• Ce dont je fais le deuil un #7_Octobre | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/081024/ce-dont-je-fais-le-deuil-un-7-octobre

    #Olivier_Tonneau
    Enseignant-chercheur à l’Université de Cambridge - Royaume Uni

    Je suis aujourd’hui en deuil. Le 7 octobre, j’ai tout de suite senti que quelque chose était mort et je disais à mes amis : « Israël, c’est fini ». Ils ne comprenaient pas et je ne savais pas moi-même expliquer ce que je voulais dire précisément. Dans les mois qui ont suivi, j’ai lu, écouté, écrit plusieurs textes et j’ai peu à peu éclairci ma propre intuition. Israël est mort le 7 octobre parce que son ambivalence a définitivement succombé ce jour-là. Ambivalence inhérente à un projet de libération nationale réalisé par une entreprise coloniale. Cette ambivalence condamnait d’avance le sionisme souverainiste, et la liste est interminable des grands esprits – les penseurs du Bund, Judah Magnes, Albert #Enstein, Hannah #Arendt - qui l’avaient d’emblée compris. Inversement, Zeev Sternhell soulignait à raison la pauvreté de la pensée sioniste, philosophiquement confuse, politiquement contradictoire, se débattant dès les années 1920 avec l’insoluble question palestinienne, allant de l’avant sans en avoir jamais trouvé la solution, à l’aveugle, vers la catastrophe.

          Israël fut un projet mal pensé, mal conçu, violemment réalisé. Il ne doit pas son existence au génie de ses pères fondateurs mais à des forces historiques autrement puissantes : l’oppression, l’extermination, l’abandon des #Juifs_d’Europe. Jamais les #sionistes ne seraient parvenus à leurs fins si le monde occidental tout entier, coupable, complice ou passif, ne leur avaient prêté la main. C’est pourquoi tant d’esprits lucides, après-guerre, ont été ambivalents. Pierre #Vidal-Naquet, Raymond #Aron, Maxime Rodinson ou encore Theodor #Adorno suivaient avec angoisse la croissance d’un Etat dont ils n’avaient pas soutenu la création, dont ils craignaient l’évolution, mais pour la population duquel ils ressentaient une profonde compassion. Même un partisan comme Albert Memmi pressentait l’impasse dans laquelle s’enfonçait Israël. Fidèle entre les fidèles, Vladimir #Jankélévich lui-même finit par manifester devant l’ambassade d’Israël contre la première guerre du Liban. Ce furent les décennies de l’ambivalence : on ne voyait pas, on n’a jamais vu, de perspective de paix en #Palestine, et pourtant on ne pouvait pas abandonner Israël. On était réduit à espérer que la société israélienne elle-même bougerait.

          L’histoire n’est jamais écrite. #Israël n’est pas le seul pays né du crime, et pas non plus le seul pays né du #colonialisme de peuplement. Son origine, si violente soit elle, ne déterminait pas sa fin. Il eût fallu qu’Israël évolue, qu’il connaisse son mouvement pour les droits civiques, son Mai 68, sa jeunesse antiraciste. C’est le contraire qui s’est produit. Parqués derrière un mur, les Palestiniens sont devenus l’invisible support de toutes les haines. La #shoah est devenue religion nationale mortifère. Le fanatisme a pénétré jusqu’au sommet de l’Etat. Soixante ans d’accoutumance à la violence dès la jeunesse ont sapé les capacités humaines fondamentales d’un peuple. Sans doute n’ai-je pris que faiblement et tardivement conscience de ces mutations profondes de la société israélienne. Je me suis fait des illusions sur Israël, non sur les crimes qu’il commettait, sur l’injustice structurelle qui le fondait, mais sur ses ressources spirituelles. Ce sont ces illusions qui se sont effondrées le 7 octobre.

          J’ai d’emblée, le 7 octobre, pensé à ce qui allait suivre. Alors que j’appelais mon ami Noam pour m’assurer qu’il était vivant, mon effroi se projetait déjà vers les crimes qu’Israël allait commettre. Il n’y avait aucun doute à avoir : la riposte serait au-delà de tout ce que l’on avait connu, et elle serait soutenue par la population. L’horreur des événements qui ont suivi ont encore dépassé mes craintes. Et l’ambivalence est morte quand il est devenu manifeste qu’Israël n’avait plus d’illusion sur lui-même : que ses gouvernants assumaient sans ambages, sans pudeur, leur pulsion meurtrière. Se faire illusion sur soi-même, c’est encore quelque chose : c’est ce qui permet une prise de conscience qu’on n’est pas tel qu’on voudrait être. Quand, la prise de conscience ayant eu lieu, on décide de rester tel qu’on est, que reste-t-il à espérer ?

          Le 7 octobre, j’ai craint intuitivement qu’Israël ne se damne sans retour. J’ai été d’autant plus anxieusement porté à dire ce qu’avaient été ses ambivalences ; à rappeler de quelle terrible histoire ce pays, ce piège, est né. Je ne supportais pas que les crimes qui s’annonçaient soient rétrospectivement imputés à tant de personnes merveilleuses, Kafka, Magnes, Buber, Jankelevich, Memmi, qui tous ont ressenti un profond besoin d’Israël. Je ne pouvais pas accepter que les crimes d’Israël permettent de balayer d’un revers de main le besoin auquel Israël devait répondre et de criminaliser, par-delà ses actions, l’aspiration dont l’Etat hébreu était né. Pourquoi cela m’était-il à ce point intolérable ? Il m’a fallu des mois pour trouver la réponse à cette question.

          Petit-fils de déportés, j’ai grandi dans l’ombre de la shoah et j’ai tout fait pour m’en extraire. Ma sœur et moi refusions obstinément d’écouter ce que notre mère voulait nous en dire. Il est des mémoires qui ne peuvent se transmettre sans empoisonner. Je me suis passionné pour bien des choses dans ma vie mais je n’ai jamais lu le moindre livre sur la déportation. Encore aujourd’hui, je sais que mes grands-parents furent déportés à Mauthausen et Ravensbrück mais je ne sais jamais lequel fut envoyé dans quel camp. J’ai fini par comprendre cette année que j’avais déplacé ma question juive de la shoah vers Israël et qu’en défendant Israël – non pas ses actes, mais son idée, quand bien même il eût mieux valu que celle-ci ne se réalise jamais – je défendais à ma manière la mémoire de la déportation. Je crois être parvenu à une analyse historique assez étayée d’Israël ; je constate pourtant, rétrospectivement, que cette analyse est la projection dans l’Histoire de ma propre histoire.

          La violence commise par Israël est pour moi la continuation de la violence de la Shoah. Le peuple Israélien m’apparaît comme un unique rescapé, hanté par la violence qu’il a subi, cherchant aveuglément un refuge, écartant violemment tout obstacle, ne sachant plus, dans la violence qu’il exerce, ce qui relève de la conquête, de la défense, de la vengeance ou de la compulsion post-traumatique. Chaque fois qu’Israël commet un crime, c’est comme si la shoah continuait : comme si le cercle interminable de la violence se perpétuait ; et les massacres du 7 octobre, dans leur cruauté excédant les impératifs de la résistance, apparaissent comme un signe de la contamination des Palestiniens par cette violence. Les Palestiniens, toutes mes rencontres, tous les récits le disent, sont de ces peuples à la douce hospitalité, tels que ceux que j’ai rencontrés, enfant, à l’orée du Sahara – mais c’est une autre histoire. De voir ce peuple-là infecté à son tour par la cruauté, c’est à désespérer. Je comprends ainsi ce que je cherche en Palestine, pourquoi j’ai les yeux braqués sur Israël : le dénouement de ma propre histoire, le moment où les victimes réussiront à s’arracher à la compulsion de la violence. Si Israël est un symptôme de la shoah, l’abcès de fixation de sa part intransmissible, la paix en Israël est la seule manière dont le gouffre de la shoah puisse se refermer. Si le 7 octobre est un jour noir pour moi, un jour de deuil, c’est parce que ce jour-là, je n’ai plus vu aucune raison d’espérer.

          Ma névrose est peut-être mauvaise historienne. Dans le monde entier, on s’indigne du déchaînement de violences à Gaza, au Liban, en Cisjordanie. Des voix juives participent à ce vaste mouvement. Elles se font même entendre en Israël, si rares soient-elles. Sauront-elles porter, au-delà du cercle de la vengeance, l’aspiration à la liberté partagée ? La mort travaille, la vie résiste. La vie est toujours la dernière raison d’espérer.

    • Une petite objection : les juifs d’aujourd’hui n’ont absolument rien subi concrètement de l’holocauste des années 40 (heureusement !). La majorité d’entre eux sont des personnes plutôt bien insérées socialement.

      Aucun de ceux que j’ai connu/que je connais, qu’ils soient des soutiens d’Israël, ou des critiques de cet état, ne m’ont paru « hantés par la violence de l’holocauste ». Ou alors, ils le cachent bien ...

      En France en tout cas, peu de juifs portent réellement une peur « que ça recommence ».

    • Pas du tout d’accord @stephane_m J’en veux pour signe, parmi d’innombrables exemples, ce titre du Monde (https://www.lemonde.fr/guerre-au-proche-orient/article/2024/10/07/le-7-octobre-nous-a-fait-repasser-en-mode-survie-en-israel-une-societe-dans-) : « Le 7-Octobre nous a fait repasser en mode survie » : en Israël, une société dans la peur et la confusion."
      Il m’a fallu aller dans le coeur de l’article pour comprendre que le "re" faisait allusion à l’anhilation des juifs durant la seconde GM dans le discours de ce jeune appelé, petit-fils de déporté si je me souviens bien...

    • Le passé ne passe pas. Oui, l’extermination nazie, est toujours là, même pour pour qui n’a pas eu d’ancêtre directement concerné. Et avant le nazisme, des siècles de persécutions, d’exils contraints, et parfois de massacre.

      C’est sur ce fond qu’Israël devient une sorte d’OAS de l’occident (mais dire cela c’est déjà supposer comme Bartov que l’occident peut lâcher ou contraindre son pion...). Ce que font les israéliens ce n’est pas juste jouer la carte occidentale de la région, ils font actuellement ce qu’ils ont appris de l’Europe, et encore autrement ce qu’ils ont appris de la conquête des Amériques (fabriquer des « indiens » à faire disparaître comme disait plus ou moins Saïd) .

      C’est en cela que ce qui a lieu a une portée universelle, par-dela toutes les condamnations justifiées d’Israël, par delà tous les camps en présence.

      Qui croira après cela aux leçons de l’histoire ?

      #répétition (et c’est pas celle de Schopenhauer)

      edit Et qui ne subit pas encore aujourd’hui le fait que le peuple de la philosophie, des personnes de haute culture (je cause pas d’Hitler mais de divers dignitaires et nazis ordinaires) aient pu organiser bureaucratiquement après l’avoir bricolé avec soin bien avant 1942 un massacre industriel de population ? Ceux qui ne pensent à rien à propos de l’espèce qui est la leur, la nôtre (oui, il s’en faut de peu que nous ne soyons pas tous des nazis allemands). Personne d’autre.

      again Sans oublier le traumatisme des rescapés et de leurs descendants, de ceux qui n’ont pas fait partie de ces 5 à 6 millions de morts du « simple fait » qu’ils étaient juifs.

    • idem tout à fait d’accord avec @gonzo et pas d’acc avec @stephane_m, on n’efface pas les stigmates et plaies (touchant une grande majorité des familles, si ce n’est l’ensemble) en une génération... ce serait vraiment mal (re)connaître ce qui me paraît une évidence.

    • Les traumatismes se transmettent. En sortir est difficile. L’exemple des violences intra-familiales est significatif. Pas de raison que ce soit différent pour les guerres et massacres. Ce qui devrait d’ailleurs nous mettre la puce à l’oreille quand certains tentent de faire comprendre que massacrer Gaza ou le Liban est un mauvais point d’appui pour espérer la paix à moyen ou long terme.

  • « #Care » : comment l’étude du #travail_domestique permet de réécrire l’histoire

    La notion de care s’est imposée dans le langage courant et politique pour qualifier l’ensemble des activités – rémunérées ou non – qui consistent à prendre soin des autres et de leur cadre de vie ; à assurer le « #travail_reproductif » et non seulement « productif ». Cela recouvre notamment les métiers ou pratiques sociales d’#aide_à_la_personne, les secteurs infirmiers ou médicaux, ou encore un grand nombre de tâches dites « domestiques ».

    Les économistes féministes se sont depuis longtemps approprié cette notion pour mettre en valeur des formes de travail exercées par les #femmes et non reconnues socialement et dans les #statistiques économiques, en particulier le #travail_domestique_non_rémunéré. Il ne s’agit pas d’essentialiser des différences entre hommes et femmes mais au contraire de partir du principe que rendre visibles toutes les formes de travail est une étape nécessaire vers l’#égalité, la #reconnaissance_sociale et économique et le partage de ces tâches.

    En outre, alors que les mutations sociales et technologiques du XXe siècle ont diminué le temps de travail consacré au care et les tâches domestiques, il est probable que le vieillissement de la population inverse cette tendance. Il implique en particulier une augmentation de la demande de soin et d’aide à la personne, pratiques qui peuvent être rémunérées ou non, reposant dans ce dernier cas sur des liens familiaux ou amicaux.

    La loi de 2019 sur les congés de proche aidant et les discussions récurrentes sur les pénuries de personnel pour l’aide à domicile montrent combien nos sociétés se préparent – encore trop lentement et difficilement – aux mutations économiques et sociales causées par le vieillissement.

    #Valorisation_monétaire du travail domestique

    Il y a évidemment un débat au sein des économistes quant à l’opportunité de compter le travail de care domestique qui n’apparaît pas dans les statistiques officielles et donc de lui donner une #valeur_monétaire. Outre les difficultés méthodologiques de cette quantification, la question est de savoir si valoriser les pratiques non rémunérées comme un travail salarié ne va pas à l’encontre de l’éthique du care en mettant sur le même plan des formes de travail non équivalentes.

    La réponse que les économistes féministes apportent à cette question est que la construction de statistiques et la valorisation monétaire est aujourd’hui le meilleur moyen de montrer l’ampleur du #travail_féminin et la persistance des inégalités entre femmes et hommes au sein du ménage hétérosexuel (voir le récent résumé de Nancy Folbre présentant ces arguments et la recherche dans ce domaine, dont la première contribution remonte à l’ouvrage de Margaret Reid, Economics of household production, publié en… 1934).

    Depuis #Margaret_Reid, et encore plus depuis la réappropriation du concept de care en économie dans les années 1980 et 1990, notamment par Nancy Folbre, les économistes ont donc tenté de quantifier le travail domestique, dans le passé quasi-essentiellement exercé par les femmes. L’objectif est de voir comment cette comptabilisation change notre vision du #développement_économique, habituellement mesuré par des salaires et le temps de travail masculins, puis par le #produit_intérieur_brut, qui exclut les tâches domestiques.

    Il existe des tentatives actuelles pour inclure les estimations du travail domestique dans le #PIB, mais seule l’histoire économique permet de prendre la mesure du #biais que l’absence de prise en compte du travail féminin dans les statistiques cause à nos représentations du développement économique.

    Dans un article récemment paru dans le Journal of Economic History, « Careworn : The Economic History of Caring Labor » (https://www.cambridge.org/core/journals/journal-of-economic-history/article/careworn-the-economic-history-of-caring-labor/68D8EDEB50DCF2AB012433755741108B), la professeure d’histoire économique Jane Humphries cherche à produire une telle estimation pour l’Angleterre sur très longue période, de 1270 à 1860. Ses précédentes recherches ont déjà révolutionné l’#histoire_économique en montrant comment la prise en compte du travail des enfants, puis la construction de séries de salaire des femmes, changeaient le récit traditionnel de la révolution industrielle du XIXe siècle.

    Humphries commence par rappeler le paradoxe des recherches actuelles d’histoire économique quantitative qui ont entrepris de calculer des séries de PIB, de niveau de vie et de prix depuis le Moyen-Âge (voir notamment les travaux de #Robert_Allen et #Stephen_Broadberry). Le calcul d’évolution des prix repose en effet sur la définition d’un panier de biens représentatif de la consommation de base (viande, lait, céréales etc.). Mais l’essentiel du travail des femmes nécessaire pour transformer ces biens de base en consommation domestique, nécessaire pour soutenir le travail rémunéré de l’homme du foyer, n’est pas pris en compte dans les statistiques de production !

    Soutien au travail de l’homme salarié

    Elle rappelle aussi les nombreuses heures nécessaires pour maintenir l’#hygiène dans un foyer, avant la généralisation de l’eau courante et des sanitaires au XXe siècle. Rassemblant de nombreuses sources d’origine et fréquence différentes sur le temps de travail domestique et sur le #salaire horaire de ce travail lorsqu’il était rémunéré, Humphries tente de calculer la valeur totale du travail domestique qui était nécessaire pour qu’un foyer puisse subsister, permettant à l’homme de s’en absenter pour travailler au-dehors.

    Même ses estimations les plus basses montrent qu’au moins 20 % de la production totale de valeur (ce que nous appelons aujourd’hui PIB) était consacrée aux #tâches_domestiques – et sont donc absentes de nos mesures habituelles Et si ce chiffre n’était pas plus important dans le passé qu’aujourd’hui, c’est que l’autrice valorise le travail féminin au prix du salaire des femmes de l’époque, qui était très inférieur à celui des hommes.

    Notons que l’article ne quantifie que les tâches domestiques liées à la consommation et l’entretien du foyer ; l’autrice souligne qu’elle n’a pas quantifié ce qui touche au « travail reproductif », en particulier la mise au monde et l’allaitement des enfants.

    Mais la professeure d’histoire économique s’intéresse ici davantage à l’évolution du coût et temps du travail domestique – relativement au #travail_salarié – au cours des siècles. Elle remarque en particulier une forte augmentation du travail domestique, et de sa valeur relative, lors de la « révolution industrieuse » du XVIIIe siècle, précédant la « révolution industrielle » du XIXe siècle.

    Regard biaisé sur l’économie

    A la suite des travaux de #Jan_de_Vries, on parle de « #révolution_industrieuse » pour caractériser l’augmentation du temps de travail (en termes de nombre d’heures salariées) causée par la nécessité de maintenir ou accroître le niveau de consommation du ménage. De manière cohérente avec le fait que la révolution industrieuse coïncidait avec une diversification et multiplication des biens de consommation, Humphries montre que le travail domestique nécessaire pour soutenir le travail de l’homme salarié augmentait en même temps que ce dernier.

    Plus les ménages avaient accès à de nouveaux produits (tissus, sucre, viande, thé etc.), plus les femmes devaient travailler pour que les hommes puissent les consommer et en profiter. Pour les femmes mariées, conclut-elle, la « révolution industrieuse » n’a pas coïncidé avec une augmentation du travail salarié mais a pris une forme domestique, obscurcissant ainsi encore plus la contribution des femmes à la #croissance_économique et l’amélioration du niveau de vie.

    Rappelons, comme Humphries elle-même, la fragilité de ces premières estimations qui reposent sur des sources incomplètes et des hypothèses statistiques fortes.

    Toutefois, ce travail a le mérite de mettre à nouveau en lumière combien notre regard sur l’histoire économique est biaisé si nous ne réalisons pas que l’activité économique mesurée au cours du temps (par les statistiques de prix, salaires et production) ne pouvait s’accomplir que parce qu’elle était rendue possible par le travail domestique des femmes. Celui-ci était pourtant invisible dans les statistiques de population ou de production qui devinrent au XIXe siècle un nouveau pilier de la gestion des Etats modernes et de la compréhension de l’économie.

    https://www.alternatives-economiques.fr/eric-monnet/care-letude-travail-domestique-permet-de-reecrire-lhi/00112088
    #rémunération #invisibilisation #économie #économie_féministe #quantification #rémunération #salaire

    • Care Provision and the Boundaries of Production

      Whether or not they provide subjective satisfaction to providers, unpaid services and non-market transfers typically contribute positively to total output, living standards, and the social climate. This essay describes some quantitative dimensions of care provision and reviews their implications for the measurement of economic growth and the explanation of relative earnings, including the gender wage differential. It also calls attention to under-explored aspects of collective conflict over legal rules and public policies that shape the distribution of the net costs of care provision.

      https://www.aeaweb.org/articles?id=10.1257/jep.38.1.201

    • Canzone di Alekos

      Alekos è preso
      Gli hanno strappato le unghie
      Nel cazzo ha un uncino rovente
      Le piante dei piedi livide, battute
      Le costole spaccate, frantumate
      Alekos sputa e morde
      Perde conoscenza, sputa e morde

      E Lelia l’han portata via
      Che dormiva nel letto a casa sua
      È stata bendata, è stata legata
      Sul tavolo di ferro è stata violentata
      La corrente alternata nei neuroni
      I calci, i bastoni
      Lelia urla e trema

      Se ci sentissero ora, se ci vedessero cosı̀
      Molli assuefatti collusi distratti
      Riderebbero o forse si sparerebbero in fronte
      Per non saperne più niente?

      E Jan si è dato fuoco
      In mezzo alla piazza si è dato fuoco
      Il suo cervello si è incenerito
      Il suo cuore gonfio di fatica è bruciato
      Per la Cecoslovacchia umiliata e disperata

      Hanno sparato a Giancarlo sul portone di casa
      Dieci colpi non solo uno
      Dieci buchi sulla faccia, dieci buchi nella testa
      Giancarlo non percepiva salario
      Ventisei anni, carne da martirio

      Se ci sentissero ora, se ci vedessero cosı̀
      Molli assuefatti collusi distratti
      Riderebbero o forse si sparerebbero in fronte
      Per non saperne più niente?

      E Alekos scrive poesie con il suo sangue
      Alekos scrive poesie con il suo sangue
      Non chiede pietà, sputa e morde
      Alekos scrive poesie con il suo sangue

      E a tutti gli altri noti o sconosciuti chiedo scusa per tutto
      Dico grazie, e chiedo scusa per tutto

      https://www.youtube.com/watch?v=uUoOv3QcGZE


      #torture #Alekos_Panagulis #chanson #musique #Aléxandros_Panagoúlis #dictature #dictature_des_colonels #Giancarlo_Siani #Lelia_Perez #Jàn_Palach

  • Du déni des réalités monétaires.
    Le plan de transformation de l’économie française du Shift Project (2022)

    J’ai entre les mains le fameux PTFE, plan de transformation de l’économie française, paru en 2002 et rédigé par le Shift Project. Le plan est composé de 15 chapitres rédigés par des personnes différentes - le célèbre Jancovici n’a écrit que l’avant-propos et le mot de la fin - correspondant chacun à un axe d’analyse ou domaine d’activité : énergie, industrie, agriculture/alimentation, fret, mobilité quotidienne, mobilité longue distance, automobile, logement, emploi, administration publique, santé, culture, villes/territoires, finances publiques/épargne.

    A chaque fois, ce sont des scénarios chiffrés de décroissance des consommations physiques qui sont donnés, en même temps que les stratégies énergétiques correspondantes, différentes pour chaque domaine, dans l’objectif d’une baisse de 5%/an des émissions carbone jusqu’en 2050 et de sortie des énergies fossiles.

    On parle d’économie, mais il aurait mieux fallu parler d’organisation matérielle imaginaire, décrite comme s’il s’agissait de gérer rationnellement des choses et des activités, en totale indépendance avec leur valeur monétaire.

    En effet :

    Le PTEF parle de tonnes, de watts, de personnes et de compétences. Mais il parle peu d’argent, et jamais comme d’une donnée d’entrée du problème posé : face à ce problème, l’épargne et la monnaie ne sont des facteurs limitants les plus sérieux.

    (p.29)

    Il n’y avait pas un seul économiste ou spécialiste des questions monétaires dans l’équipe des rédacteurs ?

    C’est évidemment totalement délirant, de penser cela et d’écrire un plan de transformation sans se poser la question des tout premiers obstacles qui se posent, dès qu’on imagine faire des choix rationnels, donc indépendants du fétiche monétaire. C’est en décalage complet avec la réalité de nos sociétés, avant tout et en premier lieu marchandes.

    Il y a cependant le dernier chapitre qui aborde la question du financement (7 pages sur un document de 240 pages). Qu’y trouve-t-on ?

    Une référence à la planification d’après-guerre en France (commissariat général au plan).
    Le constat que collectivités et petites entreprises n’ont pas de marge de manœuvre en matière de financement.
    L’appel à l’Etat pour résoudre ces problèmes de financement, alors que la création monétaire en amont de toutes les activités est décidée par les banques privées.

    Pourtant, il est reconnu que :

    La contrainte de rentabilité reste le principal outil de pilotage des entreprises aujourd’hui, et ce à des niveaux incompatibles avec les réalités physiques des ressources disponibles, et à des échéances bien trop courtes. (...) C’est également le critère de rentabilité - étroitement lié à celui de risque - qui guide la main des banques et organismes financiers qui ont les moyens de financer les entreprises pour leurs investissements.

    (p. 230)

    Et donc ?

    Il s’agit donc de proposer des moyens permettant de faire en sorte que les investissements nécessaires à la transformation de l’économie soient perçus comme suffisamment rentables, et le risque comme suffisamment maîtrisé (compte tenu du rendement)

    Ou encore :

    Il convient donc d’inciter les banques à réaliser des prêts auprès des TPE-PME dans le cadre de la transformation de l’économie.

    Et :

    Pour les grandes entreprises, principalement financées par les marchés, nos travaux ont permis d’identifier spécifiquement un certain nombre d’outils pour canaliser les investissements. La régulation financière pourrait ainsi réorienter massivement l’investissement privé vers la transition écologique, en s’appuyant sur des dispositions françaises existantes d’information sur l’impact climat des entreprises. Une condition nécessaire à une telle orchestration est d’avoir accès à des analyses et à des métriques...

    ... donc d’autres études et analyses en perspectives à faire, tout en continuant à ne pas analyser les effets propres de la monnaie, sur un plan tout à fait logique et concret. Comme on fait correspondre une gestion de volume d’émissions CO2 à diminuer dans tous les secteurs avec une gestion comptable de l’argent de ces mêmes flux, argent qui se doit d’augmenter lui ? Comment peut-on espérer gérer les effets rebonds dans une économie monétaire ?

    #énergie #Jancovici #économie #climat #monnaie

  • Au #Darfour, la terreur à huis clos : « Ils veulent nous rayer de la carte »

    Depuis le 15 avril et le début de la #guerre au #Soudan, plus de 420 000 personnes se sont réfugiées dans l’est du #Tchad. Principalement issues des communautés non arabes du Darfour, elles témoignent d’attaques délibérées contre les civils, de multiples #crimes_de_guerre, et dénoncent un #nettoyage_ethnique.

    Un mélange de boue et de sang. Des corps emportés par le courant. Des cris de détresse et le sifflement des balles transperçant l’eau marronasse. C’est la dernière image qui hante Abdelmoneim Adam. Le soleil se levait à l’aube du 15 juin sur l’oued Kaja – la rivière saisonnière gonflée par les pluies qui traverse #El-Geneina, capitale du Darfour occidental – et des milliers de personnes tentaient de fuir la ville.

    Partout, des barrages de soldats leur coupaient la route. « Ils tiraient dans le tas, parfois à bout portant sur des enfants, des vieillards », se souvient Abdelmoneim, qui s’est jeté dans l’eau pour échapper à la mort. Des dizaines d’autres l’ont suivi. Une poignée d’entre eux seulement sont arrivés indemnes sur l’autre rive. Lui ne s’est plus jamais retourné.

    Ses sandales ont été emportées par les flots, l’obligeant à poursuivre sa route pieds nus, à la merci des épines. Attendant le crépuscule, il a coupé à travers champs, sous une pluie battante, évitant une dizaine de check-points tenus par les paramilitaires et slalomant entre les furgan, les campements militaires des miliciens arabes qui encerclaient El-Geneina. Il lui a fallu 13 heures pour parcourir la vingtaine de kilomètres qui le séparait du Tchad.

    Le Darfour s’est embrasé dans le sillage de la guerre amorcée le 15 avril à Khartoum entre l’armée régulière dirigée par le général Abdel Fattah al-Bourhane et les #Forces_paramilitaires_de_soutien_rapide (#FSR) du général Hemetti. Dans cette région à l’ouest du pays, meurtrie par les violences depuis 2003, le #conflit a pris une tournure ethnique, ravivant des cicatrices jamais refermées entre communautés.

    Dans la province du Darfour occidental qui borde le Tchad, l’armée régulière s’est retranchée dans ses quartiers généraux, délaissant le contrôle de la région aux FSR. Ces dernières ont assis leur domination en mobilisant derrière elles de nombreuses #milices issues des #tribus_arabes de la région.

    À El-Geneina, bastion historique des #Massalit, une communauté non arabe du Darfour à cheval entre le Soudan et le Tchad, environ 2 000 volontaires ont pris les armes pour défendre leur communauté. Ces groupes d’autodéfense, qui se battent aux côtés d’un ancien groupe rebelle sous les ordres du gouverneur Khamis Abakar, ont rapidement été dépassés en nombre et sont arrivés à court de munitions.

    Après avoir accusé à la télévision les FSR et leurs milices alliées de perpétrer un « génocide », le gouverneur massalit Khamis Abakar a été arrêté le 14 juin par des soldats du général Hemetti. Quelques heures plus tard, sa dépouille mutilée était exhibée sur les réseaux sociaux. Son assassinat a marqué un point de non-retour, le début d’une hémorragie.
    Démons à cheval

    En trois jours, les 15, 16 et 17 juin, El-Geneina a été le théâtre de massacres sanglants perpétrés à huis clos. La ville s’est vidée de plus de 70 % de ses habitant·es. Des colonnes de civils se pressaient à la frontière tchadienne, à pied, à dos d’âne, certains poussant des charrettes transportant des corps inertes. En 72 heures, plus de 850 blessés de guerre, la plupart par balles, ont déferlé sur le petit hôpital d’Adré. « Du jamais-vu », confie le médecin en chef du district. En six mois, plus de 420 000 personnes, principalement massalit, ont trouvé refuge au Tchad.

    Depuis le début du mois de septembre, les affrontements ont baissé en intensité mais quelques centaines de réfugié·es traversent encore chaque jour le poste-frontière, bringuebalé·es sur des charrettes tirées par des chevaux faméliques. Les familles, assises par grappes sur les carrioles, s’accrochent aux sangles qui retiennent les tas d’affaires qu’elles ont pu emporter : un peu de vaisselle, des sacs de jute remplis de quelques kilos d’oignons ou de patates, des bidons qui s’entrechoquent dans un écho régulier, des chaises en plastique qui s’amoncellent.

    Les regards disent les longues semaines à affronter des violences quotidiennes. « Les milices arabes faisaient paître leurs dromadaires sur nos terres. Nous n’avions plus rien à manger. Ils nous imposaient des taxes chaque semaine », témoigne Mariam Idriss, dont la ferme a été prise d’assaut. Son mari a été fauché par une balle. Dans l’immense campement qui entoure la bourgade tchadienne d’Adré, où que se tourne le regard, il y a peu d’hommes.

    « Les tribus arabes et les forces de Hemetti se déchaînent contre les Massalit et plus largement contre tous ceux qui ont la #peau_noire, ceux qu’ils appellent “#ambay”, les “esclaves” », dénonce Mohammed Idriss, un ancien bibliothécaire dont la librairie a été incendiée durant les attaques. Le vieil homme, collier de barbe blanche encadrant son visage, est allongé sur un lit en fer dans l’obscurité d’une salle de classe désaffectée. « On fait face à de vieux démons. Les événements d’El-Geneina sont la continuation d’une opération de nettoyage ethnique amorcée en 2003. Les #Janjawid veulent nous rayer de la carte », poursuit-il, le corps prostré mais la voix claquant comme un coup de tonnerre.

    Les « Janjawid », « les démons à cheval » en arabe. Ce nom, souvent prononcé avec effroi, désigne les milices essentiellement composées de combattants issus des tribus arabes nomades qui ont été instrumentalisées en 2003 par le régime d’Omar al-Bachir dans sa guerre contre des groupes rebelles du Darfour qui s’estimaient marginalisés par le pouvoir central. En 2013, ces milices sont devenues des unités officielles du régime, baptisées Forces de soutien rapide (FSR) et placées sous le commandement du général Mohammed Hamdan Dagalo, alias Hemetti.

    À la chute du dictateur Omar al-Bachir en avril 2019, Hemetti a connu une ascension fulgurante à la tête de l’État soudanais jusqu’à devenir vice-président du Conseil souverain. Partageant un temps le pouvoir avec le chef de l’armée régulière, le général Bourhane, il est désormais engagé dans une lutte à mort pour le pouvoir.
    Un baril de poudre prêt à exploser

    Assis sur des milliards de dollars amassés grâce à l’exploitation de multiples #mines d’#or, et grâce à la manne financière liée à l’envoi de troupes au Yémen pour y combattre comme mercenaires, Hemetti est parvenu en quelques années à faire des FSR une #milice_paramilitaire, bien équipée et entraînée, forte de plus de 100 000 combattants, capable de concurrencer l’armée régulière soudanaise. Ses troupes gardent la haute main sur le Darfour. Sa région natale, aux confins de la Libye, du Tchad et de la Centrafrique, est un carrefour stratégique pour les #ressources, l’or notamment, mais surtout, en temps de guerre, pour les #armes qui transitent par les frontières poreuses et pour le flux de combattants recrutés dans certaines tribus nomades du Sahel, jusqu’au Niger et au Mali.

    Depuis la chute d’Al-Bachir, les milices arabes du Darfour, galvanisées par l’ascension fulgurante de l’un des leurs à la tête du pouvoir, avaient poursuivi leurs raids meurtriers sur les villages et les camps de déplacé·es non arabes du Darfour, dans le but de pérenniser l’occupation de la terre. Avant même le début de la guerre, les communautés à l’ouest du Darfour étaient à couteaux tirés.

    La ville d’El-Geneina était segmentée entre quartiers arabes et non arabes. Les kalachnikovs se refourguaient pour quelques liasses de billets derrière les étalages du souk. La ville était peuplée d’un demi-million d’habitant·es à la suite des exodes successifs des dizaines de milliers de déplacé·es, principalement des Massalit. El-Geneina était devenue un baril de poudre prêt à exploser. L’étincelle est venue de loin, le 15 avril, à Khartoum, servant de prétexte au déchaînement de violence à plus de mille kilomètres à l’ouest.

    Mediapart a rencontré une trentaine de témoins ayant fui les violences à l’ouest du Darfour. Parmi eux, des médecins, des commerçants, des activistes, des agriculteurs, des avocats, des chefs traditionnels, des fonctionnaires, des travailleurs sociaux. Au moment d’évoquer « al-ahdath », « les événements » en arabe, les rescapés marquent un temps de silence. Souvent, les yeux s’embuent, les mains s’entortillent et les premiers mots sont bredouillés, presque chuchotés.

    « Madares, El-Ghaba, Thaoura, Jamarek, Imtidad, Zuhur, Tadamon » : Taha Abdallah énumère les quartiers d’El-Geneina anciennement peuplés de Massalit qui ont aujourd’hui été vidés de leurs habitant·es. Les maisons historiques, le musée, l’administration du registre civil, les archives, les camps de déplacé·es ont été détruits. « Il n’y a plus de trace, ils ont tout effacé. Tout a été nettoyé et les débris ramassés avec des pelleteuses », déplore le membre de l’association Juzur, une organisation qui enquêtait sur les crimes commis à l’ouest du Darfour.

    Sur son téléphone, l’un de ses camarades, Arbab Ali, regarde des selfies pris avec ses amis. Sur chaque photo, l’un d’entre eux manque à l’appel. « Ils ne sont jamais arrivés ici. » Sur l’écran, son doigt fait défiler des images de mortiers, de débris de missiles antiaériens tirés à l’horizontale vers des quartiers résidentiels. « J’ai retrouvé la dépouille d’un garçon de 20 ans, le corps presque coupé en deux », s’étouffe le jeune homme assis à l’ombre d’un rakuba, un préau de paille.

    Ce petit groupe de militants des droits humains dénonce une opération d’élimination systématique ciblant les élites intellectuelles et politiques de la communauté massalit, médecins, avocats, professeurs, ingénieurs ou activistes. À chaque check-point, les soldats des FSR ou des miliciens sortaient leur téléphone et faisaient défiler le nom et les photos des personnes recherchées. « S’ils trouvent ton nom sur la liste, c’est fini pour toi. »

    L’avocat Jamal Abdallah Khamis, également membre de l’association Juzur, tient quant à lui une autre liste. Sur des feuilles volantes, il a soigneusement recopié les milliers de noms des personnes blessées, mortes ou disparues au cours des événements à El-Geneina. Parmi ces noms, se trouve notamment celui de son mentor, l’avocat Khamis Arbab, qui avait constitué un dossier documentant les attaques répétées des milices arabes sur un camp de déplacé·es bordant la ville. Il a été enlevé à son domicile, torturé, puis son corps a été jeté. Les yeux lui avaient été arrachés.

    « Tous ceux qui tentaient de faire s’élever les consciences, qui prêchaient pour un changement démocratique et une coexistence pacifique entre tribus, étaient dans le viseur », résume Jamal Abdallah Khamis. Les femmes n’ont pas échappé à la règle. Zahra Adam était engagée depuis une quinzaine d’années dans une association de lutte contre les violences faites aux femmes. Son nom apparaissait sur les listes des miliciens. Elle était recherchée pour son travail de documentation des viols commis dans la région. Rien qu’entre le 24 avril et le 20 mai, elle a recensé 60 cas de viols à El-Geneina. « Ensuite, on a dû arrêter de compter. L’avocat chargé du dossier a été éliminé. Au total, il y a des centaines de victimes, ici, dans le camp. Mais la plupart se terrent dans le silence », relate-t-elle.

    De nombreuses militantes ont été ciblées. Rabab*, une étudiante de 23 ans engagée dans un comité de quartier, avait été invitée sur le plateau d’une radio locale quelques jours avant le début de la guerre. Sur les ondes, elle avait alerté sur le risque imminent de confrontations entre communautés. Début juin, elle a été enlevée dans le dortoir de l’université par des soldats enturbannés, puis embarquée de force, les yeux bandés, vers un compound où une soixantaine de filles étaient retenues captives. « Ils disaient : “Vous ne reverrez jamais vos familles.” Ils vendaient des filles à d’autres miliciens, parfois se les échangeaient contre un tuk-tuk », témoigne-t-elle d’une voix éteinte, drapée d’un niqab noir, de larges cernes soulignant ses yeux.

    Depuis 2003, au Darfour, le corps des femmes est devenu un des champs de bataille. « Le viol est un outil du nettoyage ethnique. Ils violent pour humilier, pour marquer dans la chair leur domination. Ils sont fiers de violer une communauté qu’ils considèrent comme inférieure », poursuit Zahra, ajoutant que même des fillettes ont été violées au canon de kalachnikov.

    Selon plusieurs témoins rencontrés par Mediapart, dans les jours qui ont suivi les massacres de la mi-juin, plusieurs chefs de milices arabes, en coordination avec les Forces de soutien rapide, ont entrepris de dissimuler les traces du carnage. Les équipes du Croissant-Rouge soudanais ont été chargées par un « comité sanitaire » de ramasser les corps qui jonchaient les avenues.

    « L’odeur était pestilentielle. Les cadavres pourrissaient au soleil, parfois déchiquetés par les chiens », souffle Mohammed*, le regard vide. « Chaque jour, on remplissait la benne d’un camion à ras bord. Elle pouvait contenir plus d’une cinquantaine de corps et les camions faisaient plusieurs allers-retours », détaille Ahmed*, un autre témoin forcé de jouer les fossoyeurs pendant dix jours, « de 8 à 14 heures ». Les équipes avaient interdiction de prendre des photos et de décompter le nombre de morts. Il leur était impossible de savoir où les camions se rendaient.
    Une enquête de la Cour pénale internationale

    Échappant aux regards des soldats, l’étudiant de 28 ans s’est glissé entre la cabine et la benne de l’un des camions. Le chauffeur a pris la direction d’un site appelé Turab El-Ahmar, à l’ouest de la ville. « Les trous étaient déjà creusés. À plusieurs reprises, un camion arrivait, levait la benne et déversait les corps », se souvient-il. Puis une pelleteuse venait reboucher la fosse.

    Quartier par quartier, maison par maison, ils ont ratissé la ville d’El-Geneina. « En tout, il y a eu au moins 4 000 corps enterrés », estime Mohammed. Début septembre, le Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme a annoncé avoir reçu des informations crédibles sur l’existence de treize fosses communes.

    Les paramilitaires nient toute responsabilité dans ce qu’ils dépeignent comme un conflit ethnique entre communautés de l’ouest du Darfour. Malgré les demandes de Mediapart, la zone reste inaccessible pour les journalistes.

    « Entre le discours des FSR et celui des victimes, la justice tranchera », conteste Arbab Ali avec une once d’optimisme. Le 13 juillet, la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé l’ouverture d’une nouvelle enquête pour « crimes de guerre » au Darfour. Elle vient s’ajouter aux investigations démarrées en 2005 à la suite de la guerre qui, sous le régime d’Omar al-Bachir, avait déjà fait plus de 300 000 morts dans la région.

    Pourtant, il règne chez les rescapé·es du Darfour un sentiment de déjà-vu. À ceci près que la guerre actuelle ne soulève pas la même indignation internationale qu’en 2003. Beaucoup de réfugié·es n’attendent plus rien de la justice internationale. Vingt ans après les premières enquêtes de la CPI, aucune condamnation n’a encore été prononcée.

    Alors, dans les travées du camp, le choc du déplacement forcé laisse place à une volonté de revanche. Certains leaders massalit ont pris langue avec l’armée régulière. Une contre-offensive se prépare. Le camp bruisse de rumeurs sur des mouvements de troupes et des livraisons d’armes au Darfour. Côté tchadien, les humanitaires et les autorités s’attendent à ce que la situation dégénère à nouveau.

    Au Soudan, le conflit ne se résume plus seulement en un affrontement entre deux armées. Aujourd’hui, chaque clan et chaque tribu joue sa survie au milieu de la désintégration de l’État. Les voix dissidentes, opposées à une guerre absurde, sont criminalisées par les belligérants et souvent emprisonnées. La guerre est partie pour durer. Et les civils, prisonniers d’un engrenage meurtrier, en payent le prix.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/131123/au-darfour-la-terreur-huis-clos-ils-veulent-nous-rayer-de-la-carte
    #réfugiés_soudanais #génocide

    • Jean-claude Vannier à propos de l’histoire de Mélody Nelson
      http://www.jeanclaudevannier.fr/#/fr/musique

      J’ai rencontré Serge Gainsbourg à Londres.

      Il logeait dans une petite maison à Chelsea avec Jane, et moi dans une chambre sans dessus dessous à l’hôtel Caddogan, là où Oscar Wilde, un de mes auteurs préférés, passa ses dernières heures de liberté avant d’être jeté en prison.

      A l’époque c’était un lieu totalement décadent, mais les lits de travers, les rideaux déchirés, les escaliers branlants, les portes impossible à ouvrir ni à fermer, le bar mythique fréquenté par Edouard VII et ses maîtresses, et où le garçon ratait une fois sur deux le mélange instable et subtil des Irish coffe, m’enchantaient. Aujourd’hui le Caddogan est un palace, et ses riches occupants ignorent certainement qu’un pauvre forçat a dormi là.

      Après l’enregistrement de la musique d’un film de Robert Benayoun, que nous avions écrite ensemble, Serge me parle d’un projet, « Melody Nelson ».
      Comme j’attends les détails, il me dit : « Je n’ai que le titre. Pas de musiques, pas de paroles, rien. As-tu quelque chose dans tes tiroirs ? »
      Je me souviens exactement de l’expression, car j’avais alors compris « As-tu quelque chose de méritoire ? »
      J’ai écrit certaines musiques, Serge d’autres, et nous avons conçu toute une suite de chansons.
      Il y en avait même une qui s’appelait « Melody au zoo ». C’était un peu « Bécassine à la plage ».
      Serge me disait : « à nous deux on est Cole Porter, les paroles et la musique, je suis Cole et tu es Porter ».
      Alors nous sommes allé au studio, avec une rythmique composée de Big Jim Sullivan, Vic Flick, Dougie Wright et Herbie Flowers.
      Je jouais les claviers et nous avons enregistré une heure de musique.
      Toujours pas de texte.
      Rentrés à Paris nous avons sélectionné les meilleurs moments, sur lesquels j’ai écrit des cordes, que nous avons enregistrées au studio des Dames avec des musiciens de l’Opéra de Paris.
      Ensuite Serge à conçu le texte, l’histoire de Melody Nelson, en s’inspirant de la musique et des cordes.
      Il était à l’époque très impressionné par les sonnets héroïques de José Maria de Heredia, et je crois qu’il en reste un parfum, principalement dans « Cargo culte ».
      Comme nous n’y connaissions rien ni l’un ni l’autre en automobiles, et à fortiori en Rolls Royce, mon père nous à fourni une liste de noms, où Serge a puisé « Silver Ghost », évidemment.
      La sortie du disque a été un échec.

      Il y a d’autres documents avec Birkin sur son site.

  • “The Killing of a Journalist”, intervista al regista Matt Sarneck
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Europa/The-Killing-of-a-Journalist-intervista-al-regista-Matt-Sarneck-22564

    Il documentario The Killing of a Journalist (2022), del regista americano Matt Sarnecki, ricostruisce l’omicidio del giornalista investigativo slovacco Ján Kuciak e della fidanzata Martina Kušnírová e le sue conseguenze, mettendo in luce il livello di corruzione politica in Slovacchia

  • The Migration Managers

    How a little-known organization far from public scrutiny is helping to shape Europe’s migration policy.

    “Making Migration Better” is what the #International_Centre_for_Migration_Policy_Development (#ICMPD) promises its members. ICMPD advises countries in the background, creates international networks and also becomes active itself in border regions of the EU. ICMPD is an organization that is known to only a few, but at the same time has become an important player in EU migration policy.

    Together with a team of international journalists, we investigated what exactly ICMPD does. We filed numerous requests under the EU and German Freedom of Information laws and received hundreds of documents in response. Additionally, we were able to view internal ICMPD documents, some of which we are also publishing today after thorough examination and careful consideration. We shared our findings in advance with ZDF Magazin Royale and the Austrian daily DerStandard, and jointly coordinated articles.

    Our investigation led to the EU’s external borders in the Western Balkans and to North Africa; to training camps for border guards and “dead body management”, and the roleplayed not only by ministries and governments, but also by the German Federal Police, a former Austrian Vice Chancellor, and the now internationally wanted white-collar criminal Jan Marsalek.
    Our research shows:

    – As an international organization, ICMPD is subject to few transparency obligations. This allows ICMPD to create and host spaces where member states like Germany can discuss migration policy out of the public eye.
    - ICMPD directly and indirectly influences European migration policy. Strengthening of asylum law, which is publicly proposed by politicians, was partly worked out beforehand in informal meetings or outlined in documents of ICMPD.
    – ICMPD directly and indirectly supports border and coast guards in Libya, Morocco and Tunisia - authorities that are accused of grave human rights violations. In doing so, ICMPD is helping to push the EU’s external border towards North Africa. Currently, the EU is also discussing border procedures at the EU’s external borders as part of the asylum system reform.
    - ICMPD co-developed ideas for a dubious asylum project - including for Germany. In the process, ICMPD also worked closely with Jan Marsalek, a white-collar criminal who has since gone underground.

    ICMPD was founded in 1993. The organization’s purpose was to make it possible to exchanges views on migration policy. Due to the ongoing conflict in Yugoslavia,, the focus was mainly on the Balkans. Nearly two decades later, ICMPD’s focus would radically shift.

    Michael Spindelegger was appointed as he ICMPD’s Director General in 2016. He is a former Austrian vice chancellor, former Secretary General of ÖVP, the countrys’ biggest governing party, and the political foster father of Austria’s former chancellor Sebastian Kurz. Commenting on his arrival at ICMPD, Spindelegger said in an interview, “I want to give the organization more political weight and visibility.”

    Since Spindelegger took office, ICMPD’s projects, staff and annual budget have steadily increased. While the budget was 16.8 million euros in 2015, it was already 74.5 million in 2022. 56 percent of the money ICMPD received in 2022 came from the EU Commission. The rest came from EU member states, transit countries and countries of origin: the members of the ICMPD.

    Technocratic terms to disguise the true essence

    ICMPD describes its main business as a three-pillar model of “migration management”: research, dialogue and capacity building. The organization writes studies on migration, it brings states to the table for negotiations, and then implements what governments have decided. But what sounds mundane in theory has far-reaching consequences in practice.

    “I think the notion of migration management appeals to a lot of people because it makes migration more of a technocratic issue,” explains Jeff Crisp. Crisp was a senior staff member of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) and is an expert on migration. The term migration management, according to him, is so popular among governments and organizations because it obscures the true nature of their actions and there is no need to talk openly about restriction and deterrence.

    In 2020, ICMPD’s chief Spindelegger described how he envisions successful “migration management” in several interviews. EU states should enter into more partnerships with countries of origin for a “more efficient return policy,” i.e., deport more people. Asylum applications should be processed in a few days near the border, which human rights organizations criticize as insufficient time for a fair process. Similarly, the ICMPD chief argued that migrants should be selected according to the needs of companies in the destination countries.

    These ideas have been widely criticized by human rights activists and lawyers, but they fit into the political line of many European governments, especially in view of the current debate about reforming the EU asylum system.

    In early 2023, the need for deportations and cooperation with third countries is now publicly the dogma of EU migration policy. In Germany, the governing coalition came to conclusions after a summit which are in fact contrary to the coalition agreements: the government wants more deportations, asylum procedures at the EU’s external borders, agreements with third countries, as shown by a document we recently published. To enforce more deportations, Germany has even created its own special envoy since the beginning of the year.

    This strategic orientation has been discussed for some time, but in an informal setting: at negotiation rounds, events and congresses such as those organized by ICMPD. So far, however, little of this has reached the outside world, because ICMPD has almost no transparency obligations.
    Backroom Talks and Racist Comments

    Legally, ICMPD is an “International Organization” - an intergovernmental association to carry out a supranational task. It has the same status as, for example, the Organization of Petroleum Exporting Countries (OPEC). As an international organization, ICMPD does not pay taxes, is difficult to prosecute in court, and cannot be summoned before any parliament for information.

    This special status seems to be welcomed, above all, by EU states whose migration policies are particularly controversial. For example, according to the minutes of a meeting with Spindelegger in July 2020, the then-deputy migration minister of Greece said, “ICMPD can provide a flexible and informal forum (for discussions) without the pressure of the media; A forum to solve problems.” One solution he may have wanted to discuss at the time was a heavily criticized asylum law which contemplated rejected asylum seekers to be detained on a blanket basis.

    In the informal setting provided by ICMPD, some seem to dare to formulate what would probably be strongly criticized publicly. A representative of the Dutch Ministry of Justice and Security, in an informal exchange with representatives of EU states and EU institutions in May 2020 on “The Protection of Human and Public Security in the New Migration Agenda,” said that the “Refugee Treaty is not the issue”, but the European Convention on Human Rights is. According to the representative, “the right to request asylum makes migration management” very difficult”.

    Insights into the inner workings of ICMPD are provided by an internal diversity report from 2019, which we were able to view. Half of the respondents said they believe that not all employees have the same opportunities. More than one in three said they had been discriminated against or harassed while working at ICMPD. Similarly, the report found that employees regularly made racist and discriminatory comments about people from regions where ICMPD works - especially from the African continent.

    When asked, ICMPD said that “internal steps” have been taken since then and “will be subject to a new review soon.”
    Externalization of the EU’s external borders

    In 2015, the EU launched the Trust Fund for Africa with a funding budget of five billion euros. It was an indirect reaction to the increasing number of migrants coming to Europe. Since then, EU funds have been flowing to North African states and their border institutions for technological and personnel development, among other things - and ICMPD is helping with this.

    Exactly what that looks like is revealed at a meeting in January 2019 between Spindelegger and the EU Commission. It says that an agreement with Morocco for ICMPD “border management assistance operations” had been concluded. A previous investigation shows that, in the course of this project, surveillance technologies that allow access to secured phones had been delivered. According to a former ICMPD employee, there were no mechanisms to prevent abuses by Morocco, such as using this technology to target activists, academics and journalists.

    Furthermore, the meeting between ICMPD and the EU Commission relates to border security through “provide training and technical assistance” in Libya. The EU stresses that ICMPD’s involvement is “instrumental” to moving this forward quickly - for example, with regard to the “White Paper,” a strategy document that, while not binding on the parties involved, sets the political direction and next steps.

    For several years, journalists and human rights organizations have reported on how migrants are systematically pushed back along the central Mediterranean and the inhumane detention conditions that await them in Libya. The fact that the EU and some member states support Libya is also an issue. What is less known, however, is what mediating role ICMPD had in the elaboration of the strategy.

    Just a few months after the EU highlighted ICMPD’s mediating role in the process, representatives from the EU, UN, Libya, France, Italy, and ICMPD met in Tunis in June 2019. The aim of this meeting was to start the elaboration of a strategy paper for a “fully-fledged border security and management system”.
    Training and coordination with the so-called Libyan Coast Guard

    We had filed a request under the EU Freedom of Information law for the white paper from the EU Commission, but it was denied. The reason given was that, if the document became public, the relationship between the EU and Libya would be endangered. Nevertheless, we have obtained the document and publish it after a thorough examination. It is a version from December 2019, which is described as final.

    The document justifies why the preparation of such a strategy document is necessary: Libya would need to reform its structures in order to regain full control over its borders. The reason given is that the country faces “immense challenges” from “the flow of migrants, who, to a large extent, intend to use Libya as a transit route to Europe.” Migration “has complicated an already fragile political situation” and is “undermining the security, stability, and social wellbeing of the Libyan state and society.

    What should follow from this, with the participation of ICMPD among others, is shown in an EU document from 2021: A training center for the so-called Libyan coast guard is to be established. Likewise, mechanisms are to be created to forge cooperation between Libya, the EU and neighboring countries - for the Border Guard Training Academy and the Libyan Maritime Rescue Coordination Center.

    Human rights organizations call this approach the “externalization of the EU’s external borders,” which means the outsourcing of border protection and migration management tasks to third countries. Likewise, cooperation with the Libyan Maritime Rescue Coordination Unit would lead to more pull-backs. This means that third countries, with the support of the EU, would prevent fleeing people from reaching Europe.

    “The support given by the EU to the Libyan coast guard in terms of pull-backs, pushbacks, (and) interceptions led to violations of certain human rights,” said Chaloka Beyani in late March 2023, who was a member of the Fact-Finding Mission to Libya of the U.N. Human Rights Council, which released its report in the process.

    “You can’t push back people to areas that are unsafe, and the Libyan waters are unsafe for the embarkation of migrants,” Beyani continued. He added that the EU and its member states are not found to be responsible for war crimes, but “the support given has aided and abetted the commission of the crimes.”
    Atmosphere of hatred towards migrants

    ICMPD is not only active in Libya, but also in Tunisia - and since 2019, on a much larger scale.

    That same year, Tunisia elected a new president who is now not only pushing the state system towards dictatorship, but also creating an atmosphere of hatred towards migrants. At the end of February 2023, he called on Tunisian security forces to take urgent measures against migrants.

    Romdhane Ben Amor, spokesman for the Tunisian Forum for Social and Economic Rights, tells us exactly what that looks like. “There is a political pressure on the coast guard to prevent people from leaving, no matter what the cost, no matter what the damage. That’s how the violence started, and the Coast Guard is responsible for a lot of it.”

    Reports of human rights abuses by the Tunisian coast guard are mounting. Alarmphone writes about this, saying that the Tunisian coast guard beats migrants with sticks, demands money for rescues, and even steals the boat engines.

    And it is these security forces that continue to be supported and trained by ICMPD with the support of the EU, Germany, Austria and Denmark. In fact, this cooperation is even being expanded, as EU Commissioner Ylva Johansson reiterated at a meeting in Tunis in late April 2023.

    When asked about this, ICMPD says that it learned about the violence emanating from the Tunisian coast guard through the media and therefore cannot comment further.
    Active support of the German Federal Police

    Regarding EU support to the Tunisian coast guard, a dossier was prepared in 2019 jointly with ICMPD. “Preferred options in line with the National vision” had been identified, as well as “requests for equipment and capacity building measures.” Underwater drones, radars and even a dedicated IT system, the Integrated System for Maritime Surveillance, or ISMariS, were to be provided.

    Germany was presented with the plans for Tunisia at a meeting in January 2020 between the Federal Police and ICMPD. The goal: “Make migration and mobility of people orderly, safe and regular.” To this end, the coast guards of North African states are to be trained and provided with equipment. Two training centers are being built in Tunisia for this purpose, one in the south and one in the north of the country. The northern center is financed by Germany.

    The minutes of a meeting in January 2022 show how Germany is continuing to provide support: the Federal Police have equipped the Tunisian coast guard with 12 speedboats. Likewise, the Federal Police was “involved in SAR-connected trainings”. In an email written after the meeting, the Federal Police representative again advocates that Tunisia’s fleet be further expanded through “donor support.” For the following years, he proposed “boating training for Fast Control Boats” and “modernization of the boat fleet.”

    We were unable to find out in detail what curriculum ICMPD, the German Federal Police and other authorities of EU member states use to train the Tunisian coast guard. However, the minutes of various meetings provide an insight into the subject areas. French security authorities organized for example a “training course on the management of dead bodies at sea.”

    When asked, the German Federal Police confirmed that it was supporting the Tunisian coast guard with “training, advisory and procurement services.” In response to criticism of its involvement in Tunisia, the Federal Police pointed out that Tunisia was described as a “safe port” on the UNHCR website. However, this description can no longer be found on the UNHCR website.
    More deportations through migration diplomacy

    ICMPD is very active not only on the African continent, but also along the so-called Balkan route.

    In July 2020, the “Salzburg Forum”, a meeting of 18 EU interior ministers, EU commissioners, EU agencies such as Frontex and ICMPD took place in Vienna. The result was, among other things, the establishment of the “Joint Cooperation Platform on Irregular Migration”. This was chaired by the former deputy director of Frontex Berndt Körner.

    According to preparatory documents and an email, ICMPD elaborated on why such a platform was needed at a follow-up meeting in February 2021. “Irregular economic migration” is a shared problem, ICMPD said, and therefore there is a need to build capacity for “quick procedures, quick returns, and to coordination border closures again”.

    ICMPD will not only assist with training and capacity building, it said, but will also help with the “implementation of a regional returns mechanism” - meaning deportations. Through “migration diplomacy,” ICMPD would support the negotiation of agreements with third countries.

    Previous experience in supporting deportations has been gained by ICMPD in Turkey. The project, with the acronym FRMON, aims to “strengthen the capacity to conduct return operations in Turkey.” The duration was from 2021 to 2022, during which time Human Rights Watch wrote that deportations from Turkey to Afghanistan had increased by 150 percent. Many other states had suspended this after the Taliban took power.
    More money for migration management

    Those who try to enter the EU via the so-called Western Balkan route often arrive from Bosnia-Herzegovina and want to get to Croatia. In recent years, journalists and activists have documented how Croatian border officials use batons to push back migrants, preventing them from applying for asylum in an EU country.

    The Western Balkan states, where many of the migrants are then stranded, are therefore of great importance to the EU. Bosnia-Herzegovina has been an official candidate for EU membership since 2022 and must therefore fulfill certain conditions. For this purpose, a so-called Instrument for Pre-accession Assistance (IPA) fund was set up years before. Part of the money goes to migration and border management.

    What this means exactly is revealed in documents from meetings between ICMPD and Bosnian authorities, which we have obtained and will publish following a detailed examination.

    In January 2021, shortly before the second meeting of the coordination platform, Spindelegger made a phone call on behalf of ICMPD to then-Bosnian Security Minister Selmo Cikotić. According to the minutes, the telephone call had been initiated by ICMPD. We have the preparatory documents.

    ICMPD criticized that EU funds “for the management of migration would be mainly provided for humanitarian needs." Ninety percent of the budget has been used on basic needs of migrants and only 10 percent for “migration management,” he said. Therefore, according to ICMPD, it “became evident that it is necessary to intensify the efforts aimed at strengthening the capacities of the migration management authorities in BiH”. For a good “migration management” ICMPD will provide equipment, training but also personnel.

    The Lipa camp, whose detention center had been reported on several times in the previous weeks, was also discussed. The security minister was pleased that ICMPD had sent a “project proposal” regarding Lipa.

    500,000 € had been paid by the EU Commission to ICMPD for the construction of the detention unit. According to the documents, the order was for “temporary detention facilities
    for migrants within the multi-purpose reception centre Lipa in line with European and international standards.”. When asked, ICMPD did not answer what was meant by this term. The detention unit would be built to “support the authorities of Bosnia and Herzegovina to further develope and implement capacity in the area of returns in order to adress irregular migration.”

    We publish the “Action Plan” prepared by ICMPD with the EU.
    Dialogue only

    Another point raised in the conversation between ICMPD and Bosnia’s minister is a “facilitation of dialogue between Bosnia and Herzegovina and Croatia and Slovenia regarding readmission and prevention of push-backs.” It is true that there has been a so-called “readmission” agreement between Bosnia and Croatia since 2007. This allows a state to send migrants back to another country. So far, however, this agreement has not been implemented, and Croatia was not yet a member of the EU at the time of the agreement.

    The Border Violence Monitoring Network reports that migrants who enter Croatia through Bosnia and Herzegovina are apprehended, imprisoned, and forced to sign a document in Croatian agreeing to be sent back to Bosnia. According to a conversation with representatives of the network and a report by Human Rights Watch, this is made possible by the revival of the readmission agreement – the dialogue that ICMPD wanted to promote.
    A dubious card project

    Even before Germany became a member of ICMPD, the organization had come up with something very special for German “migration management.” The now internationally wanted white-collar criminal Jan Marsalek and the now insolvent financial services provider Wirecard were a part of it.. Their plan: a “digital refugee card”. Asylum seekers were no longer to receive cash, but all financial support was to be paid out digitally.

    According to the project description, which we are now publishing, this card should not be limited to the payment function. The “usability of certain functions, such as payment transactions” should be limited to “certain geographies” and “deployment scenarios.” Similarly, the card “could be extended to include the possibility of direct retrieval of cardholder data with government/police terminals/equipment.”

    The project should not be limited to Bavaria, according to documents we received following a Freedom of Information Act request to the German Federal Ministry of the Interior. Bavarian State Secretary Joachim Herrmann wrote in a letter to then-Interior Minister Horst Seehofer in October 2020 that he planned to "implement this new payment system in cooperation with Prof. Dr. Spindelegger and ICMPD. He said it could “serve as a model for similar projects in Europe.” In his response, Seehofer called the project a “lighthouse project.”

    “If a German politician were to propose introducing an identity card that is also a bank card that all Germans use to pay for their purchases, and which could then be read by all authorities, including the police, one thing would be certain: he would be out of a job within hours,” said Matthias Spielkamp of AlgorithmWatch. “But the fact that Seehofer and others call it a lighthouse project to force people seeking protection to use such a card shows abundantly clear their contempt for the human rights of those who need protection the most.”

    What Herrmann and Seehofer’s emails do not mention, however, is who was originally intended to carry out the project alongside ICMPD. The project description comes from a mail in November 2019 for preparation of a meeting between state secretaries from Bavaria and Brandenburg, a CDU politician, ICMPD head Michael Spindelegger and Jan Marsalek, at that time still CFO of Wirecard. Another email we publish shows that Marsalek had already had a conversation with a company about the idea of a Digital Refugee Card in July 2019 and had helped develop the idea.

    As the report from Wirecard’s investigative committee shows, Marsalek had a very unique idea when it came to migrants. He wanted to pay for a border guard force of 15,000 to 20,000 “militiamen” to stop people trying to get to Europe via Libya and the central Mediterranean Sea as early as Libya’s southern border.

    Wirecard is now insolvent and is considered Germany’s biggest financial scandal. However, the “Digital Refugee Card” project is not completely on hold. In Bavaria, the legal framework for the project has already been adjusted accordingly. An email from the State Ministry to the BMI in March 2021 states that a “private sector payment service provider” will provide the cards. An “involvement of NGOs” is not planned.

    In response to a press inquiry, the Bavarian Ministry of Interior said that it was currently looking for an implementing company.

    https://fragdenstaat.de/en/blog/2023/05/19/the-migration-managers

    #lobby #migrations #asile #réfugiés #frontières #lobbying #influence #politique_migratoire #externalisation #Afrique_du_Nord #Tunisie #route_des_Balkans #Jan_Marsalek #gardes-côtes_libyens #Maroc #Libye #Michael_Spindelegger #migration_management #Spindelegger

  • Extrait commenté de l’essai « Le pouvoir masculin de la dénomination », de #Jane_Clare_Jones
    https://tradfem.wordpress.com/2023/05/11/extrait-commente-de-lessai-le-pouvoir-masculin-de-la-denomination

    Ce que le militantisme trans demande fondamentalement [ce que la conscience patriarcale tout court exige et impose, depuis le néolithique] c’est que les femmes acceptent l’effacement de leur existence intrinsèque devant la projection patriarcale de [l’idée de] « Femme », afin que cette projection soit appropriable par les hommes, pour satisfaire leurs intérêts et leurs désirs. [C’est la définition du « gynovampirisme »].
    Ce conflit met non seulement en évidence le pouvoir patriarcal fondamental de la dénomination, mais il montre aussi le fait que le pouvoir masculin de dénomination met en œuvre l’assujettissement complet de la réalité des femmes aux volontés des hommes.

    TRADUCTION : AUDREY AARD

  • ☮️ ♀ #femmes #féminisme #antiguerre #antimilitarisme #Paix #guerre #nationalisme #PremièreGuerremondiale #militarisme #barbarie
    #internationalisme #Bertha_von_Suttner #Rosa_Luxemburg #Clara_Zetkin #Hélène_Brion #Aleta_Jacobs #Jane_Addams...

    🛑 LES FEMMES CONTRE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE - Socialisme libertaire

    " Les Femmes en Noir de Madrid se souviennent des Cassandres de la Grande Guerre :
    Bertha von Suttner a travaillé pour éviter une autre guerre, n’importe quelle guerre. Son roman Déposez vos armes est un appel à la paix et décrit les horreurs de la confrontation armée. Elle a fondé La Société autrichienne pour la Paix en 1891 et a travaillé infatigablement pour le mouvement pacifiste international. Elle a dénoncé le réarmement en temps de paix, qui pouvait ruiner les nations et a mis en garde contre la préparation de divers pays pour un grand conflit. Elle a confronté la virulente opposition de nationalistes, du clergé et des antisémites. La Première Guerre mondiale a commencé un mois après sa mort. Elle a été la première femme à recevoir le Prix Nobel de la paix. Rosa Luxemburg a été arrêtée en février 1914 pour avoir incité les soldats à se rebeller et avait déclaré : « S’ils attendent que nous assassinions les Français ou n’importe quel autre frère étranger, il faut leur dire : « Non, en aucune circonstance. » Une semaine ou deux après l’éclatement de la guerre, elle a déclaré son désappointement que le Mouvement des travailleurs européens n’ait pas évité la catastrophe. Elle s’est opposée aux directives du Mouvement socialiste international et pensait qu’une fois la guerre terminée, les « traîtres » devaient être poursuivis en justice. Elle a été exécutée en janvier 1919 par des paramilitaires, récemment démobilisés du front de la guerre (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2014/09/les-femmes-contre-la-premiere-guerre-mondiale.html

    • Dans le cas de Fukushima et de la plupart des réacteurs à eau bouillante (BWR), ce qui précède est totalement faux car en réalité on devrait écrire : « Dès détection du tremblement de terre, le réacteur s’est mis en sécurité. Projetées violemment vers le haut par un mécanisme – pneumatique ? hydraulique ? mécanique ? – situé sous la cuve du réacteur, les barres de contrôle ont atteint leur position, perchées au sommet de cette cuve d’où le mécanisme les a ensuite empêchées de retomber. » Nettement moins rassurant… et pourtant vrai, regardez la véritable disposition des barres de contrôle dans un réacteur type Fukushima (elle a été vraisemblablement modifiée dans le schéma équivalent du Monde sans fin).


      Disposition des barres de contrôle dans un réacteur type Fukushima.
      Source : Wikimedia Commons

      Cette position de l’entrée des barres de contrôle par le fond de la cuve du réacteur a eu des conséquences beaucoup plus graves que la simple présence du risque indiqué plus haut. En effet les fonds des six cuves des réacteurs à eau bouillante de Fukushima ont été percés lors de leur fabrication de centaines de trous par où coulissent les barres de contrôle. En cas de fusion du cœur (ce qui a été le cas pour les trois réacteurs alors en fonctionnement), du corium (nom donné au résidu de cette fusion) porté par sa radioactivité résiduelle à une très forte température a détruit les joints entourant les barres de contrôle à hauteur de la traversée de la cuve et s’est écoulé sous les trois cuves, ce qui dans la hiérarchie des accidents nucléaires vient juste après l’explosion complète d’un réacteur et de son bâtiment comme à Tchernobyl.

      https://www.researchgate.net/profile/Randy-Nanstad/publication/255241979/figure/fig2/AS:670702378160138@1536919316497/Boiling-water-reactor-reactor-pressure-vessel.png
      _Cuve sous pression d’un réacteur à eau bouillante.
      Source : Busby, Jeremy & Nanstad, Randy Prioritization and Implementation Plan for Collaborative Case Study on RPV Steels During Extended Service-

      Le domaine est tellement sensible que les autorités japonaises ont fait croire pendant des heures à un faux suspense (les cuves allaient-elles résister ?) alors qu’elles savaient, ainsi que les concepteurs et les constructeurs de ce type de centrales et les autorités de sûreté des pays où elles sont actuellement en exploitation, que c’était absolument impossible puisque les fonds de cuves étaient déjà percés. Ce secteur d’activité ne respire donc pas la transparence…

  • Les éditions Dargaud hackées par des activistes antinucléaires :

    La bande dessinée « le Monde sans fin », de Jancovici, victime d’un faux erratum anti-nucléaire – Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/la-bande-dessinee-le-monde-sans-fin-de-jancovici-victime-dun-faux-erratum

    La méthode est audacieuse. Des personnes se faisant passer pour des représentants de l’éditeur Dargaud se sont rendues dans plusieurs librairies sur le territoire pour insérer un faux erratum de deux pages dans la bande dessinée le Monde sans fin (cosignée par Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici), selon un article du site Actualitté paru le 22 décembre. Un courriel reprenant le faux erratum a également été diffusé ce jeudi à de nombreux libraires.

    Le faux erratum en intégralité :

    ERRATUM / LE MONDE SANS FIN – Jancovici-BlainChères lectrices, chers lecteurs,Les incendies de cet été ont créé un regain d’inquiétude dans l’équipe de notre maison d’édition et nous ont poussés à requestionner la ligne de nos publications. Le livre Un monde sans fin, de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain, édité en 2021, est un grand succès en librairie et en bibliothèque, et nous vous en remercions. Nous sommes cependant au regret de devoir publier un erratum et d’attirer votre attention sur certains points importants. Jean-Marc Jancovici a maintes fois démontré son formidable talent de vulgarisateur scientifique. Nous devons néanmoins re-connaître son manque de compétences flagrant en sciences humaines. Cette lacune lui fait réduire toute lecture sociale et économique à son point de vue d’ingénieur, alors que le développement technologique ne fait pas tout. Par exemple, à plusieurs reprises, les évolutions du prix du pétrole ou les avancées démocratiques ne sont hélas présentées que comme de pures variables mathématiques, et l’influence des luttes sociales et des dynamiques géopolitiques est tout bonnement mise aux oubliettes. Cela revient à un appauvrissement certain de l’Histoire qui peut entraver la bonne compréhension des ressorts complexes qui nous ont conduit aux enjeux écologiques actuels... Cela nous met dans l’embarras et nous semble assez problématique pour devoir vous en informer. L’orientation générale du livre, malgré son apparente critique de la croissance, est de tendance libérale et plutôt autoritaire, comme vous l’aurez sûrement relevé. Il n’y a pas à s’étonner outre mesure de cette position, étant donné que le think tank The Shift Project, dirigé par notre auteur, est financé par des entreprises influentes comme EDF, Bouygues, Vinci, Michelin... Mais par souci de transparence, nous nous devions de souligner cette information auprès de celles et ceux d’entre vous qui peut-être l’ignoraient.
    C’est à ce titre et donc tout à fait logiquement que ce livre défend la cause du nucléaire, incarnation de l’alliance entre la technique, la science et l’industrie. Pourtant cela ne justifie pas à nos yeux que Jean-Marc Jancovici use d’approximations, d’intox et de procédés rhétoriques qui ne permettent pas aux lecteurs de se faire une opinion juste et fondée sur les faits. Cela commence dès les premières pages du livre, mais nous vous demandons d’être particulièrement vigilants à partir de la page 128. Nous ne pouvons relever ici tous les points de la BD qu’il s’agirait de corriger et discuter. Pour n’en citer qu’un sur lequel nous ne pouvons nous résoudre à fermer les yeux : la vision des accidents de Tchernobyl et de Fukushima ainsi que sur le nombre de morts et de personnes contaminées par le nucléaire cité page 138 représentent un révisionnisme et un négationnisme parmi les plus grossiers du livre. Bref, vous l’aurez compris, bien que doté d’un esprit de syn-thèse impressionnant et porté par les dessins efficaces de Blain, Jean-Marc Jancovici peut avoir le malheur de simplifier à outrance des problèmes de société, et exprime de simples opinions poli-tiques avec l’assurance de la vérité scientifique. Ce biais intellectuel empêche de penser les problématiques autrement qu’en solutions technologiques, à une époque où le mouvement écologiste saisit la nécessité de prendre conscience des différents systèmes d’exploitation auxquels il fait face (capitalisme, colonialisme, indus-trialisme...). Nous ne pouvons le cautionner, ni en tant qu’éditeurs, ni en tant que personnes sensibles et douées de raison. Pour autant, nous ne retirerons pas la bande dessinée de la vente car nous croyons malgré tout en sa qualité : cette oeuvre pousse, à sa façon, son lectorat à l’esprit critique, voire à l’indignation. Alors à vous de jouer, chers lectrices et lecteurs ! Saurez-vous déceler les erreurs et faux qui jonchent le texte ? Nous nous en remettons à vous ! N’hésitez pas à nous envoyer vos courriers de correction, que nous pourrons peut-être intégrer lors d’une ré-édition.
    La commission Environnement de Dargaud
    contact@dargaud.fr

    Source : https://actualitte.com/article/109276/edition/erratum-pour-le-monde-sans-fin-dargaud-piege-par-des-activistes

  • Pour « sauver le climat », préparons un holocauste nucléaire Chez Renart - Tomjo - vendredi 23 septembre 2022
    https://chez.renart.info/?Pour-sauver-le-climat-preparons-un-holocauste-nucleaire

    Ne soyez plus « écologiste », encore moins anti-nucléaire : c’est ringard. Soyez pour la science, les industriels et le progrès ; soyez « pour le climat ».
Ce vendredi, à Lille et partout en France, les jeunes de Fridays for future associés aux Jeunes écologistes d’EELV appellent à la grève, « pour le climat ». Nul doute que leur couverture médiatique dépassera leur mobilisation véritable, et que les organisations politiques ne se ruent pour les récupérer. Que « nos dirigeant.es successifs n’aient pas été à la hauteur de la crise à surmonter », comme dit leur tract, c’est indiscutable. Que « les leaders économiques et politiques [...] investissent massivement pour la transition écologique », c’est malheureusement ce qu’ils font déjà. Non seulement ils ne régleront pas le « problème du climat », mais ils vont y ajouter d’autres calamités, notamment la dictature de la technocratie nucléaire sur notre survie. Voyez donc ci-dessous cette liste de dirigeants « engagés pour le climat », et plus que jamais anti-écologistes.


    Dans les manifestations en marge des COP auxquelles nous avons assisté, à Copenhague en 2009 et Paris en 2015, nous relevions toujours un malentendu derrière le slogan commun « Changeons le système, pas le climat ». Il y avait celles et ceux réclamant de nos dirigeants un « accord ambitieux » ; et ceux, dont nous faisions partie, manifestant pour bloquer sinon annuler ces rendez-vous de pollueurs.
    
Nous n’avons pas besoin d’eux pour inventer une vie désirable. Comme ils n’ont pas plus besoin de nos manifestations pour poursuivre la destruction industrielle du monde. Être « pour le climat » signifie combattre les diktats des scientifiques et les plans gouvernementaux de la prétendue « décarbonation », de la nucléarisation de l’industrie et de la numérisation de tout. Le « système », ce n’est pas eux qui le changeront, mais nous – sans eux et contre eux.

    Les scientifiques et leur monde
    D’abord, il y a les méga-simulateurs informatiques du #GIEC. Ce dernier propose dans son dernier rapport une alliance de sobriété individuelle, d’énergies renouvelables, de « mobilités électriques », de technologies de captage et stockage du CO2, de nucléaire, et de solutions de type « écologie industrielle » (efficacité énergétique des bâtiments, économie circulaire, etc). Rien de particulièrement audacieux, comme nous le verrons.

    Le climatologue #jean_jouzel, prix Nobel, vice-président du GIEC, chercheur au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), spécialiste du tritium, et coordinateur de la Conférence citoyenne pour le climat, considère que « très peu de scénarios atteignent l’objectif des 2°C sans nucléaire ». Alors va pour l’atome, comme ta collègue du CEA-GIEC.

    La twittosse #valérie_masson-delmotte, paléo-climatologue et égérie française du GIEC, chercheuse elle aussi au CEA, considère que « Le nucléaire est une technologie mature qui peut fournir de l’électricité bas carbone à grande échelle », que les « technologies numériques », les « véhicules électriques », les navires à « hydrogène » mais encore les « formes urbaines compactes » peuvent « soutenir la décarbonation ». Comme n’importe quel Conseil régional, n’importe quelle agence d’urbanisme de province.

    Le youtubeur #jancovici, polytechnicien, ancien membre de la Fondation Nicolas Hulot et co-auteur en 2007 du « Pacte écologique » pour les candidats à la présidentielle, dirige le lobby nucléariste Shift Project, grâce aux financements de Bouygues, Vinci, Veolia, SNCF, Alstom, SPIE, BNP, et bien sûr EDF, l’exploitant des 58 réacteurs français. Niant les effets des radiations de #Tchernobyl sur les 800 000 liquidateurs et les millions d’habitants des zones contaminées, il répète depuis l’accident de #Fukushima : « Même si tous les 20 ans se produit un accident similaire, le nucléaire évitera toujours plus de risques qu’il n’en crée. » Calculette en main et le regard sur sa calculette.

    Les ordures nucléaristes au garde-à-vous
    #emmanuel_macron, mobilisé « pour le climat » après un été de sécheresses et avoir jeté les recommandations pourtant fort peu ambitieuses du « Conseil citoyen pour le climat », vient d’annoncer l’accélération des implantations d’usines solaires et éoliennes et 16 milliards d’euros pour des usines de microprocesseurs, après avoir subventionné trois usines de batteries pour voitures électriques, et proposé un plan de construction de quatorze usines atomiques. Sobriété, informatique et nucléaire, ses ambitions supposément avant-gardistes ne vont guère plus loin que celles de Giscard d’Estaing à l’époque des chocs pétroliers.

    Ailleurs aux U.S.A., #joe_biden, militant « pour le climat », vient de signer en août 2022 un plan de 369 milliards de dollars pour la fabrication d’usines nucléaires, éoliennes, solaires, mais aussi de voitures électriques et de batteries. Diriez-vous de la première puissance industrielle mondiale qu’elle est écologiste ?

    Son concurrent #xi_jinping promettait quant à lui, en 2020, que la Chine atteindrait la « neutralité carbone » en 2060 en multipliant la production nucléaire par quatre, éolienne par 3,4, et solaire par 6. Coût annoncé : 15 000 milliards de dollars en trente ans. Le chef du Parti communiste chinois nous avait déjà ébahi par un plan d’ingénierie du climat. Rien n’est impossible pour qui applique le socialisme scientifique.

    Le prince saoudien #mohammed_ben_salmane, égorgeur de journalistes et d’opposants, a débloqué en 2021, dix milliards de dollars pour contrôler les nuages par « ensemencement » chimique, et développer les technologies de stockage du carbone. Riche en uranium autant qu’en pétrole, son royaume s’est également lancé dans la production nucléaire (avec EDF notamment), et la construction d’une #smart_city d’un million d’habitants entièrement connectée et électrique : The Line  [1]. Bienvenue chez vous.

    Les Shadoks du CO2
    #Arcelor-Mittal #Dunkerque, le plus gros pollueur français, s’engage lui aussi « pour le climat » en investissant dans l’« acier vert ». Les hauts fourneaux seront en partie électrifiés à l’uranium, et une partie des fumées sera captée à la gueule des cheminées. Un procédé chimique qui, en plus des rejets d’oxydes d’azote et d’ammoniac, consomme beaucoup d’énergie, sépare le CO2 des autres polluants, puis le liquéfie. Le CO2 liquide est ensuite transporté par bateaux propulsés au fuel, ou dans des milliers de kilomètres de gazoducs, pour être enfin stocké sous le sol de la Mer du nord, avec risques d’écocide insoupçonnés en cas de fuite.

    Le Plan France Relance de Macron soutient le Plan « Acier vert » d’Arcelor-Mittal à hauteur de 1,7 milliard d’euros. Quant à la technocratie française, l’#ADEME, le #CNRS et le #BRGM (Bureau de recherche géologique et minière) soutiennent les industriels (Arcelor-Mittal, Eiffage, EDF, TOTAL, Saint-Gobain, etc) au sein du « CLUB CO2 », le lobby du captage-stockage.

    Les défenseurs de la « planification écologique » (EELV et la France insoumise) contre les irresponsables du secteur privé doivent se résoudre au fait que l’État est malheureusement déjà au chevet des pollueurs, et des nucléaristes, mobilisés comme eux « pour le climat ».

    Les techies « pour le climat »
    #elon_musk, première fortune mondiale et militant lui aussi « pour le climat », a reçu depuis 2010 plus de 5 milliards de dollars de subventions d’État pour ses voitures électriques Tesla, ses usines éoliennes Solar City, et ses voyages vers mars. Il remettra aussi 100 millions de dollars, et le prix « #Xprize », à des « solutions » préservant le climat. Écoutez Elon Musk, il voit loin, dans le temps, et dans l’espace.

    #jeff_bezos, patron d’Amazon, engage sa fortune « pour le climat », via notamment sa fondation Bezos Earth Fund , pour inventer des navires, des autobus et des camions de livraison électriques. Il finance aussi depuis 2017 des start-up de l’agriculture verticale, connectée et décarbonnée, pour produire au plus près des consommateurs une alimentation fraîche et bas carbone.

    #bill_gates s’est engagé à alimenter ses usines Microsoft en énergies renouvelables d’ici 2030. Il est aussi un « philanthrope » généreux qui abonde le Breakthrough Energy Venture (avec Bezos et Zuckerberg, le patron de Facebook) en faveur de l’hydrogène, de l’éolien, et des « électrocarburants ».

    Quant aux patrons de Google, #larry_page et #sergeï_brin, ils investissent, « pour le climat », dans la viande synthétique, la recherche de minerais dans l’espace, les voitures volantes, et les dirigeables à l’hélium.

    Les industriels et les dirigeants ne sont pas sourds aux revendications des jeunes pour le climat. Ils les devancent, et parfois les financent, quand elles appuient leur politique industrielle.

    Le climat contre l’écologie ?
    Inutile d’en rajouter des volumes. Même la reine d’Angleterre , pendant la COP26 à Glasgow, fustigeait les inactions gouvernementales, cependant que le roi #charles_III soutient Greta Thunberg et les militants d’Extinction-Rebellion [2]. Lesquels militants d’X-R doivent leur efficacité médiatique aux subsides du Climate Emergency fund, abondé par des industriels du renouvelable et du « biométhanol » à destination des navires de fret. Leurs intérêts mutuels sont bien compris.

    Quand l’écologie politique s’est constituée de manière autonome contre les vieilles boutiques de la gauche, progressistes et étatistes, il ne s’agissait pas seulement de défendre « l’ #environnement » ou la « qualité de la vie », mais de la « réinventer ». L’opposition au nucléaire, que l’ #union_européenne inclut désormais dans les « énergies propres » [3], marque l’origine du seul mouvement réellement révolutionnaire issu de mai 68. Non pas contre les « pollutions », mais contre la société industrielle. Ce mouvement ne combattait pas seulement l’atome par crainte de la radioactivité ou de l’explosion, mais parce qu’une société nucléaire ne peut être que techno-totalitaire. Issue du règne des polytechniciens des Mines, l’industrie nucléaire soumet la survie de millions de personnes, et pour des milliers d’années, à l’expertise des spécialistes et des forces armées.

    Faites un geste pour le climat, balancez vos smartphones et déconnectez #greta_thunberg.

    Tomjo

    Lire aussi :
    Le sens du vent, Arnaud Michon, L’Encyclopédie des nuisances, 2010.

    Le soleil en face,
    Frédéric Gaillard, L’échappée, 2012.

    L’enfer vert,
    Tomjo,
    L’échappée, 2013.
 Notre bibliothèque verte, Renaud Garcia, Service compris, 2022.

    Notes *
    [1] The Good life, 15 janvier 2021.
    [2] Infodurable.fr, 9 septembre 2022.
    [3] Le Monde, 6 juillet 2022.

  • Ces stars de cinéma ont vu des #OVNI : l’étonnante expérience de Kurt Russell - Actus Ciné - AlloCiné
    https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18713981.html

    La dernière vidéo de l’émission “Tales From The Click” est consacrée aux stars qui ont vu des OVNI. Que l’on croit ou non en une forme de vie extraterrestre, l’épisode est sacrément passionnant : à voir absolument !

    [Tales From The Click https://youtu.be/o0-yZ13FIy4

    ]

    Tales From The Click a encore frappé ! La chaîne YouTube lancée en 2015 par Jean-Baptiste Toussaint a publié sa dernière émission ce 14 septembre 2022, un numéro qui se penche sur la question OVNI, analysée par certaines stars de cinéma qui auraient été témoins de l’existence d’une forme de vie extraterrestre...

    Si #Tom_Cruise, #Halle_Berry, #Dan_Aykroyd, #Jennifer_Lawrence, #Alain_Delon ou encore #Keanu_Reeves sont cités parmi ces célébrités qui ont évoqué le sujet ouvertement, la vidéo se concentre surtout sur les histoires et témoignages, avec images à la clé, de #Fran_Drescher (Une Nounou d’enfer), #Miley_Cyrus, la chanteuse Kesha, #January_Jones (Mad Men), #Russell_Crowe (avec “preuve” photographique s’il vous plaît), mais aussi #Elvis_Presley (un récit palpitant raconté par son ancien garde du corps), #David_Bowie, #Shaquille_O’Neal, ou encore #Will_Smith et #Jaden_Smith (qui rapportent des propos mystérieux de #Barack_Obama en personne).

    Mais l’histoire la plus hallucinante de toutes – et celle qui tiendrait le plus la route – est celle de #Kurt_Russell. En effet, sur le plateau du talk-show de Jimmy Kimmel, l’acteur raconte qu’il pilotait, en 1997, un avion dans le ciel de Phoenix, accompagné de son fils, lorsqu’ils ont tous les deux vus 6 lumières flotter dans les airs, alignées en forme de V. L’acteur se trouve alors pas loin de l’aéroport où il doit atterrir et contacte la tour de contrôle pour savoir s’il peut se poser sans problème malgré ces lumières. La tour de contrôle ne sait pas de quoi il parle…

    Kurt Russell atterrit finalement, dépose son fils et repart là d’où il venait : à partir de ce moment il ne repense plus à ces lumières pendant plusieurs années... Jusqu’au jour où il surprend son épouse, Goldie Hawn, en train de regarder un documentaire sur les OVNI qui raconte cet exact phénomène.

    Il s’avère en effet que 20 000 personnes ce soir-là, incluant des policiers et même un gouverneur, ont rapporté ce qu’ils ont vu à la police et se sont demandées ce qu’étaient ces lumières flottantes qui ont été visibles pendant 3 heures (entre 19h30 et 22h30) au-dessus de la ville de #Phoenix et du désert de Sonora (Arizona), le 13 mars 1997. Appelé à juste titre “Les lumières de Phoenix”, c’est à ce jour le phénomène OVNI le plus observé de l’histoire.

    Autre point étrange : Kurt Russell et son fils n’avaient pas repensé à cet événement jusqu’à ce jour, à croire qu’ils avaient oublié… Cette histoire, ainsi que de celles des autres célébrités citées précédemment, toutes illustrées d’extraits vidéos à ne pas manquer, laissent bien planer le doute et sont à découvrir dans l’émission ci-dessous qu’on vous recommande vivement de regarder : elle fascine, ça il faut l’avouer !

    L’épisode se conclut finalement sur une possibilité : celle d’une forme de vie extraterrestre quelque part dans notre vaste univers. On ne peut que se poser la question, le mystère, lui, reste entier.

    #PAN #UAP #Phénomène_aérospatial_non_identifié #Unidentified_Aerial_Phenomenon

  • Quincy Jones, Give me the Q : podcast et émission en replay | FIP
    https://www.radiofrance.fr/fip/podcasts/quincy-jones-give-me-the-q

    Au mois d’août 2022, Fip propose à ses auditeurs d’explorer les rivières musicales de Quincy Jones grâce à ce nouveau rendezvous porté par Jane Villenet.

    Au mois d’août, Fip propose à ses auditeurs d’explorer les rivières musicales de Quincy Jones grâce à ce nouveau rendez-vous porté par Jane Villenet. Voix de Fip depuis 45 ans, figure historique de la radio musicale, l’animatrice a choisi, avant son départ de l’antenne, de livrer un récit inédit autour de la vie de Quincy Jones.

    Quincy Jones : du ghetto au gotha

    Cette série « Quincy Jones, Give me the Q ! », est une plongée dans le destin gargantuesque d’un homme passé du ghetto au gotha par la seule force de son talent.
    Diffusées du lundi 1er au vendredi 26 août, les auditeurs découvriront l’ascension de ce prodige de la musique. Un récit musical et historique largement inspiré par l’autobiographie de Quincy Jones, traduite aux éditions du Cherche Midi par Mimi Perrin, pianiste de l’univers de l’artiste.

    Trompettiste, arrangeur, compositeur, visionnaire, producteur ou encore faiseur de rois, Quincy Jones est l’un des plus grands « influenceurs » de l’histoire du XXe siècle. Du bebop au hiphop en passant par la pop, le natif de Chicago a vécu mille et une vies discographiques. De Ray Charles à Michael Jackson, en passant par New York et Hollywood, chaque épisode est l’occasion d’explorer l’histoire personnelle de Quincy Jones et celle de la musique du XXe siècle. Il aura 90 ans l’année prochaine et s’il y a bien un musicien qui incarne l’éclectisme de FIP, c’est lui.

    #musique #Quincy_Jones #FIP #audio #radio #documentaire #podcast #Jane_Villenet

  • Antivax - Les marchands de doute

    Comment se propagent le refus de la vaccination contre le Covid-19 et les théories aussi fantaisistes que complotistes qui l’accompagnent ? Une incursion éclairante au coeur de la galaxie antivax, auprès de ses adeptes et de ses réseaux d’influence.

    Alors que se déroule la plus grande campagne de vaccination de l’histoire, la contestation enfle partout dans le monde. Suscitant espoir mais aussi crainte et colère, les injections anti-Covid fracturent l’opinion. Victime de ses succès, qui rendent le danger moins tangible, critiquée pour ses effets secondaires, la vaccination, qui engage de manière intime la confiance des citoyens dans les institutions, s’est toujours attiré des adversaires. Reste que le mouvement antivax, ultraminoritaire, mais très actif, prospère aussi sous l’influence de personnalités parfaitement intéressées à qui la pandémie actuelle offre un tremplin. Figure de proue du mouvement, Andrew Wakefield, un gastro-entérologue britannique radié en 2010, s’est fait connaître par une étude frauduleuse, publiée dans « The Lancet » en 1998, établissant un lien entre le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) et l’autisme. Le scandale qui a suivi va paradoxalement lui donner des ailes. Il quitte l’Angleterre pour les États-Unis, où il monte un business en exploitant les peurs liées à la vaccination. Aujourd’hui, Wakefield, devenu prospère jet-setteur, et ses pairs, comme le producteur Del Bigtree, surfent sur l’épidémie de Covid-19 et sèment la désinformation en propageant des théories complotistes sur les réseaux sociaux afin de faire basculer les hésitants dans le camp de l’opposition vaccinale systématique.

    Propagande et récupération
    Cette enquête au cœur du mouvement antivax, tournée entre les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, lève le voile sur le commerce lucratif de traitements alternatifs dangereux, des levées de fonds au profit de causes douteuses, une redoutable machine de propagande et des partis extrémistes en embuscade. Un aréopage de scientifiques, lanceurs d’alerte ou journalistes, parmi lesquels Fiona Godlee, la rédactrice en chef du "British Medical Journal "qui a révélé l’imposture de Wakefield, apporte un regard critique sur ce mouvement. Le film fait aussi entendre les doutes de ceux qui, sans être complotistes, rejettent les vaccins, les accusant de causer plus de dommages qu’ils ne permettent d’en éviter, avec, en contrepoint, le témoignage d’une jeune femme restée paraplégique après une rougeole contre laquelle elle n’avait pas été vaccinée. Sans exprimer de ressentiment vis-à-vis de ses parents, elle indique néanmoins que « c’est trop bête de laisser le hasard choisir quand il y a des solutions ».

    https://www.arte.tv/fr/videos/103025-000-A/antivax-les-marchands-de-doute

    signalé aussi par @odilon ici :
    https://seenthis.net/messages/940747

    #vaccinations #vaccins #vaccin #anti-vax #anti-vaxx #doutes #confiance #Andew_Wakefield #publications_scientifiques #édition_scientifique #business #manipulation #The_Lancet #Thoughtful_house #Jane_Johnson #Lisa_Selz #Strategic_Autism_Initiative #Mark_Geier #sentiments #émotions #autisme #Andew_Hall_Cutler #Mark_Grenon #Jenny_McCarthy #Robert_De_Niro #Vaxxed #Donald_Trump #Trump #rougeole #Ardèche #Evee #justiceforevee #multi-level_marketing #Elle_Macpherson #Ethan_Lindenburger #Facebook #réseaux_sociaux #complotisme #Querdenke #liberté #Louis_Fouché #Réinfocovid #Les_Patriotes #extrême_droite #Florian_Philippot

  • #Claire_Heuchan s’entretient avec #Janice_Raymond, autrice féministe lesbienne et universitaire, à propos de son nouveau livre Doublethink : A Feminist Challenge to Transgenderism .
    https://tradfem.wordpress.com/2022/01/10/doublethink-le-nouvel-essai-de-janice-raymond

    Les principes féministes lesbiens sont au cœur du travail de Raymond, ce qui n’est jamais plus clair que lorsqu’elle considère la vie des jeunes lesbiennes qui se transforment.
    Raymond s’attache à souligner le travail existant pour combler le fossé générationnel entre les lesbiennes. Grâce au travail de la militante lesbienne Mary McClintock auprès des jeunes femmes, Mme Raymond a pris conscience de l’influence des plateformes de médias sociaux telles que TikTok et Tumblr sur la vie des jeunes femmes. Et elle appelle les femmes à « poster intentionnellement des messages positifs pour les lesbiennes ». Pour Raymond, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une stratégie efficace. « Par exemple, me dit-elle, la féministe lesbienne Jen Rowray a plus de 75 000 followers et 1,3 million de « likes » pour ses posts sur TikTok. »
    Le parcours de Raymond vers le féminisme lesbien me surprend autant que notre goût commun pour les TikToks (quoique, qui n’aime pas un peu Cowboy Jen ?). Ex-catholique moi-même, j’avais présumé que Raymond avait quitté le couvent des Sœurs de la Misérisorde pour devenir une féministe lesbienne. Mais elle s’empresse de me corriger sur ce point. « Je n’ai pas quitté la communauté pour embrasser le féminisme lesbien », déclare Raymond. J’étais déjà une féministe lesbienne et – contrairement aux stéréotypes négatifs de la vie au couvent – je vivais avec des femmes qui partageaient des amitiés particulières avec des femmes, un idéalisme commun et un respect pour l’intelligence des femmes… ».

    Claire Heuchan est une autrice, essayiste et féministe radicale noire. Elle tient le blog primé Sister Outrider : A Black Radical Feminism .
    Lesbian and Gay News est une source alternative de nouvelles et d’opinions. Lesbian and Gay News s’inscrit dans une tradition historique de publications lesbiennes et gays britanniques telles que Gay News, qui a été publié de 1972 à 1983, et The Pink Paper, qui a été publié pendant 25 ans à partir de 1987.

    Traduction : TRADFEM

  • Polish concert for troops defending border to feature #Las_Ketchup and #Lou_Bega

    Poland’s defence ministry and state broadcaster #TVP will this weekend hold a concert to show support for troops defending the eastern border, where tens of thousands of mostly Middle Eastern migrants have been seeking to cross from Belarus.

    As well as a number of domestic stars, the event will also feature international performers including Spanish girl group Las Ketchup – famous for their 2002 hit “The Ketchup Song” – and German singer Lou Bega, best known for “Mambo No. 5”.

    The concert, titled “#Murem_za_polskim_mundurem” (roughly: Support for the Polish uniformed services), will take place on Sunday at an air base in the town of #Mińsk_Mazowiecki, around 40 kilometres to the east of Warsaw.

    It will be broadcast on the main channel of TVP, which, like other state media, is under government influence. The “great concert of support for the defenders of the Polish borders” will feature “European stars”, declared TVP’s CEO, Jacek Kurski.

    As well as Las Ketchup and Lou Bega, performers at the event include #No_Mercy (known for 1996 hit “Where Do You Go?), #Loona, German Eurodance project #Captain_Jack (known for their eponymous 1995 single), and former #Ace_of_Base lead singer #Jenny_Berggren.

    The concert will also feature “undisputed stars of the Polish stage”, including #Edyta_Górniak, #Jan_Pietrzak, #Halina_Frąckowiak and #Viki_Gabor, says TVP. Gabor is known to international audiences as the winner of the Junior Eurovision Song Contest in 2019.

    One opposition MP, however, was left unimpressed by the plans, noting that a number of migrants and refugees have died at the border while trying to cross in increasingly harsh weather conditions. Human Rights Watch recently accused both Poland and Belarus of “abusing” migrants.

    “A concert when people are dying at the border,” tweeted Maciej Gdula of The Left. “Only Jacek Kurski could come up with something like that.”

    https://notesfrompoland.com/2021/12/03/polish-concert-for-troops-defending-border-to-feature-las-ketchup-a

    #propagande #art #concert #Pologne #asile #migrations #réfugiés #frontières #télévision #musique #indécence

    –—

    ajouté à la métaliste de #campagnes de #dissuasion à l’#émigration (même si cet événement est un peu différent, car il est organisé en soutien aux troupes qui « gardent la frontière ») :
    https://seenthis.net/messages/763551

  • #Wirecard. Le scandale financier qui secoue l’Allemagne

    En 2020, Wirecard, une #start-up allemande devenue un géant du #paiement_en_ligne, s’effondre suite à des révélations de fraudes d’une ampleur inouïe. Retour sur l’ascension et la chute d’un mouton noir de la « fintech ».

    Le plus grand scandale financier de ces deux dernières décennies en Allemagne a commencé comme une success-story. Start-up fondée en 1999 et pilotée dès 2002 par l’Autrichien Markus Braun, la société de paiement en ligne Wirecard profite de la croissance exponentielle d’Internet pour élargir massivement sa clientèle. Proposant d’abord ses services à des sites spécialisés dans la pornographie et les jeux d’argent, l’entreprise s’achète rapidement une respectabilité. Vingt ans après sa création, Wirecard a bravé tous les obstacles pour s’imposer comme un fleuron de l’économie numérique allemande et l’un des principaux concurrents de Paypal. Cotée au Dax, l’indice boursier national, et valorisée en Bourse à hauteur de 14 milliards d’euros, la société s’enorgueillit d’un impressionnant portefeuille de quelque 300 000 clients. Sa chute sera aussi fulgurante que son ascension quand, en juin 2020, des fraudes d’une ampleur inédite la concernant sont révélées. Au total, 1,9 milliard d’euros ont disparu des comptes de l’entreprise.

    Accointances douteuses
    Comment des irrégularités aussi colossales ont-elles pu passer sous les radars des autorités de régulation ? Des alertes circulaient pourtant dans le milieu de la finance depuis 2009 et un analyste avait même fourni en 2016 des preuves solides de fraudes chez Wirecard, sans faire réagir l’Autorité fédérale de supervision financière… De la Bourse de Munich à Singapour, cette ahurissante affaire, hautement romanesque, mêle blanchiment d’argent, falsifications, intimidations et menaces de mort, dévoilant la face sombre d’une « fintech » aux accointances pour le moins douteuses. Pour retracer la chronologie de ce dossier, Benji et Jono Bergmann ont rencontré plusieurs de ses acteurs : journalistes d’investigation, commentateurs et analystes, sans oublier le lanceur d’alerte Pav Gill, avocat et ancien employé de Wirecard, qui forme avec sa mère un étonnant duo de justiciers. Si l’ex-PDG Markus Braun, en prison, attend son procès, son ancien bras droit, le charismatique Jan Marsalek, s’est évaporé et reste l’un des criminels en col blanc les plus recherchés de la planète.

    https://www.arte.tv/fr/videos/100289-000-A/le-scandale-financier-qui-secoue-l-allemagne-wirecard
    #film #film_documentaire #documentaire
    #lanceur_d'alerte #finance #Markus_Braun #Jan_Marsalek #escroquerie #industrie_numérique #technologie_numérique #fintech #industrie_du_jeu #jeux_d'argent #Tobias_Bosler #justice #globalisation #mondialisation #rapport_Zatarra #GI_retails #fraude_comptable #blanchissement_d'argent #Michael_Schütt #Bluetool #BaFin #corruption #Allemagne #Jigajig #DAX #Al_Alam #Edo_Kurniawan #paiement_électronique #EY

  • Bikers, rappers and rude boys: the photographer who got to the heart of subculture
    https://www.theguardian.com/artanddesign/2021/dec/01/janette-beckman-photographer-interview-hip-hop-fight-clubs-dior-catwalk

    It was the tension between Janette Beckman’s shyness and her curiosity about people that helped spark a career photographing subcultures. “I realised that having a camera gave you licence to go up to strangers and say, ‘Hi, I’d like to take a picture of you,’” she says. This epiphany jump-started a 45-year adventure in street photography, documenting the punk and two-tone youths of 70s Britain, the birth of hip-hop in New York, Latino gang members in Los Angeles, bikers in Harlem, rodeos, rockabilly conventions and demonstrations from Occupy Wall Street to Black Lives Matter.

    LOWER EAST SIDE 1988
    photo #janette_beckman
    #photographie

  • Passionless Moments, court-métrage de Jane Campion : Une présence fragile qui s’évanouit presque aussitôt formée

    http://liminaire.fr/palimpseste/article/passionless-moments-court-metrage-de-jane-campion

    http://liminaire.fr/IMG/mp4/passionless_moments.mp4

    Ce court-métrage en noir et blanc de Jane Campion se présente sous la forme d’une succession de courtes vignettes humoristiques racontées par un narrateur à la voix monocorde, basées sur des petits riens du quotidien, dix brèves histoires de voisinage où les protagonistes s’adonnent à des activités banales et routinières : « Il y a un million de ces moments dans votre voisinage ; chacun a une présence fragile qui s’évanouit presque aussitôt qu’elle s’est formée. » (...)

    #Entre_les_lignes / #Écriture, #Poésie, #Récit, #Voix, #Sons, L’espace d’un instant, Fenêtre, #Quotidien, #Dérive, #Regard, #Sensation, #Voyage #Jane_Campion, #cinéma, #Australie

  • Comment Rennes a coupé l’herbe sous le pied d’Amazon - Rennes - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/ille-et-vilaine/rennes/comment-rennes-a-coupe-l-herbe-sous-le-pied-d-amazon-09-11-2021-1286342


    Logo d’Amazon sur un des centres de la société, à Bretigny-sur-Orge.
    (AFP)

    Opposée à l’implantation d’Amazon à la Janais, près de Rennes, la Métropole a finalisé le rachat des terrains visés par le géant du numérique, qui devra aller voir ailleurs.

    Un entrepôt d’Amazon sur la métropole rennaise, ce n’est sans doute pas demain la veille. Pour s’en apercevoir, il fallait bien prêter l’oreille lors du conseil métropolitain du 23 septembre, où l’annonce est passée comme un colis à la poste. La collectivité est sur le point de racheter à Stellantis (ex-PSA) 22 ha de son usine automobile de la Janais, au sud de Rennes. 16 millions d’euros d’argent public, apportés par la Métropole et par l’Établissement public foncier de Bretagne, sont mobilisés pour l’opération. Le hic ? Une partie de ces terrains était dans le collimateur d’Amazon, dont l’installation dans ce secteur semble enterrée pour de bon.

    « C’est plus simple d’être propriétaire des terrains que soumis à une vente qui est souvent au plus offrant », justifie à la tribune Sébastien Sémeril, vice-président à l’économie, en prenant soin de ne pas citer la firme de Jeff Bezos. « On peut se retrouver avec des occupants qui ne sont pas en adéquation avec nos objectifs ». Ces 22 ha s’ajoutent au 53 déjà dans le giron de la Métropole, rachetés en 2015 à PSA pour l’empêcher de plier bagage. La collectivité entend reconvertir le site en « laboratoire de l’industrie du XXIe siècle », tourné vers les mobilités décarbonées et le bâtiment durable. Une « vitrine » où Amazon n’avait pas sa place, aux yeux des élus. Accepteraient-ils de l’installer ailleurs ? Le Mensuel de Rennes n’a jamais eu la réponse. Les écologistes, membres de la majorité, n’ont pas fait mystère quant à eux de leur opposition.

    Cette vente entre Stellantis et la Métropole s’est faite un peu sous le manteau

    Ce projet d’implantation à Rennes est longtemps resté secret. C’est Montea, une société belge, qui avait jeté son dévolu sur ces terrains pour y construire, entre autres, un entrepôt. Elle l’aurait ensuite loué au géant de l’e-commerce. Les parcelles ont été bloquées pendant près d’un an, le temps des discussions et des études. La vente devait à l’origine intervenir fin 2020. C’était sans compter sur le refus catégorique de la Métropole. Et là aussi, les Rennais ont failli ne pas être au courant. C’est Carole Gandon, cheffe de file de l’opposition LRM, qui avait levé le lièvre en mars, dénonçant le blocage rennais. Amazon, d’ordinaire discret, avait fini par reconnaître l’existence du projet au Mensuel : « Un projet nous a été proposé et nous pourrions l’activer si les conditions étaient réunies ». Elles le sont moins que jamais.

    « Cette vente entre Stellantis et la Métropole s’est faite un peu sous le manteau », regrette une source proche du dossier, intéressée par l’arrivée d’Amazon. « En général, les territoires sont prêts à accueillir des investisseurs qui déploient des moyens, pas à se substituer à eux ». Pire, accuse-t-elle, la collectivité se serait portée acquéreur uniquement pour empêcher la pieuvre américaine de débarquer à Rennes. Ce que corrobore un autre acteur de l’affaire. De concert, ces deux sources l’affirment : « Amazon saura trouver des territoires prêts à l’accueillir, juste derrière les frontières de la Métropole ».