• Convention Unedic, du palace au palais de justice
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8003

    L’hôtel Lutétia a été occupé le 18 septembre 2014, date de la reprise des tables de concertation organisées par la mission Valls. Suite à cette occupation, une personne a été inculpée pour « violence en réunion » et passe en #procès le 16 février prochain.

    Rappelons le contexte. En juin 2014, le gouvernement agrée une nouvelle convention #Unedic, qui met encore plus à mal les droits des chômeurs et des précaires avec, en particulier, la suppression de l’annexe 4 concernant les #intérimaires et la mise en place des droits rechargeables et d’un lourd différé d’indemnisation. Devant la perspective d’un été aux festivals encore une fois annulés, l’Etat décide de prendre à sa charge financière le différé et organise une série de réunions qui ciblent uniquement le cas des annexes 8 et 10, celles des intermittents du spectacle. Les participants aux tables auront beaucoup de mal à élargir le débat aux droits sociaux destinés à l’ensemble des chômeurs (le rapport issu des tables se cantonne strictement aux annexes 8 et 10) et Valls aura beau jeu de communiquer sur sa capacité à avoir pu enfin régler le problème des #intermittents, entérinant ainsi dans les esprits une séparation radicale entre le traitement de ces chômeurs qui seraient privilégiés... et les autres [4]. Vive la vieille technique du séparer pour mieux régner !

    L’#occupation du Lutétia, palace alors en chantier, a été un blocage économique, touchant le monde du travail discontinu (un grand nombre d’intérimaires y travaillaient et tous les ouvriers sont rentrés chez eux ce jour-là). Nous avons ainsi voulu manifester notre opposition à cette nouvelle convention Unedic et rappeler aux participants aux tables que ce qui nous importe, c’est la construction de droits pour l’ensemble des #chômeurs et #précaires.

  • Intérimaires chez PSA
    http://www.lalsace.fr/haut-rhin/2015/11/03/interimaires-chez-psa

    La mise en place d’une nouvelle équipe, le week-end à partir du 5 décembre, a obligé PSA Peugeot-Citroën à recruter 650 #intérimaires depuis la mi-septembre. Après avoir découvert comment les agences d’intérimaires travaillaient (notre édition du 7 octobre), nous suivons aujourd’hui Medhi et Aurélie, intégrés à l’usine de montage.

    Les deux intérimaires que nous rencontrons ont peu ou prou le même profil. 30 ans pour Aurélie Faria d’Altkirch, 28 pour Medhi Merchi, le Mulhousien. Ils font partie des premières vagues de recrutement et sont tous les deux en contrat avec l’agence Manpower, via une Action de formation préalable au recrutement (#AFPR) de #Pôle_emploi.

    Avant d’arriver sur le site de la Hardt début septembre, Aurélie était au #chômage et Medhi travaillait seulement à mi-temps, dans le bâtiment. « Je crois qu’avant de venir ici, j’ai tout fait. J’ai été en caisse, j’ai travaillé dans la vente, en périscolaire, dans la plasturgie… » , précise la jeune mère de famille du Sundgau. Mehdi était dans le bâtiment. « Mais j’avais déjà travaillé pour PSA il y a une dizaine d’années, également au #montage » , souligne-t-il. La première question tombe tout naturellement : quelles sont les différences entre aujourd’hui et il y a dix ans ? « La #cadence, le speed. C’est clairement plus rapide aujourd’hui… » Aurélie confirme : « C’est vrai qu’au niveau cadence, c’est rapide. On n’a pas le temps de faire quoi que ce soit. » Mehdi travaille à installer le levier de vitesse, la climatisation ou la radio, quand Aurélie est spécialisée sur les éléments de planche de bord, de sécurité…, aussi bien pour la Peugeot 2008 que pour la Citroën C4 ou la DS4. « Ça, c’est bien : il n’y a pas une voiture pareille, ça évite la monotonie » , précise Aurélie.

    Les cadences, c’est speed
    Le montage, c’est évidemment le cœur du site industriel, la plus grosse usine, l’endroit qui va absorber la très grande majorité des 650 intérimaires recrutés. C’est aussi là que le #travail des #opérateurs est jugé le plus difficile. Ici, la chaîne avance, il ne faut pas traîner pour des opérations précises et techniques à réaliser. « Moi, c’est simple, j’ai une minute et huit secondes par voiture » , calcule Mehdi. « Moi, je n’ai pas calculé, mais c’est super rapide… » , explique Aurélie.

    Medhi et Aurélie ont donc suivi le même cursus de formation, un #recrutement par #Manpower via un AFPR. Et aujourd’hui, Medhi souhaite revenir sur cette période. « On a eu une mauvaise information volontaire sur l’AFPR. Il fallait faire vite, recruter beaucoup et on ne nous a pas précisé que, durant les trois semaines de formation, sur le site, on allait continuer à percevoir notre indemnité de Pôle emploi. Pour ceux qui touchaient 2000 € par mois, pas de souci. Mais moi, j’avais 400 €. Comment on fait pour venir travailler tous les jours avec 400 € ? J’ai été obligé de demander une avance… » Aujourd’hui, le #salaire net des intérimaires, « c’est 1200 €, alors qu’on nous avait parlé de 1400 par mois… » Mélange entre le net et le brut, avec ou sans les congés payés ? Là encore, il reste une incompréhension entre des agences obligées de recruter rapidement et certains intérimaires déçus par un manque de clarté de leur employeur.

    L’équipe de week-end
    On connaît l’objectif de la création de cette équipe de week-end qui commencera à fonctionner le samedi 5 décembre, composée par les 650 intérimaires, 25 salariés venus d’autres sites du groupe PSA et 50 personnes du site de Mulhouse. Il faut produire plus, la demande commerciale en particulier pour la Peugeot 2008 étant toujours forte, quand les C4 et DS4 devraient bénéficier d’un regain d’intérêt après leur récent restylage. Actuellement, Medhi et Aurélie travaillent une semaine, de 5 h à 13 h, et la semaine suivante, de 13 h à 20 h 30, cinq jours par semaine.

    À partir du 5 décembre, l’organisation de leur vie va profondément changer, puisque la fameuse équipe du week-end prévue jusqu’aux vacances d’été - son avenir à long terme dépendra du marché - tournera le samedi de 13 h à 1 h du matin et du dimanche 17 h jusqu’au lundi 5 h du matin, soit 22 heures de travail en deux fois 11 heures (payées 35). « Pour mes enfants, c’est vraiment bien. Je serai là la semaine » , explique Aurélie, même si elle sait déjà qu’il faudra faire des efforts, y compris physiquement pour pouvoir tenir le choc. « Quand on débute, on souffre vraiment les premiers jours, mais même aujourd’hui, après deux mois, on a toujours des courbatures, des douleurs, en particulier dans les mains et les bras. »

    Mehdi apprécie également de travailler le week-end, d’avoir sa semaine pour faire autre chose. « J’avais vraiment aimé ma première expérience chez PSA. J’aime l’industrie, même si c’est dur. » Les deux n’osent pas trop se projeter dans l’avenir : ce premier contrat d’intérimaire prendra fin pour eux le 3 avril prochain. L’#intérim, c’est ça aussi : un tremplin et une bouffée d’air quand on est sans emploi, mais l’impossibilité de pouvoir se projeter sur le long terme.

  • Trop de #morts : Arcelor et l’Etat doivent cesser d’employer des #intérimaires – Le blog de Gérard Filoche
    http://www.filoche.net/2015/11/01/trop-de-morts-arcelor-et-letat-doivent-cesser-demployer-des-interimaires

    Arcelor est un site dit « #Seveso » extremement dangereux, il ne doit pas employer d’interimaires. Cet été en juillet et en septembre, deux interimaires de 41 ans et 29 ans sont tombés dans la fonte liquide à 1400° Arcelor est en convention avec l’etat : l’etat doit prendre ses responsabilités et applique le code du travail au lieu de l’affaiblir !

    #travail

  • Neuf graphiques qui relativisent la baisse du chômage
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/10/27/chomage-9-graphiques-qui-relativisent-la-baisse_4797827_4355770.html

    On n’entend parler que de la « catégorie A »

    catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;
    catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;
    catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;
    catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie ;
    catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple).

    catégorie A qui n’inclut pas les 620 000 #intérimaires, et aucun des 1 800 000 #chômeurs_en_activité_réduite, un chômage non classique en hausse constante, précarité de l’emploi oblige, sans même parler des « chômeurs découragés » qui ne s’inscrivent pas ou plus car cela n’apporte rien (pas d’#allocation pour 6 chômeurs sur 10), ou des emmerdes (les #radiations augmentent), du #contrôle.

    Chômage, les vases communicants, Guillaume Duval, défenseur comme tous, de l’emploi
    https://www.facebook.com/guillaume.duvalaltereco/photos/a.347528705371770.1073741826.347528652038442/414420488682591/?type=3&theater

    Les chiffres du #chômage publiés ce soir par le ministère du travail traduisent surtout dans l’immédiat la poursuite du mouvement de bascule entamé depuis plusieurs années déjà entre les chômeurs inscrits à pôle emploi qui n’ont pas travaillé du tout (- 24 000 par rapport au mois précédent) et ceux qui ont travaillé quelques heures ( + 26 000). Un effet de la multiplication continue des contrats de travail de très courte durée. Il vaut certes mieux travailler un peu que pas du tout mais dans l’immédiat ce mouvement ne traduit pas de baisse du sous emploi global.

    Pour en savoir plus voir :
    http://travail-emploi.gouv.fr/etudes-recherches-statistiques-de,76/etudes-et-recherches,77/publications-dares,98/dares-analyses-dares-indicateurs,102/2015-079-demandeurs-d-emploi,19038.html

  • Décision [provisoire ?] en faveur des salariés précaires aux Etats-Unis, Monde
    http://www.lesechos.fr/journal20150831/lec1_monde/021288031441-decision-choc-en-faveur-des-salaries-precaires-aux-etats-unis-

    Intérimaires et sous-traitants seront considérés comme des employés. Un coup de tonnerre pour de nombreuses entreprises.
    Qu’est-ce qu’un employé ? La question revêt une importance particulière aux Etats-Unis, où de plus en plus d’entreprises ont recours à des #intérimaires ou à des #sous-traitants pour conserver une plus grande flexibilité dans la gestion de leurs effectifs.
    Le National Labor Relations Board (NLRB), l’agence chargée de traquer les pratiques illégales sur le marché du travail, vient de prendre une décision qui pourrait considérablement changer la donne pour de nombreuses grandes entreprises américaines. A commencer par Uber, dont le million de chauffeurs pourraient désormais être considérés comme des employés. Mais aussi pour les entreprises de restauration rapide ayant un important réseau de franchisés comme McDonald’s, par ailleurs dans le viseur du NLRB.
    L’agence se prononçait sur le cas d’une entreprise qui employait des sous-traitants pour son activité de recyclage. Elle a jugé que celle-ci en était le co-employeur, puisqu’elle les embauchait, les licenciait, fixait leurs salaires et leur temps de travail. A ses yeux, une entreprise employant un sous-traitant ou un intérimaire pourra donc être considérée comme son employeur même sans le superviser complètement. Une rupture par rapport à la doctrine prévalant depuis l’ère Reagan, selon laquelle l’entreprise devait exercer un contrôle « direct et immédiat » sur les salariés pour être considérée comme un employeur.
    Un « séisme »
    La décision a provoqué l’effet d’une bombe aux Etats-Unis, où, en 2014, près de 3 millions d’Américains travaillaient comme intérimaires (soit 2 % de la population active), contre 1,1 million en 1990. Les fédérations de franchisés se sont dites prêtes à aller jusqu’à la Cour suprême pour obtenir l’annulation de ce jugement qualifié de « séisme ». Quant aux organisations patronales, qui ont tenté jusqu’au bout d’infléchir la position du NLRB, elles estiment que le sujet est du ressort du Congrès, et continuent d’arguer qu’elles n’ont pas à négocier avec les salariés d’une franchise ou d’une société d’intérim, ni à être tenues responsables en cas d’abus.
    « Cette décision pourrait bien être la plus significative depuis trente-cinq ans », a déclaré l’avocat de l’American Chamber of Commerce, Marshall Babson, promettant un torrent de conflits sociaux et de réclamations au sein des entreprises. « Si la décision est maintenue, l’intérêt à avoir recours à des sous-traitants devient proche de zéro », a pour sa part déclaré Beth Milito, conseillère juridique pour la Fédération des PME.
    E. C., Les Echos

  • CIP-IDF > Faire sauter le paritarisme
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7298

    ... nous ne voulons pas être sauvés. L’argument du sauvetage – des annexes du régime comme de l’indemnisation du chômage en général – n’est pas nouveau. Il est très employé par les #syndicats signataires et l’État, et consiste à dire que si l’on ne fait pas de concessions d’importance, il n’y aura plus rien. C’est une forme de chantage que l’on a connue en 2003, et qui a consisté à en finir avec le système mutualisé d’#indemnisation du chômage dans les métiers du spectacle, à le vider de sa substance et à réduire drastiquement le nombre de ses bénéficiaires. La question est : à quel prix ce sauvetage ? C’est avant tout la gestion paritaire de l’assurance chômage que ses protagonistes se félicitent de sauver. Les annexes VIII et X ne sont pas sorties sauves de la restructuration de 2003…

    R : Pourquoi êtes-vous opposés à la prise en charge par l’État de l’extension du différé d’indemnisation, qui peut paraître une mesure de préservation ?

    J : Parce que ce n’est pas une mesure structurelle. D’abord, cette mesure-tampon n’est pas pérenne, et elle est très insuffisante par rapport à la destruction des droits des #intermittents opérée depuis 2003. Ensuite, elle ne résout en rien les problèmes de l’ensemble de cette convention d’assurance chômage, ni pour l’annexe IV qui concerne les #intérimaires [1], ni pour le régime général qui, lui, est mis à mal depuis bien plus longtemps [2]. Enfin, le risque est que s’impose la solution préconisée notamment par la CFDT, consistant à sortir l’intermittence de la solidarité interprofessionnelle, au travers de la création d’une caisse professionnelle. Nous y sommes résolument opposés, et demandons un retour à la table des négociations ainsi qu’une remise à plat du système de l’assurance #chômage.

    R : Justement, les mesures annoncées le 20 juin laissent-elles la porte ouverte à cette remise à plat, ou bien ne peuvent-elles qu’accompagner la réforme ? [3].

    J : Le problème est qu’elles ne remettent pas en cause le système de décision, le #paritarisme, où cinq confédérations syndicales et trois organisations patronales nommées par décret décident de l’ensemble de la protection sociale. Elles ne sont jamais remis en cause et représentent très peu de salariés. Elles ont travaillé sur la feuille de route du Medef, dans les locaux du Medef et sur son initiative. Lors de la dernière négociation, d’après la CGT, il y a eu onze heures de discussions de couloir, et un quart d’heure autour de la table avant de signer le protocole [4]. Cela pose un problème de #démocratie : qu’est-ce qui justifie que cinq confédérations syndicales et trois organisations patronales désignées ad vitam aeternam soient habilités à décider du sort social de millions de salariés qu’elles ne représentent plus ?

  • Ici, à Francfort et partout, rendez nous l’argent !
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7619

    Un an après

    Le 22 mars 2014, un accord sur les règles de l’assurance #chômage était signé à minuit, dans une salle de réunion du #MEDEF, après un gueuleton bien arrosé et de petits arrangements entre amis. Car c’est ainsi que l’on décide du sort de 6 millions de chômeurs et de leurs familles, de leur accès ou non à des allocations chômage, et du montant de ces allocations : selon des méthodes quasi mafieuses, sans contrôle démocratique, sans l’avis des principaux concernés.

    Cette nuit-là, deux syndicats qui prétendent défendre les salariés, FO et la CFDT, ont signé un accord qui égrenait une liste de mesures pour appauvrir les #pauvres et précariser les #précaires : baisse drastique des allocations chômage pour les #intérimaires et les #intermittents de la restauration, différé d’indemnisation de 6 mois pour les nouveaux licenciés, nouvelles attaques contre l’intermittence du spectacle,...

    Après tout, 6 chômeurs sur 10 en France ne sont pas indemnisés, alors pourquoi ne pas continuer la politique du pire ?

    Quand des collectifs de chômeurs ont multiplié actions et grèves pour protester, la CFDT avait une réponse toute prête : « Ah vous les intermittents, vous êtes des égoïstes, regardez la mesure-phare de l’accord, le dispositif des droits rechargeables, un progrès fantastique pour les chômeurs du régime général qui sont beaucoup plus nombreux que vous ».
    Quand François Rebsamen, ministre dit socialiste du Travail, a donné son agrément à l’accord, il a tenu le même discours : « Les droits rechargeables, c’est une avancée historique, vous comprenez, je ne peux pas ne pas signer, c’est formidable, c’est le dialogue social... »

    Nous l’avons dit dès le premier jour, ce fameux dispositif des « #droits_rechargeables », fondé, comme la réforme de l’intermittence de 2003, sur une logique aléatoire et injuste, allait provoquer une catastrophe sociale de grande ampleur.

    Aujourd’hui, nous sommes en pleine catastrophe.

    Dès la mi-juin 2014, l’UNEDIC mentionnait dans une note interne que 500 000 chômeurs verraient leur allocation baisser à cause des droits rechargeables, mais cela n’empêcha pas François Rebsamen de donner son agrément.

    Aujourd’hui chacun se rend compte qu’avec le croisement des nouvelles règles (sur la recharge, sur l’épuisement des droits, sur l’activité reprise), c’est un nombre exponentiel de chômeurs qui sont lésés et se retrouvent avec une allocation bien inférieure à ce qu’ils auraient touché sans la réforme.
    Certains, sûrs d’avoir travaillé et cotisé suffisamment pour avoir droit à une indemnisation correcte, apprennent au guichet de Pôle Emploi qu’ils vont toucher une allocation inférieure au RSA, de 150 ou de 200€ par mois, et ce pendant des années.

    Ce 18 mars, les « partenaires (a)sociaux » responsables du désastre, après avoir admis des « dysfonctionnements », se réunissent à la hâte pour faire disparaître les cas les plus voyants... Que ce soit clair : nous ne nous contenterons pas de corrections à la marge, « pour 30 000 personnes », comme l’annonce l’UNEDIC. C’est l’ensemble des personnes lésées qui doivent voir leur droits recalculés, et c’est toute la convention 2014 sur l’assurance chômage qui doit être abrogée.

    Dix ans après

    Quand on n’est ni chômeur ni précaire, on croit pouvoir écouter d’une oreille distraite ces histoires de réforme de l’assurance chômage ou du #RSA.

    Et pourtant.
    S’il est un levier pour bouleverser un marché du travail, et une société entière, c’est celui-là.

    Il y a dix ans, l’Allemagne achevait de mettre en place les #lois_Hartz, réformes de l’indemnisation du chômage et de l’aide sociale, réorganisation des Pôle emploi et des contrats prévus « pour sortir du chômage ». Le but avoué de ces quatre lois était « l’#activation_des_chômeurs », en clair : faire baisser drastiquement les allocations pour inciter chacun à accepter n’importe quel boulot à n’importe quel salaire, voire sans salaire du tout.

    Cette réforme de l’allocation chômage était accompagnée de dispositifs de #contrôle qui se sont révélés toujours plus autoritaires et humiliants et d’une destruction massive du #droit_du_travail, de la levée de tout frein sur l’intérim, de l’invention de « contrats atypiques » comme les « mini-jobs » payés #1€/l’heure.

    A la suite des lois Hartz, le salariat allemand, qui était un des plus protégés et stables d’Europe, a vu ses conventions collectives voler en éclats, et voilà aujourd’hui le « modèle allemand » que l’Europe entière est sommée d’imiter : le plus grand secteur à bas salaires d’Europe,15 millions de pauvres, une espérance de vie en recul, le record d’Europe des inégalités. Ces dix dernières années, le salaire réel a baissé en Allemagne de plus de 4%, de 20% dans le secteur des bas salaires.
    Dans le même temps, et par la grâce de réformes fiscales aussi peu redistributives que possible, les richesses accumulées par le 1% de la population le plus riche ont pris des dimensions inouïes et le fossé qui sépare l’élite fortunée de la grande masse des précaires, les régions riches des Länder pauvres, est plus profond que jamais.

    Les faits sont clairs : avant d’imposer aux pays du Sud de l’Europe le chantage de la dette pour détruire leurs droits sociaux et ruiner la vie de leurs habitants, l’oligarchie allemande a infligé ce traitement de choc à sa propre population. Ces réformes, menées il y a dix ans par le gouvernement social-démocrate/vert de G.Schröder, Angela Merkel n’a pas eu besoin de les faire, puisqu’un gouvernement dit de gauche s’en était chargé.

    De l’agrément donné à un accord UNEDIC qui tape sur les plus pauvres jusqu’à une loi Macron qui aggrave les conditions de travail des précaires, le gouvernement Valls suit la même logique néo-libérale et autoritaire.

    Aujourd’hui

    Ce 18 mars, c’est aussi l’inauguration du nouveau bâtiment de la Banque Centrale Européenne à Francfort, un gratte-ciel dont la construction a coûté 1 milliard 300 millions d’euros.

    Si on sait depuis longtemps que la BCE est un outil de l’oligarchie européenne pour enrichir les riches et appauvrir les pauvres à coup de « programmes d’austérité », de destruction des droits sociaux et de démantèlement des services publics, son attitude actuelle vis-à-vis du nouveau gouvernement grec jette la lumière la plus crue sur ses méthodes et sur ses objectifs.

    En coupant dès le lendemain des élections un des guichets nécessaires au financement des banques grecques, en refusant toute négociation sur l’effacement de la dette, la BCE, appuyée par tous les gouvernements de la zone euro hors Grèce, quelle que soit leur prétendue couleur politique, se livre à un chantage d’une simplicité élémentaire. Comme la CIA s’est chargée de faire tomber le gouvernement Allende au Chili en 1973, la BCE entend bien faire tomber le gouvernement Syriza par une sorte de « coup d’état » financier et silencieux, mais qui n’hésitera pas à s’appuyer, si cela s’avère nécessaire, sur la brutalité de quelques nazis locaux.

    Il s’agit de faire un exemple, de montrer aux autres peuples appelés bientôt aux urnes en Espagne, au Portugal ou en Irlande qu’aucun écart par rapport au dogme néo-libéral ne sera toléré. Depuis le 25 janvier, toute la politique européenne, d’Angela Merkel à François Hollande, de Jean-Claude Juncker à Wolfgang Schäuble, ne vise qu’à discréditer l’option Syriza, pour convaincre les Européens de l’inutilité de tels votes.

    Il s’agit de prouver, si besoin par la force, qu’aucune alternative n’est possible. Ni par la voie parlementaire sur laquelle des partis comme Syriza, Podemos ou le Sinn Fein irlandais sont engagés, ni par l’intervention politique directe : on voit par exemple ces derniers temps comment l’opposition aux « grands travaux inutiles », qu’il s’agisse de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, du barrage de Sivens ou du TAV Lyon-Turin, est contrée par une violence policière inouïe, par l’utilisation de milices néo-fascistes, voire par l’assassinat de militants, comme l’a montré le meurtre de Rémi Fraisse. Ainsi la rhétorique de la croissance et de l’emploi sert à faire avaler des politiques d’austérité toujours plus brutales, mais aussi à masquer l’absence totale de démocratie, sous quelque forme que ce soit, dans le fonctionnement actuel de l’Europe.
    (...) On sait que l’argent prêté à la Grèce est affecté au service de la dette, c’est-à-dire qu’il retourne dans les caisses des banques , opérant non un transfert de fond entre un Nord prospère et un Sud européen en crise, mais plutôt une subvention à des instituts privés avec l’argent des Etats.

    L’oligarchie camoufle ce tour de passe-passe par des campagnes de presse où on fait croire aux contribuables allemands, y compris aux moins fortunés d’entre eux, que leurs impôts vont aux paresseux habitants du Sud de l’Europe : pour détourner le regard du linge sale des riches et de leur fortune, rien de tel qu’alimenter le ressentiment entre les peuples et de dresser les pauvres les uns contre les autres.

    Chômeurs, précaires, intermittents, intérimaires, avec ou sans papiers, nous ne tomberons pas dans les pièges tendus par ces apprentis sorciers.

    Luttons aux côtés des chômeurs d’Allemagne pour l’abolition immédiate des lois Hartz, luttons avec le peuple grec pour l’effacement de la dette et contre la dictature de la Troïka, luttons pied à pied pour une véritable indemnisation du chômage, mutualiste et solidaire, luttons ici et là-bas, luttons partout !

    Coordination des Intermittents et Précaires Île-de-France

    Journée d’action du mercredi #18mars - à Paris, l’heure et le lieu de rendez vous sera annoncé prochainement...

  • Retour sur la lutte des Latelec Fouchana, l’Egregore du 23 Fevrier 2015 - OCL - Organisation Communiste Libertaire
    http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1648

    Sonia Jebali et Monia Dridi sont #ouvrières dans la société Latelec-Fouchana, filiale tunisenne de Latécoère, #multinationale_française qui fournit en équipements les grands avionneurs mondiaux comme #Airbus ou Dassault.

    Lorsque Latécoère-Latelec avait délocalisé en 2005 une partie de sa production de câblage dans la banlieue de #Tunis, elle espérait trouver une main d’œuvre qualifiée et sensée docile, puisque féminine. Elle souhaitait ainsi conserver une exigence de qualité, tout en réduisant de façon considérable ses coûts de fabrication grâce à des #salaires mensuels d’environ 150 euros.

    Mais Latécoère-Latelec s’est heurté à la détermination des salarié-es qui ont commencé à se rebeller contre les conditions de travail difficiles, les heures supplémentaires imposées et non payées, le harcèlement sexuel, et les insultes sexistes. Elles ont alors créé un syndicat UGTT (Union générale tunisienne du travail).

    Les ouvrières ont obtenu des augmentations de salaire, la reconnaissance de leurs droits à des congés, un respect accru. C’en était trop pour les dirigeants qui ont organisé un #lock-out, transférant temporairement la production en France. Ils cherchaient ainsi à mettre en concurrence les salariés du Nord et les salariés du Sud. En septembre 2012, l’usine avait été fermée pour une durée indéterminée et Latécoère avait commencé à vider l’usine de ses effectifs. 200 postes d’#intérimaires avaient été supprimés entre octobre 2012 et mars 2013 et 10 ouvrières dont des déléguées syndicales avaient été licenciées.

  • CIP-IDF > Remarques sur les intitulés des annexes - Commission annexe, article 3
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7552

    Réunie ce jour, la commission annexe décide d’axer sa séance sur une question lexicologique à propos des 11 annexes de la convention d’#assurance_chômage du 14 mai 2014.

    Nous savons que chaque annexe regroupe des pratiques d’#emploi particulières, en tout cas qui ont une raison de ne pas dépendre du Règlement général.

    Mais la formulation du lien de #subordination entre l’employé et l’employeur diffère selon les annexes (et même peut-être selon les époques, cf. infra), voire à l’intérieur d’une même annexe.

    Dans les annexes de la convention du 14 mai 2014, la définition de l’employé se décline suivant au moins sept axes, sept entrées différentes :

     La désignation de l’emploi :
    o Bûcherons-tâcherons (annexe I)
    o Personnels navigants (annexe II)
    o Ouvriers dockers (annexe III) ; Ouvriers de l’édition d’enregistrement sonore, de la production cinématographique et audiovisuelle, de la radio, de la diffusion et du spectacle (annexe VIII)
    o Salariés #intérimaires (annexe IV)
    o #Salariés occupés hors de France ou par des organismes internationaux, ambassades et consulats (annexe IX)
    o #Travailleurs (à domicile, annexe V)
    o Anciens titulaires d’un #CDD (annexe VI), d’un contrat de professionnalisation (annexe II)
    o Apprentis (annexe II)

     L’activité elle-même
    o VRP : Voyageurs représentants placiers (annexe I)
    o Bûcherons-tâcherons (annexe I)
    o Journalistes (annexe I)
    o Assistants maternels (annexe I)
    o Marins-pêcheurs (annexe II)
    o Ouvriers dockers (annexe III)
    o Techniciens de l’édition d’enregistrement sonore, de la production cinématographique et audiovisuelle, de la radio, de la diffusion et du #spectacle (annexe VIII)
    o Artistes du spectacle (annexe X)

     Un rapport au lieu du travail
    o VRP : Voyageurs représentants placiers (annexe I)
    o Personnels navigants de l’aviation civile (annexe I)
    o Personnels navigants de la marine marchande (annexe II)
    o Ouvriers dockers (annexe III)
    o #Travailleurs_à_domicile (annexe V)
    o Salariés occupés hors de France ou par des organismes internationaux, ambassades et consulats (annexe IX)

     Un rapport au temps spécifique
    o Salariés intérimaires des entreprises de travail temporaire (annexe IV)
    o Anciens titulaires d’un contrat de travail à durée déterminée, ayant obtenu une prise en charge des dépenses afférentes au titre d’un #CIF (annexe VI)

     La désignation de l’employeur
    o Salariés intérimaires des entreprises de travail temporaire (annexe IV)
    o Salariés occupés hors de France ou par des organismes internationaux, ambassades et consulats (annexe IX)

     Le type de rémunération
    o Le bûcheron-tâcheron (annexe I)
    o agents rémunérés à la commission (annexe I)

     un rapport à la formation
    o Anciens titulaires d’un contrat de travail à durée déterminée, ayant obtenu une prise en charge des dépenses afférentes au titre d’un CIF (annexe VI)
    o Apprentis et titulaires d’un contrat de professionnalisation (annexe XI)

     …

    Il faudrait réfléchir à l’importance des ces nuances de formulation. Ces précisions sont-elles en lien avec le #droit_du_travail ? Sont-elles sont les vestiges, les traces de l’évolution dans le temps des différentes #formes_d’emploi en France ?

    #Lexicologie #bureaucratie #droit_social

  • CIP-IDF > Préambule à une lecture de la convention chômage / le mot annexe / description attentive des formulations des annexes dans la convention d’assurance chômage. Commission annexe
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7549

    La commission annexe décide de s’attaquer à la #convention d’assurance #chômage du 14 mai 2014 par le biais du mot #annexe.
    #Intermittents et #précaires de l’emploi, indemnisés ou non, nous manions régulièrement ce mot : une partie d’entre nous sait « dépendre » d’une annexe au régime général de l’assurance chômage.

    Les trois annexes qui reviennent souvent sont :
    • l’annexe 4, dite « des #intérimaires »
    • l’annexe 8, dite « des #techniciens du cinéma et du #spectacle vivant »
    • l’annexe 10, dite « des #artistes »

    Mais on le sait – et ceci est d’autant plus évident puisqu’il y a numérotation – il y a d’autres annexes.
    Quelles sont-elles ?
    Sont-elles toutes liées à des pratiques d’#emploi ? Et lesquelles ?
    Comment sont-elles numérotées ? Chronologiquement ? Sur d’autres critères ?
    Comment sont-elles apparues, ont-elles été obtenues, ont-elles été imposées ?
    Combien de personnes, indemnisées et #non_indemnisées, sont-elles concernées par chacune des annexes ?

    Plus largement : c’est quoi, une annexe ? D’où vient ce mot ? Quels sens a-t-il ?

    La commission annexe, gardant en mémoire les propos d’un ministre expliquant en 2003 que ces considérations techniques étaient trop compliquées pour être comprises par les #chômeurs, s’attache à creuser toutes ces questions, supposées annexes, pour comprendre et décrypter les mécanismes en jeu lors des négociations de l’assurance chômage, passées, présentes et futures.
    Elle (se) questionne notamment sur le rapprochement du Règlement général * avec les annexes, en ce qui concerne la prise en compte de la #discontinuité_de_l’emploi, notamment avec l’#activité_réduite.

  • Amazon, mode d’emploi | LE JURA LIBERTAIRE
    https://juralib.noblogs.org/2014/12/18/amazon-mode-demploi

    Dans le secret des entrepôts d’Amazon

    Derrière l’image présentée aux médias par le géant de la vente en ligne, la réalité vécue par les salariés est tout autre (...)

    Noël est une période faste pour Amazon, géant de la vente sur Internet. Le choix est vaste et les délais de livraison réduits au minimum. Certains produits sont disponibles en vingt-quatre heures. Pour satisfaire ces acheteurs pressés, le groupe américain a installé plusieurs entrepôts en France.

    Après des semaines de négociation, des journalistes d’« En quête d’actualité » ont obtenu l’autorisation de filmer la collecte et la confection des colis dans un de ces centres, situé dans la banlieue lilloise. C’est une atmosphère festive qui semble régner à chaque début de service. Le patron, comme un GO de club de vacances, fait bouger et chanter ses équipes. Un moyen de motiver et d’apporter de la bonne humeur, mais aussi un nécessaire échauffement des pieds et des mains.

    Chaque employé est chronométré

    Travailler chez Amazon demande en effet d’être en parfaite condition physique. Munis d’un pistolet scanner, les employés partent à la chasse aux produits commandés. Poussant un petit chariot, ils parcourent les allées de l’immense entrepôt pour composer leurs colis. La course est chronométrée. Car chaque salarié doit récupérer un maximum d’articles en un minimum de #temps. La direction assure qu’il n’y a pas de sanction s’il ne respecte pas cette #cadence. Une affirmation que les journalistes d’« En quête d’actualité » ont voulu vérifier en toute liberté.

    Alors que le voyage dans le Nord avait été strictement encadré par les attachées de presse zélées d’Amazon, c’est en #caméra_cachée qu’a été tourné un autre reportage dans un centre situé près d’Orléans. Et là, les choses se sont révélées moins idylliques que ce que la direction d’Amazon veut bien présenter.

    Un rythme infernal

    Pour le « coup de feu » des fêtes de fin d’année, l’entreprise américaine recrute des #intérimaires. Après une batterie de tests, ceux qui sont jugés aptes intègrent l’équipe sous le contrôle étroit de leurs responsables. Il est fortement recommandé de suivre le rythme infernal qui leur est imposé moyennant 30 cents de plus par heure que le smic. Pour ceux qui sont en deçà des objectifs, leur « mission » est interrompue.

    D’autres marchands en ligne tentent des systèmes pour auto­­matiser la préparation des commandes. Mais, en bout de course, ce sont toujours des salariés sous-payés qui emplissent les cartons.

    « Achats de Noël : plongée au cœur d’Amazon, le plus grand magasin de France », présenté par Guy Lagache (France, 2014, 100 min.) Mercredi 17 décembre à 20 h 50 sur D8.

    Leur presse (Joël Morio , LeMonde.fr, 17 décembre 2014)

     

    Chez Amazon, une caméra sème la panique : « Cache les tableaux de productivité ! »

    En pleine période de Noël, Amazon, le géant du commerce électronique, se serait certainement bien passé de cette très mauvaise publicité.

    Des journalistes du magazine « En quête d’actualité », diffusé mercredi soir sur D8 (à la 49e minute de la #vidéo : http://rue89.nouvelobs.com/zapnet/2014/12/18/chez-amazon-camera-seme-panique-cache-les-tableaux-productivite-256), ont pu infiltrer un entrepôt de l’entreprise et révéler la stratégie des dirigeants. Leur considération pour leurs salariés ou pour le droit du travail apparaît très faible.

    Un « check » pour se dire bonjour

    Côté pile, Amazon est une entreprise cool, moderne et soucieuse de protéger « sa famille » d’employés. Les salariés s’échauffent chaque matin en musique pour « avoir un esprit famille ».

    Face caméra, le patron d’un entrepôt situé dans le Nord, près de Lille, nous fait même croire qu’il « checke » avec le poing tous ses employés chaque matin. Le manager (qui dirigeait auparavant une entreprise en Chine) explique :

    « En fait, on s’est mis à faire ça il y a un an pour se dire bonjour. Et puis les employés ont trouvé ça sympa, les Amazoniens ont trouvé ça sympa et l’ont gardé. C’est devenu un peu le signe distinctif et maintenant on se “checke”. »

    Les employés épiés par leur scanner

    Côté face, Amazon apparaît surtout obsédé par son image. On découvre des salariés sans cesse mis sous pression, des outils (scanners, caméras, vigiles) déployés pour les inciter à être toujours plus productifs, même si officiellement, les « Amazoniens » n’ont pas d’objectif journalier.

    En réalité, les scanners qu’ils utilisent servent aussi à mesurer leur productivité et à fixer des objectifs très précis. Un employé doit être au minimum à 75% des objectifs attendus par Amazon, sous peine d’être remercié.

    « Les journalistes sont très regardants »

    Mais ça, les dirigeants ne l’admettront pas. Lorsque les journalistes de D8 souhaitent regarder les scans de salariés, le manager est pris en flagrant délit. Oubliant la présence des micros, il demande à sa collègue :

    « Tu vas aller voir tout le monde de la “outbound” et tu leur demandes de cacher leurs tableaux de productivité. Tous ! Parce que les journalistes sont très regardants. »

    Un journaliste de la chaîne s’est ensuite fait embaucher comme intérimaire pour vérifier les coulisses de cette « success story ». Il constate « le flicage permanent » de l’#entreprise, une partie du temps de pause des ouvriers grignoté sans scrupule et l’existence de quotas de productivité.

    Un employé tout juste embauché doit ainsi atteindre au bout de quatre jours un objectif chiffré. En cas d’échec, il est licencié.

    Leur presse (David Perrotin, Rue89.nouvelobs.com, 18 décembre 2014)

     

    Une employée d’Amazon raconte « la peur organisée »

    TÉMOIGNAGE Une intérimaire du géant de la vente en ligne raconte les conditions de travail dans le site de Montélimar.

    La plateforme d’Amazon de Châlon-sur-Saone, en décembre 2012.

    Amélie [Le prénom a été modifié], 30 ans, a travaillé quelques semaines au sein de la plateforme d’Amazon à Montélimar (Drôme). Alors que des grèves pour des hausses de #salaires se poursuivent en Allemagne, nous avons décidé de publier son témoignage, saisissant, sur les conditions de #travail au sein du numéro 1 mondial de la vente en ligne.

    « Les agences d’intérim de Montélimar recrutent en fin d’année des hordes de salariés sur les quatre postes de travail de la plateforme Amazon, implantée il y a trois ans. Vous pouvez y être admis comme “eacher”, pour réceptionner les marchandises et les enregistrer informatiquement ; “stower”, pour les ranger dans les kilomètres d’étagères de l’entrepôt ; “picker”, pour arpenter les allées et rassembler les produits commandés ; ou “packer”, pour les emballer avant expédition.

    « C’est en tant que pickeuse que j’ai découvert l’univers d’Amazon. L’univers du code-barres. Tout a un code-barres chez Amazon : les articles, les 350’000 emplacements sur les étagères, les chariots qui servent à déplacer les produits commandés, les gens qui poussent ces chariots, les imprimantes, les voitures. Les scannettes portatives dont chacun est équipé pour lire les codes-barres ont aussi un code-barres. Elles sont reliées au réseau wi-fi, qui peut les localiser dans l’entrepôt. Tout a une réalité physique doublée d’une existence informatique. Les #managers qui sont derrière leur ordinateur savent en temps réel, grâce à ces outils, où se trouve un livre, sur quel chariot il a été enregistré, quel intérimaire pousse le chariot, où il se déplace dans l’entrepôt, à quelle heure il s’est mis au travail en scannant son code-barres personnel, quelle a été la durée exacte de sa pause, et combien d’articles il “picke” par heure. Cette #productivité personnalisée est évaluée en permanence, et des managers viennent trouver individuellement chaque picker pour lui donner sa performance et le conseiller si celle-ci n’est pas satisfaisante. “Il faut être plus dynamique, tu perds trop de temps en ramenant les articles à ton chariot, tu es à 85 articles par heure”, m’a lancé un jour un manager au détour d’un rayon, alors que je n’avais jamais vu cette personne auparavant. Mais les remontrances peuvent aussi prendre une forme numérique. Si vous garez par exemple votre chariot sur un emplacement gênant, le code-barres qui y figure permet de savoir que c’est le vôtre, et vous recevez un message sur l’écran de votre scan : “Merci de garer ton chariot sur les emplacements autorisés.”

    À Sevrey, près de Châlon-sur-Saône, les entrepôts d’Amazon s’étendent à perte de vue. 40’000 mètres carrés et des rayons qui n’en finissent pas.

    « Il est temps de picker »

    « Aux outils de surveillance, il faut ajouter des centaines de caméras, des agents de sécurité qui arpentent les allées toute la journée, et qui peuvent fouiller les salariés au détecteur de métal à la sortie de l’entrepôt. Enfin, plus diffus, la peur de la délation et le fantasme d’une surveillance sans limites comptent pour beaucoup dans la docilité générale. On ne sait pas de qui exactement il faut se méfier, qui est ami avec les managers ou veut le devenir, on ignore jusqu’où exactement va le pistage informatique… Et, dans le doute, pour aborder la moindre question un tant soit peu polémique, le réflexe est toujours de parler discrètement, et à voix basse.

    « “Les salariés qui sont aujourd’hui embauchés en CDI ont commencé comme vous, en intérim. Si vous vous montrez productifs, et que vous avez un bon comportement, vous avez peut-être un avenir chez Amazon.” C’est par ces mots que nous accueille un responsable le premier jour. La productivité est à partir de ce moment-là une obsession, qui ressort dans toutes les conversations. En tant que picker, nous devons rassembler plus d’une centaine d’articles par heure, en arpentant les rayons sur une distance cumulée de 15 à 25 kilomètres selon notre rapidité et selon la dispersion des articles qui défilent sur l’écran de notre scan. Cet objet nous guide parmi les étagères, nous indiquant les coordonnés du prochain article à attraper : l’entrepôt est divisé en zones, subdivisées en allées, elles-mêmes subdivisées en profondeurs d’allée, puis en hauteurs d’étagère. Le parcours est programmé automatiquement de façon rationnelle pour minimiser les distances d’un point à un autre, et aussitôt que les coordonnées d’un livre s’affichent un compte à rebours de quelques secondes défile avec cette phrase : “Il est temps de picker.” Le nombre total d’articles restant à picker, et le temps imparti pour les rassembler tous, apparaît en dessous. Dans l’empressement général, la mise en concurrence joue à plein, sinon parce que le CDI est un sésame à décrocher, au moins parce que le non-renouvellement du contrat d’intérim est une épée de Damoclès au-dessus de chaque tête. Certains, pourtant, à qui j’ai demandé la raison de leur zèle n’invoquent pas toujours d’emblée l’angoisse d’être “éjectés” (même si cette peur est invariablement mentionnée dans ces termes). Ils veulent battre des records, “comme ça, pour la performance”, et la reconnaissance qui va avec. Un bon salarié peut être porté aux nues comme étant élu “associate de la semaine” par les managers qui l’applaudissent tous en chœur. Aller aux toilettes qui se situent à l’extrémité de l’entrepôt fait dégringoler votre “prod”. Pousser son collègue pour se saisir en premier d’un chariot la fait grimper. L’idéal (et c’est d’ailleurs la norme) étant d’arriver à l’avance le matin pour préparer scan et chariot et gagner de précieuses minutes qui feront peut-être la différence. C’est aussi cela, “avoir un bon comportement”. À l’embauche, le mail de l’agence d’intérim précisait noir sur blanc : “Il faut arriver un quart d’heure à l’avance, ils aiment bien .”

    « Ne vous couchez pas trop tard »

    « Avoir un bon comportement, c’est par ailleurs accepter les heures supplémentaires. Au matin du 2 décembre, lorsque nous arrivons à l’entrepôt vers 5h30, l’équipe de nuit, qui finit habituellement bien avant, est encore là. Le discours d’accueil, qu’une manageuse fait quotidiennement pour commencer la journée, nous invite aujourd’hui à rester une demi-heure de plus pour faire face à une augmentation inattendue des commandes : “L’équipe de nuit a fait l’effort, comme vous l’avez vu. Nous vous demandons de le faire aussi, pour que l’équipe suivante n’ait pas une charge de travail insurmontable !” Dans cette ambiance d’hyperindividualisation, elle évoque soudain l’esprit d’équipe et la solidarité. Ce n’est pourtant pas cela qui fait mouche : les gens restent parce qu’ils tiennent à leur emploi.

    « Ce discours d’accueil servi chaque matin à 5h50, au moment de la prise de poste, vise à motiver les troupes, à annoncer le nombre de commandes qu’il faudra préparer pour la journée, à prévenir les erreurs constatées la veille… ou à donner des conseils sur le #rythme_de_vie à avoir lorsqu’on travaille chez Amazon : ne vous couchez pas trop tard, n’hésitez pas à faire une sieste, mettez une lumière forte au réveil pour aider l’organisme à se mettre en route, mangez bien à la pause… Cette dernière injonction est tout à fait paradoxale. Les deux pauses de vingt minutes qui nous sont accordées ne laissent en aucun cas le temps de bien manger. Si vous en avez l’intention, il faut traverser tout l’entrepôt (trois à quatre minutes), passer par le poste de sécurité, rejoindre votre casier pour prendre votre pique-nique et atteindre la salle de pause. Là, il faut en fait choisir entre avaler une bouchée de sandwich et aller aux toilettes, faire les deux étant assez ambitieux puisque vous devez avoir fait le chemin en sens inverse et retrouvé votre chariot lorsque retentit la sonnerie qui annonce la reprise du travail. Une remarque laconique accueille les retardataires : “Jeune fille, en retard !”

    « La pression est énorme, la fatigue difficile à gérer. L’ambiance est à la méfiance. Tout est verrouillé. Avant de signer un contrat de travail, il faut parapher trois pages qui nous engagent à la confidentialité la plus totale. Rien ne doit sortir de l’entrepôt, et raconter quoi que ce soit à des concurrents, bien sûr, mais aussi à vos amis et à votre famille peut vous être reproché. La peur organisée, la surveillance de nos moindres faits et gestes, et la contestation réduite au silence, c’est ce qui se joue chaque jour sous les néons de l’entrepôt d’Amazon, avec, pour principale arme de persuasion, la promesse d’un emploi. »

    • Les salariés d’Amazon sont appelés par la CGT à faire #grève lundi, à trois jours de Noël, sur l’ensemble des sites logistique du géant de la vente en ligne, pour les #salaires et les #conditions_de_travail, a-t-on appris vendredi auprès du syndicat.
      L’appel vise les sites de Lauwin-Planque (Nord), Saran (Loiret), Sevrey (Saône-et-Loire) et Montélimar (Drôme), précise la CGT dans un communiqué.

      « Nous avons appelé à la grève d’une part sur les salaires et d’autre part sur la durée de la pause »

      (...) il suffit à Amazon d’appuyer « sur un clic pour que les colis partent ailleurs », ce qui s’est traduit, dit-il par exemple, par un surcroit d’activité en France lorsqu’il y a eu grève en Allemagne.

      « C’est vrai que ça prend un peu plus de temps pour la livraison » dans ce cas, dit le responsable CGT, précisant que les grévistes ne sont « pas là pour embêter le client » et « bloquer les camions », mais « faire entendre les revendications des salariés ».

      Selon la CGT, les employés réclament « des salaires décents et de bonnes conditions de travail », ce qui passe notamment par une augmentation générale, une « prime d’équipe mensuelle de 100 euros brut » ou encore « une négociation sur la durée de la pause, pour le respect de la santé des salariés ».

      http://www.liberation.fr/economie/2014/12/19/amazon-les-sites-logistiques-appeles-a-la-greve-3-jours-avant-noel-par-la

  • CIP-IDF > Décryptage de l’accord Unedic du 22 mars 2014
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7156

    L’analyse fouillée de la nouvelle réglementation révèle qu’elle touchera tous les #chômeurs. L’application croisée des différentes règles qu’elle instaure serait une machine infernale d’exclusion et de fragilisation, qui poussera chacun à accepter de travailler dans la plus grande #précarité, à prendre tous les petits boulots qui se présenteront.

    Décryptage de l’accord #Unedic du 22 mars 2014 concernant les chômeurs du régime général, les #intérimaires, les salariés victimes d’un #licenciement injustifié, les #intermittents du spectacle et les chômeurs seniors.

  • SCOOP/ François Rebsamen ne signera pas l’agrément de l’accord UNEDIC
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7059

    Communiqué du ministre du Travail, de l’Emploi,
    de la Formation professionnelle et du Dialogue social

     

    J’ai rencontré hier Franck Halimi, metteur en scène en grève de la faim depuis cinquante-trois jours. M. Halimi réclamait par ce mouvement que les propositions des organisations représentatives de #chômeurs soient prises en considération lors des négociations de la convention de l’#assurance-chômage entre les partenaires sociaux.

    Je connais Franck depuis vingt ans, et je ne doutais pas de sa détermination à poursuivre son mouvement de protestation.

    Avant ma nomination au gouvernement, M. Halimi avait su convaincre l’élu socialiste que je suis de la pertinence de son combat. J’avais donc signé la plate-forme du Comité de suivi, regroupant des parlementaires de la majorité, mais aussi du Modem et du Nouveau Centre, et la plupart des syndicats du domaine de l’industrie culturelle.

     

    M. Halimi m’a présenté combien la convention signée le 22 mars dernier par le MEDEF, l’UPA, la CGPME, la CFDT, la CFTC et FO présentaient de lacunes. L’annexe 4 des #intérimaires perdait de sa substance, le système des droits rechargeables était à parfaire, et la question du système d’indemnisation chômage des #intermittents du spectacle (annexes 8 et 10), à laquelle j’ai eu l’occasion à de multiples reprises de montrer mon attachement, n’était pas entièrement réglée par cet accord.

    Enfin, l’article 13 de l’#ANI (Accord national interprofessionnel) nécessitait un toilettage juridique : les signataires avaient omis de signaler que des modifications de durées d’affiliation ou de calcul des indemnités journalières impliquaient la signature d’un nouvel accord pour être opérées, et qu’elles devaient ensuite obtenir l’agrément du ministre du Travail pour devenir effectives.

     

    Aujourd’hui, je suis heureux d’annoncer que j’ai réussi à convaincre M. Halimi de cesser sa grève de la faim, qui n’a plus lieu d’être.

     

    En effet, force m’a été de constater, après avoir fait plancher mes collaborateurs sur ce sujet, qu’en l’état actuel des choses il ne m’est pas possible de donner un #agrément immédiat à cette convention #Unédic.

     

    Un accord gagnant-gagnant est non seulement souhaitable mais possible, et je ne doute ni de la raison ni de la vertu des #syndicats d’employeurs et de salariés, qui se réuniront dans les semaines à venir.

    Je salue les partenaires sociaux qui ont su trouver un terrain d’entente qu’a rejoint un syndicat qui n’avait plus signé de convention Unédic depuis plus de vingt ans. Je les invite à remettre leur ouvrage sur le métier et à faire entrer dans leur cercle vertueux les syndicats jusqu’alors mis sur la touche ainsi que les organisations de chômeurs et les coordinations d’intermittents qui par leur travail d’expertise depuis dix ans témoignent éloquemment de ce que peut être la démocratie participative.

     

    Ce large rassemblement contre le chômage s’inscrit dans la ligne politique du gouvernement visant à rassembler les énergies pour œuvrer à bâtir une démocratie meilleure, sans exclusion, apaisée.

    François Rebsamen

  • CIP-IDF > occupation du centre de tri de la poste du Louvre, Mercredi 16 avril
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6944

    6h25 : #occupation du centre de tri de la poste du Louvre

    Une assemblée générale a lieu à 6h50 sous l’horloge…
    Des participants à l’action y lisent ce qui suit : nous, #chômeurs, #précaires, #intérimaires, #intermittents, avec ou sans papiers, occupons le centre de tri de la poste du Louvre, aux côtés de camarades #vacataires de la poste en #grève depuis plus de deux mois. Nous sommes une soixantaine à avoir investi ce centre pour dialoguer avec les nombreux salariés présents sur la #précarisation qu’ils subissent et les moyens d’y faire face collectivement. Nous avons défilé dans le centre, distribué des tracts et organisé des prises de #parole.
    La politique de précarisation nous touche également.
    C’est ensemble que nous pouvons faire valoir nos #droits, imposer le #respect.

  • CIP-IDF > Nous exigeons que le gouvernement n’agrée pas cet accord - Koordination des #Intermittents du Calvados (Kic)
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6967

    NOUVEAU GOUVERNEMENT = NOUVELLE VOLONTÉ POLITIQUE ?

    La Ministre de la Culture ; Aurélie #Fillipetti, s’inquiète des conséquences et demande « une étude d’impact approfondie sur les mesures contenues dans l’accord #Unedic » (différé d’indemnisation). On aimerait croire que cette prise de conscience des effets dévastateurs des mesures contenues dans l’accord soit suivi par des actes ! Le nouveau ministre du travail François #Rebsamen, quant à lui, signait il y’ a moins d’un mois, avant sa nomination, une tribune réclamant la mise en œuvre des propositions du comité de suivi. Si la parole politique a encore un sens, il est impossible que cet accord soit agréé aujourd’hui !

    NOUS RESTONS MOBILISÉS !

    La mobilisation s’intensifie pour que cet accord soit définitivement rejeté et qu’un dialogue social réel puisse être renoué autour des propositions du comité de suivi. Des journées nationales d’action se préparent, l’information circule sur les lieux de spectacle et de culture, des actions ont lieu dans tout le pays. Nous appelons tous les salariés de la culture, tous les intermittents, #intérimaires, #chômeurs précaires à défendre leurs droits et à rejoindre le mouvement ! Nous devons accroître la pression sur le gouvernement, dernier signataire et donc réel décisionnaire pour que cet accord nocif ne soit pas appliqué !

  • CIP-IDF > Le journal de France 2 interrompu par des intérimaires en collants et des intermittentes en colère
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6940

    Ce mardi 8 avril à 20h17, une cinquantaine de personnes ont investi le plateau du #journal de #France_2 afin de lire un communiqué contre un projet de Convention #Unédic qui aggraverait la #précarisation en s’attaquant principalement aux salariés les plus pauvres, qu’ils soient au chômage, en emploi discontinu ou au chômage « en activité à temps réduit » .

    Au nom d’un déficit soigneusement entretenu et d’une supposée « équité », ce projet s’attaque tout particulièrement à ces fameux nantis que sont les #intérimaires... Ces derniers perdraient mensuellement de 50 à 300 euros chacun si une telle convention devait entrer en vigueur. Nous disons non à une #logique_concurrentielle qui nous rabaisse tous [1].

    A peine les manifestants étaient-ils arrivés sur le plateau, que le son était interrompu... Quelques secondes plus tard, David Pujadas déclarait rendre l’antenne en raison d’une #occupation.

    De même que les soit disant « négociations » Unedic sont une mascarade scandaleusement anti-démocratique (n’y sont sérieusement évoquées que les propositions patronales...), lorsque les média de masse évoquent des questions aussi cruciales que celles du chômage et de la précarité, c’est le plus souvent pour livrer des « informations » qui constituent autant de #publireportages en faveur des orientations patronales et de celles des « syndicats » qui osent s’allier avec le MEDEF contre l’ensemble des salariés.

    Voici le texte qui aurait pu être lu à l’antenne sur France 2 :

    Nous sommes ici….

    Nous sommes ici, chômeurs, travailleurs précaires, intermittents, intérimaires, avec ou sans papiers, pour vous informer.

    Nous sommes ici parce que les négociations sur le régime d’assurance-chômage se sont faites sans nous et contre nous. Nous refusons cet accord du 22 mars 2014 conclu entre les organisations patronales et la CFDT, la CFTC et FO.

    Nous ne sommes pas dupes et nous sommes en colère : cet accord, imposé par le #MEDEF, nous affaiblit tous. Le gouvernement ne doit pas agréer cet accord. […].

    #interruption #lutte

  • A Hénin-Beaumont : « Maintenant, on va être mondialement connus »
    http://www.lemonde.fr/municipales/article/2014/03/24/a-henin-beaumont-maintenant-on-va-etre-mondialement-connus_4388491_1828682.h

    Il nous raconte le temps où tous vivaient dans les mêmes maisons, avec le même travail et les mêmes maladies soignées dans le même hôpital. Tout le monde était pauvre, mais ensemble : un mineur, c’était quelqu’un, on croyait en lui. Lui est intérimaire, « un statut qui ne ressemble à rien, qu’on n’ose même pas dire, où chacun reste tout seul dans sa merde ».

    #intérimaires

  • A PARTAGER sans modération
    >
    >> Gueule de bois
    >
    >> Aujourd’hui c’est un jour de colère et de profonde tristesse.
    >> Dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 mars il n’y a pas eu de « #négociations ». Comme d’habitude l’affaire a été pliée à 1h du matin sur un accord inacceptable. Les conditions mêmes de ces "négociations" sont scandaleuses. Les "#partenaires sociaux" ne nous représentent pas (les chômeurs ne sont pas représentés et il n’y a jamais eu 50% de patrons en France). Le #Medef y est tout puissant : tout se passe dans son siège parisien et les seules propositions discutées sont les siennes. En fait de négociations, ce ne sont qu’interruptions interminables de séance leur permettant des conciliabules de couloirs et des arrangements bilatéraux hors de la salle, acceptés par tous les syndicats, à l’exception de la CGT, restée, elle, à la table des négociations sans voir personne ! Hier, vendredi, les négociations communes n’auront duré, au final, qu’un quart d’heure !
    >> Cette mascarade a non seulement été validée par la CFDT comme d’habitude mais pour la première fois par FO qui veut certainement reprendre la main sur la gestion de l’Unedic (affaire de gros sous qui n’a aucun rapport avec le droit des #chômeurs)

    #occupation
    >
    >> L’accord impose encore une régression des droits de tous les salariés fragiles qui cotisent, les chômeurs, les précaires. Quant aux #intérimaires ils sont tout simplement sacrifiés. En effet, l’annexe 4 est vidée de sa substance : 60% des intérimaires voient leurs indemnisations baisser jusqu’à 300€ par mois. Le patronat n’accepte aucune augmentation de ses propres cotisations et ne s’interroge jamais sur les recettes et les montants dépensés en coût de fonctionnement. Tout cela est logique, mais comment des syndicats de salariés peuvent-ils laisser faire ? Pour rappel en 2011, les cotisations dépassent de 4,5 milliards d’euros les indemnités, mais les 6 milliards d’euros reversés par l’Unedic à Pôle #Emploi entrainent un déficit d’1,5 milliards.
    >> Avec ce nouvel accord ce sont 400 millions d’euros d’économie sur le dos des chômeurs. En période de crise, c’est un massacre. Et sans me répandre en émotion malsaine, je suis touché par le fait que ce sont les plus pauvres qui vont trinquer, ceux qui sont mal organisés, qui n’ont pas le micro et dont on considère le pouvoir de nuisance médiatique presque nul.
    >> Pour ne parler que des annexes 8 et 10 et je sais que c’est ce qui vous intéresse, le dispositif signé en 2003 et dénoncé par tous est reconduit avec des restrictions don il faudra mesurer l’impact :
    >
    >> 1 La cotisation (employeur+salarié) passe de 10,8 à 12,8% MAIS on nous applique une taxe supplémentaire de 0,5% pour recours à l’emploi court. On arrive donc à une cotisation de 13,5%
    >> Cette mesure va toucher de plein fouet les petites structures (compagnies de théâtre, petite prod audiovisuelles) pour des résultats globaux négligeables en terme économique.
    >
    >> 2 Un plafond de cumul mensuel salaire + indemnités à 5475,75 euros brut mensuel totalement risible et inefficace tant il est élevé et va toucher peu de monde. Cela fera au maximum 20 millions d’euros d’économie. Pour rappel un plafond de cumul n’a de sens qu’avec un dispositif d’ouverture de droits sur une période et non pas un capital de 243 j. Dans le cadre d’un capital, ce ne sera qu’un différé de paiement puisque tout le monde a droit à ses 243 jours.
    >
    >> 3 Une nouvelle franchise (ou carence) qui est un différé de paiement en début d’ouverture de droits. La formule est nouvelle et elle est très révélatrice de qui l’a pensée. Elle dépend du prix moyen de journée et du nombre d’heures travaillées. La courbe monte très vite au début et se stabilise pour les hauts revenus. Oui ce sont les petits et les moyens qui subiront le plus ce différé de paiement et donc ces ruptures de droits.
    >
    >> Quelques simulations :
    >> Sur la base de 550 h travaillées
    >> Simulations pour les Salaires journaliers moyen brut suivants (avant c’est l’actuel, après c’est le nouveau) :
    >> 150 euros avant 0 après 11 jours
    >> 200 euros avant 0 après 20 jours
    >> 300 euros avant 0 après 28 jours
    >> 900 euros avant 83 après 40 jours !!
    >> A partir de 700 euros jours la franchise est moins importante avec le nouveau protocole que l’ancien. En dessous, tout le monde est pénalisé.
    >> Pour les non initiés qui trouveraient ces prix de journée déjà élevées même à 150 euros, sachez qu’il s’agit de jours d’emploi déclarés qui ont nécessité souvent plusieurs jours de travail invisible en amont. D’où la notion de cachet qui est un forfait pour tenir compte de toute la préparation.
    >>
    >> On lira un peu partout que nous avons été épargnés :
    >> -Mais les propositions justes et moins coûteuses du comité de suivi n’ont même pas été regardées encore moins étudiées
    >> -Mais les surcotisations toucheront tous les plus fragiles (2,5% supplémentaire c’est énorme)
    >> -Mais le Medef, la Cfdt et Fo ont prévu de voir le gouvernement pour leur demander des comptes et trouver un accord uniquement sur les annexes.
    >> -Mais l’annexe 4 vidée de son contenu laisse présager que l’annexe 8 des techniciens sera la prochaine.
    >
    >> Ne nous y trompons pas : C’est la précarité qui est attaqué. Des gens fragiles et pauvres deviennent encore plus pauvres à la suite de décision prises à la va vite, sans aucun vrai débat. Combien de temps allons-nous laisser faire ? Combien de temps allons-nous nous contenter de défendre notre petite réserve d’indiens ? Pour combien de temps sera-t-elle maintenue ?
    >
    >> Une réponse juste, urgente à l’intermittence de l‘emploi doit être trouvée. Il en va de la dignité des 9 millions de pauvres de ce pays.
    >> Maintenant, nous exigeons que ce gouvernement rejette un tel accord et établisse de nouvelles conditions de négociations justes, équitables et représentatives.
    >
    >> Nous sommes déterminés.
    >> Nous appelons tous les chômeurs, précaires, intermittents, intérimaires dans toutes les communes, à occuper des lieux publics et à organiser avec nous la riposte
    >
    >> Samuel Churin
    >>

  • Chômage : ces attaques nous affaiblissent tous - Les occupants de l’Opéra Garnier
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6883

    Aujourd’hui, des actions ont eu lieu partout en France : #Medef occupé à Dijon, Toulouse, Chalon, Avignon, Nantes, #CGPME occupée à Lyon, MUCEM occupé à Marseille, des agences d’interim adeco et manpower sur Metz, Orléans et Paris, des Pôle Emploi occupés... et à Rodez faute d’avoir pu occuper le Medef ils ont pris la #CFDT ! [2]
    Un peu partout, nous cherchons à nous faire entendre et écouter alors que se déroulent ces pseudo négociations qui veulent décider de nos vies sans nous, sans aborder les vraies questions politiques et sociales qui se jouent autour de l’assurance chômage.

    Leurs « négociations » reprennent demain. Mais le Medef campe sur ses positions : ne pas « dégrader les marges des entreprises », faire des économies sur le dos des salariés, en rognant nos droits à l’assurance #chômage. Même le joli terme mis en avant de « droits rechargeables » masque des réductions globales d’indemnités, et encore une fois ce sont les plus #précaires qui vont trinquer : #intérimaires, travailleurs à l’emploi discontinu, intermittents...

    La #CFDT est prête à négocier sur la base de ce texte [3].

    Nous pas.
    Ces négociations ne nous représentent pas, nos propositions doivent être étudiées !
    Une refonte de l’Unedic est nécessaire, nous voulons de nouveaux droits pour toutes et tous !

    Chômeurs, précaires, intermittents, intérimaires, avec ou sans papiers... nous ne sommes pas des variables d’ajustement !

    Nous croirons à leur crise quand les riches se suicideront en masse.

    Pour les droits de toutes et tous,
    Parce que nous ne laisserons pas le Medef et la CFDT décider pour nous,
    La lutte continue !

    Et la lutte va continuer.
    Parce que nous ne laisserons pas le gouvernement agréer une convention qui corresponde encore à une baisse des droits sociaux.

  • CIP-IDF > Cour des comptes occupée, la Cour des comptes nous doit des comptes
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6879

    Ce jeudi 13 mars 2014, à l’appel de la Coordination des #Intermittents et #Précaires, la CGT Spectacle, de la CGT Interim, Sud Culture, Sud Interim, AC !, CNT, SIPM-CSRP et du SYNDEAC, une centaine de #chômeurs et salariés précaires, intermittents et #intérimaires, ont mené des actions dans le cadre des négociations de la nouvelle convention UNEDIC.

    Après avoir déployé sur la façade de l’église de la Madeleine une banderole réclamant des droits nouveaux pour les salariés précaires, nous avons occupé les locaux de la Cour des Comptes.

    Depuis des années, la Cour des Comptes produit des rapports à charge sur les droits des demandeurs d’emploi, relevant notamment des annexes spécifiques. Ces rapports, orientés politiquement, stigmatisent systématiquement les droits à indemnisation des précaires.

    Voir, par exemple : À propos d’un récent rapport de la Cour des comptes qui attaque l’intermittence - Sonore et trébuchant, http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6031

    En septembre 2013, un référé de la Cour des Comptes admet pour la première fois que « l’évolution du marché du travail, marqué par une augmentation de la part des emplois courts et une diminution des emplois longs, exerce de ce fait un effet défavorable sur l’équilibre global du système d’indemnisation » .
    Mais, dans le même rapport, la partie sur les régimes spécifiques (contrats courts, CDD, activité réduite, annexe 4 intérimaires, annexes 8 et 10 intermittents) rédigée par Michel de Virville - ancien président de l’UNEDIC au nom du MEDEF - continue d’affirmer que ces régimes sont responsables du déficit global de l’UNEDIC, préconise de réduire les droits des plus précaires et remettre en cause la solidarité interprofessionnelle. Ce double discours porté par ledit référé amène le patronat à ne reprendre que la seconde partie pour demander la fin de tous les droits spécifiques, pourtant liés aux pratiques d’emploi des différents secteurs d’activité.

    Nous réfutons les chiffres avancés, dont les sources sont Pôle Emploi et l’UNEDIC, et l’analyse qui en est faite. Nous demandons une expertise des comptes de l’UNEDIC pour faire toute la transparence sur l’organisation de l’indemnisation des chômeurs. (…)

    Savants, experts, journalistes, de nouveaux prêtres pour un nouveau troupeau ? Le cas de l’intermittence.
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5507

    NB : le pdt de la Cour des comptes est le #socialiste #Didier_Migaud

  • Nous sommes tous des « intermittents ».
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-christophe-marti/170214/nous-sommes-tous-des-intermittents

    « Supprimer les Annexes 8 et 10 de l’Assurance #chômage indemnisant les artistes et techniciens du spectacle vivant et de l’audiovisuel » : les Diafoirus qui prétendent soigner le malade en le purgeant à mort ont encore frappé ! N’est-ce pas parce que « l’#intermittence » a un sens économique et social beaucoup plus large, voire subversif ?

  • Pourquoi l’indemnisation #chômage des #intérimaires est au coeur des débats - L’Express avec L’Expansion
    http://lexpansion.lexpress.fr/economie/pourquoi-l-indemnisation-chomage-des-interimaires-est-au-coeur-d

    François Roux, le délégué général de Prism’emploi. Nous ne voulons plus être stigmatisés comme des profiteurs de l’assurance-chômage et assimilés aux #intermittents du spectacle, alors que notre rôle est d’intégrer les salariés dans le monde du travail ".

    Négociation tendue et infructueuse sur le chômage
    http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20140215.REU1140/negociation-tendue-et-infructueuse-sur-le-chomage.html

    BA-BA du répertoire patronal, les propositions provocatrices du Medef détaillées plus haut relèvent du scénario classique de la série « moins d’allocs et plus de contrôles/radiations ». Sauf à intervenir, on connait déjà le dénouement : le « déficit » de la caisse « impose » une nouvelle « réforme » destinée à « sauver » le régime d’assurance chômage avec l’aval d’un gouvernement HEC/cour des comptes/CAC40…

    Intermittents : Filippetti répond au Medef
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/02/15/97002-20140215FILWWW00191-intermittents-filippetti-repond-au-medef.php

    Nous ne voulons pas être sauvés
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6828

  • Nouvelle grève chez Amazon Allemagne
    http://lemonde.fr/economie/article/2013/12/16/nouvelle-greve-chez-amazon-allemagne_4335190_3234.html

    Plusieurs centaines de salariés allemands du site de commerce en ligne Amazon étaient en #grève lundi 16 décembre. Cette grève sera relayée par une manifestation devant le siège du groupe, à Seattle (Etats-Unis).

    A l’initative du syndicat des services Verdi, le conflit syndical s’enlise et les sites de Bad Hersfeld, Leipzig, déjà touché par des grèves ponctuelles au printemps, ont été rejoints pour la première fois par celui de Graben, en Bavière.

    Sur les 9 000 employés d’Amazon en Allemagne, environ 1 450 avaient cessé le travail sur ces trois lieux, « plusieurs centaines » d’autres devant rejoindre le mouvement dans la journée