• The policing of blackness begins at the root
    http://africasacountry.com/2016/09/the-policing-of-blackness-begins-at-the-root

    The thickness and texture of my black #hair was under constant scrutiny when I was a child. My aunt used to call me bossiekop (from the Afrikaans, meaning bushy head). The kids at school would use terms like Goema hare (candyfloss hair) and kroeskop (fuzzy head). My cousin would joke: “You can’t even put a […]

    #ESSAYS #colonialism #Politics #South_Africa

  • Avec « Ronde Bosse », la cinéaste Laurence Michel offre son crâne rasé aux regards étonnés
    http://information.tv5monde.com/terriennes/avec-ronde-bosse-la-cineaste-laurence-michel-offre-son-crane-r

    C’est un film extrêmement sensible, aux cadrages toujours très recherchés. La cinéaste Laurence Michel est aussi monteuse, et cela se sent dans « Ronde-Bosse », un documentaire de 30’ où elle met en scène sa réalité. La tête rasée, par choix et non par nécessité, elle part à la rencontre de femmes, et uniquement de femmes, dont la chevelure constitue un ressort essentiel de leur vie : des coiffeuses pour dames, des malades revenues de leur cancer et de la perte de leurs cheveux, des comédiennes du genre « new burlesque » qui font leur miel des clichés de la féminité.

    Cette promenade impressionniste conduit les spectateurs à s’interroger sur le rejet des femmes rasées, sur l’importance de la toison dans la définition de la beauté au féminin. Est-ce le poids des religions, de l’histoire avec l’évocation des détenues, des rescapées des camps d’extermination, des tondues de la Libération en France pour fait de collaboration sexuelle, ou encore le rejet homophobe d’un signe parfois perçu comme un marqueur d’identité homosexuelle ?

    Voir le film :
    https://vimeo.com/114748207

    #féminité #cheveux

  • L’hystérie anti-burkini, symptôme d’un mal profond. Non à un républicanisme autoritaire - le Plus
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1555055-l-hysterie-anti-burkini-symptome-d-un-mal-profond-non-a-un

    S’en prendre aux femmes musulmanes est incontestablement un acte discriminatoire à caractère raciste/islamophobe, mais c’est aussi un acte sexiste. Ne pas accepter l’altérité culturelle ou considérer que les porteuses de burkini ne peuvent être que des idiotes manipulées, est la marque d’un esprit autoritaire et misogyne.
     
    Les hommes politiques qui se soucient de la « soumission » des femmes musulmanes sont pourtant moins regardants lorsqu’il s’agit de défendre la condition des femmes en général : la France est l’un des pays d’Europe où les inégalités socio-économiques entre hommes et femmes sont les plus criantes et où certains qualifient le sexisme le plus crû « d’actes galants » !

    #racisme #sexisme #domination

    Il faut, au contraire, souligner l’#intersectionnalité des #discriminations : racisme-sexisme-exploitation capitaliste sont les trois faces indissociables d’un processus de mise au pas des catégories populaires en France.

    #philippe_marlière

    • République ?
      En France ?

      Il y a erreur.
      Ou bien c’était il y a longtemps,
      et ça n’a pas duré longtemps.

      Rappelons que pour le PS actuel, le socialisme, c’est une manière d’être , enfin d’après leurs propos.
      Une manière d’être raciste ? Pour que leurs donneurs d’ordres s’enrichissent plus.

  • L’Entretien Jet d’Encre #5, Avec Jean-François Staszak

    Géographe à l’Université de Genève, passé par Paris 1 et UCLA, Jean-François Staszak est de ces professeurs dont les cours ont souvent bouleversé les idées préconçues des étudiants. Son approche vise à dénaturaliser des pratiques considérées comme « normales » et conjugue avec intensité des problématiques issues du #post-colonialisme et du genre. En escale à Paris, avant de s’envoler pour Los Angeles, le Professeur Staszak a gentiment accepté de répondre à nos questions. Au programme de cet Entretien Jet d’Encre : les différences de statut dans l’espace public selon le genre, la recherche de l’amour géolocalisé (Tinder, etc.), les migrations, l’imaginaire érotique autour des « beurettes », la récupération des discours féministes pour justifier la xénophobie, et le féminisme au masculin.

    http://www.jetdencre.ch/avec-jean-francois-staszak
    #genre #espace #géographie

    Passages sur les #toilettes :

    Lorsque je donnais des cours de première année à l’époque où il n’y avait pas d’études genre à l’Université de Genève, je me demandais comment faire comprendre de mon point de vue de géographe la pertinence ou l’importance de cette approche à des étudiants en sciences sociales qui n’avaient aucune idée de ce dont il s’agissait. Et l’exemple que j’avais alors choisi et qui marchait assez bien, c’est celui des toilettes. On considère comme allant de soi, et ne méritant pas d’être questionné, le fait qu’il y ait des toilettes pour hommes et des toilettes pour femmes. Or, si on prend un peu de recul, et si on se sert par exemple de la comparaison avec la « race », on voit tout de suite qu’il y a un souci. Qu’il y ait des toilettes pour blancs et des toilettes pour noirs, cela choque tout le monde. Mais pourquoi trouve-t-on tellement naturel qu’il y ait des toilettes pour hommes et des toilettes pour femmes ? De quoi procède cette ségrégation ? Si l’on croit que des toilettes mixtes produiraient de la gêne, voire la violence, pourquoi tient-on celle-ci pour normale ou inévitable ?

    D’autant qu’une injustice socio-spatiale en découle. Par exemple, comme les femmes passent plus de temps aux toilettes que les hommes, et que les architectes ont prévu juste le même espace pour les toilettes hommes et femmes, ces dernières devront faire la queue pour aller aux toilettes à la fin d’un concert ou dans d’autres établissements publics, alors que ce n’est pas le cas des hommes. Là, on voit bien comment l’espace est au cœur du problème. Cet exemple très parlant permet de comprendre qu’il y a un souci et qu’il faut ouvrir les yeux.

    Ainsi, on comprend d’une part mieux le genre quand on l’aborde par l’espace parce que le spatial est une des dimensions du genre. L’espace sert à fabriquer du genre, du masculin, de la domination masculine. Mais d’autre part, je pense qu’on comprend mieux l’espace si on a le genre en tête. Il y a en effet un tas de choses qu’on saisit mal dans l’organisation de nos vies et de nos espaces du quotidien si on n’a pas les lunettes du genre, si on n’a pas l’idée que ça s’explique par des rapports entre les hommes et les femmes. Donc, de mon point de vue, l’espace fabrique le genre, et le genre fabrique l’espace.

    Et sur le #voile :

    Un deuxième exemple, c’est la question du voile. Elle est importante partout dans le monde. Elle l’a été particulièrement en France, vous savez, où il y a eu un débat polémique, qui a abouti à l’interdiction du voile intégral dans l’espace public, et à l’interdiction du voile dans les écoles – et là je ne parle pas du voile intégral, je parle même du foulard.

    Je trouve qu’on a eu beaucoup de mal en France à réfléchir à ce propos, parce qu’on n’a pas réussi à poser le débat en termes d’intersectionnalité. Vous connaissez ce concept de l’#intersectionnalité, c’est qu’on ne peut pas parler des femmes en général si on ne précise pas où elles se situent dans d’autres matrices de domination. On n’est jamais une femme dans l’absolu, mais on est une femme blanche, une femme noire, une femme musulmane, une femme riche, pauvre, etc. À propos du voile en l’occurrence, on a eu comme une crise de société, avec des communautés dressées les unes contre les autres, et il y avait certaines femmes au milieu, vraisemblablement un peu instrumentalisées dans l’affaire. Voici un deuxième exemple d’un moment de l’actualité politique où la question du genre a été très mal posée.

  • « l’histoire des femmes noires, jusque-là systématiquement évacuées de l’Histoire »

    En introduction, #bell_hooks parle de « notre silence », de la peur de reconnaître le sexisme comme pouvant être tout aussi oppressant que le racisme. Elle revient sur les luttes du XIXe siècle aux Etats-Unis, « Ces femmes noires ont participé aussi bien à la lutte pour l’égalité raciale qu’au mouvement pour les droits des femmes », celles qui ont insisté « sur l’aspect « féminin » de leur être qui a rendu leur sort différent de celui de l’homme noir », les liens rompus avec des féministes blanches pour cause de racisme de celles-ci, la bataille sur le droit de vote qui ne fut pas majoritairement pour toutes et tous, l’étouffement de l’esprit révolutionnaire radical…

    http://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2016/08/18/luttes-pour-legalite-raciale-et-les-droits-des
    https://seenthis.net/messages/424230
    #Sojourner_Truth

  • Le collectif Mwasi : « L’Afroféminisme n’est pas un bloc monolithique » | Bondy Blog
    http://www.bondyblog.fr/201607100001/le-collectif-mwasi-lafrofeminisme-nest-pas-un-bloc-monolithique

    Le Bondy Blog : Comment définiriez-vous votre Afroféminisme ?

    Il est bon de rappeler que l’Afroféminisme n’est pas un bloc monolithique. Il y a différents Afroféminismes. Le nôtre est non seulement pro-choix au sens où il défend le droit à l’avortement, la liberté de porter le voile ou non, la liberté d’expression corporelle et sexuelle, le choix de son identité de genre mais également intersectionnel, un concept popularisé par une Afroféministe états-unienne Kimberlé Williams Crenshaw à partir d’un travail sur la violence domestique et l’isolement des femmes battues Afro-étatsuniennes, rendues doublement invisibles par l’expérience croisée du racisme et du sexisme. C’est un outil qui permet de penser l’intersection des rapports de domination de sexe, de race et de classe. C’est en ce sens que nous sommes un collectif intersectionnel : nos luttes sont multiples et indémêlables. Elles s’attaquent aussi bien aux discriminations raciales, sexistes, classistes, validistes qu’à celles que subissent les minorités sexuelles et de genre face à la cishéteronormativité.

    Le Bondy Blog : On porte aujourd’hui beaucoup d’attention au mouvement Afroféministe en France mais on oublie l’histoire de la présence de féministes noires en France. Pouvez-vous retracer la généalogie de l’Afroféminisme français ?

    Notre collectif n’est pas le premier collectif Afroféministe en France. En témoigne l’existence de la Coordination des femmes noires de 1976 à 1982, un mouvement de femmes noires Africaines et Antillaises qui luttaient pour le droit à la contraception et à l’avortement, contre l’apartheid et la répression en Afrique ou contre les politiques impérialistes. De 1982 à 1994, le mouvement pour la défense des droits de la femme noire (MODEFEN) a pris le relais. Mais on pourrait remonter aux soeurs Nardal qui, dans les années 20, tenaient un salon littéraire à Clamart dont l’objectif était de mettre en relation les diasporas noires. Des féministes noires ont donc bien existé en France. Il faudrait cesser de se référer sans cesse aux États-Unis même si cela s’explique par le peu de visibilité et d’archives sur ce mouvement en France. Il est par exemple très difficile de se procurer un exemplaire de La parole aux négresses d’Awa Thiam, une des membres de la Coordination des femmes noires ou d’avoir accès à La Revue du Monde Noir fondée en 1931 par le Dr Sajous (Haïtien) et les soeurs Jane, Andrée et Paulette Nardal (Martiniquaises). Il faut raviver la mémoire des Afroféminismes en France. Il y a actuellement un problème de transmission et d’institutionnalisation de ces luttes.

    Le Bondy Blog : Vous prônez un savoir sur, par et pour les femmes noires au sein d’espaces non mixtes. En quoi cette non-mixité de race et de genre est-elle une « nécessité politique » pour reprendre l’expression de la sociologue Christine Delphy ?

    C’est une nécessité politique parce que nous devons reconquérir notre droit à la parole. L’hostilité de certaines féministes à cette non-mixité perçue comme « communautariste » et « excluante » est assez surprenante quand on sait que la non-mixité est une tradition féministe. Ce qui dérange ces gen.te.s, au fond, c’est de ne pas avoir le contrôle sur nos luttes et notre agenda militant. De voir leurs privilèges mis en lumière. Nous affirmons être les mieux placées pour saisir les armes de notre émancipation. Ce n’est pas une non-mixité contre les autres. C’est une non-mixité pour nous retrouver entre nous, dans un espace sain et bienveillant où s’écouter et se soutenir. Un espace pour identifier et combattre les multiples violences que nous subissons en tant que femmes noires.

    #féminisme #afroféminisme #historicisation #non-mixité #choix #intersectionnalité

  • Le chant des batailles désertées
    Par Lola Lafon

    « Contester c’est dire ça ne va pas, je ne suis pas d’accord. Résister, c’est se charger de supprimer ce qui ne va pas ».(Ulrike Meinhof)

    Une lutte en est-elle encore une quand elle tremble de désigner des adversaires ? Comment combattre ce avec quoi on marche main dans la main ?Il faudrait commencer par consentir à déplaire, à fâcher. Oser être désagréable, folle même. Se méfier de cette sagesse qui gagne depuis quelques années, comme une paresse de fin d’après-midi d’hiver, cette fausse insolence adolescente, où, joyeusement turbulente, on se tait sitôt rappelées à l’ordre. Il faudrait ne pas avoir peur de faire peur. Et se souvenir de la bagarre. Celle qui fait le corps moite, les joues trop rouges et les cheveux en l’air. La bagarre aux mains sales. Il faudrait se souvenir qu’elle ne sera sûrement pas télévisée et que si elle l’est, c’est que la chorégraphie est réglée d’avance, et que rien, aucun faux mouvement nesurviendra.Entre le « féminisme MAIS » des médias (féministe mais hétéro, mais jolie, mais pas trop), et celui qui s’enterre majestueusement dans les musées ou soirées tendances, libérer les corps flirte de plus en plus avec l’eden sage d’un corps libéral. Trash ou légaliste, le féminisme se cherche frénétiquement une place (et l’a trouvée…), alors qu’il s’agissait peut-être de se vouloir fièrement en-dehors de toute place offerte.

    #féminisme

    • Le corps du combat

      A peine libéré d’une sexualité normée et moralisée, notre corps est entré dans l’ère du libérable obligatoire. Libérable de sa graisse, de traits jugés inégaux, à plastifier, de névroses le traversant ou d’ovaires paresseux. Et voilà chacune penchée sur son « soi », le massant d’huiles essentielles et guettant religieusement la provenance des nourritures proposées à ses entrailles et différents orifices et s’employant anxieusement à lui procurer un nombre suffisant d’orgasmes, à ce corps en « fonctionnement-production » maximal, signe extérieur d’équilibre obligatoire. Car il s’agit avant tout d’être épanouie, nouveau dogme qui semble interdire le désordre quel qu’il soit. A notre chevet, nous voilà devenues nos propres nourrissons.

      #sexualité #productivisme #libéralisme

    • Une maison de chair qui sent le renfermé

      Pouvoir enfin débattre du genre, de la prostitution et avoir un accès déculpabilisé à la pornographie, tout ça a un instant semblé créer de nouveaux(elles) êtres désentravé(e)s, loin d’un féminisme plus victimaire. Mais…Subversives, les femmes qui commentent inlassablement leur sexe, leur désir, comme enfermées dans une maison de chair, autophage, bientôt ? Sous des apparences joyeusement trash, revoilà l’injonction éternelle faite aux femmes de retourner à leur corps, au-dedans… Me voilà remise à ma place, enfermée face à mon sexe, cette place qui a toujours été la nôtre, où les femmes sont attendues et contenues, cette maison trop chaude : l’intime. La radicalité féministe aujourd’hui semble tourner presqu’uniquement autour de ce qu’on fait, ou pas, à et avec son corps.Et quand il relève la tête de son corps, le féminisme, il fait quoi ?Il demande à l’Empire de lui faire une place, en marge ou bien au centre.

    • Place de choix ou choix de la place.

      Le corps des femmes semble n’avoir aucune autre alternative que de toujours s’en remettre à un Empire. Empire-état, patriarcal, qui nous protègerait de ses lois, ou le dernier en date, l’Empire scientifique qui s’empare de nos corps comme de textes morcelables. Enfin, l’Empire total, celui qui contient tous les autres, dans lequel, du moment qu’on les paye, tous les choix sont égaux et possibles. Empire où il faut jouir de ce qu’on a ou voudrait avoir, jouir « illimité », du téléphone jusqu’au sex-toy, les yeux fermés. Pourvu que ça consomme.

      #patriarcat #objectivation

    • La « c’est mon choix » idéologie.

      Cette « c’est mon choix idéologie » envahit les blogs, les romans et les essais. Faisant de nous des sujets-corps, isolées les unes des autres, toujours représentées par notre parole, le sacro saint témoignage. On exacerbe le parcours personnel, l’individue. C’est mon choix, je suis libre de. Et on s’égaye de ces nouvelles possibilités, tout trouvera sa place dans la vitrine du « c’est mon choix », ce supermarché des idées : vendre son cerveau-travail à un Manager, ou son vagin-travail sur le net, ou encore écarter ses jambes devant la science, qui a fait de la peur du manque d’enfant un marché sans fin, encore et encore du ventre, merveilleux marché autour des femmes, blanches (au sens politique), bien entendu. Aux Autres, non-blanches, la même science propose la stérilisation, voire le féminicide en Inde ou en Chine.

      #choix #dépolitiastion
      Voire aussi sur la question du choix dans le féminisme : https://seenthis.net/messages/507144

    • « Consommons-nous les uns les autres. »

      Si un moment, le droit de faire ce qu’on veut de son sexe a failli ressembler à un idéal libertaire, là, on est très loin d’un anticonformisme insolent. Les mots employés par ceux et celles qui disent« capitaliser sur leur sexe » sont étonnamment proches des mots de ceux qui prostituent leur cerveau à un quelconque marché. On « gère » sa « carrière », on vend du service. Avec le réalisme pragmatique d’un DRH, on prône une liberté empreinte d’une odeur de défaite absolue, dans l’enclos inquestionnable du systèmemarchand.Du corps libéré à libéral, ou, comment, en voulant faire la peau du moralisme, on s’assoupit et trébuche dans les bras du capitalisme, ravi.Et dans une torpeur toute légaliste, le féminisme emboîte le pas à l’écologie molle remplie de belles images tristes de gentils animaux disparus, et à cette grande fable du capitalisme à visage humain, vert et équitable, et s’inscrit parfaitement dans l’époque sagement biologique de l’obéissance indiscutée. Et la parité, réclamée à grands cris jusque dans l’Elysée, n’est qu’un autre aspect du même manque de fougue. Vouloir reproduire le même monde, mais au féminin, sans jamais le questionner, ce monde…Si la place médiatique est offerte à ces féminismes, c’est peut-être qu’ils caressent bien gentiment, chacun à leur façon, le patriarcapitalisme.

      #parité #capitalisme

    • Cyber-Pétain

      Capitalisme, patriarcat, que de gros mots qu’on n’ose plus brandir sous peine d’être « dépassées ».Et pourtant : le paysage sent sévèrement le moisi. Voilà, entre autres, le grand retour pétainiste à la valeur maternité, avec ces innombrables interviews de stars se terminant par : mon plus beau rôle, c’est maman. Comme pour se faire pardonner de la place arrachée socialement aux hommes, et toujours revenir à leur ventre, ce passeport pour la norme. On est passées d’ « un enfant si je veux » dans les années 70, à « un enfant est mon plus beau rôle », et tout ça s’accommode très bien de « un enfant à tout prix ». Ou comment les partisans de la technologie du ventre des femmes rejoignent l’instrumentalisation et la glorification du ventre maternant.

      #maternité

    • La pâleur du féminisme

      Alors, aux blanches, le choix des débats et mouvances, et aux Autres, non-blanches, noires, arabes, d’Europe de l’Est, tziganes et autres précaires, comme on dit quand on n’ose plus dire pauvres, à elles, on laissera le combat laborieux : emprunter (et le verbe emprunter là prend tout son sens) l’espace qui leur reste et la rue hétéro-normée sans se faire haranguer, juger pour un morceau de tissu en trop ou en moins, que celui-ci dévoile des cuisses ou couvre des cheveux.Sortir de chez soi, de l’intime, parfois de son pays et arriver en France. Se confronter au post colonialisme décomplexé et insouciant, à la violence administrative et policière quotidienne. A ces femmes là, aussi, nos Invisibles, tous les travaux de « service », à elles de s’occuper des corps blancs à garder, nettoyer, à branler. Pas le choix. Et ces Autres n’ont pas souvent droit aux attentions des féministes, si peu nombreuses à défendre les sans papières, par exemple, étouffées dans les charters et violées en rétention.A l’image de la France en 2010, le féminisme oublie la bagarre…Parce que sans doute, la bagarre, ça n’est pas très féminin ?

      #féministes_blanches #intersectionnalité

    • Je ne renoncerai pas à ma part de violence.

      Les femmes tentées par la radicalité se confrontent à un territoire toujours pensé au masculin. Récemment, dans l’affaire des « anarcho-autonomes » de Tarnac, les intellectuels de gauche et de droite ont tous commenté, fascinés, la figure virile du héros emprisonné, Julien Coupat, tandis qu’Yldune Lévy, également emprisonnée pour les mêmes raisons, ne fut pas l’héroïne de son histoire, mais systématiquement décrite comme la « compagne de », perdant ainsi toute identité d’une volonté politiquepropre.De Florence Rey, devenue une icône rock bien malgré elle, à Nathalie Ménigon et Joëlle Aubron (membres d’Action Directe), toutes ont été systématiquement décrites comme aveuglées par l’amour, suivant (le cerveau) un homme. On les place d’emblée dans l’affectif et le psychologique, hors du politique. Comme si l’engagement armé des femmes était impensable, pas « naturel », une femme étant « faite pour » donner la vie et pas la mort.

      #invisibilisation_des_femmes #effacement_des_femmes #machos_de_gauche #manarchisme

    • Voleuses de feu

      Je crois qu’il est grand temps de ressortir les petites sœurs crado et pas montrables du féminisme. Ces sorcières acrobates ou enfants sauvages, Voltairine de Cleyre anarchiste et féministe du XIX è pour qui le « mariage était une mauvaise action », les Rote Zora, ces femmes autonomes, qui en Allemagne de 1977 à 1995 attaquèrent à l’explosif le Tribunal opposé à l’avortement et incendièrent une cathédrale, entre autres. Ces collectifs de filles en France qui organisent des marches de nuit « pour ne plus se faire marcher dessus le jour », les Mujeres Creando en Bolivie, et le Pink Gang en Inde, ces « intouchables » en sari rose, armées de bâtons qui s’attaquent aux violeurs et aux policiers refusant d’enregistrer leurs plaintes. Qu’on reparle de toutes celles qui, à différentes époques, solidaires des femmes les plus précaires, ont mis des bombes dans des usines et pillé les grandes surfaces pour tout remettre, libre et gratuit, dans les rues. Qu’on fasse connaître celles qui, réunies en black blocs dans les manifestations, mettent le feu autour des prisons de femmes, un peu de lumière pour briser l’isolement. Sous les capuches noires, elles sont nombreuses, même si ce genre d’action est toujours taxé de « viril ». La casse et la destruction de biens symboliques ne pouvant être le fait de femmes…

      #sorcières

    • « Il est temps de passer de la nausée au vomissement » (Mujeres Creando)

      Je ne sais pas ce qu’est le féminisme mais ce que je sais, c’est que s’il s’agit de prendre ma part d’un système qui me détruit et m’enrage, je n’en suis pas. S’il s’agit de rester ce trou consommant et conso-aimable, saturé d’ordres et ouvert à toutes les obéissances « tendances », je n’en suis peut-être pas. Je veux bien décliner de nouveaux genres, mais pas des genres d’aliénations, je ne veux pas la place, ni les salaires de ces hommes dont je souhaite profondément l’éradication sociale, ni prendre part à toute cette nausée, même conjuguée au féminin. Je ne me satisferai pas de voir mon cerveau avalé par mon vagin. Je ne réclame aucun droits à cet état, parce qu’en demander quelques uns, c’est admettre qu’on ne les aura pas tous.Il nous faudra bien réapprendre la colère, apprendre à rendre les coups aux sexistes de droite qui ressemblent tant aux sexistes de gauche, voire les donner en premier si besoin est. Les femmes continuent d’être marchandées, happées, pesées, fouillées, jaugées, violées par des hommes, aussi bien blancs que non-blancs, derrière les portes closes des beaux appartements bourgeois aussi bien que dans les banlieues.Ilnous faudra reprendre par la main celles-là, invisibles, qui, sur le bord, nous regardent de trop loin. Réapprendre la bagarre ensemble, celle qui fait transpirer, et répandre la joie explosive de nos fêtes impolies. Conspirons, volons, sabotons, rejoignons nous en bandes dans la nuit pour détruire ceux qui nous détruisent, redevenons des bandites fiévreuses, des enfants acharnées à ne pas rester là où on nous pose.L’époque est dure aux voleuses de feu…Alors il nous faudra bien redevenir impitoyables, et, sans rien céder de nos vies ou de nos corps, saturer chaque atome de plaisirs vagabonds, sans jamais en payer aucun prix.

    • Bibliographie
      Voltairine De Cleyre : « D’espoir et de raison, écrits d’une insoumise »
      LuxHistoire et communiqués des Rote Zora : « En Catimini ».
      Fanny Bugnon : « Quand le militantisme fait le choix des armes : Les femmes d’Action Directe et les médias. »
      Offensive Libertaire N°=24 : « Un autre genre d’aliénation » (Anita Bomba)
      Charlie Devilliers : « Les femmes et la lutte armée »

    • Chouette digression au texte d’ouverture -Le chant des batailles désertées- par Lola Lafon . Et la bibliographie de @mad_meg qui m’a replongé dans ma collection d’OLS et le
      N°24 cité en référence. Les numéros OLS c/o Mille Bâbords sont téléchargeables, en particulier les exemplaires épuisés, comme le N°4 par exemple : http://offensiverevue.wordpress.com/2015/02/02/offensive-4
      et sur Ulrike Meinhof : http://www.pontcerq.fr/livres/ulrike-meinhof-68-76-rfa

    • Arf. Dommage que j’ai pas le temps de rentrer dans les détails :(
      – déjà placer sous théorie queer ces différents auteurs, je trouve ça assez suspect (Haraway est queer comme un morceau de fromage mais bon). Ce qui est vrai pour les un.es n’est pas vrai pour les autr.e.s
      – sur le cyberf, #Haraway et #Preciado (plutôt que Testo Junky - assez d’accord sur les critiques, même si je n’ai pas ce fétichisme de « la nature » vs les adjuvants chimiques/techniques — je conseille le livre sur Playboy, Pornotopie, beaucoup plus lisible et vraiment intéressant), il n’y a pas — selon moi — matière à jeter tout le bébé avec l’eau du bain — surtout que le Cyborg Manifesto d’Haraway est un micro texte par rapport à tout ce qu’elle a écrit par la suite et qui s’éloigne progressivement de ce vieux manifesto.

      En attendant le lien direct vers offensive n°4 https://offensiverevue.files.wordpress.com/2015/02/offensive4.pdf

  • Du caractère polymorphe et multicolore du relou en milieu urbain
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/146837766244/du-caract%C3%A8re-polymorphe-et-multicolore-du-relou-en

    “Non mais qu’ils ne respectent pas les femmes chez eux, c’est leur problème, mais ici, on est en France”

    “ Je suis pas raciste, mais j’en ai marre de me faire draguer dans la rue ! ”

    “ C’est dans leur culture, ils n’ont pas le même rapport à la séduction”.

    Ces déclarations n’ont pas particulièrement été tenues par des membres du FN ou même des personnes se disant (se pensant) racistes. Non. Ce sont des déclarations que j’ai entendues, que j’entends régulièrement, dès que l’on parle de harcèlement de rue.

    Parce que, comme en parlait récemment un article de rue89, c’est un fait : pour beaucoup de personnes, y compris les victimes de harcèlement de rue, les agresseurs de rue ne sont que des mecs de banlieue, de cité, de quartiers populaires. Que des immigrés, des fauchés, des lascars, des cailleras, des ouaich, des rebeus, des renois… Je parle souvent de harcèlement de rue, avec beaucoup de personnes. Et la récurrence des déclarations précédentes m’attriste.

    Non, elle me révolte, en fait. Elle me met hors de moi.

    Parce qu’en ne parlant que d’un type très spécifique de harcèlement, mes copines Blanches et/ou bourgeoises invisibilisent totalement un autre type de harcèlement que, pourtant, les femmes racisées vivent aussi fréquemment et avec autant de violence.

    J’habite dans un quartier très bourgeois qui est aussi le quartier des putes de la ville. Il y a quelques semaines, un homme d’une cinquantaine d’années se dirige vers moi. Rapidement, sans se présenter ni même me saluer (même pas un “ouaich la miss”), le mec me propose de baiser, il a de l’argent, il veut bien en mettre. Le temps de comprendre et de réagir, et je tente de m’éloigner en déclinant, agacée. Mais le monsieur m’attrape, me bloque contre le mur et insiste, en chuchotant “allez, j’ai envie, j’peux payer, laisse-toi faire, j’te trouve bonne…”, les supplications du gamin persuadé que le fait qu’il ait très envie justifie qu’il prenne. Il me faut encore quelque secondes pour réagir. Et puis j’explose. Je l’insulte de tous les noms que je connais, je le repousse, je me dégage, je hurle, je le pourris, il s’éloigne.

    Dans la rue, les passants sourient, amusés. Moi je tremble, je bouillonne et ne vois pas ce qui les amuse. Et, alors que je me remets en route, j’entends le vendeur du magasin de chaussures d’à côté (sorti pour voir ce qui se passait) déclarer à sa collègue “non, rien, juste une pute qui fait du scandale”.

    Une bourgeoise se serait fait coincer comme moi par un lascar ou un mec racisé, les gens se seraient empressés de lui demander si ça va ?, elle n’a rien ?, ne veut pas appeler la police ?. Mais je suis une meuf racisée en mini-short et collants troués qui décline les avances d’un monsieur qui doit porter trois mois de mon loyer sur le dos, et je ne suis rien d’autre qu’une pute qui fait du scandale. Parce que décliner les avances d’un homme de classe supérieure, c’est faire du scandale, faire l’intéressante, c’est moins légitime que de repousser celles d’un kéké, parce que pour un homme, argent est gageure de pouvoir de séduction, parce que l’époque où on renversait les gueuses dans un coin de ruelle sans en payer la moindre conséquence n’est pas si lointaine…

    Ils sont bien Blancs aussi, les mecs qui me suivent en voiture (avec parfois le siège bébé à l’arrière) jusque chez moi, même après que je leur ai dit et répété que non, je ne suis pas en train de travailler, juste en train de rentrer chez moi, laissez-moi maintenant.

    Ils sont toujours Blancs ceux qui croient que l’argent leur donne le droit de.

    Ils sont souvent Blancs ceux qui m’exotisent et projettent sur moi leurs fantasmes de néo-colons en accompagnant leur drague de tous leurs clichés sur les Noires. “Gazelle”. “Tigresse*”. “Lionne”. “Sauvageonne”. “Sauvage”. “Beyoncé”. “Rihanna” “ N’importe quelle Noire sexy et à la mode

    Ils sont bien blancs aussi les mecs de l’école de commerce du quartier qui viennent s’abreuver de bière virile au bout de ma rue. Ils étaient tous bien blancs et de polos vêtus le soir où, après que j’ai décliné leurs invitations à rejoindre leur table, ils ont commencé à m’appeler “Nafissatou” et à gueuler, de façon à ce que tout le monde l’entende, comment ils me prendraient quand j’aurais bu suffisamment ou laissé mon verre sans surveillance. Ils étaient une grande tablées de mecs Blancs de bonne famille à trouver hilarant de me menacer explicitement (mais pour déconner) de viol pour me punir de les avoir éconduits.

    C’est au cours d’une soirée d’école d’ingénieurs qu’après que j’ai poliment repoussé la drague polie d’un mec très poli, je me suis fait traiter de sale négresse et fait expliquer qu’il fallait pas que je me fasse de films, je n’étais qu’un choix de repli, les “filles comme moi” ne font partie que de celles qu’on veut baiser quand on s’est pris un stop par les meufs qu’on veut épouser.

    Dans le travail aussi. C’était un bon bourgeois qui, alors que j’étais encore stagiaire, m’appelait sur mon lieu de travail, saluait mes boss avant de leur dire “c’est à votre petite stagiaire que j’ai envie de parler”. C’était un grand bourgeois qui, un soir de vernissage a essayé d’obtenir de moi des gâteries dans la cuisine de la galerie, me promettant qu’il ferait de moi “quelqu’un”, comme si je n’étais personne. C’était un Blanc qui en réunion, devant mes collègues et mes supérieurs, s’amusait à commenter mon tour de taille et à se plaindre du fait que je refusais ses invitations à dîner. C’est un groupe de Blancs qui, après la réalisation d’un projet commun, a trouvé drôle de proposer de me “faire tourner” pour fêter notre succès. Ce sont toujours des Blancs qui m’ont menacée de “me griller dans le milieu” si ne me mettais pas à quatre pattes. Ce sont toujours des Blancs qui m’ont prise en otage et ont joué de leur position de pouvoir pour que je me sente coincée, humiliée, affichée, obligée. Ce sont toujours des Blancs qui m’ont fait sentir que, quoi que je fasse, quoi que j’accomplisse, à un moment ou un autre, on me remettra toujours à ma place de chatte sur jambes.

    Alors oui, je sais, il y a les “ouaich la miss” et les “madmouazel, t’es très très charmante”. Mais il n’y a pas de mystères les gens : si les banlieusards et les scarlas sont un peu en avance sur le harcèlement de rue, c’est que la harcèlement de bureau et le harcèlement de bar sont déjà pris. C’est qu’en fait, les banlieusards et les scarlas, on n’a pas trop envie de les voir ailleurs que dans la rue. Les banlieusards, les lascars et les ouaichs investissent l’espace qu’on leur laisse. Je ne dis pas que leur sexisme est moins grave ou moins violent. Je dis qu’il serait temps d’arrêter de ne parler que de celui-ci. Pendant qu’on s’acharne sur celui-ci, celui-là s’assied, déplie ses jambes et s’installe.

    Et de remettre les choses à leur place :

    Non, ce qui est révoltant, ce n’est pas de se faire draguer par un homme de classe inférieure. Non, ce qui est vexant, ce n’est pas qu’il me prenne pour une fille de son quartier.

    Non, le problème n’est pas que son vocabulaire ou sa répartie soit limitées et que sa drague manque de prose ou de mots à trois syllabes.

    Ce qui est révoltant c’est d’être sexualisée, tout le temps, tous les jours, dans tous les contextes.

    Ce qui est vexant, c’est la banalisation de l’insulte sexiste dans l’espace public.

    Le problème c’est que me sens moins légitime à aller et venir dans cet espace. Le problème c’est que malgré mon droit inaliénable de me promener, j’ai envie de m’excuser d’être présente, je me sens comme une intruse sur le pavé, comme une invitée suspecte dont on épierait les faits et gestes. Et le cul.

    Qu’on se le dise une fois pour toute : Le harcèlement de rue n’a pas d’origine géographique, de religion ou de culture (à part celle du viol). Le harcèlement de rue est la conséquence du patriarcat. Et le patriarcat n’est pas défendu par les seuls banlieusards, mais par tous ceux qui croient et affirment qu’il est le fait des autres. Le patriarcat porte autant le costard-cravate Hugo Boss que le survêt Lacoste ou le jean Célio. Mais il semblerait qu’il soit plus aisé de se plaindre de l’autre que de l’un…

    Chères personnes anti-sexistes : subir une oppression ne devrait jamais être un prétexte pour en exercer une autre. Se révolter, c’est (très très) bien. Le faire avec intelligence et sans ethnocentrisme, c’est mieux.

    Bisous

    * Moi je le sais qu’il n’y a pas de tigreSSE en Afrique. Ce sont les relous qui sont pas au courant

    #sexisme #racisme #harcelement #domination_masculine #féminisme_blanc #intersectionnalité #classisme

  • prenez ce couteau (Pourquoi le féminisme doit s’emparer de la...)
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/146352273063/pourquoi-le-f%C3%A9minisme-doit-semparer-de-la

    Aller chez le médecin m’a toujours plongé dans l’anxiété. Depuis que je suis un-e enfant, les médecins ont fait des remarques ignobles sur mon poids devant moi. Quand j’avais 8 ans, un médecin a dit à ma mère que mes allergies alimentaires devaient « marcher à l’envers » puisque j’étais « si grosse ». Et il a ri.

    Depuis cet incident, j’ai plus ou moins enchaîné les humiliations et les énervements.

    N’importe quel-le gros-se vous dira que trouver un médecin qui vous écoute ou qui prend vos soucis au sérieux est une entreprise pourrie. Parce que peu importe vos symptômes, on vous dira de perdre du poids. Vous avez la cheville tordue ? Perdez du poids. Une otite ? Perdez du poids ? La grippe ? Perdez du poids.

    Vous ne saviez pas que les personnes minces n’ont jamais d’otites ou de grippes ?

    Ce n’est donc pas une surprise si beaucoup de personnes gros-ses évitent au maximum de voir des médecins. Je suis coupable d’attendre que mes symptômes deviennent insupportables ou pire pour prendre rendez-vous.

    Mais il n’y a vraiment rien de pire qu’un gyneco qui déteste les personnes grosses.

    Mon précédent gyneco m’a donné une leçon humiliante. Il m’a expliqué à quel point il était dégueulasse d’être gros-se au milieu d’un frottis. Alors que j’étais dans une position dans laquelle n’importe qui se sentirait mal ou privée de pouvoir, j’ai été soumise à des commentaires vicieux et méchants à propos de mon poids et de mon ‘addiction à la bouffe’. Elle me posait des questions sur ce que je mange pendant qu’elle me grattait le col de l’utérus, et quand j’ai répondu, elle m’a dit que je mentais.

    J’étais en pleurs à la fin de cet examen. Je me suis sentie violentée et humiliée. Et je ne suis pas retournée chez le gyneco pendant 4 ans.

    Le manque de respect et la discrimination sont le quotidien des personnes gros-ses. C’est un sujet de discussion banal dans les cercles militants. Mais les maux et la violence causés par la grossophobie sont rarement discutés en dehors des cercles militants gros.

    Les gens adorent voir une personne gros-se portant des vêtements à la mode, ou s’assumant, mais ils ne veulent pas vraiment entendre à quel point nos vies sont impactées par la grossophobie.

    Il est temps que cela cesse.

    Les droits à la procréation sont au cœur du débat féministe, parce que sans la possibilité de contrôler quand, comment, nous avons des enfants, nous ne pourrions pas participer au débat politique, au monde du travail, ou plus largement à la vie publique.

    Quand on nous refuse notre droit de choisir, on nous refuse notre humanité primaire. Si nous n’avons pas ces droits, nous n’avons rien.

    Oui, les personnes gros-ses sont privées de leurs droits, de manière invisible, sans que cela ne préoccupe personne dans le grand mouvement féministe. Personne ne se préoccupe du fait que les personnes gros-ses sont impacté-es dans leur droits par la grossophobie.

    Mais je crois au pouvoir du féminisme, et je crois que nous pouvons nous saisir de ce problème, et commencer à envisager la problématique des droits reproductifs d’une manière plus nuancée et plus intersectionelle.

    Les féministes doivent reconnaître la discrimination contre les personnes gros-ses et considérer que ce problème est majeur. Nos vies sont réelles ; nos vies comptent.

    #féminisme #intersectionnalité #grossophobie

    • 1. Contraception d’urgence et contraception hormonale

      En Novembre 2013, nous avons appris que la contraception d’urgence (pilule du lendemain), perdait de son efficacité après 80 kilos, et ne serait sans doute pas du tout efficace pour les personnes de plus de 85 kilos.

      En France, les fabricants de pilules du lendemain (Norlevo) ont ajouté un avertissement sur la notice de ces pilules.

      En Juillet 2014, l’agence européenne de médecine a jugé que cet avertissement n’était pas nécessaire, il n’y aurait pas assez de preuves que le poids joue sur l’efficacité de la molécule. Cette agence n’a pas pris en compte les deux études qui ont été menées sur ce problème, et qui ont mené à la mise en place des avertissements par les fabricants.

      Les avertissements ont donc disparu des notices, et tout le monde a oublié cette histoire. Les gens continuent à penser qu’on peut prendre la pilule du lendemain efficacement à n’importe quel poids, parce qu’il n’y a pas d’avertissement sur les notices.

      C’est un problème énorme, parce la pilule du lendemain est très largement utilisée, et que c’est mettre beaucoup de foi dans quelque chose qui peut fonctionner ou pas.

      Cette polémique nous pose une série de questions : pourquoi les premiers tests sur la molécule n’ont-ils pas été réalisé sur une série de personnes de poids différents ? Cela aurait permis de représenter efficacement le très large panel de population qui utilise la pilule du lendemain.

      La femme américaine moyenne pèse 75 kilos. Nous avons donc une pilule du lendemain inefficace pour la majorité de la population qui en a besoin.

      La pilule du lendemain existe depuis des années, mais c’est seulement en 2014 que nous avons appris qu’elle ne fonctionnait pas pour certain-es. Pourquoi cette annonce n’est-elle pas suivie de tests ? et pourquoi personne ne met la pression à l’industrie pharmaceutique pour que ces tests soient faits ?

      Les personnes gros-ses sont en moyenne plus pauvres que les personnes minces, et moins capables d’accéder aux soins. Une solution contraceptive d’urgence qui ne fonctionne pas est une mauvaise blague.

      La contraception hormonale classique (pas d’urgence) pose les mêmes problèmes : des études ont montrées que les personnes gros-ses ont deux fois plus de grossesses non désirées sous pilule que les personnes minces. Le stéréotype selon lequel les personnes gros-ses ne sont pas aimées, désirées, ou actives sexuellement contribue à ce que les questions de contraception soient traitées comme peu importantes.

      Les personnes gros-ses attendent que leur contraception soit efficace. Si la contraception hormonale classique ne l’est pas, ou pose des problèmes, ils-elles doivent le savoir, et ils-elles doivent pouvoir faire le meilleur choix avec les meilleures informations possibles.

      Avoir accès à une contraception qui ne fonctionne pas, ce n’est pas avoir accès à la contraception.

      Chaque féministe qui se bat pour l’accès à la contraception devrait se battre pour que la contraception fonctionne pour tout le monde, non ?

      #contraception

    • 2 Avortement et poids

      Une étude américaine montre que 85% des professionnel-les qui pratiquent des avortements jugent que les personnes gros-ses posent des problèmes. Certain-es ont même commencé à faire payer des « tarif gros » pour leurs patient-es en surpoids.

      Les patient-es ont eux indiqué que leur poids était un facteur de délais dans l’accès à l’avortement. Ils-elles racontent avoir eu du mal à trouver un professionnel qui accepte de pratiquer l’avortement sur un corps gros. Plusieurs personnes racontent qu’on a refusé de pratiquer l’avortement à cause de leur poids.

      Une autre étude montre qu’il n’y a pas de différence significative de complications post IVG entre les personnes grosses et les personnes minces dans les avortements du second trimestre. Cette autre étude propose les mêmes résultats.

      Ces études recommandent clairement de ne pas envoyer les personnes grosses dans des services d’IVG à haut risque, car le transfert de service en service retarde la procédure. Ce délai supplémentaire peut entrainer des complications, l’augmentation du prix de la procédure, et limite parfois le choix des personnes.

      Peut être que la raison pour laquelle les médecins pensent que les avortements sont plus compliqués à effectuer sur des personnes grosses est simplement parce qu’ils refusent de mettre leurs compétences au service des personnes grosses ?

      Un corps gros est souvent présenté comme un barrage au traitement médical, mais les corps des enfants sont plus petits, ce qui rend leur traitement plus compliqué. On arrive néanmoins à trouver des manières de soigner les enfants, sans leur demander de grandir avant d’être soignés.

      La légende qui dit que les personnes grosses sont plus compliqué-es à avorter contribue aux difficultés d’accès aux soins de ces personnes. Cette légende ne se base pas sur une réalité médicale. Elle est le symptôme de la grossophobie banale du milieu médical, et peut avoir des conséquences désastreuses.

      Si les féministes sont engagé-es dans le combat pour l’avortement pour toustes, alors elles devraient aussi se battre pour le droit des personnes gros-ses à avorter.

      Ce n’est pas plus acceptable de dire à quelqu’un de perdre du poids pour accéder à leur droit fondamental qu’il ne l’est de lui dire d’aller dans un autre pays pour avorter.

      #IVG #avortement

    • 3 Pour quoi la grossophobie empêche les personnes gros-ses de se soigner

      Les personnes grosses vont moins facilement faire réaliser des frottis ou des mammographies, alors qu’elles sont plus concernées par les risques de développer un cancer.

      Dans une étude, 17% de médecins ont exprimé être répugné-es par l’idée de devoir réaliser un examen pelvien sur une personne très grosse, et 83% des médecins ont exprimé-e qu’ils le feraient à contre cœur s’ils sentaient de l’inquiétude ou du stress chez la personne grosse à examiner.

      Tout le monde peut être stressé ou inquiet ou aller faire un examen pelvien à contre cœur, ce n’est pas la chose la plus sympa du monde. Mais les personnes minces ont accès à cet examen dans de bonnes conditions, qu’elles soient perçues comme stressées ou non.

      Les personnes grosses sont confronté-es à des professionnel-les de santé souvent hostile et peu respectueux, ce qui les empêche souvent d’accéder aux soins. 24% des infirmièr-es dans une étude ont bien voulu admettre qu’ils-elles trouvaient les personnes grosses dégoutant-es. Dans une étude sur les préjugés, des professionnel-les de santé ont associé le mot gros avec les mots feignant, stupide et sans valeur.

      Même si les médecins et les infirmier-es pensent qu’ils cachent avec grâce leur dégout du corps gros, ils sont tout de mêmes discriminants. Comment peut-on vouloir le meilleur pour quelqu’un-e qu’on considère stupide et sans valeur ?

      Quand on rajoute à cela le manque d’équipement médical à toutes les tailles, le manque de blouses à toutes les tailles, la parade incessantes des sermons moralisateurs et humiliants, souvent administrés quand le -la patient-e est nu-e et sans défense, peut-on vraiment s’étonner que les personnes gros-ses n’aillent pas chez le gyneco ?

      C’est presque amusant que les personnes grosses soient blâmées pour leur taux de cancer élevé alors qu’ils sont aussi exclus des protocoles de soins qui peuvent détecter le cancer. Sauf que le cancer tue, et que ce n’est pas drôle.

      Dans notre culture de haine du gros, tous les problèmes de santé subis par les personnes grosses sont toujours mis en rapport direct avec le poids, mais jamais avec l’échec du système de santé qui qualifie leur existence même comme une épidémie à enrayer.

      Les gens adorent sermonner les personnes grosses à propos de leur santé, mais ils ne semblent pas se soucier que les personnes grosses sont privé-es de soins ou d’accès aux soins. C’est comme si ces gens ne s’inquiétaient pas vraiment de notre santé, ils utilisent juste ce levier pour nous punir et nous marginaliser.

      Pour que le féminisme soit intersectionel et inclusif des problèmes des personnes grosses, il faut qu’il y ai une réelle prise en compte et des actions mises en place pour aider les gros-ses à se battre contre la discrimination médicale.

      La grossophobie médicale cause des dommages physiques et psychologiques et nous tue parfois. Nous nous battons pour nos vies, et nous avons besoin d’aide.

      #violence_médical #discrimination #santé

    • 4 Refus des traitements d’aide à la fertilité et adoption

      Les droits reproductifs ne sont pas seulement les droits à décider de faire ou de ne pas faire un enfant. Ils s’étendent aussi aux droits égaux pour chacun-e à être aidé dans sa fertilité afin de concevoir.

      Malheureusement, ces droits sont aussi souvent refusés aux gros-ses.

      Plusieurs pays, comme le Royaume Uni, l’Australie, ont des limites de poids informelles liées à la capacité à adopter à l’intérieur du pays. La Chine et la Corée ont des limites de poids pour les parents adoptifs venant d’autres pays. Trop gros pour adopter.

      Pourquoi ne pas laisser les personnes grosses adopter ?

      La plupart des raisons données pour refuser l’adoption aux personnes grosses sont fausses, par exemple l’idée que les gros-ses vivent moins longtemps que les minces, ou que le gras est le signe que quelqu’un-e est en mauvais santé. D’autres raisons invoquées sont carrément haineuses et insultantes ; comme par exemple la notion que le corps gros est une indication claire d’un psychisme défaillant ou de maladie mentale, ce qui est à la fois grossophobe et psychophobe.

      Il semble que les gens ont peur que des parents gros puissent d’une manière ou d’une autre apprendre à leurs enfants adoptifs à être gros, ce qui n’existe pas.

      Des personnes préfèrent voire des enfants dans le système des foyers et familles d’accueil plutôt que de les laisser intégrer le foyer aimant de personnes grosses. Malheureusement, ces personnes sont en charge de décider qui peut adopter ou non.

      Dans plusieurs pays, il y a des poids limites pour accéder aux traitements à la fertilité : Royaume Uni, Nouvelle Zélande, Chine, malgré toutes les études qui prouvent qu’il n’y a pas de liens entre le poids et le nombre de naissances par FIV. Il y a un taux plus élevé de complications, c’est vrai, mais sans impact sur le nombre de naissances. En France, la plupart des centres de PMA refusent toutes les personnes qui ont un BMI supérieur à 30.

      Dans la plupart des pays qui refusent la FIV aux personnes grosses, il n’y a pas d’âge limite pour ce traitement. Alors que l’âge est un facteur documenté d’échec pour la FIV.

      Quand les personnes grosses sont enceintes et accouchent, ils-elles sont souvent traité-es de manière ignoble par les professionnel-les de santé, et on les oblige à faire des césariennes. 32% des accouchements aux USA se font par césarienne, alors que 50% des personnes grosses aux USA subissent une césarienne.

      Et ne parlons même pas du désastre des enfants retirés de leurs foyers à cause d’un état grossophobe. Un enfant qui présente un surpoids alerte les services sociaux, qui peuvent dans certains pays, choisir de retirer l’enfant à ses parents, s’ils ont eux-mêmes gros-ses.

      Il semble que les gens soient prêts à tout pour être sûr que les gros ne se reproduisent pas, même en séparant des familles et en traumatisant des enfants.

      L’adoption et les traitements de la fertilité sont déjà des procédures longues et compliquées, mais les personnes grosses doivent affronter des obstacles encore plus importants que les personnes minces dans ce parcours.

      Placer ces obstacles n’est pas fait par hasard : c’est une façon pour la société de punir et d’humilier les parents gros-ses, de les rendre invisibles et de limiter leurs droits, afin de « mettre fin au problème de l’obésité » ou autre rhétorique grossophobe.

      Le féminisme a un rôle à jouer : il doit s’assurer que chacun-e peut mettre en œuvre ses droits à porter et à élever des enfants. Quand les droits des personnes grosses sont bafoués, nos droits essentiels le sont aussi.

      #FIV #adoption

    • Je veux voir le féminisme s’intéresser vraiment aux droits reproductifs des personnes grosses, et prendre en compte les discriminations spécifiques qu’ils-elles subissent, et comprendre comment les besoins des gros-ses ne sont pas pris en compte.

      Je veux voir une pression accrue sur l’industrie pharmaceutique afin qu’elle produise des tests et des études sur tous les corps, y compris les corps gros.

      Je veux voir une pression accrue sur la problématique de la pilule du lendemain. Les chercheur-ses commencent à étudier comment doser de manière différente les hormones de la pilule, mais on doit s’intéresser de manière urgente à ce problème. La contraception doit fonctionner pour tout le monde, à n’importe quelle taille.

      Je veux que le féminisme s’indigne contre les limites de poids liées à l’avortement.

      Je veux que les personnes grosses aient accès à l’adoption, à la FIV, et puissent élever leurs enfants dans la paix et la sécurité.

      Il devrait y avoir une révolte permanente des féministes contre discriminations subies par les personnes grosses de la part des professionnel-les de santé.

      Les féministes minces ne veulent pas qu’on leur retire leur autonomie et leur droit aux choix. Nous non plus. Intéressez-vous à nos droits, et ne nous dites pas que nous devrions maigrir pour que vous commenciez à faire attention à nous.

      Les gros-ses ont aussi droit à l’autonomie.

      Et bien plus que tout, je veux que les féministes ouvrent les yeux sur les mauvais traitements reçus par les gros-ses. Même si c’est douloureux, parce que vous n’imaginez même pas que cela existe.

      Arrêtez de couvrir la voix des personnes grosses. Portez nos voix, mettez en lumière les militant-es gros-ses. Ne pensez pas que vous êtes des expert-es sur les questions grosses si vous n’êtes pas gros-se. Nous sommes les expert-es. Ecoutez nous.

      Je veux que le féminisme prenne en compte la grossophobie de manière intersectionelle, et nous rejoigne dans la lutte pour exiger le changement.

      Article traduit de Everyday Feminism

      http://everydayfeminism.com/2016/06/fat-people-in-reproductive-justice

      Auteure : Aly Thompson

  • Des politiques sexuelles contre les minorités raciales

    #Politiques_sexuelles et politiques d’immigration sont souvent étroitement liées. Féminisme et politiques sexuelles progressistes sont instrumentalisés pour diaboliser des minorités religieuses et ethniques. L’État, par sa rhétorique de guerre et sa politique d’immigration, cherche à opposer les #femmes et les minorités sexuelles aux nouvelles minorités religieuses, alors même que ces #identités s’entremêlent : il y a des mouvements féministes musulmans, des organisations homosexuelles arabes, des coalitions diverses où des gens venus de tous ces groupes travaillent ensemble contre les #discriminations, l’acharnement policier et la violence d’État.

    http://www.gisti.org/spip.php?article4414

    #minorités #police #discrimination #intersectionnalité

  • BALLAST Zahra Ali : « Décoloniser le féminisme »
    http://www.revue-ballast.fr/zahra-ali

    Lier féminisme et islam n’est pas sans faire question : souvent, les féminismes occidentaux redoutent l’intrusion du religieux — patriarcal et régressif — et les espaces musulmans craignent le chantage néocolonial à l’émancipation des femmes. Sociologue et auteure, en 2012, de l’essai Féminismes islamiques, Zahra Ali s’empare de cet « oxymore » pour en exposer ce qu’elle nomme les « a priori » réciproques. Celle qui milita contre l’exclusion des élèves portant le foulard appelle à contextualiser, historiciser et rejeter les essentialismes : condition nécessaire à la création d’un féminisme international et pluriel.

    « On me nie le droit de me revendiquer en tant que féministe », avez-vous déclaré un jour, lorsque vous portiez le foulard. Qui sont donc les juges et les distributeurs de licences en conformité ?

    Bonne question. Dire que l’on parle depuis la marge ne veut certainement pas dire que l’on érige celles et ceux qui sont au centre en modèles normatifs. Mais c’est faire reconnaître que celles et ceux qui ont le monopole et la légitimité de se définir comme féministe, progressiste et égalitariste le font dans l’exclusion d’autres formes d’émancipation — et, de ce fait, ne sont pas aussi féministes et égalitariste qu’ils le prétendent. Le féminisme blanc, bourgeois, dominant est porteur, en France, d’une vision normative de l’appartenance au collectif : c’est celui qui nie les expressions alternatives de la lutte contre le patriarcat et pour l’égalité. Un discours et des pratiques de « féministes » qui n’appliquent leur conception de l’égalité qu’à une catégorie de femmes : celles qui assimilent émancipation à occidentalisation et sécularisation.

    #féminisme #colonialisme #féminisme_blanc #intersectionnalité #islamophobie

  • Black M, Verdun, et le festival de la mauvaise foi | Coups de Gueule de Lau
    https://coupsdegueuledelau.wordpress.com/2016/05/15/black-m-verdun-et-le-festival-de-la-mauvaise-foi

    En général, quand je vois « Black M » dans un titre d’article, je ne lis pas.
    Parce que sa musique c’est de la merde, parce que j’ai un mépris sans limite pour son culte du fric, et que j’ai la rancune tenace face à l’homophobie décomplexée des (ex) membres de Sexion d’Assaut.
    Et qu’en prime je me farde du Black M et du Maitre Gims à longueur de journée de taf parce que je bosse avec des ados qui adorent la soupe musicale mainstream.
    Donc ouais, habituellement, je ne lis pas.

    D’où le fait que le début de la polémique autour de Black M à Verdun a eu lieu sans que j’y prête attention : je ne lisais tout simplement pas les articles sur la polémique, parce que je m’arrêtais à « Black M » et que je ne pensais pas qu’il y ait quoi que ce soit d’important à lire dans un article concernant Black M.
    Quand le concert a été annulé, le nombre d’articles qui me sont passés devant le nez dans ma timeline sur les réseaux sociaux m’a amené à me dire « Wtf qu’est ce qu’il se passe ? », et à lire les articles.
    J’ai donc découvert en même temps :
    – L’invitation de Black M à Verdun.
    – Le tollé dans les rangs de l’extrême droite.
    – L’annulation.
    – Et les réactions sans nuances de CERTAIN.ES militant.es anti-racistes.

    Cet article, je l’ai écrit en mode coup de gueule (comme le titre du blog pourrait éventuellement le laisser supposer).
    Pas en mode étude sociologique.

    Je l’ai écrit en mode coup de gueule d’une personne pas hétéro, qui en l’espace de quelques minutes découvrait :
    – Que des abrutis finis avaient eu l’idée lumineuse d’inviter à une commémoration à visée plutôt pacifique (commémorer les victimes, c’est pas célébrer la guerre hein…) un mec qui a fait partie d’un groupe musical qui incitait verbalement à trancher les organes génitaux des homos et qui « assumait à 100% son homophobie ». Paie ton pacifisme. 1er crachat dans la gueule.
    – Que des crevures d’extrême droite – qui habituellement ont plutôt tendance à cracher joyeusement à la gueule des personnes LGBT+ – avaient eu l’indécence de tenter de bouffer au râtelier LGBT+ pour planquer leur racisme sous le tapis. 2ème crachat dans la gueule.
    – Et que CERTAIN.ES militant.es anti-racistes abordaient la défense de Black M en empêchant toute forme de mention de son homophobie dans la discussion, et en accusant de racisme toute personne ne se pliant pas à cette exigence. 3ème crachat dans la gueule.

    Alors oui, cet article a été écrit du tac au tac, énervée, en colère. Ouais.
    Colère que je continue d’estimer légitime, et tant pis pour les personnes qui verront là une preuve de mon « racisme ».
    Mais colère qui m’a amené à présenter les choses sans les hiérarchiser en terme de conséquences ou de gravité sur un plan SOCIAL et SOCIETAL.
    S’il est grave sur la plan humain que des personnes se sentent le droit de dire à des personnes touchées par l’homophobie de fermer leur gueule sur le sujet, c’est très loin d’avoir le même impact sur le plan de la société que la mobilisation raciste dégueulasse dont Black M a fait les frais.
    On est bien d’accord là dessus.
    Et en aucun cas mon aversion pour Black M ne me fait trouver la moindre excuse aux sous-merdes d’extrême droite qui ont lancé un bashing contre ce mec dont ils se foutent royalement, mais qui se trouve avoir une couleur de peau et une religion qui ne leur reviennent pas.

    Maintenant, s’il y a encore des gens qui ont envie de chercher dans cet article une preuve de mon « racisme », j’ai envie de dire : démerdez vous avec votre conscience.
    J’ai dit ce que j’avais à dire sur le sujet et je n’y reviendrai pas.

    #racisme #sexisme #homophobie #verdun #intersectionnalité #extrême-droite #fascisme #manif_pour_tous

  • L’université réfléchit sur « la #colonialité_du_pouvoir » en #France
    https://www.mediapart.fr/journal/france/020116/l-universite-reflechit-sur-la-colonialite-du-pouvoir-en-france

    Un colloque s’est tenu en décembre 2015 à la faculté du Havre, durant lequel chercheurs et militants se sont interrogés sur les sources, la réalité et la continuité coloniale des institutions françaises, tout en soulignant la difficulté de se mobiliser contre elles.

    #Indigènes_de_la_république #intersectionnalité #postcolonialisme #Université_du_Havre

  • Racisme et sexisme : au Canada, les femmes autochtones doublement marginalisées - Les Nouvelles NEWS

    http://www.lesnouvellesnews.fr/sexisme-racisme-canada-femmes-autochtones-marginalisees

    Une semaine après l’annonce d’une enquête nationale sur les 1 200 femmes autochtones disparues ou assassinées au Canada depuis les années 80, l’association Femmes Autochtones au Québec publie un rapport inédit. Explications avec Alana Boileau, une de ses auteures.

    Le 8 décembre, le gouvernement canadien annonçait le lancement d’une enquête nationale sur les 1 200 femmes autochtones disparues ou assassinées depuis les années 80. « L’inaction est terminée », déclarait alors Carolyn Bennett, la ministre des Affaires autochtones et du Nord. Jusqu’ici le gouvernement conservateur de Stephen Harper refusait toute investigation mais Justin Trudeau, le nouveau Premier ministre libéral, en avait fait une promesse électorale. « Nous avons fait de cette enquête une priorité pour notre gouvernement parce que ceux qui ont été touchés par cette tragédie nationale ont suffisamment attendu », déclarait le Premier ministre devant les chefs des Premières nations réunis.

    #femmes #canada #peuples_premiers #féminicide #discrimination #inégalités

  • Cartographies des marges : #intersectionnalité, politique de l’identité et #violences contre les #femmes de couleur

    Au cours des vingt dernières années, les femmes se sont organisées contre la violence presque banale qui structure leurs vies. Fortes d’une expérience partagée, elles ont découvert que les exigences politiques portées par des millions de voix ont une portée bien supérieure aux plaintes isolées. À son tour, cette politisation a transformé le regard porté sur la violence qui s’exerce à l’encontre des femmes. Ainsi admet-on aujourd’hui que les #sévices et le #viol, autrefois considérés comme des affaires privées (à régler en famille) et des comportements aberrants (#déviance_sexuelle), participent d’un vaste système de #domination qui touche les femmes en tant que classe. Cette reconnaissance progressive du caractère social et systémique de phénomènes longtemps perçus comme ponctuels et individuels caractérise également la politique de l’identité défendue, entre autres, par les gens de couleur ou les gays et les lesbiennes. Tous ces groupes ont puisé leur force, leur sens de la communauté et leur développement intellectuel dans une politique fondée sur la notion d’identité.

    https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2005-2-page-51.htm

  • Vous avez dit « race sociale » ? - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/Vous-avez-dit-race-sociale

    Pour le comprendre, il est fondamental de faire la distinction entre race biologique et race sociale. Ma camarade ne croit pas en l’existence de la race biologique, elle ne croit pas qu’un peuple, qu’une ethnie, qu’une couleur de peau soit supérieure à une autre. Elle croit en l’existence des races sociales. Ce qui signifie qu’au sein d’une société structurellement raciste, les institutions de cette société et la population « racialisent » les individus. En France un.e Noir.e, un.e Arabe, un.e Rrom n’aura pas la même place dans la société qu’une personne de couleur blanche. Face au marché du travail, face au logement, face à la police, face aux différentes institutions un.e blanc.he est avantagé.e face à une personne « racisé.e ».

    • pim pam poum

      Premièrement parce que la lutte des classes ma camarade ne la théorise pas, elle la vit au quotidien, elle fait partie des franges de la population les plus précaires et n’a donc aucune leçon à recevoir de militants qui sont pour la plupart profs.

      Par conséquent, si je peux connaitre la mésaventure de me faire insulter à cause ma couleur de peau, ou de subir des actes violents, cela reste néanmoins ponctuel, et sans commune mesure avec le racisme structurel que seul un non-blanc peut subir. Je ne peux honnêtement pas comparer un « sale blanc » avec ce que pourra subir une femme noire portant le voile, par exemple. Si je peux être confronté à des préjugés, j’ai la chance et le privilège qu’ils ne soient pas légitimé par des représentations médiatiques et des discours politiques, et qu’ils ne me coûtent pas ma scolarité, mon emploi, mon logement, ma tranquillité quotidienne.

      Une femme peut me traiter de « sale mec », ou tenir des propos essentialisants, globalisants et désobligeants sur « les hommes » : pour autant il ne me viendrait jamais à l’esprit de parler d’un « sexisme à l’envers » ou d’une oppression des femmes sur les hommes – et pas davantage des pauvres sur les riches. Eh bien c’est pareil dans la relation entre blanc et non blancs : en tant que libertaire, je ne peux pas mettre un pied d’égalité le vécu des dominants et des dominés.

      #race #racialisation #racisme #racisé #intersectionnalité #Lyon

    • et une personne blanche , elle aura la meme place dans la sté qu’une personne de couleur blanche ? victime ! une nouvelle marque de pantoufle ! son hostilité à la vitalité sert de prothèses à la pensée invalide

    • Pim pam poum, je n’en sais trop rien. Victime : nouvelle marque de pantoufles, un peu étriquées sans doute pour y mettre ses pieds, .
      Ce que je sais c’est que les milieux libertaires et anarchistes ont, au vu de ce que j’ai lu récemment, un sérieux problème avec le concept de « personne racisée » et pour un peu, le racialisme deviendrait une nouvelle sorte de racisme à la mode mais avec une « inversion des signes ».
      Quant au PIR (Parti des Indigènes de la République) il n’est pas, mais alors pas du tout en odeur de sainteté chez les anars de la « Discordia ».

      #pourquoi_tant_de_haine

      Je vous livre l’opuscule d’un bloc et si vous avez le temps, j’aimerais que vous me fassiez part de vos réflexions. Personnellement, j’ai trouvé ce galimatias assez indigeste, confus, dogmatique et peut-être même un tantinet stalinien.

      http://ladiscordia.noblogs.org/files/2015/11/Quelques-considerations-DEF-3.pdf

      Quant aux développement du camarade Geoffrey chez LMSI, ils sont pleins de générosité mais empreints d’une certaine naïveté ; si les choses pouvaient être aussi simples ...

    • "Il suffit juste, pour se différencier du Ku Klux Klan, de maintenir que « black is beautiful » tout en reprenant le fond de leur concept de « suprématisme blanc »"
      C’est bien vilain cette phrase. Un discours habituel de dominant. Celleux qui divisent ce sont celleux qui font pas comme le monsieur blanc il t’a dit de faire. Accusé les militant·e·s antiracistes de pas se différencier du KKK c’est vraiment moche. Et en fait dès le début on comprend qu’ils ne comprennent rien a ce dont ils veulent parler. Non les personnes qui se disent "racisées" ne disent pas que les races existent biologiquement, elles disent qu’elles existent socialement. Alors du coup chez Discordia ils vont écrire 10 pages sur un mot qu’ils ne comprennent pas et qu’ils ne veulent pas comprendre et qu’ils revendiquent de ne pas vouloir comprendre...

      le MAFED, un collectif de femmes « racisées » (c’est à dire issues de l’immigration non européenne - et de ce seul fait victimes des discriminations racistes autoproclamées par principe, sans aucune prise en compte de leurs positions sociales1)

      Un collectif féministe, pas "de femmes" !!
      Cette objection de sois-disant pas prendre en compte la classe sociale est fausse. C’est un faux argument de base des milieux macho blancs de gauche qui eux ne veulent surtout pas qu’on parle des personnes racisées et des femmes (ni des personnes homosexuelles ou des personnes à mobilité réduites, ou des trans...).
      Dans la préface de Bell Hooks, "Ne suis-je pas une femme ?" Amandine Gay répond à cette attaque classique. Elle explique que le #blackfeminism (d’ou viens ce vocabulaire qui déplait tant aux Discordia) trouve justement son origine dans cette prise de conscience d’intersectionnalité. En 1981 Angela Davis a écrit "Women, Race and Class" et il suffit de lire le titre pour voire cette prise en compte de la classe dans les mouvements de femmes racisées. Et il y a aussi une prise en compte de l’orientation sexuelle, du genre, du validisme et j’en passe alors que dans leur texte aux Discordia, il n’y a que du masculin et du #whitsplanning.

      J’en ai lu que deux pages et je pense pas que je vais pouvoir en lire plus.

    • Merci pour ton dévouement @mad_meg. J’avais pris le temps de lire le texte en entier et au fur et à mesure que j’avançais dans ma lecture, croissait en moi un sentiment d’incrédulité et de dégoût. Ces mecs sont vraiment coincés dans le XIXème siècle et je me dis qu’ils sont vraiment en train de creuser leur propre tombe pour n’avoir pas compris les enjeux de la société actuelle.

    • hihi pas de quoi @sombre
      Je suis impressionnée que tu ai réussit à tout lire, j’ai trouvé que c’était vraiment indigeste. En tout cas c’est la vieille histoire de la priorité des luttes. Des fois je me dit que c’est pas possible d’en être encore là et puis en fait c’est assez logique, chacun·e·s voie midi à sa porte. Les féministes blanches ont fait pareil (je me comprend dans cette catégorie), c’est bien pour ca qu’il a fallu que les femmes racisées créent un mouvement qui prennent en compte leur expériences spécifique de la discrimination.

    • Le texte de « la discordia » est amusant (ou navrant, mais pour ma part, je renonce à éprouver la moindre peine devant un tel niveau d’imbécilité fièrement revendiquée).

      Je constate une similitude frappante dans l’exhibition des plus ostensible et éhontée d’une tout de même laborieuse mais fière non-compréhension (au sens de « #non-comprenants ») entre feu la « manif pour tous » (qui, au mieux de sa forme, prétendait vouloir ne jamais entraver que couic à la question du genre, ou au caractère social de la filiation, et souhaitait ardemment réduire le plus de monde possible à cette inintelligence là) et une frange particulièrement bavarde et arrogante des milieux révolutionnaires, libertaires (le site non fides en est farci) ou non, qui n’a de cesse de venir exposer en long, en large et en travers, qu’elle ne se sent pas tenue de se fatiguer un seul neurone à essayer de comprendre la question du racisme, ou de la race, parce que, vu que les races biologiques n’existe pas, les races sociales ne peuvent pas exister non plus, et qu’il n’est pas question pour elle de jamais penser plus loin, (elle s’empresse de se boucher les oreilles sitôt que quelqu’un entreprend de lui expliquer).

      Mais se faire plus imbécile que l’on ne l’est à propos des rapports sociaux de domination de race ne suffit pas à nos irréductibles révolutionnaires antiracistes blancs : il leur faut alors aussi y aller de leur charge contre les musulmans au passage.
      Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un #Schmürz sous la main.

    • @mad_meg
      Tout le mérite revient à #Boris_Vian !
      (et lire le qualificatif de whitesplainning dans ton commentaire m’a fait beaucoup de bien !)
      #Les_bâtisseurs_d'empire est, à mes yeux et oreilles, une pièce terriblement réussie, un conte social très noir propre à nourrir, entrer en résonance avec, et enrichir la sensibilité, (c’est en tout cas l’effet que sa lecture me semble avoir eu sur moi, il y a une vingtaine d’années) et le personnage du Schmürz est un remarquable... archétype ? modèle ? le mot m’échappe...
      Dans son genre, tout le contraire des diatribes révolutionnaires blanches contre les méchants"racialistes" noirs et arabes !

      Cela a peut-être été remarqué ailleurs par d’autres, mais je réalise à l’instant que l’imbécile accusation de « #racialisme » (je suis assez favorable à ce que le vocable « imbécile » ne figure jamais très loin d’une telle accusation ou de ses auteurs) très en vogue ces temps-ci est aussi (mais pas seulement) une version plus stigmatisante, plus résolument hostile et agressive, plus outrancièrement calomniatrice, de la classique accusation de « #communautarisme ». C’est une version intellectualisée, gauchisée, évoquant superficiellement une forme de théorisation : une reprise, affectant plus sérieusement « l’antiracisme », du tout de même très (trop ?) droitier « #racisme_anti-blanc ».

      Ces efforts d’ériger en norme la #non-compréhension, et de prétendre reprocher aux stigmatisé-e-s, qui ont le toupet de faire cas des stigmates qu’on leur inflige, de s’en faire elleux-mêmes les promoteurs et les instigateurs, cette insistance de la part de blancs, à accuser les racisé-e-s qui expriment une parole autonome de vouloir perpétuer, renforcer et en quelque sorte aggraver le racisme, rappelle aussi, par le genre de perversion de l’intellect requises, la rhétorique nazie telle que l’a mise à jour et exposée #Karl_Kraus en 1934 dans « #Troisième_nuit_de_Walpurgis ». (où il montre comment, dans un complet renversement des faits, les bourreaux nazis jouent l’innocence bafouée, et la bonne conscience, en accusant leurs propres victimes juives et/ou syndicalistes ou socialistes de se victimiser elles-mêmes, dans le seul but de se livrer à une infâme propagande pour nuire au jeune pouvoir nazi).
      Comme si exercer le privilège de pouvoir produire une réalité en renommant les faits cul par dessus tête, aux fins de promouvoir une image littéralement renversée des rapports sociaux, (ou tenter de le faire en dépit de toute vraisemblance) était un schéma qu’étaient plus ou moins voués à reproduire des dominants contre celleux dont le discours les perce à jour.

      Je crains qu’il soit difficile à qui s’enfonce dans une telle dérive d’en revenir un jour.

    • @martin5 qui a dit

      Comme si exercer le privilège de pouvoir produire une réalité en renommant les faits cul par dessus tête, aux fins de promouvoir une image littéralement renversée des rapports sociaux, (ou tenter de le faire en dépit de toute vraisemblance) était un schéma qu’étaient plus ou moins voués à reproduire des dominants contre celleux dont le discours les perce à jour.

      Je crains qu’il soit difficile à qui s’enfonce dans une telle dérive d’en revenir un jour.

      C’est tout à fait ça. Merci d’avoir mis des mots sur le malaise et la perplexité que j’ai ressenti à la lecture de ce genre de propos.
      En ce qui concerne nos « fougueux révolutionnaires », je les imagine bien détruisant le premier « schmürz » et tandis qu’ils s’enfonceraient volontairement dans leur aveuglement, être obligés à chaque nouveau sous-sol d’en désigner un nouveau parmi eux, jusqu’à ce que ... leur paranoïa stalinienne ne laisse qu’un « vainqueur » régnant sur les cadavres des autres.

  • Quelques extraits de Bell Hooks, Ne suis-je pas une femme ? - Femmes noires et féminisme, 1981 via Prenez ce couteau http://prenezcecouteau.tumblr.com

    L’absence de solidarité politique de la majorité des réformatrices blanches avec les personnes noires a été mise en évidence lors du conflit qui a eu lieu autour du vote. Lorsqu’il a été clair que les hommes blancs pourraient accorder le droit de vote aux hommes noirs tout en laissant les femmes blanches privées de ce même droit, les suffragettes blanches n’ont pas réagi collectivement en exigeant que toutes les femmes et tous les hommes obtiennent le droit de vote. Elles n’ont fait qu’exprimer leur colère et leur indignation par rapport au fait qu’il semblait plus important pour les hommes blancs de maintenir les hiérarchies sexuelles que les hiérarchies raciales au coeur de l’arène politique.
    (…)
    Les suffragettes blanches avaient l’impression que les hommes blancs insultaient les femmes blanches en refusant de leur accorder les privilèges qu’ils s’apprêtaient à accorder aux hommes noirs. Elles blâmaient les hommes blancs non pour leur sexisme, mais pour leur intention de permettre au sexisme d’éclipser les alliances raciales. Stanton, comme d’autres militantes blanches pour les droits des femmes, ne souhaitait pas voir les Noir-e-s réduit-e-s en esclavage, mais elle ne souhaitait pas voir le statut des personnes noires amélioré cependant que le statut des femmes blanches ne changeait pas.

    –----

    Lorsque le mouvement des femmes a débuté à la fin des années 1960, il était évident que les femmes blanches qui le dominaient avaient l’impression que c’était “leur” mouvement, le moyen par lequel les femmes blanches pouvaient faire entendre leurs critiques envers la société. Non seulement les femmes blanches ont agi comme si l’idéologie féministe n’existait que pour servir leurs propres intérêts sous prétexte qu’elles avaient réussi à attirer l’attention du public sur les questions féministes, mais elles ont aussi refusé de reconnaître que les femmes non-blanches faisaient partie du groupe des femmes aux Etats-Unis. Elles exhortaient les femmes noires à rejoindre “leur” mouvement ou dans certains cas le mouvement des femmes, mais dans leurs discours et leurs écrits, leurs attitude envers les femmes noires était aussi raciste que sexiste. Leur racisme ne prenait pas la forme d’une haine ouverte ; il était beaucoup plus subtil. Il prenait la forme de l’ignorance pure et simple de l’existence des femmes noires, ou celle de l’utilisation dans leurs écrits de stéréotypes racistes et sexistes courants.
    (…)
    Dans la plupart de leurs écrits, l’expérience de la femme blanche états-unienne est rendue synonyme de l’expérience de la femme états-unienne. Alors qu’il n’est en aucun cas raciste d’écrire un livre parlant exclusivement des femmes blanches, il est en revanche fondamentalement raciste que soient publiés des livres qui ne s’intéressent qu’à l’expérience des femmes blanches états-uniennes dans lesquels on part du principe que cette expérience est l’expérience de LA femme états-unienne.

    –-----

    Dès que les femmes noires essayaient d’exprimer aux femmes blanches ce qu’elles pensaient de leur racisme, ou leur sentiment que les femmes à l’avant-garde du mouvement n’étaient pas des femmes opprimées, on leur répondait qu’“on ne peut pas hiérarchiser les oppressions”. L’insistance des femmes blanches sur “l’oppression commune” dans leur tentative d’interpellation des femmes noires afin qu’elles rejoignent le mouvement ne faisait qu’aliéner davantage ces dernières. Puisque de nombreuses femmes blanches du mouvement employaient des domestiques non-blanches et blanches, les femmes noires vivaient cette rhétorique de l’oppression commune comme une agression, comme l’expression d’un insensibilité bourgeoise et un manque de préoccupation pour la position des femmes des classes populaires dans la société.
    Parler d’oppression commune était en réalité une attitude condescendante envers les femmes noires. Les femmes blanches partaient du principe qu’il leur suffisait d’exprimer un désir de sororité, ou le désir de voir des femmes noires rejoindre leurs collectifs, et que les femmes noires en seraient ravies. Elles pensaient agir de manière généreuse, ouverte et antiraciste, et étaient choquées par les réactions de colère et d’indignation des femmes noires. Elles ne voyaient pas que leur générosité servait leur propre cause et qu’elle était motivée par leurs désirs opportunistes.
    Même s’il est démontré que les femmes blanches des classes moyenne et supérieure aux Etats-Unis souffrent des discriminations et des violences sexistes, elles ne sont pas, en tant que groupe, aussi opprimées que les femmes blanches PAUVRES, ou noires, ou jaunes. C’est leur réticence à faire la distinction entre les différents degrés de discrimination ou d’oppression qui a mené les femmes noires à les considérer comme des ennemies. Alors même qu’elles souffraient moins de l’oppression sexiste, de nombreuses féministes blanches des classes moyenne et supérieure tentaient d’attirer toute l’attention sur elles-mêmes ; elles ne pouvaient donc accepter une analyse qui postulait que toutes les femmes n’étaient pas également opprimées, certaines femmes pouvant utiliser leurs privilèges de classe, de race et d’éducation pour résister de façon collective à l’oppression sexiste.

    –------

    Lorsque les féministes blanches ont mis en avant le travail comme moyen d’accéder à la libération, elles n’ont pas prêté attention à ces femmes qui sont les plus exploitées dans la population active états-unienne. Si elles avaient mis en avant le sort des femmes des classes populaires, l’attention aurait été détournée de la femmes au foyer banlieusarde qui est allée à l’université et qui cherche à occuper les emplois dévolus aux classes moyenne et supérieure. Si l’attention s’était portée sur les femmes qui travaillaient déjà et qui étaient exploitées en tant que main-d’oeuvre de remplacement bon marché, cela aurait terni l’image de la quête d’un “emploi qui ait du sens” par les femmes de la classe moyenne. Sans vouloir minimiser l’importance de la résistance des femmes à l’oppression sexiste par l’entrée sur le marché du travail, il faut reconnaître que le travail n’a pas été une force de libération pour un grand nombre de femmes états-uniennes. Et il y a déjà longtemps que le sexisme ne les empêche pas de rejoindre la population active. Si les femmes blanches des classes moyenne et supérieure telles que Betty Firedan les décrit dans “The Feminine Mystique” étaient des femmes au foyer, ce n’était pas parce que le sexisme les avait empêchées de rejoindre la population active salariée, mais parce qu’elles avaient volontairement adopté l’idée qu’il était mieux pour elles d’être des femmes au foyer que de travailler. Le racisme et le classisme des féministes blanches étaient particulièrement évidents lorsqu’elles parlaient du travail comme force libératrice pour les femmes. Dans de telles conversations, c’était toujours la “femme au foyer” de classe moyenne qui était décrite comme la victime de l’oppression sexiste et pas les pauvres femmes noires et non noires qui étaient les plus exploitées dans l’économie états-unienne.

    –----
    #intersectionnalité #féminisme #blackfeminism #féminisme_blanc #racisme #historicisation #droit_de_vote #ségrégation

    • Dès le début du mouvement contemporain pour la révolution féministe, les militantes blanches ont tenté de minimiser leur position dans la hiérarchie raciale de la société états-unienne. Dans leurs tentatives de se distinguer des hommes blancs (de nier leurs connexions fondées sur l’appartenance à une classe raciale commune), les femmes blanches impliquées dans le mouvement féministe ont affirmé que le racisme est inhérent au patriarcat blanc et ont prétendu quelles ne pouvaient être tenues pour responsables de l’oppression raciste.

      (…)

      Pour les femmes noires, le problème n’est pas de savoir si les femmes blanches sont plus ou moins racistes que les hommes blancs, le problème est qu’elles soient racistes. Si les femmes engagées dans la révolution féministe, fussent-elles noires ou blanches, veulent un jour espérer atteindre une compréhension des “fortes connexions” (ndlt : citation d’une expression qu’a employé Adrienne Rich, féministe blanche, pour décrire les relations entre les femmes blanches et les femmes noires) existant entre les femmes blanches et les femmes noires, alors nous devons d’abord être prêtes à analyser la relation des femmes à la société, à la race et à la culture états-unienne telle qu’elle est vraiment et pas telle que nous voudrions qu’elle soit idéalement. Cela implique d’affronter la réalité du racisme des femmes blanches. La discrimination sexiste a empêché les femmes blanches d’endosser le rôle dominant dans la perpétuation de l’impérialisme racial blanc, mais cela ne les a pas empêchées d’intégrer, de soutenir et de prôner l’idéologie raciste ou d’agir individuellement en tant qu’oppresseures racistes dans diverses sphères de la vie états-unienne.

      Bell Hooks, Ne suis-je pas une femme ? - Femmes noires et féminisme, 1981

      (Source : prenezcecouteau)
      http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/134120494784/d%C3%A8s-le-d%C3%A9but-du-mouvement-contemporain-pour-la

  • « Les Suffragettes » est bon pour le #féminisme blanc, mauvais pour l’#intersectionnalité | Etat d’Exception
    http://www.etatdexception.net/les-suffragettes-est-bon-pour-le-feminisme-blanc-mauvais-pour-linter

    Lorsque le #film arrive à sa fin, défilent les dates auxquelles les femmes à travers le monde ont obtenu le droit de #vote, et pour les Etats-Unis il est dit que toutes les femmes ont obtenu ce droit en 1920.

    Mais cela est inexact, n’est-pas ? Les #femmes blanches ont obtenu le droit de vote en 1920, tandis que les Noir-e-s aux Etats-Unis n’étaient pas libres de mettre leur bulletin dans l’urne avant 35 ans encore.

    Certaines de ces suffragettes blanches se sont même dissociées des Afro-Américain-e-s et ont fait valoir le fait qu’en donnant le droit de vote aux femmes, ces dernières pourraient soutenir le patriarcat blanc pour maintenir les Noir-e-s en respect.

    Encore une autre inexactitude du film prouvant une fois de plus comment l’expérience des femmes racisées a été négligée par les cinéastes.

    #racisme

  • Vu aujourd’hui à #Genève... une ville qui se rebelle contre #Maudet et en soutien à l’#usine (centre culturel auto-géré) :


    #graffitis #Suisse #féminisme #anarchisme #paix_sociale

    (heureusement que ce matin mon les pneus de mon vélo étaient plats... comme cela je suis allée au boulot à pied... et j’ai donc vu ces graffitis, que je n’aurais pas vu à vélo)

  • White Fragility and Joel Salatin : Daring to Critique the Mainstream Food & Sustainability Movement’s White Hero |
    http://sistahvegan.com/2015/09/04/white-fragility-and-joel-salatin-daring-to-critique-the-mainstream-food

    What I learned last night: Never question certain white man ‘gurus’ of the food sustainability movement. Never critique how a significant number of them uphold racist, sexist, white supremacist and colonialist framings of ‘food sustainability’ (some unconsciously, some consciously). After receiving a post about Joel Salatin having been chosen as a judge for a soil contest, I did just that on the COMFOOD listserv: I broke the golden rule. I have read a lot of critiques of Salatin that show his framing of food sustainability as white supremacist libertarian, sexist, and neoliberal capitalist

    #intersectionnalité #racisme #sexisme #écologie #permaculture #permaculture_critique #véganisme #virilo-environnementalisme ? (j’ai du mal à traduire « food sustainability mouvement »)

    Pas lu sérieusement mais je sens que ça va secouer. Un papier cité dans l’article :

    http://lib.dr.iastate.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1029&context=jctp
    The Celebrity of Salatin : Can a Famous Lunatic Farmer Change the Food System ?
    (je peux pas copier des passages ça fait de la bouillie de lettres)

  • http://www.franceculture.fr/emission-culturesmonde-devenir-femme-et-apres-14-d-amina-wadud-a-beyon
    50 minutes
    Devenir femme et après ? (1/4) - D’Amina Wadûd à Beyoncé : décloisonner le féminisme 2
    12.10.2015 - 11:00
    A l’occasion du Women’s forum qui se tiendra du 14 au 16 octobre à Deauville, CulturesMonde se consacre cette semaine aux droits des femmes et aux inégalités de genre. Du black feminism aux féminismes islamiques : quels sont les nouveaux courants du féminisme, les conflits entre les idées… et les figures pour les incarner ?

    #radio #feminisme #blackFeminism #intersectionnalité #christine_delphy #islamoféminisme

  • Suffragette : notre histoire, nos ennemis, nos combats

    http://decolereetdespoir.blogspot.fr/2015/10/suffragette-notre-histoire-nos-ennemis.html

    Lorsque j’ai regardé la bande-annonce du film Suffragette pour la première fois, il y a déjà plusieurs mois, j’ai été parcourue d’un frisson. Moi qui suis loin d’être une personne « émotive », j’ai été profondément touchée. J’ai serré les poings malgré moi et ressenti un mélange de rage et d’excitation monter en moi. Je me suis dit : « enfin ! Ce film, c’est moi. C’est mon histoire ». Enfin, j’allais avoir la chance de voir un film qui racontait une histoire dont je me sentais faire partie, un récit qui me parlait composé de personnages auxquels je m’identifiais. Et puis, ça m’a frappé, comme ces roches que les Suffragettes utilisaient pour fracasser des fenêtres. À moitié abasourdie par la pensée cynique qui venait de me traverser, je me suis demandé si pour les hommes, chaque expérience cinématographique était aussi intense, aussi authentique, aussi proche d’eux. « Ça doit être ça, être un homme ». Être un homme, c’est quand toute l’histoire est ton histoire, tous les héros tes héros, tous les personnages ta propre personne réinventée avec un effort minimal d’imagination. Et puis j’ai ressentie ce découragement devant ce petit plaisir du cinéma que je devrais attendre pendant des mois, et que les hommes pouvaient aller chercher à deux pas de chez eux n’importe quel mardi soir. Et mon droit de vote si tardivement acquis n’efface pas l’amertume de cette injustice.

    #cinema #féminisme #histoire

    • Le racisme ?
      Un coup de pub de très mauvais goût associé au fait historique que les Suffragettes appartenaient au mouvement du féminisme blanc a soulevé la question du racisme éventuel du film. Je n’ai pas l’intention de faire ici le procès des Suffragettes – je n’ai ni la légitimité, ni les connaissances historiques nécessaires. Je laisse à d’autres le travail de décider si le film est raciste ou seulement « historique ». Je me contenterai de quelques remarques de base. Il faut dire que le film ne montre aucune personne racisée. Aucune. Je pourrais le justifier par un argument historique, mais soyons honnêtes : lorsqu’on justifie le sexisme ou l’absence de représentation féminine d’un film pour des raisons « historiques », ça ne me convainc pas. Il faut aussi préciser que beaucoup de suffragettes indiennes sont effacées de l’histoire par ce film (merci à Emilie Nicolas et à Katia Belkhodja d’avoir porté ce whitewashing à mon attention). J’ai fait le choix de ne pas boycotter le film parce que les représentations de mon histoire sont trop rares. C’est une décision que chaque féministe aura à prendre en son âme et conscience. Mais il est certain que, raciste ou pas, le film raconte l’histoire des femmes blanches. Je m’octroie le droit de trouver les films sur l’histoire des hommes sans intérêt, et de même, des femmes racisées pourront trouver que le film ne leur parle pas du tout. J’invite les femmes blanches qui, comme moi, auront vu et apprécié le film, à écouter et à respecter les critiques des féministes racisées. Il peut paraitre injuste que les films féministes soient tenus à des standards beaucoup plus élevés que les films « ordinaires » – après tout, ce ne sont pas les suffragettes qui ont inventé le racisme... Mais cela ne signifie pas qu’elles puissent être déresponsabilisées comme « produits de leur temps ». Car le féminisme doit, pour rester crédible, accepter d’être tenu à des standards d’irréprochabilité morale. C’est donc aux féministes blanches de comprendre que, si elles sont intransigeantes en matière de sexisme, elles doivent accepter que d’autres soient toute aussi exigeantes lorsqu’il est question d’une autre oppression. C’est seulement en s’élevant aux plus haut standards que chacune de nous applique aux ennemis de sa ou de ses luttes principales qu’on atteindra un mouvement réellement inclusif, intersectionnel, et moralement inattaquable.

      #racisme #intersectionnalité #whitewashing

    • https://martiennes.wordpress.com/2015/10/05/oui-meryl-streep-etre-feministe-cest-etre-humaniste
      Oui Meryl Streep, être féministe c’est être humaniste!

      Aux Etats-Unis, le mot « féministe » n’est pas tabou. Si de nombreuses personnalités le revendiquent, Meryl Streep, pourtant connue pour son engagement à Hollywood, a récemment botté en touche. L’actrice trois fois oscarisée, interviewée par le magazine Time out, a refusé de se définir ainsi, préférant rétorquer : « Je suis humaniste ». C’est d’autant plus étonnant qu’elle est l’affiche du film Les Suffragettes – sortie prévue en France le 18 novembre prochain – qui relate la lutte des Anglaises pour conquérir le droit de vote. Un combat féministe s’il en est.

  • Saul Williams, MartyrLoserKing, hacking, intersectionnalité, Burundi, musique et BD

    Saul Williams sort un nouveau projet dans une ou deux semaines. Il s’agit d’un album de musique + un roman graphique qui est centré autour d’un hacker anarchiste du Burundi dont le pseudo est MartyrLoserKing. Ah et il est avec une femme transgenre aussi.

    Le premier morceau sorti :
    https://www.youtube.com/watch?v=sqnIJU-9cy0

    Sur le site de Tribeca :
    https://tribecafilm.com/stories/saul-williams-facts-movies-albums-awards-who-is-music-art-poet-martyr-l

    Williams conceived MartyrLoserKing’s title character, a cyber hacker living in the East African country of Burundi who builds a Frankenstein’s Monster-like super-computer from the parts of abandoned desktops, teaches himself how to code and develops an online cult following. He’s in love with a transgender woman named Neptune Frost and hosts a cryptic and anarchist podcast, through which his eventual hacks into Google and the Pentagon turn him into Public Enemy No. 1, a kind of militant Edward Snowden.

    La présentation de Saul Williams dans sa newsletter :

    “Poets are midwives of reality.” ~ John Keats

    Not long ago, I began writing and recording MartyrLoserKing- the screen-name of a hacker, living in Burundi, who rises in virtual fame and escapes authorites who assume that someone in a more popular location must simply be throwing their signal.

    I was inspired by current events and reailties playing out in real time, from the Arab Spring to the Occupy movement, the actions of players like Chelsea Manning and Edward Snowden, the suicide of Aaron Swartz, and the proliferation of new technology: cameras, phones, tracking devices, drones and the growing sense of the unexpected, the flashmob, the protester in the face of an increasingly militarized world, and decidedly rooted the story in a world I was growing more and more familiar with through my personal life, living in Paris, and it’s proximity to Africa.

    I chose Burundi for the setting because of the role that Bujumbura played in the imagination of previous generations of the Great Lakes regions, as a destination for music, good times, a way of life, as a place to dream of and look forward to, like others might dream of Paris. Simultaneously, I learned of the role of Burundian drums in the sound of New Wave, of far off England. When I finally wrote the first song for the album, I never imagined that its release would coincide with actual unrest and protests in the area. Nor did I imagine the wave of protests that would arise in America in response to the unwarranted killings of youth, blacks, poor and the disenfranchised.

    As it stands, I am on the cusp of releasing an album that feels completely aligned with a fight against religious extremes, dictatorships, poverty/wealth discrepancy, biased gender and marriage views set into law, and the continued oblivious nature of the wealthy and privileged whose comfort comes at the heavily exploited expense of natural resources and unseen/uheard people.

    The middle finger is for the corporate, religious, and government pushback against the democratic progression of humanity; for the naysayers that force a new generation to face the same discrimination as their parents and grand-parents, for the continual and heartless push of the 1% and their minions. Needless to say, I’m fed up.

    Le site dédié :
    http://martyrloserking.com

    Et le site de Saul tant qu’à faire :
    http://saulwilliams.com

    #musique #poésie #Saul_Willams #bande_dessinée #BD #hacker #Burundi #transgenre #intersectionnalité et ptet #afrofuturisme ?

    cc @melanine