• La connaissance scientifique comme contenu en calcul
    http://www.scilogs.fr/complexites/le-collectionneur-universel-partie-4

    À la condition de ne pas les considérer seules mais associées à l’univers ou à des parties de l’univers, les connaissances scientifiques sont comme les couples théorème-démonstration, c’est-à-dire de la complexité organisée. Celle-ci provient des résultats de longs calculs qui sont ceux des processus d’exploration de la recherche scientifique. Les connaissances scientifiques sont du contenu en calcul.

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    Cette façon de concevoir la connaissance scientifique comme un calcul irréductible mémorisé pourra sembler un peu simplificatrice et on pourra douter de son utilité. Elle n’évoque pas (directement) de notions comme la culture, les contextes économiques, historiques et sociaux favorables, le concept d’épistémé de Michel Foucauld, la construction hiérarchique et interdépendante des connaissances et bien d’autres notions utilisées en histoire ou en épistémologie des sciences. Il est vrai que notre façon de parler de la science est abstraite et théorique et qu’elle n’entre pas dans le détail. Cependant elle constitue une sorte de chapeau : une formulation préalable, compatible avec ce qu’un regard plus fin découvrira. Cette vision permet de penser de manière unifiée une grande partie des activités humaines, et confirme l’idée du collectionneur universel : quand l’être humain mène des travaux scientifiques, de même que lorsqu’il fait des mathématiques ou produit des œuvres d’art, il construit de nouvelles structures — par des calculs nouveaux, dont il mémorise les résultats —, il enrichit sa collection d’objets organisés, et en enrichit le monde. Il accroît la profondeur logique de Bennett de l’univers.

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