• Lettre aux sionistes sur la France Insoumise, Olivier Tonneau
    https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/220624/lettre-aux-sionistes-sur-la-france-insoumise

    Le sionisme a stimulé dans le #monde_musulman un antisémitisme qui s’est abreuvé aux mêmes sources que l’antisémitisme occidental. Les #Frères_Musulmans naissent en Egypte dans les années 1920, peu après la Déclaration Balfour (1917). Le sionisme est encore balbutiant. Pourtant ils sont d’emblée violemment antisémites, dans des termes qui excèdent largement la Palestine : pour eux comme pour les Européens, les Juifs dominent le monde et surtout l’Egypte. Dès cette époque commence la pénétration dans le monde Arabe du Protocole des Sages de Sion, bréviaire de l’antisémitisme moderne. Le titre de cet ouvrage permet de souligner un point fondamental, systématiquement éludé dans les débats sur l’antisionisme : l’antisionisme n’est pas seulement l’opposition au sionisme de Herzl, il est aussi l’opposition au prétendu complot des sages de Sion. Il n’est pas seulement l’opposition à l’état d’Israël, il est aussi un autre nom de l’#antisémitisme. Le mot « #antisionisme » est homophonique et recouvre deux notions. On peut bien sûr les distinguer conceptuellement mais il n’en reste pas moins qu’elles sont historiquement liées.

    L’antisionisme antisémite a été particulièrement puissant dans les mouvements afro-américains liés à la Nation of Islam. Martin Luther King et W. E. B. DuBois, peu sensibles au sort des Palestiniens, soutenaient le sionisme qu’ils comprenaient comme le mouvement de libération nationale du peuple Juif. Mais la Nation of Islam importe aux Etats-Unis l’antisémitisme virulent des Frères Musulmans et c’est dans ce cadre antisémite que se développe la critique d’Israël. Si légitime qu’ait été cette critique, il est important de reconnaître que ce n’est pas de la critique d’Israël que naîtrait occasionnellement un antisémitisme mal entendu, mais la critique d’Israël qui vient se loger dans un antisémitisme préexistant. Cette antécédence de l’antisémitisme sur l’antisionisme se voit dans les poèmes antisémites publiés par les Black Panthers, qui pourtant s’étaient écartés de la Nation of Islam pour fonder leur action sur des principes marxistes. On la constate dans la popularité de falsifications historiques. Ainsi du mythe selon lequel les Juifs auraient été les principaux instigateurs de la #traite des Noirs et les plus grands propriétaires d’esclaves, qui fut forgé pour effacer l’antagonisme historique entre les Noirs et les Musulmans et les souder en un seul bloc. Dans les milieux islamistes, Israël est toujours attaqué dans des termes antisémites, par exemple avec l’adaptation télévisée à gros budget du Protocole des Sages de Sion par l’Egypte.

    En esquissant l’histoire de la pénétration de l’antisémitisme dans le monde musulman et dans les mouvements de libération afro-américain, je ne valide pas la thèse en vogue du « nouvel antisémitisme » musulman par opposition à un antisémitisme chrétien désuet. Je fais même exactement le contraire. Il n’y a qu’un antisémitisme aujourd’hui, c’est l’antisémitisme moderne dont la thèse est la toute-puissance Juive, le texte fondamental le Protocole des Sages de Sion, et qui traverse tout le champ social. Le mythe du Juif esclavagiste a son symétrique à l’extrême-droite dans le « grand remplacement » qui accuse les Juifs d’avoir organisé la colonisation puis l’immigration pour substituer à la race supérieure des races inférieures, plus aisément contrôlables. C’est cet antisémitisme-là qui resurgit dans les dessins où l’on voit le sionisme dominant le monde, comme si un minuscule Etat du Moyen-Orient pouvait imposer sa volonté aux plus grandes puissances mondiales – petits dessins que l’on retrouve sur les sites d’#extrême-droite comme sur les sites #islamistes. (...)

  • Guerre au Soudan. L’ombre portée des islamistes
    https://afriquexxi.info/Guerre-au-Soudan-L-ombre-portee-des-islamistes

    Par Gwenaëlle Lenoir - Alors que les combats se poursuivent, notamment à Khartoum et dans le Darfour, les deux protagonistes, Abdelfattah Al-Burhan et Mohamed Hamdan Dagalo, semblent décidés à poursuivre la lutte armée. Mais derrière ces affrontements, on peut déceler la main de l’ancien régime d’Omar Al-Bachir et de ses affidés islamistes.

    #Soudan #Conflit #Islamistes

  • Débat #Marine_Le_Pen -vs- Darmanin : réaction de #François_Gemenne

    C’est l’une des séquences qui restera du débat #VALP d’hier soir : Marine Le Pen se trompe sur les chiffres des titres de séjour, et le Ministre de l’Intérieur et les journalistes jubilent de l’avoir prise en défaut. Pourtant cette séquence me gêne beaucoup, voilà pourquoi.


    https://twitter.com/JeunesMacron/status/1359976560552521728

    Elle me gêne parce que, si Marine Le Pen avait donné un chiffre inférieur à la réalité, elle n’aura sans doute pas été corrigée avec la même satisfaction. Au contraire, elle se serait horrifiée d’être en-dessous de la réalité.

    Comme si une #politique_migratoire efficace était forcément une politique qui accorde le moins de titres de séjour possibles. Comme s’il fallait absolument montrer « qu’on n’accorde pas tant de titres de séjour que ça ».

    Or on parle ici de l’#immigration régulière, mais on ne dit jamais qui sont ces gens. Ce sont des étudiants (33%), des conjoints qui se retrouvent, ou des enfants qui retrouvent leurs parents (32%). Ces deux catégories, à elles seules, c’est 2/3 de l’immigration.

    Les autres sont des gens qui ont été recrutés par des employeurs français (14%), ou des gens qui sont en danger dans leurs pays, et que nous protégeons. Mais le chiffre brut donne l’impression d’un groupe homogène, dont il faut réduire la taille à tout prix.

    Jamais on ne se dit que si le nombre augmente, c’est aussi parce que nos universités attirent davantage d’étudiants étrangers, qu’il y a de plus en plus de couples mixtes, que notre économie est plus dynamique ou que nous protégeons davantage de gens.

    Qu’on ne s’y trompe pas, c’est bien cela qui restera pour le téléspectateur, le mal est fait : que ce soient 277’000 ou 461’000, c’est beaucoup, c’est trop. Parce qu’on ne dira pas qui sont ces gens. Et que de toute façon les deux débatteurs étaient d’accord sur tout le reste.

    PS : d’ailleurs le RN n’est pas gêné par la bourde : ce qui compte, c’est de montrer que l’immigration augmente, et on l’a bien vu à l’écran. Ici un post de #Philippe_Vardon, figure de l’extrême-droite niçoise, fondateur du Bloc Identitaire.

    PS2 : Pour tout dire, j’en viens même à me demander si Marine Le Pen n’a pas commis cette bourde intentionnellement, dans le seul but de faire afficher le graphique à l’écran. Comme un piège tendu aux journalistes.

    https://twitter.com/Gemenne/status/1360195678941679621

    #Gérald_Darmanin #Darmanin #Le_Pen
    #migrations #chiffres #statistiques #France #titres_de_séjour

    ping @isskein @karine4

  • « Journal d’un rescapé du Bataclan », de Christophe Naudin : un prof face à Daech
    https://www.lemonde.fr/livres/article/2020/10/21/journal-d-un-rescape-du-bataclan-de-christophe-naudin-un-prof-face-a-daech_6

    Quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty, un autre professeur d’histoire au collège signe « Journal d’un rescapé du Bataclan », témoignage bouleversant, d’une stupéfiante résonance.

    Voici le journal d’un professeur d’histoire. A la date du 7 septembre 2017, il note : « Ma nouvelle salle de cours n’est pas idéale en cas d’attaque du collège. Je donne direct sur la cour, avec des vitres sans rideaux… » Un an plus tôt, à propos des exercices « attentat-intrusion » décidés par le ministère, il s’interroge : « On va demander aux élèves de faire des points de compression à leurs profs criblés de balles ? » Et le 5 décembre 2015, ayant lu dans le magazine francophone de l’organisation Etat islamique, Dar al-Islam, une dénonciation du complot judéo-maçonnique qui serait à l’origine de l’école républicaine, il ironise : « Après avoir visé des lieux festifs et de “perversion”, Daech voudrait à présent s’attaquer aux enseignants. Ce n’est pas une grande surprise (…). On attend avec impatience les formations proposées par l’Education nationale pour réagir à une attaque en salle des profs par des individus armés de fusils d’assaut et de ceintures d’explosifs. »

    A peine un mois avant d’écrire ces mots, le 13 novembre, Christophe Naudin se trouvait au Bataclan. Il y est resté caché des heures dans un cagibi, serré contre d’autres corps affolés. Il y a perdu son ami Vincent. Il y a enjambé des cadavres. Et il y a croisé le regard d’un des tueurs, ce regard furieux, saturé de haine, qui a donné à sa propre existence un nouveau coup d’envoi. Le mince volume qu’il publie, le 30 octobre, sous le titre Journal d’un rescapé du Bataclan. Etre historien et victime d’attentat, constitue un témoignage bouleversant. Non seulement parce qu’il trouve aujourd’hui, après l’assassinat de son collègue Samuel Paty, une stupéfiante résonance. Mais aussi parce qu’il retrace, avec une liberté et une sincérité admirables, les démêlés intérieurs d’un prof de gauche, activement engagé contre la haine des musulmans, soudain frappé par la terreur islamiste.

    Une reconstruction et une élucidation

    Ce journal est donc celui d’une reconstruction, au sens le plus charnel du terme : Christophe Naudin y consigne ses séances chez la psychologue, ses efforts pour surmonter le trauma, les flashs qui continuent de le hanter (souvenir obsédant de ce bout de cervelle collé à un ampli), les cauchemars qui hachent ses nuits ( « L’image de types tirant à la kalach sur une école. J’ai vu les flammes sortir des canons et entendu les tirs… » ), les crises de panique, le goût métallique qui lui reste dans la bouche… Mais cette reconstruction est également une élucidation : coauteur d’un essai consacré aux récupérations islamophobes du passé, Charles Martel et la bataille de Poitiers. De l’histoire au mythe identitaire (avec William Blanc, Libertalia, 2015), Christophe Naudin prend bientôt conscience que ses soutiens les plus enthousiastes manifestent trop souvent de l’indulgence à l’égard de l’islamisme. Lui qui a connu le réel des attentats djihadistes supporte de plus en plus mal que certains de ses amis minimisent le danger, voire le nient, quitte à cautionner des thèses qui n’ont rien à voir avec l’héritage de la gauche.

    Un jour, au Salon anticolonial de Marseille, il est apostrophé par un homme qui proclame que les Berbères ont été « envoyés par les juifs » pour se débarrasser des Arabes ; exaspéré par l’attitude accommodante des organisateurs, Naudin décide de s’en aller. Une autre fois, un collègue, avec lequel il surveille les examens du brevet, lui affirme qu’évidemment il condamne Daech… mais que la montée de l’islamisme en Algérie avait été organisée, à l’origine, par un certain « groupe » aux Etats-Unis. Ces épisodes, qui auraient naguère paru anecdotiques au militant de gauche, ont maintenant un effet dévastateur sur le rescapé du Bataclan : « Je sature de ceux qui font ami-ami avec Tariq Ramadan, le Parti des indigènes de la République et toute cette nébuleuse, parce que l’islam serait la religion des dominés (…). La leçon de Dieudonné n’a pas servi » , déplore Naudin dans ce journal de survie et de colère.

    Son livre parvient à se tenir sur la corde raide. Chaque phrase est traversée par une seule et même question : est-il possible de concilier révolte et lucidité, peut-on demeurer fidèle à une certaine espérance d’émancipation, tout en ouvrant les yeux sur les complaisances dont l’islamisme bénéficie à gauche ? Issu d’une famille de militants aux engagements sociaux et antiracistes, Naudin constate qu’il n’est pas le seul à s’interroger : « Je pense à des gens, particulièrement mes proches, qui n’en peuvent plus, à la fois de la violence et de l’ambiance insupportable dues aux attentats, et des leçons de morale, des procès en racisme ou des circonstances atténuantes (ou ressenties comme telles) accordées aux terroristes. »

    Les ponts sont coupés

    Bien sûr, son journal l’atteste, Christophe Naudin aimerait continuer à vivre et à parler en homme de gauche. Page après page, il brocarde les « fafs » , se rend à Nuit debout, évoque avec nostalgie les grandes grèves de 1995, dit son indignation face au racisme ou aux violences policières. Pourtant, le Bataclan est passé par-là, et de la même manière que Philippe Lançon, dans Le Lambeau (Gallimard, 2018), décrit la cohabitation, dans un seul et même corps, entre « celui qui n’était pas tout à fait mort » et « celui qui allait devoir survivre » , Naudin fait entendre une vérité qui est moins intellectuelle que physiologique : avec l’homme qu’il était « avant », les ponts sont désormais coupés.

    La façon dont il évoque cette cassure, exhibant ses doutes, ses souffrances, relève du courage. En relève aussi le geste des éditions Libertalia, petite maison de sensibilité anarchiste, qui ose publier ce livre où sont mis en cause quelques-uns de ses « alliés », et même un auteur de son catalogue. Mais ces militants libertaires le savent bien : dans les périodes de funeste désorientation, quand triomphent la mauvaise foi et les grimaces partisanes, tout dissident prend le risque de se retrouver seul, sous le feu croisé des ennemis de toujours et des amis sans bravoure.
    Que se passera-t-il, cette fois ? Par miracle, le témoignage de Christophe Naudin provoquera-t-il, chez ses camarades, un débat loyal ? Ou bien, comme si souvent dans le passé, le rescapé sera-t-il banni comme renégat ? Dans ce cas, le sceptique serait une fois encore traité en apostat, quand il faudrait reconnaître, chez celui qui prend la parole aujourd’hui, un homme de gauche giflé par la réalité, un historien mis en lambeaux.

    #islamisme #islamistes #Tarik_Ramadan

  • Après l’attentat de Conflans : ne pas se laisser diviser entre travailleurs ! | #editorial des bulletins d’entreprise LO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/apres-lattentat-de-conflans-ne-pas-se-laisser-diviser-entre-travaill

    L’assassinat d’un professeur de collège à #Conflans-Sainte-Honorine, décapité pour avoir montré des caricatures de #Charlie_Hebdo, nous plonge une fois de plus dans l’horreur. Une horreur et un dégoût redoublés par le fait que ces actes ignobles sont toujours utilisés par les racistes, les réactionnaires et les anti-immigrés avec, pour résultat, de diviser le monde ouvrier.

    L’acte est effroyable. Tout aussi glaçant est le processus qui a conduit et armé la main de ce jeune de 18 ans, d’origine tchétchène. Son passage à l’acte a, en effet, suivi une campagne d’agitation et de manipulation, orchestrée par la mouvance de l’#islamisme intégriste. Celle-ci a voué le professeur à la vindicte publique, en faisant passer un cours sur la liberté d’expression pour du #racisme et de l’#islamophobie.

    Ces agitateurs intégristes prétendent parler au nom des musulmans qui peuvent, à juste titre, se sentir stigmatisés et rejetés. Mais ils ne visent qu’une chose : imposer leur ordre moral à tous, à commencer par les #musulmans.

    Ils ne s’en prennent pas seulement à ce qui est enseigné à l’école. Ils veulent aussi régir la vie des musulmans et menacent qui ne suit pas le ramadan comme ils le voudraient ou qui boit de l’alcool. Ils font pression sur les musulmanes qui ne se conforment pas à leurs règles. Demain, s’ils s’enhardissent, ils s’opposeront à ceux qui écoutent de la musique ou jouent au foot. C’est ce qu’ils font dans certains pays où ils sont au pouvoir. C’est ce que l’on a vu dans les régions dominées par Daech.

    La dictature qu’ils préparent pèsera avant tout sur les classes populaires. Comme le monde occidental a ses #fascistes d’extrême droite, le monde musulman a les siens. Quand l’extrême droite identitaire utilise la peur de l’étranger, les #islamistes se servent de la religion pour dominer ce qu’ils considèrent être leur communauté.

    Les deux s’alimentent mutuellement, les deux sont des ennemis mortels des travailleurs. Et les deux sont prêts à creuser un fossé de sang et à s’imposer par la terreur. On l’a vu en Europe dans les années 1930 avec Hitler, en Algérie pendant la décennie noire des années 1990 et, récemment, en Syrie et en Irak avec Daech.

    Qu’ils viennent des rangs de l’extrême droite ou des intégristes, ceux qui prétendent limiter les libertés veulent faire de nous des moutons dociles, soumis à eux, mais aussi au patronat. Il ne s’agit pas seulement de discuter où se trouvent les limites de la #liberté_d’expression. Ce sont nos droits et nos intérêts de travailleurs qui sont menacés : la liberté de contester, de s’organiser, de revendiquer et de faire grève.

    Alors, les travailleurs doivent combattre ces deux ennemis en faisant bloc en tant que prolétaires, en s’appuyant sur leurs intérêts communs d’exploités et sur les combats qu’ils ont à mener ensemble, jour après jour.

    Comme tous les autres dirigeants politiques, Macron a appelé à l’#unité_nationale et au respect de la République. Mais derrière ces prétendues #valeurs_républicaines, il y a un ordre social contraire aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.

    La société ne se délite pas seulement sous les coups de boutoir de militants réactionnaires. Ces derniers ne font qu’exploiter politiquement le désarroi et l’abandon dans lesquels la crise, le chômage de masse et la misère plongent des millions de femmes et d’hommes. Les frustrations et la haine qui en découlent renouvellent en permanence le terreau de l’#intolérance, de l’#individualisme et de la violence, surtout dans les périodes de crise.

    L’ordre social capitaliste et, plus encore, la crise créent les éléments d’un engrenage mortel. Et la politique gouvernementale, systématiquement favorable aux plus riches et à la bourgeoisie contre les travailleurs, ne fait qu’accélérer le mécanisme.

    Car, que va-t-il se passer demain ? À cause de crapules fanatisées ou embrigadées par les filières terroristes, combien y aura-t-il de contrôles au faciès, de jeunes de banlieue confrontés au racisme et à la suspicion généralisée ? À cause de terroristes sous statut de réfugiés, combien de migrants fuyant les guerres et les persécutions seront rejetés ? Seuls les travailleurs, unis par-delà les différences d’origine, de nationalité et de religion, peuvent casser cet engrenage.

    La conscience de pouvoir et de devoir, ensemble, changer la société doit guider les travailleurs, car le fanatisme religieux, le #fondamentalisme, la terreur fasciste, sortent malheureusement, comme des #bêtes_immondes, du ventre de notre société. Pour mettre fin à des actes barbares tels que le #meurtre de Conflans, c’est la société elle-même qu’il nous faudra transformer.

    #capitalisme #révolution #réaction #obscurantisme

  • Attentat de Conflans : opérations de police contre « des dizaines » de personnes
    AFP- 19/10/2020 | Le HuffPost
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/conflans-sainte-honorine-operations-police-darmanin_fr_5f8d31a7c5b62d

    (...) “Depuis ce matin, et à la suite du conseil de défense (de dimanche soir, ndlr), des opérations de police ont lieu et auront lieu dans les heures, dans les jours qui viennent”, a annoncé le ministre, précisant que ces opérations étaient “très nombreuses” et “concernent des dizaines d’individus pas en lien forcément avec l’enquête” sur l’assassinat de Samuel Paty.

    “Nous avons manifestement envie de passer un message : pas une minute de répit pour les ennemis de la République”, a ajouté Gérald Darmanin, reprenant les mots utilisés par Emmanuel Macron lors du conseil de défense.
    (...)
    “51 structures associatives verront toute la semaine un certain nombre de visites des services de l’État et plusieurs d’entre elles, sur ma proposition, se verront dissoudre en Conseil des ministres”, a annoncé Gérald Darmanin.

    Le ministre a dit souhaiter la dissolution du CCIF, selon lui “manifestement impliquée” et dont “un certain nombre d’éléments nous permettent de penser que c’est un ennemi de la République”. Elle “touche des aides d’État, des déductions fiscales et dénonce l’islamophobie d’État”. (...)

    • Oui ignoble cet opportunisme. Ca me fait pensé à ce gouv qui supprime l’observatoire des violences faites aux enfants pour la journée de lutte contre les violences faites aux enfants ou qui nomme Darmanin ministre comme bilan du grenelle sur la violence faite aux femmes. Ou qui laisse une centaines de mecs armés terrorisé une ville sans intervenir durant plusieurs jours. Après avoir laisser pourrir la situation les voila qui profite de la monté de l’islamophobie pour faire monter l’islamophobie.
      Il y a quelques jours sur mediapart il y avait ceci :
      Un député tire à boulets rouges sur une association de soutien aux immigrés
      https://www.mediapart.fr/journal/france/161020/un-depute-tire-boulets-rouges-sur-une-association-de-soutien-aux-immigres

      Lorsque la mission d’information « sur l’émergence et l’évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter » a commencé ses travaux, fin juin, son président Robin Reda (rattaché au groupe LR) promettait de « dépassionner un sujet “épidermique” ». De fait, les universitaires, associatifs et acteurs institutionnels auditionnés par les députés depuis le début de l’été ont pu s’exprimer sans entraves sur leur objet d’étude, leur conception du racisme ou leurs observations de terrain.

      Le traitement réservé à la présidente honoraire du Gisti, le 24 septembre dernier, est d’autant plus surprenant qu’il est sans précédent. Prise à partie par le président de la mission, qui a sèchement mis en cause son association, Danièle Lochak, professeure émérite de droit public à l’université de Nanterre et âgée de 74 ans, a passé l’essentiel de l’audition à se défendre.

      Dans un courrier daté du 12 octobre et rendu public jeudi, la présidente du Gisti Vanina Rochiccioli a alerté le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, et les 21 membres de la mission d’information sur « les dérapages » de Robin Reda et « la violence » de ses propos.

      « Par son comportement, le président a clairement outrepassé ses prérogatives, dévoyé sa fonction et dénaturé cette audition […]. Il l’a utilisée comme une tribune pour afficher des positions partisanes, en agressant la personne auditionnée, non sans proférer une série d’erreurs grossières et de contre-vérités. » Vanina Rochiccioli indique n’avoir reçu aucune réponse à ce jour.

      Que s’est-il passé lors de cette audition ? Robin Reda s’est d’abord dit « choqué » par le propos liminaire de Danièle Lochak, dans lequel l’universitaire et militante évoquait notamment « l’obsession du risque migratoire » et les discriminations systémiques que subissent les étrangers.

      Le président de la mission parlementaire s’est ensuite lancé dans une longue critique de la marche des sans-papiers qui doit se dérouler ce samedi, avec le soutien d’une centaine de collectifs et d’associations, dont le Gisti. « La démocratie a ceci de beau qu’elle permet d’entendre des organisations qui appellent ouvertement à enfreindre la loi », a-t-il affirmé calmement, ajoutant que « si on est sans-papiers et que l’on défile ouvertement sans se faire arrêter, on viole la loi mais en plus, l’État est trop faible pour vous interpeller ».

      Alors que Danièle Lochak tentait de faire valoir son point de vue, rappelant que « même la droite la plus dure a toujours laissé défiler les sans-papiers » qui demandent leur régularisation, le président de la mission parlementaire a reproché au Gisti de « défiler allègrement avec des mouvements proches des Indigènes de la République » (le PIR faisant partie des organisations soutenant la marche). Puis, interrogatif :

      « Considérez-vous que la France soit toujours coloniale et qu’il faudrait lui imposer une forme de démarche vengeresse qui remettrait en cause la République elle-même ? […] Vous-même l’avez dit : vous n’êtes pas forcément à l’aise, sur certains points, avec l’idée républicaine. »

      Quelques secondes plus tard, le député explique : « Je me suis demandé, en vous écoutant, si nous ne devrions pas intituler notre mission “mission d’information sur l’émergence d’une forme d’antiracisme dangereux en ce qu’il antagonise les positions des uns et des autres et qu’il menace l’ordre républicain”. »

      Ces reproches n’ont pris fin que quand la rapporteure de la mission, Caroline Abadie (LREM), a pris la parole pour « sortir de cette discussion passionnée, d’un côté comme de l’autre ». Contactée par Mediapart ce vendredi, Caroline Abadie n’a pas donné suite avant la publication de cet article. De même que la troisième et dernière députée physiquement présente ce jour-là, Michèle Victory (PS).

      Vanina Rochiccioli, la présidente du Gisti, regrette que les parlementaires ne s’emparent pas du sujet. « Au-delà de la manière dont le Gisti est attaqué, qui est assez grotesque, je m’étonne que, selon Robin Reda, les sans-papiers n’aient même pas le droit de revendiquer. Il faudrait qu’ils soient totalement invisibles, qu’ils se terrent ? C’est quand même une première. Parmi les gens qui marchent, beaucoup ont vocation à obtenir un titre de séjour. »

      Une fois la lettre du Gisti publiée, jeudi après-midi, Robin Reda a assumé sa position dans un tweet répondant à l’association : « Merci par ce courrier de prouver une nouvelle fois votre dangerosité menaçante pour notre pays et notre cohésion nationale. Le Gisti comme tous les mouvements qui s’associent aux indigénistes aux mouvances anti-flics et/ou pro islamogauchisme sont insupportables à la République. »

      L’audition complète de Danièle Lochak, disponible en vidéo, fait l’objet d’une retranscription écrite publiée sur le site de l’Assemblée nationale. « Comme je n’ai pas assisté à cette audition, je n’ai pas de commentaire à faire », a éludé Alexandra Valetta Ardisson (LREM), tout en confirmant avoir pris connaissance du compte-rendu.

      Après lecture, la députée Fiona Lazaar (LREM) estime « qu’il s’agit là plus d’un débat politique que d’une audition ». « La richesse de cette mission est précisément d’entendre des acteurs de différentes compétences, sensibilités et expertises pour en restituer un rapport étayé, et toutes les auditions s’étaient jusque-là déroulées en toute sérénité. Je crois qu’il y a quelques erreurs d’appréciation de la part du président de la mission. Le Gisti est dans son bon droit lorsqu’il défend certaines libertés fondamentales, j’espère que cela sera stipulé dans le rapport. »

      « Robin Reda sort de son rôle de président », estime de son côté Sabine Rubin (LFI), qui pointe une « dérive ». « Il n’est pas là pour donner son opinion, ni pour agresser ou remettre en cause les personnes auditionnées. Dans son introduction, il dit qu’il est là pour trouver des réponses. Eh bien, il n’a qu’à écouter et réinterroger ses propres préjugés. » La députée déplore que son collègue « s’en prenne aux sans-papiers, qui ont travaillé pendant tout le confinement », et ajoute qu’elle-même compte participer à la marche ce samedi.

      Depuis la mise en place de la commission, Robin Reda a plusieurs fois laissé transparaître ses opinions, par des allusions répétées à « la concurrence mémorielle » ou à « l’ethnicisation de la société française », qui menaceraient « l’universalisme ». Il n’était toutefois jamais allé jusqu’à invectiver l’un de ses invités. Après les députés qui claquent la porte parce qu’une syndicaliste porte le voile, après la commission d’enquête qui refuse d’entendre certaines voix critiques sur le maintien de l’ordre, l’espace de débat à l’Assemblée nationale paraît bien étriqué.

    • Le ministre a dit souhaiter la dissolution du CCIF, selon lui “manifestement impliquée” et dont “un certain nombre d’éléments nous permettent de penser que c’est un ennemi de la République”. Elle “touche des aides d’État, des déductions fiscales et dénonce l’islamophobie d’État”.

      Le #CCIF ?! Dont la principale mission est de recenser, dénoncer les actes islamophobes et l’#islamophobie d’Etat, et tenter parfois d’obtenir réparation ?! C’est sûr que sa dissolution résoudra beaucoup de problèmes... pour les fachos et le gouvernement...

      Elle a bon dos la République, pour en profiter pour éliminer toute contestation...

    • Ce matin, mon père  : « Tu as vu les profs qui ne respectent pas les règles et se réunissent à plusieurs milliers  ?
      -- 🤔… mais ce sont les vacances et où…
      -- Dans la rue  !
      -- Mais, papa, ils font une manifestation  !
      -- Oui, mais moi, je dois mettre en masque dans la rue  !
      -- Mais ça fait des mois que je te dis d’arrêter de regarder cette merde de BFMTV  !!!  »

      Je débriefe mon père chaque foutu jour depuis le début du covid et paf, un coup de BFMTV et il rechute aussi sec  !

    • Je ne veux pas particulièrement défendre Mr. Sefrioui que je ne connais pas, mais je ne vois rien de répréhensible ici ? :

      Début octobre, il avait accompagné au collège où exerçait Samuel Paty le père d’une élève pour demander le renvoi de l’enseignant qui avait montré des caricatures du prophète Mohammed à ses élèves.

      Se présentant comme « membre du Conseil des imams de France », il avait aussi diffusé il y a quelques jours sur Youtube une vidéo dans laquelle il dénonçait le professeur, en le qualifiant de « voyou ».

      « Né en 1959 au Maroc, devenu Français après son mariage avec une convertie qui milite avec lui, l’homme est un vieux briscard de l’islamisme. Il est fiché S, inscrit au FSPRT [le fichier des radicalisés] et sa carrière d’extrémiste est impressionnante : imam autoproclamé, responsable d’une librairie islamique, activiste antisioniste aux franges de l’antisémitisme.

      Il appel au renvoi, pas au meurtre, c’est son droit, non ? Imam, libraire, antisioniste : jusqu’ici rien d’illégal ?

      « Pour eux, la France est un État raciste, islamophobe, le pays impie et mécréant absolu », insiste-t-elle, « ils veulent le chaos et la guerre civile pour élaborer un nouvel ordre autour de la charia ».

      C’est quoi ce délire ? Une « source proche du gouvernement » ?! Qui, dans ses rêves les plus fous, imagine installer la charia en France ?! Qui en revanche instaure la guerre civile avec des lois sur un supposé séparatisme musulman ?

      La France, État raciste et islamophobe ? Difficile de trancher, mais le doute est permis...

    • La France est raciste, donc « islamophobe » , puisque faut bien utiliser ces catégories qui valident « l’insécurité culturelle », chère aux Camus (Renaud) et aux « printemps républicains » (Valls revient parce que Laurent Bouvet est dans les têtes), et le prof en question a été recadré par l’inspection (pas de vagues !) avant de se faire égorger par une ordure littéralement exécuté par la police dans la foulée et l’élève qui a lancé l’histoire a menti à son père (elle n’était pas au cours qu’elle évoqué) et lui même islamiste a été ravi de se saisir de ce bobard concoté à son usage et Sefrioui est un fasciste qui avec son groupe, Forsane Alizza, avait manifesté avec le FN et le GUD (mais sans l’ex Action française Darmanin).

      Conflans : Abdelhakim Sefrioui, un militant islamiste aux racines de l’engrenage
      https://www.liberation.fr/france/2020/10/17/conflans-abdelhakim-sefrioui-un-militant-islamiste-aux-racines-de-l-engre

      Son groupe, Forsane Alizza, manifestait en 2011 « contre la christianophobie » au prétexte d’une pièce de théâtre :
      Face à face tendu entre les forces de l’ordre et 200 à 300 manifestants d’extrême droite catholique
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2011/10/29/face-a-face-tendu-entre-les-forces-de-l-ordre-et-200-a-300-manifestants-d-ex

      @sinehebdo que par désintérêt ou méconnaissance tu nommes « fête du travail », le Premier mai est une chose - il est possible d’ignorer l’histoire des luttes ouvrières, de pas savoir que le terme de « fête du travail » est celui choisi à dessein par le maréchal Pétain pour sanctifier le travail (comme la création de la « fête des mères » sacralise la famille et la subordination des femmes), même si c’est bien embêtant de gommer que le Premier mai célèbre en fait les luttes des travailleurs, mais puisque tu t’intéresse davantage semble-t-il à la Palestine ou au racisme, c’est pour le moins étonnant que tu ne voie pas que certaines proclamations d’antisionisme ne sont qu’un faux-nez de fachos et d’antisémites divers (et pas seulement musulmans).

    • Ouh la, tu mélanges plein de choses et plein de posts.

      Si j’ai relié le Premier mai à la fête du travail, c’était pour célébrer, avec @mad_meg la lutte contre le travail, ou pour la paresse qui est un rêve partagé par de nombreu.ses travailleu.ses...
      https://seenthis.net/messages/881052

      Il est possible que « certaines proclamations d’antisionisme ne sont qu’un faux-nez de fachos et d’antisémites divers », mais dans ce cas, il faut dénoncer leur antisémitisme, pas leur antisionisme.

      Merci de m’éclairer sur ce triste personnage que semble être Sefrioui, mais là encore, dénonçons-le pour ce qu’il mérite, pas parce qu’il tente de porter plainte (donc légalement) contre un prof, plainte qui de toutes façons n’aurait pas abouti, ou parce qu’il est antisioniste...

    • Attentat de Conflans-Sainte-Honorine : plusieurs opérations en cours contre la mouvance islamiste
      La Croix, le 19 octobre 2020
      https://www.la-croix.com/France/Attentat-Conflans-Sainte-Honorine-plusieurs-operations-cours-contre-mouvan

      Des opérations de police ont été lancées contre « des dizaines d’individus » qui n’ont pas un « lien forcément avec l’enquête mais à qui nous avons envie de faire passer un message », a déclaré Gérald Darmanin ce matin.

      Peut-être innocents, mais condamnés par l’Etat quand même

    • Une horreur et un dégoût redoublés par le fait que ces actes ignobles sont toujours utilisés par les racistes, les réactionnaires et les anti-immigrés avec, pour résultat, de diviser le monde ouvrier.
      [...]
      L’acte est effroyable. Tout aussi glaçant est le processus qui a conduit et armé la main de ce jeune de 18 ans, d’origine tchétchène. Son passage à l’acte a, en effet, suivi une campagne d’agitation et de manipulation, orchestrée par la mouvance de l’#islamisme intégriste. Celle-ci a voué le professeur à la vindicte publique, en faisant passer un cours sur la liberté d’expression pour du #racisme et de l’#islamophobie.

      Ces agitateurs intégristes prétendent parler au nom des musulmans qui peuvent, à juste titre, se sentir stigmatisés et rejetés. Mais ils ne visent qu’une chose : imposer leur ordre moral à tous, à commencer par les #musulmans.

      https://seenthis.net/messages/881840

    • Je ne veux pas particulièrement défendre Mr. Sefrioui que je ne connais pas, mais je ne vois rien de répréhensible ici ? :

      Un mec qui vient faire pression sur un prof alors que lui même n’a pas d’enfants dans ce collège, tu ne vois pas le problème ? Il n’a même pas le droit de pénétrer dans l’enceinte de l’établissement. Ce serait un cureton, il y aurait des réactions bien plus virulentes (à gauche) et je ne crois pas qu’ici quelqu’un s’aventurerait à dire « je ne vois pas où est le problème ».

      Darmanin est un problème mais l’islamisme aussi, faut pas être naïf non plus.

    • Le plus important (après le fait de ne pas assassiner un être humain) est de ne pas faire justice soi même, même quand on est en colère, et donc de choisir la voie judiciaire, y compris, pourquoi pas, de venir au collège (sans arme) et de se plaindre, non ?

    • Mais d’où est-ce que ce mec aurait une quelconque légitimité à venir emmerder un enseignant ? C’est pas un moulin un établissement scolaire, il n’a même pas à y foutre les pieds, à part s’il est parent d’élève (mais dans ce cas il y a un cadre donné pour rencontrer un enseignant).

    • Donc, entre En marche (slogan pétainiste), l’ex Action française de fraiche date Darmanin, les fafs islamistes et les identitaires et FN français qu’on ne vienne pas dire « je ne connais pas bien Damien Rieu mais je vois pas ce qu’il y a de répréhensible à s’installer sur le toit des mosquées pour défendre l’occident chrétien »

      En 2009, les deux proches de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon et Axel Loustau, étaient présents dans le cortège du Collectif Cheick Yassine... fondé par Abdelhakim Sefrioui (celui qui a mené campagne contre Samuel Paty)

      #islamistes : À propos d’Abdelhakim Sefrioui et du collectif Cheikh Yassine
      https://lahorde.samizdat.net/2020/10/20/a-propos-dabdelhakim-sefrioui-et-du-collectif-cheikh-yassine

      Voici quelques éléments sur celui qu’on soupçonne d’avoir mené campagne contre Samuel Paty, l’enseignant décapité dans les Yvelines le week-end dernier, en particulier sur ses fréquentations antisémites.

      Il y aurait beaucoup à dire sur la pertinence des caricatures publiées par Charlie hebdo et sur la façon dont la liberté d’expression peut être abordée en classe, mais rien ne peut évidemment ni justifier ni excuser le meurtre qui s’est déroulé samedi à Conflans-Sainte-Honorine. Bien que l’on sache par avance comment cette agression mortelle va être instrumentalisée, en particulier dans les rangs des islamophobes médiatiques et politiques, pour tirer à boulets rouges sur les réfugiés et sur les musulmans en général, ce meurtre montre aussi à quoi peut aboutir l’activisme politique de personnalités islamistes.

      #Dieudonné (aussi)

    • C’est pas un moulin un établissement scolaire, il n’a même pas à y foutre les pieds, à part s’il est parent d’élève

      Tout à fait. Mais je croyais qu’il accompagnait un parent d’élève.

      Cela dit, je ne suis pas là pour défendre ce mec, juste dire que si on doit le poursuivre en justice, il ne faudrait quand même pas créer des lois spéciales juste pour lui...

    • P’tit rappel : il y a une différence entre ne pas trouver répréhensible (aka la loi), trouver compréhensible (aka le savoir) et trouver normal (aka la norme) et, plus encore, approuver... N’oublions pas de respirer ;)

    • Je ne savais pas que les parents d’élève pouvaient se faire accompagner par un gus de leur choix pour s’imposer auprès d’un prof... Donc oui je suis à peu près certain que ce genre de choses est répréhensible (qu’on trouve ça compréhensible ou normal est effectivement une autre affaire).

  • From Cooperation to Collision: Saudi Arabia and its Islamists | Sharq Forum
    http://sharqforum.org/2017/11/17/from-cooperation-to-collision-saudi-arabia-and-its-islamists

    Par #Madawi_al-Rasheed

    Abstract : Saudi state relations with Islamism are old and complex. This report traces the historical transformations and recent shifts in this relationship. As a state based on religious legitimacy, the Saudi state is the first Islamic state in the post-colonial Arab world. Yet, as a self-declared Islamic state, it was ironic that an Islamist trend critical of the state similar to those that flourished under secular Arab republics in places like Egypt, Syria, Iraq and elsewhere in the region, emerged in the kingdom in the early 1970s. Drawing on historical data and contemporary analysis, this paper concludes that state-Islamist relations follow the logic of political expediency rather than dogmatic principles. As a result, the relationship oscillates between cooperation, repression and collision. It remains volatile even when reconciliation is fostered between the regime and its multiple Islamist trends.

    #Arabie_saoudite #islamistes

  • Calls for a ’#white_jihad' show how terrifyingly intertwined Islamists and the far-Right have become

    There are peculiar parallels between Islamist and far-Right violence – and they’re illustrated vividly by the banned neo-Nazi organisation, National Action. On Tuesday, four serving members of the Army were arrested under anti-terror laws on suspicion of being members. A fifth person – a civilian – was also arrested on the same charge.


    http://www.telegraph.co.uk/news/2017/09/07/calls-white-jihad-show-terrifyingly-intertwined-islamists-far/?WT.mc_id=tmg_share_tw
    #extrême_droite #extrême-droite #néo-nazis #islamistes #djihad_blanc #djihadisme #EI #Etat_islamique #ISIS #paywall
    cc @marty @albertocampiphoto @reka

  • Sahara algérien — des essais nucléaires aux camps de sûreté
    https://www.revue-ballast.fr/nucleaire-algerie-camps-dinternement

    L’accident #nucléaire de #Béryl se produit un 1er mai 1962 lors d’un essai de l’armée française à In Ekker, dans le #Sahara_algérien. Plus de cinquante ans plus tard, les conséquences de cet accident sur la vie des femmes et des hommes qui habitent la région, ainsi que sur celle des animaux et de la flore, sont désastreuses. #Legs_colonial inavoué, le site de Béryl deviendra, avec d’autres #sites_irradiés, un lieu central du dispositif de #répression mis en place par le pouvoir algérien dans les années 1990, contre les #islamistes. Une chronique autour du #film At(h)ome, qui revient justement sur cette #histoire.

  • Les #islamistes turcs se mobilisent pour #Alep et contre l’Iran
    https://www.mediapart.fr/journal/international/151216/les-islamistes-turcs-se-mobilisent-pour-alep-et-contre-l-iran

    La chute imminente d’Alep et le sort de ses habitants soulèvent une puissante vague de solidarité dans les milieux islamistes turcs, qui constituent la base électorale du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan. Leur mobilisation se dirige aussi contre l’Iran, qu’ils rendent responsable du martyre des Aleppins.

    #International #Iran #Istanbul #Moyen-Orient #Syrie

  • Perspectives libertaires pour le Moyen-Orient
    Entretien avec un anarchiste de Turquie

    http://lavoiedujaguar.net/Perspectives-libertaires-pour-le

    Cette interview, publiée dans Umanita Novà et traduite de l’italien par un camarade de l’OCL (Organisation communiste libertaire), est un résumé d’une réunion de plusieurs heures avec un porte-parole de l’organisation anarchiste turco-kurde Devrimci Anarşist Faaliyet (DAF, Action révolutionnaire anarchiste). Elle a été réalisée début août 2016, deux semaines seulement après la tentative de coup d’État du 16 juillet et à peine plus d’un mois avant le début de la grande manœuvre d’Erdoǧan sur la rive droite de l’Euphrate, en territoire syrien, afin d’en chasser les milices des Forces démocratiques syriennes qui avaient repris à Daech ces territoires nécessaires à l’approvisionnement du « califat ».

    Comment la situation a évolué en Turquie au cours de ces dernières semaines ? Est-ce que le pouvoir d’Erdoǧan est plus fort après la tentative de coup d’État ? (...)

    #Turquie #anarchistes #Kurdistan #Erdoǧan #islamistes #armée #coup_d'État #lutte_sociale #féminisme #antimilitarisme

  • Bundesregierung wirft Türkei Terror-Unterstützung vor - SPIEGEL ONLINE
    http://www.spiegel.de/politik/deutschland/bundesregierung-wirft-tuerkei-terror-unterstuetzung-vor-a-1107915.html
    Le gouvernement allemand confirme le rôles important de la Turquie pour les groupes islamistes.

    Die Bundesregierung sieht Verbindungen zwischen dem türkischen Präsidenten Recep Tayyip Erdogan und Terrororganisationen wie der Hamas. Die Zusammenarbeit mit islamistischen und terroristischen Organisationen im Nahen und Mittleren Osten ist nach Einschätzung Berlins seit Jahren bewusste Politik der Regierung in Ankara und wird von Erdogan aktiv unterstützt.

    Diese Einschätzung geht nach einem Bericht des ARD-Hauptstadtstudios aus einer als vertraulich eingestuften Antwort der Bundesregierung auf eine Anfrage der Linken hervor. „Die zahlreichen Solidaritätsbekundungen und Unterstützungshandlungen für die ägyptische MB (Muslimbruderschaft), die Hamas und Gruppen der bewaffneten islamistischen Opposition in Syrien durch die Regierungspartei AKP und Staatspräsident Erdogan unterstreichen deren ideologische Affinität zu den Muslimbrüdern“, heißt es demnach in dem Schreiben.

    Mit dieser Bewertung stellt die Bundesregierung erstmals offiziell eine direkte Verbindung zwischen dem türkischen Präsidenten und einer Terrororganisation wie der Hamas her. Die Türkei habe die Beziehungen zur Hamas und anderen Organisationen sogar gezielt intensiviert, heißt es laut ARD in dem Dokument. „Als Resultat der vor allem seit dem Jahr 2011 schrittweise islamisierten Innen- und Außenpolitik Ankaras hat sich die Türkei zur zentralen Aktionsplattform für islamistische Gruppierungen der Region des Nahen und Mittleren Ostens entwickelt.“

    Die Antwort geht demnach auf eine Anfrage der Linken-Abgeordneten Sevim Dagdelen zurück. Die Bewertung beruhe auf Einschätzungen des Bundesnachrichtendienstes (BND).

    #Allemagne #Turquie #islamistes

  • Céline Pina : « Le pacte avec l’islam pourrait se transformer en pacte avec les islamistes »
    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/08/02/31001-20160802ARTFIG00126-celine-pina-le-pacte-avec-l-islam-pourrait-se-tra

    Qu’en terme galant ces choses-là sont dites et que de contorsions pour évoquer le statut particulier d’une religion passant un contrat dérogatoire avec l’Etat, sous forme de Pacte. On retombe ainsi dans une négociation bien connue sur nos territoires qui se traduit toujours par l’octroi de passe-droits religieux en échange d’une promesse jamais tenue de paix sociale…Il y a bien là une atteinte fondamentale à la laïcité, car on est devant la tentative de chercher petit à petit et sous couvert de pragmatisme et d’apaisement, à imposer un droit, lié à une communauté particulière et qui aurait pour corollaire des obligations d’ordre légal pour l’Etat.

    #laïcité #islam #islamistes

  • La tentation djihadiste des salafistes marocains
    https://www.mediapart.fr/journal/international/190616/la-tentation-djihadiste-des-salafistes-marocains

    Le conflit en #Syrie a séduit un nombre important de Marocains, qui forment son troisième contingent arabe, avec plus de 1 500 personnes qui se sont rendues en Irak et en Syrie. Leurs départs, auparavant tolérés par les autorités, sont désormais surveillés, de même que les retours, par crainte d’un attentat sur le territoire du royaume.

    #International #combattants #Daech #djihadisme #islamistes #Maghreb #Maroc #salafisme #terroristes

  • La déchéance de nationalité en débat
    http://fr.myeurop.info/2016/01/05/la-d-ch-ance-de-nationalit-en-d-bat-14463

    http://cdn3.myeurop.info/sites/default/files/imagecache/third_thumbnail/media/images/ADAM+ET+EVE.JPG

    Daniel Vigneron

    La #France s’interroge sur la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français. Et envisage même de frapper des « uni-nationaux » français. A l’exception du #Royaume-Uni, aucun pays en Europe ne s’est engagé dans cette voie contraire à la déclaration universelle des droits de l’homme.

    Une fois de plus, la classe politique française se déchire sur un symbole : la déchéance de nationalité. lire la (...)

    #EUROFOCUS #Allemagne #Belgique #Danemark #Pays-Bas #apatrides #bi-nationalité #bi-nationaux #déchéance_de_nationalité #islamistes #nationalité #naturalisation #naturalisés #RFI #Terrorisme

  • Mise à jour de :
    http://seenthis.net/messages/410458

    Plusieurs articles abordent la question du vocabulaire. Faut-il les appeler migrants, réfugiés, sans-papiers, demandeurs d’asile, exilés...? Les avis sont partagés

    Réfugiés ? Migrants ? Abrités ? Accueillis ? Apatrides ? Arabes ? Aventuriers ? Binationaux ? Capital humain ? Cerveaux en fuite ? Chercheurs de Paix ? Chercheurs de Refuge ? Circulants ? Clandestins ? Clandestins Non Identifiés ? Coupables ? Coupables de voyage ? Criminels ? Criminels Illégaux ? Crimmigrés ? Cueilleurs de Fraises ? Déboutés ? Demandeurs d’asile ? Demandeurs de refuge ? Déplacés ? Déplacés Internes ? Déplacés Poétiques ? Désespérés ? Diamants Noirs ? Dreamers ? Dublinés ? Égarés ? Éjectés ? Éjectés Volontaires ? Emigrants ? Envahisseurs ? Errants ? Esclaves ? Etrangers ? ESIs ? Exilés ? Exodants ? Exode de cerveau ? Expatriés ? Fugitifs ? Héros ? Illégaux ? Illégaux en Transit ? Illégalisés ? Immigrants ? Immigrés ? Immigrés choisis ? INADs ? Indésirables ? Infiltrés ? Intrus ? Invisibles ? Invités ? Irréguliers ? Marcheurs ? Main d’oeuvre ? Maintenus ? Messagers ? Migrants climatiques ? Migrants éco-climatiques ? Migrants économiques ? Migrants environnementaux ? Migrants Internationaux ? Migrants Rapatriés ? Migrants Revenus ? Migrants Secondaires ? Migrants Volatilisés ? Migrérrants ? Mijeurs ? Musulmans ? Naufragés ? Navetteurs ? Nouveaux Européens ? Persécutés ? Personnes en migration ? Population Migratoire ? Rapatriés ? Rapatriés en Bilan ? Réfugiés présumés ? Réfugiés aigus ? Réfugiés climatiques ? Réfugiés environnementaux ? Réfugiés Illégalisés ? Réfugiés Irréguliers ? Réfugiés Sans Papiers ? Réfugiés Travaillant ? Rejoignants ? Rescapés ? Retenus ? Retournés ? Revenus ? Sans Autorisation ? Sans Papiers ? Sans-Paps ? Sans Permission ? Sans Statut ? Survivants ? Terroristes ? Touristes ? Touristes Clandestins ? Transitants ? Transmigrants ? Travailleurs Itinérants ? Travailleurs Migrants ? Travailleurs Réfugiés ? Turcs ? Vacanciers ? Vent du Désert ? Victimes collatérales ? Vocation à Quitter le Territoire ? Voyageurs ? Êtres Humains ?

    Et faut-il ajouter des guillemets à ces termes ?

    ESI = Etrangers en Situation Irrégulière
    INAD = étrangers non-admis sur le territoire français et interpellés à leur descente de l’avion
    Mijeurs = mineurs déclarés majeurs par les autorités

    Aussi : Mineurs Migrants ? Mineurs Migrants Non Accompagnés ? Mineurs Etrangers Non Accompagnés ? Mijeurs ? Migrants Mineurs Isolés ? Mineurs Isolés ? Mineurs Non Accompagnés ? et même Bébés Passeport ?

    D’autres spécifiquement en anglais comme aspiring migrants, climate-movers, deportees, dreamers, ICE_detainee, illegalized refugees, returnable migrants, returnee migrants, returnees, returning migrants, undocumented refugees...

    En italien : capsunari (cueilleurs de fraises)

    Et d’autres mots encore plus spécifiques, comme Habesha qui désignent au Soudan ceux qui ne parlent pas arabe, donc les Abyssins, les Éthiopiens et les Érythréens, donc en fait les migrants...

    Les Libyens appellent les migrants érythréens Dollars ou Euros selon qu’ils ont de la famille (supposée riche) en Europe ou en Amérique du Nord...

    Et Libia, surnom donné aux nouveaux arrivants d’Erythrée par les Erythréens de la diaspora, installés depuis longtemps en Italie...

    Refuweegee : réfugié bien intégré à Glasgow

    Au Vénézuela, certains peuples autochtones n’ont pas de mot pour désigner un migrant, et ils les appellent donc des caminantes, c’est à dire des marcheurs...

    #migrants #réfugiés #sans-papiers #demandeurs_d_asile #exilés #Syrie #Guerre #Tragédie #terminologie #vocabulaire #mots #asile #migrations #mineurs_non_accompagnés #recension

    « Emigration illégale » : une notion à bannir
    Claire Rodier, Libération, le 13 juin 2006
    http://www.migreurop.org/article922.html

    L’archétype rêvé du réfugié
    Karen Akoka, Plein droit, octobre 2011
    http://www.gisti.org/spip.php?article2441

    Figures de l’Étranger : quelles représentations pour quelles politiques ?
    GISTI, avril 2013
    http://www.gisti.org/publication_pres.php?id_article=3061

    « Le réfugié est une notion fabriquée au gré des priorités politiques »
    Carine Fouteau, Médiapart, le 12 juin 2013
    http://www.mediapart.fr/journal/france/120613/le-refugie-est-une-notion-fabriquee-au-gre-des-priorites-politiques

    Le demandeur d’asile n’existe pas
    Michael Pfeiffer, Vivre Ensemble, le 25 juin 2013
    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2013/06/25/le-demandeur-dasile-nexiste-pas

    Are they illegal or illegalized ?
    Nicholas Keung, The Star, le 17 août 2013
    https://www.thestar.com/news/insight/2013/08/17/are_they_illegal_or_illegalized.html

    La Cimade et les Portugais en France de 1957 à 1974 : une aide sous le signe des guerres coloniales
    Victor Pereira, Presses universitaires de Paris Ouest, 2013
    http://books.openedition.org/pupo/2561

    Immigrants illégaux, détections, murs de barbelés : le vocabulaire lamentable de FRONTEX commence à déteindre…
    J.Caye, Forum Asile, le 22 mai 2014
    http://forumasile.org/2014/05/22/immigrants-illegaux-detections-murs-de-barbeles-le-vocabulaire-lamentabl

    D’ « opposants » à « clandestins » : le parcours médiatique des personnes migrantes
    Raphaël Rey et Sophie Malka, Vivre Ensemble, le 28 mai 2014
    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2014/05/28/d-opposants-a-clandestins-le-parcours-mediatique-des-personnes-migrantes

    « Les messagers », documentaire d’Hélène Crouzillat et Laetitia Tura (2014).
    http://video.mediapart.fr/html5/videos/outputs/20151005_les-messagers/20151005_les-messagers/20151005_les-messagers-854x480.mp4

    Sans-papiers, sans clichés ! (ou comment écrire de manière éthique sur les migrants)
    Café Babel, le 27 mars 2015
    http://www.cafebabel.fr/article/sans-papiers-sans-cliches-ou-comment-ecrire-de-maniere-ethique-sur-les-mig

    Expatriation. Les Blancs sont des expats, les autres sont des immigrés !
    Silicon Africa, le 29 mai 2015
    http://www.courrierinternational.com/article/expatriation-les-blancs-sont-des-expats-les-autres-sont-des-i

    Le danger d’assimiler trafic de migrants et traite humaine
    Natalia Paszkiewicz, Middle East Eye, le 4 juin 2015
    http://www.middleeasteye.net/node/44345

    Réfugiés ou migrants : faut-il inventer un nouveau terme ?
    IRIN, le 17 juin 2015
    http://www.irinnews.org/fr/report/101645/r%C3%A9fugi%C3%A9s-ou-migrants-faut-il-inventer-un-nouveau-terme

    Is "Expat" the New White ?
    Denis Colombi, Une Heure de Peine, le 30 juin 2015
    http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2015/06/is-expat-new-white.html

    Réfugiés, intrusion, hotspots : le nouveau lexique des migrations
    Carine Fouteau, Médiapart, le 10 août 2015
    http://www.mediapart.fr/journal/international/100815/refugies-intrusion-hotspots-le-nouveau-lexique-des-migrations?onglet=full

    Europe. Ne les appelez plus des “migrants” !
    Al-Jazira, le 25 août 2015
    http://www.courrierinternational.com/article/europe-ne-les-appelez-plus-des-migrants

    « Migrant » ou « réfugié » : quelles différences ?
    Alexandre Pouchard, Le Monde, le 25 août 2015
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/08/25/migrant-ou-refugie-quelles-differences_4736541_4355770.html

    Le « migrant », nouveau visage de l’imaginaire français
    Sylvia Zappi, Le Monde, le 26 août 2015
    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/08/26/le-migrant-nouveau-visage-de-l-imaginaire-francais_4737104_1654200.html

    « Migrants », « réfugiés » : sur le sujet sensible des migrations, le choix des mots n’est pas neutre
    AFP, le 27 août 2015
    https://www.45enord.ca/2015/08/migrants-refugies-sur-le-sujet-sensible-des-migrations-le-choix-des-mots-nes

    Quand doit-on parler de migrants, de réfugiés ou de demandeurs d’asile ?
    IRIN, le 28 août 2015
    http://www.irinnews.org/fr/report/101928/quand-doit-on-parler-de-migrants-de-r%C3%A9fugi%C3%A9s-ou-de-demandeurs-d-

    Le débat sur les termes "migrants" et "réfugiés" agite la presse
    RTS, le 28 août 2015
    http://www.rts.ch/info/monde/7034671-le-debat-sur-les-termes-migrants-et-refugies-agite-la-presse.html

    « Réfugiés » au lieu de « migrants » : une terminologie à revoir
    J. Caye, Forum Asile, le 31 août 2015
    http://forumasile.org/2015/08/31/refugies-au-lieu-de-migrants-une-terminologie-a-revoir

    Point de vue du HCR : « Réfugié » ou « migrant » ? Quel est le mot juste ?
    UNHCR, le 31 août 2015
    http://www.unhcr.fr/55e45d87c.html

    Migrants perdus en mer. Ce sont nos enfants
    Aminata D. Traoré, Le Monde Diplomatique, Septembre 2015
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/09/TRAORE/53710

    Débat sémantique : une distraction dangereuse ?
    Melissa Phillips, IRIN, le 1er septembre 2015
    http://www.irinnews.org/fr/report/101940/d%C3%A9bat-s%C3%A9mantique-une-distraction-dangereuse

    Ne dites plus « migrant »
    Jean Quatremer, Libération, le 4 septembre 2015
    http://www.liberation.fr/monde/2015/09/04/ne-dites-plus-migrant_1375999

    La distinction entre réfugiés et migrants économiques ne va pas de soi
    Céline Mouzon, Alter Eco, le 11 septembre 2015
    http://www.alterecoplus.fr/refugies/la-distinction-entre-refugies-et-migrants-economiques-ne-va-pas-de-soi-

    Le discours sur les réfugiés syriens : un analyseur
    Saïd Bouamama, le 11 septembre 2015
    https://bouamamas.wordpress.com/2015/09/14/le-discours-sur-les-refugies-syriens-un-analyseur

    "Migrants" ou "réfugiés" ? L’indignation est mauvaise conseillère
    Michaël Neuman, Médiapart, le 11 septembre 2015
    http://blogs.mediapart.fr/blog/mikael/200915/migrants-ou-refugies-lindignation-est-mauvaise-conseillere

    "La distinction entre ’bons’ réfugiés et ’mauvais’ migrants n’est pas tenable"
    Laura Thouny, L’Obs, le 12 septembre 2015
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20150910.OBS5614/la-distinction-entre-bons-refugies-et-mauvais-migrants-n-est-pa

    Demandeurs d’asile ou sans-papiers ?
    Paris-Luttes Info, le 13 septembre 2015
    https://paris-luttes.info/demandeurs-d-asile-ou-sans-papiers-3761

    Philippe Leclerc : « Le statut de réfugié a été trop difficile à créer pour qu’on risque la confusion »
    Sonya Faure, Libération, le 13 septembre 2015
    http://www.liberation.fr/politiques/2015/09/13/philippe-leclercle-statut-de-refugie-a-ete-trop-difficile-a-creer-pour-qu

    Pourquoi je n’userai pas du terme "réfugié"
    Paris-Luttes Info, le 15 septembre 2015
    https://paris-luttes.info/pourquoi-je-n-userai-pas-du-terme-3770

    En Europe, l’accueil des « réfugiés » se fait au détriment des « migrants économiques »
    Carine Fouteau, Médiapart, le 17 septembre 2015
    http://www.mediapart.fr/journal/international/170915/en-europe-l-accueil-des-refugies-se-fait-au-detriment-des-migrants-economi

    Contre la logique du tri : pour un droit d’asile et au séjour, pour tous et toutes, maintenant !
    Solidaires, le 17 septembre 2015
    http://solidaires.org/article51763.html

    « Le pape appelle à repenser le droit d’asile »
    Michaël Hajdenberg, Médiapart, le 22 septembre 2015
    http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/220915/le-pape-appelle-repenser-le-droit-d-asile?onglet=full

    Migrant, réfugié : quelles différences ?
    Laure Cailloce, Le Journal du CNRS, le 22 septembre 2015
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/migrant-refugie-quelles-differences

    La fin du voyage
    Serge Quadruppani, Les Contrées Magnifiques, le 23 septembre 2015
    http://quadruppani.blogspot.fr/2015/09/la-fin-du-voyage.html

    Vivre Ensemble
    Septembre 2015

    NB : et la version réac :

    Migrant ou réfugié ?
    Christian Rioux, Le Devoir (Montréal), le 15 mai 2015
    http://www.ledevoir.com/international/europe/440216/migrant-ou-refugie

    De l’utilité des frontières
    Christian Rioux, Le Devoir (Montréal), le 8 septembre 2017
    http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/507477/de-l-utilitedes-frontieres

    #recension

  • #Turquie : trois morts dans des violences entre militants #kurdes rivaux | Europe
    http://www.lapresse.ca/international/europe/201506/09/01-4876640-turquie-trois-morts-dans-des-violences-entre-militants-kurdes-ri

    Les violences sont régulières entre les membres du HDP, réputés proches du #PKK qui mène la rébellion depuis 1984 contre les autorités turques, et ceux d’Huda-Par, proche des mouvements #islamistes radicaux.

  • Al-Qaeda frees 300 prisoners in Yemen jail break - Telegraph
    http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/middleeast/yemen/11510765/Al-Qaeda-frees-300-prisoners-in-Yemen-jail-break.html

    Jihadists have freed 300 inmates from a Yemen prison, as Saudi airstrikes begin to show results and drive back the Houthis

    Ne vous fiez pas aux apparences ! Ce sont les Houthis qui ont libéré ces rebelles, pour « instrumentaliser les islamistes » comme en Syrie...

    (Pour la Syrie, voir par exemple ici : http://www.politis.fr/Syrie-Le-regime-avait-libere-des,29545.html)

    #Yémen #islamistes #jihadistes #al-qaida

  • Complaisance pour la réaction islamiste..., mel d’une amie prof, 24 janvier 2015 [le titre, pas forcément bien choisi parmi les lignes qui suivent, m’est dû, ndc].

    J’ai passé des journées très intenses suite aux #attentats à parler avec les #élèves de mes classes et d’autres dans les cours, les couloirs, sur le trottoir, à regarder avec eux les caricatures qui les choquent... J’ai l’impression que tu sous estimes les conséquences de la diffusion d’une #pensée_religieuse qui fait beaucoup pour la défense de l’existant et l’apprentissage de la soumission. La #loi, c’est la loi, alors certes celle de dieu est plus importante que celle de la république, mais le pire c’est de n’obéir à aucune. Le travail, la souffrance, c’est important, c’est comme ça qu’on gagne le paradis, et puis on ne déforme pas le corps humain par des caricatures. La philo c’est pas pour nous, nous on doit pas réfléchir, on est des #croyants. Voilà la grande majorité de ce qui s’exprimait. Mais aussi des tas d’autres point de vue minoritaires, quelques refus, très rares, mais notables de la pression religieuse et des #interdits qu’elle impose. En tout cas toujours de l’intérêt pour entendre quelqu’un parler d’ailleurs.

    J’ai été très intéressée par les éclairages sur l’enfance des frères #Kouachi et l’absence de soin, d’attentions dont elle témoigne, partagée par nombre d’enfants et d’adolescents pour lesquels l’#école n’est rien d’autre qu’un lieu de plus d’#humiliation. Alors, c’est sûr que quand les prédicateurs sont les seuls à soigner et valoriser une jeunesse perdue pour tout le monde, ça marche. Les 3 étaient assurément très "en insertion" que ce soit par l’ASE, la #prison, l’école ou les dispositifs d’#insertion de la mairie de Paris.

    Mais il me semble que dans beaucoup de textes que tu relaies sur seenthis en revanche le bâton se retrouve tordu "dans l’autre sens", et comprendre devient donner comme normal, attendu, voire choisir comme avec le terme "#islamophobie" dont tu sembles contribuer à défendre l’usage, de boire le calice jusqu’à la lie pourrait-on dire. A force de chercher du côté de ceux qui ne sont pas #Charlie, tu diffuses des textes qui pour le coup stigmatisent cette jeunesse dans un cadre #sociologique qui me semble peu pertinent :

    "D’où vient donc que ces gamins ne supportent pas les caricatures du Prophète ? Certainement pas de leur compétence en théologie musulmane, ni d’un point de vue approfondi sur les limites des #libertés individuelles en démocratie. Mais d’un sentiment d’être exclu de cet humour : d’un sentiment de l’#honneur publiquement bafoué. Et ce n’est sans doute même pas leur honneur directement, mais celui de leurs parents, musulmans pratiquants ou de culture, de leur famille, de leur immeuble."
    "Bref, dans bien des cas, on pourrait remplacer « nous les musulmans » par « nous les gens des cités » sans trahir le sens des propos de ceux et celles qui les tiennent. Et l’affirmation en apparence musulmane peut alors être comprise comme le conglomérat d’une appartenance à la fois sociale, territoriale, économique et religieuse."

    Ces extraits par exemple se trompent à mon avis en situant les origines de cette foi dans une tradition familiale qui mêle religion et culture. Cette lecture aurait peut-être été valable jusqu’à il y a une dizaine d’année. Mais aujourd’hui il ne s’agit à plus de cela mais de la diffusion d’une #propagande_salafiste récente qui s’impose d’ailleurs des enfants aux parents (avant le voile en banlieue était plutôt le signe d’une révolte contre la famille, maintenant les familles entières sont #mises_au_pas en commençant par les plus jeunes) et qui est d’ailleurs très homogène, sans différences en fonction des origines culturelles très variées. C’est le même islam, la version 2.0 on pourrait dire, terrible et assimilable par tous qui se diffuse dans la rue, sur internet et sur les chaines spécialisées, hyper compatible avec le #capitalisme trash qui les déqualifie à l’école tout en leur vendant une conception très agressive de la "#réussite". On est bien loin de la tradition culturelle. Les mères se voilent parce que leurs enfants leur font la #morale. De ce que je peux en voir de là où je suis dans mon #lycée de banlieue en tout cas, la place de la religion en tant que morale des comportements et #soumission à des lectures très réactionnaires (qui fait aussi que ces jeunes là sont finalement très peu révoltés contre le sort qui leur est fait dans le monde tel qu’il est, bien moins encore que les générations précédentes qui se reconnaissaient dans une identité de "travailleur immigrés", il deviennent de la chair à phone marketing sans aucune contestation) est énorme. Je ne comprends pas qu’il soit de bon ton de passer sous silence comme le font beaucoup des textes que tu diffuses et comme le font ceux qui choisissent le terme "islamophobie" les conséquences terribles de cette propagande très active qui empêche ces jeunes de vivre et de réfléchir hors des préceptes religieux, et le caractère naturel que semble prendre cet iconoclasme moderne qui pour ma part me glace.

    Se demander pourquoi on en est arrivé à ce que les prédicateurs soient les seuls à tenir un discours audible et valorisant en banlieue passe aussi à mon sens par la critique de la #complaisance calculée de l’#extrême-gauche vis à vis de l’islam. Alors continuer à mythifier le prolétaire musulman parce que ce serait sa culture alors qu’il vient juste de se faire endoctriner par des connards de salafistes au coin de la rue d’à côté (la prédication active et quotidienne vise surtout les jeunes et les pauvres, ceux qui trainent sur les trottoirs en haut de Montreuil par exemple ou à Romainville et Noisy).... Les filles qui ne peuvent plus mettre de leggings, les #brigades_de_mecs_et_de_petites_sœurs qui surveillent le bon port du voile dès la sortie des lycées sans un cheveu qui dépasse, et qui rectifient un col un peu trop ouvert ou une manche qui laisserait dépasser le début de l’avant bras, des petites filles voilées dès 10-12 ans, voire très très petites, tout ça est très nouveau et bien loin d’être culturel, c’est une forme très récente, très moderne et très efficace de #discipline et de #contrôle des "#classes_dangereuses". Des élèves qui défendent le port du voile se plaignent de la pression pour partir en Syrie et demandent pourquoi l’éducation nationale ne fait rien pour l’empêcher. Aucune religion n’est émancipatrice, me semble-t-il. Et toutes ces lectures en terme d’islamophobie me paraissent bien paternalistes et démagogiques. Quand on parle de #xénophobie, ce sont bien pour les xenos que l’on prend partie, et c’est ce qui fait la force et l’intérêt de ce terme. Prendre le parti de l’islam aujourd’hui sans même chercher où sont les formes de résistance interne à cette diffusion du respect de l’ordre moral et religieux, me semble bien hâtif (et ce n’est pas cette video que tu trouves excellente, avec son voile light et fleuri et sa glorification du prophète qui me conduira à voir les choses autrement)
    Pourtant, tu ne vas pas me faire croire qu’entre Soral et le PIR ou Quartiers Libres (que tu relaies d’ailleurs) et qui s’adresse aux "frères de banlieue qui ont la Foi en l’Eternel" il n’y a rien. Ou alors, sauf à trouver des lignes de fuite, mieux vaudrait se taire, peut-être.

    Pas de solution, juste de l’étonnement et de l’incompréhension face aux certitudes que tu affiches au travers de l’homogénéïté de ce que tu diffuses.
    En pièce jointe, 2 extraits de Lucrèce, que tu connais sûrement déjà.

    A l’occasion d’en reparler
    A.

    PS : je viens de lire l’article sur #Riad_Satouf, je trouve ces positions très inquiétantes, comme une inquisition à posteriori. Une lecture complètement faussée des images et des textes. Par exemple le commentaire qui signale comme une évidence que Riad Satouf est sans tendresse pour ses personnages... Je trouve précisément l’inverse, sauf avec les #islamistes prosélytes en revanche. Dire par exemple :
    "Le personnage de la grand-mère syrienne aurait par exemple pu laisser place à des souvenirs émus et positifs, composant alors une image un tant soit peu constructive des relations intergénérationnelles en voie de disparition en Europe alors qu’elles résistent beaucoup mieux dans de nombreuses familles du Moyen-Orient. " en plus quand on critique une autobiographie, c’est navrant : il ne faudrait donc écrire que pour valoriser on ne sait pas bien quoi d’ailleurs, émouvoir avec une grand mère sympa.... Il faudrait donc donner absolument une image positive des relations intergénérationnelles quand elles sont interculturelles et c’est ce critère qui contribuerait à faire la qualité, voire la bonne moralité de ce qui est publié ? L’article lui reproche aussi d’ailleurs d’avoir rompu avec son père...
    Je viens aussi d’apprendre que les #frères_musulmans étaient dans la manifs contre l’islamophobie dimanche dernier, avec une banderole (mais sans doute sont ils un mouvement culturel et "frère musulman" veut dire "gens des cités"), alors que des vieux anars se sont fait arracher leurs affiches par le SO parce qu’elle n’étaient pas dans le ton. Est-ce ce mouvement-là que tu penses qu’il faut accompagner ?

    Lucrèce, 2 extraits du De Natura Rerum

    #De_natura_Rerum, #Lucrèce, livre III, vers 978 - 1023

    Et puis tout ce qui, selon la légende, attend nos âmes dans les profondeurs de l’Achéron, nous est donné dès cette vie. Il n’y a pas de Tantale malheureux, comme le prétend la fable, qui tremble sous la menace d’un énorme rocher et qu’une terreur vaine paralyse : mais plutôt l’inutile crainte des dieux tourmente la vie des mortels et chacun de nous redoute les coups du destin.

    Il n’y a pas davantage de Tityon gisant au bord de l’Achéron et la proie des oiseaux ; pourraient-ils d’ailleurs trouver dans sa vaste poitrine de quoi fouiller pour l’éternité ? On a beau donner à son corps étendu de gigantesques proportions, quand bien même il ne couvrirait pas seulement neuf arpents de ses membres écartés en tous sens, mais la terre tout entière, il ne pourrait supporter une douleur éternelle ni fournir de son corps une pâture sans fin. Mais le voici, le vrai Tityon : c’est un malade d’amour, livré aux vautours de sa dévorante angoisse, ou la victime déchirée par les tourments de quelque autre passion.
    Sisyphe aussi existe dans la vie, sous nos yeux, s’acharnant à briguer devant le peuple les faisceaux et les haches et se retirant toujours vaincu et triste. Car rechercher le pouvoir qui n’est que vanité et que l’on n’obtient point, et dans cette poursuite s’atteler à un dur travail incessant, c’est bien pousser avec effort au flanc d’une montagne le rocher qui à peine hissé au sommet retombe et va rouler en bas dans la plaine.

    Et repaître sans cesse les appétits d’une âme ingrate, la combler de biens sans parvenir jamais à la rassasier, comme font à notre égard dans leur retour annuel les saisons qui nous apportent leurs productions et tant d’agréments, sans que nous ayons jamais assez de ces fruits de la vie, c’est bien là, je pense, ce qu’on raconte de ces jeunes filles condamnées dans la fleur de leur âge à verser de l’eau dans un vase sans fond, un vase que nul effort jamais ne saurait remplir.

    Cerbère et les Furies et l’Enfer privé de lumière, le Tartare dont les gouffres vomissent des flammes terrifiantes, tout cela n’existe nulle part et ne peut exister. Mais la vie elle-même réserve aux auteurs des pires méfaits la terreur des pires châtiments ; pour le crime, il y a l’expiation de la prison, la chute horrible du haut de la Roche Tarpéienne, les verges, les bourreaux, le carcan, la poix, le fer rouge, les torches ; et même à défaut de tout cela, il y a l’âme consciente de ses fautes et prise de peur, qui se blesse elle-même de l’aiguillon, qui s’inflige la brûlure du fouet, sans apercevoir de terme à ses maux, de fin à ses supplices, et qui craint au contraire que maux et supplices ne s’aggravent encore dans la mort. Oui, c’est ici-bas que les insensés trouvent leur Enfer.

    Voici encore ce que tu pourrais te dire à toi-même. Le bon roi Ancus lui aussi ferma ses yeux à la lumière et pourtant comme il valait mieux que toi, canaille ! Depuis lors, combien d’autres rois, combien d’autres puissants du monde sont morts, qui gouvernèrent de grandes nations ! Celui-là même qui jadis établit une route à travers la vaste mer et qui ouvrit à ses légions un chemin sur les flots, qui leur apprit à traverser les abîmes salés à pied sec et de ses escadrons foula dédaigneusement les eaux grondantes, celui-là aussi a perdu la lumière et son corps moribond rendit l’âme. Et Scipion, ce foudre de guerre, la terreur de Carthage, a rendu ses os à la terre comme le dernier des esclaves. Ajoute les inventeurs des sciences et des arts, ajoute les compagnons des Muses ; un des leurs, unique entre tous, Homère, a tenu le sceptre ; pourtant avec eux tous il repose dans le même sommeil. Enfin Démocrite, lorsque le poids de l’âge l’avertit que les ressorts de la mémoire faiblissaient en lui, alla de lui-même offrir sa tète à la mort. Épicure en personne a succombé au terme de sa carrière lumineuse, lui qui domina de son génie le genre humain et qui rejeta dans l’ombre tous les autres sages, comme le soleil en se levant dans l’éther éteint les étoiles.

    Et toi, tu hésiteras, tu t’indigneras de mourir ? Tu as beau vivre et jouir de la vue, ta vie n’est qu’une mort, toi qui en gaspilles la plus grande part dans le sommeil et dors tout éveillé, toi que hantent les songes, toi qui subis le tourment de mille maux sans parvenir jamais à en démêler la cause, et qui flottes et titubes, dans l’ivresse des erreurs qui t’égarent.

    Si les hommes, comme ils semblent sentir sur leur cœur le poids qui les accable, pouvaient aussi connaître l’origine de leur mal et d’où vient leur lourd fardeau de misère, ils ne vivraient pas comme ils vivent trop souvent, ignorant ce qu’ils veulent, cherchant toujours une place nouvelle comme pour s’y libérer de leur charge.

    L’un se précipite hors de sa riche demeure, parce qu’il s’ennuie d’y vivre, et un moment après il y rentre, car ailleurs il ne s’est pas trouvé mieux. Il court à toute bride vers sa maison de campagne comme s’il fallait porter secours à des bâtiments en flamme ; mais, dès le seuil, il baille ; il se réfugie dans le sommeil pour y chercher l’oubli ou même il se hâte de regagner la ville. Voilà comme chacun cherche à se fuir, mais, on le sait, l’homme est à soi-même un compagnon inséparable et auquel il reste attaché tout en le détestant ; l’homme est un malade qui ne sait pas la cause de son mal. S’il la pouvait trouver, il s’appliquerait avant tout, laissant là tout le reste, à étudier la nature ; car c’est d’éternité qu’il est question, non pas d’une seule heure ; il s’agit de connaître ce qui attend les mortels dans cette durée sans fin qui s’étend au delà de la mort.

    Enfin pourquoi trembler si fort dans les alarmes ? Quel amour déréglé de vivre nous impose ce joug ? Certaine et toute proche, la fin de la vie est là ; l’heure fatale est fixée, nous n’échapperons pas. D’ailleurs nous tournons sans cesse dans le même cercle ; nous n’en sortons pas ; nous aurions beau prolonger notre vie, nous découvririons pas de nouveaux plaisirs. Mais le bien nous n’avons pu atteindre encore nous paraît supérieur à tout le reste ; à peine est-il à nous, c’est pour en désirer un nouveau et c’est ainsi que la même soif de la vie nous tient en haleine jusqu’au bout. Et puis nous sommes incertains de ce que l’avenir nous réserve, des hasards de la fortune et de la fin qui nous menace.

    Et puis, bien sûr  :

    De natura Rerum, Lucrèce, livre I

    Alors que la vie humaine gisait à nos yeux honteusement écrasée sous le poids de la religion, qui sortait sa tête des régions du ciel, accablant les mortels de son horrible aspect, le premier, un homme un Grec, osa lever au ciel des yeux mortels et le premier, il osa résister. Ni les fables relatives aux dieux, ni la foudre, ni le ciel avec ses grondements menaçants ne l’ont abattu. Au contraire ces éléments ont rendu si ardent le courage de son âme que le premier, il désirait briser les verrous serrés des portes de la nature. Ainsi la vigueur vive de son âme vainquit et s’avança bien au delà des murailles enflammées du monde. Il a parcouru par son intelligence, et son courage l’immensité du Tout, d’où, victorieux, il nous a rapporté ce qui pouvait naître, ce qui ne le pouvait pas, et selon quel système une puissance limitée était accordée aux choses, ainsi que une fin profondément enracinée. C’est pourquoi la #religion, terrassée à terre, est à son tour écrasée, sa victoire nous égale au ciel.

    #réfutation #émancipation #intelligence_collective

    • @unagi, depuis le 7 janvier, nous avons longuement traité ici de la politique rédactionnelle réac et raciste du journal qui était visé par ces meurtres, eu de nombreux échanges, par exemple sur le fait d’user ou pas du vocable islamophobie en lieu et place de xénophobie, nombreux ont été les posts qui rendent compte du phénomène djihadiste, en revanche, on a pas beaucoup causé islamisme (sauf à citer bon nombre de tenants de l’ordre actuel).

      Le soin dû aux déshérités et relégués d’ici, c’est aussi celui que nous ne savons pas toujours prendre pour nous mêmes. Et d’ailleurs, il n’y a pas de nous, c’est là que commence le merdier, de toutes parts.... Je répondais à A. être d’accord sur le fait que la religion ne soit pas émancipatrice en soi et évoquait qu’il pouvait en exister des usages qui soient (partiellement, certes) libérateurs, guerre des paysans, prêtres ouvriers, théologie de la libération, des versions littérales, impatientes et pratique du « les derniers seront les premiers » (pourtant destiné par l’église à faire tout accepter jusqu’au paradis), que de nombreux malentendus fondateurs se sont produit sur fond de religiosité ou de culture religieuse... traductions.... Cela m’a valu la réponse suivante de P. :

      La seule invariance, c’est l’utopie, disait Bloch, lequel professait, par ailleurs, que seul un vrai #chrétien pouvait aussi être un vrai #athée. L’#utopie et le messianisme, de fait, illusions absolument nécessaires dès lors qu’on voit la matière et la conscience, ensemble, comme mouvantes, comme « non-encore-advenues » par définition. Pourquoi, alors, se priver de l’analyse concrète des situations religieuses concrètes ? Comment oser rapprocher théologie de la libération et islam contemporain beaufement nihiliste des cités ? Où est la théologie de la libération actuelle (en fut-il jamais une ?) islamique ? Le fameux « pas d’amalgame » clamé ensemble par Dalil Boubakeur et les « antifas » non-critiques actuels, c’est la victoire, face au monstre jihadiste bien commode, de la #normalité conservatrice du petit-entrepreneur qui fait ses affaires tout en respectant Dieu, le tartuffe « bien intégré » interdisant tranquillement, de manière privée, non-offensive et spectaculaire, en respectant les lois de la république, à sa femme ou ses enfants les saloperies que leur essence induisent théologiquement, etc. Où est la #critique de l’Islam d’aujourd’hui, de l’Islam « normal » comme nihilisme contre-révolutionnaire, comme #nihilisme_anti-communiste, anti-métissage, anti-altérité ? Où est le lien évident fait entre l’impossibilité contemporaine du surgissement de la conscience révolutionnaire chez les pauvres, les arabes, les noirs, et de cette fracture bien réelle entre #intellectuel(les) gauchistes et #prolétaires « immigrés » ? Où est la perception du danger final de la prise en charge positive du renoncement nihiliste, de la désespérance par le discours religieux ? L’Islam est pour le communiste un concurrent, un tailleur de croupières, rien d’autre. Là où le communiste - autre nom, pour moi, du mystique de vie - se débat dans l’élément de l’autonomie, de l’intelligence rationnelle, l’Islam nihiliste conforte la valeur de l’ignorance et de la soumission, position tellement confortable, ainsi que Dostoievski l’explique dans son Grand Inquisiteur. Que les ouvriers deviennent dialecticiens, qu’ils abandonnent eux-mêmes tous seuls comme des grands la cléricaliture, et la complaisance vis-à-vis d’elle. Il n’y aura rien sans cela. Autant attendre, alors. Car s’agiter et voir du rouge ailleurs, dans tout ce qui bouge (tout ce qui ne bouge pas) ce serait, en attendant, ajouter la fausseté au désespoir. Qu’il nous reste au moins la lucidité, et cette certitude blochienne de la latence des choses.

    • Il me semble aussi difficile de parler de l’islamisme comme élément unique sans parler par exemple de la situation matérielle de ces population. Situation matérielle qui peut influer sur la qualification de la zone d’habitat.
      "Nous parlons volontairement de « quartiers populaires » et non de « banlieues » dans la mesure où ce dernier terme (comme celui de ghetto d’ailleurs) massivement utilisé, participe de la construction d’un regard éludant les causes sociales de la situation. Nous ne serions pas (selon les raisonnements en terme de banlieue) devant une production de l’ensemble de notre système social mais devant de simple erreurs de « peuplements », de « politiques urbaines », de « choix architecturaux », de « repli sur soi », etc."
      Ces aussi délicat de reprocher cette identification à l’islam alors que c’est la seule identification "permise", voire les barrages à l’emploi pour les personnes qualifiées.
      Stigmatisation et repli identitaire, mais quelle identité ?
      "A « l’universalisme européen » ou « occidental »
      s’oppose ainsi un « universalisme métisse » ou
      « décentré », qui a très fortement pénétré les élites
      internationales, et est même devenu le discours
      dominant, en tout cas « axial », au sein d’institutions
      comme l’UNESCO.
      Toutefois, l’universalisme métisse présente des
      difficultés redoutables, et a de fait provoqué des
      effets pervers des plus fâcheux sur la question
      dite de « l’interculturalité ». Car l’inconvénient
      fondamental de cette conception, c’est que le
      métissage et l’hybridité supposent au départ des
      identités pures, authentiques destinées à donner,
      à l’issue du processus d’hybridation, des entités
      mêlées et entrecroisées. Or, comme de telles
      identités culturelles « pures » n’existent pas, de l’aveu
      même des tenants de la raison métisse".
      Il y beaucoup aussi à dire sur la place de l’école sur la continuité du fait colonial.
      Si les "prédicateurs soient les seuls à tenir un discours audible et valorisant" si car il n’y a pas de discours autre qui vienne de l’état. Disparition des services publics, desertification et disparition de toute structure étatiques.
      Le mail de ta correspondante et une suite d’assertion et de témoignage personnel dont je permets de douter.

      conceptions_du_dialigue_interculturel_en_wallonie_et_a_bruxelles.pdf
      http://www.centresculturelsbruxellois.be/sites/www.centresculturelsbruxellois.be/IMG/pdf/conceptions_du_dialigue_interculturel_en_wallonie_et_a_br

      Renouveau charismatique ou du salafisme, qui
      tous s’affirment contre les religions « établies »,
      celles qui sont culturellement et territorialement
      enracinées et qui, elles, reculent (Eglises orthodoxe
      et catholique en tête). On se trompe donc en croyant
      que ces nouvelles formes de religiosité favorisent le
      renfermement sur les cultures traditionnelles, alors
      qu’elles sont au contraire des produits et des agents
      de la déculturation induite par la mondialisation
      1
      .
      Les religions qui triomphent actuellement sont des
      religions « pour l’export », qui détachent les fidèles
      de leurs racines culturelles et leur proposent une
      reformulation simplifiée et modernisée des textes
      religieux, dont toute herméneutique et toute
      érudition sont évacuées au profit d’un message
      simple, littéral, radical. Le « fondamentalisme » est
      donc fils de la modernité, même s’il se présente
      comme son antidote idéologique. Deux formes
      d’organisation religieuse sont directement issues
      de cette reconfiguration hypermoderne du paysage
      religieux : les Eglises (notamment les Eglises
      évangéliques) qui fonctionnent comme de véritables
      entreprises « spirituelles » et « communautaires »
      à but (très) lucratif, et les mouvements politiques
      radicaux, généralement inféodés à la géopolitique
      de certains Etats (comme l’Iran ou l’Arabie Saoudite).

    • Les études culturelles pour penser le communautarisme en France dans les années 90 http://www.mei-info.com/wp-content/uploads/revue24-25/9MEI-24-25.pdf

      Pour quoi employer ce terme de complaisance ?
      Indulgence excessive et blâmable...
      Donc se sont des barbares et la relation à l’islam et la non relation à la démocratie vient du fait qu’ils sont arabes et ou musulmans. Je dis ça pour les noirs.
      Le blanc émancipé et les barbares génétiques.

      1 860 euros, c’est le revenu mensuel moyen des ménages vivant dans les zones urbaines sensibles, contre 3 000 euros dans le reste des agglomérations qui comprennent une Zus. Les plus jeunes habitants de ces territoires sont près de trois fois plus pauvres qu’ailleurs.

      Près de 24 % de chômeurs dans les zones urbaines sensibles (Zus). Un taux deux fois et demi plus important que dans le reste du territoire.

      18 % des habitants des zones urbaines sensibles ont un diplôme supérieur au baccalauréat contre 43 % de la population des villes ayant une Zus.

      Près de la moitié de la population des quartiers en difficulté ne possède aucun diplôme contre 20 % des résidents hors des zones urbaines sensibles. Cet écart a des répercussions directes sur le chômage, plus élevé dans ces quartiers.

      56 % des habitants des zones urbaines sensibles ont une mauvaise image de leur quartier. 16 % considèrent leurs conditions de logement insuffisantes ou très insuffisantes.

      Le taux de pauvreté dans les Zus, au seuil de 60 % du revenu médian, atteint 36,5 % en 2011, soit près de trois fois plus que dans le reste du pays. Il était de 30,5 % en 2006, soit une évolution de 6 points entre 2006 et 2011. Le taux de pauvreté à 40 %, la pauvreté la plus dure (personnes vivant avec moins de 651 euros par mois en 2011) atteint 9,3 % contre 3,1 % pour le reste de la France en 2011. Sur la période 2006-2011, ce taux a évolué de près de trois points dans les Zus contre à peine un demi-point hors de ces territoires.
      Le taux de pauvreté, au seuil de 60 % du revenu médian, atteint 43 % pour les 18-24 ans, soit deux fois plus que les jeunes de cet âge qui ne résident pas dans une Zus. Pour les moins de 18 ans, dont le taux de pauvreté s’élève à 51,5 %, ce rapport est de trois fois plus.

      Cette situation est logique : la faiblesse des revenus des habitants constitue l’un des critères de définition de ces quartiers. Dans une partie des Zus, la situation est même encore plus dégradée. L’ampleur de l’écart résulte notamment de la concentration des logements sociaux dans les « grands ensembles » en périphérie des villes, construits notamment dans les années 1970. Faute de réduction du chômage, les politiques menées depuis des années dans ces quartiers ne font qu’amortir partiellement le choc, sans changer en profondeur la donne.

      Pour en savoir plus :

      « Rapport 2013 », Observatoire des zones urbaines sensibles, Secrétariat du Comité interministériel des villes, décembre 2013.
      Notre article : La situation des zones urbaines sensibles

    • je ne sais pas islam islamisme, bon musulman mauvais musulman, bon immigré mauvais immigré etc etc....
      La religion n’est pas au centre, le modèle politique oui.
      et petit hors piste « On ne pense pas que l’#islamisme va prendre le pouvoir en France, on sait très bien que c’est une #ultraminorité, qu’ils sont quinze cons à manifester. Pareil pour les catholiques intégristes, jugeait-il. On s’inquiète de voir les #musulmans modérés ne pas réagir mais c’est parce qu’il n’y a pas de musulmans modérés en France, il n’y a pas de musulmans du tout, il y a des gens qui sont de culture musulmane, qui respectent le ramadan comme moi je peux faire Noël et bouffer de la dinde chez mes parents, mais ils n’ont pas à s’engager plus que ça contre l’islam radical en tant que musulmans modérés, puisqu’ils ne sont pas musulmans modérés, ils sont #citoyens."

    • Pour l’invitation à Lucrèce :
      "Plus d’un an après la publication du livre de Sylvain Gouguenheim Aristote au Mont Saint-Michel paraissait Les Grecs, les Arabes et nous, un volume collectif qui non seulement constitue une réponse aux thèses et aux arguments de Gouguenheim, mais montre aussi de quoi son livre était le nom. Car au-delà de la fausseté historique avérée de nombreuses thèses centrales de cet ouvrage, on peut y voir le reflet d’enjeux qui dépassent largement la querelle d’érudits. À l’heure des débats sur l’identité nationale et sur le port de la burqa, il semble nécessaire de se pencher de près sur le discours des « racines grecques de l’Europe chrétienne », surtout quand celui-ci comporte un jugement comparatif sur les valeurs et les mérites de l’Europe et du monde arabe, des chrétiens et des musulmans, des langues sémitiques et des langues indo-européennes.

      Ce livre montre que ce que Gouguenheim faisait passer pour une simple mise à jour des connaissances historiques sur le rôle et l’importance du monde arabe dans la transmission du savoir grec masquait en fait un jugement idéologique sur l’islam que l’on retrouve dans de nombreux débats. Seule une approche holiste pouvait faire apparaître l’implicite dans ce réseau de points de vue sur la place et le rôle de l’islam dans la culture occidentale. Selon Gouguenheim, l’Occident ne devrait rien ou presque à la transmission arabe du savoir grec, puisqu’il existe une filière concurrente de traductions latines du grec. Comme « notre » savoir est grec, Gouguenheim tente de montrer que l’Occident n’a aucunement eu besoin de la médiation arabe, mais aussi – et c’est plus grave – que les Arabes n’étaient pas capables, faute d’outils linguistiques et conceptuels appropriés, d’assimiler ce savoir grec."

      Les Grecs, les Arabes et nous. Enquête sur l’islamophobie savante, éd. Philippe Büttgen, Alain de Libera, Marwan Rashed, Irène Rosier-Catach
      http://www.laviedesidees.fr/L-islamophobie-deconstruite.html
      http://crm.revues.org/11662

      #islamophobie_savante

    • Juste sur les cathos intégristes. Il y a quelques années j’avais aussi cette impression de 15 trouduc au bord de la tombe mais depuis les manifs haineuses contre le mariage égalitaire et l’égalité a l’école j’ai vu qu’ils étaient tres nombreux et ce sont eux qui ont gagnés. Le programme égalité filles-garçons a l’école a été supprimé et la loi sur le mariage égalitaire a été vidé de tout(ni PMA ni adoption).

    • Le point de vue est intéressant (vraiment).

      On se fait, il me semble, les mêmes noeuds au cerveau il me semble pour comprendre pourquoi le Hezbollah ou le Hamas ont tant de soutien dans leurs territoires. On en arrive assez vite il me semble aux discriminations légales poussant les populations discriminées dans les structures organisées présentes, certes peu émancipatrices, mais toutes portes ouvertes pour leur donner un cadre de vie, une vision, un espoir.

      Et encore une fois, on se tourne vers les gauchistes pour leur expliquer que c’est à cause de leur vision borgne et de leur angélisme que tout cela advient.

      Ok, « on » n’a pas de solution toute prête. Mais il me semble qu’accuser ceux qui n’ont pas le pouvoir pour ce qui advient est une certaine forme d’aveuglement, aussi.

      Si cela advient, c’est aussi sans doute parce que « cela » est compatible avec le système.

    • Il me semble que le Liban où la Palestine ont été et sont soumis à de toutes autres contraintes (la politique israélienne, incluant pour partie le choix de ses ennemis, l’affaiblissement de l’OLP par exemple, la binarisation « occcidentalisme » colonial /islamisme).

      Par ailleurs, pour ce qui nous regarde plus directement, il est précisément question plus haut et de diverses manières de cette compatibilité avec le capitalisme et du fait qu’on ne peut incriminer seulement la xénophobie d’état, la persistance de la « pacification » de l’Algérie dont ont à pâtir (au premeir chef) les Arabes, le socialisme chauvin, les fafs, etc. etc. mais aussi, par delà « les gauchistes », tous les tenants d’une émancipation (que nous serions) qui s’avérent impuissants à faire vivre des #communautés_de_luttes, des territoires existentiels qui ouvrent des espaces non pas à de « l’identité » mais à des subjectivités « créatives » et conflictuelles aptes à brouiller les assignations proposées par divers dispositifs de pouvoir (de la technocratie néolibérale à l’islamisme, et j’en passe).
      Un texte, qui cause ni islam ni religion, mais peut éclairer (sans bla bla sur la civilisation métisse, évidemment) :

      La politique commence lorsque le partage du sensible est mis en question, c’est-à-dire lorsqu’il devient comme tel à la fois le terrain et l’enjeu de la #lutte. Autrement dit, une lutte devient #politique lorsque des individus et des groupes ne revendiquent plus leur place et leur identité. Lorsqu’ils assument de devenir indiscernables, et par là même, tendanciellement ingérables, là où le pouvoir se caractérise toujours plus par un souci de gestion, de faire de toute activité, invention ou forme de vie un objet de gestion.

      Fabrique du sensible
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=84

    • Ou matérialisme comme libération de la croyance et de la superstition. Matérialisme contre la religiosité.
      L’univers obéit à des lois physiques, naturelles et non celles des dieux
      Superstition dont nous occidentaux sommes pour la plus grande partie débarrassés. On ne peut pas en dire autant de nos amis musulmans.
      C’est ma traduction des motivation de l’appel à Lucrèce.

    • #unagi, je ne comprends pas les positions que tu sembles m’attribuer. Pour ne prendre qu’un exemple, je n’ai nul part parlé de « bon musulman » (qui est d’ailleurs évoqué en terme fort critique par P. ci dessus), tout au plus et à l’inverse évoqué la possibilité de « révolution démocratique » qui soit de fait musulmane à propos des vidéos de Pierre Torres sur Rakka ( avant leur confiscation par les orgas islamistes).

      http://seenthis.net/messages/329636

      Et je redis que l’origine a peu de portée explicative. L’homme explique le singe, et pas l’inverse.
      On peut préférer une lecture #généalogique, ou mobiliser la catégorie du #devenir (le devenir non révolté évoqué par A.).
      Oui la Hogra et les modalités de la segmentation sociale (et pas apartheid) et raciste de la population française a un rôle éminent dans la fascisation islamiste ici, et, malgré l’#antisémitisme, ça ne veut pas dire rallier les déclarations qui qualifient le phénomène de « nazi », entre autre parce que ce n’est pas l’industrie lourde mais le 2.0 qui est au travail).

      Je trouve certains posts inutilement et faussement accusateurs, faute de mieux, j’en appelle au secours provisoire d’avocats :

      D’où les trois adversaires auxquels L’Anti-Oedipe se trouve confronté. Trois adversaires qui n’ont pas la même force, qui représentent des degrés divers de menace, et que le livre combat par des moyens différents.

      1. Les ascètes politiques, les militants moroses, les terroristes de la théorie, ceux qui voudraient préserver l’ordre pur de la politique et du discours politique. Les bureaucrates de la révolution et les fonctionnaires de la #Vérité.

      2. Les pitoyables techniciens du désir - les psychanalystes et les sémiologues qui enregistrent chaque signe et chaque symptôme, et qui voudraient réduire l’organisation multiple du #désir à la loi binaire de la structure et du manque.

      3. Enfin, l’ennemi majeur, l’adversaire stratégique (alors que l’opposition de L’Anti-Oedipe à ses autres ennemis constitue plutôt un engagement tactique) : le fascisme. Et non seulement le fascisme historique de Hitler et de Mussolini - qui a su si bien mobiliser et utiliser le désir des masses - mais aussi les #fascisme qui est en nous tous, qui hante nos esprits et nos conduites quotidiennes, le fascisme qui nous fait aimer le pouvoir , désirer cette chose même qui nous domine et nous exploite.

      L’Anti-Oedipe : Une introduction à la vie non fasciste, Michel Foucault
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4790

    • Je ne t’attribue rien et pas ce genre là. Je ne pense pas que l’on puisse ""réhabiliter" une version de l’islam par l’islamisme. Je pense que le « mal » est bien plus profond et qu’aujourd’hui ce sont tous les musulmans qui sont visés.. J’avais en tête certains textes d’un musulman d’apparence^^ qui disait pis que pendre de l’islam avec en filigrane bien appuyé "je ne suis pas ca, je suis un français comme vous.
      D’où ma réflexion qui n’avait rien à voir avec ton post. Mille excuses.

    • @unagi, sans doute que je m’exprime mal, et que pour tes post, de nouveau, j’ai mal compris. Ce qui est drôle c’est que le mel de A. que j’ai relayé ici relève lui aussi d’une lecture partielle de mes posts et relais sur ces histoire depuis le 7 janvier ici ; j’avais entre autres choses pris des distances avec les explications en termes d’islamophobie pour parler de xénophobie, cité le « Il faut défendre la société » de Foucault pour insister sur le #racisme_d'état comme gestion #politique des #populations. Mais ce malentendu me parait avoir été utile (cf. son mel que je ne met pas en doute, sauf sur la vision un peu trop essentialiste de la religion, qui fait peu de cas de ses usages, mais en l’occurrence le salfafisme n’a rien de libérateur).
      Par ailleurs, ayant un bon moment habité Vitry sur Seine et dépendu de staffs précaires ou d’allocs, j’ai par empathie (malgré tout) d’exilé de l’intérieur probablement un peu trop sociologisé lors de mes choix de post (sur les frères pois chiches et Koulibali).
      Pour contredire (?) Foucault sur D&G, nous serions structurés par le manque de politique < :) (connait pas les émoticons, ça doit être un imbécile coiffé d’un bonnet d’âne qui sourit béatement)

  • La Syrie, le terrorisme et la tuerie de #Charlie Hebdo | Un oeil sur la #Syrie
    http://syrie.blog.lemonde.fr/2015/01/14/la-syrie-le-terrorisme-et-la-tuerie-de-charlie-hebdo

    (...)
    Ils font valoir par ailleurs que, sous le règne de Hafez comme sous celui de Bachar al-Assad, ces mêmes services n’ont jamais hésité à passer à l’acte, en se dissimulant évidemment derrière des proxys ou en manipulant des groupes terroristes. Ils ont ainsi commandité des attentats dans plusieurs pays occidentaux… dont la France. Ils ont fait procéder un peu partout à l’élimination de ceux qui se mettaient en travers des intérêts ou des projets de leur pays. Et ils citent à l’appui de leur affirmation le florilège suivant : (...)

    Ils rappellent qu’une série d’attentats s’est déroulée au Liban depuis l’accession au pouvoir de Bachar al-Assad, et que, avant et après l’assassinat de Rafiq al-Hariri, elle a tué ou blessé une douzaine d’intellectuels de renom et de militants politiques : Samir Kassir, Georges Hawi, Gebran Tueni, Pierre Gemayel, Walid Eïdo..., Marwan Hamadeh, Elias Murr, May Chidiac... Tous étaient connus pour leur opposition résolue à la présence et à l’intervention de la Syrie dans les affaires de leur pays.

    Ils ne manquent pas d’avantage d’exemples s’agissant de la manipulation des groupes #terroristes #islamistes, mais ils se contentent, dans ce cadre, de renvoyer aux propos tenus par le général Ali Mamlouk, directeur général des Renseignements généraux, devant un haut responsable américain en visite à Damas. Pour convaincre son interlocuteur de l’intérêt des Etats-Unis et des autres Etats occidentaux à coopérer avec son pays dans la lutte contre les organisations terroristes, il avait expliqué que les #moukhabarat ne cherchaient ni à attaquer immédiatement les groupes qu’ils repéraient, ni à tuer leurs membres. Au contraire, ils les infiltraient, ils les accompagnaient, et ils ne se retournaient contre eux qu’au moment opportun… après les avoir utilisés, comme le Fath al-Islam de Chaker al-Absi pour les groupes armés, ou comme le cheykh alépin Abou al-Qaaqaa, pour les individus.

    Nul n’est obligé d’entendre ce que disent ces Syriens.

    Mais nul ne peut nier que ces éléments, qui sont loin d’épuiser le sujet, méritent d’être gardés en tête dans les circonstances présentes.

    • C’est du pur complotisme, mais lui, visiblement il a le droit. Auparavant : Nusra était un faux-nez des services syriens, puis Daech travaillait pour les services syriens, encore récemment « Bachar ne bombarde pas Daech il fait semblant »… Puisqu’il évoque le Liban : une des théories de ses copains du 14 Mars, c’était que le Fatah al-Islam à Nahr el-Bared (dont l’élimination a coûté la vie à une centaine de soldats libanais en 2007) était aussi une manipulation des services syriens (depuis même Now a reconnu que c’était faux – on a encore retrouvé le Fatah al-Islam à Qusayr début 2012).

      Pour ce qui est de citer la phrase de Mamlouk, c’est encore une de ces lectures totalement tordues d’une phrase pourtant assez directe. Ce qui est ici totalement fumeux, c’est que les services français, assez clairement, continuent à réclamer le retour à leur collaboration avec les services syriens – c’est assez transparent dans les « fuites » qui arrivent dans les médias français depuis 2012, c’est très clair dans toute le bouquin de Chesnais-Malbrunot (qui repose beaucoup sur les confidences des responsables sécuritaires des services français). Les services syriens n’ont pas besoin de convaincre grand monde, il est assez notoire que les Occidentaux sont les demandeurs dans ce domaine (la rencontre avec Mamlouk, ce n’est pas pour vendre la collaboration sécuritaire, qui existe déjà et/ou qui est ici une demande américaine, c’est pour réclamer une reconnaissance politique en échange de cette collaboration).

      Après, en ce genre de matière, tout est évidemment possible. Mais pour l’instant, ce que raconte Ignace relève de la pure fantaisie complotiste, « bien que non étayée par des preuves tangibles ».

      (Au fait, les frères Machin, ils auraient mis les pieds en Syrie un jour ? À quel moment les services syriens les auraient manipulés/retournés/je-ne-sais-quoi ?)

  • L’identité nationale de la #République à la Nation
    http://fr.myeurop.info/2015/01/12/identite-nationale-republique-nation-14286

    Daniel Vigneron

    Elle avait échappé aux débats stériles de naguère. Mais hier, avec le #peuple en marche, l’identité française est réapparue. Evidente, quand elle n’est pas instrumentalisée, comme hier, à des fins politiciennes.

    Qui se souvient du débat lancé en novembre 2009 par Eric Besson, ministre de l’immigration de Nicolas Sarkozy ? lire la suite

    #Parti_pris #OPINION #France #antisémitisme #attentats #Charlie_hebdo #islamistes #Je_suis_Charlie #manifestation #Paris

  • « #libéraux » et « #islamistes » même combat,
    http://www.lejdd.fr/International/Afrique/Egypte-Le-pouvoir-reprend-la-chasse-aux-gays-710324

    Yehia Wagdy, avocat et militant de gauche, considère que le régime du Maréchal Abdel Fattah #al-Sissi est dans la #surenchère des valeurs morales. « Il rappelle ainsi qu’il en est le garant, surtout lorsque la voix de la rue n’est autre que celle de l’opposition islamique ».

    Il y a quelques jours, la police a fermé un café situé non loin de la célèbre place Tahrir, accusé d’être un repaire d’athées. « Le message du pouvoir est clair, poursuit le militant : j’ai une poigne de fer et je châtierai tous ceux qui
    violent la moralité publique, que ce soient les athées ou les homosexuels.
    C’est exactement le même jeu que sous Moubarak. Notamment en 1997, alors que les #Frères_musulmans étaient très actifs dans la rue, le gouvernement avait fait arrêter des jeunes sous le prétexte d’être des adorateurs du diable. On a appelé cela l’affaire des satanistes. Aujourd’hui, la tactique est la même. Dernièrement, le journal Rosa Al-Youssef, proche du pouvoir, a rapporté l’incident du hammam comme un danger auprès de la jeunesse égyptienne et présenté le raid comme un acte d’héroïsme de la part du gouvernement. Surfer sur les moeurs est la chose la plus facile dans ce pays ».

  • A toutes fins utiles :

    Stop Mixing Up Islamic Flags: A Guide for Lazy Journalists

    http://www.motherjones.com/politics/2014/12/islamic-isis-flags-black-banners-hamas

    Just because there’s Arabic on a flag, doesn’t mean it’s ISIS.

    When an armed assailant seized control of a café in downtown Sydney on Monday morning and forced two hostages to hold a black flag with Arabic script up to the window, many observers were quick to claim that ISIS, the self-proclaimed Islamic State that now dominates about a third of Iraq and Syria, was involved. The flag proved it!

    It’s not that simple. Islamic groups, terrorist and otherwise, have adopted many different flags with Arabic script on them over the years. In August, members of the Kurdish community mistook a Palestinian flag with Islamic declarations on it for the ISIS flag, resulting in a violent fight. Over the summer, a New Jersey resident was pressured to take down a black flag bearing the shahada, or Islamic declaration of faith ("There is no god but God, Muhammad is the messenger of God") after someone reported it to the Department of Homeland Security. The Jersey man had flown the flag for 10 years, and insisted (correctly) that it had nothing to do with ISIS. The ISIS flag features the shahada, but most flags with the shahada on them are not ISIS flags. In Sydney, the “ISIS” flag in the window was actually a simple black flag bearing the shahada.

    Many Islamic flags look alike for a reason. “It’s not a coincidence that bin Laden made Al Qaeda’s flag black,” former FBI agent Ali Soufan writes in The Black Banners, his history of the fight against Al Qaeda. As Soufan notes, an Islamic hadith says that horsemen bearing black flags will ride from the historic Islamic city of Khurasan toward Jerusalem on the eve of the apocalypse: “Black banners will appear from the East and they will kill you in a way that has never before been done by a nation.” Many Islamic flags — especially those of militant groups—are black in reference to this hadith. Because of this — and the fact that few Westerners can read Arabic — it’s easy to mix up Islamic flags, extremist and otherwise. Here’s a brief guide (although it’s important to note that many Islamic militant groups use more than one flag) (...)

    #drapeau #arabe #langue #slogans #islamistes #information #presse

  • Merci à Samir Hchicha pour cet extrait partagé. A lire
    Témoignage d’un ancien haut gradé de la SM et du DRS par la suite. Il raconte comment s’est déroulée la grande manipulation durant les années 1990 91 92 ...en Algérie

    NB : si d’aventure quelque orientaliste se poserait béatement la question de savoir pourquoi nous faisons les liens entre Daech et la secte Hijra w Takfir, qu’il lise ceci

    >> Faux tracts islamistes

    À l’époque, il est vrai, les islamistes se distinguaient par les prêches incendiaires de Ali Benhadj chaque vendredi (en alternance dans les mosquées de Kouba et de Bab El Oued). Les marches imposantes réunissant plusieurs dizaines de milliers de sympathisants du FIS qu’ils organisaient chaque jeudi à Alger mettaient en valeur les capacités mobilisatrice de ce parti et faisaient peur aux militaires. Ces démonstrations de force devenaient une menace certaine pour les intérêts de la caste au pouvoir. (Bien avant le contexte de la guerre du Golfe et profitant de la faiblesse des pouvoirs publics, les leaders du FIS développaient un discours violent comme en témoigne l’interview de Ali Benhadj, parue dans le quotidien l’Horizondaté du 23 février 1989 dans laquelle il déclare : « si le pluralisme permet à des partis politiques de propager des idées et des opinions en contradiction avec les croyances de l’Islam, il sera mit fin à cette pratique démocratique. Le musulman ne peut admettre l’apparition de partis qui prônent la contradiction avec l’Islam, tout en refusant la vision occidentale du multipartisme » ou celle de Abbassi Madani, parue dans l’hebdomadaire Algérie Actualitésdaté du 24 décembre 1989, affirmant, je cite : « Si la démocratie est un cadre de dialogue et de respect de l’opinion, nous sommes d’accord avec ce concept, par contre nous n’acceptons pas que l’élu soit en contradiction avec l’Islam, sa charia et ses valeurs ».

    Le FIS qui avait en effet pris cause pour l’Irak en reprochant aux dirigeants algériens leur manque d’engagement aux cotés des irakiens, était monté au créneau contre le régime jugé trop « laïc » et trop « détaché de l’Islam »)

    Cette période coïncidait aussi avec l’apparition de l’activisme de la secte d’El Hidjra oua Takfir, une organisation extrémiste, dont l’idéologie est importée par certains moudjahidine « afghans » de retour en Algérie et qui fait référence au courant salafiste, apostasiant tous ceux qui ne font pas référence à leur doctrine. Cette secte minoritaire et nullement en rapport avec nos traditions séculaires autorisait même le meurtre du père, de la mère, du frère ou de la sœur si celui ci ou celle ci ne se conformait pas aux lois islamiques. Toute transgression est punie par la mort.
    La secte d’El Hidjra oua Takfir gagnait certes du terrain mais pas au point d’être considérée comme une menace sérieuse. Avec une meilleure sensibilisation des responsables des partis islamiques et avec plus de rigueur, les services de sécurité et la justice auraient pu facilement éradiquer ce fléau. Hélas ces mesures ne cadraient pas avec le programme des généraux.

    Au même moment où apparaissait au grand jour la secte d’El Hidjra oua Takfir, les services secrets algériens s’attelaient à reconstituer le MIA (mouvement islamique armé, voir les détails sur cette affaire plus loin). D’où la volonté délibérée des généraux de faire l’amalgame autour du FIS, parti en plein essor.

    Pour contrer cet activisme du FIS, nous fûmes amener à exploiter les dissensions qui existaient à l’intérieur de ce parti et à recourir à la presse « indépendante » pour sensibiliser l’opinion sur le danger de la « menace » islamique, en exploitant les propos excessifs de certains dirigeants du FIS, et en encourageant les « intellectuels » à dénoncer l’extrémisme islamique.

    En somme le DRS mettait de « l’huile sur le feu » pour donner l’impression que le FIS est un parti qui cherche à imposer une dictature islamique.

    Mes officiers se chargeaient même de la distribution (auprès des journalistes, des associations féministes, …) et de l’affichage (dans les mosquées, les cités universitaires de Bouzareah, Delly-Brahim, les campus des universités de Bab Ezzouar, la fac centrale…) de tracts et communiqués signés au nom du FIS, que rédigeait en fait le capitaine Djaafar Khelifati. Cet officieux originaire d’El Harrach, très pieu, qui recevait directement ses instructions du colonel Smaïn Lamari via le commandant Amar Guettouchi, aurait (selon un rapport que m’avait fait parvenir le capitaine Chetibi Farouk en mars 1991, mais auquel je n’ai accordé aucune suite) un lien familial avec Ali Benhadj.

    Ces faux communiqués créaient la zizanie chez les dirigeants islamistes (le but initial était de créer un conflit entre Abbassi Madani et Ali Benhadj sur l’auteur des tracts, l’un suspectant l’autre de rédiger des communiqués sans consultation ou concertation préalable) car les « fetwas » (décrets religieux) contenues dans les faux communiqués de la DCE appelaient les fidèles à se débarrasser des « taghouts » (mécréants), à refuser la démocratie « occidentale et décadente », et incitaient les gens à la peur.

    Souvent les faux communiqués contenaient des appels au Djihad, à la désobéissance ou au soulèvement et à prendre les armes contre le pouvoir si la loi électorale ou le découpage électoral ne respectaient pas la volonté populaire, l’ouverture de camps d’entraînement aux militants du FIS désirant aller combattre auprès des troupes irakiennes lors de la guerre du Golfe, l’instauration d’un régime théocratique, l’application de la charia (la loi coranique) …

    Par la suite et dès la fin 1992 ce fut au nom du GIA que les écrits concoctés par nos services commencèrent à être diffusés, soit pour s’attaquer au FIS et à ses dirigeants, soit pour revendiquer des attentats ou des assassinats, soit pour imposer le couvre feu dans les zones islamiques comme Blida, Médéa, Aïn-Defla…, ou encore pour exiger le départ des étrangers ou pour menacer les intérêts français.

    C’est en rendant une visite de courtoisie au responsable du CPO pour saluer mes anciens officiers, lors de mon séjour en Algérie en 1993, que je prie connaissance de ce qui se poursuivait. Le capitaine Djaafar Khelifati a été secondé du lieutenant Djerafi Abdelaziz, un officier originaire du Khroub, qui était sous mes ordres à Constantine durant les années 1980 et que j’avais aidé pour qu’il soit nommé en tant que chef de BSS à Jijel puis à Tébessa.

    Cet officier, qui était un bon ami, avait partagé la même chambre que moi lors du stage de six mois que nous avons effectués à Moscou. Voilà pourquoi rien ne m’a été caché lors de mes visites. Par honnêteté aussi je dois dire que ces officiers faisaient ce sale boulot à contrecœur et non pour faire plaisir au chef de la DCE.

    Un sceau du FIS a été confectionné et permettait de donner une « authentification » à ces faux tracts. Le style des responsables du FIS était parfaitement imité puisque chaque tract débutait et était clôturé par un verset du Coran. Après l’emprisonnement des chouyoukhs, l’apparition des faux communiqués s’est poursuivie, les orientations qui y étaient contenue obéissaient au développement de la situation et au gré des responsables du DRS. Au début c’était au nom de la direction du FIS qu’étaient signés ces faux tracts, ensuite aux noms de la « direction légitime », des « fidèles », des groupes prônant la « continuité », organisation islamique X, groupe Y, mouvement Z.etc, jusqu’à l’apparition des groupes armés qui appelaient à combattre le pouvoir mécréant, revendiquaient des attentats, refusaient le dialogue, et même condamnaient les leaders du FIS.

    Dès janvier 1991, de nombreux « faux » communiqués attribués au FIS furent même lus pendant le journal télévisé de 20 heures. Brouiller les pistes et créer la suspicion au sein même des militants du FIS a permis à la SM de faire de ce parti une sorte de nébuleuse. Ces faux tracts incitaient à faire croire et à démontrer que le FIS est traversé par plusieurs courants, que sa direction n’était pas homogène et que Abbassi Madani et Ali Benhadj n’étaient pas en mesure de contrôler leur troupe, tout comme ils n’avaient aucune maitrise sur les éléments de El Hidjra oua Takfir ou sur les « Afghans » (islamistes de retour d’Afghanistan qui n’ont pourtant pas rejoint le FIS) ou sur le noyau du MIA (puisque ni Abdelkader Chebouti ni Mansouri Miliani n’ont adhéré au FIS).

    Pour nos chefs, dès cette époque, l’objectif était clair (et nos instructions l’étaient tout autant) : la diabolisation du FIS visait à faire de ce parti un « épouvantail », dans le but de constituer contre lui un « front » civil qui légitimerait plus tard l’intervention de l’armée.

    En décembre 1990, lors d’une réunion présidée par le général Nezzar à Béni Messous à laquelle étaient conviés les principaux responsables de la SM, le ministre de la Défense nous fit part de mesures pour contrer le FIS, qui ne serait toléré que s’il ne dépasse pas les 30 % des votes lors des élections législatives qui étaient alors prévues pour le 30 juin 1991. Sinon l’ANP serait amenée à « prendre ses responsabilités ». La direction de l’Armée n’avait que deux solutions (mais en réalité une seule alternative) : soit la prise du pouvoir directement (ce qui était exclu compte tenu de la lourde responsabilité vis-à-vis de l’opinion internationale, de la réaction défavorable des pays occidentaux et d’un éventuel embargo des soutiens financiers internationaux), soit l’instauration d’une direction collégiale avec une façade civile. Il ne fallait pas être grand clerc pour deviner que c’est cette dernière option qui avait les faveurs du commandement de l’armée.

    Le scénario excluant le FIS de la course au pouvoir a donc était envisagé dès décembre 1990, il fallait seulement mettre en place les conditions favorables à son exécution.

    Un plan d’action concocté par les « conseillers » (les généraux Mohamed Touati et Abdelmadjid Taright) de Khaled Nezzar et dont l’exécution fut confiée au DRS, a été alors soumis au Président de la République pour approbation.

    J’avais fait part de certaines réserves au colonel Smaïn Lamari, notamment sur certains aspects antidémocratiques de ce plan dit « particulier » puisqu’il ne ciblait que le FIS, alors que les pouvoirs publics avaient la latitude de ne pas lui accorder l’agrément en 1989, et que la Constitution du 23 février 1989 accordait les pouvoirs au chef de l’État de dissoudre le Parlement.

    >> Le plan « Nezzar » comportait notamment des mesures discriminatoires comme :

    – l’éloignement des islamistes (excepté ceux qui collaborent avec la SM) des postes sensibles.
    – l’adoption d’un découpage électoral « taillé sur mesure ».
    – le soutien au FLN.
    – la corruption des partis démocratiques grâce à l’octroi de subventions, l’accès aux médias lourds.

    Drôle de conception de la démocratie, qui n’est tolérée que si le pouvoir n’échappe pas aux mains des militaires. L’alternance signifie pour eux remplacer le FLN par un FLN bis ou à la limite accepter un parti démocratique « domestiqué et docile » qui obéirait aux parrains de la mafia politico-financière.

    Abordant le chapitre de la lutte contre les « extrémistes », le général Nezzar recommandait, je cite :

    – la division des courants religieux en provoquant, en exploitant et en avivant leurs antagonismes.
    – la dépréciation de l’image du FIS vis-à-vis des libertés démocratiques et des libertés individuelles.
    – l’exploitation de « l’inculture » des extrémistes.
    – la mise en cause médiatique des leaders du FIS par la publication d’images, de propos et discours attestant de leur incapacité à traiter les grands problèmes économiques.
    – l’emploi judicieux et savamment orchestré des médias avec l’assistance de professionnels.

    C’était là une dérive dangereuse, car de quel droit le ministre de la défense incite-t-il les cadres de l’Armée à devenir des hors la loi ? A quelle fin décide-t-il d’un programme d’action psychologique ? Si les islamistes commettent des délits n’y a-t-il pas la justice pour les sanctionner ? S’il y avait des extrémistes n’aurait-il pas été plus judicieux de procéder à leur arrestation ?

    Pourquoi cette provocation, pourquoi cette culture de la haine et pourquoi chercher coûte que coûte la confrontation avec une partie du peuple algérien ? Qualifier les Abdelkader Hachani, Mohamed Saïd, Abbassi Madani, Annouar Haddam… d’incultes c’est aller un peu vite en besogne et si l’on comparaissait intrinsèquement ces derniers aux Nezzar, Smaïn Lamari, Brahim Fodhil Cherif, Kamel Abderrahmane, Mohamed Lamari (pour ne citer que ceux que j’ai personnellement connu) le constat ne serait guère en faveur de ces derniers …

    Les responsables du DRS avec beaucoup de zèle, ont en tout cas sauté sur l’occasion pour mettre en pratique ce fameux plan d’action. Promotions, budget illimité et divers avantages leur étaient promis. Les primes des éléments du GIS ont été doublées, les cadres subalternes ont bénéficié de logements.

    En tant que militaire discipliné, même si je n’étais pas entièrement convaincu par la nécessité d’un tel plan, j’ai également suivi car les chefs ont réussi à nous faire croire que la république était en danger, que les islamistes étaient soutenus financièrement et politiquement par des puissances étrangères, qu’ils envisageaient de fusiller tous les cadres de la SM en cas de prise de pouvoir, qu’ils cherchent à déstabiliser le pays et à mettre en péril ses institutions…La rengaine qui a servi d’endoctriner les militaires et qui a embobiné une partie des citoyens.

    Cette campagne d’intox a eu de l’effet puisque au début presque tous les officiers se sont mobilisés derrière le commandement. Nous étions mêmes en première ligne puisqu’il s’agissait de défendre les institutions du pays et la légalité constitutionnelle.
    La lutte contre le FIS (je précise bien contre le FIS et non contre les islamistes, j’y reviendrai) devenait une réalité. Fin 1990- début 1991 le commandant Abderrahmane Benmerzouga, qui avait été mis sur la touche après le départ du général Betchine, fut chargé par le général Toufik, au nom de la « sacro-sainte alliance contre l’intégrisme », de prendre attache avec Mahfoud Nahnah pour transformer l’association caritative « El Islah oua El Irshad » qu’il dirigeait en parti politique afin de contrer l’influence grandissante du FIS. Mahfoud Nahnah
    (En compulsant les archives du DRS en 1991 et 1992, j’ai découvert que le commandant Abderahmane Benmerzouga était même chargé de la rédaction d’une revue pour le compte du parti HAMAS, et fréquentait assidument les locaux de ce parti à El Madania, il était en quelque sorte devenu l’éminence grisede Mahfoud Nahnah) accepta la proposition de créer le parti « HAMAS » qui deviendra plus tard le MSP (Mouvement de la Société pour la Paix), et cela malgré l’opposition de son second, le cheikh Mohamed Bouslimani, qui affirmait que la « politique souille la conscience » et préférera rester à la tête de l’association caritative « El Islah oua El Irshad » et donc loin des « magouilles politiciennes ». Lui aussi sera hélas assassiné.
    Nous étions alors loin d’en être conscient que le plan de sauvetage de l’Algérie inauguré en décembre 1990 pour éviter au pays de sombrer dans l’ère de « l’obscurantisme » allait conduire les Algériens à connaître les affres d’une guerre civile sanglante.

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