• Insectes, un déclin silencieux
    https://www.youtube.com/watch?v=BCYUzjLiNqE

    Les insectes sont indispensables ! De nombreuses études menées à l’échelle nationale et internationale mettent en évidence le déclin alarmant des espèces. Souvent considérés à tort comme « nuisibles », les insectes représentent plus de deux tiers des espèces vivantes, et sont essentiels au bon fonctionnement des écosystèmes.

    Pour expliquer ces chutes de population, les systèmes de production agricoles actuels sont largement pointés du doigt mais s’agit-il de l’unique facteur ? Que dire de la relation qu’entretient l’humain à ces autres vivants ? Quelles pourraient être les solutions pour ralentir ou stopper ce déclin annoncé qui menace l’équilibre de la biodiversité ?

    Avec ---
    – Stéphane Foucart, journaliste sciences de l’environnement au journal Le Monde, auteur de l’ouvrage « Et le monde devint silencieux - Comment l’agrochimie a détruit les insectes » ;
    – Philippe Grandcolas, écologue, systématicien et biologiste de l’évolution, directeur de recherche du CNRS au Muséum national d’Histoire naturelle ;
    – Grégoire Loïs, ornithologue, directeur adjoint du programme Vigie Nature, Muséum national d’Histoire naturelle.

    Rencontre « Insectes, un déclin silencieux » du 21 novembre 2022 à l’Auditorium de la Grande Galerie de l’Évolution.
    Dans le cadre de l’exposition « Mini-Monstres » au Jardin des Plantes.

    (pas encore vu)
    #insectes #andropocène #extinction

  • Biodiversité : « Ni l’ampleur, ni la rapidité, ni le caractère systémique de l’écroulement des insectes n’ont été anticipés par les scientifiques »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/02/12/biodiversite-ni-l-ampleur-ni-la-rapidite-ni-le-caractere-systemique-de-l-ecr

    En Europe, l’abondance d’insectes pourrait avoir chuté de près de 80 % au cours des trois ou quatre dernières décennies, mais il est très probable que nos sociétés soient incapables d’infléchir la course au désastre, explique, dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».

    L’écroulement des populations d’insectes, à peu près partout en Europe, est la composante la plus terrifiante de la crise écologique en cours. Non seulement parce que le problème est d’une gravité inouïe, mais aussi, et peut-être surtout, parce qu’il demeure complètement absent du débat public et de l’horizon politique de nos décideurs – il est d’ailleurs probable que la majorité d’entre eux n’en sachent à peu près rien. Le problème est immense, pressant, et nécessiterait des mesures d’urgence, mais la majorité d’entre nous ignorent jusqu’à son existence.

    Le livre qu’il faut donc lire, et faire lire ces jours-ci, est celui de Dave Goulson, professeur à l’université du Sussex (Terre silencieuse. Empêcher l’extinction des insectes, éditions du Rouergue, trad. Ariane Bataille, 400 pages, 23,80 euros). Ce spécialiste mondialement réputé de la biologie et de l’écologie des insectes pollinisateurs y décrit à la fois l’ampleur de la catastrophe et la variété de ses causes, mais il offre aussi, en fin d’ouvrage, un catalogue des mesures ou des politiques publiques susceptibles de l’enrayer. Ce n’est pas encore une oraison funèbre, mais plutôt une déclaration d’amour du biologiste à ces animaux fascinants qu’il a passé sa vie à étudier, et une invite à la prise de conscience, pour sauver ce qui peut l’être.

    C’est non seulement un devoir moral, mais aussi une question vitale – les insectes sont, comme le dit Dave Goulson, « le carburant de la vie ». Une multitude d’organismes ne pourraient survivre à leur absence, qu’ils s’en nourrissent (oiseaux, chauve-souris, poissons d’eau douce, amphibiens, reptiles, etc.) ou qu’ils soient pollinisés par eux, comme la majorité des plantes à fleurs. On comprend bien, aussi, comment l’agriculture aurait toutes les peines du monde à se passer de ces êtres, qui outre la pollinisation, participent à la régulation des ravageurs des cultures, au maintien de la qualité des sols, etc. Si les insectes disparaissent, bien d’autres choses disparaîtront avec eux. En Europe, leur abondance pourrait avoir déjà chuté de près de 80 % au cours des trois ou quatre dernières décennies.

    Dégâts irréversibles

    La probabilité est pourtant forte que nos sociétés soient incapables d’infléchir cette course au désastre. D’abord parce que celui-ci est graduel et invisible. En cela, il partage un point commun avec le changement climatique, mais ce dernier se rappelle régulièrement à nous par le biais de phénomènes destructeurs et spectaculaires. L’effondrement des insectes, lui, pourra se poursuivre sans jamais se signaler en tant que tel, sans jamais scander l’actualité comme le fait parfois le réchauffement lors des grandes canicules, des sécheresses, des inondations monstres ou des saisons d’incendies.

    Avec la fin des insectes, c’est l’augmentation du prix des fruits et légumes qui sera discutée, plutôt que le défaut de pollinisation ; ce sont les restrictions d’usages de l’eau qui feront les gros titres, plutôt que la détérioration des sols entravant la recharge des nappes phréatiques…

    Le problème est aussi rendu invisible par les choix de cadrage de l’expertise internationale. Autant le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a fini par imposer la thématique climatique à l’agenda du monde, autant son jumeau traitant de l’état de la nature a échoué à faire de la biodiversité un sujet d’égale importance. En traitant de front toutes les questions liées à la biodiversité, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) n’en incarne finalement aucune, et certainement pas celle de l’effondrement des insectes.

    Une dernière raison de s’inquiéter de la situation est de nature épistémologique, c’est-à-dire qu’elle a à voir avec la manière dont nos sociétés construisent et consolident la connaissance. Les grands problèmes environnementaux globaux (le réchauffement climatique, l’amincissement de la couche d’ozone, les pluies acides) ont été anticipés par la communauté scientifique ou ont été détectés et compris suffisamment tôt pour pouvoir être gérés avant de produire des effets irréversibles. Ni l’ampleur, ni la rapidité, ni le caractère systémique de l’écroulement des insectes n’ont au contraire été anticipés par les scientifiques. Ils mesurent, stupéfaits, des dégâts irréversibles déjà commis.

    Sentiment de contrôle rassurant

    En 2017, à la publication de la célèbre étude de la Krefeld Entomological Society évaluant à quelque 80 % la chute de biomasse des insectes volants dans une soixantaine de zones protégées allemandes depuis le début des années 1990, le biologiste Bernard Vaissière (Inrae), spécialiste des abeilles sauvages, confiait au Monde : « On m’aurait dit cela il y a dix ans, je ne l’aurais pas du tout cru. » Les autres estimations qui s’accumulent, et qui corroborent largement ce chiffre, suscitent toujours une sorte de sidération chez nombre de spécialistes.

    Cette situation signale une faille profonde et inquiétante dans la connaissance que nous croyons avoir des impacts de nos activités sur le monde naturel, c’est-à-dire sur nous-mêmes. Les administrations qui encadrent et régulent les aménagements du territoire, les développements industriels, les systèmes alimentaires et agricoles procurent à la société un sentiment de contrôle rassurant. C’est en particulier le cas pour les centaines de pesticides autorisés – cause majeure du déclin de l’entomofaune sous nos latitudes – dont les usages sont strictement régulés pour ne produire, en théorie, que des dégâts sanitaires et environnementaux à la fois localisés, acceptables et contrôlables. L’effondrement des insectes nous renvoie à cette cruelle réalité : en vérité, nous ne contrôlons rien du tout.

    Stéphane Foucart

    #Insectes #Pesticides #Perturbateurs_endocriniens

    • En fait, les gens qui ont vu la catastrophe arriver ont été taxés d’alarmistes, voire d’illuminés ou de rétrogrades.

      Et on continue à organiser des manifs pour pouvoir continuer à répandre des produits toxiques sans retenue.

      Le problème est la désinformation/confusion utilisée de manière systémique pour protéger les intérêts des monstres capitalistes.

      Chaque semaine, on découvre que telle ou telle méga-industrie savait depuis le début quelles étaient précisément les conséquences de ses actes et a choisi délibérément de planquer cette vérité pour continuer à engranger des bénéfices colossaux.

      Quand je dis industrie, c’est par commodité, derrière se planquent des hommes et des femmes qui ont pris des décisions en pleine connaissance de cause et qui se savent intouchables.

      Cette impunité nous tue.

    • L’arbre décisionnel est aussi un bon moyen de planquer sa responsabilité. Parce que l’ANS a décrété que « blabla », alors la mairie de Toulouse se fout totalement de balancer des polluants en conseillant de ne pas manger les fruits de nos potagers parce qu’il y a eu deux cas de dengue. Et donc cet été, #parce_que_ce_sont_les_ordres (cf #nazis) mon quartier a été aspergé deux nuits de suite d’antimoustiques, depuis je n’ai pas revu d’abeilles dans les jardins et il y a moins d’insectes et toujours plus de moustiques, qui eux savent muter rapidement.
      Tant que nous serons et accepterons de vivre dans une pression continuelle à répondre aux ordres, parce que sinon tu ne peux plus te nourrir et te loger, alors nous poursuivons la catastrophe. C’est amha là où le libéralisme prospère sur les dominations systémiques mises en place : travail-exploitation-retraite/sexisme/destruction environnemental) et qu’il faut déconstruire.

  • German cockroach
    https://en.wikipedia.org/wiki/German_cockroach
    https://www.youtube.com/watch?v=ZFdu-HcyOx4


    Pendant 50 ans les japonais ont fait à l’Asie ce que les Allemands ont essayé de faire à l’Europe en cinq ans. C’est comme avec la blatte asiatique qui ne craint pas la lumière du jour et sait voler alors que la blatte germanique est plutôt timide et ne pas portée sur la gloire du tout. Pourtant quand elle s’installe quelque part il est très difficile de s’en débarasser. Voici comment on y arrive.

    The German cockroach (Blattella germanica), colloquially known as the croton bug, is a species of small cockroach, typically about 1.1 to 1.6 cm (0.43 to 0.63 in) long. In color it varies from tan to almost black, and it has two dark, roughly parallel, streaks on the pronotum running anteroposteriorly from behind the head to the base of the wings. Although B. germanica has wings, it can barely fly, although it may glide when disturbed. Of the few species of cockroach that are domestic pests, it probably is the most widely troublesome example. It is very closely related to the Asian cockroach, and to the casual observer, the two appear nearly identical and may be mistaken for each other. However, the Asian cockroach is attracted to light and can fly like a moth, while the German cockroach cannot.

    Blattella asahinai
    https://en.wikipedia.org/wiki/Blattella_asahinai

    #Allemagne #insectes #wtf

  • The Invasion of the Super Insects - Nautilus
    https://nautil.us/the-invasion-of-the-super-insects-246813

    New generations of insects are devouring Earth’s forests.

    […]

    “It was very surprising to find such unprecedented levels of damage, despite widespread insect declines,” Azevedo-Schmidt says.

    Their findings, published this October in the Proceedings of National Academy of Sciences, add an ominous new twist to the environmental fate of plants and trees.3 Today we need forests more than ever to sequester carbon and to convert carbon dioxide into oxygen to fight climate change. But nations are razing forests to make room for animal feedlots. Timber companies are running the chainsaws around the clock to supply wood for houses, furniture, guitars, paper, you name it. Trees like the mighty Dutch elm are being felled by a pandemic of diseases. And now along comes the possibility that our age is breeding swarms of super insects that are chomping their way through forests.

    #insectes #forêts #climat

  • Climate Change Is Bringing an Insect Apocalypse to Your Neighborhood - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/opinion/articles/2022-10-26/climate-change-is-bringing-an-insect-apocalypse-to-your-neighborhood

    Not every insect species will suffer losses due to a changing climate, and many that won’t are precisely the kinds of bugs that humans would rather do without . Many pests, especially the varieties that feast on crops, are beneficiaries of climate change. In 2013, scientists observed that the home ranges of many pests have been shifting toward historically cooler regions since at least 1960. That shift continues. Scientists estimated this year that a warmer climate was contributing to a 70% expansion in the US habitat for the brown marmorated stink bug, a common and destructive agricultural pest.

    Greater amounts of precipitation generated by warming oceans is also affecting harmful bug populations. For example, over the last 15 years the western Indian Ocean has experienced historically powerful cyclones. In 2019 and 2020, the rain from those events created ideal conditions for locusts to breed, hatch, develop and, ultimately, damage hundreds of thousands of acres of sorghum, corn and wheat in Ethiopia, alone.

    There are also more subtle means by which climate change can promote pests and the destruction of economically significant plants. One study found that increases in temperature were accompanied by an increase in the numbers of Maize Stem Borers, a pest common in parts of Africa, and a decrease in the parasites that feed on them. That disconnect, in turn, led to greater devastation of corn crops. Drought, such as what Texas has faced, can weaken a plant’s natural defenses, thereby attracting pests, while higher CO2 levels can decrease the nutritional value of plants. “If insects face a plant that won’t give them all the nutrients they need, they’ll consume more,” explained Esther Ndumi Ngumbi, an assistant professor of entomology at the University of Illinois. “That’s another unfortunate side-effect of drought,” said Ngumbi, who studies the relationship between plants and insects and spoke to me by phone.

    Her research is also focused on the impacts of pests on farmers, and she’s been troubled by what she’s observed, especially among small farmers in emerging markets. “A Kenyan farmer works one acre of land. If insects come, if drought comes, that takes away their crop, which means they can’t provide for their family.” In more developed regions, the farms are larger, but the impacts are still significant, especially as consumers face higher inflation.

    #insectes #climat

  • « Une proportion significative des #arbres est en train de mourir », alerte le microbiologiste Francis Martin
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-vendredi-05-aout-2022-4552600

    Est-ce que l’équilibre de nos forêts est rompu ? « En tout cas il est délicat à trouver. Ca va dépendre des écosystèmes forestiers » , répond Laurent Tillon, responsable biodiversité de l’Office National des Forêts. Privés d’#eau en assez grande quantité, le système immunitaire des arbres est affaibli, ce qui favorise l’arrivée de parasites : « Ils n’ont plus la capacité de se défendre face aux insectes », ajoute-t-il.

    #sécheresse #capitalocène

  • Les insectes archéologiques témoignent du passé des humains
    https://theconversation.com/les-insectes-archeologiques-temoignent-du-passe-des-humains-180827

    Ils sont partout ! Dans la maison, le jardin ou encore la forêt, les insectes ont conquis l’ensemble des niches écologiques. Donc rien de surprenant si vous en voyez tous les jours. Si vous regardez attentivement, vous verrez que ce ne sont pas les mêmes en fonction des endroits. Bien qu’ils soient présents dans tous les milieux, beaucoup d’insectes ont des exigences strictes vis-à-vis de leurs conditions de vie. Ces dernières peuvent reposer sur des équilibres physico-chimiques (température, humidité, etc.), sur la disponibilité d’une ressource alimentaire, ou encore sur le degré de lumière d’un milieu (forêt, prairie, etc.).

    Leur présence est donc conditionnée par de nombreux facteurs environnementaux. En conséquence, les insectes réagissent aux perturbations de leur environnement, qu’elles soient dues aux pratiques humaines ou à des phénomènes naturels – les insectes sont ainsi des « bio-indicateurs de milieu ».

    Mais si les insectes nous aident à étudier notre environnement actuel, ils peuvent aussi permettre de comprendre celui de nos ancêtres et les relations que ceux-ci ont entretenu avec leur environnement naturel ou modifié par leurs actions.

    #archéologie #insectes #bio-indicateurs

  • Abeilles domestiques : #Bruxelles veut éviter la prolifération anarchique de ruchers
    https://www.rtbf.be/info/regions/detail_abeilles-domestiques-bruxelles-veut-eviter-la-proliferation-anarchique-d

    Au printemps, l’administration Bruxelles Environnement enlèvera les quelques ruchers qu’elle a en gestion dans les zones Natura 2000 de la Région. C’est la première mesure, symbolique, d’un plan nettement plus vaste de régulation de l’apiculture dans la capitale. L’étoile de l’abeille domestique aurait-elle pâli ? En tout cas, désormais, l’abeille mellifère n’est plus unanimement considérée comme l’icône de la biodiversité.

    Depuis dix ans, dans le monde entier, la communauté scientifique s’inquiète de la compétition entre abeilles domestiques et sauvages. "Il s’agit d’une concurrence sur les ressources alimentaires", pose Nicolas Vereecken, titulaire d’une chaire d’agroécologie à l’ULB. Une concurrence déloyale à en croire les scientifiques : nettement plus nombreuses et plus mobiles – elles butinent jusqu’à un kilomètre de la ruche - les abeilles domestiques s’approprieraient l’essentiel des ressources alimentaires.

    Voilà pour la théorie. Mais en pratique, cette concurrence s’applique-t-elle à la réalité bruxelloise ? Une bonne partie des apiculteurs bruxellois en doutent. « A Bruxelles, nous sommes 200 ou 300 apiculteurs à avoir une, deux ou trois ruches au fond du jardin ou dans le parc tout proche, affirme Yves Van Parys. Nous ne sommes pas de gros producteurs de miel. »

    Pour cet apiculteur qui exploite un rucher à Jette depuis 39 ans, il n’y a pas lieu de s’alarmer d’une prolifération de ruches, au contraire. « Ces trois dernières années, selon notre recensement, il y a plutôt une diminution du nombre de ruches à Bruxelles, de l’ordre de 30%. »

    Pourtant, selon Bruxelles Environnement et l’équipe de recherche de l’ULB, les premiers résultats d’analyse sur le terrain ne laissent aucun doute sur le fait que l’activité apicole se développe bel et bien à Bruxelles, au détriment de la préservation de la biodiversité et des 200 espèces d’abeilles sauvages recensées à Bruxelles.

    « Dans une ruche, vous avez plusieurs dizaines de milliers d’individus d’abeilles domestiques. A Bruxelles, les populations d’abeilles sauvages sont nettement minoritaires, on parle de quelques dizaines d’individus par espèce. Donc, forcément, celles qui sont surnuméraires ont un effet de dominance », explique Nicolas Vereecken.

    Qui dit vrai ? Bruxelles compte-t-elle trop d’abeilles ou trop peu ? Comment objectiver tout cela ? La Région voudrait réaliser un cadastre du nombre de ruches et de leur localisation par rapport aux espaces verts. Mais la tâche est titanesque.

    « Le milieu apicole est extrêmement opaque. Comme il n’est pas obligatoire de déclarer toutes les ruches installées sur le territoire à Bruxelles, il y a un flou artistique, en raison d’un manque de communication et de transparence », estime Nicolas Vereecken.

    Un premier pas a été franchi dans la bonne direction, mais il est insuffisant selon le scientifique : depuis septembre 2019, les apiculteurs ont l’obligation de se déclarer la commune à partir de trois ruches. Ceux qui en une ou deux, ce qui est fréquent, ont donc la possibilité de passer sous le radar.

    La nouvelle orientation prise par les autorités régionales déplaît à bon nombre d’apiculteurs. « Je suis inquiet pour l’abeille mellifère. Je suis inquiet pour l’apiculteur pédagogue et sensibilisateur », résume Yves Van Parys. L’abeille domestique, qui avait si bonne presse, doit aujourd’hui descendre de son piédestal.

    « Il y a eu un gros phénomène de mode depuis quinze ans, analyse Julien Ruelle, coordinateur de la stratégie pour les pollinisateurs au sein de Bruxelles Environnement. On a installé des ruches partout, y compris sur les toits d’entreprises et d’administrations, parce que c’était une solution facile qui donnait l’impression qu’on sauvait la planète très facilement. Aujourd’hui, on se rend compte que ce n’est pas aussi intuitif. Mettre des ruches ne favorise pas spécialement la biodiversité et peut même lui nuire. Alors, on revient un peu en arrière. Et c’est parfois difficile de revenir sur des certitudes qu’on avait il y a dix ans. »

    Certains apiculteurs abondent dans ce sens-là. "On s’est mis le doigt dans l’œil il y a 10 ans, reconnaît volontiers Marc Wollast. La direction prise est la bonne. Cela va plus loin que le simple principe de précaution", affirme l’apiculteur et coordinateur de l’association Apis Bruoc Sella.

    #abeilles #abeilles_domestiques #abeilles_mellifère #abeilles_sauvages #Ruches #apiculture #biodiversité #environnement #catastrophe #écologie #insectes #apiculture #miel

    • Mettre des ruches en ville ne favorise pas spécialement la biodiversité et peut même lui nuire
      L’abondance des abeilles domestiques diminuent la biodiversité.
      Ne pourrait on laisser ces petites bêtes en paix ?

  • Les spipolliens, ces paparazzi... d’insectes !
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/les-spipolliens-la-secte-des-mitrailleurs-dinsectes-6924418.php

    DRÔLES DE PASSIONNÉS 3/4 – Certains comptent les chauves-souris. D’autres, les oiseaux. Les “spipolliens”, eux, se piquent d’insectes pollinisateurs. Ils répertorient tout spécimen croisé au jardin. Leurs photos, classées avec soin sur le site Internet du Spipoll, forment un riche inventaire au service des scientifiques.
    Au nord de Rennes, derniers immeubles avant les champs, tout le monde descend. Derrière l’abribus, les herbes hautes. « Quartier de Beauregard, ciel couvert, 20 °C, vent léger », note Barbara sur un petit bout de papier, avant de regarder sa montre. Il est 14h55 et Barbara sort son appareil photo. Top départ. Sur les centaurées mauves qui bordent le macadam, elle guette la petite bête. À peine la butineuse a-t-elle le temps de se poser sur la fleur, que, clic-clac, Barbara, en vraie paparazzi des insectes, lui a tiré le portrait. « C’est une mégachile, une abeille sauvage », précise-t-elle, ravie. Vous repérez tout juste l’insecte en question que Barbara en est déjà à sa quatrième bestiole observée, « cinq ! » s’exclame-t-elle en pointant un fin scarabée, un œdémère vert. « Regardez ses fémurs enflés, c’est un mâle ! »
    À voir Barbara voleter en K-way au-dessus des corolles violettes, on en vient presque à se demander si notre accompagnatrice ne posséderait pas un superpouvoir : « Je ne sais pas si mes gènes ont muté, s’amuse celle-ci, mais c’est vrai qu’avec le temps j’ai développé une attention particulière aux mouvements légers : je suis paramétrée pour repérer de loin les insectes en vol. » Ce mois de juillet 2021, Barbara, alias Barbara Mai, son pseudo de photographe ès bestioles, fête ses 11 ans de « Spipoll ». Spipoll ? Le petit nom du « Suivi photographique des insectes pollinisateurs ». Lancé en 2010 par le Muséum national d’histoire naturelle et l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie), c’est l’un des nombreux programmes de sciences participatives qui permettent aujourd’hui au citoyen d’aider la recherche scientifique en récoltant des données de terrain.
    Barbara est loin d’être seule à s’être prise de passion pour la chose. Au dernier comptage de l’Observatoire national de la biodiversité (ONB), plus de 100 000 Français participaient à l’une de ses initiatives, au nombre de plusieurs centaines dans l’Hexagone. Un engouement, et une profusion de projets, que n’aurait pu imaginer à ses débuts, il y a deux décennies, le réseau
    Vigie-Nature. Porté par le Muséum, l’organisme encadre les programmes suivant un protocole strict, qui génère de grosses bases de données. Et que l’on s’intéresse aux algues ou aux papillons, il y en a vraiment pour tous les goûts. Parmi les nouveaux objets d’étude, les météorites, que le projet Vigie-Ciel tente de localiser après leur chute, et qui le 1er janvier 2020 a récupéré son premier caillou.

    Deux photos de spipolliens. À gauche, une osnie mâle (abeille sauvage). À droite, un œdémère et un syrphe ceinturé butinant une cupidone.
    Prisca/Spipoll | M. de FLORES/Spipoll
    Quant aux sujets « anciens », comme les oiseaux, ils n’ont pas fini de mobiliser les bénévoles : en mai 2021, le programme de Suivi temporel des oiseaux communs (Stoc), le plus ancien participatif français, a fait le point sur plus de trente années de comptage. Parmi les dizaines d’opérations suivies par Vigie-Nature, c’est d’ailleurs l’Observatoire des oiseaux des jardins qui comptabilise le plus grand nombre de participants en exercice, 14 000 en 2019. Un chiffre monté à 22 000 en pleine pandémie mondiale. Car la science participative ne semble pas avoir souffert du Covid-19, bien au contraire : de nouveaux venus, arrivés au fil des confinements, ont souvent découvert les joies de la collecte de données pas plus loin que dans leur jardin.
    750 photos par jour

    Succès aussi pour le petit Spipoll, « qui a multiplié son nombre de participants par trois », soit quelque 968 observateurs en 2020, selon Mathieu de Flores, chargé de mission à l’Opie. Une montée en puissance permise par l’application lancée en 2020 alors que le projet venait de fêter son 10e anniversaire. Un saut de plus vers le très grand public ? Désormais, chacun peut participer à l’aventure muni d’un simple smartphone. « Il y a dix ans, lorsque nous avons conçu le site Internet, la photographie numérique n’était pas si répandue. Les insectes sont rapides, il faut un bon appareil photo : les gens en possèdent désormais un à l’intérieur de leur téléphone, ce dont nous n’aurions osé rêver en 2010 », s’enthousiasme Mathieu de Flores. Car, à l’heure de la crise de la biodiversité, l’entomologiste amateur 2.0 n’épingle plus le scarabée dans une boîte vitrée. Il le photographie, puis le laisse s’envoler.
    Qui veut « spipoller » se place donc tout simplement au-dessus d’une plante en fleur : « On vous demande de photographier tous les insectes qui s’y posent, puis de poster une photo, exploitable, par type d’insecte observé, précise Mathieu de Flores. Nous vous fournissons ensuite les outils aidant à le ranger dans l’une des 630 catégories d’insectes. » Résultat, cela n’a jamais autant mitraillé coquelicots et pissenlits. Sur spipoll.org, plus de 57 610 tranches de vie de plantes et de petites bêtes ont été postées. « En 2020, nous avons frôlé les 10 000 collections en un an, ce qui signifie environ 750 photos par jour. » Des images déposées 24 heures sur 24, validées en moins de deux heures, parfois au cœur de la nuit, par des spipolliens insomniaques.
    “Un petit univers parallèle s’est créé, très investi, très bienveillant.” Grégoire Loïs, à Vigie-Nature

    Un immense album photo, donc, où l’abeille côtoie le scarabée, et qui se feuillette en famille. Chez les spipolliens, tout le monde regarde les photos de tout le monde. Protocole oblige, leur validation est en effet collaborative, avec des photos visées successivement par trois personnes. « Sous les images, nous avions laissé un espace de commentaires qui a été investi par les participants. Ça a pris tout seul, d’un coup, sans qu’ils aient besoin de nous », se souvient, encore surpris, Colin Fontaine, chercheur au CNRS, qui utilise les données du Spipoll pour étudier les communautés plantes-pollinisateurs. Communauté, c’est le mot. Car en s’extasiant sous la photo de l’araignée-crabe, on tisse des liens.
    Par la magie des commentaires, le trombi de coléoptères et consorts se mue dès lors en embryon de réseau social. « Un petit univers parallèle s’est créé, très investi, très bienveillant, constate le directeur adjoint de Vigie-Nature, Grégoire Loïs, lui-même spipollien assidu. Je ne crois pas qu’il y ait d’équivalent : les gens qui participent au suivi des chauves-souris sont passionnés de chauves-souris, mais les spipolliens sont fans du programme en lui-même. » Les fans, ils vont de Marie, 25 ans, étudiante dans le Finistère nord, à Nicole, la doyenne, 87 ans, retraitée en Dordogne. Et, après avoir échangé virtuellement, ils ont rapidement traversé la France pour aller « spipoller » ensemble. « Le format idéal, c’est deux personnes, estime ainsi Marie, qui à son arrivée en Bretagne a contacté Barbara. Comme ça, on peut discuter, et cela ne fait pas peur aux insectes ! » Aux premières rencontres officielles, en 2013, lorsque le noyau dur se présente, un mot revient donc sans cesse : « Accro, se souvient Barbara. On s’était surnommés les spipolliens anonymes. »
    Compréhension fine de l’écosystème

    Accro, d’abord à la « vraie vie » des insectes floricoles. Pas besoin d’aller loin, il se passe toujours quelque chose sur les inflorescences, même sur une carotte sauvage de la périphérie rennaise. Butinage bien sûr, mais aussi accouplement, deux téléphores fauves, monsieur sur madame qui butine, ou prédation, une araignée-crabe qui a kidnappé un andrène. Mais pour les humains, il s’agit surtout d’une parenthèse dans un quotidien trépidant. Avec ses longues observations hors du temps, le Spipoll rend zen, paraît-il. À tel point que certains n’hésitent pas à affirmer qu’il devrait être remboursé par la Sécu, à l’instar de Gilles. « J’ai un appareil photo assez gros, alors je dois retenir ma respiration pour que les photos ne soient pas floues : se concentrer, respirer, c’est une sorte d’exercice de méditation. »
    Face à autant d’enthousiasme, le projet échappe un peu à ses concepteurs : « Peu après le lancement de l’appli, j’ai été invité en Bourgogne, s’amuse Mathieu de Flores. Quand l’animateur du projet est convié à une rencontre non officielle, c’est bon signe ! » Et si le Covid-19 freine aujourd’hui les interactions, les spipolliens comptent bien rattraper leur retard rapidement. En 2022, Albert, pseudo Ber, 71 ans, espère ainsi pouvoir fêter ses 10 ans de Spipoll en « famille », dans l’Insectodrome. Un jardin qu’il a créé au milieu d’une truffière d’Uzès et dont les sculptures de nidification accueillent une multitude de petites bêtes. Pour lui, il ne s’agit plus seulement d’une rencontre avec la garrigue, ses chênes verts, ses abeilles sauvages, mais avec beaucoup d’autres choses : « Ce n’est pas simple de s’y mettre quand on part de rien, sans connaissances entomologiques. J’ai rencontré des gens qui m’ont aidé, apporté énormément et que je considère aujourd’hui comme des amis. »

    Une rencontre nationale de fous d’insectes dans les Cévennes en 2019. Être spipollien,
    ça crée des liens !
    Spipoll
    Du côté du Muséum, les données récoltées par les spipolliens rendent de fiers services à la science. Hospitalité des milieux agricole et urbain, homogénéisation biotique, pollinisation du châtaignier, les études se multiplient, et ce n’est que le début. « Le chercheur a toujours besoin de plus de données », sourit Colin Fontaine. Quant à l’aspect humain, c’est très gratifiant. « Cela rend les participants capables de comprendre les enjeux environnementaux de façon éclairée », conclut-il, se souvenant d’Albert, au départ dépité par les lézards faisant dînette dans ses nichoirs : « Il en est arrivé à la conclusion que cela montrait combien le milieu était hospitalier, avec une compréhension fine de l’écosystème, et ça c’est super ! » À l’avenir, le site du Spipoll, en cours de traduction, s’apprête à faire d’autres émules, plus loin, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, même en Scandinavie. Pour toucher la Méditerranée, cela s’annonce plus compliqué, car les insectes changent lorsque l’on descend vers le sud. « Il faut faire vite, alerte Barbara, que les actualités récentes épouvantent. Plus cela m’effraie, plus je spipolle. » Devant son immeuble, elle a affiché ses photos sur un panneau explicatif. Depuis, le service des espaces verts ne lui coupe plus ses pissenlits.

    #Sciences_participatives #Insectes #Vigie_Nature

  • L’alternative biorégionaliste
    https://metropolitiques.eu/L-alternative-bioregionaliste.html

    Sommes-nous condamnés à être les témoins impuissants, sinon les acteurs d’un écocide généralisé ? Quelles solutions pouvons-nous avancer pour se reconnecter à la nature ? Comment réinventer un habitat respectueux du vivant ? Le « manifeste biorégionaliste » de Mathias Rollot apporte des réponses à ces questions. Le biorégionalisme est un mouvement d’écologie profonde créé dans les années 1970 par d’anciens Diggers, groupe anarchiste san-franciscain très actif au cours de la décennie précédente (Gaillard 2014). #Commentaires

    / #territoire, #biorégion, #géographie, #écologie

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_stuppia.pdf

  • Déclin des #insectes : l’urgence d’agir | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/declin-des-insectes-lurgence-dagir

    Dans un avis publié le 26 janvier, l’#Académie_des_sciences sonne l’alarme au sujet du déclin des insectes. Explications avec Philippe Grandcolas, directeur de l’Institut de systématique, évolution, biodiversité et co-auteur du rapport scientifique sur lequel s’appuie cet appel.

    […] Cet #effondrement est un phénomène complexe, quatre facteurs principaux y contribuent : la destruction de #milieux_naturels, la #pollution, les effets de la #crise_climatique et l’introduction des #espèces_exotiques, elle-même facilitée par la #mondialisation des échanges. En ce qui concerne la conversion des milieux terrestres, autrement dit la disparition des #forêts naturelles, des #zones_humides et des #prairies, rappelons que plus de 40 millions d’hectares de forêts ont disparu depuis vingt ans dans le monde, soit plus que la superficie de l’Allemagne ! Et les plantations d’arbres — qui se limitent souvent à une seule espèce voire à un seul clone, avec un sous-bois ou des sols très simplifiés — ne suffisent pas à restaurer toute la richesse des #écosystèmes forestiers qui disparaissent.

    La diversité des #habitats dans un #paysage doit en outre être préservée. Quant à l’usage massif et irraisonné de #pesticides, il est la deuxième cause majeure de l’effondrement des populations d’insectes à proximité des zones agricoles. La dérogation récemment accordée par le gouvernement français aux producteurs de betteraves pour l’usage de néonicotinoïdes est à cet égard fort regrettable.

    Il faut aussi noter que l’intensité de ces facteurs n’est pas la même selon les régions. Par exemple, la déforestation massive touche davantage la forêt amazonienne que les forêts européennes ; tandis que les grands incendies liés à la crise climatique, comme ceux qui ont récemment frappé l’Australie, affectent des zones géographiques bien particulières.

  • « Les arguments favorables aux “#OGM” sont soumis à très peu d’esprit critique »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/18/les-arguments-favorables-aux-ogm-sont-soumis-a-tres-peu-d-esprit-critique_60

    C’est une histoire qui a presque deux décennies, mais elle éclaire toujours, aujourd’hui, la nature des débats sur les #biotechnologies. En 2001, Ignacio Chapela et David Quist, deux chercheurs de l’université de Californie à Berkeley (Etats-Unis) publiaient dans la revue Nature des résultats incommodants : les deux scientifiques assuraient avoir détecté, dans certaines variétés de maïs traditionnels mexicains, des traces de contamination génétique dues aux cultures américaines de maïs transgénique, à plusieurs centaines de kilomètres au nord.

    Au moment même où l’article était publié — et alors que nul n’avait encore pu l’examiner —, un déluge d’indignation s’abattit sur les éditeurs de la revue : les auteurs étaient des militants écologistes déguisés, leur méthode était défectueuse, leurs résultats étaient pourris, etc.

    Quelques mois plus tard, Nature publiait une notice de désaveu, regrettant la publication de l’étude — sans toutefois avoir le moindre élément pour une #rétractation en bonne et due forme. Du jamais-vu. Ces travaux étaient certainement imparfaits, mais sans doute pas plus que la grande majorité de ceux qui sont publiés chaque jour. M. Chapela n’en a pas moins subi, des mois durant, une vindicte si hargneuse, de la part de scientifiques convaincus des bienfaits des biotechs, que son emploi à Berkeley fut un temps menacé.

    Cette bronca était-elle si spontanée ? En novembre 2002, dans une chronique au Guardian, George Monbiot a raconté, preuves irréfutables à l’appui, comment une campagne de dénigrement avait été lancée contre M. Chapela et M. Quist par une #officine dont l’un des clients était une firme agrochimique bien connue. Des années plus tard, le 12 novembre 2008, Nature revenait sur l’affaire dans un bref article d’information : les résultats qu’elle avait désavoués avaient été reproduits par d’autres chercheurs.

    Cet exemple — parmi de nombreux autres — montre l’extraordinaire capacité des industriels à influencer le débat sur « les #OGM » (même si ce terme ne recouvre rien de précis).

    #paywall

    • [...]

      Ce défaut d’esprit critique à l’endroit des biotechno­logies végétales – telles qu’elles sont actuellement utilisées – est général et n’épargne pas le person­nel scientifique au sens large, bien au contraire. Pas plus, d’ailleurs, que l’auteur de ces lignes.

      Dans l’espace de cette chroni­que, il a ainsi déjà été affirmé qu’en #Inde, le #coton #transgénique #Bt (sécrétant une toxine insecticide) avait eu des résultats posi­tifs en termes de baisse du re­cours aux pesticides et d’augmentation des rendements. Cette affirmation est probablement fausse et il n’est jamais trop tard pour manger son chapeau.

      En mars, en pleine crise due au Covid­19, la revue Nature Plants a publié l’étude la plus exhaustive sur les effets de deux décennies de culture du coton transgénique Bt à l’échelle d’un grand pays. Elle est passée complètement inaperçue. Pour ceux qui ont cru au miracle du coton Bt indien, ses conclu­sions sont cruelles.

      Certes, expliquent ses auteurs, Keshav Kranthi (International Cotton Advisory Committee, à Washington) et Glenn Davis Stone (université Washington, à Saint Louis), le coton Bt ne peut être rendu responsable d’une quelcon­que épidémie de #suicides parmi les #agriculteurs indiens – selon une idée répandue chez les détrac­teurs des #biotechs.

      Mais aucun des grands bénéfices que lui attribuent ses supporteurs n’est réel ou n’a tenu sur la durée. Après avoir décortiqué vingt ans de données, M. Kranthi et M. Stone indiquent que l’introduc­tion du coton Bt en Inde s’est bien accompagnée d’une réduction de l’utilisation des #pesticides, mais celle­ci n’a été qu’« éphémère ». Avec l’apparition de résistances à la toxine Bt chez certains #insectes et la prolifération de #ravageurs secondaires non ciblés, « les agri­culteurs dépensent aujourd’hui plus en pesticides qu’avant l’intro­duction du Bt », écrivent les deux auteurs. « Tout indique que la si­uation va continuer à se détério­rer », ajoutent-­ils.

      Ce n’est pas fini. Certaines cour­bes fièrement exhibées par les promoteurs des biotechs sem­blent montrer un lien entre l’arri­vée du coton transgénique Bt et l’augmentation des rendements. Vraiment ? Non seulement corré­lation n’est pas causalité, mais une fois examinée de plus près, à l’échelle de chaque région indienne, la corrélation apparaît el­le-même douteuse. « L’adoption du coton Bt s’avère être un mauvais indicateur de l’évolution des rendements », expliquent les deux chercheurs. « Les augmentations de rendement correspon­dent plutôt à des évolutions dans l’usage des engrais et d’autres intrants », précisent­-ils.

      Dans les années 1990, lors du lancement des premières cultu­res transgéniques, l’autorité de la parole scientifique a été large­ment convoquée, auprès de l’opinion, pour faire de la pédagogie : ces nouvelles plantes – tolérantes à des herbicides ou résistantes à certains ravageurs – allaient aug­menter les rendements, faire baisser le recours aux intrants et bénéficier à l’ensemble de la société.

      Avec deux à trois décennies de recul, tout cela s’est révélé au mieux indémontrable, au pire complètement faux. La transge­nèse ou l’édition du génome peu­vent apporter des innovations utiles dans de nombreux domai­nes, et peut­ être le feront­-elles. Mais il y a fort à parier que, dans leurs principaux usages agricoles, elles n’ont jusqu’à présent pas tenu leurs promesses.

  • La vie des bêtes :

    VIDÉO - Un bourdon provoque une alerte attentat au lycée Cézanne d’Aix-en-Provence
    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/un-bourdon-au-lycee-cezanne-a-aix-en-provence-provoque-une-alerte-attenta

    Ce mardi après-midi, une classe de seconde du lycée Cézanne a déclenché sans le vouloir une alerte attentat. Les élèves ont paniqué en voyant un gros bourdon tourner autour d’eux. Des cris apeurés parce que le professeur refusait d’ouvrir la porte pour faire sortir l’insecte. Certains adolescents ont même couru vers le fond de la classe. « On est 31 filles dans cette classe, explique, un peu gênée, Romane. Certaines ont la phobie des gros insectes. Et le prof ne voulait pas qu’on sorte. Alors on a crié ! »

    Un bruit inquiétant pour les élèves et les enseignants de l’étage inférieur, notamment pour une classe en cours de philosophie. Le professeur, inquiet, a appliqué les consignes de confinement prévues en cas d’attentat.
    Plusieurs appels au 17

    Un exercice avait d’ailleurs eu lieu quelques semaines plus tôt : tout le monde se cache. Mais des élèves ont pris leur téléphone et envoyé des vidéos et SMS à leurs proches. Les parents ont aussitôt composé le 17. « Il y a eu plusieurs appels en même temps, confie un des commissaires d’Aix. Alors on s’est inquiété et j’ai demandé qu’on appelle tous les équipages disponibles. Y compris la BAC. »

    Les élèves de la classe confinée, comme les policiers, ont alors craint qu’un attentat soit en cours.

    Sans dec ! Mais heureusement la morale est sauve puisque le commissaire l’a faite aux élèves (qui ont dû bien se marrer, soit dit en passant.)

  • « L’effondrement de la vie sous nos latitudes reste largement sous le radar médiatique »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/09/l-effondrement-de-la-vie-sous-nos-latitudes-reste-largement-sous-le-radar-me

    Par Stéphane Foucart

    Chronique. La probabilité est forte que l’information la plus importante de la semaine écoulée vous ait échappé. On cherche en vain sa trace dans la conversation publique : elle en est complètement absente. Et pour cause, en France, à peu près aucun média, ni audiovisuel, ni imprimé, ni électronique, n’en a rendu compte (à l’exception du Monde). Elle a pourtant été publiée dans l’édition du 31 octobre de la revue Nature, la plus prestigieuse des revues scientifiques, mais l’attention médiatique était alors, semble-t-il, ailleurs.

    La revue britannique publiait ce jour-là l’étude la plus ambitieuse et la plus précise conduite à ce jour sur le déclin des insectes (et des arthropodes en général) ; elle montre, au-delà du doute raisonnable, que le crash en cours des populations d’invertébrés terrestres est plus rapide encore que les estimations publiées jusqu’à présent. Ses résultats sont à vous glacer le sang.

    Tout désigne les pratiques agricoles, notamment le recours systématique et prophylactique à la chimie de synthèse. Les travaux de M. Weisser et ses collègues indiquent la même direction, le déclin de la vie dans les prairies, notamment, étant « d’autant plus sévère qu’elles sont insérées au cœur de zones agricoles », écrivent les chercheurs.

    En France, de rares données non encore publiées indiquent que l’effondrement des arthropodes est d’ampleur similaire à ce qui se produit en Allemagne. Et, en France comme ailleurs, toute la faune insectivore s’effondre à une vitesse vertigineuse. Les oiseaux des champs ont perdu près d’un tiers de leur effectif en quinze ans, les chauves-souris disparaissent plus vite encore, avec un déclin de 30 % en une décennie, et les amphibiens ne se portent pas beaucoup mieux.

    Pendant que vie disparaît de nos paysages, les semi-vérités et les éléments de langage distillés par les communicants de l’agro-industrie font diversion, ils sculptent et orientent la conversation publique avec une efficacité qui force l’admiration. Agriculture intensive ? Il faut plutôt parler d’« agriculture de précision », expression inlassablement ressassée, destinée à bâtir de la confusion en abolissant le sens des mots — la « précision » invoquée ici étant plutôt celle du tapis de bombe.

    La critique du modèle agricole dominant ? Il s’agit en réalité d’« agribashing », mot-valise inventé par les propagandistes de l’agro-industrie qui, après quelques mois d’incubation sur les réseaux sociaux, a fini dans la bouche du ministre de l’agriculture lui-même. Le but recherché est là encore la confusion : parler d’« agribashing », c’est assimiler la stigmatisation injuste des agriculteurs à la critique du système qui les a paupérisés, menace leur santé et celles de leurs voisins et qui compromet leur avenir en détruisant la biodiversité.

    #Effondrement #Insectes #Perturbateurs_endocriniens #Pesticides #Agriculture

  • Les #pesticides « tueurs d’#abeilles » ont de la relève | ICI Radio-Canada.ca
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1316826/chlorantraniliprole-pesticides-tueurs-dabeilles

    Un nouvel #insecticide remplace maintenant les controversés #néonicotinoïdes, ceux-là mêmes qu’on a appelés « pesticides tueurs d’abeilles ». Mais a-t-on seulement déplacé le problème vers d’autres #insectes ?

    [...]

    Mais s’agit-il d’une véritable avancée pour les insectes #pollinisateurs ?

    Les études indépendantes sur le #chlorantraniliprole restent rares mais, selon la base de données SAgE pesticides, la référence en la matière au Québec, il est vrai que le chlorantraniliprole est moins toxique pour les abeilles que les néonicotinoïdes.

    En revanche, le produit devient un #poison une fois dans l’#eau. Selon SAgE pesticides, le chlorantraniliprole est qualifié d’extrêmement #toxique pour les invertébrés d’eau douce.

    C’est un paralysant musculaire pour une vaste gamme d’insectes aquatiques, fait remarquer Geneviève Labrie, entomologiste et chercheuse au Centre de recherche agroalimentaire de Mirabel. Elle vient de démarrer une série d’études sur le chlorantraniliprole et le #maïs.

    Là où le bât blesse, c’est que le chlorantraniliprole n’a pas tendance à rester dans le sol. Il se dissout facilement dans l’eau. C’est un produit qui est plus soluble que les néonicotinoïdes, fait remarquer la chercheuse.

  • Cows painted with zebra-like striping can avoid biting fly attack
    https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0223447

    Experimental and comparative studies suggest that the striped coats of zebras can prevent biting fly attacks. Biting flies are serious pests of livestock that cause economic losses in animal production. We hypothesized that cows painted with black and white stripes on their body could avoid biting fly attacks and show fewer fly-repelling behaviors.

    #étude_récente :)

  • The child-free couples who treat their pets like children
    Jessica Klein, BBC, le 2 septembre 2019
    https://www.bbc.com/worklife/article/20190826-the-child-free-couples-who-treat-their-pets-like-children

    One of the most striking examples was a [child-free] man that I interviewed who had just recently quit his job because he learned from his vet that his dog was dying, and he wanted to be with the dog for the remaining weeks of his life,” she says. He got to care for his dog “as you imagine somebody might for a child, or an ailing parent

    #childfree #no_kids #nullipare #animaux #chiens #chats

  • Les producteurs de grains du #Québec [PGQ] défendent leur usage des #pesticides | ICI Radio-#Canada.ca
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1265788/producteurs-grain-quebec-pesticides-memoire

    Les PGQ accusent les événements météo extrêmes, l’augmentation de la température, les changements des périodes de précipitations d’être des éléments favorables au développement des champignons et à l’émergence de nouveaux #insectes ravageurs.

    Dans le mémoire, ils affirment que les groupes environnementaux critiquent l’utilisation de certains pesticides « sans fondement scientifique » et que les #écologistes ne font que « ternir l’image de l’#agriculture » en utilisant de la « #désinformation » et en diffusant des pétitions « flouées ».

    Le gouvernement « exagère » la #pollution, selon les PGQ

  • Aux #États-Unis, les #insectes décimés par des #pesticides toujours plus #toxiques
    https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2019/08/aux-etats-unis-les-insectes-decimes-par-des-pesticides-toujours-p
    https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0220029

    Selon une nouvelle étude parue mardi 6 août dans la revue PLOS One, le paysage agricole américain est aujourd’hui 48 fois plus toxique qu’il ne l’était il y a 25 ans pour les #abeilles et probablement d’autres insectes. Cette toxicité accrue est presque entièrement due à l’utilisation massive des fameux pesticides #néonicotinoïdes.

    [...]

    « La bonne nouvelle, c’est que nous n’avons pas besoin des néonicotinoïdes, » ajoute-t-elle. « Les recherches menées ces 40 dernières années montrent qu’il est possible de cultiver nos aliments sans décimer les pollinisateurs grâce aux méthodes agroécologiques. »

    America’s #agriculture is 48 times more toxic than 25 years ago. Blame neonics | Kendra Klein and Anna Lappe | Opinion | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2019/aug/07/americas-dependence-on-pesticides-especially-neonics-is-a-war-on-nature

    All this risk without reward has led some regulators to take action. The European Union voted to ban the worst neonics in 2018. But the US government has so far failed to act. Chemical company #lobbying can explain much of this inaction. #Bayer, maker of the most widely used neonics, spent an estimated $4.3m lobbying in the US on behalf of its agricultural division in 2017.

  • Insect ’#apocalypse' in U.S. driven by 50x increase in toxic #pesticides
    https://www.nationalgeographic.com/environment/2019/08/insect-apocalypse-under-way-toxic-pesticides-agriculture

    Regulatory agencies such as the #EPA have concluded that seed treatment with neonics poses a low risk [...]

    [...]

    In 2018, the European Union banned neonicotinoids for field use based on their harm to pollinators. In 2019, Canada also passed restrictionson the use of the most widely used neonicotinoids.

    #etats-unis #insectes #oiseaux

  • France 3 Centre-Val de Loire - #Biodiversité : SOS nos #oiseaux ont besoin d’aide
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/emissions/on-vous-embarque/sos-nos-oiseaux-ont-besoin-aide-1669881.html

    La #chasse, la #pollution ou encore l’#urbanisation participe au #déclin de la population d’oiseaux. Mais le facteur principal semble bien être l’intensification de l’#agriculture. Les lieux de nidification et donc de reproduction perdent du terrain face à l’homogénéisation des #terres agricoles.

    Leurs ressources alimentaires sont aussi impactées par l’agriculture intensive. L’utilisation massive de #pesticides et d’#engrais réduit le nombre d’#insectes et par conséquent la quantité de nourriture disponible pour les oiseaux.