• Thiès : Mme Diariatou Aïdara Camara lance son mouvement MISE et prône le dialogue avec la jeunesse pour lutter contre le phénomène de l’émigration clandestine
    https://www.dakaractu.com/Thies-Mme%C2%A0-Diariatou-Aidara-Camara-lance-son-mouvement-MISE-et-prone

    Thiès : Mme Diariatou Aïdara Camara lance son mouvement MISE et prône le dialogue avec la jeunesse pour lutter contre le phénomène de l’émigration clandestine
    « On ne doit pas culpabiliser les jeunes », c’est l’avis de Mame Diariatou Aïdara Camara, présidente du Mouvement inclusif pour un Sénégal d’espoir (MISE) qui vient d’être porté sur fonds baptismaux dans la cité du rail.
    Pour elle, face au phénomène de l’émigration clandestine, les autorités doivent essayer d’appréhender d’autres solutions allant dans le sens de créer cette proximité avec les jeunes pour trouver des remèdes à leurs problèmes. « Il ne faut pas critiquer les jeunes. Ce qu’il faut, c’est d’instaurer un climat de dialogue afin de pouvoir leur redonner espoir. Tout dépend de la façon dont nous allons communiquer avec eux pour leur faire comprendre quelle doit être leur référence, leur faire comprendre qu’on a été à leur place. Il faut servir de modèles et rappeler aux jeunes que nous aussi, nous nous sommes battus corps et âmes pour en être là, pour s’en sortir. Il faut susciter l’espoir et expliquer aux jeunes qu’avec détermination et courage, ils peuvent réussir dans tous les domaines », a-t-elle tenu à lancer. « Aux jeunes, je lance un appel. Ils ne doivent compter que sur eux-mêmes au début et à la fin. Ensuite, il faut associer les autres, avoir confiance en soi, s’activer dans l’auto-entreprenariat et être surtout résilient ». Mame Diariatou Aïdara Camara, estime que les jeunes doivent croire en leur étoile, de toujours persévérer dans tous leurs domaines d’activités. La présidente du MISE dit être, également, engagée à servir sa communauté de manière inclusive afin de trouver des solutions pour un développement pérenne, durable. Pour ce faire, elle compte mettre à la disposition des populations ses « modestes réflexions » entre autres. Elle a rappelé aux populations que c’est dans l’effort de tous et pour tous qu’un développement durable doit être espéré. En effet, plusieurs responsables politiques de la mouvance présidentielle ont pris part à cette cérémonie de la lancement du MISE.(...).

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#jeunesse#economie#entreprenariat#emigration#developpement

  • Rapporto Italiani nel Mondo 2023

    Il Rapporto Italiani nel Mondo giunge, nel 2023, alla diciottesima edizione. Vi hanno partecipato autori e autrici che, dall’Italia e dall’estero, hanno lavorato a diversi saggi articolati in quattro sezioni: Flussi e presenze; Riflessioni su mobilità e ritorno; Speciale “diversamente presenti e ri-presenti”; Allegati socio-statistici. L’edizione di quest’anno è dedicata ai temi della mobilità e del ritorno. Partendo dall’analisi di un’Italia sempre più fragile a causa della longevità e dello spopolamento dei suoi territori, si è cercato di capire se, nonostante la strutturalità della mobilità italiana del passato e di oggi, il ritorno ha ancora un impatto importante dal punto di vista quantitativo e qualitativo.

    Lo Speciale 2023 entra nello specifico della dimensione territoriale. Attraverso venti diversi saggi sulle altrettante realtà regionali italiane, diversi autori e autrici sono stati chiamati a descrivere quanto e come il tema del ritorno fa parte e si manifesta oggi nella storia e nell’identità delle singole esperienze territoriali. Si parla del passato e di oggi, di personaggi rientrati e imperi ricostruiti, di ricchezze riportate in patria, di presenze e testimonianze del legame con l’emigrazione. Nel volume si descrive anche il ritorno che si manifesta non come presenza fisica, ma come segni depositati nella quotidianità: innesti linguistici, nuove tradizioni, usi e costumi, persino una pastorale nuova realizzata a seguito del rientro in Italia di missionari italiani che hanno sperimentato i rischi, le fragilità, nonché le opportunità e le risorse della migrazione.

    Il volume raccoglie le analisi socio-statistiche delle fonti ufficiali, nazionali e internazionali, più accreditate sulla mobilità dall’Italia. La trattazione di questi temi procede a livello statistico, di riflessione teorica e di azione empirica attraverso indagini quali-quantitative.

    https://www.migrantes.it/rapporto-italiani-nel-mondo-2023

    Ce graphique du nombre d’Italien·nes dans le monde :

    L’Italia fuori dei confini nazionali è costituita oggi da circa 6 milioni di cittadini e cittadine. L’analisi dei numeri incrocia la storia del Rapporto Italiani nel Mondo della Fondazione Migrantes la cui prima edizione risale a diciotto anni fa. Una presenza cresciuta dal 2006 del +91%. Le italiane all’estero sono praticamente raddoppiate (99,3%), i minori sono aumentati del +78,3% e gli over 65 anni del +109,8%. I nati all’estero sono cresciuti, dal 2006, del +175%, le acquisizioni di cittadinanza del +144%, le partenze per espatrio del +44,9%, i trasferimenti da altra AIRE del +70%.

    #Italie #statistiques #migrations #chiffres #émigration #rapport #migrants_italiens

    –—

    ajouté à la métaliste « Les Italiens quittent en masse leur pays, mais on n’en parle pas... »
    https://seenthis.net/messages/762801

  • « En sociologie, la prise en compte du ressenti peut aider à identifier les inégalités les plus critiques », Nicolas Duvoux
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/20/en-sociologie-la-prise-en-compte-du-ressenti-peut-aider-a-identifier-les-ine

    La sociologie ne peut prétendre à la neutralité, puisqu’elle est une science étudiant la société au sein de laquelle elle émerge. Elle est prise dans les divisions et conflits sociaux, elle met au jour des formes de contrainte et de domination auxquelles elle ne peut rester indifférente. De quel côté penchons-nous ?, demandait à ses pairs le sociologue américain Howard Becker, dans un texte majeur (« Whose Side Are We on ? », Social Problems, 1967). Cependant, cette discipline n’a pas vocation à se substituer à la politique et aux choix collectifs qui relèvent du débat public. La contribution qu’elle peut apporter est de formuler un diagnostic aussi précis que possible sur les dynamiques sociales et la différenciation de leurs effets selon les groupes sociaux.

    L’inflation et la hausse des prix alimentaires très forte depuis l’année 2022 affectent beaucoup plus durement les ménages modestes. Ceux-ci consacrent en effet une part plus importante de leurs revenus à ce poste de consommation. Le relever revient à formuler un constat objectif. De même, la hausse des taux d’intérêt immobiliers exclut davantage de l’accès à la propriété les ménages sans apport (plutôt jeunes et de milieux populaires) que les autres. Il y va ainsi des évolutions de courte durée, mais aussi de celles de longue durée : le chômage touche plus fortement les moins qualifiés, les ouvriers et employés, même s’il n’épargne pas les cadres, notamment vieillissants ; la pauvreté touche davantage les jeunes, même si elle n’épargne pas les retraités.
    Formuler un diagnostic suppose d’éviter deux écueils qui se répondent et saturent un débat public fait d’oppositions, voire de polarisation, au détriment d’une compréhension de l’état de la société. La littérature du XIXe siècle – comme les sciences sociales avec lesquelles elle a alors partie liée – a souvent oscillé entre d’un côté une représentation misérabiliste du peuple, en soulignant la proximité des classes laborieuses et des classes dangereuses, et de l’autre une vision populiste qui exalte les vertus des classes populaires. Claude Grignon et Jean-Claude Passeron l’ont montré dans un livre qui a fait date (Le Savant et le Populaire, Gallimard, 1989). De la même manière, le débat public semble aujourd’hui osciller entre un optimisme propre aux populations favorisées économiquement et un catastrophisme des élites culturelles.

    Cruel paradoxe

    Pouvoir envisager l’avenir de manière conquérante vous place du côté des classes aisées ou en ascension. Cette thèse a un enjeu politique évident : le rapport subjectif à l’avenir nous informe sur la position sociale occupée par un individu et non sur sa représentation de la société. Pour ne prendre qu’un exemple, sur la fracture entre les groupes d’âge, on n’est guère surpris qu’en pleine période inflationniste le regain de confiance en son avenir individuel soit le privilège quasi exclusif [d’un %] des seniors. Il faut être déjà âgé pour penser que l’on a un avenir, cruel paradoxe d’une société qui fait porter à sa jeunesse le poids de la pauvreté et de la précarité de l’emploi, au risque de susciter une révolte de masse.
    Peut-être est-ce un signe de l’intensité des tensions sociales, nombre d’essais soulignent le décalage entre la réalité d’une société où les inégalités sont relativement contenues et le pessimisme de la population. Les dépenses de protection sociale sont parmi les plus élevées du monde, sinon les plus élevées. En conséquence de ces dépenses, les Français jouissent d’un niveau d’éducation, d’égalité et d’une sécurité sociale presque sans équivalent. Ces faits sont avérés.

    Mais le diagnostic ne se borne pas à ce rappel : les données objectives qui dressent le portrait d’une France en « paradis » sont, dans un second temps, confrontées à l’enfer du « ressenti », du mal-être, du pessimisme radical exprimé par les Français, souvent dans des sondages. Ainsi, dans « L’état de la France vu par les Français 2023 » de l’institut Ipsos, il apparaît que « 70 % des Français se déclarent pessimistes quant à l’avenir de la France ». Les tenants de la vision « optimiste », qui se fondent sur une critique du ressenti, tendent à disqualifier les revendications de redistribution et d’égalité.

    Or l’écart entre le « ressenti » et la réalité objective des inégalités peut être interprété de manière moins triviale et surtout moins conservatrice. Cet écart peut être travaillé et mis au service d’un diagnostic affiné de la situation sociale, un diagnostic qui conserve l’objectivité de la mesure tout en se rapprochant du ressenti.

    Une autre mesure de la pauvreté

    La notion de « dépenses contraintes » en porte la marque : ce sont les dépenses préengagées, qui plombent les capacités d’arbitrage des ménages, notamment populaires, du fait de la charge du logement. Entre 2001 et 2017, ces dépenses préengagées occupent une part croissante du budget, passant de 27 % à 32 %, selon France Stratégie. « Le poids des dépenses préengagées dans la dépense totale dépend d’abord du niveau de vie. Il est plus lourd dans la dépense totale des ménages pauvres que dans celle des ménages aisés, et l’écart a beaucoup augmenté entre 2001 (6 points d’écart) et 2017 (13 points d’écart). »
    Cette évolution et le renforcement des écarts placent de nombreux ménages – même s’ils ne sont pas statistiquement pauvres – en difficulté. La volonté de rapprocher « mesure objective » et « ressenti » permet de prendre une tout autre mesure de la pauvreté, qui double si l’on prend en compte le niveau de vie « arbitrable » , soit le revenu disponible après prise en compte des dépenses préengagées.

    De ce point de vue, l’équivalent du taux de pauvreté, c’est-à-dire la part des personnes dont le revenu arbitrable par unité de consommation est inférieur à 60 % du niveau de vie arbitrable médian, s’établissait à 23 % en 2011, selon des travaux réalisés par Michèle Lelièvre et Nathan Rémila pour la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques. Ce chiffre atteint même 27 % si l’on prend en compte les dépenses peu compressibles, comme l’alimentation. Comparativement, le taux de pauvreté tel qu’on le définit traditionnellement se fixait en 2011 à 14,3 %. L’augmentation de la fréquentation des structures d’aide alimentaire témoigne des difficultés croissantes d’une part conséquente de la population.

    Le parti du catastrophisme

    L’optimisme empêche de penser les réalités dans toute leur violence et d’identifier les remèdes qui conviennent le mieux à ces maux. Le catastrophisme doit également être évité. Il a tendance à accuser exclusivement les super-riches dans la genèse des maux sociaux, en mettant en avant une explosion des inégalités démentie par les faits, si l’on exclut le patrimoine et la forte augmentation de la pauvreté dans la période post-Covid-19. En prenant le parti du catastrophisme, la sociologie, et avec elle la société, s’exonérerait d’un travail de fond.
    Un certain nombre de points soulignés par ceux qui critiquent le pessimisme restent vrais. La société française a connu une relative mais réelle démocratisation de l’accès à des positions privilégiées. Les postes d’encadrement n’ont cessé d’augmenter en proportion de la structure des emplois, une partie non négligeable de la population – y compris au sein des catégories populaires – a pu avoir accès à la propriété de sa résidence principale, a pu bénéficier ou anticipe une augmentation de son patrimoine. Les discours sur la précarisation ou l’appauvrissement généralisés masquent la pénalité spécifique subie par les groupes (jeunes, non ou peu qualifiés, membres des minorités discriminées, femmes soumises à des temps partiels subis, familles monoparentales) qui sont les plus affectés et qui servent, de fait, de variable d’ajustement au monde économique. Le catastrophisme ignore ou feint d’ignorer les ressources que les classes moyennes tirent du système éducatif public par exemple.

    Le catastrophisme nourrit, comme l’optimisme, une vision du monde social homogène, inapte à saisir les inégalités les plus critiques et les points de tension les plus saillants, ceux-là mêmes sur lesquels il faudrait, en priorité, porter l’action. La prise en compte du ressenti peut aider à les identifier et à guider le débat et les décideurs publics, à condition de ne pas entretenir de confusion sur le statut des informations produites, qui ne se substituent pas aux mesures objectives, mais peuvent aider à les rapprocher du sens vécu par les populations et ainsi à faire de la science un instrument de l’action.

    Nicolas Duvoux est professeur de sociologie à l’université Paris-VIII, auteur de L’Avenir confisqué. Inégalités de temps vécu, classes sociales et patrimoine (PUF, 272 pages, 23 euros).

    voir cette lecture des ressorts du vote populaire RN depuis les années 2000
    https://seenthis.net/messages/1027569

    #sociologie #inflation #alimentation #aide_alimentaire #dépenses_contraintes #revenu_arbitrable #revenu #pauvreté #chômage #jeunesse #femmes #mères_isolées #précarité #taux_de_pauvreté #patrimoine #inégalités #riches #classes_populaires

    • « Les inégalités sont perçues comme une agression, une forme de mépris », François Dubet - Propos recueillis par Gérard Courtois, publié le 12 mars 2019
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/03/12/francois-dubet-les-inegalites-sont-percues-comme-une-agression-une-forme-de-

      Entretien. Le sociologue François Dubet, professeur émérite à l’université Bordeaux-II et directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), vient de publier Le Temps des passions tristes. Inégalités et populisme (Seuil, 112 p., 11,80 €).

      Reprenant l’expression de Spinoza, vous estimez que la société est dominée par les « passions tristes ». Quelles sont-elles et comment se sont-elles imposées ?

      Comme beaucoup, je suis sensible à un air du temps porté sur la dénonciation, la haine, le #ressentiment, le sentiment d’être méprisé et la capacité de mépriser à son tour. Ce ne sont pas là seulement des #émotions personnelles : il s’agit aussi d’un #style_politique qui semble se répandre un peu partout. On peut sans doute expliquer ce climat dangereux de plusieurs manières, mais il me semble que la question des #inégalités y joue un rôle essentiel.

      Voulez-vous parler du creusement des inégalités ?

      Bien sûr. On observe une croissance des inégalités sociales, notamment une envolée des hyper riches qui pose des problèmes de maîtrise économique et fiscale essentiels. Mais je ne pense pas que l’ampleur des inégalités explique tout : je fais plutôt l’hypothèse que l’expérience des inégalités a profondément changé de nature. Pour le dire vite, tant que nous vivions dans une société industrielle relativement intégrée, les inégalités semblaient structurées par les #classes sociales : celles-ci offraient une représentation stable des inégalités, elles forgeaient des identités collectives et elles aspiraient à une réduction des écarts entre les classes [et, gare à la revanche ! à leur suppression]– c’est ce qu’on appelait le progrès social. Ce système organisait aussi les mouvements sociaux et plus encore la vie politique : la #gauche et la #droite représentaient grossièrement les classes sociales.

      Aujourd’hui, avec les mutations du capitalisme, les inégalités se transforment et se multiplient : chacun de nous est traversé par plusieurs inégalités qui ne se recouvrent pas forcément. Nous sommes inégaux « en tant que » – salariés ou précaires, diplômés ou non diplômés, femmes ou hommes, vivant en ville ou ailleurs, seul ou en famille, en fonction de nos origines… Alors que les plus riches et les plus pauvres concentrent et agrègent toutes les inégalités, la plupart des individus articulent des inégalités plus ou moins cohérentes et convergentes. Le thème de l’#exploitation de classe cède d’ailleurs progressivement le pas devant celui des #discriminations, qui ciblent des inégalités spécifiques.

      Pourquoi les inégalités multiples et individualisées sont-elles vécues plus difficilement que les inégalités de classes ?

      Dans les inégalités de classes, l’appartenance collective protégeait les individus d’un sentiment de mépris et leur donnait même une forme de fierté. Mais, surtout, ces inégalités étaient politiquement représentées autour d’un conflit social et de multiples organisations et mouvements sociaux. Dans une certaine mesure, aussi injustes soient-elles, ces inégalités ne menaçaient pas la dignité des individus. Mais quand les inégalités se multiplient et s’individualisent, quand elles cessent d’être politiquement interprétées et représentées, elles mettent en cause les individus eux-mêmes : ils se sentent abandonnés et méprisés de mille manières – par le prince, bien sûr, par les médias, évidemment, mais aussi par le regard des autres.

      Ce n’est donc pas simplement l’ampleur des inégalités sociales qui aurait changé, mais leur nature et leur perception ?
      Les inégalités multiples et individualisées deviennent une expérience intime qui est souvent vécue comme une remise en cause de soi, de sa valeur et de son identité : elles sont perçues comme une agression, une forme de #mépris. Dans une société qui fait de l’#égalité_des_chances et de l’#autonomie_individuelles ses valeurs cardinales, elles peuvent être vécues comme des échecs scolaires, professionnels, familiaux, dont on peut se sentir plus ou moins responsable.

      Dans ce régime des inégalités multiples, nous sommes conduits à nous comparer au plus près de nous, dans la consommation, le système scolaire, l’accès aux services… Ces jeux de comparaison invitent alors à accuser les plus riches, bien sûr, mais aussi les plus pauvres ou les étrangers qui « abuseraient » des aides sociales et ne « mériteraient » pas l’égalité. L’électorat de Donald Trump et de quelques autres ne pense pas autre chose.

      Internet favorise, dites-vous, ces passions tristes. De quelle manière ?

      Parce qu’Internet élargit l’accès à la parole publique, il constitue un progrès démocratique. Mais Internet transforme chacun d’entre nous en un mouvement social, qui est capable de témoigner pour lui-même de ses souffrances et de ses colères. Alors que les syndicats et les mouvements sociaux « refroidissaient » les colères pour les transformer en actions collectives organisées, #Internet abolit ces médiations. Les émotions et les opinions deviennent directement publiques : les colères, les solidarités, les haines et les paranoïas se déploient de la même manière. Les #indignations peuvent donc rester des indignations et ne jamais se transformer en revendications et en programmes politiques.

      La démultiplication des inégalités devrait renforcer les partis favorables à l’égalité sociale, qui sont historiquement les partis de gauche. Or, en France comme ailleurs, ce sont les populismes qui ont le vent en poupe. Comment expliquez-vous ce « transfert » ?

      La force de ce qu’on appelle les populismes consiste à construire des « banques de colères », agrégeant des problèmes et des expériences multiples derrière un appel nostalgique au #peuple unique, aux travailleurs, à la nation et à la souveraineté démocratique. Chacun peut y retrouver ses indignations. Mais il y a loin de cette capacité symbolique à une offre politique, car, une fois débarrassé de « l’oligarchie », le peuple n’est ni composé d’égaux ni dénué de conflits. D’ailleurs, aujourd’hui, les politiques populistes se déploient sur tout l’éventail des politiques économiques.

      Vous avez terminé « Le Temps des passions tristes » au moment où émergeait le mouvement des « gilets jaunes ». En quoi confirme-t-il ou modifie-t-il votre analyse ?

      Si j’ai anticipé la tonalité de ce mouvement, je n’en avais prévu ni la forme ni la durée. Il montre, pour l’essentiel, que les inégalités multiples engendrent une somme de colères individuelles et de sentiments de mépris qui ne trouvent pas d’expression #politique homogène, en dépit de beaucoup de démagogie. Dire que les « gilets jaunes » sont une nouvelle classe sociale ou qu’ils sont le peuple à eux tout seuls ne nous aide guère. Il faudra du temps, en France et ailleurs, pour qu’une offre idéologique et politique réponde à ces demandes de justice dispersées. Il faudra aussi beaucoup de courage et de constance pour comprendre les passions tristes sans se laisser envahir par elles.

      #populisme

  • Départs massifs des jeunes : le message poignant de Serigne Djily Abdou Fatah Mbacké
    https://www.dakaractu.com/Departs-massifs-des-jeunes-le-message-poignant-de-Serigne-Djily-Abdou-Fat

    Départs massifs des jeunes : le message poignant de Serigne Djily Abdou Fatah Mbacké
    Dans un contexte marqué par une influence grandissante de départs vers l’extérieur chez les jeunes avec son lot de drames, des personnalités ne cessent d’élever la voix pour les amener à se ressaisir. C’est le cas du religieux Serigne Djily Abdou Fatah Mbacké qui a profité de la journée qu’il a initiée en mémoire de Serigne Fallou Mbacké tenue ce 18 novembre au Cices pour prodiguer des conseils aux jeunes.« Ce que la personne doit avoir dans sa vie, Allah l’a déjà décidé depuis sa naissance que la personne soit dans son pays ou ailleurs. Ce n’est pas le voyage qui permet à la personne de réussir (…) Les jeunes doivent s’assurer eux-mêmes leur avenir et ne pas dépendre de l’État pour le faire à leur place », a déclaré le guide religieux.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#jeunesse#emigration#migrationirreguliere#guidereligieux#islam#sante#reussite

  • Émigration clandestine : Khalifa Ababacar Sall pointe une « responsabilité collective »
    https://www.seneweb.com/news/Politique/emigration-clandestine-khalifa-ababacar-_n_425266.html

    Émigration clandestine : Khalifa Ababacar Sall pointe une « responsabilité collective »
    Par : Seneweb-News - Seneweb.com | 09 novembre, 2023 à
    La recrudescence de l’émigration clandestine par voie maritime, ces dernières semaines est source de profonde inquiétude. Il est essentiel de reconnaître notre responsabilité collective, celle de l’État en particulier, souligne Khalifa Ababacar Sall, candidat déclaré, à la présidentielle de 2024. Dans un message posté sur sa page X ancien Twitter, le leader de Taxawu Senegal relève qu’il lui est difficile de trouver le qualificatif adéquat, pour exprimer ce qu’il ressent face aux images qui montrent de jeunes Sénégalais qui empruntent des embarcations de fortune, bravant les fureurs océanes, dans l’espoir de trouver un mieux vivre.
    Selon Khalifa Ababacar « le Sénégal regorge de potentialités.
    Le développement du secteur primaire, pris dans son ensemble (agriculture, pêche, mines…) peut constituer une réponse adéquate apportée au chômage des jeunes ». L’ancien maire de Dakar est d’avis « qu’une agriculture étalée dans le temps et accompagnée d’une bonne commercialisation des produits permettra, assurément, d’atténuer l’exode ».L’autre levier sur lequel nous devons agir est selon lui l’éducation. « Il faut procéder à des réformes hardies du secteur de l’éducation, orienter, très tôt, les élèves, vers l’enseignement professionnel » a-t-il préconisé. « Entendons les jeunes. Répondons à leurs appels car c’est à l’aune du profil de sa population que l’on mesure le dynamisme et les capacités d’un pays à affronter l’avenir », suggère t-il. Auteur : Seneweb-News - Seneweb.com

    #Covid-19#migration#senegal#emigration#fluxmigratoire#migrationirreguliere#jeunesse#chomage#agriculture#education#campagnepresidentielle

  • Lutte contre l’immigration clandestine : Le ministre de la jeunesse annonce le programme dénommé « Grande offensive contre l’émigration irrégulière au Sénégal ».
    https://www.dakaractu.com/Lutte-contre-l-immigration-clandestine-Le-ministre-de-la-jeunesse-annonce

    Lutte contre l’immigration clandestine : Le ministre de la jeunesse annonce le programme dénommé « Grande offensive contre l’émigration irrégulière au Sénégal ».
    En marge d’un CRD consacré aux préparatifs de l’inauguration de la première Maison de la Jeunesse et de la Citoyenneté à Kaolack, prévue le 15 novembre prochain par le président Macky Sall, suivi d’une conférence de presse, le ministre de la jeunesse, de l’entrepreneuriat et de l’emploi, a annoncé la mise en œuvre prochaine d’un « important » programme dénommé « Grande offensive contre l’émigration irrégulière au Sénégal ».Selon Pape Malick Ndour, ledit programme « vise à faire engager une riposte sociale soutenue fondée sur une approche combinée de la dimension citoyenne et socio-économique du programme. » Poursuivant, le ministre de la jeunesse d’ajouter qu’il sera « basé sur une alliance stratégique entre les structures publiques prestataires d’emploi et d’employabilité, les collectivités territoriales et les acteurs du mouvement associatif jeune en vue de mettre en exergue les nombreux dispositifs mis en place par l’État... ».

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#emigration#jeunesse#emploi#collectiviteterritoriale#association#politiquesociale

  • 🟥 Le SNU : école de la guerre… - FÉDERATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE

    Le Service National Universel (SNU) n’est pas gratuit. Son budget, estimé à plusieurs milliards d’euros, est pris sur celui de l’Éducation nationale. Nos enfants finissent par le payer. Pourquoi ne pas préférer les voyages scolaires pensés et organisés uniquement par les enseignant.e.s dans un souci d’apprentissage et de cohésion, voyages pour lesquels les moyens sont rarement présents ? (...)

    #antimilitarisme #SNU #embrigadement #jeunesse #NonauSNU !

    https://www.fnlp.fr/2023/10/26/le-snu-ecole-de-la-guerre

  • Les départs du #Sénégal vers les #Canaries : une société en proie au #désespoir économique, à la #répression politique et à l’ingérence européenne

    La #route_Atlantique fait encore la une, avec une forte augmentation des passages dans les dernières semaines : à peu près 4000 personnes sont arrivées aux Canaries en septembre et plus 6 000 dans les deux premières semaines d’octobre. Mais le phénomène sous-jacent se dessine déjà depuis juin : la plupart des embarcations sur la route Atlantique font leur départ au Sénégal. Ainsi cet été 2023 les deux tiers des voyages se sont faits dans des #pirogues venant du Sénégal, et un tiers seulement en provenance du Maroc et du Sahara Occidental.

    „Ces derniers temps nous revivons une situation des départs du Sénégal qui nous rappelle le phénomène “#Barça_ou_Barsakh” en 2006 – 2008 et en 2020/2021. Ce slogan “Barça ou Barsakh” qui signifie „soit on arrive à Barcelone, soit on meurt“ est le reflet du plus grand désespoir“ explique Saliou Diouf de Boza Fii, une organisation sénégalaise qui lutte pour la liberté de circulation.

    La population sénégalaise et surtout la #jeunesse fait face à un dilemme impossible : rester et mourir à petit feu dans la galère, ou partir dans l’espoir d’avoir des probabilités de vivre dignement en Europe. À la profonde #crise_économique (effondrement des moyens de subsistance en raison de la #surpêche des eaux sénégalaises et des conséquences du #changement_climatique) s’ajoute l’#injustice de la politique européenne des #visas qui sont quasi impossibles à obtenir. La crise politique au Sénégal rend la situation catastrophique : de nombreux-euses manifestant-es sont abusé-es et arbitrairements emprisonné-es, il y a même des morts. Cela pousse les jeunes à quitter le pays, en empruntant les moyens les plus risqués.

    Nous exprimons notre colère face à cette situation est nous sommes en deuil pour les centaines de personnes mortes en mer cet été.

    Pourtant, les autorités sénégalaises ne se mobilisient pas en soutien à la popluation mais reproduisent à l’identique le discours européen contre la migration qui vise à criminaliser et réprimer la #liberté_de_circulation. Le gouvernment sénégalais a créé une entité dénommée #CILEC (#Comité_interministériel_de_lutte_contre_l’émigration_clandestine). Ce dernier est constitué en grande partie de personnes gradées de l’armée Sénégalaise. Le 27 juillet, le gouvernment a adopté le plan d’action #SNLMI (#Stratégie_nationale_de_lutte_contre_la_migration_irrégulière_au_Sénégal) qui consiste à traquer des soit-disant 3passeurs que l’on traite de #trafiquants_d’êtres_humains. Le 4 août 2023 des répresentants de l’Union Européene et du gouvernement du Sénégal ont inauguré un grand bâtiment pour abriter la DPAF (Division de la police de l’air et des frontières). Toutes ces mesures sont prises en pleine #crise_politique dans le pays : une honte et un manque de respect envers la population.

    Ces derniers mois, il y a une série d’actes de répression qui montre comment le gouvernment sénégalais cherche à intimider la population entière, et surtout la population migrante. Les autorités utilisent l’armée,la gendarmerie et la police pour étouffer toute situation qui pourrait amener des polémiques dans le pays, ce qui est illustré par la liste suivante :

    - Le 10 juillet, 101 personnes ont prit départ de Fass Boye, à Thies. Plus d’un mois après, 38 survivants ont ête retrouvé à 275km du Cap-Vert, seuls 7 corps ont été retrouvés. Quand le gouvernement sénégalais a décidé de rapatrier seulements les survivants et de laisser les morts au Cap-Vert, les populations de Fass Boye ont manifesté contre cette décision. Après les manifestations, la gendarmerie est revenue à 3h du matin pour rentrer dans les maisons pour attraper des manifestant-es, les frapper, puis les amener au poste de police.
    – Dans la nuit du 9 au 10 août sur la plage de Diokoul Kaw dans la commune Rufisque à Dakar, une centaine de jeunes Sénégalais se préparaient pour un départ vers les îles Canaries. Le groupe attendait la pirogue au bord de la mer, à environ 2h du matin. La police sénégalaise a repéré le groupe et après des tirs en l’air pour disperser la foule, un agent de la gendarmerie a ouvert le feu sur la foule qui remontait vers les maisons. Malheureusementune balle a atteint par derrière un jeune garçon qui est finalement mort sur le coup. Jusqu’à présent, ce dossier est sans suite.
    – Un groupe de 184 personnes a quitté le Sénégal le 20 août et a été intercepté par la Guardia Civil espagnole dans les eaux mauritaniennes, qui a ensuite effectué un refoulement. Le groupe a été mis dans les mains de la marine sénégalaise le 30 août et a subi de nombreuses maltraitances de la part des agents espagnols et sénégalais. En plus, 8 personnes sont sous enquête de la Division nationale de lutte contre le trafic (DNLT) et on les poursuit pour association de malfaiteurs, complicité de trafic de migrants par la voie maritime et mise en danger de la vie d’autrui.
    - Le 18 septembre à Cayar dans la région de Thiès, un groupe de personnes qui embarquait pour partir aux Canaries a été interpellé par la gendarmerie lors du départ. Mais l’arrestation a fini par des affrontements entre les gendarmes et la population. Comme d’habitude, les gendarmes sont arrivés encore plus tard dans la nuit pour rentrer dans les maisons pour attraper, frapper et puis encore amener les gens au poste de police.

    Ces exemples démontrent que la stratégie du gouvernment est de semer la peur avec la #violence pour intimider et dissuader la popluation de partir. Nous dénonçons cette politique que nous jugeons injuste, violante, barbare et autoritaire.

    Dans l’indignation devant la médiocrité de nos gouvernants, nous continuons à voir nos frères et sœurs mourir sur les routes migratoires. Aujourd’hui les départs du Sénégal font l’actualité des médias internationaux, mais les problèmes datent depuis des décennies, voir des siècles et prennent racine dans l’#exploitation_capitaliste des nos resources, la politique néo-coloniale et meurtrière de l’Union Européenne et l’incompétence de nos gouvernments.

    https://alarmphone.org/fr/2023/10/20/les-departs-du-senegal-vers-les-canaries

    #émigration #facteurs-push #push-factors #migrations #asile #réfugiés #intimidation #dissuasion #mourir_aux_frontières #décès #morts_aux_frontières #capitalisme

    ping @_kg_ @karine4

  • Construire des murs, briser des murs : le #livre anniversaire

    10 ans de construction interculturelle de cloisons sèches avec des jeunes de Suisse, d’Israël, de Palestine, d’Irlande et d’Irlande du Nord

    Qu’est-ce qui devient possible quand, dans l’éloignement des montagnes suisses, se rencontrent des gens qui ne se rencontrent presque jamais dans leur pays d’origine ? Quelles compétences et connaissances acquièrent-ils ?

    Dans le livre, ce sont surtout les #jeunes_adultes eux-mêmes qui ont leur mot à dire. Ils révèlent leurs expériences et racontent comment le travail avec les #pierres les affecte. Les #murs_en_pierres_sèches construits restent un témoignage fort de leur collaboration au fil des siècles.

    https://www.nakultur.ch/fr/shop
    #rencontre #jeunes #jeunesse #pierre_sèche

    –—

    #Construire ensemble un mur de pierres sèches et franchir ainsi des #murs_culturels

    Building Walls - Breaking Walls est un échange de jeunes entre des jeunes de Suisse, d’Israël, de Palestine et d’Irlande/Irlande du Nord. Pendant une semaine, ils travaillent ensemble sur un mur traditionnel en pierre sèche. En même temps, ils découvrent la #culture de l’autre à travers des discussions, des activités de plein air et en cuisinant ensemble. Le projet porte sur les murs entre les cultures - et sur la façon dont nous pouvons les surmonter.

    https://fr.buildingwalls-breakingwalls.ch

  • Départs massifs des jeunes : « On doit davantage faire attention, orienter au maximum le buget vers la jeunesse ! » (Me Oumar Youm).
    https://www.dakaractu.com/Departs-massifs-des-jeunes-On-doit-davantage-faire-attention-orienter-au-

    Départs massifs des jeunes : « On doit davantage faire attention, orienter au maximum le buget vers la jeunesse ! » (Me Oumar Youm).
    Abordant la question du départ massif des jeunes vers l’Europe, le président du groupe parlementaire BBY, Me Oumar Youm, a justifié le phénomène de l’immigration irrégulière par des facteurs courants.
    « C’est une pression sociale qui s’exerce sur la jeunesse. L’État doit prendre toutes ses dispositions pour que les jeunes puissent partir s’ils le veulent dans les meilleures conditions », a d’emblée soutenu le responsable politique lors de son passage à l’émission ‘’Face à Dakaractu’’.
    Pour le député, l’attractivité des pays européens aussi est une cause des départs par la voie maritime et désertique.« C’est cette forme de colonisation culturelle qui pousse certains à laisser leur travail pour tenter l’aventure. On doit davantage faire attention, orienter au maximum le buget vers la jeunesse. On doit accentuer les efforts de l’État », a plaidé Me Oumar Youm.

    #Covid-19#migration#migrant#senegal#jeunesse#emigration#europe#depart#migrationirreguliere#economie#culture

  • Les jeunes Argentins tentés par l’exil, sur fond de crise économique
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/03/les-jeunes-argentins-tentes-par-l-exil-sur-fond-de-crise-economique_6192257_

    Les jeunes Argentins tentés par l’exil, sur fond de crise économique
    Comme lors de la crise de 2001, de nombreux Argentins songent à quitter leur pays pour chercher ailleurs des perspectives d’avenir. L’inflation, l’augmentation de la pauvreté et l’insécurité sont les raisons les plus évoquées par les quelque 70 % des jeunes de 18 à 29 ans songeant au départ.
    Par Flora Genoux(Buenos Aires, correspondante) et Sandrine Morel(Madrid, correspondante)
    Federico Vaamonde, âgé de 26 ans, quitte les locaux du consulat d’Espagne à Buenos Aires, le regard dur, le pas nerveux. « Je veux ficher le camp de ce pays ! », lâche cet aide cuisinier de Florencio-Varela, banlieue populaire de la capitale. En cette fin septembre, le jeune Argentin, descendant d’un immigré espagnol, vient de commencer les démarches afin d’obtenir la nationalité de son ancêtre, ce qui lui permettra de s’installer en Europe plus facilement. (...) Comme Federico Vaamonde, près de 70 % des Argentins âgés de 18 à 29 ans – et la moitié de la population en général – affirment qu’ils quitteraient le pays s’ils en avaient les moyens (administratifs, financiers…), selon un sondage de l’Observatoire de psychologie sociale (OPSA) de l’université de Buenos Aires réalisé au mois de mars. Parmi les premières raisons évoquées figurent la situation économique du pays et le sentiment d’insécurité. Le taux de pauvreté a atteint 40 %. L’inflation est au plus haut depuis trente-deux ans : 124 % sur un an. Le gouvernement d’Alberto Fernandez (centre gauche) met en avant un faible taux de chômage, de moins de 7 %. Mais de nombreux emplois sont précaires et leur rémunération dévorée par l’inflation. « Ce pays a tronqué les projets de vie de la population et volé des opportunités à la jeunesse », estime Gustavo Gonzalez, psychologue et directeur de l’OPSA.
    L’aspiration des jeunes à l’exil fait d’ailleurs partie des arguments de campagne des politiques, en amont de l’élection présidentielle du 22 octobre. Le candidat Javier Milei, en tête des sondages, clame dans un spot de campagne : « Si on continue comme ça, l’unique voie de sortie, c’est Ezeiza [l’aéroport de Buenos Aires]. » Les jeunes hommes des quartiers populaires, séduits par cet ultralibéral qui leur promet une économie stable et créatrice d’emplois, sont précisément son cœur de cible électoral.
    Il n’existe pas de données officielles et précises permettant de confirmer ou d’infirmer une émigration massive de la jeunesse. Séjour touristique ou projet de vie à l’étranger, les services migratoires n’exigent pas des voyageurs de motiver leur départ. Par ailleurs, dans un pays fortement marqué par l’immigration – 6 millions d’Européens ont débarqué en Argentine à la fin du XIXe et au début du XXe siècle –, nombre d’Argentins détiennent déjà un passeport européen. Ils peuvent quitter le territoire en brouillant les statistiques.
    Seule certitude : les files d’attente s’allongent devant les consulats. « On reçoit un nombre de demandes très élevé. Ce sont quasiment tous des jeunes de 25 à 35 ans, diplômés », remarque Pablo Chumba, juriste à Buenos Aires qui aide les aspirants à une nationalité européenne à constituer leur dossier auprès des consulats. D’après les données du ministère des affaires étrangères italien, plus de 30 000 dossiers de naturalisation ont été enregistrés en 2021 en Argentine, contre un peu plus de 20 000 en 2017. En outre, l’entrée en vigueur de la loi de mémoire démocratique espagnole, en octobre 2022, a provoqué un appel d’air. Elle a ouvert une fenêtre de deux ans, jusqu’en octobre 2024, prorogeable d’un an, pour que les descendants d’exilés de la guerre d’Espagne (1936-1939) et de la dictature franquiste (1939-1975) puissent demander la nationalité espagnole. Les candidats ne sont pas contraints de prouver la condition d’exilés politiques de leurs aïeux si ces derniers ont émigré durant les années les plus dures de la dictature, entre le début de la guerre, en 1936, et l’entrée de l’Espagne franquiste à l’ONU, en 1955. Entre octobre 2022 et fin juin 2023, près de 14 000 demandes de naturalisation espagnole ont été déposées en Argentine, de loin le pays où elles sont les plus nombreuses.
    Un article publié dans la revue de sciences sociales argentine Poblacion y sociedad fait état « d’une augmentation significative de l’arrivée d’Argentins en Espagne » dès 2017. En 2019, puis en 2021, plus de 30 000 Argentins s’y sont installés, d’après les calculs des chercheurs Fernando Osvaldo Esteban, Daniela Herrera Rubalcaba et Patricia Jimena Rivero. Selon cette dernière, il s’agit de chiffres similaires à ceux de la crise économique et sociale de 2001, marquée par une vague d’émigration. Dès l’annonce de la loi espagnole, les mêmes scènes qu’en 2001 se sont reproduites : de longues files se sont formées devant les consulats espagnols à Buenos Aires, mais aussi dans des villes comme Mendoza ou Cordoba, certains passant la nuit sous des tentes installées sur le trottoir. « Ce n’est pas le rêve de ma vie d’aller vivre en Europe. Mais j’y pense, parce que rien ne s’améliore ici, c’est stressant de vivre dans l’incertitude », explique Maria (elle n’a donné que son prénom, comme d’autres témoins), une institutrice de 31 ans rencontrée fin septembre devant le consulat de Buenos Aires et qui, comme beaucoup, voit dans le sésame européen une sorte d’assurance-vie. Deux de ses amis viennent de s’installer en Espagne. « Mon salaire est très bas ici. Mais je sais que faire sa place dans un autre pays est difficile », remarque-t-elle.
    Joaquin, 26 ans, peut en témoigner. Il a rejoint le Portugal avec un visa d’un an « vacances-travail » (destiné aux jeunes) en 2022. « J’ai vite trouvé des emplois d’animation dans des hôtels, tous déclarés. J’ai découvert ce que signifiait se payer un repas au restaurant grâce à son travail, marcher dans la rue le soir sans crainte pour sa sécurité », remarque-t-il, contacté au téléphone. Ce diplômé en arts du spectacle s’imagine un avenir « plus stable » en Europe. Arrière-petit-fils d’un immigré espagnol, il a déposé sa demande de naturalisation en Espagne, où il se trouve désormais. Depuis, il attend, dans l’illégalité car son visa a expiré. « Sans papiers, je ne trouve que des employeurs qui m’exploitent. Je travaille dans un restaurant pour 600 euros par mois », raconte-t-il. Au Portugal, il a entendu des remarques xénophobes. « Il ne faut pas non plus avoir une vision romantique de l’Europe, il y a des moments durs. Et puis l’Argentine, la chaleur et la simplicité des gens me manquent », confie-t-il.

    #Covid-19#migrant#migration#argentine#espagne#italie#europe#emigration#crise#economie#jeunesse#portugal

  • ★ Sur le temps scolaire comme en dehors : non à la militarisation de la jeunesse ! – CNT-SO Educ

    Le 19 septembre, la secrétaire d’État chargée de la jeunesse et du Service national Universel l’a réaffirmé par voie médiatique : le SNU doit devenir « un passage républicain pour toute une génération ». La Macronie veut toujours généraliser le SNU !
    Derrière les phrases creuses de Prisca Thévenot, sur la supposée « perte des repères » de la jeunesse et la « cohésion nationale », pas d’annonces concrètes ni de calendrier de la future obligation. Pour l’instant, le SNU garder sa formule actuelle qui peine toujours autant à susciter l’adhésion de la jeunesse (moins de 50 000 volontaires sur 800 000 jeunes éligibles). Face à ce désintérêt, c’est bien par le biais de l’Éducation Nationale que le gouvernement cherche à imposer le dispositif !
    Laissons la jeunesse libre de ses engagements !
    Dès cette rentrée, le ministère lance les labels « classes et lycées engagés » avec des appels à candidature jusqu’au 20 octobre. Ce label sera attribué, après examen par des commissions académiques, à des classes de seconde et de première année de CAP. Le label « lycée engagé » pourra aussi être attribué à des établissements qui feront de l’engagement un axe central de leur projet d’établissement et comporteront au moins deux « classes engagées ». Les projets pourront être renouvelés sur 3 ans (...)

    🛑 #jeunesse #embrigadement #SNU #militarisme #nationalisme #patriotisme #autorité #domination #Étatisme... #antimilitarisme ... #NonauSNU !...

    https://educ.cnt-so.org/sur-le-temps-scolaire-comme-en-dehors-non-a-la-militarisation-de-la-jeu

  • Service national universel : le gouvernement veut à nouveau le rendre obligatoire
    https://www.lefigaro.fr/politique/service-national-universel-le-gouvernement-veut-a-nouveau-le-rendre-obligat

    Invitée mardi du média en ligne Brut, la secrétaire d’État à la Jeunesse, Prisca Thevenot, a dit souhaiter tendre vers « une obligation qui sera une généralisation » du dispositif.

    Le gouvernement ne sait plus vraiment sur quel pied danser. Un temps envisagé puis très vite abandonnée, la généralisation du service national universel (#SNU) semble être à nouveau d’actualité. C’est en tout cas ce qu’a affirmé la secrétaire d’État à la #Jeunesse et au SNU, Prisca Thevenot, invitée mardi soir du média en ligne Brut. L’ancienne porte-parole de Renaissance a en effet plaidé pour « une obligation » du dispositif, lancé en 2019 pour les jeunes de 15 à 17 ans, qui sera in fine « une généralisation ».

    « L’enjeu est de faire en sorte que le SNU devienne un passage républicain pour toute une génération », a-t-elle justifié, sans en préciser les contours. Sans date ni conditions précises, l’extension du SNU n’est pas encore sorti des cartons de la secrétaire d’État. Aucun projet de loi ne semble non plus à l’agenda. La piste d’un référendum sur le sujet avait bien été évoquée lors des Rencontres de Saint-Denis, organisées par le président en août dernier.

    « Nous devons faire un pas de côté pour regarder comment travailler les modalités pour aller vers une généralisation, mais également faire un pas de co-construction avec les jeunes pour que cette politique publique soit leur politique publique », a-t-elle concédé. Une piste que Prisca Thevenot a réitérée mercredi sur le plateau de Franceinfo. « L’enjeu du moment est surtout et à rappeler ce qu’est réellement le service national universel. Aujourd’hui, force est de constater qu’il est mal compris et souvent caricaturé », a-t-elle expliqué, privilégiant pour l’instant « l’explication ».

    Il n’y aurait « rien de pire » que de contraindre un jeune à faire le SNU qui doit être « volontaire et voulu », avait pourtant assuré Prisca Thevenot, le 4 août dernier sur Franceinfo.

    #SNU_obligatoire

  • [Émissions spéciales] Transhumance
    https://www.radiopanik.org/emissions/emissions-speciales/transhumance

    Pour sa troisième édition, le camp #climat du #cncd-11.11.11 devient itinérant. Du 20 au 25 août, au gré des paysages d’Ardenne et de Gaume et des étapes insolites, quinze jeunes issu.es de toute la Fédération Wallonie-Bruxelles se rencontrent, découvrent des initiatives locales et s’outillent ensemble sur les enjeux socio-climatiques et mondiaux.

    Au fil de la semaine, les jeunes apprivoisent l’outil radio et réalisent des carnets de bord du camp à travers deux émissions encadrées par Comme un Lundi asbl avec le soutien du Gsara Bruxelles.

    #jeunesse #expression #jeunesse,climat,cncd,expression
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/emissions-speciales/transhumance_16324__1.mp3

  • Depuis quand les jeunes sont des «petits cons» ? - Ft. Salomé Saqué - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=CJu2--tl2rQ

    Visiblement ça date pas d’hier que les jeunes soient des petits cons… ou plus précisément que leurs aînés disent ça d’eux. Avec Salomé Saqué, on discute de tout ça et de pourquoi les boomers ont oublié d’où ils viennent, à l’occasion de la sortie de son livre “Sois jeune et tais-toi” chez Payot, à mettre entre toutes les mains, en particulier celles de vos parents qui soufflent du nez quand vous leur parlez de votre éco-anxiété

    #jeunesse #générations #millenials #gen_y #gen_z

  • Après les émeutes, E. M. s’adresse à la jeunesse à Bormes-les-Mimosas : la liberté « n’est pas une frénésie de transgression »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/08/17/apres-les-emeutes-emmanuel-macron-s-adresse-a-la-jeunesse-a-bormes-les-mimos

    « Il y a dans nos jeunes un appétit de liberté, un idéalisme (...) parfois, cette aspiration noble se retourne contre elle-même et sape les fondations de cette nation de liberté, d’égalité et de fraternité (...) génération après génération, fidèle à l’esprit des Lumières »

    [...]
    M. a rendu hommage aux jeunes Français ayant participé au débarquement de Provence [...] et surtout à Pierre Velsch, mort en septembre 2022, « l’enfant de Kouba qui avait traversé la Méditerranée pour débarquer sur nos côtes ».
    « Sans phrase et sans écume, ils nous ont montré que c’était là et que c’était cela, exercer sa liberté (...) ça n’est pas une fièvre de renverser les interdits. (...) cette liberté-là, qui n’existe que parce qu’elle est toujours et d’abord collective, les droits qui s’ensuivent qui ne sont là que parce qu’il y avait d’abord des devoirs, c’est ce dont nous devons nourrir nos jeunes générations »

    il y a dent, il y a carie.

    edit c’est sans danger

    #France #émeutes #jeunesse #devoirs

  • « Les putschs en Afrique de l’Ouest annoncent la fin d’un cycle qui aura duré près d’un siècle », Achille Mbembe

    (...) on n’a en effet pas suffisamment souligné, (...) à quel point l’anticolonialisme et le panafricanisme auront contribué à l’approfondissement de trois grands piliers de la conscience moderne, à savoir la démocratie, les droits humains et l’idée d’une justice universelle. Or, le néosouverainisme se situe en rupture avec ces trois éléments fondamentaux. D’abord, se réfugiant derrière le caractère supposé primordial des races, ses tenants rejettent le concept d’une communauté humaine universelle. Ils opèrent par identification d’un bouc émissaire, qu’ils érigent en ennemi absolu et contre lequel tout est permis. Ainsi, quitte à les remplacer par la Russie ou la Chine, les néosouverainistes estiment que c’est en boutant hors du continent les vieilles puissances coloniales, à commencer par la France, que l’Afrique parachèvera son émancipation.

    Le culte des « hommes forts »

    Obnubilés par la haine de l’étranger et fascinés par sa puissance matérielle, ils s’opposent, d’autre part, à la démocratie qu’ils considèrent comme le cheval de Troie de l’ingérence internationale. Ils préfèrent le culte des « hommes forts », adeptes du virilisme et pourfendeurs de l’homosexualité. D’où l’indulgence à l’égard des coups d’Etat militaires et la réaffirmation de la force comme voies légitimes d’exercice du pouvoir.

    Ces basculements s’expliquent par la faiblesse des organisations de la société civile et des corps intermédiaires, sur fond d’intensification des luttes pour les moyens d’existence et d’imbrication inédite des conflits de classe, de genre et de génération. Effet pervers des longues années de glaciation autoritaire, les logiques informelles se sont étendues dans maints domaines de la vie sociale et culturelle. Le charisme individuel et la richesse sont désormais privilégiés au détriment du lent et patient travail de construction des institutions, tandis que les visions transactionnelles et clientélistes de l’engagement politique l’emportent.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/04/achille-mbembe-en-afrique-la-stabilite-passera-par-une-demilitarisation-effe

    #Afrique #putschs #Francafrique #néosouverainisme #Mali, #Guinée, #Burkina_Faso #Niger #décolonisation_limitée #décolonisation #diasporas #femmes

    • Mue par des forces, pour l’essentiel autochtones, [l’Afrique] est en train de se retourner sur elle-même. Pour qui veut comprendre les ressorts profonds de ce pivotage, les luttes multiformes qu’il entraîne et son inscription dans la longue durée, il faut changer de grille d’analyse et partir d’autres postulats. Il faut surtout commencer par prendre au sérieux les compréhensions que les sociétés africaines elles-mêmes ont désormais de leur vie historique propre. Le continent fait en effet l’expérience de transformations multiples et simultanées. D’ampleur variable, elles touchent tous les ordres de la société et se traduisent par des ruptures en cascade. A la faveur du multipartisme, les enjeux de masse sont de retour, tandis que ne cessent de se creuser de nouvelles inégalités et qu’apparaissent de nouveaux conflits, notamment entre genres et générations.

      Lame de fond

      L’arrivée dans l’espace public de celles et de ceux qui sont nés dans les années 1990-2000, et ont grandi dans un temps de crise économique sans précédent, constitue un événement charnière. Il coïncide avec le réveil technologique du continent, l’influence grandissante des diasporas, une accélération des processus de créativité artistique et culturelle, l’intensification des pratiques de mobilité et de circulation et la quête forcenée de modèles alternatifs de développement puisant dans la richesse des traditions locales. Enjeux démographiques, socioculturels, économiques et politiques s’entrecroisent désormais, ainsi que l’attestent la contestation des formats politico-institutionnels, issus de la décennie 1990, les mutations de l’autorité familiale, la rébellion silencieuse des femmes et une aggravation des conflits générationnels.

      https://justpaste.it/2tkx4

    • Qui l’eut cru. 50 ans à pousser les politiques d’ajustement structurel du FMI et des occidentaux en général tout en prétendant à la supériorité de la démocratie et à l’universalisme et voilà où on arrive, voilà où ils nous amènent finalement, à la barbarie, et à la gouvernance la plus rétrograde.

    • A la génération sacrifiée de l’époque des ajustements structurels (1985-2000) est venue s’en ajouter une autre, bloquée de l’intérieur par une gérontocratie rapace et interdite de mobilité externe, en conséquence des politiques antimigratoires européennes et d’une gestion archaïque des frontières héritées de la #colonisation. Ainsi, aux enfants-soldats des guerres de prédation d’hier s’est substituée la foule des adolescents et mineurs, qui, aujourd’hui, n’hésite pas à acclamer les putschistes, lorsqu’elle ne se retrouve pas aux premiers rangs des émeutes urbaines et des pillages qui s’ensuivent.

      #histoire #démographie #jeunesse

  • "Avec cette cagnotte, les gens soutiennent un policier quand il tue un Arabe. Quand un policier tue, il est millionaire".

    Les amis de Nahel, les habitants de Nanterre sont toujours très en colère sur le traitement réservé aux quartiers après la mort de l’ado. Notre reportage.

    https://twitter.com/booska_p/status/1677271489043742721
    #Nahel #Nanterre #amis #témoignage #jeunes #colère #tristesse #dignité #quartiers_populaires #banlieues #jeunesse

  • Tra i giovani del Gambia. Quando il futuro va lontano da casa

    Nonostante la fine della dittatura di Yahya Jammeh, povertà e corruzione restano diffuse nel Paese africano. L’emigrazione, con tutti i rischi che comporta, è spesso una strada obbligata per sostenere i nuclei familiari.

    Sarjo è un gambiano di 29 anni, che vive a Yundum, cittadina satellite di Banjul, capitale del Gambia.Da diversi anni si trova in un limbo: affrontare il lungo viaggio che, attraverso la Libia, lo dovrebbe condurre alle coste italiane, o restare nel proprio Paese, in cerca di un lavoro dignitoso che sembra sempre più un miraggio? Quella di Sarjo è una tradizionale famiglia gambiana: come di prassi per la cultura musulmana, diffusissima nel Paese (dove l’Islam viene praticato dall’88,6% della popolazione), le donne svolgono le faccende domestiche, tra cui anche l’accoglienza in casa -che avviene, in maniera molto calorosa, nei tipici salotti d’ingresso delle abitazioni arabe- e si fanno carico del lavoro, prevalentemente agricolo o artigianale, nei piccoli appezzamenti di terreno che di solito ogni famiglia possiede.

    In casa gli uomini, invece, si vedono poco. Anche in giro per le città e i villaggi se ne incontrano in numero decisamente inferiore rispetto alle donne e ai bambini. Fanno eccezione le zone “commerciali”, costituite da baracche a bordo strada dove lavorano meccanici, negozi di generi alimentari, cambiavalute e così via. Un gran numero di uomini adulti, infatti, non vive in Gambia. A loro spetta il compito di sostentare le mogli, i figli e i genitori anziani. Questo spesso comporta la necessità di lavorare all’estero. Sarjo ha cinque sorelle, ed è l’unico figlio maschio. Spetta a lui, dunque, garantire un reddito che permetta alla famiglia di vivere. Ma riuscirci, in un contesto come quello gambiano, è tutt’altro che scontato.

    Il Gambia -piccola striscia di terra in Africa occidentale, quasi interamente circondata dal Senegal, eccetto per la zona costiera- è infatti un Paese poverissimo: nel 2022 si colloca al 174esimo posto su 191 Stati inclusi all’interno dell’Indice di sviluppo umano delle Nazioni unite. Le situazioni di indigenza si fanno sempre più accentuate man mano che ci si allontana dalla costa, procedendo per una delle due sole strade asfaltate che attraversano il Paese da Ovest a Est, verso l’entroterra, dove l’economia è sempre più rurale e le condizioni di vita precarie. Se nelle zone costiere, capitale compresa, le abitazioni sono costruite con mattoni crudi autoprodotti (in diverse case si trovano ammassi di sabbia e argilla, oltre a mattoni rudimentali lasciati a essiccare al sole) con un impiego di cemento quasi del tutto privo di ferro, nelle zone interne si vive invece in capanne di paglia, fango e foglie.

    Nonostante la cacciata del dittatore Yahya Jammeh, che ha governato il Paese dal 1996 al 2017, la situazione in Gambia non sembra essere cambiata. Gran parte della popolazione riponeva grandi speranze nell’attuale presidente, Adama Barrow, il quale sta provando a fare chiarezza sui crimini commessi dal suo predecessore ma sembra non essere in grado di estirpare la dilagante corruzione presente a tutti i livelli nel Paese, al punto da essere stato egli stesso accusato di connivenza con questo sistema.

    Di fatto, con il passaggio di potere, per la quasi totalità dei gambiani non è cambiato molto e la situazione economica resta complessa. Per chi ha la fortuna di avere un lavoro ben remunerato (poliziotti, insegnanti e funzionari pubblici), lo stipendio medio è di circa 3.500 dalasi al mese, equivalenti a circa 53 euro. Il costo della vita è più basso rispetto agli standard occidentali, ma non in maniera così netta: un sacco da 50 chilogrammi di riso costa 1.850 dalasi (28 euro), una lattina di Coca-cola -consumatissima nel Paese- 35 dalasi (0,55 euro), mentre un litro di benzina ne costa 75 (1,15 euro).

    A questo si aggiunge il fatto che i pochi servizi pubblici presenti, a partire dalla scuola, sono tutti a pagamento: un anno di istruzione elementare per uno studente maschio in Gambia costa quattromila dalasi (59 euro), mentre per la secondaria inferiore e superiore si arriva a cinquemila all’anno. Bambine e ragazze non pagano l’iscrizione, ma devono comunque sostenere i costi per il materiale didattico e le uniformi obbligatorie (che sono a pagamento per tutti) pari a circa quattromila dalasi. Ancor più inaccessibile è un anno accademico alla University of Gambia: l’iscrizione supera i diecimila dalasi (148 euro).

    Qualche altro dato relativo alle spese quotidiane rende bene l’idea del costo della vita nel Paese: un abbonamento wi-fi costa l’equivalente di 29 euro, mentre per acquistare un terreno di circa 400 metri quadrati a Yundum, dove vive Sarjo, servono tra i 600 e i 700mila dalasi.

    Cifre molto elevate anche per chi può contare su uno stipendio pubblico, inarrivabili per chi svolge mansioni meno qualificate come Sarjo, che lavora in una struttura ricettiva per mille dalasi (15 euro) al mese dopo aver completato tutto il ciclo di studi ed essersi appositamente specializzato. Mentre chi vende frutta e verdura o gestisce piccole attività commerciali (ad esempio i numerosi gestori di money transfer) ne guadagna in media duemila, pari a circa 29 euro al mese. Di conseguenza ogni famiglia in Gambia conta al proprio interno una o più persone costrette a emigrare per garantire la sopravvivenza di genitori anziani, fratelli più piccoli, moglie e figli inviando loro regolarmente parte del proprio stipendio. È solo grazie a questo meccanismo che l’economia gambiana si regge in piedi.

    Ma al tempo stesso attorno a questo tema le famiglie sono divise: se da un lato la partenza è necessaria, e pertanto auspicata, dall’altro si conoscono bene i rischi e le sofferenze che un viaggio del genere porta con sé, oltre alle difficoltà di adattamento a una cultura e a un contesto sociale differenti. Proprio per evitare il passaggio dalla Libia, parte degli emigrati decide quindi di fermarsi in altre Paesi del Nordafrica, anche se le prospettive economiche sono di gran lunga inferiori rispetto a quelle offerte dall’Europa. Per tutti questi motivi, i ragazzi gambiani raccontano che solitamente la partenza da casa avviene di notte e senza avvisare nessuno, nemmeno i genitori o i fratelli. “Se lo avessi detto a qualcuno non ce l’avrei fatta, sarei tornato subito indietro”, racconta Maalang che vive in Italia ormai da sei anni e ha fatto rientro per la prima volta in Gambia lo scorso febbraio.

    Anche i dati sulle richieste d’asilo riflettono la difficile situazione economica del piccolo Stato africano. Nonostante le modeste dimensioni e i poco più di due milioni di abitanti, sono stati 1.087 i gambiani che hanno presentato richiesta di protezione nel nostro Paese nel 2021; un numero che non si discosta molto da quelli di senegalesi, somali e maliani, provenienti da Paesi ben più popolosi.

    In parecchi casi, poi, il viaggio non va a buon fine. Chi viene respinto e costretto a tornare in Gambia preferisce non parlare della propria situazione, ma le loro storie sono ben conosciute tra la gente del posto. Quello dei respingimenti è un problema che aggrava ulteriormente la situazione nel Paese. Come riferisce il report sull’immigrazione in Gambia a cura di Caritas italiana e Istituto per gli studi di politica internazionale (Ispi) “i flussi di ritorno di giovani gambiani privi di prospettive, costretti a subire lo stigma del fallimento dell’esperienza migratoria all’interno della comunità̀ di appartenenza, hanno determinato un incremento della pressione sociale su risorse e opportunità occupazionali limitate.

    Secondo i dati dell’Organizzazione internazionale per le migrazioni (Oim), dal 2017 più di 3.600 migranti gambiani sono rientrati nel Paese attraverso programmi di “ritorno volontario assistito”, il 70% dei quali provenienti dalla Libia, dove si trovavano reclusi in centri di detenzione, e il 25% circa dal Niger, principale Stato di transito dei flussi verso il Mediterraneo”. Sarjo, come altri migliaia di ragazzi, si trova pertanto in questa strettoia, per certi versi paradossale: partire verso l’ignoto o restare nell’incompiutezza. Sua madre, come molti altri genitori e familiari, quando ne ha l’occasione prova a “sponsorizzare” la partenza del figlio per l’Europa, pregando che questa possa avvenire per vie legali e sicure. Circostanza che -come ricordano i numeri del recente “Decreto flussi”- appare pressoché irrealizzabile.

    https://altreconomia.it/tra-i-giovani-del-gambia-quando-il-futuro-va-lontano-da-casa

    #Gambie #facteurs_push #facteurs-push #push-factors #migrations #émigration #jeunes #jeunesse #pauvreté #corruption

  • Moi, agricultrice

    Des années d’après-guerre à aujourd’hui, des #pionnières agricultrices vont mener un long combat de l’ombre pour passer de l’#invisibilité_sociale, d’un métier subi, à la reconnaissance pleine et entière de leur statut. Trop longtemps considérées « #sans_profession », sous la #tutelle juridique et économique de leurs époux, ces militantes de la première heure livrent le récit intime d’une conquête restée dans l’oubli de l’histoire de l’#émancipation_des_femmes. La nouvelle génération, héritière de cette lente marche vers l’égalité des droits, témoigne également, bien décidée à garantir les acquis gagnés de haute lutte par leurs mères et leurs grands-mères.

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/64524_0

    –—

    Anne-Maire Crolais (à partir de la min 40’09) :

    « Les places, ça se gagne. Est-ce qu’on veut, nous, les femmes, en gagner ou pas ? Il faut le savoir, c’est tout. C’est simple. Un homme ne laissera jamais sa place. (...) Si on veut le pouvoir, on y va. »

    #femmes #vocation #agriculture #reconnaissance #émancipation #injustice_sociale #luttes #cohabitation #travail #agricultrices #Jeunesse_agricole_catholique (#JAC) #profession #identité_professionnelle #existence_sociale #paysannerie #mai_68 #paysannes #paysans-travailleurs #permis_de_conduire #histoire #féminisme #indépendance_financière #statut #droits_sociaux #droits #congé_maternité #clandestinité_sociale #patriarcat #égalité_des_droits #sexisme_ordinaire
    #film #film_documentaire #documentaire

  • ★ Marche au pas, marche droit, un tambour... - CNT-AIT - Toulouse | Anarchosyndicalisme !

    Ce n’est pas nouveau, l’État se méfie toujours de la jeunesse. À l’heure des replis nationalistes, des hymnes incessants, de l’hégémonie du tout-compétition versus coopération, des drapeaux patriotiques brandis de toutes parts, tout est bon pour embrigader, contrôler, maitriser et recruter. Et oui, au-delà du bruit patriotique républicain de gauche comme de droite et bien sûr d’extrême-droite, pour parfaire l’édifice, il faut recruter et rechercher l’adhésion du plus grand nombre…
    Alors, intéressons-nous à la jeunesse. Dès le collège, l’État, par la présence de la Police, de la Gendarmerie voir de l’Armée, en sus des instructions officielles et programmes, pénètre les jeunes têtes de nos collégiens et lycéens lors d’animations ou de sorties pédagogiques ou mieux encore de journées d’information et d’orientation. Et, l’on peut apprécier l’art du discours recruteur, très étudié pour une cohérence de façade si l’on ne prend pas le temps de le décortiquer. Rien de très nouveau, me direz-vous. Certes, mais intéressons-nous au contenu. C’est effarant : Le site, « Café pédagogique » publie un article le 27 mars 2023 : « Aux armes les enfants !
    On y apprend que l’association Prox’RaidAventure […] -sponsorisée notamment par les plus grandes fortunes françaises : Dassault, Bettencourt, Mulliez, Bouygues, et fondée par Bruno Pomart, ancien policier du Raid, chroniqueur aux Grandes gueules de l’info sur RMC-intervient dans les écoles et les collèges pour « rapprocher la police et la population ».[…] Maniement d’armes, menottage, palpations sont au menu des ateliers qui – étrangement – ont lieu dans des établissements accueillant majoritairement des élèves issus de milieux populaires. […]

    #Anarchisme #émancipation ⚡️ #jeunesse #embrigadement #SNU #militarisme #police #nationalisme #patriotisme #autorité #domination #étatisme...

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article1351
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  • Après la mort de Nahel, une légitime colère ! | Communiqué de LO (29 juin 2023)
    https://www.lutte-ouvriere.org/communiques/apres-la-mort-de-nahel-une-legitime-colere-725277.html

    L’exécution du jeune #Nahel, 17 ans, à Nanterre par un policier a déclenché une vague d’#émeutes qui reflète la colère légitime de la #jeunesse des #quartiers_populaires. Aujourd’hui, ceux qui nous gouvernent appellent à la non-violence et nous demandent de faire confiance à la justice. Mais où est la justice ?

    Les policiers tirent sur des jeunes pour tuer, et cela ne date pas d’hier ! Les délits de faciès, le racisme, les discriminations à l’emploi ne datent pas d’hier non plus ! Tout comme le délitement de l’éducation, du logement, des transports dans les quartiers populaires.

    Et quelle justice y a-t-il pour les travailleuses et travailleurs de ces quartiers ? Ils sont à la base de toute l’économie, ils travaillent dur et ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts, ne serait-ce que pour nourrir correctement leur famille.

    Le gouvernement prêche la non-violence ? Mais c’est avec #violence qu’il nous a imposé de travailler deux ans de plus. Avec violence, qu’il a essayé de faire taire les manifestants. Avec violence, qu’il pourchasse les femmes et les hommes qui n’ont pas de papiers.

    Alors, oui, la violence ressort par tous les pores de cette société pourrie d’injustices. Elle naît en premier lieu de l’exploitation, des bas salaires et du mépris dans lesquels le patronat, les plus riches et les pouvoirs publics tiennent le monde ouvrier.

    Dans cette société dominée par l’argent, la place assignée aux travailleurs et à leurs enfants est de servir les plus riches. Ils doivent se faire tout petits et se plier aux caprices de la bourgeoisie et à son système d’exploitation. Leur vie ne pèse pas grand-chose aux yeux de ceux qui dirigent, comme aux yeux de la police et de la #justice.

    Police et Justice ne sont là que pour protéger un ordre social injuste, qui nous condamne à toujours plus d’inégalités, de barbarie, de violences et même de guerres. Et ce ne sont pas quelques changements législatifs qui modifieront la situation.

    Alors, comment ne pas comprendre la révolte actuelle d’une partie de la jeunesse des quartiers populaires ?

    Mais cette révolte s’épuisera en vain si elle ne trouve pas d’autres façons de s’exprimer que de brûler les poubelles, les voitures des habitants ou les bâtiments publics. Car les premières victimes en seront, comme toujours, les plus pauvres. Pour porter autre chose que l’autodestruction, le vent de révolte doit conduire le camp des travailleurs, c’est-à-dire la classe ouvrière constituée essentiellement par les femmes et les hommes des quartiers populaires, les jeunes et les moins jeunes, quelles que soient leurs origines, à s’engager politiquement pour changer la société.

    Ce qui manque aujourd’hui, c’est un parti révolutionnaire capable d’offrir une issue constructive en faisant avancer le combat contre ceux qui dirigent la société et sont les véritables incendiaires.

    Les travailleuses et les travailleurs ont le pouvoir de remettre en cause cet ordre social. Ils produisent tout, ils contribuent à faire fonctionner toute la machinerie de l’administration et des services nécessaires à notre vie quotidienne. Ils connaissent les problèmes du plus grand nombre, pour les vivre eux-mêmes. Ils peuvent sortir la société de ce piège infernal, s’ils prennent conscience que c’est à eux de la diriger et s’arment d’une politique révolutionnaire

    C’est dans cette perspective que LO appelle aux rassemblements organisés pour protester contre cet assassinat.

    Le 29 juin 2023, Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière.

  • Mort de #Nahel : « Ils sont rattrapés par le réel »

    #Ali_Rabeh, maire de #Trappes, et #Amal_Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence, notre police assassine, reviennent dans « À l’air libre » sur la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, et les révoltes qui ont suivi dans de nombreuses villes de France.

    https://www.youtube.com/watch?v=euw03owAwU8&embeds_widget_referrer=https%3A%2F%2Fwww.mediapart.fr%2

    https://www.mediapart.fr/journal/france/290623/mort-de-nahel-ils-sont-rattrapes-par-le-reel
    #violences_policières #banlieues #quartiers_populaires #naïveté

    • « #Emmanuel_Macron ne comprend rien aux banlieues »

      Ali Rabeh, maire de Trappes (Yvelines), a participé à l’Élysée à la rencontre entre le chef de l’État et quelque 200 maires, le 4 juillet, pour évoquer la révolte des quartiers populaires. Il dénonce sans langue de bois l’incapacité du Président à comprendre ce qui se joue dans les banlieues et son manque de perspectives pour l’avenir.

      Vous avez été reçu mardi 4 juillet à l’Élysée par le président de la République avec des dizaines d’autres maires. Comment ça s’est passé ?

      Ali Rabeh : Le Président a fait une introduction très courte pour mettre en scène sa volonté de nous écouter, de nous câliner à court terme, en nous disant à quel point on était formidable. Puis ça a viré à la #thérapie_de_groupe. On se serait cru aux #alcooliques_anonymes. Tout le monde était là à demander son petit bout de subvention, à se plaindre de la suppression de la taxe d’habitation, de la taille des LBD pour la police municipale ou de l’absence du droit de fouiller les coffres de voiture… Chacun a vidé son sac mais, à part ça et nous proposer l’accélération de la prise en charge par les #assurances, c’est le néant. La question primordiale pour moi n’est pas de savoir si on va pouvoir réinstaller des caméras de surveillances en urgence, ou comment réparer quelques mètres de voiries ou des bâtiments incendiés. Si c’est cela, on prend rendez-vous avec le cabinet du ministre de la Ville ou celui des Collectivités territoriales. Mais ce n’est pas du niveau présidentiel.

      Quand on parle avec le président de la nation, c’est pour cerner les #causes_structurelles du problème et fixer un cap afin d’éviter que ça ne se reproduise. Et là-dessus on n’a eu #aucune_réponse, ni #aucune_méthode. Il nous a dit qu’il avait besoin d’y réfléchir cet été. En fait, Emmanuel Macron voulait réunir une assemblée déstructurée, sans discours commun. Il a préféré ça au front commun de l’association #Ville_&_Banlieue réunissant des maires de gauche et de droite qui structurent ensemble un discours et des #revendications. Mais le Président refuse de travailler avec ces maires unis. Il préfère 200 maires en mode grand débat qui va dans tous les sens, parce que ça lui donne le beau rôle. En réalité, on affaire à des #amateurs qui improvisent. Globalement ce n’était pas à la hauteur.

      Le Président n’a donc rien évoqué, par exemple, de l’#appel_de_Grigny ou des nombreuses #propositions déjà faites par le passé sur les problématiques liées aux #banlieues et qui ne datent quand même pas d’hier ?

      Non. Il a fait du « Macron » : il a repris quelques éléments de ce qu’on racontait et il en fait un discours général. Il avait besoin d‘afficher qu’il avait les maires autour de lui, il nous a réunis en urgence pendant que les cendres sont brûlantes, ce qu’il a refusé de faire avant que ça n’explose. Et ce, malgré nos supplications. Pendant des mois, l’association Ville & Banlieue a harcelé le cabinet de Mme Borne pour que soit convoqué un Conseil interministériel des villes conformément à ce qu’avait promis le Président. Cela ne s’est jamais fait. Macron n’a pas tenu sa parole. On a eu du #mépris, de l’#arrogance et de l’#ignorance. Il n’a pas écouté les nombreuses #alertes des maires de banlieue parce qu’il pensait que nous étions des cassandres, des pleureuses qui réclament de l’argent. C’est sa vision des territoires. Elle rappelle celle qu’il a des chômeurs vus comme des gens qui ne veulent pas travailler alors qu’il suffirait de traverser la route. Emmanuel Macron n’a donc pas vu venir l’explosion. Fondamentalement, il ne comprend rien aux banlieues. Il ne comprend rien à ce qu’il s’est passé ces derniers jours.

      A-t-il au moins évoqué le #plan_Borloo qu’il a balayé d’un revers de main en 2018 ?

      Je m’attendais justement à ce qu’il annonce quelque chose de cet acabit. Il ne l’a pas fait. Il a fait un petit mea-culpa en disant qu’à l’époque du rapport Borloo, sur la forme il n’avait pas été adroit mais il affirme que la plupart des mesures sont mises en œuvre. Il prétend, tout content de lui, qu’il y a plus de milliards aujourd’hui qu’hier et que le plan Borloo est appliqué sans le dire. C’était #grotesque. J’aurais aimé qu’il nous annonce une reprise de la #méthode_Borloo : on fait travailler ensemble les centaines de maires et d’associatifs. On se donne six mois pour construire des propositions actualisées par rapport au rapport Borloo et s’imposer une méthode. Lui a dit : « J’ai besoin de l’été pour réfléchir. » Mais quelle est notre place là-dedans ?

      Dans ses prises de paroles publiques, le Président a fustigé la #responsabilité des #parents qui seraient incapables de tenir leurs enfants. Qu’en pensez-vous ?

      Qu’il faut commencer par faire respecter les mesures éducatives prescrites par les tribunaux. Pour ces mamans qui n’arrivent pas à gérer leurs enfants dont certains déconnent, les magistrats imposent des éducateurs spécialisés chargés de les accompagner dans leur #fonction_parentale. Or, ces mesures ne sont pas appliquées faute de moyens. C’est facile après de les accabler et de vouloir les taper au porte-monnaie mais commençons par mettre les moyens pour soutenir et accompagner les #familles_monoparentales en difficulté.

      Le deuxième élément avancé ce sont les #réseaux_sociaux

      C’est du niveau café du commerce. C’est ce qu’on entend au comptoir : « Faut que les parents s’occupent de leur môme, faut les taper aux allocs. Le problème ce sont les réseaux sociaux ou les jeux vidéo… » Quand on connaît la réalité c’est un peu court comme réponse. On peut choisir d’aller à la simplicité ou on peut se poser la question fondamentale des #ghettos de pauvres et de riches. Pour moi l’enjeu c’est la #mixité_sociale : comment les quartiers « politique de la ville » restent des quartiers « #politique_de_la_ville » trente ans après. Or personne ne veut vraiment l’aborder car c’est la montagne à gravir.

      Vous avez abordé cette question lors de votre intervention à l’Élysée. Comment le Président a-t-il réagi ?

      Il a semblé réceptif quand j’ai évoqué les ghettos de riches et les #maires_délinquants qui, depuis vingt-deux ans, ne respectent pas la #loi_SRU. Il a improvisé une réponse en évoquant le fait que dans le cadre des J.O, l’État prenait la main sur les permis de construire en décrétant des opérations d’intérêt national, un moyen de déroger au droit classique de l’#urbanisme. Il s’est demandé pourquoi ne pas l’envisager pour les #logements_sociaux. S’il le fait, j’applaudis des deux mains. Ça serait courageux. Mais je pense qu’il a complètement improvisé cette réponse.

      En ce moment, on assiste à une #répression_judiciaire extrêmement ferme : de nombreux jeunes sans casier judiciaire sont condamnés à des peines de prison ferme. Est-ce de nature à calmer les choses, à envoyer un message fort ?

      Non. On l’a toujours fait. À chaque émeute, on a utilisé la matraque. Pareil pour les gilets jaunes. Pensez-vous que la #colère est moins forte et que cela nous prémunit pour demain ? Pas du tout. Que les peines soient sévères pour des gens qui ont mis le feu pourquoi pas, mais ça ne retiendra le bras d’aucun émeutier dans les années qui viennent.

      Vous avez été dans les rues de Trappes pour calmer les jeunes. Qu’est-ce qui vous a marqué ?

      La rupture avec les institutions est vertigineuse. Elle va au-delà de ce que j’imaginais. J’ai vu dans les yeux des jeunes une véritable #haine de la police qui m’a glacé le sang. Certains étaient déterminés à en découdre. Un jeune homme de 16 ans m’a dit « Ce soir on va régler les comptes », comme s’il attendait ce moment depuis longtemps. Il m’a raconté des séances d’#humiliation et de #violence qu’il dit avoir subies il y a quelques mois de la part d’un équipage de police à #Trappes. Beaucoup m’ont dit : « Ça aurait pu être nous à la place de Nahel : on connaît des policiers qui auraient pu nous faire ça. » J’ai tenté de leur dire qu’il fallait laisser la justice faire son travail. Leur réponse a été sans appel : « Jamais ça ne marchera ! Il va ressortir libre comme tous ceux qui nous ont mis la misère. » Ils disent la même chose de l’#impunité des politiques comme Nicolas Sarkozy qui, pour eux, n’ira jamais en prison malgré ses nombreuses condamnations. Qui peut leur donner tort ?

      Il se développe aussi un discours politique extrêmement virulent sur le lien de ces #violences_urbaines avec les origines supposément immigrées des jeunes émeutiers. Qu’en pensez-vous ?

      Quand Robert Ménard a frontalement dit, dans cette réunion des maires, que le problème provenait de l’#immigration, le président de la République n’a pas tiqué. Une partie de la salle, principalement des maires LR, a même applaudi des deux mains. Il y a un #glissement_identitaire très inquiétant. Culturellement, l’extrême droite a contaminé la droite qui se lâche désormais sur ces sujets. Ces situations demandent de raisonner pour aller chercher les causes réelles et profondes du malaise comme l’absence d’#équité, la concentration d’#inégalités, d’#injustices, de #frustrations et d’#échecs. C’est beaucoup plus simple de s’intéresser à la pigmentation de la peau ou d’expliquer que ce sont des musulmans ou des Africains violents par nature ou mal élevés.

      Comment ces discours sont-ils perçus par les habitants de Trappes ?

      Comme la confirmation de ce qu’ils pensent déjà : la société française les déteste. Dans les médias, matin, midi et soir, ils subissent continuellement des #discours_haineux et stigmatisant de gens comme Éric Zemmour, Marine le Pen, Éric Ciotti, etc. qui insultent leurs parents et eux-mêmes au regard de leur couleur de peau, leur religion ou leur statut de jeune de banlieue. Ils ont le sentiment d’être les #rebuts_de_la_nation. Quotidiennement, ils ont aussi affaire à une #police qui malheureusement contient en son sein des éléments racistes qui l’expriment sur la voie publique dans l’exercice de leur métier. Ça infuse. Les jeunes ne sont pas surpris de l’interprétation qui est faite des émeutes. En réalité ils l’écoutent très peu, parce qu’ils ont l’habitude d’être insultés.

      D’après vous, que faut-il faire dans l’#urgence ?

      Il faut arrêter de réfléchir dans l’urgence. Il faut s’engager sur une politique qui change les choses sur dix à quinze ans. C’est possible. On peut desserrer l’étau qui pèse sur les quartiers en construisant des logements sociaux dans les villes qui en ont moins. Moi, je ne demande pas plus de subventions. Je veux que dans quinze à vingt ans, on me retire les subventions « politique de la ville » parce que je n’en aurai plus besoin. C’est l’ambition qu’on doit porter.

      Et sur le court terme ?

      Il faut envoyer des signaux. Revenir sur la loi 2017 car cela protégera les policiers qui arrêteront de faire usage de leurs armes à tort et à travers, s’exposant ainsi à des plaintes pour homicide volontaire, et cela protégera les jeunes qui n’auront plus peur de se faire tirer comme des lapins. Il faut aussi engager un grand #dialogue entre la police et les jeunes. On l’a amorcé à Trappes avec le commissaire et ça produit des résultats. Le commissaire a fait l’effort de venir écouter des jeunes hermétiquement hostiles à la police, tout en rappelant le cadre et la règle, la logique des forces de l’ordre. C’était très riche. Quelques semaines plus tard le commissaire m’a dit que ses équipes avaient réussi une intervention dans le quartier parce que ces jeunes ont calmé le jeu en disant « on le connaît, il nous respecte ». Il faut lancer un #cercle_vertueux de #dialogue_police-population, et #jeunesse en particulier, dans les mois qui viennent. La police doit reprendre l’habitude de parler avec sa population et être acceptée par elle. Mettons la police autour de la table avec les jeunes, les parents du quartier, des éducateurs, les élus locaux pour parler paisiblement du ressenti des uns et des autres. Il peut y avoir des signaux constructifs de cet ordre-là. Or là on est dans la culpabilisation des parents. Ça ne va pas dans le bon sens.

      https://www.politis.fr/articles/2023/07/emmanuel-macron-ne-comprend-rien-aux-banlieues
      #Macron #ignorance

    • Entre Emmanuel Macron et les banlieues, le #rendez-vous_manqué

      En 2017, le volontarisme du chef de l’Etat avait fait naître des #espoirs dans les #quartiers_populaires. Malgré la relance de la #rénovation_urbaine, le rejet du plan Borloo comme son discours sur le #séparatisme l’ont peu à peu coupé des habitants.

      Il n’y a « pas de solution miracle ». Surtout pas « avec plus d’argent », a prévenu le chef de l’Etat devant quelque 250 maires réunis à l’Elysée, mardi 4 juillet, sur l’air du « trop, c’est trop » : « La santé est gratuite, l’école est gratuite, et on a parfois le sentiment que ce n’est jamais assez. » Dans la crise des violences urbaines qui a meurtri 500 villes, après la mort du jeune Nahel M. tué par un policier, le président de la République a durci le ton, allant jusqu’à rappeler à l’ordre des parents. Une méthode résumée hâtivement la veille par le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, sur France Bleu : « C’est deux claques, et au lit ! »

      L’urgence politique, dit-on dans le camp présidentiel, est de rassurer une opinion publique encore sous le choc des destructions et des pillages. « Une écrasante majorité de Français se raidit, avec une demande d’autorité forte, confirme Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. Déjà sous Sarkozy, l’idée dominait qu’on en faisait trop pour les banlieues. Les dégradations réactivent cette opinion. Emmanuel Macron est sur une crête difficile à tenir. »

      Ce raidissement intervient sur fond de #fracture territoriale et politique. « L’opposition entre la France des quartiers et celle des campagnes nous revient en pleine figure. Si on met encore de l’argent, on accentuera la fracture », pense Saïd Ahamada, ex-député de la majorité à Marseille. « Les gens en ont ras le bol, ils ne peuvent plus entendre que ces quartiers sont abandonnés », abonde Arnaud Robinet, maire de Reims, qui abrite sept #quartiers_prioritaires_de_la_politique_de_la_ville (#QPV), et membre du parti d’Edouard Philippe.

      (#paywall)

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/07/06/entre-emmanuel-macron-et-les-banlieues-le-rendez-vous-manque_6180759_823448.

  • #Bach_Nord

    Un danseur :

    « Plus tu as vécu des trucs durs, plus il t’arrive des #injustices dans la vie, plus ça monte à l’intérieur, plus tu as le #potentiel pour faire des #trucs_de_ouf. Si tu comprends comment toute ta #haine, tes patates, boum, tu peux le mettre dans la danse. Eh bhein, c’est une #réussite. Toute ta haine, tu vas arrêter de frapper des gens, tu vas commencer à frapper en l’air et voir comment tu peux faire un truc constructif ».

    https://www.dailymotion.com/video/x8lwuiv


    #danse #quartiers_populaires #Marseille #art #art_et_politique

    • Bach Nord

      Pour #Marina_Gomes, culture #hip-hop et #engagement_citoyen sont indissociables, comme en témoigne Bach Nord, créée en réaction au film polémique de Cédric Jimenez, #BAC_Nord. Sur une composition musicale d’#Arsène_Magnard inspirée de Jean-Sébastien Bach et naviguant entre #guitare, #drill et musique #shatta, la pièce déconstruit les #clichés sans occulter les situations de vie, la #violence et les #ségrégations multiples, l’#enfermement. Là encore, la chorégraphe met en avant le #talent de la jeunesse, particulièrement des collégien·ne·s et lycéen·ne·s des 3e, 13e, 14e et 15e arrondissements de Marseille accompagné·e·s au long cours par les danseur·se·s de sa compagnie Hylel lors d’ateliers. Marina Gomes propose une vision nuancée de la vie des jeunes des cités, témoins de premier plan, en les invitant à transcender leur réalité. Et à devenir partie prenante d’une véritable création artistique, esthétique et puissante, qui leur ressemble.

      https://www.festivaldemarseille.com/fr/asmanti-bach-nord
      #jeunes #jeunesse

    • VIDEO. « Bach Nord », des jeunes des quartiers nord de Marseille brisent les préjugés à travers la danse

      En réponse au film « Bac Nord », et pour briser les préjugés qui stigmatisent les jeunes des quartiers, Marina Gomes, chorégraphe marseillaise, les met en scène dans son œuvre « Bach Nord ».

      « J’ai été heurtée par l’image qu’on renvoie des jeunes de cité, comme le mauvais objet de la société. » Ce sont les paroles de Marina Gomes, chorégraphe marseillaise. Cette jeune femme, qui a vécu de nombreuses années à Felix-Pyat, veut véhiculer, à travers son art qu’est la danse, une autre image des jeunes des quartiers qui « sont juste des jeunes comme ailleurs ».

      Pour Wiame, 14 ans, qui participe au projet, « c’est important de dire aux gens que ça suffit de juger sans connaître. Ce n’est pas parce qu’on habite les quartiers nord qu’on est des mauvaises personnes. Voir tout le monde nous applaudir, ça montre que quand on est ensemble ça se passe bien. »
      « Ce film justifie qu’une police ne respecte pas la loi, comme si on ne méritait pas mieux »

      Du côté de Marina, tout est parti d’un tag sur un immeuble de son quartier qui disait « écoutez Bach, évitez la Bac ». Alors, avec des « minots » qu’elle a rencontrés lors d’ateliers et sa compagnie de danseurs professionnels, elle construit son œuvre chorégraphique Bach Nord. Un titre en référence au film Bac Nord sorti en 2021. « Il nous a heurtés parce qu’il justifie qu’une police ne respecte pas la loi, comme si on ne méritait pas mieux », souligne Marina Gomes.

      On dirait qu’il n’y a pas d’émotion autour de tout ce qui se passe dans les quartiers nord
      Marina Gomes, chorégraphe marseillaise

      Avec le compositeur Arsène Magnard, ils sont partis de la Sonate pour violon n°1 BWV 1001 du célèbre Jean-Sébastien Bach. Ils se la sont appropriée en « naviguant entre la guitare, la drill, la shatta… qui sont des évolutions récentes de la musique hip-hop ». Une volonté également de mettre en avant l’évolution de la culture hip-hop dans les quartiers. La guitare n’a pas été un choix anodin non plus, puisque c’est le surnom que l’on donne à la Kalachnikov dans les quartiers.
      Riposte au film Bac Nord

      En riposte à la réputation du film et pour briser les préjugés sur les jeunes de cité, elle a donc créé cette œuvre Bach Nord avec une quinzaine de « minots » qu’elle a rencontré lors d’ateliers. Younes est l’un d’eux. À 20 ans, son retour d’expérience est sans équivoque : « J’ai voulu participer au projet de Marina parce que c’est rare qu’on nous donne la possibilité de prendre la parole, avec Marina on s’est rencontré sur des ateliers rap, je lui fais confiance. C’était important de répondre au film bac nord parce qu’il rabaisse les quartiers, je voulais montrer qu’on est capable de bien plus que ce que tout le monde croit. Même moi je ne croyais pas que j’étais capable de danser ! »

      C’était là aussi une volonté de Marina Gomes. « Mettre ces jeunes-là sur scène, c’est ouvrir le champ des possibles. À aucun moment ils ne s’imaginaient pouvoir le faire ». Ils se sont représentés pour la première fois au Festival de Marseille, un grand rendez-vous de la danse contemporaine. Le message est clair : « la jeunesse et les habitantes méritent une vision nuancée. Il se passe aussi des choses magnifiques dans les quartiers, c’est toute une palette de personnes, d’histoire de vie, de belles choses. » À travers cette performance, Marina Gomes espère « susciter un regard empathique, voire de la tendresse ». Si vous les avez manqués, vous pourrez les voir au festival d’Avignon au CDCN les Hivernales du 10 au 20 juillet 2023.

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/video-bach-nord-des-jeunes-des-quartiers-nord-de-marsei