• #Fatou_Diome : « La rengaine sur la #colonisation et l’#esclavage est devenue un fonds de commerce »

    L’écrivaine franco-sénégalaise s’exprime sans filtre sur son enfance, l’immigration, le féminisme, ou la pensée « décoloniale » qui a le don de l’irriter…

    Fatou Diome écrit comme elle parle, avec fougue et sensibilité. Que ce soit dans ses romans ou dans ses prises de paroles publiques, l’auteure franco-sénégalaise use avec habileté de cette langue piquante qui frôle parfois la satire. Dans son premier roman à succès, Le Ventre de l’Atlantique (éd. Anne Carrière, 2003), elle donnait la parole à cette jeunesse sénégalaise piégée dans le désir d’Europe et ses mirages tragiques. Les œuvres de Fatou Diome offrent aussi une voix aux femmes, héroïnes du quotidien quand les maris migrent (Celles qui attendent, éd. Flammarion, 2010) ou disparaissent tragiquement, comme dans son nouveau roman, Les Veilleurs de Sangomar (éd. Albin Michel), en librairie le 22 août.

    Installée à Strasbourg depuis vingt-cinq ans, Fatou Diome observe et critique sa société d’origine et son pays d’accueil. En vingt ans de carrière, elle a publié une dizaine de romans, de nouvelles et un essai remarqué en 2017, Marianne porte plainte ! (éd. Flammarion), véritable pamphlet contre les discours identitaires, racistes, sexistes et islamophobes. Dans cet entretien, Fatou Diome s’exprime sans filtre sur son enfance aux marges, l’immigration, le féminisme, ou la pensée « décoloniale » qui a le don de l’irriter…
    D’où vient votre nom, Diome ?

    Fatou Diome Au Saloum, région située sur la côte sud du Sénégal, les Diome sont des Sérères-Niominkas, des Guelwaar. Il est dit que ce peuple était viscéralement attaché à sa liberté.
    Pourtant, écrivez-vous dans Le Ventre de l’Atlantique, votre nom suscitait la gêne à Niodior, votre village natal…

    Oui, car je suis née hors mariage d’un amour d’adolescents. A cette époque, j’étais la seule de l’île à porter ce nom car mon père est d’un autre village. Enfant, je ne comprenais pas pourquoi la simple prononciation de mon nom suscitait le mépris. J’ai compris plus tard que ce sentiment de gêne diffuse que je ressentais autour de moi venait du fait que j’étais supposée être « l’enfant du péché ».

    Cette ostracisation était d’autant plus injuste que l’idée « d’enfant illégitime » n’existait pas chez les Sérères animistes jusqu’au milieu du XIXe siècle et la domination des religions monothéistes. Jusque-là, au contraire, avoir un enfant des fiancés avant le mariage était le meilleur moyen de s’assurer que le prétendant était fertile. C’était même une tradition dans l’aristocratie sérère notamment, où la lignée était matrilinéaire. « Domou Djitlé », qui signifie « enfant illégitime », est une expression wolof, qui n’existe pas en sérère.
    Comment enfant affrontiez-vous cette marginalisation ?

    En renonçant à ceux qui me calomniaient. Cette indépendance m’est venue des conseils de mon grand-père maternel, un marin qui, dans l’Atlantique, devait sans cesse trouver des solutions. Je l’accompagnais souvent en mer. Quand le vent soufflait trop fort et que je pleurais, il me lançait : « Tu crois que tes pleurs vont nous ramener plus vite au village ? Allez, rame ! » C’est une leçon que j’ai retenue : les jérémiades ne sauvent de rien.
    A quel moment vous êtes-vous réappropriée votre nom ?

    A l’école. L’instituteur, qui était lui-même marginalisé car étranger, m’a expliqué le sens du diome : la dignité. C’était énorme ! La « bâtarde du village » était donc la seule à s’appeler dignité ! (Rires)

    Et puis un jour, j’ai rencontré mon père. C’était un homme adorable, un sculptural champion de lutte ! Ma mère avait eu de la chance d’aimer cet athlète magnifique ! Porter son nom est une fierté. Je suis le fruit d’un amour absolu, un amour souverain qui n’a demandé nulle permission aux faux dévots.
    Etre une enfant illégitime, c’était aussi risquer de ne pas survivre à la naissance…

    Oui et je dois la vie sauve à ma grand-mère maternelle, qui m’a accueillie au monde, dans tous les sens du terme. C’est elle qui a fait la sage-femme. Elle aurait pu m’étouffer à la naissance comme le voulait la tradition, mais elle a décidé de me laisser vivre et de m’élever. Elle me disait souvent que je n’étais pas illégitime mais légitimement vivante, comme tout enfant.
    Cette jeune grand-mère vous a allaitée. Quelle fut votre relation avec elle ?

    Très forte. Elle était et restera ma mamie-maman. Jusqu’à sa mort, je l’appelais Maman. Enfant, je dormais avec elle. Plus tard, j’insistais pour faire la sieste avec elle lors de mes visites. Comme un bébé, je gardais une main sur sa poitrine. Ma grand-mère, j’en suis convaincue, était la meilleure mère possible pour moi. Pardon pour l’autre dame…
    Votre mère…

    Oui. Avec elle, j’avais étrangement une relation de grande sœur. Et plus tard, je l’ai prise sous mon aile car j’étais plus combative et plus indépendante qu’elle. J’ai choisi ma vie, elle non. Et c’est pour cette raison que j’ai dit dans Le Ventre de l’Atlantique que « j’écris, pour dire et faire tout ce que ma mère n’a pas osé dire et faire ». Elle a par exemple subi la polygamie, une maladie que je n’attraperai jamais.
    Qu’aviez-vous à dire quand vous avez commencé à écrire à 13 ans ?

    Ecrire était une nécessité. Il me fallait comprendre pourquoi, par exemple, telle tante me câline devant mes grands-parents puis me traite de « bâtarde » en leur absence. L’écriture s’est imposée à l’âge de 13 ans, lorsque j’ai quitté le village pour poursuivre mes études en ville. Pour combler ma solitude, je noircissais des cahiers. Une fois, j’ai même réécrit Une si longue lettre de Mariama Bâ. Dans ma version vitaminée, les femmes n’étaient plus victimes de leur sort, mais bien plus combatives. J’aime celles qui dansent avec leur destin, sans renoncer à lui imposer leur tempo.

    Vous épousez ensuite un Alsacien et vous vous installez à Strasbourg. En France, vous découvrez une autre forme de violence, le racisme. Comment y avez-vous survécu ?

    En m’appropriant ce que je suis. J’ai appris à aimer ma peau telle qu’elle est : la couleur de l’épiderme n’est ni une tare ni une compétence. Je sais qui je suis. Donc les attaques des idiots racistes ne me blessent plus.
    Etre une auteure reconnue, cela protège-t-il du racisme ?

    Reconnue ? Non, car la réussite aussi peut déchaîner la haine. On tente parfois de m’humilier. C’est par exemple ce policier des frontières suspicieux qui me fait rater mon vol car il trouve douteux les nombreux tampons sur mon passeport, pourtant parfaitement en règle. Ou ce journaliste parisien qui me demande si j’écris seule mes livres vus leur structure qu’il trouve trop complexe pour une personne qui n’a pas le français comme langue maternelle. Ou encore cette femme qui, dans un hôtel, me demande de lui apporter une plus grande serviette et un Perrier… Le délit de faciès reste la croix des personnes non caucasiennes.
    La France que vous découvrez à votre arrivée est alors bien éloignée de celle de vos auteurs préférés, Yourcenar, Montesquieu, Voltaire…

    Cette France brillante, je l’ai bien trouvée mais on n’arrête pas de la trahir ! Il faut toujours s’y référer, la rappeler aux mémoires courtes. Cette France, elle est bien là. Seulement, les sectaires font plus de bruit. Il est temps que les beaux esprits reprennent la main !
    Qui la trahit, cette France ?

    Ceux qui lui font raconter le contraire de ce qu’elle a voulu défendre. Pour bien aimer la France, il faut se rappeler qu’elle a fait l’esclavage et la colonisation, mais qu’elle a aussi été capable de faire la révolution française, de mettre les droits de l’homme à l’honneur et de les disperser à travers le monde. Aimer la France, c’est lui rappeler son idéal humaniste. Quand elle n’agit pas pour les migrants et les exploite éhontément, je le dis. Quand des Africains se dédouanent sur elle et que des dirigeants pillent leur propre peuple, je le dis aussi. Mon cœur restera toujours attaché à la France, et ce même si cela m’est reproché par certains Africains revanchards.

    Vous vivez en France depuis 1994. Les statistiques officielles démontrent la persistance de discriminations en matière de logement ou de travail contre notamment des Français d’origine africaine dans les quartiers populaires. Que dites-vous à ces jeunes Noirs ?

    Qu’ils prennent leur place ! Vous savez, au Sénégal, un jeune né en province aura moins de chance de réussir que celui issu d’une famille aisée de la capitale. La différence, c’est qu’en France, cette inégalité se trouve aggravée par la couleur. Ici, être noir est une épreuve et cela vous condamne à l’excellence. Alors, courage et persévérance, même en réclamant plus de justice.
    Cette course à l’excellence peut être épuisante quand il faut en faire toujours plus…

    Si c’est la seule solution pour s’en sortir, il faut le faire. Partout, la dignité a son prix. On se reposera plus tard, des millénaires de sommeil nous attendent.

    Vous avez suivi une formation en lettres et philosophie à l’université de Strasbourg avec un intérêt particulier pour le XVIIIe siècle. Que pensez-vous des critiques portées par le courant de pensée « décoloniale » à l’égard de certains philosophes des Lumières ?

    Peut-on éradiquer l’apport des philosophes des Lumières dans l’histoire humaine ? Qui veut renoncer aujourd’hui à L’Esprit des lois de Montesquieu ? Personne. Les Lumières ont puisé dans la Renaissance, qui s’est elle-même nourrie des textes d’Averroès, un Arabe, un Africain. C’est donc un faux débat ! Au XVIIIe siècle, la norme était plutôt raciste. Or Kant, Montesquieu ou Voltaire étaient ouverts sur le monde. Ils poussaient déjà l’utopie des droits de l’homme. On me cite souvent Le Nègre du Surinam pour démontrer un supposé racisme de Voltaire. Quel contresens ! Ce texte est une ironie caustique. Voltaire dit à ses concitoyens : « C’est au prix de l’exploitation du nègre que vous mangez du sucre ! »

    Par ailleurs, chez tous les grands penseurs, il y a souvent des choses à jeter. Prenez l’exemple de Senghor. Sa plus grande erreur d’emphase et de poésie fut cette phrase : « L’émotion est nègre, la raison hellène. » Cheikh Anta Diop, bien qu’Africain, était un grand scientifique quand Einstein était doté d’une grande sensibilité. Cette citation est donc bête à mourir, mais devons-nous jeter Senghor aux orties ?

    On constate tout de même une domination des penseurs occidentaux dans le champ de la philosophie par exemple…

    Certaines choses sont universelles. Avec Le Vieil Homme et la mer, Hemingway m’a fait découvrir la condition humaine de mon grand-père pêcheur. Nous Africains, ne perdons pas de temps à définir quel savoir vient de chez nous ou non. Pendant ce temps, les autres n’hésitent pas à prendre chez nous ce qui les intéresse pour le transformer. Regardez les toiles de Picasso, vous y remarquerez l’influence des masques africains…
    Vous estimez donc que le mouvement de la décolonisation de la pensée et des savoirs, porté par un certain nombre d’intellectuels africains et de la diaspora, n’est pas une urgence ?

    C’est une urgence pour ceux qui ne savent pas encore qu’ils sont libres. Je ne me considère pas colonisée, donc ce baratin ne m’intéresse pas. La rengaine sur la colonisation et l’esclavage est devenue un fonds de commerce. Par ailleurs, la décolonisation de la pensée a déjà été faite par des penseurs tels que Cheikh Anta Diop, Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor ou encore Frantz Fanon. Avançons, en traitant les urgences problématiques de notre époque.
    A l’échelle de la longue histoire entre l’Afrique et l’Occident, ce travail de décolonisation de la pensée, débuté il y a quelques décennies, n’est peut-être pas achevé ?

    Je pense, comme Senghor, que nous sommes à l’ère de la troisième voie. Nous, Africains, ne marchons pas seulement vers les Européens ; eux ne marchent pas que vers nous. Nous convergeons vers la même voie, la possible conciliation de nos mondes. La peur de vaciller au contact des autres ne peut vous atteindre quand vous êtes sûr de votre identité. Me concernant, ce troisième millénaire favorise la rencontre. Je sais qui je suis, je ne peux pas me perdre en Europe car, non seulement je récite mon arbre généalogique, mais je séjourne régulièrement dans mon village.

    Après tous les efforts de Senghor, Césaire, Fanon, en sommes-nous encore à nous demander comment nous libérer de l’esclavage et de la colonisation ? Pendant ce temps, où nous stagnons, les Européens envoient Philae dans l’espace… L’esclavage et la colonisation sont indéniablement des crimes contre l’humanité. Aujourd’hui, il faut pacifier les mémoires, faire la paix avec nous-mêmes et les autres, en finir avec la littérature de la réactivité comme le dit si bien l’historienne Sophie Bessis.
    Cette histoire dramatique, loin d’être un chapitre clos, continue pourtant de marquer le présent des Africains et les relations avec d’anciennes puissances coloniales…

    Pour moi, il y a plus urgent. La priorité, c’est l’économie. Faisons en sorte que la libre circulation s’applique dans les deux sens. Aujourd’hui, depuis l’Europe, on peut aller dîner à Dakar, sans visa. Le contraire est impossible ou alors le visa vous coûtera le salaire local d’un ouvrier. Pourquoi attendre une forme de réparation de l’Europe, comme un câlin de sa mère ? Pourquoi se positionner toujours en fonction de l’Occident ? Il nous faut valoriser, consommer et, surtout, transformer nos produits sur place. C’est cela l’anticolonisation qui changera la vie des Africains et non pas la complainte rance autour de propos tenus par un de Gaulle ou un Sarkozy.
    On sent que ce mouvement vous irrite…

    Je trouve qu’il y a une forme d’arrogance dans cette injonction et cette façon de s’autoproclamer décolonisateur de la pensée des autres. C’est se proclamer gourou du « nègre » qui ne saurait pas où il va. Je choisis mes combats, l’époque de la thématique unique de la négritude est bien révolue.
    Votre roman Le Ventre de l’Atlantique (2003) a été l’un des premiers à aborder le thème de la migration vers l’Europe. Que dites-vous à cette jeunesse qui continue de risquer sa vie pour rejoindre d’autres continents ?

    Je leur dirai de rester et d’étudier car, en Europe aussi, des jeunes de leur âge vivotent avec des petits boulots. Quand je suis arrivée en France, j’ai fait des ménages pour m’en sortir, après mon divorce. J’ai persévéré malgré les humiliations quotidiennes et les moqueries au pays.

    Si je suis écrivain, c’est parce que j’ai usé mes yeux et mes fesses à la bibliothèque. J’ai toujours écrit avec la même rigueur que je nettoyais les vitres. Aux jeunes, je dirai que l’école a changé ma vie, elle m’a rendue libre.
    La tentation est grande de partir vu le manque d’infrastructures dans de nombreux pays africains. Comment rester quand le système éducatif est si défaillant ?

    La responsabilité revient aux dirigeants. Ils doivent miser sur l’éducation et la formation pour garder les jeunes, leur donner un avenir. Il faudrait que les chefs d’Etat respectent plus leur peuple. Il n’y a qu’à voir le silence de l’Union africaine face au drame des migrants. Quand les dirigeants baissent la tête, le peuple rampe.
    Quel regard portez-vous sur le durcissement de la politique migratoire européenne ? Dernier acte en date, le décret antimigrants adopté par l’Italie qui criminalise les sauvetages en mer…

    L’Europe renforce sa forteresse. Mais qui ne surveillerait pas sa maison ? Les pays africains doivent sortir de leur inaction. Pourquoi n’y a-t-il pas, par exemple, de ministères de l’immigration dans nos pays ? C’est pourtant un problème majeur qui touche à l’économie, la diplomatie, la santé, la culture. Si l’Afrique ne gère pas la situation, d’autres la géreront contre elle. Elle ne peut plus se contenter de déplorer ce que l’Europe fait à ses enfants migrants.

    Vous avez écrit sur la condition féminine, le rapport au corps de la femme au Sénégal et la fétichisation dont vous avez été victime en France en tant que femme noire. Vous sentez-vous concernée par le mouvement #metoo ?

    Je comprends ce combat, mais je considère qu’Internet n’est pas un tribunal. Les femmes doivent habiter leur corps et leur vie de manière plus souveraine dans l’espace social et public. Il faut apprendre aux jeunes filles à s’armer psychologiquement face aux violences, par exemple le harcèlement de rue. Il faut cesser de se penser fragiles et porter plainte immédiatement en cas d’agression.
    La lutte contre les violences faites aux femmes revient aussi aux hommes…

    En apprenant aux femmes à habiter leur corps, à mettre des limites, on leur apprend aussi à éduquer des fils et des hommes au respect. Le féminisme, c’est aussi apprendre aux garçons qu’ils peuvent être fragiles, l’agressivité n’étant pas une preuve de virilité, bien au contraire. Me concernant, malgré la marginalisation à laquelle j’ai été confrontée, je ne me suis jamais vécue comme une femme fragile, ni otage de mon sexe, mes grands-parents m’ayant toujours traitée à égalité avec les garçons.
    Vous sentez-vous plus proche du féminisme dit universaliste ou intersectionnel ?

    Je me bats pour un humanisme intégral dont fait partie le féminisme. Mon féminisme défend les femmes où qu’elles soient. Ce qui me révolte, c’est le relativisme culturel. Il est dangereux d’accepter l’intolérable quand cela se passe ailleurs. Le cas d’une Japonaise victime de violences conjugales n’est pas différent de celui d’une habitante de Niodior ou des beaux quartiers parisiens brutalisée. Lutter pour les droits humains est plus sensé que d’essayer de trouver la nuance qui dissocie. Mais gare à la tentation d’imposer sa propre vision à toutes les femmes. L’essentiel, c’est de défendre la liberté de chacune.

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/08/25/fatou-diome-la-rengaine-sur-la-colonisation-et-l-esclavage-est-devenue-un-fo

    #interview #féminisme #racisme #approche_décoloniale #post-colonialisme #décolonialisme #pensée_décoloniale #xénophobie #migrations #émigration #discrimination #décolonisation_de_la_pensée #Afrique #Senghor #Césaire #Fanon #libre_circulation #anticolonisation #féminisme #humanisme_#intégral #relativisme_culturel #droits_humains #liberté

    • Quelques perles quand même:

      L’Europe renforce sa forteresse. Mais qui ne surveillerait pas sa maison ?

      Il faut apprendre aux jeunes filles à s’armer psychologiquement face aux violences, par exemple le harcèlement de rue. Il faut cesser de se penser fragiles et porter plainte immédiatement en cas d’agression.

      déçu...

    • @sinehebdo, j’ajouterais :

      C’est une urgence pour ceux qui ne savent pas encore qu’ils sont libres. Je ne me considère pas colonisée, donc ce baratin ne m’intéresse pas. La rengaine sur la colonisation et l’esclavage est devenue un fonds de commerce. Par ailleurs, la décolonisation de la pensée a déjà été faite par des penseurs tels que Cheikh Anta Diop, Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor ou encore Frantz Fanon. Avançons, en traitant les urgences problématiques de notre époque.

      Mais celle-ci par contre est selon moi au coeur des politiques xénophobes que l’Europe et les pays qui la composent mettent en oeuvre :

      La #peur de vaciller au contact des autres ne peut vous atteindre quand vous êtes sûr de votre #identité.

  • Le concert des puissants ! Rencontre avec François Denord et Paul Lagneau-Ymonet Radio Campus Lille - #Intégrales -
    http://www.campuslille.com/index.php/entry/le-concert-des-puissants-francois-denord-paul-lagneau-ymonet

    Ce Mercredi 22 Mars 2017, les Amis du Monde Diplomatique de Lille organisaient une rencontre à Lille, avec François Denord et Paul Lagneau-Ymonet à propos de leur livre : Le concert des puissants (éditions Raisons d’agir).
    http://www.raisonsdagir-editions.org/catalogue/le-concert-des-puissants _

    Comment se peut-il que la structure du pouvoir tienne malgré tout, y compris le discrédit et, parfois même, la nullité de ceux qui l’exercent ?

    Ce livre explicite le processus par lequel l’inégale distribution de ressources économiques, culturelles et institutionnelles se reproduit. Et instille chez les dominants un rapport singulier au monde social. De la formation dans les grandes écoles à la gestion oligopolistique des marchés, en passant par la fréquentation de lieux à la sociabilité exclusive, ces gens bien nés ne se sentent pas toujours tenus de suivre la règle commune. Ils n’excluent jamais la possibilité de s’en exempter. Placés au sommet des principales hiérarchies institutionnelles, grands patrons, hommes politiques et hauts fonctionnaires s’affrontent souvent, sans que leurs rivalités personnelles ne modifient l’ordre établi.

    Pour mener l’enquête, les auteurs ont mobilisé des matériaux issus de sources variées : annuaires biographiques et registres mondains, littérature grise et rapports officiels, archives, mémoires et données statistiques, entretiens ou discussions informelles. Ils montrent que le pouvoir est avant tout le produit d’un arrangement institutionnel dans lequel l’ordre économique prime tous les autres.

    Cette enquête avait d’ailleurs fait l’objet d’une première publication avec Sylvain Thine, dans Le Monde diplomatique, en février 2011 : « Aux dîners du Siècle, l’élite du pouvoir se restaure » http://www.monde-diplomatique.fr/2011/02/DENORD/20132 .

    #Intégrales, c’est la mise en ligne des documents originaux, dans leur totalité, non retouchés, diffusés lors des émissions de Radio Campus Lille. Document libre d’usage, suivant le respect du droit des auteurs.

    Les « importants » autour d’une table, le banquet du siècle Extrait http://www.monde-diplomatique.fr/2011/02/DENORD/20132

    Dans la France contemporaine, les choses sont plus simples : un mercredi par mois, vers 20 heures, l’élite du pouvoir s’attable dans les salons cossus de l’Automobile Club de France pour le dîner du Siècle.

    Créé en 1944, Le Siècle n’est ni un groupe de réflexion, ni un club mondain. En favorisant un dialogue réglé entre patrons, journalistes, politiques, hauts fonctionnaires et, dans une moindre mesure, universitaires ou artistes, cette association cherche à produire du consensus plutôt qu’à constituer des antagonismes politiques. Elle réunit des gens « importants » pour ce qu’ils font, plutôt que pour les affinités ou les goûts qu’ils partageraient.

    L’initiative de fonder ce cénacle revient à Georges Bérard-Quélin
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Bérard-Quélin (1917-1990), un journaliste radical-socialiste, éphémère secrétaire de rédaction en 1940 de La France au travail, un journal collaborationniste, avant d’épouser la cause de la Résistance.
    Homme de réseaux, « BQ », comme on le surnomme, est aussi le patron de la Société générale de presse, une agence dont le fleuron éditorial porte les mêmes initiales que lui : le Bulletin quotidien. Les fondateurs du Siècle et de la Société générale de presse se donnent pour mission de bâtir, grâce à ces deux instruments, « un pont entre des mondes qui s’ignorent trop en France (politiques, hauts fonctionnaires, journalistes, industriels, banquiers) ».

    Le Bulletin quotidien de la Société Générale de Presse (SGPresse), afin de participer au banquet. http://www.sgpresse.fr

    Fondée en 1944 par Georges BERARD-QUELIN (1917-1990), la Société Générale de Presse (SGPresse) est une société de presse indépendante qui édite quatre journaux quotidiens (le Bulletin quotidien, la Correspondance économique, la Correspondance de la Presse, la Correspondance de la Publicité), destinés aux décideurs français, dans les domaine de la politique, de l’économie, des médias et de la publicité. Il s’agit d’une information extrêmement rigoureuse s’adressant à des lecteurs exigeant ayant déjà une bonne maîtrise des sujets traités. Les quatre quotidiens ont également un aspect « nominations » très important, et suivent les mouvements professionnels des responsables qui ont un rôle important dans les domaines précités. Les différents titres cherchent en permanence à être en amont de la prise de décision ou de son officialisation sans jamais sacrifier à la nécessaire vérification de la fiabilité des informations publiées. Le travail des rédactions s’appui sur une importante documentation biographique et thématique.

    Tarif  : Au 1 er Janvier 2017, 4890 euros pour un an. http://www.sgpresse.fr/LesPublications/Presse_Bulletin_Abonnement_Logo.pdf

    Le fil de la rencontre et les échanges sont sur le site de Radio Campus. http://www.campuslille.com/index.php/entry/le-concert-des-puissants-francois-denord-paul-lagneau-ymonet

    #Audio #Radio #Radios_Libres #Radio_Campus_Lille #France #livre #banquet_du_Siécle #Puissants #Oligarchie #ENA #Polytechnique #HEC #SGPresse #François_Denord #Paul_Lagneau-Ymonet #dîner_du_Siècle #Georges_Bérard-Quélin #Amis_du_Monde_Diplomatique #structure_du_pouvoir #journalisme

    • Qu’ils dégagent ! Vite, mais comment ? La bas si j’y suis - Le mardi 28 mars 2017 _

      Sociologie. « Le Concert des puissants » (François DENORD et Paul LAGNEAU-YMONET) [RADIO : 42’26]

      http://la-bas.org/les-emissions-258/les-emissions/2016-17/Qu-ils-degagent-Vite-mais-comment

      Ils ont les milliards, nous sommes des millions, alors qu’ils dégagent ! Mais ils ne dégagent pas.
      Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas que les milliards, ils ont des relations ; grands médias, entreprises, haute administration, réseaux faits d’allégeances et de calculs glacés.
      L’ordre établi a été établi par eux et pour eux. Oligarchie, dominants, establishment…
cette saison, on dit « système ».
      C’est une puissance détestable, peut-être, mais un bloc obscur et inévitable. Inévitable ? Qu’ils dégagent ! Oui, mais comment ? Un coup de balai ne suffira pas, c’est toute la maison qu’il faut reconstruire. Dans la foulée de Bourdieu et des Pinçon-Charlot, deux sociologues reprennent d’abord le chantier de démolition.

      01. La structure du pouvoir en France
      02. L’entourage des candidats
      03. 80% de reproduction, 20% de nouveauté
      04. J’ai des relations mondaines
      05. C’était pas mieux avant
      06. Dynastie

      Un entretien de Daniel MERMET avec François DENORD , chercheur en sociologie au CNRS et Paul LAGNEAU-YMONET , professeur de sociologie à l’université Paris-Dauphine.
      Journaliste : Daniel MERMET
      Réalisation : Sylvain RICHARD
      Montage : Grégory SALOMONOVITCH
      Vidéo : Jonathan DUONG, Jeanne LORRAIN et Cécile FREY

      Charles Trenet - Les relations mondaines
      https://www.youtube.com/watch?v=AfU-4oCVdbk

  • L’arnaque en version lutte des classes - François Ruffin à Villeneuve d’Ascq, Merci patron - Intégrales

    On est parfois plus fort qu’on ne le pense, ils sont parfois plus fragiles qu’on ne le croit !

    Villeneuve d’Ascq, Mercredi 23 mars 2016 - 58 mn

    Au cinéma Le Méliès, centre commercial du Triolo, rue Traversière à Villeneuve d’Ascq, c’était la projection du film Merci patron, suivie d’un débat avec le réalisateur, François Ruffin.
    C’était organisé par les Amis du Monde Diplomatique de Lille.
    La salle était comble, vous n’avez pu entrer, alors, pour écouter l’intégrale de ce débat,

    Résumé du film :
    Jocelyne et Serge Klur fabriquaient des costumes Kenzo. Mais leur usine est délocalisée en Pologne, et ils se sont retrouvés au chômage, criblés de dettes et risquent maintenant de perdre leur maison.
    Une intervention en assemblée générale des actionnaires suffira-t-elle ? Parviendront-ils à toucher le bon cœur du PDG ?
    Du suspense, de l’émotion, de la rigolade, et même de l’espionnage pour ce thriller social.

    Quelques uns des sujets abordés :
    – Que deviennent les Klurs ? La question ! ! !
    – Le travail de nuit.
    – Les concepts qui soulent.
    – De la division de classe.
    – Le « choc » de Madame Gueffar.
    – Politique : Elle pue la tambouille !
    – De la ré insertion sociale de bernard arnault, par la frite.
    – La chanson Merci Patron : Genèse.
    – Ça nous fera des souvenirs

    Source : http://www.campuslille.com/index.php/entry/arnaque-en-version-lutte-des-classes-francois-ruffin-merci-patron

    #Intégrales, _ c’est la mise en ligne des documents originaux, dans leur totalité, non retouchés, diffusés lors des émissions de Radio Campus Lille. Document libre d’usage, suivant le respect du droit des auteurs. *

    #audio #radio #Radios_libres #Lille #Radio_Campus_Lille #Merci_patron #François_Ruffin #Kenzo #bernard_arnault #Amis_du_Monde_Diplomatique #Presse #Cinéma

  • Le code du travail en sursis - Guillaume Etiévant à Lille - #Intégrales

    Conférence débat à Lille ce lundi 4 janvier 2016 - 57 mn
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    Guillaume Etiévant, Expert auprès des comités d’entreprise et des organisations syndicales (JDS Experts), est Secrétaire National du Parti de Gauche à l’économie et au travail. Il est membre du bureau de la Fondation Copernic, pour laquelle il a co rédigé les ouvrages Changer vraiment ! Quelles politiques économiques de gauche ? (Syllepse) et Que faire de l’Europe ? (Les liens qui libèrent).

    Redonner toute sa place au débat démocratique sur les droits des salariés.
    Face à la destruction des droits organisés par le Parti socialiste les travailleurs et salariés doivent s’organiser. Cela passe d’abord par comprendre les conséquences des réformes libérales sur le monde du travail.


    Le Medef rêve d’un salarié totalement flexible, soumis, sans protection. Ce rêve avance sous le masque souriant du « consensus » et du « dialogue social » entre « partenaires sociaux ». Il convient de dévoiler ce subterfuge. La négociation collective est et demeure une source indispensable, essentielle au droit du travail. Mais lorsqu’on prétend la substituer à la loi et aux grandes protections du droit du travail, ce n’est plus de dialogue mais de destruction qu’il s’agit. Cette tendance à la vampirisation de la loi par la négociation collective a déjà permis que de nombreux salariés ne sachent même plus, d’une semaine sur l’autre, à quels horaires ils vont travailler. Aujourd’hui, il est question de poursuivre, voire de parachever, ce mouvement et d’autoriser la destruction non plus seulement des rythmes de travail et de vie, mais la destruction par accord collectif de la représentation du personnel, du droit du licenciement, et finalement de l’ensemble du droit du travail.

    Le blog de Guillaume Etiévant : http://guillaumeetievant.com
    Source : http://www.campuslille.com/index.php/entry/le-code-du-travail-en-sursis-guillaume-etievant-a-lille

    #radio #radio_libre #Code_du_travail #Guillaume_Etiévant #Radio_Campus_Lille #audio

  • Sous couvert d"Idées" le #GrèceBashing du Monde en continu.

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2015/06/17/les-grecs-hebetes_4655631_3232.html #Intégral #FuckThePaywall

    Hébétés, nous marchons droit vers le désastre. C’est l’Europe qui est cette fois menacée, car le blocage des négociations entre le premier ministre grec, Alexis Tsipras, et ses créanciers est aussi grave que spectaculaire. Une faillite d’Athènes, destructrice pour les Grecs mais aussi pour l’Europe, est désormais dans toutes les têtes. Prenant la mesure de la gravité de la situation, peut-être serait-il nécessaire que les dirigeants grecs cessent leur jeu de poker perdant pour sortir de l’impasse dans laquelle ils se sont fourvoyés. Avant qu’il ne soit trop tard.

    Après ce plagiat taquin d’une récente tribune enflammée publiée par Le Journal du dimanche, interrogeons-nous : comment en est-on arrivé là ? On se rappelle le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, décelant fin janvier dans la victoire de Syriza « un raz de marée contre l’austérité », qui allait renforcer le camp de ceux qui voulaient « réorienter la politique européenne ». En réalité, l’impasse actuelle n’est guère une grande surprise pour qui savait ouvrir les yeux sur le premier ministre grec et son parti Syriza.

    Il y eut maldonne sur tout, ou presque.

    Premièrement, un mélenchoniste radical ne devient pas en quelques mois un social-démocrate réformateur digne de confiance. Le mandat que lui ont confié les électeurs abusés par des promesses intenables est depuis le début incompatible avec les exigences des Européens et du Fonds monétaire international (FMI).

    Deuxièmement, Alexis Tsipras a voulu jouer au plus fin, promettant un soir une réforme à Bruxelles pour mieux se dédire le lendemain à Athènes. Curieusement inspiré, il a exhumé début juin à la surprise générale une vieille clause invoquée dans les années 1980 par la Zambie pour reporter un remboursement au FMI. Il a surtout cassé le ténu lien de confiance avec ses partenaires.
    Complainte contre-productive

    Troisièmement, il a cru qu’il négociait avec des créanciers, rebaptisés avec mépris « les institutions ». En réalité, les Grecs se confrontent politiquement avec les autres peuples européens, qui n’ont pas de leçon de démocratie à recevoir. Et, pour l’instant, c’est dix-huit contre un. « A travers toute l’Europe, il y a un sentiment croissant : ça suffit », résume le vice-chancelier allemand, le social-démocrate Sigmar Gabriel.

    Quatrièmement, la complainte du Grec souffrant finit par être contre-productive. Auprès des pays qui ont accompli en silence de douloureux efforts – l’Irlande, l’Espagne, le Portugal ; auprès des Etats les plus pauvres, tels que la Slovaquie et les pays baltes, contraints de verser leur obole à plus prospères qu’eux ; auprès des plus riches aussi comme la Finlande : la crise à Athènes n’est pas pour rien dans l’échec du très modéré Alexander Stubb, qui a perdu les élections et laissé place à une coalition très eurosceptique. Sans cesse, Tsipras entonne ce refrain : « Nous portons sur nos épaules la dignité d’un peuple et l’espoir des peuples européens. » Il se crée chaque jour plus de détracteurs.

    Cinquièmement, le gouvernement grec a tenté de faire croire que la solidarité européenne avait été détournée par les banques. Les Européens ont en effet dédommagé les banques en reprenant les dettes accumulées par les Grecs. Mais c’est logique : les Européens aident à solder le passé, mais il n’a jamais été question de financer à fonds perdu un train de vie grec sans commune mesure avec sa capacité économique. Rien ne sera possible si les Grecs n’ajustent pas leurs dépenses à leurs revenus.
    Risque géopolitique

    Le blocage est total. Et, si aucune solution n’est trouvée, l’enchaînement risque d’être fatal, de faillite en panique des épargnants jusqu’au « Grexit ». Une catastrophe.

    Pour la Grèce, d’abord. Le pays verrait sa devise dévaluée de plus de moitié et le coût de ses importations s’envoler. Le résultat est connu : pénurie de médicaments, d’énergie, de produits high-tech, et une terrible récession comparable à celle de l’Argentine.

    Pour les Européens ensuite. Les responsables politiques assurent que la crise serait contenue à la Grèce. En réalité, ils n’en savent rien. Nul ne peut jurer qu’un « Grexit » n’entraînera pas une attaque sur l’Italie, l’Espagne, et de fil en aiguille un démantèlement de la zone euro.

    Enfin, le risque géopolitique est majeur. Au cours des années 1990, la Grèce a normalisé ses relations avec la Turquie et ne s’est pas laissé emporter dans la guerre des Balkans. Fraternité orthodoxe oblige, elle est aujourd’hui instrumentalisée par Poutine, submergée par les réfugiés venus du monde arabo-musulman et se frotte à une Turquie peu stable depuis l’échec d’Erdogan aux élections législatives. L’Europe ne peut pas se permettre d’avoir une Grèce soumise aux troubles, voire à des tentatives autoritaires.

    Dans ce contexte, la Grèce doit trouver un accord avec les Européens. Signé par Alexis Tsipras ou un autre, peu importe. Il existe des précédents peu reluisants. C’était en novembre 2011, au G20 de Cannes, au plus fort de la crise de l’euro : le premier ministre grec Georges Papandréou et l’Italien Silvio Berlusconi avaient comparu au tribunal de l’euro devant Sarkozy, Merkel et Obama. Bien sûr, ils ne furent pas putschés comme de malheureux démocrates sud-américains victimes de la CIA. Mais, de retour dans leur pays, ils ont comme par miracle perdu leur majorité. Papandréou fut remplacé par le banquier central Loukas Papademos et Berlusconi par l’ex-commissaire européen Mario Monti.

    Imaginons donc un scénario de crise : 30 juin, constat de défaut de la Grèce ; 1er juillet, panique bancaire et instauration d’un contrôle des changes par Tsipras, contraint et forcé ; 2 juillet, mise en minorité du gouvernement Tsipras par les irréductibles de Syriza ; 3 juillet, constitution d’un gouvernement d’union nationale, avec ou sans Tsipras ; 4 juillet : retour des négociateurs à Bruxelles-Canossa. Odieusement antidémocratique ? Les Grecs jouent au poker. Pourquoi pas nous ?