#jean-jacques_marie

  • La révolte de Cronstadt, par Jean-Jacques Marie
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2021/03/01/revolte-cronstadt

    Il y a cent ans, le 1er mars 1921, une insurrection éclate à Cronstadt, île dressée au milieu du golfe de la Baltique, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Petrograd, et qui en défend l’accès. Près de 20 000 hommes sont entassés sur les navires immobilisés par les glaces et dans les forts. Au bout de dix-sept jours, la révolte sera écrasée par l’Armée rouge. C’est à cet épisode tragique qu’est consacré Cronstadt 1921, aux éditions Les Nuits Rouges, qui ont auparavant publié le riche livre de Stephen Smith sur la révolution dans les usines en Russie (Petrograd rouge) et republié les souvenirs de l’anarchiste américaine Emma Goldman sur ses deux années passées en Russie (L’agonie de la révolution). Les éditeurs proposent ici une chronique à seize voix, de participants (Trotsky, Petritchenko le président du comité révolutionnaire des insurgés), de témoins (Alexandre Berkman, Emma Goldman, Victor Serge) et d’historiens divers aux points de vue contrastés. Un choix conclu par une postface intitulée : « L’espoir raisonné d’un socialisme libertaire ».

    Cronstadt 1921. Chronique à plusieurs voix de la révolte des marins et de sa répression. Les Nuits Rouges, 216 p., 12,50 €

    #Révolution_russe #livre

    • Which Side Are You On ?

      Une remarque, néanmoins. Les éditeurs, évoquant le sort de Petritchenko, écrivent : « Il est réputé être entré en contact avec des membres de l’émigration tsariste, mais rien n’a été prouvé de façon certaine, et, en tout cas, il n’y eut aucun lien organisationnel entre eux. » L’affirmation est discutable. Petritchenko et quatre autres anciens insurgés communiquent à David Grimm, représentant en Finlande du général contre-révolutionnaire Wrangel, alors stationné à Bizerte sous la protection du gouvernement français, une lettre datée du 31 mai 1921, proposant une alliance au général blanc [1].

      Pour les cinq signataires, « des actions isolées ne permettent pas de renverser les communistes ». Ils veulent donc « s’unir avec tous les groupes antibolcheviks à des conditions » fondées sur « l’expérience tirée de leurs trois années de lutte contre le communisme ». Ils proposent un accord en six points, dont certains inacceptables pour les Blancs comme le maintien de la terre aux paysans, la liberté des syndicats et le refus des épaulettes d’officiers. Pour séduire Wrangel, les cinq hommes affirment : « le soulèvement de Cronstadt avait comme seule fin de renverser le parti bolchevik ». Ils insistent sur l’importance tactique du slogan « tout le pouvoir aux soviets et pas aux partis » qui « constitue une manœuvre politique adéquate car elle suscite la scission dans les rangs des communistes et est populaire dans les masses […] Sa signification politique est très importante, car il arrache aux communistes l’arme qu’ils utilisent habilement pour réaliser les idées communistes ». Ils ajoutent : « après le renversement des communistes nous jugeons indispensable l’instauration d’une dictature militaire pour lutter contre l’anarchie possible et garantir au peuple la possibilité d’exprimer librement sa volonté dans le domaine de l’édification de l’État », garantie que les dictatures militaires offrent rarement. Le général Wrangel ne répond pas. Petritchenko, en octobre, proclame avec le général monarchiste Elvengren un « comité des organisations combattantes du Nord », qui ne verra jamais le jour.

      #guerre_civile #Russes_blancs #dictature_militaire
      #Jean-Jacques_Marie

    • Trotsky, un homme à abattre : documentaire d’Elin Kirschfink & Marie Brunet-Debaines à voir sur Arte.tv jusqu’au 30 décembre 2025.

      L’opinion de Jean-Jacques Marie, recueillie par Michel Sérac (Cermtri).

      Michel Sérac : Quel est ton point de vue dʼhistorien et de biographe sur le #documentaire Trotsky, lʼhomme à
      abattre ?

      #Jean-Jacques_Marie : Ce documentaire donne une image honnête de la situation de #Trotsky pendant cette période de son exil. Il a néanmoins le défaut dʼêtre un peu court politiquement et donc de ne pas permettre de vraiment comprendre pourquoi Trotsky est pour #Staline « lʼhomme à abattre » au plus vite, et pourquoi lʼenjeu est vital pour Staline, surtout après la collaboration que ce dernier a proposée à Hitler.

      #assassinat #stalinisme

  • Sygmunt Stein, Ma guerre d’Espagne. Brigades Internationales : la fin d’un mythe, Paris, Seuil, 2012, 266 p., 19 €
    25 mai 2013

    I – Le récit

    En 2012, les éditions du Seuil publient un livre de souvenirs (écrit en 1938) de Sygmunt Stein, un ancien combattant juif des Brigades internationales, Ma guerre d’Espagne, avec un sous-titre volontairement provocateur, Brigades internationales : la fin d’un mythe, et une postface rédigée par un spécialiste de l’histoire du communisme et du trotskysme (mais pas des Brigades), Jean-Jacques Marie. L’ouvrage connaît un certain succès médiatique, de par son contenu – anti-stalinisme et anti-communisme mêlés – qui vient renforcer une des tendances actuelles des travaux sur le communisme, mais suscite aussi une controverse dans le milieu des historiens travaillant (ou ayant travaillé) sur les Brigades. La suite sur
    http://dissidences.hypotheses.org/3369