• Jonathan Cook sur X : “The missing context for what’s happening in Gaza is that Israel has been working night and day to ethnically cleanse the Palestinian people from their homeland since even before Israel become a state – when it was known as the Zionist movement.” / X
    https://twitter.com/Jonathan_K_Cook/status/1713600729292677293

    The people of Gaza were sealed in and largely forgotten, except when they lobbed a few rockets over the fence – to international indignation. If they fired too many rockets, Israel bombed them mercilessly and occasionally launched a ground invasion. The rocket threat was increasingly neutralised by a rocket interception system, paid for the US, called Iron Dome.

    Palestinians tried to be more inventive in finding ways to break out of their prison. They built tunnels. But Israel found ways to identify those that ran close to the fence and destroyed them.

    Palestinians tried to get attention by protesting en masse at the fence. Israeli snipers were ordered to shoot them in the legs, leading to thousands of amputees. The ’deterrence’ seemed to work.

    Israel could once again sit back and let the Palestinians rot in Gaza. ’Quiet’ had been restored.

    Until, that is, last weekend when Hamas broke out briefly and ran amok, killing civilians and soldiers alike.

    So Israel now needs a new policy.

    It looks like the ethnic cleansing programme is being applied to Gaza anew. The half of the population in the enclave’s north is being herded south, where there are not the resources to cope with them. And even if there were, Israel has cut off food, water and power to everyone in Gaza.

    The enclave is quickly becoming a pressure cooker. The pressure is mean to build on Egypt to allow the Palestinians entry into Sinai on ’humanitarian’ grounds.

    Whatever the media are telling you, the ’conflict’ – that is, Israel’s cleansing programme – started long before Hamas appeared on the scene. In fact, Hamas emerged very late, as the predictable response to Israel’s violent colonisation project.

    And no turning point was reached a week ago. This has all been playing out in slow motion for more than 100 years.

    Ignore the fake news. Israel isn’t defending itself. It’s enforcing its right to continue ethnically cleansing Palestinians.

    • [MMS, mais conclusion voisine ] Israël face au vertige de la vengeance, Piotr Smolar, Washington, correspondant
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/15/israel-face-au-vertige-de-la-vengeance_6194626_3210.html

      Le massacre commis par le Hamas le 7 octobre en Israël a fait voler en éclat la dissuasion traditionnelle de l’Etat hébreu. Mais une vaste opération militaire à Gaza l’exposerait à d’autres dangers.

      La sidération et la révulsion ont dominé à juste titre en Occident face au massacre commis par le Hamas en #Israël. Rien ne peut justifier ou relativiser une telle débauche de cruauté. Ni la poursuite de l’occupation en Cisjordanie depuis 1967, avec son cortège de violences, ni l’avènement d’un #suprémacisme_juif, autrefois relégué aux franges de la société israélienne, avant d’être blanchi par le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, ni l’abandon de la question palestinienne par les pays arabes, les Etats-Unis et les Européens. En revanche, ces trois facteurs ne peuvent être ignorés, à l’aube inquiétante d’une opération terrestre. Ils conditionnent la réponse de l’Etat hébreu.

      La société israélienne a le ventre retourné par l’horreur de l’opération terroriste. Discrédités pour n’avoir su prévenir cette attaque, le gouvernement et l’armée se trouvent sous une immense pression populaire. Il faut réagir. Il faut punir. Il faut frapper. Voilà Israël face à un précipice. L’attaque du Hamas est aussi un piège. Elle détruit la dissuasion au cœur de la doctrine sécuritaire d’Israël, l’obligeant à revoir radicalement ses modes de gestion militarisée traditionnels de l’enclave. Cette attaque intègre dans sa préméditation une réponse démesurée et aveugle, au mépris des deux millions de civils vivant à #Gaza. Le prix que l’Etat hébreu pourrait payer pour une opération de grande ampleur dépasse le compte humain. Il y va aussi de ses alliances, de la sécurité régionale et de son âme même.
      Répéter sans fin – même si ce principe est indubitable – qu’Israël est en droit de se défendre ne répond pas à la question de la finalité d’une #invasion_terrestre. La loi du talion ne peut tenir lieu de stratégie militaire. L’armée a clamé, le 12 octobre, qu’elle avait déjà largué 6 000 bombes sur l’enclave, une approche purement quantitative ne faisant que renforcer l’idée de frappes indiscriminées.

      Chaque homme du Hamas est un homme mort, promet Benyamin Nétanyahou. D’autres responsables israéliens prétendent « changer la réalité » à Gaza. Le territoire palestinien « doit être plus petit » à la fin de la guerre, a osé Gideon Saar, l’un des nouveaux entrants au gouvernement, venus de l’opposition. Sans même évoquer le coût phénoménal en vies civiles qui se profile, personne n’a le temps ni le désir, côté israélien, d’envisager « le jour d’après ». Si on détruit tout, qui vivra là ? Qu’est-ce qui émergera des cendres, si ce n’est d’autres feux ?

      Garantie de grands tourments

      Une opération non calibrée, mal expliquée à l’opinion publique israélienne, entraînant un châtiment collectif indéfendable sur le plan du droit humanitaire international, garantit de grands tourments. Eternel dilemme contre-insurrectionnel : comment distinguer des combattants de civils ?

      En visite à Tel-Aviv, le secrétaire à la défense américain, Lloyd Austin, a estimé que les hauts gradés israéliens étaient « professionnels, disciplinés et concentrés sur les bonnes choses ». Soit. Mais le Hamas n’est pas qu’une organisation terroriste. Il est aussi le gouvernement de facto à Gaza, avec des centaines de milliers de personnes vivant de salaires publics. Croire qu’on peut arracher le Hamas de Gaza comme une mauvaise herbe en quelques semaines est illusoire. La multiplication de #crimes_de_guerre contre les civils, population de réfugiés poussés à nouveau sur la route, pourrait avoir une autre conséquence : l’émergence d’une nouvelle génération de combattants armés, confortés dans leur haine des juifs et une martyrologie funeste.

      Un deuxième risque majeur en résulte : la solitude israélienne, stratégiquement désastreuse. Une vague de solidarité occidentale impressionnante s’est exprimée, au cours de la première semaine de deuil, en faveur de l’Etat hébreu, jamais vue sans doute depuis les attentats-suicides de la seconde Intifada, au début des années 2000. Le 13 octobre, M. Nétanyahou s’est félicité d’avoir « assuré un vaste soutien international » à son pays. Toutefois, ce soutien est inspiré par l’effroi qu’a suscité l’attaque du Hamas. Il ne peut s’agir d’un chèque en blanc.
      Les Européens ont déjà assisté sans réaction véritable au déplacement de population dans le Haut-Karabakh, causé par l’Azerbaïdjan. Même s’ils pèsent peu au Proche-Orient, ils ne pourront passer sous silence un éventuel traitement similaire des Gazaouis. Au lieu d’hésiter et de balbutier, L’Europe devrait se sentir concernée. Pas seulement par principe. Elle s’expose, en écho, à des déstabilisations sécuritaires déjà évidentes. L’antisémitisme y prospère et risque de se déchaîner. La cause palestinienne en est souvent le paravent.

      Fortement engagés aux côtés d’Israël, les #Etats-Unis se sont contentés, ces derniers jours, de glisser dans les déclarations officielles de timides références au droit international, pour prévenir Tel-Aviv contre les excès de la vengeance. Les Américains devraient faire appel à leur mémoire, autant qu’à leur cœur. Après le 11 septembre 2001, ils bénéficiaient d’un immense soutien international – Vladimir Poutine compris – contre le djihadisme islamiste. Puis ils se sont embourbés dans une guerre sans issue en Afghanistan, avant de compromettre leur réputation et leur crédibilité avec la guerre en Irak, déstabilisant le Moyen-Orient.

      Retenue des pays arabes

      Le président américain, Joe Biden, a beaucoup œuvré à restaurer l’engagement multilatéral des Etats-Unis. Il est conscient de la fragmentation géopolitique du monde, ayant constaté la difficulté à convaincre l’Afrique, l’Inde ou le continent sud-américain de la pertinence d’un front uni face aux crimes russes en Ukraine. Il est déjà clair que ces mêmes pays vont mettre en cause un deux poids, deux mesures occidentales. Recep Tayyip Erdogan, le président turc, se place en première ligne. « Israël n’est pas une victime », a-t-il osé, ajoutant que les Etats-Unis « ne contribuent pas à la paix » en renforçant leur présence militaire.
      Pour l’heure, Washington a cherché à dissuader l’Iran et le #Hezbollah libanais de donner une dimension régionale désastreuse au conflit. Cette hypothèse demeure hélas réelle. On ne sait avec certitude si le Hezbollah a été associé en amont aux plans du Hamas. Mais on sait qu’il existe des guerres d’opportunisme. L’obsession d’Hassan Nasrallah, le leader de la milice chiite, pour la destruction d’Israël est documentée de longue date. En août, il disait encore que l’Etat hébreu « cesserait d’exister », en cas de nouvelle guerre.

      Même si ce conflit demeurait dans le périmètre classique d’un affrontement entre l’armée israélienne et les factions armées palestiniennes, une autre conséquence diplomatique se dessine pour les Etats-Unis et l’Etat hébreu : le gel du processus de normalisation avec les pays arabes. Une euphorie excessive berçait le Moyen-Orient : la question palestinienne devenait accessoire ; il n’était plus question que d’échanges, de projets, d’investissements. Depuis des semaines, un accord avec l’Arabie saoudite était en discussion intensive, quête suprême pour Israël. Aujourd’hui, Riyad annonce que ce processus est suspendu. C’est une victoire pour l’Iran.
      Pour l’heure, les pays arabes ont fait preuve de retenue. Aucun soutien au Hamas, mais l’empathie envers Gaza reste un ressort politique et psychologique. Le carnage causé par le groupe islamiste a réveillé le souvenir des humiliations subies par les Palestiniens, depuis la « grande catastrophe » (Nakba) de 1948. Israël n’a pas assez prêté attention aux avertissements répétés de ses voisins, la Jordanie et l’Egypte, premiers pays à avoir conclu des accords de paix avec lui. Ils s’inquiétaient des dérives de la droite israélienne, de la libération de la parole raciste, des ambitions des juifs messianiques pour prendre le contrôle du mont du Temple, qui est aussi l’esplanade des Mosquées, lieu saint musulman.

      Déshumanisation mutuelle

      Dès lors, dans ce contexte brûlant, chacun se replie sur des positions classiques. Un nouveau désastre historique pour le peuple palestinien, au terme de cette guerre, ne pourra être rapidement évacué avec une énième conférence de donateurs et des chèques des pétromonarchies du Golfe. La constitution d’un gouvernement de guerre en Israël ne change rien à ce paysage : l’extrême droite n’en a pas été écartée. L’entrée du leader de l’opposition n’implique pas une approche plus modérée. A ses débuts en politique, en janvier 2021, Benny Gantz avait diffusé un clip de campagne dans lequel il se vantait du fait que, sous son commandement, « des pans de Gaza avaient été renvoyés à l’âge de pierre ».

      Le dernier risque, dans ce moment historique, est une affaire de conscience et d’identité. Israël se reconnaîtra-t-il à la sortie de cette épreuve, ou bien ses fractures internes n’en seront-elles que plus béantes ? Aujourd’hui, plus de 500 000 colons vivent en Cisjordanie, plus de 200 000 à Jérusalem-Est. Il n’y a plus de « solution à deux Etats » à l’horizon. Mais comment concevoir à présent l’alternative, qui serait une cohabitation entre les deux peuples dans un seul Etat, même en mettant à part Gaza ? On ne sait quelle forme et quelle durée aura la guerre actuelle. Toutefois, on devine déjà à quel point ses effets seront ravageurs en matière de déshumanisation mutuelle.

      Aucune vengeance ne ramènera les morts. Qui osera encore parler de dialogue ? Qui osera encore prononcer le mot de « paix » ? Pour la droite xénophobe israélienne, rêvant d’annexion, les événements actuels offrent l’occasion d’une séparation définitive avec les Palestiniens. Elle nie leur existence comme peuple, simples Arabes parmi les autres. L’étape suivante est d’amputer leur terre, au lieu de simplement la grignoter, comme en Cisjordanie.

      #Palestine #palestiniens #Sinaï

  • À propos de la fameuse « guerre par procuration » que les américains mèneraient en Ukraine contre la Russie, narratif popularisé par beaucoup dont Noam Chomsky décidément tragiquement décevant : C’est un paragraphe d’André Markowicz (provenant de son fil FB) qui résume parfaitement bien la situation.

    L’argument essentiel de l’attaque de Poutine était que l’Ukraine allait adhérer à l’OTAN. Avant cette attaque, jamais, en aucune circonstance, dans aucune déclaration, aucun membre de l’OTAN n’avait envisagé l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, et pour une seule et même raison : il y avait, certes, la volonté, quasiment unanime, en tout cas, très très largement majorité des Ukrainiens de se tourner vers l’Occident, et donc, d’entrer dans l’OTAN, mais cette volonté d’un peuple théoriquement souverain ne valait rien face à la volonté d’une puissance nucléaire et totalitaire, sa voisine, la Russie. C’est de toute façon, la Russie qui dirigeait l’Ukraine, avec le consensus, muet ou exprimé, de l’ensemble de la communité de l’OTAN. Et, là encore, Poutine s’est trompé dans ses calculs : s’il avait laissé l’Ukraine adhérer à l’OTAN (processus qui, de toute façon, prend des années), il aurait eu la paix et aurait continué à régner sur son empire pourri. Non, ce qu’il a craint, c’est la contagion démocratique chez lui : si l’Ukraine fait, dans les faits, partie de la sphère d’influence russe, elle ne peut pas développer une expérience démocratique, parce que le pire pour Poutine n’est pas l’OTAN, mais bien le fait que prendre en compte l’avis — la vie — de chaque personne, et de laisser les gens décider de ce qu’ils veulent dans des élections qui ne soient pas systématiquement truquées.

    #ukraine #invasion_occupation_russe

  • Le #Grand_Remplacement : histoire d’une idée mortifère

    L’expression s’est imposée dans le paysage politique ces derniers mois. Éric Zemmour fait de la lutte contre le « grand remplacement » la base de son programme, les candidats Les Républicains débattent du niveau de priorité qu’il représente, les journalistes en font un objet d’interview, les instituts de sondage interrogent leurs panels représentatifs sur le sujet...
    Mais que veut dire « le grand remplacement » ? D’où vient cette idée ? Et surtout quelles sont les implications de son utilisation ?

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/64922_0

    #racisme #Renaud_Camus #fantasme #métissage #identité #complotisme #colonialisme #mondialisme #white_genocide #néo-nazisme #extrême_droite #Génération_identitaire #invasion #islamisation #remigration #assises_de_la_remigration #Eric_Zemmour #2015 #accélérationnisme #terrorisme #ultradroite

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    Le Camp des saints

    Le Camp des saints est un #roman de l’écrivain français #Jean_Raspail, publié en 1973.

    Le roman décrit la submersion de la civilisation occidentale, la France en particulier, par une immigration massive venue du delta du Gange. Un million de « miséreux » prennent d’assaut des cargos. Les immigrants voguent alors vers un Occident incapable de leur faire modifier leur route. Les bateaux s’échouent sur la Côte d’Azur, sous l’œil impuissant de pouvoirs publics désarmés face à la veulerie de la population autochtone, la lâcheté de l’administration préfectorale et l’affaiblissement de l’armée française. Ainsi cette « submersion » résulte-t-elle de l’incapacité tant des pouvoirs publics que de la population à réagir face à cette invasion pacifique mais lourde de conséquences pour la nature d’une civilisation déjà ancienne, en plus d’un aveuglement de la part d’un clergé catholique trop favorable à l’accueil de populations immigrées.

    Le roman devient un ouvrage de référence pour l’extrême droite française.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Camp_des_saints

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    L’#invasion_noire

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k106260h

    #livre
    #film #documentaire #film_documentaire

  • #Ukraine : « La dévastation de l’environnement est une #bombe à retardement »
    https://reporterre.net/Guerre-en-Ukraine-La-devastation-de-l-environnement-est-une-bombe-a-reta

    Le 25 février, au lendemain seulement de l’#invasion_russe, l’Observatoire des conflits et de l’environnement (CEOBS) dressait déjà un premier bilan, non exhaustif, des dégâts. Dans des dizaines de villes — Kalynivka, Krasnopillia, Krivoy Rog, Dnipro, Zhitomir, Hostomel, Chuhuyev, Chernobaevka, etc. —, des incendies sur des infrastructures militaires et des aérodromes ont libéré « une pollution atmosphérique nocive » composée de gaz toxiques, de particules fines et de métaux lourds qui se sont répandus ensuite dans des zones où résident des civils. Sur le long terme, les dommages pourraient être conséquents et les sols durablement contaminés.

    « En #guerre, l’#empoisonnement et la destruction de l’#environnement n’ont rien de marginal, analyse Ben Cramer, chercheur en sécurité environnementale. Elle s’inscrit dans une #stratégie plus générale de l’envahisseur cherchant à déployer ses capacités de nuisance : la #terreur et la #pollution sont des #armes parmi d’autres. »

  • #Liban, un pays dans la tourmente

    Comment le Liban, « la Suisse de l’Orient », a-t-il sombré dans le chaos ? Alors que la double explosion du 4 août dernier dans le port de Beyrouth a remis au jour la gabegie et la corruption de la classe politique qui gangrènent cet Etat d’Asie occidentale, ce documentaire remonte le cours tourmenté de l’histoire de cette jeune nation à l’identité forgée par 18 communautés religieuses. En donnant la parole à des membres des services de renseignement, à des journalistes et à des artistes, il montre comment ce pays, au cœur des enjeux géopolitiques depuis sa création, s’est retrouvé piégé dans la poudrière du Moyen-Orient.

    –-> documentaire que j’ai regardé sur arte, mais qui n’est plus disponible sur leur site web (et pas trouvé sur youtube non plus).
    Une présentation du documentaire ici :

    https://www.moustique.be/27227/liban-un-pays-dans-la-tourmente

    #documentaire #film_documentaire
    #guerre_civile #camps_de_réfugiés #réfugiés_palestiniens #Arafat #histoire #Empire_ottoman #OLP #Israël #détournement_d'avions #guerre_des_six_jours #Moyen-Orient #Union_soviétique #Syrie #religion #massacres #nettoyages_ethniques #nettoyage_ethnique #Beyrouth #Hafez_al-Assad #Falanges #Bachir_Gemayel #Menahem_Begin #fragmentation #milices #Armée_du_Liban_Sud (#ALS) #Ariel_Sharon #Galilée #Paix_en_Galilée #invasion_israélienne #Philip_Habib #Sabra_et_Chatila #massacre_de_Sabra_et_Chatila #armes #USA #Etats-Unis #attentats-suicides #Hezbollah #Iran #enlèvements #violence #Ronald_Reagan #accord_de_Taëf #Rafik_Hariri #Hassan_Nasrallah #Bachar_al-Assad #révolution_du_Cèdre #guerre_du_Liban

  • La #Slovénie érige de nouvelles barrières à sa frontière avec la #Croatie


    https://www.infomigrants.net/fr/post/24082/la-slovenie-erige-de-nouvelles-barrieres-a-sa-frontiere-avec-la-croati

    La Slovénie a décidé de renforcer sa frontière avec la Croatie afin d’éviter des franchissements illégaux par des migrants, a annoncé mardi le ministère de l’Intérieur. En cinq ans, près de 200 kilomètres de clôtures ont déjà été construits dans cette zone.

    La Slovénie a déclaré, mardi 14 avril, qu’elle allait ajouter 40 kilomètres de nouvelles barrières à sa frontière avec la Croatie afin d’empêcher des migrants de la franchir clandestinement, rapporte l’agence de presse Reuters. Depuis 2015, le pays a fait construire progressivement quelque 196 kilomètres de clôtures sur les 670 kilomètres de frontière commune entre la Slovénie et la Croatie.

    Le ministère n’a pas précisé où les nouvelles barrières seront installées, mais a indiqué que leur construction serait effective dans le courant de l’année. Une annonce similaire portant également sur 40 kilomètres de nouvelles barrières avait été faite en juillet dernier pour l’année 2019.

    Bien que la Croatie et la Slovénie soient membres de l’Union européenne, la première n’appartient pas à l’espace Schengen de libre circulation. Les autorités slovènes ont donc expliqué l’an dernier qu’elles comptaient installer de nouvelles clôtures « dans les zones où il est urgent d’empêcher le franchissement illégal des frontières et de protéger les citoyens et leurs biens ».

    Explosion du nombre de tentatives de franchissement de la frontière

    Sur les deux premiers mois de l’année 2020, la police slovène a dénombré 1 165 tentatives de passage clandestin, soit près de 80% de plus qu’à la même période l’an dernier. Elle avait notamment annoncé, le mois dernier, avoir découvert une trentaine de migrants cachés dans un train de marchandises (https://www.infomigrants.net/fr/post/23225/slovenie-la-police-decouvre-trente-migrants-caches-sous-de-l-argile-da).

    Revenu fin février dans le fauteuil de Premier ministre, Janez Jansa avait promis lors de sa campagne de durcir sa politique en matière d’asile, d’ajouter de nouvelles barrières frontalières et de renforcer les contrôles aux frontières de ce petit pays de deux millions d’habitants situé sur le route migratoire des Balkans (https://www.infomigrants.net/fr/post/23045/slovenie-le-conservateur-janez-jansa-revient-au-pouvoir-en-durcissant-).

    Durant le pic de la crise migratoire en 2015 et 2016, un demi million de migrants clandestins avait traversé la Slovénie en six mois afin d’atteindre les pays d’Europe occidentale plus riches, comme la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni.

    #barrières_frontalières #asile #migrations #réfugiés #murs #route_des_balkans #frontière_sud-alpine #frontières #clôture

    • C’était 2019...
      En Slovénie, une clôture « de la honte » à la frontière croate (1/3)

      Depuis 2015, le gouvernement slovène érige le long de sa frontière sud une clôture de #barbelés pour tenter d’endiguer le flux de migrants en provenance de la Croatie voisine. Les villages slovènes traversés par les fils barbelés supportent mal l’installation de ce grillage qui, selon eux, abîme le #paysage et n’empêche pas la traversée des migrants.

      « Qui aime se réveiller le matin avec des #fils_barbelés devant sa fenêtre ? » Rudy ne décolère pas. Cet habitant de #Slavski_Laz, un village perdu dans les #montagnes slovènes, frontalier avec la Croatie, ne s’explique toujours pas pourquoi le gouvernement a construit, ici, au bord de la #rivière_Kolpa, une clôture de barbelés.

      « Ils disent que ce grillage est fait pour nous protéger… Mais nous protéger de quoi ? Je n’ai #peur de rien… », continue ce retraité qui vit depuis des années dans la région encore largement sauvage. L’argument de « l’#invasion_migratoire » brandi par le gouvernement pour justifier la construction de ce mur de métal ne le convainc pas.

      « Les migrants ici, ils passent, c’est tout », explique-t-il. « Ils transitent par la Slovénie et puis s’en vont vers d’autres pays, vers le nord de l’Europe généralement ».

      Les amis de Rudy acquiescent, tous attablés dans le seul café encore ouvert à 19h de #Kostel, un village de moins de 650 habitants non loin d’une des rares routes menant à la Croatie. Selon eux, la clôture est inutile, elle abîme le paysage, et son rôle de #dissuasion est largement surestimé. « Ils disent que les barbelés vont empêcher le passage de migrants… Mais tout le monde passe quand même ! », sourit Marco, un ami de Rudy, habitant dans le village voisin de Fara, en déclenchant l’hilarité de l’assemblée.

      « Par exemple, en ce moment, avec l’hiver et les forts courants, les rivages sont boueux, poreux, alors, les terrains bougent, la clôture s’effondre. Les migrants qui veulent passer n’ont même pas besoin de se fatiguer, ils ont juste à l’#enjamber », continue Marco en riant. « Il y a des endroits où des sillons se sont creusés. Ils peuvent aussi passer sous la barrière ! »

      116 km de #grillages

      Près de 14 000 migrants ont traversé la frontière depuis le début de l’année, « soit 70% de plus que l’année dernière », à la même période, affirment les autorités slovènes à InfoMigrants.

      Cet été, 40 km supplémentaires de grillages ont donc été construits à la frontière sud, le long de la rivière Kolpa. « Il faut empêcher le franchissement illégal des frontières », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. En tout, depuis 2015, Ljulbjana a déjà érigé 116 km de grillages le long de la Kolpa qui parcourt les 670 km de frontière avec la Croatie.

      « Ces clôtures ne sont pas une baguette magique mais elles nous aident », ajoute, de son côté, un commandant de police slovène.

      Khaled, un demandeur d’asile érythréen, aujourd’hui à Ljubljana, a tenté trois fois le passage de la frontière slovène avant de réussir à entrer dans le pays. La clôture, il s’en souvient très bien. « J’ai traversé la frontière au mois de mai, quelque part vers #Ribnica. Je me souviens qu’une fois la rivière franchie, il a fallu passer ces barbelés. Alors j’ai grimpé, je me suis déchiré les mains, elles étaient pleines de sang, mais je suis passé ».

      Montagnes dangereuses, présence d’#ours, eau glaciale

      Au delà de sa dangerosité, Rudy, le villageois, voit dans cet alignement de barbelés, une « #clôture_de_la_honte » qui, selon lui, stigmatise les migrants. « On voit arriver des familles, parfois des enfants. Je ne vois pas bien en quoi, ce sont des ennemis », continue le retraité.

      « Cette barrière, c’est le début de l’enfer », explique à son tour une jeune fille qui énumère les dangers qui attendent les migrants juste après son franchissement : la montagne « très dangereuse quand on s’y perd », les températures « glaciales » et les ours, nombreux dans le pays. « Parfois, on entend des cris là-haut. Ce sont des migrants qui hurlent pour effrayer les animaux ».

      Ces dernières semaines, deux migrants sont décédés par #noyade dans la Kolpa et un autre a été retrouvé mort de froid et d’#épuisement dans la #forêt.

      Surtout, les migrants doivent éviter les patrouilles de #police. « La nuit, quand nous tentons la traversée, nous voyons les lumières des lampes torche, derrière la clôture. Les #policiers sont partout. C’est ça qui nous effraie le plus », se souvient Khaled. « On fait tout pour les éviter. Quand la police vous attrape, elle vous renvoie en Croatie. Elle vous emmène rarement jusqu’à la capitale pour demander l’asile ».

      Depuis le début de l’année, sur les 14 000 entrées illégales, plus de 8 000 renvois – aussi appelés « pushbacks » - ont été effectués depuis les frontières slovènes, affirment les autorités.

      Patrouille de miliciens d’extrême-droite

      « C’est une #honte, il y a la police, l’armée, maintenant cette clôture et il y a même une milice ! », fulmine à son tour Katarina Bernad Sterva, directrice de l’association slovène d’aide aux réfugiés, qui se désespère de la situation à la frontière.

      Depuis quelques jours en effet, des miliciens en treillis militaires, visages cachés derrière des cagoules noires, patrouillent aussi le long de la rivière Kolpa. Dirigée par le leader d’extrême-droite, Andrej Sisko,cette milice se veut un « renfort » à l’armée régulière pour « défendre la frontière » et intercepter les migrants. « Nous sommes le point d’entrée de l’espace Schengen », se justifie Andrej Sisko. « Nous voulons faire passer un message. Nous voulons dire aux étrangers de rester chez eux. La clôture est fragile, elle ne permet pas de stopper les migrants alors nous venons contrôler les abords de la rivière nous-mêmes ».

      La milice d’#Andrej_Sisko n’a aucun mandat légal. Et visiblement, les villageois s’expliquent mal leur présence.

      Si certains rient à leur passage - « C’est le carnaval quand ils sont là », entend-t-on ici et là dans les villages frontaliers – d’autres comme Katarina Bernad Sterva regarde cette armée parallèle avec une inquiétude grandissante. « Ce qui m’effraie, c’est qu’ils existent. Publiquement, le gouvernement a condamné leurs actions, mais, dans les faits, les autorités ne font rien. Ces hommes sont fous, nous nous attendions à une réaction forte du gouvernement, comme par exemple l’annonce de la dissolution de ces patrouilles ».
      https://twitter.com/sarecmarjan/status/1036914541693755400?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E10

      Interrogée par InfoMigrants, la police reste muette sur le sujet. « Je n’ai rien à dire sur ces hommes. Ils n’ont pas le soutien de la police », déclare simplement Vicjem Toskan, l’un des commandants en chef de la police de Koper, à l’ouest du pays.

      Ce soir-là, à Kostel, les amis du café s’interrogent surtout sur le sort réservé aux migrants interceptés par cette milice d’extrême-droite. « On a déjà la police et l’armée pour intercepter les migrants. On a une clôture pour les empêcher de continuer leur route. Eux, qu’est-ce qui vont leur faire, la nuit, dans la montagne ? », s’inquiète Rudy. « Ils portent des masques, ils marchent dans la forêt. J’ai plus peur d’eux que des immigrés qui traversent la rivière », chuchote à son tour, une jeune fille en bout de table. « Si j’étais migrante, je n’aimerais vraiment pas tomber sur eux ».

      https://www.infomigrants.net/fr/post/20807/en-slovenie-une-cloture-de-la-honte-a-la-frontiere-croate-1-3

      #milices #patrouilles #extrême_droite #Kolpa #efficacité #montagne #Alpes #décès #morts #mourir_aux_frontières #danger #dangers #push-back #refoulement #refoulements #militarisation_des_frontières #push-backs

      –---

      #Walls_don't_work :

      « Par exemple, en ce moment, avec l’hiver et les forts courants, les rivages sont boueux, poreux, alors, les terrains bougent, la clôture s’effondre. Les migrants qui veulent passer n’ont même pas besoin de se fatiguer, ils ont juste à l’#enjamber », continue Marco en riant. « Il y a des endroits où des sillons se sont creusés. Ils peuvent aussi passer sous la barrière ! »

      –-> voir la métaliste

    • Despite all the existing reports about the Croatian police violence and brutality, Slovenia continues to pushback migrants to Croatia. This was recently even recognized by the Italian court: an Italian court stopped deportation to Slovenia on the grounds that there is a risk for an asylum seeker to be subjected to inhumane and degrading treatment due to the high possibility of him (or her) being further expelled to Croatia and then to Bosnia or Serbia.
      More on that in AYS article from beginning of June:
      AYS Special: Italian Court StopsDeportation to Slovenia, Meanwhile Pushbacks Continue
      https://medium.com/are-you-syrious/ays-special-italian-court-stops-deportation-to-slovenia-meanwhile-pushbacks-

      Last week, the new Slovenian Minister of Interior Affair (of the new right wing government) frankly admitted in an interview that Slovenian police is sending migrants back to Croatia and consequently into the refugees centres in Bosnia and Serbia:
      Notranji minister Aleš Hojs razkril migracijsko »skrivnost«
      https://www.dnevnik.si/1042931634 (only in Slovenian)

      Currently, the government is also preparing a new Aliens Act where they plan to severely restrict access to asylum (among many other things): this means that during what they call complex migration emergencies, proclaimed by the government, access to asylum can be completely limited.

      Message reçu via la mailing-list Migreurop, le 15.06.2020

    • Slovénie : une vingtaine de migrants « proches de la suffocation » découverts dans des camions

      La police slovène a annoncé avoir découvert 22 migrants cachés dans des camion-citernes, samedi, à la frontière croate. Les contrôles ont été fortement renforcés dans cette région avec notamment l’envoi de 1 000 nouveaux policiers début juin.

      « Ils étaient proches de la suffocation. » Vingt-deux migrants cachés dans deux camion-citernes alimentaires ont été découverts par la police slovène, samedi 20 juin, à la frontière avec la Croatie, rapporte l’agence de presse AP. Les deux poids-lourds avaient des plaques d’immatriculation provenant de Serbie.

      Un premier groupe de 13 migrants a été découvert lors d’un contrôle de police à la frontière. Le second groupe, composé de 9 personnes, a été trouvé peu après dans un autre camion appartenant à la même compagnie.

      Les migrants sont originaires du Bangladesh, d’Inde, de Turquie et de Syrie, indique la police.

      Des milliers de migrants empruntent chaque année la route dite « des Balkans » malgré sa dangerosité. Un grand nombre d’entre eux font appel à des passeurs afin de traverser les frontières vers l’Europe occidentale dans des camions, plutôt que de tenter leur chance à pied à travers les forêts et les montagnes de la région.

      Craignant une recrudescence des passages clandestins à la suite du déconfinement décrété dans différents pays européens, la Slovénie a annoncé, début juin, qu’elle envoyait 1000 officiers de police en renfort à sa frontière avec la Croatie. Ces effectifs sont équipés de #drones, de #caméras_thermiques et de #détecteurs_de_mouvements.


      https://www.infomigrants.net/fr/post/25519/slovenie-une-vingtaine-de-migrants-proches-de-la-suffocation-decouvert

  • Lettre à Alain Finkielkraut, par Dominique EDDE (L’Orient-Le Jour), via @mona
    https://www.lorientlejour.com/article/1160808/lettre-a-alain-finkielkraut.html

    Cher Alain Finkielkraut, je vous demande et je demande aux responsables politiques de ne pas minorer ces petites victoires du bon sens sur la bêtise, de la banalité du bien sur la banalité du mal. Préférez les vrais adversaires qui vous parlent aux faux amis qui vous plaignent. Aidez-nous à vous aider dans le combat contre l’antisémitisme : ne le confinez pas au recours permanent à l’injonction, l’intimidation, la mise en demeure. Ceux qui se font traiter d’antisémites sans l’être ne sont pas moins insultés que vous. Ne tranchez pas à si bon compte dans le vécu de ceux qui ont une autre représentation du monde que vous. Si antisionisme n’est plus un mot adapté, donnez-nous-en un qui soit à la mesure de l’occupation, de la confiscation des terres et des maisons par Israël, et nous vous rendrons celui-ci. Il est vrai que beaucoup d’entre nous ont renoncé à parler. Mais ne faites pas confiance au silence quand il n’est qu’une absence provisoire de bruit. Un mutisme obligé peut accoucher de monstres. Je vous propose pour finir ce proverbe igbo : « Le monde est comme un masque qui danse : pour bien le voir, il ne faut pas rester au même endroit. »

    • Lettre à Alain #Finkielkraut - Dominique EDDE - L’Orient-Le Jour

      En général avec Finkielkraut ou BHL, je préfère quand on les ignore tant leur pensée est totalement oblitérée, mais la lettre de Dominique Edde est tellement belle (Merci @mona de me l’avoir fait connaître sur twitter) que ça méritait d’être dûment référencé ici, voire discuté. Je vous encourage chaudement à la lire avec attention.

      Morceaux choisis :

      « Vous êtes parti sans faire de place à ma colère. »

      « votre intelligence est décidément mieux disposée à se faire entendre qu’à entendre l’autre. »

      « nous sommes défaits. Oui, le monde arabe est mort. Oui, tous les pays de la région, où je vis, sont morcelés, en miettes. Oui, la résistance palestinienne a échoué. Oui, la plupart desdites révolutions arabes ont été confisquées. Mais le souvenir n’appartient pas que je sache au seul camp du pouvoir, du vainqueur. Il n’est pas encore interdit de penser quand on est à genoux. »

      « Ne faites pas confiance au silence quand il n’est qu’une absence provisoire de bruit. Un mutisme obligé peut accoucher de monstres. Je vous propose pour finir ce proverbe igbo : « Le monde est comme un masque qui danse : pour bien le voir, il ne faut pas rester au même endroit. »

      l’islam salafiste, notre ennemi commun et, pour des raisons d’expérience, le mien avant d’être le vôtre, vous a-t-il fait plus d’une fois confondre deux milliards de musulmans et une culture millénaire avec un livre, un verset, un slogan. Pour vous, le temps s’est arrêté au moment où le nazisme a décapité l’humanité.

      #antisémitisme #anisionisme #israël #palstine #occupation #démolition #colonisation #liban #humanité #extrémisme

    • Oui, le monde arabe est mort. Oui, tous les pays de la région, où je vis, sont morcelés, en miettes. Oui, la résistance palestinienne a échoué. Oui, la plupart desdites révolutions arabes ont été confisquées. Mais le souvenir n’appartient pas que je sache au seul camp du pouvoir, du vainqueur. Il n’est pas encore interdit de penser quand on est à genoux.

    • @val_k

      Cher Alain Finkielkraut,

      Permettez-moi de commencer par vous dire « salamtak », le mot qui s’emploie en arabe pour souhaiter le meilleur à qui échappe à un accident ou, dans votre cas, une agression. La violence et la haine qui vous ont été infligées ne m’ont pas seulement indignée, elles m’ont fait mal. Parviendrais-je, dans cette situation, à trouver les mots qui vous diront simultanément ma solidarité et le fond de ma pensée ? Je vais essayer. Car, en m’adressant à vous, je m’adresse aussi, à travers vous, à ceux qui ont envie de paix.

      Peut-être vous souvenez-vous. Nous nous sommes connus au début des années 1980 à Paris, aux éditions du Seuil, et soigneusement évités depuis. Lors de l’invasion du Liban par Israël, vous n’aviez pas supporté de m’entendre dire qu’un immeuble s’était effondré comme un château de cartes sous le coup d’une bombe à fragmentation israélienne. Cette vérité-là blessait trop la vôtre pour se frayer un chemin. C’est l’arrivée impromptue dans le bureau où nous nous trouvions, de l’historien israélien Saul Friedländer, qui permit de rétablir la vérité. Il connaissait les faits. J’ai respiré. Vous êtes parti sans faire de place à ma colère. Il n’y avait de place, en vous, que pour la vôtre. Durant les décennies qui ont suivi, le syndrome s’est accentué. Vous aviez beau aimer Levinas, penseur par excellence de l’altérité, il vous devenait de plus en plus difficile, voire impossible, de céder le moindre pouce de territoire à celle ou celui que vous ressentiez comme une menace. Cette mesure d’étanchéité, parfaitement compréhensible compte tenu de l’histoire qui est la vôtre, n’eût posé aucun problème si elle ne s’était transformée en croisade intellectuelle. Cette façon que vous avez de vous mettre dans tous vos états pour peu que survienne un désaccord n’a cessé de m’inspirer, chaque fois que je vous écoute, l’empathie et l’exaspération. L’empathie, car je vous sais sincère, l’exaspération, car votre intelligence est décidément mieux disposée à se faire entendre qu’à entendre l’autre.

      Le plus clair de vos raisonnements est de manière récurrente rattrapé en chemin par votre allergie à ce qui est de nature à le ralentir, à lui faire de l’ombre. Ainsi, l’islam salafiste, notre ennemi commun et, pour des raisons d’expérience, le mien avant d’être le vôtre, vous a-t-il fait plus d’une fois confondre deux milliards de musulmans et une culture millénaire avec un livre, un verset, un slogan. Pour vous, le temps s’est arrêté au moment où le nazisme a décapité l’humanité. Il n’y avait plus d’avenir et de chemin possible que dans l’antériorité. Dans le retour à une civilisation telle qu’un Européen pouvait la rêver avant la catastrophe. Cela, j’ai d’autant moins de mal à le comprendre que j’ai la même nostalgie que vous des chantiers intellectuels du début du siècle dernier. Mais vous vous êtes autorisé cette fusion de la nostalgie et de la pensée qui, au prix de la lucidité, met la seconde au service de la première. Plus inquiétant, vous avez renoncé dans ce « monde d’hier » à ce qu’il avait de plus réjouissant : son cosmopolitisme, son mélange. Les couleurs, les langues, les visages, les mémoires qui, venues d’ailleurs, polluent le monde que vous regrettez, sont assignées par vous à disparaître ou à se faire oublier. Vous dites que deux menaces pèsent sur la France : la judéophobie et la francophobie. Pourquoi refusez-vous obstinément d’inscrire l’islamophobie dans la liste de vos inquiétudes ? Ce n’est pas faire de la place à l’islamisme que d’en faire aux musulmans. C’est même le contraire. À ne vouloir, à ne pouvoir partager votre malaise avec celui d’un nombre considérable de musulmans français, vous faites ce que le sionisme a fait à ses débuts, lorsqu’il a prétendu que la terre d’Israël était « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Vous niez une partie de la réalité pour en faire exister une autre. Sans prendre la peine de vous représenter, au passage, la frustration, la rage muette de ceux qui, dans vos propos, passent à la trappe.

      Vous avez cédé à ce contre quoi Canetti nous avait brillamment mis en garde avec Masse et puissance. Vous avez développé la « phobie du contact » à partir de laquelle une communauté, repliée comme un poing fermé, se met en position de défense aveugle, n’a plus d’yeux pour voir hors d’elle-même. Cette posture typique d’une certaine politique israélienne, et non de la pensée juive, constitue, entre autre et au-delà de votre cas, la crispation qui rend impossible l’invention de la paix. C’est d’autant plus dommage qu’il y a fort à parier que le monde dont vous portez le deuil est très proche de celui d’un nombre considérable de gens qui vivent en pays arabes sous la coupe de régimes mafieux et/ou islamistes. Pourquoi ceux-là comptent-ils si peu pour vous ? Pourquoi préférez-vous mettre le paquet sur vos ennemis déclarés que donner leur chance à de potentiels amis ? Le renoncement à l’idéal, dont j’évoque longuement la nécessité dans mon dernier livre sur Edward Said, est un pas que vous ne voulez pas franchir. J’entends par idéal la projection de soi promue au rang de projet collectif. Or, le seul rêve politique qui vaille, on peut aussi l’appeler utopie, c’est celui qui prend acte de la réalité et se propose d’en tirer le meilleur et non de la mettre au pas d’un fantasme. C’est précisément le contraire de l’idéal en circuit fermé qui fonctionne sur le mode d’une fixation infantile et nous fait brusquement découvrir, à la faveur d’une mauvaise rencontre, qu’il nourrit la haine de ceux qui n’ont pas les moyens de ne pas haïr. Cet homme qui vous a injurié a tout injurié d’un coup : votre personne, les Juifs et ceux que cette ignominie écœure. Il ne suffit toutefois pas de le dire pour le combattre et moins encore pour épuiser le sujet. À cet égard, je vous remercie d’avoir précisé à la radio que l’antisémitisme et l’antisionisme ne pouvaient être confondus d’un trait.

      Peut-être aurez-vous l’oreille du pouvoir en leur faisant savoir qu’ils ne cloueront pas le bec des opposants au régime israélien en clouant le bec des enragés. On a trop l’habitude en France de prendre les mots et les esprits en otage, de privilégier l’affect au mépris de la raison chaque fois qu’est évoquée la question d’Israël et de la Palestine. On nous demande à présent de reconnaître, sans broncher, que l’antisémitisme et l’antisionisme sont des synonymes. Que l’on commence par nous dire ce que l’on entend par sionisme et donc par antisionisme. Si antisioniste signifie être contre l’existence d’Israël, je ne suis pas antisioniste. Si cela signifie, en revanche, être contre un État d’Israël, strictement juif, tel que le veulent Netanyahu et bien d’autres, alors oui, je le suis. Tout comme je suis contre toute purification ethnique. Mandela était-il antisémite au prétexte qu’il défendait des droits égaux pour les Palestiniens et les Israéliens ? L’antisémitisme et le négationnisme sont des plaies contre lesquelles je n’ai cessé de me battre comme bien d’autres intellectuels arabes. Que l’on ne nous demande pas à présent d’entériner un autre négationnisme – celui qui liquide notre mémoire – du seul fait que nous sommes défaits. Oui, le monde arabe est mort. Oui, tous les pays de la région, où je vis, sont morcelés, en miettes. Oui, la résistance palestinienne a échoué. Oui, la plupart desdites révolutions arabes ont été confisquées. Mais le souvenir n’appartient pas que je sache au seul camp du pouvoir, du vainqueur. Il n’est pas encore interdit de penser quand on est à genoux.

      Un dernier mot avant de vous quitter. Je travaille au Liban avec des femmes exilées par la guerre, de Syrie, de Palestine, d’Irak. Elles sont brodeuses. Quelques-unes sont chrétiennes, la plupart musulmanes. Parmi ces dernières, trois ont perdu un fils. Toutes sont pratiquantes. Dieu est pour ainsi dire leur seul recours, leur seule raison de vivre. Réunies autour d’une grande table, sur laquelle était posée une toile de chanvre, nous étions une douzaine à dessiner un cargo transportant un pays. Chacune y mettait un morceau du sien. L’une un tapis, l’autre une porte, une colonne romaine, un champ d’olivier, une roue à eau, un coin de mer, un village du bord de l’Euphrate. Le moment venu d’introduire ou pas un lieu de culte, la personne qui dirigeait l’atelier a souhaité qu’il n’y en ait pas. Face à la perplexité générale, il a été proposé que ces lieux, s’il devait y en avoir, soient discrets. À la suggestion d’ajouter une synagogue, l’une des femmes a aussitôt réagi par ces mots : « S’il y a une église et une mosquée, il faut mettre une synagogue pour que chacun puisse aller prier là où il veut. Et elle a ajouté avec le vocabulaire dont elle disposait : « Nous ne sommes pas antisémites, nous sommes antisionistes. » Toutes ont approuvé, faisant valoir que « dans le temps », tout ce monde-là vivait ensemble.

      Cher Alain Finkielkraut, je vous demande et je demande aux responsables politiques de ne pas minorer ces petites victoires du bon sens sur la bêtise, de la banalité du bien sur la banalité du mal. Préférez les vrais adversaires qui vous parlent aux faux amis qui vous plaignent. Aidez-nous à vous aider dans le combat contre l’antisémitisme : ne le confinez pas au recours permanent à l’injonction, l’intimidation, la mise en demeure. Ceux qui se font traiter d’antisémites sans l’être ne sont pas moins insultés que vous. Ne tranchez pas à si bon compte dans le vécu de ceux qui ont une autre représentation du monde que vous. Si antisionisme n’est plus un mot adapté, donnez-nous-en un qui soit à la mesure de l’occupation, de la confiscation des terres et des maisons par Israël, et nous vous rendrons celui-ci. Il est vrai que beaucoup d’entre nous ont renoncé à parler. Mais ne faites pas confiance au silence quand il n’est qu’une absence provisoire de bruit. Un mutisme obligé peut accoucher de monstres. Je vous propose pour finir ce proverbe igbo : « Le monde est comme un masque qui danse : pour bien le voir, il ne faut pas rester au même endroit. »

      Dominique EDDÉ est romancière et essayiste. Dernier ouvrage : « Edward Said. Le roman de sa pensée » (La Fabrique, 2017).

      –—
      Note de l’auteure

      Rédigée le 23 février dernier, cette lettre à Alain Finkielkraut a été acceptée par le journal Le Monde qui demandait qu’elle lui soit « réservée », puis elle a été recalée, sans préavis, 9 jours plus tard alors qu’elle était en route pour l’impression.

      L’article qui, en revanche, sera publié sans contrepoids ce même jour, le 5 mars, était signé par le sociologue Pierre-André Taguieff. Survol historique de la question du sionisme, de l’antisionisme et de « la diabolisation de l’État juif », il accomplit le tour de force de vider le passé et le présent de toute référence à la Palestine et aux Palestiniens. N’existe à ses yeux qu’un État juif innocent mis en péril par le Hamas. Quelques mois plus tôt, un article du sociologue Dany Trom (publié dans la revue en ligne AOC) dressait, lui aussi, un long bilan des 70 ans d’Israël, sans qu’y soient cités une seule fois, pas même par erreur, les Palestiniens.

      Cette nouvelle vague de négationnisme par omission ressemble étrangement à celle qui en 1948 installait le sionisme sur le principe d’une terre inhabitée. Derrière ce manque d’altérité ou cette manière de disposer, à sens unique, du passé et de la mémoire, se joue une partie très dangereuse. Elle est à l’origine de ma décision d’écrire cette lettre. Si j’ai choisi, après le curieux revirement du Monde, de solliciter L’Orient-Le Jour plutôt qu’un autre média français, c’est que le moment est sans doute venu pour moi de prendre la parole sur ces questions à partir du lieu qui est le mien et qui me permet de rappeler au passage que s’y trouvent par centaines de milliers les réfugiés palestiniens, victimes de 1948 et de 1967.

      Alors que j’écris ces lignes, j’apprends qu’a eu lieu, cette semaine, un défilé antisémite en Belgique, dans le cadre d’un carnaval à Alost. On peine à croire que la haine et la bêtise puissent franchir de telles bornes. On peine aussi à trouver les mots qui tiennent tous les bouts. Je ne cesserai, pour ma part, d’essayer de me battre avec le peu de moyens dont je dispose contre la haine des Juifs et le négationnisme, contre le fanatisme islamiste et les dictatures, contre la politique coloniale israélienne. De tels efforts s’avèrent de plus en plus dérisoires tant la brutalité ou la surdité ont partout des longueurs d’avance.

      Que les choses soient claires : l’antisémitisme n’est pas, de mon point de vue, un racisme comme un autre. Il est le mal qui signe la limite irrationnelle de l’humain dans notre humanité. Le combattre de toutes nos forces n’est pas affaiblir la Palestine, c’est la renforcer. Alerter un certain milieu intellectuel et politique sur les dangers d’une mémoire sioniste exclusive, c’est l’alerter sur la grave injustice qu’elle signifie, mais aussi sur le désastreux effet d’huile sur le feu antisémite que peut produire cette occultation de l’autre.

      D.E.

    • Et aussi

      Note de l’auteure

      Rédigée le 23 février dernier, cette lettre à Alain Finkielkraut a été acceptée par le journal Le Monde qui demandait qu’elle lui soit « réservée », puis elle a été recalée, sans préavis, 9 jours plus tard alors qu’elle était en route pour l’impression.

      L’article qui, en revanche, sera publié sans contrepoids ce même jour, le 5 mars, était signé par le sociologue Pierre-André Taguieff. Survol historique de la question du sionisme, de l’antisionisme et de « la diabolisation de l’État juif », il accomplit le tour de force de vider le passé et le présent de toute référence à la Palestine et aux Palestiniens. N’existe à ses yeux qu’un État juif innocent mis en péril par le Hamas. Quelques mois plus tôt, un article du sociologue Dany Trom (publié dans la revue en ligne AOC) dressait, lui aussi, un long bilan des 70 ans d’Israël, sans qu’y soient cités une seule fois, pas même par erreur, les Palestiniens.


      #le_monde

    • @touti : quand tu préconises Tor, c’est « Tor Browser » ou le réseau Tor ? J’ai pas encore osé me lancer dans ce truc car ça m’a l’air complexe.
      Sinon, j’utilise un service qui fournit des accès à des VPN, ce qui me permet de « délocaliser » mon IP, d’anonymiser mes connections et d’en crypter le contenu. Ça s’appelle « Cyberghost » et c’est payant aussi, mais bon ...

    • Oui TOR browser, et ça utilise le réseau TOR, faut arrêter d’avoir peur (les médias dominants ont bien travaillé avec le dark web, raaaa bouououuoouh TOR c’est le mal) , c’est aussi simple que n’importe quel navigateur.

    • Euh ... En fait, c’est pas le darquouèbe qui me fout les jetons, c’est la complexité technique du bouzin. Faudra que je teste sur une vieille machine sous Linux.
      Sinon, à propos de Cyberghost, un peu de doc ici même :
      https://www.tomsguide.com/us/cyberghost-vpn,review-4458.html

      Mais si j’arrive à maîtriser Tor (et son « brouteur »), j’abandonne derechef mon service payant. (Désolé @monolecte d’avoir squatté ton post avec mes angoisses techniques.)

    • Non mais ya rien à faire, tu ouvres TorBrowser et c’est fini. C’est juste un Firefox pré-configuré pour passer par Tor. Dès que tu l’allumes il fait un chemin au hasard dans les nœuds Tor, et du coup c’est comme si tu faisais ta requête depuis ailleurs (mais le nœud sortant est aussi en France). À tout moment t’as une entrée de menu « rouvrir avec un autre chemin » si tu veux le changer.

  • L’#invasion_noire de #Capitaine_Danrit

    Il y a 120 ans, #Émile_Driant, un officier français auteur de fictions militaires sous le pseudonyme de #Capitaine_Danrit, avait, au moment où les puissances européennes imposaient à la planète entière un leadership incontesté, imaginé que l’Occident croulerait un jour sous les assauts militaires d’une guerre raciale et religieuse menée par les masses musulmanes africaines et proches-orientales.


    http://comptoirdesediteurs.com/romans/36-l-invasion-noire-9782370040039.html
    #mythe #préjugés #invasion #livre #histoire #Afrique #islamophobie #racisme

    –-> un livre qui aurait inspirée les théories de #Huntington sur le #choc_des_civilisations

    –-> J’ai découvert ce sordide personnage lors de la 3ème #balade_décoloniale (photos suivent) qui a été organisée hier, le 13.10.2018 à Grenoble.
    A cette occasion, la rue dédiée à #Driant a été débaptisée en rue #Paulette_Nardal :


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Paulette_Nardal
    #toponymie

    ping @reka

  • Au peuple kurde
    Aux peuples du monde

    CNI

    https://lavoiedujaguar.net/Au-peuple-kurde-Aux-peuples-du-monde

    Le Congrès national indigène, par la voix de notre Conseil indigène de gouvernement et de notre porte-parole María de Jesús Patricio Martínez, condamne l’attaque militaire particulièrement lâche et les bombardements perpétrés par l’armée turque contre la ville kurde d’Afrine, contre le camp de réfugié·e·s syrien·ne·s de Rubar et contre les zones de peuplement du canton du Rojava, au nord de la Syrie.

    Sœurs et frères, c’est avec un grand respect que nous partageons votre douleur face aux souffrances de milliers de morts et au déplacement de millions de personnes, parmi elles des centaines d’enfants, déjà provoqués par cette guerre capitaliste sans limites ni frontières. Nous dénonçons l’invasion des territoires autonomes kurdes par des groupes armés qui défendent les intérêts des puissants du mauvais gouvernement turc, avec pour objectif d’éradiquer ce peuple digne et de mener à bien l’occupation capitaliste, qui apporte avec elle, comme dans tous les recoins du pays, outre le capitalisme, la haine raciale et le patriarcat. (...)

    #Mexique #Conseil_indigène_de_gouvernement #Kurdistan #Roajava #Afrine #invasion_armée_turque #solidarité #autonomie

  • Alerte rouge pour le cormoran noir
    http://www.politis.fr/blogs/2017/01/alerte-rouge-pour-le-cormoran-noir-34169

    Un arrêté cadre triannuel publié le 8 septembre 2016 autorise le tir de plus de 150 000 Grands Cormorans par an, officiellement pour protéger les élevages de pisciculture en étangs et marais, la protection de ces zones naturelles et d’espèces de poissons protégées. Des quotas qui mettent l’espèce aviaire en danger et ne sont pas justifiés. Mais des associations résistent et ont montré comment obliger les préfets à en annuler ou modifier quelques uns.

    Le Grand cormoran noir, de son petit nom Phalacrocorax carbo sinensis (ou Carbo carbo pour l’espèce maritime) est un grand oiseau aquatique d’Europe (jusqu’à 1,5m d’envergure) , vivant souvent en couple stable, friand de poissons de rivières, canaux et étangs. Plongeur émérite grâce à un plumage non imperméable qui se charge d’eau, il est doté d’une grande capacité respiratoire. On l’admire pour son port altier de tête et de cou, et pour cette posture très caractéristique où il déploie ses ailes pour les sécher après la pêche. Nidifiant aux Pays Bas, en Allemagne et en Pologne, il hiverne ensuite dans les pays plus tempérés de novembre à mars. Décimé au 19ème siècle, le cormoran a disparu de certains pays et fait partie des espèces protégées depuis les années 70. BirdLife estime la population européenne (Russie inclus) à 310 à 370 000 d’individus. En France le dernier recensement de 2011 comptabilisait 94 000 individus et 8720 couples. Il opte plus volontiers pour les eaux libres des grands cours d’eau, ou pour les eaux closes des canaux, marais et étangs. On considère qu’il prélève moins de 1% du stock continental de poissons – beaucoup de cyprinidés de faible valeur halieutique et de poissons abondants et affaiblis faciles à capturer. Sa « concurrence » est donc minime pour les pêcheurs/éleveurs. Mieux, il est l’ami de l’homme depuis toujours. Pendant des siècles les pécheurs japonais et chinois l’ont capturé et dressé pour qu’il travaille pour eux. Une ligature de la gorge lui permet d’avaler les petits poissons et de ramener les plus gros à son maître.

    Que reproche-t-on donc à ce bel oiseau pour vouloir le décimer ? L’arrêté du 8 septembre 2016 « fixant les quotas départementaux dans les limites desquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant les grands cormorans (Phalacrocorax carbo sinensis) pour la période 2016-2019 » autorise en effet la mise à mort de 50058 individus par an pendant trois ans, soit la moitié de la population ! Les motifs invoqués par leurs prédateurs humains, sont la prévention des dommages importants aux piscicultures en étang, de la dégradation des habitats naturels que ces dernières sont supposées entretenir, et des atteintes à des espèces de poissons protégées. Le texte détermine pour chaque département, des quotas en eaux libres et en eaux closes. Les préfets ont pour mission de prendre les arrêtés d’exécution fixant modalités et personnes autorisées à tirer, de s’assurer de leur bonne application et de réaliser un bilan au terme des trois ans et non plus annuellement comme avant.

    A entendre certains, le péril Cormoran serait grandissime. Proche de la disparition il y a 40 ans, « aujourd’hui, ils sont presque devenus un fléau, provoquant depuis plusieurs années la colère des pisciculteurs et des pêcheurs, inquiétant les responsables d’aéroports, mobilisant les députés français et européens, des dizaines d’équipes de recherche de par le monde, suscitant des plans d’action et de lutte, des réunions de toutes sortes » se lamente Jean-Luc Nothias dans son blog au Figaro. Il est inspiré, semble-t-il, par les propriétaires d’étangs qui affirment que le nombre d’oiseaux augmente d’année en année. Sans preuve et en contradiction avec les derniers recensements comme le Rapport Loic Marion qui, eux, constatent une diminution des effectifs.

    En ce cas, ne pourrait-on faire autrement pour protéger ces pauvres pisciculteurs ? Apparemment non. Il en va du cormoran comme du loup. L’homme se dit démuni face à certains « prédateurs », mais il n’a fait qu’oublier les méthodes traditionnelles d’élevage et vouloir un rendement maximal. « Il ne supporte pas les espèces qui entrent en concurrence avec ses activités économiques » explique Jean Christophe Lemesle, conservateur de la réserve naturelle aux Portes en Ré. Il s’amuse de ce que les « éleveurs » réthais qui souhaitent tirer du cormoran soient parfois des pisciculteurs du dimanche et non déclarés. « Des moyens de protection de ces installations existent et des mesures d’effarouchement doivent être opérées. Avec un tel quota d’oiseaux autorisés, ce n’est plus un projet de régulation, mais de massacre » commente un intervenant sur le site de la consultation publique ouvert avant la prise définitive de l’arrêté. Consultation de pure forme, puisque le texte était déjà prêt, et que les personnes entendues avant étaient des syndicats de pêcheurs et de pisciculteurs et pas des défenseurs des oiseaux ou de l’environnement, commente Vincent Ramard du service juridique de la LPO.

    Notre ministre de l’environnement, émettrice de cet arrêté, n’est-elle pas sensible à la protection de ce superbe volatile qui a lui aussi son rôle dans l’écosystème aquatique ?
    Pour J. Thevenot, auteur d’un article très documenté sur le blog de Nature-Environnement 58 « il est plus facile de tuer à l’aveugle des boucs émissaires que de lutter contre l’eutrophisation et la pollution des eaux de nos cours d’eau par les pesticides et les nitrates ! Faut-il rappeler les véritables catastrophes écologiques que représentent les lâchers d’espèces exogènes tels le silure, la perche soleil, les poissons d’élevage qui entraînent une pollution génétique. Sans oublier la disparition de 90% de nos zones les plus poissonneuses à savoir les zones humides et d’irrigation ».

    Quelques associations de défense de l’environnement et de la biodiversité ont intenté des recours administratifs pour annuler les arrêtés préfectoraux. Parfois avec succès. Comme à Toulon où le juge a estimé qu’il y a « risque de confusion entre l’espèce de grand cormoran maritime et le grand Cormoran (ndlr le Carbo carbo exclu des tirs et le Carbo sinensis » et que les « atteintes aux ressources piscicoles ne sont pas établies ». En particulier en eaux libres où les quotas sont les plus élevés. On pourrait y ajouter le fait que pour sauver l’espèce, les couples nicheurs devraient être eux aussi exclus. Ou encore remettre en cause ces quotas, dont on ignore qui les a fixés, en s’appuyant sur quelle expertise et selon quels critères, bases et méthodologie.
    N’importe quelle association ou citoyenNe concernéE peut reprendre ces arguments et déposer un recours en référé et sur le fond devant le tribunal administratif pour éviter que 50 000 cormorans ne meurent cette année et les deux suivantes. Voici les départements (Voir le tableau complet des départements https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=5E593586B29EF3D41CC9179361FEF6FE.tpdila19v ) où les quotas de tirs sont les plus élevés et où il faudrait agir en priorité : Ain (4500), Haute Garonne (1000), Indre (3667), Indre et Loire (1060), Loir et Cher (2500), Loire (1650), Loire Atlantique (1600), Loiret (1650), Maine et Loire (1000), Moselle (2500), Saone et Loire (1550)Tarn (1140),Vendée (2060). A vos claviers !

    Sur le web

    L’Appel à mobilisation de la LPO
    https://www.lpo.fr/actualites/appel-a-mobilisation-repondez-a-la-consultation-publique-sur-les-grands-cormoran

    L’arrêté du 8 septembre 2016
    https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=5E593586B29EF3D41CC9179361FEF6FE.tpdila19v

    « Sale temps pour les grands cormorans » - Blog de Nature Environnement 58 http://ecologie58.blog4ever.com

    Le rapport Loïc Marion
    http://www.naturessonne.fr/telechargements/Rapport-recensement-GC-L-Marion-2008-2009.pdf

    Lire aussi : Les animaux ont-ils droit à un avocat ?
    http://jefklak.org/?p=3228

  • L’enfant oublié du drame irakien

    Fresque monumentale déployée en deux parties, #Homeland : Irak année zéro du cinéaste #Abbas_Fahdel est l’un de ces films documentaires indispensables à une compréhension critique de l’#invasion_militaire américaine de 2003 et de ses effets terriblement destructeurs dans le temps long, au cœur de ce berceau de l’humanité comme au-delà de ses frontières.


    http://orientxxi.info/lu-vu-entendu/l-enfant-oublie-du-drame-irakien,1248
    #film #cinéma #Irak #documentaire
    cc @albertocampiphoto
    via @ville_en

  • Une série audio, proposée par #histoire_vivante (RTS)
    L’#Afghanistan

    D’une monarchie constitutionnelle au chaos institué : l’interminable état de guerre

    « Histoire Vivante » revient sur le destin mouvementé de lʹAfghanistan et sur lʹactualité de ce pays puisque 2014 est l’année du retrait complet des troupes de l’OTAN. Un retrait qui implique de nouveaux enjeux stratégiques dans la région.

    Dimanche 9 novembre 2014 sur RTS Deux, vous pouvez découvrir le documentaire : « Afghanistan 1979 - La guerre qui a changé le monde » de Gulya Mirzoeva (France / 2014).

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/6272290-l-afghanistan-1-5.html

    Regards croisés

    Pierre Hazan sʹentretient avec Jacques de Maio, chef des opérations du #CICR pour l’Asie du Sud, qui a été en Afghanistan.

    En deuxième partie, Frédéric Pfyffer rencontre le journaliste et reporter de guerre américain Edward Girardet, auteur du livre : « Il parait que vous voulez me tuer » paru aux éditions Les Arènes, Paris en février 2014.

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/6272290-l-afghanistan-1-5.html

    Une terre rebelle

    Il en est de ces contrées que la géologie terrestre a placées dans certains couloirs, dans certains axes et qui ne pourront plus jamais être considérées autrement que comme des plaques tournantes. LʹAfghanistan est de celles-là. C’est la plaque de l’Asie centrale, tout au moins l’une d’entre elles et non la moindre. Triste privilège que d’être convoité, l’Afghanistan l’a toujours été. Car le pays est la voie de passage idéale sur la #Route_de_la_soie. Aucun accès maritime, chaque frontière jouxte avec un autre pays, avec d’autres problèmes. Autant de pays, autant de difficultés.

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/6272293-l-afghanistan-2-5.html

    La révolution du taureau

    Au début des années 70, l’Afghanistan a derrière elle quarante années d’un même régime. C’est une monarchie constitutionnelle présidée par le roi Mohammed Zaher Shah. Le roi est un esthète, un homme cultivé, assez élégant. Ses études à Montpellier au lycée Janson de Sailly à Paris quelque part entre les beaux quartiers d’Auteuil et de Passy, l’instruction militaire qu’il reçoit à l’école des Officiers d’Infanteries de Kaboul suffisent pour le former à devenir roi. Les évènements ne lui donnent guère le choix ; il a 19 ans quand son père est assassiné et qu’il prend sa succession avec dans son cursus deux années passées respectivement au Ministère de la guerre et à celui de l’éducation.

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/6272295-l-afghanistan-3-5.html

    Au royaume de l’insolence

    1987. Voilà deux ans que Mikhaïl Gorbatchev est arrivé au pouvoir en #URSS. Deux années que le reste du monde observe ce personnage au ton si nouveau, à l’énergie si inhabituelle, comparé aux vieillards cacochymes qui avaient pris les commandes du Kremlin depuis la mort de Léonide Brejnev. Cette année est incontestablement l’année des grands changements dans la politique soviétique, tant à l’intérieur que sur la scène internationale, des changements qui impliquent une transformation du système lui-même.

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/6272294-l-afghanistan-4-5.html

    Entretien avec la réalisatrice #Gulya_Mirzoeva

    Jacques Mouriquand rencontre Gulya Mirzoeva réalisatrice du film : « Afghanistan 1979 - La #guerre qui a changé le monde », un #documentaire que vous pourrez découvrir ce dimanche 9 novembre 2014 sur RTS Deux :

    En 1979, les troupes soviétiques entrent en Afghanistan. Cette opération durera 10 ans. Elle va précipiter la chute de l’Union Soviétique, lancer Al Qaïda et faire émerger une nouvelle figure : Ben Laden. On découvre cette période peu connue de lʹHistoire contemporaine avec des archives et des témoignages russes inédits, dont celui de lʹancien président Mikhaïl Gorbatchev.

    2014 : année du retrait des troupes internationales

    En 1979, les troupes soviétiques entrent en Afghanistan. Cette guerre change la face du monde. Dans les pays occidentaux, ce conflit est considéré comme « l’#invasion_soviétique en Afghanistan ». Pour les Russes, il s’agit de « l’envoi d’un contingent limité ». Cette opération à " contingent limité "a duré 10 ans et joué un rôle prépondérant dans l’effondrement de l’Union Soviétique. C’est le dernier conflit de la guerre froide et le premier d’une longue guerre qui n’est pas prête de s’achever. L’intervention des troupes soviétiques en Afghanistan a été un événement charnière dans l’Histoire du XXe siècle.... qui a lancé Al Qaïda et Ben Laden.

    Ce #film propose de revisiter cet épisode mal connu de l’Histoire contemporaine en prenant le parti de la regarder du côté des « envahisseurs » soviétiques. Grâce à l’ouverture de bon nombre d’archives demeurées secrètes jusqu’ici, que l’on peut recouper avec les témoignages des agents de tous bords (Mikhaïl Goratchev s’exprime pour la première fois sur l’invasion), ce film offre une lecture inédite de l’Histoire et nous permet de comprendre comment nous en sommes arrivés à une telle confrontation entre le monde musulman et le monde occidental.

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/6272296-l-afghanistan-5-5.html

  • L’invasione immaginaria

    Lo scorso anno sono sbarcati in Italia 170 mila migranti (lo 0,28% della popolazione italiana). Quest’anno sono sbarcate circa 103 mila persone (0,17%) un migliaio in meno rispetto allo stesso periodo 2014

    http://www.lastampa.it/2015/08/22/blogs/coltiva-il-cibo-la-vita-il-pianeta/linvasione-immaginaria-GEzB1XvXEtmstBzY75CtOP/pagina.html
    #afflux #asile #réfugiés #Italie #chiffres #statistiques #préjugé #invasion #invasion_imaginaire

  • Le retour du Silure
    http://www.eauxglacees.com/Le-retour-du-Silure

    Notre récent article sur l’invasion de nos belles rivières par un nouveau prédateur nous a valu nombre de réactions, comme celle de nos amis de l’EPTB Epidor en Dordogne, qui nous apportent des informations complémentaires sur un sujet autour duquel l’émotionnel prend souvent le pas sur les débats rationnels. Sur la Dordogne, si le plan saumon pédale dans la semoule depuis 30 ans, le silure n’y est pas pour grand-chose. Le problème c’est que plus de 50% (et probablement beaucoup plus) des individus (...)

  • L’invasion du Silure
    http://www.eauxglacees.com/L-invasion-du-Silure

    Un spectre hante les rivières et les fleuves français, celui d’un redoutable prédateur qui s’y développe à un rythme dévastateur, et s’attaque à d’autres espèces, dont l’admirable saumon, devenu, à son corps défendant, depuis une dizaine d’années, le symbole d’une « reconquête de la qualité des eaux » parfaitement imaginaire qu’une armada d’acteurs, complices de la supercherie, s’acharnent à prétendre à portée de mains, alors que nous nous en éloignons plus que jamais. Quand la France a transcrit en 2004 la (...)

  • ▶ « En direct de Mediapart » : La République, l’islam et la laïcité - #Vidéo
    http://www.dailymotion.com/video/x2fc0ew_en-direct-de-mediapart-la-republique-l-islam-et-la-laicite_news

    En particulier pour les passages B. Stora, malgré tout. Il y’a aussi le Debray zéro de la critique, et un Morin post 1963.

    #France_invisible #histoire(s)

    #invasion_du_religieux <=> #panne_du_futur

  • Over 300 dead this month as #Iraq marks #US invasion #anniversary
    http://english.al-akhbar.com/content/over-300-dead-month-iraq-marks-us-invasion-anniversary

    Wrapped in the Iraqi flag, police and security gather along Street 60 after the southern districts of the city of Ramadi, the capital of the Anbar province, were recaptured by government forces from militants, on March 16, 2014. (Photo: AFP - Azhar Shallal) Wrapped in the Iraqi flag, police and security gather along Street 60 after the southern districts of the city of Ramadi, the capital of the Anbar province, were recaptured by government forces from militants, on March 16, 2014. (Photo: AFP - Azhar Shallal)

    Attacks killed eight people across Iraq Thursday, a day after bombings, shootings and shelling left 46 people dead, bringing the death toll for March to over 300, according to an AFP tally. Thursday’s attacks came (...)

    #Invasion_of_Iraq #Top_News

  • New York envahie de milliers de cigales chantant à 100 décibels !
    http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/zoologie/d/new-york-envahie-de-milliers-de-cigales-chantant-a-100-decibels_463

    Par Delphine Bossy, Futura-Sciences
    En ce mois de mai, les États-Unis font face à une invasion de cigales ! Sur la côte est, des milliers d’insectes sont attendus. Ces cigales sortent tous les 17 ans et leur invasion est spectaculaire. Elles mesurent en effet 5 cm et leur chant atteint 100 décibels …

    Source : Futura-Sciences

    #cigale #invasion_de_cigales #côte_est_des_Etats-Unis #New_York #chant_des_cigales #cycle_de_17_ans #Cicada_orni #Lyristes_plebejus #Tibicina_septendecim #Provence #Brood_II #cigales_d'Amérique #larve #insecte #couvée #reproduction #accouplement #femelle #oeufs #arbuste #ponte