• Omer Bartov, historien : « Israël va-t-il enfin comprendre que son pouvoir a des limites ? »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/10/07/omer-bartov-historien-israel-va-t-il-enfin-comprendre-que-son-pouvoir-a-des-

    Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, martèle qu’il poursuivra la guerre à Gaza tant qu’Israël n’aura pas remporté de « victoire totale ». Il se refuse cependant, obstinément, à exposer les objectifs politiques de ce conflit. Faut-il en déduire qu’Israël fait la guerre sans stratégie claire ? Si cette guerre n’est pas la continuation de la politique par d’autres moyens, s’agit-il d’une guerre pour la guerre, d’une guerre absolue, d’une guerre d’anéantissement ? Ou bien Nétanyahou dissimule-t-il ses objectifs politiques pour ne pas torpiller l’argument selon lequel sa guerre est une guerre de défense légitime ?

    Selon maints observateurs, si Nétanyahou s’oppose à un accord sur un cessez-le-feu et à l’échange des otages contre des prisonniers palestiniens, c’est parce qu’il redoute que les ministres d’extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, hérauts de l’occupation militaire et de la colonisation de la bande de Gaza, ne renversent son gouvernement. Une chute du gouvernement pourrait signifier la création d’une commission d’enquête sur la tragédie du 7-Octobre et la reprise du procès de Nétanyahou pour corruption. Avec pour conséquence que sa carrière politique pourrait prendre fin plus tôt que prévu et qu’il pourrait lui-même se retrouver derrière les barreaux. D’où sa volonté inébranlable de poursuivre la guerre à Gaza et l’offensive au Liban, à tout le moins jusqu’aux élections américaines du 5 novembre – dans l’espoir que Donald Trump soit réélu et qu’il tire pour lui les marrons du feu –, voire jusqu’aux prochaines élections israéliennes, programmées en octobre 2026.

    Ces enjeux immédiats ne doivent pas masquer le fait que Nétanyahou poursuit une stratégie à long terme, la même que celle menée depuis le début de sa longue carrière politique. Une stratégie qui, malgré quelques différences cruciales, a beaucoup en commun avec les politiques sionistes d’avant la création de l’Etat hébreu. Et qui est à l’origine de la crise actuelle. Ce n’est donc qu’en la remplaçant par un nouveau modèle politique que l’on peut espérer en finir avec cette « guerre de cent ans » qui oppose Israël aux Palestiniens et à leurs alliés.

    Dogmatisme idéologique et fanatisme religieux

    Au cœur de la vision du monde de Nétanyahou se trouve ainsi la conviction que la totalité d’Eretz Israel, la « terre d’Israël », qui couvre au moins les territoires compris entre le fleuve Jourdain et la mer Méditerranée, appartient aux juifs ; que la mission de l’Etat est de concrétiser leur droit historique et moral sur cette terre par un processus de #colonisation continue, en tirant parti de toutes les occasions politiques et militaires qui se présentent ; que la population palestinienne vivant sur ce territoire doit se plier à l’hégémonie israélo-juive ou, lorsque c’est possible, sous la pression ou la contrainte, partir.

    Alors que le #sionisme signifiait, à ses débuts, différentes choses pour différentes personnes et que, lors du mandat britannique en Palestine [1923-1948], une minorité de sionistes se montraient favorables à la coexistence des Palestiniens et des juifs, l’intensification de la résistance palestinienne à la colonisation juive, qui s’est accompagnée d’éruptions périodiques de violences intercommunautaires, a marginalisé les voix les plus conciliantes. Pendant la guerre israélo-arabe de 1948, l’expulsion de la majorité des Palestiniens de ce qui est devenu l’Etat d’Israël, puis la décision d’interdire leur retour, tout cela sous le commandement du premier ministre socialiste David Ben Gourion, ont été applaudies par une grande partie, si ce n’est la vaste majorité des juifs israéliens : le rêve d’établir un Etat majoritairement juif se réalisait enfin.

    Vingt ans plus tard, en 1967, la stupéfiante victoire d’Israël lors de la guerre des Six-Jours a été vécue par la plupart des Israéliens comme la réalisation d’un autre rêve encore : établir une domination juive sur les terres « historiques » de l’Israël biblique, qui incluent Jérusalem réunifiée, Naplouse et Hébron. Fondé peu après, le Mouvement pour le #Grand_Israël a recruté de nombreux membres des élites intellectuelles et académiques auparavant ancrées à gauche. Malgré des déclarations diverses et variées sur « l’échange de terres contre la paix », Israël dans son ensemble s’est vite habitué à régner sur la totalité du territoire, tout en « gérant » l’occupation de ses habitants palestiniens. Et le projet de colonisation de la Cisjordanie a pris de l’ampleur, avant même que la droite n’accède pour la première fois au pouvoir, en 1977.

    Les responsables travaillistes israéliens ont toujours été conscients des ressources économiques, militaires et politiques limitées du pays. Bien avant la création d’un Etat, ils s’employaient à prendre possession des terres progressivement, avec pragmatisme – « acre par acre », disait un slogan. Mais ces dernières décennies, et en particulier depuis Nétanyahou, un nouveau cocktail de dogmatisme idéologique et de fanatisme religieux est apparu. La population israélienne s’est droitisée, notamment en réaction à la vague d’attentats-suicides de la seconde Intifada [2000-2005] ; l’influence de factions de plus en plus messianiques au sein du mouvement de colonisation s’est également accrue ; et le segment laïque et progressiste de la société a perdu du terrain, en butte à des critiques de plus en plus acerbes.

    Régime colonial

    Un demi-siècle d’occupation menée derrière des murs et des clôtures, à travers des routes de contournement et des postes de contrôle, a accoutumé la population juive à ignorer l’oppression d’une population ne vivant qu’à quelques kilomètres d’elle. Cette normalisation de l’occupation s’est accompagnée de la diabolisation de la résistance, de la lente plongée de l’oppresseur et de l’opprimé dans la barbarie, et de l’exacerbation de la corruption morale résultant inévitablement d’un régime colonial.

    Le massacre du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas en Israël a fait voler en éclats le modèle d’un #apartheid « géré » en Cisjordanie, qui ne dit pas son nom, et d’une annexion rampante. Non seulement les #Palestiniens sont de nouveau apparus comme des ennemis redoutables, mais ils sont aussi parvenus à convaincre certaines parties de la région de leur venir en aide. La vision du monde de Nétanyahou n’a pas changé d’un iota et, au sein de sa coalition nationaliste religieuse, le fanatisme de ses partenaires n’a fait qu’aller croissant. Pour Nétanyahou, outre mettre en péril sa survie personnelle, la fin de la guerre exposerait au grand jour la vacuité de la tactique à laquelle il s’adonne depuis des dizaines d’années : assurer la faiblesse de l’Autorité palestinienne et la survie du Hamas, car cette faiblesse et cette survie constituent son plus solide argument contre la négociation d’un accord.

    Quand la guerre sera finie, il faudra élaborer une politique de réconciliation entre Israéliens et Palestiniens. Or, les extrémistes de l’actuel gouvernement considèrent le 7-Octobre non pas comme une catastrophe, mais comme l’occasion d’accomplir enfin leur objectif d’#annexion et de #nettoyage_ethnique, qu’importent le sang versé et la dégradation de l’image de l’Etat hébreu sur la scène internationale, car Dieu est avec eux.

    Est-il possible de stopper cette course à l’abîme ? Israël va-t-il enfin comprendre que son pouvoir a des limites ? Je ne pense pas qu’un changement puisse venir de l’intérieur. En revanche, une intervention internationale soigneusement planifiée a, à l’heure actuelle, de meilleures chances d’aboutir à un changement de paradigme qu’à tout autre moment depuis la fin de la guerre du Kippour [du 6 au 24 octobre 1973], voire plus. Chaque jour, Israël perd un peu de sa force militaire, économique, sociale et politique. Les Palestiniens, trahis par leurs dirigeants, sont victimes d’une politique de destruction systématique à Gaza, mais aussi en Cisjordanie. L’expansion actuelle de la guerre au Liban, où les forces d’invasion de Tsahal [l’armée israélienne] risquent de s’enliser comme cela s’est produit dans le passé, et la menace croissante d’une guerre totale avec l’Iran rendent une intervention internationale encore plus urgente.

    Le moment est venu pour les leaders du monde d’agir, pour leurs propres intérêts, pour éviter l’explosion de troubles nationaux et une situation de chaos international. En ces jours, si des puissances comme la France, l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni menaient des actions sous la houlette des Etats-Unis, celles-ci pourraient rapidement transformer les opinions publiques de la région, en proie à un sentiment d’impuissance et au désespoir.

    Le coût de l’inaction

    Les étapes nécessaires pour y parvenir ont déjà été clairement exposées, mais elles n’ont jamais été mises en œuvre avec la détermination requise. Dans un premier temps, il faut un cessez-le-feu immédiat à Gaza, suivi de l’échange des otages contre des prisonniers et du départ de Tsahal de la bande de Gaza, sous la menace d’un embargo sur les armes. En l’absence des livraisons continues d’armes en provenance des Etats-Unis et d’Europe, en effet, Israël ne peut se battre pendant plus de quelques semaines. Tout cela doit mettre un terme aux affrontements avec le Liban et apaiser les tensions avec l’Iran.

    Dans un deuxième temps, une force internationale principalement arabe prendra le pouvoir dans la bande de Gaza et les dirigeants du Hamas s’exileront. Troisièmement, la pouvoir sera progressivement transféré à l’Autorité palestinienne, qui devra être pilotée par de nouveaux dirigeants.

    Dernière étape, cruciale pour l’ensemble du processus : Israël et l’Autorité palestinienne entameront des négociations, sous l’égide de la communauté internationale et des principaux Etats arabes, afin d’élaborer des plans de partage des territoires, dans l’idéal dans le cadre d’une confédération de deux Etats souverains.

    Si cette dernière phase ne manquera pas d’être longue et ardue, elle a des chances de bénéficier du soutien croissant des juifs israéliens et des Palestiniens, et d’affaiblir les extrémistes. Reste que rien de tout cela ne pourra se faire sans une pression politique ferme et constante. Il y aura un prix à payer en politique intérieure, mais, pour les dirigeants qui prendront ce risque, les bénéfices politiques à long terme seront plus importants. Le coût de l’inaction serait d’ailleurs bien plus élevé. Israël pourrait devenir un véritable Etat d’apartheid, et donc un handicap permanent pour ses soutiens occidentaux et la cause de violences continues dans la région.

    Pour ceux qui se soucient véritablement de l’avenir d’#Israël et ne supportent plus de rester les bras croisés pendant que les Palestiniens se font massacrer, l’heure est venue de faire pression sur les gouvernements pour qu’ils agissent, au nom des droits humains et de l’ordre international.

    Traduit de l’anglais par Valentine Morizot
    Omer Bartov est un historien israélien, spécialiste de la seconde guerre mondiale et de la Shoah. Professeur à l’université Brown (Rhode Island), il est l’auteur, entre autres, de L’Armée d’Hitler. La Wehrmacht, les nazis et la guerre (Hachette, 1999) et Anatomie d’un génocide. Vie et mort dans une ville nommée Buczacz (Plein Jour, 2021).

  • […] reprise de l’offensive au nord de Gaza […] - LPH INFO
    https://lphinfo.com/attaques-sur-beyrouth-reprise-de-loffensive-au-nord-de-gaza-le-resume-des-i

    Cette nuit, l’armée a indiqué avoir repris ses opérations terrestres à Jabaliya au nord de la Bande de Gaza. […]

    Le porte-parole de Tsahal a appelé les habitants du nord de la Bande de Gaza à évacuer vers le sud en prévision d’une nouvelle phase des combats. […]

    Rappel :
    https://seenthis.net/messages/1061098

    [L’armée génocidaire sioniste] avait pourtant annoncé début janvier avoir « achevé le démantèlement de la structure militaire » du Hamas dans le nord de la bande de Gaza.

  • En Israël, l’enquête impossible sur le fiasco sécuritaire
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/06/en-israel-l-enquete-impossible-sur-le-fiasco-securitaire_6344892_3210.html


    Des soldates israéliennes effectuant leur service militaire, après le visionnage d’une vidéo sur les attaques du 7-Octobre, au kibboutz de Réïm (Israël), le 11 septembre 2024. LUCIEN LUNG / RIVA PRESS POUR « LE MONDE »

    Les heures passent et les forces israéliennes se font attendre. Les assaillants battent et lynchent, torturent, tuent, brûlent les corps, vivants ou morts. Certains assaillants s’acharnent sur les cadavres, leur infligeant des violences post mortem, y compris sexuelles. Un rapport des Nations unies publié en mars à la suite d’une mission effectuée en Israël conclut que des « violences sexuelles se sont produites en plusieurs endroits de la périphérie de Gaza, y compris sous la forme de viols et de viols en réunion, au cours des attaques du #7_octobre_2023 ». Leur échelle ne sera jamais précisément connue, de nombreuses victimes ayant été tuées.
    L’opération tourne à une immense prise d’otages. Les assaillants ramènent 251 Israéliens et étrangers à Gaza, civils et soldats mélangés. A ce jour, 101 sont toujours entre leurs mains, sans qu’on sache précisément combien sont encore vivants. Selon le journal israélien Haaretz, la procédure « Hannibal » est alors déclenchée. Elaborée dans les années 1980, elle vise à empêcher la capture de soldats israéliens vivants, quitte à les éliminer avec leurs ravisseurs. La consigne aurait notamment été suivie dans les bases militaires d’Erez, de Réim et de Nahal Oz, ainsi que dans le kibboutz de Beeri, pour l’assaut d’une maison où 14 otages étaient retenus par des membres du Hamas – une seule captive a survécu. Un hélicoptère de l’armée aurait tué plusieurs civils israéliens, dont une résidente de Nir Oz.
    Les premières unités israéliennes arrivent sur les lieux vers 10 heures, près de quatre heures après le début du carnage. L’armée mettra deux longues journées pour repousser les combattants palestiniens, au prix d’opérations complexes. Le kibboutz de Nir Oz, à l’écart de la route 232, est oublié pendant plusieurs heures par l’armée. Dans le sillage des soldats, Zaka, une organisation de collecte des dépouilles, animée par des volontaires ultraorthodoxes, brouille, dans un amateurisme stupéfiant, les scènes des crimes, effaçant pour partie et à jamais les preuves qui auraient permis de documenter précisément ces quarante-huit heures en enfer. Quelque 1 200 personnes ont été tuées, deux tiers de civils, dont 36 enfants. Un bilan plus lourd que celui de la seconde Intifada, qui a duré de 2000 à 2005.

    https://justpaste.it/f21tt

    #Israël

  • Israel’s war against Iran & Hezbollah and Russia’s victory in Eastern Ukraine
    https://www.actvism.org/en/latest/israel-krieg-iran-russland

    D’après cet ancien militaire états-unien les jeux sont faits : Ou l’Ouest accepte qu’il a perdu la guerre en Ukraine ou on verra les frappes russes contre des cibles européennes. Il décrit que la situation créée par le gouvernement d’Israel est encore plus dangereuse car il fait tout pour obliger les États-Unis à s’engager dans une guerre contre l’Iran.

    Il ne mâche pas ses mots. Dans son optique d’importantes décisions concernant les deux théâtres de guerre sont le résultat d’intrigues de cinglés.

    4. October 2024 - In this episode of The Source, we speak with Lawrence Wilkerson, a retired Army colonel and former chief of staff to former Secretary of State Colin Powell, about Israel’s new war with Iran and Hezbollah. We explore the geopolitical implications of this war and whether Israel can emerge militarily and strategically victorious now that it has opened up a new front with Iran and Hezbollah in Lebanon. Finally, we examine the latest news on the war in Ukraine, particularly Russia’s success in capturing the strategically important city of Vuhledar in eastern Ukraine.

    To read the transcript of this video: Israel’s war against Iran & Hezbollah and Russia’s victory in Eastern Ukraine
    https://www.actvism.org/wp-content/uploads/2024/10/Israels-war-against-Iran-Hezbollah-and-Russias-victory-in-Eastern-Ukraine-C
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    #guerre #Europe #Iran #USA #Israël #Russie

  • [7 fronts, c’est plus que la Russie en révolution, et que le régime nazi] Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France : « Israël gagne des batailles, mais est en train de perdre la guerre »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/10/05/elie-barnavi-ancien-ambassadeur-d-israel-en-france-israel-gagne-des-bataille

    Dans une tribune au Monde publiée au lendemain du 7 octobre 2023, j’écrivais que ce cataclysme était « susceptible de bouleverser les équilibres régionaux ». Prévision facile. Ce que j’étais incapable d’imaginer est que, douze mois plus tard, on en serait toujours là. En pire. #Israël fait désormais face à sept fronts. Sept ! Nous nous mesurons au sud au Hamas, au nord au Hezbollah, à l’est, en Cisjordanie, à une intifada qui ne dit pas encore son nom, en Syrie et en Irak à une myriade de groupes terroristes, plus loin aux houthistes du Yémen, et enfin à l’Iran, patron de tous les autres. Il fallait du génie stratégique pour se trouver ainsi englué.

    Passons rapidement sur la question des responsabilités des uns et des autres. J’en ai dit un mot dans la tribune précitée pour ce qui concerne celle de Benyamin Nétanyahou. Quant à Yahya Sinouar, le chef du Hamas, et feu celui du Hezbollah, Hassan Nasrallah, leur idéologie djihadiste les a rendus aveugles aux réalités de l’adversaire. Le premier est parfait hébréophone, le second se piquait d’être un expert ès Israël, mais les deux n’ont rien compris aux ressorts de la puissance de ce pays et ont tiré des conclusions fausses de ses faiblesses momentanées. Dans un discours célèbre, Nasrallah n’a-t-il pas déclaré qu’Israël, malgré sa puissance nucléaire et son aviation, était « plus faible qu’une toile d’araignée » ? Un quart de siècle plus tard, la toile d’araignée a fini par l’étouffer.
    Cela dit, la seule question qui vaille est celle-ci : peut-on encore sortir par le haut du bourbier dans lequel l’assaut barbare du 7 octobre 2023 a plongé la région ? Oui, à condition d’avoir à l’esprit trois faits. Le premier : le retour au statu quo ante est impossible. Obscurcie par la personnalité toxique de Nétanyahou, sa politique destructrice et la composition de son gouvernement, la cause première de la situation où nous nous débattons est la présence aux frontières d’Israël de proto-Etats surarmés dont la finalité est son élimination. On peut se gausser de la « victoire totale » que Nétanyahou promet à ses concitoyens, à savoir l’annihilation une fois pour toutes du Hamas et du Hezbollah. Mais il est hors de doute qu’il faille les priver de leur pouvoir de nuisance, c’est-à-dire de leur pouvoir tout court.

    Renverser la table
    Le deuxième fait concerne les modalités de ce changement de paradigme. La force en est une, indubitablement. Après le 7 octobre 2023, le démantèlement systématique des structures militaires et politiques du Hamas s’imposait, tout comme le changement brutal de la donne face au Hezbollah. Encore une fois, il faut se demander pourquoi, deux décennies durant, lesquelles coïncident avec la présence de Nétanyahou aux affaires, Israël a permis à ces deux entités djihadistes de monter en puissance et se doter de véritables armées. Toujours est-il que le massacre du 7 octobre 2023, les barrages de feu quotidiens sur les localités de Galilée et les quelque 100 000 déplacés israéliens éparpillés à travers leur propre pays ont obligé le gouvernement d’Israël à renverser la table.

    Mais la force seule ne saurait suffire, il faut qu’elle débouche sur la politique. En clair, la nature ayant horreur du vide, si l’on ne remplit pas le vide laissé par les djihadistes, ils seront encore là demain, battus, diminués, épuisés, mais toujours debout et susceptibles de se refaire. Or, pour des raisons de politique politicienne, c’est précisément ce dont Nétanyahou ne veut pas entendre parler. Voilà pourquoi Israël gagne des batailles, mais est en train de perdre la guerre.

    Le troisième fait, enfin, concerne la condition sine qua non de ladite sortie par le haut : une implication forte, déterminée, brutale, des Etats-Unis et de leurs alliés. Eux savent ce qu’il faut faire, il y a même un « plan Biden » à cet effet. Il consiste d’abord à arracher un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, que l’armée israélienne elle-même, consciente d’avoir épuisé les bénéfices de sa campagne, réclame depuis des mois. Un #cessez-le-feu à Gaza conduirait à la libération des otages israéliens, du moins ceux qui sont encore en vie. Un cessez-le-feu à Gaza permettrait à l’Autorité palestinienne de reprendre pied dans le territoire à l’aide d’une force multinationale, essentiellement arabe . L’élimination de Nasrallah et de l’ensemble, ou peu s’en faut, de son état-major militaire et politique aidant, un cessez-le-feu à Gaza désamorcerait la bombe libanaise.

    Changement de logiciel
    La désescalade permettrait d’enclencher un processus diplomatique visant à rétablir la souveraineté du gouvernement libanais sur la totalité de son territoire, avec une armée nationale renforcée et l’appui d’une force internationale enfin digne de ce nom ; d’assurer, sous les auspices de la France et des Etats-Unis, le règlement du (maigre) contentieux frontalier le long de la « ligne bleue » ; de permettre le retour des dizaines de milliers de déplacés israéliens dans leurs foyers. Au-delà, un cessez-le-feu à Gaza ouvrirait la perspective révolutionnaire dessinée par Joe Biden d’une normalisation rapide avec l’Arabie saoudite et, à terme, d’une alliance régionale anti-iranienne. Evidemment, le « prix » à payer serait le début d’une négociation de paix renouvelée avec les Palestiniens. Bref, le « nouveau Proche-Orient » que nous avait fait miroiter en son temps Shimon Pérès.

    Mais pour que cela advienne, Washington et ses alliés doivent changer de logiciel. Les tentatives de persuasion de l’administration américaines sont pathétiques. Biden et son secrétaire d’Etat, Antony Blinken, écument de rage entre les quatre murs de leurs bureaux tout en faisant publiquement état de différends polis avec Nétanyahou, qui leur ment effrontément et n’en fait qu’à sa tête. Tant que ce dernier craindra davantage sa « base » que les Américains, rien ne sera possible.

    Dans la foulée du 7 octobre 2023, j’ai longuement rencontré des responsables de haut niveau français et européens. Convaincu que les catastrophes les plus épouvantables offrent aussi les opportunités les plus prometteuses, j’ai supplié mes interlocuteurs de rédiger, de concert avec les Américains et les Etats arabes sunnites, une feuille de route selon les lignes exposées ci-dessus. Pour se faire respecter, leur ai-je dit, et faire respecter sa feuille de route, un tel front américano-euro-arabe doit impérativement l’assortir de clauses contraignantes – en clair, une résolution du conseil de sécurité des Nations unies, et des sanctions.

    A l’époque, j’espérais que la France prendrait l’initiative d’une telle démarche. Je l’espère toujours, bien que, comme disent les Américains, je ne retiens pas mon souffle. Mais il faut avoir à l’esprit la signification historique de cette lâche abdication. Cela s’appelle non-assistance à peuples en danger.

  • Reportage « On essaie juste d’offrir un avenir à nos enfants » : des civils fuyant le #Liban prennent le risque de rentrer illégalement en #Syrie

    Plusieurs centaines de millier de civils rejoignent la Syrie et prennent le risque de rentrer parfois illégalement dans la zone contrôlée par le régime de Bachar el Assad. Franceinfo s’est rendu avec un passeur et des civils syriens sur l’une de ces routes interdites.

    Le nombre de déplacés explose au Liban alors que la #guerre se poursuit entre le Hezbollah et l’armée israélienne. Ils seraient 1 300 000 à avoir quitté le sud du pays ou la banlieue sud de Beyrouth. Plusieurs centaines de milliers de civils libanais rejoignent même la Syrie en rentrant parfois illégalement dans la zone contrôlée par le régime de Bachar el-Assad.

    Sur des #montagnes rocailleuses près de la ville de #Masnaa, des dizaines de familles tentent ainsi de rejoindre la Syrie illégalement, à pied, sans aucun bagage à la main. Nader est parti avec ses petites filles. Il y a quelques jours leur maison de la banlieue sud de Beyrouth a été entièrement détruite. « Cela fait 13 ans que je n’ai pas revu la Syrie, raconte Nader. Ici les passeurs se battent pour nous avoir, ils ne demandent que dix dollars par tête. Nous, on essaie juste d’offrir un avenir à nos enfants. »

    Il y a quelques minutes, l’armée israélienne a annoncé qu’elle bombarderait le point de passage, accusant le Hezbollah d’y faire transiter des armes. Un passeur nous confie avoir baissé ses tarifs pour franchir la frontière. Avant la guerre, la traversée coûtait 150 dollars, et chaque jour 80 personnes empruntaient ces routes interdites. Aujourd’hui, ils seraient plus d’un millier par jour.

    « Je n’ai pas vu la Syrie depuis 25 ans, je suis terrifié »

    Ali marche en queue de file, il est originaire de Deir Ezzor, en Syrie. « Je viens du sud, je n’ai pris avec moi que les habits que je porte, explique-t-il. Je n’ai pas vu la Syrie depuis 25 ans, je suis terrifié. Je n’ai jamais connu mon pays en guerre. » La plupart de ces réfugiés sont sans papiers, d’après les passeurs, un tiers d’entre eux sont recherchés par le régime de Bachar el Assad, et risquent la mort si l’armée les arrête de l’autre côté. Depuis plusieurs jours, l’armée libanaise laisse passer les réfugiés sans tenter de les arrêter.

    Mohammad, un jeune agriculteur syrien de la région, pourrait lui aussi s’en aller. Fuir les bombardements israéliens qui frappent sa région de la Bekaa. Il a pourtant choisi de rester. « Je ne peux pas revenir car je n’ai pas fait mon service militaire en Syrie, on pourrait m’y prendre pour 10 ou 15 ans, explique Mohammad. Malgré la guerre au Liban, plein de jeunes comme moi ne peuvent pas retourner en Syrie. Et puis là-bas il y a encore la #guerre, il n’y a plus de travail pour vivre, rien du tout… On ne sait pas ce qu’il peut nous arriver. »

    On estime à 300 000 le nombre de personnes déplacées en Syrie. Des Libanais, mais aussi des Syriens qui ne savent pas ce qui les attendra de l’autre côté. Vendredi matin, l’armée israélienne a finalement bombardé le passage de Masnaa. Ces civils en fuite n’échappent jamais vraiment au spectre de la guerre.

    https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/liban/reportage-on-essaie-juste-d-offrir-un-avenir-a-nos-enfants-des-civils-f
    #réfugiés #réfugiés_Syriens #migrations #retour_au_pays #montagne #bombardements #Israël #passeurs #déplacés_internes

    –—

    Ajouté à la métaliste sur le #retour_au_pays / #expulsions de #réfugiés_syriens...
    https://seenthis.net/messages/904710

  • Bugging device was found in bathroom after Netanyahu visit, says Boris Johnson
    4 October 2024 09:03 BST | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/bugging-device-was-found-bathroom-after-netanyahu-visit-says-boris

    The former British Prime Minister, Boris Johnson has said that a bugging device was discovered in his bathroom following a visit from Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu.

    In his new memoir, Johnson recounts that the device was found while he served as foreign secretary.

    He claimed that his security team uncovered the device during a sweep of the toilets after Netanyahu had used them during a 2017 meeting. Johnson described the bathroom as “a secret annex... a bit like the gents in a posh London club,” noting that Netanyahu excused himself during discussions at his former office to use the facilities.

    Johnson stated: “Thither Bibi (Netanyahu) repaired for a while, and it may or may not be a coincidence but I am told that later, when they were doing a regular sweep for bugs, they found a listening device in the thunderbox.”

    #IsraelUK

  • En quoi consiste le dispositif antiaérien d’Israël ?
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/17/avec-quels-moyens-l-armee-israelienne-a-t-elle-dejoue-l-attaque-iranienne_62

    Selon l’état-major israélien, 99 % des projectiles lancés cette nuit-là ont été interceptés. Aucun des 170 drones ni des 120 missiles balistiques dénombrés n’est même parvenu, selon lui, à atteindre l’espace aérien israélien et, sur les trente missiles de croisière tirés par les forces iraniennes, cinq à sept seulement auraient atteint le territoire de l’Etat hébreu [faudrait savoir], où ils n’ont causé que des dégâts mineurs, notamment sur la base aérienne de Nevatim, dans le Sud

    Cette réussite, que les alliés d’Israël ont qualifiée de « victoire défensive », l’armée israélienne la doit, en grande partie, au dispositif antiaérien « multicouches » Missile Defense Organization (IMDO) conçu en étroite collaboration avec les Etats-Unis, qui repose sur trois types d’intercepteurs dotés de capacités et de rayons d’action spécifiques. Au Dôme de fer, qui en constitue le socle à courte portée, s’ajoutent la Fronde de David et les systèmes Arrow, chargés respectivement des étages médian et supérieur.

    https://justpaste.it/gvorw

    En plus de ce dispositif feuilleté, les U.S, la G-B, mais aussi la France (qui le revendique), ont apporté un appui direct (destruction de missiles en vol) contre la récente attaque iranienne.
    Les occidentaux nient que l’Iran ait utilisé des missiles supersoniques.

    La clé du binz : si l’Iran en fait trop contre Israël, Téhéran est détruite en deux deux. À Israël de jouer cette carte.

    Les civils ne comptent guère (mille manières de banaliser leur mort), les scénographies respectives valant davantage. Il est usuel d’évoquer le théâtre des opérations, l’expression a gagnée en extension, et en polysémie.

    #Israël #guerre

  • Quale resistenza dentro #Israele?
    https://radioblackout.org/2024/10/quale-resistenza-dentro-israele

    Con il susseguirsi del genocidio in #palestina, i bombardamenti e l’invasione sionista del Libano, gli attacchi di Tehran come deterrente a Tel Aviv, Israele vuole rappresentarsi sempre di più agli occhi della comunità internazionale come l’incarnazione del Bene, in guerra contro il Male. La follia ha molti modi per rappresentarsi: uno di questi è la […]

    #L'informazione_di_Blackout #Cisgiordania #Youth_Against_Settlements

  • Plus de 40.000 morts palestiniens à Gaza. L’UPJB s’indigne : « Pas en notre nom ! »

    Le carnage en cours* commis par l’armée israélienne à Gaza depuis un an rejoint, dans l’horreur, les pires massacres déjà commis au XXIe siècle, comme en Syrie ou en Ukraine. Déjà le 24 janvier 2024, la Cour internationale de Justice mettait en garde contre un « risque plausible de génocide ».

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/09/26/lespoir-en-prison-est-comme-une-fleur-qui-pousse-sur-la-pierre-et-autres-textes/#comment-62436

    #palestine #israel #international

  •  »Die Gewalt war grauenhaft, aber es war absolut kein Pogrom« 
    https://www.nd-aktuell.de/artikel/1185594.krieg-im-nahen-osten-die-gewalt-war-grauenhaft-aber-es-war-absolu

    Apropos de l’abus du souvenir de l’holocauste et pourquoi l’attaque du Hamas contre Israel le sept octobre il y a un an ne fut pas de pogrome antisemite. Dans l’interview l’historien explique aussi la différence entre la discrimimation historique des juifs dans les pasys arabes (qui exista aue même titre que celle des chrétiens) et l’antisemitisme européen.

    Interview: Raul Zelik - Der Historiker Enzo Traverso über Antisemitismus, den 7. Oktober und die Umdeutung von Erinnerung

    Rund 800 israelische Zivilisten und 400 Sicherheitskräfte wurden am 7. Oktober 2023 durch den Angriff der Hamas und anderer palästinensischer Gruppen getötet.

    Rund 800 israelische Zivilisten und 400 Sicherheitskräfte wurden am 7. Oktober 2023 durch den Angriff der Hamas und anderer palästinensischer Gruppen getötet.

    Foto: afp/Oren ZIV

    Bevor wir über Ihr Buch über den Krieg in Gaza sprechen, möchte ich mehr über Ihren Werdegang als Historiker erfahren. Sie stammen aus Italien, gingen 1985 nach Paris und haben dort mit dem brasilianischen Philosophen Michael Löwy gearbeitet. Viele Jahre lang haben Sie vor allem zum Antisemitismus geforscht. Wie kam es dazu?

    Die 1980er Jahre waren nicht unbedingt ein Jahrzehnt des Antisemitismus, die Zeit war eher vom Aufstieg der Islamophobie geprägt. Aber die Erinnerung an den Holocaust gewann damals an Bedeutung. Ich erinnere mich, dass der 40. Jahrestag der antisemitischen Gesetze in Italien 1978 noch überhaupt keine Rolle gespielt hatte. Doch nun änderte sich das. Der französische Dokumentarfilm »Shoa« von Claude Lanzmann wurde im Fernsehen gezeigt …

    … in Deutschland verhinderte der Bayerische Rundfunk damals die Ausstrahlung im ersten Programm …

    … und Primo Levis letztes Buch »Die Untergangenen und die Geretteten« erschien. Nach einer Phase der historischen Verdrängung eignete man sich Geschichte neu an. Außerdem war das Jahrzehnt von Migration geprägt. Italien wurde zum Einwanderungsland, überall in Europa stellte sich die Frage nach der religiösen, ethnischen und kulturellen Vielfalt als einem Merkmal europäischer Identität. Das alles veranlasste mich, mich mit der sogenannten »Judenfrage« zu beschäftigen. Wie das Wort schon nahelegt, war es eine Annäherung über den Marxismus. In Italien war ich als Jugendlicher in der radikalen Linken aktiv gewesen und in Paris begegnete mir nun der Soziologe und Denker Michael Löwy. Er ist eine sehr interessante Figur: Seine Familie kommt aus dem zentraleuropäischen Judentum, er selbst wurde in Brasilien geboren und lebte in den 1960ern einige Jahre in Israel. Bei Löwy sind kritische Theorie und Marxismus aus lateinamerikanischer Sicht gedacht. Das hat mich interessiert, und daraus ging mein erstes Buch hervor: »Die Marxisten und die jüdische Frage«.

    In Deutschland wurden Sie bekannt, weil Sie eine scharfe Kritik an der Linken formulierten. Sie sagten, dass der Marxismus die Bedeutung des Antisemitismus immer unterschätzt habe. Die Ableitung des Antisemitismus aus ökonomischen Interessen sei falsch.

    Mich hat zunächst die Rolle des Judentums im Marxismus interessiert. In Italien und Frankreich waren viele Juden im 19. Jahrhundert relativ gut in den Staatsapparat integriert gewesen, der Weg ins Establishment stand ihnen offen. Im deutschsprachigen Mitteleuropa und in Russland hingegen war das anders. Dort wurden sie, wie es Hannah Arendt ausgedrückt hat, als »Paria«-Minderheit behandelt. Das hat es begünstigt, dass sich viele von ihnen der revolutionären Linken zuwandten. Interessanterweise haben sich diese jüdischen Marxisten aber gar nicht als Juden begriffen. Internationalismus und Kosmopolitismus bedeuteten für sie die Überwindung der jüdischen Tradition. Sie waren »nicht-jüdische Juden«, wie Isaac Deutscher es genannt hat. Ich denke, das erklärt teilweise, warum der Marxismus lange Zeit so blind für den Antisemitismus war. Ganz in der Tradition der Aufklärung war er der Überzeugung, dass der Antisemitismus ein vormodernes Vorurteil sei. Ein archaisches, obskurantistisches Phänomen. Das hat alle marxistischen Strömungen der Zwischenkriegszeit geprägt. 1939 veröffentlichte Max Horkheimer den Essay »Die Juden und Europa«, in dem er Antisemitismus als Ausdruck des Monopolkapitals interpretierte. Und der Sozialwissenschaftler Franz Neumann schrieb 1942, als in Auschwitz die Gaskammern in Betrieb genommen wurden, dass die Juden für den Nationalsozialismus eine unverzichtbare Rolle als Sündenbock spielten und deshalb von den Nazis nicht vernichtet werden würden.

    Ihr neues Buch »Gaza faces History« geht jetzt über den Krieg gegen die palästinensische Bevölkerung. Vielleicht können Sie uns erst einmal schildern, wie Sie den 7. Oktober 2023 wahrgenommen haben, als Hamas die Mauer durchbrach und Hunderte Zivilisten tötete.

    Ich dachte, dass dieser Angriff einem Selbstmord der Palästinenser gleicht. Nach internationalem Recht darf sich ein unterdrücktes Volk auch mit Waffen zur Wehr setzen, aber es gibt illegitime Formen dieser Gewalt. Hamas, eine fundamentalistische Bewegung, verübte ein Massaker an Zivilisten, und das ist keine gerechtfertigte Form des Widerstands. Das war meine erste Reaktion, aber schon wenige Tage später wurde das von dem Entsetzen überlagert, wie über den 7. Oktober gesprochen wurde. Die westlichen Staatschefs und Medien setzten das Narrativ vom »größten Pogrom seit dem Holocaust« in die Welt. Das ist eine völlig falsche Darstellung. Ein Pogrom ist ein geplanter Gewaltausbruch, der von einem Regime gegen eine unterdrückte Minderheit in Gang gesetzt wird. Am 7. Oktober 2023 aber geschah das Gegenteil: Es war der geplante Gewaltausbruch einer unterdrückten Minderheit gegen ein Regime. Wie gesagt: Die Gewalt war grauenhaft, aber es war absolut kein Pogrom.

    Warum ist es so wichtig zu entscheiden, ob der Begriff des Pogroms passend ist?

    Weil mit diesem Narrativ ein Ziel verfolgt wird: Der 7. Oktober soll in die Geschichte des Antisemitismus eingeordnet werden. Nach dem Motto: Die Palästinenser hassen die Juden aus antisemitischen Motiven. Das jedoch verschleiert den zugrundeliegenden Konflikt. Die Palästinenser werden seit Jahrzehnten durch Israel unterdrückt, Gaza ist seit 2007 abgeriegelt. Mit dem Antisemitismus-Vorwurf soll diese Gewalt unsichtbar gemacht und die Reaktion Israels legitimiert werden. Und uns muss auch klar sein, dass diese Reaktion nicht einfach »übertrieben« oder »maßlos« ist. Die israelische Regierung verfolgt erklärtermaßen das Ziel, die materiellen Lebensbedingungen und Infrastrukturen in Gaza zu zerstören.

    Ich erinnere mich an das Bild einer jungen, halbnackten jüdischen Frau, die unter dem Ruf »Allah ist groß« wie eine Trophäe durch Gaza gefahren wurde. Palästinensische Kanäle haben die Bilder selbst verbreitet – das war keine israelische Propaganda. Ist das kein Hass auf Juden?

    Natürlich, es gab fürchterliche palästinensische Handlungen, die durch nichts zu entschuldigen sind. Aber ich könnte Ihnen auch Dutzende von Aufnahmen zeigen, auf denen man sieht, wie israelische Soldaten Palästinenser rassistisch erniedrigen. Diese Formen der Gewalt sind widerlich, aber sie haben mit der Dynamik des Krieges zu tun. Und in diesem Zusammenhang muss man sehen, dass Gaza ein abgeriegeltes Internierungslager, ein palästinensisches Ghetto ist. Die große Mehrheit der überwiegend sehr jungen Bevölkerung kennt nichts anderes als diesen Zustand. Es liegt auf der Hand, warum der Hass auf die Israelis in der palästinensischen Bevölkerung so verbreitet ist. Aber ich halte es für inakzeptabel, das als Wiederkehr jenes ewigen Antisemitismus zu interpretieren, wie er sich in der christlichen Welt entwickelt hat.

    Sie schreiben von einer Schuldumkehr: Der Westen habe die Israelis zu Opfern, die Palästinenser zu Tätern gemacht. In Wirklichkeit allerdings sei es umgekehrt. Ist es so einfach? Sicher, die Palästinenser sind Vertriebene. Sie leben in der Dritten Welt, während Tel Aviv zur Ersten gehört. Aber ein vergleichbarer Gegensatz besteht doch auch zwischen Gaza und Dubai.

    Mein Buch ist keine Unterstützung der arabischen Länder, die bei der Unterdrückung der Palästinenser Komplizen sind. Einige arabische Länder hatten ja gerade erst das sogenannte Abraham-Abkommen unterzeichnet, das auf einen Friedensschluss ohne Palästinenser abzielt. Wenn man den 7. Oktober verstehen will, dann muss man diesen Zusammenhang erkennen. Die extreme Gewalt ist Ausdruck der Ohnmacht der Palästinenser im Westjordanland und der siebzehnjährigen Abriegelung Gazas, an der sich Ägypten aktiv beteiligt. Der 7. Oktober war die Antwort von Hamas auf die arabisch-israelischen Friedensverträge. Und tatsächlich hat Hamas erreicht, dass heute eine Friedenslösung ohne die Palästinenser nicht mehr vorstellbar ist. Ich wiederhole es noch einmal: Das entschuldigt ihre Gewalt nicht, und Hamas wusste, dass ihre Aktion Israels Rache heraufbeschwören würde. Es geht mir also gewiss nicht um eine dichotomische Sicht, bei der Israel der Bösewicht und die arabischen Länder die Opfer sind. Es gibt einen regelrechten Wettbewerb zwischen den antijüdischen Parolen der Hamas und den rassistischen Drohungen der israelischen Regierung – das ist beides überhaupt nicht hilfreich.

    Ist die arabische Erzählung vom harmonischen Zusammenleben der muslimischen Welt mit den Juden vor der Gründung Israels nicht auch eine Legende?

    Ich denke, wir sollten das deutlich vom Antisemitismus der westlichen Welt unterscheiden. Die Lage der Juden in der arabischen Welt war über Jahrhunderte deutlich besser als die in den christlichen Ländern. Trotzdem gab es auch dort eine Diskriminierung. Und mit der Staatsgründung Israels und den arabisch-israelischen Kriegen wurde die Stimmung in Algerien, dem Irak, Marokko oder Ägypten immer feindseliger gegen die jüdischen Gemeinden in diesen Ländern. Aber Netanjahus Erzählung, dass der Großmufti von Jerusalem als Ideologe hinter dem Holocaust steckte, ähnelt den antisemitischen Verschwörungserzählungen der Rechten. Das ist völliger Unsinn. Ich denke, dass wir es hier mit einer zionistischen Mythologie von einem universellen Antisemitismus zu tun haben, der den traditionellen Antisemitismus und seine Erzählung einer jüdischen internationalen Konspiration in gewisser Hinsicht spiegelt. In Wirklichkeit gab es im ehemaligen Ottomanischen Reich eine sehr reiche jüdische Kultur, die ab 1948 von den arabischen Ländern und Israel zerstört wurde.

    Ihr Buch »Gaza faces History« ist mittlerweile auf Italienisch, Spanisch, Französisch und Englisch veröffentlicht worden. Aber obwohl es sich stark auf die deutsche Debatte bezieht, gibt es bei uns bislang keine Ausgabe. Warum?

    Es wird demnächst in dem kleinen Verlag »Wirklichkeit Books« erscheinen, was mich sehr freut. Aber es stimmt: Größere Verlage haben abgewunken. Und auch wenn ich nicht sagen würde, dass ich das Buch für eine deutsche Leserschaft geschrieben habe, stimmt es, dass es die Situation in Deutschland zum Ausgangspunkt nimmt. In Deutschland wurde nämlich nicht nur der Holocaust geplant, sondern auch die Erinnerungspolitik spielt eine besondere Rolle. Das halte ich für sehr bemerkenswert. In Italien fehlt bis heute jede Aufarbeitung der eigenen Verbrechen. Obwohl der italienische Faschismus 1935 einen Völkermord in Äthiopien organisierte und Konzentrationslager in Libyen einrichtete, wird darüber in Italien nicht gesprochen. Deutschland hingegen hat einen wichtigen erinnerungspolitischen Prozess durchgemacht.

    Sie sagen aber auch, dass sich das gerade verschiebt.

    Ja, meiner Meinung nach erleben wir gerade eine Metamorphose der Erinnerung, die zunehmend als Vehikel zur Unterstützung des genozidalen Kriegs Israels in Gaza dient. Das hat fürchterliche Konsequenzen, denn es zerstört etwas, das über Jahrzehnte erkämpft werden musste. Das Holocaust-Mahnmal in Berlin wurde ja nicht einfach so gebaut, sondern musste in einem schmerzhaften Prozess durchgesetzt werden. Viele Menschen in der Welt werden jetzt zu der Einschätzung gelangen: »Wenn die Erinnerung an den Holocaust dazu dient, einen Genozid wie den in Gaza zu verüben, dann ist Erinnerung etwas Gefährliches.« Die Instrumentalisierung der Erinnerung wird letztlich dazu beitragen, den Geschichtsrevisionismus zu befeuern. Das halte ich für extrem beunruhigend.

    Der Kampf gegen den Antisemitismus gilt in Deutschland als »Staatsräson«. Sie schreiben in Ihrem Buch, das sei ein brandgefährlicher Begriff. Was steckt hinter der Staatsräson?

    Man kann es bei Machiavelli nachlesen: Die Staatsräson ist so etwas wie die dunkle, verborgene Seite des Rechtsstaats. Sie erlaubt es einer liberalen Demokratie, die die Todesstrafe längst abgeschafft hat, Hinrichtungen im eigenen Interesse zu organisieren. Oder wie in Guantanamo ein Gefängnis einzurichten, das außerhalb des nationalen und internationalen Rechts steht. In diesem Sinne steht die Staatsräson im Widerspruch zur Demokratie und ist über dem Gesetz angesiedelt. Oder wie es Giorgio Agamben ausgedrückt hat: Sie ist der Ausnahmezustand. Wenn Olaf Scholz und Angela Merkel von »Staatsräson« sprechen, heißt das, dass es etwas gibt, das über dem Recht steht. Und damit vermittelt man: Ihr könnt machen, was ihr wollt. Ich halte es für extrem wichtig, dass der Kampf gegen Antisemitismus in Deutschland ins geschichtliche Bewusstsein integriert wurde. Aber der Kampf gegen den Antisemitismus ist nicht identisch mit der Verteidigung Israels.

    Ist nicht auch in der internationalen Linken vieles durcheinander geraten? In vielen Ländern wird Hamas von Linken als »nationale Befreiungsbewegung« gefeiert. Dabei zeigt die Entwicklung des Iran seit 1979 doch recht deutlich, wo religiöse Revolutionen dieser Natur hinführen: sie sind antifeministisch, antikommunistisch und reaktionär.

    Ja, Hamas ist eine antidemokratische, autoritäre, frauenfeindliche und homophobe Bewegung und wäre in einer freien Gesellschaft der Feind der Linken. Das liegt auf der Hand. Aber wer zum palästinensischen Widerstand gehört und wer nicht, entscheiden nicht wir, sondern die Palästinenser. Selbstverständlich würden wir uns etwas anderes wünschen, aber Tatsache ist, dass Hamas die führende Kraft des Widerstands gegen die Besatzung ist. Ihre Mitglieder sind es, die in den Tunneln gegen Israel kämpfen, und deshalb erkennt mittlerweile wohl auch eine Mehrheit der Palästinenser im Westjordanland die Hamas als Führungskraft an. Auch Israel sieht das so: Man verhandelt mit der Hamas, nicht mit der PLO.

    Worin könnte eine emanzipatorische Lösung des Nahost-Konflikts bestehen? Dass alle Menschen, die heute dort leben, bleiben und alle, die vertrieben wurden, zurückkehren können?

    Das Bleiberecht der Juden wird auch von Hamas nicht infrage gestellt. 2014 und 2017 gab es Veränderungen in der Hamas-Charta, die besagen, dass die Organisation einen Staat in Gaza, der Westbank und Ost-Jerusalem errichten will. Außerdem gab es vor 1948 in Palästina eine jüdische Gemeinschaft, deren Existenz als selbstverständlich erachtet wird. Und es existiert heute eine israelische Nation mit einer lebendigen Sprache und Kultur. In diesem Konflikt geht es meiner Ansicht nach deshalb nicht um das Existenzrecht dieser Nation, sondern um das Recht der Juden, in einem Staat der Juden und für die Juden zu leben. Einem Staat, der allein für Juden reserviert ist – und das in einem Territorium, in dem auch Millionen Palästinenser leben. Heute gilt »From the river to the sea« in vielen Ländern als antisemitische Parole. Aber wer den Landstrich zwischen Fluss und Meer faktisch allein für sich beansprucht, ist Israel. Die israelische Armee kontrolliert das ganze Gebiet, und die israelische Regierung hat klar gesagt, dass sie keinen zweiten Staat dort dulden wird. Es ist also der heute vorherrschende radikale Zionismus, der eine rassistische Interpretation des »From the river to the sea« propagiert.

    Muss Israel zu einer Zweistaatenlösung gezwungen werden?

    Die Anerkennung Palästinas durch Spanien und andere EU-Staaten ist eine gute Sache, aber ich glaube nicht an die Zweistaatenlösung. Aufgrund der Geografie, der Infrastrukturen und der demografischen Durchdringung wird das kaum durchsetzbar sein. Die einzige denkbare Friedenslösung ist ein plurinationaler Staat, möglicherweise eine Föderation oder eine andere, neu zu erfindende Form, die die völlige Rechtsgleichheit aller Bürger garantiert. Unabhängig davon, ob sie sich als Palästinenser, Juden, Muslime, Christen oder etwas anderes begreifen, und unabhängig davon, ob sie Hebräisch oder Arabisch sprechen. Das ist zugegebenermaßen schwierig. Aber ein Staat, der Juden aus der ganzen Welt die Staatsbürgerschaft garantiert, aber die Rückkehr der von dort vertriebenen Bevölkerung und ihrer Nachkommen verhindert – das ist inakzeptabel. Anderswo scheint uns das mittlerweile selbstverständlich. Die BRD beruhte lange Jahre auf einem »ius sangunis«, dem Blutsrecht. Die Nachkommen deutschstämmiger Menschen aus Russland wurden aufgenommen, während die seit Generationen in Deutschland lebenden Migranten Fremde blieben. Ein solcher Volksbegriff kann keinen Bestand haben. Ich verstehe nicht, warum die BRD, die ihre Staatsbürgerschaft reformiert hat, uneingeschränkt ein Land verteidigt, das 2018 zu einem »völkischen Staat« geworden ist. Ethnoreligiöse Staaten sind Anachronismen. Wenn Israel diesen Widerspruch nicht löst, wird es trotz aller militärischen Stärke nicht überleben.

    –---

    Der Historiker Enzo Traverso, Jahrgang 1957, politisierte sich im Italien der 1970er Jahre, ging 1985 nach Paris und forschte dort vor allem zur Bedeutung des Antisemitismus. Seit einigen Jahren ist er Professor an der Cornell University, New York. Wenige Monate nach der Eskalation des israelisch-palästinensischen Krieges im Oktober 2023 veröffentlichte er das Buch »Gaza faces History«, in dem er der europäischen Erinnerungspolitik vorwirft, sich in ein Werkzeug zur Rechtfertigung der Massaker an der palästinensischen Bevölkerung verwandelt zu haben .

    #Allagne #Italie #Israel #Gaza #Éthiopie #colonialisme #antisemitisme

  • Tous les pays doivent se conformer à l’avis de la CIJ (et autres textes)

    Manifestation / Stop génocide à Gaza
    Fédération internationale des journalistes (FIJ) : Palestine : le groupement Global Unions présente une réclamation auprès de l’OIT pour recouvrer les salaires de plus de 200 000 travailleurs palestiniens en Israël
    Gaza : Les attaques israéliennes ont des effets dévastateurs sur les enfants handicapés
    Texte et vidéo de B’Tselem
    Kenneth Roth : Les États Unis et tous les pays doivent respecter la résolution de l’ONU contre l’occupation israélienne
    Des experts de l’ONU avertissent que l’ordre international est sur le fil du rasoir, exhortent les États à se conformer à l’avis consultatif de la CIJ
    Le chef de l’ONU appelle à continuer de soutenir l’UNRWA qui reste « indispensable »
    Refuser Solidarity Network : Nouveau texte
    Ça c’est radical ! L’appel des Guerrières de la paix
    Liens vers d’autres textes

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/10/01/tous-les-pays-doivent-se-conformer-a-lavis-de-

    #international #palestine #israel

  • It would be a mistake for Israel to invade Lebanon – here’s why
    https://theconversation.com/it-would-be-a-mistake-for-israel-to-invade-lebanon-heres-why-240028

    Although the horrific October 7 attacks on Israel by Hamas triggered a resumption of hostilities, until last week both sides were calling for restraint. What has changed? Is a ground invasion now inevitable? And if so, what would that mean for Hezbollah and Lebanon?

    Israel has a track record of engaging in military adventures in Lebanon that have only ever served to make its opponents stronger in the long term. The destruction of the Palestine Liberation Organisation (PLO) did not prevent the emergence of Hamas – indeed, it helped to create it. Similarly, Israel’s pursuit of the PLO in south Lebanon triggered the creation of Hezbollah. Despite five invasions since 1978, Israel has shown itself incapable of successfully occupying even the smallest sliver of Lebanese land.

    While both sides have been preparing for a new conflict for years, the trigger for the escalation began on September 18, when Israel struck the first blow by detonating thousands of pagers and mobile devices owned by Hezbollah operatives, killing at least 32 and injuring several thousand people.

    This technological attack had been years in the making and could be described as a strategic masterstroke to disable the enemy. The timing appears to have been because Hezbollah was becoming suspicious about the devices, so the IDF had to act or lose the “surprise”. This suggests operational considerations are taking precedence over strategic and political ones, which research suggests is rarely a good idea.

    Nonetheless, these strikes are believed to have crippled Hezbollah’s command in the short term, and emboldened the IDF’s leadership. On September 18, Israel’s defence minister, Yoav Gallant, told Israeli troops: “We are at the start of a new phase in the war — it requires courage, determination and perseverance.” While he made no mention of the exploding devices, he praised the work of Israel’s army and security agencies, noting their results were excellent.

    A tactic used in recent days by the IDF is one that has been developed over many years on the “Blue Line” – the de facto border that divides Israel and Lebanon. Emboldened by the failure of the IDF to defeat it in the July war of 2006, Hezbollah’s senior operatives have been active and visible on the Blue Line, which is monitored closely by the IDF.

    This has enabled the IDF to photograph, identify and track senior Hezbollah leadership, which is why since October 7 we have seen a succession of assassinations of its key operatives, including Ibrahim Aqeel, a commander of Hezbollah’s elite Radwan force, and more recently, Mohammed Sarour in Beirut, as well as many others.

    The IDF now believes it has Hezbollah on its knees – or at least, on one knee. The escalation we are currently witnessing is because the IDF is driving home its advantage and applying the same strategy as in Gaza: bombing any area it can plausibly claim to be a Hezbollah target.

    This has had devastating consequences for the Lebanese population. The Health Ministry stated on Friday that 1,540 people had been killed since October 8 2023, with thousands of innocent civilians injured. Over 70,000 civilians have reportedly registered in 533 shelters across Lebanon, with an estimated 1 million people having been displaced from their homes.

    Can Hezbollah fight back?
    The death of Nasrallah has left Hezbollah temporarily leaderless, while the killing of several of its senior figures has deprived it of seasoned commanders, many of whom had recent combat experience in Syria. And the bombing of south Lebanon is reducing Hezbollah’s supply of rockets and other weapons.

    However, Israel should not assume that Hezbollah is out of the game or underestimate the group. Hezbollah’s real strength has always lain in its ability to melt into the population – and it will be ready to commence a war of attrition with hit-and-run tactics if the IDF makes the mistake of putting boots on the ground again. The fact that all five previous invasions failed should be an indication that the outcome may be a repeat of what occurred between 1982 and 2006.

    Furthermore, while Iran’s response to the escalation has been muted thus far, it is unlikely to abandon Hezbollah. A long, drawn-out, low-intensity conflict would favour the kind of asymmetric tactics used by the “axis of resistance”, which also includes Lebanon’s neighbour, Syria.

    By bombing and displacing the Lebanese population, the IDF aims to reduce morale. It is now destroying private homes and public buildings on the grounds they are Hezbollah ammunition and weapons depots.

    In Lebanon, the Palestine issue has always been regarded as the primary cause of the civil war that took place from 1975 to 1990. As such, the IDF is banking on Lebanese people turning against Hezbollah for bringing a new war down on them as a result of its rocket barrages into northern Israel, in solidarity with Hamas since the October 7 attack.

    But, while there are many people in Lebanon who do not support Hezbollah and its activities in south Lebanon, the IDF should remember the past. Even if sentiment against Hezbollah is high today, indiscriminate bombing of the kind we are currently witnessing in Lebanon will not be tolerated by the population indefinitely.

    It’s worth noting that in 1982, when the IDF invaded south Lebanon, some Lebanese welcomed them with rice and flowers – viewing them as liberators from the PLO. But that welcome did not last long.

    In 2006, the IDF applied a similar strategy, targeting civilian evacuation convoys and UN compounds. And once again, the tide of public opinion swiftly swung back in favour of “al-muqawimah” (the resistance).

    The stated IDF aim is to drive Hezbollah back north of the Litani river, to force it to comply with UN resolution 1701 and allow displaced people in northern Israel to return to their homes. But it is naive of Israel and the IDF to think that an invasion or a bombing campaign, no matter how successful in the short term, will enable Israeli civilians to live in peace along the Blue Line for the long term.

    Ultimately, the only way forward is for both parties to come to the table and negotiate. The human cost of Israel’s current strategy in Lebanon is appalling to contemplate, and in all likelihood will create more hatred – fostering a new generation of anti-Israel fighters, rather than creating the basis for a durable peace.

  • DE GAZA AU LIBAN : L’INCOMPRÉHENSIBLE IMPUNITÉ D’ISRAËL
    https://www.youtube.com/watch?v=xNv-8dIT-wk


    Blast | 28 sept. 2024

    Présentée comme une opération contre le Hezbollah, Israël mène depuis le 17 septembre, des attaques meurtrières au Liban. Explosions de bipeurs et talkies-walkies, bombardements sur tout le Liban et menace d’invasion terrestre. À ce jour, on compte plus de 500 Libanais tués, dont 50 enfants. Dans la prolongation du génocide en cours à Gaza, Netanyahu semble résolu à tout écraser sur son passage. Depuis le début des attaques, c’est la même propagande qui a été utilisée pour raser Gaza, qui est à l’œuvre : le Hezbollah utilise les civils comme boucliers humains, les habitations cachent des armes et l’armée israélienne se toise de prévenir les civils avant de les bombarder. On va donc tenter ici de comprendre ce qu’il se joue, aux cotés de Ziad Majed, politiste et chercheur franco-libanais, spécialiste du Moyen-Orient et des relations internationales. Et Sylvain Cypel, journaliste franco-israélien à Orient XXI et à l’hebdomadaire le 1.

    #IsraelLiban

  • Syrie : Nous et les manifestations en Israël

    Les grèves et les manifestations populaires en Israël contre le gouvernement de Benjamin Netanyahou en raison de sa guerre génocidaire contre Gaza ne concernent pas la sauvagerie d’Israël, les horribles violations commises, le meurtre systématique de civils… Il s’agit avant tout de la vie des otages. Cela en dit long sur la capacité de la « démocratie » à donner naissance à des clones aveugles sur le plan humain. Cela trace également une ligne claire entre les protestations mondiales, en particulier celles des étudiants dans les universités, qui ont une dimension de droits de l’homme, et les protestations israéliennes, qui reposent sur le même terrain que le déni par les gouvernements israéliens des droits des Palestinien.nes, y compris des droits humains fondamentaux.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/09/28/syrie-nous-et-les-manifestations-en-israel

    #israel #moyenorient

  • Economist Shir Hever: Israelis have “no faith” in their economy’s future

    via https://diasp.eu/p/17154305

    https://www.youtube.com/watch?v=1jdZHyp2e3U

    Topic: The rapid decline of the #Israeli #economy and the ongoing military actions in #Gaza, #WestBank and #Lebanon

    Shir Hever, living in #Germany, can be considered one of the most insightful Jewish commentators on #Israel's economic/domestic situation, trade relations, and military/digital technologies.

    Those who followed “The Real News” more than 10 years ago will remember still his competent commentaries from the second half of the 2000s and the first half of the 2010s.

  • Dominique Eddé, écrivaine libanaise : « Benyamin Nétanyahou a pris le temps en otage »
    Posted on septembre 27, 2024 | Dominique Eddé | Le Monde – Aurdip
    https://aurdip.org/dominique-edde-ecrivaine-libanaise-benyamin-netanyahou-a-pris-le-temps-en-ot

    Les États-Unis ont soutenu un an durant l’insoutenable : la destruction méthodique de Gaza, vie après vie, maison après maison, comme une réponse logique à la folie sanguinaire du 7 octobre 2023. Tout y est passé : les écoles, les hôpitaux, les camps de réfugiés, les mosquées, les églises, les sites archéologiques, les cimetières. Et pendant que des dizaines de milliers d’enfants étaient amputés, orphelins, réduits en poussière, pendant que les otages israéliens croupissaient sous les bombes, il nous était demandé de comprendre que ce n’était pas fini, dans la mesure où le Hamas existe encore.

    A présent, c’est ici, au Liban, qu’Israël sème la mort sans compter, sous prétexte d’en finir avec le Hezbollah. Or, à quoi a-t-on assisté, au terme de onze mois de carnage, ces dernières semaines ? A une suite sans fin de liquidations de chefs politiques et militaires du Hamas et du Hezbollah. L’un, Ismaïl Haniyeh, chef politique du Hamas, celui-là même qui négociait le cessez-le-feu à Gaza, a explosé dans sa chambre d’hôtel à Téhéran ; l’autre, Fouad Chokr, le haut commandant du Hezbollah, alors qu’il entrait brièvement dans son bureau de la banlieue sud de Beyrouth. Tout s’est déroulé et bouclé à la seconde près, au mépris, bien entendu, des dizaines de morts et centaines de blessés parmi la population civile. Les autres responsables ont été tués ou handicapés en masse, lors de l’explosion spectaculaire de milliers d’appareils de communication sans fil. (...)

  • Saudi crown prince says he doesn’t care about the ’Palestinian issue’:
    27 September 2024 09:26 BST| Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/saudi-crown-prince-reportedly-says-he-doesnt-care-about-palestinian

    US magazine The Atlantic reports that Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman told US Secretary of State Antony Blinken that he does not personally care about what he referred to as the “Palestinian issue”.

    During a visit to Saudi Arabia in January, Blinken and the crown prince discussed the prospect of normalisation with Israel amid the ongoing Israeli war on Gaza.

    If a normalisation deal were to occur, the crown prince expressed a desire for calm in Gaza.

    According to The Atlantic, Blinken enquired whether the Saudis could tolerate Israel periodically reentering the territory to strike the besieged Gaza Strip.

    “They can come back in six months, a year, but not on the back end of my signing something like this,” Mohammed bin Salman responded.

    “Seventy percent of my population is younger than me,” the Saudi crown prince explained to Blinken. “For most of them, they never really knew much about the Palestinian issue. And so they’re being introduced to it for the first time through this conflict. It’s a huge problem. Do I care personally about the Palestinian issue? I don’t, but my people do, so I need to make sure this is meaningful.”

    A Saudi official described this account of the conversation as “incorrect”.

    In public, at least, Mohammed bin Salman has stated that Saudi Arabia will not normalise relations with Israel without the establishment of a Palestinian state with East Jerusalem as its capital.

    “The Kingdom will not cease its diligent efforts to establish an independent Palestinian state with East Jerusalem as its capital,” he said at a recent annual address before the Shura Council in Riyadh.

    “We confirm that Saudi Arabia will not establish diplomatic relations with Israel until that goal is achieved.”

    #IsraelArabieSaoudite