• Sénégal : sur le quai de Kayar, des candidats à l’immigration prêts à tout - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64763/senegal--sur-le-quai-de-kayar-des-candidats-a-limmigration-prets-a-tou

    Sénégal : sur le quai de Kayar, des candidats à l’immigration prêts à tout
    Par RFI Publié le : 26/05/2025
    Kayar fait partie des principaux quais de pêche artisanale au Sénégal. Il y a quelques années, c’était un des points de départ importants des embarcations pour l’immigration clandestine. Après plusieurs drames, les autorités ont lancé des campagnes de sensibilisation pour dissuader les jeunes. Des initiatives qui, si elles ont contribué à baisser les départs à partir de Kayar, ne dissuadent pas totalement les candidats à l’immigration.
    Seynabou Sarr, la cinquantaine, vendeuse de poissons depuis plus de 20 ans, seau à la main, vient de s’approvisionner auprès des pêcheurs. Elle ne cache pas son amertume : « Notre souhait est que nos enfants restent ici avec nous pour développer notre commune, mais ce n’est pas le cas. D’ailleurs, vous voyez, l’essentiel des jeunes qui travaillent sur ce quai ne sont même pas natifs de Kayar. Ils viennent d’autres régions. »
    Ces jeunes dont elle parle sont des saisonniers. La pêche en mer, parfois sur plusieurs jours d’affilée, constitue pour eux une sorte d’entraînement pour le grand voyage. Des rangées de pirogues peintes en jaune, rouge et bleu tapissent le long du quai, attendant les prochains à la recherche du poisson. Un peu à l’écart, un groupe d’adolescents discute dans l’une de ces embarcations. Bassirou Mballo, 17 ans, utilise la pirogue de son père. Même si le but affiché est la pêche, il ne perd pas de vue son objectif réel : quitter le Sénégal pour l’Europe. « On a laissé nos parents à la maison. J’ai prévenu que si j’arrête la pêche, j’irai prendre la pirogue pour aller en Espagne. Je n’ai pas peur parce que depuis quatre ans, je pêche. Je vais partir en Espagne », affirme-t-il.
    Ahmed Faye a déjà tenté l’aventure en 2007, en passant par la Gambie et le Maroc. Il avait même pu, selon ses dires, atteindre les côtes espagnoles avant d’être intercepté et refoulé par la police des mers. Même s’il a vu des camarades mourir, il est tenté par une nouvelle aventure : « Dès qu’une occasion se présentera, je repartirai sans réfléchir. Qui ne tente rien n’a rien. Mon travail ici est très pénible et j’espère avoir mieux de l’autre côté. »
    Depuis des dizaines d’années, Seynabou Sarr, de son côté, fréquente le quai de pêche, elle a vu les quantités de poissons diminuer au fil du temps. Et pour elle, il n’y a pas de doute, cela fait partie des raisons qui poussent les jeunes à partir : « C’est vraiment désolant. Tout à l’heure, j’ai acheté ce seau de poissons à 6 000 FCFA, je l’ai revendu à 6 500 ; celui qui l’a porté pour moi, je l’ai payé 200 FCFA et il ne me reste que 300 FCFA comme bénéfice. Ce n’est rien du tout et c’est pénible. C’est ce qui fait que les jeunes partent ailleurs clandestinement, parce que nous n’avons plus rien ici. Ils n’ont pas le choix, et nous ne pouvons pas les retenir. » Comment les retenir quand ils voient pousser de terre de grosses villas appartenant à ceux qui ont pu arriver en Europe ? Ces maisons sont de plus en plus nombreuses, au point que la commune s’est agrandie avec un nouveau quartier appelé Kayar Extension

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#emigration#kayar#peche#jeunesse#migrationirrreguliere#enconomie#sante

  • Le #décrochage_scolaire : un #coût humain et social sous-estimé

    #Apprentis_d’Auteuil alerte sur le coût du décrochage scolaire pour les #jeunes et pour la société. Ce 19 mai, la fondation publie un rapport sur les jeunes qui quittent l’école sans diplôme ni qualification, et sur le coût que représente le décrochage scolaire pour toute la société. Ce rapport montre combien il est urgent de redonner le goût d’apprendre à ces jeunes dans leur intérêt et celui de la collectivité. Exemple au collège Nouvelle Chance d’Apprentis d’Auteuil au Mans.

    Aujourd’hui, en France, plus de 75 000 jeunes quittent chaque année le système scolaire sans diplôme ni qualification. Ces décrocheurs accèdent difficilement à l’emploi, sont plus touchés par le #chômage que les autres jeunes et risquent l’#exclusion. À ce drame humain s’ajoute un surcoût pour la société : accompagner un décrocheur coûte cher à la collectivité.
    Selon les chiffres de l’Éducation nationale, le décrochage scolaire a décru : en 2023, 7,6% des 18-24 ans étaient en dehors du système scolaire contre 11% en 2006. « Trop de jeunes décrochent encore ! constate Jean-Baptiste de Chatillon, directeur général d’Apprentis d’Auteuil. Et les plus vulnérables sont les premiers concernés. Nous refusons de nous y habituer car il existe des solutions. »

    Les plus vulnérables ? Des garçons et des filles en difficulté scolaire, qui ne trouvent pas de sens à l’école, peinent à acquérir les fondamentaux, sont mal orientés, freinés par une santé mentale fragile, victimes de harcèlement scolaire, etc.
    Ces adolescents vivent souvent des difficultés socio-économiques au sein d’un environnement marqué par la précarité ou le chômage. Les difficultés peuvent également être d’ordre familial (ruptures, événement particulier, problèmes d’acculturation, de langue, lien famille-école distendu) ou personnel (liées à la santé, à la mésentente avec les enseignants, à la quête de l’argent facile...)

    « Tous ces facteurs ont des conséquences sur le jeune, sa santé mentale et physique, son comportement en classe, ses résultats scolaires, sa motivation, sa projection dans l’avenir, souligne Julien Pautot, chef de projet au Pôle prévention du décrochage scolaire à Apprentis d’Auteuil. Les difficultés scolaires résultent de difficultés plus larges. Raison pour laquelle les décrocheurs ont besoin d’être accompagnés et suivis individuellement pour retrouver, avant toute chose, confiance en soi et estime de soi. »

    L’innovation du #collège_Nouvelle_Chance au Mans

    En proposant un #accompagnement_renforcé et des #pédagogies_innovantes en matière de #prévention et de #remédiation, Apprentis d’Auteuil démontre que le décrochage scolaire n’est pas une fatalité.
    Au Mans, par exemple, le collège Nouvelle Chance ouvert en 2014, accueille des élèves âgés de 13 à 16 ans qui n’ont plus le goût d’aller à l’école, sont déscolarisés ou en cours de #déscolarisation. Il leur propose, en plus d’un parcours scolaire personnalisé établi en concertation avec le jeune, sa famille et une équipe pédagogique et éducative pluridisciplinaire, un apprentissage de la vie en société et de la #citoyenneté.

    « L’objectif du collège Nouvelle Chance est de révéler le meilleur de chaque jeune, de faire germer et grandir en lui ses capacités, ses compétences, ses talents et ses envies, résume Emmanuelle Barsot, directrice. Pour que chacun reprenne confiance en soi mais aussi dans l’institution scolaire et s’autorise à rêver. Bien souvent, ce sont des jeunes extraordinaires qui ont une histoire de vie compliquée. À nous de changer notre regard sur eux, de leur faire confiance et de leur donner les moyens de s’épanouir et de réussir. Un simple « Tu vois, tu y arrives » peut changer beaucoup de choses. »

    Depuis le mois de janvier, Shelly, 15 ans, vient tous les jours au collège Nouvelle Chance. Une grande victoire pour elle après plus de trois mois de déscolarisation, et une énorme satisfaction pour les enseignants chaque jour à ses côtés. « En 5e, je ne pouvais plus aller au collège, se souvient-elle. J’avais peur de l’école, j’en vomissais. Je ne voulais pas que ma mère me voie dans cet état. Tout cela à cause d’élèves qui ne faisaient pas attention à ce qu’ils disaient. J’en ai parlé à beaucoup d’adultes, mais rien n’a changé. Un jour, j’ai dit à l’ancien directeur : "Je ne peux pas rester là. Sinon, je risque de faire une grosse bêtise." Il a appelé ma mère et nous a proposé le collège Nouvelle Chance. Ici, je n’ai plus peur. »

    Un parcours scolaire personnalisé

    Faire différemment pour ces jeunes loin de l’école, tel est le leitmotiv du collège Nouvelle Chance, qui accueille 30 élèves décrocheurs ou exclus d’établissements scolaires de la Sarthe. Pour chacun, un projet personnalisé et attractif destiné à le raccrocher aux apprentissages. « À un moment de l’année scolaire, les collèges des jeunes se trouvent un peu démunis. Ils ont tout tenté pour les raccrocher à l’école, en vain, explique Emmanuelle Barsot. En nous confiant ces adolescents pour un an, exceptionnellement deux, ils espèrent leur donner une nouvelle chance. »

    Dans des classes à petits effectifs de 6 à 8 élèves, les jeunes suivent des cours de trois-quarts d’heure (avec pauses de quinze minutes) le matin. À leurs côtés, deux enseignants dont l’un fait cours et l’autre apporte des compléments d’information. Au déjeuner, jeunes et adultes se retrouvent à la même table pour un temps d’échange informel. L’après-midi, en compagnie de professeurs et d’éducateurs, les collégiens participent à des activités susceptibles de les aider dans leur orientation scolaire ou professionnelle. Des projets artistiques ou sportifs individuels ou collectifs, des rencontres intergénérationnelles, des stages, des découvertes métiers leur sont proposés. Des emplois du temps à la carte sont même créés pour les jeunes qui ont décroché depuis plusieurs mois voire années.

    « L’essentiel est que les décrocheurs viennent de plus en plus souvent au collège Nouvelle Chance et retrouvent le goût et l’envie d’apprendre et de progresser via un projet personnalisé, conclut Emmanuelle Barsot. Et ce, en lien étroit avec les familles. Aucun décrocheur n’est livré avec un mode d’emploi. Chacun a sa façon de fonctionner. À nous de lui faire confiance et de l’aider au mieux. Tous en valent vraiment la peine ! »

    https://www.apprentis-auteuil.org/actualites/plaidoyer/le-decrochage-scolaire-un-cout-humain-et-social-sous-estime
    #France #rapport #école #éducation #statistiques #chiffres

  • Lutte contre la migration irrégulière : le Général Modou Diagne a invité les populations à collaborer.
    https://www.seneweb.com/news/Societe/lutte-contre-la-migration-irreguliere-le_n_468550.html

    Lutte contre la migration irrégulière : le Général Modou Diagne a invité les populations à collaborer.
    Par : Ndeye Astou Ndiaye. - Seneweb.com | 22 avril, 2025 à 18:04:41
    Lors de l’installation du comité régional et départemental de Fatick pour la lutte contre la migration irrégulière, le secrétaire permanent du comité interministériel, Général Modou Diagne, a souligné l’importance de sensibiliser les populations aux dangers associés à la migration irrégulière. Dans ce sens, il invite les citoyens à collaborer afin de réduire drastiquement ce phénomène.
    « Il est essentiel d’informer les populations sur les dangers et risques de la migration irrégulière. Les migrants sont souvent victimes de traitements inhumains et dégradants, ainsi que les chavirements de pirogues. Nous invitons donc les citoyens à collaborer avec les autorités. Un numéro vert a même été mis en place pour faciliter cette communication », a-t-il déclaré lors du comité régional de développement( CRD) qui s’est tenu à la gouvernance de Fatick.
    Il a également précisé que lorsque les forces de l’ordre interceptent des pirogues, c’est dans un but salvateur. « Si nous parvenons à faire comprendre cela aux populations, elles seront plus enclines à collaborer et à participer à la prévention des départs », a-t-il ajouté.
    Dans les semaines à venir, une campagne de sensibilisation sera lancée dans les 14 régions du Sénégal. Cette campagne visera non seulement à informer sur les dangers de la migration irrégulière, mais aussi à promouvoir les projets et programmes que l’État a mis en place pour offrir des opportunités d’emploi dignes au Sénégal.
    Le secrétaire permanent du comité interministériel a insisté sur le fait que plusieurs ministères collaborent avec ledit comité pour développer des programmes de formation technique et professionnelle afin d’améliorer l’employabilité des jeunes. « Ces initiatives contribueront à réduire la migration irrégulière », a-t-il affirmé.Les îles inhabitées, souvent utilisées par les migrants comme points de départ, ont également été évoquées. Sur ce, il a promis de renforcer la surveillance de ces zones ainsi que les frontières.
    Des objectifs clairs ont été déclinés par le comité pour réduire drastiquement ce fléau d’ici 2035. Selon le secrétaire permanent du comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière pour les atteindre (objectifs) il sera nécessaire d’adopter une approche multisectorielle.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#fatick#jeunesse#frontiere#sante

  • Kaolack - Lutte contre la migration irrégulière : les comités régional et départemental installés
    https://www.dakaractu.com/Kaolack-Lutte-contre-la-migration-irreguliere-les-comites-regional-et-dep

    Kaolack - Lutte contre la migration irrégulière : les comités régional et départemental installés
    Le Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière (CILMI) a installé ce mardi 22 avril 2025 les comités régional et départemental de Kaolack, dans le but de faire face à l’immigration clandestine qui continue de causer des pertes en vies humaines chez les jeunes.
    Selon le Dr Modou Diagne, secrétaire permanent du Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, « le CILMI doit compter sur les comités régionaux et départementaux qui sont également prévus dans le décret. Ces comités sont chargés d’appliquer les directives du CILMI au niveau local. C’est une volonté de Monsieur le Président de la République de territorialiser la lutte, c’est-à-dire d’impliquer les populations à la base et toutes les communautés pour participer à l’élaboration des politiques publiques de lutte contre la migration irrégulière, mais aussi de participer à leur application sur le terrain ».
    Ces comités, qui constituent des démembrements du comité interministériel, sont mis en place pour une lutte plus efficace et pour faire face à ce phénomène qui met en péril l’avenir de la jeunesse du pays. « Vous avez remarqué qu’en 2024, nous avons enregistré 105 corps sans vie retrouvés, sans compter ceux qui sont restés dans l’océan. Il y a aussi des abus sexuels sur des femmes qui ont fait le voyage en pirogue ou à travers le désert, ainsi que des violences sur des enfants. Pour lutter contre tous ces dangers, il faudra travailler en synergie au sein de ces comités régionaux, départementaux, et autour du Conseil interministériel, afin de réduire drastiquement la migration irrégulière d’ici dix ans », a-t-il ajouté. Il est à noter que ces comités, dirigés par le gouverneur au niveau régional et par le préfet à l’échelle départementale, regroupent également des élus locaux, des chefs de service, des partenaires financiers de l’État du Sénégal, des ONG, des autorités religieuses et coutumières, ainsi que des membres d’associations de migrants.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#kaolack#CILMI#jeunesse#sante#routemigratoire

  • Christophe Tzourio, épidémiologiste, cinq ans après le Covid-19 : « Une société d’adultes s’est protégée en demandant aux jeunes de sacrifier leur jeunesse, sans jamais reconnaître la souffrance que cela a causé »
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2025/03/29/christophe-tzourio-epidemiologiste-cinq-ans-apres-le-covid-19-une-societe-d-

    Oui, totalement, mais c’est pour le moment une explosion silencieuse. Les chiffres de la santé mentale des jeunes restent médiocres sans que cela n’attire l’attention des décideurs, ni de la population en général. C’est en partie lié à la façon qu’ont les jeunes d’exprimer leur mal-être : il s’agit d’une internalisation. Contrairement à ma génération, qui exprimait sa colère de manière assez bruyante, eux se recroquevillent.

    #paywall #jeunesse

    • A Bordeaux, nous suivons la population étudiante depuis 2011, donc bien avant l’épidémie de Covid-19. Nous pouvons donc modéliser les évolutions de la santé mentale et mesurer l’impact de la crise sanitaire. Résultat : un quart des étudiants souffraient de dépression modérée à sévère avant le Covid-19 ; aujourd’hui, c’est 41 %, comme le montre notre dernière étude, Prisme, sur 2 000 étudiants. C’est énorme !
      On supposait que les effets de la crise et des confinements allaient durer, mais pas à ce niveau. Tout est à l’avenant : pour l’anxiété sévère, on est passés de 9 % à 16 %. Cinq ans après, on peut parler d’un impact prolongé du Covid-19 sur la santé mentale cette population.

      [...]

      Le terme de « cicatrice » me paraît bien adapté, cinq ans après le début de la pandémie, et on commence à en percevoir des preuves visibles. Une étude scientifique [parue dans la revue américaine PNAS], notamment, a permis de comparer des #IRM_cérébrales avant et après la pandémie. Les chercheurs ont mis en évidence que le confinement a entraîné un vieillissement du cerveau des ados, particulièrement chez les jeunes femmes, et particulièrement dans les zones de l’intelligence sociale. On voit se dessiner le mécanisme : l’isolement et le stress ont provoqué une accélération de la maturation cérébrale, ce qui n’est pas une bonne nouvelle à cet âge, car on sait que c’est lié à la survenue de maladies psychiatriques.

      [...]

      [Quand même, une évocation d’une causalité multifactorielle]
      La pandémie et les confinements ont laissé des traces, mais ces générations sont confrontées à une somme de problèmes assez unique entre la crise climatique et la disparition des espèces, les crises économiques, et maintenant les guerres… Et n’oublions pas les difficultés à se loger ou tout simplement à se nourrir. Même si des efforts ont été faits, il y a toujours autant de monde dans les distributions alimentaires : la précarité financière ne peut pas permettre d’avoir une bonne santé psychique.

      [...]

      A une échelle plus globale, il faut augmenter le niveau de connaissance en santé mentale pour augmenter le niveau de recours aux soins de toute cette population. La solution viendra aussi des étudiants eux-mêmes. Sur la solitude, par exemple, on peut les alerter sur le danger qu’elle représente sur la santé mentale, sur l’importance de garder des contacts avec des camarades qui semblent se replier, ont plus d’absences, etc.

      https://archive.ph/45hln

      #covid #confinement #isolement #étudiants #collégiens #psychiatrie

    • Oui. Mais aussi, ce qu’on sait de ces études, c’est d’une part qu’elles s’appuient sur des résultats d’imagerie cérébrale que le neurologue ne peut à lui seul interpréter que de manière bornée (exit les effets neurologiques covid, covid long et post covid ?), d’autre part que les psys constatent davantage d’anxiété et de dépression, sans que l’on prenne le soin de creuser la question de savoir sur quel fond expérientiel, vécu, il surgissent, si ce n’est la période covid en tant que telle et l’isolement qui y a été associée.

      Il me semble que l’on apprendrait davantage en assortissant à ces approches l’analyse de quelques cas cliniques. L’abord de la psyché ne peut reposer exclusivement sur des approches psychologiques ou neurologiques, toutes deux objectivistes. La question du sujet est évacuée (c’est normal, comme le chantonnaient il y a long quelques bardes).

      D’où tu causes ? Trouzio a soutenu une thèse dont l’objet indique bien le type de biais qui accompagne ce qu’il est à même de mettre en lumière : "Maladie d’Alzheimer : évaluation de l’hypothèse d’un gène unique par modélisation mathématique". Dis moi à quoi tu t’intéresse et je te dirais quel type de résultat tu es susceptible de parvenir.

      Je reviens à la précarité. Certes elle a ô combien des dimensions matérielles et celles ci ont été accrues par la pandémie. Mais quid de la précarité existentielle ? Une vie sans horizon est une vie mutilée. C’est la notre. Mais avec la pandémie, c’est d’une vie confronté à l’horizon de la fin, non seulement personnelle, la mort (à laquelle les humains font face depuis toujours, ce qui a suscité mille inventions et postures, dont les religions), mais aussi la fin non pas d’un monde mais du monde.

      Le covid et sa gestion mondiale est un tournant épocal et c’est aussi une brèche par laquelle s’est engouffré un vécu de fin du monde (Tosquelles). De quoi s’effondrer (où va la politique ? que serait une écologie qui permette de bifurquer devant le mur qui se bâtit chaque jour dans et par la production de biens et de services ? no sé), et, pourquoi pas, de pas décompenser tout de bon.

      On se souvient peut-être que lors des révolutions, il y a moins de décompensations. C’est que le monde est en train de s’y faire.

      Ce type de travaux, c’est de l’humanisme Canada dry, désaffecté. Dans 10 secondes, l’IA fera mieux. La disqualification sociale des approches psychanalytique n’y est pas pour rien.

      « L’expérience vécue n’est pas une expérience dans le sens empirique du mot. […] L’expérience empirique a un caractère d’événement mécanique. L’expérience vécue, par contre, est transcendante »

      Le Vécu de la fin du monde dans la folie. Le témoignage de Gérard de Nerval, François Tosquelles
      Une note de lecture
      https://shs.cairn.info/revue-les-lettres-de-la-spf-2012-2-page-XI

  • Recrudescence de la migration irrégulière : ADHA et MIAMSI-SENEGAL lancent un appel urgent à des solutions durables
    https://www.dakaractu.com/Recrudescence-de-la-migration-irreguliere-ADHA-et-MIAMSI-SENEGAL-lancent-

    Recrudescence de la migration irrégulière : ADHA et MIAMSI-SENEGAL lancent un appel urgent à des solutions durables
    Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) et le Mouvement International d’Apostolat des Milieux Sociaux Indépendants (MIAMSI-SENEGAL) expriment leur vive préoccupation face à la recrudescence de la migration irrégulière, illustrée par l’interpellation récente de 59 candidats au départ par la Gendarmerie à Mbodiène. Ce nouvel épisode s’inscrit dans une dynamique alarmante qui a vu, en l’espace d’un week-end, l’arrestation de 433 migrants, parmi lesquels de nombreux ressortissants ouest-africains et plusieurs mineurs.
    Selon ADHA et MIAMSI-SENEGAL, cette situation met une fois de plus en lumière « l’inefficacité des mesures mises en place pour endiguer le phénomène migratoire, qui demeure profondément ancré dans des réalités socio-économiques complexes. » Loin de se limiter à une problématique sécuritaire, la migration irrégulière est avant tout le symptôme d’un malaise plus profond, marqué par le manque d’opportunités économiques, la précarité de l’emploi et l’absence de perspectives viables pour la jeunesse.
    Malgré les efforts déployés et les financements alloués à la lutte contre l’émigration irrégulière, le nombre croissant de tentatives de départ prouve que les approches adoptées jusqu’ici restent inadaptées. En effet, l’investissement dans des dispositifs de contrôle renforcés ne saurait constituer une réponse suffisante sans une stratégie globale axée sur la création d’opportunités économiques locales et l’amélioration de l’accès à une formation professionnelle alignée sur les besoins du marché.
    ADHA et MIAMSI-SENEGAL exhortent les pouvoirs publics, ainsi que les partenaires internationaux, à privilégier une approche plus inclusive et participative, intégrant directement les jeunes et les communautés locales dans l’élaboration des politiques migratoires. Ainsi, il est impératif de déconstruire le mythe selon lequel la réussite se trouve exclusivement hors des frontières nationales, en investissant massivement dans des pôles de développement régionaux.
    Face à l’ampleur du phénomène, ADHA et MIAMSI-SENEGAL plaident pour une refonte des politiques publiques en matière de migration et d’insertion socio-professionnelle. Parmi les mesures prioritaires, ils soulignent :
    – Le renforcement des dispositifs de formation et d’insertion professionnelle ;
    – L’accompagnement des initiatives entrepreneuriales, avec des mécanismes de financement accessibles aux jeunes porteurs de projets ;
    – La mise en place d’incubateurs régionaux ;
    – Une communication plus efficace et transparente sur les opportunités existantes au Sénégal et les dangers réels liés à la migration irrégulière ;
    – Une coopération régionale et internationale renforcée, non seulement pour lutter contre les réseaux de passeurs, mais aussi pour promouvoir des cadres de migration légale et sécurisée.
    ADHA et MIAMSI-SENEGAL appellent également à une prise de responsabilité collective pour garantir aux jeunes un avenir viable sur leur propre territoire. Selon eux, l’ampleur de cette crise impose une réponse immédiate et coordonnée, reposant sur des solutions pérennes et adaptées aux réalités locales.
    Loin de se limiter à des mesures coercitives, « la réponse à la crise migratoire doit s’inscrire dans une dynamique plus large de développement et d’inclusion socio-économique », indiquent les deux entités dans leur communiqué conjoint. Le défi majeur réside dans la capacité des autorités à restaurer la confiance des jeunes en leur avenir au Sénégal, en leur offrant des perspectives d’épanouissement professionnel et social sur place. Il est plus que jamais temps d’agir, avec détermination et pragmatisme, pour éviter que de nouvelles générations ne soient contraintes de risquer leur vie dans des traversées incertaines.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#jeunesse#emploi#mineur#sante

  • A la Gaîté-Lyrique, à Paris, 46 interpellations à la suite de l’évacuation houleuse des jeunes exilés
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/03/18/a-la-gaite-lyrique-a-paris-46-interpellations-dans-le-cadre-de-l-evacuation-

    A la Gaîté-Lyrique, à Paris, 46 interpellations à la suite de l’évacuation houleuse des jeunes exilés
    Le Monde avec AFP
    Après l’ordre d’évacuation donné par la justice, les forces de l’ordre sont intervenues, mardi 18 mars, à la Gaîté-Lyrique, à Paris, pour évacuer ce lieu culturel occupé depuis plus de trois mois par des centaines de jeunes migrants, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP).Dans le cadre de cette opération, 46 personnes ont été interpellées, a signalé le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, précisant que l’une d’elles l’avait été pour « outrage et rébellion » et que les autres feront l’objet de « vérifications administratives ». « Neuf blessés » ont été recensés, a-t-il ajouté, dont trois nécessitant une prise en charge – un migrant, un membre d’une compagnie républicaine de sécurité (CRS) et un journaliste, légèrement blessé au genou.
    Des policiers et des gendarmes ont repoussé peu avant 6 heures un cordon formé devant le théâtre par des militants soutenant l’occupation, selon les journalistes sur place. Les forces de l’ordre sont ensuite entrées à l’intérieur de l’édifice situé dans le 3e arrondissement de la capitale, pendant que les jeunes migrants sortaient du bâtiment avec leurs affaires personnelles pour se diriger vers une rue adjacente.Vers 8 h 30, une source policière a expliqué que l’évacuation de la Gaîté-Lyrique, qui appartient à la Ville de Paris, était terminée, ajoutant que la salle de spectacle « pourra[it] être restituée à ses gestionnaires ». Peu avant 9 heures cependant, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants encore présents aux abords du bâtiment, selon un journaliste de l’AFP.
    Danielle Simonnet, députée de Paris inscrite dans le groupe Ecologiste et social à l’Assemblée nationale, présente sur place, a dénoncé auprès de l’AFP une « intervention extrêmement violente ». Les forces de l’ordre « tapent » et « frappent » à coups de matraque, et ce alors que les « jeunes étaient en train de ranger leurs sacs » et que les manifestants étaient « très pacifiques », a-t-elle déploré.
    « Les manœuvres se sont déroulées dans des conditions satisfaisantes malgré quelques tensions qui ont conduit à un usage ponctuel et proportionné de la force », a écrit la Préfecture de police (PP) dans un communiqué. Des agents de la préfecture d’Ile-de-France chargés de l’hébergement d’urgence, vêtus d’une chasuble rouge, sont venus à la rencontre des exilés, a constaté un journaliste de l’AFP. Mais « seules six personnes ont accepté cette prise en charge vers des places de dispositifs de droit commun », selon le communiqué de la PP. « Il y a des places d’hébergement qui ont été proposées ce matin, certaines à Paris et d’autres ailleurs, sur lesquelles il y a un refus », a confirmé la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, sur France Inter.
    Dans un communiqué, le Collectif des jeunes du parc de Belleville, qui regroupe certains des jeunes exilés présents à la Gaîté-Lyrique, fait valoir que « l’Etat ne propose que des places temporaires et en régions [province] ». « La solution n’est pas de nous déplacer ailleurs », poursuit-il. D’après la PP, « certains collectifs militants [ont] incité les occupants à ne pas accepter les solutions de prise en charge et de traitement proposées ».
    La préfecture de police, invoquant un « trouble à l’ordre public », avait annoncé lundi l’évacuation imminente de ce lieu occupé depuis le 10 décembre par de jeunes migrants – jusqu’à 450 environ – demandant à être hébergés. L’établissement avait annulé sa programmation culturelle le 17 décembre, se disant compréhensif et dénonçant « à la fois l’occupation et l’inaction des autorités ».
    Saisi par la Ville de Paris, propriétaire du théâtre, le juge des référés du tribunal administratif de Paris avait estimé, le 13 février, que l’occupation illicite des locaux « fait courir aux jeunes majeurs un risque élevé en cas d’incendie, ainsi qu’un risque sanitaire lié à la promiscuité et un risque de troubles à l’ordre public », selon un communiqué. Il avait ordonné l’évacuation dans un délai d’un mois. Mais la Mairie de Paris avait expliqué qu’elle ne ferait pas appel à la force publique, affirmant avoir lancé cette procédure pour forcer l’Etat, compétent en matière d’hébergement d’urgence, à « prendre ses responsabilités ».
    Sur le réseau social X, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a dit voir dans l’évacuation la fin d’une « situation inacceptable ». « L’Etat a pris ses responsabilités (…) malgré la réticence de la Mairie de Paris, propriétaire des lieux, à demander cette expulsion ».
    La Gaîté-Lyrique a « porté plainte le 10 février contre X, dénonçant notamment des dégradations de biens et des messages malveillants », a appris mardi l’AFP, de source proche du dossier. Le préfet a déclaré mardi avoir déposé plainte après les propos « insultants » du Collectif des jeunes du parc de Belleville, qui avait dénoncé une « police raciste ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#politiquemigratoire#exil#jeunesse#sante#droit

  • #Christophe_Kerrero, ancien #recteur de Paris : « Notre modèle #méritocratique s’est replié sur une élite de plus en plus réduite »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/03/10/christophe-kerrero-ancien-recteur-de-paris-notre-modele-meritocratique-s-est

    Christophe Kerrero, ancien recteur de Paris : « Notre modèle méritocratique s’est replié sur une élite de plus en plus réduite »
    Propos recueillis par Violaine Morin et Sylvie Lecherbonnier

    Cet ex-professeur de lettres modernes, qui a démissionné en 2024 de son poste de recteur de Paris, explique, dans un entretien au « Monde », que l’école est devenue une machine ambitieuse qui, paradoxalement, peine à inculquer aux jeunes des savoirs fondamentaux et le partage de certaines valeurs.

    Christophe Kerrero a été recteur de Paris entre 2020 et 2024, après avoir quitté son poste de directeur de cabinet du ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. L’ancien professeur de lettres modernes publie, le 13 mars, L’école n’a pas dit son dernier mot (Robert Laffont, 360 pages, 21 euros), un essai dans lequel il retrace son parcours au plus haut sommet du ministère, mais aussi son expérience d’élève médiocre, pour montrer les limites d’un système qui ne parvient pas à faire progresser tous les enfants. Il plaide pour une école « moyenne », débarrassée de l’élitisme scolaire.

    Votre livre s’ouvre sur votre démission du rectorat de Paris. Vous critiquez la ministre de l’éducation nationale de l’époque, Amélie Oudéa-Castéra, et « l’incapacité de certaines élites à se remettre en question ». La méritocratie et l’élitisme républicain sont des mythes à vos yeux. Pourquoi ?
    Depuis vingt-cinq ans, nous sommes montrés du doigt dans le programme international du suivi des acquis des élèves [PISA] de l’OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques] comme étant la société de la reproduction sociale. Notre modèle méritocratique s’est replié sur une élite de plus en plus réduite. Ce modèle devient perdant-perdant : perdant économiquement, car nous avons besoin de tous les talents, et politiquement, parce que cette élite ne représente pas le peuple souverain.

    Les jeunes très favorisés représentent un peu moins d’un quart des 20-24 ans, mais 64 % des étudiants des grandes écoles. Les jeunes Parisiens représentent 2,5 % des Français, mais un tiers des effectifs des très grandes écoles. Il existe une assignation sociale et géographique très forte, qui a des conséquences pour la cohésion nationale.

    Lorsque j’étais aux affaires, nous étions deux directeurs de cabinet non énarques. Aux réunions à Matignon, tout le monde se connaissait déjà. Cela change tout en matière de réseau, et même de négociation. Et, pourtant, je ne suis pas fils de paysans de la Lozère ou d’ouvriers du bâtiment, je suis issu de la classe moyenne.

    Il existe en France des séparations qu’on ne retrouve pas dans d’autres pays. Certains grands patrons allemands sont passés par l’apprentissage, mais ce n’est pas possible dans notre pays, où l’on vous demande encore, dans une logique un peu aristocratique, par quelle école vous êtes passé à 50 ans. Tout cela conduit à une déconnexion des élites, qui se reproduisent et se protègent.

    Face à ces sujets, la classe politique est plutôt atone…
    C’est difficile, car quand on critique ce modèle on est tout de suite accusé de vouloir détruire l’excellence. Plus généralement, les politiques s’intéressent peu à la chose scolaire. Il existe aujourd’hui un « je t’aime moi non plus » autour du système éducatif. On attend tout de l’école et, en même temps, on lui tape dessus.

    De ce fait, les réformes se succèdent à un rythme effréné. Les professeurs subissent ces vagues de changement comme des fantassins de 1916 abandonnés par l’arrière. Tant qu’on n’aura pas un consensus minimal de la société autour du système scolaire, ce jeu de ping-pong va se poursuivre, car l’école ne peut avancer que si la société est en phase avec elle. Le politique doit intervenir pour assurer cette réconciliation et donner une perspective de long terme.

    Quel regard portez-vous sur les dernières réformes mises en œuvre, par exemple les groupes de besoins aux collèges ?
    Il faut arrêter avec les dispositifs. On peut très bien dire, au niveau national : « Voilà les outils qui existent, servez-vous, nous vous donnons toute l’autonomie nécessaire et on évaluera ensuite ce qui marche », en faisant confiance aux acteurs. Dire qu’il faut faire partout la même chose n’a pas vraiment de sens.

    Vous retracez l’histoire de la réforme d’Affelnet Paris, que vous avez lancée en 2020-2021 pour engager davantage de mixité sociale et scolaire dans les lycées, et les levées de boucliers qu’elle a suscitées. Comment analysez-vous ces oppositions ?
    L’une des difficultés de la réforme dans notre pays, c’est la résistance au changement. Sur Affelnet, nous avons livré deux batailles, deux années de suite. La première année où nous avons mis en place l’architecture de la réforme, personne ne pouvait affirmer vouloir perpétuer des ghettos scolaires. Nous avons dû tenir jusqu’au moment où nous pouvions prouver scientifiquement que nous arrivions à davantage de mixité.

    Mais la plus rude des batailles – et je ne m’y attendais pas – s’est tenue la deuxième année, lorsque nous avons fait entrer les lycées parisiens Louis-le-Grand et Henri-IV dans Affelnet. Seulement quelques centaines d’élèves étaient concernés, mais nous touchions au symbole de l’élitisme républicain, et à cette reproduction d’une caste qui veut absolument garder les meilleures places. Or, dans une grande démocratie moderne, chacun doit pouvoir se dire : « L’excellence, c’est aussi possible pour moi. »

    Vous racontez que vous avez même reçu un SMS de la conseillère éducation du président Macron vous demandant d’arrêter la réforme, à la suite de quoi vous avez menacé de démissionner…
    Je n’aurais jamais accepté d’être celui qui abandonne une réforme en faveur de la mixité après l’avoir défendue. J’ai donc proposé de partir, tout en me disant que ma démission ne serait pas acceptée à quelques semaines de l’élection présidentielle. Les journaux auraient annoncé le départ du recteur de Paris parce qu’il n’était pas soutenu sur l’ouverture sociale des lycées du 5e arrondissement ! Cela aurait été du plus mauvais effet. L’Elysée n’a pas donné suite, et la réforme a continué.

    Pour vous, la relation professeur-élève est négligée. Pourquoi est-elle si centrale à vos yeux dans la réforme du système éducatif ?
    Etre professeur aujourd’hui, ce n’est plus la même chose qu’il y a trente ans, il faut l’accepter et former les enseignants autrement. Tout le monde nous rebat les oreilles de la liberté pédagogique, mais encore faut-il avoir pris connaissance des différentes méthodes pour pouvoir exercer sa liberté.

    On nous dit : « On veut caporaliser les professeurs », mais la formation n’est pas une caporalisation. Nos professeurs sont, dans leur immense majorité, de très bonne volonté, mais, laissés seuls, ils sont obligés de réinventer l’eau chaude, alors qu’on connaît scientifiquement les méthodes qui fonctionnent.

    Vous-même, vous avez eu une scolarité chaotique, aux premiers temps de la réforme Haby, qui a créé le collège unique en 1975. Cette démocratisation de l’enseignement secondaire, selon vous, est-elle passée à côté de quelque chose ?

    Le péché originel du collège unique est celui du maximalisme. On a voulu aligner le collège sur le lycée de la bourgeoisie, très élitiste, très académique, qui fonctionnait parce que les enfants qui le fréquentaient avaient un capital culturel fort. On a donc fait le contraire de ce qu’avaient voulu les pères de l’école républicaine, Jules Ferry (1832-1893) et Ferdinand Buisson (1841-1932) : se mettre au niveau des enfants de la paysannerie et des ouvriers, avec un modèle plus concret, les leçons de choses, la morale, l’arithmétique. Dans les petites classes du lycée, c’était beaucoup plus abstrait, et on a fait ce choix de l’abstraction pour le collège unique.

    Est-ce pour cela que vous plaidez pour une école « moyenne » ?
    Je ne suis pas le seul. Mais quand on défend cela, on est accusé de vouloir sabrer l’excellence républicaine. En France, on pense qu’il vaut mieux avoir des programmes exceptionnels, avec, par exemple, un programme d’histoire digne de l’université. A côté de ça, on a des élèves qui ne sauront pas placer le Ve siècle avant ou après Jésus-Christ.

    Tout cela reste donc un idéal, or, comme le disait Kant, « je ne monte pas sur l’idée de cheval ». Au nom de cette excellence, tout le monde paye pour produire une toute petite élite, qui devient d’ailleurs de plus en plus étroite. Nous n’avons que 3 % de très bons élèves, contre 9 % dans l’Union européenne, et 49 % à Singapour.

    Quelle forme prendrait cette école moyenne ?
    C’est un travail qui devrait être mené avec un grand nombre d’acteurs, des citoyens et des scientifiques. Il faudrait imaginer une convention citoyenne sur le sujet. Mais il ne faut pas être trop ambitieux. Le risque, de ce fait, est qu’on nous reproche de ne demander que le minimum. Mais, aujourd’hui, le minimum n’est pas atteint, à savoir la maîtrise des savoirs fondamentaux et d’un esprit scientifique qui garantit l’esprit critique, ainsi que le partage d’un certain nombre de valeurs.

    Vous évoquez même l’idée d’un lycée « unifié », à rebours du système actuel qui sépare les jeunes en seconde entre voie professionnelle et voie générale et technologique…
    Tout le monde parle de la « revalorisation » du lycée professionnel, mais c’est une façon politiquement correcte de se demander comment rendre la voie professionnelle attrayante pour les catégories populaires. Si on avait, comme en Suisse ou en Allemagne, des enfants de notaire et de médecin en lycée professionnel, alors il y aurait une vraie revalorisation.

    Notre problème, c’est qu’il y a des #hiérarchies partout. C’est bien la peine d’avoir fait la #Révolution_française, si tout est #hiérarchisé ! Nous devons assumer de garder les #jeunes au #lycée le plus longtemps possible, de les #former_intellectuellement tout en leur proposant la découverte des #métiers manuels. Encore une fois, nous ne sommes pas obligés d’avoir un modèle unique, mais nous pourrions lancer des #expérimentations et les #évaluer. Mais je sais bien que je ne le verrai pas de mon vivant.

  • La #Serbie à contre-courant
    https://laviedesidees.fr/La-Serbie-a-contre-courant

    Alors que tant de pays du monde se tournent vers des extrêmes droites populistes, ce sont des exigences d’intégrité morale, de #justice_sociale et de démocratie directe qui se font entendre dans ce pays des Balkans, embrasé depuis l’automne par une #révolte qui n’en finit pas de s’étendre.

    #International #populisme #jeunesse #extrême_droite #manifestations
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250304_serbie.pdf

  • Pr Aly Tandian, président de l’observatoire sénégalais des migrations : « Difficile avec la migration circulaire de faire croire aux jeunes que l’Espagne n’a pas besoin de main-d’œuvre » - Sud Quotidien
    https://www.sudquotidien.sn/pr-aly-tandian-president-de-lobservatoire-senegalais-des-migrations-dif

    Pr Aly Tandian, président de l’observatoire sénégalais des migrations : « Difficile avec la migration circulaire de faire croire aux jeunes que l’Espagne n’a pas besoin de main-d’œuvre »
    Aly Tandian est professeur titulaire au Département de Sociologie à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Il a bénéficié de nombreuses distinctions internationales. Il est le président de l’Observatoire Sénégalais des Migrations et s’intéresse beaucoup à la question migratoire. Dans cet entretien, le spécialiste des migrations partage sa réflexion sur la migration circulaire.
    Quelle lecture faites-vous du nombre important de personnes à avoir déposé une candidature pour bénéficier de la migration circulaire ?
    – Ce n’est pas le travail à faire en Espagne qui intéresse les candidats aux programmes de migration circulaire qui ont été ouverts au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie. L’effectif important de jeunes s’explique au fait que dans le subconscient des jeunes, la migration est associée à la réussite économique et à l’ascension sociale. Migrer, c’est se réaliser et en faire profiter à sa famille. Deuxième chose, l’Espagne est pensée comme le pays de cocagne, c’est-à-dire une sorte de paradis terrestre, une contrée miraculeuse où la nature déborde de générosité pour ses habitants et ses hôtes. Il sera difficile à la suite de ces programmes de migration circulaire de faire comprendre aux jeunes africains que l’Espagne n’a pas besoin de main-d’œuvre. Le manque de communication va indéniablement encourager l’immigration illégale vers l’Espagne. En résumé, l’effet émergent risque de se transformer en effet pervers.
    Est-ce que les programmes de migration circulaire peuvent devenir une alternative à l’immigration irrégulière ?
    –Je ne suis pas sûr que les programmes de migration vont être une alternative à l’immigration irrégulière. Je trouve que la migration circulaire telle qu’elle est proposée peut inciter au départ de candidats auparavant non prédestinés à la migration, mais qui saisissent cette opportunité de partir de manière tout à fait régulière et légale.
    Donc, cette migration circulaire va élargir la base de recrutement des candidats au départ et constituer sous ce rapport une incitation au départ. En plus, elle individualise les départs et affaiblit les réseaux de départ qui souvent étaient le fondement des réseaux d’insertion et de réinvestissement dans les pays d’origine quelle que soit leur obédience villageoise, ethnique ou confrérique.
    Donc selon vous c’est quoi l’alternative ?
    –L’alternative n’est rien d’autre que l’élaboration d’une politique d’emploi réaliste avec une excellente maîtrise des lois du marché et des besoins. Je pense que la survie de nos politiques en Afrique et surtout au Sénégal dépend de l’élaboration d’une politique d’emploi qui nécessite une approche inclusive et structurée, prenant en compte les réalités économiques, sociales et éducatives du pays. Il faut un excellent diagnostic de la situation actuelle, une définition des objectifs de la politique et un renforcement de l’accompagnement et des partenariats. Je pense que l’urgence est d’identifier d’abord les secteurs porteurs et ceux en déclin ; ensuite les barrières comme le manque de formation, l’inadéquation des compétences, l’accès limité aux financements pour l’entrepreneuriat, etc. Il faut également encourager d’une part la création de PME et de start-ups par des jeunes ; d’autre part l’emploi dans les zones rurales par des projets d’agriculture durable et de transformation locale. Enfin, il faut un renforcement de l’accompagnement et des partenariats en mettant en place des programmes de mentorat pour guider les jeunes dans leurs parcours professionnels.
    Mais quelles explications donnez-vous au grand rush des jeunes pour se faire inscrire au niveau des BAOS ?
    – Je pense que certains éléments de langage ne rassurent pas du tout. Malheureusement, depuis un certain temps c’est le grand doute et l’inquiétude qui semblent bousculer le quotidien de nombreuses populations sénégalaises. Il ne faut pas être un oiseau de mauvaise augure me dira-t-on mais on n’a jamais vu autant de pirogues chargées de candidats à la migration irrégulière qui quittent les côtes sénégalaises pour se rendre en Espagne en plein hiver. Nous connaissons un chômage élevé des jeunes accompagné d’une précarité professionnelle, d’une forte prégnance d’emplois exercés dans l’économie informelle et déconnectés de toute protection sociale. Avec la forte croissance démographique, la crise de l’emploi des jeunes risque de continuer à inquiéter du fait de ses liens avec l’émigration irrégulière. C’est difficile de ne pas nous demander : Écoutons-nous les jeunes dans leurs diversités et prenons-nous en compte leurs valeurs et aspirations profondes dans l’élaboration des programmes qui leur sont proposés ? Est-ce que les programmes mis en œuvre préparent les jeunes à prendre leurs propres destins en main ? Prenons-nous en compte les nouveaux phénomènes et signaux de résilience des jeunes, leurs capacités d’innovation et leurs intelligences dans un monde de plus en plus connecté, globalisé grâce aux technologies digitales ? Nous arrive-t-il de nous interroger sur nos propres limites pratiques et méthodes en nous référant davantage à ce que nous savons faire de mieux, ce que les autres savent mieux faire que nous et ce que nous faisons de bien ensemble ?

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#espagne#migrationicrculaire#jeunesse#sante#migrationirreguliere#demographie#emploi

  • La nouvelle voie de l’immigration légale : Une révolution pour la jeunesse africaine
    https://www.dakaractu.com/La-nouvelle-voie-de-l-immigration-legale-Une-revolution-pour-la-jeunesse-

    La nouvelle voie de l’immigration légale : Une révolution pour la jeunesse africaine
    Dans un contexte où l’Europe ferme ses portes à une jeunesse africaine en quête de nouvelles opportunités, des solutions alternatives émergent pour accompagner les jeunes dans leurs projets d’immigration légale. Magatte Fall, Chargée de comptes OLS, souligne l’importance de la jeunesse dans le développement du Sénégal et de l’Afrique, en affirmant qu’il est tout à fait possible de réussir sans quitter le continent. Pour ceux qui choisissent l’étranger, des structures comme Mat Immigration offrent un cadre légal pour voyager en toute sécurité et réussir à l’international, tout en restant ancrés dans leur culture d’origine. « Il suffit d’y croire », martèle-t-elle.
    De son côté, Babacar Seye, président de l’association Horizon Sans Frontières, abonde dans le même sens en évoquant Mat Immigration comme une réponse directe aux fermetures des frontières européennes. Selon lui, l’Afrique doit se concentrer sur des solutions de migration légale, notamment vers des pays comme le Canada, où les opportunités sont multiples. Il dénonce la situation actuelle où des millions de jeunes risquent leurs vies en mer, et appelle à une régulation des flux migratoires qui permette de sauver des vies et d’offrir un avenir plus sûr.
    Face à ces enjeux, le défi est clair : réduire la tragédie des migrations irrégulières en multipliant les solutions d’immigration légale. Cela nécessite une coopération active entre les gouvernements africains et les structures comme Mat Immigration pour garantir des parcours migratoires respectueux des droits humains et sans risque pour la jeunesse. Le temps de l’immigration clandestine doit prendre fin, et il appartient à tous de faire de cette transformation une réalité tangible.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#jeunesse#emigration#migrationlegale#migrationirreguliere#sante#droit#canada#ue

  • [Scoop] Vous ne devinerez jamais quelle est la deuxième langue la plus parlée en France !
    https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/langage-vous-ne-devinerez-jamais-deuxieme-langue-plus-parlee-france

    La diversité linguistique de la France révèle une surprenante réalité : l’arabe dialectal se hisse au rang de deuxième langue la plus parlée dans l’Hexagone. Comment [malgré l’école] cette langue a-t-elle acquis une telle importance ? Quels sont les enjeux sociaux et culturels liés à cette présence linguistique ? Plongeons dans les subtilités de ce phénomène intéressant qui façonne le paysage linguistique français.

    .... les estimations suggèrent qu’entre trois et quatre millions de personnes en France maîtrisent couramment l’#arabe_dialectal.

    [...]

    La présence significative de l’arabe dialectal en France soulève des questions cruciales en matière d’éducation et d’intégration. L’enseignement de l’arabe dans les écoles françaises fait l’objet de débats passionnés, souvent empreints de malentendus et de controverses.
    D’un côté, certains voient dans cet enseignement une opportunité de valoriser le multilinguisme et de favoriser l’intégration des communautés arabophones. De l’autre, des voix s’élèvent, craignant une remise en question de l’identité nationale française.

    #arabe #bilinguisme

    • Ce journal semble aussi louche que bien d’autres (l’arabe pratiqué en France ? quelle surprise !).
      J’ai relayé cet article en raison de l’inusable étonnement causé par la très faible disponibilité de cours d’arabe dans l’éducation nationale, une surprise persistante malgré l’évidence d’une explication, un racisme qui entend l’arabe comme menaçant.
      Effectivement, vu la fragmentation plurilingue, la question de l’enseignement est pas vite répondue
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Arabe#Langue_arabe_littérale
      Et il y est (fort peu) répondu par un enseignement de l’arabe littéral supposé ouvert sur des formes dialectales
      https://www.education.gouv.fr/bo/15/Hebdo31/MENE1518361A.htm#:~:text=La%20langue%20enseignée%20est%20l,ou%20tel%2.

      Une restriction en partie compensée hors de l’école par des moyens rien moins que traditionnels ?

      L’Arabe globalisé
      https://cle.ens-lyon.fr/arabe/langue/langue-arabe/l-arabe-globalise

      En parallèle, les particularités morpho-syntaxiques, syntagmatiques et lexicales de la langue arabe médiée par internet semblent aussi découler d’une très forte volonté des locuteurs arabophones de débattre et de partager avec les autres citoyens du monde les grands enjeux culturels, économiques, sociaux, politiques.

      Une langue arabe ancrée dans la pluralité se construit et se pratique à très large échelle (mélange spontané des registres, des langues, des systèmes graphiques) qui, en réalité, reflète une tendance à une certaine homogénéisation culturelle transnationale.

      Pourrions-nous définir ce registre, que j’appellerai « arabe globalisé », comme une forme d’extension de la pluriglossie historique de la langue arabe ?

    • « Enseigner l’arabe pourrait être un vecteur d’intégration », Mohamed Salah Ben Ammar médecin, ancien ministre de la santé publique tunisien, Publié le 07 janvier 2025
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/01/07/enseigner-l-arabe-pourrait-etre-un-vecteur-d-integration_6485338_3224.html

      Médecin et ancien ministre de la santé tunisien, Mohamed Salah Ben Ammar déplore, dans une tribune au « Monde », la marginalisation de la langue arabe en France et plaide pour que son enseignement soit renforcé à l’école.

      L’enseignement de l’arabe en France dépasse le simple cadre linguistique. Elle soulève des enjeux essentiels d’intégration sociale, culturelle et économique. La marginalisation de cette langue, visible notamment par son absence dans l’espace public, nourrit un sentiment d’exclusion chez de nombreux jeunes issus de l’immigration.
      Langue maternelle d’une partie importante de la population immigrée, notamment maghrébine, l’arabe reste marginalisé sur le plan institutionnel. Ce rejet, d’abord implicite, s’est accentué avec la montée des idéologies xénophobes. Bien que l’extrémisme religieux soit souvent invoqué pour justifier cette marginalisation, les relations historiques entre la France et le Maghreb, ainsi que la présence d’une importante communauté d’origine maghrébine depuis plus d’un siècle, montrent que ce phénomène est bien plus ancien.
      Dans l’imaginaire collectif français, l’arabe est souvent associé à des stéréotypes négatifs et à un mépris pour les cultures des anciens colonisés. Parler arabe en public a longtemps été mal vu, voire interdit. Cette langue est également confondue avec l’islam, alimentant des préjugés injustifiés. Pourtant, l’arabe dépasse largement le cadre religieux. Le mouvement intellectuel de la Nahda, au XIXᵉ siècle, conduit notamment par des Libanais maronites, a modernisé cette langue et enrichi son vocabulaire pour l’adapter aux concepts contemporains.

      En France, l’enseignement de l’arabe suscite des débats marqués par des préjugés. Souvent réduite à quelques mots argotiques ou perçue comme un marqueur des banlieues, cette langue souffre d’une image négative.
      Par ailleurs, la confusion entre arabe littéraire, coranique et dialectal complique son apprentissage. L’arabe littéraire, utilisé dans les médias, la littérature et l’éducation, repose sur une structure grammaticale exigeante. Les dialectes, eux, varient selon les régions et intègrent des influences berbères, françaises, italiennes ou espagnoles. Cette dualité provoque des frustrations chez les apprenants, car la langue apprise en classe diffère souvent de celle entendue au quotidien.

      Contribuer à une société plus inclusive

      Malgré une demande croissante, l’enseignement de l’arabe reste marginal. En 2017, seuls 10 000 élèves apprenaient l’arabe littéraire au collège et au lycée, soit 0,2 % des élèves, et à peine 500 à l’école primaire . Pourtant, on estime à cinq millions le nombre de personnes d’origine arabe et à neuf millions celles ayant une origine musulmane en France.

      Le système éducatif peine à répondre à cette demande : en 2024, seuls sept postes au capes d’arabe ont été ouverts, sur un total de 1 271 pour toutes les langues vivantes. De plus, l’enseignement de l’arabe est souvent relégué à des horaires périphériques, tandis que le contenu des cours est parfois contrôlé par des pays étrangers ou par des associations, suscitant des critiques légitimes.

      En l’absence de reconnaissance institutionnelle, de nombreuses familles se tournent vers des associations culturelles ou religieuses pour transmettre cette langue, ce qui alimente certaines inquiétudes. Cette marginalisation renforce le sentiment d’exclusion des jeunes issus de l’immigration, qui se retrouvent stigmatisés en France pour parler arabe et moqués dans leur pays d’origine pour leur maîtrise imparfaite de cette langue.
      Pourtant, enseigner l’arabe pourrait être un vecteur d’intégration. Reconnaître les liens historiques entre la France et la culture arabe permettrait d’intégrer cette langue dans le récit national, contribuant ainsi à une société plus inclusive.
      Sur le plan économique, l’arabe constitue également un atout stratégique. Cinquième langue la plus parlée au monde, avec plus de 400 millions de locuteurs, elle pourrait renforcer la position de la France sur les marchés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Intégrer l’arabe dans les musées, les bibliothèques ou même les documents administratifs favoriserait une meilleure compréhension entre les différentes composantes de la société française.

      L’immense écrivain Khalil Gibran (1883-1931) dans son recueil de textes poétiques paru en 1923, Le Prophète, fait dire à son sage, Al Mustapha : « Et qu’est-ce que la connaissance de la parole sinon l’ombre d’une connaissance sans paroles ? » L’#enseignement institutionnel de l’arabe offrirait aux #jeunes_issus_de_l’immigration un outil de valorisation de leur héritage culturel, tout en facilitant leur intégration au sein de la société française.

    • « Le bon Arabe, c’est celui qui choisit d’être le meilleur en français plutôt qu’en arabe »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/30/le-bon-arabe-c-est-celui-qui-choisit-d-etre-le-meilleur-en-francais-plutot-q

      Nabil Wakim, journaliste au « Monde » né au Liban et ayant grandi en France, publie « L’Arabe pour tous. Pourquoi ma langue est taboue en France » (Seuil), une enquête personnelle sur le rapport des enfants de l’immigration avec leur langue maternelle. Extraits.

      https://archive.ph/9eeFK#selection-1971.0-1975.266

    • Ah oui (et zut ! les Fayrouz indiqués ont disparus de YT...).
      J’envisageais un aspect non pas supérieur mais banal de l’enseignement de l’arabe. L’orientalisme d’en haut se ferait déborder par le bas, par des usages que l’institution scolaire saurait favoriser. Hypothèse de ravi de la crèche.
      Sauf qu’en matière d’antifascisme si on peut pour un bon moment douter de l’efficacité des barrages, ce n’est pas le cas de la nécessité des ponts.
      (Si vous voulez « vendre » une idée de gauche à feu le NFP, faites-vous plaisir.)

      En dépit de la biologie, le poisson pourrit par la tête.

  • « J’ai cru que c’était un attentat » : L’extrême droite attaque une projection de film antifasciste | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1739796836-extreme-droite-attaque-projection-film-antifascistes-paris-c

    Plusieurs dizaines de néofascistes ont attaqué la projection d’un film antifasciste à Paris. Une victime a été poignardée. Le parquet a ouvert une enquête pour tentative d’homicide volontaire, et six militants d’extrême droite ont été interpellés.

    « Le bruit était tellement fort que j’ai cru que c’était un attentat », souffle Marie (1), militante de Young Struggle, une organisation socialiste internationaliste de la diaspora #kurde et turque :

    « Quand Pierre est remonté, il était couvert de sang, de la tête aux pieds. »

    Dimanche 16 février, vers 17h, alors que la section parisienne de Young Struggle organisait la projection d’un film antifasciste – Z, du réalisateur franco-grec Costa-Gavras – du bruit alerte les militants présents dans une salle au premier étage. Derrière les deux portes blindées qui les séparent, un groupe cagoulé, armé de « tessons de bouteilles » selon le parquet de Paris, de casques de moto et d’au moins une arme blanche, tente de forcer l’entrée. « Ils hurlaient : “Sortez bande de fils de putes, sortez”, en cognant la porte », se souvient Marie. La jeune femme, en compagnie de quatre de ses camarades, commence à descendre du premier étage des locaux de l’Association culturelle des #travailleurs_immigrés #turcs, l’Actit, qui accueille la projection. « On a fait l’erreur de ne pas regarder par la fenêtre, on n’a pas vu qu’ils étaient aussi nombreux », explique Marie. « Deux d’entre nous ont ouvert la porte, et les #fascistes se sont exclamés : “Ah, vous êtes là”, avant de se jeter sur eux. La majorité d’entre nous a réussi à remonter, sauf Pierre (1). » Le jeune homme, militant de Young Struggle et de la CGT, tente de refermer la porte blindée qui donne sur la rue, sans succès. Dans la cour de l’immeuble du 10ème arrondissement de #Paris, il est passé à tabac par une dizaine de militants fascistes. L’un d’entre eux le poignarde dans le dos et à la main droite. Puis, le groupe quitte la cour et s’enfuit dans la rue aux cris de « #Paris est nazi, #Lyon aussi », laissant quelques stickers du Kop of Boulogne (KOB) : « KOB veille » dans son sillage, comme l’a relevé Libération.

    #attaque_raciste #racisme #néo_nazis #nazis #GUD #Jeunesse_Boulogne #Hussards_Paris #Yamna_Squad #extrême_droite

  • Au Sénégal, des milliers de candidatures pour 350 postes de travailleurs agricoles en Espagne
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/01/30/au-senegal-des-milliers-de-candidatures-pour-350-postes-de-travailleurs-agri

    Au Sénégal, des milliers de candidatures pour 350 postes de travailleurs agricoles en Espagne
    En quarante-huit heures, 10 000 candidatures ont été déposées pour répondre aux offres d’emploi espagnoles, dans le cadre d’un accord de migration circulaire signé entre les deux pays. Un engouement qui traduit l’ampleur du chômage au Sénégal, qui a atteint 20,3 % au troisième trimestre 2024.
    Par Célia Cuordifede
    La frénésie a gagné tout le pays, de Saint-Louis (nord) à Kaolack (centre est), et jusqu’à Ziguinchor, en Casamance. Deux jours durant, lundi 27 et mardi 28 janvier, les bureaux d’accueil, d’orientation et de suivi ont été pris d’assaut, dès leur ouverture au petit matin, par des milliers de Sénégalais brandissant leurs CV, en quête d’un emploi en Europe.Ces bureaux, rattachés aux quatorze agences régionales de développement, ont été chargés par l’Etat de réceptionner les candidatures dans le cadre du programme de migration circulaire renouvelé entre le Sénégal et l’Espagne. L’accord prévoit que pour 2025, 350 emplois de travailleurs agricoles en Espagne soient ouverts aux Sénégalais. Ils n’étaient que 100 en 2024.
    La mesure a toutefois été victime de son succès. Pour la seule journée de lundi, 10 000 candidatures ont été déposées sur l’ensemble du territoire, selon le secrétariat d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur chargé du dossier. Elles étaient 5 000 pour la seule ville de Dakar. Submergé, le même secrétariat a indiqué, mardi après-midi, dans un communiqué que, « pour des raisons de sécurité », les dépôts de dossiers « se poursuivront désormais à travers une plateforme numérique dédiée ». « Cet engouement traduit le grand désespoir de la jeunesse sénégalaise, minée par un chômage endémique », observe Abdoulaye Ngom, enseignant-chercheur en sociologie à l’université Assane-Seck de Ziguinchor. D’après l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, le chômage atteint 20,3 % au troisième trimestre 2024, en hausse de 0,8 point par rapport à l’année précédente. Et le nouvel exécutif, installé en mars 2024, n’a pour l’instant pas instauré de mesure concrète pour endiguer le chômage, en dépit de ses promesses de « transformation systémique du pays ».
    Le programme de migration circulaire conclu avec l’Espagne en 2021, et renouvelé en août 2024 lors de la venue du premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, à Dakar, n’a rien d’inédit. Des accords similaires ont été signés avec l’Arabie saoudite, le Koweït ainsi que la France, sous les présidences d’Abdoulaye Wade (2000-2012) puis de Macky Sall (2012-2024). Face aux nombreux morts en mer et à l’afflux de migrants sur l’archipel espagnol des Canaries – près de 47 000 personnes y ont débarqué depuis les côtes ouest-africaines en 2024 –, cet accord vise à « garantir des mouvements migratoires sûrs, ordonnés et réguliers », selon le ministère espagnol du travail.
    Pour cela, encore faudrait-il que le programme cible les candidats à l’émigration clandestine. Ces 350 contrats de travailleurs agricoles en Espagne sont officiellement destinés aux citoyens sénégalais âgés de 25 à 55 ans, sans considération de diplôme ni de niveau d’étude. Il s’agit de contrats à durée déterminée de trois mois, renouvelables, pour des missions de cueillette et de conditionnement de fruits.
    « Depuis les premiers accords de migration circulaire en 2006, il n’y a jamais eu de transparence dans la méthode de sélection des travailleurs », dénonce Moustapha Fall, président de l’Association nationale des partenaires migrants, qui a son siège à Mbour, ville de départ de nombreuses pirogues. Selon lui, beaucoup de ces postes auraient été par le passé « accaparés par des militants politiques », sans préciser qui et à quelle fin.
    Le secrétariat des Sénégalais de l’étranger promet que la gestion des demandes sera désormais moins opaque. « C’est d’ailleurs parce que nous avons été transparents sur l’appel à candidature qu’il y a eu un tel engouement », assure le secrétaire d’Etat Amadou Chérif Diouf. Reste que, selon le chercheur Abdoulaye Ngom, l’ambition du programme d’endiguer l’émigration clandestine est « une utopie », au regard du ratio entre les milliers de candidats au départ et le nombre « dérisoire » de postes ouverts en Espagne.
    Selon le secrétariat des Sénégalais de l’extérieur, d’autres initiatives du même ordre seraient à l’étude avec la Belgique et le Japon, avec des cohortes plus importantes. « Mais pour cela, nous devons donner des gages de retour des candidats retenus, sinon on ne peut pas parler de migration circulaire », ajoute le secrétaire d’Etat, qui espère atteindre le niveau du Maroc, qui envoie chaque année près de 10 000 travailleurs agricoles en Espagne. En 2024, le taux de retour officiel des Sénégalais issus du programme était de 65 % ; en 2019, il était de 40 %.
    En visite au Qatar, le 21 janvier, le ministre du travail, de l’emploi et des relations avec les institutions, Abass Fall, a en outre annoncé avoir obtenu un millier de perspectives d’emploi pour des Sénégalais dans ce pays, dans les secteurs des technologies, des sciences, de la médecine et de la logistique. L’accord date en réalité de 2014, mais il n’avait jamais été mis en œuvre. Dans l’opposition et la société civile, de nombreuses voix se sont élevées, interrogeant le bien-fondé pour le Sénégal de laisser partir des scientifiques, des médecins et des ingénieurs, alors que le pays en manque cruellement.

    #Covid-19#migration#migrant#senegal#espagne#migrationcirculaire#emploi#jeunesse#sante

  • En pleine élection agricole, le Sénat vote le retour des #insecticides tueurs d’abeilles

    Lundi 27 janvier, le Sénat a voté le retour des #néonicotinoïdes et des facilitations accordées à la construction des #mégabassines. Une proposition de #loi venue du sénateur et ancien élu de la #FNSEA Laurent Duplomb, qui devra passer en deuxième lecture à l’Assemblée nationale.

    Au Sénat, lundi 27 janvier, deux positions se sont opposées. Les tenant·es du « pragmatisme » et de la « compétitivité » l’ont emporté face à des élu·es qui craignent un « grand recul » et défendent des « alternatives ». En définitive la réintroduction des néonicotinoïdes a été votée, pour « sauver » les filières des #betteraves_à_sucre et de la #noisette. Ces insecticides tueurs d’abeilles étaient interdits en France depuis 2018. Le débat a été tout aussi enflammé concernant le #stockage_d’eau pour des fins agricoles et la redéfinition des #zones_humides, et là aussi ce sont les défenseurs de l’agriculture productiviste qui l’ont emporté.

    À l’origine de cet affrontement : la #proposition_de_loi (#PPL) visant à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » à l’initiative du sénateur Les Républicains (LR) #Laurent_Duplomb, finalement adoptée à 233 voix contre 109. Cet agriculteur, ancien élu de la FNSEA-JA (Jeunes Agriculteurs) et ancien président de la chambre d’agriculture de Haute-Loire, et dont le fils est lui-même, depuis l’an dernier, président des #Jeunes_Agriculteurs du département, a réussi à mettre son texte à l’agenda du Sénat en pleine élection agricole, après avoir déjà présenté la semaine dernière un amendement au budget pour supprimer l’Agence Bio.

    La PPL a ainsi court-circuité la poursuite du travail parlementaire sur la #loi_d’orientation_agricole – dont l’examen par la chambre haute est suspendu depuis la dissolution de juin 2024 et doit commencer le 4 février –, parfois en le doublonnant, mais surtout en allant encore plus loin dans la remise en cause de mesures environnementales.

    « La plume officielle de la FNSEA »

    La réintroduction des néonicotinoïdes, emblématique de ce texte, concerne l’#acétamipride, une molécule qui, après son interdiction, avait bénéficié d’une dérogation jusqu’en 2020. Elle est destinée à lutter contre les insectes suceurs dans les cultures de végétaux feuillus et de fruits à coque. Même si l’amendement de compromis présenté par la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, a nuancé le texte initial porté par Laurent Duplomb, le faisant évoluer d’une réautorisation stricto sensu de la substance à une nouvelle #dérogation, la gauche et les écologistes étaient unanimes contre tout aménagement ouvrant la voie à un retour de ce produit toxique dans les champs.

    L’opposition a tenté, en vain, de « débunker » les assertions des défenseurs du texte – les deux rapporteurs, le président de la commission des affaires économiques, la ministre de l’agriculture et, plus largement, les élu·es des partis gouvernementaux. Ainsi, pour Daniel Salmon, du groupe Écologiste Solidarité et territoires, élu en Ille-et-Vilaine : « Ce genre de procédure [la dérogation – ndlr] nous amène à traîner sans chercher les alternatives. Or les alternatives existent déjà. Certes, sans néonicotinoïdes, les rendements baissent. Mais regardons les betteraves à sucre : on produit 70 % de sucre en plus de ce qu’on consomme. Produire plus, pourquoi pas, mais ça se fait au détriment de la santé et de la biodiversité. »

    Le socialiste Jean-Claude Tissot, lui-même agriculteur et membre de la Confédération paysanne, a dénoncé avec cette PPL « un contresens historique » et « un populisme rétrograde en rupture totale avec la transition écologique », et rappelle qu’en avril 2023, le directeur scientifique de l’Inrae avait été auditionné dans l’enceinte du Sénat. « Il nous avait expliqué que l’acétamipride est pire que l’imidaclopride [autre néonicotinoïde interdit – ndlr], et que c’était le #chlordécone de l’Hexagone, relate le sénateur de la Loire. Ce que vous faites s’appelle de l’#obscurantisme. Vous niez la #science car vous mettez le rendement économique devant tous les paramètres. Qu’allez-vous dire à nos petits-enfants qui vont subir des #dérèglements_hormonaux ? » L’opposition a, à plusieurs reprises, dénoncé une remise en cause du principe de non-régression du droit de l’environnement.

    À des années-lumière de ces interrogations, Laurent Duplomb n’a cessé d’assurer, lui, que cette PPL ne constituait en aucun cas « une #régression ». Tout au contraire, l’éleveur de Haute-Loire s’est vanté de « mettre fin à dix années d’interdiction » pour reconquérir des parts de marché perdues face à d’autres pays européens où l’acétamipride est autorisé, comme la Pologne, sur un ton qui frisait bon le paternalisme face à une opposition interloquée. « L’enfant, quand il fait une erreur, on le lui dit et on l’éduque. Eh bien, pour une fois, on va éduquer en corrigeant les erreurs que nous avons faites dans le passé. »

    « Ayons le courage de sortir de l’#obscurantisme_vert », « Continuez, madame, de mettre les agriculteurs dans le corner », a également lancé le sénateur FNSEA, incriminant au passage « le lobby de la Confédération paysanne ».

    Mais c’est surtout un discours collant aux éléments de langage de la FNSEA-JA et de la #Coordination_rurale qui a dominé l’hémicycle lundi soir, alors qu’agricultrices et agriculteurs sont appelés ces jours-ci, jusqu’à vendredi, à élire leurs représentantes et représentants syndicaux : il fallait « sauver la ferme France », et le corapporteur du texte Franck Menonville (Union centriste) fustigeait « une surtransposition mortifère » et « une avalanche de normes toujours plus contraignantes »...

    Nicole Bonnefoy, pour les socialistes, a ainsi dénoncé « la plume officielle de la FNSEA au Sénat, qui en cette période électorale veut montrer son influence au Parlement ». « Jamais les mots #santé et #biodiversité ne sont utilisés, alors que ce sont des choses essentielles. On ne parle ici que d’#économie », a déploré la sénatrice.

    #Pulvérisation de #pesticides par #drone

    Dans son introduction générale, le président de la commission des affaires économiques, Pierre Cuypers, avait souligné que le texte était « né du constat que le projet de loi agricole évitait soigneusement les sujets qui fâchent, comme l’utilisation des #produits_phytosanitaires. […] Le texte se veut court, pour s’attaquer à quelques irritants majeurs, comme la séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires ». Force est de constater que la discussion au Sénat n’a en rien levé les profonds désaccords sur ces sujets.

    Le gouvernement a toutefois apporté quelques nuances : la séparation de la vente et du conseil vaudra pour les distributeurs de produits phytosanitaires, pas pour les fabricants comme le voulait le texte initial. L’exécutif a également bloqué sur la volonté des rapporteurs du texte de lever l’interdiction du rabais sur les pesticides : c’était là une « ligne rouge », a expliqué Annie Genevard, qui a fait retirer ce point.

    Pour le reste, la ministre de l’agriculture a suivi les orientations de la PPL, proposant des modifications à la marge pour « sécuriser le texte » d’un point de vue juridique, et elle a remis à la Conférence de l’eau promise par le premier ministre lors de sa déclaration de politique générale la discussion sur une nouvelle « hiérarchie des usages de l’#eau ».

    Pulvérisation de pesticides par drone, possibilité pour le ministère de demander à l’Anses l’examen prioritaire d’un produit en vue de son autorisation de mise sur le marché, facilitation des projets de bâtiments d’élevage et de stockage d’eau ouvrant la voie à de nouvelles #retenues_collinaires et mégabassines pour « #intérêt_général_majeur », assouplissement de la définition des zones humides : les principales mesures contenues dans cette PPL ont donc été adoptées et constituent autant de périls pour la préservation des écosystèmes et la santé des populations. L’opposition a pointé en outre, sur plusieurs dispositions, le risque de se mettre en porte-à-faux vis-à-vis du droit européen.

    L’avenir du texte, cependant, n’est pas acquis. La deuxième lecture, à l’Assemblée nationale, pourrait faire apparaître beaucoup plus de réserves parmi les député·es MoDem et Renaissance, où l’on défendait, pendant les débats sur la loi d’orientation agricole au printemps dernier, une approche plus modérée face à la levée des garde-fous environnementaux.

    https://www.mediapart.fr/journal/politique/280125/en-pleine-election-agricole-le-senat-vote-le-retour-des-insecticides-tueur

  • À Paris, des lycéens #étrangers #expulsés de leurs #logements en pleine #année_scolaire | #Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/france/270125/paris-des-lyceens-etrangers-expulses-de-leurs-logements-en-pleine-annee-sc

    À #Paris, des lycéens étrangers expulsés de leurs logements en pleine année scolaire
    Une centaine de lycéens étrangers, jusque-là logés dans des logements individuels à Paris, sont contraints dès la fin janvier de les quitter pour rejoindre des centres d’hébergement d’urgence à travers la France. Un bouleversement qui menace leur poursuite d’études.

  • Migration circulaire en Espagne : Le député Abdou Karim Sall révèle un quota de 250 personnes...
    https://www.dakaractu.com/Migration-circulaire-en-Espagne-Le-depute-Abdou-Karim-Sall-revele-un-quot

    Migration circulaire en Espagne : Le député Abdou Karim Sall révèle un quota de 250 personnes...
    Alors que le quota attribué au programme de migration circulaire Espagne-Sénégal, lancé par l’État du Sénégal, reste inconnu, le député à l’Assemblée nationale Abdou Karim Sall évoque le chiffre de 250 personnes. Une initiative qui ne fait pas l’unanimité, puisque l’honorable député condamne, sur sa page Facebook, « une autre forme d’esclavage des temps modernes ».
    « Ce qui se passe dans notre pays est tout simplement ahurissant, voire déconcertant. Après avoir condamné en grande pompe l’une des conséquences tragiques de la traite négrière, nos gouvernants se lancent, avec aplomb et fierté, dans une autre forme d’esclavage des temps modernes, en abandonnant notre jeunesse désœuvrée aux mains des producteurs agricoles espagnols. »
    Selon le député Abdou Karim Sall, « Le peuple a le droit de savoir dans quelle sauce il est en train d’être mangé. Ces accords doivent être exposés pour que chacun comprenne les véritables enjeux de cette collaboration, qui semble davantage servir des intérêts cachés des Occidentaux plutôt que ceux de notre nation. Au moment où Donald Trump est sur le point d’expulser plus de 1 600 jeunes Sénégalais, la solution est loin d’être celle d’en envoyer 250 en Espagne », a-t-il déclaré.

    #Covid-19migrant#migration#espagne#senegal#migrationcirculaire#quota#contratmigratoire#expulsion#jeunesse#emploi#sante

  • À Paris, 108 lycéens et jeunes précaires vont perdre leur hébergement
    https://www.streetpress.com/sujet/1737982857-paris-108-lyceens-jeunes-precaires-perdre-hebergement-logeme

    Une centaine de jeunes soutenus par le #dispositif_lycéen ont appris du jour au lendemain la fin de leur accompagnement et #hébergement à #Paris. Certains d’entre eux seront envoyés en régions, sans certitude de suivi scolaire et administratif.

    « J’ai été mise au courant vendredi 24 janvier que je devais partir le 11 février », lâche Flora (1). Elle vit dans un des appartements du dispositif urgence hébergement lycéen, dit « dispositif lycéen ». L’étudiante infirmière de 20 ans, qui est auxiliaire de vie le week-end, y habite depuis deux ans. « Je trouve ça vache. Je suis en colère et j’ai peur pour la suite. » La #Ville_de_Paris met 466.000 euros dans le projet. C’est la direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement (#Drihl), sous autorité de la #préfecture, qui aurait suspendu son aide, qui représente environ 75 % du dispositif (2). En dehors d’échanges d’emails entre la Drihl et quelques associations, il n’y a toujours pas de document officiel qui atteste la fin du dispositif.

    Cette décision révélée par StreetPress et Mediapart signe la fin d’un projet qui a permis depuis 2015 à plus d’un millier de jeunes de bénéficier d’un hébergement à Paris et proche banlieue. L’offre propose aussi un suivi social qui va de l’#accès_aux_droits (régularisation, santé, école et formation, hébergement), à la montée en autonomie dans l’ensemble des démarches. À quoi s’ajoute un accompagnement éducatif avec des visites à domiciles, des accompagnements extérieurs, des psychologues et une juriste pour soutenir ces jeunes sur différents plans. Dans une lettre du préfet Marc Guillaume adressée à la Ville de Paris le 18 décembre, il est écrit que le projet a été conçu « comme un hébergement d’urgence temporaire pour les #jeunes_migrants en cours de scolarité pour lesquels un doute existant sur leur majorité ». Selon le préfet, « ce dispositif ne correspond plus aux attentes ». Le courrier atteste pourtant bien que tous les candidats au dispositif sont jeunes. Mais sont jugés trop âgés puisqu’ils ne seraient que six à être en recours de minorité.

    #xénophobie_d'État #racisme #lycéens #mineurs_isolés #jeunes_précaires

  • Sur la route migratoire entre l’Algérie et l’Espagne, une hausse effrayante des naufrages - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61991/sur-la-route-migratoire-entre-lalgerie-et-lespagne-une-hausse-effrayan

    Sur la route migratoire entre l’Algérie et l’Espagne, une hausse effrayante des naufrages
    Par Marlène Panara Publié le : 31/12/2024 Dernière modification : 02/01/2025
    D’après l’ONG espagnole Caminando Fronteras, plus de 500 personnes sont mortes en 2024 sur la route migratoire menant de l’Algérie à la péninsule ibérique ou à l’archipel des Baléares. Des chiffres qui font de ce passage en mer Méditerranée la deuxième route la plus meurtrière pour l’Espagne, derrière celle des Canaries.
    Youssef* connaissait bien la mer. Le jeune Algérien de 26 ans a plusieurs fois été pêcheur, et était bon nageur. Il a aussi été saisonnier sur le littoral algérien. Cette nuit de fin novembre, lorsqu’il a embarqué avec 12 autres personnes dans un petit bateau à moteur sur une plage d’Alger pour gagner l’Espagne, « il avait conscience des risques qu’il prenait », assure sa cousine qui préfère garder l’anonymat. « Mais il avait tellement de copains qui étaient partis comme ça et qui avaient réussi … » Mais Youssef n’arrivera jamais à Alicante, sa destination. Après cinq kilomètres seulement en mer, son embarcation prend l’eau. S’ensuit une altercation avec le conducteur du bateau, qui finit par se renverser. « Tout le monde est tombé à l’eau, y compris une famille avec une enfant de 6 ans et un bébé », raconte sa cousine. Les gardes-côtes algériens sont prévenus, mais la localisation du naufrage n’est pas la bonne. Les naufragés, qui n’ont pas de gilet de sauvetage, attendent près de six heures en pleine mer. Youssef fait grimper la petite fille sur un bidon d’essence. Lorsqu’un groupe de jeunes, prévenus de leur départ, parvient finalement à les retrouver, il est trop tard. Le bébé et sa mère sont retrouvés morts. Youssef et deux autres passagers sont portés disparus.
    Ce naufrage est loin d’être un cas isolé. Sur cette route migratoire qui relie l’Algérie à l’Espagne, les drames sont « de plus en plus fréquents », et « des cadavres apparaissent sur la côte [espagnole] plusieurs jours après [...] que les secours ont été alertés », indique la Garde civile dans un document consulté par le média Levante. D’après le dernier rapport de l’ONG Caminando Fronteras publié le 26 décembre, au moins 517 personnes sont mortes sur cette voie en 2024. Elles étaient 464 en 2022, et 191 en 2021.
    Cette année aussi, 26 embarcations ont « totalement disparu » en mer, avec tous leurs passagers. Des chiffres qui font de ce passage en Méditerranée la deuxième route la plus meurtrière pour l’Espagne, derrière celle des Canaries. Empruntée depuis plusieurs années par les candidats à l’exil, cette voie s’est réellement consolidée depuis 2021, affirme Caminando Fronteras. Les passagers déboursent entre 2 000 et 4 000 euros, parfois plus, pour effectuer ce trajet à bord de petits bateaux à moteurs de 60 à 140 chevaux, totalement inadaptés à ce type de traversées en pleine mer. En 2024, 13 952 migrants ont été comptabilisés sur cette voie.
    Les candidats au départ embarquent depuis Oran, Mostaganem, Tipaza ou Alger et naviguent en direction du sud de la péninsule ibérique. Ils sont parfois secourus au large d’Almeria, Carthagène, Murcie ou Alicante. Mais depuis 2022, la route algérienne se déplace de plus en plus à l’est, en direction des îles Baléares, une zone moins surveillée. Le 29 décembre, 18 personnes ont atteint l’île de Formentera, et ont été rejointes par 74 migrants arrivés dans trois embarcations distinctes quelques heures plus tard. Depuis le 1er janvier 2024, 5 793 personnes au total ont débarqué aux Baléares, soit 154,3 % de plus que les 2 278 exilés arrivés dans l’archipel en 2023, d’après les chiffres de l’agence de presse espagnole EFE.
    Cet itinéraire, moins couvert par les secours, est tout aussi « périlleux », prévient Caminando Fronteras. « Les dangers de cette traversée sont même plus importants en raison des distances plus longues, mais aussi parce qu’il existe un risque élevé de perdre le cap et de se retrouver dans les zones les plus hostiles de la mer Méditerranée ».
    Sur cette voie, les profils des « harragas », littéralement « brûleurs de frontières », sont aussi plus vulnérables. Le rapport constate la présence régulière « d’adolescents qui voyagent seuls », et qui cherchent à rejoindre de la famille en Europe. « Pour beaucoup, en France », précise-t-on. Ces mineurs sont habituellement originaires d’Algérie, mais de plus en plus de jeunes subsahariens, syriens, ou palestiniens embarquent, eux aussi, depuis les côtes algériennes. D’après l’ONG espagnole, « près de 40 % des personnes qui s’engagent sur cette route maritime des Baléares proviennent désormais de pays autres que l’Algérie ».
    Les jeunes enfants accompagnés de leurs mères sont également de plus en plus nombreux. « Beaucoup d’entre eux étaient précédemment passés par la Libye et la Tunisie avant d’être refoulés dans le désert », précise l’association. Ces dernières années, les embarcations de fortune parties d’Algérie se remplissent souvent de familles entières. En octobre 2021, Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) décrivait ce phénomène comme « une ’harga [migration en français]’ familiale inédite », qui trouve racine dans la morosité économique plombant le pays depuis 2014 et la chute du cours du pétrole.
    « En Algérie, il n’y a pas la guerre. Mais le chômage des jeunes, même diplômés, poussent la plupart à partir. Dans ce pays, si vous ne connaissez personne pour vous pistonner, vous n’avez pas d’avenir », explique la cousine de Youssef. « Et quand vous voyez que la plupart des gens que vous connaissez ont quitté le pays, sont heureux ailleurs et que vous, vous continuez à galérer malgré les années, partir devient votre seul objectif ». « Ici, même les jeunes avec un diplôme ne trouvent pas de travail, et ils s’ennuient », avait également confié en mai dernier Kenza, dont le frère originaire de Tizi Ouzou avait disparu en mer. « Hamza disait que la vie en Algérie, c’était fatigant. Alors quand il est entré à l’université de sociologie, il a rapidement fait des demandes de visa étudiant. À chaque fois, elles ont été refusées ». Youssef avait lui aussi d’abord envisagé de partir de chez lui « dans les règles », sur les conseils de sa famille. Le jeune homme avait fait des demandes de visa pour l’Union européenne, le Canada et le Royaume-Uni. Mais, comme Hamza, aucune ne lui a été accordée. Aujourd’hui, la mère de Youssef « pense qu’il est en prison en Espagne ». « On ne lui a pas dit ce qu’il s’était vraiment passé, car elle a une santé très fragile », confie sa cousine. Tous les jeunes du quartier, en revanche, ont appris la mort de Youssef et des autres passagers. « Le lendemain du drame, beaucoup embarquaient à leur tour dans un bateau ».

    #Covid-19#migrant#migration#sante#algerie#espagne#baleares#routemigratoire#mortalite#sante#jeunesse#mediterranee

  • Journée Internationale des Migrants : En route pour réinventer la migration légale et anéantir l’immigration clandestine
    https://www.dakaractu.com/Journee-Internationale-des-Migrants-En-route-pour-reinventer-la-migration

    Journée Internationale des Migrants : En route pour réinventer la migration légale et anéantir l’immigration clandestine
    À l’occasion de la Journée internationale des migrants, Mandiaye Ndiaye, conseiller pays, et Maguette Sambe, secrétaire général pays du Conseil international pour l’immigration, l’entrepreneuriat et l’emploi (CIIEE), ont réaffirmé l’importance de valoriser la migration en tant que vecteur de développement et de croissance. Ils soulignent que les migrants, confrontés à des défis énormes dans les pays d’accueil, doivent être accompagnés et soutenus. Cette journée symbolique est l’occasion de rappeler qu’il est impératif de permettre aux jeunes de se déplacer légalement pour travailler et contribuer à l’économie mondiale, tout en luttant contre l’immigration clandestine, un fléau qui continue de déchirer de nombreuses familles.
    Le CIIEE, créé il y a un an, œuvre activement pour sensibiliser les jeunes, notamment au Sénégal, sur les enjeux liés à la migration. Mandiaye Ndiaye insiste sur la nécessité de mettre en place des stratégies pour contrer les flux migratoires illégaux et fournir des solutions concrètes aux jeunes qui souhaitent s’expatrier. En collaboration avec des partenaires internationaux et des institutions ministérielles, le CIIEE prépare un atelier majeur pour la seconde quinzaine de janvier 2024, afin de créer un plan d’action permettant de renforcer l’accompagnement des jeunes dans leurs démarches migratoires légales et sécurisées.
    L’atelier qui réunira des acteurs gouvernementaux, des ONG et des partenaires internationaux, vise à définir un programme d’activités de sensibilisation et de formation. Selon Maguette Sambe, il est crucial d’échanger des informations pertinentes sur les possibilités d’emploi à l’étranger et de favoriser des collaborations avec des représentations diplomatiques pour assurer que les jeunes migrants soient informés et protégés tout au long de leur parcours. En somme, le CIIEE met en place un cadre structuré pour encourager une migration sûre et ordonnée, dans l’intérêt des jeunes et des nations concernées.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#CIIEE#jeunesse#emploi#formation#migrationsure#sante#politiquemigratoire

  • Journée Internationale des Migrants : En route pour réinventer la migration légale et anéantir l’immigration clandestine
    https://www.dakaractu.com/Journee-Internationale-des-Migrants-En-route-pour-reinventer-la-migration

    Journée Internationale des Migrants : En route pour réinventer la migration légale et anéantir l’immigration clandestine
    À l’occasion de la Journée internationale des migrants, Mandiaye Ndiaye, conseiller pays, et Maguette Sambe, secrétaire général pays du Conseil international pour l’immigration, l’entrepreneuriat et l’emploi (CIIEE), ont réaffirmé l’importance de valoriser la migration en tant que vecteur de développement et de croissance. Ils soulignent que les migrants, confrontés à des défis énormes dans les pays d’accueil, doivent être accompagnés et soutenus. Cette journée symbolique est l’occasion de rappeler qu’il est impératif de permettre aux jeunes de se déplacer légalement pour travailler et contribuer à l’économie mondiale, tout en luttant contre l’immigration clandestine, un fléau qui continue de déchirer de nombreuses familles.
    Le CIIEE, créé il y a un an, œuvre activement pour sensibiliser les jeunes, notamment au Sénégal, sur les enjeux liés à la migration. Mandiaye Ndiaye insiste sur la nécessité de mettre en place des stratégies pour contrer les flux migratoires illégaux et fournir des solutions concrètes aux jeunes qui souhaitent s’expatrier. En collaboration avec des partenaires internationaux et des institutions ministérielles, le CIIEE prépare un atelier majeur pour la seconde quinzaine de janvier 2024, afin de créer un plan d’action permettant de renforcer l’accompagnement des jeunes dans leurs démarches migratoires légales et sécurisées.
    L’atelier qui réunira des acteurs gouvernementaux, des ONG et des partenaires internationaux, vise à définir un programme d’activités de sensibilisation et de formation. Selon Maguette Sambe, il est crucial d’échanger des informations pertinentes sur les possibilités d’emploi à l’étranger et de favoriser des collaborations avec des représentations diplomatiques pour assurer que les jeunes migrants soient informés et protégés tout au long de leur parcours. En somme, le CIIEE met en place un cadre structuré pour encourager une migration sûre et ordonnée, dans l’intérêt des jeunes et des nations concernées.

    #Covid-19#migrant#migration#CIIEE#senegal#formation#jeunesse#migrationirreguliere#parcoursmigratoire#sante#migrationlegale

  • Stratégies du mouvement Identitaire
    https://laviedesidees.fr/Strategies-du-mouvement-Identitaire

    Des militants d’un type nouveau rejoignent les organisations de #jeunesse du mouvement Identitaire. Si leur capacité à faire le coup de poing reste un facteur d’intégration, la #violence physique n’est plus officiellement revendiquée par Génération Identitaire.

    #Société #extrême_droite
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20241217_identitaires.pdf

  • L’Archipel

    Un #récit_d'anticipation puissant sur les conséquences du changement climatique.

    Futur proche. Tim habite les beaux quartiers, où il mène une vie oisive et superficielle. En se promenant dans un #métavers qui simule l’état de sa ville vingt ans plus tard, il découvre le tableau alarmant d’un monde enlisé dans la crise climatique... et y croise Chloé. Celle-ci veut s’assurer que l’Archipel, cette « #île » sur laquelle elle vit et où sont entassés des logements sociaux, ne risque pas de sombrer. À travers un impossible chassé-croisé amoureux, Tim et Chloé vont tenter de réinventer leur rapport au monde. Et de donner un sens à leur vie, entre métavers et réalité...

    https://www.gallimard-jeunesse.fr/9782075171052/l-archipel.html
    #livre #jeunesse #BD #bande-dessinée #climat #changement_climatique

  • Conférence Anne Cordier : le rapport des jeunes à leur téléphone portable et à l’information. - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=xKWhIegAYWo

    Dans le cadre du projet DE FACTO, Anne Cordier, professeure des universités et chercheuse en sciences de l’information et de la communication au CREM, Centre de recherche sur les médiations, à l’université de Lorraine a réalisé une étude qualitative sur la réception de la bande dessinée « Dans la tête de Juliette » par les ados.

    #Anne_Cordier #Jeunesse #Culture_numérique

  • « Des enfants dorment avec leur manteau » : un foyer éducatif d’Amiens dans le viseur après un signalement - Courrier picard
    https://www.courrier-picard.fr/id576366/article/2024-11-08/amiens-des-enfants-dorment-avec-leur-manteau-un-foyer-educatif-dans-

    La structure, où vivent 13 enfants âgés de 12 à 16 ans placés par l’Aide sociale à l’enfance (#ASE), est dans le viseur des autorités après un signalement qui a abouti à une visite d’inspection en urgence. Selon plusieurs témoignages, ces jeunes sont logés dans des conditions indignes.

    [...]

    Le témoignage de ce jeune garçon âgé de 12 ans, avec lequel nous avons pu entrer en contact, est
    glaçant : « Moi tout ce que je veux, c’est qu’il tue les rats et qu’il répare la fenêtre… Parce qu’elle
    est cassée et on a trop froid à la douche… et il n’y a pas de chauffage alors dans ma chambre, je
    dors avec mes habits et mon manteau… »
    . Rats, matelas infestés de punaises de lit, moisissures sur
    les murs, douche sans fenêtre, problème de chauffage, fuites d’eau à répétition… Les photos et
    vidéos que nous nous sommes procurées accablent une nouvelle fois les services de l’Aide sociale à
    l’enfance (ASE) après un signalement visant le Foyer éducatif picard d’Amiens (FEP).

    [...]

    La structure, qui accueille 13 enfants âgés de 12 à 16 ans qui leur sont confiés par le Département au titre de l’ASE, est dans le viseur des autorités après ce #signalement, qui a abouti le 31 octobre dernier à une visite d’#inspection en urgence pour des manquements aux règles d’hygiène et de salubrité. En plus de celui de l’enfant, un témoignage anonyme d’un éducateur spécialisé du foyer, qui dit craindre des représailles et un possible licenciement, vient corroborer ceux de Nordine Khelif et de François Thibaut, qui regrettent aujourd’hui d’avoir à payer au prix fort leurs dénonciations.

    Le premier est aujourd’hui sous le coup d’une mise à pied, le deuxième a été licencié l’été dernier. « Quand ces jeunes arrivent chez nous, ils sont cassés par la vie et en grande détresse parce qu’ils ont vécu des choses extrêmement difficiles. Notre rôle en tant qu’éducateur est de les protéger et de les aider à remonter la pente, c’est d’ailleurs ce que s’imaginent leurs parents quand ils nous sont confiés. Sauf que ce n’est pas ce qu’il se passe ici », accuse Nordine Khelif. « J’ai assisté à de nombreuses scènes qui ont traumatisé les jeunes qui ont peur des rats, qui n’en peuvent plus des cafards qui sont partout, jusque dans la cuisine pendant qu’ils mangent, et des punaises de lit qui ont envahi leurs chambres et la salle télé. Un matin, pendant que nous regardions un film, un cafard est sorti du pull d’un jeune, les autres se moquaient de lui… ».

    (...) « Et quand vous essayez de proposer des choses pour améliorer leur vie, on vous dit qu’il n’y a pas d’argent… malgré les 180 euros par jour versés par enfant par le Département. Après on s’étonne que ces enfants passent leur vie à fuguer ! C’était un cas de conscience pour nous tous : on ne les aide pas, on crée du cas social ! Comment peuvent-ils avoir envie d’avancer et d’aller à l’école quand vous savez que le soir, vous allez rentrer dans ce cadre dégueulasse ?! ».

    edit témoignage plus détaillé avec une série de photo du lieu très explicites
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/somme/amiens/je-ne-veux-pas-accuser-mais-raconter-ce-que-j-ai-vecu-p

    #enfance #enfants #aide_à_l'enfance #foyer_éducatif #jeunesse #départements

    • “IL Y AVAIT BEAUCOUP DE VIOLENCES”: LA FACE CACHÉE DES FOYERS DE L’ENFANCE DANS LES ALPES-MARITIMES
      https://www.bfmtv.com/cote-d-azur/il-y-avait-beaucoup-de-violences-la-face-cachee-des-foyers-de-l-enfance-dans-

      Alors que leur rôle est d’accueillir des mineurs en danger ou en difficulté, les jeunes y sont laissés seuls, à l’abandon entre quatre murs. Tout cela sous la responsabilité de l’aide sociale à l’enfance qui est gérée par le département des Alpes-Maritimes.

      Une importante baisse des moyens octroyés

      Entre 2018 et 2023, la cour des comptes note déjà une réduction de moitié du nombre de places d’accueil disponibles, passant de 226 à 115 places en cinq ans. Avec le plan de transformation, il ne restera que 107 places disponibles en 2028.

      Le nombre de personnels aussi s’effrite : alors que 230 agents étaient en poste en 2018, ils devraient être moins de 200 en 2028. Une situation qui s’explique aussi par la diminution du nombre de sites à gérer. Il en existait auparavant 25, contre 9 aujourd’hui.

      Face à ces chiffres, la cour régionale des comptes s’interroge et s’inquiète sur la capacité du département à protéger l’ensemble des #mineurs_vulnérables. D’autant plus qu’elle révèle en parallèle une augmentation du nombre "d’événements indésirables graves", c’est-à-dire des faits qui impactent fortement la sécurité, soit des biens, soit des personnes, mineurs ou personnels encadrants.

      Cela concerne également les événements qui touchent gravement à l’organisation ou la gestion d’un établissement. Cela peut donc aller d’un simple bleu à une hospitalisation d’un mineur, par exemple.

      En 2018, une vingtaine d’enfants ont été concernés par ces faits. En 2021, ils étaient 314, et 368 un an plus tard. Ainsi, en 2022, plus d’un événement grave par jour a eu lieu dans les foyers de l’enfance azuréens.

      "Des enfants m’ont frappé"

      Pour comprendre comment se manifestent ces failles de gestion dans les foyers, BFM Nice Côte d’Azur est allée à la rencontre de familles et de jeunes, qui ont vécu la situation en foyers de l’enfance de près.

      Charly a été placé dans un foyer pendant quatre mois et demi. Auprès de sa mère Patricia, il a mis en évidence des dysfonctionnements au sein de l’établissement dans lequel il était encadré. Le jeune garçon est revenu du foyer avec des poux et un staphylocoque doré. Charly a également montré des traces de coups.

      "Il y avait beaucoup de violences des adolescents, des éducateurs et même des enfants qui m’ont frappés", confie-t-il à BFM Nice Côte d’Azur.
      "Les éducateurs m’accusaient, alors que je n’avais rien fait. Ils ne s’occupaient même pas des enfants, ou de moi." Sur des vidéos filmées au sein de son foyer, on voit Charly se faire frapper au milieu de plusieurs enfants, dans une chambre.

      « J’avais plein de bleus aux yeux »

      Elisabeth a vécu une expérience similaire. Arrivée d’Ukraine en 2023, cette adolescente a été placée en foyer, car sa mère n’a pas trouvé de travail en France et s’est retrouvée à la rue. Elle a vécu dans plusieurs foyers du département avant d’être aujourd’hui logée dans l’un des appartements gérés par les services de l’enfance des Alpes-Maritimes.

      Elle raconte à BFM Nice Côte d’Azur avoir été victime de xénophobie de la part du personnel encadrant. Plusieurs éducateurs lui ont demandé de "retourner chez elle", en Ukraine, qu’elle était "bonne à rien" et "sans avenir".

      En plus de cet non-accompagnement, elle dénonce également des actes de violences qu’elle a signalés à de multiples reprises aux éducateurs, en vain.

      [...]

      Ces violences sont encore aujourd’hui le quotidien de Kenzi. Placé dans un foyer, il échange avec sa mère une fois par semaine et lui a raconté avoir été victime d’agressions et de #viol. "Ils mettent le doigt dans le trou des fesses", explique-t-il dans un échange téléphonique avec sa mère enregistré
      par cette dernière

      #douce_France

    • « J’ai pensé à me suicider » : un jeune passé par le Foyer Saint-Remi à Reims témoigne des violences qu’il aurait subies
      https://www.lunion.fr/id656447/article/2024-10-31/jai-pense-me-suicider-un-jeune-passe-par-le-foyer-saint-remi-reims-temoigne-d

      Tout juste majeur, le Rémois Julien Nogent a porté plainte pour vol, violence et harcèlement, après avoir passé une partie de l’année 2023 au Foyer Saint-Remi. L’établissement, revenu depuis à un climat apaisé, était à l’époque en pleine crise.

      C’est un jeune homme « ressuscité » qui s’exprime, un an après les faits. Depuis, Julien Nogent a quitté en catastrophe Reims, la ville où il est né il y a 18 ans, pour Figeac (Lot), où il est hébergé par une tante. Comme beaucoup d’enfants de l’ASE (Aide sociale à l’enfance), il a grandi de foyer en foyer.
      Orphelin de père, ayant une mère atteinte de troubles psychiatriques, il a alterné « dépressions et hospitalisations », avant d’atterrir au Foyer Saint-Remi. Une première fois brièvement en 2017, puis plus longuement en 2023, époque où l’établissement traversait une crise sans précédent. Après y avoir passé huit mois, il a porté plainte, le 2 juillet, à la gendarmerie de Figeac, pour « violence,
      harcèlement et vol »
      .
      Printemps. Julien Nogent est arrivé le 2 avril 2023 à Saint-Remi, à 17 ans, en même temps que Nadège Herter, directrice recrutée après avoir enjolivé son CV. « Je l’ai trouvée bizarre. Elle pouvait être super gentille, et dans la foulée très agressive. Nadège me donnait aussi beaucoup d’argent en liquide. Je pense qu’elle voulait me mettre dans sa poche. Mais ça n’a pas duré longtemps », retrace le jeune homme.
      « Elle me disait que j’allais “finir clochard”, elle me dénigrait tout le temps. Elle criait beaucoup, contre moi mais pas seulement. Elle avait menacé d’enfermer un petit à la cave “dans le noir avec les monstres”. Elle a aussi enlevé la porte de la chambre d’un jeune pour le punir. » Ce dernier fait est confirmé par l’audit mené par le conseil départemental fin 2023.
      Automne. Les faits les plus sérieux datent de cette époque. Un soir, elle est venue me chercher à 23 heures et m’a gardé dans son bureau jusqu’à 3 heures du matin. Comme je pratiquais l’équitation, j‘avais une cravache. Elle l’a prise et donnait des coups partout, sur son bureau, sur mes jambes, sur mon dos. » Peu de temps après, « elle est venue me réveiller à 5 heures en me donnant des coups de balai et en me jetant un verre d’eau à la figure. »
      Mais ce qui a marqué le plus Julien Nogent date du 23 octobre, se souvient-il : « Je voulais sortir pour voir ma mère mais Nadège a refusé et les éducateurs m’ont maintenu par terre. On m’a tiré les cheveux, arraché les habits et j’ai eu une entorse au poignet. Je suis allé à l’hôpital et je voulais y rester, j’avais trop peur de revenir. »
      Hiver . « La pression est devenue trop forte. Nadège a été licenciée mi-décembre, et certains de ses proches au foyer ont dit que c‘était de ma faute. Je me suis senti en danger. J’ai pensé à me suicider. Je me suis scarifié les bras. Même si je n’avais pas encore 18 ans (il les a eus le 2 janvier, NDLR), j’ai appelé ma référente ASE et j’ai pu partir en urgence à Figeac le 15 décembre. En huit mois au
      foyer, j’ai l’impression d’avoir pris cinq ans… »

      Un an plus tard. Il est encore en contact avec le nouveau directeur, Josselin Parenté, arrivé en juillet, afin, dit-il, de « récupérer mes affaires et l’argent qui m’a été volé au foyer ». Dans la plainte déposée, il parle de 2 000 euros. Le nouveau président du Foyer indique que des échanges existent.
      Du côté judiciaire, le procureur confirme l’existence d’une enquête sur les faits dénoncés par Julien Nogent.
      Contactée, la directrice de l’époque, Nadège Herter, nous a répondu sèchement qu’elle n’avait « pas de temps à perdre ». Relancée, elle n’a pas donné suite. Licenciée en janvier, elle a créé, en juin à Meaux (Seine-et-Marne), une entreprise de fabrication d’objets en bois.
      Le nouveau président du Foyer Saint-Remi, François Le Bœuf, annonce que l’établissement a porté plainte contre elle pour « abus de confiance ».

    • Négligences, abus, maltraitances... Enquête sur les défaillances mortelles de l’Aide sociale à l’enfance
      https://www.parismatch.com/actu/societe/negligences-abus-maltraitances-enquete-sur-les-defaillances-mortelles-de

      TW : viol

      Après des mois d’enquête, nos reporters ont mis en lumière les failles de cet organisme ayant plus de 350 000 enfants à sa charge. Le constat est aussi révoltant que scandaleux... Indigne de notre pays.

      (...) le juge Bernand soupire : « Les foyers sont devenus un ticket pour la prostitution : les anciennes jouent les maquerelles et les proxénètes recrutent devant les grilles. Dans la majorité des établissements, il n’y a aucun projet pédagogique, aucune activité, peu d’encadrement. Résultat, résume-t-il avec une franchise désarmante, on place des jeunes dans des lieux où ils sont davantage en danger que dans leurs familles défaillantes. » Les condamnant à des destins ­scellés d’avance.

      Un constat d’échec, glaçant, que le magistrat est loin d’être le seul à faire. La protection de l’enfance, dont relèvent plus de 350 000 jeunes en France, est un « système qui craque », selon le rapport du Syndicat de la magistrature publié en mai dernier. Dispositifs ­ d’accueil saturés, manque de personnel qualifié, budgets laissés à la discrétion des départements sans aucun taux d’encadrement décidé nationalement, la liste des défaillances systémiques est longue.

      . « L’État a abandonné la responsabilité de ces enfants aux départements comme du vulgaire bâti », accuse la députée PS Isabelle Santiago, qui bataille depuis une décennie pour une refonte de l’institution, jugée « profondément dysfonctionnelle. » Le Gepso, association regroupant 700 établissements publics dans le champ de la protection des personnes, et plus particulièrement de l’enfant, estime de son côté qu’il faudrait allouer 1,4 milliard d’euros supplémentaires par an pour atteindre un taux d’encadrement minimal et proposer ainsi un suivi « à peu près satisfaisant ».

      Une petite fille de 6 ans laissée dans le même foyer que son agresseur

      « La médiocrité a gagné les rangs de l’Ase, cingle une ancienne juge pour enfants. Ses fonctionnaires n’ont ni les compétences ni l’envie d’accompagner les pères et les mères dans leur parentalité, alors que c’est précisément leur rôle. » À bout de souffle, les services sociaux, dont la mission est de protéger les plus fragiles, en broient ainsi un nombre incalculable.

      « Vous savez, un pénis dans une bouche, ce n’est pas un viol. » Ce 27 août 2020, le ciel tombe sur la tête de Cécile Mirra et Cyril Dauphin. Face à eux, la direction du foyer de l’Ase de Besse-sur-Issole (Var) tente de minimiser ce qu’a subi leur petite Rose, 6 ans. Elle est placée depuis un an. Cela fait un mois qu’elle est à Besse-sur-Issole lorsqu’elle y est violée. L’établissement s’est gardé de le signaler au commissariat, au mépris de l’article 434-3 du Code pénal, qui réprime de trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende la non-dénonciation de maltraitance sur mineur. Faute de preuves, la plainte déposée par le couple a été classée sans suite, et leur petite fille, maintenue dans le même foyer que son agresseur.

      « Vous savez, un pénis dans une bouche, ce n’est pas un viol. » Ce 27 août 2020, le ciel tombe sur la tête de Cécile Mirra et Cyril Dauphin. Face à eux, la direction du foyer de l’Ase de Besse-sur-Issole (Var) tente de minimiser ce qu’a subi leur petite Rose, 6  ans. Elle est placée depuis un an. Cela fait un mois qu’elle est à Besse-sur-Issole lorsqu’elle y est violée. L’établissement s’est gardé de le signaler au commissariat, au mépris de l’article 434-3 du Code pénal, qui réprime de trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende la non-dénonciation de maltraitance sur mineur. Faute de preuves, la plainte déposée par le couple a été classée sans suite, et leur petite fille, maintenue dans le même foyer que son agresseur.

      (...) le budget alloué à la protection de l’enfance est financé par les droits de mutation immobilière. En clair : les taxes notariales sur l’achat et la vente de logements. « C’est fou de se dire que l’avenir de dizaines de milliers d’enfants dépend d’un marché aussi fluctuant et soumis à d’importantes disparités selon les régions » ....

      l’apprentissage de la prédation commence de bonne heure

      #protection_de_l’enfance #petite_enfance #pouponnières #hospitalisme #Lyes_Louffok #assistants_familiaux

    • Procès des enfants placés : une plainte à venir envers le conseil départemental du Nord
      https://www.lavoixdunord.fr/1535190/article/2024-12-18/proces-des-enfants-places-une-plainte-venir-l-encontre-du-conseil-depar

      Procès des enfants placés de l’ASE du Nord, l’heure du jugement : « La page ne sera jamais complètement refermée »
      https://www.lavoixdunord.fr/1534926/article/2024-12-17/proces-des-enfants-places-de-l-ase-du-nord-l-heure-du-jugement-la-page-