• Bel effort du Monde : nous expliquer qu’en réalité, c’est le régime syrien qui instrumentalise l’image du petit Omrane.

    Omrane, le petit Syrien sauvé des décombres d’Alep, réapparaît sur les médias du régime
    http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/06/07/omrane-le-petit-syrien-sauve-des-decombres-d-alep-reapparait-sur-les-medias-

    On peut douter que la succession de quatre interviews en à peine quelques jours, lors desquelles les mêmes propos sont répétés et les mêmes accusations lancées, ait été organisée sans l’aval, ou même l’impulsion de Damas. Les informations sur la guerre diffusées par les médias officiels syriens sont en effet étroitement contrôlées par le régime. Les autres médias – russes, iraniens, libanais – peuvent être considérés comme bienveillants envers Damas.

    « Ils sont dans une zone sous contrôle du gouvernement et c’est un gouvernement dont on sait qu’il arrête et torture ceux qui le critiquent, opine la chercheuse Valerie Szybala, du Syria Institute. La situation me fait dire qu’ils ont probablement été contraints. »

    Mais avant même sa réapparition médiatique, le petit Omrane avait déjà été instrumentalisé. Pendant que les opposants au régime médiatisaient son sort, Bachar Al-Assad disait à une télévision suisse que la photo « n’était pas réelle et avait été retouchée », qu’elle « faisait partie de la publicité de ces casques blancs ».

    #inversion_du_monde

    • La logique de ce genre d’article est tout de même épatante : constatant qu’un fait est gênant pour l’opposition et plutôt favorable au régime, on se fait un devoir de tartiner un long article expliquant que, non mais regardez c’est incroyable) : cette information est favorable au régime (quel scandale !).

      Si on lit bien, le fond de ce genre de littérature consiste à expliciter un jugement moral sur le fait que cette information déplaît à l’auteur : cette information est favorable au régime, donc c’est mal. Ça ne raconte rien d’autre.

      La citation, elle, explose un peu plus les critères de validation journalistique : cette information me déplaît,donc elle est « probablement » fausse.

      (Cela dit, on en bouffe du comme ça depuis 2011.)