• #Police, #États-Unis, France, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 2 juin 2020)
    https://blog.mondediplo.net/police-etats-unis-france

    Comme toujours, les #institutions font porter à ceux qui en ont assez de parler dans le vide le poids de leur #surdité à elles. Expérience de pensée (ou sujet du bac de français créatif) : « À partir de l’hypothèse d’un commissariat de #Seine-Saint_Denis entièrement incendié, vous tenterez de composer l’éditorial du journal Le Monde ou la chronique matinale de Thomas Legrand ». Or, nous le savons, un jour en #France, ça va partir. Comme c’est en train de partir depuis #Minneapolis. Et ce sera au moins aussi justifié. Étonnamment cependant, on pressent que les médias français ne se pencheront pas sur le cas domestique avec la même intelligence des causes que sur le cas américain (la fenêtre oui, le miroir non !).

    [...]

    Vient alors la pièce finale du dispositif d’ensemble de la #dénégation : les médias. Car si l’idée que la police est violente, voire commence à « poser un problème » dans la société française, a fini — au bout de quatre ans de répression forcenée — par connaître un début de lumière, celle d’un #racisme systémique, #institutionnel, continue d’y faire l’objet d’un parfait refus d’obstacle. Dont l’indice nous est donné a contrario par la vitesse avec laquelle la presse #mainstream en France sait porter la plume dans la plaie des autres : « Les Noirs américains se révoltent contre des violences policières qui semblent aussi inévitables que le racisme structurel qui plombe l’Amérique ». Vous voyez qu’on est capable de le dire : il y a du racisme structurel ! En Amérique. Et, finalement, dit comme ça, on comprendrait presque que les Noirs aient des raisons de se révolter. Alors, voyons : que disait L’Obs quand la police se détendait dans les quartiers pendant le confinement, et que, comme aux États-Unis aujourd’hui, les jeunes, à force de tabassés et d’estropiés, ont décidé que ça commençait à bien faire ? Eh bien… rien. On a parlé de « tensions », « d’échauffourées », et surtout bâtonné de la dépêche AFP. #Rien.

    [...]

    Il y aurait d’ailleurs une sorte de satisfaction politique à ce que, comme aux États-Unis, ce soit dans la brèche ouverte par la révolte contre l’injustice raciste que s’engouffrent, à sa suite, toutes les autres révoltes.

    • « Et maintenant, vous entendez ? »

      Il ne faut pas attendre que les institutions de la surdité générale — pouvoir, police, médias — tirent en France les leçons de ce qui se passe aux États-Unis. Tous les relais de parole institutionnels ayant fait faillite, si les gens ont un message à faire passer ici, il va falloir procéder comme là-bas : avec des décibels et, en plus, le « petit quelque chose ». Avec également de la peinture et un pinceau pour le commentaire : « Et maintenant, vous entendez ? »


      https://mars-infos.org/minneapolis-maintenant-deux-camps-5108

    • A noter qu’à Lyon, on te relaie les anecdotes concernant Vaulx en Velin et le Mas du taureau, où les rodéos et les méchouis à l’air libre à 50 auraient eu lieu quotidiennement, avec la Police à laquelle on demandait de laisser faire. Ce sont des habitants sur place qui auraient relayé ces anecdotes. Et donc, quand on leur parle de Seine Saint Denis et de banlieue parisienne, on te relativise tes informations et tes histoires de violences policières systématiques et racistes.

    • Le problème structurel de la police offre alors un étonnant parallèle, quoique à front renversé, avec celui de la finance : dans les deux cas on cherche l’exception pour racheter la structure. Mais dans la finance, l’exception, c’est la bad apple, alors que dans la police c’est la good ! Parce que le trader fou est fou, on ne doit pas douter que la structure générale des marchés soit saine. Dans la police à l’inverse, c’est la good apple qui doit prouver que tout le panier est de qualité. On comprend que la « démonstration par l’exception » soit moins bien partie pour la police que pour la finance : il est plus difficile de racheter le panier quand presque toutes les pommes sont pourries. On comprend surtout qu’un genou à terre ne changera rien à l’analyse.

  • Police Brutality and Mistrust in Medical Institutions - PubMed
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31989532

    People bring the social contexts of their lives into the medical encounter. As a social determinant of health, police brutality influences physical and mental health. However, negative experiences with institutions such as law enforcement might decrease trust in other institutions, including medical #institutions. Mistrust might limit engagement with the healthcare system and affect population health. This study investigates the relationship between police brutality and medical mistrust and assesses whether it varies by race.

    #violences_policières #racisé-e-s #confiance #santé

  • Je ne vous pardonnerai pas - Robert Bonamy

    https://vimeo.com/409446101

    Lettres de cinéma - La Cinémathèque française
    https://www.cinematheque.fr/article/1539.html

    Pour la première fois depuis 1895, le public se retrouve privé de projection, de faisceau lumineux sur un tissu blanc, donc d’émotion collective. Ce n’était jamais arrivé, même en temps de guerre : personne n’a le droit de sortir de chez soi pour aller voir un film. La projection publique, l’invention des Lumière, le rêve de Méliès, l’accomplissement qu’attendent tous les cinéastes du monde entier depuis toujours, est interrompue pour la première fois. Comme tout s’arrête, c’est la production même d’images et de sons du monde qui est touchée.

    Plus de tournages, plus de montage, plus rien. Restent les plateaux des chaînes d’information et le stock infini d’images cinématographiques et télévisuelles.

    Alors, depuis un mois, des artistes du monde entier nous ont envoyé des cartes postales, des bouteilles à la mer, des films brefs comme un message, des films courts, conçus et fabriqués avec les moyens du bord, avec trois fois rien. Des cinéastes chevronnés, des acteurs, des monteurs et producteurs, de jeunes étudiants de la Femis ou de Louis Lumière, aussi.

    Nous avons réuni les vingt-huit premiers films reçus, sur notre chaîne Viméo. Vingt-huit films comme autant de fenêtres ouvertes sur Beyrouth, la Creuse, la place de la République, La Rochelle, Grenoble ou Saint-Ouen. Vingt-huit films comme autant de promesses, de lendemains qui filment.

    Les vingt-huit premières contributions ont été rassemblées sur notre chaîne Vimeo.
    https://vimeo.com/showcase/6974393
    Nous vous informerons régulièrement des nouveautés, sur cette page et sur nos réseaux sociaux : #lettresdecinema.

    #cinémathèque #films

    • 6:00 « La voilà ma méditation métaphysique : Vous êtes des chiens aveugles qui piétinez nos âmes sur l’asphalte du progrès. Vous êtes les fantômes d’un monde mortifère détruisant nos songes. Vous avez presque le monopole radical de la mort, je ne vous laisserai pas celui de la vie. »

    • Et sinon …

      @colporteur @grommeleur je ne suis pas allée voir, mais ça ne m’étonne pas, c’est la digne continuité d’un système avec des grandes écoles élitistes dans lesquelles renforcer son réseau. Rien que la formation au cinéma dans la plus prestigieuse école (Femis) ne rassemble que des fils et filles de et un paquet de bourgeois friqués qui n’ont jamais eu d’autres horizons à questionner que les leurs. Le populo peut ainsi s’esbaudir de les voir raconter leur propre histoire du monde dans des films où vivre dans 200m2 est leur norme. Le cinéma français a du caca de riches patriarches blancs qui lui emplit les yeux depuis trop longtemps et qui forme malheureusement des répétiteurs du même monde.

      Woo, c’est intéressant de regarder leur choix, sacré progrès, il y a au moins 10 réalisatrices sur les 58 films … ça laisse donc 80% à l’expression de la vision du monde par des hommes. Il faudrait regarder aussi la place laissée aux « minorités » nan, parce que je rappelle incidemment que les femmes sont une minorité à 51% …
      #avant #pendant #après #sexisme

    • Il y a malgré tout certainement des choses visibles parmi les films proposées, ceux qui ont eu la chance d’en découvrir, dites s’il vous plait !
      Oui pour les critiques, redoublées ici même par des faits documentés. Il suffit de chercher le patron ! #Frédéric_Bonnaud le plus souvent sans # pour vérifier que les petites mains salariées et précaires sont maltraitées
      https://seenthis.net/messages/456399
      https://seenthis.net/messages/460858
      https://vacarme.org/article2893.html
      que la prog est particulièrement insoucieuse des femmes https://seenthis.net/messages/639672
      https://seenthis.net/messages/644779

      sauf à exhiber stars, jeunes « actrices prometteuses », réal consacrées, à l’occasion.

      Il y a aurait par ailleurs beaucoup à dire (et il doit exister des textes ce propos) sur ce que porte cette institution de prestige comme définition de la culture, du cinéma (la programmation, le musée façon small Disney is beautifull ou je sais pas quoi), du public. Les modalités d’accueil que caractérise le sort de la cafet’ sous-traitée et sa hausse des prix (si ça coûte,,c’est plus chic...) qui avait traditionnellement pu être un lieu de flânerie et d’échanges (reste la pelouse en face, si il pleut pas)...

      #Institution_culturelle #Patron #cinéma

    • Je fréquente avec assiduité mais c’est pas un lieu où je me sens super bien. Ça sent le vieux garçon, c’est le seul endroit dans ma vie où les gens font des conversations racistes, classistes et anti-écolos à voix haute, sans gêne. Et je confirme que la cafet’, sans être confortable, est assez chère, le tout dans un quartier avec des offres de restauration très standardisées, chères et sans âme...

  • Peut-on réduire la culture aux pratiques artistiques ? Comment saisir l’action des pratiques et des mouvements culturels dans la résistance et l’émancipation par la culture ? #culture #arts #pratiques_sociales #mouvements_culturels #institutions #sociologie

    https://sms.hypotheses.org/20990

    En France, la sociologie de la culture s’articule autour de deux approches principales : celle des pratiques culturelles d’une part, qui donne lieu depuis les années 1960 à des travaux qui s’intéressent à la distribution inégale des œuvres, des compétences et des pratiques culturelles, mais aussi aux formes multiples d’appropriation des œuvres d’art et des biens culturels ; et celle des politiques culturelles d’autre part, dominée par des approches socio-historiques et/ou territoriales, et qui s’est enrichie ces dernières années de recherches sur la formation et l’action des intermédiaires culturels.

    La limite principale de ces approches est toutefois de reproduire en grande partie les arbitrages institutionnels censés circonscrire les domaines d’action et de financement dévolus, d’un côté, aux activités artistiques et, de l’autre, aux activités sportives et à l’éducation populaire. Le développement de la sociologie de la culture française doit ainsi beaucoup aux commandes publiques engendrées par la création, en 1959, d’un ministère des « Affaires culturelles », où la culture y est principalement envisagée du point de vue des pratiques artistiques, renvoyant du côté de l’infra-culturel tout ce qui n’y correspondrait pas : les folklores, l’éducation populaire, le sport (...)

  • Coronavirus : les soignants de Mondor à Créteil en « danger grave et imminent » selon les syndicats , Le Parisien, 23 avril

    [...] L’intersyndicale CFDT-CGT-SUD Santé-FO Henri-Mondor à Créteil a déposé en fin de semaine dernière un avis de « danger grave et imminent » auprès de la direction. Pour alerter de la « situation très préoccupante au niveau psychologique des personnels de santé et l’épuisement dû aux conditions de travail actuelles ».

    Le danger grave et imminent qui sera examiné par l’inspection du travail porte sur trois points : la mise en place des horaires imposés, le bilan des moyens de protections individuels et collectifs à disposition et la reprise d’activité des blocs opératoires pendant la crise. [...] « Depuis la semaine dernière, on nous fait travailler à deux fois douze heures, soit près de 50 heures par semaine, ce qui conduira à 50 heures supplémentaires au bout de quatre semaines. Les conditions de travail sont catastrophiques. On parle de diminution du nombre de patients en réanimation, mais il n’y a rien de flagrant, nous avons toujours 85 patients en réanimation », argumente David Jacquelin de SUD Santé.

    [...] « Le rythme que l’on nous impose, c’est de la folie. Il faut prendre soin des soignants. S’ils tombent malades qui soignera ? Ce que l’on vit dans les hôpitaux est d’une violence absolue, comme on n’a plus l’habitude de la connaître depuis l’épidémie HIV il y a trente ans. On fait front, mais ça ne pourra pas durer comme ça, des soignants solides et expérimentés s’effondrent et ça n’est pas normal ! », dénonce Eric Tricot qui a remis ses délégations syndicales SUD à la direction en rejoignant le service de réanimation. « Pendant ce temps-là, on se sent méprisés par le gouvernement, poursuit-il. On nous habille avec des guenilles, on nous file des masques périmés et nos ministres se baladent avec des costumes à 3000 balles ! C’est la stratégie de casse du service public qu’on se prend en pleine face. Ça fait un an que nous faisons grève pour le dire ! »

    Saint-Malo. Prime Covid : préavis de grève à hôpital
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-malo-35400/saint-malo-prime-covid-preavis-de-greve-hopital-6816800

    Saint-Nazaire. Un préavis de grève à l’hôpital déposé par Force Ouvrière
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-nazaire-44600/saint-nazaire-un-preavis-de-greve-a-l-hopital-depose-par-force-ouvriere

    Valognes. Un préavis de grève contre la suppression de postes à l’hôpital
    https://www.lamanchelibre.fr/actualite-869437-valognes-un-preavis-de-greve-contre-la-suppression-de

    #hôpital #prendre_soin_des_soignants #soignants #conditions_de_travail #syndicats #préavis_de_grève
    voir le dicton sans cesse asséné par Jean Oury "commencer par prendre #soin de l’#institution" à propos de l’hôpital, se promener du côté de la critique de la gestion des resources humaines, j’aime bien

  • Quelles propositions pour repenser les musées ? Les sciences humaines et sociales peuvent-elles contribuer à les réinventer ? Un article de Yves Winkin #musée #culture #institution #SHS

    https://sms.hypotheses.org/23105

    Tous les quatre ans, le Conseil international des musées (ICOM) se réunit dans une grande ville du monde. En septembre 2019, l’ICOM a réuni 4500 délégués de 120 pays à Kyoto, notamment pour voter une nouvelle définition du musée. Il s’agissait de moderniser la dernière définition qui, bien que datant de 2007, remontait dans ses principes aux années 60. Selon celle-ci, un musée est « une institution permanente sans but lucratif au service de la société et de son développement, ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité et de son environnement à des fins d’étude, d’éducation et de délectation ».

    Estimant que les musées doivent vivre avec leur temps et employer le langage du XXIe siècle, certains délégués ont proposé une nouvelle définition du musée. Face à celle-ci, nombre de délégations sont montées au créneau, pour des raisons de forme et de fond. De fait, cette nouvelle définition illustre bien cette formule attribuée à Francis Blanche : « un chameau, c’est un cheval dessiné par une commission d’experts ». Plus sérieusement (...)

  • Faire sa place Par Virginie Jourdain, artiste, commissaire d’expositions et travailleuse culturelle féministe

    Qui peut travailler gratuitement et payer son loyer ? Qui peut faire du réseautage tous les soirs ? Qui peut passer ses journées dans son atelier ? Qui peut partir en résidence d’artiste durant des mois à l’autre bout du monde ? … pas les précaires.

    Un milieu professionnel où les places sont rares et les personnes ont soif de reconnaissance (ou de pouvoir) ça n’est pas forcément le plus safe des contextes. On peut parfois constater que l’ambition de carrière équivaut parfois à pousser des coudes sans état d’âme pour faire son chemin, quitte à broyer du monde au passage, et ce, dans toutes les structures et organismes. Une des conséquences à cette réalité est que la communauté féministe et artistique, dans laquelle je gravite, est épuisée et que tout le monde a peur de perdre sa « place » ou d’éventuelles opportunités, tout en manquant clairement parfois de cohérence politique.

    Cette communauté qui dénonce les méfaits du néolibéralisme se vante en même temps d’être débordée et en surcharge de travail, ce qui s’avérerait être une preuve de réussite de carrière artistique. Comme si le débordement de travail était un gage de crédibilité ou bien d’une pratique de qualité. Il y a des réalités qui font que tu es broyée et cassée par ton travail. Les causes peuvent être multiples, un accident, une dépression, un burn out ou du harcèlement. Faire le paon avec sa biographie à chaque interaction sociale, cela va pourtant à l’encontre des convictions progressistes dont le milieu artistique se prétend être généralement l’étendard et des valeurs de solidarité et de caring défendues par la communauté féministe.

    https://dissident.es/faire-sa-place

    #rapports_de_classe #codes #art_contemporain #travail_gratuit #précarité #travail_gratuit #projets #néolibéralisme #réussite #carrière #féminisme #travail_de_l_art #travail #institutions #stages #travail_étudiant

  • Vers une société contributive de #pair_à_pair – 4
    https://framablog.org/2019/12/16/vers-une-societe-contributive-de-pair-a-pair-4

    Et si le pair-à-pair devenait le modèle et le moteur d’une nouvelle organisation sociale ? – Nous avons un peu tardé à vous proposer ce dernier volet de la la réflexion de Michel #bauwens (si vous avez raté le début, c’est … Lire la suite­­

    #Contributopia #Internet_et_société #communautés #Contributeurs #Democratie #entrepreneurs #Institutions #P2P #P2P_Foundation #Traduction

  • Un #hacktiviste offre 100.000 dollars à qui s’en prendra aux #institutions capitalistes | korii.
    https://korii.slate.fr/biz/phineas-fisher-hacker-hacktiviste-100000-dollars-piratage-banques-societ

    “ Dans son manifeste, Phineas Fisher a également affirmé avoir piraté une banque offshore et appelle les hacktivistes –contraction de hacker et activisme– à se joindre à la lutte contre les inégalités et le capitalisme. Il a déclaré avoir piraté en 2016 la Caïmans Bank and trust Company de l’île de Man, une île située entre le Royaume-Uni et l’île du Nord.
    Cette dernière exaction viendrait allonger la longue liste de ses faits d’armes : piratage des données du fabricant du système espion FinFisher en 2014 ; intrusion dans les serveurs d’une société italienne ayant conçu un logiciel de surveillance pour la police et les agences de renseignement du monde entier ; frappe informatique visant un syndicat de police espagnol ainsi que le parti au pouvoir en Turquie, etc.”

  • « Défaire les confusions servant l’ordre dominant » Jacques Rancière, Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/031219/jacques-ranciere-defaire-les-confusions-servant-l-ordre-dominant

    Quelles sont les racines de la crise démocratique actuelle ? Comment comprendre la simultanéité des révoltes contemporaines ? Quinze ans après la publication de son ouvrage analysant les contours de la « haine de la démocratie », éléments de réponse avec le philosophe Jacques Rancière.

    Alors que des révoltes s’emparent de plusieurs pays sur tous les continents ; que la France s’apprête à un mouvement social contestant, au-delà de la réforme des retraites, l’accentuation des réformes d’inspiration néolibérale ; et que la politique traditionnelle ne semble guère offrir qu’une fausse alternative entre des « progressismes » et des « autoritarismes » dont le dénominateur commun est leur subordination aux intérêts financiers, le philosophe Jacques Rancière revient pour Mediapart sur ces basculements politiques et intellectuels pour tenter de « défaire les confusions traditionnelles qui servent l’ordre dominant et la paresse de ses prétendus critiques ».

    Quinze ans après la publication de La Haine de la démocratie (La Fabrique), quel tour a pris la mutation idéologique que vous décriviez alors ?

    Jacques Rancière : Les thèmes du discours intellectuel « républicain » que j’avais analysés alors se sont diffusés largement et, en particulier, ils ont alimenté l’aggiornamento de l’extrême droite qui a bien vu l’intérêt qu’il y avait à recycler les arguments racistes traditionnels en défense des idéaux républicains et laïques. Ils ont également servi de justification à un certain nombre de mesures de restriction des libertés comme celles qui proscrivent tel habillement et demandent à chacun d’entre nous de s’offrir à visage nu au regard du pouvoir.
    On peut dire à la fois que ces thèmes ont étendu leur empire et qu’ils ont plus clairement laissé voir leur obédience par rapport aux puissances dominantes. La haine intellectuelle de la #démocratie s’est de plus en plus montrée comme le simple accompagnement idéologique du développement vertigineux des #inégalités en tout genre et de l’accroissement du pouvoir policier sur les individus.

    Le terme de populisme, dans son emploi péjoratif, constitue-t-il le nouveau visage principal de cette haine de la démocratie qui prétend défendre le gouvernement démocratique à condition qu’il entrave la civilisation démocratique ?

    Populisme n’est pas le nom d’une forme politique. C’est le nom d’une interprétation. L’usage de ce mot sert à faire croire que les formes de renforcement et de personnalisation du pouvoir étatique qu’on constate un peu partout dans le monde sont l’expression d’un désir venant du peuple, entendu comme ensemble des classes défavorisées. C’est toujours la même grosse ficelle qui consiste à dire que, si nos États sont de plus en plus autoritaires et nos sociétés de plus en plus inégalitaires, c’est en raison de la pression exercée par les plus #pauvres qui sont bien sûr les plus ignorants et qui, en bons primitifs, veulent des chefs, de l’autorité, de l’exclusion, etc. On fait comme si Trump, Salvini, Bolsonaro, Kaczyński, Orbán et leurs semblables étaient l’émanation d’un petit peuple souffrant et révolté contre les élites. Or ils sont l’expression directe de l’#oligarchie_économique, de la classe politicienne, des forces sociales conservatrices et des institutions autoritaires (armée, #police, Églises).

    Que cette oligarchie s’appuie par ailleurs sur toutes les formes de supériorité que notre société laisse à ceux qu’elle infériorise (des travailleurs sur les #chômeurs, des Blancs sur les basanés, des hommes sur les #femmes, des habitants des provinces profondes sur les esprits légers des métropoles, des gens « normaux » sur les pas normaux, etc.), c’est certain. Mais ce n’est pas une raison pour mettre les choses la tête en bas : les pouvoirs autoritaires, corrompus et criminels qui dominent aujourd’hui le monde, le font d’abord avec l’appui des #nantis et des #notables, pas avec celui des déshérités.

    Que vous inspirent l’inquiétude affichée par beaucoup vis-à-vis de la fragilité des institutions démocratiques existantes et les nombreux ouvrages annonçant la fin ou la mort des démocraties ?

    Je ne lis pas trop la littérature catastrophiste et j’aime assez l’opinion de Spinoza pour qui les prophètes étaient d’autant mieux placés pour prévoir les catastrophes qu’ils en étaient eux-mêmes responsables. Ceux qui nous alertent sur la « fragilité des institutions démocratiques » participent délibérément à la confusion qui affaiblit l’idée démocratique. Nos institutions ne sont pas démocratiques. Elles sont représentatives, donc oligarchiques. La théorie politique classique est claire là-dessus même si nos gouvernants et leurs idéologies se sont employés à tout embrouiller. Les institutions représentatives sont par définition instables. Elles peuvent laisser un certain espace à l’action des forces démocratiques – comme cela a été le cas des régimes parlementaires au temps du #capitalisme_industriel – ou tendre vers un système monarchique. Il est clair que c’est la dernière tendance qui domine aujourd’hui.

    C’est notamment le cas en France où la Cinquième République a été conçue pour mettre les institutions au service d’un individu et où la vie parlementaire est entièrement intégrée à un appareil d’État lui-même entièrement soumis au pouvoir du capitalisme national et international quitte, bien sûr, à susciter le développement des forces électorales qui prétendent être les « vraies » représentantes du « vrai » peuple.

    Parler des menaces pesant sur « nos démocraties » a alors un sens bien déterminé : il s’agit de faire porter à l’idée démocratique la responsabilité de l’instabilité du système représentatif, de dire que si ce système est menacé, c’est parce qu’il est trop démocratique, trop soumis aux instincts incontrôlés de la masse ignorante. Toute cette littérature travaille finalement pour la comédie réglée des seconds tours de présidentielle où la gauche « lucide » se serre autour du candidat de l’oligarchie financière, seul rempart de la démocratie « raisonnable » contre le candidat de la « démocratie illibérale ».

    Les critiques sur les désirs illimités des individus de la société de masse moderne se sont accentuées. Pourquoi ? Comment expliquez-vous qu’on retrouve ces critiques sur tous les bords de l’échiquier politique ? S’agit-il de la même chose chez Marion Maréchal-Le Pen ou chez Jean-Claude Michéa ?

    Il y a un noyau dur invariant qui alimente des versions plus ou moins de droite ou de gauche. Ce noyau dur a d’abord été forgé par les politiciens conservateurs et les idéologues #réactionnaires du XIXe siècle, qui ont lancé l’alerte contre les dangers d’une société où les capacités de consommer et les appétits consommateurs des pauvres se développaient dangereusement et allaient se déverser en torrent dévastateur pour l’ordre social. C’est la grosse astuce du discours réactionnaire : alerter contre les effets d’un phénomène, pour imposer l’idée que ce phénomène existe : que les pauvres, en somme, sont trop riches .

    Ce noyau dur a été récemment ré-élaboré « à gauche » par l’idéologie dite républicaine, forgée par des intellectuels rancuniers à l’égard de cette classe ouvrière en qui ils avaient mis toutes leurs espérances et qui était en train de se dissoudre. Le grand coup de génie a été d’ interpréter la destruction des formes collectives de travail commandée par le capital financier comme l’expression d’un « individualisme démocratique de masse » issu du cœur même de nos sociétés et porté par ceux-là mêmes dont les formes de travail et de vie étaient détruites.
    À partir de là toutes les formes de vie commandées par la domination capitaliste étaient ré-interprétables comme des effets d’un seul et même mal – l’individualisme – auquel on pouvait, selon son humeur, donner deux synonymes : on pouvait l’appeler « démocratie » et partir en guerre contre les ravages de l’égalitarisme ; on pouvait l’appeler « libéralisme » et dénoncer la main du « capital ». Mais on pouvait aussi rendre les deux équivalents et identifier le capitalisme au déchaînement des appétits consommateurs des petites gens.

    C’est l’avantage d’avoir donné le nom de « libéralisme » au capitalisme absolutisé – et, par ailleurs, parfaitement autoritaire – qui nous gouverne : on identifie les effets d’un système de domination avec ceux des formes de vie des individus . On pourra donc, à son gré, s’allier aux forces religieuses les plus réactionnaires pour attribuer l’état de nos sociétés à la liberté des mœurs incarnée par la PMA et le mariage homosexuel ou se réclamer d’un idéal révolutionnaire pur et dur pour faire porter à l’individualisme petit-bourgeois la responsabilité de la destruction des formes d’action collectives et des idéaux ouvriers.

    Que faire face à une situation où la dénonciation d’une façade démocratique dont les lois et les institutions ne sont souvent que les apparences sous lesquelles s’exerce le pouvoir des classes dominantes, et où le désenchantement vis-à-vis de démocraties représentatives ayant rompu avec toute idée d’égalité donne de l’espace à des personnages de type Bolsonaro ou Trump qui accroissent encore les inégalités, les hiérarchies et les autoritarismes ?

    Ce qu’il faut d’abord, c’est défaire les confusions traditionnelles qui servent également l’ordre dominant et la paresse de ses prétendus critiques. Il faut, en particulier, en finir avec cette doxa héritée de Marx qui, sous couleur de dénoncer les apparences de la démocratie « bourgeoise », valide en fait l’identification de la démocratie avec le système représentatif. Il n’y a pas une façade démocratique sous le masque de laquelle s’exercerait la réalité du pouvoir des classes dominantes_[je vois pas comment on peut faire de ce voile-là -attesté, jusqu’à Lordon aujourd’hui- l’entièreté ni même l’essentiel de l’analyse de l’État chez Marx, d’autant plus si on prend au sérieux les fruits les moins blets de cette critique, L’État et la révolution de Lénine ne propose rien d’autre que la destruction de l’État et les operaïstes italiens caractérisent après Marx l’État comme #capitaliste_collectif. La phrase qui suit n’est dans la période qu’une irréfutables évidence qui invite à prendre en compte les contradictions des dominants et de tous les #militants_de_l'économie, ndc]_. Il y a des institutions représentatives qui sont des instruments directs de ce pouvoir.

    Le cas de la Commission de Bruxelles et de sa place dans la « Constitution » européenne aurait dû suffire à éclairer les choses. On a là la définition d’une institution représentative supranationale où la notion de représentation est totalement dissociée de toute idée de suffrage populaire. Le traité ne dit même pas par qui ces représentants doivent être choisis. On sait, bien sûr, que ce sont les États qui les désignent mais aussi qu’ils sont en majorité des anciens ou de futurs représentants des banques d’affaires qui dominent le monde. Et un simple coup d’œil sur le périmètre des sièges de sociétés dont les immeubles entourent les institutions de Bruxelles rend tout à fait inutile la science de ceux qui veulent nous montrer la domination économique dissimulée derrière les institutions représentatives.
    Encore une fois, Trump pourrait difficilement passer pour un représentant des paumés de l’Amérique profonde et Bolsonaro a été immédiatement adoubé par les représentants des milieux financiers. La première tâche est de sortir de la confusion entre démocratie et représentation et de toutes les notions confuses qui en sont dérivées – du genre « démocratie représentative », « populisme », « démocratie illibérale », etc. Les #institutions démocratiques ne sont pas à préserver contre le péril « populiste ». Elles sont à créer ou à recréer. Et il est clair que, dans la situation actuelle, elles ne peuvent l’être que comme des #contre-institutions, autonomes par rapport aux institutions gouvernementales.

    La haine de la démocratie est-elle comparable quand elle prend la forme de la nostalgie dictatoriale d’un Bolsonaro ou l’apparence bon enfant d’un Jean-Claude Junker expliquant qu’il ne peut « y avoir de choix démocratique contre les traités européens » ? Autrement dit, doit-on et peut-on hiérarchiser et distinguer les menaces qui pèsent sur la démocratie, ou bien la différence entre les extrêmes droites autoritaires et les technocrates capitalistes prêts à réprimer violemment leurs peuples n’est-elle que de degré et pas de nature ?

    Il y a toutes les nuances que l’on veut entre ses diverses formes. Elle peut prendre appui sur les forces nostalgiques des dictatures d’hier, de Mussolini ou de Franco à Pinochet ou Geisel. Elle peut même, comme dans certains pays de l’Est, cumuler les traditions des dictatures « communistes » avec celles des hiérarchies ecclésiastiques. Elle peut s’identifier plus simplement aux incontournables nécessités de la rigueur économique, incarnées par les technocrates bruxellois. Mais il y a toujours un noyau commun.
    Juncker n’est pas Pinochet. Mais on s’est rappelé récemment que les puissances « néolibérales » qui gouvernent au Chili le font dans le cadre d’une constitution héritée de Pinochet. La pression exercée par la Commission européenne sur le gouvernement grec n’est pas la même chose que la dictature des colonels. Mais il s’est avéré que le gouvernement « populiste de gauche », spécialement élu en Grèce pour résister à cette pression, a été incapable de le faire.

    En Grèce comme au Chili, comme un peu partout dans le monde, il s’est avéré que la résistance aux oligarchies ne vient plus que de forces #autonomes par rapport au système représentatif et aux partis dits de gauche qui y sont intégrés. Ceux-ci raisonnent de fait dans le cadre de la logique du choix du moindre mal. Ils y subissent débâcle sur débâcle. On serait tenté de s’en réjouir si cette débâcle continue n’avait pas l’effet d’augmenter le pouvoir de l’oligarchie et de rendre plus difficile l’action de ceux qui cherchent vraiment à s’y opposer.

    Comment regardez-vous les embrasements planétaires de cet automne ? Peut-on repérer des causes et des motifs communs dans les différentes révoltes qui se produisent sur plusieurs continents ? Par rapport aux mouvements « des places », qui réclamaient une démocratie réelle, ces révoltes partent davantage de motivations socioéconomiques. Est-ce que cela raconte quelque chose de neuf sur l’état de la planète ?

    La revendication démocratique des manifestants de Hong Kong dément une telle évolution. De toutes façons, il faut sortir de l’opposition traditionnelle entre les motivations socioéconomiques (jugées solides mais mesquines) et les aspirations à la démocratie réelle (jugées plus nobles mais évanescentes) . Il y a un seul et même système de domination qui s’exerce par le pouvoir financier et par le pouvoir étatique. Et les mouvements des places ont précisément tiré leur puissance de l’indistinction entre revendications limitées et affirmation démocratique illimitée . Il est rare qu’un mouvement démarre par une revendication de démocratie. Ils démarrent souvent par une réclamation contre un aspect ou un effet particulier d’un système global de domination (un trucage électoral, le suicide d’une victime de harcèlement policier, une loi sur le travail, une augmentation du prix des transports ou des carburants mais aussi un projet de suppression d’un jardin public).

    Quand la protestation collective se développe dans la rue et dans les lieux occupés, elle devient non pas simplement une revendication de démocratie adressée au pouvoir contesté mais une #affirmation de démocratie effectivement mise en œuvre (democracia real ya). Ce que cela raconte, c’est essentiellement deux choses : premièrement, la politique prend de plus en plus le visage d’un #conflit_de_mondes – un monde régi par la loi inégalitaire contre un monde construit par l’action égalitaire – où la distinction même entre #économie et politique tend à s’évanouir ; deuxièmement, les partis et organisations jadis intéressés à la démocratie et à l’#égalité ont perdu toute initiative et toute capacité d’action sur ce terrain qui n’est plus occupé que par des forces collectives nés de l’événement lui-même. On peut toujours répéter que ça manque d’organisation. Mais qu’est-ce qu’elles font, les fameuses organisations ?

    Une certaine forme de routinisation de l’émeute à l’échelle mondiale dessine-t-elle un contre-mouvement important ?

    Je n’aime pas trop le mot de routinisation. Descendre dans la rue à Téhéran, Hong Kong ou Djakarta ces temps-ci, ça n’a vraiment rien de routinier. On peut seulement dire que les formes de la protestation tendent à se ressembler contre des systèmes gouvernementaux différents mais convergents dans leurs efforts pour assurer les profits des privilégiés au détriment de secteurs de la population toujours davantage paupérisés, méprisés ou réprimés. On peut aussi constater qu’elles ont obtenu, notamment au Chili ou à Hong Kong, des succès dont on ne sait pas le lendemain mais qui montrent qu’on a là tout autre chose que de simples réactions rituelles de désespoir face à un ordre des choses inamovible.

    Il y a quinze ans, la perspective de la catastrophe écologique était moins prégnante. Cette nouvelle question écologique transforme-t-elle la question démocratique au sens où certains expliquent que la sauvegarde de la planète ne pourra pas se faire dans un cadre délibératif ?

    Il y a déjà un certain temps que nos gouvernements fonctionnent avec l’alibi de la crise imminente qui interdit de confier les affaires du monde à ses habitants ordinaires et commande de les laisser au soin des spécialistes de la gestion des crises : c’est-à-dire en fait aux puissances financières et étatiques qui en sont responsables ou complices. Il est clair que la perspective de la catastrophe écologique vient à l’appui de leurs arguments. Mais il est clair aussi que la prétention de nos États à être les seuls capables d’affronter des questions globales est démentie par leur incapacité à prendre, individuellement et collectivement, des décisions à la mesure de cet enjeu. La revendication globaliste sert donc essentiellement à nous dire soit que c’est là une question politique trop compliquée pour nous, soit que c’est une question qui rend l’action politique traditionnelle caduque. Ainsi entendue, la question climatique sert la tendance à absorber la politique dans la #police .

    En face, il y a l’action de celles et ceux qui affirment que, puisque la question concerne chacun[e] d’entre nous, il est aussi au pouvoir de chacun[e] de s’en occuper. C’est ce qu’ont fait les mouvements du type Notre-Dame-des-Landes qui s’emparent d’un cas bien précis pour identifier la poursuite d’un objectif concret déterminé avec l’affirmation d’un pouvoir de n’importe qui. L’annulation d’un projet d’aéroport ne règle évidemment pas la question du réchauffement à l’échelle planétaire. Mais elle montre en tout cas l’impossibilité de séparer les questions écologiques de la question démocratique entendue comme exercice d’un pouvoir égalitaire effectif.

    Dans son dernier livre, Frédéric Lordon se démarque de ce qu’il nomme une « antipolitique » dans laquelle il range notamment une « politique restreinte à des intermittences » que serait en particulier le « repartage du sensible ». Que vous suggère cette critique adressée à certaines de vos manières de définir ce qu’est le politique ?

    Je ne tiens pas à m’engager dans des polémiques personnelles. Je me limiterai donc à souligner quelques points qui ne sont peut-être pas clairs pour tout le monde dans ce que j’ai écrit. Je n’ai pas dit que la politique n’existait que par intermittences. J’ai dit qu’elle n’était pas une donnée constitutive et permanente de la vie des sociétés, parce que la #politique, ce n’est pas seulement le pouvoir, mais l’idée et la pratique d’un pouvoir de n’importe qui . Ce pouvoir spécifique n’existe qu’en supplément et en opposition aux formes normales d’exercice du pouvoir. Cela ne veut pas dire qu’il n’existe de politique que dans l’extraordinaire de moments de fête collective, qu’il ne faut rien faire entre-temps et qu’il ne faut ni organisation ni institutions. Des organisations et des institutions, il y en a toujours eu et il y en aura toujours.

    La question est de savoir ce qu’elles organisent et ce qu’elles instituent, quelle est la puissance qu’elles mettent en œuvre, celle de l’égalité ou celle de l’inégalité. Les organisations et #institutions_égalitaires sont celles qui développent cette puissance commune à tous qui, de fait, ne se manifeste que rarement à l’état pur. Dans l’état actuel de nos sociétés, il est clair que ce ne peuvent être que des contre-institutions et des organisations autonomes par rapport à un système représentatif qui n’est plus qu’un ressort du pouvoir étatique.

    On peut aisément constater que dans les deux dernières décennies, un peu partout dans le monde, les seules mobilisations contre les avancées du pouvoir financier et du pouvoir étatique ont été le fait de ces mouvements qu’on qualifie de « spontanéistes » bien qu’ils aient témoigné de capacités d’organisation concrète très supérieures à celles des « organisations » de gauche reconnues (n’oublions pas d’ailleurs que beaucoup de celles et ceux qui y ont joué un rôle étaient des militant[e])s déjà formé[e]s par des pratiques de lutte de terrain). Il est vrai que c’est très difficile de maintenir dans la durée cette puissance commune. Cela suppose de créer un autre temps, un temps qui soit fait de projets et d’actions autonomes, qui ne soit plus rythmé par le calendrier de la machine étatique. Mais on ne peut développer que ce qui existe. On ne peut construire dans la durée qu’à partir des actions qui ont effectivement changé, si peu et si brièvement que ce soit, le champ du possible.

  • Forum de Paris sur la #paix : « Le monde se fissure. Le statu quo n’est pas tenable » - Guterres | ONU Info
    https://news.un.org/fr/story/2019/11/1055881

    Le soit disant pompier qui appelle au secours les pyromanes,

    António Guterres a expliqué que c’est pour cette raison qu’il a lancé des #réformes visant à rendre l’#ONU plus efficace et plus agile.

    « Au-delà, nous devons penser le multilatéralisme en réseaux, au plus près des populations. Il nous faut travailler main dans la main avec les organisations régionales, mais également les #institutions_financières, les #banques de développement et les agences spécialisées », a-t-il ajouté.

  • « Combien avez-vous été rémunéré par #Servier ? » : au procès du #Mediator, le défilé des consultants du laboratoire
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/02/combien-avez-vous-ete-remunere-par-servier-au-proces-du-mediator-le-defile-d

    Toute la semaine, il a été question de « néoglucogenèse » et des « récepteurs 5-HT2B », des « ramifications cylindraxiles » et de l’« accolement des vésicules à la membrane des boutons synaptiques des neurones », des « enzymes monoamines oxydases », de la « valve tricuspide » qu’il ne faut évidemment pas confondre avec les valves « aortique et mitrale », ou encore du « captage de glucose » dont il est – mais faut-il le préciser ? – « fantaisiste de penser qu’il est contrôlé par la pyruvate kinase ».

    La formidable complexité des débats qui caractérise le procès du Mediator a atteint un pic au cours de la bataille d’#experts qui occupe pour quelques jours encore la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris.

    A tel point que Me Charles Joseph-Oudin, avocat de plusieurs centaines de parties civiles, a fini par se demander tout haut si elle n’était pas savamment orchestrée par la défense, dans « une stratégie du trouble » destinée à instiller l’idée « que les choses sont beaucoup plus complexes que ce que le bon sens nous a jusqu’ici permis de comprendre ».

    Stéphane Horel sur Twitter :
    "#Mediator
    Me Charles Joseph-Oudin à Jean-Pol Tassin, (ex #Inserm et #Collège_de_France) :
    – "Pouvez-vous préciser le montant des honoraires que vous avez perçu de la part de Servier ?
    – TTC ?
    – Comme vous voulez.
    – Depuis 2011, de l’ordre de 300 000 euros." /
    Twitter
    https://twitter.com/stephanehorel/status/1190930652658569216

    #conflit_d'intérêt #criminel #corruption #institutions

  • Vers une société contributive de #pair_à_pair – 1
    https://framablog.org/2019/10/16/vers-une-societe-contributive-de-pair-a-pair-1

    Et si le pair-à-pair n’était pas seulement un moyen pratique d’échanger des fichiers mais aussi le modèle et le moteur d’une nouvelle organisation sociale ? Michel #bauwens a un plan… Ah le #P2P, que de souvenirs pour les moins jeunes… Napster, … Lire la suite­­

    #Contributopia #Internet_et_société #communautés #Contributeurs #Democratie #entrepreneurs #Institutions #P2P_Foundation #Traduction

  • Faut-il tuer #Freud ? (4/4) : Machines partout, Œdipe nulle part
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/faut-il-tuer-freud-44-machines-partout-oedipe-nulle-part



    #Félix_Guattari chez lui le 15 juin 1987 à Paris• Crédits : François LOCHON/Gamma-Rapho - Getty

    Qui est Félix Guattari, celui qui, avec le philosophe Gilles Deleuze, remet en cause l’enseignement freudien dans le livre « L’Anti-Œdipe », publié en 1972 ? Croyaient-ils au bien-fondé de la psychanalyse ? Comment ont-ils pensé ensemble l’élaboration d’un « inconscient machinique » ?

    L’invité du jour : Valentin Schaepelynck, maître de conférences au département de sciences de l’éducation de Paris 8, membre du collectif de la revue deleuzo-guattarienne Chimères

    #psychanalyse (critique interne de la) #institution #psychothérapie_institutionnelle #philosophie #clinique #psychiatrie #pratiques_sociales

  • #PROSTITUTION ET #ABOLITIONNISME
    https://tradfem.wordpress.com/2019/08/17/prostitution-et-abolitionnisme

    La prostitution est souvent comprise comme une série de décisions personnelles ou individuelles. Cette considération est insuffisante. La prostitution est une institution sociale et, en tant que telle, remplit une fonction sociale et non individuelle. Au cours des dernières décennies, la société espagnole a compris que la violence des hommes envers les femmes est un problème structurel et non individuel. Dans le passé, l’État s’st conformé au slogan « ce qui se passe à la maison reste à la maison » et la violence conjugale a été rejetée comme un problème isolé et déconnecté entre deux adultes.
    Plus récemment, cependant, la perception de la société dans ce domaine a changé ; le fait que les femmes sont toujours les victimes et les hommes les auteurs de cette violence apparemment sans rapport a été trop frappant. Il a été entendu qu’il ne s’agit pas de phénomènes individuels, mais d’un problème pour l’ensemble de la société, qui doit être combattu en tant que tel. Pourquoi est-il pourtant si difficile de comprendre la prostitution comme un problème pour l’ensemble de la société ?
    Pourquoi la prostitution continue-t-elle d’être réduite au consentement des prostituées ? Cela semble inexplicable dans un monde où plus de 99 % des personnes qui consomment la prostitution sont des hommes.
    La prostitution n’existe pas parce qu’il y a quelques femmes qui veulent se prostituer (si ce n’est pas encore clair avec « quelques unes », nous renvoyons encore à la préface de ce texte), même si le patriarcat dans sa forme néolibérale veut nous le faire croire. Et ça marche ! La question est pourquoi ? De cette façon, nous pouvons fermer les yeux en toute conscience et continuer à croire que le vrai problème, c’est le sexe et non la prostitution. La peur d’affronter l’ampleur réelle du problème est trop grande. Nous regrettons beaucoup de devoir dire cette vérité désagréable, mais le vrai problème de la prostitution est sa normalisation. Et maintenant, honnêtement, croyez-vous vraiment que les clients demandent aux prostituées si elles se prostituent volontairement ou si elles sont forcées ? Ou si une femme dans la prostitution forcée répondrait à une telle question par « oui, je suis forcée » ?

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.facebook.com/PAPWorldWide/?__xts__%5B0%5D=68.ARAo841oeFZp-ogiNNqgG8VUPIL49PbJ5dqAicU3b5mJLbtDqjnTjI1
    #liberté #travail_du_sexe #exploitation #violences_masculines #institution_patriarcale
    English version : https://tradfem.wordpress.com/2019/08/18/prostitution-and-abolitionism

  • Des « gilets jaunes » s’essayent à la démocratie délibérative, pour sortir de la nasse
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160619/des-gilets-jaunes-s-essayent-la-democratie-deliberative-pour-sortir-de-la-

    Depuis la mi-juin, des assemblées délibératives rassemblent « gilets jaunes » et sympathisants du mouvement, de manière simultanée, dans plusieurs villes de France. Ils réfléchissent ensemble à la rédaction de « propositions de loi citoyennes ». Une manière d’entretenir « un petit bouillonnement » démocratique et de réunir les multiples groupes locaux encore vaillants, isolés par la décrue des manifestations.

    #INSTITUTIONS #citoyens,_gilets_jaunes,_démocratie,_assemblées

  • Les partis français veulent renforcer les pouvoirs du parlement européen
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120519/les-partis-francais-veulent-renforcer-les-pouvoirs-du-parlement-europeen

    Face à la crise de légitimité de l’UE, beaucoup des formations en lice pour le scrutin du 26, de LFI à LR, en passant par le PS, proposent de renforcer les pouvoirs du Parlement européen ou de revoir le mécanisme de l’Initiative citoyenne européenne (ICE). Suffisant ?

    #Européennes_2019._Les_programmes_à_la_loupe #Institutions_européennes,_parlement,_Commission_européenne,_démocratie

  • L’#OIM, une organisation au service des #frontières… fermées.

    Le 4 avril 2019, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) faisait connaître sa préoccupation au sujet des migrant·e·s détenu·e·s en Libye. Ce communiqué faisait office de « clarification », rendue nécessaire par la prise de position d’António Guterres, secrétaire général de l’ONU. En visite en Libye, celui-ci s’était en effet déclaré « choqué » du sort des personnes migrantes et avait lancé « un appel à la communauté internationale pour le respect du droit international des réfugiés et la nécessité de traiter le problème de la migration d’une manière compatible […] avec les droits de l’Homme ».

    Dans sa mise au point, l’OIM prend pourtant soin de n’incriminer aucun État, pas même cette « communauté internationale » qui avait clairement été pointée par António Guterres. Pour l’OIM, la détention des personnes que ses agents accueillent dans des « points de désembarquement » est certes « arbitraire », mais elle se borne à plaider pour des « solutions alternatives » à l’internement pratiqué par le gouvernement libyen. Le soutien donné à ce dernier par des États européens avides de trouver des partenaires prêts à mettre en oeuvre leurs politiques d’externalisation n’est pas même évoqué. L’OIM est en effet un maillon important des dispositifs de #dissuasion et d’entrave de l’émigration prônés par ses principaux financeurs. Y oeuvrer sans états d’âme lui a permis d’occuper une place de plus en plus grande dans un système onusien où d’autres agences et instances sont un peu plus regardantes en matière de droits humains.

    Le 5 avril, le secrétaire général de l’OIM se déclarait particulièrement préoccupé par « la sécurité des migrants en détention en cas d’escalade des actions militaires ». La reprise des affrontements militaires dans la région de Tripoli rendait la fiction d’une Libye « pays sûr » de moins en moins tenable. Hors de question cependant de renoncer à « défendre » les frontières des pays du nord de la Méditerranée : c’est au #Niger et au #Nigeria qu’ont été déplacées ou reconduites quelques centaines de personnes placées sous la « protection » de l’OIM.

    http://www.migreurop.org/article2918.html
    #contrôles_frontaliers #asile #migrations #réfugiés #fermeture_des_frontières #IOM #renvois #retours_volontaires #externalisation #ONU
    ping @karine4 @reka @_kg_

  • Education : le libéral Institut Montaigne, maître à penser de Macron (Libération)
    https://www.liberation.fr/france/2017/06/07/education-le-liberal-institut-montaigne-maitre-a-penser-de-macron_1575198

    Le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, est un fidèle de ce think tank proche du CAC 40 et très influent pendant la campagne du nouveau président.

    #éducation #Institution #JeanMichelBlanquer #LaurentBigorgne #CélineAlvarez #InstitutMontaigne #AgirPourLÉcole

  • Le prix du premier enfant sur le salaire des femmes
    Par Ioana Marinescu, professeure d’économie à l’université de Pennsylvanie — 8 avril 2019 à 17:06
    https://www.liberation.fr/debats/2019/04/08/le-prix-du-premier-enfant-sur-le-salaire-des-femmes_1720101
    Une étude a mesuré les baisses de revenus après un premier accouchement chez les couples hétérosexuels comme lesbiens. Les conclusions sont édifiantes.

    Le prix du premier enfant sur le salaire des femmes

    Pourquoi les femmes gagnent-elles moins d’argent que les hommes ? Dans les pays riches, les femmes sans enfant gagnent à peu près la même chose que les hommes. La différence de salaire entre les hommes et les femmes ne peut donc pas s’expliquer par la biologie : les femmes ne sont pas intrinsèquement moins productives. Pourtant, lors de la naissance du premier enfant, un écart de salaire entre hommes et femmes se creuse puis persiste. Un nouveau document de travail par Andresen et Nix montre que cet écart de salaire s’explique largement par des raisons culturelles, et qu’il peut être réduit par un meilleur accès aux crèches.

    Que ce soit aux Etats-Unis, au Danemark ou en Norvège, la naissance du premier enfant s’accompagne d’une baisse de revenu pour les nouvelles mères. En Norvège, le revenu d’une mère baisse d’environ 20 % et, même lorsque l’enfant grandit, cet écart demeure. Quelles sont les raisons profondes pour lesquelles les mères choisissent de travailler moins ou dans des jobs moins rémunérateurs ?

    Pour tenter d’y répondre, les chercheurs comparent l’effet d’une première naissance sur le revenu dans les couples hétérosexuels et dans les couples lesbiens.

    Dans les couples hétérosexuels, le salaire du père n’est donc pas affecté par la naissance du premier enfant. La mère subit une perte de revenu d’environ 20 %, qui persiste au cours du temps. On pourrait penser que cela est simplement dû au congé maternité. Si c’était le cas, encourager le congé paternité pourrait contribuer à une plus grande égalité dans le couple. En fait, il n’en est rien. La Norvège a rendu le congé paternité de plus en plus attractif, et de plus en plus de pères en ont profité. Mais sans que le revenu des mères n’augmente.

    Que se passe-t-il dans les couples lesbiens ? La femme qui accouche pour la première fois subit également une perte de revenu, mais « seulement » d’environ 10 %. Contrairement aux pères qui ne subissent pas de perte de salaire, la compagne d’une nouvelle mère homosexuelle subit elle aussi une perte de revenu d’environ 5 %. Cela suggère que la compagne participe plus activement aux activités au foyer que ne le fait le père dans un couple hétérosexuel. Alors que dans les couples hétérosexuels la baisse de revenu demeure pendant plus de cinq ans, dans les couples lesbiens la baisse de revenu s’efface cinq ans après la naissance du premier enfant.

    Le fait que l’effet de la naissance du premier enfant n’est pas le même sur les deux femmes dans un couple lesbien suggère que la naissance elle-même - les soins du nouveau-né, y compris l’allaitement - joue bien un rôle dans la baisse de revenu. Mais dans ces couples, la mère qui a accouché perd moins de terrain professionnellement, sa compagne semble l’aider davantage et in fine la perte de revenu s’efface. Il est donc vraisemblable que des normes plus égalitaires règnent dans les couples lesbiens.

    En revanche, dans les couples hétérosexuels, les normes renforcent le handicap de la mère et créent une inégalité persistante, même au-delà de la toute petite enfance où la biologie peut jouer un rôle plus important. Cette norme prescrit encore souvent à la mère de mettre l’accent sur son foyer plus que sur son travail.

    Alors comment peut-on créer plus d’égalité salariale ? Encore une fois, l’expérience de la Norvège est édifiante. Avant 2002, moins de 50 % des enfants de 1 à 2 ans allaient à la crèche. En 2002, le gouvernement a décidé d’augmenter le nombre de places en crèche. Les chercheurs montrent que l’arrivée de places supplémentaires dans une ville réduit la perte de salaire des nouvelles mères d’environ 25 %. Il est donc possible de réduire les inégalités salariales entre les hommes et les femmes en augmentant l’accès aux crèches.

    Comme le montre l’expérience des couples lesbiens, la perte de salaire subie par les mères n’est pas une fatalité. Une culture plus égalitaire au sein du couple permet aux nouvelles mères de rattraper leur retard salarial plus vite.

    En attendant le changement - lent - de la culture et des mentalités, l’intervention du gouvernement pour fournir des places en crèche peut réduire les inégalités salariales entre hommes et femmes.

    Cette chronique est assurée en alternance par Pierre-Yves Geoffard, Anne-Laure Delatte, Bruno Amable et Ioana Marinescu.
    Ioana Marinescu professeure d’économie à l’université de Pennsylvanie

  • Émission « Libre à vous ! » sur radio Cause Commune (8 janvier 2019)
    https://www.april.org/emission-libre-a-vous-sur-radio-cause-commune-8-janvier-2019

    Début : 8 Janvier 2019 - 15:30Fin : 8 Janvier 2019 - 17:00

    Écouter le podcast

    >

    La huitième émission Libre à vous ! de l’April sera diffusée en direct sur radio Cause Commune sur la bande FM en région parisienne (93.1) et sur le site web de la radio, mardi 8 janvier 2019 de 15 h 30 à 17 h 00.

    Libre à vous ! était une mensuelle en 2018. Pour pouvoir traiter encore plus de sujets et être réactif par rapport à l’actualité ce rendez-vous deviendra hebdomadaire à partir du 8 janvier 2019. Pour la première émission de cette nouvelle année, notre sujet principal consistera en la présentation des actions de la Direction interministérielle des systèmes d’information et de communication de l’État (DINSIC) ainsi que celles de la mission Etalab, chargée de la politique d’ouverture et de partage (...)

    #Institutions #Administrations_et_collectivités #Libre_à_vous_ !

  • Stepping stone or roadblock? Institutional #custody in The Era of Tokenization
    https://hackernoon.com/https-medium-com-finoa-banking-stepping-stone-or-roadblock-institutional

    Current and future dynamics in the global custody industry for financial Digital AssetsAs presented in our second publication, “Mapping business opportunities in The Era of Tokenization — a $24trn game”, institutional custody, as of today, is one of the biggest open battles for further market growth of Digital Assets (tokenized assets). Hence, it is one of the verticals with the highest potential and opportunities in the financial services landscape for tokenized assets. Custodians need to implement the necessary technology and infrastructure to secure tokenized assets which means protecting the private keys and developing secure mechanisms to support transactions in and out of custody. In addition to storage of the private keys, custodians also need to adapt their technology architecture (...)

    #institutional-custody #blockchain #digital-asset #era-of-tokenization

  • The Truth Behind the Slow Institutional Adoption of Crypto
    https://hackernoon.com/bitcoin-crypto-cfds-institutional-investors-institutions-are-coming-7c70

    Disclaimer: This article has been written for educational purposes only and does not constitute financial advice. Please do your own research and obtain independent financial advice before making any investment decisions.The Truth Behind the Slow Institutional Adoption of CryptoTrading cryptocurrencies is not easy and hedging crypto is even more difficult. In the past few months, there has been a lot of talk about institutional investors entering the crypto space but not much has been happening on the ground. Ever wondered why the adoption has been slow. Here are some reasons.Fragmented Liquidity: Liquidity is fragmented across thousands of crypto exchanges who have their own trading systems which are quite different from each other. As a professional trader, you need to open an account (...)

    #cryptocurrency #cryptocurrency-investment #institutional-investor #bitcoin #institutional-crypto