• Affaire Sarkozy-Kadhafi : chronique d’un potentiel scandale d’État – Jeune Afrique
    https://www.jeuneafrique.com/1061646/politique/affaire-sarkozy-kadhafi-chronique-dun-potentiel-scandale-detat

    L’ex-président français Nicolas Sarkozy et le défunt Mouammar Kadhafi.

    Depuis 2011, l’ancien président français est soupçonné d’avoir usé de fonds libyens pour financer sa campagne présidentielle de 2007. JA résume une affaire aux multiples rebondissements et qui dure depuis presque dix ans.

    C’est le dernier épisode en date d’une saga qui dure depuis près de dix ans : le 16 octobre, l’ex-président français Nicolas Sarkozy est mis en examen pour association de malfaiteurs dans le cadre de l’enquête sur un éventuel financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Retrouvez sur cette page les dernières actualités d’une affaire hors-norme, et qui pourrait déboucher sur un véritable scandale d’État.

    #Sarkozy #jeune_afrique

  • Les cas de #COVID-19 au #Royaume-Uni triplent en quinze jours - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/fr/articles/2020/10/09/cvuk-o09.html
    https://www.wsws.org/asset/8771fe29-e019-4f1a-a748-93d149059fa8?rendition=image1280

    Les affirmations mensongères du gouvernement selon lesquelles les #enfants et les #jeunes n’étaient pas vulnérables au #coronavirus et que les #écoles et les #universités pourraient rouvrir en toute sécurité sont totalement discréditées. Les cas de coronavirus augmentent dans presque tous les groupes d’âge. Dans une nouvelle étude publiée par le Lancet, « L’évolution démographique du COVID-19 », l’une des revues médicales les plus respectées au monde a noté que : « Selon une analyse de 6 millions de cas [au niveau international] entre février et juillet 2020, le nombre des personnes infectées âgées de 15 à 24 ans sont passées de 4,5% à 15% ... » En Angleterre, « la plupart des nouvelles infections identifiées entre le 17 et le 30 août 2020 concernaient des personnes âgées de 20 à 29 ans. »

    Une abondance de preuves montre à quel point le coronavirus frappe le plus durement la classe ouvrière, en particulier dans les usines et les bureaux. La propagation du COVID-19 dans le nord de l’Angleterre est présentée dans les médias comme une disparité régionale. Mais les zones les plus infectées se trouvent dans des régions désindustrialisées et socialement défavorisées où moins de personnes travaillent à domicile.

  • Rapport de Al-Shabaka disponible ici en anglais et en pdf :

    Reclaiming The PLO, Re-Engaging Youth
    Nijmeh Ali, Marwa Fatafta, Dana El Kurd, Fadi Quran et Belal Shobaki, Al-Shabaka, le 13 août 2020
    https://al-shabaka.org/focuses/reclaiming-the-plo-re-engaging-youth

    La plupart des textes de ce rapport ont été traduits en français :

    La reconstruction de l’OLP : le Jihad islamique et le Hamas peuvent-ils y contribuer ?
    Belal Shobaki, Al-Shabaka, le 13 août 2020
    https://www.chroniquepalestine.com/reconstruction-olp-jihad-islamique-et-le-hamas-peuvent-ils-y-con

    La question de la représentation palestinienne : Élections vs Recherche d’un consensus
    Nijmeh Ali, Al-Shabaka, le 13 août 2020
    http://www.ism-france.org/analyses/La-question-de-la-representation-palestinienne-lections-vs-Recherche-d-u

    Le leadership palestinien par la résistance ou la perpétuation sans leader ? Le rôle de la jeunesse
    Fadi Quran, Al-Shabaka, le 13 août 2020
    http://www.ism-france.org/analyses/Le-leadership-palestinien-par-la-resistance-ou-la-perpetuation-sans-lead

    Un modèle de guidance émanant de la diaspora palestinienne aux Etats-Unis
    Dana El Kurd, Al-Shabaka, le 13 août 2020
    https://charleroi-pourlapalestine.be/index.php/2020/10/03/un-modele-de-guidance-emanant-de-la-diaspora-palestinienne

    Rendre des comptes : L’OLP, d’hier à demain
    Marwa Fatafta, Al-Shabaka, le 13 août 2020
    https://charleroi-pourlapalestine.be/index.php/2020/10/03/rendre-des-comptes-l-olp-d-hier-a-demain

    Transcender la crise du mouvement national palestinien
    Al-Shabaka, le 13 août 2020
    https://www.chroniquepalestine.com/transcender-crise-mouvement-national-palestinien

    Il n’a jamais été aussi urgent d’envisager de rétablir l’OLP en tant que direction représentative du peuple palestinien dans toutes ses réalités géographiques, sociales et politiques. Ce rapport met en évidence les questions les plus urgentes auxquelles il faut s’attaquer pour y parvenir, notamment la réconciliation entre les factions politiques, les mécanismes de représentation et de responsabilité, et les modèles de direction. De telles mesures peuvent nous permettre de reconquérir l’OLP et d’atteindre l’objectif de libération.

    #Palestine #OLP #Al-Shabaka #Jeunesse #Jihad_islamique #Hamas #Élections #Résistance

  • Feu vert de la Cnil pour TaData, l’application qui monétise les données des jeunes
    https://www.bfmtv.com/economie/feu-vert-de-la-cnil-pour-ta-data-l-application-qui-monetise-les-donnees-des-j

    Cette application avait créé la polémique, elle a opéré des modifications pour être conforme à la législation. L’application TaData va pouvoir poursuivre ses activités. Cette plate-forme avait créé la polémique en février dernier en proposant aux 15-25 ans de vendre leurs données personnelles aux annonceurs contre un peu d’argent ou des bons d’achats. La Cnil, le gendarme des données personnelles avait lancé une enquête peu après le lancement de l’application, à la suite d’un signalement de l’association (...)

    #Tadata #données #bénéfices #jeunesse #marketing #publicité #microtargeting #profiling (...)

    ##publicité ##CNIL

    • « On reste totalement opposé à la monétisation des données. On considère que ce sont des choses qui font partie de vous, qui ont un côté inaliénable. Les vendre est susceptible de créer une dissymétrie sur le marché où les personnes en situation de précarité vont être obligées de vendre leurs données tandis que les plus riches auront une meilleure protection de leur vie privée », a-t-il ajouté.

  • #Covid19 en France : combien de #jeunes à l’hôpital ?
    https://threadreaderapp.com/thread/1310298550744555522.html

    il y a des données officielles sur les hospitalisations par classe d’âge, mais elles sont rarement représentées graphiquement.

    Et fait, pendant la phase 1, les jeunes ont été nettement moins exposés au virus que les adultes. Peu sont morts, mais il y a eu quand même pas mal d’enfants et d’ado hospitalisés, même si c’est sans commune mesure avec les adultes.

  • Belfast, 1977-1982 : les Troubles à la sauce punk
    https://www.franceculture.fr/emissions/juke-box/belfast-1977-1982-les-troubles-a-la-sauce-punk


    En #1976, l’Irlande du Nord s’enfonce toujours plus dans la haine et les violences. Tandis que les prisonniers républicains enfermés à Long Kesh entament la fameuse blanket protest, Belfast est gagnée par une brutale fièvre musicale, celle du punk dont le no future parle tout particulièrement à la #jeunesse locale.

    La multiplication des attentats par les groupes paramilitaires engendre un climat de méfiance et de peur, la construction de murs entre les quartiers protestants et catholiques, et la disparition de zones neutres, espaces mixtes où pouvaient jusqu’alors se rencontrer les jeunes des deux communautés. Chacun se retranche désormais dans son territoire. A la suite de l’attaque qui coûte la vie à trois membres du Miami Showband début 1975, les groupes étrangers refusent de venir se produire sur place....

    Le punk va alors engendrer une prolifération de groupes (The Outcasts, Stiff Little Fingers, Rudi, The Undertones, etc) encouragés et produits notamment par Terri Hooley qui ouvre en 1976 dans un immeuble abandonné du centre-ville de #Belfast Good Vibrations, disquaire et label.
    Contestataire, le punk nord irlandais de cette époque ne prête allégeance à aucune idéologie politique. Il est simplement désabusé, prônant une #révolte existentielle et esthétique plutôt que politique. Quoique : l’espace de quelques années, il permettra, via ses salles de concerts et ses lieux de sociabilités, de rapprocher des communautés divisées.

    Merci pour leur aide à Pauline Vermare et Anne Girard Esposito.

    Programmation musicale et archives

    Archive pré-générique : « Cette frontière ubuesque, qui coupe les maisons en deux... » extrait de Sans ordre de bataille, combat sans triomphe, France Culture, 14-10-94 (prod. Jean Daive)
    Midnite Cruiser : Striker (1977) réédité sur la compilation Bloodstains Across Northern Ireland (1998) - fond sonore -
    The Undertones : Teenage kicks (1978)
    Angelic Upstarts : Last night another soldier, réédité sur la compilation Oi ! The album (1980) - fond sonore -
    Stiff Little Fingers : Alternative Ulster (1978)
    John Lennon and Yoko Ono : Sunday bloody sunday, sur l’album Some time in New York City (1972) - fond sonore -
    Archive : incidents à Belfast, France inter, 15-08-1969
    The Outcasts : Just aNother Teenage Rebel (1978), réédité sur la compilation Good vibrations : a record shop, a label, a film soundtrack (2013)
    Clubsound : Belfast, Belfast (1976) - fond sonore -
    Gang of Four : Armalite Rifle (1978)
    Miami Showband : There won’t be anymore (1974) - fond sonore -
    Sex Pistols : Anarchy in the UK, extrait de l’album Never Mind The Bollocks (1977) - fond sonore -
    The Clash : White Riot, extrait de l’album The Clash (1977)
    Niney the Observer : Blood and fire (1971) - fond sonore -
    Rudi : Big time (1978) réédité sur la compilation Bloodstains... (déjà citée)
    Victim : Strange Thing By Night (1978) réédité sur la compilation Bloodstains... (déjà citée) - fond sonore -
    Extrait du film Good Vibrations, réalisé par Glenn Leyburn et Lisa Barros D’Sa et sorti en 2013
    Ruefrex : One by one (1979)
    Loren Connors : Air for Bobby Sands and the hunger strikers, extrait de l’album As Roses Bow- Collected Airs (2007) - fond sonore -
    Archives : Belfast après la mort de Bobby Sands (France inter et Soir 3, 5-5-1981) et déclarations de Margaret Thatcher
    Au Pairs : Armagh, album Playing With A Different Sex (1981)
    Rudi : The pressure’s on (vers 1980)
    The Cranberries : Zombie, extrait de l’album Everybody else is doing it, so why can’t we ? (1993) - fond sonore -
    Stiff Little Fingers : Barbed wire love, de l’album Inflammable material (1979)

    Pour aller plus loin

    Spitrecords, l’excellent site du #punk en #IrlandeduNord réalisé par Sean O’Neill (en anglais).

    Plusieurs articles de Timothy Heron, auteur en 2015 d’une thèse sur le même sujet, ici (en français) ou là (en anglais).

    #podcast #jukebox #franceCulture

  • Entre deux confinements

    Balade ce soir 16 septembre 2020 dans Toulouse, 22h30, retour par le petit parc ouvert la nuit qui permet de rejoindre Blagnac à vélo.

    Un policier municipal au volant d’une voiture de police manœuvre difficilement son véhicule et on se demande même en rigolant si ils n’a pas bu parce qu’il s’y reprend à trois fois puis il cale la voiture sur le trottoir à l’entrée du parc où il a vainement tenté d’entrer.

    Sous les arbres éclairés par les lampadaires, on aperçoit une dizaine de jeunes tous avec des masques et debouts autour d’une table qui discutent silencieusement en faisant visiblement attention à la distance entre chacun.
    Je passe près d’eux pour signaler la présence des keufs, ils ont tous l’air bien calmes et une fille me sourit des yeux.

    Les policiers sont descendus du véhicule et s’approchent en brandissant le rayon lumineux de leurs torches sur les jeunes pour leur dire de dégager « pas de discussion, si vous ne partez pas immédiatement, c’est 150€ par personne »
    On est trois à regarder la scène interloqués à moins de 20 mètres de là. J’interpelle poliment mais avec une forte voix espérant leur faire honte en dénonçant publiquement leurs agissements et leur demande de cesser leur intervention, que c’est de l’abus de pouvoir parce qu’il n’y a aucune perturbation et qu’ils ont tous leurs masques et respectent les gestes barrières. Peine perdue, ce sont les jeunes qui me demandent de laisser tomber, car c’est toujours la même chose.
    Pendant ce temps, un peu plus haut sur le boulevard il y a des restaurants avec du monde à l’intérieur et autant sur les terrasses des trottoirs qui empêchent les piétons de circuler.
    J’ai juste gueulé en partant que la police ne vienne pas se plaindre que tout le monde les hait parce qu’ils sont vraiment pires que dégueulasses.

    #police_covid
    #toulouse_sous_moudenc
    #droite_toulousaine
    #commerce
    #jeunesse
    #ne_pas_laisser_faire

  • « Les jeunes représentent un angle mort de l’Etat-providence français », Tom Chevalier
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/05/les-jeunes-representent-un-angle-mort-de-l-etat-providence-francais_6051065_

    Le chercheur Tom Chevalier s’étonne, dans une tribune au « Monde », de l’absence d’accès des 18-25 ans aux minimas sociaux, pourtant recommandé par tous les rapports et les études, alors que la crise actuelle touche principalement les jeunes

    Tribune. Les jeunes âgés de 18 à 29 ans présentent un taux de pauvreté monétaire (revenu inférieur au seuil de 50 % du revenu médian) quatre fois supérieur à celui des personnes âgées de plus de 60 ans : environ 13 % contre 3 % en 2017 d’après l’Insee. Il s’agit également de la tranche d’âge dont le taux de pauvreté a le plus progressé ces dernières années, avec une hausse de près de 50 % depuis 2002.

    La crise économique de 2007, puis celle engendrée par la situation sanitaire due au Covid-19, ont progressivement dégradé les conditions de vie des jeunes. Ceux-ci représentent donc la partie de la population la plus touchée par la pauvreté. Pourtant, ils sont exclus du dispositif principal de lutte contre la pauvreté, à savoir le revenu de solidarité active (RSA). Paradoxe.

    Le RSA n’est en effet pas ouvert aux jeunes de moins de 25 ans. C’est une spécificité française puisque, dans la quasi-totalité des pays européens, les jeunes peuvent bénéficier du revenu minimum dès 18 ans, et que les jeunes adultes français de moins de 25 ans sont presque les seuls en Europe (avec les Espagnols et les Luxembourgeois) à être toujours considérés comme des enfants par l’Etat social. Même l’Italie, un pays à forte tradition familialiste, a récemment mis en place un revenu minimum (reddito di cittadinanza), sans condition d’âge.

    La tradition familialiste française

    Dans la plupart des pays, quand on devient adulte civilement (majorité civile) et politiquement (droit de vote), on le devient aussi socialement. Pas en France. Plusieurs raisons peuvent rendre compte de cette exception. Tout d’abord, la tradition familialiste française : on considère que c’est d’abord à la famille de prendre en charge ses « grands enfants », et c’est la raison pour laquelle les jeunes représentent un angle mort de l’Etat-providence français.

    Ce qui reporte la charge des difficultés sociales des jeunes sur les familles – renforçant d’autant l’importance des origines sociales et par conséquent les inégalités entre jeunes – et laisse à l’abandon ceux qui sont sans famille ou dont la famille n’a pas les ressources suffisantes pour les aider (« Les transferts familiaux vers les jeunes adultes en temps de crise : le charme discret de l’injustice distributive », Adrien Papuchon, Revue française des affaires sociales n°1-2, 2014).

    Ensuite, la critique d’un éventuel « assistanat » est récurrente dans le débat public : s’ils recevaient le RSA, les jeunes se reposeraient sur ce revenu, sans chercher d’emploi. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’allocation d’insertion en faveur des jeunes primo entrants sur le marché du travail fut supprimée en 1992, et que le « RSA jeunes », créé en 2009, établit des conditions trop restrictives et déconnectées des conditions de travail des jeunes en en limitant l’accès à ceux qui ont travaillé deux ans sur les trois dernières années.

    La critique d’assistanat envers les plus pauvres n’est pas fondée

    De fait, le RSA n’a finalement touché qu’environ 9 000 jeunes. Or, l’accès au revenu minimum n’affecte pas la recherche d’emploi des jeunes (« Le RMI et son successeur le RSA découragent-ils certains jeunes de travailler ? Une analyse sur les jeunes autour de 25 ans », Olivier Bargain et Augustin Vicard, Economie et Statistique n° 467-468, 2014). Les travaux d’Esther Duflo sur la pauvreté ont notamment montré que cette critique d’assistanat envers les plus pauvres n’était pas fondée empiriquement.

    Surtout, il est possible d’articuler plus étroitement le bénéfice du revenu minimum aux dispositifs d’accompagnement vers l’emploi ou la formation, comme c’est le cas dans les pays nordiques dans le cadre des « garanties jeunesse ». S’il existe également en France une Garantie Jeunes, elle ne permet pas de couvrir la totalité des jeunes en situation de pauvreté : pour cela, il faudrait l’articuler à l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans, ou changer de dimension en la transformant en un véritable droit social équivalent (« Arrêtons de les mettre dans des cases ! Pour un choc de simplification en faveur de la jeunesse », Célia Verot et Antoine Dulin, Rapport au premier ministre, mars 2017).

    Enfin, le coût budgétaire de la mesure demeure le sous-texte nécessaire à la compréhension d’une telle absence de décision. L’Inspection générale des affaires sociales, reprenant une étude de la Drees de 2012, a par exemple estimé le coût de l’ouverture du RSA aux 18-25 ans (non-étudiants) entre 1,5 et 3 milliards d’euros (« La protection sociale des jeunes de 16 à 29 ans », Rapport 2015 de l’Inspection générale des affaires sociales).

    Le « revenu universel d’activité » pour les moins de 25 ans

    A titre de comparaison, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) a coûté 21 milliards en 2018, et le « plan jeunes » présenté le 23 juillet 6,5 milliards. C’est donc une réforme qui dépend en fin de compte d’une volonté politique forte en faveur des jeunes précaires, alors que ses effets seraient considérables en termes de réduction de la pauvreté (« Repenser les minima sociaux - Vers une couverture socle commune », Chistophe Sirugue, Rapport au premier ministre, avril 2016).

    Lors du débat sur la mise en place d’un éventuel « revenu universel d’activité » remplaçant l’ensemble des minima sociaux, la question de l’âge a été posée : faut-il ouvrir ce nouveau dispositif aux moins de 25 ans ? Si l’on a pu penser un temps que ce soit le cas, répondant ainsi à l’exemple de la quasi-totalité des pays d’Europe, au souhait des organisations jeunesse et aux nombreux rapports administratifs l’ayant appelé de leurs vœux (Concertation citoyenne sur le revenu universel d’activité - Synthèse des ateliers citoyens, octobre-décembre 2019), il semble que ce ne soit plus le cas puisque Gabriel Attal, alors secrétaire d’Etat à la jeunesse, s’est exprimé contre cette ouverture dans une interview le 26 mai 2020.

    Or, le contexte actuel rend d’autant plus nécessaire cette entrée des jeunes dans le droit commun des minima sociaux : si la crise sanitaire actuelle a principalement touché les plus âgés, la crise économique et sociale qui s’ensuit va concerner les jeunes en premier lieu, avec, entre autres, une montée du chômage et de la pauvreté. Cette situation, qui se retrouve dans tous les pays selon l’Organisation internationale du travail (OIT) comme selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), va également accroître les problèmes de santé mentale ainsi que la défiance politique des jeunes.

    La reconnaissance du statut de citoyen social

    Certes, le « plan jeunes » propose une palette de dispositifs pour aider les jeunes dans ce nouveau contexte. Il ne peut toutefois ni répondre à toutes les futures situations de pauvreté qui surviendront (accentuées par la future réforme de l’assurance chômage repoussée à 2021, qui augmentera la durée de cotisation de quatre à six mois), ni endiguer la crise de confiance des jeunes à l’égard des institutions, sans leur faire confiance en retour en reconnaissant leur statut d’adulte dans le cadre de la protection sociale.

    Si, comme l’a déclaré le 22 août à la presse la nouvelle secrétaire d’Etat à la jeunesse, Sarah el Haïry, être jeune en France « c’est être au cœur du système de solidarité », alors la première étape est de leur ouvrir ce qui constitue le premier pilier de cette solidarité : la reconnaissance du statut de citoyen social et son corollaire, l’accès au revenu minimum.

    Tom Chevalier travaille sur les politiques publiques en direction des jeunes en Europe. Il est notamment l’auteur de La jeunesse dans tous ses Etats (PUF, 2018).

    #Revenu #droits_sociaux #jeunes #RSA #RUA

  • C’est bien connu, le numérique démultiplie l’offre musicale. Mais diversifie-t-il pour autant les goûts musicaux, et principalement ceux des jeunes ? #musique #jeunes #culture

    http://sms.hypotheses.org/8396

    Le numérique diversifie-t-il vraiment les goûts musicaux ?

    Demandez à quelqu’un, et plus particulièrement à un jeune, ce qu’il écoute comme musique. Souvent, sa réponse spontanée sera : « de tout ». C’est en tout cas cette réponse que j’ai obtenue de manière dominante au cours des entretiens réalisés dans le cadre de ma thèse sur les pratiques d’écoute musicale des adolescents à l’heure du numérique. Mais en affinant les questions sur les genres écoutés, les artistes préférés et les moments particuliers d’écoute, les musicophiles – c’est-à-dire ceux qui ont un lien faible ou fort avec l’écoute musicale – délaissent pourtant systématiquement des genres musicaux et/ou des artistes. En fait, nul n’écoute « de tout », même quand il affirme le contraire.

    Derrière ce « de tout » se cache une croyance en l’éclectisation des goûts musicaux, notamment chez les jeunes, que l’on met souvent en perspective avec la digitalisation de l’écoute musicale. Et de fait, plusieurs indices sont convergents. D’abord la musicalisation de la société occidentale n’est plus à démontrer : elle est à la fois due à un effet de génération (depuis les années 1960, chaque génération écoute davantage de musique que la précédente), doublé d’un effet d’âge, les 15-25 ans écoutant plus de musique que leurs congénères plus ou moins âgés. D’autres indices comme la démocratisation des dispositifs socio-techniques d’écoute (téléphone portable, lecteur MP3, casque…), ainsi que la baisse des prix de vente des équipements d’enregistrement, ou encore la forte exposition médiatique de la musique (naissance de MTV, multiplication des chaînes TV et des stations de radio musicales, développement des télé-crochets) vont dans le même sens (...)

  • Virus adds to deep despair felt by war-weary young Arabs
    https://apnews.com/cbfa274c75c54b05477583372ab79ea0

    He was working on opening a bakery in Iraq. She was preparing to leave to England, where she would spend a year working on her masters’ degree in pharmacy. After that, they would reunite, get married and start a family.
    Those dreams came to a screeching halt with the outbreak of the coronavirus, as countries shut down, economies buckled and global chaos followed. Her university admission is now on hold, the bakery project has fallen behind schedule, her family’s income has gone down by 40% and she frets about losing her job at a local pharmacy. Al-Diwani and Athir Assem, 26, are among millions of young people in the Middle East whose pursuit of jobs or plans for higher education and marriage have been upended by the pandemic, plunging them into the kind of deep uncertainty and despair they had hoped to leave behind. Such turmoil is universal in the wake of the pandemic, but the despair is particularly pronounced in the Middle East, where wave after wave of war, displacement and disease has left this generation feeling bitter and hopeless. While in the West, many who have become unemployed believe they will eventually get their jobs back or somehow recover from the recession, the pandemic in some Arab countries was the final blow to economies now on the cusp of complete collapse.
    The strains are also made harder because, in the Arab world, lives for young adults tend to be more scripted than for their counterparts in the West. Cultural expectations put more pressure on males to earn enough so they can move out, marry and provide for families.
    “For many young people, seeing economies crumble the way that they are and seeing their prospects vanish before their eyes ... it’s undoubtedly going to be taking a huge toll on mental health and well-being,” said Tariq Haq, a Beirut-based senior employment specialist with the U.N. labor agency.

    #Covid-19#migrant#migration#moyenorient#sante#santementale#émigration#economie#jeunesse#famille

  • Les symboles ne naissent pas, ils se construisent

    Tomás Ibáñez

    https://lavoiedujaguar.net/Les-symboles-ne-naissent-pas-ils-se-construisent

    Pendant de nombreuses années l’origine du A cerclé fut enveloppée d’un épais mystère. Au début, personne ne se souciait d’où avait surgi ce signe particulier qui accompagnait parfois certains graffitis anarchistes. Cependant, au fur et à mesure que cette icône se consolidait jusqu’à devenir un symbole incontesté de l’anarchisme, l’intérêt pour ses origines se mit à croître et la totale ignorance de ses sources fit surgir de multiples spéculations et légendes sur son origine. C’est ainsi que prit corps la croyance selon laquelle le A cerclé avait accompagné l’anarchisme depuis toujours, tandis que fleurissaient des histoires qui étaient parfois aussi détaillées qu’elles étaient immanquablement fausses.

    Certaines assuraient que l’on pouvait deviner un A cerclé peint sur le casque d’un milicien pendant la révolution espagnole, alors qu’il ne s’agissait que de la représentation d’une cible ; d’autres prirent pour un A cerclé ce qui n’était qu’une équerre et un fil à plomb qui figuraient vers 1870 sur le sceau du conseil fédéral de l’Association internationale des travailleurs d’Espagne ; d’autres encore le firent remonter à Proudhon et à son idée de l’anarchie (A) comme expression de l’ordre (O) ; certains crurent même voir un A cerclé dans ce qui n’était qu’un double « A » inscrit dans la lettre « O » pour représenter les initiales de l’Alliance ouvrière anarchiste. Peu importe, quand bien même ces pistes n’auraient pas fait fausse route tout cela n’avait rien à voir avec l’idée de proposer un A cerclé comme symbole de l’anarchisme. (...)

    #anarchie #symbole #origine #Jeunes_Libertaires #Deleuze #génération

  • Hégémonie psychiatrique : une théorie marxiste de la maladie mentale - ★ ZINZIN ZINE ★
    http://www.zinzinzine.net/hegemonie-psychiatrique-theorie-marxiste-de-la-maladie-mentale.html

    Dans Hégémonie psychiatrique : Une théorie marxiste de la maladie mentale*, Bruce Cohen ouvre de nouvelles perspectives. Il explique le pouvoir et l’influence croissante de la #psychiatrie par son utilité pour le système capitaliste – plus elle est utile, plus elle reçoit de pouvoir, et plus son pouvoir est grand, plus elle devient utile. Plus précisément, il effectue une analyse du DSM-1 jusqu’au DSM-5 afin de montrer comment la psychiatrie a contribué à la transition néolibérale du #capitalisme, obtenant davantage de pouvoir et de prestige par la même occasion. Annotations :

    Cohen conteste la théorie selon laquelle la soif de profit de l’industrie pharmaceutique serait le moteur principal de l’autorité ou de l’« hégémonie » croissante de (...)

    #controle_social #sexisme #_.livres #_Bruce_Cohen #jeunes #discipline #travail #oppression

  • « Ma mère était femme de ménage... »

    C’est le cas de :

    – Gérald Darmanin, suspecté de deux tentatives de viol ;

    – Olivier Dussopt, accusé de corruption par la Saur, en sa qualité de maire d’Annonay ;

    – Acquittator, de surcroit orphelin de père à quatre ans. Accro au scotch, environ une bouteille par jour, avocat de dictateurs africains grâce à qui il est devenu milliardaire depuis dix ans.

    Mimi Marchand a bien travaillé.

    Il y en a peut-être d’autres ?

    On attend avec impatience l’enquête Pléiade de Melon et Melon, de l’Immonde

    • Elisabeth Moreno — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Elisabeth_Moreno

      Son père travaille sur les chantiers et sa mère fait des ménages, ses deux parents ne savent ni lire ni écrire.

      Élisabeth Moreno, une dirigeante franco-cap verdienne de multinationales, a (c’est écrit sur sa page Wikipedia) échappé à l’orientation vers le CAP trop souvent proposée aux jeunes racisé-es. La voilà ministre de l’Égalité des chances dans un gouvernement qui s’est distingué par la destruction des chances à l’école et à l’université des jeunes Français·es racisé·es et/ou de classe populaire et des étudiant·es étranger·es non-communautaires.

      Il y a un côté « je pète l’ascenseur social derrière » moi qui est assez flippant. Mentalité de merde.

      #transfuge_de_classe #parvenu #parvenir #jeune_de_droite

  • La BBC a consacré un reportage approfondi aux pratiques expérimentales de « réassignement de sexe » des jeunes qui sont (enfin) reconsidérées au Royaume-Uni. Le site Transgender Trend résume cette émission : https://www.transgendertrend.com/bbc-newsnight-tavistock-gids
    Un enjeu de droits des #femmes, des #jeunes, des #gays, des #lesbiennes et de soignants qui ont protesté contre l’irruption de l’idéologie dans leur pratique.

  • Pentagon War Game Included Scenario of Gen Z Protests
    https://theintercept.com/2020/06/05/pentagon-war-game-gen-z

    In the face of protests composed largely of young people, the presence of America’s military on the streets of major cities has been a controversial development. But this isn’t the first time that Generation Z — those born after 1996 — has popped up on the Pentagon’s radar. Documents obtained by The Intercept via the Freedom of Information Act reveal that a Pentagon war game, called the 2018 Joint Land, Air and Sea Strategic Special Program, or JLASS, offered a scenario in which members of (...)

    #USDepartmentofDefense-DoD #jeu #militaire #prédiction #lutte #jeunesse

  • Précarité des jeunes : la secrétaire d’Etat Christelle Dubos au chevet de la Seine-Saint-Denis - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/precarite-des-jeunes-la-ministre-prend-le-pouls-du-93-05-06-2020-8330697.


    Saint-Denis, vendredi 5 juin 2020. Visite de la secrétaire d’Etat Christelle Dubos. LP/Gwenael Bourdon

    Une rencontre avec le préfet de Seine-Saint-Denis, Georges-François Leclerc le matin, une pause pizza [plutôt qu’un barbecue de ministre] avec des jeunes en quête d’insertion [et de caillasse] à Saint-Denis le midi, une nouvelle étape à Montreuil auprès d’une association [qui préfère rester anonyme]… Christelle Dubos, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Santé [du Père Noël] et des Solidarités [verbales], a fait le grand tour du [zoo du] 93, ce vendredi.

    [On mouille la maillot pour] Une longue visite destinée à « discuter des conséquences sociales de la crise pour les jeunes » . « Le département de la Seine-Saint-Denis a été fortement touché, c’est un territoire jeune, et ma préoccupation, c’est la précarité qui touche les étudiants, ceux qui sont sortis du système scolaire, ou encore les jeunes actifs qui ont perdu leur travail [de merde] » , énumère-t-elle, rappelant au passage qu’une aide exceptionnelle de 200 euros [et un Mars !] sera versée d’ici le 15 juin à 800 000 jeunes en France, dont 400 000 étudiants [dûment sélectionnés parmi tous ceux placés sous la ligne de flottaison].

    « Il faut faire un plan Marshall pour les travailleurs sociaux »

    « S’il n’y avait pas l’EDI, on ne va pas se mentir, je serais en garde à vue H24 ! » , lance une jeune fille [qui a une tête à se faire contrôler dès qu’elle est dehors] à la ministre, lorsque celle-ci lui demande ce que lui apporte la structure. « C’est énorme pour moi, explique un jeune homme d’une voix douce. Je me suis resocialisé, les éducateurs et les formateurs sont adorables [ça me change de tous ces profs minables qui m’ont traités de débile des années tellement il savent pas quoi faire des élèves et ont besoin de se rassurer façon moche de chez moche]. »

    Ici, les stagiaires suivent d’abord une série d’ateliers — remise à niveau en français, photo, vie quotidienne… « L’objectif est de les remettre dans une dynamique qui leur permettra ensuite de suivre un stage, une formation [si ils en trouvent une pas trop chère, par exemple en apprentissage]. Certains n’ont aucun diplôme, d’autres sont sous main de justice [qui est en fer], ont des problèmes d’addiction… » , explique Rachida Mimoune, directrice du Pôle développement social à La Sauvegarde, association en charge de l’EDI.

    Combattre la précarité est aussi une question de moyens humains [ si on veut, puisqu’il faut pas trop parler cash et moins encore grisbi]. C’est ce que rappelle au passage le directeur général de La Sauvegarde, Stéphane Eudier, [un patron du social] qui a du mal à attirer des recrues, « avec un salaire à peine au-dessus du Smic » . « Il faut faire un plan Marshall pour les travailleurs sociaux [des emplois aidés pas trop mal payés pour faire vivre l’insertion peut-être, plutôt que des CDD payés au lance pierre], sinon on n’y arrivera pas » , assure-t-il à la ministre.

    Plus de moyens pour la Seine-Saint-Denis : c’était la promesse faite à l’automne dernier par le Premier ministre Edouard Philippe, venu à Bobigny annoncer un plan d’urgence pour le département. Est-il toujours d’actualité ? « Les chantiers sont en cours », assure Christelle Dubos [la preuve, on a déjà acheté pas mal de lacrymogènes, de grenades de désencerclement], sans toutefois pouvoir se montrer plus précise sur le calendrier. « Je serai particulièrement attentive aux clauses d’insertion, sur les chantiers correspondant à des investissements de l’Etat [quitte à ouvrir de nouvelles prisons si il le faut] » , ajoute la ministre.

    La secrétaire d’État, c’est évidemment celle qui ne porte pas de masque dans un lieu clos, comme Trump et Bolsonaro. Elle n’a pas à protéger les autres. Par délégation des pouvoirs de la France qu’elle a, sa présence guérit des écrouelles et vaccine contre la Covid. La réductions des risques, c’est comme la morale, pour les autres.

    #jeunes #insertion #précarité #Seine-Saint-Denis #Montreuil

    • Précarité des jeunes : la secrétaire d’Etat Christelle Dubos au chevet de la Seine-Saint-Denis

      La secrétaire d’Etat Christelle Dubos a passé sa journée en Seine-Saint-Denis, à la rencontre des institutions et associations d’insertion.

      Saint-Denis, vendredi 5 juin 2020. Visite de la secrétaire d’Etat Christelle Dubos. LP/Gwenael Bourdon

      Le 5 juin 2020 à 19h24, modifié le 5 juin 2020 à 20h55
      Une rencontre avec le préfet de Seine-Saint-Denis, Georges-François Leclerc le matin, une pause pizza avec des jeunes en quête d’insertion à Saint-Denis le midi, une nouvelle étape à Montreuil auprès d’une association… Christelle Dubos, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Santé et des Solidarités, a fait le grand tour du 93, ce vendredi.

      Difficile de voir autre chose qu’une pure opération de communication (message subliminal : « Christelle Dubos, Seinte-Saint-Denis, Secrétaire d’État »). Si on ne voit pas sa tronche, à cette Christelle-Dubos-secrétaire-d’État, je vois même pas l’intérêt.

      (Accessoirement, je me demande bien pourquoi elle n’a pas fait la « pause pizza » avec le préfet Georges-François, et la rencontre sérieuse avec « les jeunes en quête d’insertion ».)

  • Comment la #jeunesse de sa #population peut expliquer le faible nombre de #morts du #Covid-19 en #Afrique
    https://theconversation.com/comment-la-jeunesse-de-sa-population-peut-expliquer-le-faible-nombr

    Conformément à ce qui est observé dans les pays occidentaux, les risques d’hospitalisation et la létalité dus au Covid-19 sont étroitement liés à l’âge au Burkina Faso. Sur 604 cas positifs (dont 50 décès) analysés, 1,8 % avaient moins de 20 ans, et aucun décès n’avait été enregistré au sein de cette population.

    L’essentiel des décès (66 %) a eu lieu chez les personnes âgées de 60 ans et plus. La moyenne d’âge augmente avec la gravité de la maladie. Elle est de 40 ans chez les non-hospitalisés, de 50 ans chez les hospitalisés, et de 64 ans chez les personnes décédées. On note que la moyenne d’âge des personnes décédées est beaucoup plus basse que celle observée ailleurs – 81 ans en Italie et 79 ans en France par exemple. Elle reflète ainsi la structure de la mortalité du pays, qui compte peu de personnes vivant au-delà de 64 ans. Les analyses statistiques préliminaires montrent que l’effet de l’âge sur la létalité du Covid-19 demeure déterminant, après le contrôle par les facteurs de risque connus de la maladie dont le sexe et les maladies cardio-vasculaires y compris l’hypertension, le diabète et les maladies rénales.

  • « Avec la crise, l’ouverture du RSA aux jeunes est plus urgente que jamais », Léon Deffontaines (MJCF) | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/leon-deffontaines-avec-la-crise-louverture-du-rsa-aux-jeunes-est-plus-urgen

    Treize organisations de jeunesse, dont le Mouvement jeunes communistes de France, s’unissent pour exiger l’accès des moins de 25 ans au revenu de solidarité active dans les mêmes conditions que leurs aînés. Entretien avec Léon Deffontaines, le secrétaire général du MJCF.

    Organisations politiques, syndicales, associatives… au total treize mouvements de jeunesse (1) ont cosigné une tribune et lancé un site dédié ( www.rsamoinsde25ans.fr ) pour interpeller le gouvernement afin d’obtenir l’élargissement de l’accès des jeunes au RSA, alors que la crise accroît une précarité déjà bien installée. Contrairement à leurs aînés, les moins de 25 ans sont pour l’heure sommés d’avoir travaillé au moins deux ans à temps complet sur les trois dernières années pour en bénéficier. « Cette exception est injustifiable et doit cesser » , écrivent ces organisations de jeunesse, dont le MJCF. Son secrétaire général, Léon Deffontaines, revient sur cette initiative.

    Le MJCF est cosignataire d’une tribune pour l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans. Pourquoi est-ce une urgence ?

    Léon Deffontaines La précarité ne commence pas à 25 ans. Avant même la crise sanitaire, un jeune sur cinq vivait en dessous du seuil de pauvreté. Dans de nombreux cas, ils n’ont pas accès au chômage puisqu’ils n’ont pas encore travaillé – en tout cas pas assez – et se lancent, en fin d’études, à la recherche d’un emploi sans aucun revenu, ce qui les plonge dans une très grande précarité. L’accès au RSA – pour l’instant bien trop restreint – devient d’autant plus urgent aujourd’hui que, avec la crise économique et le taux de chômage qui grimpe, toute une génération va arriver en septembre sur un marché de l’emploi déjà saturé. Les situations d’extrême précarité vont donc encore se multiplier. Cette mesure est un filet de sécurité indispensable. Elle doit être accessible à l’ensemble des jeunes. Ils ont le droit de voter, de travailler, de cotiser, de payer des impôts, pourquoi les exclure de ce dispositif de solidarité ? C’est la question que nous posons au gouvernement.
    Face à la précarité, accrue par la pandémie, la réponse du gouvernement a-t-elle été à la hauteur ?

    #paywall #précarité #RSA #Jeunes

    • Chômage : « Pendant les crises, les jeunes sont les variables d’ajustement », Laure Bretton
      https://www.liberation.fr/france/2020/06/04/pendant-les-crises-ce-sont-les-variables-d-ajustement_1790359

      Antoine Dulin préside la commission Insertion et Jeunesse du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Il réclame l’extension du RSA aux moins de 25 ans ainsi qu’un grand plan de création d’emplois aidés, notamment dans le domaine environnemental.

      Les 18-24 ans risquent-ils d’être une « génération sacrifiée » dans la crise économique qui s’annonce ?

      Les jeunes sont les outsiders du marché de l’emploi. Quand ce marché se contracte, ils en deviennent les variables d’ajustement. Fin 2019, le taux de chômage des 18-24 ans était déjà de 18,9 % contre une moyenne de 8,4 % dans la population totale et on avait 1,8 million de jeunes qui étaient sans emploi ni formation. Depuis la fin du confinement, les signaux sont très alarmants : il y a 65 % d’offres d’emploi en moins pour les jeunes sur le site de l’Apec. A Lyon, les missions locales ont enregistré une chute de 80 % des offres. Un jeune sur cinq vivait déjà sous le seuil de pauvreté : ce nombre va exploser. L’économie de la débrouille a disparu. Tout s’est arrêté brutalement : stages, missions d’intérim, petits boulots ou activités des autoentrepreneurs.

      Au début du quinquennat, la majorité a baissé les allocations logement et supprimé les emplois aidés, ce qui a touché particulièrement les jeunes. Vous demandez le rétablissement de ces dispositifs ?

      Le vrai problème dans les dernières réformes, c’est celle de l’#assurance_chômage, avec la nouvelle règle qui veut désormais qu’on cotise six mois, et non quatre, pour avoir droit au chômage. L’étude d’impact de la réforme par l’Unedic montrait, avant le confinement, que cette nouvelle règle allait toucher 32 % des 18-24 ans. Ce sera beaucoup plus dans un avenir proche !

      Toutes les catégories de jeunes vont-elles être touchées ?

      Avant le coronavirus, vous aviez déjà cinq fois plus de chômeurs parmi les non-diplômés. Ce que nous craignons aujourd’hui, c’est un effet cascade. Les emplois précaires vont se multiplier et on va assister à un phénomène de déclassement : des jeunes bac + 5 vont accepter des offres destinées à des bac + 3, et ainsi de suite. En fin de course, ce sont les plus précaires qui vont être pris en étau.

      Vous approuvez les mesures sur l’apprentissage (voir plus bas) ?

      Accroître l’effort budgétaire est une très bonne chose mais l’apprentissage ne répondra pas seul à une crise de cette ampleur. Il faut mettre le paquet sur les emplois aidés. Il faut un plan massif de soutien aux « parcours emploi compétences » (PEC). Ce sont des espaces d’insertion et de réalisation pour les jeunes. On peut cibler ces futurs PEC sur le social et la transition écologique : ce serait gagnant-gagnant pour toute la société.

      L’exécutif parle aussi de primes à l’embauche et d’élargir le service civique…

      Les primes à l’embauche ne sont acceptables que s’il est stipulé que c’est pour des emplois durables. Quant au service civique, c’est un excellent dispositif qu’il faut étendre. Mais ce n’est pas un outil d’insertion, c’est un dispositif d’encouragement à l’engagement des jeunes au service de l’intérêt général. Il ne doit pas être un palliatif à l’absence d’emplois.

      Le gouvernement refuse l’extension du RSA aux moins de 25 ans. Pourquoi est-ce une bonne solution selon vous ?

      Les jeunes de moins de 25 ans sans soutien familial sont les oubliés de notre protection sociale. Il n’existe aujourd’hui aucun filet de sécurité pour eux. Le gouvernement pense que ce n’est pas un horizon pour les jeunes. Mais le RSA n’est un horizon pour personne ! Qui peut vivre aujourd’hui avec 560 [menteurs, ndc] euros par mois ! Ouvrir le RSA permettrait aux jeunes de s’engager dans un parcours d’insertion sans se demander chaque jour comment ils vont manger et où ils vont dormir !

      Mais il y a la « garantie jeunes », un parcours d’accompagnement vers l’emploi ou la formation avec une aide financière, qui fonctionne et que l’exécutif semble prêt à étendre ?

      Cette mesure a fait ses preuves, c’est vrai. Mais c’est un dispositif, et non un droit. Pour l’instant, sa durée est limitée à un an renouvelable six mois et elle est soumise aux aléas de stop and go budgétaire. Il faut se battre chaque année pour que le nombre d’allocataires soit maintenu. De plus, elle ne permet pas de lever tous les freins périphériques à l’emploi. Quand on recherche un logement, le propriétaire préfère une personne avec un RSA car il est solvable [menteur, ndc] . Pareil pour les banques quand un jeune veut un crédit pour passer son permis. Etendre le nombre d’allocataires ne suffira pas. Si demain on dit que c’est un droit, que la durée n’est plus limitée et que l’Etat garantit la pérennité du dispositif avec une allocation du montant du RSA et finance l’accompagnement, alors peu importe son nom, RSA ou garantie jeunes, nous approuverons !

      Apprentissage

      + Mesure phare de ce plan de relance de l’#apprentissage : une aide exceptionnelle pour l’embauche d’apprentis (du CAP aux licences pros) de 5000 euros pour les mineurs et 8000 euros pour les majeurs. Elle sera ouverte de juillet 2020 à février 2021. Elle sera sans condition pour les entreprises de moins de 250 salariés. Pour les 7000 autres, l’aide devra être remboursée si le taux d’alternants parmi les effectifs n’atteint pas les 5% en 2021. L’embauche d’apprentis représentera un coût quasi nul pour la première année, indique le ministère. Zéro euro pour les moins de 21 ans, jusqu’à 175 euros par mois pour les plus de 21 ans.

      https://www.usinenouvelle.com/article/un-plan-de-relance-de-l-apprentissage-et-des-concertations-tous-azimu

      #assistance_aux_entreprises

  • #Patrick_Boucheron : « La #jeunesse a payé un prix extravagant à cette #crise »

    Patrick Boucheron, historien et professeur au Collège de France, est l’invité du grand entretien de Nicolas Demorand et Léa Salamé, à 8h20, sur France Inter.

    Pour entamer ce « Monde d’après », Patrick Boucheron tire le bilan, d’un point de vue historique, de ce #confinement : « On est ramené aux conditions singulières de l’expérience, chacun confronté à sa propre #solitude (...) On a pas tous les mêmes fondations, sûres, et il est temps de descendre à la cave pour voir les dégâts (...) Il y a un gouffre qui s’ouvre devant nous, la #responsabilité_politique c’est l’autre temps, qui vient ».

    « Je me méfie spontanément des intellectuels à thèse (...) il y a une opportunité formidable, l’histoire n’est pas là pour nous rassurer sur nos certitudes, mais pour nous dire ‘là, il y a une entaille’ : ce qui va avoir lieu, c’est à nous d’en décider collectivement, politiquement ».

    « La terre entière a pris une décision incroyable au regard de l’Histoire : défendre toutes les vies, quoi qu’il en coûte »

    Pour Patrick Boucheron, ce geste politique a affirmé le fait que « la #vie est un bien inconditionnel, aujourd’hui, si on doit sauver des vies, ça vaut pour tout le monde, c’est à ce moment-là qu’il faut vérifier qu’on est bien d’accord, pour ceux qui rament dans la vie, ceux qui sont sur des canots en Méditerranée ».

    #Sacrifice_générationnel

    « Je ne vais pas dire que j’ai eu le confinement heureux, parce que franchement me séparer des autres, c’est m’affaiblir » explique l’historien, qui veut avant tout pointer du doigt le tribut payé à cette crise par les jeunes générations : « La jeunesse a payé un prix extravagant, et encore aujourd’hui : il y a eu un sacrifice générationnel, enfant compris, et les #étudiants ».

    « Dans les annonces gouvernementales, les #universités venaient toujours en dernier, après les terrasses et le #Puy_du_Fou de fou, on leur disait : ’elles ne rouvriront pas’. Mais quel scandale ! »

    « On ne parle que des #exames, on s’assure qu’ils [les étudiants] n’ont pas triché, on utilise leurs webcam comme outil de #télésurveillance. Ils [le gouvernement] ne sont pas très précis ni très pressés » estime l’historien et universitaire.

    « La population étudiante n’est pas qu’une question sanitaire : ce sont des lieux de vie et de production du savoir, et on n’a jamais autant parlé de sciences que pendant cette crise ».

    La jeune génération a des solutions

    « On doit dire à la jeunesse qu’elle a peut-être la solution à des questions que leurs ainés ont été incapables de poser (...) J’ai 54 ans, et je suis dans une société ou l’on considère que je suis jeune ! Ça ne va pas ! On encombre ! On doit penser à la jeunesse, il ne faut pas la pousser à la révolte, c’est absurde ! ».

    « On ne peut pas se laisser désigner par une catastrophe, la jeunesse ne peut [accepter de se faire appeler la génération Covid], à eux de donner le nom du temps qu’ils ont vécu (...) l’événement, c’est moins l’épidémie, que la réponse politique : ce sont les jeunes qui doivent dire, aujourd’hui, de quelle génération ils veulent être. »

    « Aujourd’hui ça n’a de sens, quand on est expert de rien, comme moi, [de prendre la parole] que pour dire ’ça commence’. »

    Médecine spectacle

    Sur les leçons à tirer du débat entre experts de la santé, Patrick Boucheron rappelle que des leçons avaient autrefois été tirées après les crises sanitaires provoquées par d’autres virus, comme le Sida ou Ebola, « où l’on avait compris que les médecins avaient besoin de sociologues et d’ anthropologues ». Évoquant, entre autres, des figures comme celles du professeur Raoult, il confesse : « Aujourd’hui, [certains] disent qu’ils ont raison parce que les Français ne leur donnent pas tort, comme Raoult : moi je ne comprends pas ce qu’il dit (...) On a vu comment se construit la #science, c’est compliqué ».

    « On s’est tous autoproclamés virologues, on a l’impression qu’il n’y a plus que ce métier. Or il y a aussi ceux des #sciences_sociales, qui consistent à douter », dit-il en revenant sur l’expérience des années sida : « On a rien à attendre d’une maladie, sinon qu’elle ne nous tue pas et qu’elle passe le plus vite possible, ce sont les malades, les marqueurs sociaux, ça veut dire qu’on va en discuter en commun (...) La #recherche-publique : c’est en faire un enjeu commun. »

    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-03-juin-2020
    #jeunes #SHS

  • Snapchat à Bobigny
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/snapchat-a-bobigny

    Des lycéens de Bobigny expliquent et racontent la place que prend l’application Snapchat dans leur vie quotidienne, les us, les coutumes... et les abus. Petit manuel d’utilisation à l’usage des non-connectés. — <a href="https://my.framasoft.org/u/rouge-glace/?4FcM2A&quot ; title="Permalink">Permalink</a>

    #adolescent-es #documentaire #jeunesse #numérique #podcast #sexualités #telecom #témoignage #vieprivée #éducation

  • « Croire qu’une société développée doit protéger ses aînés au détriment de ses jeunes est une erreur », Anne Lambert
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/03/croire-qu-une-societe-developpee-doit-proteger-ses-aines-au-detriment-de-ses

    La pandémie constitue une crise sociale et générationnelle majeure qui hypothèque l’avenir des jeunes, estime la sociologue Anne Lambert, responsable scientifique de l’enquête Coconel (« Coronavirus et confinement »), dans une tribune au « Monde ».

    Tribune. N’ayons pas peur des mots. La pandémie a creusé les inégalités entre les générations, mais elle a aussi réveillé la guerre – politique, celle-là – entre les âges. Car en matière d’avenir et d’investissements collectifs, c’est bien de choix politiques dont il s’agit. La solidarité a un coût.

    L’enquête Coconel « Logement, travail, voisinage et conditions de vie : ce que le confinement a changé pour les Français », réalisée par l’Ined, est, de ce point de vue, sans appel.

    Rappelons brièvement ses principaux enseignements. Conduite du 30 avril au 4 mai par Internet, auprès de la population adulte française, l’enquête montre que, quel que soit l’indicateur retenu (logement, conditions de vie, revenus, emploi), la situation des jeunes s’est massivement dégradée et ce, plus fortement que pour les autres tranches d’âge.

    Certes, aucune catégorie n’a été épargnée par le confinement et la récession qui a suivi. Mais les jeunes apparaissent les plus touchés par la crise sociale et économique engendrée par la pandémie de Covid-19 et le confinement, en raison de leur précarité aujourd’hui devenue structurelle.

    Vulnérabilités

    Les 18-24 ans constituent la tranche d’âge qui cumule le plus de vulnérabilités, à la fois résidentielles, matérielles et relationnelles. Les jeunes vivent plus souvent dans des logements petits ; ils disposent en moyenne de 36 m2 pour vivre (contre 48 m2/personne dans la population française) et sont plus souvent locataires du parc privé (32 % contre 22 %), ou hébergés chez des proches (29 % contre 7 %).

    Sur le marché du travail, leur situation n’est pas meilleure : avec, en moyenne, des revenus plus faibles, un surchômage (20 %, contre 14 % de la population française), les 18-24 ans travaillaient aussi davantage avec un contrat précaire ou sans contrat de travail (38 %, contre 13 % de la population française) que les autres actifs. C’est donc sans surprise que leur situation fragile, peu prise en charge par les mécanismes collectifs de protection sociale – les jeunes sont par exemple exclus du revenu de solidarité active (RSA) –, s’est dégradée.
    Plus encore, ils ont perdu des plumes en matière d’entraide et de solidarités intergénérationnelles. Les aînés (75 ans et plus) ont en effet capté le surcroît de solidarité apportée par le voisinage pendant la pandémie. Et ce, au détriment des familles et des plus jeunes, qui ont moins reçu de services de la part de leurs voisins pendant le confinement.

    Contraints, pour un tiers d’entre eux, de quitter leur domicile pour rentrer chez leurs parents ou chez des proches à cause de leurs mauvaises conditions de logement, à un âge où se construisent l’autonomie conjugale et l’entrée dans la vie adulte, leur sentiment de bien-être (ou plutôt leur mal-être…) s’est massivement dégradé : 44 % des 18-24 ans se sentent isolés, contre 24 % en temps normal. C’est le cas de 38 % des jeunes qui ont rejoint leur famille pendant la pandémie.

    Une « société de la longévité » contre-productive

    La pandémie de Covid-19 a pourtant réveillé l’appel à la solidarité intergénérationnelle et à la refonte du pacte social, en même temps qu’elle a aiguisé les appétits de la « silver economy » [dédiée aux personnes âgées]. Au nom de la valeur supérieure de la vie (biologique), et du rôle central des aînés dans nos sociétés (mais les 80 ans et plus fournissent-ils encore seulement des services de garde à leurs enfants et petits-enfants ?), il faudrait réaménager nos villes, revoir nos mobilités, réformer nos systèmes de formation universitaire et professionnelle pour préparer le vieillissement de nos sociétés.

    Or l’appel à construire une « société de la longévité » est non seulement contre-productif sur le plan économique, mais il est aussi très largement inégalitaire sur le plan social si l’on n’intègre pas d’emblée la question de son financement. Faut-il le rappeler, l’espérance de vie des ouvriers et des employés est nettement plus courte que celle des cadres et des ménages aisés.

    Surtout, croire qu’une société développée est une société qui protège ses aînés au détriment de ses jeunes – sur qui est reporté le poids de la dette et du financement de la dépendance – est une grossière erreur d’optique. Protéger la vie coûte que coûte, dans un contexte de raréfaction des ressources naturelles et d’argent public limité, est en réalité tout sauf une bonne idée. A moins que la peur de mourir ne soit d’abord celle de nos aînés, qui ne connaîtront ni les conséquences désastreuses du réchauffement climatique ni le recul (déjà engagé) de l’espérance de vie en bonne santé dans les sociétés développées ?
    En définitive, d’abord et avant tout considérée comme une crise sanitaire, la pandémie constitue aussi une crise sociale et générationnelle majeure qui hypothèque l’avenir des jeunes, notamment des plus modestes d’entre eux – mais pas seulement. Les jeunes générations paient un très lourd tribut à la pandémie, dont la plus faible exposition au risque sanitaire ne rend pas compte. C’est avec elles, et pour elles, que nous devons refonder notre pacte social.

    "La jeunesse a payé un prix extravagant à cette crise", Patrick Boucheron
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-03-juin-2020

    Sacrifice générationnel

    "Je ne vais pas dire que j’ai eu le confinement heureux, parce que franchement me séparer des autres, c’est m’affaiblir" explique l’historien, qui veut avant tout pointer du doigt le tribut payé à cette crise par les jeunes générations : "La jeunesse a payé un prix extravagant, et encore aujourd’hui : il y a eu un sacrifice générationnel, enfant compris, et les étudiants".

    "Dans les annonces gouvernementales, les universités venaient toujours en dernier, après les terrasses et le Puy du Fou de fou, on leur disait : ’elles ne rouvriront pas’. Mais quel scandale !"

    "On ne parle que des exams, on s’assure qu’ils [les étudiants] n’ont pas triché, on utilise leurs webcam comme outil de télésurveillance. Ils [le gouvernement] ne sont pas très précis ni très pressés" estime l’historien et universitaire.

    [...] "On doit dire à la jeunesse qu’elle a peut-être la solution à des questions que leurs ainés ont été incapables de poser (...) J’ai 54 ans, et je suis dans une société ou l’on considère que je suis jeune ! Ça ne va pas ! On encombre ! On doit penser à la jeunesse, il ne faut pas la pousser à la révolte, c’est absurde !" .

    "On ne peut pas se laisser désigner par une catastrophe, la jeunesse ne peut [accepter de se faire appeler la génération Covid], à eux de donner le nom du temps qu’ils ont vécu (...) l’événement, c’est moins l’épidémie, que la réponse politique : ce sont les jeunes qui doivent dire, aujourd’hui, de quelle génération ils veulent être."

    Versions cultivées du #jeunisme d’interventions diverses qui cherchent à coller aux aspirations "des jeunes", sans jamais dire un mot de ce que serait une "protection des jeunes", sur un plan social ou écologique.

    #crise_sanitaire #jeunes #jeunesse #vieux

  • Le Défenseur des droits dénonce la #discrimination systémique pratiquée par la police - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/020620/le-defenseur-des-droits-denonce-la-discrimination-systemique-pratiquee-par

    Comme nous l’avions révélé (à lire ici et là), une douzaine de policiers du Groupe de soutien des quartiers (GSQ), surnommés les « tigres » en référence à l’écusson cousu sur leur tenue, ont, des années durant, contrôlé en permanence et sans motif valable des #jeunes âgés de 14 à 23 ans. 

    Ces contrôles discriminatoires et abusifs s’accompagnaient de propos racistes, d’agressions physiques et de transferts injustifiés au commissariat. En décembre 2015, dix-huit de ces jeunes ont déposé plainte, notamment pour « violences aggravées », « agressions sexuelles aggravées », « séquestrations et arrestations arbitraires » et « discrimination ». Compte tenu du caractère #systématique de ce #harcèlement, les victimes ont tenu à concentrer en une seule plainte l’ensemble des faits subis entre 2013 et 2015. 

    Après avoir obtenu, en avril 2018, la condamnation à des peines de #prison avec sursis pour #violences aggravées de trois policiers (ces derniers ont fait appel), ces mêmes jeunes ont assigné le ministre de l’intérieur et l’agent judiciaire de l’État pour « faute lourde », en l’occurrence des faits de « harcèlement discriminatoire » (à lire ici). 

    Dans le cadre de cette procédure, le Défenseur des droits a été saisi en qualité de « amicus curiae », « ami de la cour », personne qui n’a aucun lien avec les parties et qui apporte une expertise objective susceptible d’aider les juges. 

    Dans sa décision rendue le 12 mai, le Défenseur des droits rappelle que, « sur instructions de la hiérarchie, des opérations de patrouille ont été mises en place ayant pour objectif de repérer les regroupements de jeunes et de les “évincer”, c’est-à-dire de leur demander de quitter les lieux lorsque des nuisances de type tapage », par exemple, étaient constatées.

  • Hausse inédite du chômage en avril : 840 000 demandeurs d’emploi supplémentaires, Bertrand Bissuel
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2020/05/28/hausse-considerable-du-chomage-en-avril-22-6-de-demandeurs-d-emploi-de-categ


    Dans une agence Pôle emploi, le 18 mai. ÉRIC GAILLARD / REUTERS

    Le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité s’est accru de 22,6 % en avril dans l’ensemble du territoire. Il s’agit, depuis la mise en place en 1996 de ces séries statistiques, d’une hausse sans aucun équivalent.

    Le marché du travail n’en finit pas de souffrir. En avril, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est accru dans des proportions sidérantes : + 843 000 par rapport au mois précédent, sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte), d’après les données publiées jeudi par Pôle emploi et par la Dares – la direction des études du ministère du travail.

    Il s’agit, depuis la mise en place en 1996 de ces séries statistiques, d’une hausse sans aucun équivalent : elle s’avère bien plus forte (+ 22,6 %) que celle relevée en mars – laquelle dépassait déjà tous les records (+ 7,1 %). En trois mois, les personnes à la recherche d’un poste ont vu leurs effectifs s’envoler de 1,065 million (+ 30,3 % depuis la fin de janvier) : elles sont désormais un peu plus de 4,575 millions dans cette situation – un niveau, là encore, inédit, puisque la barre des 4 millions n’avait jamais été franchie.

    Toutes les tranches d’âge sont concernées, à commencer par les moins de 25 ans (+ 29,4 %). La progression est moindre pour les personnes plus âgées, tout en restant considérable : + 24 % pour les 25-49 ans et + 16,1 % chez ceux ayant au moins 50 ans. L’augmentation touche également toutes les régions, avec une intensité un peu moins marquée dans les territoires d’outre-mer.

    Commerce, services à la personne, hôtellerie…

    La tendance est portée par les personnes « qui recherchent un métier » dans de multiples secteurs, selon la Dares : commerce, services à la personne, hôtellerie et tourisme, transport et logistique, construction, travaux publics, industrie du spectacle…

    A l’inverse, les demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite (catégories B et C) sont nettement moins nombreux (− 3 % par rapport à mars), car les opportunités d’embauche se sont évaporées. Ils sont venus grossir les rangs des personnes sans aucun travail, ce phénomène de vases communicants étant à l’origine des trois quarts de la hausse des effectifs dans la catégorie A. Le nombre d’individus dans les catégories A, B et C fait ainsi un bond de 209 000 en avril (+ 3,6 %).

    Les entrées à Pôle emploi ont pourtant baissé en avril (− 19,1 % pour les catégories A, B et C). Mais dans le même temps, les sorties du dispositif se sont écroulées (− 35 %) : autrement dit, les personnes concernées restent inscrites dans les fichiers, notamment parce qu’elles ne trouvent pas de poste ou de stage de formation.

    Pour ce qui est des « entrées à Pôle emploi », elles vont suivre la décrue des CDD et missions d’intérim, comme de coutume les #licenciements viennent après, les restructurations et fermetures de boites (automobile, commerce de l’habillement, ...), vont cette fois venir après la décrue du dispositif de chômage partiel, l’arrivée des scolarisés va s’échelonner entre juin et octobre.

    #chômage #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit #travailleurs_précaires