• Israël : des colons israéliens entrés dans Gaza pour « établir une colonie juive »
    18 mars 2024 #Israel #Gaza #Colons
    https://www.youtube.com/watch?v=mYmvDSdUiOU

    Fin février, plusieurs colons israéliens qui manifestaient au poste-frontière d’Erez pour une « marche du retour » à Gaza sont entrés par effraction dans le territoire palestinien.

    Leur mobilisation prônait la recolonisation de Gaza, projet soutenu par une partie du gouvernement israélien.

  • Je ne peux plus supporter d’autres mort·es. J’ai perdu trop d’êtres cher·es (et autres textes)

    Avec la suspension du professeur Shalhoub-Kevorkian, le monde universitaire israélien sombre dans l’abîme
    Yaniv Kubovich : Israël s’emploie à démanteler l’UNRWA sans corps de remplacement pour organiser l’aide aux Palestiniens de Gaza
    Olga Cherevko : Gaza-témoignage. « Je ne peux plus supporter d’autres morts. J’ai perdu trop d’êtres chers »
    Orly Noy : Guerre contre Gaza : comment les militant·es de gauche israélien·nes ont rapidement perdu leur compassion pour les Palestinien·nes
    Refuser Solidarity Network
    La Cour d’Appel de Paris confirme la légalité de l’appel au boycott
    Rajaa Natour : Il est impossible d’exiger la reconnaissance des victimes de l’Holocauste et de normaliser le massacre d’innocents à Gaza
    La Confédération paysanne dénonce l’utilisation de la famine comme arme de génocide à Gaza
    Injustifiable guerre contre l’éducation à Gaza – Un message de la Rectrice de l’Université de Liège
    Liens avec d’autres textes

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/03/18/je-ne-peux-plus-supporter-dautres-mort·es-jai-

    #international #palestine #israel

  • Palestine/Israël – Sept réalités

    Les réalités du conflit entre Israël et le Hamas sont déconcertantes et ne s’inscrivent pas dans un ensemble bien défini, pas plus qu’elles ne se prêtent facilement à des slogans hérités ou à des formules morales. Il est difficile de faire face aux réalités actuelles. De nombreuses incertitudes entourent ce qui s’est passé et ce qui se passe encore. La certitude morale est attrayante lorsque la réalité est incertaine. Elle remplace le travail plus difficile qui consiste à essayer de comprendre ce qui s’est passé et où nous en sommes. La certitude morale est également attrayante parce qu’elle ressemble à un guide d’action. Rien ne semble plus concentrer l’esprit et nous inciter à agir que la violence elle-même. Lorsqu’il y a du sang dans l’air, le choix d’un camp a beaucoup plus de poids et d’importance.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/03/17/palestine-israel-sept-realites

    #international #palestine #israel

  • Plaidoirie magistrale de Monique Chemillier-Gendreau à la CIJ – Aurdip

    "La plaidoirie magistrale de la Professeure Monique Chemillier-Gendreau au nom de l’Organisation de la coopération islamique devant la Cour Internationale de Justice concernant les « Conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est »"

    https://aurdip.org/plaidoirie-magistrale-de-monique-chemillier-gendreau-a-la-cij

    #palestine #cij

  • ONU : Le journaliste tué parmée israélienne par l’armée israélienne au Liban le 13 octobre était « clairement identifiable » AFP, Reuters et Times of israel

    Selon les Casques bleus, aucun tir n’a eu lieu dans l’heure qui a précédé les tirs du char ; l’armée israélienne assure avoir riposté à l’attaque du Hezbollah sur une communauté du Nord

    Une enquête de l’ONU, consultée jeudi par l’AFP, indique qu’il n’y avait pas d’échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise au moment où un char israélien a fait feu le 13 octobre, tuant un reporter de l’agence Reuters et blessant six autres journalistes, dont deux de l’AFP.


    Selon les conclusions de l’enquête de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, remise aux autorités libanaises et israéliennes, « l’armée israélienne a tiré deux obus de 120 mm de char Merkava » ce jour-là en direction des journalistes.

    Elle souligne qu’il « n’y avait pas d’échanges de tirs à travers la Ligne bleue », qui marque la frontière entre le Liban et Israël, à ce moment-là, estimant que la raison des frappes visant les journalistes n’est pas connue.

    « Les tirs contre des civils, en l’occurrence des journalistes clairement identifiables, constituent une violation de la résolution 1701 [du Conseil de sécurité de l’ONU, votée en 2006 et appelant à un cessez-le-feu permanent entre Israël et le Liban, NDLR] et du droit international », selon le rapport.

    L’enquête indique que des échanges de tirs de part et d’autre de la Ligne bleue ont été signalés avant la frappe contre les journalistes.

    Les reporters étaient partis couvrir dans le sud du Liban les affrontements transfrontaliers quotidiens depuis le 8 octobre entre l’armée israélienne d’une part et le mouvement islamiste libanais Hezbollah et d’autres groupes armés d’autre part.
    . . . . .


    Des membres de la Défense civile enlèvent le corps du vidéaste de Reuters, Issam Abdallah, tué par un bombardement, dans le village frontalier d’Alma al-Shaab avec Israël, au sud du Liban, le 13 octobre 2023. (Crédit : AP Photo/Hassan Ammar, Dossier)
    Dans le cadre de leur mission, les soldats de l’ONU enregistrent les violations du cessez-le-feu et enquêtent sur les cas les plus flagrants.

    En plus de la mort d’Abdallah, les deux tirs de char ont blessé six journalistes présents.
    . . . . .

    Interrogée par l’AFP sur le rapport de la FINUL, l’armée israélienne a renvoyé à un communiqué publié vendredi dernier selon lequel des chars et canons d’artillerie israéliens ont ouvert le feu, le 13 octobre, en riposte à des tirs de missiles antichars, de roquettes et de mortier de la part du Hezbollah, qui se pose en alliée du Hamas, « afin d’éliminer la menace ».

    Le texte « déplore tout préjudice causé à des parties non impliquées » et ajoute que l’armée israélienne « n’ouvre pas le feu délibérément sur des civils, particulièrement quand il s’agit de journalistes ».
    . . . . .
    Les conclusions de la FINUL confortent celles de l’enquête de Reuters, publiée le 7 décembre dernier, établissant que sept journalistes de l’Agence France-Presse, d’Al Jazeera et de Reuters avaient été touchés par deux obus de 120 mm tirés par un char à 1,34 kilomètre de là, en Israël.
    . . . . .

    Source : https://fr.timesofisrael.com/onu-le-journaliste-tue-par-tsahal-au-liban-le-13-octobre-etait-cla

    #assassinat de #journalistes entre autres #israel #tsahal #guerre #civils

  • Stop à l’accord d’association UE-Israël (+ autres textes)

    ONU Info : La malnutrition est « particulièrement extrême » dans le nord de Gaza, selon l’OMS
    Noa Galili : Gaza : la construction d’une prison à ciel ouvert depuis des décennies… avant le 7 octobre
    Amira Hass : Le plan d’assujettissement des Palestiniens se poursuit
    La « machine à tuer » d’Israël : comment le soutien militaire américain sape les pourparlers de cessez-le-feu et prolonge la guerre
    Stop à l’accord d’association UE-Israël
    « Justice for Palestine » (manifestation à Bruxelles)
    Déclaration commune du Conseil d’administration de MESA et de la CAF concernant la violence génocidaire actuelle contre le peuple palestinien et son patrimoine culturel à Gaza.
    Liens avec autres textes

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/03/15/stop-a-laccord-dassociation-ue-israel-autres-t

    #international #palestine #israel

  • [Israel/Palestine] Considerations prior to the EP Plenary vote on Wednesday, 13 March 2024 - EuroMed Rights
    https://euromedrights.org/publication/israel-palestine-considerations-prior-to-the-ep-plenary-vote-on-wedne

    Appel de l’association EuroRights, un réseau d’associations dans les pays de la zone euroméditerranéenne, actuellement présidé par Walid Al Asmar, président du centre libanais pour les droits de l’Homme contre le vote de deux amendements dans le budget de l’Union européenne visant l’un à suspendre les financements de l’UNWRA l’autre à imposer aux organisations bénéficiaires des fonds européens une clause les obligeant à reconnaitre l’Etat d’#Israël, ce qui très problématique dans plusieurs pays où Israël n’est pas reconnu, et à s’engager à refuser tout acte antisémite, sans qu’une définition claire et « constructive » de l’antisémitisme ne soit fournie.

    Amendment 36 calls for the suspension of EU funds to UNRWA, following until now unproven allegations that a few UNRWA staff members took part in the attacks of October 7th. This amendment comes just a few days after the EU announced it had resumed funding with the UN organization following internal analysis. Amidst the ongoing humanitarian crisis in Gaza, UNRWA represents the only source of relief to the majority of its population, the larger part refugees. Over 80% of Gazans have been internally displaced since the beginning of the war, with over 570.000 Palestinians under severe risk of starvation. Defunding UNRWA would represent not only a worsening of this humanitarian crisis in Gaza, but would also affect Palestinian refugees in other UNRWA fields in the region. It is important to highlight that countries that had decided to defund UNRWA, such as Canada and Sweden, recently reverted their decisions and have stepped up with contributions to the organizations.

    On January 26, coinciding with Israel’s delivery of the alleged incriminating evidence to UNRWA, the International Court of Justice ruled that there is a plausible claim that the crime of genocide may be perpetrated in Gaza by the Israeli government by, between other means, “Deliberately inflicting on the group conditions of life calculated to bring about its physical destruction in whole or in part”. The deliberate starvation of Gaza constitutes one these inflicted conditions, and by removing the only source of relief to Gazans, western countries risk being complicit to the accusation of genocide, as stated by UN Special rapporteur to Palestine, Francesca Albanese.

    The other concerning amendment is Amendment 39 which would call for all recipients of EU funds to the MENA region to sign a document recognizing Israel’s right to exist and condemning antisemitism, and suspending funds to civil society that refuse to sign such a declaration, act against the spirit of such a declaration after signing it, or directly or indirectly contribute to the financing of beneficiaries that act against the spirit of such a declaration.

    This amendment represents an escalation in the weaponization of antisemitism accusations by the Israeli government to suppress legitimate criticism at international level. It fails to define antisemitism in constructive ways, giving the opportunity for it being instrumentalized by representing any form of dissent against the Israeli government as an antisemitic act.

    It is necessary to also acknowledge that several independent civil society organizations in the MENA region could not officially recognise the state of Israel – even if they were politically aligned to do so – due to

    legal limitations in their home countries. Demanding MENA organizations to officially recognize Israel in exchange for funding puts organizations tin an untenable situation, where they must choose between losing vital support or suffering legal repercussions at home.

    This kind of one-sided conditionality fails to grasp the complexities of the Palestinian-Israeli conflict, which extends far beyond ethnic and religious considerations and is rooted in decades of colonization and oppression. Nor does it seem to consider the growing polarization and the rise of Islamophobia alongside anti-Semitism. Furthermore, it sets a dangerous precedent for restricting freedom of thought and expression.

    Many recipients of EU funds in the region are strong advocates of human rights and international law, serving the most vulnerable members of their populations. Any action that jeopardizes their ability to carry out their essential work only serves to undermine the values that the EU claims to uphold.

  • Non au Guantanamo israélien (et autres textes)

    Israël : Le chef de la Yeshivat hesder a appelé à tuer toute la population de Gaza : « Aujourd’hui c’est un bébé, aujourd’hui c’est un enfant, demain c’est un combattant »
    Noa Shpigel : Israël - Le grand rabbin Yitzhak Yosef : « S’ils nous obligent à rejoindre l’armée, nous irons tous à l’étranger »
    Non au Guantanamo israélien
    Journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine
    Les responsables religieux chrétiens de France pour le cessez-le-feu et la libération des otages à Gaza.
    Eyal Lurie-Pardes : Le journalisme en panne, la hasbara en plein essor : comment la télévision israélienne s’est jointe à l’effort de guerre à Gaza
    Udi Aloni : Funk, vous vous êtes trompée. C’est vous qui aidez les antisémites, pas Yuval Avraham
    Liens vers d’autres textes

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/03/12/non-au-guantanamo-israelien-et-autres-textes

    #international #palestine #israel

  • Les divagations de la #Wertkritik en terre sainte
    https://dndf.org/?p=21297

    Evidemment cela n’aurait pas de sens de chercher à argumenter qu’il n’y aurait pas dans ce monde des antisémites se réclamant d’un anticapitalisme et/ou d’un marxisme (vulgaire ou pas). Mais dans la mesure où les citations ci-dessus émanent d’un courant politique se revendiquant de la critique radicale marxiste, cela a beaucoup de sens d’examiner au plus près les raisonnements qui conduisent la Wertkritik à assimiler toute lutte contre la classe qui incarne (ou qui – comme classe sociale – “personnifie”) les intérêts de la société capitaliste, la classe bourgeoise donc, à un antisémitisme. Car il s’agit bien de cela : ou bien on adhère aux positions de la Wertkritik sur son anticapitalisme « radical » et prétendument émancipateur, ou bien on est forcément, structurellement, potentiellement (!?) un antisémite ! Nous sommes en présence ici d’une logique en tout point similaire à celle qui assimile les critiques et les luttes contre la politique colonialiste de l’Etat hébreux en Palestine à un antisémitisme. Il y a une continuité évidente entre ces raisonnements et les prises de position défendues par Robert Kurz dans son article. Ce raisonnement se résume à une injonction : celui qui n’épouse pas le point de vue et la démarche de la Wertkritik sur sa prétendue critique radicale catégorielle du capitalisme, est structurellement un méprisable antisémite !

    Il y a plusieurs éléments constitutifs du fonds patrimonial de la Wertkritik qui concourent pour aboutir à son incapacité à porter un regard critique fondé et par ailleurs indispensable sur l’antisémitisme et sur son instrumentalisation.

    #Israël #Palestine

    • Flûte, suite à un plantage j’ai perdu ce que j’avais commencé, avec des citations. Bon en plus rapide, bien que fortement opposé à ce que la WK dit sur Israël, comme commencent à le dire des commentaires dessous le lien, ce texte est quelque peu confus. Déjà sur l’antisémitisme. Mais aussi au moins dans certains passage de la première partie où on pige pas trop de qui il parle vraiment, de quels textes, avec pas mal de passages où il fait dire vraiment des contresens complets en mode technique de l’épouvantail.

  • Israël-Palestine : colonialisme, classes et capitalisme
    https://spectremedia.org/podcast/israel-palestine-colonialisme-classes-et-capitalisme

    Comment analyser les réalités sociales, économiques et politiques israélo-palestiniennes à l’heure du massacre à #Gaza (9 mars 2024) ? Avec quelles théories et quels concepts ? Partant de notre commune insatisfaction face aux approches dominantes des réalités israélo-palestiniennes, et tentant de combiner des approches en termes de capitalisme et de rapports de classe et des approches en termes de colonisation de peuplement, un épisode en forme de dialogue avec Emilio Minassian des éditions Niet, bon connaisseur des camps de réfugiés en #Cisjordanie, et auteur sur ce sujet de plusieurs articles.

    #Israël #Palestine

  • Gaza : à Amsterdam, des manifestants protestent contre la présence du président israélien
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/10/gaza-a-amsterdam-des-manifestants-protestent-contre-la-presence-du-president

    Isaac Herzog était venu assister à l’inauguration, dimanche, d’un nouveau Musée national de l’Holocauste.

    Rien sur sa rencontre avec Geert Wilders

    Geert Wilders sur X :

    “I just had a great meeting in Amsterdam with the President of Israel Isaac_Herzog. I told him I am proud that he visits the Netherlands and that Israel has, and always will have, my full support in its fight against terror. #Israel #Herzog” / X

    https://twitter.com/geertwilderspvv/status/1767084417455960177

  • Des juives orthodoxes américaines prônent une grève du sexe pour protester contre un refus de guet Jackie Hajdenberg Time of israel

    Ce mouvement de protestation utilise les rites juifs de pureté conjugale comme un moyen de pression en soutien à Malky Berkowitz à qui le mari refuse le divorce depuis 4 ans

    Les partisanes de Malky Berkowitz disent qu’elles lancent une "grève du mikvé" - une forme de protestation qui s’appuie sur les rituels juifs de pureté sexuelle comme moyen de pression pour que le mari de Malky lui accorde le divorce.

    JTA – Pour aider l’une d’entre des leurs à obtenir un divorce religieux de son mari après quatre ans d’efforts, des militantes orthodoxes juives se sont engagées à ne plus avoir de relations sexuelles avec leurs maris et ont intensifié leur campagne publique.


    Les partisanes de Malky Berkowitz, 29 ans, ont entamé ce qu’elles appellent une « grève du mikvé « , une forme de protestation qui utilise les rituels juifs de pureté conjugale comme moyen de pression. La grève commence vendredi soir et pourrait se prolonger.

    Selon la loi juive traditionnelle, les femmes mariées doivent s’immerger dans un mikvé , ou bain rituel, après leurs menstruations, avant de pouvoir avoir des relations sexuelles avec leur mari – ce que beaucoup font le soir même. Certaines autorités affirment que la loi juive, ou halakha , attache une importance particulière au rapport conjugal qui suit l’immersion.

    Pour Adina Sash, qui défend les intérêts des femmes juives dont les maris séparés refusent de divorcer selon la loi rituelle, cela fait des rapports sexuels après le mikvé un moyen de protestation tout à fait indiqué.

    Depuis sept semaines, Sash – une militante féministe orthodoxe de Brooklyn connue sous le nom de Flatbush Girl sur Instagram – dirige une équipe d’activistes, d’avocats et de leaders communautaires qui travaillent tous pour aider Berkowitz à obtenir un « guet »  , ou acte de divorce juif. Le mari de Berkowitz, Volvy, refuse de lui donner le guet nécessaire pour finaliser leur divorce, ce qui en fait ce que l’on appelle une «  agouna »  , ou « femme enchaînée », et selon la loi juive, une femme qui ne peut pas se remarier.

    Sash estime que les femmes orthodoxes devraient normaliser les dispositions légales juives relatives au divorce avant de se marier, afin d’éviter de se voir un jour refuser le divorce, ce qui est généralement considéré comme une forme de maltraitance.

    « Je vous invite à nous rejoindre dans cette grève du mikvé et à ne pas avoir de relations sexuelles les nuits de mikvé ou de mitzvah , les vendredis soirs, jusqu’à ce que Malky soit libre, afin de témoigner de votre compassion pour Malky », a-t-elle déclaré en s’adressant à ses consœurs orthodoxes (la tradition juive encourage les couples mariés à avoir des relations sexuelles le shabbat, connu pour cette raison sous le nom de « nuit de mitzvah  » dans le monde orthodoxe).

    Elle a expliqué que l’objectif était d’encourager les hommes de la communauté à défendre la cause de Berkowitz.

    « Lorsque votre mari vous demandera ‘Pourquoi ?’, répondez ‘Jusqu’à ce que Malky soit libéré, la prochaine aguna  pourrait être moi’. Appelez votre rabbin et trouvez un moyen de contribuer à la libération de Malky », a-t-elle ajouté.

    Cet événement fait écho à la grève du sexe de « Lysistrata », la comédie grecque d’Aristophane dans laquelle les femmes d’Athènes s’abstiennent de coucher avec leurs maris afin de mettre fin à la guerre du Péloponnèse.

    Dans les communautés contemporaines, les grèves du sexe ont également été utilisées avec succès pour provoquer des changements, comme la fin de la guerre civile au Libéria en 2003 grâce à la participation des femmes du pays. Leymah Gdowbee, organisatrice de la grève du sexe au Liberia, a reçu le prix Nobel de la paix pour ses efforts.

    Des femmes orthodoxes auraient organisé des manifestations similaires à petite échelle dans le passé, comme au Canada il y a plusieurs décennies. Mais plus récemment, les protestations au nom des agunot ont pris la forme de manifestations publiques, de pressions sur les rabbins et, de plus en plus, de campagnes sur les réseaux sociaux telles que celles menées par Sash.

    À la question de savoir si Malky Berkowitz avait une opinion sur la grève, Sash a répondu : « Malky n’a rien dit ».

    L’ORA, l’Organisation pour la Résolution des agunot , basée à New York, a été créée en 2002 dans le but précis de faciliter les divorces juifs, et l’organisation propose également des accords prénuptiaux halakhiques qui imposent une pénalité en cas de refus tout en respectant la loi juive. Un représentant de l’ORA n’a pas répondu aux demandes de commentaires de la JTA sur la grève du sexe.

    De nombreux followers de Sash ont exprimé leur approbation de son appel à la grève, qu’elle a officiellement annoncé sur les réseaux sociaux jeudi après-midi.

    « Malky en vaut la peine », a commenté l’une d’entre elles. « Chaque aguna  avant elle en vaut la peine. Chaque femme que nous pouvons aider à éviter de devenir une aguna  en vaut la peine. »

    En réponse à un message contraire, une autre femme a indiqué : « Ce n’est pas une question de punir les femmes ». Et d’ajouter : « Une grève du sexe bien menée ferait réfléchir certains hommes de pouvoir ».

    Mais les détracteurs de la grève – y compris ceux qui conviennent que le problème du refus du guet doit être abordé – disent qu’elle pourrait interférer avec le shalom bayit , ou la paix au foyer, une valeur juive souvent citée, et pourrait perturber des relations par ailleurs saines.

    Le rabbin David Bashevkin, créateur du podcast orthodoxe populaire 18Forty, a déclaré lundi sur X : « On ne guérit pas une relation bancale en créant d’autres relations bancales. L’utilisation de l’intimité comme levier de protestation sociale est peu judicieuse et même carrément dangereuse. Ce qu’il faut, c’est d’avantage de familles saines. D’avantage de relations saines. »

    « Il s’agit d’une question communautaire qui nécessite une coordination et une implication communautaires », a-t-il ajouté.

    Certaines féministes orthodoxes qui ont fait pression au nom des agunot se disent pourtant gênées par l’idée de cette grève. Daphne Lazar Price, directrice exécutive de l’Alliance féministe juive orthodoxe, a déclaré à la JTA qu’elle s’élevait souvent contre la « militarisation de la halakha » et qu’elle considérait la grève du mikvé comme un autre exemple de cette militarisation.

    « Le contrôle coercitif fondé sur la religion est moralement répréhensible et ne devrait jamais être toléré », a-t-elle écrit dans un courriel adressé à la JTA. « Les femmes ne devraient pas avoir besoin de menacer leur mari de ne pas avoir de relations sexuelles pour attirer l’attention des hommes – ni pour convaincre les hommes de se conduire comme des alliés des femmes et du système halakhique qu’ils prétendent tant chérir. L’utilisation du sexe comme forme de coercition est également très problématique ».

    Elle suggère par ailleurs que la grève pourrait créer une opportunité pour les autorités juridiques juives de se souvenir des autres tactiques dont elles disposent pour faire pression sur les hommes qui refusent de divorcer de leur femme – et notamment celle « d’interdire aux maris récalcitrants l’accès à toutes les institutions et entreprises religieuses et communautaires juives, ainsi qu’aux domiciles privés, jusqu’à ce qu’il donne un guet« .

    Sash a attribué les réactions négatives à la grève à un double standard « misogyne » entre le refus d’une demande de divorce et le refus d’une relation sexuelle.

    « S’ils refusent de donner le guet, alors nous refuserons d’avoir des relations sexuelles », a déclaré Sash.

    « Ils nous disent : ‘Comment pouvez-vous refuser le sexe ? Vous transformez votre corps en instrument de guerre ! Comment pouvez-vous refuser le sexe ? Vous transformez l’intimité en instrument de guerre’. Mais la véritable question est ‘comment pouvez-vous refuser le divorce ?’ Vous transformez la procédure de divorce en instrument de guerre. Vous maintenez une femme dans l’incertitude ».

    Malky et Volvy Berkowitz se sont mariés en 2016. Lors de leur mariage, Malky portait un dek tichel , ou voile de mariée opaque, qu’elle a décrit dans un texte partagé avec la JTA comme un « bandeau ».

    « A part les moments où Volvy m’a donné une bague kdishen [sic] et m’a mise enceinte deux fois, nous n’avons jamais eu aucune connexion », a-t-elle écrit. « Au revoir Volvy, je ne t’ai jamais connu et je ne te connaîtrai jamais. »

    #israel #divorce #femmes #religions #rituels #maltraitance #Lysistrata #mikvé #pureté_sexuelle #menstruations #rapport_conjugal #femmes_enchaînées #eau #contrôle_coercitif

    Source : https://fr.timesofisrael.com/des-orthodoxes-americaines-pronent-une-greve-du-sexe-pour-proteste

  • Israel slams decision by Canada and Sweden to resume Unrwa funding
    10 March 2024 10:53 GMT | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/israel-slams-decision-canada-and-sweden-resume-unrwa-funding

    Israel on Saturday slammed the decision by Canada and Sweden to resume aid to the United Nations agency for Palestinian refugees, saying supporting Unrwa was a “serious mistake”.

    Several countries, including the United States and Britain, paused their funding to Unrwa in late January after accusations by Israel that a dozen of the agency’s 13,000 staff in Gaza took part in the Hamas attack on southern Israeli towns on 7 October.

    Canada and Sweden announced over the weekend they were resuming funding for the agency, which has been fundamental to humanitarian efforts in the Gaza Strip, where more than three quarters of the 2.2 million population have been displaced by Israel’s military campaign.

    The Israeli foreign ministry called on both governments to cut funding, saying the renewed aid showed that Canada and Sweden had chosen “to ignore the involvement of Unrwa employees in terrorist activity”.

    On Saturday, Sweden announced an initial payment of $20m after receiving assurances of extra checks on Unrwa’s spending and personnel.

    Canada said on Friday that it would resume funding to Unrwa “because of the dire humanitarian situation on the ground”, but did not elaborate.

    #IsraelSuède #IsraelCanada

  • Bande de Gaza : « La population meurt de faim et de soif »
    10 mars 2024 • FRANCE 24
    https://www.youtube.com/watch?v=RAqP-9_fhog

    La situation humanitaire dans la bande de Gaza ne cesse de se détériorer depuis le début du conflit. Selon les estimations de l’ONU, 2,2 millions des 2,4 millions d’habitants de l’enclave sont menacés de famine. Chems-Eddine Bouchakour, médecin anesthésiste réanimateur, était en mission à Gaza dans l’hôpital de Khan Younes. Il fait le point sur la situation humanitaire dans l’enclave pour France24.
    #Gaza #Palestine #Israël

  • Philippe Lazzarini : « Dans une situation extrême comme ça, il faut s’assurer de rester du bon côté de l’Histoire »
    9 mars 2024 - rts.ch - Monde
    https://www.rts.ch/info/monde/2024/article/philippe-lazzarini-dans-une-situation-extreme-comme-ca-il-faut-s-assurer-de-rest
    https://img.rts.ch/articles/2024/image/hb3n44-28428745.image?w=1200&h=630

    Originaire de La Chaux-de-Fonds, le commissaire général de l’UNRWA Philippe Lazzarini est peut-être actuellement le Suisse le plus important sur la scène internationale. Dans l’émission Helvetica, il explique être en « pilote automatique » pour tenir et continuer de porter la voix de la société civile palestinienne.

    En ce moment, Philippe Lazzarini est sur tous les fronts pour sauver l’agence qu’il dirige, mise sous pression par Israël et ses alliés. « Il y a une volonté délibérée du gouvernement israélien de démanteler l’agence », rappelle-t-il.

    Selon lui, l’objectif sous-jacent est de retirer le statut de réfugiés à près de six millions de Palestiniens et s’assurer ainsi que leur droit au retour ne soit plus pris en compte dans les négociations de paix. « Cela serait perçu comme une trahison de la communauté internationale », prévient-il. (...)

    #IsraelUNRWA

  • L’UNRWA accuse Israël de torturer ses employés pour leur faire « avouer » des liens avec le Hamas. Torturer des employés de l’ONU, est-ce que c’est une innovation israélienne ?

    UNRWA report says Israel coerced some agency employees to falsely admit Hamas links
    https://www.timesofisrael.com/liveblog_entry/unrwa-report-says-israel-coerced-some-agency-employees-to-falsely-adm

    The UN agency for Palestinian refugees says some employees released into Gaza from Israeli detention reported having been pressured by Israeli authorities into falsely stating that the agency has Hamas links and that staff took part in the October 7 attacks.

    […]

    “Agency staff members have been subject to threats and coercion by the Israeli authorities while in detention, and pressured to make false statements against the Agency, including that the Agency has affiliations with Hamas and that UNRWA staff members took part in the 7 October 2023 atrocities,” the report says.

    • https://www.moonofalabama.org/2024/03/israel-coerces-un-workers-by-outright-torturing-them.html

      The document said several UNRWA Palestinian staffers had been detained by the Israeli army, and added that the ill-treatment and abuse they said they had experienced included severe physical beatings, waterboarding, and threats of harm to family members.
      ...
      In addition to the alleged abuse endured by UNRWA staff members, Palestinian detainees more broadly described allegations of abuse, including beatings, humiliation, threats, dog attacks, sexual violence, and deaths of detainees denied medical treatment, the UNRWA report said.
      ...
      Reuters could not independently confirm the accounts of coercion of UNRWA staff and mistreatment of detainees, although the allegations of ill-treatment accord with descriptions by Palestinians freed from detention in December, February and March reported by Reuters and other news media.

    • threats of harm to family members

      C’est quelque chose qui revient assez régulièrement, mais que je n’ai jamais vu commenté plus longuement que ça. Pourtant, le fait de menacer de torturer ta famille si tu ne racontes pas ce qu’on attend de toi, c’est un niveau de perversité, tout de même…

    • Guerre Israël-Hamas : le bras de fer se durcit entre l’Etat hébreu et l’agence onusienne UNRWA, qui s’accusent mutuellement
      Le Monde avec AFP – Publié le 05 mars 2024
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/05/le-bras-de-fer-se-durcit-entre-israel-et-l-agence-onusienne-unrwa-qui-s-accu

      Lundi, plus tôt dans la journée, l’agence avait accusé les autorités israéliennes d’avoir commis des actes de « torture » contre certains de ses employés arrêtés dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. « Nos employés nous ont rapporté des choses atroces lors de leur détention et de leurs interrogatoires par les autorités israéliennes » comme « des tortures, des mauvais traitements, des abus et de l’exploitation sexuelle », a-t-elle dit dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP).

      « Certains de nos employés ont rapporté aux équipes de l’UNRWA qu’ils avaient été forcés à faire des aveux sous la torture » lorsqu’ils étaient « interrogés au sujet des relations entre l’UNRWA et le Hamas et sur [leur éventuelle] implication dans l’attaque du 7 octobre [2023] contre Israël », a-t-elle ajouté.

      Les autorités de l’Etat hébreu ont rejeté ces accusations. Dans un communiqué, l’armée israélienne a démenti « les accusations générales et non fondées concernant des abus sexuels de détenus dans des établissements des forces armées israéliennes ». « Ces affirmations sont une nouvelle tentative de créer de fausses équivalences avec l’utilisation systématique par le Hamas du viol comme arme de guerre », a-t-elle ajouté.

      #IsraelUNRWA

  • Nous ne serons pas complices de la violation du droit international par Israël (et autres textes)

    « Nous ne serons pas complices de la violation du droit international par Israël »
    Violation Systématique des Droits de l’Homme : Les conditions d’incarcération des Palestiniens en Israël depuis le 7 octobre
    JVP : Plus jamais ça, c’est maintenant
    Addameer : Cibler les prisonniers libérés dans le cadre d’accords d’échange : Une approche constante de l’occupation pour se venger des prisonniers libérés
    UNICEF : Gaza : dix conditions pour éviter une catastrophe plus grave encore
    « Les gens disent que je suis naïve et antisémite – que je suis une traître » : Une adolescente israélienne emprisonnée pour avoir refusé la conscription
    Patrick Wintour : Des personnalités politiques de 12 pays s’unissent pour demander l’interdiction des armes à destination d’Israël
    LDH : Stop au massacre et à la famine à Gaza : ne laissons pas le pouvoir israélien affamer tout un peuple !
    Jewish Voice of Peace : On ne peut pas combattre la haine par la haine
    James Bamford : Finalement, l’extrême droite israélienne obtient la guerre dont elle a toujours voulu
    ONU. Sexual Violence in Conflict : Rapport de mission.Visite officielle du Bureau du SRSG-SVC en Israël et en Cisjordanie occupée. 29 janvier - 14 février 2024
    Liens avec autres textes

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/03/06/nous-ne-serons-pas-complices-de-la-violation-d

    international #palestine #israel

  • Chile bars Israeli firms from partaking in Latin America’s biggest aerospace fair
    6 March 2024 05:56 GMT | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/chile-bars-israeli-firms-partaking-latin-americas-biggest-aerospace-f

    The Chilean government announced that Israeli firms will be banned from the International Air and Space Fair (FIDAE) in Santiago in April.

    “By decision of the Government of Chile, the 2024 version of the International Air and Space Fair (FIDAE), to be held between 9 and 14 April, will not have the participation of Israeli companies,” the defence ministry said in a statement.

    While the government does not specify a reason, Chile’s leftist president Gabriel Boric has been critical of Israel’s “disproportionate” response in Gaza following the Hamas-led 7 October attack. The country also hosts the largest Palestinian diaspora outside of the Middle East.

    #IsraelChili

  • Sur les traces des « retournés volontaires » de Géorgie, ces déboutés du droit d’asile qui ont dû renoncer à la France dans la douleur
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/01/immigration-sur-les-traces-des-retournes-volontaires-de-georgie_6219437_3224

    Sur les traces des « retournés volontaires » de Géorgie, ces déboutés du droit d’asile qui ont dû renoncer à la France dans la douleur
    Par Julia Pascual (Tbilissi, envoyée spéciale)
    C’est un bloc d’immeubles parmi les centaines qui composent le paysage de Roustavi, une ancienne ville industrielle du sud-est de la Géorgie. Dans ce pays du Caucase où vivent 3,7 millions d’habitants, les cités ouvrières ont poussé pendant l’ère soviétique, et Roustavi a pris son essor autour d’un combinat métallurgique alimenté par l’acier azerbaïdjanais. Depuis, l’URSS s’est disloquée et les usines ont fermé. Voilà une dizaine d’années, attirés par un parc immobilier plus abordable que celui de la capitale, Tbilissi, Davit Gamkhuashvili et Nana Chkhitunidze sont devenus propriétaires d’un des appartements de la ville, au septième et dernier étage d’un immeuble que le temps n’a pas flatté. Le parpaing des façades se délabre, des tiges de fer oxydé crèvent le béton des escaliers et l’ascenseur se hisse aux étages dans un drôle de fracas métallique.
    Fin septembre 2023, Davit, 47 ans, et Nana, 46 ans, sont revenus ici après dix mois passés à Béthune, dans le Pas-de-Calais. Ils ont retrouvé leur trois-pièces propret et modeste, où ils cohabitent avec leur fils et leur fille adultes, leur gendre et leur petite-fille. Le couple de Géorgiens avait nourri l’espoir d’obtenir en France les soins que Davit, atteint d’un diabète sévère, ne trouvait pas dans son pays. Migrer, c’était sa seule option après qu’il a été amputé d’un orteil. Il souffrait d’un ulcère au pied et son médecin géorgien « ne proposait rien d’autre que couper et couper encore », se souvient-il.
    Pour venir en France et laisser à leurs enfants un peu d’argent, sa femme et lui ont vendu leur voiture et un terrain qu’ils possédaient à la campagne. Dans le Pas-de-Calais, le couple a été hébergé dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), et Davit a pu se faire soigner. Mais l’isolement social, la barrière de la langue, le sentiment d’être des « mendiants » leur ont donné le « mal du pays ». Déboutés de leur demande d’asile, Davit et Nana se sont retrouvés en situation irrégulière et ont été priés de partir. Las, ils ont renoncé à la France dans la douleur. A Roustavi, Nana replonge avec un soupçon de nostalgie dans le souvenir des amitiés qu’elle a nouées avec des bénévoles du CADA, des plats géorgiens qu’elle leur a fait découvrir, comme le khatchapouri, un pain farci au fromage, de la petite fête qui avait été organisée pour leur départ.
    Dans le français rudimentaire qu’elle s’est efforcée d’acquérir, Nana répétait « stop », « fini », « stress » alors que nous la rencontrions, dans les couloirs de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, le jour de son vol retour vers la Géorgie. Ce matin de septembre 2023, ils étaient une cinquantaine, comme elle, à devoir embarquer pour Tbilissi dans le cadre d’un retour volontaire aidé, un dispositif adressé aux étrangers en situation irrégulière et mis en place par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). Il a l’avantage d’être beaucoup moins onéreux que les retours forcés, qui mobilisent des moyens importants, de l’interpellation des personnes à leur expulsion, en passant par leur placement en rétention et la phase éventuelle de contentieux juridique. En 2023, plus de 6 830 personnes ont souscrit à des retours volontaires aidés, toutes nationalités confondues. Avec plus de 1 600 retours aidés, les Géorgiens ont été les premiers bénéficiaires du programme.
    Juste avant d’embarquer, au milieu des touristes et des voyageurs d’affaires du terminal 2 de Roissy, Nana et Davit avaient reçu chacun, des agents de l’OFII, une petite enveloppe contenant 300 euros. Leurs billets d’avion avaient également été pris en charge. Pour encourager les départs, la France propose aussi aux personnes volontaires une aide sociale, le financement d’une formation ou encore une aide à la création d’entreprise, plafonnée à 3 000 euros en Géorgie. Avec 605 aides accordées en 2023, les Géorgiens sont, là aussi, les premiers récipiendaires de ce programme de réinsertion économique.Nana Chkhitunidze a obtenu la prise en charge d’une formation en cuisine, qu’elle suit aujourd’hui avec enthousiasme après ses heures de ménage. A son retour à Roustavi, elle a dû retrouver un emploi pour entretenir sa famille. Elle gagne aujourd’hui 600 laris (210 euros) par mois. Pas de quoi payer les consultations chez le diabétologue ni chez le cardiologue que les médecins français ont recommandées à Davit. Diminué physiquement, Davit Gamkhuashvili ne peut plus travailler dans le bâtiment. Il est fier de rappeler qu’il a, par le passé, rénové plusieurs églises du pays, dont la grande cathédrale de la Sainte-Trinité, à Tbilissi. Mais, depuis son amputation, ce n’est désormais plus envisageable. Il se pique trois fois par jour à l’insuline et veille à ce que l’ulcère au pied ne reprenne pas. Il lui reste des boîtes d’antalgiques prescrits en France. Ici, ils ne sont pas pris en charge. L’OFII lui a financé vingt séances de kinésithérapie, à hauteur de 2 100 laris.
    (...) Grâce à l’aide de l’OFII, Nini Jibladze a suivi une formation en manucure, un secteur porteur dans son pays. Elle a même pu s’acheter quelques équipements, comme un sèche-ongles et un stérilisateur, mais, plutôt que de lancer son affaire, elle a dû parer à l’urgence et accepter un poste de commerciale pour une société de vente de chocolats, payé 1 000 laris par mois. Khvtiso Beridze, lui, se plaint de ses douleurs au bras, résultat de deux accidents anciens qui ont abîmé ses nerfs. En France, il a été opéré deux fois, mais il faudrait qu’il subisse une nouvelle intervention. « J’ai peur de me faire opérer ici, reconnaît-il. Et je n’ai pas les moyens de me payer la rééducation à 40 laris la séance. » Anastasia, elle, doit continuer d’être suivie, mais trouver un angiologue ou un radiologue pédiatrique pour réaliser une IRM à 700 laris relève de la gageure. En outre, la famille a encore une dette de plus de 6 000 euros à rembourser, contractée pour financer son départ en France, à l’automne 2021. (...) Sa mère, Irma, avec laquelle le couple cohabite, compte les devancer. Elle s’y prépare sans états d’âme. « Dans notre immeuble, toutes les femmes ont migré, assure cette célibataire de 52 ans. Si quelqu’un en Géorgie se nourrit et s’habille correctement, c’est qu’il a quelqu’un à l’étranger qui lui envoie de l’argent. » Elle-même a déjà travaillé à Samsun, en Turquie, il y a quinze ans. « Je partais trois mois faire la plonge ou le ménage et je revenais, se souvient-elle. Ça valait le coup. A l’époque, on avait 100 dollars avec 120 livres turques. Aujourd’hui, ce n’est plus intéressant, il faut 3 000 livres turques pour 100 dollars. » Si Irma repart, ce sera en Grèce. Elle y a des amies qui promettent de l’aider à trouver un travail d’aide à domicile ou de femme de ménage pour au moins 1 000 euros par mois. « Ça pourra payer les dettes et les études des enfants », calcule la grand-mère.
    Depuis l’effondrement du bloc soviétique, la migration géorgienne vers l’Europe n’a cessé de croître. « C’est un phénomène très commun, qui a connu un pic avec la libéralisation des visas en 2017 », souligne Sanja Celebic Lukovac, cheffe de mission à Tbilissi de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une agence onusienne. Cette « libéralisation » autorise les Géorgiens à circuler comme touristes dans l’espace Schengen pendant quatre-vingt-dix jours sans visa. « La Grèce accueille probablement la plus importante diaspora, mais de nombreux Géorgiens sont aussi allés en France, en Italie, en Allemagne, en Suisse ou en Espagne, guidés surtout par des opportunités d’emploi », poursuit Sanja Celebic Lukovac.D’abord très temporaire et individuelle, la migration est devenue plus durable et familiale. Les besoins médicaux sont, en outre, souvent au cœur du projet de mobilité. En France, en 2023, les Géorgiens ont ainsi représenté 7 % des demandes de titres de séjour pour étranger malade (dont un tiers pour des cancers). Parfois, ces besoins sont dissimulés derrière des demandes d’asile, l’un des rares moyens, si ce n’est le seul, de faire durer un séjour en règle, le temps de l’instruction du dossier.
    En 2022, selon Eurostat, plus de 28 000 Géorgiens ont déposé une demande d’asile en Europe, dont près de 10 000 en France. Cela reste faible, en comparaison avec la population du continent ou avec le volume total des demandes d’asile enregistrées dans l’Union européenne, qui a dépassé 955 000 requêtes la même année. Mais, l’octroi d’une protection internationale aux Géorgiens étant très rare – environ 4 % des demandes d’asile géorgiennes en Europe connaissent une issue positive –, cette migration ne manque pas d’alimenter un discours politique virulent. Emmanuel Macron a dénoncé plusieurs fois le « détournement du droit d’asile », des propos qui visent notamment les flux en provenance de Géorgie. Les pouvoirs publics ont tenté de les réduire, au travers de textes de loi ou de mesures réglementaires. Ainsi, la loi « immigration » de 2018 a permis l’expulsion des déboutés de l’asile provenant de pays d’origine « sûrs », nonobstant un éventuel recours.
    En mai 2019, le ministre de l’intérieur de l’époque, Christophe Castaner, s’était déplacé à Tbilissi pour fustiger l’« anomalie » de la demande d’asile géorgienne et la « dette médicale » générée par ceux « qui viennent se faire soigner en France », alors même que l’état du système de soins en Géorgie « ne justifie pas cette venue ». Fin 2019, la lutte contre le « tourisme médical » avait encore occupé une place importante dans le débat sur l’immigration organisé au Parlement par Edouard Philippe, alors premier ministre. Il avait débouché sur une série de mesures imposant notamment un délai de carence de trois mois pour accéder à la protection maladie pour les demandeurs d’asile et la limitation de la durée de cette protection à six mois pour ceux qui sont déboutés de leur demande.
    « On identifie un ensemble de raisons qui incitent les gens à investir dans la migration, analyse Sanja Celebic Lukovac, de l’OIM. L’absence ou le manque d’accès aux traitements, le manque de confiance dans les soins et leur coût. » En Géorgie, où l’espérance de vie moyenne n’atteint pas 74 ans et où 15,6 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, le système de soins pâtit notamment d’une faible prise en charge du handicap et des médicaments, ce qui expose les ménages à un risque d’appauvrissement. (...)
    Une étude réalisée en 2019 par le cabinet Evalua pour l’OFII, sur un échantillon de près de 400 bénéficiaires d’aide à la création d’entreprise dans quatorze pays, dont la Géorgie mais aussi la Côte d’Ivoire ou le Mali, montrait que, trois ans après avoir quitté la France, 82 % des « retournés » ayant bénéficié de l’aide – qui peut atteindre 6 300 euros dans certains endroits – se trouvaient toujours dans leur pays. En outre, 51 % des projets financés étaient encore actifs. Zhaneta Gagiladze aime « beaucoup » son métier de coiffeuse. Elle mène sa vie avec énergie et ambition. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle veut repartir. Seule et en Israël, cette fois, où elle espère pouvoir gagner 4 000 dollars par mois comme femme de ménage. A deux reprises déjà, en 2023, elle a tenté de s’y rendre. Mais, à chaque fois, elle a été refoulée à l’aéroport de Tel-Aviv. Elle attend désormais d’avoir économisé suffisamment pour pouvoir s’acquitter des 6 000 dollars qui lui garantiront d’entrer sur le territoire, avant d’y demeurer clandestinement.Elle a du mal à comprendre qu’Israël ne donne pas de visa malgré ses besoins de main-d’œuvre. « Mon projet est juste d’y travailler deux ans, pour gagner de quoi acheter un appartement ici », dit-elle. Elle rêve aussi « d’aider [sa] fille à accomplir son rêve de retourner étudier en France », un pays qu’elle associe à une vie meilleure. « En France, elle a même été suivie par un psychologue, alors que, depuis notre retour, elle a fait une dépression », confie Zhaneta, qui répète à quel point elle est « reconnaissante » vis-à-vis de la France. A Lyon, elle a croisé des compatriotes miraculés. L’un a pu être guéri d’un cancer en Géorgie. Un autre, atteint d’une cirrhose et à qui l’on ne donnait pas un mois à vivre, a pu bénéficier d’une greffe de foie.
    Mais il y a aussi les déçus. Comme Natela Shamoyan, 58 ans, hébergée par le 115 en banlieue parisienne de 2019 à 2022 avec sa fille lourdement handicapée, pour qu’on lui dise finalement la même chose que dans son pays : il n’y a pas de traitement qui guérisse la maladie de Charcot. Grâce à l’argent de l’OFII, à son retour en Géorgie, elle a relancé dans son garage, et avec son fils de 35 ans, une petite activité de fabrication de tapis de voiture.
    Giorgi Maraneli garde néanmoins un bon souvenir de la France. Son fils avait pu être soulagé et la prise en charge était gratuite et de qualité. Aujourd’hui, il a l’impression d’être revenu à la case départ. Les projets financés dans le cadre des retours aidés ne fournissent souvent que des revenus d’appoint. Sanja Celebic Lukovac, de l’OIM, a constaté qu’avec le temps les « retournés » d’Europe reçoivent de moins en moins d’aide pour leur réinsertion. « Cela signifie qu’il y a de plus en plus de gens dans le besoin », prévient-elle.
    En France, un arrêté ministériel d’octobre 2023 a resserré les critères d’éligibilité aux retours aidés, prévoyant une dégressivité de l’aide dans le temps à partir de la notification de l’OQTF. Mécaniquement, sur les premières semaines de 2024, les demandes de Géorgiens auprès de l’OFII ont baissé, car ils sont moins nombreux à pouvoir y prétendre. S’il avait obtenu des papiers, Giorgi Maraneli avait un poste de palefrenier qui lui était destiné dans une écurie près de Bailleul. Régulièrement, sur Facebook, il prend des nouvelles des bénévoles qui avaient adouci son quotidien et avec lesquels sa famille s’est liée d’amitié. Eux lui disent que la situation en France ne s’améliore pas, évoquent la loi « immigration » promulguée le 26 janvier. Avec franchise, Giorgi leur écrit qu’il veut revenir

    #Covid-19#migration#migrant#france#georgie#grece#israel#turquie#sante#soin#OFII#CADA#OQTF

  • Guerre Israël-Hamas : pays hôtes des réfugiés palestiniens, le Liban et la Jordanie s’inquiètent d’une suspension des services de l’UNRWA
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/03/guerre-israel-hamas-pays-hotes-des-refugies-palestiniens-le-liban-et-la-jord

    Guerre Israël-Hamas : pays hôtes des réfugiés palestiniens, le Liban et la Jordanie s’inquiètent d’une suspension des services de l’UNRWA
    Par Laure Stephan (Beyrouth, Amman, envoyée spéciale)
    Dans le camp de réfugiés palestiniens Al-Hussein, à Amman, des enfants marchent vers l’école, dans le froid matinal, le long de la rue principale où les commerces sont encore endormis. Des élèves restent emmitouflés dans leurs manteaux, dans les classes de l’établissement scolaire pour filles géré par l’UNRWA, l’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens. Les salles ne sont pas équipées de chauffage, et la peinture aux murs est vétuste – depuis des années, l’agence fait face à des coupes budgétaires –, mais cela semble désormais secondaire. Depuis que seize pays donateurs ont gelé leurs financements à la suite des accusations israéliennes d’implication dans l’attaque du Hamas du 7 octobre de douze de ses employés, sur les 13 000 à Gaza, c’est la poursuite même des opérations d’éducation et de santé de l’UNRWA qui est menacée.
    L’agence, tributaire de contributions volontaires et instables, dont les quartiers généraux sont basés à Amman, navigue à vue, et a alerté contre le risque d’une cessation prochaine de ses activités dans toute la région, en l’absence de nouvelles ressources.
    La Jordanie a très vite réagi à ces coupes. Le chef de la diplomatie, Ayman Safadi, a appelé les pays boycotteurs à revoir leur décision, qu’il a décrite comme une « punition collective » de l’UNRWA entreprise « sur la base d’allégations ». Le roi Abdallah II a pris la défense de la mission de l’organisation lors de déplacements officiels dans des pays occidentaux.
    Plus de 2 millions de réfugiés palestiniens vivent dans le royaume, dont la plupart ont obtenu la nationalité jordanienne. A Amman, moins d’un sur cinq habite l’un des dix camps de réfugiés palestiniens, qui ressemblent à des quartiers populaires, intégrés à la ville et sont administrés par les autorités. « Certains y restent par attachement sentimental ou volonté de rester près de leurs familles et amis. D’autres le font car la vie y est moins chère », décrit Imad, un habitant du camp Al-Wehdat, à Amman.
    Ces camps sont « déjà considérés comme des poches de pauvreté. Si l’UNRWA cesse ses services, la situation se détériorera davantage », prédit l’avocate Samar Muhareb, à la tête de l’ONG Arab Renaissance for Democracy and Development, qui fournit une aide juridique à des réfugiés de diverses origines et travaille sur la question palestinienne. Elle ajoute : « Dans l’éventualité où ses opérations seraient transférées à d’autres agences des Nations unies, celles-ci auraient besoin de temps pour être opérationnelles. Ce scénario paraît absurde, alors que l’UNRWA existe comme agence spécialisée. Et si l’éducation ou la santé devenaient du ressort de la Jordanie, cela serait un poids supplémentaire pour le pays », qui dépend également de l’aide internationale, et accueille par ailleurs de nombreux réfugiés syriens. Les classes des écoles publiques sont surchargées, et la qualité du système éducatif s’est dégradée. L’enseignement des établissements de l’UNRWA est réputé meilleur : des élèves du camp Al-Hussein rapportent ainsi que leurs familles ont préféré les y scolariser, quand bien même elles vivent hors du camp.
    Les risques d’une détérioration sociale, attisant des troubles, sont également pris au sérieux au Liban, pays d’accueil d’environ 250 000 réfugiés palestiniens. Depuis l’exode forcé de leur terre en 1948, lors de la création d’Israël, les générations y ont fait l’expérience de fortes discriminations, avec l’interdiction d’exercer certains métiers, comme médecin, avocat ou journaliste. L’UNRWA négociait avec Beyrouth sur un assouplissement des restrictions à l’emploi et une amélioration des infrastructures des camps. Mais l’effondrement économique du pays, depuis 2019, a mis fin à ces espoirs.
    Avec le chômage et l’hyperinflation, la crise a davantage paupérisé les habitants des camps. « Les réfugiés palestiniens sont devenus totalement dépendants des services de l’UNRWA », constate Dorothee Klaus, directrice de l’agence au Liban. « Une suspension des services de l’UNRWA aurait des conséquences sociales dramatiques, et poserait des défis sécuritaires », estime Bassel Al-Hassan, directeur du comité de dialogue libano-palestinien, un bureau qui dépend du premier ministre. Les autorités craignent une déstabilisation des camps. « Nous demandons aux bailleurs de dissocier la situation au Liban de celle d’autres pays, en raison de la crise économique », plaide-t-il.

    #Covid-19#migrant#migration#gaza#israel#conflit#liban#jordanie#refugie#UNRWA#sante#pauvrete#camp#crise#exil#discrimination

  • Statement of the Board of the German Association of Social and Cultural Anthropology (GASCA) on Academic Freedom in Germany

    As the Executive Board of the German Society of Social and Cultural Anthropology (GASCA), we would like to voice our grave concern over the fact that researchers working in Germany are finding their fundamental rights to academic freedom and freedom of expression increasingly restricted. Both, research and international academic exchange are at risk of being impaired if renowned researchers who work internationally and who come to Germany with different political commitments and persuasions are told that they cannot freely pursue their work or make public statements in Germany.

    We emphasize the absolute necessity of combating antisemitism, racism and islamophobia in Germany and worldwide. However, this cannot be achieved through the surveillance of academics, their academic work or statements they make as private persons, as has now been brought to our attention in several cases from Germany, Austria and Switzerland. We are concerned to see how academics, in particular those who come to Germany from contexts where political discussions are held differently, and/or those who are precariously employed, have to fear for their reputation or feel restricted in their freedom of expression when they comment on the Israel/Palestine conflict. Disputes over the Israel/Palestine conflict cannot be understood exclusively by means of theories of critiques of antisemitism. It is necessary and legitimate to take into account the historical, political, religious, cultural, economic, ethnic and nationalist dimensions of the conflict. The marginalization of academics who exercise their academic freedom and freedom of opinion as enshrined in German Basic Law must not become the vehicle through which debates are shaped in this country; on the contrary, these acts of marginalization prevent necessary debates.

    The terror, war and destruction in Israel/Palestine and the immeasurable suffering on all sides has provoked an intensification of political positioning and polarized public debate. This is particularly true of debates on social media platforms such as Facebook and X (formerly known as Twitter). These intensifications can become problematic if they reduce complex discussions to a few characters and are instrumentalized for simplistic, often tendentious attacks. We are seeing our public sphere shaped by reductionist judgements of socially complex conflict dynamics and indiscriminate accusations of antisemitism that lead increasingly to the breakdown of conversations. This is why we insist that one of the core tasks of universities, research institutes and cultural institutions must be to maintain spaces for difficult discussions in highly polarized social moments. Linked to these tasks is the responsibility to take a stand against all forms of antisemitism, racism and islamophobia, all of which destroy the foundations of democratic coexistence and cooperation. If universities and research institutions do not succeed in cultivating spaces for discussion, including also discussions where we might disagree with each other, and if they cannot counter hasty condemnations with open debates, they contribute to destroying trust in democratic publics and play right into the hands of extremist populism.

    We are deeply concerned over the attacks that renowned and internationally respected intellectuals such as Masha Gessen and Ghassan Hage are facing in Germany. As social and cultural anthropologists in Germany, we are convinced that debates in academic and civil society circles need to renew their commitment to discussion, dissent, and cooperation across difference in order to enable constant shifts in perspective and to challenge epistemic and political certainties. We urge universities and research institutions to commit themselves to building and maintaining spaces for discussion and encounter, which welcome plurality and contradiction. Only in such spaces can variously positioned, carefully reasoned and empirically founded perspectives be developed and mutually criticised, in order for us to learn from each other.

    https://www.dgska.de/stellungnahme-des-vorstands-zur-wissenschaftsfreiheit-in-deutschland
    #liberté_d'expression #Allemagne #liberté_académique #libertés_académiques #recherche #université #Autriche #Suisse #Israël #Palestine #peur #réputation #marginalisation #réseaux_sociaux #Masha_Gessen #Ghassan_Hage

  • #Archive_of_Silence

    Crowdsourced archive documenting silenced voices in Germany.

    Archive of Silence is a crowdsourced archive documenting silenced voices. Their mission is to chronicle the alarming waves of erasure and violence directed at Palestinian advocacy in Germany. There has been an uprise of bans, cancellations and censorship. Many, including Jewish people, have lost their jobs. Events have been canceled and people have been defamed. Archive of Silence refuses to accept this condition.

    This digital archive serves as a platform for all voices that challenge the rigid political mainstream regarding Israel-Palestine, and have consequently been marginalized or silenced. Archive of Silence addresses those in positions of power, such as politicians, directors of cultural institutions and university presidents: We see you, and we hold you accountable for your complicity! We protest against your anti-democratic bans and the narrowing of our public spaces. We stand against anti-Palestinian, anti-Arab and anti-Muslim racism, against anti-Semitism and any other form of discrimination.

    As a form of dissent, Archive of Silence collects each instance of silencing, ensuring that these injustices will not be forgotten. On their platform, both public cases and anonymous stories are shared. Through this, Archive of Silence aims to build a crowdsourced record of the violence we face, and gather evidence to hold institutions accountable for their complicity.

    Germany, once again, finds itself on the wrong side of history.

    We will not be silenced, and we will not forget.

    If you are interested in this mission, you can follow Archive of Silence on Instagram (archive_of_silence), support by raising awareness and by sharing your own story through the submission form and motivating others to do the same.

    Let’s turn silence into action!

    For freedom of speech

    and for a free Palestine.

    https://www.theleftberlin.com/archive-of-silence
    #censure #Israël #Palestine #Allemagne #archive #liberté_d'expression

    ping @_kg_

  • Gaza – stop génocide ! Cessez-le-feu total et permanent !

    Gaza - stop génocide ! Cessez-le-feu total et permanent !
    En Cisjordanie, la guerre contre les Palestiniens
    Entretien avec Samiha Hurraini, militante palestinienne des collines à sud d’Hébron
    James Robins : Le mouvement des colons, des ministres-colons et leurs terrifiants plans d’après-guerre pour Gaza
    B’Tselem : Des soldats envahissent un bâtiment familial et lâchent un chien d’attaque qui blesse un enfant en bas âge, Balata R.C.
    FIDH : Justice pour les deux défenseures des droits humains palestiniennes assassinées à Gaza avec leurs familles
    Nina Lakhani : Israël affame délibérément les Palestiniens, selon un expert des droits de l’homme de l’ONU
    Mariam Barghouti : « A Jénine, les raids israéliens provoquent une inévitable résistance militaire, unie, de jeunes Palestiniens »
    B’Tselem : L’exécution à l’hôpital de Jénine est contraire aux principes juridiques et moraux fondamentaux
    « Si je dois mourir » – Raconter Refaat Alareer et la Palestine
    Israël : +972 et et Local Call se tiennent aux côtés de leurs collègues Basel et Yuval
    « Lorsque mon discours a été qualifié d’antisémite, j’ai été choqué »
    Autres textes (liens)

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/03/02/gaza-stop-genocide-cessez-le-feu-total-et-perm

    #international #palestine #israel

  • L’inacceptable stratégie israélienne du chaos à Gaza
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/01/l-inacceptable-strategie-israelienne-du-chaos-a-gaza_6219469_3232.html

    L’inacceptable stratégie israélienne du chaos à Gaza
    Éditorial

    Le Monde

    Les dizaines de morts lors d’une distribution d’aide alimentaire ne doivent pas être considéré comme un incident isolé. Elles sont la conséquence du broyage méthodique de l’enclave, transformée par une armée en roue libre en champ de ruines au prix d’un terrible bilan humain.

    Chaque jour qui passe à Gaza en révèle autant sur le calvaire enduré par les civils palestiniens que sur ce qu’est devenu Israël. Le 29 février, le jour même où le nombre de Palestiniens tués a dépassé le chiffre effarant de 30 000 personnes, selon une estimation de ce qui reste des services de santé contrôlés par le Hamas, une nouvelle tragédie s’est ajoutée aux horreurs de la guerre lancée en riposte aux massacres de civils israéliens perpétrés par la milice islamiste le 7 octobre 2023.

    Un convoi d’aide alimentaire a été pris d’assaut par des civils privés de tout près de la ville de Gaza, à proximité de positions israéliennes. Cette émeute de la faim et la bousculade qu’elle a déclenchée ont entraîné des tirs israéliens que l’armée a reconnus. Des dizaines de Palestiniens sont morts. Il s’agit de la conséquence des obstacles opposés par Israël à l’acheminement d’une aide devenue vitale, qui poussent inexorablement ce territoire surpeuplé vers une famine fabriquée de toutes pièces.

    Ce drame ne doit pas être considéré comme un incident isolé. Il est au contraire le révélateur de ce que l’Etat hébreu entend faire de Gaza après des combats auxquels il n’a d’ailleurs fixé pour l’instant aucun terme en dépit de l’absence de résultats concernant leur double objectif : la libération des otages israéliens kidnappés le 7 octobre et l’éradication totale du Hamas.
    Refus obstiné

    Après le broyage méthodique de l’étroite bande de terre, transformée par une armée en roue libre en champ de ruines au prix d’un terrible bilan humain, ce projet passe désormais par la destruction de la moindre forme d’administration. Il ne s’agit pas seulement de celle du Hamas. La tentative de mise à mort de l’UNRWA, l’agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens dont le travail est crucial à Gaza, s’inscrit dans cette perspective.
    Écouter aussi Crise à l’UNRWA : pourquoi l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens est dans la tourmente

    Ce dessein israélien est confirmé par le refus obstiné du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, de permettre le retour d’une Autorité palestinienne « revitalisée » selon le souhait du président des Etats-Unis, Joe Biden, pour supplanter le Hamas. Israël veut que règne le chaos. Le convoi pris d’assaut le 29 février n’avait d’ailleurs pas été organisé en coordination avec les agences onusiennes encore présentes sur place.

    Les alliés de l’Etat hébreu, à commencer par les Etats-Unis qui arment son bras sans s’émouvoir des crimes de guerre qu’ils permettent, comme les Européens, ont le choix. Ils peuvent s’accommoder par faiblesse de cette stratégie qui vise un retour, en bien pire, à la situation qui prévalait avant le 7 octobre 2023, soit l’étranglement de la bande de Gaza par un blocus terrestre et maritime impitoyable. Ils en seront de fait les complices s’ils continuent de financer sans rien exiger en retour la survie désormais en question de ce territoire, comme l’apparence de statu quo qui prévaut dans une Cisjordanie gangrenée par la colonisation israélienne.

    Ils peuvent au contraire décider d’instaurer le début d’un rapport de force s’ils sont convaincus que la protection des civils sur une terre pour laquelle Israël ne peut se prévaloir d’aucun droit reconnu internationalement est le préalable à la moindre perspective politique, refusée par ailleurs obstinément par Benyamin Nétanyahou. Il s’agit d’un choix difficile, surtout après des années de lâche désintérêt, mais il n’y a pas d’alternative à la honte.

    Se déciderait-on à se bouger un peu ?