Pour faire place aux futurs réservoirs du projet hydroélectrique de la Romaine, du bois coupé à grands frais par Hydro-Québec s’accumule près des chantiers. Des milliers de mètres cubes de bois se dégradent depuis trois ans. Comment expliquer ce gaspillage de la forêt québécoise ?
À plus de 100 km de l’embouchure de la rivière Romaine, qui est en voie d’être aménagée pour produire de l’hydroélectricité sur la Côte-Nord, des montagnes de bois s’accumulent. De quoi remplir 1500 camions-remorques.
Le projet hydroélectrique de la Romaine est le plus gros chantier au pays. Dans une forêt intouchée, quatre réservoirs seront créés à la suite de la dérivation de la rivière. Le deuxième réservoir à partir de la côte, appelé Romaine-2, est le plus gros des chantiers : une superficie de 86 kilomètres carrés sera inondée.
Depuis la fermeture de la scierie de Rivière-Saint-Jean, le bois coupé, au lieu d’être transformé, s’accumule et se détériore. Hydro-Québec refuse de le rendre disponible aux résidents comme bois de chauffage, malgré les demandes du préfet de la MRC de la Minganie.
Seuls les résineux (sapins, épinettes et mélèzes) ont été récupérés lors du déboisement de Romaine-2. Les feuillus, le bouleau et le tremble, par exemple, ne sont pas coupés, car il n’y a pas de marché sur la Côte-Nord pour ces arbres.
Il n’y a pas d’usine pour les scier. Ils sont laissés dans le réservoir de Romaine-2 et tout simplement ennoyés.
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Là où Hydro-Québec doit faire un déboisement intégral, comme sous les lignes électriques, les feuillus ont été brûlés sur place.
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