• #Je_ne_lâcherai_pas_ta_main, de #Dominique_Cabrera

    Le #24_novembre_2021,
    une embarcation qui tentait de rejoindre l’Angleterre
    a fait #naufrage dans la #Manche.
    27 exilés au moins se sont noyés ou ont disparu.
    Il n’y a eu que deux survivants.

    Ce film,
    à partir du témoignage de l’une de ces deux personnes,
    leur rend #hommage.


    Dominique Cabrera, réalisatrice du film :

    J’ai été comme beaucoup touchée par le naufrage des exilés en route pour l’Angleterre le 24 novembre 2021. 27 personnes au moins ont disparu ou sont mortes noyées dans la Manche. L’entretien qu’un des deux rescapés a donné au média Kurde Rudaw m’a frappée au point de me donner l’élan de faire ce film.

    Avec simplicité et sincérité, le jeune homme de vingt ans racontait la nuit où l’eau est entrée dans le canot, où les appels au secours n’ont été entendus ni par les Anglais ni par les Français et où à côté de lui ses compagnons se sont laissé couler. Ils ont pu téléphoner. Ils ont pu donner leur localisation précise. Il n’y a eu que le néant pour les accueillir. Que valent nos mots, nos considérations, nos précautions face à ces faits ?
    Il fallait absolument filmer ce récit. Pour qu’il reste. Pour que le scandale de ces morts continue d’être exposé. Je voyais les paroles du rescapé lues par des lectrices et des lecteurs lambdas, par des personnes, pas des « personnalités », des personnes qui porteraient les voix du rescapé et des disparus, comme si les voix des uns et des autres se relayaient, comme si les visages des lecteurs et ceux des noyés se répondaient, dessinant par le cinéma une commune humanité.

    J’ai demandé de l’aide autour de moi à Montreuil. Avec Manuela Frésil, Emanuelle Bidou, Galatée Politis, nous avons formé un collectif. Sont venus nous rejoindre Jean-Pierre Méchin, Michael Hädener, Sara Olacirégui, Nicolas Cantin, Victor Sicard, Charlotte
    Pouch, Caroline Glorion, Nathalie Raoul, Edmée Doroszlaï, Marc Daquin. Les uns et les autres ont participé à l’élaboration du projet, ont cherché des lecteurs, se sont fait prêter du matériel, ont assuré la logistique et le tournage. Le cinéma Méliès dont le premier étage faisait penser à un hall d’aéroport, à une zone de transit a accepté
    de nous accueillir. Un étudiant kurde d’Aix-en-Provence et un de ses amis ont traduit scrupuleusement le récit. Cette chaine de bénévoles, de bonnes volontés doit être rappelée car elle dit l’essentiel peut-être.

    Nous avons donné rendez-vous aux volontaires le matin du 3 Janvier. Je ne voulais pas faire de « casting ». On ne refuserait personne. Nous avions envoyé des invitations en privilégiant les liens existants comme par exemple un atelier que Manuela menait avec des femmes de La Boissière, un groupe constitué par Emanuelle, des adhérents de RESF, de la Fédération de parents d’élèves, un syndicaliste ami, des voisins et voisines, les jeunes usagers du LABEC que connaissaient Victor et Sara.

    Nous espérions 33 personnes, c’était le nombre de passagers de l’embarcation naufragée.
    65 personnes sont arrivées. Tout le monde voulait lire et nous avons partagé le texte. Nous avons tourné principalement en plan séquence, texte en main. Cela a été un grand moment d’émotion et de palpable solidarité.
    L’association Périphérie a accueilli le montage. La chercheure Alexandra Galitzine nous a mis en contact avec les associations de Calais et nous a aidés à chercher le nombre des noyés dans la Manche. Ce funeste calcul n’est pas possible et c’est celui des disparus aux frontières de l’Europe que nous avons inscrit.
    Ce film dure 8 minutes et demie. Il est destiné à être fourni gratuitement aux cinémas et aux associations qui en feront la demande.

    https://imagesenbibliotheques.fr/actualites/je-ne-lacherai-pas-ta-main-de-dominique-cabrera

    #film #documentaire #film_documentaire #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #court-métrage

  • Une Audomaroise interpellée chez elle pour avoir insulté Emmanuel Macron - La Voix du Nord
    https://www.lavoixdunord.fr/1308954/article/2023-03-28/une-audomaroise-interpellee-chez-elle-par-la-police-pour-avoir-insulte-


    Des nouvelles de la #démocratie (non).
    On attend la mobilisation massive des #Je_Suis_Charlie.

    L’enquête de la police a été ouverte suite à une plainte contre X déposée par le sous-préfet de l’arrondissement de Saint-Omer, Guillaume Thirard. « J’ai eu connaissance de photos et de publications injurieuses et c’est mon devoir de le signaler », explique-t-il. Pour Valérie, les choses sont claires : « On veut faire de moi un exemple. Je ne suis pas l’ennemi public nº1. » Sur Facebook, elle dit avoir vu des dizaines de publications qui reprennent cette insulte contre le même chef de l’État. Très peu, voire aucune, ont fait l’objet de poursuites.

  • Voix noires

    Pour son premier documentaire « #Je_suis_noires », la Lausannoise #Rachel_M’bon a donné la voix à des #femmes_noires pour parler #racisme et quête identitaire.

    > AMNESTY : Pourquoi ce documentaire ?

    < Rachel M’bon : J’avais déjà réalisé des portraits de femmes afro-descendantes, en lançant en 2017 la page Instagram « @n_o_i_r_e_s ». Je les approchais dans la rue pour discuter de leur identité et du racisme en Suisse, pour les connaître au-delà des stéréotypes. Mais j’avais envie de leur donner une visibilité sur les écrans de cinéma : pour ce film, Juliana Fanjul et moi avons interrogé des femmes noires de toutes générations, actives dans différents secteurs, pour que chacun puisse s’identifier à elles. Je voulais montrer que malgré un statut social privilégié, leur couleur de peau a conditionné toute leur vie.
    > Comment le racisme systémique se déploie-t-il aujourd’hui en Suisse ?

    < Il y a de la discrimination à l’embauche, une éducation biaisée et un accès au logement plus compliqué. Dans le milieu de la santé, certains patients refusent d’être soignés par des personnes noires. La prise en charge est aussi problématique : le mal-être des patients noirs va fréquemment être minimisé. En cause, des biais racistes comme le « syndrome méditerranéen », qui suppose qu’ils vont exagérer leurs douleurs.
    > On parle souvent de micro-agressions, des comportements racistes banalisés qui ne seraient « pas méchants »…

    < Bien qu’elles ne partent pas forcément d’un mauvais sentiment, les micro agressions te renvoient à ton altérité. Comme lorsque l’on demande à une personne racisée d’où elle vient. Sa couleur de peau suppose qu’elle a moins sa place ici, alors qu’elle a peut-être vécu toute sa vie en Suisse depuis plusieurs générations. Autre exemple : on m’a demandé si j’étais adoptée car j’avais « des manières de blanche ». Qu’est-ce que cela signifie ? On s’attendait à me voir danser sur la table, ou à ce que je parle avec un accent ? Ces remarques peuvent nuire à l’estime de soi et la santé mentale.
    > Dans le documentaire, une jeune femme métisse confie qu’une partie de sa famille blanche ne lui fait pas la bise…

    < Le racisme au sein des familles est tabou. Ma mère s’est fait mal juger par une partie de sa famille bernoise, et des inconnus dans la rue la traitaient de « prostituée » car elle avait épousé un homme noir. C’est aussi très difficile pour les parents qui « ne ressemblent pas » à leur enfant. Lorsque je suis en public avec ma mère – blanche aux yeux bleus – et que je me présente comme étant sa fille, il y a toujours des regards dubitatifs.
    > Comment construire son identité noire dans un pays à majorité blanche ?

    < Il faut réussir à faire de ses multiples appartenances une force. À commencer par valoriser ses héritages culturels, sans pour autant négliger la culture du pays dans lequel on vit. J’ai moi-même longtemps renié mon africanité, avant de l’affirmer. Cela passe par le fait d’avoir des modèles noirs et de s’intéresser au cinéma, à la musique et à la littérature de différents pays africains. La collectivité est aussi une force : les espaces de parole non-mixtes, où l’on échange sur son vécu et ses questionnements, sont libérateurs. Même si chaque personne noire a une identité propre, on peut trouver des similarités dans les parcours de vie.
    > Quels effets espérez-vous que « Je suis noires » produise ?

    > Je le vois comme un outil de dialogue et de déconstruction de soi. Je l’ai projeté dans plusieurs lycées et il y a eu beaucoup de retours positifs. Le racisme est un problème de blanc, comme dirait l’autrice Reni Eddo-Lodge. La lutte ne doit pas être uniquement menée par les personnes concernées, elle doit être collective. Tant que les personnes blanches ne se conscientisent pas, la discrimination raciale ne pourra pas être éradiquée.
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    Mots clé

    Magazine « amnesty »
    Suisse
    Discrimination
    Racisme
    Droits des femmes

    Magazine AMNESTY

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    #documentaire #film #film_documentaire #Suisse

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  • Ah, je crois que Gilbert Collard vient de dévoiler un terrible complot pédo-satanique…
    https://twitter.com/GilbertCollard/status/1557656483516538881

    Comme par hasard, Bruce #Reinhart, le procureur qui a autorisé la perquisition chez #Trump aurait été l’avocat de la planificatrice, du pilote et des employés d’Epstein, accusé d’agressions sexuelles sur mineures... Comme par hasard ?
    Src : 20min
    #FBI

    #comme_par_hasard #je_dis_ça_je_dis_rien #je_pose_juste_la_question #wink_wink_nudge_nudge

  • Je m’appelle (My name is) – Lardux Films
    https://lardux.net/project/je-mappelle

    Version film du texte « Je m’appelle (My name is) » d’Enzo Corman
    Pour la version radio voir https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11498-05.06.2022-ITEMA_23048939-2022C11356E0023-21.mp3?podcast=podcast09/11498-05.06.2022-ITEMA_23048939-2022C11356E0023-21.mp3

    à 1h46
    texte écrit en 1999 dans le cadre de "l’adieu au siècle"

    #enzo_cormann #je_m'appelle #XXeme_siècle

  • Jours de grève et retraites : la punition ignorée, Pierre Bitoun
    https://www.lantivol.com/2022/03/jours-de-greve-et-retraites-la-punition.html

    J’aurais pu, comme la quasi totalité de la population active ou retraitée, ne jamais m’en apercevoir. J’aurais pu, comme l’État, les syndicats ou les médias, ne pas ébruiter la nouvelle. J’aurais pu, enfin, accepter la mauvaise farce, si représentative d’une société, d’une époque. Oui, mais voilà, la retraite laisse parfois un peu de temps pour creuser les «   problèmes   »...

    Au hasard d’un appel

    Mais commençons par le commencement : la découverte. Aussi fortuite qu’ébouriffante. Ayant demandé en juin 2021 à faire valoir mes droits à la retraite – de fonctionnaire de l’État pour l’essentiel, de salarié du privé pour une part mineure – je reçois durant l’été un courrier de L’Assurance Retraite/CARSAT, la caisse en charge des retraites du privé. La lettre, toutefois, reprend l’ensemble de ma carrière, privée et publique, et m’indique plusieurs «   périodes incomplètes   » qu’il m’appartient de vérifier. Des cases, bien entendu, sont à cocher, avec divers justificatifs à renvoyer selon les réponses apportées. Comme l’instruction de mon dossier n’en est qu’à ses débuts et que, saisi de l’inévitable doute du demandeur, je crains de commettre quelque faux pas ralentisseur, je décide de téléphoner. Au 3960, service gratuit + prix de l’appel.

    -- Vos activités du régime général, dans le privé, ne sont pas concernées. C’est votre carrière de fonctionnaire. Sur ces années incomplètes, vous avez dû faire grève et c’est pour ça que…

    -- Pardon ? Comment ? Quand on fait grève, on est pénalisé sur sa retraite ??!!

    -- Oui. Dès le 1er jour de grève, vous n’avez plus vos 4 trimestres complets…

    -- Ah, c’est ça qui explique que dans la colonne des trimestres je n’ai que 3 pour ces années-là ?

    -- Oui. C’est probable, c’est souvent le cas si vous avez fait grève.

    en matière de #retraites, il y a un cas (fonction publique) où la #grève est plus pénalisante (un trimestre perdu dès quil y a gréve dans la période...) que le chômage non indemnisé

    #société_punitive #droits_sociaux

  • Deux mots des morts - sur le Manifeste conspirationniste
    http://mathieupottebonneville.fr/2022/01/26/1717

    22 janvier. – Page 1 on peut lire : « La mise en scène d’une meurtrière pandémie mondiale, « pire que la grippe espagnole de 1918 », était bien une mise en scène. Les documents l’attestant ont fuité depuis lors ; on le verra plus loin. Toutes les terrifiantes modélisations étaient fausses.«  . Suit une allusion au refus gouvernemental de considérer d’autre traitement que biotechnologiques (on croit reconnaître, perdu dans une allusion suffisamment faux-cul pour être inattaquable, le profil de médaille de Didier Raoult). On se pince, on tâche de se rassurer, évidemment ça ne durera pas, c’est une préface clickbait, l’ordinaire protestation amphigourique et générale dans le style grand siècle prendra le relais, mêlant rappel des infamies d’époque à l’air d’en savoir long, mais tout de même : on en sera passé par là, par la double négation consistant à réduire la pandémie à une mise en scène et à s’en détourner sitôt qu’elle aura joué son rôle de captatio benevolentiae, parce que compte moins au fond la vie et la mort des figurants de cette mise en scène (on songe aux brésiliens, aux tunisiens, aux 120000 disparus d’ici) que leur aptitude à servir de marchepied pour pérorer à leur place.

    Qu’une part de la gauche soit incapable de penser ensemble la pleine réalité de la crise sanitaire et la critique circonstanciée des effets d’aubaine autoritaires qu’elle représente ne fait pas honneur à son intelligence du présent.

    Que le torchon histrionique dont même le Comité invisible s’est vite démarqué ne se perçoive pas comme ce qu’il est, objectivement eugéniste (s’énoncant au nom de « tout ce qui ose encore respirer, les jeunes les pauvres, les dansants, les insouciants, les irréguliers ») n’étonne guère.
    Qu’il ait trouvé à se loger chez un grand éditeur est tout simplement consternant.
    25 janvier. — « Mais tu ne peux pas critiquer le livre en ayant lu seulement ces vingt-cinq premières pages ! »

    Il me semblait, à moi, que vingt-cinq suffisaient, que s’infuser dans la foulée trois cent cinquante pages de l’habituelle tambouille n’était pas indispensable, mais bon : puisqu’il fallait j’ai lu, du coup.

    Pas encore lu

    https://seenthis.net/messages/944728

    #conspirationnisme #covido-négationnistes

    • Le style conspirationniste
      https://www.en-attendant-nadeau.fr/2022/01/26/manifeste-style-conspirationniste

      Un tableau apocalyptique et halluciné du monde entier, mais aussi des âmes, dont l’objectif semble de provoquer une peur panique. On entend souvent que notre époque est livrée au complotisme. Si cela est le cas, voici le livre qu’elle mérite. Mais comment ce Manifeste conspirationniste fonctionne-t-il

    • Sur la soie des mers
      @Acrimonia1

      J’ai pu jeter un premier oeil sur le Manifeste Conspirationniste, en attendant plus exhaustif, déjà on y apprend que le Covid est une « divine surprise » (le choix de reprendre des mots de Maurras, le choc des photos : essentiellement des mêmes même pas drôles de conspi minables)Et puis, en accord avec la matrice complotiste telle que Vidal Naquet la décrit dans Les assassins de la mémoire : au fil des pages, la pandémie n’existe pas, le virus n’est rien et il a été fabriqué dans une optique contre insurrectionnelle dans les pires labo des technosciencesL’incohérence n’est pas un problème, ça doit être ça « rendre la vérité maniable comme une arme selon le conseil de Brecht » qui comme Kafka, Deleuze, Foucault et tous les poètes du XIXème siècle était conspis comme chacun peut le découvrir dans ce livre plein de scoops...et puis la planche de salut pourrie qui aurait pu éviter de couler complètement, le complot c’est l’Etat et la conspiration c’est la révolution, se retrouve plombée dès le début par un brouillage sciemment orchestré des deux termes, finalement interchangeables et équivalents

    • Les philosophes sont en guerre !

      – Philippe Corcuff attaque Pierre Tenne.

      Extrême droite : l’élégance méconnaissante de Pierre Tenne dans En attendant Nadeau !
      https://blogs.mediapart.fr/philippe-corcuff/blog/030621/extreme-droite-l-elegance-meconnaissante-de-pierre-tenne-dans-en-att

      – Pierre Tenne critique Lordon.

      Pour une nouvelle théorie de la valeur
      https://www.en-attendant-nadeau.fr/2018/11/06/nouvelle-theorie-valeur-lordon

      J’attends avec impatience Lordon critiquant le grand penseur Mathieu Potte-Bonneville ! :)))

      #Critique-de-la-critique #gauche-intellectuelle

      La pandémie de Covid-19, une extraordinaire matière à penser qui bouleverse la philosophie politique
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/05/la-pandemie-de-covid-19-une-extraordinaire-matiere-a-penser-qui-bouleverse-l

      Enquête - Si elle a accentué les clivages chez les intellectuels critiques, la crise sanitaire due au coronavirus a aussi révélé le tournant écopolitique de la pensée française et l’émergence d’une nouvelle génération de théoriciens.

      Ainsi un virus mondialisé aura-t-il mis à l’arrêt le monde entier. Le local aura affecté le global et précipité l’avènement de sociétés sans contact où prime la distanciation sociale. La sidération aura provoqué, au cœur même des démocraties, une myriade d’états d’urgence sanitaire et de lois d’exception. Le grand confinement aura succédé à l’ère du consentement. Et, tel un voile non plus islamique mais hygiénique, le port du masque se sera imposé en Occident.

      Malgré le retour du tragique et la débâcle économique, en dépit de l’atmosphère de libération liée au déconfinement des populations, cette crise sanitaire est aussi une extraordinaire matière à penser. Pourtant, tous les intellectuels ne sont pas parvenus à passer du réflexe à la réflexion. Car beaucoup ont trouvé dans cette pandémie une façon assez convenue de confirmer leurs idées, théories, opinions ou points de vue.

      Ainsi a-t-on vu se déployer une critique attendue du « bougisme », du « mondialisme » et de la « société liquide ». De même a-t-on assisté au grand concert des causalités uniques, comme la « nature » (malmenée, donc vengeresse), la « souveraineté » (oubliée, donc impérieuse) ou le « capitalisme » (débusqué jusque dans les marchés traditionnels chinois). Sans oublier les solutions attenantes, comme le nationalisme (étatique et sanitaire), les barrières (hygiéniques et douanières, mais également identitaires), les frontières (nationales, mais aussi psychosociales), la révolte (nationale-populiste), la révolution (sociale-populaire), ou bien encore l’insurrection (qui viendrait enfin).

      Dans ce processus d’autoconfirmation qui affecte le monde politique et intellectuel, « chacun déroule son programme spécifique en y voyant à la fois l’explication (je vous l’avais bien dit) et la solution (la mienne) : l’écologie pour les écolos, le féminisme pour les féministes, le libéralisme pour les libéraux, la nation pour les nationalistes », analyse le sociologue Didier Lapeyronnie. A tel point que certains observateurs, comme Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération, y ont vu les signes d’une « pensée confinée ».

      La pensée confinée, c’est la pensée confirmée par les événements. Elle est indissociable de l’idéologie qui soumet la réalité à la logique d’une idée. Il n’est pas jusqu’à la focalisation quasi immédiate de la presse et de l’intelligentsia sur « le monde d’après » qui ne soit pas le signe d’une difficulté, voire d’une incapacité à penser l’événement. Car penser l’événement, c’est être capable de saisir le surgissement de l’inédit par la réforme de son entendement.

    • Et pour les Fans un colloque :
      https://alter.univ-pau.fr/fr/activites-scientifiques/manifestations-scientifiques/colloques/colloque-creer-le-present-imaginer-l-avenir.html
      Le présent au prisme de la pandémie de covid-19 : contours d’une communauté d’époque.

      Cela a beaucoup été dit, la pandémie que nous traversons est sans doute, à bien des égards, un extraordinaire révélateur des faiblesses et des misères de nos sociétés européennes et mondialisées. Osons qu’elle figure également de manière plus radicale (et avec une force certaine) toute l’angoisse de notre temps, celle d’un présent forclos (« tout est pareil en pire », « demain sera pire qu’hier »), où le désastre en cours est désormais (aussi) rendu sensible dans les images des rues désertes, des agoras vidées de leurs forces vives, et des morts qui s’amoncellent, et finissent par faire partie du décor (« l’ordre ordinaire de la mort ordinaire », écrit J. Andras). On pourrait dire qu’on ne glisse plus à la surface des choses, et que, comme par un approfondissement du regard, ce qui se donne à ressentir dans ce moment si oppressant (et oppressif) de réclusion, d’égarements et de souffrances accrues, donne peut-être la mesure de l’épuisement et de l’asphyxie contemporaines. Deux métaphores qui ont ces derniers temps retrouvé une force sensible inouïe, et suffiraient presque à tracer les contours d’une sorte d’exigence commune de la pensée, ou d’une communauté d’époque, dans l’urgence et l’élan retrouvé « d’ouvrir et de déployer des possibilités de vie nouvelles » : ce qui est aussi le cœur du sursaut éthique tel que le définit Paul Audi (dans l’immanence absolue de la subjectivité) et qu’on retrouve au fondement de sa puissante « esth/éthique » de la création qui replace l’activité créatrice au centre de la vie, où doit se jouer l’accroissement de nos puissances d’agir. Un formidable enjeu éthique pour la philosophie et la littérature contemporaines dont le rapport au monde (et à l’agir) se pose et s’éprouve aujourd’hui dans des termes nouveaux, où de « nouvelles urgences catégoriques » (F. Lordon) imposent aussi des formes, des poétiques, des pensées et des propositions nouvelles : de nouvelles dissidences dont le présent appel se donne pour tâche d’explorer la puissance de questionnement, d’intervention et de reconfiguration utopique (ou hétérotopique) du partage du sensible.

    • Quand l’extrême gauche comprend que le conspirationnisme est la nouvelle intelligence politique

      Ils ont fini par se rendre à l’évidence que ce que le Système interdit est la bonne voie, mais ils y ont mis le temps. Voici que l’extrême gauche française, incarnée non par le ridicule Besancenot, mais par Julien Coupat et ses amis, admet le conspirationnisme, au sens que lui donne le Système, c’est-à-dire la pensée politique interdite, la pensée politique profonde, celle qui s’enfonce au cœur du Système pour le comprendre et en dévoiler la stratégie. Une pensée 3D que L’Express, logiquement, en bon chien de garde, dénonce, en citant avec ironie la 4e de couverture du livre de la bande à Coupat :

      Une couverture noire, un titre choc, un éditeur prestigieux, une quatrième de couverture dont la grandiloquence prête à sourire ("Nous vaincrons parce que nous sommes plus profonds"), mais des auteurs masqués. Défendant une vision complotiste qui se veut de gauche, le Manifeste conspirationniste doit paraître le 21 janvier aux éditions du Seuil.

      Ça leur prête peut-être à sourire, mais en vérité, ça les inquiète, parce que la gauche, en 40 ans, avait été dévitalisée et transformée en gauchisme, cette manière d’être contre le Système, en apparence, tout en étant pour, au fond. C’est ce qui a piégé des millions d’électeurs des classes populaires, et aussi de la classe moyenne, qui se réveillent aujourd’hui, parce qu’ils sont en train de tout perdre : et leurs leaders, et leurs partis, et leurs syndicats, bref, leurs défenseurs. Et leur niveau de vie, accessoirement.

      Le peuple est orphelin, et c’est sa chance historique, celle de se créer de nouveaux leaders, de nouvelles organisations.

      Le constat que font Coupat et ses amis, nous l’avons fait dès le début de l’ épidémie de psychose , parce qu’il s’agissait de cela. Avec une arrière-pensée de re-domination politique.

      « Nous sommes conspirationnistes, comme tous les gens sensés désormais. Depuis deux ans que l’on nous balade et que nous nous renseignons, nous avons tout le recul nécessaire pour départager “le vrai du faux”. Les ridicules auto-attestations que l’on a prétendu nous faire remplir avaient bel et bien pour but de nous faire consentir à notre propre enfermement et de faire de nous nos propres geôliers. Leurs concepteurs s’en félicitent à présent. La mise en scène d’une meurtrière pandémie mondiale, “pire que la grippe espagnole de 1918”, était bien une mise en scène » peut-on lire en préambule. »_

      L’extrême gauche a mis deux ans à se réveiller, quand même, abusée qu’elle a été par les agents du Système, rompus à toutes les stratégies d’étouffement et de récupération, voir la fin gauchiste des Gilets jaunes .

      L’Express poursuit sa dénonciation en opposant au constat lucide les presque 6 millions de morts du covid... Et si on parlait des millions de morts du tabac ou de l’alcool dans le monde ? Ils sont 8 millions chaque année à crever de la cigarette, mais le narratif ne suit pas, évidemment. Les morts, les malades, l’oligarchie n’en a rien à foutre. La preuve, la bande néolibérale qui a mis la main sur l’État, en pleine pandémie supposée, supprime lits et effectifs !

      « L’acharnement furieux à balayer tout traitement qui n’impliquerait pas d’expérimenter des biotechnologies sur des populations entières, réduites à l’état de cobaye, avait quelque chose de suspect. Une campagne de vaccination organisée par le cabinet McKinsey et un “pass sanitaire” plus loin, la brutalisation du débat public prend tout son sens. C’est sans doute la première épidémie mortelle dont il faut convaincre les gens qu’elle existe. »
      Les 5,5 millions officiellement morts du Covid (selon l’Organisation mondiale de la santé, le bilan pourrait être deux ou trois fois plus élevé) ? Une manipulation statistique destinée à accélérer l’agenda néolibéral , si l’on croit cet ouvrage.

      Mais non, il n’y a pas d’agenda, voyons... L’extrême gauche, qui a été roulée dans la farine depuis la fin des années 70, et précisément par la rouerie d’un Mitterrand, qui s’en est attaché les services, pour mieux en faire la collaboratrice – voire la putain ou le flic – du virage néolibéral, c’est à la fois Besancenot, les antifas, et Julien Coupat. Il y a donc plusieurs pièces dans la maison du seigneur gauchiste, et elles ne se valent pas toutes. On met de côté Poutou, qui est un clown. Seule Nathalie Arthaud s’en sort, parce que la base conceptuelle léniniste tient la route, même si elle jure avec la France d’aujourd’hui. Une révolution bolchevique en 2022 est une option peu crédible. Mais si le capitalisme financier va trop loin...

      L’Express tente tant bien que mal de limiter la casse, mais la lucidité finit aussi par monter aux cerveaux des gauchistes, du moins de ceux qui sont encore en état de marche, parce que la réalité devient trop évidente ! Quant au contre-complotisme, il en est réduit à nier les évidences, nier le réel, ce qui est le plus sûr moyen de couler idéologiquement, voir l’autodestruction de la gauche dite de gouvernement. Il ne reste alors plus que la force et la répression pour imposer ses idées malfaisantes.

      Le texte recycle des éléments qui font fureur dans la complosphère. En 2019, le Centre Johns Hopkins, financé par la fondation Bill et Melinda Gates ou le forum économique de Davos, a organisé l’Event 201, un exercice de simulation d’une pandémie de coronavirus. Ce serait là une des « preuves » que l’élite avait bien planifié cette crise sanitaire. Selon les auteurs, le timing de la pandémie ne devrait d’ailleurs rien au hasard. Au vu des mouvements sociaux de 2019 à Hongkong, au Liban, en Catalogne, en Chili ou en Colombie, les « puissances organisées » ayant « intérêt au maintien de l’ordre mondial » auraient voulu « siffler la fin de la récréation ». Et pour littéralement confiner les populations, rien de mieux donc que de créer la frayeur à travers un coronavirus.

      On peut donc écrire que le complotisme intelligent de la droite nationale, ou même d’E&R, a contaminé la partie la plus sérieuse, celle qui réfléchit sans œillères, de l’extrême gauche, et elle est compatible, sur cette base d’accord, avec le populisme intellectuellement avancé, dont nous sommes. Naturellement, la bande à Coupat n’adhérera pas à E&R, mais des programmes communs se profilent, dans une France dystopique, certes morcelée, et à dessein, mais qui se reconstitue, qui se ressoude face à l’adversité. C’est la réconciliation du national et du social. Et l’on voit se dessiner des passerelles entre les deux extrêmes, mais c’est encore une terminologie-Système. En vérité, les pensées avancées sont toujours extrêmes.

      edit le sigle le répète, c’est la boutique du dangereux crétin enrichi Alain S0R@L

    • Tu ne dis pas d’où vient ta citation @colporteur (même sans lien pour pas faire de pub).

      Et puisqu’on me faisait reproche de dénoncer d’abord, dans cette affaire, l’absence de toute mention des morts et la déréalisation radicale de l’épidémie sous son interprétation politique, comme on en était restés là bah je les ai cherchés, les morts. […] J’ai même cherché, tenez, leurs occurrences dans le texte. Où t’as mis le corps, c’est toujours une question intéressante à poser. […]

      – Il est fait mention des morts du fait de la vaccination, aux 18e et 19e siècle, en bref des morts du vaccin (pages 202 et 204)

      – Il est fait mention de deux morts par administration d’anthrax, en bref des morts d’autre chose (page 53)

      – Il est fait mention de la surestimation du nombre de morts par les modèles projectifs, en bref des morts en moins (page 135, page 245)

      – Il est fait mention de l’usage de la psychologie sociale pour manipuler les consciences dans la représentation des morts, en bref des morts hallucinés (page 143)

      – Il est fait mention des vieux en EHPAD morts… de solitude (page 243)

      – Il est fait mention (c’est sans doute ma mention préférée) des « morts-vivants » page 211, en bref des morts pas morts, je vous donne le contexte : « l’Occident a fini par adopter une existence crépusculaire et à étendre indéfiniment les états de morts-vivants – malades à vie, immunodéprimés en sursis de cancer…« . (Les personnes immunodéprimées ou porteuses d’une maladie chronique apprécieront cette délicate énumération, où vibre un discret hommage à ce que le regretté Louis Pauwels appelait il y a longtemps le « sida mental » ; mais juger le livre eugéniste était, parait-il, excessif et la formule « la biopolitique, tyrannie de la faiblesse« , page 217, s’est sûrement glissée dans un chapitre par hasard)

      – Il est enfin, in extremis, fait mention des « morts que nous n’avons pas pu enterrer« . C’est, comme un remords, à la page 306 d’un ouvrage qui en compte 316. Mais on ne saura pas de quoi ils sont morts, les morts. Faut pas exagérer.

      J’arrête là la collecte de ce qu’il me semble difficile de ne pas lire comme un travail méthodique d’effacement

    • Pourquoi le Seuil publie-t-il un brûlot conspirationniste attribué à Julien Coupat ?

      Olivier Tesquet

      Le Seuil publie ce vendredi un pavé anonyme, vraisemblablement écrit par l’ancien meneur du groupe de Tarnac, qui légitime la paranoïa et alimente le risque confusionniste... Une “proposition politique originale”, défend la maison d’édition.

      C’est le mal du siècle autant que l’anathème de l’époque. Et voilà que certains en font une profession de foi. Ce vendredi, les éditions du Seuil publient un curieux « manifeste conspirationniste », épais et anonyme, couverture noire, lettrage blanc, postulat crépusculaire : « Dans un monde de paranoïaques, ce sont les paranoïaques qui ont raison. » En pleine crise de la vérité, qui peut ainsi sciemment choisir de se parer des atours du pyromane et convaincre une maison sérieuse de fournir la mèche ? Le Comité invisible, affirme L’Express. Nos sources précisent : après L’Insurrection qui vient (2007), À nos amis (2014) et Maintenant (2017), ce nouveau brûlot serait bien l’œuvre de « la même nébuleuse ingouvernable. » Et surtout de Julien Coupat, dont le nom reste lié à « l’affaire de Tarnac », sabotages de lignes de TGV en 2008 qui avaient donné lieu à un feuilleton judiciaire et politique très médiatisé. Désormais débarrassé de l’étiquette de « terroriste » à la suite d’une décision de la Cour de cassation, il reprend donc du service – sans le canal historique de son collectif autonome, qui s’est désolidarisé avant même la sortie du pamphlet – pour tenter d’imposer son magistère en complotisme à la gauche de la gauche.

      Ces trois cent soixante-dix-neuf pages verbeuses et contrariantes sont difficiles à restituer. Elles convoquent un cortège de prestigieux macchabées : Brecht (« La vérité doit être maniable comme une arme »), Machiavel (« Le mal doit se faire tout à la fois, afin que ceux à qui on le fait n’aient pas le temps de le savourer »), Kafka (« Nous vivons tous comme si nous étions des despotes »), Dick (« En toute franchise, nous estimons qu’il ne peut rien exister de plus dangereux qu’une société dans laquelle les psychopathes prédominent »). Mais aussi Foucault, Marx, Nietzsche, Freud, Adorno, Deleuze, Rimbaud, Baudelaire, Artaud, Pynchon ou Hegel, afin de démontrer que « les grands auteurs qui font chic dans les bibliothèques de livres jamais ouverts sont tous uniformément conspirationnistes. »
      La pandémie, vaste entreprise de manipulation ?

      L’état d’urgence sanitaire, les mesures de police, l’irrationalité de certaines décisions politiques, la corrosion des libertés publiques, tout ceci doit être rigoureusement ausculté. Mais Coupat va beaucoup plus loin. Il adopte une position authentiquement antivax, tantôt feutrée – il s’agirait de « se soustraire au parc humain » –, tantôt frontale – « La campagne mondiale de vaccination générale ne correspond à aucune rationalité médicale. Les “vaccins” dominants sont plus néfastes que le virus pour la plupart des gens, et n’immunisent pas contre la maladie en tant que telle. »

      Dans ce qui ressemble parfois à l’addendum étouffe-chrétien du capitalisme de surveillance décrit par Shoshana Zuboff, Coupat prend pour argent comptant les élucubrations des sciences comportementales, disqualifie tous les « fact-checkeurs » de la Terre – « qui veillent au sommeil prescrit » – et préconise un « great reset véritable », en référence à une théorie du complot popularisée par le documentaire Hold-Up. Il assure encore que « le désastre fait partie du plan » et que la crise sanitaire est « une expérience de management par l’incertitude. » Passant sous silence la réalité statistique de l’épidémie, il la réduit à une vaste entreprise de manipulation imprégnée d’exercices militaires, de programmes clandestins et de guerre froide, matrice de tous les maux. À le lire, nous serions toujours en plein dedans, comme prisonniers d’une opération pensée par la CIA...
      “Un livre qui va faire date, parce qu’il propose d’autres perspectives pour penser ce qui nous arrive.” Hugues Jallon, patron du Seuil

      Au téléphone, Hugues Jallon, le patron du Seuil, en est persuadé : « C’est un livre qui va faire date, tout simplement parce qu’il propose d’autres perspectives pour penser ce qui nous arrive. » Séduit par « une proposition politique originale, passionnante, intellectuellement structurée, même [s’il est] en désaccord avec certaines analyses », il a été convaincu par le pedigree des auteurs (sans révéler leur identité) et quelques échanges liminaires sur une messagerie privée. Aurait-il accepté de le publier sans savoir qui l’écrivait ? « Probablement pas. » Son titre ? « Une provocation à l’intelligence. »
      Se venger, mais de qui ?

      Le risque de procès en confusionnisme ? « Il existe. » Car au-delà du fond, il y a la forme. Ce manifeste ambitionne une offensive, Molotov à la main, pour reprendre à l’extrême droite un territoire du langage qu’elle a annexé de longue date. Peut-on se battre avec les mots de l’ennemi ? « L’extrême droite s’est bien appropriée celui de révolution, objecte-t-on au Seuil. Pourquoi ça ne fonctionnerait pas dans l’autre sens ? » L’argumentaire distribué à la presse insiste : le conspirationnisme serait « un réveil politique qu’il serait suicidaire de laisser » aux identitaires, à Zemmour ou à Le Pen. À l’entrée du dernier chapitre, le ton se fait volontiers imprécateur. « Nous voulons nous venger », peut-on lire en toutes lettres. Mais de qui, quand les complotistes voient le mal partout ?

      https://www.telerama.fr/livre/pourquoi-le-seuil-publie-t-il-un-brulot-conspirationniste-attribue-a-julien

    • 26 janvier. On m’apprend que le site Egalité et réconciliation, fédérant comme on sait les amis d’Alain Soral, a publié une critique louangeuse de l’ouvrage, suggérant que ce dernier laisse entrevoir un programme commun, et saluant la réconciliation du social et du national.

      Comme disait l’autre : It escalated quickly.

      Mathieu Potte-Bonneville

      merci @sombre

    • Mais non, il n’y a pas d’agenda, voyons... L’extrême gauche, qui a été roulée dans la farine depuis la fin des années 70, et précisément par la rouerie d’un Mitterrand, qui s’en est attaché les services, pour mieux en faire la collaboratrice – voire la putain ou le flic – du virage néolibéral, c’est à la fois Besancenot, les antifas, et Julien Coupat. Il y a donc plusieurs pièces dans la maison du seigneur gauchiste, et elles ne se valent pas toutes. On met de côté Poutou, qui est un clown. Seule Nathalie Arthaud s’en sort, parce que la base conceptuelle léniniste tient la route...

      Je m’en doutais, ces paroles ne pouvaient venir que du site Egalité et Réconcilation d’extrême droite, fondé par Soral !

      C’est Très Malin, faire un copier-collé du texte intégral de ces salopards de soraliens sans citer sa source, à la suite de celui de Potte-Bonneville pour pouvoir mieux discriminer l’extrême gauche afin de l’associer carrément à l’extrême droite.
      Merci @colporteur et Mathieu Potte-Bonneville !

    • Tu le fais exprès ou quoi @marielle ? C’est justement le problème que ce livre soit récupéré aussi vite par E&R en même pas une semaine, d’où le « It escalated quickly », c’est justement pour ça qu’il faut se poser la question du contenu si en si peu de temps ça peut être récupéré (ce n’est absolument pas le cas de plein d’autres textes).

      Par ailleurs, @colporteur a fait exprès de pas mettre lien pour pas leur faire de la pub et du trafic internet, donc peux tu supprimer au plus vite ce lien d’ici ?

    • J’ai retiré le lien @rastapopoulos mais j’aurais préféré que @colporteur donne clairement, dès le départ à la suite de son post ( comme vous le demandez souvent !) la source du texte d’Egalité et Réconciliation.
      S’il l’avait fait je ne m’y serais pas moi même connectée après avoir effectué des recherches.
      Le fait de l’avoir retranscrit dans sa totalité c’est lui donner une visibilité qu’il ne mérite pas.

      Pour revenir au sujet du livre moi j’aime bien cette définition du conspirationnisme :

      Le conspirationnisme procède de l’anxiété de l’individu impuissant confronté à l’appareil gigantesque de la société technologique.
      Il ne sert donc à rien de balayer le conspirationnisme comme faux, grotesque ou blâmable ; il faut s’adresser à l’anxiété d’où il sourd en produisant de l’intelligibilité historique et indiquer la voie d’une sortie de l’impuissance.

      La vérité est qu’il y a dans le conspirationnisme une recherche éperdue de vérité, un refus de continuer à vivre en esclave travaillant et consommant aveuglément, un désir de trouver un plan commun en sécession avec l’ordre existant, un sentiment inné des machinations à l’oeuvre, une sensibilité au sort que cette société réserve à l’enfance, au caractère proprement diabolique du pouvoir et de l’accumulation de richesse, mais surtout un réveil politique qu’il serait suicidaire de laisser à l’extrême-droite.

      Si vous êtes incapables de comprendre ceci c’est que vous êtes aussi dans une forme de déni.

      Et je termine sur une note positive en reprenant les mots d’ Hervé Kempf (Reporterre), ce que veut dire en fait con-spirer, c’est respirer ensemble, c’est entrer en plein dans la politique.

    • ce que veut dire en fait con-spirer, c’est respirer ensemble, c’est entrer en plein dans la politique

      Ce jeu de mot de Kempf digne de Lacan...

      Toujours pas lu le bouquin mais je pense que ces recensions vont m’en dissuader, ça confirme en tout cas, pour l’instant, le moment fasciste que je pressentais.

    • "cospirare vuol dire respirare insieme" est ici repris à radio Alice
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Radio_Alice

      Bologna 1977 : comunicazione e movimento
      https://www.radioalice.org/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=13&Itemid=129

      12 marzo 1977 Lo Sgombero di Radio Alice
      https://www.youtube.com/watch?v=3aFdAxSiZxc

      le « moment fasciste » vient de loin et attrape sur son chemin tout ce qu’il peut de divers héritages critiques

    • Mais encore une fois ça part dans tous les sens sans clarifier le départ : être conspirateur et conspirationniste c’est pas la même chose. Ceux qui « respirent ensemble » ce sont les conspirateurs. Être conspirationniste peut vouloir dire deux choses : c’est pas un acte (conspirer), c’est une idéologie, et la majorité du temps, ça désigne ceux qui voient des conspirations partout chez les autres, ça n’a donc rien à voir avec conspirer soi-même. Mais ça peut aussi désigner une idéologie qui voudrait qu’on se mette tous à conspirer (contre les pouvoirs). Ce qui n’a rien à voir non plus, mais qui peut parfaitement s’additionner à la première idéologie (trouver trop de conspiration partout ailleurs, même où il n’y en a pas ET vouloir qu’on se mette tous à conspirer).

      C’est donc totalement confus si on ne clarifie pas de quoi on parle à propos de telles ou telles personnes.

    • un seen qui avait toute sa place ici s’est évaporé...

      Il y a un lien intrinsèque entre cette espèce de nullité de la politique, ce devenir nul de la politique et cette insignifiance dans les autres domaines, dans les arts, dans la philosophie ou dans la littérature. C’est cela l’esprit du temps. Tout conspire à étendre l’insignifiance.

      Contre le conformisme généralisé - Stopper la montée de l’#insignifiance, Castoriadis
      https://www.monde-diplomatique.fr/1998/08/CASTORIADIS/3964

      ce manifeste con., c’est le monde d’après.

      mise en place de 4000 copies, les ventes démarrent bien, parait-il (pour feuilleter, on trouve un pdf)

      #zeitgeist

    • le « moment fasciste » vient de loin et attrape sur son chemin tout ce qu’il peut de divers héritages critiques

      +

      être conspirateur et conspirationniste c’est pas la même chose

      =

      les conspirationnistes sont des aspirateurs ? :-)

  • #Je_veux_aider , le site web du gouvernement pour "porter de l’aide aux personnes les plus fragiles, en particulier les personnes âgées, celles en situation de handicap, ou celles dans l’impossibilité de se déplacer."

    37% des 18-24 ans sautent au moins un repas par semaine pour des raisons financières…

    ☀️Avec @StudHelp_ vous pouvez aidez un étudiant grâce à des dons alimentaires !

    👉 Pour devenir donateur et soutenir un étudiant en difficulté, rendez-vous ici : https://www.jeveuxaider.gouv.fr/missions-benevolat/13671/benevolat-studhelp-paris-19e-arrondissement

    –-

    #même_pas_honte #aide #université #pauvreté #faim #étudiants #étudiants_pauvres #dons #étudiants_en_difficulté #dons_alimentaires #alimentation #précarité #précarité_étudiante #étudiants_étrangers #facs #France

    –—

    C’est la réponse gouvernementale à ça :

    #Etudiants_confinés : « Certains confient ne pas avoir mangé depuis deux ou trois jours »
    https://seenthis.net/messages/843879

    Et la métaliste (générale) sur confinement et faim :
    https://seenthis.net/messages/838565

  • Ils ne voulaient plus aider les sans papiers : démission collective des bénévoles aux Restos du cœur de Fréjus - Var-Matin
    https://www.varmatin.com/humanitaire/ils-ne-voulaient-plus-aider-les-sans-papiers-demission-collective-des-bene

    Depuis quelques mois, des bénévoles des Restos du cœur ne souhaitaient plus se conformer à la charte qui stipule qu’ils doivent accueillir tous les bénéficiaires « sans discrimination et sans sélection ».

    #je_veux_aller_sur_Uranus

  • Régionales : l’ancien bras droit de Georges Frêche tête de liste RN dans l’Hérault
    https://www.nouvelobs.com/elections-regionales-2021/20210511.OBS43921/info-obs-regionales-l-ancien-bras-droit-de-georges-freche-tete-de-liste-r

    Le Rassemblement national ne chasse pas qu’à droite. La digue cède aussi à gauche. Selon nos informations, Frédéric Bort, ancien directeur de cabinet de l’ex-président socialiste de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, sera la tête de liste soutenue par le Rassemblement national (RN, ex-Front national) dans l’Hérault lors des élections régionales de juin prochain. Une candidature pour appuyer la tête de liste régionale en Occitanie du parti de Marine Le Pen, l’ancien député UMP, aujourd’hui eurodéputé RN, Jean-Paul Garraud. Le ralliement de Frédéric Bort, 43 ans, sera annoncé mercredi 12 mai.

    Après avoir dit au « Midi Libre », qui avait eu vent du projet, « y réfléchir », Frédéric Bort, contacté par « l’Obs », assume désormais : « J’ai pris la décision ce week-end d’accepter la proposition qui m’a été faite. » Et d’assurer : « Je n’ai pas pris ma carte au RN, et personne ne me l’a demandé ».

    Avant de faire son choix, cet enseignant contrarié, qui n’a jamais été élu, en a parlé à ses proches. « Il y avait ceux qui comprennent ma démarche, et il y a ceux qui trouvent que je transgresse un peu trop », dit-il. Plus de dix ans après la mort subite de Georges Frêche, en octobre 2010, son bras droit quitte donc les rives de la gauche pour celles de l’extrême droite.

    #je_transgresse_un_peu_trop (typiquement le genre de foutaise que disait Frêche, justement)

    • Un peu trop : La dernière recrue phare du RN est visée par une enquête judiciaire
      https://www.mediapart.fr/journal/france/140521/la-derniere-recrue-phare-du-rn-est-visee-par-une-enquete-judiciaire#at_med

      Frédéric Bort, l’ancien directeur de cabinet de Georges Frêche, a annoncé son ralliement au Rassemblement national mercredi 12 mai. Une semaine plus tôt, il était en garde à vue dans une affaire d’abus de bien social présumé, selon des informations de Mediapart.

      [...] Interrogé par le journal Métropolitain sur son passage par la gendarmerie, Frédéric Bort, qui travaille dans le vignoble familial de Saint-Christol, avait étonnement soutenu, le 6 mai, ne pas avoir été auditionné en tant que suspect par les enquêteurs. « Non, non, il ne s’est rien passé, je n’ai pas été placé en garde à vue », déclarait-il alors.

      [...] Georges Frêche a en effet tout fait pour mettre le pied à l’étrier à son directeur de cabinet, arrivé à ses côtés en 2004, jusqu’à le soutenir dans ses études universitaires. Le 6 septembre 2006, le président de la Région déclare dans La Gazette de Montpellier : « J’aimerais le garder [à la Région], et qu’il ait un vrai métier : c’est-à-dire qu’avant de se lancer dans une carrière politique, il termine sa thèse et obtienne un poste de maître de conférences à la faculté de droit. »

      Ce qui sera fait quelques mois plus tard : en décembre 2007, Frédéric Bort, inscrit en thèse à la fin des années 1990 après un mémoire sur la coopération viticole (sujet lié à la profession de ses parents), soutient enfin sa thèse dont le sujet porte sur… Georges Frêche.

      Intitulée « Le sens politique. Contribution à l’étude des usages du métier d’un chef politique local : Georges Frêche 2004-2007 », la thèse provoque une importante polémique au sein de l’université. Autre point de crispation : le directeur de thèse de M. Bort, « qui n’est plus le même qu’en 2000 – autre entorse à la stricte tradition universitaire », comme le révèle Rue89 à l’époque, est un professeur de science politique « émérite » proche de Georges Frêche.

      [... Frédéric Bort continue à travailler au cabinet avant, rêve-t-il, de rejoindre les bancs de l’Assemblée nationale et de lancer sa carrière politique. Seulement, aux législatives de juin 2012, un an et demi après le décès de Georges Frêche, l’ancien directeur de cabinet vit comme un désaveu cinglant le choix de la direction nationale du PS de geler sa circonscription pour un candidat écologiste (qui sera élu au Palais-Bourbon). Rebelote en 2017, quand M. Bort est cette fois écarté par la commission d’investiture d’En Marche ! au profit de Patricia Mirallès, sa suppléante déclarée en 2012.

      [...] Le voilà désormais qui estime qu’« il y a d’un côté, les gens qui sont à l’aise, les élites pro-européens et mondialistes », et « le reste : les gens ordinaires, le peuple ouvrier. Ces gens-là, personne n’en parle, personne ne les défend ! » Ce qui justifie, selon lui, de passer à l’extrême droite. « Le discours d’Emmanuel Macron m’a plu, une rupture soft. J’ai été déçu. Il y a un moment, il faut faire en sorte d’une alternative qui soit offerte aux gens oubliés dans la mondialisation », indique-t-il.

      [...] Dans le documentaire Le Président d’Yves Jeuland consacré à la dernière campagne régionale de Georges Frêche, en mars 2010, l’engagement de son directeur de cabinet, et sa conception de la politique, était apparu sans filtre aux yeux du public.

      En pleine campagne pour la réélection de son mentor, Frédéric Bort déclarait, dans une séquence devenue culte (voir ci-dessous https://www.youtube.com/watch?v=PrKgmGHPfpM

      ) : « Il faut mentir, sortir des chiffres avec de l’aplomb, etc. Dire que vous avez fait le double. C’est ça qui compte, c’est essentiel. De toute façon, en période électorale, j’allais dire, tout peut se dire et n’importe quoi peut se dire et peut être accrédité de la même manière alors que c’est faux. » L’extrême droite ne devrait pas le dépayser.

  • Covid-19 : « Au lieu de clamer que ça va être dur, nous devrions réaffirmer que l’on va s’en sortir » - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2020/12/18/au-lieu-de-clamer-que-ca-va-etre-dur-nous-devrions-reaffirmer-que-l-on-va

    Pour Bruno Falissard, directeur du centre de recherche en épidémiologie et santé des populations, il est normal que les gens n’aillent pas bien à cause de la crise sanitaire. Mais il s’inquiète du ton alarmiste de certains psychiatres.

    Polytechnicien et pédopsychiatre, le professeur Bruno Falissard a un parcours unique. Il dirige un des plus grands centres de recherche en épidémiologie, spécialisé dans les maladies mentales, le Cesp. Il s’inquiète du ton alarmiste de certains de ses collègues sur une supposée troisième vague, cette fois-ci de troubles psychiatriques.

    Les Français seraient déprimés, angoissés, à cause du Covid. Certains évoquent le spectre d’une troisième vague, cette fois psychiatrique. Mais n’est-ce pas sain, en ces temps difficiles, de ne pas être en forme ?
    D’abord, restons modestes et constatons que c’est une situation compliquée à analyser. Ensuite, nous avons peu de données fiables. Certes, le gouvernement a déclaré fin novembre qu’il y avait une multiplication par deux du nombre d’états dépressifs, sur la base de chiffres de Santé publique France. Or, lorsque l’on regarde précisément les données, cela correspond à une éc[…]

    #paywall

  • Une septuagénaire atteinte d’Alzheimer condamnée à cause d’une attestation de déplacement mal datée
    https://www.bfmtv.com/police-justice/une-septuagenaire-atteinte-d-alzheimer-condamnee-a-cause-d-une-attestation-de

    Lors du premier confinement, la dame âgée de 73 ans et atteinte de la maladie d’Alzheimer n’avait pas présenté la bonne attestation de déplacement lors d’un contrôle de police.

    Une femme de 73 ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer, a été condamnée vendredi par le tribunal de Vesoul, en Haute-Saône, pour défaut d’attestation. Lors d’un contrôle de police lors du premier confinement, elle avait présenté une attestation de déplacement sur laquelle la date indiquée n’était pas la bonne, relate France Bleu.

    Le 28 avril dernier, en plein confinement, la dame part faire des courses au supermarché situé à quelques mètres de chez elle. Sur le chemin, les policiers municipaux la contrôlent. Elle possède bien une attestation de déplacement mais la date indiquée en bas de la feuille est fausse. Les policiers la verbalisent.

    Aussitôt, sa fille réagit. Elle contacte la mairie de la commune et expose la situation de sa maman, atteinte d’Alzheimer depuis cinq ans. Le maire donne alors à la police municipale la consigne de ne plus lui mettre d’amende. Mais devant le tribunal ce vendredi, la mise en cause n’a pas obtenu de relaxe. Elle doit donc payer 166 euros, le montant de l’amende étant majoré.
    Cyrielle Cabot Journaliste BFMTV

    #Arbitraire #Police #Je_commence_a_craquer #Y'en_a_marre

    • Elle a été reconnue coupable mais dispensée de peine et exonérée du paiement de ses frais de justice. Pourquoi reconnue coupable ? La raison est simple
      https://twitter.com/bordelow/status/1335641434645557252

      En droit pénal français, il n’existe pas d’élément moral pour les contraventions, c’est-à-dire qu’on peut parfaitement commettre une contravention sans le vouloir si tant est que les faits ont matériellement été commis.

      Et c’est précisément le cas ici. Matériellement, la dame n’a pas correctement rempli son attestation. La contravention est donc commise, peu importe donc qu’elle l’ait voulu ou non. Son état de santé n’a pas de conséquence sur la caractérisation de l’infraction.

      La seule façon de ne pas être reconnu coupable d’une contravention alors que les faits ont matériellement été commis, c’est la force majeure. Or, en droit, la force majeure est un fait qui est nécessairement extérieure à la personne qui la subit.

      Cela veut dire qu’on ne pouvait pas reconnaître un cas de force majeure en l’espèce puisque la raison qui a conduit cette dame à commettre cette infraction, c’est sa maladie. Traduction : ce n’est pas un fait extérieur à elle, ce n’est donc pas un cas de force majeure.

      Juridiquement, le juge n’avait donc pas le choix. Il devait la déclarer coupable de cette contravention. Il a cependant dispensé cette dame de peine et ordonné que ses frais de justice ne soient pas mis à sa charge. Elle n’a donc pas été condamnée à payer, c’est une fake news.

      La situation de cette dame est, par ailleurs, vite remontée auprès de la mairie de sa commune qui a passé la consigne à ses policiers municipaux de ne plus la verbaliser.

      Voici l’exemple typique d’une fake news que personne ne cherche à vérifier et que tout le monde commente aveuglément. Et, dans le lot, figurent beaucoup de ces gens qui passent leur temps à hurler qu’on nous manipule mais qui sont à l’évidence très facilement manipulables.

      Et les premiers responsables de la prolifération de ce genre de fake news sont les médias qui publient des titres racoleurs sur des articles payants (donc très peu consultés), titres repris ensuite par ces comptes de merde qui ne vérifient RIEN, type Mediavenir.

      Notez la source que ces énormes menteurs [mediavenir] inscrivent dans leur tweet : « jugement ». S’ils avaient réellement eu accès au jugement, ils auraient jamais tweeté ça.

      #arbitraire (mais... pas tout à fait) #attestations

    • L’arbitraire en question est celui des policiers qui ont verbalisé. Une fois le doigt dans l’engrenage, les explications ci-dessus sont certainement cohérentes.
      Ce n’est pas une « fake news », mais bien une information réelle, mais dont l’explication est soit incomplète, soit ne s’adressant qu’à une partie des faits, la verbalisation. Tout traiter de « fake news » est une pratique de la droite aujourd’hui, et nous ne pouvons y succomber.

  • Pour vous dire à quel point je suis pas fouchtecbol… Il y a quelques années, déjeuner de famille avec Diala, mes parents, mon frère et sa famille.

    Mon frère est extrêmement foutcheball. Et le voilà qui lâche : « Ah, si j’avais eu un fils, je l’aurais appelé “Diego”. »

    Moi, le plus sérieusement du monde, ne voyant pas du tout à quoi il fait référence, je demande : « “Diego” ? Euh… comme Zorro ? »

    Regards de totale pitié de ma mère, mon frère et ma belle-sœur.

    • Le « Pibe de Oro » est décédé
      https://seenthis.net/messages/888293

      Né le 30 octobre 1960 dans un bidonville de Buenos Aires, Diego Armando Maradona, au-delà d’avoir été un des plus grands génies du football, incarne aux yeux du peuple argentin le pibe, l’enfant malicieux des rues qui, pour survivre, doit ruser voire voler. Et quand il débarque en 1984 pour jouer à Naples, il devient l’objet d’un culte religieux populaire après ses exploits footballistiques qui redorent le blason de la cité déshéritée et stigmatisée du Sud de l’Italie.

      Alors que la presse argentine annonce le décès de Maradona, #CQFD republie dans leur intégralité les pages consacrées au « Pibe de Oro » du livre Une Histoire populaire du Football (La Découverte, 2018) où notre camarade Mickaël Correia revient sur la dimension populaire du footballeur et in fine sa portée éminemment politique.

  • Je suis prof. Seize brèves réflexions contre la terreur et l’obscurantisme, en #hommage à #Samuel_Paty

    Les lignes qui suivent ont été inspirées par la nouvelle atroce de la mise à mort de mon collègue, Samuel Paty, et par la difficile semaine qui s’en est suivie. En hommage à un #enseignant qui croyait en l’#éducation, en la #raison_humaine et en la #liberté_d’expression, elles proposent une quinzaine de réflexions appelant, malgré l’émotion, à penser le présent, et en débattre, avec raison. Ces réflexions ne prétendent évidemment pas incarner la pensée de Samuel Paty, mais elles sont écrites pour lui, au sens où l’effort de pensée, de discernement, de nuances, de raison, a été fait en pensant à lui, et pour lui rendre hommage. Continuer de penser librement, d’exprimer, d’échanger les arguments, me parait le meilleur des hommages.

    1. Il y a d’abord eu, en apprenant la nouvelle, l’#horreur, la #tristesse, la #peur, devant le #crime commis, et des pensées pour les proches de Samuel Paty, ses collègues, ses élèves, toutes les communautés scolaires de France et, au-delà, toute la communauté des humains bouleversés par ce crime. Puis s’y est mêlée une #rage causée par tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, et avant même d’en savoir plus sur les tenants et aboutissants qui avaient mené au pire, se sont empressés de dégainer des kits théoriques tendant à minimiser l’#atrocité du crime ou à dissoudre toute la #responsabilité de l’assassin (ou possiblement des assassins) dans des entités excessivement extensibles (que ce soit « l’#islamisation » ou « l’#islamophobie ») – sans compter ceux qui instrumentalisent l’horreur pour des agendas qu’on connait trop bien : rétablissement de la peine de mort, chasse aux immigré.e.s, chasse aux musulman.e.s.

    2. Il y a ensuite eu une peur, ou des peurs, en voyant repartir tellement vite, et à la puissance dix, une forme de réaction gouvernementale qui a de longue date fait les preuves de son #inefficacité (contre la #violence_terroriste) et de sa #nocivité (pour l’état du vivre-ensemble et des droits humains) : au lieu d’augmenter comme il faut les moyens policiers pour enquêter plus et mieux qu’on ne le fait déjà, pour surveiller, remonter des filières bien ciblées et les démanteler, mais aussi assurer en temps réel la protection des personnes qui la demandent, au moment où elles la demandent, on fait du spectacle avec des boucs émissaires.

    Une sourde appréhension s’est donc mêlée à la peine, face au déferlement d’injures, de menaces et d’attaques islamophobes, anti-immigrés et anti-tchétchènes qui a tout de suite commencé, mais aussi face à l’éventualité d’autres attentats qui pourraient advenir dans le futur, sur la prévention desquels, c’est le moins que je puisse dire, toutes les énergies gouvernementales ne me semblent pas concentrées.

    3. Puis, au fil des lectures, une #gêne s’est installée, concernant ce que, sur les #réseaux_sociaux, je pouvais lire, « dans mon camp » cette fois-ci – c’est-à-dire principalement chez des gens dont je partage plus ou moins une certaine conception du combat antiraciste. Ce qui tout d’abord m’a gêné fut le fait d’énoncer tout de suite des analyses explicatives alors qu’au fond on ne savait à peu près rien sur le détail des faits : quel comportement avait eu précisément Samuel Paty, en montrant quels dessins, quelles interactions avaient eu lieu après-coup avec les élèves, avec les parents, qui avait protesté et en quels termes, sous quelles forme, qui avait envenimé le contentieux et comment s’était produit l’embrasement des réseaux sociaux, et enfin quel était le profil de l’assassin, quel était son vécu russe, tchétchène, français – son vécu dans toutes ses dimensions (familiale, socio-économique, scolaire, médicale), sa sociabilité et ses accointances (ou absences d’accointances) religieuses, politiques, délinquantes, terroristes ?

    J’étais gêné par exemple par le fait que soit souvent validée a priori, dès les premières heures qui suivirent le crime, l’hypothèse que Samuel Paty avait « déconné », alors qu’on n’était même pas certain par exemple que c’était le dessin dégoutant du prophète cul nu (j’y reviendrai) qui avait été montré en classe (puisqu’on lisait aussi que le professeur avait déposé plainte « pour diffamation » suite aux accusations proférées contre lui), et qu’on ne savait rien des conditions et de la manière dont il avait agencé son cours.

    4. Par ailleurs, dans l’hypothèse (qui a fini par se confirmer) que c’était bien ce dessin, effectivement problématique (j’y reviendrai), qui avait servi de déclencheur ou de prétexte pour la campagne contre Samuel Paty, autre chose me gênait. D’abord cet oubli : montrer un #dessin, aussi problématique soit-il, obscène, grossier, de mauvais goût, ou même raciste, peut très bien s’intégrer dans une #démarche_pédagogique, particulièrement en cours d’histoire – après tout, nous montrons bien des #caricatures anti-juives ignobles quand nous étudions la montée de l’antisémitisme, me confiait un collègue historien, et cela ne constitue évidemment pas en soi une pure et simple perpétuation de l’#offense_raciste. Les deux cas sont différents par bien des aspects, mais dans tous les cas tout se joue dans la manière dont les documents sont présentés et ensuite collectivement commentés, analysés, critiqués. Or, sur ladite manière, en l’occurrence, nous sommes restés longtemps sans savoir ce qui exactement s’était passé, et ce que nous avons fini par appendre est que Samuel Paty n’avait pas eu d’intention maligne : il s’agissait vraiment de discuter de la liberté d’expression, autour d’un cas particulièrement litigieux.

    5. En outre, s’il s’est avéré ensuite, dans les récits qui ont pu être reconstitués (notamment dans Libération), que Samuel Paty n’avait fait aucun usage malveillant de ces caricatures, et que les parents d’élèves qui s’étaient au départ inquiétés l’avaient assez rapidement et facilement compris après discussion, s’il s’est avéré aussi qu’au-delà de cet épisode particulier, Samuel Paty était un professeur très impliqué et apprécié, chaleureux, blagueur, il est dommageable que d’emblée, il n’ait pas été martelé ceci, aussi bien par les inconditionnels de l’ « esprit Charlie » que par les personnes légitimement choquées par certaines des caricatures : que même dans le cas contraire, même si le professeur avait « déconné », que ce soit un peu ou beaucoup, que même s’il avait manqué de précautions pédagogiques, que même s’il avait intentionnellement cherché à blesser, bref : que même s’il avait été un « mauvais prof », hautain, fumiste, ou même raciste, rien, absolument rien ne justifiait ce qui a été commis.

    Je me doute bien que, dans la plupart des réactions à chaud, cela allait sans dire, mais je pense que, dans le monde où l’on vit, et où se passent ces horreurs, tout désormais en la matière (je veux dire : en matière de mise à distance de l’hyper-violence) doit être dit, partout, même ce qui va sans dire.

    En d’autres termes, même si l’on juge nécessaire de rappeler, à l’occasion de ce crime et des discussions qu’il relance, qu’il est bon que tout ne soit pas permis en matière de liberté d’expression, cela n’est selon moi tenable que si l’on y adjoint un autre rappel : qu’il est bon aussi que tout ne soit pas permis dans la manière de limiter la liberté d’expression, dans la manière de réagir aux discours offensants, et plus précisément que doit être absolument proscrit le recours à la #violence_physique, a fortiori au #meurtre. Nous sommes malheureusement en un temps, je le répète, où cela ne va plus sans dire.

    6. La remarque qui précède est, me semble-t-il, le grand non-dit qui manque le plus dans tout le débat public tel qu’il se polarise depuis des années entre les « Charlie », inconditionnels de « la liberté d’expression », et les « pas Charlie », soucieux de poser des « #limites » à la « #liberté_d’offenser » : ni la liberté d’expression ni sa nécessaire #limitation ne doivent en fait être posées comme l’impératif catégorique et fondamental. Les deux sont plaidables, mais dans un #espace_de_parole soumis à une autre loi fondamentale, sur laquelle tout le monde pourrait et devrait se mettre d’accord au préalable, et qui est le refus absolu de la violence physique.

    Moyennant quoi, dès lors que cette loi fondamentale est respectée, et expressément rappelée, la liberté d’expression, à laquelle Samuel Paty était si attaché, peut et doit impliquer aussi le droit de dire qu’on juge certaines caricatures de Charlie Hebdo odieuses :

    – celles par exemple qui amalgament le prophète des musulmans (et donc – par une inévitable association d’idées – l’ensemble des fidèles qui le vénèrent) à un terroriste, en le figurant par exemple surarmé, le nez crochu, le regard exorbité, la mine patibulaire, ou coiffé d’un turban en forme de bombe ;

    – celle également qui blesse gratuitement les croyants (et les croyants lambda, tolérants, non-violents, tout autant voire davantage que des « djihadistes » avides de prétextes à faire couler le sang), en représentant leur prophète cul nul, testicules à l’air, une étoile musulmane à la place de l’anus ;

    – celle qui animalise une syndicaliste musulmane voilée en l’affublant d’un faciès de singe ;

    – celle qui annonce « une roumaine » (la joueuse Simona Halep), gagnante de Roland-Garros, et la représente en rom au physique disgracieux, brandissant la coupe et criant « ferraille ! ferraille ! » ;

    – celle qui nous demande d’imaginer « le petit Aylan », enfant de migrants kurdes retrouvé mort en méditerranée, « s’il avait survécu », et nous le montre devenu « tripoteur de fesses en Allemagne » (suite à une série de viols commis à Francfort) ;

    – celle qui représente les esclaves sexuelles de Boko Haram, voilées et enceintes, en train de gueuler après leurs « allocs » ;

    – celle qui fantasme une invasion ou une « islamisation » en forme de « grand remplacement », par exemple en nous montrant un musulman barbu dont la barbe démesurée envahit toute la page de Une, malgré un minuscule Macron luttant « contre le séparatisme », armé de ciseaux, mais ne parvenant qu’à en couper que quelques poils ;

    – celle qui alimente le même fantasme d’invasion en figurant un Macron, déclarant que le port du foulard par des femmes musulmanes « ne le regarde pas » en tant que président, tandis que le reste de la page n’est occupé que par des femmes voilées, avec une légende digne d’un tract d’extrême droite : « La République islamique en marche ».

    Sur chacun de ces dessins, publiés en Une pour la plupart, je pourrais argumenter en détail, pour expliquer en quoi je les juge odieux, et souvent racistes. Bien d’autres exemples pourraient d’ailleurs être évoqués, comme une couverture publiée à l’occasion d’un attentat meurtrier commis à Bruxelles en mars 2016 et revendiqué par Daesh (ayant entraîné la mort de 32 personnes et fait 340 blessés), et figurant de manière pour le moins choquante le chanteur Stromae, orphelin du génocide rwandais, en train de chanter « Papaoutai » tandis que voltigent autour de lui des morceaux de jambes et de bras déchiquetés ou d’oeil exorbité. La liste n’est pas exhaustive, d’autres unes pourraient être évoquées – celles notamment qui nous invitent à rigoler (on est tenté de dire ricaner) sur le sort des femmes violées, des enfants abusés, ou des peuples qui meurent de faim.

    On a le droit de détester cet #humour, on a le droit de considérer que certaines de ces caricatures incitent au #mépris ou à la #haine_raciste ou sexiste, entre autres griefs possibles, et on a le droit de le dire. On a le droit de l’écrire, on a le droit d’aller le dire en justice, et même en manifestation. Mais – cela allait sans dire, l’attentat de janvier 2015 oblige désormais à l’énoncer expressément – quel que soit tout le mal qu’on peut penser de ces dessins, de leur #brutalité, de leur #indélicatesse, de leur méchanceté gratuite envers des gens souvent démunis, de leur #racisme parfois, la #violence_symbolique qu’il exercent est sans commune mesure avec la violence physique extrême que constitue l’#homicide, et elle ne saurait donc lui apporter le moindre commencement de #justification.

    On a en somme le droit de dénoncer avec la plus grande vigueur la violence symbolique des caricatures quand on la juge illégitime et nocive, car elle peut l’être, à condition toutefois de dire désormais ce qui, je le répète, aurait dû continuer d’aller sans dire mais va beaucoup mieux, désormais, en le disant : qu’aucune violence symbolique ne justifie l’hyper-violence physique. Cela vaut pour les pires dessins de Charlie comme pour les pires répliques d’un Zemmour ou d’un Dieudonné, comme pour tout ce qui nous offense – du plutôt #douteux au parfaitement #abject.

    Que reste-t-il en effet de la liberté d’expression si l’on défend le #droit_à_la_caricature mais pas le droit à la #critique des caricatures ? Que devient le #débat_démocratique si toute critique radicale de #Charlie aujourd’hui, et qui sait de de Zemmour demain, de Macron après-demain, est d’office assimilée à une #incitation_à_la_violence, donc à de la complicité de terrorisme, donc proscrite ?

    Mais inversement, que devient cet espace démocratique si la dénonciation de l’intolérable et l’appel à le faire cesser ne sont pas précédés et tempérés par le rappel clair et explicite de l’interdit fondamental du meurtre ?

    7. Autre chose m’a gêné dans certaines analyses : l’interrogation sur les « #vrais_responsables », formulation qui laisse entendre que « derrière » un responsable « apparent » (l’assassin) il y aurait « les vrais responsables », qui seraient d’autres que lui. Or s’il me parait bien sûr nécessaire d’envisager dans toute sa force et toute sa complexité l’impact des #déterminismes_sociaux, il est problématique de dissoudre dans ces déterminismes toute la #responsabilité_individuelle de ce jeune de 18 ans – ce que la sociologie ne fait pas, contrairement à ce que prétendent certains polémistes, mais que certains discours peuvent parfois faire.

    Que chacun s’interroge toujours sur sa possible responsabilité est plutôt une bonne chose à mes yeux, si toutefois on ne pousse pas le zèle jusqu’à un « on est tous coupables » qui dissout toute #culpabilité réelle et arrange les affaires des principaux coupables. Ce qui m’a gêné est l’enchaînement de questions qui, en réponse à la question « qui a tué ? », met comme en concurrence, à égalité, d’une part celui qui a effectivement commis le crime, et d’autre part d’autres personnes ou groupes sociaux (la direction de l’école, la police, le père d’élève ayant lancé la campagne publique contre Samuel Paty sur Youtube, sa fille qui semble l’avoir induit en erreur sur le déroulement de ses cours) qui, quel que soit leur niveau de responsabilité, n’ont en aucun cas « tué » – la distinction peut paraitre simple, voire simpliste, mais me parait, pour ma part, cruciale à maintenir.

    8. Ce qui m’a gêné, aussi, et même écoeuré lorsque l’oubli était assumé, et que « le système » néolibéral et islamophobe devenait « le principal responsable », voire « l’ennemi qu’il nous faut combattre », au singulier, ce fut une absence, dans la liste des personnes ou des groupes sociaux pouvant, au-delà de l’individu #Abdoullakh_Abouyezidovitch, se partager une part de responsabilité. Ce qui me gêna fut l’oubli ou la minoration du rôle de l’entourage plus ou moins immédiat du tueur – qu’il s’agisse d’un groupe terroriste organisé ou d’un groupe plus informel de proches ou de moins proches (via les réseaux sociaux), sans oublier, bien entendu, l’acolyte de l’irresponsable « père en colère » : un certain #Abdelhakim_Sefrioui, entrepreneur de haine pourtant bien connu, démasqué et ostracisé de longue date dans les milieux militants, à commencer par les milieux pro-palestiniens et la militance anti-islamophobie.

    Je connais les travaux sociologiques qui critiquent à juste titre l’approche mainstream, focalisée exclusivement les techniques de propagande des organisations terroristes, et qui déplacent la focale sur l’étude des conditions sociales rendant audible et « efficace » lesdites techniques de #propagande. Mais justement, on ne peut prendre en compte ces conditions sociales sans observer aussi comment elles pèsent d’une façon singulière sur les individus, dont la responsabilité n’est pas évacuée. Et l’on ne peut pas écarter, notamment, la responsabilité des individus ou des groupes d’ « engraineurs », surtout si l’on pose la question en ces termes : « qui a tué ? ».

    9. Le temps du #choc, du #deuil et de l’#amertume « contre mon propre camp » fut cela dit parasité assez vite par un vacarme médiatique assourdissant, charriant son lot d’#infamie dans des proportions autrement plus terrifiantes. #Samuel_Gontier, fidèle « au poste », en a donné un aperçu glaçant :

    – des panels politiques dans lesquels « l’équilibre » invoqué par le présentateur (Pascal Praud) consiste en un trio droite, droite extrême et extrême droite (LREM, Les Républicains, Rassemblement national), et où les différentes familles de la gauche (Verts, PS, PCF, France insoumise, sans même parler de l’extrême gauche) sont tout simplement exclues ;

    – des « débats » où sont mis sérieusement à l’agenda l’interdiction du #voile dans tout l’espace public, l’expulsion de toutes les femmes portant le #foulard, la #déchéance_de_nationalité pour celles qui seraient françaises, la réouverture des « #bagnes » « dans îles Kerguelen », le rétablissement de la #peine_de_mort, et enfin la « #criminalisation » de toutes les idéologies musulmanes conservatrices, « pas seulement le #djihadisme mais aussi l’#islamisme » (un peu comme si, à la suite des attentats des Brigades Rouges, de la Fraction Armée Rouge ou d’Action Directe, on avait voulu criminaliser, donc interdire et dissoudre toute la gauche socialiste, communiste, écologiste ou radicale, sous prétexte qu’elle partageait avec les groupes terroristes « l’opposition au capitalisme ») ;

    – des « plateaux » sur lesquels un #Manuel_Valls peut appeler en toute conscience et en toute tranquillité, sans causer de scandale, à piétiner la Convention Européenne des Droits Humains : « S’il nous faut, dans un moment exceptionnel, s’éloigner du #droit_européen, faire évoluer notre #Constitution, il faut le faire. », « Je l’ai dit en 2015, nous sommes en #guerre. Si nous sommes en guerre, donc il faut agir, frapper. ».

    10. Puis, très vite, il y a eu cette offensive du ministre de l’Intérieur #Gérald_Darmanin contre le #CCIF (#Collectif_Contre_l’Islamophobie_en_France), dénuée de tout fondement du point de vue de la #lutte_anti-terroriste – puisque l’association n’a évidemment pris aucune part dans le crime du 17 octobre 2020, ni même dans la campagne publique (sur Youtube et Twitter) qui y a conduit.

    Cette dénonciation – proprement calomnieuse, donc – s’est autorisée en fait d’une montée en généralité, en abstraction et même en « nébulosité », et d’un grossier sophisme : le meurtre de Samuel Paty est une atteinte aux « #valeurs » et aux « institutions » de « la #République », que justement le CCIF « combat » aussi – moyennant quoi le CCIF a « quelque chose à voir » avec ce crime et il doit donc être dissous, CQFD. L’accusation n’en demeure pas moins fantaisiste autant qu’infamante, puisque le « combat » de l’association, loin de viser les principes et les institutions républicaines en tant que telles, vise tout au contraire leur manque d’effectivité : toute l’activité du CCIF (c’est vérifiable, sur le site de l’association aussi bien que dans les rapports des journalistes, au fil de l’actualité, depuis des années) consiste à combattre la #discrimination en raison de l’appartenance ou de la pratique réelle ou supposée d’une religion, donc à faire appliquer une loi de la république. Le CCIF réalise ce travail par les moyens les plus républicains qui soient, en rappelant l’état du Droit, en proposant des médiations ou en portant devant la #Justice, institution républicaine s’il en est, des cas d’atteinte au principe d’#égalité, principe républicain s’il en est.

    Ce travail fait donc du CCIF une institution précieuse (en tout cas dans une république démocratique) qu’on appelle un « #contre-pouvoir » : en d’autres termes, un ennemi de l’arbitraire d’État et non de la « République ». Son travail d’#alerte contribue même à sauver ladite République, d’elle-même pourrait-on dire, ou plutôt de ses serviteurs défaillants et de ses démons que sont le racisme et la discrimination.

    Il s’est rapidement avéré, du coup, que cette offensive sans rapport réel avec la lutte anti-terroriste s’inscrivait en fait dans un tout autre agenda, dont on avait connu les prémisses dès le début de mandat d’Emmanuel Macron, dans les injures violentes et les tentatives d’interdiction de Jean-Michel #Blanquer contre le syndicat #Sud_éducation_93, ou plus récemment dans l’acharnement haineux du député #Robin_Réda, censé diriger une audition parlementaire antiraciste, contre les associations de soutien aux immigrés, et notamment le #GISTI (Groupe d’Information et de Soutien aux Immigrés). Cet agenda est ni plus ni moins que la mise hors-jeu des « corps intermédiaires » de la société civile, et en premier lieu des #contre-pouvoirs que sont les associations antiracistes et de défense des droits humains, ainsi que les #syndicats, en attendant le tour des partis politiques – confère, déjà, la brutalisation du débat politique, et notamment les attaques tout à fait inouïes, contraires pour le coup à la tradition républicaine, de #Gérald_Darmanin contre les écologistes (#Julien_Bayou, #Sandra_Regol et #Esther_Benbassa) puis contre la #France_insoumise et son supposé « #islamo-gauchisme qui a détruit la république », ces dernières semaines, avant donc le meurtre de Samuel Paty.

    Un agenda dans lequel figure aussi, on vient de l’apprendre, un combat judiciaire contre le site d’information #Mediapart.

    11. Il y a eu ensuite l’annonce de ces « actions coup de poing » contre des associations et des lieux de culte musulmans, dont le ministre de l’Intérieur lui-même a admis qu’elles n’avaient aucun lien avec l’enquête sur le meurtre de Samuel Paty, mais qu’elles servaient avant tout à « #adresser_un_message », afin que « la #sidération change de camp ». L’aveu est terrible : l’heure n’est pas à la défense d’un modèle (démocratique, libéral, fondé sur l’État de Droit et ouvert à la pluralité des opinions) contre un autre (obscurantiste, fascisant, fondé sur la terreur), mais à une #rivalité_mimétique. À la #terreur on répond par la terreur, sans même prétendre, comme le fit naguère un Charles Pasqua, qu’on va « terroriser les terroristes » : ceux que l’on va terroriser ne sont pas les terroristes, on le sait, on le dit, on s’en contrefout et on répond au meurtre par la #bêtise et la #brutalité, à l’#obscurantisme « religieux » par l’obscurantisme « civil », au #chaos de l’#hyper-violence par le chaos de l’#arbitraire d’État.

    12. On cible donc des #mosquées alors même qu’on apprend (notamment dans la remarquable enquête de Jean-Baptiste Naudet, dans L’Obs) que le tueur ne fréquentait aucune mosquée – ce qui était le cas, déjà, de bien d’autres tueurs lors des précédents attentats.

    On s’attaque au « #séparatisme » et au « #repli_communautaire » alors même qu’on apprend (dans la même enquête) que le tueur n’avait aucune attache ou sociabilité dans sa communauté – ce qui là encore a souvent été le cas dans le passé.

    On préconise des cours intensifs de #catéchisme_laïque dans les #écoles, des formations intensives sur la liberté d’expression, avec distribution de « caricatures » dans tous les lycées, alors que le tueur était déscolarisé depuis un moment et n’avait commencé à se « radicaliser » qu’en dehors de l’#école (et là encore se rejoue un schéma déjà connu : il se trouve qu’un des tueurs du Bataclan fut élève dans l’établissement où j’exerce, un élève dont tous les professeurs se souviennent comme d’un élève sans histoires, et dont la famille n’a pu observer des manifestations de « #radicalisation » qu’après son bac et son passage à l’université, une fois qu’il était entré dans la vie professionnelle).

    Et enfin, ultime protection : Gérald Darmanin songe à réorganiser les rayons des #supermarchés ! Il y aurait matière à rire s’il n’y avait pas péril en la demeure. On pourrait s’amuser d’une telle #absurdité, d’une telle incompétence, d’une telle disjonction entre la fin et les moyens, si l’enjeu n’était pas si grave. On pourrait sourire devant les gesticulations martiales d’un ministre qui avoue lui-même tirer « à côté » des véritables coupables et complices, lorsque par exemple il ordonne des opérations contre des #institutions_musulmanes « sans lien avec l’enquête ». On pourrait sourire s’il ne venait pas de se produire une attaque meurtrière atroce, qui advient après plusieurs autres, et s’il n’y avait pas lieu d’être sérieux, raisonnable, concentré sur quelques objectifs bien définis : mieux surveiller, repérer, voir venir, mieux prévenir, mieux intervenir dans l’urgence, mieux protéger. On pourrait se payer le luxe de se disperser et de discuter des #tenues_vestimentaires ou des #rayons_de_supermarché s’il n’y avait pas des vies humaines en jeu – certes pas la vie de nos dirigeants, surprotégés par une garde rapprochée, mais celles, notamment, des professeurs et des élèves.

    13. Cette #futilité, cette #frivolité, cette bêtise serait moins coupable s’il n’y avait pas aussi un gros soubassement de #violence_islamophobe. Cette bêtise serait innocente, elle ne porterait pas à conséquence si les mises en débat du #vêtement ou de l’#alimentation des diverses « communautés religieuses » n’étaient pas surdéterminées, depuis de longues années, par de très lourds et violents #stéréotypes racistes. On pourrait causer lingerie et régime alimentaire si les us et coutumes religieux n’étaient pas des #stigmates sur-exploités par les racistes de tout poil, si le refus du #porc ou de l’#alcool par exemple, ou bien le port d’un foulard, n’étaient pas depuis des années des motifs récurrents d’#injure, d’#agression, de discrimination dans les études ou dans l’emploi.

    Il y a donc une bêtise insondable dans cette mise en cause absolument hors-sujet des commerces ou des rayons d’ « #alimentation_communautaire » qui, dixit Darmanin, « flatteraient » les « plus bas instincts », alors que (confère toujours l’excellente enquête de Jean-Baptiste Naudet dans L’Obs) l’homme qui a tué Samuel Paty (comme l’ensemble des précédents auteurs d’attentats meurtriers) n’avait précisément pas d’ancrage dans une « communauté » – ni dans l’immigration tchétchène, ni dans une communauté religieuse localisée, puisqu’il ne fréquentait aucune mosquée.

    Et il y a dans cette bêtise une #méchanceté tout aussi insondable : un racisme sordide, à l’encontre des #musulmans bien sûr, mais pas seulement. Il y a aussi un mépris, une injure, un piétinement de la mémoire des morts #juifs – puisque parmi les victimes récentes des tueries terroristes, il y a précisément des clients d’un commerce communautaire, l’#Hyper_Cacher, choisis pour cible et tués précisément en tant que tels.

    Telle est la vérité, cruelle, qui vient d’emblée s’opposer aux élucubrations de Gérald Darmanin : en incriminant les modes de vie « communautaires », et plus précisément la fréquentation de lieux de culte ou de commerces « communautaires », le ministre stigmatise non pas les coupables de la violence terroriste (qui se caractérisent au contraire par la #solitude, l’#isolement, le surf sur #internet, l’absence d’#attaches_communautaires et de pratique religieuse assidue, l’absence en tout cas de fréquentation de #lieux_de_cultes) mais bien certaines de ses victimes (des fidèles attaqués sur leur lieu de culte, ou de courses).

    14. Puis, quelques jours à peine après l’effroyable attentat, sans aucune concertation sur le terrain, auprès de la profession concernée, est tombée par voie de presse (comme d’habitude) une stupéfiante nouvelle : l’ensemble des Conseils régionaux de France a décidé de faire distribuer un « #recueil_de_caricatures » (on ne sait pas lesquelles) dans tous les lycées. S’il faut donner son sang, allez donner le vôtre, disait la chanson. Qu’ils aillent donc, ces élus, distribuer eux-mêmes leurs petites bibles républicaines, sur les marchés. Mais non : c’est notre sang à nous, petits profs de merde, méprisés, sous-payés, insultés depuis des années, qui doit couler, a-t-il été décidé en haut lieu. Et possiblement aussi celui de nos élèves.

    Car il faut se rendre à l’évidence : si cette information est confirmée, et si nous acceptons ce rôle de héros et martyrs d’un pouvoir qui joue aux petits soldats de plomb avec des profs et des élèves de chair et d’os, nous devenons officiellement la cible privilégiée des groupes terroristes. À un ennemi qui ne fonctionne, dans ses choix de cibles et dans sa communication politique, qu’au défi, au symbole et à l’invocation de l’honneur du Prophète, nos dirigeants répondent en toute #irresponsabilité par le #défi, le #symbole, et la remise en jeu de l’image du Prophète. À quoi doit-on s’attendre ? Y sommes-nous prêts ? Moi non.

    15. Comme si tout cela ne suffisait pas, voici enfin que le leader de l’opposition de gauche, celui dont on pouvait espérer, au vu de ses engagements récents, quelques mises en garde élémentaires mais salutaires contre les #amalgames et la #stigmatisation haineuse des musulmans, n’en finit pas de nous surprendre ou plutôt de nous consterner, de nous horrifier, puisqu’il s’oppose effectivement à la chasse aux musulmans, mais pour nous inviter aussitôt à une autre chasse : la #chasse_aux_Tchétchènes :

    « Moi, je pense qu’il y a un problème avec la #communauté_tchétchène en France ».

    Il suffit donc de deux crimes, commis tous les deux par une personne d’origine tchétchène, ces dernières années (l’attentat de l’Opéra en 2018, et celui de Conflans en 2020), plus une méga-rixe à Dijon cet été impliquant quelques dizaines de #Tchétchènes, pour que notre homme de gauche infère tranquillement un « #problème_tchétchène », impliquant toute une « communauté » de plusieurs dizaines de milliers de personnes vivant en France.

    « Ils sont arrivés en France car le gouvernement français, qui était très hostile à Vladimir Poutine, les accueillait à bras ouverts », nous explique Jean-Luc #Mélenchon. « À bras ouverts », donc, comme dans un discours de Le Pen – le père ou la fille. Et l’on a bien entendu : le motif de l’#asile est une inexplicable « hostilité » de la France contre le pauvre Poutine – et certainement pas une persécution sanglante commise par ledit Poutine, se déclarant prêt à aller « buter » lesdits Tchétchènes « jusque dans les chiottes ».

    « Il y a sans doute de très bonnes personnes dans cette communauté » finit-il par concéder à son intervieweur interloqué. On a bien lu, là encore : « sans doute ». Ce n’est donc même pas sûr. Et « de très bonnes personnes », ce qui veut dire en bon français : quelques-unes, pas des masses.

    « Mais c’est notre #devoir_national de s’en assurer », s’empresse-t-il d’ajouter – donc même le « sans doute » n’aura pas fait long feu. Et pour finir en apothéose :

    « Il faut reprendre un par un tous les dossiers des Tchétchènes présents en France et tous ceux qui ont une activité sur les réseaux sociaux, comme c’était le cas de l’assassin ou d’autres qui ont des activités dans l’#islamisme_politique (...), doivent être capturés et expulsés ».

    Là encore, on a bien lu : « tous les dossiers des Tchétchènes présents en France », « un par un » ! Quant aux suspects, ils ne seront pas « interpellés », ni « arrêtés », mais « capturés » : le vocabulaire est celui de la #chasse, du #safari. Voici donc où nous emmène le chef du principal parti d’opposition de gauche.

    16. Enfin, quand on écrira l’histoire de ces temps obscurs, il faudra aussi raconter cela : comment, à l’heure où la nation était invitée à s’unir dans le deuil, dans la défense d’un modèle démocratique, dans le refus de la violence, une violente campagne de presse et de tweet fut menée pour que soient purement et simplement virés et remplacés les responsables de l’#Observatoire_de_la_laïcité, #Nicolas_Cadène et #Jean-Louis_Bianco, pourtant restés toujours fidèles à l’esprit et à la lettre des lois laïques, et que les deux hommes furent à cette fin accusés d’avoir « désarmé » la République et de s’être « mis au service » des « ennemis » de ladite #laïcité et de ladite république – en somme d’être les complices d’un tueur de prof, puisque c’est de cet ennemi-là qu’il était question.

    Il faudra raconter que des universitaires absolument irréprochables sur ces questions, comme #Mame_Fatou_Niang et #Éric_Fassin, furent mis en cause violemment par des tweeters, l’une en recevant d’abjectes vidéos de décapitation, l’autre en recevant des #menaces de subir la même chose, avec dans les deux cas l’accusation d’être responsables de la mort de Samuel Paty.

    Il faudra se souvenir qu’un intellectuel renommé, invité sur tous les plateaux, proféra tranquillement, là encore sans être recadré par les animateurs, le même type d’accusations à l’encontre de la journaliste et chroniqueuse #Rokhaya_Diallo : en critiquant #Charlie_Hebdo, elle aurait « poussé à armer les bras des tueurs », et « entrainé » la mort des douze de Charlie hebdo.

    Il faudra se souvenir qu’au sommet de l’État, enfin, en ces temps de deuil, de concorde nationale et de combat contre l’obscurantisme, le ministre de l’Éducation nationale lui-même attisa ce genre de mauvaise querelle et de #mauvais_procès – c’est un euphémisme – en déclarant notamment ceci :

    « Ce qu’on appelle l’#islamo-gauchisme fait des ravages, il fait des ravages à l’#université. Il fait des ravages quand l’#UNEF cède à ce type de chose, il fait des ravages quand dans les rangs de la France Insoumise, vous avez des gens qui sont de ce courant-là et s’affichent comme tels. Ces gens-là favorisent une idéologie qui ensuite, de loin en loin, mène au pire. »

    Il faudra raconter ce que ces sophismes et ces purs et simples mensonges ont construit ou tenté de construire : un « #consensus_national » fondé sur une rage aveugle plutôt que sur un deuil partagé et un « plus jamais ça » sincère et réfléchi. Un « consensus » singulièrement diviseur en vérité, excluant de manière radicale et brutale tous les contre-pouvoirs humanistes et progressistes qui pourraient tempérer la violence de l’arbitraire d’État, et apporter leur contribution à l’élaboration d’une riposte anti-terroriste pertinente et efficace : le mouvement antiraciste, l’opposition de gauche, la #sociologie_critique... Et incluant en revanche, sans le moindre état d’âme, une droite républicaine radicalisée comme jamais, ainsi que l’#extrême_droite lepéniste.

    Je ne sais comment conclure, sinon en redisant mon accablement, ma tristesse, mon désarroi, ma peur – pourquoi le cacher ? – et mon sentiment d’#impuissance face à une #brutalisation en marche. La brutalisation de la #vie_politique s’était certes enclenchée bien avant ce crime atroce – l’évolution du #maintien_de l’ordre pendant tous les derniers mouvements sociaux en témoigne, et les noms de Lallement et de Benalla en sont deux bons emblèmes. Mais cet attentat, comme les précédents, nous fait évidemment franchir un cap dans l’#horreur. Quant à la réponse à cette horreur, elle s’annonce désastreuse et, loin d’opposer efficacement la force à la force (ce qui peut se faire mais suppose le discernement), elle rajoute de la violence aveugle à de la violence aveugle – tout en nous exposant et en nous fragilisant comme jamais. Naïvement, avec sans doute un peu de cet idéalisme qui animait Samuel Paty, j’en appelle au #sursaut_collectif, et à la #raison.

    Pour reprendre un mot d’ordre apparu suite à ce crime atroce, #je_suis_prof. Je suis prof au sens où je me sens solidaire de Samuel Paty, où sa mort me bouleverse et me terrifie, mais je suis prof aussi parce que c’est tout simplement le métier que j’exerce. Je suis prof et je crois donc en la raison, en l’#éducation, en la #discussion. Depuis vingt-cinq ans, j’enseigne avec passion la philosophie et je m’efforce de transmettre le goût de la pensée, de la liberté de penser, de l’échange d’arguments, du débat contradictoire. Je suis prof et je m’efforce de transmettre ces belles valeurs complémentaires que sont la #tolérance, la #capacité_d’indignation face à l’intolérable, et la #non-violence dans l’#indignation et le combat pour ses idées.

    Je suis prof et depuis vingt-cinq ans je m’efforce de promouvoir le #respect et l’#égalité_de_traitement, contre tous les racismes, tous les sexismes, toutes les homophobies, tous les systèmes inégalitaires. Et je refuse d’aller mourir au front pour une croisade faussement « républicaine », menée par un ministre de l’Intérieur qui a commencé sa carrière politique, entre 2004 et 2008, dans le girons de l’extrême droite monarchiste (auprès de #Christian_Vanneste et de #Politique_magazine, l’organe de l’#Action_française). Je suis prof et je refuse de sacrifier tout ce en quoi je crois pour la carrière d’un ministre qui en 2012, encore, militait avec acharnement, aux côtés de « La manif pour tous », pour que les homosexuels n’aient pas les mêmes droits que les autres – sans parler de son rapport aux femmes, pour le moins problématique, et de ce que notre grand républicain appelle, en un délicat euphémisme, sa « vie de jeune homme ».

    Je suis prof et j’enseigne la laïcité, la vraie, celle qui s’est incarnée dans de belles lois en 1881, 1882, 1886 et 1905, et qui n’est rien d’autre qu’une machine à produire plus de #liberté, d’#égalité et de #fraternité. Mais ce n’est pas cette laïcité, loin s’en faut, qui se donne à voir ces jours-ci, moins que jamais, quand bien même le mot est répété à l’infini. C’est au contraire une politique liberticide, discriminatoire donc inégalitaire, suspicieuse ou haineuse plutôt que fraternelle, que je vois se mettre en place, sans même l’excuse de l’efficacité face au terrorisme.

    Je suis prof, et cette #vraie_laïcité, ce goût de la pensée et de la #parole_libre, je souhaite continuer de les promouvoir. Et je souhaite pour cela rester en vie. Et je souhaite pour cela rester libre, maître de mes #choix_pédagogiques, dans des conditions matérielles qui permettent de travailler. Et je refuse donc de devenir l’otage d’un costume de héros ou de martyr taillé pour moi par des aventuriers sans jugeote, sans cœur et sans principes – ces faux amis qui ne savent qu’encenser des profs morts et mépriser les profs vivants.

    https://lmsi.net/Je-suis-prof

    #Pierre_Tevanian

    –—

    –-> déjà signalé sur seenthis :
    https://seenthis.net/messages/882390
    https://seenthis.net/messages/882583
    ... mais je voulais mettre le texte complet.

  • Gérald Darmanin veut "stopper l’ensauvagement d’une certaine partie de la société"
    https://www.lci.fr/politique/gerald-darmanin-jean-castex-veut-stopper-l-ensauvagement-d-une-certaine-partie-d

    « CRISE DE L’AUTORITÉ » - Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin estime qu’il « faut stopper l’ensauvagement d’une certaine partie de la société » dans une interview dans laquelle il affirme aussi sa volonté de « combattre avec la première énergie » l’islamisme.

    Chouette : « ensauvagement ». Et pas celui de quelques individus, mais carrément « d’une certaine partie de la société » (laquelle, tiens-donc ?). Encore un talking-point de l’extrême-droite banalisé par l’extrême-centre.

    Rappelle-moi : « faire barrage » à quoi, au juste ?

  • Verts de rage | Sébastien Fontenelle et Sylvie Tissot
    https://lmsi.net/Verts-de-rage

    par Sebastien Fontenelle, Sylvie Tissot 17 juillet 2020 « Je crois à cette écologie du mieux, pas à cette écologie du moins », a décrété Emmanuel Macron dimanche 14 juillet. Ce qui est intéressant ici n’est pas l’adhésion de pure forme et totalement opportuniste à l’écologie, fût-elle « mieux ». C’est l’opposition que le chef de l’État met en scène entre une « bonne » écologie et la « mauvaise », qu’incarneraient celles et ceux qui sont devenu·es, à gauche, depuis les dernières élections municipales, ses principales et principaux ennemi·es : les représentant·es de l’écologie politique. Source : Les mots sont importants

  • Droits des femmes : le gouvernement de la honte
    Lénaïg Bredoux, Médiapart, le 7 juillet 2020
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070720/droits-des-femmes-le-gouvernement-de-la-honte

    Le soir de la cérémonie des César, on avait pris une gifle. La deuxième est arrivée lundi 6 juillet, quand le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler a prononcé ces mots : #Éric_Dupond-Moretti, ministre de la justice, garde des Sceaux.

    À cette nomination, il faut joindre celle de #Gérald_Darmanin à Beauvau, ainsi que celles, à un degré moindre, d’ #Élisabeth_Moreno à l’égalité entre les femmes et les hommes, et de #Barbara_Pompili à la transition écologique, pour mesurer à quel point le gouvernement de #Jean_Castex est une déclaration de guerre aux droits des femmes.

    #gouvernement #Emmanuel_Macron #Je_vous_emmerde #Foutage_de_gueule #EnMarcheVersLeFN #viol #harcèlement_sexuel #MeToo #Sexisme #Femmes

    Sur le sexisme de ce gouvernement, voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/866783

    Et sur Darmanin, entre autres :
    https://seenthis.net/messages/867269

  • Jean Castex annonce un projet de loi « contre les séparatismes » à la rentrée
    https://www.francetvinfo.fr/politique/jean-castex/gouvernement-de-jean-castex/direct-le-premier-ministre-jean-castex-prononce-son-discours-de-politiq

    Devant les députés, mercedi 15 juillet, Jean Castex a annoncé que son gouvernement présenterait à la rentrée en Conseil des ministres « un projet de loi contre les séparatismes ». Ce texte doit permettre d’"éviter que certains groupes ne se referment autour d’appartenances ethniques ou religieuses", a indiqué le Premier ministre, qui entend défendre la laïcité « avec intransigeance ».

    J’ai bien compris que ces gens prétendent avoir dépassé le clivage droite-gauche. Mais ça commence à se voir qu’ils le dépassent par l’extrême-droite.

    (Ils doivent déjà se marrer au Conseil constitutionnel et à la CEDH.)

    • Ils réfléchissent dru et intensivement à propos de notre très gros problème de séparatisme . Ils font ceux qui savent prévoir, et te disent que c’est pas avant septembre, parce que c’est sérieux, et que ça se prépare. Je vais le dire à ma femme. Elle vient de réinscrire notre gamin auprès de l’association qui donne des cours de natation. Le même jour, trouduQ1er fait ses annonces, et elle se demande si les piscines sont des lieux publics fermés et si la piscine, c’est foutu pour l’an prochain. Je vais lui dire que le gouvernement bosse sur un grand projet de loi. Et qu’à la rentrée, il n’y aura plus de séparatisme. Elle va être contente.

      J’aurais bien aimé, il y a un mois, que le gouvernement sortant nous annonce qu’il bossait sur un grand projet de loi pour éviter qu’il soit nécessaire de se confiner à nouveau. Mais ils avaient déjà des choses très importantes à faire. Comme de nous faire croire que le premier ministre sortant faisait partie de l’opposition et que Darmanin allait peut-être fomenter un coup d’état avec ce premier ministre et que c’est pour cela qu’il fallait absolument que Darmanin devienne Ministre de l’Intérieur (ça doit être un truc du genre séparatisme de l’intérieur ? et si on faisait une loi pour ce séparatisme là ?).

      Je crois qu’ils s’en foutent du Covid, des masques, de la piscine des gamins... Ils nous montrent l’exemple.

    • « Séparatisme » : les cadres de EE-LV révoltés après leur entrevue « hallucinante » avec Gérald Darmanin
      https://www.liberation.fr/politiques/2020/10/13/separatisme-les-cadres-de-ee-lv-revoltes-apres-leur-entrevue-hallucinante

      Gérald Darmanin avait rendez-vous avec Europe Ecologie-les Verts, lundi après-midi. Dans le cadre de ses entrevues avec les représentants des partis politiques autour de la #loi_de_lutte_contre_le_séparatisme, le ministre de l’Intérieur s’est entretenu (en visioconférence, car il est cas contact) un peu moins d’une heure avec le secrétaire national de EE-LV Julien Bayou, sa numéro 2 Sandra Regol et la sénatrice Esther Benbassa. Et à en croire les écolos, cela ne s’est pas bien passé. Mais alors pas du tout.

      « Un rendez-vous assez particulier », dit dans un euphémisme Bayou. Regol, elle, raconte une rencontre « hallucinante » dont elle est sortie « choquée » et très énervée : « Dès qu’on exposait nos positions ou propositions, il nous disait qu’on ne comprenait rien, qu’on ne suivait rien, qu’on était débiles. » Un registre de la confrontation qui tranche avec les us et coutumes de ce genre de discussions, où les désaccords de l’opposition s’expriment généralement aussi diplomatiquement que les fins de non-recevoir de l’exécutif.

      Cela dénoterait même avec les habitudes du pouvoir en place vis-à-vis des écolos, selon Regol, qui reprend : « Il n’y avait aucune possibilité de dialogue. Depuis le début du quinquennat, on a souvent été reçus à Matignon, dans des réunions ministérielles, sur les retraites, le 80 km/h ou pendant les gilets jaunes. D’habitude, avec Philippe ou Macron, c’était toujours courtois et républicain. Là, Darmanin était dans la confrontation politique, méprisant, son seul enjeu était de nous rabaisser. » De son côté, le cabinet du ministre reconnaît que le rendez-vous a été tendu, mais assure : « Le ministre a souhaité être dans une posture d’écoute et de dialogue avec l’ensemble des partis politiques et pouvoir répondre à leurs interrogations. »

      Evidemment en désaccord sur le fond des mesures avancées par l’exécutif, les Verts ont défendu leur point de vue : tout est déjà dans la loi de 1905 sur la laïcité, qu’il suffit de faire appliquer, en durcissant certaines sanctions au besoin. Cela n’a pas plu au ministre de l’Intérieur. « C’était tout à fait dans la ligne actuelle du gouvernement depuis les municipales, qui consiste à caricaturer les "écolos incompétents" », peste Sandra Regol, qui ne peut s’empêcher de mettre en parallèle cette expérience avec le rendez-vous présentiel accordé à Marine Le Pen et au sénateur #RN Stéphane Ravier dès le premier jour de ces discussions transpartisanes, le 6 octobre.

      « Taper sur les écolos et embrasser le RN »

      Les frontistes étaient sortis absolument ravis de cette discussion d’une heure quarante, lors de laquelle Gérald Darmanin avait « pris le temps d’écouter » ses interlocuteurs, mettant même au jour de nombreuses « convergences de vue », selon Ravier. Egalement consulté lundi, le président de LR, Christian Jacob, semble lui aussi plutôt satisfait. « Cela s’est passé correctement dans l’ensemble », estime un proche du député de Seine-et-Marne auprès de l’Opinion ce mardi matin, alors que les relations de l’ex-directeur de campagne de Nicolas Sarkozy avec son ancien parti sont notoirement difficiles.

      « Nous, (on a) eu droit à cinquante minutes extrêmement tendues, conclut Regol. La ligne de Darmanin, c’est donc taper sur les écolos et embrasser le RN. » Voilà qui promet pour le prochain rendez-vous des écolos avec le premier flic de France, prévu dans un mois à Beauvau, après la remise du texte de loi.

      #Gérald_Darmanin

  • Pourquoi nommer Darmanin à l’Intérieur est une faute politique
    https://www.nouvelobs.com/edito/20200714.OBS31178/pourquoi-nommer-darmanin-a-l-interieur-est-une-faute-politique.html

    En 2009, Gérald Darmanin a demandé à une femme des rapports sexuels en échange de la promesse d’intervenir auprès du ministère de la Justice pour faire effacer le casier judiciaire de celle-ci. Son avocat ne nie pas ces faits mais la qualification de « viol ».

  • Il me semble important de voir comment la traditionnelle manipulation raciste de la laïcité est exploitée, de manière quasiment prioritaire par le nouveau gouvernement :
    – Darmanin contre l’« islam politique »
    https://seenthis.net/messages/866319
    – Schiappa à la promotion de la laïcité :
    https://seenthis.net/messages/866779

    Dans les deux cas, en même temps, proclamation du soutien aux « forces de l’ordre ».

    S’il y a une innovation dans ce nouveau détournement de la laïcité, c’est qu’il ne s’agit plus seulement de l’usuel dog whistle pour stigmatiser les populations d’origine immigrée, mais d’une défense éhontée des flics accusés de comportements racistes et de violences policières par une part croissante de la population.

    Cet axe était devenu explicite au lendemain de la grosse manifestation du comité Adama Traoré à République, dans le prolongement du succès des manifestations « Black Lives Matter » partout en France : le 14 juin, Macron avait répondu en rendant hommage aux flics « qui méritent le soutien de la puissance publique et la reconnaissance de la nation », et en stigmatisant les manifestants en « alertant sur les risques de dévoiement du "noble combat" contre le racisme en "communautarisme", susceptible d’être "récupéré" par des "séparatistes". »

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/15/pour-emmanuel-macron-pas-question-de-deboulonner-les-statues_6042872_3224.ht

    Bref, la nouvelle manipulation dégueulasse du thème de la laïcité, cette fois, c’est une défense éhontée des flics fachos, au motif qu’il serait nécessaire que le gouvernement regagne « la confiance des forces de l’ordre », et du très droitier syndicat Alliance en particulier :
    https://seenthis.net/messages/865114

    Message transparent : ceux qui critiquent la police républicaine sont des séparatistes/communautaristes/islamistes qui bafouent la laïcité. Et les jeunes blancs qui, désormais, rejoignent les manifestations contre les violences policières racistes sont les idiots-utiles de l’islamisme triomphant (thème des islamo-gauchistes).

  • « #Je_peux_pas_respirer », un #poème de #Niyi_Osundare

    Niyi Osundare, auteur nigérian, est l’un des poètes les plus reconnus d’Afrique. Je publie son poème « I Can’t Breathe » dans une traduction de Christiane Fioupou. Niyi Osundare a enseigné de nombreuses années au département d’anglais de l’université de la Nouvelle Orléans (UNO).

    Ce poème de Niyi Osundare, "I Can’t Breathe", traduit par Christiane Fioupou avec l’accord de l’auteur, a été publié le 8 juin 2020 sur le site basé au Nigeria, Premium Times : https://opinion.premiumtimesng.com/2020/06/08/i-cant-breathe-by-niyi-osundare

    –---

    JE PEUX PAS RESPIRER

    (Variations épisodiques sur les ondoiements d’un cri primal)

    I

    Je peux pas respirer

    Je peux pas respirer

    Je peux pas res

    Je peux pas

    Je peux pas

    Je. …….

    2020 : Black Lives Matter, La Vie Des Noirs Compte

    1965 : JE SUIS UN HOMME

    Il y a d’innombrables façons

    De lyncher sans corde

    Les victimes ont été moins nombreuses que ce que nous avions prévu :

    10 Personnes

    &

    1000 Nègres

    Pour chaque Noir à l’université

    Il y en a cent de plus en prison

    Tant de siècles plus tard,

    L’Amérique a toujours « un problème noir »

    Ma peau est mon péché,

    Chante le bluesman sur ses cordes plaintives,

    Ma vie même est une « condition sous-jacente »

    Pour d’innombrables afflictions

    Et le Sage des médias répond :

    Le racisme est le péché originel de l’Amérique

    La violence, son inaliénable compagnon

    Il y a un crime fréquent en ville :

    Respirer Quoique Noir (RQN)

    M. George Floyd a commis deux crimes cardinaux :

    Il était noir

    Il était costaud

    Black Lives Matter, La vie des Noirs compte

    Black Life Martyrs, Les Noirs comptent leurs martyrs

    Et Louis Armstrong, le trompettiste souriant, questionne :

    Qu’ai-je fait de curieux pour être si noir et bleu ?

    II

    Les Noirs comptent leurs martyrs,

    Leurs voix montent de leurs tombes prématurées :

    Amadu Diallo, Eric Garner, Michael Brown, Tamir Rice, Walter Scott, Freddie Gray, Botham Jean, Breanna Taylor, Philando Castille, Trayvon Martin, Ahmaud Arbery, George Floyd…..

    N’y aurait-il pas un Panthéon

    Pour les trophées de chasse des policiers ?

    Etre et ne pas être

    Se vautrer dans l’indigence dans un océan d’opulence

    Crier et ne pas être entendu

    Se lever et ne pas être vu

    Semer et ne jamais récolter

    Vivre toute sa vie au-dessous de la loi

    Etre arrêté et fouillé arrêté et fouillé arrêté et fouillé arrêté et….

    Etre sommé d’innombrables fois

    De pardonner et puis d’oublier

    Oui Monsieueu, Oui Madaaame….

    Mettez-les à l’aise avec votre sourire de Nègre,

    Votre basse basse révérence et votre haute déférence

    Cette façade de calme est ce qui vous rachète

    Un « homme noir en colère » est pour ainsi dire mort

    Allo Police, Police, Police, Police

    Mon nom est Sue,

    J’appelle de ma voiture dans City Park

    Un grand Noir costaud traîne dans le coin

    Son ombre noire énorme menace ma vue

    Vite envoyez un flic, je crains pour ma vie

    Bloquer-étouffer, bloquer-étouffer,

    Clé d’étranglement et fracasse et balance

    400 ans de genou-sur-le-cou

    Notre Police connaît son serment :

    Servir

    &

    Protéger

    Le commissaire a posé un genou à terre

    Le shérif à son tour a fait pareil

    Est-ce ici génuflexion sincère

    Devant la trahison de Kaepernick

    Ou condescendance s’achetant une conciliation temporaire ?

    Et l’empereur grogne

    Depuis son bunker du Château Blanc

    Promettant « chiens méchants et armes inquiétantes »

    Dépêchant ses fusils pour « dominer la rue »

    Sa nation malheureuse désormais son « espace de combat »

    La vie des Noirs compte

    Les Noirs comptent leurs martyrs

    Et Louis Armstrong, le trompettiste souriant, questionne :

    Qu’ai-je fait de curieux pour être si noir et bleu ?

    Je peux pas respirer

    Je peux pas respirer

    Je peux pas res….

    Je. …...

    https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/170620/je-peux-pas-respirer-un-poeme-de-niyi-osundare
    #I_can't_breath #poésie

    ping @isskein @karine4 @cede

  • Quand les personnes racisées se révoltent par et pour eux-mêmes, les dominants les accusent de “communautarisme” ou de “séparatisme”
    https://www.frustrationmagazine.fr/quand-les-personnes-racisees-se-revoltent-par-et-pour-eux-memes-

    Lors de son allocution télévisée dimanche 14 juin, Emmanuel Macron de l’An 3 dit le narcissique a qualifié les dernières manifestations anti-racistes de “#séparatisme”, c’est-à-dire qui s’auto-excluent de notre chère nation républicaine à des fins communautaires entre Arabes, Noirs, ou musulmans. Il s’inquiète, tel un Zemmour sur Cnews (à qui il avait téléphoné récemment), des risques de dévoiement du “noble combat” contre le #racisme en “#communautarisme”. Le groupuscule d’extrême-droite Génération identitaire, après avoir été accueilli comme de petites fleures innocentes par les policiers sans se faire tabasser lors de la manifestation, ne pouvait ainsi rêver mieux : la #légitimation de leurs provocations racistes sur le toit d’un immeuble ce samedi 13 juin grâce à Macron en direct à la télévision, deux jours plus tard. Ironie du sort : les voici donc blanchi par la grâce présidentielle, ou le mariage arrangé – dérangé du macronisme et de l’extrême droite.

  • La blague du jour : Coronavirus : le gouvernement envisage de créer une commission d’enquête sur la gestion de la crise
    https://www.lefigaro.fr/sciences/en-direct-coronavirus-l-epidemie-sous-controle-en-france-en-progres-en-amer

    Le gouvernement pourrait annoncer prochainement « la création d’une commission qui portera un regard indépendant et collégial sur la gestion de la crise » du coronavirus, a-t-on indiqué vendredi de source proche de l’exécutif.

    L’objectif est de porter « un regard indépendant et transparent sur la gestion de crise par l’exécutif et d’avoir un retour d’expérience dans sa dimension sanitaire », selon la même source. Il ne s’agit « pas du tout d’une remise en cause du contrôle parlementaire » mais d’une initiative « complémentaire », ajoute cette source.

    Un regard indépendant, ça doit être un peu comme demander à l’IGPN d’enquêter sur les violences policières.

  • François Ruffin : « Il y a une confiance qui a été cassée dans le pays entre la police et un certain nombre de personnes »
    https://actu.orange.fr/france/videos/francois-ruffin-il-y-a-une-confiance-qui-a-ete-cassee-dans-le-pays-entre

    Bourdin (arrêté depuis à 180 kms heure sur l’autoroute, mais, rassurez vous, il s’en sort avec une amende) : vous avez peur quand vous rencontrez la police ?

    FR : (...) je dis pas qu’il y a des policiers racistes, du tout. Enfin il peut y en avoir comme dans toutes les professions...

    Je trouve pas de verbatim mais en matière de dénégation, ça suffit comme ça...

    Le vote d’extrême droite chez les gendarmes
    https://seenthis.net/messages/593833

    À l’occasion de l’élection présidentielle de 2017, l’IFOP avait réalisé un sondage qui rapportait que 51% des gendarmes allaient voter pour Marine le Pen.
    https://www.revolutionpermanente.fr/Pourquoi-les-policiers-votent-ils-FN

    Plus de la moitié des policiers et militaires votent Front National (2017)
    https://blogs.mediapart.fr/rachid-barbouch/blog/080217/plus-de-la-moitie-des-policiers-et-militaires-votent-front-national

    #police #racisme #France_insoumise #FI #je_dis_pas #leshommespolitiquesmefontpeur

    • Il savait pas bien non plus comment était mort Adama Traoré et ne pouvait donc pas prendre position. Un exemple de la variante Mélenchon, lors de la mort de Rémi Fraisse c’est que c’est les anarchistes violents qui étaient à l’origine de cette atteinte à l’honneur de la gendarmerie que à force de vouloir les discréditer...
      Il y a deux axes : concurrencer le RN parmi son électorat (pour sauver celui-ci, ou l’utiliser) ; montrer à tout l’appareil policier et à tous les défenseurs de l’État, que la FI est, comme le fut le PS, apte à gouverner, à tenir le ministère de l’intérieur. Ces pro-police filent le bourdon.

      #François_Ruffin #honte_sur_eux