#isalmophobie

  • Retour sur l’affaire Gouguenheim

    http://methodos.revues.org/3048

    En automne dernier, quand Abdellali Hajjat2 m’a proposé de participer au séminaire sur l’islamophobie en France qu’il organisait avec Marwan Mohammed3 pour y traiter de ce qu’il est convenu d’appeler l’« affaire Gouguenheim », c’est-à-dire, en clair, du scandale provoqué par la parution du livre Aristote au Mont-Saint-Michel. Les racines grecques de l’Europe chrétienne (par la suite AMSM), j’ai hésité à lui répondre favorablement. J’estimais que cette affligeante controverse m’avait déjà trop occupé. Dans les mois qui ont suivi la parution de cet Aristote en goguette aux confins normando-bretons, j’ai réagi à de semblables divagations : en organisant à la Sorbonne un colloque dont les actes sont paru quelques mois plus tard aux presses universitaires du Septentrion4 ; en rédigeant cinq articles (voir les références à la note 4) ; et en participant à une émission de France-Culture5. Je ne voyais pas très bien ce que je pouvais ajouter à mes précédentes analyses et, d’un autre côté, je n’avais guère envie de me répéter. J’étais donc prêt à ne pas donner suite à la proposition qui m’était faite quand m’est revenu en mémoire l’alexandrin que Pierre Corneille place dans la bouche d’une reine du Portugal :

    6 Pierre Corneille, Sertorius, II, 4.
    « Le temps est un grand maître, il règle bien des choses. »6

    2Charmé par ce vers ciselé comme une maxime, j’ai pensé que, revenant plus de trois ans après qu’elle a eu lieu sur la souillure éditoriale et universitaire que constitue l’Aristote gouguenheimien, il n’était pas impossible d’en tirer de nouvelles leçons. Un entretien avec mon ancien directeur de thèse, Jean Celeyrette, m’a confirmé dans ce choix. J’ai donc été conduit à revoir la chronologie du scandale pour en disséquer les mécanismes. Il m’est vite apparu qu’il convenait de déplacer l’axe de mes précédentes analyses au point d’en modifier la physionomie. A la faveur de cette révision, le titre initialement proposé pour cette communication « Interrogations sur l’affaire Sylvain Gouguenheim » est devenu « Retour sur l’affaire Gouguenheim », plus adapté à l’état de ma réflexion. C’est, sinon à une révision, du moins à un net infléchissement de mes positions antérieures que je vais procéder, en organisant mon propos en trois parties.

    Je renvoie aussi au texte sur Nouvelles d’Orient
    Un historien au service de l’islamophobie
    http://blog.mondediplo.net/2008-05-07-Un-historien-au-service-de-l-islamophobie

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