L’affaire Tarnac
▻https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-idees/le-journal-des-idees-du-jeudi-15-mars-2018
Le Comité invisible, dix ans de subversion
Dans Le Monde, Nicolas Truong observe une évolution à l’égard du « ton péremptoire » et du « style comminatoire » hérités des situationnistes et de Guy Debord. « Voir la gueule de ceux qui sont quelqu’un dans cette société peut aider à comprendre la joie de n’y être personne », écrivaient-ils encore récemment pour justifier une forme militante de clandestinité. Aujourd’hui le collectif s’affiche pour organiser des débats, comme le 27 janvier autour du thème « Tout le monde déteste le travail », ou encore le 8 mars à Montreuil, où Julien Coupat a exprimé sa volonté de « ne pas s’enfermer dans un ghetto radical ». Ce soir-là, Frédéric Lordon ou l’écrivain Serge Quadruppani étaient présents. Le quotidien consacre sa double page Débats & analyses aux dix ans de subversion du Comité invisible, soulignant son indéniable empreinte. Un collectif d’intellectuels, d’écrivains et d’artistes signe une tribune de soutien aux « inculpés de Tarnac », parmi lesquels Giorgio Agamben, Olivier Cadiot ou Rony Brauman, Eric Fassin, Marielle Macé ou Jean-Luc Nancy… Ils dénoncent une justice « d’exception » qui incrimine les intentions et contamine le droit commun. Selon eux, les services de renseignement ont désormais les coudées franches et fonctionnent sous le régime de l’état d’urgence comme une « police politique ».