• agone
    https://agone.org/elements/lesintellectuelscontrelagauche/index.html

    #Michael_Christofferson

    Les Intellectuels contre la gauche

    L’idéologie antitotalitaire en France (1968-1981)

    Titre original : French intellectuals against the Left. The Antitotalitarian Moment of 1970s (Berghahn Books, 2004)
    Traduit de l’anglais par André Merlot
    Préface de Philippe Olivera

    Deuxième édition revue & augmentée
    Parution : 13/01/2014

    Au cours des années 1970, une vigoureuse offensive contre le “totalitarisme de gauche” ébranla la vie politique française. Dans leurs livres, leurs articles et à la télévision, les #intellectuels “antitotalitaires” dénonçaient, sur un ton dramatique, une filiation entre les conceptions #marxistes et révolutionnaires et le totalitarisme. Issus eux-mêmes de la gauche et ne craignant qu’une faible opposition de ce côté-là, ces intellectuels ont réussi à marginaliser la pensée marxiste et à saper la légitimité de la tradition révolutionnaire, ouvrant ainsi la voie aux solutions politiques modérées, libérales et postmodernes qui allaient dominer les décennies suivantes. Capitale de la #gauche européenne après 1945, Paris devenait la “capitale de la réaction européenne”.

    #livre à lire...

  • Profesor universitario desde 300 euros | España | EL PAÍS
    https://politica.elpais.com/politica/2018/02/09/actualidad/1518207100_741157.html

    Yolanda Lifante, a punto de cumplir 50, es profesora asociada universitaria. Estudió arquitectura y tiene dos tesis doctorales. Una de ellas versa sobre creatividad pedagógica en ingeniería. Es un tema inédito, por el que la Universidad de Barcelona le ha planteado que coordine un máster y que le ha permitido acudir a numerosos congresos de ponente. Pese a su amplio currículo y sus 14 años impartiendo seis clases semanales de dibujo técnico en la Universidad de Valencia (UV), gana 549 euros netos al mes. Y no tiene plaza fija. Es más, si se presentara a un proceso de selección no tendría muchas posibilidades. Los de su categoría, los asociados, tienen complicado figurar en las investigaciones, que dan muchos puntos. Sobre todo si, como es su caso, la docencia le ha absorbido todo su tiempo. «La acreditación [llevan 10 años denegándosela] se vuelve un imposible sin artículos publicados y sin investigación. Es la pescadilla que se muerde la cola», lamenta. Así que complementa su sueldo con clases particulares y, en los momentos más difíciles de la crisis, limpió casas para llegar a fin de mes. Sus compañeros de la UV -unos 1.300 asociados, el 30% de la plantilla- llevan desde el 29 de enero en huelga indefinida, casi dos semanas. Ella acaba de volver al aula: «Necesito el sueldo para mantener a mis hijos».

    #intellectuels_précaires en Espagne comme ailleurs

  • Disparition de Daniel Lindenberg, l’historien qui avait prédit « la droitisation des esprits »
    http://www.lesinrocks.com/2018/01/13/idees/lhistorien-des-idees-daniel-lindenberg-est-mort-111032946

    Auteur d’un livre-clé en 2002, Le rappel à l’ordre, l’historien des idées Daniel Lindenberg fut le premier à théoriser la droitisation des esprits dans le débat public.
    Souvent perdue dans les limbes obscures de l’histoire des idées, les carrières d’universitaires échappent parfois à l’oubli par la grâce d’un texte, d’un manifeste, d’un argument, dont l’audace laisse des traces durables. Celle de Daniel Lindenberg, qui vient de disparaître à l’âge de 77 ans, restera à jamais associée à un livre, paru en 2002, peu de temps après la défaite de Lionel Jospin et de l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle : Le rappel à l’ordre, enquête sur les nouveaux réactionnaires.

    Sans évidemment inventer la figure du réactionnaire, ancrée dans l’histoire politique française depuis le XIXe siècle, Lindenberg fut le premier à théoriser en ce début du XXIe siècle le processus de réactivation de cette tradition politique. Quinze ans après la parution du livre, l’évolution du débat idéologique lui a en grande partie donné raison : la “droitisation des esprits“, observée par un autre historien des idées, François Cusset, a largement contaminé le débat intellectuel, en dépit du foisonnement d’idées qui s’y opposent.

    Édité par Pierre Rosanvallon au Seuil dans sa nouvelle collection “La République des idées“, l’essai suscita alors des débats vifs au sein du monde intellectuel, et irrita surtout au plus haut point tous ceux qui se sentaient visés par le diagnostic de l’historien, c’est à dire tous ces penseurs, dont certains issus de la gauche, partagent une même “humeur chagrine face à la modernité“. Cette parole réactionnaire, observait Lindenberg, se libérait alors en France, sans scrupules, sans gêne, et touchait des citoyens jusque-là extérieurs à cette tradition de pensée. Rejet de l’idéologie libertaire née avec mai 68, critique du métissage et de la liberté des mœurs, défense de la Nation, valorisation de l’autorité, de l’école d’avant, critique des droits de l’homme et de l’antiracisme, défense de la France d’en bas, rejet de l’islam… : tous les motifs politiques dominants des vingt dernières années se retrouvent dans ce corpus théorisé par Lindenberg. C’est en quoi le livre fut, sinon prophétique, du moins lucide sur un air du temps politique dominé par le désir d’un ordre ancien.

    #Daniel_Lindenberg #réformiste #intellectuels_réactionnaires #droitisation

  • Quand des intellectuels s’émerveillent de la « radicalité » d’Emmanuel Macron, deux jours après son élection

    Une des prochaines tâches d’E. #Macron sera de rallier un certain nombre d’#intellectuels (de préférence trentenaires, parisiens, déjà bien intégrés, occupant des postes-clés dans l’édition, se réclamant de valeurs « de gauche » et certainement « sensibles » à la grande cause du combat contre le Front National qui jouait déjà ce rôle pivot entre le PS et ceux de la génération précédente) à sa cause - je ne doute pas qu’il y parvienne assez vite (et que #France_Culture notamment facilitera les choses) ; assurer la reproduction d’un système ultra-élitiste et ultra-excluant, le maintien des mêmes mécanismes sociaux, en opérant une rupture générationnelle qui offre l’apparence du renouvellement.

    Entretien édifiant ci-dessous :

    https://www.franceculture.fr/emissions/paso-doble-le-grand-entretien-de-lactualite-culturelle/mathieu-larnaudie-emmanuel-macron

  • Echapper à la grande #régression
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/020517/echapper-la-grande-regression

    Après la Grande Transformation décrite par Karl Polanyi voilà 70 ans, sommes-nous en train de vivre un #tournant_historique marqué par une « grande régression », où capitalisme néolibéral et post-fascisme s’alimentent mutuellement ? C’est ce qu’affirment quinze #intellectuels marqués à #gauche, dans un livre collectif et international, avec des arguments inégalement puissants et originaux.

    #Culture-Idées #âge_de_la_régression #Bruno_Latour #néo-libéralisme #Slavoj_Zizek

  • Michel Onfray se rapproche de l’extrême droite, sous le patronage de Proudhon | Lignes de force
    https://lignesdeforce.wordpress.com/2017/04/25/michel-onfray-se-rapproche-de-lextreme-droite-sous-le-patro

    Le pauvre Michel Onfray poursuit sa pitoyable dégringolade et se rapproche de la vieille « Nouvelle droite » intellectuelle d’Alain de Benoist. Non seulement il préface un livre de Thibault Isabel, mais il participe en chair et en os à un colloque organisé par les revues Éléments pour une civilisation européenne et Krisis, les deux organes de cette mouvance d’extrême droite.

    La stratégie de pêche à la ligne pratiquée depuis longtemps par Alain de Benoist, via les revues en question, se révèle une fois de plus payante. Après avoir attiré récemment Bernard Langlois, cofondateur de la revue Politis, de Benoist peut se flatter d’une belle prise médiatique, que la mise en page ci-dessous indique assez : ça n’est pas vers l’affiche du colloque que se tournent les regards quasi égrillards des deux « penseurs » d’extrême droite, mais vers Michel Onfray.

    Quant au grand ancêtre qui fournit le prétexte de cette répugnante fraternisation intellectuelle, il serait vain de lui reprocher aujourd’hui de tirer Onfray encore plus bas qu’il n’était. Ce sont pourtant bien les ambiguïtés de sa théorie qui autorisent tant d’ordures de droite ou d’extrême droite à se réclamer de lui.

    Onfray, lui, définitivement enfermé dans sa folie omnisciente et omnipotente, est certainement persuadé non seulement d’avoir raison à propos de #Proudhon – comme du reste – mais de ce que sa parole magique éclairera tous les esprits et résoudra toutes les contradictions…

    Encore quelques années (ou mois ?) et notre cynique rédigera des rapports pour la présidente du Front national et/ou de la République.

    #Michel_Onfray #Alain_de_Benoist

  • How French “Intellectuals” Ruined the West: Postmodernism and Its Impact, Explained – Areo Magazine

    https://areomagazine.com/2017/03/27/how-french-intellectuals-ruined-the-west-postmodernism-and-its-impact-

    | by Helen Pluckrose |

    Postmodernism presents a threat not only to liberal democracy but to modernity itself. That may sound like a bold or even hyperbolic claim, but the reality is that the cluster of ideas and values at the root of postmodernism have broken the bounds of academia and gained great cultural power in western society. The irrational and identitarian “symptoms” of postmodernism are easily recognizable and much criticized, but the ethos underlying them is not well understood. This is partly because postmodernists rarely explain themselves clearly and partly because of the inherent contradictions and inconsistencies of a way of thought which denies a stable reality or reliable knowledge to exist. However, there are consistent ideas at the root of postmodernism and understanding them is essential if we intend to counter them. They underlie the problems we see today in Social Justice Activism, undermine the credibility of the Left and threaten to return us to an irrational and tribal “pre-modern” culture.

    #intellectuels #débats_intellectuels

  • « Bannis de nos vies » : les intellectuels pleurent la Turquie qui fut
    par Çağla Aykaç / Tchaala La

    Comment « purge »-t-on 150,000 personnes en six mois, avec 89,0000 arrestations et 49 000 emprisonnements ? (..) Tous ces hommes pensent-ils réellement que les femmes arrêteront de rire en public et qu’elles commenceront à produire des bébés pour la nation ? Peut-on vraiment laisser des milliers de personnes croupir en prison, juste comme ça ? Qui sont ces hommes qui réclament plus de sang, notre sang ? Et qui sont tous ceux qui acquiescent en silence ?

    #Turquie #Erdoğan #Erdogan #démocratie #purges #coup_d'Etat #intellectuels #journalistes #référendum

    https://theconversation.com/bannis-de-nos-vies-les-intellectuels-pleurent-la-turquie-qui-fut-73

  • Extension du domaine des idées
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/061016/extension-du-domaine-des-idees

    L’ouvrage La #vie_intellectuelle en France démonte nombre de lieux communs sur le #déclinisme de la pensée française, la droitisation du monde intellectuel ou le prétendu rôle des avant-gardes. Entretien avec l’historien Christophe Charle et le politiste #Laurent_Jeanpierre, coordinateurs du livre.

    #Culture-Idées #Christophe_Chalre #déclin #Essais #Histoire #intellectuels #paris #Vie_des_Idées

  • La Petite PME familiale des luttes | Enoga
    Ce texte raconte une histoire que plusieurs personnes ont sûrement vécu. Quelques très légers détails et lieux ont été modifiés, d’autres un peu floutés pour des raisons évidentes d’éviter les emmerdements. Toute ressemblance avec des #PME de la radicalité que vous auriez croisées dans la vie-vraie ne sera bien-sûr que le pur fruit de votre imagination débordante.

    J’ai traîné quelques années sur les bancs de la fac. D’abord pour une Licence un peu académique où j’ai touché aux sciences humaines, mais finalement je me redirige vers un IUT carrières sociales avec l’envie de faire « dans l’éducation populaire ». Pourquoi je parle de tout ça ? Parce que c’est aussi à la fac que je me suis politisé, syndiqué, où j’ai découvert les organisations qui composent ce qu’on va appeler la « #gauche_radicale », leurs histoires, leurs réseaux, leurs #revues. Je me suis mis à tourner dans pas mal de #collectifs, avec lesquels se sont organisés des tas de choses : conférences-débats, projections, « tournées ». Très vite, les #intellectuels de la gauche radicale (profs, chercheurs, journalistes, éditeurs) me sont parus assez accessibles. On leur sert la pince, on leur dit « tu » quand on va les chercher à la gare pour les guider jusqu’au bar ou la maison des #associations. On papote, on se rend compte que machin connaît bien truc, qu’il va peut être faire passer un article sur notre #lutte dans le numéro de tel canard. Le réseau. Le « milieu ».

    Et puis finalement quelques contacts deviennent réguliers et un beau jour, B. te propose carrément de participer à « leur » (son) Journal. « Si t’es intéressé, hein ». Bah grave que je suis intéressé. Trop bien. Je vais devenir Jules Vallès. Ou Jack London. Ou Michael Moore, enfin bref, je vais m’agiter du crayon, du clavier, écrire en luttant.

    http://enoga.wordpress.com/2016/09/02/la-petite-pme-familiale-des-luttes

  • #intellectuels et critique politique
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2016/04/02/intellectuels-et-critique-politique

    Les intellectuels s’attribuent souvent un rôle politique de premier plan, surtout en France. Mais, à part pour alimenter les débats réactionnaires, les intellectuels ne servent à rien. En France, la place des intellectuels dans le débat politique est souvent interrogée. … Continue reading →

    #LUTTES #apparatchik #classe_sociale #encadrement #finkielkraut #friot #intellectualisme #lordon #lutte_des_classes #manuel_cervera-marzal #onfray #pensée_critique #rôle_social #séparation #zemmour #zones_subversives

  • #Intellectuels serviles de Kinshasa, par Anicet Mobe (février 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/02/MOBE/54717 #st

    Brisant le corset culturel colonial, une fraction des élites congolaises, particulièrement le mouvement Conscience africaine et l’Abako, le plus ancien parti du #Congo, libéra la pensée. Elle éveilla et aiguisa la conscience politique de la population, ouvrant ainsi la voie à l’indépendance du pays, en 1960. Mais, depuis près de cinquante ans, les productions culturelles et scientifiques des universitaires contribuent surtout à renforcer le régime.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/17803 via Le Monde diplomatique

  • Le point sur la situation en turquie cc @isskein

    Selon les dernières informations, données par Jean-François Pérouse, le Tübitak (CNRS turc) a manifestement reçu des instructions pour sanctionner les signataires (au nombre de 2234 aujourd’hui - Turcs de Turquie, Turcs de l’étranger ou étrangers enseignant dans des universités turques). Les signataires sont d’ores et déjà sans en être informés retirés des jurys programmés, des appels d’offre pour projets financés par le Tübitak et ouvertement mis sur la sellette par le Tübitak. Les collègues signataires bénéficiaires d’un post-doc Tübitak à l’étranger se sont déjà vus notifiés hier que leur bourse était coupée et qu’ils devaient rentrer immédiatement. On craint beaucoup pour les boursiers de l’Etat (du YÖK) qui sont à l’étranger et qui peuvent se voir dans l’obligation de rembourser ce qu’ils ont touché jusque-là et de rentrer. L’interdiction de sortir du territoire commence à être faite aux signataires déjà passés par une instruction pénale.

    La question de l’action :
    Les pétitions et lettres ouvertes se sont démultipliées ces derniers jours. Il faut maintenant dépasser les déclarations d’intention pour venir en aide concrètement à nos collègues en Turquie.
    Lors de la réunion qui s’est tenue à l’EHESS ; lundi soir, plusieurs propositions ont émergé :
    – Inviter des collègues de Turquie à l’étranger : pour celles et ceux qui ont déjà reçu une interdiction de sortie du territoire, il s’agit d’un geste de soutien symbolique, pour les autres, il faut réfléchir aux possibilités d’un séjour plus ou moins long notamment (mais pas seulement) par le biais de bourses pour « universitaires en danger » (http://scholarsatrisk.nyu.edu), d’invitations pour des séjours de recherche, etc.
    – Mettre en place un système de membres associé leur permettant d’être liés à une institution à l’étranger, notamment pour les collègues ayant perdu leur emploi ou susceptibles de le perdre.

    Rappelons que les collègues les plus en danger sont les jeunes enseignants exerçant dans de petites universités de province, plutôt qu’à Istanbul ou Ankara où les universités bénéficient d’ores et déjà d’une visibilité internationale. Ahmet Insel a bien précisé que les invitations ne devaient pas prioritairement viser les collègues les plus connus en poste dans les grandes universités du pays mais les collègues les plus vulnérables. Son propos est réécoutable ici : https://www.youtube.com/watch?v=IRKqK94o6Ds&feature=share

    Merci de vos retours, suggestions et actions,

    Ségolène Débarre
    –—
    Enseignante-Chercheuse (MCF)
    Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne

    Chercheuse au laboratoire Géographie-Cités, équipe Ehgo :
    http://www.parisgeo.cnrs.fr

    Chercheuse associée au Centre d’études turques,
    ottomanes, balkaniques et centrasiatiques

    –---

    #turquie

  • Le PS et la #pensée : rupture consommée
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/110116/le-ps-et-la-pensee-rupture-consommee

    Une #pétition appelant à une « grande primaire des gauches et des écologistes » signée par d’anciens soutiens #intellectuels des socialistes. Une phrase du premier ministre confondant sciences sociales et « #excuses_sociologiques. » Alors que l’Elysée avait voulu remettre en scène, depuis un an, le retour des intellectuels dans son giron, le fossé se creuse.

    #Culture-Idées #Elysée #explications #François_Hollande #gauche #idées #Manuel_Valls #socialisme #Sociologie

  • Les aventuriers de l’#art_moderne - La #série

    #Tableaux vivants
    Mêlant documents d’archive et techniques d’#animation traditionnelle (peinture sur verre, papiers découpés, encre, gouache...), Les aventuriers de l’art moderne raconte la vie intime des #artistes et des #intellectuels de la première moitié du XXe siècle. Par son approche audacieuse, novatrice et visuellement splendide, la série révolutionne le documentaire d’art : les peintures en mouvement, les dessins, les archives animées servent le propos, ajoutant une émotion visuelle à celle de l’histoire. Scandales, célébrations, tragédies et triomphes : sous le pinceau, le documentaire se transforme en tableau vivant. À travers ces photos animées et ces peintures mouvantes, #Picasso, #Apollinaire, #Soutine, #Breton et les autres aventuriers de l’art moderne ressuscitent, d’une manière troublante et magnifique.

    http://boutique.arte.tv/f10574-aventuriers_art_moderne_serie
    #film #vidéo
    référencé pour @reka

  • L’intellectuel de gauche critique est un collectif
    http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-marliere/161015/lintellectuel-de-gauche-critique-est-un-collectif

    L’engagement de l’intellectuel « responsable » et « modeste » est d’autant plus nécessaire aujourd’hui à gauche, que ce sont les intellectuels bavards, narcissiques et réactionnaires qui tiennent le haut du pavé dans les médias et dans l’édition française. Il est impératif que les intellectuels collectifs fassent entendre un autre récit du monde ; dénoncent les dominations et injustices de tous ordres. Les intellectuels collectifs doivent combattre le néo-pétainisme culturel, menaçant, mais qui n’a rien d’inéluctable.

    • La fascination pour la figure de l’intellectuel « généraliste » dont Jean-Paul Sartre représenta la quintessence est un tropisme français. Les autres pays européens connaissent avant tout ce que Michel Foucault appelait l’#intellectuel « spécifique », c’est-à-dire un expert intervenant sur des questions précises qui relèvent du champ de son savoir. En réalité, l’intellectuel sartrien a été terrassé par deux phénomènes : la scolarisation prolongée des classes moyennes et l’essor des nouvelles technologies. Des millions d’individus, de plus en plus instruits et mieux informés, sont devenus des citoyens réflexifs et donc des #intellectuels_critiques. Antonio Gramsci observait à juste titre qu’il existe des travailleurs qui utilisent davantage leur cerveau que leur mains, mais que nous sommes tous des intellectuels, car tout le monde pense, critique et argumente. La figure sartrienne ne reviendra donc pas. Les personnages narcissiques qui, aujourd’hui, tentent de la singer – les BHL et autres Michel Onfray – sont perçus par le public pour ce qu’ils sont : des #bouffons_médiatiques.

      La figure de l’intellectuel organique

      L’opposition traditionnelle entre intellectuel généraliste et spécifique masque une autre figure politiquement plus intéressante. Appelons-la l’intellectuel « organique » qui, contrairement à une idée reçue, n’est pas forcément liée à un parti politique. L’#intellectuel_organique est un individu qui tente d’exprimer les intérêts et les aspirations d’un groupe ou d’une classe sociale.

      #philippe_marlière

  • Dans le tombeau de l’intellectuel français de souche - Page 4 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/171015/dans-le-tombeau-de-l-intellectuel-francais-de-souche?page_article=4

    Cela fait des années maintenant que les médias, avec une persévérance qui confine à l’obsession, sont devenus le théâtre de l’emphase identitaire, la scène sans cesse rejouée de l’inconfort français : identité malheureuse, racisme anti-Blanc, phobie de l’autre s’y donnent à lire sans scrupule ni recul. Et sur cette scène, c’est la même histoire qui est racontée, celle du « petit Blanc » oublié, méprisé, insulté par le « méchant » Maghrébin et sa femme voilée, la masse colorée des Français sans souche qui transgressent les règles du jeu de la laïcité, de la République.

    L’objectif est clair : connecter les transformations de la société française à la question de l’immigration. Et pour cela, construire la figure d’un ennemi intérieur, un autre inassimilable, le Musulman, le Rom, l’Étranger, le jeune de banlieue, selon les mêmes méthodes utilisées par les antisémites pour construire la figure du Juif malfaisant. Il s’agit moins de défendre le vrai peuple injustement méprisé, comme le prétend Onfray, que de reconfigurer la société, en traçant une frontière entre les insiders et les outsiders, les Français et les réfugiés, le Citizen et le Denizen…

    Ce message, ce sont les médias qui le formatent et le diffusent. Les intellectuels médiatiques n’en sont que les porte-parole. Il n’ont même pas le privilège de l’antériorité. C’est flagrant dans le cas de Michel Onfray, qui ne fait que suivre, à l’instar de politiques, la pente d’une opinion publique formatée par les médias. Ça l’est plus encore d’Éric Zemmour, qui n’appartient pas à la sphère intellectuelle mais à l’univers médiatique des radios et des talk-shows. C’est aussi vrai d’Alain Finkielkraut, qui se confie depuis des années à ce qu’il dénonce et se précipite dans le grand trou noir médiatique qui nourrit et aiguise ses obsessions et ses peurs.

    La dérive droitière des intellectuels est la forme que prend leur ralliement à la doxa médiatique, leur soumission à l’air du temps. Ils ne dérivent pas à droite, ils suivent la pente des idées reçues. Ils sont absorbés par le trou noir des médias, cette bouche d’ombre qui avale et dévore toute expérience réelle de création ou de pensée. Ce n’est pas seulement à la dérive droitière d’intellectuels que nous assistons, mais à la dévoration médiatique de toutes les figures publiques de la représentation. Homo politicus. Homo academicus. Homo mediaticus. Toutes les figures publiques y succombent l’une après l’autre : la figure du politique, privée de sa puissance d’agir, celle du journaliste, de son indépendance, celle de l’intellectuel, du magistère de la pensée.

    Homme politique sans pouvoir, journaliste embedded et intellectuel sans œuvre : voilà les trois figures de la dévoration médiatique. Déchargées de leur puissance d’agir, ayant perdu toute autonomie, elles fusionnent sous nos yeux pour donner naissance à l’histrion, au polémiste, qui est la forme terminale de l’intellectuel médiatique. Dans un univers où la manipulation des pulsions a pris la place de l’échange des idées et des expériences. C’est la mort de l’intellectuel français de souche.

    Il ne manquait qu’un meeting à la Mutualité, sans autre prétexte que la défense de Michel Onfray, pour lui servir d’obsèques nationales. Ce sera chose faite le 20 octobre prochain. Qui s’en plaindra ?

    #médias #intellectuels

    • 1/ Il existe aujourd’hui une fascination pour l’extrême droite : il suffit comme Houellebecq de publier un livre grossièrement islamophobe pour faire la une des journaux. Cette aimantation d’une grande partie de l’espace médiatico-intellectuel autour de problématiques nauséabondes conduit nombre d’entre nous à ne plus se reconnaitre dans les termes prescrits, et donc à fuir l’espace public. Le silence des intellectuels c’est aussi le désarroi devant cette situation.

      2/ La raréfaction de la parole critique s’explique aussi par les campagnes de diffamation dont les grandes figures intellectuelles ont été l’objet depuis les années 1980. Le monde littéraire et intellectuel tel qu’il est constitué aujourd’hui est un produit de l’injure : ce climat d’insulte a fini par décourager et museler les énergies dissidentes.

      3/ Enfin, il y a une responsabilité des logiques internes aux champs littéraires ou savants. Les écrivains, les sociologues, les philosophes, n’osent pas s’engager ; pour les uns, intervenir constituerait une atteinte à la pureté de la littérature ; pour les autres, ce serait rendre douteuse la validité du savoir qu’ils produisent. Une injonction de dépolitisation règne dans les champs littéraires et savants (l’amour-des-mots, la recherche pour elle même,etc ). La politique est constituée comme un risque, un stigmate – quand c’est le désengagement qui devrait plutôt être vu comme un problème .

      J’ai graissé les mots où se retrouvent la contradiction déjà soulignée là
      http://seenthis.net/messages/412501
      (à propos d’Onfray)

  • Qu’est-ce qu’un philosophe français ?
    http://www.laviedesidees.fr/Qu-est-ce-qu-un-philosophe-francais.html

    Le Dictionnaire des philosophes français du XVIIe siècle paraît sept ans après une première édition anglaise remarquée. L’occasion de s’interroger sur le savoir du Grand Siècle, réputé classique mais au fond assez baroque. Et l’occasion de se demander ce que peut bien être un philosophe français au XVIIe siècle.

    Essais & débats

    / #intellectuels

    #Essais_&_débats

  • The Eurozone’s Pyrrhic victory over Greece | ROAR Magazine
    http://roarmag.org/2015/08/eurozone-third-bailout-greece-democracy

    Since then, the speed and scale of Tsipras’ climbdown have been astonishing. The character assassination of SYRIZA MPs who voted NO to the bailout deal last month, and the large police mobilization against anti-austerity activists who came out to protest the decision, are just some of the most visible indicators that the Greek Prime Minister intends to discipline domestic opposition to further austerity in the same way that his European counterparts disciplined him and his left-led government over the past 5 months of failed negotiations.

    Indeed, it seems that Tsipras and his inner circle of SYRIZA “pragmatists” do not appear content to go down in history as passive puppets for the creditor powers; they are already asserting themselves as the aggressive enforcers of the same disastrous austerity mantra they once so vigorously opposed, even if they continue to exult that they “do not believe” in the measures. While Tsipras reinvents himself as a popular leader of the center, the sense of disillusionment within Greece’s radical circles has become palpable.

    Some left “intellectuals” — both inside Greece and abroad — still try to somehow spin this farcical outcome into some kind of revolutionary Disney tale. Slavoj Žižek, for one, is already passing off Tsipras’ capitulation as “a patient guerrilla war against financial occupation.” Such proclamations are sadly divorced from reality. As SYRIZA MP Costas Lapavitsas put it, efforts to buy time in this context simply work for the enemy: “Sometimes reality is simply what it appears to be” — a defeat — “and you don’t have to look beyond the surface.”

    #Tsipras #Syriza #intellectuels #Zizek #Balibar

  • À qui appartient la #connaissance ?
    par Hervé Le Crosnier @hlc
    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-possibles/article/050815/qui-appartient-la-connaissance

    Le terme « société de la connaissance » est devenu un signe de ralliement pour décrire les sociétés contemporaines [1]. Il désigne d’une part le basculement technique qui offre une place de plus en plus grande aux machines de « traitement de l’#information » dans le processus productif. D’autre part, il souligne la place de la connaissance dans la capacité à faire société… quand celle-ci est partagée. Source d’innovations productives et sociales, la connaissance est également l’enjeu d’un affrontement mondial concernant son mode de production, d’appropriation, son usage et les règles de son partage. Si nous entrons dans une « société de la connaissance », c’est donc au sein même des processus de gestion du savoir que résident les formes nouvelles de la #lutte_de_classes. Car loin d’être inter-classistes, comme le rêvaient les promoteurs de la « société #post-industrielle » dans les années 1970, l’organisation de la production et l’usage de la connaissance conduisent au contraire à un renforcement de nouvelles formes de #domination. Au point que l’on peut penser que cette appellation recouvre en réalité la seconde phase de la #mondialisation, celle qui instaure un nouvel ordre mondial de l’usage des #savoirs.

    • L’article nous dit :

      Si nous devons vivre une « société de la connaissance », dans laquelle les savoirs, les pratiques collaboratives, le design ouvert, les principes d’élaboration et de création collective seraient la norme, il nous faudra la construire en nous opposant aux forces de mainmise sur tout le travail intellectuel de la planète.

      Je profite donc de l’occasion pour vous faire part d’une #initiative qui me tient à cœur, mais qui ne peut être mise en place seul.

      Dans le monde de l’édition les #auteurs, dont font partie les #traducteurs, sont totalement soumis au bon vouloir des éditeurs, lesquels sont eux-mêmes dépendant des grands diffuseurs et des grands distributeurs. Résultat, les producteurs ne reçoivent pour leur travail que 10 % du prix de vente H.T. pour les auteurs et 4 % pour les traducteurs (il est vrai que ces derniers sont généralement payés sous la forme d’avances sur droits d’auteur, lesquelles sont souvent supérieures aux droits réellement dû par l’éditeur ; pour en savoir plus sur cet imbroglio je vous invite à vous rendre sur le site de l’Association des Traducteurs Littéraires de France). Bel exemple du pouvoir du capital sur la production, n’est-ce pas ?

      Face à cette situation, nombreux sont les auteurs qui se tournent vers l’autoédition et vendent leur livre… via Amazon, ce qui leur permet de recevoir 70 % des ventes mais ne résout rien en termes de domination et de lutte_des_classes.

      Mais lorsqu’il s’agit, comme moi, d’une autoédition commune à l’auteur et au traducteur, la question des droits d’auteurs se posent, notamment quand l’auteur ne peut employer le traducteur, pour des raisons économiques, et vice-versa. C’est alors que m’est apparu l’idée de former une #association de producteurs-consommateurs de #littérature_latinoamécaine (c’est mon domaine mais l’idée peut, bien sûr, être reproduite pour toutes les œuvres) dans le but de permettre aux auteurs de vivre de leur travail et aux lecteurs de lire à moindre coût. Grosso modo, l’association serait composée de deux ensembles aux pouvoirs égales : Auteurs et Lecteurs. Ceux-ci en devenant membres (j’imagine une cotisation volontaire) auraient le droit de lire et de télécharger (le projet tourne dans un premier temps autour de l’#édition_numérique) l’ensemble de œuvres de ceux-là. Les auteurs ne seraient pas rétribuer en fonction de leur vente de livre (puisqu’il n’y a pas de vente) mais recevraient : pour les auteurs originaux, 50 % des revenus de l’association répartis également entre tous, et 40 % pour les traducteurs. Ainsi, plus de relation commerciale entre auteurs et lecteurs, mais également, sous-entendu, le refus de la privatisation de la connaissance, au point de nier la création comme un acte individuel.

      Hélas, je n’arrive pas encore à mobiliser sur cette question, alors si l’idée vous paraît bonne, je vous invite à m’aider à la réaliser, et notamment si vous êtes traducteurs, car la viabilité du projet est proportionnelle au nombre de titres que nous pourrons proposer.

      Merci de votre attention, et si cette intervention n’a pas sa place sur @seenthis, n’hésitez pas à me le faire savoir.

  • In America, only the rich can afford to write about poverty - Barbara Ehrenreich - The Guardian
    http://www.theguardian.com/commentisfree/2015/aug/06/america-rich-write-about-poverty

    “La pauvreté des journalistes appauvrit le journalisme”

    There are many thousands of people like these – gifted journalists who want to address serious social issues but cannot afford to do so in a media environment that thrives by refusing to pay, or anywhere near adequately pay, its “content providers.” Some were born into poverty and have stories to tell about coping with low-wage jobs, evictions or life as a foster child. Others inhabit the once-proud urban “creative class,” which now finds itself priced out of its traditional neighborhoods, like Park Slope or LA’s Echo Park, scrambling for health insurance and childcare, sleeping on other people’s couches. They want to write – or do photography or documentaries. They have a lot to say, but it’s beginning to make more sense to apply for work as a cashier or a fry-cook.

    This is the real face of journalism today: not million dollar-a-year anchorpersons, but low-wage workers and downwardly spiraling professionals who can’t muster up expenses to even start on the articles, photo-essays and videos they want to do, much less find an outlet to cover the costs of doing them. You can’t, say, hop on a plane to cover a police shooting in your hometown if you don’t have a credit card.

    This impoverishment of journalists impoverishes journalism. We come to find less and less in the media about the working poor, as if about 15% of the population quietly emigrated while we weren’t looking. Media outlets traditionally neglected stories about the downtrodden because they don’t sit well on the same page with advertisements for diamonds and luxury homes. And now there are fewer journalists on hand at major publications to arouse the conscience of editors and other gatekeepers. Coverage of poverty accounts for less than 1% of American news, or, as former Times columnist Bob Herbert has put it: “We don’t have coverage of poverty in this country. If there is a story about poor people in the New York Times or in the Washington Post, that’s the exception that proves the rule. We do not cover poverty. We do not cover the poor.”

    #journalisme #inégalité #pauvreté

    • Je dirais que ces journalistes font partie de cette nouvelle(?) classe des #intellectuels_précaires, dotés d’un #capital_culturel relativement élevé, sans pour autant posséder de capitaux, à proprement parler. Souvent issu de la petite bourgeoisie - celle qui aime à se faire appeler #classe_moyenne - l’intellectuel précaire est, à la fois bénéficiaire et victime de la massification, la démocratisation, de l’éducation.

      Porté par le discours « fais des études et t’auras du boulot », ce qui a été vrai pour les générations passées (lesquelles ne sont pas prêtes, objectivement et subjectivement, à laisser leurs places), et le mythe de la connaissance comme créatrice de richesse ex nihilo (hier, l’_économie_de_la_connaissance pour booster la croissance, aujourd’hui les TICs), il est maintenant tout dépourvu face à la réalité : la richesse économique est une question matérielle, tandis que le savoir est une question de pouvoir. Or quand l’offre de neuronnes est largement supérieur à la demande, rien ne sert de penser, il faut lécher à point et dans le sens du poil.

      Écrasés par le poids de notre culture universitaire, qui nous a éloigné du « bas-peuple », nous voilà à la croisée des chemins : se reconnaître comme les prolétaires que nous sommes, et par conséquent cesser de faire les yeux doux aux #intellectuels_bourgeois et à leur pensée, ou rester des petits bourgeois de la connaissance - c’est à dire simples facilitateurs de la circulation du capital culturel de la classe dominante (la pensée dominante) - incapables de reproduire nos conditions matérielles de reproduction mais fiers de notre mépris pour les travailleurs manuels.

      Je me suis laissé emporter, mais le débat est (re)lancé.

  • Michel Onfray, la haine des universitaires
    http://www.humanite.fr/michel-onfray-la-haine-des-universitaires-576715

    On voit à quel niveau de bassesse, d’injures et d’ignorance notre philosophe «  hédoniste  » est capable de descendre. N’en déplaise à M. Onfray, le découvreur de ces «  fragments  », ce n’est pas Adeline Baldacchino (qui d’ailleurs avoue ne pas lire l’arabe), mais Dimitri Gutas, qui est professeur de langue et littérature arabe à l’université de Yale. Sans ce «  fonctionnaire de la recherche  », cet «  abstinent sexuel  », ce fouilleur de «  poubelles  », mais pas encore en retraite (système américain oblige), M. Onfray n’aurait jamais eu connaissance de ces «  fragments  ».

    Sachant que Diogène fait partie du panthéon philosophique de M. Onfray, qui cherche justement à porter la philosophie au niveau du peuple, pourquoi celui-ci n’a-t-il donc pas traduit lui-même ou fait traduire ces textes arabes ? Ses bouffées de haine s’expliquent par le fait que, depuis presque un quart de siècle, notre philosophe est passé à côté de cet ouvrage, alors qu’il se veut un spécialiste de Diogène et du cynisme. C’est très vexant. Au lieu de s’en prendre à lui-même, il préfère attaquer ceux qui ne sont pourtant pour rien dans son manque de méthode, infligeant ainsi une gifle, non pas aux universitaires, mais à lui-même.

  • Feu la gauche et l’infini planétaire / revue Exemple
    http://lesilencequiparle.unblog.fr/2015/04/03/feu-la-gauche-et-linfini-planetaire-revue-exemple

    (...) Parce que la gauche est incapable de se référer à un point – au moins un point – révolutionnaire. Ce point #révolutionnaire a conditionné le discours et les pratiques de ce qu’on pourrait nommer la gauche officielle. Par gauche officielle, entendons celle qui, croyant aux vertus de la représentation, et cherchant l’accès au pouvoir par des moyens formellement démocratiques, considérait que l’élan révolutionnaire devait être freiné pour être réalisé. Ce frein a porté le nom de réforme. Là où la #pensée révolutionnaire visait la vitesse infinie d’un changement absolu de la réalité sociale, la pensée réformiste de la gauche officielle consistait à modifier le régime de vitesse du changement et son ampleur. Ne devait être sujet à la transformation sociale non la société tout entière, mais seulement tel ou tel de ses aspects (le domaine de la santé, celui du droit du travail, etc.).

    Or une fois le point révolutionnaire abandonné, le #contrôle #politique de la vitesse organisé par la #gauche officielle change d’objet. Au lieu de ralentir la révolution, l’enjeu devient : ralentir les effets destructeurs du capitalisme. Non pas le capitalisme lui-même (les privatisations, la financiarisation de la vie, l’extraction destructrice des ressources énergétiques, etc.), qui devient l’incarnation du changement à vitesse infinie que la gauche relaie sans frottements et souvent initie, mais ses soi-disant dommages collatéraux (la pollution, la désaffection psychique et sociale, etc.). Les réformes ne consistent plus à différer la révolution, mais la catastrophe. Ces réformes se transforment dès lors en normes temporaires, par exemple diminuer la vitesse sur les routes en cas de « pics » de pollution – en ne voyant pas que la baisse tendancielle de la vitesse a pour horizon une immobilisation des voitures qui ne modifierait en rien les causes structurelles de l’asphyxie écologique.

    Cette situation a longtemps été délicate pour la gauche officieuse qui avait su garder un goût pour la justice. Elle ne croyait certes pas à quelque révolution, mais elle refusait de s’en tenir au seul traitement normatif des dégâts du capitalisme ; elle votait à reculons pour la gauche officielle, et finissait parfois par s’abstenir – à reculons. Mais à la faveur de la dissolution du point révolutionnaire, un autre aspect de la réalité sociale a pris lentement corps, jusqu’à devenir prédominant, et nourrir l’hégémonie discursive des droites extrêmes : les questions identitaires. Ces questions ont pris un tournant dramatique après les massacres de janvier. Lors des journées qui ont suivi ces massacres ont eu lieu de grands rassemblements de deuil qui n’étaient pas forcément politiques ; et certains ont eu raison d’en indiquer le caractère anthropologique et affectif. Mais l’on n’est pas maître de la destinée politique d’un moment anthropologique : la nature empirique de ces rassemblements massifs – près de 4 millions de personne le 11 janvier – s’est cristallisée en socle transcendantal, donnant l’assise à des transformations de la psychè collective française dont on ne peut pas encore mesurer tous les aspects. A cette sanglante occasion, la gauche officieuse semble s’être débarrassée du fantôme de la réforme qui était encore hantée par le fantôme de la révolution. Désormais, le combat est devenu clair : sauver l’identité française. Sa république, sa laïcité, ses traditions ; son impertinence sans limite, son nationalisme goguenard, sa franche cécité citoyenne aux gens de couleur.

    Désormais, l’ennemi n’est plus le #capitalisme, mais l’islam – un #islam toujours sur le point de s’ajouter un -isme. Contre celui-ci, il faut la république indivisible, identique à elle-même, ancrée dans son passé – une #identité nationale, courageusement patriotique, purement de souche, que le monde entier nous jalouse. Nous, républicains français, nationaux égaux entre nous, sauront sauver les hommes et les femmes de couleur de leurs traditions oppressives. Tradition contre tradition. Identité contre identité.(...)

    Revue #Exemple
    http://www.editions-nous.com/exemple/index.html

    • Rancière : « Les idéaux républicains sont devenus des armes de discrimination et de mépris »
      http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20150403.OBS6427/jacques-ranciere-les-ideaux-republicains-sont-devenus-des-armes-

      la liberté d’expression est un principe qui régit les rapports entre les individus et l’Etat en interdisant à ce dernier d’empêcher l’expression des opinions qui lui sont contraires.

      Or, ce qui a été bafoué le 7 janvier à « Charlie », c’est un tout autre principe : le principe qu’on ne tire pas sur quelqu’un parce qu’on n’aime pas ce qu’il dit, le principe qui règle la manière dont individus et groupes vivent ensemble et apprennent à se respecter mutuellement.

      Mais on ne s’est pas intéressé à cette dimension et on a choisi de se polariser sur le principe de la liberté d’expression. Ce faisant, on a ajouté un nouveau chapitre à la campagne qui, depuis des années, utilise les grandes #valeurs_universelles pour mieux disqualifier une partie de la #population, en opposant les « bons Français », partisans de la République, de la laïcité ou de la liberté d’expression, aux immigrés, forcément communautaristes, islamistes, intolérants, sexistes et arriérés. (...)

      On nous dit que le Front national s’est « dédiabolisé ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’il a mis de côté les gens trop ouvertement racistes ? Oui. Mais surtout que la différence même entre les idées du FN et les idées considérées comme respectables et appartenant à l’héritage républicain s’est évaporée.

      #Jacques_Rancière #disqualification #universalisme_confisqué_et_manipulé #intellectuels #gauche #FN

    • Euh, bon, pourquoi pas, rien n’oblige à une lecture bienveillante. Il me semble quand même que dire comme le fait Exemple que l’on passe de l’empirie au transcendantal, du phénomène anthropologique à l’institution d’une forme de pensée normative, à une loi du groupe, de la société, ce n’est pas tout à fait rien, et pas tout à fait inutile pour comprendre les surenchères administratives, policières judiciaires et sociels sur « l’apologie de terrorisme », par exemple.
      Il n’est pas tout à fait périmé non plus de prendre la gauche telle quelle se donne, axée sur des questions #identitaires.