• Depuis le début, parmi les sources d’inspiration de What a day, il y a ces « remixes » étranges : des « pistes isolées » (Isolated Tracks) aux origines souvent obscures disponibles sur YouTube et permettant d’écouter séparément certains éléments de quelques vieilles chansons.
    Nombreuses sont celles issues du répertoire de la Classic Motown (Marvin Gaye, the four tops, the Temptations, Stevie Wonder, The Supremes, Jackson five, etc) : des chansons très célèbres et dont on peut écouter uniquement par exemple la piste de voix et celle de la basse électrique. Le résultat est très surprenant même quand on a l’impression d’avoir entendu ces titres des centaines de fois.
    Basse et voix se situent aux extrêmes opposés de l’orchestre, et ne sont envisagés en général que « reliés » par d’autres couches instrumentales (les percussions, l’harmonie des guitares et des claviers, etc), ainsi, ne conserver que la mélodie et la ligne de basse est plutôt inhabituel. On remarque dans le cas du répertoire de la Motown (littéralement l’usine à tubes des 60’s) qu’ une grande place était concédée au bassiste (James Jamerson notamment), bien plus grande que son rôle supposé, à savoir celui de poser les « fondations » du rythme et de l’harmonie. Il lui arrivait très souvent de développer un jeu riche et improvisé qui ne correspond ni au rôle prétendument austère de l’accompagnateur discret ni à celui du soliste bavard qu’endossent parfois certains bassistes pour prouver au monde qu’ils existent tout de même. C’est d’autant plus surprenant dans le cas qui nous intéresse puisqu’il s’agit d’un des premiers bassistes électriques de l’histoire de l’humanité et a fortiori de la pop music. Nombreux sont ceux qui pensent que c’est durant ces années que la plupart de codes propres à la fonction de la basse pop/rock/RnB/soul/funk/etc ont été développés même si la réalité contredit ce qu’on entend souvent dire sur le sujet. Dans le cas de la version de For Once in My Life (Stevie Wonder) par le jeune Stevie Wonder, aucune phrase n’est répétée durant tout le morceau, la basse développe son propre discours en interaction avec les autres éléments (voix, chœurs, flûte, et bien sûr section rythmique).
    Puisqu aucune version voix-basse n’existait de ce morceau, nous nous sommes prêtés à cet exercice de style, le plus fidèlement possible.

    https://www.youtube.com/watch?v=TmtUcS1nfoU&index=16&list=PLCZzuZ7904109KPP1D3Aw6uDiRRYOoAW9&t=0s


    #Stevie_wonder #James_Jamerson