondarci dentro. Risucchiati dalla paura e da una coltre che di amichevole ha solo l’aspetto.

      «Mi stavo nascondendo dietro a un cespuglio, ma i francesi mi hanno preso», racconta Shabir mentre dichiara la resa. Il pachistano dalla lingua sciolta dice che è finita. A lui la montagna non fa paura, e neanche la neve. Era abituato agli spietati inverni delle Torri di Trango, nel Baltistan, «a quattro ore di cammino dal K2». Il tempo di un panino al burro, un thé caldo, e i francesi lo hanno ricacciato dalla parte del traforo con il tricolore che voleva lasciarsi alle spalle. Gli sarebbe piaciuto vedere Parigi prima di tentare l’ultima impresa. «Non arriverò mai a Liverpool. Non ce l’ho fatta». E c’è una sola spiegazione: «Allah, vuole che io resti in Italia». Non ha la faccia stanca e non trema di freddo. Se ne andrà ad Ancona, dov’era sbarcato da un traghetto greco nascosto sotto al container di un rimorchio. «A Senigallia ho un amico che mi ha offerto un buon lavoro: 10 euro al giorno per distribuire volantini pubblicitari, e di notte venderò fiori oppure farò il guardiano».
      Tanti sogni infranti a un passo dal traguardo

      Altri due pachistani sono sfuggiti ai gendarmi che aspettano in fondo al pendio, dietro al costone che segna l’ultimo ostacolo naturale prima del traguardo. Non tutti, in verità, hanno in mente di fermarsi in Francia. Non i due iraniani, respinti al Brennero e a Ventimiglia e diretti in Germania. Non l’iracheno, che con il suo sguardo torvo non riesce a impietosire i doganieri neanche quando finge d’essere un profugo siriano. Lui vuole andare in Spagna dove sua sorella è alle ultime settimane di gravidanza. Laurent, intanto, guarda in fondo all’ultima galleria. Prima di lui erano partiti dall’Italia nove ragazzi. Avranno avuto mezz’ora di vantaggio. «Se la polizia li ha presi – riflette – allora saranno impegnati con loro e magari non mi vedranno. Se non li ha presi, allora potrebbero vedere me, oppure potrei avere fortuna come loro». Aspettare, però, vorrebbe dire stramazzare a terra. Un giovane della Guinea Conakry qualche giorno fa è stato ritrovato in un canalone senza scarpe. Non fosse stato per i montanari di Nevache sarebbe morto proprio a un passo dal traguardo.

      Laurent lo ha saputo dal passaparola via Whatsapp. «Piuttosto che tornare indietro, meglio finire arrestato dai francesi», dice sollevando il braccio nel segno dell’addio. Se in Costa d’Avorio esistesse un club di alpinismo, Laurent oggi sarebbe un eroe nazionale. A mani nude, con delle Adidas di pezza ai piedi, jeans e un piumino di un paio di taglie più piccolo, ha scavallato la dorsale che sfiora quota duemila ed è sceso giù in Francia in una notte sola. Un’impresa che dalle sue parti passerebbe alla storia: «Ma non sfamerebbe i miei bambini».

      https://www.avvenire.it/attualita/pagine/oltre-il-muro-di-neve-in-fuga-dalla-gendarmerie

    • Il 7 gennaio camminata da Claviere a Montgenèvre

      Il gruppo Briser les Frontières ha organizzato per domenica 7 gennaio una camminata da Claviere a Montgenèvre dal titolo Marcher pour Briser les Frontières

      Camminata contro le frontiere, per muoversi liberamente!
      Da Claviere a Montgenèvre.

      Domenica 7 gennaio alle ore 11.00
      Appuntamento al parcheggio di via Nazionale a Claviere.
      Con abbigliamento adeguato per una camminata sulla neve.

      Le frontiere non esistono in natura,
      sono un sistema di controllo.
      Non proteggono le persone, le mettono una contro l’altra.
      Non favoriscono l’incontro, ma generano rancore.
      Le frontiere non dividono un mondo da un altro,
      c’è un solo mondo e le frontiere lo stanno lacerando!

      L’indifferenza è complicità!

      Per Info: +39 3485542295

      (In caso di maltempo l’iniziativa si farà la domenica successiva)


      https://rbe.it/2017/12/28/camminata-7-gennaio

    • ON Y VA’ - alcune storie dalla Val di Susa di confine

      Alcune interviste fatte tra le montagne della Valle di Susa. Dove da mesi moltissime persone che vogliono oltrepassare il confine verso la Francia sono costrette a farlo rischiando la vita.

      https://www.facebook.com/briserlesfeontieres/videos/1537002486391870
      #vidéo #témoignages #parcours_migratoires #itinéraire_migratoire
      Une personne dit avoir essayé déjà une fois d’aller en France (il a remonté l’Italie depuis #Crotone), mais avoir été renvoyée. Renvoyée à #Taranto, puis à #Roccasecca
      #migrerrance

    • Bilan des états généraux pour les migrants : entre inquiétudes et espoirs

      Entre tables ronde et chaîne humaine au col de l’Échelle, le week-end consacré aux migrants et aux migrations a rassemblé beaucoup de monde, près de 1000 personnes au total dont plus de 300 dans la neige et le froid du col de l’Échelle. Une conférence de presse, ouverte au public, a conclu ces deux journées. Le bilan par #Marie_Dorléans, du mouvement citoyen Tous Migrants.

      https://vimeo.com/247766714?ref=tw-share

    • #solidarité_montagnarde à #Névache... une chanson :

      La fin de la #chanson :

      "Et pourtant, là-bas, là-haut
      là où vient de se passer mais où tout se passe
      comme souvent dans des interstices du monde
      dans les Alpes
      des hommes et des femmes ont arrêté ce tran-tran quotidien
      à Névache, à La Roya
      des enfants qui passaient, sans chaussettes
      allant de nulle part à nulle part sans destin
      sans espoir
      on leur a ouvert, le meilleur de Névache
      solidarité montagnarde, ça s’appelle
      c’est beau comme mot.
      Il a dit : « Bhein, vous êtes là, bhein restez dormir »
      Pas militant, pas combattant
      juste quotidien
      le quotidien qui change tout.
      C’est là-bas, c’est à Névache
      au-dessus du Briançonnais
      Allez-y, ça a l’air bien."

      https://twitter.com/laRadioNova/status/932499508767977472

      sur youtube :
      https://www.youtube.com/watch?v=-JraQ2DiVYI

    • Capolinea Bardonecchia?

      Reportage dalla frontiera tra Italia e Francia, dove i migranti sono bloccati a causa del regolamento di Dublino e dove la popolazione si sta attivando per fornire loro un aiuto.

      Le Alpi occidentali sono uno storico luogo di passaggio. Senza scomodare Annibale e i suoi elefanti più di duemila anni fa, si può dire che il “confine naturale” rappresentato dalle montagne sia stato più spesso motivo di unione che di separazione tra gli abitanti dei due versanti.

      Eppure, per le migrazioni contemporanee le montagne sono più simili a un muro. Da Ventimiglia a Como, sono ritornate le frontiere tra l’Italia e la Francia, almeno per i migranti. Non fa eccezione Bardonecchia, il comune più occidentale d’Italia, diventato nell’ultimo anno un luogo di transito sempre più rilevante.

      In estate, passare da Bardonecchia a Nevache attraverso il Colle della Scala non è né difficile né lungo, e da lì procedere poi verso Briançon e via via in direzione delle città più grandi, ma durante l’inverno tutto si complica: il colle, infatti, rimane chiuso per tutta la stagione a causa delle condizioni meteo. Nonostante questo, in questi primi mesi freddi il transito di richiedenti asilo attraverso Bardonecchia non si è azzerato, ma al contrario i numeri sono decisamente superiori rispetto allo scorso anno. Di conseguenza, anche gli incidenti dovuti alle difficoltà del clima sono in aumento.

      Mentre per il sindaco di Oulx «i migranti nelle stazioni non sono affatto un problema», è chiaro che la situazione non può che essere provvisoria, né può essere trattata soltanto come una questione di ordine pubblico. Alla base di tutto, rimane l’inefficienza del regolamento di Dublino, che affida la competenza dell’esame della richiesta d’asilo al Paese di primo ingresso, incentivando quindi tutti gli altri, Francia compresa, a chiudere le proprie frontiere e a rimandare indietro chiunque riesca ad attraversarle.

      http://riforma.it/it/articolo/2017/12/15/capolinea-bardonecchia

      Citations:
      Marta (militante Briser les frontières), à partir de la minute 0’35:

      «Il passaggio per la Francia qui dalla Val di Susa è iniziato ad essere utilizzato dopo la chiusura della frontiera di Ventimiglia. Dopo la militarizzazione di quel passaggio lì, le persone si sono informate e si sono spinte fino a questo passaggio del Colle della Scala e del Monginevro. Abbiamo notizie di alcuni passaggi già l’inverno scorso che però non riusciamo molto a quantificare perché erano ancora abbatanza discreti. E poi dall’estate scorsa abbiamo notizia di 40-50 arrivi al giorno e altrettanti passaggi durante la giornata sui sentieri.»

      Voix off:
      «Il territorio ha risposto con una rete di accoglienza spontanea che fornisce supporti di diverso genere.»

      Marta: «La rete è nata da un’esigenza di singole persone che si sono avvicinate a questo punto di frontiera, che hanno verificato che le condizioni dei ragazzi che arrivavano erano sicuramente difficili, per cui abbiamo deciso di organizzarci in rete per avere una possibilità maggiore di dare un supporto. Abbiamo iniziato ad operare più formalmente da un paio di mesi. Le cose che sono state fino adesso è una presenza più o meno costante in stazione a Bardonecchia e poi portiamo su i vestiti. Cerchiamo di risolvere quelle che sono le prime esigenze e distribuire cibo, tè caldo, ecc.»

      Voix off:
      «Recentemente ha fatto notizia la chiusura della stazioni ferroviarie che ha portato anche all’intervento del prefetto di Torino per farle riaprire»

      Marta: «Loro l’hanno giustificata con una ragione di sicurezza e ordine pubblico nelle stazioni, cosa che non è giustificata perché non ci sono mai stati problemi di ordine pubblico. Dopo questa notizia, sia le amministrazioni sia diverse persone hanno fatto pressione perché si riaprissero le sale d’attesa. E alla fine, con l’intervento del prefetto, sono state riaperte, anche se in realtà sono aperte soltanto di giorno. Di notte, la sala di Bardonecchia chiude alle 21 e quella di Oulx continua a chiudere alle 22h30, cosa che in teoria non dovrebbe succedere perché è una stazione internazionale».

      #Diego_Cantonati, responsabile Soccorso Alpino Guardia di Finanza di Bardonecchia autour des tentatives de dissuasion de faire la traversée (à partir min 2’50):

      «E’ una domanda che ci poniamo anche noi, quella di lanciare un messaggio in modo da fargli capire che è pericoloso fare quello che vogliono fare. Purtroppo non riusciamo a convincerli. Ci sono diverse associazioni che danno appoggio a questi migranti, probabilmente sono quelle più influenti sulle loro scelte, dovrebbero incidere e far capire che in determinate condizioni corrono dei rischi veramente troppo elevati e rischiano anche proprio di morire»

      Marta (min. 3’32):

      «Loro hanno già attraversato delle situazione estremamente difficili per cui la neve non li spaventa più di tanto, la descrizione dei possibili problemi di ipotermia e addirittura i racconti di persone che già hanno subito amputazioni dei piedi... nonostante questi racconti loro ci dicono che un tentativo lo devono fare perché è la loro unica possibilità.»

      #Simone_Bobbio, addetto stampa Soccorso Alpino e Speleologico Piemontese (min. 4’51):

      "E’ una differenza quantitativa, dei numeri. A livello qualitativo, si porta soccorso a chi ne ha bisogno, indipendentemente da chi sia. E’ per questo che spesso nei rapporti di intervento non compare il fatto che sia stato portato soccorso a un migrante piuttosto che a un turista, perché si soccorre la persona e basta. A livello comunicativo c’è un certo tipo di remora a comunicare tutti questi interventi anche per un poco il timore che possono essere strumentalizzati. Perché c’è il rischio che qualcuno inizia chiedere... la classica domanda è: ’Chi paga per questo intervento?’. Quindi cerchiamo di affrontarli con una certa cautela.

      #Gianfranco_Schiavone, vice-président ASGI sur le cadre juridique:

      «Il pilastro su cui si regge politicamente l’attuale regolamento Dublino 3 e anche le sue versioni precedenti è il vincolo che lega il richiedente asilo al primo paese dell’Europa nel quale mette piede, perché lì si radica la competenza delle domande. E quello che avviene è che le persone che cercano di evitare in tutti i modi questa situazione è di trasferirsi in maniera irregolare in un altro paese nel quale vogliono andare.»

      Intervista a #Cristina_Alpe del Soccorso Alpino di Bardonecchia

      La sede di Bardonecchia del #Corpo_Nazionale_Soccorso_Alpino_e_Speleologico ha avviato nelle ultime ore tre operazioni di ricerca per altrettanti gruppi di migranti che tentavano di valicare verso la Francia, nonostante l’abbigliamento inadatto e le condizioni meteo avverse.

      –-> citation:

      Cristina Alpe: Questi interventi si verificano già da alcuni mesi, diciamo che è dalla primavera/estate che continuiamo ad avere chiamate di soccorso. In realtà il grosso problema si è rivelato adesso, con il maltempo e la neve, perché i valichi verso la Francia non sono praticabili né a piedi né in auto. Adesso gli interventi sono aumentati e queste persone hanno veramente bisogno di aiuto. Nella giornata di ieri (10.12.2017), tra ieri e stamattina, ci sono stati 2-3 interventi. Uno con esito positivo verso le 5h20 di questa mattina, in collaborazione con il Pelotone de la gendarmerie francese (PGHM), che ci ha contattati per due migranti che erano verso il Colle della Scala, su territorio francese, però su versante italiano. E una nostra squadra mista con il Soccorso Alpino della finanza sono riusciti a recuperarli verso le 6h45. Non avevano scarpe adatte, uno aveva addirittura perso le scarpe, comunque sono stati recuperati e riportati a Bardonecchia. Negli altri due interventi, le ricerche nella nottata sono state sospese, anche perché immediatamente dopo le 18h pare che ci sia stata una chiamata di queste persone che avevano chiesto soccorso che erano in salvo a fondovalle in Francia e quindi non avevano più bisogno. La cosa che mi viene da dire è che comunque quando chiamano, le notizie sono sempre un po’ sommarie, un po’ vaghe e quindi è sempre difficile riuscire a localizzare e dare il giusto aiuto a queste persone.
      Giornalista: chi chiama?
      Cristina Alpe: In queste ultime chiamate ci è parso di capire che fossero i migranti stessi, nel senso che comunque hanno un telefono e in alcuni casi poi dopo la chiamata riusciamo anche a contattarli, poi bisogna vedere se non è qualcuno che li lascia lì. Questo non lo sappiamo, nel senso che a volte ci chiamano, lasciano un numero di telefono e poi provi a richiamare e non risponde più nessuno. Altre volte invece ti rispondono di nuovo e quindi la localizzazione è più facile. Dipende un po’ da dove riescono a chiamare, a volte aggancia la cella italiana, a volte aggancia la cella francese. Comunque se sono su Bardonecchia, in linea di massima sono su territorio francese, perché sul territorio italiano il posto è un po’ meno pericoloso, perché dove inizia la salita verso il Colle della Scala poi è già territorio francese dove è più pericoloso.
      Giornalista: non si tratta di emergenza singola, ma...
      Cristina Alpe: E’ un problema allargato. Infatti credo che in questi giorni si muoveranno altre forze in campo, prefettura e comune, perché comunque se nell’estate è una cosa gestibile perché la maggior parte di quelli che cerca di svalicare riesce, in questo periodo qua assolutamente no. Son pochi quelli che riescono a passare di là. Oltretutto con il brutto tempo così. Il Colle della Scala d’inverno è impraticabile, soprattutto con calzature non adatte, poco vestiti. Infatti ci sono anche operazioni della Croce Rossa, ci sono altre associazioni di volontariato che si stanno muovendo per dare assistenza a queste persone.

      https://rbe.it/2017/12/11/intervista-cristina-alpe-del-soccorso-alpino-bardonecchia

    • Bardonecchia. Cattolici e protestanti insieme per i profughi a piedi sulle Alpi

      Parrocchie cattoliche, comunità protestanti, associazioni, volontari del soccorso alpino italiano e francese, da settimane cercano di portare al riparo i migranti che si avventurano verso la Francia.

      L’ecumenismo dei ramponi e del vin brulée a duemila metri di quota è una questione di vita o di morte. Parrocchie cattoliche, comunità protestanti, associazioni, volontari del soccorso alpino italiano e francese, da settimane affrontano dai due versanti delle Alpi il grande freddo, cercando di portare al caldo i migranti che si avventurano verso la Francia.

      Sono i profughi che tentano di aprire nuove piste lungo la novella Via Francigena della speranza. Equipaggiati come peggio non si dovrebbe, affrontano i sentieri più impervi affondando le gambe dentro a una coltre da loro mai vista prima. Scarpe da ginnastica ai piedi, pantaloni di cotone leggero, giacche a vento buone a malapena per affrontare il mare in bonaccia. Guardano i costoni sperando di trovare dall’altra parte la discesa verso la valle transalpina. Invece no, dopo un tornante ce n’è un altro che risale.

      Le mobilitazioni delle oltre 430 associazioni coinvolte negli “Stati Generali delle migrazioni in Francia” e dei valligiani sul versante italiano non si fermano. Gente di montagna che non ha bisogno di teologismi per sapere cos’è l’ecumenismo della solidarietà. Riforma, lo storico organo di informazione delle chiese evangeliche battiste, metodiste e valdesi in Italia, segue in tempo reale l’evolversi della “rotta bianca”, rilanciando i messaggi della Chiesa cattolica francese, e specialmente del Secourse Catholique, la Caritas di Francia che insieme a “Entraide Protestante”, la diaconia delle chiese riformate francesi, hanno protestato per iscritto con il presidente Macron, denunciando «tutte le storture del sistema di accoglienza francese e con la volontà di denunciare - spiega Riforma - l’ulteriore inasprimento di controlli e modalità di espulsione che le nuove leggi su immigrazione e sicurezza stanno delineando».

      «Attenzione, pericolo di morte», recitano in arabo, francese e inglese alcuni cartelli a Bardonecchia e a Oulx, i comuni da cui i migranti partono per la traversata. Loro guardano, e passano oltre. «La montagna è pericolosa d’inverno. Si rischia il congelamento a causa del freddo estremo - si legge -. Ci si potrebbe perdere e morire per sfinimento. Per favore non tentate, potrebbe esserci un metro e mezzo di neve». L’hanno vista neanche sul Kilimangiaro, e dopo essere sopravvissuti agli aguzzini libici e ai marosi del Mediterraneo, non hanno paura di quello che non conoscono. Alcuni cascano nella trappola di improvvisati contrabbandieri di uomini.

      Il 30 novembre un ventenne originario del Kosovo è stato fermato dagli agenti del commissariato di Bardonecchia, sul confine tra Italia e Francia. Alla guida di una Lancia Ypsilon, l’uomo era diretto Oltralpe con a bordo quattro connazionali tra i 18 e i 30 anni. Il passeur è stato arrestato per favoreggiamento dell’immigrazione clandestina, mentre gli altri quattro kosovari sono stati espulsi. Con gli africani, «la situazione migranti a Bardonecchia - afferma Luca Giaj Arcota, presidente del Soccorso alpino piemontese - ha raggiunto il livello d’emergenza. Negli ultimi mesi la nostra stazione locale, insieme alla Guardia di Finanza è stata chiamata in numerosi interventi per migranti dispersi o infortunati. Queste persone tentano di passare il confine nonostante le condizioni proibitive e il lavoro di dissuasione che la nostra e altre associazioni porta avanti. Non possiamo impedire loro di affrontare i sentieri innevati, ma è necessario prevenire altre partenze prima di incidenti più gravi». Neanche il maltempo li ferma. Figurarsi un cartello. La neve non però, è tutto più complicato.

      Perché un nero, da quelle parti, non è un turista in cerca di emozioni tra le vette. Molti tra quelli intercettati dalla Gendarmerie e rispediti in Italia, si nascondono prima di poter essere aiutati. Sfuggire agli agenti tra Bardonecchia e Briançon è ora quasi impossibile, così tentano la strada del Monginevro. Due giorni fa ne hanno salvati una decina. Si erano perduti tra i pendii. Hanno accettato una bevanda calda e vestiti asciutti. Poi sono ripartiti, sognando finalmente la discesa e qualcuno che gli dica che ce l’hanno fatta: «Bienvenue en France».

      https://www.avvenire.it/attualita/pagine/lecumenismo-solidale-lungo-la-rotta-bianca

    • Nella neve e nel ghiaccio la marcia dei migranti attraverso le Alpi

      In tre mesi almeno in duemila hanno passato il confine tra Italia e Francia. Spesso sono minori non accompagnati e si ritrovano spaesati in mezzo al freddo. Una rete di montanari volontari li aiuta anche se poi la polizia francese li rispedisce indietro.

      A decine ci provano ogni settimana, quando la temperatura scende a meno venti. Dall’Italia alla Francia. Senza equipaggiamento e nel bianco abbagliante. Senza nemmeno un paio di stivali. Ma l’anno scorso, come in questo nuovo anno, si mettono in cammino verso una nuova vita (https://www.aljazeera.com/videos/2018/1/1/migrants-in-europe-desperate-journeys-across-mountains). Al gelo, affondando i piedi nel ghiaccio che copre quasi tutto, a quasi duemila metri d’altezza, lungo il passo alpino che separa il suolo francese da quello italiano: i migranti sono in marcia (https://www.thetimes.co.uk/article/barefoot-migrants-die-trying-to-cross-alps-in-deepest-winter-zpvb82nrr).

      Da Ventimiglia al Brennero, poi le Alpi: la prima città da raggiungere nella terra francese è Briançon, dove è stato aperto un rifugio per la notte. I locali, che sanno quanto pericolose siano le loro montagne, hanno deciso di aiutarli e raccontano che la maggior parte dei profughi in arrivo sono minori non accompagnati, che tentano di raggiungere suolo francese. La rete dei volontari conta 1300 persone dei villaggi circostanti: dal bucato al sostegno giuridico, dalle ronde per i dispersi a chi distribuisce cibo, in mille sulle Alpi tendono la mano (www.meltingpot.org/Sulle-Alpi-francesi-i-montanari-che-salvano-i-migranti-dal.html#.WkqawSOh2fU).

      Quando cala dall’alto, la guardano per la prima volta nella loro vita: gli africani vedono lassù per la prima volta la neve. Dalla caldissima Africa, i rifugiati affrontano temperature gelate. Accendono il fuoco di notte, si dividono il cibo. Sperano. Ricordano i Paesi d’origine: Mali, Guinea, Costa d’Avorio. Dormono e all’alba, un passo dopo l’altro, continuano ad andare verso nord.

      In tre mesi in millecinquecento almeno, quasi duemila rifugiati ce l’hanno fatta, ma il percorso è arduo, quasi impossibile senza preparazione e abiti caldi, di cui i migranti sono sforniti. Gli alpini che pattugliano la zona dicono di aver paura di trovare i cadaveri in primavera, quando la neve si scioglierà. Alberto Rabino, a capo degli alpini di Bardonecchia, dice di aver ricevuto decine di chiamate dai migranti negli ultimi giorni. Si perdono nei boschi, nella neve, nel buio e quando i soccorritori arrivano li trovano in condizioni pericolosissime, a volte senza nemmeno le scarpe, a volte gravemente feriti. Joel Pruvot fa il volontario nel rifugio e anche lui racconta di aver trovato rifugiati senza scarpe nella neve: “gli africani non hanno idea di quanto sia pericolosa la montagna”.

      Quando riescono a scampare alla morte per congelamento, a volte si imbattono nella polizia francese che li rispedisce indietro. Vicino a Bardonecchia, mentre il 2017 diventava 2018, un gruppo di migranti ha tentato di arrivare a Col de l’Echelle. Lì l’altezza sfiora i duemila metri. Erano in sei ed erano arrivati in Italia a luglio. Quasi tutti, come la maggior parte dei migranti che hanno la forza di compiere il percorso, erano minorenni. Tutti con negli occhi un sogno: una nuova vita oltre le Alpi.

      https://left.it/2018/01/02/nella-neve-e-nel-ghiaccio-la-marcia-dei-migranti-attraverso-le-alpi

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      Migrants in Europe: Desperate journeys across mountains

      Over the last three months, at least 1500 migrants have embarked on a dangerous journey over the Alps, crossing from Italy into France, defying freezing temperatures and heavy snow.

      Over the last three months, at least 1500 migrants have embarked on a dangerous journey over the Alps, crossing from Italy into France, defying freezing temperatures and heavy snow.

      Rescuers in the Alps say they’re concerned about the number of refugees and migrants trying to cross the snow-covered mountains of Europe.

      Half of those making the journey are thought to be children or teenagers.

      https://www.aljazeera.com/videos/2018/1/1/migrants-in-europe-desperate-journeys-across-mountains

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      Barefoot migrants die trying to cross Alps in deepest winter

      Rescue workers say they expect to discover the bodies of African migrants who have died crossing the Alps when the snows melt in the spring.

      Dozens try to cross the border between Italy and France every week, some barefoot, despite heavy snow and temperatures as low as minus 20C. One African man died last week when he fell from the clifftop cabin where he had been sheltering onto the A8 motorway at Roquebrune-Cap-Martin on the French side of the border.

      (#paywall)

      https://www.thetimes.co.uk/article/barefoot-migrants-die-trying-to-cross-alps-in-deepest-winter-zpvb82nrr

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      Sulle Alpi francesi: i montanari che salvano i migranti dal gelo
      >> di Luisa Nannipieri - Radio Popolare, 18 dicembre 2017

      Più di un metro di neve fresca e polverosa, temperature che scendono fino a – 20°C e raffiche potenti che spazzano la montagna sotto al limpido cielo invernale. Siamo a 1.700 metri d’altezza, vicino al Col de l’échelle, piccolo passo alpino che separa la Francia dall’Italia. A meno di 10 chilometri da qui, c’è già chi scia sulle piste di Bardonecchia, in val di Susa. Questa è, ormai da più di un anno, la nuova strada dei migranti che vogliono lasciare l’Italia.

      Bloccati a Ventimiglia e al Brennero, arrivano in treno fino a Bardonecchia o Oulx e si incamminano sulle montagne a piccoli gruppi per raggiungere Briançon. Come cartina, un cellulare che spesso non prende; ai piedi, se va bene, delle scarpe da ginnastica di tela e delle calze. Per evitare le pattuglie di gendarmi lungo la strada, non esitano a lasciare i sentieri battuti, finendo per perdersi o ferirsi anche gravemente. Dall’inizio dell’anno sono passate più di 1.500 persone, soprattutto uomini originari del Mali, della Guinea e della Costa d’Avorio. Moltissimi sono minorenni. E la neve non basta a scoraggiarli: ogni giorno arriva una decina di persone in valle, nonostante il gelo e il rischio di valanghe sul versante italiano.

      Per far fronte alla situazione, in mancanza di una risposta che non sia la militarizzazione della frontiera da parte dello Stato francese, i montanari hanno creato una rete di solidarietà che coinvolge più di 1.300 persone in tutta la regione di Briançon. Non tutti sono favorevoli ai migranti ma nessuno riesce a rimanere indifferente, figurarsi abbandonare qualcuno sui monti conoscendo i rischi che si corrono. Cosi’ c’è chi li accoglie, chi li cura, chi li aiuta a fare il bucato, chi offre sostegno giuridico e chi organizza, ogni sera, ronde per cercare i dispersi in montagna. Alcuni hanno dato i loro numeri di cellulare e ricevono spesso richieste d’aiuto da ragazzi che non sanno minimamente orientarsi sulle Alpi. E tutti si chiedono non se, ma quanti corpi verranno ritrovati questa primavera, al disgelo.

      Domenica scorsa, dalla valle francese della Clarée sono saliti in 250: valligiani, guide alpine, qualche giornalista e qualche personaggio noto hanno formato una cordata solidale per denunciare una situazione sempre più pericolosa e il silenzio dello Stato. Sarebbe dovuta essere una semplice azione dimostrativa ma si è trasformata in un’operazione di salvataggio. Un giovane della Guinea Conakry è stato ritrovato in un canalone di valanga senza scarpe. Aveva iniziato a salire verso il passo dell’Echelle alle 5 del mattino. Ecco il video:


      https://twitter.com/la_regledor/status/941699971828604928

      https://www.meltingpot.org/2017/12/sulle-alpi-francesi-i-montanari-che-salvano-i-migranti-dal-gelo

    • Bardonecchia, migrante in fuga verso la Francia sommerso da un metro e mezzo di neve: salvato in extremis

      Tragedia sfiorata. Recuperato dal soccorso alpino francese avvisato dalla moglie che con i due figli lo attendeva a Briancon. Attivisti francesi aiuteranno i migranti costreuendo un igloo di protezione.

      Un Capodanno di solidarietà in cima al Colle della Scala dopo l’ennesimo salvataggio di un migrante in ipotermia sopra Bardonecchia. Sua moglie e i suoi figli, di 2 anni e di 5 mesi, erano riusciti a raggiungere la Francia senza problemi, mentre lui stava finendo assiderato nella neve dell’alta Valsusa. Un cittadino ghanese è stato salvato dal soccorso alpino francese mentre si trovava sotto un metro e mezzo di neve sul Colle della Scala al confine con l’Italia. Per lui, uno dei tanti migranti che da mesi tenta l’attraversata dalle Alpi, è stato provvidenziale proprio l’intervento della moglie con cui si erano dati appuntamento a Briançon, ma che non vedendolo arrivare ha dato l’allarme. La donna infatti era stata accolta da una coppia di attivisti francesi dopo essere arrivata in autobus passando dal Monginevro e riuscendo a eludere i controlli della gendarmerie, ma suo marito ha scelto la via più difficile ma anche quella considerata meno battuta dai migranti l’ascesa a piedi dal Colle della Scala. «Non lo vedeva arrivare e l’angoscia saliva anche perché era in corso una copiosa nevicata» raccontato gli attivisti di Tous migrant. Dopo ore di ricerche i soccorritori sono riusciti a individuare l’uomo e portarlo al sicuro con un elicottero. All’ospedale è arrivato in ipotermia e dopo le cure ha potuto riabbracciare la sua famiglia.

      Quella di questa notte è solo l’ultima tragedia sfiorata tra Bardonecchia e Nevache e anche per questo oggi un gruppo di attivisti francesi ha raggiunto il colle della Scala per portare aiuto ai migranti che anche nella notte di Capodanno tenteranno, sempre senza vestiti ed equipaggiamento adatto, l’ascesa. «Saliremo tutti insieme al Col de l’Echelle e costruiremo degli igloo necessari per accogliere chi verrà con noi - racconta Yann Borgnet, uno degli organizzatori - Questa sera prepariamo una grande zuppa e passiamo la serata lì. L’idea di un’azione del genere è per discutere di come i governi stanno gestendo le migrazioni, ma anche essere lì per aiutare i migranti in pericolo. Domani, se il tempo lo permette, è possibile che i più motivati ??facciano un viaggio di ritorno a Bardonecchia con gli sci, per fare al contrario il percorso dei migranti e mostrare a tutti quanto è dura la loro strada».

      https://torino.repubblica.it/cronaca/2017/12/31/news/bardonecchia_migrante_in_fuga_verso_la_francia_sommerso_da_un_metr

    • Valsusa, un’altra tragica frontiera dell’Europa dei muri

      Nel silenzio complice della stampa mainstream, un’altra drammatica situazione sta colpendo la popolazione migrante che attraversa il nostro paese. Un’attivista valsusina ci racconta gli ultimi mesi alla frontiera di Bardonecchia.

      Ci puoi raccontare cosa sta succedendo ai migranti alla frontiera di Bardonecchia?

      Da tempo ormai, vista la situazione a Ventimiglia con la frontiera sempre più sigillata, molti migranti arrivano in treno a Bardonecchia e attraversano il confine con la Francia a piedi passando per le montagne. Bardonecchia è una località transfrontaliera a 1312 metri di altezza. Con l’arrivo dell’inverno i migranti hanno iniziato ad avere grosse difficoltà con le temperature, con gravi problemi di assideramento durante le notti all’aperto.

      Era già accaduto in passato?

      Da sempre la Valle è stata un luogo di passaggio di migranti, lo ricordo fin da piccola anche per esperienze vissute in prima persona. Nell’ultimo anno questo fenomeno è sicuramente aumentato. Con l’inverno, e con la necessità di rifugiarsi in luoghi caldi, sta diventando evidente un fenomeno prima più invisibile.

      Cosa stanno facendo le autorità?

      Il primo provvedimento preso è stato chiudere le stazioni di Bardonecchia e poi di Oulx per impedire a chi migra di rifugiarsi nelle sale di attesa. Per un certo periodo hanno addirittura tolto il servizio di apertura anche di giorno, e quindi paradossalmente chiunque attendesse un treno doveva farlo al freddo.

      Dal lato francese l’arrivo dei migranti è monitorato da droni, motoslitte, pattuglie della gendarmerie e vengono riportati subito a Bardonecchia.

      Molte di queste persone hanno un permesso di soggiorno temporaneo in Italia e una volta riportati oltreconfine vengono lasciati a loro stessi.

      Il comune si è disinteressato così come le altre istituzioni fino a quando hanno iniziato ad avere pressioni più consistenti.

      Gli enti locali stanno intervenendo e prestando servizi di emergenza o è tutto gestito dalle forze dell’ordine?

      Per un lungo periodo le pressioni della società civile non sono servite a nulla.

      L’ong Rainbow for Africa ha poi iniziato ad avere delle interlocuzioni, ed è riuscita a far aprire una piccola stanzetta di 20 metri quadri nell’edificio della stazione, solo durante gli orari notturni. In principio questa stanzetta era gestita dalla polizia. Nel frattempo l’ong ha ottenuto le chiavi e la possibilità di mettere a disposizione personale medico e paramedico negli spazi del soccorso alpino adiacente. Il personale presta soccorso quando arrivano migranti che hanno sintomi da congelamento. Caritas e Croce Rossa hanno fornito servizi parziali.

      Cosa significa il supporto del movimento NOTAV a questa situazione?

      Se volevano una dimostrazione in più che il movimento NOTAV non è un movimento nimby, eccola pronta. Di sicuro la lotta contro il TAV ha permesso di diventare una comunità che cura il territorio e coltiva valori quali l’antirazzismo e l’accoglienza.

      Poi c’è da dire che far parte del movimento ha permesso di crescere a livello di organizzazione interna e per prestare soccorso ai migranti questo è stato fondamentale.

      Se poi vogliamo fare connessioni con il discorso TAV, è stato pubblicato da poco il comunicato ufficiale della posizione dei NO TAV in solidarietà nei confronti della questione migranti, poiché vengono spesi miliardi per far passare merci e persone bianche con i soldi attraverso le frontiere, mentre i migranti rimangono intrappolati. Una dimostrazione in più del fatto che le frontiere sono aperte o chiuse solo in virtù di interessi politici ed economici.

      La resistenza al TAV ha permesso contaminazioni viste le tante altre esperienze che sono state raccontate da chi è passato in Valle, queste hanno permesso di comprendere di più anche la questione migrazioni.

      La rete che si è formata è stata chiamata “Briser les frontières” (sbriciolare le frontiere), ha organizzato una prima serata benefit con 200 persone a mangiare per sostenere l’acquisto di cibo e beni di prima necessità, raccolte abiti invernali.

      È un grosso impegno, siamo una quarantina di attivisti pronti ad intervenire, ma molti di più disponibili ad aiutare, la risposta in Valle è stata più che buona.

      Quali difficoltà avete incontrato in questa esperienza?

      Sulla questione i francesi sono più avanti di noi, sono riusciti ad aprire una casa di accoglienza e altre attività di supporto, come ronde nei sentieri. Addirittura la casa l’hanno ottenuta dal comune di Briançon, che si è in un certo modo opposto alle leggi attuali che obbligano a rimandare in Italia i migranti.

      A Bardonecchia all’inizio non è stato facile a livello relazionale creare l’approccio giusto con i migranti, trovare una lingua comune è fondamentale.

      Da mesi ogni sera il soccorso alpino esce alla ricerca di dispersi nella montagna. Non c’è ancora stato il morto, ma un ragazzo ha avuto i piedi amputati per congelamento. Molti ragazzi, bruciati da esperienze del passato, hanno difficoltà a fidarsi ed accettare l’aiuto da parte della rete, anche solo prendere un paio di calzettoni asciutti o un piatto di minestra calda.

      La collaborazione da parte della Valle che appoggia la lotta al TAV è buona, in tanti hanno offerto sostegno e appoggio logistico.

      Noi diamo tutte le informazioni utili per conoscere la situazione della montagna, poi sono loro che decidono cosa fare. Sono arrivati anche minorenni e contrariamente a quello che dicono le leggi internazionali, vengono riportati in Italia a Bardonecchia dalla Gendarmerie.

      In molti dicono “piuttosto che vivere qui senza prospettive tento la libertà”, poi capiscono che la Francia non è il paradiso, e alcuni poi ritornano in Italia.

      I prossimi appuntamenti?

      Per denunciare quello che sta accadendo abbiamo deciso di organizzare una marcia transfrontaliera da Claviere a Montgenèvre il 7 gennaio, per ribadire che le frontiere non esistono in natura, ma sono un sistema di controllo. Non proteggono le persone, le mettono una contro l’altra, non favoriscono l’incontro ma generano rancore. Le frontiere non dividono un mondo da un altro, c’è un solo mondo e le frontiere lo stanno lacerando.

      https://www.dinamopress.it/news/bardonecchia-unaltra-tragica-frontiera-delleuropa-dei-muri

    • «Non abbiamo paura della neve». Con i migranti lungo la rotta alpina

      Siamo a stati Bardonecchia, l’ultima città italiana al confine con la Francia, in Alta #Valsusa. Da dove partono decine di migranti ogni giorno alla ricerca di una nuova vita.

      Camminare nella neve è difficile, servono forza e allenamento fisico. Se non sei abituato e ben equipaggiato ti butta giù. Soprattutto se sei a tremila metri d’altezza. Perché la montagna è come il mare: se non la conosci, non ti perdona.

      Samba, gambe esili, il mare lo ha conosciuto attraversandolo a 15 anni su un barcone. È appena arrivato alla stazione ferroviaria di Bardonecchia, in Piemonte. Qui parte la «rotta alpina» attraversata dai migranti**, l’ultimo miglio che li separa dalla Francia e dal Nord Europa, dove le temperature scendono anche fino ai 15 gradi sotto lo zero, e dove si rischiano assideramento e ipotermia.

      L’obiettivo è superare le Alpi. Ci provano in media 30 persone al giorno, secondo quanto riferisce il Soccorso Alpino, 900 al mese. C’è chi ha tentato di farlo camminando lungo i binari della ferrovia, ma alcuni tratti sono troppo stretti per permettere a un uomo e al treno di passare entrambi. Alcuni hanno perso la vita.

      È la neve, con il rischio di precipitare giù, che bisogna affrontare. Raggiungere Nevache, il primo piccolo centro abitato francese dopo il confine, trovare un rifugio e rimettersi in forze. Poi di nuovo in marcia verso la seconda città sulla strada, la più popolata, Briancon. E se la gendarmeria non li intercetta, proseguire verso i centri principali.

      Samba indossa un paio di jeans, un piumino, sulle spalle uno zainetto semi vuoto. È originario del Sudan, ma gli ultimi mesi li ha trascorsi in una prigione in Libia, lì dove le Ong spesso non riescono a entrare. Racconta di mani e piedi legati, botte e compagni trascinati per strada. «Poi una mattina ci hanno portato su una barca - ricorda - non sapevamo niente di dove stessimo andando e solo dopo diverse ore una nave ci ha rintracciati. Ci hanno detto che saremmo sbarcati in Italia». In Libia Samba era insieme a suo fratello, ma è stato separato da lui in prigione. Da quel giorno non si sono più parlati.

      Anche se i volontari che accolgono i migranti a Bardonecchia ripetono che è molto pericoloso tentare di raggiungere la Francia a piedi, lui è determinato a riuscirci. Si prova un paio di scarpe da trekking portate da una volontaria. Sono troppo grandi, forse, come i jeans che indossa, le gambe sembrano stuzzicadenti. «Vorrei giocare a calcio - confessa - e in Francia ho un amico che potrebbe aiutarmi a farlo. Voglio arrivare lì e rimettermi in contatto con la mia famiglia per aiutarli».

      Alla stazione di Bardonecchia ci sono una decina di migranti ogni giorno. Arrivano da Uganda, Mali, Sudan, ma c’è anche un ragazzo egiziano, Hamza. Lui aveva già raggiunto Lione, ma la polizia lo ha intercettato e riportato indietro. Accade anche mentre parliamo con Samba, davanti alla stazione si ferma un camioncino della gendarmeria francese, si apre lo sportello e un ragazzo con una sacca di pelle esce con il viso cupo. È albanese, lo hanno riportato da Briancon.

      Quando iniziano a cadere i primi fiocchi di neve, l’aria diventa tagliente. Fernanda, responsabile dell’associazione Il Pulmino verde, che ogni sera assiste con pasti caldi e vestiti i migranti che sostano alla stazione, apre la sala d’aspetto messa a loro disposizione per trascorrere la notte al caldo.

      Samba la neve non l’aveva mai vista. «È la prima volta che mi trovo faccia a faccia con lei. Sapevo com’era solo grazie alle foto. Sembra bella ma è troppo gelida. Per me è un problema perché mi impedisce di partire». Arrivano altri indumenti dai volontari, Samba trova una tuta da sci della sua taglia, la indossa, ci mette sopra anche il piumino, poi una sciarpa di lana rosa e un cappello di lana bordeaux.

      «In Africa non esiste il freddo», racconta Ahmed, 17 anni, arrivato da un giorno, un paio di Converse ai piedi. «Non sono abituato a questa temperatura. Qui è tutto un problema». È questa l’unica parola italiana che conosce, «problema, problema» ripete, buttando la testa all’indietro. Ahmed è minorenne, non è riuscito a ottenere i documenti nei tempi che sperava, anche lui è stato rinchiuso in una prigione in Libia. «Tutti i giorni ci picchiavano e venivano a chiederci se avevamo soldi per uscire. Io non ne avevo e sono scappato facendo zig zag. Non trovo altre parole per spiegare come ci sono riuscito. Zig zag rende l’idea?». Poi la barca, l’arrivo in Sicilia e l’autobus verso Nord. Fino qui, in Alta Valsusa.

      «La mia famiglia è in Sudan, in Francia ho degli amici. Aspetto un segnale dal cielo per andarmene da qui». Ahmed è salito sul treno diretto in Francia per tre volte. La polizia lo ha sempre bloccato e riportato indietro. Con i suoi occhi grandi e spalancati nel vuoto, Ahmad racconta di essere stanco di vivere come un fuggiasco. Vorrebbe un po’ di normalità, una vita semplice. Una ragazza gli offre un tè caldo e una sigaretta, le accetta entrambe ma da come appoggia la sigaretta alla bocca si vede che non ha mai fumato.

      Aspira, inizia a tossire poi scoppia a ridere. C’è lo spazio di distrarsi per un secondo tra le mura gelide della stazione.

      Quando torniamo alla stazione di Bardonecchia è mattina presto, la neve continua a cadere copiosa. Samba guarda le previsioni meteo nel suo cellulare, Ahmad non c’è più. «È partito», spiega Mohammed, 32 anni, il più grande del gruppo. «Non voleva stare qui, ha tentato il destino. Se nevica così forte tornerà indietro. Io non mi muovo, aspetto domani, dovrebbe esserci il sole». Mohammed è originario della Guinea e spera di raggiungere la Francia per riunirsi a sua sorella. Non la vede da due anni, vorrebbe conoscere il suo nipotino appena nato. «Non so se resterò in Francia ma voglio arrivarci anche se significa mettere in pericolo la mia vita. L’ho già fatto attraversando il deserto e il mare. Ho vissuto qui un anno, non trovo lavoro».

      Insieme a Samba c’è un nuovo ragazzo, è arrivato nella notte. «Ho sedici anni e sono partito dalla Costa d’Avorio. È la terza volta che tento di passare il confine. Con l’aiuto di Dio, questa sarà l’ultima». Sulle pareti che circondano la stazione, i volontari dell’associazione Il Pulmino Blu e della Croce Rossa Italiana hanno appeso diversi volantini in tutte le lingue.

      «Non partite a piedi, pericolo di vita», si legge accanto al numero telefonico dei soccorsi. Ma chi è arrivato qui, nell’ultima città sul suolo italiano, non ha intenzione di fermarsi. Il gelo e la neve fanno paura ma non abbastanza.

      «Quando li vedi partire è impressionante», racconta Carlo Florindi, presidente della Croce Rossa di Bardonecchia. «S’incamminano dalla stazione, in fila indiana con i loro zainetti e lo stradario. Arrivano al Colle della Scala e lì inizia la salita non asfaltata, su un sentiero battuto solo dalle loro orme che si stringe e diventa largo appena sessanta centimetri».

      Nelle ultime settimane diversi migranti sono stati soccorsi con i piedi quasi congelati, altri sono stati raggiunti dal soccorso alpino ma hanno scelto di continuare la scalata verso la Francia. «Salgono fino a duemila metri, attraverso un valico chiuso d’inverno proprio perché è pericoloso, a rischio caduta massi. Lì la neve è fresca e si sprofonda».

      Prima della seconda guerra mondiale il tragitto percorso dai migranti era italiano. Erano i nostri parenti a percorrerlo per raggiungere la Francia e tentare la fortuna. Il movimento dei popoli non si è mai fermato e ora, a solcare lo stesso sentiero impervio, sono uomini nati soprattutto in Nord Africa. Sono arrivati fino a qui, dove i migranti sembravano «un problema» appartenente solo al Sud del Mondo. «Nessuno immaginava di vederli in mezzo alla neve», sospira una signora al bar.

      «Bardonecchia nel 1947 era un paese di passeurs», racconta Florindi. «Per molti era un secondo stipendio. La notte li facevano dormire nelle stalle e all’alba li portavano a destinazione».

      E i primi passeurs sono tornati. C’è già qualcuno che cerca di cavalcare la disperazione di chi è disposto a tutto per arrivare in Francia e in cambio di denaro offre un passaggio. «Ma spesso non li porta nemmeno a destinazione, si ferma prima e li lascia per strada, dicendo che sono quasi arrivati ma non è così», racconta Fernanda.

      La storia si ripete davvero, gli eventi lo raccontano da sempre. «Noi gli facciamo anche vedere le foto di chi è finito in ospedale quasi assiderato, a un ragazzo hanno amputato una gamba poco tempo fa. Ma loro sono decisi a tentare la traversata».

      Si sentono senza alternative e rinchiusi in una bolla in cui il tempo sembra non curarsi di loro e delle loro vite.

      «I ragazzi giovani che incontro ogni giorno - continua Mohammed, il più grande - sono molto più arrabbiati dei loro padri migranti. Loro vogliono vivere, vogliono avere una possibilità e fanno di tutto per prendersela». Anche se vette così alte e innevate non le hanno mai viste, ma restare senza nemmeno un sogno da realizzare fa più paura della morte.

      È così che si chiude il 2017 europeo, l’anno in cui le Ong che prestavano soccorso in mare sono state messe sotto accusa e l’Italia ha stretto accordi con la Libia. Qui a Bardonecchia gli abitanti dicono che «gli stranieri a loro non danno fastidio. Fino a quando si comportano bene. Fino a quando non diventano troppi».

      https://www.vanityfair.it/news/approfondimenti/2017/12/28/migranti-bardonecchia-rotta-alpina

    • Briançon : le Collectif Citoyen de Névache adresse une lettre ouverte au chef de l’État

      Au lendemain des États généraux de la migration qui se sont tenus à Briançon les 16 et 17 décembre, le Collectif Citoyen de Névache adresse une lettre à Monsieur Emmanuel Macron, président de la République :

      "À Névache, dans les Hautes-Alpes, la neige tombe depuis plusieurs jours, la Lombarde est parfois brutale ! Les températures nocturnes passent maintenant entre 10 et 15 degrés sous zéro, mais les migrants venant d’Italie continuent d’arriver... Jeunes, souvent mineurs, ils tentent le passage du Col de l’Échelle (1 700 m) pour rejoindre ensuite Briançon ; 20 km à pieds si aucun automobiliste ne veut ou ne peut les prendre en charge. À moins qu’un fourgon de gendarmerie ne les intercepte pour les reconduire à la frontière, de jour comme de nuit, sans tenir compte de la réglementation concernant les mineurs isolés ou les demandeurs d’asile. Ils ont des ordres, disent-ils ! Des ordres pour ne pas respecter la réglementation ? Ces migrants, d’Afrique subsaharienne et le plus souvent francophones, sont pourtant prêts à tout pour rejoindre notre pays et y rester pour reconstruire dignement leur vie en travaillant. Nous devrions en être fiers. Dans les conditions actuelles, nous les accueillons comme des terroristes en leur appliquant une législation antiterroriste qui n’a pas été faite pour eux ! La lecture du code Schengen des frontières est, à cet égard, très claire. Vous avez, nous dit-on, découvert récemment, à la suite d’un reportage de CNN, l’horreur des marchés aux esclaves de Tripoli. Quelques contacts directs avec les Névachais ou les Briançonnais vous en auraient appris bien davantage, depuis deux ans au moins. Ancien officier formé à Saint ?Cyr, je m’interroge sur ce que pouvaient bien faire nos services de renseignement !? Pourtant, mais vous n’avez pas abordé cette question en nous parlant des marchés de Tripoli, l’Union Européenne (dont l’Italie et la France) paît les gardes ?côtes libyens pour récupérer en mer un maximum de migrants et les renvoyer en Libye ; où ils les revendent peut ?être, une deuxième fois ?

      L’Union Européenne et notre pays (qui revendiquent leurs racines chrétiennes quand cela les arrange) contribuent ainsi au bon fonctionnement d’un commerce que l’on croyait à jamais disparu. Bilan de ce long voyage : lorsqu’il parvient sur notre territoire, un migrant a souvent perdu le tiers de ses compagnons de route entre le Sahara, la Libye, la Mer Méditerranée et la France. Aujourd’hui, l’hôpital de Briançon en ampute certains qui ont « pris froid » dans la montagne au péril de leur vie. Devons nous attendre des morts pour que nos institutions réagissent humainement ?
      On comprend que, pensant arriver dans la commune de Névache au terme d’un voyage qui aura souvent duré deux ans, rien ne les empêchera de s’engager dans la traversée du col de l’Échelle, quelles que soient les conditions. Pour nous, Névachais, l’impératif humanitaire s’impose même si les forces de l’ordre s’efforcent de nous en dissuader. Il faut les retrouver si possible, les recevoir, les remettre en forme, les soigner puis les conduire à Briançon où ils pourront commencer à traiter leurs problèmes administratifs avec les associations en charge de ces questions.

      Au cours du mois de décembre, nous avons dû, à six reprises au moins, faire appel au « Secours en Montagne » pour leur éviter la mort, non sans éviter gelures et traumatisme divers. Pas encore de morts reconnus, mais cela viendra, Monsieur le Président. Et tout cela avec des bénévoles non seulement sans aide de l’État mais au contraire sous la menace des forces de maintien de l’ordre. À vouloir faire oeuvre humanitaire, nous Névachais et Briançonnais, sommes traités comme des délinquants ! On nous interdit de prendre un Africain en stop, quelles que soit la température et l’heure !
      Briançon : le Collectif Citoyen de Névache adresse une lettre ouverte au chef de l’État - 2

      Depuis quand l’automobiliste devrait-il refuser un passager au seul vu de sa couleur ? Dans la Clarée, Monsieur le Président, nous refusons l’apartheid ! Quelles que soient les menaces, nous ne pouvons refuser l’action humanitaire, à commencer par le secours à personnes en danger, lorsque les pouvoirs publics abandonnent cette mission. Les ordres reçus ne sont pas de pratiquer une action dignement humaine mais de renvoyer en Italie un maximum de migrants au mépris de leurs droits. Où est la solidarité européenne, Monsieur le Président ?

      Monsieur le Président, je sais que nous ne sommes pas les seuls français dans cette situation. Vous vous trouvez dans une position qui durera aussi longtemps que l’on ne prendra pas le mal à ses sources, réchauffement climatique, sous développement de nos anciennes « colonies » et autres. Vous savez vendre des avions, pour tuer ! Pouvez-vous prendre en considération la misère de ces migrants, comme le Pape François y invite nos contemporains ?

      Les Névachais et les Briançonnais, respectueux de la loi, sont prêts à travailler avec les services de l’État pour trouver des solutions, à condition que l’État accepte de les entendre, ce qui n’a pas encore été le cas, et de les entendre sans vouloir en faire des auxiliaires de police ! Nous pourrons alors retrouver la fierté de nos cimes et redonner à notre pays l’honneur qu’il est en train de perdre et que nous perdons tous avec lui.

      Souvenons-nous de ces milliers d’Africains morts pour la France au cours des deux dernières guerres mondiales. Ce sont leurs petits-enfants que nous devrions laisser mourir dans la neige ? Pour l’ancien Saint-Cyrien que je suis, dont la promotion porte le nom d’un colonel Géorgien mort au combat, de telles perspectives sont insupportables, Monsieur le Président. Nous comptons encore sur vous mais le temps presse."

      Bernard Ligier - citoyen de Névache

      http://www.laprovence.com/article/societe/4774520/briancon-le-collectif-citoyen-de-nevache-adresse-une-lettre-ouverte-au-c

    • Histoires de frontières #1, sur Radio Canut

      Mardi 9 janvier à 20h, Radio Canut (102.2FM à Lyon ou en streaming n’importe où ailleurs) diffuse deux documentaires sur les parcours des migrantEs dans les Alpes, la militarisation des frontières, mais aussi sur les luttes et solidarités en cours.

      Deux reportages de 30min chacun sont au programme :

      Un entretien réalisé fin décembre au squat Chez Marcel à Briançon qui permet de revenir sur l’aventure de ce lieu d’accueil, la situation à la frontière italienne dans les Hautes-Alpes mais aussi sur les enjeux et les perspectives des luttes actuelles.

      Un montage de différentes interventions lors de la soirée de soutien et d’information qui a eu lieu à Lyon le 14 décembre dernier. Prise de paroles de migrants et témoignages sur la situation à Ventimiglia (Italie), Briançon et Lyon.

      En direct, mardi 9 janvier à 20h sur Radio Canut (102.2FM en région lyonnaise ou en streaming via ce lien de n’importe où ailleurs).

      Les deux reportages seront ensuite disponibles en podcast sur les sites suivants :
      https://blogs.radiocanut.org/sav
      http://www.internationale-utopiste.org

      https://rebellyon.info/HISTOIRES-DE-FRONTIERES-1-sur-Radio-Canut-18562

    • Da Bardonecchia a Briançon, in viaggio con i migranti sulle Alpi

      Un fischio, poi il rumore dei freni: da uno degli ultimi treni in arrivo da Oulx scende Mohammed Traoré, 17 anni, guineano. Si guarda intorno, non c’è molta gente sulla banchina, i lampioni spargono un velo di luce nell’aria densa di umidità, il freddo entra nella giacca grigia che il ragazzo ha dimenticato di abbottonare.

      Un fischio, poi il rumore dei freni: da uno degli ultimi treni in arrivo da Oulx scende Mohammed Traoré, 17 anni, guineano. Si guarda intorno, non c’è molta gente sulla banchina, i lampioni spargono un velo di luce nell’aria densa di umidità, il freddo entra nella giacca grigia che il ragazzo ha dimenticato di abbottonare.

      Il grande cartello blu con la scritta bianca indica il nome della stazione: Bardonecchia. La cittadina piemontese a 1.312 metri d’altitudine gli è stata indicata da alcuni amici in una chat su Whatsapp. Da qui parte la rotta alpina, un sentiero che arriva in Francia dopo sei ore di cammino attraverso il valico del colle della Scala. Traoré annuisce: è arrivato.

      Con le prime luci del giorno proverà ad attraversare le Alpi, nonostante la neve. È il suo secondo tentativo di superare il confine: il giorno precedente ha già provato in treno, ma alla stazione di Modane è stato fermato dalla gendarmeria francese, tenuto qualche ora in un commissariato e poi accompagnato sul treno per l’Italia insieme ad altri cinque ragazzi.

      Pericolo
      Alle nove di sera ci sono undici gradi sottozero. Traoré non ha mai visto la neve in vita sua ed è proprio come se l’era immaginata: una distesa bianca sulla strada che scricchiola sotto i piedi. Il ragazzo, arrivato in Italia dalla Libia a luglio del 2017, ha le gambe sottili e muscolose, e saltella sulle scale del sottopassaggio della piccola stazione ferroviaria per cacciare i brividi. “Pericolo”, c’è scritto in inglese, francese, arabo e tigrino su un cartello nella bacheca della stazione, in cui si spiega che attraversare le Alpi nel pieno dell’inverno può costare la vita.

      A quest’ora la sala d’attesa è chiusa, a causa di un’ordinanza del sindaco e delle ferrovie dello stato del 1 febbraio 2017. I migranti arrivati qui per tentare di attraversare le Alpi aspettano che i volontari dell’associazione Rainbow for Africa aprano il piccolo locale accanto alla stazione: due stanze e un bagno nell’ex dogana, rimessi a posto dal Soccorso alpino.

      Il rifugio notturno non si può aprire prima delle 23, sempre per volere dell’amministrazione locale. Il sindaco teme che offrire servizi strutturati ai migranti possa rappresentare un fattore di attrazione, un pull factor. La stessa accusa era stata rivolta alle organizzazioni non governative (ong) che fanno operazioni di soccorso nel Mediterraneo centrale durante l’estate scorsa. E nel 2017 è stata usata in molte città italiane – da Roma a Ventimiglia – per criminalizzare chi offre pasti caldi, coperte e assistenza ai migranti in transito che dormono per strada.

      Nonostante tutto a Bardonecchia ogni sera, quando chiude la sala d’attesa della stazione, una decina di richiedenti asilo si rifugia nel sottopassaggio, aspettando di entrare nel ricovero notturno. Ad assisterli arrivano a turno dalla val di Susa e da Torino i volontari che si sono riuniti nella rete Briser les frontières, “sbriciolare le frontiere”. Portano bevande calde, pasti, vestiti, scarponi, giacche a vento, guanti. “Il nostro compito principale è informare le persone dei rischi a cui vanno incontro”, spiega Daniele Brait, attivista di Bussoleno. “Se uno guarda una cartina sembra che la distanza tra l’Italia e la Francia sia molto piccola, mentre in realtà in questa stagione andare in montagna senza equipaggiamento potrebbe significare non arrivare mai”.

      Molti volontari sono anche attivisti No Tav e spiegano che la battaglia contro l’alta velocità ha molto in comune con quella per la libertà di movimento delle persone. “I No Tav vogliono evitare che le montagne siano devastate per far passare un treno merci, in un sistema che permette alle merci di passare liberamente e lo impedisce alle persone”, afferma Brait.

      Dal Mediterraneo alle Alpi
      I volontari distribuiscono un piatto di lenticchie, del tè e alcuni indumenti. Mohammed Traoré prende una sciarpa e due cappelli. “Aquarius”, esclama quando mi vede. È come se fosse una parola magica. È il nome della nave di Sos Méditerranée e Msf che lo ha soccorso al largo della Libia e su cui ci siamo incontrati. Mi abbraccia. Ricorda il buio della notte quando era sul gommone, la paura di morire e la stanchezza che spossa dopo ore di navigazione sotto al sole. Mentre guardiamo le foto sul cellulare, ricorda i corpi stesi senza forze sul ponte della nave francese. Ricorda la gioia di aver visto le luci di “Pojallò”, del porto di Pozzallo, dal ponte dell’Aquarius per una notte intera prima dell’attracco, di aver pensato di essere finalmente arrivato in Europa.

      “Io credevo che l’Italia fosse l’Europa, non pensavo che ci sarebbero stati tanti problemi né che ogni paese europeo fosse così diverso”. Dopo lo sbarco, Traoré è stato trasferito in un centro d’accoglienza a Cesena. Ma la risposta alla richiesta d’asilo non è arrivata. “Non ha funzionato, è stato il destino”, dice con una certa dolcezza. Per questo è scappato ed è finito a dormire per strada, quindi ha deciso di attraversare la frontiera.

      Alcuni amici, già arrivati a Tolosa, gli hanno suggerito il percorso. “Non ha senso per me rimanere in Italia anche se non è facile prendere la strada della montagna in pieno inverno”, dice in un francese lento e scandito. “Attraversare il deserto e il mar Mediterraneo è stato difficile, ma attraversare le montagne con tutta questa neve lo sarà ancora di più. Rischieremo di nuovo la vita, ma non abbiamo scelta”. Traoré non ha aspettative: “Potrò parlare il francese, che è la mia lingua. Tutto qui. Nessuna illusione”.

      A partire dalla fine di novembre, nonostante la neve e il freddo, il Soccorso alpino di Bardonecchia ha registrato il passaggio di migliaia di migranti dal valico del colle della Scala. “Abbiamo ricevuto molte chiamate, soprattutto di notte, e abbiamo trovato persone smarrite nei sentieri, alcune senza scarpe, tutte intirizzite e mal equipaggiate”, spiega Alberto Rabino, vicecapostazione del Soccorso alpino di Bardonecchia. Il 20 dicembre il Soccorso alpino è intervenuto in aiuto di sei migranti che erano rimasti bloccati nella neve: “Gli portiamo coperte termiche, indumenti caldi, ma una volta che si sono ripresi chiedono di continuare il percorso pur sapendo che dall’altra parte li aspetta la gendarmeria francese”.

      I respinti
      La notte Mohammed Traoré la passa steso a terra avvolto in un sacco a pelo rosso nel rifugio notturno del Soccorso alpino di Bardonecchia insieme ad altri – Adam, Aboubakr, Souleiman – con cui ha deciso di partire. Sono quasi tutti originari dell’Africa francofona, soprattutto della Guinea e della Costa d’Avorio. Carlino Dall’Orto, un medico di Vicenza di 69 anni, volontario di Rainbow for Africa, tenta inutilmente di convincerli che mettersi in cammino potrebbe essere pericoloso. “Arrivano a Bardonecchia con abiti non idonei al freddo e alla montagna, ma sono molto determinati”. Dall’Orto ha viaggiato per molti anni in diversi paesi dell’Africa e si rivolge ai ragazzi della stazione con un atteggiamento paterno cercando di convincerli a non partire.

      Il pomeriggio spesso arriva un pulmino bianco della gendarmeria francese, racconta Dall’Orto, si ferma davanti alla stazione e scarica i migranti irregolari fermati alla frontiera. A essere rimandati indietro dalla Francia non sono solo quelli che attraversano il valico alpino senza documenti, ma anche alcuni immigrati che risiedono in Italia e in Francia da molti anni e che non hanno tutti i documenti in regola dal punto di vista amministrativo. “C’è stato un ragazzo albanese giorni fa che aveva un problema con un visto e lo hanno riportato indietro”, dice Dall’Orto. Li costringono a scendere dal pullman o dal treno e li riportano a Bardonecchia o a Oulx alle ore più disparate del giorno e della notte.

      “Negli ultimi quindici giorni di dicembre dalla stazione di Bardonecchia sono passati circa cento migranti”, spiga Emanuel Garavello, operatore della diaconia valdese, che insieme ad altri colleghi ha aperto nelle ultime settimane una specie di sportello legale mobile. Il dato preoccupante, spiega Garavello, “è che molti fuggono dall’accoglienza molto prima di aver ricevuto una risposta alla domanda d’asilo. Decidono di lasciare i centri senza sapere che perderanno il diritto di starci e senza conoscere le opportunità di cui potrebbero beneficiare”. Da Bardonecchia, inoltre, passano tantissimi minorenni che non conoscono affatto i loro diritti e la loro situazione giuridica in Italia.

      La diaconia valdese, insieme all’Associazione studi giuridici sull’immigrazione (Asgi), ha deciso di monitorare la situazione dei minori che transitano dalle Alpi e denunciare le violazioni quotidiane compiute dalla polizia francese, che li respinge alla frontiera nonostante abbia l’obbligo, soprattutto nel caso dei minori, di garantire loro protezione. “La polizia francese non fa alcuna distinzione tra adulti o minori, violando le norme internazionali”, spiega Elena Rozzi, avvocata dell’Asgi. “C’è stato un caso eclatante qualche mese fa: un ragazzino di 13 anni è stato abbandonato dalla polizia in piena notte, sotto la neve, subito dopo la frontiera. Per fortuna è stato trovato da una persona che passava in macchina”, racconta Rozzi.

      La traversata
      Mohammed Traoré apre gli occhi alle sette, nella stanza c’è un calore denso di corpi, un odore forte di aria consumata. Salta fuori dal sacco a pelo e comincia a vestirsi con cura: tre paia di pantaloni uno sopra all’altro, buste di plastica intorno ai piedi per evitare che la neve arrivi sulla pelle. Non ha scarponi, solo scarpe da ginnastica di pelle grigia. I volontari gli hanno regalato una giacca a vento. Con Adam, un ragazzo originario della Costa d’Avorio che vive in Italia da molti anni, riempie uno zainetto di biscotti e di bottigliette d’acqua.

      Poi fa colazione con gli altri, alcuni non se la sentono di partire subito, alla fine il gruppo accoglie un paio di ragazzi che sono appena arrivati alla stazione: prendono viale della Vittoria e poi la strada provinciale 216 che sale per quattro chilometri verso il pian del Colle, la località da cui parte il sentiero per la Francia. In fila indiana marciano sul bordo della strada tra gruppi di turisti con gli sci in mano che vanno verso gli impianti di risalita. Con andatura spedita passano davanti al villaggio olimpico costruito per i giochi invernali del 2006, poi attraversano le baite graziose della frazione di Les Arnauds. Ci vuole circa un’ora per raggiungere Melezet e poi il pian del Colle, dove parte una pista da sci di fondo che conduce al bivio per il Col de l’échelle, il colle della Scala, a 1.762 metri.

      Soffia un vento gelido, molto umido, ma è una bella giornata senza nuvole. I ragazzi si riposano dopo la prima ora di cammino alla base del sentiero, mangiano qualche biscotto, poi riprendono la camminata, piegati sulla salita, un passo avanti all’altro. Di fatto hanno già attraversato la frontiera, sono in territorio francese, ma in questo versante della montagna la polizia francese non si spinge. Si lasciano sulla destra una costruzione imponente e una diga, dopo qualche centinaia di metri c’è il primo bivio, la tentazione è di proseguire sulla pista da sci battuta, ma il sentiero da percorrere è quello fuori pista che svolta a sinistra.

      C’è un’indicazione per Briançon e Névache, qualcuno con il pennarello ci ha scritto sopra “Fight the borders, No Tav”. Comincia la parte più difficile della traversata: la neve è alta, in alcuni punti arriva a un metro. I piedi affondano e a un certo punto ci si ritrova immersi fino alle ginocchia. Sono tre ore lunghissime, i ragazzi sono concentrati, rimangono in silenzio mentre marciano sui tornanti. Aboubakr vuole scattare una foto ma gli altri gli dicono di muoversi. D’estate si sale in auto sulla strada asfaltata, mentre d’inverno la neve avvolge il paesaggio e nasconde tutto sotto due metri di neve. Il rischio è che dopo una nevicata si stacchino delle valanghe dalla cima, hanno detto quelli del Soccorso alpino.

      Quando mancano pochi metri al valico, Mohammed Traoré affonda nella neve. È preso dal panico, s’immobilizza, pensa che non ce la farà, che perderà l’uso dei piedi. Non li sente più per il freddo. I compagni si fermano, lo aiutano a rialzarsi, manca poco, gli dicono. Lo vedono sui navigatori dei cellulari che la destinazione è a pochi metri, c’è ancora da attraversare un paio di tunnel scavati nella roccia e poi comincerà la discesa nella valle della Clarée. Traoré si rialza, prova a concentrarsi su domani, sul futuro. “Pensavo che non ce l’avrei fatta”, dirà il giorno dopo, una volta arrivato. In effetti, come avevano detto i compagni, dopo i due tunnel è cominciata la discesa.

      Appena il tempo di riprendere fiato che arriva il timore d’incontrare la polizia. Adam è il più grande e anche il più lucido, ricorda agli altri ragazzi che si fermeranno al primo rifugio e aspetteranno che scenda il buio. Sono passate le 14, ma anche 14 chilometri e più di 500 metri di dislivello in mezzo alla neve. I passi s’incrociano per la stanchezza, ma i muscoli continuano ad andare. Mohammed Traoré ha una strana sensazione di calore. Nella prima casetta sulla strada ci sono dei ragazzi della valle, dei solidali, bénévoles si definiscono. Li invitano a entrare e a mangiare qualcosa. Sono abituati a incontri come questo. Scaldano il sugo su una macchina del gas. C’è un odore di pomodoro e umidità nel rifugio. I ragazzi aspetteranno che scenda il buio, più di due ore dopo, per riprendere la strada verso Névache.

      Briançon come Lampedusa
      Nevica quando Traoré e i suoi cinque compagni di viaggio arrivano a Briançon a bordo di una monovolume guidata da una coppia di turisti francesi. Sono stati intercettati sulla strada dai due, che hanno deciso di dargli un passaggio nonostante il rischio di essere incriminati per favoreggiamento dell’immigrazione clandestina. Briançon dista venti chilometri da Névache, trenta minuti in macchina, e sono numerosi i valligiani che, oltre ad aprire le case ai migranti in transito, hanno cominciato a offrire passaggi fino alla città dove, da luglio del 2017, è stato aperto un centro di accoglienza nella vecchia caserma abbandonata del soccorso alpino.

      C’è un metro e mezzo di neve sul viale che porta all’ingresso, una decorazione di Natale è ancora appesa sulla porta di legno, sulla parete esterna un murale mostra una mano colorata che stringe in un pugno del filo spinato. È Adam il primo a entrare, poi gli altri. Una grande cucina si apre alla loro vista, intorno a un tavolo, alcuni ragazzi stanno mangiando un’insalata di avocado e pomodori, accompagnata da zuppa di fagioli e riso. Le pareti sono piene di bigliettini scritti dagli ospiti. “L’Italia e la Francia sono due cuori con uno stesso polmone: l’Italia mi salvato dal mare, la Francia mi dà la speranza di vivere”, ha scritto Mamadouba, un ragazzo della Guinea. Su un altro foglio sono riportati alcuni articoli della costituzione francese.

      I volontari si spostano da una stanza all’altra portando da mangiare. Nel centro di accoglienza autorganizzato ci sarebbe posto per 16 persone, ma in certi giorni nell’ex caserma hanno dormito anche settanta persone. Ora ce ne sono una quarantina. Alcuni si fermano poche ore, il tempo di mangiare, scaldarsi, altri qualche giorno. “Dipende dai soldi che hanno, alcuni partono subito. Altri vorrebbero restare più tempo, ma non possiamo ospitarli per più di un paio di giorni”, spiega Joel Pruvot, un maestro in pensione che fa il volontario nel centro, “perché a Briançon non c’è la prefettura e quindi non si può chiedere asilo”. Il posto più vicino per presentare la domanda è Gap, a novanta chilometri.

      Dall’inizio del 2017 sono passati dal centro di transito circa duemila migranti, nel cinquanta per cento dei casi minorenni. La maggior parte è originaria della Guinea e della Costa d’Avorio. Sono quasi tutti maschi, anche se ora nel centro ci sono due donne. Una è arrivata in autobus dal valico del Monginevro con i due figli e dorme su un materasso nella sala da pranzo del centro, per evitare la promiscuità con i maschi.

      “Nel migliore dei casi i migranti arrivano disidratati e stanchi, spesso presentano sintomi di assideramento”, racconta Pruvot. Briançon sembra l’unico posto in Europa in cui è ancora valido il motto: “Refugees welcome”, l’atmosfera è molto simile a quella di Lampedusa o di Lesbo all’inizio dell’ultima ondata migratoria. L’80 per cento degli abitanti della città è coinvolto nell’assistenza dei migranti, 51 volontari lavorano nel centro, i medici dell’ospedale passano ogni giorno per visitare i ragazzi, i negozi e i ristoranti donano frutta, verdura e altre cose da mangiare, alcune famiglie stanno ospitando i migranti in casa e le guide alpine pattugliano la montagna per assicurarsi che i migranti non si perdano.

      La regola della montagna dice che tutte le persone in pericolo devono essere messe in salvo

      Il sindaco di Briançon, Gérard Fromm, ha appoggiato fin dall’inizio le attività dei volontari e ha concesso l’uso gratuito dell’ex caserma quando a metà dell’estate i volontari accoglievano i migranti in una tendopoli allestita in un parcheggio. “Questa è una cittadina di montagna e la regola della montagna dice che tutte le persone in pericolo devono essere messe in salvo. Ecco perché tutti gli abitanti di Briançon sono coinvolti in questa impresa”, spiega Pruvot.

      In fondo, ammette, “stiamo facendo un lavoro che dovrebbe fare lo stato: impedire che ci siano degli incidenti in montagna, che ci siano dei morti”. Mentre parliamo, viene raggiunto da una telefonata. Dalla stazione di Bardonecchia avvertono che un minorenne del Sudan è partito da solo nel pomeriggio, vogliono assicurarsi che sia arrivato. Pruvot si alza e va a chiedere ad Ali, uno dei volontari, se nella lista dei nuovi arrivati risulti il nome del sudanese. C’è trambusto, Ali dice che dovrebbe essere arrivato in un altro centro insieme a due ragazzi, ma è meglio chiamare per essere sicuri. In cucina migranti e volontari giocano con Roland, uno dei due bambini del centro: è del Ghana e parla solo inglese come la madre Veronik. Ma gioca con tutti.

      Intanto Mohmmed Traoré si è seduto sulla panca in cucina e mangia un mandarino. “Sono un sopravvissuto”, dice. “Sono sopravvissuto al deserto e ho visto morire molte persone, sono sopravvissuto alle prigioni libiche e anche lì ho visto molte persone che non ce l’hanno fatta. Sono riuscito a sopravvivere alla traversata del Mediterraneo e ora anche alla neve delle Alpi. Ma ho come l’impressione che il viaggio non sia ancora finito”. È partito a quindici anni da Kankan, in Guinea, ha attraversato sette paesi e due continenti, si è lasciato alle spalle confini, pericoli e sofferenze. Ma ancora non sa che cosa lo aspetta e quale città finirà per chiamare casa.

      https://www.internazionale.it/reportage/annalisa-camilli/2018/01/09/bardonecchia-briancon-alpi-migranti

    • Une cordée solidaire au lieu d’une frontière

      La frontière n’a pas de pouvoir. La frontière ne tue pas. La frontière, en soi, n’existe pas. Toute frontière est le fruit de l’esprit d’hommes et de femmes qui ont le pouvoir de décider si elle est une ligne de contact, d’échange, de partage, ou un lieu de crispation, de frottement, de crise.

      https://www.lacite.info/hublot/cordee-solidaire-vs-frontiere

    • Col de l’Echelle : une quarantaine de bénévoles convoqués pour « délit de solidarité »

      « Une démission de l’Etat, contraire à ses valeurs républicaines, à laquelle répond un formidable élan de solidarité citoyenne » : c’est ainsi qu’Eric Piolle, le maire de Grenoble, résume la situation depuis le col de l’Échelle, où il s’est rendu mardi et mercredi, accompagné d’autres élus locaux parmi lesquels le sénateur de l’Isère, Guillaume Gontard. Ce col des Hautes-Alpes est considéré comme le passage à ciel ouvert le plus bas des Alpes occidentales (1762 mètres d’altitude). Depuis quelques semaines, il fait la Une de l’actualité en raison de la hausse importante des migrants qui l’empruntent, et par le fort mouvement de soutien qui se manifeste face à la situation – à l’image de la cordée solidaire du 17 décembre dernier.

      Sur le terrain, le collectif Tous Migrants a recensé plus de 1500 passages depuis le 1er septembre 2017 au sein de la structure d’hébergement d’urgence qu’il a ouvert à Briançon fin juillet. « 416 arrivées en septembre 2017, 445 en octobre, 335 en novembre et 231 en décembre », détaille Michel Rousseau, l’un des membres fondateurs de ce mouvement lancé en septembre 2015 et structuré en association depuis le 1er janvier 2017. Un chiffre qui ne prend pas en compte tous ceux qui sont interpellés par les forces de l’ordre au cours de leur tentative, ni ceux qui ne s’arrêtent pas au centre d’hébergement.

      « Il faut être un athlète pour entreprendre un tel parcours »

      Sans reconnaissance légale, celui-ci est installé dans une ancienne caserne de CRS de secours en montagne, établissement mis à disposition par la communauté de commune. Il témoigne des besoins grandissants en matière d’accueil : « Les passages quotidiens ont commencé en novembre 2016, mais depuis mai 2017, on voit arriver 10 à 30 personnes par jour », poursuit Michel Rousseau. Ces chiffres et cette tendance d’ensemble sont ainsi confirmés par la préfecture des Hautes-Alpes, contactée par Bastamag : « En 2017, près de 1900 étrangers en situation irrégulière ont fait l’objet d’une non-admission à la frontière franco-italienne dans les Hautes-Alpes. En 2016, 315 personnes étaient concernées par ce type de mesure. C’est depuis l’été 2017 que la pression à la frontière est devenue plus intense. On peut légitimement penser que les franchissements irréguliers de la frontière en 2017 sont supérieurs à 1900, dans la mesure où nous ne pouvons comptabiliser que les personnes interpellées, et pas celles qui réussissent à passer en France. »

      Après la vallée de la Roya et Vintimille au sud, le col de l’Échelle, qui permet de rejoindre Névache et la vallée de la Clarée en France depuis l’Italie, serait donc devenu le nouveau point chaud de la « crise migratoire » européenne. Sans que cela ne corresponde pour autant à un véritable déplacement des flux vers le nord : « Ceux qui tentent le passage ici ne sont pas représentatifs de la population de migrants en général, explique Michel Rousseau, qui en dresse le portrait détaillé. C’est une population jeune, de sexe masculin, principalement francophone – une majorité de Guinéens, notamment. Il faut de toute façon être un athlète pour entreprendre un tel parcours ».

      300 personnes évacuées vers les urgences à cause du froid

      Avec l’arrivée de l’hiver, les images nocturnes de ces migrants en sandales dans la neige ont fait le tour du monde, symboles des conditions extrêmes dans lesquelles sont entreprises ces traversées. Pour l’heure, aucun décès n’a été constaté sur place, « un petit miracle ». Mais ce sont plus de 300 personnes qui ont été évacuées vers les urgences de l’hôpital à leur arrivée à Briançon, selon les chiffres communiqués par Tous Migrants. Deux personnes ont du être amputées l’année dernière, victimes d’hypothermie, tandis que deux autres ont été grièvement blessés suite à une chute dans le ravin en tentant d’échapper à un contrôle policier, en août 2017.

      Car dans le même temps, les forces de police ont renforcé localement leur dispositif. Police au frontière, gendarmes et militaires sont présents sur place : « Il y a au moins 150 personnes mobilisées », estime Michel Rousseau, qui évoque sans détour une véritable « chasse aux migrants » depuis le printemps 2017. « Les effectifs locaux de la PAF à Montgenèvre et de la brigade de gendarmerie de Briançon positionnés à la frontière sont appuyés ponctuellement par des renforts de gendarmerie (une quinzaine actuellement) » indique ainsi le service de communication de la préfecture des Hautes-Alpes.

      « Le président Macron doit cesser d’avoir peur »

      Arrêtés dans leur expédition, les migrants interpellés seraient la plupart du temps remis en liberté un peu plus loin, côté italien. Une logique absurde : « Qui peut donc penser qu’ils vont rester dans le village italien alors qu’ils sont francophones et qu’ils ont traversé des milliers de kilomètres pour arriver là ? », pointe Eric Piolle, qui exhorte Emmanuel Macron « à adopter un regard humaniste et pragmatique car les exilés sont là. Le président doit cesser d’avoir peur : les murs ne seront jamais assez haut pour arrêter les hommes qui veulent vivre ».

      Quand ce ne sont pas les journalistes qui sont visés, les bénévoles locaux, engagés notamment dans les maraudes de soutien, sont les autres victimes de ces contrôles : une quarantaine de personnes aurait ainsi déjà été convoquée au titre de l’article L. 622-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, qui sanctionne l’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irréguliers d’un étranger en France – ce que l’on appelle plus communément le « délit de solidarité ». « Les bénévoles qui aident ne sont pas des délinquants, ce sont des héros » défend Eric Piolle. Une situation qui ne fait que confirmer le tour de vis anti-migratoire des politiques françaises en la matière, condamnées ce week-end pour « complicité de crime contre l’humanité » par le Tribunal permanent des peuples.

      https://www.bastamag.net/Col-de-l-Echelle-une-quarantaine-de-benevoles-convoques-pour-delit-de
      #délit_de_solidarité

    • #Val_Susa, No border in marcia sulla neve: “Migranti rischiano la vita qui sulle montagne, ospitalità è nostro dovere”

      Attivisti no borders italiani e francesi insieme, circa mille persone domenica 14 gennaio hanno marciato sulla neve, attraversando il confine italo-francese di Claviere. Un corteo che ha percorso la stessa strada dei migranti, organizzato per protestare contro la militarizzazione delle frontiere. Quella alpina, nonostante il gelo e il rischio di morire assiderati, è una rotta sempre più battuta da coloro che cercano di arrivare in Francia, soprattutto dopo la chiusura dei confini a Ventimiglia. “I migranti continuano ad arrivare rischiando la loro vita sulle montagne – raccontano gli attivisti della rete solidale Briser la frontier – e questo è il risultato delle politiche di chiusura delle frontiere a Ventimiglia e negli altri confini”

      https://www.ilfattoquotidiano.it/2018/01/14/val-susa-no-border-in-marcia-sulla-neve-migranti-rischiano-la-vita-qui-sulle-montagne-ospitalita-e-nostro-dovere/4092370

    • #Migrants risk death crossing #Alps to reach #France

      It took Abdullhai (below) almost three years to get from his home in Guinea to a rocky, snow-covered Alpine mountain pass in the dead of winter, for what he hopes will be the final stage of his journey into France.

      The terrain is steep and dangerous and he and a group of five other migrants face risks ranging from losing their footing on steep drops, being struck by falling rocks or succumbing to the -9C (15°F) temperatures in clothing ill-suited to the terrain.


      https://widerimage.reuters.com/story/migrants-risk-death-crossing-alps-to-reach-france

    • Italy: March supporting migrants who make deadly Alps crossing

      Italian pro-migration activist group #Briser_les_frontières marched on the French-Italian mountain border near Claviere and Moginevro on Sunday to protest migration laws at borders preventing the sanctuary of refugees. The activists carried pro-migration banners as they travelled between the two mountains in a similar route which asylum seekers have been known to cross to get between countries often at great risk. Italian and French mountain police blocked their paths however for most of the protest, but activists eventually reached their destination by staying close to the ski slopes. Briser Les frontieres solidarity network member Daniele Brait explained: “In recent months there have been many attempts to cross the border into the Alps that seem to have become the new Mediterranean. People who have managed to survive the sea today risk their lives in these mountains.” Migrants are known to regularly attempt to traverse the Colle della Scala (Cole de l’Echelle in French) in freezing temperatures some 1800 metres above sea level between Italy and France, resulting in the death of many. SOT, Nicoletta Dosio, No-Tav movement spokesperson (Italian): “The motivations that bring us here today is to express solidarity and to reiterate that the World with the borders is a world that does not serve and we don’t want.” SOT, Nicoletta Dosio, No-Tav movement spokesperson (Italian): “This Europe, which is the Europe of Maastricht, is a fortress that exploits the countries of the South of the world with the war and does not allow the poor of the Earth, who have become poor because of this exploitation, to cross its borders.” SOT, Daniele Brait, Briser Les frontieres solidarity network member (Italian): “In recent months there have been many attempts to cross the border into the Alps that seem to have become the new Mediterranean. People who have managed to survive the sea today risk their lives in these mountains.” SOT, Daniele Brait, Briser Les frontieres solidarity network member (Italian): "One of the rules of the mountain, as well as one of the rules of the sea, is that people who need help, a warm place, a blanket, a jacket, even just something like a hot dish, are not abandoned.” SOT, Briser les frontieres Activist (Italian): “Italy has always done business with Libya where there are detention centers that are lager.” SOT, Briser les frontieres Activist (Italian): “It finances them with the excuse of fighting terrorism and managing migration flows. In these camps people are tortured and women raped.”

      https://www.youtube.com/watch?v=zxELo_bJG4c&feature=share

    • Quando non esisteranno più frontiere, nessuno morirà per attraversarle. Aggiornamenti dalla route des Alpes

      Domenica 14 gennaio la rete di solidarietà Briser les frontières (abbattere le frontiere) ha indetto una camminata lungo la frontiera con la Francia contro i confini e per la libera circolazione delle persone.

      Alla chiamata hanno risposto circa un migliaio di persone provenienti dalla Val Susa - le immancabili bandiere No Tav, stavolta insieme a quelle No Border, sventolavano tra la folla -, da Torino e dalla Francia. Una valle in cui la rete Briser les frontières non può fare a meno di sottolineare l’ipocrisia di politiche che mentre distruggono l’ambiente per far muovere liberamente merci e turisti lungo le linee ad Alta Velocità “chiudono tutti gli spazi a coloro che non gli rendono il giusto profitto, preparando il terreno di quello che rischiano di far diventare l’ennesimo cimitero a cielo aperto”, scrivono su un volantino.


      http://www.meltingpot.org/Quando-non-esisteranno-piu-frontiere-nessuno-morira-per.html

    • Autres montagnes, toujours froid et neige qui mettent les réfugiés en danger... mais là, c’est au #Liban :

      Des réfugiés, piégés par la neige, meurent de froid

      Une dizaine de réfugiés syriens — dont des femmes et des enfants — ont péri dans les montagnes libanaises enneigées.

      https://www.lematin.ch/monde/refugies-pieges-neige-meurent-froid/story/21301145

      Un ami syrien a posté sur FB cette photographie, apparemment de la famille dont parle l’article ci-dessus.

      Son commentaire :

      Cette famille syrienne est morte congelée aux frontière syro-libanaises, par l’interdiction des milices de Hozballah, ceux qu’ils échappent les bombardements les frontières les congèlent

      Le commentaire en arabe d’une autre personne, à l’origine du post sur FB :
      ماتوا بردا وألما في جبال لبنان الشرقية بالقرب من بلدة الصويري

      ...
      يارب إرحم السوريين فقد ضاقت بهم الدنيا وتسكرت أمامهم السبل .
      أردوا الدخول عبر الجبال تهريبا هربا من الموت
      فكان الموت إنتظارهم.

      La dernière partie de la citation en arabe devrait dire, si google translate fait bien son boulot :

      Ils voulaient entrer dans les montagnes pour échapper à la mort et la mort les attendait.

      Selon une brève recherche google pour essayer de trouver l’origine de l’image, voici ce qui semblerait être la première fois que cette image a été mise sur internet :
      http://www.mansheet.net/Akhbar-Aalmyh/1478462/%D9%85%D8%AC%D8%B2%D8%B1%D8%A9-%D9%84%D9%84%D8%A7%D8%AC%D8%A6%D9%8A%D9%86-

      Syria conflict : 15 refugees found frozen to death

      Fifteen Syrian refugees - some of them children - have been found frozen to death while trying to cross the mountainous border into Lebanon.

      http://www.bbc.com/news/world-middle-east-42758532

      Suite au commentaire de @ninachani, j’ai enlevé les images, que j’ai décidé tout de même de laisser sur seenthis, mais sur en faisant un billet à part :
      https://seenthis.net/messages/667555

    • Pierre, accompagnateur en montagne : « Nous ne sommes pas des passeurs »

      A la différence des guides de haute montagne, qui encadrent l’alpinisme, l’escalade ou le ski, l’activité des accompagnateurs en montagne se concentre sur la randonnée pédestre en été et en raquette l’hiver. Ils transmettent des connaissances sur le milieu montagnard, la faune, la flore, le patrimoine et l’histoire des territoires parcourus. Pierre, qui a préféré conserver l’anonymat, est accompagnateur en montagne depuis une dizaine d’années dans le Sud-Est de la France et habite dans le Briançonnais, dans le département des Hautes-Alpes. Il explique comment s’organise l’aide aux migrants qui traversent, au péril de leur vie, les cols de l’Echelle ou de Montgenèvre pour rallier la France.


      https://www.alternatives-economiques.fr/pierre-accompagnateur-montagne-ne-sommes-passeurs/00082620

    • Puntata 87 | #Briser_les_frontiers

      Domenica 14 gennaio Briser les frontiers, una marcia popolare sulla neve, si è portata al confine Italia Francia per accendere i riflettori su una frontiera (mobile per le merci ma sempre più ostica per gli umani) che racconta le nuove rotte migranti e l’inutilità del concetto stesso di confine.


      http://amonte.info/picchi-di-frequenza/puntata-87-briser-les-frontiers

    • Montagnes, migrants en péril

      Entretien depuis le Bus Cartouche à Genève avec Cristina Del Biaggio, maîtresse de conférence à l’Université de Grenoble et géographe spécialiste des questions de migration et des frontières.

      Le col de l’Échelle dans les Haute-Alpes, théâtre tragique du passage de personnes migrantes. Le froid implacable et le manque d’équipement à l’origine d’un drame humain dont on ne mesure pas encore l’étendue...

      http://audioblog.arteradio.com/post/3082548/montagnes__migrants_en_peril

    • Bardonecchia, le nouveau mur où échouent les espoirs des migrants

      « On n’a rien à perdre. Sans travail et sans argent, nous sommes prêts à prendre tous les risques pour parvenir à franchir cette frontière », assure un jeune Guinéen qui préfère ne pas donner son nom.


      https://www.courrierinternational.com/depeche/bardonecchia-le-nouveau-mur-ou-echouent-les-espoirs-des-migra

    • Dodging Death Along the Alpine Migrant Passage

      Along the dangerous Alpine route from Italy to France, Annalisa Camilli of Internazionale meets young migrants desperate to reach northern Europe, and the local volunteers trying to make sure their villages are not another deadly stop on the migration trail.


      https://www.newsdeeply.com/refugees/articles/2018/01/25/dodging-death-along-the-alpine-migrant-passage

    • Quand il s’agit d’une alpiniste française en difficulté dans l’Himalaya, des « secours hors normes » sont mis en place pour lui venir en aide, nous dit Ledauphine.com. Fort heureusement d’ailleurs.

      Mais s’il agit des personnes à la peau noire à la recherche d’un refuge en danger sur le Col de l’Echelle, alors là, ce ne sont pas les « secours mis en place » qui sont « hors norme », mais les forces de police, qui, au lieu de les secourir, les refoulent en Italie.

      Selon la nationalité, l’humanité n’a pas droit au même traitement.

    • GRAND FORMAT. Briançonnais, ce sont eux, les premiers de cordée solidaire !

      Plus d’un millier de Briançonnais se sont mobilisés pour parer aux urgences des migrants qui arrivaient à leurs portes dans les pires conditions. Une chaîne exceptionnelle portée par la fraternité. Rencontre avec ceux qui donnent sens à la dignité.

      https://www.humanite.fr/grand-format-brianconnais-ce-sont-eux-les-premiers-de-cordee-solidaire-6498

      signalé par @vanderling sur seenthis : https://seenthis.net/messages/665922

    • Nevica ancora sulla rotta di montagna

      Nevica ancora, sul passo del Colle della Scala, sulla rotta da Bardonecchia a Briançon, e su quella nuova che si è aperta sulla pista da sci di Claviere. I giovani migranti affrontano il cammino in scarpe da ginnastica tentando di arrivare in Francia. Lorenzo Sassi ed Emanuele Amighetti hanno passato un po’ di tempo con loro - e con gli abitanti del posto che si adoperano per aiutarli in armonia con la legge della montagna.

      Il Colle della Scala, a 1.762 metri di altezza, è il passaggio più basso delle Alpi occidentali. Da lì passa la cosiddetta “nuova rotta dei migranti” che va da Bardonecchia a Briançon. La stampa francese e quella locale italiana avevano già cominciato a parlarne sul finire dell’estate scorsa. Con l’arrivo dell’inverno, e il conseguente aumento dei rischi, l’attenzione si è riaccesa. La tratta di cui si è parlato parte da Melzet, una frazione di Bardonecchia che ospita anche un impianto sciistico, e arriva a Nevache, primo paesino oltre il confine. Tempo di percorrenza stimato: sei ore.

      Finché è rimasto aperto il passaggio di confine a Ventimiglia, che serviva da valvola di sfogo e canale di redistribuzione dei migranti, la tratta di Bardonecchia non ha impensierito nessuno. Il problema è arrivato dopo. Una volta blindata la frontiera a Ventimiglia, i migranti hanno fatto dietrofront fino a Torino. Da lì, una volta saputo di questo passo tra le montagne che conduce in Francia con relativa facilità, sono confluiti in massa verso l’agglomerato urbano che si frappone fra il Colle della Scala, il confine e, ovviamente, la Francia. Le città coinvolte sono cinque: Bardonecchia, che è la città di riferimento per tutti i giovani migranti perché lì si trova il centro di accoglienza gestito da Rainbow4Africa; Oulx, cittadina a circa 15 minuti da Bardonecchia, usata dai migranti come appoggio per evitare i controlli della polizia nelle città cardine; Clavière, cioè l’ultima località italiana prima del confine; Nevache, primo villaggio oltre la dogana; e infine Briançon, l’Eden sognato dai migranti, ovvero la città in cui la paura svanisce. Lì si è già ben lontani dal confine, al sicuro – in teoria.
      Sul versante italiano

      Per via dell’insistente via vai di giornalisti, fotografi e videomaker che ha in parte scombussolato l’ordine urbano di Bardonecchia e dintorni, gli abitanti sono un po’ restii a parlare, almeno all’inizio. A irrigidire gli animi è anche il freddo: le temperature arrivano fino a 10 sottozero e si vive intorno ai 1700 metri di altezza, dove tira un vento che congela anche lo stomaco.

      Colle della Scala è una vecchia mulattiera, quindi un facile passo di montagna che in estate viene battuto da famiglie e amatori, non solo da montanari esperti. A complicare le cose, tuttavia, è il clima. Nei giorni che hanno preceduto il nostro arrivo, una tormenta ha scaricato dai tre ai cinque metri di neve su strade, case e, ovviamente, il sentiero del Colle. L’impresa era già difficile per un migrante che camminasse in scarpe da ginnastica su un sentiero di montagna a gennaio, ma l’arrivo della bufera ha peggiorato le cose.

      A pochi passi dall’inizio del sentiero c’è una baita che offre rifugio a sciatori stanchi, passeggiatori occasionali e abitanti del posto. Il gestore della baita mi racconta che è ormai un anno e mezzo che ogni giorno vede passare davanti alle finestre del locale dieci o venti migranti. Tra di loro anche donne e bambini – “ma finché era estate, sai, non era un problema. La strada è relativamente facile. Il problema si pone ora, con tutta questa neve. È impossibile proseguire oltre i primi 500 metri”. Mi racconta di un ragazzo che, un paio di mesi fa, con delle semplici scarpe da corsa, si è fatto il Colle in solitaria: “è arrivato in Francia, ce l’ha fatta, però una volta arrivato gli hanno amputato i piedi”. L’ispettore capo di Bardonecchia Nigro Fulvio conferma la storia. Il ragazzo oggi vive a Briançon, in una delle case messe a disposizione dall’amministrazione comunale.

      Qui è anche molto difficile tentare un soccorso. Molti migranti tentano comunque il valico senza conoscere la natura volubile della montagna e le sue asperità, e spesso senza un abbigliamento adeguato. I più fortunati arrivano in Francia, altri vengono fermati dalla “gendarmerie” francese; molti, invece, rimangono intrappolati tra i boschi e la neve dopo aver smarrito il sentiero. Per la comunità locale e per il sindaco, Francesco Avato, il timore più grande – che giorno dopo giorno diventa certezza – è che, con l’arrivo della primavera, la neve sciolta riconsegni i corpi dei dispersi.
      Il lavoro dei volontari

      A Bardonecchia vengono accolti tutti i migranti che arrivano da Torino, che provano a passare il Colle e poi vengono rispediti indietro dalla polizia francese. All’inizio incontro soltanto i volontari di Rainbow4Africa che da tempo si occupano insieme alla Croce Rossa di dare aiuto ai migranti: un pasto caldo, assistenza medica (ogni notte un dottore volontario dell’associazione resta a vegliare il dormitorio) e assistenza legale – cioè altri volontari come Maurizio Cossa dell’Associazione Asgi. Il compito di Maurizio – e degli avvocati che, come lui, offrono questo tipo di prestazioni gratuite – non è tanto quello di riuscire a sbloccare procedimenti legali, quanto piuttosto quello di chiarire ai giovani migranti la loro “situazione legale”, perché molti di loro non sanno perché non possono andare in Francia, non sanno perché vogliono andarci e, il più delle volte, non sanno che, andando in Francia di nascosto, rischiano di perdere quei pochi diritti conquistati in Italia. Diritti che, per quanto scarni, restano comunque diritti.
      Il centro di Bardonecchia funziona a pieno regime, ospitando in media una ventina di ragazzi al giorno. Per ordinanza comunale, però, apre soltanto alle 22:30 – così da accogliere i migranti per la notte e rifocillarli – per poi chiudere i battenti all’alba, subito dopo la colazione, intorno alle 7:30. Al centro troviamo Marina Morello, dottoressa in pensione e volontaria di Rainbow4Africa. Mi racconta subito che qui c’è stata una risposta corale da parte di tutta la comunità locale. Tutti vogliono dare una mano e tutti, nei modi più vari, contribuiscono a fare in modo che i migranti si sentano il più possibile a loro agio.

      Al centro i migranti ricevono cibo, acqua e, nel caso in cui comunichino di voler partire per le montagne, viene dato loro l’equipaggiamento appropriato. Tutti i vestiti, gli scarponcini, le sciarpe e i guanti arrivano al centro direttamente dalle case di volontari, per lo più del posto.

      Arriva l’ultimo treno: non scende nessuno. Per stanotte è andata bene, non c’è nessuno da convincere a non fare pazzie.
      Dov’è la Francia?

      Sul versante francese, il contraltare di Bardonecchia e Rainbow4Africa è Briançon, dove si trova il centro d’accoglienza Tous Migrants. Dopo non poca diffidenza davanti all’ennesimo “journaliste italien” che temono sia un poliziotto sotto copertura, mi fanno fare un giro all’interno. La scena è meravigliosa: circa 30 ragazzi che, insieme ai volontari della piccola cittadina francese, cucinano come se fossero in una brigata di un ristorante stellato. Al piano di sopra ci sono i letti, al piano di sotto lo stanzone coi vestiti, la sala da pranzo, una stanza per giocare a dama o Mah Jong, e un ufficio. I volontari di Tous Migrants offrono assistenza, e all’occorrenza spiegano ai ragazzi come raggiungere le città dove sanno di potersi ricongiungere con amici o parenti. Stando a quanto mi dicono i volontari, sembra che da luglio 2017 a fine gennaio 2018 siano arrivati a Briançon più di 2 mila migranti. Il sostegno del sindaco e degli abitanti nei confronti di Tous Migrants è molto forte. Ed è probabilmente per questo che, come mi dice il sindaco di Bardonecchia, “il sindaco di Briançon non è ben visto dal governo centrale”.

      La seconda sera che passo a a Bardonecchia c’è il caos. Si sono riversati alla stazione tutti i migranti che non erano arrivati nei giorni precedenti per via di un grosso blocco della polizia a Torino. Tra questi c’è un gruppetto che soprannominiamo i Big4, che non ha ben chiara in testa la situazione. Per dare un’idea del loro smarrimento, scendono dal treno, si accendono una sigaretta nella stazione e chiosano: dov’è la Francia? Non hanno idea di cosa fare, dove andare, solo un obbiettivo: la Francia. E l’obbiettivo è completamente sfasato rispetto al calcolo dei rischi, delle perdite o delle prospettive.

      Probabilmente dal Colle, qualche tempo fa, passò anche Annibale con i suoi elefanti. Il che rende più facile capire la caparbietà di alcuni dei ragazzi che si trovano al centro di accoglienza di Bardonecchia. Non è soltanto che ormai hanno visto il deserto, l’hanno attraversato e poi si sono fatti traghettare su un gommone nel Mediterraneo da un tizio senza scrupoli che ha pure chiesto loro dei soldi, e quindi pensano, cosa vuoi che sia la neve – che fra l’altro molti di loro vedono per la prima volta. È anche che, alla fine, non hanno più nulla da perdere. Uno dei ragazzi che ho conosciuto ed è riuscito ad arrivare in Francia, stava tentando quella tratta da due anni. Due anni in cui si è consumato spirito e corpo. Qui si finisce con l’impazzire, perché in Italia molti vengono rimpallati tra un ufficio e l’altro della burocrazia e la Francia, d’altra parte, sembra deriderli: per un verso vicinissima, a portata di mano, eppure così distante da sembrare irraggiungibile.
      Le ronde solidali

      Molti giovani vengono dissuasi dall’inerpicarsi sul Colle. Nel frattempo, però, è andata creandosi un’altra tratta. Parte da Claviere, e segue la pista da sci da fondo che attraversa il confine. Qui il problema non è il rischio, visto che la tratta si trova tutta in piano, ma la più alta probabilità di essere avvistati dalla “gendarmerie”.

      Molte persone del luogo, per aiutare i ragazzi, fanno ronde notte e giorno, così da recuperare chi si perde – o chi riesce a passare il confine – prima che lo faccia la polizia. Una di queste ronde si chiama “Briser les Frontières”: un gruppo di volontari italiani e francesi che, oltre a offrire pasti caldi, vestiti e rifugio, hanno creato una fitta rete cooperativa per recuperare i migranti dispersi. La bussola che orienta il loro lavoro è una legge della montagna – così simile a quella del mare – per la quale è necessario aiutare chiunque si trovi in difficoltà. Molto vicini al movimento No Tav, di recente hanno organizzato una marcia che ripercorre la tratta dei migranti, in segno di protesta e rappresentazione. Per loro non esistono confini, e infatti se la prendono con il Ministro dell’Interno Minniti per aver permesso la creazione dei durissimi campi di detenzione in Libia.

      Nel frattempo la “Paf”, la polizia di frontiera – oltre a fermare e poi rimandare indietro chiunque provi a valicare il confine senza i documenti necessari – ha seminato paura pattugliando la zona tra Bardonecchia e Oulx per fermare i migranti ancor prima che raggiungano il confine.

      Dopo vari tentennamenti, anche i Big4 provano a passare. Li incontro il giorno dopo dall’altra parte, al centro Tous Migrants. Sono al settimo cielo. Intanto il sindaco di Bardonecchia ospita una commissione dell’Alto Commissariato Onu per i Rifugiati. La domanda è cosa succederà adesso.


      http://openmigration.org/analisi/nevica-ancora-sulla-rotta-di-montagna

    • Une réflexion sur la #montagne, vue dans le cadre de l’expo/atelier « Drawing on the move » :


      Ici plus d’info sur l’atelier :
      http://blog.modop.org/post/2018/02/Atelier-participatif-Drawing-experience-on-the-move

      C’est le témoignage d’un réfugié, qui a transité par la vallée de #La_Roya (et non pas Briançon).
      Les témoignages ont été récoltées par Morgane et Mathilde chez #Cédric_Herrou

      Je transcris ici le texte d’Alex :

      « J’aime cette photo car j’ai vécu tellement d’histoires dans cette montagne : par exemple j’avais faim, j’avais soif, j’étais fatigué. C’est pour cela qu’il est important pour moi de me souvenir de l’histoire de ma vie. La police m’a aussi arrêté dans cette montagne. Je ne peux donc pas oublier cette montagne ».

    • Les citoyens passeurs au secours des migrants

      De plus en plus de migrants tentent de quitter l’Italie en franchissant les Alpes. Une des voies les plus employées se trouve en France dans une station de ski proche de Briançon. Redoutant de voir ces migrants mourir de froid dans leur périple, des citoyens leur viennent en aide au risque de finir en prison.

      https://www.rts.ch/play/tv/mise-au-point/video/les-citoyens-passeurs-au-secours-des-migrants?id=9345564&startTime=7.951655&stat

      Je transcris ici les mots prononcés par la représentante du gouvernement de la préfecture de Gap :
      « Moi je considère que c’est de l’incitation. Aider un étranger en situation irrégulière à traverser une frontière c’est illégal »
      Journaliste : « Pour vous c’est des incitateurs ou des passeurs ? »
      "C’est la même chose. Il y a une différence entre les passeurs rémunérés et les passeurs qui font cela pas pour une motivation financière. Mais l’accueil crée un #appel_d'air. Moi, je ne peux pas jeter la pierre à quelqu’un qui va voir passer sous ses fenêtres un étranger en situation irrégulière alors qu’il fait froid, alors qu’il fait nuit et que la personne soit accueillie quelques heures. Je ne peux pas leur jeter la pierre, mais tout comportement de ce type-là, a fortiori si c’est un comportement réfléchi, structuré et organisé, et c’est le cas par bien de structures associatives du briançonnais, crée une incitation, bien évidemment"

    • Le foto dei migranti tra la neve a Bardonecchia

      Il fotografo #Piero_Cruciatti ha passato due giorni nella stazione sciistica affollata di ragazzi che provano a raggiungere la Francia.

      Nell’ultimo periodo si è parlato molto di una nuova via che i migranti provano a percorrere per attraversare il confine tra Italia e Francia. La strada in questione è quella che passa per il Colle della Scala, raggiungibile dall’Italia passando per Bardonecchia, in Piemonte. Il percorso è fattibile in condizioni climatiche favorevoli, ma il freddo e la neve del periodo invernale stanno rendendo molto difficile e pericolosa la traversata: l’argomento è stato trattato da Diego Bianchi, in arte Zoro, in un servizio trasmesso durante la puntata del suo programma Propaganda Live. Sul posto è andato anche Piero Cruciatti, un fotografo freelance che tra il 12 e il 14 gennaio ha realizzato un servizio per l’agenzia fotografica AFP e ha poi raccontato la sua esperienza sul loro blog.

      Il punto di partenza della traversata è Bardonecchia, una piccola città che è anche una stazione sciistica. Cruciatti ci è arrivato partendo da Torino, sperando di incontrare i migranti già lungo il percorso di avvicinamento alla città; invece non ha visto nessuno fino a che non si è fatta sera. A quel punto la stazione dei treni diventa un punto di raccolta e di riferimento: la sala centrale resta aperta fino alle 21, che è l’orario di partenza e arrivo degli ultimi treni. Dopo una pausa di due ore, apre un’altra saletta riscaldata, all’interno della quale i migranti possono passare la notte: lì ci sono parecchi volontari che operano nella ONG “Rainbow for Africa”, che mettono a disposizione cibo, attrezzature per la traversata, ma anche supporto medico, consulenza legale e le loro conoscenze come membri del gruppo di soccorso alpino.

      I ragazzi che ha incrociato Cruciatti avevano tra i 20 e i 25 anni, tutti provenienti dall’Africa francofona: conoscere la lingua è una delle ragioni che li spinge a lasciare l’Italia e spostarsi verso la Francia, dove spesso hanno parenti o amici. I tentativi di traversata iniziano solitamente di prima mattina, quando Bardonecchia comincia ad affollarsi di sciatori: una delle cose che ha notato Cruciatti è lo stridente confronto tra l’abbigliamento tecnico di chi si trova lì per fare sport e quello molto poco adatto dei migranti.

      Nei giorni in cui è stato sul posto, il fotografo ha seguito due gruppi: il primo ha interrotto la traversata molto presto, dopo aver visto le brutte condizioni della strada. Un secondo, formato da due ragazzi della Costa d’Avorio, ha provato a proseguire per un’altra via, che attraversa la Valle Stretta e arriva al Monte Thabor: oltre c’è la Francia, ma per scalarlo bisogna essere alpinisti esperti. I ragazzi questa cosa non la sanno, né sono consci di molti altri pericoli che potrebbero incontrare in montagna in questo periodo. Una slavina lungo il percorso alternativo ha interrotto anche la traversata di questo secondo gruppo.

      Lungo il tragitto di ritorno a Bardonecchia si incontrano altre persone e degli alpinisti di Grenoble che, racconta Cruciatti, sono stati molto gentili con i migranti: hanno dato loro del cibo e dell’acqua e li hanno informati della pericolosità di ciò a cui stavano andando incontro.

      Difficilmente i migranti riescono ad arrivare in Francia; quando succede è molto comune che vengano intercettati dalla polizia francese e riportati a Bardonecchia. Per questo, racconta Cruciatti, tra i ragazzi c’è molto malumore. La comunità intorno a loro ha però reagito positivamente, con compassione e umanità. Il fotografo ha anche incontrato un uomo che gestisce un rifugio in Valle Stretta. L’uomo ha raccontato di aver sentito persone urlare nella notte e, uscendo per prestare soccorso, ha trovato ragazzi in mezzo alla montagna che cercavano di attraversare il confine di notte per aumentare le loro possibilità di riuscita. Il titolare del rifugio li ha portati nella sua struttura, perché, ha detto a Cruciatti, non poteva fare altro. Al tempo stesso però si chiede quanto a lungo potrà andare avanti questo sistema e quanto per lui sarà difficile intervenire in questo modo senza danneggiare la sua attività.

      https://www.ilpost.it/2018/01/25/migranti-bardonecchia-foto

    • Rescuing Migrants Fleeing Through the Frozen Alps

      Vincent Gasquet is a pizza chef who owns a tiny shop in the French Alps.

      At night, he is one of about 80 volunteers who search mountain passes for migrants trying to hike from Italy to France.

      The migrants attempt to cross each night through sub-zero temperatures. Some wear only light jackets and sneakers, and one man recently lost his feet to frostbite.

      “If the Alps become a graveyard, I’ll be ashamed of myself for the rest of my life,” Mr. Gasquet said.

      The migrants often head for #Montgenèvre, a ski town nestled against the border. France offers them more work and a chance at a better life.

      One night, Mr. Gasquet got a call from a group that had crossed into Montgenèvre. They got his number through word of mouth.

      To evade border police checkpoints, the migrants follow paths through the forest, often at night, when it is easy to get lost.

      “Ninety percent of them have never seen snow in their lives,” he said. “Some of them say, ‘We’ve seen it on TV,’ but on the TV, you don’t feel the cold.”

      He drove to find them.

      The work is risky. Helping anybody enter or travel in France without valid paperwork is technically illegal.

      When he reached Montgenèvre, four young men from eastern Africa were shivering behind a snow bank, while another stood in the street. He hurried them into his car and drove them to a shelter.

      It would have been a perilous walk after hours in the snow.

      On another night, Mr. Gasquet and other volunteers set out by car and on foot.

      They spotted a group walking through the snow and hurried them into the car and to a shelter called Le Refuge.

      Here, the new arrivals can get warm, have a hot meal and change into dry clothes.

      “It’s not my place to say whether or not I want migrants in my country. That’s a job for the politicians,” Mr. Gasquet said.

      “All I know is that I don’t want people dying in front of my door.”

      https://www.nytimes.com/interactive/2018/02/22/world/europe/alpine-rescue.html?action=click&module=Top%20Stories&pgtype=Homepage

    • Ivorian migrant mourns ‘four lost years’ on road to Europe

      Soumahoro ploughed on, moving up through Italy, sleeping seven to a tent in the middle of winter.

      Eventually he heard that west Africans like him were heading to France through the Echelle pass in the Alps — perilous, at 1,762 metres (5,780 feet), but with no border crossing.

      He entered France in January 2017, taking two days to cross the mountain.

      With the help of local volunteers, he has finally been accepted onto a training course as a carer while still waiting for his asylum claim to be processed.

      But his days are lonely and full of uncertainty.

      “I don’t have a fixed place where I can stay, I go from family to family,” he said.

      “You ask yourself what you’re doing here. You tell yourself you’re good for nothing. A man’s life shouldn’t be about staying put and doing nothing; you want to feel useful.

      “You want to feel like you’re contributing something positive to society.”


      https://www.capitalfm.co.ke/news/2018/03/ivorian-migrant-mourns-four-lost-years-road-europe

    • A la frontière franco-italienne, migrants et bénévoles piégés par des #passeurs

      « Par ici, venez ! ». Les nerfs à vif, transis dans la nuit glaciale, cinq migrants africains trébuchent dans la neige, puis s’agrippent aux mains tendues de bénévoles venus les secourir.

      Abandonnés par leur passeur depuis des heures côté italien des Alpes, ils ont finalement réussi à pied à travers la montagne leur entrée clandestine en France, à quelques dizaines de mètres seulement du poste de la police aux frontières (PAF).

      Il est 22h00 près du col de Montgenèvre, et leurs baskets et jeans sont dérisoires face aux -10 degrés de cet enfer blanc. L’atmosphère est électrique : depuis fin 2015, les contrôles aux frontières sont rétablis. Une patrouille de la PAF peut débarquer et briser l’ultime étape de leur long exil jalonné de drames dans le désert africain, en Libye, en Méditerranée...

      Des membres de l’association « Tous migrants », qui gère bénévolement le « Refuge solidaire », seul lieu d’accueil dans la ville proche de Briançon (est), sont eux aussi inquiets. « Est-ce que vous êtes venus avec des passeurs ? Combien avez-vous payé ? », lance l’un d’eux à un migrant. Les discussions s’échauffent au sein du petit groupe de Guinéens, Ivoiriens et Maliens.

      Bénévole de 19 ans, Elie vient de passer des heures à chercher ces jeunes en arpentant une piste de ski frontalière. « Je suis né ici, j’imagine bien ce que peuvent vivre des gens pas équipés, qui ne connaissent pas... », explique-t-il à l’AFP. « On ne peut pas rester les bras croisés dans son canapé (...) C’est pas grand-chose, on les réchauffe, on leur donne à manger et à boire, des vêtements chauds ».
      Le business des passeurs

      Mais depuis février, l’aide des bénévoles est compliquée par un nouveau phénomène : le business de plus en plus florissant de passeurs sévissant dans la gare de Turin (Italie). Selon les témoignages de migrants, ces passeurs sont francophones et originaires d’Afrique de l’Ouest.

      Aux migrants vulnérables arrivant du sud de l’Italie, ils facturent 100 à 350 euros le trajet en train entre les villes de Turin et Oulx et le ticket de bus entre Oulx et la commune italienne de Clavière, à quelques kilomètres de la frontière. Des trajets coûtant en réalité moins de 10 euros...

      Ils leur font miroiter un passage jusqu’en France mais les abandonnent à Clavière - y compris des femmes et des bébés - et appellent des bénévoles en se faisant passer pour des migrants. Puis ils s’éclipsent en Italie, leur bénéfice en poche.

      Steeve (prénom modifié), Camerounais de 26 ans, parti « s’aventurer » (migrer) avec son fils d’à peine 8 ans, est sous le choc. Il a accepté de témoigner malgré l’humiliation de s’être fait dépouillé de 250 euros, gagnés « en travaillant dans la cueillette des fruits en Sicile ».

      « A la gare de Turin, les +frères black+ sont nombreux, tu leur fais confiance aveuglément ; ils disent : +on a des amis de l’autre côté, y’a une voiture immatriculée en France qui viendra te chercher et t’amènera à Paris pour 300 euros+ ».

      Mais Steeve, son fils et une vingtaine d’autres ont été lâchés deux jours plus tôt un soir par leur passeur à Clavière, sans aucune idée de là où ils étaient. Pendant quatre heures, « ne sentant plus leurs pieds », ils ont supplié « l’ami français » de venir les chercher.
      Numéros de téléphone vendus

      Philippe Wyon, l’un des responsables bénévoles du « Refuge », s’insurge contre « l’instrumentalisation intolérable » par ces passeurs des bénévoles, qui risquent de se mettre dans l’illégalité. Les passeurs « se sont procurés nos numéros de téléphone et les revendent aux migrants ; on se retrouve piégés alors que notre mission, c’est de porter secours à des gens qui sont en danger en montagne, mais sûrement pas de faire le taxi pour des passeurs ».

      Les bénévoles ont donc pris la difficile décision de ne plus répondre au téléphone, et de faire des maraudes ponctuelles. Des affichettes mettant en garde les migrants contre cette arnaque ont été distribuées par les bénévoles à la gare de Turin. En 2017, 30 passeurs ont été interpellés, contre 6 en 2016, selon la PAF.

      Il est 23H00 sur le col de Montgenèvre, et les bénévoles apprennent qu’au moins une vingtaine d’autres migrants sont en train d’arriver... Au bord de l’épuisement, un jeune Ivoirien n’arrive plus à avancer et dit ne plus sentir ses doigts.

      « C’est des gamins, ils sont gelés, on les descend ! », tranche un bénévole cinquantenaire.

      Durant la quarantaine de minutes de route en lacets jusqu’à Briançon, Abdoul, adolescent malien au regard habité, ne cesse de trembler. Cela fait quatre nuits qu’il n’a pas dormi et a erré en tentant à plusieurs reprises de passer la frontière. « Où on va ? On doit aller à la Croix-Rouge ! », crie-t-il.

      Arrivés au « Refuge », les migrants, méfiants, s’asseoient autour d’une table. « C’est très important que vous nous disiez si vous avez payé ou pas. Ce que font les passeurs, ça nous met en danger et ça met en danger vos camarades », explique un bénévole.

      Un jeune Guinéen, ses pieds dans une bassine d’eau chaude, finit par avouer avoir payé 200 euros pour se retrouver côté italien de la frontière.

      A minuit, l’atmosphère s’apaise. Plat chaud, paroles réconfortantes, brosses à dent et serviettes sont distribuées à ces migrants africains. Abdoul esquisse même un sourire. Cette nuit là, il sera rejoint par une dizaine d’autres jeunes épuisés et déboussolés.


      https://www.courrierinternational.com/depeche/la-frontiere-franco-italienne-migrants-et-benevoles-pieges-pa

      autre lien :
      https://www.lepoint.fr/monde/a-la-frontiere-franco-italienne-migrants-et-benevoles-pieges-par-des-passeur

    • Secourir les migrants sur la route des Alpes

      Depuis que deux jeunes Maliens ont dû être amputés des pieds et des mains à la suite de la périlleuse traversée du col de l’Échelle, dans les Hautes-Alpes, les équipes de volontaires issus des villages alentour se relayent, bravant les forces de l’ordre, pour porter secours aux migrants et leur offrir un refuge.

      https://www.arte.tv/fr/videos/079473-004-A/arte-regards

      Témoignage d’un habitant, Philippe Zanetti, dans le film :

      « On prend le #risque, mais le risque est plus petit que la vie de ces gens. Une vie humaine ça n’a pas de prix, je pense. C’est ma conviction »

      Dans les Alpes, ça a toujours existé les passeurs. Pendant la guerre, et avant. L’état d’esprit c’est : porter secours.

      L’Europe se doit de les protéger, mais les pourchasse.

      Commentaire de la journaliste :

      « En montagne, l’entraide est une tradition, explique Philippe. Une conviction que semblent partager ici toutes les communes de la zone frontalière alpine »

      #entraide #maraudes

      On explique que le maire de Briançon fait partie d’un mouvement qui s’appelle La #frontière_solidaire.

      Un des refuges de montagne (ici au Col de l’Echelle) que les bénévoles approvisionnent pour les migrants :

    • Vu sur FB (publié par Laurent Grossmann)

      Chasse aux migrants à Briançon

      Messieurs Gérard Collomb et Emmanuel Macron, vous pouvez être fière de votre police des frontières. En effet, ils exécutent à merveille vos ordres à la frontière de #Montgenèvre, sur la route de Briançon. Avant-hier soir, j’ai assisté à cette incroyable #chasse_à_l'homme. Des migrants venus d’Italie se faisaient littéralement courser par des gendarmes. Je me souviens avoir joué aux gendarmes et aux voleurs quand j’étais petit mais j’étais loin d’imaginer qu’en faite c’est au gendarmes et aux migrants que notre police joue aujourd’hui. Donc j’ai vu de mes yeux, des personnes pas équipée pour la montagne, arriver en France. Et je dois dire que l’accueil est digne, digne du #Far_West. Pourquoi faites vous ça ? Quel est chez vous cette étincelle qui vous anime pour dire à des hommes de chasser d’autres hommes, alors qu’ils sont en #danger, danger de mort, danger de gelures. Car dans cette vallée des migrants ont perdu des mains et des pieds et ce printemps ont découvrira sûrement des cadavres. Mais ça, j’ai bien l’impression que ça ne vous choque pas. La petite cerise sur le gâteau c’est que votre police demande aux citoyens « avez-vous vu des migrants ? ». Ces citoyens ont demandé :" mais comment on les reconnaît". Et ils nous ont répondu logiquement :" ba en général ils sont noirs". J’ai été interloqué par cette réponse si évidente. Mais je me suis demandé pourquoi ils n’ont pas fouillé la ville et arrêté tous les noirs...ils auraient pu en arrêter encore plus.
      Bon sinon, sachez que ceux qui ont finalement réussi à passé sont bien au chaud aujourd’hui, et reprennent des forces avant de repartir sur la route de l’exil. Et ceux qui ont été redéposé en Italie, sont aussi bien arrivés, malgré le froid et l’épuisement. Donc vos efforts sont vains. Sachez aussi que grâce à des secours citoyens, plusieurs femmes et un homme handicapé ont pu éviter cette course poursuite infernale avec vos forces de l’ordre. Et que grâce à eux aussi, ils retrouvent le sourire et de l’espoir, et ça, ça n’a pas de prix !

      #couleur_de_peau #Noirs #délit_de_faciès

      https://www.facebook.com/elsassnight/posts/10215831087467814

      Ce texte était accompagné de cette image :

    • Pour les jeunes perdus de Guinée et Côte d’Ivoire, des mois d’odyssée jusqu’aux Alpes (signé AFP)

      « J’essaie de reprendre mes forces », souffle Jacques, jeune migrant guinéen, les yeux rougis et un pâle sourire creusant ses pommettes émaciées de survivant. Il a derrière lui des mois d’odyssée, avec d’autres Guinéens et Ivoiriens, dont le nombre explose dans les Alpes françaises.
      A 16 ans, il vient de frôler la mort en gravissant pendant deux jours le col de l’Echelle (Alpes) pour arracher son entrée en France dans des conditions dantesques. « Il y avait beaucoup de neige et à un certain moment, je ne savais plus si j’étais parmi les morts ou les vivants », raconte-t-il à l’AFP depuis le matelas où il se repose au « Refuge solidaire », centre d’accueil associatif à Briançon (est), à la frontière italienne.

      Parti avec d’autres à l’assaut de ce col, Jacques s’est perdu, a dormi dans une grotte... Un périple entamé en 2017 à travers le Mali, l’Algérie, la Libye, l’Italie.

      Depuis un an, la région des Hautes-Alpes connaît une augmentation exponentielle d’arrivées de jeunes de Guinée (Conakry) et de Côte d’Ivoire (pourtant première puissance économique d’Afrique de l’Ouest). Ces nationalités arrivent loin devant celles des autres migrants, très majoritairement ouest-africains.

      Selon la préfecture des Hautes-Alpes, 315 personnes en situation irrégulière ont été refoulées vers l’Italie en 2016, contre 1.900 en 2017, en majorité des Guinéens et des Ivoiriens.

      Entre juillet 2017 et février 2018, près de 3.000 migrants sont passés par le « Refuge » ; parmi eux, au moins 1.185 Guinéens (dont 793 se déclarant mineurs) et 481 Ivoiriens (dont 209 se déclarant mineurs).

      – Les raisons d’un départ -

      Parmi les raisons de départ figurent chômage et les conditions de vie très précaires de ces jeunes, des ressources captées par les élites de ces pays, les défaillances de l’enseignement public, « inadéquat » avec le marché de l’emploi, des situations familiales inextricables (enfants nés hors mariage marginalisés, compétition au sein des familles polygames), et les pressions de familles pour envoyer un enfant débrouillard « s’aventurer » (émigrer).

      « L’accès à l’emploi est extrêmement réduit en Guinée, même pour ceux qui sont diplômés (...) Pour l’essentiel, les investissements sont faits dans le secteur minier, pour la bauxite notamment », selon le sociologue guinéen Bano Barry, interrogé à Conakry.

      « Personne ne vient investir parce que le pays est instable » politiquement, note-t-il, référence aux plus de 50 ans de régimes autoritaires. Nombre de Guinéens ont émigré dans les pays de la région, mais ces derniers ont désormais du mal à employer leur propre jeunesse.

      Sia, Ivoirien de 35 ans, se repose au « Refuge » : « Regardez le nombre de jeunes Ivoiriens qui +sortent+ », lance-t-il avec colère. « Avant, quand tu voyais un Ivoirien en France, il étudiait et puis il retournait dans son pays. Aujourd’hui, ce n’est plus +bourse d’études+, c’est les zodiacs sur la mer ! ». « On nous dit qu’il y a plus de guerre, qu’il y a la richesse du cacao, que ça va, mais c’est pas vrai ! », lance-t-il.

      – Désinformation -

      Mais la désinformation règne parmi ces migrants sur les énormes difficultés qui les attendent en France : le péril des reconduites à la frontière, les parcours du combattant pour obtenir les statuts de mineurs isolés ou de demandeurs d’asile, voire la vie à la rue.

      Nés hors mariage et sans plus d’attaches familiales à Conakry, Cellou et Abou (prénoms modifiés) en ont fait l’expérience. Echoués en 2016 et 2017 à Briançon, ils se disent mineurs mais leur minorité n’a pas été reconnue. Ils attendent l’examen de leur recours, toujours hantés par leur voyage.

      Cellou raconte qu’il a failli être vendu comme esclave en Libye, puis emprisonné et frappé à Zabrata, où il a été témoin d’exactions des « Asma boys » (gangs armés libyens) contre les migrants. Il souffre d’insomnies. « Je suis venu pour étudier et faire une formation dans la cuisine, j’aime ça trop », confie-t-il.

      Depuis des mois, c’est grâce à la solidarité de Briançonnais qu’ils sont logés, nourris, formés au français. Ce soir là, pour se remettre d’un cours intense « sur les pourcentages », ils taquinent leur « Vieux » (un bénévole), pestent contre le froid et se cuisinent des spaghettis tomates-piments.

      « Cette attente est difficile mais j’ai pas le choix ; retourner en Guinée, ça veut dire retourner à la rue », confie Abou. « Quand il se passe des choses là-bas, le plus souvent, c’est les jeunes qu’on tue ».

      Une douzaine de personnes - dont plusieurs mineurs - y ont été tuées dans des violences après des élections locales en février. Le 26 février, Conakry a été transformée en « ville morte » à l’appel des enseignants, en grève depuis deux semaines.

      – ’Appel d’air’ -

      Alors à l’heure des réseaux sociaux, nombre sont attirés par les messages de « ceux qui sont partis ». Pour le sociologue Bano Barry, les arrivées de Guinéens à Briançon sont le résultat d’un « appel d’air, un mimétisme ». « Les candidats au départ à Conakry savent que d’autres sont passés par là, qu’ils pourront s’appuyer sur quelqu’un qui pourra leur servir de guide ».

      Mais le drame, « c’est que les images de leurs difficultés en France ne sont jamais véhiculées ». Et même si certains confient leur galère, les candidats au départ les accusent de ne pas vouloir partager leur « réussite »...

      M. Barry cite le cas d’un de ses anciens étudiants. « Il ne le dira jamais à ses proches, pour ne pas être humilié ; je l’ai revu dans la famille qui l’héberge à Paris : sa chambre, c’est un matelas dans un placard à manteaux ».

      Ibrahim, migrant guinéen de 22 ans, veut dire aux parents « de ne pas encourager leurs enfants à venir ici ». Le destin a été cruel : il a fait une chute de 40 mètres au col de l’Echelle en août 2017, après avoir pris peur en voyant des gendarmes. Hémiplégique, le corps et la parole martyrisés, Ibrahim arpente avec un déambulateur un centre médical de Briançon. « Ce voyage, cette montagne, c’est trop dangereux ».

      https://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/pour-les-jeunes-perdus-de-guinee-et-cote-d-ivoire-des-mois-d-odyssee-jusqu-

    • Migrants : « Jamais le gouvernement actuel n’a été aussi loin dans le mépris des droits humains »

      TRIBUNE. « L’accueil qu’on leur réserve est le dossier critique de notre temps », estime l’historien #Patrick_Boucheron.

      C’est le moment. Le moment où tout peut se jouer d’un destin collectif. Le moment où mille victoires de détail risquent d’être, d’un coup, submergées par la faillite morale d’une nation. N’imaginez pas de vastes chambardements, des trahisons spectaculaires, des infamies de grand style : non, il suffirait que nous continuions ainsi, pas à pas, suivant la pente de la mesquine indifférence aux malheurs des hommes, toujours plus prompts à considérer pour nul ce qui n’est pas strictement nous-mêmes, ne voyant plus rien des dangers véritables du monde à force de le confondre avec la vision rétrécie et hargneuse qu’en donnent les idéologues.

      Cette pente implacable qui nous éloigne imperceptiblement de nous-mêmes, rien ne la dessine plus nettement aujourd’hui que l’indignité de l’Etat dans la gestion – prenons-le au mot – de ce qu’il est convenu d’appeler la crise des migrants. Quels que soient ses préférences politiques ou ses choix moraux, il n’est pas un seul professionnel de cette question qui ne partage ce déplorable constat : alors qu’on continue de nous bercer de discours humanistes, le gouvernement actuel n’a jamais été aussi loin dans le mépris des droits humains et dans l’ignorance des situations concrètes, lorsqu’il refuse de porter secours à ceux qui souffrent tout en s’en prenant à ceux qui leur viennent en aide.

      Ce n’est pas d’hier que nous la dévalons, cette pente. Combien en a-t-il fallu de renoncements à nos valeurs et à nos espérances, mais aussi, beaucoup plus prosaïquement, à l’intelligence des choses du monde pour que nous parvenions à une telle situation ? Car aux pouvoirs injustes on ne doit jamais opposer la beauté des principes mais la vérité des pratiques. Il ne s’agit pas seulement de dire que le tri entre les migrants économiques et les demandeurs d’asile est immoral, il s’agit de rappeler qu’il ne correspond à rien dans la réalité. Tout, dans les changements politiques, économiques et environnementaux du monde d’aujourd’hui, vient contredire cette dichotomie sommaire, et ce n’est pas à force de l’asséner qu’elle finira pas devenir vraie.
      Le dossier critique de notre temps

      S’il est une pente fatale, c’est bien celle qui, au nom d’une politique prétendument réaliste, nous éloigne de la réalité de ce que nous sommes. La réalité : la France est, historiquement, un pays d’immigration, c’est là sa force et sa grandeur, et ceux qui depuis des décennies parlent d’une France repliée sur ses frontières et menacée par des hordes d’envahisseurs discourent d’un pays qui n’existe pas. La réalité : les migrants seront de plus en plus nombreux, on doit les accueillir, c’est un devoir et c’est une chance. La réalité : partout on le fait, plus qu’on ne le dit, plus qu’on ne le croit, car la France n’est étriquée et moisie que dans l’esprit de certains de ses dirigeants qui, à force de n’écouter que les polémistes les plus bruyants ou les manieurs de sondages les plus subtils, ont fini par ne plus rien comprendre de ce qui l’animait vraiment.

      Car regardez, si vous voulez vous en convaincre, les cartes que dressent en temps réel les associations qui s’occupent aujourd’hui de défendre les migrants, et de les défendre parfois contre l’Etat qui devrait les protéger. Vous y verrez s’étoiler les bonnes volontés, les initiatives, les solidarités, et cette constellation d’engagements fait une image plutôt ressemblante de la France d’aujourd’hui. C’est en son nom qu’on doit agir désormais, si l’on refuse d’acquiescer au récit de nos défaites, si l’on croit encore possible de ne pas se laisser vaincre par la honte et le découragement.

      Aussi, si l’un d’entre vous a l’oreille du président de la République, et s’il estime qu’on a plus de chances de l’émouvoir en évoquant sa fortune au regard de l’histoire que l’infortune des plus démunis, qu’il lui dise ceci : c’est le moment. Le moment où, grisé par ses succès, il risque de tout perdre. Car l’histoire est aussi cruelle que la mémoire est sélective : elle ne se souviendra que de cela. Il est bien d’autres problèmes politiques sans doute que celui des migrants, mais l’accueil qu’on leur réserve est le dossier critique de notre temps. S’y décide, et pour longtemps, ce que nous voulons être, s’y prépare, et de manière profonde et durable, notre futur dans l’Europe et dans le monde.
      Une contradiction hurlante

      Nombreux ont été ceux qui, moins parce qu’ils adhéraient à son discours que parce qu’ils y trouvaient l’occasion de faire un pari raisonnable sur l’avenir, attendaient du président de la République qu’il aille, sur ce sujet au moins, à contre-pente d’une histoire désespérante. Car celle-ci s’autorisait d’une vision fondamentalement pessimiste de la société française, incapable d’entrain, de jeunesse et d’audace. Le pays serait plus fort s’il était plus libre et plus ouvert, s’il larguait les amarres du vieux monde, s’il cessait de se complaire dans ses rancœurs recuites.

      Ils n’ont pas rêvé : cela a été dit. Et c’est encore dit aujourd’hui, sur un ton plus enjoué, presque insolent, quand des hommes, des femmes et des enfants, venus de l’autre rive de la Méditerranée, piétinent dans la neige. La France, si fière et conquérante à nouveau, serait en même temps ce pays trop faible, trop craintif et trop vieux pour leur offrir l’hospitalité à laquelle ils ont droit ? Un destin politique ne peut survivre longtemps à une contradiction aussi hurlante.

      On nous parle de concorde, de fraternité et de grandeur nationale. On nous parle de ressaisissement et de renaissance française. On nous parle même d’engagement, d’héroïsme et de courage. Mais ne sont-ils pas courageux ceux qui risquent tout pour échapper à la misère et la mort ? Et comment penser qu’un pays ne s’enrichirait pas d’une telle énergie ? Pour l’avoir compris, des hommes et des femmes s’engagent aujourd’hui à les accueillir dignement. Ne sont-ce pas eux qui agissent fraternellement et donnent sens à l’idée de concorde ? Le moment est venu de prouver à la jeunesse de ce pays que nos principes ne sont pas des vains mots. Le moment est venu de comprendre que la première des valeurs est celle de la vérité elle-même, et qu’on ne peut longtemps gouverner dans le mensonge, le déni ou l’ignorance des réalités. Le moment est venu ; peut-être ne reviendra-t-il pas.

      https://www.nouvelobs.com/monde/migrants/20180110.OBS0436/migrants-jamais-le-gouvernement-actuel-n-a-ete-aussi-loin-dans-le-mepris-

    • Bardonecchia, le Lampedusa de la montagne

      Dans les Alpes italiennes, Bardonecchia, à quelques kilomètres de la frontière, devient un nouveau point de passage pour les migrants qui veulent entrer en France. Ils ont bravé les traversées d’un désert et de la Méditerranée, alors le franchissement d’un col ne les effraie pas. Julie Pietri rentre de Bardonecchia.

      https://www.franceinter.fr/emissions/profession-reporter/profession-reporter-25-fevrier-2018

    • Migrants : les maraudeurs sauvent une maman enceinte dans la tourmente du Montgenèvre. Le petit garçon voit le jour à l’hôpital de Briançon

      La situation déjà compliquée devient intenable pour ne pas dire insoutenable à la frontière franco-italienne des Hautes-Alpes et ce, quel que soit le point de vue que l’on puisse avoir sur le problème des migrants. C’est en tout cas ce qui apparaît selon ce témoignage que nous avons reçu sachant que les autorités auront à priori une version différente des faits.

      Ce samedi soir, les maraudeurs sont comme presque tous les soirs au pied des pistes de la station près de la douane. C’est la que chaque nuit les migrants essayent de passer la frontière. C’est alors que les bénévoles du Refuge Solidaire tombent sur une famille : le père, la mère et deux enfants de 2 et 4 ans en pleine tourmente. Ils apprennent alors que la maman est enceinte de 8 mois et demi et décident de l’évacuer tout de suite sur l’hôpital de Briançon.

      Ils tombent alors sur un contrôle des douanes à la Vachette mis en place pour arrêter les passeurs comme une trentaine l’ont été en 2017. Mais la maman va accoucher. Après discussion, ce sont les pompiers qui viennent évacuer la maman vers l’hôpital de Briançon et le reste de la famille est ramené en Italie.

      Quelques heures plus tard, la maman donne naissance à un petit garçon et, selon les bénévoles, c’est sur l’insistance du corps médical que les policiers vont rechercher la famille en Italie qui est finalement réunie en pleine nuit à Briançon. Du côté des autorités, on précise que le reste de la famille n’a pas fait l’objet d’une reconduite à la frontière.

      Un témoignage bouleversant et glaçant comme l’écrit Joël Pruvost qui l’a adressé.

      Ce dernier invite à un rassemblement ce mercredi à 9h devant la PAF de Montgenèvre pour soutenir le bénévole convoqué par la Police.

      Le témoignage :

      Pour ou contre les migrants, c’est inhumain ce qu’il arrive à la frontière.

      Témoignage glaçant, on atteint le sommet de l’abjection au col de Montgenèvre
      Une maraude ordinaire comme il s’en passe tous les jours depuis le début
      de l’hiver.
      Au pied de l’obélisque, une famille de réfugiés marche dans le froid. La
      mère est enceinte. Elle est accompagnée de son mari et de ses deux enfants
      (2 et 4 ans). Ils viennent tout juste de traverser la frontière, les
      valises dans une main, les enfants dans l’autre, à travers la tempête.
      Nous sommes 2 maraudeurs à les trouver, à les trouver là, désemparés,
      frigorifiés. La mère est complètement sous le choc, épuisée, elle ne peut
      plus mettre un pied devant l’autre. Nos thermos de thé chaud et nos
      couvertures ne suffisent en rien à faire face à la situation de détresse
      dans laquelle ils se trouvent. En discutant, on apprend que la maman est
      enceinte de 8 mois et demi. C’est l’alarme, je décide de prendre notre
      véhicule pour l’ emmener au plus vite à l’hôpital. Dans la voiture, tout
      se déclenche. Arrivés au niveau de la Vachette(à 4 km de Briançon), elle se
      tord dans tous les sens sur le siège avant. Les contractions sont bien là…
      c’est l’urgence. J’accélère à tout berzingue. C’est la panique à bord.
      Lancé à 90 km/h, j’arrive à l’entrée de Briançon...et là, barrage de
      douane.
      Il est 22h. « Bon sang, c’est pas possible, merde les flics ! ». Herse
      au milieu de la route, ils sont une dizaine à nous arrêter. Commence
      alors un long contrôle de police. "Qu’est ce que vous faites là ? Qui
      sont les gens dans la voiture ? Présentez-nous vos papiers ? Ou est-ce
      que vous avez trouvé ces migrants ? Vous savez qu’ils sont en situation
      irrégulière !? Vous êtes en infraction !!!"… Un truc devenu habituel
      dans le Briançonnais. Je les presse de me laisser l’emmener à l’hôpital
      dans l’urgence la plus totale. Refus ! Une douanière me lance tout
      d’abord « Comment vous savez qu’elle est enceinte de 8 mois et demi ? »
      puis elle me stipule que je n’ai jamais accouché, et que par conséquence
      je suis incapable de juger l’urgence ou non de la situation. Cela
      m’exaspère, je lui rétorque que je suis pisteur secouriste et que je
      suis à même d’évaluer une situation d’urgence. Rien à faire, la voiture
      ne redécollera pas. Ils finissent par appeler les pompiers. Ces derniers
      mettent plus d’une heure à arriver. On est à 500 mètres de l’hôpital. La
      maman continue de se tordre sur le siège passager, les enfants pleurent
      sur la banquette arrière. J’en peux plus. Un situation absurde de plus.
      Il est 23h passées, les pompiers sont là... ils emmènent après plus d’une
      heure de supplice la maman à l’hosto. Les enfants, le père et moi-même
      sommes conduits au poste de police de Briançon à quelques centaines de
      mètres de là. Fouille du véhicule, de mes affaires personnelles, contrôle
      de mon identité, questions diverses et variées, on me remet une
      convocation pour mercredi prochain à la PAF de Montgenèvre. C’est à ce
      moment-là qu’on m’explique que les douaniers étaient là pour arrêter des
      passeurs. Le père et les deux petits sont quant à eux expulsés vers
      l’Italie. Pendant ce temps-là , le premier bébé des maraudes vient de
      naître à Briançon. C’est un petit garçon, né par césarienne. Séparé de
      son père et de ses frères, l’hôpital somme la PAF de les faire revenir
      pour être au côté de la maman. Les flics finissent par obtempérer. Dans
      la nuit, la famille est à nouveau réunie.

      La capacité des douaniers à évaluer une situation de détresse nous
      laisse perplexe et confirme l’incapacité de l’État à comprendre le drame
      qui se trame à nos maudites frontières.
      Quandtà nous, cela nous renforce dans la légitimité et la nécessité de
      continuer à marauder... toutes les nuits.*

      Rendez-vous mercredi 14 mars à 9h à la PAF de Montgenèvre pour soutenir le
      camarade maraudeur convoqué.

      Pas un jour en tout cas ou presque sans qu’on ne frôle le drame à la frontière franco-italienne. Ce vendredi, un migrant a été sauvé par les secouristes en montagne alors qu’il tentait en plein hiver de rejoindre la France par le col de l’Echelle pourtant énormément enneigé.

      Et c’est le moment que choisit le Front National pour s’insurger et cibler Aurélie Poyau, conseillère départementale et adjointe au maire de Briançon.

      Le responsable départemental l’accuse d’avoir volontairement fait passer des migrants (le communiqué du FN ci dessous).

      Par ailleurs, une manifestation aura lieu mardi au sujet du centre d’hébergement de Veynes (communiqué ci-dessous).

      Le communiqué de Patrick Deroin du FN

      Ce jeudi, à Montgenèvre, deux militants du Front National distribuaient des tracts, dénonçant les méfaits de l’immigration massive pour les Français.

      S’apercevant de cela, une voiture s’arrête, deux personnes hystériques en sortent, abreuvant d’injures nos militants surpris par un déferlement si soudain de haine. Le conducteur, un homme, s’avance menaçant, alors que la femme exhibe une carte, qu’elle brandit comme un laissez-passer supposé la mettre au-dessus des lois. Qu’elle n’est pas la surprise d’y découvrir le nom d’Aurélie Poyau, maire adjointe de Briançon et conseillère départementale représentant La France Insoumise. Elle ajoute qu’elle a aidé 4 migrants à franchir la frontière dans la nuit du 7 au 8 mars ; par le col de Montgenèvre.

      Madame Poyau, à l’instar des élus de son parti, ne peut supporter que l’on puisse ne pas penser comme elle et voudrait interdire à ses adversaires le simple droit de s’exprimer. Les médias commencent à relever les dérives mélenchonistes nationales, on ne s’attendait pas à voir ses affidés pratiquer la même terreur intellectuelle dans notre département.

      Messieurs Jean-Marie Bernard et Gérard Fromm vont être informés des agissements de leur élue.

      Le communiqué relatif au centre de Veynes

      Depuis le 9 septembre 2017, le Centre d’Hébergement d’Urgence de Mineurs exilés (CHUM) de Veynes a accueilli plus d’une centaine de jeunes arrivant de la frontière italienne, car ni le Conseil Départemental ni l’État n’ont eu la volonté de mettre en place des dispositifs d’hébergement suffisants, pourtant de leur responsabilité ! Face à ces lamentables moyens institutionnels, ce lieu occupé et autogéré veut montrer qu’un accueil digne et réactif est possible.

      Le 13 mars aura lieu à Gap, le procès d’expulsion du CHUM : ce lieu autogéré, organisé par des gens qui demandent à minima que les institutions respectent la loi, et qui proposent beaucoup mieux qu’elles. Ce procès, c’est la seule réponse officielle de l’État face à nos dénonciations, et l’on voit que pour protéger ses remparts, le rouage est huilé : huissiers, traitement des demandes d’expulsion, dans ce sens cela fonctionne bien ! Fait de bric et de broc, le CHUM est un lieu de vie, de passage, d’échange, d’entraide qui répond à l’urgence constante et à un besoin criant d’humanité.

      Au quotidien, écœuré par cette triste politique, le CHUM est rythmé de récups, de dons, de permanences médicales, d’accompagnements juridiques, de moments de partage, de visites prévues ou spontanées qui font du bien. Il continue à vivre, malgré nos grosses cernes qui nous empêchent d’oublier cette triste réalité.

      MOBILISONS NOUS POUR DÉFENDRE CE LIEU D’ACCUEIL SOLIDAIRE ET CONTINUONS À DÉNONCER LA POLITIQUE ANTI-MIGRATOIRE DE L’ÉTAT FRANÇAIS !!!!

      RDV le 13 mars 9h30 devant le tribunal de Gap pour un petit déjeuner déterminé, avant le début du procès d’expulsion prévu à 10h30
      Prises de paroles et discussions autour de la sale politique d’accueil des exilé-e-s par l’État français. Focus particulier sur les très difficiles prises en charge des soins et de la scolarisation des mineurs exilés dans les Hautes-Alpes
      Et à midi : cantine collective devant le parvis du Conseil Départemental pour lui rappeler ses obligations d’accueil digne des mineurs exilés

      Les élections législatives en Italie dimanche dernier et la montée du populisme ont relancé le débat sur les migrants dont le passage en Italie serait à l’origine

      de la montée des populismes. Dans notre région, l’afflux de migrants s’est un peu ralenti à la faveur de l’hiver et de la fermeture du col de l’Echelle.

      Pour autant, quasiment chaque nuit, certains essayent toujours de rejoindre la France via le col puis les pistes de Montgenèvre. Ce sont des passeurs mal intentionnés qui leur proposent cette solution en gare de Turin non sans les délester de leur argent. Comble de tout, ils donnent, pour contact en France, le numéro des bénévoles de Briançon qui ne sont là que pour éviter des drames. Résultat, Elie, l’un d’entre eux, a décidé comme beaucoup d’autres de ne plus répondre au téléphone pour ne pas faire le jeu des passeurs. ils continuent cependant bien sûr à porter secours et à accueillir ceux qui sont passés au refuge solidaire à Briançon.

      Regardez ce reportage édifiant de Paul Gypteau de l’AFP.

      Retour en arrière :

      On a de nouveau frôlé le drame cet hier dans la vallée de la Clarée. Un migrant a failli perdre la vie alors qu’il essayait de franchir la frontière franco-italienne malgré l’épaisse couche de neige et au moment même ou plus de 300 personnes réalisaient une cordée symbolique pour démontrer leur solidarité avec les migrants et mettre en valeur l’engagement de dizaines de bénévoles qui vont secourir ou qui accueillent chez eux ces migrants qui prennent des risques énormes en tentant de passer la frontière en plein hiver. Preuve, s’il le fallait, de l’utilité de ces maraudes et de cette assistance des montagnards auprès des migrants : au moment même où se déroulait cette "cordée" , l’un des accompagnateurs est intervenu en urgence ce dimanche sur le versant nord du col de l’Echelle. Il a littéralement sauvé la vie à Moussa, Guinéen de 22 ans, un migrant qui était en détresse, gelé et à bout de forces alors qu’il essayait de passer le col en pleine neige et dans des températures glaciales comme on les connaît en ce moment. Ce sont les secouristes du PGHM qui sont ensuite intervenus pour héliporter Moussa sur l’hôpital de Briançon.

      Une vie de plus sauvée par les montagnards et les secouristes mais qui fait suite à des accidents devenus presque quotidiens : pieds ou mains gelés, hypothermie ou plus grave comme on l’a vu les pieds amputés comme ceux de Mamadou ou des accidents graves comme ce migrant toujours paralysé après avoir sauté dans le vide au col de l’Échelle par peur des gendarmes au mois d’août dernier.

      Au moment même de ce sauvetage, plus de 300 personnes s’étaient retrouvées comme prévu à Névache, sur le chemin du col de l’Échelle, pour former des cordées solidaires avec les migrants, et s’étaient engagées dans la neige sur le chemin du col, encadrées par des professionnels de la montagne. Au-delà de l’esprit de solidarité des montagnards, il s’agissait plus largement de célébrer la journée internationale des migrants.

      Les images de l’intervention :

      En savoir plus sur https://www.dici.fr/actu/2018/03/11/migrants-maraudeurs-sauvent-une-maman-enceinte-tourmente-montgenevre-petit-garc

      https://www.dici.fr/sites/dici.fr/files/styles/homepage_une_big/public/2018/03/11/1116445-capturedecran2017-12-18a082756.png?itok=FD2UCW_B

      https://www.dici.fr/actu/2018/03/11/migrants-maraudeurs-sauvent-une-maman-enceinte-tourmente-montgenevre-petit-garc

      Avec ce commentaire de Olivier Clochard via la newsletter de Migreurop :

      À Briançon (France), à la frontière franco-italienne, des bénévoles du Refuge Solidaire sauvent une famille dont la maman est sur le point d’accoucher. Mais quelques instants plus tard, la douane et la PAF séparent la famille avant que l’hôpital somme la PAF de les réunir.
      Ainsi des agents des autorités françaises se plaisent à faire subir de véritables supplices à des personnes étrangères, il faut que ces personnes répondent de leurs actes ainsi que celles et ceux qui les ordonnent.

    • Sauvetage d’une migrante enceinte dans les Alpes : « Si on n’avait pas été là, la maman et son bébé seraient morts »

      #Benoît_Ducos est pisteur-secouriste en montagne et bénévole au Refuge solidaire. Depuis décembre, il participe à des maraudes pour sauver les migrants qui franchissent la frontière franco-italienne dans les massifs des Alpes malgré la neige et le froid. Il a raconté à InfoMigrants le sauvetage d’une jeune femme enceinte de 8 mois et demi et de sa famille.

      "Samedi 10 mars, vers 20 heures, je marchais avec un autre bénévole du Refuge solidaire à Montgenèvre, comme tous les jours depuis le début de l’hiver, pour secourir des migrants qui franchissent la frontière franco-italienne à pieds.

      Nous sommes tombés sur un groupe de six personnes : une jeune femme enceinte, deux petits enfants de deux et quatre ans, le papa et deux autres personnes que la petite famille, originaire du Nigeria, avait rencontrées en Italie.

      Tous venaient de Turin, ils étaient descendus à la gare d’Oulx, puis avaient rejoint en bus Claviere, le dernier village italien avant la frontière. De là, ils ont trouvé un chemin pour passer la frontière sans se faire repérer.

      À cet endroit-là, nous sommes à 1 900 mètres d’altitude, c’est complètement enneigé et il y a de gros risques d’avalanches. Les deux personnes portaient la maman qui ne pouvait plus mettre un pied devant l’autre, le papa, lui, portait les deux petits.

      « Est-ce que les gens qui sont avec vous ont des papiers ? »

      On leur a donné des vêtements et de nouvelles chaussures parce qu’ils avaient les pieds trempés. On les a réchauffés avec des boissons chaudes, on leur a donné de la nourriture. On a discuté un peu avec eux pour leur expliquer ce qu’on faisait.

      Mais on voyait que la maman allait de plus en plus mal. On a posé des questions sur sa grossesse et on s’est dit qu’il fallait qu’on descende le plus vite possible vers Briançon parce que la pauvre dame semblait sur le point d’accoucher. Sur le chemin de l’hôpital, elle souffrait tellement que j’ai accéléré. On est alors tombés sur un barrage.

      Les policiers nous ont posé les questions habituelles : ’Qu’est-ce que vous transportez ? Est-ce que les gens qui sont avec vous ont des papiers ?’ J’ai dit que ces personnes étaient dans le froid, en situation difficile, que je les avais prises en stop pour les mettre à l’abri à Briançon et que dans le groupe il y a avait une femme enceinte qui avait besoin de soins de toute urgence.

      Les policiers m’ont répondu que, étant un homme, je n’étais pas en mesure de savoir si la dame était à deux doigts d’accoucher alors qu’elle se tordait de douleur sur le siège passager à cause des contractions. Nous avons attendu une heure qu’ils se décident à appeler les pompiers. Ces derniers ont emmené la dame à l’hôpital de Briançon, à 500 mètres de là où nous nous trouvions.

      « Si on n’avait pas été là, la maman et son bébé y seraient passés »

      Elle a donné naissance à un petit garçon par césarienne. Cela aurait été un drame si elle avait dû accoucher dans la neige ou dans la voiture.

      Alors que la dame était emmenée à l’hôpital, le père, les enfants et moi avons été emmenés au poste. J’ai été auditionné 5 minutes et convoqué à une audition libre à la police aux frontières (PAF) mercredi matin. On m’a rappelé que j’étais en infraction parce que je transportais des personnes qui étaient en situation irrégulière. Moi j’ai dit que j’avais juste porté assistance à des personnes en danger. On sait bien que si on n’avait pas été là, la maman et son bébé y seraient passés.

      Pendant que la dame était à l’hôpital, le père et les enfants ont été renvoyés en Italie. Sommée par l’hôpital de les faire revenir pour être auprès de la jeune mère, la PAF a obtempéré. Ils ont alors été placés par le 115 à Gap, à plus de 100 kilomètres de Briançon. Ça non plus, ce n’est pas très humain."

      http://www.infomigrants.net/fr/post/8027/sauvetage-d-une-migrante-enceinte-dans-les-alpes-si-on-n-avait-pas-ete

    • Migrants : un secouriste poursuivi pour avoir secouru une réfugiée sur le point d’accoucher

      « J’ai l’esprit tranquille. Si je ne l’avais pas fait... » : pour ce délit de solidarité, #Benoît_Ducos risque jusqu’à 5 ans de prison.

      Ce mercredi 14 mars, Benoît Ducos, pisteur-secouriste dans le Briançonnais (Hautes-Alpes), à la lisière de la frontière franco-italienne, est convoqué par la police aux frontières (PAF). Il doit s’expliquer sur les circonstances qui lui ont valu d’être interpellé dans la nuit de samedi au dimanche 11 mars. Son délit : avoir embarqué dans son véhicule une famille de quatre personnes sans papiers, dont deux enfants de 2 et 4 ans ainsi qu’une femme enceinte de huit mois et demi prise de contractions, pour les emmener à l’hôpital de Briançon.

      Le fait divers n’aurait pas franchi les limites de la sous-préfecture s’il n’avait pas été dénoncé par un membre de l’association Refuges solidaires qui vient en aide aux migrants qui tentent, souvent dans la neige et au péril de leur vie, de franchir à pied la frontière alpine depuis l’Italie.

      « Le premier bébé des maraudes »

      Le témoignage de Benoît Ducos recueilli par Joël Pruvot livre un regard glaçant sur le « délit de solidarité » qui s’est déroulé ce week-end. Samedi soir, la maraude de deux bénévoles de l’association leur fait croiser le chemin d’une famille de réfugiés au col de Montgenèvre.

      « La mère est enceinte. Elle est accompagnée de son mari et de ses deux enfants (2 et 4 ans). Ils viennent tout juste de traverser la frontière, les valises dans une main, les enfants dans l’autre, à travers la tempête. La mère est complètement sous le choc, épuisée, elle ne peut plus mettre un pied devant l’autre », raconte Benoît Ducos qui va prendre la décision d’emmener la famille à l’hôpital. Dans la voiture, il raconte les contractions, la panique qui s’installe.

      À quatre kilomètres de Briançon, aux alentours de 22h selon le témoignage du secouriste, la voiture doit s’arrêter à un barrage douanier. Immobilisés, les passagers vont réclamer le droit de conduire la mère à l’hôpital, mais se heurtent au refus des agents. Joint par Le HuffPost, Benoît Ducos se remémore « les interminables questions d’usage », les « tergiversations des douaniers » soucieux d’appliquer la procédure tandis que « la mère se tord de douleurs à l’arrière de son véhicule ».

      Toujours selon le bénévole, les pompiers n’arriveront qu’à 23h sur les lieux. La mère accouchera finalement d’un petit garçon à l’hôpital, par césarienne. « Le premier bébé des maraudes », écrit Benoît Ducos, qui finira au poste. Quant au père et aux deux enfants, le secouriste assure que c’est à la demande de l’hôpital qu’ils ne seront pas reconduits en Italie, mais ramenés auprès de la mère.

      « On a frôlé la catastrophe »

      Relayée et dénoncée par l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot, cette version des faits comme sa chronologie sont contestées par la préfecture des Hautes-Alpes. « L’action de l’État a été irréprochable et ses agents ne sauraient être mis en cause alors qu’ils ont agi avec humanité, et dans le respect des Lois de la République », a-t-elle répondu via un communiqué diffusé sur Twitter.

      https://twitter.com/CecileDuflot/status/973145444032401408

      À en croire les représentants de l’État, il se serait déroulé moins de trente minutes entre l’arrêt du véhicule par les six personnels de la brigade de surveillance intérieure et l’arrivée de la mère à l’hôpital de Briançon, bien avant 23h. « Moi, à 23h04, j’étais encore arrêté sur le parking avec la mère à l’arrière. Mon téléphone en témoigne : j’ai adressé un message à mon fils », jure Benoît Ducos.

      Au-delà des divergences sur le déroulé de la soirée, le secouriste ne revient toujours pas « de ces douaniers qui restent impassibles face à la souffrance de cette femme. » S’il ne les met pas en cause personnellement, Benoît Ducos accuse en revanche un système légal en décalage criant avec la gravité de la crise humanitaire qui se déroule sur le territoire français. « La migration, ce n’est pas une croisière en quête d’exotisme. Les douaniers appliquent des consignes sans réfléchir, ce qui fait qu’on aboutit à ce sommet d’absurdité ».

      5 ans de prison et 30.000 euros d’amende

      Les exemples de ce type ne sont pas légion. Ils ne sont toutefois pas exceptionnels à la frontière franco-italienne qui court des Hautes-Alpes aux Alpes-Maritimes. Les associations qui viennent en aide aux migrants dénoncent des « poursuites de migrants en moto-neige », des « reconduites à la frontière de femmes enceintes en pleine nuit », en plus des risques parfois mortels encourus par les réfugiés qui cherchent à accéder au territoire français.

      En février, Amnesty International estimait à 27.000 le nombre de réfugiés et migrants renvoyés en Italie entre janvier et juillet, « y compris des mineurs non accompagnés », sans respecter leur droit de demander l’asile en France.

      Une situation dénoncée par les associations Tous Migrants (qui a lancé une pétition de soutien) et La Cimade qui ont interpellé Emmanuel Macron et le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb sur « la mise en danger de la vie d’un nouveau né et de sa mère par l’acharnement des contrôles de police ». Dans un communiqué le parti Europe-Écologie Les Verts voit dans cette affaire « l’insupportable grand écart devenu la marque de fabrique du président de la République, entre beaux discours humanistes et répression inhumaine ».

      Une proposition de loi communiste et écologiste propose par ailleurs de supprimer le « délit de solidarité » en modifiant la législation pour ne réprimer que l’aide au passage à but lucratif. Le texte devrait être examiné en mai.

      En attendant, Benoît Ducos s’expose théoriquement à la peine dévolue aux passeurs, à savoir un maximum de 30.000 euros d’amende et de 5 ans d’emprisonnement. « Moi, j’ai l’esprit tranquille. Si je ne l’avais pas fait... », confie-t-il. Un rassemblement de soutien est prévu ce mercredi à 9h devant les locaux de la police aux frontières de Montgenèvre.

      https://www.huffingtonpost.fr/2018/03/13/migrants-un-secouriste-poursuivi-pour-avoir-secouru-une-refugiee-sur-

    • Conférence : Migrations dans les Hautes-Alpes

      Une conférence de #Sarah_Mekdjian qui répond à la question, comment on en est arrivé là ?


      –-> Sarah : « la frontière est bien plus complexe et bien plus épaisse que la ligne ! Pour ce camarade afghan la frontière a commencé en Afghanistan et elle se poursuit aujourd’hui dans la ville de Grenoble. »

      http://lalongueurdelachaine.org/conference-migrations-dans-les-hautes-alpes

    • Briancon : à la frontière franco italienne, les douaniers contrôlent même les naissances

      Le Gisti reproduit ci-dessous le récit, édifiant, d’un maraudeur Briançonnais racontant comment une opération de secours à une femme sur le point d’accoucher et frigorifiée a été interrompue pendant plusieurs heures par les douanes. Ou comment, les services douaniers font primer l’obsession du contrôle des frontières sur les réflexes humanitaires les plus élémentaires.

      La situation décrite n’a rien d’inédit. Depuis des mois, les contrôles policiers à la frontière franco-italienne et particulièrement dans le Briançonnais sont menés en violation des droits fondamentaux des personnes. Lors d’une mission sur place et d’entretiens avec les citoyens solidaires des migrants, le Gisti a constaté une banalisation des pratiques illégales mettant en danger les exilé.e.s qui tentent de passer les cols au péril de leur vie.

      Le Gisti réaffirme son soutien aux exilé.e.s et aux militants engagés à leur côté à Briançon et tout au long de la frontière italienne. Il s’attachera à dénoncer les pratiques qui font primer le contrôle des frontières sur l’obligation de porter secours aux personnes en danger.
      14 mars 2018

      Une maraude ordinaire comme il s’en passe tous les jours depuis le début de l’hiver.

      Au pied de l’obélisque, une famille de réfugiés marche dans le froid. La mère est enceinte. Elle est accompagnée de son mari et de ses deux enfants (2 et 4 ans). Ils viennent tout juste de traverser la frontière, les valises dans une main, les enfants dans l’autre, à travers la tempête.

      Nous sommes 2 maraudeurs à les trouver, à les trouver là, désemparés, frigorifiés. La mère est complètement sous le choc, épuisée, elle ne peut plus mettre un pied devant l’autre. Nos thermos de thé chaud et nos couvertures ne suffisent en rien à faire face à la situation de détresse dans laquelle ils se trouvent. En discutant, on apprend que la maman est enceinte de 8 mois et demi. C’est l’alarme, je décide de prendre notre véhicule pour l’ emmener au plus vite à l’hôpital. Dans la voiture, tout se déclenche. Arrivés au niveau de la Vachette (à 4km de Briançon), elle se tord dans tous les sens sur le siège avant. Les contractions sont bien là… c’est l’urgence. J’accélère à tout berzingue. C’est la panique à bord.

      Lancé à 90 km/h, j’ arrive à l’entrée de Briançon... et là, barrage de douane. Il est 22h. « Bon sang, c’est pas possible, merde les flics ! ». Herse au milieu de la route, ils sont une dizaine à nous arrêter. Commence alors un long contrôle de police. « Qu’est ce que vous faites là ? Qui sont les gens dans la voiture ? Présentez nous vos papiers ? Ou est ce que vous avez trouvé ces migrants ? Vous savez qu’ils sont en situation irrégulière !? Vous êtes en infraction !!! »… Un truc devenu habituel dans le briançonnais. Je les presse de me laisser l’emmener à l’hôpital dans l’urgence la plus totale. Refus !

      Une douanière me lance tout d’abord « comment vous savez qu’elle est enceinte de 8 mois et demi ? » puis elle me stipule que je n’ai jamais accouché, et que par conséquence je suis incapable de juger l’urgence ou non de la situation. Cela m’exaspère, je lui rétorque que je suis pisteur secouriste et que je suis à même d’évaluer une situation d’urgence. Rien à faire, la voiture ne redécollera pas. Ils finissent par appeler les pompiers. Ces derniers mettent plus d’une heure à arriver. On est à 500 mètres de l’hôpital. La maman continue de se tordre sur le siège passager, les enfants pleurent sur la banquette arrière. J’en peux plus. Une situation absurde de plus.

      Il est 23h passés, les pompiers sont là...ils emmènent après plus d’une heure de supplice la maman à l’hosto. Les enfants, le père et moi-même sommes conduits au poste de police de Briançon à quelques centaines de mètres de là. Fouille du véhicule, de mes affaires personnelles, contrôle de mon identité, questions diverses et variés, on me remet une convocation pour mercredi prochain à la PAF de Montgenèvre. C’est à ce moment-là qu’on m’explique que les douaniers étaient-là pour arrêter des passeurs. Le père et les deux petits sont quant à eux expulsés vers l’Italie. Pendant ce temps-là , le premier bébé des maraudes vient de naître à Briançon. C’est un petit garçon, naît par césarienne. Séparé de son père et de ses frères, l’hôpital somme la PAF de les faire revenir pour être au côté de la maman. Les flics finissent par obtempérer. Dans la nuit, la famille est à nouveau réunit.

      La capacité des douaniers à évaluer une situation de détresse nous laisse perplexe et confirme l’incapacité de l’État à comprendre le drame qui se trame à nos maudites frontières.

      Quand à nous, cela nous renforce dans la légitimité et la nécessité de continuer à marauder... toutes les nuits.

      http://www.gisti.org/spip.php?article5878

    • Message de @sinehebdo

      Et celui ci aussi :

      Convoqué par la police après avoir sauvé du froid une femme enceinte et deux enfants
      Basta, le 13 mars 2018
      https://seenthis.net/messages/676118

      Tout ceci rappelle ce qu’on voit dans le documentaire d’Arte que j’ai enfin eu le temps de regarder, et qui n’est vraiment pas mal. Je suppose d’ailleurs que ce sont les mêmes « acteurs » :

      Secourir les migrants sur la route des Alpes
      ARTE Regards, le 5 mars 2018
      https://www.arte.tv/fr/videos/079473-004-A/arte-regards

    • Convoqué par la police après avoir sauvé du froid une femme enceinte et deux enfants

      Le week-end dernier, lors d’une maraude dans les Alpes, à la recherche de migrants perdus dans le froid de l’hiver, un citoyen a secouru une famille transie et épuisée. Il a donné aux deux jeunes enfants de 2 et 4 ans et à leurs parents de quoi se réchauffer. Puis, comprenant que la femme est enceinte de 8 mois et demi, il décide de l’emmener à l’hôpital. Arrêté en chemin par les douaniers, il se voit reprocher de transporter des personnes en situation irrégulières et il est sommé de se présenter à la Police aux frontières le mercredi 14 mars à 9h. Un rassemblement de soutien aura lieu ce même jour. Témoignage.

      https://www.bastamag.net/Convoque-par-la-Police-apres-avoir-sauve-du-froid-une-femme-enceinte-et-de

    • Respinta confine incinta, muore migrante

      Incinta di poche settimane e con un grave linfoma, è stata respinta alla frontiera di Bardonecchia dalle autorità francesi e, dopo il parto cesareo, è morta all’ospedale Sant’Anna di Torino. B.S., nigeriana di 31 anni, era stata soccorsa dai volontari di Rainbow4Africa. «Le autorità francesi sembrano avere dimenticato l’umanità», dice all’ANSA Paolo Narcisi, presidente dell’associazione che da dicembre ha aiutato un migliaio di migranti. La nascita del bimbo, appena 700 grammi, è stata un miracolo dei medici del Sant’Anna ed è gara di solidarietà per aiutarlo.
      Secondo Narcisi, respingere alla frontiera una donna incinta e malata «è un atto grave che va contro tutte le convenzioni internazionali e al buon senso come criminalizzare chi soccorre». E’ dei giorni scorsi la notizia di una guida alpina francese che rischia una condanna fino a cinque per avere soccorso una migrante incinta.

      http://www.ansa.it/sito/notizie/topnews/2018/03/23/respinta-confine-incinta-muore-migrante_486c0338-4600-4d9c-9325-521e8094817f.ht

    • Message de @colporteur

      Destinity stava cercando di raggiungere la Francia perché era malata, sapeva che forse non ce l’avrebbe fatta e voleva che il suo bambino avesse qualcuno accanto dopo al nascita. Con lei, la notte del 9 febbraio quando, al settimo mese di gravidanza, ha tentato la traversata del Colle della Scala c’era il marito, nigeriano anche lui, richiedente asilo. La gendarmeria francese li ha intercettati e riportati in Italia. «Li hanno lasciati davanti alla saletta di Bardonecchia senza nemmeno bussare alla dottaressa che era di turno all’interno», racconta Paolo Narcisi, presidente dell’associazione Rainbow4 Africa che dall’inizio dell’inverno ha assistito almeno un migliaio di migranti a Bardonecchia.
      #gendarmerie #non_assistance_à_personne_en_danger #homicide_involontaire #impunité

    • Polémique autour d’une migrante enceinte et malade reconduite à la frontière

      Beauty, une Nigériane de 31 ans, avait été déposée à la frontière avec l’Italie en pleine nuit par les gendarmes français. Elle est morte un mois plus tard à Turin.

      Une information judiciaire a été ouverte samedi 24 mars à Turin après la mort d’une migrante nigériane enceinte et malade qui avait tenté en vain de gagner la France avec son mari, rapportent la presse et des associations italiennes.

      Beauty, 31 ans, est morte la semaine dernière dans un hôpital de Turin. Son bébé, né par césarienne juste avant, est un grand prématuré mais se porte plutôt bien, selon les médecins.

      La jeune femme et son mari vivaient près de Naples. Quand Beauty a réalisé qu’elle souffrait d’un lymphome, elle a souhaité finir sa grossesse auprès de sa sœur en France, mais les gendarmes français ont bloqué le couple à la frontière le 9 février.

      Déposée devant la gare

      Alors que Beauty était enceinte de 6 mois et peinait à respirer à cause du lymphome, les gendarmes l’ont juste déposée en pleine nuit devant la gare de Bardonnèche, selon Rainbow4Africa. « Les courriers traitent mieux leurs paquets », a dénoncé Paolo Narcisi, un responsable de cette association qui participe à l’aide aux migrants du côté italien des Alpes.

      Le mari a ensuite précisé à des médias italiens que c’est lui qui avait été bloqué à la frontière, et que Beauty, autorisée à entrer en France, avait choisi de rester avec lui. Hospitalisée à Rivoli, au pied du Val de Suse, puis dans un service spécialisé à Turin, elle n’a survécu que quelques semaines.
      Précédent

      Son bébé, Israël, né le 15 mars à 29 semaines de grossesse, pesait alors 700 grammes. En une semaine, passée essentiellement sur le ventre de son père, il a atteint près de 1 kg, selon les services médicaux.

      L’histoire est largement reprise dans les médias italiens, qui rappellent les déboires en France d’un bénévole convoqué après avoir porté assistance à une famille nigériane, dont une femme enceinte.

      Selon ce bénévole, Benoît Ducros, les douaniers français ont tardé à appeler les pompiers pour aider la femme et ont aussi envisagé un temps de renvoyer le père et deux enfants de 2 et 5 ans en Italie.

      http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/03/25/polemique-autour-d-une-migrante-enceinte-et-malade-reconduite-a-la-frontiere

    • Clavières (05) : Communiqué-invitation du squat de l’église de Clavières

      Les passages clandestins d’exilé·es sont de plus en plus difficiles au col de Montgenèvre, près de Briançon : les migrant·e·s venant d’Italie arrivent plus nombreu·ses que cet hiver, et ne peuvent passer rapidement la frontière française. Jeudi soir, onze d’entre elleux, dont quatre femmes et trois enfants, ont passé la nuit dans la salle paroissiale, sous l’église de Clavières, située à deux kilomètres de la frontière française.

      Illes ont été rejoint par une quarantaine d’autres vendredi, et une quinzaine samedi, ce qui aurait pu créer une situation humanitaire dramatique. Environ vingt personnes vivant des deux côtés des Alpes les soutiennent, sans appartenir aux associations d’aide aux migrant·e·s habituelles qui ont été beaucoup citées par les médias à propos de Briançon depuis décembre. Une vingtaine d’exilé·es ont décidé de passer en France à pied dans la journée, par leurs propres moyens.

      L’État italien, resté passif cet hiver, a envoyé la police antiémeute contrôler ces passages en fin d’après-midi.

      Deuxième communiqué de Chez Jésus

      Vous recevez ce communiqué en raison de la situation préoccupante sur la frontière briançonnaise.

      Depuis jeudi, nous occupons une salle à l’église de Clavières. À la frontière la situation s’est complexifiée ces dernières semaines. Le flux de personnes arrivant à la frontière est toujours plus important et les actions de solidarité mises en œuvre ces derniers mois ne sont plus suffisantes. Pour cela, nous ressentons encore plus le besoin de soulever le réel problème qu’est la frontière. Nous avons aussi occupé ces locaux de l’église car la nécessité d’avoir des temps et des espaces pour s’organiser et parler avec les personnes, arrivant chaque jour par dizaines pour traverser cette frontière, se fait de plus en plus sentir.

      Dans le même temps, cette occupation ne veut pas invoquer une intervention des pouvoirs publics qui pourraient nous donner une réponse partielle d’accueil que la plupart de ces personnes fuient.

      Nous préférons nous organiser en auto-gestion. Nous ne voulons pas « gérer » des personnes. Au contraire, nous voulons chercher la complicité avec celles et ceux qui se battent pour leur propre liberté de mouvement, à l’inverse du système d’accueil que nous connaissons qui ne fait rien d’autre que de légitimer le dispositif au frontière.

      Nous vous invitons toutes et tous à nous rejoindre pour un repas partagé. Rendez-vous demain dimanche 25 mars chez Jésus (sous l’église de Clavières) à partir de midi.

      C’est cool si vous pouvez apportez votre repas, des couvertures, des gants, des écharpes, etc.

      [Publié le 25 mars 2018 sur Indymedia Grenoble : https://grenoble.indymedia.org/2018-03-25-Communique-invitation-de-squat-de]


      https://fr.squat.net/2018/03/25/clavieres-05-communique-invitation-du-squat-de-leglise-de-clavieres

    • Emotion après la mort d’une migrante enceinte en Italie

      #Beauty, 31 ans, est morte la semaine dernière dans un hôpital de Turin. Son bébé, né par césarienne juste avant, est un grand prématuré mais se porte plutôt bien selon les médecins.

      La jeune femme et son mari vivaient près de Naples. Quand Beauty a réalisé qu’elle souffrait d’un lymphome, elle a souhaité finir sa grossesse auprès de sa sœur en France, mais les gendarmes français ont bloqué le couple à la frontière le 9 février.

      https://www.voaafrique.com/a/emotion--apres-la-mort-d-une-migrante-enceinte-en-italie/4314540.html

    • Torino, migrante incinta respinta alla frontiera di Bardonecchia muore dopo il parto. Salvo il bimbo: pesa 700 grammi

      La donna, 31 anni, era affetta anche da un grave linfoma. Ong: «Francesi hanno dimenticato l’umanità». Gara di solidarietà per salvare il bambino, ricoverato nella Terapia Neonatale del Sant’Anna

      È stata respinta alla frontiera di Bardonecchia, nonostante fosse incinta di poche settimane e affetta da un grave linfoma. I militari francesi non le hanno permesso di entrare in Francia e lei, una migrante nigeriana di 31 anni, soccorsa dai volontari di Rainbow4Africa, è morta all’ospedale Sant’Anna di Torino dopo il parto cesareo.

      “Le autorità francesi sembrano avere dimenticato l’umanità“, dice Paolo Narcisi, presidente dell’associazione che da dicembre ha aiutato un migliaio di migranti. Salvo il suo bimbo, che al momento della nascita pesava 700 grammi. Il fatto che sia in vita è considerato “un miracolo” dai medici.

      La nigeriana è stata ricoverata un mese a Torino, seguita dall’Ostetricia e Ginecologia diretta dalla professoressa Tullia Todros e dall’ematologia ospedaliera delle Molinette diretta dal dottor Umberto Vitolo. È stata tenuta in vita il più possibile, per consentirle di portare avanti la gravidanza. Il neonato è ora ricoverato nella Terapia Neonatale del Sant’Anna, diretta dalla professoressa Enrica Bertino, assistito dal padre, anche lui respinto alla frontiera.

      “I corrieri trattano meglio i loro pacchi”, continua Narcisi, secondo cui respingere alla frontiera una donna incinta e malata “è un atto grave – dice ai microfoni del Tg3 – che va contro tutte le convenzioni internazionali e al buon senso, proprio come criminalizzare chi soccorre”.

      La notizia si aggiunge a quella della guida alpina francese che rischia una condanna fino a cinque per avere soccorso un’altra migrante incinta. “Tutto questo è indice di una paura strisciante, ma non bisogna avere paura”, aggiunge il presidente di Rainbow4Africa, che ha lanciato la campagna Facebook ‘Soccorrere non è un crimine’.

      https://www.ilfattoquotidiano.it/2018/03/23/torino-migrante-incinta-respinta-alla-frontiera-di-bardonecchia-muore-dopo-il-parto-salvo-il-bimbo-pesa-700-grammi/4247449

    • Une enquête ouverte après la mort d’une migrante enceinte et malade reconduite à la frontière

      Beauty, 31 ans, a tenté en vain de gagner la France avec son mari, mais les gendarmes ont bloqué le couple à la frontière. Elle est morte dans un hôpital de Turin, après avoir accouché.
      Une migrante nigériane, enceinte et malade, qui avait tenté en vain de gagner la France avec son mari est morte la semaine dernière dans un hôpital de Turin. Son bébé, né par césarienne juste avant, est un grand prématuré mais se porte plutôt bien selon les médecins. Une information judiciaire a été ouverte à Turin samedi.
      La jeune femme, prénommée Beauty, et son mari vivaient près de Naples. Quand Beauty a réalisé qu’elle souffrait d’un lymphome, elle a souhaité finir sa grossesse auprès de sa sœur en France, mais les gendarmes français ont bloqué le couple à la frontière le 9 février. Alors que Beauty était enceinte de 6 mois et peinait à respirer à cause du lymphome, les gendarmes l’ont juste déposée en pleine nuit devant la gare de Bardonecchia, selon l’association Rainbow4Africa. « Les courriers traitent mieux leurs paquets », a dénoncé Paolo Narcisi, un responsable de cette association qui participe à l’aide aux migrants du côté italien des Alpes.

      Le mari a ensuite précisé à des médias italiens que c’est lui qui avait été bloqué à la frontière, et que Beauty, autorisée à entrer en France, avait choisi de rester avec lui. Hospitalisée à Rivoli, au pied du Val du Suze, puis dans un service spécialisé à Turin, elle n’a survécu que quelques semaines. Son bébé Israël, né le 15 mars à 29 semaines de grossesse, pesait alors 700 grammes. En une semaine, passée essentiellement sur le ventre de son père, il a atteint près de 1 kg, selon les services médicaux.

      L’histoire est largement reprise dans les médias italiens, qui rappellent les déboires en France d’un bénévole convoqué après avoir porté assistance à une famille nigériane, dont une femme enceinte. Selon ce bénévole, Benoît Ducos, les douaniers français ont tardé à appeler les pompiers pour aider la femme et ont aussi envisagé un temps de renvoyer le père et deux enfants de 2 et 5 ans en Italie.

      http://www.liberation.fr/planete/2018/03/25/une-enquete-ouverte-apres-la-mort-d-une-migrante-enceinte-et-malade-recon

    • CHEZ JESUS

      da giovedì abbiamo occupato alcuni spazi pertinenti alla chiesa di Claviere.
      Alla frontiera la situazione in queste ultime settimane si è complicata. Il flusso di persone che arriva al confine è sempre più forte e le pratiche di solidarietà diretta messe in atto in questi mesi non sono più sufficienti. Per questo sentiamo sempre di più la volontà di sollevare il vero problema, che è la frontiera, con forza maggiore.
      Abbiamo occupato i locali sottostanti la chiesa anche perché si è resa sempre più evidente la necessità di avere tempi e spazi per organizzarci e parlare con le persone che a decine ormai ogni giorno cercano di attraversare questo confine.
      Al tempo stesso questa occupazione non vuole invocare un intervento da parte delle istituzioni che potrebbero darci una risposta con la solita impalcatura dell’accoglienza dalla quale la maggior parte delle persone con cui ci stiamo confrontando fugge.
      Preferiamo organizzarci in modo autogestito. Noi non vogliamo “gestire” delle persone; al contrario del sistema di accoglienza che conosciamo, che non fa altro che legittimare il dispositivo frontiera, vogliamo cercare complicità con chi si batte in prima persona per la propria libertà di movimento.

      Invitiamo tutt* i/le solidali a raggiungerci per un pranzo condiviso.
      Appuntamento domani, domenica 25 marzo, Chez Jesus (sotto la chiesa di Claviere) da mezzogiorno.
      Graditi cibo (già pronto), coperte, scarponi, indumenti caldi (guanti e sciarpe etc).


      Vu sur FB, le 25.03.2018 :
      https://www.facebook.com/briserlesfeontieres/photos/a.1522408807851238.1073741828.1522389147853204/1635042483254536/?type=3&theater

    • L’incontro tra il prefetto e i sindaci della #Valsusa sul problema dei migranti

      ”Un presidio mobile a Oulx con mediatori culturali che nell’area della stazione cercherà di intercettare i profughi per dissuaderli da proseguire il cammino verso il confine”

      «Al più presto un presidio mobile anche a Oulx, con mediatori culturali che nell’area della stazione cercherà di intercettare i profughi per dissuaderli da proseguire il cammino verso il confine. L’occupazione di Claviere non sarà interrotta, ma a condizione che non si verifichino tensioni tra gli attivisti, i residenti e i turisti». I sindaci dell’alta Valsusa, Francesco Avato per Bardonecchia, Paolo De Marchis di Oulx e Franco Capra di Claviere, sono appena scesi in piazza Castello dopo l’incontro con il prefetto di Torino, Renato Saccone.

      Tema al centro del tavolo di questa mattina, martedì 27 marzo, il flusso di migranti che raggiungono le stazioni ferroviarie delle città montane per tentare di superare, a piedi, le frontiere con la Francia. Un’emergenza prima di tutto umanitaria, a cui si aggiunge la preoccupazione per le possibili tensioni con gli attivisti dei centri sociali e del movimento Briser le frontieres, che da giovedì scorso ha occupato i locali della parrocchia sotto la chiesa di Claviere.

      «La cosa più importante, adesso, è far comprendere ai cittadini stranieri in viaggio verso la Francia che il sistema italiano, malgrado le possibili criticità, è decisamente più accogliente di quello francese. È quindi inutile affrontare i pericoli dei sentieri, avendo quasi la certezza di essere fermati dalla Gendarmerie e riportati a valle».

      http://www.lastampa.it/2018/03/27/cronaca/lincontro-tra-il-prefetto-e-i-sindaci-della-valsusa-sui-migranti-by0wQeX1qoThPHbngAnPgO/pagina.html

    • Migranti, l’irruzione a Bardonecchia diventa un caso politico. «Non siamo la toilette di Macron». Farnesina chiede spiegazioni

      Il ministero degli Esteri invia una richiesta formale a governo francese e all’Ambasciata di Francia. Tutte le forze politiche chjiedono un intervento del governo con Parigi.
      Dal Pd a Fratelli d’Italia l’irruzione degli agenti francesi nel centro migranti di Bardonecchia suscita sdegno e rabbia e assume sempre di più le caratteristiche di un incidente internazionale. La Farnesina fa sapere di aver chiesto «spiegazioni al governo francese e all’Ambasciata di Francia in Italia, attendiamo risposte chiare prima di intraprendere qualsiasi eventuale azione». Intanto i volontari i
      Rainbow4Africa , dopo l’irruzione degli agenti della Dogana francese nei loro locali di Bardonecchia, dicono:. «Adesso è il momento di tornare a fare il nostro lavoro di medici, infermieri, mediatori, avvocati»


      https://www.youtube.com/watch?v=4Jv1pmMN7BI

      http://torino.repubblica.it/cronaca/2018/03/31/news/coro_di_proteste_contro_l_irruzione_dei_francesi_non_siamo_la_toil

    • Bardonecchia – L’Italia si è ristretta

      Sono tanti i punti di domanda, resta il fatto che le frontiere italiane non pare si siano ristrette.

      Appurato che la polizia francese, agenti della dogana per la precisione, è arrivata armata fino a Bardonecchia e che avrebbe potuto farlo solo previo accordo dei colleghi italiani. Appurato che le forze dell’ordine italiane sia alla frontiera francese sia a quella austriaca hanno già lamentato invasioni di campo.

      Appurato che abbiamo visto quanto siano state collaborative le autorità francesi sulla questione dei migranti a Ventimiglia e che gli europei in generale hanno lasciato la nostra penisola arrangiarsi. Tutto ciò appurato sarebbe interessante sapere chi ha dato l’ordine di spingersi sino alla stazione di Bardonecchia e se hanno avvisato il commissariato del posto. Se ciò non è stato fatto significa che l’Italia lascia entrare uomini armati nel proprio territorio come se nulla fosse?

      Se il commissariato di Bardonecchia è stato avvisato, la polizia francese poteva entrare in territorio italiano armata. Ma il blitz dei francesi che hanno fatto irruzione in una saletta della stazione di Bardonecchia, dove opera la Ong Rainbow 4 Africa, per un’operazione “antidroga” su un nigeriano intimandogli di urinare per un controllo rivelatosi negativo pare che non fosse autorizzato. Restiamo nel condizionale. Se la polizia francese ha agito senza autorizzazione per quale ragione non è stata posta in stato di fermo? Vogliamo dire che l’Italia è tenuta in così “alta” considerazione che ognuno fa quel che vuole sul nostro territorio? L’estate scorsa gli austriaci avevano messo i blindati alla frontiera del Brennero per poi tirarli indietro di 800 metri. Forse si sono accorti che eravamo ad un pelo dalla dichiarazione di guerra? L’unica a non accorgersene è stata l’Italia?

      Le forze dell’ordine straniere vanno e vengono dal nostro territorio? Le operazioni si fanno in comune e semmai nel quadro dell’antiterrorismo. Ha qualcosa di surreale questa ricerca del nigeriano drogato…

      I media francesi tacciono, ad eccezione di FranceInfo che riporta che l’Italia sostiene… Non “sostiene” nulla. I fatti sono quelli.

      In attesa di sapere, se mai si saprà, chi ha avuto la felice idea di dare l’ordine ai poliziotti francesi di fare irruzione a 20 chilometri da Modane, perché si spera che non fossero in gita oltrefrontiera, e perché le autorità italiane non li abbiano fermati, cerchiamo di non fare ulteriori figuracce e di imporre all’Europa un atteggiamento molto ma molto più rispettoso nei confronti degli Stati membri in materia di migranti e di smetterla di vederci come una sottoappendice del continente europeo. Questo atteggiamento non giova al futuro dell’Europa al quale il Presidente Macron sembra tenere tanto!

      http://www.lavalledeitempli.net/2018/03/31/bardonecchia-litalia-si-ristretta

    • Snow may hide dead migrants on Alps route

      Mountain guides in the Italian Alps are warning that when the snow melts there this spring they may find bodies of migrants who have been attempting to make the treacherous land crossing from Italy into France.
      The tightening of border controls between France and Italy in recent years has prompted some migrants — often teenagers — to abandon coastal routes, in favor of a perilous two-kilometer trek through the southern Alps, the same slopes visited by skiers enjoying winter vacations.

      https://edition.cnn.com/2018/01/18/europe/alps-migrants-border-crossing-intl/index.html

    • #Beauty, 31 ans, enceinte, morte à Turin sur la route de la France

      C’est une histoire que vous avez peut-être lue dans la presse ces derniers jours, celle de la mort tragique d’une jeune femme nigériane, Beauty. Notre journaliste Julie Pietri l’avait rencontrée à Bardonecchia, dans le cadre d’un reportage. Elle raconte ici son histoire et pourquoi il est important de ne pas l’oublier.

      https://www.franceinter.fr/societe/beauty-31-ans-enceinte-et-morte-a-turin-sur-la-route-de-la-france

    • Migranti, la rotta alpina che passa da Bardonecchia: un viaggio duro e pericoloso

      Negli ultimi mesi, sulla rotta alpina che passa da Bardonecchia, sono transitati oltre duemila migranti: un viaggio duro e pericoloso in cui si arriva a camminare anche fino a quasi duemila metri. Non tutti ce la fanno: come la giovane nigeriana morta subito dopo aver dato alla luce il proprio bambino. Angela Caponnetto

      http://www.rainews.it/dl/rainews/media/sulla-rotta-alpina-che-passa-da-Bardonecchia-sono-transitati-oltre-duemila-m

    • Bardonecchia, i doganieri francesi fanno irruzione nella sede dei medici che difendono i migranti

      Non era mai accaduto ed è verosimile che diventi un caso diplomatico l’irruzione di cinque uomini della dogana francese, questa sera (30 marzo) intorno alle 19, nella base di «Freedom Mountain» a Bardonecchia, dove medici e infermieri dell’associazione Rainbow for Africa con mediatori culturali del Comune, pagati con fondi del ministero dell’Interno, assistono i migranti che mettono a rischio la loro vita nel tentativo di passare oltreconfine.

      http://www.lastampa.it/2018/03/30/cronaca/bardonecchia-i-doganieri-francesi-fanno-irruzione-nella-sede-dei-medici-che-difendono-i-migranti-V3CrBDNZMNfxgJHchjYdvJ/pagina.html

      Commentaire de #Andrea_Segre sur FB:

      Se noi riteniamo giusto mandare i nostri soldati in Libia, Tunisia, Niger per fermare i migranti, perché ci dovremmo stupire se i francesi fanno lo stesso mandando i loro nel nostro territorio? Sono stato personalmente a Bardonecchia e ho visto con i miei occhi i poliziotti francesi portare migranti nel territorio italiano senza alcuna autorizzazione, spesso con auto bianche senza alcun simbolo e senza curarsi minimamente delle condizioni dei migranti stessi o della presenza di operatori italiani pronti ad accoglierli. Arrivano, li scaricano e non si occupano delle conseguenze. Unico scopo è tenerli fuori, farli rimanere a casa..."nostra"! Oggi hanno anche deciso di fare irruzione in uno spazio di accoglienza allestito da Comune e associazioni. Il sindaco, Francesco Avato, ha giustamente protestato con fermezza. Il Ministero degli Interni per ora tace. E forse dovrà continuare a farlo se vuole che i francesi ci aiutino ad agire nello stesso modo in Africa sul nostro confine sud. Una volta che la la spirale securitaria prende il via le linee di confine diventano sempre più strette. Preferiamo aspettare che blocchino anche la nostra libertà di movimento prima di accorgercene e reagire?

    • France-Italie. “Macron l’envahisseur” : pourquoi la presse italienne est-elle en colère ?

      Le 30 mars, des douaniers français ont fait irruption du côté italien de la frontière, dans un local réservé à l’accueil des migrants. La France défend la légalité de l’opération ; les journaux italiens, eux, dénoncent une “violation de la souveraineté nationale” et tirent à boulet rouge sur le cynisme français.


      https://www.courrierinternational.com/article/france-italie-macron-lenvahisseur-pourquoi-la-presse-italienn

    • Des douaniers français poursuivent un migrant en Italie, l’incident devient diplomatique

      Vendredi 30 mars, les douaniers français sont intervenus sans ménagement dans un local d’une ONG en territoire italien. L’incident provoque l’indignation en Italie et tend les relations diplomatiques franco-italiennes.

      L’incident est passé assez inaperçu en France, mais fait les gros titres en Italie. L’intervention, vendredi 30 mars, d’une patrouille de douaniers français à Bardonecchia, sur le versant italien des Alpes, pour contraindre à un contrôle urinaire un migrant soupçonné de trafic de drogue a provoqué de vives réactions en Italie.

      Que s’est-il passé ? L’édition turinoise de La Repubblica tente d’établir les faits connus. Vers 21 heures, vendredi soir, la douane française intercepte dans le train Paris-Milan un jeune Nigérian qui possède un billet valable pour Naples. À la station frontière italienne de Bardonecchia, ils font descendre le jeune homme qu’ils soupçonnent apparemment de trafic de drogue pour le soumettre à un test urinaire. Pour réaliser ce test, les douaniers français ont utilisé le local de l’ONG turinoise Rainbow4Africa.

      Ce local, prêté par la mairie de Bardonecchia, est utilisé pour venir en aide aux migrants qui tentent de passer la frontière française par le col de l’Échelle et qui sont repoussés. Il est réservé aux personnels de l’ONG, aux médecins et aux responsables locaux. Selon les responsables de l’ONG sur place, les douaniers français seraient entrés armés, auraient fait preuve de brutalité, intimidant les personnes présentes pour parvenir à leurs fins. Le test d’urine a finalement été effectué et s’est révélé négatif. Le Nigérian a été libéré. Mais l’intervention musclée de la douane française a choqué bien au-delà de la commune piémontaise.

      L’affaire a pris une tournure diplomatique sérieuse. Comme le rapporte Il Fatto Quotidiano, l’ambassadeur de France à Rome, Christian Masset, a été convoqué, samedi 31 mars, par le ministère des affaires étrangères italien. Une convocation qui n’a pas, loin de là, apaisé les esprits. Le directeur général italien pour l’UE, Giuseppe Buccino Grimaldi, a « fermement protesté sur la conduite des agents français » et a jugé leur comportement « inacceptable ». La Farnesina, le Quai d’Orsay italien, s’est émue de l’absence d’explications de la partie française et indique que l’incident aura des conséquences sur le « fonctionnement concret (…) de la collaboration frontalière ».

      Côté français, on a tenté de désamorcer timidement la crise. Le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, ministre de tutelle des douanes, s’est fendu d’un tweet dans la langue de Dante pour expliquer que l’intervention des agents français s’était effectuée dans le cadre d’un accord sur le contrôle transfrontalier de 1990 et que les douaniers avaient demandé et obtenu le droit d’utiliser le local de l’ONG Rainbow4Africa à Bardonecchia. Cette réponse n’est pas « satisfaisante » pour la Farnesina, qui indique, toujours selon Il Fatto Quotidiano, que les douaniers français savaient qu’ils ne pouvaient pas utiliser le local de la gare piémontaise. Le journal italien évoque un mail des douaniers français daté du 13 mars envoyé à RFI qui, précisément, se lamente de ne pouvoir occuper ce local « occupé par d’autres gens ». Rome réfléchirait désormais à interdire toute incursion française sur son territoire.

      L’affaire n’en reste cependant pas au niveau diplomatique. La Stampa, quotidien piémontais, annonce que le parquet de Turin vient d’ouvrir ce 1er avril une enquête contre X, dans l’attente de connaître l’identité des fonctionnaires français impliqués, pour « abus de pouvoir, violence privée et violation de domicile », le délit de « perquisition illégale » serait également en cours d’évaluation par le parquet. Cette enquête fait suite à une information envoyée par le commissariat de Bardonecchia. Selon celui-ci, les témoignages sont sans appel : les douaniers français sont entrés dans le local armés et sans demander la permission. Lorsqu’un membre de l’ONG a tenté de s’interposer par la parole en demandant du respect, on lui a intimé l’ordre de se taire.

      Cette affaire délie les langues dans une région qui est devenue un passage important des migrants. Dans un reportage sur place, La Stampa, rend compte de multiples témoignages sur les pratiques des douaniers français. Moussa, membre de l’ONG Raimbow4Africa, affirme que les Français « font ce qu’ils veulent, dans les trains et à la frontière (…), ils agissent comme s’ils étaient les patrons, très durement, avec très peu d’humanité ». Le journaliste italien constate effectivement qu’à Bardonecchia, la douane et les gendarmes français contrôlent tout le monde, migrants et Italiens. « Ils opèrent en territoire italien de façon indépendante, dans une sorte d’activité extraterritoriale en pleine autonomie, sans l’appui des autorités italiennes qui serait pourtant nécessaire selon le droit international », résume La Stampa.

      En attendant, l’incident a déclenché une vague de protestations. Les éditorialistes n’ont pas de mots assez durs contre la France et Emmanuel Macron. La Repubblica parle ainsi de « principes violés » et dénonce le « vrai visage » de la France qui serait apparu dans cette affaire. L’éditorialiste du quotidien de centre gauche estime que l’Italie est ravalée par son voisin au rang de « province méridionale d’une forteresse assiégée ». Dans le Corriere della Sera, Massimo Nava, élargit le propos et souligne que « Emmanuel Macron ne sort pas de la logique nationale, que ce soit sur les migrants, sur les chantiers navals ou sur les opérations militaires ». Celui qui devait incarner l’avenir de l’Europe déçoit, selon l’éditorialiste : « L’impression que donne Macron, c’est que plus qu’à des projets ambitieux, il est en train de penser avant tout aux prochaines élections. »

      Sur le plan politique, tous les partis italiens ont dénoncé l’attitude française, de la gauche radicale à l’extrême droite, comme le souligne le Huffington Post Italia. À gauche, Nicola Fratoianni, du parti Liberi e Uguali ( qui se situe à gauche du parti démocrate), parle d’un « acte de guerre contre ceux qui pratiquent la solidarité ». Même Enrico Letta, Europhile convaincu, ancien président du conseil et professeur à Sciences-Po Paris, a dénoncé dans un tweet « l’énième erreur sur les migrants ». Et de conclure : « Ensuite, on s’étonne du résultat des élections italiennes. » De son côté, le vainqueur des élections politiques du 4 avril, le Mouvement 5 Étoiles, soupçonné selon le quotidien libéral Il Foglio, de vouloir s’allier après les élections européennes à Emmanuel Macron, a publié un communiqué demandant des « clarifications » à la France et soutenant l’attitude de la Farnesina.

      Mais la réaction la plus vive est venue de Matteo Salvini, le leader de la Ligue, ce mouvement d’extrême droite qui est l’autre grand vainqueur des élections du 4 mars et donné dans les derniers sondages en deuxième position avec près de 25 % des intentions de vote. « Plutôt que d’expulser des diplomates russes, il faut éloigner les diplomates français », a-t-il déclaré.

      Cet incident traduit également une dégradation générale des relations franco-italiennes non seulement sur le plan des migrants, mais aussi des relations économiques. On se souvient que la nationalisation temporaire des chantiers de l’Atlantique pour obtenir des garanties de la société publique italienne qui rachetait le groupe à l’été 2017 avait suscité beaucoup d’indignations en Italie.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/010418/des-douaniers-francais-poursuivent-un-migrant-en-italie-l-incident-devient

    • La Francia agisca nel rispetto dei diritti fondamentali delle persone e delle norme internazionali, europee e nazionali

      In seguito alla richiesta di spiegazioni da parte del Governo italiano, le autorità francesi hanno affermato che i controlli effettuati dagli agenti della Dogana francese nei locali della stazione di Bardonecchia in cui operano i medici di Rainbow4Africa e i mediatori culturali del Comune si sarebbero svolti nel rispetto della normativa vigente.

      Le norme europee e gli accordi tra Italia e Francia, intervenuti nel corso degli anni per disciplinare la cooperazione transfrontaliera in materia di polizia e dogana così come le operazioni congiunte di polizia, prevedono che gli agenti francesi possano operare sul territorio italiano, nelle zone di frontiera, ma stabiliscono determinate procedure e specifici limiti e condizioni, che nella vicenda svoltasi venerdì sera sono state palesemente violate.

      https://www.asgi.it/ingresso-soggiorno/bardonecchia-francia-violazioni-parere-asgi

    • Chez Jésus à Clavière, frontière franco-italienne
      Des nouvelles de Clavières, à la frontière franco-italienne

      Message émis par un habitant du squat de migrant·e·s Chez Marcel à Briançon, présent sur le squat de #Clavière dès le premier jour.

      Bonjour !

      Depuis jeudi 22 mars, la salle paroissiale de l’église de Clavières est occupée au bénéfice des exilé·e·s qui veulent entrer en France. L’ouverture de la salle est d’abord une action directe de mise à l’abri de personnes arrivées par le bus de vingt heures, et qui ne pouvaient arriver en France la nuit même. C’est la cinquième ou sixième fois depuis cet hiver que des migrant·e·s sont ainsi mis à l’abri provisoirement, avec à chaque fois une fermeture de la salle par le curé de la paroisse. Cette fois, la salle est restée occupée et rebaptisée #Chez_Jésus : le mouvement de soutien aux exilé·e·s sort ainsi du strict humanitaire et dispose d’un lieu pour changer ses modes d’action et politiser sa lutte, mettre en accusation le système de la frontière et ceux qui contribuent et qui profitent de ce système inhumain, des passeurs aux politiques en passant par les entreprises de sécurité et les flics de tous poils, et ceux qui se taisent et s’enkystent dans l’humanitaire, collaborant par leur silence au système de la frontière.

      Après la forte présence policière du week-end du 24-25 mars (DIGOS, carabinieri, police, police anti-émeute côté italien ; gendarmerie, PAF, police nationale et PSIG côté français), le #squat s’installe de manière un peu plus pérenne. L’aménagement intérieur s’améliore et rend le lieu plus agréable et plus fonctionnel, les risques d’expulsion (de la part de l’Église, propriétaire du lieu, et de la préfecture) s’apaisent, reste la mairie qui paie la facture d’électricité et veut envoyer un contrôle d’hygiène. Restent aussi de nombreux soutiens individuels, à Briançon et au Val-de-Suse. Reste encore la division des mouvements, en France et en Italie : que ce soit Tous Migrants à Briançon ou le réseau Briser les frontières en Italie, et même le mouvement No-Tav, les organisations les plus proches et les plus concernées se désolidarisent toutes officiellement de cette occupation (on trouve même le qualificatif de « sabotage » à propos de ce lieu).

      Pourtant, c’est bien là que les exilé·e·s quittent la route pour trouver un chemin qui leur permettra de rejoindre la France. C’est bien là que les exilé·es peuvent prendre un peu de repos, des forces, des conseils, un temps de réflexion... et ainsi envisager une traversée moins dangereuse. C’est aussi là qu’illes peuvent revenir s’illes sont refoulé·e·s par la police, et s’abriter la journée avant de tenter un nouveau passage. C’est donc une nouvelle façon de fonctionner sur la frontière, pour les personnes de la maraude comme pour les exilé·e·s. Elle présente l’avantage de permettre aux personnes qui franchissent le col de se réapproprier la façon dont elles souhaitent ou peuvent entreprendre la fin de leur parcours vers la France, sans l’espèce de fonctionnement en « agence de voyage » de la maraude qui leur est parfois vendu et qui semblait chargée d’aller systématiquement et immédiatement les mettre à l’abri. Cette idée d’autonomisation nous semble un concept riche de sens, mais pas seulement à nous. Quelque chose d’inquantifiable et d’immatériel nous le confirme, ce sont, chaque matin après la traversée, les sourires et l’énergie des gens arrivés à pied, comparés à ceux transportés en voiture il y a une semaine.

      Le lieu offre aussi une opportunité de contrer le système des passeurs, et donc d’atteindre la frontière dans un de ses maillons. L’existence de ce lieu, si l’information circule bien en Italie, permet aux migrant·e·s d’esquiver le paiement de 200 à 300 € à un passeur qui ne fait de toute façon pas le travail, se reposant sur les maraudeurs dont la présence systématique assurait aux passeurs de faire entrer leurs clients en France facilement et sans risque. La frontière crée les passeurs, mais les passeurs justifient la présence policière et la répression des individus solidaires des migrants.

      Nous invitons donc tous ceux qui le souhaitent à venir prendre un café à la salle paroissiale de l’église de Clavière (à deux kilomètres de la frontière française) pour voir ce qui s’y passe et éventuellement donner un coup de main, sachant que la première façon d’aider est d’en parler autour de soi.

      Mise à jour du 01 avril 2018

      Les deux dernières nuits ont été plus agitées à la frontière, marquées par un renforcement des rondes de police : patrouilles, pick-up, voitures banalisées. Logiquement, on a vu une reprise des arrestations de cell-eux qui essaient de passer sans les bons papiers.

      Un groupe de six personnes a été bloqué vendredi soir à la sortie de Montgenèvre par la police française. Refoulés en Italie, ils ont tenté la traversée à nouveau samedi soir, de même que dix autres candidats. Ces derniers ont été surpris à Montgenèvre et refoulés, quant aux premiers, c’est aux Alberts (à mi-chemin de Briançon) qu’ils ont été interpellés. La scène dont ils témoignent est la suivante : à 3 heures du matin environ, ils ont été surpris et arrêtés sur la route. Le groupe au complet a pris la fuite soudainement, dont les deux voyageurs déjà montés à bord du véhicule de patrouille. L’un d’entre eux est tombé à travers la glace d’un petit plan d’eau et a pu être secouru ; il se repose actuellement.

      L’euphorie consécutive à la consolidation de l’occupation de Clavière après deux semaines retombe quelque peu. Preuve est faite une nouvelle fois de la mise en danger persistante par les « autorités ». Par l’action de sa police aux frontières, la France réitère ses entraves manifestes à la liberté de circulation et en particulier au droit de se rendre à la préfecture la plus proche pour y effectuer une demande d’asile.

      Un dernier point, non moins marquant, d’après le témoignage d’un candidat à la traversée, bloqué la nuit dernière : lors de l’interpellation, face à son refus premier d’obtempérer à l’ordre de monter dans la voiture, l’agent de la PAF a porté la main à son arme (sans la dégainer) et réitéré son ordre. Comment faire autrement que se soumettre au rapport de force et accepter d’être renvoyé ? Que penser d’un geste aussi suggestif dans la menace ?

      A Montgenèvre comme partout ailleurs, la police joue son rôle de cadenas contre les libertés. Encore une fois, interrogeons, exposons et refusons de subir son action.

      Solidarité avec qui souhaite circuler de part et d’autre des frontières.

      https://grenoble.indymedia.org/2018-04-02-Chez-Jesus-a-Clavieres-frontiere

    • Criminalizzazione della solidarietà, diritto di fuga, città solidali

      Lo spazio-frontiera italo-francese

      In un contesto segnato da una criminalizzazione della solidarietà senza precedenti, in Italia come altrove in Europa e nelle sue vicinanze si assiste a un’escalation inquietante degli episodi di razzismo istituzionale e di strada. Gli interventi arbitrari delle forze di polizia e delle guardie di frontiera si moltiplicano in nome della lotta congiunta al terrorismo e alle migrazioni “irregolari”. Ultima in ordine di tempo, ma sicuramente al primo posto per l’intensità della scossa diplomatica che ha prodotto, è la vicenda dell’irruzione armata da parte di cinque agenti della dogana francese all’interno dei locali della stazione ferroviaria di Bardonecchia per effettuare un test delle urine a un ragazzo nigeriano che viaggiava regolarmente da Parigi verso Napoli. In questo caso, il cittadino nigeriano è stato fermato e sottoposto a un controllo anti-droga sotto pressione di agenti francesi armati esclusivamente sulla base di un racial profiling (identificazione razziale) che di fatto regola le pratiche di controllo sui treni che attraversano i confini nazionali. Quello avvenuto a Bardonecchia è un attacco che va situato all’interno della serie di atti di intimidazione da parte delle forze dell’ordine contro chi si sta mobilitando in sostegno dei migranti bloccati o respinti alle frontiere.
      A pochi chilometri da Bardonecchia, al confine italo-francese, dal 24 marzo una stanza interna alla chiesa di Claviere è occupata da migranti e attivisti che dichiarano: “Il problema non è la neve, non sono le montagne; il problema è la frontiera”. Gli occupanti si oppongono al registro dell’emergenza, ribadendo che a causare le morti al confine franco-italiano non sono le condizioni meteo, ma è l’esistenza stessa del confine e il suo attuale funzionamento. In quest’ottica, costruire percorsi solidali significa rifiutare il vocabolario della “gestione” dei migranti e, al contrario, significa aprire spazi comuni di lotta e di permanenza – dicono gli occupanti di Claviere.
      Da Catania a Calais, così come da Melilla a Edirne, le nostre speranze sono alimentate da un variegato movimento di solidarietà ai migranti che comprende gruppi cattolici, singoli cittadini, militanti NoBorder e guide alpine Guides sans Frontieres nelle Alpi francesi. L’eterogeneità di esperienze e pratiche di solidarietà rappresenta la vera ricchezza del movimento a sostegno dei migranti. Tale movimento è animato da gruppi organizzati così come da cittadini che autonomamente decidono di mobilitarsi per reagire alla criminalizzazione della solidarietà. Tra questi ultimi, il caso che più di altri ha richiamato l’attenzione dell’opinione pubblica è stato quello di Cedric Herrou, contadino francese della Val Roia, al confine italiano-francese, accusato nel 2016 di aver aiutato a superare la frontiera italiana e aver offerto ospitalità a un gruppo di migranti. È stata poi la volta del ricercatore francese Pierre-Alain Mannoni, accusato di aver soccorso tre donne eritree.
      Secondo il “Codice di Entrata e Soggiorno degli Stranieri e del Diritto di Asilo” (CESEDA), chi viene accusato di aver “facilitato o tentato di facilitare l’ingresso, la circolazione o il soggiorno irregolare di uno straniero” è punibile dalle autorità francesi con multe che ammontano fino a 30 mila euro, nonché con la reclusione in carcere di due anni. Insieme a Mannoni e Herrou, decine di cittadini e cittadine sono stati (o sono tutt’ora) sotto processo per aver fornito cibo e ospitalità ai migranti. Tali accuse fanno leva su leggi nazionali che richiamano la Direttiva europea del 2002 sul “Favoreggiamento dell’ingresso, del transito e del soggiorno illegali”. In alcune località, come Calais, il formarsi di infrastrutture autonome di solidarietà e sostegno materiale ai migranti ha fatto venire alla luce contrasti fino ad allora rimasti sotto traccia tra i diversi livelli istituzionali: amministrazioni locali contro magistratura, governo nazionale contro procure.
      La “guerra delle docce”, vale a dire la vertenza messa in campo da gruppi spontanei e associazioni locali per la fornitura di servizi igienici ai migranti di passaggio a Calais, è divenuta una vera e propria icona del movimento di solidarietà con i migranti che tentano di attraversare il confine italo-francese. Alla politica europea di criminalizzazione della solidarietà e sospensione dei diritti negli spazi di emergenza umanitaria si risponde dunque con la moltiplicazione delle iniziative spontanee e organizzate, individuali e collettive, di solidarietà attiva.

      http://www.euronomade.info/?p=10506

    • Crossed boundaries? Migrants and police on the French-Italian border

      An eyewitness account and analysis of what it means for French customs officials to force a Nigerian man to urinate in Italy.

      The strengthening of migration controls at the internal frontiers of Europe is not a smooth affair. Far from only trying to gain control over migrant crossings, EU member states are reshaping border policies to project sovereign power and support state prerogatives, such as anti-terrorism. This work has included the implementation of bilateral agreements between national police forces, as well as measures aimed at intimidating solidarity networks that support migrants. The forced entry into a room of the Bardonecchia railway station, located a few kilometres inside Italy, and the diplomatic row that followed glaringly shows the political stakes that are behind inter-state border cooperation.

      I was there, conducting interviews with the NGO Rainbow for Africa for my research project on migrant solidarity networks, when the police burst in. It is a small room that Rainbow for Africa uses, with the authorisation of the municipality of Bardonecchia, to host migrants at night as they try to cross into France. The French customs officers arrived around 8 pm. They had guns and Tasers, and they were holding a Nigerian citizen that they arrested on the train. Their right to enter, they said, was based on a bilateral agreement signed with the Italians in the sixties.

      They had guns and Tasers, and they were holding a Nigerian citizen that they arrested on the train.

      A cultural-linguistic mediator of the Italian NGO, a non-white person, tried to dissuade them. “No weapons here”, he said. “Nobody is authorised to do arbitrary anti-drugs tests in this room”. One of the customs officers shouted “shut up, this is none of your business”, and proceeded with the Nigerian gentleman towards the toilet, at the back of the room. The Nigerian citizen was travelling from Paris to Naples, with a regular train ticket and a permit to stay in Italy, and he could not understand what the French officers were shouting. They spoke in French only.

      He tested negative so they released him, throwing his stuff on the floor and leaving before the Italian police arrived. A diplomatic crisis has since erupted. The Italian Home Office demanded an explanation from the French ambassador to Rome, who cited a bilateral trans-border agreement signed with Italy in 1990 according to which "French customs officers are allowed to intervene in the Italian territory”. Italy replied that the room can no longer be used by the French, as it is now reserved for hosting migrants. Moreover, as the Italian Association of Juridical Studies (ASGI) explains, the bilateral agreements between France and Italy establish that “the French police can act in the Italian territory but on the basis of specific and detailed conditions […] and always through a collaboration with the Italian police”. Therefore, the arbitrary stop and search of the Nigerian citizen, and a forced urine test on the basis of racial profiling (a black man spotted by the French police on a high speed train), also reveal the broader political stakes that go beyond migration.
      Sovereignty over what?

      What does this event tell us? How should it be analysed in light of the current French-Italian border police cooperation? The day after the event, Italian politicians claimed the need to regain control over national frontiers. “We should kick the French diplomats out of Italy”, declared Matteo Salvini, the leader of the populist right party the League. His and others’ reactions put national sovereignty at the forefront, shifting the whole debate from the arbitrary intervention made on the migrant to the French armed intrusion on Italy.

      Trans-border police cooperation between the two countries has a long history, including the 1997 Chambery agreement that establishes rules for police cooperation. Most recently, on 15 March, the prefectures of Turin and Gap signed a new, bilateral trans-border agreement aimed at controlling migration movements and arresting suspected terrorists. Political tension at the border has visibly increased over the past three years, in particular due to two main political issues: France’s suspension of Schengen in May 2015, and the increasing number of migrants risking their lives to evade French border controls by crossing through the Alps.

      “You should not dare crossing here. Crossing the Alps it is too dangerous now. With this amount of snow, you will die for sure”, an Italian policeman told four Somali migrants who arrived in Bardonecchia by regional train from Turin. “If you want to be alive tomorrow, don’t try to cross. And also, if you manage now, the French will take you back here, in Italy”. In part a well-intended warning, in part an illustration of the deterrence tactics being deployed along the border, these words demonstrate the different attitudes on the two sides of the borders.

      The Italians have little interest in tracking the migrants nor in blocking them – it’s the French who incessantly patrol the frontier.

      The Italians have little interest in tracking the migrants nor in blocking them – it’s the French who incessantly patrol the frontier and actively push migrants back into Italy when they find them. For this reason both local NGOs and the Italian police try to discourage migrants from crossing. They know that the chance of dying is very high, and those who succeed initially are very likely sent back. When migrants are detected by the French police, they are returned by van to the town of Bardonecchia and dropped in the main square next to the rail station.

      “Sometimes they give a paper to the migrants, some other they do not officially register the push-back”, an activist of the NoTav movement said. “Migrants know that it is extremely hard to cross. Only about 10% manage to reach France at the first attempt, the others try again and again. For their part, the police counts on the fact that, also due to the extreme weather conditions and the difficulty of crossing high mountains, migrants are exhausted after few attempts and give up, claiming asylum in Italy.”
      "The problem is not the snow, the problem is the border”

      Behind the struggle over border cooperation and national sovereignty, the question of the implementation of the Dublin Regulation comes to the fore. Both states try not to take in potential asylum seekers, with France actively confining migrants in Italy. These repeated pushbacks have severe impacts on the migrants, who are forced to repeatedly undertake the same journey and to constantly divert their routes.

      Furthermore, when French customs officers pushed their way past the NGO workers in the Bardonecchia train station they not only intimidated them, but also – I would ague – sent a message to all migrant solidarity networks that are mobilised in the Susa Valley. Alongside Rainbow for Africa, which is authorised by the municipality to manage this temporary medical clinic and hosting space, activists and citizens in the village of Claviere are running a solidarity space without the support of local authorities.

      Claviere, which is located just two kilometres from the French border, is the other main crossing point for the migrants. Unlike in Bardonecchia, the municipality did not open any space for them, and therefore a group of citizens decided on 24 March to occupy a room inside the church. The priest took position against the occupation, but in the end the local authorities could not evict the people inside, due to the extra-territorial status of the church. Moreover, the occupation has received quite a lot of support from many citizens in the area and beyond.

      The mountains are not the problem, the snow is not an emergency. The problem is the border.

      The occupied church is not merely a place for the migrants to stay and rest before trying to cross to France. Its existence as a place of solidarity is an active challenge to the state logics of “managing migration”. In the face of the repeated pushback operations at the border and the risky journeys that migrants undertake on the Alps, the occupants of the church refuse the humanitarian emergency discourse that considers migrants as desperate people to save from the snow. As one said, “the mountains are not the problem, the snow is not an emergency. The problem is the border, that forces these migrants to cross from here and in these conditions”.

      The French-Italian frontier is marked by border cooperation activities as well as disputes over arbitrary police interventions, yet at the same time it is a place of growing trans-border solidarity infrastructures. These are under attack due to their support of migrants’ struggles for movement, support which goes beyond the humanitarian gesture of giving something to the migrants. Against inter-state police cooperation, and beyond disputes over border sovereignty, trans-border cooperation is multiplying as citizens defy their own governments to become “criminals of solidarity”.

      https://www.opendemocracy.net/beyondslavery/martina-tazzioli/crossed-boundaries-migrants-and-police-on-french-italian-border

    • Raid at NGO on the French-Italian border puts France and Italy at odds

      On 30 March 2018, French border guards raided the NGO Rainbow for Africa, which operates at the train station of the Italian city of Bardonecchia at the Alpine border with France. The guards, who were armed, entered the NGO facility, forced a migrant to take a urine test and intimidated doctors, cultural mediators and lawyers. The NGO provides social, health and legal support to migrants and asylum applicants at the border.

      The French authorities claimed that the border guards suspected one of the passengers, a Nigerian national resident in Italy, of carrying drugs and proceeded with “asking his consent” to provide a urine sample, using the facility at the Bardonecchia station for that purpose. The authorities put forward that the procedure respected the guidelines laid down in 1990 regarding National Joint Border Control Facilities. The French Minister for Public Accounts called the incident a “misunderstanding”.

      The Mayor of Bardonecchia, Francesco Avato, said the French had no right to enter the facility, which he said the city operates as a “neutral” space to try to persuade migrants not to make the dangerous Alpine crossing into France.

      A day after the incident, the French ambassador in Italy, Christian Masset, was summoned over what Rome termed “a serious act considered outside the scope of cooperation between states sharing a border”. The Italian Foreign Ministry added that the two countries will address the issue further at a meeting in Turin on April 16.

      On 1 April 2018, the public prosecutor’s office in Turin opened an inquiry into the incident and will assess whether there has been an abuse of power, domestic violence, trespassing, and, if there are grounds for it, also illegal search from the part of the French border guards.

      The president of ASGI, an Italian NGO that provides legal assistance at Bardonecchia station and is a member of ECRE , stated that the incident was “a very serious violation not only of that human rights system (…) but also a violation of the basic principles of human dignity, intolerable towards people who come to seek international protection”. The Mayor of Bardonecchia reiterated his support to the work carried out by NGOs and categorically stated: “The project won’t stop; our goal is to continue to work so that our town doesn’t become a new Ventimiglia”.

      As stated in the ECRE/AIDA Updated Country Report on France, to circumvent the controls set up in Menton, migratory routes have shifted towards riskier journeys through the Alps, with police checks and unlawful summary returns being frequently documented.

      https://www.ecre.org/raid-at-ngo-on-the-french-italian-border-puts-france-and-italy-at-odds

    • Vu sur twitter, le 08.04.2018 :
      https://twitter.com/LouisMRImbert/status/982529486494359552
      #Collomb #Gérard_Collomb #fake_news #Alternative_facts

      Source :

      Mais elle a accepté de le retravailler pour la séance. M. Collomb a fait une distinction entre ceux qui aident « occasionnellement » les migrants et une « catégorie extrêmement dangereuse de personnes totalement irresponsables (…) qui appellent à la suppression des frontières ».

      « On a incité des migrants à franchir un certain nombre de cols [dans les Alpes] pour venir en France : s’il n’y avait pas eu la gendarmerie de haute montagne, on aurait eu des morts », a-t-il dit.

      http://www.lemonde.fr/politique/article/2018/04/06/apres-28-heures-de-debats-et-l-etude-de-850-amendements-le-projet-de-loi-asi

    • Je suis passée il y a quelques jours, en rentrant de Grenoble depuis la Suisse italienne, à Claviere... J’y suis restée uniquement quelques minutes pour leur laisser un peu d’argent.
      Panneau à l’entrée de l’église :

      Une des choses qui m’a frappée c’est l’#invisibilité des exilés dans ce petit village.
      Le grand portail de l’église est fermée, ce n’est pas l’espace supérieur de l’église qui est occupée, mais la #crypte. On y entre par une petite porte latérale.
      Un seul exilé était dehors, assis sur une pierre. La seule personne noire que j’ai vu dans Claviere.
      Claviere qui était pleine de skieurs, de randonneurs, qui s’amusaient comme si de rien n’était...

      A Claviere comme à Côme, et comme déjà vu sur des plages en Méditerranée, #migrants et #touristes entrent en collision dans des endroits presque improbables :

      À Côme, les taxis ne se battent pas pour conduire des Somaliens ou des Érythréens. Ils recherchent plutôt les « autres » étrangers : les touristes aisés. Migrants et touristes ne se croisent pratiquement jamais, mais en raison des fermetures successives des routes migratoires et des points de passage dans l’espace Schengen, les premiers voyageant du Sud vers le Nord, avec pour tout bagage des sacs en plastique, croisent les seconds qui débarquent avec leurs lourdes valises sur le chemin de l’hôtel. Les migrants, eux, ne possèdent qu’une simple couverture, au mieux une tente. La plupart dorment à la belle étoile dans le parc.


      https://visionscarto.net/touristes-et-migrants-collision-a-come

      Ou ce que @reka a appelé, dans son billet sur la Méditerranée, « croisements touristiques et migratoires »

      Commentaire de cette carte :

      –->

      Elle montre en particulier que des centaines de milliers de personnes migrantes se déplaçant dans le sens sud-nord croisent quelques centaines de milliers de touristes qui eux, se déplacent dans le sens inverse nord-sud. Sans jamais les voir. Ou presque. Il y a de temps en temps des collisions, comme celle, immortalisée par le photographe espagnol Antonio Rodriguez en 2006 sur une plage des îles Canaries. Une jeune vacancière réconforte un migrant d’origine africaine arrivé épuisé à la nage après le naufrage de son embarcation. Petit crash de deux mondes qui n’auraient jamais dû se rencontrer.


      https://visionscarto.net/la-mediterranee-plus-loin

      Et mon commentaire de la même carte dans un article publié dans @vivre (2016) :

      Dans le même temps, les touristes débarquent sans problèmes sur cette même plage pour visiter le pays et s’amuser. Un « petit clash entre deux mondes qui n’auraient jamais dû se rencontrer », commente le cartographe et géographe Philippe Rekacewicz, qui illustre ces points de frictions avec la carte « Au voisinage touristique de l’Europe, la guerre, les réfugiés et les migrants »

      https://asile.ch/2016/12/13/regard-dune-geographe-murs-frontieres-fantasme-controle-migratoire

      #visibilité

    • Info urgentes, de la part de Tous Migrants, message reçu par email le 09.04.2018 :

      En réponse à l’appel d’urgence de Refuges Solidaires, la gare est occupée par depuis dimanche soir par des bénévoles et des exilées
      Cette occupation permet de mettre à l’abri dans l’urgence une cinquantaine de personnes que le Refuge ne peut accueillir faute de place. La paroisse et des citoyens accueillent également plusieurs familles avec enfants.
      Merci d’avance pour le soutien que chacune et chacun pourra apporter, ne serait-ce que par votre présence quand vous pouvez, à toute heure du jour et de la nuit.
      N’hésitez pas à apporter de la nourriture préparée, des couvertures.
      C’est aussi le moment de renforcer ou soulager les équipes de refuges Solidaires surchargées.

      En accord avec les responsables du Refuge, nous avons réactivé notre SOS pour que les associations nationales nous aident et pèsent de tous leur poids pour que l’Etat prenne ses responsabilités dans le respect des droits fondamentaux des personnes. Dans l’immédiat, l’ouverture d’un autre lieu à taille humaine un peu en aval de Briançon permettrait de poursuivre l’engagement citoyen en impliquant d’autres collectivités locales. L’idée est que ce genre d’initiatives se multiplient pour que la France d’en-bas tout en entière renoue avec ses valeurs de fraternité, ce qui finira par obliger ceux qui nous gouvernent à changer de politique.

    • Evacuation de la gare de Briançon.
      Message de TousMigrants sur twitter (10.04.2018) :

      #Évacuation de la gare sncf #briancon occupée par une cinquantaine de #CRS ce soir. Migrants à l’abri. Sans violence mais par la force. Quand la #prefete05 s’ouvrira t elle au dialogue avec les associations ? Et maintenant, on fait quoi ?...50 personnes ce soir à #Clavière....


      https://twitter.com/MigrantsTous/status/983808511292428288

    • A la frontière, les nouveau-nés pèsent 700 grammes

      La mort d’une femme nigériane après qu’elle eut tenté de passer la frontière italo-française indigne autant dans la presse que sur les réseaux

      Des hommes, une frontière, des tragédies. Les faits remontent au mois de février. Beauty a 31 ans et vient du Nigeria. Enceinte, elle vit avec son mari, Destiny, 33 ans, près de Naples. Lorsqu’elle réalise qu’elle souffre d’un lymphome, elle décide de poursuivre sa grossesse en France où réside sa sœur. Elle s’engage donc sur la route que suivent de plus en plus de migrants, celle qui passe par Turin et traverse les Hautes-Alpes par les cols pour aboutir à Briançon.

      Cette route, Le Temps l’avait déjà évoquée au mois de novembre, lors d’un reportage au col de l’Echelle, à 1762 mètres, alors que – malgré les premières neiges de l’hiver qui venaient de se déposer – le flux migratoire ne faisait que s’accentuer. Depuis 2016, la région subit une pression migratoire croissante. Certains exilés parviennent sains et saufs en France et d’autres sont refoulés en Italie. Difficile de connaître les critères qui président à l’expulsion ou au laissez-passer.

      Le 9 février, alors qu’ils traversaient la frontière, Beauty et son mari sont arrêtés par les gendarmes. Elle est enceinte de six mois, et peine à respirer. Selon l’ONG italienne Rainbow4Africa ils auraient été déposés en pleine nuit devant la gare de Bardonecchia, du côté italien.
      Bébé prématuré

      La semaine passée, Beauty est décédée, dans un hôpital à Turin. Son bébé, Israël, né prématurément, ne pesait à sa naissance que 700 grammes. Sur le ventre de son père depuis une semaine, il en aurait déjà pris 200 autres, et les médecins se disent confiants quant à son avenir.

      Le drame ne laisse personne indifférent. Selon la presse et les associations italiennes, une information judiciaire a été ouverte à Turin ce samedi. La région transfrontalière vit ce que ses habitants décrivent comme un drame humanitaire. Et des civils s’organisent pour éviter que des accidents ne surviennent dans leurs montagnes. Mais, le nombre de passages augmentant, la pression sur ces bénévoles humanitaires s’accentue. Ils se savent surveillés par les autorités, et certaines mises en garde à vue ont été rapportées.
      Secouriste appréhendé

      La dernière en date est celle de Benoît Ducos. Le 10 mars, le militant avait porté assistance à un groupe de migrants dont faisait partie une femme enceinte soumise à des contractions. En chemin vers l’hôpital de Briançon, l’homme est arrêté par un contrôle de douane qui retarde la prise en charge de la future mère. Selon les propos du Français relayés par Le Monde, il a été question d’expulser vers l’Italie le père et les deux enfants, avant que les forces de l’ordre ne se ravisent et ne les conduisent au chevet de la mère, qui les réclamait. Une enquête est en cours afin de définir le rôle précis du secouriste.

      Déjà, cet incident avait été « celui de trop ». A la frontière, sur le col de Montgenèvre, des manifestants dénonçaient une oppression inhumaine et répétaient les slogans « Protégeons les humains, pas les frontières » ou « France, pleure ! Ton humanité a foutu le camp ». Sur les réseaux, l’indignation n’est plus contenue.
      Un Etat aveugle

      Le décès de Beauty vient s’ajouter au tableau des tragédies. Sur le Net, certains internautes ont honte. « La France est morte ! » s’exclame l’un d’eux, regrettant le manque d’humanité des autorités de l’Hexagone. « La peur de l’« invasion » étrangère aveugle l’Etat et lui fait oublier les fondements de notre République », s’indigne un autre sur Twitter.

      Les mêmes commentaires apparaissent sur les réseaux italiens. Toutefois, le témoignage du mari de Beauty, diffusé sur le site de La Repubblica, apporte de l’eau au moulin des récalcitrants aux arrivées de migrants, des deux côtés de la frontière. Le veuf précise que lui seul avait été interdit de territoire français. Son épouse, autorisée, quant à elle, à entrer en France, aurait choisi de rester avec lui en Italie.

      Sur la page Facebook de Libération, un lecteur soudain relativise : « Elle a fait cela de son plein gré. Pas la peine de culpabiliser la France. » Son message a été effacé dans l’après-midi.

      https://www.letemps.ch/opinions/frontiere-nouveaunes-pesent-700-grammes

    • [Hautes-Alpes] Occupation de l’ancienne école du Prorel (Briançon) : venez nombreux !

      Cette nuit, une salle de l’ancienne école du Prorel a été réquisitionnée pour y accueillir des personnes exilées arrivant d’Italie. Ceci en réponse à l’expulsion de la gare du 10 avril, qui fut seulement une manière de rendre invisible la situation à Briançon en déplaçant le problème ailleurs. Il n’y a pas de réelles solutions proposées, tous les espaces d’accueil sont saturés. Actuellement, une soixantaine de personnes dorment au Refuge Solidaire, et à Clavière vingt à cinquante personnes arrivent quotidiennement.

      Rappelons que les exilé-es arrivent pour la plupart de Libye, où l’esclavage et la torture sont omniprésent, avant de traverser la Méditerranée dans des embarcations « de fortune » puis de rejoindre les campos d’Italie souvent gérés par la mafia. En France, Collomb et Macron leur promettent l’invisibilité dans les PRAHDA (Programme d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile) et l’enfermement dans des CRA (Centres de Rétention Administrative).

      Il est temps de se questionner sur la « politique d’accueil digne et responsable » de l’Etat, considérant les personnes en exil comme une menace, ou au mieux des victimes. Jamais comme des êtres humains. Il est temps de refuser les logiques de tri et d’enfermement. En réaction à cette politique dissuasive par « l’horreur » quotidienne et silencieuse, la réappropriation d’espaces communs est nécessaire. Nous avons toutes et tous besoin de lieux vivants, ouverts, en interaction avec la population. Des lieux où les gens peuvent témoigner de leur réalité respective. Des lieux où nous pouvons commencer à imaginer du commun (ou du être ensemble) et faire l’expérience d’un partage concret.

      Lundi 16 Avril, sera examinée en première lecture à l’assemblée, la « monstrueuse » loi « Asile et Immigration » . Nous devons refuser la logique de criminalisation et de pénalisation qui accentue la déshumanisation. Des appels sur tout le territoire ont été lancé pour des mobilisations afin d’ exprimer et de rendre visible notre refus catégorique et notre détermination d’empêcher l’émergence d’une telle loi et des idées qu’elle véhicule.

      L’occupation d’un lieu fait partie de cette mobilisation.

      Solidarité inconditionnelle avec toutes les personnes matraquées par l’Etat !

      https://grenoble.indymedia.org/2018-04-12-Occupation-de-l-ancienne-ecole-du

    • Dans le rapport du HCR #desperate_journeys, mention est faite sur la frontière sud-alpine...
      https://data2.unhcr.org/en/documents/download/63039

      Déjà dans cette carte on voit apparaître des points jaunes le long de la frontière sud-alpine, il s’agit de personnes mortes aux frontières :


      #mourir_aux_frontières #morts #cartographie #visualisation
      Pour l’instant, pas de points jaunes vers Bardonnecchia et Briançon...

      Et puis, dans le rapport, il y a aussi quelques références à cela :

      Improved registration upon arrival and increased controls at land borders in northern Italy have contributed to the majority of sea arrivals registering their asylum applications in Italy and remaining in the country, however, some still tried to move on irregularly in 2017. At the border between France and Italy, there have been reports that many persons, including unaccompanied children, have been summarily returned from France. 10 At least 16 refugees and migrants died along the route between the Italian border town of Ventimiglia and Nice between September 2016 and the end of 2017 with most being hit by vehicles or trains or else electrocuted while trying to cross the border hiding on a train. As a result of the difficulties of crossing the border near Ventimiglia, some refugees and migrants have started to take an even more dangerous route through the Alps from near Bardonecchia.

      (pp.9-10)

    • Claviere - Il rifugio #Chez_Jesus per migranti in transito: «qua nessuna è straniero»

      Il rifugio autogestito Chez Jesus si trova a Claviere in Alta Val di Susa, a ridosso della frontiera franco-italiana del Monginevro: da sabato 24 marzo i locali sottostanti la piccola chiesa sono stati occupati dalla rete solidale che da mesi agisce per dare sostegno ai migranti che cercano di oltrepassare il confine.

      «Questo luogo - scrivono gli attivisti - ha visto passare centinaia di persone di decine di nazionalità diverse, tutte in cammino verso la Francia ed il resto d’Europa, ognuno ed ognuna con il proprio valido motivo per partire, ognuna ed ognuno con una giusta voglia di arrivare.
      Sono stati occupati i locali sottostanti la chiesa di Claviere perchè questi passaggi di montagna sono stati resi pericolosi dalla presenza arrogante della polizia di frontiera ed i passaggi di montagna pericolosi hanno bisogno almeno di un bivacco in cui riprendere fiato. Ma anche perché si è resa sempre più evidente la necessità di avere tempi e spazi per conoscersi, condividere le proprie esperienze ed organizzarsi.
      A Chez Jesus ogni giorno passano decine di persone con cui vengono fatte assemblee in tre lingue diverse, organizzate iniziative, condivisi pranzi, cene, chiacchiere e risate.
      Durante queste ore passate assieme abbiamo potuto conoscere al meglio la
      situazione dei centri di accoglienza, da cui la maggior parte delle persone di passaggio fugge. Abbiamo conosciuto le logiche di ricatto e di infantilizzazione che avvengono al loro interno ed è per questo che è nata l’esigenza di aprire uno spazio autogestito. Un luogo in cui, se pur per poche ore, non c’è bisogno di possedere dei documenti o di compilare dei dannati questionari. Un luogo in cui non si cataloga ed esclude nessuno e nessuna. Un luogo in cui ognuno ed ognuna è pienamente responsabile di se e della cura del luogo che lo circonda».

      Gli attivisti Chez Jesus ogni domenica condividono un pranzo nella piazza
      antistante la chiesa di Claviere. «Solidali, migranti e gente di passaggio; un pranzo all’aperto per rompere l’invisibilizzazione di tanta gente costretta ad attraversare di notte, a piedi e nella neve questa frontiera attraversabile senza problemi solo per i turisti e per le merci».

      Dalla pagina facebook del rifugio autogestito lanciano un appello: «questo posto vive con le energie di tutte e di tutti, dunque l’invito è a passare, fermarsi e contribuire. Servono cibo, scarponi, guanti, giacconi e soprattutto contributi pratici, idee e voglia di organizzarsi insieme».

      Per contattarli: rifugioautogestito@inventati.org


      http://www.meltingpot.org/Claviere-Il-rifugio-Chez-Jesus-per-migranti-in-transito-qua.html

    • Point de vue : La communauté alpine ne doit pas oublier les réfugiés !

      Pendant que la SUERA s’efforce de réunir les régions alpines, des migrantes et des migrants meurent aux frontières des pays alpins. Francesco Pastorelli, directeur de CIPRA Italie, s’interroge : qu’est devenue l’Europe hospitalière, solidaire et tolérante ?

      Une jeune nigériane est morte dans un hôpital de Turin après avoir mis son enfant au monde. Les policiers qui l’avaient arrêtée de nuit alors qu’elle traversait dans la neige le Col de l’Échelle entre l’Italie et la France avec d’autres migrants l’ont ramenée en Italie et laissée seule dans le froid à la gare de Bardonecchia/I.

      Un guide de montagne français encourt jusqu’à cinq ans de prison pour avoir aidé une migrante enceinte de huit mois au poste frontière de Montgenève. À Bardonecchia, des policiers ont pris d’assaut un centre d’accueil pour les réfugiés. Les incidents de ce type se multiplient aux frontières alpines.

      Pendant que les régions alpines travaillent à unifier les Alpes dans le cadre de la Stratégie de l’Union européenne pour la région alpine (SUERA), les États ferment leurs frontières. Où est resté l’esprit solidaire de l’Union européenne ? Pouvons-nous continuer à travailler sur l’environnement, le paysage, le trafic et le tourisme dans le cadre de la Convention alpine pendant que des personnes risquent leur vie dans le froid et la neige des cols alpins après avoir bravé les dangers de la traversée du désert et des mers ? Trouver des solutions aux problèmes de l’immigration n’est pas simple, et il ne s’agit pas ici de décider de la répartition des réfugiés, de leur accueil ou de leur expulsion. Mais nous ne devons pas accepter que des gens qui fuient la guerre et la famine se heurtent à des murs et à des fils barbelés dans les Alpes, dans cette Europe prospère, qu’on ne les aide pas dans leur dénuement et que ceux qui les aident soient menacés de procès et de peines de prison. En même temps, les petites communes des zones frontalières ne doivent pas être laissées seules face à ce problème.

      Des organisations humanitaires et des initiatives locales s’engagent heureusement pour les réfugiés, comme à Briançon en France ou à Bardonecchia en Italie. Les petites communes de montagne font elles aussi ce qu’elles peuvent pour aider, à l’exemple d’Ostana, qui accueille avec ses 80 habitants six réfugiés du Pakistan.

      Les organisations alpines comme la CIPRA ou le Réseau de communes « Alliance dans les Alpes » sont conscientes de l’importance d’une société bien intégrée, pluraliste et multiculturelle dans les Alpes et s’engagent dans ce sens. Nous ne devons toutefois pas nous limiter à mettre en route des projets de coopération sur les thèmes sociétaux. Il faut ouvrir les yeux des institutions internationales qui assistent avec passivité et indifférence à ces événements dramatiques aux frontières, et montrer que les manifestations d’ouverture et d’accueil sont souvent en réalité contrecarrées par la peur et le rejet de l’autre.

      L’histoire des populations alpines est marquée par les migrations. Des générations entières de montagnards ont quitté autrefois leur pays pour fuir la misère et chercher leur subsistance dans les plaines, les villes industrielles, dans d’autres pays ou sur d’autres continents. Beaucoup sont revenus après avoir fait fortune, riches en expériences, en compétences et en contacts, et ont ainsi contribué au développement de leurs pays. Nous pouvons apprendre de leur histoire pour relever les défis d’aujourd’hui.

      http://www.cipra.org/fr/nouveautes/la-communaute-alpine-ne-doit-pas-oublier-les-refugies

    • « Mesdames, Messieurs les députés : abolissez le #délit_de_solidarité ! »

      Accusé d’avoir porté secours à une nigériane enceinte – qui accouchera d’un petit Daniel cette nuit là – , #Benoît_Ducos fut convoqué par la police aux frontières le 13 mars dernier. À mi-chemin entre la beauté et le drame, récit d’une nuit invraisemblable.

      10 mars au soir, aux alentours de 21h20. Près de l’obélisque du village de #Montgenèvre, nous apercevons un groupe de réfugiés, pétrifiés de froid. Nous nous approchons d’eux pour engager la conversation. Le groupe est constitué d’une famille – avec deux enfants de un an et demi et cinq ans – accompagnée de deux autres exilés croisés en chemin. Lorsque nous les rencontrons, ils sont fatigués et apeurés. Ils ne savent ni à qui ils ont à faire, ni où ils sont. Rapidement, nous les rassurons sur nos intentions en leur expliquant qui nous sommes.

      Marcella, enceinte, se tord de douleurs

      Je constate qu’ils restent méfiants. De nos jours, le voyageur n’ose plus venir frapper à la porte de quiconque. Il se cache, se sent traqué. Se méfie de tout. De tous. La moindre personne rencontrée est une menace potentielle. La police rôde et n’est jamais loin.

      En discutant, nous apprenons que Marcella – la maman – est enceinte de 8 mois et demi et qu’elle a dû se faire porter jusqu’ici. Sous le choc, épuisée, elle ne peut plus mettre un pied devant l’autre. Nos thermos de thé chaud et nos couvertures ne suffisent pas à faire face à leur détresse.

      21h50. C’est l’alarme, Marcella ne va pas bien. Nous sommes face à une situation très délicate. Il faut agir vite. Je décide de prendre mon véhicule pour l’emmener à l’hôpital de Briançon. Chaque minute va être précieuse. Une fois dans la voiture, tout se déclenche. Quand nous arrivons au niveau de #la_Vachette – à 4 kilomètres de Briançon –, elle se tord dans tous les sens sur le siège avant. Elle souffre. Les contractions sont là, elle hurle de douleur. J’accélère. Courage #Marcella, nous sommes tout proches…

      22h10. À l’entrée de Briançon – au champ de Mars – je suis arrêté par un barrage de douane. J’enrage. Nous sommes à 500 mètres de l’hôpital, dans une situation d’urgence absolue. Ils sont une dizaine à orchestrer le contrôle de police et à dérouler la litanie des questions habituelles, parfaitement inappropriées et malvenues en la circonstance. « Qu’est-ce que vous faites là ? Qui sont les gens dans la voiture ? Présentez nous vos papiers ? Où est-ce que vous avez trouvé ces migrants ? Vous savez qu’ils sont en situation irrégulière ? Vous êtes en infraction ! ».

      Bloqués par le barrage de douane

      J’insiste pour qu’ils me laissent emmener Marcella à l’hôpital en leur expliquant qu’elle est en danger. Les douaniers m’opposent un refus catégorique. Inspirée, l’une d’entre eux me lance « mais comment savez-vous qu’elle est enceinte de 8 mois et demi ? » avant d’enchaîner « et puis, quelles compétences avez-vous pour vous permettre de juger du degré d’urgence de la situation ? », « Vous n’êtes pas une femme, vous ne savez pas ce que c’est ». J’ai beau lui rétorquer que je suis pisteur secouriste, que j’ai quelques notions de secourisme me permettant d’être à même d’évaluer une situation d’urgence, elle ne m’écoute pas. Rien à faire, la voiture ne repartira pas.

      Autour de la voiture, ça rigole franchement. Marcella continue de serrer les dents, son mari essayant de l’aider comme il peut. Pas un regard, pas un mot, pas le moindre petit geste d’attention de la part des douaniers. La maman continue de se tordre sur le siège passager, les enfants pleurent sur la banquette arrière. J’essaye de garder mon calme. Cette situation me révolte.

      Les douaniers finissent par appeler le procureur pour savoir ce qu’ils doivent faire. Longs moments de flottements. Finalement, ils prennent la décision d’appeler l’Officier de Police Judiciaire (OPJ) de permanence à la Police aux Frontières qui arrivera quelques minutes plus tard.

      23h15. Marcella se plie de douleur. Les pompiers arrivent et séparent la famille : la maman est emmenée à l’hopital tandis que les enfants et le papa restent avec moi. Ils se mettent à pleurer, car ils ne comprennent pas ce qu’il se passe.

      Le « premier bébé des maraudes » est né

      Nous sommes conduits dans la foulée au poste de police de Briançon, tels des criminels, escortés par la voiture de l’#OPJ à l’avant et un fourgon de la douane à l’arrière. Après la fouille de mon véhicule et de mes affaires personnelles, le contrôle de mon identité, et une série de questions diverses, on me remet une convocation en audition libre pour le mercredi 14 mars à 9h à la Police aux Frontières (PAF) de Montgenèvre. C’est à ce moment-là que les douaniers m’expliquent qu’ils étaient là pour arrêter des passeurs ! Vingt minutes plus tard, je quitte le poste de police. Il est près de minuit. Le lendemain matin, j’apprendrai par l’hôpital la tentative d’expulsion – vers l’Italie – du papa et des enfants pendant que Marcella était sur le point d’accoucher. L’hôpital a donc dû insister auprès de la PAF pour qu’ils reviennent dans les plus brefs délais. Celle-ci a fini par obtempérer, et dans la nuit la famille a été réunie.

      Le premier « bébé des maraudes » est donc né à Briançon le 11 mars 2018. C’est un petit garçon, né par césarienne. Il s’appelle Daniel, comme son papa.

      Le 11 mars au soir, le papa et les enfants sont placés par le 115 à Gap, à 100 kilomètres de Briançon, sans moyens de communication avec Marcella. De mon côté, il m’a été impossible d’obtenir leur adresse : au 115 on me dit que des instructions ont été données pour ne pas communiquer cette information – hautement sensible !

      Le 12 mars, une soixantaine de militants s’est rendue devant le 115 de Gap pour manifester. Au bout d’une heure et demie de bras de fer, ils ont fini par obtenir l’adresse du papa et des enfants. Des militants lui rendront visite pour être sûrs que tout va bien, puis le ramèneront à Briançon. La capacité des douaniers à évaluer une situation de détresse et celle de l’administration à faire preuve d’humanité me laissent encore perplexe.

      Comment peut-on, à ce point, perdre toute capacité de discernement ? À quel déni d’humanité peut conduire l’application bête et méchante des lois et des instructions ? Comment peut-on oser ne pas regarder avec compassion, ne pas daigner aider celui qui endure une souffrance de plus dans son difficile périple jusqu’à nous ?

      Convocation de la Police aux frontières

      14 mars. Devant les bâtiments de la PAF qui m’a convoqué ce jour-là, nous organisons une manifestation dans le but de dénoncer ce qui se passe sur cette frontière. À l’occasion, une personne a très justement rappelé, comment, pendant la dernière guerre, une résistante travaillant à la Préfecture de Paris fabriquait des faux papiers pour les juifs en danger dans l’intention de leur éviter la déportation, considérant que parfois, « désobéir, c’est se couvrir d’honneur »...

      J’ose espérer que ce témoignage aura fait réfléchir les forces de « l’ordre » présentes en nombre ce jour-là. Je ne souhaite pas que le geste accompli par devoir le 10 mars au soir soit célébré. Tous les jours des militants solidaires prennent des risques et osent se porter au devant des migrants. Dans l’ombre, ils accomplissent aussi des gestes remarquables qui ont tout autant de valeur à mes yeux. Les maraudes ne sont que la partie émergée d’un réseau de solidarité envers les exilés mobilisant un grand nombre de personnes.

      À ce jour, nous avons été une quarantaine d’individus convoqués à la PAF, inquiétés en raison du « transport de personnes en situation irrégulière » ainsi que pour avoir « facilité le maintien irrégulier sur le territoire français de personnes étrangères ». Aujourd’hui ce délit, qui avait été créé à l’origine pour lutter contre ceux qui font du business avec l’immigration clandestine, porte un nom, le délit de solidarité.

      Il sert à intimider et à décourager ceux qui ont choisi simplement de rendre service, de porter secours, mais cela ne marche pas : « On ne peut rien contre la volonté d’un homme ».

      Pour moi – comme pour beaucoup d’autres qui chaque jour prennent des risques – aller à la rencontre de ces exilés, leur donner à manger, à boire, les couvrir, leur donner des vêtements chauds, leur proposer un abri pour la nuit, leur parler, les écouter, quelle que soit leur nationalité, leur couleur de peau et leur situation, est un devoir, un geste d’humanité, un acte de fraternité. Moi qui suis un professionnel de la montagne, je fais le lien avec la formation que j’ai reçue et dans laquelle il est dit que l’initiative de secours aux personnes en danger en montagne est une obligation surpassant tous les autres textes de loi. N’importe quel montagnard aguerri vous le dira : en montagne on n’abandonne jamais quelqu’un en difficulté.

      Criminalisation de la solidarité

      Pour tous ces exilés, comme le dit Jean-Marie Gustave Le Clézio, la migration n’a rien d’une croisière en quête d’exotisme ou de sensations fortes. Ces gens sont des #fugitifs et ils ne se retrouvent pas ici – à franchir des cols au péril de leur vie – par hasard. Il faut savoir par où ils sont passés, quels sacrifices ils ont faits, les dangers auxquels ils ont fait face, les violences qu’ils ont subies pour marcher jusqu’à nous, jusqu’à ce pays qui fait briller leurs yeux et qu’ils veulent atteindre coûte que coûte.

      Quel soulagement d’ailleurs pour eux lorsqu’on leur dit « vous êtes arrivés » même si, au fond de nous, nous désespérons des obstacles qui les attendent encore ici.

      Je ne peux pas croire que ces gens vêtus de leurs habits de pays chauds franchissant nos montagnes en hiver, après avoir traversé déserts et mer, au risque de perdre leur vie, aient eu le « choix ». Je crois que leur exil est un déchirement, puisqu’ils ont dû abandonner tout ce qui leur est cher, leur famille, leur amis, tout ce qu’ils possédaient…

      L’objectif des #maraudes est d’aider ces personnes en détresse, harassées par des années de voyage, apeurées, fuyant les dangers auxquels elles sont exposées dans leur pays et dont les droits élémentaires sont bafoués. Elles méritent bien notre admiration et notre respect, elles méritent qu’on les regarde, qu’on les considère. Pour toutes ces raisons, je souhaite qu’on en finisse avec cette criminalisation des actes de solidarité et d’humanité. Si comme d’autres, je suis amené à me plonger dans la nuit pour distribuer à manger, donner des vêtements, mettre à l’abri des personnes qui veulent demander la protection de la France, c’est aussi parce que l’État faillit à des devoirs.

      La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme nous dit pourtant que tout homme a le droit de quitter librement son pays et de choisir avec la même liberté le pays dans lequel il souhaite vivre. Nous ne sommes que des « veilleurs, des passeurs, des colporteurs d’humanité ». Tous nous aurons besoin un jour ou l’autre que quelqu’un nous tende la main et nous nous rappellerons combien ce moment aura été fondateur pour nous. Les rencontres qui ont lieu dans nos montagnes contribuent aussi à nous forger, à faire de nous ce que nous sommes. Les sourires de ces exilés dans le froid de la nuit sont inestimables.

      Les accueillir parce qu’ils « frappent à notre porte » est quelque chose de finalement on ne peut plus simple, modeste et humain, quelque chose que nous ne pouvons pas ne pas faire. Je pense que cela devrait être un devoir plus qu’un choix. Il est grand temps qu’une #immunité_humanitaire soit enfin accordée aux associations et citoyens dont les actions sont guidées par la seule volonté d’aider, de porter assistance et d’offrir un accueil digne et respectueux aux exilés, de défendre et protéger leurs droits auxquels porte atteinte chaque jour l’État français. Pour mettre la République en conformité avec les valeurs qu’elle proclame, Mesdames, Messieurs les députés : abolissez le délit de solidarité !


      https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/idees/benoit-ducos-abolissez-le-delit-de-solidarite

      Je mets en exergue ici la question de la #montagne et des #montagnards :

      Pour moi – comme pour beaucoup d’autres qui chaque jour prennent des risques – aller à la rencontre de ces exilés, leur donner à manger, à boire, les couvrir, leur donner des vêtements chauds, leur proposer un abri pour la nuit, leur parler, les écouter, quelle que soit leur nationalité, leur couleur de peau et leur situation, est un devoir, un geste d’humanité, un acte de fraternité. Moi qui suis un professionnel de la montagne, je fais le lien avec la formation que j’ai reçue et dans laquelle il est dit que l’initiative de secours aux personnes en danger en montagne est une obligation surpassant tous les autres textes de loi. N’importe quel montagnard aguerri vous le dira : en montagne on n’abandonne jamais quelqu’un en difficulté.

      Et pour @sinehebdo, peut-être un nouveau #mot, #fugitifs :

      Pour tous ces exilés, comme le dit Jean-Marie Gustave Le Clézio, la migration n’a rien d’une croisière en quête d’exotisme ou de sensations fortes. Ces gens sont des #fugitifs et ils ne se retrouvent pas ici – à franchir des cols au péril de leur vie – par hasard. Il faut savoir par où ils sont passés, quels sacrifices ils ont faits, les dangers auxquels ils ont fait face, les violences qu’ils ont subies pour marcher jusqu’à nous, jusqu’à ce pays qui fait briller leurs yeux et qu’ils veulent atteindre coûte que coûte.

    • Chroniques de frontières alpines – 1 / Réprimer les solidarités : La stratégie de la peur

      Depuis 2015, dans le cadre de la « lutte anti-terroriste » menée par l’Etat français, on a assisté à une intensification de la répression policière et juridique vis-à-vis des citoyen·nes solidaires avec les étranger·es, notamment aux zones frontalières. L’inculpation, entre juillet 2015 et janvier 2017, de 9 citoyen·nes des Alpes Maritimes, a vu ressusciter les débats autour du poussiéreux « délit de solidarité », institué en 1938 (dans un climat dont chacun·e devine qu’il était particulièrement xénophobe…)

      Le dossier en ligne du Gisti sur le délit de solidarité montre comment les évolutions progressives du droit sont devenues de plus en plus floues de sorte qu’il n’ait plus vocation à réprimer les trafics et réseaux mafieux à la frontière, mais à englober dans le champ des répressions les pratiques d’aide gratuite et solidaires vis-à-vis des étrangers. Cette évolution est le fruit d’une représentation de continuité entre l’immigration clandestine et le terrorisme : ainsi, dès 1996, l’aide au séjour irrégulier est intégrée parmi les infractions à visée potentiellement terroriste. Depuis les années 2000, on assiste à une extension des immunités (notamment pour « motifs humanitaires ») mais aussi, simultanément, à une aggravation des sanctions et de la répression des citoyen·nes solidaires avec les étranger·es sans-papiers.

      Tout un arsenal législatif a ainsi vocation à limiter les activités bénévoles de citoyen·nes solidaires : l’ « aide à l’entrée et au séjour irréguliers », punis de 5 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende, mais aussi les « délits d’outrage, d’injure et de diffamation ou de violences à agent publics », utilisés selon le Gisti pour » défendre l’administration et la police contre les critiques dont leurs pratiques font l’objet ». A ces motifs s’ajoutent des pratiques plus sournoises de dissuasion, qui procèdent de la même volonté politique : « Il s’agit de priver l’étranger en situation irrégulière en France de toute forme de soutien : amical, politique ou juridique mais aussi, au-delà, de signifier à la population en général et aux militant·es en particulier qu’on ne peut s’opposer impunément à la politique gouvernementale quelles que soient la détresse humaine et les horreurs qui lui sont inhérentes. »

      Outre le choquant paradoxe de l’expression « délit de solidarité », la défense juridique lors des procès des citoyen·nes de la Roya remet en cause les pratiques de l’Etat : que fait-il du droit international qui consacre le droit pour chacun « de participer à des activités pacifiques pour lutter contre les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales » ? Que fait-il de l’injonction d’assistance à personne en danger, surtout en contexte de montagne ?

      Le positionnement politique des citoyen·nes inculpé·es, qui assument leur solidarité avec les sans-papiers, va encore plus loin : si les personnes mettent leur vie en péril en passant par des chemins dangereux, c’est parce qu’elles se cachent de la police, et ont peur d’être arrêtées. En tant que personnes vulnérables en montagne, c’est à la gendarmerie de haute montagne de leur porter secours ; en tant que demandeuses d’asile (pour la quasi-totalité d’entre elles), ou mineures (pour la moitié d’entre elles) ces personnes devraient être prises en charge par la police, puis par la préfecture, dans une logique de protection prévue par le droit français. Ce sont les pratiques illégales par la police de refoulement aux frontières qui (re)mettent en danger les personnes migrantes (souvent abandonnées en montagne dans un froid extrême après leur arrestation).

      Le délinquant, le criminel, c’est l’Etat, objectent donc les collectifs de soutien, qui ne respecte ni les traités internationaux, ni les lois, ni aucune des valeurs d’asile de fraternité de la République. Dans les Alpes-Maritimes, l’heure est donc à la mobilisation collective, juridique et politique aux côtés de ces « délinquant·es solidaires » pour les soutenir dans leur procès et montrer que la société civile n’adhère pas au discours qui fait d’elles et eux des criminel·les.

      Qu’en est-il dans les Hautes-Alpes ? La route qui s’est ouverte progressivement au cours de l’année 2017 en fait, depuis plus de six mois, un des principaux passages vers la France. Dans le Briançonnais, les mêmes événements se sont enchaînés, rapidement, qu’à Menton et dans la Roya : augmentation brutale du nombre de personnes traversant la région pour entrer en France, organisation citoyenne pour faire face à une situation humanitaire d’urgence, militarisation de la frontière grâce à des équipements et des renforts policiers, répression des personnes clandestines… Et prise en étau des bénévoles solidaires au coeur de ce dispositif de répression, lequel vise avant tout les personnes étrangères, mais également tous les gens qui leur viennent en aide.

      L’association Tous Migrants estime que depuis le printemps 2017, entre 40 et 50 personnes ont été arrêtées et convoquées à la PAF, principalement pour délit d’ »Aide à la circulation, à l’entrée ou au séjour de personnes en situation irrégulière ». On peut estimer que plus du double ont été interpelé-es par des agents de police ou de gendarmerie dans l’exercice d’un acte de solidarité. On compte également au moins 5 gardes-à-vue. Benoît Ducos, un de nos camarades dont le nom a été relayé par les médias pour être venu en aide à une femme nigérianne enceinte, est à la fois menacé d’un procès, et sollicité par de grandes ONG italiennes pour recevoir des prix pour son « héroïsme »… Cela résume aussi bien le contexte absurde et paradoxal (et ironique) dans lequel nous oeuvrons.

      Jusqu’à maintenant, dans les Hautes-Alpes, les convocations sont restées sans suite ; mais comme les événements de la Roya sont un sombre présage pour leur futur proche, les nombreux·ses citoyen·nes solidaires du Briançonnais sont plongé·es dans l’anxiété. La répression, à défaut d’être judicaire, est policière ; et elle prend parfois des formes plus détournées encore : pressions morales, psychologiques, financières… A Briançon et dans la vallée de la Clarée, tout se joue encore sur le terrain, dans l’informel, dans les interactions directes avec les officiers de police et gendarmerie, ou les agents de l’Etat. Leur caractère aléatoire, mouvant, complexe, entraîne une invisibilisation de cette répression par l’Etat des activités solidaires.

      Les témoignages recueillis ci-dessous évoquent différentes manières grâce auxquelles l’Etat développe sa stratégie d’intimidation des personnes solidaires dans le Briançonnais. Un recueil de ces témoignages et une mise en commun des expériences individuelles sont indispensables pour dénoncer ces phénomènes qui ne sont pas isolés, mais s’inscrivent au contraire dans une politique calculée de l’Etat français à travers une stratégie de la peur.

      La méthode atmosphérique : création d’un climat de tension

      Le nombre relatif d’arrestations n’évacue pas le contact au quotidien, pour les habitant·es du Briançonnais et particulièrement celles et ceux de la vallée de la Clarée, avec une présence policière lourde et un contrôle incessant, particulièrement féroce durant la période de la fin de l’été à début décembre 2017. A la gendarmerie locale, la douane, la Police de l’Air et des Frontières, le PSIG, la Police et Gendarmerie de Haute-Montagne initialement présents, se sont ajoutés les renforts venus de la région entière, dont des groupe d’interventions spécialisés comme la Brigade Anti-Criminelle, les CRS, des renforts de la vallée de la Roya, et même les sentinelles de l’armée.

      Les habitant·es et touristes témoignent des barrages quotidiens sur la route qui imposaient parfois quatre contrôles par jour aux personnes désirant descendre dans la vallée. Barrages, brigades mobiles, postes de surveillance, les renforts policiers de toute la région ne se sont pas contentés de sillonner les cols ou les routes durant cette période, mais aussi d’installer leur présence au coeur des bourgs de Névache, Val-des-Prés, de Briançon, de sorte à ce qu’aucun jour, et aucune nuit, ne se passe sans avoir le sentiment d’être surveillé·e par la police. Deux habitants de Névache décrivent la présence dans le centre du village de voitures de police avec leurs phares à 4h du matin, au pied de tous les d’immeubles. « On se fait du cinéma », conclut l’un d’entre eux, conséquence logique du fait que le petit village semble s’être transformé durant cette période en décor de cinéma.

      Au même moment, les hélicoptères sillonnent régulièrement le ciel. « Le pire c’est l’hélico, c’est vraiment un sentiment d’oppression. Quand ils font des rondes, on sait que ce n’est pas pour le sauvetage, mais pour la surveillance », dénonce une habitante de Névache.

      Plus bas à Briançon, un Refuge a ouvert cet été pour permettre aux personnes migrantes de s’abriter après leur difficile traversée de la montagne. Bien que les sans papiers puissent être arrêté·es partout dans la ville, le Refuge a bénéficié d’une sorte d’immunité humanitaire. Malgré tout, pendant l’été et l’automne 2017, les rondes régulières des véhicules de gendarmerie devant le Refuge semblent menacer sa sécurité : « Ils roulent à une vitesse d’escargot, 20km/h, on se sent observés : t’es toujours suspect… J’ai pensé à d’autres pays où les gens sont sous surveillance et je me suis dit « on connaît ça ici ». On devient nous mêmes suspects« , confie une bénévole. Ces rondes s’ajoutent aux gendarmes en civil postés sur le parking devant le Refuge, et à la présence certifiée des renseignements généraux sur la même place. Cela renforce la croyance chez les bénévoles qu’ils et elles sont tou·te·s repéré·es, fiché·es, leurs voitures enregistrées.

      Alors que je recueille le témoignage de l’une de ces bénévoles, assises au soleil sur cette place, elle coupe son récit pour dire : « Et tu peux m’expliquer pourquoi il y a une voiture de police qui est plantée à côté de nous depuis 8 minutes ? ». Au moment où je tourne la tête, la voiture de gendarmes démarre. Cette pression est discrète, mais elle développe chez tous les volontaires des réflexes anxieux, d’auto-surveillance de leurs faits et gestes. Cela fait dire à une vieille dame bénévole « Ah, c’est encore la Gestapo ».

      Cette stratégie est développée aussi lors d’événements collectifs plus militants : « A chaque fois qu’on a fait des manifs à la PAF, ils nous ont photographiés, ainsi que les bagnoles… »

      Côté italien, les montées à la frontière de la police et des gendarmes ne concernent pas les migrant-es mais bien les militant·es. Dès le premier jour de l’occupation, une montée massive de la police (polizia, carabinieri, police politiques, voitures civiles) vers le lieu a ancré cette action dans un contexte de confrontation. Des voitures postées en observation devant le lieu que nous occupons, des tentatives régulières par des hommes en civil ou en uniforme discret (la police politique) d’entrer dans le lieu, suffisent à poser le climat. Interpellations sans justification, juste parce qu’on a un véhicule français, prise d’identité. Pour les personnes qui arrivent depuis la vallée par le bus, que nous accueillons dans le lieu en tentant de les mettre en sécurité, cette surveillance menaçante fait s’écrouler tout ce que nous avons mis en place en termes d’accueil. Alors que la police a tenté de rentrer dans le lieu, et que nous n’avons pas eu le temps de barricader, j’ai dû crier à des sans-papiers que nous accueillions depuis la veille de se cacher vite, pour ne pas qu’ils les trouvent : comment prétendre essayer de créer un climat de sécurité, dans ces conditions ?

      Les touristes qui ont fréquenté la région à la fin de l’été manifestent de manière unanime un choc vis-à-vis de cette présence policière démentielle et apparemment injustifiée. « Pendant l’automne, la vallée ressemblait plus à une scène de guerre qu’à une région touristique », s’accordent de nombreux·ses habitant·es. « On a senti un moment d’occupation. Quand ils sont partis, on a enfin pu respirer. »
      La tactique du « cow-boy » : courses-poursuites et mise en scène d’arrestations

      La stratégie favorite dans le Briançonnais est ainsi celle de l’intimidation. Celle-ci possède une dimension spectaculaire, au sens propre du terme : comme si la vallée était un théâtre, où après avoir planté un décor de guerre, des acteurs jouent aux opérations militaires de grande envergure.

      Les course-poursuites ont vocation à produire cet effet impressionnant. Une femme du Refuge raconte qu’en septembre, alors que la police surveillait constamment la gare de Briançon, empêchant le départ des migrant-es vers le reste de la France, des bénévoles avaient organisé un petit convoi pour descendre une dizaine de personnes vers la gare suivante, à l’Argentière, afin qu’elles puissent prendre leur train vers Paris. « On attendait dans l’herbe à côté de la gare, tranquillement, quand la police est arrivée : il a fallu se précipiter, en rampant, dans les voitures. On s’est précipités vers la gare suivante, Saint-Crepin, à toute vitesse. Là on attend, on surveille la gare. Pendant ce temps les jeunes sont dans la voiture et attendent que le train arrive. Quand il arrive on leur dit de courir. Ils montent dans le train, et direct après, horreur, on voit arriver la police ! Ils ont tous été arrêtés à Gap. »

      Une autre femme, habitante de la Clarée, raconte : « J’allais au boulot à quatre heure du matin, et il y a un gars qui m’appelle, qui venait de descendre l’Echelle et d’arriver dans la vallée. Je l’ai pris en voiture pour l’aider à descendre et il y en avait plein d’autres qui marchaient sur le bord de la route, ils couraient au milieu des voitures, dévalaient la pente. Alors je les ai emmenés aussi.

      Les gendarmes à Val-des-Prés en avaient déjà arrêté une vingtaine. Moi je les ai vus, et j’ai eu peur : j’ai accéléré. Ils m’ont poursuivie. Au village suivant, je me suis arrêtée « Sortez, courez ! », je leur ai dit. Les gendarmes nous ont tous poursuivis, un seul gars a réussi à s’évader, se cacher dans un jardin. J’étais prise au piège dans mon propre village. J’ai eu une sacrée frayeur ! »

      Comme beaucoup d’autres, cette femme n’a pas été re-convoquée par la suite, malgré son arrestation : les interventions musclées sur le terrain, confirment les bénévoles, ne comportent pas pour l’instant de suites judiciaires, elles se suffisent à elles-mêmes pour impressionner les citoyen-nes solidaires.

      La dimension dissuasive de ces course-poursuites est plus évidente encore quand elles concernent des gens qui ne transportent pas de migrant·es, mais qui se contentent de leur parler. Moi-même, alors que je me contentais d’observer, j’ai été prise en chasse par une voiture de police… qui n’avait rien d’autre à me reprocher que de rouler les phares éteints.

      L’intimidation se joue aussi dans la mise en scène de l’arrestation. Le ton de la voix, la manière d’interpeler, font partie du jeu de scène. On me raconte, à chaque contrôle du véhicule, les phares de voiture et lampes en pleine figure pour éblouir, les arrestations à grands cris, contrôles d’identité, fouille du véhicule – même quand il n’y a rien à signaler.

      Un militant raconte son arrestation récente : les armes braquées sur lui, une ouverture à coups de pieds de la portière de la voiture, les personnes agrippées brutalement, menottées avant d’être conduites à la gendarmerie. Un autre homme arrêté au col de l’Echelle alors qu’il transportait une femme enceinte et sa famille a fait l’objet d’une arrestation brutale : ses voisins racontent que les gendarmes lui ont esquinté les bras, et qu’il a eu très mal par la suite.

      Enfin, pour certaines personnes arrêtées, la violence verbale grossière est utilisée pour forcer la peur. Une militante me raconte : « J’ai une copine qui a été arrêtée à la PAF alors qu’elle emmenait des mineurs se signaler, à la demande de la gendarmerie. Elle a été cuisinée, a raconté qu’elle avait aidé les gens à prendre leurs billets de train. La personne qui l’interrogeait lui a tenu des propos odieux, sexistes, racistes, machistes, et des gestes obscènes. Pendant un mois, elle a arrêté ses activités bénévoles. Elle ne veut pas témoigner, elle est très intimidée. »

      Enfin, le cas le plus grave recensé à la frontière a été une violence physique contre un manifestant, en mai 2017, renversé par un véhicule de police alors qu’il était venu soutenir avec une trentaine d’autres citoyen·nes solidaires des réfugié·es et une travailleuse sociales qui avaient été arrêté·es par la PAF. Voici le témoignage relayé par la presse de la victime de cette violence : « Une voiture de police part sur les chapeaux de roues (…) à son bord 2 ou 3 réfugiés, direction le poste de police en Italie. (…). Spontanément, une dizaine d’entre nous décident de se mettre au milieu de la route et de mettre nos simples corps comme barrière naturelle à l’expulsion. Le chauffard essaye de forcer le passage en faisant vrombir le moteur, et en avançant pare-choc contre tibias. L’une d’entre nous tombe devant la voiture. Le reste des flics présents mettent des coups pour nous dégager de la chaussée. La voiture de police (…) active une grande marche arrière( à contre-sens) puis repasse en marche avant et se met soudainement à accélérer. Elle fonce, 50 peut-être 60 kilomètres heure, Pas de gyrophare. Pas de sirène.

      Je suis au milieu de la chaussée, je regarde la voiture de police arriver, elle ne décélère pas. (…) La bagnole continue sa course et me percute. (…) Je me retrouve ensuite sur le bitume et la roue arrière du véhicule me passe sur la jambe, au-dessus de la cheville. La voiture continue sa course comme si de rien n’était. Une fois au sol je m’ aperçois que plein de gens hurlent. J’hurle aussi. Sur ma droite un mec en costard, un cadre la PAF, ou de la préfecture me regarde comme un déchet. Il fait demi -tour et retourne sur ses pas pour aller se planquer dans le bâtiment du ministère de l’intérieur. Il est témoin direct de l’action. (…)

      Un policier de la PAF […] me lance « fallait pas te jeter sur la voiture »…on suppose que ce sera la version officielle. Les gendarmes ne prennent aucun témoignage des faits qui viennent de se passer. Certains policiers esquisse[nt] des sourires. Je suis pris en charge par les pompiers avec une atèle au pied droit. Les gendarmes n’ont toujours pris aucun renseignement auprès des témoins présents. J’arrive à l’hôpital. » Cet événement qui aurait pu entraîner la mort du manifestant, dénoncé avec force par les associations locales et par la presse, a été vécu comme une violence extrême à l’encontre des citoyen·nes solidaires, marquant une ère de confrontation définitive entre la police et les gens locaux.
      La méthode Stasi : menaces individuelles

      La stratégie de la peur ne se limite pas aux arrestations ponctuelles : elle fonctionne aussi de manière préventive, sous la forme de la menace. En Italie, la dernière fois que la police politique a pris mon identité, ils nous ont assuré qu’ils connaissaient les visages de chacun-e d’entre nous, savaient parfaitement qui entrait et qui quittait le lieu, à toutes les heures, et que prochainement une arrestation massive tomberait sur tou-te-s les occupant-es.

      L’été dernier, un habitant de la Clarée connu pour avoir accueilli beaucoup de jeunes migrants a bénéficié d’une visite à son domicile de la gendarmerie doublée d’une perquisition : « Ils sont venus, ils ont évacué les gars, ils ont retourné les matelas… » Au printemps, deux gendarmes s’étaient déjà baladés chez tous les commerçants avec deux photos dont la sienne, en demandant : « Est-ce que vous connaissez cet homme ? ».

      Une autre militante, que nous appellerons ici Séraphine Loulipo, relate un épisode de cet été avec des amis. Après avoir accompagné au Refuge un jeune homme, ils se rendent compte qu’ils sont observés sur le parking du refuge par un homme en civil, assis sur le muret, qui leur lance : « De toutes façons j’ai toutes les images, j’ai tout filmé…. Votre voiture est fichée, nous on ne va pas vous lâcher, ça ne va pas se passer comme ça. »

      Trois jours plus tard, Mme Loulipo se heurte à un barrage de police sur la route de la Clarée. « Ah, Séraphine Loulipo », dit immédiatement le gendarme qui la contrôle, à la seule vue de son véhicule. « Ca va bien, le trafic des migrants ? ». Puis d’ajouter : « Mettez vous sur le côté, on va bien lui trouver quelque chose à cette voiture. » Alors qu’elle cherche le gilet jaune obligatoire dans tous les véhicules, il prépare d’avance sa contravention et se gausse : « Je l’apporterai directement chez vous ». Alors qu’elle retrouve le gilet, le gendarme se met alors en colère, et la menace : « Ca ne va pas se passer comme ça, vous allez finir en garde-à-vue. » Mme Loulipo est ainsi rentrée chez elle persuadée que la police connaissait ainsi, en plus de son nom et de son véhicule, l’adresse où elle vit avec ses enfants.

      Le mois dernier, un autre bénévole a bénéficié d’une de ces séances d’intimidations. « Ils sont venus me voir à mon boulot, sur mes horaires de travail. Ils étaient 3, en uniforme. Ils m’ont engueulé. « On t’a vu ! (…) Tu vas te faire choper, on peut te faire fermer ton commerce, on va saisir ton véhicule. » Puis on a discuté, j’ai réagi calmement, le gendarme s’est calmé. A la fin, il m’a même dit : « C’est bien, fais selon tes convictions. Mais si je te chope, je t’aurai. » L’homme qui me confie cette histoire ajoute en conclusion : « Mais moi je sais que je ne crains rien. Quand on fait peur aux gens, c’est qu’on ne va pas vraiment les arrêter. »
      L’effet des arrestations sur l’activité des bénévoles . Une stratégie efficace ?

      Ainsi les méthodes de contrôle policier des activités solidaires dans le Briançonnais fonctionnent-elles plus sur l’intimidation et la menace que la punition. Elles ont un caractère anticipatoire : faire en sorte que les personnes renoncent, d’elles-mêmes, à aider les sans-papiers qui arrivent par la montagne.

      Les moyens mobilisés au profit de cette stratégie ont nécessairement eu un impact. La simple présence policière a un effet dissuasif, comme me le raconte une bénévole dont la propriétaire est une dame âgée, qui aimerait bien accueillir des migrant·es qu’elle voit quotidiennement sous sa fenêtre, mais qui est terrorisée par la police ! « Ne dites pas que je vous l’ai dit », a-t-elle confié à sa locataire.

      Il y a de nombreux cas de bénévoles qui, suite à leur arrestation, ne reviennent pas au Refuge pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, ou qui limitent leurs activités à des choses pour lesquelles elles ne peuvent pas être arrêtées (ne plus aller à la gare, ne plus faire de transport ou de covoiturage…). La bénévole du Refuge qui a été poursuivie à la gare de l’Argentière, m’a raconté que : « Moi depuis, je ne fais plus rien [en transport]. J’ai eu tellement peur, le coeur qui battait. J’étais pas bien. J’ai ma fille, je peux faire une garde à vue, à la limite, quand elle n’est pas là, mais pas quand elle est là… (…) J’étais dans un film. C’est pas ma vie, ça, c’est pas ma vie. »

      Mais pour l’écrasante majorité des citoyen-nes solidaires, la conviction profonde de la légitimité de leur engagement est un moteur plus puissant que la peur d’être arrêté·e, même d’être poursuivi·e.

      Malgré tout, beaucoup ont, depuis un an, perdu totalement confiance et développé une peur vis-à-vis de la police et des institutions étatiques : cela peut se traduire par une nervosité dès que la police est dans les parages (c’est-à-dire constamment), une boule dans le ventre en permanence, une angoisse pour ses enfants et sa famille… Certain·es témoignent d’une paranoïa quotidienne avec l’impression d’être observé·es en permanence, surtout via leur téléphone. Cette question de la surveillance hante les conversations quotidiennes, renforcé par la rapidité de circulation des rumeurs : j’ai vu une voiture de police ici, là ils contrôlaient, ils sont restés plantés longtemps, ça m’a paru étrange…

      J’ai moi-même ressenti cette évolution au fil de mon temps à Briançon : les premières maraudes en montagne, alors que je ne connaissais personne qui avait été arrêté-e, me paraissaient la chose la plus naturelle du monde, un geste évident de mise à l’abri. Ce n’est qu’à force de voir se multiplier les arrestations autour de nous, de recueillir ces témoignages individuels de pression policière, que l’angoisse un peu sourde du contexte Briançonnais m’a gagnée. Un mois et demi plus tard, quand je suis seule en voiture, les sentiments qui m’envahissent sont de l’ordre du qui-vive, de la mise en garde, car je suis à moitié persuadée que ma voiture est repérée aussi. Je ne discute plus au téléphone sans douter que quelqu’un m’écoute, je ne parle plus aussi librement quand il y a un téléphone, même éteint, dans la pièce…

      « La peur d’être arrêtée ça déclenche beaucoup de tensions chez moi. J’avais tellement peur en roulant », se souvient une dame solidaire. Mais quand je lui demande si elle a déjà considéré arrêter d’aider les jeunes migrants à cause de sa peur, elle écarquille les yeux : « Non, bien sûr que non !« . On continue, donc, et on s’habitue à la peur.

      En effet, certaines personnes solidaires ont développé une sorte de nonchalance lasse, déjà habituée, vis-à-vis des arrestations : quand je demande à une amie arrêtée la semaine dernière si « Ca va ? », elle hausse les épaules : « Tu sais, moi je m’en fiche, on est habitué·es ». Je garde en tête une scène qui a eu lieu sous mes yeux au Refuge, tout à fait caractéristique de cet état d’esprit de relativisation par l’habitude : un couple âgé vient proposer de donner un coup de main de temps en temps et offre de descendre des personnes jusqu’à Gap si jamais elles en ont besoin.

      Une bénévole, immédiatement : « Vous savez ce que vous risquez, hein ?

      (haussent les épauples) Oui, bah…
      Parce que moi, j’ai été poursuivie par les flics ! Je vous assure que ça ne s’oublie pas…
      Oui, mais on peut prendre le risque. (souriant) On n’a pas d’enfants, on a 75 ans, on ne risque pas grand-chose…
      Et Martine, de la Roya ? Elle aussi, elle a 75 ans !
      Bah, vous savez, au pire, la prison, c’est un truc que je n’ai encore jamais fait dans ma vie !

      J’en profiterai pour lire des livres… »

      Comme dans d’autres zones de violence policière généralisée, une sorte d’habitude cynique s’est développée chez beaucoup de bénévoles. Lors de la journée d’étude du 15/12/2017 organisée par le groupe BABELS sur la police et les migrants, Lou Einhorn, psychologue pour Médecin du Monde à Calais, soulignait justement le danger de cette intériorisation par les bénévoles de la banalité de la violence : ils et elles peuvent avoir tendance à relativiser la violence due à la police également auprès des personnes migrantes qu’ils et elles accueillent. Or, cette violence, ou cette tension, peuvent raviver des traumatismes et certaines personnes peuvent les ressentir comme insoutenables ; si les bénévoles, habitué·es à ce que la violence ou la surveillance fasse désormais partie du quotidien, ont mis en place des mécanismes de protection en banalisant et relativisant cette violence, ils et elles peuvent ne pas être à l’écoute des personnes qui en sont affectées.

      Par ailleurs, la menace d’être arrêté·e agit comme une contrainte lourde sur l’activité solidaire : elle exige beaucoup plus d’organisation. Elle renforce la nécessité de toujours envoyer une voiture éclaireuse, qu’elle vienne du haut ou du bas de la vallée, pour vérifier que la voie est libre ; potentiellement d’y être à deux personnes pour pouvoir prévenir les autres par téléphone tout en conduisant. Elle implique de calculer les marges de temps avant chaque départ, d’observer les roulements des gardes policières pour passer au bon moment, d’impliquer potentiellement d’autres habitant·es solidaires sur le trajet pour ouvrir leur maison comme lieu de repli au cas où.

      Tout cela a deux effets majeurs : d’abord, la mobilisation nécessaire de toujours plus de bénévoles pour prendre des précautions afin d’assurer la sécurité des personnes migrantes et des bénévoles eux-mêmes. Or, quand les réseaux de solidarité sont petits, cela oblige les mêmes personnes à se mobiliser deux fois plus : en journée, alors que certains travaillent, en soirée, très souvent au milieu de la nuit, voire toute la nuit… Plus il y a besoin de monde, plus les mêmes personnes enchaînent les nuits passées en montagne, au lieu de se reposer. La fatigue physique s’ajoute donc à la tension psychologique des bénévoles, épuisant les troupes jusqu’à mettre en péril leur organisation. A long terme, la surveillance agit ainsi comme une stratégie indirecte d’auto-épuisement des bénévoles et de leurs activités.

      Le deuxième effet qui découle d’une organisation minutieuse des trajets d’aide aux personnes migrantes est la sensation pour certain-es d’organiser un trafic, bien que celui-ci soit bénévole et à vocation solidaire. Or, il est intéressant de constater que les discours de la préfète des Hautes-Alpes1 condamnent précisément tout ce qui est de l’ordre du « réseau organisé », alors qu’elle dit tolérer qu’on vienne en aide, individuellement, à la personne vulnérable qui passe sous sa fenêtre. Dans les faits, c’est précisément le contrôle policier incessant et la remise en danger, en montagne, des personnes arrêtées, qui oblige les bénévoles à mettre en place un réseau organisé de transport : la préfecture provoque ainsi elle-même l’activité dont elle accuse les habitant·es solidaires.

      Ce glissement d’une activité qui se veut simplement solidaire vers une activité dite « illégale » est vécu par les habitant·es comme quelque chose qui leur est imposé par le contrôle policier : « Nous on veut travailler avec les secours en montagne et on se présente comme secours en montagne. Sauf qu’avec les pratiques politiques, dès qu’ils sont dans la rue, ils ne sont plus en sécurité. Du coup on organise des convois : notre démarche, c’est qu’on ne veut pas en perdre un seul, et on ne veut pas que les Français aient des ennuis », dit l’un d’eux. Cela implique donc une grande organisation qui, sur le terrain, s’apparente à un « jeu de cache-cache » extrêmement anxiogène pour les personnes exilées. Leur arrivée en France se fait ainsi dans un contexte de peur qui peut raviver des traumatismes récents.
      Bavures policières ? Le plan de Macron

      Vis-à-vis de ces pratiques quotidiennes d’intimidation, il serait facile pour le gouvernement d’argumenter qu’il s’agit de glissements locaux liés à un terrain particulier, à une « zone de tension » ou « zone de crise », bref, des situations ponctuelles et exceptionnelles qui n’ont rien d’emblématique. Or, à chaque fois que les habitant·es solidaires ont eu l’occasion de discuter avec des agents de police sur le terrain, et notamment en ce qui concerne leurs pratiques illégales de refoulement de demandeur·euses d’asile et de mineurs, ceux-ci ont eu pour simple discours que tous les ordres venaient « d’en haut ».

      Par ailleurs, d’autres moyens de pression plus discrets mais encore plus efficaces prouvent que la volonté d’interrompre par tous les moyens les activités bénévoles vient aussi de la préfecture, et à travers elle, de l’Etat. Notamment, la préfecture a fait barrage aux demandes de subventions nationales et européennes de la MJC, lieu central à Briançon, qui agit à la fois comme centre social et comme moteur d’activités culturelles pour la ville. Cette MJC a été un des premiers lieu d’accueil des personnes migrantes à Briançon quand la frontière des Hautes-Alpes est devenue un lieu de passage, parce qu’elle disposait déjà de la MAPE-monde, un dispositif d’accès aux droits pour les étrangers : sans subventions, la MAPE-monde ne peut plus continuer ses activités d’aide à la demande d’asile. Le motif invoqué, de manière très claire, par la préfète, pour justifier ce blocage des demandes de subventions, est que « l’Etat ne peut pas soutenir des associations qui vont à l’encontre de sa politique. »

      Comme les périodes de resserrement des contrôles à la frontière sont entrecoupées de périodes beaucoup plus laxistes de la part des contrôles policiers, au point que la politique menée semble contradictoire, les bénévoles se posent des questions : quand trop de personnes arrivent d’un coup au Refuge solidaire, il est vrai que la situation à Briançon devient explosive pour tout le monde. Quand l’occupation de la gare SNCF a été délogée par une intervention massive de CRS, cela faisait trois jours qu’il n’y avait aucun contrôle à la frontière et que tout le monde descendait. Certain-es se demandent si un « jeu du pourrissement » à Briançon n’est pas mis en place de manière stratégique pour justifier une intervention militaire plus massive… L’avenir le dira.

      Les différents éléments de terrain décrits dans cet article sont épars, divers, inégaux ; ils témoignent d’un répertoire très large des moyens de pressions employés dans le Briançonnais pour décourager les citoyen·nes solidaires. Cette diversité joue également le jeu d’un discours qui les présenterait comme des phénomènes ponctuels et séparés. Or, il est nécessaire de les présenter ensemble, non pas comme des faits distincts mais comme un continuum du contrôle policier, un ensemble de moyens au profit de la même stratégie étatique de lutte contre l’entrée sur le territoire de personnes étrangères en situation irrégulière, et de répression des gens locaux qui les aident.

      CONCLUSION.
      Pression, contre-pression : des débats sur la résistance à mettre en oeuvre

      Localement, des résistances sont à l’oeuvre contre la répression des solidarités. Les voisins et voisines, même celles et ceux qui ne partagent pas les idées politiques des bénévoles, font preuve d’une complicité passive quand ils et elles les avertissent discrètement d’un barrage de police plus bas dans la vallée. Une sorte de résistance de fond de la population locale, ulcérée de toutes part par l’omniprésence et la démesure des contrôles, permet une solidarité discrète entre les habitant·es de la vallée, au-delà des désaccords idéologiques.

      De la part des habitant·es menacé·es par les contrôles, de nombreuses tentatives de dialogue vis-à-vis des institutions policières ont été entreprises. Une tentative d’entretien avec les secours en montagne, pour mettre en place une stratégie commune de sauvetage des personnes en danger, qui s’est soldée par un relatif échec de la discussion ; entretien avec l’officier de police judiciaire pour vérifier leur droit à dénoncer les pratiques illégales constatées par les citoyen·nes de la part des agents de police, qui n’a pas abouti non plus. La fermeture totale des institutions policières, l’opacité et le secret dans lequel elles agissent, empêchent tout dialogue avec les citoyen·nes solidaires.

      La stratégie de mobilisation mise en oeuvre par l’association Tous Migrants2 a été de répondre à la pression policière par une pression médiatique. Grâce à ce travail de médiatisation, il a été possible, lors de l’arrestation de Benoît Ducot le 10 mars dernier pour avoir voulu conduire à l’hôpital Marcella, une femme nigérianne en train d’accoucher, de mobiliser immédiatement les médias sur ce sujet et d’organiser une manifestation à la PAF lors de la convocation de Benoît. La pression médiatique maintenue par les citoyen·nes, surtout dans une région à haut revenu touristique, a très certainement un impact positif sur la diminution du contrôle policier ainsi que des condamnations des gens solidaires.

      Mais au quotidien, les stratégies à adopter pour faire face aux menaces qui pèsent sur les activités d’aide aux personnes étrangères divisent les bénévoles. Le fait de s’organiser pour être le moins visible possible, d’aider les migrant·es à partir le plus vite possible de la vallée pour ne pas que trop de gens y restent, en un mot, de jouer le jeu de cache-cache imposé par la police, ne fait pas consensus au sein des militant·es. Car faire le jeu de la police, c’est aussi assurer le secours en montagne à la place de la gendarmerie de haute-montagne, par peur qu’elle mette en péril des personnes en les refoulant à la frontière et en toute illégalité ; c’est aussi prendre en charge bénévolement et dans le secret l’accueil des demandeur·euses d’asile qui relève normalement du devoir de l’Etat ; c’est aussi financer soi-même les trajets hebdomadaires des mineurs jusqu’au conseil départemental à Gap, ce qui relève de la reponsabilité de l’Etat. C’est enfin assumer le fait d’envoyer rapidement dans les grandes villes des personnes qui n’ont pas de contacts là-bas et se retrouvent à la rue, invisibles, sans réseau de solidarité sur lequel s’appuyer.

      La stratégie de la peur pousse les bénévoles à agir toujours plus dans l’ombre, discrètement, et continuer de faire fonctionner une situation qui relève d’une imposture de la part de l’Etat. Or, tout le monde n’est pas d’accord pour continuer d’accepter cela, alors que les arrivées sont toujours plus nombreuses et que la répression ne cesse pas : mettre en pleine lumière la responsabilité de l’Etat, les pratiques illégales et inhumaines de ses agents, est ce que souhaitent la plupart des citoyen·nes solidaires… qui se contraignent pourtant au silence, par peur de la répression et surtout par peur que celle-ci s’exerce sur les personnes étrangères pour lesquelles cette solidarité est mise en oeuvre.

      Des débats politiques sur la stratégie à adopter continuent donc d’avoir lieu parmi les citoyen·nes solidaires. Au quotidien, les bénévoles acceptent toutes ces charges, parce qu’ils et elles ont la conviction qu’offrir un accueil digne aux personnes étrangères est ce qu’il y a de plus important. Mais quand les citoyen·nes solidaires manquent de relais, manquent de force, manquent de sommeil ou n’ont plus assez d’argent pour faire tourner les lieux de vie collective, la question du bras-de-fer avec l’Etat ressurgit : n’est-on pas la dupe d’une manipulation, qui nous oblige à prendre en charge dans le secret l’accueil des migrant·es dans la région, tout en nous réprimant et nous menaçant ?

      19 avril 2018 derootees

      Depuis 2015, dans le cadre de la « lutte anti-terroriste » menée par l’Etat français, on a assisté à une intensification de la répression policière et juridique vis-à-vis des citoyen·nes solidaires avec les étranger·es, notamment aux zones frontalières. L’inculpation, entre juillet 2015 et janvier 2017, de 9 citoyen·nes des Alpes Maritimes, a vu ressusciter les débats autour du poussiéreux « délit de solidarité », institué en 1938 (dans un climat dont chacun·e devine qu’il était particulièrement xénophobe…)

      Le dossier en ligne du Gisti sur le délit de solidarité montre comment les évolutions progressives du droit sont devenues de plus en plus floues de sorte qu’il n’ait plus vocation à réprimer les trafics et réseaux mafieux à la frontière, mais à englober dans le champ des répressions les pratiques d’aide gratuite et solidaires vis-à-vis des étrangers. Cette évolution est le fruit d’une représentation de continuité entre l’immigration clandestine et le terrorisme : ainsi, dès 1996, l’aide au séjour irrégulier est intégrée parmi les infractions à visée potentiellement terroriste. Depuis les années 2000, on assiste à une extension des immunités (notamment pour « motifs humanitaires ») mais aussi, simultanément, à une aggravation des sanctions et de la répression des citoyen·nes solidaires avec les étranger·es sans-papiers.

      Tout un arsenal législatif a ainsi vocation à limiter les activités bénévoles de citoyen·nes solidaires : l’ « aide à l’entrée et au séjour irréguliers », punis de 5 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende, mais aussi les « délits d’outrage, d’injure et de diffamation ou de violences à agent publics », utilisés selon le Gisti pour » défendre l’administration et la police contre les critiques dont leurs pratiques font l’objet ». A ces motifs s’ajoutent des pratiques plus sournoises de dissuasion, qui procèdent de la même volonté politique : « Il s’agit de priver l’étranger en situation irrégulière en France de toute forme de soutien : amical, politique ou juridique mais aussi, au-delà, de signifier à la population en général et aux militant·es en particulier qu’on ne peut s’opposer impunément à la politique gouvernementale quelles que soient la détresse humaine et les horreurs qui lui sont inhérentes. »

      Outre le choquant paradoxe de l’expression « délit de solidarité », la défense juridique lors des procès des citoyen·nes de la Roya remet en cause les pratiques de l’Etat : que fait-il du droit international qui consacre le droit pour chacun « de participer à des activités pacifiques pour lutter contre les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales » ? Que fait-il de l’injonction d’assistance à personne en danger, surtout en contexte de montagne ?

      Le positionnement politique des citoyen·nes inculpé·es, qui assument leur solidarité avec les sans-papiers, va encore plus loin : si les personnes mettent leur vie en péril en passant par des chemins dangereux, c’est parce qu’elles se cachent de la police, et ont peur d’être arrêtées. En tant que personnes vulnérables en montagne, c’est à la gendarmerie de haute montagne de leur porter secours ; en tant que demandeuses d’asile (pour la quasi-totalité d’entre elles), ou mineures (pour la moitié d’entre elles) ces personnes devraient être prises en charge par la police, puis par la préfecture, dans une logique de protection prévue par le droit français. Ce sont les pratiques illégales par la police de refoulement aux frontières qui (re)mettent en danger les personnes migrantes (souvent abandonnées en montagne dans un froid extrême après leur arrestation).

      Le délinquant, le criminel, c’est l’Etat, objectent donc les collectifs de soutien, qui ne respecte ni les traités internationaux, ni les lois, ni aucune des valeurs d’asile de fraternité de la République. Dans les Alpes-Maritimes, l’heure est donc à la mobilisation collective, juridique et politique aux côtés de ces « délinquant·es solidaires » pour les soutenir dans leur procès et montrer que la société civile n’adhère pas au discours qui fait d’elles et eux des criminel·les.

      Qu’en est-il dans les Hautes-Alpes ? La route qui s’est ouverte progressivement au cours de l’année 2017 en fait, depuis plus de six mois, un des principaux passages vers la France. Dans le Briançonnais, les mêmes événements se sont enchaînés, rapidement, qu’à Menton et dans la Roya : augmentation brutale du nombre de personnes traversant la région pour entrer en France, organisation citoyenne pour faire face à une situation humanitaire d’urgence, militarisation de la frontière grâce à des équipements et des renforts policiers, répression des personnes clandestines… Et prise en étau des bénévoles solidaires au coeur de ce dispositif de répression, lequel vise avant tout les personnes étrangères, mais également tous les gens qui leur viennent en aide.

      L’association Tous Migrants estime que depuis le printemps 2017, entre 40 et 50 personnes ont été arrêtées et convoquées à la PAF, principalement pour délit d’ »Aide à la circulation, à l’entrée ou au séjour de personnes en situation irrégulière ». On peut estimer que plus du double ont été interpelé-es par des agents de police ou de gendarmerie dans l’exercice d’un acte de solidarité. On compte également au moins 5 gardes-à-vue. Benoît Ducos, un de nos camarades dont le nom a été relayé par les médias pour être venu en aide à une femme nigérianne enceinte, est à la fois menacé d’un procès, et sollicité par de grandes ONG italiennes pour recevoir des prix pour son « héroïsme »… Cela résume aussi bien le contexte absurde et paradoxal (et ironique) dans lequel nous oeuvrons.

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      Rassemblement de soutien à Benoît Ducos, SB mars 2018

      Jusqu’à maintenant, dans les Hautes-Alpes, les convocations sont restées sans suite ; mais comme les événements de la Roya sont un sombre présage pour leur futur proche, les nombreux·ses citoyen·nes solidaires du Briançonnais sont plongé·es dans l’anxiété. La répression, à défaut d’être judicaire, est policière ; et elle prend parfois des formes plus détournées encore : pressions morales, psychologiques, financières… A Briançon et dans la vallée de la Clarée, tout se joue encore sur le terrain, dans l’informel, dans les interactions directes avec les officiers de police et gendarmerie, ou les agents de l’Etat. Leur caractère aléatoire, mouvant, complexe, entraîne une invisibilisation de cette répression par l’Etat des activités solidaires.

      Les témoignages recueillis ci-dessous évoquent différentes manières grâce auxquelles l’Etat développe sa stratégie d’intimidation des personnes solidaires dans le Briançonnais. Un recueil de ces témoignages et une mise en commun des expériences individuelles sont indispensables pour dénoncer ces phénomènes qui ne sont pas isolés, mais s’inscrivent au contraire dans une politique calculée de l’Etat français à travers une stratégie de la peur.

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      Manifestation devant la PAF, source : Libération
      La méthode atmosphérique : création d’un climat de tension

      Le nombre relatif d’arrestations n’évacue pas le contact au quotidien, pour les habitant·es du Briançonnais et particulièrement celles et ceux de la vallée de la Clarée, avec une présence policière lourde et un contrôle incessant, particulièrement féroce durant la période de la fin de l’été à début décembre 2017. A la gendarmerie locale, la douane, la Police de l’Air et des Frontières, le PSIG, la Police et Gendarmerie de Haute-Montagne initialement présents, se sont ajoutés les renforts venus de la région entière, dont des groupe d’interventions spécialisés comme la Brigade Anti-Criminelle, les CRS, des renforts de la vallée de la Roya, et même les sentinelles de l’armée.

      Les habitant·es et touristes témoignent des barrages quotidiens sur la route qui imposaient parfois quatre contrôles par jour aux personnes désirant descendre dans la vallée. Barrages, brigades mobiles, postes de surveillance, les renforts policiers de toute la région ne se sont pas contentés de sillonner les cols ou les routes durant cette période, mais aussi d’installer leur présence au coeur des bourgs de Névache, Val-des-Prés, de Briançon, de sorte à ce qu’aucun jour, et aucune nuit, ne se passe sans avoir le sentiment d’être surveillé·e par la police. Deux habitants de Névache décrivent la présence dans le centre du village de voitures de police avec leurs phares à 4h du matin, au pied de tous les d’immeubles. « On se fait du cinéma », conclut l’un d’entre eux, conséquence logique du fait que le petit village semble s’être transformé durant cette période en décor de cinéma.

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      Barrage quotidien à Névache, été 2017, source : La Provence

      Au même moment, les hélicoptères sillonnent régulièrement le ciel. « Le pire c’est l’hélico, c’est vraiment un sentiment d’oppression. Quand ils font des rondes, on sait que ce n’est pas pour le sauvetage, mais pour la surveillance », dénonce une habitante de Névache.

      Plus bas à Briançon, un Refuge a ouvert cet été pour permettre aux personnes migrantes de s’abriter après leur difficile traversée de la montagne. Bien que les sans papiers puissent être arrêté·es partout dans la ville, le Refuge a bénéficié d’une sorte d’immunité humanitaire. Malgré tout, pendant l’été et l’automne 2017, les rondes régulières des véhicules de gendarmerie devant le Refuge semblent menacer sa sécurité : « Ils roulent à une vitesse d’escargot, 20km/h, on se sent observés : t’es toujours suspect… J’ai pensé à d’autres pays où les gens sont sous surveillance et je me suis dit « on connaît ça ici ». On devient nous mêmes suspects« , confie une bénévole. Ces rondes s’ajoutent aux gendarmes en civil postés sur le parking devant le Refuge, et à la présence certifiée des renseignements généraux sur la même place. Cela renforce la croyance chez les bénévoles qu’ils et elles sont tou·te·s repéré·es, fiché·es, leurs voitures enregistrées.

      Alors que je recueille le témoignage de l’une de ces bénévoles, assises au soleil sur cette place, elle coupe son récit pour dire : « Et tu peux m’expliquer pourquoi il y a une voiture de police qui est plantée à côté de nous depuis 8 minutes ? ». Au moment où je tourne la tête, la voiture de gendarmes démarre. Cette pression est discrète, mais elle développe chez tous les volontaires des réflexes anxieux, d’auto-surveillance de leurs faits et gestes. Cela fait dire à une vieille dame bénévole « Ah, c’est encore la Gestapo ».

      Cette stratégie est développée aussi lors d’événements collectifs plus militants : « A chaque fois qu’on a fait des manifs à la PAF, ils nous ont photographiés, ainsi que les bagnoles… »

      Côté italien, les montées à la frontière de la police et des gendarmes ne concernent pas les migrant-es mais bien les militant·es. Dès le premier jour de l’occupation, une montée massive de la police (polizia, carabinieri, police politiques, voitures civiles) vers le lieu a ancré cette action dans un contexte de confrontation. Des voitures postées en observation devant le lieu que nous occupons, des tentatives régulières par des hommes en civil ou en uniforme discret (la police politique) d’entrer dans le lieu, suffisent à poser le climat. Interpellations sans justification, juste parce qu’on a un véhicule français, prise d’identité. Pour les personnes qui arrivent depuis la vallée par le bus, que nous accueillons dans le lieu en tentant de les mettre en sécurité, cette surveillance menaçante fait s’écrouler tout ce que nous avons mis en place en termes d’accueil. Alors que la police a tenté de rentrer dans le lieu, et que nous n’avons pas eu le temps de barricader, j’ai dû crier à des sans-papiers que nous accueillions depuis la veille de se cacher vite, pour ne pas qu’ils les trouvent : comment prétendre essayer de créer un climat de sécurité, dans ces conditions ?

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      Arrivée du bus de Clavière, cernée par les voitures de police et des renseignements généraux, SB avril 2018

      Les touristes qui ont fréquenté la région à la fin de l’été manifestent de manière unanime un choc vis-à-vis de cette présence policière démentielle et apparemment injustifiée. « Pendant l’automne, la vallée ressemblait plus à une scène de guerre qu’à une région touristique », s’accordent de nombreux·ses habitant·es. « On a senti un moment d’occupation. Quand ils sont partis, on a enfin pu respirer. »
      La tactique du « cow-boy » : courses-poursuites et mise en scène d’arrestations

      La stratégie favorite dans le Briançonnais est ainsi celle de l’intimidation. Celle-ci possède une dimension spectaculaire, au sens propre du terme : comme si la vallée était un théâtre, où après avoir planté un décor de guerre, des acteurs jouent aux opérations militaires de grande envergure.

      Les course-poursuites ont vocation à produire cet effet impressionnant. Une femme du Refuge raconte qu’en septembre, alors que la police surveillait constamment la gare de Briançon, empêchant le départ des migrant-es vers le reste de la France, des bénévoles avaient organisé un petit convoi pour descendre une dizaine de personnes vers la gare suivante, à l’Argentière, afin qu’elles puissent prendre leur train vers Paris. « On attendait dans l’herbe à côté de la gare, tranquillement, quand la police est arrivée : il a fallu se précipiter, en rampant, dans les voitures. On s’est précipités vers la gare suivante, Saint-Crepin, à toute vitesse. Là on attend, on surveille la gare. Pendant ce temps les jeunes sont dans la voiture et attendent que le train arrive. Quand il arrive on leur dit de courir. Ils montent dans le train, et direct après, horreur, on voit arriver la police ! Ils ont tous été arrêtés à Gap. »

      Une autre femme, habitante de la Clarée, raconte : « J’allais au boulot à quatre heure du matin, et il y a un gars qui m’appelle, qui venait de descendre l’Echelle et d’arriver dans la vallée. Je l’ai pris en voiture pour l’aider à descendre et il y en avait plein d’autres qui marchaient sur le bord de la route, ils couraient au milieu des voitures, dévalaient la pente. Alors je les ai emmenés aussi.

      Les gendarmes à Val-des-Prés en avaient déjà arrêté une vingtaine. Moi je les ai vus, et j’ai eu peur : j’ai accéléré. Ils m’ont poursuivie. Au village suivant, je me suis arrêtée « Sortez, courez ! », je leur ai dit. Les gendarmes nous ont tous poursuivis, un seul gars a réussi à s’évader, se cacher dans un jardin. J’étais prise au piège dans mon propre village. J’ai eu une sacrée frayeur ! »

      Comme beaucoup d’autres, cette femme n’a pas été re-convoquée par la suite, malgré son arrestation : les interventions musclées sur le terrain, confirment les bénévoles, ne comportent pas pour l’instant de suites judiciaires, elles se suffisent à elles-mêmes pour impressionner les citoyen-nes solidaires.

      La dimension dissuasive de ces course-poursuites est plus évidente encore quand elles concernent des gens qui ne transportent pas de migrant·es, mais qui se contentent de leur parler. Moi-même, alors que je me contentais d’observer, j’ai été prise en chasse par une voiture de police… qui n’avait rien d’autre à me reprocher que de rouler les phares éteints.

      L’intimidation se joue aussi dans la mise en scène de l’arrestation. Le ton de la voix, la manière d’interpeler, font partie du jeu de scène. On me raconte, à chaque contrôle du véhicule, les phares de voiture et lampes en pleine figure pour éblouir, les arrestations à grands cris, contrôles d’identité, fouille du véhicule – même quand il n’y a rien à signaler.

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      Barrage sur la route de Briançon à Montegenèvre, SB, avril 2018

      Un militant raconte son arrestation récente : les armes braquées sur lui, une ouverture à coups de pieds de la portière de la voiture, les personnes agrippées brutalement, menottées avant d’être conduites à la gendarmerie. Un autre homme arrêté au col de l’Echelle alors qu’il transportait une femme enceinte et sa famille a fait l’objet d’une arrestation brutale : ses voisins racontent que les gendarmes lui ont esquinté les bras, et qu’il a eu très mal par la suite.

      Enfin, pour certaines personnes arrêtées, la violence verbale grossière est utilisée pour forcer la peur. Une militante me raconte : « J’ai une copine qui a été arrêtée à la PAF alors qu’elle emmenait des mineurs se signaler, à la demande de la gendarmerie. Elle a été cuisinée, a raconté qu’elle avait aidé les gens à prendre leurs billets de train. La personne qui l’interrogeait lui a tenu des propos odieux, sexistes, racistes, machistes, et des gestes obscènes. Pendant un mois, elle a arrêté ses activités bénévoles. Elle ne veut pas témoigner, elle est très intimidée. »

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      Manifestation à la PAF contre l’arrestation d’une bénévole, le soir de l’attaque de la voiture de police, source : Le Dauphiné Libéré, 24 mai 2017

      Enfin, le cas le plus grave recensé à la frontière a été une violence physique contre un manifestant, en mai 2017, renversé par un véhicule de police alors qu’il était venu soutenir avec une trentaine d’autres citoyen·nes solidaires des réfugié·es et une travailleuse sociales qui avaient été arrêté·es par la PAF. Voici le témoignage relayé par la presse de la victime de cette violence : « Une voiture de police part sur les chapeaux de roues (…) à son bord 2 ou 3 réfugiés, direction le poste de police en Italie. (…). Spontanément, une dizaine d’entre nous décident de se mettre au milieu de la route et de mettre nos simples corps comme barrière naturelle à l’expulsion. Le chauffard essaye de forcer le passage en faisant vrombir le moteur, et en avançant pare-choc contre tibias. L’une d’entre nous tombe devant la voiture. Le reste des flics présents mettent des coups pour nous dégager de la chaussée. La voiture de police (…) active une grande marche arrière( à contre-sens) puis repasse en marche avant et se met soudainement à accélérer. Elle fonce, 50 peut-être 60 kilomètres heure, Pas de gyrophare. Pas de sirène.

      Je suis au milieu de la chaussée, je regarde la voiture de police arriver, elle ne décélère pas. (…) La bagnole continue sa course et me percute. (…) Je me retrouve ensuite sur le bitume et la roue arrière du véhicule me passe sur la jambe, au-dessus de la cheville. La voiture continue sa course comme si de rien n’était. Une fois au sol je m’ aperçois que plein de gens hurlent. J’hurle aussi. Sur ma droite un mec en costard, un cadre la PAF, ou de la préfecture me regarde comme un déchet. Il fait demi -tour et retourne sur ses pas pour aller se planquer dans le bâtiment du ministère de l’intérieur. Il est témoin direct de l’action. (…)

      Un policier de la PAF […] me lance « fallait pas te jeter sur la voiture »…on suppose que ce sera la version officielle. Les gendarmes ne prennent aucun témoignage des faits qui viennent de se passer. Certains policiers esquisse[nt] des sourires. Je suis pris en charge par les pompiers avec une atèle au pied droit. Les gendarmes n’ont toujours pris aucun renseignement auprès des témoins présents. J’arrive à l’hôpital. » Cet événement qui aurait pu entraîner la mort du manifestant, dénoncé avec force par les associations locales et par la presse, a été vécu comme une violence extrême à l’encontre des citoyen·nes solidaires, marquant une ère de confrontation définitive entre la police et les gens locaux.
      La méthode Stasi : menaces individuelles

      La stratégie de la peur ne se limite pas aux arrestations ponctuelles : elle fonctionne aussi de manière préventive, sous la forme de la menace. En Italie, la dernière fois que la police politique a pris mon identité, ils nous ont assuré qu’ils connaissaient les visages de chacun-e d’entre nous, savaient parfaitement qui entrait et qui quittait le lieu, à toutes les heures, et que prochainement une arrestation massive tomberait sur tou-te-s les occupant-es.

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      Surveillance des gendarmes italiens sur la place de l’église à Clavière, SB, avril 2018

      L’été dernier, un habitant de la Clarée connu pour avoir accueilli beaucoup de jeunes migrants a bénéficié d’une visite à son domicile de la gendarmerie doublée d’une perquisition : « Ils sont venus, ils ont évacué les gars, ils ont retourné les matelas… » Au printemps, deux gendarmes s’étaient déjà baladés chez tous les commerçants avec deux photos dont la sienne, en demandant : « Est-ce que vous connaissez cet homme ? ».

      Une autre militante, que nous appellerons ici Séraphine Loulipo, relate un épisode de cet été avec des amis. Après avoir accompagné au Refuge un jeune homme, ils se rendent compte qu’ils sont observés sur le parking du refuge par un homme en civil, assis sur le muret, qui leur lance : « De toutes façons j’ai toutes les images, j’ai tout filmé…. Votre voiture est fichée, nous on ne va pas vous lâcher, ça ne va pas se passer comme ça. »

      Trois jours plus tard, Mme Loulipo se heurte à un barrage de police sur la route de la Clarée. « Ah, Séraphine Loulipo », dit immédiatement le gendarme qui la contrôle, à la seule vue de son véhicule. « Ca va bien, le trafic des migrants ? ». Puis d’ajouter : « Mettez vous sur le côté, on va bien lui trouver quelque chose à cette voiture. » Alors qu’elle cherche le gilet jaune obligatoire dans tous les véhicules, il prépare d’avance sa contravention et se gausse : « Je l’apporterai directement chez vous ». Alors qu’elle retrouve le gilet, le gendarme se met alors en colère, et la menace : « Ca ne va pas se passer comme ça, vous allez finir en garde-à-vue. » Mme Loulipo est ainsi rentrée chez elle persuadée que la police connaissait ainsi, en plus de son nom et de son véhicule, l’adresse où elle vit avec ses enfants.

      Le mois dernier, un autre bénévole a bénéficié d’une de ces séances d’intimidations. « Ils sont venus me voir à mon boulot, sur mes horaires de travail. Ils étaient 3, en uniforme. Ils m’ont engueulé. « On t’a vu ! (…) Tu vas te faire choper, on peut te faire fermer ton commerce, on va saisir ton véhicule. » Puis on a discuté, j’ai réagi calmement, le gendarme s’est calmé. A la fin, il m’a même dit : « C’est bien, fais selon tes convictions. Mais si je te chope, je t’aurai. » L’homme qui me confie cette histoire ajoute en conclusion : « Mais moi je sais que je ne crains rien. Quand on fait peur aux gens, c’est qu’on ne va pas vraiment les arrêter. »
      L’effet des arrestations sur l’activité des bénévoles . Une stratégie efficace ?

      Ainsi les méthodes de contrôle policier des activités solidaires dans le Briançonnais fonctionnent-elles plus sur l’intimidation et la menace que la punition. Elles ont un caractère anticipatoire : faire en sorte que les personnes renoncent, d’elles-mêmes, à aider les sans-papiers qui arrivent par la montagne.

      Les moyens mobilisés au profit de cette stratégie ont nécessairement eu un impact. La simple présence policière a un effet dissuasif, comme me le raconte une bénévole dont la propriétaire est une dame âgée, qui aimerait bien accueillir des migrant·es qu’elle voit quotidiennement sous sa fenêtre, mais qui est terrorisée par la police ! « Ne dites pas que je vous l’ai dit », a-t-elle confié à sa locataire.

      Il y a de nombreux cas de bénévoles qui, suite à leur arrestation, ne reviennent pas au Refuge pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, ou qui limitent leurs activités à des choses pour lesquelles elles ne peuvent pas être arrêtées (ne plus aller à la gare, ne plus faire de transport ou de covoiturage…). La bénévole du Refuge qui a été poursuivie à la gare de l’Argentière, m’a raconté que : « Moi depuis, je ne fais plus rien [en transport]. J’ai eu tellement peur, le coeur qui battait. J’étais pas bien. J’ai ma fille, je peux faire une garde à vue, à la limite, quand elle n’est pas là, mais pas quand elle est là… (…) J’étais dans un film. C’est pas ma vie, ça, c’est pas ma vie. »

      Mais pour l’écrasante majorité des citoyen-nes solidaires, la conviction profonde de la légitimité de leur engagement est un moteur plus puissant que la peur d’être arrêté·e, même d’être poursuivi·e.

      Malgré tout, beaucoup ont, depuis un an, perdu totalement confiance et développé une peur vis-à-vis de la police et des institutions étatiques : cela peut se traduire par une nervosité dès que la police est dans les parages (c’est-à-dire constamment), une boule dans le ventre en permanence, une angoisse pour ses enfants et sa famille… Certain·es témoignent d’une paranoïa quotidienne avec l’impression d’être observé·es en permanence, surtout via leur téléphone. Cette question de la surveillance hante les conversations quotidiennes, renforcé par la rapidité de circulation des rumeurs : j’ai vu une voiture de police ici, là ils contrôlaient, ils sont restés plantés longtemps, ça m’a paru étrange…

      J’ai moi-même ressenti cette évolution au fil de mon temps à Briançon : les premières maraudes en montagne, alors que je ne connaissais personne qui avait été arrêté-e, me paraissaient la chose la plus naturelle du monde, un geste évident de mise à l’abri. Ce n’est qu’à force de voir se multiplier les arrestations autour de nous, de recueillir ces témoignages individuels de pression policière, que l’angoisse un peu sourde du contexte Briançonnais m’a gagnée. Un mois et demi plus tard, quand je suis seule en voiture, les sentiments qui m’envahissent sont de l’ordre du qui-vive, de la mise en garde, car je suis à moitié persuadée que ma voiture est repérée aussi. Je ne discute plus au téléphone sans douter que quelqu’un m’écoute, je ne parle plus aussi librement quand il y a un téléphone, même éteint, dans la pièce…

      « La peur d’être arrêtée ça déclenche beaucoup de tensions chez moi. J’avais tellement peur en roulant », se souvient une dame solidaire. Mais quand je lui demande si elle a déjà considéré arrêter d’aider les jeunes migrants à cause de sa peur, elle écarquille les yeux : « Non, bien sûr que non !« . On continue, donc, et on s’habitue à la peur.

      En effet, certaines personnes solidaires ont développé une sorte de nonchalance lasse, déjà habituée, vis-à-vis des arrestations : quand je demande à une amie arrêtée la semaine dernière si « Ca va ? », elle hausse les épaules : « Tu sais, moi je m’en fiche, on est habitué·es ». Je garde en tête une scène qui a eu lieu sous mes yeux au Refuge, tout à fait caractéristique de cet état d’esprit de relativisation par l’habitude : un couple âgé vient proposer de donner un coup de main de temps en temps et offre de descendre des personnes jusqu’à Gap si jamais elles en ont besoin.

      Une bénévole, immédiatement : « Vous savez ce que vous risquez, hein ?

      (haussent les épauples) Oui, bah…
      Parce que moi, j’ai été poursuivie par les flics ! Je vous assure que ça ne s’oublie pas…
      Oui, mais on peut prendre le risque. (souriant) On n’a pas d’enfants, on a 75 ans, on ne risque pas grand-chose…
      Et Martine, de la Roya ? Elle aussi, elle a 75 ans !
      Bah, vous savez, au pire, la prison, c’est un truc que je n’ai encore jamais fait dans ma vie !

      J’en profiterai pour lire des livres… »

      Comme dans d’autres zones de violence policière généralisée, une sorte d’habitude cynique s’est développée chez beaucoup de bénévoles. Lors de la journée d’étude du 15/12/2017 organisée par le groupe BABELS sur la police et les migrants, Lou Einhorn, psychologue pour Médecin du Monde à Calais, soulignait justement le danger de cette intériorisation par les bénévoles de la banalité de la violence : ils et elles peuvent avoir tendance à relativiser la violence due à la police également auprès des personnes migrantes qu’ils et elles accueillent. Or, cette violence, ou cette tension, peuvent raviver des traumatismes et certaines personnes peuvent les ressentir comme insoutenables ; si les bénévoles, habitué·es à ce que la violence ou la surveillance fasse désormais partie du quotidien, ont mis en place des mécanismes de protection en banalisant et relativisant cette violence, ils et elles peuvent ne pas être à l’écoute des personnes qui en sont affectées.

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      Bénévoles sur le parking de la MJC, SB, mars 2018

      Par ailleurs, la menace d’être arrêté·e agit comme une contrainte lourde sur l’activité solidaire : elle exige beaucoup plus d’organisation. Elle renforce la nécessité de toujours envoyer une voiture éclaireuse, qu’elle vienne du haut ou du bas de la vallée, pour vérifier que la voie est libre ; potentiellement d’y être à deux personnes pour pouvoir prévenir les autres par téléphone tout en conduisant. Elle implique de calculer les marges de temps avant chaque départ, d’observer les roulements des gardes policières pour passer au bon moment, d’impliquer potentiellement d’autres habitant·es solidaires sur le trajet pour ouvrir leur maison comme lieu de repli au cas où.

      Tout cela a deux effets majeurs : d’abord, la mobilisation nécessaire de toujours plus de bénévoles pour prendre des précautions afin d’assurer la sécurité des personnes migrantes et des bénévoles eux-mêmes. Or, quand les réseaux de solidarité sont petits, cela oblige les mêmes personnes à se mobiliser deux fois plus : en journée, alors que certains travaillent, en soirée, très souvent au milieu de la nuit, voire toute la nuit… Plus il y a besoin de monde, plus les mêmes personnes enchaînent les nuits passées en montagne, au lieu de se reposer. La fatigue physique s’ajoute donc à la tension psychologique des bénévoles, épuisant les troupes jusqu’à mettre en péril leur organisation. A long terme, la surveillance agit ainsi comme une stratégie indirecte d’auto-épuisement des bénévoles et de leurs activités.

      Le deuxième effet qui découle d’une organisation minutieuse des trajets d’aide aux personnes migrantes est la sensation pour certain-es d’organiser un trafic, bien que celui-ci soit bénévole et à vocation solidaire. Or, il est intéressant de constater que les discours de la préfète des Hautes-Alpes1 condamnent précisément tout ce qui est de l’ordre du « réseau organisé », alors qu’elle dit tolérer qu’on vienne en aide, individuellement, à la personne vulnérable qui passe sous sa fenêtre. Dans les faits, c’est précisément le contrôle policier incessant et la remise en danger, en montagne, des personnes arrêtées, qui oblige les bénévoles à mettre en place un réseau organisé de transport : la préfecture provoque ainsi elle-même l’activité dont elle accuse les habitant·es solidaires.

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      Maraude, hiver 2017, source : comunita di destinu

      Ce glissement d’une activité qui se veut simplement solidaire vers une activité dite « illégale » est vécu par les habitant·es comme quelque chose qui leur est imposé par le contrôle policier : « Nous on veut travailler avec les secours en montagne et on se présente comme secours en montagne. Sauf qu’avec les pratiques politiques, dès qu’ils sont dans la rue, ils ne sont plus en sécurité. Du coup on organise des convois : notre démarche, c’est qu’on ne veut pas en perdre un seul, et on ne veut pas que les Français aient des ennuis », dit l’un d’eux. Cela implique donc une grande organisation qui, sur le terrain, s’apparente à un « jeu de cache-cache » extrêmement anxiogène pour les personnes exilées. Leur arrivée en France se fait ainsi dans un contexte de peur qui peut raviver des traumatismes récents.
      Bavures policières ? Le plan de Macron

      Vis-à-vis de ces pratiques quotidiennes d’intimidation, il serait facile pour le gouvernement d’argumenter qu’il s’agit de glissements locaux liés à un terrain particulier, à une « zone de tension » ou « zone de crise », bref, des situations ponctuelles et exceptionnelles qui n’ont rien d’emblématique. Or, à chaque fois que les habitant·es solidaires ont eu l’occasion de discuter avec des agents de police sur le terrain, et notamment en ce qui concerne leurs pratiques illégales de refoulement de demandeur·euses d’asile et de mineurs, ceux-ci ont eu pour simple discours que tous les ordres venaient « d’en haut ».

      Par ailleurs, d’autres moyens de pression plus discrets mais encore plus efficaces prouvent que la volonté d’interrompre par tous les moyens les activités bénévoles vient aussi de la préfecture, et à travers elle, de l’Etat. Notamment, la préfecture a fait barrage aux demandes de subventions nationales et européennes de la MJC, lieu central à Briançon, qui agit à la fois comme centre social et comme moteur d’activités culturelles pour la ville. Cette MJC a été un des premiers lieu d’accueil des personnes migrantes à Briançon quand la frontière des Hautes-Alpes est devenue un lieu de passage, parce qu’elle disposait déjà de la MAPE-monde, un dispositif d’accès aux droits pour les étrangers : sans subventions, la MAPE-monde ne peut plus continuer ses activités d’aide à la demande d’asile. Le motif invoqué, de manière très claire, par la préfète, pour justifier ce blocage des demandes de subventions, est que « l’Etat ne peut pas soutenir des associations qui vont à l’encontre de sa politique. »

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      Manifestation des exilé-es dubliné-es du CAO, juin 2017, source : Alpes 1

      Comme les périodes de resserrement des contrôles à la frontière sont entrecoupées de périodes beaucoup plus laxistes de la part des contrôles policiers, au point que la politique menée semble contradictoire, les bénévoles se posent des questions : quand trop de personnes arrivent d’un coup au Refuge solidaire, il est vrai que la situation à Briançon devient explosive pour tout le monde. Quand l’occupation de la gare SNCF a été délogée par une intervention massive de CRS, cela faisait trois jours qu’il n’y avait aucun contrôle à la frontière et que tout le monde descendait. Certain-es se demandent si un « jeu du pourrissement » à Briançon n’est pas mis en place de manière stratégique pour justifier une intervention militaire plus massive… L’avenir le dira.

      Les différents éléments de terrain décrits dans cet article sont épars, divers, inégaux ; ils témoignent d’un répertoire très large des moyens de pressions employés dans le Briançonnais pour décourager les citoyen·nes solidaires. Cette diversité joue également le jeu d’un discours qui les présenterait comme des phénomènes ponctuels et séparés. Or, il est nécessaire de les présenter ensemble, non pas comme des faits distincts mais comme un continuum du contrôle policier, un ensemble de moyens au profit de la même stratégie étatique de lutte contre l’entrée sur le territoire de personnes étrangères en situation irrégulière, et de répression des gens locaux qui les aident.

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      Evacuation de la gare de Briançon par 60 CRS, SB, avril 2018
      CONCLUSION.
      Pression, contre-pression : des débats sur la résistance à mettre en oeuvre

      Localement, des résistances sont à l’oeuvre contre la répression des solidarités. Les voisins et voisines, même celles et ceux qui ne partagent pas les idées politiques des bénévoles, font preuve d’une complicité passive quand ils et elles les avertissent discrètement d’un barrage de police plus bas dans la vallée. Une sorte de résistance de fond de la population locale, ulcérée de toutes part par l’omniprésence et la démesure des contrôles, permet une solidarité discrète entre les habitant·es de la vallée, au-delà des désaccords idéologiques.

      De la part des habitant·es menacé·es par les contrôles, de nombreuses tentatives de dialogue vis-à-vis des institutions policières ont été entreprises. Une tentative d’entretien avec les secours en montagne, pour mettre en place une stratégie commune de sauvetage des personnes en danger, qui s’est soldée par un relatif échec de la discussion ; entretien avec l’officier de police judiciaire pour vérifier leur droit à dénoncer les pratiques illégales constatées par les citoyen·nes de la part des agents de police, qui n’a pas abouti non plus. La fermeture totale des institutions policières, l’opacité et le secret dans lequel elles agissent, empêchent tout dialogue avec les citoyen·nes solidaires.

      La stratégie de mobilisation mise en oeuvre par l’association Tous Migrants2 a été de répondre à la pression policière par une pression médiatique. Grâce à ce travail de médiatisation, il a été possible, lors de l’arrestation de Benoît Ducot le 10 mars dernier pour avoir voulu conduire à l’hôpital Marcella, une femme nigérianne en train d’accoucher, de mobiliser immédiatement les médias sur ce sujet et d’organiser une manifestation à la PAF lors de la convocation de Benoît. La pression médiatique maintenue par les citoyen·nes, surtout dans une région à haut revenu touristique, a très certainement un impact positif sur la diminution du contrôle policier ainsi que des condamnations des gens solidaires.

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      Manifestation de soutien à Benoît Ducos, SB, mars 2018

      Mais au quotidien, les stratégies à adopter pour faire face aux menaces qui pèsent sur les activités d’aide aux personnes étrangères divisent les bénévoles. Le fait de s’organiser pour être le moins visible possible, d’aider les migrant·es à partir le plus vite possible de la vallée pour ne pas que trop de gens y restent, en un mot, de jouer le jeu de cache-cache imposé par la police, ne fait pas consensus au sein des militant·es. Car faire le jeu de la police, c’est aussi assurer le secours en montagne à la place de la gendarmerie de haute-montagne, par peur qu’elle mette en péril des personnes en les refoulant à la frontière et en toute illégalité ; c’est aussi prendre en charge bénévolement et dans le secret l’accueil des demandeur·euses d’asile qui relève normalement du devoir de l’Etat ; c’est aussi financer soi-même les trajets hebdomadaires des mineurs jusqu’au conseil départemental à Gap, ce qui relève de la reponsabilité de l’Etat. C’est enfin assumer le fait d’envoyer rapidement dans les grandes villes des personnes qui n’ont pas de contacts là-bas et se retrouvent à la rue, invisibles, sans réseau de solidarité sur lequel s’appuyer.

      La stratégie de la peur pousse les bénévoles à agir toujours plus dans l’ombre, discrètement, et continuer de faire fonctionner une situation qui relève d’une imposture de la part de l’Etat. Or, tout le monde n’est pas d’accord pour continuer d’accepter cela, alors que les arrivées sont toujours plus nombreuses et que la répression ne cesse pas : mettre en pleine lumière la responsabilité de l’Etat, les pratiques illégales et inhumaines de ses agents, est ce que souhaitent la plupart des citoyen·nes solidaires… qui se contraignent pourtant au silence, par peur de la répression et surtout par peur que celle-ci s’exerce sur les personnes étrangères pour lesquelles cette solidarité est mise en oeuvre.

      Des débats politiques sur la stratégie à adopter continuent donc d’avoir lieu parmi les citoyen·nes solidaires. Au quotidien, les bénévoles acceptent toutes ces charges, parce qu’ils et elles ont la conviction qu’offrir un accueil digne aux personnes étrangères est ce qu’il y a de plus important. Mais quand les citoyen·nes solidaires manquent de relais, manquent de force, manquent de sommeil ou n’ont plus assez d’argent pour faire tourner les lieux de vie collective, la question du bras-de-fer avec l’Etat ressurgit : n’est-on pas la dupe d’une manipulation, qui nous oblige à prendre en charge dans le secret l’accueil des migrant·es dans la région, tout en nous réprimant et nous menaçant ?

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      Manifestation de soutien à Benoît Ducos, source : Tous Migrants

      ¤ Sarah ¤

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      (1) Source : reportage RTS, 18/02/2018

      (2) Association locale responsable du plaidoyer et de la sensibilisation sur la question des personnes migrantes à Briançon

      https://derootees.wordpress.com/2018/04/19/chroniques-de-frontieres-alpines-1-reprimer-les-solidarites-la-

    • Bardonecchia, estremisti di destra francesi al confine con l’Italia: «Così respingiamo i migranti»

      Al Colle della Scala una rete di respingimento. «Prenderemo possesso del passo alpino e ci assicureremo che nessun clandestino possa entrare in Francia»

      Estremisti di destra francesi da questa mattina presidiano il confine con l’Italia al Colle della Scala per respingere i migranti che cercano di raggiungere la Francia.
      Si tratta di un centinaio di persone, al momento ferme in territorio transalpino, che hanno aderito alla campagna Defende Europe lanciata da Génération Identitaire, una formazione neofascista con addentellati in diversi Paesi europei, tra cui l’Italia. “Prenderemo possesso del passo alpino e ci assicureremo che nessun clandestino possa entrare in Francia – dice un loro portavoce Romain Espino - Spiegheremo ai migranti che ciò che non è umano è far credere loro che attraversare il Mediterraneo o scalare il passo innevato non sia pericoloso. Non troveranno un El Dorado”. I militanti di destra stanno installando delle reti per segnare il confine tra i due Stati: “Le nostre squadre stanno perlustrando la zona e fermeranno ogni tentativo di entrare illegalmente in Francia – scrivono in un comunicato - Dall’estate del 2017 il flusso di clandestini che percorre questo passaggio continua a crescere. Oltre 2mila immigrati clandestini sono già stati ufficialmente registrati. Quanto sono in realtà quelli arrivati? Il Governo Macron si rifiuta di proteggere il confine: gli dimostriamo che con la volontà è perfettamente possibile. Piuttosto che sbloccare fondi per creare nuovi centri di accoglienza per i migranti clandestini, dovrebbe rimpolpare i bilanci della polizia di frontiera”.
      L’idea, per ora, è quella di respingere in Italia i migranti – che peraltro da alcuni mesi usano la rotta di Montgenevre e non del Colle della Scala, troppo difficile da attraversare con le temperature invernali e con la neve: “Chiediamo lo stop dell’immigrazione di massa e il blocco definitivo del passaggio del Colle della Scala. Nessun clandestino deve poter entrare illegalmente in Francia percorrendo questa strada – precisano - I francesi non vogliono più immigrazione Il posto di questi migranti clandestini non è né in Francia, né in Italia, ma nel loro paese d’origine”. La situazione è monitorata dalla Gendarmerie francese che dovrebbe impedire sconfinamenti, ma difficilmente gli attivisti raggiungeranno il territorio italiano che si trova a circa 4 chilometri dalla sommità della montagna. Né il sindaco di Bardonecchia, Francesco Avato, né il suo omologo oltre confine di Nevache, Jean-Louis Chevalier, erano stati informati dell’iniziativa.
      Nelle scorse settimane, dopo le polemiche per il blitz dei doganieri francesi alla stazione di Bardonecchia, i primi cittadini dei due versanti della Alpi avevano
      rinnovato la loro amicizia e collaborazione con un incontro proprio nella città dell’Alta Valsusa. “L’immigrazione è un problema che non possiamo affrontare da soli – avevano spiegato – Serve l’intervento degli Stati, ma noi non smetteremo mai di soccorrere le persone in difficoltà perché questo è il nostro dovere”. Posizioni molto diverse, insomma, da quelle della formazione di estrema destra che manifesta ora.


      http://torino.repubblica.it/cronaca/2018/04/21/news/bardonecchia_estremisti_di_destra_francesi_al_confine_con_l_italia

    • Des militants d’extrême droite bloquent un col des Alpes, lieu de passage de migrants

      Des militants de Génération Identitaire ont investi samedi un col des Hautes-Alpes emprunté par les migrants cherchant à passer d’Italie en France, suscitant l’indignation d’une partie de la gauche.
      En matinée, une centaine de militants d’extrême-droite ont pris position au col de l’Echelle, culminant à 1.762 mètres à six kilomètres de la frontière italienne.
      L’endroit est devenu un « point stratégique de passage des clandestins » depuis plusieurs mois. Génération Identitaire entend « veiller à ce qu’aucun (d’entre eux) ne puisse rentrer en France », a expliqué à l’AFP un porte-parole, #Romain_Espino. Ce dernier dénonce « un manque de courage des pouvoirs publics » car « avec un petit peu de volonté, on peut contrôler l’immigration et les frontières ».

      Le groupe de militants, qui réclame « le blocage définitif » de ce col, compte majoritairement des Français, mais aussi des Italiens, Hongrois, Danois, Autrichiens, Anglais et Allemands.

      Matérialisation d’une « #frontière_symbolique »

      Après avoir gravi en raquettes le col enneigé, ils ont matérialisé une « frontière symbolique » avec du grillage de chantier pour « notifier » aux migrants « que la frontière est fermée et qu’ils doivent rentrer chez eux ».

      Une banderole géante, déployée à flanc de montagne, relaie ce message en anglais. Et si certains migrants devaient passer outre, « nous appellerions la gendarmerie (...). La justice fera après son travail », a assuré Romain Espino.

      Deux hélicoptères affrétés par GI survolaient le site samedi à la mi-journée. Des drones devaient suivre, ainsi qu’un avion biplace dimanche.

      Pour M. Espino, il s’agit d’« expliquer aux migrants éventuels que ce qui n’est pas humain, c’est de faire croire à ces gens qui traversent la Méditerranée ou les Alpes enneigées que ces parcours ne présentent aucun risque. C’est faux ». « Ils ne vont pas trouver l’Eldorado, c’est immoral. Ceux qui en payent les frais, ce sont les Français », a-t-il ajouté.

      Les services de l’Etat « pleinement mobilisés »

      Cette opération a fait réagir sur les bancs de la gauche, dans l’hémicycle de l’Assemblée, en plein débat prolongé sur le projet de loi asile-immigration.

      Le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a fustigé la « petite bande d’une centaine de personnes », des « amis de Madame Le Pen », qui « prétend régler le problème de la frontière » et « repousser dans la neige de pauvres gens qui s’y trouvent ». Ce à quoi, Gilbert Collard (FN) a vertement répliqué, accusant M. Mélenchon de « planer ».

      La ministre auprès du ministre de l’Intérieur, Jacqueline Gourault, a assuré que « les services de l’Etat (étaient) pleinement mobilisés pour assurer l’ordre public au col de l’Echelle ». Sur place, aucune force de l’ordre n’était visible samedi après-midi.

      Depuis un an, les #Hautes-Alpes connaissent un afflux exponentiel de migrants, essentiellement d’Afrique de l’Ouest. Selon la préfecture, 315 personnes en situation irrégulière ont été refoulées vers l’Italie en 2016 et 1.900 en 2017.

      Reconnaissant que la pression migratoire reste « forte » à la frontière franco-italienne, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, s’est inquiété vendredi soir à l’Assemblée de la poursuite de la coopération franco-italienne avec la montée des populismes en Europe. « En 2017, 50.000 non-admissions ont été prononcées à cette frontière. Parce que cette pression reste forte, nous avons décidé de renouveler les contrôles aux frontières pour six mois », a-t-il dit.

      Fondé en 2012, Génération identitaire (GI) avait affrété en juillet 2017 le navire C-Star dans le cadre de sa campagne « Defend Europe » en Méditerranée, pour dissuader les ONG de secourir les migrants en mer. Arrivée le 5 août au large de la Libye, l’opération avait pris fin le 17 août.

      Le mouvement privilégie des actions au fort retentissement médiatique, comme la construction d’un mur devant un futur centre d’accueil pour demandeurs d’asile à Montpellier en septembre 2016 ou encore, à l’hiver 2013, des maraudes pour venir en aide aux sans-abris, destinées uniquement aux « Français de souche ».

      Le coût de l’opération « #Alpes_Defend_Europe » est estimé au minimum à 30.000 euros par les organisateurs, financé « sur fonds propres des militants, avec des parrains et des donateurs ».
      AFP


      http://www.liberation.fr/france/2018/04/21/des-militants-d-extreme-droite-bloquent-un-col-des-alpes-lieu-de-passage-

      Depuis un an, les #Hautes-Alpes connaissent un afflux exponentiel de migrants, essentiellement d’Afrique de l’Ouest. Selon la préfecture, 315 personnes en situation irrégulière ont été refoulées vers l’Italie en 2016 et 1.900 en 2017.

      –-> "#afflux_exceptionnel pour la vallée et pour les personnes mobilisées à leur venir en aide, mais c’est un chiffre ridiculement bas à l’échelle de la France !
      #préjugés #afflux #invasion

    • Alpes : des militants d’extrême droite bloquent le col de l’Echelle, lieu de passage de migrants

      Plusieurs politiques, notamment sur les bancs de l’Assemblée lors du débat sur le texte asile-immigration, ont fait part de leur indignation après l’action de Génération identitaire.

      L’action d’une centaine de militants de Génération identitaire (GI), samedi 21 avril, au le col de l’Echelle (Hautes-Alpes), s’est invitée dans les débats sur la loi asile et immigration à l’Assemblée nationale. Alors que des membres du mouvement d’extrême droite bloquaient ce point de passage de migrants, pour « veiller à ce qu’aucun clandestin ne puisse rentrer en France », Jean-Luc Mélenchon a interpellé le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb.

      Le président de la France insoumise a demandé au gouvernement « ce qu’il compte faire pour empêcher que dorenavant les frontières soient protégées par les amis de Marine Le Pen ». L’intervention des militants de Génération identitaire a suscité une vague de réactions indignées de la part de plusieurs politiques.

      Ce col, qui culmine à 1 762 mètres et est situé à six kilomètres de la frontière, est un « point stratégique de passage des clandestins » depuis l’Italie, a fait valoir un porte-parole de GI, Romain Espino, en dénonçant « un manque de courage des pouvoirs publics ». « Avec un petit peu de volonté, on peut contrôler l’immigration et les frontières. »
      Le groupe de militants, composé majoritairement de Français, compte aussi des Italiens, Hongrois, Danois, Autrichiens, Anglais et Allemands.
      Après une ascension commencée après 9 heures, en raquettes sur la neige, ses membres ont matérialisé une « frontière symbolique » à l’aide de grillage en plastique de chantier et prévoient de passer la nuit au col. Il s’agit d’« expliquer aux migrants éventuels que ce qui n’est pas humain, c’est de faire croire à ces gens qui traversent la Méditerranée ou les Alpes enneigées que ces parcours ne présentent aucun risque. C’est faux », a déclaré Romain Espino. « Ils ne vont pas trouver l’Eldorado, c’est immoral. Ceux qui en paient les frais, ce sont les Français », a-t-il ajouté.

      Selon la préfecture des Hautes-Alpes, l’opération s’est « jusqu’à présent déroulée dans le calme » et une « partie » des militants avaient « déjà quitté le site » en début de soirée. « La préfecture et les forces de l’ordre continuent de suivre avec attention et vigilance la poursuite de cette opération, afin de prévenir tout trouble à l’ordre public et de garantir le respect du droit », souligne-t-elle dans un communiqué. Sur place, aucune force de l’ordre n’était visible samedi après-midi.

      « Sale climat »

      Au délà des bancs de l’Assemblée, de nombreux politiques, principalement de gauche, ont dénoncé l’intervention des militants d’extrême droite. La sénatrice socialiste de l’Oise et ancienne ministre des familles a évoqué un « sale climat » dans un tweet. La sénatrice Europe Ecologie-Les Verts, Esther Benbassa a elle aussi fait un parralèle entre les étudiants occupants leur université et qui sont délogés et « la milice partant à la chasse aux migrants », pour qui « c’est ok ? », dénoncant un Etat de droit à deux vitesses. La secrétaire nationale du Parti de Gauche, Laurence Pache interpelle Gérard Collomb, qu’elle accuse de « laisser faire la chasse au migrants ».

      Ian Brossat, adjoint communiste à la mairie de Paris dénonce « un déni de saloperie », qui ne serait pas autant condamné que « le délit de solidarité ». Nathalie Goulet, sénatrice UDI de l’Orne déplore « des pratiques ignobles et indignes ». Le député LREM des Bouches du Rhône, François-Michel Lambert parle, lui, « d’une bande de connards ». La ministre auprès du ministre de l’intérieur, Jacqueline Gourault, a assuré que « les services de l’Etat (étaient) pleinement mobilisés pour assurer l’ordre public au col de l’Echelle ».
      La pression migratoire reste « forte »

      Depuis un an, les Hautes-Alpes connaissent une augmentation exponentielle d’arrivées de jeunes, majoritairement de Guinée (Conakry) et de Côte d’Ivoire (pourtant première puissance économique d’Afrique de l’Ouest). Ces nationalités arrivent loin devant celles des autres migrants, très majoritairement ouest-africains. Selon la préfecture, 315 personnes en situation irrégulière ont été refoulées vers l’Italie en 2016 et 1 900 en 2017.

      La pression migratoire reste « forte » à la frontière franco-italienne dans son ensemble, a indiqué vendredi soir le ministre de l’intérieur Gérard Collomb, rappelant que 50 000 non-admissions avaient été prononcées en 2017. « Nous avons décidé de renouveler les contrôles aux frontières pour six mois », a-t-il ajouté devant les députés lors des débats du projet de loi asile immigration, texte très controversé qualifié à la fois de « petite loi » par Les Républicains et d’« inhumaine » par la gauche.

      Fondé en 2012, Génération identitaire (GI) avait affrété en juillet 2017 le navire C-Star dans le cadre de sa campagne « Defend Europe » en Méditerranée, pour dissuader les ONG de secourir les migrants en mer. Arrivée le 5 août au large de la Libye, l’opération avait pris fin le 17 août. Le mouvement privilégie des actions au fort retentissement médiatique, comme la fabrication d’un mur devant un futur centre d’accueil pour demandeurs d’asile à Montpellier en septembre 2016 ou encore, à l’hiver 2013, des maraudes pour venir en aide aux sans-abri, destinées uniquement aux « Français de souche ».

      http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/04/21/alpes-des-militants-d-extreme-droite-vont-bloquer-le-col-de-l-echelle-lieu-d

    • Hautes-Alpes : des militants d’extrême droite grimpent le col de l’Echelle pour « barrer la route » des migrants

      Contactée par franceinfo, la sous-préfecture de Briançon a confirmé « être au courant » et « suivre l’affaire » mais a refusé de « commenter » l’opération, qui rappelle celles des milices anti-migrants, observées en Bulgarie, en 2016.

      « Les quelques fois où on a fait des rassemblements pacifistes, avec un discours d’accueil, les forces de l’ordre étaient là pour vérifier les papiers, dénonce Anne Chavanne, responsable de l’association Tous Migrants, auprès de franceinfo. Il y avait un barrage de police qui filtrait les voitures. Aujourd’hui ça ne semble pas être le cas. »

      https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/hautes-alpes-des-militants-d-extreme-droite-veulent-barrer-la-route-des

    • Chronologie des événements publiée sur le site du Dauphiné :

      Névache : des militants identitaires bloquent le col de l’Echelle, lieu de passage de migrants

      20 h 30 : Les militants de Génération identitaire sont toujours présents au col de l’Echelle où ils comptent passer la nuit. Les membres du groupement constituent des équipes pour se relayer au sommet du col et annoncent vouloir le faire survoler par un avion dans la journée de demain.

      19 h 50 : Les deux hélicoptères utilisés par Génération identitaire pour survoler le col de l’Echelle ont été loués à la société Héli-Max, basée à l’aérodrome de Saint-Crépin (Hautes-Alpes).

      Contacté par téléphone, le gérant assure ne pas avoir été au courant de l’utilisation qui allait être faite de ses appareils. Dans le cas contraire, il aurait alors refusé la location nous a-t-il assuré.

      « Comment ça se fait que l’Etat les ont laissé aller là-haut ? »

      19 h 40 : Joint par téléphone, Michel Rousseau, l’un des porte-parole du collectif Tous migrants, s’étonne cependant de la réaction des services de l’Etat face à l’occupation de Génération identitaire au col franco-italien : « Comment ça se fait que l’Etat les ont laissé aller là-haut ? Qu’ils peuvent faire survoler le col avec des hélicoptères et faire la police à la frontière ? Lorsqu’il y a eu des manifestations en faveur des migrants, il y avait des CRS présents. Là, on ne les a pas vu à Névache. »

      Michel Rousseau réitère la volonté du collectif de ne pas entrer dans la provocation : « Ce n’est pas à nous de faire la police. On ne va pas rentrer dans leur jeu. Le principal, cependant, est que la sécurité des personnes qui sont recueillies soit assurée. »

      19 h 30 : Dans un communiqué, la préfecture des Hautes-Alpes réagit à l’action menée depuis ce matin au col de l’Echelle.

      « La préfecture et les forces de l’ordre continuent de suivre avec attention et vigilance la poursuite de cette opération, afin de prévenir tout trouble à l’ordre public et de garantir le respect du droit. Elle s’est jusqu’à présent s’est déroulée dans le calme. Une partie des membres de Génération Identitaire ont déjà quitté le site. »

      Les bénévoles pro-migrants réunis devant le Refuge solidaire

      18 H 55 : Des bénévoles des différents mouvements brianconnais venant en aide aux migrants se sont donné rendez-vous au Refuge solidaire afin débattre des suites à donner à l’action de Génération Identitaire au col de l’échelle.

      Leur principal inquiétude est de protéger les lieux recueillant les migrants venant de traverser la frontière, notamment Chez Marcel et le Refuge solidaire.

      "On en a vu [des militants identitaires] faire des repérages dans la ville et devant le refuge" assure un militant "pro-migrants".

      De son côté, le collectif Tous Migrants appelle à ne pas céder à la provocation du mouvement d’extrême-droite.

      17 H : L’actualité du col de l’Echelle s’est invitée à l’assemblée Nationale et a donné lieu à un bras-de-fer entre Jean-Luc Mélenchon et Gilbert Collard

      15 h 30 : Un groupe de militants Génération identitaire « s’est également placé du côté italien pour prévenir les migrants que la frontière est fermée », nous a précisé Clément Galant, porte-parole du mouvement extrémiste. Celui-ci affirme qu’une « dizaine de migrants » ont tenté de franchir la frontière : « Ils ont fait demi-tour ».

      14 heures : D’après un correspondant de l’AFP les membres du groupe identitaire ont matérialisé une « frontière symbolique » à l’aide de grillage en plastique de chantier et ont déployé une banderole géante.

      Les militants restés en bas du col de l’échelle, nous ont également confié que des hélicoptères, ainsi que des drones, affrétés par Defend Europe, survolaient le site. Selon les propos recueillis par l’AFP auprès des organisateurs, cette opération se chiffrerait au minimum à 30 000 euros.

      Les militants de Génération identitaire ont affrété des hélicoptères et déployé un filet le long de la frontière.

      12 heures : Antoine, se présentant comme un militant identitaire, nous a affirmé « qu’avec de la volonté, on peut bloquer une frontière ». Souhaitant se positionner à la frontière franco-italienne, les militants d’extrême droite veulent empêcher le passage de migrants par le col de l’Échelle. « Si certains passent en force, on préviendra la gendarmerie et nous les suivrons jusqu’à ce que la gendarmerie intervienne », assure Antoine.

      Le col de l’Échelle est l’un des points de passage des migrants venus d’Italie, avec le col de Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes. Cependant, le col de la vallée de la Clarée est encore complètement enneigé et, cet hiver, le flux de migrants passant par Briançon s’est concentré à Montgenèvre.

      11 heures : Des militants des mouvements d’extrême-droite Defend Europ et Génération identitaire sont actuellement au col de l’Échelle, à la frontière franco-italienne, pour mener une action coup de poing sous le nom de « Mission Alpes ».

      Comme le révélait nos confrères de La Provence, les militants sont une centaine, depuis ce samedi matin, à grimper le col en raquettes « pour contrôler la frontière ».

      « Nous allons prendre possession du col et veiller à ce qu’aucun clandestin ne puisse entrer en France. Nous allons expliquer aux migrants que ce qui n’est pas humain c’est de leur faire croire que traverser la Méditerranée ou grimper le col enneigé n’est pas dangereux. Ils ne vont pas trouver un Eldorado », explique l’un des porte-parole de Génération identitaire Romain Espino au quotidien régional.

      Contacté par Le Dauphiné Libéré, le maire de Névache, Jean-Louis Chevalier, n’était « pas au courant d’une telle manifestation », même s’il a constaté la présence d’une quinzaine de véhicules au bas du col de l’Échelle.


      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2018/04/21/nevache-des-militants-de-generation-identitaire-au-col-de-l-echelle-migr

    • Migranti, militanti di estrema destra “bloccano” il confine tra Italia e Francia: “Stop all’immigrazione di massa”

      Un gruppo di attivisti di di «Génération Identitaire» ha piantato nella neve una rete di plastica per simboleggiare un muro di frontiera e posato sulla neve uno striscione con la scritta «Closed Border» (Frontiere chiuse). E’ lo stesso movimento che la scorsa estate aveva affittato la nave C-Star cui aveva affidato il compito di ostacolare i salvataggi dei migranti nel Mediterraneo e di cui non si è saputo più nulla.

      Un gruppo di militanti di estrema destra, attivisti di di Génération Identitaire, manifestano contro il passaggio dei migranti al confine tra Italia e Francia, nella regione di Haute-Alpes. In gran parte sono francesi, ma a loro si sono uniti anche attivisti giunti da altre nazioni europee. Oltre allo striscione posato sulla neve con la scritta “Closed Border” (Frontiere chiuse), i manifestanti hanno piantato nella neve una rete di plastica arancione, di quelle usate normalmente per delimitare i cantieri, piazzata per simboleggiare un muro di frontiera. Lo scopo dichiarato: respingere i migranti che cercano di raggiungere la Francia. Hanno anche noleggiato un elicottero che ha sorvolato la zona.

      I manifestanti hanno aderito alla campagna ‘Defende Europe. Mission Alpes’ promossa dal movimento nato nel 2012 in Francia “per combattere la massiccia immigrazione e l’islamizzazione dell’Europa”. Lo stesso movimento estremista che la scorsa estate aveva affittato la nave C-Star cui aveva affidato il compito di ostacolare i salvataggi dei migranti nel Mediterraneo e di cui non si è saputo più nulla. La protesta è a 25 chilometri da Briancon (Francia) e a 14 da Bardonecchia (Torino). “Fermeremo qualsiasi tentativo di entrare in Francia illegalmente – spiega un comunicato pubblicato sul loro sito – dall’estate del 2017 il flusso di immigrati che utilizzano questo passaggio continua a crescere. Il governo Macron si rifiuta di rendere sicuro il confine; gli dimostreremo che, volendo, è perfettamente possibile”. Il movimento di estrema destra francese chiede “lo stop dell’immigrazione di massa e il blocco definitivo del Colle della Scala”.

      Gli attivisti di Generazione Identitaria Italia, succursale italiana del movimento, hanno incontrato questa mattina i clandestini nella città di Oulx, punto di passaggio per la Francia. Li hanno avvertiti che il colle della scala era stato chiuso e che fosse quindi inutile tentare la sua scalata.

      https://www.ilfattoquotidiano.it/2018/04/21/migranti-militanti-di-estrema-destra-bloccano-il-confine-tra-italia-e-francia-stop-allimmigrazione-di-massa/4307834/6/#foto

    • Un message de #SAF_HELICOPTERES et #HELI-MAX, posté sur FB :


      https://www.facebook.com/cristina.delbiaggio/posts/10155118272790938?notif_id=1524405721909076&notif_t=feedback_reaction_gene
      #escroquerie

      Europe 1 reprend la nouvelle sur son site :

      La société qui a loué des hélicoptères à Génération identitaire se dit victime d’une escroquerie

      La société qui regroupe les entreprises SAF Hélicoptères et Heli-Max, qui a loué des hélicoptères aux militants de Génération identitaire samedi pour leur opération anti-migrants s’est dite "victime d’une escroquerie. Sur Facebook, la société a indiqué avoir été contactée par les militants pour « une simple mission de prises de vues aériennes banales avec deux hélicoptères ». L’entreprise indique ne pas cautionner « ces mouvements extrémistes » et envisage de porter #plainte.

      http://www.europe1.fr/societe/les-militants-de-generation-identitaire-ont-quitte-le-col-de-lechelle-363278

      signalé par @isskein

    • Chasse aux migrants dans les Alpes : les xénophobes au sommet

      Prétendant « contrôler la frontière », l’organisation de jeunesse du mouvement d’extrême droite Les Identitaires s’est mise en scène sur l’une des voies de passage entre France et Italie qu’empruntent les migrants.

      Col de l’Echelle, 1 762 mètres d’altitude, dimanche matin. Trente-cinq minutes de montée sur la route fermée et enneigée qui mène vers l’Italie depuis Névache, en vallée de la Clarée (Hautes-Alpes), suffisent à rallier le camp sommaire monté la veille par les militants de Génération identitaire (GI), organisation de jeunesse du mouvement d’extrême droite les Identitaires. La vraie frontière avec l’Italie est à trois kilomètres, au pied de l’autre versant du col, mais le lieu, l’une des voies de passage entre France et Italie pour les migrants, est symbolique. C’est ici que les identitaires ont décidé de monter le décor d’une des opérations de communication dont ils se sont fait une spécialité.

      Une barrière souple de chantier orange de deux cents mètres court d’un bord à l’autre de la haute vallée, à l’exception d’une interruption au milieu, qui figure un checkpoint encadré de deux tentes-mess. Autour d’un feu qui a creusé un cratère dans la neige durcie par le gel, 50 jeunes militants, dont quelques femmes, attendent l’arrivée du soleil. La plupart sont français, mais il y a quelques Hongrois, Allemands, Italiens, Autrichiens et Britanniques. Tous portent la même veste bleue flambant neuve, siglée « Defend Europe – mission Alpes ». Ils ont passé la nuit là, côté Clarée. De l’autre coté de leur barrière, des dizaines de panneaux carrés sont plantés, affichant « No way. Frontière fermée. Vous ne ferez pas de l’Europe votre pays. Rentrez dans votre pays. »
      « Juste un show pour les journalistes »

      Le porte-parole de GI, Clément Galant, répond de bonne grâce aux questions : « Notre but c’est d’avoir de l’écho, et nous avons réussi. Nous voulons montrer que ce que les dirigeants politiques ne font pas, à savoir matérialiser la frontière, est possible puis que des militants politiques le font. Un simple checkpoint fait que les migrants se posent des questions ! » Il poursuit : « Nous contrôlons la frontière, on reste dans la légalité. Si des migrants veulent poursuivre, nous les suivrons et alerterons la gendarmerie. » Il assure que la veille, un groupe de GI a découragé « une dizaine » de migrants au pied du col, versant italien.

      Mensonge, selon Paolo Narcisi, de l’ONG Rainbow for Africa, qui prend soin des migrants à Bardonecchia, première ville italienne derrière le col : « Nous n’avions que cinq migrants la nuit dernière. Les identitaires était bien au pied du col, mais ils n’ont repoussé personne. C’est juste un show pour les journalistes ! ». Samedi, les militants de GI ont même croisé sans rien faire un migrant pakistanais qui passait le col vers la France, selon un membre du réseau de citoyens de Névache qui secourent les migrants…
      Posture martiale et jumelles

      « Des habitants sont venus nous apporter leur soutien », assure encore Galant. Impossible à vérifier, mais un homme s’approche : Michel, habitant de Névache. Il est venu voir et souffle : « On se croirait dans les années 30, ça me fait vomir. » Il a un échange avec un identitaire : « Vous n’empêcherez jamais la misère du monde de passer. Des cols, il y en a plein d’autres, autour… C’est ridicule. » Le militant lui dévide des phrases déjà entendues dans la bouche de son porte-parole qui vient de tourner le dos, sollicité pour « faire un rappel des éléments de langage à l’équipe ». Il veille ensuite à mettre en scène son groupe, aligné sur la « frontière », posture martiale, jumelles, pour le drone vidéo de GI. Il poursuit : « On va rester autant que nécessaire ; des jours ou des semaines, on est prêts ! ». Mensonge encore : un quart d’heure plus tard, le « camp » est plié, la barrière plastique enroulée : le démontage du décor ne prend que quelques minutes.

      De retour à Névache, la troupe retrouve 40 militants supplémentaires, qui étaient redescendus dormir en vallée, et prend la pose pour la photo et la vidéo-drone officielle. Galant, interpellé sur ses mensonges, répond sèchement : « Tout ce que nous faisons est construit, réfléchi. » La séance finie, tous les militants s’engouffrent dans leurs véhicules. Les gendarmes présents ont pour consigne de les escorter « jusqu’aux limites du département » pour éviter tout trouble à l’ordre public.
      « Regard humain »

      Il est 13h30 et c’est sur un autre col frontalier, celui de Montgenèvre, situé à quelques kilomètres et ouvert celui-là au trafic routier, qu’une petite centaine de militants pro-migrants italiens et français improvisent la réponse aux identitaires : ils passent en cortège la frontière, accompagnant une quinzaine de migrants et scandant « Brisez les frontières ! ». Un éphémère cordon de gendarmes tente de bloquer la manif qui le déborde sans violence et poursuit sa route vers Briançon. Le sous-préfet, Jean Bernard Iché : « Notre mission était d’éviter tout contact potentiellement explosif entre les identitaires, engagés dans une opération de communication parfaitement orchestrée, et les pro-migrants. L’ordre public est assuré : le col de l’Echelle est libre, les identitaires reconduits hors du département, la manifestation des pro-migrants canalisée pour éviter les violences et dans le respect du droit qu’ont les migrants désireux de déposer une demande d’asile de le faire. » Le tout avec « un regard humain », assure-t-il. Samedi soir à l’Assemblée, l’opération des identitaires avait suscité une réaction de condamnation de Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur estimant que « tomber dans le panneau de ces gesticulations, c’est faire une publicité à une force qui n’en est pas une ».

      http://www.liberation.fr/france/2018/04/22/chasse-aux-migrants-dans-les-alpes-les-xenophobes-au-sommet_1645146

    • Migrants dans les Alpes françaises : renforts « importants » pour contrôler les frontières

      Le ministre de l’intérieur Gérard Collomb a annoncé ces mesures, alors que dans les Alpes, des militants d’extrême droite ont bloqué ce week-end le col de l’Echelle.
      Alors que les Hautes-Alpes, ont été le théâtre ce week-end d’actions menées par des activistes d’ultra droite et d’autres pro-migrants, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb a annoncé des renforts « importants » pour « s’assurer du respect absolu du contrôle des frontières ».

      « Des renforts de police et de gendarmerie importants seront mis en place dès ce soir, en provenance des départements voisins, afin de prêter leur concours, avec la retenue nécessaire, aux forces déjà en place et s’assurer du respect absolu du contrôle des frontières », a affirmé le ministre de l’intérieur dans un communiqué.

      Politiques indignés

      Les militants d’extrême droite de Génération Identitaire (GI) ont bloqué ce week-end le col de l’Echelle, lieu de passage de migrants pour passer d’Italie en France. Le groupuscule d’extrême droit avait déclaré qu’il souhaitait « veiller à ce qu’aucun clandestin ne puisse rentrer en France ».

      Ce col, qui culmine à 1 762 mètres et est situé à six kilomètres de la frontière, est un « point stratégique de passage des clandestins » depuis l’Italie, avait fait valoir un porte-parole de GI, Romain Espino, en dénonçant « un manque de courage des pouvoirs publics ». « Avec un petit peu de volonté, on peut contrôler l’immigration et les frontières. » Cette opération a fait réagir, samedi, sur les bancs de la gauche, dans l’hémicycle de l’Assemblée, en plein débat prolongé sur le projet de loi asile et immigration.

      Génération identitaire a annoncé, dimanche 22 avril, que les militants quittaient les lieux en début d’après-midi. Le porte-parole de ce groupuscule d’extrême droite a précisé que « depuis son installation », le groupe n’a « pas été en contact avec des migrants ». Toutefois, se félicite-t-il, « la mission est une réussite, nous avons réussi à attirer l’attention médiatique et politique sur le col de l’Echelle ».
      « Provocations, gesticulations »

      Le même jour, « un groupe de plus d’une centaine d’activistes pro-migrants français et italiens s’est présenté ce midi au Col du Montgenèvre, en provenance d’Italie, en vue de faire franchir la frontière illégalement et en force à une trentaine de migrants », a précisé le ministre.

      A cette occasion, a-t-il dit, « des violences ont été commises vis-à-vis des forces de l’ordre et un véhicule de la gendarmerie nationale a été dégradé. Ces individus ont ensuite poursuivi leur action en direction de Briançon où leur présence fait l’objet de la plus grande vigilance ».

      M. Collomb « condamne avec la plus grande fermeté l’ensemble des provocations, gesticulations et incidents qui ont marqué ce week-end dans les Hautes-Alpes et dont des groupes d’activistes d’ultra droite et d’ultra gauche sont respectivement à l’origine ».

      Le ministre de l’intérieur, qui défend son projet controversé sur l’asile et l’immigration à l’Assemblée nationale, a rappelé « sa volonté de combattre ceux qui souhaitent faire échec aux contrôles des frontières comme ceux qui prétendent se substituer aux forces de l’ordre dans ces missions ».

      http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2018/04/22/migrants-dans-les-alpes-francaises-renforts-importants-pour-controler-les-fr

    • Monginevro: migranti e solidali passano il confine sfondando il blocco della Gendarmerie

      Centinaia di migranti e solidali sfondano i cordoni della Gendarmerie al confine italo-francese; i fascisti di Defend Europe fanno i bagagli e rimuovono il «blocco» alla frontiera.

      Nella giornata di ieri un gruppo di fascisti italiani e francesi della rete Defend Europe/Generazione Identitaria aveva raggiunto il colle della Scala, al confine tra Italia e Francia, installando una rete da cantiere lunga diverse decine di metri con l’intenzione di bloccare l’attraversamento della frontiera attraverso la montagne da parte dei migranti. Una pagliacciata degna di questi infami, che peraltro hanno pensato bene di piazzarsi in un punto della montagna a rischio valanghe che da tempo non viene più utilizzato dai migranti che cercano di raggiungere la Francia. I media nostrani hanno però subito abboccato, dedicando alla notizia tutti gli onori del caso. Una provocazione inaccettabile per un territorio come la Valle di Susa da sempre fieramente antifascista, e per i tanti solidali che in questi mesi si sono organizzati per sostenere i migranti al confine.

      In seguito alla notizia era stato quindi lanciato un appello immediato a mobilitarsi per raggiungere il confine e cacciare i fascisti e nella tarda mattinata di oggi una carovana composta da circa 300 migranti e solidali è partita da Claviere in direzione della frontiera. All’altezza di Monginevro il corteo ha sfondato il cordone della gendarmerie schierato a difesa del confine, prima costringendolo a indietreggiare per diversi metri e poi travolgendo gli agenti della polizia francese e aggirando il blocco. Nonostante alcuni tentativi della gendarmerie di effettuare fermi in maniera disordinata, tutte le persone della carovana sono riuscite a passare e il corteo ha proseguito in direzione di Briancon, dove si trova ancora in questo momento. Nel frattempo è arrivata la notizia che i fascisti di Defend Europe, dopo aver presidiato per alcune ore la frontiera sbagliata, avevano già fatto i bagagli rimuovendo il blocco.

      A pochi giorni dal 25 aprile la giornata di oggi ha violato il dispositivo di un confine che governanti, fascisti e polizia vorrebbero impermeabile, per ribadire che nessuno spazio verrà lasciato a chi vorrebbe alzare muri e fare della Valle di Susa la caserma d’Europa.

      Aggiornamento ore 20:30 SITUAZIONE GRAVISSIMA. Dopo la clamorosa figura che hanno fatto oggi i gendarmi e i fascisti, i vigliacchi di Francia tornano alla carica.
      La polizia francese si sta scatenando in una caccia all’uomo nel centro di Briançon. Cercano gli italiani. Ci segnalano già diversi fermi.
      Per quanto riguarda i fascisti, dopo essersi squagliati come neve al sole davanti ai valsusini stanno ora minacciando di attaccare con bombe incendiarie uno dei ricoveri in cui fanno tappa in migranti nel loro percorso. Seguiranno aggiornamenti, intanto facciamo girare queste informazioni…


      https://www.infoaut.org/prima-pagina/monginevro-migranti-e-solidali-passano-il-confine-sfondando-il-blocco-della

      Sur ce site, il y a aussi une vidéo, avec interview à un Italien ("valsusien") qui a participé à la manifestation:


      Il dit:

      «Siamo valsusini e le montagne decidiamo noi come viverle, non lasciamo che 30 persone arrivino sulle nostre montagne, tra l’altro al Colle della Scala dove non passa nessuno da parecchio tempo, dicendo che stanno bloccando le frontiere. Erano una trentina questi esaltati, noi oggi siamo riusciti a far passare 50 persone. Siamo stati sulla strada, siamo arrivati da Clavière fino a Briançon. Man mano che siamo entrati nel paese anche la gente francese, la gente di Briançon si è unita al corteo e... una bellissima giornata. Siamo riusciti ad ottenere quello che volevamo. Ogni volta che queste persone decideranno di fare qualche pagliacciata mediatica come quella che abbiamo fatto in questi giorni sappiano che la risposta sarà questa. Queste montagne non sono per i fascisti, sono montagne partigiane. Lo sono sempre state e lo rimarranno sempre.»

      Lien vers la vidéo: https://www.infoaut.org/media/k2/videos/20077.mp4


      #partisans

    • Dans les Alpes, des militants d’extrême-droite veulent bloquer le passage des migrants : en ont-il le droit ?

      Ce week-end, des membres du groupuscule raciste et anti-immigration Génération identitaire ont pris position sur le col de l’Échelle, dans les Alpes françaises, afin d’empêcher que des migrants venant d’Italie ne traversent la frontière et rentrent en France. Mais de simples citoyens peuvent-ils contrôler les frontières ?

      http://www.infomigrants.net/fr/post/8816/dans-les-alpes-des-militants-d-extreme-droite-veulent-bloquer-le-passa

    • On a marché sur la gueule de la frontière [MàJ]

      Seule la lutte et la solidarité paient : 240 oiseaux de liberté et chat·tes sauvages ont relié Clavières, Italie, à Briançon, France, en manif’ sauvage, permettant à 40 exilé·es de franchir une nouvelle étape. Les flics se sont laissés déborder, les fachos n’ont pas réagi. Pour aujourd’hui, la peur a changé de camp.
      Photo volée à ces fachos de D !CI

      Ces derniers jours, l’État français a amorcé une fermeture particulièrement sévère de la frontière au col de Montgenèvre. Trois soirs de suite, la chasse à l’homme noir (mais pas que, deux groupes de Kurdes très soudés ont traversé) a mobilisé un ballet de scooters des neiges, police et chasseurs alpins armés en guerre mêlés.

      Samedi 21, deux initiatives se sont croisées du côté français du col. Ces fils de flics de Defend Europe sont venus se faire un coup de comm’ et se redorer la cerise à moindre frais, en montant un simulacre de garde au col de l’Échelle. En mobilisant quand même deux hélicoptères (normalement interdits dans la zone), un bus, un avion et en réservant tout un hôtel. Et ces acharné·es des squats d’Italie et des Hautes-Alpes et alentours ont jugé (et brûlé) la frontière à l’issue d’un chouette carnaval (j’écrirai sauvage si je ne craignais le pléonasme) à Gap. La préfète Bigote-Kayserine a décliné l’invitation à venir se défendre.

      Dans la nuit, la présence de 80 à 90 crânes vides près de Briançon à incité les carnavaleux à venir protéger avec quelques Briançonnais·es les principaux lieux hébergeant des exilé·es : refuge de la CRS, squat Chez Marcel, squat Chez Jésus en Italie.

      Le dimanche 22, un rassemblement Chez Jésus à Clavières part en manifestation sauvage : 170 Français·es, Italien·nes, exilé·es arrivant en France et exilé·es ayant des papiers, tous·tes solidaires. La manif part sur les pistes avant de prendre la route au milieu de Montgenèvre, suivant un itinéraire courant des arrivant·es. L’opposition policière est faible : moins de 50 decks, pas déters du tout, malgré la présence du PSIG (peloton spécial d’intervention de la gendarmerie). Le barrage de flics à pied est neutralisé à la sortie du tunnel de Montgenèvre par des militant·es, tandis que le reste de la manifestation le contourne et s’ouvre la route vers Briançon. La manif’ prend ensuite les lacets de la nationale 94 (19 km de marche en tout de Clavières à la CRS) et arrive à Briançon en se grossissant de renforts. En chemin, les flics suivent en marronnant derrière, les touristes montant à la station de ski patientent gentiment… sauf quelques identitaires isolés dans la circulation, dont une voiture pleine qui se fait un peu bousculer pour n’avoir pas su fermer sa grande gueule et contenir sa haine. À l’entrée de Briançon, sur le Champ de Mars, les flics se regroupent dans un coin et laissent passer 240 oiseaux de liberté et chat·tes sauvages. L’itinéraire classique passe devant la sous-préf’, le comico et la gendarmerie où les bleus sont tout affolés et ne savent comment mettre en place leur défense. Pour aujourd’hui, la peur a changé de camp. Et une quarantaine d’exilé·es ont changé de pays.

      Après s’être fait marcher deux fois sur la gueule dans la journée, les flics l’avaient mauvaise, comme les fachos qui se font voler la vedette dans le week-end. Les uns comme les autres brûlent leur gasoil dans la soirée en rondes dans la ville, jusqu’à ce qu’un militant qui emmerdait les autorités depuis trop longtemps à Briançon se fasse serrer par six flics véners sous les yeux de la manif qui discutait à deux pas. Tout se finit bien, et les No-Borders viennent le tirer de leurs sales pattes avec une menotte à un poignet et sous les jets de lacrymo.

      Clé de Mandrin


      http://lacanardesauvage.free.fr/spip.php?article414

      Déjà signalé par @sinehebdo, mais je copie-colle ici le contenu de l’article

    • Renforts dans les Alpes françaises, théâtre d’actions anti et pro-migrants

      Le gouvernement français a condamné dimanche les actions d’extrémistes de droite et de gauche hostiles et favorables aux migrants dans les Hautes-Alpes. Des renforts de police vont être déployés.

      https://www.rts.ch/info/monde/9511668-renforts-dans-les-alpes-francaises-theatre-d-actions-anti-et-pro-migrant

      Interview de #Romain_Espino et reportage vidéo de la RTS :
      "On a décidé aujourd’hui de montrer au pouvoirs publics que, avec un petit peu de volonté et des moyens quand même relativement sommaires, il est possible de reprendre le contrôle de nos frontières et d’empêcher les clandestins de rentrer dans notre pays"
      https://www.rts.ch/play/tv/12h45/video/un-mouvement-dextreme-droite-bloque-le-col-de-lechelle-entre-la-france-et-litali

      Petit commentaire sur ce courte reportage...

      La journaliste dixit : « Le Col de l’Echelle est devenu un autre emblème d’une pression migratoire exponentielle… »

      « Pression migratoire exponentielle »… alors que les statistiques montrent une diminution nette des arrivées en Europe (laissons de côté les raisons). Et alors qu’un militant antifa qui a participé aux actions côté italien a indiqué, dans une autre vidéo déjà signalée ici :
      "tra l’altro al Colle della Scala dove non passa nessuno da parecchio tempo »
      https://www.infoaut.org/media/k2/videos/20077.mp4


      #invasion #préjugés #afflux

      Et en vue de ce que le militant antifa dit, les mots du porte-parole de Générations identitaires, Romain Espino, sonnent juste ridicules :
      "On a décidé aujourd’hui de montrer au pouvoirs publics que, avec un petit peu de volonté et des moyens quand même relativement sommaires, il est possible de reprendre le contrôle de nos frontières et d’empêcher les clandestins de rentrer dans notre pays »
      Et c’est vrai que… pendant leur action, ils ne sont rentrés en contact avec aucun migrant…
      Je pense qu’on peut utilisé le tag #crétins_abissaux

      Et elle ajoute… le passage de « clandestins » (yes) via le col de l’Echelle a « creusé un fossé entre ceux qui souhaitent les aider et ceux qui souhaitent les aider »
      --> en réalité, ce n’est pas une question de « souhaits », c’est une question de loi, c’est un droit… et la loi dit qu’il est possible de traverser les frontières, même irrégulièrement et sans documents, en vue du dépôt d’une demande d’asile !

    • Hautes-Alpes : l’Intérieur renvoie dos à dos les militants d’extrême droite et ceux solidaires des migrants

      Vous souvenez-vous de la fois où Donald Trump, le président américain, a renvoyé dos à dos des militants racistes et antiracistes à la suite d’affrontements dans la ville de Charlottesville ? L’idée a peut-être inspiré notre ministère de l’Intérieur, qui a publié dimanche soir un communiqué (à lire ici : https://twitter.com/Place_Beauvau/status/988133316145664000) dénonçant les « provocations, gesticulations et incidents qui ont marqué ce week-end dans les Hautes-Alpes ». Ce communiqué met sur le même plan les militants d’extrême droite qui ont tenté de bloquer la frontière avec l’Italie pour empêcher des migrants de passer, et ceux qui se sont opposés à cette opération, en soulignant que quand les premiers sont partis « dans le calme », les seconds ont commis « des violences ». Et il choisit, in fine, de donner raison aux premiers en annonçant des renforts policiers sur la zone afin de « s’assurer du respect absolu du contrôle des frontières ».

      http://www.liberation.fr/direct/element/hautes-alpes-linterieur-renvoie-dos-a-dos-les-militants-dextreme-droite-e

    • Communiqué de presse de M. Gérard COLLOMB, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur

      Gérard COLLOMB, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur condamne avec la plus grande fermeté l’ensemble des provocations, gesticulations et incidents qui ont marqué ce week-end dans les Hautes-Alpes et dont des groupes d’activistes d’ultra droite et d’ultra gauche sont respectivement à l’origine. Il tient à saluer l’action de la préfète qui s’est constamment assurée de l’engagement des forces de l’ordre dans l’exécution de cette mission pour prévenir les atteintes à l’#ordre_public.
      D’une part des activistes du groupuscule d’ultra droite Génération Identitaire se sont rendus au Col de l’Echelle en prétendant y « tenir la frontière ». Cette action de gesticulation, consistant à déployer des banderoles s’est tenue sous l’étroite surveillance des forces de l’ordre qui ont veillé à prévenir tout trouble à l’ordre public. Ces activistes ont quitté les lieux ce midi, dans le calme, en présence d’un important dispositif de gendarmerie.
      D’autre part, un groupe de plus d’une centaine d’activistes pro-migrants français et italiens s’est présenté ce midi au Col du Montgenèvre, en provenance d’Italie, en vue de faire franchir la frontière illégalement et en force à une trentaine de migrants. A cette occasion des violences ont été commises vis-à-vis des forces de l’ordre et un véhicule de la gendarmerie nationale a été dégradé. Ces individus ont ensuite poursuivi leur action en direction de Briançon où leur présence fait l’objet de la plus grande vigilance.
      Face à ces actions inacceptables, Gérard COLLOMB rappelle l’attachement indéfectible de l’Etat au respect absolu de l’#ordre_républicain et sa volonté de combattre ceux qui souhaitent faire échec aux contrôles des frontières comme ceux qui prétendent se substituer aux forces de l’ordre dans ces missions. En outre, il condamne avec la plus grande fermeté toutes les violences envers les forces de l’ordre chargées de faire appliquer le droit.
      En conséquence, des renforts de police et de gendarmerie importants seront mis en place dès ce soir, en provenance des départements voisins, afin de prêter leur concours, avec la retenue nécessaire, aux forces déjà en place et s’assurer du respect absolu du contrôle des frontières. Des renforts d’unités mobiles, qui seront également présents en soirée sur zone seront déployés dès demain pour assister, sous l’autorité de la préfète des Hautes Alpes, l’ensemble des services de la sécurité publique et de la gendarmerie territoriale engagés dans cette mission.
      Service de presse de Gérard COLLOMB, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur
      01 49 27 38 53 - sec1.pressecab@interieur.gouv.fr

      https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=2ahUKEwiCsffIytPaAhUpMewKHUoJC_

    • Les suites des événements sur le col de l’Echelle —> la manifestation de Defend Europe.
      Des suites qui touchent les citoyens solidaires.

      Vu sur twitter :

      Les 3 militants qui comparaissaient cet après-midi à #Gap pour avoir aidé une 20aine de #migrants à entrer irrégulièrement en France ce dimanche sont en détention provisoire, dans l’attente de leur jugement (ils ont demandé un renvoi). Extrait du communiqué du procureur de Gap :

      https://twitter.com/mathildemathieu/status/988819970669858823

    • Répression à la frontière franco-italienne : deux genevois en préventive

      Deux camarades genevois ont été interpellés et mis en #détention_préventive à Gap en France et sont accusés d’ « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée ». Une troisième personne est détenue à Marseille pour le même chef d’accusation.

      Les trois personnes ont été arrêtées suite à une manifestation qui a eu lieu entre Montgenèvre et Briançon et qui avait pour but de répondre à l’action des fascistes de Génération Identitaire, qui avaient déjà fait parler d’eux quand ils avaient affrété le bateau C-Star pour empêcher le sauvetage des personnes en exil en Méditerranée. La contre-manifestation a réuni 170 personnes - exilé.e.s et solidaires - afin de passer la frontière pour rejoindre Briançon.

      Après plus de 24h de #garde-à-vue, les deux camarades ont été mis en détention préventive à la maison d’arrêt de Gap en attente de la première audience de leur procès, qui se tiendra le 31 mai au Tribunal de Gap. La situation est semblable pour la personne détenue à Marseille.

      La répression qui répond à cette manifestation de solidarité avec les personnes en exil est totalement démesurée et fait froid dans le dos. Le gouvernement français, après avoir réitéré son intention de fermer ses frontières en augmentant son dispositif policier et militaire, tente de montrer l’exemple en sortant son arsenal judiciaire dont personne n’est dupe. La réponse politique qu’apporte le gouvernement Macron aux actes de solidarité révèle très clairement la tournure autoritaire de l’Etat français.

      Les personnes qui tentent de franchir la frontière depuis des mois dans les Hautes-Alpes, subissent quotidiennement le contrôle et la répression de la police française. La tentative de s’organiser collectivement contre ce dispositif répressif fait peur à l’Etat, qui voit bien son pouvoir être attaqué de toute part.

      Nous sommes conscient.e.s que la peine que nos camarades pourraient encourir n’est pas négligeable, c’est pourquoi nous appelons à la solidarité internationale, pour elleux et toutes celleux qui subissent la répression !


      https://renverse.co/Repression-a-la-frontiere-franco-italienne-deux-genevois-en-preventive-1507

    • Dans les Alpes, la solidarité avec les migrants l’a emporté sur la xénophobie

      Samedi 21 avril, en plein débat parlementaire sur le projet de loi Asile et Immigration, le groupe d’extrême droite Génération identitaire a mené une action anti-migrants au col de l’Echelle, dans les Hautes-Alpes. Dimanche, militants italiens et français ont franchi la frontière au col de Montgenèvre pour mettre à l’abri une quarantaine de migrants à Briançon.

      Les fachos escortés par la police :

      Puis le gradé des gendarmes assure « entre guillemets, une sorte d’escorte » pour raccompagner les militants d’extrême droite en dehors du département, « en évitant toute confrontation » avec les militants anti-fascistes qui se rassemblent sur le versant italien du col de Montgenèvre. « Éviter tout trouble à l’ordre public et garantir le respect du droit » a été le leitmotiv de la préfecture des Hautes-Alpes tout le week-end. Écoutez sur ce point Jean-Bernard Iché, le Sous-préfet de Briançon.

      La contre-manifestation est aussi « escortée » par les flics, mais d’une toute autre manière :

      Après des heures de marche sous la surveillance des forces de gendarmerie, les manifestants parviennent à rejoindre Le Refuge, lieu de premier accueil à Briançon, aux cris de « Liberta, liberta ». Soulagement pour les migrants. Mattias, qui vient du Cameroun, se dit « fier d’avoir échappé à beaucoup de choses », sur tout son parcours de migration. Alex, originaire du Sénégal, n’a pas trouvé de « solution d’asile en Italie ». Il espère que ce sera le cas en France. Briançon, dont 2 % des habitants seraient des « aidants », ce qui représente 250 personnes au quotidien, offre un nouveau départ. « Nous n’avons abandonné nos montagnes ni aux fascistes, ni à la police », se réjouit Agnès, militante de Tous Migrants. « Ensemble, Italiens et Français, nous rappelons que l’esprit montagnard n’a pas de frontière », poursuit-elle. « Ils voulaient fermer la frontière. Nous, on va l’ouvrir », dit Lisa qui s’investit dans le squat Chez Marcel. Ce dimanche, comme beaucoup d’autres avant eux et beaucoup qui suivront, 40 exilés sont placés sous la protection des citoyens de Briançon.

      https://reporterre.net/Dans-les-Alpes-la-solidarite-avec-les-migrants-l-a-emporte-sur-la-xenoph

      Je copie-colle ici une référence à la #montagne :

      « Nous n’avons abandonné nos montagnes ni aux fascistes, ni à la police », se réjouit Agnès, militante de Tous Migrants. « Ensemble, Italiens et Français, nous rappelons que l’esprit montagnard n’a pas de frontière », poursuit-elle.

    • #Col_de_Montgenèvre : trois militants devant la justice pour avoir aidé des migrants à passer la frontière

      Par François Carrel, Grenoble, de notre correspondant — 25 avril 2018 à 18:46

      En réponse à la manifestation antimigrants de Génération identitaire ce week-end dans les Hautes-Alpes, des militants engagés dans le soutien aux réfugiés avaient décidé d’aider des migrants à entrer sur le territoire français dans le même périmètre. Trois d’entre eux seront bientôt jugés à Gap.
      Le sinistre happening de militants d’extrême droite, ce week-end au col de l’Echelle (Hautes-Alpes), itinéraire de passage de la frontière franco-italienne pour les migrants, avait provoqué une #contre-manifestation de militants engagés dans le soutien aux migrants. Partis d’Italie dimanche à la mi-journée, une centaine de militants avait passé en groupe la frontière gardée par la police sur le col voisin de Montgenèvre. Avec eux, une vingtaine de réfugiés qui ont pu sous leur protection contourner les forces de l’ordre et gagner Briançon en fin d’après-midi.

      Le soir même, la police interpellait six militants à Briançon. Si trois Italiens ont été remis en liberté à l’issue de leur garde à vue, trois autres militants, un Belgo-Suisse âgé de 23 ans, un Suisse de 26 ans et une étudiante italienne de 26 ans, ont été présentés mardi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Gap (Hautes-Alpes) pour ce « passage en force de la frontière », selon les mots du procureur de la République de Gap, Raphaël Balland. Le chef d’accusation : « avoir facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France de plus d’une vingtaine d’étrangers, avec cette circonstance que les faits ont été commis en #bande_organisée ». La peine maximale qu’ils encourent est de dix ans d’emprisonnement, 750 000 euros d’amende et l’interdiction du territoire français.

      Placés en #détention_provisoire

      Les trois manifestants ont obtenu le renvoi de l’examen du dossier et du jugement au 31 mai, « pour préparer leur défense et en raison du contexte extrêmement tendu », explique Yassine Djermoune, avocat de Théo, le jeune Belgo-suisse. Tous trois ont en revanche été placés en détention provisoire dans l’attente de leur jugement « en raison de l’insuffisance des garanties de représentation et pour prévenir toute réitération des faits », précise Raphaël Balland. Décision « incompréhensible » pour Yassine Djermoune : « Ce sont des personnes insérées socialement dans leurs pays et qui n’ont jamais eu affaire à la justice. » Les avocats ont fait appel de la mise en détention provisoire et vont déposer une demande de mise en liberté.

      Le procureur a en outre précisé, concernant la manifestation des identitaires au col de l’Echelle, qu’« aucune plainte, ni aucun fait susceptible de qualifications délictuelles » n’avait été porté à sa connaissance.

      http://www.liberation.fr/france/2018/04/25/col-de-montgenevre-trois-militants-devant-la-justice-pour-avoir-aide-des-

    • Deux Suisses détenus en France après une manifestation pro-migrants

      Le Tribunal de Gap a prononcé la détention provisoire de manifestants ayant favorisé l’entrée illégale de migrants à la frontière franco-italienne
      Deux jeunes Suisses, ainsi qu’une ressortissante italienne, ont été placés en détention provisoire par le Tribunal correctionnel de Gap (Hautes-Alpes), mardi, en raison de leur participation dimanche à une manifestation d’aide aux migrants à la frontière franco-italienne.

      Partie du village italien de Clavière, cette action a rassemblé 160 personnes, en majorité des Italiens et des Français. « La manifestation a permis l’entrée en France de 30 à 40 migrants, bloqués à la frontière depuis plusieurs jours », explique Benoît Ducos, de l’association Tous Migrants. C’est la première fois en France que des « délinquants solidaires » vont en prison. »

      Sans violence, les manifestants ont entouré les migrants pour les protéger des forces de l’ordre, ajoute ce militant. Ils ont franchi la frontière en marchant sur les pistes de ski de Montgenèvre encore enneigées. Puis, sur la route, ils ont passé un cordon d’une vingtaine de gendarmes, dans une grande bousculade, avant de poursuivre jusqu’à Briançon. C’est dans la soirée que les trois jeunes gens ont été arrêtés.
      Jusqu’à 10 ans de prison

      Poursuivis pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée », les trois prévenus sont en attente de leur procès, qui se tiendra le 31 mai. Ils encourent jusqu’à 10 ans de prison et 750 000 euros d’amende avec une interdiction du territoire français. Présentés en comparution immédiate, ils ont demandé le report de l’audience. Le parquet a alors requis la détention provisoire, « en raison de l’insuffisance des garanties de représentation et pour prévenir toute réitération des faits ».

      Des éléments que conteste leur avocat, Me Yassine Djermoune. « Nous avons versé au dossier des attestations d’hébergement le temps de la procédure. La réitération des faits n’est pas fondée, mes clients n’ayant jamais été condamnés. » Les deux citoyens helvètes sont amis, domiciliés en Suisse, et l’un d’entre eux a une promesse d’embauche comme maître-nageur à Genève pour la saison estivale. « De passage à Clavière, ils ont rencontré les migrants au lieu d’accueil », poursuit l’avocat, qui se dit choqué par la mesure de détention provisoire. Contacté, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire.
      Une contre-manifestation

      Le week-end dernier était tendu dans les Hautes-Alpes. Samedi, des militants d’extrême droite, venus de toute l’Europe, se sont installés au col de l’Echelle pour une action anti-migrants. La manifestation de soutien à ceux-ci s’est faite en réaction. Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a annoncé le renforcement des forces de l’ordre et du contrôle de la frontière. Ce mercredi, les identitaires poursuivaient leur opération au col du Montgenèvre.

      https://www.letemps.ch/suisse/deux-suisses-detenus-france-apres-une-manifestation-promigrants

    • Réaction aux incidents et tensions à la frontière franco-italienne
      –-> Communiqué de presse de la municipalité de Briançon
      Briançon, le 23 avril 2018

      La municipalité tient à condamner avec la plus grande fermeté les incidents qui se sont déroulés ce week-end à la frontière franco-italienne et dans le Briançonnais et appelle à l’apaisement des tensions autour de la question migratoire au niveau du territoire.

      Nous invitons les associations, les bénévoles et toutes les personnes impliquées dans l’accueil d’urgence des exilés à ne pas répondre par la surenchère aux provocations des identitaires. Ni à la polémique nauséabonde alimentée par certains responsables politiques qui ne font que mettre de l’huile sur le feu. Les victimes des tensions exacerbées seraient une nouvelle fois les migrants.

      La municipalité rappelle que face à ce drame humanitaire elle a toujours tenu une position humaniste et responsable afin d’éviter que la situation ne devienne incontrôlable.

      Contrairement aux affirmations graves portées par les auteurs de la pétition « Voulez-vous d’un mini-Calais à Briançon ? », il n’y a jamais eu dans notre commune de campements, de dégradations ou d’incidents liés à la présence de migrants. Il faut veiller à ne pas créer d’amalgame laissant penser que les exilés accueillis temporairement à Briançon - et qui ne souhaitent pas y rester - seraient à l’origine de problèmes d’insécurité. Ces allégations infondées risquent d’entraîner le rejet de la part d’une partie des Briançonnais et de renforcer les attaques racistes de ceux qui professent la haine des étrangers.

      Si l’élan de solidarité qui s’est organisé localement pour faire face à la crise migratoire qui s’impose à nous a permis de répondre à l’urgence dans la dignité, les élus locaux se retrouvent à gérer au quotidien une question qui ne devrait pas rentrer dans les prérogatives de la commune.

      S’agissant des accusations portées par le conseiller départemental du canton de Briançon – 1 à l’encontre de la ville de Briançon, la municipalité rappelle que l’ouverture en juillet 2017 de la maison d’accueil d’urgence « #Refuges_Solidaires » a été décidé collégialement par les vice-présidents de la Communauté de Communes du Briançonnais (CCB). A ce titre la CCB, propriétaire du bâtiment, prend en charge les frais de fonctionnement (chauffage, eau…) pour préserver la salubrité des locaux et garantir une bonne hygiène aux occupants.

      Quant à la notion « d’#appel_d’air » selon laquelle il faudrait veiller à ne pas « trop bien » accueillir les migrants afin que d’autres ne soient pas encouragés à prendre le même chemin, il ne s’agit que d’un mythe. Cette incantation finit par convaincre certains à force d’être répétée, produisant des effets déplorables. C’est ignorer que la perméabilité des passages par le sud de la France étant de plus en plus réduite, l’itinéraire des exilés s’est naturellement déplacé vers le nord. Le Briançonnais n’est devenu une route migratoire privilégiée que depuis que les contrôles se sont intensifiés à la frontière franco-italienne dans les Alpes Maritimes.

      Il convient de préciser que la mise en place d’un dispositif de contrôle garantissant l’imperméabilité des frontières est totalement impossible et illusoire en montagne où les itinéraires sont multiples. Cette politique est incompatible avec les principes propres à un régime démocratique et à une économie libérale.



      http://ville-briancon.fr/reaction_aux_incidents_et_tensions_a_la_frontiere_franco_italienne.ht

    • Au Col de l’Échelle, impunité pour les identitaires d’un côté, prison ou tabassage pour les soutiens pacifiques des migrants de l’autre... Jusqu’où iront le gouvernement, la police et la justice pour décourager la solidarité ?

      Communiqué du Collectif « Délinquants solidaires », 26 avril 2018, reçu via la mailing-list du Gisti

      Alors que des citoyen·ne·s, associations et collectifs locaux se mobilisent depuis de longs mois pour organiser l’accueil de personnes exilées sur leur territoire face aux pratiques irrégulières des forces de l’ordre, les évènements de ce week-end à Briançon montrent bien que le #délit_de_solidarité a encore de beaux jours devant lui.

      Dans le cadre d’une mise en scène médiatique au col de l’Échelle à la frontière franco-italienne, le groupe d’extrême-droite Génération Identitaire a bloqué la frontière entre le 21 et 22 avril, étalant des messages haineux en pleine montagne, barrant la route à des personnes épuisées par un trajet en montagne, les mettant ainsi potentiellement en danger, puis relayant les photographies de leurs faits d’armes sur les réseaux sociaux à grand renfort de commentaires xénophobes. Ainsi, à l’instar de ce qui s’est passé lors de l’action organisée en Méditerranée à l’été 2017 pour saborder les sauvetages de personnes migrantes, des militant⋅e⋅s d’extrême droite de plusieurs pays européens sont venues bloquer symboliquement la frontière sans que les forces de l’ordre interviennent ou que les autorités condamnent clairement cette action, se bornant à évoquer des « gesticulations ».

      Le dimanche 22 avril, une manifestation pacifique composée de plus de 150 personnes exilées et de leurs soutiens est partie de Clavière en Italie pour rejoindre Briançon à pieds et ainsi protester contre la militarisation de la frontière et la non prise en charge des personnes mineures ou en demande d’asile par les autorités françaises. Les organisations locales et régionales alertent depuis 2015 sur les atteintes systématiques aux droits des personnes migrantes à la frontière franco-italienne, de Menton à Briançon sans qu’elles soient entendues par les responsables politiques.

      A l’issue de cette manifestation spontanée, six personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre. Trois ont finalement été relâchées mais trois autres sont toujours en détention provisoire, enfermées à Gap et à Marseille. Poursuivies pour « avoir par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France de plus d’une vingtaine d’étrangers, avec cette circonstance que les faits ont été commis en bande organisée », elles risquent selon la loi française jusqu’à 10 ans de prison assortie de 750 000 euros d’amende. Le jugement ayant été renvoyé au 31 mai 2018, ces trois personnes originaires de Suisse et d’Italie resteront donc potentiellement enfermées jusqu’à cette date.

      En marge de la manifestation, cinq participant·e·s attablé·e·s à la terrasse de l’Hôtel de la Gare à Briançon vont faire l’objet d’un contrôle d’identité. Les policiers demandent à l’une des personnes de les suivre, refusant d’en donner la raison. « On va pas te le répéter deux fois » lance un policier. La personne sort son téléphone pour prévenir un avocat, les policiers le lui arrachent et la projettent au sol, lui sautent dessus. Face contre terre, coups de matraque, clef de bras, coup de genoux, pouces enfoncés dans les yeux, étranglement, la personne est finalement traînée par les pieds dans les escaliers, toujours face contre terre, puis jetée sur le goudron deux mètres plus loin. Alertés par les cris, des gens arrivent, les policiers gazent tout le monde, y compris la personne gisant au sol, visage tuméfié, en sang, la mâchoire gonflée, respirant difficilement et aveuglée par les gaz lacrymogènes. Souffrant de multiples contusions, d’un énorme hématome à la mâchoire, d’une entorse aux cervicales, et de douleur au niveau de la trachée, cette victime de la #violence_policière est amenée aux urgences. Résultat : 10 jours d’interdiction totale de travail.

      Il est inadmissible que ces personnes soient actuellement privées de liberté ou violentées alors qu’elles ont été interpellées dans le cadre d’une manifestation pacifique. En outre, ces militant·e·s de la solidarité ont participé à de nombreuses opérations de sauvetage en montagne, se rendant juste « coupables » d’assistance à personne en danger. Un cas de plus de dissuasion de la solidarité.

      Le collectif Délinquants solidaires s’inquiète du peu de cas qui est fait par les pouvoirs publics de l’expression sans complexes d’une xénophobie et du blocage des frontières par des militant·e·s d’extrême-droite, qui a pour conséquences immédiates la mise en danger des personnes migrantes parmi lesquels des mineur·e·s, ainsi que le déni pur et simple du droit d’asile, qui est encore une obligation conventionnelle de la France.

      Le collectif Délinquants solidaires condamne fermement la détention de soutiens des exilé⋅e⋅s et appelle à leur libération immédiate. Par ailleurs, il répète que la solidarité et l’accueil sur nos territoires manifestés par des milliers de citoyens et citoyennes doivent être encouragés au lieu d’être systématiquement dénigrés ou réprimés. Si les député·e·s ont raté l’occasion d’abroger le délit de solidarité, nous restons mobilisé·e·s et solidaires des personnes exilées pour réclamer un accès aux droits effectifs pour toutes et tous et le droit de s’organiser collectivement.

    • Genevois incarcérés pour délit de solidarité à Gap : la gauche du canton demande leur libération

      Depuis lundi, deux Genevois sont en détention préventive à Gap, accusés “d’aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national ”. Ces interpellations se sont produites lors d’une manifestation conjointe de migrants et de personnes solidaires de la cause. 

      Celle-ci faisait suite à la provocation du mouvement d’extrême droite “Génération Identitaire” qui a bloqué la frontière franco-italienne. « Cette procédure ultra-répressive est révoltante » dénoncent syndicats et partis de gauche genevois ce jeudi. « Les accusés ne présentent aucun danger pour la société.

      Il s’agit donc d’un acte de zèle parfaitement déplacé de la justice française, qui criminalise les actions de solidarité et la lutte pour le respect des droits des migrants ». Et de demander « l’abandon des procédures à l’encontre des militants et, à défaut, leur mise en liberté immédiate jusqu’à la date de l’audience » prévue le 31 mai.

      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2018/04/26/genevois-incarceres-pour-delit-de-solidarite-a-gap-la-gauche-du-canton-d

    • Vidéo : ce qu’il s’est passé ce week-end aux cols de l’Échelle et de Montgenèvre

      Week-end agité au col de l’Échelle dans les Hautes-Alpes. Samedi, des militants d’extrême-droite sont montés au sommet de ce col pour « bloquer » la frontière entre la France et l’Italie. Dimanche, après leur départ, c’est une manifestation antifasciste qui a franchi la frontière en passant par les pistes de Montgenèvre. Retour en vidéo sur ces deux jours.

      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2018/04/23/video-ce-qu-il-s-est-passe-ce-week-end-au-col-de-l-echelle

    • Frontière franco-italienne : « une réponse pacifique » à Génération Identitaire

      La qualification par le procureur de la République de “bande organisée” passe mal. Tout comme le fait d’avoir “facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France d’une vingtaine d’étrangers”. Maraudeur et ancien pisteur-secouriste, Benoit Ducos a souhaité revenir sur le déroulé de la manifestation de dimanche dernier, partie de Claviere en Italie, pour se rendre à Briançon, en réaction à l’action du mouvement d’ultra-droite Génération identitaire (GI), la veille.
      Manifestation qui s’est conclue par six interpellations et trois personnes – une Italienne et deux Suisses – jugées en comparution immédiate, ce mardi à Gap.

      « Une réponse pacifique » à Génération identitaire

      « Après l’action de Génération identitaire samedi matin, on a décidé de se réunir au Refuge solidaire [à Briançon] dans l’après-midi, raconte Benoit Ducos. On était choqués par le deux poids, deux mesures : au col de l’Échelle, ces gens qui prônent la haine raciale ont pu s’installer sans la moindre réaction des forces de l’ordre, alors que nous, au moindre truc, on nous envoie les CRS. » Les bénévoles du Refuge solidaire, de chez Marcel et de Chez Jesus (de Claviere), veulent mettre en place « une réponse pacifique » à l’installation des GI. « La première décision a déjà été de ne pas se rendre au col de l’Échelle : pour ça, il a fallu faire de la pédagogie », assure Benoit Ducos. Un premier appel samedi soir sur les réseaux sociaux par des militants italiens envisageait en effet cette option.

      « Mais comme le dimanche, une journée de conférence était déjà prévue à Claviere sur le thème des exilés, l’envie de faire une marche a fait son chemin, poursuit le maraudeur de Briançon. C’était une manifestation spontanée, où de nombreuses personnes ne se connaissaient même pas : on est très loin de la bande organisée, au contraire de ceux du col de l’Échelle ! » Quant à la présence de migrants au sein du cortège et leur passage, avec lui, en France, Benoit Ducos insiste : « Le dimanche matin, ce sont les exilés qui ont souhaité participer à la marche avec nous. C’étaient des marcheurs parmi les marcheurs, et eux aussi étaient là pour défendre les droits fondamentaux des êtres humains. » Les participants de la marche se défendent d’avoir voulu leur « faire passer la frontière » à la vingtaine de migrants : « D’ailleurs, on était tous persuadés qu’on ne la passerait pas ! »

      https://www.ledauphine.com/faits-divers/2018/04/25/on-est-loin-de-la-bande-organisee

    • Les deux Suisses, interpellés pour avoir aidé des migrants, transférés aux Baumettes

      Trois personnes avaient été interpellées lors de la manifestation antifascites de dimanche à Montgenèvre et jugées en comparution immédiate pour avoir « facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France d’une vingtaine d’étrangers en bande organisée ». Elles ont été placées en détention provisoire mardi dans l’attente de leur audience qui se tiendra fin mai. Une première mobilisation a eu lieu ce matin au parc de la Schappe à Briançon pour les soutenir. Une seconde était prévue ce vendredi, devant la maison d’arrêt de Gap où les deux Suisses sont incarcérés, à 18 heures (la troisième, une Italienne a été placée aux Baumettes à Marseille).

      « Ayant été informée de l’organisation imminente d’une manifestation de soutien à ces deux détenus, l’administration pénitentiaire a transféré ce jour ces deux détenus au centre pénitentiaire des Baumettes à Marseille, pour des raisons de sécurité, compte tenu des incidents graves déjà subis par cette maison d’arrêt lors de la manifestation pro migrants du 21 avril dernier », a révélé le Parquet de Gap ce jeudi. Lors du « carnaval contre les frontières » organisé samedi dernier à Gap la maison d’arrêt avait subi des dégradations et un surveillant pénitentiaire avait été blessé.


      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2018/04/26/manifestation-de-soutien-les-deux-suisses-transferes-aux-baumettes-fait-

    • Briançon, leçons de solidarité

      La route des Alpes empruntée par les migrants est particulièrement dangereuse. Pour pallier les rigueurs de l’hiver comme les défaillances des pouvoirs publics, un important réseau de solidarité s’est mobilisé dans le Briançonnais. Mais au retour des beaux jours, les bonnes volontés ne suffisent plus.

      https://www.mediapart.fr/studio/portfolios/briancon-lecons-de-solidarite/commentaires

    • Dans les Hautes Alpes, l’Etat préfère le bruit des bottes aux chants de solidarité...

      Retour sur un week-end sous Très Haute Tension dans la #vallée_de_la_Durance. Voici une compilation de différents textes... d’autres seront à venir.

      Les fascistes et l’ Etat ont un ennemi commun : les gens solidaires, et ce week end, en bande organisée ( nazis et cols blancs ) ont tenté d’ imposer leur vision nauséabonde d’un monde où les droits humains sont bafoués , piétinés , d’un monde où fascisme et grand capital ne font qu’un.
      Les solidarités se sont organisées à la frontière avec plusieurs dizaines d’exilés bloqués là-haut depuis plusieurs jours. En effet, une présence massive de militaires depuis une semaine à la frontière, Famas en bandoulière, ont raflé toutes les nuits les exilés qui tentaient de traverser la ligne imaginaire dans la neige. Ligne qui d’ailleurs n’a d’autre utilité que de délimiter un point à partir duquel on change la couleur des panneaux de signalisation.
      C’est alors que dimanche 22 avril, un #cortège s’est formé de Clavière (Italie) à Briançon (France), français, italiens, africains, asiatiques, papiers, sans-papiers ont marché... a alors soufflé un vent de liberté dans nos montagnes, sous un ciel bleu azur.
      Face à cette France de la matraque, nous nous sommes organisés et avons piétiné à notre tour, pendant quelques heures, leur projet politique mortifère. De la Zad de Notre Dame des Landes, en passant par les cheminots, par les facs et les Alpes, une bande réprime de manière systématique toute pensée, toute alternative, tout projet de société basé sur la solidarité, le partage des richesses.
      Sur une chose alors oui, nous sommes toutes et tous d’accords, il s’agit bien d’une bande organisée qui mène une guerre idéologique dans une France prête à basculer : Collomb Macron Philippe, les ultras c’est vous !

      ******

      Les 3 camarades ont été placé en détention provisoire en attendant leur jugement le 31 mai. Stupéfaction...

      Hier, dimanche 22 avril, 300 personnes sont parties depuis Clavière, pour traverser la frontière. Après une matinée de discussions et de rencontres sur le thème « Alpes, frontières et résistances » et un repas partagé devant le Refuge Autogeré Chez Jésus, nous nous sommes organisé·es, exilé·es et solidaires, contre toutes les frontières.

      Nous avons marché ensemble et uni·es, et nous avons bloqué la route qui va de Clavière jusqu’à Briançon. Ceci pour donner un signal clair aux fascistes et à la police, et en réponse à la militarisation qui s’est accrue et a complètement bloqué la frontière ces derniers jours. Il s’agissait bien d’une chasse à l’homme, nocturne et diurne. La traversée de la frontière était aussi une réponse à la manifestation des néo-fascistes de Génération identitaire au col de l’Échelle.

      https://rebellyon.info/Dans-les-Hautes-Alpes-l-Etat-prefere-le-19080

    • Col de l’Échelle : impunité d’un côté, tabassage de l’autre. Jusqu’où iront-ils pour décourager la solidarité ?

      Alors que des citoyen·ne·s, associations et collectifs locaux se mobilisent depuis de longs mois pour organiser l’accueil de personnes exilées sur leur territoire face aux pratiques irrégulières des forces de l’ordre, les évènements de ce week-end à Briançon montrent bien que le délit de solidarité a encore de beaux jours devant lui.

      Dans le cadre d’une mise en scène médiatique au col de l’Échelle à la frontière franco-italienne, le groupe d’extrême-droite Génération Identitaire a bloqué la frontière entre le 21 et 22 avril, étalant des messages haineux en pleine montagne, barrant la route à des personnes épuisées par un trajet en montagne, les mettant ainsi potentiellement en danger, puis relayant les photographies de leurs faits d’armes sur les réseaux sociaux à grand renfort de commentaires xénophobes. Ainsi, à l’instar de ce qui s’est passé lors de l’action organisée en Méditerranée à l’été 2017 pour saborder les sauvetages de personnes migrantes, des militant⋅e⋅s d’extrême droite de plusieurs pays européens sont venues bloquer symboliquement la frontière sans que les forces de l’ordre interviennent ou que les autorités condamnent clairement cette action, se bornant à évoquer des « gesticulations ».

      Le dimanche 22 avril, une manifestation pacifique composée de plus de 150 personnes exilées et de leurs soutiens est partie de Clavière en Italie pour rejoindre Briançon à pieds et ainsi protester contre la militarisation de la frontière et la non prise en charge des personnes mineures ou en demande d’asile par les autorités françaises. Les organisations locales et régionales alertent depuis 2015 sur les atteintes systématiques aux droits des personnes migrantes à la frontière franco-italienne, de Menton à Briançon sans qu’elles soient entendues par les responsables politiques.

      A l’issue de cette manifestation spontanée, six personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre. Trois ont finalement été relâchées mais trois autres sont toujours en détention provisoire, enfermées à Gap et à Marseille. Poursuivies pour « avoir par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France de plus d’une vingtaine d’étrangers, avec cette circonstance que les faits ont été commis en bande organisée », elles risquent selon la loi française jusqu’à 10 ans de prison assortie de 750 000 euros d’amende. Le jugement ayant été renvoyé au 31 mai 2018, ces trois personnes originaires de Suisse et d’Italie resteront donc potentiellement enfermées jusqu’à cette date.

      En marge de la manifestation, cinq participant·e·s attablé·e·s à la terrasse de l’Hôtel de la Gare à Briançon vont faire l’objet d’un contrôle d’identité. Les policiers demandent à l’une des personnes de les suivre, refusant d’en donner la raison. « On va pas te le répéter deux fois » lance un policier. La personne sort son téléphone pour prévenir un avocat, les policiers le lui arrachent et la projettent au sol, lui sautent dessus. Face contre terre, coups de matraque, clef de bras, coup de genoux, pouces enfoncés dans les yeux, étranglement, la personne est finalement traînée par les pieds dans les escaliers, toujours face contre terre, puis jetée sur le goudron deux mètres plus loin. Alertés par les cris, des gens arrivent, les policiers gazent tout le monde, y compris la personne gisant au sol, visage tuméfié, en sang, la mâchoire gonflée, respirant difficilement et aveuglée par les gaz lacrymogènes. Souffrant de multiples contusions, d’un énorme hématome à la mâchoire, d’une entorse aux cervicales, et de douleur au niveau de la trachée, cette victime de la violence policière est amenée aux urgences. Résultat : 10 jours d’interdiction totale de travail.

      Il est inadmissible que ces personnes soient actuellement privées de liberté ou violentées alors qu’elles ont été interpellées dans le cadre d’une manifestation pacifique. En outre, ces militant·e·s de la solidarité ont participé à de nombreuses opérations de sauvetage en montagne, se rendant juste « coupables » d’assistance à personne en danger. Un cas de plus de dissuasion de la solidarité.

      Le collectif Délinquants solidaires s’inquiète du peu de cas qui est fait par les pouvoirs publics de l’expression sans complexes d’une xénophobie et du blocage des frontières par des militant·e·s d’extrême-droite, qui a pour conséquences immédiates la mise en danger des personnes migrantes parmi lesquels des mineur·e·s, ainsi que le déni pur et simple du droit d’asile, qui est encore une obligation conventionnelle de la France.

      Le collectif Délinquants solidaires condamne fermement la détention de soutiens des exilé⋅e⋅s et appelle à leur libération immédiate. Par ailleurs, il répète que la solidarité et l’accueil sur nos territoires manifestés par des milliers de citoyens et citoyennes doivent être encouragés au lieu d’être systématiquement dénigrés ou réprimés. Si les député·e·s ont raté l’occasion d’abroger le délit de solidarité, nous restons mobilisé·e·s et solidaires des personnes exilées pour réclamer un accès aux droits effectifs pour toutes et tous et le droit de s’organiser collectivement.

      http://www.delinquantssolidaires.org/item/col-de-lechelle-impunite-identitaires-dun-cote-prison-tabassa

    • Communiqué de presse de Tous Migrants

      COMMUNIQUE DE PRESSE – LUNDI 23 AVRIL 2018

      Le droit d’asile en danger
      Contre la loi asile et immigration, contre la militarisation de la frontière, résistons à bras ouverts.

      Depuis des mois le mouvement citoyen Tous Migrants, avec les associations, les collectivités, les citoyens mobilisés dans le Briançonnais tentent d’alerter l’Etat et de demander de l’aide pour faire face dignement aux arrivées de migrants, pour que soient respectés les droits fondamentaux.

      L’Etat n’a pas répondu à nos sollicitations répétées.

      Ce week-end, après une opération médiatique du groupuscule Génération Identitaire qui a suscité l’indignation de nombreux citoyens ainsi qu’une marche de solidarité avec des demandeurs d’asile de l’Italie à Briançon, la réponse du Ministre de l’Intérieur ne s’est pas fait attendre. Dès dimanche soir, des renforts policiers ont été annoncés et mis en place à la frontière.
      Non seulement cette manifestation haineuse en pleine montagne, par ceux qui tentent également de saborder les sauvetages en Méditerranée, a pu se dérouler sans entrave policière, mais elle atteint un de ses objectifs : faire croire qu’il suffit de militariser une frontière pour bloquer les migrations.
      Au même moment était voté en première lecture à l’Assemblée nationale le projet de loi asile et immigration. Cette loi reste essentiellement tournée vers la répression et la restriction des droits des personnes étrangères : enfermement des enfants en rétention, restriction au droit d’asile, généralisation du refoulement aux frontières...
      C’est une loi dangereuse, qui attise les peurs et les fantasmes plutôt que de prendre en compte les réalités de l’asile, des migrations et les impasses actuelles.

      Face à la haine, aux peurs, Tous migrants continuera d’encourager la solidarité et l’hospitalité. Très nombreux sont les citoyens qui partout en France et en Europe accueillent, protègent, accompagnent...

      Nous continuerons de résister à bras ouverts.

      https://www.facebook.com/tousmigrants/posts/2141213332776901

    • Communiqué RESF-Rhône, reçu via email

      Sur les évènements dans le Briançonnais.

      TROIS POTES EN PRISON

      Cela fait des mois que des personnes s’organisent depuis
      la vallée de la haute Durance jusqu’en Italie en solidarité avec les
      migrant-es et contre les frontières.

      Dimanche, suite à une rencontre-débat sur le thème des
      frontières en Italie, une marche spontanée est organisée de Clavière à
      Briançon. Elle aura pour but de permettre le passage de la frontière a
      une trentaine d’exilé-es. Elle fait aussi réaction au renforcement
      croissant du dispositif policier et militaire , et à la présence, le
      même weekend, du groupe fasciste « Génération identitaire » sur le
      territoire.

      Cette manifestation s’est déroulée sans encombre jusqu’au
      refuge solidaire. En fin d’après midi, 6 personnes ont été interpelées
      de manière arbitraire et placées en garde à vue, un camarade s’est
      fait violement tabassé et des personnes gazées. Le motif de la garde à
      vue : « aide à l’entrée d’étranger-es en situation irrégulière », avec
      comme circonstance aggravante, le délit en bande organisée.

      Trois d’entre eux-elles ont été relâché-es, et les 3
      autres se sont vus prolongé-es leur garde à vue. Ce mardi, ils-elles
      comparaissaient en comparution immédiate à Gap (l’info est venue de
      l’avocat commis d’office, il semble que tout ait été fait pour que
      personne ne soit au courant). Ils-elles ont refusé la comparution
      immédiate et demandé le report de l’audience, fixée finalement au 31
      mai. D’ici l’audience, le tribunal a décidé de les placer en détention
      préventive.

      Nous étions une trentaine à assister à l’audience sous
      haute surveillance : 8 camions de crs devant le tribunal, PSIG et
      police dans la salle. L’entrée au tribunal était conditionnée à la
      présentation et la photocopie d’une pièce d’identité.

      Dans la mesure où la comparution immédiate a été refusée,
      le tribunal devait statuer sur le devenir des 3 personnes en attendant
      l’audience.

      Le procureur basait son réquisitoire sur le contexte
      politique local. Il a en effet tenté de faire porter aux prévenu-es
      tous les événements du week end (citant le texte du carnaval sauvage
      contre les frontières, un communiqué de tous migrants, et bien sûr la
      marche de dimanche). Le carnaval de gap n’a rien à voir avec la marche
      de dimanche, et si l’objectif est de juger les participant-es à ces
      événements, alors pourquoi ne sommes nous pas 600 en prison ???? Il a
      ensuite fait part de sa crainte d’une réitération des actes tant que
      les personnes ne sont pas jugées. Il serait préférable d’incarcérer
      les potes plutôt que de leur laisser la possiblité de commettre de
      nouveaux délits … de solidarité. N’étant pas sûr de lui, le proc
      requiert la détention préventive mais ouvre la porte à un simple
      contrôle judicaire pour s’assurer que les prévenu-es ne se
      volatilisent pas.

      Face à ce réquisitoire hasardeux, les avocat-es
      fournissent divers documents : promesse d’embauche pour l’un,
      attestations d’inscription en fac pour les autres, contrats de
      location et même attestations d’hebergement en france en attendant
      l’audience. Ce qui constitue des garanties de représentations
      suffisantes. Les avocat-es mentionnent ne jamais avoir eu des dossiers
      aussi complets pour une comparution immédiate.

      Avant la délibération, une sorte de sérénité était
      palpable dans la salle. Mais quelques minutes plus tard le délibéré
      est rendu : mandat de dépôt et détention préventive. A gap pour les
      copains (le proc aura même l’indecence de signaler au juge que la
      prison est déjà pleine à craquer) et à marseille pour la copine. Nous
      sommes sous le choc.

      Désormais les choses sont claires, tu peux faire de la
      prison pour avoir participé à une manifestation ayant permis à une
      trentaine de personnes de traverser la frontière.

      Un cap est clairement franchi en matière repressive est
      c’est insupportable. Encore plus insupportable lorque l’on entend le
      proc parler des individus de génération identiaire comme pacifistes.
      Rappelons qu’ils avaient affrété un bateau l’an passé pour empêcher
      l’assistance des secouristes en mediterrannée, et que là ils
      s’improvisent police aux frontières avec de gros moyens, qu’ils ont
      saccagé une partie de la montagne,qu’ils incitent la mise en danger de
      personnes, et que l’état choisit de ne pas les poursuivre...

      Nous constatons sans surprises que police, justice et état
      veulent prendre ces 3 personnes en exemple et stopper la solidarité.
      Nous ne sommes pas dupes. Ne répondons pas aux tentatives
      d’intimidation et de division du pouvoir. Soyons tous délinquants
      solidaires ! Nous appelons à des rassemblements massifs. Plus que
      jamais nous avons besoin de soutiens physiques !

      Face à une décision si politique, la réponse doit être
      massive, politique et médiatique.
      Nos camarades sont en prisons. Pour certain-es, venu-es pour la
      première fois dans le briançonnais et sans savoir exactement dans quoi
      ils-elles mettaient les pieds. Ils-elles risquent des mois et des mois
      de prison encore, suite au jugement. D’autres arrestations,
      incarcérations, sont à prévoir ! Faisons pression sur le gouvernement
      pour qu’il comprenne qu’on ne laisse rien passer !

    • Non, la France n’est pas à l’image des « indentitaires » #crétins_des_Alpes

      Le trompe l’œil des militants identitaires

      Le périple du week-end dernier, très médiatique et à grands frais, des identitaires dans les Alpes pourrait donner une image désastreuse de la mentalité de notre pays face au malheur des migrants ! Cependant, il faut mettre ses images de quelques dizaines de militants qui n’ont, dans leur escapade, rencontré, heureusement, aucun migrant, en face de la réalité de la réaction de la population française : ces identitaires ne sont rien face à l’activité de milliers de bénévoles à travers la France qui, dans des associations ou de façon individuelle, aident et portent secours aux migrants, participent à des maraudes dans leurs villes, donnent de leur temps pour dispenser des cours de français, distribuer des repas, trouver des lieux d’accueils … les identitaires militants ne pèsent rien face aux centaines de milliers de Français qui financent chaque année par leurs dons, Médecins du Monde, MSF, France terre d’Asile, la Croix rouge, l’Odre de Malte, la Cimade, les Secours Catholiques et Populaires … Mais aussi face à tant de petites associations qui fleurissent dans des grandes villes (beaucoup dans le quart nord-est de Paris), citons par exemple Accueil Goutte d’Or, l’Île aux Langues, Solidarité Château-Rouge, La Table Ouverte… ou encore JRF-France, le service jésuite des réfugiés…Bien sûr, une grande majorité des Français est inquiète (et parfois même en colère) devant une vague migratoire dont on sait qu’elle a peu de raisons de se tarir. L’angoisse sécuritaire et même identitaire est une réalité, le vote pour l’extrême-droite en est l’illustration… Mais aucune manifestation populaire hostile de masse, quasiment aucune action violente n’est à déplorer. Pour l’instant du moins, on peut dire que la population française manifeste plus d’humanité que d’inhumanité dans cette période. Les conditions indignes dans lesquels survivent des milliers de migrants, par exemple dans le nord de Paris, près de la porte de la Villette, montrent, bien sûr, que l’effort de solidarité n’est pas encore suffisant.

      La solidarité, en tout cas, ne se manifeste pas que dans les grandes villes…

      https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-politique/l-edito-politique-26-avril-2018

    • Le gouvernement en renfort de Génération identitaire ?

      En envoyant des forces de police surveiller la frontière après l’opération antimigrants de la milice d’extrême droite au col de l’Échelle le 21 avril, le gouvernement laisse entendre qu’il lui donne raison.

      Gesticulations ou menace ? L’opération antimigrants lancée par le groupe d’extrême droite Génération identitaire au col de l’Échelle le 21 avril provoque des réactions qui vont de l’indifférence à la peur en passant par la stupeur. D’une part, parce qu’elle est intervenue la veille et le jour même du vote à l’Assemblée de la loi asile et immigration dans un hémicycle clairsemé où une bonne part des députés avaient préféré s’absenter plutôt que de prendre part à 61 heures de vains débats. D’autre part, parce que l’encadrement policier de l’opération est apparu bien léger en regard de celui réservé aux défenseurs des migrants qui ont escorté le lendemain une quarantaine de personnes passant la frontière.

      « Gesticulations », c’est le terme employé par le ministre de l’Intérieur pour caractériser le blocage préparé par les membres de Génération identitaire à un point de passage entre la France et l’Italie dans les Alpes, où ils entendaient « veiller à ce qu’aucun clandestin ne puisse rentrer en France ». Interpellé à l’Assemblée le soir même, Gérard Collomb a ainsi regretté que certains députés puissent « tomber dans le panneau de ces gesticulations » et faire de la publicité « à une force qui n’en est pas une ». Il a ensuite été relancé par Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, au motif que « c’est précisément parce que ce sont des pitres un peu dérangés qu’il sont dangereux ».

      « Qu’adviendra t-il si un migrant tombe dans les mains de cette milice ?, a tweeté Stéphane Peu, député communiste de Seine-Saint-Denis. L’état de droit s’appliquerait-il dans une géométrie variable ? » « C’est bien des limites de l’État de droit qu’il est question dans cette affaire », peste Guillaume Gontard. Si le sénateur divers gauche n’irait pas jusqu’à parler de « complaisance » du gouvernement avec la milice antimigrants, il trouve « complètement fou » que Génération identitaire ait pu « faire ça »... : « Comme si on les avait "laissés faire", avec cette symbolique très forte "qui touche aux frontières"... Cette opération n’était pas improvisée... »
      Un coup de com’ ?

      C’est d’ailleurs ce qui a le plus choqué dans la réaction du ministre de l’Intérieur : qu’il fasse mine de condamner l’action de Génération identitaire tout en dépêchant des forces supplémentaires sur place. « Des renforts importants de forces de l’ordre vont être envoyés pour faire respecter le contrôle des frontières dans les Hautes-Alpes », a-t-il annoncé. Comme si les forces de l’ordre avait besoin de renfort. Comme si Génération identitaire avait raison. Le groupe ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Il a publié un communiqué clamant « Les cinq victoires de la mission » : « 1 – Nous avons prouvé qu’il est possible de stopper les migrants si on le veut. Si 100 jeunes Français et Européens le peuvent, le gouvernement de la 5e puissance mondiale aussi. 2 – Les effectifs Police-Gendarmerie et les contrôles sont renforcés. Selon les déclarations du ministère de l’Intérieur… »

      « Coup de com’ ! », commente le sociologue Samuel Bouron pour qui Génération identitaire « fonctionne comme une agence de pub ». « Coup de com’ ! », confirme Éric Dupin, auteur de La France identitaire. Enquête sur la réaction qui vient (La Découverte). Pour le journaliste qui a infiltré Génération identitaire en 2014 et 2015, ce groupe n’est pas « ouvertement violent » : « Ce qu’il veut, c’est marquer les esprits, imprégner les consciences… D’ailleurs, ses membres n’ont stoppé personne à la frontière le week-end dernier. Tandis que les défenseurs des migrants ont réussi à faire passer des migrants… » Raison pour laquelle il dit « comprendre » que les forces de l’ordre aient été plus « actives » contre les défenseurs des migrants « qui eux, faisaient ouvertement quelque chose d’illégal ». Reste à savoir si s’autoproclamer surveillant de frontière quand on n’est pas fonctionnaire de police est légal.

      L’opération au nom sans équivoque #StopMigrantsAlpes qui a commencé le 21 avril ne serait pas terminée. Cet après-midi encore, Génération identitaire a posté une photo sur Twitter montrant trois de ses militants avec leurs blousons bleus estampillés « Defend Europe », et cette mention : « Nos patrouilles de surveillance et de renseignement continuent ! » Le 21 avril, ils étaient escortés de deux hélicoptères, un bleu et un rouge, loués par la société Heli-Max, qui ignorait la nature exacte de la mission. La compagnie, qui pratique également le sauvetage en montagne, a cru louer son matériel « pour une opération de communication ». Au moment d’embarquer, les membres de Génération identitaire auraient expliqué que Defend Europe était en lien avec l’écologie… Arrivés au col de l’Échelle en raquettes, entre 80 et 90 membres français et italiens de Génération identitaire, accompagnés de 4x4 et de drones, ont déployé une grande banderole dans la neige avec ce message : « No way, back to your homeland » (« Sans issue, retournez dans votre pays »).
      Re-militarisation de la frontière ?

      Côté défenseurs des migrants, deux personnes ont été interpellées dimanche et placées en garde à vue. Ces deux hommes, dont un ressortissant étranger, auraient participé aux débordements survenus au col de Montgenèvre. Le parquet de Gap a annoncé qu’il y avait eu « plusieurs interpellations » et placement en garde à vue pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée ».

      Sur le terrain, des défenseurs des migrants témoignent pour leur part d’une « re-militarisation de la frontière », qui aurait eu lieu toute la semaine avec un dispositif de contrôle renforcé par une vingtaine de militaires présents sur la route la nuit et des motoneiges. Le 21 au soir, des discussions auraient eu lieu pour savoir comment contrer l’action de Génération identitaire et accompagner une quarantaine d’exilés qui dormaient à Clavière. Le lendemain un cortège de plus de 150 personnes exilées et solidaires serait parti à pied de Clavière. Les manifestants étaient, semble-t-il, 170 en haut de Montgenèvre. Une militante mal informée serait passée en voiture avec trois exilés avant le cortège. Elle aurait passé huit heures en garde-à-vue où elle aurait subi des humiliations.

      Quant au cortège, il était attendu à la sortie du tunnel de Montgenèvre par un barrage de police. En sous-effectifs, les forces de l’ordre ont reculé « sans faire usage de moyens de dispersion ». Et le barrage a été contourné « sans difficulté ». Il a continué sa route vers Briançon en agrégeant des soutiens pour arriver au Refuge solidaire, joyeux, fort de près de 250 personnes. Mais le week-end a été tendu à Briançon où des forces de l’ordre arrivées auraient empêché les exilés de se déplacer. Depuis, la situation serait « critique » dans la ville où il y aurait près de 200 policiers et gendarmes. Une vingtaine de membres de Génération identitaire seraient restés sur place « pour surveiller ».

      « En marge de la manifestation, cinq participant·e·s attablé·e·s à la terrasse de l’Hôtel de la Gare à Briançon vont faire l’objet d’un contrôle d’identité, relate le collectif Délinquants solidaires dans un communiqué intitulé "Col de l’Échelle : impunité d’un côté, tabassage de l’autre". Les policiers demandent à l’une des personnes de les suivre, refusant d’en donner la raison. « On va pas te le répéter deux fois » lance un policier. La personne sort son téléphone pour prévenir un avocat, les policiers le lui arrachent et la projettent au sol, lui sautent dessus. Face contre terre, coups de matraque, clef de bras, coup de genoux, pouces enfoncés dans les yeux, étranglement, la personne est finalement traînée par les pieds dans les escaliers, toujours face contre terre, puis jetée sur le goudron deux mètres plus loin. Alertés par les cris, des gens arrivent, les policiers gazent tout le monde, y compris la personne gisant au sol, visage tuméfié, en sang, la mâchoire gonflée, respirant difficilement et aveuglée par les gaz lacrymogènes... ».

      Sur Twitter, des proches de Génération identitaire diffusent un article du code pénal disant (art. 73) : « Dans les cas de crime ou de flagrant délit puni d’une peine d’emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police le plus proche »._ _Processus d’autojustification ?
      Provocation à la haine ?

      « Vous n’êtes pas sans savoir que l’organisation d’extrême droite Génération identitaire s’est livrée le samedi 21 avril à une opération provocatrice d’une extrême gravité à l’encontre de migrants », a écrit la Ligue des droits de l’homme le 23 avril au ministre de l’Intérieur. Cette opération, menée à six kilomètres de la frontière italienne, a pris des allures de manœuvres militaires (…) Indépendamment de sa dimension symbolique scandaleuse, la provocation de Génération identitaire aurait pu tourner au drame. »

      Si les membres de Génération identitaire, des « jeunes » avec un « turn over important », ne seraient guère plus d’un millier en France, Éric Dupin note en effet une « gradation » dans leurs actions. Ils se sont d’abord illustrés par l’occupation d’un toit d’une mosquée à Poitiers le 20 octobre 2012, ce qui leur vaut une poursuite pour provocation « à la discrimination, à la haine ou à la violence ». Puis trois ponts à Calais en mars 2016. Surtout, ils ont réussi à lever des fonds pour mener une opération antimigrants en Méditerranée qui a eu un grand retentissement médiatique l’été dernier, à l’heure où des humanitaires et ceux qu’ils secouraient se disaient l’objet de menaces croisées dont des tirs de provenance inconnue...

      Pour Éric Dupin, Génération identitaire ne cherche pas « l’affrontement », et les 30 000 euros récoltés pour l’opération au col de l’Échelle sont une somme « facile à réunir avec le soutien de quelques chefs d’entreprises ». Nul besoin de l’intervention de mystérieux donateurs ni des « consciences morales » du groupe : Eric Zemmour, Renaud Camus ou Alain Finkielkraut…

      À la suite de l’opération en Méditerranée, la dissolution de Génération identitaire a été demandée à Gérard Collomb. Le 23 avril, c’est le directeur de France Terre d’asile, Pierre Henry, qui l’a réclamée à son tour : « Ce qui se passe au col de l’Échelle est grave, la dissolution de cette milice d’extrême droite "Génération identitaire" doit être engagée ». Pour Éric Dupin, la dissolution n’apparaît « pas justifiée, sinon il faudrait interdire beaucoup de monde... » Mais entre dissoudre une milice et la raffermir, il y a un fossé.

      https://www.politis.fr/articles/2018/04/le-gouvernement-en-renfort-de-generation-identitaire-38746

    • L’appel pour la Marche de l’Hospitalité à Gap initialement prévue demain à Gap et transformé en 2 événements ce soir et demain.

      Message reçu via email de la part de Tous Migrants, le 27 avril 2018 :

      Pour le rassemblement prévu demain de 16h à 18h Esplanade de la Paix, nous vous proposons de venir non seulement avec nos slogans habituels pour le respect des droits des personnes exilées mais également avec des pancartes indiquant : « je suis #Bastien, #Eleonora, #Théo », qui sont les prénoms des 3 personnes placées en détention à la prison des Beaumettes, à Marseille.
      Vous pouvez également reprendre les slogans utilisés par le collectifs de soutiens italien et suisse que nous avons rencontré ce matin :
      « Liberté pour les 3 de Briançon » / Liberté sans Frontières : Solidarité sans Frontières
      D’autres slogans peuvent aussi valoriser l’action des bénévoles, par ex « j’accueille » , « je loge » , « je nourris » , « j’enseigne » , "je lave", "je cuisine", « j’invite", « je prends en stop », « marraine », « parrain », « élu solidaire », « avocat solidaire », « journaliste solidaire »... décrivant ce qui est pour chacun sa/ses solidarité.

      Merci également à toutes et à tous de contribuer au calme, à la dignité et à la fraternité au cours de cette nouvelle manifestation pacifique. C’est essentiel pour espérer la libération des personnes incarcérées, pour la cohérence de notre action, et pour gagner la bataille de l’opinion publique.

    • Trois militants « solidaires » des migrants placés en détention

      Mardi 24 avril, le tribunal de Gap a prononcé la détention provisoire de deux Suisses et d’une Italienne. Ils ont participé dimanche à la manifestation en réponse à l’action anti-migrants d’un groupe d’extrême droite. Ils sont poursuivis pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière et en bande organisée ». Le groupe d’extrême droite n’a pas été, quant à lui, inquiété.

      C’est la première fois qu’en France, des « délinquants solidaires », comme disent les associations d’aide aux migrants, vont en prison. Ce mardi 24 avril, le tribunal correctionnel de Gap (Hautes-Alpes) a placé Bastien et Théo, deux Suisses, et Elenora, une Italienne, en détention provisoire, à la suite de leur participation à une manifestation pro-migrants à la frontière franco-italienne.

      Partie du village italien de Clavière, à deux kilomètres de la frontière, cette manifestation du dimanche 22 avril avait rassemblé cent soixante personnes, en majorité des Italiens et des Français. Elle a permis l’entrée en France de trente à quarante migrants, « qui étaient bloqués à Clavière depuis plusieurs jours », nous dit Benoît Ducos, de l’association Tous Migrants. Elle s’était « improvisée le matin même, en réaction à la présence des Identitaires », nous explique Anne [*], une militante qui s’implique pour l’aide aux migrants dans le Briançonnais. La veille, revendiquant une centaine de participants venus de toute l’Europe, le groupe d’extrême droite Génération identitaire commençait une démonstration anti-migrants au col de l’Échelle.

      En réponse aux Identitaires, les manifestants déterminés et pacifiques entouraient les migrants pour les protéger des forces de l’ordre. Ils ont franchi la frontière en marchant sur les pistes de ski encore enneigées, le long de la route qui relie Turin à Briançon. Puis, sur la route, ils ont passé un cordon d’une vingtaine de gendarmes dans une grande bousculade, avant de continuer sur les onze kilomètres qui descendent à Briançon. Dans la soirée, alors que « la manifestation était dispersée », nous confirme Benoît Ducos, Bastien, Théo et Eleonora ont été arrêtés dans la rue, sur la base, semble-t-il, de photos prises par la police attestant de leur présence avant et après le passage de la frontière. Ils ont été placés en garde à vue. Celle-ci a été prolongée jusqu’à la comparution immédiate, tenue à Gap mardi 24 avril.

      Jusqu’à 10 ans de prison et 750.000 euros d’amende

      Les trois jeunes gens, âgés de 23 à 26 ans, sont poursuivis pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée ». Ils encourent une peine allant jusqu’à 10 ans de prison et 750.000 euros d’amende avec une interdiction de pénétrer sur le territoire français. Avec leurs avocats, ils avaient demandé le report de l’audience pour mieux préparer leur défense. Le parquet avait alors requis la détention provisoire, « en raison de l’insuffisance des garanties de représentation et pour prévenir toute réitération des faits ». La requête a été suivie par les juges.

      Pour les avocats, comme pour les personnes solidaires présentes à l’audience, la décision fait l’effet d’un « choc ». Théo et Bastien sont transférés à la maison d’arrêt de Gap. Eleonora a rejoint le quartier des femmes de la prison des Baumettes, à Marseille. Jeudi 26 avril, les deux Helvètes ont été transférés également aux Baumettes, « pour des raisons de sécurité ». Le parquet craint un rassemblement de soutien annoncé devant la maison d’arrêt de Gap ce vendredi soir. Les prévenus sont en attente de leur procès, qui se tiendra le 31 mai.

      Les éléments retenus sont contestés par Me Yassine Djermoune, l’un des avocats de la défense. « Nous avons versé au dossier des attestations d’hébergement pour le temps de la procédure. La réitération des faits n’est pas fondée. Mes clients n’ont jamais été condamnés et ils étaient seulement de passage dans la région au moment des faits. » Il espère pouvoir les faire sortir par « une remise en liberté conditionnelle ». Une décision qui pourrait intervenir sous une dizaine de jours.

      L’avocat décrit ses clients comme de jeunes étudiants et travailleurs. Au dossier de Théo, il y a une promesse d’embauche comme maître-nageur à Genève pour la saison estivale. Les deux garçons sont amis. Bastien est étudiant. « Ils étaient de passage pour voir des amis à Clavière. Ils ont rencontré les migrants au lieu d’accueil Chez Jésus », poursuit Me Djermoune. « Ils ne sont pas connus dans les réseaux de soutien des migrants des Hautes-Alpes », nous dit Anne, qui a rencontré Théo au cours de la manifestation. Quant à Eleonora, étudiante elle aussi, « elle s’était rendue à Clavière avec des amis pour une conférence-débat », expose son avocat. Chaque dimanche, Chez Jésus, organise un événement public, suivi d’un déjeuner. Les clients de Me Djermoune « ne sont pas des premiers de cordée no border », dit-il. « D’un côté, on a trois personnes solidaires qui sont en détention et de l’autre l’impunité pour l’action des Identitaires ainsi que pour l’État qui ramène des exilés illégalement à la frontière », s’insurge Benoît Ducos, de Tous Migrants.

      Le sujet va s’inviter au « rassemblement pour l’hospitalité » organisé par une vingtaine d’associations d’aide aux migrants à Gap ces vendredi 27 et samedi 28 avril. La situation est sous tension dans les Hautes-Alpes. Le renforcement des forces de l’ordre et du contrôle de la frontière annoncée dimanche soir par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, sont appliqués. Ce jeudi, les identitaires poursuivaient encore leur « opération de contrôle », cette fois-ci au col du Montgenèvre. À Genève, les partis de gauche, syndicats et organisations antiracistes dénoncent dans un communiqué, « un acte de zèle parfaitement déplacé de la justice française, qui criminalise les actions de solidarité et la lutte pour le respect des droits des migrant·e·s ». Contacté, le département fédéral suisse des Affaires étrangères n’a pas souhaité s’exprimer.


      https://reporterre.net/Trois-militants-solidaires-des-migrants-places-en-detention

    • Deux Suisses détenus en France après une manifestation pro-migrants
      Le Tribunal de Gap a prononcé la détention provisoire de manifestants ayant favorisé l’entrée illégale de migrants à la frontière franco-italienne.

      Deux jeunes Suisses, ainsi qu’une ressortissante italienne, ont été placés en détention provisoire par le Tribunal correctionnel de Gap (Hautes-Alpes), mardi, en raison de leur participation dimanche à une manifestation d’aide aux migrants à la frontière franco-italienne.

      Partie du village italien de Clavière, cette action a rassemblé 160 personnes, en majorité des Italiens et des Français. « La manifestation a permis l’entrée en France de 30 à 40 migrants, bloqués à la frontière depuis plusieurs jours », explique Benoît Ducos, de l’association Tous Migrants. C’est la première fois en France que des « délinquants solidaires » vont en prison. »

      Sans violence, les manifestants ont entouré les migrants pour les protéger des forces de l’ordre. Ils ont franchi la frontière en marchant sur les pistes de ski de Montgenèvre encore enneigées. Puis, sur la route, ils ont passé un cordon d’une vingtaine de gendarmes, dans une grande bousculade, avant de poursuivre jusqu’à Briançon. C’est dans la soirée que les trois jeunes gens ont été arrêtés.
      Jusqu’à 10 ans de prison

      Poursuivis pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée », les trois prévenus sont en attente de leur procès, qui se tiendra le 31 mai. Ils encourent jusqu’à 10 ans de prison et 750 000 euros d’amende avec une interdiction du territoire français. Présentés en comparution immédiate, ils ont demandé le report de l’audience. Le parquet a alors requis la détention provisoire, « en raison de l’insuffisance des garanties de représentation et pour prévenir toute réitération des faits ».

      https://www.letemps.ch/suisse/deux-suisses-detenus-france-apres-une-manifestation-promigrants

    • Deux Genevois transférés pour « raisons de sécurité »

      Samedi et dimanche passé, les Hautes-Alpes (F) ont été le théâtre de deux manifestations antagonistes. La première a vu les nationalistes de Génération identitaire bloquer la frontière au niveau du col de l’Echelle « pour barrer la route aux migrants ». Ce col alpin, au-dessus de Briançon, est effectivement devenu ces derniers mois un passage pour de nombreux réfugiés, emprunté même au plus fort de l’hiver.

      http://m.20min.ch/ro/news/geneve/story/21553452

    • Migrants à la frontière France - Italie : heurts entre policiers et manifestants

      Des tensions opposent des activistes d’extrême-gauche en majorité italiens et les forces de police françaises à la frontière franco-italienne au col de Montgenèvre. La manifestation a été organisée en réponse au rassemblement la veille d’une centaine de militants d’extrême-droite de Génération identitaire (GI) qui avait bloqué le col de l’Echelle, point de passage de migrants dans les Hautes-Alpes, pour « veiller à ce qu’aucun clandestin ne puisse rentrer en France ». I

      https://www.youtube.com/watch?time_continue=22&v=z6NguB2ClxU

    • Des citoyen·ne·s solidaires en prison et une milice d’extrême droite qui agit en toute liberté

      Le gouvernement franchit un pas supplémentaire dans sa politique migratoire indigne. Après avoir regardé passivement une bande bien organisée d’extrême droite bloquer illégalement une frontière internationale dimanche dernier au Col de l’Echelle, la police du ministre de l’intérieur Collomb a prétendu empêcher le passage au même endroit de migrant·e·s accompagné·e·s de citoyen·ne·s solidaires en provenance d’Italie. Leur but était de protéger les migrant·e·s d’exactions de cette bande d’extrême droite.


      https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/des-citoyen-ne-s-solidaires-en-prison-et-une-milice-d-extreme-droite-q

    • Accusés de ‘délit de solidarité’

      Proches, militants et politiques ont dénoncé vendredi la mise en détention provisoire de deux Genevois à Marseille. Le soutien s’organise pour leur libération.

      Vendredi, le Comité de soutien « Liberté pour les 3 de Briançon » a exigé, lors d’une conférence de presse, la libération de deux Genevois et d’une Italienne, emprisonnés en France. Théo, Bastien et Eleonora sont accusés d’avoir aidé, « en bande organisée », des migrants à rentrer dans l’Hexagone et sont en détention provisoire à la prison des Baumettes, à Marseille. Ils risqueraient jusqu’à dix ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende.

      Familles, politiques, représentants d’associations de défense des migrants et des étudiants s’inquiètent d’une incarcération qu’ils jugent disproportionnée. L’Université de Genève est aussi préoccupée par le sort d’un de ses étudiants. Des manifestations en France et en Suisse sont attendues la semaine prochaine.

      « Je suis atterrée par ce traitement incompréhensible. Il faut dénoncer clairement cette criminalisation de la solidarité ! » La conseillère nationale Lisa Mazzone (Verts) a donné le ton du mouvement de soutien pou Théo et Bastien. Des proches de ce dernier, ainsi que des personnes solidaires, ont créé jeudi soir un comité qui s’active pour leur sortie de détention provisoire, en attendant une audience prévue le 31 mai. « Cette solidarité fait chaud au cœur et il faut maintenant que les autorités se mobilisent elles aussi », a plaidé la mère de Théo.

      A ce jour, une vingtaine de parlementaires de la gauche genevoise se sont aussi joints par pétition à la condamnation de la « répression des personnes accusées de ‘délit de solidarité’. » L’Université de Genève, où étudie Bastien, a fait savoir que le recteur avait interpellé le Consulat général de Suisse à Marseille et demandé une visite à Bastien. Contacté, le Département fédéral des affaires étrangères assure être « en contact avec les autorités compétentes » et assister les deux jeunes, « dans le cadre de la protection consulaire. »

      Deux poids, deux mesures ?

      L’arrestation de personnes solidaires des exilés choque. Pour rappel, aucune interpellation n’a suivi le blocage samedi de la frontière franco-italienne par des militants du groupe d’extrême-droite Génération Identitaire. Ces derniers protestaient contre la venue de migrants. La Municipalité de Briançon rappelait par communiqué que leur région est « devenue une route migratoire privilégiée », alors que les contrôles s’intensifiaient au sud des Alpes.

      « Le transfert de Théo et Bastien à la prison des Baumettes, connue pour détenir des criminels violents, donne l’impression qu’ils sont dangereux », déplore l’avocat et conseiller national socialiste Carlo Sommaruga. Jean, du Collectif de défense des migrants Perce-Frontières explique : « Les autorités se défaussent de leurs responsabilités et accusent de délit de solidarité. C’est en fait un déni d’humanité dont sont frappés les exilés. »

      Mobilisations à venir

      Les secrétaires de la Conférence universitaire des associations d’étudiantEs (CUAE) ont appelé à soutenir et rejoindre une manifestation qui aura lieu la semaine prochaine à Gap, où les autorités statueront sur la mise en liberté des trois incarcérés – en attendant leur audience à la fin du mois de mai. Gala, du Comité de soutien, a aussi expliqué qu’une délégation se rendra au consulat français, à la suite de la manifestation du 1er mai. Elle déposera plusieurs lettres de solidarité, dont une munie des paraphes de personnalités comme Jean Ziegler ou Rémy Pagani, maire de Genève.

      Un comité italien de soutien se met aussi en place, en solidarité avec la ressortissante italienne, également détenue aux Baumettes. Par ailleurs, un fonds de soutien a été ouvert, afin d’aider les prévenus à faire face aux frais de justice .


      https://lecourrier.ch/2018/04/27/accuses-de-delit-de-solidarite

    • Mise au point de la situation en 9 points.
      Liste de « Liberté pour les 3 de Briançon », sur FB, le 28.04.2018

      1. Théo et Bastien sont dans le nouveau bâtiment des Baumettes.
      2. ls sont au quartier des arrivants (QA), le plus protégé.
      3. Ils n’ont quasiment aucun contact avec les autres détenus.
      4. Ils restent confinés sans activités car soumises à autorisation.
      5. Ils n’ont pas encore l’autorisation de recevoir des appels de la famille.
      6. Lundi prochain une commission se réunira pour décider où ils vont aller après le QA.
      7. Audience jeudi prochain à Gap pour discuter de la demande de mise en liberté conditionnelle. Apparemment, ils ne seront pas à l’audience et resterons aux Baumettes !
      8. Bientôt plus d’infos pour Eleonora.
      9. Ils sont touchés par toutes les actions de soutien !

    • Pas de poursuites pour les Identitaires qui disent avoir remis des migrants à la police

      Des militants d’extrême droite affirmaient avoir « raccompagné » des migrants à la frontière franco-italienne dans la nuit de jeudi à vendredi dans les Hautes-Alpes : l’enquête ouverte par le parquet de Gap a été classée sans suite, faute « d’infraction constatée ».

      Depuis le week-end dernier et une première action au col de l’Échelle, au-dessus de Briançon, ces militants du mouvement « Defend Europe », lié au groupe Génération Identitaire, affirment sillonner la région pour « veiller à ce qu’aucun clandestin ne puisse rentrer en France ».

      Sur leur page Facebook, ils assurent ce vendredi dans un communiqué traduit en sept langues, vidéo à l’appui, avoir raccompagné au poste-frontière quatre clandestins, « sous la supervision d’un officier de police judiciaire ». Sur la vidéo, on aperçoit deux hommes en train d’en escorter un troisième en direction de la police.

      Voyant ces militants « revendiquer » ces faits « par voie de presse », le procureur de la République à Gap a ouvert vendredi une enquête préliminaire, révélée par « le Monde ». Mais les investigations, « notamment l’audition de migrants », n’ont permis de recueillir « aucune plainte », « ni de constater aucune infraction pénale susceptible d’être reprochée à l’encontre de quiconque », a écrit Raphaël Balland dans un communiqué vendredi soir, concluant qu’en l’état, cette enquête serait « classée sans suite ».

      Demande de dissolution

      Le magistrat n’a pas précisé les faits qui auraient pu apparaître comme délictueux, « Defend Europe » assurant de son côté avoir agi en respectant scrupuleusement la loi. Le week-end dernier, des voix à gauche s’étaient élevées contre leur action en reprochant à l’État de ne pas réagir assez fermement – certains ont réclamé depuis la dissolution de Génération Identitaire.

      Après l’action de « Defend Europe », des militants pro-migrants avaient participé à l’entrée en France de clandestins et le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a alors renvoyé dos à dos « ultra droite » et « ultra gauche » en annonçant l’envoi de renforts policiers dans les Hautes-Alpes pour « s’assurer du respect absolu du contrôle des frontières ».

      Trois des militants pro-migrants, deux Suisses et une Italienne, sont poursuivis pour leur action et détenus dans l’attente de leur jugement.

      https://www.nouvelobs.com/monde/migrants/20180427.OBS5903/pas-de-poursuites-pour-les-identitaires-qui-disent-avoir-remis-des-migran

    • A Briançon, « ne cédons pas à la peur véhiculée par l’extrême-droite »

      Au moment où l’Assemblée nationale adoptait en première lecture, ce week-end, le projet de loi sur sur l’asile et l’immigration, très contesté pour son tournant répressif, des militants d’extrême-droite investissaient la frontière franco-italienne près de Briançon pour y mener une grande opération de communication anti-migrants. Comme un symbole de la tension qui règne dans les Hautes-Alpes, où les exilés continuent d’arriver en nombre. Basta ! fait le point sur la situation sur place.

      La situation autour de l’accueil des migrants se complique un peu plus chaque jour à Briançon et dans les vallées voisines. Ce ne sont pas les événements de ce week-end – qui a vu la loi Asile et Immigration adoptée à l’Assemblée Nationale pendant qu’une milice d’extrême-droite se mettait en scène au col de l’Echelle, lieu de passage des migrants vers Briançon – qui vont aider l’ « écosystème de solidarités » à retrouver calme et sérénité pour poursuivre l’important travail d’hospitalité et de soutien mené par la population briançonnaise depuis plusieurs mois (lire à ce sujet notre précédent reportage à Briançon, ici).

      Cette mobilisation en faveur d’un accueil digne fait aujourd’hui face à trois sources de tension distinctes. La première concerne les flux de migrants traversant la frontière italienne, en constante hausse ces dernières semaines. A tel point que le « Refuge Solidaire », l’ancienne caserne réquisitionnée en juillet 2017 pour accueillir chaque jour les exilés, n’est plus en capacité de tenir un recensement précis des arrivées : « Environ 250 personnes ont été hébergées sur les quinze premiers jours d’avril », estime Alain Mouchet, l’un des bénévoles investis au Refuge – soit deux à trois fois plus que lors des mois d’hiver. La capacité d’accueil, estimée à une trentaine de places, est chaque jour allègrement dépassée. D’autres lieux ont été temporairement occupés afin d’y loger les nouveaux arrivants : la gare de Briançon il y a deux semaines, puis une ancienne école quelques jours plus tard.

      Familles avec enfants, femmes enceintes, personnes en situation de handicap

      Sur place, le niveau d’épuisement des bénévoles est manifeste. Les témoignages se font de plus en plus graves face à cette situation jugée « intenable » : « Il y a toujours plus de gens qui arrivent, dans des conditions toujours plus dantesques, mais nous avons toujours moins de moyens pour les accueillir… C’est un enfer », résume Agnès Antoine, membre du réseau Tous migrants. D’autres profils entreprennent désormais le périlleux passage de la frontière : « Nous voyons arriver de plus en plus de familles, parfois avec de jeunes enfants, parfois des femmes enceintes. Il y a aussi des gens en situation de handicap », rapporte Michel [1], qui a participé à l’ouverture d’un nouveau lieu d’accueil fin mars, nommé « Chez Jésus », une salle dans une église située à Claviere, sur la frontière franco-italienne.

      Des drames ont parfois été évités de peu, comme lorsque cette maraude en mars a permis de sauver une femme enceinte de 8 mois et demi. Ce cas de figure risque de se représenter à l’avenir : avec la fonte des neiges, le rythme des arrivées pourrait augmenter dans les prochaines semaines. « Nous sommes déjà à saturation ! Comment va-t-on faire ? » interroge Alain Mouchet.

      Un État hors-la-loi qui refuse aux migrants leurs droits fondamentaux

      Une situation dégradée dont tout le monde s’accorde à identifier le principal responsable : l’État, deuxième grande source de tension locale. « On peut gesticuler autant qu’on veut, le problème est finalement assez simple : nous avons un État hors-la-loi qui refuse aux migrants leurs droits fondamentaux ! » explique Michel Rousseau, trésorier et cofondateur de Tous Migrants. Depuis plusieurs mois, le constat est établi : rien n’est fait pour offrir la possibilité aux demandeurs d’asile d’instruire normalement leur dossier, tandis que les mineurs ne bénéficient jamais de la protection particulière qui leur est dû. Des associations italiennes accusent même la police française d’avoir falsifié l’âge de mineurs pour leur interdire de demander l’asile selon le Guardian. « L’État devrait réquisitionner des locaux décents, mettre du personnel qualifié à disposition, et organiser un premier accueil : ce n’est pas à des bénévoles épuisés de gérer de telles situation d’urgence ! » poursuit Alain Mouchet.

      Pour les organisations sur place, le gouvernement mise sur une stratégie du chaos : « Tous les moyens sont bons pour laisser pourrir la situation », explique un responsable local en contacts réguliers avec l’administration sur ces questions. Même tonalité du côté de la municipalité : « Si l’élan de solidarité qui s’est organisé localement (...) a permis de répondre à l’urgence dans la dignité, les élus locaux se retrouvent à gérer au quotidien une question qui ne devrait pas rentrer dans les prérogatives de la commune », écrit la mairie de Briançon, dirigée par Gérard Fromm (PS), dans un communiqué. « Face à ce drame humanitaire, [la mairie] a toujours tenu une position humaniste et responsable afin d’éviter que la situation ne devienne incontrôlable ».

      Opération de communication d’un groupuscule l’extrême-droite

      Votée dimanche soir à l’Assemblée nationale, la loi Asile et Immigration ne change d’ailleurs rien aux obligations de l’État en matière d’asile. « Tout mineur doit être pris en charge par le conseil départemental et tout demandeur d’asile doit pouvoir faire sa demande. Cela au moins, ce n’est pas remis en cause ! », insiste ainsi à dessein Agnès Antoine.

      C’est dans ce contexte que la mouvance d’extrême-droite, Génération identitaire, a mené une opération de communication de grande envergure, le 21 avril, sur le col de l’Echelle, où une cinquantaine de militants ont symboliquement pris « possession » de la frontière en y déployant des banderoles « No way » et en inondant les réseaux sociaux de leurs photos. « C’était une vraie démonstration de force, avec location d’hélicoptères et de 4x4 pour l’occasion. Cela nécessite de gros moyens financiers, on serait curieux de savoir d’où ils viennent… », s’interroge Alain Mouchet. Il a demandé une protection policière dès ce week-end autour du « Refuge ».

      « Deux poids, deux mesures face à une manifestation ouvertement raciste »

      Le groupuscule fascisant n’a en tout cas pas été inquiété par la police, qui l’a escorté jusqu’au col du Lautaret dimanche en début d’après-midi. Au même moment à Claviere, une contre-manifestation réunissait entre 150 et 200 personnes, Français et Italiens mélangés, qui ont rallié Briançon avec une trentaine de migrants. Avec un peu moins de considération de la part de la police française : six militants ont ainsi été placés en garde-à-vue pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière » [2] – autrement dit, le fameux « délit de solidarité » qui figure toujours bel et bien au menu du nouveau projet de loi. Par ailleurs, selon nos informations, une plainte serait sur le point d’être déposée à la suite de l’agression d’un militant par plusieurs policiers, à l’issue de la manifestation, devant la gare de Briançon. La victime aurait été touché aux cervicales et reçu des blessures entraînant une incapacité totale de travail (ITT) de 10 jours.

      « Il y a vraiment deux poids, deux mesures dans l’attitude des autorités, qui laissent une manifestation ouvertement raciste propager son discours de haine sous la quasi-protection des policiers », accuse Michel Rousseau, le cofondateur de Tous Migrants. « Ce qui nous surprend, c’est que cette action puisse se dérouler sans encombre dans cette zone particulièrement militarisée et surveillée dans laquelle les migrants et les personnes pacifiques qui leur viennent en aide sont pourchassés quotidiennement », dénonce de son côté le Collectif départemental contre les idées d’extrême droite Hautes Alpes.

      Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb s’est contenté de renvoyer dos-à-dos les « groupes d’activistes d’ultra droite et d’ultra gauche [qui] sont respectivement à l’origine [des incidents] ». Avant d’annoncer un renforcement des contrôles et de la présence policière sur place, dès le 22 avril. « Cette instrumentalisation des extrêmes au profit d’une logique répressive ne doit pas masquer le travail de fond que mènent les Briançonnais. Ne répondons pas aux manœuvres de l’État, ne cédons pas à la peur véhiculée par l’extrême-droite, mais continuons d’affirmer nos valeurs de fraternité ! », exhorte Michel Rousseau. Un message qui n’était pas encore tout à fait parvenu aux autorités : lundi, on faisait état d’un important dispositif policier dans la sous-préfecture des Hautes-Alpes.

      https://www.bastamag.net/A-Briancon-ne-cedons-pas-a-la-peur-vehiculee-par-l-extreme-droite

    • Gap : plus de 200 personnes manifestent en soutien aux jeunes migrants

      Plus de 200 personnes se sont rassemblées ce samedi après-midi devant le commissariat de Gap à l’appel du Réseau Hospitalité pour soutenir les jeunes migrants.


      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/hautes-alpes/gap/gap-200-personnes-manifestent-soutien-aux-jeunes-migran

    • Migrants : dans les Hautes-Alpes, les raisons d’un « deux poids, deux mesures »

      Les militants de Génération identitaire se prévalent d’avoir « intercepté » quatre migrants vendredi dans les Hautes-Alpes. À peine ouverte, l’enquête est déjà classée. De leur côté, des participants à la marche « pro-migrants » du week-end sont en détention provisoire. Explications.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/280418/migrants-dans-les-hautes-alpes-les-raisons-dun-deux-poids-deux-mesures

    • Briançon Solidaire

      A Briançon, dans les Hautes Alpes, les citoyens se mobilisent depuis presque deux ans pour accueillir dignement les exilés qui franchissent la frontière franco-italienne par la montagne au péril de leur vie. Ni la neige, ni le froid, ni les contrôles policiers ne les arrêtent.


      https://www.franceinter.fr/emissions/comme-un-bruit-qui-court/comme-un-bruit-qui-court-28-avril-2018

    • Cet après-midi à Gap, trois personnes sont passées en comparution immédiate pour « aide à l’entrée irrégulière sur le territoire en bande organisée« .

      Article paru le 24.04.2018

      Samedi dernier, une centaine de membres du groupe d’extrême droite « Génération Identitaire » ont bloqué la frontière au Col de l’Echelle sans être inquiétées par les forces de l’ordre qui se sont contentées d’observer. Aucun plainte n’a été déposée malgré les dégradations qu’ils ont commis (dans et autour d’un refuge d’altitude en zone protégée) et le fait qu’ils aient d’autorité interdit la libre circulation à la frontière.

      Dimanche une marche solidaire s’est spontanément organisée au départ de Clavière (Italie) pour accompagner une trentaine de migrants qui risquaient d’être pris à partie par les « identitaires » restés dans le Briançonnais (Hautes Alpes). Parvenus à Montgenève, un cordon de gendarmes barrait la route pour interdire au cortège de passer la ligne frontalière. Ce cordon quasi-symbolique a tout d’abord reculé devant les marcheurs avant d’être contourné, sans heurts, ni violence. L’ensemble des personnes, pour la plus grande part des « non-ressortissants français » est ainsi descendu ensuite jusque Briançon où les migrants ont pu être accueillis par les centres d’accueil solidaires installés en ville.

      En soirée, alors que la manifestation était dissoute, les forces de l’ordre ont mené plusieurs interpellations en ville et six personnes, parmi les quelques cent cinquante participants, ont ainsi été déférées devant le procureur de Gap. Trois ont été retenues, les trois autres n’ayant pas pu être identifiées sur des photos prises lors du passage de la frontière.

      Trois personnes donc, un suisse, une italienne et un jeune homme ayant la double nationalité suisse et belge ont comparu cet après-midi, assistés par deux avocats commis d’office. Une trentaine de citoyens solidaires ont pu assister à l’audience après avoir dû produire leurs pièces d’identité (qui ont été photocopiées…) lors du passage du sas de sécurité.

      L’audience a permis d’entendre que ces trois marcheurs solidaires avaient un casier judiciaire vierge, en France comme dans leur(s) pays d’origine, deux étaient inscrits dans des cursus universitaires avec prochainement des examens à passer, l’autre devait tout aussi prochainement être embauché (comme maître-nageur). Aucunes marques de délinquance ou d’immoralité n’ont pu leur être attribuées par le procureur qui a d’ailleurs répété plusieurs fois « qu’ils étaient fort sympathiques »…

      Compte-tenu de la lourdeur de la peine qu’ils encourraient (7 à 10 ans puisque la circonstance aggravante de « bande organisée » a été retenue par le procureur), ce dernier a demandé au tribunal de les placer sous mandat de dépôt. Si, selon lui, ces jeunes personnes devaient pouvoir assumer leur responsabilité pour avoir participé à ce qu’il considérait comme un grave délit, il considérait par contre que du fait de leurs nationalités, un simple contrôle judiciaire ne pouvait suffire à garantir qu’elles viennent se présenter lors de leur procès à venir (le 31 mai). Dans le cas où les juges ne retiendraient pas la mise en détention, il a subsidiairement proposé de prononcer ce contrôle judiciaire dont il avait dit douter de l’efficacité…

      Lors de leur plaidoirie les deux avocats ont très bien su démontrer l’inutilité d’une mise en détention, d’autant que les trois jeunes personnes étaient tout à fait d’accord pour se présenter au procès.

      Bien que cela n’ait pas été dit lors de l’audience, le fait qu’elles soient déjà représentées par des avocats n’imposait même pas qu’elles assistent physiquement à ce futur procès.

      Après délibération, les juges ont prononcé la mise en détention. L’assistance en est restée abasourdie, tout comme les avocats pour qui cela représente un précédent juridique. Aucune personne ayant participé à une marche solidaire n’avait encore jamais été mise en détention provisoire jusqu’à ce jour. Les deux avocats vont voir les recours dont ils disposent pour demander la libération de leurs clients.

      Le réseau de citoyens est en alerte.

      Tout le monde est choqué.

      En dehors d’un positionnement politique cette décision n’a aucun sens et ce positionnement n’augure rien de bon en matière de justice. En termes de « convergence » s’approcherait-on de celle des brutes ?

      Claude WEISMAN

      https://alpternatives.org/2018/04/24/tribunal-de-gap-05-un-petit-air-de-tarnac

    • Trois potes en prison

      Cela fait des mois que des personnes s’organisent depuis la vallée de la haute Durance jusqu’en Italie en solidarité avec les migrant-es et contre les frontières.

      Dimanche, suite à une rencontre-débat sur le thème des frontières en Italie, une marche spontanée est organisée de Clavière à Briançon. Elle aura pour but de permettre le passage de la frontière a une trentaine d’exilé-es. Elle fait aussi réaction au renforcement croissant du dispositif policier et militaire , et à la présence, le même weekend, du groupe fasciste « Génération identitaire » sur le territoire.

      Cette manifestation s’est déroulée sans encombre jusqu’au refuge solidaire. En fin d’après midi, 6 personnes ont été interpellées de manière arbitraire et placées en garde à vue, un camarade s’est fait violemment tabassé et des personnes gazées. Le motif de la garde à vue : « aide à l’entrée d’étranger-es en situation irrégulière », avec comme circonstance aggravante, le délit en bande organisée.

      Trois d’entre eux-elles ont été relâché-es, et les 3 autres se sont vus prolongé-es leur garde à vue. Ce mardi, ils-elles comparaissaient en comparution immédiate à Gap (l’info est venue de l’avocat commis d’office, il semble que tout ait été fait pour que personne ne soit au courant). Ils-elles ont refusé la comparution immédiate et demandé le report de l’audience, fixée finalement au 31 mai. D’ici l’audience, le tribunal a décidé de les placer en détention préventive.

      Nous étions une trentaine à assister à l’audience sous haute surveillance : 8 camions de crs devant le tribunal, PSIG et police dans la salle. L’entrée au tribunal était conditionnée à la présentation et la photocopie d’une pièce d’identité.

      Dans la mesure où la comparution immédiate a été refusée, le tribunal devait statuer sur le devenir des 3 personnes en attendant l’audience.

      Le procureur basait son réquisitoire absurde sur le contexte politique local. Il a en effet tenté de faire porter aux prévenu-es tous les événements du week end (citant le texte du carnaval sauvage contre les frontières, un communiqué de tous migrants, et bien sûr la marche de dimanche). Le carnaval de gap et la marche de dimanche sont deux événements distinct, et si l’objectif est de juger les participant-es à ces événements, alors pourquoi ne sommes nous pas 600 en prison ???? Il a ensuite fait part de sa crainte d’une réitération des actes tant que les personnes ne sont pas jugées. Il serait préférable d’incarcérer les potes plutôt que de leur laisser la possibilité de commettre de nouveaux délits … de solidarité. N’étant pas sûr de lui, le proc requiert la détention préventive mais ouvre la porte à un simple contrôle judiciaire pour s’assurer que les prévenu-es ne se volatilisent pas.

      Face à ce réquisitoire hasardeux, les avocat-es fournissent divers documents : promesse d’embauche pour l’un, attestations d’inscription en fac pour les autres, contrats de location et même attestations d’hébergement en france en attendant l’audience. Ce qui constitue des garanties de représentations suffisantes. Les avocat-es mentionnent ne jamais avoir eu des dossiers aussi complets pour une comparution immédiate.

      Avant la délibération, une sorte de sérénité était palpable dans la salle. Mais quelques minutes plus tard le délibéré est rendu : mandat de dépôt et détention préventive. A gap pour les copains (le proc aura même l’indécence de signaler au juge que la prison est déjà pleine à craquer) et à marseille pour la copine. Nous sommes sous le choc.

      Désormais les choses sont claires, tu peux faire de la prison pour avoir participé à une manifestation ayant permis à une trentaine de personnes de traverser la frontière.

      Un cap est clairement franchi en matière répressive est c’est insupportable. Encore plus insupportable lorsque l’on entend le proc parler des individus de génération identitaire comme pacifistes. Rappelons qu’ils avaient affrété un bateau l’an passé pour empêcher l’assistance des secouristes en méditerranéenne, et que là ils s’improvisent police aux frontières avec de gros moyens, qu’ils ont saccagé une partie de la montagne,qu’ils incitent la mise en danger de personnes, et que l’état choisit de ne pas les poursuivre…

      Nous constatons sans surprises que police, justice et état veulent prendre ces 3 personnes en exemple et stopper la solidarité. Nous ne sommes pas dupes. Ne répondons pas aux tentatives d’intimidation et de division du pouvoir. Soyons tous délinquants solidaires ! Nous appelons à des rassemblements massifs. Plus que jamais nous avons besoin de soutiens physiques !

      Face à une décision si politique, la réponse doit être massive, politique et médiatique.
      Nos camarades sont en prisons. Pour certain-es, venu-es pour la première fois dans le briançonnais et sans savoir exactement dans quoi ils-elles mettaient les pieds. Ils-elles risquent des mois et des mois de prison encore, suite au jugement. D’autres arrestations, incarcérations, sont à prévoir ! Faisons pression sur le gouvernement pour qu’il comprenne qu’on ne laisse rien passer !

      https://valleesenlutte.noblogs.org/post/2018/04/25/trois-potes-en-prison

    • Chasse à l’antifasciste dans Briançon

      Nos camarades Italiens et solidaires ont durement été réprimés en soirée suite à leur mobilisation contre la vermine fasciste qui s’était permise de se pavaner au col de l’Echelle pendant plus de 24H, sans que cela ne dérange ni les autorités et surtout pas Collomb qui en bon complice qu’il est, en profite dans la foulée, pour renforcer à l’avenir cette frontière.
      C’est à se demander si Collomb lui même n’a pas supervisé toute cette mise en scène dégoûtante et même piloté l’hélico.
      Par ailleurs, la police française a lancée une chasse à l’homme acharnée dans le centre de Briançon afin de chercher des Italiens. Il y a eu plusieurs arrestations.
      Quant aux fascistes, après avoir fondu comme neige au soleil, ils ont menacé d’attaquer avec des bombes incendiaires des refuges dans lesquels font étape des migrants sur leur parcours.
      Nous vous tiendrons informé(e)s dés que nous aurons d’autres nouvelles.
      soutien à nos camarades Italiens et solidaires !!

      http://lahorde.samizdat.net/2018/04/23/defend-europe-un-autre-coup-rate-sur-le-col-de-lechelle-et-repress

    • Communiqué : Des militant·e·s Genevois incarcérés pour délit de solidarité

      Lundi 23 avril, deux Genevois ont été interpellés et mis en détention préventive à Gap en France. Ils sont accusés d’« aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée ». Une troisième personne est détenue à Marseille pour le même chef d’accusation. Quatre ressortissant·e·s italiens ont également été arrêtés.


      https://www.solidarites.ch/geneve/immigration-racisme/1155-2018-cdp-solidarite-militants

    • Un message posté sur facebook du groupe InfoAut (22.04.2018)

      SITUAZIONE GRAVISSIMA. Dopo la clamorosa figura che hanno fatto oggi i gendarmi e i fascisti, i vigliacchi di Francia tornano alla carica.
      La polizia francese si sta scatenando in una caccia all’uomo nel centro di Briançon. Cercano gli italiani. Ci segnalano già diversi fermi.
      Per quanto riguarda i fascisti, dopo essersi squagliati come neve al sole davanti ai valsusini stanno ora minacciando di attaccare con bombe incendiarie uno dei ricoveri in cui fanno tappa in migranti nel loro percorso. Seguiranno aggiornamenti, intanto facciamo girare queste informazioni…

      https://www.facebook.com/infoaut.org/photos/a.10150119959964604.293655.29686934603/10156540336154604/?type=3&theater

    • Vu sur la page Facebook de Roberto Saviano :

      À Génération identitaire : vous montez la garde le long des frontières française pou empêcher l’entrée des migrants. Sur ces montagnes et dans la neige, des centaines de personnes vivent dans des conditions désespérées et risquent leur peau pour trouver un lieu qui les accueille. Vous êtes arrivés en hélicoptère, chaudement habillés et bien nourris, affichant des sourires arrogants. Vous croyez être plus dangereux que les nuits à l’air libre, dans le noir, traqués par les chiens policiers ? Vous ne l’êtes pas. Vous n’arrêterez pas des gens qui ont deux possibilités : marcher ou mourir. Ce ne sont pas vos grillages à poules ni vos banderoles de stade qui les arrêteront. Il n’y a rien à faire contre ceux qui n’ont pas le choix. Vous, vous l’avez. Il faut un autre courage pour bloquer l’argent sale qui entre en France que pour arrêter des familles de réfugiés. Empêcher l’évasion fiscale au Luxembourg signifie s’exposer à des procès pour diffamation et à des menaces personnelles. Mais c’est plus facile de s’en prendre à des désespérés qui n’ont rien et pas même la force de se défendre. Courageux descendants de Vercingétorix que vous êtes.
      Vous pouviez choisir de vous taire, d’éviter ce cirque. De quel droit montez-vous ces opérations ? Ce que vous faites est illégal. La police française a le devoir de vous interpeller quand vous vous dite prêts à passer les bois au peigne fin à la recherche de clandestins. L’Europe connaît votre lâcheté, elle viend de Vichy et du pire de l’histoire française. Comme les démocrates français répondirent à Vichy, je vous réponds aujourd’hui : NO PASARAN !

      Génération identitaire, presidiate i confini francesi contro l’arrivo di migranti. Vi sentite coraggiosi? Su quelle rocce, in mezzo a quella neve, centinaia di persone in condizioni disperate rischiano la vita per trovare un posto dove sopravvivere. Voi siete arrivati con comodi cappotti, nuovi elicotteri, ben nutriti, con sorrisi arroganti. Credete di essere più pericolosi delle notti all’addiaccio, del buio, dei cani della polizia? Non lo siete. Non fermerete chi ha due possibilità: andare avanti o morire. Non lo faranno i vostri recinti, dove volete rinchiudervi come polli, né striscioni da stadio. Non riuscirete a fermare chi non ha scelta, voi invece avete scelta. A fermare i capitali illeciti che entrano in Francia ci vuole più coraggio che a fermare famiglie di profughi; fermare l’evasione di capitale che va in Lussemburgo significa rischiare processi per diffamazione e minacce personali. Più facile prendersela con disperati senza nulla, nemmeno la forza di difendersi. Coraggiosi eredi di Vercingetorige! Potevate scegliere di tacere, evitare la pagliacciata. A quale titolo presidiate i confini? È illegale quello che state facendo. La polizia francese ha il dovere di fermarvi quando pronunciate la volontà di setacciare i boschi alla ricerca di clandestini. La vostra codardia l’Europa la conosce: è figlia della peggior storia francese, è figlia di Vichy. Come i francesi democratici risposero a Vichy, così anche io oggi rispondo a voi: NO PASARAN!

      https://www.facebook.com/RobertoSavianoFanpage/photos/a.402350881863.180175.17858286863/10155551239596864/?type=3&theater

    • Hautes-Alpes : les Identitaires, ces « supplétifs » qui encombrent les autorités

      Les autorités ont annoncé lundi avoir mis un terme aux patrouilles « néfastes » des « supplétifs » de Génération identitaire (GI) à la frontière franco-italienne, ce que dément le groupuscule d’extrême droite qui assure rester sur place et agir en conformité avec la loi.

      Depuis leur démonstration d’hostilité aux migrants, au col de l’Échelle près de Briançon le 21 avril, des militants identitaires affirment participer au contrôle de la frontière aux côtés des forces de l’ordre, sous la bannière de « Defend Europe », mouvement qui a déjà fait parler de lui l’été dernier en Méditerranée.

      Après avoir revendiqué, vidéo à l’appui, la remise de quatre « clandestins » la semaine dernière, ils affirmaient samedi sur Twitter que la police aux frontières avait arrêté sept migrants « repérés et signalés » par leurs soins.

      La préfecture des Hautes-Alpes dénonce « une opération de communication (...) visant à faire croire qu’ils contribuent à la lutte contre l’immigration clandestine ». « La mission régalienne de contrôle aux frontières relève des seuls services de l’État » et « en aucun cas cette mission ne concerne GI, qui n’est en rien habilité à agir dans ce domaine », a-t-elle martelé lundi dans un communiqué.

      Alors que huit Identitaires, dans la nuit de samedi à dimanche, « ont tenté une nouvelle fois de se faire passer pour des supplétifs des services de l’État », les forces de l’ordre leur ont ordonné « de stopper immédiatement leurs agissements néfastes », qui ne servent à rien et « ne font qu’exacerber les tensions autour de la question migratoire », a poursuivi la préfecture en assurant que le groupe avait depuis quitté les lieux.

      Joint par l’AFP, le porte-parole de GI a cependant démenti la fin des patrouilles. « Nos équipes sont toujours sur place, leur mission continue et nous n’avons pas reçu de demande de partir », a déclaré #Romain_Espino, évoquant la présence d’une « vingtaine de militants », en majorité des Français.

      – « La loi de notre côté » -

      « Juridiquement, on peut intervenir car on a la loi de notre côté et l’article 73 du code pénal protège notre action », a-t-il ajouté. Ce texte prévoit que « dans les cas de crime ou délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement, toute personne a qualité pour appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche ».

      Vendredi, le parquet de Gap avait ouvert une enquête sur les agissements de GI, classée sans suite dans la journée faute d’infraction ou de plainte.

      Cette absence de sanction, alors que trois personnes sont poursuivies par la justice pour avoir franchi la frontière avec des migrants le 22 avril, passe mal parmi ceux qui viennent en aide aux réfugiés depuis des mois. Ils dénoncent « deux poids, deux mesures » dans la réaction des autorités et s’interrogent sur la légalité de l’action des Identitaires, au-delà des articles de loi qu’ils invoquent.

      Me Yassine Djermoune, défenseur d’un des trois prévenus actuellement détenus à Marseille, n’y voit qu’une « couverture », un « subterfuge », car si « l’entrée sur un territoire en situation irrégulière est effectivement un délit », « GI n’est pas en mesure d’apprécier les situations » de chacun. Sans compter que « le droit de solliciter l’asile est un droit inconditionnel ».

      Pour lui, les conditions de l’article 73 « ne sont pas remplies : pour preuve, on ne poursuit pas les personnes entrées de manière irrégulière sur le territoire ».

      « En se comportant comme ça, ils instaurent une sorte de confusion dans l’esprit des migrants, qui pensent avoir affaire à une autorité de l’État, ce qui n’est pas le cas. Et ça, c’est un délit puni par le code pénal », souligne l’avocat en citant l’article 433-13 déjà évoqué samedi par Mediapart.

      Autre argument opposé aux Identitaires, Me Djermoune fait valoir un arrêt rendu par la cour d’appel de Grenoble en 1978, selon lequel « le pouvoir d’arrestation que l’article 73 donne à tout citoyen permet seulement d’appréhender ceux qui, selon toute apparence, ont commis une infraction » et « ne peut justifier un contrôle systématique ».

      Le parquet de Gap n’a pu être joint lundi par l’AFP.

      https://www.la-croix.com/France/Hautes-Alpes-Identitaires-suppletifs-encombrent-autorites-2018-04-30-13009

    • Aggiornamenti sui tre arrestati di Briançon per delitto di solidarietà

      Alcuni aggiornamenti sui tre giovani arrestati per essersi opposti ai pattugliamenti di un gruppetto fascista al confine tra Italia e Francia.

      Oltre ad Eleonora, che vi era stata tradotta subito dopo la convalida del fermo, nelle ultime ore sono stati trasferiti nel carcere di Baumettes (Marsiglia) anche Theo e Bastien. I tre ragazzi, arrestati domenica scorsa a Briancon in seguito alla grande giornata di lotta che ha visto centinaia di migranti e solidali attraversare collettivamente il confine italo francese del Monginevro, continuano quindi a rimane in carcere in Francia.

      Nonostante l’evidente arbitrarietà di questi arresti, effettuati durante una «caccia all’uomo» per le vie di Briancon alcune ore dopo l’arrivo del corteo in città, la procura sembra voler mantenere un atteggiamento intransigente, tanto che la prima udienza del processo è stata fissata per il 31 di maggio, a più di un mese dal fermo e tenendo in regime di carcere preventivo i tre accusati mentre il gruppetto neo-fascista continua sporadicamente a “pattugliare” il confine senza che ciò ponga problemi di sorta alle autorità francesi.

      Anche il reato che viene loro contestato, favoreggiamento dell’immigrazione clandestina in concorso (en bande organisée) per il quale si rischiano pene fino a 10 anni di prigione e 750.000 euro di ammenda, rivela la volontà di dare una «punizione esemplare» a chi collettivamente e alla luce del sole ha messo in discussione il disciplinamento imposto dalle frontiere.

      Paragonare i tre arrestati di Briancon a dei passeurs che trafficano sulle vite dei/delle migranti è il tentativo di mettere a tacere la solidarietà e l’autorganizzazione dei passaggi della frontiere che da mesi gli abitanti francesi e italiani che vivono nei pressi dei valichi alpini stanno portando avanti dando aiuto materiale a coloro che vogliono attraversarli. A ciò si unisce la necessità delle istituzioni francesi di mantenere il pugno di ferro perché, proprio in concomitanza con la marcia da Claviere a Briancon, è stata votata oltralpe una nuova e maggiormente restrittiva legge sull’immigrazione, la cui tenuta è stata immediatamente messa in crisi dal passaggio del corteo al Monginevro.

      Gli avvocati francesi che difendono i tre ragazzi, insieme ai loro colleghi italiani e svizzeri, stanno cercando di mantenere alta l’attenzione sulle sorti del processo, non arrendendosi ad aspettare inermi il 31 maggio.

      Giovedì 3 maggio si terrà a Gap il riesame per Eleonora, Theo e Bastien. Le autorità giudiziarie però hanno negato ai tre il trasferimento da Marsiglia, impedendogli quindi di poter presenziare in aula al loro riesame. Una palese violazione del diritto di difesa, che, tuttavia va a confermare il timore della procura francese verso le espressioni di solidarietà che si stanno moltiplicando in Italia, in Svizzera e in Francia nei confronti dei tre accusati. Una paura che era già stata dimostrata nella scelta di trasferire Theo e Bastien per evitare presidi pubblici sotto il carcere di Gap.

      Il processo a cui Eleonora, Theo e Bastien verranno sottoposti sarà il primo in Europa che vede accusati dei cittadini comunitari di avere attraversato, pubblicamente e in un corteo, una frontiera insieme a tante e tanti migranti. Per questo, tocca a noi rimanere al loro fianco, non solo esprimendo la maggiore solidarietà possibile, ma anche rivedicando come nostre le loro stesse accuse: se la solidarietà è un reato, a Monginevro c’ero anch’io!

      Il 3 maggio si terrà il riesame senza gli imputati, in un’aula vuota, ma fuori moltiplicheremo i presidi e le azioni di solidarietà. Del resto, siamo una «bande organisée»!

      #SolidaritéSansFrontières #OnEstToutesDeLaBandeOrganisée


      https://www.infoaut.org/migranti/aggiornamenti-sui-tre-arrestati-di-briancon-per-delitto-di-solidarieta

    • Quelques #banderoles et #slogans récupéré ici et là sur les réseaux sociaux à l’occasion du 1er mai ou des occupations des fac notamment.


      https://www.facebook.com/photo.php?fbid=1690064314407731&set=pcb.1690065241074305&type=3&theater


      https://twitter.com/sillage12/status/991302563361419265


      https://twitter.com/Soutien3db/status/991291153231302657


      https://twitter.com/murmoq/status/991250793394208769

      Au salon du livre à Genève :


      https://twitter.com/Soutien3db/status/990239514877624320

      « Maison verte » à Genève :


      https://twitter.com/amankharkarim/status/990939253130645504

      Cortège 1er mai, devant ambassade de France à Genève :

      Pancarte en soutien aux 3 de #Briancon pour la manifestation du #1erMai à #Grenoble :


      https://twitter.com/reseau_urbain/status/991283644135243777

      Siamo tutt* bande organisée.
      Pancarte à la Conférence de presse pour les trois de Briancon :


      https://www.facebook.com/photo.php?fbid=448537548937661&set=a.120771655047587.1073741826.1000134425

    • Mgr #Xavier_Malle, évêque de Gap, appelle à davantage de solidarité avec les migrants

      Monseigneur Xavier Malle, évêque de Gap et d’Embrun (Hautes-Alpes) était ce lundi, l’invité du matin de RFI. Il évoque au micro d’Arnaud Pontus en ligne de Gap, notamment, la question de la solidarité avec les migrants, quelques jours après le vote de la loi asile et immigration.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/8947/mgr-xavier-malle-eveque-de-gap-appelle-a-davantage-de-solidarite-avec-

    • Col de l’Échelle : impunité d’un côté, tabassage de l’autre ? Jusqu’où iront-ils pour décourager la solidarité ?

      Alors que des citoyen·ne·s, associations et collectifs locaux se mobilisent depuis de longs mois pour organiser l’accueil de personnes exilées sur leur territoire face aux pratiques irrégulières des forces de l’ordre, les évènements de ce week-end à Briançon montrent bien que le délit de solidarité a encore de beaux jours devant lui.

      Alors que des citoyen·ne·s, associations et collectifs locaux se mobilisent depuis de longs mois pour organiser l’accueil de personnes exilées sur leur territoire face aux pratiques irrégulières des forces de l’ordre, les évènements de ce week-end à Briançon montrent bien que le délit de solidarité a encore de beaux jours devant lui.

      Dans le cadre d’une mise en scène médiatique au col de l’Échelle à la frontière franco-italienne, le groupe d’extrême-droite Génération Identitaire a bloqué la frontière entre le 21 et 22 avril, étalant des messages haineux en pleine montagne, barrant la route à des personnes épuisées par un trajet en montagne, les mettant ainsi potentiellement en danger, puis relayant les photographies de leurs faits d’armes sur les réseaux sociaux à grand renfort de commentaires xénophobes. Ainsi, à l’instar de ce qui s’est passé lors de l’action organisée en Méditerranée à l’été 2017 pour saborder les sauvetages de personnes migrantes, des militant⋅e⋅s d’extrême droite de plusieurs pays européens sont venues bloquer symboliquement la frontière sans que les forces de l’ordre interviennent ou que les autorités condamnent clairement cette action, se bornant à évoquer des « gesticulations ».

      Le dimanche 22 avril, une manifestation pacifique composée de plus de 150 personnes exilées et de leurs soutiens est partie de Clavière en Italie pour rejoindre Briançon à pieds et ainsi protester contre la militarisation de la frontière et la non prise en charge des personnes mineures ou en demande d’asile par les autorités françaises. Les organisations locales et régionales alertent depuis 2015 sur les atteintes systématiques aux droits des personnes migrantes à la frontière franco-italienne, de Menton à Briançon sans qu’elles soient entendues par les responsables politiques.

      A l’issue de cette manifestation spontanée, six personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre. Trois ont finalement été relâchées mais trois autres sont toujours en détention provisoire, enfermées à Gap et à Marseille. Poursuivies pour « avoir par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France de plus d’une vingtaine d’étrangers, avec cette circonstance que les faits ont été commis en bande organisée », elles risquent selon la loi française jusqu’à 10 ans de prison assortie de 750 000 euros d’amende. Le jugement ayant été renvoyé au 31 mai 2018, ces trois personnes originaires de Suisse et d’Italie resteront donc potentiellement enfermées jusqu’à cette date.

      En marge de la manifestation, cinq participant·e·s attablé·e·s à la terrasse de l’Hôtel de la Gare à Briançon vont faire l’objet d’un contrôle d’identité. Les policiers demandent à l’une des personnes de les suivre, refusant d’en donner la raison. « On va pas te le répéter deux fois » lance un policier. La personne sort son téléphone pour prévenir un avocat, les policiers le lui arrachent et la projettent au sol, lui sautent dessus. Face contre terre, coups de matraque, clef de bras, coup de genoux, pouces enfoncés dans les yeux, étranglement, la personne est finalement traînée par les pieds dans les escaliers, toujours face contre terre, puis jetée sur le goudron deux mètres plus loin. Alertés par les cris, des gens arrivent, les policiers gazent tout le monde, y compris la personne gisant au sol, visage tuméfié, en sang, la mâchoire gonflée, respirant difficilement et aveuglée par les gaz lacrymogènes. Souffrant de multiples contusions, d’un énorme hématome à la mâchoire, d’une entorse aux cervicales, et de douleur au niveau de la trachée, cette victime de la violence policière est amenée aux urgences. Résultat : 10 jours d’interdiction totale de travail.

      Il est inadmissible que ces personnes soient actuellement privées de liberté ou violentées alors qu’elles ont été interpellées dans le cadre d’une manifestation pacifique. En outre, ces militant·e·s de la solidarité ont participé à de nombreuses opérations de sauvetage en montagne, se rendant juste « coupables » d’assistance à personne en danger. Un cas de plus de dissuasion de la solidarité.

      Le collectif Délinquants solidaires s’inquiète du peu de cas qui est fait par les pouvoirs publics de l’expression sans complexes d’une xénophobie et du blocage des frontières par des militant·e·s d’extrême-droite, qui a pour conséquences immédiates la mise en danger des personnes migrantes parmi lesquels des mineur·e·s, ainsi que le déni pur et simple du droit d’asile, qui est encore une obligation conventionnelle de la France.

      Le collectif Délinquants solidaires condamne fermement la détention de soutiens des exilé⋅e⋅s et appelle à leur libération immédiate. Par ailleurs, il répète que la solidarité et l’accueil sur nos territoires manifestés par des milliers de citoyens et citoyennes doivent être encouragés au lieu d’être systématiquement dénigrés ou réprimés. Si les député·e·s ont raté l’occasion d’abroger le délit de solidarité, nous restons mobilisé·e·s et solidaires des personnes exilées pour réclamer un accès aux droits effectifs pour toutes et tous et le droit de s’organiser collectivement.

      http://emmaus-france.org/col-de-lechelle-impunite-dun-cote-tabassage-de-lautre-jusquou-iront-i

    • Génération Identitaire : les nazillons traquent les militants solidaires

      Ce mardi premier mai, fin d’après-midi, un copain rentre de Briançon avec des exilés dans sa voiture. Il est pris en filature par les Génération Identitaire depuis Briançon jusqu’à chez lui. Les nazillons le filment et le menacent.

      Ce lundi 30 avril, la préfète après dix jours de collaboration fortuite avec les GI annonce la fin du partenariat par voie de presse. Ces derniers démentent par voie de presse. Ils affirment être toujours présents sur le territoire. Comme expliqué ci-dessus, c’est bien le cas. Depuis Nice, Marine Le Pen rend hommage à l’action des GI dans les Hautes-Alpes. Ce même premier mai, une action du groupe fasciste italien Forza Nuova avec banderoles prend place au col de Montgenèvre.

      Situation nauséabonde dans le briançonnais. Après avoir subi une répression étatique féroce (incarcérations, tabassage), les militants solidaires se retrouvent traqués jusque chez eux.

      Tout ceci n’a pu se mettre en place qu’avec le soutien de l’État aux groupuscules fascisants (encore une fois fortuit), et de ce fait avec l’usage de la matraque et de la cage contre celles et ceux qui les combattent.

      https://grenoble.indymedia.org/2018-05-01-Generation-Identitaire-les

    • Solidarietà con i 3 di Briançon - Solidarité avec les 3 de Briançon

      Lo scorso 21 aprile i militanti di un gruppuscolo neo-fascista e suprematista hanno inscenato un’operazione di «blocco delle frontiere» tra la Francia e l’Italia.

      Il giorno dopo, un gruppo di abitanti delle valli vicine, impegnati nella solidarietà concreta con i migranti in transito, attraversano simbolicamente la frontiera insieme a una cinquantina di migranti e arrivano senza alcun problema fino a Briancon, dove la gendarmerie francese effettua sei fermi di polizia in maniera completamente arbitraria.
      L’accusa del procuratore è semplice quanto brutale nella sua chiarezza: aiuto all’immigrazione illegale con l’aggravante di aver compiuto il fatto in maniera collettiva ("en bande organisée”).
      Per tre dei fermati Eleonora, Théo e Bastien viene convalidato l’arresto, con detenzione in carcere fino all’inizio del processo che si svolgerà il 31 maggio nella cittadina di Gap. Rischiano fino a 10 anni di prigione e 750’000 euro di multa.

      Noi siamo e ci sentiamo tutti gente di montagna, accompagniamo da secoli chi deve oltrepassare le frontiere per mettersi in salvo. Le montagne ci aiutano con i loro sentieri innumerevoli. Continueremo a farlo. Rivendichiamo come legittimo il nostro aiuto. Dichiariamo illegittima la legge che ci incrimina, perché contraria alla fraternità. Come in mare così in terra: dichiariamo che proseguiremo a soccorrere chi ha bisogno dei nostri sentieri.

      Non esistono i clandestini. Esistono ospiti di passaggio sulle nostre montagne.

      https://firmaperitre.blogspot.fr

      En français :

      Ce 21 avril les militants d’un groupuscule néo-fasciste et suprémaciste, ont mis en scène une opération de « blocage des frontières » entre la France et l’Italie largement médiatisée.

      Le lendemain, un groupe d’habitants des vallées frontalières, engagés dans la solidarité concrète avec les migrants transitant dans cette région, traversent symboliquement la frontière sans aucun problème de Clavière jusqu’à Briançon, où la gendarmerie française effectue 6 interpellations complètement arbitraires.
      L’accusation du procureur est aussi simple que brutale dans sa clarté : aide à l’immigration illégale avec l’aggravante d’avoir commis les faits de manière collective ("en bande organisée"). Pour 3 des personnes, la garde-à-vue se transforme en prison préventive jusqu’au début du procès qui aura lieu le 31 mai à Gap. Ils risquent jusqu’à 10 ans de prison et 750 000 € d’amende.

      Nous sommes et nous nous sentons tous des montagnards, nous accompagnons depuis des siècles ceux qui doivent traverser la frontière pour se mettre à l’abri. Les montagnes et leurs innombrables sentiers nous aident.
      Nous continuerons à le faire. Nous revendiquons notre aide comme légitime. Nous déclarons illégitime la loi qui nous incrimine, parce que contraire à la fraternité. En mer comme sur terre : nous déclarons que nous continuerons à secourir ceux qui ont besoin de nos sentiers.

      Personne n’est clandestin. Dans nos montagnes, il n’y a que des hôtes de passage.
      Pour adhérer : firmaperitre@gmail.com

      https://firmaperitre.blogspot.fr

    • Aide aux migrants : « Les 3 de Briançon » retrouvent la liberté avant leur procès

      Poursuivis pour avoir « facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France » de migrants le 23 avril, à l’occasion d’une marche de soutien aux migrants à la frontière franco-italienne, trois jeunes étrangers ont été incarcérés à Marseille. Désormais ils attendent leur jugement libres, qui aura lieu le 31 mai.
      Le tribunal de Gap (Hautes-Alpes) a levé la détention provisoire prononcée dix jours plus tôt à l’encontre de trois jeunes manifestants à l’issue d’une marche de militants engagés dans le soutien aux migrants, le 22 avril au col de Montgenèvre, à la frontière franco-italienne. En se mêlant à cette manifestation improvisée en réaction à l’opération de communication antimigrants du groupuscule d’extrême droite Génération identitaire, au même moment sur le col de l’Echelle tout proche, une vingtaine de migrants avaient pu passer la frontière. Cela avait valu aux trois manifestants interpellés le soir même à Briançon d’être poursuivis pour avoir « facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France » de migrants, « faits commis en bande organisée ».
      Ce jeudi, à l’issue d’une audience dense, le tribunal a justifié sa décision de libérer Théo, Belgo-Suisse de 23 ans, Bastien, Suisse de 26 ans, et Eleonora, Italienne de 24 ans, et de les placer sous contrôle judiciaire strict dans l’attente de leur jugement le 31 mai, par le fait que « les risques de réitération des faits ont changé » depuis sa première décision et que le contrôle judiciaire permettait « d’assurer la représentation » des prévenus à leur procès et « d’éviter de nouveaux troubles ».
      Aucun démêlé judiciaire

      Les avocats des jeunes incarcérés à la prison des Baumettes à Marseille n’ont pas caché leur émotion à l’annonce de la décision. Ils avaient eu des mots très forts pour dénoncer l’incarcération de leurs clients. « Rien ne justifie le mandat de dépôt » de « cette marcheuse qui n’a fait que manifester pacifiquement, sans haine ni colère, dans la dignité, et passer une frontière », a tonné Me Philippe Chaudon, défenseur d’Eleonora, étudiante qui n’a, comme ses deux camarades, jamais eu de démêlé judiciaire ou policier. L’avocat Yassine Djermoune a, lui, dénoncé « l’usage totalement disproportionné de la force » à l’égard de son client Théo, « jeune humaniste brillant ». Il a raconté son « incompréhension totale » face à « la profonde injustice » de son incarcération « dans des conditions inadmissibles » aux Baumettes alors qu’il présentait de solides garanties de représentation et n’entendait « aucunement se soustraire à la justice ».

      C’est sans compter avec son transfert « pieds et poing liés » de Gap à Marseille… Me Cécile Faure-Brac a décrit son client Bastien comme un « sapeur-pompier, étudiant intelligent, courtois et engagé », fort des soutiens écrits du doyen et du recteur de l’université de Genève, qui décrivent un « étudiant brillant », avant de solennellement demander au tribunal « d’arrêter cette violence qui s’abat sur lui ».
      « Un procès politique »

      Devant le tribunal, une clameur a salué l’annonce de la libération de ceux qu’on appelle désormais « les 3 de Briançon ». Leur comité de soutien avait réuni près de 200 personnes pour demander « un point d’arrêt à la criminalisation des citoyens solidaires des migrants » et dénoncer « une incarcération insupportable ». Une dizaine de membres du comité suisse de soutien aux 3 de Briançon avaient fait le déplacement, comme les parents d’Eleonora, abasourdis par la situation de leur fille. Pour tous, rendez-vous est pris le 31 mai, devant le même tribunal : « Un procès politique pensé pour écœurer, dissuader les citoyens solidaires des migrants », gronde Pascale, Gapençaise engagée.

      Ils ne seront pas seuls : un texte signé de l’écrivain et alpiniste italien Erri De Luca a déjà recueilli plus de 1 000 signatures, dont celles de Mgr Gaillot, Cédric Herrou, du chercheur Philippe Meirieu, Jean-Luc Mélenchon, Edwy Plenel, Alain Badiou, Eric Piolle (maire EE-LV de Grenoble), Patrick Boucheron, José Bové et de nombreuses personnalités suisses et italiennes. « Nous sommes et nous nous sentons tous des montagnards, nous accompagnons depuis des siècles ceux qui doivent traverser la frontière pour se mettre à l’abri, clame le texte. […] Nous déclarons illégitime la loi qui nous incrimine, parce que contraire à la fraternité. En mer comme sur terre : nous déclarons que nous continuerons à secourir ceux qui ont besoin de nos sentiers. » De quoi donner « une autre dimension » au procès à venir, espère Agnès Antoine, du comité de soutien aux 3 de Briançon : une partie des signataires sont prêts à venir.


      http://www.liberation.fr/futurs/2018/05/03/aide-aux-migrants-les-3-de-briancon-retrouvent-la-liberte-avant-leur-proc

    • « Mission Alpes », un théâtre d’opération des identitaires sans conséquences judiciaires

      L’enquête ouverte vendredi pour s’assurer qu’aucune infraction n’avait été commise lors de la chasse antimigrants des identitaires va être classée sans suite faute d’infraction constatée, a annoncé le parquet dans la soirée.
      En lançant son opération « Defend Europe, mission Alpes », l’organisation d’extrême droite Génération identitaire (GI) se targuait samedi dernier de vouloir « barrer la route aux immigrants clandestins. Nos équipes quadrillent la zone et stopperont toute tentative de s’introduire illégalement en France ». Sur le terrain, 90 identitaires ont effectivement occupé de samedi à dimanche derniers le col de l’Echelle (Hautes-Alpes), lieu de passage surtout estival des migrants entre Italie et France, actuellement fermé en raison de son enneigement. L’essentiel de l’activité des identitaires a cependant été consacré à la production d’images. Le long d’une « frontière » constituée d’un filet de plastique barrant le col et flanquée de panneaux d’interdiction, ils ont joué les gardes-frontières pour les objectifs. Et ont loué deux hélicos pour produire des images spectaculaires (1). Leur porte-parole sur place disait vouloir rester « dans la légalité » et affirmait qu’ils ne feraient que tenter de dissuader les migrants sans leur interdire le passage. Le dimanche matin, c’est sous les yeux et avec l’escorte de nombreux gendarmes (dont une patrouille héliportée) que les identitaires avaient quitté la vallée de la Clarée.
      Vidéo.
      La « seconde phase » de l’opération de com de GI avait commencé dès le dimanche après-midi, avec des images de « surveillance » de la frontière à bord d’un avion de tourisme, mais aussi, tous les soirs depuis, à bord d’un pick-up, sur la route du col frontalier de Montgenèvre, ouvert toute l’année et utilisé par les migrants. Dès samedi dernier, la préfecture affirmait « suivre avec attention » l’opération « afin de prévenir tout trouble à l’ordre public et de garantir le respect du droit », tandis que Gérard Collomb dénonçait une « action de gesticulations » qui s’était tenue « sous l’étroite surveillance des forces de l’ordre ». Les pouvoirs publics assuraient n’avoir rien à reprocher sur le plan pénal à ce « rassemblement » : « aucune plainte ni aucun fait susceptible de qualifications délictuelles n’a été porté à ma connaissance », déclarait mardi le procureur de Gap, Raphaël Balland. Vendredi, il ouvrait tout de même une enquête préliminaire pour « vérifier si une infraction [avait] été commise » : seule la police peut procéder à des interpellations… De son côté, Génération identitaire a publié vendredi soir une vidéo sur les réseaux sociaux visant à prouver que ses membres n’avaient pas fait que « gesticuler » : on y voit certains d’entre eux remettre une personne aux autorités.

      (Mise à jour vendredi 27 avril à 22h55 : Par communiqué, le procureur de Gap a fait savoir vendredi dans la soirée que l’enquête ouverte par le parquet de Gap a été classée sans suite, faute « d’infraction constatée ». Les investigations, « notamment l’audition de migrants », n’ont permis de recueillir « aucune plainte », « ni de constater aucune infraction pénale susceptible d’être reprochée à l’encontre de quiconque », a écrit Raphaël Balland.)

      L’initiative du parquet d’ouvrir une enquête était intervenue dans le contexte de la puissante vague d’indignation suscitée par les mises en scène des identitaires, qui n’a pas tardé à tourner à la mise en cause des pouvoirs publics. Dans la contre-manifestation spontanée, dimanche dernier au col de Montgenèvre, les militants de l’aide aux migrants dénonçaient le « deux poids deux mesures » : « Dès qu’on est là, la police nous tombe dessus, tandis que ceux qui agissent contre les droits de l’homme ne sont pas inquiétés. » Une vingtaine de migrants ayant profité de la cohue pour passer la frontière, trois manifestants ont été arrêtés et sont en détention préventive à la prison des Baumettes, à Marseille.
      « Unité ».
      La présence des forces de l’ordre a été dès le début de cette semaine renforcée à Briançon, où l’on parle de « militarisation de la frontière ». La réaction la plus inattendue est venue de l’évêque de Gap, Xavier Malle. Dans une tribune publiée jeudi par France Info, il dénonce « l’instrumentalisation » des migrants et appelle à « la solidarité nationale » s’agissant particulièrement de l’arrivée des mineurs non accompagnés. « C’est l’unité, la cohésion de la France qui est en jeu. Ne croyons pas que cette "crise migratoire" est passagère. Elle est mondiale et durable », a insisté l’évêque.


      http://www.liberation.fr/france/2018/04/27/mission-alpes-un-theatre-d-operation-des-identitaires-sans-consequences-j

    • Les jeunes Genevois détenus à Marseille vont sortir de prison

      Poursuivis pour avoir aidé des migrants en situation irrégulière à entrer en France, deux Genevois et une Italienne vont pouvoir quitter la prison des Baumettes
      C’est au cri de « liberté ! » et par des applaudissements que la décision de la libération des Trois de Briançon a été accueillie par la foule réunie devant le palais de justice de Gap. Les deux Genevois, Bastien et Théo ainsi que l’italienne Eleonora vont pouvoir sortir de la prison de Marseille où ils sont actuellement placés en détention provisoire. Le tribunal a approuvé leur demande de mise en liberté. De quoi faire exploser de joie la douzaine de Genevois venus manifester son soutien aux Trois à Gap.

      Mais aussi la maman de Théo, restée à Genève aux côtés de ses parents dans l’attente de la décision de justice. « On vient d’apprendre la nouvelle, réagit-elle. On est soulagé. Ils vont enfin sortir de ce trou des Baumettes. » Les deux Genevois sont assignés à résidence en France voisine et devront se rendre régulièrement au commissariat en attendant leur procès le 31 mai. « Un pas après l’autre, poursuit la mère du Genevois. L’important, c’est qu’ils soient libres. Qu’ils retrouvent la nature et leurs proches. »

      De cinq à dix ans de prison

      Pour rappel, arrêtés dimanche 22 avril dans les Hautes-Alpes à l’issue de la marche organisée le long de la frontière franco-italienne en soutien aux migrants, ces trois jeunes, âgés respectivement de 23, 26 et 27 ans, étaient en détention provisoire aux Baumettes, la prison marseillaise. Et ce, en attendant l’audience devant le Tribunal correctionnel de Gap agendée au 31 mai.

      La justice française leur reproche d’avoir aidé une trentaine de personnes à entrer illégalement en France, un délit passible de cinq ans de prison et 30 000 euros d’amende. Sans compter qu’ils sont accusés d’avoir agi en « bande organisée », de quoi faire passer la peine encourue à dix ans de prison et 750 000 euros d’amende.

      Transférés menottés

      Mercredi, leurs avocats ont pu leur rendre visite en prison. Selon Me Yassine Djermoune, qui défend Théo, « ils sont étonnamment en forme. Mentalement très solides. Reste que cette épreuve est difficile ». Depuis leur prison, les deux Genevois ont fait passer le message aux militants que leur transfert de Gap à Marseille s’est fait menottes aux poignets et aux pieds. « Un sort réservé habituellement aux criminels dangereux », commente Aurélie Valletta, avocate à Genève et amie du duo.

      La demande de mise en liberté ayant été approuvée, les trois jeunes gens vont quitter leur geôle. Ils reviendront devant la justice le 31 mai.

      https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/trois-briancon-liberes/story/31440125

    • Montgenèvre : #Emmaüs installe des #portes_ouvertes à la frontière

      Cette opération, baptisée « #Article_13 », se base sur l’article de Déclaration universelle des droits de l’homme. Celui-ci déclare que « toute personne à le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un état ». Ou encore que « toute personne a le droit de quitter tout pays y compris le sien, et de revenir dans son pays ».

      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2018/05/04/montgenevre-emmaus-installe-des-portes-ouvertes-a-la-frontiere
      #installation

      D’autres images, publiée par Emmaüs sur twitter :


      https://twitter.com/emmaus_france/status/992371655598108672

      #portes

    • Les montagnards solidaires des migrants

      Deuxième partie de notre reportage dans les Hautes-Alpes. Aujourd’hui à Névache et à Clavière, où simples citoyens et militants solidaires s’organisent pour venir en aide aux naufragés de la frontière.


      https://www.franceinter.fr/emissions/comme-un-bruit-qui-court/comme-un-bruit-qui-court-05-mai-2018

    • Préfacé par J.M.G. Le Clézio, HUMAINS interroge notre vivre ensemble et notre projet européen, confronté aux migrations politiques aujourd’hui et climatiques demain, et nous rappelle que ce que les états qualifient de flux, représente en fait, de précieuses vies humaines.
      https://lassociation.tumblr.com/post/173065469898/d%C3%A8s-demain-19-avril-en-librairie-humains-de


      #La_Roya #Baudoin #Troubs #BD

    • From the Sea to the Mountains: The Increasing Criminalization of Solidarity

      After the Proactiva Open Arms ship was impounded by Italian authorities and the staff accused of saving the lives of 100 people who were trying to cross the Mediterranean, there is greater focus on the increasing criminalization of solidarity.

      The passage of migrants through the Alps has become very common since the Italy-France border was closed.

      According to reports from volunteers, this remains true despite the fact that most migrants are given ample information on the dangers they will encounter by crossing the mountains on foot.

      It is not uncommon for volunteers to find 20 or 30 migrants stranded along the route each day.
      Risking years in prison

      This was the case of Benoit Duclos, who on 10 March came upon a family of a father, mother (who was eight months pregnant) and their two children.

      Duclos used his car to drive them to the hospital. On the way to the hospital he was stopped by the French gendarmerie and accused of facilitating the illegal entry of migrants.

      At that moment, the woman started to have the contractions, but Duclos had to remain with the officers while an ambulance was called and the family taken to the nearest hospital.

      Had he not helped them, she would have probably given birth on the way to France. Now he is facing five years in prison for having given aid to this migrant family.
      Pregnant, ill and still rejected

      Another case with a tragic ending is that of a migrant couple who tried to cross the border with France. They were stopped before they could make the crossing.

      Beauty, a 31-year-old Nigerian, was expecting a child and was gravely ill with lymphoma. She had a regular residence permit, but it had expired and she was awaiting the renewal.

      On the other hand, her husband, Destiny, had no documents and could neither stay nor travel in either Italy or France.

      Despite Beauty’s condition, French authorities rejected them on 9 February; she was then taken to the hospital, at first in Rivoli and then in Turin, where she arrived in critical condition.

      The doctors, understanding that she would not have made it, did all that they could to keep her alive as long as possible so that at least her child could be saved.

      The baby boy, Israel, was born on 15 March by cesarean section. The doctors said that the fact that he managed to remain alive is a miracle.

      Now Destiny wishes to remain in Italy to give his son a better future. However, he still needs documents and a job because “in the street there is no future.”
      ’Rescue is not a crime’

      Rainbow4Africa, the NGO that gives assistance to migrants, gives information on the risks of crossing the Alps on foot and manages a room in the station of Bardonecchia, has launched a campaign in three languages called “Rescue is not a crime” (“Soccorrere non è un crimine”, “Sauver n’est pas un crime”).

      The aim of the campaign is to stress that to rescue someone is a duty and to give aid has nothing to do with the facilitation of illegal entry of migrants.

      https://www.liberties.eu/en/news/from-the-sea-to-the-mountains-other-crimes-of-solidarity/14768
      #montagne #mer

    • Hautes-Alpes : les identitaires auraient pu être poursuivis

      Une circulaire du ministère de la justice, dont Mediapart a pris connaissance, rappelle aux procureurs que les « comportements hostiles à la circulation des migrants » sont passibles de poursuites pénales, après que les identitaires des Hautes-Alpes y ont échappé.
      Fin avril, le procureur de la République de Gap n’avait rien trouvé à reprocher aux militants d’extrême droite de Génération identitaire qui s’étaient livrés à une chasse aux migrants très médiatisée, dans les Hautes-Alpes. En à peine 24 heures, ce magistrat avait clos l’enquête préliminaire pour des faits éventuels de « #violences_en_réunion », expliquant dans un communiqué diffusé le 27 avril que les investigations, confiées à la gendarmerie de Briançon et la direction interdépartementale de la PAF de Montgenèvre, « notamment l’audition de migrants », n’avaient permis de recueillir « aucune plainte, ni de constater aucune infraction pénale susceptible d’être reprochée à l’encontre de quiconque ». Cela alors que des militants des droits de l’homme et des avocats, indignés par la passivité du parquet et des gendarmes face aux identitaires, trouvaient dans le Code pénal des délits pouvant être poursuivis (lire notre article : https://www.mediapart.fr/journal/france/280418/migrants-dans-les-hautes-alpes-les-raisons-dun-deux-poids-deux-mesures?pag).

      Sans désavouer explicitement son collègue de Gap, le directeur des affaires criminelles et des grâces (DACG) du ministère de la justice, Rémy Heitz, est lui aussi d’un avis contraire. Dans une circulaire datée du 4 mai et expédiée dans tous les tribunaux de France, dont Mediapart a pris connaissance, le DACG rappelle qu’il existe deux infractions « visant les comportements hostiles à la circulation des migrants ».

      Le premier de ces deux délits, assez peu connus, est « l’#immixtion_dans_une_fonction_publique ». « L’#article_433-12 du #code_pénal réprime le fait, par toute personne agissant sans titre, de s’immiscer dans l’exercice d’une fonction publique, en accomplissant l’un des actes réservés au titulaire de cette fonction. Cette infraction est punie d’une peine de trois ans d’emprisonnement et de 45’000 euros d’amende », expose la circulaire.

      « Le contrôle du respect des frontières, par la surveillance visuelle ou l’édification d’obstacles, par des personnes hostiles à la circulation des migrants (notamment des militants se revendiquant de la mouvance identitaire) est susceptible de constituer une immixtion intentionnelle dans les fonctions des forces de l’ordre. La reconduite à la frontière des migrants par ces mêmes personnes, y compris sans violence, est également susceptible de caractériser le délit prévu par l’article 433-12 du code pénal », écrit Rémy Heitz.

      Selon la jurisprudence, il n’est pas besoin d’usurper le titre de policier ou de gendarme pour que cette infraction soit constituée, précise le directeur des affaires criminelles.

      En revanche, explique la circulaire, « la seule appréhension d’une personne entrant illégalement sur le territoire et sa remise immédiate à l’officier de police judiciaire le plus proche ne semble pas entrer dans le champ de cette incrimination, dès lors qu’il s’agit d’une action isolée n’intervenant pas à l’issue d’une opération de surveillance », toute personne pouvant appréhender l’auteur d’une « infraction flagrante » punie d’une peine de prison (ce qui est théoriquement le cas pour l’entrée irrégulière sur le territoire).

      Le second délit qui aurait pu être reproché aux identitaires des Hautes-Alpes est « l’exercice d’une activité ou l’usage de document créant la confusion avec une fonction publique ». « L’article 433-13 du code pénal réprime le fait par toute personne d’exercer une activité dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique. Cette infraction est punie d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende », rappelle la circulaire.

      « Faire croire, par son comportement ou par un ensemble de manœuvres, que l’on possède la qualité pour exercer la surveillance et le contrôle des frontières, même sans usurper les signes réservés à l’autorité de police, est susceptible de caractériser l’infraction », lit-on.

      La circulaire se conclut par l’énumération des #infractions pouvant être reprochées aux groupes de soutien aux migrants, pourtant déjà largement poursuivis par les tribunaux alors que les identitaires ne l’ont pas été. L’aide à l’entrée et au séjour irrégulier est passible d’une peine de cinq ans de prison et d’une amende de 30’000 euros, voire plus si l’infraction est commise en réunion, rappelle ainsi le directeur des affaires criminelles.

      Mais le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (#Ceseda, retouché récemment avec la loi asile) prévoit plusieurs immunités, précise Rémy Heitz. Notamment pour « toute personne physique et morale, lorsque l’acte reproché n’a donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte et consistait à fournir des conseils juridiques ou des prestations de restauration, d’hébergement ou de soins médicaux destinés à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l’étranger, ou bien toute autre aide visant à préserver la dignité ou l’intégrité physique de celui-ci ».

      Et le magistrat de conclure prudemment : « Dans le cadre de l’exercice de l’action publique, il appartient au procureur de la République d’apprécier au cas par cas si les conditions de cette #immunité sont réunies ».

      https://www.mediapart.fr/journal/france/090518/hautes-alpes-les-identitaires-auraient-pu-etre-poursuivis

    • « La lutte pour #Theo et #Bastien continue »

      Les Genevois arrêtés à Briançon après une manifestation de soutien aux migrants sont sous contrôle judiciaire en Haute-Savoie dans l’attente de leur procès.

      Jeudi dernier, le Tribunal de Gap, dans les Hautes-Alpes, libérait les Genevois Theo et Bastien sous contrôle judiciaire dans l’attente de leur procès. Ils avaient été arrêtés à Briançon le dimanche 22 avril, tout comme une jeune Italienne, Eleonora, après avoir participé à une manifestation de soutien aux migrants à la frontière franco-italienne. Ils sont poursuivis pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée ». Leur interpellation puis leur incarcération a soulevé une vague d’#indignation et un fort mouvement de soutien. « La lutte pour Theo et Bastien continue », affirme Catherine, la mère de Theo. Interview.

      Dans quelle situation se trouvent Theo et Bastien ?

      Catherine : Ils ont été libérés dans l’attente de leur procès, le 31 mai. Mais sous plusieurs conditions. On leur a d’abord interdit de quitter le territoire français. Nous avons donc dû nous organiser pour qu’ils soient accueillis chez des proches en Haute-Savoie. Depuis, ils doivent rester dans ce département. Ils sont obligés de se présenter tous les jours dans le commissariat de leur commune respective. Ils n’ont pas le droit de s’exprimer sur les réseaux sociaux, et par extension dans la presse. Le plus dur, c’est qu’ils sont écartés de leur vie quotidienne. Theo devait commencer ces prochains jours un travail à la piscine de Carouge, mais il ne peut pas quitter la Haute-Savoie. Son avocat doit désormais présenter au Tribunal de Gap une demande d’autorisation pour qu’il puisse venir travailler. Quant à Bastien, il fait des études, et il a bientôt des examens. Cette situation est donc vraiment problématique pour eux.

      Ils risquent, en plus, d’être condamnés par la justice française…

      Ils vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. On entend parler de dix ans de prison ! C’est choquant. De plus, le Tribunal a été très virulent à leur encontre. Mais eux rejettent toutes les charges qui leur sont imputées. Tout ce qu’ils ont fait, c’est se montrer solidaires avec des personnes qui traversaient la frontière. Ce n’est pas un délit. Ce sont des jeunes engagés, humains, humanistes, mus par la notion d’entraide. Ils se battent pour un monde différent, plus ouvert, et ils l’ont exprimé au travers d’une manifestation, une marche de solidarité. La justice française veut les punir pour ça. Pour s’être montrés solidaires. C’est scandaleux. D’autant plus que la police n’a absolument rien fait contre les militants d’extrême droite qui avaient bloqué le col la veille.

      Comment leur arrestation s’est-elle déroulée ?

      Ça c’est passé de manière totalement arbitraire. Comme les policiers n’étaient pas assez nombreux pour procéder à des arrestations pendant la manifestation, ils ont attendu que celle-ci soit terminée. Que certains se séparent du groupe. Ils se sont mis à dix pour attraper Theo et Bastien lorsqu’ils allaient chercher leur bus.

      Ensuite, la garde à vue a été extrêmement pénible. Ils n’avaient pas assez à manger et un seul matelas pour les deux. Après cela, ils ont été transférés à Gap, où c’était un peu moins pire. Puis aux Baumettes à Marseille. Ils y ont été emmenés poings et pieds liés, comme des criminels. Là-bas, ils ont obtenu de rester dans la même cellule, pour se soutenir. Mais niveau nourriture c’était compliqué : l’un est végétarien et l’autre vegan. Ils n’ont pas eu grand-chose à manger. Et jusqu’à leur libération, nous n’avons pas pu avoir le moindre contact direct avec eux.

      Dans quel état d’esprit sont-ils ?

      Plutôt bon. Ils sont positifs, vont de l’avant. Mais ils sont aussi très conscients de ce qu’ils risquent. Theo et Bastien sont par ailleurs extrêmement reconnaissants envers cet extraordinaire mouvement de solidarité qui les soutient. Ils restent également en contact régulier avec leurs avocats, pour préparer leur défense. Ils vont notamment se battre sur la notion de « délit de solidarité ». C’est aberrant que la France criminalise ceux qui aident leur prochain.

      Il n’empêche que nous sommes tous choqués et un peu sonnés par ce qui arrive, par cette menace qui pèse sur eux. On a vraiment l’impression que la justice française veut juste faire un exemple de leur cas. C’est très dur à vivre. Mais nous allons continuer à nous battre pour Theo et Bastien.


      https://lecourrier.ch/2018/05/08/la-lutte-pour-theo-et-bastien-continue-2

    • Élan collectif pour les « 3 de Briançon »

      Libérés mais sous surveillance. Sans possibilité de se déplacer ni de s’exprimer publiquement en attendant leur procès. Menacés d’écoper jusqu’à dix ans de prison ! Face à la déplorable situation de Theo et Bastien – arrêtés en France en même temps qu’une jeune Italienne pour avoir participé à une marche solidaire avec des migrants –, on ne peut que se réjouir du formidable élan collectif qui les soutient ainsi que leurs proches.

      Il reste aussi l’espoir qu’au lieu de faire de leur cas un exemple de répression, la justice française reconnaisse que la solidarité entre êtres humains ne devrait pas constituer un délit. En ce moment, le parlement travaille en effet à assouplir le tristement connu « délit de solidarité ». Malheureusement, le projet vise seulement à le lisser, et non à le faire disparaître. Il prétend « adapter le délit en fonction des circonstances » : une souplesse qui ne s’appliquerait que pour le soutien une fois en France et non pour l’assistance au moment de passer une frontière.

      Pendant que cette adaptation est débattue, voilà la police qui se jette sur quelques jeunes à la frontière franco-italienne. Dix agents ont plongé sur Theo et Bastien lorsqu’ils se sont éloignés de la mobilisation. Tout ça pour quoi ? Pour la gloire d’être parvenus à embastiller trois militants ? Pour en faire un exemple, en pensant saper les mouvements qui refusent l’inhumanité de la politique européenne envers les réfugiés ? Face à l’engagement de ces jeunes, répondre par la force n’est que l’aveu de faiblesse d’un Etat qui ne parvient plus à voir des êtres humains en détresse derrière les statistiques de la migration.

      Parlons des circonstances. Si ces jeunes ont marché dans ce col, c’était en réaction à un mouvement raciste et xénophobe qui menaçait les migrants. Leurs intentions étaient évidentes. Ils se trouvaient là pour assurer un petit socle de soutien et de dignité à des personnes dans le besoin. L’Etat français osera-t-il comparer cette solidarité aux pratiques criminelles des passeurs en Méditerranée en condamnant les « 3 » à de lourdes peines ?

      En ces temps, rien n’est certain. Et leurs proches témoignent de l’injustice profonde qu’ils affrontent. Les contraintes et le bâillon qui leur sont imposés ne suffiront toutefois pas à briser l’élan qui les porte. Ils ne peuvent s’exprimer ? Leurs idées ont trouvé de multiples relais. Et l’exemple de leur engagement suscite déjà de nouvelles actions solidaires.

      https://lecourrier.ch/2018/05/08/elan-collectif-pour-les-3-de-briancon

    • Migrants dans les Hautes-Alpes : “Ne pas trouver des cadavres à la fonte des neiges...”
      Un article qui date de décembre 2017... et que je mets ici pour archivage

      Depuis un an, bravant les forces de l’ordre, des habitants du Briançonnais se mobilisent pour apporter soutien et assistance aux centaines de migrants qui franchissent le col de l’Echelle. Entre révolte et découragement. En cette Journée internationale des migrants (18 décembre), reportage aux côtés de ces militants.

      http://www.telerama.fr/monde/migrants-dans-les-hautes-alpes-ne-pas-trouver-des-cadavres-a-la-fonte-des-n

    • À propos des #maraudes

      Bonjour à tous,

      La police barrant la route entre Clavière et Briançon, les exilés qui souhaitent effectuer la traversée doivent s’aventurer dans la montagne et parfois traverser la Durance gonflée par la fonte des neiges.
      Aujourd’hui même nous avons recueilli le témoignage d’un jeune homme qui a failli être emporté par la rivière dans la nuit.

      L’ accident dramatique de cette semaine (une jeune femme retrouvée morte noyée dans la Durance) met clairement en lumière le fait que le vrai danger vient de la Police et donc de l’Etat qui empêchent les demandeurs d’asile d’accéder à leurs droits en les refoulant systématiquement.

      Une fois de plus, il témoigne du manque de discernement des forces de l’ordre : comment peut – on oser poursuivre et mettre en fuite, en pleine nuit, des femmes et des hommes épuisés par la route, à proximité d’un torrent de montagne gonflé par la fonte des neiges ? C’est juste impensable.

      Nous espérions avoir réussi à éviter cela depuis le début de cet hiver en nous plongeant dans les nuits glaciales maraudes après maraudes.

      Depuis le mois de Mars, la salle paroissiale de l’Eglise de Clavière s’est transformée petit à petit, grâce aux énergies, des uns et des autres en un lieu sympathique à partir duquel les exilés cherchent un chemin pour rejoindre la France.
      L’hiver prenant fin, notre présence ici à Clavière a permis de rendre moins difficile et moins dangereuse la traversée vers la France et l’arrivée au Refuge Solidaire, au 115, chez Marcel, à l’hôpital ou dans une famille accueillante.
      Pour les équipes ‘maraudes’, cela a été une nouvelle façon d’apporter de l’aide en permettant aux exilés qui franchissent le col de Montgenèvre de se réapproprier la façon dont ils souhaitent ou peuvent entreprendre la fin de leur parcours vers la France.

      Nous avons donc arrêté les maraudes nocturnes. Nous restions cependant inquiets, parce que les risques encourus restent nombreux et sont exacerbés par la présence de la Police, des militaires et , depuis 3 semaines, des identitaires, présents jusque dans la ville de Briançon.

      Les équipes du Refuge le constatent également tous les jours : les éxilés arrivent dans un état de fatigue beaucoup plus important, souvent avec des blessures, après des périples de parfois plusieurs jours dans la montagne, des nuits passées dehors dans le froid… Tout cela rend le travail des bénévoles plus difficile.

      Nous en avons la preuve aujourd’hui : la nécessité de réorganiser notre présence sur le terrain est donc plus que justifiée par cet accident.
      Nous devons pouvoir continuer à être présents et à apporter notre aide dans le but de sauver des vies. On retrouve là ce qui a été la motivation première de la mise en place des maraudes.
      Personne ne doit mourir en montagne, ni par le froid, ni par épuisement, ni sous une avalanche, ni par noyade dans la Durance !…
      Si nous y croyons, ne nous laissons pas décourager, soyons fidèles aux valeurs qui sont les nôtres, continuons à les mettre en pratique. Il faut qu’on s’habitue à notre présence nécessaire dans la montagne tant que la police ne respectera pas les lois et les droits des exilés..

      Tout l’hiver nous avons bataillé pour essayer de faire reconnaître la place de l’équipe ‘maraude’ au sein des autres équipes du Refuge Solidaire.
      Aujourd’hui, nous espérons que l’on comprend pourquoi.

      Nous pensons qu’il faut que cette ‘action de terrain’ soit reconnue et portée par les Associations, Refuge Solidaire et Tous Migrants ( ce qui est déjà le cas pour cette dernière).

      Nous pensons qu’aucun d’entre nous ne voudrait être à l’image de ces femmes tunisiennes qui refusent désormais d’aller à la pêche parce qu’elles savent que les poissons de leurs filets se sont nourris de la chair de leurs enfants. Et nous ? Jusqu’à quand pourrons nous encore boire l’eau de nos sources et parcourir nos montagnes sereinement ?
      Tout l’hiver,nous avons bataillé pour essayer de faire reconnaître la place de l’équipe ‘maraude’ au sein des autres équipes du Refuge.
      Aujourd’hui nous espèrons que l’on comprend pourquoi.

      Nous pensons qu’une réunion s’impose pour repenser notre présence sur le terrain.
      Nous vous proposons qu’on se retrouve jeudi 17 mai à 18h30 à la MJC pour en parler.

      https://valleesenlutte.noblogs.org/post/2018/05/15/a-propos-des-maraudes

    • Les Alpes : le nouveau front de la migration

      Depuis ce qu’il est convenu d’appeler la crise des migrants et la suspension des accords de Schengen en 2015, les Alpes sont devenus un point sur la route des migrants en dépit de la neige, du froid et des chutes des pierres. C’est l’histoire de ces hommes et de ces femmes qui, loin des questions de politique globale de migration, interviennent auprès de ces populations menacées par une nature hostile dont ils ne connaissent rien. C’est aussi l’histoire de ces élus de terrain, de tous bords politiques, qui, persuadés que leur territoire montagnard resterait à l’abri des bouleversements du monde, se mobilisent pour remédier à cette question qui les touche au quotidien. Le village de Briançon par exemple, peuplé de 12 000 habitants, a vu traverser l’année dernière près de 2 000 nouveaux arrivants, principalement originaires d’Afrique de l’Ouest. Son maire Gérard Fromm, élu divers gauche, se mobilise au côté de Jean-Louis Chevalier, le maire divers droite de Névache, le village frontière. Au centre de cet engagement, les guides de montagne de la région qui s’organisent pour, chaque jour, parcourir le col de l’Échelle et le col de Montgenèvre, afin de venir en aide aux naufragés des Alpes.

      https://www.publicsenat.fr/emission/c-est-vous-la-france/les-alpes-le-nouveau-front-de-la-migration-85213

    • Hautes-Alpes : un migrant retrouvé décédé dans le col du Montgenèvre côté français

      C’est tout simplement terrible. Un jeune homme de couleur noire, très probablement un migrant, a été retrouvé décédé ce vendredi dans la descente du col de Montgenèvre au-dessus de Briançon.

      Quelques jours seulement après la noyade dans la Durance d’une jeune Nigériane de 20 ans, c’est un nouveau migrant qui a été retrouvé sans vie à quelques kilomètres de la frontière au-dessus des Alberts sur la commune de Montgenèvre.

      Ce sont des promeneurs qui ont découvert le corps vendredi après-midi et alerté la gendarmerie.

      Dans le Briançonnais tous les élus et toute la population sont sous le choc de ces drames à répétition qui tendent à donner raison à tous ceux qui alertent du danger depuis des mois et à l’aube d’une saison touristique que ce (très) triste sujet vient reléguer au second plan.

      Le communiqué de presse de Monsieur Raphaël BALLAND, procureur de la République près le TGI de Gap :

      Le vendredi 18 mai 2018, en fin d’après midi, la gendarmerie nationale était informée par des promeneurs de la découverte du corps sans vie d’un homme à la peau de couleur noire dans un bois situé sur la commune de MONTGENEVRE, en amont du hameau des ALBERTS.

      Le parquet de Gap a ouvert une enquête du chef de « recherche des causes de la mort » en application des dispositions de l’article 74 du code de procédure pénale aux fins d’identifier ce jeune homme et de de connaître les circonstances de son décès. Les investigations sont diligentées par la brigade de recherche de Briançon et la brigade de Saint Chaffrey.

      https://www.dici.fr/actu/2018/05/19/hautes-alpes-un-migrant-retrouve-decede-col-montgenevre-cote-francais-1138392

    • Reçu par email via Tous Migrants, le 19 mai 2018

      Bonjour à tous,
      La police barrant la route entre Clavière et Briançon, les exilés qui souhaitent effectuer la traversée doivent s’aventurer dans la montagne et parfois traverser la Durance gonflée par la fonte des neiges. Aujourd’hui même nous avons recueilli le témoignage d’un jeune homme qui a failli être emporté par la rivière dans la nuit. L’ accident dramatique de cette semaine (une jeune femme retrouvée morte noyée dans la Durance) met clairement en lumière le fait que le vrai danger vient de la Police et donc de l’Etat qui empêchent les demandeurs d’asile d’accéder à leurs droits en les refoulant systématiquement. Une fois de plus, il témoigne du manque de discernement des forces de l’ordre : comment peut-on oser poursuivre et mettre en fuite, en pleine nuit, des femmes et des hommes épuisés par la route, à proximité d’un torrent de montagne gonflé par la fonte des neiges ? C’est juste impensable. Nous espérions avoir réussi à éviter cela depuis le début de cet hiver en nous plongeant dans les nuits glaciales maraudes après maraudes. Depuis le mois de Mars, la salle paroissiale de l’Eglise de Clavière s’est transformée petit à petit, grâce aux énergies des uns et des autres en un lieu sympathique à partir duquel les exilés cherchent un chemin pour rejoindre la France. L’hiver prenant fin, notre présence ici à Clavière a permis de rendre moins difficile et moins dangereuse la traversée vers la France et l’arrivée au Refuge Solidaire, au 115, chez Marcel, à l’hôpital ou dans une famille accueillante. Pour les équipes ’maraudes’, cela a été une nouvelle façon d’apporter de l’aide en permettant aux exilés qui franchissent le col de Montgenèvre de se réapproprier la façon dont ils souhaitent ou peuvent entreprendre la fin de leur parcours vers la France. Nous avons donc arrêté les maraudes nocturnes. Nous restions cependant inquiets, parce que les risques encourus sont nombreux et exacerbés par la présence de la Police, des militaires et, depuis 3 semaines, des identitaires, présents jusque dans la ville de Briançon. Les équipes du Refuge le constatent également tous les jours : les éxilés arrivent dans un état de fatigue beaucoup plus important, souvent avec des blessures, après des périples de parfois plusieurs jours dans la montagne, des nuits passées dehors dans le froid... Tout cela rend le travail des bénévoles plus difficile. Nous en avons la preuve aujourd’hui : la nécessité de réorganiser notre présence sur le terrain est donc plus que justifiée par cet accident. Nous devons pouvoir continuer à être présents et à apporter notre aide dans le but de sauver des vies. On retrouve là ce qui a été la motivation première de la mise en place des maraudes. Personne ne doit mourir en montagne, ni par le froid, ni par épuisement, ni sous une avalanche, ni par noyade dans la Durance !... Si nous y croyons, ne nous laissons pas décourager, soyons fidèles aux valeurs qui sont les nôtres, continuons à les mettre en pratique. Il faut qu’on s’habitue à notre présence nécessaire dans la montagne tant que la police ne respectera pas les lois et les droits des exilés... Tout l’hiver nous avons bataillé pour essayer de faire reconnaître la place de l’équipe ’maraude’ au sein des autres équipes du Refuge Solidaire. Aujourd’hui, nous espérons que l’on comprend pourquoi.

      Nous pensons qu’il faut que cette ’action de terrain’ soit reconnue et portée par les Associations, Refuge Solidaire et Tous Migrants (ce qui est déjà le cas pour cette dernière).
      Nous pensons qu’aucun d’entre nous ne voudrait être à l’image de ces femmes tunisiennes qui refusent désormais d’aller à la pêche parce qu’elles savent que les poissons de leurs filets se sont nourris de la chair de leurs enfants. Et nous ? Jusqu’à quand pourrons nous encore boire l’eau de nos sources et parcourir nos montagnes sereinement ? Nous pensons qu’une réunion s’impose pour repenser notre présence sur le terrain.
      Nous vous proposons qu’on se retrouve jeudi 17 mai à 18h30 à la MJC pour en parler.
      Bises à tous,
      Anne et Benoit

      Courrier envoyé par Anne et Benoît -Tous Migrants- pour appeler à la réunion de jeudi 17.05.2018

    • Le corps d’un migrant a été retrouvé à la frontière franco-italienne

      Des randonneurs ont découvert, vendredi, le corps d’un jeune homme noir dans un bois de la commune de Montgenèvre, à proximité de la frontière franco-italienne. La justice cherche à l’identifier. Il pourrait s’agir d’un migrant. Une enquête est en cours pour préciser les circonstances de sa mort.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/9359/le-corps-d-un-migrant-a-ete-retrouve-a-la-frontiere-franco-italienne?r

    • Hautes-Alpes : Génération identitaire, es-tu toujours là ?

      Le porte parole du mouvement Romain Espino apporte une réponse très claire et sans équivoque « oui nous sommes toujours là , nous sommes toujours en mission dans le Briançonnais »
      À la question, Génération identitaire es-tu encore là dans le Briançonnais ? Le porte parole du mouvement #Romain_Espino apporte une réponse très claire et sans équivoque : « oui nous sommes toujours là, nous sommes toujours en mission dans le Briançonnais, nous sommes entrés dans la 3ème phase de l’opération. La première phase était de bloquer le Col de l’Echelle pour attirer l’attention des médias et de faire en sorte que les politiques se positionnent sur cette question. Ensuite nous sommes passés sur une phase où des équipes mobiles de surveillance qui avaient pour vocation d’attirer d’attention sur l’ensemble de la zone et plus uniquement sur le Col de l’Echelle et puis là nous sommes dans une phase où l’on réalise un vrai travail d’investigation. » Depuis leur présence dans le Briançonnais du 21 avril, le mouvement Génération Identitaire engagé dans l’opération répondant au nom de code « #Mission_Alpes » a enclenché la phase 3 de l’opération qui consiste à mener des investigations.
      Une dizaine de membres du mouvement se relaie chaque semaine pour mener des opérations d’investigations avec la même conviction que celles menées en Méditerranée en août 2017 comme précise Romain Espino, « les réseaux de passages clandestins sont constitués souvent de la même façon, on a d’un côté des passeurs au sens propre du terme qui se font rémunérer pour pouvoir passer des clandestins et de l’autre côté des associations ou militants qui agissent par idéologie et qui utilisent les clandestins pour servir leurs idées au détriment donc des clandestins comme on l’a vu en Méditerranée et au col de l’Echelle et surtout au détriment des Français et des Européens. »

      Une présence remarquée des activistes de Génération Identitaire qui n’est pas du tout au goût de la municipalité.

      Le maire de Briançon a tenu à informer la préfecture au travers d’une lettre précisant la présence de ce mouvement. La municipalité ne comprend pas « l’inaction de l’Etat ».
      « Ce qui est vraiment gênant, c’est que nous sommes amené à les croiser en ville comme par exemple sur le marché où ils étaient présents pour faire signer des pétitions, ils font du collage sauvage dans plusieurs endroits de la ville. On a même recueilli plusieurs témoignages de migrants via l’association Refuge Solidaire qui disent avoir été traqués par les personnes de Génération Identitaire. Nous trouvons que ces activistes cherchent à alimenter un climat de peur », souligne sur Alpes 1 Vincent Faubert, directeur de cabinet du maire de Briançon

      « La loi est de notre côté , et on va pas s’en priver », R. Espino

      Le Procureur du parquet de Gap est en train d’enquêter sur les membres du groupe, afin de déterminer s’ils auraient usurpé la fonction publique lors des maraudes en zone frontalière et annonces de leur part d’enquêtes sur les associations pro-migrantes. Pas de quoi inquiéter outre mesure le porte parole de Génération identitaire Romain Espino : « en effet on a entendu parler de ce délit d’immixtion dans un travail de la fonction publique, la réalité est tout autre, car notre but était d’attirer l’attention et de montrer que les pouvoirs publics ne faisaient pas leur travail. Pour preuve, nous avons constaté que maintenant il y a une reprise en main du col de l’Echelle. Aujourd’hui nous faisons un travail d’investigation et nous avons tout à fait le droit de le faire, la loi est de notre côté, et on va pas s’en priver. »

      D’un côté une municipalité qui conteste la présence et les actions d’un tel mouvement au titre d’un risque important de débordement à l’ordre publique et de l’autre un mouvement européen déterminé à rester sur le territoire pour mener à bien sa mission. Un bras de fer qui risque de durer encore un certain temps.

      http://alpesdusud.alpes1.com/news/hautes-alpes/68897/hautes-alpes-generation-identitaire-es-tu-toujours-la

    • A Briançon, les migrants meurent et leurs soutiens passent en procès

      « Il y a un an, quand on dépliait une banderole « les frontières tuent », tout le monde trouvait ça exagéré. Aujourd’hui… ». Aujourd’hui, tout le monde est malheureusement d’accord avec Agnès Antoine, du collectif Tous Migrants. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir « crié au loup » assez tôt. Cela fait maintenant plus d’un an que la ville de Briançon et ses habitants alertent sur les terribles conditions dans lesquelles des milliers de migrants ont tenté, et continuent de tenter chaque jour, la traversée de la frontière franco-italienne, au niveau du col de l’Echelle, puis, lorsque ce dernier est entièrement enneigé pendant les mois d’hiver, au col de Montgenèvre (voir notre précédent article à ce sujet).

      C’est à cet endroit, en amont du hameau des Alberts, à l’entrée de la vallée de la Clarée, à quelques encablures de Montgenèvre, qu’a été découvert vendredi 18 mai le corps d’un migrant, mort. Il s’agirait de Mamadou, d’origine sénégalaise. Jusqu’à présent, les autorités officielles n’ont pas encore confirmé l’identité de ce « jeune homme noir » tel qu’il est présenté dans la presse. Mais en récupérant la veille un autre migrant sénégalais, à bout de force et en état de choc, le « Refuge » [1] de Briançon a établi la triste connexion. « Ibrahim a raconté avoir perdu son compagnon de route après plusieurs jours et plusieurs nuits, égarés dans la montagne. Ils venaient tous deux du même village au Sénégal », rapporte Agnès Antoine. Les circonstances du drame restent encore floues pour le moment : une chute dans le ravin ? une mort par épuisement ? Le parquet a ouvert une enquête pour rechercher les causes de la mort. Ibrahim, le survivant, a été pris en charge en tant que mineur par le Conseil départemental dans le centre de Sorges.

      Mort de deux migrants en dix jours

      Il s’agit du deuxième décès en dix jours dans le briançonnais. Le 9 mai, le corps de Blessing était repêché dans la Durance. Cette Nigériane de 20 ans se serait noyée en tentant d’échapper à un contrôle des forces de l’ordre au niveau de La Vachette, quelques kilomètres avant Briançon mais bien après la frontière. Difficile également d’en savoir plus sur les circonstances précises de ce décès, comme en atteste le bouleversant récit qu’en livre Mediapart : ni les services de police et de gendarmerie, ni le parquet de Gap ne souhaitent s’exprimer sur le dossier.

      Une chose est sûre, le « petit miracle », celui de ne pas avoir encore découvert de cadavres au pied de leur montagne, s’est définitivement brisé pour tous ces citoyens qui assurent maraudes, hébergement et ravitaillement depuis le début. Avec Blessing puis Mamadou, le Briançonnais a rejoint Vintimille ou la vallée de la Roya au rang des points meurtriers de la frontière franco-italienne (Voir notre article sur le sujet). « Il y a un effet de sidération, confirme Agnès Antoine. On se retrouve à devoir gérer des choses que l’on n’imaginait pas : comment prévenir la famille du défunt ? comment rapatrier son corps ? ».

      Génération identitaire continue sa traque aux migrants

      La succession de ces deux drames coïncide avec l’arrivée sur le territoire du groupuscule Génération Identitaire. Depuis le samedi 21 avril, des militants d’extrême-droite se mettent en scène régulièrement, sur les réseaux sociaux et en toute impunité, comme gardiens de la frontière. « Nous sommes toujours en mission dans le briançonnais, assurait ainsi ce lundi Romain Espino, le porte-parole du mouvement, auprès de la radio locale Alpes 1. Nous sommes dans une phase où l’on réalise un vrai travail d’investigation ». La stratégie a semble-t-il désormais dépasser le simple stade de la communication : plusieurs échos font état d’une véritable traque de migrants entreprenant le passage (voir ici).

      Ce ne sont pourtant pas eux qui seront poursuivis par la justice à la fin du mois – bien que les procureurs auraient pu se saisir d’une infraction pour « comportements hostiles à la circulation des migrants » [2]. Le 31 mai prochain doit s’ouvrir à Gap le procès des « trois de Briançon » : Bastien, Théo et Eleonora, arrêtés le lendemain de la démonstration de force de la mouvance fasciste, le 22 avril, lors d’une contre-mobilisation pacifique reliant le col de Montgenèvre à Briançon.

      « Ce qui se passe est très très grave, analyse Michel Rousseau, cofondateur du réseau Tous Migrants. C’est tout notre système d’État de droit que l’on détricote peu à peu. Et qui nous mène à assimiler la défense d’un droit collectif à quelque chose de délictuel. Ce sont des assimilations particulièrement dangereuses, on marche sur la tête ». Pour cette manifestation de solidarité, requalifiée donc en « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière », les trois prévenus risquent 10 ans de prison et 750 000 Euros d’amende. Plusieurs mobilisations de soutien sont prévues les prochains jours, notamment ce dimanche 27 mai à Paris, à 15h30, à l’issue des États généraux des migrations. Pendant ce temps-là, Génération Identitaire continue à relayer sur Twitter photos et autres appels à la chasse aux migrants, dans le silence général. Celui-là même qui accompagne les drames qui se jouent actuellement dans les Alpes briançonnaises…

      https://www.bastamag.net/A-Briancon-les-migrants-meurent-et-leurs-soutiens-passent-en-proces

    • #Erri_De_Luca : « Porter secours n’est pas un choix mais un devoir »

      Selon Erri De Luca, quand la #fraternité est illégale, il faut désobéir. L’écrivain italien a lancé un appel en soutien aux « trois de Briançon », une Italienne et deux Suisses qui encourent dix ans de prison pour avoir aidé des migrants à passer la frontière.

      https://www.politis.fr/articles/2018/05/erri-de-luca-porter-secours-nest-pas-un-choix-mais-un-devoir-38845
      #désobéissance

    • Theo et Bastien sortent du silence

      Les deux Genevois qui ont participé à une marche de solidarité avec les migrants dans les Hautes-Alpes se disent victimes d’un procès politique pour délit de solidarité.

      « Nous sortons du silence, car l’Etat français n’a aucune raison valable de nous museler », déclare Theo, 24 ans, face aux journalistes convoqués jeudi à Annemasse, ville aux portes de Genève. A ses côtés, Bastien, 26 ans, explique que leurs avocats les ont prévenus que s’exprimer de la sorte était risqué mais qu’ils assumaient ce risque. Sous contrôle judiciaire en attendant leur procès jeudi prochain à Gap (Hautes-Alpes), ils ont l’interdiction de s’exprimer publiquement.

      Theo et Bastien sont ces deux Genevois qui, avec l’Italienne Eleonora, sont poursuivis par le Tribunal de Gap pour aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national en bande organisée. Ils risquent jusqu’à dix ans de prison et 750 000 euros d’amende. Ces jeunes défenseurs des migrants, dits les « 3 de Briançon », et les comités de soutien qui se sont formés en Suisse, en France et en Italie, dénoncent un « procès politique » pour « délit de solidarité ».

      Ils avaient participé à une marche près de Briançon, dans les Hautes-Alpes, le long de la frontière franco-italienne en compagnie d’une trentaine de migrants le 22 avril. Une action qui répondait à celle, la veille, du groupe Génération identitaire au col de l’Echelle, visant à bloquer ce passage de migrants.
      Inégalités de traitement

      Theo, Bastien et Eleonora avaient alors été arrêtés puis placés en détention provisoire à la prison des Baumettes à Marseille. Le 3 mai, le Tribunal de Gap les a libérés en attendant leur procès, les plaçant sous contrôle judiciaire. Accueillis chez des proches en Haute-Savoie (Eleonora est à Marseille), Theo et Bastien ne peuvent quitter ce département et doivent régulièrement se présenter dans une gendarmerie, à 30-40 minutes d’où ils logent. Chaque jour pour Theo. Chaque semaine pour Bastien. Une inégalité que ce dernier ne s’explique pas.

      Etudiant en histoire économique, il a des examens en juin. Theo, maître nageur, devait travailler dès le 11 mai à la piscine de Carouge. « Nous ne pouvons pas rentrer chez nous, la répression est dure à vivre. Nous sommes stoppés dans nos études et notre travail. Mais si notre expérience aura aidé à une prise de conscience du calvaire que vivent les migrants, alors elle n’aura pas été vaine. »

      Car Theo et Bastien ne veulent pas qu’on s’attarde sur leurs personnes. S’ils se mettent sous le feu des projecteurs, c’est « pour préciser leur positionnement politique dans ce qui semble un procès politique » visant à « casser la solidarité internationale » envers les migrants, avait introduit Anna, une étudiante du comité de soutien genevois. Elle dénonce la « chasse à l’humain » des autorités. « En moins de deux semaines, deux personnes sont mortes à la frontière près de Briançon, dont une jeune femme qui s’est noyée après avoir fui un contrôle de police. »

      Theo ne décolère pas : « La situation aux frontières est de plus en plus désastreuse, nous ne pouvons nous taire. Malgré la répression, nous ne baissons pas la tête. Elle vise à faire peur aux gens solidaires, mais nous n’avons pas peur. Notre objectif est de recentrer la question sur l’inhumanité orchestrée par l’Etat et que les migrants subissent. »

      « Notre séjour en prison a appuyé notre détermination, enchaîne Bastien. Les privilèges ressentis en tant que Blancs, de classes aisées, ont été très forts. Cela reflète l’injustice de cette société que les réfugiés et détenus racisés subissent. »
      Contre une société injuste

      Le jeune homme précise ses convictions : « Nous sommes jeunes, nous devons nous positionner, il s’agit de ce que nous avons dans le cœur. Le monde va vers toujours plus d’inégalités, ravagé par l’exploitation humaine et animale, les guerres, le racisme, le fascisme, le sexisme. Cette violence inouïe nous pousse à nous engager, en questionnant le problème à la racine et avec radicalité. La cause de ces violences, c’est le capitalisme. Que dire à un réfugié dont le territoire a été est pillé par la mondialisation ? Tant qu’on vivra dans cette société injuste, il y aura des gens pour traverser la Méditerranée. Leur venir en aide ne devrait même pas être une question. »

      Theo croirait être revenu à la Seconde Guerre mondiale, « quand le délit de solidarité a été beaucoup utilisé à l’encontre de ceux qui ont aidé les juifs ». Le tout alors que les autorités ferment les yeux sur les actes des « fascistes de Génération identitaire », preuve de la « partialité de la justice ». « Il fallait enfermer quelqu’un, c’est tombé sur nous. »


      https://lecourrier.ch/2018/05/24/theo-et-bastien-sortent-du-silence

    • Un nouveau corps de migrant retrouvé dans les Hautes Alpes.
      Troisième.
      Ce que les professionnels de la montagne redoutaient devient hélas réalité.

      "Bardonecchia, il corpo di un migrante affiora tra neve e detriti dell’Orrido del Frejus"

      E’ il terzo in pochi giorni, il primo sul versante italiano. In corso il recupero del soccorso alpino delle Fiamme Gialle.

      Lo hanno trovato poco prima di mezzogiorno lungo il torrente Frejus, nel sentiero che conduce all’orrido omonimo. Sopra l’abitato di Bardonecchia, il migrante con ogni probabilità si era perso e vista l’impossibilità di passare dal tunnel ferroviario, da tempo presidiato dai militari, aveva cercato di raggiungere la valle Stretta e il colle della Scala, sbagliando però strada e inririzzandosi verso un sentiero troppo difficile.
      Il primo a vedere i resti è stato un escursionista che ha subito chiamato i soccorsi. Gli uomini della guardia di finanza che hanno recuperato il corpo non sono riusciti a identificarlo perché il migrante non aveva con sé dei documenti. Il poco che si sa è che si tratta di un maschio dalla pelle scura, ma per stabilirne la nazionalità ci vorrà tempo.

      Il sindaco di Bardonecchia, Francesco Avato, impegnato nella gestione della tappa del Giro d’Italia che arriverà oggi in cima allo Jafferau, è stato subito informato della tragedia: «Si tratta di una notizia orribile che getta un velo di tristezza su una giornata che doveva essere di festa - commenta il primo cittadino - Quanto successo dimostra ancora una volta che il primo impegno di tutti deve essere la garanzia dell’incolumità di chi cerca di passare queste montagne. I volontari che operano nel punto di assistenza aperto alla stazione si sono occupati di più di 1500 migranti in questi mesi, ma purtroppo non è bastato per evitare la morte di uno di loro. Questo ci divide il cuore a metà nel giorno del Giro, tra la bellissima festa di popolo che stiamo vivendo e le notizie ferali che arrivano dalla montagna». Durante l’inverno sono decine le chiamate di soccorso raccolte da volontari e soccorso alpino, ma quella del migrante ignoto, morto sopra Bardonecchia, non è mai arrivata.

      Nei giorni scorsi i corpi di altri due migranti, morti nel tentativo di varcare la frontiera, erano stati recuperati sul versante francese delle Alpi:
      la nigeriana Blessing Matthew era stata ripescata nella Durance dove era annegata cercando di sfuggire all’inseguimento della Gendarmerie, mentre il senegalese Mamadou era stato ritrovato sul sentiero che dal Monginevro discende a Briançon, dove si era perso morendo di sfinimento.

      http://torino.repubblica.it/cronaca/2018/05/25/news/bardonecchia_il_corpo_di_un_migrante_affiora_tra_neve_e_detriti_su

    • Merci @sinehebdo, j’ajoute tout le texte de l’article ici aussi :
      Militants promigrants : « Notre réaction, c’est la solidarité et on nous réprime pour nos idéaux »

      Alors qu’ils doivent être jugés le 31 mai, deux Suisses interpellés pour avoir fait passer la frontière franco-italienne à une vingtaine de migrants ont donné ce jeudi une conférence de presse.

      « Nous sommes en colère. Nous ne baisserons pas la tête, malgré la répression. On cherche à faire peur aux personnes solidaires des migrants, mais nous n’avons pas peur. » Une semaine avant leur procès qui se tiendra le 31 mai à Gap (Hautes-Alpes), Bastien, 26 ans, et Théo, 24 ans, deux Suisses de la région de Genève, ont décidé de s’exprimer devant la presse, jeudi à Annemasse, petite ville haut-savoyarde proche de Genève. Ils sont poursuivis pour avoir « facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France » de migrants, des « faits commis en bande organisée » selon le parquet de Gap et passibles d’une peine de dix ans de prison, de 750 000 euros d’amende et d’interdiction du territoire français.

      Le 22 avril, ils avaient participé à une marche de militants engagés promigrants, au col de Montgenèvre, sur la frontière franco-italienne, en réaction au happening de militants d’extrême droite de Génération identitaire organisé au même moment sur le col voisin de l’Echelle. En se mêlant à cette manifestation improvisée, une vingtaine de migrants avaient pu passer la frontière. Bastien et Théo, ainsi qu’une Italienne de 24 ans, Eleonora, avaient été interpellés à l’issue de la marche. Présentés devant les juges en comparution immédiate, ils avaient obtenu le report de leur procès mais avaient été placés en détention provisoire, aux Baumettes à Marseille. Leurs avocats avaient obtenu leur libération onze jours plus tard, sous strict contrôle judiciaire, avec obligation de résider en France et l’interdiction de s’exprimer sur les réseaux sociaux. Ils avaient reçu le soutien d’un millier de personnalités françaises, suisses et italiennes, toutes signataires d’un texte de l’écrivain italien Erri de Lucas.

      « Deux poids deux mesures »

      « Nous sortons du silence, pour alerter sur ce que nous avons vu. La situation aux frontières est désastreuse », précisent Théo et Bastien, expliquant que si « la répression est dure à vivre pour nous, elle l’est encore plus pour les migrants ». « Notre séjour en prison a amplifié notre détermination », précise Bastien, mais c’est surtout la situation à la frontière qui révolte les deux jeunes au discours anticapitaliste assumé : « La répression de la solidarité avec les migrants est une honte, alors que des vies sont en jeu. Nous, Européens, passons cette frontière sans la voir, mais les migrants, eux, y meurent. Génération identitaire et la police ont une responsabilité. Dernièrement, deux personnes sont mortes, dont une qui se serait noyée en voulant échapper à la police. Il ne nous est pas possible de rester impassibles face à ça », insiste Théo.

      Deux corps de migrants ont effectivement été découverts près de Briançon ces dernières semaines. Le 9 mai, une jeune Nigériane de 20 ans, Blessing Matthew, a été retrouvée noyée dans la Durance. Le réseau d’aide aux migrants de Briançon est affirmatif : la jeune femme, après avoir passé la frontière et peu avant sa disparition, avait été poursuivie en pleine nuit et sans succès par la police. Une enquête pour « recherche des causes de la mort » est en cours sous la direction du parquet de Gap. Le 18 mai, le corps d’un homme noir a été découvert dans un bois sous le col de Montgenèvre, « mort d’épuisement » selon le collectif local Tous migrants qui s’appuie là encore sur le témoignage d’un de ses compagnons d’infortune. Une autre enquête a été ouverte par le parquet. « Notre réaction, c’est la solidarité, et on nous réprime pour nos idéaux, ajoute Théo. Le fait de fermer les yeux sur les délits de Génération Identitaire et de nous mettre aux Baumettes parce qu’on a fait une marche solidaire montre la partialité du parquet de Gap ! C’est deux poids deux mesures, il y a un réel acharnement contre nous. Nous avons été pris comme boucs émissaires, de façon arbitraire. »

      « Crier leur souhait de plus de justice »

      A l’issue de la conférence de presse, Bastien avoue : « Nous ne sommes pas très à l’aise avec le fait de nous mettre en avant quand d’autres sont directement concernés… Mais cela nous est tombé dessus ! » Sa mère, Laurence Stauffer-Cart, dit, sereine : « Bastien est cohérent, authentique, il ne triche pas. Théo et lui ont à mes yeux beaucoup de mérite de ne pas s’arrêter à leur petite cause et de prendre le risque de dire ce qu’ils doivent dire. Ils ne peuvent faire autrement que de s’offusquer et de crier leur souhait de plus de justice, d’un monde qui soit bon. Ils ont tout mon soutien ». Le 31 mai devant le tribunal de Gap, leurs avocats seront accompagnés pour plaider leur cause du pénaliste Henri Leclerc, avocat entre autres de la Ligue des droits de l’homme.


      http://www.liberation.fr/france/2018/05/24/militants-promigrants-notre-reaction-c-est-la-solidarite-et-on-nous-repri

    • Erri de Luca : Appel pour la libération des 3 de Briançon.
      Eugénio Populin, Médiapart, le 3 mai 2018
      https://blogs.mediapart.fr/eugenio-populin/blog/030518/erri-de-luca-appel-pour-la-liberation-des-3-de-briancon

      Erri de Luca : « Rien au monde ne peut empêcher les migrants de venir »
      Politis, Youtube, le 23 mai 2018
      https://www.youtube.com/watch?v=Ji0R3Mb8EQQ

      Erri De Luca : « Porter secours n’est pas un choix mais un devoir »
      Ingrid Merckx et Vincent Richard, Politis, le 23 mai 2018
      https://www.politis.fr/articles/2018/05/erri-de-luca-porter-secours-nest-pas-un-choix-mais-un-devoir-38845

      Aussi là :
      https://seenthis.net/messages/697047
      #paywall

    • LA FRONTIERA HA UCCISO ANCORA

      Terzo morto in meno di venti giorni

      Blessing, 21 anni, morta nel fiume mentre fuggiva da un inseguimento della Police National.
      Mamadou, morto nei boschi per sfinimento in seguito un respingimento della polizia.

      Ieri un altro cadavere è stato trovato nell’orrido del Frejus, lato italiano. Un corpo in stato avanzato di decomposizione, ritrovato solo ora che la neve si sta sciogliendo.

      3 morti in meno di venti giorni.

      Questa frontiera sta diventando velocemente un cimitero.

      Polizia. Gendarmerie. PAF (la polizia di frontiera). Chasseurs alpin (gli alpini). Sono loro i responsabili diretti di queste morti. La frontiera uccide attraverso le sue divise. Le «forze dell’ordine» sono il braccio armato di questo dispositivo di selezione ed esclusione che ultimamente è anche qui diventato assassino.

      Se non ci fosse la polizia che controlla i documenti, chi vuole spostarsi potrebbe farlo in treno, in aereo o in bus.

      La repressione delle «forze dell’ordine» verso i «migranti», i «sans papiers», si traduce in omicidio visibile su queste montagne, ma inizia da molto più lontano. Sono le retate nelle strade delle città, dove la polizia effettua sempre più blocchi specifici a caccia di chi un documento non ce l’ha, per minacciarlo o chiuderlo in un CPR. Sono le guardie dei Centri Permanenti per il Rimpatrio, i nuovi CIE che Minniti ha deciso di aumentare e mettere più vicino agli aeroporti per facilitare le deportazioni. Sono i dipendenti delle questure delle varie Commissioni Territoriali che hanno il potere di decidere se dare un pezzo di carta o meno ai «richiedenti asilo».
      È ogni divisa che risponde all’imperativo di selezione che chiedono le varie istituzioni politiche ed economiche.

      La frontiera ha ucciso di nuovo.
      Le «forze dell’ordine» ne sono state l’esecutore materiale.

      Non dimentichiamo, non perdoniamo.


      Vu sur la page FB de « Chez Jésus », le 26.05.2018 :
      https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=379301939221875&id=362786637540072

    • Primavera a Bardonecchia

      Un cadavere che sbuca dalla neve.
      Qualche riga di agenzia tra le notizie dal giro d’Italia. Nessun nome, solo ossa e lembi di pelle scura, tutto quello che ha lasciato la montagna. Nessuna lacrima, il giorno dopo il mondo ha dimenticato che eri un uomo con i tuoi sogni oltre quella montagna. Con la tua storia che aveva attraversato il deserto e il mare e si è fermata sotto la neve. Pensiamoci, in silenzio.

      https://www.facebook.com/Rainbow4Africa/photos/a.474468992873.250931.40318577873/10155635334837874/?type=3&theater
      #Mauro_Biani

    • Solidarité avec les 3 de Briançon
      Texte trouvé sur FB, avec le commentaire « L’humanité du jour », j’en déduis que c’est la source, donc : L’Humanité, 25.05.2018


      https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10155175212072820&set=a.10152617350107820.1073741828.718017

      C’est en effet l’extrait du texte que j’ai entendu à la place de la République à Paris, lors de la manifestation en soutien aux 3 de Briançon.
      Hélas, pas beaucoup de monde à la manif...

    • Hautes-Alpes : les 3 de Briançon, « s’ils sont incriminés alors, je suis leur complice » E. de Luca

      Annoncé présent lors d’un appel à l’action à la Roche-de-Rame, l’écrivain italien a envoyé une vidéo de soutien à Bastien, Théo et Eleonora.
      Déjà présent pour lancer un appel à la libération des « 3 de Briançon » le 2 mai dernier, l’écrivain italien Erri de Luca (prix Femina étranger en 2002, Prix européen de littérature en 2013 ainsi que le Prix Ulysse pour l’ensemble de son œuvre), s’engage à nouveau pour les deux Suisses, Bastien et Théo, ainsi que l’Italienne Eleonora.

      Jugés pour aide à l’entrée de personnes en situation irrégulière et en bande organisée, leur procès aura lieu ce jeudi 31 mai. L’écrivain qui devait être présent lors d’un appel à l’action ce mercredi à la Roche-de-Rame, a envoyé cette vidéo de soutien dans laquelle il indique « si les trois jeunes poursuivis sont incriminés alors je suis leur complice. »

      https://www.youtube.com/watch?time_continue=70&v=IoMKoNHWcEo


      http://alpesdusud.alpes1.com/news/hautes-alpes/69105/hautes-alpes-les-3-de-briancon-s-ils-sont-incrimines-alors-je-sui

    • Le procès des « 3 de Briançon » pourrait être renvoyé

      C’est une audience très attendue qui doit se tenir devant le tribunal correctionnel de Gap ce jeudi. Celui de Bastien, Théo et Eleonora poursuivis pour aide à l’entrée et à la circulation sur le territoire national d’étrangers en situation irrégulière. Ceux qu’on surnomme les « 3 de Briançon » avaient été interpellés le dimanche 22 avril à la suite d’une manifestation à la frontière franco-italienne. Une manifestation en réponse à l’action organisée par le groupe d’extrême-droite, Génération identitaire.

      L’audience pourrait être renvoyée à une date ultérieure. Pour cause ? Une question prioritaire de constitutionnalité transmise au Conseil constitutionnel le 9 mai dernier par deux plaignants, dont le militant de la vallée de la Roya, Cédric Herrou. En somme, les Sages doivent trancher : est-ce que le délit d’aide à l’entrée est compatible au principe constitutionnel de fraternité ?

      Concernant l’audience des « 3 de Briançon », le parquet devrait soulever cet élément et la défense pourrait soulever le même point. Le tribunal pourrait donc renvoyer l’audience en prononçant un sursis à statuer jusqu’à la décision du Conseil constitutionnel. Car si les Sages déclarent la disposition législative contraire à la Constitution, elle est abrogée et disparaît de l’ordre juridique.

      La question posée au Conseil constitutionnel : « En édictant les dispositions des dispositions combinées des articles L. 622-1 et L. 622-4 du code de l’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile – en ce que, d’une part, elles répriment le fait pour toute personne d’avoir, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d’un étranger en France même pour des actes purement humanitaires qui n’ont donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte et, d’autre part, elles ne prévoient une possible exemption qu’au titre du seul délit d’aide au séjour irrégulier d’un étranger en France et non pour l’aide à l’entrée et à la circulation –, le législateur a-t-il porté atteinte au principe constitutionnel de fraternité, au principe de nécessité des délits et des peines et au principe de légalité des délits et des peines ainsi qu’au principe d’égalité devant la justice garantis respectivement par les articles 8 et 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ? »

      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2018/05/29/le-proces-des-3-de-briancon-poursuivis-pour-avoir-aide-des-migrants-lors

    • Alpha. Ce matin, ton inhumation aux Alberts. Demain soir, à 20h30, nous t’y rendrons un dernier hommage.

      Alpha
      Surtout et par dessus tout, il faut te rendre hommage.
      Toi l’enfant, l’homme, le frère
      Ici la terre pleure ton âme échouée.
      Pardonne nous Alpha car nous n’avons pas su te sauver.
      Nous avons cru être forts, parfaits, encore convaincus d’avoir évité le pire. Mais te voici avec ton corps d’adolescent, ayant tout perdu, ayant tout donné.
      Tu es une brèche Alpha, une faille par laquelle nous pouvons laisser entrer tant de choses.
      Qu’allons nous décider de faire entrer dans cette brèche ?
      La brèche est l’espace qui nous laisse entrevoir l’obscurité ou la lumière. Tout dépend de la place qu’on décide d’adopter.
      Que choisissons nous de voir à travers toi Alpha ?
      La noirceur de l’inhumanité, de la haine, de la peur et de l’ignorance ? Non
      Il ne faut pas s’habituer Alpha et on te promet de ne pas s’habituer à la banalité des mots qui vous qualifient, à l’anonymat, à l’injustice ou au spectaculaire éphémère utilisé sans vergogne et sans honte.
      Du fond de la brèche, on entend gronder la colère de tous. Les hommes, les femmes, les frères.
      Du fond de cette brèche nous allons prendre soin de l’ordinaire, du cadeau de vos rencontres sur ce chemin d’exil et sur cette terre que nous voulons souriante.
      De cette brèche, il nous faut nous tourner vers la lumière.
      La lumière de vos regards brillants et nourris d’espoir, la lumière de vos mains maintes fois serrées dans les nôtres, la lumière de nos fraternités incontournables et indispensables.

      Repose en paix parmi nous

      https://www.facebook.com/tousmigrants/posts/2160116644219903

    • Migrants : la solidarité est-elle punissable ?

      On les appelle les « Trois de Briançon ». Deux Genevois, Bastien et Théo, et une Italienne, Eleonora. Ils seront jugés ce jeudi 31 mai pour avoir aidé des migrants à entrer illégalement en France. Un scandale, affirment leurs nombreux soutiens, pour qui la compassion n’a pas à être criminalisée.

      Alors faut-il sévir contre ceux qui aident les migrants à franchir illégalement nos frontières ? La solidarité est-elle punissable ?

      https://www.rts.ch/emissions/infrarouge/9602122-migrants-la-solidarite-est-elle-punissable-.html

      Dans l’émission, ces deux infographies ont été montrées :


      #statistiques #chiffres
      –-> malgré ce qui a été dit durant l’émission, je pense qu’il ne s’agit pas de chiffres sur le nombre de PERSONNES qui ont traversé la frontière, mais le nombre de CAS appréhendés (une personne tentant à plusieurs reprises de traverser la frontière serait comptée plusieurs fois).
      Ceci est le cas des statistiques du corps des gardes-frontière en Suisse, je pense que c’est la même chose pour les statistiques sur la frontière italo-française, mais il faudrait vérifier...

      Suite à l’émission, j’ai écrit ce message à une personne qui était présente sur le plateau pour le comité de défense des 3 de Briançon... pour clarifier un peu ce qui se passe sur la frontière et qui a le droit de faire quoi...

      J’ai vu Infrarouge hier soir
      ça ne volait vraiment pas très haut, hélas...
      Si jamais, pour une prochaine fois, peut-être ce texte peut être intéressant pour votre comité :
      https://asile.ch/2016/12/15/regard-dune-citoyenne-mineurs-non-accompagnes-lacte-de-lisa-bosia-mirra-legiti
      Regarde surtout l’encadré en bas de la page
      J’ai pas pensé à vous l’envoyer AVANT l’émission, pardon
      Une chose à laquelle il faut faire attention la prochaine fois : les « contre » disait souvent « les migrants économiques qui entrent illégalement sur le territoire français »... en fait, ce n’est pas aux gardes-frontière à juger... une personne sans documents PEUT entrer sur le territoire si il « manifeste la volonté de demander l’asile » (c’est le texte de la loi suisse, mais les autres lois européennes sont similaires —> La définition du réfugié étant déclarative, les pays ne peuvent pas refouler une personne qui DECLARE être en danger si renvoyée !)... c’est APRES, quand sa demande sera examinée, que le pays en question peut prononcé un renvoi, si la personne n’est pas considérée réfugiés ou en besoin de protection. Mais ça se décide sur le territoire, après une procédure, et non pas par la frontière et pas par les gardes-frontières !!!
      C’est pour cela qu’il faut insister sur le fait que les migrants ont le DROIT d’entrer sur le territoire français en vue de déposer une demande d’asile. Alors que les gardes-frontière et la police, eux, n’ont pas le droit de les refouler ! Ce sont les forces de l’ordre à être dans l’illégalité, non pas les migrants.
      Ce que les manifestants ont fait ne peut donc pas être considéré illégal, car ils ont permis aux demandeurs d’asile de pouvoir exercer leur droit !
      --> Il faut donc complètement retourner le discours…

      Je pense que c’est important de garder cela en tête pour un prochain futur débat
      Tu peux aussi lire :
      https://asile.ch/2016/12/08/regard-dune-juriste-droits-fondamentaux-asile-frontieres-paradoxe-refugies
      et
      https://asile.ch/2016/12/13/regard-dune-geographe-murs-frontieres-fantasme-controle-migratoire

    • « Trois de Briançon » : Théo et Bastien vont pouvoir rentrer en Suisse

      Le contrôle judiciaire visant les deux Suisses et l’Italienne, poursuivis pour avoir aidé des migrants à entrer en France fin avril, a été levé.

      Les Genevois Théo et Bastien ainsi que l’Italienne Éléonora pourront rentrer chez eux. Le contrôle judiciaire qui les contraignaient à rester en France a été levé, a-t-on appris lors de l’ouverture de leur procès, ce jeudi matin, à Gap. C’est le soulagement pour les familles et leur comité de soutien. Le procès est renvoyé au 8 novembre 2018.

      Le 22 avril dernier, plus d’une centaine de personnes dont « les trois de Briançon », comme les surnomment leurs soutiens, avaient franchi la frontière italo-française avec des migrants au col de Montgenèvre. Le trio est accusé « d’aide à l’entrée irrégulière » d’étrangers, avec comme circonstance aggravante selon le parquet d’avoir commis ces faits « en bande organisée ».

      Le Conseil constitutionnel devra examiner, probablement d’ici fin août, si le délit d’aide à l’entrée sur le territoire français est compatible avec le principe de fraternité garanti par la Constitution française. La défense comme le procureur ont plaidé pour le renvoi, dans l’attente de la réponse du conseil constitutionnel à cette question.


      https://www.24heures.ch/news/standard/Trois-de-Briancon-Theo-et-Bastien-vont-pouvoir-rentrer-en-Suisse/story/10172490

    • Scarcerati i tre manifestanti arrestati a Briancon durante il corteo pro migranti

      La decisione del giudice di Gap: ma hanno l’obbligo di firma e dovranno rimanere in Francia.
      Sono stati scarcerati i tre manifestanti arrestati il 22 aprile dopo un corteo che era partito dal Monginevro ed era arrivato a Briançon per manifestare in difesa del diritto alla solidarietà nei confronti dei migranti e contro la presenza del gruppo di estrema destra Generation Identitaire al colle della Scala. Sette persone erano state fermate, quattro liberate poco dopo ma tre sono stata arrestate con l’accusa di favoreggiamento dell’immigrazione clandestina, un reato che in Francia prevede pene fino a 10 anni. Questo pomeriggio il tribunale di Gap ha accolto la richiesta di scarcerazione formulata dai legali dei tre arrestati. Poco dopo le 16 il tribunale si è espresso in favore della scarcerazione sostituendo la misura cautelare in carcere con l’obbligo di firma e di rimanere nel dipartimento di Briançon.
      Eleonora Laterza, di Torino, Theo Buckmaster e Bastien Stauffer sono liberi, ma costretti a rimanere in Francia, in attesa del processo che inizierà il 31 maggio. “ La libertà è la regola, la detenzione un’eccezione”, hanno spiegato i legali dei tre, in aula secondo quanto riporta il quotidiano Le Dauphinè Libèrè.
      Circa 150 persone si sono
      radunate davanti al tribunale di Gap questo pomeriggio per attendere la decisione dei giudici.
      Nei giorni scorsi erano state raccolte circa 800 firme, tra Italia, Francia e Svizzera per chiedere l’immediata scarcerazione dei tre ragazzi. Il primo firmatario dell’appello era stato lo scrittore Erri De Luca.

      http://torino.repubblica.it/cronaca/2018/05/03/news/scarcerati_i_tre_manifestanti_arrestati_a_briancon_durante_il_cort

    • Disputes Over Migrants Along the Italy-France Border Expose Ongoing EU Policy Gaps

      Last month, authorities in Italy requested a formal investigation of five French border patrol agents in the Alps who entered Italy to perform an unauthorized drug test on a Nigerian citizen, in what the authorities say was a violation of Italian sovereignty. It was just the latest episode in months-long tensions at the French-Italian border near Col de l’Echelle, or Colle Della Scala, a high mountain pass in northwestern Italy that has become a popular route for migrants trying to enter into France.

      In March, a volunteer mountain guide on the French side of the border was charged with facilitating illegal immigration after he rescued a migrant woman on the pass; she was nearly nine months pregnant. In April, an anti-migrant protest organized by a mainly French far-right group with branches in other countries, including Italy, led to clashes with the Italian police and pro-migrant activists.

      Since France re-introduced border checks with Italy in the wake of the refugee and migrant crisis in 2015, migration routes have shifted to more remote areas—initially mountain passages like those in the Roya Valley near the Mediterranean town of Ventimiglia bordering the French Riviera. But this year, as those parts of the border became more heavily patrolled, migrants were pushed to find alternative routes that are even more remote, such as Col de l’Echelle, high in the Alps.

      A 7-mile trail around Col de l’Echelle connects the Italian town of Bardonecchia with Nevache, a French village just across the border. During winter months, it is covered by heavy snow and temperatures at its summit plunge far below zero at night. Most migrants are not equipped to survive for long in such extreme conditions; many set off for the hike wearing jeans and sneakers.

      According to Paolo Narcisi, the president of Rainbow for Africa, an Italian NGO that runs a first aid clinic inside the train station in Bardonecchia, the majority of migrants transiting through the Alpine town are from countries in sub-Saharan Africa, such as Cote d’Ivoire, Mali, Senegal, Gambia, Niger, Nigeria and Sudan. Many are seeking asylum. Under the current Common European Asylum System and related Dublin Regulation, in force since 1997, migrants or refugees must seek asylum in the “country of first arrival”—in this case, Italy—and cannot seek asylum elsewhere for six months. The few men and women who actually manage to cross the dangerous mountain pass are often arrested by French border patrol agents and transported back to Bardonecchia.

      As Narcisi explains, at least 15 percent of the people who visit his clinic would have the right to enter France under a Dublin Regulation rule that allows migrants to travel to another European country for family reconciliation. But in most cases, French border patrol agents do not take the time to verify migrants’ rights under the EU. “French agents patrol the pass to look for migrants and simply drive them back across the border,” Narcisi says. “There is no effort to understand their legal circumstances.”

      Since the re-introduction of border checks, border patrol is increasingly a matter of national security rather than of EU coordination. As Lina Vosyliute, a researcher at the Center for European Policy Studies, a Brussels-based think tank, explains, law-enforcement agents are under political pressure to deliver on border security. This can often lead to extreme policing that violates migrants’ rights.

      EU member states have an obligation under the Dublin Regulation to accept migrants who are minors and not accompanied by an adult. But last month, eight NGOs that operate in Ventimiglia, the town near the Roya Valley that has been a hub for migrant passages, filed an official report to the European Commission to denounce the “systematic forgeries” of minors’ identification documents by French authorities. Narcisi says this happens in the northern part of the border, too. “They trick people who can’t speak French into signing documents that state they are over 18, so they can send them back to Italy.”

      This kind of policing can also result in what refugee and migrant advocates call the “criminalization of solidarity.” That was the case with Benoit Ducos, the French mountain guide who now faces a five-year prison sentence for aiding a pregnant migrant along the French-Italian border.

      According to the Center for European Policy Studies, the lack of a common EU framework on human smuggling is partly to blame. “EU anti-smuggling rules are very vague and provide a large margin of discretion for member states’ policies,” Vosyliute says. For instance, the EU does not require member states to specifically exempt humanitarian assistance from the range of activities that can be considered “human smuggling,” which results in effectively criminalizing some of the aid offered to migrants and refugees.

      Both Narcisi and Vosyliute point to the same issue when asked what could improve migrants’ safety and ease border tensions. “The introduction of legal pathways to enter EU member countries is the elephant in the room when we speak about these issues,” Vosyliute says.

      But the chances for that to happen in the near future appear slim. Bulgaria, the current president of the European Council, is evaluating proposed changes to the Dublin Regulation, including the introduction of a quota system to deal with asylum applications—something that was briefly attempted in 2016 before being called off amid fierce opposition from countries like Hungary and Poland. The newly proposed system would allow for the voluntary relocation of refugees to “willing” countries, which would in part be compensated with financial inducements.

      But so-called frontline countries like Italy, Spain, Malta, Greece and Cyprus strongly oppose the proposed change. Instead, they ask for a more “equitable” common asylum policy based on a mandatory redistribution of asylum applicants across the entire EU. Given such polarized stances, it is unlikely that the European Council will find an agreement over a new asylum system before the end of Bulgaria’s presidency in June. Austria then takes over, and is unlikely to put the issue at the top of the council’s agenda.

      Making matters worse, a strict new asylum law in France, which passed in April, could further hamper migrants’ rights and increase border tensions between France and Italy, according to Marie-Laure Basilien-Gainche, an expert on migration law at the University Jean Moulin Lyon 3. The law doubles the amount of time that authorities can detain undocumented migrants and makes illegal immigration a criminal offense that could result in a year-long prison sentence, continuing a trend across Europe of national criminal justice measures being used as tools to manage migration.

      According to a recent report by the Center for European Policy Studies, the ideal EU asylum system would include the principle of “mutual recognition of positive decisions.” That is, if a migrant is granted refugee status in one EU member country, other EU countries would automatically recognize that status. This way, asylum-seekers would not be stuck in countries like Italy and Greece, but would be able to move legally across borders.

      “The Dublin Regulation puts pressure on external member states and was not designed for big numbers of arrivals,” Vosyliute says. “Without a coordinated asylum system, we risk putting into question the very principle of free movement of people in Europe.”


      https://www.worldpoliticsreview.com/articles/24805/disputes-over-migrants-along-the-italy-france-border-expose-ong

    • Eleonora, Théo et Bastien : La #Fraternité sur le banc des accusés.

      Elle est de la devise républicaine la notion qui lui élève l’esprit. Si la liberté et l’égalité s’entendent en droit juridique, la fraternité est la somme morale commune qui découle de l’équation de cette devise. Elle est la valeur ajoutée. Disputée, malmenée, manipulée ou reniée, elle fut tout au long du processus révolutionnaire tantôt rejetée, tantôt affirmée. Mais au fond, qu’est-ce qu’une devise si ce n’est un chemin de conscience collective pour lequel on accepte que le droit, les règlements, le vivre-ensemble s’articulent ?


      https://alpternatives.org/2018/06/01/eleonora-theo-et-bastien-la-fraternite-sur-le-banc-des-accuses

    • Alpi, nuovo cimitero dei migranti

      Di solito qui a Clavière ci vengono gli appassionati di sci. Alle porte del piccolo comune della Val di Susa però in questa giornata di primavera si nota un inusuale spiegamento di forze dell’ordine.

      Poche centinaia di metri più in là, dall’altro lato del confine con la Francia, all’entrata di un’altra nota località sciistica, il comune di Monginevro, alcune decine di francesi e italiani sono venuti a manifestare e a esprimere la loro rabbia davanti alla stazione di polizia.

      «Una donna è morta - denuncia un manifestante -. Blessing è stata ritrovata mercoledì nei pressi della diga di Presle nella Durance, il fiume che attraversa Briançon. Una donna nera senza documenti di cui nessuno ha denunciato la scomparsa».

      Un suo compagno prosegue: «Signore e signori poliziotti e gendarmi, non vogliamo che dopo l’inferno libico e il cimitero mediterraneo, l’attraversamento di questa frontiera si trasformi in un nuovo ostacolo mortale per gli esuli che desiderano venire in Francia».

      I locali aiutano regolarmente i migranti che affrontano la montagna per raggiungere la regione di Briançon. Anche a rischio di farsi perseguire dalla legge.

      «Abbiamo evitato molti incidenti - dice Benoît, guida di montagna -. Oggi con la fine dell’inverno ci si rende conto che non sono più il freddo e la neve a causare problemi: è il forte aumento della presenza di polizia e forze militari su questa frontiera, che costringe gli esuli a prendere sentieri sempre più tortuosi, a correre dei rischi per arrivare in Francia».

      Un’inchiesta è stata aperta per accertare le cause della morte della ventenne nigeriana. Ma i manifestanti non dubitano delle testimonianze dei suoi compagni di sventura: per loro è colpa degli agenti che li hanno inseguiti mentre cercavano di raggiungere un paese vicino. La polizia, interpellata, nega energicamente: «Per me è stato un passeur», accusa un poliziotto.

      Ma per la ragazza che legge il comunicato in italiano, «Questa morte non è una fatalità. È un omicidio, con mandanti e complici ben facili da individuare. In primis i governi e le loro politiche di chiusura della frontiera e ogni uomo e donna in divisa che le porta avanti. Gendarmi, polizia di frontiera, chasseurs alpins, e ora pure quei ridicoli neofascisti di Generazione Identitaria pattugliano i sentieri e le strade a caccia di migranti».

      Migranti che sono più di 3 mila ad aver sfidato la montagna negli ultimi due anni per andare a chiedere l’asilo in Francia.
      Generazione identitaria arresta... no, «segnala» i migranti

      Rinforzi di polizia e gendarmeria sono apparsi in questa regione delle Alpi francesi pochi giorni dopo una spettacolare operazione dell’estrema destra europea, lo scorso aprile, venuta a chiedere la chiusura dell’area. Alcune decine di militanti del gruppo Generazione Identitaria hanno eretto una barriera simbolica contro i migranti sul Colle della Scala.

      ​Abbiamo incontrato qualche giorno dopo gli attivisti del gruppo rimasti nella regione, che affermano di essere lì per aiutare le forze dell’ordine a pattugliare la zona in cerca di migranti: ​"Svolgiamo missioni di sorveglianza alla frontiera - spiega Aymeric, portavoce di Generazione Identitaria - e stiamo conducendo un’indagine sulla popolazione, che ci sostiene in massa, per raccogliere informazioni sulle reti dei passeur e sul passaggio dei migranti clandestini e trasmettere poi queste informazioni ai servizi di polizia. In quindici giorni abbiamo arrestato una ventina... - si ferma, si corregge - abbiamo denunciato una ventina di clandestini. Segnaliamo la loro presenza alla polizia e ne indichiamo la posizione perché possano venire ad arrestarli".

      ​"E voi vi sentite legittimati - chiede la nostra inviata Valérie Gauriat - a cercare di bloccare queste persone che hanno fatto non solo questa traversata, ma che sono partiti da molto lontano e hanno sofferto di tutto?"

      «Certo - è la risposta -. Siamo cittadini solerti e vogliamo difendere il nostro popolo, gli europei. Quindi sì, se lo Stato ha deciso di abbandonare il suo popolo, noi siamo qui. Siamo qui per gli europei, per la difesa della nostra identità».
      L’Odissea sulle montagne

      Torniamo sull’altro lato della frontiera, a Clavière, verso un rifugio che è uno dei punti da dove parte chi tenta il passaggio in Francia. Ma all’interno le telecamere non sono benvenute.

      E c’è una ragione. Qui i candidati al passaggio alla frontiera venuti da tutta Italia vengono accolti da volontari francesi e italiani che li aiutano a recuperare le forze prima della partenza. Volontari che solo per questo sono perseguibili penalmente, e che a loro volta denunciano abusi e illeciti da parte delle autorità.

      «Per legge un richiedente asilo dovrebbe potersi presentare senza documenti alla frontiera e dire che ha bisogno di protezione - spiega una militante che è voluta restare anonima -. Invece se qualcuno cerca di passare normalmente, in pullman per esempio, viene riportato alla frontiera e di conseguenza è costretto a passare per sentieri di montagna che sono molto pericolosi per evitare di essere rispedito in Italia».

      Una di queste persone ha accettato di condividere con noi in modo anonimo la sua esperienza. Il giorno prima ha cercato di passare il confine con il fratello minorenne. Sono stati intercettati dalla polizia italiana che ha lasciato passare solo il più giovane.

      «Ci hanno chiesto dove andavamo - racconta il giovane -. Ho detto che stavamo andando in Francia. Ci hanno perquisito gli zaini e ci hanno chiesto l’età. Il piccolo ha detto di essere nato nel 2000 e allora l’hanno lasciato andare. Io ho detto di essere nato nel 1999, e mi hanno risposto: be’, allora sei maggiorenne».

      Ci riproverà il giorno stesso, insieme ad altri. «Perché non voglio più vivere qui. Il vero problema è innanzi tutto la lingua» - dice. Impossibile andare con loro, aumenterebbe il rischio di essere intercettati. Quel giorno, il gruppo riuscirà a passare.
      Un Rifugio Solidale per una prima accoglienza che manca

      È nella città di Briançon, una quindicina di chilometri più in là, che i migranti potranno tirare un po’ il fiato. L’ambita meta per loro si chiama Rifugio Solidale. Qui sono appena arrivati sei uomini da Clavière, sono sfiniti.

      ​"A che ora siete partiti?" chiediamo. «Alle 9 del mattino - risponde uno di loro, e siamo arrivati qui alle 15. Abbiamo fatto tutto il percorso a piedi»

      Un secondo narra la sua esperienza: «Ho preso la montagna, e sono partito sul... come si dice... il ponticello che bisogna attraversare... Sull’asfalto non si può, bisogna prendere i sentieri in alto, per potersi nascondere dalla polizia. Spesso la polizia frena. Se frenano, freni anche tu»:

      È bagnato e sporco. Gli chiediamo se è caduto. La risposta è sì: «Non è facile. Ho sofferto».

      I pasti, l’alloggio, gli abiti, le cure mediche... decine di volontari si alternano qui per soddisfare le necessità dei loro ospiti di passaggio. Dopo aver ripreso le forze, la maggior parte di loro ripartirà verso altre città francesi dove presenterà domanda d’asilo.

      L’attività al rifugio non si ferma mai, spiega Anne, una volontaria: «Accogliamo i nuovi arrivati, andiamo all’ospedale, ci occupiamo dei trasporti, dei biglietti del treno, di contattare i loro parenti e amici se hanno un posto dove andare. Hanno un gran bisogno di essere rassicurati. Hanno molta paura di venire arrestati, anche se hanno il diritto di chiedere l’asilo in Francia, ma anche questo è diventato più che difficile. Per cui loro sono sempre più preoccupati e noi non possiamo garantire loro nulla».

      Justin, camerunense, ha presentato richiesta d’asilo come rifugiato politico sette mesi fa. In attesa della risposta non è autorizzato a lavorare, e allora nel frattempo dà una mano ai volontari del rifugio. Ma essendo arrivato in Europa dall’Italia, potrebbe essere rimandato indietro, sulla base del regolamento di Dublino che prevede che la richiesta d’asilo debba essere presentata nel primo paese in cui si è stati identificati.

      «C’è chi pensa che si viva bene solo qui - dice Justin -. Eppure, piuttosto che vivere la vita che vivo qui, penso che starei meglio nel mio paese con la mia famiglia, con mio figlio, e con la mia vita. Per cui se siamo qui è per una buona causa».

      Progettato inizialmente per una ventina di persone, il rifugio solidale ne ospita regolarmente un centinaio. Joël, uno dei responsabili del rifugio, lamenta la mancanza di centri di prima accoglienza in Francia per coloro che non hanno ancora potuto presentare la richiesta d’asilo: «Non spetta alla polizia decidere se la loro domanda d’asilo è legittima. C’è un organismo in Francia che si chiama Ofpra, l’Ufficio francese di protezione dei rifugiati e degli apolidi, che ha il compito di occuparsi di queste pratiche, istruirle e poi emettere un verdetto. Nell’attesa ci dovrebbe essere una politica di prima accoglienza in Francia. Ed è questo lavoro che non viene fatto dallo Stato, che facciamo invece noi volontari. Ma non spetterebbe a noi farlo. Soprattutto ci viene chiesto di accogliere anche dei minori, ma questo in realtà sarebbe illegale».

      Il giorno dopo alcuni dei volontari del rifugio organizzano un sit-in con 23 minorenni di fronte al commissariato di polizia di Briançon. È qui che vengono registrati i minori non accompagnati, e una volta registrati il Consiglio provinciale è tenuto per legge a prendersene carico immediatamente. Ma alcuni di questi ragazzi sono in attesa al rifugio già da 15 giorni.

      Ne sarà valsa la pena: alla fine della giornata 18 dei 23 giovani partiranno per Gap, sede del Consiglio provinciale.
      Movado: un sogno da realizzare un passo dopo l’altro

      Noi abbiamo appuntamento al liceo di Briançon. Movado è arrivato un anno e mezzo fa. Al liceo segue una formazione nei mestieri dell’edilizia.

      Il giovane guineano è stato salvato durante l’attraversamento della montagna. Dal momento del suo arrivo è stato ospitato da una coppia con cui vive in un paesino a una ventina di chilometri da Briançon.

      Una coppia che descrive come «persone molto care. Si prendono molta cura di me. Mi hanno anche aiutato a entrare al liceo. Non sono un altro figlio per loro, ma si prendono cura di me e io comunque le considero come dei sostituti di mio padre e mia madre».

      Al suo arrivo, Yves e Fanfan l’hanno accolto in casa loro. Era malato e gravemente assiderato. L’hanno fatto curare e sono stati al suo fianco instancabilmente nelle pratiche per la richiesta d’asilo.

      La coppia ospita anche altri tre giovani. Deserto, carceri libiche, traversata del Mediterraneo... Tutti hanno conosciuto l’inferno. E nonostante l’affetto e il sostegno della coppia i timori per il futuro restano, dice Fanfan: «Stanno bene, ma pensare al dopo è straziante. Non si può dire che è finita, che stanno bene e siamo contenti. No. Fino a quando staranno bene? Le leggi stanno cambiando. Fra qualche mese saranno ancora più rigide. Che cosa ne sarà di loro? Di tutti, intendo».

      Yves non si pente di averli aiutati: «A parte questo, bisogna dire che ci danno anche una bella energia... Perché questa forza di volontà che hanno avuto per tutto questo tempo carica anche noi in qualche modo».

      A 19 anni Movado sogna di fare l’idraulico e di restare a vivere in Francia per molti anni. Un sogno appeso al filo dell’accettazione dello status di rifugiato.

      «In questo momento non mi sento davvero libero - confessa -, perché sono in attesa, non ho documenti, devo aspettare una risposta. Se la risposta è positiva avrò i documenti, se è negativa bisognerà fare ricorso. E tutto questo è sempre nei miei pensieri, ci penso molto, ma ho anche molta speranza. Poco a poco ci arriverò, un passo dopo l’altro».

      Yves e Fanfan fanno tutto quel che possono per sostenere i loro protetti, con l’aiuto degli avvocati. Ma sanno che non bisogna dare nulla per scontato.

      «Penso che la cosa più importante sia che hanno più fiducia in se stessi - commenta Fanfan -. E se hanno più fiducia in se stessi diventano più forti. E se sono più forti forse avranno più chance. È tutto quel che si può dire».

      Yves denuncia: «Questa storia dell’accoglienza e della solidarietà dei montanari è stata molto mediatizzata. Ma non serve a molto se consideriamo le avversità che ci troviamo ad affrontare nel modo in cui i poteri della politica trattano la questione. E allora siamo un po’ arrabbiati».

      ​Una rabbia mista a tristezza, condivisa la sera del giorno dopo da alcune decine di abitanti della vallata, venuti a rendere un ultimo omaggio alla giovane nigeriana il cui corpo senza vita è stato ritrovato in questo fiume.

      http://it.euronews.com/2018/06/01/alpi-nuovo-cimitero-dei-migranti

    • Chroniques de frontières alpines / 2 – Violer sans entrave les droits des étranger-es : la frontière, fabrique d’exclusion politique

      Le contrôle aux frontières terrestres de la France, donc intérieures à l’espace Shenghen, a été rétabli le 13 novembre 2015, avec l’instauration de l’Etat d’urgence. Le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures a institué un nouveau dispositif, celui des Points de Passage Autorisés, constitué d’une part de points de contrôles fixes, et d’autre part de zones surveillées par des patrouilles mobiles, de manière dynamique, ponctuelle, sur la base de signalements des services de renseignement et des polices étrangères. Dans les deux cas, les contrôles d’identité systématiques sont autorisés. Le 31 novembre 2017, une nouvelle loi sur la sécurité intérieure a acté la fin de l’Etat d’Urgence, alors que, selon l’Anafé (2017), elle en banalise la logique ; notamment, elle autorise les contrôles systématiques dans une borne de 10km autour des frontières.

      https://derootees.wordpress.com/2018/05/24/chroniques-de-frontieres-alpines-2-violer-sans-entrave-les-droi

    • Dans les Alpes, la fonte des neiges révèle les corps de migrants morts en tentant de passer en France

      Des riverains et l’association Tous migrants se battent pour retrouver l’identité et comprendre le parcours des victimes. Et pour pouvoir leur offrir une sépulture.

      Des vêtements devenus linceul autour d’un cadavre sans nom. Vendredi 25 mai, sur le flanc italien des Alpes, pas loin de Bardonecchia (bourgade frontière d’où partent les migrants qui rallient la France par le col de l’Echelle), un corps sans vie, recroquevillé dans une anfractuosité du sol, est retrouvé par un chasseur. Selon la police transalpine, il « aurait passé l’hiver là ».

      « Cet homme a dû se perdre, puisqu’il a été retrouvé sur le chemin qui remonte vers Modane », spécule Sylvia Massara, une Italienne qui s’interroge sur cette mort : « Le froid ou l’épuisement ? » Elle qui a essayé de dissuader des traversées hivernales ceux qui se croyaient immortels après le Sahara et la mer savait que les Alpes sont une petite Méditerranée, neigeuse l’hiver, rocailleuse l’été ; mais meurtrière en toute saison et capable d’engloutir jusqu’au nom de ses victimes.

      Pour l’heure, la police italienne tente de décrypter les empreintes de la main la moins abîmée du cadavre, de faire résonner les stries encore lisibles des doigts avec un nom, une date de naissance enfouis quelque part dans un fichier. « Cela permettrait au moins de contacter un consulat, qu’une famille puisse faire le deuil d’un fils ou d’un frère », ajoute Mme Massara.

      Cette mort sur le flanc italien a encore ajouté à la douleur du Briançonnais. Côté français, deux décès ont ponctué le mois de mai. Si ces cadavres ont conservé un prénom et un nom, reste à écrire leur histoire : celle du Sénégalais Mamadou-Alpha Diallo et celle de la Nigériane Blessing Matthew. Alors, à l’instar de l’Antigone de Sophocle, capable de l’impossible pour offrir une sépulture à son frère, l’association Tous migrants veut rendre une justice posthume à ces « victimes des politiques migratoires ».

      Le reste de l’article : #paywall
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/06/07/dans-les-alpes-la-fonte-des-neiges-revele-les-corps-de-migrants-morts-en-ten

    • Migranti. Sulle Alpi si scioglie la neve e affiorano i corpi degli uomini morti in cammino

      Su Le Monde di oggi la storia di uno dei tanti migranti morti per il gelo e gli stenti nel tentativo di raggiungere la Francia dall’Italia attraversando le Alpi.

      La storia risale a due settimane fa quando, sul versante italiano delle Alpi, non lontano da Bardonecchia, la città di confine da dove partono i migranti per raggiungere la Francia attraverso il Colle della Scala, la neve sciogliendosi ha rivelato il corpo senza vita di un uomo rannicchiato in un anfratto del terreno. A trovarlo è stato un cacciatore e secondo la polizia transalpina, «avrebbe trascorso l’inverno lì.» "Deve essersi perso, perché è stato ritrovato sulla via che torna verso Modane", racconta Sylvia Massara al giornale, «Sarà stato il freddo o la spossatezza a ucciderlo?» La polizia intanto sta cercando di decifrare le impronte digitali della mano meno danneggiata del cadavere per poterlo identificare. «Almeno si potrebbe contattare un consolato, e informare la famiglia», dice Massara. Questo sul versante italiano del sentiero mortale che i migranti tentano di affrontare ignari dei pericoli che si nascondono anche d’estate tra le rocce, nella neve e nel gelo notturno che affrontano sprovvisti di qualsiasi protezione e attrezzatura a cominciare da buone scarpe per camminare. Nel febbraio scorso un reportage del New York Times raccontava la storia di Vincent Gasquet un pizzaiolo che vive e lavora in un piccolo paese sulle pendici delle Alpi francesi al confine con l’Italia e che di notte, sulla base di segnalazioni, insieme a un gruppo di volontari parte per perlustrare i boschi alla ricerca dei migranti che, per evitare i posti di blocco della polizia vi si inoltrano, tentano ogni notte di atttraversare le montagne dove devono resistere a temperature sotto zero coperti di giacche leggere e, se va bene, in scarpe da ginnastica. Ai reporter del New York Times Gasquiet dichiarò: «Se le Alpi diventassero un cimitero, mi vergognerei per il resto dei miei giorni.» Questi volontari fanno un’opera di soccorso rischiosa perché secondo le leggi francesi aiutare qualcuno ad entrare nel paese senza documenti in regola è reato. Il 31 marzo scorso un episodio avvenuto proprio a Bardonecchia provocò una certa tensione nelle relazioni tra Italia e Francia. Quattro agenti della polizia doganale transalpina entrarono in un centro di migranti gestito dalla ONG Rainbow for Africa e ospitato nei locali della stazione di Bardonecchia con l’intenzione di fare un controllo delle urine ad un uomo nigeriano fermato e sospettato di essere uno spacciatore. Il campione risultò poi negativo e i rappresentanti della Ong denunciarono l’atteggiamento intimidatorio degli agenti nei confronti di medici, operatori e migranti. Anche sul lato francese con l’arrivo della primavera sono stati rinvenuti cadaveri. Due di questi sono stati identificati: il senegalese Mamadou-Alpha Diallo e il nigeriano Blessing Matthew.

      http://www.rainews.it/dl/rainews/media/Migranti-Sulle-Alpi-si-scioglie-la-neve-e-affiorano-i-corpi-degli-uomini-mor

      –-> Piccola nota, giusto per mettere i puntini sulle i... Blessing era una donna... Rettifico il titolo: «Migranti. Sulle Alpi si scioglie la neve e affiorano i corpi di UOMINI e DONNE morti in cammino».
      #écriture_inclusive

    • « Nous avons piraté les frontières » - Récit sur le camp itinérant « Passamontagna » du 8 au 10 Juin
      IndyMedia Grenoble, le 11 juin 2018
      https://seenthis.net/messages/701347

      Comment faire pour rendre caduques les frontières ? C’est devenu nécessaire avec la militarisation de celles-ci dans le cadre de la guerre aux migrant-es qui a été enclenchée en Europe. Après la marche du 22 Avril de Montgenevre à Briançon, il fallait recommencer. Surtout quand 3 migrant-es ont été retrouvé-es mort-es dans la vallée, tué-es non pas par le froid mais par la répression policière. Surtout quand 3 personnes ont été placées en prison suite à cette précédente marche.

    • Da #Corato (Puglia) a #Grenoble, « Quando sul #Fréjus passavamo noi »

      Negli anni Venti per sfuggire al fascismo erano gli italiani a percorrere la stessa rotta che oggi utilizzano i migranti per passare in Francia

      https://www.corriere.it/esteri/18_maggio_18/01-esteri-documentogcorriere-web-sezioni-0512f99a-5a10-11e8-89bf-cebd5db44a

      Et le choix de l’illustration...
      Une longue queue de personnes dans la neige sur le flanc de la montagne. Si on ne le sait pas qu’il s’agit de la cordée solidaire (https://www.lacite.info/hublot/cordee-solidaire-vs-frontiere) organisée en décembre 2017, on a l’impression qu’il s’agit de migrants qui envahissent la montagne... arrghhh


      #préjugés #invasion #image

      Traduction en français de l’article (Courrier international) :
      La route des Alpes, ancien chemin de migration des Italiens vers la France

      Aujourd’hui, ils viennent de Somalie, d’Érythrée ou du Moyen-Orient. Mais la route des migrants entre la France et l’Italie a pendant longtemps été celle des Italiens fuyant la crise et le fascisme, raconte ce journal de Milan.

      “Lorsque je suis arrivé de nuit en haut de la montagne, quand nous traversions à pied le
      col du Fréjus, j’ai vu tout en bas les lumières de Modane. La France. Il neigeait et je me
      suis dit : ‘Mais où sommes-nous ? C’est le mois de juin et il neige.’ J’étais avec mon
      père, j’avais 14 ans et, en voyant ces lumières, j’ai été impressionné : j’ai compris qu’une
      nouvelle vie commençait.”

      Assis à une table dans le local de l’Association des Coratins de Grenoble, à 84 ans, le
      signore Savino Ferrara parle du temps où c’était lui qui faisait le périple
      qu’entreprennent aujourd’hui des migrants somaliens ou érythréens, qui traversent à
      pied les montagnes séparant l’Italie de la France et peuvent rencontrer, selon les jours,
      des gendarmes qui les arrêtent, des bénévoles qui les aident ou des extrémistes de
      droite qui leur crient de retourner d’où ils viennent.

      Travailler ou fuir le fascisme

      Il y a soixante-dix ans, “Nino” Ferrara arrivait ainsi non pas du Soudan mais de Corato,
      une petite commune située à 40 kilomètres de Bari, dans les Pouilles. “J’étais un
      clandestin comme ces migrants, je n’avais pas de papiers. En 1948, ce n’était pas
      comme aujourd’hui, on ne pouvait pas quitter un pays pour un autre sans un contrat de
      travail. Le voyage a duré cinq jours, un guide, un passeur est venu nous trouver dans la
      montagne, mon père l’a payé et il nous a accompagnés jusqu’à une route où nous
      attendait une voiture qui nous a ensuite conduits à Grenoble.”

      Les habitants de Corato ont commencé à migrer vers Grenoble au début des années
      1920, pour travailler ou pour fuir le fascisme. “Mes parents faisaient partie de cette
      première vague, raconte Victor Tarantini, 80 ans, vice-président de l’association, mais à
      l’époque c’était plus facile parce que presque tous les gens avaient un travail qui les
      attendait dans une usine, et donc des papiers en règle. Moi, je suis né ici, à Grenoble.

      J’ai épousé une Française, j’ai pu faire des études, je suis ingénieur.”

      La vague d’émigration de Corato vers Grenoble, qui a duré presque un siècle, était si
      massive qu’aujourd’hui la région compte entre 25 000 et 30 000 Coratins ou Français
      d’origine coratine. En 1984, Ferrara a fondé cette association car il ne voulait pas “que
      se perde le souvenir de [leurs] origines”. Les anciens jouent aux cartes et parlent
      cyclisme. Les deux villes sont jumelées : au bout de la voie de Corato, à Grenoble, se
      dresse un olivier, et sur la piazza Grenoble à Corato, un noyer. Le 10 avril dernier, le
      maire grenoblois, Éric Piolle, rencontrait à Corato son homologue Massimo Mazzilli.
      Bien avant le programme Erasmus, l’Europe, ou ce qu’il en reste, ce sont aussi des
      personnes comme Ferrara et Tarantini qui l’ont faite. Ces migrants qui, pendant des
      années, se sont fait traiter avec mépris de “macaroni” et qui, aujourd’hui, sont fiers de
      se sentir intégrés, de sentir que les Français sont des amis, mais, surtout, des enfants,
      des gendres ou des belles-filles, des petits-enfants. On parle français, puis on passe à
      l’italien et aussi, un peu, au dialecte des Pouilles.

      Après la guerre, le climat était différent. Les Italiens vivaient entassés dans le quartier
      Saint-Laurent, de l’autre côté de l’Isère. Le pont suspendu les reliait au reste de la ville,
      mais aucun Français n’osait le traverser dans l’autre sens, “parce que des légendes
      terribles circulaient selon lesquelles, chez nous, il y avait chaque jour des bagarres, des
      vols et des homicides, raconte Tarantini. Comme ce qu’on entend aujourd’hui sur les
      banlieues de Paris.”

      Saint-Laurent, à Grenoble, est un ancien quartier populaire, aujourd’hui rénové et à la
      mode, comme tant d’autres. On y trouve des espaces culturels, des galeries d’art, et
      les pierres du XVIIe siècle sur les façades des habitations restaurées ont été remises à
      nu. À un coin, un panier attend que l’on vienne jouer au basket. “Mais, avant, il y avait le
      lavoir des Coratins, indique Tarantini, les maisons n’avaient pas l’eau courante et on
      venait ici laver son linge.”

      La trésorière de l’association, Lucie Giannone, se souvient qu’à l’école la maîtresse la
      traitait mal “quand [ils parlaient] de la guerre et de l’invasion italienne”. Elle le raconte
      avec le sourire, comme on le fait d’un danger auquel on a échappé. Tout cela, c’est du
      passé. Ferrara a épousé Antonietta, une Italienne de Corato “née ici et rencontrée un
      soir en allant danser”. “Après deux rendez-vous, je l’ai embrassée, nous sommes mariés
      depuis soixante-deux ans. J’étais forgeron, je travaillais énormément et je gagnais bien
      ma vie. Quand j’étais jeune, j’avais une Fiat 124, et aujourd’hui j’ai une maison au bord
      de la mer, près de Montpellier. Nous avons deux enfants, Aldo et Maria, qui ont fait des
      études.” Les migrants de Corato, eux, en tout cas, ont réussi.

      https://www.courrierinternational.com/article/la-route-des-alpes-ancien-chemin-de-migration-des-italiens-ve

    • A la frontière

      Entre le col de l’Echelle et le Montgenèvre dans les Hautes Alpes, alors qu’un groupe d’extrême droite revendique fièrement de barrer le passage aux migrant•e•s, la ville de Briançon continue d’accueillir les exilé•e•s et pleure les premier•e•s mort•e•s de cette frontière.

      https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/a-la-frontiere

      Enterrement de #Alpha, un migrant retrouvé mort, à l’identité inconnue :


      #tombe #cadavre #enterrement #identification

    • French police cut soles off migrant children’s shoes, claims Oxfam

      French border police have been accused of detaining migrant children as young as 12 in cells without food or water, cutting the soles off their shoes and stealing sim cards from their mobile phones, before illegally sending them back to Italy.

      A report released on Friday by the charity Oxfam also cites the case of a “very young” Eritrean girl, who was forced to walk back to the Italian border town of Ventimiglia along a road with no pavement while carrying her 40-day-old baby.

      The allegations, which come from testimony gathered by Oxfam workers and partner organisations, come two months after French border police were accused of falsifying the birth dates of unaccompanied migrant children in an attempt to pass them off as adults and send them back to Italy.

      “We don’t have evidence of violent physical abuse, but many [children] have recounted being pushed and shoved or shouted at in a language they don’t understand,” Giulia Capitani, the report’s author, told the Guardian.

      “And in other ways the border police intimidate them – for example, cutting the soles off their shoes is a way of saying, ‘Don’t try to come back’.”

      Daniela Zitarosa, from the Italian humanitarian agency Intersos, said: “Police [officers] yell at them, laugh at them and tell them, ‘You will never cross here’.

      “Some children have their mobile phone seized and sim card removed. They lose their data and phonebook. They cannot even call their parents afterwards.”

      Italy accused France of hypocrisy this week for failing to share the burden of the ongoing migrant crisis. The spat developed when the French president, Emmanuel Macron, criticised what he called Italy’s “cynicism and irresponsibility” in turning away a migrant rescue ship with 629 people on board.

      Matteo Salvini, Italy’s new anti-migrant interior minister, who blocked the Aquarius rescue vessel from docking in Sicily, accused France of turning its back on 10,524 migrants at the border between January and May this year.

      Capitani said unaccompanied minors had for some time been sent back to Italy by French police, although it was only in March that they allegedly began falsifying birth dates on “refusal of entry” documents – one month after a court in Nice ruled that border authorities had illegally detained and returned children to Italy in 20 cases.

      Under the Dublin regulation, child migrants in France cannot be sent back to Italy if they request asylum. EU law stipulates that unaccompanied minors must be protected, and that those seeking asylum in one member state have the right to be transferred to another where they have family members.

      Charities operating at the border have also taken aim at Italy for failing to implement adequate procedures for family reunification, leaving many children stranded and with no choice but to attempt the journey by themselves. The Oxfam report said Italy’s overstretched and bureaucratic system leaves migrants living under the radar in dangerous conditions.

      Capitani said Italian border police had recently started to accompany minors rejected by France back to the neighbouring country.

      France tightened rules at its border after 84 people were killed in a terror attack in Nice in July 2016.

      Ventimiglia has become a bottleneck for people attempting to cross from Italy into France. Oxfam said that at least 16,500 migrants, a quarter of them children, passed through the town in the nine months to April.

      Most attempt to cross the border by train or via a dangerous mountain path known as the “passage of death”. Charities estimate that at least 12 people died last year while trying to cross into France, either along the mountain route or by being hit by vehicles along a motorway. A 17-year-old from Sudan drowned in June 2017 while trying to retrieve a shoe washed away by a strong current in Ventimiglia’s Roia river.

      According to Oxfam, 17,337 children arrived in Italy in 2017, 15,779 (91%) of whom were unaccompanied.

      French authorities have been contacted for comment.

      https://www.theguardian.com/world/2018/jun/14/french-border-police-accused-of-cutting-soles-off-migrant-childrens-sho

    • Droits des personnes migrantes : la frontière italienne ne peut pas être une zone de non-droit

      A la veille de la journée mondiale des réfugiés, la Commission nationale consultative des droits de l’homme lance un cri d’alerte sur la situation extrêmement préoccupante des migrants à la frontière italienne. Face aux violations des droits de l’homme qu’elle a constatées pendant ses deux missions d’investigation dans les Alpes-Maritimes et dans les Hautes-Alpes, la #CNCDH appelle les pouvoirs publics à cesser des pratiques illégales, inhumaines et contraires aux valeurs de solidarité de la France.

      Les atteintes flagrantes portées aux droits et à la dignité des migrants à la frontière italienne ne sont plus tolérables ; l’Etat doit sortir du déni, s’indigne Christine Lazerges, présidente de la CNCDH. Si la mobilisation de la société civile permet d’apporter des solutions d’urgence, les pouvoirs publics doivent assumer leurs responsabilités, respecter le droit et les valeurs de la République.

      http://www.cncdh.fr/fr/publications/droits-des-personnes-migrantes-la-frontiere-italienne-ne-peut-pas-etre-une-zon

    • « Nous avons piraté les frontières. »

      Un récit du camp itinérant « #Passamontagna », de l’Italie à Briançon.

      Un lecteur de lundimatin était présent au « camp itinérant contre les frontières » dit « Passamontagna », qui se déroulait du 8 au 10 juin, de #Melezet à Briançon en passant par le col de l’Échelle. Il nous a envoyé son récit de ces 3 jours de marche et de discussions.

      Comment faire pour rendre caduques les frontières ? C’est devenu nécessaire avec la militarisation de celles-ci dans le cadre de la guerre aux migrant-es qui a été enclenchée en Europe. Après la marche du 22 Avril de Montgenevre à Briançon, il fallait recommencer. Surtout quand 3 migrant-es ont été retrouvé-es mort-es dans la vallée, tué-es non pas par le froid mais par la répression policière. Surtout quand 3 personnes ont été placées en prison suite à cette précédente marche.

      C’est dans ce contexte que s’est monté Passamontagna, un #camp_itinérant contre les frontières, partant de Melezet en Italie, passant par le col de l’Échelle et arrivant à Briançon. 3 jours collectifs et autogérés, de marche mais aussi de discussions et de reflexion autour de ces frontières, réunissant des personnes italiennes, françaises et d’ailleurs luttant contre les frontières.

      On s’est retrouvé dans une prairie côté Italien, le lieu utilisable le plus proche possible de la frontière avec la France. L’ambiance était belle, ça se retrouvait entre copaines, des discussions collectives avaient lieu. La question qui a le plus occupé les débats était celle de la prise ou non de papiers d’identité pendant la marche. Face à une potentielle répression policière, si les marcheurs subissaient un contrôle d’identité, que faire des personnes qui n’avaient pas les bons papiers, ou pas vraiment le droit d’être là ? Fallait-il profiter de son privilège, s’extirper d’une nasse et laisser tout seuls les personnes vulnérables ? La stratégie collective était que personne n’emporte ses papiers (ou alors les cachent et ne les sortent qu’en dernier recours) et de faire un refus massif de décliner son identité en cas de contrôle.

      Avec la répression subie par les 3 de Briançon, avec la présence de la #DIGOS, les personnes étaient prudentes. Le premier matin, quand le camp était encore en Italie, ils étaient sur la route à prendre des photos des gens présents. Apparemment ils étaient déjà là la veille, c’est une police politique qui semble tout droit venue de l’ère fasciste, entre la BAC et la DGSI. Cela entraînait un rejet des caméras collectif, à part la personne en charge de l’automédia, il était déconseillé de prendre des photos des personnes. C’est pour cela que les photos de ce texte ne comportent personne dans le champ. Par respect pour celle-ux qui se bougent pour entretenir la solidarité dans les Alpes, pour celle-ux qui les traversent. Pour ne pas donner d’arme à la police ou aux fascistes.

      Le cortège s’est mis en marche et a pris la route, après avoir soigneusement évité les DIGOS qui ne les ont pas suivi. Dès l’entrée sur le territoire français, il a été accueilli par un hélicoptère de la gendarmerie, qui ne restera pas longtemps. Une voiture de la gendarmerie précédait le cortège, partant rapidement quand celui-ci s’approchait. Le cortège ne coupait pas la circulation, la route du col était la seule dans le coin, et il s’écartait pour laisser passer les voitures après leur avoir distribué un tract leur expliquant le but de cette marche. Il chantait des slogans comme « murs par murs, pierre par pierre, nous détruirons toutes les frontières » ou reprenait l’air d’un vieux tube de dance « no border no nation no deportation ». Des messages ont fleuri sur la route, contre les frontières, contre la PAF. On pouvait lire « Ni patrie ni patron, ni Salvini ni Macron ». Il y avait deux banderoles, aucun drapeaux syndicaux, uniquement deux drapeaux noirs où étaient brodés ’No Border’ et ’No Nation’ dessus.

      Après une halte au col de l’Echelle, la marche repartit pour #Plampinet, le premier village dans la vallée. A un moment un migrant qui était allé se soulager, marchait seul dans un chemin en contrebas, parallèle à la route prise par la marche. Une voiture de gendarmerie arrive alors en trombe derrière lui, s’arrêtent à sa hauteur et tentent de le contrôler. Alors que celui-ci va pour s’enfuir, une cinquantaine de personne dévalent la pente pour s’opposer à ce contrôle arbitraire et l’empêchent en faisant déguerpir les 2 gendarmes. Une sorte de cortège de tête va alors se former, chassant les véhicules de gendarmes loin de la marche. Le terrain étant favorable, iels ont pu les faire reculer sans risque de nasse ou de réponse, faisant juste un peu peur aux habitant-es quand iels sont entré-es dans le village.

      Le cortège finit peu après ses 14 kms de marche dans une clairière, où un camp avec tente pour la cuisine, pour les conférences et chapiteau fleurirent en peu de temps. La cantine était à prix libre et à moitié issue de récup’, un concert a même eu lieu sous le chapiteau. L’organisation était bonne pour un événement autogéré, on se serait cru dans une colonie avec toutes les tentes dispersées. L’enjeu était toutefois plus sérieux, une intervention policière dans le camp aurait pu avoir lieu au petit matin.

      Après que le camp soit replié et que les grappes de tente aient disparu de la clairière, une petite discussion collective eu lieu. Les villages où l’on allait passer étaient solidaires, et il fallait aller à leur rencontre plus que se constituer en bloc, sauf si nécessité d’autodéfense comme la veille. Les militant-es du coin subissant plus facilement le harcèlement que leurs homologues urbains. Tout le monde s’y connaît, pourrait leur mettre dessus toute erreur stratégique, surtout à un moment où la question migratoire cristallise les environs. Le mot a aussi tourné que Génération Identitaire allait être de retour dans la région. Après avoir créé une barrière artificielle sur les pistes pour les médias, et fait des maraudes en traquant des migrant-es et en les dénonçant à la PAF (police aux frontières), ils avaient prévenu les médias d’une nouvelle action qui allait commencer le lundi matin.

      La marche s’est alors élancée direction Briançon, avec cette fois-ci un camion sono pour entraîner les gens. En passant dans les différents villages de la vallée, où de temps en temps les habitant-es étaient sur le bas côté pour voir la marche passer, il permettait de faire des interventions. De rappeler pourquoi cette marche avait lieu, face à la militarisation, aux morts, à la repression et surtout contre les frontières. Une fois dans la route pour Briançon, on apprit qu’il y avait 6 camions de gendarme mobile disponible si besoin, plus des effectifs de police. La marche décida alors de se séparer des véhicules et d’éviter toute confrontation en quittant la route pour des sentiers.

      4/5 véhicules qui suivaient jusqu’alors la marche furent contrôlés sur le chemin pour Briançon. Les véhicules ont été fouillé, des bombes de peintures et des masque à gaz ont été saisi, mais les conducteurs ont pu repartir libre. L’ambiance était aussi tendue pendant la marche, des flics étaient au loin avec des appareils photos, poussant les marcheurs à se masquer puis démasquer quand ils étaient dans leur champ. Au final, le cortège entra dans Briançon par des petites ruelles sans tomber sur une seule ligne de police.

      Il fit un crochet par le refuge solidaire avant de se terminer dans un parc. Consigne était donnée de faire attention à la dispersion, pour ne pas répéter la mésaventure du 22 Mars, où 3 personnes ont fini en prison après s’être fait contrôlées en allant à leur voiture. Normalement ce n’est pas arrivé aujourd’hui. La marche n’est pas entrée dans Briançon pour se jeter dans la gueule du loup, pour se donner à la répression. Elle a pu profiter du terrain montagneux qui lui était favorable pour imposer son rapport de force victorieux.

      Au final, la mission a été réussie. Une brèche a pu être ouverte dans les frontières et surtout dans le dispositif policier de contrôle de celles-ci. Plus de 200 personnes ont pu se balader sur 30 kilomètres sans avoir à justifier de leur présence, à devoir montrer un papier absurde, à risquer l’emprisonnement, la déportation et la mort. Les passes montagnes ont répondu à leur façon à la loi asile immigration. Iels ont pu s’opposer à cette gestion déshumanisée des frontières et des vies, où les flux financiers ou les biens peuvent se déplacer bien plus facilement que des humains.


      https://lundi.am/Nous-avons-pirate-les-frontieres
      #marche
      signalé par @isskein

    • De sneeuw smelt, de eerste lichamen van migranten worden gevonden in de Alpen

      Afrikaanse migranten die vanuit Italië verder willen, trekken bij Briançon door de bergen naar Frankrijk. Daar komen ze vrieskou en rechts-extremisten tegen.

      Maandag waren het er twintig. Dinsdag arriveerden ongeveer tien nieuwe mensen bij het opvangcentrum voor migranten in het Franse skistadje Briançon. Afrikanen vooral, meest uit het westelijke deel van het continent. In kleine groepjes steken ze via de Alpen de Frans-Italiaanse grens over. „Veel andere mogelijkheden zijn er niet meer”, zegt de 27-jarige Johnson uit Ghana, die de vorige dag de lange wandeltocht ondernomen heeft. „Maar in Italië wilde ik niet blijven.”

      Sinds de zuidelijke grens tussen het Franse Menton en het Italiaanse Ventimiglia voor migranten praktisch onneembaar is geworden, is dit nog een van de weinige routes die migranten zonder reisdocumenten kunnen nemen om Frankrijk te bereiken. Volgens hulpverleners en lokale autoriteiten neemt het aantal mensen dat de gevaarlijke oversteek door de bergen waagt sinds een paar weken gestaag toe. Spectaculaire acties van rechtsextremistische milities, die met patrouilles in het hooggebergte probeerden mensen af te schrikken, hebben daar niets aan veranderd.

      „De politieke situatie in Italië zal daar wel iets mee te maken hebben”, vermoedt Anne Moutte van het Collectif Refuge Solidaire in Briançon, verwijzend naar de scherpe antimigrantenkoers van Matteo Salvini, de nieuwe minister van Binnenlandse Zaken. In het chaotische kantoortje van de hulporganisatie tegenover het station van Briançon registreert Moutte de nieuwe aanmeldingen en geeft ze logistieke hulp aan mensen die verder het land in willen.

      Frankrijk en Italië wisselen al weken stekeligheden uit over wederzijds vreemdelingenbeleid. Frankrijk, dat vorig jaar ruim 100.000 asielaanvragen verwerkte, zou volgens Salvini niet de Europese afspraken voor de verdeling van migranten nakomen. De Franse autoriteiten erkennen dat alleen al bij de grens bij Ventimiglia in 2017 49.000 mensen zijn teruggestuurd naar Italië. Terwijl links Frankrijk president Emmanuel Macron verwijt niet ruimhartig genoeg te zijn, vindt volgens een recente peiling van bureau Elabe 61 procent van de Fransen de regering juist „te laks”. „Wie nog twijfelde”, zegt Moutte, „maakt nu nog snel de oversteek.”

      De spieren willen niet meer

      Zoals Johnson. Op het stoffige plaatsje voor het opvangcentrum hangt hij onderuit in een plastic stoel. Hij is nogal gespierd. Maar de spieren willen even niet meer. „Alles doet pijn”, grijnst hij, wrijvend over zijn kuiten. Na tien uur lopen is de gedrongen jongen hier gisterochtend, via de Col de Montgenèvre (1.854 meter hoog), gearriveerd. „We zijn een paar keer verkeerd gelopen”, zegt hij. Om politiecontroles te omzeilen, probeerde hij met een vriend, ook uit Ghana, zo ver mogelijk van de autoweg te blijven en vooral steile bospaadjes te nemen. „Maar als het donker is dan is het moeilijk de weg terug te vinden.” Hij wil nu naar Barcelona, waar hij iemand kent. „Heb je daar ook dit soort bergen?” vraagt hij bezorgd.

      Wintersportplaatsen in zinderende zomerhitte hebben altijd iets surrealistisch. Als de flatterende dekmantel van sneeuw verdwenen is, resteert niet meer dan een grauw provinciestadje tegen een feeëriek decor. De skiliften hangen er ongebruikt bij, winkels met vrieskoubestendige kleding hebben de rolluiken neergelaten. Maar de winter had hier niet veel langer moeten duren. De sneeuw, die pas in mei ging smelten, heeft in de bergen tenminste drie slachtoffers gemaakt. „Zonder sneeuw is de oversteek iets minder gevaarlijk”, zegt Anne Moutte. „Maar mensen die de weg niet kennen lopen nog steeds enorm risico.”

      Ze kan het weten. Moutte is in het dagelijks leven berggids en sportleraar. Zoals zoveel mensen die hier in de streek het hooggebergte kennen, leidde ze de afgelopen maanden meerdere expedities om afgedwaalde, gewonde of uitgeputte migranten op te sporen. Meer dan een meter sneeuw lag er op de Col de l’Échelle (1.762 meter) en de Col de Montgenèvre, de twee belangrijkste doorgangsroutes.

      ‘De grens doodt’, hebben activisten op de weg naar de Col de Montgenèvre gekalkt

      „In de bergen heb je dezelfde reflex als op zee”, zegt Jean-Gabriel Ravary (66), een berggids uit het nabijgelegen Névache. „Als mensen in nood zijn, dan bied je hulp en ga je niet eerst kijken wat voor kleurtje ze hebben.” Mensen die de afgelopen winter bij hem aanklopten, kregen voor hij ze naar Briançon bracht te eten en een slaapplaats. Bij hem of bij een van de andere inwoners van het bergdorp van nauwelijks 360 inwoners. Halverwege de Col de l’Échelle liet hij in een berghut eten, drinken en warme dekens achter zodat mensen in nood zichzelf konden bedienen.

      Op die bergtop liepen in april de gemoederen hoog op. Een groep van ongeveer honderd rechts-extremisten uit heel Europa arriveerde op een zaterdagochtend met helikopters, pick-uptrucks en speciale winterjassen met de tekst ‘Defend Europe’ om migranten in de sneeuw duidelijk te maken dat ze niet welkom zijn. „Grens dicht, Europa wordt niet je thuis, no way” stond op een immens spandoek. Enkele dagen werd gepatrouilleerd om, zegt initiatiefnemer Romain Espino van Génération Identitaire telefonisch, „aan de politiek duidelijk te maken dat het wel degelijk mogelijk is om de grens te bewaken”. De hulphut van Ravary werd gesloopt. Officieel zouden de acties nu voorbij zijn, maar „waar mogelijk proberen we de politie nog te helpen om illegalen op te pakken”, zegt Espino.

      Beter om bergroute te mijden

      Maar ook hulporganisaties probeerden migranten in de winter duidelijk te maken dat ze de bergroute zonder speciale uitrusting beter konden mijden. „Maar mensen die in hun hoofd hebben dat ze die grens over willen, houd je gewoon niet tegen”, zegt Moutte. Jongeren in half kapotte gympjes of zonder handschoenen, begonnen aan de klim. Moeders met kinderen op hun rug door de sneeuw. Het ziekenhuis in Briançon moest meerdere mensen met bevroren ledematen behandelen. Bij een enkeling was amputatie onvermijdelijk.

      En dat zijn de mensen die het kunnen navertellen. „De grens doodt”, hebben activisten op de weg naar de Col de Montgenèvre gekalkt. Bij het smelten van de sneeuw, vorige maand, werden de eerste lichamen gevonden van migranten die onderweg in problemen zijn gekomen. De 21-jarige Nigeriaanse Blessing Matthew verdronk in het smeltwater van de rivier de Durance toen ze door de politie werd achtervolgd. Monteurs van energiebedrijf ERDF vonden haar op 9 mei. Wandelaars aan de Italiaanse kant van de grens vonden later in de maand bij het dorpje Bardonecchia het levenloze lichaam van een nog altijd niet geïdentificeerde man.

      Vlak bij Briançon zelf, in het gehucht Les Alberts, werd de 20-jarige Senegalees Mamadou-Alpha Diallo gevonden. Hij was samen met een vriend onderweg naar Briançon toen hij uitgeput naar beneden stortte. Pas drie dagen nadat de vriend zich in staat van shock bij de hulpverleners in Briançon meldde, werd zijn lichaam opgespoord. Diallo heeft een provisorisch graf gekregen naast de dorpskerk van het gehucht Les Alberts. Er liggen verse bloemen op.

      „Als je de Sahara doorgekomen bent, dan kun je alles aan”, zegt de 27-jarige Issa uit Ivoorkust. „Of dat denk je in ieder geval”, verbetert hij zichzelf. In de Sahara was het bijna 60 graden boven nul. Toen hij bijna drie maanden geleden de Alpen overstak was het 20 onder nul. Terwijl de meeste andere mensen hier snel doorreizen naar grotere Franse steden waar ze asiel kunnen aanvragen, werkt hij nu tijdelijk als vrijwilliger bij de opvang van andere Afrikanen. Hij wil na de zomer in Grenoble zijn studie scheikunde hervatten. Via de televisie volgt hij de Europese discussies over migratie op de voet. „Frankrijk is het land van de mensenrechten, leerde ik in Ivoorkust altijd op school”, lacht hij „Leren ze dat in Frankrijk eigenlijk ook nog?”

      https://www.nrc.nl/nieuws/2018/06/27/eerst-de-sahara-daarna-de-alpen-a1608067

    • Réponse à ce que j’ai écrit ci-dessous:
      Identificato il migrante morto nell’orrido di Fréjus: era stato respinto alla frontiera francese

      Mohamed Fofana veniva dalla Guinea Conakry ed era poliomielitico: gli stenti e il freddo lo hanno ucciso mentre tentava la faticosa traversata al Colle della Scala.
      E’ stato identificato il migrante trovato morto il 25 maggio nell’orrido del Fréjus, ucciso probabilmente dalla fatica e dagli stenti. Lo stesso giorno in cui è morto era stato respinto alla frontiera francese. Si chiamava Mohamed Fofana, aveva 28 anni ed era partito dalla Guinea Conakry. Il suo corpo era riemerso dalla neve con la riapertura del Colle della Scala.

      I carabinieri di Susa hanno ricostruito la storia del ragazzo, sbarcato in Italia a giugno dell’anno scorso a Messina. Sulla sua morte il pm Manuela Pedrotta ha aperto un’indagine. Il suo nome è registrato in un centro di accoglienza in provincia di Teramo. Poi di lui si perdono le tracce fino a quando non viene bloccato dalla gendarmeria francese al confine il 26 gennaio di quest’anno. Insieme con altre decine di persone stava tentando la traversata più pericolosa per arrivare in Francia. Secondo i riscontri del medico legale che ha esaminato il corpo, il ragazzo potrebbe essere morto lo stesso giorno in cui è stato respinto alla frontiera tra Italia e Francia. Il richiedente asilo era affetto da poliomelite, una malattia che di certo ha reso ancora più complicata e faticosa la sua traversata. Secondo l’esito dell’autopsia è morto per ipotermia.

      Per settimane il corpo ritrovato in fondo all’orrido del Fréjus è rimasto senza nome. Poi le ricerche degli investigatori hanno ricostruito l’identità del ragazzo in fuga, il terzo cadavere ritrovato da quando il confine italo-francese è diventato terra di migrazione. Ora la procura di Torino ha dato il nulla osta per la sepoltura. La rete Tous Migrants, attiva per la difesa dei migranti e la loro tutela, ha annunciato che la cerimonia funebre sarà celebrata domani con un rito interreligioso a Bardonecchia.

      http://torino.repubblica.it/cronaca/2018/07/03/news/identificato_il_migrante_morto_nell_orrido_di_fre_jus_era_stato_re

    • Reçu via la mailing-list des «3 de Briançon», le 12.07.2018:

      Plusieurs personnes sont convoquées ce mardi 17 juillet à la gendarmerie de Briançon pour une garde à vue
      Ils sont suspectés , comme Bastien , Théo et Eléonora d’avoir aider à l’entrée irrégulière d’étrangers en France en bande organisée le 22 avril 2018 à la frontière franco italienne lors de cette marche pacifiste en réaction à l’occupation de nos montagnes par Génération identitaire
      Le harcèlement judiciaire à l’encontre des solidaires se poursuit ,le procureur se sent pousser des ailes après l’avis du conseil constitutionnel ...

    • Notre fraternité n’a pas de frontières. rassemblement pacifique mardi 17 juillet devant la gendarmerie de Briançon

      Mardi 17 juillet, 4 personnes sont convoquées pour une garde-à-vue à la gendarmerie de Briançon. Le motif : avoir « aidé à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire français, en bande organisée », à l’occasion de la marche de solidarité du 22 avril dernier. Rappelons que cette manifestation pacifique s’est déroulée spontanément en réponse aux provocations haineuses et dangereuses d’un groupuscule suprémaciste ayant bloqué depuis la veille le col de l’Echelle.

      Cette convocation groupée s’inscrit dans le cadre de l’enquête ouverte lors du procès des « 3 de Briançon », dont le jugement est reporté au 8 novembre. Elle prend la suite de nombreuses pressions et tentatives d’intimidation (convocations en audition libre, harcèlement téléphonique, surveillance des domiciles) que subissent depuis des mois des personnes solidaires dans la région.

      Suite à la décision du Conseil constitutionnel du 6 juillet dernier, beaucoup ont proclamé que « le délit de solidarité était désormais abrogé » en France. Le Conseil constitutionnel consacre en effet le principe de fraternité pour ne pas pénaliser l’aide gratuite « au séjour » et « à la circulation », mais il ne lève pas les ambiguïtés de l’article L. 622-1 du CESEDA ayant conduit aux condamnations de bénévoles au motif d’une « action militante ». En outre, la décision n’étend pas l’exemption pour l’aide désintéressée « à l’entrée » sur le territoire.

      Selon le communiqué du ministère de l’Intérieur publié le même jour « l’exemption pénale pour l’aide apportée dans un but humanitaire ne doit pas s’étendre à l’aide apportée dans un but militant ou aux fins de faire obstacle à l’application de la loi ou à l’action de l’État ».

      Pour l’Etat, la solidarité devrait donc se réduire à apporter une aide humanitaire ponctuelle, côté français, à celles et ceux qui sont parvenus au péril de leur vie à passer la frontière. Autrement dit, dans le pays de la fraternité, seraient hors de cause les personnes qui aideraient par hasard et sans remettre en cause les politiques migratoires, et condamnables celles qui s’organiseraient en solidarité. Nous refusons cette stratégie de division. Les différentes pratiques de solidarité répondent toutes à la même nécessité de faire face aux violences des politiques migratoires actuelles.

      Rappelons que :

      Le contrôle aux frontières des personnes à la peau noire contraint celles-ci à mettre leur vie en danger pour éviter les barrages et les refoulements quasi systématiques. Sans cela, tout le monde pourrait prendre le train, le bus ou un covoiturage pour voyager de l’Italie à la France.

      Pour appliquer les consignes de la Préfecture et du Ministère, la police aux frontières traque les exilé·e·s dans la montagne, jusqu’à provoquer des blessé·e·s et des mort·e·s, comme Blessing Matthew le 7 mai 2018.

      Comme l’attestent de nombreux témoignages, certains policiers poursuivent, piègent, giflent, déshabillent, volent, menacent à l’arme à feu des personnes, en toute impunité, dans l’invisibilité de la montagne.

      Dans le même temps, la fraternité qui refuse cette mise en danger de personnes, est passible d’une accusation de trafic d’êtres humains, alors qu’elle cherche à prévenir les risques mortels en montagne, en accord avec les libertés fondamentales.

      Ces lois contredisent les droits humains fondamentaux et veulent nous imposer de mettre des frontières dans nos pratiques de solidarité.

      Le pays de la fraternité ne saurait être celui où des personnes exilées, qui tentent d’y trouver refuge, meurent à sa frontière.
      Nous appelons la population à un rassemblement pacifique de soutien
      Mardi 17 juillet, dès 8h30, devant la gendarmerie de Briançon

      Pendant la durée de la garde-à-vue, créons des espaces d’échange et de rencontre : apportez vos instruments de musique, pique-nique, textes, etc !

      https://www.gisti.org/spip.php?article5952

    • Marche du 22 avril 2018 : Comme une odeur de couvre feu...texte d’un gardé à vue.

      Je sors de garde à vue (17/07/18). Privé de liberté pendant toute une journée. J’ai longtemps réfléchi à ce que je pourrais exprimer en sortant d’ici. Essayer de comprendre les motivations jusque boutistes du procureur de la république de Gap.

      Je me suis dit, au début, que le proc’ avait du essuyer quelques
      traumatismes dans sa jeunesse pour être d’une détermination aussi extrême.
      Peut-être était-il étudiant en décembre 95, lorsque la France a été secouée par une grève générale. Peut-être que sa faculté de droit avait été taguée « fac de droite » à ce moment-là. Que les entrées avaient été barricadées par des montagnes de poubelles, de tables, de chaises, et que peut-être de là coulait son esprit de revanche contre la gauche et les militants de ses rangs.

      Puis après, je me suis dit que peut-être avait-il tout simplement envie d’être muté. Devenir multi-récidiviste dans la négation des droits pour énerver sa hiérarchie. Humilier nationalement le tribunal de Gap en requérant la mise en détention des premiers solidaires. Et ainsi se barrer
      d’ici, être envoyer n’importe où, même substitut du procureur dans la Creuse, mais à tout prix se barrer d’ici.

      Puis finalement, à bien y réfléchir et au vu des notes du ministère de l’intérieur concernant le délit de solidarité, et bien je me suis dit que comme dans toute bonne république qui se respecte, que les chefs avaient des chefs et qui eux-mêmes avaient des chefs. Et que les ordres tombaient.
      Que le procureur, malgré sa qualité de chef, restait un subordonné et agissait en tant que tel.
      Au programme : Liquider la résistance en #Haute-Durance, piétiner les solidarités aux frontières, effrayer les populations pour régner en vainqueur. Faire en sorte qu’un africain n’ait pour avenir en France qu’une prison, un charter ou une tombe. Et que tout ça c’était des ordres, le choix d’une politique très claire, une politique d’extrême droite.
      Le procès qui se tiendra le 8 novembre se devra d’être notre tombeau.
      Celui qui asphyxiera les solidarités. Celui qui plongera nos rêves et nos luttes au plus profond des poubelles de l’ Histoire. Ce procès se devra d’être le coup de semonce final sur la tête des vaincus.

      J’ai toujours pensé que l’Etat de Droit, du moins son concept érigé en doctrine, permettait à une classe sociale d’en subjuguer une autre. Que ces 3 mots Etat-De-Droit revenaient sans cesse dans la bouche de certains pour justifier l’idéologie des puissants, et ainsi assujettir notre liberté pour faire de nous des sujets. Sujets du roi, sujets du prince, sujets des multinationales...
      Nos frères et soeurs africainEs, en choisissant la route de l’exil ont décidé de redevenir maître de leur destinée, après ces centaines d’années passées les chaînes aux pieds.
      En tant que vaincu, je les considère comme mes semblables.
      En tant que vainqueurs, vous les voyez comme une menace. Vous avez raison.
      Leur exil nous montre à quel point la guerre économique que vous menez en Afrique et ailleurs est définitivement perdue.
      Les sous-sols du continent africain que vous vous disputez entre vainqueurs s’épuisent à mesure que grandit votre bêtise. Votre bêtise, construite sur une idéologie du passé qui se résume elle en 5 mots : Augmentation-Du-Taux-De-Profit.

      Bolloré et consorts, vous rappelez-vous sûrement des mots esclavage, colonie, pillage, FrançAfrique... Vous qui vous gavez ici, là-bas, partout, vous essaieriez de nous faire croire que le problème serait nos frères et soeurs africainEs ? Le problème, C’EST VOUS ! La destruction que vous engendrez vous tétanise déjà. Vous avez peur, partout. Vous érigez des murs, vous surarmez les pandores, vous construisez des cages. A mesure que la vérité éclate sur l’effondrement prochain de votre civilisation capitaliste, vous agressez, vous violentez.
      Et pourtant c’est inéluctable, la fin d’un monde approche.

      Nous sommes à un point de non retour, d’un côté le chaos climatique, guerrier poussant des dizaines de millions d’individus sur les routes de l’exil et de l’autre le glissement totalitaire des sociétés dites démocratiques. Humiliation des syndicats, répression des mouvements sociaux, suppression des libertés, surveillance à outrance, militarisation des frontières...
      Bref, ras l’bol !

      En Marche, préparez-vous à courir !

      Mathieu, un des 3+4 de Briançon.

      Texte reçu via la mailing-list du comité de soutien des 3 de Briançon

    • France : l’aide aux migrants toujours traquée, nouvelles poursuites judiciaires dans les Alpes

      Malgré le rappel par le Conseil constitutionnel du "principe de fraternité", quatre personnes ont été placées en garde à vue mardi matin à Briançon (Hautes-Alpes) dans le cadre de l’enquête sur une manifestation qui avait permis l’entrée en France d’une vingtaine de migrants et déjà donné lieu à des emprisonnements. Relachées, elles comparaitront le 8 novembre pour "aide à l’entrée irrégulière" d’étrangers "en bande organisée". Une rigueur qui tranche avec l’indulgence de la justice en d’autres circonstances.

      Une femme et trois hommes de 20 à 50 ans - dont deux responsables du collectif "Tous migrants", ont été entendus ce 17 juillet sous le régime de la garde à vue en relation avec une marche qui, le 22 avril dernier, avait occasionné le passage en France de plusieurs étrangers.

      Relachés dans l’après-midi, ils comparaitront le 8 novembre prochain pour "aide à l’entrée irrégulière" d’étrangers "en bande organisée", cette dernière notion étant de plus en plus fréquemment invoquée contre les manifestations.

      Trois militants - une Italienne, un Suisse et un Belgo-Suisse âgés de 23 à 27 ans - sont déjà poursuivis dans cette affaire.

      Surnommés les « trois de Briançon », ils avaient été mis en examen et placés dix jours en détention provisoire avant d’être libérés le 3 mai dernier.

      Ils avaient comparu le 31 mai devant le tribunal correctionnel de Gap mais leur procès avait été renvoyé également au 8 novembre dans l’attente d’une décision du Conseil constitutionnel.
      "principe de fraternité"
      Celle-ci a été rendue le 6 juillet : les Sages ont affirmé qu’une aide désintéressée au "séjour" irrégulier des étrangers ne saurait être passible de poursuites au nom du "principe de fraternité". En revanche, l’aide à "l’entrée" irrégulière reste illégale.

      Le ministère de l’Intérieur indique dans un communiqué que " l’exemption pénale pour l’aide apportée dans un but humanitaire ne doit pas s’étendre à l’aide apportée dans un but militant ou aux fins de faire obstacle à l’application de la loi ou à l’action de l’Etat."

      "Nous refusons cette stratégie de division. Les différentes pratiques de solidarité répondent toutes à la même nécessité", souligne le collectif "Tous migrants". "J’ai la conscience tranquille, je n’ai rien à me reprocher, on a juste aidé des personnes, le principe de fraternité n’a pas de frontières", a déclaré Benoit, 48 ans, un des militants convoqués, avant d’entrer dans la gendarmerie.

      Pour Me Yassine Djermoune, un avocat des mis en cause, les militants y voient "une tentative d’intimidation".

      Le 22 avril, près de 150 militants antifascistes avaient franchi la frontière franco-italienne par les pistes de ski du col de Montgenèvre avec une vingtaine de migrants africains. Après de brefs heurts avec les forces de l’ordre, le cortège avait rejoint Briançon sous escorte. Pour le collectif, cette manifestation "pacifique" répondait "spontanément" aux "provocations haineuses et dangereuses d’un groupuscule suprémaciste ayant bloqué depuis la veille le col de l’Échelle".
      Rigueurs en mansuétudes
      Le 21 avril, une centaine de militants d’extrême droite de Génération identitaire, agissant sous la bannière du mouvement "Defend Europe", avaient bloqué ce col frontalier voisin pour marquer leur hostilité à l’entrée de migrants. Les jours suivants, ils avaient mené des "patrouilles" dans les vallées de la région, agissements qui font l’objet d’enquêtes diligentées par le parquet de Gap mais aucune poursuite n’a encore été engagée.

      "Je regrette que ce ne soit pas les mêmes mesures pour Génération identitaire", a dit une autre avocate des militants pro-migrants placés en garde à vue, Me Cécile Faure-Brac.

      La rigueur avec laquelle la justice traque actuellement - sur instruction du parquet - les actions de solidarité avec les migrants, en particulier dans cette région de montagnes, n’hésitant pas devant le recours effectif à l’emprisonnement, tranche en tout cas avec sa mansuétude envers d’autres délits d’une tout autre trempe.

      Les dossiers de grande délinquance impliquant les hauts personnages de la classe politique ne donnent quasiment jamais lieu à détention provisoire et même les peines prononcées dans ces cas s’achèvent classiquement par des aménagements permettant à ces justiciables spéciaux d’éviter la case prison.

      Celle-ci a également été dernièrement épargnée aux dirigeants de Lafarge sur qui pèsent pourtant des charges gravissimes de complicité de financement d’entreprise terroriste (l’Etat islamique), tandis que leur société l’est pour "complicité de crime contre l’humanité". Il est moins risqué d’aider Daech que des migrants perdus dans les Alpes.

      https://information.tv5monde.com/info/france-l-aide-aux-migrants-toujours-traquee-nouvelles-poursuit

    • Bericht über eine Tour in der französisch-italienischen Grenzregion, Mai 2018

      Im Mai 2018 besuchten drei Freund*innen, die mit Moving Europe vernetzt sind, die Grenzregion zwischen Italien und Frankreich und schrieben einen Bericht über die aktuelle Situation in Ventimiglia, in den Tälern der französisch-italienischen Grenzregion und in der Region PACA (Provence Alpes Côte d’Azur). Hier ist eine Zusammenfassung des Berichts:
      Ventimiglia

      Die kleine Stadt Ventimiglia ist seit 2015 einer der wichtigsten Knotenpunkte der Migration von Italien nach Frankreich. Die Grenze liegt fünf Meilen westlich des Ortes. Die Passage auf dem direkten Weg entlang der Küste nach Menton ist jedoch selten erfolgreich. Auf dieser Straße sahen wir viele Migrant*innen, darunter mehrere Familien mit Kindern. Sie wurden an der Grenze zurückgewiesen und kehrten nach Ventimiglia zurück.

      Entlang des Flusses, neben der Via Tenda, wurden das informelle Lager und das No-Border-Camp, das im Jahr 2015 voller Leben war, zerstört. Der wiederholte Wiederaufbau informeller Lager hat immer wieder zu raschen Vertreibungen geführt. Das Gebiet entlang des Flusses ist nun durch Tore verschlossen. Eine starke Polizeipräsenz stellt sicher, dass keine neuen Lager errichtet werden. Wir haben auch eine starke Polizeipräsenz an den Lebensmittelverteilungsstellen beobachtet: auf dem Parkplatz vor dem Friedhof und vor dem Infopoint an der Via Tenda 8c. Die Stadt ist voller Polizisten. Die Situation ist scheinbar ruhig, aber die Spannung ist spürbar. Unzählige Menschen hängen am Bahnhof herum: Migrant*innen, Polizisten und Schmuggler. Später erfahren wir, dass es etwa 300 Schmuggler – sogenannte Passeurs – in Ventimiglia gibt. Am Ende schaffen es fast alle Migrant*innen, die Grenze zu überqueren – ob in den Autos von Schmugglern oder mit Unterstützung von Aktivist*innen und/oder auf mehr oder weniger autonome Weise – einige gar mit dem Zug (es gibt Kontrolleure, die in die andere Richtung schauen), andere zu Fuß über die Berge. Viele versuchen dies mehrmals. Für Familien ist es am schwierigsten. Um die Polizeikontrollen zu vermeiden, versuchen einige von ihnen, auf gefährlichen Strecken auszuweichen, Passagen, die bereits zu schweren, manchmal tödlichen Unfällen geführt haben.

      In der Nähe des Bahnhofs, in der Via Sir T. Hanbury, befindet sich die Hobbit Bar. Abgesehen vom Infopoint ist es der einzige Ort, an dem die Migrant*innen Unterstützung in ihrem täglichen Leben finden können, die einzige Bar in der Stadt, in der sie willkommen sind. Es gibt Spiele für die Kinder, einen kostenlosen Second-Hand-Laden, Handy-Ladestationen und Zahnbürsten in der Toilette. Die Gäste werden von Delia, der Besitzerin, und ihrem Personal herzlich empfangen. Die meisten der ehemaligen Kund*innen sind abgesprungen, seit die Hobbit Bar ein Ort der Solidarität geworden ist.

      Viele der Aktivist*innen aus der Region Ventimiglia können auch nicht mehr in die Stadt kommen. Sie wurden über Gebietsverbote («follio di via», wohl analog Wegweisungsverfügungen und Rayonverboten) kriminalisiert, ausgestellt durch die Polizei – administrative und nicht-strafrechtliche Entscheidungen, die anzufechten eine sehr langwierige und komplizierte Sache wäre – und es wurde ihnen verboten, die Stadt zu betreten. Was die ursprünglich in Ventimiglia aktiven Netzwerke ARCI und presidio no border betrifft, waren diese dadurch gelähmt. Aber es gibt immer noch Menschen aus Frankreich und anderen Teilen Italiens, die jede Woche Lebensmittel, Medikamente und andere nützliche Dinge vorbei bringen.

      Das offizielle Camp befindet sich 4 km außerhalb der Stadt und wird vom Roten Kreuz verwaltet. Der Eingang wird von Personal mit schusssicheren Westen bewacht. Im Camp stehen 500 Plätze zur Verfügung. Bei ihrer ersten Ankunft werden den Flüchtlingen die Fingerabdrücke genommen. Eine OXFAM-Mitarbeiterin erklärte einer Familie, dass es nur um die Sicherheit des Lagers gehe und dass die Fingerabdrücke nicht an die Behörden weitergegeben würden. Aktivist*innen bezweifeln das.
      Das Vallée de la Roya

      Der Fluss Roya fließt bei Ventimiglia ins Meer. Die Grenze liegt circa 10 km nordwestlich, dem Flusslauf entlang hoch. Die Roya fliesst durch die ligurischen Alpen. Es gibt mehrere Möglichkeiten, die Grenze zu überqueren und die französische Seite des Roya-Tals zu erreichen. Es gibt Straßensperren der Polizei auf den normalen Straßen. In Ventimiglia können sich die Migrant*innen für die Überquerung mit einem Kurier arrangieren. Der Preis beträgt 150€ und beinhaltet die Adresse des nächstmöglichen Anlaufpunktes in Frankreich. Die Routen sind nicht ungefährlich: Seit 2015 sind dort 17 Menschen gestorben, die letzten im Frühjahr 2018.

      Im Vallée de la Roya gibt es mehrere Gruppen, die Flüchtlinge unterstützen – aus humanitären Gründen, aber auch als politische Kollektive oder als autonome Individuen. Einige Einwohner*innen publizieren eine Zeitung, die gewöhnlich über die verschiedenen Probleme des Vallée de la Roya berichtet (Raumplanung, große Autobahninfrastrukturen, Verteidigung der Eisenbahn und der ländlichen Gebiete, Verurteilung der Militarisierung, das Tunnelprojekt Tende-bis, die Trinkwasserversorgung usw.). Diese Zeitung wird von etwa 1.000 Menschen gelesen. Eine faschistische Gruppe versuchte auch, eine Zeitung zu veröffentlichen, aber sie verschwand nach drei Ausgaben wieder, weil die Leser und Leserinnen, eher rechtsgerichtet, schlussendlich von den vielen gefälschten Nachrichten dieser Boulevardzeitung abgestoßen wurden.

      Unter den Gruppen, die humanitäre Hilfe leisten, sind jene, die sich um Cédric Herrou herum konstituieren, die wichtigsten (die historische „Roya Citoyenne“, und seit kurzem „DTC défends ta citoyenneté“). Cédric Herrou wurde für seine Hilfe für die Flüchtlinge verurteilt, ohne dass ihn dies beirrte; er tut, was er für richtig hält, und Politik mag er nicht. Die Aktivist*innen handeln, ohne externe Unterstützung zu suchen, mit Ausnahme von Sachspenden. Sie tun, was ihnen ihr Gewissen vorschreibt, die Vertriebenen, die Migrant*innen sind da und müssen versorgt werden, die Aktivisten reagieren auf eine Notsituation.
      Campingplatz de Cédric Herrou, Val de Roya

      Die Straße, die zum Camp Saorgin in Breil-sur-Roya führt, geht über die Berge: sie ist leicht zu kontrollieren. In Sospel, etwa 10 km vor Breil, errichtete die Polizei eine Straßensperre, ebenso auf der D6205 aus Richtung Ventimiglia. Auch der Standort selbst steht unter ständiger polizeilicher Überwachung.

      Alles begann, als Cedric und sein Netzwerk den Flüchtlingen halfen, die Grenze zu überqueren. Heute ist der Ort bei Flüchtlings- und Schmugglernetzwerken so bekannt, dass das Lager oft an seine Kapazitätsgrenzen stößt. Es waren bis zu 300 Personen vor Ort. Cédric kümmert sich mit Hilfe einiger Freiwilliger um sie. Im Sommer 2017 haben 1.500 Flüchtlinge sein Grundstück passiert.

      Der Ort selbst wirkt informell, die Infrastruktur improvisiert. Es ist ein idyllischer Ort, sicher schlammig im Regen, was in dieser Region glücklicherweise selten ist. Von der Straße nehmen wir einen steilen Pfad hoch zur Hühner- und Olivenfarm von Cedric. Im felsigen Olivenhain gibt es Zelte, eine Außenküche, Trockentoiletten, improvisierte Duschen. Der Weg ist ein kleiner Kletterpfad. Wasser ist knapp. Als wir ankommen, sind nur wenige Leute vor Ort, die sich waschen, ihre Kleidung reinigen, ihre Smartphones aufladen, telefonieren und Essen zubereiten. Alle kamen am Abend zuvor an. Am Morgen ging eine Gruppe von Flüchtlingen nach Nizza.

      Es gibt eine Vereinbarung mit der Polizei: Cedric erstellt eine Liste mit den Namen der Flüchtlinge, macht Fotos von ihnen und schickt diese Daten per E-Mail an die Polizei, um damit die Asylanträge stellen zu können. Die Migrant*innen können sich 3 Tage lang von ihrem Weg durch die Berge ausruhen, dann erhalten sie temporäre Papiere. Anschließend fahren sie in Gruppen, begleitet von Freiwilligen, mit dem Zug nach Nizza. Von dort aus werden sie in andere Regionen geschickt. Der Campingplatz fungiert zum Teil als informelles Empfangszentrum.
      Ein offenes Haus im Hinterland von Nizza: die Karawanserei

      Etwa zwanzig Kilometer von Nizza entfernt, auf dem Land, liegt Huberts Haus und Grundstück. Zwischen 10 und 40 Menschen sind da, auf der Durchreise oder zum Ausruhen: Flüchtlinge und Aktivist*innen, Besucher*innen und viele andere, die sich einfach nur entspannen wollen. Bevor er über humanitäre oder politische Fragen spricht, spricht Hubert über Gastfreundschaft. Das ist sein Grundwert, ob selbst auf Reisen oder als Gastgeber. Er nennt seinen Ort deshalb auch die Karawanserei.
      Sein Haus steht allen Reisenden offen und er macht keinen Unterschied zwischen Migrant*innen, Exilierten oder Urlauber*innen. Das Haus von Hubert arbeitet mit der Organisation „Habitat & Citoyenneté“ zusammen, einer Solidaritätsinitiative, die den Idealen des Netzwerks Solidary-City entspricht. „Habitat & Citoyenneté“ ist ein Informationszentrum mit einem Netzwerk in vielen europäischen Ländern. Es macht es möglich, den Menschen innerhalb von 48 Stunden eine Orientierung zu geben. Die überwiegende Mehrheit von ihnen ging mit eigenen Mitteln, zu Fuß, mit dem Auto, mit dem Zug und sie haben die Adresse des Vereins. Vom Lokal von „Habitat & Citoyenneté“ werden sie zu Hubert gebracht, wenn es dort Platz gibt. Auch Leute, die in Nizza auf der Straße schlafen und an den Verein verwiesen wurden, kommen zu ihm nach Hause, manchmal sind es die Sozialämter oder sogar die Präfektur, die den Aufenthalt in seinem Haus vorschlagen.

      Hubert ist ein charismatischer, pragmatischer und optimistischer Mensch, jeder dort nennt ihn Baba (Vater). Der Unterschied zwischen diesem Lebensort und denen von Cédric und den anderen ist, dass es im Vallée de la Roya notwendig ist, den Notstand zu bewältigen. Was tun, wenn in der Nacht 50 Personen ankommen? Bei Hubert haben die Gäste keine Hindernisse, Barrieren, Mauern, Demütigungen mehr. Hubert fragt sie nicht, wann sie gehen wollen. Sie verfügen selber über ihre Zeit. Diese verschiedenen Aufnahmeorte arbeiten eng zusammen und teilen die gleiche Analyse. Die Karawanserei ist die Etappe, die der ersten Ankunft nach der Grenze folgt, sowohl in der Aufnahme als auch in der Orientierung.

      Der Alltag in diesem Haus verläuft ohne Regeln: keine Planung, keine Meetings, jedeR tut, was er/sie will und kann. Als wir ankamen, waren etwa 15 junge Männer vor Ort. Einige von ihnen bauten eine neue Tür für den Hühnerstall, andere hörten Musik oder putzten das Haus, nochmals andere führten Reparaturen aus, die letzten ruhten oder schliefen.

      Es ist ein ständiges Kommen und Gehen: Freund*innen kommen mit (oder ohne) Spenden vorbei und bleiben ein paar Tage, Migrant*innen aus anderen Regionen kommen zurück, um „ihre Familie“ zu besuchen und Ruhe zu finden oder ein Konzert zu besuchen. Hubert möchte, dass sein Zuhause ein ruhiger Ort bleibt, an dem die Reisenden wieder zu Kräften kommen und darüber nachdenken können, wo und wie sie ihre Reise fortsetzen können. Er interessiert sich für Gäste und spricht gerne mit ihnen. Der Verein „Habitat & Citoyenneté“ erhält Lebensmittel von der Banque Alimentaire de Nice. Reisende müssen wieder zu Kräften kommen und viel essen, so Hubert.

      Zum Thema Repression erklärt Hubert, dass innerhalb des Vereins jedeR die Verantwortung für sein/ihr Handeln übernimmt: sie agieren offen und verstecken sich nicht. Einige von ihnen wurden bereits oft verhaftet, aber in der Regel nach 48 Stunden wieder freigelassen. Auch Hubert wurde bereits in Polizeigewahrsam genommen und etwa 15 Flüchtlinge wurden nach Italien zurückgeschickt. Zwei Tage später war er wieder frei, und nach zwei weiteren Tagen waren alle Flüchtlinge wieder zurück bei ihm auf dem Gelände.

      Hubert glaubt, dass die Toleranz der Polizei und der Behörden damit erklärt werden kann, dass die Flüchtlinge nicht in Nizza auf der Straße rumhängen und der Staat sie nicht unterstützen muss. „Habitat & Citoyenneté“ erhält keine staatliche Förderung, sie leben von Spenden. Sie haben aktuell finanzielle Probleme – nächsten Monat werden sie nicht genug Geld haben, um die Miete für ihre Räumlichkeiten in Nizza zu bezahlen.*

      In der Region von Nizza ist der Front National sehr stark, aber Hubert hat keine Probleme mit seinen Nachbar*innen. Einige sind „fachos“, aber sie handeln nicht konkret. Die Dorfgemeinschaft und der Bürgermeister bereiten ihm keine Probleme, manchmal sind sie sogar freundlich.
      Unterstützungskollektive, im Var und in Marseille

      Nordwestlich von Nizza liegt die Bergregion des Haut-Var, wo es auch Gruppen gibt, die Flüchtlinge unterstützen. Die bekannteste, „Haut-Var Solidarité“, wurde 2016 gegründet und unterstützt Migrant*innen durch Unterbringung, gegenseitige Unterstützung und im Kampf gegen Polizeipraktiken an der Grenze und gegen alle Grenzen. Die Kollektive stehen in engem Kontakt mit dem selbstverwalteten Sozialzentrum von Marseille „Manba“ sowie mit anderen Kollektiven aus Marseille, die sich mit dem Empfang und der Beherbung von Migrant*innen, dem Kampf gegen Vertreibungen und der französischen und europäischen Migrationspolitik beschäftigen. Ein Treffen der südöstlichen Koordination all dieser Kollektive soll im Herbst organisiert werden.
      Über die Alpen, von Italien nach Briançon, eine Stadt der Solidarität

      Die Flüchtlingsroute durch Italien führt hauptsächlich durch Mailand. Von dort fahren die Flüchtlinge entweder nach Südwesten in Richtung Ventimiglia oder nach Westen in Richtung Turin. Dort teilt sich die Straße wieder: eher nach Norden in Richtung Bardonecchia oder etwas weiter nach Süden in Richtung Claviere und weiter über den Montgenèvre-Pass nach Briançon.

      Auf der italienischen Seite dieses Passes, in Claviere, befindet sich ein besetztes Untergeschoss in der Kirche, das „Chez Jésus“. Die Kirche toleriert es, weil der Papst 2018 zum Jahr der Obdachlosen erklärt hat. Es gibt einige Matratzen, aber die meisten Flüchtlinge benutzen das „Chez Jesus“ als letzten Informationspunkt vor der Grenze, wo sie sich ausruhen und ernähren können, bevor sie die Grenze überschreiten. Diese ist circa 1 Kilometer vom Dorf entfernt. Das „Chez Jesus“ ist teilweise von denselben Aktivist*innen besetzt wie das „Chez Marcel“ in Briançon (von dem wir später noch berichten werden), aber auch Leute aus Italien sind beteiligt. Der Ort wird von der italienischen Geheimpolizei überwacht, bisher ohne größere Zwischenfälle. Ende Juli haben wir aber erfahren wir, dass das selbstverwaltete „Chez Jésus“ von der Räumung bedroht ist.

      In Claviere treffen wir zwei Gruppen von Migranten, die mit dem Bus aus Turin gekommen sind. Das Ticket kostet 10 Euro, die Passeure aber nehmen bis zu 300 € für die gleiche Strecke und „liefern ihre menschliche Fracht“ direkt vor dem „Chez Jesus“ ab. Es kommen 20 bis 50 Personen pro Tag. Meistens bleiben die Migrant*innen bis zur Dämmerung, benutzen dann die Wege und überqueren die Hügel und warten im Waldgebiet nahe der Grenze auf die Nacht. Sie überqueren die Grenze im Dunkeln und versuchen, Briançon in der Nacht zu erreichen. Wenn sie sich nicht verirren und in guter körperlicher Verfassung sind, brauchen sie 3 bis 4 Stunden, um diese 15 Kilometer zu bewältigen, aber in der Regel dauert die Strecke eher 8 Stunden, in komplizierten Fällen bis zu 15 oder 20 Stunden. Der Weg ist markiert und es gibt Menschen, die den Weg bei Schneefall vorbereiten. Bei winterlichen Bedingungen dauert es sogar noch länger, um voranzukommen. Es braucht auch länger, wenn die Menschen sich vor der Polizei verstecken müssen, oder für Familien mit Kindern. Viele Menschen wurden durch die Kälte verletzt, und mindestens drei Menschen starben auf der Straße, darunter eine Frau, die in einen Hochwasser führenden Bergfluss fiel, als sie davonrannte bei dem Versuch, der Polizei zu entkommen. Der Grenzübertritt ist eigentlich ganz einfach, aber je näher man der Stadt Briançon kommt, desto schwieriger wird es. Ein Golfplatz (im Winter eine Skipiste) auf beiden Seiten der Grenze muss direkt am Pass überquert werden. Die letzten hundert Meter sind die gefährlichsten: eine verstärkte Polizeipräsenz, das stärker werdende Tageslicht, die zunehmende Erschöpfung machen diese letzten Meter zum schwierigsten Teil der Reise.

      Die Polizei hat feste Kontrollpunkte entlang der Straße vom und am Montgenèvre-Pass und mobile Kontrollpunkte entlang der Wanderwege und Pfade eingerichtet. Außerhalb des festen Grenzübergangs führt die Polizei mobile Kontrollen auf den Straßen und Wegen durch. Sowohl auf italienischer als auch auf französischer Seite scheinen die Einstiegspunkte in die Route als auch die Besetzungen respektiert zu werden. Sobald die Flüchtlinge Briançon erreicht haben und wissen, wohin sie gehen sollen, sind sie sicher und können trotz starker Polizeipräsenz in der Stadt Asyl beantragen.

      Mitte Juni wurde am Montgenèvre-Pass ein Lager eingerichtet. Drei Tage lang überquerten fast 400 Aktivist*innen die Grenze mit Musik, Liedern und Megaphonen. Diese Demonstration entlang der normalerweise von Flüchtlingen benutzten Wege sollte die Durchlässigkeit der Grenze aufzeigen und gegen die Kontrollen protestieren. Nach dieser Aktion wurde inzwischen gegen 7 Personen ein Strafverfahren eröffnet (siehe Beilage). Ein neues Treffen ist vom 19. bis 23. September geplant.

      In Briançon sind die Menschen, die aktiv sind, politisiert und eng miteinander vernetzt. Es gibt mehrere Besetzungen oder Unterkünfte, in denen Flüchtlinge untergebracht sind. Die größte ist die „CRS“, eine ehemalige Kaserne, die sich im Besitz der Stadt befindet und von Aktivist*innen verwaltet wird, um Flüchtlinge aufzunehmen. Man sagt, dass es sogar ein oder mehrere Alarmtelefone gibt. Das erinnert uns an eine Art von underground railroad für Leute, deren Bewegungsfreiheit beschränkt ist.

      Es ist auch wichtig zu betonen, dass der Bürgermeister von Briançon linksgerichtet und konziliant ist. Die Stadtverwaltung ist aufgeschlossen und weiß es zu schätzen, dass Flüchtlinge nicht die Straßen oder Parks besetzen, was die Touristen stören könnte. Dies mag einer der Gründe sein, warum die 13 Bürgermeister der grenznahen Gemeinden gemeinsam beschlossen haben, die Flüchtlinge aufzunehmen und ihnen Unterschlupf zu gewähren. Die Verwaltung und die Solidaritätsaktivist*innen sind besorgt über die derzeitige Präsenz der Identitären (französische Rechtsradikale der Bewegung der Identitären), auch wenn diese derzeit keine festen Verbindungen in der Kleinstadt haben. Die Identitären versuchen, die Flüchtlinge auf den Pfaden zu verhaften, sie zurückzuschicken und der Polizei zu melden, und sie bespitzeln die Solidarischen, aber es sind kaum mehr als 15 von ihnen. Im Frühjahr 2018 organisierte das Netzwerk „Defend Europe“, ein fremdenfeindliches und faschistisches europäisches Netzwerk, Grenzsperraktionen auf dem Col de l’Echelle. Obwohl es nicht gelungen ist – wie im Vorjahr der Versuch, mit dem Boot „C-Star“ Migrant*innen im Mittelmeer zu blockieren –, löste die Aktion dennoch einen großen Medienrummel aus.

      Die Zusammenarbeit der Verwaltung mit den vielen Aktivist*Innen und Freiwilligen funktioniert in Harmonie; der Geist des Willkommens hat hier bis heute überlebt. Derzeit gibt es über 300 Flüchtlinge in Briançon, aber die meisten bleiben nicht lange und setzen ihre Reise innerhalb von drei Tagen nach ihrer Ankunft Richtung Lyon, Paris, Marseille oder anderswo fort. In letzter Zeit gab es am Bahnhof von Lyon einige Zurückweisungen von Migrant*innen, als der Zug ankam.

      „Chez Marcel“ ist ein altes besetztes Haus in der Nähe des Stadtzentrums, das an einem steilen Hang gebaut wurde. Es gibt ein Untergeschoss mit einem Raum für die Aktivist*innen, einer Dusche, einem Keller und einer Tür zum Garten. Im Erdgeschoss führt ein kleiner Flur zu zwei Schlafzimmern für die Flüchtlinge, einer Küche und einem Versammlungsraum. Im Obergeschoss gibt es weitere Schlafzimmer und einen Gemeinschaftsraum, im Dachgeschoss gibt es weitere Schlafmöglichkeiten. Im Garten befinden sich zwei Wohnwagen und eine Trockentoilette. Es ist eng, aber freundlich, jeder teilt sein tägliches Leben. Jeden Montag gibt es eine Suppenküche. Die Verpflegung erfolgt durch das Rote Kreuz und die Nachbar*innen. Die Aktivist*innen, die wir trafen, sagten uns, dass sie finanzielle Unterstützung brauchen, aber auch, dass sie zahlreicher sein müssten, um dort leben und an politischen Kämpfen teilnehmen zu können.

      „Chez Marcel“ ist nicht nur ein Ort, an dem sich Flüchtlinge ausruhen und informieren können, sondern auch ein Ort, an dem Interventionen gegen das Grenzregime entwickelt werden. Die Menschen dort sind eindeutig Aktivist*innen, aber sie wollen sich selber nicht von den Flüchtlingen unterscheiden, sie alle sehen sich als kämpfende Menschen. Es gibt natürlich Unterschiede, aber diese sind Gegenstand ständiger und bewusster Überlegungen, zumindest bei einigen Aktivist*innen. Während unseres Besuchs trafen wir etwa zwanzig westafrikanische Migranten, alle französischsprachig. Es gab eine Diskussion über die Möglichkeit, ein Sommercamp am Col de Montgenèvre zu organisieren, aber auch über die Angst, die Aufmerksamkeit der Ordnungskräfte und möglicherweise der Identitären auf sich zu ziehen.

      Die Aktivist*innen verbergen ihr Engagement nicht, aber sie prahlen auch nicht damit. Gewiss kennen die Behörden ihr Engagement, die Stadtverwaltung toleriert sie und unterstützt sie sogar. Es ist ein Arrangement, das wie bei Cedric und Hubert auf einer Form von stillschweigender Toleranz beruht: Jede laute Handlung könnte dieses fragile Gleichgewicht stören. Schon vor 2015 wurden zwischen Italien und Frankreich Rückübernahmeabkommen geschlossen. Wir sind besonders an vorbildlichen Aktivitäten in dieser Grenzregion interessiert, weil Deutschland ähnliche Abkommen mit Frankreich und Österreich schließen will. Scheuen wir uns nicht, an diesen Grenzen ähnliche Aktivitäten zu entwickeln!
      Unterstützungsstrukturen im Hinterland Briançonnais – Gap und Veynes

      Das „Chum“ (centre d’hébergement d’urgence pour mineurs exilés – Notunterkunft für im Exil lebende Minderjährige) ist ein autonomer Raum in der Stadt Veynes, etwa dreißig Kilometer westlich von Gap. Es empfängt und beherbergt unbegleitete Minderjährige. Seit September 2017 sind rund 180 Minderjährige hier vorbeigekommen. Das „Chum“ von Veynes befindet sich im alten, verlassenen Haus des Bahnhofsvorstands. Das Bürgermeisteramt hätte dort ein soziales Projekt organisieren sollen, tat dies aber nie.

      Aktivist*innen besetzten das Haus im Sommer 2017 – damals waren etwa 80 Minderjährige in Gap auf der Straße – und errichteten ein selbstverwaltetes Notaufnahmezentrum für minderjährige Migrant*innen mit einer maximalen Kapazität von 25 Personen (durchschnittlich zehn Migrant*innen sind anwesend).

      Derzeit sind die Aktivist*innen entmutigt, weil sie nicht sehr zahlreich sind und die Situation schwierig ist. Es gibt immer weniger Freiwillige, die sich engagieren, und Meetings, zunächst wöchentlich, werden immer seltener.

      Die Organisationen France Terre d’Asile und PASS (permanence d’accès aux soins de santé) sind vom Staat offiziell beauftragt, sich um unbegleitete Minderjährige zu kümmern, tun aber nicht viel, um schnell eine Unterkunft für sie zu finden oder ihnen den Zugang zu ihren Rechten zu garantieren.

      Die Aktivist*Innen kümmern sich daher freiwillig um die Aufnahme von Migrant*Innen, ihren Zugang zur Betreuung und Befriedigung ihrer Bedürfnisse und ihren Verwaltungsakten. Sie fühlen sich isoliert.

      Außerdem gibt es Spannungen innerhalb der Aktivist*innen, die nicht alle den gleichen Ansatz haben; eine humanitäre Vision (Betreuung von Migranten, handeln für diese) steht libertären Praktiken (Organisation des Kampfes und des täglichen Lebens mit Exilierten, gemeinsames Handeln) gegenüber.

      Das „Maison Cézanne“ ist ein besetztes Haus in Gap, der Hauptstadt des Departements Hautes-Alpes. Es bietet derzeit Platz für 17 Personen in drei bis vier Zimmern. Das „Maison Cézanne“ wurde vom Kollektiv „un toit un droit“ besetzt, steht aber kurz vor der Räumung. Es gibt immer noch zwei oder drei Aktivist*innen im Kollektiv, aber keineR von ihnen lebt dort. Die Selbstorganisation mit den Migrant*innen im Haus ist schwierig, da diese meist nur auf der Durchreise sind. Das „Maison Cézanne“ wurde Anfang August vor Gericht gestellt: Urteil, das Haus ist verwertbar, um einen Immobilienbetrieb zu ermöglichen, die Bewohner werden auf die Straße zurückkehren.

      http://moving-europe.org/bericht-ueber-eine-tour-in-der-franzoesisch-italienischen-grenzregion

    • La Frontière au quotidien : passages à tabac et délations

      –-> Communiqué du refuge autogéré Chez Jesus.

      Clavières est un village italien à deux kilomètres de la frontières française. Depuis l’hiver dernier, c’est un lieu de passage pour les exilé.e.s qui veulent entrer en France. Cela fait quelques semaines que les violences à la frontière s’intensifient. Des militaires et des flics [1], volent, tabassent, menacent et insultent celles et ceux qu’ils arrêtent. Nous rapportons quelques témoignages qui montrent un peu le vécu quotidien à la frontière.
      Paroles de flics

      Lors de l’arrestation d’un mineur : « Même si t’avais dix ans je te laisserai pas passer »
      Au poste de police, un flic met une musique : « Tu connais cette musique ? Regarde le titre tu vas comprendre ! Ça s’appelle White paradise. »
      Une patrouille procède à une interpellation dans la montagne, un des flics appelle son supérieur : « c’est bon on a trouvé le gibier ».

      #Délation

      A Clavière le sous-sol de l’église a été ouvert pour en faire un refuge autogéré, Chez Jésus. Le prêtre habite le même bâtiment. Toute la journée il tourne dans les environs pour insulter exilé.e.s et personnes solidaires, mais aussi dénoncer celles et ceux qui tentent de passer la frontière. Dernier exploit en date : dénoncer une femme enceinte et sa petite fille de 12 ans pour que la police les interpelle.

      Côté français, certain.e.s habitant.e.s prêtent volontiers main forte à l’État pour renforcer son dispositif de répression raciste. Le 12 août au matin, une femme blanche voit quatre personnes noires et sort immédiatement son téléphone. Deux minutes plus tard, la police déboule en trombe.

      A Briançon, le 13 août au matin un groupe de six personnes tente de rejoindre le refuge, premier lieu après la frontière à l’abri de la traque policière. Un couple les voit, monte dans leur voiture et revient dix minutes plus tard suivi d’une voiture de gendarmes.

      Les cow-boys dans la montagne

      Lorsque les exilé.e.s tentent de passer la frontière, des gendarmes en treillis sont régulièrement présents sur la route pour bloquer le passage. Dans la nuit du 12 août, un groupe d’exilé.e.s a été braqué au fusil et sommé de se coucher au sol par des militaires en embuscade derrière un rocher. « Ils sont sorti en criant couchez vous, couchez vous ! Une personne leur a demandé s’ils avaient le droit de nous tirer dessus, le policier a répondu qu’il ne sait pas courir (...) Ils sont effrayants, si tu as mal au cœur tu peux mourir. Mais moi je ne suis pas un voleur. » raconte M., un adolescent de 15 ans.

      Pour procéder à ces interpellations musclées et démesurées, gendarmes et policiers sont bien équipés : lunettes de vision nocturne, chiens, quads, motoneiges... Ces derniers jours, la présence autour de Chez Jésus d’#hélicoptères de la gendarmerie et de #drones dont on ne connaît pas la provenance a de quoi inquiéter.

      Passages à tabac

      Lors des interpellations, la police aux frontières se livre de plus en plus régulièrement à des actes de #violence, particulièrement pour forcer les personnes interpellées à donner leurs #empreintes_digitales. Ci-dessous, un témoignage recueilli le 13 août, suite à l’arrestation d’un jeune de seize ans.

      « On m’a attrapé à Montgenèvre. J’étais au téléphone, j’ai vu la police passer, puis revenir pour me demander mes papiers. Je n’en ai pas. Ils m’ont fouillé, ils ont vidé mon sac. Puis ils m’ont amené au poste de police à la frontière. Dès qu’on est rentré ils m’ont demandé de signer des papiers, j’ai refusé. Ils m’ont demandé de prendre mes empreintes digitales, j’ai aussi refusé. Après, ils ont commencé à me frapper, pour m’obliger à donner mes empreintes. Une fois, puis une deuxième fois, plus fort. Deux personnes sont venues en renfort. Ils s’y sont mis à quatre pour m’attraper, pour me forcer à ouvrir la main, deux de chaque côté. J’ai résisté. Alors, un des quatre policiers m’a saisi à la nuque et m’a jeté à terre dans une pièce. Il a sorti sa matraque et a commencé à me frapper, au front puis au genoux. Je leur ai dit qu’ils pourraient me tuer, que je donnerai pas mes empreintes. Après ils m’ont mis dans une voiture et m’ont jeté sur le trottoir, juste de l’autre coté de la frontière. Je suis resté là, par terre, trente ou quarante minutes. J’avais trop mal pour me lever, jusqu’à ce que des personnes me trouvent et appellent une ambulance. »

      Le 12 août un exilé est allé au poste de la police aux frontières pour se déclarer comme mineur. Légalement, la police est tenue d’enregistrer sa déclaration et de le prendre en charge. Arrivé là bas, les policiers sur place ont refusé de l’enregistrer et lui ont ordonné de donner ses empreintes. Suite à son refus, ils l’ont frappé deux fois, à la tête et au flanc. La veille, une personne mineure s’était également faite frapper dans les mêmes conditions.

      Au quotidien les #fouilles humilient les personnes de passage avec régulièrement des #attouchements, des #insultes et un #racisme ouvertement exprimé.

      Les responsables politiques nous le martèlent : nous vivons dans un État de droit. Ce que nous tenons à faire comprendre ici, c’est ce que cela signifie dans le cas particulier de la frontière : c’est la #traque, les ratonnades, les #humiliations et les droits bafoués des personnes racisées et sans papiers, de façon systématique. C’est aussi dix ans de prison ferme encourus pour « aide au passage en bande organisée » pour celles et ceux qui luttent contre ce dispositif et ce qu’il représente. C’est encore l’intimidation et la mise en danger délibérée comme seul ordre républicain à la frontière.

      Il n’y a ici ni bavures, ni dérives : tous ces faits constituent autant d’exemples de ce qu’est la politique frontalière européenne. Ce sont les pratiques quotidiennes des personnes et des institutions qui invoquent l’État de droit pour mieux justifier la violence nécessaire à leur pouvoir.

      Face aux violences policières, étatiques, nous continuerons à passer les frontières, à les ouvrir, à les abattre.

      https://mars-infos.org/la-frontiere-au-quotidien-passages-3308

      Le ps est intéressant :

      [1] Nous ne féminisons pas la police car elle est l’émanation d’un État patriarcal et machiste.

    • Comité de soutien à #Madjid_MESSAOUDENE

      Une centaine de militants du groupe d’extrême droite Génération identitaire se sont rendus au col de l’Echelle fin avril 2018 afin d’empêcher le passage des migrants en territoire français. Ce groupe n’en est pas à son premier exploit xénophobe. C’est déjà lui qui avait affrété le funeste C-STAR afin d’empêcher les opérations de sauvetage de migrants en mer. Ils ont dû mettre fin à leur activité détestable autant qu’illégale. Les « Identitaires » ont démontré à de nombreuses reprises le mépris qu’ils vouent aux hommes et aux femmes fuyant leurs pays, les guerres, la misère, l’oppression, dans l’espoir d’un avenir meilleur.

      En l’absence des réactions qui auraient dû s’imposer depuis les plus hauts sommets de l’Etat, Madjid Messaoudène, élu et militant, a choisi de dénoncer sur le réseau social Twitter les actes inqualifiables commis par cette milice d’extrême droite. Génération identitaire a engagé à son encontre des poursuites devant le tribunal, pour #injures_publiques. Par ce #procès ils souhaitent faire taire les voix déjà trop peu nombreuses qui combattent le racisme et la xénophobie sous toutes ses formes, tout en se donnant un air de respectabilité.

      Nous ne pouvons accepter qu’un élu, qu’un camarade, soit pris pour cible de la sorte, pour avoir fait ce que sa conscience lui dictait. Dans un contexte où, dans toute l’Europe, les populismes et les gouvernements xénophobes se banalisent, nous décidons plus que jamais de faire front. Aussi, dans la pluralité de nos parcours et de nos engagements nous apportons notre soutien à Madjid Messaoudène face aux tentatives d’intimidation d’une extrême droite toujours vivace.

      Marie-Christine Vergiat (Députée européenne) et Bally Bagayoko (Adjoint au maire de Saint-Denis)
      Co-président.e.s du comité de soutien

      http://comitedesoutien.madjid.fr

    • Chronique printanière d’une frontière meurtrière

      Dans les montagnes du Briançonnais, plusieurs exilés ont perdu la vie en tentant de rejoindre l’Hexagone. Traqués par la police et l’extrême droite, ils sont secourus par des militants solidaires, que l’État cherche à intimider. Trois d’entre eux ont même passé neuf jours en prison.

      C’était un petit miracle : depuis deux ans que les migrants franchissent les cols des Hautes-Alpes pour passer en France, aucun n’avait perdu la vie sur ce périlleux chemin. Hélas, au mois de mai, les beaux jours ont révélé trois cadavres. Les premiers dans le Briançonnais.

      À la frontière franco-italienne, le droit d’asile est foulé aux pieds. Chaque jour, la police hexagonale repousse des exilés, même mineurs, au mépris des procédures légales et de l’humanité. Sous Hollande comme sous Macron, l’État français refuse de prendre sa part dans l’accueil des pauvres hères débarqués en Italie par centaines de milliers. Que Rome se débrouille ! Rome s’est débrouillée : à la suite d’accords troubles avec la Libye, les flux de réfugiés ont ralenti. Combien sont-ils désormais, ces Subsahariens coincés sur la rive sud de la Méditerranée, dans ce pays de torture, de racket, d’emprisonnement arbitraire et d’esclavage ? Ce pays où l’épouvantable député Éric Ciotti (LR) voudrait que l’Aquarius ramène les rescapés des naufrages, puisqu’en Italie, le gouvernement néofasciste a commencé à fermer ses ports.

      Heureusement, dans ce grand drame de notre époque qu’est la question migratoire, d’autres choisissent la fraternité. Une option de plus en plus risquée.

      Montgenèvre, 10 mars

      Dans les Hautes-Alpes, Benoît Ducos est menuisier. Cet hiver, il multiplie les maraudes pour porter secours aux migrants qui tentent de traverser la frontière. Mal équipés, non habitués à de telles altitudes, les exilés risquent leur vie en tentant d’esquiver les forces de l’ordre. Ce soir-là, Benoît repère six personnes dans la nuit, dont un couple avec ses deux enfants.

      « La maman était vraiment épuisée. En discutant, on a appris qu’elle était enceinte de huit mois et demi, se souvient-il. On s’est donc dit qu’il fallait la descendre à l’hôpital le plus rapidement possible. On a essayé de se dépêcher, mais on a été arrêtés à l’entrée de Briançon. Et il n’y a pas eu moyen de faire comprendre à la dizaine de douaniers rigolant autour de mon véhicule que cette femme souffrait atrocement et qu’il y avait une urgence vitale... On a perdu beaucoup de temps. » Selon la préfecture, l’attente n’a duré que 16 minutes. Mais d’après Benoît Ducos, entre le début du contrôle et l’arrivée des pompiers, il s’est passé plus d’une heure…

      « Vers 23 h 10 ou 23 h 15, la maman a enfin été transportée à l’hôpital. Et nous, avec le papa et les enfants, on a été emmenés au poste de police. Moi, j’ai été relâché rapidement. Mais le lendemain, on a appris que l’hôpital avait dû insister auprès de la police aux frontières pour faire revenir le papa et les enfants, qui étaient en train d’être reconduits en Italie alors que la maman accouchait ! C’était un accouchement par césarienne, donc difficile et risqué, qui ne pouvait se faire ni dans la neige, ni dans une voiture. »

      Quelques jours plus tard, Benoît sera convoqué par la police aux frontières, soupçonné d’aide à « l’entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d’un étranger en France ». Tarif potentiel ? Cinq ans de prison.

      Col de L’Échelle, 21 avril

      L’été dernier, le groupuscule Génération identitaire avait affrété un bateau en Méditerranée, pour refouler les migrants vers les eaux libyennes.

      Cette année, même concept, mais à la montagne. Une petite centaine d’activistes d’extrême droite, issus de plusieurs pays d’Europe, se retrouvent au col de l’Échelle. D’après eux, à la frontière franco-italienne, l’État fait preuve de laxisme. Les néofascistes installent donc une clôture en plastique pour matérialiser cette frontière, qui se trouve en réalité quelques kilomètres en contrebas.

      Des 4x4 rutilants, des hélicoptères tournant dans le ciel : pour cette opération de propagande, les moyens sont considérables.

      Dans une vidéo diffusée sur le Web, les militants xénophobes expliquent leur théorie : « L’immigration massive » est un « danger mortel ». Il faudrait donc que la jeunesse européenne « reprenne son avenir en main et défende sa civilisation ».

      Clavière, 22 avril

      Le lendemain, les soutiens des migrants répliquent par une manifestation. Parties de Clavière, dernier village italien avant le col de Montgenèvre, quelque 120 personnes, accompagnées d’une trentaine d’exilés, prennent la direction de la France. À la frontière, les forces de l’ordre les attendent. Une petite bousculade plus tard, le barrage est forcé. Dans l’après-midi, le cortège solidaire arrive à Briançon. Victoire… provisoire.

      Car le soir même, plusieurs marcheurs sont interpellés. Devant les médias, Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, renvoie dos à dos fascistes et solidaires. Il affirme vouloir « combattre ceux qui souhaitent faire échec aux contrôles des frontières, comme ceux qui prétendent se substituer aux forces de l’ordre dans ces missions ». Mais il choisit son camp : les Identitaires, eux, ne sont pas inquiétés. Et surtout, des renforts de police et de gendarmerie sont envoyés dans les montagnes.

      Gap, 24 avril

      Deux jours plus tard, au tribunal, trois des marcheurs solidaires passent en comparution immédiate : une Italienne, Eleonora, un Belgo-suisse, Theo, et un Suisse, Bastien. Âgés de 23 à 26 ans, ils sont vite surnommés, « les 3 de Briançon ». La justice leur reproche notamment d’avoir « par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France de plus d’une vingtaine d’étrangers ». Circonstance aggravante, aux yeux du procureur, « les faits ont été commis en bande organisée ». Le tarif double donc : les prévenus risquent dix ans de prison et 750 000 € d’amende.

      Ils demandent le report du procès, le temps de préparer leur défense. Le tribunal accepte, mais les place en détention provisoire. Ces dernières années, des peines d’amende ou de prison avec sursis avaient déjà été prononcées contre des défenseurs des migrants. Mais c’est la première fois que des « délinquants solidaires » sont effectivement incarcérés.

      Gap, 3 mai

      Neuf jours plus tard, le tribunal de Gap revient à de meilleurs sentiments. Bastien, Theo et Eleonora sont libérés. Ils quittent la prison des Baumettes, à Marseille, mais restent soumis à un contrôle judiciaire strict : interdiction de s’exprimer sur les réseaux sociaux et obligation de demeurer dans un département français, avec pointage régulier à la gendarmerie.

      Briançon, 29 mai

      En 2011, le mariage avait défrayé la chronique : Marcel Amphoux, paysan hirsute, épousait une Parisienne de 25 ans sa cadette. La belle s’était vite retrouvée accusée d’en vouloir au copieux héritage du vieil ermite. Depuis sa mort en voiture, un an plus tard, l’héritage fait l’objet d’une épique bataille judiciaire. Et la maison de Marcel, dans tout ça ? Sur les hauteurs de Briançon, en attendant l’épilogue de l’histoire, elle est squattée par des militants libertaires, qui en ont fait un havre pour les migrants de passage.

      Dans le jardin, voici Destin, qui vient du Cameroun. Qu’en pense-t-il, lui, de ce « délit de solidarité » ? « Déjà, les droits de l’homme le disent : tout être humain en situation de détresse doit être protégé. » Puis il désigne les cimes frontalières : « Nous sommes passés dans cette brousse-là, avec de la neige. Avant de ressortir, certains ne sentaient même plus leurs jambes. Si une personne trouve un gars couché au bord de la route et qu’elle décide de l’aider, on ne peut pas l’emprisonner pour ça. Si elle l’avait laissé là, il allait mourir. Et les policiers auraient alors dû lui dire : “ Non, tu as laissé un être humain mourir, il fallait que tu l’aides. ” Mais du coup, si elle l’aide, les policiers disent encore : “ Non, pourquoi l’aider ? ” Moi finalement, je ne comprends pas cette histoire... »

      Briançon, 30 mai

      Sur le marché, Anaïs distribue des tracts contre les frontières. « Après leur manifestation au col de l’Échelle, une quinzaine d’Identitaires sont restés dans la région, raconte-t-elle. On a recueilli des témoignages expliquant qu’ils montaient sur les cols et s’amusaient à traquer les exilés, à les bloquer, à appeler la police pour qu’elle les arrête et les ramène côté italien. Ça a duré quelques semaines. On nous a même rapporté que parfois, la police les félicitait de leur travail... Après, ils sont venus dans Briançon et au moment où les exilés arrivaient en ville, épuisés, après avoir marché depuis la frontière, ils s’amusaient encore à les poursuivre. En essayant de leur échapper, un gars a sauté par-dessus un grillage et s’est complètement déchiré la main. Il y a une vraie mise en danger, de l’intimidation… »

      Clavière, 30 mai

      À Briançon, il y a donc « Chez Marcel ». Et à Clavière, le squat solidaire s’appelle « Chez Jésus ». De fait, c’est une salle paroissiale attenante à l’église qui est occupée par des libertaires. Elle sert d’abri aux migrants sur le point de tenter la traversée de la frontière. Après les événements d’avril, Yann a décidé de venir y donner un coup de main : « Quand on aborde le sujet des “ groupustules ” identitaires, on a tendance à focaliser sur eux. Mais depuis que je suis là, ce sont vraiment les forces de l’ordre qui posent problème. Ce sont elles qui traquent et qui sont à l’origine des morts qu’on a eus dernièrement. »

      Gap, 31 mai

      Aujourd’hui, les « 3 de Briançon » vont être jugés. Pour les soutenir, près de 200 personnes sont venues de Suisse, d’Italie et de France. « À bas l’État, les flics et les frontières ! », « Siamo tutti antifascisti ! », scandent-elles devant le tribunal.

      Dans la salle d’audience, la défense passe à l’attaque. Ce ne sera pas le procès des trois prévenus, mais celui de la loi elle-même. Me Henri Leclerc commence par rappeler l’origine du « délit de solidarité » : « C’est un décret-loi de Daladier de 1938. De quoi s’agissait-il à l’époque ? De pallier l’afflux massif d’une misère du monde tout à fait particulière : les juifs d’Allemagne et de Pologne. » Me Aurélie Valetta, dans la même veine : « Ceux qui sont condamnés pour crime d’humanité en des temps d’injustice seront reconnus demain comme des Justes. […] Une question reste en suspens : comment voulez-vous que l’histoire se souvienne de ce tribunal ? » Applaudissements dans la salle. Me Cécile Faure-Brac, elle, cite Antoine de Saint-Exupéry : « Une démocratie doit être une fraternité, sinon c’est une imposture. »

      Pour les avocats de Theo et Bastien, le « délit de solidarité » est incompatible avec la notion de « fraternité » proclamée par la Constitution. Ils demandent donc au tribunal de reporter le procès, le temps de soumettre leur point de vue au Conseil constitutionnel, qui pourrait alors décider d’abroger la loi.

      Eleonora, elle, ne souhaite pas s’associer à cette démarche. Son avocat, Me Philippe Chaudon, s’en explique : « [Ma cliente] considère que “ l’anarchie organisée […] est le plus haut degré de liberté et d’ordre auquel l’humanité puisse parvenir ”. […] Elle nous dit : “ Je suis l’ennemie de votre république. Je ne vous reconnais donc pas le droit à vous, mon avocat, de demander au Conseil constitutionnel de dire si ce que j’ai fait est légal ou illégal. Je sais que ce que j’ai fait est légal, humain, conforme à mes valeurs. ” »

      Gap, 31 mai

      Le procureur passe un sale moment. Ça fait deux heures qu’on le traite quasiment de nazi et voilà qu’au moment où il prend la parole, les manifestants massés devant le tribunal entonnent le fameux « Tout le monde déteste la police ! ». Visiblement mal à l’aise, il botte en touche : « La justice n’a pas pour mission de prendre part à des débats politiques, encore moins idéologiques. » Puis il se défend sur le fond : « Qui a été poursuivi devant les juridictions des Hautes-Alpes pour avoir donné du pain, ouvert sa porte ? Personne. » Me Yassine Djermoune rappellera plus tard que des dizaines de militants solidaires ont été auditionnés au commissariat : « Ce n’est jamais innocent d’être convoqué devant la police. »

      Gap, 31 mai

      Le tribunal rend sa décision : la question des avocats ne sera pas transmise au Conseil constitutionnel. Mais, saisis dans une autre affaire, les « Sages » doivent de toute façon décider cet été si le « délit de solidarité » est compatible ou non avec la « fraternité ». Alors, il est urgent d’attendre : l’affaire est renvoyée au 8 novembre. D’ici là, les « 3 de Briançon » recouvrent leur liberté : leur contrôle judiciaire est levé. Ils peuvent rentrer dans leur pays et reprendre leur vie là où ils l’avaient laissée.

      À la sortie, Bastien et Theo prennent le micro : « La question de fond, c’est : “ Pourquoi les gens migrent ? ” Les inégalités, les misères, les guerres, les désastres écologiques et autres… Un point les relie tous : le capitalisme et son histoire, qui passe par l’esclavagisme, le colonialisme et l’impérialisme. » La foule applaudit. Les deux jeunes reprennent : « Ce sont les mêmes pays qui criminalisent l’exil qui en sont les coupables. »

      Gap, 1er juin

      Dans son bureau, Cécile Bigot-Dekeyzer, préfète des Hautes-Alpes, répond à la radio publique belge [1] : « Non seulement les forces de police ne mettent pas les migrants en danger, mais elles vont même, à travers les secours en montagne, chercher toutes les personnes qui se retrouvent en difficulté, sans se demander si elles sont en situation régulière ou irrégulière. Par ailleurs, elles ont l’obligation de respecter des règles de déontologie, la dignité humaine, les valeurs de la République. J’ai toute confiance dans la façon dont elles travaillent. »

      Et quid des miliciens d’extrême droite ? « Ils ont été très surveillés tout au long de leur présence par la police et la gendarmerie [2]. […] Il n’y a jamais eu, en aucune manière, de collaboration avec les forces de l’ordre de la part de Génération identitaire. Savoir si, par ailleurs, ils ont mis des personnes en danger ou s’ils ont usurpé les fonctions de tel ou tel, à ce stade rien n’a été mis en évidence, mais une enquête judiciaire a été ouverte par le procureur. C’est lui qui dira, à l’issue de cette enquête, si des infractions ont été commises ou non. »

      Pas de quoi rassurer les militants solidaires, qui estiment que l’État a clairement pris parti pour les néofascistes, qui ont pu vaquer à leur basse besogne en toute tranquillité, pendant que les « 3 de Briançon » étaient embastillés. « La question n’est pas de savoir s’il y a deux poids deux mesures, si on est d’accord avec tel positionnement ou tel autre sur le plan politique, assure la préfète. La seule question qu’il faut se poser, c’est : “Est-ce que les lois ont été respectées ou non ? ” »

      La Roche-De-Rame, 1er juin

      Depuis son jardin, Agnès Antoine, de l’association Tous Migrants, réfute l’argument : « Les lois sont adaptées selon le bon vouloir des politiques qui sont en place. Le droit en lui-même n’existe pas, on en fait ce qu’on veut. »

      Les Alberts, 1er juin

      Au cimetière du hameau des Alberts, il y a une tombe fraîche. Celle d’Alpha Diallo, mort en traversant la frontière. Ce soir, plusieurs dizaines d’autochtones et d’exilés sont venus se recueillir. Une montagnarde prend la parole : « Alpha, surtout et par-dessus tout, il faut te rendre hommage. Toi, l’enfant, l’homme, le frère. Ici, la terre pleure ton âme échouée. Pardonne-nous, Alpha, car nous n’avons pas su te sauver. Nous avons cru être forts, parfaits, encore convaincus d’avoir évité le pire. Mais te voici, avec ton corps d’adolescent, ayant tout perdu, ayant tout donné. [...] Repose en paix parmi nous. »

      Quelques semaines avant Alpha [3], il y avait eu Blessing, une jeune Nigériane morte noyée dans la Durance. Elle serait tombée dans l’eau en essayant d’échapper aux forces de l’ordre. Puis un autre corps a été retrouvé, à la fonte des neiges, sur le versant italien du col de l’Échelle. Depuis combien de mois reposait-il là ?

      Aux Alberts, alors que la nuit tombe au pied des pentes qui mènent à l’Italie, un montagnard s’adresse aux disparus : « Vous qui avez traversé le désert, les prisons de Libye, les risques de la Méditerranée, qui avez failli mourir peut-être cent fois, vous aviez fini de traverser les montagnes, vous étiez enfin arrivés à bon port... Et non, il a fallu qu’à trois, vous mouriez les uns après les autres. Continuons à nous battre, pour mettre à l’abri les jeunes qui sont en détresse, quelles que soient leur race, leur appartenance politique ou religieuse. »


      http://cqfd-journal.org/Chronique-printaniere-d-une

    • Clavières (Italie) : Sur l’expulsion (prochaine ?) du refuge autogéré « Chez Jésus »

      llez, le jeu est découvert.

      C’est bien le prêtre qui nous a dénoncé. Don Angelo Bettoni, 78 ans. Personne n’est surpris.

      Mains derrière le dos, il passe ses journées à observer et insulter les gens de passage ainsi que les solidaires dans les rues de Clavière. « Revenez chez vous », « sauvages », « dégueulasses », « connasses », « sorcière »…

      Qu’une plainte ait été déposée contre cette occupation, on le savait. Que le prêtre en ait été a l’initiative, c’est bon à savoir. La nouvelle sort maintenant. Pourquoi ?

      Peut être parce que les temps sont murs pour l’expulsion. Parce que l’été est sur le point de finir, et le tourisme avec lui.
      Parce qu’ils sont en train de tenter de donner un visage propre à cette expulsion, comme ils l’ont fait pour l’expulsion des palazzine de l’ex Moi (occupation sur Turin).
      Parce que le « nouveau lieu », l’alternative institutionnelle au Refuge Occupé de Clavière est désormais prêt et va ouvrir à la mi-septembre. Du coup, ils préparent le terrain médiatiquement.

      Ces locaux appartiennent à l’Église. Le prêtre de Clavière dénonce. « Occupation et dommage et intérêt ». La préfecture expulse. Et le nouveau lieu qui sera ouvert à Oulx se trouvera dans les bâtiments des salésiens.

      Et tout le monde est content. L’Église se débarrasse du poids économique et politique que lui cause l’occupation de ses locaux par des exilé·e·s et des solidaires : les salésiens s’enrichissent d’un loyer, et consolident leur stature politique avec la bénédiction des autorités locales. Les assoc’ qui vont travailler au sein du lieu se réjouissent. La mairie de Clavière, qui semble seulement souhaiter la riche tranquillité des lieux, s’enchante de voir expulses ceux qui ne participent pas du devenir carte postale du village, oubliant qu’il s’agit dune zone frontalière, donc de passage, et pas seulement d’un parc a touristes.

      La Préfecture met un terme a ses hésitations dans les tensions avec la France concernant les politiques migratoires à la frontière. La France se réjouit de voir chasses ceux qui déconstruisent et combattent sa politique raciste et répressive sur le lieu même de son déploiement : la frontière.

      Ici, il n’y a pas d’étrangers. Pour nous, chacun devrait être libre de choisir sur quel bout de terre il veut vivre. Sans états ni frontières qui sélectionnent, divisent, tuent.
      Peut-être diront-ils que la cause de cette expulsion sont les dessins sur les mur, une porte abîmée, des problèmes avec quelques habitant de Clavière ou le camping auto-organisé contre les frontières, vive la créativité. Peut-être que c’est tout simplement le souhait de l’État d’effacer toute forme possible d’organisation qui sort de ses paramètres et qui ne contrôle pas, n’identifie pas, ne sélectionne pas. Qui ne gère personne mais qui en appelle à la liberté et à l’auto-organisation.

      Et personne ici n’insulte ou n’accuse « les habitants » de Clavière. Comme dans chaque lieu, il y a des solidaires. Il y a des gens qui sont passés amener de la nourriture ou des habits, nous connaître, comprendre ce qu’on faisait ici dans ce local sous l’église. Mais il y a aussi des racistes et des personnes qui ne veulent simplement pas de nous ici. Et qui sont venus plusieurs fois nous insulter ou nous attaquer.

      La solidarité seule est bienvenue. Le reste non.
      Tant que les frontières existeront il y aura des personnes prêtes à s’engager pour les abattre.

      Une expulsion n’arrêtera pas cette lutte.

      https://fr.squat.net/2018/09/11/italie-sur-lexpulsion-prochaine-du-refuge-autogere-chez-jesus

    • Relaxe pour les #7_de_Briançon !

      Bastien, Benoit, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo vont être jugé·e·s le 8 novembre 2018 au tribunal de Gap. Poursuivis pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national, en bande organisée », ils risquent jusqu’à 10 ans de prison et 750 000 euros d’amende. Leur seul tort : avoir participé à une marche solidaire pour dénoncer les agissements de Génération identitaire qui bloquait la frontière au col de l’Echelle pour s’en prendre à des personnes exilées.

      C’est encore une fois le délit de solidarité qui sera jugé à Gap le 8 novembre prochain : sept hommes et femmes, dont deux Suisses, quatre Français·e·s et une Italienne, membres de collectifs citoyens, notamment Tous Migrants, et pour deux d’entre eux membres de La Cimade, comparaîtront pour avoir participé en avril 2018 à une manifestation pacifique en soutien aux personnes migrantes, au col de Montgenèvre près de Briançon.

      Nombreuses sont les personnes exilées, y compris mineures, qui ont risqué leur vie en 2017 et 2018 en tentant de franchir à pied, sans équipement ni expérience, les montagnes de la frontière franco-italiennes. La répression policière et les risques de refoulement illégaux ont poussé les exilé·e·s à prendre toujours plus de risques. Plusieurs corps ont été retrouvés au printemps, et une femme est morte noyée en tentant d’échapper à la police. C’est dans ce contexte dramatique que, le 21 avril 2018, le groupe d’extrême-droite Génération Identitaire se rassemble au col de l’Echelle pour bloquer la frontière et relaie son action sur les réseaux sociaux. En réaction, le 22 avril, plus de 150 personnes, migrantes et solidaires, partent de Clavière en Italie pour rejoindre le col de Montgenèvre et marcher jusqu’à Briançon. La manifestation est pacifique, mais ce sont bien les solidaires qui sont inquiétés, et non les membres de Génération Identitaire, dont l’action a pourtant mis des vies en danger.

      Les marcheurs sont suivis tout le long par la police et la gendarmerie, qui les prennent en photo. A l’issue de la marche, plusieurs personnes sont arrêtées, et un manifestant attablé à un café est carrément tabassé par des policiers. Parmi les personnes arrêtées, trois sont placées en garde à vue : Bastien, Eleonora et Theo. Elles sont ensuite enfermées en détention préventive à la prison des Baumettes, à Marseille. Ils ne retrouveront la liberté que onze jours après leur arrestation, et sont depuis sous contrôle judiciaire.

      Le 6 juillet 2018, une nouvelle venait donner de l’espoir aux personnes exilées et à leurs soutiens : le Conseil constitutionnel proclamait la valeur constitutionnelle de la fraternité, affirmant « la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national » (lire l’analyse de La Cimade). Mais les poursuites ne s’arrêtent pas, bien au contraire : le 17 juillet, quatre autres personnes ayant participé à la marche du 22 avril, dont deux membres de La Cimade, sont interpellées et placées en garde à vue. Benoit, Lisa, Juan et Mathieu sont également poursuivi·e·s pour avoir facilité ou tenté de faciliter l’entrée de personnes en situation irrégulière en France, avec pour circonstance aggravante, d’avoir commis cette action en bande organisée, en lien avec Bastien, Eleonora et Theo.

      Prévue par la loi pour sanctionner la criminalité organisée, cette accusation est aujourd’hui utilisée pour intimider les citoyennes et les citoyens solidaires des personnes migrantes qui traversent les Alpes.

      Le procureur a donc choisi de poursuivre en justice des militant·e·s pacifiques et solidaires, et en même temps garantir l’impunité aux membres de Génération identitaire qui n’ont fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire.

      La solidarité avec les exilé·e·s doit être encouragée, et non criminalisée. En écho à la consécration de la fraternité comme un principe constitutionnel, La Cimade demande l’abrogation du délit de solidarité, l’abandon de toutes les charges qui pèsent contre Bastien, Benoit, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo, et la fin de toutes les poursuites judiciaires à l’encontre des citoyennes et citoyens qui viennent en aide aux personnes migrantes.

      https://www.lacimade.org/relaxe-pour-les-7-de-briancon

    • « T’accuse la police de vol, ce soir t’es en garde à vue ici et demain t’es dans un avion »
      Marseille Infos Autonomes, le 1er octobre 2018
      https://seenthis.net/messages/726412

      Après s’être fait arrêtées dans la montagne par les gendarmes, des personnes exilées déclarent à la PAF qu’on leur a volé 800 euros. Suivent menaces et bousculades, triste banalité de la frontière, sauf que cette fois tout a été enregistré.

      Violence policière @ Col du Montgenèvre
      Chez Jesus, Youtube, le 27 sept. 2018
      https://www.youtube.com/watch?v=6umyXxqXBXM

      Sur la violence de la police à la frontière
      Lougar Raynmarth, Kedistan, le 2 octobre 2018
      https://seenthis.net/messages/726412

    • « T’accuse la police de vol, ce soir t’es en garde à vue ici et demain t’es dans un avion »

      Après s’être fait arrêtées dans la montagne par les gendarmes, des personnes exilées déclarent à la PAF qu’on leur a volé 800 euros. Suivent menaces et bousculades, triste banalité de la frontière, sauf que cette fois tout a été enregistré.

      Une nuit d’août.

      Le quotidien à la frontière du Montgenèvre, entre la France et l’Italie, ce que vivent les exilé.es et solidaires, cela nous l’avons maintes fois raconté.

      Ce soir là comme chaque soir, des personnes exilé.es partent, avec chacunE un sac où illes ont fourré habits, casse-dalle, argent. Illes se font attraper par les gendarmes sur les terrains de golf. Illes finissent par sortir de la PAF, reviennent à Chez Jésus. Là, illes découvrent que leur argent a disparu. Cet enregistrement raconte la suite des événements.
      Sans préjuger des réflexions ou émotions qui pourraient vous assaillir, nous tenons à rappeler que ceci est le témoignage exceptionnel d’une situation habituelle.

      https://mars-infos.org/t-accuse-la-police-de-vol-ce-soir-3396

    • Communiqué #Mountain_Wilderness de janvier 2018 :
      Pour que l’#humanisme l’emporte dans nos montagnes

      Mountain Wilderness est une ONG qui œuvre au maintien ou au recouvrement des équilibres humains et non-humains dans les zones de montagne. À cet égard, elle s’émeut et s’interroge sur le sort accordé aux migrants qui tentent de passer la frontière italo-française, notamment dans la région du Briançonnais.

      Notre association rappelle ainsi le souci humaniste qui doit présider à toutes les décisions politiques et institutionnelles à l’égard de ces personnes, en grande détresse et en grand danger. La #solidarité, qui a toujours guidé les #montagnards lors de l’#assistance à un pair en difficulté ne doit pas, en montagne comme ailleurs, devenir un délit. Elle doit rester la #valeur mise en pratique et fièrement revendiquée qui unit les habitants, les travailleurs, les pratiquants et les passants venus d’ailleurs.

      Les #Alpes ont toujours été un point de passage de migrations. Aujourd’hui, un phénomène sans commune mesure pour notre génération fait irruption. Des milliers d’Hommes, pour la plupart venus d’Afrique de l’Ouest, majoritairement mineurs, traversent les Alpes. Ils ont traversé le désert, ils ont vécu la Libye, ils ont survécu à la Méditerranée. Ils ont été vendus, ils ont été torturés, ils ont été esclaves, ils ont été enfermés et ont subis des persécutions. Traverser ou trépasser, leur instinct de survie, profondément marqué, ne leur offre d’autres alternatives. Alors, maintenant qu’ils traversent nos montagnes froides et enneigées, quel sort leur offre t-on ?

      Animés par des #valeurs_humanistes, acquises en pratique par un lent apprentissage de la montagne, nous tenons à réaffirmer notre soutien aux citoyens locaux qui s’impliquent courageusement pour offrir un accueil digne à ces personnes en détresse. Souvent mal équipés, toujours très mal préparés, sans aucune expérience de ces milieux contraignants et potentiellement dangereux, ces hommes venus d’ailleurs sont particulièrement vulnérables. Les citoyens qui s’engagent pour que la solidarité montagnarde l’emporte sur le repli sur soi portent assistance à ces personnes en danger. Par ailleurs, ils se suppléent aux missions régaliennes, et sont pour cela obligés d’agir à la frontière de l’illégalité. Est-ce normal ?

      Nous en appelons à la #responsabilité des politiques, pour que cesse cette double #oppression physique et morale, qui conduit à la #mise_en_péril de la vie d’autrui. Oppression de personnes venus d’ailleurs qui trouvent un mur en arrivant à la porte du pays des droits de l’homme. Oppression des habitants et citoyens, qui s’engagent tous les jours sur leur temps libre, en lieu et place de l’État, pour que les valeurs humanistes l’emportent dans nos montagnes.
      Nous nous positionnons donc pour l’abandon du « délit de solidarité », et pour que l’État prennent enfin ses responsabilités au regard de l’assistance de ces personnes en danger. Nous refusons que nos espaces montagnards se transforment en lieu de souffrances ou de mort. Nous voulons continuer à vivre et à habiter dans des territoires de vie.


      https://www.mountainwilderness.fr/se-tenir-informe/actualites/pour-que-l-humanisme-l-emporte-dans-nos-montagnes.html

    • Claviere: sgomberato “Chez Jesus”

      Ieri mattina, all’alba, è arrivato (come annunciato “profeticamente” dai media) anche lo sgombero di Chez Jesus – Rifugio Autogestito a Claviere (Alta Val di Susa) sul confine tra Italia e Francia. I locali seminterrati della parrocchia, lo ricordiamo, erano stati occupati nel mese di marzo da alcuni anarchici italiani e francesi, che avevano realizzato all’interno delle “opere di consolidamento” di porte e finestre finalizzate ad impedire o ritardare eventuali operazioni di sgombero, come ha precisato con dovizia la stampa.

      «Stanno sgomberando il rifugio e stanno distruggendo tutto. Accorrete», hanno annunciato ieri sulla pagina Facebook gli attivisti, ma l’appello è quasi caduto nel vuoto. L’ingente dispiegamento di Polizia e Carabinieri ha avuto la meglio. Le forze dell’ordine sono entrate nel rifugio e hanno devastato ogni cosa. Per scongiurare nuove occupazioni, intanto, la zona resta presidiata a vista giorno e notte.

      Uno sgombero fortemente caldeggiato dal Ministro dell’Interno (anche alla luce della sua recente circolare, ndr). Ma contro l’occupazione della chiesetta, già settimane fa si era levata la voce del parroco, Don Angelo Bettoni, che definiva “insostenibile” la situazione e la “gestione” degli attivisti No Borders che agivano, secondo lui, nell’illegalità. Contro, è sempre stato anche il sindaco Franco Capra, il quale ha dichiarato, quasi con un senso di “liberazione”: “Lo sgombero era doveroso anche per una questione di sicurezza e igiene. Essere contro le frontiere può essere giusto, ma far entrare illegalmente in Francia i migranti non ha senso: una volta individuati vengono rimandati indietro. In più, tra gli occupanti c’erano poche persone convinte di lottare per il bene dei migranti. Tante, invece, li strumentalizzavano per affermarsi contro il sistema”.

      Ma il resto del coro dei contrari non sposta di una virgola la questione. Anzi, nessuno cerca di guardare oltre il proprio naso. E cosi si susseguono dichiarazioni dal gusto di proclami da campagna elettorale, oramai perennemente in corso. “Lo sgombero ha messo fine a una situazione di illegalità intollerabile”, commentano, per Fratelli d’Italia, la parlamentare Augusta Montaruli e il dirigente nazionale Maurizio Marrone. “I nostri paesi non diventino accampamenti di confine per stranieri. Si vigili per evitare che episodi simili si ripetano”, aggiunge il segretario torinese della Lega, Fabrizio Ricca. La parlamentare di Forza Italia Daniela Ruffino definisce lo sgombero “una rondine”, sostenendo che “la primavera può arrivare solo con la fine dell’assedio No Tav al cantiere di Chiomonte della Torino-Lione”. Invita infine a riflettere “sulle responsabilità di molti esponenti della Val di Susa che hanno ignorato la pericolosa presenza di anarchici e centri sociali”, Osvaldo Napoli, anche lui parlamentare di Forza Italia.

      Gli agenti hanno identificato 18 persone: quindici sono “anarchici” (riferiscono fonti di polizia), di cui nove italiani e sei francesi; ma ci sono altri ricercati dalla Digos, che potrebbero essere scappati prima dell’arrivo delle forze dell’ordine. All’interno del rifugio, anche tre migranti: due cittadini marocchini e uno gambiano. Per uno di loro è scattata l’espulsione; gli altri, richiedenti asilo, sono stati rilasciati.

      L’associazione Rainbow4Africa, da Bardonecchia, stigmatizza “il modo in cui le forze dell’ordine si sono presentate a Claviere, in tenuta antisommossa e con blindati, con l’ariete per sfondare la porta, quasi fosse in corso un’azione antiterrorismo, e non un intervento di sgombero di volontari in azione di aiuto verso i più deboli”.

      L’inverno è alle porte, mentre si continua a sgomberare. Questo luogo, un rifugio in tutti i sensi, è stato un punto di riferimento determinante per le centinaia di persone che lo hanno attraversato: per non perdersi sulla montagna e rischiare di morire.

      Ma è così facile scaricare la “colpa” sui “soliti buonisti”, in questo caso attivisti e volontari, invece di richiamare le responsabilità politiche di chi, al contrario di quei “buonisti” al limite con la legalità, ostacola la libertà di movimento, innalza muri, chiude frontiere e porti, alimentando un circolo vizioso fatto di esclusione e razzismo.

      Intanto, sui social e nelle chat degli attivisti “no border” è partita una chiamata per una manifestazione in solidarietà quest’oggi e nei prossimi giorni nel piccolo paese dell’Alta Valsusa.


      http://www.cronachediordinariorazzismo.org/claviere-sgomberato-chez-jesus

    • Claviere – Il rifugio autogestito Chez Jesus è sotto sgombero

      Il Rifugio Autogestito Chez Jesus, il sottochiesa occupato di Claviere, è sotto sgombero.
      C’è una denuncia pendente sul posto da più di due mesi e sembra che il Prefetto stia mettendo sempre più pressioni per sgomberare. Nel mentre stato e chiesa si stanno “impegnando” nel trovare “un’alternativa”. Un luogo dei salesiani affittato dalla fondazione Magnetto e gestito da due operatori della fondazione Talità Kum. Una sorta di spazio di transito che aprirà a Oulx, a 15 chilometri dalla frontiera. Un luogo che avrà 15 posti letto e una cucinina per chi è di passaggio.
      “Un’alternativa” a Chez Jesus, come ci ripete il prete impegnato in questo progetto. Come se un luogo gestito da una fondazione privata a 15 chilometri dalla frontiera che svolgerà la sola funzione di dormitorio, con due operatori pagati per fare assistenza, possa essere “un’alternativa” a tutto quello che è Chez Jesus. Al rifugio è da mesi che passano centinaia di persone, si fermano, vivono questo spazio insieme condividendo la loro quotidianità con i solidali, scambiandosi esperienze e consigli preziosi. A Chez Jesus si trova sempre una porta aperta dopo ogni respingimento. Qui si può di condividere ogni esperienza di abuso da parte della polizia, oltre che, magari, costruire assieme un modo per non subirne più.
      A Oulx il progetto dovrebbe partire per metà settembre. L’idea sembra quella di aprire un posto controllato e gestito, puramente “assistenziale”, e sgomberare così più tranquillamente il sottochiesa occupato di Claviere che invece vive di autogestione e ha sempre rifiutato l’idea di gestire e controllare le persone di passaggio.
      Chiesa e stato si stanno mettendo d’accordo per far finire questa esperienza e lo faranno pulendosi la faccia con l’apertura di questo nuovo spazio, chiaramente inutile agli occhi di chiunque sia stato presente in frontiera nell’ultimo anno e di chi sia consapevole di come funziona il dispositivo frontiera.
      Il sottochiesa occupato dà noia allo stato francese, e alla sua polizia che ci “accusa” di essere dei “passeur”, di facilitare il passaggio dei “sans-papier” in Francia. Dà fastidio a tante attività commerciali di Claviere, ricco Comune montano la cui economia è in buona parte basata sul turismo, che teme di perdere soldi con l’immagine di una montagna come rotta migratoria. Dà fastidio alla chiesa, che si ritrova un sottochiesa occupato e delle bollette da pagare in guerra col Comune di Claviere a cui aveva ceduto in parte i locali e che aveva il compito di pagare luce e acqua.
      Dà fastidio allo Stato italiano, il cui ministro dell’interno rivendica la chiusura delle frontiere per i migranti e gioca a fare il duro con Macron. Un primo ministro che ha come assillante cavallo di battaglia la chiusura dei posti occupati e la guerra ai migranti, e che si è recentemente riunito con i vari prefetti dei capoluoghi per rafforzare e rendere esecutiva la propria linea repressiva.
      La fondazione Magnetto (finanziatore del nuovo progetto su Oulx) “è stata pensata come continuazione nel tempo del suo impegno per il territorio quale modello dell’impegno sociale dell’imprenditore moderno. La Fondazione, creata e sostenuta dalla Famiglia (Magnetto), interviene preferibilmente nei luoghi di origine del cavaliere, la Valle di Susa. I contributi sono raramente di origine privata.” La Fondazione Talita Kum è strettamente legata ad interessi economici della chiesa. Lei stessa ha cercato e ottenuto i finanziamenti dalla fondazione privata Magnetto.
      Non vogliamo trarre conclusioni affrettate. Ma sicuramente qualche domanda ce la poniamo. Sappiamo che c’è un diverbio tra Comune e vescovo sul pagamento delle bollette di Chez Jesus. Il Prefetto vuole lo sgombero perché sta subendo “varie pressioni”, ma vorrebbe apparire politicamente accettabile. Si tratta comunque di sgomberare con la forza un sottochiesa occupato dove passano centinaia di uomini, donne e bambini. Un luogo che questo inverno ha protetto moltissime persone dal freddo e cercato di evitare i morti.

      Questo rifugio permette di organizzarsi di fronte alla violenza sistematica e selettiva della frontiera.
      Lo Stato non ci vuole più tra queste montagne. Forse non accetta un luogo dove non si identifica né si scheda nessun*, dove non c’è gestione né controllo, ma dove ci si auto-organizza in libertà. La chiesa cede volentieri alle pressioni e alla fine non è scontenta di togliersi il problema di Claviere, la questione delle spese e del conflitto politico con Comune e Prefettura.
      I salesiani fino ad ora non si sono mai attivati sulla questione dei migranti in Alta val di Susa. Solo ora che si parla di soldi e di interessi economici, sembrano interessarsi alla situazione.

      Lo ripetiamo ancor più forte e chiaro: noi da Claviere non ce ne andremo. E ci teniamo a sottolineare l’utilizzo strumentale che si farà di questo sgombero.

      https://hurriya.noblogs.org/post/2018/07/14/claviere-chez-jesus-sotto-sgombero

    • FRONTIÈRE FRANCO-ITALIENNE / À Briançon, les violations systématiques des droits des personnes exilées doivent cesser

      [Communiqué interassociatif]

      COMMUNIQUÉ DE PRESSE
      Mardi 16 octobre 2018

      Les 12 et 13 octobre 2018, nos organisations se sont mobilisées à la frontière franco-italienne, vers Briançon, afin de témoigner des pratiques illégales et des violences commises contre les personnes exilées. Ce que les observateurs ont constaté confirme les alertes émises par les associations locales depuis plusieurs mois :
      #refoulements de personnes exilées dont des mineurs ;
      #contrôles_discriminatoires ;
      #courses-poursuites dans la montagne ;
      – propos menaçants et insultants ;
      – entraves à l’enregistrement des demandes d’asile ;
      – absence d’interprètes, etc.

      « La liste des pratiques illégales est longue, et nous joignons nos voix à celles des ONG locales afin que le gouvernement français ne fasse plus la sourde oreille et que cessent ces pratiques illégales et dégradantes », a déclaré Agnès Lerolle*, chargée de coordination des acteurs à la frontière franco-italienne.

      Lors de l’observation continue à la frontière qui s’est déroulée les 12 et 13 octobre 2018, 60 personnes se sont mobilisées dont six avocats du barreau de Gap et trois avocats italiens. De multiples violations des droits ont été constatées :
      – refoulements de 26 personnes depuis le poste de la police aux frontières de Montgenèvre vers Clavière, premier village italien, sans examen individuel de leur situation ni possibilité de demander l’asile ;
      – non-prise en compte de la minorité de 8 personnes, qui se sont pourtant déclarées mineures auprès des forces de l’ordre.

      Les avocats français et les avocats italiens qui se sont relayés sur le terrain pendant les deux jours afin de permettre aux personnes refoulées de faire valoir leurs droits, ont pu déposer 11 « référés-libertés » devant le tribunal administratif de Marseille, dont huit pour des mineurs isolés refoulés.

      Aucune protection n’est possible à la frontière, malgré le passage périlleux tenté par les personnes migrantes dans le froid, sans nourriture et sans eau.

      Moussa*, originaire de Côte d’Ivoire, refoulé vendredi 12 octobre vers l’Italie, a raconté son interpellation : poursuivi dans un sentier par les gendarmes qui lui ont dit « arrête-toi, on va tirer », il a alors paniqué et glissé, son genou a claqué. Au poste de police, il a demandé à voir un médecin, ce qui lui a été refusé. Il a ensuite été refoulé vers l’Italie et ce n’est qu’à ce moment-là qu’il a pu rencontrer un médecin bénévole qui a pu le soigner.

      Les observateurs ont pu collecter de nombreux témoignages d’incompréhension, de violation des droits et d’absence de prise en charge des personnes vulnérables, ainsi que des menaces proférées par les policiers.

      Mineur isolé originaire également de Côte d’Ivoire, Ibrahim* a été interpellé par des gendarmes le samedi 13 octobre, dans les sentiers de montagne. Après son refoulement, il a raconté aux militants les propos des gendarmes : « Vous n’êtes pas Français, vous ne pouvez pas vivre en France sans être Français et vous n’êtes pas près de devenir Français ». Emmené au poste de police, il a déclaré sa minorité mais les policiers lui ont alors répondu « La plupart des personnes mentent sur leur date de naissance, pourquoi je te croirais ? ». Ibrahim a ensuite été reconduit en Italie, sans accès à la protection à laquelle il a droit.

      Ces témoignages confortent ceux recueillis depuis plusieurs mois par les acteurs locaux qui soutiennent au quotidien les personnes refoulées à la frontière.

      Simon* a ainsi témoigné aux militants, fin avril 2018 : « J’ai dit que j’étais mineur, ils ont éclaté de rire (…). J’ai présenté mes papiers guinéens et un homme [un policier] (…) a dit que ces papiers étaient des faux, il les a déchirés. »

      Bakary* a également témoigné des propos des policiers lors de son arrestation, toujours en juin 2018 : « La prochaine fois que vous essayez de traverser, on vous renvoie direct en Libye. »

      Ces pratiques illégales et ces comportements sont inacceptables dans un État de droit. L’inhumanité et l’hypocrisie de ces atteintes sont intolérables. Comme lors de nos dernières observations en juin 2018 du côté de Menton, nous réitérons notre demande au gouvernement français de cesser ces violations de toute urgence et de protéger ces personnes tel que l’exige le droit.

      *Agnès Lerolle coordonne un an les actions des associations nationales (CAFFIM) et locales engagées auprès des personnes migrantes à la frontière franco-italienne.

      *Les prénoms ont été changés afin de respecter l’anonymat des témoins.

      Associations signataires
      Amnesty International France
      Anafé
      La Cimade
      Médecins du Monde
      Médecins sans frontières
      Secours Catholique Caritas France
      Chemins pluriels
      Emmaüs France
      GISTI
      Icare 05
      Refuges Solidaires
      Tous Migrants

      Reçu par email, le 17.10.2018

    • AFP 16 octobre 2018

      Migrants : #Salvini n’« accepte pas d’#excuses » de la France

      Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a affirmé mardi qu’il n’acceptait « pas d’excuses » de la France pour les migrants reconduits en territoire italien, « une offense sans précédent contre notre pays ».
      M. Salvini, homme fort du gouvernement italien et patron de la Ligue (extrême droite), avait déjà réclamé lundi des « réponses claires » après ce que les autorités françaises ont qualifié d’« incident » et d’« erreur ».
      Vendredi matin, dans le cadre d’une mission de reconduite à la frontière, une fourgonnette de la gendarmerie française avait franchi la frontière pour déposer des personnes en situation irrégulière à Clavière.
      La préfecture des Hautes-Alpes, département français concerné à la frontière italienne, a évoqué lundi un « incident » et reconnu qu’il y avait eu une « erreur, dont les circonstances doivent être clarifiées ».
      « C’est une erreur d’être passé en territoire italien sans autorisation de la police italienne. Les gendarmes n’avaient pas vocation à entrer sur le territoire italien », a expliqué à l’AFP Cécile Bigot-Dekeyzer, préfète des Hautes-Alpes.
      « Abandonner des immigrés dans un bois italien ne peut pas être considéré comme une erreur ou un incident. Ce qui s’est passé à Clavière est une offense sans précédent à l’encontre de notre pays », a estimé mardi sur les réseaux sociaux M. Salvini.
      « Pour Paris qui se targue de civilité, est-il normal de jeter des personnes dans un bois ? (...) Nous sommes face à une honte internationale, et Monsieur Macron ne peut pas faire semblant de rien. Nous n’acceptons pas d’excuses », a-t-il poursuivi.
      Chaque année, des milliers de migrants cherchant à passer en France sont interceptés et reconduits à la frontière italienne. L’AFP a constaté l’hiver dernier que nombre d’entre eux étaient déposés directement par une fourgonnette de la police française devant la gare de Bardonecchia, en Italie.
      Mais les relations entre Rome et Paris se sont tendues ces derniers mois. L’Italie accuse ses partenaires européens, à commencer par la France, de l’avoir laissée seule gérer la crise migratoire et les quelque 700.000 migrants arrivés sur ses côtes depuis 2013.
      En mars, un contrôle opéré par des douaniers français dans la gare de Bardonecchia avait provoqué un autre incident entre les deux pays. Une partie de la classe politique italienne s’était enflammée et l’ambassadeur de France à Rome avait été convoqué au ministère.
      Il l’a été une autre fois en juin après des critiques du président français, Emmanuel Macron, sur le refus de l’Italie d’accueillir le navire humanitaire Aquarius.

      –-> reçu via la mailing-list de Migreurop

    • À la frontière franco-italienne, des violations systématiques

      A Briançon, la liste des pratiques illégales des autorités est longue à l’encontre des personnes exilées. Nos équipes se sont rendues sur place.

      A Briançon, la liste des pratiques illégales des autorités est longue à l’encontre des personnes exilées. Nos équipes se sont rendues sur place.

      Les 12 et 13 octobre 2018, nos organisations se sont mobilisées à la frontière franco-italienne, vers Briançon, afin de témoigner des pratiques illégales et des violences commises contre les personnes exilées.

      Une longue liste de pratiques illégales

      Ce que les observateurs ont constaté confirme les alertes émises par les associations locales depuis plusieurs mois :

      – refoulements de personnes exilées dont des mineurs ;

      – contrôles discriminatoires ;

      – courses-poursuites dans la montagne ;

      – propos menaçants et insultants ;

      – entraves à l’enregistrement des demandes d’asile ;

      – absence d’interprètes, etc.

      Agnès Lerolle coordonne depuis un an les actions des associations nationales (CAFFIM) et locales engagées auprès des personnes migrantes à la frontière franco-italienne.

      La liste des pratiques illégales est longue, et nous joignons nos voix à celles des ONG locales afin que le gouvernement français ne fasse plus la sourde oreille et que cessent ces pratiques illégales et dégradantes

      Lors de l’observation continue à la frontière qui s’est déroulée les 12 et 13 octobre 2018, 60 personnes se sont mobilisées dont six avocats du barreau de Gap et trois avocats italiens. De multiples violations des droits ont été constatées :

      – refoulements de 26 personnes depuis le poste de la police aux frontières de Montgenèvre vers Clavière, premier village italien, sans examen individuel de leur situation ni possibilité de demander l’asile ;

      – non-prise en compte de la minorité de 8 personnes, qui se sont pourtant déclarées mineures auprès des forces de l’ordre.

      Les avocats français et les avocats italiens qui se sont relayés sur le terrain pendant les deux jours afin de permettre aux personnes refoulées de faire valoir leurs droits, ont pu déposer 11 « référés-libertés » devant le tribunal administratif de Marseille, dont huit pour des mineurs isolés refoulés.

      De nombreux témoignages

      Aucune protection n’est possible à la frontière, malgré le passage périlleux tenté par les personnes migrantes dans le froid, sans nourriture et sans eau.

      C’est le cas de Moussa*, originaire de Côte d’Ivoire, refoulé vendredi 12 octobre vers l’Italie, a raconté son interpellation : poursuivi dans un sentier par les gendarmes qui lui ont dit « arrête-toi, on va tirer », il a alors paniqué et glissé, son genou a claqué. Au poste de police, il a demandé à voir un médecin, ce qui lui a été refusé. Il a ensuite été refoulé vers l’Italie et ce n’est qu’à ce moment-là qu’il a pu rencontrer un médecin bénévole qui a pu le soigner.

      Les observateurs ont pu collecter de nombreux témoignages d’incompréhension, de violation des droits et d’absence de prise en charge des personnes vulnérables, ainsi que des menaces proférées par les policiers.

      Mineur isolé originaire également de Côte d’Ivoire, Ibrahim* a été interpellé par des gendarmes le samedi 13 octobre, dans les sentiers de montagne. Après son refoulement, il a raconté aux militants les propos des gendarmes : « Vous n’êtes pas Français, vous ne pouvez pas vivre en France sans être Français et vous n’êtes pas près de devenir Français ». Emmené au poste de police, il a déclaré sa minorité mais les policiers lui ont alors répondu « La plupart des personnes mentent sur leur date de naissance, pourquoi je te croirais ? ». Ibrahim a ensuite été reconduit en Italie, sans accès à la protection à laquelle il a droit.

      Ces témoignages confortent ceux recueillis depuis plusieurs mois par les acteurs locaux qui soutiennent au quotidien les personnes refoulées à la frontière.

      J’ai dit que j’étais mineur, ils ont éclaté de rire (…). J’ai présenté mes papiers guinéens et un homme [un policier] (…) a dit que ces papiers étaient des faux, il les a déchirés.

      Simon* a ainsi témoigné aux militants, fin avril 2018

      Bakary* a également témoigné des propos des policiers lors de son arrestation, toujours en juin 2018 : « La prochaine fois que vous essayez de traverser, on vous renvoie direct en Libye. »

      Ces pratiques illégales et ces comportements sont inacceptables dans un État de droit. L’inhumanité et l’hypocrisie de ces atteintes sont intolérables.

      Associations signataires et participant à cette action d’observation

      Amnesty International France, Anafé, La Cimade, Médecins du Monde, Médecins sans frontières, Secours Catholique Caritas France, Chemins pluriels, Emmaüs France, ASGI, GISTI, Icare 05, Refuges Solidaires, Tous Migrants

      https://www.amnesty.fr/refugies-et-migrants/actualites/a-la-frontiere-franco-italienne-des-violations-systematiques

    • Altro che confini. Rifugiati: il vero cuore del problema

      Gli sconfinamenti dei gendarmi francesi che depositano migranti al di là della frontiera italiana sono diventati l’occasione per un nuovo scontro tra Roma e Parigi e per una corrispondente esibizione di orgoglio nazionale ferito. In realtà, intorno all’accoglienza dei richiedenti asilo si consuma non da oggi una sorda e poco onorevole partita.
      Per anni l’Italia come la Grecia ha fatto da ponte per il transito delle persone in cerca di asilo verso l’interno del continente. Gli interessati del resto non chiedevano di meglio. Milano negli anni di picco della cosiddetta “crisi dei rifugiati” funzionava da centro di snodo tra gli arrivi dal Sud Italia e le nuove partenze verso il Centro e Nord dell’Europa. Gli sbarcati venivano informalmente avviati alle stazioni e consigliati di prendere determinati treni a lunga percorrenza.
      Le autorità avvertivano Milano, dove si organizzava la prima accoglienza in stazione. Pochi giorni per i siriani, un po’ di più per gli eritrei. Il tempo di riprendere le forze, di trovare passatori affidabili, eventualmente di raccogliere il denaro necessario. Poi ripartivano. I rifugiati che si fermavano e venivano accolti a Milano erano una modesta frazione di quelli transitati.
      Tra il numero di cittadini stranieri sbarcati in Italia dal mare e richieste ufficiali di asilo si produceva dunque un’ampia forbice. Questa nel tempo si è gradualmente ridotta. La quota dei richiedenti asilo in Italia rispetto agli sbarchi è passata dal 37% del 2014 al 56% del 2015 al 68% nel 2016. Nel 2017 le richieste di asilo hanno addirittura superato gli sbarchi: 130.119 contro 119.310, a causa di arrivi dalle frontiere orientali e respingimenti da altri Paesi verso l’Italia.
      Le ragioni di questo brusco cambiamento sono due: primo, l’accordo raggiunto in sede Ue per l’istituzione dei cosiddetti hotspot nei luoghi di sbarco, con l’identificazione obbligatoria degli sbarcati e il prelievo anche forzoso delle impronte digitali. Secondo, i controlli rigidi attuati alla frontiera alpina dai nostri vicini.
      Il corrispettivo dell’identificazione dei richiedenti asilo in Italia doveva essere la loro redistribuzione nella Ue secondo quote prestabilite. L’accordo prevedeva numeri precisi, pubblicati in un’apposita tabella. Subito dopo, però, i partner hanno cominciato a sfilarsi, gruppo di Visegrad e Regno Unito in testa. In sostanza gli accordi sono stati attuati a rilento, con circospezione e riluttanza.
      Dopo appena 13.000 ricollocamenti, il programma è stato ingloriosamente chiuso, mentre rimangono in vigore le convenzioni di Dublino che gravano sui Paesi di primo ingresso. I governi dei Paesi interni alla Ue finora hanno il diritto dalla loro parte: sono legittimati a rimandare in Italia i profughi che sconfinano. Controllando in modo permanente i valichi di frontiera e i punti di passaggio interpretano invece le norme di Schengen in un modo che a molti giuristi appare illegittimo. Ma proprio dalle intercettazioni alla frontiera nasce la prassi di espulsioni rapide e informali, attuate dalle forze di polizia anche altrove, per esempio sui treni, senza passare attraverso le procedure previste.
      Lo scandalo per lo sconfinamento dei gendarmi francesi non è dunque che l’ultimo anello di un sistema inadeguato di governo del diritto di asilo. Una disinvoltura procedurale nell’attuazione di espulsioni, che i francesi avrebbero comunque il diritto di compiere. Il vero problema sta invece altrove. I richiedenti asilo sono trattati da tutti i governi come rifiuti ingombranti da scaricare sul campo dei vicini, come merce imbarazzante senza nome e senza volto.

      Source : https://www.avvenire.it/opinioni/pagine/altro-che-confini

    • Briançon (05) : ouverture d’un nouveau lieu dans la vieille ville

      Un nouveau lieu a ouvert dans le cité Vauban, la vieille ville de Briançon. Il s’agit de l’ancienne maison du gouverneur de l’armée française, désormais squattée, qui vous invite à venir se rencontrer, discuter, échanger sur la thématique des frontières. Ce lieu souhaite remettre en question toutes les formes de frontières : physiques, policières, identitaires, sociales et souvent imaginaires.

      Sont conviées toutes les personnes le souhaitant, se sentant concernées de près ou de loin, désireuses d’en savoir un peu plus, ou voulant partager des expérience. Pour ce lieu, les projets sont multiples et peuvent encore largement évoluer. Il y a notamment la volonté d’ouvrir une salle informatique, alors que la MJC a du fermer la sienne suite à la suppression de ses subventions. L’une des idées principales de ce lieu est de créer un espace de rencontres. Ainsi, des discussions, des projections de films, des repas collectifs seront organisés de manière hebdomadaire.

      Le lieu vient d’ouvrir. Tout soutien matériel et humain est le bienvenu. Pendaison de crémaillère le week-end des 3 et 4 novembre. Accueil possible dès maintenant. Programme à venir…

      https://fr.squat.net/2018/10/29/briancon-05-ouverture-dun-nouveau-lieu-dans-la-vieille-ville

    • Avec ce commentaire de Herji, le dessinateur :

      Le 8 novembre prochain, 7 personnes risquent d’être condamnées à 10 ans de prison et 750’000 euros d’amende pour avoir porté assistance, « en bande organisée », à d’autres êtres humains. Elles sont traitées comme des criminels par ceux qui laissent mourir des gens en mer, en montagne ou dans la rue, tous les jours.

    • À la frontière franco-italienne, des violations systématiques
      Amnesty International, le 15 octobre 2018
      https://seenthis.net/messages/730518

      Gap : expulsés de la maison Cézanne, des migrants campent devant la préfecture
      Flavien OSANNA, Le Dauphiné, le 17 octobre 2018
      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2018/10/17/gap-17

      Migrants refoulés par la France : Salvini envoie des policiers à la frontière
      La Croix, le 20 octobre 2018
      https://www.la-croix.com/Monde/Migrants-refoules-France-Salvini-envoie-policiers-frontiere-2018-10-20-130

    • Occupation de l’ancien #pavillon_du_gouverneur à Briançon : appel à un week-end de rencontre les 3 et 4 Novembre

      Ouverture d’un nouveau lieu occupé à Briançon voulant s’organiser contre les frontières. Appel à un week-end de rencontre les 3 et 4 Novembre.

      Un nouveau lieu a ouvert dans la cité Vauban, la vieille ville de Briançon. Il s’agit de l’ancien pavillon du gouverneur de l’armée française désormais squatté. Nous vous invitons à venir se rencontrer, discuter et échanger sur la thématiques des frontières : physiques, policières, identitaires, sociales et morales. Sont conviées toutes les personnes le souhaitant, se sentant concerner de près ou de loin, désireuses d’en savoir plus ou voulant s’organiser et partager des expériences communes. Pour ce lieux les projets sont multiples et peuvent encore largement évolués. Il y a notamment le projet d’ouvrir une salle informatique alors que la MJC a du fermer la sienne suite à la suppression de ses subventions. L’une des idées principales de cette occupation est de créer un lieu de rencontre et d’organisation contre les frontières (projections, films, cantines hebdomadaires etc..).
      Le lieu vient d’ouvrir, tout soutient matériel et humain est le bienvenue.

      Pendaison de crémaillère le week-end des 3 et 4 novembre (Voir ci-joint le programme). Accueil possible des maintenant.

      https://rebellyon.info/home/chroot_ml/ml-lyon/ml-lyon/public_html/local/cache-vignettes/L319xH450/capture_d_e_cran_2018-11-01_a_18.14.48-1f037-4d642.png?1541170707


      https://rebellyon.info/Occupation-de-l-ancien-pavillon-du-19718

    • Hautes-Alpes : le parquet abandonne les poursuites contre un homme qui avait aidé une migrante sur le point d’accoucher

      Le parquet de Gap a invoqué « l’immunité humanitaire » de #Benoît_Ducos, qui avait porté secours à une famille nigériane en mars 2018.

      Le parquet invoque « l’immunité humanitaire ». Le procureur de Gap a abandonné les poursuites engagées contre un homme qui avait porté secours à une migrante sur le point d’accoucher, en mars 2018, à la frontière franco-italienne. L’affaire a été classée sans suite, a annoncé dans un communiqué publié vendredi 2 novembre, le procureur de la République à Gap, Raphaël Balland.

      Le 10 mars, Benoît Ducos, ancien pisteur et bénévole aidant les réfugiés qui affluent dans la région de Briançon, était tombé sur une famille nigériane, un couple et ses deux jeunes enfants, et deux autres personnes ayant porté la femme, enceinte de 8 mois et demi, dans le froid et la neige. Avec un autre maraudeur, il avait conduit la mère en voiture à l’hôpital de Briançon. Celle-ci avait été prise de contractions et, à 500 mètres de la maternité, ils avaient été arrêtés par un contrôle des douanes. Le bébé était né dans la nuit par césarienne, en bonne santé.
      Une infraction « insuffisamment caractérisée »

      Une enquête avait été ouverte pour « aide à l’entrée et à la circulation d’un étranger en situation irrégulière ». Dans son communiqué, le procureur de la République à Gap explique que, en ce qui concerne le délit d’aide à l’entrée, l’infraction était « insuffisamment caractérisée ». L’enquête n’a pas permis de déterminer si Benoît Ducos avait participé « directement ou indirectement à l’organisation du passage illégal de la frontière de ces personnes dans des conditions particulièrement périlleuses ».

      Pour le délit d’aide à la circulation, le magistrat a retenu « l’#immunité_humanitaire » compte tenu de l’absence de contrepartie et des conditions météorologiques dangereuses. La femme enceinte « a déclaré aux enquêteurs avec son conjoint avoir pris ce risque déraisonnable pour ne pas accoucher en Italie, où elle craignait que ses enfants lui soient retirés ». Cette « immunité » est prévue par les dispositions de l’article L622-4, alinéa 3, du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et droit d’asile (Ceseda), modifié par la loi du 10 septembre 2018 sur l’immigration.

      https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/hautes-alpes-le-parquet-abandonne-les-poursuites-contre-un-homme-qui-av

    • @DODtour sur FB, le 4 novembre 2018 :

      Parce qu’il m’est #intolérable que des êtres humains meurent pour un pointillé sur une carte,
      Parce qu’il m’est intolérable que dans les Alpes, on atteigne non plus les sommets de la #dignité mais ses bas-fonds,
      Parce qu’il m’est intolérable qu’une des vertus cardinales du montagnard- la solidarité, soit sauvagement bafouée,
      Parce qu’il m’est intolérable que la frontière, qui durant les 15 mois de mon « tour de la France, exactement » fut un formidable #trait_d’union, ne (re)devienne une sanglante #barrière,
      Parce qu’il m’est désormais intolérable de lire le mot « #fraternité » sur le frontispice des mairies, vu la répression qui sévit sur la frontière, envers les exilés et les solidaires de tout poil,
      Parce qu’il m’est intolérable qu’au moment où des identitaires font la loi- leur loi, sur la frontière en toute #impunité, sept personnes soient accusées du douloureux oxymore « délit de solidarité », et risquent 10 ans de prison et 750 000 euros d’amende,

      J’irai les soutenir lors de leur procès, le 8 novembre à Gap.

      https://www.facebook.com/dodtour/posts/2153176234713310

    • France : Poursuite du harcèlement judiciaire des « 3+4 de Briançon »

      L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, partenariat de la FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a reçu de nouvelles informations et vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante en France.

      Nouvelles informations :

      L’Observatoire a été informé par des sources fiables de la poursuite du harcèlement judiciaire de Mme Eleonora, M. Théo, M. Bastien, respectivement de nationalité italienne, belgo-suisse et suisse, et M. Juan, Mme Lisa, M. Mathieu et M. Benoît, de nationalité française (ci-après « les 3+4 de Briançon »), militants pour l’aide et l’accueil des personnes migrantes et réfugiées.

      Selon les informations reçues, le 8 novembre 2018, les « 3+4 de Briançon » comparaîtront devant le Tribunal correctionnel de Gap pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée » aux termes des articles L622-1 et L622-5 (pour l’aggravante) du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Cedesa). Ils encourent jusqu’à 10 ans de prison et une amende de 750 000 euros ainsi que, s’agissant des ressortissants étrangers, d’une interdiction de pénétrer sur le territoire français.

      Les accusations portées à l’encontre des « 3+4 de Briançon » sont liées à leur participation à une marche de solidarité avec les personnes migrantes et réfugiées entre l’Italie et la France le 22 avril 2018 (cf. rappel des faits). Cette marche spontanée répondait à une opération de « blocage des frontières » entre la France et l’Italie organisée la veille, le 21 avril 2018, par des militants du groupuscule néo-fasciste et suprématiste « Génération Identitaire », lesquels n’ont par ailleurs aucunement été inquiétés par les autorités, ni pendant leur action, ni ultérieurement.

      L’Observatoire s’indigne du harcèlement judiciaire dont les « 3+4 de Briançon » font l’objet, qui ne vise qu’à sanctionner leurs activités légitimes de défense des droits humains, et particulièrement leurs actions en faveur des personnes migrantes et réfugiées à la frontière franco-italienne.

      L’Observatoire appelle les autorités françaises à mettre un terme à toute forme de harcèlement, y compris au niveau judiciaire, à l’encontre des 3+4 de Briançon et celle de l’ensemble des défenseurs des droits humains visés dans le cadre de leurs actions en faveur des personnes migrantes et réfugiées en France.

      Par ailleurs, alors que, le 6 juillet 2018, le Conseil constitutionnel a censuré le principe du "délit de solidarité" en décrétant qu’une aide désintéressée au "séjour irrégulier" ne saurait être passible de poursuites au nom du "principe de fraternité" [1], l’Observatoire, qui a documenté un accroissement de la criminalisation visant les actes de solidarité et de soutien aux personnes migrantes en difficulté et les défenseurs de leurs droits [2], s’inquiète d’un maintien du délit de solidarité envers les personnes accusées d’aide à l’entrée et ce en dépit du caractère « humanitaire et désintéressé » de leur action.

      Rappel des faits

      Le 22 avril 2018, Mme Eleonora, M. Théo et M. Bastien (ci-après « les 3 de Briançon ») ont été interpellés par les gendarmes à Briançon, suite à leur participation à une marche de solidarité avec les personnes migrantes et réfugiées entre l’Italie et la France.

      Le 24 avril 2018, le Tribunal correctionnel de Gap les a placés en détention provisoire. MM. Théo et Bastien ont d’abord été placés en détention à la maison d’arrêt de Gap avant d’être transférés à la prison des Baumettes à Marseille le 26 avril où se trouvait déjà Mme Eleonora. Les 3 de Briançon sont restés détenus dans la « partie des arrivants » jusqu’au 3 mai 2018, date à laquelle le Tribunal correctionnel de Gap a ordonné leur mise en liberté provisoire.

      Le 31 mai 2018, les 3 de Briançon ont comparu devant le Tribunal correctionnel de Gap pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée ». Lors de cette audience le Tribunal correctionnel a levé le contrôle judiciaire et renvoyé le procès d’Eleonora, Bastien et Théo au 8 novembre 2018 en raison de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) du « délit de solidarité », d’aide à l’entrée et à la circulation d’étrangers en situation irrégulière, que le Conseil Constitutionnel devait trancher en juillet 2018.

      Le 17 juillet, quatre nouvelles personnes, de nationalité française, Juan, Lisa, Mathieu et Benoît ont à leur tour été placées en garde à vue et inculpées pour les mêmes motifs qu’Eleonora, Théo et Bastien. L’audience de leur procès a également été renvoyée au 8 novembre.

      Actions requises :

      L’Observatoire vous prie de bien vouloir écrire aux autorités françaises et de l’Union européenne en leur demandant de :

      i. Mettre un terme à toute forme de harcèlement, y compris au niveau judiciaire, à l’encontre des 3+4 de Briançon, ainsi que l’ensemble des défenseurs des droits humains et particulièrement des droits des personnes migrantes et réfugiées en France ;

      ii. Garantir une protection efficace contre toutes les poursuites visant des actions « humanitaires et désintéressés » en amendant les dispositions de l’article L.622 du Ceseda ;

      iii. Amender l’article 1(2) de la Directive 2002/90/CE du Conseil de l’Union européenne « définissant l’aide à l’entrée, au transit et au séjour irréguliers » afin de garantir que les États membres de l’UE n’imposent pas de sanction dans le cas où le comportement reproché a pour but d’apporter une aide humanitaire ou de garantir les droits humains de la personne migrante concernée [3] ;

      iv. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement à ses articles 1 et 12.2 ;

      v. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la France.

      https://www.fidh.org/fr/themes/defenseurs-des-droits-humains/france-poursuite-du-harcelement-judiciaire-des-3-4-de-briancon

    • Squat à Briançon : le maire demande à l’État de jouer son rôle plein et entier

      4 novembre 2018 - Cela fait déjà deux semaines que des squatteurs occupent illégalement la maison du Gouverneur, propriété de la commune, dans la vieille ville de Briançon. Et le maire n’a toujours pas obtenu de l’État l’expulsion de ce groupe de militants ayant depuis déployé une banderole « anti-frontière », changé les serrures du bâtiment et même annoncé l’organisation d’une pendaison de crémaillère ! Le maire Gérard Fromm est choqué par l’incapacité de l’État à faire respecter le droit et demande, une nouvelle fois, à l’État de jouer son rôle plein et entier. Peut-être sera-t-il entendu lors de l’audience en référé qui se tiendra au tribunal de Gap mardi prochain, soit deux jours avant le procès dit « des 7 de Briançon ».

      https://vimeo.com/298841000

      signalé par @_kg_
      https://seenthis.net/messages/733643

  • En finir avec les clichés sur les femmes au volant
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/01/10/en-finir-avec-les-cliches-sur-les-femmes-au-volant_5239896_4355770.html

    Les hommes représentent entre 63 % des infractions de troisième et quatrième classes, punies d’amendes allant de 45 à 375 euros, et jusqu’à 95 % des délits [routiers]

  • Business France, l’organisme que dirigeait Muriel Pénicaud, épinglé pour 671 infractions au Code du travail - LCI
    https://www.lci.fr/justice/business-france-l-organisme-que-dirigeait-muriel-penicaud-epingle-pour-671-infra

    Selon « Le Canard enchaîné », l’inspection du travail aurait constaté 671 #infractions au #Code_du_travail au sein de #Business_France, à l’époque où #Muriel_Pénicaud dirigeait l’organisme public. L’agence était déjà sous le coup d’une information judiciaire pour soupçons de favoritisme.

  • En #Pologne, la fracture se creuse entre le pouvoir et la population sur l’UE
    https://www.mediapart.fr/journal/international/100817/en-pologne-la-fracture-se-creuse-entre-le-pouvoir-et-la-population-sur-l-u

    La #Commission_européenne a ouvert fin juillet une procédure d’infraction à l’encontre de la Pologne pour ses réformes du système judiciaire. Alors que le pouvoir s’enferme dans une posture hostile à #Bruxelles, la mobilisation dans la rue a atteint un niveau sans précédent, révélant un profond attachement aux institutions européennes. Manifestation contre les réformes judiciaires à #Varsovie, le 26 juillet 2017 © Reuters

    #International #Etat_de_droit #infraction #Kaczynski #PiS #réfugiés

  • #Manuel_Valls et #Jean-Jacques_Urvoas se déplacent aujourd’hui à la #maison_d'arrêt de #Nîmes, l’une des plus surpeuplées de France avec un taux d’occupation de 207% soit 395 #détenus pour seulement 192 places. Au premier juillet dernier, jamais les #prisons_françaises n’avaient été aussi peuplées. Et le gouvernement n’a toujours pas trouver les moyens d’y remédier.

    68.859 personnes incarcérées, c’est un record absolu qui a des conséquences concrètes : plus de 15.000 détenus hébergés dans des #cellules trop petites, 1648 d’entre eux dorment sur un matelas à même le sol soit 68% de plus que l’an dernier. Principales causes de cette hausse historique : les #magistrats placent plus souvent les suspects en #détention_provisoire et ils hésitent davantage à effectuer des remises en #liberté ou des aménagements de peine pour les personnes condamnées.
    Construire de nouvelles prisons ?

    Le gouvernement souhaite la construction de #nouvelles_prisons ; mais la solution est coûteuse et entraîne des délais. En attendant, le #garde_des_Sceaux veut convaincre les magistrats d’utiliser les alternatives à l’incarcération, mais le #climat_sécuritaire du moment n’y contribue guère. Il y a d’autres leviers sur lesquels agir comme une meilleure répartition des détenus. Le démographe #pénitentiaire Pierre-Victor Tournier relève par exemple que sur la région de Toulouse dont dépend la maison d’arrêt de Nîmes, il y a deux cents places inoccupées dans les #centres_de_détention qui hébergent uniquement des personnes condamnées. La contrôleuse générale des prisons, Adeline Hazan, préconise pour sa part d’établir un numerus clausus pour chaque établissement.

    http://www.franceinfo.fr/actu/justice/article/surpopulation-carcerale-valls-et-urvoas-la-maison-d-arret-de-nimes-810647
    blob:https%3A//www.dailymotion.com/28dec8bb-ab33-4d54-8533-b30697a87fdc
    http://www.franceinter.fr/societe/manuel-valls-et-jean-jacques-urvoas-a-la-maison-d-arret-de-nimes
    La maison d’arrêt de Nîmes a été mise en service en novembre 1974 à la périphérie sud-est de la ville de Nîmes (préfecture du Gard), au lieu-dit \"Le Mas de Possac\". Cette construction a remplacé la vieille maison d’arrêt installée depuis 1785 dans un couvent de religieuses, au coeur de la ville, face aux arènes romaines. La maison d’arrêt de Nîmes est le seul établissement pénitentiaire du Gard. Elle reçoit les prévenus et les condamnés des tribunaux de Nîmes et d’Alès. Environ 380 détenus y sont écroués, femmes et hommes.
    http://prison.eu.org

    • 80 000 DÉTENUS EN 2017 ?
      Réforme et dérive de l’administration pénitentiaire.

      En juillet 2004, le nombre de personnes incarcérées en France a dépassé 64 000, un chiffre inconnu depuis la Libération. Il s’est depuis stabilisé au-dessus de 60 000 détenus, alors qu’il était de 48 216 en 2001, et de 38 639 en 1980. Ce record a été l’apogée (provisoire ?) d’un mouvement d’inflation carcérale qui, à quelques exceptions près, a marqué avec constance les trois dernières décennies. Il s’agirait alors de montrer à la fois la fonction de #parcage de la prison pour des franges croissantes de population durablement écartées du #marché_du_travail, et, plus largement, son rôle #disciplinaire vis-à-vis de populations précarisées contraintes sous la #menace_pénale d’accepter la nouvelle donne sociale. Les États-Unis, avec une « #industrie_carcérale » florissante et plus de 2 000 000 de détenus, figureraient le sombre avenir de notre système carcéral.
      Pourtant, en France, si la population détenue demeure dans son écrasante majorité constituée d’hommes jeunes en situation de #grande_précarité_sociale, les motifs et les durées d’incarcération ont connu de profondes transformations qui mettent à l’épreuve l’univocité des interprétations : stabilisation et fluctuations significatives du nombre d’entrées (à la baisse en 1980 et 2002), augmentation du nombre de personnes suivies en « milieu ouvert » (plus de 120 000 aujourd’hui), allongement de la durée moyenne d’incarcération (de 4 à 8 mois), pourcentage croissant des personnes condamnées pour des atteintes aux personnes (notamment pour des #infractions_sexuelles), vieillissement de la population carcérale, etc.
      Qui va en prison et pour combien de temps ? Qui n’y va plus ou moins et quelles réponses pénales sont apportées à leurs actes ou pas ?

      http://www.editionsamsterdam.fr/80-000-detenus-en-2017
      Le Parti Zozialiste est en passe de pulvériser cette sombre prédiction !

    • Vous avez dit « #réforme_pénale » ?

      Le désormais traditionnel mouvement de printemps des matons lancé par l’UFAP-UNSA ne vous aura pas échappé : sur fond de « réforme pénale » les pisse-copie de la presse régionale et nationale ressortent leurs titres éculés sur la «  grogne » et les « surveillants qui tirent la sonnette d’alarme  »  ; photos de palettes en feu de Villefrance-sur-Saône à Fleury en passant par Arras ou #Nîmes ; de CRS qui les gazent au-dessus de la tête et finissent par les prendre dans leurs bras, les collègues… Rien de neuf, com’ toujours ; ils demandent « la restauration de l’autorité de l’Etat  » : « On perd de l’autorité. Les #surveillants sont les oubliés des réformes successives », et dénoncent pêle-mêle, «  agressions, prise d’otages et trafics de matériel interdit ». Ils auraient tort de pas continuer puisque ça marche. Il y a un an, ils obtenaient des portiques high-tech et autres gadgets sécuritaires (33 millions d’euros) ainsi que des soussous dans la popoche (cf. l’Envolée N 36).

      http://lenvolee.net/editorial-de-lenvolee-n-39-qui-vient-de-sortir/#more-1377

  • #NDDL : Une consultation qui n’a rien réglé
    http://jose-bove.eu/nddl-une-consultation-qui-n-a-rien?var_mode=calcul
    http://jose-bove.eu/IMG/arton585.jpg?1467039523

    Depuis 2014, le chef du pôle énergie, transport, environnement, logement auprès du Premier Ministre, Manuel Valls, n’est autre que Loïc Rocard, qui avait alors quitté sa fonction de cadre chez VINCI (principal bénéficiaire du projet), où il était employé depuis 7ans pour le rejoindre. Ce #conflit_d’intérêt scandaleux éclaire la position partisane du locataire de Matignon et entache sa crédibilité sur le dossier.

    Depuis sa campagne en 2012, François Hollande s’est engagé à ne pas débuter les travaux tant que la justice n’avait pas tranché. Faisant fi de cette solution d’apaisement, il a organisé en temps record cette #consultation alors même que le tribunal administratif de Nantes doit se prononcer en appel sur les arrêtés préfectoraux « loi sur l’#eau » et « #espèces_protégées ».
    Une procédure d’#infraction est toujours ouverte à Bruxelles contre la France dans ce dossier, car les promoteurs du projet n’ont jamais fourni une étude environnementale globale, mais partielle et fractionnée, scindant l’impact sur l’eau, de la protection des espèces protégées et de leur habitat ou encore de la consommation des #terres_agricoles. La mise en demeure européenne impose de régulariser la situation au cours de la procédure d’adoption du SCoT Nantes-St Nazaire, le schéma de cohérence territorial. Celui-ci est en cours d’élaboration, et sera soumis à enquête publique, au plus tôt à l’automne.

  • Surveillance : pour Netzpolitik, pas question de se « laisser intimider »
    http://www.liberation.fr/monde/2015/08/01/surveillance-pour-netzpolitik-pas-question-de-se-laisser-intimider_135718

    L’enquête pour « haute trahison » contre un site allemand ayant fait des révélations sur le renseignement intérieur allemand est pour l’instant suspendue. Ses deux fondateurs ont reçu de nombreux soutiens.

    [...]

    En cause, deux articles des 25 février et 15 avril derniers. Dans le premier, Netzpolitik a révélé l’existence d’un budget secret alloué en 2013 par l’Office fédéral de protection de la Constitution (Bundesamt für Verfassungsschutz ou BfV), le renseignement intérieur allemand, à la surveillance de vastes quantités de données numériques, et notamment à la construction de « graphes sociaux ».

    Le second dévoile en détail l’organisation d’une unité du BfV dédiée à « améliorer et étendre ses capacités de surveillance sur Internet », y compris par des « méthodes non conventionnelles de surveillance des télécommunications ».

    [...]

    « Manifestement, les autorités sont nerveuses », résume Hauke Gierow, en charge de la liberté d’information sur Internet chez Reporter Ohne Grenzen, la branche allemande de Reporters sans frontières.

    #Allemagne #Andre_Meister #Bundesamt_für_Verfassungsschutz #Infraction_politique #Internet #Markus_Beckedahl #Netzpolitik #Surveillance

  • Sur Internet, multiplication des signalement de contenus appelant à la haine
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/01/13/sur-internet-multiplication-des-signalement-de-contenus-appelant-a-la-haine_

    Situation de crise : depuis le 7 janvier et le début des attaques terroristes qui ont touché la France, la plate-forme Pharos a connu un gigantesque pic de signalements. Pharos, c’est le site unique qui gère les signalements effectués par des internautes lorsqu’ils souhaitent dénoncer des contenus illégaux : appels à la haine, apologie de crimes ou du terrorisme... « Lors d’une journée ’normale’, nous recevons en moyenne 400 signalements », explique Valérie Maldonado, qui dirige l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication. « Du 7 au 12 janvier inclus, nous en avons reçu 20 200, dont environ 17 500 portaient sur des contenus faisant l’apologie du terrorisme ou incitant à la haine ». Soit une moyenne de 3 300 signalements par jour, plus de huit fois les chiffres habituels.

    #Attentats_de_janvier_2015_en_France #France #Infraction_en_droit_pénal_français #Internet #Office_central_de_lutte_contre_la_criminalité_liée_aux_technologies_de_l'information_et_de_la_communication

  • justicerestaurative.org · Le site de l’Institut Français pour la #justice #restaurative
    http://www.justicerestaurative.org/justice_restaurative.html

    Justice Restaurative : « tout processus permettant à la #victime et à l’auteur de l’infraction de participer activement, s’ils y consentent librement, à la solution des difficultés résultant de l’infraction pénale, avec l’aide d’un tiers indépendan... Tags : justice restaurative #délit #infraction victime #auteur