• Au Soudan, les comités de résistance luttent malgré la guerre

    Depuis le début de la guerre au Soudan, les comités de résistance, organisations autogérées de la société civile soudanaise et fers de lance du mouvement révolutionnaire, font l’objet d’une violente répression. Pris en étau entre les deux forces armées qui s’affrontent, ils multiplient initiatives de solidarité locale et poursuivent leur combat pour construire un gouvernement civil démocratique.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/02/06/au-soudan-les-comites-de-resistance-luttent-ma

    #international #soudan

  • « #Anatomie_d’une_chute » et la question de l’#interprétation du #récit

    « Vous ne contextualisez pas, vous délirez sur un détail ! »
    « Un roman n’est pas la vie, un auteur n’est pas un personnage ! »
    « Mais un auteur peut exprimer ses idées par ses personnages ! »

    Des bribes d’un cours de licence de lettres ? Des débats lors d’un colloque littéraire ? Non ! Il s’agit de certains échanges entre les personnages du film Anatomie d’une chute de Justine Triet, palme d’or du dernier Festival de Cannes, qui met en scène le procès de l’écrivaine Sandra Voyter, accusée d’avoir tué son mari Samuel.

    On pourrait penser que ces échanges sont irréalistes. Mais la littérature s’invite parfois dans des procès bien réels : dans Histoire de la violence, Edouard Louis relate, de manière autobiographique, un épisode traumatique (une agression physique et un viol). Lors du procès, son avocat a renvoyé, dans sa plaidoirie, au récit de l’écrivain, alors que l’avocate de l’accusé a déclaré qu’Edouard Louis « avait confondu son roman avec la réalité ». La procureure elle, a appelé à trouver une « vérité judiciaire » et non « littéraire ».

    La manière dont le film de Justine Triet traite la question du couple, du genre, de l’innocence et de la culpabilité a été abondamment commentée. Mais une autre question irrigue le film : celle de l’interprétation du récit littéraire (les deux protagonistes du couple étant, l’une écrivaine à succès, l’autre aspirant écrivain), notamment lorsque ce récit joue sur certaines marges troubles, entre fiction et non-fiction, représentation artistique et fidélité mimétique au réel et lorsqu’il se confronte à d’autres récits, qui ont leurs propres critères de cohérence, de validité, de recevabilité : le récit juridique, mais aussi le récit journalistique, le récit psychanalytique, le récit médical, le récit d’expert, etc.

    Chaque catégorie peut par ailleurs se décliner en une multitude de récits : les récits des avocats comme ceux des experts peuvent être diamétralement opposés, par exemple. Le passage d’une langue à l’autre dans le film – de l’anglais au français et vice-versa – nous fait d’ailleurs littéralement entendre cette polyphonie.

    L’autofiction, ou l’art de brouiller les limites entre fiction et réalité

    « What do you want to know ? » (« Que voulez-vous savoir ? ») demande, au tout début du film, Sandra à l’étudiante venue l’interroger. Elle veut savoir ce qui relève de la réalité et de la fiction dans les écrits de Sandra Voyter, et si l’écrivaine pense qu’on ne peut inventer, créer, qu’à partir de la réalité. Or la production littéraire de Sandra se situe dans un genre qu’on peut appeler l’autofiction.

    Le terme a été employé pour la première fois en 1977 par l’écrivain et critique Serge Doubrovsky (pour qualifier son récit, Fils). Il mêle ce qu’on pourrait croire a priori opposé : l’autobiographie et la fiction. L’autofiction est en effet un récit inspiré par la vie de l’autrice ou de l’auteur du récit, mais un récit qui se permet de romancer, d’imaginer, qui ne veut pas se plier aux critères de sincérité, d’authenticité, de conformité aux faits qu’on associe souvent à l’autobiographie traditionnelle (et au « pacte autobiographique » tel qu’il a été défini par Philippe Lejeune).

    Le terme autofiction a donné lieu à de multiples définitions et à de multiples critiques, comme l’a montré le chercheur Philippe Gasparini. Il n’est notamment pas aisé de le distinguer du roman autobiographique comme l’a résumé Sylvie Jouanny, on peut distinguer deux tendances : l’une, référentielle, qui repose sur l’homonymie entre narrateur/narratrice, auteur/autrice et personnage et qui considère que « l’autofiction est un roman qui traite de la réalité, fût-ce dans le recours à la fiction », l’autre, fictionnelle, qui défend « la fiction plus que l’autobiographie » et s’intéresse au travail de « fictionnalisation de soi » (cette fictionnalisation pouvant remettre en cause l’homonymie entre narrateur/narratrice, auteur/autrice et personnage).

    Dans Anatomie d’une chute, il est admis que Sandra Voyter écrit de l’autofiction en s’inspirant des éléments de sa vie (notamment l’accident de son fils, mais aussi ses relations avec son père). Lorsque l’étudiante, au début du film, essaie de distinguer ce qui est réel de ce qui est inventé, Sandra esquive et déplace le sujet de la conversation. Mais, tout au long du film, elle va devoir répondre aux questions de la police, de ses avocats, avant et pendant le procès.

    Elle va devoir parler d’elle, de ses livres, et chaque élément de son discours va être disséqué, chacun des mots prononcés (ou échappés, comme lorsque l’étudiante appelle l’accusée par son prénom durant le procès) va être analysé comme on pourrait le faire dans une explication de texte.
    « Alors, on va vraiment entrer dans un débat littéraire ? »

    C’est lorsqu’un des livres de Sandra est brandi au procès, malgré les protestations d’une des avocates de la défense (« On ne juge pas des livres, on juge des faits ») qu’on se retrouve au cœur de questions débattues dans le monde de la recherche et de la critique littéraires.

    Reprenons les échanges entre l’accusation et la défense et la manière dont ces débats incarnent différentes manières de lire l’œuvre littéraire.

    Les questions posées sont fondamentales dès qu’il s’agit d’interpréter une œuvre littéraire : qui parle ? (le personnage ou l’auteur/l’autrice ?) Peut-on comprendre le sens d’un extrait (d’un livre ou d’un enregistrement – celui de la dispute du couple –) sans le mettre en rapport avec un contexte plus large ? Qui décide du sens d’un texte (la personne qui produit le discours ? Celle qui le reçoit ?)

    L’accusation veut lire l’extrait d’un livre de Sandra Voyter, qui raconte les pensées d’un personnage qui éprouve le désir de tuer. L’accusation établit clairement un lien mimétique entre ce passage et la mort de Samuel : Sandra aurait préfiguré dans son roman son désir de tuer.

    Pour la défense, c’est inacceptable : « Vous ne contextualisez pas ! Vous délirez sur un détail » ! L’extrait n’est pas contextualisé, il ne s’agit que d’un personnage secondaire, qui d’ailleurs ne passe pas à l’acte. Même dans le régime du texte littéraire, il ne s’agit que d’un fantasme, pas d’un fait. La défense reproche à l’accusation de surinterpréter en faisant d’un passage secondaire le cœur du livre – ce à quoi l’accusation répond que la défense avait également relevé ce passage, ce qui voudrait dire qu’elle le considérait bien comme significatif.

    La défense insiste : il faut distinguer l’autrice du personnage. Le point de vue du personnage n’engage pas l’autrice. Il existe une différence entre le monde de la fiction (du personnage) et celui de la réalité (de l’autrice).

    L’accusation se justifie alors sur ce dernier point : « Les livres de Sandra Voyter font partie du procès, elle y met son existence, notamment son couple ». Les livres de l’accusée appartiennent au récit de soi, d’inspiration autobiographique, on peut donc faire cette adéquation entre personnage et autrice puisqu’il ne s’agit pas de fiction.

    Pour la défense, il ne s’agit pas d’autobiographie, mais d’autofiction, un genre qui se permet de réintroduire de la fiction dans l’écriture de soi. La défense essaie de ridiculiser la lecture de la littérature comme mimétique de la réalité (« Vous allez nous dire que Stephen King est un serial killer ? »), l’accusation la justifie (« La femme de Stephen King n’a pas été retrouvée morte ! »)
    La littérature ou le jeu avec les limites

    Par rapport au trouble suscité par le récit littéraire, l’enregistrement de la dispute entre Sandra et son mari semble pouvoir constituer un récit fiable. Mais en réalité cette dispute se révèle être, comme le dit l’avocat de la défense, un « document ambigu » tout aussi ambigu que le texte de Sandra Voyter, pour deux raisons.

    D’une part, comme le texte cité par l’accusation, l’enregistrement n’est qu’un extrait, qu’un moment de la relation entre deux personnes et ne peut représenter toute leur vie. Sandra Voyter le dit : l’enregistrement n’est pas la réalité, car il n’est qu’une partie de la réalité – tout comme elle dit au psychanalyste, joué par le metteur en scène Wajdi Mouawad, qui rapporte le récit de ses sessions avec Samuel : « Mais ce que vous dites n’est qu’une petite partie de la situation globale ». Il s’agit bien de leurs échanges, de leurs mots, de leurs voix, mais ce n’est pas eux – tous leurs êtres, la somme de leurs échanges, de leurs interactions, de leurs corps : on ne peut jamais saisir l’entièreté d’un être ni d’une relation.

    D’autre part, alors qu’on croit a priori, avec cet enregistrement, être à coup sûr dans le domaine de la réalité, des faits (et non de la fiction et de la représentation) on apprend, via l’avocat de la défense, que Samuel enregistrait des moments de sa vie et les retranscrivait, qu’il cherchait à faire de « l’autofiction » (le mot est prononcé) en s’inspirant de la méthode de son épouse. On pense ici à différentes productions de littérature contemporaine qui donnent une part de plus en plus importante à des documents matériels : Annie Ernaux, qui retranscrit son journal intime (dans Se perdre ou Je ne suis pas sortie de ma nuit), qui introduit des reproductions de photographies dans ses livres (tout comme Édouard Louis), Neige Sinno qui reproduit dans Triste Tigre les articles de presse parlant de son enfance et de l’arrestation de son beau-père pour viol.

    On pense plus généralement aux productions, qui se développent depuis les années 1960, que la chercheuse Marie-Jeanne Zenetti appelle, après l’écrivain Magnus Enzensberger, des factographies. Les factographies cherchent une nouvelle manière de dire le réel en captant des images, des sons, des discours. Elles peuvent se manifester formellement par des compilations de notes, des retranscriptions, des reproductions d’archives. Dans ces récits à l’« écriture enregistreuse », il s’agit de « jouer au document et avec le document » comme le dit Marie-Jeanne Zenetti.

    L’enregistrement fait par Samuel Voyter n’est-il pas aussi un objet littéraire ? La défense se demande ainsi si Samuel n’aurait pas provoqué la dispute pour avoir de la matière pour son livre. L’ordre traditionnel (la littérature qui vient après la vie, retranscrit la vie, représente la vie) est inversé : il y aurait d’abord la littérature (l’envie d’écrire, la mise en scène) et ensuite la vie. On retrouve les propos tenus par Sandra Voyter dans un ancien entretien : « Mon travail, c’est de brouiller les pistes pour que la fiction détruise le réel » et le commentaire des journalistes : « On a l’impression que ça vient de ses livres, qu’elle l’a déjà écrit ».

    Dernier récit et dernier doute du film : lorsque l’enfant du couple, Daniel, fait le récit de son trajet avec son père, pour emmener leur chien chez le vétérinaire. Il rapporte les propos de Samuel, qui aurait filé une métaphore entre l’état du chien et le sien, pour préparer son fils à sa mort prochaine. « Ce récit est extrêmement subjectif » déclare l’accusation. S’agit-il d’une interprétation ? D’une invention ? Ou Daniel se met-il lui aussi à pratiquer l’autofiction ?
    Anatomie d’une chute ou les mises en abyme du récit

    En filmant le public du procès, la réalisatrice met en abyme notre situation de spectatrices et spectateurs : nous regardons le public qui regarde le procès, ce public qui frémit à l’annonce d’un éventuel rebondissement – tout comme nous. Le film nous renvoie à nos attentes et nos projections sur le type de récit que nous avons envie de voir (ou d’entendre, ou de lire…)

    Ainsi, dans une émission de débat télévisé de deuxième partie de soirée représentée dans le film – sur laquelle tombe Sandra Voyter en zappant – la question de sa culpabilité ou de son innocence n’est plus liée aux faits, mais, plus cyniquement (ou d’un point de vue plus littéraire ?) à l’intérêt de l’un ou l’autre récit : « L’idée d’une écrivaine qui assassine son mari est tellement plus intéressante que celle d’un prof qui se suicide ».

    D’un côté, les émois potentiellement romanesques du couple, le lien dangereux entre fiction et non-fiction, de l’autre la mort banale d’un homme qui a échoué en tant qu’écrivain. La conclusion judiciaire du procès a l’air d’entériner le second récit (le suicide), puisque Sandra est acquittée, mais c’est bien le premier récit (la femme coupable) qui est interrogé et mis en scène. Parce que c’est ce que le public (le public du procès, le public du film) voulait voir ?

    « Je crois qu’il y a eu trop de mots dans ce procès et j’ai plus rien à dire », déclare Sandra Voyter aux journalistes à la sortie du tribunal. De fait, on parle beaucoup dans Anatomie d’une chute (nous avons pu commenter le film dans cet article en ne parlant quasiment que de dialogue verbal, sans mentionner les autres manifestations du langage cinématographique !) – jusqu’au silence final de Sandra : la multitude des récits n’aboutit pas à une vérité proclamée, mais à l’indicible, à l’invérifiable, à l’opacité (ce qui est devenu quasiment un topos romanesque). Se refuser à toute conclusion rassurante, est-ce une déconstruction du récit traditionnel… ou une variation sur un type de récit dont nous avons déjà l’habitude, un récit ouvert, un récit réflexif, un récit qui joue sur la mise en abyme de lui-même, bref le récit d’un film littéraire ?

    https://theconversation.com/anatomie-dune-chute-et-la-question-de-linterpretation-du-recit-2158

    #procès #justice #littérature #vérité #fiction #non-fiction #cohérence #validité #recevabilité #récit_juridique #polyphonie #réalité #autofiction #Serge_Doubrovsky #factographies

  • Un sommet israélien envisage la réinstallation à Gaza (et autres textes)

    Alessandra Bajec : Le taux de fausses couches à Gaza fait de la grossesse une condamnation à mort
    Pétition : Demandez la libération d’un défenseur palestinien des droits humains
    Yaniv Kubovich : Gaza. L’armée israélienne non seulement bombarde, dynamite des bâtiments, mais les incendie
    Yuval Abraham : La mère d’un otage affirme que le gaz toxique des bombes israéliennes a tué son fils. A-t-elle raison ?
    Amnesty International : Nette augmentation du recours à la force meurtrière illégale par les forces israéliennes contre les Palestinien·ne·s en Cisjordanie occupée
    Maya Eshel : Refuser Solidarity Network : Soutenez un cessez-le-feu
    Oren Ziv : Transformer Zeitoun en Shivat Zion : Un sommet israélien envisage la réinstallation à Gaza

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/02/05/alessandra-bajec-le-taux-de-fausses-couches-a-

    #international #palestine #israel

  • Guerre en Ukraine : la recherche des enfants déportés par la Russie, « une course contre la montre avant qu’ils ne disparaissent »
    Plus de 19 000 enfants ukrainiens manquent toujours à l’appel. La Russie continue de nier tout enlèvement et assure qu’il s’agit d’orphelins qu’elle accueille. Dans leur pays natal, l’espoir d’en voir certains revenir n’a pas disparu.

    https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-la-recherche-des-enfants-deportes-par-la-russie-une-c
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/11/14/appel-pour-le-retour-immediat-des-enfants-ukrainiens-deportes-en-russie/#comment-60079

    #international #ukraine #russie

  • « Des tensions s’accumulent dans la société ukrainienne en raison des politiques néolibérales imposées par le gouvernement »

    Oksana Dutchak membre de la rédaction de Commons

    Après 2 ans de guerre, comment voyez-vous la situation en Ukraine ?
    Après deux ans de guerre, la situation est à la fois la même et différente. La guerre continue, mais il y a des changements dus au contexte – tant interne qu’externe. Tous ces changements étaient prévisibles dès le début dans un scénario très probable d’une guerre prolongée (ce qui ne veut pas dire que beaucoup, moi y compris, n’espéraient pas des scénarios plus positifs mais moins probables).

    Nous avons été témoins des diverses tensions qui s’accumulent dans la société ukrainienne – la plupart d’entre elles sont causées par les politiques néolibérales prévisibles, imposées par le gouvernement sous prétexte de temps de guerre. Utilisant la justification des difficultés économiques et l’idéologie du capitalisme de « libre marché », au lieu de soutenir les droits sociaux universels, endommagés par la crise économique, le gouvernement défend les intérêts des entreprises au détriment des droits des travailleurs, du soutien social de l’existant et des nouveaux groupes défavorisés émergents. Ces mesures vont totalement à l’encontre de la logique de toutes les politiques centralisées et (dans une certaine mesure) à orientation sociale relativement efficace, mises en œuvre ailleurs pendant des guerres.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/02/05/ukraine-des-tensions-saccumulent-dans-la-socie

    #international #ukraine

  • Khrys’presso du lundi 5 février 2024
    https://framablog.org/2024/02/05/khryspresso-du-lundi-5-fevrier-2024

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière. Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer … Lire la suite­­

    #Veille #Claviers_invités #GAFAM #Internet #Revue_de_web #Revue_hebdo #Surveillance #veille #webrevue

  • This German village is embracing integration

    #Hebertshausen, a small community in southern Bavaria, has taken in five times as many refugees and migrants as required. Locals explain why Germany depends on immigration and what effective integration into a democracy should look like.

    https://www.infomigrants.net/en/post/54827/this-german-village-is-embracing-integration

    #Allemagne #accueil #migrations #réfugiés #asile #rural #intégration #solidarité #villes-refuge

    voir aussi :
    Migrationskrise ? Eine Gemeinde zeigt, wie es geht
    https://seenthis.net/messages/1023354
    via @_kg_

    –—

    ajouté à la sous-métaliste sur les #villes-refuge en #Europe...

    https://seenthis.net/messages/878327

  • République du Bachkortostan : la nouvelle cible des répressions du Kremlin

    Située dans l’est de la partie européenne de la Russie, cette région a fait la une dans le monde entier à cause des manifestations civiles violemment réprimées par le gouvernement de Poutine ce janvier.

    Le 15 janvier, des milliers de citoyens se sont rassemblés devant le tribunal de la ville de Baïmak pour soutenir le militant local et éco-activiste Faïl Alsynov. Il est connu pour la défense de la langue régionale et du mont Kouchtau de l’exploitation minière massive, ainsi que pour sa position anti-guerre.

    Le 17 janvier, Faïl Alsynov a été condamné à 4 ans de prison dans une affaire fabriquée contre lui et les manifestations sont devenues plus intenses.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/02/04/republique-du-bachkortostan-la-nouvelle-cible-

    #international #russie #bachkortostan

  • One big thing missing from the AI conversation | Zeynep Tufekci - GZERO Media
    https://www.gzeromedia.com/gzero-world-clips/one-big-thing-missing-from-the-ai-conversation-zeynep-tufekci

    When deployed cheaply and at scale, artificial intelligence will be able to infer things about people, places, and entire nations, which humans alone never could. This is both good and potentially very, very bad.

    If you were to think of some of the most overlooked stories of 2023, artificial intelligence would probably not make your list. OpenAI’s ChatGPT has changed how we think about AI, and you’ve undoubtedly read plenty of quick takes about how AI will save or destroy the planet. But according to Princeton sociologist Zeynep Tufekci, there is a super important implication of AI that not enough people are talking about.

    “Rather than looking at what happens between you and me if we use AI,” Tufekci said to Ian on the sidelines of the Paris Peace Forum, “What I would like to see discussed is what happens if it’s used by a billion people?” In a short but substantive interview for GZERO World, Tufekci breaks down just how important it is to think about the applications of AI “at scale” when its capabilities can be deployed cheaply. Tufekci cites the example of how AI could change hiring practices in ways we might not intend, like weeding out candidates with clinical depression or with a history of unionizing. AI at scale will demonstrate a remarkable ability to infer things that humans cannot, Tufekci explains.

    #Intelligence_artificielle #Zeynep_Tufekci

  • Des médias ukrainiens dans la ligne de mire de l’« info army » de Zelensky

    Une série d’attaques et de campagnes de diffamation visant d’éminents journalistes ukrainiens a jeté une ombre sur le bilan de Volodymyr Zelenskyy en matière de protection de la liberté des médias. Dans une rare déclaration depuis l’invasion totale de l’Ukraine par la Russie en 2022, Mediarukh, une association de médias et d’organismes de surveillance, a directement appelé mercredi le président du pays à « condamner résolument » les attaques et à « prendre le contrôle de l’enquête » afin de découvrir qui sont les coupables. « Des agresseurs inconnus tentent de salir les journalistes ukrainiens en les qualifiant d’« ennemis du peuple », d’agents russes, de toxicomanes, et de discréditer leur travail professionnel », indique le communiqué. « Il y a de la surveillance, des écoutes téléphoniques et une violation du droit à la vie privée des journalistes, tout cela dans le but de faire pression sur les médias indépendants ». Mercredi, M. Zelenskyy a déclaré que le service de sécurité intérieure (SBU) avait ouvert une enquête sur la surveillance des journalistes, ajoutant : « Toute pression sur les journalistes est inacceptable ». Depuis l’invasion russe, la liberté des médias en Ukraine a été partiellement restreinte en raison de ce que le gouvernement a déclaré être des problèmes de sécurité nationale. Reporters sans frontières a averti que la guerre « menace la survie des médias ukrainiens ».

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/02/03/des-medias-ukrainiens-dans-la-ligne-de-mire-de

    #international #ukraine

  • Quand l’Occident cloue le cercueil israélien du peuple palestinien !

    Les cas très instructifs de l’Allemagne et de la Suisse

    D’abord les faits : L’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) fait vivre près de 4 millions de réfugiés palestiniens, gérant leurs écoles et leurs hôpitaux, tout en leur fournissant de l’eau potable et de la nourriture. Rien qu’à Gaza, l’UNRWA emploie 13 000 personnes. Israël accuse 12 d’entre eux d’être impliqués dans l’attaque du Hamas du 7 octobre. La direction de l’UNRWA licencie 9 d’entre eux, et un dixième est décédé. Immédiatement après, 11 pays occidentaux annoncent qu’ils cessent de financer l’UNRWA, ce qui signifie la fin automatique de l’UNRWA et peut-être des réfugiés palestiniens eux-mêmes, puisque ces 11 pays sont les principaux bailleurs de fonds de l’organisation des Nations Unies qui a – en fait – maintenu en vie des générations de réfugiés palestiniens depuis 1949…

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/02/03/les-cas-tres-instructifs-de-lallemagne-et-de-l

    #international #histoire #allemagne #suisse #palestine

  • Les droits des travailleurs ne sont pas à vendre ! Pour la révocation de la certification FSC au Myanmar, contrôlé par la junte militaire

    In partnership with BWI (Building and Wood Workers’ International), a global union federation that brings together 361 free and democratic unions, representing a total of 12 million members in the Building, Building Materials, Wood, Forestry, and Allied sectors across 115 countries. BWI’s core mission is to safeguard and promote workers’ rights while enhancing working and living conditions, asserting that trade union rights are inherently human rights, rooted in principles of equality, solidarity, and democracy.
    L’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) et LabourStart vous appellent de toute urgence à rejoindre leurs rangs pour exiger que le Forest Stewardship Council (FSC) revienne sur sa piètre et impertinente décision de maintenir les certificats « Chaîne de contrôle » ainsi que les systèmes de certification FSC au Myanmar, qui reste sous le contrôle de la junte militaire.
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/02/07/myanmar-deux-ans-apres-le-coup-detat-suite-a-la-repression-la-resistance-democratique-a-debouche-sur-une-guerre-civile-la-crise-humanitaire-est-beante/#comment-60067

    #international #myanmar

  • Le coût du travail humain reste généralement inférieur à celui de l’IA, d’après le MIT FashionNetwork.com ( Bloomberg )

    Pour le moment, employer des humains reste plus économique que de recourir à l’intelligence artificielle pour la majorité des emplois. C’est en tout cas ce qu’affirme une étude menée par le Massachusetts Institute of Technology, alors que bon nombre de secteurs se sentent menacés par les progrès faits par l’IA.

    Il s’agit de l’une des premières études approfondies réalisées à ce sujet. Les chercheurs ont établi des modèles économiques permettant de calculer l’attractivité de l’automatisation de diverses tâches aux États-Unis, en se concentrant sur des postes “digitalisables“, comme l’enseignement ou l’intermédiation immobilière.

    Source : https://fr.fashionnetwork.com/news/premiumContent,1597548.html

    #ia #intelligence_artificielle #algorithme #surveillance #ai #google #technologie #facebook #technologisme #travail #biométrie #bigdata #coût #MIT

  • Une IA a aidé à déceler que les empreintes digitales ne sont pas uniques.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4571

    Pour que ce résultat du travail ait été obtenu, comme nous le notons dans l’article, c’est à partir de 60 000 empreintes digitales. Il faut donc comprendre d’emblée, qu’il y a possibilité à plus de performance ainsi que des conclusions plus approfondies et affinées, une fois que cet outil aura été entraîné sur des millions de cas. En croisant et recoupant plus de datas, de bien de similitudes seront plausible aux doigts humains. #Insolites

    / #IA_:_Intelligence_Artificielle, #Data_-_Données, Sciences & Savoir, #médecine,_sciences,_technologie,_ADN,_vaccin,_médicaments,_découvertes, Internet, Web, cyber-démocratie, communication, société, (...)

    #Sciences_&_Savoir #Internet,_Web,_cyber-démocratie,_communication,_société,_médias

  • « Arrêtez la famine à Gaza » (et autres textes)

    « Nous ne pouvons pas abandonner la population de Gaza », déclarent des agences de l’ONU et des ONG
    Jewish Voice for Peace : La suppression du financement de l’UNRWA est un autre acte de génocide odieux
    Rapport de synthèse actualisé : Campagne de l’UAWC « Arrêtez la famine à Gaza »
    B’Tselem : Les épidémies se multiplient, les blessé·es et les malades sont nombreuses et nombreux, mais le système de santé de Gaza fonctionne à peine.
    Patrick Jack : Le monde universitaire à Gaza a été détruit par l’« éducide » israélien
    Patrick Wintour : La décision de la CIJ sur Gaza consolide un ordre basé sur des règles et met l’Occident à l’épreuve
    Amira Hass : Agée de 82 ans, frappée par la maladie d’Alzheimer… mais arrêtée comme « combattante illégale » par Israël. En fait un révélateur de la guerre menée à Gaza

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/02/02/arretez-la-famine-a-gaza-et-autres-textes

    #international #palestine #israel

  • Déclaration des combattants du drapeau noir concernant la proposition de « tirer dans les genoux ».

    L’autre jour, une sorte de personnage, Anatoly Stuzhenko, qui est malheureusement le commandant de la brigade 118, a fait une déclaration épique sur l’extension des pouvoirs militaires à l’arrière avec la possibilité de « tirer dans le genou » en cas de désobéissance. Il est à noter que son fils qui est en âge d’être conscrit, n’est pas pressé de tirer dans ses genoux et l’armée pour une raison quelconque ne le prend pas.

    Nous tenons à noter que nous, les combattants du drapeau noir, avons prêté serment au peuple ukrainien, nous avons juré de protéger le peuple ukrainien de tous ses ennemis. Tirer sur des Ukrainiens désarmés est définitivement un acte hostile. Bien que la plupart de nos soldats soient en permanence sur la ligne de front, dans une zone de combat, nous avons déjà des blessés. Nous vous avertissons : si quelqu’un prévoit de réaliser les fantasmes de M. Stuzhenko et d’ouvrir le feu sur les civils, nous agirons selon notre serment.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/12/la-guerre-est-un-poison-un-courant-qui-va-a-lencontre-de-la-democratisation-assure-oleksandra-matviichuk/#comment-60065

    #international #ukraine

  • Test Yourself : Which Faces Were Made by A.I.? - The New York Times
    https://www.nytimes.com/interactive/2024/01/19/technology/artificial-intelligence-image-generators-faces-quiz.html

    Faites le test (j’ai seulement eu 40% de bonnes réponses !!!).

    Distinguishing between a real versus an A.I.-generated face has proved especially confounding.

    Research published across multiple studies found that faces of white people created by A.I. systems were perceived as more realistic than genuine photographs of white people, a phenomenon called hyper-realism.

    Researchers believe A.I. tools excel at producing hyper-realistic faces because they were trained on tens of thousands of images of real people. Those training datasets contained images of mostly white people, resulting in hyper-realistic white faces. (The over-reliance on images of white people to train A.I. is a known problem in the tech industry.)

    The confusion among participants was less apparent among nonwhite faces, researchers found.

    Participants were also asked to indicate how sure they were in their selections, and researchers found that higher confidence correlated with a higher chance of being wrong.

    “We were very surprised to see the level of over-confidence that was coming through,” said Dr. Amy Dawel, an associate professor at Australian National University, who was an author on two of the studies.

    “It points to the thinking styles that make us more vulnerable on the internet and more vulnerable to misinformation,” she added.

    #Intelligence_artificielle #faux_portraits

  • Ukraine : « Notre syndicat protège les travailleurs sous la loi martiale »

    Depuis l’agression armée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, « Ukrzaliznytsia » (Chemins de fer ukrainiens), en tant qu’entreprise d’infrastructure essentielle, assure le transport des passagers et des marchandises 24 heures sur 24. Les employés des chemins de fer contribuent à la capacité de défense de l’État par leur travail héroïque pendant les hostilités et les bombardements.

    Avant la guerre, le syndicat VPZU, ainsi que d’autres organisations syndicales opérant dans le secteur ferroviaire ukrainien, négociait constamment avec l’administration d’« Ukrzaliznytsia » pour améliorer les conditions de travail des cheminots et augmenter leurs salaires. En outre, afin de réglementer la protection juridique et sociale des droits du travail des membres du syndicat, les organes élus du VPZU ont formulé des propositions d’actes réglementaires, qui ont ensuite été soumises aux comités compétents du Conseil suprême de l’Ukraine.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/02/01/ukraine-notre-syndicat-protege-les-travailleur

    #international #ukraine

  • Le 9 janvier 2024, le .fr s’est doté d’un nouveau serveur DNS, à Prague !

    Toutes les explications sur https://www.afnic.fr/observatoire-ressources/papier-expert/ajout-dun-nouveau-serveur-de-noms-de-fr-a-prague

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    On January 9th 2024, .fr got a new DNS server in Prague !

    Read all the details on https://www.afnic.fr/en/observatory-and-resources/expert-papers/new-fr-name-server-added-in-prague

    #PointFR #DNS #Internet #DotFR #ccTLDs

    #DotFR #ccTLDs #DNS #Internet

  • Usbek & Rica - Détournement, droit d’auteur… 5 outils pour embrouiller les IA
    https://usbeketrica.com/fr/article/detournement-droit-d-auteur-5-outils-pour-embrouiller-les-ia

    « ChatGPT n’est qu’une version très poussée et à très grande échelle de tout ce qu’on sait faire depuis longtemps en termes d’apprentissage automatique. » Ainsi l’historien américain Fred Turner, auteur de plusieurs études primées sur l’impact des nouvelles technologies sur la culture américaine, résume-t-il dans nos colonnes son scepticisme face à l’emballement médiatique autour de l’intelligence artificielle.

    Il n’empêche : comme Fred Turner le reconnaît lui-même, l’émergence de ChatGPT, Dall-E et autres MidJourney achève de nous faire basculer dans un monde où cette « très grande échelle » change à peu près tout, notamment du point de vue de la création.

    Articles écrits par des robots, illustrations générées par quelques lignes de code… Derrière ces prouesses apparentes, on retrouve des algorithmes d’apprentissage automatique, bâtis à partir d’immenses bases de données en ligne plutôt banales, pas toujours protégées… et donc potentiellement faillibles. Pour envoyer balader ces systèmes, faire valoir leurs droits ou tout simplement sécuriser leurs données, certains ingénieurs bâtissent depuis quelques mois des outils en tout genre, du site amateur au logiciel professionnel. Nous en avons recensé cinq.

    #Fred_Turner #Intelligence_artificielle

  • Reprendre en main #logement et #foncier dans les métropoles : retour sur une expérience rennaise
    https://metropolitiques.eu/Reprendre-en-main-logement-et-foncier-dans-les-metropoles-retour-sur

    De nombreuses métropoles cherchent à résoudre la difficile équation entre production de logement et #transition_écologique. Jonathan Morice esquisse quelques pistes à partir de la situation rennaise, à l’heure où le gouvernement propose que les #intercommunalités soient « autorités organisatrices de l’habitat ». Comme beaucoup de métropoles en France, #Rennes est confrontée à une forme d’injonction contradictoire. Entre la hausse de la population, l’attractivité et la dynamique interne d’un territoire jeune, #Terrains

    / Rennes, #métropole, logement, foncier, #concertation, #habitants, transition écologique, (...)

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_morice.pdf

  • Une vraie #souveraineté_alimentaire pour la #France

    Le mercredi 6 décembre 2023, la FNSEA sortait du bureau d’Elisabeth Borne en déclarant fièrement que l’État abandonnait son projet de taxer l’usage des pesticides et des retenues d’eau. Cela vient conclure une séquence historique. Le 16 novembre déjà, l’Europe reconduisait l’autorisation du glyphosate pour 10 ans. Et, six jours plus tard, abandonnait aussi l’objectif de réduction de 50 % de l’usage des pesticides à l’horizon 2030.

    Comment en est-on arrivé là ? La question a été récemment posée dans un rapport de l’Assemblée nationale. En plus du #lobbying habituel de la #FNSEA et de l’état de crise permanent dans laquelle vivent les agriculteurs et qui rend toute #réforme explosive, la question de la souveraineté alimentaire – qui correspond au droit d’un pays à développer ses capacités productives pour assurer la sécurité alimentaire des populations – a joué un rôle clé dans cette dynamique.

    La souveraineté alimentaire est ainsi devenue, depuis la crise du Covid et la guerre en Ukraine, l’argument d’autorité permettant de poursuivre des pratiques qui génèrent des catastrophes écologiques et humaines majeures. Il existe pourtant d’autres voies.

    Le mythe de la dépendance aux #importations

    De quelle souveraineté alimentaire parle-t-on ? Les derniers chiffres de FranceAgrimer montrent que notre « #dépendance aux importations » – comme aiment à le répéter les défenseurs d’un modèle intensif – est de 75 % pour le blé dur, 26 % pour les pommes de terre, 37 % pour les fruits tempérés ou 26 % pour les porcs.

    Mais ce que l’on passe sous silence, c’est que le taux d’#autoapprovisionnement – soit le rapport entre la production et la consommation françaises – est de 148 % pour le blé dur, 113 % pour les pommes de terre, 82 % pour les fruits tempérés et 103 % pour le porc. Le problème de souveraineté alimentaire n’en est pas un. Le vrai problème, c’est qu’on exporte ce que l’on produit, y compris ce dont on a besoin. Cherchez l’erreur.

    D’autres arguments viennent encore se greffer à celui de la souveraineté, dans un monde d’#interdépendances : la #France serait le « grenier à blé de l’Europe », il faudrait « nourrir les pays du Sud », la France serait « une puissance exportatrice », etc.

    Au-delà de l’hypocrisie de certaines de ces affirmations – en effet, les #exportations des surplus européens subventionnés ont détruit tout un tissu productif, en Afrique de l’Ouest notamment – il ne s’agit pas là d’enjeux liés à la souveraineté alimentaire, mais d’enjeux stratégiques et politiques liés à la #compétitivité de certains produits agricoles français sur les marchés internationaux.

    Comprendre : la France est la 6e puissance exportatrice de #produits_agricoles et agroalimentaires au monde et elle entend bien le rester.

    Voir la #productivité de façon multifonctionnelle

    S’il ne faut évidemment pas renoncer aux objectifs de #productivité_alimentaire nationaux, ces derniers gagneraient à être redéfinis. Car comment évoquer la souveraineté alimentaire sans parler des besoins en #eau pour produire les aliments, de la dépendance aux #énergies_fossiles générée par les #intrants de synthèse, de l’épuisement de la #fertilité des #sols lié à la #monoculture_intensive ou encore des effets du #réchauffement_climatique ?

    Comment évoquer la souveraineté alimentaire sans parler des enjeux fonciers, de l’évolution du #travail_agricole (25 % des #agriculteurs sont en passe de partir à la retraite), du #gaspillage_alimentaire – qui avoisine les 30 % tout de même – des #besoins_nutritionnels et des #habitudes_alimentaires de la population ?

    La #productivité_alimentaire doit dorénavant se conjuguer avec d’autres formes de productivité tout aussi essentielles à notre pays :

    – la capacité de #rétention_d’eau dans les sols,

    – le renouvellement des #pollinisateurs,

    – le maintien des capacités épuratoires des milieux pour conserver une #eau_potable,

    – le renouvellement de la #fertilité_des_sols,

    – la régulation des espèces nuisibles aux cultures,

    – ou encore la séquestration du carbone dans les sols.

    Or, il est scientifiquement reconnu que les indicateurs de productivité relatifs à ces services baissent depuis plusieurs décennies. Pourtant, ce sont bien ces services qui permettront de garantir une véritable souveraineté alimentaire future.

    La #diversification pour maintenir des rendements élevés

    Une revue de littérature scientifique parue en 2020, compilant plus de 5000 études menées partout dans le monde, montrait que seules des stratégies de diversification des #pratiques_agricoles permettent de répondre à ces objectifs de #performance_plurielle pour l’agriculture, tout en maintenant des #rendements élevés.

    Les ingrédients de cette diversification sont connus :

    – augmentation de la #rotation_des_cultures et des #amendements_organiques,

    – renoncement aux #pesticides_de_synthèse et promotion de l’#agriculture_biologique à grande échelle,

    - réduction du #labour,

    - diversification des #semences et recours aux #variétés_rustiques,

    - ou encore restauration des #haies et des #talus pour limiter le ruissellement de l’#eau_de_pluie.

    Dans 63 % des cas étudiés par ces chercheurs, ces stratégies de diversification ont permis non seulement d’augmenter les #services_écosystémiques qui garantissent la souveraineté alimentaire à long terme, mais aussi les #rendements_agricoles qui permettent de garantir la souveraineté alimentaire à court terme.

    Les sérieux atouts de l’agriculture biologique

    Parmi les pratiques de diversification qui ont fait leurs preuves à grande échelle en France, on retrouve l’agriculture biologique. Se convertir au bio, ce n’est pas simplement abandonner les intrants de synthèse.

    C’est aussi recourir à des rotations de cultures impliquant des #légumineuses fixatrices d’azote dans le sol, utiliser des semences rustiques plus résilientes face aux #parasites, des amendements organiques qui nécessitent des couplages culture-élevage, et enfin parier sur la restauration d’un #paysage qui devient un allié dans la lutte contre les #aléas_naturels. La diversification fait ainsi partie de l’ADN des agriculteurs #bio.

    C’est une question de #réalisme_économique. Les exploitations bio consomment en France deux fois moins de #fertilisant et de #carburant par hectare que les exploitants conventionnels, ce qui les rend moins vulnérables à l’évolution du #prix du #pétrole. En clair, l’agriculture biologique pourrait être la garante de la future souveraineté alimentaire française, alors qu’elle est justement souvent présentée comme une menace pour cette dernière du fait de rendements plus faibles à court terme.

    Au regard des éléments mentionnés plus haut, il s’agit évidemment d’un #faux_procès. Nous sommes autosuffisants et nous avons les réserves foncières qui permettraient de déployer le bio à grande échelle en France, puisque nous sommes passé de 72 % du territoire dédié aux activités agricoles en 1950 à 50 % en 2020. Une petite partie de ces surfaces a été artificialisée tandis que la majorité a tout simplement évolué en friche, à hauteur de 1000 km2 par an en moyenne.

    Par ailleurs, le différentiel de rendement entre le bio et le #conventionnel se réduit après quelques années seulement : de 25 % en moyenne (toutes cultures confondues) au moment de la conversion, il descend à 15 % ensuite. La raison en est l’apprentissage et l’innovation dont font preuve ces agriculteurs qui doivent en permanence s’adapter aux variabilités naturelles. Et des progrès sont encore à attendre, si l’on songe que l’agriculture bio n’a pas bénéficié des 50 dernières années de recherche en #agronomie dédiées aux pratiques conventionnelles.

    Relever le niveau de vie des agriculteurs sans éroder le #pouvoir_d’achat des consommateurs

    Mais a-t-on les moyens d’opérer une telle transition sans réduire le pouvoir d’achat des Français ? Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord évoquer le #revenu des #agriculteurs. Il est notoirement faible. Les agriculteurs travaillent beaucoup et vivent mal de leur métier.

    Or, on oublie souvent de le mentionner, mais le surcoût des produits bio est aussi lié au fait que les consommateurs souhaitent mieux rémunérer les agriculteurs : hors subventions, les revenus des agriculteurs bio sont entre 22 % et 35 % plus élevés que pour les agriculteurs conventionnels.

    Ainsi, le consommateur bio consent à payer plus parce que le bio est meilleur pour l’environnement dans son ensemble (eau, air, sol, biodiversité), mais aussi pour que les paysans puissent mieux vivre de leur métier en France sans mettre en danger leur santé.

    Par ailleurs, si le consommateur paie plus cher les produits bio c’est aussi parce qu’il valorise le #travail_agricole en France. Ainsi la production d’aliments bio nécessite plus de #main-d’oeuvre (16 % du total du travail agricole pour 10 % des surfaces) et est très majoritairement localisée en France (71 % de ce qui est consommé en bio est produit en France).

    Cette question du #travail est centrale. Moins de chimie, c’est plus de travail des communautés humaines, animales et végétales. C’est aussi plus d’incertitudes, ce qui n’est évidemment pas simple à appréhender pour un exploitant.

    Mais il faut rappeler que le discours sur le pouvoir d’achat des français, soi-disant garanti par le modèle hyper-productiviste de l’agriculture française, vise surtout à conforter les rentes de situations des acteurs dominants du secteur agricole. Car les coûts sanitaires et environnementaux de ce modèle sont payés par le contribuable.

    Rien que le #traitement_de_l’eau, lié aux pollutions agricoles, pour la rendre potable, coûte entre 500 millions d’euros et 1 milliard d’euros par an à l’État. Or, ce que le consommateur ne paie pas au supermarché, le citoyen le paie avec ses #impôts. Le rapport parlementaire évoqué plus haut ne dit pas autre chose : la socialisation des coûts et la privatisation des bénéfices liés aux #pesticides ne sont plus tolérables.

    Le bio, impensé de la politique agricole française

    Une évidence s’impose alors : il semblerait logique que l’État appuie massivement cette filière en vue de réduire les coûts pour les exploitants bio et ainsi le prix pour les consommateurs de produits bio. En effet, cette filière offre des garanties en matière de souveraineté alimentaire à court et long terme, permet de protéger l’eau et la #santé des Français, est créatrice d’emplois en France. Il n’en est pourtant rien, bien au contraire.

    L’État a promu le label #Haute_valeur_environnementale (#HVE), dont l’intérêt est très limité, comme révélé par l’Office français de la biodiversité (OFB). L’enjeu semble surtout être de permettre aux agriculteurs conventionnels de toucher les aides associés au plan de relance et à la nouvelle #PAC, au risque de créer une #concurrence_déloyale vis-à-vis des agriculteurs bio, d’autant plus que les #aides_publiques au maintien de l’agriculture biologique ont été supprimées en 2023.

    La décision récente de l’État de retirer son projet de #taxe sur l’usage des pesticides créé aussi, de facto, un avantage comparatif pour le conventionnel vis-à-vis du bio. Enfin, rappelons que la Commission européenne a pointé à plusieurs reprises que la France était le seul pays européen à donner moins de subventions par unité de travail agricole aux céréaliers bio qu’aux conventionnels.

    Ainsi, un céréalier bio français reçoit un tiers de subventions en moins par unité de travail agricole qu’un céréalier conventionnel, alors qu’en Allemagne ou en Autriche, il recevrait 50 % de #subventions supplémentaires. En France, l’État renonce aux taxes sur les pesticides tout en maintenant des #charges_sociales élevées sur le travail agricole, alors que c’est évidemment l’inverse dont aurait besoin la #transition_agroécologique.

    Que peuvent faire les citoyens au regard de ce constat déprimant ? Consommer des produits bio malgré tout, et trouver des moyens de les payer moins cher, grâce par exemple à la #vente_directe et à des dispositifs tels que les #AMAP qui permettent de réduire le coût du transport, de la transformation et de la distribution tout autant que le gâchis alimentaire, les variabilités de la production étant amorties par la variabilité du contenu du panier.

    Les agriculteurs engagés pour la #transition_écologique, de leur côté, peuvent réduire les risques associés aux variabilités naturelles et économiques en créant de nouvelles formes d’exploitations coopératives combinant plusieurs activités complémentaires : élevage, culture, transformation, conditionnement et distribution peuvent être organisés collectivement pour mutualiser les coûts et les bénéfices, mais aussi se réapproprier une part significative de la #chaîne_de_valeur laissée aujourd’hui au monde de l’agro-industrie et de la grande distribution.

    Il ne s’agit pas d’une #utopie. De nombreux acteurs essaient de faire émerger, malgré les résistances institutionnelles, ces nouvelles pratiques permettant de garantir la souveraineté alimentaire de la France à long terme.

    https://theconversation.com/une-vraie-souverainete-alimentaire-pour-la-france-220560
    #foncier #industrie_agro-alimentaire #alimentation #collectivisation
    #à_lire #ressources_pédagogiques

    • Così l’Italia ha svuotato il diritto alla trasparenza sulle frontiere

      Il Consiglio di Stato ha ribadito la inaccessibilità “assoluta” degli atti che riguardano genericamente la “gestione delle frontiere e dell’immigrazione”. Intanto le forniture milionarie del governo a Libia, Tunisia ed Egitto continuano.

      https://seenthis.net/messages/1039671

  • Appel à soutenir la mobilisation contre les expulsions et pour la libération des camarades détenus à Tbilisi, Géorgie

    Dans le contexte de la pauvreté généralisée et l’hégémonie du capital privé financier en Géorgie, les banques et les usuriers privés extorquent des logements aux emprunteur.es de crédits.

    L’ensemble du système des emprunts avec les taux d’intérêts abusifs est encouragé par l’État qui ne propose aucune politique de protection des emprunteur.es de la classe des pauvres.

    Beaucoup de familles se retrouvent dans l’impossibilité de payer la plus-value, 3-4 fois plus élevée que le montant initial du prêt, et perdent leur bien immobilier mis en hypothèque comme garantie de remboursement.

    Ainsi, plus que 2 000 expulsions sont programmées par le bureau national de l’exécution de la Géorgie depuis 2022 . Les logement saisis étant les seuls lieux de vies des emprunteur.es, beaucoup de familles se retrouvent à la rue.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/01/31/appel-a-soutenir-la-mobilisation-contre-les-ex

    #international #georgie