• dans le #travail, nous apprenons à trahir les autres, et nous nous trahissons nous-mêmes… d’où les #suicides

      quelques notes constructives :

      il faut rompre avec l’exaltation de la #performance_individuelle, et retrouver une démarche de #qualité — parce que dans l’ombre on dégrade tout ce qui relève de la #coopération

      tout ce qu’on croit gagner d’un côté, on le perd de l’autre, et on constate même, au final, une perte de #productivité

      il faut s’intéresser au #travail_collectif, à la mise en commun du savoir, de l’expérience, de l’intelligence, de la parole… ce qui nécessite des espaces de #délibération — il y a un gisement de bonne volonté dans le monde du travail

      … repenser toute la méthode de #management des #entreprises, faire de la coopération verticale ainsi que de la coopération avec le client (ou le patient, l’élève…)

    • A verser au dossier « tempérer ses propos » :
      christophe dejours : plume&plume
      http://plumeplume.blogs.nouvelobs.com/tag/christophe+dejours

      Par #normopathie, Christophe Dejours désigne des personnalités qui se caractérisent par leur totale normalité, des êtres conformistes sur les plans social et professionnel. « Peu fantaisistes, peu imaginatifs, peu créatifs, ils sont en général remarquablement intégrés et adaptés à une société où ils se meuvent aisément et sereinement sans être perturbés par la culpabilité, dont ils sont indemnes, ni par la compassion, qui ne les concerne pas ; comme s’ils ne voyaient pas que les autres ne réagissent pas tous comme eux ; comme s’ils ne percevaient même pas que d’autres souffrent ; comme s’ils ne comprenaient pas pourquoi d’autres ne parviennent pas à s’adapter à une société dont les règles, pourtant, leur semblent relever du bon sens, de l’évidence, de la logique naturelle. (...) » (p. 143, en note)

    • Issue à la sclérose d’un système qui a généralisé la concurrence de tous contre chacun en guise d’organisation. Système qui exploite notre instinct de prédation pour tirer son énergie de fonctionnement. Oui, ça peut tenir quelques décennies encore, mais ce système s’écroulera de lui même quand les humains auront mieux compris la supercherie et auront appris à s’en détacher.

      Dans l’entreprise où je bosse, on essaie de bannir toute idée de concurrence, l’organisation mise sur l’autonomie et la coopération, sur le respect et la confiance plutôt que sur la compétition et l’autorité. Jusqu’ici ça donne de très bons résultats. Résultats qu’on essaie de restituer au mieux dans notre « écosystème » économique, au lieu de vampiriser pour faire valoir notre archaïque privilège de propriétaires capitalistes.
      Je ne crois plus trop à l’idée que la table rase soit le meilleur chemin pour réunir une mutation.

    • Christophe Dejours nous explique pour ceux qui l’ont lu que l’entreprise peut-être à la fois un lieu d’émancipation et de transformation de l’individu quand le travail n’est pas subi. On peut y trouver le meilleur comme la prévenance, la solidarité, le respect, mais aussi le pire, le chacun pour soi, la lâcheté, le harcèlement, l’humiliation...
      A chacun d’incarner sa fonction,son métier, sa mission... avec ce qu’il est ! L’entreprise sait parfaitement utiliser la nature et la personnalité de chacun. A nous de ne pas l’accepter !

      Il faut occuper l’espace qu’incarne l’entreprise comme un « champ » politique et y faire entrer de nouveaux droits comme la reconnaissance de la citoyenneté dans l’entreprise avec tout ce que cela implique. le droit considère que le risque économique est pris par l’entreprise et qu’il est donc normal que le salarié soit soumis à un rapport de subordination.
      Je crois que nous touchons là, une problématique majeure entre employeurs, employés. Comment équilibrer un réel rapport de forces sans qu’aucune des deux parties ne soit lésée ?

      Mon inquiétude aujourd’hui c’est de constater que le droit du travail s’écrit dans « l’entreprise » au nom du bon fonctionnement du dialogue social et non à l’assemblée nationale seule représentante de la souveraineté nationale.
      Aujourd’hui nous sommes bien obligés de constater au nom du maintien de l’emploi, la capitulation du législateur face à l’entreprise toute puissante !

    • @bp314 : ça y est j’ai visionné.
      L’issue dont je parle est justement l’issue de l’effondrement du système par perte de confiance totale des travailleurs dans les organisations classiques (évoqué à 5mn15).

      Concernant le concept de « coopération verticale », le terme fait peur, je le reconnais, moi ça me fait penser à collaboration avec toute la connotation historique de ce mot. Pour moi le manager est avant tout un coordinateur d’actions et un agrégateur de responsabilités. Un animateur, consacré sur sa mission à lui, plus large et d’autant plus anticipatrice que ce qu’il doit agréger est important.

      La cible est une organisation où chacun se sente entrepreneur de son poste, responsable de sa mission, gratifié de sa contribution à l’équipe, à ses « clients » bénéficiaires de son action, gratifié par le soutien et la reconnaissance de l’équipe, gratifié par la réussite de l’oeuvre collective.
      Le collectif fait le reste, et très franchement, moi qui déteste l’autorité, ça tombe bien, on n’en fait quasiment jamais usage. Quand on se considère tous en adultes responsables, on se comporte tous en adultes responsables, tout le monde assume, tout le monde y trouve son compte..

      @pariaurbain : oui la tendance actuelle à négocier et légiférer hors du champ républicain (démocratique si on veut), dans les murs mêmes de l’entreprise, fait peur et risque d’accélérer l’effondrement qu’évoque C. Dejours. On le voit pour l’ANI.
      On parle que de flexibilité, compétitivité et concurrence, comme si on avait pas encore touché le fond...

      Tout l’enjeu va consister, pour les entreprises bienveillantes à devenir suffisament fortes pour être les locomotives de la mutation, en poussant les entreprises conventionnelles à s’aligner, un peu comme la filière bio pourrait y arriver dans l’agriculture si la population l’y aidait. Et ce sera plus facile pour le boulot que pour le bio. Il est plus facile de vivre sans bosser dans une entreprise que de vivre sans manger des trucs de l’industrie agro-alimentaire.

      Mais il est certain qu’un coup de pouce politique semble le plus adapté. Rien est exclu. Quand tout se casse la gueule, on peut envisager de voir une reprise en main politique. Regarde sur la question fiscale en Europe. Il aura fallu 25 ans pour qu’ils reconnaissent qu’il faut faire quelque chose...

    • Christophe Dejours nous explique pour ceux qui l’ont lu que l’entreprise peut-être à la fois un lieu d’émancipation et de transformation de l’individu quand le travail n’est pas subi.

      Peut-être chez les bisounous : chez les humains, l’entreprise est le lieu dans lequel l’humain se rend sous peine d’être exclus et condamné à errer, dormir dans le froid et mourir de faim. On s’y rend aussi de plus en plus souvent forcé par la loi, à l’heure et au lieu dit, pour quelques jours, quelques heures, en attendant d’être affecté ailleurs.

      Ha, qu’il est plaisant de voir que chez les intellectuels en cravate aux mains blanches on croit encore en les célèbres vertus du travail forcé !

      L’issue ? J’ignore quelle sera l’issue et, comme tout productif, au fond peu m’importe. Mais j’imagine qu’un jour viendra où nul ne pourra plus prétendre faire sa part d’oeuvre sociale en se qualifiant d’intellectuel tout en s’ornant des fruits du labeur d’autrui.

    • @tbn : néolibéralisme ? Comment ça ? Sortir de l’exaltation de la performance individuelle et de la concurrence pour passer à la « coopération » c’est du néolibéralisme ?

      @bp314 : quand ce monsieur guindé à l’apparence il est vrai peu sympathique ira jusqu’au bout de sa démarche, il se rendra compte que l’entreprise « bienveillante » ne peut pas être capitaliste, puisque le capitalisme est une prédation sur le travail d’autrui, le capitalisme ne peut fournir le climat de confiance indispensable à la « coopération » dont parle ce monsieur. Laissons lui du temps, pour moi il est sur la bonne voie.

      Ou bien on peut toujours sinon continuer à souhaiter que le travail reste un enfer, pour être sûr de ne pas se compromettre avec le capitalisme, drapé dans notre beau statut immaculé de victime. Mais personnellement ce n’est pas ma tasse de thé...

      Quant à la fin du travail... Je ne crois pas que l’humain pourra se passer d’activités collectives socialement valorisantes, et j’espère pas d’ailleurs.. Je crois qu’il y a confusion entre le mot travail et des concepts plus spécifiques « production de biens matériels » et « exploitation de l’activité d’autrui » qui sont devenus l’horizon indépassable du travail en régime capitaliste..

    • il se rendra compte que l’entreprise « bienveillante » ne peut pas être capitaliste, puisque le capitalisme est une prédation sur le travail d’autrui, le capitalisme ne peut fournir le climat de confiance indispensable à la « coopération » dont parle ce monsieur. Laissons lui du temps, pour moi il est sur la bonne voie.

      J’entends l’argument, mais je vais m’efforcer de le réfuter.

      Ce n’est pas pour des raisons morales ou de compétence technique qu’on réserve les professions intellectuelles aux diplômés : c’est parce que leurs diplômes garantissent le niveau d’éducation requis pour qu’ils ne puissent ignorer certaines choses.

      Par exemple l’évidence que vous exprimez. Et qu’exprime encore bien mieux l’extraordinairement non-diplômé Didier Super : http://www.youtube.com/watch?v=ODXOvPrCuUs

      Machiavel constatait autrement qu’on ne peut distinguer le machiavélisme de l’ignorance et donc, que feindre l’ignorance était toujours le meilleur moyen de parvenir à des fins raisonnées. C’est pour se protéger de cet alibi d’ignorance que les républiques éduquent leurs élites et, en théorie, présument de leur parfaite connaissances des enjeux relevant de la responsabilité sociale qu’on a quand on s’exerce en vertu d’un titre républicain.

      Autrement dit, non, cet intellectuel professionnel ne peut prétendre à l’alibi d’ignorance : ce qu’il fait est un choix.

    • D’ailleurs, il n’y a pas d’autre mot que #propagande_libérale pour parler de l’éducation actuelle infligée et censée sortir les enfants de l’ignorance…

      http://www.onisep.fr/Choisir-mes-etudes/Au-lycee-au-CFA/Au-lycee-general-et-technologique/La-classe-de-seconde-generale-et-technologique/Les-enseignements-d-exploration-en-seconde/Sciences-economiques-et-sociales

      Un enseignement d’exploration obligatoire en classe de seconde, à raison de 1h30 par semaine, permettant une initiation à l’économie et à la sociologie pour découvrir la société dans laquelle on vit.

      Avec ceci qui m’a fait bondir :

      Formation et emploi : le diplôme : un passeport pour l’emploi ? Le chômage : des coûts salariaux trop élevés ou une insuffisance de la demande ?

      C’est le programme officiel.