• Moi, agricultrice

    Des années d’après-guerre à aujourd’hui, des #pionnières agricultrices vont mener un long combat de l’ombre pour passer de l’#invisibilité_sociale, d’un métier subi, à la reconnaissance pleine et entière de leur statut. Trop longtemps considérées « #sans_profession », sous la #tutelle juridique et économique de leurs époux, ces militantes de la première heure livrent le récit intime d’une conquête restée dans l’oubli de l’histoire de l’#émancipation_des_femmes. La nouvelle génération, héritière de cette lente marche vers l’égalité des droits, témoigne également, bien décidée à garantir les acquis gagnés de haute lutte par leurs mères et leurs grands-mères.

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/64524_0

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    Anne-Maire Crolais (à partir de la min 40’09) :

    « Les places, ça se gagne. Est-ce qu’on veut, nous, les femmes, en gagner ou pas ? Il faut le savoir, c’est tout. C’est simple. Un homme ne laissera jamais sa place. (...) Si on veut le pouvoir, on y va. »

    #femmes #vocation #agriculture #reconnaissance #émancipation #injustice_sociale #luttes #cohabitation #travail #agricultrices #Jeunesse_agricole_catholique (#JAC) #profession #identité_professionnelle #existence_sociale #paysannerie #mai_68 #paysannes #paysans-travailleurs #permis_de_conduire #histoire #féminisme #indépendance_financière #statut #droits_sociaux #droits #congé_maternité #clandestinité_sociale #patriarcat #égalité_des_droits #sexisme_ordinaire
    #film #film_documentaire #documentaire

  • 20 février 1938 : « Léon Sédov, le fils – l’ami – le militant — dédié à la jeunesse prolétarienne » (Léon Trotsky)

    A l’instant où j’écris ces lignes, à côté de la mère de Léon Sédov, des télégrammes me parviennent de divers pays, m’apportant l’expression de condoléances. Et chacun de ces télégrammes suscite la même et insupportable question :

    « Ainsi tous nos amis de France, de Hollande, d’Angleterre, des Etats-Unis et du Canada et d’ici, au Mexique, considèrent comme définitif le fait que Sédov ne soit plus ? »
    Chaque télégramme est une preuve nouvelle de sa mort. Et pourtant, nous ne pouvons encore y croire. Et non pas seulement parce qu’il est notre fils, fidèle, dévoué, aimant. Mais avant tout, parce que plus que quiconque au monde, il est entré dans notre vie, s’y est lié avec ses racines, comme camarade d’idées, comme collaborateur, comme gardien, comme conseiller, comme ami.

    De cette génération aînée, dans les rangs de laquelle nous sommes entrés à la fin du siècle dernier, sur la route de la Révolution, tous, sans exception, ont été balayés de la scène. Ce que n’ont pu faire les bagnes du tsar, la déportation rigoureuse, les besoins des années d’émigration, la guerre civile et les maladies, Staline l’a fait au cours des dernières années, comme le fléau le plus malfaisant de la révolution. Après la génération aînée, a été anéantie la meilleure partie de la génération moyenne, c’est-à-dire celle qu’a suscitée 1917 et qui a reçu sa formation dans les 24 armées du front révolutionnaire. Piétinée sans traces la meilleure partie de la jeunesse, de la génération de Léon. Lui-même n’y a échappé que par miracle : grâce au fait qu’il nous a accompagnés en déportation et ensuite en Turquie. Au cours des années de notre dernière émigration, nous avons acquis de nombreux amis, et quelques-uns d’entre eux sont entrés étroitement dans la vie de notre famille, jusqu’à pouvoir être considérés comme ses membres. Mais tous nous ont approchés pour la première fois seulement dans ces dernières années, quand nous avons atteint le seuil de la vieillesse. Seul Léon nous a connu jeunes, et a participé à notre existence depuis le temps, où il a pris conscience de lui-même. Demeuré jeune, il fut comme de notre génération.

    Il a traversé avec nous notre deuxième émigration : Vienne, Zurich, Paris, Barcelone, New Amherst (le camp de concentration canadien) et, finalement, Pétrograd.

    Encore tout enfant – il allait sur ses douze ans – il avait à sa manière assimilé consciemment le passage de la révolution de février à celle d’octobre. Son adolescence s’est passée sous une haute pression. Il s’est ajouté une année pour entrer plus vite aux Jeunesses Communistes, qui brûlaient alors de toutes les ardeurs d’une jeunesse éveillée. Les jeunes boulangers, au milieu desquels il menait sa propagande, le gratifiaient d’un petit pain frais, et il le rapportait joyeusement sous le pan déchiré de sa veste. Ce furent des années brûlantes et froides, grandioses et affamées.

    De sa propre volonté, Léon quitta le Kremlin pour le logis en commun des étudiants prolétariens, afin de ne pas se distinguer des autres. Il refusait de s’asseoir avec nous dans l’auto, afin de ne pas jouir des privilèges des bureaucrates. En revanche, il prenait jalousement sa part dans tous les « samedis communistes » et autres « mobilisations de travail », il nettoyait la neige dans les rues de Moscou, « liquidait » l’analphabétisme, déchargeait le pain et le bois des wagons, et ensuite, en qualité d’élève polytechnicien, réparait les locomotives. Il ne s’est pas trouvé sur le front des opérations, c’est seulement parce que l’addition de deux et même trois années supplémentaires n’aurait pu l’aider : la guerre civile s’est terminée quand il avait seulement quinze ans. Mais plusieurs fois, il m’avait accompagné sur le front, s’imprégnant d’impressions sévères (rudes), et connaissait fermement le pourquoi de cette lutte sanglante.

    Les derniers télégrammes d’agence ont appris que Sédov vivait à Paris « dans les conditions les plus modestes ». Ajoutons, beaucoup plus modestes que celles des ouvriers qualifiés. Mais à Moscou, dons ces années où son père et sa mère occupaient de hautes fonctions, il ne vivait guère mieux que ces derniers temps à Paris, plutôt moins bien. Etait-ce une règle parmi la jeunesse bureaucratique ? Non, alors déjà, c’était une exception.

    Dans ce garçon, et plus tard dans l’adolescent, et dans le jeune homme, le sentiment du devoir et du sacrifice s’est éveillé de bonne heure.

    En 1923, Léon s’est brusquement et entièrement plongé dans le travail de l’opposition. II serait injuste de voir là seulement l’influence de ses parents. II avait quitté le bel appartement du Kremlin pour le logement en commun, froid, sale et sans pain, non seulement sans intervention de notre part, mais contre notre volonté.

    Son orientation politique a été déterminée par ce même instinct qui l’incitait à préférer les tramways surchargés de monde aux limousines du Kremlin. La plate-forme de l’Opposition a seulement donné une expression politique aux traits organiques de son caractère. Léon rompait inflexiblement avec les étudiants amis, que leurs pères bureaucrates arrachaient à coups de griffes du « trotskysme », et retrouvait le chemin de ses amis boulangers.

    Ainsi, à 17 ans, a commencé sa vie pleinement consciente de révolutionnaire. Il a vite assimilé l’art de la conspiration, des réunions illégales, de la presse secrète et de la diffusion des écrits oppositionnels.

    Le Komsomol a rapidement formé les cadres de ses chefs oppositionnels.

    Léon se distinguait par des qualités remarquables de mathématicien. Il venait infatigablement en aide aux étudiants prolétariens, n’ayant pas fait d’études secondaires. Et, dans ce travail, il mettait toute son ardeur, corrigeait, poussait en avant, grondant les paresseux. II considérait son jeune enseignement comme un service consacré à sa classe. Ses propres études à l’Institut technique supérieur se poursuivaient avec succès. Mais elles ne prenaient qu’une partie de sa journée de travail. La plus grande partie de son temps, il la donnait avec ses forces et son âme, à la cause de la révolution.

    En hiver 1927, quand commença la destruction politique de l’Opposition, Léon achevait sa vingt-deuxième année. Il avait déjà un enfant qu’il venait nous montrer avec fierté au Kremlin. Sons une minute d’hésitation, il s’est arraché à sa jeune famille et à son école, pour partager notre sort en Asie Centrale. II agissait non seulement comme un fils mais, avant tout, comme un camarade d’idées ; il fallait avant tout assurer notre liaison avec Moscou.

    Son travail à Alma-Ata, pendant toute une année, fut, en toute sincérité, incomparable. Nous le nommâmes ministre des Affaires étrangères, ministre de la police, ministre des P.T.T. Et, dans toutes ces fonctions, il fut obligé de s’appuyer sur un appareil illégal. Sur les instructions du Centre Oppositionnel de Moscou, le camarade X..., très dévoué et très sûr, avait acquis une voiture et une troïka de chevaux et travaillait en qualité de cocher indépendant entre Alma-Ata et Frounzé (Pichpek) alors station terminale de la ligne de chemin de fer.

    Le travail qui lui était dévolu était de nous apporter, toutes les deux semaines, le courrier secret de Moscou et de rapporter nos lettres et manuscrits à Frounzé où l’attendait le courrier de Moscou. Parfois, des courriers spéciaux nous arrivaient de Moscou. Les rencontrer n’était pas une chose facile à faire.

    Nous étions logés dans une maison de tous côtés entourée d’organisations de la Guépéou et des appartements de ses agents. Les rapports extérieurs reposaient sur Léon. Il quittait le logis par les nuits profondes, pluvieuses ou neigeuses, ou, trompant la vigilance des espions, il s’échappait dans la journée de la bibliothèque, retrouvant les agents de liaison à l’établissement des bains publics, ou dans les fourrés profonds, aux environs de la ville, ou encore au marché oriental où les Kirghizes grouillaient en foule, avec les chevaux, les ânes et les marchandises.

    Chaque fois, il revenait frémissant et heureux, avec une flamme guerrière dans les yeux et avec des acquisitions précieuses cachées sous le linge. Ainsi, pendant une année, il fut imprenable à l’adversaire.

    Et mieux que cela, il entretenait avec ces ennemis, « camarades » d’hier, les rapports les plus « corrects », presque « amicaux », montrant un self-contrôle et un tact constant et nous protégeant soigneusement de tout conflit avec l’extérieur.

    La vie idéologique de l’opposition était alors à son apogée. C’était l’année du 6º Congrès du Komintern. Dans les colis de Moscou arrivaient des dizaines de lettres, articles, thèses de célébrités et d’inconnus.

    Dans les premiers mois, jusqu’au changement brutal de la politique de la guépéou, de nombreuses lettres arrivaient aussi par la poste officielle des différents lieux de déportation.

    Dans ce matériel varié, il fallait opérer une soigneuse discrimination. Et là, je ne me convainquais qu’avec étonnement comment, d’une manière pour moi imperceptible, cet enfant avait eu le temps de mûrir, comme il savait bien choisir parmi les hommes, il connaissait une quantité beaucoup supérieure d’oppositionnels que moi. Combien sûr était son instinct révolutionnaire, lui permettant de distinguer sans hésitation le vrai du faux, le réel du superficiel. Les yeux de sa mère, qui connaissait davantage son fils, s’illuminaient de fierté à nos entretiens.

    D’avril à octobre, il nous arriva près de 1000 lettres politiques et documents et près de 700 télégrammes. Nous avons expédié, pour la même période, 800 lettres politiques, et, dans cette quantité, une série de travaux considérables comme la critique du programme du Komintern, etc. Sans mon fils, je n’aurais pu accomplir la moitié du travail.

    Une aussi étroite collaboration ne signifiait pas, toutefois, que des frictions ne s’élevaient pas entre nous, et parfois des différents aigus.

    Mes rapports avec Léon, pas plus à ce moment-là que plus tard, dans l’émigration, ne se distinguaient particulièrement – loin de là – par un caractère égal ni dépourvu d’aspérités.

    Je ne m’élevais pas seulement contre ses appréciations catégoriques à l’égard de certains « vieux » de l’opposition par des rectifications et des semonces énergiques, mais encore, je laissais apparaître, dans mes rapports avec lui, l’exigence et le formalisme qui me sont inhérents dans les questions pratiques.

    Ces traits peut-être utiles et même indispensables pour un travail de grande envergure, mais assez insupportables dans les relations privées, ont rendu la tâche difficile aux êtres qui me furent le plus proche. Et comme le plus proche d’entre tous les jeunes était mon fils, il a eu ordinairement plus à supporter que tous les autres. A un oeil superficiel, il pouvait même sembler que nos rapports étaient empreints de sévérité ou d’indifférence. Mais sous cette apparence existait un profond attachement réciproque, fondé sur quelque chose d’incomparablement plus grand que la communauté du sang : la communauté de vues et des jugements, les sympathies et les haines, les joies et les souffrances vécues ensemble, et les mêmes et grandes espérances. Et cet attachement mutuel s’illumina de temps à autre de flammes tellement vives, qu’elles récompensaient nos trois destins de la médiocre usure du quotidien.

    Ainsi nous vécûmes à 4000 Kms de Moscou, à 250 Kms de la voie ferrée, une année difficile et inoubliable, qui est restée toute entière sous le signe de Léon, ou plus exactement de « Lévik » ou de « Levoussetki », comme nous l’appelions.

    En janvier 1929, le bureau politique décréta mon bannissement « au-delà des limites de l’#URSS » et, comme il s’est avéré, en Turquie.

    Aux membres de ma famille fut laissé le droit de m’accompagner. De nouveau sans hésitation, Léon décida de nous suivre en exil, se séparant à jamais de sa femme et de son fils qu’il aimait beaucoup.

    Dans notre vie s’ouvrit un nouveau chapitre, avec une page presque vierge : relations, amitiés, liaisons, il fallut nouer tout cela à nouveau. Et de nouveau notre fils devint pour nous tous l’intermédiaire dans les rapports avec le monde extérieur, le gardien, le collaborateur, le secrétaire, comme à #Alma-Ata, mais sur un plan de beaucoup plus vaste. Les langues étrangères qu’il possédait, étant enfant, mieux que le russe, se trouvèrent presque oubliées dans la fièvre des années révolutionnaires.

    II fallut les étudier à nouveau. On commença un travail littéraire approprié. Les archives et la bibliothèque étaient entièrement dans les mains de Léon. Il connaissait bien les oeuvres de Marx, d’Engels et de #Lénine, il connaissait à merveille mes livres et manuscrits, l’histoire du parti et de la révolution, l’histoire des falsifications thermidoriennes. Dans le chaos même de la bibliothèque publique d’Alma-Ata, il avait étudié les collections de la Pravda des années soviétiques et avait tiré d’elles, avec un esprit d’investigation sans faille, les citations et les extraits indispensables. Sans cette documentation précieuse et sans les recherches ultérieures faites par Léon dans les archives et les bibliothèques, d’abord en #Turquie, ensuite à Berlin, finalement à Paris, pas un des travaux que j’ai écrits au cours de ces dix dernières années n’eut été possible, et en partie L’Histoire de la Révolution Russe. Sa collaboration, incalculable par sa quantité, n’avait pourtant pas qu’un caractère « technique ». Le choix personnel des faits, des citations, des caractéristiques, prédéterminait ma méthode de développement, ainsi que les conclusions. Dans #la_Révolution_Trahie, il y a pas mal de pages écrites par moi sur les données de quelques lignes extraites des lettres de mon fils et des illustrations tirées par lui des journaux soviétiques qui m’étaient inaccessibles. Encore plus de matériaux m’ont été fournis par lui pour la biographie de Lénine. Une telle collaboration était seulement possible parce que notre solidarité idéologique était entrée dans le sang et dons les nerfs. Presque tous mes livres à partir de l’année 1928 devraient en toute justice porter le nom de mon fils à côté du mien.

    A Moscou, il restait à Léon une année et demie jusqu’à l’achèvement de sa formation d’ingénieur. Nous insistions avec sa mère pour qu’il revint à l’étranger aux études abandonnées. Une nouvelle équipe de jeunes collaborateurs de tous les pays avait eu entre temps le loisir de se former à Prinkipo, en étroite collaboration avec mon fils. Léon ne consentit au départ que sous la pression du fait que, en Allemagne, il pouvait rendre d’inappréciables services à l’#Opposition_de_gauche internationale

    Ayant repris à Berlin ses occupations estudiantines (il fallut repartir au commencement), Léon en même temps s’était consacré tout entier au travail révolutionnaire. Bientôt il entra au Secrétariat International en qualité de représentant de la section russe. Ses lettres d’alors à sa mère démontrent avec quelle rapidité il s’était assimilé à l’atmosphère politique de l’Allemagne et de l’Europe Occidentale, comme il savait bien distinguer parmi les hommes et discerner parmi leurs divergences et les nombreux conflits de cette période infantile de notre mouvement. Son instinct révolutionnaire, enrichi déjà d’une sérieuse expérience, l’aidait à trouver la voie juste dans presque tous les cas, d’une manière indépendante. Comme nous nous réjouissions de trouver dans ses lettres fraîchement décachetées, les mêmes raisonnements et conclusions que je recommandais la veille à son attention. Et combien, passionnément et sobrement, se réjouissait-il de telles rencontres dans nos idées. Le recueil des lettres de Léon constituera indubitablement une des sources les plus précieuses pour l’étude de la préhistoire intérieure de la Quatrième Internationale.

    Mais les affaires russes demeuraient au centre de ses préoccupations. Encore à Prinkipo, il devint l’éditeur effectif du Bulletin de l’Opposition russe dès son apparition (mi-1929 et avait complètement pris en charge ce travail dans ses mains depuis son départ à Berlin ( début 1931 ), d’où le Bulletin fut transféré à sa suite à Paris. La dernière lettre de Léon que nous avons reçue, écrite le 4 Février 1938, douze jours avant sa mort, commence par ces mots :

    « Je vous envoie les épreuves du Bulletin, car le prochain bateau ne partira pas de sitôt, et le Bulletin ne sera prêt que demain matin. »
    La sortie de chaque numéro fut un petit événement dans sa vie – petit événement qui coûtait de grands efforts –. La composition du Bulletin, la finition des matériaux bruts, la rédaction des articles, une correction minutieuse, l’expédition, la correspondance avec les amis et les correspondants et ce qui ne vient pas à la dernière place, ce qui n’était pas le moins important la recherche des moyens financiers. En revanche, comme il s’enorgueillissait de chaque numéro « réussi ». Dans les premières années de l’émigration, il entretenait une correspondance considérable avec les oppositionnels en U.R.S.S. Mais en 1932, la Guépéou rompit presque tous nos liens.

    II fallut chercher des informations fraîches par des voies détournées.

    Léon était toujours sur le « qui-vive », cherchant avidement des tuyaux de Russie, s’emparant des touristes revenus d’U.R.S.S., des étudiants soviétiques en mission et des fonctionnaires sympathisants des Représentations à l’étranger. Il parcourait Berlin pendant des heures entières et ensuite Paris, pour semer les agents de la Guépéou à sa poursuite et ne pas compromettre ses informateurs. Pendant toutes ces années, il n’y eut pas un cas où quelqu’un eût à souffrir de son manque de vigilance, de son inattention ou de son manque de discernement.

    Sur les rapports de la #Guépéou, il figurait sous le sobriquet de « fiston », ainsi que nous en informait l’infortuné Reiss ; on a dit plus d’une fois à la Lublianka :

    "Le « Fiston » travaille habilement, le « Vieux » l’aurait dure sans lui."
    C’était la vérité. La tâche n’eût pas été facile sans lui ! Justement pour cette raison, les agents de la Guépéou, pénétrant aussi dans les organisations de l’Opposition, entouraient Léon d’un filet épais d’observations, d’intrigues, de pièges. Dans les procès de Moscou, son nom figurait invariablement à côté du mien. Moscou cherchait le moyen d’en finir à tout prix avec lui.

    Après l’arrivée de Hitler au pouvoir, le Bulletin de l’Opposition fut immédiatement interdit. Léon passa en Allemagne encore quelques semaines, menant un travail illégal et se cachant de la Gestapo dans les appartements étrangers. Nous sonnâmes l’alarme avec sa mère, insistant sur un départ immédiat de l’Allemagne. Au printemps 1933, Léon se décida enfin à abandonner un pays qu’il avait eu le temps de connaître et d’aimer et se logea à Paris où le suivit le Bulletin. Ici, Léon recommença ses études à nouveau : il fallut passer un examen dans une école française d’enseignement secondaire, ensuite, pour la troisième fois, recommencer en Sorbonne, depuis le début, ses études de Physique et de Mathématiques à la Faculté des Sciences. Il vivait à Paris dans des conditions difficiles, dans le besoin, s’occupant par à-coups de ses études universitaires, mais, grâce à des dispositions remarquables, il put mener ses études à bonne fin, c’est-à-dire jusqu’au diplôme.

    Ses principaux efforts, à Paris, étaient consacrés, encore plus qu’à Berlin à la #révolution et à une collaboration littéraire avec moi. Dans les dernières années, Léon commença à écrire lui-même plus systématiquement pour la presse de la Quatrième Internationale. A des signes divers, notamment à la rédaction de ses mémoires, pour mon autobiographie, j’ai commencé à soupçonner en lui, encore à Prinkipo, des dispositions littéraires. Mais il était surchargé par toutes sortes d’autres travaux, et, comme les idées et les thèmes nous étaient communs, il me consacrait toujours son activité d’écrivain.

    En Turquie, il écrivit, à ce qu’il m’en souvient, seulement un article de dimensions plus importantes : « Staline et l’Armée Rouge ou comment on écrit l’histoire », sous la signature de Markine, matelot révolutionnaire, auquel l’unissait, dans ses années d’enfance, une amitié colorée d’une véritable adoration. Ce travail entra dans mon livre « Les crimes de Staline ». Ultérieurement, ses articles ont paru toujours plus fréquemment, dans les pages du Bulletin et autres publications de la Quatrième Internationale, chaque fois sous la pression des nécessités. Léon écrivit seulement quand il avait quelque chose à dire et qu’il savait que nul autre ne pourrait l’exprimer mieux. Dans la période norvégienne de notre vie, je recevais de divers côtés des lettres me demandant d’analyser le mouvement stakhanoviste, qui atteignit, dans une certaine mesure, notre mouvement à l’improviste. Quand il apparut que le prolongement de ma maladie ne pourrait me permettre de faire face à ce problème, Léon me fit parvenir le projet de son article sur le stakhanovisme avec une lettre d’introduction très modeste. Le travail me parut, par son sérieux et par sa pénétration, embrasser la question sous tous ses aspects, plein de concision et de relief dans l’argumentation.

    Je me souviens quelle joie causa mon approbation chaleureuse à Léon. L’article fut imprimé en plusieurs langues et établit immédiatement un point de vue juste sur l’édification socialiste sous le fouet de la bureaucratie. Des dizaines d’articles ultérieurs n’ont rien ajouté de concret à cette analyse.

    Le principal ouvrage littéraire de Léon fut toutefois son livre « Le Procès de Moscou », consacré au procès des seize (Zinoviev, Kamenev et autres) et publié en français et en allemand. Nous nous trouvions alors, avec ma femme, dans la prison norvégienne, pieds et mains liés, sous les coups de la plus monstrueuse des calomnies. A certains degrés de la paralysie, les êtres voient, entendent et comprennent tout, mais sont incapables de remuer le petit doigt pour écarter un danger mortel.

    Le gouvernement « socialiste » norvégien nous contraignit à cette paralysie politique. Dans ces conditions, le livre de Léon fut pour nous un présent inappréciable, première et cinglante réplique aux falsifications du Kremlin. Je me souviens que les premières pages m’en parurent plutôt pâles ; ceci parce qu’elles répétaient une appréciation politique de l’ensemble de la situation en U.R.S.S. déjà faite précédemment.

    Mais à partir du moment où l’auteur a abordé l’analyse personnelle du procès lui-même, je me suis senti tout à fait entraîné. Chaque nouveau chapitre me paraissait meilleur que le précédent. « Bravo, Levoussetka, » nous disions nous avec ma femme. « Nous avons un défenseur ! » Comme ses yeux devaient briller joyeusement en lisant nos louanges chaleureuses !

    Dans certains journaux, et en partie dans l’organe central de la social-démocratie danoise, on émettait la conviction que, malgré les conditions rigoureuses de l’internement, j’avais visiblement trouvé le moyen de prendre part à l’ouvrage paru sous le nom de Sédov. « On sent la main de Trotsky ». Tout cela, inventions ! Dans le livre, il n’y a pas une ligne de moi.

    Beaucoup de camarades qui étaient enclins à considérer Sédov seulement comme le fils de Trotsky – comme en Karl Liebknecht, on n’a vu pendant longtemps que le fils de Wilhelm Liebknecht – ont eu la possibilité de se convaincre, ne fut-ce QUE PAR ce livre, qu’il représentait une personnalité indépendante, mais une personnalité d’envergure.

    Léon écrivait comme il faisait tout le reste, c’est-à-dire consciencieusement : il étudiait, réfléchissait, vérifiait. La gloire littéraire lui était étrangère. Les déclamations de propagande ne le séduisaient guère. En même temps, chaque ligne écrite par lui est illuminée par une flamme vivante dont la source était son rare tempérament révolutionnaire.

    Les événements de sa vie privée et familiale de notre époque, ont formé son caractère et l’ont trempé. En 1905, sa mère attendait sa naissance dans une prison de Pétersbourg.

    Le vent de libéralisme l’en a fait sortir en automne. l’enfant est venu au monde en février de l’année suivante. A ce moment-là, j’étais déjà en prison. Voir mon fils pour la première fois ne me fut possible que treize mois après, lors de l’évasion de Sibérie. Ses toutes premières impressions furent imprégnées du souffle de la première révolution russe, dont la défaite nous jeta en Autriche. La guerre frappa la conscience de ce garçon de huit ans, en nous rejetant en Suisse. Mon expulsion fut la seconde de ses grandes leçons.

    Sur le paquebot, il tenait des conversations révolutionnaires mimées avec le chauffeur catalan. La révolution signifiait pour lui tous les biens et, avant tout, le retour en Russie. Sur la route du retour d’Amérique, à Halifax, Lévik, âgé de douze ans, avait frappé du poing un officier britannique. II savait qui frapper : non les matelots qui m’emportaient du navire, mais l’officier qui commandait. Au Canada, au moment de mon internement au camp de concentration Léon apprit à dissimuler et à jeter furtivement à la boite les lettres non contrôlées par la police. A Pétrograd, il fut brusquement plongé dans une atmosphère de poursuite anti-bolchévique.

    A l’école bourgeoise où il se trouva d’abord, les fils de libéraux et des S.R. le battaient parce que fils de Trotsky.

    Il vint un jour au Syndicat des ouvriers du bois où travaillait sa mère, avec la main ensanglantée ; c’était le résultat d’une explication politique avec les fils des kérenskystes. Il se joignait dans la rue à toutes les manifestations et se cachait dans les portes cochères des forces armées du Front Populaire de l’époque (coalition des cadets, des S.R. et des menchéviks). Après les journées de juillet, amaigri et pâle il me rendait visite dans la prison de Kérenski et de Tséretelli. Dans la famille d’un colonel ami, au cours d’un déjeuner, Léon et Serge se jetèrent armés de couteaux sur un officier qui avait déclaré que les bolchéviks étaient des agents du Kaiser. Ils répondirent d’une manière à peu près analogue à l’ingénieur Sérébrowsky, plus tard membre du C.C. stalinien qui essaya de les persuader que Lénine était un espion allemand.

    Lévik apprit tôt à faire grincer ses jeunes dents à la lecture de la calomnie des journaux. Il passa les journées d’Octobre avec le matelot Markine qui, à ses heures de loisir, lui enseignait l’art du tir, dans la cave.

    Ainsi s’est formé le futur militant. La révolution n’était pas pour lui une abstraction, oh, non ! Elle le pénétrait par les pores de sa peau. C’est pourquoi il agissait sérieusement avec le devoir révolutionnaire commençant par les volontaires des samedis communistes et finissant par les traînards. C’est pourquoi plus tard, il est entré si ardemment dans la lutte contre la bureaucratie. En automne 1927, Léon accomplissait un voyage oppositionnel à travers l’Oural, en compagnie de Mratchkowsky et de Deloborodov. Au retour tous deux parlaient avec un enthousiasme sincère de la conduite de Léon, au cours d’une lutte aiguë et sans espoir, de ses interventions sans compromis aux réunions de la jeunesse, de son courage physique devant les bandes d’apaches suscitées par la bureaucratie, de sa virilité morale, lui permettant de subir la défaite en portant haut sa jeune tête. Quand il revint de l’Oural, devenu homme en six semaines, j’étais déjà exclu. II fallait s’apprêter pour la déportation.

    Il n’y avait en lui aucun manque de discernement, ni aucune forfanterie, loin de là. Mais il savait que le danger était l’essence de la révolution comme de la guerre. Il savait, quand il le fallait, et il le fallait souvent, aller au devant du danger. Sa vie, en France, où la Guépéou a des amis à tous les étages de l’édifice étatique, était une chaîne ininterrompue de dangers. Des assassins professionnels étaient sans relâche à ses trousses. Ils vivaient à côté de son appartement. Ils volaient ses lettres, ses archives et écoutaient ses conversations téléphoniques. Quand après sa maladie, il passa deux semaines sur les bords de la Méditerranée, son seul repos au cours de longues années, les agents du Guépéou prirent pension au même hôtel. Quand il se prépara à partir pour Mulhouse afin de rencontrer l’avocat suisse, à propos de l’affaire des calomnies staliniennes dans la presse, toute une bande de la Guépéou l’attendait à la gare de Mulhouse, celle-là même qui, plus tard assassina Ignace REISS. Léon échappa à une perte certaine, seulement grâce à ce que, tombé malade la veille, il ne pouvait quitter Paris avec une température de 40º. Tous ces faits sont établis par les autorités judiciaires de France et de Suisse. Et combien de secrets restent-ils non encore dévoilés ? Ses amis les plus proches nous écrivaient il y a trois mois, qu’à Paris, il courait un trop grand danger, et insistaient pour son départ pour le Mexique. Léon répondait que le danger était certain à Paris, mais que c’était un poste de combat trop important et que l’abandonner serait criminel. II ne restait qu’à s’incliner devant cette raison.

    Quand, à l’automne de l’année dernière, commença une série de rupture entre les agents soviétiques à l’étranger, le Kremlin et la Guépéou, Léon se trouva au centre de ces événements. Certains amis protestaient contre ses relations avec ces nouveaux alliés non encore « éprouvés » : une provocation était possible. Léon répliquait : le risque est indéniable, mais impossible de développer ce mouvement important en restant à l’écart. Il fallait prendre Léon, cette fois encore, tel que l’avaient fait la nature et les circonstances politiques. Comme un vrai révolutionnaire, il appréciait la vie seulement dans la mesure où elle servait la lutte libératrice du prolétariat.

    Le 16 février, les journaux mexicains du soir imprimèrent un court télégramme annonçant la mort de Léon Sédov à la suite d’une intervention chirurgicale. Pris par un travail urgent, je n’avais pas vu ces journaux. Diégo Rivera contrôla par radio de sa propre initiative et vint m’apporter la terrible nouvelle. Au bout d’une heure, j’ai appris la mort de notre fils à Natalia – dans ce même mois de février où, 32 ans plus tôt, elle m’avait appris en prison sa naissance. Ainsi s’acheva ce 16 février, la journée la plus noire de notre vie privée.

    Nous nous attendions à beaucoup, presque à tout, mais pas à cela. C’est que très peu de temps avant, Léon nous avait fait part de son intention d’entrer comme ouvrier dans une usine. En même temps, il exprimait l’espoir d’écrire, pour un centre d’études, l’histoire de l’opposition russe. II était rempli de projet. Seulement deux jours avant que la nouvelle de sa mort ne nous parvint, nous reçûmes de lui une lettre énergique et pleine de vie, datée du 4 février. Elle est devant moi. « Nous nous préparons au procès en Suisse ; l’affaire concerne la mise en jugement des participants à l’assassinat d’Ignace Reiss, écrivait-il l’atmosphère y est très favorable en ce qui concerne l’opinion publique et aussi l’attitude des autorités. » Il énumérait une série d’autres faits et symptômes favorables. « En somme, nous marquons des points. » La lettre respirait la confiance dans l’avenir. D’où provenait donc ce mal et cette mort fulgurante au bout de 12 jours ?

    Première et essentielle supposition : le poison. Trouver accès auprès de Léon, de ses vêtements, de sa nourriture n’offrait guère de difficultés aux agents de Staline. Est-ce qu’une enquête judiciaire, même libérée des raisons diplomatiques peut, à cet égard, parvenir à la pleine lumière ? En relation avec la guerre, la chimie et l’art de l’empoisonnement ont atteint, ces temps derniers, un développement tout particulier. Les secrets de cet art sont à vrai dire inaccessibles aux simples mortels. Mais aux empoisonneurs de la Guépéou tout est accessible. Il est tout à fait possible d’admettre qu’un tel poison, ne laissant pas de traces après le décès, même à la plus minutieuse des analyses. Et où sont les garanties de la minutie ?

    Ou bien l’ont-ils tué sans le secours de la chimie ? Il a fallu trop supporter à ce jeune être, très sensible et très tendre, dans les profondeurs de sa nature. Une campagne de plusieurs années déjà contre son père et les meilleurs de ses camarades aînés, que Léon s’est habitué dès l’enfance à respecter et à aimer, avait profondément secoué son organisme moral. Une longue suite de capitulations des participants de l’opposition ne lui a pas porté un coup moins rude. Ensuite suivit le suicide à Berlin de Zina, ma fille aînée, que Staline avait traîtreusement, par pure vengeance, arrachée de ses enfants, de sa famille, de son milieu. Léon se trouva sur les bras le cadavre de sa soeur aînée et un enfant de 6 ans. Il résolut d’essayer d’obtenir une communication téléphonique avec son frère cadet, Serge, à Moscou. Est-ce que la Guépéou avait perdu la tête devant le suicide de Zina, ou espérait-elle surprendre quelque secret, le fait est que la communication fut établie, contre toute attente, et Léon réussit à communiquer de vive voix la nouvelle tragique à Moscou. Telle fut l’ultime conversation des deux frères, condamnés déjà, sur le corps encore chaud de leur soeur. Les communications de Léon à Prinkipo sur ce qu’il venait de vivre furent courtes, avares, mesurées. Il nous épargnait trop. Mais sous chaque ligne se sentait l’insupportable tension morale.

    Les difficultés matérielles et les privations, Léon les supportait facilement, comme un vrai prolétaire, en plaisantant mais elles aussi, naturellement, laissèrent leur trace. Infiniment plus destructives furent les épreuves morales ultérieures. Le procès des seize à Moscou, le caractère monstrueux de l’accusation, les dépositions hallucinantes des accusés, et dans ce monde Smirnov et Mratchkowsky, que Léon connaissait bien et aimait, l’internement inattendu de son père et de sa mère en Norvège, quatre mois sans nouvelles, le vol des archives, notre déportation secrète avec ma femme au Mexique, le deuxième procès de Moscou, avec des accusations et des aveux encore plus délirants, la disparition de son frère Serge, sous l’accusation « d’empoisonnement d’ouvriers », les innombrables exécutions d’hommes qui furent autrefois des amis proches ou qui le restèrent jusqu’au bout, les poursuites et lès attentats de la Guépéou en France, l’assassinat de Reiss en Suisse, le mensonge, la bassesse, la trahison et les pièges – non, le « stalinisme » – était pour Léon autre chose qu’un phénomène politique abstrait, mais une série ininterrompue de coups moraux et de défaites psychiques. Fallut-il aux spécialistes moscovites recourir à la chimie afin de parachever leur oeuvre, ou suffisait-il de tout ce qu’ils avaient fomenté auparavant, le résultat demeure le même : ILS L’ONT ASSASSINÉ. Et la nouvelle de sa mort fut marqué comme un grand triomphe au calendrier thermidorien.

    Avant de le tuer, ils firent tout pour calomnier et noircir notre fils aux yeux des contemporains et des générations à venir. Caïn-Djougachvili et ses acolytes essayèrent de transformer Léon en agent du fascisme et en partisan secret d’une restauration capitaliste en URSS, en organisateur de catastrophes de chemin de fer et en assassin d’ouvriers. Grands furent les efforts de ces crapules ! Des tonnes de boue thermidorienne tombent sur sa jeune image sans y laisser une seule tâche. Léon était essentiellement un être humain d’une propreté et d’une honnêteté transparentes. II pouvait raconter sa vie à n’importe quelle assemblée ouvrière, sa vie brève par ses jours comme court est mon récit.

    II n’avait rien à se reprocher, rien à sceller. L’honnêteté morale était le fil conducteur de son caractère. II servait sans fléchir la cause des opprimés et, en cela, il restait fidèle à lui-même. Des mains de la nature et de l’histoire, il est issu homme d’une trempe héroïque. Les grands et terribles événements qui s’approchent de nous auront besoin de tels êtres. Si Léon avait vécu jusqu’à ces événements, il aurait montré sa vraie mesure. Mais il ne les a pas atteints. Notre Léon n’est plus, notre enfant, notre fils et militant héroïque !

    Avec sa mère, qui fut pour lui l’être le plus proche en ce monde, nous vivons ces heures terribles, évoquant son image, trait pour trait, ne pouvant croire qu’il n’est plus, et pleurons car il n’est plus possible de ne pas le croire.

    Comment nous habituer à cette idée qu’est disparu, sur l’étendue terrestre, le lumineux point humain, qui nous fut lié par les fils indestructibles des souvenirs communs, de la compréhension mutuelle et d’un tendre attachement. Personne ne nous connaissait ni ne nous connaît comme lui, avec nos côtés forts et nos côtés faibles. II était une part, la part jeune de nous deux. Pour cent raisons, nos pensées et nos sentiments allaient chaque jour vers lui, à Paris. Avec notre garçon est mort tout ce qui demeurait en nous de jeune.

    Adieu, Léon ! Adieu, cher et incomparable ami ! Nous ne pensions pas, avec ta mère, nous ne nous attendions pas à ce que le sort nous chargeât de cette terrible tâche : écrire ta nécrologie. Nous vivions avec la ferme certitude que longtemps après nous encore, tu serais le continuateur de l’oeuvre commune. Mais nous n’avons pas su te protéger. Adieu Léon ! Nous léguons ta pure mémoire à la jeune génération ouvrière de ce monde. Tu auras droit de cité dans les oeuvres de ceux qui travaillent, souffrent et luttent pour un monde meilleur.

    JEUNESSE RÉVOLUTIONNAIRE DE TOUS LES PAYS, PRENDS NOUS LE SOUVENIR DE NOTRE LÉON, ADOPTE LE, IL LE MÉRITE ET QUE, DÉSORMAIS, IL PARTICIPE INVISIBLE A TES LUTTES, PUISQUE LE SORT LUI A REFUSÉ LE BONHEUR DE PRENDRE PART A LA VICTOIRE FINALE.

    LÉON TROTSKY
    20 février 1938 – COYOACAN (Mexique)

    #Léon_Sédov #Léon_Trotsky #assassinat #Staline #stalinisme #jeunesse_révolutionnaire #révolution _sociale #procès_de_moscou

  • Wir sind alle Hippies oder Anzugträger : Was ist nur mit meiner Generation los ?
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/hippies-oder-anzugtraeger-was-ist-nur-mit-meiner-generation-los-li.

    Dans les quartiers huppés de Berlin la jeunesse préfère les verts et les libéraux. Les messages des partis sont généralement acceptés par les enfants de la couche sociale qu’on appelle l’élite de fonction. On y apprécie la liberté et l’écologie mais on n’aime guère les partis désunis.

    18.1.2023 - Dante Gutiérrez Janssen - Der Schüler Dante aus Prenzlauer Berg wundert sich, warum sich sein Freundeskreis in zwei Lager spalten: in FDP- und Grünen-Wähler. Eine Partei liegt vorn. 

    Mein Berliner Freundeskreis ist gespalten in zwei Lager. Sie sind fast deckungsgleich mit zwei Parteien: der FDP und den Grünen. Während sich die einen meiner Freunde vor allem um die Zukunft des Klimas und der Natur sorgen, sind die anderen interessierter an der wirtschaftlichen Zukunft unseres Landes und an der Erhaltung einer „freien Demokratie“. Zwar ist diese Spaltung nicht repräsentativ oder wissenschaftlich abgesichert, aber bei meinen Freunden ist sie dennoch Fakt.

    Und dass dies nicht nur für meinen Bekanntenkreis gilt, sondern möglicherweise für meine ganze Generation, zeigte sich auch bei der letzten Bundestagswahl im Jahr 2021. Da schnitten sowohl die FDP als auch die Grünen bei den Erstwählern mit jeweils 23 Prozent besser ab als alle anderen Parteien. Und viele fragten sich: Ist die Jugend jetzt grün oder liberal?

    Ich persönlich konnte damals die Polarisierung in diese zwei doch sehr gegensätzlichen Lager nicht so gut nachvollziehen. Trotzdem hat mich die Frage nach dem „Warum“ nicht losgelassen. Jetzt, vier Wochen vor der Wiederholung der Berlin-Wahl, wollte ich noch einmal genauer verstehen, was meine Freunde in die eine oder andere Richtung treibt. Ich startete eine Umfrage: Wie würden Menschen im Alter zwischen 14 und 16 Jahren heute wählen und warum? Die Namen meiner Freunde habe ich geändert, aber hier sind einige Zitate:

    Anja, 14, wählt die Grünen: „Weil mir die Umwelt wichtig ist und wir hier auf dem Planeten noch ein bisschen leben wollen.“
    Christian, 15, wählt die FDP: „Ich mag keine Verbote wie bei den Grünen, die FDP lässt die Bürger ihr Leben leben.“
    Xaver, 16, wählt die FDP: „Zu 100 Prozent die FDP, weil die Grünen doof sind.“
    Sally, 15, wählt die Grünen: „Die FDP und vor allem Lindner sind furchtbar.“

    Eine Partei liegt knapp vor der anderen

    Mit einem Vorsprung von genau einer Stimme liegen bei meiner Umfrage die Grünen vor der FDP: 14 zu 13 ist das Endergebnis. Wenn ich das hochrechne, dann ist meine Generation im gleichen Maße besorgt um Wirtschaft und Freiheit wie um die Umwelt. Besteht Deutschland in Zukunft also zur einen Hälfte aus Hippies und zur anderen aus Anzugträgern?

    Ganz so einfach ist es nicht. Zunächst, weil ich in der Umfrage nur die Wahl zwischen zwei Parteien gelassen habe. Bei einer richtigen Wahl gibt es natürlich sehr viel mehr mögliche Ergebnisse. Und zweitens stimmen viele der bekannten Klischees sowieso nicht. Nicht nur die jungen Grünen-Wähler gehen in ihrer Freizeit auf Klimademonstrationen und leben vegan. Einige meiner Freunde, die genau das alles tun, haben mich überrascht, weil sie trotzdem die FDP wählen wollen. Bei ihren Entscheidungen scheinen auch ganz aktuelle Geschehnisse eine Rolle zu spielen.

    Der Wohnort spielt eine Rolle – und wie die Eltern wählen

    Lutz, 14, wählt die FDP: „Die Grünen haben mich mit ihrer Entscheidung bezüglich Lützerath zutiefst enttäuscht und ich will ihnen keine Stimme geben, bis sie diesen innerparteilichen Streit geklärt haben.“

    Pia, 15, wählt die FDP: „Ich würde eher die FDP wählen, da mir eine Partei lieber ist, die sich um den Wohlstand und die soziale Gerechtigkeit kümmert, als eine, die sich nur um ein Thema kümmert, das außer Reichweite liegt.“
    Frida, 16, wählt die Grünen: „Prinzipiell keine von beiden Parteien, aber im Vergleich auf jeden Fall die Grünen, da die FDP in der Regierung nur im Weg steht.“

    Ich persönlich möchte mich momentan auf keine der beiden Parteien festlegen, im Grunde bin ich jedoch eher ein Grünen-Wähler, da meine Eltern auch eher die Grünen als die FDP wählen. Ich merke, dass dies auch auf meine Freunde zutrifft: Wenn die Eltern ihre Stimme einer bestimmten Partei geben, tun es meistens auch ihre Kinder. Und auch der Wohnort meiner Freunde scheint eine Rolle zu spielen. Diejenigen, die in den äußeren Bezirken von Berlin leben, etwa in Grunewald oder Zehlendorf, wählten häufiger die FDP. Und die, die eher im Stadtzentrum wohnen, tendieren zu den Grünen.

    Letztendlich denke ich, dass es in beiden Lagern eine gesunde Mischung aus Vision und Vorsicht gibt. Ich hoffe, dass sich daher alle in meiner Generation weiterhin ihre eigene Meinung bilden können, sich nicht von der Mehrheit unbedacht mitreißen oder sich gar politisch manipulieren lassen. Denn ohne die Möglichkeit, sich eine eigene politische Meinung zu bilden, die früheren Generationen häufig fehlte, besteht die Gefahr, dass unsere Demokratie zugrunde geht.

    Mitarbeit: Ludwig Sohn

    Hinweis: Dante Gutiérrez Janssen absolviert ein Schülerpraktikum im Lokalteil der Berliner Zeitung. Dieser Text ist im Rahmen des Praktikums entstanden.

    #Berlin #Prenzlauer_Berg #jeunesse #politique #jeunesse_dorée

  • 15.05.2019: Bahlsen-Erbin relativiert Nazizeit (Tageszeitung junge Welt)
    https://www.jungewelt.de/artikel/354798.bahlsen-erbin-relativiert-nazizeit.html


    Elle est jeune, riche et se présente comme une personne qui sait commet créer un monde meilleur. Elle ne comprend rien à l’histoire. Elle est quand même la patronne.

    Hannover. Die Erbin des Hannoveraner Bahlsen-Konzerns hat erneut die Verantwortung des Unternehmens für die Ausbeutung von Zwangsarbeitern während der Nazizeit relativiert. Bild (Onlineausgabe) zitierte Verena Bahlsen am Montag, dass man »Zwangsarbeiter genauso bezahlt« habe »wie die Deutschen«. Auch seien Zwangsarbeiter »gut behandelt« worden, wie die 26jährige dem Blatt sagte. Zu noch ausstehenden Entschädigungen erklärte die Konzernerbin: »Das Gericht hat die Klagen abgewiesen. Heute liegen keine Forderungen mehr gegen Bahlsen vor. Bahlsen hat sich nichts zuschulden kommen lassen.«

    In einer Mitteilung vom Montag erklärte die Firma, dass zwischen 1943 und 1945 rund 200 Zwangsarbeiter, »vorwiegend Frauen«, in der »Produktion bei Bahlsen eingesetzt« worden seien. Entschädigungsklagen wurden demnach durch das Landgericht Hannover aufgrund von Verjährung abgewiesen. Bahlsen habe sich im Dezember 1999 für den Eintritt in die »Stiftungsinitiative der deutschen Wirtschaft für die Entschädigung ehemaliger Zwangsarbeiter in Deutschland« entschieden. An sie seien im Jahr 2000 mehr als eine Million und im Folgejahr mehr als 500.000 D-Mark gezahlt worden.

    Bio - Verena Bahlsen — House of Beautiful Business
    https://houseofbeautifulbusiness.com/bio-verena-bahlsen

    Verena is the fourth generation of German biscuit manufacturer Bahlsen. She firmly believes that business can be a realistic, long-term vehicle to effect positive change. She also believes that our food system will have to reinvent itself to feed the generations after us, that many such solutions already exist, and that industry’s task is not to invent, but to find and utilize them.

    Verena continues the tradition of her grandfather Hermann Bahlsen who found gems in places where others wouldn’t think to look, and built a business out of them that endured beyond his generation. After concluding her studies in media communications and management in the U.S. and the U.K., Verena returned to Germany in 2015 to honor the legacy of her grandfather with her own venture. Together with her partner Laura Jaspers, she founded HERMANN’S, a restaurant, film studio, and co-working and event space that serves as thought for food and food for thought.

    We help brands design their future. – HERMANN’S Innovation Strategy
    https://www.hermanns.com/strategy

    We believe that food businesses need constant innovation to ensure a successful future.

    We observe that most established companies struggle to generate it on their own.

    We propose a new approach: leave your world and find innovation in new ones in the places where it forms and grows today.

    We help you seek, find, and strategically use the innovation that is relevant to you.

    Verena Bahlsen: Fragwürdiger Umgang mit der Firmenvergangenheit - SPIEGEL ONLINE
    https://www.spiegel.de/panorama/gesellschaft/verena-bahlsen-fragwuerdiger-umgang-mit-der-firmenvergangenheit-a-1267253.ht

    Das Unternehmen machte in Nazideutschland glänzende Geschäfte, galt als kriegswichtiger Betrieb. Zwischen 1941 und 1945 mussten bis zu 250 zum Teil gewaltsam von den Nazis ins Deutsche Reich verschleppte Zwangsarbeiterinnen und Zwangsarbeiter aus insgesamt sieben europäischen Nationen im hannoverschen Bahlsen-Werk ihren Dienst verrichten.

    Historische Verantwortung des Unternehmens

    Manche der Betroffenen berichteten nach dem Krieg, sie seien von den Firmeninhabern vergleichsweise gut behandelt worden. Doch wöchentlich hatten sie bis zu 48 Stunden an den Öfen oder Sortierbändern schuften müssen, vom ausgezahlten Lohn war ein großer Teil für Verpflegung und Unterbringung eingezogen worden. In den Barackenlagern sahen sich die Arbeiterinnen der Willkür der Wachmannschaften schutzlos ausgeliefert.

    Die Firma Bahlsen hat zweifelsohne Schuld auf sich geladen - und hatte dafür jahrzehntelang nicht zu büßen. Während Opfer des Nationalsozialismus nach 1945 um gesellschaftliche Anerkennung und vielfach um Entschädigung kämpfen mussten, konnte die Unternehmerfamilie im Wirtschaftswunder schnell an ihre alten Erfolge anknüpfen: 1959 beschäftigte sie wieder 1500 Mitarbeiter.

    Für die mit braunen Flecken behaftete NS-Vergangenheit ihres Unternehmens kann die 25-jährige Verena Bahlsen selbstverständlich nichts. Der historischen Verantwortung muss sich die Keks-Erbin aber stellen. Daran ändert auch die Tatsache nichts, dass sie mit ihrer Geschichtsvergessenheit im Trend liegt.

    Denn dass es am Ende niemand gewesen sein will, gilt offenbar auch für die Nachfahren der Tätergeneration. 2018 fragte die Universität Bielefeld in einer deutschlandweiten repräsentativen Umfrage: „Waren Vorfahren von Ihnen unter den Tätern des Zweiten Weltkriegs?“ 69 Prozent der Teilnehmenden antworteten mit „Nein“.

    Verena Bahlsen: Äußerungen zu NS-Zwangsarbeit lösen Empörung aus
    https://www.handelsblatt.com/unternehmen/handel-konsumgueter/keks-dynastie-erbin-verena-bahlsen-sorgt-mit-aeusserung-ueber-zwangsarbeit-in-ns-zeit-fuer-empoerung/24335912.html?ticket=ST-646919-S9CQpQghDc5GQnW1AWWt-ap1

    Tatsächlich arbeiteten 200 Zwangsarbeiter während des Krieges für Bahlsen, um unter anderem Proviant für die Wehrmacht zu produzieren. In der Regel handelte es sich um Arbeitskräfte aus besetzen Ländern, die unter Zwang im Reich bei vielen Unternehmen eingesetzt wurden.

    Das Urteil aus dem Jahr 2000, das Verjährung von Ansprüchen feststellte, war eine Grundlage für die Rechtssicherheit der Stiftung der deutschen Wirtschaft, über die viele Unternehmen anschließend Entschädigungen an Zwangsarbeiter zahlten. Auch Bahlsen beteiligte sich an dem Fonds. Allerdings galt die Aktion damals eher als Sühne denn als Zeichen, man habe sich „nichts zuschulden kommen lassen“.

    In den sozialen Medien wird daher derzeit diskutiert, ob Bahlsen mit ihrer Äußerung die Zwangsarbeit willentlich verharmlose oder nur die Leichtfertigkeit einer weit nach dem Weltkrieg geborenen Generation widerspiegle.

    Verena Bahlsen | Wie eine 24-Jährige den Keks neu erfinden will
    https://orange.handelsblatt.com/artikel/32379

    Die 24-jährige Verena Bahlsen hatte bis vor fünf Jahren kaum mit dem Familienunternehmen zu tun. Sie studierte Kommunikation und Management und gründete vor wenigen Wochen mit zwei Mitgründern ein Plattform-Netzwerk für gesunde Ernährung.

    Frau Bahlsen, wann haben Sie zum ersten Mal mit Ihrem Vater beim Abendbrottisch über das Unternehmen diskutiert?
    Verena Bahlsen: Wir haben nie über die Firma geredet, bis ich 18 oder 19 Jahre alt war. Wir haben angefangen zu diskutieren, als es zum ersten Mal um unsere Familienstrategie ging, vor zweieinhalb Jahren. Da hat mein Vater gesagt: „Verena, wir müssen üben, miteinander zu sprechen.“ Und das machen wir seitdem.

    Wie funktioniert das?
    Werner Bahlsen: Wir haben uns vor zwei Jahren, beim 125-Jahr-Jubiläum, eine Verfassung gegeben – mit klaren Regeln. Darin steht auch, wie die Kinder als Gesellschafter ihre Meinung einbringen können.

    Verena Bahlsen: Wir haben das in einer Reihe von Wochenenden auf dem Lande mit Coaches entwickelt. Beim ersten Treffen haben wir völlig unterschiedliche Sichtweisen gehabt. Zum Beispiel wusste mein Vater nicht, was ein Hashtag ist, und ich kannte den Unterschied zwischen Deckungsbeitrag eins und zwei nicht. Das ist heute anders. Was wir nicht wollen, ist, dass eine Generation abdankt und die andere alles anders machen will.

    Frau Bahlsen, Sie sind jetzt für einen ganz eigenen Bereich zuständig. Sie haben ein Netzwerk für die Zukunft der Ernährung gegründet.
    Verena Bahlsen: Hermann Bahlsen, der Firmengründer, hat Ende des 19. Jahrhunderts die Ernährung neu gedacht. Genau dasselbe wollen wir mit der frisch gegründeten Plattform Hermann’s machen. Wir wollen Handel, Konsumenten, Produzenten und Food-Innovatoren zusammenbringen. Es gibt Menschen da draußen, die Produkte, Landwirtschaft und Produktion neu denken – aber nichts mit der Industrie zu tun haben.

    Und die wollen Sie auch ganz wörtlich an einen Tisch bringen?
    Wir müssen die Themen greifbar machen – etwa indem wir bei uns in unserem Hermann’s-Restaurant in Berlin bei einem Event ein Abendessen mit Insektenmehl auftischen. Dabei können wir diskutieren: Finden wir das eklig oder superspannend? So können wir theoretische Fragen in den Mainstream bringen.

    Verdienen Sie dann an solchen Events?
    Nein, da kommen wir bestenfalls bei null raus. So etwas wollen wir nutzen, um unser Netzwerk aufzubauen aus Start-ups, Wissenschaftlern, Köchen, Bloggern. Wir verdienen anschließend Geld damit, dass wir der Industrie das Netzwerk anbieten – bei Innovationen, bei Produktentwicklung, in der Strategieberatung.

    Glauben Sie wirklich, dass sich Blogger und Industrie an einen Tisch setzen?
    Ich liebe diese Frage. Sie wird mir gerade häufig gestellt. Es gibt eine ganze Armada von Bloggern, denen die Industrie Geld gibt, damit sie für Produkte Werbung machen. Einige aber sind schon seit vielen Jahren dabei, neue Rohstoffe, Rezepte und Innovationen zu entwickeln. Keiner aus der Industrie arbeitet mit denen zusammen, um sie auch für strategische Ziele zu nutzen. Dabei denken Blogger ganz anders als die Industrie.

    Das heißt, man kann Hermann’s wie eine Beratung buchen?
    Genau. Wir stecken unsere Kraft da hinein, solche Innovatoren zu finden. Aber wir googeln sie nicht, sondern wir überlegen, in welcher Nische entstehen interessante Neuentwicklungen, Technologien. Dann versuchen wir, diese Nische zu verstehen. Danach treffen wir die wichtigen Player und bieten denen auch Hilfe an.

    Dafür muss die Muttergesellschaft Bahlsen mit dem Keksgeschäft aber das Geld geben.
    Hermann’s ist ein Geschäftsmodell. Wäre es nur eine Kostenstelle für Bahlsen, würden wir das langfristig nicht durchhalten.

    Trotzdem investiert Bahlsen weiterhin in herkömmliche Produkte wie den Butterkeks. Ist das in Ihrem Sinne?
    Als Bahlsen-Gesellschafterin trage ich das mit. Aber ich habe schon Lust, den Keks neu zu denken. Wie wird der Keks nachhaltiger, gesünder – für neue Konsumenten? In diese Richtung geht ja auch der jüngste Bahlsen-Zukauf von Raw Bite, einem kleinen dänischen Hersteller von Riegeln aus gepressten Nüssen und Datteln.

    Was machen Sie bei Ihrer Ernährung anders?
    Verena Bahlsen: Ich esse kein Mehl mehr – einfach, um das mal zu testen.

    Was nehmen Sie statt Mehl?
    Wir testen in Berlin in unserem Restaurant Einkorn. Und Kokosmehl. Da werden die Reste aus der Kokosmilch-Produktion gemahlen und genutzt. Es schmeckt toll, man könnte ganz viele Sachen daraus machen. Wir müssen nur überlegen, wie dafür die Logistik funktionieren kann. Vor zwei Jahren habe ich Kokosmehl bei einer Bloggerin aus Amsterdam entdeckt. Die Entwickler bei Bahlsen haben gesagt, das wird schwierig. Die Einkäufer haben gesagt, das bietet noch keiner an in industriellem Maßstab. Wir können in diesem System derzeit noch keine Kekse mit Kokosmehl backen.

    Können Sie sich vorstellen, in die Geschäftsführung von Bahlsen zu gehen?
    Ich bin 24. Ich weiß nicht mal, wie meine nächsten drei Monate aussehen werden.

    Und was können Sie sich vorstellen, Herr Bahlsen?
    Werner Bahlsen: Wir reden da sehr offen drüber. Wir haben vier Kinder. Es gibt da klare Regeln, welche Kompetenzen man haben muss.

    Gibt es Family Days, bei denen Ihre Kinder das Unternehmen besser kennenlernen?

    Werner Bahlsen: Die Kinder sind Gesellschafter, sind zum Teil auch bei den Beiratssitzungen dabei, und wir haben auch ein Gesellschafter-Meeting gehabt, bei dem wir uns ein Werk angeguckt haben. Das ist alles wichtig, aber wir wollen das Thema Führung sehr klar davon trennen. Wir haben eine sehr gute und junge Geschäftsführung. Wir können nicht warten, bis ich tot vom Stuhl falle. Das Unternehmen ist kein Spielfeld für Unternehmerkinder, so unter dem Motto: Da probiere ich mich mal aus. Wir haben Verantwortung für 2.500 Mitarbeiter. Mit Familien sind das 10.000 Leute, das muss man ernst nehmen.

    Frau Bahlsen, Herr Bahlsen, vielen Dank für das Interview.

    Interview: Verena Bahlsen - die nächste Generation
    https://www.capital.de/wirtschaft-politik/interview-verena-bahlsen-mehr-als-nur-kekse?article_onepage=true

    Capital: Frau Bahlsen, Sie haben 2017 in Berlin das Restaurant Hermann’s eröffnet, der Name erinnert an Ihren Urgroßvater, der 1889 Bahlsen gegründet hat. Von hier aus wollen Sie die Lebensmittelbranche aufmischen. Wie kamen Sie darauf?

    VERENA BAHLSEN: Als ich 20 war, war ich in London am King’s College und ehrlich gesagt total gelangweilt. Ich hatte zuvor nichts mit dem Unternehmen meiner Familie zu tun, mein Vater hat das von uns ferngehalten – weil es bei ihm anders war und es dadurch viele Konflikte gab. Als wir Kinder Gesellschafter wurden, hat sich das geändert. In London habe ich dann meine Mitgründerin Laura Jaspers kennengelernt. Sie war zuvor Assistentin meines Vater und dann eine Art Ziehkind und arbeitete in Großbritannien im Marketing.

    Was haben Sie gemacht?

    Wir sind eines Tages durch Supermärkte gelaufen, haben Produkte angeschaut und diskutiert, dass ein völliger neuer Markt für Lebensmittel entsteht. Und wir merkten, dass wir das nicht mit dem zusammenbringen können, was wir von Bahlsen in Hannover kennen. Das sind zwei Welten und Systeme. Das war der Beginn unserer Freundschaft.

    Das Unternehmen Ihrer Familie ist Teil des alten Systems, Bahlsen prägt seit 125 Jahren den Markt für Süßgebäck, hat 5000 Produkte auf den Markt gebracht …

    Gerade diese Ambivalenz finde ich reizvoll. Mein Urgroßvater hat die Industrialisierung in der Lebensmittelindustrie maßgeblich geformt. Was er und seine Nachkommen erreicht haben, ist wertvoll. Der Leibniz-Keks bleibt großartig. Unsere Generation aber hat eine neue Aufgabe: Wir müssen uns ändern und sind als Industrie dafür nicht gewappnet. Ich sitze noch zu oft in Räumen und Meetings, in denen alle wie bisher reden und planen, und ich denke dann immer an diesen Cartoon mit dem Hund, der in dem brennenden Haus sitzt und sagt: „This is fine!“ – So verhalten wir uns gerade.

    Werden diese Veränderungen in der Branche nicht diskutiert?

    Nicht genug. Aber nicht, weil die zu blöd dafür sind. Die Industrie lebt momentan noch in einer anderen Welt. Alle Innovationen kommen von außen, von Forschern, Restaurants, Bloggern. Dieser Markt ist für die Industrie völlig unsichtbar.

    So bringt Verena Bahlsen Twitter-Nutzer gegen sich auf - Wirtschaft - Süddeutsche.de
    https://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/verena-bahlsen-twitter-1.4444053

    - Start-up-Gründerin Verena Bahlsen hält ein Viertel des Keks-Unternehmens. Sie gibt sich als stolze Kapitalistin, sagt, sie wolle eine Yacht kaufen.
    – Twitter-Nutzer haben sie daraufhin daran erinnert, dass ihr geerbter Reichtum auf Zwangsarbeit in der Zeit des Nationalsozialismus gründet.
    – Man habe die Zwangsarbeiter genauso bezahlt wie die Deutschen, sagt Bahlsen und sorgt damit bei den Twitter-Nutzern für noch mehr Empörung.

    Von Katharina Kutsche

    Kapitalist oder Sozialist? Welcher Wirtschaftsordnung man anhängt, wird schon seit rund zwei Wochen heiß diskutiert. Und das Thema spielte auch vergangene Woche bei der Digital-Konferenz Online Marketing Rockstars (OMR) in Hamburg eine Rolle, wo sich auf der Bühne „internationale Stars des digitalen Marketings“ trafen, so formulierten es die Veranstalter. Darunter waren passenderweise Kevin Kühnert in seiner Funktion als Juso-Vorsitzender, der die Diskussion überhaupt erst ins Rollen gebracht hatte, und die Start-up-Gründerin Verena Bahlsen. Und während der eine seine Kritik am Kapitalismus wiederholte, erklärte die andere: „Ich bin Kapitalistin. Mir gehört ein Viertel von Bahlsen und da freue ich mich auch drüber. Es soll mir auch weiterhin gehören. Ich will Geld verdienen und mir Segelyachten kaufen von meiner Dividende und so was.“

    Eine Yacht hätte Bahlsen in der digitalen Schlechtwetterfront, die folgte, sicherlich gut brauchen können. Denn zahlreiche Kritiker kommentierten etwa beim Kurznachrichtendienst Twitter, dass die Gesellschafterin des Keks-Unternehmens wohl vergessen habe, worauf ihr ererbter Reichtum gründet: nämlich unter anderem auf Zwangsarbeit in der Zeit des Nationalsozialismus. Außerdem habe die 25-Jährige sich ihr Kapital nicht erarbeitet, sondern sei reich geboren worden. Bahlsens Vater Werner Michael führte das hannoversche Familienunternehmen in dritter Generation, bis er sich 2018 aus dem operativen Geschäft zurückzog. Er sitzt dem Aufsichtsrat vor. Seine vier Kinder, darunter Verena, sollen noch Zeit haben, sich zu entwickeln, bis sie die Nachfolge antreten - auch wenn sie schon jetzt Gesellschafter sind.

    Man hätte an der Stelle sicherlich einwenden können, dass Verena Bahlsen nicht für die Unternehmensgeschichte von vor 70 Jahren verantwortlich ist. Doch leider verschlimmerte die Gründerin selbst die Lage. In der Bild-Zeitung wies sie die Kritik zurück. Es sei nicht in Ordnung, ihren Vortrag mit der Zwangsarbeit in Verbindung zu bringen. „Das war vor meiner Zeit und wir haben die Zwangsarbeiter genauso bezahlt wie die Deutschen und sie gut behandelt.“ Das Unternehmen habe sich nichts zuschulden kommen lassen.

    Nun gärt es auf Twitter weiter. Und sicher, die Aussagen Bahlsens waren maximal unglücklich. Doch es lohnt sich durchaus, sich ihren Auftritt, einen Vortrag in freier Rede genauer anzuschauen. Denn nach ihrem Segelyachten-Beispiel sagt sie etwa: „Ich glaube nur wirklich, dass ich langfristig mit dem Weltverbessern mehr Geld verdienen kann.“

    Bahlsen gründete vor zwei Jahren das Berliner Start-up Hermann’s, benannt nach ihrem Urgroßvater, dem Unternehmer Hermann Bahlsen. Mit ihrem Team spürt sie Lebensmittel-Trends hinterher, lässt innovative Zutaten in einer offenen Restaurantküche testen. Dahinter steht für sie der Gedanke, dass die Welt von heute nicht nachhaltig ist. Hermann’s baut ein Netzwerk auf, das Industrie, Handel und Food-Innovatoren zusammenbringt. Beim OMR-Festival sagt Bahlsen dazu, die Zukunft für ihre und kommende Generationen sei unsicher genug. Und ergänzt kraftvoll: „Ich scheiß’ auf Wirtschaft, wenn Wirtschaft nicht ein Vehikel ist, um uns als Gesellschaft nach vorn zu bringen.“ Das klingt drastisch, aber nicht nach Brachial-Kapitalismus. Zumal die Gründerin betont, dass ihr Urgroßvater vor 130 Jahren begonnen habe, Kekse zu produzieren und sie dadurch profitierte, indem sie eine tolle Bildung bekommen habe, viel reisen und erleben konnte.

    Verena Bahlsen wird dem hohen Anspruch noch gerecht werden müssen. Und darf bei dem Blick in die Zukunft die Vergangenheit nicht verzerren. Eigentum verpflichtet.

    Kommentar Bahlsen-Erbin: Eine Frage wie eine Provokation - taz.de
    https://www.taz.de/Kommentar-Bahlsen-Erbin/!5592143

    Eine merkwürdige Frage geht um in Debatten-Deutschland: Es geht um das Schicksal von Zwangsarbeitern zur Zeit des Nationalsozialismus in Deutschland. Eine traurige Frage. Es ist die Frage danach, wie es Zwangsarbeitern auf dem Gebiet des Deutschen Reichs zwischen 1939 und 1945 wirklich gegangen ist. Eine Frage, die in den Ländern, aus denen Zwangsarbeiter nach Deutschland verschleppt worden sind, wie eine Provokation wirken muss.

    Was sollen sich die Nachfahren von Zwangsarbeitern in Polen, der Ukraine, Belarus oder Russland denken? Hat da das neue, freshe Deutschland gesprochen?

    Die Erbin eines Lebensmittelkonzerns, der vor allem für seine Butterkekse bekannt ist, hatte in einem Interview mit der Bild-Zeitung gesagt hat, das Unternehmen Bahlsen habe seine Zwangsarbeiter genauso entlohnt wie die deutschen Mitarbeiter. Zudem seien sie gut behandelt worden.

    Auf eine Frage, von der man glauben sollte, sie müsse gar nicht erst gestellt werden, gibt es in diesen Tagen also eine neue Antwort. Übersetzt ins Hipster-Business-Deutsch, das die junge Verena Bahlsen (25) normalerweise spricht, wenn sie über die Food-Branche redet, lautet sie: Voll okay sei es den Zwangsarbeitern gegangen.

    Schon gibt es die ersten Faktenchecks. Bild fragt: „Wie ging es den Bahlsen-Zwangsarbeitern?“. Andere Medien schauen noch einmal in die Geschichte des Entschädigungsprozesses für Zwangsarbeiter, der im Jahr 2000 in einen Fonds mündete, der mit Zahlungen der Bundesrepublik Deutschland und der deutschen Wirtschaft ausgestattet wurde. Mit Geld aus dem Fonds wurden Zwangsarbeiter, die einen entsprechenden Antrag gestellt hatten, individuell entschädigt, man könnte auch sagen: abgespeist.

    Menschen, die in Haft, unter haftähnlichen oder vergleichbar schlechten Lebensbedingungen Zwangsarbeit leisten mussten, bekamen bis zu 2.560 Euro. Im Monat? Im Jahr? Nein, ein Mal. Und da stellt sich die sogenannte Keks-Erbin doch tatsächlich hin und sagt, alles sei gut!
    Eine beschämende Diskussion

    Bei den frischen Berichten über den Bahlsen-Bullshit taucht auch die Frage auf, wie die Betroffenen damals von ihren Sklavenhaltern behandelt worden sind. Mal besser, mal schlechter? Als ob es darum ginge! Als sei nicht längst bekannt, dass das System der Zwangsarbeit, mit dem die deutsche Industrie, die Landwirtschaft und auch das Handwerk zu Zeiten des deutschen Vernichtungskriegs am Leben gehalten wurde, ein elementarer Baustein im verbrecherischen System des Nationalsozialismus gewesen ist.

    Die Verwüstung des europäischen Kontinents, der Genozid an den europäischen Juden, die Kriegsverbrechen der Wehrmacht basieren auch auf dem System der Zwangsarbeit. Und doch wird mit einem Mal über Zwangsarbeit wie über etwas gesprochen, von dem man noch nicht so genau weiß, was es war und was es zu bedeuten hat. Da fehlt fast nur noch der allseits beliebte Faktencheck: Was wir wissen und was nicht.

    Angefangen hat das alles mit dem Auftritt von Verena Bahlsen auf der Digital-Konferenz Online Marketing Rockstars. Gut gelaunt hat sie dargelegt, dass sie gar nichts daran findet, reich zu sein. Dass sie sich von ihrer Dividende (!) gerne Yachten kaufen würde, hat sie auch gesagt. Der Vorwurf, ihr Reichtum sei auch auf Zwangsarbeit aufgebaut, hat die junge Frau dann zum Social-Media-Antistar gemacht. Und jetzt diskutiert Deutschland tatsächlich darüber, wie schlimm Zwangsarbeit war.

    Es ist eine beschämende Diskussion, die von einer Frau losgetreten worden ist, die sich selbst in der Rolle einer Zukunftsgestalterin sieht. Sie soll Foodtrends für ihr Unternehmen aufspüren, beschäftigt sich sorgenvoll mit der Zukunft („Total viel waste und so weiter!“) und sagt Sätze wie: „Ich scheiß’ auf Wirtschaft, wenn Wirtschaft nicht ein Vehikel ist, um uns als Gesellschaft nach vorn zu bringen.“ Sie bezeichnet sich in ihrem Vortrag sogar als Weltverbesserin, als verantwortungsvolle Vertreterin der Generation Y.

    So gut gelaunt und geschichtsvergessen kann man also in die Zukunft marschieren. Mülltrennung auf der Yacht, Superfood zum Frühstück und ein gutes Gewissen. Verena Bahlsen hat davon gesprochen, dass sie dankbar ist, eine tolle Bildung genossen zu haben. Sagen wir’s ihr!

    #Berlin #Mitte #Torstraße #capitalisme #nazis #exploitation #jeunesse_dorée

    • Wer ist Verena Bahlsen und warum verharmlost sie NS-Zwangsarbeit?
      https://www.stern.de/wirtschaft/news/verena-bahlsen--wer-ist-die-frau-und-warum-spricht-sie-so-ueber-ns-zwangsarbei

      15.5.2019 von Daniel Bakir - Verena Bahlsen, millionenschwere Erbin des Keksimperiums, hat mit einem Satz über Zwangsarbeiter während der NS-Zeit verstört. Wer ist die junge Frau und warum sagt sie solche Sachen?

      Mit 26 Jahren steht Verena Bahlsen, Erbin des familieneigenen Keksimperiums, auf einmal im Kreuzfeuer der öffentlichen Kritik. Der Grund: In der „Bild“ sagte sie über Zwangsarbeiter bei Bahlsen in der NS-Zeit den Satz: „Das war vor meiner Zeit und wir haben die Zwangsarbeiter genauso bezahlt wie die Deutschen und sie gut behandelt.“ Der Bahlsen-Konzern habe sich „nichts zuschulden kommen lassen“. Eine Aussage, die für große Empörung sorgt.

      In den Kommentarspalten wird Verena Bahlsen, der ein Viertel des Keksimperiums ihrer Familie gehört, nun als geschichtsvergessen gegeißelt, in den sozialen Netzwerken als zynische Kapitalistin angefeindet. Der deutsch-amerikanische Historiker Guy Stern hält die Aussagen für geschichts- und geschäftsmoralisch unerträglich „und eines bundesdeutschen Unternehmens unwürdig“, wie er der DPA erklärt.

      Der Bahlsen-Konzern, der während der NS-Zeit rund 200 Zwangsarbeiter beschäftigte, reagierte mit einer distanzierenden Stellungnahme. „Das Unternehmen ist sich bewusst, welch großes Leid und Unrecht den Zwangsarbeitern sowie vielen anderen Menschen damals widerfahren ist und erkennt hierin seine historische und moralische Verantwortung.“ Der Verantwortung hat sich das Unternehmen, wenn auch spät, bereits gestellt. Nachdem Bahlsen gerichtlichen Entschädigungsforderungen zunächst erfolgreich wegen Verjährung entgehen konnte, zahlte der Konzern im Jahr 2000 insgesamt 1,5 Millionen DM in eine Stiftung für die Entschädigung ehemaliger Zwangsarbeiter ein.

      Aber wie kam Verena Bahlsen überhaupt zu ihrer Zwangsarbeiter-Aussage? Was hat die Tochter des Firmenpatriarchen Werner Bahlsen geritten, derart über dieses Kapitel ihres Familienunternehmens zu sprechen? Was will die Frau überhaupt?

      Im Video: Ruth Meros war 11 Jahre alt, als die Nazis an die Macht kamen. Auf ihrer Schule war sie damals das letzte jüdische Kind. Im Interview mit stern-Autor David Baum schildert sie ihre Erlebnisse.

      Verena Bahlsen und die Jacht-Aussage

      Die Aussagen von Verena Bahlsen in der „Bild“ vom Montag waren eine Reaktion auf ihren Auftritt auf der Onlinemarketing-Konferenz OMR in Hamburg vorige Woche. Bei dem hippen Branchenevent hatte Bahlsen auf dem Podium mit kessen Sprüchen provoziert: „Ich bin Kapitalistin. Mir gehört ein Viertel von Bahlsen, das ist toll. Ich will mir ’ne Segel-Jacht kaufen und solche Sachen.“ Handelsblatt-Reporter Christoph Kapalschinski berichtete, der kecke Auftritt sei beim Publikum gut angekommen und mit viel Applaus bedacht worden. Bahlsens Auftritt als selbstbewusste Kapitalistin bildete den Gegenpol zu Juso-Chef Kevin Kühnert, der kurz zuvor auf der gleichen Veranstaltung mit seinen Sozialismus-Ideen aufgetreten war.

      Doch als sich Bahlsens Aussagen im Netz verbreiteten, gab es auch ganz andere Reaktionen. Insbesondere den lässigen Segel-Jacht-Spruch nahmen ihr viele krumm. Wie kann die Erbin eines Unternehmens, das unter den Nazis von Zwangsarbeit profitierte, sich derart ungeniert über die schönen Seiten des Kapitalismus auslassen?

      Die Bild fragte nach und Verena Bahlsen redete sich um Kopf und Kragen. Immerhin: Auf einer Segel-Jacht sei sie noch nie gewesen und habe auch gar nicht vor, eine zu kaufen, erklärte Bahlsen noch. Sie könne „den Ärger der Menschen auf die Wirtschaft verstehen. Deshalb möchte ich beweisen, dass Wirtschaft nicht für Ausbeutung steht, sondern etwas für die ganze Gesellschaft leisten muss“.

      Denn das ist es, wofür die junge Unternehmerin eigentlich stehen möchte. Nach ihrer Studienzeit in London stieg das zweitjüngste von vier Kindern von Werner Bahlsen nicht etwa im Management des Hannoveraner Familienkonzerns ein, sondern gründete 2017 eine Tochterfirma, die für das komplette Gegenteil dessen steht, was Bahlsen groß gemacht hat. Das „Herrmann’s“ in Berlin (in Anspielung an Firmen-Gründer Herrmann Bahlsen) ist ein gesundes Restaurant mit angeschlossenem Öko-Shop und Unternehmensberatung für Firmen, die nachhaltige Konzepte in der Lebensmittelbranche umsetzen wollen. Statt über ungesunde Süßwaren aus der Familien-Fabrik denkt die Erbin lieber über zukunftsfähige Ernährungs-Alternativen nach.

      In einem Interview mit der Zeitschrift „Capital“ sagte Verena Bahlsen kürzlich: „Mein Urgroßvater hat die Industrialisierung in der Lebensmittelindustrie maßgeblich geformt. Was er und seine Nachkommen erreicht haben, ist wertvoll. Der Leibniz-Keks bleibt großartig. Unsere Generation aber hat eine neue Aufgabe: Wir müssen uns ändern und sind als Industrie dafür nicht gewappnet.“

      Verena Bahlsen glaubt, dass Nachhaltigkeit nicht nur ein Thema für Berlin-Mitte ist, sondern der kommende Megatrend in der Lebensmittelindustrie. Und sie will als eine Art gute Kapitalistin dabei sein. „Ich glaube, jetzt ist die spannendste Zeit, um mit Weltverbessern Geld zu verdienen“, sagte sie im Capital-Interview. Der Blick in die Zukunft scheint ihr jedenfalls besser zu gelingen, als der in der Geschichte zurück.

  • L’avènement des vampires - Sciences - France Culture
    http://www.franceculture.fr/emission-ce-qui-nous-arrive-demain-l-avenement-des-vampires-2015-05-25

    De nombreuses études mettent en évidence les propriétés rajeunissantes du sang jeune sur des organismes âgés : sur le cœur, le cerveau et même la réparation des os fracturés. Pourtant, les processus biologiques qui produisent ces effets restent encore totalement inconnus.

    Bientôt, dans un futur proche – et peut-être même que ça a déjà commencé – des biologistes et des médecins renégats auront monté des cliniques souterraines dans lesquelles des personnes riches et âgées se rendront pour se faire transfuser du sang de jeunes gens sains et en bonne santé, enfermés dans des cellules et saignés, oserais-je dire traits de leur sang à heures régulières, de façon à prolonger la vie presque indéfiniment de cette nouvelle caste de vampires.

    #jeunesse_éternelle #vieux_riches #capitalisme #vampirisation #science

  • L’ISLAM EN DÉBAT • Une vague d’athéisme dans le monde arabe | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/2014/11/27/une-vague-d-atheisme-dans-le-monde-arabe

    Le “califat islamique” a délié les langues. Les critiques ne visent plus seulement les mauvaises interprétations de la religion, mais la religion elle-même.
    (...)
    Au cours de ces trois dernières années, il y a eu autant de violences confessionnelles en Syrie, en Irak et en Egypte qu’au cours des cent années précédentes dans tout le Moyen-Orient.

    Cela provoque un désenchantement chez les jeunes Arabes, non seulement vis-à-vis des mouvements islamistes, mais aussi vis-à-vis de tout l’héritage religieux. Ainsi, en réaction au radicalisme religieux, une vague d’athéisme se propage désormais dans la région.
    (...)

    Omar Youssef Suleiman
    Publié le 3 octobre 2014 dans Aseef22 (extraits) Beyrouth

    #islam #athéisme #daesh #jeunesse_arabe #dialectique

    • Il est à craindre que ce soit une évolutions essentiellement urbaine et que cela accroisse encore la fracture culturelle et idéologique entre ruraux et urbains dans les pays arabes.

      Cette fracture mène à des incompréhensions graves, comme cela été le cas en Egypte : les intellectuels urbains en appelant à l’armée face un président très démocratiquement élu, ouvrant ainsi la voie à la sanglante répression du général Sissi.

  • #Photos d’#ados. À l’ère du #numérique

    C’est bien connu : la #jeune génération d’aujourd’hui est la première à avoir grandi sous l’œil de l’#appareil_numérique avec autant d’intensité, mais aussi avec un appareil personnel dans les mains. D’ailleurs, il semble que rien n’échappe à l’œil de ces appareils numériques manipulés par les jeunes : ni les relations sexuelles, ni les épisodes de défonces, pas plus que les bagarres ou les agressions... Or, avant de comprendre les risques liés aux usages de l’appareil numérique, il importe de saisir comment il joue un rôle dans la vie des plus jeunes depuis déjà quelques années. À partir du discours de jeunes adultes au sujet de leur #adolescence, cet ouvrage montre comment les usages de cet appareil s’inscrivent dans le contexte plus large d’une #jeunesse_hypermoderne aux prises avec des questionnements relativement traditionnels : comment s’autonomiser ? comment rencontrer l’autre ?

    http://www.pulaval.com/produit/photos-d-ados-a-l-ere-du-numerique

    #livre #photographie

    Découvert lors de cette émission radio (en présence de l’auteur de l’étude : #Jocelyn_Lachance ) :
    www.rts.ch/audio/la-1ere/programmes/medialogues/5594882-les-photos-d-ados-sur-le-net-01-22-02-2014.html

    cc @albertocampiphoto